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Questios Négociations
Questios Négociations
Négociations commerciales
Pr. A. MARGHICH
Négociations du contrat :
L'article 618-1 du DOC définit la VEFA comme "toute convention par laquelle le
vendeur s’engage à édifier un immeuble dans un délai déterminé et l’acquéreur
s’engage à en payer le prix au fur et à mesure de l’avancement des travaux".
Les dispositions de la loi 107-13 donnent la possibilité aux parties de conclure un
contrat dit de réservation, soit par acte authentique, soit par acte sous seing privé
ayant une date certaine selon la volonté des parties.
1- Paiement du prix
Le paiement du prix fait également l’objet de dispositions particulières prévues à
l'article 618-6 du DOC. Ainsi, à défaut de stipulations contraires des parties,
l’acquéreur est tenu de payer une partie du prix global au fur et à mesure de
l’avancement des travaux selon les phases suivantes :
- 5% à la conclusion du contrat de réservation (s’il y en a un)
- 5% à la conclusion du contrat préliminaire (ou 10% s’il n’y a pas de contrat de
réservation)
- 10% au début des travaux
- 60% à répartir entre trois phases
- 20% à la conclusion du contrat définitif et la remise des clés.
Des indemnités peuvent être dues en cas de retard dans l’exécution de ses
obligations par l’une des parties :
• indemnité au profit du vendeur ne pouvant dépasser 1 % par mois de la
somme exigible en cas de retard dans le paiement des sommes exigibles, sans
pouvoir dépasser 10 % par an (DOC, art. 618-12, al. 1) ;
• indemnité au profit de l’acquéreur en cas de retard dans la réalisation par le
vendeur des travaux de construction s’élevant également au maximum à 1 % par
mois de la somme due, sans pouvoir dépasser 10 % par an (DOC, art. 618-12, al.
2) ;
• dans les deux cas, l’indemnité n’est due qu’à compter de la réception par la
partie défaillante d’une mise en demeure dans les formes prévues par le Code de
procédure civile : signification par huissier de justice, notification par lettre
recommandée avec accusé de réception ou voie administrative (DOC, art. 618-12,
al. 3).
4- La pré-notation
La pré notation est une mention portée sur le titre foncier pour la conservation
provisoire d’un droit prétendu sur un immeuble immatriculé dans l’attente d’une
inscription définitive. Elle a pour but de protéger des droits prétendus par
l’acquéreur à l’encontre de tous les actes de disposition que le propriétaire inscrit
aurait conclus frauduleusement et de mauvaise foi.
Il existe trois différents types de pré notation :
- La première procédure s’effectue en vertu d’un titre valable pendant dix
jours, alors que
- la deuxième a lieu en vertu d’une ordonnance du tribunal de première
instance et reste valable pendant six mois.
- Le troisième type c’est la pré notation sur requête introductive en justice.
Cette procédure reste effective pendant toute la durée de l’instance jusqu’à
résolution du litige.
La pré notation assume une fonction primordiale dans la sauvegarde des droits
non inscriptibles et dont ils leur manquent une formalité quelconque ou
nécessitent une reconnaissance par voie de justice à cause d’un litige invoqué par
l’une des parties. Ainsi, le rôle de la pré notation portée sur le titre foncier est de
:
« Conserver provisoirement, soit un droit existant mais contesté et dont on attend
la proclamation par la justice, soit un droit dont la perfection est retardée par une
formalité restant à compléter ».
Bon nombre de contrat commerciaux sont passés quotidiennement sans qu’il y ait
véritablement besoin de recourir à une négociation, les parties ne se contentant
pas alors que de signer des contrats types ou des bons de commandes sur lesquels
figurent au verso de ceux-ci, les conditions générales établies par le vendeur.
Mais il arrive aussi que, lorsque les intérêts en présence sont importants ou que la
signature de contrat s’avère longue à obtenir, les parties conviennent de procéder
à la rédaction d’actes qu’elles appellent pourparlers, accord de principe, promesse
de contrat ou pacte de préférence.
Que vous vous trouviez dans l’une quelconque de ces situations juridiques, il n’en
demeure pas moins que vous êtes tenu de respecter certaines obligations et qu’à
défaut, vous engager votre responsabilité.
• Le juge fait un certain contrôle du contrat (les clauses exorbitantes qui portent
atteintes à l’ordre publique (quelque chose illicite))
L’article 461 du DOC : Lorsque les termes de l'acte sont formels, il n'y a pas lieu
à rechercher quelle a été la volonté de son auteur.
1° Lorsque les termes employés ne sont pas conciliables avec le but évident qu'on
a eu en vue en rédigeant l'acte ;
2° Lorsque les termes employés ne sont pas clairs par eux-mêmes, ou expriment
incomplètement la volonté de leur auteur ;
Si les termes entendus par les parties au sein de l’acte ne constituent/ adopte pas
le régime juridique de l’entête du contrat (si c’est pas la même chose)
Au-delà de cette innovation majeure, le juge se voit par ailleurs conférer des
pouvoirs d’appréciation particulièrement étendus quant au contenu du contrat ou
à sa validité, puisqu’il lui appartient désormais, du fait de l’introduction dans le
Code civil de notions nouvelles :
D’apprécier le caractère abusif d’un prix fixé par une partie en exécution d’un
contrat-cadre ou d’un contrat de prestation de services (articles 1164 et 1165) ;
De caractériser l’existence d’une clause abusive résultant d’un « déséquilibre
significatif entre les droits et obligations des parties » à un contrat d’adhésion
(article 1171) ;
De prononcer la nullité d’un contrat du fait de la violence résultant d’un abus de
dépendance notamment économique qui permet à une partie d’« [obtenir] un
engagement que [l’autre partie] n’aurait pas souscrit en l’absence d’une telle
contrainte et en tire un avantage manifestement excessif » (articles 1142 et
1143) ;
D’examiner la question de la bonne foi dans la négociation et la formation du
contrat et non plus seulement dans son exécution (article 1104) ;
De vérifier, lorsqu’il est saisi d’une demande d’exécution forcée en nature, qu’il
n’existe pas une « disproportion manifeste entre son coût pour le débiteur et son
intérêt pour le créancier » (article 1221) ; ou
De fixer le terme d’une obligation en cas de désaccord des parties (article 1305-
1).
Cet accroissement du rôle du juge est d’autant plus remarquable qu’il s’inscrit à
rebours de l’objectif affiché par l’ordonnance de restreindre le recours aux
tribunaux...qui laissent toutefois la part belle aux nouvelles prérogatives
extrajudiciaires des parties
En effet, dans le cadre de la réforme, le juge voit parfois son rôle écarté, ou à
tout le moins diminué, pour laisser une place accrue aux prérogatives
extrajudiciaires des parties. Selon le rapport au président de la République relatif
à cette réforme, ces prérogatives visent à permettre aux parties de « prévenir le
contentieux ou de le résoudre sans nécessairement recourir au juge ».
Le nouvel article 1158 permet, quant à lui, à celui qui doute de l’étendue du
pouvoir du représentant conventionnel de son cocontractant de demander à ce
dernier de lui confirmer dans un délai raisonnable que son représentant est bien
habilité à conclure l’acte. Enfin, le nouvel article 1183 permet à une partie de
couvrir la nullité d’une convention dont la cause de nullité a disparu, en
sollicitant de son cocontractant qu’il confirme le contrat ou qu’il agisse en
nullité dans un délai de six mois à peine de forclusion.
On notera toutefois que, si ces actions semblent de nature à faire échec à toute
contestation sur le fond du droit, elles échouent à supprimer tout risque de
contentieux, le juge pouvant être saisi de contestations quant à la mise en œuvre
par les parties de ces prérogatives extrajudiciaires et notamment quant au
caractère « raisonnable » du délai de réponse octroyé à la partie se voyant
opposer ces dispositions nouvelles.
C’est également dans cet esprit que l’article 1226 reconnaît la faculté déjà
octroyée par la jurisprudence au créancier de constater, à ses risques et périls, la
résolution unilatérale du contrat en cas d’inexécution grave de son cocontractant
tout en en précisant les modalités.