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La période d’observation

Introduction
Le redressement judiciaire commence toujours par une période d’observation destinée à voir
fonctionner l’entreprise et à comprendre le pourquoi de ses difficultés. Cette période ne doit
pas durer trop longtemps. Mais, le tribunal peut ouvrir immédiatement une procédure de
liquidation judiciaire sans ouvrir une période d’observation.
I : Intérêt et Durée
A : La durée
Elle est en principe limitée à quatre mois mais peut être renouvelée une fois à la demande du
syndic, ou d'office par le tribunal. La période d'observation prend fin lorsque le tribunal arrête
le plan de redressement (plan de continuation ou plan de cession) ou prononce la liquidation.
Le tribunal peut aussi mettre fin à la période d'observation pour défaut de paiement, par
l'entreprise, des sommes dues au titre de la continuation des contrats en cours.
B : Élaboration du bilan économique et social
Le syndic avec le concours du débiteur, élabore le bilan économique et social. Le bilan
précise l'origine, l'importance et la nature des difficultés rencontrées et présente la situation
juridique, comptable, financière et sociale de l'entreprise.
Au vu de ce bilan, le syndic propose soit un plan de redressement, soit la liquidation
judiciaire.
Contenu : Le projet de plan de redressement de l'entreprise détermine les perspectives de
redressement en fonction des possibilités et des modalités d'activités, de l'état du marché et
des moyens de financement disponibles. Il définit les modalités de règlement du passif et les
garanties éventuelles que le chef d'entreprise doit souscrire pour en assurer l'exécution.
II: Les effets du jugement sur le chef de l’entreprise
L’article 576 définit la mission du syndic de la manière suivante.
-soit le syndic surveille les opérations de gestion qu’effectue le débiteur ;
-soit, il assiste le débiteur pour tous les actes concernant la gestion ;
-soit, il assure seul, entièrement ou en partie, l’administration de l’entreprise.
le chef d’entreprise reste à la tête de ses affaires et prenne seul les décisions relatives à la
gestion de son entreprise.
Les pouvoirs du tribunal sont, on le voit, importants. La loi lui a fait confiance pour trouver la
solution la mieux adaptée à la situation du débiteur. D’autant que « à tout moment, le tribunal
peut modifier la mission du syndic sur sa demande ou d’office »
III : L'entreprise pendant la période d’observation
Pendant la période d'observation du redressement judiciaire, l'entreprise poursuit son activité,
l'entreprise reste normalement gérée par le débiteur avec le syndic.
Les principaux droits et obligations de l'entreprise
Les mesures de fonctionnement : La continuation des contrats en cours
Seul le syndic sur autorisation du juge-commissaire peut exiger des cocontractants du débiteur
la continuation des contrats en cours en leur fournissant la prestation promise .
Sauf exception, le jugement d'ouverture emporte interdiction de payer toute créance
antérieure, de faire des actes de disposition étrangers à la gestion courante, de constituer des
sûretés au profit des créanciers, de compromettre ou de transiger, à peine de sanctions civiles
et pénales.
Les contrats en cours sont les contrats dont l'exécution n'est pas terminée au jour du jugement
d'ouverture (ex. : fourniture d'électricité, crédit-bail...).
Les mesures conservatoires :
Des mesures conservatoires sont prises obligatoirement ou à titre facultatif.
- L'interdiction de payer les créances nées avant le jugement d'ouverture mais Le juge -
commissaire peut autoriser le syndic à payer des créances antérieures au jugement, pour
retirer le gage ou une chose légitimement retenue, lorsque ce retrait est nécessaire à la
poursuite de l'activité de l'entreprise.
-L'interdiction de faire des actes de disposition étrangers à la gestion courante. Par contre, les
actes de gestion courante comme la vente de marchandises sont autorisés et même bienvenus
puisqu'ils servent l'activité de l'entreprise
-L'interdiction de constituer des sûretés au profit des créanciers. Le but poursuivi est d'éviter
de privilégier certains créanciers au détriment des autres.
IV : Les créanciers pendant la période d'observation
Au cours de la période d'observation du redressement judiciaire, les créanciers antérieurs au
jugement d'ouverture doivent, à peine d'extinction de leurs créances, déclarer celles-ci dans
les deux mois. Le jugement d'ouverture entraîne l'arrêt de leurs poursuites individuelles, l'arrêt
du cours des intérêts et l'interdiction des inscriptions, mais ne rend pas exigibles les créances
non échues. Les créanciers postérieurs au jugement d'ouverture bénéficient d’une priorité qui
leur permet d'être payés à l'échéance prévue ou, à défaut de fonds disponibles, par préférence
aux autres créanciers titulaires ou non de privilèges ou sûretés (sauf en cas de liquidation), à
l'exception cependant des créances salariales super privilégiées.
A : Les déclarations de créances
Tous les créanciers dont la créance a son origine antérieurement au jugement d'ouverture, à
l'exception des salariés, adressent la déclaration de leurs créances au syndic. Les créanciers
titulaires d'une sûreté ayant fait l'objet d'une publication ou d'un contrat de crédit-bail publié
sont avertis personnellement et, s'il y a lieu, à domicile élu.
La déclaration des créances doit être faite alors même qu'elles ne sont pas établies par un titre.
La déclaration des créances peut être faite par le créancier ou par tout préposé ou mandataire
de son choix.
B : L’arrêt des poursuites individuelles
le jugement d'ouverture suspend ou interdit toute action en justice de la part de tous les
créanciers dont la créance a son origine antérieurement audit jugement et tendant :
- à la condamnation du débiteur au paiement d'une somme d'argent ; - à la résolution d'un
contrat pour défaut de paiement d'une somme d'argent.
Il arrête ou interdit également toute voie d'exécution de la part de ces créanciers tant sur les
meubles que sur les immeubles.
Les délais impartis à peine de déchéance ou de résolution des droits sont, en conséquence,
suspendus.
Les instances en cours sont suspendues jusqu'à ce que le créancier poursuivant ait procédé à la
déclaration de sa créance.
C : L’arrêt du cours des intérêts
Le jugement d'ouverture arrête le cours des intérêts légaux et conventionnels, ainsi que de
tous intérêts de retard et majorations

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