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Cours de Microbiologie - Ulbu - 2020
Cours de Microbiologie - Ulbu - 2020
Table de la matière
Chapitre 1. Présentation générale des microorganismes
Chapitre 2. Quelques facteurs de détérioration des aliments
Chapitre 3. Cinétique de destruction des microorganismes
Chapitre 4 : Quelques maladies d’origine microbienne
Chapitre 5. Méthodes de conservation
Chapitre 6. Dénombrement des microorganismes
TERMINOLOGIE
1. Flore d’altération assure la biodégradation des aliments grâce à la putréfaction (protéolyse = dégradation des protéines), le rancissement (lipolyse =
dégradation des lipides), … .
2. Flore pathogène provoque des maladies chez les différents organismes par exemple des infections alimentaires telles que les salmonellose, botulisme,
listériose, parasitose (ténia, toxoplasme, douve….), hépatite A…
3. Parasite : organisme vivant au dépend d’un autre organisme, son hôte dont il n’entraîne pas forcément la destruction.
4. Parasitose alimentaire : maladie due à un parasite transmis à l’homme par la consommation d’un aliment contaminé : eau souillée, animaux, végétaux
contaminés ou manipulateur contaminé par la matière fécale.
5. Pathogènes : Microorganismes qui causent des maladies, souvent des inflammations.
- Fermentation lactique
Les bactéries se reproduisent par millions et transforment alors une partie du sucre - le lactose - contenu dans le lait en acide lactique. Cette transformation
s’appelle la fermentation lactique. La production d’acide lactique acidifie le lait ce qui entraîne sa coagulation et le développement des arômes très
appréciables par les consommateurs.
Ainsi, deux catégories de bactéries lactiques sont à la base de cette fermentation lactique du lait à savoir les Lactobacillus bulgaricus qui apportent au
yaourt son acidité et les Streptococcus thermophilus qui développent ses arômes.
2° Fermentation alcoolique
Ce sont les levures qui sont impliquées dans les processus permettant la fabrication du vin et la bière.
On s’en sert pour la fabrication de boissons alcoolisées. La fermentation alcoolique va transformer le glucose en éthanol et en dioxyde de carbone. L’espèce
de levure la plus utilisée est le Saccharomyces cerevisiae.
La plupart des bactéries sont des organismes unicellulaires de type primitif (cellule procaryote) alors que les levures et les champignons ont dans leurs
cellules des structures comparables à celles des cellules animales (cellule eucaryote).
1.2.3. Les bactéries
On distingue les bactéries par quelques propriétés morphologiques comme la forme des cellules, la structure de l’enveloppe autour de la cellule et leurs
propriétés métaboliques et génétiques.
Bref, les bactéries peuvent être classées en deux groupes selon leur
pouvoir de retenir (Gram-positive) ou non (Gram-négative) le colorant
cristal-violet après essai de décoloration avec l’alcool. Technique
nommée ainsi d’après Gram (botaniste Danois).
Figure 3 : Bactéries de forme
bâton et spirales
Il est difficile de donner des notions générales sur la physiologie des bactéries, parce qu’il existe une grande diversité de types trophiques et respiratoires.
Les bactéries intéressantes pour la microbiologie alimentaire sont hétérotrophes : ça veut dire qu’elles nécessitent la présence d’un substrat organique.
Certaines espèces sont saprophytes, vivant librement dans la nature ; d’autres sont commensales de l’homme ou des animaux et enfin d’autres sont des
parasites ou possèdent un pouvoir pathogène ou toxique.
Selon les espèces, les bactéries sont aérobies ou anaérobies et ceci d’une manière stricte ou facultative. Les aérobies ont besoin d’oxygène pour vivre. Les
anaérobies sont détruits par l’oxygène ; elles ne peuvent vivre qu’en absence d’oxygène et pour les anaérobies facultatifs, l’oxygène n’a pas d’influence sur
leur vie.
Les bactéries se nourrissent de ce qui est disponible dans leur environnement. Par exemple, celles qui sont présentes dans l'intestin se nourriront à partir
des éléments qui y sont présents. De la même façon, les bactéries présentes dans la viande utiliseront les constituants de la viande pour se nourrir. En fait,
une bactérie a les mêmes besoins que nous. Elle a donc besoin d’eau, de sucre, d’éléments chimiques (carbone, phosphore, azote, soufre), etc.
Les bactéries se reproduisent par scissiparité, c’est-à-dire qu’une cellule - mère se divise en deux cellules - filles identiques. Dans des conditions favorables,
une population de bactéries peut doubler toutes les vingt minutes. Leur vitesse de prolifération est donc très importante. Le tableau 1 montre quelques
groupes de bactéries importantes dans l’industrie alimentaire.
Dans des conditions défavorables, certaines espèces formeront une spore bactérienne : partie de la cellule qui est formée dans certaines circonstances et
qui est assez résistance à la chaleur. Une spore est une forme de survie de la bactérie qui ne se nourrit pas, est incapable de se multiplier, est incapable de
produire des toxines, résiste aux antimicrobiens, résiste aux irradiations, peut survire jusqu'à 110°C. Quand les conditions deviennent favorables, une spore
peut se développer en une nouvelle cellule.
Une moisissure est composée d’une partie végétative qui puise dans
le milieu des éléments nutritifs nécessaires et de structures
reproductrices qui servent à la multiplication et à la dissémination de
l’espèce.
Lorsqu’un aliment est conservé dans de mauvaises conditions, des moisissures le contaminent et le dégradent. Certaines moisissures peuvent même libérer
dans l’aliment des mycotoxines qui ont des conséquences sanitaires fâcheuses.
1.2.5. Les virus
Un virus est une entité biologique microscopique infectieuse qui possède un seul type d’acide nucléique (ADN ou ARN). Il ne peut se multiplier qu’en
pénétrant dans une cellule, appelée cellule hôte, dont il utilise ses constituants. En effet, les virus sont des parasites intracellulaires obligatoires : ils sont
incapables de se reproduire de façon autonome. Leur multiplication nécessite leur pénétration dans une cellule cible vivante et le détournement de la
machinerie cellulaire à leur profit, puis leur sortie de la cellule pour pouvoir infecter d’autres cellules. La multiplication d’un virus ne peut se faire que dans
une cellule vivante. Il faut que la cellule soit permissive c’est-à-dire qu’elle permette tout le cycle de multiplication du virus (entrée, multiplication dans
cellule et sortie de la cellule).
Alors que la présence éventuelle de bactéries et moisissures est largement prise en compte par l’ensemble des filières dans la maîtrise des risques liés à la
sécurité alimentaire d’un produit, celle de virus est encore de nos jours mal étudiée. Pourtant la présence de virus est aujourd’hui potentiellement
détectable ; les sources primaires de contamination sont connues.
Parmi les nombreux virus responsables de pathologies humaines et transmissibles par voie alimentaire tels que le virus de l’hépatite A (HAV, virus à ARN
simple), le virus de l’hépatite E, le rotavirus (ARN double brin avec capside à deux couches), l’adénovirus (responsable de gastroentérites virales: ADN
double brin), ....
Le tableau 2 résume les caractéristiques de ces microorganismes.
Tableau 2 : Quelques caractéristiques distinctives des bactéries, des levures et des champignons
Bactéries Forme : coques, bâtons ou spirales
Grandeur : 1 à 3 m (1 = 10 - 3 mm), le plus souvent unicellulaires.
Levures Forme : ovoïde,
Grandeur : 10 m, grand pouvoir de fermentation alcoolique, le
plus souvent unicellulaires.
Champignons Forme : mycélium multicellulaire,
Grandeur d’une cellule : 20 m
Conclusion
Les microorganismes sont présents sur les plantes, les animaux, les hommes, mais aussi partout dans l’environnement, c’est-à-dire l’eau, le sol et l’air. C’est
la raison pour laquelle les aliments ne sont pas stériles, ils contiennent des microorganismes dont le nombre varie d’un produit à l’autre. La plupart du
temps, ces microorganismes sont peu nombreux et donc ne provoquent pas d’intoxication alimentaire. En revanche, dans certaines conditions, la quantité
de microorganismes peut dépasser le seuil de tolérance de l’organisme et être responsable de plusieurs maladies. Il est donc indispensable de prendre
certaines précautions (qui seront détaillées dans les chapitres suivants) pour réduire la vitesse de prolifération de ses microorganismes et ainsi éviter la
détérioration des aliments et par conséquent éviter la propagation des maladies.
Tableau 3 : Teneur en eau (%) de quelques Tableau 4 : Influence de l’aw sur la vie
aliments qui ont une aw de 0,70 microbienne
Produits Eau (%) aw Qui peut survivre ?
Œuf en poudre 10 0,95 Champignons + Levures + Bactéries
Farine de froment 13 0,90 Champignons + Levures
Légumes séchées 14 – 18
0,80 Champignons
Amidon 18
Fruits séchés 25
0,75 Xérophiles, halophiles ou osmophiles
0,70 Limite de sécurité pour la conservation
2.3.3. La température
La température influence beaucoup la croissance des microorganismes car le froid peut bloquer leur métabolisme et peut même entrainer une forte
mortalité lors de la congélation. La plupart des bactéries prolifère rapidement entre 20 et 45°C mais on distingue trois types de bactéries selon leur
optimum de température : Psychrophiles : - 5 à + 15 °C ; Mésophiles : + 15 à + 40 °C et les Thermophiles : + 40 °C à + 55 °C.
Le dédoublement des microorganismes est fonction de la température (tableau 5). Le tableau 6 indique la croissance bactérienne dans le lait cru après 24 h,
en fonction de la température.
Tableau 5 : Temps de dédoublement (tg) en Tableau 6 : Croissance bactérienne en 24 h en
fonction de la température fonction de la température (N o = 2000)
2.3.4. Le pH
Tous les microorganismes ne réagissent pas de la même manière vis à vis du pH. Le pH influe notamment sur la perméabilité cellulaire et la disponibilité des
substrats. La grande majorité des microorganismes préfèrent les milieux dont le pH se situe à une valeur voisine de 7 car ils tendent à maintenir un pH
interne voisin de la neutralité. Mais il existe certaines bactéries qui sont adaptées à des milieux acides ou alcalins.
On appelle acidophiles les microorganismes dont le pH optimum se situe au-dessous de 5,5 mais, en industrie alimentaire, on a l’habitude de classer les
microorganismes entre ceux qui peuvent se développer au-dessus du pH 4,5 et au-dessous de pH 4,5. Le pH 4,5 permet de séparer les aliments en deux
groupes par rapport à leur aptitude à permettre la croissance des principaux microorganismes pathogènes. En dessous de ce pH les risques sanitaires sont
minimes. C’est la raison pour laquelle, les aliments acides se conservent mieux (comme par exemple le citron, le vinaigre, la tomate, l’orange,…) et que l’on
utilise du vinaigre pour la conservation de certains aliments.
Pour un microorganisme donné, la vitesse de croissance en fonction du pH passe par un optimum. Ce sont souvent des activités enzymatiques sensibles au
pH qui sont les facteurs limitant de la croissance microbienne. La figure 8 révèle la vitesse de croissance des microorganismes en fonction du pH tandis que
les tableaux 8 et 9 montrent respectivement l’importance du pH sur la vie des microorganismes et le pH de quelques aliments.
Tableau 8 : Intervalle de pH de croissance
de quelques microorganismes Tableau 9 : pH de quelques aliments
A. Facteurs intrinsèques
1) Le pH
Le pH est un facteur très important. À un pH faible, le développement des levures et des moisissures est favorisé. À un pH neutre ou alcalin, ce sont les
bactéries qui prédominent au cours du processus de pourrissement ou de putréfaction.
2) L’activité de l’eau
La disponibilité de l’eau a un effet sur la capacité des microorganismes à se multiplier. Plus l’eau est disponible en grande quantité, plus il sera facile de
coloniser un aliment. C’est pourquoi on limite cette eau disponible par exemple en séchant les aliments.
3) La structure physique
Cette caractéristique a un grand rôle à jouer dans la multiplication des microorganismes. Le broyage ou le hachage des aliments augmente la surface de la
nourriture et brise les cellules. De cette façon, les germes contaminants peuvent se retrouver partout dans les aliments et rendre le produit insalubre.
B. Les facteurs extrinsèques
1) La température et l’humidité relative du milieu
Ce sont les deux facteurs les plus importants lorsque l’on parle de l’avarie d’un aliment. Une humidité relative élevée est favorable aux microorganismes,
même si la température est basse. Si on place un aliment très sec dans un milieu humide, l’aliment aura tendance à absorber très rapidement l’humidité et à
offrir aux microorganismes un environnement favorable à leur croissance ce qui permet l’altération facile de l’aliment.
a. Changement des odeurs : Elles sont variables selon la nature de la molécule qui en est responsable. Exemple : triméthylamine, mercaptan,
diméthylsulfure, sulfure d’hydrogène, ammoniac, acide butyrique, diacétyle, odeur de rance.
b. Changement de la couleur : L’altération des produits se caractérise souvent par l’apparition de zones colorées à la surface. Cette modification de couleur
est essentiellement due à la synthèse de pigments, la destruction ou la transformation de pigments naturels (carotène, myoglobine, polyphénols).
c. Changement du goût : La modification du goût est caractérisée essentiellement par l’aigreur du produit.
d. Changement d’aspect / structure / texture : La dégradation de ces trois caractères résulte de :
la modification des macromolécules (pectines, (hemi) cellulose, protéines),
la synthèse des macromolécules (exemple : dextrane).
e. Modification de la valeur nutritionnelle : L’une des conséquences de l’altération d’origine microbienne des aliments est la modification de la valeur
nutritionnelle pouvant conduire à sa diminution totale. La valeur nutritionnelle est affectée par la réduction de valeur calorifique, la synthèse de molécules à
activité biologique (positive ou négatives selon les cas),…
Par exemples de dégradations d’origine microbienne des principaux types d’aliments sont donnés dans le tableau 11.
t = n. tg 2n No Nt = 2n . No
2.4.2.3. Représentation graphique de la courbe de croissance
La croissance bactérienne est représentée par une courbe : N = f(t).
Représentation arithmétique : N = f(t)
A t0 correspond N0 (ordre 105 à 106)
A t1 correspond N1 = 2 N0 (2*105 à 2*106) avec t1 – t0 = G
A t2 correspond N2 = 2 *2N0 (4*105 à 4*106) avec t2 – t1 = G
La courbe serait difficile à tracer par le fait que le nombre élevé de germes posent problème pour une échelle arithmétique, c’est pourquoi il faut utiliser une
courbe logarithmique.
Expression logarithmique
C’est à partir des paramètres de contrôle qui viennent d’être décrits que les microbiologistes ont proposé des modèles prédictifs de durée de vie des
produits alimentaires.
Conclusion
La microbiologie prévisionnelle (prédictive) est un outil pour estimer la durée de vie des aliments (DLC : Date Limite de Consommation) et assurer la
qualité jusqu’à la consommation. En industrie agro-alimentaire, on peut prédire l’évolution de la flore d’un aliment tout au long de la vie du produit.
Cependant, la microbiologie prédictive connaît des limites par le fait que les prévisions sont souvent surestimées. En effet, il y a :
- l’effet de la structure de l’aliment qui limite les transferts de matière
- les phénomènes de compétition entre la flore banale et les pathogènes dont on cherche à modéliser la croissance.
- la variabilité inter souches, …
La microbiologie prédictive ne représente que partiellement la réalité, c’est un système d’aide à la décision. La prudence est requise vis-à-vis des bactéries
dangereuses. Il s’avère donc nécessaire de faire des contrôles réguliers pour voir si les normes sont respectées. Diverses normes internationales de
référence ont été définies (Tableau 11).
Exercices
1. Sachant que la charge maximale acceptable des bactéries dans le lait écrémé est Nt = 2.108 avec G = 200. Si on part de la charge initiale No = 200, calculer :
a) La durée de conservation b) La date de péremption du lait écrémé qui a été produit le 20/10/2020.
stabiliser. Cela serait dû à l'épuisement du milieu de culture, de l'accumulation de métabolites toxiques et l'évolution défavorable des conditions
physicochimiques.
6°) La phase de déclin : Au cours de cette phase, on enregistre un taux de croissance négatif ( < 0).
Les microorganismes ne se divisent plus, beaucoup meurent et d’autres sont lysés. Finalement la population microbienne diminue progressivement ; le
milieu n’est plus favorable, car il y a de plus en plus de déchets toxiques pour les microorganismes. De plus, la nourriture est de plus en plus rare, ce qui
cause la mort (lyse) des organismes. Cette phase est visible ou pas selon la méthode d’étude par le fait que la visibilité du nombre de microorganismes
viables (toujours) est fonction de la turbidimétrie issue des microorganismes qui ont été détruits.
La relation log N = f(t) donne une courbe appelée courbe de survie ou cinétique de destruction microbienne. Cette relation est linéaire, autrement dit, les
microorganismes exposés à une température létale constante, suivent une loi de destruction d’ordre 1 en fonction du temps. Lorsqu’on expose une même
population microbienne à différentes températures, on constate que plus la température est élevée plus le temps de destruction est rapide. Le nombre de
germes qui survit décroît exponentiellement en fonction du temps selon l’équation suivante :
No
Log k t ou log
𝑁𝑜 t
= 𝐷 où :
N 𝑁
NB. La courbe de survie log N = f(t) permet de déterminer D. L’inverse de la pente de cette
droite est D.
En microbiologie, il a été défini 2 paramètres d’inactivation importants qui permettent de décrire la sensibilité d’une suspension microbienne à la chaleur
létale. Ces 2 paramètres impliqués dans la destruction thermique des microorganismes sont le temps de réduction décimale D et la valeur d’inactivation
thermique z. Nous allons essayer de les découvrir à travers des exercices.
- Question 1 : Indiquer le temps nécessaire à 121°C pour réduire le nombre de spores de Clostridium botulinum de :
1012 à 1011 : 12 secondes
Conclusion : Le temps nécessaire pour réduire la quantité de
1011 à 1010 : 12 secondes
spore d’un facteur 10 à 121°C est toujours de 12 secondes
1010 à 109 : 12 secondes
109 à 108 : 12 secondes
- Question 2 : Indiquer le temps nécessaire à 111°C pour réduire le nombre de spores de Clostridium botulinum de:
Pour réduire d’un facteur 10 à 111°C, il faut 2 minutes, alors qu’à 121°C, il ne faut que 12 secondes soit : (2 * 60) /12 = 10 fois moins de temps.
Soient les figures 12 suivantes :
Spores de Bacillus stearothermophilus Spores de Clostridium botulinum
Tracer sur papier millimètre la courbe log N = f(t). En déduire graphiquement le temps nécessaire pour passer de 103 à 102 microorganismes.L-1. Ce temps
est le temps de réduction décimale D72.
Correction
Définition : La valeur d’inactivation thermique Z correspond à l’augmentation de la température qui permet de réduire de 90% la durée de stérilisation
(donc de diviser par 10 la durée de stérilisation).
ou
La valeur Z est l’écart de température permettant de réduire de 90 % la durée du traitement thermique (stérilisation) pour obtenir un même niveau
d’inactivation choisi.
La diminution du temps de réduction décimale D en fonction de la température suit une cinétique d'ordre 1.
Le temps de réduction décimale D et le temps t de stérilisation sont fonction de la température. Cette fonction s’exprime par :
ou
Z est l’augmentation de la température requise pour entraîner une réduction de D ou du temps de traitement de 90%.
Nous constatons qu’à chaque fois qu’on élève la température de 10 °C, le temps nécessaire pour atteindre la stérilité commerciale est divisé par
10. On note alors que la valeur d’inactivation thermique Z = 10 °C.
Le temps de réduction décimale diminue rapidement lorsqu’on augmente la température.
A 111°C pour passer de 105 – 104 on met 2 minutes, donc pour réduire de 90% cette durée de stérilisation soit 2 x 60/10 = 12 secondes, je vais
devoir augmenter ma température de 10°C à 121°C.
Nous pouvons conclure que :
• chaque germe est caractérisé par ses deux paramètres d’action. Un germe est d’autant plus résistant que ses valeurs D et Z sont plus
élevées.
Exercice 2
Si on a une réduction décimale nD égale 12 à T = 105 °C et t = 103 minutes et la même réduction décimale nD à T = 117 °C et t = 6,5 minutes.
a) Quelle est la valeur de z ?
b) Calculer le temps t nécessaire à T = 100 ou 120 °C pour obtenir nD = 12
CORRECTION
2)
- plus le pH de l’aliment est éloigné de la neutralité, plus les microorganismes sont sensibles à la chaleur ; c’est pourquoi les aliments sont classés selon leur
pH en trois classes.
Aliments acides pH < 4,5
Aliments modérément acides 4,5 < pH < 5,3
Aliments peu acides pH > 5,3
- plus l’aw de l’aliment est faible, plus les microorganismes sont thermorésistants et donc plus le traitement par la chaleur est inefficace ;
- plus l’aliment est gras, plus les micro-organismes seront résistants à la chaleur car les lipides sont de médiocres conducteurs de la chaleur.
4.2. Les différentes catégories de maladies liées à la consommation des aliments (Intoxications alimentaires)
4.2.1. Introduction
Les aliments peuvent être de vecteurs ou de véritables milieux de culture de microorganismes. Ils sont alors potentiellement capables de provoquer diverses
affections chez le consommateur dont la gravité dépend d’abord de la nature et du nombre de microorganismes et/ou de la toxicité de leurs produits
d’excrétion.
RECAPITULATION
Caractéristiques :
Tmin Tmax Topt
5 °C 45°C 37 °C
4.3.5. Bacillus cereus
Type : toxi-infection et intoxination : dose infectieuse > 108 cellules vivantes
Maladie : diarrhée abondante après 10h ou vomissements très violents après 30 min – 5 h.
Sources : B. cereus est transmise par les produits à base des viandes et de volaille et les mets à base de riz cuit à l’avance.
Ce germe est très largement répandu dans l’environnement. Les risques liés à la présence de ce
germe apparaissent quand l’aliment est mal manutentionné au cours de sa préparation finale avant consommation.
Caractéristiques :
Tmin Tmax Topt pH croissance aw min
10 °C 40°C 30 °C 5,0 – 9,0 0,91 – 0,95
B. cereus produit deux types de toxines : l’entérotoxine protéique (facteur diarrhéique) et la toxine polypeptdique (facteur émétique).
Valeur de D: 0,04 min (121°C, pH 6,8)
Valeur de z : 9 – 10 °C
Remarques
▪ La toxine émétique est un petit peptide fabriqué par certaines souches de B. cereus au cours de leur croissance dans un aliment (souvent du riz cuit). Cette
toxine est très résistante aux conditions environnementales (chauffage, acidité, séchage, enzymes digestives). Lorsqu’elle est ingérée en quantité suffisante,
son action sur les récepteurs nerveux déclenche des vomissements.
▪ La toxine diarrhéique est une protéine qui agit sur la muqueuse intestinale comme une véritable entérotoxine, en provoquant une accumulation de
liquide dans l’intestin, d’où la diarrhée très aqueuse qui s’ensuit.
4.3.6. Clostridium perfringens
Type : toxi-infection (dose minimale > 108 cellules vivantes et tg = 40 min) et intoxination
Maladie : diarrhée, nausée, vomissements, les symptômes apparaissent après 8 - 24 h.
Sources : les aliments d’origine animale (viandes, poissons).
Caractéristiques :
Tmin Tmax Topt pH croissance aw min
15 °C 50°C 40 °C 5,8 – 8,0 0,91 – 0,93
- anaérobie strict
- le nombre de bactéries végétatives diminue dans les aliments réfrigérés ou congelés.
- Valeur de D: 10 min (115°C)
- La toxine de C. perfringens n’est pas thermostable.
4.3.7. Escherichia coli entéropathogène
Type : toxi-infections
Maladie : on distingue différents types d’E. coli pathogènes : APEC : E. coli entéropathogène ; ETEC : E. coli entérotoxique (responsable de gastro-entérite et
de la « diarrhée des voyageurs » (dose minimimale > > 108 cellules vivantes) ; EIEC : E. coli entéro-invasive ; EHEC : E. coli entérohémorragique
(notamment E. coli 0157 : H7).
Sources : elle est transmise par des viandes mal cuites, produits laitiers crus et les pâtisseries.
Caractéristiques :
Tmin Tmax Topt pH croissance
10 °C 40°C 37 °C 4,4 – 9,0
N.B. E.coli et ses entérotoxines sont sensibles à la chaleur
Escherichia coli fait parti des coliformes totaux et en particulier un sous-groupe de bactéries appelé coliformes fécaux ou coliformes thermotolérants. E. coli
est le seul microorganisme des coliformes ayant pour origine la matière fécale. Il indique une contamination fécale puisqu’elle est présente dans le tube
digestif des animaux supérieurs et de l’homme.
La présence d’E. coli dans un aliment prêt à être mangé est donc un signe d’une présence potentielle de pathogènes entériques dans cet aliment ce qui le
rend un risque pour la consommation humaine. Il représente des conditions hygiéniques faibles ou un traitement thermique insuffisant.
En milieu hydrique, cette bactérie se trouve dans les eaux d’égouts, dans toutes les eaux naturelles et les sols récemment contaminés par les matières
fécales. La présence de E. coli indique toujours une contamination potentiellement dangereuse. C’est un indicateur fort efficace utilisé pour orienter la
recherche de microorganismes pathogènes potentiels dans l’eau brute.
4.3.8. Salmonelles
Type : toxi-infection (endotoxine) : Dose minimale > 105 cellules vivantes.
Maladie : gastro-entérite et fièvre intestinale : les symptômes apparaissent après 12 h- 24 h et peuvent persister pendant plusieurs semaines.
Fièvre typhoïde dont les symptômes sont : nausées, maux de tête élevé et persistante (quelques semaines), malaise. Ces symptômes apparaissent après 7 –
28 jours selon la dose d’infection. Causée par de faibles doses de Salmonella typhi et S. paratyphi.
Sources : viandes, volaille, poissons, cycles d’infection par les eaux de surface, les effluents, les ustensiles, les mains sales.
Caractéristiques :
Tmin Tmax Topt pH croissance aw min
5 °C 46°C 37 °C 5 – 9,0 0,94
Endotoxine : thermostable
- Valeur de D: 1,5 – 4,5 min (63 °C, pH 6,8) ; tg = 25 min
4.3.9. Vibrio parahaemolyticus
Type : toxi-infection
Maladie : elle provoque une gastro-entérite accompagnée de nausées et vomissements. Les symptômes apparaissent après 72 h. C’est une maladie grave
chez les personnes atteintes de troubles hépatiques.
Sources : elle est principalement transmise par les produits de la mer (poissons, crevettes, etc.).
Caractéristiques :
Tmin Tmax Topt pH croissance aw min
5 °C 43°C 37 °C 5 Nécessite 3 -9 % de NaCl
tg = 12 min, Maladie infectieuse : 105/g.
Caractéristiques : une espèce cryophile, elle est donc très sensible à la chaleur.
Le respect des règles d’hygiène dans un maillon de la chaîne de fabrication, l’entretien des locaux et du matériel dans un bon état de propreté, le respect
des consignes de traitement (chauffage, pasteurisation, stérilisation, etc.) et de conservation, sont indispensables pour sauvegarder la santé des
consommateurs.
Lors d’une altération microbienne des aliments, on peut observer une contamination “naturelle” suivie soit de la mort, de la survie ou de la prolifération
des germes.
Il y a une mort quand les microorganismes ne trouvent pas dans l’aliment les conditions nécessaires à leur croissance (composition, conditions
d’entreposage, traitements antimicrobiens..).
La survie des microorganismes est liée à des conditions n’engendrant pas la mort mais ne permettant pas leur multiplication (composition, froid ...).
Il y a prolifération quand les microorganismes trouvent les conditions nécessaires à leur croissance. Dans le cas généralement défavorable il y a altération
de la qualité marchande si les germes sont saprophytes et altération de la qualité sanitaire (et parfois marchande) si les germes sont “pathogènes”.
Dans la nature, les proliférations microbiennes par succession de flores ont pour finalité de minéraliser complètement le produit (dans le cas de
microorganismes hétérotrophes).
La notion de charge microbienne en relation avec la qualité du produit est fonction de la nature du produit et de la nature du germe présent.
5. 2. Actions préventives
La base des actions préventives en sécurité alimentaire est la règle des 5 M :
1. Matières premières contrôlées
2. Matériels : nettoyage et désinfection soigneuse
3. Milieu : locaux conformes à la réglementation (plan de travail en inox, carrelage pour un entretien facile) ; maîtrise de la température et de l'hygrométrie et de
la propreté.
4. Méthodes : élaboration des aliments en respectant la durée et la température de cuisson ; respect de la chaîne du froid ; limitation du temps de séjour à
température ordinaire ; nettoyage après chaque étape
5. Main d'œuvre : dépister et traiter les porteurs sains ; hygiène rigoureuse des mains
5.3. Conservation proprement dite
Nous avons vu précédemment qu’il existe plusieurs espèces de microorganismes. Les moisissures ont une grande capacité d’adaptation et leur dissémination
devient facile. Les bactéries sont quant à elles plus redoutables car leur rythme de croissance est très rapide dans des conditions riches en eau et avec un pH
neutre. On trouve donc majoritairement les moisissures en surface des aliments du fait de la disponibilité en eau, la pression osmotique et le taux d’acidité.
L’absence de conservation du lait ou du poisson au réfrigérateur conduit à un risque important de détérioration. Statistiquement, 95% des toxi-infections
alimentaires sont causées par des bactéries, d’où l’importance de la sécurité sanitaire des aliments.
5.3.1. Historique
L’importance d’avoir des aliments sains et nutritifs n’est pas à discuter, car il est essentiel pour tout le monde d’avoir accès à de la nourriture consommable.
Lorsque les gens ont diminué leur dépendance à l’égard de la chasse et de la pêche et qu’est apparue l’agriculture, il est devenu impératif de trouver un moyen de
conserver le surplus d’aliments. Dès 3000 av. J-C., le sel a été utilisé pour conserver la viande. Le fumage du poisson, la production du vin et l’utilisation de
fromages et de lait caillé furent également introduits à cette époque. Malgré les efforts déployés pour empêcher que les aliments se détériorent, ce n’est qu’au
19e siècle que l’altération microbienne fut étudiée.
C’est Louis Pasteur, que l’on aperçoit sur la photo, qui ouvrit l’ère moderne de la microbiologie
alimentaire. En 1857, il démontra que c’étaient des microorganismes qui gâtaient/gachaient le lait.
D’autres travaux de Pasteur démontrèrent que la chaleur était un élément qui permettait de contrôler
les microorganismes présents dans le vin et la bière.
La microbiologie alimentaire a fait des pas de géant depuis les 100 dernières années. Plusieurs procédés de conservation des aliments ont vu le jour. Ceux-ci
seront présentés dans la section Méthodes de conservation.
5.3.2. Définition de la conservation
La conservation des aliments est définie comme étant un ensemble de procédés de traitement dont le but est de conserver le gout, les propriétés nutritionnelles,
la texture, la couleur, la comestibilité d’un aliment afin d'éviter d'éventuelles intoxications alimentaires.
À l'origine des différentes techniques de conservation actuelles, il y a quelques siècles, l'objectif était de pouvoir stocker des aliments en période d'abondance des
cultures, afin d'éviter d'avoir à faire face à la famine durant les périodes de soudure (pendant la saison sèche, année à faible production, ...).
De nos jours, on conserve les aliments surtout pour éviter que les germes prolifèrent et ne rendent ainsi malade la personne qui les mange. La conservation vise
donc à empêcher la croissance de microorganismes et de retarder l’altération des aliments. La vitesse d’altération des aliments dépend des caractéristiques
« intrinsèques » liées à l’aliment tels que les facteurs chimiques (l’oxydation), les facteurs physiques (température, lumière) ou biologiques (microorganismes) et
aux conditions extrinsèques qui sont liées à l’environnement. La maitrise de ces conditions constitue une barrière au développement des microorganismes et par
conséquent aux mécanismes d’altération microbienne des aliments.
Avant de voir les diverses méthodes de conservation, il faut se poser la question de la prolifération de microorganismes, qui est la principale source de
dégradation des aliments.
Pour vivre les microorganismes ont besoin :
de nourriture (source de carbone, d'azote, de soufre, de vitamines, de sels minéraux, etc.) ;
e. La tyndallisation
La tyndallisation est une technique utilisée pour détruire les spores des aliments susceptibles d’être dénaturés par les hautes températures et naturellement peu
contaminés. Il consiste à chauffer un produit en flacon à une température maximale qu’il peut supporter (à 56-58°C) pendant 1 heure, trois fois consécutives, en
ménageant un intervalle de 24 heures entre chaque chauffage.
5.3.3.2. Conservation des aliments par le froid
Les techniques de conservation comme la déshydratation, le
salage, l’addition de sucres, séchage des fruits, des légumes, de la
viande, la congélation (eau sous forme de glace, donc non
disponible), lyophilisation (élimination de l’eau par sublimation
sous pression réduite reposent en grande partie sur la diminution
de l’aw).
En effet, l’abaissement de l’aw d’un aliment conduit à un
développement bactérien moindre, donc à une meilleure conservation.
L’importance de l’activité de l’eau pour la stabilité des denrées alimentaires lors de traitement et entreposage est illustrée de manière très évidente ci-après.
D'une manière générale, une stabilité optimale est obtenue lorsque l'aw est située entre 0,2 et 0,3. La figure 16 révèle les risques d’altération des aliments en
fonction de l’aw.
La croissance des bactéries (courbe en noir) est généralement impossible lorsque l’aw < 0,90. Les moisissures et les levures (courbes en vert clair et vert
foncé) sont inhibés respectivement vers une aw de 0,7 et 0,8 sauf certaines moisissures et levures osmophiles qui peuvent se développer jusqu’à l’ aw de 0,6.
Dans la plupart des cas, l’aw limitant la croissance d'un microorganisme est différente de l’aw limite nécessaire pour la production de sa toxine.
L’utilisation du froid est sans conteste la technique la plus répandue. En effet, le froid est une technique de conservation des aliments qui arrête ou ralentit
l'activité cellulaire, les réactions chimiques ou enzymatiques et le développement des microorganismes. Il prolonge ainsi la durée de vie des produits frais,
végétaux et animaux en limitant leur altération. Le froid ne détruit ni les toxines ni les microorganismes contenus éventuellement dans les aliments. La
majorité des microorganismes présents peuvent donc reprendre leur activité dès le retour à une température favorable.
a. La réfrigération
Elle consiste à entreposer les aliments à une température basse, proche du point de congélation, mais toujours positive par rapport à celle-ci. Généralement, la
température de réfrigération se situe aux alentours de 0°C à +4°C.
La température étant basse, on prive les bactéries présentes dans les aliments d’un élément important : l’énergie. Les métabolismes cellulaires sont alors ralentis,
les bactéries continuent de se multiplier lentement. La réfrigération permet donc la conservation des aliments périssables à court ou moyen terme, elle doit être
faite le plus tôt possible après la collecte. Elle doit s'appliquer à des aliments initialement sains et être continue tout au long de la filière de distribution.
b. La congélation
Au cours de cette technique, les denrées sont stabilisées par abaissement lent de la température qui est maintenue au cœur de la denrée jusqu’à -18°C. Ce
procédé provoque la cristallisation en glace de l'eau contenue dans les aliments. Cette technique permet la formation de nombreux et petits cristaux de glace qui
ne détériorent pas l'aliment. On assiste alors à une diminution importante de l'eau disponible, soit à une baisse de l'activité de l'eau (aw), ce qui ralentit ou stoppe
l'activité microbienne et enzymatique.
c. La surgélation ou congélation rapide (Quic freezing)
Cette technique est une variante de la congélation au cours de laquelle les aliments subissent un refroidissement brutal (-35 ou -196 °C) puis une congélation à
entre −15 et -18 °C.
Lors de la congélation, la température diminue assez lentement, la cristallisation est donc lente. L’eau contenue dans les cellules forme alors de gros cristaux
susceptibles de faire éclater la membrane des cellules, d’où une altération de la texture et de la saveur.
Au contraire, la diminution rapide de la température lors de la surgélation permet seulement la formation de minuscules cristaux dans les cellules. Celles-ci ne
sont donc pas détruites, ainsi la texture et la saveur sont conservées.
5.3.4. Autres techniques de conservation des aliments
a. La concentration
Elle consiste à augmenter la masse d'un produit par unité de volume et peut être réalisée par déshydratation partielle. On obtient des aliments dits concentrés.
b. Le séchage
On peut faire le séchage au soleil ou dans un four : les fruits peuvent être coupés en lamelles et séchés, ou séchés en l'état. Ce traitement consiste à enlever
totalement ou partiellement l'excès d'humidité par évaporation de l'eau d’un aliment. On aboutit à des produits alimentaires secs.
L’irradiation est reconnue comme un moyen sûr pour réduire des microorganismes qui provoqueraient des intoxications alimentaires. Les radiations permettent
également de retarder la germination et/ou la maturation des fruits et légumes frais en perturbant le mécanisme enzymatique responsable de la germination
et/ou la maturation.
Parmi les effets indésirables de l’irradiation figurent :
- La destruction d’une grande partie des vitamines et nutriments présents dans les aliments ;
- La formation des radicaux libres, produits très réactifs ;
- L’appel aux technologies nucléaires ayant des effets néfastes à l’environnement.
L’impact du contact des emballages avec les denrées alimentaires peut également avoir des conséquences sur le goût des aliments et la norme
internationale sur l’analyse sensorielle permet d’évaluer cet impact.
Les analyses microbiologiques des aliments permettent d’évaluer le risque pour le consommateur, la stabilité et la durée de vie des produits dans des
conditions normales de stockage, le respect des bonnes pratiques d’hygiène aux différentes étapes de la chaîne de production.
Tous les professionnels de l’alimentation sont concernés par les analyses microbiologiques. Il s’agit des industries agroalimentaires, producteurs agricoles,
restauration collective, restauration commerciale, bouchers, boulangers, traiteurs, poissonniers, etc…
En bactériologie alimentaire il n’est donc pas nécessaire de rechercher, de compter et d’identifier systématiquement toutes les bactéries, levures et
moisissures présentes dans le produit. Il suffit souvent d’effectuer :
1) une étude quantitative de la flore microbienne :
- soit par dénombrement d’une flore microbienne donnée caractérisée par un ensemble de
propriétés physiologiques communes comme par exemple la numération de la flore aérobie
mésophile revivifiable sur un milieu du type gélose nutritive ordinaire
- soit par dénombrement d’un groupe bactérien pouvant correspondre à une contamination
déterminée : coliformes thermotolérants et/ou streptocoques du groupe D, staphylocoques pour la mise en évidence d’une contamination d’origine
cutanée, germes putrides, etc.
2) une recherche orientée de certaines bactéries pathogènes telles que Salmonella, Staphylococcus, Shigella, Mycobacterium, Listeria, Brucella,
Campylobacter, Yersinia, etc. ... Cette recherche exige l’utilisation de méthodes spécifiques hautement sélectives.
6. Balance analytique : est utilisée pour peser les quantités voulues pour les milieux de culture et les échantillons servant à la préparation des
solutions-mères ;
7. Boîte de pétri : boîte en verre ou en plastique dans laquelle se fait la culture des micro-organismes ;
8. Bombonnes à gaz : fournit du gaz méthane inflammable pour créer une zone stérile autour de laquelle se réalisent certaines manipulations ;
9. Bouteilles opaques : pour transport des échantillons ;
10. Capuchons (ouate) : pour boucher les tubes à essai ;
11. Compteur électronique des colonies : appareils permettant de comptabiliser les unités formant colonies ;
12. Etuve : appareil utilisé pour la conservation à sec des boîtes de pétri stérilisées ;
13. Erlenmeyers: bocaux servant à chauffer et à autoclaver les milieux de culture ;
14. Etiquette : papier qui sert à étiqueter les tubes à essais et les boîtes de pétri :
15. Hotte à flux laminaire : appareil capable de créer une zone aseptique (cage) où l’on peut travailler ;
16. Incubateur : appareil utilisé pour incubation des micro-organismes en fonction de leur température optimale de croissance ;
17. Spatule : sert aux prélèvements des milieux de culture
18. Papier aluminium : permet de boucher les erlenmyers au cours du transport
19. Divers matériels de chauffage et de la stérilisation des milieux de culture ;
20. Pipettes : ce sont des pipettes qu’on attache à la micropipette pour pouvoir aspirer et inoculer l’échantillon dans les tubes à essais et les boîtes de
pétri ;
21. Micropipette : il sert à aspirer l’inoculum et à l’asperger dans la boîte de pétri ;
22. Pissette : contient de l’alcool pour désinfection des mains et de la paillasse ;
23. Plaque chauffante magnétisée : permet de chauffer les milieux de culture et de l’eau peptonée au cours de préparation ;
24. Répartiteur automatique (=seringue) : instrument gradué généralement à 1ml qui permet de distribuer les solutions dans les milieux de culture ;
25. Stylo marqueur : il permet l’étiquetage des boîtes de pétri et le pointage des colonies lors du dénombrement ;
26. Tubes à essai : ce sont des tubes en verres qui servent à la préparation des solutions décimales et à contenir les milieux de culture avant de les
couler dans les boîtes de pétri.
Quelques appareils utilisés lors de l’analyse microbiologique sont présentées par les figures suivantes.
Compteur électronique des colonies Autoclave Balance, Tubes à essai, Micropipette, Erlenmeyer…
6.6. Ensemencement
Au cours de cette étape on doit travailler sous une hotte à flux laminaire pour éviter la contamination microbienne des échantillons à analyser; tout le
matériel nécessaire doit être stérilisé.
On pipete 1 ml de la dilution (par exemple le tube n°1 de dilution 1/10 ou le tube n°2 de dilution 1/100, etc.) et on l’inocule dans une boîte de pétri
contenant le milieu de culture en surfusion et homogénéisé. On répète la même opération pour les autres dilutions que l’on désire ensemencer tout en
changeant chaque fois de pipette pour chaque dilution. On peut faire deux, trois, quatre, … répétitions pour chaque dilution afin d’avoir des résultats
fiables.
6.7. Incubation
Apres solidification du milieu de culture contenu dans la boîte de pétri, l’incubation est faite en incubateur à une température optimale spécifique pour
chaque type d’organisme recherché.
Tableau 18 : Quelques milieux de culture pour chaque microorganisme dénombré
Microorganismes Milieu de culture Température Durée
d’incubation (°c) d’incubation
Levures et PDA (Patato Dextrose Agar) 25 72 h
moisissures
Flore Aérobie PCA (Plate Count Agar) 37 24 h
Mésophile totale
Coliformes fécaux VRBA (Violet Reed Bile Agar) 44 24 h
Coliformes totaux VRBA(Violet Reed Bile Agar) 37 24 h
Staphylocoques BPA (Baird Paker Agar) 37 24 h
Bactéries lactiques MRSA (Man rogosa et Share) 37 24 h
Cette méthodologie est la plus fréquemment réalisée dans des boîtes de Pétri. Elle repose sur le principe que toute bactérie vivante introduite dans la
masse ou en surface d’un milieu gélosé favorable donne en principe naissance après incubation à une colonie macroscopique. Le nombre total de colonies
correspond alors au nombre d’UFC présents dans l’inoculum.
6.8.2. Dénombrement de la flore aérobie mésophile totale
Un volume de 1 ml de deux dilutions successives est ensemencé dans une boîte de pétri. Après incubation, toutes les colonies circulaires avec un contour
régulier sont dénombrées.
6.8. 2. Dénombrement des levures et des moisissures
Un volume de 1 ml de deux dilutions successives est ensemencé en boîte de pétri. Après incubation, les colonies des moisissures sont visibles à l’œil nu. Elles
ont une forme filamenteuse tandis que celle des levures ont une forme circulaire avec un contour régulier et bombé à l’intérieur.
6.8.3. Dénombrement des staphylocoques
Un volume de 1 ml de deux dilutions successives est ensemencé dans une boîte de pétri. Apres incubation, seules les colonies noires, brulantes, convexes
entourées d’un halo clair sont dénombrées.
6.8.4. Dénombrement des coliformes
Un volume de 1 ml de deux dilutions successives est ensemencé dans une boîte de pétri. Apres incubation, on considère les colonies violettes à rose-rouge,
d’un diamètre voisin de 0.5 à 1 mm. Celles entourées d’un halo rougeâtre représentent les coliformes totaux tandis que les colonies rouges à éclat
métallique représentent les coliformes fécaux dont le plus dominant est Escherichia coli.
6.8.5. Dénombrement des bactéries lactiques
Un volume de 1 ml de deux dilution successives est ensemencé dans une boîte de pétri. Apres incubation, toutes les colonies caractéristiques des bactéries
sont dénombrées.
Incubation
Ce sont des toxines provoquant des altérations, des phénomènes de transport de fluides et d’électrolytes dans l’intestin.
150 toxines d’origine bactérienne connues, 2/3 produites par des bactéries G+, 1/3 par des bactéries G- ; 70 % sont des exotoxines.