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UNIVERSITE SAINT AUGUSTIN DE KINSHASA

FACULTE DE PHILOSOPHIE
B.P. 2143 KINSHASA I

LOGIQUE MODERNE CLASSIQUE


Support de cours à l’intention des étudiants de G2 Philo

Prof. Félicien MPUKU LAKU ETS’AYEL, Ph D.

ANNEE ACADEMIQUE 2010-2011

Prof. Félicien, Ph D. Page 1


Objectifs 

Entraîner l’étudiant à la formalisation des langages de la logique propositionnelle et de


la logique des prédicats, au calcul propre à chacune de ces logiques, et l’initier aux
raisonnements rigoureux et cohérents.

Contenu

En vue d’atteindre les objectifs ci-haut énoncés, le cours commence par préciser la
spécificité de la logique moderne par rapport à la logique ancienne. Il examine ensuite les
symboles propositionnels, les symboles logiques (connecteurs) et leur interprétation ainsi que
la formalisation. Enfin, nous abordons quelques méthodes de décision sémantiques : tables de
vérité, décision indirecte, mise en forme normale conjonctive, mise en forme normale
disjonctive, arbres logiques, algèbre de Boole, tableaux sémantiques, déduction naturelle.

Méthodologie

La démarche sera interactive. Dans un premier volet, notre exposé permettra aux
étudiants de s’imprégner de la syntaxe et de la sémantique du calcul des propositions, et les
entraînera à maîtriser la logique interne qui régit les différentes méthodes de décision
sémantiques retenues. L’autre volet sera consacré aux exercices d’application. Car c’est en
fréquentant ceux qui sont habiles dans un métier que l’on apprend à comprendre celui-ci.

Evaluation

Les travaux pratiques, les interrogations et l’examen écrit entreront en ligne de compte
pour la cote finale.

Ouvrages de référence :
CHENIQUE, F., Comprendre la logique moderne (2vol.), Paris, Bordas, 1974.
KLEENE, S.C., Logique mathématique, trad. Jean Largeault, Paris, Armand Colin, 1971.
LEPAGE, F., Eléments de logique contemporaine, Montréal, Presses Universitaires Montréal,
2001.
MUTOMBO Matsumakia, M.-P., Eléments de logique classique, avec exercices résolus et
questionnaire d’examen, Louvain-la-Neuve, Academia Bruyant, 2003.
QUINE, W.v.O., Méthodes de la logique, trad. par M. Clavelin, Paris, Armand Colin, 1972.

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Introduction

« Logique » est un mot provenant du grec logos qui signifie « science de la raison ».
La logique étudie le discours, et plus particulièrement le(s) raisonnement(s).
De tous temps, les hommes se sont disputés et la force a souvent triomphé sur la
raison. Les discours eussent souvent pu éviter les drames, pour vu qu’ils aient été bien
compris. Malheureusement, on s’est aperçu il y a bien longtemps de la difficulté qu’il y a
avait à exprimer des choses sûres et vraies dans notre langue. Celle-ci est source
d’ambiguïtés.
Pour convaincre ou pour se laisser convaincre, il paraît indispensable de supprimer les
ambiguïtés de la langue parlée ou écrite. D’où l’importance de la codification, puisque,
même si chaque phrase a un sens bien précis, il semble nécessaire de codifier les
enchaînements de phrases, tout comme dans un jeu où certains coups ne sont pas autorisés.
Cette codification, ces règles, ces restrictions, créent une nouvelle langue, beaucoup plus
rigide que la « vraie » langue, mais cette rigidité est ce qui nous intéresse. Car c’est elle qui
va nous permettre de découvrir des propriétés nouvelles.
Une logique, c’est une telle codification. C’est une description d’un certain type de
réalité et cette description a pour but de nous aider à trouver la vérité.
Et la logique n’est pas unique parce que la langue que l’on cherche à codifier ne l’est
pas non plus. On peut voir une logique comme une restriction d’un langage mais aussi
comme une formalisation de ce même langage. Dans ce cas, on imagine bien qu’à chaque
type de raisonnement correspond une formalisation, d’où l’existence de diverses logiques.
Notre cours étudie le calcul propositionnel classique1 qui est appelé aussi « logique
des propositions inanalysées », « logique des énoncés » ou « calcul des énoncés » ou logique
des énoncés. Ce calcul traite des propositions par le biais des énoncés déclaratifs qui les
expriment dans le langage-objet. Il s’agit en fait de la partie de la logique qui étudie les
propositions sans les analyser à travers leurs éléments constitutifs 2. Dans cette optique, les
propositions sont le sens ou le substrat des énoncés.
Après avoir dégagé l’originalité de la logique moderne par rapport à la logique
ancienne, le but du calcul des propositions, les éléments du langage symbolique et la
signification des opérateurs, nous abordons la formalisation. Puis, nous examinons
successivement les différentes méthodes : tables de vérité, décision indirecte ou par
l’absurde, mise en forme normale conjonctive, mise en forme normale disjonctive, algèbre
de Boole, arbres logiques, tableaux sémantiques et déduction naturelle. Ces deux dernières
méthodes seront appliquées au calcul des prédicats dont le but est de donner une
représentation plus fine au discours.

1
Il existe plusieurs versions du calcul propositionnel (classique et non classique). Celui que nous étudions se
caractérise par deux valeurs de vérité, c’est-à-dire le vrai (noté  1, V, T,…) et le faux (noté 0, F, ┴, …). Il a été
inauguré par les stoïciens grâce au syllogisme composé et à la méthode des tables de vérité (Cf. MUTOMBO
Matsumakia, Eléments de logique classique, avec exercices résolus et questionnaire d’examen, Louvain-la-
Neuve, Academia Bruyant, 2003, p.55).
2
M. MUTOMBO Matsumakia, « Un aperçu sur la logique classique » in Revue Philosophique de Kinshasa,
2003, vol. XIV, n. 25-26, p. 146.

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I. Spécificité de la logique moderne

La logique moderne est une logique formalisée et aussi mathématique en tant qu’elle obéit au
même principe de représentation des éléments du langage par des symboles. Si la logique ancienne
repose sur l’analyse des propositions, celle que nous étudions ici ne considère, du moins dans sa tâche
principale, que des énoncés déclaratifs, auxquels on peut attribuer une valeur de vérité. Elle repose sur
les fonctions et l’argument. C’est, en fait, la logique des propositions inanalysées, où la déductibilité
est fonction des relations interpropositionnelles. Elle recherche des lois logiques.

En effet, les mathématiques utilisent des symboles selon les contextes dans lesquels on se
trouve, selon les lois et les contenus. Ces liens de conséquence peuvent être fondés sur :
- Les relations interpropositionnelles non analysées et prises dans la globalité de telle sorte qu’en
prenant les propositions avec les opérations on a des symboles : p, q, r, s, m, n…
- Les relations intrapropositionnelles (la logique des prédicats).

L’avantage de la symbolisation est de mettre en évidence les éléments de la forme de notre


langage, de les isoler de toute matière dont traite le langage, - de souligner la généralité des formes
vraies de raisonnements, - de dégager ces formes de toute matière déterminée pour ne laisser qu’une
matière en général, - de dévoiler que les formes vraies de raisonnement sont des lois de la pensée ou
lois logiques.
En effet, une proposition du langage ordinaire traitant des hommes peut être vraie ou fausse
une fois mise en rapport avec la réalité. Mais elle l’est essentiellement pour l a logique que dans la
mesure où sa forme est telle qu’elle serait valable même à propos des animaux, des bois ou du sable.

Exemple : L’amour d’une mère pour ses enfants implique une grande affection dont elle
bénéficie et qu’elle est capable d’exprimer. Alors si l’affection suppose la personnalité, alors l’amour
suppose la personnalité.

II. But du calcul des propositions

Le calcul des propositions a pour but de décider de la vérité de telle ou telle affirmation, et en
particulier de vérifier la validité d’un raisonnement en le formalisant. Cette formalisation passe par
l’abstraction du substrat propositionnel. En effet, comme les formules atomiques sont « fermées »3 à
notre perspicacité, nous les noterons par des symboles appelés variables propositionnelles, sans nous

3
Les formules atomiques, ou encore propositions (ex. : « le tableau est noir », « personne ne vient d’effacer le
tableau »), sont des expressions que l’on considère indécomposables. La chose qui caractérise une formule
atomique, c’est donc le fait que nous nous interdisons de la décomposer ou d’émettre – au sein du langage
formel – des considérations à certains constituants d’une formule atomique. Une telle formule est toujours prise
comme un tout. On peut – en faisant des hypothèses – essayer de prouver qu’elle est vraie ou fausse. Les
formules atomiques se distinguent de celles dites composées, ou non atomiques. Ces dernières sont obtenues à
partir d’autres formules plus petites en appliquant des opérations « logiques ». Dans la pratique, ces opérations
sont la négation (« non »), la conjonction (« et », la disjonction («ou ») et le conditionnel (« si… alors »). Ex. : si
le tableau est propre, alors je n’ai pas écrit sur le tableau.

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intéresser de la nature exacte de ces formules atomiques ou propositions. Nous partirons en général
d’un certain nombre de faits et essaierons de faire des déductions formellement et indépendamment du
« contenu » des propositions. Ceci peut sembler être une limitation, mais en réalité cela nous permet
de ne pas nous préoccuper des problèmes d’ambiguïté de la langue du substrat et de formaliser
précisément le raisonnement ou une partie d’un raisonnement.

III. Formalisation

Le langage que nous utilisons comporte du point de vue logique plusieurs éléments. Il est
source d’ambiguïtés. Lorsqu’on dit : j’ai choisi ma femme parce qu’elle a le nez très courbé et j’ai
une laideur tranchant. Ce sont là deux énoncés qui peuvent être traités comme des relations des faits
juxtaposés. C’est un exposé narratoire qui rend compte des sentiments d’un personnage excentrique,
lequel n’établit aucun lien de causalité entre les deux énoncés. Par contre, quelqu’un d’autre dirait :
« je suis étudiant à l’USAKIN, je dois donc en respecter le règlement, je suis donc respectueux de la
foi catholique telle qu’elle s’exprime dans le document du magistère et je ne saurai traiter un être
humain comme un objet. Au contraire, je me fais un devoir d’aimer même les personnes qui
suscitent en moi de l’antipathie.

Dans les langues non-formalisées, un même contenu de pensée peut être exprimé non
seulement de multiples fois mais aussi de multiples façons. Ces langues sont la source de malentendus
et d’incompréhensions. Pour éviter ces malentendus et dans le but d’exprimer les choses sans
équivoque, la logique moderne formalise les raisonnements du discours : elle les codifie ou remplace
les éléments des raisonnements que sont les propositions par des symboles.
Certains symboles, les opérateurs ou connecteurs, désignent toujours chacun le même élément
à travers tout le discours. Par contre, d’autres symboles, les « variables », renvoient chacun à un
élément qui peut varier dans le discours.

Ce qui revient à dire que le calcul propositionnel (logique moderne) comporte une
syntaxe et une sémantique. (1) La grammaire ou syntaxe est obtenue grâce à la description
d’un alphabet et à des règles syntaxiques. L’alphabet comprend des symboles propositionnels
(énoncés ou formules atomiques et moléculaires, variables propositionnelles) dont la liste
varie d’un langage à un autre et des symboles logiques (opérateurs ou connecteurs) ainsi que
des parenthèses (crochets, accolades), qui sont communs à tous les langages.
Les règles syntaxiques montrent comment former des énoncés par la combinaison de
symboles propositionnels grâce aux symboles logiques. On suppose que les règles sont
exhaustives, dans la mesure où il ne peut y avoir d’énoncés que ceux obtenus conformément à
ces règles.

a. L’alphabet
L’alphabet du calcul propositionnel est composé de :
0. un ensemble non vide de variables propositionnelles : p, q, r, s, p1, q1, r1, s1, r1, p2, …
1. des symboles logiques : ~, Λ, V, →, ≡, ↓, ┴

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2. des parenthèses, crochets ou accolades : (), [], {}.
Une variable propositionnelle ou symbole propositionnel fait partie du langage-objet, tandis
que la formule fait partie du métalangage (où on a un ensemble non vide de formules distinctes ou
atomes : P, Q, R, S, P1, … ; un ensemble de formules complexes : A, B, C, D, A1, …) et est destinée à
énoncer une règle syntaxique. Une variable propositionnelle c’est en fait un symbole qui doit toujours
désigner une proposition au sens premier et fondamental du mot, mais qui peut désigner n’importe
laquelle des propositions. Une variable propositionnelle désigne en quelque sorte une proposition « au
choix ». Dans les limites du raisonnement, elle doit toujours désigner la même proposition. Une
variable propositionnelle désigne une proposition au sens premier en la prenant dans sa totalité et sans
la décomposer en sujet et prédicat.
Ainsi comprise, les variables propositionnelles correspondent à certaines affirmations du
monde concret. Une variable propositionnelle p est une valeur dont la valeur est une proposition
élémentaire et non une composition de propositions élémentaires.
C’est pourquoi nous parlerons indifféremment de la variable p ou de la proposition p. Une
variable n’est elle-même ni vraie ni fausse. Néanmoins, selon l’usage et pour abréger, nous parlerons
de la vérité ou de la fausseté. Nous symboliserons le vrai par 1 et le faux par 0.

b. Règles de syntaxe
1. Toute variable propositionnelle est une formule.
2. Si A est une formule, alors ~ A est une formule.
3. Si A et B sont des formules, alors (A Λ B), (AVB), (A→B), (A≡B), (A↓B) sont des
formules
c. Parenthèses
Pour éviter un usage excessif ou abusif des parenthèses, on peut se référer à certaines
conventions relatives à l’omission, à l’élimination et à la restauration des parenthèses.

Quant à la sémantique du calcul propositionnel, elle comprend la valeur de vérité de l’énoncé


et l’interprétation des symboles logiques par la valuation V des énoncés4. Cela singifie, en d’autres
termes, que l’interprétation de l’énoncé A, c’est sa valuation v ou l’assignation à A d’une
valeur de vérité qui lui est appropriée. Comme on vient de lire dire, il n’y a que deux valeurs
de vérité dans la logique classique. Le vrai désigné par « V », « 1 » ou « T » et le faux par
« F », « 0 » ou «┴ ».

 La valeur de vérité d’un énoncé complexe est déterminée par la valeur de vérité de
chaque énoncé simple constitutif de cet énoncé complexe : elle est fonction de la vérité des
énoncés qui la constituent. Les connecteurs ou opérateurs logiques sont dès lors des foncteurs

4
La valuation v d’un énoncé, c’est son interprétation ou le fait de lui assigner une valeur de vérité appropriée.
« Valuation v », « interprétation », « modèle », « réalisation », « exemplification » d’un énoncé sont des
expressions synonymes et peuvent être utilisées les unes à la place des autres (Cf. MUTOMBO Matsumakia,
op.cit., p. 59).

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de vérité, du fait qu’on peut calculer la valeur de vérité de tout connecteur apparaissant dans
cet énoncé. De la sorte, un énoncé comprenant un atome aura 21 =2 valuations v. Un énoncé
comprenant deux atomes aura 22= 4 valuations v et un énoncé comprenant n atomes aura 2n
valuations v.

Toute proposition complexe a au moins une opération. Une « opération » est un acte de pensée
qui en s’exerçant sur une ou plusieurs propositions, construit avec elles une nouvelle proposition. Un
opérateur est un signe, ou un ensemble de signes que symbolise une opération. La logique, par nature,
ne considère que les opérations qui, en s’exerçant sur des propositions déclaratives construisent avec
elles chaque fois une nouvelle proposition déclarative. En outre, la logique ne considère parmi les
opérations que les « opérations de vérité », c’est-à-dire les opérations qui construisent des propositions
dont la valeur est fonction et seulement fonction, d’une part de la nature de l’opération, d’autre part de
la valeur de la ou des propositions sur lesquelles elle s’exerce.

Une opération peut s’exercer non seulement sur des propositions élémentaires, mais aussi sur
des propositions déjà complexes. Toute proposition sur laquelle s’exerce une opération est dite
« argument ». Lorsqu’une opération prend comme argument une ou plusieurs propositions complexes,
elle construit avec elles une proposition d’un degré de complexité supérieur. Il peut donc exister à
l’intérieur d’une proposition complexe une hiérarchie d’opérations, les opérations de chaque hiérarchie
prenant comme arguments les propositions construites par les opérations du degré inférieur, à
l’exception des opérations du plus bas degré qui, elles, prennent nécessairement comme arguments des
propositions élémentaires. L’opération du plus haut degré est « l’opération principale » de la
proposition et son opérateur est « l’opérateur principal » de la proposition ; les autres opérations sont
des « opérations subordonnées » et leurs opérateurs des « opérateurs subordonnés ».

Nous emploierons les mêmes mots pour désigner les opérateurs et les propositions complexes
qu’elles construisent. Par exemple, nous parlerons de la conjonction qui relie les variables p et q de la
proposition p  q et nous parlerons de la conjonction p  q désignant par là aussi bien la proposition
elle-même que l’opérateur qui relie les variables p et q.

III. 1. Opérations (connecteurs)

a. Opération à un argument
Il y a deux opérations possibles à un argument : l’affirmation et la négation ou négateur. Seule
la négation sera symbolisée par ~.
Pour toute formule A et tout modèle m, on pose : m (~A)=V ssi m (A)=F
Et donc m (~A)=F ssi m (A)=V.

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Une formule de la (~A) est une négation et se lit « non A ». Le symbole «~ » est le négateur.
A ~A
1 0
0 1
Ce tableau dit que « ~A » est faux lorsque « A » est vrai et que « ~A » est vrai lorsque « A » est faux.

b. Opérations à deux arguments

Il y a cinq opérations à deux arguments :


- la conjonction, symbolisée par  : 
- la disjonction non stricte, symbolisée par  :V
- la disjonction stricte, symbolisée par :W
- l’implication, symbolisée par  : , , >
- l’équivalence, symbolisée par  : , 

La conjonction est le connecteur logique correspondant à « et ». Le connecteur « »


symbolisera également « mais », « quoique », « bien que », « pourtant », etc. La conjonction est vraie
si et seulement si ses deux arguments sont vrais. Sinon elle est fausse, c’est-à-dire il suffit qu’un des
arguments soit faux pour que la conjonction soit aussi fausse. La matrice ou table de vérité de la
conjonction est :
p  q
1 1 1
1 0 0
0 0 1
0 0 0

La disjonction inclusive est le connecteur logique («V »)  correspondant à « ou », signifiant


le « vel » latin ou le « aut ». Elle est fausse si et seulement si ses deux arguments sont faux : sinon elle
est vraie, c’est-à-dire il suffit qu’un des arguments soit vrai pour que la disjonction soit également
vraie. La matrice de la disjonction est :
p V q
1 1 1
1 1 0
0 1 1
0 0 0

La disjonction exclusive ou l’alternative est le connecteur logique (« W ») qui construit une
proposition vraie si et seulement si ses deux arguments ont des valeurs de vérité différentes. La
matrice ou table de vérité de la disjonction exclusive est :

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p W q
1 0 1
1 1 0
0 1 1
0 0 0

Le conditionnel ou l’implication matérielle

La relation d’implication correspond, dans la pensée formalisée, à la relation de condition


suffisante à condition nécessaire dans la pensée non-formalisée, de manière partielle du moins. C’est
pourquoi nous parlerons parfois de la relation d’implication ou de condition suffisante à condition
nécessaire. Rappelons qu’un fait A est condition suffisante d’un fait B lorsque A étant posé, B l’est
toujours ; B est alors condition nécessaire de A parce que, B n’étant pas posé, A ne l’est pas non plus.
Dans la formalisation d’un discours, il faut alors examiner la proposition complexe que l’on a à
formaliser en implication, en se demandant dans laquelle des propositions qui le composent, elle
signifie la condition suffisante d’une autre condition nécessaire.

La relation d’implication est distincte de la relation de causalité. Elle va parfois de la cause à


l’effet, comme c’est le cas dans l’exemple : Lorsqu’il y a de l’eau le moulin tourne. Mais elle va aussi
parfois de l’effet à la cause, comme c’est le cas dans l’exemple : il faut qu’il y ait de l’eau pour que le
moulin tourne. Enfin, la relation d’implication relie de faits qui ne sont pas entre eux en connexion
causale, parfois elle va du signe au signifié :

Lorsque le drapeau est vert, les sorties sont autorisées.

En résumé, la relation d’implication ou de condition suffisante à condition nécessaire n’a pas


la profondeur ontologique de la relation de causalité, mais elle est en revanche plus large et en même
temps plus précise que celle-ci. Elle permet à la pensée humaine d’établir des relations précises entre
des faits que la relation causale ne pourrait unir, ou n’unirait que de manière imprécise.

Le conditionnel ou l’implication matérielle se note : « A→B ». On la trouve également sous


les formes suivantes : « AB », « A>B », etc. Elle se lit : « si A, alors B » ou « A implique B », ou
encore « A, seulement si B », ou « pour que A, il faut B » ou « A, à moins que B ».

La matrice ou table de vérité de l’implication est :


p  q
1 1 1
1 0 0
0 1 1
0 1 0

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Cette matrice donnée ci-dessus indique que p est l’impliquant et q l’impliqué.

Le biconditionnel ou l’équivalence est le connecteur logique qui construit une proposition


vraie si et seulement si ses deux arguments ont la même valeur. La matrice de l’équivalence est :
P  q
1 1 1
1 0 1
0 0 1
0 1 0

III. 2. Exercices sur la formalisation

Formalisez les propositions suivantes :


- Les souris dansent quand le chat part
p q R) Implication : p  q

- Vous êtes sûrement sorcier puisque vos lèvres tremblent


p q R) Implication p  q
- Il dormait quand le communiqué est passé
p p R) Conjonction p  q

Evaluation et loi logique

L’évaluation d’une proposition dépend de valeurs de ses composantes. « Evaluer les variables
d’une proposition complexe », c’est attribuer une valeur à chacune d’entre elles. Les variables d’une
proposition étant sa matière, l’évaluation des variables ne doit pas être contradictoire, ne doit pas
attribuer, en même temps à la même variable p une valeur de vérité vraie et une valeur de vérité
fausse.

En d’autres termes, « Evaluer une proposition » nécessairement complexe, c’est déterminer la


valeur que p prend dans des différentes évaluations des variables de la proposition, le rapport établi
entre les variables et les opérations. Une évaluation d’une proposition complexe qui donne toujours
une proposition vraie s’appelle loi logique. Celle-ci correspond à une loi de la pensée humaine. Et
l’opération principale d’une loi logique est nommée opération formelle ou opérateur formel.

La logique formalisée a pour tâche principale la découverte de ces lois logiques, car elles sont
autres que la présentation formalisée des renseignements formellement vrais. En remplaçant les
variables de cette proposition formalisée par des propositions au sens premier du terme on obtient un

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raisonnement formellement vrai. Réciproquement tout raisonnement formellement vrai est une
proposition complexe dont la forme est telle qu’elle est toujours vraie, quelle que soit la matière de la
proposition ; sa formalisation donnera aussi une loi logique.

Substitution

Une loi logique est une proposition qui est toujours vraie quelle que soit sa matière. Par
conséquent si, en gardant la forme d’une loi logique, on substitue à sa matière une autre matière, on
obtient une nouvelle proposition qui est elle aussi une loi logique. Cette substitution que recommande
la logique formelle peut se faire de façon uniforme ou en vertu de l’équivalence. Par exemple, dans
la proposition
((p  q)  (q  r))  (p  r). On peut procéder par une substitution uniforme en remplaçant p
par un m :
((m  q)  (q  r))  (m  r)) et on a la même structure. Mais si on fait la substitution en
vertu de l’équivalence, on doit remplacer la même proposition par d’autres formes identiques. Ce qui
donnera par exemple la forme suivante :
(( p  q)  (q  r))  (p  r)
((m  n)  (n  s))  (m  s)
((m  n)  (n  s))  ( m  s)

Remarque : Par substitution, le remplacement dans une proposition complexe d’un argument par un
autre argument équivalent comme le premier, en vertu d’une loi d’équivalence, ne change pas la
valeur de cette proposition complexe.

IV. Méthodes de décision sémantique

On parle parfois de la « théorie des modèles » pour regrouper ces méthodes.

IV.1. Méthode des tables de vérité

On peut déterminer la validité d’une formule du calcul propositionnel en considérant les


valeurs de vérité possibles pour les variables de la formule. Ces données s’arrangent dans un tableau
que l’on appelle table de vérité. La méthode des tables 5 de vérité était utilisée de façon informelle par
Frege en 1879 dans les définitions de la négation et de l’implication. Mais la première insertion de
cette méthode comme procédure générale de décision dans la logique contemporaine vient de Peirce
en 1902 dans sa valuation de l’équivalence.

5
M. MUTOMBO Matsumakia, Un petit aperçu sur la logique classique, p. 160-161.

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Toutefois, les tables de vérité avaient déjà été utilisées par Philon de Mégare. Post et Ludwig
Wittgenstein6 les ont examinées en 1921. On y a également attaché le nom de Boole 7. La méthode
matricielle – distincte des tables de vérité, bien que lui étant similaire – est directement rattachée à
Peirce qui fournit la matrice de l’implication et de la négation en 1885. Mais c’est déjà en 1880 qu’il
présente les matrices de la conjonction et de la flèche qui porte son nom.

La méthode des tables de vérité est une méthode de démonstration consistant à examiner la
valeur d’une proposition plus ou moins complexe en fonction des évaluations des propositions qui la
composent. Cet examen permet de se rendre compte soit que la proposition est tantôt vraie, tantôt
fausse, soit qu’elle est toujours vraie, c’est-à-dire que sa forme est telle que, quelle que soit la valeur
prise par ses composantes, la proposition est une loi logique et est donc vraie dans tout monde possible
imaginable. Dans le cas où elle est toujours fausse, elle est alors antilogie, contradictoire d’une loi
logique ; sa formule est telle qu’elle est toujours fausse et ne saurait se réaliser en aucun monde
possible, si la proposition est tantôt vraie tantôt fausse, elle est une proposition quelconque dont la
forme n’a rien de logiquement remarquable.

La table de vérité doit être constituée de manière systématique et exhaustive, en fonction de la


complexité de la proposition à l’étude. La table consiste en l’examen de tous les cas imaginables, tout
dépend du nombre de propositions distinctes constitutives de la proposition étudiée. Les valeurs de
vérité n’étant que deux, le vrai et le faux, pour chaque valeur prise par une proposition, il faudra savoir
que chacune des autres peut toujours être vraie ou fausse. Ainsi le nombre total de cas à examiner sera
désigné par 2n. Chaque cas correspondra à une configuration possible marquée par les valeurs de
vérité prises par les différentes propositions. Concrètement, on inscrit la proposition et en dessous de
chaque proposition, les valeurs qui lui sont attribuées à chaque cas ; la première proposition prend
alternativement 2n – 1 fois la valeur vraie (représentée par 1) et la valeur fausse (représentée par 0) ; la
deuxième proposition se verra attribuée alternativement 2n – 2 la valeur vraie (représentée par 1) et la
valeur fausse (représentée par 0) et ainsi de suite jusqu’à la dernière proposition qui aura
alternativement la valeur vraie suivie de la valeur fausse. Une fois toutes les valeurs élémentaires
distinctes évaluées, on examinera les valeurs prises par les propositions composées en commençant
par les plus subordonnées.
Ex.1 : p v p a une seule proposition, donc n = 1
Le nombre de cas 2n = 2

L’assignation des valeurs de vérité aux propositions se fera ainsi :

p v p
1 1 0 1
0 1 1 0

6
Cf. L. WITTGENSTEIN, Tractatus logico-philosophicus, 1921, trad. anglaise par D.F. PEARS et B.F.
Guinness, Londres, Routledge & Kegan Paul, 1961.
7
Cf. G. BOOLE, The Mathematical Analysis of Logic, Cambridge and London, 1847.

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La proposition principale ici a pour opération la disjonction, la négation de p est subordonnée
en vertu des valeurs de ses arguments que sont p et non p.

Ex.2 : ((p  q)   q)   p comporte deux propositions distinctes, p et q, le nombre de cas est 22


=4
La distribution se fera ainsi :
((p  q)   q)   p
1 1 01 01
1 0 10 01
0 1 01 10
0 0 10 10

On déterminera ensuite la valeur du deuxième p ; puis du deuxième q.


((p  q)   q)   p
1 1 1 1
1 0 0 1
0 1 1 0
0 0 0 0

Ensuite la valeur de  p et de  q
((p  q)   q)   p
1 1 01 0 1
1 0 10 0 1
0 1 01 1 0
0 0 10 1 0

Ensuite la valeur de la conjonction, dont les arguments sont l’implication (p  q) et la négation ( q)

((p  q)   q)   p
1 1 1 0 0 1 0 1
1 0 0 0 1 0 0 1
0 1 1 0 0 1 10
0 1 0 1 1 0 10

Enfin la valeur de l’implication pour être déterminée en fonction des valeurs des arguments que sont la
conjonction impliquant et la négation de l’implique.

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((p  q)   q)   p
1 1 1 0 01 1 0 1
1 0 0 0 1 0 1 0 1
0 1 1 0 01 1 1 0
0 1 0 1 10 1 10
Nous constatons que cette implication est toujours vraie. Ce qui signifie que, quelle que soit sa
matière, cette proposition, en vertu de sa structure, est vraie en toute circonstance, c’est-à-dire quelle
que soit la valeur des variables propositionnelles. Elle est donc une tautologie ou une loi logique.

Exercices

Démontrez par la méthode de tables de vérité

1. (p  q)  ( q   p)
2.  ((p w q)  (p Λ q)
3. (p V  q)  (q  p)

1. (p  q)  ( q   p)
1 1 1 1 0 1 1 01
1 0 0 1 1 0 0 01
0 1 1 1 0 1 1 10
0 1 0 1 1 0 1 10
Conclusion : L.L.

2.  ((p w q)  (p Λ q))
0 1 0 1 1 1 1 1
1 1 1 0 0 1 0 0
1 0 1 1 0 0 0 1
0 0 0 0 1 0 0 0

Ce n’est pas une loi logique.

3. (p V  q)  (q  p)
1 1 01 1 1 1 1
1 1 10 1 0 1 1
0 0 01 1 1 0 0
0 1 10 1 0 1 0

C’est une loi logique.

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IV. 2. Méthode de décision indirecte ou par l’absurde

Une démonstration par tables de vérité peut se faire aussi par la méthode indirecte qui est une
méthode de démonstration par l’absurde : il s’agit de faire l’hypothèse de la fausseté de la proposition
et d’analyser en conséquence les conditions de cette fausseté. Si la proposition étudiée est une loi
logique, l’hypothèse de la fausseté fera apparaître dans son analyse des absurdités dans toutes
alternatives que cela ouvrira.

Exemples :
1. ((p  q)  p)  q

1 0 0
1 0 1
1
0

L’absurdité qui apparaît ici indique clairement que nous aurions dû ne pas supposer notre
proposition fausse : elle peut l’être sans absurdité ; elle est donc toujours vraie.

2. ((p w q)  p)  ~ q

0
1 0 1
1 1 1 1
0

Absurdité, donc ((p w q)  p)  ~ q est une L.L.

Quelques lois élémentaires de la logique des propositions

1. Principes fondamentaux

~ (p  ~ p) :principe de non-contradiction : une proposition et sa négation ne sont jamais vraies


ensemble.
(p  ~ p) : principe du tiers-exclu : une proposition et sa négation ne sont jamais fausses
ensemble.

Ces deux principes peuvent être démontrés par la méthode des tables de vérité. Mais cette
démonstration ne peut être qu’un jeu. En effet, la construction d’une table de vérité, comme toutes
autres démarches de la logique bivalente, présuppose ces deux principes. La démonstration de ces
deux principes relève de la philosophie, des options fondamentales.

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  p  p : Principe de la double négation : deux négations valent une affirmation.

2. Propriétés de la conjonction

a) Idempotence : (p  q) p

b) Commutativité : (p  q)  (q  p)

c) Associativité : (p  q)  (m  n)  ((p  q  m) v n)
 (p  (q v m)  n)
 (p  q  m  n)

(p  vrai) p : Neutralité du vrai pour la conjonction


(p  faux) Faux : Caractère absorbant du faux pour la conjonction

(p  q)  p
une conjonction implique chacun de ses arguments
(p  q)  q

3. Propriétés de la disjonction

a. Idempotence : (p  q) p

b) Commutativité : (p  q)  (q  p)

c) Associativité : ((p  q)  m)  (p  (q  m)  (p  q  m)
(p  vrai)  vrai : Vrai est un caractère absorbant pour la disjonction
(p  faux)  p: Neutralité du faux pour la disjonction
(p  (p  q) : Une proposition implique toute disjonction dont elle est un des
arguments.

4. Relations entre négation, conjonction et disjonction

a. Lois de distributivité

(p  (q  m)  (p  q)  (p  m) : distributivité de la conjonction sur la


disjonction
(p  q)  (m  n)  (p  m)  (p  n)  (q  m)  (q  n)

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(p  (q  m)  (p  q)  (p  n) : distributivité de la disjonction sur la
conjonction
(p q)  (m  n)  (p  m)  (p  n)  (q  m)  (q  n)

b. Lois d’absorption

Nous numérotons ces lois pour rendre plus facile leur évocation. Les six premières ont déjà été
mentionnées.
1. (p  q)  p 7. p  (q  p)  p
2. (p  p)  p 8. p  (q  p)  p
3. (p  vrai)  p 9. (p  q)  (p   q)  p
4. (p  vrai)  vrai 10. (p  q)  (p   q)  p
5. (p  faux)  faux 11. (p  (q   q)  p
6. (p  faux)  p 12. (p  (q   q)  p
13. (p  q)  q)  (p  q)
14. (p  q)   q)  (p   q)

c. Lois de De Morgan

1. (p  q)   (  p   q)
Une conjonction est équivalente à la négation de la disjonction des négations de ses arguments.

(p  q)   (  p   q)
Une disjonction est équivalente à la négation de la conjonction des négations de ses arguments.

2.  (p  q)  (  p   q)
La négation d’une conjonction est équivalente à la disjonction des négations de ses arguments.

 (p  q)  (  p   q)
La négation d’une disjonction est équivalente à la conjonction des négations de ses arguments.

Remarque

La considération des lois de ce paragraphe suggère les deux règles suivantes, qui peuvent être
aisément démontrées.

Règle A : Pour obtenir la négation d’une proposition dont les seuls opérateurs binaires sont des
conjonctions ou des disjonctions et dont toutes les négations si cette proposition en contient, ne portent
que sur de simples variables, il suffit :

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1. de transformer dans cette proposition toutes les conjonctions en disjonctions et toutes les
disjonctions en conjonctions ;
2. de supprimer les négations qui dans cette proposition portent sur de simples variables et au
contraire de mettre des négations devant toutes les variantes qui dans cette proposition ne sont pas
niées.

Règle B : Si une loi d’équivalence ne possède comme opérateurs binaires, en dehors de l’opération
d’équivalence que des conjonctions ou des disjonctions et si toutes ses négations, qu’elle en contient,
ne portent que sur de simples variables, on obtient une nouvelle loi d’équivalence en remplaçant dans
cette loi toutes les conjonctions par des disjonctions et toutes les disjonctions par des conjonctions.

La conjonction et disjonction sont dites se correspondre « par dualité ». Ces règles sont dites
« règles de la dualité ».

5. Propriétés de l’implication

- Transitivité : ((p  q)  (q  m))  (p  m)


- Contraposition : (p  q)  (  q   p)
- Loi d’importation : (p  (q  m)  ((p  q)  m)
- Loi d’exportation : ((p  q)  m)  (p  (q  m)

(p   p)   p une proposition qui implique sa négation est fausse

Lois « paradoxales » de l’implication

p  (q  p) : Verum sequitur ad quodilibet : une proposition vraie est impliquée par n’importe
quelle proposition (Du vrai suit n’importe quoi).

 p  (p  q) : E falso sequitur quodilibet : une proposition fausse implique n’importe quelle
proposition (Du faux on peut tirer de n’importe quoi).

Relations entre l’implication et les autres opérations

(p  q)  (  p  q)
(p  q)   (p   q)
 (p  q)  (p   q)

6. Propriétés de l’équivalence

- Transitivité : ((p  q)  (q  m))  (p  m)

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- Commutativité : (p  q)  (q  p)
- Associativité : (p  (q  m))  ((p  q)  m)  (p  q)

Relations entre l’équivalence et les autres opérations

(p  q)  ((p  q)  (q  p)
 ((  p  q)  (q   p)
 ((p  q)  (  p   q)
 (p w q)  ((p   q)  (  p  q)
 (p  q)  p w q

7. Propriétés de la disjonction exclusive

Commutativité : (p w q)  (q w p)
Associativité : ((p w q) w m)  (p w (q w m)  (p w q w m)

Relations entre la disjonction exclusive et les autres opérations

(p w q)  ((p   q)  (  p  q)
(p w q)   (p  q)
 (p w q)  (p  q)

8. Les syllogismes hypothétiques

On peut encore ranger parmi les lois logiques élémentaires les modes corrects des
raisonnements propositionnels très simples que la tradition étudie sous la dénomination du
« syllogismes hypothétiques ». Ces raisonnements sont ainsi constitués :
- une majeure faite d’une proposition complexe établissant une connexion entre des propositions,
- une mineure faite d’une proposition affirmant ou niant l’un des deux arguments de la majeure,
- une conclusion faite d’une proposition affirmant ou niant l’autre des deux arguments de la
majeure.

On distingue trois figures du syllogisme hypothétique :


- le syllogisme conditionnel dont la majeure est une implication,
- le syllogisme disjonctif dont la majeure est une disjonction exclusive ou inclusive,
- le syllogisme d’incompatibilité dont la majeure est la négation des implications qui sont des lois
logiques.

1. Le syllogisme conditionnel

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Majeure (p  q) Conclusions Conclusions
possibles réelles
Mineure p q p Modus Ponendo ponens (MPP)
q
 p q Pas de c.c.l.
q
q P Pas de c.c.l. Modus Tellendo tollens (MTT)
p
 q P
q p

2. Le syllogisme disjonction (avec disjonction inclusive)

Majeure (p  q) Conclusions Conclusions


possibles réelles
Mineure p q
q
 p q q
q Modus Tellendo ponens (MTP)
q P
p
 q P
q p
3. Le syllogisme conjonctif ou incompatibilité

Majeure  (p  q) Conclusions Conclusions


possibles réelles
Mineure p q q
q
 p Q Pas de c.c.l.
q Modus Ponendo Tollens (MPT)
q P p
p
 q P
q Pas de c.c.l.

4. Le syllogisme disjonctif (avec la disjonction exclusive)

Majeure  (p w q) Conclusions Conclusions


possibles réelles
Mineure p q
Modus ponendo tollens (MPT)

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 p q

q p
Modus tellendo ponens (MTP)
 q
p

Remarque

En vertu de lois d’associativité, on a le droit de supprimer les parenthèses entre deux


conjonctions, ou deux disjonctions, ou deux équivalences, ou deux disjonctions exclusives, lorsque
l’une de ces deux opérations est immédiatement argument de l’autre, mais seulement dans ce cas
d’exemple on a le droit de supprimer les parenthèses entre les opérations de même nature contenues
dans les propositions,
(p  q)  m, (p w q) w m, (p  q)  m)  n
Et d’écrire en conséquence
p  q  m, p w q w m, p  q  m  n
Mais on n’a pas le droit de supprimer les parenthèses dans les autres cas semblables à celui-ci :

p  (q  m)  n, n w (q w n)  p, q  (p  m)  q

IV. 3. La méthode des formes normales conjonctives

C’est une méthode de transformation directe en vertu des lois d’équivalence. Cette
transformation permet de donner à n’importe quelle proposition une structure conjonctive mais dont
les arguments sont des disjonctions.
Lorsque la proposition prend la forme d’une conjonction, il faut vérifier le statut de la conjonction
terminale en sachant que dans chaque argument, il suffit d’avoir une proposition et sa négation pour
considérer que cet argument est une loi logique. En d’autres termes, dans cette structure, les
conjonctions remplissent la fonction d’opérations principales par rapport aux disjonctions et aux
négations.

Etapes de la mise en forme normale conjonctive (FNC)

Il est conseillé de procéder aux opérations ci-après dans l’ordre suivant :


1. Transformer les équivalences en implications puis en conjonctions ou disjonctions
2. Transformer les disjonctions exclusives en disjonctions et conjonctions
3. Transformer les implications en conjonctions
4. Faire descendre sur les variables les négations portant sur des propositions complexes

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5. Mettre les conjonctions en opérations principales.

Principales lois utilisées dans les mises en formes normales conjonctives

1. Lois permettant la transformation en conjonction ou disjonctions des autres opérations


p  q  (p  q)  (q  p)
 (  p  q)  (  q  p)
 (p   q)  (  p  q)
p w q  (p   q)  (  p  q)
___________________________________________
(p  q)  (  p  q)

2. Lois de De Morgan permettant de faire descendre la négation

 (p  q)  (  p   q)
(p  q)  (  p   q)

3. Lois de distributivité permettant de mettre la conjonction en opération principale

(p  q)  m  (p  m)  (q  m)
(p  q)  (m  n)  (p  m)  (p  n)  (q  m)  (q  n)

Remarque

D’autres lois sont utilisées dans la mise en forme normale conjonctive, par exemple les lois de
commutativité, d’associativité, de double négation, d’idempotence, etc. Ces lois, comme celles
données ci-dessus, ne peuvent être démontrées par la méthode des formes normales conjonctives sans
cercle vicieux, puisque cette méthode les présuppose. Mais toutes ces lois sont des lois élémentaires
que d’autres méthodes, et notamment la méthode des tables de vérité, ont déjà permis de démontrer.

Exercices

1. ((p  q)  r )  (p  (q  r)
(  (p  q)  r)  ( p  ( q  r)
 ( (p  q)  r)  ( p  ( q  r)
( (p  q)   r)   p   q  r
(( p  q)   r)   p   q  r
(p  q   r)   p   q  r
(p   p   q  r)  (q   p   q  r)  ( r   p   q  r)

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2. ((p w q)  p)  q
((p   q)  (  p  q)  p   q
 [((p   q)  ( p  q)  p]   q
 ((p   p)  ( p  q))  p   q
 (p   q)   ( p  q)   p   q
( p   q)  ( p   q)   p   q
( p  q)  (p   q)   p   q
( p  p   q   p   q)  (q  p   q   p   q)
3. (p  q)  ( q   p)
 (p  q)  (  q   p)
(p   q)  q   p
(p   q)  q   p
(p  q   p)  ( q  q   p)

IV. 4. La méthode des formes normales disjonctives

Mettre une proposition en forme normale disjonctive (FND), c’est la transformer en une
proposition équivalente qui ait la forme d’une disjonction des conjonctions dont les seuls soient de
simples variables ou négations de variables. Dans la structure d’une mise en forme normale
disjonctive, les disjonctions remplissent la fonction d’opérations principales par rapport aux
conjonctions et aux négations qui doivent porter sur de simples variables et non sur les propositions
complexes.

Si la forme normale conjonctive permet de décider directement du statut logique de la


proposition transformée en cette forme, celle dite disjonctive est utilisée comme méthode de
démonstration par l’absurde. Pour démontrer qu’une proposition est vraie, on procède ici, à la
transformation de sa négation en forme normale disjonctive en appliquant successivement les lois
d’équivalence qui éliminent les implications, les équivalences et les disjonctions strictes en faveur de
leur équivalent en termes de disjonctions ou de conjonctions. Ensuite on applique les lois de De
Morgan, de la double négation et de la distributivité pour donner à la proposition sa forme normale
disjonctive. Enfin, on examine si dans chaque cas l’on a en même une proposition que sa négation
pour conclure que si la négation d’une proposition donne une antilogie, son affirmation est une loi
logique. Si tel n’est pas le cas, la proposition est dite quelconque.

Exemples

1. Prenons la proposition (p  q)  (( r  p)  (r  q))


Nous pouvons démontrer par la suite la mise en forme normale disjonctive qu’elle est une loi logique,
parce que la négation est une antilogie.

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 [ (p  q)  ((r  p)  (r  p ))]
(p  q)   ((r  p)  (r  p))
( p  q)  ((r  p)   (r  q))
( p  q)  (r  p)   r   q
( p  r   r   q)  ( p  p     rq)  (q  r   r   q)  (q  p   r   q)

2. ((p  r)  s)  (p  (r  s)
[ ((p  r)  s)  (p  (r  s))]
((p  r)  s)   (p  (r  s))
 (p  r)  s)  (p   (r  s))
( p   r  s)  p  r   s
( p  p  r   s)  ( r  p  r   s)  (s  p  r   s)

3. ((p  q)   p)  q
 [((p  q)   p)  q ]
(p  q)   p   q
(p  q)   p   q
(p   p   q)  (q   p   q)

Donc ((p  q)   p  q est une loi logique

IV. 5. Méthode d’algèbre de Boole

La démonstration d’une proposition par la méthode d’algèbre de Boole consiste en une


transformation directe de la proposition en question en son équivalent. Cette méthode s’appuie sur les
lois telles que :
(p  faux)  faux
(p  faux) p
(p  vrai)  vrai
(p  vrai)  p

L’algèbre de Boole préconise de remplacer ici le vrai par 1 et le faux par 0. L’application de
cette règle sur la forme normale conjonctive permet d’arriver à une conjonction de 1 qui est toujours
vraie.

Ex.1 ((p  q)  r)  (p  (q  r)
(  (p  q)  r)  ( p  ( q  r)
 ( (p  q)  r)   p   q  r

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(  (p  q)   r)   p   q  r
((p  q)   r)   p   q v r
(p   q   q  r)  (q   p   q  r)  ( r   p   q  r)
(1   q  r)  (q   q   p  r) v ( r   p   p   q)
(1  r)  (1   p  r)  (1   p   q)
1  (1  r) 
1  1
1

Ex.2. ((p  q)   q)   p
 ((p  q)   q)   p
 (p  q)    q   p
(p   q)  q   p
(p  q   p)  ( q  q   p)
(p   p  q)  ( q  q   p)
(1  q)  (1   p)
1  1
1

IV. 6. Méthode des arbres logiques

La méthode des arbres logiques est une méthode de démonstration par l’absurde. En effet,
comme la mise en forme normale disjonctive, elle fait avant tout l’hypothèse contradictoire de ce
qu’on a à démontrer. Ensuite, on opère des transformations en vertu des lois d’équivalence. Ces
transformations s’arrêtent au niveau de la conjonction terminale qu’on fait figurer sur l’arbre.

Ex.1 (p  q)  ( q   p)
 [ (p  q)  ( q   p) p q
(p  q)   ( q   p)
( p  q)  ( q    p) q
( p  q)   q  p
p
IV. 7. La méthode des tableaux sémantiques

La méthode des tableaux sémantiques est une méthode de démonstration par l’absurde. Elle
consiste à faire l’hypothèse contradictoire de ce que l’on veut établir : si l’on veut démontrer que la
proposition est une loi logique, on fait l’hypothèse qu’elle est fausse et si l’on veut démontrer qu’elle
est une antilogie, on fait l’hypothèse qu’elle est vraie. Faire l’une ou l’autre hypothèse consiste à
inscrire la proposition dans la colonne correspondante d’un tableau subdivisé en deux et de placer à

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gauche les propositions vraies et à droite les propositions fausses. L’analyse de cette hypothèse est une
exploitation du tableau en termes de conditions de vérité ou de fausseté selon l’hypothèse. Il est
important ici de garder à l’esprit les conditions suffisantes de vérité ou de fausseté de différentes
propositions (la négation, la conjonction, la disjonction inclusive, la disjonction exclusive,
l’implication, l’équivalence).

Les colonnes de gauche et de droite sont des colonnes conjuguées. Cela signifie que tant que
le tableau n’est divisé qu’en deux, la proposition inscrite à gauche est vraie en même temps que celle
qui est inscrite à droite est fausse. Lorsqu’intervient la prise en compte de deux cas, les colonnes ou
sous-colonnes dans lesquelles se trouvent placée la proposition doivent être subdivisées en sous
colonnes conjuguées. L’analyse ainsi poursuivie systématiquement s’arrête une fois que chaque
occurrence des propositions constitutives de la proposition étudiée se trouve placée au point qui lui
revient dans le tableau. On examine alors chaque colonne et sous-colonne au regard de sa
correspondance conjuguée. Chaque fois que surgit une proposition dans une colonne alors qu’elle est
aussi inscrite dans la colonne conjuguée de même niveau ou supérieure, cela correspond à une
absurdité. On considère alors cette colonne et sa conjuguée comme clôturées.
Il importe dans la démarche de numéroter les étapes de l’analyse de la proposition en indiquant aussi
par indice souscrit à une barre oblique de quelle étape l’on part pour poser la proposition que l’on
inscrit à cette position au tableau.
Avant de procéder à toute subdivision lorsque surgissent des alternatives, il faut s’assurer que tout ce
qui est analysable à ce niveau l’est déjà été.

Illustrations ou démonstrations

a) Logique des propositions

1.
V F
1. p  (q   p) 6/5 p
2/1 p
3/1 q   p Donc p  (q   p) est une A.L.
4/3 q
5/3  p

2. ((p  q)  (q  r)  (p  r) Démontrez si c’est une L.L.

V F
2/1 (p  q)  (q  r) 1. ((p  q)  (q  r))  (p  r)
4/2 p  q 3/1 p  r

Prof. Félicien, Ph D. Page 26


5/2 q  r 7/3 r
6/3 p
9/4 q 8/4 p

11/5 r 10/5 q

((p  q)  (q  r)  (p  r) est une loi logique.

b. Logique des prédicats

La logique des prédicats repose sur les relations interpropositionnelles. Ici, tout concept est
une fonction. Elle a pour arguments des individus (variables ou constantes).

Formalisation

1) - variables individuelles : x, y, z, w…
xn, yn, zn, wn
- constantes individuelles :
a, b, c, d
P, Q, R, A, B, C, D (a, b, c comme constantes
2) Variables prédicatives :
A, b, c, d, e, f, g (x1, y1 … comme constantes
individuelles)

3) Quantificateurs - universels : (x), ( x), (x)


- particuliers : (Ex), (x)

Ex. : Pierre = a, x1 , faisant la théologie : p, b


Bonobo = c, y1 , faisant l’informatique :a, d

Pa, bx1 Ha  Pa, (hx1  bx1)

Qc, dy1 Sc  Qc, (sy1  dy1)

Formalisation des modes

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1. Barbara : 1ère figure M

Prof. Félicien, Ph D. Page 28


1) Tout M est P M =a 1. (x) (ax – bx)
2) Tout S est M P=b 2. (x) (cx  ax)
3) Tout S est P S=c 3. (x) (cx  bx)
(x) (ax  bx)  (x) (cx  ax)  (x) (cx  bx)

N.B. : - Toute proposition universelle est implicative


- Toute proposition particulière est conjonctive ou exprime une incompatibilité

2. Cesare : 2ème figure P : Aucun P n’est M (x) (bx   ax)


N Tout S est N (x) (cx  ax)
Aucun S n’est P (x) (cx   bx)

((x) (bx   ax) (x)  (cx  ax) )  (x) (cx   bx)

3. Darapti : 3ème figure : P Tout M est P


S Tout M est S
P Quelque S est P

((x) (ax  bx)  (x) (ax  cx))  (x) (cx  bx)

Démonstration de la logique des prédicats selon la méthode des tableaux sémantiques

On peut concrétiser tout jugement universel.

Principes

1. Instauration ou exemplification ou généralisation universelle :

passage du général au concret :

(x) (cx  bx)


cx1  bx1

2. Instanciation existentielle ou généralisation existentielle

(x) (ax  dx)


ax2  dx2

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Exercices

1. Ferison

a) Identification : 3ème figure, mode : E – I - O


b) Formalisation

Aucun M n’est P M=a


Qlq M est S P=b
Qlq S n’est P S=c

((x) (ax   bx)  (x) (ax  cx))  (x) (cx   bx)

c) Démonstration

V F
2/1 (x) (ax   bx) (x) (ax  cx) 1 (x) (ax   bx) (x)
4/2 (x) (ax   bx) 3/1 (x) (cx   bx)
5/2 (x) (ax  cx) 8/3 cx1   bx1
6/5 ax1  cx1
7/4 ax1   bx1
9/6 ax1
10/6 cx1
(1 12/7  bx1 (2 11/7 ax1 (1 13/12 bx1 (2

16/15 bx1 14/8 cx1 15/8  bx1

C.C.L. : Ferison est une loi logique.

2. Barbara : 1ère figure


Tout M est P M=a
Tout S est N P=b
Tout S est P S=c

((x) (ax  bx)  (cx  ax))  (x) (cx  bx)

V F
2/1 (x) (ax  bx)  (x) (cx  ax) 1. (x) (ax bx)  (x) (cx  ax) (x) (cx 

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4/2 (x) (ax  bx) bx)
5/2 (x) (cx  ax) 3/1  x (cx  bx)
7/4 ax1  bx1 6/3 cx1  bx1
8/5 cx1  ax1
9/6 cx1 10/6 bx1

(1 (2 (1 (2
12/7 bx1 11/7 ax1

14/8 ax1 13/8 cx1

Donc Barbara est une loi logique.

IV. 8. Méthode de déduction naturelle

La méthode de déduction naturelle est une méthode de démonstration qui repose sur un certain
nombre de lois ou principes :

1. Règle générale d’assomption en quatre cas :


- Hypothèse donnée
- Preuve conditionnelle
- Elimination de la disjonction Ev
- Preuve par absurde
2. Le Modus Ponendo ponens (MPP)
3. Le Modus Tolendo Tollens (MTT)
4. La double négation
5. Preuve conditionnelle (C.P.C.)
6. L’introduction d’une conjonction I
7. L’introduction d’une disjonction I
8. Elimination de la conjonction E
9. Elimination de la disjonction E
10. Modus Tellendo ponens (MTP)
11. MPT
12. La définition de l’équivalence comme double implication
13. Instanciation ou instauration - universelle : (x) (ax  bx)… ax1  bx1
- particulière : (x) (dx  fx) … dxn  fxn
15. Généralisation - universelle : ax1  bx1 … (x) (ax  bx)
16. Généralisation - particulière : dxn  fxn … (x) (dx  fx)

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Démonstration

1° Celarent : 1ère figure M = q Aucun M n’est P (x) (dx   ax)


S=f Tout S est M (x) (fx  dx)
P=a Aucun S n’est p (x) (fx  ax)

1) (x) (dx   ax) A


2) (x) (fx  dx) A
3) dx1  ax1, 1, IU
4) fx1  dx1 2, I.U
5) fx1 A.p
6) dx1 4,5 MPP
7)  ax1 3,6 MPP
8) fx1   ax1 5,7 P.C.
9) (x) (fx1   ax1) 8 E.U. cqfd

3. Bocardo (3e figure)

(x) (dx   ax)


(x) (dx  fx)
____________________

 (x) (fx   ax)


1) (x) (dx   ax)
2) (x) (dx  fx)
3) dx1   ax1 , 1. I. E.
4) dx1  fx1 2 IU
5) dx1 3E
6)  ax1 3E
7) fx1 4,5 MPP
8) fx1   ax1 7,6 I
9) (x) (fx   ax) 8 G.E cqfd

3. Darii : 1ère figure

Tout M est P (x) (ax  bx)


Qlq S est M (x) (cx  ax)
Qlq S est P (x ) (cx  ax)
1) (x) (ax  bx)
2) (fx ) (cx  ax)

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3) cx1  ax1 , 1 I.E
4) ax1  bx1 1,2 I.U
5) cx1 3E
6) ax1 3E
7) bx1 4,6 MPP
8) cx1  bx1 5,8 I 
9) (x) (cx  bx), 8 G.U cqfd

4°) (p  q)  r
______________
 p  (q  r)
1) (p  q)  r A
2) p AP
3) q AP
4) p  q 2,3 I 
5) r 1,4 MPP
6) q  r 3,5 P.C
7) p  (q  r) 2,6 P.C cqfd

5°) p  q
-----------------

  (p   p)
1) p  q A
2) p   q AP
3) p 2,  E
4)  q 2, E
5) q 1,3 E MPP
6) q   q 5,4 I (absurde)
7) p   q 2,6 P.P.A P.C cqfd

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