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Université IBN ZOHR

Licence SMI/SMA
S3-ELECTRICITE2

Electromagnétisme

Prof. Hicham CHARIFI

Electromagnétisme - ELEC2 SMI/SMA - Université IBN ZOHR 1


Bibliographie

• BERKLEY - Cours de Physique - 2. électricité et magnétisme, E.M. Purcell


(éditions Dunod 1998).
• Champs et ondes électromagnétiques, P.Lorrain et D.R.Corson
(éditions Armand Colin_collection U 1979).
• Serie Comprendre et Appliquer l’électrostatique, J.P. Longchamp
(éditions MASSON)
• Le cours de physique de Feynman: (éditions DUNOD 1999)
• ...

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Plan du cours

• ch.1 Introduction
• CH.2 VECTEURS ET CHAMPS
• ch.3 Champ et Potentiel électrostatiques
• ch.4 Champ Magnétique
• ch.5 Induction électromagnétique
• ch.6 Propagation des ondes électromagnétiques
• ///

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Chapitre 2: Vecteurs et Champs – Outil Mathématique
2.1 Introduction
2.2 Différentielle
2.3 Produits scalaire et vectoriel
2.4 Gradient
2.5 Flux et Divergence
2.6 Circulation et Rotationnel
2.7 Théorème de Stokes / champ conservatif
2.8 Laplacien
2.9 Quelques identités
2.10 Coordonnées curvilignes
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Chapitre 2: Vecteurs et Champs
2.1 Introduction
Nous allons étudier des phénomènes électriques et magnétiques en termes de
champs créés par les charges électriques statiques et/ou en mouvement (courants).
Par exemple, considérons une charge électrique Q située à l’origine et calculons la
force qu’elle exerce sur une autre charge q à la position R. La loi de Coulomb
donne cette force F en fonction de q, Q, la distance R séparant les deux charges et
une constante eo:

q
u= R
1 qQ
F= u Q R
4peo R2 R
u

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Chapitre 2: Vecteurs et Champs
2.1 Introduction – Champs Scalaire et Vectoriel
Nous pouvons également mettre cette force sous la forme F = q E où E est appelé
champ électrique. Ce champ matérialise l’effet de la charge Q, ou de toute
distribution de charges {Qi} sur la charge test q à la position de cette dernière
charge. Si on change la position de la charge test - les autres charges Qi restant
fixes (ou alors le calcul étant fait au même instant) - le module et l’orientation du
champ E vont changer, ce que l’on peut prendre en considération dans une notation
du type E( r ).

1 qQ Q
F= u
4peo R2 E u
q R

F = q E( r ) r

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Plus généralement, un champ est une fonction (être mathématique) qui
représente une quantité physique en tous les points de l’espace. Si la quantité en
question peut être complètement déterminée par un seul nombre (qui peut être
complexe), on parle de champ scalaire (température, densité, potentiel
électrostatique, etc.).
40

Exemple1:
30

Z=f(X,Y)
20

10

0
8

6
8
4
6
2 4
2
0 0
Y X
Si au contraire il faut connaître en tout point une orientation et un module
(nombre) on parle alors de champ vectoriel (vitesse dans un écoulement, force de
gravitation, champ électrique ou magnétique, etc.).

exemple2:
y v(y)
fluide

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2.2 Différentielle
Lorsqu’une fonction scalaire f dépend de plusieurs variables (x,y,z,...)
l’accroissement de la fonction f lorsqu’on accroît les variables x, y, z ,... de
quantités dx, dy, dz,... autour du point de coordonnées x, y, z,... est donné par:

f f f
df (x,y,z)  · dx + · dy + · dz
x y z
y,z z,x x,y

ou par simplification d’écriture:

f f f
df  dx + dy + dz
x y z

où la quantité f/x est la dérivée partielle de la fonction f par rapport à la


variable x, c’est à dire qu’on calcule la dérivée de f par rapport à x comme s’il
s’agissait d’une fonction à une seule variable x et où y, z,... seraient des
paramètres. Il s’agit d’un développement au premier ordre et l’égalité stricte
n’est vraie qu’à la limite lorsque dx et dy tendent vers zéro.

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Exemple 1D :

f(x)

df
f
dx
x

dx x

df et (f/ x)dx se confondent lorsque dx tend vers zéro

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Exemple 2D : f(x,y) = x2y - y3/3

f (x,y)
6

4
df
2 f f
dy dx
0 y x
-2

-4
2
2
1.5 1.5
1 1
y 0.5 0.5
0 0
x

f f
= x2 - y2 = y ·2x
y x

d f = 2xy dx + (x2-y2) dy
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2.3 Produits scalaire et vectoriel
Vecteur: un vecteur est caractérisé par ses n composantes (projections) le long
de n axes définissant les n directions d’un espace à n dimensions. Nous nous
limiterons à l’espace physique à 3 dimensions et utiliserons en général un
système d’axes orthonormé. Un vecteur possède donc une orientation (direction
+ sens) et une longueur (module ou norme), mais n’a pas a priori d’origine.

k
A A = (Ax , Ay , Az )
j
Az
Ax i
Ax
Ay A = Ay
Az

A
k Az A = |A| = Ax2 + Ay2 +Az2
Ax
O j Ay Si (i, j, k) repère orthonormé !
i
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Champ de Vecteurs: un champ de vecteur est l’association d’un vecteur à
chaque point de l’espace: en tout point de l’espace on définit le champ par un
vecteur  direction & module

1.5

0.5

-0.5

-1

-1.5

-2
-2 -1.5 -1 -0.5 0 0.5 1 1.5 2

Le champ de vecteur ci-dessus (flèches bleues) correspond au champ électrique crée par deux charges
électriques ponctuelles. Les lignes de couleurs correspondent à des iso-contours équipotentiels

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Produit Scalaire: A • B = A B cos(q)
A projection de A sur
A•B
= direction de B
B
q
A • B = B •A A • A = A2

B A • (l B ) = l ( A • B )
A • ( B + C ) = A •B + A •C

repère orthonormé: i·j = i·k = j·k = 0


i·i = j·j = k·k = 1
A • B = Ax Bx + Ay By + Az Bz

exemple: travail dW d’une force F le long d’un déplacement d r : dW = F ·d r

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Produit Vectoriel: C =A B = A B
A B C •A = C • B = 0

B C = A B sin(j)
( A , B , C ) trièdre direct !!!
j A B= - ( B A)
A (l B) = l (A B)
A
A ( B+ C) =A B + A C

repère orthonormé: i i = j j = k k=0


permutations circulaires
 i j = k j k = i k i = j

A B = (AyBz - AzBy) i + (AzBx - AxBz) j + (AxBy - AyBx) k


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Produit Vectoriel: C =A B =A B
C = A B sin(j)
hauteur du triangle
B

j parallélogramme

ABsin(j) = surface du rectangle

ABsin(j) = surface du parallélogramme construit sur A et B

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Invariance: Les produits scalaire et vectoriel sont invariants, ils ne dépendent
pas d’un système de coordonnées particulier mais uniquement des longueurs
des vecteurs et angle entre vecteurs (angle orienté pour le produit vectoriel qui
n’est pas commutatif).

Produit Mixte: A • ( B C ) = C • ( A B ) = B • ( C A)
interprétation géométrique : surface parallélogramme SAB

C •N SAB
C
A B hauteur prisme

B hC SAB = VABC
hC
N
SAB volume parallélépipède A,B,C

A
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astuce de calcul du produit vectoriel dans un repère orthonormé:

Ax Bx
A = Ay B = By
Az Bz

Ax Bx Ay Bz - By Az
A B = Ay By = A z B x - Bz A x
Az  -B Ax By - Bx Ay
z

permutation circulaire
Symétrie: y,z pour A et z,y pour B

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2.4 Gradient
Considérons une fonction scalaire dépendant des trois variables d’espace f (x,y,z).
La différentielle d f définit l’accroissement de la fonction au point x,y,z.

f f f
df = dx + dy + dz
x y z
On peut écrire cette différentielle comme le produit scalaire des vecteurs A et d r :

f f f
A= i + j + k
x y z
d r = dx i + dy j + dz k

Le vecteurs A est appelé gradient de la fonction f et on le note :  f

f (r+dr) = f (r) + f• dr


développement de Taylor au 1er ordre pour une fonction à plusieurs variables
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D’après la définition du produit scalaire, d f peut s’écrire:

d f = |  f | |d r | cos(q)

L’accroissement d f est donc maximum quand dr a la même direction que le


gradient. Le gradient de la fonction f est donc un vecteur dont l’amplitude et
la direction sont celles de la variation maximum de f en fonction des
coordonnées d’espace.

Corollaire: si dr est perpendiculaire au gradient alors cos(q)=0 et donc df = 0, c’est


à dire que le gradient est perpendiculaire aux lieux où la fonction f est constante
(isocontours, isosurfaces).
f  isocontour f=fo

f (x,y) = cste = fo

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Notion d’opérateur: L’opération sur la fonction scalaire f qui donne les
coordonnées du vecteur gradient revient à faire agir l’opérateur  (« nabla ») sur
la fonction de la manière suivante:

  
= i + j + k
x y z

appliquer la dérivation partielle


par rapport à « x » à la fonction f

  
i
x
+ j
y
+ k
z f (x,y,z)
et prendre le résultat comme
composante suivant x
f f f
f = i + j + k
x y z

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2.5 Flux et Divergence
Flux: Le flux F d’un champ de vecteur A à travers la surface S est donné par
l’intégrale sur toute la surface S du produit scalaire de A avec le vecteur dS
représentant un élément de surface infinitésimal:

F = dF =  A • dS   A(x, y) dxdy


 S x, y A
S
dS
intégrale double !!!

dS est un vecteur orienté !!!


vers l’extérieur pour une surface fermée

exemple: débit massique de fluide dans une canalisation.


S surface axiale de la canalisation [L2].
r masse volumique du fluide [ML-3], supposée homogène (constante).
v vitesse du fluide en un point [LT-1], prise constante sur toute la surface S.
 rv•dS = rvS = Q [MT-1] débit massique à travers la canalisation

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Divergence: La divergence d’un vecteur A est définie par le produit scalaire de
l’opérateur « nabla » avec ce vecteur. Le résultat est un scalaire.
       A  A   A
= i + j + k ( 
Ax i  i x i  x i  i  x
x y z i
x x x x

Ax Ay Az


•A =
A = Ax i + Ay j + Az k x + y + z

Interprétation: Soit un volume infinitésimal cubique de volume d3r = dxdydz au point


de coordonnées x,y,z où l’on considère le vecteur A.

y développement 1er ordre de Ax :


A Ax dx
• en x - dx/2 : dFxg = - ( Ax - x 2 ) dydz
dSg dSd dFxg= A(x-dx/2,y,z)·dSg = Ax (x-dx/2,y,z)i·(-dxdy)i
x
z Ax dx
dFxd = ( Ax +
• en x+ dx/2 : ) dydz
dx x 2
Ax Ax 3
soit au total pour la direction x : dFx = dFxg + dFxd = x dxdydz = x d r
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généralisation par symétrie aux directions x,y et z :
Ax 3
dFx = x d r
Ax Ay Az 3
Ay 3 dFA = dFx + dFy + dFz = ( x + y + z ) d r
dFy = y d r
Az 3 dFA =  • A d3r à la manière d’un produit scalaire !!!
dFz = z d r

  
théorème de Green : F = dF =  A • dS =  •A d3r
S V S

intégrale double !!! intégrale triple !!!

VS volume délimité par la surface S !!!

 1 
V • A d3r  • A VS  • A = lim S A • dS
S VS 0 VS 0 VS

La divergence est le flux sortant par unité de volume, quand le volume tend vers 0 !!!
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2.6 Circulation et Rotationnel

Circulation: La circulation d’un vecteur A le long d’un chemin L est définie par
l’intégrale du produit scalaire du vecteur A avec un élément infinitésimal du chemin
dL. Le résultat est un scalaire.


L A • dL

exemple: travail d’une force de rappel le long d’un déplacement rectiligne.


r2
 r
dW = -k r ·d r W =  -k r ·d r = - k [ 1 r2] r2
r 2 1
1

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2.6 Circulation et Rotationnel

Rotationnel: Le rotationnel d’un vecteur A est le résultat de l’application de l’opérateur


« nabla » sur ce vecteur, à la manière d’un produit vectoriel . Le résultat est un
vecteur, que l’on peut calculer avec la règle de composition du produit vectoriel en
repère orthonormé.

 Az Ay
Ax
x y z
 Ax Az
 A = Ay =
y z x
 Az Ay Ax
z x y

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2.6 Circulation et Rotationnel
Rotationnel: illustration:

Rotationnel: illustration:

Le rotationnel est une mesure de la tendance à pivoter qu'aurait un petit objet situé à l'endroit
étudié, et sur lequel la grandeur vectorielle aurait un quelconque effet d'entraînement .

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2.7 Théorème de Stokes / Champ conservatif
Théorème de Stokes: La circulation d’un vecteur A le long d’un contour fermé L est
égale au flux du rotationnel de ce vecteur à travers une surface SL qui s’appuie sur ce
contour (l’orientation de la surface par rapport au sens de circulation est donnée par la
règle du tire-bouchon - ou trièdre direct).

y • illustration: contour infinitésimal dans le plan xy


A
décomposer dL suivant « x » et « y »

L   
 A • dL = A
 x dx +  Aydy
dy x
dx • le long de dx: devlpt 1er ordre, en y-dy/2 et y+dy/2
z dSL
Ax dy Ax dy Ax
( Ax -
y 2
) dx - ( Ax +
y 2
) dx  -
y
dxdy

 Ay Ax
• soit pour le circuit entier:
 A• dL  ( x - y
) k•dS
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• contour infinitésimal ayant une composante dans le plan xy

 Ay Ax
 A • dLxy  ( x - y
) k•dSxy

• contour infinitésimal ayant une composante dans le plan yz

 Az Ay
 A • dLyz  ( y - z
) i•dS yz

• contour infinitésimal ayant une composante dans le plan xy

 Ax Az
 A • dLzx  ( z - x
) j•dS zx

composantes du
• contour infinitésimal quelconque rotationnel


 A • dL  (  A ) • dS

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• contour quelconque
A partir de la circulation le long d’un contour fermé infinitésimal on peut donner
une nouvelle interprétation du rotationnel: la composante normale à une surface S
du rotationnel d’un vecteur A est la limite lorsque S tend vers zéro du quotient de
la circulation du vecteur le long d’un contour fermé s’appuyant sur cette surface
par l’aire de cette même surface .

1 
(  A ) ·NS= lim A • dL
S 0 S 
LS

• théorème de Stokes (cas où S n’est pas infinitésimale)


 décomposition de la surface en éléments infinitésimaux:


i  A • dLi = (  A ) • dSi

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 éléments infinitésimaux adjacents :

• dS = dS1 + dS2
• la somme des contributions des deux éléments de surface le
2
long d’une arête commune est nulle (sens inverses).
1
• passage de la somme à l’intégrale.

 
A
 • dL =  (  A ) • dS
LS S
Théorème de Stokes
Le flux du rotationnel d’un vecteur à travers une surface est égal à la circulation de
ce vecteur le long d’un contour fermé sur lequel s’appuie cette surface.

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Champ conservatif: On dit qu’un champ de vecteurs est conservatif si sa circulation le
long d’une courbe fermée est nulle.


 A • dL = 0

Le rotationnel d’un champ de vecteurs conservatif est nul en tout point.

Pour un contour donné il y a une infinité de surfaces s’appuyant sur ce


contour et donc la seule façon d’annuler l’intégrale de surface est que le
rotationnel soit nul en tout point .

 
 A • dL =  (  A ) • dS
LS S

0 si 0

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2.8 Laplacien
En électromagnétisme, ainsi qu’en mécanique des fluides et bien
d’autres domaines, la divergence du gradient d’une fonction revêt
une grande importance. On nomme cette quantité le laplacien et on la
note 2 (ou ).

• pour une fonction scalaire


 2f  2f  2f
 •f = 2 f = x2 + y2 + z2

• pour une fonction vectorielle


En coordonnées cartésiennes c’est un vecteur dont chaque composante est le laplacien
de la composante du champ de vecteur selon la direction considérée (x, y ou z)

2A = 2Ax i + 2Ay j + 2Az k


En coordonnées quelconques on peut utiliser l’identité suivante:

2A =  ( •A ) -   A
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2.8 Laplacien
• pour une fonction ne dépendant que d’une
seule variable, le Laplacien s’apparente à la
 2f
2 f = x2
dérivée seconde, c’est à dire à la courbure de
la fonction.

• proche d'un maximum le Laplacien est négatif, tandis qu’au voisinage


d’un minimum il est positif.

f (x) 2
f (x)
 f (x) < 0 2f (x) > 0

x x

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2.9 Quelques identités (utiles...)
Dans ce paragraphe, ainsi que dans la suite du cours, lorsqu’il n’y a pas
d’ambiguïté entre quantités « scalaires » et « vectorielles », les scalaires seront
représenté en caractères simples et les vecteurs en caractères gras et sans flèche.

Les identités ci-dessous seront souvent utilisées dans ce cours et concernent essentiellement
les règles de distributivité des produits scalaires et vectoriels avec l’opérateur Nabla.

( fg ) = f g + g f
 (fA ) = (f ) A + f ( A)
 •( fA ) = (f )•A + f •A
 •( A B) = B•( A) - A•( B)
(A•B) = (B•) A + (A•) B + B ( A) + A ( B)
 ( A B) = (B•) A - (A•) B + (•B) A - (•A) B
 (  A) =  (•A) -  2A scalaire !!!
 •(  A) = 0 opérateur !!!

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2.10 Coordonnées curvilignes
Traiter les problèmes en coordonnées cartésiennes est sans doute le plus
facile du point de vue conceptuel, mais parfois n’est pas le moyen le plus
adapté. La symétrie d’un système doit toujours être prise en
considération car elle permet de simplifier les calculs ou d’avoir des
moyens de vérification a-posteriori.

Ceci conduit à préférer, suivant les cas, d’autres systèmes de


coordonnées qui sont adaptés à la symétrie: coordonnées polaires,
cylindriques ou sphériques.

Les expressions des calculs différentiels, vectoriels et d’application des


opérateurs permettant de calculer le gradient, la divergence, le
rotationnel ou le laplacien dans les systèmes cartésien, polaire,
cylindrique et sphérique seront abordés en TD.

Electromagnétisme - ELEC2 SMI/SMA - Université IBN ZOHR 35


Coordonnées cylindriques: symétrie axiale (// axe Oz)
z

r
x k r
r = y z r = q
z
cartésien
O j y z
cylindrique
iq r
x

x = r cos(q)
y = r sin(q) Est utilisé quand une quantité est
invariante par rotation autour d’un axe:
z=z
Cette quantité ne dépend que de la distance r
r2 = r2 + z2 à l’axe et de la cote z suivant l’axe

Pour passer en coordonnées polaires, faire z=0.

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Coordonnées cylindriques: symétrie axiale (// axe Oz)

élément de longueur d’arc


dl= dr = rdq
r dq

dr
élément d’aire de secteur dq dA = d2r = rdqdr
r

dz
élément de surface cylindrique dq dS =d2r = rdqdz
r
dr
dq dz
élément de volume cylindrique
dV=d3r = rdqdrdz
r
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Coordonnées sphériques: symétrie radiale

z
r
x k q r
r = y r = q
r
z
cartésien
O j y j
sphérique
ij
x

x = r sin(q) cos(j) Utilisé quand une quantité est invariante


y = r sin(q) sin(j) par rotation autour d’un point:
z = r cos(q) Cette quantité ne dépend que de la distance r
r2 = x 2 + y 2 + z2 au point

Pour passer en coordonnées polaires, faire q =p/2.

Electromagnétisme - ELEC2 SMI/SMA - Université IBN ZOHR 38


Coordonnées sphériques: symétrie radiale

éléments de longueur

z dr z
rsin(q)dj
dj
k
rdq k

O j y O j y
i i
x x
éléments de surface: rdrdq, rsin(q)djdr, rsin(q)djrdq

calcul de la surface d’une sphère de rayon R:


π 2π π 2π
S j  R sin(θ dq dj  R
2 2
 sin(θ  dq  d j  R 2
 cos (θ π
θ0 j 

j 0  4p R 2

θ 0 0 θ0 j 0

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Coordonnées sphériques: symétrie radiale

élément de volume: r2sin(q) drdq dj


z

O j y
i
x calcul du volume d’une sphère de rayon R:
R p 2p 2
S= 0 q  j r sin(q) dq dj = 4/3 p R3

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Densité:
z dV=d3r=dxdydz z dV=d3r=r2sin(q)drdqdj

k k

O j y O j y
i i
x x

Imaginons qu’il y ait dN(r) particules dans le volume


infinitésimal d3r au point r.

On définit la densité n(r) en tout point r par:



 dN(r )
n(r )  3
dr
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END

Electromagnétisme - ELEC2 SMI/SMA - Université IBN ZOHR 42


Contents

Chapitre II- PARTIE I CHAMP MAGNETIQUE .............................................................................. 3


Page | 1 II.1- Introduction ..................................................................................................................... 3
II.1.1 Nature des effets magnétiques ................................................................................. 4
II.2- Expressions du champ magnétique ................................................................................. 5
II.2.1- Champ magnétique créé par une charge en mouvement ....................................... 5
II.2.2- Champ magnétique créé par un ensemble de charges en mouvement .................. 6
II.2.3- Champ créé par un circuit électrique (formule de Biot et Savart) ........................... 7
II.2.4- Propriétés de symétrie du champ magnétique ........................................................ 9
II.3- APPLICATIONS : Calcul du champ dans quelques cas simples ....................................... 12
II.3.1- Fil rectiligne infini.................................................................................................... 12
II.3.2- Spire circulaire (sur l’axe normale a sa surface) ..................................................... 13
II.3.3- Solénoïde infini (sur son axe de symétrie) ............................................................. 13

Chapitre II - PARTIE II- LOIS FONDAMENTALES DE LA MAGNETOSTATIQUE ........................... 15


II.4- Flux du champ magnétique ........................................................................................... 15
II.4.1- Conservation du flux magnétique .......................................................................... 15
II.4.2- Lignes du champ magnétique et tubes de flux ....................................................... 16
II.5- Circulation du champ magnétique ................................................................................ 17
II.5.1- Circulation du champ autour d’un fil infini ............................................................. 17
II.5.2- Forme Intégral : Le théorème d’Ampère ................................................................ 18
II.5.3- Relations de continuité du champ magnétique ..................................................... 19
II.5.4- Méthodes de calcul du champ magnétique ........................................................... 21
II.6- Dipôle magnétique (Supplément) ................................................................................. 21
II.6.1- Champ magnétique créé par une spire .................................................................. 21
II.6.2- Modèle du dipôle en physique ............................................................................... 25

Chapitre II – PARTIE III ACTIONS ET ENERGIE MAGNETIQUES ................................................. 27


II.7- Force magnétique sur une particule chargée : ............................................................. 27
II.7.1- Force de Lorentz ..................................................................................................... 27
CHAPITRE II : LOIS DE LA MAGNETOSTATIQUE, ACTIONS ET ENERGIE MAGNETIQUE

II.7.2- Trajectoire d’une particule chargée en présence d’un champ magnétique .......... 28
II.7.3- Distinction entre champ électrique et champ électrostatique .............................. 29
II.8- Actions magnétique sur un circuit fermé ...................................................................... 30
II.8.1- Force de Laplace ..................................................................................................... 30
Page | 2
II.8.2- Définition de l’Ampère ........................................................................................... 32
II.8.3- Moment de la force magnétique exercée sur un circuit ........................................ 33
II.8.4- Exemple du dipôle magnétique .............................................................................. 34
II.8.5- Force de Laplace et principe d’Action et de Réaction ............................................ 35
II.9- Energie potentielle d’interaction magnétique .............................................................. 36
II.9.1- Théorème de Maxwell ............................................................................................ 36
II.9.2- Energie potentielle d’interaction magnétique ....................................................... 38
II.9.3- Expressions générales de la force et du couple magnétiques ............................... 39
II.9.4- Règle du flux maximum .......................................................................................... 41

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CHAPITRE II : LOIS DE LA MAGNETOSTATIQUE, ACTIONS ET ENERGIE MAGNETIQUE

Chapitre II- PARTIE I CHAMP MAGNETIQUE

II.1- Introduction
Les phénomènes électriques et magnétiques sont connus depuis la Grèce antique, même s’il ne
Page | 3
s’agissait alors que d’une connaissance qualitative. Les chinois furent les premiers à utiliser les
propriétés des aimants, il y a plus de 1000 ans, pour faire des boussoles. Une étude plus
quantitative a débuté à partir du XVIIème siècle, Des nombreux témoignages de marins ont
attiré l’attention sur les faits étranges de la foudre :

 Les orages perturbent les boussoles


 La foudre frappant un navire aimante tous les objets métalliques.

Elle s’est développée grâce aux recherches de Coulomb, Faraday, Ampère, Maxwell, Hertz et
d’autres : Franklin en déduisit la possibilité d’une communauté de nature entre les phénomènes
électriques et magnétiques, Coulomb (1785) montre la décroissance en 1 sur r2 des deux forces.

Tout a commencé avec l’expérience de Oersted en 1820. Il a placé un fil conducteur au-dessus
d’une boussole et y fit passer un courant. En présence d’un courant l’aiguille de la boussole est
effectivement déviée, prouvant sans ambiguïté un lien entre le courant électrique et le champ
magnétique. Il a aussi observé:

 Si on inverse le sens du courant, la déviation change de sens.


 La force qui dévie l’aiguille est non radiale.

L’étude quantitative des interactions entre aimants et courants fut faite par les physiciens Biot
et Savart (1820). Ils mesurèrent la durée des oscillations d’une aiguille aimantée en fonction de
sa distance à un courant rectiligne. Ils trouvèrent que la force agissant sur un pôle est dirigée
perpendiculairement à la direction reliant ce pôle au conducteur et qu’elle varie en raison
inverse de la distance. De ces expériences, Laplace déduisit ce qu’on appelle aujourd’hui la loi
de Biot et Savart. Une question s’est ensuite immédiatement posée : si un courant dévie un
aimant, alors est-ce qu’un aimant peut faire dévier un courant ? Ceci fut effectivement prouvé
par Davy en 1821 dans une expérience où il montra qu’un arc électrique était dévié dans
l’entrefer d’un gros aimant.

Mais il faut attendre la fin du XIXème siècle pour qu’une théorie complète apparaisse, la théorie
de l’électromagnétisme. L’élaboration de la théorie électromagnétique mit en jeu un grand
nombre de physiciens de renom : Oersted, Ampère, Arago, Faraday, Foucault, Henry, Lenz,
Maxwell, Weber, Helmholtz, Hertz, Lorentz et bien d’autres. Si elle a débuté en 1820 avec
Oersted, elle ne fut mise en équations par Maxwell qu’en 1873. Il a réussi à achever la
formulation de tous les phénomènes électromagnétiques avec un système d’équations. Maxwell
a unifié les forces électriques et magnétiques et a mis en évidence la nature électromagnétique
de la lumière. La formulation de Maxwell n’a trouvé d’explication satisfaisante qu’en 1905,
dans le cadre de la théorie de la relativité d’Einstein.

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CHAPITRE II : LOIS DE LA MAGNETOSTATIQUE, ACTIONS ET ENERGIE MAGNETIQUE

Dans ce cours de magnétostatique, nous traiterons dans le chapitre II dans les parties I-III
de la question suivante : comment produire un champ magnétique à partir de courants
permanents ? Nous n’aborderons que partiellement (chapitre III) le problème inverse :
comment produire de l’électricité à partir d’un champ magnétique ?

Page | 4 II.1.1 Nature des effets magnétiques


Nous n’avons abordé que des particules chargées immobiles, ou encore des conducteurs
(ensembles de particules) en équilibre (Module: Electricité 1) . Que se passe-t-il lorsqu’on
considère enfin le mouvement des particules ? Soient deux particules 𝑞 et 𝑞 situées à un
instant t aux points 𝑀 et 𝑀 . En l’absence de mouvement, la particule 𝑞 créé au point 𝑀 un
champ électrostatique 𝐸⃗ (𝑀 ) et la particule 𝑞 subit une force dont l’expression est donnée par
la loi de Coulomb

𝐹⃗ ⁄ = 𝑞 𝐸⃗ (𝑀 )

⃗ ∆ ⃗
Qui dit force, dit modification de la quantité de mouvement de 𝑞 puisque 𝐹⃗ ⁄ = =

Autrement dit, la force électrostatique due à 𝑞 crée une modification ∆𝑝 ⃗ pendant un temps ∆𝑡.
Une force correspond en fait à un transfert d’information (ici de 𝑞 vers 𝑞 ) pendant un court
laps de temps. Or, rien ne peut se propager plus vite que la vitesse c de la lumière. Cette vitesse
étant grande mais finie, tout transfert d’information d’un point de l’espace à un autre prend
nécessairement un temps fini. Ce temps pris par la propagation de l’information introduit donc
un retard, comme nous allons le voir.

Considérons l’exemple ci-dessus qui se passe effectivement dans le référentiel propre de 𝑞 .


Dans un référentiel fixe 𝑞 est animée d’une vitesse 𝑣⃗ . Quelle serait alors l’action de 𝑞 sur une
particule 𝑞 animée d’une vitesse 𝑣⃗ ?

Soit dt le temps qu’il faut à l’information (le champ électrostatique créé par 𝑞 ) pour se propager
de 𝑞 vers 𝑞 . Pendant ce temps, 𝑞 parcourt une distance 𝑣 𝑑𝑡 et 𝑞 parcourt la distance 𝑣 𝑑𝑡 .
Autrement dit, lorsque 𝑞 ressent les effets électrostatiques dus à 𝑞 , ceux-ci ne sont plus
radiaux : le champ 𝐸⃗(𝑡 − 𝑑𝑡) ressenti par 𝑞 est dirigé vers l’ancienne position de 𝑞 et dépend
de la distance cdt et non pas de la distance r. On voit ici qu’il faut corriger la loi de Coulomb

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CHAPITRE II : LOIS DE LA MAGNETOSTATIQUE, ACTIONS ET ENERGIE MAGNETIQUE

qui nous aurait donné le champ 𝐸⃗(𝑡), qui est faux (suppose propagation instantanée de
l’information ie. une vitesse infinie).

Les effets électriques ne peuvent se résumer au champ électrostatique.

Page | 5 Cependant, l’expérience montre que la prise en compte de cette correction ne suffit pas à
expliquer la trajectoire de 𝑞 : une force supplémentaire apparaît, d’ailleurs plus importante que
cette correction ! La force totale exercée par 𝑞 sur 𝑞 s’écrit en fait
⃗ ⃗
𝐹 ⁄⃗ = 𝑢 ⃗+  𝑢 ⃗

Dans cette expression (que l’on admettra) on voit donc apparaître un deuxième terme qui
dépend des vitesses des deux particules ainsi que la vitesse de propagation de la lumière. Ce
deuxième terme s’interprète comme la contribution d’un champ magnétique créé par 𝑞 .
Autrement dit,

𝐹 ⁄ ⃗ = 𝑞2 𝐸1⃗ + 𝑣⃗  𝐵1⃗

La force magnétique est une correction en (𝑣⁄𝑐 ) à la force de Coulomb. Nous reviendrons
plus tard (Partie III) sur l’expression et les propriétés de la force magnétique. Cette expression
n’est valable que pour des particules se déplaçant à des vitesses beaucoup plus petites que celle
de la lumière (approximation de la magnétostatique).

Dernière remarque : cette expression dépend de la vitesse de la particule, ce qui implique que
le champ magnétique dépend du référentiel

II.2- Expressions du champ magnétique


II.2.1- Champ magnétique créé par une charge en mouvement

Le champ magnétique créé en un point M par une particule de charge q située en un point P et
animée d’une vitesse v dans un référentiel galiléen est

𝜇 𝑞𝑣⃗  𝑃𝑀⃗
𝐵⃗(𝑀) =
4𝜋 𝑃𝑀⃗

L’unité du champ magnétique dans le système international est le Tesla (T). Une autre unité
appartenant au système CGS, le Gauss (G), est également très souvent utilisée :
1 Gauss = 10-4 Tesla.
Le facteur µ0 est la perméabilité du vide : il décrit la capacité du vide à laisser passer le
champ magnétique. Sa valeur dans le système d’unités international MKSA est
𝜇 = 4𝜋10 H.m-1 (H pour Henry)
Remarque :
 Cette valeur est exacte, directement liée à la définition de l’Ampère (voir Chapitre IV).
Le facteur 4𝜋 a été introduit pour simplifier les équations de Maxwell.

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CHAPITRE II : LOIS DE LA MAGNETOSTATIQUE, ACTIONS ET ENERGIE MAGNETIQUE

 Nous avons vu que les phénomènes électriques et magnétiques sont intimement reliés.
Les expériences de l’époque montrèrent que la vitesse de propagation était toujours la
même, à savoir c, la vitesse de la lumière. Cela signifiait qu’il y avait donc un lien secret
entre le magnétisme, l’électricité et la lumière, et plongeait les physiciens dans la plus grande
perplexité. On pose donc
Page | 6 𝝁𝟎 𝜺𝟎 𝒄𝟐
=𝟏
qui permet de définir la valeur de la permittivité du vide (caractéristique décrivant sa
capacité à affaiblir les forces électrostatiques)

𝜺𝟎 = F.m-1 (F pour Farad)


la valeur approchée provenant de notre connaissance approchée de la valeur de la vitesse
de la lumière.
Deux propriétés importantes du champ magnétique:

 De même que pour le champ électrostatique, le principe de superposition s’applique au


champ magnétique. Si on considère deux particules 1 et 2 alors le champ magnétique créé
en un point M quelconque de l’espace sera la somme vectorielle des champs créés par
chaque particule.
 Du fait du produit vectoriel, le champ magnétique est ce qu’on appelle un pseudo-vecteur

Quelques ordres de grandeur :


 Un aimant courant 𝐵 ≈ 10 𝑚𝑇
 Un électroaimant ordinaire 𝐵 ≈ 𝑇𝑒𝑠𝑙𝑎
 Une bobine supraconductrice 𝐵 ≈ 20 𝑇𝑒𝑠𝑙𝑎
 Une bobine résistive 𝐵 ≈ 𝑑𝑒 30 à 1000 𝑇𝑒𝑠𝑙𝑎
 Champ magnétique interstellaire moyen : 𝐵 ≈ 𝜇𝐺
 Champ magnétique dans une tache solaire 𝐵 ≈ 𝑘𝐺 ≈ 0.1 𝑇𝑒𝑠𝑙𝑎
 Champ magnétique terrestre : 𝐵 = 0.4 𝐺 , 𝐵 = 0.3 𝐺
 Champ magnétique d’une étoile à neutrons 𝐵 ≈ 10 𝑇𝑒𝑠𝑙𝑎

II.2.2- Champ magnétique créé par un ensemble de charges en mouvement


Considérons N particules de charges qi situés en des points 𝑃 et de vitesse 𝑣⃗ . En vertu du
principe de superposition, le champ magnétique créé en un point M est la somme vectorielle
des champs créés par chaque particule et vaut

𝜇 𝑞 𝑣 ⃗  𝑃 𝑀⃗
𝐵⃗(𝑀) =
4𝜋 𝑃 𝑀⃗

Si le nombre de particules est très grand dans un volume V donné et qu’on s’intéresse à des
échelles spatiales bien plus grandes que la distance entre ces particules, il est avantageux
d’utiliser une description continue. Il faut donc définir des distributions continues comme nous
l’avons fait en électrostatique. Mais des distributions continues de quoi ?

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CHAPITRE II : LOIS DE LA MAGNETOSTATIQUE, ACTIONS ET ENERGIE MAGNETIQUE

Le passage à la limite continue consiste à assimiler tout volume élémentaire 𝑑 𝑉, situé autour
d’un point P’ quelconque de la distribution de charges en mouvement, à une charge dq animée
d’une vitesse moyenne 𝑣⃗. Le champ magnétique résultant s’écrit alors

Page | 7 𝜇 𝑑𝑞𝑣⃗ (𝑃 )  𝑃′𝑀⃗


𝐵⃗(𝑀) =
4𝜋
𝑃′𝑀⃗

L’intégrale porte sur le volume V total embrassé par ces charges.

En toute généralité, considérons α espèces différentes de particules (ex : électrons, ions),


chacune animée d’une vitesse𝑣 ⃗, de charge 𝑞 et d’une densité numérique 𝑛 . On peut alors
écrire 𝑑𝑞𝑣⃗ = ∑𝛼 𝑛 𝑞 𝑣 ⃗ 𝑑 𝑉 , où la somme porte sur le nombre d’espèces différentes et non
sur le nombre de particules. On reconnaît ainsi l’expression générale du vecteur densité locale
de courant 𝐽⃗ = ∑𝛼 𝑛 𝑞 𝑣 ⃗.

L’expression du champ magnétique créé par une distribution volumique de charges quelconque
est donc

𝜇 𝐽⃗(𝑃 )  𝑃′𝑀⃗
𝐵⃗(𝑀) = 𝑑3 𝑉
4𝜋
𝑃′𝑀⃗

Ce résultat est général et valable quelle que soit la forme du conducteur. On peut l’appliquer,
par exemple, à l’intérieur d’un métal de volume V quelconque.

II.2.3- Champ créé par un circuit électrique (formule de Biot et Savart)


Dans le cas particulier d’un circuit filiforme fermé, parcouru par un courant permanent I, la
formule précédente va nous fournir la loi de Biot et Savart.

Dans ce cas, le volume élémentaire s’écrit 𝑑 𝑉 = 𝑑 𝑆 𝑑𝑙 où 𝑑 𝑆 est un élément de surface


transverse situé en P’ et dl un élément de longueur du fil. On considère toujours des cas où le
point M est situé à une distance telle du fil qu’on peut considérer celui-ci comme très mince.

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CHAPITRE II : LOIS DE LA MAGNETOSTATIQUE, ACTIONS ET ENERGIE MAGNETIQUE

Plus précisément, le vecteur vitesse (ou densité de courant) a la même orientation sur toute la
section du fil ( 𝐽⃗ parallèle à 𝑑𝑙⃗ et à 𝑑 𝑆⃗ ). Ainsi, on écrit

𝜇 𝐽⃗(𝑃 )  𝑃 𝑀⃗ 𝜇 ∬ 𝐽⃗(𝑃 )𝑑2 𝑆 𝑑𝑙  𝑃𝑀⃗


𝐵⃗(𝑀) = 𝑑𝑙 2
𝑑 𝑆=
Page | 8
4𝜋 𝑃 𝑀⃗ 4𝜋 𝑃𝑀⃗

𝜇 ∬ 𝐽⃗(𝑃 )𝑑2 𝑆⃗ 𝑑𝑙⃗  𝑃𝑀⃗ 𝜇 𝐼 𝑑𝑙⃗  𝑃𝑀⃗


= =
4𝜋 𝑃𝑀⃗ 4𝜋 𝑃𝑀⃗

𝜇 𝐼 𝑑𝑂𝑃⃗  𝑃𝑀⃗
= 0 3
4𝜋
𝑐𝑖𝑟𝑐𝑢𝑖𝑡 𝑃𝑀⃗

On a utilisé P’M>>PP’ (donc P’M≈PM), P étant un point sur le fil (centre de la section). Par
ailleurs, nous avons utilisé le fait que la normale à la section ainsi que 𝑑𝑙 étaient orientés dans
le sens du courant ( 𝐽⃗ 𝑑 𝑆 𝑑𝑙 = 𝐽⃗ 𝑑 𝑆⃗ . 𝑑𝑙⃗).

Formule de Biot et Savart : en un point M quelconque de l’espace, le champ magnétique créé


par un circuit parcouru par un courant permanent I est

𝜇 𝐼 𝑑𝑂𝑃⃗  𝑃𝑀⃗
𝐵⃗(𝑀) =
4𝜋 𝑃𝑀⃗

où P est un point quelconque le long du circuit.

La formule de Biot et Savart (1820) a été établie expérimentalement et fournit un lien explicite
entre le champ magnétique et le courant. Mais ce n’est que plus tard (1880+) que les physiciens
ont réalisé que le courant était dû au déplacement de particules dans un conducteur.

Règles :

Dans l’utilisation de la formule de Biot et Savart, il faut faire attention au fait que le champ
magnétique créé par un circuit fermé est la somme vectorielle de tous les 𝑑𝐵⃗, engendrés par un
élément de circuit, dont le sens est donné par celui du courant I,

𝜇 𝐼 𝑑𝑂𝑃⃗  𝑃𝑀⃗
𝑑𝐵⃗ =
4𝜋 𝑃𝑀⃗

Chaque 𝑑𝐵⃗ est défini par un produit vectoriel. Il faut donc faire extrêmement attention à
l’orientation des circuits. Voici quelques règles mnémotechniques :

 Règle des trois doigts de la main droite

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CHAPITRE II : LOIS DE LA MAGNETOSTATIQUE, ACTIONS ET ENERGIE MAGNETIQUE

 Règle du bonhomme d’Ampère


 Règle du tire-bouchon
 Règle des pôles magnétiques

II.2.4- Propriétés de symétrie du champ magnétique


Page | 9 Ces propriétés sont fondamentales car elles permettent de simplifier considérablement le calcul
du champ magnétique. Du fait que le champ soit un effet créé par un courant, il contient des
informations sur les causes qui lui ont donné origine. Cette trivialité se traduit par la présence
de certaines symétries et invariances si les sources de courant en possèdent également. Ainsi,
si l’on connaît les propriétés de symétrie de la densité de courant, on pourra connaître celles du
champ magnétique.

Vecteurs et pseudo-vecteurs

Un vecteur polaire, ou vrai vecteur, est un vecteur dont la direction, le module et le sens sont
parfaitement déterminés. Exemples : vitesse d’une particule, champ électrostatique, densité de
courant.

Un vecteur axial, ou pseudo-vecteur, est un vecteur dont le sens est défini à partir d’une
convention d’orientation d’espace et dépend donc de cette convention. Exemples : le vecteur
rotation instantanée, le champ magnétique, la normale à une surface.

Cette différence provient du produit vectoriel : le sens du produit vectoriel dépend de la


convention d’orientation de l’espace. Le produit vectoriel de deux vrais vecteurs
(respectivement pseudo-vecteurs) est un pseudo-vecteur (resp. vrai vecteur), tandis que celui
d’un vrai vecteur par un pseudo-vecteur est un pseudo-vecteur.

Transformation par rapport à un


plan de symétrie
Orienter l’espace revient à associer à un axe orienté un sens de rotation dans un plan
perpendiculaire à cet axe. Le sens conventionnellement choisi est déterminé par la règle du tire-
bouchon de Maxwell ou la règle du bonhomme d’Ampère (pour le champ magnétique mais
aussi pour le vecteur rotation instantanée).

Transformations géométriques d’un vecteur ou d’un pseudo-vecteur

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CHAPITRE II : LOIS DE LA MAGNETOSTATIQUE, ACTIONS ET ENERGIE MAGNETIQUE

Vecteurs et pseudo-vecteurs se transforment de la même manière dans une rotation ou une


translation. Il n’en est pas de même dans la symétrie par rapport à un plan ou à un point. Dans
ces transformations

 Un vecteur est transformé en son symétrique,


Page | 10  Un pseudo-vecteur est transformé en l’opposé du symétrique.

Transformation d’un vecteur par Transformation d’un pseudo- vecteur par


symétrie par rapport à un plan symétrie par rapport à un plan

Soit 𝐴⃗(𝑀) le vecteur obtenu par symétrie par rapport à un plan S à partir de 𝐴⃗(𝑀). D’après la
figure ci- dessus, on voit que
1) si 𝐴⃗(𝑀) est un vrai vecteur
 𝐴⃗(𝑀 ) = 𝐴⃗(𝑀) si 𝐴⃗(𝑀) est engendré par les mêmes vecteurs de base que S ;
 𝐴′⃗(𝑀′) = − 𝐴⃗(𝑀) si 𝐴⃗(𝑀) est perpendiculaire à S.
2) Au contraire, si 𝐴⃗(𝑀) est un pseudo-vecteur
 𝐴′⃗(𝑀′) = 𝐴⃗(𝑀) si 𝐴⃗(𝑀) est perpendiculaire à S ;
 𝐴′⃗(𝑀′) = − 𝐴⃗(𝑀) si 𝐴⃗(𝑀) est engendré par les mêmes vecteurs de base que S.

Ces deux règles de transformation vont nous permettre de déterminer des règles de symétrie
utiles.

Principe de Curie : Lorsque certaines causes produisent certains effets, les éléments de
symétrie des causes doivent se retrouver dans les effets produits.

Dans une espace homogène et isotrope, si l’on fait subir une transformation géométrique à un
système physique (ex : ensemble de particules, distribution de charges et/ou de courants)
susceptible de créer certains effets (forces, champs), alors ces effets subissent les mêmes
transformations.

Si un système physique S possède un certain degré de symétrie, on pourra alors déduire les
effets créés par ce système en un point à partir des effets en un autre point.

Règles de symétrie

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CHAPITRE II : LOIS DE LA MAGNETOSTATIQUE, ACTIONS ET ENERGIE MAGNETIQUE

 Invariance par translation : si S est invariant dans toute translation parallèle à un axe Oz,
les effets ne dépendent pas de z.
 Symétrie axiale : si S est invariant dans toute rotation 𝜃 autour d’un axe Oz, alors ses
effets exprimés en coordonnées cylindriques (𝜌, 𝜃, 𝑧) ne dépendent pas de 𝜃.
 Symétrie cylindrique : si S est invariant par translation le long de l’axe Oz et rotation
Page | 11
autour de ce même axe, alors ses effets exprimés en coordonnées cylindriques (𝜌, 𝜃, 𝑧)
ne dépendent que de la distance à l’axe 𝜌.
 Symétrie sphérique : si S est invariant dans toute rotation autour d’un point fixe O, alors
ses effets exprimés en coordonnées sphériques (𝑟, 𝜃, 𝜑) ne dépendent que de la distance
au centre 𝑟.
 Plan de symétrie ∏: si S admet un plan de symétrie ∏, alors en tout point de ce plan,
 un effet à caractère vectoriel est contenu dans le plan
 un effet à caractère pseudo-vectoriel lui est perpendiculaire.
 Plan d’antisymétrie ∏’ : si, par symétrie par rapport à un plan ∏’, S est transformé en –
S, alors en tout point de ce plan,
 un effet à caractère vectoriel est perpendiculaire au plan
 un effet à caractère pseudo-vectoriel est contenu dans ce plan.

Exemples de plans d’antisymétrie

CQFT ce qu’il faut tenir : quelques règles simples et très utiles, directement issues de la liste
ci-dessus :

 Si 𝑱⃗est invariant par rotation autour d’un axe, 𝑩⃗ l’est aussi.


 Si 𝑱⃗ est poloidal (porté par 𝒖𝝆⃗ et/ou 𝒖𝒛⃗ ), alors 𝑩⃗ est toroïdal (porté par 𝒖𝜽⃗ ).
 Si 𝑱⃗ est toroïdal, alors 𝑩⃗ est poloidal.
 Si le système de courants possède un plan de symétrie, alors 𝑱⃗est contenu dans ce plan
et donc 𝑩⃗ lui est perpendiculaire.

Pourquoi un vrai vecteur appartient nécessairement à un plan ∏ de symétrie ?

Quel que soit M de S, soit M’ son symétrique par rapport à ∏. Ce plan étant un plan de symétrie,
cela signifie que f(M) = f(M’) pour toute fonction de M. Ceci est en particulier vrai pour chaque
composante 𝐴 (𝑀) = 𝐴 (𝑀′) du vecteur 𝐴⃗(𝑀). On a donc 𝐴′⃗(𝑀 ) = 𝐴⃗(𝑀) ce qui implique
que 𝐴⃗(𝑀) est engendré par les mêmes vecteurs de base que ∏.

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CHAPITRE II : LOIS DE LA MAGNETOSTATIQUE, ACTIONS ET ENERGIE MAGNETIQUE

Si 𝐴⃗(𝑀) est un pseudo-vecteur, alors on vient de montrer que 𝐴⃗(𝑀) est nécessairement
perpendiculaire à ∏.

Pourquoi un vrai vecteur est nécessairement perpendiculaire à un plan ∏’ d’antisymétrie ?

Page | 12 Ce plan étant un plan d’antisymétrie, on a f(M) = −f(M’) pour toute fonction de M. Ceci étant
vrai pour chaque composante du vecteur 𝐴⃗(𝑀) on a donc 𝐴 (𝑀′) = −𝐴 (𝑀) , ce qui implique
que 𝐴⃗(𝑀) est perpendiculaire à ∏’ (ou lui appartient si 𝐴⃗(𝑀) est un pseudo-vecteur).

II.3- APPLICATIONS : Calcul du champ dans quelques cas simples


II.3.1- Fil rectiligne infini

On considère un fil rectiligne, infini, parcouru par un courant I


permanent voir TD serie1. La densité de courant possède une
invariance par translation selon l’axe z ainsi que par rotation autour
de cet axe. Elle possède donc une symétrie cylindrique. Les calculs
seront donc plus simples dans le système de coordonnées
cylindriques. Enfin, la densité de courant étant poloïdale, c'est-à-
dire
𝑱⃗(𝝆, 𝜽, 𝒛) = 𝑱(𝝆)𝒖𝒛⃗ ,
Le champ magnétique est toroïdal
𝑩⃗(𝝆, 𝜽, 𝒛) = 𝑩(𝝆)𝒖𝜽⃗
Calculons le champ créé en un point M situé à une distance a du
fil par un élément dOP vu sous un angle alpha. La loi de Biot et
Savart donne
𝜇 𝐼 𝑑𝑂𝑃⃗  𝑃𝑀⃗
𝑑𝐵⃗ =
4𝜋 𝑃𝑀⃗

Où 𝑃𝑀⃗ = 𝑃𝑂⃗ + 𝑂𝑀⃗. Comme, par raison de symétrie, seule la composante selon 𝒖𝜽⃗ est non
nulle, on ne s’intéresse qu’à celle-ci, c'est-à-dire 𝐵 = ∫ 𝑑𝐵⃗ . 𝒖𝜽⃗ = ∫ 𝑑𝐵 avec

𝜇0 𝐼 𝑑𝑂𝑃⃗  𝑂𝑀⃗ . 𝒖𝜽⃗ 𝜇0 𝐼 𝑑𝑂𝑃. 𝑃𝑀 cos 𝛼 𝜇0 𝐼 𝑑𝑂𝑃. cos 𝛼


𝑑𝐵 = 3
= 3
𝒖𝒛⃗  𝒖𝝆⃗ . 𝒖𝜽⃗ = 2
4𝜋 4𝜋 4𝜋
𝑃𝑀⃗ 𝑃𝑀⃗ 𝑃𝑀⃗

Or, 𝑂𝑃 = 𝑃𝑀 sin 𝛼 = 𝑎 tan 𝛼 d’où 𝑑𝑂𝑃 = 𝑑𝛼 et on obtient alors


𝜋
2
𝜇 𝐼 cos 𝛼 𝜇 𝐼
𝐵= 𝑑𝐵 = 0 𝑑𝛼 = 0
4𝜋 𝑎 2𝜋𝑎
−𝜋 2

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CHAPITRE II : LOIS DE LA MAGNETOSTATIQUE, ACTIONS ET ENERGIE MAGNETIQUE

II.3.2- Spire circulaire (sur l’axe normale a sa surface)


Considérons maintenant le cas d’une spire circulaire de rayon R, parcourue par un courant
permanent I. On ne s’intéresse ici qu’au champ magnétique sur l’axe z de la spire.

Page | 13 La densité de courant étant toroïdale et invariante par rotation


autour de l’axe z, c'est-à-dire
𝑱⃗(𝝆, 𝜽, 𝒛) = 𝑱(𝝆, 𝒛)𝒖𝜽⃗ ,
Le champ magnétique sera poloidal
𝑩⃗(𝝆, 𝜽, 𝒛) = 𝑩𝝆 (𝝆, 𝒛)𝒖𝝆⃗ + 𝑩𝒛 (𝝆, 𝒛)𝒖𝒛⃗
Cependant, sur l’axe z, la composante radiale du champ
s’annule et il ne reste qu’une composante selon z.
En projetant la loi de Biot et Savart sur z on obtient

𝝁𝟎 𝑰 𝒅𝑶𝑷 𝒔𝒊𝒏 𝜶 𝝁𝟎 𝑰 𝒅𝑶𝑷 𝒔𝒊𝒏𝟑 𝜶 𝝁𝟎 𝑰


𝒅𝑩𝒛 = 𝟐
= 𝟐
= 𝒔𝒊𝒏𝟑 𝜶 𝒅𝜽
𝟒𝝅 𝟒𝝅 𝑹 𝟒𝝅𝑹
𝑷𝑴⃗
𝟐𝝅
𝝁 𝑰 𝟑 𝝁 𝑰 𝝁 𝑰 𝑹𝟐
𝑩𝒛 = 𝒅𝑩𝒛 = 𝟎 𝒔𝒊𝒏 𝜶 𝒅𝜽 = 𝟎 𝒔𝒊𝒏𝟑 𝜶 = 𝟎 𝟑
𝟒𝝅𝑹 𝟐𝑹 𝟐
𝒔𝒑𝒊𝒓𝒆 𝟎 𝑹𝟐 + 𝒛𝟐 𝟐

II.3.3- Solénoïde infini (sur son axe de symétrie)


Un solénoïde est constitué d’un enroulement d’un fil conducteur autour d’un cylindre. On
suppose que ce fil est suffisamment mince pour pouvoir modéliser ce solénoïde comme une
juxtaposition de spires coaxiales, avec N spires par unité de longueur. Chaque spire est alors
parcourue par un courant permanent I.
Comme pour la spire simple vue plus haut, les propriétés de symétrie du courant montrent que
le champ magnétique du solénoïde, qui est la somme vectorielle du champ créé par chaque
spire, est suivant z uniquement.
Autour d’un point P situé en z, sur une épaisseur 𝒅𝑶𝑷 = 𝒅𝒛, il y a 𝑵𝒅𝒛 spires Ces spires créent
donc un champ en un point M quelconque de l’axe
𝝁𝟎 𝑵𝑰𝒅𝒛
𝒅𝑩 = 𝒔𝒊𝒏𝟑 𝜶
𝟐𝑹
𝑹
où la position 𝒛 est reliée à l’angle par 𝒕𝒂𝒏 𝜶 = 𝒛 . Si on prend la différentielle de cette
expression, on obtient
𝑹
𝒅𝒛 =
𝒅𝜶
𝒔𝒊𝒏𝟐 𝜶
Attention au signe de 𝒅𝒛 qui doit être cohérent avec notre convention de signe. Ici, 𝒅𝒛 > 𝟎
pour un 𝒅𝜶 > 𝟎. Le champ magnétique total s’écrit donc
𝜶𝟐 𝜶𝟐
𝝁𝟎 𝑵𝑰 𝝁𝟎 𝑵𝑰
𝑩= 𝒅𝑩 = 𝒔𝒊𝒏 𝜶 𝒅𝜶 = (𝒄𝒐𝒔 𝜶𝟏 − 𝒄𝒐𝒔 𝜶𝟐 )
𝟐 𝟐
𝜶𝟏 𝜶𝟏
Pour un solénoïde infini, on a 𝜶𝟏 → 𝟎 et 𝜶𝟐 → 𝝅 , d’où un champ sur l’axe
𝑩 = 𝝁𝟎 𝑵𝑰

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CHAPITRE II : LOIS DE LA MAGNETOSTATIQUE, ACTIONS ET ENERGIE MAGNETIQUE

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CHAPITRE II : LOIS DE LA MAGNETOSTATIQUE, ACTIONS ET ENERGIE MAGNETIQUE

Chapitre II - PARTIE II- LOIS FONDAMENTALES DE LA


MAGNETOSTATIQUE

Aucune des lois fondamentales citées ici ne sera démontrée. Elles constituent des faits
Page | 15 d’expérience traduits dans un formalisme mathématique, apuré au fil des ans. En Licence, ces
lois seront énoncées sous forme d’équations de Maxwell, postulats de l’électromagnétisme.

II.4- Flux du champ magnétique


II.4.1- Conservation du flux magnétique
Considérons une surface fermée S quelconque, s’appuyant sur une courbe C fermée et
orientée, c’est à dire pour laquelle on peut définir localement un élément de surface 𝒅𝑺⃗ =
𝒅𝑺𝒏⃗ dont le vecteur normal est orienté vers l’extérieur (convention).

Le flux du champ magnétique à travers cette surface fermée vaut

𝛷= 𝐵⃗ . 𝑑𝑆⃗ = 0

Cette loi est générale et reste valable même en régime variable.

La conservation du flux magnétique est une propriété très importante et montre une différence
fondamentale entre le champ magnétique et le champ électrostatique. Nous avons vu, avec le
théorème de Gauss, que le flux du champ électrostatique dépend des charges électriques
contenues à l’intérieur de la surface
𝑄
𝐸⃗ . 𝑑𝑆⃗ =
𝜀

Si la charge totale est positive, le flux sortant est positif de cette surface diverge de la charge
source. Si la charge est négative, le flux rentrant est négatif converge vers la surface (puits).
Cette propriété reste également valable en régime variable. Rien de tel n’a jamais été observé
pour le champ magnétique. On ne connaît pas de charge magnétique analogue à la charge
électrique « un monopôle magnétique »:

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CHAPITRE II : LOIS DE LA MAGNETOSTATIQUE, ACTIONS ET ENERGIE MAGNETIQUE

Tout le champ qui rentre dans une surface fermée doit également en ressortir. La source la plus
élémentaire de champ magnétique est un dipôle (deux polarités), comme l’aimant dont on ne
peut dissocier le pôle nord du pôle sud.

On peut aisément montrer que le flux à travers une surface S s’appuyant sur un contour fermé
Page | 16 C est indépendant du choix de cette surface. Prenons deux surfaces 𝑆 et 𝑆 s’appuyant sur C et
telles que 𝑆 = 𝑆 + 𝑆 soit une surface fermée. En orientant cette surface vers l’extérieur, la
conservation du flux magnétique impose

𝛷 =𝛷 +𝛷 =0

Donc 𝛷 = −𝛷 , ce qui rentre d’un côté ressort de l’autre. La différence de signe provient de
la convention d’orientation de la normale : le flux est le même dans les deux cas.

II.4.2- Lignes du champ magnétique et tubes de flux


Le concept des lignes de champ (appelées aussi lignes de force) est très utile pour se faire une
représentation spatiale d’un champ de vecteurs. Ce sont ces lignes de champ qui sont tracées
par la matière sensible au champ magnétique, telle que la limaille de fer au voisinage d’un
aimant.

Définition : Une ligne de champ d’un champ de vecteur quelconque est une courbe C dans
l’espace telle qu’en chacun de ses points le vecteur y soit tangent.

Considérons un déplacement élémentaire 𝑑𝑙⃗ le long d’une ligne de champ magnétique C. Le


fait que le champ magnétique 𝐵⃗soit en tout point de C parallèle à 𝑑𝑙⃗ s’écrit :

𝐵⃗ 𝑑𝑙⃗ = 0⃗
En coordonnées cartésiennes, 𝑑𝑙⃗ = 𝑑𝑥 𝚤⃗ + 𝑑𝑦 𝚥⃗ + 𝑑𝑧 𝑘⃗ et les lignes de champ sont calculées en
résolvant

𝑑𝑥 𝑑𝑦 𝑑𝑧
= =
𝐵 𝐵 𝐵

En coordonnées sphériques, 𝑑𝑙⃗ = 𝑑𝑟 𝑢 ⃗ + 𝑟𝑑𝜃 𝑢 ⃗ + 𝑟 sin 𝜃 𝑑𝜑 𝑢 ⃗ l’équation des lignes de


champ devient

𝑑𝑟 𝑟𝑑𝜃 𝑟 sin 𝜃 𝑑𝜑
= =
𝐵 𝐵 𝐵

La conservation du flux magnétique implique que les lignes de champ magnétique se referment
sur elles-mêmes.

Un tube de flux est une sorte de rassemblement des lignes de champ. Soit une surface 𝑆
s’appuyant sur une courbe fermée C telle que le champ magnétique y soit tangent (c'est-à-dire
𝐵⃗ 𝑑𝑙⃗ où 𝑑𝑙⃗ est un vecteur élémentaire de C). En chaque point de C passe donc une ligne de
champ particulière. En prolongeant ces lignes de champ on construit ainsi un tube de flux.

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CHAPITRE II : LOIS DE LA MAGNETOSTATIQUE, ACTIONS ET ENERGIE MAGNETIQUE

Page | 17

Tout au long de ce tube, le flux magnétique est conservé. En effet, considérons une portion de
tube cylindrique entre 𝑆 et 𝑆 , ayant un rétrécissement en une surface 𝑆 . La surface 𝑆 = 𝑆 +
𝑆 + 𝑆 , où 𝑆 est la surface latérale du tube, constitue une surface fermée. Donc le flux du
champ à travers S est nul. Par ailleurs, le flux à travers la surface latérale est également nul, par
définition des lignes de champ (𝐵⃗ . 𝑑𝑙⃗ = 0 sur 𝑆 ). Donc, le flux en S1 est le même qu’en 𝑆 . On
peut faire le même raisonnement pour 𝑆 . Cependant puisque 𝑆 > 𝑆 pour un flux identique,
cela signifie que le champ magnétique est plus concentré en 𝑆 . D’une manière générale, plus
les lignes de champ sont rapprochées et plus le champ magnétique est localement élevé.

II.5- Circulation du champ magnétique


II.5.1- Circulation du champ autour d’un fil infini
Nous avons vu que le champ magnétique créé par un fil infini en un point 𝑀(𝜌, 𝜃, 𝑧) s’écrit en
coordonnées cylindriques

𝜇 𝐼
𝐵⃗ = 𝑢⃗
2𝜋𝜌 𝜃

Considérons maintenant une courbe fermée quelconque C. Un déplacement élémentaire le long


de cette courbe s’écrit 𝑑𝑙⃗ = 𝑑𝜌 𝑢 ⃗ + 𝜌𝑑𝜃 𝑢 ⃗ + 𝑑𝑧 𝑢 ⃗ . La circulation de 𝐵⃗ sur la courbe fermée
C vaut alors

𝑑𝜃
𝐵⃗ . 𝑑𝑙⃗ = 𝜇 𝐼
2𝜋

Plusieurs cas de figure peuvent se présenter :

 Si C n’enlace pas le fil, ∮ 𝑑𝜃 = 0 .


 Si C enlace le fil une fois, ∮ 𝑑𝜃 = 2𝜋 .
 Si C enlace le fil N fois, ∮ 𝑑𝜃 = 2𝑁𝜋 .

La circulation de 𝐵⃗ sur une courbe fermée est donc


directement reliée au courant qui traverse la surface
délimitée par cette courbe. C’est Ampère qui, en

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recherchant une explication du magnétisme dans une théorie de la dynamique des courants,
découvrit cette propriété du champ magnétique. Démontrée ici sur un cas particulier à partir de
la loi de Biot et Savart, nous ne démontrerons pas que ce résultat est général, c’est à dire valable
pour un conducteur quelconque.

Page | 18 II.5.2- Forme Intégral : Le théorème d’Ampère


Théorème : La circulation de 𝑩⃗ le long d’une courbe C quelconque, orientée et fermée,
appelée contour d’Ampère, est égale à 𝝁𝟎 fois la somme algébrique des courants qui
traversent la surface délimitée par C

𝐵⃗ . 𝑑𝑙⃗ = 𝜇 𝐼

Cette relation fondamentale est l’équivalent du théorème de Gauss pour le champ


électrostatique : elle relie le champ (𝐵⃗ ou 𝐸⃗ ) à ses sources (le courant I ou la charge Q) dans
le vide (à l’intérieur d’un matériau il faut les corriger). Cependant, à la différence du théorème
de Gauss, elle n’est valable qu’en régime permanent (courants continus).

𝐼 = −𝐼 + 𝐼 − 𝐼 = −𝐼

Remarques :

 Le théorème d’Ampère et la loi de Biot et Savart ont la même cause originelle;


 Le choix du sens de la circulation sur le contour d’Ampère choisi est purement arbitraire.
Une fois ce choix fait, la règle du bonhomme d’Ampère permet d’attribuer un signe aux
courants qui traversent la surface ainsi délimitée ;
 Comme pour le théorème de Gauss, ce qui compte c’est la somme algébrique des sources:
si deux courants de même amplitude mais de sens différents traversent la surface, le courant
total sera nul (voir figure ci-dessus).

Exemple : le solénoïde infini

Considérons un solénoïde infini, comportant N spires par unité de longueur, chacune parcourue
par un courant I permanent. Etant donné la géométrie cylindrique du solénoïde, on se place en
coordonnées cylindriques, l’axe z étant l’axe du solénoïde. La densité de courant est toroïdale
et s’écrit 𝐽⃗(𝜌, 𝜃, 𝑧) = 𝐽(𝜌)𝑢 ⃗ puisqu’il y a invariance par rotation autour de l’axe z et translation
le long de ce même axe. Donc, le champ magnétique est poloïdal et s’écrit

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𝑩⃗(𝝆, 𝜽, 𝒛) = 𝑩(𝝆)𝒖𝒛⃗

On choisit trois contours d’Ampère différents (voir figure) :

Page | 19

Contour (1) :

𝐵⃗ . 𝑑𝑙⃗ + 𝐵⃗ . 𝑑𝑙⃗ + 𝐵⃗ . 𝑑𝑙⃗ + 𝐵⃗ . 𝑑𝑙⃗ = 0

𝐵⃗ . 𝑑𝑧 𝑢 ⃗ − 𝐵⃗ . 𝑑𝑧 𝑢 ⃗ = 0

𝐵 𝐼=𝐵 𝐼

Donc, le champ magnétique est uniforme à l’intérieur du solénoïde (parce qu’il est infini).

Contour (2) : on obtient le même résultat, c’est à dire un champ uniforme à l’extérieur. Mais
comme ce champ doit être nul à l’infini, on en déduit qu’il est nul partout.

Contour (3) :

𝐵⃗ . 𝑑𝑙⃗ + 𝐵⃗ . 𝑑𝑙⃗ + 𝐵⃗ . 𝑑𝑙⃗ + 𝐵⃗ . 𝑑𝑙⃗ = −𝑁𝑙𝜇 𝐼

− 𝐵 𝑢 ⃗. 𝑑𝑧 𝑢 ⃗ = −𝑁𝑙𝜇 𝐼

𝐵 = 𝜇 𝑁𝐼

II.5.3- Relations de continuité du champ magnétique


Puisque le courant est la source du champ magnétique, on peut se demander ce qui se passe à
la traversée d’une nappe de courant infinie. Comme pour le champ électrostatique, va-t-on voir
une discontinuité dans le champ ?

Soit une distribution surfacique de courant 𝐽⃗ séparant l’espace en deux régions 1 et 2.

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Considérons une surface fermée fictive, traversant la nappe de courant. La conservation du flux
magnétique à travers cette surface s’écrit

𝐵⃗ . 𝑑𝑆⃗ + 𝐵⃗ . 𝑑𝑆⃗ + 𝐵⃗ . 𝑑𝑆⃗ = 0

où 𝑆 est la surface latérale. Lorsqu’on fait tendre cette surface vers zéro (𝑆 tend vers 𝑆 ), on
obtient

𝐵⃗ . 𝑑𝑆⃗ + 𝐵⃗ . 𝑑𝑆⃗ = 0

𝐵 ⃗ − 𝐵⃗ . 𝑛 ⃗ 𝑑𝑆 = 0

Puisque 𝑑𝑆⃗ = −𝑑𝑆 ⃗ = −𝑑𝑆 𝑛 ⃗ dans cette limite. Ce résultat étant valable quelque soit la
surface S choisie, on vient donc de démontrer que

𝐵 ⃗ − 𝐵⃗ . 𝑛 ⃗ = 0

Pour la composante tangentielle, nous allons utiliser le théorème d’Ampère. Considérons le


contour d’Ampère suivant :

Le théorème d’Ampère s’écrit alors

𝐵⃗ . 𝑑𝑙⃗ + 𝐵⃗ . 𝑑𝑙⃗ + 𝐵⃗ . 𝑑𝑙⃗ + 𝐵⃗ . 𝑑𝑙⃗ = 𝜇 𝐼

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Le courant I est celui qui circule sur la nappe, autrement dit, il est défini par la densité de
courant surfacique

𝐼= 𝐽⃗. 𝑑𝑆⃗ = 𝐽⃗. 𝜏⃗ 𝑑𝑙

Page | 21
Où 𝑀𝑁⃗ , 𝑛 ⃗, 𝜏⃗ est un trièdre direct. Dans la limite DA → 0, le théorème d’Ampère fournit

𝐵1⃗ − 𝐵2⃗ . 𝑑𝑙⃗ = 𝜇0 𝐽𝑠⃗. 𝜏⃗ 𝑑𝑙


𝑀𝑁

Puisque MN est quelconque, on doit avoir

𝐵⃗ − 𝐵 ⃗ . 𝑑𝑙⃗ = 𝜇 𝐽⃗. 𝜏⃗ 𝑑𝑙

= 𝐵⃗ − 𝐵 ⃗ . 𝑑𝑙⃗ (𝜏⃗  − 𝑛 ⃗)

= 𝐵⃗ − 𝐵 ⃗  𝑛 ⃗ . 𝜏⃗𝑑𝑙

c’est à dire (puisque la direction de 𝜏⃗ est arbitraire)

𝐵⃗ − 𝐵 ⃗  𝑛 ⃗ = 𝜇 𝐽⃗

En résumé, à la traversée d’une nappe de courant,

 La composante normale du champ magnétique reste continue,


 La composante tangentielle du champ magnétique est discontinue.

II.5.4- Méthodes de calcul du champ magnétique


En guise de résumé voici des conseils sur les méthodes à employer pour calculer le champ
magnétique

 La formule de Biot et Savart : elle n’est pratique que lorsqu’on sait faire l’addition
vectorielle des champs 𝑑𝐵⃗ créés par un petit élément du circuit (souvent des circuits
filiformes).
 La conservation du flux : à n’utiliser que si l’on connaît déjà son expression dans une
autre région de l’espace (voir un exemple d’utilisation à la section précédente).
 Le théorème d’Ampère : il faut être capable de calculer la circulation du champ sur un
contour choisi. Cela nécessite donc une symétrie relativement simple des courants.

Dans tous les cas, il faut prendre en compte les propriétés de symétrie de la densité de
courant.

II.6- Dipôle magnétique (Supplément)


II.6.1- Champ magnétique créé par une spire
Soit une spire plane, de forme quelconque, de centre d’inertie O, parcourue par un courant
permanent I. Nous allons calculer le champ magnétique créé par cette spire en tout point M de

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l’espace, situé à grande distance de la spire (précisément, à des distances grandes comparées à
la taille de la spire).

On pose
Page | 22

𝑟⃗ = 𝑂𝑀⃗ 𝑟′⃗ = 𝑃𝑀⃗

𝜌⃗ = 𝑂𝑃⃗ = 𝑟⃗ − 𝑟′⃗ 𝑢⃗ = ⃗

On va donc utiliser la formule de Biot et


Savart, dans la limite 𝑟 ≫ 𝜌 , pour tout point
P appartenant à la spire

𝜇 𝐼 𝑑𝜌⃗  𝑟′⃗
𝐵⃗(𝑀) =
4𝜋 𝑟′


Evaluons le terme 𝑟′ pour des points M situés à grande distance de la spire :
𝑟′
𝑟⃗ 𝑟⃗ − 𝜌⃗ 𝑟⃗ − 𝜌⃗
= ≈
𝑟′ (𝑟 + 𝜌 − 2𝑟⃗. 𝜌⃗) 𝑟⃗. 𝜌⃗
𝑟 1−2
𝑟

𝑟⃗ − 𝜌⃗ 𝑟⃗. 𝜌⃗
≈ 1+3
𝑟 𝑟

𝑢⃗ 𝜌⃗ 𝑟⃗. 𝜌⃗
≈ − +3 𝑢⃗
𝑟 𝑟 𝑟
Nous avons fait un développement limité à l’ordre 1. En reportant cette expression dans la
formule de Biot et Savart on obtient

𝜇 𝐼 𝑑𝜌⃗  𝜌⃗ 3
𝐵⃗ (𝑀) = 𝑑𝜌⃗  𝑢⃗ − + 𝑑𝜌⃗  𝑢⃗(𝜌⃗. 𝑢⃗)
4𝜋𝑟 𝑟 𝑟

Evaluons séparément chaque terme intervenant dans la parenthèse :

 ∮ 𝑑𝜌⃗  𝑢⃗ = ∮ 𝑑𝜌⃗  𝑢⃗ = [𝜌⃗(𝑃 ) − 𝜌⃗(𝑃 )] 𝑢⃗ = 0⃗

Puisque le vecteur u est indépendant du point P sur la spire et qu’on fait une intégration sur
toute la spire, en revenant au point de départ 𝑃 .

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⃗ ⃗
 −∮ = ∮ 𝜌⃗  𝑑𝜌⃗ = 𝑛⃗

Où 𝑛⃗ est le vecteur normal au plan de la spire (vecteur de base de l’axe z) et S sa surface. Ce


calcul est général, valable quelle que soit la surface.
Page | 23

En effet, une surface élémentaire dS, telle que

1 ⃗
𝑑𝜌  𝜌⃗ = 𝑑𝑆 𝑛⃗
2
est toujours engendrée lors d’un petit déplacement du vecteur
𝜌⃗.

 ∮ 𝑑𝜌⃗  𝑢⃗(𝜌⃗. 𝑢⃗) = −𝑢⃗ ∮ 𝑑𝜌⃗ (𝜌⃗. 𝑢⃗)

Prenons une surface S plane quelconque. Sur cette surface, on a ∮ 𝑑(𝑥𝑦) = [𝑥𝑦] =0
puisqu’on revient au même point départ 𝑃 . On a donc l’égalité ∮ 𝑥𝑑𝑦 = − ∮ 𝑦𝑑𝑥. Par ailleurs,
on a également la propriété suivante ∮ 𝑥𝑑𝑥 = = ∮ 𝑦𝑑𝑦 = = 0.

On va utiliser ces propriétés générales pour calculer l’intégrale inconnue ci-dessus. Si on


décompose les vecteurs 𝜌⃗ et 𝑢⃗ dans la base (𝑒 ⃗, 𝑒 ⃗) engendrant le plan de la spire, on obtient

𝑑𝜌⃗(𝜌⃗. 𝑢⃗) = 𝑑𝜌 (𝜌 𝑢 + 𝜌 𝑢 )𝑒 ⃗ + 𝑑𝜌 (𝜌 𝑢 + 𝜌 𝑢 )𝑒 ⃗

Or,
𝑢
𝜌 𝑢 𝑑𝜌 = [𝜌 (𝑃 ) − 𝜌 (𝑃 )] = 0
2

D’où

𝑑𝜌⃗(𝜌⃗. 𝑢⃗) = 𝑢 𝜌 𝑑𝜌 𝑒 ⃗ + 𝑢 𝜌 𝑑𝜌 𝑒 ⃗

= −𝑢 𝑆𝑒 ⃗ + 𝑢 𝑆𝑒 ⃗

= 𝑆𝑛⃗  𝑢⃗

En rassemblant ces résultats, on obtient un champ magnétique

𝜇 𝐼 2𝑆 3𝑢⃗
𝐵⃗ (𝑀) = 𝑛⃗ − (𝑆𝑛⃗  𝑢⃗)
4𝜋𝑟 𝑟 𝑟

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CHAPITRE II : LOIS DE LA MAGNETOSTATIQUE, ACTIONS ET ENERGIE MAGNETIQUE

On voit donc apparaître une grandeur importante car décrivant complètement la spire vue
depuis une grande distance, à savoir le moment magnétique dipolaire

𝑀⃗ = 𝐼𝑆𝑛⃗

Page | 24 En utilisant l’égalité 𝑢⃗  𝑀⃗  𝑢⃗ = 𝑀⃗ (𝑢⃗ . 𝑢⃗) − 𝑢⃗ 𝑢⃗. 𝑀⃗ , on obtient alors l’expression du


champ magnétique créé par un dipôle

𝜇 𝐼
𝐵⃗ (𝑀) = 3 𝑢⃗ 𝑀⃗ . 𝑢⃗ − 𝑀⃗
4𝜋𝑟

𝜇 𝑀⃗ . 𝑢⃗
=− 𝑔𝑟𝑎𝑑⃗
4𝜋 𝑟

En coordonnées sphériques, 𝑢⃗. 𝑀⃗ = 𝑀 cos 𝜃 et les composantes poloidales du champ


s’écrivent

𝜇 𝐼
𝐵 = 2𝑀 cos 𝜃
4𝜋𝑟
𝜇 𝐼
𝐵 = 𝑀 sin 𝜃
4𝜋𝑟
Lignes de champ :

Comme nous l’avons vu précédemment, les lignes de champ ne sont pas des courbes où la
norme du champ magnétique est constante. Ici, l’équation des lignes de champ en
coordonnées sphériques fournit :

𝑑𝑟 𝑟𝑑𝑟
=
𝜇 2𝑀 𝜇 𝑀
cos 𝜃 sin 𝜃
4𝜋𝑟 4𝜋𝑟

𝑑𝑟 cos 𝜃 𝑑𝜃
=2
𝑟 sin 𝜃

𝑟 sin 𝜃
𝑙𝑛 = 2𝑙𝑛
𝑟 sin 𝜃

sin 𝜃
𝑟=𝑟
sin 𝜃

Le rayon sphérique 𝑟 correspond à un angle 𝜃 arbitraire.

Remarques :

1. Ces expressions ne sont pas à retenir : il faut par contre comprendre et savoir reproduire la
démonstration.

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2. Pour établir l’expression du champ créé par un dipôle, nous avons fait un développement
limité en ne conservant que les termes d’ordre un. Les termes d’ordre supérieur
(multipolaires) ne jouent un rôle qu’à proximité immédiate de la spire.

Page | 25
II.6.2- Modèle du dipôle en physique
Il est intéressant de remarquer que l’expression du champ magnétique créé par une spire de
courant (dipôle magnétique 𝑀⃗ = 𝐼𝑆𝑛⃗ ) est formellement équivalente à celle du champ
électrostatique créé par un système de deux charges opposées (dipôle électrique 𝑝⃗ = 𝑞𝑑⃗)

1 𝑝⃗. 𝑢⃗
𝐸⃗ (𝑀) = − 𝑔𝑟𝑎𝑑⃗
4𝜋𝜀 𝑟

Cependant, pour le champ magnétique, il s’avère impossible de séparer le dipôle en une charge
magnétique « + » et une autre « - ». Le dipôle est la première source de champ magnétique.
C’est la raison pour laquelle il joue un si grand rôle dans la modélisation des effets magnétiques
observés dans la nature, au niveau microscopique comme macroscopique.

L’origine du champ magnétique d’un matériau quelconque (ex : aimant) doit être
microscopique. En utilisant le modèle atomique de Bohr, on peut se convaincre que les atomes
(du moins certains) ont un moment magnétique dipolaire intrinsèque. Le modèle de Bohr de
l’atome d’Hydrogène consiste en un électron de charge q=-e en mouvement circulaire uniforme
2𝜋
autour d’un noyau central (un proton) avec une période 𝑇 = 𝜔
.

Si on regarde sur des échelles de temps longues par


rapport à T, tout se passe comme s’il y avait un courant
𝑞 𝑞𝜔
𝐼= =
𝑇 2𝜋
On a donc une sorte de spire circulaire, de rayon moyen
la distance moyenne au proton, c’est à dire le rayon de
Bohr 𝑎 . L’atome d’Hydrogène aurait donc un moment
magnétique intrinsèque
𝑞𝜔 𝑞
𝑀⃗ = 𝐼𝑆𝑛⃗ = 𝑎 𝑛⃗ = (𝑚𝜔𝑎 𝑛⃗)
2 2𝑚
𝑞
= 𝐿⃗
2𝑚
𝑞
𝐿⃗ est le moment cinétique de l’électron et 2𝑚 est appelé le facteur gyromagnétique. Ce
raisonnement peut se généraliser aux autres atomes. En effet, un ensemble de charges en
rotation autour d’un axe vont produire un moment magnétique proportionnel au moment
cinétique total. Cela se produit même si la charge totale est nulle (matériau ou atome neutre) :
ce qui compte c’est l’existence d’un courant. Il suffit donc d’avoir un décalage, même léger,
entre les vitesses des charges « + » et celles des charges « - ».

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CHAPITRE II : LOIS DE LA MAGNETOSTATIQUE, ACTIONS ET ENERGIE MAGNETIQUE

On peut expliquer qualitativement les propriétés magnétiques des matériaux en fonction de


l’orientation des moments magnétiques des atomes qui les composent :

 Matériaux diamagnétiques : les moments sont distribués aléatoirement, il n’y a pas de


champ magnétique intrinsèque.
Page | 26  Matériaux paramagnétiques : ceux pour lesquels les moments peuvent s’orienter dans une
direction privilégiée en présence d’un champ magnétique extérieur, pouvant donc être ainsi
aimantés momentanément.
 Matériaux ferromagnétiques : ceux dont les moments sont déjà orientés dans une direction
particulière, de façon permanente (aimants naturels).

La Terre est connue pour avoir un champ magnétique dipolaire, où le pôle Nord magnétique
correspond au pôle Sud géographique (à un angle près).

Au niveau macroscopique, l’explication de l’existence du champ magnétique observé sur les


planètes et sur les étoiles est encore aujourd’hui loin d’être satisfaisante. La théorie de l’effet
dynamo essaye de rendre compte des champs observés par la présence de courants,
essentiellement azimutaux, dans le cœur des astres.

Plusieurs faits connus restent partiellement inexpliqués :

 Les cycles magnétiques : le Soleil a un champ magnétique à grande échelle qui ressemble
à celui de la Terre, approximativement dipolaire. Cependant, il y a une inversion de polarité
tous les 11 ans. Pour la Terre, on a pu mettre en évidence qu’il y avait eu une inversion il
y a environ 700.000 ans. Par ailleurs, on observe des fluctuations du champ.
 Non-alignement avec le moment cinétique de l’astre : s’il est de l’ordre d’une dizaine de
degrés pour la Terre (avec une modification de la direction de l’axe magnétique d’environ
15’ par an), il est de 90° pour celui de Neptune

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CHAPITRE II : LOIS DE LA MAGNETOSTATIQUE, ACTIONS ET ENERGIE MAGNETIQUE

Chapitre II – PARTIE III ACTIONS ET ENERGIE MAGNETIQUES

II.7- Force magnétique sur une particule chargée :


Ce qui a été dit aux parties précédentes concerne plus particulièrement les aspects
Page | 27 macroscopiques, l’influence mesurable d’un champ magnétique sur un circuit électrique. Or, le
courant circulant dans un circuit est dû au déplacement de particules chargées. Nous prendrons
donc le parti ici de poser l’expression de la force magnétique s’exerçant sur une particule (sans
la démontrer) puis de montrer comment s’exprime cette force sur un circuit. Historiquement
bien sûr, c’est la force de Laplace qui a été mise en évidence la première, la force de Lorentz
n’est venue que bien plus tard

II.7.1- Force de Lorentz


La force totale, électrique et magnétique (on dit électromagnétique) subie par une particule de
charge q et de vitesse v mesurée dans un référentiel galiléen est

𝐹⃗ = 𝑞 𝐸⃗ + 𝑣⃗  𝐵⃗

On appelle cette force la force de Lorentz. On peut la mettre sous la forme

𝐹⃗ = 𝑞 𝐸⃗

𝐹⃗ = 𝐹⃗ + 𝐹 ⃗ Où

𝐹 ⃗ = 𝑞𝑣⃗  𝐵⃗

𝐹⃗ est la composante électrique et 𝐹 ⃗ la composante magnétique. La composante magnétique


de la force de Lorentz (parfois appelée force magnétique) possède un ensemble de propriétés
remarquables :

1. La force magnétique ne fournit pas de travail. Si on applique la relation fondamentale de


la dynamique pour une particule de masse m et charge q, on obtient

𝑑𝑣⃗
𝐹 ⃗ = 𝑞𝑣⃗  𝐵⃗ = 𝑚
𝑑𝑡
Donc

𝑑 1 𝑑 1 𝑑𝑣⃗
𝑚𝑣 = 𝑚𝑣⃗. 𝑣⃗ = 𝑚𝑣⃗. = 𝑞𝑣⃗. 𝑣⃗  𝐵⃗ = 0
𝑑𝑡 2 𝑑𝑡 2 𝑑𝑡
L’énergie cinétique de la particule est donc bien conservée.

2. La force magnétique est une correction en (𝑣⁄𝑐 ) à la force de Coulomb, où c’est la


vitesse de la lumière (cf chapitre I).
3. Violation du principe d’action et de réaction. On peut aisément vérifier sur un cas
particulier simple que la force magnétique ne satisfait pas au 3ème principe de Newton.

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CHAPITRE II : LOIS DE LA MAGNETOSTATIQUE, ACTIONS ET ENERGIE MAGNETIQUE

Pour cela, il suffit de prendre une particule 1 se dirigeant vers une particule 2. Le champ
magnétique créé par 1 sera alors nul à l’emplacement de la particule 2,
𝜇 𝑞
𝐵⃗ = 𝑣 ⃗  𝑢12⃗ = 0⃗
4𝜋𝑟
Page | 28
et donc la force 𝐹 ⁄ ⃗ sera nulle. Mais si la deuxième particule ne se dirige pas vers la première,
son champ magnétique sera non nul en 1 et il y aura une force 𝐹 ⁄ ⃗ non nulle…

II.7.2- Trajectoire d’une particule chargée en présence d’un champ magnétique


Considérons une particule de masse m et charge q placée dans un champ magnétique uniforme
avec une vitesse initiale 𝑣⃗(𝑡 = 0) = 𝑣 ⃗. La relation fondamentale de la dynamique s’écrit

𝑑𝑣⃗ 𝑞
= 𝑣⃗  𝐵⃗
𝑑𝑡 𝑚
Puisque la force magnétique est nulle dans la direction du champ, cette direction est privilégiée.
On va donc tirer parti de cette information et décomposer la vitesse en deux composantes, l’une
parallèle et l’autre perpendiculaire au champ, 𝑣⃗(𝑡) = 𝑣 ⃗ + 𝑣⃗ . L’équation du mouvement
s’écrit alors

𝑑𝑣 ⃗
= 0⃗
𝑑𝑡
𝑑𝑣⃗ 𝑞
= 𝑣⃗  𝐵⃗
𝑑𝑡 𝑚
La trajectoire reste donc rectiligne uniforme dans la direction du champ. Prenons un repère
cartésien dont l’axe z est donné par le champ 𝐵⃗ = 𝐵𝑘⃗ .

L’équation portant sur la


composante perpendiculaire se
décompose alors en deux équations

= 𝜔𝑣
Où 𝜔 =
𝑑𝑣
= −𝜔𝑣
𝑑𝑡
Cas particulier d’une particule de charge négative (rotation dans le sens direct)

Ce système se ramène à deux équations = −𝜔 𝑣 de la forme (pour 𝑖 = 𝑥, 𝑦) et a donc


pour solution

𝑑𝑥
= 𝑣 = 𝑣 𝑐𝑜𝑠 𝜔𝑡
𝑑𝑡

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CHAPITRE II : LOIS DE LA MAGNETOSTATIQUE, ACTIONS ET ENERGIE MAGNETIQUE

𝑑𝑦
= 𝑣 = −𝑣 𝑠𝑖𝑛 𝜔𝑡
𝑑𝑡
Où l’on a choisi une vitesse initiale suivant x, 𝑣 ⃗ = 𝑣 𝚤⃗. En intégrant une deuxième fois ce
système on obtient
Page | 29 𝑣
𝑥= 𝑠𝑖𝑛 𝜔𝑡
𝜔
𝑣
𝑦= 𝑐𝑜𝑠 𝜔𝑡
𝜔
où les constantes d’intégration ont été choisies nulles (choix arbitraire). La trajectoire est donc
 | |
un cercle de rayon 𝑅 = , le rayon de Larmor, décrit avec la pulsation 𝜔 = , dite
pulsation gyro-synchrotron. Ce cercle est parcouru dans le sens conventionnel positif pour
des charges négatives.

Le rayon de Larmor correspond à la « distance » la plus grande que peut parcourir une particule
dans la direction transverse avant d’être déviée de sa trajectoire. Cela correspond donc à une
sorte de distance de piégeage. A moins de recevoir de l’énergie cinétique supplémentaire, une
particule chargée est ainsi piégée dans un champ magnétique.

Il est intéressant de noter que plus l’énergie cinétique transverse d’une particule est élevée
(grande masse ou grande vitesse transverse) et plus le rayon de Larmor est grand. Inversement,
plus le champ magnétique est élevé et plus ce rayon est petit.

Remarque : Nous avons vu au Chapitre II qu’une charge en mouvement créé un champ


magnétique. Donc, une particule mise en rotation par l’effet d’un champ magnétique extérieur
va créer son propre champ. Il n’en a pas été tenu compte dans le calcul précédent, celui-ci étant
la plupart du temps négligeable.

II.7.3- Distinction entre champ électrique et champ électrostatique


En mécanique classique, il y a trois principes fondamentaux : le principe d’inertie, la
relation fondamentale de la dynamique et le principe d’action et de réaction. Nous avons déjà
vu que la force magnétique 𝐹 ⃗ = 𝑞𝑣⃗  𝐵⃗ ne satisfaisait pas au 3ème principe. Pour pouvoir
appliquer la relation fondamentale de la dynamique, il faut se choisir un référentiel galiléen. Ce
choix étant arbitraire, les lois de la physique doivent être indépendantes de ce choix (invariance
galiléenne). Autrement dit, les véritables forces doivent être indépendantes du référentiel. Il
est clair que ce n’est pas le cas de la force magnétique 𝐹 ⃗. En effet, considérons une particule
q se déplaçant dans un champ magnétique avec une vitesse constante dans le référentiel du
laboratoire. Dans ce référentiel, elle va subir une force magnétique qui va dévier sa trajectoire.
Mais si on se place dans le référentiel propre de la particule, sa vitesse est nulle. Il n’y a donc
pas de force et elle ne devrait pas être déviée ! Comment résoudre ce paradoxe ?

Lorentz a donné une solution formelle à ce problème, mais c’est Einstein qui lui a donné un
sens grâce à la théorie de la relativité. La véritable force, électromagnétique, est la force de
Lorentz

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CHAPITRE II : LOIS DE LA MAGNETOSTATIQUE, ACTIONS ET ENERGIE MAGNETIQUE

𝐹⃗ = 𝑞 𝐸⃗ + 𝑣⃗  𝐵⃗

Supposons que cette particule soit soumise à un champ électrostatique 𝐸⃗ et un champ


magnétique 𝐵⃗, mesurés dans le référentiel 𝑹 du laboratoire. Dans un référentiel 𝑹’ où la
particule est au repos, le terme magnétique sera nul. Si on exige alors l’invariance de la force,
Page | 30
on doit écrire

𝐹′⃗ = 𝑞 𝐸′⃗ = 𝐹⃗ = 𝑞 𝐸⃗𝑠 + 𝑣⃗  𝐵⃗

Le champ 𝐸′⃗ « vu » dans le référentiel 𝒄𝒄𝒄 est donc la somme du champ électrostatique 𝐸⃗ et
d’un autre champ, appelé champ électromoteur 𝐸 ⃗ = 𝑣⃗  𝐵⃗ . Ainsi, on a bien conservé
l’invariance de la force lors d’un changement de référentiel, mais au prix d’une
complexification du champ électrique qui n’est plus simplement un champ électrostatique.

Deux conséquences importantes :

1. La circulation d’un champ électrique 𝐸⃗ = 𝐸⃗ + 𝐸 ⃗ est en générale non nulle à cause du


terme électromoteur (d’où son nom d’ailleurs): celui-ci peut donc créer une différence de
potentiel qui va engendrer un courant, ce qui n’est pas possible avec un champ purement
électrostatique.
2. Le champ électrique vu dans 𝑹’ dépend du champ magnétique vu dans 𝑹. On ne peut donc
pas appliquer la règle de changement de référentiel classique (transformation Galiléenne)
mais une autre, plus complexe (transformation de Lorentz). Champs électrique et
magnétique dépendent tous deux du référentiel, la compréhension de ce phénomène
électromagnétique ne pouvant se faire que dans le contexte de la relativité.

Nous utiliserons tout de même l’expression de la force magnétique ou de Lorentz pour calculer,
par exemple, des trajectoires de particules dans le formalisme de la mécanique classique. On ne
devrait pas obtenir des résultats trop aberrants tant que leurs vitesses restent très inférieures à
celle de la lumière.

Une dernière remarque : nous avons implicitement supposé que la charge q de la particule était
la même dans les deux référentiels. Cela n’est a priori pas une évidence. Nous pouvons en effet
imposer que toute propriété fondamentale de la matière soit effectivement invariante par
changement de référentiel. Le concept de masse, par exemple, nécessite une attention
particulière. En effet, tout corps massif possède un invariant appelé « masse au repos ».
Cependant sa « masse dynamique » (impulsion divisée par sa vitesse) sera d’autant plus élevée
que ce corps aura une vitesse s’approchant de celle de la lumière.

Nous admettrons donc que la charge électrique est bien un invariant (dit relativiste).

II.8- Actions magnétique sur un circuit fermé


II.8.1- Force de Laplace
Nous avons vu que la force subie par une particule chargée en mouvement dans un champ
magnétique, la force de Lorentz, s’écrit ; 𝐹⃗ = 𝑞 𝐸⃗ + 𝑣⃗  𝐵⃗ . Considérons un milieu comportant

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CHAPITRE II : LOIS DE LA MAGNETOSTATIQUE, ACTIONS ET ENERGIE MAGNETIQUE

α espèces différentes de particules chargées, chaque espèce ayant une densité volumique 𝑛 , et
une vitesse 𝑣 ⃗ . Ces divers porteurs de charges sont donc responsables d’une densité locale de
courant

𝐽⃗ = 𝑛 𝑞 𝑣⃗
Page | 31

Par ailleurs, chaque particule étant soumise à la force de Lorentz, la force s’exerçant sur un
élément de volume 𝑑 𝑉 comportant ∑ 𝑛 𝑑 𝑉 particules s’écrit

𝑑 𝐹⃗ = 𝑛 𝑞 𝐸⃗ + 𝑣 ⃗  𝐵⃗ 𝑑 𝑉

On voit donc apparaître une force due au champ électrique. Cependant, si le volume élémentaire
que l’on considère est suffisamment grand pour que s’y trouve un grand nombre de particules
e si le conducteur est électriquement neutre, on doit avoir

𝑛 𝑞 =0

ce qui annule la force électrique.

On obtient alors 𝑑 𝐹⃗ = ∑ 𝑛 𝑞 𝑣 ⃗  𝐵⃗ 𝑑 𝑉 = (∑ 𝑛 𝑞 𝑣 ⃗)  𝐵⃗ 𝑑 𝑉, c'est-à-dire

𝑑 𝐹⃗ = 𝐽⃗  𝐵⃗ 𝑑 𝑉

Nous avons donc ci-dessus l’expression générale de la force créé par un champ magnétique
extérieur sur une densité de courant quelconque circulant dans un conducteur neutre (la
résultante est évidemment donnée par l’intégrale sur le volume).

Dans le cas particulier d’un conducteur filiforme, l’élément de volume s’écrit 𝑑 𝑉 = 𝑑 𝑆⃗. 𝑑𝑙⃗
où 𝑑𝑙⃗ est un élément de longueur infinitésimal orienté dans la direction de 𝐽⃗ et 𝑑 𝑆⃗ une surface
infinitésimale.

Dans le cas d’un circuit filiforme (très mince donc où l’on peut considérer que le champ est
constant), la force qui s’exerce par unité de longueur s’écrit :

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CHAPITRE II : LOIS DE LA MAGNETOSTATIQUE, ACTIONS ET ENERGIE MAGNETIQUE

𝑑𝐹⃗ = 𝐽⃗  𝐵⃗ 𝑑 𝑆 𝑑𝑙 = 𝐽⃗ 𝑑 𝑆 𝑑𝑙  𝐵⃗

Page | 32 = 𝐽⃗ 𝑑 𝑆⃗ 𝑑𝑙⃗  𝐵⃗

= 𝐼𝑑𝑙⃗  𝐵⃗

La force qui s’exerce sur un conducteur fermé, parcouru par un courant permanent I, appelée
force de Laplace, vaut

𝐹⃗ = 𝐼 𝑑𝑙⃗  𝐵⃗

Cette force s’applique sur un circuit qui est un solide. Dans ce cours, on ne considèrera que des
circuits pour lesquels on pourra appliquer le principe fondamental de la mécanique, en
assimilant ceux-ci à des points matériels (leur centre d’inertie). Aucun élément de longueur ne
sera privilégié : la force 𝑑𝐹⃗ = 𝐼𝑑𝑙⃗  𝐵⃗ s’applique au milieu de chaque portion dl.

Remarques :

1. Cette expression n’est vraie que pour un courant permanent. Il faut en particulier faire
attention à intégrer la force sur le circuit fermé.
2. Pour des circuits fermés de forme complexe, il devient difficile de calculer la force
magnétique à partir de l’expression de la force de Laplace. Dans ce cas, il vaut mieux
utiliser une méthode énergétique (voir plus bas).
3. A partir de la force de Lorentz, qui est une force microscopique agissant sur des particules
individuelles et qui ne travaille pas, nous avons obtenu une force macroscopique agissant
sur un solide. Cette force est capable de déplacer le solide et donc d’exercer un travail non
nul. Comment comprendre ce résultat ? Il faut interpréter la force de Laplace comme la
résultante de l’action des particules sur le réseau cristallin du conducteur. C’est donc une
sorte de réaction du support à la force de Lorentz agissant sur ses constituants chargés. Au
niveau microscopique cela se traduit par la présence d’un champ électrostatique, le champ
de Hall.
4. Bien que la force de Lorentz ne satisfasse pas le principe d’Action et de Réaction, la force
de Laplace entre deux circuits, elle, le satisfait ! La raison profonde réside dans l’hypothèse
du courant permanent parcourant les circuits (I le même, partout dans chaque circuit) : en
régime permanent, il n’y a plus de problème de délai lié à la vitesse de propagation finie
de la lumière.

II.8.2- Définition de l’Ampère


Considérons le cas de deux fils infinis parcourus par un courant 𝐼 et 𝐼 , situés à une distance d
l’un de l’autre.

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CHAPITRE II : LOIS DE LA MAGNETOSTATIQUE, ACTIONS ET ENERGIE MAGNETIQUE

Page | 33

Grâce au théorème d’Ampère, il est alors facile de calculer le champ magnétique créé par
chaque fil. La force par unité de longueur subie par le fil 2 à cause du champ 𝐵⃗ vaut

𝑑𝐹 ⁄ ⃗ = 𝐼 𝑑𝑙⃗  𝐵⃗ = −𝐼 𝑑𝑙⃗  𝐵 ⃗ = −𝑑𝐹 ⁄ ⃗

𝜇 𝐼𝐼
=− 𝑢 ⃗
2𝜋𝑑
Cette force est attractive si les deux courants sont dans le même sens, répulsive sinon. Puisqu’il
y a une force magnétique agissant sur des circuits parcourus par un courant, on peut mesurer
l’intensité de celui-ci. C’est par la mesure de cette force qu’a été établie la définition légale de
l’Ampère (A):

L’Ampère est l’intensité de courant passant dans deux fils parallèles, situés à 1 mètre l’un
de l’autre, et produisant une attraction réciproque de 𝟐. 𝟏𝟎 𝟕 Newtons par unité de longueur
de fil.

II.8.3- Moment de la force magnétique exercée sur un circuit


Soit un point P quelconque appartenant à un circuit électrique et le point O, le centre d’inertie
de ce circuit. Si ce circuit est parcouru par un courant permanent I est plongé dans un champ
magnétique 𝐵⃗, alors chaque élément de circuit 𝑑𝑙⃗ = 𝑑𝑂𝑃⃗, situé autour de P, subit une force de
Laplace 𝑑𝐹⃗ = 𝐼𝑑𝑙⃗  𝐵⃗. Le moment par rapport à O de la force de Laplace sur l’ensemble du
circuit est alors

⃗ = 𝑂𝑃⃗  𝑑𝐹⃗

Soient trois axes ∆ , passant par le centre d’inertie O du circuit et engendrés par les vecteurs
unitaires 𝑢⃗ . Le moment de la force s’écrit alors ⃗ = ∑  𝑢⃗ . L’existence d’un moment non
nul se traduit par la mise en rotation du circuit autour d’un ou plusieurs axes ∆ . Autrement dit,
par une modification de la « quantité de rotation » du solide, c’est à dire son moment cinétique.
Le moment cinétique du solide par rapport à O est

𝐽⃗ = 𝑂𝑃⃗  𝑣⃗𝑑𝑚

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CHAPITRE II : LOIS DE LA MAGNETOSTATIQUE, ACTIONS ET ENERGIE MAGNETIQUE

où dm est la masse élémentaire située sur l’élément 𝑑𝑂𝑃, et 𝑣⃗ sa vitesse. Dans tous les cas de
figure étudiés dans ce cours, on admettra que le moment cinétique d’un circuit peut se mettre
sous la forme

Page | 34 𝐽⃗ = 𝐼  𝑢⃗ = [𝐼]⃗

où ⃗ est le vecteur instantané de rotation et 𝐼 les 3 moments d’inertie du circuit par rapport aux
3 axes ∆ ([𝐼] est la matrice d’inertie, ici diagonale). Le moment d’inertie par rapport à l’axe
∆ est défini par

𝐼 = 𝑑𝑚 𝑟

où 𝑟 est la distance d’un point P quelconque du circuit à l’axe ∆ . La dynamique d’un circuit
soumis à plusieurs moments de forces extérieures est donnée par le théorème du moment
cinétique (pour un solide)

𝑑𝐽⃗
=  ⃗
𝑑𝑡

Dans le cas d’un circuit tournant autour d’un seul axe Oz, avec une vitesse angulaire ⃗ =
 𝑢 ⃗ = 𝜃̇𝑢 ⃗ et un moment d’inertie 𝐼 constant, on obtient l’équation simplifiée suivante

𝐼 𝜃̇ = 

II.8.4- Exemple du dipôle magnétique

Considérons le cas simple d’un dipôle magnétique, c’est à


dire d’une spire parcourue par un courant I permanent,
plongé dans un champ magnétique extérieur 𝐵⃗ constant
(soit dans tout l’espace, soit ayant une variation spatiale
sur une échelle bien plus grande que la taille de la spire).

La force de Laplace s’écrit alors

𝐹⃗ = 𝐼𝑑𝑙⃗  𝐵⃗ = 𝐼 𝑑𝑙⃗  𝐵⃗ = 0⃗

Un champ magnétique constant ne va donc engendrer aucun mouvement de translation de la


spire. Le moment de la force de Laplace par rapport au centre d’inertie 0 de la spire s’écrit

⃗ = 𝑂𝑃⃗  𝑑𝐹⃗ = 𝑂𝑃⃗  𝐼𝑑𝑂𝑃⃗  𝐵⃗

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CHAPITRE II : LOIS DE LA MAGNETOSTATIQUE, ACTIONS ET ENERGIE MAGNETIQUE

=𝐼 𝑑𝑂𝑃⃗ . 𝑂𝑃⃗. 𝐵⃗ − 𝐼𝐵⃗ 𝑂𝑃⃗. 𝑑𝑂𝑃⃗ = 𝐼 𝑑𝑂𝑃⃗ . 𝑂𝑃⃗. 𝐵⃗ − 0⃗

=𝐼 (𝑑𝑥 𝚤⃗ + 𝑑𝑦 𝚥⃗). 𝑥𝐵 + 𝑦𝐵 = 𝐼𝐵 𝚤⃗ 𝑦𝑑𝑥 + 𝐼𝐵 𝚥⃗ 𝑥𝑑𝑦


Page | 35

= 𝐼𝐵 𝚥⃗ − 𝐼𝐵 𝚤⃗ 𝑥𝑑𝑦 = 𝐼𝐵 𝚥⃗ − 𝐼𝐵 𝚤⃗ 𝑆

= 𝐼𝑆𝑛⃗  𝐵⃗ (où 𝑛⃗ = 𝑘⃗ , voir calcul du dipôle)

C'est-à-dire

⃗ = 𝑀⃗  𝐵⃗

Malgré une résultante des forces nulle, le champ magnétique exerce un moment qui va avoir
tendance à faire tourner la spire sur elle-même, de telle sorte que son moment magnétique
dipolaire 𝑀⃗ s’aligne dans la direction de 𝐵⃗.

Remarques :

1. Cette expression n’est valable que dans le cas d’un dipôle.


2. On utilise souvent le terme « couple magnétique » pour décrire le moment des forces
magnétiques sur un circuit, ceci pour éviter de confondre avec le moment magnétique
dipolaire.
3. Les matériaux ferromagnétiques sont ceux pour lesquels on peut assimiler leurs atomes à
des dipôles alignés dans le même sens. Mis en présence d’un champ magnétique externe,
ils auront tendance à se mettre dans la direction du champ, ce qui va produire un
mouvement macroscopique d’ensemble.

II.8.5- Force de Laplace et principe d’Action et de Réaction


On va démontrer que le principe d’Action et de Réaction est bien vérifié pour la force de
Laplace s’exerçant entre deux circuits 𝐶 et 𝐶 quelconques, parcourus par des courant
permanents 𝐼 et 𝐼 . La force exercée par 𝐶 sur 𝐶 s’écrit

𝜇 𝐼 𝑑𝑃⃗  𝑢 ⃗ 𝜇 𝐼𝐼 𝑑𝑃⃗  𝑢 ⃗
𝐹 ⁄⃗ = 𝐼 𝑑𝑃⃗  𝐵⃗ = 𝐼 𝑑𝑃⃗  = 𝑑𝑃⃗ 
4𝜋 𝑃 𝑃 4𝜋 𝑃𝑃

Où 𝑃 (resp. 𝑃 ) est un point quelconque de 𝐶 (resp.𝐶 ) et 𝑃 𝑃⃗ = 𝑃 𝑃 𝑢 ⃗ . La force exercée


par 𝐶 sur 𝐶 vaut

𝜇 𝐼 𝑑𝑃⃗  𝑢 ⃗ 𝜇 𝐼𝐼 𝑑𝑃⃗  𝑢 ⃗
𝐹 ⁄⃗ = 𝐼 𝑑𝑃⃗  𝐵 ⃗ = 𝐼 𝑑𝑃⃗  =− 𝑑𝑃⃗ 
4𝜋 𝑃 𝑃 4𝜋 𝑃𝑃

Puisque 𝑢 ⃗ = −𝑢 ⃗ Par ailleurs, on a

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CHAPITRE II : LOIS DE LA MAGNETOSTATIQUE, ACTIONS ET ENERGIE MAGNETIQUE

𝑑𝑃⃗  𝑑𝑃⃗  𝑢 ⃗ = 𝑑𝑃⃗ 𝑑𝑃⃗. 𝑢 ⃗ − 𝑢 ⃗ 𝑑𝑃⃗. 𝑑𝑃⃗

𝑑𝑃⃗  𝑑𝑃⃗  𝑢 ⃗ = 𝑑𝑃⃗ 𝑑𝑃⃗. 𝑢 ⃗ − 𝑢 ⃗ 𝑑𝑃⃗. 𝑑𝑃⃗

Il nous suffit donc de calculer le premier terme puisque le second est identique dans les deux
Page | 36 expressions des forces. Mathématiquement, les expressions ∮ ∮ [ ] = ∮ ∮ [ ] sont
effectivement équivalentes si ce qui se trouve dans le crochet (la fonction à intégrer) est
symétrique par rapport aux variables de chacune des deux intégrales. Mais dans celle de gauche,
le point 𝑃 reste d’abord constant lors de l’intégrale portant sur 𝐶 , tandis que dans celle de
droite, c’est le point 𝑃 qui est maintenu constant lors de l’intégration sur 𝐶 .

Ainsi, on peut écrire

𝑑𝑃⃗ 𝑑𝑃⃗. 𝑢 ⃗ 𝑑𝑃⃗. 𝑢 ⃗


= 𝑑𝑃⃗.
𝑃𝑃 𝑃𝑃

𝑑𝑃⃗ 𝑑𝑃⃗. 𝑢 ⃗ 𝑑𝑃⃗. 𝑢 ⃗


= 𝑑𝑃⃗.
𝑃𝑃 𝑃𝑃

Posant 𝑟⃗ = 𝑃 𝑃⃗ et remarquant que 𝑑𝑃⃗ = 𝑑𝑃 𝑃⃗ + 𝑑𝑃⃗, on obtient

𝑑𝑃⃗. 𝑢 ⃗ 𝑑𝑟⃗. 𝑟⃗ 𝑑(𝑟 )


= = =0
𝑃𝑃 𝑟 2𝑟

Puisque l’on fait un tour complet sur 𝐶 et l’on revient donc au point de départ. Le résultat est
évidemment le même pour l’intégrale portant sur 𝐶 . En résumé, on obtient

𝜇 𝐼𝐼 𝑑𝑃⃗  𝑢 ⃗
𝐹 ⁄⃗ = 𝑑𝑃⃗ 
4𝜋 𝑃𝑃

𝜇 𝐼𝐼
=− 𝑢 ⃗ 𝑑𝑃⃗. 𝑑𝑃⃗
4𝜋

𝜇 𝐼𝐼
=− 𝑢 ⃗ 𝑑𝑃⃗. 𝑑𝑃⃗ = −𝐹 ⁄ ⃗
4𝜋

Ceci achève la démonstration.

II.9- Energie potentielle d’interaction magnétique


II.9.1- Théorème de Maxwell
Un circuit électrique parcouru par un courant produit un champ magnétique engendrant une
force de Laplace sur un deuxième circuit, si celui-ci est lui-même parcouru par un courant.
Chaque circuit agit sur l’autre, ce qui signifie qu’il y a une énergie d’origine magnétique mise

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CHAPITRE II : LOIS DE LA MAGNETOSTATIQUE, ACTIONS ET ENERGIE MAGNETIQUE

en jeu lors de cette interaction. D’une façon générale, un circuit parcouru par un courant
permanent placé dans un champ magnétique ambiant possède une énergie potentielle
d’interaction magnétique.

Pour la calculer, il suffit d’évaluer le travail de la force de Laplace lors d’un déplacement virtuel
Page | 37 de ce circuit (méthode des travaux virtuels, comme en électrostatique).

Considérons un élément 𝑑𝑙⃗ d’un circuit filiforme, orienté dans


la direction du courant I. Cet élément subit une force de
Laplace 𝑑𝐹⃗ . Pour déplacer le circuit d’une quantité 𝑑𝑟⃗, cette
force doit fournir un travail

𝑑 𝑊 = 𝑑𝐹⃗ . 𝑑𝑟⃗

= 𝐼 𝑑𝑙⃗  𝐵⃗ . 𝑑𝑟⃗ = 𝐼 𝑑𝑟⃗  𝑑𝑙⃗ . 𝐵⃗

= 𝐼𝑑 𝑆𝑛⃗. 𝐵⃗

Où 𝑑 𝑆𝑛⃗ est la surface élémentaire décrite lors du déplacement de l’élément de circuit (les trois
vecteurs 𝑑𝑟⃗, 𝑑𝑙⃗ , 𝑛⃗ forment un trièdre direct). On reconnaît alors l’expression du flux magnétique
à travers cette surface balayée, appelé flux coupé. Pour l’ensemble du circuit, le travail dû à un
déplacement élémentaire 𝑑𝑟⃗ est

𝑑𝑊 = 𝑑 𝑊= 𝐼𝑑 𝛷 = 𝐼𝑑𝛷

Théorème de Maxwell :

Le déplacement d’un circuit électrique fermé dans un champ magnétique extérieur engendre
un travail des forces magnétiques égal au produit du courant traversant le circuit par le flux
coupé par celui-ci lors de son déplacement.

𝑊 = 𝐼𝛷

Remarques

Le nom de flux coupé provient de notre représentation du champ magnétique sous forme de
lignes de champ. Lors du déplacement du circuit, celui-ci va en effet passer à travers ces lignes,
donc les « couper ».

La notion de flux coupé est très importante car elle permet parfois considérablement de
simplifier les calculs. Par ailleurs, dans le cas d’un champ magnétique constant dans le temps,
nous allons démontrer que le flux coupé par le circuit 𝛷 lors de son déplacement est
exactement égal à la variation du flux total ∆Φ.

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CHAPITRE II : LOIS DE LA MAGNETOSTATIQUE, ACTIONS ET ENERGIE MAGNETIQUE

Page | 38

Soit un circuit C orienté, parcouru par un courant I et déplacé dans un champ magnétique
extérieur. Ce circuit définit à tout instant une surface S s’appuyant sur C. Lors du déplacement
de sa position initiale vers sa position finale, une surface fermée ∑ 𝑆 + 𝑆 + 𝑆 est ainsi décrite,
où 𝑆 est la surface balayée lors du déplacement. On choisit d’orienter les normales à chaque
surface vers l’extérieur. La conservation du flux magnétique impose alors

𝛷∑ = 𝛷 + 𝛷 +𝛷 =0

C'est-à-dire

𝛷 = −𝛷 − 𝛷

Si on réoriente les normales par référence au courant, on a 𝛷 → 𝛷 , 𝛷 → −𝛷 et 𝛷 →


±𝛷 . Autant il est possible de définir correctement et en toute généralité le signe des flux
totaux, celui du flux à travers la surface balayée, autrement dit, le flux coupé, dépend de chaque
situation. Cependant, on a donc bien

Φ = ∆Φ

qui est vérifié algébriquement. Ne pas oublier que ce raisonnement n’est valable que pour un
champ magnétique extérieur statique (pas de variation temporelle du champ au cours du
déplacement du circuit).

II.9.2- Energie potentielle d’interaction magnétique


Considérons un circuit électrique parcouru par un courant permanent I et placé dans un champ
magnétique statique. Le circuit est donc soumis à la force de Laplace: cela signifie qu’il est
susceptible de se déplacer. On pourra calculer cette vitesse en appliquant, par exemple, le
théorème de l’énergie cinétique ∆𝐸 = 𝑊 = 𝐼∆Φ. Mais d’où provient cette énergie?

Si l’on en croit le principe de conservation de l’énergie, cela signifie que le circuit possède un
réservoir d’énergie potentielle 𝑊 , lié à la présence du champ magnétique extérieur. L’énergie
mécanique du circuit étant 𝐸 = 𝐸 + 𝑊 , on obtient 𝑑𝑊 = −𝑑𝑊.

L’énergie potentielle magnétique d’un circuit parcouru par un courant permanent I et placé dans
un champ magnétique extérieur est donc

𝑊 = −𝐼Φ + Constante

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CHAPITRE II : LOIS DE LA MAGNETOSTATIQUE, ACTIONS ET ENERGIE MAGNETIQUE

La valeur de la constante, comme pour toute énergie potentielle d’interaction, est souvent
choisie arbitrairement nulle à l’infini.

II.9.3- Expressions générales de la force et du couple magnétiques


L’existence d’une énergie potentielle se traduit par une action possible (reconversion de cette
Page | 39 énergie). Ainsi, la résultante 𝐹⃗ = ∮ 𝑑𝐹⃗ des forces magnétiques exercées sur le circuit est
donnée par

𝜕𝑊
𝑑𝑊 = 𝑑𝑥 = −𝑑𝑊 = −𝐹⃗ . 𝑑𝑟⃗ = − 𝐹 𝑑𝑥
𝜕𝑥

où les 𝑑𝑥 mesurent les déplacements (translations) dans les trois directions de l’espace par
rapport au centre d’inertie du circuit. On obtient ainsi l’expression générale de la force de
Laplace agissant sur un circuit parcouru par un courant permanent, c'est-à-dire

𝜕𝑊
𝐹 =−
𝜕𝑥

ou, sous forme vectorielle

𝐹⃗ = −𝑔𝑟𝑎𝑑⃗ 𝑊 = 𝐼𝑔𝑟𝑎𝑑⃗ 𝛷

Remarques :

1. La force totale (s’exerçant donc sur le centre d’inertie du circuit) a tendance à pousser le
circuit vers les régions où le flux sera maximal.
2. Cette expression est valable uniquement pour des courants permanents. Noter qu’elle
s’applique néanmoins pour des circuits déformés et donc pour lesquels il y aura aussi une
modification du flux sans réel déplacement du circuit.

On peut faire le même raisonnement dans le cas d’un mouvement de rotation pure du circuit.
Prenons le cas général de rotations d’angles infinitésimaux 𝑑𝛼 autour de trois axes ∆ , passant
par le centre d’inertie O du circuit et engendrés par les vecteurs unitaires 𝑢⃗ .

Soit le vecteur 𝑟⃗ = 𝑂𝑃⃗ = 𝑟 𝑢⃗ reliant un point P quelconque


d’un circuit et le point O. La vitesse du point P s’écrit en toute
généralité (voir cours Module: Mécanique du Point)

𝑑𝑟⃗ 𝑑𝑟
= 𝑢⃗ + ⃗  𝑟⃗
𝑑𝑡 𝑑𝑡
Le premier terme correspond à une translation pure et le
second à une rotation pure, décrite par le vecteur instantané
𝛼
de rotation  = 𝛼 = ∑
⃗ 𝑢⃗
𝛼

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CHAPITRE II : LOIS DE LA MAGNETOSTATIQUE, ACTIONS ET ENERGIE MAGNETIQUE

L’expression générale du moment de la force magnétique par rapport à O est ⃗ = ∑  𝑢⃗ .

Le travail dû à la force de Laplace lors d’une rotation pure (r=OP reste constant) s’écrit:

𝑑𝑊 = 𝑑𝐹⃗ . 𝑑𝑟⃗ = 𝑑𝐹⃗ . 𝑑𝛼 𝑢⃗  𝑟⃗


Page | 40

= 𝑑𝛼 𝑢⃗ . 𝑟⃗  𝑑𝐹⃗ = 𝑑𝛼 𝑢⃗ . ⃗

= 𝐼𝑑𝛷

𝜕𝛷
= 𝐼 𝑑𝛼
𝜕𝛼

D’où

𝜕𝛷
 =𝐼
𝜕𝛼

Autrement dit, le moment de la force magnétique par rapport à un axe ∆ passant par le centre
d’inertie O du circuit, dépend de la variation de flux lors d’une rotation du circuit autour de cet
axe.

Exemple : Le dipôle magnétique place dans un champe magnétique uniforme

Supposant que le champ magnétique extérieur est constant à l’échelle d’un dipôle de moment
magnétique dipolaire 𝑀⃗ = 𝐼𝑆𝑛⃗ . On obtient un flux = 𝐵⃗ . 𝑆𝑛⃗ .

 La force magnétique totale s’écrit alors

𝐹⃗ = 𝐼𝑔𝑟𝑎𝑑⃗ 𝛷 = ∇⃗ 𝐼𝑆𝑛⃗. 𝐵⃗

C'est-à-dire

𝐹⃗ = 𝑔𝑟𝑎𝑑⃗ 𝑀⃗. 𝐵⃗

 Le moment de la force magnétique (couple magnétique) s’écrit

𝜕𝛷 𝜕 𝜕𝐼𝑆𝑛⃗ 𝜕𝑀⃗
 =𝐼 =𝐼 𝐵⃗ . 𝑛⃗ 𝑆 = 𝐵⃗ . = 𝐵⃗ .
𝜕𝛼 𝜕𝛼 𝜕𝛼 𝜕𝛼

Or, le moment magnétique dipolaire varie de la façon suivante lors d’une rotation

𝜕𝑀⃗
𝑑𝑀⃗ = 𝑑𝛼 𝑢⃗  𝑀⃗ = 𝑑𝛼
𝜕𝛼

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CHAPITRE II : LOIS DE LA MAGNETOSTATIQUE, ACTIONS ET ENERGIE MAGNETIQUE

on obtient donc

 = 𝐵⃗ . 𝑢⃗  𝑀⃗ = 𝑀⃗  𝐵⃗ . 𝑢⃗

sous forme vectorielle: ⃗ = 𝑀⃗  𝐵⃗


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II.9.4- Règle du flux maximum
Un solide est dans une position d’équilibre stable si les forces et les moments auxquels il est
soumis tendent à le ramener vers cette position s’il en est écarté. D’après le théorème de
Maxwell on a:

𝑑𝑊 = 𝐼𝑑𝛷 = 𝐼 Φ − Φ = 𝐹⃗ . 𝑑𝑟⃗

Si la position est stable, cela signifie que l’opérateur doit fournir un travail, autrement dit un
déplacement 𝑑𝑟⃗ dans le sens contraire de la force (qui sera une force de rappel), donc 𝑑𝑊 < 0
ou Φ < Φ .

Un circuit tend toujours à se placer dans des conditions d’équilibre stable, où le flux du
champ est maximum.

Cette règle est très utile pour se forger une intuition des actions magnétiques.

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CONTENTS

1 INDUCTION ÉLECTROMAGNÉTIQUE 2
1.1 LOIS DE L’INDUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.1.1 Approche de Faraday . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.1.2 Loi de Faraday . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.3 Loi de Lenz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2 Induction mutuelle et auto-induction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.1 Induction mutuelle entre deux circuits fermés . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.2 Auto-induction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3 RÉGIMES VARIABLES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3.1 Définition du régime quasi-statique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3.2 Forces électromotrices (fém) induites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3.3 Energie magnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3.4 Bilan énergétique d’un circuit électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

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CHAPTER 1
INDUCTION ÉLECTROMAGNÉTIQUE

1.1 LOIS DE L’INDUCTION


1.1.1 Approche de Faraday
Au chapitre précédent, Nous nous sommes intéressés à la création d’un champ magnétique à
partir des sources de courant permanents. Faraday était préoccupé par la question inverse:
puisque l’électricité et le magnétisme sont liés, comment produire un courant à partir d’un champ
magnétique? Il a échoué au début car il essayait de produire un courant permanent. En fait, il
s’aperçut bien de certains effets troublants, mais ils étaient toujours transitoires.
Exemple d’expérience: on enroule sur un même cylindre deux fils électriques. L’un est relié à
une pile et possède un interrupteur, l’autre est seulement relié à un galvanomètre, permettant ainsi
de mesurer tout courant qui serait engendré dans ce second circuit. Faraday savait que lorsqu’un
courant permanent circule dans le premier circuit, un champ magnétique serait engendré et il
s’attendait donc à voir apparaı̂tre un courant dans le deuxième circuit. rien de tel n’était observé:
lorsque l’interrupteur était fermé ou ouvert, rien ne se passait. Par contre, lors de son ouverture
ou de sa fermeture, une déviation fugace de l’aiguille du galvanomètre pouvait être observée (cela
n’a pas été perçu immédiatement). Une telle déviation pouvait également s’observer lorsque, un
courant circulant dans le premier circuit, on déplaçait le deuxième circuit.
Autre expérience (Induction de Neumann): un aimant permanent placé à proximité d’une
spire métallique relié à un galvanomètre. Lorsque l’aimant est immobile, il n’y a pas de courant
mesurable dans le fil. Par contre, lorsqu’on déplace l’aimant, on voit apparaı̂tre un courant dont le
signe varie selon qu’on approche ou qu’on éloigne l’aimant. ce courant est d’autant plus important

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que le déplacement est rapide.


Ces deux types d’expériences ont amené Faraday à écrire ceci : Quand le flux du champ magnétique
à travers un circuit fermé change, il apparaı̂t un courant électrique.
Dans les deux expériences, si on change la résistance R du circuit, alors le courant I apparaissant
est également modifié, de telle sorte que e = RI reste constant. Tous les faits expérimentaux mis
en évidence par Faraday peuvent alors se résumer ainsi:
Loi de Faraday : la variation temporelle du flux magnétique à travers un circuit fermé y engendre
une fém induite:
−dΦ
e= (1.1)
dt
L’induction électromagnétique est donc un phénomène qui dépend intrinsèquement du
temps t, au sens strict, sort du cadre de la magnétostatique (étude des phénomènes magnétiques
stationnaires).

1.1.2 Loi de Faraday


Posons-nous la question de Faraday. Comment crée-t-on un courant?
Un courant est un déplacement de charges dans un matériau conducteur. Ces charges sont mises
en mouvement grâce une différence de potentiel qui est maintenue par une force électromotrice
ou fém. Une pile, en convertissant son énergie chimique pendant un instant dt, fournit donc une
puissance P (travail W par unité de temps) modifiant l’énergie cinétique des dQ porteurs de charge
et produisant ainsi un courant I.
Soit Pq la puissance nécessaire pour communiquer une vitesse ⃗v à une particule de charge q. Sachant
que dans un conducteur il y a n porteurs de charge par unité de volume, la puissance totale P que
doit fournir le générateur est:
ZZZ I ZZ
P = nPq dV = dl nPq dS
V circuit section
(1.2)
I ⃗ ZZ
F⃗ · dl
I ⃗
F⃗ · dl
= ⃗ ⃗
J · dS = I = Ie
circuit q section circuit q

On pose donc que la fém d’un circuit est:

P
I ⃗
F⃗ · dl
e= = (1.3)
I circuit q

F⃗ est la force qui s’exerce sur les charges mobiles q. Or, la force de Coulomb est incapable de
produire une fém, puisque la circulation du champ électrostatique (donc le travail) est nulle sur un
⃗ = V (A) − V (B) = 0
circuit fermé e = circuit E⃗S · dl
H

Pour créer un courant continu dans un circuit fermé, il faut donc un champ électromoteur dont

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Figure 1.1: Caption

la circulation le long du circuit ne soit pas nulle. L’expérience de Faraday montre donc que c’est
l’existence d’un champ magnétique qui permet l’apparition d’un courant. Cela signifie que la force
de Lorentz doit être responsable de l’apparition d’une fém:
I  
e= ⃗ + ⃗v ∧ B
E ⃗
⃗ · dl (1.4)
circuit

Reprenons l’expérience qui consiste à déplacer un circuit fermé avec une vitesse ⃗v dans un champ
⃗ et un champ électrique E⃗S statiques. Que se passe-t-il pendant un instant dt?
magnétique B
La force de Lorentz  (due à ce mouvement d’ensemble) agissant sur chaque particule q du con-
⃗ + ⃗v × B
ducteur s’écrit F⃗ = q E ⃗ , fournissant ainsi une fém:

I I

⃗ ⃗

⃗ 1  
⃗ ·B ⃗
e= ES + ⃗v ∧ B · dl = − ⃗v dt ∧ dl
circuit dt circuit
I (1.5)
1 ⃗ ∧B

=− dS
dt circuit

⃗ est la surface orientée élémentaire, décrite lors du déplacement vdt du circuit. On reconnaı̂t
dS
alors l’expression du flux coupé à travers cette surface élémentaire. On a donc
I
1 dΦc dΦ
e=− d2 Φc = − =− (1.6)
dt circuit dt dt

Puisque la variation du flux coupé est égale à celle du flux total à travers le circuit (théorème de
Maxwell).

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⃗ il doit être cohérent avec dΦc = dΦ.


Attention au sens de dl:
Nous venons de démontrer la loi de Faraday dans le cas d’un circuit rigide, déplacé dans un champ
électromagnétique statique. Nous avons vu apparaı̂tre naturellement l’expression du flux coupé. la
seule chose qui compte, c’est l’existence d’un mouvement d’ensemble du tout ou d’une partie du
circuit. Ainsi, l’expression de la fém induite:

dΦc
e=− (1.7)
dt

reste valable pour un circuit déformé et/ou déplacé dans un champ magnétique statique. Cette
démonstration s’est faite à partir de la force de Lorentz et est donc a priori indépendante du
référentiel choisi.
Première difficulté: Prenons l’expérience de la roue de Barlow. L’appareil consiste en un disque
métallique mobile autour d’un axe fixe, plongeant dans un champ magnétique et touchant par son
bord extérieur une cuve de mercure. Un circuit électrique est ainsi établi entre la cuve et l’axe
et on ferme ce circuit sur un galvanomètre permettant de mesurer tout courant. Lorsqu’on fait
tourner le disque, un courant électrique est bien détecté, en cohérence avec la formule ci-dessus.
Cependant, il n’y a pas de variation du flux total à travers la roue. Ce résultat expérimental semble

donc contradictoire avec e = − Comment comprendre cela ? Même si, globalement, il n’y a pas
dt
de variation du flux total, il n’en reste pas moins que les charges du disque conducteur se déplacent
dans un champ magnétique. On pourrait donc faire fi de l’égalité dΦc = dΦ et utiliser 1.7 pour
calculer ainsi une fém non nulle. Cependant, la cause physique fondamentale de son existence réside
dans l’équation 1.4. Il faut donc utiliser les expressions 1.1 et 1.7 uniquement comme des moyens
parfois habiles de calculer cette fém.
Deuxième difficulté: Si on se place maintenant dans le référentiel du circuit rigide, on verra
un champ magnétique variable (par ex, lorsqu’on approche un aimant d’un circuit immobile).
Dans ce cas, le flux coupé est nul et on devrait donc avoir une fém nulle, ce qui n’est pas le cas
d’après l’expérience de Faraday. Ce résultat expérimental semble cette fois-ci en contradiction avec

e = − . Dans ce dernier cas, le champ magnétique dépend du temps, il n’y a plus de lien
dt
direct entre le flux coupé et le flux total à travers le circuit. Si on revient à l’équation 1.4, on
voit que dans le référentiel du circuit la force magnétique est nulle et il ne reste plus que le terme
électrique. Or, nous avons déjà vu que ce champ électrique n’est pas simplement constitué d’un
champ électrostatique. Si on rassemble d’un côté la théorie et de l’autre l’expérience, on obtient:
I
dΦ ⃗
−e = =− E⃗m · dl
dt circuit
(1.8)
d
ZZ ZZ ⃗
∂B
= B ⃗ =
⃗ · dS ⃗
· dS
dt circuit circuit ∂t

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Autrement dit, la seule façon de concilier notre théorie avec l’expérience, c’est d’admettre
qu’une variation temporelle du champ magnétique engendre un champ électrique. Nous
avons ici un nouvel effet physique, totalement indépendant de tout ce que nous avons vu jusqu’à
présent: l’induction est un phénomène électromagnétique.
Résumé/Bilan
Que se passe-t-il si on déplace un circuit (rigide ou non) dans un champ magnétique variable ?
Quelle expression faut-il utiliser ? En fait, il faut revenir à la force de Lorentz dans le cas général
de champs variables. On aura alors une fém induite
I I
⃗ − dΦc
 
e= ⃗ + ⃗v ∧ B
E ⃗ =
⃗ · dl E⃗m · dl
circuit circuit dt
(1.9)
dΦT
ZZ ⃗
∂B
=− =− ⃗ − dΦc
· dS
dt circuit ∂t dt

Le premier terme décrit la circulation non nulle d’un champ électromoteur, associé à la variation
temporelle du champ magnétique, tandis que le deuxième terme décrit la présence d’un flux coupé
dû au déplacement du circuit et/ou à sa déformation.
Remarque importante : Nous n’avons pris en compte que la vitesse communiquée au cir-
cuit et non la vitesse totale des particules. En effet, s’il existe un courant, cela signifie que les
particules chargées se déplacent à l’intérieur du circuit. En fait, la force magnétique associée à
cette composante de la vitesse est, en régime quasi-statique, exactement compensée par le champ
électrostatique de Hall.

1.1.3 Loi de Lenz


Enoncé : l’induction produit des effets qui s’opposent aux causes qui lui ont
donné naissance.

Cette loi n’est que l’expression du signe – contenu dans la loi de Faraday.
Exemple: si on approche un circuit du pôle nord d’un aimant, le flux augmente et donc la fém induite
est négative. Le courant induit sera alors négatif et produira lui-même un champ magnétique induit
opposé à celui de l’aimant. Deux conséquences:

• L’augmentation du flux à travers le circuit est amoindrie.

• Il apparaı̂t une force de Laplace F⃗ = I ∇Φ


⃗ négative, s’opposant à l’approche de l’aimant.

Remarque sur la convention de signe - :


La détermination du sens du courant induit se fait de la façon suivante:

1. On se choisit arbitrairement un sens de circulation le long du circuit.

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2. Ce sens définit, grâce à la règle du bonhomme d’Ampère, une normale au circuit.

3. Le signe du flux est alors déterminé en faisant le produit scalaire du champ magnétique par
cette normale.

4. En utilisant ensuite la loi de Faraday, on obtient la valeur et le signe de la fém.

5. Enfin, le courant est obtenu à partir de la loi d’Ohm (son signe peut aussi être directement
connu en utilisant la loi de Lenz).

1.2 Induction mutuelle et auto-induction


1.2.1 Induction mutuelle entre deux circuits fermés
Soient deux circuits fermés, orientés, traversés par des courants I1 et I2 Le premier crée un champ

Figure 1.2: Caption

magnétique B⃗1 dont on peut calculer le flux Φ12 à travers le deuxième circuit:
" →
− −−→ #
→ −−→
− dl ∧ P M −−→
I ZZ I
µ0
Φ12 = B1 · dS2 = −−→ · dS2 I1 (1.10)
S2 4π S2 C1 ∥P M ∥3

⃗ = dOP
où P est un point quelconque du circuit C1 ( l’élément de longueur valant dl ⃗ ) et M un
point quelconque de la surface délimitée par C2 à travers laquelle le flux est calculé. De même, on
a pour le flux créé par le circuit C2 sur le circuit C1 :
" →
− −−→ #
→ −−→
− dl ∧ P M −−→
I ZZ I
µ0
Φ21 = B2 · dS1 = −−→ · dS1 I2 (1.11)
S1 4π S1 C2 ∥P M ∥3

où P est cette fois-ci un point du circuit C2 et M un point de la surface délimitée par C1 à travers
laquelle le flux est calculé. Les termes entre crochets dépendent de la distance entre les deux

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circuits et de facteurs uniquement géométriques liés à la forme de chaque circuit. Comme, dans le
cas général, ils sont difficiles voire impossible à calculer, il est commode de poser:

Φ12 = M12 I1
(1.12)
Φ21 = M21 I2

Le signe des coefficients dépend de l’orientation respective des circuits et suit la même logique que
pour le courant induit. D’après les choix pris pour le sens de circulation le long de chaque circuit
(voir figure 1.2), les flux sont négatifs pour des courants I1 et I2 positifs. Donc les coefficients sont
négatifs.

Théorème : Le coefficient d’induction mutuelle ou inductance mutuelle (unités


: Henry, H) M = M12 = M21

Il met en jeu une énergie potentielle d’interaction magnétique entre les deux circuits:

Wm = −M I1 I2 + Constante

Il nous faut démontrer que les inductances sont bien les mêmes pour chaque circuit. La raison
profonde réside dans le fait qu’ils sont en interaction, donc possèdent chacun la même énergie
potentielle d’interaction. Si on déplace C2 , il faut fournir un travail:

dW2 = I2 dΦ12 = I1 I2 dM12

Mais ce faisant, on engendre une variation du flux à travers C1 et donc un travail:

dW1 = I1 dΦ21 = I2 I1 dM21

Puisqu’ils partagent la même énergie d’interaction (chaque travail correspond au mouvement relatif
de C1 par rapport C2 ), on a dW 1 = dW 2 et donc:

dM12 = dM21 ⇒ M12 = M21 + Constante (1.13)

Cette constante d’intégration doit être nulle puisque, si on éloigne les circuits l’un de l’autre à
l’infini, l’interaction tend vers zéro et donc les inductances s’annulent.

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1.2.2 Auto-induction
Si on considère un circuit isolé, parcouru par un courant I, on s’aperçoit qu’on peut produire le
même raisonnement que ci-dessus. En effet, le courant I engendre un champ magnétique dans tout
l’espace et il existe donc un flux de ce champ à travers le circuit lui-même:
" ZZ I →− −−→ #
− −
→ → dl ∧ P M −→
I
µ0
Φ= B · dS = −−→ · dS I (1.14)
S 4π S C ∥P M ∥3

qu’on peut simplement écrire Φ = LI. L est le coefficient d’auto-induction ou auto-inductance (ou
self), exprimé en Henry. Il ne dépend que des propriétés géométriques du circuit, nécessairement
positif (alors que le signe de l’inductance mutuelle dépend de l’orientation d’un circuit par rapport
à l’autre).

1.3 RÉGIMES VARIABLES


1.3.1 Définition du régime quasi-statique
Avec les lois que nous avons énoncé jusqu’à présent, nous sommes en mesure d’étudier certains
régimes variables. En effet, tous les raisonnements basés sur la notion d’un champ (électrique ou
magnétique) constant au cours du temps peuvent aisément être appliqués à des systèmes physiques
variables (champs dépendant du temps), pourvu que cette variabilité s’effectue sur des échelles de
temps longues par rapport au temps caractéristique d’ajustement du champ. La plupart des lois de
la magnétostatique supposent un courant permanent, c’est à dire le même dans le tout le circuit.
Lorsqu’on ferme un interrupteur, un signal électromagnétique se propage dans tout le circuit et c’est
ainsi que peut s’établir un courant permanent: cela prend un temps de l’ordre de l/c, où l est la taille
du circuit et c la vitesse de la lumière. Si l’on a maintenant un générateur de tension sinusoı̈dale
de période T , alors on pourra malgré tout utiliser les relations déduites de la magnétostatique si
l
T ≫ . Bien que le courant soit variable, la création d’un champ magnétique obéira à la loi de
c
Biot et Savart tant que le critère ci-dessus reste satisfait. Ce type de régime variable est également
appelé régime quasi-statique.

1.3.2 Forces électromotrices (fém) induites


Considérons tout d’abord le cas d’un circuit isolé rigide (non déformable). Nous avons vu qu’une
fém induite apparaissait dès lors que le flux variait. D’après la loi de Faraday et l’expression ci-
dI
dessus, cette fém vaudra e = −L (L étant constant pour un circuit rigide). En régime variable,
dt
si le courant diminue, on verra donc apparaı̂tre une fém positive engendrant un courant induit qui
va s’opposer à la décroissance du courant dans le circuit. La self d’un circuit tend donc à atténuer

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les variations de courant.


Dans les schémas électriques la self est symbolisée par une bobine. C’est en effet la façon la plus
commode de produire une self: plus le nombre de spires est élevé et plus grande sera l’auto-
inductance L (le cylindre sur lequel on fait l’enroulement est d’ailleurs constitué de fer doux,
matériau ferromagnétique, pour amplifier le champ, donc L). Ceci se comprend aisément. La
fém s’écrit:
⃗ ·→
− ⃗ ·→

I I
e= ⃗ + ⃗v ∧ B)
(E dl = N ⃗ + ⃗v ∧ B)
(E dl (1.15)
circuit spire

ce qui d’ailleurs justifie la loi de superposition Φcircuit = N Φspire . Si l’on considère maintenant
deux circuits couplés C1 et C2 , alors l’expression des flux totaux à travers ces circuits s’écrit:
(
Φ1 = Φ11 + Φ21 = L1 I1 + M I2
(1.16)
Φ2 = Φ22 + Φ12 = L2 I2 + M I1

On aura donc en régime variable des fém induites dans chaque circuit:

 e = −L1 dI1 − M dI2

dt dt (1.17)
dI dI
 e = −M 1 − L2 2

dt dt

Ceci peut avoir des conséquences importantes (parfois désastreuses), comme l’apparition soudaine
d’un courant dans un circuit fermé non alimenté. En effet, supposons que I2 soit nul à un instant
et qu’il y ait à ce moment une variation de courant I1 . L’induction mutuelle va alors engendrer un
courant I2 induit, qui va à son tour modifier I1 .

1.3.3 Energie magnétique


Nous avons vu que l’énergie magnétique d’un circuit parcouru par un courant permanent I placé
dans un champ magnétique extérieur B s’écrit Wm = −IΦ. Or, un tel circuit produit un flux
Φ = LI à travers lui-même, ce qui semblerait impliquer une énergie magnétique négative. D’autant
plus que nous avions interprété cette énergie comme une énergie potentielle d’interaction entre le
circuit et le champ extérieur. Peut-on parler d’énergie d’interaction du circuit avec lui-même? cela
n’a pas de sens.
Il nous faut faire un raisonnement similaire au calcul de l’énergie électrostatique d’un conducteur de
Q2
capacité C portant une charge électrique Q. Le calcul We = se fait en évaluant le travail fourni
2C
pour ramener l’ensemble des charges de l’infini a leur position. De même s’il existe un courant I,
c’est qu’un générateur a fourni une puissance P = ei pendant un certain temps. le circuit (décrit

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par une self L) a donc reçu une puissance en néglige ici toute dissipation:

t
Li2
  Z
di d 1 2
Pm = ei = Li = ⇒ Wm = Pm dt = LI (1.18)
dt dt 2 0 2

Cette énergie Wm stockée dans le champ magnétique qui est créé par un courant d’amplitude I
circulant dans un circuit de self L. Le facteur 1/2 provient de l’action du circuit sur lui-même. Si
l’on place maintenant ce circuit dans un champ magnétique extérieur B⃗ext par d’autres sources,
l’énergie magnétique totale sera:
1 2
Wm = LI − IΦext
2
En supposant que l’existence du circuit ne perturbe pas la source du champ B⃗ext . En général, de
tels cas correspondent à une énergie d’interaction dominante sur l’énergie emmagasinée. Prenons
maintenant le cas de deux circuits en interaction. Chacun est parcouru par un courant permanent
et engendre ainsi un champ magnétique. L’énergie magnétique totale emmagasinée est alors:
Z t Z t
Wm = − e1 I1 dt − e2 I2 dt
0 0
Z t  Z t 
dI1 dI2 dI2 dI1 (1.19)
= L1 I1 + M I1 dt + L2 I2 + M I2 dt
0 dt dt 0 dt dt
1
L1 I12 + L2 I22 + M I1 I2

=
2

On voit donc que Wm ̸= W1 + W2 : un troisième terme s’ajoute correspondant à l’interaction entre


les deux circuits.

1.3.4 Bilan énergétique d’un circuit électrique


D’après la relation établie en électrocinétique, la tension entre deux points et B d’un circuit vaut
VA − VB = RI − e. e est la fém située entre A et B, R la résistance totale et le courant I circulant
de A vers B. ce circuit (ou cette branche du circuit) va engendrer un champ magnétique, donc
produire un flux à travers lui-même qui, si le champ varie, va engendrer une fém (loi de Faraday)
dI
et on aura alors VA − VB = RI + L . Si le circuit est placé dans un champ magnétique extérieur
dt
B⃗ext , le champ total sera la somme du champ induit et du champ B⃗ext et l’équation sera:

dI dΦext
VA − VB = RI + L −
dt dt

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Un circuit composé d’un générateur délivrant une tension U , d’une résistance R, d’une bobine de
self L et d’un condensateur de capacité C (circuit RLC) aura pour équation:

dI Q
U = RI + L +
dt C

dQ
I= est le courant circulant dans le circuit et Q la charge sur l’une des armatures du conden-
dt
sateur. La puissance fournie par le générateur se transmet au circuit qui l’utilise alors de la façon
suivante :
1 Q2
     
dI Q 2 d 1 2 d
P = U I = I RI + L + = RI + LI + (1.20)
dt C dt 2 dt 2 C
d
P = PJ + (Wm + We ) Une partie de la puissance disponible est donc convertie en chaleur
dt
(dissipation par effet Joule), tandis que le reste sert à produire des variations de l’énergie électro-
magnétique totale du circuit. Dans un circuit libre (où U = 0), cette énergie totale diminue au
cours du temps, entièrement reconvertie en chaleur.

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CONTENTS

1 LES COURANTS ALTERNATIFS 3


1.1 COURANTS ALTERNATIFS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.2 Courants alternatifs sinusoïdaux . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.3 Production des courants sinusoïdaux. . . . . . . . . . . . 5
1.2 Approximation Régime Quasi-Stationnaire ARQS . . . . . . . . 6
1.2.1 Régime Continu, régime variable et ARQS . . . . . . . . . 6
1.3 LOIS DE KIRCHHOF ET D’OHM EN COURANT ALTER-
NATIF SINUSOÏDAL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3.1 Notation complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3.2 Méthode de Fresnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.4 ASSOCIATION DES IMPÉDANCES . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.4.1 Impédances en série . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.4.2 Impédances en parallèle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.4.3 Circuit RLC série: Résonance . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.4.4 Circuit RLC en parallèle :Antirésonance . . . . . . . . . 19
1.5 PUISSANCE ÉLECTRIQUE EN COURANT SINUSOÏDAL. . 20
1.5.1 Valeur instantanée de la puissance électrique . . . . . . . 20
1.5.2 Valeur moyenne de la puissance électrique. . . . . . . . . 21
1.5.3 Puissance active . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
1.5.4 Puissance réactive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
1.5.5 Puissance apparente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
1.5.6 Puissance en notation complexe . . . . . . . . . . . . . . . 24

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1.5.7 Facteur de puissance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

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CHAPTER 1
LES COURANTS ALTERNATIFS

1.1 COURANTS ALTERNATIFS


1.1.1 Définitions
Dans ce premier chapitre, nous abordons l’étude des circuits alimentés par des
tensions alternatives sinusoïdales. Un signal physique est alternatif, particulière-
ment un signal électrique courant ou tension, s’il change de sens au cours du
temps t; en outre, il est périodique si son intensité i (courant) reprend la même
valeur à des intervalles de temps égaux à T. On a alors:

i(t) = f (t) = f (t + nT )

n est un nombre entier. T est la période et son inverse f est la fréquence :

1
f=
T
La période est mesurée en secondes et la fréquence en hertz (Hz). Mathé-
matiquement, tout signal périodique peut être décomposé en la somme d’une
composante continu et de plusieurs composantes sinusoïdales dite harmonique
ou moment d’ordre n (une sinusoïdale d’une fréquence multiple entier de la
fréquence initial du signal). Connu par le développement en série de Fourier
d’un signal périodique. Ce Théorème réduit donc l’étude globale des courants
alternatifs à celle des harmoniques sinusoïdales d’ordre n par la loi de superpo-

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sition.

Figure 1.1:

i(t) = I0 +I1 cos (2πf t + φ1 )+I2 cos (2 × 2πf t + φ2 )+· · ·+In cos (2πnf t + φn )+· · ·

Tel que :

• I0 est la valeur moyenne du signal périodique,

• I1 cos (2πf t + φ1 ) est le terme fondamental ou harmonique d’ordre 1,

• In cos (2πnf t + φn ) est dit le nième harmonique.,

Une autre écriture équivalente au précédente peut être aussi utilisée pour dé-
composer un courant ou une tension à une somme des fonctions trigonométriques
X
i(t) = a0 + (an cos nωt + bn sin nωt)
n=1

an et bn sont les coefficients de Fourier tels que:


RT
a0 = T1 0 i(t)dt et pour n ≥ 1
Z T Z T
2 2
an = i(t) cos (nωt) dt et bn = i(t) sin (nωt) dt
T 0 T 0

L’écriture mathématique de l’équation ci-dessus est appelée le développement


en série de Fourier du signal périodique i(t).

1.1.2 Courants alternatifs sinusoïdaux


Un courant alternatif est sinusoïdal, lorsque son intensité est une fonction sinu-
soïdale du temps : i = IM sin(ωt + φ) ou i = IM cos(ωt + φ)

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avec:
i est la valeur instantanée du courant,
IM sa valeur maximale ou amplitude,

ω la pulsation ou fréquence angulaire et φ la phase: ω = 2πf =
T
Intensité efficace: La valeur efficace d’un courant alternatif est définie comme

Figure 1.2:

la racine carrée de la moyenne du carré de l’intensité calculée sur une période.


Elle s’écrit : s
Z T
1
I= i2 dt
T 0

Dans le cas d’un courant alternatif sinusoïdal, on obtient:

IM
I=√
2

La valeur instantanée d’un tel courant s’écrit alors :



i = I 2 sin(ωt + φ)

Le courant efficace I équivaut à un courant continu qui dissiperait la même


puissance dans une même résistance.

1.1.3 Production des courants sinusoïdaux.


Les courants sinusoïdaux peuvent être produits de plusieurs manières. Lorsque
la puissance consommée par la charge est importante, on utilise des générateurs
dont le principe, décrit ci-dessous Figure 1.3, fait appel aux lois de l’induction
électromagnétique, qui sera vue ultérieurement. Il en résulte, aux bornes de

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Figure 1.3:

la bobine une différence de potentiel, ou tension sinusoïdale u(t) de pulsation


ω. On obtient le même résultat si le cadre est fixe et si le champ tourne à la
vitesse angulaire ω. C’est le principe de l’alternateur monophasé. On choisit
une origine des phases qui permet d’écrire:

u(t) = UM cos(ωt) ou u(t) = U 2 cos(ωt)

U est la valeur efficace de la tension u(t). Lorsque le générateur est relié à une
charge, il débite en régime permanent, un courant sinusoïdal de même pulsation
ω et déphasé d’un angle φ par rapport à u(t).

1.2 Approximation Régime Quasi-Stationnaire


ARQS
1.2.1 Régime Continu, régime variable et ARQS
En régime continu les courants et les tensions sont indépendantes du temps.
On parle d’un régime variable lorsque ces grandeurs varient dans le temps. Ces
grandeurs peuvent varier dans le temps à cause d’un régime forcé imposé par
un générateur à basses fréquences (GBF). En régime continu, l’intensité du
courant électrique est la même dans une branche, c’est-à-dire qu’elle possède la
même valeur à l’entrée et à la sortie d’un dipôle électrique. Dans ce régime,
le courant et la tension sont généralement notés en majuscule. L’étude des
circuits électriques en régime continu est régie par les théorèmes généraux de
l’électrocinétique (les lois de Kirchhoff, la loi des mailles et la loi des nœuds...
etc).

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Dans le cas d’un régime variable, le champ électrique de la source d’alimentation


se propage dans l’espace sous la forme d’une onde électromagnétique E, B avec
une vitesse proche de la célérité de la lumière c = 3 × 108 m/s. Il est impératif
que les fréquences des sources (ou leurs périodes) soient limitées dans un in-
tervalle de telle sorte, qu’à un instant t quelconque, tous les points du circuit
électrique subissent approximativement le même champ électrique E. ⃗ C’est ce
qu’on appelle l’approximation des régimes quasistationnaires (ARQS).
Exemple: soient un circuit d’une longueur L = 1 m et deux sources sinu-
soïdales de fréquences f = 1kHz et f = 3GHz. Les longueurs d’ondes (l = c/f )
des ondes associées sont respectivement λ1 = 3 × 105 m et λ2 = 0, 1 m. Il se
voit que les points d’un circuit alimenté par la première source subiront approx-
imativement la même intensité du champ électrique (λ1 ≫ L), l’ARQS pour ce
circuit est respectée. En revanche, les points du circuit connecté à la seconde
source subiront des intensités différentes du champ électrique λ2 < L. L’ARQS
n’est pas valable pour ce circuit.
l’ARQS est respectée tant que la longueur d’onde de l’onde produite par la
source est très grande devant les dimensions du circuit à étudier. L’ARQS est
valable pour l’étude d’un circuit en régime variable, tant que la période T du
signal sinusoïdal de la source d’alimentation est très grande devant le temps de
propagation de l’intensité à travers ce circuit. Dans la suite du cours, nous se
positions dans cette approximation ARQS.

1.3 LOIS DE KIRCHHOF ET D’OHM EN COURANT


ALTERNATIF SINUSOÏDAL
Les lois de Kirchhoff celles des nœuds et des mailles abordées dans le Module
Électricité 1 s’appliquent aussi au courant alternatif sinusoïdal.
Rappel: Loi des Nouds : La somme des courants entrants dans un nœud
N d’un réseau électrique est égale à la somme des courants sortants du même
nœud.
Mathématiquement, cette loi s’exprime par la relation suivante :
P
±i = 0
Cette somme s’interprète par le fait que la quantité de la charge électrique qui
se dirige vers le nœud vaut exactement la quantité de charge qui s’en éloigne.
C’est ce qu’on appelle la conservation de charge électrique.
Loi des mailles : Soit une maille dans un circuit dans laquelle
nous avons plusieurs composants électriques tels des condensateurs,

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des résistances, des générateurs, des inductances et des récepteurs.


On considère alors un sens arbitraire pour les tensions électrique, et
on écrit que la somme de toutes les tensions dans cette maille doit être
nulle. À chaque tension, on attribue un signe (+) ou (-) en fonction
du sens arbitraire choisi.
Les Théorèmes généraux de Thevenin et de Norton (voir Module Elec-
tricite1) restent aussi valides en courant et en tension sinusoïdales pour les
déterminer dans un segment ou un dipôle d’un circuit électrique. Les lois
d’Ohm s’expriment, à chaque instant, dans le cas des dipôles passifs élémen-
taires, comme suit :

uA − uB = Ri

di
uA − uB = L dt

q 1
R
uA − uB = C = C idt

La mise en série des trois éléments R, L et C est représenté par le circuit de la


Figure 1.4 cidessous:

Figure 1.4:

On applique, aux bornes de A et B du circuit une tension : u(t) = UM cos(ωt).


on a: Z
di I
u(t) = Ri + L + idt (1.1)
dt C
C’est l’équation de l’oscillateur électrique amorti en régime forcé sinusoïdal. La
solution générale de cette équation différentielle de 2ème ordre est la somme de
la solution de l’équation sans second membre et d’une solution particulière de
l’équation avec second membre. La première n’intervient que durant le régime
transitoire, la seconde constitue la solution du régime permanent:

i(t) = IM cos(ωt + φ)

φ est le déphasage du courant par rapport à la tension.

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Il s’agit de déterminer la valeur maximale IM (ou la valeur efficace I ) du


courant et son déphasage φ à partir de la tension:

u(t) = UM cos(ωt)

Nous allons pour cela, utiliser deux méthodes

• Une méthode symbolique : la "notation complexe "

• Une méthode vectorielle : la "représentation de Fresnel "

1.3.1 Notation complexe


Un récepteur, soumis à une tension alternative sinusoïdale de la forme u(t) =
UM cos(ωt) est parcouru par un courant i(t) déphasé de φ par rapport à la
tension : i(t) = IM cos(ωt + φ)

Figure 1.5:

i(t) et u(t) étant des grandeurs sinusoïdales, elles peuvent être considérées
comme les parties réelles des fonctions complexes suivantes :

ū(t) = UM exp(jωt) et ı̄(t) = IM exp[j(ωt + φ)]


(1.2)
ū(t) = ŪM exp(jωt) et ¯l(t) = I¯M exp(jωt)

Avec j 2 = −1.
ŪM et I¯M sont respectivement les amplitudes complexes de la tension et du
courant :
ŪM = U exp(j0) et I¯M = I exp(jφ)
Ū = U exp(j0) et I¯ = I exp(jφ)
En considérant les valeurs efficaces, on obtient :

Ū = U exp(j0) et I¯ = I exp(jφ)

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Considérons le circuit R, L, C de la Figure 1.4; il est régi par l’équation:


Z
di I
u(t) = Ri + L + idt
dt C

En remplaçant u(t) et i(t) par leurs expressions données en (Équation 1.2), il


vient :
√ √
 
j
U 2 exp(jωt) = R + jLω − I 2 exp(jωt) exp(+jφ)

Soit en introduisant les valeurs complexes de la tension et du courant :


  
1
Ū = R + j Lω − I¯ (1.3)

La notation complexe a permis de transformer une équation différentielle (Équa-


tion 1.1) en une équation algébrique linéaire (Équation 1.3).
Impédance complexe:
L’équation (1.3) peut être présentée sous la forme:

Ū = Z̄.I¯ (1.4)

Z̄ est, par définition, l’impédance complexe du circuit électrique. L’équation


(1.4) est l’expression de la loi d’Ohm en notation complexe. A partir de (1.4),
on a :
U
Z̄ = exp(−jφ) = Z exp(−jφ)
I
Le module de l’impédance complexe: Z = |Z̄| est l’impédance du circuit consid-
éré et φ le déphasage, entre le courant et la tension, introduit par l’impédance
Z. L’impédance complexe d’un circuit électrique s’écrit, sous forme cartésienne:

Z̄ = R + jX

où R est sa résistance et X sa réactance, ou bien sous forme polaire:

Z̄ = Z exp(−jφ)

p X
Avec Z = R2 + X 2 et φ = − arctg .
R
L’inverse de l’impédance est appelé admittance et est noté Ȳ .
Application à des cas simples:

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• Résistance :

Z̄ = R ⇒ Z̄ = R exp(+j0) ⇒ Z = R et φ = 0

• Self pure:
 π π
Z̄ = jLω ⇒ Z̄ = Lω exp +j ⇒ Z = Lω et φ=− (1.5)
2 2
• Condensateur pure :
1 1  π 1 π
Z̄ = −j ⇒ Z̄ = exp +j ⇒Z= et φ = + (1.6)
Cω Cω 2 Cω 2
N.B : Ces valeurs de φ montrent que le courant est :

• en phase avec la tension dans le cas d’une résistance R,

• en retard de π/2 sur la tension dans le cas d’une self

• et en avance de π/2 dans le cas d’une capacité.

1.3.2 Méthode de Fresnel


La méthode de Fresnel permet d’effectuer la somme de deux ou plusieurs grandeurs
sinusoïdales de même pulsation ω. Son principe est le suivant :

Figure 1.6:
−−→
Considérons un vecteur OM , de module A, qui tourne autour d’un point
fixe O à la vitesse constante ω. A l’instant t = 0, il fait un angle φ avec l’axe

→ (Figure 1.6 ).
ox
A l’instant t, il fait un angle (ωt + φ) avec l’axe −
→ La projection OA de ce
ox.
vecteur sur −
→ est :
ox
x = A cos(ωt + φ)

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−−→
Ainsi, lorsque le vecteur OM tourne autour de O, sa projection x sur l’axe
effectue un mouvement vibratoire sinusoïdal d’élongation:

x = A cos(ωt + φ)

Composition de deux vibrations sinusoïdales

Figure 1.7:

Considérons deux mouvements vibratoires parallèles de même fréquence an-


gulaire ω :
x1 = A1 cos (ωt + φ1 )
x2 = A2 cos (ωt + φ2 )
A un instant t, ces vibrations peuvent être représentées respectivement, par
−−→ −−→ −→
les vecteurs OA1 et OA2 · Ces derniers représentent les projections sur Ox des
−−−→ −−−→
vecteurs OM1 et OM2 tournant à la même vitesse ω.
On sait que la projection sur un axe de la somme de plusieurs vecteurs a
comme valeur, la somme algébrique des projections de ces vecteurs sur cet axe,
soit :
x = x1 + x2 (1.7)

où, x est la projection du vecteur :

−−→ −−−→ −−−→


OM = OM1 + OM2 (1.8)

OM est la diagonale du parallélogramme OM1 M M2 . Ce dernier tourne à la


vitesse ω sans se déformer. La figure 1.7 montre une représentation de ces
vecteurs à un instant t. La construction de Fresnel permet de remplacer le
calcul de la somme de plusieurs fonctions trigonométriques (Équation 1.7) de

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même pulsation ω par une construction géométrique (Équation 1.8) plus simple.
- Impédance et déphasage
Dans la construction de Fresnel, le choix de l’origine des phases est arbitraire.
De ce fait, on choisit la phase de l’intensité du courant comme origine et on écrit:

i(t) = IM cos(ωt) (1.9)

La d.d.p aux bornes d’un circuit parcouru par un tel courant devient alors:

u(t) = UM cos(ωt + φ)

φ représente le déphasage entre l’intensité du courant et la tension, il peut être


positif ou négatif.
- Circuit formé d’une résistance pure

La résistance R du circuit, de la Figure 1.3.2, est traversée par un courant


sinusoïdal d’intensité
i(t) = IM cos(ωt)

La d.d.p à ses bornes s’écrit d’après la loi d’Ohm : u(t) = Ri(t)

Figure 1.8:

Soit :
UM cos(ωt + φ) = R · IM cos(ωt)

En identifiant les deux membres de cet équation (1.9), on obtient :

UM = RIM et φ=0

L’impédance du circuit étudié est égale à sa résistance R, Le courant et la ten-


sion sont donc en phase.
- Circuit formé d’une self pure
La bobine de self inductance L du circuit représenté sur la Figure 1.9, est par-
courue par un courant i(t) = IM cos(ωt), il en résulte une d.d.p aux bornes de

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la self :

di
u(t) = L
dt  π
UM cos(ωt + φ) = −Lω · IM sin(ωt) = Lω · IM cos ωt +
2

donc :
π
UM = LωIM et φ=+ (1.10)
2

Figure 1.9:

En considérant les valeurs efficaces, on obtient:

U = LωI = Z.I soit Z = Lω

Dans la représentation de Fresnel (figure 1.9), le courant dans la self est en


retard de π/2 par rapport à la d.d.p à ses bornes.
- Circuit formé d’un condensateur pur
Le circuit, de la Figure 1.10, est parcouru par un courant sinusoïdal d’intensité
i(t) = IM cos(ωt), La d.d.p aux bornes du condensateur de capacité C est donnée
par la loi d’Ohm : Z
I
u(t) = idt
C
IM IM  π
D’où : UM cos(ωt + φ) = sin(ωt) = cos ωt −
Cω Cω 2
A partir de cet équation, on obtient :

1 π
UM = IM et φ=− (1.11)
Cω 2

En considérant les valeurs efficaces, on a :

1 1
U= I = ZI soit Z =
Cω Cω

Z représente l’impédance du condensateur de capacité C. Dans le diagramme

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Figure 1.10:

de Fresnel (Figure 1.10), la d.d.p aux bornes du condensateur est en retard de


π/2 sur le courant. Ou inversement, le courant présente une avance de π/2 sur
la d.d.p.
N.B : Les signes des déphasages φ des expressions 1.10 et 1.11 ont changé
par rapport à ceux des φ des expressions 1.7 et 1.8, l’origine des phases n’étant
plus la même. Cependant quelque soit le choix de cette origine, le courant est
toujours:

• en phase avec la tension dans le cas d’une résistance R,

• en retard de π/2 sur la tension dans le cas d’une self

• et en avance de π/2 dans le cas d’une capacité.

Application : Etude du circuit R, L, C série


Un courant d’intensité i(t) = IM cos(ωt) circule dans le circuit de la figure 1.11.
La d.d.p aux bornes du circuit est donnée par la loi d’Ohm :
Z
di I
u(t) = Ri + L + idt avec i(t) = IM cos(ωt)
dt C

Sachant que :
uM − uP = Ri = RIM cos(ωt)
di  π
uP − uQ = L = LωIM cos ωt +
dt
Z 2
I IM  π
uQ − uN = idt = cos ωt −
C Cω 2
L’expression de u(t) devient:
 π  IM  π
u(t) = UM cos(ωt) = RIM cos(ωt) + Lω · IM cos ωt + + cos ωt −
2 Cω 2
(1.12)
En utilisant les résultats trouvés ci-dessus, on trace le diagramme de Fresnel
(Figure 1.11) correspondant à l’équation ci-dessus (Equation 1.12).

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Figure 1.11:

−−→
La d.d.p u(t) aux bornes du circuit est représentée par le vecteur M N . Son
module, qui représente la valeur maximale UM de cette d.d.p, et le déphasage
φ peuvent être calculés à partir du triangle MPN rectangle en P.
s  2  
1 1 1
UM = R2 + Lω − IM et tg φ = Lω − (1.13)
Cω R Cω

Si on pose: UM = ZIM . L’impédance du circuit s’écrit alors :


s  2
1
Z= R2 + Lω −

Remarques :

1. Dans la méthode de Fresnel, les valeurs efficaces des grandeurs sinusoï-


dales, tension u(t ), courant i (t), flux Φ (t), etc. sont représentées par
des vecteurs U⃗ , I,
⃗ Φ..etc..
⃗ On peut leur appliquer les règles de l’addition
vectorielle,

2. Certains auteurs écrivent la loi d’Ohm sous la forme: U


⃗ = Z I.⃗ U⃗ et I⃗
sont des vecteurs mais Z est un opérateur : On multiplie I⃗ par Z et on
fait subir au vecteur ainsi obtenu une rotation d’un angle φ pour obtenir
⃗.
U

1.4 ASSOCIATION DES IMPÉDANCES


Les lois relatives aux associations des résistances en courants continus restent
valables en courants sinusoïdaux lorsqu’on utilise les impédances complexes.

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1.4.1 Impédances en série


La figure ci-contre montre que :

Ū = ŪAB = ŪAM + ŪM N + ŪN B

Toutes les impédances sont traversées par le même courant i.

Figure 1.12:

Ū = Z̄ I¯ = Z̄1 I¯ + Z̄2 I¯ + Z̄3 I¯ = Z̄1 + Z̄2 + Z̄3 I¯




Dans le cas de n impédances, on obtient :


n
X
Z̄eq = Z̄i (1.14)
i=1

1.4.2 Impédances en parallèle.

Figure 1.13:

La figure ci-contre montre que :

Ū = Z̄ I¯ = Z̄1 I¯1 = Z̄2 I¯2 = Z̄3 I¯3

L’équation du nœud en A donne: I¯ = I¯1 + I¯2 + I¯3

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1 1 1
D’où : I¯ = Ū + +
z̄1 z̄2 Z̄ 3
Dans le cas de n impédances, on obtient:
  n
1 1 1 Ū 1 X 1
I¯ = Ū + + ··· = ⇒ = (1.15)
z̄1 z̄2 z̄n z̄eq z̄eq z̄
i=1 i

1.4.3 Circuit RLC série: Résonance


Le circuit de la figure ci-contre constitué d’une résistance R, d’un condensateur
C et d’une bobine de self inductance L montés en série, est alimenté par une
tension sinusoïdale de la forme :

u(t) = UM cos(ωt)

Figure 1.14:

Les trois impédances : Z̄1 = R, Z̄2 = jLω et Z̄3 = − Cω


j
montées en série, la
formule (32 ) donne :
 
j 1
Z̄ = R + jLω − soit Z̄ = R + j Lω −
Cω Cω

ou sous forme polaire:


Z̄ = Ze−jφ

avec: s  2  
1 1 1
Z= R2 + Lω − et tg φ = − Lω (1.16)
Cω R Cω
φ représente le déphasage entre la tension u(t) = UM cos(ωt) et le courant
i(t) = IM cos(ωt + φ).
Il est intéressant d’étudier les variations de l’impédance Z ou celles de l’intensité
efficace I = U/Z en fonction de la pulsation ω. Les figures 1.15 illustrent les

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évolutions de ces grandeurs en fonction de ω. On note que :


 2
1
Lω − =0 ⇒ LCω 2 = 1 (1.17)

Lorsque l’impédance Z est minimale et vaut R, l’intensité I est maximale et


1
vaut U/R. La pulsation a pour valeur: ω = ω0 = √ .
LC
ω0 ne dépend que des caractéristiques L et C du circuit électrique qui constitue
un oscillateur électrique. C’est la raison pour laquelle ω0 est appelée pulsation
propre de l’oscillateur et f0 sa fréquence propre.
Lorsque la fréquence de l’excitation u(t) se rapproche de la fréquence propre
de l’oscillateur, ce dernier entre en résonance.

Figure 1.15:

A la résonance, plusieurs phénomènes sont observés:

• Les tensions VL et VC aux bornes de la bobine et du condensateur sont


algébriquement opposées et la d.d.p aux bornes du circuit résulte unique-
ment de la présence de la résistance.

• Les tensions VL et VC peuvent à la résonance, valoir plusieurs centaines


de fois la tension appliquée : on dit alors qu’il y a un phénomène de
surtension.

• La formule (Equations 1.16) montre que le déphasage entre le courant et


la tension d’excitation est nul.

1.4.4 Circuit RLC en parallèle :Antirésonance


On considère le circuit constitué d’une bobine de self inductance L de résistance
R et d’un condensateur sans pertes, de capacité C montés comme le montre la

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figure 1.16. L’impédance du circuit est :

1 1
= + jCω (1.18)
z̄ R + jLω

Figure 1.16:

Afin de simplifier l’étude du circuit précédent, nous allons négliger la résis-


tance R. Dans ce cas, l’impédance du circuit devient :

jLω
Z̄ = (1.19)
1 − LCω 2

Z̄ est une réactance pure et le circuit se comporte comme :

• une self si ω < ω0

• une capacité si ω > ω0


U
Lorsque ω = ω0 l’impédance devient infinie et l’intensité du courant: I =
Z
s’annule, d’où le nom de "circuit bouchon" donné à ce circuit. Le phénomène
ainsi observé est appelé "antirésonance". Dans une construction de Fresnel, les
courants qui circulent respectivement dans la self et le condensateur sont égaux
et opposés: leur somme est nulle. Leurs intensités sont plus importantes que
l’intensité totale du circuit : on dit alors qu’il y a un phénomène de surintensité.

1.5 PUISSANCE ÉLECTRIQUE EN COURANT


SINUSOÏDAL.
1.5.1 Valeur instantanée de la puissance électrique
Soit une impédance Z, soumise à une tension électrique sinusoïdale

u(t) = 2U cos(ωt)

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et parcourue par un courant électrique d’intensité i(t) = 2I cos(ωt + φ).

Figure 1.17:

La puissance électrique instantanée fournie à Z s’écrit alors:

p(t) = u(t) · i(t) = 2U I cos(ωt) · cos(ωt + φ) (1.20)

p(t) = U I cos(φ) + U I cos(2ωt + φ) (1.21)

Cet expression (1.21) montre que p(t) est la somme d’un terme constant et d’un
terme variable à fréquence double de la fréquence de la tension d’excitation. La
puissance varie au cours du temps.

1.5.2 Valeur moyenne de la puissance électrique.


La valeur moyenne, sur une période, de la puissance:
Z T
1
P = p(t)dt
T 0

donne avec (Équation 1.21):


Z T Z T
1 1
P = U I cos(φ) dt + UI cos(2ωt + φ)dt (1.22)
T 0 T 0

La valeur moyenne du second terme étant nulle, on a :

P = U I cos(φ) (1.23)

P correspond à la puissance électrique consommée par Z.

1.5.3 Puissance active


Elle désigne la puissance effective liée à l’énergie électrique qui peut être con-
vertie par le récepteur sous une autre forme d’énergie (mécanique, calorifique

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etc..). Elle est mesurée en watt (W) et son expression en courant sinusoïdal est
donnée par l’équation (1.23), soit :

P = U I cos(φ)

Le terme cos(φ) est appelé "facteur de puissance" du récepteur. Il mesure


l’efficacité d’un système à produire de la puissance active.
Dans le cas:

• d’une self ou d’un condensateur: φ = ∓ π2 ⇒ P = 0.

• d’une résistance: φ = 0 ⇒ P = U I.

1.5.4 Puissance réactive


Elle est liée à l’énergie emmagasinée durant un quart de période, dans les selfs
et les condensateurs du récepteur, puis entièrement restituée au réseau au cours
de l’autre quart. C’est une énergie qui n’est donc pas consommée par la charge,
elle est définie par :
Q = U I sin φ (1.24)

Elle est mesurée en Var (volt-ampère-réactif). Cette puissance est qualifiée ainsi
parce que l’absorption et la restitution de l’énergie sont dues à la réaction d’une
self ou d’un condensateur aux variations du courant.
APPLICATIONS:
- Puissance réactive dans le cas d’une self pure:
A une tension u(t) = UM cos(ωt) correspond un courant d’intensité i(t) =
π
IM cos ωt − . La puissance instantanée qui est fournie à la self s’écrit alors:
2

p(t) = U I sin(2ωt) (1.25)

Les u(t), i(t) et p(t) en fonction du temps sont illustrées par les graphes de la
figure I.18. Pendant le premier quart de période, la self emmagasine une énergie
magnétique:
Z T /4 Z IM 2
di LIM
W = uidt = iL dt = = LI 2 (1.26)
0 0 dt 2

Cette énergie est entièrement restituée au réseau au cours du quart de péri-


ode suivant comme le montre bien la figure I.18. La puissance moyenne sur une

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Figure 1.18:

demi-période est donc nulle. L’échange d’énergie entre la self et le réseau fait
circuler dans le circuit un courant réactif I tel que: Q = U I sin φ.
Un comportement similaire est observé dans le cas d’un condensateur, sauf que
l’énergie emmagasinée par ce dernier est une énergie électrostatique.
- Puissance active dans le cas d’une résistance pure:
Considérons un circuit qui comporte une résistance pure R alimentée par une
tension:
u(t) = UM cos(ωt)

Elle sera alors parcourue par un courant d’intensité:

i(t) = IM cos(ωt)

La puissance instantanée qui lui est fournie s’écrit alors :

UI
p(t) = U I cos2 (ωt) = (1 + cos(2ωt)) (1.27)
2

La puissance moyenne est :


Z T
UI
P = (1 + cos(2ωt))dt = U (1.28)
T 0

A partir de la figure I.19, on note que l’énergie reçue par la résistance est en-
tièrement consommée et transformée en chaleur. Il n’y a pas comme dans les
cas précédents, d’oscillations de l’énergie entre le réseau et la charge. Le courant
qui circule dans le circuit est appelé courant actif

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Figure 1.19:

1.5.5 Puissance apparente


La puissance apparente est, par définition, égale au produit de la tension par le
courant:
S = UI

C’est la puissance maximale que peut atteindre la puissance active. Le rapport


de la puissance active P sur la puissance apparente notée S définit le facteur de
puissance. On écrit alors :
P
= cos φ (1.29)
S
S est mesurée en " volt-ampère " (V A). Les puissances active, réactive et
apparente sont reliées entre elles par les expressions suivantes:
) (
P = U I cos φ = S cos φ S 2 = P 2 + Q2
⇒ P
(1.30)
Q = U I sin φ = S sin φ cos φ = S

1.5.6 Puissance en notation complexe



En notation complexe, la tension d’alimentation u(t) = 2U cos(ωt) et le

courant i(t) = 2I cos(ωt + φ) qui parcourt le circuit peuvent s’écrire respec-
tivement :
√ √
u(t) = 2U exp(jωt) et i(t) = 2I exp[j(ωt + φ)] (1.31)

Calculons le produit ū.⃗i∗ où ⃗i∗ est l’expression conjuguée de i(t):

ū · ⃗i∗ = 2U I exp(jωt) · exp[−j(ωt + φ)] = 2U I(cos φ − j sin φ) (1.32)

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La partie réelle de cet équation (1.32) représente deux fois la puissance moyenne
ou la puissance active donnée par l’équation (1.23). On écrit alors que :

1
P = U I cos φ = RRe [ū · ī∗ ]
2

Si on considère les valeurs efficaces complexes, telles que :



ū(t) = Ū 2 exp(jωt) avec Ū = U exp(j0) = U
√ (1.33)
ī(t) = I¯ 2 exp(jωt) avec I¯ = I exp(jφ)

La puissance moyenne est égale à :

P = Re [ū · ī∗ ] (1.34)

1.5.7 Facteur de puissance


La puissance, consommée par une charge en courant alternatif, dépend du fac-
teur de puissance cos φ introduit par la charge. l’énergie électrique, produite
dans des centrales électriques par un fournisseur d’électricité, est transportée
dans une ligne pour être fournie aux clients. Le client ne paie au fournisseur
que l’énergie qui correspond à la puissance P = U I cos φ qu’il a consommée.
Cette puissance est inférieure à celle qui lui a été livrée à la sortie de la centrale
électrique. La différence ∆P, qui correspond aux pertes dans la ligne, est à la
charge du fournisseur ∆P = RI 2 .
R est la résistance électrique de la ligne. Avec l’équation (44) il vient :

P2
∆P = R (1.35)
U 2 cos2 (φ)

La puissance perdue dans la ligne par effet Joule est inversement proportionnelle
au facteur de puissance. Le fournisseur est d’autant plus lésé que ce facteur est
faible, c’est la raison pour laquelle il pénalise le client dès que le facteur de
puissance est inférieur à 0,8 . Pour éviter ces pénalités, les industriels relèvent
le facteur de puissance de leurs installations électriques à l’aide de condensateurs
conçus à cet effet.

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