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dd la nouvelle division

internationale du
travail

Préparé par:
-SIDATE tarik
-ZAOUGUIA yassine
-HOSNI omaima
-JABBAH youssef

Encadré par:
Pr. EL AIDOUNI Abelwafi

FSJES-Souissi edition 2022/2023

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SOMMAIRE

LA DEFINITION DE LA DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL (DIT)


SECTION 1 : LA DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL
1- LES PRINCIPALES THEORIES A LA BASE DE LA D.I.T.
2- LA DIVISION INTERNATIONAL DU TRAVAIL DANS LA PREMIERE PARTIE
DU XXEME SIECLE 
3- L’ALTERNANCE ENTRE L’ANCIENNE DIT ET LA NOUVELLE DIT 

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LA DEFINITION DE LA DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL (DIT) :

La DIT est une extension de la division du travail appliquée au commerce


international, c'est-à-dire qu’on ne parle pas de division du travail au sein
d’une entreprise dans un certain pays mais de division du travail entre
différents pays. Cette division va donc plus loin que celle préconisée dans
la théorie de l’avantage absolu par Adam SMITH qu’on abordera par la
suite.
La DIT désigne le fait que les pays se sont spécialisés pour produire
certains biens économiques. En effet, étant donné que les pays ont des
ressources et des capacités de production différentes, ils auront un
certain avantage relatif dans la production d'un produit ou d'un service
par rapport à un autre pays, que ce soit en termes de coûts ou de qualité.
Ils ne travaillent pas tous sur les mêmes produits et, de ce fait, échangent
entre eux leurs productions. Chaque pays fabriquent un produit afin
d’approvisionner les pays qui ne produisent pas ce bien, en échange d’un
bien qu’il ne fabrique pas. Cette spécialisation de pays repose initialement
sur les simples avantages comparatifs des différents pays, pour évoluer au
fil du temps vers un éclatement et une décomposition internationale du
processus productif (DIPP) qui va s’avérer par la suite un noyau de la
mondialisation et que nous allons définir plus tard.

SECTION 1 : LA DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL

1- LES PRINCIPALES THEORIES A LA BASE DE LA D.I.T. :


Principalement, Dans les fondements de la D.I.T., deux théories
principales s’imposent à savoir :
La théorie des avantages absolus  :
Il faut considérer deux pays produisant chacun deux biens. Chacun des
pays est caractérisé par une productivité propre pour la production de
chacun des biens. Un pays dispose d'un avantage absolu pour la

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production d'un bien s'il peut produire ce bien pour un coût inférieur à
celui d'un autre pays.
Pour Adam Smith, ces deux pays ont intérêt à échanger s’ils disposent
tous les deux d’avantages absolus. Dans ce cas leur productivité pour la
production d’une marchandise est supérieure à celle des autres pays.
Chaque pays se spécialise dans la production des biens pour lesquels il
dispose des coûts de production les plus faibles. Chaque pays a intérêt à
exporter les biens qu’il produit de façon plus efficace que ses pays voisins
et importer les autres types de biens.
Les bienfaits de cette spécialisation vont se conjuguer par l’augmentation
de la richesse mondiale, et les échanges entre les différentes nations
résoudront le problème de disponibilité de biens et services au niveau
mondial.
Cependant cette théorie présente des limites à savoir, un pays dont les
coûts de production sont plus élevés que ceux de l'ensemble de ses
partenaires ne peut pas, si l'on s'en tient à l'argument de Smith, exporter
de façon profitable et donc d’intégrer le commerce international. Cette
théorie ne permet pas non plus de comprendre pourquoi un pays qui
serait plus efficace dans la production de tous les biens aurait tout de
même intérêt à entretenir des relations commerciales avec ses pays
voisins.
La théorie des avantages comparatifs  :
Selon David Riccardo, dans un contexte de libre-échange, si un pays se
spécialise dans la production pour laquelle sa productivité est la plus forte
(ou la moins faible) par comparaison avec ses partenaires, il accroît sa
richesse nationale. On dit que pour cette production, il détient un
avantage comparatif. En contrepartie, il devra acheter les biens qu'il ne
produit plus.
Selon cette théorie, chaque pays a intérêt à se spécialiser dans les
secteurs d'activité où son avantage relatif en termes de productivité est le
plus élevé ou bien où son désavantage est le plus faible. C'est-à-dire que,
même s'il est moins productif que ses partenaires sur tous ses produits, il

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doit se spécialiser sur ceux où l'écart de productivité en sa défaveur est le
plus faible.
Cela dit, tout pays a intérêt à s'ouvrir au commerce mondial, puisque au
final les gains a l’échange permettront l’amélioration de son bien-être
économique, le commerce international et toujours un jeu
GAGNANT/GAGNANT.
Les autres théories qui viendront par la suite vont découler de cette
théorie de l’avantage comparatifs, certains penseurs vont reformuler
comme pour le cas du théorème de H.O.S, et certains vont la critiquer
comme le philosophe et économiste britannique John Stuart Mill, qui
selon lui ne sert à rien de se spécialiser dans une production, si celle-ci ne
correspond pas aux tendances de la demande mondiale, même si on
dispose d’un avantage comparatif dans cette production. Par exemple, il
semble aujourd’hui assez évident que la spécialisation d’un pays doit
porter sur les produits manufacturés, voire les services, même si au
départ le pays dispose d’un avantage en matière agricole ou minière
(surtout pour les PVD).
Le théorème de H.O.S  :
Au nom de ces penseurs, les économistes Eli Heckscher, Bertil Ohlin, Paul
Samuelson, il stipule que les avantages comparatifs ne proviennent pas
uniquement de la productivité du travail mais de l’ensemble des facteurs
de production – dotation - (capital, terres, ressources humaine,
ressources minérales…) dont dispose un pays :
- Un pays a l’avantage de se spécialiser dans la production des biens a
forte utilisation de la main d’œuvre si elle est abondante.
- Un pays a l’avantage de se spécialiser dans la production des biens à
forte utilisation du capital s’il est abondant en capital.
- Alors qu’un pays a l’avantage de se concentrer sur les nouvelles
technologies ainsi que la conception, s’il dispose d’un niveau
honorable dans la recherche.

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Dans la théorie libérale classique, l'abolition des droits de douane et des
contrôles frontaliers doit permettre la libre circulation des marchandises
et des travailleurs.

Cette théorie a été largement appliquée à l'échelle mondiale au cours du


XXème siècle, surtout pour la circulation des marchandises, et beaucoup
moins pour celle de la main d'œuvre et des technologies.

la fragmentation et la mondialisation des chaînes de valeurs qui a


commencer à voir le jour au début des années 70 correspond à
une division internationale des processus productifs (DIPP) et implique
des échanges internationaux de composants, pièces, biens intermédiaires,
et non de produits finis comme dans la théorie de Ricardo. On parle aussi
de commerce de tâches.

La localisation des différentes activités le long des chaînes de valeurs se


fait en fonction des avantages comparatifs des territoires selon le
théorème de H.O.S. L'éclatement géographique de la production a été
favorisé par la forte baisse des coûts de transports et de communication
distante, ainsi que la libéralisation des échanges. Boeing, LEVIS, ou Apple
en sont des illustrations classiques.

2- LA DIVISION INTERNATIONAL DU TRAVAIL DANS LA PREMIERE


PARTIE DU XXEME SIECLE :
La division internationale du travail au XXème siècle se baser
principalement sur l’échange commercial entre les pays de produits finis
prêt à la consommation.
Grâce à des géant de l’industrie (ex: FORD) les pays arrivé a proposés des
quantités de produits suffisante pour rependre a la demande du marché
mondial.
Pour subvenir a la demande mondial sur un produit donné et en produire
a grand volume, les entreprises (notamment FORD) créèrent  un modèle
d'organisation et de développement se basant sur  plusieurs principes :

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- la division du travail en une division verticale (séparation entre
conception et réalisation) et en une division horizontale
(parcellisation des tâches), et l'apparition de la ligne de montage (et
donc du travail à la chaîne) ;
- la standardisation permettant de produire en grandes séries, et à
des coûts bas, à l'aide de pièces interchangeables ;
- l'augmentation du salaire des ouvriers pour plus de motivation.

Ford a trouvé la solution pour une production de masse et a faible cout


dans une plus grande intégration du processus de production, en créant
des lignes continues, et en internalisant de nombreuses fabrications,
comme la construction d’une fonderie contrôlé par Ford et dédier a toute
les pièces automobiles à base d’acier, et qui va rester en fonction jusqu’à
2007 , ou encore en s’achetant une foret d’une superficie de 13000 km² et
en créant un village « FORDLANDIA » au cœur de l’Amazonie, pour la
cultivation et la production de caoutchouc pour ses pneumatiques.

3- L’ALTERNANCE ENTRE L’ANCIENNE DIT ET LA NOUVELLE DIT :


Jusqu’au milieu du 20ème siècle, une division internationale du travail
s’est établie entre les pays du Nord spécialisés dans la fabrication de
produits manufacturés, c'est-à-dire qu’ils nécessitent une transformation,
et les pays du Sud spécialisés dans la production de matières premières.
C’est ce qu’on a appelé l’ancienne division internationale du travail.
Cependant, le développement des techniques, l’indépendance de
plusieurs pays ainsi que l’émergence de nouvelle économies et leurs
volontés d’intégré le commerce international, ont poussés les acteurs de
la division international de travail a revoir leurs stratégie industriel par
d’une réforme du principe de la D.I.T.
A partir des années 1950-1960, cette ancienne DIT a commencé à
s’essouffler et à partir des années 1970, elle a été remplacé par la
nouvelle Division Internationale du Travail (NDIT) qui préconise
l’éclatement du processus de production (DIPP) et le commerce de tache
plutôt que le commerce de produits finis. Cette NDIT spécialise les pays
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développés dans des activités à forte valeur ajoutée c'est-à-dire
nécessitant d’une main d’œuvre qualifiée car les activités sont tournées
vers la Recherche et Développement et les nouvelles technologies. Les
pays émergents vont eux se spécialiser dans la production de produits
manufacturés nécessitant d’une main d’œuvre peu voire pas qualifiée.
Comme le travail se divise au niveau international, cela conduit de plus en
plus les entreprises à être présentes dans plusieurs pays en même temps.
Cela correspond au phénomène des entreprises globales appelées firmes
multinationales.
La décomposition internationale des processus productifs est encore plus
favorable à la division internationale du travail. La DIPP consiste à
produire les différents composants d’un produit dans des pays différents
en fonction de leurs coûts et de leurs compétences. L’idée est de produire
à moindre coût puis de rapatrier les pièces et les produits semi-finis pour
les rassembler. La DIPP oblige les entreprises à mettre en place des
réseaux internationaux qui peuvent prendre des formes différentes :
fusion, acquisition, filiale, sous-traitante…
SECTION 2 : LA NOUVELLE DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL :
1- Les principaux facteurs de la nouvelle division internationale du
travail :
A- Facteurs internes :
Beaucoup de facteurs, ont favorisé cette nouvelle division internationale
du travail, surtout l’émergence de l’économie de certains pays, qui ont
effectué un travail considérable sur plusieurs niveaux, pour attraper les
autres économies du monde, puisque le changement est réalisable, quand
on instaure des actions multidimensionnelles.

Les caractéristiques des pays émergents


Le concept de « pays émergents » a supplanté celui de « nouveaux pays
industrialisés » en usage dans les années 1980. Les pays émergents se
caractérisent généralement par leur intégration rapide à l’économie

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mondiale d’un point de vue commercial (exportations importantes) et
financier (ouverture des marchés financiers aux capitaux extérieurs).
a- Les pays asiatiques comme un modèle : « les dragons d’Asie »
Le terme « des dragons d’Asie » désigne les économies développées de
Hong Kong, de Singapour, de la Corée du Sud et de Taïwan. Le modèle de
développement des économies de l’Asie de l’Est n’est pas unique. Ainsi,
chaque pays avait son propre trait. L’économie de Hong Kong a été la
première des quatre à subir l’industrialisation avec le développement de
l’industrie textile dans les années 1950. Dans les années 1960, l’industrie
manufacturière de la colonie britannique s’est élargie et diversifiée pour
inclure les vêtements, l’électronique et les plastiques destinés à
l’exportation (Vogel, 1991). Après l’indépendance de Singapour de la
Malaisie, le Conseil de développement économique a formulé et mis en
œuvre des stratégies économiques nationales pour promouvoir le secteur
manufacturier du pays. Des zones industrielles ont été créées et des
investissements étrangers ont été attirés dans le pays avec des incitations
fiscales. Pendant ce temps, Taïwan et la Corée du Sud ont commencé à
s’industrialiser au milieu des années 1960, avec une forte participation du
gouvernement, y compris des initiatives et des politiques.
L’industrialisation axée sur les exportations a été suivie par les deux pays
(Krugman, 1994). Un cas plus détaillé de chaque tigre serait évalué pour
voir comment chacun a cherché son propre progrès et ce qui est devenu
unique pour chacun des tigres.

Corée du Sud : Après la guerre de Corée des années 1950, les États-Unis
ont aidé la Corée du Sud à développer son marché en subventionnant 70
% de ses exportations (Collins, 1990). Cette subvention impliquait que les
Coréens pouvaient vendre des produits comme le riz sur le marché
mondial à des prix très réduits (puisque le gouvernement des États-Unis
assumait la majeure partie du coût), ce qui donnait aux exportations
coréennes un avantage important par rapport aux exportations d’autres
économies en développement. (Kim C, 2005). Cet avantage a aidé la Corée
à passer d’une économie de subsistance qui produisait principalement des

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produits agricoles (comme le riz) à un important fabricant de biens en
seulement sept ans (1953-1960). Par la suite, le gouvernement sud-
coréen a mis en place de très bonnes politiques économiques, finançant
d’excellents programmes d’éducation dans les écoles publiques et
construisant des infrastructures vitales pour leurs villes et leurs ports. Cela
a contribué à donner à la nation une transition inhabituellement facile
vers la deuxième étape du développement économique, et au fil du
temps, cela a signifié que le pays est progressivement devenu une nation
riche grâce à une croissance constante suivie d’un réinvestissement dans
l’économie (Shin, 2003). Ainsi, il a été un long chemin de la dévastation de
la guerre à sa position actuelle en tant que membre des économies du
G20.

Taïwan : Le cas de Taïwan est assez similaire à celui de la Corée du Sud. En


1927, une guerre éclata entre les capitalistes chinois (représentés par le
Kouo-Min-Tang) et le Parti communiste chinois sous la direction de Mao
Zedong (Wu, 2004). La guerre a duré jusqu’en 1949, quand les
communistes ont finalement repris le continent chinois et le Kouo-Min-
Tang pro-capitaliste ont été forcés d’Ils se retirent sur la petite île de
Taïwan, où ils établissent une nouvelle économie fondée sur les principes
du libre marché (HO, 1987). Taïwan, qui a commencé à être une nation
largement appauvrie, est devenu l’un des chefs de file économiques
mondiaux avec une qualité de vie similaire à celle des pays européens
riches (Sobel et al, 2010). Leur croissance économique constante en a fait
l’un des rares membres privilégiés des économies asiatiques (Chang,
1995).

Singapour : Comme les autres pays émergents, était un pays sous-


développé il y a environ cinquante ans. Aujourd’hui, c’est l’une des
économies qui connaît la croissance la plus rapide au monde. Pour un
pays qui manque de territoire et de ressources naturelles, l’essor
économique de Singapour est tout simplement remarquable. Il est situé
sur la pointe sud de la péninsule malaisienne, et il est le troisième plus

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petit pays dans le monde en termes de masse terrestre après Monaco et
la Cité du Vatican. Singapour est plus souvent décrite comme une ville que
comme un pays (Huff, 1987). Singapour appartenait auparavant à l’Empire
britannique jusqu’à ce qu’il soit envahi et conquis par le Japon en 1942
pendant la Seconde Guerre mondiale ; Mais quand le Japon fut vaincu à la
fin de la guerre, précisément en 1945, Singapour redevint un protectorat
britannique jusqu’à devenir un État souverain en 1965 après une forte
protestation anticoloniale. Au moment de l’indépendance, Singapour a
connu des problèmes accrus. Une grande partie des trois millions de
personnes de la ville-état étaient au chômage et plus des deux tiers de sa
population vivaient dans des bidonvilles et dans une pauvreté abjecte.
Selon Harvey (2002), le succès de Singapour en tant qu’économie à
croissance rapide est peut-être le plus facile à expliquer des quatre tigres
asiatiques et son long chemin vers la prospérité économique est évident
car il est devenu le centre mondial du tourisme et un centre financier
mondial.

Hong Kong : D’un territoire relativement peu peuplé au début du XIXe


siècle, Hong Kong est devenue l’un des centres financiers internationaux
les plus importants au monde (SO, 1986). Le pays a connu une
industrialisation rapide, surtout dans les années 1980 et 1990, qui a
captivé l’imagination de beaucoup.
Politiques de développement
La croissance spectaculaire de nombreuses économies en Asie de l’Est au
cours des 30 dernières années a étonné la profession économique et a
évoqué un torrent de livres et d’articles qui tentent d’expliquer le
phénomène. La recherche sur les raisons de la transformation réussie de
ces économies vers les économies des Premiers Pays a continué de
s’attarder. Comme on l’a déjà dit, leur réussite est appelée le « miracle
asiatique ». Certaines des économies de cette région comprennent Hong
Kong, la Corée du Sud, Singapour, et la province de Taiwan de la Chine, le
Japon, la Malaisie, l’Indonésie, etc. Depuis 1960, l’Asie, la plus grande et la
plus peuplée des continents, est devenue plus riche plus rapidement que

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toute autre région du monde. Bien sûr, cette croissance ne s’est pas
produite au même rythme partout sur le continent (Cohen, 2012). Selon
Chang et al (2004), la partie occidentale de l’Asie a augmenté pendant
cette période à peu près au même rythme que le reste du monde, mais,
dans l’ensemble, la moitié orientale (dix pays : la Chine, Hong Kong,
l’Indonésie, le Japon, la Corée, la Malaisie, les Philippines, Singapour, la
province de Taïwan en Chine et la Thaïlande) ont enregistré des
performances supérieures. Ce progrès sans précédent est toutefois
encore modeste par rapport à la croissance phénoménale de Hong Kong,
de la Corée du Sud, de Singapour et de la province chinoise de Taïwan,
connue sous le nom de « 4 dragons » en raison de leur performance
économique puissante et intimidante (Garran, 1998).

Selon ce modèle, un pays commence par exporter des produits peu


coûteux, puis il forme sa main-d’œuvre et passe à des industries plus
lucratives (référence). Au début des années 60, ces économies étaient
considérées comme faisant partie du tiers monde. Depuis, cependant, les
quatre tigres asiatiques ont constamment maintenu des niveaux élevés de
croissance économique, alimentés par les exportations et
l’industrialisation rapide, ce qui a permis à ces économies de rejoindre les
rangs des nations les plus riches du monde (Harvey, 2002). Hong Kong et
Singapour sont parmi les plus grands centres financiers du monde, tandis
que la Corée du Sud et Taïwan sont des pôles importants de la fabrication
mondiale dans les composants automobiles/électroniques et les
technologies de l’information, respectivement. Le modèle par lequel ces
économies asiatiques se sont développées est appelé « modèle de
développement de l’Asie de l’Est ». Voici quelques-unes des principales
politiques de développement pour certains ou tous :

Premièrement, l’agriculture a joué un rôle central dans l’émergence des


tigres d’Asie. Aux premiers stades de leur développement, il s’agissait en
grande partie d’économies agraires qui passaient de l’autosuffisance
agricole à la commercialisation agricole. Cette phase a été marquée par la

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croissance des exportations qui a entraîné la transformation des
industries légères en industries lourdes (Rainis, 1991). Ces économies ont
commencé à améliorer leur taux de croissance grâce à l’exportation
continue de cultures commerciales vers le marché mondial. Pour la Corée,
sa première phase de développement a consisté à se remettre de la
dévastation de la guerre, avec une moyenne de 30% de l’aide étrangère
américaine.
Cela a créé la plateforme habilitante pour les exportations agricoles de la
Corée du Sud sous l’influence des États-Unis. Le point de départ taïwanais
était également une économie agraire. Dans les années 1950, l’économie
était devenue largement agraire après la fin de la Seconde Guerre
mondiale, se livrant à des exportations agricoles de riz, de sucre et
d’ananas, des usines de transformation alimentaire de base. L’agriculture
était principalement l’étape du décollage pour les Tigres, et elle a eu pour
résultat d’augmenter les revenus par l’augmentation des exportations
(Alwyn,1995).

Deuxièmement, la politique commerciale et l’investissement étranger


étaient une autre caractéristique clé du développement de ces pays. Avec
l’expansion de l’agriculture, le commerce et l’investissement sont
devenues les politiques clés qui ont contribué à la croissance économique
des dragons asiatiques. À partir des années 1960, le régime capitaliste de
Taïwan a décidé de réduire les droits de douane (taxes) sur tous les biens
exportés (Krugman, 1994). Mais la même mesure a été appliquée aux
marchandises importées. Cette étape a vu l’essor des industries légères
non seulement dans l’agriculture, mais dans la production textile. Cette
phase est restée significative jusqu’aux années 1980, et après les années
1980, les industries lourdes ont rapidement été établies, dans l’acier,
l’électronique pétrochimique, entre autres. Aussi avec l’infrastructure
abondante et avec le conflit civil dans la Chine voisine, les sociétés
mondiales riches ont commencé à affluer à Taiwan et construire des
usines, en utilisant sa main-d’œuvre bon marché pour produire des
vêtements et d’autres bibelots (tels que de petits jouets ou ornements) à
un coût très faible. Ce boom des investissements étrangers a de nouveau
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donné au gouvernement une poussée de richesse, qu’il a utilisée pour des
investissements dans l’infrastructure, y compris la construction
d’autoroutes, de ports maritimes, d’aéroports et de centrales électriques
(Harvey, 2002).

Pour attirer les investisseurs, Singapour a dû créer un environnement sûr,


exempt de corruption, peu taxé et sans entraves syndicales. Ainsi, depuis
les années 1970, Singapour a connu une hausse rapide des revenus à la
suite d’un boom des investissements étrangers (Cohen, 2012).
En 1972, sept ans après l’indépendance, des sociétés étrangères ou des
entreprises des États-Unis et du Japon ont prospéré à Singapour, ce qui a
entraîné une augmentation annuelle du produit intérieur brut (PIB)
(Chang, 2004). Alors que les investissements étrangers affluaient,
Singapour a commencé à se concentrer sur le développement de ses
infrastructures. Le pays a profité de sa situation géographique parfaite,
très propice au commerce mondial pour construire des ports de mer.
Étant un pays de la péninsule malaisienne, une région propice au
commerce international parce que chaque navire venant du Japon, de
Chine ou de Corée doit passer juste à côté de la péninsule pour arriver en
Europe, Singapour en a profité pour devenir un centre commercial
mondial pour améliorer le commerce international. La région est alors
devenue une résidence pour les raffineries pétrochimiques (Cohen, 2012).
Par conséquent, les navires pétroliers transportant du pétrole du Moyen-
Orient au Japon et en Chine auraient une escale à Singapour pour raffiner
leurs produits chimiques, et continuer leur voyage de fret. Cette phase a
généré des revenus sans précédent pour Singapour. Alors que les
investissements étrangers ont continué de connaître un essor à Singapour
avec plus de 3 000 multinationales des États-Unis, du Japon et de l’Europe
dans presque tous les secteurs de l’économie en raison de la corruption
du gouvernement singapourien, une main-d’œuvre qualifiée, Le
gouvernement a également encouragé les entreprises autochtones à
investir à l’extérieur de Singapour, ce qui a également donné lieu à
d’importants investissements à l’étranger en République populaire de
Chine, suivie par la Malaisie, Hong Kong,
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Une autre caractéristique importante du développement de ces pays,
était l’éducation, la technologie et l’industrialisation. Cette phase a été
marquée par une gouvernance centrée sur les politiques industrielles et
macroéconomiques. Cette période était connue pour l’amélioration de la
qualité du travail pour l’industrialisation par l’éducation. La qualité de la
main-d’œuvre pour la production industrielle résultait de l’émergence de
la classe éducative. La Corée, en particulier, est progressivement devenue
l’un des pays les mieux instruits du monde, avec l’un des taux les plus
élevés de connaissances scientifiques et mathématiques.
La Corée du Sud est devenue l’un des plus grands exportateurs de
produits de haute technologie, y compris les logiciels et l’électronique. La
Corée du Sud est le premier producteur mondial de puces mémoire. et
son entreprise Samsung est un géant qui exporte divers produits
électroniques, y compris des téléviseurs, des micro-ondes, des téléphones
portables, des climatiseurs et des machines à laver (Banuri, 2013). En
outre, l’évolution des industries de haute technologie à partir des années
1990 est devenue la période de percée pour certains tigres comme la
Corée du Sud et Taiwan (Chang, 1995). En tête parmi les industries
coréennes de haute technologie.
Qui sont parmi les principaux développeurs mondiaux de technologie
comprennent : les conglomérats de Hyundai (Hyundai Electronics,
Hyunndai Construction and Engineering, Hyundai Motor Company, etc.) et
LG (LG Electronics, LG Telecom, etc.), Kia Motor Company, Samsung, etc.
Aujourd’hui, La Corée du Sud est une économie florissante d’un billion de
dollars. Ses citoyens jouissent de revenus très élevés et d’un niveau de vie
comparable à celui des nations traditionnellement riches comme la
Grande-Bretagne et l’Allemagne. Il possède le plus grand nombre de
personnes au monde ayant accès à Internet. Au centre de cette nouvelle
économie se trouve la ville spectaculaire de Séoul, avec ses gratte-ciels
étincelants, un miracle moderne de développement économique.
Comme la Corée du Sud, Taiwan a également investi dans l’éducation
technologique, créant une génération d’étudiants familiers pour produire

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des produits de haute technologie. Ces deux investissements ont entraîné
une croissance rapide de la production industrielle et des exportations de
Taïwan. Dans les années 1980, Taïwan a utilisé ses étudiants qualifiés
pour passer à une économie fondée sur la production de matériel
informatique et de logiciels; en 2003, 30 % des produits informatiques du
monde étaient fabriqués à Taïwan, et les revenus étaient relativement
élevés (14 000 $ en moyenne par personne). Une production alimentaire
élevée, en partie grâce à l’aide étrangère des États-Unis qui soutenait le
régime capitaliste, combinée à de faibles tarifs douaniers, à de bonnes
infrastructures et à une population très instruite, a fait de Taïwan l’une
des économies les plus prospères de toute l’Asie et du monde (Cohen,
2012). Aujourd’hui, Taiwan a de nombreuses industries lourdes qui
comprennent Neo Solar Power industries.
Singapour a profité de cette hausse continue de la richesse pour investir
dans l’éducation publique. Le pays a créé de nombreuses écoles
techniques et a payé des sociétés internationales pour former leurs
travailleurs non qualifiés dans les technologies de l’information, la
pétrochimie et l’électronique. La stratégie consistant à faire instruire la
main-d’œuvre par les multinationales a rapporté gros au pays. Bientôt le
pays a eu une main-d’œuvre qualifiée en génie informatique. Cela a fait
de Singapour un grand exportateur de matériel informatique, générant
plus de richesse dans la région (Huff, 1987). Dans les années 1990,
Singapour était déjà engagée dans la recherche en biotechnologie, les
produits pharmaceutiques, la conception de circuits intégrés et
l’ingénierie aérospatiale. En outre, au moment où les familles de Hong
Kong sont devenues plus riches, elles peuvent maintenant se permettre
d’envoyer leurs enfants à l’école, ce qui rend la ville rapidement bien
éduquée. Hong Kong est rapidement devenu l’un des principaux
fabricants mondiaux de matériel informatique, de logiciels et d’autres
appareils électroniques tels que les télévisions, la radio et les micro-ondes
(Krugman,1994).

En outre les politiques énoncées ci-dessus qui comprennent l’agriculture,


le commerce et l’investissement, la technologie éducative et
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l’industrialisation, il y avait d’autres politiques de développement axées
sur l’intelligence financière. Tous les Tigres, par exemple, avaient des «
déficits budgétaires limités » pendant leur transition (Alwyn, 1995). Un
déficit budgétaire est une situation où les budgets publics dépensent plus
que les recettes disponibles pour couvrir les dépenses prévues pour
l’exercice financier, habituellement une année. Les déficits budgétaires de
la nation des quatre tigres ont été maintenus à l’intérieur de leurs limites
financières et cela a été dans d’autres pour maintenir la stabilité
économique. De plus, la plupart des Tigres avaient une « dette extérieure
limitée ».
La dette extérieure était inexistante pour Hong Kong, Singapour et
Taïwan, car ils n’empruntaient pas à l’étranger. Bien que la Corée du Sud
ait fait exception, son ratio dette-PNB a été assez élevé au cours de la
période 1980-1985, mais il a été soutenu par le niveau élevé des
exportations du pays (Chang, 2004).
Conclusion
La réussite des « Dragons d’Asie » est liée à la fois à une politique
volontariste des gouvernements locaux et aux investissements directs à
l’étranger. Cette réussite se traduit aujourd’hui par une intégration dans
l’économie mondiale. Mais ce modèle de développement a présenté de
nombreuses limites.

b- La montée des pays de BRICS


En 2001, un économiste de Goldman Sachs, Jim O’neill, affirmait que les
économies du Brésil, de la Russie, de l’Inde et de la Chine étaient appelées
à connaitre un développement rapide, donnant ainsi naissance à
l’acronyme BRIC, qui s’enrichira de la lettre suite à l’inclusion de l’Afrique
du Sud en 2011.
Dix ans plus tard, les faits lui donnent raison car même si leurs économies
possèdent des caractéristiques très différentes, ces pays ont connu une
ascension fulgurante dans l’économie mondiale.

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L’ascension fulgurante des BRICS Entre 2000 et 2008, la croissance des
BRICS est nettement supérieure à celles des pays développés.
La croissance de ces pays a connu un fléchissement et atteint en 2009 son
plus bas niveau : – 7,8 % de croissance pour la Russie et la Chine passe de
14, 2 % de croissance en 2007 à 9,6 % en 2009. Parmi les BRICS, la Chine
affiche depuis une vingtaine d’années des taux de croissance les plus
élevés.
Depuis 2014, notamment du fait de la baisse du prix des matières
premières, la situation économique de la Russie, du Brésil et de l’Afrique
du Sud s’est sensiblement dégradée.

La place des BRICS dans l’économie globale ne cesse de croître. À partir de


ce graphique et d’autres données .En 1990, leur poids dans le PIB mondial
atteignait à peine 10 % contre 25,5 % en 2018. Aujourd’hui, elles
totalisent un PIB de près de 20 000 milliards d’euros et comptent près de
3,1 milliards d’habitants, soit 42,1 % de la population mondiale. Une
ascension confirmée par la place désormais occupée par les BRICS dans le
classement des pays les plus puissants au monde réalisé tous les ans par
le Fonds Monétaire International (FMI) sur la base de leur PIB. En 2018, la
Chine y occupe la deuxième place, suivie de près par l’Inde (7e place), le
Brésil (9e place) et la Russie (12e place). L’Afrique du Sud occupe quant à
elle la 32e place. Dans ce classement, la France se situe à la 6e place
derrière les États-Unis, la Chine, le Japon, l’Allemagne et le Royaume-Uni.
Facteurs économiques :
Le travail:
Les pays émergents ont utilisé leur forte population comme un
avantage concurrentiel. Des pays comme la Chine, l’Inde et le Brésil
représentent une population de 3 milliards d’habitants, soit 41% de la
population mondiale. En termes géopolitiques, ce chiffre peut être
comparé à la population totale des pays membres de l'OTAN qui est de
992 millions d'habitants, soit 14% de la population mondiale. La
population est un facteur de production qui assure une main-d’œuvre

18
qualifiée et de bon marché puisque la demande du travail est supérieure
dans ce contexte à l’offre. Cette main-d’œuvre construit la force de travail
d’un pays, étant donné que l’individu est le paramètre essentiel dans la
construction d’un modèle économique (TebbaniK. & Challal M. 2006)
Les ressources naturelles :
Les ressources naturelles sont un facteur de production et de
développement incontournable. Les pays émergents ont utilisé cet
atout pour obtenir un développement rapide de l'industrie
manufacturière et de l’augmentation des exportations(Hoskossn &
al.2000). La Russie entreprenait un modèle de croissance basé sur
l’exportation de ressources naturelles telles que le gaz, pétrole, palladium,
et l’or(Dusan Damn janovic 2015). Son PIB s’est quasiment multiplié en dix
pendant la période de 1999 à 2014.D’autres pays comme la Chine sont
devenus les premiers importateurs des ressources naturelles. Elle
présente à elle seule près de 50% de la consommation et la production
mondiale d’acier (Laurence Daziano,2014). Par contre, les matières
premières présentent 58% du total des exportations de l’Afrique du
Sud, avec les minerais qui présentent 25,3% des exportations, les pierres
précieuses qui présentent 19,2%, et les métaux de base représentent
12,2% des exportations (Laurence Daziano,2014).
Le secteur agricole est important dans une économie. Adam Smith
explique que « les aliments sont non seulement la partie principale des
richesses du monde, mais aussi leur l'abondance donne valeur à
beaucoup d'autres sortes de richesses»(Adam Smith 1776).Certains
pays émergents comptaient sur ce secteur parce que leurs superficies
et leurs atouts climatiques leurs permettent de diversifies leur
production agricole. Ce secteur joue un rôle primordial dans la croissance
de l’Afrique du Sud. Il permet à ce pays à exporter des produits
agricoles et à absorber la majorité de la population inactive(Jan C
Greyling ,2012). La valeur ajoutée du secteur agricole est passé de
1990 à 2014 de -7,13 à 6,85. (Banque mondiale, Indicateur du
développement dans le monde).Dans les années 1980, le Brésil s’est
distingué comme un agro-exportateur et il atteint un excédent
commercial agro-alimentaire de plus de 28 millions de dollars en
19
2005(Albert Massot Marti,2008). Il s’agit de montrer que l’évolution du
PIB en Brésil est accompagnée par la même évolution de la valeur
ajoutée du secteur agricole. La croissance de la valeur ajoutée de
l’agriculture est passé de 0,98 en 2003 à 8,36 en 2013(Banque
mondiale, Indicateur du développement dans le monde).
D’autre pays émergents ont construit leur modèle économique
sur le secteur industriel. Le modèle d’émergence de la Chine s’est
développé par le secteur manufacturier en rendant les produits
chinois plus compétitifs. Son succès est dû, en premier lieu, à la
baisse des couts de production(Fauzi Hussin, Chee Wuan Ching, 2013).
Ce pays a réussi à transformer ce secteur pour pouvoir intégrer
l’économie mondiale(Fauzi Hussin, Chee Wuan Ching, 2013).Il est arrivé
à se spécialiser dans la haute technologie dès lors que les
exportations des produits de haute technologie sont passées de
6,43% du total des exportations à 30,84% en 2006 puis elles ont
chutées à 25,75% en 2016(Banque mondiale, Indicateur du
développement dans le monde), ce qui explique par le passage de la
population chinoise à la consommation. La part des services dans la Chine
et l’Inde représentait 40% et 55% respectivement en 2007, que ce soit
dans le domaine du software ou des services financiers offerts les
économies des BRICS ne cessent d’innover et de se développer (HEC
Eurasia institute,2008).
Les facteurs institutionnels :
Les facteurs institutionnels peuvent aussi expliquer les performances
économiques des pays du BRICS. Selon Rodrik (2003), les institutions sont
la raison qu’un pays soit plus riche qu’un autre. Elles sont une
condition primordiale et la clé du développement(Dani Rodrik,
Arvind Subramanian, 2003). Il remarque qu’une institution
performante est une institution qui préserve les droits de propriété,
aide respecter les contrats, stimule l’entreprenariat, favorise
l’intégration à l’économie mondiale, aide aussi à gérer les risques
financiers et à maintenir la stabilité macroéconomique (Rodrik,
2008).Daron & al.(2005)soulèvent que les institutions représentent des
acteurs importants dans la société, car elles influent sur la croissance
20
économique que ce soit par l’investissement sur le capital humain,
l’organisation de la production, la technologie, ou par les facteurs
culturels et géographiques(Daron Acemoglu, Simon Johnson, James A
Robinson, 2005). North (1991) définit les institutions comme étant les
règles du jeu dans la société. Il s’agit de l’ensemble des règles formelles et
informelles qui définissent le comportement entre les individus (Douglass
C. North 1991). Les règles s’imposent aux acteurs et elles orientent le
jeu. Pour survivre donc, les organisations doivent s’accommoder aux
attentes des institutions qui sont le produit d’idées, de valeurs et de
croyances (Greenwood & Hingings, 1996).La contribution de ces facteurs
à la croissance des pays émergents du BRICS peuvent être observée par
les flux massifs des capitaux à ces pays. Eichengreen, Hausmann & Panizza
(2002) estiment que les investisseurs pourraient hésiter à investir
leurs capitaux dans des pays où les institutions conçues pour
faire respecter leurs revendications sont faibles et où il existe un
risque important de répudiation de la dette(Eichengreen, Hausmann &
Panizza,2002).Source: effectué à partir des données de la banque
mondiale.
Le gouvernement de la République Populaire de Chine décide d’accélérer
le processus de modernisation en augmentant le volume de ses échanges
commerciaux et en ouvrant son marché.
Le but de Deng Xiaoping est de rattraper au plus vite le retard de la Chine,
mis en évidence lors des Guerres d’Opium durant la dynastie Qing (1644-
1912) et accentuée par la Révolution Culturelle.
- Le Parti Communiste Chinois souhaite ainsi que la Chine devienne
au XXIe siècle une puissance mondiale, à la hauteur des occidentaux. La
notion d’enrichissement n’est plus un interdit, Deng Xiaoping appellera
d’ailleurs les chinois à s’enrichir coûte que coûte.
- La campagne de modernisation s’appuie largement sur l’agriculture.
En effet, à l’époque, 75% de la population chinoise est paysanne, mais
l’industrie agricole n’est pas modernisée et produit peu.
- De son côté, l’industrie va se développer principalement par l’achat
de machines venant du Japon et de l’Occident, afin de combler son retard.

21
L’économie chinoise est aussi influencée par la politique de la « porte
ouverte » instaurée par Deng Xiaoping. Celle-ci permet aux capitaux
étrangers d’investir en Chine, dans des sociétés mixtes sino-étrangères A
partir de 1979, des zones économiques spéciales (ZES) sont créées dans le
sud du pays, afin d’accueillir ces capitaux étrangers. Il s’agit d’espaces
bénéficiant d’un régime juridique particulier les rendant plus attrayants
pour les investisseurs étrangers.
B- Facteurs externes :
La division internationale des processus productifs (DIPP) :
La division internationale des processus productifs (DIPP) est une pratique
qui consiste à localiser les différentes étapes de fabrication d’un produit
dans différents pays. On parle également de décomposition internationale
des processus productifs ou de division verticale du travail.
La recherche de l’avantage comparatif motive la décomposition des
processus productifs. Il ne s’agit plus d’obtenir l’avantage comparatif pour
une production complète, mais d’obtenir l’avantage comparatif pour
chaque étape de transformation. Selon la phase de production
considérée, on recherche l’optimisation du coût, de la qualité, de la
fiscalité…
La mondialisation de la chaîne de valeur est indissociable de la
décomposition internationale des processus productifs. On parle
également de commerce de tâches pour souligner qu’on ne recherche pas
le produit ou la fonctionnalité, mais un savoir-faire particulier.
La libéralisation du commerce et la diminution des coûts de transport ont
permis le développement de la décomposition internationale des
processus productifs.

Les pays riches se voient généralement attribuer les phases de


conception, de commercialisation et de pilotage alors que les pays en voie
de développement travaillent généralement sur l’extraction des matières,
la transformation et le conditionnement. Il semble donc exister une

22
certaine forme d’inégalités dans la répartition des missions. Ce constat
mène au concept de division internationale du travail.
- Le rôle des investissements directs étrangers :
Les investissements directs à l'étranger ou investissements directs
étrangers1 (IDE en abrégé, traduction de l'acronyme anglais FDI pour
foreign direct investment), également appelés investissements directs
internationaux (IDI) par l'OCDE2, sont les mouvements internationaux de
capitaux réalisés pour créer, développer ou maintenir une filiale à
l’étranger ou pour exercer le contrôle ou une influence significative sur la
gestion d'une entreprise étrangère.
Les IDE sont un élément moteur de la multinationalisation des entreprises
et recouvrent aussi bien les créations de filiales à l’étranger que les
fusions-acquisitions transfrontières ou les autres relations financières,
notamment les prêts et emprunts intra-groupes.
Deux motivations principales sont à l’origine des IDE : d'une part, la
réduction des coûts : exploitation à distance de ressources naturelles
coûteuses, voire impossibles, à transporter ; utilisation d’une main-
d’œuvre moins onéreuse, d’où la crainte que les IDE puissent participer au
mouvement de délocalisation ; optimisation fiscale. D'autre part, la
conquête de nouveaux marchés, difficiles à pénétrer par les seules
exportations.
Si l’effet des IDE est généralement considéré comme positif sur la
croissance des pays d’accueil, notamment grâce aux transferts de
technologie induits, il est plus discuté et ambigu sur le commerce
international, sur l’emploi dans les pays investisseurs, sur les conditions
de travail et sur l’environnement.
Mesurés par les statistiques issues de la balance des paiements, les IDE
ont connu une très forte progression depuis le milieu des années 1980 et
contribuent de façon déterminante à la mondialisation des économies.
Les IDE constituent également l’un des principaux indicateurs de
l’attractivité économique des pays.
-les formes des IDE :

23
La création d'une filiale entièrement nouvelle. Dans ce cas,
l'investissement direct se matérialise par l’installation de nouveaux
moyens de production et le recrutement de nouveaux employés. Cet «
IDE de création » est aussi connu sous le nom anglais de greenfield
Investment ; l’acquisition d'une entité étrangère déjà existante. Cet IDE se
matérialise par un transfert de propriété des titres de la filiale acquise.
Cette catégorie est également connue sous le terme anglais de brownfield
investment (ce terme est cependant rarement employé dans la pratique,
alors que le terme greenfield fait partie du vocabulaire courant des
investisseurs). Les fusions-acquisitions transfrontalières appartiennent à
cette forme des IDE. L’accroissement des capacités de production de
filiales déjà existantes par apport de fonds. On parle d’IDE
d’extension .l'injection de fonds pour soutenir l’activité d’une filiale en
difficultés financières. C'est l’IDE de restructuration financière.
- Les stratégies des FMN
Au cours de l’histoire des FMN, une succession de stratégies peut être
mise en évidence parmi lesquelles Wladimir Andreff se propose de
distinguer les stratégies « banales » et stratégies « globales ».

a- Les stratégies banales


Jusqu’au début du XXème siècle, les premières FMN adoptaient une
stratégie d’approvisionnement. Les IDE avaient pour but d’approvisionner
la société mère en ressources naturelles. Cette stratégie existe encore
aujourd’hui dans les secteurs miniers et énergétiques qui dépendent des
ressources en matières premières. Dans ce cas, on peut parler
d’intégration verticale en amont (IDE vertical).

Au XXème siècle se développent les stratégies de marché dont le but est


de prolonger l’activité d’exportation par une production sur le marché
étranger. Les filiales relais produisent des produits identiques à ceux de la
société mère. Dans ce cas, il s’agit d’un IDE horizontal. Pour contourner
les obstacles aux échanges, et réduire les coûts de transport affectant leur

24
compétitivité, les FMN peuvent préférer s’implanter à l’étranger en y
assurant, comme dans son pays d’origine, les différentes étapes du
processus de production afin de servir le marché local.

Au cours des années 1960 se développent des stratégies de rationalisation


de la production. Les IDE permettent, dans ce cas, de localiser différents
fragments du processus de production dans plusieurs pays. Les filiales
ateliers produisent les composants des produits de la société mère et les
exportent vers le pays d’origine ou vers des filiales localisées dans
d’autres pays. Cette stratégie a été adoptée par les FMN dont la
production peut être segmentée et dans laquelle une décomposition
internationale du processus productif (DIPP) est possible. La FMN arbitre
entre les pays d’accueil en fonction de leurs avantages comparés pour
chaque opération du processus productif. Elle vise à optimiser le
processus de production à l’échelle mondiale.

b- Les stratégies globales


De nouvelles stratégies apparaissent dans les années 1980 qui ont en
commun d’être « globales », au sens où les firmes intègrent dans leur
stratégie l’ensemble des paramètres dans la localisation de leurs activités
(stratégie d’approvisionnement, de marché, rationalisation de la
production) en cherchant à maximiser leur rentabilité financière pour
répondre aux exigences de leurs actionnaires. Les FMN adoptent alors
une vision mondiale (« globale ») de leur stratégie et cherchent à tirer
profit de toutes les opportunités. Cette stratégie contribue au
développement d’IDE qui s’inscrivent dans une logique conglomérale ainsi
que des opérations de fusions-acquisitions internationales. Dans le
premier cas, les unités de production achetées à l’étranger se trouvent
dans d’autres branches d’activité et la motivation de l’achat n’est pas
productive mais financière puisque la finalité est de s’implanter sur de
nouveaux secteurs où les perspectives de rentabilité sont fortes. Les
opérations de fusions-acquisition répondent, dans le second cas, à une
logique d’économies d’échelles puisqu’elles permettent d’atteindre à

25
travers les restructurations d’entreprises une taille critique qui améliore la
compétitivité –coût de la FMN et sa rentabilité.
Depuis les années 1970, diversification des IDE et migrations Sud-Nord
Les flux d’IDE se sont considérablement accrus depuis la fin des années
1970 avec une nette accélération à partir des années 1990. En 1980, le
flux d’IDE entrants représente environ 50 milliards de dollars, en 2019 il
atteint plus de 1744 milliards. À partir de la fin des années 1970, les pays
européens (Allemagne, France, Royaume-Uni) ainsi que le Japon tendent
à s’affirmer de plus en plus en matière d’internationalisation du système
productif mais depuis les 1990, c’est l’accroissement des flux d’IDE à
destination des PED qui est le phénomène le plus marquant. Depuis 2009
les pays en développement et les pays en transition absorbent plus de la
moitié des flux mondiaux d’IDE. Cette hausse masque toutefois des
évolutions très contrastées selon les régions : les PMA attiraient moins de
1% des IDE en 2019 alors que la Chine en recevait plus de 10 fois plus à
elle seule (11 % du total des IDE). La Chine est ainsi devenue le deuxième
pays d’accueil derrière les États-Unis, qui eux reçoivent 20% des IDE.
Notons également que la crise du covid 19 a freiné les IDE, ces derniers
chutant de 40% environ en 2020. Ce déclin s’est concentré dans les
économies développées, où les flux d’IDE ont chuté de 69% pour atteindre
seulement 229 milliards de dollars, cette baisse est de 49% aux Etats-Unis.
Les pays en développement n’accusent qu’un léger recul (-12%). L’Inde et
la Chine ont observé une tendance contraire, en résistant mieux à la crise
économique liée à la pandémie de Covid-19. Par exemple, la Chine, qui
s’est rapidement relevée de la pandémie, arrive en tête du classement
des plus grands bénéficiaires. Les flux d’IDE vers la Chine ont augmenté de
4% pour atteindre 163 milliards de dollars, faisant du pays le premier
bénéficiaire mondial depuis 2020.
Les Institutions internationales :
- L'Organisation mondiale du commerce est une organisation
internationale qui s'occupe des règles régissant le commerce international
entre les pays. Au cœur de l'organisation se trouvent les accords de
l'OMC, négociés et signés en avril 1994 à Marrakech par la majeure partie

26
des puissances commerciales du monde et ratifiés par leurs assemblées
parlementaires. L'OMC a pour but principal de favoriser l'ouverture
commerciale. Pour cela, elle tâche de réduire les obstacles au libre-
échange, d'aider les gouvernements à régler leurs différends
commerciaux et d'assister les exportateurs, les importateurs et les
producteurs de marchandises et de services dans leurs activités. Dans
l’objectif Le premier est celui de favoriser autant que possible la liberté
des échanges et de poursuivre progressivement la libéralisation par voie
de négociation. Le second est d’instituer un moyen impartial de
règlement des différends par la création d’un ORD (Organe de Règlement
des différends)
Le lancement, suite à la 4eConférence ministérielle de l’OMC à Doha fin
2001, d’un cycle de négociations baptisé Agenda de Doha pour le
développement (ADD) a remis au centre des relations économiques
internationales la problématique du développement et les conflits-
coopérations Nord-Sud. L’inscription du thème du développement dans
les négociations commerciales de l’OMC répond, d’une part, à la crise de
légitimité de l’institution et, d’autre part, aux critiques relatives à la
marginalisation des économies en développement et à l’iniquité de
certains accords. Six ans après son entrée en fonction, l’OMC traite
explicitement des problèmes d’intégration internationale rencontrés par
les pays en développement et les pays les moins avancés (PED-PMA). La
mise en avant du développement comme objectif prioritaire des
négociations commerciales signifie que la libéralisation n’est plus leur
finalité. Elle signifie également que les États membres ont décidé de
traiter les déséquilibres initiaux dans les rapports Nord-Sud, accédant
ainsi à une revendication récurrente des pays en développement
relativement aux conséquences des Accords de l’OMC.
- Exemples de certaines actions en faveur des pays en
développement

27
La clause d’habilitation du Tokyo round−Introduit le principe juridique de
la gradation des droits et obligations en fonction du niveau de
développement−Institutionnalise le groupe des Pays les moins avancés.
L’Accord sur l’agriculture de l’Uruguay round
−Les Pays les moins avancés
−Les Pays en développement importateurs nets de produits alimentaires
−Les autres Pays en développement.
.L’annexe VII de l’Accord sur les subventions et mesures compensatoires
−Exempt les PMA désignés comme tels par l’Organisation des Nations
unies et Membres de l’OMC
−Exempt des PED tant que leur PIB n’aura pas atteint les 1 000 dollars par
an.
L’annexe concernant l’ADPIC de la Déclaration de Doha
−Reconnaissance de la catégorie des pays ayant des capacités
insuffisantes dans le secteur pharmaceutique
L’Accord sur le mécanisme d’examen des politiques
commerciales−Introduit une périodicité différente en fonction de « leur
part du commerce mondial pendant une période représentative »
L’Accord instituant le mémorandum d’accord sur le règlement des
différends−Article 21.
Graphique 1 . Baisse des tarifs douaniers et hausse des exportations de «
rounds » en « rounds »
Grâce au GATT (1947) puis à l’OMC (1995), les droits de douane
diminuent fortement : de 40 % de la valeur des produits manufacturés en
1945 à 5 % aujourd’hui.

28
le progrès technique
Au XXème siècle, le progrès technique se poursuit dans le domaine des
transports (bateau à vapeur, avion à réaction, porte conteneur, réseau
autoroutier, infrastructure portuaire…). La circulation des marchandises
s’accélère. Les coûts du fret maritime sont divisés par près de 4 entre
1960 et 2000. La généralisation de l’usage des conteneurs standardisés
pour le transport maritime inventés en 1956 par Malcolm Mc Lean génère
des économies d’échelle importantes en optimisant le stockage par
bateau. En transportant de très nombreux conteneurs tout en
conservation la taille de l’équipage (15-20 personnes), ces conteneurs
permettent d’amortir le coût du transport qui devient presque
négligeable pour chaque marchandise transportée. De plus, le conteneur
est conçu de manière à être aisément manipulé ce qui le rend plus facile à
remplir et à vider. Enfin, ses dimensions standardisées permettent une
standardisation de sa gestion et une rapidité de manutention.

Au XXème siècle, ce sont aussi les progrès en matière de communication


et d’information comme la naissance du télégraphe, du téléphone, des
ordinateurs, puis d’internet… qui font circuler rapidement l’information
sur tous les territoires et réduit considérablement les coûts de
transaction. Entre 1960 et 2000, les coûts de l’information sont divisés par
64. Grâce à ces technologies, il est possible de fragmenter la production
entre des pays différents tout en maîtrisant l’organisation de la
production, la logistique. Les flux de services sont eux aussi fortement
concernés : en quelques décennies, il est devenu bien plus facile
d’exporter des services comme le tourisme, les conseils, la finance.
Mondialisation financière :
La libéralisation des capitaux à l’échelle internationale a débuté dans le
courant des années 1980, sous l’impulsion des dirigeants Ronald Reagan
et Margaret Thatcher, marquant le retour en force, sur la scène

29
internationale, du credo libéral. La mondialisation financière qui s’en est
suivi a profité aux pays émergents, dont la Chine. Globalement, elle leur a
permis, d’une part, de recevoir de nombreux investissements étrangers
qui ont directement contribué à leur développement. Il s’agit
principalement des investissements directs étrangers en provenance du
secteur privé (cf. supra). D’autre part, la mondialisation financière leur a
ouvert des possibilités de placements pour leur épargne. Celle-ci est
particulièrement colossale dans un pays comme la Chine, avec un taux de
40 %.
Jusqu’à présent, ces placements étaient principalement confinés aux bons
du Trésor américain et de quelques autres grands pays industrialisés (la
Chine finance ainsi en grande partie l’endettement des États-Unis). Étant
donné que ces placements sont peu risqués, tout en étant rémunérateurs,
ils étaient largement acceptés par les puissances occidentales. Et ce, en
dépit des menaces majeures que la Chine pourrait par exemple faire
peser sur le système monétaire international si elle se libérait
brusquement d’une part importante de ses dollars.
Cependant, la donne a changé. Les placements des pays émergents se
dirigent de plus en plus vers les grands marchés boursiers, où le critère du
rendement des investissements effectués devient plus important.
L’émergence de ces nouveaux opérateurs de grande taille risque, à défaut
d’une responsabilisation des règles du jeu de la finance internationale, de
bouleverser davantage les conditions de fonctionnement des marchés. En
outre, l’accumulation des réserves de change dans les pays exportateurs
nets (Chine et pays pétroliers) a conduit à la multiplication des fonds
souverains.
Par fonds souverains, il faut comprendre des fonds dans lesquels les
gouvernements exercent une influence directe ou indirecte. Ceux-ci
ciblent les investissements de différents types (actifs financiers,
technologie, réseaux de services, matière première ou énergie) selon
différentes stratégies : diversification des portefeuilles et des avoirs en
devise pour les producteurs de matières premières (pour les pays du

30
Golfe, par exemple), stratégie industrielle et de sécurité
d’approvisionnement pour la Chine
Développement des pratiques managériales :
- Durant plusieurs années, le système du management dans les
organisations soit privé ou public était un facteur crucial dans le
développement et l’amélioration de la qualité. De ce fait, des modèles de
management occidentaux comme le taylorisme, le fordisme … qui ont
bouleversé le monde jusqu’à aujourd’hui .Ce concept va s’étaler dans
d’autres régions dans le monde, à savoir l’Asie qui va concrétiser leur
culture, à travers de nouveaux systèmes de management tels que le
Toyotisme, principes shikawa…
Surtout, grâce à L’impact de la philosophie de management de Deming
qui est toujours perceptible au Japon. Le Toyotisme, qui est la philosophie
intime de Toyota, ne doit pas être réduite à un système de fabrication.
C’est un système de management global, très proche de la philosophie de
Deming.
En 1980, le monde américain des affaires a découvert W.Edwards Deming
et son œuvre avec l’industrie japonaise. Il avait été honoré au Japon pour
sa contribution à la qualité, au miracle économique japonais, et ses clients
américains ont vu quel potentiel il avait pour élever le niveau de qualité
des produits et services aux Etats-Unis. Néanmoins, ses idées allaient
beaucoup plus loin que ce que l’on voyait typiquement comme l’arène de
la qualité. Deming avait beaucoup à dire au sujet de la survie et de la
prospérité, ainsi qu’au sujet des méthodes nécessaires pour soutenir
l’activité des entreprises et favoriser le bien-être économique. Dans son
dernier livre, The New Economics, Deming a souligné un certain mode de
vision et offert un prisme pour regarder le travail et la vie. Il a donné à ce
prisme le nom de System of Profound Knowledge. Le but était de
permettre d’améliorer la qualité du management, la qualité de la vie, nos
interactions interpersonnelles et nos relations avec l’environnement.
Cette approche souligne l’importance des cinq leviers de Deming
1 :•L’entreprise comme un système•L’homme au cœur du système Le

31
leadership Garder les variations sous contrôle Toujours apprendre pour
améliorer la connaissance.

Il ne faut pas traiter le système du management en Asie , sans parler du


grand Monsieur , Taiichi Ohno, l'inventeur du « juste-à-temps », la plus
importante révolution en matière d'organisation de la production
industrielle après le fordisme. Loin d'être une boutade, cette affirmation
souligne le caractère profondément novateur de cette méthode, conçue
dans les années 1950 chez Toyota et connue aussi sous son nom japonais
« kanban ». Alors que, depuis des lustres, la production était gérée en
commençant par le début du processus - l'arrivée des pièces sur les
chaînes de montage - le juste-à-temps propose de partir de la fin - la
demande du consommateur - afin d'adapter la production en
conséquence. Un changement de perspective radical, qui doit beaucoup à
l'état du marché automobile japonais de l'époque...

Taiichi Ohno, c'est d'abord le prototype de l'ingénieur japonais de l'après-


guerre : discret et totalement dévoué à son entreprise. Entré chez Toyota
en 1932, il y fit toute sa carrière jusqu'à en devenir vice-président en
1975. Il ne quitta le groupe qu'en 1982, à l'âge de soixante-dix ans, pour
mourir en 1990 dans sa maison construite par Toyota Home, la filiale de
construction du groupe, et située à Toyota City, la « cité-entreprise » du
constructeur. Cet homme à l'allure impeccable qui, à la fin de sa carrière,
ne visitait jamais une usine maison sans arborer une casquette aux
couleurs de Toyota, attendit 1988 pour publier le maître-livre qui devait le
faire connaître : « Toyota Production System : beyond large-scale
production ».

II. Quelques conséquences de cette nouvelle division internationale du


travail :

32
- hausse des prix des produits agricoles, pétroliers et des matières
premières :
De façon générale, l’offre massive de produits des pays émergents, dont
principalement les produits chinois manufacturés à bas prix (lecteurs DVD,
téléviseurs, appareils photos numériques, etc.), a, d’une part, poussé les
prix mondiaux à la baisse. D’autre part, l’accroissement de la demande
d’importation d’hydrocarbures de produits agricoles et des matières
premières pour soutenir leur croissance industrielle a, au contraire,
poussé leurs prix à la hausse.

En conséquence, la hausse des cours mondiaux des matières premières a


provoqué récemment, dans les pays pauvres, des émeutes de la faim.
Tandis qu’elle se fait globalement au bénéfice des États « rentiers » (y
compris la Russie et le Brésil, dont les revenus dérivent notamment de la
valorisation de leurs ressources en matières premières), elle affecte dans
nos pays le pouvoir d’achat de la population, par le biais de la hausse du
taux d’inflation.

Des facteurs d’ordre conjoncturel (mauvaises récoltes, conflits d’ordre


géopolitique, etc.) sont à l’origine de cette hausse spectaculaire des prix
des matières premières.

Toutefois, l’envolée des prix du pétrole et des matières premières


s’annonce durable dans le plus long terme pour au moins deux raisons
majeures.

Du côté de la demande, la croissance accélérée des économies


émergentes explique l’essentiel de la progression de la consommation
mondiale de brut depuis 2003. Cette demande soutenue en énergie et en
matière première est amenée à faire pression durablement sur les prix, à
plus forte raison que les alternatives aux énergies fossiles restent

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largement insuffisantes. Ainsi, la dépendance de nos économies vis-à-vis
des énergies fossiles explique le caractère inélastique de la demande au
prix du pétrole,
D’autre part, Les pays occidentaux étaient la principale source de la
demande mondiale de pétrole jusqu’à l’émergence économique de
nombreux pays en développement, en particulier la Chine et l’Inde, dans
les années 2000.
Aujourd’hui, la croissance de la demande de pétrole est tirée uniquement
par l’expansion de ces pays qui s’industrialisent, s’urbanisent et dont les
revenus des classes moyennes atteignent des niveaux leur permettant
d’acquérir une voiture.
En revanche, les pays occidentaux, aux économies davantage tournées
vers les services et disposant d’une plus grande efficacité énergétique
connaissent un recul de la demande de pétrole. On parle de diminution de
l’intensité énergétique.

• Redéploiement des multinationales du sud vers le nord :


Si dans l’ensemble le phénomène des multinationales reste encore
largement une affaire de pays développés, les firmes des pays émergents
ont, dès les années 1990, investi les marchés des pays industrialisés par le
biais de la poursuite de la dynamique de la libéralisation des échanges,
des politiques de déréglementation interne, de la réduction des coûts du
transport et de l’essor d’internet. En particulier, les firmes chinoises et
indiennes, qui se sont familiarisées avec les standards mondiaux de
qualité, les normes techniques, les besoins des marchés étrangers, se sont
progressivement implantées dans pratiquement tous les pays européens,
avec toutefois une concentration marquée en Europe occidentale. Les
cinq pays les plus investis sont le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France,
l’Italie et les Pays-Bas, qui totalisent les trois quarts des opérations   .
Du reste, l’internationalisation des entreprises, par le biais de grandes
opérations de fusion-acquisition, n’est plus l’apanage des multinationales

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du Nord : le rachat d’entreprises étrangères par des groupes du Sud est
de plus en plus fréquent. Il ne s’agit pas seulement d’entreprises
intervenant dans le secteur de l’énergie et des matières premières (par
exemple, le groupe russe Gazprom, le groupe chinois Petro China, etc.).
Ces groupes investissent également l’industrie (par exemple, le rachat
d’Arcelor par l’homme d’affaires indien Lakshmi Mittal dans le domaine
de la sidérurgie), la filière automobile (par exemple, le groupe indien Tata
Motors a racheté les marques automobiles Jaguar et Land Rover et
s’apprête à lancer la voiture la moins chère du monde, la Nano), le secteur
pharmaceutique (par exemple, le rachat du département générique de
Bayer en 2000 et de celui d’Adventis en 2004 par la firme indienne
Ranbaxy), les services (le groupe chinois Lenovo a racheté la division PC
d’IBM en 2005), ou dans la finance (par exemple, la prise de participation
chinoise dans la banque d’affaires Morgan Stanley, etc.).
• Renforcement de la concurrence Sud- Nord
Auparavant, nous avons vu que les pays développés se spécialisaient
dans les activités technologiques ou à forte intensité en travail qualifié,
tandis que les pays en voie de développement se spécialisent dans les
activités de main-d’œuvre non qualifiée et à faible contenu
technologique. Cependant, ce schéma de division internationale du
travail, par lequel il faut entendre la répartition de la production entre
territoires selon les spécialisations.
La concurrence internationale a modifié substantiellement les rapports
Nord-Sud. À côté des secteurs traditionnels, comme le textile par
exemple, les pays émergents exportent désormais dans tous les
domaines. La Chine par exemple occupe une position dominante dans de
nombreux secteurs, comme les vêtements, les équipements télécoms,
l’informatique, les composants électroniques, les jouets, les chaussures,
les appareils électroménagers, ou les téléviseurs couleur .De même, les
investissements indiens en Europe comme dans le reste du monde
concernent les hautes technologies, l’énergie et la santé.

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De façon générale, les pays émergents ont ainsi conquis d’importantes
parts de marché dans les pays industrialisés, particulièrement dans les
produits à haute technologie.
La spécialisation se fait désormais au niveau des variétés des produits et
non pas à celui de secteurs   .Autrement dit, le commerce international
sélectionne, au sein des firmes, les plus productives et parmi les produits
qu’elle offre, les plus performants.
Au vu de la modification de la pression concurrentielle en provenance du
Sud, les pays industrialisés n’ont d’autre alternative que de miser sur les
produits hauts de gamme. Cette stratégie de différenciation s’avère
toutefois très coûteuse, car la qualité se paie. Elle se produit avec du
travail qualifié, une nouvelle organisation des tâches, de lourds
investissements en marques et en image, etc.  
- Un Impact sur les échanges commerciaux :

Alors que les échanges de produits primaires représentaient la part du


lion soit 54 ,4 du commerce international de marchandises avant 1914, le
poids des produits manufacturés est devenu majoritaire important ,une
progression significative surtout après 1963 .en passant par 43 .2 jusqu’au
53.1 en 2012. Les échanges de services se sont développés plus
tardivement que les échanges de biens sous l’effet des progrès des
techniques d’information et de communication ; ils représentent jusqu’à
l’année 2012 environ 20% des échanges et, progressent à peu près au
même rythme que l’ensemble du commerce mondial. Du fait de leur
importance, et bien que certains services restent difficilement
exportables, les échanges de services font désormais l’objet de
négociations internationales.
-évolution des exportations mondiales de produits manufacturés, en %

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D’après ces données, nous pouvons dire que les exportations qui viennent
de neufs zones, ont été dominés par les pays européens surtout en 1967
soit 46 suivi par les pays d’Amérique du nord soit 20% le reste est partagé
entre le reste des zones qui participent dans ce commerce .
Or, en 2010 les exportations atteignent un niveau de 14326 milliards de
dollars. de plus la part des exportations des pays européens et de
l’Amérique du Nord régressent soient respectivement 13%et 35 % ;et on
remarque une montée des zones telles que l’ Asie l’Est et de Sud soit 23
%.
• Des répercussions sur l’environnement :
Les activités humaines sur toute la planète produisaient 25 gigatonnes de
CO2 en 2000 contre 1,5 en 1950, au début des Trente glorieuses. En 2016,
c’était encore quasiment 50 % de plus qu’en 2000, essentiellement en
raison de l’emballement des émissions de la Chine, qui est aujourd’hui
responsable de 28 % des émissions mondiales (pour 1/5e de la population
et 1/6e du PIB de la planète), soit deux fois plus que les États-Unis. Ces
émissions ne sont pas prioritairement liées au transport, cible privilégiée
des gouvernements : le transport – routier et aérien essentiellement –
émet à peine plus de GES que l’agriculture. Dans un monde avide de
protéines de bœuf et de lait, l’élevage des bovins émet autant de CO2 (ou
de méthane issu de leur digestion, pire encore) que le transport aérien !
Dans les pays tropicaux, il s’accompagne souvent d’une déforestation qui
supprime les pièges à carbone que sont les arbres. La production
d’électricité par les centrales thermiques reste cependant la première
source de carbone atmosphérique, notamment parce que 40 % des
kilowatts dans le monde proviennent du charbon, le plus polluant des
trois combustibles fossiles.

Les mutations que les pays émergents sont en train d’opérer nous
concernent tous, tant leur croissance énergivore pousse davantage les
dérèglements climatiques, enclenchés par les pays occidentaux, vers un
point de non-retour. Deux visions s’opposent pour relever ce défi. À la

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vision européenne, qui plaide pour des objectifs contraignants et chiffrés
pour la révision du Protocole de Kyoto, s’oppose celle des États-Unis, qui
défendent une approche volontariste et la participation des pays
émergents aux efforts collectifs de réduction de gaz à effet de serre. Ceux-
ci sont pour leur part sur la défensive : ils sont d’avis qu’on ne peut
empêcher leur essor économique, fut-ce au nom de la lutte contre le
réchauffement climatique. Ainsi, ils considèrent tout engagement de
réduction de gaz à effet de serre comme une entrave à leur
développement.
Si la reconnaissance formelle de la spécificité des pays en développement
s’est traduite, dans le cadre du Protocole de Kyoto, par leur exonération
de tout objectif chiffré et contraignant de réduction des émissions, la
pression des pays développés pour qu’ils portent à présent une part du
fardeau climatique s’accentue. En effet, alors que la responsabilité de la
pollution incombe principalement aux pays occidentaux, pour lesquels
l’essor économique a démarré un ou deux siècles avant les pays en
développement, l’essentiel de l’accélération de l’augmentation des
émissions de gaz à effet de serre est à présent imputable à la Chine, à
l’Inde ainsi qu’à quelques autres pays en voie de développement. Ainsi, vu
sous l’angle environnemental, le miracle chinois par exemple donne
plutôt le vertige, en raison des pressions de la croissance sur les
écosystèmes.

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