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Le Rouge Et Le Noir Incipit Chapitre 1 Analyse Linéaire
Le Rouge Et Le Noir Incipit Chapitre 1 Analyse Linéaire
linéaire
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Voici une analyse linéaire de l' incipit du Rouge et le Noir , depuisle début du roman
(chapitre 1) jusqu'à « "Eh ! elle est à M. le maire" » .
Ce sous-titre souligne que c'est bien le siècle que Stendhal nous promet d'analyser dans
ce roman.
Il analyse en effet son époque à travers le prisme d'une petite ville, Verrières , qui est le
théâtre de l'ascension d'une nouvelle bourgeoisie industrielle qu'il décrit dans les
premières pages de son roman.
Problématique :
En quoi cet incipit du Rouge et le Noir annonce-t-il un roman à la fois réaliste et
ironique ?
I – Un incipit réaliste
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(de « "La petite ville de Verrières" » à « "les façades de presque toutes les
maisons de Verrières" » )
A – Le cadre du roman
Le titre du premier chapitre – « Une petite Ville » – s'inscrit dans la logique du roman
d'apprentissage . En effet, l' adjectif « petite » suggère que cette « petite ville » est le
point de départ d'un itinéraire qui promet d'être ascendant.
La citation de Thomas Hobbes (« "Put thousands together Less bad, But the cage less
gay" » – « "Mettez ensemble par milliers les moins mauvais, mais la cage sera moins
gaie" » ), philosophe du XVIIème siècle, est probablement fantaisiste mais elle inscrit le
roman dans le sillage du Léviathan, le livre majeur de Hobbes où l’auteur déclare que
dans l’état de nature, « "l’homme est un loup pour l’homme" ».
La citation anglaise utilise des impératifs « Put » comme le protocole d’une expérience
scientifique : cet impératif semble montrer le romancier au travail. Stendhal se propose
de placer les hommes dans des situations extrêmes pour mieux les étudier.
La fin de la citation « "But the cage less gay"” (« "mais la cage sera moins gaie"« ) place
d’emblée Le Rouge et le Noir sous le signe de l’ironie et de la distance critique.
Les deux paragraphes qui ouvrent le texte inscrivent d’emblée le roman dans le courant
réaliste.
Cela dit, les nombreux adjectifs qualificatifs et les expansions des noms manifestent
le désir de donner une description exhaustive du réel, d’en montrer les moindres
nuances, les moindres couleurs : « "Ses maisons blanches avec leurs toits pointus de
tuiles rouges, s’étendant sur la pente d’une colline dont les touffes de vigoureux
châtaigniers marquent les moindres sinuosités" »
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Les compléments circonstanciels de lieux (« "à quelques centaines de mètres au-
dessous de ces fortifications" » et « "du côté du nord par une haute montagne" »)
montrent le souci de structurer l’espace et de composer le paysage comme dans une
peinture.
Stendhal se livre même dans cet incipit à une approche encyclopédique lorsqu’il utilise le
type de texte informatif avec le présent de vérité générale : « "c’est une des branches
du Jura"« .
Par exemple, le champ lexical des rivières (« "torrent », «se précipite », « jeter »,
« Doubs" ») relève d’une étude hydrographique du bassin du Doubs.
Stendhal inscrit également son roman dans le temps comme le souligne le chiasme
(ABBA) « "bâties jadis par les espagnols et maintenant ruinées"». L’effet d’écho entre
« jadis » et « maintenant » donne un cadre historique au récit.
C’est au développement du textile, évoquée dans « la fabrique des toiles peintes », que
la ville de Verrières doit ses changements.
II – La critique de l’industrialisation
(De « "À peine entre-t-on dans la ville" » à « "Eh ! elle est à M. le Maire"« )
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Dans le troisième paragraphe, Stendhal quitte l’objectivité de la description réaliste pour
faire intervenir un regard distant et critique à l’égard de l’industrialisation.
Le pronom personnel « on » (« "A peine entre-t-on dans la ville que l’on est étourdi par
le fracas "») met fin à l’approche encyclopédique de la ville pour montrer l’interaction de
la ville avec l’homme et la façon dont les machines perturbe le quotidien (« "on est
étourdi").
Les «" jeunes filles fraîches et jolies" » qui travaillent dans cette fabrique de clous
donnent un caractère mythique et sacrificiel à cet univers industriel. Les jeunes filles
rappellent en effet les enfants qui étaient tous les 9 ans sacrifiées et livrés au Minotaure
par le roi Egée. Le monde industriel devient ainsi symboliquement un labyrinthe
monstrueux.
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transforme le monde connu en un monde méconnaissable.
L’antithèse « belle » / « assourdit » (« "à qui appartient cette belle fabrique de clous qui
assourdit les gens"« ) est ironique : elle dévoile que derrière la nouveauté de cette
industrialisation se cache une agression de l’homme.
C – Un roman sociologique
Il met en évidence la formation d’une élite bourgeoise qui concentre les pouvoirs
économiques et politiques.
Cette dernière phrase montre qu’un nouvel ordre social, avec ses privilèges, est en train
de s’installer et les habitants de Verrières semblent l’accepter sans l’ombre d’une
contestation.
Stendhal place Le Rouge et le Noir dans une perspective réaliste mais n’exclut pas de
porter un regard critique sur la société qu’il lui est donné d’observer.
Cette approche critique de la société annonce des écrivains comme Balzac ou Zola qui
analysent la société comme dans un laboratoire.
Mais c’est surtout le style de Flaubert qui est annoncé par Stendhal avec cette ironie
persistante et discrète qui sait garder une distance face au monde.
5/6
♦ Le Rouge et le Noir, chapitre 41 (discours final de Julien) (lecture linéaire)
♦ Le Rouge et le noir, excipit (lecture linéaire)
♦ Le Rouge et le Noir : résumé
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