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Le monde du Fantastique
> 0es Faits insolites
Le fantastique situe dans [e monde familier des êvénements inexpticables et inquiétants.
o Un monde familier: [e cadre spatio-temporel est par lui-même réaliste; les lieux sont connus,
les repères chrono[ogiques vraisemblabtes...
. Des événements inexplicables et inquiétants: des faits anormaux surviennent, qui suscitent
[e mataise ou [a peur: signes menaçants, apparitions surnaturetles... [inationnel fait irruption
au cæur du quotidien.

> 0es thèmes rÉcurrents


o Le fantastique recourt à des stéréotypes, c'est-à-dire à des thèmes typiques que lon retrouve
d'un récit fantastique à fautre. Ces thèmes sont liês:
- aux lieux: château hanté, cimetière, souterrain, ruines, lande ou forêt...
- aux moments: nuit sans [une, douze coups de minuit, temps de brouitlard...
- aux créatures: vampires, spectres, fantômes et revenants, monstres, figures du double, incar-
nations du diable...
- aux états psychiques: délire, fotie, rêve ou cauchemar (qui broui[[ent les frontières entre rêve
et réatité)...
- aux phénomènes: métamorphose, animation de [inanimé (une statue qui bouge), matêrialisa-
tion de ['immatérie[ (un esprit qui prend corps)...
. Ces thèmes contribuent à rendre l'atmosphère inquiétante et conditionnent lémotion propre
au fantastique.

> La peur des personnages


o Le fantastique provoque [e trouble du lecteur en lui faisant pariager [e trouble des personna-
ges confrontés au mystère ou à fhorreur. Témoins ou victimes, les personnages connaissent tous
les degrés de [a peur: angoisse, inquiétude, horreLlr, terreur panique...
nJ'éprouvai un frisson subit, et j'eus un instant la chair de poule. " (Mérimée, texte p. 268)
o En mettant en scène des situations effrayantes, [a littêrature fantastique donne forme à des
angoisses ou à des fantasmes qui sont enfouis dans [inconscient de chacun.

t
Écriture du Fantastique
> Hexpression de la peur
El.[e se traduit par les mots emptoyés, par les constructions grammaticales et par les figures de styte.
o Les champs lexicaux: non seutement cetui de [a peur, mais aussi ceux du trouble physique
(fisson, tremblement..), des sensations acoustiques (bruits, hurlements...) et visuettes (ébloui,
fosciné...), de [a lumière et de fobscurité, dont les connotations sont riches de sens, etc.
. La q/ntaxe: fémotion s'exprime par des phrases brèves, exclamatives ou interrogatives, ettiptiques:
nJe ne puis plus douter... j'ai vu!,.. !'ai encofe froid jusque dans les ongles... j'ai
encore peur jusque dans les moelles... j'ai vu !'.. o (Maupassant, Le Horla)
. Les figures: métaphores et comparaisons servent à désigner de manière indirecte [e phénomène
extraordinaire que ['on ne peut nommer.

> La position du narrateur


Le récit fantastique est très souvent écrit à [a première personne: iI prend [a forme d'un témoi-
gnage personnel, ce qui rend l'histoire crédibte. Si [e narrateur est lui-même impliqué dans [e
drame, l.e rêcit vibre de son émotion et de ses frayeurs, ce qui touche [e lecteur.

EE t-. Fantastique 269


t

> Les genres du Fantastique


o Le registre fantastique se rencontre surtout dans des textes narratifs: c'est [a progression
d'un récit qui permet de faire bascuter [e lecteur, par étapes successives, dans un monde qui
rompt avec [e réet.
c Le conte et [a nouvelle sont les genres priviLêgiés du fantastique. Le récit bref favorise [a
concentration de ['intrigue: i[ permet de maintenir efficacement [a tension dramatique.

Evrriantes du Fantastigue: l'étrange et le merueilleux


Le fantastique, au sens étroit du terme, se distingue de ses registres voisins: ['étrange et [e
mervei[[eux.

> lJÉtrange: I'explication de I'insolite


Dans l'étrange, des faits insotites se produisent, incompréhensibles au premier abord. Mais une
explication rationnelle finit par voir [e jour: it n'y avait rien de surnaturel.
Dans Double Assassinat dans la rue Morgue d'Edgar Poe, un meurtre < extraordinaire >
en apparence s'explique par l'identification du coupable, un orang-outan d'une force
naturellement prodigieuse.

> Le merveilleux: I'acceptation du surnaturel


Dans [e mervei[[eux, [e monde représenté fonctionne selon d'autres règles que te monde réel:
animaux qui parlent, présence de démons ou de fées, exercice de pouvoirs magiques...
Dans La Légende de saint lulien I'Hospitalier de Flaubert, un lépreux se transforme en
être divin pour emporter finalement le saint au ciel.

> Le tantastique: une hésitation prolongÉe


Entre [e naturetet [e surnaturel, [e fantastique maintient le doute: des phénomènes extraordi-
naires semblenf s'être produits - mais cela peut être mis sur [e compte du rêve d'un personnage,
de [a folie d'un témoin ou d'une hattucination du narrateur. Deux interprétations entrent en
concurrence, sans que [e lecteur puisse trancher à coup sûr. D'où fimportance des modalisations
exprimant lincertitude: des verbes comme sembLer ou croire, des adverbes comme peut-être,
['emploi du conditionne[, etc.
Dans La Vénws d'Ille de Mérimée (texte p. 268),Ie fait que la srarue a o serré le doigt
peut s'expliquer soit par l'ivresse du témoin, soit par une cause surnaturelle. '

EE Le fantastique dans l'histoire


,b'F r Le fantastique naît en France à [a fin du xvnf siècle, surtout Maupassant qui excetle dans ce registre, qu'il
EE
u,:=
avec [a contestation des Lumières: Cazotte explore [e
surnaturel dans Le Diable lmouret)x (1772). En Angte-
dépouilte de ses stéréotypes les plus voyants pour
mettre [accent sur [a vie intérieure, ses angoisses et
tene, les thèmes fantastiques se dévetoppent dans [e
; (roman noir>, comme dans les æuvres de H. Watpole
ses abîmes.
.: o Au xx. siècte, [e fantastique éveitte [intérêt des
o
{- (Le Châteou d')tronte) ou de M. G. Lewis (Le lr4oine).
Surréatistes (> chap. 13). It se diversifie avec [Amé-
.9 o Au début du xrx. siècle, sous finfluence des Confes ricain Lovecraft, llrgentin Borges, [Itatien Buzzati.
-c de lltlemand Hoffmann, c'est ['âge d'or du récit fan- Certains auteurs se lhpproprient avec humour (Mar-
ït tastique en France - avec Nodier, Gautier, Mérimée cet Aymé). Concurrencé par [a science-fiction, it sort
-, au temps où les Romantiques exaltent [e rêve et des frontières de [a [ittérature pour se dévetopper au
l'imagination. Dans [a deuxième moitié du siècle, c'est cinéma et dans [a bande dessinée.

279 Les outils d ana e: reg tres

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