‘maoisréam ants — N° 70
NUMERO
20 Décempre 1961
SPECIAL
JOURNAL
OFFICIEL
DE LA
REPUBLIQUE DE
COTE D IVOIRE
paraissant le jeudi de chaque semaine
“ABONNENENTS TOONNEMENTE FF HGERTIONS cnONGHY FY AW
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SOMMAIRE
PARTIE OFFICIELLE
1961 ACTES DU GOUVERNEMENT
Lol nm G1-415 portant code de Ie natlonalité
froirenne.
ut aco.
1687
PARTIE OFFICIELLE
ACTES DU GOUVERNEMENT
LOI w 61-415 du 14 décembre 1961 portant code de Ia
‘nationalité ivoirienne.
[ASSEMBLER NATIONALE A ADOPTE,
Lf PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE PROMULGUE LA LOE
DONT LA TENEUR SUIT:
‘TITRE PREMIER
DISPOSITIONS GENERALES
Article premier. — La Ioi détermine quels individus ont
a leur naissance la nationalité ivoirienne & titre de nationa-
Wes dorigine.
‘La nationalité ivoirienne s'acquiert ou se perd aprés 1a
naissance par Teffet de Ia loi ou par ne décision de l'auto
Hité publique prise dans les conditions fixées par Ia lol
‘Art. 2, — La majorité, au sens du présent code, est
fixée & 21 ans accomplis.
‘Art, 8. — Les dispositions relatives i la. nationalité
contenues dans les traités ou accords internationaux
Giment ratifiés et publiés s'appliquent, méine si elles sont
contraires aux dispositions de la légistation interne ivol-
rienne.
eapeenent
aes & nae 3p Fore Cae
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= “Comte Chique Poel Sead
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‘Art, 4, — Un changement de nationalité ne peut en
aucun cas résulter d’une convention internationale si celle-
i ne le prévoit expressément,
‘Art. 5, — Lorsgu'un changement de nationalité est
subordonné, dans les termes de la convention, 2 Y'accom-
fplissement d'un aete option, cet acte est déterminé dans
Ea forme par la lol de celui des pays contractants dans
Tequel il est institu.
‘TITRE
DE L’ATTRIBUTION
DE LA NATIONALITE IVOIRIENNE
A TITRE DE NATIONALITE D'ORIGINE
Art. 6, — Est ivoirien tout individu né en Cote d'Ivoire
sauf si ses deux parents sont étrangers.
‘Art. 7, — Bat ivoirien Vindividu né hors de Cote d'Ivoire
@un parent ivoirien.
Art. 8. — Lrenfant qui est ivoirien en vertu des dispo-
sitions du présent titre est réputé avoir été ivoirien dés sa
faissance méme si existence des conditions requises par
Je loi pour attribution de la nationalité ivoirienne n'est
Gtablie que postérieurement & sa naissance.
‘Toutefois, dans ce dernier cas, V'attribution de la qualité
ivoirienne dés la naissance ne porte pas atteinte & la vali-
Gite des actes passés par Vintéressé ni aux droits acquis
& des tiers sur le fondement de la nationalité apparente
possédée par enfant.
“Art. 9. La naissance ou la filation ne produit effet en
matigre dattribution de 1a nationalité fvoirienne que si
tlle est établie par acte d’état civil ou par jugement.
‘Toutefois, l'enfant de parents inconnus, trouvé en Cote
aivoire, est présumé y étre né, sauf preuve contraire par
tous moyens.
‘Art. 10. — Les dispositions des articles précédents ne
sont pas applicables aux enfants nés en Cote d'Tvoire des
agents diplomatiques ou des consuls de earriére de natio-
nalité étrangére.1688
JOURNAL OFFICIEL DE LA REPUBLIQUE DE COTE DIVOIRE
29 abeembre 1061
‘TITRE U1
DE LACQUISITION
DE LA NATIONALITE IVOIRIENNE
CHAPITRE PREMIER
DES MODES D'ACQUISITION
DM LA NATIONALITE IVOIRIENNE
Section 1. — Acquisition de plein droit
de ia nationalité ivoirienne,
Art. 11. — Lienfant qui a fait Vobjet d'une légitima-
tion adoptive acquiert 1a nationalité ivoirienne ai lun des
parents adoptifs est ivoirien,
Art. 12, — Sous réserve des dispositions des articles 15,
14 et 40, Ia femme étrangére qui épouse un Ivoirien
acquiert ia nationalité ivoirienne-au moment de la eélébra-
tion du mariage, devant Vofficier de !Etat civil.
Art. 13. — Dans le cas ob sa lot nationale Tul permet
de conserver sa nationalité, Ia femme a In faculté de décla-
‘bration du mariage qu’elle
Eile peut, méme si'elle est mineure, exercer cette faculté
sans aucune autorisation,
“Art. 14. — Au cours du délai de six mois, qui suit Ia
célébration du mariage, le Gouvernement peut s'opposer,
par décret pris sur rapport commun des ministres de la
Justice, de lIntérieur, de la Santé et de In Population, &
acquisition de la nationalité ivoirienne.
A cet effet, un extrait de I'acte de mariage est adressé
par Vofficier de T'état civil, dans les huit jours de la o6lé-
‘bration, au ministre de In Justice pour enregistrement.
En cas d'opposition du Gouvernement, V'intéressée est
réputée n'avoir jamais acquis la nationalité ivoirjenne,
‘Toutefois, lorsque la validité des actes passés antérieu-
rement au décret d’opposition était subordonnée & T'aeqi
sition par la femme de la nationalité ivoirienne, cette vs
dité ne peut étre contestée pour le motif que la femme n'a
pu acquérir cette qualité,
Art. 45, — Lorsque Je mariage a été célébré & Vétran-
ger, Ie délai prévu a Yarticle précédent court du jour de
Ya transcription de l'acte sur les registres de V'état civil des
agents diplomatiques ou consulaires ivoiriens.
Art, 16. — Le femme n’acquiert pas la nationalité ivoi
rienne si son mariage avec un Ivoirien est déclaré nul
par décision émanant d'une juridiction ivoirienne ou ren-
‘due exécutoire en Cote d'Ivoire, méme si le mariage a é
contraeté de bonne foi.
‘Toutefois, lorsque la validité des actes passés antérien-
rement 4 la décision judiciaire constatant la nullité da
mariage était subordonnée & Pacquisition par la femme
de la ‘nationalité ivoirienne, cette validité ne peut étre
contestée pour le motif que la femme n'a pu acquérir cette
qualité
Section 2. — Acquisition de la nationalit
par déclaration.
Art. 17. — L'enfant mineur né en Céte d'Ivoire de
parents étrangers, peut réclamer la nationalité ivoirierine
ivoirienne
la date de sa déclaration, il a en Céte
d'ivoire, sa résidence habituelle depuis au moins cing
années conséeutives et si la prouve de sa naissance résulte
d'une déclaration & Vétat civil & Yexolusion de tout autre
mode.
Art. 18. — Le mineur &gé de 18 ans peut faire sa décla-
ration sans aucune autorisation.
Sill est agé de 16 ans, mais n'a pas atteint lage de
18 ans, le mineur ne peut réclamer la nationalité ivoirienne
que s'il est autorisé par celui de ses pére et mére qui a
Yexercice de la puissance paternelle, ou & défaut par son
tuteur,
En eas de divorce ou de séparation de corps, V’autorisa-
tion sera donnée par celui de ses parents & qui la garde
1a été confiée ; si la garde a été confiée A une tieree per-
sonne, Vautorisation sera donnée par celle-ci aprés avis
conforme du tribunal civil de Ia résidence du -mineur, sta-
tuant en chambre du conseil,
Art. 19, — Si enfant est agé de moins de 16 ans, la
personne visée aux alinéas 2 et 3 de Varticle précédent
peut, a titre de représentant légal, déclarer qu’elle réclame
au nom du mineur la qualité @'ivoirien, & condition, toute-
fois, que ce représentant légal, s'll est étranger, ait lul-
méme depuis au moins eing années sa résidence en Céte
a'ivoire.
Art, 20, — Les enfants,-nés en Céte d'Ivoire, d’agents
diplomatiques ou de consuls de carriére de nationalité
étrangére, peuvent réclamer la nationalité ivoirienne par
déclaration dans les conditions prévues aux articles 17,
18 et 19 ci-dessus,
Art. 21. — Lienfant adopté par une personne de nati
nalité ivoirienne ne peut, jusqu't sa majorité, réclamer la
nationalité ivoirienne par déclaration, dans’ les“ mémes
conditions que celles prévues par les articles 17, 18 et 19
cl-dessus.
Tien est de méme de l'enfant confié depuis cing années
au moins & un service public ou privé d’assistance & 'en-
fance ou de celui qui, ayant é8 recueilli en Céte d'Ivoire,
y.a été Glevé par une personne de nationalité ivoirienne,
Art. 22. — Liintéressé acquiert Ie nationalité ivoirieane
‘ia date & laquelle la déslaration a été souecrite,
Art, 23. — Dans le délai de six mois qui suit la date &
lnguelie la, déclaration a été souerite, le Gouvernement
peut, par déeret, s’opposer 4 'acquisition de la nationalité
ivoirienne pour quelque cause que ce soit.
Section 8. — Acquisition de Ia nationalité ivotrienne
‘par décision de Vautorité publique.
Ant. 24. — Llacquisition de la nationalité ivoirienne par
Aécision de Pautorité publique résulte d'une naturalisation
fou d'une réintégration accordée & la demande de Vétranger.
pine
uralsation.
Art, 25, — La naturalisation ivoirienne est accordée
par déeret aprés enguéte,
Nul ne peut étre naturalisé s'il n'a en Céte d'Ivoire sa
résidence habituelle au moment de la signature du décret
par déclaration dans les conditions fixées aux articles 87 | de naturalisation20 décembre 1962
Art. 26. — Sous réserve des exceptions prévues aux
articles 27 et 28, la naturalisation ne peut étre accordée
qu’a 'étranger justifiant de sa résidence habituelle en
Cote d'Ivoire pendant les cing années qui précédent le
depot de sa demande.
Art. 21, — Le stage visé & Varticle 26 est réduit &
deux ans
1° Pour Vétranger né en Céte d'Ivoire ou marié & une
Iwoirienne ;
2 Pour celui qui a rendu des services importants & la
Cote @Ivoire, tet que apport de talents artistiques, scien-
tiflques ou littéraires distingués, V'introduction d’industries
ou d'inventions utiles, Ia création en Cote d'Ivoire d’établis-
sents industriels ou exploitations agricoles.
‘Art, 28, — Peut étre naturalisé sans condition de stage
1° Lenfant mineur étranger, né hors de Cote d'Ivoire,
si lun des parents aequiert du vivant de autre In natio-
nalité ivoirienne ;
2 L'enfant mineur @un étranger qui acquiort la nation
nalité ivoirienne dans le eas oi, conformément & Varticle 46
ci-aprés, cet enfant n’a pas lui-méme aequis de plein droit
1a nationalité ivoirienne;
3° La femme et Yenfant majeur de Vétranger qui
acquiert Ia nationalité ivoirienne ;
4° Liétranger majeur adopté avant sa majorité par une
personne de nationalité ivoirienne ;
‘5° Liétranger qui a rendu des services exceptionnels &
Ja Cote d'ivoire ou celui dont la naturatisation présente
pour la Cate d'ivoire un intérét exceptionnel
Art. 29. — A Yexception des mineurs pouvant invoquer
le bénéfice des dispositions de l'article 28, nul ne peut
@tre naturalisé s'il n’a atteint lage de dix-huit ans.
Art. 90, — Le mineur agé de dix-huit ans peut deman-
der sa naturalisation sans aucune autorisation.
Le mineur gé de moins de dix-huit ans qui peut invo-
quer le bénéfice des dispositions de Varticle 28 doit, pour
demander sa naturalisation, étre autorisé ou représenté
dans les conditions déterminées aux articles 18 et 19 du
présent code.
Art! 81, — Nul ne peut tre naturalisé s'il n'est pas de
bonnes vie et mains.
Art, 32. — Nul ne peut étre naturalisé
LP Sill west reconnu étre sain desprit ;
2 Sil n'est reconnu, daprés son état de santé physi-
que, ne devoir étre ni'une charge ni un danger pour la
collectivité.
‘Toutefois, cette condition n'est pas exigée de Vétranger
susceptible de bénéficier des dispositions du dernier ali-
néa de Varticle 28.
Art, 33. — Les conditions dans lesquelles s'effectuera
le controle de état de santé de Y’étranger en instance de
naturalisation seront fixées par décret.
1 sera porgu au profit du Trésor,& Fceasion de chaque
naturelisation vn droit de chancellerie dont ls conditions
Ae paiement et Le taux aerontfxés par décret
£2 — Réimisgration,
31689
Art. 34, — La réintégration dans la nationalité ivot
rienne est accordée par décret aprés enquéte.
Art, 35. — La réintégration peut étre obtenue & tout
ge et sans condition de stage.
‘Toutefois, nul ne peut étre réintégré s'il n’a en Cote
@'Ivoire sa résidence habituelle au moment de la réinté-
gration,
Art. 36, — Celui gui demande la réintégration doit
apporter Ja preuve qu'il a eu la qualité d'voirien,
Art, 37, — Ne peut étre réintégré Tindividu qui a 66
déchu de la nationalité ivoirienne par application de Var-
ticle 54 du présent code, & moins que, dans le cas ott la
déchéance a été motivée par une condamnation, il n’ait
obtenu la rehabilitation judiciaire.
Art, 98, — Liindividu visé & Varticle présédent peut
toutefois obtenir la réintégration s'il a rendu des services
exceptionnels a la Céte d'Ivoire ou si sa réintégration pré-
sente pour la Coto d'Ivoire un intérét exceptionnel,
Section 4. — Dispositions communes
‘A certains modes d'acquisition
de la nationalité ivoirienne.
Art, 29, — Nul ne peut acquérir la nationalité ivoi-
rrionne, lorsque In résidenco en Cote Ivoire constitue une
condition de cotte acquisition, s'il ne satisfait aux obliga-
tions et conditions imposées par les lois relatives au séjour
des étrangers en Cote d'Ivoire.
Art, 40. — Liétranger qui a fait objet dun arrété
expulsion ou d'un arrété d'assignation a résidence ne
peut acquérir la nationalité ivoirienne de quelque maniére
que ce soit ou étre réintégré, si cet arrété n'a pas été
rapporté dans les formes ot il est intervenu.
Art. 41, — La résidence on Cote d'Ivoire pendant Ja
durée de assignation & résidence ou de 'exécution d'une
peine d'emprisonnement n'est pas’ prise en considération
dans le calcul des stages requis pour les divers modes
acquisition dé la nationalité ivoirienne.
cHAPITRE 1
DES EFFETS DE VACQUISITION
DE LA NATIONALITE IVOIRIENNE
Art, 42. — Liindivida qui a acquis 1a nationalité ivoi
rrienne jouit, dater du jour de cette acquisition, de tous
Jes droits attachés & la qualité d'ivoirien, sous réserve
des incapacités prévues & article 43 du présent code ou
dans les lois spéciales.
Art, 43, — L’étranger naturalisé est soumis aux inca-
pacités suivantes
1° Pendant un délai de dix ans & partir du décret de
naturalisation, il no peut étre investi de fonctions ou de
mandats électts pour Yexereiee desquels le qualité div
rien est nécessaire ;
2 Pendant un délai de cing ans A partir du décret de
naturalisation, i ne peut étre électeur lorsque Ia qualité
Givoirien est ‘nécessaire pour permettre Vinseription sur
les listes électorales ;
3° Pendant un délai de cing ans & partir du décret de
naturalisation il ne peut étre nommé a des fonctions publi-
ques rétribuées par I'Etat, inserit a un barreau ou nommé
titulaire d'un office ministériel.1600
JOURNAL OFFICIEL DE LA REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE
20 ascomtee 1961
Ant. 44. — Le naturalisé qui a rendu & la Cote d'Ivoire
des services exceptionnels ou celui dont la naturalisation
présente pour la Cote d’lvoire un intérét exceptionnel,
pout étre relevé en tout ou en partie des incapacités pré-
‘vues & Varticle 43, par le déeret de naturalisation.
Art. 45, — Devient de plein droit ivoirien au méme titre
que ses parents, A condition que sa filiation soit établie
par acte de Pétat civil ou par jugement, Venfant mineur
dont le pére et a mére, en cas de décés de Yun/d’eux,
acquicrt 1a nationalité ivoirionne,
Art. 46. — Les dispositions de Varticle précédent no
sont pas applicables :
YA Yenfant minour marié ;
2 A celui qui sert ou a servi dans les armées de son
pays dorigine,
safitt AT — Wt exclu du bénéfice do Vartisle 45, Yen
1° Qui a été frappé d’un arrété d’expulsion ou d'un
arrété d'assignation & résidence non expressément ray
porté dans les formes oi il est intervemu ;
2 Qui a fait objet d'une condamnation supérieure &
six mois d’emprisonnement pour une infraction qualifiée
cerime ou délit ;
3° Qui, en vertu des dispositions de l'article 39, ne peut
acquérir la nationalité ivoirienne ;
4° Qui a fait Yobjet d'un décret portant opposition &
Yacquisition de 12 nationalité ivoirienne en application de
Particle 23.
‘TITRE IV
DE LA PERTE ET DE LA DECHEANCE
DE LA NATIONALITE IVOIRIENNE
CHAPITRE PREMIER
DE LA PERTE DE LA NATIONALITE IVOIRIENNE,
Art. 48. — Perd la nationalité ivotrienne V'Ivoirien
majeur qui acquiert volontairement une nationalité étran-
gére, on qui déclare reconnaitre une telle nationalité.
Toutefois, pendant un délai de quinze ans & compter
de Vinscription sur les tableaux de recensement, In. perte
est subordonnée 4 Tautorisation du Gouvernement. par
Aéeret pris sur rapport du garde des Sceaux, ministre de
Ja Justice, et aprés avis du ministre de la Santé publique
ot du ministre de le Défense nationale,
Art, 49. — Lilvoirien, méme mineur, qui, par Veftet
a'une loi étrangére, posséde de plein droit une double
nationalité, pout étre autorisé par décret & perdre la
qualité d'ivoirien.
Le mineur doit, le cas échéant, étre autorisé ou repré-
senté dans les conditions prévues ‘aux articles 18 et 19.
Art. 50. — LiIvoirien qui perd la nationalité ivoirienne
est libéré de son allégeance & V'égard de la Céte d'Ivoire ;
1° Dans le eas prévu & Varticle 48, & In date de Vacqui-
sition de la nationalité étrangore ; "
2 Dans le cas prévu & V'articlo 49, & la date du déeret
Vautorisant & perdre la qualité d'ivoirien,
Art, 51, — La femme ivoirienne qui épouse un étranger
conserve la nationalité ivoirienne, & moins qu'elle ne
Géoclare exprossément , avant la célébration du mariage,
dans les conditions et’ dans les formes prévues aux arti-
cles 57 et suivants, qu'elle répudie cette nationalité.
La déclaration peut étre faite sans autorisation, méme
sila femme est mineure.
Cette déclaration n'est valable que lorsque Ie femme
acguiert ou peut acquérir la nationalité du mari, par appli-
cation de la loi nationale de eelui-ci
La femme est, dans ce cas, libérée de son allégeance &
Végard de la Céle d'Ivoire & la date de Ia célébration du
mariage.
Axt. 52, — Lilvoirien qui se comporte en fait comme le
national d'un pays étranger peut, d'office, s'il a également
Ia nationalité de co pays, étre déclaré, par décret, avoir
perdu Is qualité d'ivoirien.
Test libéré, dans ce cas, de son allégeance & 'égard de
Ia Céte d'Ivoire a ln date do co décret.
La mesure prise & son égard peut étre étendue & son
conjoint et & ses enfants mineurs s'ls ont eux-mémes une
nationalité étrangére. Ele ne peut toutefois étre étendue
aux enfants mineurs si elle ne 'est également au conjoint.
Art, 58. — Perd la nationalité ivoirienne, VTvoirien qui,
remplissant un emploi dans un service public d’un Etat
Stranger ou dans une armée étrangére, le conserve nonobs-
tant Finjonetion de le résigner qui lui aura été faite par
Te Gouvernement ivoirien.
apres la notification de cette injonetion Vin-
‘par décret, déclaré office avoir perdu la
nationalité ivoirienne s'il'n'a, au cours de ce délai, résigné
on emploi, & moins quil ne soit établi quil a 6t6 dans Vim-
ppossibilité absolue de le faire. Dans ce dernier cas le délai
de six mois court seulement du jour oit Ia cause de Tim-
possibilité « disparu.
Liintéressé est Ubéré de son allégeance a 'égard de la
Céte d'Ivoire & la date du décret.
DE LA DECHEANCE DE LA NATIONALITE IVOIRIENNE
Art. 54. — Liindividu qui a acquis la qualité @ivotrien
peut, par déaret, dire déchu de la nationalitéivoirlenne :
2 Sill est condarané pour un acte qualifié crime ou délit
contre la stireté intérieure ou extérieure de I'Btat ;
2 Siil est condamné pour un acte qualifé erime ou délit
contre les institutions ;
3 Sill sest livré au profit d’un Etat étranger a des
actes incompatibles avec la qualité ivoirien et préjudi-
lables aux intéréts de la Cote d'Ivoire ;
4£ Sil a 6&6 condamné en Cite d'Ivoire ou a Yétranger
pour un acte qualifié crime par Ia loi ivoirienne et ayant
entrainé une condamnation 4 une peine d’au moins eing
années d’emprisonnement.
Art. 55,— Le déchéance n'est encourue que si les faits
reprochés & Pintéressé et visés & Particle 54 se sont pro-
duits dans un délai de dix ans & compter de la date de
acquisition de la nationalité ivoirienne.
Bille ne peut étre prononeée que dans le délai de deux
‘ans & compter de la perpétration desdits faits.20 acombre 1961
JOURNAL OFFICIEL DE LA REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE
01
Art. 56. — La déchéance peut étre étendue au conjoint
ot, aux enfants mineurs de V'intéressé, & condition qu’ils
soient d'origine étrangére et qu’ils alent conservé une
nationalité étrangére.
Elle ne peut toutefois étro étendue aux enfants mineurs:
si elle ne est également au conjoint,
‘TITRE V
DES CONDITIONS ET DE LA FORME DES ACTES
RELATIFS A L'ACQUISITION OU A LA PERTE
DE LA NATIONALITE IVOIRIENNE
CHAPITRE PREMIER
DES DECLARATIONS DE NATIONALITE, DE LEUE ENRE-
GISTREMENT ET DES DECRETS PORTANT OPPOSITION
‘A VACQUISITION DE LA, NATIONALITE IVOIRIENNE.
Art. 57, — Toute déclaration en vue :
4° D'acquérir 1a nationalité ivoirienne
2 Deedéctiner Vacquisition de la nationalité ivoirienne ;
3° De répudier la nationalité ivoirienne,
dans Jes cas prévus par la loi, est soucrite devant le juge
4e paix du ressort dans lequel le déclarant a sa résidence.
Art. 58. — Lorsque le déclarant se trouve & I'étranger,
Ja déclaration est soucrite devant les agents diplomati-
‘ques et consullaires ivoiriens.
Art. 59. — Toute déclaration do nationalité, souserite
conformément aux articles précédents, doit étre, & peine
de nullité, enregistrée au ministre de la Justice.
Art. 60. — Si Vintéressé ne remplit pas les conditions
rroquises par la loi, le ministre de la Justice doit refuser
Genregistrer Ia déclaration. Cette décision de refus est
notifiée, aveo ses motifs, au déclarant.
Art, 61. — Lorsque le Gouvernement s'oppose, confor-
mément Particle 23 4 Yacquisition de la nationalité ivoi-
rienne, il est statué par décret sur rapport du ministre
de la Justice.
Le déclirant, diment averti, a la faculté de produire
des pitces et mémoires.
Le décret doit intervenir six mois au plus aprés 1a
déclaration.
‘Art, 62. — Si, a Vexpiration du délai de six mois aprés
la date a laquelle la déclaration a été souserite, nest
interven ni une décision de refus d'enregistrement, ni un
‘éeret constatant Fopposition du Gouvernement, le minis-
tre de la Justice doit remettre au déclarant, sur sa
demande, copie de sa déclaration avec mention de l'enre-
gistrement effectué.
Art. 63. — Le validité d'une déctaration enregistrée
peut toujours étre contestée par le ministre public et
par toute, personne intéressée, Dans ce dernier cas, le
ministére public doit toujours étre mis en cause,
CHAPITRE 1
DES DECISIONS RELATIVES AUX NATURALISATIONS
ET AUX REINTEGEATIONS
Art, 64, — Les décrets de naturalisation et de réinté-
gration sont publiés au «Journal officiel » de la Répu-
Blique de Cote d'Ivoire. Tis prennent effet A Ia date de
eur signature sans toutefois qu'il soit porté atteinte & la
validité des actes passés par lintéressé, ni aux droits
acquis par les tiers, antérleurement & la publication du
écret, sur le fondement de Vextranéité de Vimpétrant.
Art. 65. — Lorsque Vétranger a sciemment fait une
fausse déclaration, présenté une piéze contenant une asser-
tion monsongére ou erronée ou employé des mancuvres
‘frauduleuses a V'effet d'obtenir la naturalisation ou la réin-
tégration, le décret intervenu peut. Gtre rapporté par
aécret pris sur rapport du ministre de la Justice.
Lintéressé, diment averti, a la faculté de produive des
pices ot mémoires,
Le décret de retrait devra intervenir dans le délai de
| deux ans & partir de la découverte de la fraude.
Toutefois, lorsque la validité des actes passés antérieu-
rement au décret de retrait était subordonnée & 'acquisl
tion par Tiintéressé de la qualité d'ivoirien, cette validité
ne peut étre contestée pour le motif que Tntéressé n'a
Pas acquis cette nationalité.
Art. 66. — Toute personne qui, moyennant une rétribu-
tion, une promesse ow un avantage queleonque, direct ou
indirect, méme non convenu a Vavanee, aura offert, accepté
de préter ou prété & un étranger en instance de naturali-
sation ou de réintégration son entremise auprés des admi-
nistrations ou des pouvoirs publics en yue de lui faciliter
frauduleusement Vobtention de la nationalité ivoirienne,
sera punie, sans préjudice, le cas échéant, de Vapplication
de peines ‘plus fortes prévues par d'autres dispositions,
d'un emprisonnement de six mois a deux ans ou d'une
amende de 50.000 500.000 franes.
Le jugement de condamnation prononcera, s'il y a lieu,
confiscation au profit du Trésor des choses recués ou de
leur valeur.
Art. 67, — Toute convention qui a pour objet de faclli-
ter A un étranger, dans les termes de l'article précédent,
Yobtention de la ‘naturalisation ou de la réintégration
dans la nationalité ivoirienne est nulle et de nul effet
comme contraire & Yordre public et les sommes payées
en exécution de cette convention seront confisquées au
profit du Trésor.
‘Tout décret rendu a la suite d'une convention de cette
nature sera rapporté dans un délai d'un an a partir du
jugement de condamnation prononeé conformément aux
Gispositions de article 68.
Art, 68. — Lorsque le ministre de la Justice déclare irre-
cevable une demande de naturalisation ou de réintégra-
tion, sa décision est motivée. Elle est notifie a Vintéressé.
Art, 69. Le rejet d'une demande de naturalisation ou
de réintégration nest pas motivé et n'est susceptible
aucun recours. II est notifié & Vintéressé, par le ministre
de la Justice.
cHAPITRE 1
DES DECISIONS RELATIVES A LA PERTH
DE LA NATIONALITE IVOIRIENNE
Art, 70. — Les décrets portant autorisation de perdre
1a nationalité ivoirienne sont publiés au « Journal officiel »
de la République de Cote d'Ivoire. Ils prennent effet & la
date de leur signature, sans toutefois qu'il soit porté
atteinte & la validité des actes passés par Pintéressé, ni
aux droits acquis par des tiers antérieurement a la publi-
ation du décret, sur le f6ndement de la nationalité ivoi-
rienne de Vimpétrant.1092
JOURNAL OFFICIEL DE LA REPUBLIQUE DE COTE DIVOIRE
20 dtoennbre 1061,
Art, 71. — Le rejet dune demande formée en vue d’ob-
tenir V'autorisation de perdre la qualité d'ivoirien, n'est
pas motivé et n'est susceptible ’aucun recours. Thest noti- |
fié & Vintéressé par le ministre de la Justice.
Art. 72. — Dans le cas oit le Gouvernement déclare,
conformément aux articles 52 et 58, qu'un individu a perdt
Ja nationalité ivoirienne, il est statué par décret. Linté-
ressé, iment averti, a la faculté de produire des pisces
et mémoires
Le décret qui, dans les conditions prévues a Varticle 52,
étend la déclaration de perte de la nationalité ivoirienne
gu conjoint et aux enfants mineurs do Vintéressé est pris
dans les mémes formes,
Art. 73. — Les déerets qui déclarent, dans les cas pré-
vus 4 article précédent, qu'un individu a perdu la natio
nalité ivoirienne sont publiés et produisent leurs effets
dans les conditions visées & l'article 70.
CHAPITRE IV
DES DECRETS DE DECHEANCE
Art. 74. — Lorsque le ministre de la Justice décide de
poursuivre la déchéance de la nationalité ivoirienne & Yen-
contre d'un individu tombant sous le coup des dispositions
de article 54, il notific 1a mesure envisagée & la personne
de Tintéressé ou & son domicile ; & défaut de domicile
connu, la mesure envisagée est publiée au « Journal offi-
ciel » de Ia République de Cote d'Ivoire.
Liintéressé a la faculté, dans le délai d’un mois & dater
de Vinsertion au < Journal officiel » ou de Ia notification,
adresser au ministre de la Justice des pidees et mémoires.
Art. 75. — La déchéance de 1a nationalité ivoirienne est
prononcée par déeret pris sur le rapport du ministre de
Ia Justice.
Le décret qui, dans les conditions prévues a l'article 56,
étend la déchéance au conjoint et aux enfants mineurs de
1a personne déchue est pris dans les mémes formes.
Art, 76, — Les décrets de déchéance sont publiés ot
produisent leurs effets dans les conditions visées & V'arti-
ele 70.
TITRE VI
DU CONTENTIEUX DE LA NATIONALITE
CHAPITRE PREMTER
DE LA COMPETENCE DES TRIBUNAUX SUDICIAIRES
Art, T7.— Le tribunal de premiére instance est seul
compétent pour connaitre des contestations sur 1a natio-
nalité
Art. 78 — Llexcoption de nationalité ivoirienné et Vex
ception d'extranéité sont d'ordre public; elles doivent étre
soulevées d’office par le juge.
Biles constituent devant toute autre juridiction que le
tribunal de premiére instance une question préjudicielle
qui oblige le. juge & surseoir & statuer jusqu’ ce que 1a
question ait été tranchée selon la procédure régiée par les
Articles 86 et suivants du présent code.
Art, 79, — Si exception de nationalité ivoirienne ow
Wextranéité est soulevée devant une juridiction répressive
autre que la Cour d’assises, la partie qui invoque V'excep-
tion, ou Je ministére public dans lo eas ob l'intéressé es
titulaire d'un certificat-de nationalité ivoirienne délivré
conformément aux articles 97 et suivants, doivent étre
renvoyés & se pourvoir dans les trente jours devant le
tribunal civil compétent,
La jubidiction répressive surseoit 4 statuer jusqu’a ce
| que ia question de nationalité ait été tranchée ou jusqu’a
cce que soit expiré le délai ci-dessus imparti dans le cas oft
Je tribunal civil n’a pas &
Art. 80. — Liaction intentée par vole principale est por-
‘t6e devant le tribunal du lieu de naissance de celui dont la
nationalité est en cause, ou, s'il n'est pas né en Cote
@'Ivoire, devant le tribunal d' Abidjan.
Il ne peut étre dérogé & cette ragle de compétence, qui
doit étre soulevée d'office par le juge.
CHAPITRE 1
DE LA PROCEDURE
DEVANT LES TRIBUNAUX JUDICIAIRES
Art, 81. — Le tribunal de premiére instance est saisi
par la voie ordinaire.
Art, 82, — Tout individu peut intenter devant le tribu-
nal de premiére instance une action dont objet principal
et direct est de faire juger qu'il a ou quill n'a pas Ja
nationalité ivoirienne. Le procureur de la République =
seul qualité pour défendre & T'action, sans préjudice du
droit dintervention des tiers intéressés,
Art, 83. — Le procureur de la République a seul qualité
pour intenter contre tout individu une action dont Kobjet
Principal ot direct est d’établir si le défendeur a ou n'a
as la nationalité ivoirienne, sans préjudice du droit qui
appartient & tout intéressé d'intervenir 4 Vaction ou de
contester, conformément & Yarticle 63, la validité d'une
déclaration enregistrée,
Art. 84. — Le procureur est tonu d’agir s'il en est requis
par une administration publique ou par une tiereo per-
Sonne ayant soulevé Vexception de nationalité devant une
‘juridiction qui a sursis & statuer en application de V'arti-
tle 78, Le tiers requérant devra étre mis en cause et, sauf
sill obtient assistance judiciaire, fournir caution de payer
les frais de Vinstanee et les dommages et intéréts.aux-
quels il pourrait étre condamné.
Art. 85. — Lorsque 'Etat est partie principale devant
Je tribunal de premiére instance oit une question de natio-
nalité est posée & titre incident, il ne peut étre représenté
que par le procureur de la République en ce gui concerne
Ye contestation sur Ia nationalité.
Art, 86, — Dans toutes les instances qui ont pour obj
a titre principal ou a titre incident, une contestation sur
| 1a nationalité, conformément aux dispositions contenues
dans le présent chapitre, une copie de Vacte introductif
instance est déposée au'ministére de la Justice,
‘Toute demande laquelle n'est pas jointe la justifica-
tion de ce dépot est déclarée irrecevabie.
Aucune décision au fond ne peut intervenir avant Yex-
piration du délai de trente jours A dater dudit dépét.
Exceptionnellement ce délai est réduit A dix jours lors-
que la contestation sur la nationalité a fait Vebjet d'une
question préjudicielle devant une juridiction statuant en
matidre électorale.
Les dispositions du présent article sont applicables &
Texercice des voies de reeours.
Art. 87. — Toutes les décisions définitives rendues en
matiére de nationalité dans les conditions visées aux arti-
cles précédents, ont, A 'égard de tous, Vautorité de la
chose jugée.20 décembre. 1061
JOURNAL OFFICIEL} DE LA. REPUBLIQUE DE COTE DIVOIRE
Se
Art, 88. — Les décisions des juridictions répressives
nont jamais V'autorité de la chose jugée sur les questions
de nationalité lorsque la juridiction ‘eivile n’a pas &6 appe-
ée & se prononeer conformément aux dispositions de lar-
ticle 79.
cHAPITRE U1
DE LA PREUVE DE LA NATIONALITE
DEVANT LES TRIBUNAUX JUDICIAIRES
Art. 89. — La charge de la preuve, en matiére de natio-
nalité, incombe a celui qui, par vole d'action ou par vole
exception, prétend avoir ou non la nationalité ivoirienne.
‘Toutefois, cette charge incombe A celul qui, par les
mémes voies, conteste la qualité d'ivoirien & un individu
titulaire d’un certificat de nationalité ivoirienne délives
conformément aux articles 97 et suivants.
Art. 90. — La preuve d'une déclaration acquisitive de
nationalité résulte de In production d'un exemplaire enre-
gistré de cette déclaration.
Lormgue gette pidoe ne peut étre produite, il peut y étre
suppléé par la production d'une attestation delivrée par
le ministre de le Justice & la demande de tout requérant
‘et constatant que la déclavation a été souscrite et enre-
istrée,
Art. 91. — Dans le cas oft Ja Joi donne la faculté de
souserire ‘une déclaration en vue de décliner la qualité
divoirien, la preuve qu'une telle déclaration n'a pas été
souscrite ‘ne peut résulter que d'une attestation délivrée
par le ministre de la Justice & la demande de tout requé-
rant.
Art. 92. — La preuve d'un décret de naturalisation
ou de réintégration résulte de Ia production soit de l'am-
pliation de ce décret, soit d'un exemplaire du < Journal
officiel » oi le décret’ a 66 publié.
Loraque cette pidce ne peut étre produite, il peut y étre
suppléé par une attestation constatant l'existence du décret
et délivrée par le ministre de la Justice & la demande de
tout requérant.
Art, 93. — Lorsque 1a nationalité ivoirienne est attri
‘buée ou acquise autrement que par déclaration, naturalisa-
tion, réintégration, la preuve ne peut étre faite quien éta-
blissant Vexistence de toutes les conditions requises par
Ia Tok
“Art. 94. — Lorsque la perte ou la déchéance de Ia natio-
nalité ivoirienne résulte d’un décret pris conformément
aux dispositions des articles 49, 52, 53 et 54, la preuve
de ce décret se fait dans les conditions prévues 4 Y'ar-
ticle 92.
Art. 95. — Lorsque la nationalité ivoirienne se perd
autrement que par un des modes prévus a Varticle 94,
la preuve n’en peut résulter qu’en établissant l'existence
des faits et des actes qui ont pour conséquence la. perte
de la nationalité ivoirienne.
Art. 96. — En dehors des cas de perte ou de déchéance
de Ia riationalité ivoirienne, la preuve de l'extranéité peut
tre faite par tous les moyens,
Néanmoins, la preuve de Vextranéité d’un individu qui
a Ja possession d'état ivoirien peut seulement étre éta-
Dlie en démontrant que l'intéressé ne remplit aueune des
conditions exigées par la loi pour avoir la qualité d'ivoirien,
CHAPITRE IV
DES CERTIFIOATS DE NATIONALITE IVOIRIENNE,
Art. 97. — Le juge de paix a seul qualité pour délivrer
un certificat de nationalité jivoirienne & toute personne
justifiant qu’clle a cette nationalité.
Art. 98. — Le certificat de nationalité indique, en se
référant aux titres II et IIT du présent code, la disposition
| légale en vertu de laquelle I'intéressé a la qualité d'ivoirien,
de V'établir. Nl fait
ainsi que les documents qui ont pe
foi jusqu’a preuve du contraire.
Art, 99. — Pendant le délai imparti au Gouvernement
pour s'opposer & Tlatquisition de la nationalité ivoirienne,
un certificat provisoire de nationalité peut étre délivré
ar le juge de paix.
Art, 100. — Lorsque le juge de paix refuse de délivrer
un certificat de nationalité, Vintéressé peut saisir le mi
tre de la Justice qui décide s'll y a lieu de procéder &
cette délivrance.
TITRE VO
DISPOSITIONS TRANSITOIRES
Art. 101. — La femme étrangére, qui a épousé un ivoi-
rien, antéricurement & la publication de la présente loi,
dispose d'un délai de six mois & compter de cette publi:
cation, pour décliner la qualité d'ivoirienne.
Art. 102, — La femme ivoirienne qui, ayant épousé un
étranger antérieurement & Ia publication de la présente loi,
acquis la nationalité du mari par application de la loi
nationale de celui-ci, dispose d'un délai de six mois a comp-
ter dé cette publication, pour répudier Ia nationalité ivoi-
Art, 103. — Jusgu’a la mise en place des justices de
palx, les attributions dévolues par 1a présente Toi au juge
Ge paix, sont exereées par le président du tribunal de’pre-
mitre instance ou le juge de la section.
Art. 104. — Le délai de six mois pendant lequel le Gou-
vernement peut s‘opposer & Vacquisition de la nationalité
ivoirienne pour quelque cause que se soit, est suspendu
Jusquau 1* janvier 1963,
Art. 105. — Par dérogation aux dispositions de arti
le 26, ies personnes ayant eu leur résidence habituelle en
Céte dIvoire antérieurement au 7 aoit 1960 pouvent étre
naturalisées sans condition de stage si elles formulent leur
demande dans le délai d’un an A compter de la mise en
vigueur du présent code.
Les personnes visées & l'alinéa préoédent pouvent étre,
par It décret de naturalisation, relevées en tout ou en par-
tie des incapacités prévues V'article 43,
Art, 106. — Les personnes ayant établi leur domicile
Céte d'Ivoire antérieurement au 7 att 1960 qui n’acqui’-
rent pas la nationalité ivoirienne, soit de plein droit, soit
volontairement conservent cependant & titre personnel tous
les droits acquis dont elles bénéficiaient avant cotto date, &
Yexception des droits d’lectorat et d'éligibilité aux assem-
biées politiques.
Le transfert du domicile & l'étranger entraine la. perte
du bénéfice des dispositions de Valinéa précédent.
Art. 107. — La présente loi sera publiée au « Journal
officiel » de la République de Cote d'Ivoire et exéoutée
comme loi de I'Etat
Fait @ Abidjan, le 14 décembre 1961.
Félix HOUPHOUET-BOIGNY,