Professional Documents
Culture Documents
Signes de Gravité: Concerne 50% Des Fumeurs
Signes de Gravité: Concerne 50% Des Fumeurs
2016
Définition
Maladie respiratoire chronique définie par l’existence d’une obstruction permanente & progressive des voies aériennes non
BPCO
complètement réversible
EXACERBATION Evénement aigu avec aggravation durable des symptômes respiratoires (> 1 jours) au-delà des variation habituelles et imposant une
AIGUË modification de traitement
DÉCOMPENSATION Signes de gravité (engagent le pronostic vital)
SPIROMETRE
Mesure du volume expiratoire maximal à la 1ère seconde (VEMS) et la capacité vitale forcée (CFV) avant et après bronchodilatateur.
TROUBLE VENTILATOIRE VEMS/CVF < 0,7 (< 70%)
OBSTRUCTIF Le « % » obtenu ne correspond pas au pourcentage de la valeur normale théorique mais au pourcentage de la valeur prédite.
PERSISTANCE VEMS/CVF < 0,7 après administration de bronchodilatateur
Après bronchodilatateur de courte durée d’action ou corticothérapie 0,5 mg/kg/J x 10-14 jours :
RÉVERSIBILITÉ
- VEMSPOST - VEMSPRÉ > 200mL
SIGNIFICATIVE
PERISTANCE OU RÉVERSIBILTÉ DU - ET (VEMSPOST - VEMSPRÉ) / VEMSPRÉ > 0,12
TVO
Après bronchodilatateur de courte durée d’action ou corticothérapie 0,5 mg/kg/J x 10-14 jours :
RÉVERSIBILITÉ - VEMS/CVF > 0,7 Exclut le diagnostic de BPCO
COMPLÈTE - ET VEMS > 80%
Formes cliniques de bronchopneumopathie chronique obstructive
Toux productive quotidienne ou quasi-quotidienne 3 mois par an au cours d’au Élargissement anormal et permanent des espaces aériens distaux (au-delà des
moins 2 années consécutives. bronchioles terminales) avec destruction des parois alvéolaires, sans fibrose associée.
- Radiographie :
NB : Concerne 50% des fumeurs Zones d’hypodensité = raréfaction du parenchyme pulmonaire
Bulles d’emphysème : zones d’hypodensité cerclées par une paroi fine de
- Bronchite chronique simple sans TVO : ne rentre pas dans le cadre des BPCO diamètre > 1 cm
- Bronchite chronique avec TVO peu ou pas réversible = BPCO 1) Centro-lobulaire (Centro-acinaire)
- Destruction centrée sur la bronchiole respiratoire située à l’entrée de l’acinus
L’absence de bronchite chronique n’exclut pas une BPCO Vascularisation conservée
Une BPCO peut toutefois exister en l’absence de bronchite chronique - Topographie : Apex
et/ou d’emphysème - Effet shunt : Hypoxémie précoce +/- Hypercapnie (signe de gravité)
Un emphysème et la bronchite chronique sans TVO n’entre pas dans le 2) Pan-lobulaire (Pan-acinaire)
cadre de la BPCO - Terrain : Déficit en 1-antitrypsine
- Destruction de l’alvéole et de la bronchiole
- Topographie : Base
- Hypoxémie précoce à l’exercice mais tardive au repos - Hypercapnie tardive
Diagnostics différentiels
- Asthme : TVO réversible
- Dilatations des bronches : élargissement anormal du diamètre des bronches proximales, consécutif à la destruction de la paroi bronchique avec réduction du diamètre
des petites voies aériennes distales responsables de TVO
- Mucoviscidose
Stade de sévérité de la BPCO
Grade 4
Grade 1 Grade 2 Grade 3 Très sévère
DEGRÉ D’OBSTRUCTION
BRONCHIQUE Légère Modérée Sévère VEMS < 30%
Classification GOLD VEMS* 80% VEMS 80-50% VEMS 49-30% ou < 50% si I. respiratoire ou
cardiaque droite
VEMS* : Post-bronchodilatateur
Stade 0 - Je suis essoufflé uniquement pour un effort important
INTENSITÉ DE LA DYSPNÉE Stade 1 - Je suis essoufflé quand je me dépêche à plat ou quand je monte une pente légère
Échelle mMRC Stade 2 - Je marche moins vite que les gens de mon âge à plat ou je dois m’arrêter quand je marche à mon pas à plat
Stade 3 - Je m’arrête pour respirer après 90 mètres ou après quelques minutes à plat
Stade 4 - Je suis essoufflé pour quitter ma maison ou je suis essoufflé rien qu’à m’habiller
FRÉQUENCE DES EXACERBATIONS - Exacerbations fréquentes : 2 /an ou 1 exacerbation avec hospitalisation
COMORBIDITÉS - Détermine le pronostic
4 groupes de sévérité en fonction de deux facteurs de sévérité clinique :
- Nombre d’exacerbations annuelles
GROUPE DE SÉVÉRITÉ CLINIQUE - Intensité des symptômes : mMCR ou test CAT**
« GOLD » Test CAT** : Toux - Glaire - Oppression thoracique - Dyspnée - Inquiétude à réaliser des actes seuls - Sommeil - Energie
2017 C : Risque élevé - Peu de symptômes D : Risque élevé - Symptômes significatifs 2 /an ou 1 + hospitalisation
A : Faible risque d’exacerbation - Peu de symptômes B : Faible risque - Symptômes significatifs 0 ou 1/ an
mMCR < 2 ou CAT < 10 mMCR 2 ou CAT 10
Facteurs prédictifs de la mortalité chez les patients atteints de BPCO : Index BODE
Facteurs pronostiques Paramètres quantifiables
État nutritionnel : Body mass index IMC
Degré d’Obstruction des voies aériennes VEMS
Dyspnée Echelle de sévérité mMRC
Performance à l’Exercice Distance parcourue lors d’une épreuve de marche de 6 minutes
Epidémiologie
Problème majeur de santé publique : 5 à 10% de la population Française > 45 ans = 2,5 à 3,5 millions d’habitants dont 1 million symptomatique
- Le diagnostic de BPCO est méconnu : diagnostic connu chez 1/3 des malades.
- Décès : 16 000 /an 1ère cause de mortalité : comorbidité cardio-vasculaires
- En 2030 : 3-4ème cause de mortalité - 5ème maladie chronique pour le nombre d’année perdues par mortalité précoce < 65 ans ou vécues avec un handicap important.
Facteurs de risque
Le risque de BPCO est lié à la quantité totale de particules inhalées par un individu au cours de la vie
- Tabac : 50% des sujets fumant > 65 ans ont une BPCO
- Tabagisme passif : in-utéro et dans l’enfance
ENVIRONNEMENT - Toxiques professionnels < 15% (Secteur minier - BTP - Sidérurgie - Textile - Agriculture)
- Pollution domestique : Fumées de combustion pour le chauffage ou la cuisine dans les locaux mal ventilés : Biomasse
- Facteurs influençant la croissance pulmonaire in-utéro et dans la petite enfance : infections respiratoires…
- Pollution atmosphérique : Rôle dans le déclenchement des exacerbations Rôle incertain dans l’origine de la BPCO
- Déficit en 1-antitrypsine : inhibiteur physiologique de protéase dont l’élastase sécrétée par les PNN produits par les hépatocytes
GÉNÉTIQUE
- En cours d’évaluation : Gène du métabolisme oxydatif - balance protéase-antiprotéase - gène de l’inflammation
Histoire naturelle
- La BPCO peut résulter de différentes trajectoires de fonction respiratoire :
Déclin accéléré de la fonction respiratoire (VEMS) que seul l’arrêt de l’exposition aux facteurs de risque (tabac) peut retarder
Croissance fonctionnelle insuffisante
- VEMS < 50% : Dyspnée d’effort invalidante avec risque d’I. respiratoire = Handicap respiratoire
- VEMS < 30% : Risque de décès en cas d’exacerbation sévère avec hypoventilation alvéolaire
Evolution
- Déclin accéléré de la fonction respiratoire chez un grand nombre de malades
- Exacerbations :
Mise en jeu le pronostic vital
Majorant le déclin de la fonction respiratoire
Altération de la qualité de vie sur le long terme
Risque de décès prématuré
- Handicap respiratoire : Activités quotidiennes et altération de la qualité de vie Déclin de la VEMS en fonction de l’âge chez un BPCO
- Insuffisance respiratoire chronique +/- insuffisance cardiaque droite (a) (b) (c) : Arrêt du tabac
Diagnostic
Clinique
- Dyspnée : initialement à l’effort Échelle mMCR Signes tardifs = Signes de distension thoracique
- Toux et expectorations - Allongement du temps expiratoire : expiration à lèvres pincées = Pression des voies aériennes pour éviter
- Râles bronchiques (ronchi) = hyper-sécrétion leur collapsus
- Diminution du murmure vésiculaire avec atténuation des bruits du cœur
- Distension du thorax : « thorax en tonneau »
Formes cliniques
- Position du « tripode » : Patient assis, penché en avant, prenant appui sur ses mains posées en rotation
1. « Blue bloater » : Maladie des voies aériennes : interne sur ses cuisses ou ses genoux
corpulent - hypoxique - cyanosé - IC droit - Mise en jeu des muscles respiratoires accessoires : SCM (inspiration) + EXPIRATION ABDOMINALE ACTIVE
2. « Pink puffer » : Emphysème = maigre - distendu - Signe de Hoover : Le diamètre transversal de la partie inférieure du thorax diminue paradoxalement à
l’inspiration
- Signe de Campbell : Élévation du manubrium sternal à l’inspiration
- Cyanose (= hypoxie) - Signes d’hypercapnie - HTAP - Dysfonction cardiaque droite
Explorations fonctionnelles respiratoires
SPIROMÉTRIE Courbe débit-volume : VEMS/CVF < 0,7 Cf. supra
- Mesure des volumes pulmonaires NON mobilisables ou « statiques » :
Volume résiduel (VR) : volume d’air qui reste dans les poumons en fin d’expiration forcée
PLÉTHYSMOGRAPHIE Capacité résiduelle fonctionnelle (CRF) : volume d’air restant dans les poumons après une expiration calme
Capacité pulmonaire totale (CPT)
Distension pulmonaire : CPT > 120 avec VR/CPT > 30
TEST PHARMACODYNAMIQUE Cf. supra
- Mesure de la capacité de transfert de l’oxyde de carbone = Reflet de la surface d’échange gazeux
TRANSFERT DU CO Évaluation de la destruction alvéolaire
Pathologique : DLCO < 70%
- Indications : VEMS < 50% - Dyspnée importante - SpO2 < 90%
- Gaz du sang artériel : Rechercher une insuffisance respiratoire chronique
EFFET SHUNT initial (destruction des alvéoles plus précoce que la destruction des capillaires) : Zone perfusée MAL ventilée.
Hypoventilation globale Hypercapnie
- Test d’exercice maximal (EFX) : Mesure de la consommation d’O2 maximale à l’effort
AUTRES
- Test d’exercice sous-maximal : Test de marche de 6 minutes Mesure de la FC et SatO2
Évaluation de la dyspnée par échelle de Borg en début et fin d’exercice
Critère de jugement principal = Distance parcourue avec ou non désaturation à l’exercice.
Distance minimale pour interprétation significative : 55-80 m
Reflet de la fonction de l’échangeur pulmonaire - Utilisation au cours de la BPCO - HTAP - Maladie infiltrante pulmonaire (FPI)
Limite : Faible sensibilité.
NB : Distance normale 350 m et SpO2 = 100%
SEVRAGE TABAGIQUE
Vaccin (grippe & pneumocoque > 65 ans) - Activité physique - Conseil diététique - Réhabilitation - BDCA à la demande
DIAGNOSTIC DE BPCO confirmé par spirométrie : VEMS/CVF < 0,7 après bronchodilatateur
Sevrage tabagique
Dyspnée +/- exacerbation Effet suffisant Exacerbations 2/an sans dyspnée importante
Bithérapie (2 x BDLA)
Bithérapie : BDLA + Corticostéroïde inhalée
" Effet additif "
Dyspnée
Exacerbation Persistance de dyspnée et/ou exacerbation
persistante
Évaluation systématique avant toute adaptation thérapeutique : Clinique + EFR /1 à 3 mois puis /3 à 12 mois EFR /an
NB : Pour la prévention des exacerbations : l’effet anticholinergique de longue durée d’action est plus grand que celui des bêta-2-agonistes
- Absence d’effet démontrée : Mucodilatateurs - Antileucotriènes - Anti-tussifs
Précautions d’emplois
- Béta-bloquant : précautions émises vis-à-vis des béta-bloquants dans la BPCO ont été remises en question :
BPCO n’est plus une contre-indication à leur utilisation
Ils ne doivent pas être arrêtés chez un patient hospitalisé pour exacerbations aiguë
Sélectionner plutôt un béta-bloquant cardio-sélectif
- Médicament provoquant une dépression respiratoire (BZD - NL sédatifs - opiacés) : utilisation possible si indispensable
Autres
Stage de 4 à 8 semaines (= 1 à 2 mois) suivi d’un entretien des acquis sur le très long terme (Ambulatoire ou Domicile)
RÉHABILITATION RESPIRATOIRE
Uniquement chez les patients SYMPTOMATIQUES.
Action
- Optimisation du traitement pharmacologique - Aide à l’arrêt du tabac - Éducation thérapeutique du patient
Dyspnée - Exercices
- Réentraînement à l’exercice - Kinésithérapie respiratoire de drainage bronchique - Prise en charge nutritionnelle
Qualité de vie - Soins
- Prise en charge psycho-sociale
NB : Absence d‘amélioration significative de la fonction respiratoire (VEMS non modifiée)
OXYGÉNOTHÉRAPIE Au long cours - Cf. item 204
- Indication :
Exacerbation grave avec insuffisance respiratoire hypercapnique et persistance d’une hypercapnique lors de la guérison
VNI
BPCO + SAOS
Au long cours
Insuffisance respiratoire chronique hypercapnique avec exacerbation ou signes d’hypercapnie :
Céphalées - Insuffisance cardiaque droite
Réduction de volume - But : Diminution de la distension pour soulager la dyspnée
pulmonaire et prise en charge Chirurgie : résection des zones pulmonaires les plus emphysémateuse
CHIRURGIE
des bulles Endoscopie
- Transplantation pulmonaire : Cf. item 204
= Evénement aigu caractérisé par -> aggravation des symptômes respiratoires au-delà des variations quotidiennes > 2 J et conduisant à une modification thérapeutique
(BDLA - Corticothérapie - ATB)
NB : Si la seule modification thérapeutique est l’augmentation des BDLA, une durée > 72h (> 3J) est requise !
- Exacerbation sévère = DÉCOMPENSATION DE BPCO : mise en jeu du pronostic vital
Rupture d’équilibre entre charge respiratoire et capacité de compensation
Majoration de la capnie et acidose respiratoire décompensée (pH < 7,35)
Assistance respiratoire nécessaire
Critères d’hospitalisation des exacerbations de BPCO
- Signe de gravité immédiate : insuffisance respiratoire aiguë - Âge avancé - fragilité
- Aggravation rapide des symptômes - Absence de soutien à domicile
- Dyspnée dans les activités quotidiennes (habillage…) à l’état basal - Oxygénothérapie au long cours
- Absence de réponse au traitement médical initial - ATCD de séjour en réanimation pour exacerbation
- Incertitude diagnostique - Comorbidité : CV - OH - neurologique - psychiatrique…
Facteurs déclenchants
La majorité des exacerbations de la BPCO est d’origine infectieuse : virale, bactérienne ou mixte
- Bactéries : Haemophilus influenzae - Pneumocoque - Moraxella catarrhalis (Brahamella)
- Patient sévère (VEMS < 50%) ayant déjà séjourné en réanimation : Pseudomonas aeruginosa Dans un très grand nombre de cas, imputabilité de
- Rare : Cause environnementale lors des pics de pollution l’exacerbation non identifiée.
Diagnostics différentiels
- Pneumopathie aiguë communautaire - Pneumothorax
- Dysfonction cardiaque gauche : OAP - IDM - TdR ou ICG aiguë - Iatrogénie médicamenteuse : sédatif - O2 - opiacé Hypoventilation alvéolaire
- Embolie pulmonaire - Traumatisme thoracique - chirurgie thoracique ou abdominale
Examens complémentaires
La majorité des exacerbations de BPCO ne s’accompagne pas de signe de gravité Pris en charge ambulatoire
Aucune exploration paraclinique justifiée si prise en charge ambulatoire.
Exacerbation sévère : examens systématiques Exacerbation sévère : Selon l’orientation clinique…
- Radiographie de thorax ou TDM thoracique - Angio-TDM - BNP - ETT - Troponine - D-dimère - PCT
- ECG - ECBC :
- NFS - CRP - Ionogramme sanguin - Créatinine Echec d’antibiothérapie préalable
- Gaz du sang ATCD de colonisation ou infection à Pseudomonas - Stenotrophomonas - Achromobacter
BPCO sévère : VEMS < 50% ou signes de gravité
Immunodépression
Traitement
Cf. infra
Suivi
- EFR : Spirométrie à distance
- Réhabilitation respiratoire
- Consultation MT dans le mois
« L’ASTUCE du PU »
FUMEUR
CLINIQUE
TOUX - EXPECTORATION
Suspicion diagnostique
DYSPNÉE
SIGNES PHYSIQUES
TVO
Diagnostic positif
EFR
VEMS SÉVÉRITÉ
EFR complète - VO2 max
mMRC/CAT
TM6
BODE
Pronostic
IMC
EXACERBATIONS
Expectoration purulente
BPCO très sévère : VEMS < 30%
Comorbidité sevère ou instable menaçant le pronostic vital
Signes cliniques de gravité
NON OUI
NON OUI