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Thème 2 

: Parenté entre êtres vivants


Phylogenèse – évolution

Introduction

Les premières traces de vie remontent à 3,8 GA (milliards d’années) (quelques traces
de matière et de molécules organiques).
Peut-on rappeler les différents niveaux d’organisation utilisés pour mettre en évidence
les propriétés communes à tous ces êtres vivants.
cf. document 1 thème 2

Les êtres vivants présentent une structure cellulaire. La cellule est l’unité
fondamentale de la vie et les plus petits organismes ont au moins une cellule.

L’universalité de la réplication de la molécule d’ADN comme support de l’information


génétique, l’universalité de la réplication et de l’expression de cette information génétique
sont trois caractères partagés par l’ensemble des êtres vivants.

Avec la cellule, ces caractères communs traduisent une origine commune des espèces
actuelles (et des formes de vie plus généralement, qu’elles soient fossiles ou actuelles).
Les êtres vivants dérivent donc tous d’un ancêtre commun inconnu. L’état actuel du
monde vivant résulte de l’évolution qui 3,8 GA (milliards d’années) au moins pour
s’exprimer.

Toutes les espèces vivantes actuelles et toutes les espèces fossiles sont donc
apparentées, mais elles le sont plus ou moins étroitement.

Les similitudes anatomiques des vertébrés s’inscrivent dans un plan d’organisation


commun (mis en place suivant un programme génétiquement déterminé).
Ce plan d’organisation est en revanche propre aux seuls vertébrés. Il n’est partagé par
aucun autre organisme non vertébré.

L’unité du plan d’organisation des vertébrés suggère une parenté plus étroite entre eux
qu’avec n’importe quels autres êtres vivants.

On appellera phylogénie l’établissement de parenté entre les espèces.


La phylogénie est différente d’une généalogie.
En effet :
 elle s’intéresse aux espèces et non aux individus
 elle répond à la question « qui est proche parent de qui ? » et non à la
question « qui descend de qui ? »
 ce sont les espèces et non les individus qui sont apparentés

- Comment établir des phylogénies (relation de parentés entre des espèces vivantes et
fossiles) ?
- Comment placer l’homme dans les phylogénies animales ?
- Quelles sont les relations de parenté de l’homme avec les autres hominidés ?
Nous allons dans une première partie étudier l’exemple des vertébrés afin de
comprendre les méthodes utilisées par les scientifiques pour établir des phylogénies.
Dans un deuxième temps, nous appliquerons ces méthodes pour trouver la place de
l’homme dans la phylogénie.

Chapitre I : la recherche de parenté


A. Arguments attestant d’une parenté entre les vertébrés
= les phylogénies s’effectuent par comparaison de caractères homologues

Pour établir des relations de parenté, il faut rechercher et reconnaître pour plusieurs
espèces les ressemblances héritées d’un même ancêtre commun. On appelle ses
ressemblances des caractères homologues.

Caractères homologues = homologies :


Caractères qui sont hérités d’un ancêtre commun. C’est à dire qu’ils se transmettent de
génération en génération. Ces homologies peuvent êtres de nature variées (voir doc 5) :

 Caractères embryologiques
 Caractères morpho-anatomiques
= le membre inférieur des vertébrés est construit selon la même architecture,
les os ont la même disposition dans l’espèce et entretiennent des connections
avec les structures voisines.

Structure homologue :
Comparée entre plusieurs organismes de même plan d’organisation. Ce sont des structures qui
entretiennent les mêmes connections anatomiques avec les structures voisines.

 Caractère moléculaire
= il s’ajoute aux données morpho-anatomiques. Leur atout c’est qu’il devient
possible de comparer les organismes qui, à priori, ne se ressemblent pas
(caractères chromosomiques). Les protéines de nombreux êtres vivants ont des
similitudes dans les séquences d’acide aminés. Ces protéines sont codées par
des gènes homologues, provenant d’un même gène ancestral. Les mutations
expliquent leurs petites différentes. Le degré de similitude entre les gènes
homologues renseignera sur le degré de parenté.

B. Les caractères homologues communs utilisés pour établir des phylogénies


sont des caractères dérivés.

Les comparaisons macroscopiques prennent en compte l’état ancestral (primitif) et


l’état dérivé (ou évolué) des caractères. La notion repose simplement sur le fait qu’au cours de
l’histoire de la vie les caractères se transmettent. On passe d’un état ancestral à un état évolué.
Un même caractère peut donc exister sous différents états : un tétrapode est défini par un
membre chiridien marcheur à 5 doigts (cf doc 5 c). Cependant parmi les tétrapodes quelques
groupes ont remodelés cet état de caractère : les oiseaux (4 doigts), les chevaux (l’orteil)…

Le caractère formation épidermique ou phanère d’un vertébré peut se présenter sous 4 états :
- l’absence de phanère est l’état primitif (poisson osseux)
- les états dérivés des caractères sont « écailles épidermiques » (crocodile), « plume » 
(oiseau), poils mammifères.
L’état ancestral est celui qui est apparu le plus anciennement dans les temps géologiques, les
états dérivés apparaissent comparativement plus tard et par transmission de l’état ancestral.

Remarque : on n’utilisera pas les expériences état primitif et état dérivé pour un caractère de
type moléculaire.
On appelle innovation (ou nouveauté) évolutive l’apparition d’un nouvel état dérivé
d’un caractère. Ce peut donc être l’apparition d’un nouveau plan d’organisation, l’invention
d’une nouvelle organisation, d’une nouvelle molécule ou encore sa transformation ou sa
disparition. Pour établir des phylogénies, seul le partage de nouveautés évolutives, apparue
chez un organisme et transmises génétiquement à tous ses descendants devra être prit en
compte car témoigne d’une étroite parenté. Le partage de caractères dans leur état primitif ne
sera d’aucun secours.

C. L’arbre phylogénétique est un arbre qui traduit des relations de parentés.

Arbre phylogénétique :

Arborescence qui traduit les relations de parenté entre les êtres vivants. Il indique qui est
proche de qui ou qui partage quoi avec qui et non qui descend de qui comme dans l’arbre
généalogique. (cf doc 6) (synonyme : cladogramme). Chaque branche doit être justifié par
l’apparition d’une nouveauté évolutive au moins. L’arbre traduit une distribution de structure.

Un nœud correspond à la population des ancêtres communs à partir de laquelle deux groupes
différents par leurs caractéristiques ont émergé.

Deux groupes qui partagent un même ancêtre commun sont dits groupes frère. Les
groupes-frères et leur dernier ancêtre commun forment un groupe monophylétique (= Clade).
Un groupe monophylétique est défini par une ou plusieurs innovations évolutives qui
sont propres au groupe et à lui seulement et qui sont pour la première fois apparues chez le
dernier ancêtre commun.

Remarque :
Tous les groupes qu’on utilise ne sont pas monophylétiques (ex : le groupe des reptiles. cf TP
1).

Groupe monophylétique :
Groupe comprenant un ancêtre commun et la totalité de ses descendants.

Méthode de construction d’un arbre phylogénétique

1) La méthode cladistique

Cette méthode utilise les caractères morphologiques, anatomiques ou embryologiques.


Elle cherche l’arborescence qui minimise le nombre de fois où une même innovation est
apparue dans l’évolution. (cf TP 1).

2) Méthodes phénétiques

Pour les caractères de types moléculaires on utilise des méthodes phénétiques qui
quantifient la ressemblance générale entre les séquences et qui la traduise en terme de
distance. Deux tascons seront d’autant plus proches parents que cette distance sera petite. Ex :
la distance peut être le nombre de nucléotides différents entre deux espèces pour une séquence
chromosomique (ou d’acide aminé pour une séquence protéique divisée par le nombre de sites
examinés).
D. L’arbre phylogénétique permet de dresser le portrait de l’ancêtre commun
hypothétique

Le dernier ancêtre commun dont sont issus les groupes frères est un ancêtre
hypothétique : il n’est pas connu concrètement. Il ne correspond à aucune espèce actuelle ou
fossile. On ne peut reconstruire que le portrait robot de ce qu’à du être le dernier ancêtre
commun par l’addition des états dérivés des caractères partagés par l’ensemble de ses
descendants.

E. La place des fossiles dans l’arbre phylogénétique

Lorsqu’un fossile est inclus dans une analyse phylogénétique, il faut travailler avec ce
fossile comme on travaille avec les espèces actuelles (vivantes). Ce n’est pas l’ancêtre d’un
groupe actuel. Il partage lui-même un ancêtre commun avec ce groupe. Cependant une espèce
fossile permet parfois, et simplement par le fait qu’elle vivait dans des temps géologiques plus
anciens d’accéder à l’état primitif d’un caractère.

Chapitre 2 : La lignée humaine – La place de l’homme dans le règne


animal

A. Position de l’homme dans la classification animale

L’homme est un animal se définissant dans la classification animale par le fait qu’il
possède des cellules eucaryotes (nucléées). Ce caractère est apparu il y a 1,2 milliard d’année.

Les groupes monophylétiques auxquels l’homme appartient du plus général au plus précis :

- Vertébrés 
= Plan d’organisation typique avec un squelette osseux ou cartilagineux.
 - 500 MA (millions d’années)
- Tétrapodes 
= 4 membres locomoteurs aux doigts.
 - 390 MA
- Amniotes
= Présence d’un amnios (enveloppe délimitant une cavité amniotique remplie de
liquide dans lequel baigne l’embryon puis le fœtus au cours du développement
embryonnaire).
 - 340 MA
- Mammifères 
= Présence de poils et de glandes mammaires.
 - 220 MA
- Hominoïdes
= Perte de la queue  coccyx, plissement accru du cortex cérébral.
 - 23 MA
- Hominidés 
 -10 MA
- Homininé :
= Toumaï
 - 4 / - 7 MA

Afin de préciser la place de l’homme au sein des hominoïdes, on peut utiliser des
données anatomiques, caryologiques (en rapport avec les chromosomes) et moléculaires. Les
hominidés comprennent 2 groupes : les homininés (une seule espèce actuelle : l’homme
moderne ou homo sapiens) et paninés (gorille, chimpanzé et bonobo).

Il existe une étroite parenté entre l’homme et le chimpanzé, le chimpanzé étant


l’espèce actuelle qui selon les données moléculaires possède l’ancêtre commun le plus récent
avec l’homme. Le chimpanzé n’est pas l’ancêtre de l’homme et en aucun cas l’homme
descend du singe. La divergence entre la lignée humaine et la lignée du chimpanzé remonte
entre 7 et 10 millions d’années.

B. Les critères d’appartenance à la lignée humaine

On appellera lignée humaine l’histoire évolutive des hominidés depuis le plus récent
ancêtre commun à l’homme et au chimpanzé. Elle concernera donc l’histoire de tous les
descendants de cet ancêtre commun dont il ne reste plus que nous. Les membres de la lignée
humaine doivent posséder des caractères dérivés propres, exclusifs pour justifier leur
regroupement.

Les membres de la lignée humaine doivent présenter des caractères dérivés exclusifs.
Ces caractères sont liés (ou préparent) :

- acquisition de la bipédie (en fait tous les hominidés possèdent la bipédie dans leur
répertoire locomoteur mais seul les homo-sapiens possèdent un déplacement bipède
exclusif).
 membre inférieur à pied d’appui
 trou occipital centré sur la face ventrale du crâne
 bassin, fémur

- développement du volume crânien


 augmentation de la boîte crânienne vers le haut et l’arrière
= volume crâne chimpanzé est de 400 cm3
= volume crâne homme est de 1200 cm3
 redressement vertical de la face avec un aplatissement de cette face.
 présence de front et de menton

- développement d’une activité culturelle et social

Compte tenu du caractère lacunaire des archives fossiles (état de conservation plus ou
moins bon, squelette incomplet…), on admet que tous fossiles présentant au moins un des
caractères de l’homme moderne appartient à la lignée humaine.

C. Différentes espèces de la lignée humaine


L’ analyse des différentes caractéristiques des fossiles appartenant à la lignée humaine
prouve que les caractères dérivés propres à la lignée humaine ne sont pas tous apparus
simultanément. On parle d’évolution des caractères en mosaïque. La bipédie est apparue très
tôt, bien avant l’augmentation du volume crânien ou l’apparition d’outils. Les
australopithèques possèdent une partie seulement des caractères dérivés liés à la station
bipède (traces de pas de Laetoli, Afrique de l’Est). Les caractères crâniens et culturels sont
peu évolués.

Le genre homo dont le premier représentant est homo habilis regroupe des espèces
fossiles possédants tous une activité industrielle, conservant et améliorant la bipédie. Les
différentes espèces du genre homo possèdent un volume crânien qui augmente, ainsi qu’une
réduction (ou verticalisation) de la face.

D. Le caractère buissonnant de la lignée humaine


Les relations phylogénétiques entre les espèces de la lignée humaine

La lignée humaine est représentée actuellement par une seule espèce. Différentes
espèces d’homininés ont vécu simultanément entre – 6 (ou – 7 ?) millions d’années et – 30
000 ans. Les espèces fossiles actuellement datées entre 4,5 et 1,5 millions d’années sont toutes
africaines. Cela peut s’expliquer par l’origine africaine de la lignée humaine ou par les
conditions de fossilisations exceptionnelles de la vallée du rift Est africain.

Le genre australopithèque comprend différentes espèces. Il n’est pas possible de


déterminer si l’une ou l’autre est un ancêtre direct de l’homme mais plusieurs scénarios
évolutifs considèrent qu’ils forment un rameau de la lignée humaine détaché assez tôt de celui
des homos.

L’arbre phylétique (ou phylogénétique) des australopithèques est de toute façon très
buissonnant et hypothétique.

E. L’origine des hommes modernes : Homo sapiens

Doc3
On remarque que les 3 allèles (A, B et O) sont présents sur tous les continents.
Toutefois la proportion relative de ces 3 allèles peut varier d’une région à l’autre. Si on
recherche pour d’autres gènes les allèles présents dans des populations humaines différentes,
on remarque qu’il n’existe aucun allèle particulier capable de spécifier une population.

L’origine de la lignée humaine est donc unique : tous les humains actuels dérivent
d’une population ancestrale apparue en Afrique ou au Proche-Orient il y a 100 000 à 200 000
ans. Cette population d’Homo sapiens est donc très récente. Elle a colonisé tous les continents
en remplaçant à certains endroits Homo erectus ou Homo neanderthalensis.

Conclusion du thème 2

Tous les êtres vivants actuels ou fossiles sont apparentés. Toutes les espèces actuelles
dérivent d’une longue évolution. Aucune n’est plus archaïque qu’une autre, elles ont
simplement des ancêtres communs dont les portraits robots peuvent êtres dressés à partir des
caractères partagés par tous les leurs descendants. L’établissement des phylogénies repose sur
l’étude des caractères dérivés qui peuvent êtres morpho-anatomiques, moléculaires ou
embryonnaires. L’exemple de la lignée humaine illustre bien ce fait.

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