Professional Documents
Culture Documents
01 Cours Nombres Complexes Alg
01 Cours Nombres Complexes Alg
1 Introduction 2
1.1 Un problème historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
4 Formule du binôme 10
1 Introduction
1.1 Un problème historique
À la fin du XVIe siècle, l’heure est à la résolution générale des équations du troi-
sième degré. À l’aide d’un changement de variable, bien choisi, toute équation
du troisième degré peut se mettre sous la forme
x3 + px + q = 0
• Soit la fonction f définie sur R par f ( x ) = x3 + px + q.
f est continue sur R et lim = +∞ et lim = −∞, d’après le théorème des
x →+∞ x →−∞
valeurs intermédiaires, l’équation f ( x ) = 0 admet au moins une solution.
• La formule de Cardan donne l’expression de cette solution :
s r s r
3 q q 2 p 3
3 q q 2 p 3
x0 = − − + + − + +
2 2 3 2 2 3
• Bombelli, autre mathématicien de l’époque, applique alors cette formule à l’équa-
tion :
x3 − 15x − 4 = 0 avec p = −15 et q = −4
Il obtient alors :
q √ q √ q √ q √
3 3 3 3
x0 = 2 − 4 − 125 + 2 + 4 − 125 = 2 − −121 + 2 + −121
q √ q √
3 3
= 2 − 11 −1 + 2 + 11 −1
√
Cette formule aboutit sur une incompatibilité : −1.
√
• Bombelli remarque que s’il pose ( −1)2 = −1,
il obtient en développant les cubes suivants : 1
√ √ √ √
(2 − −1)3 = 23 − 3(2)2 −1 + 3(2)( −1)2 − ( −1)3
√ √ √
= 8 − 12 −1 + 6(−1) − (−1) −1 = 2 − 11 −1
√ √ √ √
(2 + −1)3 = 23 + 3(2)2 −1 + 3(2)( −1)2 + ( −1)3
√ √ √
= 8 + 12 −1 + 6(−1) + (−1) −1 = 2 + 11 −1
√ √
Il en déduit alors que x0 = 2 − −1 + 2 + −1 = 4
On constate que 4 est bien solution : 43 − 15 × 4 − 4 = 64 − 60 − 4 = 0
√
• −1 n’existe pas, mais permet de trouver la solution d’une équation. Il s’agit
d’un intermédiaire de calcul. Les nombres complexes étaient nés ! !
• Au XVIIe siècle, ces nombres que Descartes appelle imaginaires, deviennent
des intermédiaires de calcul courant, mais on ne les considère pas encore comme
des nombres.
• Au XVIIIe siècle,
√ Euler montre que ces
√ nombres peuvent se mettre sous la
forme a + b −1. Il propose de noter −1 = i. (i comme « imaginaire »).
• Au XIXe siècle Gauss montre que l’on peut représenter de tels nombres. Ils
obtiennent alors le statut de nombres qu’il rebaptise complexes.
1. On rappelle que : ( a + b)3 = a3 + 3a2 b + 3ab2 + b3 et ( a − b)3 = a3 − 3a2 b + 3ab2 − b3
Remarque :
• Si b = 0, z est réel donc R ⊂ C.
• Si a = 0, z est un imaginaire pur. L’ensemble des imaginaires purs est noté iR.
• La forme algébrique est unique :
z = z′ ⇔ a + ib = a′ + ib′ ⇔ a = a′ et b = b′
z = 0 ⇔ a + ib = 0 ⇔ a = b = 0
Théorème 1 : Soit le repère orthonormé (O, ~u, ~v) appelé plan complexe.
À tout nombre complexe z = a + ib, on peut associer un unique point M( a; b)
dans le repère (O, ~u, ~v).
On dit que z est l’affixe de M et on écrit alors M(z).
Remarque : Cette application est bijective. À tout point M( a; b) d’un plan muni
d’un repère orthonormé, on peut associer un unique complexe z = a + ib.
Conséquence On peut représenter tout nombre complexe z = a + ib.
a
cos θ = |z|
√
On a |z| = a2 + b2 et pour z 6= 0, avec θ = arg(z) [2π ]
b
sin θ =
|z|
M3
b
3
θ3
2
M1
1 b
~v θ1
0
−4 −3 −2 −1 O ~u 1 2
θ2
−1
√
− 3 b
M2
−2
1
cos θ1 = √
√ √ 2 π
OM1 = |z1 | = 1+1 = 2 et ⇒ θ1 = [2π ]
1 4
sin θ1 = √
2
1
cos θ2 =
√ 2 π
OM2 = |z2 | = 1+3 = 2 et √ ⇒ θ2 = − [2π ]
3 3
sin θ2 = −
2
4
√ cos θ3 = −
OM3 = |z3 | = 16 + 9 = 5 et 5 ⇒ θ = arccos − 4 ≈ 143˚ [2π ]
3
sin θ3 = 3
5
5
soit z = a + ib et z′ = a′ + ib′
• L’addition : z + z′ = ( a + a′ ) + i (b + b′ )
• La multiplication : zz′ = ( aa′ − bb′ ) + i ( ab′ + a′ b)
(C, +, ×) forme un corps commutatif. Il possède donc les mêmes propriétés pour
ces deux opérations que dans l’ensemble des nombres réel R :
• La commutativité et l’associativité de l’addition et de la multiplication ainsi
que la distributivité de la multiplication par rapport à l’addition.
z1 = 4 + 7i − (2 + 4i ) = 4 + 7i − 2 − 4i = 2 + 3i
z2 = (2 + i )(3 − 2i ) = 6 − 4i + 3i + 2 = 8 − i
z3 = (4 − 3i )2 = 16 − 24i − 9 = 7 − 24i
2.4 Conjugué
Démonstration :
zz = ( a + ib)( a − ib) = a2 − iab + iab + b2 b M( z )
|z|
= a2 + b2 ~v
Interprétation géométrique : O a
~u
M’(z) est le symétrique de M(z) par
rapport à l’axe des abscisses. |z|
−b M’(z)
Application :
2−i
• Trouver la forme algébrique du complexe suivant : z =
3 + 2i
On multiplie en haut et en bas par le complexe conjugué du dénominateur :
(2 − i )(3 − 2i ) 6 − 4i − 3i − 2 4 − 7i 4 7
z= = = = − i
(3 + 2i )(3 − 2i ) 9+4 13 13 13
z = (2 − i ) z + 3 ⇔ z − (2 − i ) z = 3 ⇔ z (1 − 2 + i ) = 3
3 −3 −3(1 + i ) 3 3
z= = = =− − i
−1 + i 1−i (1 − i )(1 + i ) 2 2
Propriété 1 : Soit z ∈ C, on a :
• z + z = 2Re(z) • z imaginaire pur ⇔ z + z = 0
• z − z = 2i Im(z) • z réel ⇔ z = z
Démonstration : On pose z = a + ib
• z + z = a + ib + a − ib = 2a = 2Re(z)
• z − z = a + ib − ( a − ib) = 2ib = 2i Im(z)
√
B La notation z n’a de sens que si z est un réel positif ou nul.
Exemple : Résoudre z2 − 2z + 2 = 0
2 + 2i 2 − 2i
z1 = = 1+i ou z2 = = 1−i
2 2
∀n ∈ N ∗ , zn − an = (z − a) Q(z) , deg Q = n − 1
Initialisation : n = 1, on a z1 − a = (z − 1) × 1 donc Q(z) = 1 et deg Q = 0.
La proposition est initialisée.
Hérédité : Soit n ∈ N ∗ , supposons que zn − an = (z − a) Q(z) , deg Q = n − 1,
montrons que zn+1 − an+1 = (z − a) R(z) , deg R = n
De HR, on a : zn = (z − a) Q(z) + an (1)
(1)
zn+1 − an+1 = z(zn ) − an+1 = z [(z − a) Q(z) + an ] − an+1 = z(z − a) Q(z) + an z − a( an )
= z(z − a) Q(z) + an (z − a) = (z − a) [zQ(z) + an ]
| {z }
R(z)
deg Q = n − 1 donc deg zQ(z) = n et donc deg R = n.
La proposition est héréditaire.
Par initialisation et hérédité : ∀n ∈ N ∗ , zn − an = (z − a) Q(z) , deg Q = n − 1
Exemple : Factoriser z3 − 8
4 Formule du binôme