Université Paris I - Panthéon-Assas Année universitaire 2022-2023
Centre Assas ~ LICENCE 2
2" Semestre
DROIT ADMINISTRATIF
Cours de Mon:
le Professeur Bertrand Seiller
FICHE N° 7: CONTENTIEUX DES CONTRATS ADMINISTRATIFS
+ Bibliographie
-E. LANGELIER, L office du juge administratif et le contrat administrauif, pref.
C. BOITEAU, LGDI Poitiers, collection de la Faculté de droit et des sciences sociales de
Poitiers, 2012.
- J-M, SAUVE, « L’actualité du contentieux des contrats publies », intervention prononoée lors
des 4! Btats généraux du droit administratif, & la Maison de la chimie, le 27 juin 2014, en
ligne sur le site du Conseil d’Etat,
+ Documents reproduits
I LE CONTENTIEUX OUVERT AUX PARTIES AU CONTRAT
Document n° 1; CE, 1® juillet 2019, Association pour le musée des iles Saint-Pierre et
Miquelon, n°412243 ; Lebon 2019, conel. A. Lallet ; AJDA, 2019, p.1369 ; AJDA, 2019, p.1750,
chron. C. Malverti, C. Beaufils ; RDL, 2019, p.568, obs. R. Noguellou ; RFDA, 2019, p.1032,
note H. Hoepffaer
Document n° 2: CE, 21 novembre 2018, Sociééé Fétes Loisirs, n° 419804 ; Lebon T. p. 777;
AJDA, 2019, p. 586, obs. F. Cafarelli ; Dr. adm., 2019, comm. 34, obs. J.-S. Boda.
IL- LE CONTENTIEUX OUVERT AUX TIERS AU CONTRAT
3: CE, sect., 3 octobre 2008, SMIRGEOMES, n° 305420, Rec., p. 324, GACA, n?
Document n° 4: CE, ass., 4 avril 2014, Département de Tarn-et-Garonne, n° 358994, Ree., p.
70, concl. Dacosta ; GAJA, n° 114 et les réf.
Document n° 5: CE, 30 juin 2017, Syndicat mixte de promotion de activité transmanche
Rec., p.209, AIDA, 2017, p.1359 ; Ibid. p.1669, chron. G. Odinet et 8. Roussel ; AJCT, 2017,
. obs. §, Hul ; AJ Contrat, 2017, p.387, obs. J.D. Dreyfus ; RFDA, 2017, p.938, conel. G.
Pellisier ; RTD com., 2017, p.587, obs. F. LombardCAS PRATIQUE
La société Allier Télécom a conclu le 19 septembre 2014 un contrat d’occupation du domaine
public avec la commune de Créteil, qui l’autorise & installer une antenne-relais de téléphonie
mobile au sommet d'un chateau d’eau. Par un courrier en date du 9 février 2023, le maire de la
commune a averti son cocontractant qu’elle ne souhaitait pas proroger Ie contrat au-dela du
terme initialement prévu, soit le 19 septembre 2023. Dans sa lettre, le maire met également en
demeure la société Allier Télécom de procéder au démontage de I’antenne de radiotéléphonie
mot dans un délai de 2 moi
Désemparé, Je directeur de la société vient vous consulter. II affirme que le maire [ui avait
plusieurs fois affirmé qu'une reconduction de contrat au-dela de son terme était envisageable,
Par ailleurs, il vous explique qu’une antenne-relais de téléphonie mobile est une installation
@envergure (plus de 12 metres de haut) dont le démontage est long et cotiteux. Le dlélei imposé
par la commune implique ainsi que sa société engage des frais supplémentaires conséquents.
Que conseillez-vous & votre client ?Document n° 1: CE, 1* juillet 2019, Association pour le musée des iles Saint-Pierte et
Miquelon, n°412243
Voir préalablement: CE, Ass., 28 décembre 2009, Commune de Béziers (Béziers 1),
n° 304802, dit Béziers 1, GAJA, n° 106.
Vu la procédure suivante :
Par une décision du 6 juin 2018, le Conseil d'Etat statuant au contentieux, saisi du pourvoi de
VAssociation pour le musée des Iles Saint-Pierre et Miquelon tendant a annulation de Varrét n?
15BX03131 du 29 juin 2017 par lequel la cour administrative d'appel de Bordeaux a rejeté son
appel contre le jugement n® 1400039 du 15 juillet 2015 par lequel le tribunal administratif de
Saint-Picrre-ct-Miquelon a rejeté sa demande ¢'annulation de la convention du 31 décembre
1998 par laquelle elle a remis a la collectivité tervitoriale de Saint-Pierre-et-Miquelon la
collection d'oeuvres et dobjets lui appartenant en vue de leur affectation au musée de 'Arche, a
sursis & statuer jusqu’a ce que le Tribunal des conflits ait tranché la question de ordre de
juridiction compétent pour connaitre de ce litige
Par une décision du 10 décembre 2018, le Tribunal des conflits a déclaré la juridiction
administrative seule compétente pour connaitre de la requéte de ‘Association pour le musée des
Iles Saint-Pierre et Miquelon,
‘Wu les autres pidces du dossier, y compris celles visées par la décision du Conseil d'Etat du 6
juin 2018 ;
Vu:
~le code civil ;
~le code du patrimoine ;
- la loi du Ter juillet 1901 relative au contrat association ;
- la loi n® 2008-561 du 17 juin 2008 ;
= le code de justice administrative :
Aprés avoir entendu en séance publique :
- le rapport de M. Paul-Frangois Schira, auditeur,
= les conclusions de M. Alexandre Lallet, rapporteur public ;
La parole ayant été donnée, avant et aprés les conclusions, a la SCP Delamarre, Jéhannin, avocat
de I'Association pour le musée des Iles Saint-Pierre et Miquelon et a la SCP Ohl, Vexliard,
avocat de la collectivité territoriale de Saint-Pierre-et-Miquelon ;
Considérant ce qui suit
1. Hl resort des pices du dossier soumis aux juges du fond que Association pour le musée des
Iles Saint-Pierre et Miquelon a conclu avec le conseil général de la collectivité tervitoriale de
Saint-Pierre-et-Miquelon, le 31 décembre 1998, une convention prévoyant, sans limitation de
durée, d'une part, le transfert a cette collectivité de la propriété de l'ensemble des ceuvres d'art et
objets constituant sa collection en vue de son affectation au nouveau musée eréé par cette
demniere et, d'autre part, les modalités de participation de l'association a la mission de service
public de gestion du musée. Cette association se pourvoit en cassation contre 'arrét en date du
29 juin 2017 par lequel la cour administrative d'appel de Bordeaux a rejeté l'appel qu'elle avait
3formé contre le jugement du tribunal administeatif de Saint-Pierre-et-Miquelon en date du 15
Juillet 2015 rejetant sa demande tendant & l'annulation de cette convention.
2. Sur reavoi effectué par la décision du Conseil d'Etat statuant au contenticux du 6 juin 2018, le
Tribunal des conflits, par une décision du 10 décembre 2018, a jugé que le contrat conclu entre
Vassociation requérante et Ia collectivité territoriale de Saint-Pierre-ct-Miquelon a le caractére
d'un contrat administratif et que son contentieux reléve de la compétence de Ia juridiction
administrative. La collectivité territoriale de Saint-Pierre-et-Miquelon n'est, dés lors, pas fondée
A soutenir que la juridiction administrative ne serait pas compétente pour en connaitre.
3, Les parties A un contrat administratif peuvent saisir le juge d'un recours de plein contentieux
contestant la validité du contrat qui les lie. Il appartient alors au juge, lorsqu’il constate
Vexistence dlirrégularités, d'en apprécier importance et les conséquences, aprés avoir vérifié
que les imégularités dont se prévalent les parties sont de celles qu'elles peuvent, cu égard a
Texigence de loyauté des relations contractuelles, invoquer devant lui. [I lui revient, aprés avoir
pris en considération la nature de illégalité commise et en tenant compte de lobjectif de
stabilité des relations contractuelles, soit de décider que la poursuite de exéoution du contrat est
possible, éventuellement sous réserve de mesures de régularisation prises par la personne
publique ou convenues entre les parties, soit de prononcer, le cas échéant avec un effet différé,
aprés avoir vérifié que sa décision ne portera pas une att a Vintérét général, la
résiliation du contrat ou, en raison seulement d'une irrégularité invoquée par une partic ou
relevée doffice par lui, tenant au caractére illicite du contenu du contrat ou a un vice d'une
particuligre gravité relatif notamment aux conditions dans lesquelles les parties ont donné leur
consentement, son annulation. Cette action est ouverte aux parties au contrat pendant toute la
durée d'exécution de celui-ci
4, Il résulte de ce qui a été dit au point précédent quen rejetant la demande par laquelle
association requérante contestait Ia validité de la convention du 31 décembre 1998 quielle a
passée avec la collectivité tcrritoriale de Saint-Pierre-et-Miquelon au motif que cette action,
présentée pendant la durée d’exécution de la convention, était prescrite par application de Ia
prescription quinquennale prévue par l'article 2224 du code civil, alors que cette prescription
n'était pas applicable l'action en contestation de validité introduite par l'association requérante,
la cour a entaché son arrét d'une erreur de droit.
5, 11 résulte de ce qui précéde, sans qu'il soit besoin de se prononcer sur les autres moyens du
pourvoi, que l'Association pour le musée des Iles de Saint-Pierre et Miquelon est fondée 4
demander annulation de Farrét qu'elle attaque.
6. tly a lie, dans les circonstances de l'espace, de régler 'affaire au fond en appli
dispositions de l'article L, 821-2 du code de justice administrative.
tion des
7, Llassociation requérante reléve appel du jugement du tribunal administratif de
Saint-Pierre-et-Miquelon du 15 juillet 2015, en tant quiil a rejeté sa demande tendant &
Yannulation de la convention du 31 décembre 1998,
8. Il résulte de ce qui a été dit aux points 3 et 4 qu'aucune regle de prescription n'est opposable &
action en contestation de validité de la convention du 31 décembre 1998 de lassociation
requérante qui a été exereée pendant la durée d'exécution de ce contrat. I stensuit que
association est fondée & soutenir que c'est a tort que, par le jugement attaqué, le tribunal
administratif de Saint-Pierre-ct-Miquelon a rejeté sa demande au motif qu'elle était prescrite par
application de la prescription quinquennale prévue par l'article 2224 du code ci
49. 11 appartient au Conseil @'Etat, saisi par leffet dévolutif de Vappel, d'examiner les moyens
soulevés par l'association requérante devant le tribunal admini tratif de
Saint-Pierre-et-Miquelon.
10. En premier lieu, si l'association requérante soutient que la convention du 31 décembre 1998.
nia pas été approuvée par Pautorité administrative aprés avis du Haut Conseil des musées de
France en méconnaissance des dispositions de l'article L. 451-10 du code du patrimoine, cette
circonstance, qui ne constitue pas, en tout état de cause, un vice d'une particuligre gravité de
nature a justifier 'annulation du contrat, n'est pas, en l'espéce, invocable & l'appui de son action,
compte tenu de la durée pendant laquelle fe contrat litigieux a été exécuté, et eu égard a
Vexigence de loyauté des relations contractuelles.
11, En deuxiéme lieu, eu égard & lexigence de loyauté des relations contractuelles, l'association
requérante ne saurait invoquer, A Tappui de sa demande d'annulation de la convention du 31
décembre 1998, la circonstance que celle-ci aurait été conclue en méconnaissance des régles de
fonctionnement des associations prévues par Ja loi du ler juillet 1901 relative au contrat
association au motif, d'une part, que les membres qui l'ont approuvée ne faisaient pas partie du
bureau directeur de association et, d'autre part, que le procés-verbal de l'élection du président
qui en était signataire n'a pas été transmis au représentant de I'Btat dans la collectivité
tervitoriale.
12. En troisiéme lieu, Ia circonstance que la convention litigieuse n'a pas été transmise au
représentant de Etat dans la collectivité territoriale est sans inciclence sur sa légalité.
13. Il résulte de ce qui précéde que l'association requérante n'est pas fondée 4 se plaindre dece
que, par le jugement attaqué, le tribunal administratif de Saint-Pierre-et-Miguelon a rejeté sa
demande en annulation de la convention du 31 décembre 1998.
14, Les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle & ce
qu'une somme soit mise & la charge de la collectivité territoriale de Saint-Pierre-et-Miquelon qui
n'est pas, dans la présente instance, la partie perdante. Dans les circonstances de l'espéce, il n'y a
pas lieu de mettre a la charge de association requérante la somme que la collectivité territoriale
demande au titre des frais exposés par elle et non compris dans les dépens.
DECIDE
Article ler : L'arrét de la cour administrative d'appel de Bordeaux du 29 juin 2017 est annulé.
Article 2: La requéte présentée par "Association pour le musée des Iles de Saint-Pierre et
Miquelon devant la cour administrative c'appel de Bordeaux et ses conclusions présentées au
titre de Varticle L. 761-1 du code de justice administrative sont rejetées.
Article 3 : Les conclusions présentées par la collectivité territoriale de Saint-Pierre-et-Miquelon
au titre de larticle L. 761-1 du code de justice administrative sont rejetées.
Article 4 : La présente décision sera notifige & I'Association pour Ie musée des Les Saint-Pierre
et Miquelon et & la collectivité territoriale de Saint-Pierre-et-Miquelon.
Documes 21 novemb eidté Fates no 419804
Voir préalablement : CE, seet., 21 mars 2011, Commune de Béziers (BE
dit Beziers Il, GAJA, n° 106,
rs 11), n° 304806,Vu la procédure suivante :
La société Fétes Loisirs a demandé au juge des référés du tribunal administratif de Paris
dordonner, sur le fondement des dispositions de larticle L. 521-1 du code de justice
administrative, la suspension de I'exécution de la décision de la ville de Paris de mettre fin au 5
juillet 2018 a la convention d'occupation du domaine public du 4 juillet 2016 pour l'exploitation
d'une grande roue place de la Concorde, d'ordonner le maintien provisoire des relations
coniractuelles jusqu’a ce qu'il soit statué au fond sur la Kégalité de cette décision, et denjoindre &
la ville de Paris de répondre, dans un délai de 48 heures & compter de la présente ordonnance,
aux questions posées par sa demande du Ler décembre 2017 de connaitre les dates de début et
fin de la période d'exploitation 2018-2019, sous astreinte de 5 000 euros par jour de retard.
Par une ordonnance n° 1803810 du 28 mars 2018, le juge des référés du tribunal administratif de
Paris a rejeté cette demande.
Par un pourvoi, enregisiré le 12 avril 2018 au secrétariat du contentieux du Conseil d'Etat, la
société Fétes Loisirs demande au Conseil d'Etat :
1°) dannuler cette ordonnance ;
2°) réglant I'affaire en référé, de faire droit & sa demande ;
3°} de mettre a la charge de I'Etat la somme de 4 000 euros au titre de Farticle L. 761-1 du code
de justice administrative.
Vu les autres pices du dossier ;
vu
- la convention européenne de sauvegarde des droits de I'homme et des libertés fondamentales ;
la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne ;
- la directive 2006/123/CE du Parlement européen et du Conseil du 12 décembre 2006 relative
aux services dans le marché intérieur ;
- le code général de la propriété des personnes publiques :
~le code de justice administrative 5
Aprés avoir entendu en séance publique
= le rapport de M. Laurent Cytermann, maitre des requétes,
- les conclusions de Mme Emmanuelle Cortot-Boucher, rapporteur public ;
La parole ayant ét€ donnée, avant et aprés les conclusions, a la SCP Gadiou, Chevallier, avocat
de la société Fétes Loisirs et & la SCP Foussard, Froger, avocat de la ville de Paris ;
‘Vu la note en délibéré, enregistrée le 25 octobre 2018, présentée par la soci
Fétes Loisirs,
‘Vu la note en délibéré, enregistrée le 19 novembre 2018, présentée par la société Fétes Loisirs.Considérant ce qui sui
1. Il ressort des pices du dossier soumis au juge des référés du tribunal administratif de Paris,
quune convention d'occupation du domaine public a été conclue le 4 juillet 2016 entre la ville
de Paris et la société Fétes Loisirs, prévoyant exploitation d'une grande roue et de trois
structures de vente annexes place de la Concorde, pour une durée de deux ans renouvelable deux
fois. Par une lettre envoyée le ler décembre 2017 a la ville de Paris, la société Fétes Loisirs lui a
demandé de confirmer le renouvellement de la convention au-dela du terme de la premiére
période de deux ans. Par une lettre du 21 mars 2018, la directrice de lattractivité et de lemploi
de la ville de Paris a notifié A la société la décision de ne pas renouveler Ia convention. La
société Fétes Loisirs a saisi le tribunal administratif de Paris d'une demande tendant &
Vannulation de ta décision de non-renouvellement et a la poursuite des relations contractuelles,
assortie d'une demande de suspension de la décision de non-renouvellement sur le fondement
des dispositions de l'article L. 521-1 du code de justice administrative. Le juge des référés du
tribunal administratif de Paris a rejeté cette demande par une ordonnance du 28 mars 2018,
contre laquelle la société Fétes Loisirs se pourvoit en cassation.
2. Le Conseil d'Btat a informé les parties que la décision était susceptible d'étre fondée sur le
moyen relevé d'office tiré de l'irrecevabilité de la demande de la société Fétes Loisirs devant le
tribunal administratif, la décision de administration de ne pas renouveler le contrat parvenu A
son terme ne pouvant faire l'objet d'un recours en reprise des relations contractuelles mais
seulement, si le requérant s'y croit fondé, d'une demande d'indemnisation.
3. Le juge des référés du tribunal administratif a relevé, par une appréciation souveraine dont il
nest pas soutenu quielle serait entachée de dénaturation, que la lettre du 21 mars 2018 était
constitutive d'une décision de ne pas renouveler la convention doccupation du domaine public
lorsqu'elle serait parvenue & son terme initial, et non d'une décision de résilier le contrat avant
son terme. Au demeurant, il ressort des pigces du dossier soumis au juge des référés que cette
lettre, qui précédait de plus de trois mois le terme stipulé de la convention, informait le gérant de
Ia société de la décision de ne pas renouveler celle-ci. Le moyen tiré de ce que la durée fixée par
une convention serait illégale est inopérant & l'appui d'une demande tendant ce que soit eonstatée
la nullité de ta décision de non-renouvellement et ordonnée la reprise des relations
contractuelles
4, Le Juge du contrat ne peut, en principe, lorsquil est saisi par une partie d'un litige relatif & une
mesure dlexécution d'un contrat, que rechercher si cette mesure est intervenue dans des
conditions de nature & ouvrir droit & indemnité. Toutefois, une partie & un contrat administratif
peut, eu égard a la portée d'une telle mesure d'exécution, former devant Ie juge du contrat un
recours de plein contentieux contestant la validité de la résiliation de ce contrat et tendant a la
reprise des relations contractuelles. Cette exception relative aux décisions de résiliation ne
stétend pas aux décisions de non-renouvellement, qui sont des mesures ¢'exéeution da contrat et
qui mont ni pour objet, ni pour effet de mettre unilatéralement un terme A une convention en
cours,
5. Dés lors, les conclusions présentées par la société Fétes Loisirs devant le tribunal
administratif tendant & l'annulation de la décision de non-renouvellement de la convention et a la
poursuite des relations contractuelles ainsi que sa demande de suspension & l'encontre de la
méme décision sont irrecevables. Compte tenu de ce qui a été dit au point 4, qui ne constitue pas
tun revirement de jurisprudence, la société, qui peut, sielle s'y croit fondée, demender au juge du
contrat la réparation de son préjudice, n’est pas privée du droit & un recours juridictionnel garanti
7par Particle 13 de la convention européenne de sauvegarde des droits de I'homme et des libertés
fondamentales et par l'article 47 de la charte des droits fondamentaux de 'Union européenne, et
ni la garantie des droits, ni le principe de Iégalité ne sont méconnus. En outre, si 'ancien
cocontractant de I'administration peut contester devant le juge du contrat le nouveau contrat
conclu par celle-ci avec une autre entreprise, c'est en qualité de tiers & ce nouveau contrat et il
n'est dés lors pas placé dans une situation analogue a celle du cocontractant ne pouvant contester
la décision de non-renouvellement. Le moyen tiré de la méconnaissance du principe d'égalité
doit done étre également écarté
6. Ce motif d'irrecevabilité, qui ne comporte l'appréciation d'aucune circonstance de fait qui n'ait
pas été relevée par le juge des référés, doit étre substitué aux motifs retenus par fordonnance
attaquée, cont il justifie légalement le dispositif. Par suite, il n'est pas nécessaire d'examiner les
moyens du pourvoi, qui doit étre rejeté. Les conclusions & fin d'injonction présentées par la
société Fétes Loisirs doivent de méme étre rejetées par voie de conséquence.
7.ILy a lieu, dans les circonstances de lespéce, de mettre a la charge de la société Fétes Loisirs
la somme de 3 000 euros & verser é la ville de Paris au titre des dispositions de l'article L. 761-1
du code de justice administrative. Les mémes dispositions font obstacle & ce qu'une somme soit
mise a ce titre & la charge de la ville de Paris qui n'est pas, dans la présente instance, la partie
perdante[Rejet)Document n° 3 CE. sect.. 3 octobre 2008. SMIRGEOMES, n° 305420
Vu le pourvoi, enregistré le 9 mai 2007 au secrétariat du contenticux du Conseil d’Btet, présenté
pour le SYNDICAT MIXTE INTERCOMMUNAL DE REALISATION ET DE GESTION
POUR L'ELIMINATION DES ORDURES MENAGERES DU SECTEUR EST DE LA
SARTHE, dont le siége est I1, rue Henry Maubert & Saint Calais (72120) ; le SYNDICAT
MIXTE INTERCOMMUNAL DE REALISATION ET DE GESTION POUR L'ELIMINATION
DES ORDURES MENAGERES DU SECTEUR EST DE LA SARTHE demande au Conseil
d'Etat :
1°) d'annuler fordonnance en date du 24 avril 2007 du juge des référés du tribunal administratif
de Nantes en tant que, statuant en application de Varticle L. 551-1 du code de justice
administrative, il a annulé, & la demande de la société Passenaud Recyclage, la procédure de
passation du marché ayant pour objet la prise en charge, le transport, le tri, Ia valorisation des
métaux collectés au sein des déchetteries du syndicat et I'élimination des refus ;
2°) statuant en référé, de rejeter la demande présentée par la société Passenaud Recyclage
devant le tribunal administratif de Nantes ;
3°) de mettre & la charge de la société Passenaud Recyclage le versement d'une somme de 4 000
euros en application de larticle L. 761-1 du code de justice administrative ;
Vu les autres pices du dossier ;
‘Vu, enregistrée le 26 septembre 2008, la note en délibéré, présentée pour la société Passenaud
Recyclage ;
Vu l'Accord sur les marchés publics annexé au traité relatif & Organisation mondiale du
commerce ;
‘Wu le réglement (CE) n® 1564/2005 de la Commission en date du 7 septembre 2005 établissant
les formulaires standard pour la publication c’avis dans le cadre des procédures de passation des
marchés publics conformément aux directives 2004/17/CE et 2004/18/CE duu Parlement
curopéen et du Conseil, et notamment son annexe II;
Wu le code des marchés publics ;
Vu le code de justice administrative :
Considérant qu'aux termes de larticle L. 551-1 du code de justice administrative : " Le président
du tribunal administratif, ou le magistrat qu'il délégue, peut étre saisi en cas de manquement aux
obligations de publicité et de mise en concurrence auxquelles est soumise Ia passation des
marchés publics (...) Les personnes habilitées agir sont celles qui ont un intérét & conclure te
contrat et qui sont susceptibles d'étre lésées par ce manquement, ainsi que le représentant de
Etat dans le département dans le cas oi le contrat est conclu ou doit étre conclu par une
collectivité territoriale ou un établissement public local, (..) Le président du tribunal
administratif peut étre saisi avant la conclusion du contrat. Il peut ordonner & auteur du
manquement de se conformer & ses obligations et suspendre la passation du contrat ou
Vexécution de toute décision qui s'y rapporte, [I peut également annuler ces décisions et
supprimer les clauses ou prescriptions destinées & figurer dans le contrat et qui méconnaissent
lesdites obligations. Das quill est saisi, il peut enjoindre de différer ta signature du contrat
Jusqu’au terme de Ia procédure et pour une durée maximum de vingt jours (..) "5
Considérant qu'il ressort des pigces du dossier soumis au juge des référés que le SYNDICAT
MIXTE INTERCOMMUNAL DE REALISATION ET DE GESTION POUR L'ELIMINATIONDES ORDURES MENAGERES DU SECTEUR EST DE LA SARTHE (SMIRGEOMES) a
laneé, en janvier 2007, une procédure d'appe! doffies ouvert pour lattribution d'un marché de
services ayant pour objet la prise en charge, le transport, le tri, la valorisation des métaux
collectés au sein de ses déchetteries et I'élimination des refus ; que le SMIRGEOMES se
pourvoit en cassation contre Vordonnance en date du 24 avril 2007 du juge des référés
précontractuels du tribunal administratif de Nantes en tant qurelle a fait droit aux conclusions de
la société Passenaud Recyclage, dont 'oftte n'avait pas été retenue, tendant & l'annulation de la
procédure de passation du marché ; que, par la voie du pourvoi incident, le société Passenaud
Recyclage demande annulation de la méme ordonnance en tant qu'elle a rejeté ses conclusions,
tendant & ce quill soit enjoint au syndicat de lui communiquer certaines informations, notamment
les motifs de rejet de son offte ;
Sur le pourvoi principal :
Sans quil soit besoin d’examiner les autres moyens du pourvot ;
Considérant qu’en vertu des dispositions précitées de l'article L. 551-1 du code de justice
administrative, les personnes habilitées a agir pour mettre fin aux manquements du pouvoir
adjudicateur ses obligations de publicité et de mise en concurrence sont celles susceptibles
tre lésées par de tels manquements ; qu'il appartient dés lors au juge des réferés
précontractuels de rechercher si lentreprise qui le saisit se prévaut de manquements qui, eu
égard A leur poriée et au stade de la procédure auquel ils se rapportent, sont susceptibles de
Yavoir Iésée ou risquent de la léser, flit-ce de fagon indirecte en avantageant une entreprise
concurrente ; que, par suite, en annulant fa procédure de passation litigieuse au motif que le
syndicat aurait indiqué & tort dans les avis ¢'appel public & la concurrence que le marché était
couvert par l'Accord sur les marchés publics, sans rechercher si cette irrégularité, & la supposer
Atablie, était susceptible davoir Iésé ou risquait de Iéser la société Passenaud Recyclage, le juge
des référés a commis une erreur de droit et a ainsi méconnu son office ; qu'il en résulte que le
SMIRGEOMES est fondé 4 demander 'annulation de lordonnance attaquée en tant qu'elle a
prononeé M'annulation de fa procédure de passation du march
Sur le pourvoi incident:
Considérant qu'aux termes de Tarticle 83 du code des marchés publics : " Le pouvoir
adjudicateur communique, dans un délai maximal de quinze jours & compter de la réception
dune demande écrite, & tout candidat écarté qui en fait la demande les motifs détaillés du rejet,
de sa candidature ou de son offre et, 4 tout candidat dont offre n'a pas été rejetée pour un motif
autre que ceux mentionnés au III de larticle 53, les caractéristiques et les avantages relatifs de
offre retenue ainsi que le nom du ou des attributaires du marché ou de laccord-cadre " +
Considérant qu'en rejetant la demande de la société Passenaud Recyclage tendant a ce quill soit
enjoint au SMIRGEOMES de lui communiquer diverses informations au motif qu’a Ia date de
Venregistrement des conclusions de cette société, le délai de quinze jours prévu par les
dispositions précitées de l'article 83 du code des matchés publics n'était pas écoulé, alors qu'il
lui appartenait d'examiner le bien fondé d'une telle demande a la date & laquelle il statuait, le
Juge des référés a commis une erreur de droit ; que la socité Passenaud Recyclage est ainsi
fondée & demander V'annulation de 'ordonnance attaquée en tant qu'elle a rejeté ses conclusions
aux fins d'injonetion ;Considérant que dans les circonstances de l'espéce, il y a licu, en application de l'article L. 821-2
du code de justice administrative, de régler Vaffaire au titre de la procédure de référé engagée
par la société Passenaud Recyclage ;
Sans qui soit besoin de statuer sur la fin de non-recevoir soulevée par le SMIRGEOMES
Sur les conclusions tendant & ce qu'il soit enjoint au SMIRGEOMES de communiquer diverses
informations
Considérant que la société Passenaud Recyclage demande au juge des référés d'enjoindre au
SMIRGEOMES de lui communiquer, conformément & farticle 83 du code des marchés publics,
les motifs détaillés de rejet de son offie et les caractéristiques et avantages de l'offte retenue,
ainsi que divers documents tels que les procés-verbaux d'ouverture des plis et le rapport
danalyse des offies, afin de pouvoir utilement contester la procédure de passation du marché et
en particulier les motifs de rejet de son offre ; que toutefois, il résulte de T'instruction que le
syndicat lui a communiqué, par courrier du 3 avril 2008, les motifs de rejet de son offre et les,
caractéristiques et avantages de Votre retenue et ce avec une précision suffisante pour lui
permettre de contesier le rejet qui lui est opposé ainsi que la procédure litigieuse ; qu’ainsi le
syndicat n'a pas méconnu les dispositions de l'article 83 du code des marchés publics, lesquelles
niimpliquent pas, en tout état de cause, la communication des divers documents demandés par
ailleurs par la société Passenaud Recyclage ; quill en résulte que les conclusions aux fins
d'injonction présentées par celle-ci doivent étre rejetées ;
Sur les conclusions tendant a I'annulation de la procédure de passation :
Considérant, en premier lieu, que la société Passenaud Recyclage soutient que les avis d'appel
public & la concurrence mentionnent de fagon erronée que le contrat envisagé est couvert par
Accord sur les marchés publics, que lexigence que les entreprises fournissent, & l'appui de leur
candidature, une "déclaration indiquant Voutillage, le matériel et 'équipement technique dont le
candidat dispose pour Ia réalisation des marchés de méme nature ” présente un caractére
discriminatoire et disproportionné et que les codes CPV (" vocabulaire commun de marché ")
utilisés dans les avis @appel public & la coneurrence étaient imprécis ; que, toutefois, il ne
résulte pas de Vinstruction que la société requérante, dont Ia candidature a été admise et qui a
présenté une offre correspondant & objet du marché, soit susceptible davoir été lésée ou risque
detre Lésée par les irrégularités ainsi invoquées, qui se rapportent & une phase de la procédure
antérieure & la sélection de son offre ; que, compte tenu de loffice du juge des néférés
précontractuels, tel qu’il a été défini ci-dessus, elle ne peut, ds lors, se prévaloir de tels
‘manguements & l'appui de sa requéte ;
Considérant, en deuxigme lieu, quien renvoyant notamment, au titre de la rubrique VI-4-2) "
délais diintroduction des recours " des avis d'appel public & la concurrence, & article L, 551-1
du code de justice administrative, le syndicat a rempli avec suffisamment de précision ladite
rubrique ; qu‘ainsi le moyen tiré de ce que les délais et voies de recours n‘ont pas été mentionnés
avec les précisions requises dans les avis 'appel public & la concurrence doit étre écarté 5
Considérant enfin que la société Passenaud Recyclage soutient que absence, dans les avis
dappel public la concurrence, de fixation des niveaux minimaux de capacité au regard
desquels sfeffectue la sélection des candidatures méconnatt Varticle 52 du code des marchés
publics et a permis de retenir la candidature d'une entreprise, la société Derouin, ne disposant
pas de la capacité technique et financiére pour exéouter le marché ; que toutefois, aux termes de
article 45 du code des marchés publics : " (1) Le pouvoir adjuidicateur ne peut exiger des
ucandidats que des renseignements ou documents permettant d'évaluer leur expérience, leurs
capacités professionnelles, techniques et financi&res ainsi que des documents relatifS aux
pouvoirs des personnes habilitées & les engager. "; qu'aux termes de Varticle 52 du méme code =
* @ (.) Les candidats qui ne peuvent soumissionner 4 un marché en application des
dispositions de Yarticle 43 ou qui, le cas échéant aprés mise en oeuvre des dispositions du
premier alinéa, produisent des dossiers de candidature ne comportant pas les piéces mentionnées
aux articles 44 et 45 ne sont pas admis 4 participer a la suite de la procédure de passation du
marché. / Les candidatures qui n'ont pas été écartées en application des dispositions de lalinga
précédent sont examinges au regard des niveaux de capacités professionnelles, techniques et
vanciéres_mentionnées dans Tavis clappel public & la concurrence, ou, sil stagit d'une
procédure dispensée de l'envoi d'un tel avis, dans le réglement de consultation. Les candidatures
qui ne satisfont pas & ces niveaux de capacité sont éliminges " ; que si ces dispositions font
obligation au pouvoir adjudicateur de contréler les garanties professionnelles, techniques et
financiéres des candidats a [attribution d'un marché public au va des documents ou
renseignements demandés @ cet effet dans les avis d'appel public @ concurrence ou dans le
réglement de consultation dans les cas de procédures dispensées de I'envoi de tels avis, le
pouvoir adjudicateur n'est, en revanche, pas tenut de fixer dans les avis d'appel public 2 la
concurrence des niveaux minimaux de capacités professionnelles, techniques et financieres
exigés des candidats ; qu'ainsi le SMIRGEOMES n'a pas méconnu ses obligations de publicité
cet de mise en concurrence en n'exigeant pas de tels niveaux minimaux de capacités ; qu'en autre
la société requérante n'établit pas, par les éléments qu'elle avance, lincapacité technique et
financiére de la société Derouin 4 exécuter le marché ;
Considérant quill résulte de ce qui précéde que les conclusions de la société Passenaud
Recyclage tencant & l'annulation de la procédure de passation doivent étre rejetées ;
Document n° 4 : CE, ass,, 4 avril 2014, Département de Tarn-ct-Garonne, n° 358994
‘Vu le pourvoi sommaire et le mémoire complémentaire, enregisttés les 30 avril et 11 juillet 2012
au secrétariat du contentieux du Conseil d'Etat, présentés pour le département de
Tam-et-Garonne, représenté par le président du conseil général ; le département de
‘Tam-et-Garonne demande au Conseil d'Etat :
19) dannuler l'arrét n° 10BX02641 du 28 février 2012 par lequel la cour administrative d'appel
de Bordeaux a rejeté sa requéte tendant & lannulation du jugement n° 0700239 du 20 juillet
2010 par lequel le tribunal administratif de Toulouse a, & la demande de M. Frangois
Bonhomme, annulé la délibération en date du 20 novembre 2006 de la commission permanente
du conseil général de Tarn-et-Garonne autorisant le président du conseil général & signer avec la
société Sotral un marché & bons de commande ayant pour objet la location en longue durée de
véhicules de fonction pour les services du conseil général et enjoint au département d'obtenir la
résolution du contrat
2°) réglant Vaffaire au fond, de faire droit a sa requéte d'appel ;
3°) de mettre a la charge de M. A... le versement d'une somme de 5.000 euros au titre de l'article
L. 761-1 du code de justice administrative ainsi que les frais de contribution a l'aide juridique ;
‘Wu les autres pices du dossier ;
Vu le rdglement (CE) n° 1564/2005 de la Commission du 7 septembre 2005
Vu le code des marchés publies ;
Vu le code de justice administrative ;[1, Considérant qu'il ressort des pices du dossier soumis aux juges du fond que, par un avis
Cappel public a la concurrence du 26 juin 2006, le département de Tarn-et-Garonne a laneé un
appel dlofires ouvert en vue de la conclusion d'un marché & bons de commande ayant pour objet
la location de longue durée de véhicules de fonction pour les services du conseil général ; que,
par une délibération en date du 20 novembre 2006, Ia commission permanente du conseil
général a autorisé le président de lassemblée départementale & signer le marché avec la société
Soiral, retenue comme atiributaire par la commission d'appel d'offes ; que le 18 janvier 2007,
M. Francois Bonhomme, conseiller général de Tam-et-Garonne, a saisi le tribunal administratif
de Toulouse d'une demande d'annulation pour excés de pouvoir de la délibération du 20
novembre 2006 ; que le conseil général de Tarn-et-Garonne se pourvoit en cassation contre
Varrét du 28 f&vrier 2012 par lequel la cour administrative d'appel de Bordeaux a rejeté sa
requéte tendant 4 fannulation du jugement du tribunal edministratif de Toulouse du 20 juillet
2010 annulant la délibération attaquée et invitant les parties, a défaut de résolution amiable du
contrat, & saisir le juge du contrat ;
Sur les recours en contestation de la validité du contrat dont disposent les tiers :
2. Considérant qu'indépendamment des actions dont disposent les parties & un contrat
administratif et des actions ouvertes devant le juge de exces de pouvoir contre les clauses
réglementaires d'un contrat ou devant le juge du référé contractuel sur le fondement des articles
L, 551-13 et suivants du code de justice administrative, tout tiers & un contrat administratif
susceptible d'étre lésé dans ses intéréts de fagon suffisamment directe et certaine par sa passation
‘ott ses clauses est recevable & former devant le juge du contrat un recours de pleine juridiction
contestant la validité du contrat ou de certaines de ses clauses non réglementaires qui en sont
divisibles ; que cette action devant le juge du contrat est également ouverte aux membres de
Vorgane délibérant de la collectivité territoriale ou du groupement de collectivités tervitoriales
concerné ainsi qu’au représentant de Etat dans le département dans lexercice du contrble de
legalité ; que les requérants peuvent éventuellement assortir leur recours d'une demande tendant,
sur le fondement de Varticle L. 521-1 du code de justice administrative, & la suspension de
Hexécution du contrat ; que ce recours doit étre exereé, y compris si le contrat contesté est relatif
des travaux publics, dans un délai de deux mois 4 compter de l'accomplissement des mesures
de publicité appropriges, notamment au: moyen d'un avis mentionnant 2 la fois la conclusion du
contrat et les modalités de sa consultation dans le respect des secrets protéaés par la loi ; que la
legalité du choix du cocontractant, de la délibération autorisant la conclusion du contrat et de la
décision de le signer, ne peut étre contestée qu’a occasion du recours ainsi défini ; que,
toutefois, dans le cadre du controle de Iégalité, le représentant de I'Etat dans fe département est
recevable & contester Ia légalité de ces actes devant le juge de Vexeds de pouvoir jusqu’'a la
n du contrat, date & laquelle les recours déja engagés et non encore jugés perdent leur
3. Considérant que le représentant de I'Etat dans le département et les membres de l'organe
délibérant de la collectivité territoriale ou du groupement de collectivités territoriales concerné,
compte tenu des intéréts dont ils ont la charge, peuvent invoquer tout moyen a l'appui du recours
ainsi défini ; que les autres tiers ne peuvent invoquer que des vices en rapport direct avec
Vintérét Iésé dont ils se prévalent ou ceux d'une gravité telle que le juge devrait les relever
doffice ;
4, Considérant que, saisi ainsi par un tiers dans les conditions définies ci-dessus, de conclusions
contestant la validité du contrat ou de certaines de ses clauses, il appartient au juge du contrat,
aprés avoir vérifié que Vauteur du recours autre que le représentant de I'Etat dans le département
‘ou quiun membre de lorgane délibérant de Ia collectivité territoriale ou du groupement de
13collectivités tervitoriales concemé se prévaut d'un intérét susceptible d'etre Iésé de fagon
suffisamment directe et certaine et que les imégularités quill critique sont de celles qu'il peut
utilement invoquer, lorsqu'il constate l'existence de vices entachant la validité du contrat, d'en
apprécier importance et les conséquences ; quiainsi, il lui revient, aprés avoir pris en
considération la nature de ces vices, soit de décider que la poursuite de l'exécution du contrat est
possible, soit d'inviter les parties & prendre des mesures de régularisation dans un délai qu'il fixe,
sauf a résilier ou résoudre le contrat ; qu'en présence d'irrégularités qui ne peuvent étre couvertes
par une mesure de régularisation et qui ne permettent pas la poursuite de 'exécution du contrat,
I Tui revient de prononcer, le cas échéant avec un effet différé, aprés avoir vérifié que sa
décision ne portera pas une atteinte excessive & lintérét général, soit la résiliation du contrat,
soit, si le contrat a un content illicite ou s'il se trouve affecté d'un vice de consentement ou de
tout autre vice d'une particulidre gravité que le juge doit ainsi relever doffice, Nannulation totale
ou partielle de celui-ci ; qu'il peut enfin, s'il en est saisi, faire droit, y compris lorsqu'il invite les
parties & prendre des mesures de régularisation, & des conclusions tendant & l'indemnisation du
préjudice découlant de latteinte a des droits lésés ;
5. Considérant qu'il appartient en principe au juge 'appliquer les régles définies ci-dessus qui,
prises dans leur ensemble, n'apportent pas de limitation au droit fondamental qu'est le droit au
recours ; que toutefois, eu égard A limpératif de sécurité juridique (enant & ce qu'il ne soit pas
porté une atteinte excessive aux relations contractuelles en cours, le recours ciedessus defini ne
pourra étre exereé par les tiers qui n'en bénéficiaient pas et selon les modalités précitées qu’a
Tencontre des contrats signés 4 compter de Ia lecture de la présente décision ; que l'existence
d'un recours contre le contrat, qui, hormis le déféré préfectoral, n'était ouvert avant Ia présente
décision qu'aux seuls concurrents évincés, ne prive pas d'objet les recours pour excés de pouvoir
déposés par d'autres tiers contre les actes détachables de contrats signés jusqu'a la date de lecture
de la présente décision ; qu'il en résulte que le présent litige a conservé son objet ;
Sur le pourvoi du département de Tam- et- Garonne :
6. Considérant que, pour confirmer l'annulation de la délibération du 20 novembre 2006 par
laquelle la commission permanente du conseil général a autorisé le président de "assemblée
départementale a signer le marché avec Ia société Sotral, Ia cour administrative d'appel de
Bordeaux a énoncé qu’en omettant de porter les renseignements requis & la rubrique de l'avis
dappel public A la concurrence consacrée aux procédures de recours, le département avait
méconnu les obligations de publicité et de mise en concurrence qui lui incombaient en vertu des
obligations du réglement de la Commission du 7 septembre 2005 établissant les formulaires
standard pour la publication d'avis dans le cadre des procédures de passation des marchés
publics conformément aux directives 2004/17/CE et 2004/18/CE du Parlement et du Conseil
qu’en statuant ainsi, sans rechercher si l'irrégularité constatée avait été susceptible d'exercer, en
Tespéce, une influence sur le sens de la délibération contestée ou de priver d'une garantie les
personnes susceptibles d'étre concernées par I'indication des procédures de recours contentiewx,
Ja cour administrative d'appel a commis une erreur de droit ; que, par suite, et sans qu'il soit
besoin d'examiner les autres moyens du pourvoi, le département de Tarn-et-Garonne est fondé a
demander I'annulation de l'arrét attaqué ;
7. Considérant quill y a liet, dans les circonstances de Lespéce, de régler laffaire au fond en
application des dispositions de article L, 821-2 du code de justice administrative
8, Considérant que si M. A... soutient que Pavis d'appel public & fa concurrence publié par le
département de Tam-et-Garonne ne comportait pas la rubrique " Procédures de recours "en
méconnaissance des dispositions du réglement de la Commission du 7 septembre 2005,
4resort pas des piéces du dossier que cette irrégularité ait été, dans les cireonstances de I'espéce,
susceptible d'exereer une influence sur le sens de la délibération contestée ou de priver des
concurrents évineés d'une garantie, la société attributaire ayant été, d'ailleurs, la seule candidate ;
que, par suite, le département de Tarn-et-Garonne est fondé A soutenir que c'est & tort que, pour
annuler 1a délibération du 20 novembre 2006, le tribunal administratif de Toulouse s'est fondé
sur la méconnaissance des obligations de publicité et de mise en concurrence qui incombaient au
département en ne portant pas les renseignements requis a la rubrique " Procédures de recours "
de favis d'appel public a la concurrence ;
9. Considérant toutefois qu'il appartient au Conseil d'Etat, saisi par l'effet dévolutif de l'appel,
d'examiner les autres moyens soulevés par M. A... devant le tribunal administratif de Toulouse ;
10. Considérant, en premier lieu, qu'il ressort des pidces du dossier que les membres de la
commission permanente ont 6, conttairement & ce que soutient M. A..., destinataires d'un
rapport mentionnant les principales caractéristiques du marché ;
IL. Considérant, en deuxiéme fieu, qu’aux termes de article 71 du code des marchés pul
alors en vigueur :" Lorsque, pour des raisons économiques, techniques ou financidres, le rythme
ou Tétenduc des besoins a satisfaire ne peuvent étre entigrement arrétés dans le marché, la
personne publique peut passer un marché fractionné sous la forme d'un marché bons de
commande " ; que si M. A... fait valoir que le département de Tarn-et-Garonne a méconnui ces
dispositions en recourant au marché fractionné pour la location de ses véhicules de service, il
ressort des pidces du dossier que, compte tenu du renouvellement & venir de l'assemblée
dgpartementale et de [a perspective du transfert de nouvelles compétences aux départements, le
dgpartement de Tarn-et-Garonne n'€iait pas en mesure darréter entiérement I'étendue de ses
besoins dans le marché
12, Considérant, en demier lieu, qu’aux termes du deuxiéme alinga de l'article $7 du code des
marchés publics alors en vigueur : " Le délai de réception des offies ne peut étre inférieur a 52
Jours a compter de l'envoi de lappel public a la concurrence (...) "que si M. A... soutient que le
département de Tarn-et-Garonne aurait méconnu ces dispositions en fixant le délai de réception
des offres & dix-sept heures le cinquante-deuxiéme jour suivant lenvoi de l'avis ¢'appel public &
la concurrence, il ne resort pas des pices du dossier, et il nest pas méme soutenu, qu'un
candidat aurait été empéché de présenter utilement son offre en raison de la réduction alléguée
de quelques heures du délai de 52 jours de réception des offies ; quiainsi, le vice allégué
affectant la procédure de passation du marché n’a été susceptible, dans les circonstances de
Vespéce, ni dexercer une influence sur le sens de la délibération contestée ni de priver d'autres
candidats d'une garantie ;
13, Considérant qu'il résulte de tout ce qui précéde, sans qu'il soit besoin de statuer sur les fins
de non-recevoir opposées & la demande de M. A... par le département de Tarn-et-Garonne, que
ce dernier est fondé & soutenir que cest A tort que par son jugement du 10 juillet 2010, le
tribunal administratif de Toulouse a annulé la délibération du 20 novembre 2006 par laquelle la
commission permanente du conseil général a autorisé le président de Nassemblée départementale
a signer le contrat ;‘Vu la procédure suivante :
Les sociétés France-Manche et The Channel Tunnel Group ont demandé au tribunal
administratif de Rouen d'annuler ta décision implicite du président du syndicat mixte de
promotion de lactivité transmanche (SMPAT) refusant de prononcer la résiliation du contrat de
délégation de service public conclu entre le syndicat et la société Louis Dreyfus Armateurs SAS
et portant sur exploitation d'une liaison maritime entre Dieppe et Newhaven, Par un jugement
n® 1100887 du 16 juillet 2013, fe tribunal administeatif de Rouen a rejeté leur demande
Par un arrét n° 13DA01570 du 28 janvier 2016, la cour administrative d'appel de Dovai, sur
Vappel des sociétés France-Manche et The Channel Tunnel Group, a annulé ce jugement et la
décision implicite du président du SMPAT, puis enjoint au syndicat de résilier le contrat dans un
délai de six mois suivant la notification de Harré.
Par un pourvoi sommaire, un mémoire complémentaire et un mémoire en réplique, enregistrés
respectivement les ler avril, 20 mai et 2 novembre 2016 au secrétariat du contentieux du
Conseil d'Etat, le SMPAT demande au Conseil d’Etat
1°) d'annuler cet arrét ;
2°) réglant Vaffaire au fond, de rejeter lappel des sociétés France-Manche et The Channel
Tunnel Group
3°) de mettre a la charge de ces sociétés la somme de 10 000 euros sur le fondement de Varticle
L. 761-1 du code de justice administrative
Vu les autres pices du dossier ;
Vu:
- le code général des collectivités territoriales ;
le code des marehés publics ;
le code de justice administrative
Apres avoir entendu en séance publique :
~ le rapport de Mme Charline Nicolas, mattre des requetes,
- les conclusions de M. Gilles Pellissier, rapporteur public
La parole ayant été donnée, avant et aprés les conclusions, a la SCP Masse-Dessen, Thouvenin,
Coudray, avocat du syndicat mixte de promotion de 'activité transmanche et a la SCP Garreau,
Bauer-Violas, Feschotte-Desbois, avocat de la société France Manche et de la société The
Channel Tunnel Group ;
1. Considérant quill ressort des énoneiations de Marrét attaqué que, par une convention de
délégation de service public conclue le 29 novembre 2006, le syndicat mixte de promotion de
activité transmanche (SMPAT), qui a pour objet le développement et la promotion de l'activi
transmanche entre la Seine-Maritime et le sud de I'Angleterre, a délégué a la société Louis
Dreyfus Armateurs SAS exploitation, au moyen de deux navires, d'une liaison maritime entre
Dieppe et Newhaven ; que les soviétés France-Manche et The Channel Tunnel Group, 4
exploitent sous le nom " A... "le tunnel sous la Manche, ont demancé au SMPAT par lettre du
19 novembre 2010 de prononcer a résiliation de ce contrat ; qu'une décision implicite de refus
est née du silence gardé pendant plus de deux mois par le président du SMPAT sur cette
demande de résiliation ; que les deux sociétés ont alors saisi le tribunal administratif de Rouen
dune demande tendant & Vannulation pour exces de pouvoir de cette décision ; que, par un
jugement du 16 juillet 2013, le tribunal administratifa rejeté leur demande ; que, par un arrét du
\628 janvier 2016, contre lequel le SMPAT se pourvoit en cassation, la cour administrative d'appel
de Douai, aprés avoir jugé que le contrat en cause devait étre analysé non comme une délégation
de service public mais comme un marché public, a annulé ce jugement ainsi que la décision
litigieuse en raison de la méconnaissance par le SMPAT des régles du code des marchés publics
lors de la procédure de passation du contrat, et a enjoint au SMPAT de résilier le contrat, dont le
terme, fixé au 31 décembre 2014, avait été prorogé par avenant jusqu'au 31 décembre 2017,
dans un délai de six mois suivant la notification de cet arrét ; que, par une décision du 22 juillet
2016, le Conseil d'Etat, statuant au contentieux a ordonné le sursis a exécution de cet arrét
jusqu'a ce qu'il soit statué sur le présent pourvoi ;
2. Considérant qu'un tiers & un contrat administratif susceptible d'étre Iésé clans ses intéréts de
fagon suffisamment directe et certaine par une décision refusant de faire droit 4 sa demande de
mettre fin a fexécution du contrat, est recevable & former devant le juge du contrat un recours de
pleine juridiction tendant & ce quill soit mis fin 4 Texécution du contrat ; que sfagissant d'un
contrat conch: par une collectivité tervitoriale ou un groupement de collectivités tertitoriales,
cette action devant le juge du contrat est également ouverte aux membres de lorgane délibérant
de la collectivité terviioriale ou du groupement de collectivités territoriales concerné ainsi qu'au
représentant de Etat dans le département ;
3. Considérant que les tiers ne peuvent utilement soulever, & l'appui de leurs conclusions tendant
ce quill soit mis fin a Texécution du contrat, que des moyens tirés de ce que la personne
publique contractante était tenue de mettre fin A son exécution du fait de dispositions légistatives
applicables aux contrats en cours, de ce que le contrat est entaché d'irrégularités qui sont de
nature & faire obstacle & la poursuite de son exécution et que fe juge devrait relever doffice ow
encore de ce que la poursuite de lexécution du contrat est manifestement contraire & Iintérét
général ; qu'd cet égard, les requérants peuvent se prévaloir dinexécutions d'obligations
contractuelles qui, par leur gravité, compromettent manifestement lintérét général ; quien
revanche, ils ne peuvent se prévaloir d'aucune autre irrégularité, notamment pas celles tenant
aux conditions et formes dans lesquelles la décision dle refus a été prise ; qu’en outre, les moyens
soulevés doivent, sauf lorsqu'lls le sont par le représentant cle I'Etat dans le département ou par
les membres de lorgane délibérant de la collectivité territoriale ou du groupement de
collectivités territoriales compte-tenu des intéréts cont ils ont la charge, étre en rapport direct
avec Hintérét Iésé dont le tiers requérant se prévaut ;
4, Considérant que, saisi par un tiers dans les conditions définies ci-dessus, de conclusions
tendant ce quill soit mis fin a lexécution d'un contrat administratif, il appartient au juge du
contrat d'apprécier si les moyens soulevés sont de nature a justifier qu’il y fasse droit et
dordonner aprés avoir vérifié que sa décision ne portera pas une atteinte excessive a Vntérét
général, quill soit mis fin a fexécution du contrat, le cas échéant avec un effet différé ;
5. Considérant que ces régles, q
tiers, sont d'application immed
ne portent pas atteinte a la substance du droit au recours des
te
6. Considérant que pour écarter la fin de non-recevoir opposée par le SMPAT A la demande de
premidre instance des socigtés France-Manche et The Channel Tunnel Group et tirée de leur
défaut d'intérét pour agir, In cour administrative d'appel de Douai s'est fondée sur Tatteinte
portée par lexécution de 1a convention en litige & leur intérét commercial compte tenu de la
situation de concurrence existant entre la liaison maritime transmanche objet du contrat et
exploitation du tunnel sous la Manche ; qu'en statuant ainsi, sans avoir recherché si la poursuite
de Vexécution de fa convention du 29 novembre 2006 était de nature 2 léser les intéréts de cessociétés de fagon suffisamment directe et certaine, la cour administrative d'appel de Douai a
entaché son arrét d'une erreur de droit ;
7. Considérant par suite, sans qu'il soit besoin d'examiner les autres moyens du pourvoi, que le
SMPAT est fondé & demander l'annulation de larrét qu'il attaque ;
8. Considérant quill y a Tieu, dans les citconstances de Fespéce, de régler Vaffaire au fond en
application des dispositions de Varticle L. 821-2 du code de justice administrative ;
9. Considérant qu’ appui de leur demande, les sociiés France-Manche et The Channel Tunnel
Group se prévalent de leur seule qualité de concurrent direct sur les liaisons transmanche de
courte durée ; qu'une telle qualité ne suffit pas & justifier qu’elles seraient susceptibles d'étre
Lésées dans leurs intéréts de fagon suffisamment directe et certaine par la poursuite de
Hexécution du contrat conclu le 29 novembre 2006 pour éire recevables & demander au juge du
contrat qu'il soit mis fin a Yexécution de celui-ci ; qu'au surplus, les moyens tirés d'illégalités de
la procédure de passation du contrat qu’elles soulévent & 'appui de leur demande dannutation de
la décision litigieuse, ne peuvent, comme tels, étre invoqués & lencontre du refus de mettre fin &
Texécution du contrat et sont dés lors inopérants ; qu'il suit de la que, ces sociétés ne sont pas
fondées a se plaindre que, par le jugement attaqué, le tribunal administratif de Rouen a rejeté
leur demande ;
10. Considérant qu'il y a licu, dans les circonstances de lespéce, de mettre A la charge de
chacune des sociétés France-Manche et ‘The Channel! Tunnel! Group la somme de | $00 euros &
verser au SMPAT sur le fondement de l'article L. 761-1 du code de justice administrative ; que
ces dispositions font en revanche obstacle A ce qu'une somme soit mise 4 la charge de ce
syndicat qui n'est pas la partie perdante ; (Rejet]