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Complément

Bourse
Table des matières
1 Historique de la bourse ............................................................................................. 1
2 Introduction en bourse – IPO .................................................................................... 1
3 Les montagnes russes à la bourse ........................................................................... 3
4 S’informer sur les cours boursiers ............................................................................ 3
5 Capitalisation de Roche ............................................................................................ 3
6 Krachs boursiers....................................................................................................... 7
7 Les investissements durables................................................................................... 8

1 Historique de la bourse

La vidéo décrit un historique intéressant de la bourse au niveau mondial.

2 Introduction en bourse – IPO

En 2021, les sociétés suisses ont préféré entrer en bourse à l’étranger


Treize entreprises suisses sont entrées en bourse cette année, mais seules 5 d’entre elles
ont effectué leur introduction à Zurich ou à Berne. Certains secteurs, dont les sciences de
la vie, trouvent plus facilement du capital hors de Suisse.
Sur les treize entreprises suisses ayant franchi le pas de l’introduction en bourse (IPO) en
2021, seules quatre ont opté pour une cotation sur la place zurichoise (SIX Swiss Exchange)
et une à la bourse bernoise BX Swiss. L’année dernière, deux des trois nouveaux arrivés
avaient jeté leur dévolu sur leur pays d’origine. « Le monde économique et financier suisse
peut se targuer d’une année fructueuse en matière d’IPO », explique Tobias Meyer d’EY
Suisse, cité dans le dernier baromètre IPO du cabinet de conseil. Le volume d’émission
généré par les treize entrées en bourse d’entreprises suisses en 2021 équivaut à 3,7
milliards de francs, dix fois plus que l’année précédente. Sur les huit IPO réalisées à
l’étranger, cinq l’ont été sur la plateforme technologique américaine Nasdaq.
Les cinq sociétés ayant opté pour une IPO en Suisse sont PolyPeptide (848 millions de
francs), Montana Aerospace (506 millions), Medmix (ex-division de Sulzer, 315 millions),
Skan Group (anciennement BV-Holding, 270 millions) et Kursaal Berne (15 millions). S’y
ajoute VT5, la première société d’acquisition à vocation spécifique (SPAC) suisse qui vient
d’annoncer avoir levé 198 millions de francs sur SIX.
Année de tous les records
« Il est certainement frappant de constater que certaines entreprises suisses du secteur des
sciences de la vie se sont fait coter cette année à l’étranger, où le capital-risque est parfois

Collège Sainte-Croix OS2 - Economie et droit


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plus disponible qu’en Suisse », observe Tobias Meyer. Ainsi, Sophia Genetics a généré 243
millions de dollars, VectivBio 147 millions, Molecular Partners 64 millions et NLS
Pharmaceutics 23 millions. Les plus gros volumes en revanche sont ceux du fabricant de
chaussures On (858 millions de dollars) et de l’agrégateur de données sportives Sportradar
(513 millions). « Au total, en 2021, la Suisse sera le cinquième pays où les entreprises
nationales feront le plus d’IPO sur une place boursière étrangère », derrière la Chine, Israël,
la Grande-Bretagne et les Etats-Unis.
A l’échelle du globe, 2’388 nouvelles entrées en bourse ont été recensées depuis le début
de l’année, en hausse de près de deux tiers (+64%) par rapport à 2020, pour un volume
d’émission totalisant 453 milliards de dollars (+67%), signale EY.
La pandémie, coup de pouce pour le secteur technologique
Sur l’ensemble de l’année, la Chine – y compris Hong Kong – a une nouvelle fois enregistré
le plus grand nombre d’opérations (593, +11%), alors qu’avec une activité plus que doublée
à 485, l’Europe rafle la deuxième position aux Etats-Unis (416, +86%). En termes de
volumes, le pays de l’oncle Sam s’est offert la première place avec 155,7 milliards de dollars,
devant l’Empire du milieu (122,8 milliards) et l’Europe (81,1 milliards).
Dans son étude, EY relève que les entreprises du secteur technologique sont celles qui ont
le plus suscité l’appétit des investisseurs, avec 611 IPO pour un total de 147 milliards de
dollars. Le boom technologique a été dopé par la crise sanitaire : « la transformation digitale
de l’économie a reçu un énorme coup de pouce grâce à cette pandémie », souligne Tobias
Meyer.
Tiré de Le Temps, 14.12.2021
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3 Les montagnes russes à la bourse

4 S’informer sur les cours boursiers

Swissquote est un groupe bancaire suisse spécialisé dans la fourniture de services et


solutions financières et le trading en ligne. L’entreprise permet un accès facilité aux
personnes et entreprises souhaitant investir en bourse. De nombreuses informations sont
disponibles sur leur site web.

5 Capitalisation de Roche

Exercice 1

Roche Holding est une entreprise pharmaceutique suisse et l’une des principales
entreprises mondiales du secteur. En 2021, son chiffre d’affaires s’élevait à 62 milliards
CHF, son bénéfice net était de 14 milliards CHF et l’entreprise employait 100’920
personnes dans le monde. La structure du capital-actions de Roche n’est pas
traditionnelle. En 2022, son capital est d’abord constitué de 106 millions d’actions au
porteur qui monopolisent les droits de vote et sont essentiellement aux mains des familles
fondatrices. Il existe surtout 702 millions de bons de jouissance, qui ne donnent accès
qu’au dividende. Ce sont ces bons de jouissance qui sont liquides et qui font partie de
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l’indice du SMI (Swiss Market Index). Pour l’année 2021, chaque propriétaire d’action au
porteur et de bon de jouissance a reçu un dividende de 9.30 CHF.

Structure du capital au 31.12.21 Distribution des droits de vote au


31.12.21
13,20%
7,60%
24,90%

67,50%
86,80%
Ms Maja Oeri
Familles fondatrices (Hoffmann et Oeri)
Actions au porteur Bons de jouissance Flottant librement

a) Analysez la structure du capital et expliquez quelles sont les répercussions pour les
dirigeants de Roche ?

b) Pourquoi est-ce que Roche a choisi de structurer ainsi son capital ?

c) Qui prend les décisions lors de l’assemblée générale annuelle de Roche ?

d) Sur la base de votre lecture des articles 656a et 656b CO, pourquoi avoir choisi des
bons de jouissance et non des bons de participation ?

Novartis revend sa participation dans Roche


Le premier groupe bâlois détenait un tiers des titres au porteur du second depuis une
vingtaine d’années. Il veut désormais s’en séparer pour des questions « stratégiques ».
L’opération doit lui rapporter 14 milliards de francs
Grosse opération financière entre les deux principales firmes pharmaceutiques de Suisse.
Novartis va vendre ses actions au porteur de Roche, que ce dernier va lui racheter, ont
annoncé les deux firmes rhénanes jeudi. La première détenait depuis vingt ans un tiers des
actions au porteur de Roche, soit plus de 53 millions de titres.
Ce rachat d’actions est devisé à 19 milliards de francs selon Roche (Novartis évoque 20,7
milliards de dollars). Il doit être financé par emprunt par Roche, qui entraînera une
compression des bénéfices pour ses actionnaires. Pour Novartis, la vente doit lui permettre
d’engranger un bénéfice comptable de 14 milliards de francs.
Novartis est actionnaire de Roche depuis plus de vingt ans. En mai 2001, Novartis a racheté
à un homme d'affaires, Martin Ebner, une participation de 20% dans son concurrent bâlois,
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qu'il a ensuite portée à 33,3%. Il s'agissait du quota le plus élevé possible pour ne pas avoir
à lancer une offre publique d'achat sur le reste de Roche. L'opération avait fait croire, à tort,
que les poids lourds allaient fusionner. L'investissement a apporté une contribution
importante de Novartis, des dividendes dépassant les 6 milliards de dollars.

« Après plus de 20 ans en tant qu’actionnaire de Roche, nous avons conclu que le moment
était venu de monétiser notre investissement. Nous allons déployer le produit de la
transaction conformément à nos priorités en matière d’allocation de capital afin de
maximiser la valeur pour les actionnaires et de continuer à réimaginer la médecine », a
déclaré Vas Narasimhan, le directeur général de Novartis.
Prix historiquement élevé
« Je suis convaincu que la transaction envisagée est dans le meilleur intérêt de Roche et
des détenteurs de titres de participation de Roche. Roche sera encore mieux positionnée à
l’avenir pour fournir des médicaments et des diagnostics dans le monde », indique de son
côté Christoph Franz, président du conseil d’administration de Roche.
Ce rachat d’actions est une « grande surprise », selon le Tages-Anzeiger. Le journal
alémanique relève tout de même que le prix des actions au porteur avait atteint des
sommets historiques, donnant ainsi une occasion favorable de se retirer. Le titre doit
s’échanger à près de 360 francs. La NZZ y voit une bonne nouvelle tant la détention de ces
parts par Novartis lui paraissait incongrue.
Novartis peut utiliser l'argent de cette opération pour offrir un important dividende à ses
actionnaires cette année, réduire sa dette ou notamment pour financer des acquisitions. Le
groupe a acquis dans le passé de nombreuses entreprises, et notamment, en 2018, la
société de biotechnologie Avexis, qui a développé la thérapie génique Zolgensma, pour 8,7
milliards de dollars.
La transaction n’entraîne pas de changement de contrôle, car le pool formé par les
actionnaires des familles fondatrices de Roche détenait auparavant la majorité des voix
représentées aux assemblées générales de la multinationale. Le pourcentage d’actions de
Roche détenues par le public (appelé «flottant») passera de 16,6% actuellement à 24,9%
avec l’annulation de la participation détenue par Novartis. La transaction doit être soumise
à l’approbation des actionnaires de Roche lors d’une assemblée générale extraordinaire le
26 novembre.
L’an dernier, Roche a publié un chiffre d’affaires de 58,3 milliards de francs et Novartis de
48,7 milliards de dollars. Les deux groupes, qui collaborent sur de nombreux fronts
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scientifiques, emploient chacun plus de 100 000 personnes dans le monde et sont cotés à
la bourse suisse.
Tiré de Le Temps, Richard Etienne, 4.11.2021

“Petite” transaction entre “amis”


L’histoire a commencé il y a tout juste 20 ans, quand Novartis a racheté au financier Martin
Ebner une participation de 20% dans son concurrent bâlois Roche, qu’il a ensuite portée à
33,3%. Il s’agissait du quota le plus élevé possible pour ne pas avoir à lancer une offre
publique d’achat sur toute l’entreprise. L’actionnaire de contrôle historique, c’est-à-dire les
héritiers du fondateur Fritz Hoffman-La Roche, gardait toutefois le contrôle avec 45% des
droits de vote.
Les milliers de détenteurs de bons de jouissance de Roche, qui détiennent près de 90% de
la capitalisation boursière de l’entreprise, n’ont de leur côté jamais eu voix au chapitre. Il
faut rappeler ici que le capital de Roche est composé de deux types d’instruments : d’un
côté les actions au porteur avec droits de vote qui sont détenues par la famille fondatrice,
Novartis et quelques autres actionnaires minoritaires et, de l’autre, les bons de jouissance
qui constituent la vaste majorité de la capitalisation boursières (plus de 90%) mais qui sont
dépourvus de droits de vote.
Même si les actions au porteur avec droits de vote sont cotées en bourse, elles ne sont pas
incluses dans les principaux indices boursiers en raison de leur très faible liquidité. Ce sont
donc uniquement les bons de jouissance qui sont inclus dans les indices boursiers tel que
le SMI. En conséquence, les investisseurs institutionnels ne détiennent quasi pas d’actions
avec droits de vote mais uniquement des bons de jouissance. Ces derniers sont une
spécificité légale suisse. Ils sont émis sans capital ou un apport quelconque. Ils ne sont
assimilables ni à une action ni à un bon de participation. Ils ne donnent donc droit qu’à une
part du bénéfice mais ne confèrent aucuns droits sociaux tels que les droits de vote en
assemblée générale.
Gouvernance discutable
20 ans après ce « raid » de Novartis, les deux géants bâlois du secteur pharmaceutique ont
trouvé un accord pour sortir de cette situation. Roche a accepté de racheter la participation
de Novartis (54 millions d’actions au porteur) pour CHF 19 milliards sortant ainsi l’un de ses
principaux concurrents de son capital. Le prix de rachat se base sur la valeur des bons de
jouissance des dernières semaines. Cette valeur a été confirmée par une opinion d’équité
(« fairness opinion ») confiée à Credit Suisse. Un hasard ? Peut-être pas si l’on considère
que le CEO de Roche n’est autre que le vice-président de la deuxième banque suisse.
Mais ce n’est pas le seul problème de gouvernance lié à cette transaction. En effet, le
Conseil d’administration de Roche a décidé de détruire les actions rachetées. Une dette de
près de CHF 19 milliards est ainsi levée pour financer un rachat en vue de la destruction.
Tout cela doit encore être entériné par les quelques actionnaires qui ont des droits de vote.
Une formalité sachant que la famille Hoffman et Novartis contrôlent ensemble près de 80%
des droits de vote (mais moins de 10% de la capitalisation boursière).
Contrôle total pour le pool d’actionnaire Hoffmann et Oeri
La conséquence de cette décision et que le pouvoir de la famille va automatiquement
augmenter de 45% à 67.5% des droits de vote lui conférant ainsi tout pouvoir, y compris
dans les cas de propositions nécessitant une majorité qualifiée de deux tiers des voix. Ce
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renforcement de pouvoir sera automatique et ne nécessitera aucun investissement de la


part de la famille Hoffmann.
Mais quelle aurait été l’alternative ? Pour éviter de lever près de 20 milliards de dette, Roche
aurait très bien pu remettre les actions sur le marché. Le Conseil a estimé que cette
avalanche de titres sur le marché aurait pu faire chuter le cours de l’action. Rien n’est moins
sûr. En effet, à l’heure où l’acronyme ESG (Environmental Social and Goverance) est sur
les lèvres de tous les investisseurs, il est probable que de nombreux détenteurs de bons de
jouissance auraient souhaité troquer leurs bons contre des actions avec droit de vote pour
pouvoir enfin participer aux décisions relatives à la gouvernance de Roche. Cela aurait
permis, par exemple, d’exercer un meilleur contrôle sur les rémunérations des dirigeants de
Roche !
Tiré de Le Temps, Vincent Kaufmann, 16.11.2021

6 Krachs boursiers

Différentes vidéos et reportages sur le krach de 1929 et de 2008 :

Expliquez-nous… le krach boursier (2’)

1929 – Le grand krach (44’)

La folle histoire du Krach de 1929 (9’)

Le krach de 1929 et la Grande Dépression (2’)

La crise des subprimes expliquée (6’)


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7 Les investissements durables

Le Temps - La finance durable volera-t-elle au


secours des changements climatiques ? (3’)

La demande de produits verts explose


Les placements climatiques se multiplient, mais les banques ont encore un gros retard à
rattraper
Les placements estampillés « verts », « durables » ou « climatocompatibles » jouissent
d'une très forte cote en Suisse. La demande a explosé de 50% l'an dernier, selon la dernière
enquête de Swiss Sustainable Finance (SSF), l'association qui rassemble les acteurs du
secteur. Plus de la moitié des épargnants (53%) interrogés dans un sondage réalisé par
l'institut GFS-Zurich et commandé par Greenpeace Suisse estiment qu'un fonds durable doit
avoir un impact positif sur le climat. De toute évidence, des quelque 1500 francs mensuels
qu'un ménage peut épargner en moyenne selon l'Office fédéral de la statistique, une part
croissante se dirige vers des formules favorables au climat et à l'environnement.
Or, la grande majorité des banques, caisses de pension ou assurances peinent à suivre
face à cette demande. Un rapport du Conseil fédéral, en réponse à un postulat de la
Commission de l'environnement, de l'aménagement du territoire et de l'énergie du Conseil
des Etats publié le 17 novembre dernier, constatait que « la place financière soutient
l'expansion de la production internationale de charbon et de pétrole, ce qui va clairement à
l'encontre des objectifs climatiques ». Pourtant, ce même rapport relevait que « pour de
nombreux investisseurs, il est de plus en plus important qu'un rendement environnemental
positif vienne s'ajouter au rendement pécuniaire des investissements et des financements ».
« Les banques suisses cherchent à se vendre comme les plus vertes de la planète. Or, je
ne suis pas certain qu'elles le soient », critique l'économiste Charles Wyplosz, professeur
honoraire à l'Institut des Hautes Etudes internationales et du développement (HEID) à
Genève.
Le grand écart entre la demande toujours plus forte d'un public de plus en plus conscient de
sa responsabilité climatique et l'offre encore insuffisante des banques contraste avec
l'ambition affichée de la Confédération et de la place financière de faire de la Suisse - et de
Genève en particulier - un pôle de finance durable de dimension mondiale.
L'affirmation de ce pôle sera au centre de Building Bridges, une conférence qui se déroulera
de lundi à jeudi dans la cité de Calvin et doit rassembler tout le gratin de la banque suisse,
de la Confédération - dont le conseiller fédéral Ueli Maurer, chef des finances - et de
représentants de l'ONU. Ses initiateurs en attendent un nouveau coup de fouet qui doit
positionner la place financière dans son ensemble comme un meneur de jeu mondial.
« L'enjeu, c'est d'assurer la place de la Suisse dans la concurrence internationale. Elle
dispose de toutes les cartes en main, mais elle doit en faire encore beaucoup pour y
arriver », explique Jean Laville, directeur adjoint de SSF, qui fait partie des organisateurs.
Le directeur adjoint de SSF constate en effet que « les banques ont été prises de court par
la rapidité des changements. Les banquiers, comme le reste de la population, sont affolés
par les changements climatiques. Mais leur prise de conscience a eu de la peine à suivre
dans les étages. » La faute au défaut de formation des conseillers à la clientèle qui, il y a
deux ans encore, ne savaient pratiquement rien de la finance durable. La faute aussi, selon
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Jean Laville, à la difficulté d'adapter des discours et des postures de vente qui ont longtemps
fait des placements « verts » des objets de curiosité anecdotique à destination d'une
clientèle de niche plutôt que des produits d'épargne destinés à la grande clientèle.
Une enquête parue en novembre 2020 soutenue par l'Office fédéral de l'environnement
relève que seuls 30% des banques ont consulté leurs clients sur leurs objectifs climatiques,
et que 5% seulement l'ont fait spontanément.
Résultat : les fonds de placement, polices d'assurance, fonds de deuxième ou troisième
pilier et autres produits d'épargne estampillés « verts » sans l'être vraiment sont apparus et
ont été vendus à des clients qui n'en voulaient pas forcément. Pour lutter contre cet
écoblanchiment - ou greenwashing -, la Finma, le gendarme de la finance helvétique, a dû
mettre les choses au point pour mettre fin à une pratique qu'elle qualifie de « tromperie ».
Dans une directive publiée le 3 novembre dernier, elle pose clairement les règles, basées
sur des remarques de bon sens, pour définir ce qui est « durable » et ce qui ne l'est pas.
« Ce sont des règles de bon sens, qui posent des exigences de transparence », commente
Jean Laville. Mais même celles qui se mettent en ordre de bataille avec le meilleur degré
de conscience ne trouvent guère grâce aux yeux de Charles Wyplosz : « Leurs propositions
sont peu efficaces pour tenter de limiter les effets du réchauffement climatique », estime-t-
il. La multiplication des offres de placement « durables » ne convainc pas cet expert
international : orienter les financements vers les entreprises qui s'engagent concrètement à
réduire, voire éliminer, leurs émissions et leur impact sur l'environnement revient à boycotter
celles qui ne le font pas, ou pas assez, comme les sociétés pétrolières.
« Or, il se trouvera toujours de gens disposés à les financer, quel que soit l'effet sur
l'environnement », juge-t-il. Le seul moyen réellement efficace, à ses yeux, est de fixer au
niveau mondial un prix de l'émission de carbone. D'abord bas, il serait progressivement,
mais rapidement, relevé, afin de renchérir toutes les activités dommageables pour le climat,
quelles qu'elles soient. « La difficulté de la mise en œuvre de cette mesure, pourtant simple,
est soulignée par le rejet par le peuple suisse de la loi sur le CO2 » en juin dernier, regrette-
t-il.
La conférence Building Bridges n'est-elle alors que de la poudre aux yeux ? « Ce n'est pas
du machiavélisme », répond Charles Wyplosz. Avant de compléter : « Mais elle permettra
une intense opération de communication tout en préconisant des solutions peu efficaces ».

Tiré de La Liberté, Yves Genier, 27.11.2021

Reportage RTS sur l’initiative Building Bridges

120’ - Fonds de placement pas vraiment


durables (vidéo humoristique)

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