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Construction Du Concept de Nombre
Construction Du Concept de Nombre
APPROCHE PSYCHOLOGIQUE
Métiers de l’enseignement
On présente à des enfants une rangée qui contient six bouteilles, et on leur
demande de placer autant de verres qu’il y a de bouteilles.
Réussite totale
http://www2.uqtr.ca/hee/site_1/index.php?no_fiche=324
(exemples de Marie-Philippe 4;5 et Frédéric 6;8 - jetons-équivalence)
Marie-Philippe 4 ans
Frédéric 6 ans
b. Rangée de jetons
figure A figure B
figure C figure D
C’est l’erreur classique décrite par Jean Piaget : l’enfant se laisse distraire par
la longueur des rangées et semble en oublier le nombre. L’enfant, jusqu’à 5
ans environ, n’a pas encore acquis la notion de conservation du nombre.
I. La théorie de Jean Piaget
1. Les épreuves de conservation
b. Rangée de jetons
Niveau I
Absence de correspondance terme à terme
Niveau II
Correspondance terme à terme mais pas de conservation
Niveau III
Conservation non durable (conflit entre ce que « je vois » et « ce que je sais »)
Niveau IV
À partir de 5/6 ans, conservation nécessaire et justifiée
réversibilité par inversion (« c’est toujours pareil, on peut resserrer
les jetons exactement comme dans l’autre rangée »)
compensation des relations (« c’est pareil, la rangée ici est plus
longue mais les jetons sont moins serrés «)
identité qualitative (« c’est pareil, on n’a rien enlevé ni rien ajouté »)
c. Conservation du volume
On fait d’abord constater à l’enfant l’égalité des quantités versées dans deux
récipients identiques puis on lui demande d’apprécier si le transvasement du
contenu de l’un des vases dans un récipient plus large ou plus étroit, ou dans
plusieurs récipients, modifie cette égalité.
Chloé 7 ans
I. La théorie de Jean Piaget
1. Les épreuves de conservation
Morgane 5 ans
Camille 5 ans
On présente à l’enfant
huit marguerites et deux roses.
Camille 5 ans
I. La théorie de Jean Piaget
Construction de la série :
Jean Piaget
I. La théorie de Jean Piaget
4. La théorie de Piaget
4. La théorie de Piaget
4. La théorie de Piaget
Assimilation : Accommodation
Chien :
Deux oreilles
Quatre jambes
Une queue
4. La théorie de Piaget
Assimilation : Accommodation
Oui Processus
Chien ?
d’assimilation.
L’enfant observe un
chien dans un parc.
Assimilation : Accommodation
Chien :
Deux oreilles
Quatre jambes
Une queue
Aboie
Le concept de chien a
Parent Enfant évolué : il y a assimilation et
nouvel état d’équilibre.
I. La théorie de Jean Piaget
4. La théorie de Piaget
Assimilation : Accommodation
Chien :
Deux oreilles
Quatre jambes Nouveau
Une queue déséquilibre
Aboie ??
Chien :
Deux oreilles
Quatre jambes
Une queue
Aboie Processus
d’accommodation
Chat :
Deux oreilles
Quatre jambes
Parent Enfant
Une queue
Miaule
II. Les premières interrogations (année 60)
Il demande d’abord à l’enfant « combien y a -t-il de jetons blancs ? », et quand l’enfant
a fini de les compter, l’expérimentateur l’interroge sur les noirs sans lever la main :
« Et des noirs, combien il y en a ?»
80 sans cache
avec cache
60
40
20
0
4 5 6 7
II. Les premières interrogations (année 60)
b. Le rôle de la densité des rangées 1. Fiabilité des épreuves de conservation ?
Âges
Configurations Règles
3 4 5 6
1 Règle 1 - Longueurs et densités égales ; donc
nombres égaux 42 100 100 100
3 58 17 29 63
Règle 3 - Longueurs égales et densité inégales ;
4 donc rangées numériquement inégales
84 40 63 92
5 11 4 2 10
Règle 4 - Longueurs et densités en relations
6
inverses ; donc la relation numérique peut être 53 19 46 88
égale ou inégale
7 89 90 98 100
2. Rôle du langage ?
a. Avec des smarties
Deux smarties sont ensuite ajoutés à l’une des deux rangées qui est aussitôt
déplacée pour former une rangée de longueur inférieure (figure 2) ou supérieure
(figure 3) à la rangée témoin inchangée.
L’évaluation des réponses est non verbale ; l’examinateur invite l’enfant « à prendre
la rangée qu’il souhaite » et « à manger tous les smarties de cette rangée ». Les
performances observées sont remarquables puisque 85 % des enfants choisissent
toujours la rangée contenant le plus de smarties.
De tels gestes montrent que l'enfant constate l'équivalence de nombre de jetons même si ses mots
ne le formulent pas encore clairement. L'enfant exprime par conséquent deux messages
discordants, l'un incorrect verbalement, l'autre correct par le geste.
Il est à une étape de son développement cognitif où il est potentiellement capable de franchir une
nouvelle étape : il est prêt à recevoir des explications d'un adulte pour progresser.
C'est pourquoi l'analyse des gestes d'un enfant peut permettre à un adulte de prévoir des progrès
avant leur confirmation verbale et de savoir quand un enfant est prêt à apprendre. Encourager
l'enfant à produire des gestes représenterait un atout non négligeable dans le développement
cognitif.
II. Les premières interrogations (année 60)
3. Rôle du comptage
La principale critique qui a été adressée à Piaget est de ne pas avoir considéré l'activité de
comptage chez l'enfant. Pour Piaget, le comptage ne relevait pas de la logique, mais
reflétait des séquences « apprises par cœur » ne nécessitant aucun raisonnement
particulier.
Or la pratique du dénombrement précède l'accès à la conservation. Les enfants
entraînés à compter et dénombrer des petites collections ont de meilleures performances à
des tâches numériques, alors que leurs scores sont comparables aux autres élèves pour les
tâches logiques (sériation, classification, conservation). Apprendre à dénombrer peut donc
aider l'enfant à développer les capacités opératoires qui sous tendent le concept de
nombre.
construction du nombre = notions logiques (sériation, classification et
conservation) + procédures de dénombrement et de comptage qui
seraient des pré-requis à la conservation.
III. La perception numérique
La méthode de l’habituation
L'attention du bébé est plus longue (même chez un bébé de quelques jours).
Panneau à quatre points : aucune différence.
Cependant, on peut aussi supposer que le bébé n'effectue pas une distinction
basée sur les quantités, mais simplement sur une discrimination perceptive
entre deux objets qui ne se ressemblent pas.
Cas 1 Cas 2
III. La perception numérique
3. Les études chez l’être humain
Le plus grand nombre ?
L’estimation
Capacité de quantifier un ensemble d’éléments (supérieur 4-5)
sans avoir recours à la mise en correspondance terme à terme
des items avec la séquence verbale du nom des nombres.
a. La dyscalculie et l’acalculie
La dyscalculie développementale
cas JS (18 ans, parcours scolaire brillant)
• trouble sévère du calcul dès le primaire
• plus : difficulté pour nommer les doigts
La discrimination des
grandes collections
Piaget
Le concept de nombre se construirait à partir de trois notions :
• celle de la conservation numérique (le nombre comme invariant)
• celle d’inclusion de classes : 1 ⊂ 2 ⊂ 3... (aspect cardinal du nombre)
• celle de sériation (relations asymétriques entre quantités) : 1 < 2 < 3...
(aspect ordinal du nombre)