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Les

petits CE2
CM1
Magellan CM2
sophie le callennec

Histoire
& Histoire des arts
Guide

pédagogique

La révolution
et le xix  siècle
e

Sophie Le Callennec
Professeure d’histoire-géographie
Formation continue des enseignants du premier degré

Illustrations de Sylvain Frécon et Isa Python


Autorisation de photocopie pour une classe
Quelques indications
Chaque leçon correspond à une séquence et représente environ une heure de travail, mais l’enseignant
peut adapter le temps consacré à chaque thème suivant le niveau et l’intérêt des élèves et selon ses
propres priorités.

La leçon peut être menée en une fois ou fractionnée en plusieurs séances dans la semaine.

Les différentes étapes proposées permettent de couvrir l’ensemble de la thématique, mais l’enseignant
peut librement choisir les thèmes à aborder, les documents à étudier et les questions à poser.

Certaines thématiques offrent l’opportunité de travailler en histoire des arts. Elles sont indiquées
dans le manuel comme dans ce guide pédagogique par le logo Histoire Des Arts et par des
questions sur des puces vertes (les questions privilégient alors l’aspect artistique).

Les éléments de savoir de cet ouvrage sont tirés de Sophie Le Callennec,


Enseigner l’histoire au cycle 3, Hatier, coll. Magellan, 2006, dans lequel l’ensei-
gnant peut trouver d’utiles compléments.

Les items des pages Histoires d’histoire peuvent être étudiés au fur et à mesure des leçons ou
en guise de conclusion d’une série d’apprentissages.

je fAis le BilAN

je reTieNs…
Cette rubrique propose des résumés leçon par leçon. Ces résumés sont simples et concis, mais
plus difficiles à retenir qu’une trace écrite élaborée ensemble en classe.

je sAis…
Cette rubrique propose une série de questions permettant d’élaborer en classe la trace écrite
ou servant d’évaluation orale ou écrite.
Elle propose également une série de mots de vocabulaire à maîtriser :
– ceux que les élèves doivent comprendre quand ils les entendent ou les lisent, sans nécessai-
rement être en capacité de les utiliser ;
– ceux qu’ils doivent pouvoir utiliser, sans nécessairement être capable de les expliquer ;
– ceux qu’ils doivent pouvoir expliquer avec des mots simples, éventuellement par des exemples,
sans nécessairement connaître par cœur une définition qui doit surtout être comprise.

je réfléchis…
Cette rubrique propose un temps de réflexion sur l’importance du passé, les changements opé-
rés depuis, les conséquences sur notre vie actuelle, de façon que l’enseignement de l’histoire
ne reste pas un apprentissage savant détaché de toute réalité concrète.

2
1. La révolution française
Commencer par un recueil des connaissances à propos des trois ordres dans la société
française d’Ancien Régime. Au xviiie siècle, la société française était divisée en trois ordres :
la noblesse, le clergé et le « tiers état ». La noblesse (descendants des familles nobles
et riches bourgeois anoblis) et le clergé (prêtres, évêques, moines…) bénéficiaient de
privilèges : ils ne payaient pas le principal impôt (la taille). Une partie d’entre eux menait
une existence luxueuse et oisive à la Cour. Le tiers état se composait essentiellement de
paysans, pour la plupart très pauvres, mais aussi d’artisans et de bourgeois…

A. La montée du mécontentement


■■Cahier de doléances des paysans de Culmont, 1789.
Tout au long du xviiie siècle, les rois essayèrent de régler une situation financière désas-
treuse. Certains ministres tentèrent de mieux répartir l’impôt entre tous, mais se heur-
tèrent à l’opposition des privilégiés. En 1786, l’État se trouvait au bord de la banqueroute.
Des troubles agitaient les villes et des émeutes de la faim éclatèrent un peu partout après
le rude hiver de 1788-1789. Le 29 janvier 1789, le roi demanda aux Français de rédiger des
cahiers de doléances. À travers toute la France, les revendications essentielles concer-
naient une meilleure répartition des impôts, voire l’égalité de tous devant l’impôt, le vote
annuel des impôts par les états généraux. En effet, seul le tiers état payait la majorité
des impôts directs (la taille, la capitation…) et indirects (la gabelle sur le sel, les aides sur
les boissons…). Les revendications portaient également sur les libertés fondamentales,
l’égalité et la même justice pour tous.
Question 1. Les élèves identifient le premier mot : « Sire ».
Question 2. Ils se plaignent de la lourdeur des impôts, de leur pauvreté, de l’inégalité devant
l’impôt. Ils réclament une répartition juste de l’impôt entre les trois ordres.
Question 3. Les philosophes des Lumières réclament l’égalité entre tous et la fin des
privilèges.

B. La réunion des états généraux


■■Jacques-Louis David (1748-1825), Le Serment du Jeu de paume, le 20 juin 1789, tableau peint
de 1790 à 1794, huile sur toile, 10 x 6 mètres, musée Carnavalet.
Le tableau représente le serment du 20 juin 1789, lorsque les 630 députés du tiers état
et des députés de la noblesse et du clergé, réunis dans la salle du Jeu de paume (jeu
de balle, ancêtre du tennis) à Versailles, firent le serment « de ne pas se séparer et de
se rassembler partout où les circonstances l’exigeront jusqu’à ce que la constitution du
royaume soit établie et affermie sur des fondements solides ».
Question 4. La scène se déroule dans la salle du Jeu de paume. Les députés sont réunis
dans cette salle car le roi a fermé leur salle de réunion. Sont présents les députés du tiers
état et quelques députés du clergé. Un député se détache, juché sur une table : Bailly,
président de l’Assemblée nationale. Vers lui convergent les bras des députés. Les vête-
ments diffèrent selon la condition sociale des députés. Au premier plan, trois hommes
se donnent­l’accolade : un moine, un abbé et un pasteur protestant, symbolisant l’unité et
la tolérance religieuse. Les élèves remarquent, à droite du tableau, prostré, un député, le
seul à ne pas prêter serment (Martin d’Auch). Aux fenêtres, le peuple massé soutient les
députés dans un enthousiasme visible. Le vent qui agite les rideaux symbolise le souffle
de la liberté qui envahit la France.

3
C. Le 14 juillet 1789 : la prise de la Bastille
■■La Prise de la Bastille (14 juillet 1789), tableau de la fin du xviiie siècle.
Le 14 juillet au matin, le peuple parisien, essentiellement composé d’artisans et de bouti-
quiers, persuadé que Paris allait être attaquée par l’armée, sur ordre du roi, alla chercher
des armes aux Invalides (d’où les canons visibles sur le document), puis à la Bastille. La
Bastille, une prison dans laquelle le roi pouvait emprisonner qui il voulait par lettre de
cachet, symbolisait l’arbitraire royal. Son gouverneur reçut une délégation mais refusa de
livrer des armes. Plusieurs personnes ayant pénétré dans l’avant-cour, le feu fut ouvert
sur les assaillants et il y eut de nombreux morts. En fin de journée, le gouverneur fut
arrêté et massacré. Dans les jours qui suivirent, Louis XVI ordonna le retrait des troupes
concentrées autour de Paris et de Versailles et reçut la cocarde tricolore (le blanc, cou-
leur du roi, et le rouge et bleu, couleurs de Paris) des mains de Bailly, le nouveau maire
de Paris, et de La Fayette, général en chef de la garde nationale.
Question 6. La prise de la Bastille est l’une des dates à retenir à l’école primaire.

D. La déclaration des droits de l’homme et du citoyen Histoire des arts


■■La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, tableau de Jean-Jacques François Le
Barbier­vers 1791, musée Carnavalet.
Sur le tableau, on repère notamment :
– un triangle isocèle (symbole de l’égalité) enfermant un œil (la vigilance), d’où émane la
Lumière (des philosophes) ;
– une jeune femme avec un corsage rouge, une jupe bleue (les couleurs de Paris), une
cape parsemée de fleurs de lys (symbole de la royauté française) et une couronne sur la
tête brisant les chaînes de la monarchie absolue : elle représente la France ;
– la Liberté ailée désignant la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et dirigeant
le sceptre de la Raison vers le triangle de l’égalité ;
– un serpent (au-dessus du bonnet phrygien), qui représente la sagesse ;
H4.qxd:H4.qxd – un bonnet
8/05/07 phrygien :
10:06 Page 111 sous l’Antiquité romaine, il était porté par les esclaves lors de leur
affranchissement ;
– une pique (sous le bonnet phrygien), symbole de la résistance à l’oppression (les révo-
lutionnaires brandissaient les têtes de leurs victimes sur des piques).
E R CI
CE
EX

LES IDÉES DES LUMIÈRES : LES PRIVILÈGES

CM1 Explique en quelques phrases le message


CM2
de cette caricature.

4 E R CI
CE
EX

LA DIFFUSION DES IDÉES DES LUMIÈRES : LES ÉTATS-UNIS


SÉQUENCE 49 La Révolution française 1789
E R CI

CE
EX
LE MÉCONTENTEMENT

CE2 Dans la liste suivante, souligne les causes du mécontentement en 1789.


CM1
CM2 1. De mauvaises récoltes avaient appauvri la France.

2. Le peuple voulait avoir le droit de voter aux élections.

3. Le prix du pain avait beaucoup augmenté et le peuple avait du mal à se nourrir.

4. Le peuple voulait vivre à la cour du roi, comme la noblesse.

5. Le peuple en avait assez d’être le seul à payer le principal impôt : la taille.

6. Le peuple en avait assez des privilèges de la noblesse et du clergé.

7. Le peuple ne voulait plus être dirigé par un roi.

E R CI
CE
EX

L’ANNÉE 1789

CM1 Explique en deux ou trois phrases :


CM2
1. Pourquoi les députés du tiers état étaient mécontents lors de la réunion des états

généraux :

2. Ce qui s’est passé dans la salle du jeu de Paume, le 20 juin 1789 :

3. Pourquoi le peuple de Paris a pris la prison de la Bastille le 14 juillet 1789 :

112 D e s Te m p s m o d e r n e s à l ’ E m p i r e n a p o l é o n i e n

5
E R CI

CE
EX
LA DÉCLARATION DES DROITS DE L’HOMME ET DU CITOYEN

CE2 Souligne en bleu les phrases qui correspondent à la situation sous la monarchie
CM1
absolue et en rouge les phrases qui correspondent à la situation voulue par la
CM2
Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789.

1. Seule la Nation peut décider à qui elle veut confier le pouvoir.

2. La loi est la même pour tout le monde.

3. Chacun est libre de dire et d’écrire ce qu’il pense.

4. Les nobles et les membres du clergé ont des privilèges.

5. Le roi a le droit de faire interdire un journal qui le critique.

6. Chacun est libre de pratiquer la religion qu’il veut.

7. Le roi peut jeter en prison quelqu’un qui lui a déplu.

E R CI
CE
EX

LA DÉCLARATION DES DROITS DE L’HOMME ET DU CITOYEN

CM1 Donne un exemple pris dans la vie pour illustrer ces articles de la Déclaration
CM2
des droits de l’homme et du citoyen de 1789.

Article 1. Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits :

Article 4. La liberté consiste à faire tout ce qui ne nuit pas à autrui :

Article 10. Personne ne peut être inquiété pour ses opinions, même religieuses :

6 114 D e s Te m p s m o d e r n e s à l ’ E m p i r e n a p o l é o n i e n
Histoires d’histoire

Pourquoi le 14 juillet est-il le jour de la fête nationale ?


Histoire des arts

■■La rue Montorgueil le jour de la fête nationale, qui était autrefois le 30 juin… Tableau de Claude
Monet, 1878.
Le 14 juillet est devenu la fête nationale à l’issue d’une discussion au Sénat autour du
projet de loi sur l’établissement d’une fête nationale, séance qui s’est tenue le 29 juin
1880. Le 14 juillet 1789 ne fut pas retenu car le sang avait été versé.

Qui étaient les sans-culottes ?


■■Reconstitution

Question 1. L’expression « porter la culotte » permet de désigner celui, qui, dans un couple,
a l’ascendant sur l’autre ou celui qui, dans une famille, « commande », notamment quand
il s’agit d’une femme.

Les droits de l’homme : et les droits de la femme ?


■■La Marche des femmes sur Versailles, gravure du xviiie siècle.
Considérées comme dépourvues de raison et traitées comme des êtres inférieurs
par les hommes, les femmes ont pourtant activement participé à la Révolution. Les
femmes n’ont eu que très peu le droit de participer aux cahiers de doléances et elles
n’étaient pas autorisées à participer aux débats dans les cafés, les clubs… Dès avant la
Révolution, les femmes s’étaient plusieurs fois fait entendre en organisant des défilés et
des émeutes auxquels elles se rendaient, armées de fourches et d’ustensiles de cuisine.
Elles étaient là également lors de la prise de la Bastille, le 14 juillet 1789. Ce sont elles
encore qui, le 5 octobre 1789, alors que le roi tardait à accepter les décisions prises par
l’Assemblée et tandis que le prix du pain avait encore augmenté, ont marché sur Versailles
pour obliger le roi, sa famille et l’Assemblée à venir s’installer à Paris.
■■Olympe de Gouges (1748-1793), dessin anonyme, musée Carnavalet, Paris.
Olympe de Gouges, veuve, créa des sociétés populaires de femmes dans lesquelles on
développait des idées « féministes ». Elle fut l’auteur de la Déclaration des droits de la
femme et de la citoyenne­en 1791. Dans ce texte, Olympe de Gouges proposait l’égalité des
femmes, leur liberté d’expression, leurs droits à la propriété et à la résistance de l’oppres-
sion. Elle soutenait les droits des citoyennes de participer à la vie politique. Partisane des
Girondins et opposée à l’exécution de Louis XVI, elle fut guillotinée le 3 novembre 1793.
Une loi de 1793 interdit les clubs de femmes et les exclut clairement de la vie politique.
Question 2. La question invite les élèves, en lien avec l’éducation civique, à se souvenir de
l’égalité entre tous voulue par la loi mais des inégalités de statut qui demeurent.

je réfléchis
Question 1. Les élèves retiennent souvent du passé les modes de vie les plus aisés et
cultivent parfois une certaine « nostalgie » d’un passé imaginaire. La question les invite
à prendre conscience de ce que serait la transposition de leur statut actuel dans le passé.
Question 2. La question peut être l’occasion d’un débat philosophique en classe.
Question 3. La question peut amener une réflexion en lien avec l’éducation civique.

7
2. La République puis la Terreur

A. La République
■■Extrait de la Constitution rédigée par les députés, 1791.
La Constitution du 3 septembre 1791 a été la première Constitution écrite. Elle a nécessité
deux années de travaux parlementaires. Elle a établi une monarchie constitutionnelle. Le
pouvoir législatif était exercé par une Chambre unique, élue pour deux ans. Le roi disposait
d’un droit de veto mais ne pouvait plus ni légiférer ni lever d’impôts. Les ministres, qui
contresignaient les décisions du roi, étaient responsables de leurs actes.
Question 1. D’après la Constitution, le pouvoir n’appartient pas au roi mais aux Français. Le
pouvoir est partagé entre plusieurs institutions : l’Assemblée nationale, le roi et la justice.
Le roi se voit déléguer une partie seulement de l’autorité (l’exécution des lois) et ne peut
rien exiger qu’il ne soit pas prévu par la loi.
■■La Mort de Louis XVI (1793), gravure du xviiie siècle : le bourreau montre la tête de Louis XVI au
peuple.
La guillotine a été conçue par le docteur Joseph Guillotin et le chirurgien Antoine Louis, en
novembre 1789. Destinée à la décapitation des condamnés, elle comportait un tranchoir
glissant entre deux montants en bois. Selon ses créateurs, elle assurait l’égalité entre les
citoyens puisque tous, désormais, étaient exécutés en ayant la tête tranchée. La première
exécution eut lieu le 25 avril 1792. Pendant la Terreur, elle servit à décapiter environ 17 000
personnes. Elle a été utilisée en public jusqu’en 1939. La dernière exécution eut lieu le
10 septembre 1977 à la prison des Baumettes. Depuis l’abolition de la peine de mort le
9 octobre 1981, la guillotine est remisée à la prison de Fresnes.
■■La Bataille de Fleurus, tableau de 1837.
La France était en désaccord avec les monarchies d’Europe et souhaitait étendre la
Révolution aux pays voisins. À partir de 1792, elle entra en guerre contre l’Autriche et la
Prusse. D’abord victorieuse, l’armée française fut ensuite repoussée. Inquiets de l’avancée
des ennemis qui marchaient sur Paris, les députés lancèrent un appel. 300 000 volontaires
rejoignirent le champ de bataille et arrêtèrent l’invasion étrangère. Cette période marque
le début de la constitution d’une armée nationale. La France se trouvait également en
proie à des combats à l’intérieur du pays : dans plusieurs régions, notamment en Vendée,
des partisans de la royauté, soutenus par des nobles qui avaient émigré, avaient pris les
armes dans l’espoir de mettre fin à la Révolution.
Question 4. Les monarchies européennes craignaient la contagion de la Révolution.

B. La Terreur
■■La Terreur, gravure du xviiie siècle.
Les Montagnards, révolutionnaires farouches, craignaient que les royalistes rétablissent
la royauté et prônaient le renforcement de la Révolution et le rétablissement de l’ordre par
la force. Ils instaurèrent une dictature fondée sur la terreur. Un gouvernement d’exception,
centralisateur et répressif, fut mis en place à titre provisoire. Les libertés furent suspen-
dues. Le gouvernement fut partagé entre deux comités : le Comité de salut public, chargé
de la guerre et de l’économie et dominé­par Robespierre et Saint-Just, et le Comité de
Sûreté générale, chargé d’arrêter les suspects et de les traduire devant les tribunaux.
Dans les années de Terreur (1793-1794), plus de 15 000 personnes furent exécutées.
Question 6. Les Révolutionnaires­ont tué tous ceux qui s’opposaient à eux.

8
SÉQUENCE 51 La Terreur 1793-1794
C.
E Vers la fin de la Révolution ?
I RC

CE
EX
■■L’Arrestation
LA DICTATURE
de Robespierre,DE LA TERREUR
tableau de Jean Harriet, 1794.
Les Montagnards (qui doivent leur nom à leur position élevée sur les gradins lors des
CE2 Souligne
débats) ne les phrases
furent qui sont
plus d’accord exactes
entre à propos
eux quand de la du
la situation Terreur.
pays s’améliora à partir
CM1 de décembre 1793. Robespierre et ses amis éliminèrent les hébertistes, trop « enragés »,
CM2 1. Les royalistes ont instauré un régime de dictature.
et les « indulgents », dont Danton et Desmoulins, trop modérés. La Terreur atteignit son
paroxysme en juin-juillet 1794. La mésentente régnait au sein du Comité de salut public.
2. La Terreur était dirigée par Robespierre et Saint-Just.
Le 8 thermidor, Robespierre réclama une nouvelle épuration.
3. La Terreur
Question 7. Le 9 a permis de
thermidor, la développer
Convention leles libertés.
fit arrêter avec ses amis. Un gendarme, Merda,
se vanta par la suite d’avoir tiré sur Robespierre à bout portant et de lui avoir brisé la
4. La Terreur a réprimé de manière sanglante les insurrections dans l’ouest de la France.
mâchoire. Robespierre et les siens furent guillotinés le lendemain.
5. La Terreur s’est terminée avec la mort de Robespierre.

6. La Terreur était animée par des révolutionnaires appelés les « Forestiers ».

7. La Terreur a provoqué la mort de 700 000 personnes.

8. Les responsables de la Terreur ont fait exécuter les révolutionnaires modérés.

E R CI
CE
EX

LA VIE QUOTIDIENNE SOUS LA TERREUR

CE2 Lis le texte et réponds aux questions. Le mot « vous » est contre
CM1
CM2 1. Pourquoi les révolutionnaires ne voulaient-ils pas que l’on le droit de l’égalité. Ce
emploie le vouvoiement ? mot n’a été créé que pour
la féodalité. Le mot « toi »
est le seul dont les
hommes libres doivent se
servir. Ils doivent se traiter
comme des frères, se
tutoyer et s’appeler
2. Que fallait-il dire à la place de « monsieur » ? « citoyen » et plus jamais
« monsieur ».
D’après le Règlement de la société
populaire de Sceaux, 1792
3. Réécris chacune des phrases suivantes en respectant
les consignes de la Révolution.

– Monsieur, s’il vous plaît, donnez-moi du pain :

– Monsieur, pourriez-vous me laisser passer ?

– Madame, pouvez-vous corriger mon exercice ?

118 D e s Te m p s m o d e r n e s à l ’ E m p i r e n a p o l é o n i e n
9
Histoires d’histoire

Depuis quand chante-t-on la Marseillaise ? Histoire des arts

■■Rouget de l’Isle chantant La Marseillaise, tableau d’Isidore Pils, 1849.


C’est dans le contexte du formidable élan patriotique de 1792 qu’un jeune officier, Claude
Joseph Rouget de Lisle, compose le Chant de guerre pour l’armée du Rhin, un chant de
guerre destiné aux soldats de l’armée du Rhin, à la frontière avec l’Allemagne. Repris par
les fédérés marseillais qui arrivent à Paris en 1792 pour participer à l’insurrection des
Tuileries, ce chant reçut le surnom de Marseillaise. Il devint chant national en 1795 puis
hymne officiel en 1879, sous la Troisième République.
Question 1. On entend ce chant le jour de la fête nationale, mais aussi lors des compétitions
sportives (championnat de football, jeux olympiques…).
Question 2.
Allons enfants de la Patrie, Refrain
Le jour de gloire est arrivé ! Aux armes, citoyens,
Contre nous de la tyrannie, Formez vos bataillons,
L’étendard sanglant est levé, (bis) Marchons, marchons !
Entendez-vous dans les campagnes Qu’un sang impur
Mugir ces féroces soldats ? Abreuve nos sillons !
Ils viennent jusque dans vos bras
Égorger vos fils, vos compagnes !

Comment connaissait-on les gens avant la télévision ?


■■Louis XVI (1754-1793), roi de France. Louis d’or dit au buste nu, 1786.
Dans la nuit du lundi 20 au mardi 21 juin 1791, Louis XVI s’enfuit des Tuileries avec sa famille
pour tenter de se mettre à l’abri de la Révolution en ralliant la cour autrichienne. Il aurait
été reconnu par le maître de poste Drouet (son effigie gravée sur les pièces étant populaire)
et aurait été arrêté à Varennes. Ramené à Paris, il devint suspect de trahison et de collusion
avec l’ennemi : cet événement éveilla les sentiments républicains dans la population et signa
le « divorce » avec la population. La fille de Louis XVI a raconté la fuite du roi et de sa famille,
en 1792, et leur arrivée à Varennes, dans la nuit, là où, selon la tradition, quelqu’un aurait
reconnu le roi car son visage était gravé sur les pièces de monnaie.
Entrés dans le village, il y eut des cris affreux autour de la voiture : « Arrête, arrête ! »
En un instant, la voiture fut entourée d’une foule en armes et avec des flambeaux. Ils
avancèrent des lumières à la face de mon père. Tout le monde disait que c’était le roi et
lui voyait qu’il n’y avait plus moyen d’échapper ; il dit qu’il était le roi ; tous se jetèrent
aussitôt à ses pieds et lui baisèrent les mains. Mais ils dirent qu’il ne passerait pas, que
c’était affreux de sa part qu’il abandonnât son peuple et qu’il devait retourner à Paris.
D’après Marie-Thérèse-Charlotte de France, Souvenirs, publiés en 1892
Question 3. Les élèves font le lien avec l’exécution de Louis XVI en 1792.

La Révolution a-t-elle trouvé la bonne mesure ?


■■Le Système métrique, gravure, 1795.
Sous l’Ancien Régime, les systèmes de mesures étaient complexes (subdivisions non
décimales), différents selon les régions et variables dans le temps, ce qui rendait les

10
échanges difficiles. En 1790, l’Assemblée constituante confia à l’Académie des sciences
le soin de créer un système de mesures uniformes. Les savants qui se pen­chèrent sur la
question optèrent pour un système simple, avec des subdivisions décimales (un mètre vaut
dix décimètres, qui valent chacun dix centimètres, qui valent chacun dix millimètres…).
Ils fondèrent les mesures sur une « unité de mesure naturelle, invariable, dont la déter-
mination ne renferme rien d’arbitraire ni de particulier à la situation d’aucun peuple sur
le globe » : le mètre, calculé comme la dix millionième partie du quart du méridien entre
Dunkerque et Barcelone. Les autres mesures furent établies en lien avec le mètre : le
litre qui est le volume occupé par 1 kilogramme d’eau ; le kilogramme qui est la masse d’un
litre d’eau ; l’are qui est une surface de terre de 100 m2 ; le stère qui est un volume de bois
d’un mètre cube.
Question 4. Le mètre est utilisé par l’homme qui mesure du tissu. Le gramme est la mesure
utilisée par la femme qui pèse des poids. Le litre est la mesure utilisée par l’homme qui
verse un liquide dans une bouteille.

je réfléchis
Question 1. La question invite les élèves à prendre la mesure des conséquences de la

H4.qxd:H4.qxd 8/05/07 Révolution


10:06 Page française
119 sur leur vie quotidienne.
Question 2. Les pouvoirs du président de la République­ne ressemblent pas à ceux du roi sous
la monarchie absolue, mais davantage à ceux du roi sous la monarchie constitutionnelle.
Question 3. Les élèves réfléchissent au paradoxe d’une liberté imposée.
E R CI
CE
EX

LA GUILLOTINE

CM1 Fais des recherches et réponds aux questions


CM2
en faisant une phrase à chaque fois.

1. À quoi la guillotine servait-elle ?

2. D’où son nom lui vient-il ?

3. Comment fonctionnait-elle ?

CM1 Fais des recherches et réponds aux questions en faisant une phrase à chaque fois.
CM2
4. En quelle année et sous quel président de la République la peine de mort a-t-elle
été abolie en France ?

E R CI
11
CE
EX

LES HOMMES DE LA RÉVOLUTION


3. Napoléon et le Premier Empire

A. Napoléon Bonaparte au pouvoir Histoire des arts


■■Le Coup d’État du 18 brumaire, Bonaparte au Conseil des Cinq-Cents, tableau de François Bou-
chot, 1840, huile sur toile, 4 mètres de large, musée du château de Versailles.
Question 1. Ce tableau représente l’arrivée de Napoléon Bonaparte au Conseil des Cinq-
Cents où il fut accueilli par des cris, injurié, bousculé et même blessé. Quelques soldats
(on les reconnaît à leur haut chapeau) l’emmenèrent dehors à moitié évanoui. Son frère,
Lucien Bonaparte, exhorta alors la garde du Conseil à chasser les députés « soudoyés
par les Anglais » qui avaient voulu « poignarder » Napoléon Bonaparte. Les grenadiers
chassèrent les députés. Le coup d’État avait réussi ; une poignée de députés confia le
pouvoir à trois consuls : Bonaparte, Sieyès et Ducos.
■■Le Sacre de Napoléon, tableau de Jacques-Louis David 1805-1807, 6,29 mètres de haut et
9,79 mètres de large, musée du Louvre (il en existe une copie réalisée par le peintre au château de
Versailles).
Pour que son sacre soit aussi imposant que celui de Charlemagne en l’an 800, Napoléon
avait demandé au pape de venir. Mais comme il considérait que son autorité lui venait des
Français, non de Dieu, il a lui-même posé la couronne sur sa tête, puis s’est retourné pour
sacrer sa femme impératrice.
Question 2. La cérémonie se passe dans la cathédrale Notre-Dame de Paris. L’impératrice
Joséphine se tient à genoux. Napoléon, qui porte une couronne de laurier en or sur la
tête, couronne l’impératrice. Le pape est assis et s’apprête à bénir l’empereur. Les élèves
remarquent le nombre de personnages peints (150, dont 80 ont été identifiés). À gauche
se trouvent les membres de la famille impériale et, à droite, de dos, les dignitaires du
régime. Les costumes suivent la mode du Premier Empire avec des robes marquées non
plus à la taille mais sous la poitrine.
Question 3. Les élèves se font une idée de la taille impressionnante du tableau (plus grand
que la classe). On peut le regarder sur le site du musée du Louvre où une photographie
présente l’œuvre dans sa salle d’exposition, avec les visiteurs : ils se rendent ainsi compte
de l’impression produite. Les personnages représentés sont donc grandeur nature.
Question 4. Les élèves constatent la volonté, dans cette cérémonie, de s’inscrire dans la
continuité de l’histoire de France. Ils repèrent le sceptre et la main de justice portés par les
deux consuls que l’on voit de dos à droite du tableau. Moins visibles, à l’extrême gauche,
les maréchaux portent l’un l’épée de Charlemagne, l’autre la couronne de Charlemagne
et un troisième le sceptre de Charlemagne.

B. Les grandes réformes


■■Portalis, Discours de présentation du Code civil à l’Assemblée­nationale, 1804.
En 1800, Napoléon Bonaparte chargea un groupe de juristes de rédiger un projet de code
unifiant le droit pour tout le pays, et suivit étroitement le projet. Promulgué le 21 mars
1804 sous le nom de Code civil des Français (on parle aussi de « code Napoléon »), ce
code de 36 lois était le résultat de projets de réformes commencés sous la Révolution. Il
consacrait les libertés conquises par la Révolution (liberté individuelle, égalité civile, droit
au travail…) mais réaffirmait le libéralisme économique avec l’interdiction des grèves et
des associations ouvrières. Il faisait prévaloir l’autorité paternelle et celle du mari sur sa
femme. Le Code civil constitue la base de notre législation et a été adopté par de nom-
breux pays.

12
C. Les guerres de l’empire
■■L’empereur Napoléon Ier lors de la bataille de Wagram, Antoine-Jean Gros, Château de Gros-
bois.
L’ambition de Napoléon, qui souhaitait porter les idées de la Révolution à l’étranger mais
aussi se tailler un vaste empire, alarmait les pays voisins. En 1804, inquiètes de la pro-
clamation de l’Empire, l’Autriche et la Russie formèrent une coalition avec l’Angleterre,
bientôt rejointe par la Prusse. Dans les pays occupés, Napoléon Ier mit en place des souve-
rains qui lui étaient entièrement dévoués. Sur place, les armées françaises n’appliquèrent
pas l’idéal de liberté de la Révolution, ce qui souleva des révoltes, comme en Espagne. À
partir de 1812, Napoléon connut de grandes défaites, en Allemagne et en Russie, où la
Grande Armée subit de graves pertes et dut effectuer une retraite difficile. La défaite de
Waterloo, en juin 1815, entraîna l’exil définitif de Napoléon Ier sur l’île de Sainte-Hélène,
au milieu du Pacifique, d’où il n’avait aucune chance de s’échapper.
L’Empereur vint à notre bivouac. On le suivit avec des torches allumées pour éclairer sa
marche. Sa visite se prolongeant, le nombre de torches augmenta ; on le suivit en criant :
« Vive l’Empereur ». Ces cris d’amour et d’enthousiasme se propagèrent dans toutes
les directions ; tous les soldats, sous-officiers et officiers se munirent­de flambeaux,
en sorte qu’en moins d’un quart d’heure­, toute l’armée en avait fait autant. Ce fut un
embrasement général, un mouvement d’enthousiasme si soudain que l’Empereur dut
en être ébloui.
D’après le témoignage d’un soldat présent à la bataille d’Austerlitz en 1805 : Jean-
Baptiste Barrès, Souvenirs d’un officier de la Grande Armée, 1835
H4.qxd:H4.qxd 8/05/07 10:06 Page 123
Question 9. Napoléon se tient au centre de l’œuvre légèrement sur la gauche, sur un cheval
blanc. Il porte son célèbre bicorne. Il lève le bras droit comme pour inciter les troupes à
aller au combat.
E R CI
CE
EX

LES INSIGNES DU POUVOIR ROYAL ET DU POUVOIR IMPÉRIAL

CE2 Complète ces deux portraits puis réponds aux questions.


CM1
CM2 1. Complète le manteau de Louis XIV : bleu avec des fleurs de lys dorées.

2. Complète le manteau de Napoléon : rouge avec des petits N dorés.

3. Colorie en orange la couronne de Louis XVI, la couronne de laurier de Napoléon,


ainsi que leurs sceptres, leurs épées, le collier de la noblesse de Louis XIV et le collier
de la Légion d’honneur de Napoléon.

4. Écris son nom de chaque souverain sous son portrait.

Louis XIV Napoléon Ier

13
E R CI
CE
EX
Histoires d’histoire

18 brumaire : quelle est cette date étrange ?


■■Calendrier révolutionnaire (républicain) de 1793 et 1794 avec, en haut dans le médaillon, une
allégorie de la justice.
Dans le calendrier révolutionnaire, le 18 brumaire de l’an VIII correspond au 9 novembre
1799.
Question 1. Le 22 septembre 1792 correspondant à la proclamation de la République.
Question 2. Brumaire évoque les brumes de l’automne.

Qu’est-ce que la légion d’honneur ?


■■Première distribution des croix de la Légion d’honneur en l’église des Invalides le 14 juillet 1804,
tableau de Jean-Baptiste Debret, 1812, huile sur toile, 4,03 x 5,31 mètres, château de Versailles.

Est-ce la Berezina ou Waterloo ?


Il neigeait. On était vaincu par sa conquête. Pour la première fois l’Aigle baissait la tête.
Sombres jours ! L’empereur revenait lentement, Laissant derrière lui brûler Moscou
fumant. Il neigeait. L’âpre hiver fondait en avalanche. Après la plaine blanche une autre
plaine blanche. On ne connaissait plus les chefs ni le drapeau.
Hier la grande armée, et maintenant troupeau. Toute une armée ainsi dans la nuit se
perdait. L’empereur était là, debout, qui regardait. Lui se sentit soudain dans l’âme
épouvanté.
Victor Hugo, L’Expiation, 1852
■■Retraite de l’armée française en passant la Berezina le 26 novembre 1812, Carl-Heinrich Rahl
(1779-1843) d’après Johann Adam Klein, eau-forte en couleur, 42 x 52 centimètres, bibliothèque
Marmottan.

je réfléchis
Question 1. À la différence de l’Europe conquise par Napoléon, l’Union européenne est fon-
dée sur la liberté de chaque peuple d’y participer et sur l’égalité entre les pays.

14
4. L’expansion industrielle
La séquence présente l’expansion industrielle du xixe siècle, à la base de notre économie
et société contemporaine. Les historiens n’évoquent plus la « Révolution » industrielle
mais parlent d’expansion, pour préserver le caractère évolutif de l’industrialisation de
l’Europe, dans la continuité de son essor commercial et économique à partir du xve siècle
et des grandes explorations.

A. Les premières usines Histoire des arts


■■« Grand atelier central de l’usine Rime et Renard à Orléans », gravure tirée des Grandes
Usines de Turgan, publié en 1888.
L’industrie textile française comprenait trois secteurs : la laine, secteur qui importait la
matière première d’Argentine­et d’Australie et était surtout présent dans le Nord ; le coton,
affecté par la guerre­de Sécession aux États-Unis, qui était travaillé dans la région de
Mulhouse et de Rouen ; et la soie, prospère à Lyon, qui utilisait une matière première
locale puis, au cours du xixe siècle, l’importa d’Extrême-Orient. Le Nord-Pas-de-Calais,
fer de lance de la croissance, s’imposa rapidement comme première région industrielle
française avec la primauté de Lille-Roubaix-Tourcoing dans la production textile (laine
et coton).
■■Usines à Clichy, tableau de Vincent Van Gogh, 1887, conservé au Saint-Louis Art Museum.
Question 1. Les élèves décrivent les machines, la manière dont elles sont installées dans
l’atelier, leur taille, le travail des ouvriers, les tissus produits. Cette description doit les
conduire à remarquer les dangers et le caractère pénible de ce travail (bruit, épuisement
physique, aspect répétitif…). La description doit leur permettre d’identifier les machines
à tisser, les ouvriers qui contrôlent leur fonctionnement ainsi que ceux qui rangent la
production.
Question 2. Les élèves comprennent que la fabrication artisanale répond mieux à la de-
mande au cas par cas, est sans doute de meilleure qualité mais exige­un travail long. La
fabrication en usine s’opère en série, de manière plus rapide et moins coûteuse.
Question 3. Le tableau de Vincent Van Gogh représente un ensemble industriel avec des
usines et leurs cheminées.
Question 4. Observer l’utilisation des couleurs, très différentes de la réalité.
Question 5. Le tableau, postérieur à l’impressionnisme, se présente sous la forme de petites
touches qui évoquent plutôt qu’elle ne montre la réalité.

B. De nouvelles énergies
■■Coupe d’une mine de charbon, Ignace François Bonhomme (1809-81), Archives Charmet.
Autrefois, la seule énergie connue était la force humaine ou animale (utilisée notamment
pour tirer des charrettes). Au xviiie et au xixe siècle, des chercheurs ont découvert des
énergies plus puissantes : le charbon, utilisé pour chauffer de l’eau dans une chaudière
et produire de la vapeur, capable d’actionner des machines ; plus tard, le pétrole et le
courant électrique.
Question 6. Les ouvriers descendaient dans cette mine de charbon par une benne, une
sorte d’ascenseur.
Question 7. Arrivés dans les galeries, ils creusaient à la pioche.
Question 8. Ils chargeaient le charbon dans des wagons tirés par des chevaux, puis dans la
benne qui le remontait à la surface. Une machine à vapeur, chauffée au charbon, actionnait
une roue chargée de faire monter et descendre la benne.

15
H5.qxd:H5.qxd 8/05/07 10:37 Page 127

Question 9. Les mineurs travaillaient toute la journée dans des galeries mal ventilées et
mal éclairées. Ils effectuaient un travail pénible et devaient régulièrement faire face à des

5 Le XIXe siècle de 1815 à 1914


effondrements de galeries et à des risques d’explosion dues aux gaz souterrains.

C. De nouveaux magasins
■■Publicité, 1906.
Question 11. Les grands magasins offrent davantage de choix et une plus grande variété
de marchandises que les petites boutiques, Avec des prix souvent avantageux, mais le
service est souvent moins personnalisé.
SÉQUENCE 55 L’expansion industrielle et la naissance du capitalisme
E R CI
CE
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VOCABULAIRE : L’EXPANSION INDUSTRIELLE

CE2 Explique avec tes propres mots :


CM1
CM2 1. l’industrialisation :

2. le travail à la chaîne :

E R CI
CE
EX

LA MACHINE À VAPEUR

CM1 Complète cette reconstitution d’une machine à vapeur en reliant chaque légende
CM2
à l’élément qui correspond sur le dessin.
1. chaudière 3. régulateur de watt 5. piston 7. bielle
2. roue 4. cylindre 6. graisseur

127 Le XIXe siècle

16
5. Les progrès techniques et scientifiques

A. De nouveaux moyens de transport


■■Le Train à vapeur, tableau de Frances F. Palmer, 1864, États-Unis. Ce tableau représente un
train à vapeur vers 1834.
Question 1. Faire observer et décrire l’illustration avec la locomotive, la réserve de charbon,
les wagons de marchandises puis de voyageurs.
Question 2. Avant l’invention du chemin de fer, on se déplaçait à pied, à cheval, en diligence.
Les trajets duraient beaucoup plus longtemps.
Question 3. Le chemin de fer permet de faire de grands trajets rapidement et dans de
bonnes conditions de confort pour un prix intéressant (beaucoup de voyageurs, donc par-
tage des frais de transport).
■■L’une des premières voitures, vers 1897, Berlin.
En 1873, Amédée Bollée mit au point une voiture à vapeur qui connut un certain succès
jusque dans les années 1930. Mais c’est la mise au point du moteur à explosion par
Daimler en 1886 qui révolutionna ce moyen de transport. En 1889, il exposa à Paris à l’Ex-
position universelle une nouvelle voiture avec le principe de la boîte de vitesses moderne
et de l’embrayage. Puis, associé aux Français Levassor et Panhard, il lança en 1891 les
premières voitures d’allure « moderne » comme celle sur ce document.
Question 4. Faire observer et décrire la voiture : les roues, le volant, la manière dont on la
conduit, les passagers. Puis proposer aux élèves de la comparer avec une voiture actuelle.
Question 5. Les voitures utilisent de l’essence, énergie issue du pétrole.
■■L’avion des frères Wright, 1903, États-Unis.
Le 17 décembre 1903, à Kitty Hawk, en Caroline du Nord, les frères Wright, deux inven-
teurs américains, firent décoller un engin en bois et en tissu, le Flyer, équipé d’un moteur,
et effectuèrent avec lui un vol de 230 mètres au-dessus du sol.
Question 6. Les élèves remarquent les deux paires d’ailes l’une au-dessus de l’autre : c’est
un biplan. Le pilote était allongé sur le ventre au niveau de l’aile inférieure. L’avion était
dépourvu de roues et glissait sur des patins.
Question 7. Les élèves comprennent que l’avion permet d’aller plus loin en moins de temps.
On pourra développer avec eux quelles prouesses techniques ont été nécessaires pour
faire voler un engin à moteur. On peut les interroger sur ce qui a précédé l’avion comme
engin volant : ils se rappelleront l’invention des frères Montgolfier étudiée en fin de CM1.

B. Les images et les sons


■■L’un des plus anciens appareils photographiques, 1835.
■■Affiche pour le film L’Arroseur­ arrosé, 1895.
Physiciens et « bricoleurs » de génie, Louis et Auguste Lumière s’intéressèrent aux pre-
mières techniques cinématographiques proposées par E. J. Marey et Thomas Edison et
peaufinèrent le principe de la « lanterne magique » pour mettre au point un appareil
d’enregistrement et de projection des images dynamiques. Louis déposa le brevet du
cinématographe le 13 février 1895. La première projection publique sur grand écran eut
lieu au Grand Café à Paris, le 28 décembre 1895, devant trente-trois spectateurs privilé-
giés, dont le prestidigitateur Georges Méliès. Elle comportait dix films, dont La Sortie des
ouvrières de l’usine Lumière et Le Jardinier et le Petit Espiègle (aujourd’hui connu sous le
nom de L’Arroseur arrosé, 38 secondes).

17
Question 8. Avant l’invention de la photographie, la représentation des personnes et des
paysages passaient par la peinture, qui était plus longue à réaliser et moins précise.
Question 9. Les élèves remarquent que la salle ressemble à celle d’un théâtre avec des
sièges. L’écran est encadré par des rideaux qu’on ouvre et ferme comme lors d’une repré-
sentation théâtrale. On devine le titre du film projeté (L’Arroseur arrosé) et on comprend­
qu’il s’agit d’un film comique car les spectateurs rient et manifestent par des gestes le
plaisir qu’ils éprouvent au spectacle.
■■Graham Bell (1847-1922) inaugurant en 1892 la ligne reliant Chicago à New York en télé-
phonant à un ami, ce qui constitue une prouesse technologique fondamentale. Lithographie de G.
Lasellaz issue des Dernières merveilles de la science, par Daniel Bellet, vers 1899-1900.
Question 10. Décrire le téléphone à l’époque de Graham Bell.
Question 11. Les élèves prennent conscience qu’ils ne sauraient pas se passer du télé-
phone. En leur demandant d’énumérer tous les moyens qu’ont pu inventer les hommes
pour communiquer : la voix, les instruments sur lesquels on pouvait frapper, les signaux
de fumée, le messager à pied ou à cheval, la poste, le télégraphe (1794), ils comprennent
l’importance de ce mode de communication qui n’est plus écrite mais orale et qui n’est
plus différée mais immédiate.

C. La médecine, la science


■■Pasteur dans son laboratoire, tableau de Albert Edelfelt, 1885, musée d’Orsay, Paris.
Sorti de l’École normale supérieure en 1843, Louis Pasteur (1822-1895) consacra sa vie à
la chimie et à la biologie. Il travailla particulièrement sur les fermentations microbiennes
et l’existence de micro-organismes. Il se rendit compte que les maladies infectieuses
sont provoquées par des microbes et découvrit les lois de l’asepsie et le principe de la
« pasteurisation », quand la communauté scientifique croyait encore à la « génération
spontanée » (les maladies apparaissent d’elles-mêmes). En 1879, Pasteur constata que
l’inoculation aux poules du virus du choléra des poules leur assurait l’immu­nité. En 1881,
il découvrit ainsi le vaccin du choléra puis celui de la rage. En 1885, il utilisa pour la pre-
mière fois le vaccin antirabique pour guérir le petit Joseph Meister, mordu par un chien
enragé, non sans avoir hésité (il doutait encore de son efficacité sur l’homme mais s’y
résolut devant le peu de chance de survie de l’enfant si rien n’était fait). Pasteur reçut
un accueil enthousiaste à l’Académie des sciences, quand il y présenta ses recherches.
L’institut Pasteur fut créé en 1885 pour être un établissement de recherche et de soins.
■■Marie Curie dans son laboratoire, photographie de 1907.
Née à Varsovie, Marie Sklodowska (1867-1934) devint physicienne et épousa Pierre Curie
en 1895. Tous deux engagèrent des recherches sur la radioactivité, nom donné par Marie
Curie au phénomène qui permet à certains éléments de se transformer spontanément en
émettant de l’énergie. Pierre et Marie Curie parvinrent, en 1898, à isoler deux éléments
plus radioactifs que l’uranium : le polonium et le radium. Ces travaux leur valurent, ainsi
qu’à Henri Becquerel, le prix Nobel de physique en 1903. Après la mort de son mari, Marie
Curie poursuivit ses recherches et, à ce titre, obtint le prix Nobel de chimie en 1911. La
découverte de la radioactivité a fourni des informations essentielles sur le fonctionnement
de l’atome mais aussi des applications en chimie, en biologie et en médecine.
Question 12. Pasteur est représenté au milieu de son laboratoire. Les élèves mentionnent
les flacons et les divers instruments qui l’entourent. Il tient dans sa main le bocal qu’il
examine avec attention et qui renferme la moelle épinière du lapin contaminé par la rage
à partir duquel il mit au point le vaccin contre la rage. Les élèves décrivent Marie Curie,
son ha­bi­llement, sa coiffure, le matériel qui l’entoure, mais aussi l’utilisation de la lumière
et l’impression qui en découle.

18
E R CI

CE
EX
DE NOUVEAUX MOYENS DE TRANSPORT

CE2 Colorie ou entoure les moyens de transports inventés entre 1800 et 1914.
CM1
CM2

1. l’automobile 2. l’avion 3. le métro

4. le bateau à moteur 5. l’autobus 6. la navette spatiale

7. le train 8. l’omnibus 9. l’hélicoptère

10. la moto 11. le TGV 12. la bicyclette

130 Le XIXe siècle 19


Histoires d’histoire

Peut-on mourir d’une morsure de chien ?


■■La rage : Joseph Meister et Pasteur, Je sais tout, 1922.
Question 1. La vaccination des chiens et des chats, premiers vecteurs de la rage, permet
d’éviter la propagation de la maladie.
Le 6 juillet 1885, le jeune Joseph Meister, âgé de neuf ans, mordu très gravement par
un chien enragé, se présenta au laboratoire de M. Pasteur. Face à une mort qui était
inévitable, pressé par la mère du jeune Joseph Meister, venue d’Alsace, encouragé par
les docteurs, M. Pasteur se décida, non sans de vives inquiétudes, à tenter sur Joseph
Meister la méthode qui lui avait constamment réussi sur les chiens. Le 6 juillet, on
inocula au petit Meister le vaccin. Les jours suivants, on continua de le vacciner. Malgré
ses morsures, sa santé est excellente depuis cette époque. Dès qu’on sut les résultats
auxquels était arrivé M. Pasteur, des personnes mordues, venant de tous les pays,
affluèrent à Paris pour se faire vacciner.
D’après R. Repiquet, Méthode de M. Pasteur pour prévenir la rage, 1891

Qui a été le premier homme volant ?


■■Clément Ader (1841-1925) sur son avion Éole effectue son premier décollage, illustration de
1961 par Jean Noël pour l’Encyclopédie Calberson de la Locomotion d’après une imagerie d’époque.

Qui dort au Panthéon ?


■■Transfert des cendres de Marie Curie au Panthéon, en 1995.
Le Panthéon est un célèbre monument de Paris, situé sur la montagne Sainte-Geneviève.
On doit sa construction au roi Louis XV qui, malade, forma le vœu de faire bâtir une église
dédiée à sainte Geneviève. Sa construction, commencée en 1764, ne fut achevée qu’en
1790. L’originalité et l’audace de l’architecture de ce monument soulevèrent bien des
protestations. Au fil des changements de régime, l’église subit des transformations archi-
tecturales et perdit sa qualité de lieu de culte : en 1791, la Constituante en fit une crypte
destinée à accueillir les dépouilles des Grands Hommes ayant œuvré pour la Nation. Sur le
fronton est inscrite la célèbre phrase : « Aux Grands Hommes la patrie reconnaissante ».
De nos jours, la crypte abrite la dépouille de quarante personnes, dont Victor Hugo, Jean-
Jacques Rousseau, Alexandre Dumas, Émile Zola ou Voltaire, Jean Moulin, André Malraux,
Jean Monnet, Jean Jaurès, ainsi que les physiciens Pierre et Marie Curie.
Question 4. Les élèves retrouvent la légion d’honneur.
Question 6. Les élèves nomment peut-être quelques personnes mais constatent le faible
rôle laissé aux femmes dans l’histoire de France.

je réfléchis
Question 1. L’artisanat concerne encore les productions qui ne peuvent être qu’individuali-
sées : notamment tout ce qui concerne le bâtiment (maçonnerie, électricité, plomberie…).
Question 2. Les élèves comprennent pourquoi, pendant si longtemps, les enfants sont allés
à l’école à pied et pourquoi les vacances n’ont une existence que récente (autrefois, il fallait
des jours, voire des semaines, pour traverser la France).
Question 3. Les élèves évoquent le courrier postal et surtout comprennent que l’essor des
communications date des progrès techniques des xixe et xxe siècles.

20
6. La société française
L’avènement de l’âge industriel et la croissance de l’urbanisation ont bouleversé la société.
Alors que les effectifs du monde paysan étaient en net recul, le xixe siècle a été marqué
par l’essor la classe ouvrière­, le renforcement du pouvoir de la bourgeoisie et l’apport des
classes moyennes. L’aristocratie perdit peu à peu de son influence.

A. Un nouveau groupe : les ouvriers


■■La Forge (également appelé Le Laminoir ou Cyclopes modernes), tableau d’Adolf Friedrich
Erdmann von Menzel, vers 1872-1875, 2,5 mètres de large, Alte Nationalgalerie à Berlin.
Question 1. Les élèves remarquent l’aspect sombre de cette peinture, ils identifient une
usine. Ils décrivent : la production de fer à l’aide d’un laminoir avec des ouvriers en train
de fondre du métal ; des travailleurs qui mangent la nourriture apportée par une jeune
femme ; à gauche, le lavage des travailleurs ; au fond à gauche, l’ingénieur ou directeur
de l’usine (avec un chapeau rond), qui surveille les travailleurs et les processus de pro-
duction ; une roue à l’arrière-plan et des petites roues à droite ; une pince tenue ouverte
par un ouvrier au milieu du tableau. Les corps des ouvriers autour de la forge enflammée
sont tordus et donnent l’impression d’effort.
Question 2. Les élèves remarquent le caractère sombre du tableau qui montre des ouvriers
travaillant dans la pénombre mais éclairés par le métal en fusion. Ils comprennent qu’il
doit faire très chaud et que ce travail est dangereux. Ils ont conscience que les roues qui
tournent doivent faire énormément de bruit.
■■Affiche en faveur de la diminution du temps de travail : affiche de la CGT à l’occasion du
1er mai 1910 .
Au cours du xixe siècle, les ouvriers se sont organisés pour réclamer une amélioration
de leurs conditions de travail et de leurs conditions de vie. Ils ont créé des associations
professionnelles, au sein desquelles ils s’entraidaient en cas de chômage, d’accident du
travail… Puis ils ont fondé des syndicats, au sein desquels ils se retrouvaient pour discu-
ter de leurs conditions de travail et de vie. Dans le même temps, des penseurs appelés
« socialistes » se sont préoccupés du sort des ouvriers et ont cherché à transformer la
société. Ils ont constitué des partis politiques dans le but d’influencer les gouvernements
européens et de faire voter des lois en faveur des ouvriers.
Question 3. La première image indique que des journées longues sont synonymes de bas
salaires, de chômage, de maladies, de misère donc d’alcoolisme.
Question 5. Cette affiche invite à une réduction du temps de travail. L’argument est le mieux-
être pour la famille mais aussi pour tous (lutte contre l’alcoolisme).

B. L’essor de la bourgeoisie Histoire des arts

■■Camille au jardin, huile sur toile de Claude Monet, 51 x 72 centimètres, fin du xixe siècle.
La bourgeoisie du xixe siècle se caractérise par trois éléments :
– la propriété : la bourgeoisie était propriétaire des moyens de production (usines, actions)
et des banques ;
– l‘instruction : la bourgeoisie se caractérisait par son niveau d’instruction ;
– le pouvoir : en combinant la richesse et le savoir, la bourgeoisie s’est naturellement
trouvée détentrice du pouvoir, d’abord économique puis politique.
Question 10. L’impressionnisme est un mouvement pictural de la seconde moitié du
xixe siècle,
créé en réaction à l’académisme. En effet, à l’époque, l’Académie royale de
peinture et de sculpture détermine les règles du beau, les sujets pouvant donner lieu à
peinture, et sélectionne les peintres qui méritent d’être exposés. Or, dans le même temps,

21
H5.qxd:H5.qxd 8/05/07 l’invention de136
10:37 Page la
photographie change la donne et libère les peintres et les sculpteurs de
la nécessité de reproduire le plus fidèlement possible la réalité. Au contraire, les artistes
qui refusent de se conformer aux règles classiques explorent désormais d’autres voies :
celles des émotions et des « impressions ». Ils travaillent la lumière, les couleurs, les
ambiances… Les artistes qui fondent l’impressionnisme – parmi lesquels Claude Monet,
SÉQUENCE 59 Le monde ouvrier
Auguste Renoir, Camille Pissarro, Édouard Manet, Edgar Degas ou encore Paul Cézanne –
sont justement des hommes jamais sélectionnés par l’Académie : ils créent donc le « salon
E R CI
des refusés » où, de 1874 à 1886, ils exposent leurs œuvres. Ils révolutionnent aussi la
CE
EX

LES GENS DU PEUPLE


peinture en allant peindre en extérieur, rompant ainsi avec la tradition de la peinture
classique d’atelier. Leur regard bouleversera l’art.
CE2 Colorie ou entoure les personnes qui faisaient partie du peuple au XIXe siècle.
CM1
CM2
C. La place des femmes dans la société
■■Manifestation en faveur du vote de femmes, 1910.
Le nom « suffragette » a été donné dans la seconde moitié du xixe siècle aux femmes qui,
en Grande-Bretagne puis ailleurs, se sont mobilisées et ont manifesté pour réclamer le
droit de vote. Leur action aboutit progressivement : droit de vote en Grande-Bretagne en
1923, aux États-Unis en 1920, mais tardivement en France (1944).
Question 12. Ces personnes réclament le droit de vote pour les femmes. Les arguments sont
nombreux :
ouvrier pour instituteur
lutter contre l’immoralité,
paysan pour combattre
médecin l’alcoolisme,
domestique boulangerpour protéger
bonne
les mères, pour défendre la famille, pour empêcher la guerre…
E R CI
CE
EX

LA VIE QUOTIDIENNE DES OUVRIERS

CM1 Calcule le budget de cette famille ouvrière pour une semaine en 1848.
CM2
1. Calcule le revenu :

Salaire du mari ( x 7 jours) + salaire de la femme (0,10 x 7 jours) = F

2. Calcule les dépenses : Je suis chevilleur, je gagne 2 F par jour. Ma


Pain : F femme est dentellière et gagne 10 centimes* par
jour. J’ai quatre enfants. On mange 24 kg de pain
Viande : 3 x = F bis par semaine, à 22 centimes le kg. La viande est
trop chère ; nous ne mangeons que des débris
Beurre : F
trois fois par semaine à 25 centimes. Il n’y a que
Mélasse et fruits : F moi qui mange du beurre à raison de 250 g par
semaine (2 F le kg). Ma femme et mes enfants
Pommes de terre et haricots : F
mangent des fruits ou de la mélasse avec leur
Lait : 7 x = F pain : 80 centimes. Nous consommons des
pommes de terre et des haricots pour 1 F. Du lait :
Loyer : F
une demi-pinte par jour à 35 centimes. Le loyer
Charbon : F d’une cave à 3 mètres sous le sol : 1,50 F Du char-
bon, cette consommation est un peu forte, parce
Savon et éclairage : F qu’il faut faire sécher le linge au feu : 1,35 par
Total = F semaine. Savon et éclairage : 1,10.
Témoignage cité par Auguste Blanqui, 1848
3. Calcule la différence entre le revenu
1 franc valait 100 centimes.
et les dépenses : F

4. Que peux-tu en déduire sur la situation de cette famille ?

136 Le XIXe siècle

22
7. L’expansion urbaine
Les villes existent depuis l’Antiquité et se sont développées à partir du Moyen Âge. Elles
ont réellement pris leur essor au xixe et au xxe siècle avec l’expansion industrielle.

A. L’exode rural
■■Le départ : « Jacques et Jacqueline en pleurant quittent leurs pauvres parents, au loin ils vont
gagner leur pain, les courageux enfants. », illustration anonyme au pochoir pour une planche de
l’Imagerie Haguenthal de Pont-à-Mousson intitulée Jacques et Jacqueline ou les petits Auvergnats,
1860-1869.
Le xixe siècle a été marqué par une explosion de la population urbaine, due à la croissance
démographique mais aussi aux progrès du machinisme (exode rural, concentration des
usines près des villes, sur les gisements houillers et à proximité des carrefours ferro-
viaires) : en 1910, la moitié des habitants de l’Europe occidentale vivaient en ville. Le cadre
urbain s’est considérablement élargi : des quartiers nouveaux, industriels ou résidentiels,
ont vu le jour et la ville s’est dilatée, obligée d’intégrer les faubourgs ou les zones d’urba-
nisation nouvelle.

B. L’expansion des villes


■■La naissance de la ville du Creusot, gravure, xixe siècle.
Le charbon était exploité au Creusot depuis le Moyen Âge. Peu avant la Révolution fran-
çaise, des hauts-fourneaux au coke s’y installèrent mais l’expérience échoua. La famille
Schneider arriva au Creusot en 1836 et décida d’orienter l’activité vers la sidérurgie et
la construction mécanique. C’est du Creusot que sortit, en 1838, la première locomotive
à vapeur française. La population de la ville s’accrut rapidement (13 000 habitants en
1856). Les frères Schneider construisirent des logements pour les ouvriers puis, à partir
de 1860, des cités ouvrières (maisons unifamiliales alignées sur la rue avec jardins indi-
viduels). La cité de La Villedieu (« les nouveaux quartiers » sur la gravure), forte de 105
maisons individuelles avec jardins, devint un modèle et l’emblème de l’entreprise à la fin
des années 1860.

C. La transformation des villes Histoire des arts


■■Avenue de l’Opéra à Paris, tableau de Camille Pissaro, 1898.
L’expansion urbaine a profondément modifié l’aspect des villes. La forte densité des
centres anciens (surcharge démographique mais aussi fonctions urbaines nouvelles) a
généré une inadaptation de la ville traditionnelle (problèmes de transport, de ravitaille-
ment en eau, de gestion des déchets…) en même temps qu’une dégradation (habitat, fonc-
tionnement). La ville est devenue un objet de réflexion pour les hygiénistes, les médecins
mais aussi les décideurs politiques, puisqu’elle était désormais la scène des principales
révolutions (Trois Glorieuses en 1830, insurrection des canuts lyonnais en 1831, printemps
des peuples en 1 848 dans la plupart des capitales européennes…).
Dans la seconde moitié du xixe siècle, des politiques d’aménagement urbain ont été mises
en œuvre en Europe, comme à Paris, sous l’action du baron Haussmann, doublées de
transformations techniques : éclairage des rues, au gaz puis à l’électricité, adduction
d’eau, creusement d’égouts souterrains, évacuation des ordures (comme à Paris sous
l’action du préfet Eugène Poubelle). Au début du xxe siècle, la ville, occasion de promotion
sociale pour les migrants, incarnait la modernité.
Question 6. Les petites maisons ont été remplacées par de grands immeubles à belles
façades de pierre et à toits de zinc. De grands monuments ont été construits pour embel-

23
lir la ville : ici, l’Opéra de Paris. Les Parisiens allaient chercher de l’eau aux fontaines
publiques, mais de plus en plus ont eu l’eau courante chez eux. La nuit, les rues étaient
éclairées par des réverbères à gaz. Nombre de personnes se déplaçaient en voiture à
cheval, même après l’invention de la voiture, coûteuse donc réservée aux plus riches. Les
transports en commun urbains ont été développés avec la mise en service des omnibus
puis la construction du métro.
■■Allumeur de réverbères en 1905.
H5.qxd:H5.qxd 8/05/07 10:37 Page 134
Question 8. Cet homme allume les réverbères avant que la nuit tombe.
Question 9. Pendant longtemps, les rues n’étaient pas éclairées la nuit : elles étaient de
véritables coupe-gorge.

SÉQUENCE 58 L’essor Guimard,


■■Hector
du monde urbain
Bouche de métro à Paris, 1910.
La croissance de Paris a progressivement posé des problèmes en matière de transports.
E R CI
Diverses solutions ont été successivement mises en place. Les premiers omnibus, voi-
CE
EX

VOCABULAIRE
tures tractées à cheval, ont commencé à circuler en 1828. Dans la seconde partie du
CE2
e
 siècle,
xixÉcris les tramways
la définition des motsetsuivants.
les autobus avec leurs moteurs à vapeur, à air comprimé puis
CM1 à explosion, se sont développés. En 1895, pour pallier les difficultés croissantes de la cir-
CM2 1. l’exode rural :
culation, Edmond Huet, directeur des travaux de la Ville de Paris, et Fulgence Bienvenüe,
ingénieur en chef chargé des approvisionnements en eau de la Ville de Paris, ont proposé
la construction d’un réseau de « chemin de fer urbain à traction électrique ». Les travaux
pharaoniques (il a fallu creuser, renforcer certains endroits, dévier des canalisations et
2. la croisance démographique :
évacuer des milliers de mètres cubes de déblais) ont débuté en 1898, sous la direction de
Fulgence Bienvenüe, et permis l’inauguration de la première ligne (Vincennes-Maillot) du
métropolitain le 19 juillet 1900. En 1913, le réseau comportait dix lignes pour une longueur
totale de 91 kilomètres
3. l’urbanisation : (6 kilomètres supplémentaires par an) et les voyageurs étaient
déjà 467 millions en 1913.
Question 11. Les transports en commun coûtent moins cher que les transports individuels,
ils créent moins de problèmes d’encombrement et polluent moins.

E R CI
CE
EX

L’EXODE RURAL ET L’EXPANSION DES VILLES

CM2 Complète le schéma avec les expressions suivantes :


augmentation de la population, croissance urbaine, manque de terres à cultiver,
moins de travail

développement
baisse de la mortalité
des machines agricoles

1.

2. 3.

exode rural

4.

134 Le XIXe siècle

24
Histoires d’histoire

Pourquoi les Parisiens avaient-ils peur de la tour Eiffel ?


Histoire des arts

Chimiste de formation, l’ingénieur Gustave Eiffel (1832-1923) s’est spécialisé dans la


construction des ponts métalliques et a participé à la réalisation du pont sur le Douro
au Portugal, du viaduc de Garabit dans le Cantal, des structures métalliques de la statue
de la Liberté fabriquée en France et implantée à New York. Il était déjà célèbre lorsqu’il
présenta un projet de construction d’une tour de 300 mètres de haut pour l’Exposition
universelle de 1889. La réalisation se fit en plusieurs phases et dura deux années pen-
dant lesquelles l’ingénieur s’est trouvé confronté à toutes sortes de difficultés. Il fallut
concevoir un système de caissons métalliques étanches aux infiltrations pour implanter
les fondations à 5 mètres au-dessous du niveau de la Seine. Il fallut monter et assembler
18 038 pièces métalliques, ce qui prit deux ans. Il fallut faire accepter l’utilisation du fer
comme seul élément décoratif et seul matériau architectural. Il fallut aussi lutter contre
les craintes des riverains du Champ-de-Mars, qui pensaient que l’édifice allait leur tomber
dessus, et contre les critiques de nombre de personnalités. Accueillie avec une certaine
froideur par l’opinion publique de l’époque, elle fut ouverte au public le 15 mai 1889 : 7 000
visiteurs gravirent ses marches ce jour-là. Entre l’inauguration et la fin de l’année, la tour
Eiffel, pourvue d’ascenseurs à partir du 26 mai, reçut deux millions de visiteurs. Devant
son succès, sa démolition, prévue pour après l’Exposition universelle, fut annulée. La tour
est, depuis lors, devenue le symbole de Paris.

Les habitants des villes étaient-ils propres ?


■■Porteurs d’eau à la fontaine, illustration tirée de Tableaux de Paris, xixe siècle.

La publicité a-t-elle toujours existé ? Histoire des arts

■■Enseigne de 1845-1847.
■■La première colleuse d’affiches à Paris : une femme colle une affiche du Petit journal, gravure
tirée du Petit Journal illustré du 11 octobre 1908.
Jules Chéret est considéré comme le père de l’affiche publicitaire. Il a inventé une tech-
nique d’impression couleur qui a permis de gros tirages. En utilisant ses talents de
peintre, il a offert une dimension artistique à la publicité. L’his­toire de la publicité moderne
a commencé en 1836 quand Émile de Girardin eut l’idée de publier dans son journal à
grand tirage les premières annonces commerciales. Très vite les journaux et les murs se
couvrent d’affiches pour vanter les spectacles de cirque, d’opéra, la publication de livres
ou des produits commerciaux. On parle désormais d’une industrie d’art au service de la
promotion commerciale et industrielle. La publicité pousse les consommateurs à acheter
toujours plus en créant des besoins pour satisfaire les firmes qui la financent.

je réfléchis
Question 1. La sécurité sociale finance les soins et procure un revenu aux personnes ma-
lades qui ne peuvent pas travailler.

25
8. La démocratie et la République
Après la Révolution et l’Empire de Napoléon, les Français ont hésité entre la royauté,
l’empire et la république.

A. 1848 : le suffrage masculin


■■Bureau de vote, tableau d’Alfred Bramtot, 1891, musée de la mairie des Lilas.
Alfred Bramtot (1852-1894) était un peintre « réaliste », mouvement artistique situé entre
le romantisme et l’impressionnisme, qui peignait la réalité nue (Jean-François Millet,
Gustave Courbet…). Ce tableau représente le premier vote au suffrage général masculin,
en 1848 (auparavant, le suffrage était censitaire : seuls les citoyens qui payaient le cens
(un impôt) à une certaine hauteur pouvaient voter et être éligibles). On ne peut encore
parler de suffrage universel car les femmes ne participaient pas aux élections.
Question 1. Les élèves découvrent qu’il s’agit d’un bureau de vote avec une urne, un pré-
sident et deux assesseurs, qui se situe dans une mairie, avec ses symboles républicains (le
drapeau tricolore, le buste de Marianne). Les électeurs sont, manifestement, un paysan,
un commerçant, quelques bourgeois, mais il n’y a aucune femme (on ne peut donc pas
parler de suffrage universel).
Question 2. Les élèves comprennent que le vote masculin est un progrès, car tous les
hommes, quel que soit leur niveau de richesse, participent à la vie politique.
Question 3. La moitié de la population (les femmes) est exclue du droit de vote.

B. 1848 : l’abolition de l’esclavage


■■L’Abolition de l’esclavage dans les colonies françaises (1848), huile sur toile de François-
Auguste Biard, 1849,2,6 x 3,9 mètres, château de Versailles.
Ce tableau de Biard représente l’annonce de l’abolition de l’esclavage dans une colonie
antillaise française dans une atmosphère d’allégresse. L’image, typique de l’imagerie
coloniale, présente l’harmonie entre les deux communautés, blanche et noire, bien loin de
la réalité de l’époque. Les élèves observent et décrivent, au centre, deux esclaves (noirs)
en joie, bras levés et chaînes brisées. D’autres, agenouillés, semblent bénir le député
chargé de l’annonce, planté sur son estrade, représentant de la République qui vient
d’adopter le décret dont il tient le texte en main. La ligne de fuite qu’indique son bras levé
s’évanouit dans le drapeau bleu blanc rouge, confirmation de la présence symbolique de
la République française. Sur sa gauche, des mousses rappellent la présence de la Marine
comme force armée dans les îles. Sur la droite du tableau, c’est la société coloniale qui
apparaît, toute de blanc vêtue, recevant dignement les remerciements d’une ancienne
esclave agenouillée. Ombrelles, étoffes blanches et luxueuses et canotiers s’opposent à la
semi-nudité des esclaves, dont les corps noirs enchevêtrés forment­une masse compacte.
À l’arrière-plan, une représentation typique des îles exotiques, avec cocotiers, plaines de
culture et montagnes arides, suffit à évoquer n’importe quelle île à sucre.
Question 4. Les élèves reconnaissent le député à son écharpe tricolore, il lève le bras vers
le drapeau tricolore pour associer la République à cette décision. Les élèves évoquent
les deux esclaves bras levés, chaînes brisées, se jetant dans les bras l’un de l’autre, ceux
agenouillés levant les bras en signe de joie.
Question 5. La présence du drapeau bleu blanc rouge permet aux élèves de situer la scène
en France.

26
C. La République
■■Extraits d’un tract républicain vers 1881.
La construction de la République fut, en France, une aventure longue et tumultueuse. De 1815
(fin de l’Empire de Napoléon Ier) à 1914 (Première Guerre mondiale), la France a connu une
succession de régimes qui ont marqué des étapes, avancées ou reculs, dans la conquête des
libertés. La France a également connu une succession de révolutions : poussé par la misère
et excédé par les excès d’autorité, le peuple s’est plusieurs fois révolté pour obtenir le départ
de ses dirigeants et le changement des institutions.
Question 7. Les élèves examinent ce tract, et reconnaissent : le vote par les députés (et
non les décisions arbitraires du roi), la liberté de la presse et la liberté d’expression, et
la liberté religieuse et la laïcité (à l’école).

D. 1882 : l’école gratuite, laïque et obligatoire


■■Une école primaire vers 1900.
L’œuvre scolaire demeure la réalisation majeure de la IIIe République. En effet, certains
hommes politiques ont tiré des enseignements de la défaite de 1870 et établi un rapport
entre la supériorité technique de l’Allemagne et la qualité de ses institutions scolaires.
Certes, l’œuvre scolaire a commencé avant la IIIe République mais l’essentiel a été réalisé
sous l’impulsion de Jules Ferry, promoteur des lois qui ont rendu l’école laïque, gratuite
et obligatoire (les deux premiers étant indispensables pour que le troisième soit possible).
Question 9. L’instituteur montre à ses élèves comment bien tenir le stylo-plume pour écrire.
H5.qxd:H5.qxd 8/05/07 « Le porte-plume
10:38 Page 145 est tenu entre les trois premiers doigts, sans raideur… autant que pos-
sible dans la direction de l’épaule. »
Question 10. Les leçons de mathé­matiques utilisent les poids et mesures et les solides.
L’école met des livres à disposition des élèves car la plupart n’en ont pas à la maison. Les
élèves apprennent la géographie avec un globe terrestre.
SÉQUENCE 62 En marche vers la République 1815-1870
E R CI
CE
EX

VOCABULAIRE

CE2 Explique avec tes propres mots ce que sont:


CM1
CM2 1. une monarchie :

2. un empire :

3. une république :

4. un coup d’État :

E R CI
27
CE
EX

LES RÉGIMES POLITIQUES EN FRANCE AU XIXe SIÈCLE


qxd:H5.qxd 8/05/07 10:38 Page 149

E R CI

CE
EX LES ACQUIS DE 1848

CE2 Réponds aux questions en faisant une phrase à chaque fois.


CM1
CM2 1. Qui a obtenu le droit de vote en 1848 ?

2. Qui est resté exclu du vote en 1848 ?

3. Quelle autre décision importante a été prise en 1848 ?

4. Quel principe des droits de l’homme cette décision respecte-t-elle ?

E R CI
CE
EX

LES ACQUIS DE 1848 ET DE LA IIIe RÉPUBLIQUE

CM1 Complète le tableau.


CM2

Année Mesure prise

1848 Suffrage

1848 Abolition de

Proclamation de la république

Liberté de presse

École laïque, et

Liberté syndicale

Liberté d’association

Séparation des Églises et de l’État

149 Le XIXe siècle

28
9. Le temps de l’émigration
et des colonies

A. Le temps des explorations


■■La mission Marchand en Afrique, dessin de presse, 1889, L’Impartial de l’Est, 1889.
Le général Jean-Baptiste Marchand, officier des tirailleurs sénégalais, fut chargé d’une
mission d’exploration militaire en Afrique pour permettre à la France de relier ses pos-
sessions de Dakar à Djibouti. Au cours de cette « Mission Congo-Nil », il explora le cours
de l’Oubangui et de l’Ouellé avant d’atteindre Fachoda en 1898. Les Britanniques qui
souhaitaient prendre le contrôle des territoires au sud de l’Égypte exigèrent le retrait de
la mission Marchand. Marchand revint en France en héros national.
Vers deux heures, alors que je me trouvais à l’avant de ma pirogue, nous arrivons à la
hauteur d’un village. Tous les sauvages sont sur la rive, peints et en armes. Aussitôt
accosté, je force mes hommes à amener le bateau vers la terre. Je saute à terre, sans
armes, et, profitant de l’effet de surprise, je cours vers le chef dont je relève le fusil
braqué sur moi, en lui disant : « Tu vois bien que je suis sans armes et que je viens en
ami. » Il se décide à me tendre la main, tout en tremblant très fort.  Mon interprète
s’évertue à répéter mes phrases.
D’après A. Marche, Gabon, 1877
Question 1. Les Européens connaissaient l’Europe, l’Amérique, les régions côtières de
l’Afrique, de l’Asie et de l’Océanie, ils ne connaissaient pas l’intérieur des continents ni
l’Antarctique.
Question 2. Sur cette illustration, les é­lèvent découvrent un explorateur dans la forêt dense
(équatoriale). Il est accompagné d’éclaireurs et de porteurs qui transportent son matériel.
Question 3. Les élèves comprennent que les cartes étaient imprécises, qu’il n’existait pas
de routes, qu’il fallait transporter son matériel (d’où l’importance de trouver des éclai-
reurs et des porteurs), qu’on pouvait attraper des maladies, être attaqué par des bêtes
féroces, se perdre, tomber dans des ravins, mourir de soif dans les déserts, mais aussi
être attaqué par les populations locales, inquiètes de voir des étrangers venir chez elles
sans savoir ce qu’ils voulaient…

B. Le temps de l’émigration
■■L’arrivée d’émigrants à New York, gravure, 1887.
Le spectaculaire accroissement de la population européenne (de 180 millions d’habitants
en 1800 à plus de 480 millions en 1913) fut bien supérieur, au xixe siècle, à la croissance
économique et ne permit pas de fournir du travail à tous. Nombre d’Européens quittèrent
donc leur pays pour tenter leur chance dans les « nouveaux mondes » faiblement peuplés.
Entre 1815 et 1914, près de 50 millions d’Européens partirent ainsi pour l’Amérique du
Nord (États-Unis et Canada), l’Amérique du Sud, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Afrique
du Sud et l’Afrique du Nord. Les migrants venaient surtout des pays anglo-saxons, puis,
à partir de 1880, des pays méditerranéens comme l’Italie. Le nombre de départs annuels
dépassa le million vers 1900. Ces déplacements de population entre les continents ont
modifié la répartition des peuples sur la Terre, entraîné un brassage des populations,
des langues, des cultures et des religions et révélé les écarts entre un monde en voie
d’industrialisation et un monde encore essentiellement agricole.

29
Le navire accosta, et le défilé commença. Italiens, Slovaques, Russes, Hollandais,
Arméniens, Juifs, Allemands, Roumains, Hongrois, Grecs, des jeunes gens, des vieil-
lards, des enfants, des femmes. Tous sont encombrés de paquets mal ficelés, de caisses
sans couvercles, de valises bondées, de ballots éventrés qu’ils portent à la main, sur
leur dos ou sur leur tête. C’est une foule grouillante d’ouvriers, ouvrières, paysans,
domestiques, qui portent toute leur fortune dans ces paquets, des gens rejetés par la
malchance loin de leurs ingrates patries. On les bouscule, on les presse, ils ne disent
pas un mot, comme hébétés par les quinze jours de mer. On ne laissera pénétrer en
Amérique que ceux qui peuvent vivre sans avoir recours à la charité publique. S’ils se
trouvent sans argent ni relation en Amérique, s’ils sont vieux ou malades, on les renvoie
d’où ils viennent. Mais un homme jeune, bien portant, avec une profession n’est jamais
refusé, même s’il n’a pas d’argent et ne connaît personne.
D’après Jules Huret, En Amérique, 1905
Question 4. Les migrants avaient des motivations économiques et politiques.

C. Le temps des colonies


■■Carte : les colonies au début du xxe siècle.
Commencée au xvie siècle, la colonisation s’accomplit réellement au xixe siècle, notamment
à la fin du siècle, après la conférence de Berlin de 1885 sur les conditions de la colonisa-
tion et du partage de l’Afrique. À la suite de cela, les Européens se lancèrent à l’assaut du
monde et, en trente ans, prirent le contrôle de la quasi-totalité de l’Afrique et de vastes
territoires en Asie.
Leur mouvement suscita bien des résistances, armées ou passives (refus d’obéir, de
travailler), au moment de l’expan­sion coloniale puis tout au long de la période coloniale,
jusqu’à l’émergence des mouvements d’opposition nationale.
À la veille de 1914, les deux principales puissances coloniales étaient le Royaume-Uni
et la France. L’Allemagne possédait quelques colonies en Afrique, les Néerlandais te-
naient l’Insulinde (future Indonésie), les États-Unis possédaient les Philippines et le roi
des Belges était propriétaire du Congo. La Chine était le lieu d’un partage d’influence et
d’affrontements permanents entre les Européens et avec les Chinois.
Pour exploiter ses colonies, chaque pays colonisateur mit en place un système admi-
nistratif et économique contraignant. Les « indigènes » furent obligés, par enrôlement
ou par des pressions diverses comme l’obligation de payer des impôts (donc de rentrer
dans l‘économie marchande pour se procurer l’argent nécessaire), de travailler dans les
mines et les plantations ou de fournir des productions obligatoires : caoutchouc, coton,
bois, arachide…
La création de grandes plantations (caoutchouc en Indochine, au Congo et en Indonésie ;
cacao au Gabon, au Nigeria ou en Gold Coast ; café au Tanganyika ; vigne en Algérie) et
d’une agriculture tournée vers l’exportation a profondément bouleversé les genres de vie
traditionnels.
Les puissances coloniales ont lancé de grands travaux (réalisés par les populations lo-
cales, dans des conditions parfois inhumaines) pour créer des infrastructures permettant
de transporter les marchandises jusqu’en Europe : voies ferrées, routes et ports.
Question 7. En dehors de la Frane, la principale puissance coloniale a été le Royaume-Uni.
■■L’Algérie en Afrique et la Province d’Oran, Chromolithographie tirée du Fil géographique, série
sur les départements français, vers 1920.
Question 8. Les élèves retrouvent le nom de l’Algérie.
Question 9. Cette image montre différents produits : figues, coton, tabac, agathe et plomb.
Question 10. Comme il fallait traverser la mer, le commerce se faisait par bateau.

30
Histoires d’histoire

Pourquoi sommes-nous obligés d’aller à l’école ?


■■Jules Ferry, ministre de l’Instruction publique (à l’époque, on ne disait pas Éducation natio-
nale).
Durant une grande partie du xixe siècle, la plupart des enfants travaillaient pour rapporter
un salaire et permettre à leur famille de survivre. Faute d’aller à l’école, ils n’apprenaient
rien et n’avaient d’autre choix que de faire les mêmes travaux pénibles toute leur vie.
D’abord avocat, Jules Ferry (1832-1893) se fit connaître à la fin du Second Empire en
publiant des articles dénonçant les abus du régime impérial. Député républicain, il devint
ministre de l’Instruction publique puis président du Conseil (Premier ministre). Il fit adop-
ter les lois concernant l’école primaire (gratuité, laïcité, caractère obligatoire), contribua
à établir les grandes libertés publiques et favorisa la politique coloniale de la France.
Je me suis fait un serment : entre tous les problèmes, j’en choisirai un auquel je consa-
crerai tout ce que j’ai d’intelligence, tout ce que j’ai d’âme, de cœur, de puissance phy-
sique et morale : c’est le problème de l’éducation du peuple. L’inégalité de l’éducation
est la dernière, la plus redoutable des inégalités de la naissance. Avec l’inégalité de
l’éducation, je vous défie d’avoir jamais l’égalité des droits, qui est pourtant l’essence
de la démocratie.
D’après Jules Ferry à l’Assemblée nationale, 1870
Question 1. Aimerais-tu faire le même métier que tes parents ? Ajouter : aimes-tu avoir le
choix ?

Les hommes étaient-ils contents d’aller voter ?


■■File d’attente devant un bureau de vote, gravure de 1848.
Alphonse de Lamartine (1790-1869), poète mais aussi homme politique, a raconté la pre-
mière élection au suffrage masculin.
L’aube du salut se leva sur la France. Au lever du soleil, les populations émues de
patriotisme se for­mèrent en colonnes, sous la conduite des maires, des curés, des ins-
tituteurs, s’acheminèrent par villages aux chefs-lieux d’arrondissement, et dé­po­sèrent
dans les urnes les noms des hommes qui leur inspiraient le plus de confiance pour le
salut commun­et pour l’avenir de la République. Il en fut de même dans les villes. On
voyait les citoyens riches et pauvres, soldats ou ouvriers, propriétaires ou prolétaires,
sortir un à un du seuil de leurs maisons, la sérénité sur leurs visages, porter leur vote,
s’arrêter quelques fois pour le modifier, le déposer dans l’urne et revenir avec la satis-
faction peinte sur le visage. La France pouvait désormais respirer. 
Alphonse de Lamartine, Histoire de la révolution de 1848, publiée en 1852
Question 2. Les femmes (la moitié de la population) n’avaient pas le droit de vote.

Pourquoi la Liberté tient-elle une torche ? Histoire des arts


■■Frédéric-Auguste Bartholdi, Statue de la Liberté, New York.
Frédéric-Auguste Bartholdi (1834-1904) est un sculpteur alsacien, auteur également de la
statue équestre de Vercingétorix, à Clermont-Ferrand, et du Lion de Belfort. La statue de
La liberté éclairant le monde a été offerte par la France aux États-Unis, en signe de l’amitié
entre les deux pays et pour célébrer l’anniversaire de la déclaration d’Indépendance. Elle
est composée de trois cents plaques de cuivre assemblées sur une charpente métallique
réalisée par Gustave Eiffel. Elle mesure 46,5 mètres (et atteint 92,9 mètres du bas du socle

31
au sommet de la torche). Sa réalisation a commencé en 1875 et s’est achevée en 1884.
Elle a ensuite été transportée en bateau jusqu’à New York et inaugurée en 1886. On peut
visiter l’intérieur jusqu’à la couronne (mais, depuis les attentats du 11 septembre 2001,
l’accès à la couronne est limité). Elle a été installée sur Liberty Island, autrefois connue
sous le nom de Bedloe’s Island, une petite île en face de Manhattan, dans la baie de New
York. Sur sa base, on a ajouté, en 1903, une plaque de bronze gravée avec les derniers
vers du poème d’Emma Lazarus, « The New Colossus » (le nouveau colosse).

je réfléchis
Question 1. Tenir compte du contexte de l’époque : à l’école ou en cours particuliers si les
parents sont riches, aux champs ou à l’usine sinon.
Question 2. Faire le lien avec la colonisation française.

xd:H5.qxd 8/05/07 10:38 Page 157

E R CI
CE
EX

L’ENTRÉE AUX ÉTATS-UNIS

CE2 Lis le texte puis colorie les personnes qui risquaient d’être refusées à l’entrée
CM1
des États-Unis au XIXe siècle.
CM2

Le navire accosta, et le défilé commença. Italiens, Slovaques, Russes, Hollandais, Arméniens, Juifs,
Allemands, Roumains, Hongrois, Grecs, des jeunes gens, des vieillards, des enfants, des femmes.Tous
sont encombrés de paquets mal ficelés, de caisses sans couvercles, de valises bondées, de ballots éven-
trés qu’ils portent à la main, sur leur dos ou sur leur tête. C’est une foule grouillante d’ouvriers,
ouvrières, paysans, domestiques, qui portent toute leur fortune dans ces paquets, des gens rejetés par
la malchance loin de leurs ingrates patries. On les bouscule, on les presse, ils ne disent pas un mot,
comme hébétés par les quinze jours de mer. On ne laissera pénétrer en Amérique que ceux qui
peuvent vivre sans avoir recours à la charité publique. S’ils se trouvent sans argent ni relation en
Amérique, s’ils sont vieux ou malades, on les renvoie d’où ils viennent. Mais un homme jeune, bien
portant, avec une profession n’est jamais refusé, même s’il n’a pas d’argent et ne connaît personne.
D’après Jules Huret, En Amérique, 1905

32
E R CI
CE
EX

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