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Cet ensemble de textes fondamentaux repose sur la Charte des Nations Unies et la
Déclaration universelle des droits de l’homme, que l’Assemblée générale a adopté en
1945 et 1948, respectivement. Depuis, l’ONU a peu à peu « tendu les normes
relatives aux droits de l’homme afin d’y ajouter des textes concernant les femmes,
les enfants, les handicapés, les minorités, les travailleurs migrants et autres groupes
vulnérables. Du fait que leurs droits sont désormais reconnus, ces catégories sont
mieux protégées contre des pratiques discriminatoires qui, récemment, étaient
encore chose commune dans de nombreuses sociétés.
L’Assemblée générale a pris des décisions audacieuses pour énoncer des droits
dont l’universalité, l’indivisibilité et les rapports intrinsèques avec le développement et
la démocratisation se sont progressivement imposés. Le système des Nations Unies
a lancé des campagnes de sensibilisation afin de faire prendre conscience aux
populations du monde entier de leurs droits inaliénables, et proposé des
programmes de formation et des conseils techniques qui ont permis à de nombreux
pays d’adapter leurs systèmes judiciaires et pénaux. Les mécanismes des Nations
Unies chargés de s’assurer que les pactes relatifs aux droits de l’homme sont
respectés ont acquis une cohésion et un poids remarquables parmi les Etats
Membres.
C.D.Y
Secrétaire général a fait des droits de l’homme le thème central des travaux de
l’Organisation, thème commun à tous les domaines clefs tels que la paix et la
sécurité, le développement, l’aide humanitaire ainsi que les affaires économiques et
sociales. Quasiment tous les organes et institutions spécialisées des Nations Unie
s’intéressent de près ou de loin à la protection des droits de l’homme.
C.D.Y
Journée internationale des droits de l’homme. Ses 30 articles énumèrent les
droits civils, culturels, économiques, politiques et sociaux qui constituent les droits
fondamentaux que tout être humain devrait pouvoir exercer, quel que soit le pays où
il se trouve (voir encadré).
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Chadly-Delmard YEBESSET : ‘’le non-paiement de salaires et protection des droits fondamentaux des
salariés au Congo’’, mémoire présenté en vue de l’obtention du Diplôme de Master en Droits de l’homme et
Action humanitaire, UCAC-Institut d’Ekounou, année académique 2014-2015, p.3
C.D.Y
Les deux premiers articles de la Déclaration universelle disposent que « tous les
êtres humains naissent (….) égaux en dignité et en droits » et peuvent se prévaloir
de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la Déclaration « sans
distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion,
d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de
fortune, de naissance ou de toute autre situation ».
Les articles 3 à 21 énoncent les droits civils et politiques reconnus à tout être
humain, notamment :
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Chadly-Delmard YEBESSET", « les inégalités à l’égard des femmes en matière de nationalité en
ème
République du Congo ». Article publié lors de la 3 école d’été des objectifs du développement durable
(EEODD2021).
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C.D.Y
Les articles 22 à 27 énoncent les droits civils et politiques reconnus à tout être
humain, notamment ;
Enfin, les articles 28 à 30 confèrent à toute personne le droit à ce que règne, sur le
plan social et sur le plan international, un ordre tel que les droits énoncés dans la
Déclaration puissent y trouver plein effet3, ces articles précisent que, dans l’exercice
de ses droits, chacun n’est soumis qu’aux limitations établies exclusivement en vue
d’assurer la reconnaissance et le respect des droits et libertés d’autrui et afin de
satisfaire aux justes exigences de la morale, de l’ordre public et du bien-être général
dans une société démocratique, et que chacun a des devoirs envers la société dans
laquelle il vit.
Le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels est entré
en vigueur en 1976 et compte actuellement 156 Etats parties. Les droits de l’homme
qui est un Pacte a pour objet de promouvoir et de protéger, se divisent en trois
catégories ;
- le droit au travail dans des conditions justes et favorables ;
- le droit à une protection sociale à un niveau de vie suffisant et le droit pour
toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale qu’elle soit
capable d’atteindre ;
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Id « Le contentieux du non-paiement de salaires au Congo » Chadly-Delmard YEBESSET ; P. 134
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- le droit à l’éducation et le droit de participer à la vie culturelle et au progrès
scientifique.
Le Pacte prévoit l’exercice de ces droits, sans discrimination d’aucune sorte. En 1985
le Conseil économique et social a créé le Comité des droits économiques, sociaux et
culturels et l’a chargé de suivre l’application du Pacte par les Etats parties. Composé
de 18 experts, le Comité examine les rapports présentés au titre des procédures
spéciales et en discute avec les représentants des gouvernements intéressés. Il
adresse également aux Etats parties des recommandations fondées sur l’examen
des rapports qu’ils ont présentés et adopte des observations générales dans
lesquelles il s’attache à dégager la signification des droits de l’homme et les
questions multisectorielles ainsi que les mesures à prendre par les Etats parties pour
appliquer les dispositions du Pacte.
Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et son Premier Protocole
facultatif sont entrés en vigueur en 1976. Le Pacte compte 160 Etats parties.
- Le Pacte porte sur des droits tels que la liberté de circulation, l’égalité devant
la loi du droit à un procès équitable et à la présomption d’innocence, le droit à la
liberté de pensée, de conscience et de religion, le droit à la liberté d‘opinion et
d’expression, le droit de réunion pacifique et le droit de s’associer librement, le droit
de participer aux affaires ;
- Il interdit la privation arbitraire de la vie, la torture et les traitements ou
châtiments cruels ou dégradants, l’esclavage et le travail forcé, l’arrestation, la
détention et les immixtions arbitraires dans la vie privée, la propagande en faveur de
la guerre, et les appels à la haine raciale ou religieuse.
Le Pacte est complété par deux protocoles facultatifs. Le premier protocole facultatif
(1966) porte sur les procédures et autorise les particuliers dont la situation répond
aux critères de recevabilité à présenter des pétitions, il compte 109 Etats parties. Le
deuxième Protocole facultatif (1989) établit des obligations concernant l’abolition de
la peine de mort et compte 61 Etats parties.
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Fonds des Nations Unies pour la démocratie
Poursuivant sur cette lancée, le Secrétaire général Kofi Annan a créé, en juillet 2005,
le Fonds des Nations Unies pour le Démocratie (FNUD). Le Fonds a pour mission de
promouvoir la démocratie dans le monde en appuyant des projets qui consolident et
renforcent les institutions démocratiques et facilitent la gouvernance démocratique,
complétant ainsi l’action du système des Nations Unies dans le domaine des
élections, des droits de l’homme, du soutien à la société civile, du pluralisme des
médias et de l’état de droit.
C.D.Y
Le Comité des droits de l’homme, institué dans le cadre du Pacte, se compose de 18
membres, qui examinent les rapports présentés périodiquement par les Etats parties
sujet des mesures qu’ils ont prises afin d’appliquer les dispositions du Pacte. Pour
les Etats parties au premier Protocole facultatif, le Comité reçoit et examine
également des communications émanant de particuliers qui affirment avoir été
victimes de violations de l’un quelconque des droits protégés par le Pacte. Il examine
à huis clos les communications présentées par des particuliers, dont les lettres et
autres documents les concernant demeurent confidentiel. Ses conclusions sont
toutefois rendues publiques et sont reproduites dans le rapport auquel il présente à
l’Assemblée générale.
Conventions diverses
La Déclaration universelle des droits de l’homme a servi d’inspiration pour quelque
80 conventions qui ont été élaborées dans le système des Nations Unies dans des
domaines très divers. Deux des plus anciennes de ces conventions portent
respectivement sur le génocide et sur le statut des réfugiés :
- La Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide
(1948), qui répond directement aux atrocités de la Seconde Guerre Mondiale, définit
le génocide comme la perpétration de certains actes ayant pour but la destruction
d’un groupe national, ethnique, racial ou religieux, et fait obligation aux Etats de
traduire en justice ceux qui sont suspectés de les avoir perpétrés. Elle compte 140
Etats parties.
- La Convention relative au statut des réfugiés (1951) définit les droits des
réfugiés, particulièrement le droit de ne pas être renvoyés de force dans des pays où
leur vie est en danger, et au travail, à l’éducation, à l’assistance publique et à la
sécurité sociale, ainsi que leur droit à des documents de voyage. Elle compte 144
Etats parties. Le protocole relatif au statut des réfugiés (1967) assure l’application
universelle de la Convention qui visait à l’origine les réfugiés de la Seconde Guerre
mondiale. Il compte également 144 Etats parties.
Les Etats parties vérifient l’application des sept principaux instruments internationaux
relatifs aux droits de l’homme, dont les deux pactes mentionnés plus haut. En
devenant parties à ces conventions, les Etats acceptent que des organes d’experts
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indépendants examinent leur législation et leurs pratiques en matière de droits de
l’homme :
- La Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de
discrimination raciale (1966) compte 173 Etats parties. Posant comme principe que
toute doctrine de supériorité fondée sur la différenciation entre les races est
injustifiable, scientifiquement fausse, moralement et juridiquement condamnable, elle
définit la « discrimination raciale » et engage les Etats parties à prendre des mesures
pour l’abolir, tant dans la loi, que dans les faits, l’organe de vérification institué dans
le cadre de la Convention, le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale,
est chargé d’examiner les rapports d’Etats parties et les requêtes de particuliers, qui
font état d’une violation de la Convention, sous réserve que l’Etat concerné ait
déclaré reconnaître la compétence du Comité en la matière.
- La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard
des femmes (1979), qui compte 185 Etats parties, garantit aux femmes l’égalité avec
les hommes devant la loi et prévoit des mesures destinées à éliminer la
discrimination dans des domaines tels que la vie politique et la vie publique, la
nationalité4, l’éducation, l’emploi, la santé, le mariage et la famille. L’organe de
vérification institué par la Convention, le Comité pour l’élimination de la discrimination
à l’égard des femmes, est chargé de veiller à l’application de la Convention et étudier
les rapports émanant d’Etats parties. Le Protocole facultatif à la convention (1999),
qui compte 88 Etats parties, autorise les particuliers à saisir le Comité de violations
présumées de la Convention.
- La Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels,
inhumains ou dégradants (1984), qui compte 144 Etats paries, définit la torture
comme un crime international, fait reposer sur les Etats la responsabilité d’empêcher
la torture et les oblige à en punir les auteurs. Aucune circonstance exceptionnelle ne
peut être invoquée pour justifier la torture, et nul ne peut invoquer à sa décharge
d’avoir obéi à des ordres. L’organe de contrôle institué par la Convention, le Comité
contre la torture, étudie les rapports d’Etats parties, reçoit et examine les pétitions
émanant de particuliers dont les pays ont déclaré reconnaître la compétence du
Comité en la matière et peut ouvrir des enquêtes sur les pays où, à son avis, la
pratique de la torture est systématique. Le protocole facultatif à la Convention (2000)
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Id - OCDAN (Observatoire Congolais du droit de l’apatridie et de la Nationalité).
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a porté création du sous-comité pour la prévention de la torture ; il prévoit des visites
dans les lieux de détention en collaboration avec les institutions nationales.
- La convention relative aux droits de l’enfant (1989) reconnait la vulnérabilité
particulière des enfants et réunit en un seul texte toutes les formes de protection à
accorder aux enfants au titre des diverses catégories de droits fondamentaux. La
convention garantit la non-discrimination et reconnait que toutes les décisions
doivent être guidées par l’intérêt supérieur de l’enfant5. Une attention particulière est
accordée aux enfants réfugiés, handicapés ou qui appartiennent à des minorités. Les
Etats parties doivent garantir la suivie, le développement, la protection et la
participation des enfants. La convention, qui compte 193 Etats parties, est le traité le
plus largement ratifié. Le comité des droits de l’enfant, institué en vertu de la
Convention, veille à son application et étudie les rapports présentés par les Etats
parties.
- La Convention internationale sur la protection des droits de tous les
travailleurs migrants et des membres de leur famille (1990) définit les droits et
principes fondamentaux des travailleurs migrants, qu’ils soient en situation régulière
ou irrégulière, ainsi que les mesures destinées à les protéger. La Convention, qui est
entrée en vigueur en 2003, compte 37 Etats parties. Son organe de surveillance est
le Comité pour les travailleurs migrants.
Les conventions sur la disparition forcée et sur les personnes handicapées,
récemment adoptées, seront également soumises au contrôle des Etats Parties une
fois entrées en vigueur :
- La convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre
les disparitions forcées (2006) interdit la pratique des disparitions forcées et
demande aux Etats parties de l’ériger en infraction aux termes de la législation
nationale. Elle affirme le droit de toute victime et de sa famille de savoir la vérité sur
les circonstances d’une disparition forcée et de connaître le sort de la personne
disparue, ainsi que leur droit à répartition.
La convention entrera en vigueur lorsque 20 Etats l’auront ratifiée. Ouverte à la
signature le 6 février 2007, elle a reçu 61 signatures et n’a encore été ratifié par
aucun Etat. Un Comité des disparitions forcées sera créé pour faire office d’organe
de contrôle.
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Id - OCDAN (Observatoire Congolais du droit de l’apatridie et de la Nationalité).
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- la convention relative aux droits des personnes handicapées (2006) interdira
la discrimination à l’égard des 650 millions de personnes handicapées qui existent
dans le monde, dans tous les domaines, y compris l’emploi, l’éducation, la santé, les
transports et l’accès à la justice. Ouverte à la signature le 30 mars 2007, elle a
recueilli 101 signatures et a été ratifié par 2 Etats sur les 20 nécessaires pour son
entrée en vigueur. Un comité pour les droits des personnes handicapées sera créé
pour contrôler l’application de la convention. Un protocole facultatif à la convention
permettra aux particuliers de faire appel à ce comité une fois tous les recours
nationaux épuisés. A ce jour, il a reçu 55 signatures et a été ratifié par un Etat sur les
10 nécessaires pour son entrée en vigueur.
La déclaration universelle et d’autres instruments des Nations Unies ont également
inspiré plusieurs accords régionaux tels que la convention européenne des droits de
l’homme, la convention américaine relative aux droits de l’homme et la charte
africaine des droits de l’homme et des peuples.
Normes diverses
Ces traités, l’Organisation des Nations Unies a adopté de nombreuses autres
normes et règles relatives à la protection des droits de l’homme. Ces
« déclarations », « codes de conduite » et « principes » ne sont pas des traités
auxquels les Etats adhèrent, mais ils n’en exercent pas moins une profonde
influence en grande partie du fait qu’ils sont élaborés avec soin par les Etats et
adoptés par consensus. En voici quelques-uns parmi les plus importants :
- la déclaration sur l’élimination de toutes les formes d’intolérance ou de
discrimination fondées sur la religion ou la conviction (1981) affirme le droit de toute
personne à la liberté de pensée, de conscience et de religion et le droit de ne pas
faire l’objet de discrimination en raison de la religion ou d’autres convictions ;
- la déclarations sur le droit au développement (1986) institue ce droit comme
« un droit inaliénable de l’homme en vertu duquel toute personne humaine et tous les
peuples ont le droit de participer et de contribuer à un développement économique,
social, culturel et politique dans lequel tous les droits de l’homme et toutes les
libertés fondamentales puissent être pleinement réalisés, et de bénéficier de ce
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développement ». La déclaration pose le principe que « l’égalité des chances en
matière de développement est une prérogative aussi bien des nations que des
individus » ;
- la déclaration sur les personnes appartenant à des minorités nationales ou
ethniques, religieuses et linguistiques (1992) proclame le droit des minorités à jouir
de leur propre culture, de professer et de pratiquer leur propre religion ; d’utiliser leur
propre langue et de quitter tout pays, y compris le leur, et de retourner dans leur
pays. La déclaration invite les Etats à prendre des mesures afin de promouvoir le
respect de ces droits.
- La déclaration sur les défenseurs des droits de l’homme (1998) vise à
connaître, promouvoir et protéger les activités des défenseurs des droits de l’homme
dans le monde entier. Elle garantit le droit de chacun, individuellement ou en
association avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation des droits de
l’homme et des libertés fondamentales, aux niveaux national et international, et de
participer à des activités pacifiques pour lutter contre les violations des droits de
l’homme6. Les Etats doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger
les défenseurs des droits de l’homme contre toutes violences, menaces, représailles,
pressions ou autres actions arbitraires.
Parmi les autres normes qui ne prennent pas la forme d’une convention ou d’un traité
figurent l’ensemble de règles minima pour le traitement des détenus (1957), les
principes fondamentaux relatifs à l’indépendance de la magistrature (1985) ;
l’ensemble de principes pour la protection de toutes les personnes soumises à une
forme quelconque de détention ou d’emprisonnement (1988) et la déclaration sur la
protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées (1992).
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Id – Statuts de l’OCDAN (Observatoire Congolais du droit de l’apatridie et de la Nationalité).
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