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moyen plus commode est d’employer une lame cristalline formée
de deux morceaux d’égale épaisseur, taillés parallèlement à l’axe,
et rapprochés de façon que les deux sections principales soient rec-
ceaux après avoir retourné l’un d’eux face pour face et on les colle
sur un
disque annulaire qui laisse à nu les régions voisines de la
ligne contact (fig. 4); les sections principales AB, AB’ des deux
de
Fig. 4.
pièces ainsi à angle droit. On peut coller aussi les deux mor-
sont
ceaux sur une lame de verre avec du baume de Canada ; mais on
trale est noire dans l’un des systèmes latéraux et blanche dans l’au-
tre, tandis que l’inverse a lieu quand on tourne l’analyseur de
go degrés.
De ces diverses expériences, on déduit les lois suivantes décou-
vertes par Arago et Fresnel.
a. -
La lumière polarisée interfère comme la lumière naturelle;
b . Deux rayons polarisés à angle droit n Interfèrent pas;
c. - Deux
rayons polarisés à angle droit et ramenés au même plan
de polarisation interfèrent s’ils proviennent d’un faisceau primi-
tivernent polarisé. La frange centrale est blanche si les rayons
sont ramenés à être polarisés dans le plan primitif, et noire s’ils
sont ramenés dans un plan perpendiculaire au premier.
d. Deux rayons polarisés à angle droit n’interfèrent pas, quand
on les ramène dans le même plan de polarisation, s’ils provien-
nent d’un faisceau naturel.
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On se borne habituellement à énoncer cette dernière loi sans en
donner la raison qui est très - simple. La lumière naturelle peut
être considérée comme formée de deux faisceaux polarisés dans des
plans quelconques rectangulaires ; si l’on choisit ces deux plans, l’un
parallèle et l’autre perpendiculaire à la section principale de l’analy-
seur, on voit que la frange centrale sera blanche pour l’un des fais-
ceaux, et pour l’autre noire; la superposition de ces deux systèmes
de franges complémentaires produira un éclairement uniforme.
On sait que Fresnel a démontré, comme une conséquence de ces
lois, que les vibrations lumineuses dans un rayon polarisé sont
rectilignes, transversales, et situées, soit dans le plan de polarisation,,
soit dans un plan perpendiculaire. Les vibrations rectilignes, en se
combinant entre elles, donnent aussi des vibrations elliptiques ou
circulaires qui peuvent encore interférer. Je vais citer quelques
exemples relatifs aux rayons polarisés circulairelnent.
Polarisation circulaire. -
Pour se procurer aisément des rayons
de vibrations circulaires, il suffit de remplacer la double lame cris-
talline dont nous nous sommes servi jusqu’à présent par une lame
de mica d’un quart d’onde coupée de la même manière ; c’est la
lame polariscopique de Bravais.
5° On fait tomber, comme dans le premier cas, les deux images
S1 et S2 séparément sur les deux lames de inica, et l’on observe sans
analyseur; toutes les franges ont disparu. Cette expérience peut
être interprétée de plusieurs manières différentes,.
Remarquons d’abord que le sy stème médian ne peut pas se pro-
duire, puisque la lumière incidente est naturelle. La lame de mica
établissant une difliae.rel1.ce de marche d’un quart de longueur d’onde
entre les deux rayons ordinaire et extraordinaire, les systèmes de
nence
(1). M. Fizeau produi sait les retards d’un quart d’onde à
l’aide de deux parallélépipèdes de k,rcsncl dont les plans de ré-
flexion étaient croisés à angle droit. Sous cette forme, l’expérience
est plus correcte, parce qu’on n’a pas recours à la doubles réfraction
qui polarise par elle-même, et parce que le retard produit par les
deux réflexions totales est sensiblement le même pour toutes les
couleurs; tandis qu’avec une lame de mica la dispersion intervient
et il reste toujours dans le champ des traces de lignes colorées qui
décèlent la présence des franges.
Enfin il est permis encore de remplacer la lumière incidente par
deux composantes polarisées à angle droit parallèlement et perpen-
diculairement à la fente. Chacune de ces composantes donne, à
la sortie des deux micas, deux rayons polarisés circulairement en
scns contraire dont l’interférence
reproduit des rayons polarisés
dans différents plans. En certains points du champ, l’état de pola-
risation produit par chacune des composantes est le même, et la
lumière y est polarisée totalement. En d’autres points, les plans de
polarisation dus aux deux composantes sont plus ou moins obliques
l’un à l’autre, ce qui donne de la lumière partiellement polarisée.
Toutefois cette interprétation est compliquée dans le cas actuel
mais on peut simplifier le phénomène de la manière suivante.
6° En polarisant le faisceau primitif parallèlement à la fente, on
n’a plus à la sortie des deux micas que deux rayons circulaires in-
verses. Ils donnent en se combinant des
rayons polarisés rectiligne-
ment, mais le plan polarisation tourné, pour les différents points
de a
(1) Comptes rendus de rAcadémie des Sciences, t. LII, p. 1221 ; 17Juin 1861.
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En interposant sur le
trajet des rayons, dans ces différentes expé-
riences, des corps qui jouissent de la double réfraction circulaire,
on produit des elfets tout à fait analogues à ceux que donnent les
larisés dans des plans différents et, comme ils ne traversent pas le
quartz avcc la même vitesse, ils produisent l’un des systèmes de
franges latéraux; G2 et D1 donnent l’autre système. On a encore ici
dans le champ de la loupe six systèmes de franges comme dans la
troisième expérience, et d’une manière beaucoup plus commode; il
suffit pour cela d’avoir à sa disposition un quartz de 3 ou 4 centi-
mètres d’épaisseur environ. Ce beau phénomène a été observé d’a-
bord par Arago avec le quartz, puis par Fresnel avec l’essence de
térébenthine (1).
Si le plan primitif de polarisation, au lieu d’être à 45 degrés de la
section principale des micas, a une direction différente, ou si les sec-
tions principales de ces lames me sont pas à angle droit, la lumière
sortant des lames sera polarisée elliptiquement, et pourra donner
lieu à des interférences d’une nouvelle espèce ; mais on ne trouverait
pas là de phénomènes bien intéressants. Une autre combinaison
mérite encore d’être signalée, c’est l’interférence d’un rayon circu-
laire avec un rayon rectilignes. Il suffit pour cela que les deux lames
de mica aient leurs sections principales à 45 degrés. Le plan primitif
de polarisation étant parallèle à l’une des sections principales, l’une
des sources, S1 par exemple, restera polarisée et pourra être consi-
dérée comme formée de deux rayons circulaires inv erses G1 et D1;
l’autre source S, ne donnera qu’un rayon circulaire, ou deux rayons
égaux et de même sens comme G2 et G"2. Les rayons G1 et G’2 inter-
fèrent comme des rayons naturels et donnent le système de franges
médian ; les rayons G’2 et Di donnent des rayons polarisés dans des
plans différents; on pourra rejeter ce système à droite ou à gauche
avec un quartz et révéler les franges à l’aide d’ un analyseur. Si