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LA CONSTRUCTION DU NOMBRE CHEZ L’ENFANT :

APPROCHE PSYCHOLOGIQUE

Métiers de l’enseignement

Construction du concept de nombre


I. La théorie de Jean Piaget (1896-1980)
1. Les épreuves de conservation
2. Les épreuves d’inclusion
3. Les épreuves de sériation
4. La théorie de Jean Piaget
II. Les premières interrogations (1960)
1. Fiabilité des épreuves de conservation
2. Rôle du langage
3. Le comptage
III. La perception numérique
1. Les bébés et le calcul
2. Les études chez les animaux non humains
3. Les études chez l’adulte (humain)
IV. La capacité de dénombrer
V. Les représentations numériques
I. La théorie de Jean Piaget

1. Les épreuves de conservation


a. La situation des bouteilles/verres

On présente à des enfants une rangée qui contient six bouteilles, et on leur
demande de placer autant de verres qu’il y a de bouteilles.

Élise (5 ans et trois mois)


Matériel : 6 bouteilles alignées et 10 verres
1e étape : l’expérimentateur demande de faire une rangée avec « autant
de verres que de bouteilles ». Élise place un verre en face de chacune
des bouteilles (correspondance terme à terme maîtrisée)
2e étape : l’expérimentateur serre les 6 verres qu’elle vient de placer et
écarte les bouteilles.

I. La théorie de Jean Piaget


1. Les épreuves de conservation

a. La situation des bouteilles/verres

Exp : Est-ce qu’il y a toujours le même nombre de bouteilles et de verres ?


Élise : Non, parce que c’est plus grand (désigne les bouteilles)
Exp : Tu sais compter ?
Élise : Oui
Exp : Combien il y a de verres ?
Élise : Six
Exp : Et de bouteilles ?
Élise : Six
Exp : Donc il y a la même chose ?
Élise : Non, il y a plus là où c’est plus grand.
I. La théorie de Jean Piaget
1. Les épreuves de conservation

a. La situation des bouteilles/verres

Réussite totale

4 ans 5 ans 6 ans 7 ans


8% 50% 75% 80%

http://www2.uqtr.ca/hee/site_1/index.php?no_fiche=324

(exemples de Marie-Philippe 4;5 et Frédéric 6;8 - jetons-équivalence)

Marie-Philippe 4 ans
Frédéric 6 ans

I. La théorie de Jean Piaget


1. Les épreuves de conservation

b. Rangée de jetons

figure A figure B

figure C figure D

C’est l’erreur classique décrite par Jean Piaget : l’enfant se laisse distraire par
la longueur des rangées et semble en oublier le nombre. L’enfant, jusqu’à 5
ans environ, n’a pas encore acquis la notion de conservation du nombre.
I. La théorie de Jean Piaget
1. Les épreuves de conservation

b. Rangée de jetons

Niveau I
Absence de correspondance terme à terme
Niveau II
Correspondance terme à terme mais pas de conservation
Niveau III
Conservation non durable (conflit entre ce que « je vois » et « ce que je sais »)
Niveau IV
À partir de 5/6 ans, conservation nécessaire et justifiée
réversibilité par inversion (« c’est toujours pareil, on peut resserrer
les jetons exactement comme dans l’autre rangée »)
compensation des relations («   c’est pareil, la rangée ici est plus
longue mais les jetons sont moins serrés «)
identité qualitative (« c’est pareil, on n’a rien enlevé ni rien ajouté »)

I. La théorie de Jean Piaget


1. Les épreuves de conservation

c. Conservation du volume

On fait d’abord constater à l’enfant l’égalité des quantités versées dans deux
récipients identiques puis on lui demande d’apprécier si le transvasement du
contenu de l’un des vases dans un récipient plus large ou plus étroit, ou dans
plusieurs récipients, modifie cette égalité.

5 ans 6 ans 7 ans


Non conservation 85% 40% 4%
Intermédiaire 11% 42% 22%
Conservation 4% 18% 74%
http://developpement.ccdmd.qc.ca (rubrique : vidéo, thème : cognitif, sous-thème :
conservation du liquide. Les deux vidéos de Morgane 5 ans et Chloé 7 ans)
Morgane 5 ans

Chloé 7 ans
I. La théorie de Jean Piaget
1. Les épreuves de conservation

d. Conservation de la quantité de matière (pâte à modeler)

On présente deux boules de pâte à modeler identiques aux enfants.


On aplatit une des boules.
Les enfants de 4-6 ans disent qu’il y a plus de pâte dans la boule non aplatie.
On divise une des boules en plusieurs boules.
http://developpement.ccdmd.qc.ca (rubrique : vidéo, thème : cognitif, sous-thème :
conservation de la substance. Les deux vidéos de Morgane 5 ans et Camille 5 ans))

en % 5 ans 6 ans 7 ans 8 ans 9 ans


non-conservation 84 68 64 24 12
intermédiaire 0 16 4 4 4
conservation 16 16 32 72 84

Morgane 5 ans
Camille 5 ans

I. La théorie de Jean Piaget


e. Résumé sur la conservation 1. Les épreuves de conservation

♦ Excellent critère de l’apparition des opérations logiques concrètes


♦ Capacité à comprendre qu’une quantité se conserve même si elle
change d’aspect, c’est-à-dire quelles que soient les transformations
effectuées
♦ Dégager la propriété qui reste invariante.
Quatre niveaux
Absence de correspondance terme à terme
Correspondance terme à terme mais pas de conservation
Conservation non durable (conflit entre ce que « je vois » et « ce que je sais »)
Conservation nécessaire et justifiée (réversibilité par inversion, compensation des
relations, identité qualitative)

♦ 7/8 ans les quantités discontinues (longueur, aire)


♦ 8/9 ans : masses
♦ 10/11 ans : volumes
I. La théorie de Jean Piaget
2. Les épreuves d’inclusion
La situation des marguerites et des fleurs

On présente à l’enfant
huit marguerites et deux roses.

« Qu’est-ce qu’il y a le plus : des fleurs ou des marguerites ? »


« Comment faire pour qu’il y ait plus de marguerites que de fleurs ? »
Pour qu’il y ait plus de marguerites que de fleurs, il suffirait ... de rajouter
des marguerites !
5 ans 6 ans 7 ans 8 ans 9 ans
http://developpement.ccdmd.qc.ca
(rubrique : vidéo, thème : cognitif, sous- 7% 13% 40% 60% 70%
thème : classification. Camille 5 ans)

Camille 5 ans
I. La théorie de Jean Piaget

3. Les épreuves de sériation

L’enfant dispose de réglettes de longueurs différentes à « ranger » de


manière à obtenir un « escalier ».

Construction de la série :

5 ans 6 ans 7 ans 8 ans


9% 34% 63% 95%

http://www2.uqtr.ca/hee/site_1/index.php?no_fiche=324 Matthieu 6;10

Jean Piaget
I. La théorie de Jean Piaget

3. Les épreuves de sériation

♦ Jusqu’à 4 ans : L’enfant rapproche les éléments 2 à 2


♦ Vers 5 ans : Il fait des trios.
♦ Vers 6 ans : sériation par tâtonnement
♦ Vers 7 ans : sériation réalisée avec méthode.

I. La théorie de Jean Piaget

4. La théorie de Piaget

Le concept de nombre se construirait à partir de trois


notions (« prises de conscience »)

• celle de la conservation numérique (le nombre


comme invariant)

• celle d’inclusion de classes : 1 ⊂ 2 ⊂ 3... (aspect


cardinal du nombre)

• celle de sériation (relations asymétriques entre


quantités) : 1 < 2 < 3 ... (aspect ordinal du nombre)
I. La théorie de Jean Piaget

4. La théorie de Piaget

La théorie est généralement définie comme structuraliste et constructiviste.


• On n’apprend que par rapport à ce que l’on sait déjà
Structures cognitives Élément nouveau
ce que l’on sait ce qu’il faut apprendre
• La « source » des connaissances est de nature opératoire
ACTIONS OPÉRATIONS CONCEPTS
sur le réel MENTALES
• Toute connaissance nouvelle résulte d’un processus complexe d’adaptation
ASSIMILATION ACCOMMODATION
les structures
 les structures

« déforment » se transforment

I. La théorie de Jean Piaget

4. La théorie de Piaget

Assimilation : Accommodation

Chien :

Deux oreilles
Quatre jambes
Une queue

À partir d’un livre,


l’enfant a construit
Parent Enfant le concept de chien.
I. La théorie de Jean Piaget

4. La théorie de Piaget

Assimilation : Accommodation

Oui Processus
Chien ?
d’assimilation.
L’enfant observe un
chien dans un parc.

Parent Enfant Le chien


Chien
aboie

I. La théorie de Jean Piaget


4. La théorie de Piaget

Assimilation : Accommodation

Chien :

Deux oreilles
Quatre jambes
Une queue
Aboie

Le concept de chien a
Parent Enfant évolué : il y a assimilation et
nouvel état d’équilibre.
I. La théorie de Jean Piaget

4. La théorie de Piaget

Assimilation : Accommodation

Chien :

Deux oreilles
Quatre jambes Nouveau
Une queue déséquilibre
Aboie ??

Parent Enfant Chat


Le chat
miaule

I. La théorie de Jean Piaget

Assimilation : Accommodation 4. La théorie de Piaget

Chien :

Deux oreilles
Quatre jambes
Une queue
Aboie Processus
d’accommodation

Chat :

Deux oreilles
Quatre jambes
Parent Enfant
Une queue
Miaule
II. Les premières interrogations (année 60)

1. Fiabilité des épreuves de conservation ?


a. Le rôle d’un cache

Dans un premier temps, l’expérimentateur


demande à l’enfant de construire une rangée de
jetons noirs où il y a « pareil de jetons noirs » que
de jetons blancs.
Dans un deuxième temps, l’expérimentateur écarte les jetons noirs (un jeton noir
dépasse à droite) et masque en partie la rangée des jetons noirs avec la main.

Il demande d’abord à l’enfant « combien y a -t-il de jetons blancs ? », et quand l’enfant
a fini de les compter, l’expérimentateur l’interroge sur les noirs sans lever la main :
« Et des noirs, combien il y en a ?»

L’expérience de transvasement fait avec un cache devant le vase où


l’on transfère le liquide donne des résultats similaires.

% d’enfants ayant atteint la conservation


100

80 sans cache
avec cache
60

40

20

0
4 5 6 7
II. Les premières interrogations (année 60)
b. Le rôle de la densité des rangées 1. Fiabilité des épreuves de conservation ?

Âges
Configurations Règles
3 4 5 6
1 Règle 1 - Longueurs et densités égales ; donc
nombres égaux 42 100 100 100

2 Règle 2 - Longueurs et densités en relation


directe ; donc rangées numériquement inégales 90 85 95 95

3 58 17 29 63
Règle 3 - Longueurs égales et densité inégales ;
4 donc rangées numériquement inégales
84 40 63 92

5 11 4 2 10
Règle 4 - Longueurs et densités en relations
6
inverses ; donc la relation numérique peut être 53 19 46 88
égale ou inégale
7 89 90 98 100

En première analyse, il semble qu’à un certain moment du développement, les enfants


répondent aux questions relatives à la quantité en des termes tels qu’ils utilisent la
longueur apparente des collections comme critère de décision.

II. Les premières interrogations (année 60)


1. Fiabilité des épreuves de conservation ?

b. Le rôle de la densité des rangées

Les auteurs interprètent ces faits en considérant que le développement


s’effectuerait en trois phases.

1. le sujet s’attacherait aux différences et négligerait les similitudes. Cela


l’amènerait, selon les cas, à privilégier tantôt la longueur, tantôt la densité.

2. recours systématique au critère longueur. Les enfants répondraient toujours en


la traitant comme caractérisant la quantité.

3. coordination des relations entre longueur et quantité. Alors, et seulement


alors, les sujets comprendraient l’invariance de la quantité en ce sens qu’ils ne
se laisseraient plus leurrer par les apparences.
II. Les premières interrogations (année 60)

2. Rôle du langage ?
a. Avec des smarties

Figure 1 Figure 2 Figure 3

Figure 1 : correspondance terme à terme

Deux smarties sont ensuite ajoutés à l’une des deux rangées qui est aussitôt
déplacée pour former une rangée de longueur inférieure (figure 2) ou supérieure
(figure 3) à la rangée témoin inchangée.
L’évaluation des réponses est non verbale ; l’examinateur invite l’enfant « à prendre
la rangée qu’il souhaite » et « à manger tous les smarties de cette rangée ». Les
performances observées sont remarquables puisque 85 % des enfants choisissent
toujours la rangée contenant le plus de smarties.

II. Les premières interrogations (année 60)


b. Avec des gestes 2. Rôle du langage ?

De tels gestes montrent que l'enfant constate l'équivalence de nombre de jetons même si ses mots
ne le formulent pas encore clairement. L'enfant exprime par conséquent deux messages
discordants, l'un incorrect verbalement, l'autre correct par le geste.
Il est à une étape de son développement cognitif où il est potentiellement capable de franchir une
nouvelle étape : il est prêt à recevoir des explications d'un adulte pour progresser.
C'est pourquoi l'analyse des gestes d'un enfant peut permettre à un adulte de prévoir des progrès
avant leur confirmation verbale et de savoir quand un enfant est prêt à apprendre. Encourager
l'enfant à produire des gestes représenterait un atout non négligeable dans le développement
cognitif.
II. Les premières interrogations (année 60)

3. Rôle du comptage

La principale critique qui a été adressée à Piaget est de ne pas avoir considéré l'activité de
comptage chez l'enfant. Pour Piaget, le comptage ne relevait pas de la logique, mais
reflétait des séquences « apprises par cœur   » ne nécessitant aucun raisonnement
particulier.
Or la pratique du dénombrement précède l'accès à la conservation. Les enfants
entraînés à compter et dénombrer des petites collections ont de meilleures performances à
des tâches numériques, alors que leurs scores sont comparables aux autres élèves pour les
tâches logiques (sériation, classification, conservation). Apprendre à dénombrer peut donc
aider l'enfant à développer les capacités opératoires qui sous tendent le concept de
nombre.
construction du nombre = notions logiques (sériation, classification et
conservation) + procédures de dénombrement et de comptage qui
seraient des pré-requis à la conservation.
III. La perception numérique

Est-ce un savoir-faire de base ? À partir de la quantification des collections


d'objets du monde réel, comment passe-t-on au dénombrement, c'est-à-dire
à la capacité d'exprimer la quantité par un nombre ?

1. Les bébés et le calcul

Avant un an, les bébés


• différencient une collection de 2 éléments d'une collection de 3 éléments
(sans doute même 3 de 4)
• reconnaissent comme « étonnants » les événements numériques 1+1=1
ou 2-1=2.

III. La perception numérique


1. Les bébés et le calcul

La méthode de l’habituation

Méthodologie des études sur les bébés

Indicateur utilisé : le temps de fixation oculaire

Élément « nouveau » ou événement « étonnant » perçu par le bébé

Augmentation du temps de fixation


On présente aux bébés les deux panneaux III. La perception numérique
suivants jusqu’à habituation 1. Les bébés et le calcul

Puis un panneau avec trois points.

L'attention du bébé est plus longue (même chez un bébé de quelques jours).
Panneau à quatre points : aucune différence.

Cependant, on peut aussi supposer que le bébé n'effectue pas une distinction
basée sur les quantités, mais simplement sur une discrimination perceptive
entre deux objets qui ne se ressemblent pas.

III. La perception numérique


1. Les bébés et le calcul

Expérience de Gelman (1983)

On présente aux bébés deux stimulations sensorielles :

• une stimulation visuelle (on présente aux bébés deux diapositives,


l'une représentant deux objets, et l'autre, trois objets. La couleur, la
densité et la configuration des diapositives sont contrôlées et
identiques pour toutes les diapositives) ;

• une stimulation auditive (en même temps que la présentation des


diapositives, les bébés entendent une série de deux ou trois sons de
tambour).
III. La perception numérique
Expérience des Mickey (Wynn - 1992)
1. Les bébés et le calcul

Séquence initiale : 1+1

III. La perception numérique


Expérience des Mickey (Wynn - 1992)
1. Les bébés et le calcul
Résultat possible : 1 + 1 = 2
III. La perception numérique
Expérience des Mickey (Wynn - 1992)
1. Les bébés et le calcul

On pourrait imaginer que le bébé ne


fait pas l'addition mais regarde plus
longtemps un objet que deux objets.
Pourtant si l'on effectue l'opération
2-1 au lieu de 1+1, l'enfant est
surpris de découvrir deux objets
derrière l'écran.
On pourrait aussi imaginer que
l'enfant ne fait pas un calcul exact,
mais qu'il sait simplement que si on
ajoute ou retranche un objet le
nombre d'objets doit changer.
Or si l'on fait l'addition 1 + 1 = 2 ou
1 + 1 = 3, l'enfant regarde plus
longtemps le cas impossible.

III. La perception numérique


2. Les études chez les animaux non humains

On montre les mêmes compétences de « perception numérique » pour


des petites collections chez plusieurs espèces.
Alex (perroquet gris) : 80 % de réponses correctes à la question
« combien de ... ? » pour des collections de 2 à 9 éléments.
Le cerveau, sans s'aider de symboles numériques, ne peut compter que
jusqu'à 5.
Nieder a examiné les facultés de dénombrement des singes macaques.
Il leur a montré des collections d'objets différant par un ou plusieurs éléments, et
les a entraînés à signaler des différences de nombres de ces éléments. En même
temps, il a mesuré l'activité électrique des neurones situés dans la partie frontale
du cerveau. Il a constaté que chaque neurone est spécialisé dans l'identification
d'un nombre unique d'objets.

Certains neurones s'activent lorsque le singe voit un groupe de trois objets,
d'autres quand il en voit un seul. Au total, il y a cinq classes de neurones. C'est
pourquoi le singe « ne sait compter que jusqu'à cinq ».
3. Les études chez l’être humain III. La perception numérique

Le subitizing Combien de rond ?


Processus qui permet la quantification « automatique » de petites collections d’éléments
(3 - 4 éléments)
• Pas d’erreurs
• Temps de réponse très court (pas plus de 50 msec par items)
Le dénombrement
Processus complexe qui implique le langage et la mise en correspondance terme
à terme de chaque item présenté avec un nom de nombre de la chaîne numérique
verbale
• Erreurs
• Temps de réponse plus long et qui augmente de 200 msec par item

III. La perception numérique


3. Les études chez l’être humain

Cas 1 Cas 2
III. La perception numérique
3. Les études chez l’être humain
Le plus grand nombre ?

L’estimation
Capacité de quantifier un ensemble d’éléments (supérieur 4-5)
sans avoir recours à la mise en correspondance terme à terme
des items avec la séquence verbale du nom des nombres.

III. La perception numérique

4. Les questions en cours d’étude

• Quelle est la réalité neuro-psychologique de ce « compteur


arithmétique rudimentaire » ?

• Quel est son rôle dans la dyscalculie ?

• Est-ce les mêmes compétences qui sont en jeu dans la perception


des différences entre grandes collections ?

• Quel est le rôle de cette compétence pré-verbale dans les


apprentissages numériques ?
III. La perception numérique
4. Les questions en cours d’étude

a. La dyscalculie et l’acalculie

La dyscalculie développementale
cas JS (18 ans, parcours scolaire brillant)
• trouble sévère du calcul dès le primaire
• plus : difficulté pour nommer les doigts

La dyscalculie est une faiblesse dans l’apprentissage des opérations de


calcul, une difficulté d’orientation dans le domaine des chiffres et/ou de la
compréhension mathématique. On parle aussi de troubles de l’apprentissage
en mathématiques. Elle est bien moins connue et étudiée que la dyslexie.

III. La perception numérique


4. Les questions en cours d’étude
a. La dyscalculie et l’acalculie
L'acalculie acquise
cas MM (accident vasculaire cérébral)
• ne sait plus répondre à « 3 - 1 »
• mais récite correctement les tables de multiplication

La localisation des lésions cérébrales


entraînant l'acalculie a permis de
mieux comprendre les régions
cérébrales impliquées dans le calcul.
La similitude des symptômes entre la
dyscalculie développementale et
l'acalculie acquise suggère que le
développement anormal du lobe
pariétal pourrait être aussi à l'origine de
la dyscalculie développementale.
III. La perception numérique
3. Les études chez l’être humain

La discrimination des
grandes collections

III. La perception numérique


4. Les questions en cours d’étude

b. Rôle de cette compétence pré-verbale dans les


apprentissages numériques

Les compétences neuropsychologiques d'un enfant de maternelle en GS


sont un bon prédicteur des performances aux épreuves numériques en CP
et restent encore appréciables au niveau CE2 : les habilités numériques
des enfants se construiraient socialement à partir d'habilités
protonumériques innées. Ce système préverbal guiderait les acquisitions
numériques verbales ultérieures.
Par ailleurs, le lobe pariétal est aussi dévolu à la représentation des
doigts.
Rappel des épisodes précédents…

Piaget
Le concept de nombre se construirait à partir de trois notions :
• celle de la conservation numérique (le nombre comme invariant)
• celle d’inclusion de classes : 1 ⊂ 2 ⊂ 3... (aspect cardinal du nombre)
• celle de sériation (relations asymétriques entre quantités) : 1 < 2 < 3...
(aspect ordinal du nombre)

Mais Piaget sous-estimait l’existence de connaissances précoces


Le bébé a des compétences numériques
Des capacités innées (subitizing, estimation)

Des connaissances «  codées «  dans le cerveau (lobe pariétal)

Intéressons-nous maintenant au dénombrement et au comptage

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