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| } i 2+ Anne Ned 25 Fivarern 192 es Haitich Sl ituelles Oncane Mensven pes « Cone SAENCES SEDER 2 Somwar ‘LApocatypae i PRP Neca CERES 7 Fs Le Vase de Cana an Louere. . . . . Max.Camis. Le Précorsenr (Médivaiton et Observance). Sédir. TAmOUr. gw aes M. Desbordes-Valmore, Bienveilance 0 a BeBe A nos Lecteurs — Echos — Bibliographie La Rédacti Le No mo; Cinguante Centimes, L’AvoxNemuxt ofew Ax x Cing franes pour la France. — Six franca pour MEtranger, NOS CORRESPONDANTS nus par lettre) (Demander renee Alfortwitte (Seine) M. G. Desauges, 39, rne Déterville, Aulnoye (Nord): M. A. Sandret, 411, rue de Berlaimont, Aaniares (Sein M. B. Cerou, 26. evenue du Bae. Boauvolr-aur: Mer (Vendée) : M. @. du Chitelet, Dooteur en droit, Bovlogne-sur-Seine, M. H, Montant, 38 b., rue de Billancourt, Bianoafort (Cher): Doctear A. Waiss, Dourbevole (Seiac): M. CG. Savonnet, 907, rae de Bécon. Dijon: M. L.-A. Faucher, §, rue Pelletier-de-Chambore, Eaubenna (5.-ct-U.}, M. B. Remy, %, rnc des Catiais. Fourmleg (Nord) MM. E. Benest, 22, rma d'Orient, Grenoble: M. PB. Quintin, # rue du Lieutenant-Chanaron Heede-Aé : (Char.-Inf.): M Séma Arizard, a Loix. La Mane (Serthe) :M. Ch, Montaut, 09, rue des Maillets. Laval {Mayenne}: M. le prof. X. Rappoll, 46, rue de Hootz. Limoges ([Ille-Vieane): M, L, Clément, ti, Av. des Bénédigtins, yon (poor): M. P, Ghanoine, 134, Grande Rae, & Oulling (Rhone) Maraolile:M. P. Dewailly, 1, Boulevard Longehamp, Nantes : M~" Géo d’Armoric, 3, rue Newton. Narbonne :M. Fr. Reconles, 1. Avenue de 1Hérault. 2M. BP veilhac, 1, place Charles-Fétix. :(Denx-Sévres) : M. Ph. Dry, La Joubertherle-5t-Florent, pres Niort. par Le Bonlon (Pyr.-Oriont") : M. A, Granié-Plagne. Glaise (Indre-et-Loire}: M. A. Gallien, 5, rae da Préche. Salnt-Leu-Tavorny (9.-ct-O.), M. C. Montrocg. Tarbes (Htes-Pyr") : M. Dablono, 4, rue de Cronstadt, Toulouaa: M, Alph. Salsc, 3). rune de Metz. Algeria: M. A. Gourion, 47, rue d'Azof, Oran. “ M. d.-M. Guélon, Clairfontaine, Constantine, Maroc: M. Ic prof. M. Duval, Saté iprés Rabat). Brasil: M“' BR. Leite de Faria, 4° Grapo Escolar, Sorovcaba, Est‘ do 8, Paulo. Guba: M-" Lucia de Calderon, 15, Tenlente Rey. La Havene. epagne; LD F.-M, Namorado, Conga, 1, Santiago de Galire. Halle: M. Altlilio Begey, avocat, 20, via Milano. Torino. : M. Josef Jankowski, 34, rue Poina, Varsovie. M. A. Jorge, cua Cunha Espicheira, 71, Porto. Mépubliqua Argentine: M™ Ieenne Olivier, Calle Moreno, 1483, D.C. Bulgso: M“' I, Petz, 3, ras des Terreaux, NewebAtel. U.S. A.: Mv'S. Gudrin, 4709, Beacon Street, Chin. * M. Arthur Day, 2026, Hillyer Place, N. ten, D.C. M.A. Chovin, 740, Di (California) Wanézuela: M./.-A. Yelleeslic, @ Tumeremo, Estado Bolivar. , Washing- isadero Street, San Francisco L’ Apocalypse Les visions de Pathmus doivent étre consi- dérées comme excellemment chrétiennes. Tout étre humain cliez lequot les rapports ayee l"Invi- sible sont conseients assiste 4 des seénes de FAwDelA: mais lintérét, la qualité, Fopportunité de ces scénes, leur vérité, e’est-ddire leur colncidence avec l'équilibre mental du vision- naire et les besoins normaux du public, varient depuis extréme sottise jusqu’au plus admirable génic, depuis la plus basse perversité jusqu’a la bonté parfaite. Toute vision obtenue par un procédé humain porte en soi un germe impur et ne doit Cire examinée qu’avec l'esprit critique le plus aigu. elles furent les révélations des initiateurs religieux autres que le Christ. Ces hommes, quelque gigantesques qu'ils se dressent devant nous, ne sont tout de méme que des hommes ; quills aient 6i les constructeurs de leurs pouvoirs étonnants, ou qu’ils les aient recus de quelque formidable gouverneur cosmique, ils ne sont pas sortis du Créé, du Relatif, done de l’Im- parfait, du Retlet, do la Réfraction. Voila le vice natif des Esotérismes sans exception, Le Christ dtant le Créateur, le Parfait, le Réel, le Verbe, donne seul A ses disciples, selon leur capacitée réceptive, Ia Vérité, en tout ordre. Les mythologies, les poémes sacrés sont ]"hig- toire naturelle de la moitié invisible de chaque sphére religicuse ; pris cn bioc, ils forment la geographie dune partie de Invisible relatif ou naturel; tandis que quelques passages de TVEvangile avee l'Apocalypse nous donnent un apergu de Invisible surnaturel ou Gternel. Ce que je vais vous dire ne sera done pas dé V'Occultisme, mais bien du Christianisme dans un de ses aspects pou étudiés, parce que pas trés nécessaires 4 connsitre. C'est la description d'un petit coin du Royuume des Cieux; accordons- nous de satisfaire notre curiosité enfantine ; nous y trouverons peut-étre un peu de courage et un peu d'amour, * ss Les notes qui suivent doivent étre lues en paralléle avec le texte de Saint Jean, Le Pére ne peut étre vu par personne ; les habitants du Ciel eux-mémes n'osent que se prosterner devant lui. Le Fils se laisse aper- cevoir, quoique bien souvent sous un seul de ses innombrabies aspects, ou de plus loin encore, gous une de ses images. L'Esprit enfin n'est percn gee par ses eflets, tellement ik est subtil. Les Quatre Vivants soul cca anges Insignes de qui les prolongemenis jusqa'd la matiére ont formé les éléments des anciens : lo Sphinx, les points cardinaux, les roves d'Ezéchtel, les racines dea Evangilistes, tous les quaternaires. Liapotre ne dit rien de leurs fonctions ; elles sont trés simples eependant ; c'est parce qu'elies sont évidentes qu'on na les voit pas. Les vingt-quatre vieillards sont les délimi- tatcurs, ceux qui placend Jes bornes de la eréation dans les six directions de l’Etendue et les quatre formes de la Durée ; les anciens ont établi leur zodiaque et toute lour astrologie et tous leurs systémes graphiques on hi¢regly- phiques d’aprés fombre de ces Ministres. Quant aux nombres sept et douze, que l'on rencontre, muliipliés ou divisés, 4 chaque page de "Apocalypse, ils représentent des lois de la Vie, comme pour nos ingénieurs une Squation représente tout une machine ; nous p’avons pas aen connaitre la raison, Lo Christ considéré comme potentat est le Lion qui ouvre le livre du Pére, sur Jequel, seul, ila Je droit d’éerire. Il est l'Atpha paree que le pre- micr créé, Ja premiére peasée, le premier projet du Créateur; aprés [ui naissent les milliards dle eréatures ; comme il doit les saurer, il lui faut altendre qu’elles soient toutes venues — jg & existence, pour naftre 4 son tour ; comme sa rédemption est universelle, il lui faut parcourir les mondes sans arrdt, Sa stature de Rédemp- teur ne sora parfaite qu’A la fin des temps; il sera ainsi l’Omega, il cessera d'étre l'Agneau sacrifié pour redayenir le Lion triamphant. Le livre aux sept sceauz est celui du Jugement ot sont inscrits les noms et les actes de tous les aires ; chaque monde a Ie sien ; seul, le Fils peut louvrir, ear seul il est la victime innocente, et seul, fl ouvre anx étres le vrai chemin et la force. Contrairement 4!'opinion des trois ou quatre cents docteurs qui l’ont commentée, Apocalypse ne décrit pas le seul Jugement dernier, mais bien toutes les formes possibles de jugements passts, présents on futurs, Toute planéte, en effet, visible ou invisible, nait, vit et meurt; avantde disparaitre, soit en se dissolyant dans l’espace, soit en s'agrégeant A une autro plandta, elle subit un jugement, c’est-A-dire que son Seigneur, aprés avoir examiné son travail, lui signifie une destination ultérieure. En outre, l'existence @unce planéte est soumise 4 une loi de série; chacune de ses péricdes se termine par ua jugement partiel ; pour Ja Terre, chacuna des « années platoniques » de son existence (24 4 26.000 ans) et chacune des quatre « saisons platoniques » (environ 6.000 ans} so terminent par des jugements partiels, particuliers 4 la —5- race, 4 la flore, 4 la faune qui ont évolué princi- palement au cours do cette saison ou de cette année. Le déluge de Noé a en Hew environ 4.000 ans avant J. ©. ; nous pouvons donc, confor- mément aux prephéties connues, nous croire proches d'un nouveau jugement. Toutefois, souvenons-nous de l'Evangile. On discerne dans le récit de Saint Jean, quatre groupes de faits. Dans le premier, se trouvent l'ouverture des six sceaux, !e sacre das 144.000 élus, les sept anges punisseurs, puis les deux témoins at l'action de graces. Dans le second, figurent Ja femme vétue du soleil, les deux DBétes, Vidole, et un second cantique. Dans le troisiéme groupe se trouvent trois anges prophétes, deux anges exterminateurs, et le cantique dos 144.000. Dans le quatriame, les sept coupas, les cata- elysmes, la condamnation de Babylone, les noces de l'Agnean, la capture du Dragon. Enfin, le millénaire, le jugement des morts etla nouvelle Jérusalem semblent couronner ou eléturer la vie do la planéte ; car certains phé- noménes se reproduisent 4 tous les jugements, tandis que certains autres restent particuliers atelou tel jugement: les chutes d'étoiles, les guerres, les épidémies paraissent étre des phé- noménes communs. Les deux témoins (ch. 1), le dragon, la béte de la mor et celle de la terra -_- 6 — (ch, x11 et xm), paraissent Gtre des phénomeénes particuliers. La tradition veut que les denx témoins soient Enoch et Elie; de fait ces deux prophétes, avec Moise, Ia Vierge et Jean, ne. sont pas passés par la mort, el Fon écoute l*his- toire religieuse ; Melchissédech, qui n’a pas de parents, est un sixziéme personnage mystérieux ; il y en @ encore six autres, qu’aucun livre ne nomme, mais qui n’en existent pas moins ; de sorte que le chapitre x1 pourrait peut-étre se réaliser prochainement. La Béte qui monte de la mer, c'est la force de la foule, de la masse popu- laire, produisant d'une part les syndicats, en caricature do la fraternité chrétienne, et de Yautre les trusts, en caricature du gouvernement divin. La Béte qui monte de la terre, ca sont les fouvernements politiques, empires, monarchies ou républiques, agissant par violence et par ruse. La période contemporaine parait étre décrite aux chapitres xv, xvI et xvi, Nous voyons, en effei, un certain nombre de justes se tenir en dehors des syndicats, des sociétés anonymes, des partis politiques et des socidtés secrdtes. Mais ils souffrent, par leurs abstentions toutes sorties d'agonies par rapport 4 Ja richesse, au pouroir, 4 Vintelligence ; ils seront assumés, en récompense, « sur la mer de ¢ristal semblable 4 du feu» quireprésente le lien de la béatitude des purs. Parmi les sept coupes, la premidce, la troi-, siéme et In quatriéme semblent devoir étre versées sur Amériqne ; la seconde intereeptera, les communications entre le Nouveau et Ancien. Continent ; parla cinquiéme toutes les familles, seront éprouvées; la sixiéme sera peut-dtra Tinvasion jaune ; quoiqu'’en disent les gens. sérieux, les Etats-Unis out dt, iy a déj4 vingt. ans, se défendra contre Vimmigration extréme- orientale ; et il y a quinze ans qu’on voit en, France des groupes d’ouvriers chinois ; et, nia-t-on pas orpanisé cn Russie une armée compléte de mercenaires jaunes, dont lindiftt- rente cruauté terrurisa le peuple ? Qu'un nouveau, Tamerian se léve, |4-bas, qu'un autre Napoléon fasse des Japonais une armée d’officiers comman- daut les masses du Milicu, que linternationa- lisme s"¢tablisse en Russie, et Pinvasion ne sera arrétée que par l'Adlantique ; car Allemagne se metira toujours du cété du plus fort. Nous voyons en méme temps s‘élever les fauz-prophétes (chap, xvt, v/ 18 et 14) qui, fal- sant des miracles par lutilisation de quelques- uns des rapports de notre esprit avec la matidre, divinisant Vintelligence, présenteront an cceur, des fruits yénéneux. Tenons notre esprit éveillé, Ne voit-on pas, depuis le xvi siécle, la marcha envahissante du rationalisme et du romantisme pervertir parallélement l'intelligence et la sen- sihilité ? Ne voit-on pas Je déisme, puis le natu- ralisme, puis l’eccullisme renaissant, puis les fausses lueurs des mystéres oricntaux, détruire avec un air bénin la croyance en la divinité du Christ, et partant de préceptes moraux inoffen- sifs, conduire les vaniteux, les curieux et les avares spirituels ala déification d'eux-mémes ? Citerai-je dos noms ? [I faudrait désigner trop de contemporains qui saisiraient vite l'occasion de crier 4 la calomnie et de se faire un peu de réclame. VoilA pourquoi il faut « veiller et garder ses vétements », cest-A-dire examiner toulo chose Ada lumiére de l'Evangile et conserver les anges que nos bonnes wuvres atlirent autour de nous, Ala fin de ce méme chapiire, Saint-Jean parle des catastrophes géologiques. Depuis une dou- zaine d'années les sismographes out du travail. En effet Tannée platonique dont nous parlions tout 4 l'heure est 4 la période de révolution de Yaxe des pdles; or, la terre n'est pas un solide homugéne ; et, quand cet axe s‘incline un peu trop, lu pression des eaux ef des roches profondes change ca et 4; il en résulte des plissements de l’écorce, des craquelures ; c'est ce que nous appelons des tremblements de terre. Ges modifications de densité, ces changements de position de icls points du globe par rapport au soleil et aux autres astres, perturbent les foyers magaétiques souterrains; ef de méme que la résistance A un courant engendre de la chaleur, les volcans paraissent, soupape de siirelé de l'immense machine, ct des éruplions formidables terrorisent les populations. Ces phénoménes .ont d'autres causes encore, une centaine peut-dtre (1}; et ils se produisent dans un milieu trop complexe pour que Ia loi puisse en Gtre dégagée; il faudrait des millé- naires dobservations eonstantes; nussi leur apparition a l'air d'avoir lieu au hasard ; i] serait vain d’en chercher la période. Tont ce que je puis dire c'est que tel jugemont est précédé d'un déluge, tel autre d'un effondremont géologiquo, tel autre d'une formidabla explosion, ou d'un vaste écrasement. Ne nous étonnons pas ; nous ne connaissons qu’a peine milla métres en profondeur de Pécorce terrestre, et en quelques rares points. A quoi a-t-il tenu que Paris ne soit détrnit par le feu récemment? A quoi tient-il que Lyon ne s‘effandre pas dans la masse d'eau sou- terraine sur lextrémité de laquelle i} est baéti, que Marseille ne périsse pas dans un tremble- ment de torre ? Les voix, les tonnerres ot Jes éelairs (xv1, 18) prédisent des troubles violents dans l’atmos- (1) La terre, par exemple, qui parait n'étre soutenue dans Yespace que par la loi de gravitation est suspen- duc comme par des cibles, & peut-étre trois ou quatre eenls forces insoupconnées. Quand Pun de ces cibles casse, cela produit un déluge, un eiTondrement conLi- nentlal. - ox phére magnétique de la flanéle. Ainsi, en Russio, la température monte lentement; ello baisse sur la Méditerrannée occidentale ct jusque sur le Sahara. Les taches solaires changent ; certains disciples apercoivent dans le firmament un soleil inconnu dont la course est encore trés courte. Des substances et des forces nouvelles sont découvertes par les savants pour Ja plus grande séduction des hommes, qui ne les utili- sent qu'd micux jouir de la vie ct A mieux assou vir leurs econvoilises. Quant aux agitations sociales, it est superfiu d’en parler, La grande Prostitaée du chap. rv n'est pas une Ville, ni un peuple, c'est Ile mal collectif nourri par le genre humain (les grandes eaux} et soutenu par les gouvernements. Elle réside dans un désert parce que le mal est aride et nengendre que des fantémes de la vie, des pourritures et des destructions. L’abime d'ot elle monte, cest le néant; la perdition of elle ya, cest le suicide of aboutit toute parversité conseiente. Le chap. xviL. 9-12, présage un gouvernement mondial qui absorbera les gouvernements natio- naux et les surpassera en tyrannie ; peut-étre ayons-nous ya cette guerre of « de deux hom- mes qui sont dans un champ, Fun sera pris et Vautre laissé ; peul-dire tout ce qui dans notre civilisation provient des téndébres devra- t-il mourir ; il ne resterait alors pas grand'chose -a— de nos arts, de nos sciences, de notre industrie, da nos institutions. Dans Vinvisible surnaturel, le cheval repré- sente surtout un messager, une nouvelle, dordre dautunot plus élevé que sa robe est plus claire Ainsi le Christ triomphateur monte un cheval blanc (ch. x1x} Le sang, couleur de sa robe, c'est la Vie. Quant ou fuux-prophéte, VAntéchrist- voila bien des siéclas qu'il envoie ses porie- paroles, tous ceux qui divinisent la matiére, qui exaltent (homme, qui préchent le non agir, Ce sont ceux-l4 que tus le @laive sortant dela bouche du Seigneur. C'est 4 eux ef 4 leurs disciples qu'est réservéc la seconde mort. Et malhearcusement l'énorme majorité des hommes moutonnant a leur suite la subira. Le régne des mille ans se réalisera physique- ment; ¢c soront les cont quarante quatre mille qui le vivront ; peut-étre auront-ils des ailes, peat-étre leurs corps posséderont-lls quelques- unes des qualités des corps ressuscités. Les chapitres xx1 et xx disent les destins de noire race quand elle aura quilté Ja terre, car, contrairement A ce qu’ont enseigné certains mystiques, je ne crois pas que le royaume de Dieu descende 4 toujours ici-bas. D’autres interprétations peuvent étre tirées de ce livre mystérieux. En dehors des théolopiens eldes contemplalifs que lEglise a fournis par centaines, il ya cu des commentateurs bizarres —~_ pe qui ne sent pas sans intérét. Ainsi, dom Pernéti en a proposé une glose alchimique ; Adolphe Berthet, de Chambéry, une glose théurgique ; M. Chauffard, une glose sociale ; Jacob Bozhme et Gitchel une glosede psychologie mystique. Celle-ci peut avoir une ulilité pratique ; j'en dirai quelqucs mots sans suivre 4 la lettre la these du cordonnicr tehéque. En homme lottent aussi deux partis ; celui de ta Lumiére et celui des Ténébres ; et a issue de chaque combat, les énergies, les facultés, les cellules, physiques mémes, qui se sont battues, retcurnent au centre d'oh clics émancnt. Le voyant, ciest la conscience. Les sept Gglises sont les sept facultés de notre esprit ; l'Asie, cest la matié¢re : le trdne du Verbe, c'est notre ame éternelle. La porte ouverte dans le Ciel intérieur, c'est Vintuition ; on voit facilerment les symboles des ¢preuves et des jeies du disciple ; les trompetics indiquent quand ces épreuves deviennent publiques ; les plaies sont les diables tentateurs ; le livre amer c'est la connaissance vraic de soi-méme ; les deux témoins sont la priére et la charité ; lEgypte est le monde idolatre ; la femme vélue du soleil est Phumilié vrai; vient ensuite ln grande purification, les « nuits» de Jean de la Croix ; (ch, =U, x01) et Vélévation du disciple 4 la dignite de « soldat n. Les sept plaizs indiquent Ja purification de son corps, la transmutation de ses énergics, la subli- — it— mation des fruits de tous ses travaux anlérieurs teh. xiv Axvit). Puis if devient semblable 4 un petit entant (ch. xvti}. (union mystique se réalise (eh, xix) : et arrive una derniere 6preuve (ch. xx) avant Ja possibilit? du passtge de l'état de « soldat uv ut de « ehef ». Le saldai en atfet peut rer ou tomber ;imais te « chefs est dafini- tivement dans In vérité; il est bre; il est Feselave volontaire ue l’Amour ; sa personne est la résidence de Dieu, la Jérusalem eéleste. Yoila les éléments aatour desquels le lecteur pourra suspendre toutes les banderoles et toutes les guirlandes symbeliques qu’il voudra, Quant Aanoi, i) est lomps que je termine. Toat ce qu’on vient de lire ne représente que des opinions ou des expérionees personnelles ; leur valeur reste tras relative, et eur impor- tance tout & fait secondaire. Kt puis. qui peut se vanter de camprendre ce que Saint Jean a voulu dire ? A la fin de 1914, une somnambule du fau- bourg avail vu des gens tus dans Paris par des obus, cle précisait: des obns, pas des bombes WVavions ; personne n‘a imaging existence des Berthas. Que ceci nousfasse moinsprésomptuenux 5 ct, nous ramenant 4 notre devoir quotidien @hu- maine tendresse etde pri¢reconfiante, quelacerti- tude de notre ignoranee augmente l’abandon plein Wamour par lequel nous touchons notre Christ. SEDIR. — iit — Le Vase dz Cana au Louvre Au lieu de monter aux salles des Primitifs et de I'Eeole trangaise, j'avais affronté ce jour-ld le reeucillement of les sculptures d’Assyrie dor- ment leur fmmortalite. Scul au miligu des vicilles pierres, entre les eariatides Gucrmes dont les épaules ont soutenu les palais mégalithiques retournés en poudre, en face des bas-reliefs que les gloires de Barius at de Xerzés ont griffés dhiégrogrammes étran- ges, j'interrogeai le mutisme des personnages aux regards figés. Les statues massives m'impressionnaient, me dominaicnt. Elles m'évoquaient les civilisations implacables qui subjuguérent l'Asie et firent peser leur sceptre jusquc sur la mystérieuse at fertile Esypte. Ninive et Babylone mapparais- saient dans le fasie pervers du culte dela Force et d'un art titanesque officiant pour le Dieu de Vorgueil. C'iétait beau et j‘étais pris ; mais 4 regret etcomme dans un vertige, Ma conception d'un art sacerdotal ct pur étail bouleversée par cette synthése of l’archaisme du vil, dont influence demeure sensible, ne faisait que rendre plus forte impression du colossal. -—- 6 — Tout en coniemplant, je paryins dans un passage exigu d'od montatt un esealier, La, des sculptures phénicionnes de petites dimensions : steles funéraires, chapiteaax crassicrs cllourds, sarcophages rev étus d‘épais caractéres hébreux. Liatmosphére dtait changée. Un art pauvre et sans tmotion : mais A ehaque indication dorigine, des souvenirs en foule accouraient, comme un vol d'oiscaux familiers. Joubliais la technique matadroite: mou imagination m’em- portait vers Tyr et Sidon, Guilgal et Béthel, Jéricho, Césarée, Béthanie... SJarrivai ainsi devant un vase daspect massif: d'un blanc terne, sur un socte de bois peint, il s‘estompait dans Pombre En me penchant, ’émotion me prit, car je venais de lire : Grand vase en mardre (soi-disant de Cana) provenand de Port-Royal. Tout dabard il me fut impossible de réaliser le mysthre que ces mots renfermaient, Puis un sentiment indéfi- nissable s‘empara da moi, Une clarté resplendit devant mes yeux comme siun brouillard s‘était soudainement dissipé, J’oubliai les rélicences quasi dédaigneuses de la note ; je ne vis plus que le vase, en fui-mdme : il prenait toute ma pensée, iL emplissait tout mon horizon; il m’ap- paraissait transfiguré dans Véelat d'uno gloire etdune majesté inconnue. Et il me sembla que je wétais plus dans une salle de tmiusée, mais — it — dans le boure galiléen, libas, au jour des noces... Au centre dela grande tabie je voy Vépoux et, prés de lui, lépouse. Sur les coupes massi- ves, dont quelques-unes avaient éts rapportées de Babylone par les aneétres, s‘erasaient les fruits mors et les plats oblongs contenaiont avee peme les mets délieats. Le sole] couehant rou- @issait les tuniques de laine blanche: les cselaves lépéres glissnient, presque immatérictles, dans une poussiére d'or ; [a joie des époux se refiétait dans Vempressement des serviteurs attentifs. -arnnai les eonvives éterndus ala mode orientaiv, au milieu de Vallégresse bruyante et des fMatte- ries coutumiéres a Vadresse de l’¢pouse, Jésus et la Vierge. Aucun signe extérieur ne faisnit remarquer ces hates, aucuue particularité de costume ou attitude — et ceux-ld sculs a qui eette grdce fut accordée d'En-baut connureal qu'en cette soirée ils avaient rampu le pain avec le Seigneur universel. Le festin était prés de son terme lorsque Vintendant se rendit campte que le vin alfait munguer. Les repas‘de noces ayant lieu en Israel 4 l'heure ot Je soleil se couche, son impré- voyance était irreparable et époux, son chef el son ami, allail 4tre la riste de ses convives ! Alors Marie, se penchant, dit 4 son Mils ; « Ils n'ont plus de yin... » Simple remarque? Non. Elan de compassion, supplique d'amour. Premiére pyres intercession de la Vierge, premier jaillissement d'une source éternelle de miséricorde et de erace ~~ Dans la salle se trouvaient des vases sem- blables 4 celui que javais devant moi: colui-la peut-dtra { Alors Jésus dit aux serviteurs:— a Em- plissez d'eau ces vases. » Ei l'eau fut changée on vin; lo miracie se réatisa comme symbole total de Vévolution chrétienne et c'est ainsi que le rabbi de Nazarcth se révéla comme lo Fils de Diew! Et maintouant, pauvre grand vase qui peux tant dire & nos creurs, tu es 14, relégué sous l'esealier d'une petite salle. Peu élégant, d'une authenticité douteuse et en somme médiocre- ment iniéressant pour notre scepticisme moderne, tu représantes cependant Vhumble serviteur dans lequel la transmutation s'est faite aux noces de Esprit. ‘on argile a regu le regard du Verbe ct dans sa substance grossiére alle conserve aux siécles des siécles, invisible & nos yeux de chair mais resplendissante pourtant aux regards de la foi, la Lumiére qui éclaira le monde avant le lever de la premiére aurore. Devant ce marbre, que les solitaires de la vallée de Chevreuse avaient pieusement gardé, je restai attendri et respectueux. A cette minute, ‘Orient et ses richesses toutes auréolées de mystére, l'harmonieuse Hellads etles civilisations 7 Occident, toute resthétique — w— humaine enfin disparaissaient devant ce vivant symbole que le Verbe avait peut-étre frélé ! Autre chose de plus grand parlait en cette forme maladroite ; quelque chose d'Absolu dans ce coin de musée venait de se révéler 4 mon coeur. Et, plus cortain encore que l'Amour seul survit A tout, ja m’en revins par les salles précédenies ot les splendeurs du paganisme avaient dépouillé leur prestige. MAX CAMIs. Le Précurseur (utoiration) sean poral dana le désert,,. {Marc, i, +) Le Précurseur est mystérienx comme son Maitre, Fils de la vieillo repentanie longtemps stérile, Elisabeth, et du vielllard assoifft de Dieu, Zacharie, il est mon Moi puriffé ; il est Vaccomplissement de la promesse divine ; il est le premier de tous; il est abstinence ; il est nu; il est rempli de l’Esprit ; il marche droit ; il crie dans le désert; il est terrible et il m’attire. Je me sens & cété de lui comme une moite de terre auprés d'une montagne; et pourtant ilne m'effraie pas; quelque chose me dit qu'il @ été lui aussi une motto do terre ; ot mai, si je le veux (si jo le veux !) je serail erandi un jour ila taille du pic giganiesque. Sijele veux * si je yeux ce qu'il faut pour cela; si je veux comme il faut. Ah! je le devine : Kam, Fe-Hi, Sésostris, Platon, César, Mate Auréle, Saint Augustin, Charlemagne, Shakespearc, Napoléon, tous les illustres, aueun ne reste debout devant le Pré- eurseur, Sil est vrai qu'il a précédé Ie Verba dans tous scs sontiers, si c'est lui qui marcha devant le Seigneur, s'il a le droit d'appeler les hommes 4 la pénitence, ilest done le formidable Athléte de Dieu, il est done un des cavaliers de l'Esprit, il est done un des Témoins perpé- tuals ? * Mn pensée étrangére aux grandeurs spiri- tuetles, s'arréte ici ; c'est a mon ime 4 continuer le chemin. Ma logique bromehe ; que mon admiration s*¢lance et ouvre une bréche 4 lAmour. Que Ja dureté da Pénitentiaire m'ap- prenne & étre dur pour moi-méme. Que les fatigues et le martyre qu'il affronte m’appren- nent a devenir tendre pour les autres. Que son isulement me fasse aimer la Solitude, Que son indépendance me fasse chérir la sincerite. EEUU ORseavance, — Se priver, chaque jour, d'une commoditd nour s'apprendre & diminuer, — 6 — L’ Amour Chante, soldats du CArist, railies sous sa fot? Un four taut sera. libre et Dicu seud sera roif a dimes-moi, fe suts fa fiberté f Je suis le pardon qui dissout ia colére it fe donne a Phomme une vota juste et claire. Je suis le grand souffle exhald sur la croix On j'ai dif: a Mon pére! on aimmeole et fe crois t Ee bowrreau m'étreint : fe laime, et Caime encore, Car if est mon frére, 6 Pére que fladore, Mon fréire aveuglé qui s'est jetd sur mtot, Et que mon amour raménera vers fot a3 M. DESBORDES VALMORE, Bienveillance La tradition rapporte qu'un jour le Christ et ses disciples passaient auprés d'un cadavre de chien. — « Quelle horrible chose!» dirent quelques-uns, comment peut-on Ilaisser une telle puanteur sur le bord du chemin! » Etle Maitre infiniment doux répondit alors 4 ses amis: — « Voyez donc les belles dents qu’a ce chien, ot la pure blancheur de leur ivoire ! » Ainsi les étres les plus laids 4 premiére vue recélent une grace, une noblesse, que découvrira le spectateur simant. La sympathie fait aperec- voir hors de svi le bien et le beau qu'on a d’abord nourri en soi. E. B. —-2w — A nos Lecteurs Nous remercions les nembreux abounds qui nous ont déja fait parvenir leur renouvellement pour 1920, rappelons-leur que ect abonnement part du présent numéro, Nous rappelons également aux retardataires que les abonnements qui nous purviendront avant le 10 avril seront accoptés an tarif actuel ; aprés cette dale nous seroms obligés, comme nous J'avons expliqué dans Je dernier numéro, de porter le prix de l'abonnement annuel 47 fr. pour la Franee ct les Colonies, et 48 fr. pour VEtranger. LA REDACTION, Echos La Lutacianne.— Sous ce titre, notre ami M.A, Praneg a fondéa Paris, 10, rue Seveste (18*}, une Société ayant pour but Wentretenir des liens Vamiti€és entre teux des anciens combatiants de la guerre s'intéressant & la musique et au théilre, et de semployer & la diffusion du gatit musical et artistique. Des cours gratuits ¥ seront donnés, Nous offrons tous nos vorux de succés & cette @uvre inléressante. Institut des Hautea Sciences.— Notre confrére M. Louis Gastin, Directeur de la revue UF loife, vient de créer & Nice, 7, Boulevard G, Desplaces,uncentre de cetinstitut, et annonce, pouravair lieu 4 cette adresse, des conte. rences contradictoires sur les questions spiritualistes. —-*# — Rayonnement. — Nos dévoués amis le Trofesseur Jan Bieleeki et Jozef Jankowski, viennent de faire parottre & la Librairie Sadowski, & Varsovie, une traduction polo naise de Ja brochure de Sédir: La Vraie Hteligion, Ils préparent la traduction du Prat Chemin vers le vrai Dien et diniiialions. Nous leur exprimons notre vive recon- Naissance pour cette heureuse initiative. art. — Lhérities de Stéphane Majlarmé a interdit la tepréscotation d’une piéce du grand et rare poéte ; la municipalité de Charleville ne veut pas reconstruire lo monument dArthuc Rimbaud, « lenfant génial », 1] est attristant de constater comment la France henore les plus hauts artistes. Entr'alie. — Nolre correspondant de Bordeaux a regu ‘un nouveau don de cent francs pour tes vieillards pau- yres dont il s'occupe. [] nous prie de remercier en son nom le bienfaileur anenyme de ses malheurenx, Bibliographie Ml mous est, & notre Lets grand regret, impossible de dire tout te bien que nous pensons des Lrayaur publigs par maintes revues confraternelles, et de les remercier individuellement des marques de sympathie quelles nous ool adressées. Elles mous pardonneront de ne faire que les norminer : TfAsaistance éducatcies, journal d'un edmirable phi- Jantrope de Paria, Pabhbé Violet. LrAlmanach d'O Pessamento pour 1920, 40, rua Rodrigo Silva (Antiga Assembtea} Sao-Faulo, Brdésil. Tris inté- ressanl recueil. Acunales dea Beiencea Paychiques, du Professevr Ch. Richet, 175, Boulevard Pereire, Paris. — 3 — Cahiera de Provence, organe de lAssociation « Les Bucherons », M. Samuel, 67, rue Goillayme-Poy, Avigoon. La Dinas, Bulletin républicain mensuet d’édueation sociale, A Versailles, 5, avenue Mirabean. Le Drapeau Ble, Revue d'éludes internationales, publige seus les auspices de la Société théosophique, avec une devise rosi-crucienne, 27, boulevard des Filles-du-Galvaire, a Paris. Eoce do Alem, dirigé par Mf, E. de Sousa, 73, rua da BRépublica, 4 Evora (Portugal). Spirite. El Siglo Eapirita, Ogane de la Fédération spirite de Mexico (Mexique}, La Force da la Vérité, Organe de Vordre du Lys et de VAigle avec une section Martiniste. Directeur, J. Dupont, af, avenue de la République, Paris. L'Henre de 1s Fomme, de Mme Lydie Martial, i Joigay (Yonne} 25, rue Saint-Jacques. La Jounease de France, Builetin dela Soctété de Dota- tion dela Jennesse de France, 25, boulevard Sébastopol, Paris. Le Jardin sur la Montagne, Publication de littérature et Wart, pac M. L. Palanqui, & Foix (Ariége}. Luce ¢ Cmbra, Hevue illustrée de Science spirite et psychique, 4 Rama, 4, via Varese. Luz ¢ Garidade, 4 Braga (Portugal), Organe du centre spirite de celte ville. La Mouette, de M. Julien Guillemard, au Havre, 2, ruc da Perrey. Lea Marees, 5, rue Chaptal, 4 Paris ; d'une trés hante tenoue d'art et de pensées ; M. Eugéne Montfors la dirige avec un souciconstant de conscience et de Jibertd, La Medecine pratique, du Dactcor Léon de Seravel, 3, rue de Dunkerque, Paris, joursal international de eliniqne et de thérapeutique. —- % — Peyehd, de M. A -M. Beaudelot, 36, ruc du Bac, Paris (v'}. Revue spiritualiste. La Pensée Hretoune, que dirige M. Yves Le Febvre, a Lannion, en éditant en méme temps « Les Cahiers Bretons v. Le Bellet Hemain, de A. Guillaume et A. Watrin, imprimerie Alacatin, 76, rue de Seine, Paris ; excellents appels catholiqnes & la fraternité. La Revue da Marseille, du Doctenr Castuel, 20, cours du Chaplire, Marseille. La Revue Spirite, $2, roe Saint-Jacques, Paris. Revue de l'Ouest, de M. Gilbert Dupré, 22, rue de la Bourdonnais, Nantes. La Synthase ef l'Etoile, dirigées par Albert Jounct et Louis Gastin, 4 Marseille, 49, rue Monteaux ; organe d'un persévérant effort d’onilicatlon pkilosophique. Les Tablettes littéraircs, dirigées par M. de Magneux, 4 Saint-Raphaél (Var). La Vie Morale, dirigée par M. Ph. Pagnet, 4 Bellevue (S.et-0.) et of nous lranvons des nobles artistes et des penseurs : Edouard Seburé, Victor-Emile Michelet, F.-Ch, Barlet, Paul Vulliand, Warrain, etc. Le Voile d'Isis, Revue d'études ésotériques et hermé- Hues (Bibliothéque Chacornae, 1!, quai St-Michel, Paris). Salnt-Auguetin, — Elévafions, prieres, pengées, par Yabbé Peyroux, Paris, de Gigord, 15, rne Cassctte, Saint-Augustin doit plaire 4 notre temps parce qu'il fot wn istellectnel de premier ordre parvenont au mysticisme évangélique ; il est undes exemples les plns remarquables de I’éclairement de Vintelligence par la foi. Sans doute, il n'a pas connu bien des choses, mais il reste toujours actuel parce qu'il a été une haute pensée ef un cur profondément humain. Imprimuria dua Peete aricken — Bruun, LB GHRANT fl, LEGRAND Bibliothéque des Amitiés Spirituelles Ouvrages de Séprr en lecture et en vente au siége des Comités : Le Devom Spimitoaniste, in-é, # mille (Brochure en distribution), Liidéal évangelig vie qu jenne, — sa conception — sa réalisation dang la La Veate Reicion, in-32, 6 mille (Brochure en distri- bution). La vie chrétienne selon 'Evangile + son degme fondamental + Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai simés ». Les CONFERENCES SUR L'EVANGILE (Etude de l'Evangile en trois volumes), PEnfance du Christ, # édition........cs.ceeeeee. Bt La Vie publique de N.S.7.0(puisé).......0.c00 008 4 ft La Vie publique de N.S.0C., (suite et fm),...0c000. FIT Le premier volume expose et compléte les données tradi- tionnelles relatives aux personnages de l'histoire évangélique ; Zacherie, Elisabeth, Jean-Baptiste, la Wierge, Joseph, Hérode, la naissance et les premiéres années de Ja vie terrestre de Jésus. Les deux volumes suivants élndient la carriére publique de N.S.J.C., Son enseignement, Son exemple. Les Forces MystTiques ET La CoNDUITE DE La VIE, in-8, B GdHON. ee cee cece ete e eee eee ee ee ee GIT Les énergies spirituellos manifestées dans le ministére du Christ et communiquées par Lui 4 Ses disciples ; la vie du Christ, modéle de la vie du croyant. — Table des matidres : Les Forces mystiques cl la conduite de la vie. — Le Mysticisme. — Les Guérisons du Christ. — Les Esprits. — Les Songes. — La Pridre, — Les Tentations du Christ. — Le Maitre. La Mort. — L'Initiation ebristique, — L’Apostolat. or. de Villa. @ de lintelles INITIATIONS, in-I8, 3° édition,.. Roman mystiqne pour les « pelils enfants + mination progressive de I'huuiine, son pas tualisme au mysticisme. Le MARTYRE DE LA PoLogne. in-t8, 2 édition.. 0 fr, 70 Ge qne Ia Pologne a été dans le passé; ses rapports aves la France ; s&s sonffrances présentes ; son avenir. La GUERRE ACTUELLE AU POINT DE VUK Mystique, & ddit., épuisé L'Esprit de la France et esprit de PAllemagne. — La France, terre du Christ. — La conduite & tenir aux époques du juge- ment, — Le destin de nos morts. Les Sept JaRpins Mystiguss, in-i6, luxe. .... 3 ud Manuel didactique décrivant les divers degrés de ta vie inté- rieure, en vue de guider les disciples de livangile et de lear fournir des éléments exacts d'appréciation sur lear propre état spirituel, Les Directions SereiTvEL.es, in dé do luxe... 3 fr. 60 (Ouvrage non mis dans le commerce: déliveé sur demande écrite} Crest un guide pour la vie pratique du servitene du Christ, domnant toutes les indications utiles pone Ia réatization quoli- dienne de notre idéal. Les AMITIES SPiatTUELLES, In 3a, 5 milla (Brochure en distribution). Cette brochure précise les buts panrsuivis pariles comités des « Amitiés Spirituelles » ct leurs woy: ns d’aetion. SOUS PRESSE = Le ¥rat CHEMIN VERS 1.6 ¥rai Dieu, br. in-16, (propegauie), Essal 8UR LE CANTIQUE DES CANTIQUES. Pour aider tes Amitiés Spirttuetles, penses d Elles. Cherehes comment leur éfre utile. Aucon effort spirituel on mald- riel nest négligeuble, NOS COMITES Comité Central : Paris, 31, rue de Seine, VI" (escalier de gauche, 3° étage). Permanence : tous les Samedis et Dimanches, de 2.4 4 hen- res, ct sur rendez-vous. Gomités Parlsiena : M. M. Camis, 71, rne des Batignolles, les premier et troi- siéme samedis, de 20 & 22 heures M. L. Marchand, 31, rne de Seine, tous tes samedis, & Sheures 4/2. Mile Ad. Monkowska, 98, Faubourg du Temple, le premier Dimanche de chaque mois, de 2& 4 heures. M. F, Remy, 31, rae de Seine, le premier jendi de chaque mois de 4 46 heures 1/2 Comitée Nermande : Bothee (3,-1nt Sur rendez-vous. Le Havre, 3, rue de la Bourse. Permanence: Jes deuxiémeet quatriéme Dimanches du mois, de 410 heures & m Lillebonne (8.-Int™ Sur rendez-vous. Rouen, IS, rue des Champs-Maillets (encoignure rue Thiers). . M. Laine, 48, route de Lillebonne, M. Pichard, 4, cue du Moulin de Hant. Permanence :tousles Dimanches, de 10 heures a midi. Sotfeville-lés-Howen, (42, rue de Paris, Permanence ; le troisiéme Dimanche du mois, ded a5 heures et sur rendez-vous. Vernenit (Eure). M. Jourdes, 4, ruc de Paris. Sur rendez-vous. Comité Picard = Amiens, M, ©, Leluin, 45, Avenue de Londres. Permanence : les premier et troisiéme Dimanches du mois, de 2 @ 4 heures et sur rendez-vous. Oomité Tourangeau : Tours, M, G. Léon, 134, rue Vietor-Hugo, Permanence : le quatriéme Dimanche du mois, de 2 & heures. Comité Bordeleis : Bordeaux, M. E, Laborde, 7%, rae des Trois-Conits. — Sur rendez-vous. Gomité Gorse : Bastia, M. J.-S. Mattei, 49, Boulevard Paoli. Permanence : tous les Dimanches aprés-midi. Spiriluctles OnGaNeE MENSUEL DES « CONFERENCES SEDIR » SOMMAIRE : Le Mysticisme. . . . : . Sédir. Diew est partout. . . . . . . . . . Gabriel Léon. A propos de la » Question Sociale » . . . Gabriel Guillabert Lindastrie moderne depant VEvangile . . Y¥. Le Loup. a Le Gaspillage(Méditation ct obyervance). . Sédir. Pourgusi et Comment. . . - . « . La Rédaction. Le Mahabharata, L'ail et la grippe.. Le Magustisme terresirs. Comment prier ? Liexistence de Dieu. Echos. Penséas. Kntr'aide. Bibliographic. Le Nowése : Cinguante Centimes. L'Asowsemmnr p'us An : Cing francs pour Im France. ee Six france pour I'Etraoger, NOS CORRESPONDANTS (Demander rendez-vous par leltre) Avfortvillo (Seine) M. G. Desanges, 30, rue Déterville. Aulnoye (Nord); M. A. Sandret, {11, ru¢ de Berlaimont, Asnldres (Seine) : M. P. Caron, 20. avenue du Bac. @oauvolr-gur- Mor (Vendée) ; M. G. du Chatelet, Docteur en droit. Baufogne-sur-Mar, M. Graindorge, impasse du Vauxhall, 155,rve aMmrémont. BSaulogne-aur—-Saine. M. H. Montant, 38 b., roe de Billancourt, Biancafort (Cher) : Doctenr A, Waiss, Courhsvols (Seine) : M. €, Savennet, 107, rne de Bécon. Dijon: M. L.-A, Faucher, 8, roe Pelletier-de-Chambure. @aubonng (S.-et-0.), M. E. Rémy, &, rue des Callais. Fourmles (Nord) M. E. Bonest, 22, rue d'Orient. M. B. Quintin, # rue da Lientenant-Chanaron. Inf): M. Sema Beizard, & Loix. Le Mane (Sarthe) : M. Ch. Montant, 66, roe des Maillets. Laval (Mayenne) : M. le prof. X. Rappolt, (6, rue de Bootz, Limoges (Hie- Mt me}: M, L. Clément, 18, Av. des Bénédictins. Lyoa (pone! P, Chanoine; 134, Grande Rua, a Oullins (Rhone}. Mareallle:M. P. Dewailly, 1, Boalevard Longehamp. Nantes : M™* Géo d'armoric, 3, ruc Newton. Narbonne (Aude): M. Fr. Recoules, 1, Avenne de 'Héranlt. Nico: M. P. Séveilhuc, [, place Charles-Pélix, Niort :(Deax-Sévres) : M. Ph. Bry, La Joubertherie-St-lorent, prés Niort. Perthus, par Le Boulou (Pyr.-Orient") : M. A. Granié-Piagne. Proulily 8/ Clalae {lndre-ct-Loire): M. A, Gallien, 5, rue du Préehe. Baint-Leu-Taverny (4.-et-O.), HM. ©. Mantracq. © *Tarhes (Htes-Pyr") : M, Dublano, 20, rae de Cronstadt. Toulouse: M, Alph, Salac, 84, cue de Metz. Algéria: M.A. Peoumans 44, rue d'Azoff, Oran. M. J.-M. Gs ions Clairfontaine, Constantine, , Salé (pres Rabat). Gréaut > Mo: B. Leit ie Faria, 1’ Grupo Escolar, Sorocaba, Est" da S. Paulo. a M. P. de Lima, 103, Rua Jodo Theodoro, §. Paulo. ube tM Lucia do Calderon, 45, Teniente Rey. La Havane. ne: Dd R-M, Namorado, Gonga, 1, Santiago de Galixa. M. Attilio Regey, avocet, 30, vio Milano, Torino. M, Josef Jankowski, 22, roe Polua, Varsovie. i. A. Jorge, roa Cunha Kspinheira, 71, Porte, i 33 M™ Jennne Ollivier, Calle Moreno, £183, D.C, Buenos Ayres, rue des Terreaux, Neushatel. f 10, Beacon Street, Chicago. 28, Hillyer Place, N. New, Washing- 4 Tomeremo, Estado Bolivar. Le Mysticisme Chaque auteur qui parle du mysticisme eo donne une définition différente. Si lon s'en tient au sens large du mot, tous ceux qui ont pensé ou agi dans les régions extraordinaircs de la cons- cience ont droit 4 l'épithéte de mystiques ; au sens précis, tout homme est un mystique, 4 quelque religion qu'il appartienne, qui se dirige vers Dieu seul, par le chemin le plus direct, et qui consacre toutes ses forces 4l'accomplissement de la volonté divine. Le Christ, résumant la loi entiére dans le double amour de Dieu et du pro- chain, appelle tous les hommes sans exception 4 la earriére mystique. Ona défini le mysticisme la géoméirie de lame: cela, c'est la partie humaine du mysticisme, Dés qu’un étre se remet en entior dans les mains du Scigneur, ses essences vitales ot ses voies chan- gent, parce quil entre alors dans un climat nouveau, I] recoit des guides angéliques spéciaux envoyés par la Miséricorde ef par l'Amour; sa nourriture procéde du Pain vivant descendu du Ciel ; et il se désaltére 4 la Fontaine intarissable jaillie du Roc éternel, — fh — Chaque créature, en ctlet, attire les substances visibles ou invisibles analogues 4 son désir prée- dominant. Si Je ccour a faim de richesses, il allire les halos de Mammon; s'il a soif de gloire, jes ondes prestigieuses de lesprit du monde sépandent en Jui; sil a faim de Dieu, ce sont les anges da Dieu qui viennent, Le caur mystique laisse tomber toute science, toute splendeur, toute joie, sauf celles qui naissent du sacrifices. Mais l'escalade de ces hauteurs est une entre- prise difficile. La pente est abrupte ; l'air y est trop vif ; le vertige guetie sa proie. Aussi les mystiques, qui connaissent ces dangers pour les avoir courus, ne tarissenl pas en recommanda- tions pour Ie voyageur inexpérimenté. Le grand @uvyre spirituel qui est Valehimia mystique consiste a remplacer Vhomie naturel par Vhomme divin : au rebours de toutes les autres initiations dont l'effort tend 4 développer jusqu'a leur perfection toutes les facultés de cet homme naturel, la mystique enseigne qu’en exaltant la Nature. on exzalte la foree centrale qui est la cause du mal: Vorgueil ou 'égoisme ; qu'il suffit de combattre cette force, sous quelque nom qu'elle se cache, pour que le plan divin rétablisse 8a communication avec la créature qui l’a un moment renié. Ce moment a pu durer des siécles cu une seconde, celfe ercaiure peut dtre un homme ou Je chef d'une nébuleuse ; peu importe —27— ATAbsolu. Le centre est partout; Je Pére envoie Son Fils [4 of on Le Lui demande. Ainsi sc confirme pour nous iaute Ia morale évangilique : Vhomilité, la patience, la contiauce, et, en premier lien, la eharité. Mais une telle voice est trop simple et Lrop haute pour lesprit de Fhomme dont les yeux ne penvent regarder en ‘gee aucun soleil. If lai faut une lumiére propor- tionnée 4 la faiblesse de ses organes, une nourri- ture qu'il puisse s'assimiler, une besogne qu'il ait Ja force d’aecomplir. C'est cette adaptation ininterrompue de la Virité essentielle 4 la capacité de notre intelli- gence, cette répanse sans cesse renouvelée de la lamiére aux recherches ,c’esl-a-lire aux demandes de homme, qui constitue la descente silencieuse de VEsprit-Saint sur faterre. Nombreux en sont les interprétes parmi les hommes ; ses soldats Jes plus aclifs ne sont pas ceux dont le nom reste dans la mémoire des hommes, méme dans cette phalange de vévenrs décriés qu'on appelle les écrivains mystiques, Quand on trouve un homme que tout lo monde perséeute, on peut eroire que cet homme travaille pour le Ciel ; mais parmi tous ceux qui réprouvent ta science ct la sagesse des Univereités on des Eglises, coux-I4 qui demeu- rent ignorés sont les plas ¢rands au point de vue de TEsprit. Voyez les conseils définitifs que donne 4 ceux qui veulent le suivre cette Ame — RB surhumeioe que lon appelle [Ami de Diew (1): « Quand, ditil on substance, vous aurez épuisé les pénitences, Ies jetmes, les flagellations ‘ quand vous ures approfondi tes mystéres, les exiases, les ravissements; quand wn reyon parti du Centre aura trauspereé, rebourré ef renouvelé votre due, alors vives comme tout Je monde, faites votre métier sans bruit, parmi vos conei- toyens, taisez vos expériences extraordinairas, suives lu cours monotone de Vexistence quott dicnne.» C'est certainementla léprenve sapréme, p ister A laquelle if faut une foree inoue, que bien pou daimnes possédent. Mais fermons celte parcuthésc. Stles lomiéres qui descendent sur Phumanité viennent du Saint-Esprit. il faut cependsnt Claire attention 4 uné circonsiance sans laquelle on pourrait mettre en doute la superexc eotte descente, La ertiution est ¢ nee de dation, Ta est terre, Vhorune cst presque an animal quvil y ® en cux un principe de désé- quilibre, Vinkirmonic, de cravitalian, de lutte, qui est io foree du Je, du Met Ce « Muiz est Wantant plus turieux, angoiss4, tourhillonnant, qu'il est plus comprims > une tras grande faim la tenailic ; fl désire intensément ; il appéte avee violence : c'est un Maélstrom dont la protondeur ne s‘arraty qu'a la limite seule de l'dtre auquel il C1) Au sive -—-3— vartient. Tl attire done, entre autres choses, lumiéres spirituelles ctilles teint 4sa couleur iculigre. Voila pourquoi et comment il n’y a de vérité parfaite sur terre, sauf dans la ortion qui nous a 4té donnée du Livre de Vie ; ous les livres des hommes et toutes leurs paroles tiemnent une part derreur ou d’obseurits. soldats du Prince de ce monde veillent dans visible comme dang l'invisible et ils empéchent Psouvent le bon grain de lever, | se Ceux qui se plaignent que le Régne du Pare long 4 venir ont trap de hate; voici encore autre preuve de leur impatience, Quand nn de ces germes de vie, une de ces elles du Verbe éternel que nons appelons cae ime quitte sa patrie céleste pour essayer de voler de ses propres ailes, sa descente vers le ant dure un temps énorme ; lorsque, au bout ©efforts sans nombre, elle reconnail son impuis- since, lorsqn’elle se sent yaincue dans ce combat Smeraire qu'elle a engagé contre Dien, pourquoi reudrait-on qu'elle rementat plus rapidement ewelle n’est descendue ? Ne fant-il pas qu'elle se reconstruise dans la Lumiére des organes, des ‘acultés et des pouvoirs inversement proportion- sels A ceux qu'elle s'étaient construits dans vembre ? Peut-on donner & un nourrisson de la —3o— yiande et du vin sans le rendre malade ¢? Chaque connulssance nouvelle que nous acquérons étend bien notre liberté, mais elle agerave aussi notre responsabilité. Tels que nous sommes, nous savons quelques lettres de Valphabet de la science. Qui peut dire que sa conduite cst conforme ace qu'il connait de la Loi? Ne trans- gressons-nous pas A chaque instant les fragments de cette Loi que la curiosité nous fait rechercher eependant si obstinément ? Ne nous monirons-nous pas par trop faibles flans nos actes par rapport 4 la force do notre pensée ? Jésus a eu raison de dire que la chair est faible ; Il nous conseille ailleurs : Posstdez vos dimes par la patience. Cette patience, ce nest pas du quiétisme. C'est une union intime de confiance en la bonté du Pére et d’humilité; nous acquerrons cela si nous voulons bien nous donner la peine de regarder Ja vie; nous y trouverons de plus en plus les marques de la protection providenticlle et les preuves de notre indignité, On découvrira sans poine dans ces idées, dont ja pricrai le leetcur d’excuser le désordre, une justification de Venseignement da l'Evangile. Nulle part lo Christ o'a dit : Si vous voules étre sauvé, ayez des visions, mettez-vous en relation avec les anges, failesdes miracles ; mais bien : Chargez votre croix et suivez-moi. Dans ce chemin obseur et caché il y a encore assez de — a — travail pour exereer toute notre foi et toute notre énergie, I! faut bien le comprendre : ce ne sont pas les travaux ardus de Vintelligence dans le domaine des sciences oceultes, ce ne sont pasles pouvoirs miraculenx que le Ciel a donnés comme but 4 homme, Réaliser la volonté du Pére, s'aimer et s‘aider sans distinction, donner do sou bouheur aux autres, imiter l’action du Christ, son sacrillee complet; tel est le but, telle est In voto. Ainsi nous entrerons au Ciel ; nous gotterons la béatitude, méme sur cetle terre, lorsqu'aucune ceuvre ne nous coitera plus: telle est la conelu- sion qui s'impose aprés examen des mystiques de toute Eglise. Cela ne veut pas dire qu'il faille rechercher la douleur, mais simplement que nous o’avous pas 4 la craindre nia la faire entrer eo ligne de compte dans nos décisions. Mais ce n'est pas un cours de spiritualité que j'avais intention de faire; mon but est atteint silelecteur a pu comprendre par ¢e qui précéde la nafure du vrai mysticisme. Je me propuse maintenant de montrer les caractéres du mysti- cisme ala fin de xvi siécle. Pour cela il nous faut en reprendre l'histoire générale ; nous nous y cssaierons le mois prochain. SuDIR. Dieu est partout Toutes ehoses out é1¢ faites parc Lui, et rien de ec qui a éué fait n'a dé fait sans Lui, Jean I, d Sachons reconnaitre Dieu derriére les hommes, le temps, le monde, ta terra cl les univers. Voyons-Lo dans la minute présente, la cireons- tance, oceasicn. larencontre, l’"événement ; dans le chef, Ie camarade, le pauvre, le malade ; dans le pécheur ou Je vicieux, car l'étincelle de Lumiére ne meurt jamais. Si loin que l'homme s'égare dans le péché, une cellule de Lumiére vii en Jui ; personne n’est perdu, Le jour, quand le soleil éclaire ; Ja nuit, quand paraissent les éloiles ; dans nos promenades, le champ, larbre, l'oiseau, Jo brin d'herbe, le eaillou ; chez nous, Je livre, le meuble, la cham- bre ; tout cela n'est pas Dien, mais tout cela ost eréé par Dien ct regoit constamment la vie de Tiieu ; tout cela ne subsiste qu’en vertu d'une force divine en son principe qui maintient partout Vétre, la vie, la forme et la durée. Méme le mal ot Ja douleur ne sont qu'une résistance passagére a Vharmonie aniverselle. Notre erreur consiste & imaginer un Dicu fini, habitant un point lointain de lespace et s*oceu- pantraremeni des détails de la création. Nous ne — 33 — pouvons concevoir qu'll s‘pceupe de chaque cellule de chaque minéral, végétal et animal, ainsi que de tous les étres dans tons les mondes et que, partoat, Il prévoit et dirige Ia vie, les mouvements et !"évolution. Et cependant cela est. Rien n'existe qui n’ait été fait par Dieu, rien ne se passe sans qu'll le sacha, rien n‘arrive sans qu'll le permette ; rien, rien, absolument rien; autrement II ne serait pas Dieu. Cest pourquoi, en toute circonstance, nous demanderons l'aide du Cicl gni nous accorde la vie, Ja foree of le temps ; mais nous nous aiderons nous-mémes de toutes nos forces comme si Dieu nous abandonnait et qu'il nous faille réussir par nos propres moyens. Que vous gagniez cent francs 4 faire un long travail, ou que vous Ics trouvies sur votre table en vous réveillant, Ie miracle est le méme, puisque tout vient de Dieu. Que de paroles. de gestes, do rencontres, d'efforts, de fatigues et de temps n’a-t-il pas fallu dans les deux cas pour que ce billet parvienne entre vos mains! La vie quotidienne est un miracle permanent et lagen- eement ordinaire des éyénoments dissimule les voies profondes de la Providence. Ces choses nous ¢chappent parce que nous voyons un peu partout des Gtres qui jouvissent, en apparence, d'un certain pouvoir, d'une certaine liberté, ct qui semblent diriger 4 leur guise les -—t-— hommes ct les dvénements, Is ne sont cux-mémecs que des marionnettes., Le secret de la Hberté consiste 4 accepter de faire la Volonté de Dieu, écrite dans la conscience et résumée dans 'Evangile, Celui qui obéit aux impulsions de sa velonlé propre tombe dans Verrenr et y entraine ceux qui le suivent, L’erreur proveque le désordre, le désordre appelle la souffrance et la souflrance reconduit 4 Vharmonie. GABRIEL LEON. A propos de la “ Question sociale ”’ Nous ayons pensé intéresser nos lecteurs en leur donnant un résumé succint des idées poli- tiques et sociales de Louis-Claude de Saint-Martin (le Philosophe inconnu), qui vivait 4 Is fin du XVI siéelo, L'acuité brilante de Ia « question sociale » confére aux idées de ce philosophe mystique une nonvelle actualité. H lutta surtout contre les théories d'Helvétius et de J.-J. Rousseau, ees fondateurs du rationa- liste et du romantisme modernes. — 3 — Helvétius prétendait que la société est née da linstinct de notre conservation physique. « Jamais, répond Saint-Martin, il ne s’est trouvé un peuple ou un gouvernement assez dégradé pour borner son ambition ou ses efforts a la satisfaction des besoins de la nature ani- male. On ne peut faire dériver Pordre moral des sensations animales et des besoins physiques car, dans ce eas, les effets seraient trés supé- rieurs aux causes, tandis que nous sentons ef observons que les causes doivent étre supérieures aux effets. » d.-J, Rousseau prétendait que Vhomme était né bon, mais qu'il avnit été perverti parla société qui était née de Vaccord réfiéchi des volontés humaines, Get accord n’était autre que la volonté du peuple ou la volonté générale substituée a toutes ics volontés particuliéres. Comme on ne pouvait retourner 4 Vétat de nature, qui était Vétat idéal, il fallait établir la velonté dn peuple. a L'état de nature, tel que Rousseau la ima~ ging, n'a jamais existé — répond Saint-Martin — et le« Contrat Social » suppose une sociéte déja établie depuis longtemps et parvenue aun degré déja trés avancé de culture. Sice Gontrat Social avait existé, il aurait laissé sur terre des traces de son oxistence. « [n'y a pas de volonté générale, il n'y a que des volontés particuliéres qui so combatlent et dont Ia plus forte, sinon la plus juste, l'emporte — 46 — sur les autres. Le peuple w’a pas de volontd, pas méme de volonté particuliére ; il n'a que des passions 4 Taide desquelles d'autres que lui ie conduisent et le plient 4 leurs desseins. « Ne cherchons pas plus la volonté générale que la souveraineté du peuple. La yraie volonté générale, supéricure et antérieure a toutes les volontés particuli¢res, c'est la volonté universelle de l’Rternelle Sagesse qui embrasse tout. Qu’on n'objecte pas que la liberté humaine n’existe plus. L’homme a la liberté de répondre ou do résister aux sollicitations de Dien qui, dans Son amour pour Ses créatures, a décidé que Ses desscins seraient accomplis, quoiqu’elles puissent faire. Par quels organes cette Volonté sera-t-Elle accomplie sur la terre, quel est ie gouvernement capable d'ontrer dans Jes voies de la Providence 7 — « C’est la Théocratie, répond Saint-Martin. » La Théocratie est le gouvernement des hommes qui, par le développement de leurs facultés intel- lectuelles et morales, sont capables de faire régner ici-bas l'ordre divin. Faire régner ordre divin, c'est appliquer 4 Vorganisation des sociétés humaines la loi divine qui régit Univers comme l'homme. L’Univers est matériel, moral et divin ; homme est corps, esprit et Ame. C’est eet ordre divin qui régnera dans les sociétés humaines lorsqu’elles seront fondéca sur cette hiérarchie qui partout se ren- —at— contre dans lu Nature, lorsqu’elles anront un corps, un esprit, une dme; autrement dit lors- qu'slles fonclionneront suivant la loidu Ternaire, Voila, résumdée tras briévement, la doctrine de Claude de Saint-Martin. Pour nous, il nous semble que les sociétts humaines ne seront vraiment vivantes que lors- qu'elles seront régies par l'Amour; c'est-a-dire quand chacun comprendra que lunique régle sociale esl exprimée dans eet ordre du Maltre : « Que le plus grand d@’entre vous soitleserviteur des autres. » GABRIEL GUILLADERT. L’ Industrie moderne devant I’ Evangile L’antiquité gréco-romaine et le moyen-ige ont connu les grandes exploitations industrielles : mines, carriéres, tissages, constructions monu- mentales ; mais ce n’est qu'au commencement du Xvin® siécle, en Angleterre, que la machine a yapeurinaugura cetle transformation prodigieuse du travail dont nous expérimentens aujourd'hui les bienfaits merveilleux el, 4 la fois, les terribles et sanguinaires conséquences. - a Le xvine siécle nous montre, en méme temps que lessor du machinisme, lessor de lesprit positiviste, et la diminution du sentiment reli- gieux sain, dont le romantisme fait la caricature; mais, en réalité, c'est lo désir du bien-étre qui s‘installe duns la masse da peuple. La machine parait comporter quelque chose de fatal et d'in- fernal:en ellef, elle procure de gros bénéfices au patron, et l'on sait combien il est difficile de résister 4 envoiftement du gain ; cle amasse les travailleurs en promiscuités démoralisantes et oblitére en eux, tout dorcement, le gout de la besogno bien faite; clle multiplic onfin les séduc- tions pour l'acheteur, pour le consommateur, Be plus, le machinisme est incapable de se tenir dans de certaines limites modérées ; pour vivre, ilTui faut toujours davantage de développements; Varrét, pour lui, c'est la rnine et la mort + at quand il subit des erises de surproductions par- ticuliéres, il se sauve en reporlant son activité excessive sur des productions nouvelles, qui tentent dayantage le consommateur ; et les usines reprennent un nouvel essor, Les machines diminuent linitiative intelligente de louvrier, ainsi que sa capacité de lubeur, puisqu'elles le spécialisent ; elles diminuent sa moralité, on l'attirant dans les villes, par l’appat de salaires qu'il dépense souvent en contort illu- soire et en distractions malsaines ; clles font du peuple une masse docile 4 souhait aux déclama- _— a9 tions des agitateurs, parce que l'envie rend aveugle aux réalités les plus évidentes. De plus, Vénormité des eapitaux néeessaires 4 une grands entreprise a donné naissance 4 cette déformation fatale du crédit qui s’appelle la spé- culation,idole de In société moderne: par une irc- nie bien digne de remarque,on voit ces cerveaux si solidement réalistes que sont mos grands hommes ('alfaires tout fascinés par les fantomes brillants de la spéculation. Tant il est vrai que lo culte exclusif de la Matiére méne 4 du néant. Si le patron n’arréte pas ses cupidités, c'est Vexaction légale ; si louvrier n’arréte pas ses revendieations, c'est l'arrét de la production et la ruine sociale. Nous enlrons dans ce chaos ; tout le monde y sera maltraifé : les dirigeants, les intellectuels et les classes dites laborieuses. Et le pire, ce ne seront pas encore Jes inquiétudes matérielles, les génes, les famines, peut-étre: ce sera l‘oubli de notre civilisation, l’oblitération de nos sensibilitts ganérenses, lexlinclion de nos enthousiasmes ; nous deviendrons Un peuple de fourmis, acharnées, mais dominées par l'instinct le plus matériel ; le machinisme aura fait do nous des hommes-machines. Comment éviter cos mornes avenirs ? En se reconstruisant chacun une conscience. Comment faire, sur quoi en appuyer les fondations t L'alpi- niste qui glisse le long d'une pente né se raccroche pas 4 Ini-méme ; il lui faut un arbre, une saillio,

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