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REPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE

Union-Discipline-Travail

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

ÉCOLE SUPÉRIEURE D’AGRONOMIE (ESA)

Cycle des ingénieurs de conception agronomes 2èm Année

MACROECONOMIE

Thème:

ASYMETRIE DANS LA TRANSMISSION


DES PRIX SUR LES MARCHES
AGRICOLES

Etudiant :
BADROUDINE ADAM
Enseignant :
SORO TORNAN C.
Dr. IRITIE BI GOLI
YEO FRANCK JOSUE D.
Enseignant Chercheur /DFR GCEA
SOUMONNI AGUE FULGENCE
ZEUH ANGE LUCETTE
IAE 3ème Année

2018-2019
TABLE DES MATIERES

TABLE DES TABLEAUX ........................................................................................................ 1


INTRODUCTION ...................................................................................................................... 2
I- CONTEXTE THEORIQUE................................................................................................ 3
II- METHODOLOGIE ......................................................................................................... 7
2.1 DONNEES ....................................................................................................................... 7
2.2 STRATEGIE EMPIRIQUE ............................................................................................. 7
III- RESULTATS .................................................................................................................. 9
IV – DISCUSSIONS ................................................................................................................ 10
CONCLUSION ........................................................................................................................ 10

TABLE DES FIGURES


Figure 1 Transmission des prix pour différents pays internationaux ......................................... 4
Figure 2 Relation entre le prix international et le prix local ...................................................... 6

TABLE DES TABLEAUX


Tableau 1 Asymétrie de la transmission des prix agricoles ....................................................... 8

1
INTRODUCTION
De nombreux pays pauvres ont une forte proportion de la population active travaillant dans
l’agriculture. Dans de nombreux cas, le montant des recettes qu’ils reçoivent sera crucial pour
leur survie. En utilisant les données des Indicateurs de développement dans le monde (Banque
mondiale, 2010), on constate qu'en 2000, les 25% les plus pauvres du monde comptaient au
moins un quart de la population travaillant dans l'agriculture et que la moitié de ces 25% avaient
plus de 70% de leur population active dans ce domaine. Ainsi, les pays les plus pauvres seront
davantage exposés à de fortes baisses des prix agricoles. Comprendre les déterminants de
l’évolution de ces prix est donc important pour les pays les plus pauvres. Qu'un agriculteur
vende localement ou exporte, le prix qu'il recevra pour sa production sera directement ou
indirectement affecté par les prix déterminés sur les marchés mondiaux. Ces derniers se
caractérisent par la présence de grands intermédiaires internationaux, avec un fort pouvoir de
monopsone sur des producteurs souvent petits et nombreux. Dans cet article, l'accent est mis
sur l'étendue de l'asymétrie dans la transmission des prix des marchés internationaux aux
marchés locaux. Pour ce faire, l’auteur présente d’abord un modèle simple pour illustrer
comment la transmission asymétrique des prix peut se produire en présence de grands
intermédiaires ayant des fonctions de coût suffisamment convexes, ensuite les données utilisées
pour explorer empiriquement cette question puis la stratégie empirique avant de terminer par
les résultats de son étude.

2
I- CONTEXTE THEORIQUE
L’auteur mentionne que la plupart des marchés agricoles se caractérisent par une forte
dispersion des agriculteurs qui sont nombreux et donc preneurs de prix. En effet, nous
constatons sur le marché agricole un faible taux d’acheteur (transformateurs ou grossiste) de
produits agricoles et un nombre très élevé d’agriculteurs. Ce qui induit un pouvoir
oligopsonique comme l’a noté Sexton (1990). Ce pouvoir oligopsonique spatial est dû à un
manque de lieu de stockage et de capitaux nécessaires (Murphy, 2006).

De plus, le coût fixe associé à l'exportation des produits agricoles est trop élevé pour que
l’agriculteur puisse faire face, de sorte qu’il doit passer par un grossiste. Ceci est soutenu par
Gopinath et al. (2007) qui disent que l'agriculture est unique car les agriculteurs n’exportent
souvent pas directement et ce sont les entreprises de commercialisation qui prennent la décision
d'exporter.
Selon le modèle de Sexton :
- Le prix international d'un bien est noté P * et considéré comme exogène.

-Le prix reçu par l’agriculteur est noté 𝑝𝑓𝑖 ;


′′
-L’offre d’un agriculteur est 𝑞𝑖𝑠 = 𝑞𝑖 ( 𝑝𝑓𝑖 ) avec 𝑞𝑖 ( 𝑝𝑓𝑖 )′ > 0 et 𝑞𝑖 ( 𝑝𝑓𝑖 ) ≤ 0.

-L’offre globale obtenu par addition de tous les agriculteurs est 𝑄𝑠 =


′ ′′
𝑄 𝑠 ( 𝑝𝑓 ) 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑄 𝑠 ( 𝑝𝑓 ) > 0 𝑒𝑡 𝑄 𝑠 ( 𝑝𝑓 ) ≤ 0.

-La fonction de l’offre ou alimentation inverse est (𝑄 𝑠 )-1(𝑄) = 𝑝𝑓 . Cette offre inverse sera
appelée w (Q) et on aboutit à l’équation (1).

𝑤(𝑄) = 𝑝𝑓 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑤(𝑄)′ > 0 𝑒𝑡 𝑤(𝑄)′′ ≥ 0 (1)

Pour exporter les produits, les grossistes sont sujets à un ensemble de coûts dont le coût total
supporté par ces grossistes est donné par l’équation (2).

𝐶(𝑄) = 𝑤(𝑄)𝑄 + 𝑚(𝑄) + 𝑓 (2)


- 𝑤(𝑄)𝑄 represente le coût d’achat du produit,

- 𝑚(𝑄) les frais d’emballage et les frais supplémentaires à l’exportation du produit,

- 𝑓 le coût fixe pour l’exportation.

Le coût fixe à exporter mentionné ci-dessus est noté f et ajouté au modèle de telle sorte qu'il y
a des économies d'échelle. L'étape suivante consiste à s'écarter de l'analyse de Sexton (1990)
pour voir ce que se produit s'il y a un choc exogène à P *. Le coût marginal sera croissant et
convexe dans Q parce qu’une quantité accrue doit au moins être fournie en partie par les
agriculteurs plus ajoutée à l’offre croissante habituel en présence de puissance de monopsone
d’où l’équation (3).

3
𝜕𝑐(𝑄) 𝑑𝑤(𝑄) 𝜕𝑚(𝑄)
𝑚𝑐(𝑄) = = 𝑄 + 𝑤(𝑄) + (3)
𝜕𝑄 𝑑𝑄 𝜕𝑄
La courbe d'offre du grossiste sur le marché international est son coût marginal. La figure 1
montre que pour une même quantité produite et vendue la variation des prix sur le marché local
est plus faible par rapport à celle sur le marché international. Cette plus grande diminution de
la quantité induira un plus grand changement de pf pour une diminution du prix international si
les agriculteurs fournissent une pente constante ou non, tant que le coût marginal est
suffisamment convexe.

Figure 1 Transmission des prix pour différents pays internationaux


En reliant le prix international au prix du producteur. On peut alors formuler la fonction de
profit du grossiste selon l’équation (4).

max 𝜋 = 𝑃 ∗ 𝑄 − 𝑤(𝑄)𝑄 − 𝑚(𝑄) − 𝑓 (4)


Avec w (Q) = pf, est la fonction d’alimentation inverse pour l’intrant à la ferme et m (Q) est la
fonction de coût associée à la préparation du produit agricole pour la consommation domestique
ou l'exportation, et f est le coût fixe mentionné ci-dessus. En maximisant le profit par rapport à
Q on obtient la condition de premier ordre (FOC) comme présentée dans l'équation (5).

𝑃∗ − 𝑤 ′ (𝑄̅ )𝑄̅ − 𝑤(𝑄̅ ) − 𝑚′ (𝑄̅ ) = 0 (5)

Où 𝑄̅ est la quantité qui maximise le profit. Par la suite, on cherchera à déterminer la façon
dont la quantité optimale variera pour un changement donné de P* et comme on ne peut pas
directement isoler Q dans l’équation (5), nous allons utiliser une fonction implicite.
Considérons F(𝑄̅ )comme étant la partie gauche de la FOC. On a l'équation suivante.

𝐹(𝑄̅ , 𝑃) = 𝑃 ∗ − 𝑤 ′ (𝑄̅ )𝑄̅ − 𝑤(𝑄̅ ) − 𝑚′ (𝑄̅ ) ≡ 0 (6)

4
La fonction implicite est donnée par 𝑄̅ = 𝑄̅ (𝑃∗ ), qui est la fonction d’approvisionnement du
grossiste.

L’utilisation du théorème des fonctions implicites est maintenant utile pour différencier les
quantités par rapport au prix, comme dans l'équation (7).
𝑑𝐹
𝑑𝑄̅ 𝑑𝑃 ∗ 1
=− = ′′ >0 (7)
𝑑𝑃 ∗ 𝑑𝐹 w (𝑄̅ )𝑄̅ + 2𝑤 ′′ (𝑄̅ ) + 𝑚′′ (𝑄̅ )
𝑑𝑄̅
La relation entre les prix à la ferme et les prix du grossiste donnée dans l'équation (1), peut
maintenant être écrite, à l'optimum, comme dans l'équation (8).

𝑃̅𝑓 = 𝑤(𝑄̅ ) = 𝑤[𝑄̅ (𝑃∗ )] (8)

En utilisant la règle de la chaîne, le changement du prix à la production pour une modification


du prix international est donné dans l'équation (9).

𝑑𝑃̅𝑓 𝑑𝑤(𝑄̅ (𝑃∗ )) 𝑑𝑄̅ 𝑤′(𝑄̅)


= = >0 (9)
𝑑𝑃∗ 𝑑𝑄̅ 𝑑𝑃∗ 𝑤 ′′ (𝑄̅ )𝑄̅ + 2𝑤′(𝑄̅ ) + 𝑚′′(𝑄̅)

Deux remarques importantes peuvent être formulées concernant la relation entre les prix
internationaux et les prix locaux. La première est que la relation augmente, et la seconde est
̅̅̅̅
𝑑𝑃 𝑓
que 0 < < 1 . Cela signifie essentiellement qu'une augmentation d'un dollar du prix de
𝑑𝑃 ∗
grossiste fait grimper le prix à la production de moins d’un dollar. Si l'approvisionnement de la
ferme et m (Q), le coût de l'emballage ainsi que d'autres coûts supplémentaires pour exporter,
̅̅̅̅
𝑑𝑃 𝑓 1
sont des fonctions linéaires, puis = 2 alors, l'augmentation d'un dollar du prix international
𝑑𝑃 ∗
mentionné ci-dessus conduirait à 50% d’augmentation du prix à la ferme.

Toute asymétrie dans la transmission des prix aura lieu si la relation de transmission des prix
est non linéaire en prix de gros. Cela peut être évalué en prenant la seconde dérivée par rapport
à P * de l'équation (8). Ceci est donné par l'équation (10).
2
𝑑 2 𝑃̅𝑓 ′′
𝑑𝑄̅ ′
𝑑2 𝑄̅
=𝑤 ( ) +𝑤 (10)
(𝑑𝑃∗ )2 𝑑𝑃 ∗ (𝑑𝑃 ∗ )2

La transmission asymétrique des prix exige la non-linéarité de l’offre agricole ou de la fonction


𝑑2 ̅̅̅̅
𝑃𝑓
d'approvisionnement du grossiste. Si les deux fonctions sont linéaires, alors = 0 , et le
(𝑑𝑃 ∗ )2
prix de transmission est symétrique.

5
Bien que 𝑤 ′ (𝑄̅ ) et 𝑤 ′ ′(𝑄̅ ) soient positifs tels que définis plus haut, et que le terme carré
𝑑𝑄̅ 2 𝑑2 𝑄̅
(𝑑𝑃∗) > 0, le dernier terme est négatif (en supposant convexité de la courbe de coût
(𝑑𝑃 ∗ )2
marginal, si elle était linéaire, alors ce terme serait zéro). Le signe de l’équation (10) peut être
déterminé en plaçant des restrictions sur les formes des fonctions d'approvisionnement de la
ferme et du commerce de gros. Cela devient plus clair lors de la réécriture avec w "sur le côté
gauche, comme dans l'équation (11).

𝑑2 𝑄̅ 𝑑2𝑃∗
−𝑤 ′ 𝑤′
(𝑑𝑃∗ )2 (𝑑𝑄̅ )2
𝑤 ′′ < 2 = 2 (11)
𝑑𝑄̅ 𝑑𝑄̅
( ∗) ( ∗)
𝑑𝑃 𝑑𝑃
L'une de ces restrictions est que la fonction de fourniture en gros inverse doit être suffisamment
convexe par rapport à la fonction inverse de l'offre agricole. Si tel est le cas, alors il y a sera un
signe négatif dans l’équation (11).

Figure 2 Relation entre le prix international et le prix local


𝑑2 𝑃 ∗
Pour que la fonction d’approvisionnement inverse du grossiste soit convexe, c’est (𝑑𝑄̅)2 > 0 sa
𝑑2 𝑄̅
fonction d'alimentation ordinaire doit être concave, ce qui signifie que > 0 . Ce dernier
(𝑑𝑃 ∗ )2
est une condition nécessaire pour que l’équation (10) ait un signe négatif et produise ainsi la
fonction concave pour la relation de transmission de prix illustrée à la figure 2. Pour résumer,
la relation entre P * et w est croissante et concave aussi longtemps que la courbe de coût
marginal est suffisamment convexe par rapport à l'offre inverse de la courbe des agriculteurs.

6
II- METHODOLOGIE
2.1 DONNEES
Afin d’estimer l’impact des variations des prix agricoles internationaux sur les prix locaux,
l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) utilise des données
annuelles sur les prix à l’exportation et à la production. L’auteur s’est servi de ces données qui
ont été récoltés dans 117 pays en 35 ans (1966 à 2000) et regrouper dans 161 articles. Elles ont
ensuite été nettoyées de manière à exclure les valeurs extrêmes. C’est-à-dire qu’il a exclu un
rapport entre le prix à l’extérieur et le prix intérieur supérieur à 20 et aussi les prix à
l’exportation qui sont considérablement inférieur au prix local. Au-delà des différences de
qualité des produits et des erreurs potentielles dans les données, l'exclusion des prix à
l'exportation qui sont considérablement inférieurs aux prix locaux peut également être justifiée
par le fait qu’elle peut refléter des mécanismes de «dumping». L’auteur a également utilisé les
données collectées sur le site Web mondial de Cargill.

2.2 STRATEGIE EMPIRIQUE


Les prix internationaux sont calculés en fonction des prix à l’exportation. Ici, la variable
expliquée est celle des prix locaux. Ainsi le logarithme du prix à l’exportation sera régressé sur
l’histoire des prix locaux. Une valeur factice prenant la valeur 1 si le prix à l’exportation d’un
certain produit dans un pays spécifique a augmenté par rapport à l’année précédente et 0 si elle
a diminué et ajouter à la régression. Cela nous permettra de distinguer les prix en hausse des
prix en baisse et aussi de distinguer les prix croissants des prix décroissants. La spécification
utilisée est donnée par l'équation (12).

𝑝𝑟𝑜𝑑 𝑒𝑥𝑝 𝑒𝑥𝑝


𝑙𝑛(𝑃𝑖,𝑐,𝑡 ) = 𝛼 + 𝛾(𝑝𝑟𝑖𝑐𝑒 𝑢𝑝𝑖,𝑐,𝑡 ) + 𝛽𝑙𝑛(𝑃𝑖,𝑐,𝑡 ) + 𝛿(𝑝𝑟𝑖𝑐𝑒 𝑢𝑝𝑖,𝑐,𝑡 )𝑙𝑛(𝑃𝑖,𝑐,𝑡 ) + 𝜆𝑖𝑐 + 𝜆𝑐𝑡
+ 𝜆𝑖𝑡 + 𝜀𝑖,𝑐,𝑡 (12)

Avec λic, λct et λit sont respectivement des item pays, pays-année et année-fixant les effets.
Les éléments sont notés par i, avec i = 1,. . . , N, pays par c, avec c = 1,. . . , C et années par t,
avec t = 1,. . . T. Pour se débarrasser des effets fixes article-pays, pays-année et année-année,
la transformation donnée par l'équation (13) est utilisée.
𝑝𝑟𝑜𝑑 𝑝𝑟𝑜𝑑 𝑝𝑟𝑜𝑑 𝑝𝑟𝑜𝑑 𝑝𝑟𝑜𝑑 𝑝𝑟𝑜𝑑 𝑝𝑟𝑜𝑑
𝑙𝑛(𝑃𝑖,𝑐,𝑡 ) = 𝑙𝑛(𝑃𝑖,𝑐,𝑡 ) − 𝑙𝑛(𝑃𝑖,𝑐,. ) − 𝑙𝑛(𝑃𝑖,.,𝑡 ) − 𝑙𝑛(𝑃.,𝑐,𝑡 ) + 𝑙𝑛(𝑃𝑖,.,. ) + 𝑙𝑛(𝑃.,𝑖,. )
𝑝𝑟𝑜𝑑 𝑝𝑟𝑜𝑑
+ 𝑙𝑛(𝑃.,.,𝑡 ) − 𝑙𝑛(𝑃.,.,. ) (13)

𝑝𝑟𝑜𝑑 1 𝑝𝑟𝑜𝑑 1 𝑝𝑟𝑜𝑑


Avec 𝑙𝑛(𝑃𝑖,𝑐,. )≡ ∑𝑡 𝑃𝑐,𝑖,𝑡 , 𝑙𝑛(𝑃𝑖,.,. ) ≡ 𝐶𝑇 ∑𝑐 ∑𝑡 𝑃𝑐𝑖𝑡 , et 𝑙𝑛(𝑃.,.,. )≡
𝑇
1
∑𝑐 ∑𝑖 ∑𝑡 𝑃𝑐𝑖𝑡
𝐶𝑁𝑇

7
L'autre moyen étant défini de la même manière. Cette transformation est appliquée à toutes les
variables individuellement, ce qui élimine les effets fixes et la constante telle que ce qui est
présenté dans l'équation (14).
𝑝𝑟𝑜𝑑 𝑒𝑥𝑝 𝑒𝑥𝑝
𝑙𝑛(𝑃𝑖,𝑐,𝑡 ) = 𝛾(𝑝𝑟𝑖𝑐𝑒 𝑢𝑝)𝑡 + 𝛽𝑙𝑛(𝑃𝑖,𝑐,𝑡 ) + 𝛿(𝑝𝑟𝑖𝑐𝑒 𝑢𝑝)𝑡 𝑙𝑛(𝑃𝑖,𝑐,𝑡 ) + 𝜀𝑖,𝑐,𝑡 (14)

Le coefficient β est l’élasticité de la transmission des prix. L’asymétrie est donnée par le
Coefficient δ. Une valeur différente de zéro révélera une asymétrie. Les résultats de l’estimation
des moindres carrés ordinaires (MCO) sont donnés dans la colonne (1) de Tableau 1.

Tableau 1 Asymétrie de la transmission des prix agricoles

Pour faire face à l'endogénéité, il faut trouver une variable qui affectera le prix à l'exportation
sans toutefois être directement corrélée au prix local. La méthode d'estimation qui sera utilisée
est celle de 2SLS. Cela peut être fait en utilisant des phénomènes climatologiques dans d'autres
pays exportateurs du même produit. Trois variables (IV) météorologiques seront utilisées
notamment la quantité de pluie, la température et la couverture nuageuse. Une variable des
événements catastrophiques est également utilisée comme instrument. Une variable de
dénombrement du nombre d’événements climatologiques (y compris les températures
extrêmes, les sécheresses, les incendies de forêt) ou météorologiques (tempêtes) dans d’autres
pays est ajouté comme un autre instrument.

8
III- RESULTATS
Des résultats empiriques suggèrent que lorsque les prix à l'exportation augmentent de 1%, les
prix agricoles augmentent de 0,60% et lorsque les prix à l'exportation diminuent de 1%, les prix
agricoles baissent de 0,98%.

Les résultats ci-dessus montrent qu'il existe une asymétrie dans la transmission des prix à long
terme des prix internationaux aux prix locaux. Cependant, il est important de vérifier également
la réponse immédiate. L’inclusion de la valeur décalée du prix local en tant que la variable
explicative permettra d’effectuer l’interprétation susmentionnée. La spécification utilisée est
donnée par l'équation (16).
𝑝𝑟𝑜𝑑 𝑝𝑟𝑜𝑑 𝑒𝑥𝑝 𝑒𝑥𝑝
𝑙𝑛(𝑃𝑖,𝑐,𝑡 ) = 𝛼 + 𝜌𝑙𝑛(𝑃𝑖,𝑐,𝑡−1 ) + 𝛾(𝑝𝑟𝑖𝑐𝑒 𝑢𝑝)𝑡 + 𝛽𝑙𝑛(𝑃𝑖,𝑐,𝑡 ) + 𝛿(𝑝𝑟𝑖𝑐𝑒 𝑢𝑝)𝑡 𝑙𝑛(𝑃𝑖,𝑐,𝑡 ) + 𝜆𝑖
+ 𝜆𝑐 + 𝜀𝑖,𝑐,𝑡 (16)

Avec λi et λc sont respectivement item et effets fixes pays.

D’abord, en raison du décalage du prix local sur le côté droit de l'équation (16), l'interprétation
des coefficients est légèrement différente. La transmission de prix à court terme est donnée par
β dans l’équation (16) tandis que la transmission longue est la transmission de la course,
𝛽
comparable à celle de l'équation (14). Elle est calculée avec cette formule : 1−𝜌 . L'asymétrie à
𝛽−𝛿
long terme est obtenue en calculant 𝜌 − 1−𝜌 .

Les erreurs-types sont calculées à l'aide d'une technique de calcul basée sur la «méthode delta».

On voit que la transmission initiale, bien que relativement petite, est asymétrique. Cela conduit
alors à une transmission à long terme qui est, quoique légèrement inférieure à ce que l'on trouve
avec l'approche 2SLS, pas différente en termes de signification statistique. L'étape suivante
consiste à voir si les mesures du pouvoir de marché sont liées à l'asymétrie. Pour cela, deux
variables sont utilisées. La première est l'importance des exportations sur le marché. En
regardant la quantité exportée par rapport à la quantité produite, nous serons capables de voir
si l'asymétrie est influencée par une plus grande part des exportations. Et pour cela, nous
utiliserons deux groupes de pays. Ceux qui exportent une grande part de leur production et ceux
qui exportent une petite part de leur production. On constate que sur les marchés où les
exportations représentent une part importante de la production locale, il existe une forte
asymétrie, alors que dans les autres marchés, l’asymétrie n’est pas significative. La deuxième
variable est le pouvoir du marché c’est-à-dire la présence d’un des principaux grossistes tel que
Cargill. Ainsi, nous pouvons séparer les régressions en deux groupes. L’un où Cargill est
présent et l’autre où ce n'est pas le cas. Une plus grande asymétrie pour le groupe où Cargill est
présent indiquera une influence du grossiste sur l'asymétrie. La présence de Cargill augmente
considérablement l'asymétrie de la transmission des prix alors que lorsqu'il est absent d'un
marché, le terme d'asymétrie n'est pas significativement différent de zéro.

En somme, La présence d’un des principaux intermédiaires et la part de la production locale


exportée à l’étranger expliquent à la fois l’asymétrie des prix.

9
IV – DISCUSSIONS

Dans l’ensemble, nous sommes d’accord avec le modèle de l’auteur de cet article. Cependant,
nous voulons relever certains points dénotant d’une extension.
D’abord, Rapsomanikis et al. (2004) expliquent que des ententes entre commerçants dans
des pays en développement peuvent maintenir des différences dans la variabilité des prix
entre des marchés qui sont isolés en raison de conditions difficiles de transport.
Puis, Cutts et Kirsten (2006) montrent que le grand nombre de groupements de commerçants
génère une asymétrie dans la transmission des prix sur les marchés vivriers en Afrique du Sud.
Par ailleurs, Abdulai (2000) montre que les ententes entre commerçants sur les marchés ruraux
du maïs au Ghana permettent de maintenir leurs prix de vente à un niveau préalablement
décidé de commun accord même en cas d’événements qui auraient suscité une baisse de ces
prix. Par exemple, ces commerçants peuvent délibérément stocker leurs produits pour relever
le niveau des prix en aval ou répercuter les baisses des prix de l’aval vers l’amont de la
filière en s’approvisionnant à un prix plus faible.
En outre, L’importance des coûts de transaction peut également être une autre source de
l’asymétrie dans la transmission des prix entre marchés.

CONCLUSION
A la fin de l’article, l’auteur a mentionné qu’il convient de souligner qu’un modèle de
transmission des prix agricoles internationaux aux prix locaux est présenté afin de comprendre
les mécanismes à l’origine de la transmission des prix. Selon lui, les marchés agricoles seront
ainsi caractérisés par un pouvoir de marché du côté de la demande en raison de la dispersion
géographique des agriculteurs et des économies d’échelle dans le commerce de gros. Le modèle
prédit que ce pouvoir des intermédiaires achetant les produits des agriculteurs entraînent une
transmission asymétrique des prix lorsque les intermédiaires ont des courbes de coût marginal
suffisamment convexes. Il a présenté ensuite les résultats en utilisant un estimateur 2SLS pour
contrôler les problèmes d'endogénéité. Les instruments utilisés sont des variations dans les
précipitations, la température, les catastrophes climatiques et la couverture nuageuse dans
d'autres régions géographiques. Le lien entre le pouvoir de marché et l'asymétrie est ensuite
testé par ce dernier. Une variable indiquant la présence d’intermédiaires sur des marchés
spécifiques est utilisée pour tester ce lien. C'est précisément la présence de Cargill dont les
résultats montrent que l'asymétrie est plus forte quand il est présent. Ce résultat est soutenu par
une autre régression où plus la part de la production locale exportée à l’étranger est importante,
plus le degré de transmission asymétrique des prix est élevé. Il suggère que l’Etat prenne des
mesures afin de réduire l’abus du pouvoir monopsone des grands intermédiaires sur les marchés
agricoles car cela peut être particulièrement préjudiciable dans les pays pauvres où les
agriculteurs vivent près du seuil de pauvreté.

10

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