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Rapport Phase 2 Prospectives
Rapport Phase 2 Prospectives
ONF International
Membre du groupement ayant
5 Avenue de la Belle Gabrielle répondu à l’appel d’offre. N’intervient
75012 Paris pas techniquement sur le projet.
FRANCE
Vérifié et
Date émission Indice Observation Dressé par
Validé par
06/08/2021 1.1 Equipe projet S Chazot
20/12/2021 2.1 Prise en compte remarques sur V1.1 Equipe projet S Chazot
04/03/2022 3.1 Prise en compte remarques sur V2.1 Equipe projet S Chazot
25/04/2022 4.0 Prise en compte remarques sur V3.1 Equipe projet S Chazot
Cette opération d’assistance technique est financée par l’Agence Française de Développement (AFD)
dans le cadre de la Facilité Adapt’Action. Cette Facilité, démarrée en mai 2017, appuie les pays
africains, les PMA et les PEID dans la mise en œuvre de leurs engagements pris dans le cadre de
l’Accord de Paris sur le Climat, par le financement d’études, d’activités de renforcement des capacités
et d’assistance technique, dans le secteur de l’adaptation en particulier.
Les auteurs assument l’entière responsabilité du contenu du présent document. Les opinions exprimées
ne reflètent pas nécessairement celle de l’AFD ni de ses partenaires.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective -
Version définitive
ELABORATION DU PLAN DIRECTEUR NATIONAL
DE REUTILISATION DES EAUX USEES TRAITEES
EN TUNISIE
PREAMBULE ........................................................................................ 3
RESUME 5
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective -
Version définitive
2.4 Approche participative aux niveaux régional et local 48
2.4.1 Réunions et entretiens régionaux 48
2.4.2 Enquêtes auprès des usagers potentiels 49
2.4.3 Ateliers de concertation régionaux 49
2.5 Synthèse des étapes de l’approche prospective développée à l’échelle régionale 50
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
8. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS INSTITUTIONNELS .... 143
8.1 Considérations générales 143
8.1.1 La réorganisation globale du mode de gouvernance en Tunisie est à prendre en compte
dans la formulation des recommandations. 143
8.1.2 Le projet de code des eaux prévoit un certain nombre de dispositions relatives à la
REUT 143
8.1.3 Une approche « ressources » est à favoriser, à la place de l’approche
« usages » actuelle 144
8.1.4 Pérennité et opérationnalité de la commission nationale (CNREUT) et des commissions
régionales (CRREUT) sont nécessaires 144
8.1.5 La sensibilisation doit être renforcée 145
8.2 Recommandations pour les différentes étapes de la filière 146
8.2.1 Réflexion stratégique : le plan directeur national doit être décliné à une échelle
inférieure 147
8.2.2 Portage de la filière : la structure porteuse doit avoir les compétences, les moyens
humains et matériels pour gérer l’ensemble des problématiques du secteur 147
8.2.3 Emergence des projets : le rôle essentiel de l’animation territoriale 148
8.2.4 Autorisation des projets : le rôle du gouvernorat à renforcer 149
8.2.5 Mise en œuvre et vie des projets : il est important d’engager tous les acteurs concernés
par le projet 150
8.2.6 Contrôle : des autocontrôles à favoriser 152
8.2.7 Système d’information : l’importance de rendre publiques les données de qualité de
l’eau pour gagner la confiance des usagers 153
8.2.8 Synthèse des recommandations 153
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective -
Version définitive
10.1 Offre potentielle en EUT au Cap Bon d’ici 2050. Comment cette offre s’inscrit dans le
mix de ressources en eau global de la région ? 170
10.1.1 Une augmentation conséquente des flux d’EUT de 25 à 45 Mm3 d’ici 2050 170
10.1.2 Une offre en EUT qui pourrait réduire le déficit hydrique régional de 20 à 30 % 175
10.2 Contexte socio-économique au Cap Bon et ses perspectives d’évolution d’ici 2050 en
lien avec la REUT. Quelle acceptabilité sociale pour la REUT auprès des usagers
potentiels ? 181
10.2.1 Une REUT agricole souhaitée par les agriculteurs pour sauver leurs cultures intensives
menacées par la dégradation des ressources souterraines 181
10.2.2 Un secteur industriel actif aux consommations d’eau concentrées à Soliman et
Grombalia 186
10.2.3 Des zones touristiques d’importance nationale regroupées au niveau de Nabeul et
Hammamet 187
10.2.4 Des besoins en eau municipaux qui nécessiteront des ressources alternatives pour
améliorer le cadre de vie 187
10.2.5 Des nappes phréatiques littorales menacées, un contexte hydrogéologique favorable à
la recharge artificielle 188
10.3 Impacts actuels des rejets d’eaux usées sur l’environnement et les activités socio-
économiques au Cap Bon 191
10.3.1 Des milieux de rejets des STEP sensibles au niveau du littoral 191
10.3.2 Des communes rurales pas encore raccordées au réseau collectif d’assainissement 192
10.3.3 Des pollutions visibles liées aux rejets d’industries agro-alimentaires et d’usines
textiles 192
10.4 Valorisations possibles des EUT en fonction des différents contextes territoriaux du
Cap Bon 194
10.4.1 Sous-zone 1 : Plaine de Grombalia 194
10.4.2 Sous-zone 2 : Région de Nabeul-Hammamet 196
10.4.3 Sous-zone 3 : Littoral oriental de Korba à Tazerka 198
10.4.4 Sous-zone 4 : Littoral oriental de Menzel Horr à Kelibia 200
10.4.5 Sous-zone 5 : plaine d’El Haouria 201
10.4.6 Sous-zone 6 : Cap Bon occidental 202
10.4.7 Synthèse des valorisations possibles des EUT par sous zones 203
10.5 Quels sont les scénarios possibles et cohérents pour valoriser les EUT du Cap
Bon ? 204
10.5.1 Formulation des scénarios prospectifs proposés 204
10.5.2 Traduction locale à l’échelle des sous zones des scénarios 206
10.5.3 Description technique des scénarios et part de réutilisation des EUT produites en
fonction des usages et des horizons temporels 209
10.5.4 Comparaison des scénarios proposés 212
10.5.5 Conclusion sur la situation du Cap Bon et les opportunités de développement de la
REUT 217
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
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11.1 Offre potentielle en EUT dans la zone Sahel - Sfax d’ici 2050. Comment cette offre
s’inscrit dans le mix de ressources en eau global de la région ? 218
11.1.1 Une augmentation conséquente des flux d’EUT d’environ 75 à 170 Mm3 d’ici 2050 218
11.1.2 Une offre en EUT qui pourrait combler le déficit hydrique régional tout en réduisant la
dépendance aux ressources des autres régions 228
11.2 Contexte socio-économique de la zone Sahel - Sfax et ses perspectives d’évolution
d’ici 2050 en lien avec la REUT. Quelle acceptabilité sociale pour la REUT auprès des
usagers potentiels ? 234
11.2.1 Une agriculture irriguée et intensive sur le littoral, une agriculture extensive et pluviale
dans les zones intérieures : dans les 2 cas, des agriculteurs à la recherche de
ressources en eau alternatives 234
11.2.2 Des pôles industriels d’importance nationale à Sousse, Monastir et Sfax 239
11.2.3 Un secteur touristique très important, avec 40% de la capacité hôtelière du pays,
concentré sur le littoral de Sousse, Monastir et Mahdia 240
11.2.4 Une volonté d’extension des espaces verts municipaux 241
11.2.5 Un contexte hydrogéologique peu favorable à la recharge de nappe 241
11.3 Impacts actuels des rejets d’eaux usées sur l’environnement et les activités socio-
économiques dans la zone Sahel-Sfax 246
11.3.1 Des rejets de STEP qui impactent les activités touristiques du littoral 246
11.3.2 Des volumes conséquents d’effluents industriels rejetés dans des sebkhas 247
11.4 Valorisations possibles des EUT en fonction des différents contextes territoriaux de
la zone Sahel - Sfax 249
11.4.1 Sous-zone 1 : Nord de Sousse 250
11.4.2 Sous-zone 2 : Complexe littoral Sousse Monastir 251
11.4.3 Sous-zone 3 : Littoral de Mahdia 253
11.4.4 Sous-zone 4 : intérieure de Mahdia 254
11.4.5 Sous-zone 5 : Pôle urbain de Sfax 255
11.4.6 Sous-zone 6 : Zone rurale de Sfax 257
11.4.7 Synthèse des valorisations possibles des EUT par sous zones 258
11.5 Quels sont les scénarios possibles et cohérents pour valoriser les EUT de la zone
Sahel-Sfax ? 260
11.5.1 Formulation des scénarios prospectifs proposés 260
11.5.2 Traduction locale à l’échelle des sous zones des scénarios 262
11.5.3 Description technique des scénarios et part de réutilisation des EUT produites en
fonction des usages et des horizons temporels 265
11.5.4 Comparaison des scénarios proposés 268
11.5.5 Conclusion sur la situation de la zone Sahel - Sfax et les opportunités de développement
de la REUT 273
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective -
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12.1 Offre potentielle en EUT dans la zone Grand Tunis -Zaghouan d’ici 2050. Comment
cette offre s’inscrit dans le mix de ressources en eau global de la région ? 275
12.1.1 Une production d’EUT abondante à hauteur de près de 120 Mm3 et en forte
augmentation, jusqu’à plus de 240 Mm3 d’ici 2050 275
12.1.2 Une offre en EUT qui permettrait de réduire la dépendance de la région aux transferts
des Eaux du Nord 281
12.2 Contexte socio-économique de la zone Grand Tunis-Zaghouan et ses perspectives
d’évolution d’ici 2050 en lien avec la REUT. Quelle acceptabilité sociale pour la REUT
auprès des usagers potentiels ? 287
12.2.1 Des agriculteurs intéressés pour exploiter les EUT afin de préserver une agriculture
périurbaine menacée 287
12.2.2 Un pôle industriel incontournable d’importance nationale 292
12.2.3 Un secteur touristique concentré au Nord de Tunis 293
12.2.4 Des parcs urbains qui cherchent à se développer 294
12.2.5 Un potentiel de recharge de nappe réduit sauf pour la nappe de Mornag 294
12.3 Impacts actuels des rejets d’eaux usées sur l’environnement et les activités socio-
économiques au Grand Tunis et Zaghouan 298
12.3.1 Le Golfe de Tunis fortement impacté par les rejets des STEP urbaines 298
12.3.2 Des flux d’eaux usées industrielles et domestiques non traitées sources de pollutions
pour les oueds et les sebkhas 298
12.4 Valorisations possibles des EUT en fonction des différents contextes territoriaux du
Grand Tunis et de Zaghouan 301
12.4.1 Sous-zones en capacité d’absorber leurs flux d’EUT 303
12.4.2 Sous zones émettrices nettes de flux d’EUT 308
12.4.3 Synthèse des valorisations possibles des EUT par sous zones 313
12.5 Quels sont les scénarios possibles et cohérents pour valoriser les EUT du Grand
Tunis et de Zaghouan ? 315
12.5.1 Formulation des scénarios prospectifs proposés 315
12.5.2 Traduction locale à l’échelle des sous zones des scénarios 317
12.5.3 Description technique des scénarios et part de réutilisation des EUT produites en
fonction des usages et des horizons temporels 320
12.5.4 Comparaison des scénarios proposés 324
12.5.5 Conclusion sur la situation du Grand Tunis et de Zaghouan et les opportunités de
développement de la REUT 330
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
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13.2 Contexte socio-économique au Grand Sud et ses perspectives d’évolution d’ici 2050
en lien avec la REUT. Quelle acceptabilité sociale pour la REUT auprès des usagers
potentiels ? 345
13.2.1 Des agriculteurs sans autres ressources en eau motivés pour irriguer avec les EUT 345
13.2.2 Le secteur des phosphates, principal consommateur d’eau au niveau industriel 348
13.2.3 Un secteur touristique, concentré autour du pôle balnéaire de Djerba et de Zarzis, qui
cherche à se diversifier 349
13.2.4 Des expérimentations en cours pour réutiliser les EUT en milieu urbain 350
13.2.5 Un potentiel de recharge faible face aux déficits existants des nappes phréatiques les
plus surexploitées 350
13.3 Impacts actuels des rejets d’eaux usées sur l’environnement et les activités socio-
économiques au Grand Sud 354
13.3.1 Des milieux de rejets sensibles 354
13.3.2 Des zones rurales intérieures avec peu d’infrastructures d’assainissement collectif 355
13.3.3 Des rejets de l’industrie du phosphate sources de pollution hydrique 355
13.4 Valorisations possibles des EUT en fonction des différents contextes territoriaux du
Grand Sud 357
13.4.1 Sous-zone 1 : Gouvernorat de Gafsa 357
13.4.2 Sous-zone 2 : Gouvernorat de Tozeur 359
13.4.3 Sous-zone 3 : Gouvernorat de Kebili 361
13.4.4 Sous-zone 4 : Littoral de Gabes 362
13.4.5 Sous-zone 5 : Zone intérieure de Gabes 364
13.4.6 Sous-zone 6 : Ile de Djerba et Zarzis 365
13.4.7 Sous-zone 7 : Medenine 366
13.4.8 Sous-zone 8 : Gouvernorat de Tataouine 368
13.4.9 Synthèse des valorisations possibles des EUT par sous zones 369
13.5 Quels sont les scénarios possibles et cohérents pour valoriser les EUT de la zone du
Grand Sud ? 370
13.5.1 Formulation des scénarios prospectifs proposés 370
13.5.2 Traduction locale à l’échelle des sous-zones des scénarios 371
13.5.3 Description technique des scénarios et part de réutilisation des EUT produites en
fonction des usages et des horizons temporels 374
13.5.4 Comparaison des scénarios proposés 376
13.5.5 Conclusion sur la situation du Grand Sud et les opportunités de développement de la
REUT 380
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective -
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14.2.1 Des niveaux d’acceptabilité de la REUT divers chez les agriculteurs, en fonction de
l’accessibilité des ressources conventionnelles et des craintes liées à la qualité 391
14.2.2 Un secteur industriel régional à la marge 396
14.2.3 Un potentiel touristique non développé 396
14.2.4 Des besoins municipaux en eau réduits 397
14.2.5 Un potentiel de recharge faible face aux déficits existants des nappes phréatiques les
plus surexploitées 397
14.3 Impacts actuels des rejets d’eaux usées sur l’environnement et les activités socio-
économiques dans la zone du Centre 402
14.3.1 Des milieux de rejets continentaux mais vulnérables 402
14.3.2 Des petites localités encore impactées par des rejets d’eaux usées non traitées 403
14.3.3 Quelques rejets industriels non raccordés au réseau avec un fort impact négatif
local 403
14.4 Valorisations possibles des EUT en fonction des différents contextes territoriaux du
Centre 405
14.4.1 Sous zone 1 : Villes de Kairouan et Sbikha 405
14.4.2 Sous zone 2 : Zone rurale de Kairouan 406
14.4.3 Sous zone 3 : Gouvernorat de Kasserine 407
14.4.4 Sous zone 4 : Gouvernorat de Sidi Bouzid 408
14.4.5 Synthèse des valorisations possibles des EUT par sous zones 410
14.5 Conclusion sur la situation de la zone du Centre et les opportunités de
développement de la REUT 411
14.5.1 Une production faible d’EUT, disséminée sur un vaste territoire qui ne permettra pas
d’avoir un impact conséquent sur le déficit hydrique régional 411
14.5.2 Des EUT encore perçues comme une source de pollution plutôt qu’une ressource
potentielle 411
14.5.3 Des EUT à gérer localement en fonction des opportunités à saisir à proximité des
STEP 411
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
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15.2.4 Un potentiel faible de réutilisation pour des usages urbains 431
15.2.5 Quelques possibilités de recharge de nappes avec les EUT, localisées au Kef et à
Bizerte 431
15.3 Impacts actuels des rejets d’eaux usées sur l’environnement et les activités socio-
économiques dans la zone du Nord-Ouest 435
15.3.1 De nombreuses sources de pollution dans les cours d’eau de la Medjerdah qui
expliquent les craintes sur la qualité des EUT 435
15.3.2 Des rejets dans les lagunes littorales à surveiller 435
15.4 Valorisations possibles des EUT en fonction des différents contextes territoriaux du
Nord-Ouest 437
15.4.1 Sous zone 1 : Pôle urbain de Bizerte et Menzel Bourguiba 437
15.4.2 Sous zone 2 : Beja et Ouest de Bizerte 439
15.4.3 Sous zone 3 : Littoral de Tabarka à Nefza 440
15.4.4 Sous zone 4 : Jendouba 441
15.4.5 Sous zone 5 : Gouvernorat du Kef 442
15.4.6 Sous zone 6 : Gouvernorat de Siliana 443
15.4.7 Synthèse des valorisations possibles des EUT par sous zones 445
15.5 Conclusion sur la situation de la zone du Nord-Ouest et les opportunités de
développement de la REUT 445
15.5.1 Le développement local de la REUT, une action qui restera marginale dans la gestion
l’eau à l’échelle de la région 445
15.5.2 Des EUT à gérer localement en fonction des opportunités à saisir à proximité des
STEP 446
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective -
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17.2 Lignes directrices pour répondre aux objectifs formulés lors du diagnostic de la
phase 1 483
17.3 Les futurs possibles et souhaitables de la REUT en Tunisie 486
ANNEXES......................................................................................... 493
Annexe 1 : Justification du découpage retenu pour l’étude 495
Annexe 2 : Détails sur les options technologiques de traitement 502
Annexe 3 : Présentation des éléments de benchmark du cadre institutionnel 526
Annexe 4 : Hypothèses retenues pour l’établissement des scénarios régionaux 534
Annexe 5 : Volumes d’EUT substitués aux eaux conventionnelles par régions, usages et
scénarios 537
Annexe 6 : Hypothèses retenues pour les ACB 539
Annexe 7 : Articles prospectifs sur la filière REUT 545
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
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TABLE DES ILLUSTRATIONS
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective -
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Figure 37 : Coût global du traitement tertiaire pour différents scénarios technologiques (cas où on se situe à
l’aval d’un traitement secondaire par lagunage) ............................................................................. 112
Figure 38 : Décomposition du coût global du traitement tertiaire pour différents scénarios technologiques
(Distinction des postes investissement+renouvellement / Energie / Autres frais de fonctionnement)
– Cas des STEP de taille comprise entre 10 000 et 80 000 eq.hab .............................................. 113
Figure 39 : Calcul théorique de la surface en olivier et arboriculture irrigable à partir d’une STEP rurale, avec et
sans stockage ................................................................................................................................ 117
Figure 40 : Les EUT ressources de matières et d’énergie (Roche, 2019) ............................................................ 118
Figure 41 : Possibilités de récupération de la chaleur des eaux usées (Azam & Horsin Molinaro, 2017) ............ 119
Figure 42 : Représentation du contenu des eaux usées rejetées par une personne (LISBP, s.d.) ...................... 122
Figure 43 : Flux d’azote rejeté au passage de la station d’épuration (LISBP, s.d.)............................................... 124
Figure 44: Approches réglementaires pour la REUT à travers le monde ............................................................. 129
Figure 45: Schéma de l’approche barrière pour l’usage agricole.......................................................................... 137
Figure 46 :Les différents niveaux d’engagement selon le type de processus participatif ..................................... 146
Figure 47 : Nombre de cas selon les considérations prises en compte pour établir la politique tarifaire de la REUT
aux Etats-Unis (AWWA, 2019) ....................................................................................................... 160
Figure 48 : Coût de la REUT (hors transport) par rapport au coût actuel de l’assainissement ............................. 163
Figure 49 : Les différents niveaux de tarification possibles .................................................................................. 165
Figure 50 : Résultats du sondage 1 : quel niveau de tarification en fonction des usages ? .................................. 166
Figure 51 : Résultats du sondage 2 : comment financer la différence entre le tarif et le coût complet des
EUT ? ............................................................................................................................................. 167
Figure 52 : Part des EUT dans le mix de ressources en eau (haut) et dans le déficit (bas) à l’échelle du Cap
Bon................................................................................................................................................. 180
Figure 53 : Zone Cap Bon : Carte agricole – Carte 1 : Vigne et arboriculture, périmètres irrigués (en rouge) ..... 182
Figure 54 : Zone Cap Bon, Carte agricole – Carte 2 : Céréales (en jaune) et fourrages (en violet), périmètres
irrigués (en rouge) .......................................................................................................................... 183
Figure 55 : Zone Cap Bon, Carte agricole – Carte 3 : maraîchage et périmètres irrigués (en rouge)................... 184
Figure 56 : Niveaux d’acceptabilité des agriculteurs à exploiter les EUT en fonction des sous zones du Cap
Bon................................................................................................................................................. 186
Figure 57 : Panneau d’interdiction à la baignade au niveau du rejet de la STEP SE4 et vision de la plage
impactée par le rejet....................................................................................................................... 191
Figure 58 : Découpage de la région du Cap Bon en sous zones d’étude ............................................................. 194
Figure 59 : Synthèse des valorisations des EUT possibles par sous zones du Cap Bon ..................................... 203
Figure 60 : Principales composates considérées pour la construction des scénarios du Cap Bon ...................... 206
Figure 61 : Valorisations des EUT proposées pour chacun des 3 scénarios (cartographie) ................................ 208
Figure 62 : Part des EUT dans le mix de ressources en eau (haut) et das le déficit (bas) à l’échelle du Sahel et de
Sfax ................................................................................................................................................ 233
Figure 63 : Zone Sahel - Sfax : Carte agricole – Carte 1 : Vigne et arboriculture, périmètres irrigués (en rouge) 235
Figure 64 : Zone Sahel – Sfax : Carte agricole – Carte 2 Céréales (en jaune) et fourrages (en violet), périmètres
irrigués (en rouge) .......................................................................................................................... 236
Figure 65 : Zone Sahel – Sfax : Carte agricole – Carte 3 : Maraîchage et périmètres irrigués (en rouge) .......... 237
Figure 66 : Niveaux d’acceptabilité des agriculteurs à exploiter les EUT en fonction des sous zones du Sahel et
Sfax ................................................................................................................................................ 239
Figure 67 : Emissaire en mer rejettant les EUT de la STEP EL Frina dans la baie de Monastir et zone de pêche à
proximité ........................................................................................................................................ 246
Figure 68 : Rejet de la STEP de Sayada Lamta et dégradation du littoral de la baie de Monastir ....................... 247
Figure 69 : Découpage de la région du Sahel et Sfax en sous zones d’étude ..................................................... 249
Figure 70 : Synthèse des valorisations des EUT possibles par sous zones du Sahel et Sfax .............................. 259
Figure 71 : Principales composantes considérées pour la construction des scénarios ........................................ 262
Figure 72 : Valorisations des EUT proposées pour chacun des 3 scénarios du Sahel et de Sfax (cartographie) 264
Figure 73 : Part des EUT dans le mix de ressources en eau (haut) et das le déficit (bas) à l’échelle du Grand
Tunis et de Zaghouan .................................................................................................................... 286
Figure 74 : Zone Tunis – Zaghouan : Carte agricole – Carte 1 : Vigne et arboriculture, périmètres irrigués (en
rouge)............................................................................................................................................. 288
Figure 75 : Zone Grand Tunis et Zaghouan : Carte agricole – Carte 2 : céréales (en jaune) et fourrages (en
violet), périmètres irrigués (en rouge) ............................................................................................ 289
Figure 76 : Zone Grand Tunis et Zaghouan : Carte agricole – Carte 1 : Maraîchage et périmètres irrigués (en
rouge)............................................................................................................................................. 290
Figure 77 : Niveaux d’acceptabilité des agriculteurs à exploiter les EUT en fonction des sous zones du Grand
Tunis et Zaghouan ......................................................................................................................... 292
Figure 78 : Découpage de la région du Grand Tunis et Zaghouan en sous zones d’étude .................................. 302
Figure 79 : Synthèse des valorisations des EUT possibles pour les 5 sous zones de la zone Grand Tunis -
Zaghouan ....................................................................................................................................... 313
Figure 80 : Schéma des possibilités des valorisations des EUT pour les principales STEP du Grand Tunis ....... 314
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
Figure 81 : Principales composantes considérées pour la construction des scénarios pour le Grand Tunis et
Zaghouan ....................................................................................................................................... 317
Figure 82 : Valorisations des EUT proposées pour chacun des 4 scénarios sur la zone Grand Tunis - Zaghouan
(cartographie) ................................................................................................................................. 319
Figure 83 : Part des EUT dans le mix de ressources en eau (haut) et dans le déficit (bas) à l’échelle du Grand
Sud................................................................................................................................................. 344
Figure 84 : Zone Grand Sud : Carte agricole – Arboriculture et périmètres irrigués (en rouge) ........................... 346
Figure 85 : Niveaux d’acceptabilité des agriculteurs pour exploiter les EUT en fonction des sous zones du Grand
Sud................................................................................................................................................. 347
Figure 86 : Rejet de la STEP de Medenine dans l’Oued Smar ............................................................................. 354
Figure 87 : Découpage de la région du Grand Sud en sous zones d’étude ......................................................... 357
Figure 88 : Synthèse des valorisations des EUT possibles par sous zones du Grand Sud .................................. 369
Figure 89 : Principales composantes considérées pour la construction des scénarios ........................................ 371
Figure 90 : Valorisations des EUT proposées pour chacun des 3 scénarios (cartographie) ................................ 373
Figure 91 : Part des EUT dans le mix de ressources en eau (haut) et dans le déficit (bas) à l’échelle du Centre 390
Figure 92 : Zone Centre : Carte agricole – Carte 1 : Arboriculture et périmètres irrigués (en rouge) ................... 392
Figure 93 : Zone Centre : Carte agricole – Carte 2 : Céréales (en jaune) et fourrages (en violet), périmètres
irrigués (en rouge) .......................................................................................................................... 393
Figure 94 : Zone Centre : Carte agricole – Carte 3 : Maraîchage et périmètres irrigués (en rouge) ..................... 394
Figure 95 : Niveaux d’acceptabilité des agriculteurs à exploiter les EUT en fonction des sous zones du Centre 396
Figure 96 : Stagnation des EUT et infiltration dans la nappe au niveau du rejet de la STEP de Hajeb El Ayoun
(gouvernorat de Kairouan) ............................................................................................................. 402
Figure 97 : Découpage de la région du Centre en sous zones d’étude ................................................................ 405
Figure 98 : Synthèse des valorisations des EUT possibles par sous zones du Centre ........................................ 410
Figure 99 : Part des EUT dans le mix de ressources en eau (haut) et dans le déficit (bas) à l’échelle du Nord
Ouest ............................................................................................................................................. 424
Figure 100 : Zone Nord Ouest : Carte agricole – Carte 1 : arboriculture et périmètres irrigués (en rouge) .......... 426
Figure 101 : Zone Nord Ouest : Carte agricole – Carte 2 : Céréales (en jaune) et fourrages (en violet), périmètres
irrigués (en rouge) .......................................................................................................................... 427
Figure 102 : Niveaux d’acceptabilité des agriculteurs à exploiter les EUT en fonction des sous zones du Nord
Ouest ............................................................................................................................................. 429
Figure 103 : Synthèse des valorisations des EUT possibles par sous zones du Nord Ouest ............................... 445
Figure 104 : Localisation des pôles épuratoire des EUT d’importance nationale et régional ................................ 482
Figure 105 : Schéma de principe de l’électrodyalyse ........................................................................................... 523
Figure 106 : Exemple d’installations d’électrodyalyse .......................................................................................... 524
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective -
Version définitive
Tableau 21 : Tableau comparatif des différentes techniques de filtration ............................................................... 77
Tableau 22 : Tableau comparatif des différentes techniques de désinfection ........................................................ 78
Tableau 23 : Volumes d’EUT produits en fonction de la salinité des EUT en sortie de STEP (ONAS, 2017) ........ 81
Tableau 24 : Liste des STEP industrielle programmées par l’ONAS (ONAS, 2020)............................................... 85
Tableau 25 : Part de la consommation en énergie du traitement III dans la consommation énergétique totale de la
file Eau d’une STEP ......................................................................................................................... 89
Tableau 26 : Approche de la consommation énergétique selon les procédés de traitement en France (Roche,
2019) ................................................................................................................................................ 94
Tableau 27 : Résumé des enjeux liés à chaque usage et exemples de filières de traitement tertiaire associées 105
Tableau 28 : Matrice Usages potentiels x Scénarios de traitement III .................................................................. 107
Tableau 29 : Base des hypothèses concernant le couût de renouvellement ........................................................ 108
Tableau 30 : Tableau des scénarios de traitement – nutriments, énergie, coûts et appréciation de
l’applicabilité ................................................................................................................................... 110
Tableau 31 : Traitement complémentaire conseillé pour les principaux usages des EUT, avec les coûts et
consommations énergétiques associés pour une STEP de capacité moyenne (entre 10 000 et
80 000 EH) ..................................................................................................................................... 115
Tableau 32 : Liste des STEP rurales existantes et projetées par l’ONAS (ONAS, 2020) ..................................... 116
Tableau 33: Caractérisation de la qualité microbiologique en fonction des pays (Condom, Lefebvre, & Vandome,
2012) .............................................................................................................................................. 128
Tableau 34: Réglementation existante, en fonction des usages, à l’échelle du bassin méditerranéen (Condom,
Lefebvre, & Vandome, 2012) ......................................................................................................... 129
Tableau 35: Normes internationales pour la REUT en application ou en préparation .......................................... 131
Tableau 36: Avantages et inconvénients des approches réglementaires ............................................................. 135
Tableau 37 :Exigences minimales issues de la norme ISO 16075 ....................................................................... 136
Tableau 38: Liste des mesures barrières inscrites dans la norme ISO 16075 ...................................................... 138
Tableau 39 :Evolution de la réglementation en fonction de la projection possible de l’applicabilité de la REUT aux
usages ........................................................................................................................................... 141
Tableau 40 :Options envisageables pour le pilotage de la REUT en Tunisie ....................................................... 148
Tableau 41: Propositions faites concernant le cadre institutionnel de la REUT en Tunisie .................................. 154
Tableau 42 : Système tarifaire de la REUT pour les cas étudiés dans le cadre de l’enquête AWWA, 2019, Etats-
Unis ................................................................................................................................................ 161
Tableau 43 : Synthèse des remarques des participants ....................................................................................... 166
Tableau 44 : Exemple de typologie d’usage et de structuration des coûts (BRLi) ................................................ 169
Tableau 45 : Liste des STEP existantes et projetées au Cap Bon et flux d’EUT aux différents horizons temporels
(calculs BRLi) ................................................................................................................................. 173
Tableau 46 : Salinité des eaux en sortie des STEP du Cap Bon pour l’année 2017 (ONAS, 2017) ..................... 174
Tableau 47 : STEP rurales existantes et projetées au Cap Bon (ONAS, 2018) ................................................... 174
Tableau 48 : Industries non raccordées au réseau d’assainissement collectif où le volume de rejet est évalué
(ONAS, 2019) ................................................................................................................................ 175
Tableau 49 : Liste des STEP associées à chaque nappe et potentiel de recharge par les EUT .......................... 190
Tableau 50 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 1 : plaine de Grombalia ............................ 195
Tableau 51 : Possibilités de valorisation des EUT pour sous-zone 2 : région de Nabeul-Hammamet ................. 197
Tableau 52 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 3 : littoral oriental de Korba à Tazerka ...... 199
Tableau 53 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 4 : littoral oriental au Nord de Kelibia ........ 200
Tableau 54 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 5 : plaine d’El Haouaria ............................ 201
Tableau 55 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 6 : Cap Bon occidental ............................. 203
Tableau 56 : Valorisations des EUT proposées pour chacun des 3 scénarios ..................................................... 207
Tableau 57 : Valorisations des EUT à favoriser et besoins technologiques par scénarios aux différents horizons
temporels ....................................................................................................................................... 211
Tableau 58 : Coûts globaux (investissement et exploitation) des principaux maillons des filières de REUT à mettre
en place dans chaque scénario ..................................................................................................... 213
Tableau 59 : Impact des scénarios sur le déficit hydrique du Cap Bon à l’horizon 2050 ...................................... 214
Tableau 60 : Bénéfices territoriaux apportés dans les différents scénarios proposés .......................................... 215
Tableau 61 : Comparaison des scénarios proposées pour le Cap Bon en fonction des niveaux d’ambitions par
contraintes ..................................................................................................................................... 216
Tableau 62 : Liste des STEP existantes et futures au Sahel et Sfax et flux d’EUT aux différents horizons
temporels ....................................................................................................................................... 220
Tableau 63 : Salinité des eaux en sortie des STEP de la zone Sahel - Sfax pour l’année 2017 (ONAS, 2017) ... 225
Tableau 64 : Principales industries non raccordées au réseau d’assainissement collectif où le volume de rejet est
évalué (ONAS, 2019) ..................................................................................................................... 226
Tableau 65 : Liste des STEP associées à chaque nappe et potentiel de recharge par les EUT .......................... 244
Tableau 66 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 1 : Nord de Sousse ................................... 250
Tableau 67 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 2 : complexe littoral Sousse Monastir ....... 252
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
Tableau 68 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 3 : littoral de Mahdia ................................. 254
Tableau 69 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 4 : zone intérieure de Mahdia ................... 255
Tableau 70 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 5 : pôle urbain de Sfax .............................. 255
Tableau 71 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 6 : zone rurale de Sfax ............................. 257
Tableau 72 : Valorisations des EUT proposées pour chacun des 3 scénarios ..................................................... 263
Tableau 73 : Valorisations des EUT à favoriser et besoins technologiques par scénarios aux différents horizons
temporels ....................................................................................................................................... 267
Tableau 74 : Coûts globaux (investissement et exploitation) des principaux maillons des filières de REUT à mettre
en place dans chaque scénario ..................................................................................................... 268
Tableau 75 : Impact des scénarios sur le déficit hydrique du Sahel et de Sfax à l’horizon 2050 .......................... 269
Tableau 76 : Bénéfices territoriaux apportés dans les différents scénarios proposés .......................................... 270
Tableau 77 : Comparaison des scénarios proposées pour la zone Sahel - Sfax en fonction des niveaux
d’ambitions par contraintes ............................................................................................................ 272
Tableau 78 : Liste des STEP existantes et futures au Grand Tunis et Zaghouan et flux d’EUT aux différents
horizons temporels ......................................................................................................................... 277
Tableau 79 : Salinité des eaux en sortie des STEP de la zone Grand Tunis - Zaghouan pour l’année 2017
(ONAS, 2017) ................................................................................................................................ 280
Tableau 80 : Industries non raccordées au réseau d’assainissement collectif où le volume de rejet est évalué
(ONAS, 2019) ................................................................................................................................ 280
Tableau 81 : Liste des STEP associées à chaque nappe et potentiel de recharge par les EUT .......................... 297
Tableau 82 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 1 : l’Ariana................................................. 303
Tableau 83 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 2 de la Manouba ....................................... 305
Tableau 84 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 3 : gouvernorat de Zaghouan ................... 306
Tableau 85 : Synthèse des valorisations des EUT envisagées dans des études antérieures sur le Grand Tunis 308
Tableau 86 : Possibilités de valorisation des EUT pour la plaine de Mornag - ..................................................... 309
Tableau 87 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous zone 5 : pôle urbain du Grand Tunis ................ 311
Tableau 88 : Valorisations des EUT proposées pour chacun des 4scénarios ...................................................... 318
Tableau 89 : Valorisations des EUT à favoriser et besoins technologiques par scénarios aux différents horizons
temporels ....................................................................................................................................... 322
Tableau 90 : Coûts globaux (investissement et exploitation) des principaux maillons des filières de REUT à mettre
en place dans chaque scénario ..................................................................................................... 324
Tableau 91 : Impact des scénarios sur le déficit hydrique dela zone Grand Tunis - Zaghouan à l’horizon 2050 . 326
Tableau 92 : Bénéfices territoriaux apportés dans les différents scénarios proposés .......................................... 327
Tableau 93 : Comparaison des scénarios proposées pour le Grand Tunis et Zaghouan en fonction des niveaux
d’ambitions par contraintes ............................................................................................................ 329
Tableau 94 : Liste des STEP existantes et futures au Grand Sud et flux d’EUT aux différents horizons
temporels ....................................................................................................................................... 334
Tableau 95 : Salinité des eaux en sortie des STEP du Grand Sud pour l’année 2017 (ONAS, 2017) ................. 338
Tableau 96 : Industries non raccordées au réseau d’assainissement collectif où le volume de rejet est évalué
(ONAS, 2019) ................................................................................................................................ 338
Tableau 97 : Liste des STEP associées à chaque nappe et potentiel de recharge par les EUT .......................... 353
Tableau 98 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 1 : Gouvernorat de Gafsa ......................... 358
Tableau 99 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 2 : Gouvernorat de Tozeur........................ 360
Tableau 100 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 3 : Gouvernorat de Kebili ........................ 361
Tableau 101 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 4 : littoral de Gabes ................................ 363
Tableau 102 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 5 : zone intérieure de Gabes .................. 364
Tableau 103 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 6 : île de Djerba et Zarzis........................ 365
Tableau 104 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 7 : Medenine ........................................... 367
Tableau 105 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 8 : Gouvernorat de Tataouine ................. 368
Tableau 106 : Valorisations des EUT proposées pour chacun des 2 scénarios ................................................... 372
Tableau 107 : Valorisations des EUT à favoriser et besoins technologiques par scénario aux différents horizons
temporels ....................................................................................................................................... 375
Tableau 108 : Coûts globaux (investissement et exploitation) des principaux maillons des filières de REUT à
mettre en place dans chaque scénario .......................................................................................... 376
Tableau 109 : Impact des scénarios sur le déficit hydrique du Grand Sud à l’horizon 2050................................. 377
Tableau 110 : Bénéfices territoriaux apportés dans les différents scénarios proposés ........................................ 378
Tableau 111 : Comparaison des scénarios proposées pour le Grand Sud en fonction des niveaux d’ambitions par
contraintes ..................................................................................................................................... 379
Tableau 112 : Liste des STEP existantes et futures au Centre et flux d’EUT aux différents horizons temporels . 382
Tableau 113 : Salinité des eaux en sortie des STEP de la zone Centre pour l’année 2017 (ONAS, 2017) ......... 385
Tableau 114 : Liste des STEP associées à chaque nappe et potentiel de recharge par les EUT ........................ 401
Tableau 115 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous zone 1 : villes de Kairouan et Sbikha............... 406
Tableau 116 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous zone 2 : zone rurale de Kairouan..................... 407
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective -
Version définitive
Tableau 117 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous zone 3 : Gouvernorat de Kasserine ................. 408
Tableau 118 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous zone 4 : Gouvernorat de Sidi Bouzid .............. 409
Tableau 119 : Liste des STEP existantes et futures au Nord-Ouest et flux d’EUT aux différents horizons
temporels ....................................................................................................................................... 414
Tableau 120 : Salinité des eaux en sortie des STEP de la zone Nord Ouest pour l’année 2017 (ONAS, 2017) .. 418
Tableau 121 : Industries non raccordées au réseau d’assainissement collectif où le volume de rejet est évalué
(ONAS, 2019) ................................................................................................................................ 418
Tableau 122 : Liste des STEP associées à chaque nappe et potentiel de recharge par les EUT ........................ 434
Tableau 123 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous zone 1 : pôle urbain de Bizerte et Menzel
Bourguiba....................................................................................................................................... 438
Tableau 124 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous zone 2 : Beja et Ouest de Bizerte .................... 440
Tableau 125 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous zone 3 : littoral de Tabarka à Nefza ................. 441
Tableau 126 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous zone 4 : Jendouba ........................................... 442
Tableau 127 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous zone 5 : Gouvernorat du Kef ........................... 443
Tableau 128 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous zone 6 : Gouvernorat de Siliana ...................... 444
Tableau 129 : Comparaison entre (i) les volumes d’eau conventionnelle pouvant être substitués par des EUT
selon différents scénarios régionaux et (ii) les différentes projections de déficit hydrique à l’’horizon
2050 ............................................................................................................................................... 476
Tableau 130 : Pôles de production des EUT ........................................................................................................ 495
Tableau 131 : Zonage de la DGRE pour la pluviométrie ...................................................................................... 496
Tableau 132 : Régions hydrographiques .............................................................................................................. 496
Tableau 133 : Systèmes aquifères ....................................................................................................................... 497
Tableau 134 : Electrodyalyse – Qualité de l’eau produite en dessalement .......................................................... 525
Tableau 135 : Electrodyalyse – Avantages et inconvénients ................................................................................ 525
Tableau 136 : Hypothèses utilisées pour les besoins en eau actuels des cultures par régions ........................... 534
Tableau 137 : Hypothèses utilisées pour les besoins en eau futurs (2050) des cultures par régions................... 535
Tableau 138 : Hypothèses des horizons temporels de mise en œuvre des différentes valorisations des EUT .... 535
Tableau 139 : Coût d’ordre des canalisations....................................................................................................... 539
Tableau 140 : Coût d’ordre des stations de pompage .......................................................................................... 540
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
ACRONYMES ET ABREVIATIONS
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
1. OBJECTIFS DE L’ANALYSE PROSPECTIVE ET GRANDS PRINCIPES METHODOLOGIQUES
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective -
Version définitive
PREAMBULE
PREAMBULE
Elle vise à l’élaboration d’un Plan Directeur National « Water reuse 2050 » qui permettra d’établir les
fondations pour l’amélioration de la Réutilisation des Eaux Usées Traitées (REUT) en Tunisie.
Cette étude sera intégrée dans un Plan Directeur à grande échelle des ressources en eau de la Tunisie
à l’horizon 2050 nommé « EAU 2050 » dont elle constitue le focus consacré à la réutilisation des eaux
usées traitées.
3
Le processus d’élaboration de la présente étude s’articule en trois grandes phases :
Phase n°1 : Diagnostic de la filière
Phase n°2 : Évaluation du futur de la REUT et définition d’une stratégie pour le secteur
Phase n°3 : Rédaction du plan Directeur « Water Reuse 2050 »
Ce rapport a été rédigé pendant la phase 2 de l’étude et constitue le rapport de prospective à l’horizon
2050.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
PREAMBULE
TERMINOLOGIE
La réutilisation des eaux usées traitées consiste en leur réutilisation après passage par un système de
traitement. On différencie ce type de réutilisation avec la réutilisation des eaux usées brutes, qui n’ont pas
été traitées.
Il existe différents types de réutilisation des Eaux Usées Traitées (EUT) :
Réutilisation directe : Réutilisation des eaux usées traitées via le transfert direct de l’effluent traité
depuis le site de production vers le site d’utilisation, sans dilution préalable avec une autre source
d’eau. Il peut il y avoir un système de stockage entre la STEP et l’usage, via des bassins par exemple. Ce
type de réutilisation concerne l’irrigation agricole ou des espaces verts par exemple.
Réutilisation indirecte : Réutilisation des eaux usées traitées, après leur rejet préalable dans un cours
d’eau ou une nappe, milieux dans lesquels elles sont ensuite prélevées. Ce type de réutilisation
concerne donc la recharge de nappe ou le rejet dans un oued avant un repompage pour un usage
agricole par exemple. Le mélange des EUT avec une autre ressource en eau, en amont d’un usage, peut
aussi être considéré comme une forme indirecte de REUT.
Recyclage : l’eau usée est réutilisée directement au sein d’un même établissement après un traitement
spécifique sans passer par une STEP, pour le même ou un nouvel usage. Cette pratique a souvent lieu
au niveau d’un site industriel et sort un peu du cadre de la REUT au sens classique du terme.
La présente phase de prospective aborde tout un panel de réutilisations possibles des EUT en Tunisie. On
utilise ainsi, dans le présent rapport, le terme de « REUT » pour désigner les types de réutilisation suivants :
REUT directe
Secteur agricole : Pâturage/parcours, arboriculture (oliviers/agrumes/autres), pépinières et arbustes
et autres cultures florales, céréales, fourrages, cultures industrielles (tabac …), plantes médicinales,
maraîchage
4 Secteur touristique : alimentation des blocs sanitaires des hôtels, golfs, espaces verts hôteliers
Secteur urbain : hydrocurage des réseaux d’assainissement, lavages des rues/véhicules, espaces verts
d’ornement ou recevant du public, alimentation de blocs sanitaires des établissements publics
Secteur industriel : nettoyage de carrières, dilution des saumures provenant du dessalement, eaux de
process hors IAA (Textiles, phosphates…), eaux de refroidissement
Valorisation environnementale : alimentation de zones humides, revégétalisation d’espaces
forestiers, pépinières (lutte contre la désertification)
Alimentation en Eau Potable (AEP)
REUT indirecte
Recharge de nappe : recharge sans prélèvements, barrière anti‐sel, recharge avec prélèvements
agricoles, recharge avec utilisation pour l’eau potable
Rejets en surface : rejets dans un oued puis pompage pour l’agriculture, rejets dans un barrage sans
utilisation AEP, rejets dans un barrage avec utilisation AEP
Mélange des EUT avec une autre ressource en eau (eaux de barrages, eaux souterraines, eaux
dessalées…)
Les rejets vers le milieu naturel ne sont pas comptabilisés ici comme des réutilisations à part entière. Cela ne
signifie pas qu’ils n’ont pas un rôle important pour ces milieux (en y maintenant par exemple un débit minimal)
et/ou pour des usages situés plus à l’aval qui vont au final utiliser l’eau pour un nouvel usage (réutilisation
indirecte).
Enfin, on utilisera aussi la notion de « filière de la REUT » pour caractériser « l’ensemble du processus et des
impacts depuis la production des eaux usées jusqu’à leur devenir final après usage. Cette notion regroupe
l’ensemble des opérateurs et activités sur la ressource » (ECOFILAE, 2016).
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective -
Version définitive
RESUME
RESUME
La Tunisie réutilise aujourd’hui moins de 10% des environ 300 Mm3 d’eaux usées traitées (EUT) qu’elle
produit et les rejets des EUT non réutilisées continuent à soulever des questions environnementales et
sociales dans plusieurs points du pays.
Ceci alors même que se dessinent, dès à présent, des perspectives qui interrogent fortement le bilan
hydrique national, déjà très tendu. Le climat de 2050, et plus loin celui de 2100, n’auront en effet rien à
voir avec celui d’aujourd’hui. La hausse des températures se sera poursuivie, même si les accords
internationaux sur les émissions de gaz à effet de serre devaient aboutir et être appliqués effectivement
dès aujourd’hui. Les précipitations auront probablement diminué, comme pour l’ensemble du bassin
méditerranéen, considéré comme un hot spot pour cette question. Les nappes se rechargeront moins,
les débits des oueds auront diminué. La population du pays sera plus nombreuse et très certainement
souhaitera consommer plus d’eau pour ses usages quotidiens. Sans changement structurel,
l’agriculture du pays réclamera plus d’eau pour compenser la hausse de 20 % ou plus de
l’évapotranspiration liée au réchauffement.
Comment passer de cet état de fait à une politique nationale de Réutilisation des Eaux Usées Traitées
(REUT) véritablement ambitieuse ? Comment mettre en place les conditions pour faire des EUT –
300 Mm3 en 2020, possiblement plus du double en 2050 - une véritable ressource pour le pays, son
bilan hydrique et ses territoires ? Quelles directions prendre, à l’échelle nationale, pour lever les freins
techniques, institutionnels, réglementaires, financiers ? Comment faire en sorte que les politiques de
développement territorial, à des échelles régionales, ou encore plus locales, intègrent le gisement
hydrique mais aussi de nutriments que représentent les EUT ? Quels scénarios de développement de
la REUT peut-on imaginer pour les différentes régions du pays tout en considérant leurs contextes
socio-économiques et hydrologiques ? Comment démontrer tout l’intérêt socio-économique de la REUT
en intégrant les externalités et pas seulement les coûts directs ?
Autant de sujets qui ont été abordés dans cette Phase 2 – Analyse prospective, phase dont on reprend
5
ci-après les principaux résultats en les introduisant par les grands questionnements auquel nous avons
cherché à répondre. Nous reprécisons pour chaque grande question la ou les chapitre(s) du rapport
concerné(s).
Rappelons au préalable que le pays a été découpé, pour l’étude, en 6 grandes régions : la zone Grand
Tunis - Zaghouan (gouvernorats de Tunis, Ben Arous, l’Ariana, la Manouba, Zaghouan), la zone du Cap
Bon (Nabeul), la zone Sahel-Sfax (Sousse, Monastir, Mahdia, Sfax), la zone Grand Sud (Gafsa, Gabes,
Medenine, Tozeur, Kebili, Tataouine), la zone Centre (Kairouan, Kasserine, Sidi Bouzid) et la zone
Nord-ouest (Bizerte, Beja, Jendouba, Siliana, Kef). Ce découpage, à quelques nuances près, est proche
de celui utilisé dans la démarche EAU 2050. Il croise des grands ensembles physiques, socio-
économiques et le parc épuratoire actuel afin de constituer des entités relativement cohérentes pour
conduire une approche stratégique. Un découpage réduit à seulement 6 grandes zones ne peut
toutefois cerner toutes les nuances locales et il est clair que certaines zones recouvrent des réalités
contrastées, avec des gradients pluviométriques importants et/ou des réalités économiques très
différentes, par exemple entre les zones littorales et les zones intérieures. Nous nous sommes efforcés
de tenir compte de ces contrastes. Ainsi, pour certaines parties de notre approche, en particulier
l’inventaire des usages potentiels des EUT, nous avons sous-découpé chacune de ces 6 grandes zones
en sous-zones. Ce sont ainsi au total 34 sous-zones qui ont fait l’objet d’une approche détaillée pour
l’étude de marché de la REUT.
Les résultats établis dans le cadre de l’étude, dont on rappelle les grands chiffres ci-après, reposent sur
la construction d’un modèle, sous tableur, d’évolution des flux d’EUT. Il a été construit spécifiquement
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
RESUME
pour l’étude pour évaluer les flux d’EUT à l’échelle nationale et régionale, pour différents horizons
temporels (2025, 2030, 2040, 2050). Il prend en compte l’évolution potentielle du parc épuratoire, de la
démographie, des zones touristique, des zones industrielles, des ratios de consommation d’eau … Il
utilise des données de l’ensemble des schémas directeurs d’épuration disponibles au moment de l’étude
ainsi que des hypothèses développées spécifiquement pour l’étude, en particulier pour les zones non
couvertes par les schémas directeurs.
Il ressort de l’approche développée que les flux d’EUT pourraient plus que doubler d’ici 2050, en
évoluant de 300 Mm3 à près de 640 Mm3 à l’échelle du pays. 27 % de ce flux 2050 est associé à la
création de nouvelles STEP, dans des zones actuellement peu ou pas raccordées à un réseau
d’assainissement collectif. 73 % de ce flux est associé à la croissance démographique des pôles
urbains, au développement des zones touristiques et industrielles et donc à l’augmentation de la
capacité des STEP existantes. Le nombre de STEP évoluera possiblement de près de 110 STEP en
2020 (sans compter les STEP industrielles et rurales) à plus de 200 STEP en 2050.
Les capacités de traitement des grands pôles de production d’EUT vont continuer à se développer
vu leur rythme important de croissance démographique. Ces derniers sont tous situés sur le littoral : le
Grand Tunis, le Grand Sousse et Monastir, le Grand Sfax, Nabeul/Hammamet, Djerba/Zarzis, Gabes.
Ainsi, le Grand Tunis restera le pôle épuratoire majeur avec près de 38 % des EUT produites en
2050. La région du Sahel et de Sfax continuera à produire 27 % des EUT du pays. La plus grande
augmentation de flux concernera le Grand Sud qui va voir sa production d’EUT plus que tripler
entre 2020 et 2050 pour atteindre 15 % des EUT produites du pays. Le Cap Bon, la région du Centre
et le Nord-Ouest représenteront respectivement 7 %, 5 % et 8 % des EUT à l’horizon 2050.
QUEL POTENTIEL HYDRIQUE REPRESENTE CES FLUX D’EUT AU REGARD DES AUTRES
RESSOURCES EN EAU ? COMMENT POURRAIENT-ILS PARTICIPER A LA REDUCTION DU
DEFICIT HYDRIQUE DU PAYS ?
Le chapitre 4 présente une analyse de cette question à l’échelle du pays.
6 Elle vise à situer les EUT comme ressources dans le bilan hydrologique national actuel et projeté à
l’horizon 2050. Les chapitres 10.1 à 15.1 détaillent les bilans à l’échelle de chacune des six grandes
régions d’étude. Différentes hypothèses sur les impacts possibles du changement climatique sur les
ressources en eau ont été intégrées dans ces approches.
Comme indiqué plus haut, la Tunisie réutilise aujourd’hui moins de 10 % de ses EUT, alors que le pays
doit se préparer à un climat encore plus chaud et plus sec, une population qui va consommer plus d’eau
potable, des défis de sécurité alimentaire et que des investissements sont en cours dans des
infrastructures de dessalement, symboles d’un bilan hydrique déficitaire.
Dans la situation actuelle, les près de 300 Mm3 d’EUT produits représentent 6 % des ressources
globales du pays en année moyenne (eaux de surface et eaux souterraines). Cette proportion
augmente en année sèche. Les EUT peuvent alors représenter près de 11 % des ressources
annuelles.
Afin de projeter ce bilan à l’horizon 2050, nous avons intégré 2 scénarios de changement climatique
différents. Pour le premier scénario (avec une hypothèse d’une réduction de 10% des ressources en
eau conventionnelles), les EUT, à hauteur de 640 Mm3 produits par an, pourraient représenter en 2050
14 % des ressources du pays en année moyenne, et jusqu’à 26 % de ces ressources en année
sèche. Un scénario climatique encore plus pessimiste porterait ces proportions à 15 % en année
moyenne et 27 % en année sèche.
Au-delà de ces moyennes, la situation apparait contrastée selon les régions du pays.
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Version définitive
RESUME
Les régions du Centre et du Grand-Sud présentent pour leur part un potentiel de REUT plus modeste
au regard des ressources en eau disponibles. Cependant, ce potentiel pourra contribuer à la réduction
de déficits hydriques locaux.
La zone du Nord-Ouest, région excédentaire qui alimente les autres zones du pays en eau, présente
enfin un potentiel de REUT également faible (25 Mm3 actuellement, possiblement 45 Mm3 en 2050). Le
rejet des eaux usées traitées dans les milieux superficiels constituent de fait une réutilisation indirecte
déjà effective, même si des questions cruciales de qualité de ces rejets restent à résoudre pour les faire
accepter par les acteurs locaux, qui les voient aujourd’hui essentiellement comme une forte contrainte
environnementale.
En complément des approches quantitatives visant à démontrer la part potentiellement majeure des
EUT dans le mix hydrique national, des nuances ont été apportées. Il a en particulier été indiqué qu’une
partie des volumes considérés pourraient présenter une salinité trop élevée pour être effectivement
réutilisée. Une approche a été conduite à l’échelle de toutes les STEP actuelles sur la base des rapports
annuels de l’ONAS pour l’année 2017. Cette approche montre que, à l’échelle du pays, 80% du volume
d’EUT produit présente une salinité inférieure à 3 g/l et 20 % supérieure à ce seuil. Les données sont
ensuite précisées pour chacune des 6 grandes régions. Le problème de salinité des EUT apparait
surtout présent sur les STEP du littoral avec l’intrusion des eaux de nappes salines dans les réseaux
d’assainissement. Les régions de Sahel-Sfax et du Grand Tunis sont particulièrement touchées par ce
phénomène avec des STEP pouvant produire des EUT avec des salinités supérieures à 4 g/L. 7
QUELLES OPTIONS TECHNOLOGIQUES DE TRAITEMENT DES EUT POUR QUEL USAGE ?
Ces aspects sont abordés dans le chapitre 5 du rapport.
Chaque usage potentiel des EUT nécessite un certain niveau de qualité des EUT. Ce niveau à atteindre
dépend de l’usage lui-même mais également des barrières éventuellement mises en place en amont
et/ou en aval du traitement.
Dans un premier temps le rapport balaye les traitements complémentaires possibles à mettre en place
pour atteindre ce niveau de qualité.
Pour assurer une réutilisation, dans la plupart des cas, il y a en effet nécessité de compléter l’épuration
des eaux usées issues d’un traitement de niveau secondaire par un traitement complémentaire afin de
diminuer les risques sanitaires et environnementaux, tout en conservant éventuellement des nutriments
intéressants pour l’usage considéré. Ce traitement doit donc être en adéquation avec l’usage et les
éventuelles mesures barrières qui seront appliquées. Les techniques de traitement complémentaires
sont basées sur deux grands : une filtration et une désinfection.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
RESUME
Le rapport détaille différentes techniques possibles pour chacune de ces deux opérations. Il expose
ensuite des scénarios de traitement complémentaire où sont combinées ces opérations, soit à l’aval
d’un traitement secondaire par boues activés (9 scénarios), soit à l’aval d’un traitement secondaire par
lagunage (9 scénarios). Le rapport expose également un cas de traitement par osmose inverse + UV
pour atteindre une qualité compatible avec un usage eau potable. Au final, 19 scénarios de traitement
(secondaire + tertiaire) ont ainsi été élaborés dans le cadre de l’étude pour dessiner une véritable
gamme technologique. Pour chaque scénario sont précisés : le coût total par m3 produit (investissement
+ exploitation) en fonction de la taille de la STEP considérée, la consommation énergétique nécessaire
(kWh/m3) et un avis sur un horizon temporel d’applicabilité du scénario technologique en fonction du
contexte tunisien. Les coûts globaux de traitement tertiaire intégrant investissement, renouvellement et
fonctionnement sont précisés pour trois classes de taille de STEP. Par exemple pour la classe 10 000
à 80 000 eq.hab, ils s’étendent de 0,13 DNT/m3 (filtre à sable) à 0,69 DNT/m3 (ultrafiltration + filtre UV).
Le coût pour l’osmose inverse atteint 1,82 DNT /m3. La consommation en énergie pour le seul traitement
tertiaire s’étend de moins de 0,05 kWh/m3 pour un traitement par filtre à sable à 0,45 kWh/m3 pour un
traitement tertiaire associant ultrafiltration et UV. Le traitement par osmose inverse+ UV conduit pour
sa part à une dépense énergétique beaucoup plus élevée, de l’ordre de 2,50 kWh/m3.
Dans un second temps, a été établie une matrice croisant, en ligne, 50 usages possibles des EUT
(usages classés en 8 grandes catégories : Agriculture/Tourisme/Urbain/Industriel/Environnemental/Eau
potable/Recharge de nappe/Usages indirects) avec, en colonne, les 19 scénarios de traitement tertiaire
évoqués ci-avant. La matrice précise les scénarios à utiliser, selon 4 recommandations traduites en 4
couleurs : rouge - scénario interdit, marron – scénario conduisant à un niveau de qualité trop élevé par
rapport à l’usage considéré, jaune - scénario de traitement envisageable à condition de mettre en place
des mesures barrières, vert – scénario à privilégier.
Le rapport recommande ainsi de ne pas retenir un seul traitement tertiaire pour toutes les stations du
pays mais bien d’adapter les choix aux différents usages et aux politiques de mesures barrières mises
éventuellement en œuvre. A ce stade, les schémas directeurs d’assainissement de l’ONAS prévoient
bien des filières de traitement complémentaire pour développer la REUT, mais elles sont basées sur un
seul type de procédé (filtration par tambour filtrant 10 µm et désinfection par UV) et par ailleurs
dimensionnées sur le débit moyen de la station et non la capacité nominale de la STEP. Ces schémas
8 seront donc à revoir pour dépasser une mise en œuvre uniforme de traitement tertiaire et réaliser une
approche véritablement adaptée à chaque contexte, une fois bien établis les scénarios de REUT à
développer à l’aval des STEP considérées.
Le tableau suivant présente une version simplifiée de la matrice, en retenant quelques usages. Il résume
ainsi les traitements complémentaires recommandés pour ces principaux usages de la REUT. Il indique
également, pour chaque scénario, le coût unitaire total (investissement, renouvellement,
fonctionnement) pour le seul traitement tertiaire et la consommation énergétique au m3. La colonne
précisant par une lettre le niveau de qualité à atteindre fait référence à une gamme de niveau de qualité
décrite plus bas dans le présent résumé.
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RESUME
Tableau 1 : Traitement complémentaire conseillé pour les principaux usages des EUT, avec les coûts et consommations énergétiques
associés pour une STEP de capacité moyenne (entre 10 000 et 80 000 EH)
Niveau de Traitement
Usages Consommation
qualité à complémentaire Coût unitaire total
principaux énergétique
atteindre conseillé
Usages agricoles
restrictifs (sans
maraîchage) 1. Filtre à sable + UV 0,33 DT/m3 0,11 kWh/m3
B
Irrigation d’espaces 2. Tambour filtrant + UV 0,25 DT/m3 0,10 kWh/m3
verts ouverts au
public
Le rapport souligne que les technologies de traitements complémentaires ne pourront cependant pas
résoudre toutes les problématiques liées à la qualité des EUT. Certains effluents spécifiques (eaux
industrielles chargées en métaux lourds ou en éléments microbiologiques, intrusions salines, margines,
eaux d’orage, etc.) nécessitent des mesures à mettre en œuvre en amont de la STEP (amélioration de
la performance des réseaux, séparation des effluents, sensibilisation des usagers, contrôles et
sanctions dissuasives, mise en place et gestion des prétraitements, installation de bassins tampons,
etc.).
Dans un troisième temps, le rapport aborde plus en détail les questions énergétiques. Les dépenses en
9
énergies associées aux différents types de traitement tertiaire sont détaillées (cf. ordre de grandeur
cités avant pour quelques scénarios de traitement tertiaire) et resituées à différentes échelles. D’une
part à l’échelle de la file eau d’une station d’épuration. On montre ainsi que (chiffres cités pour des
STEP de taille comprise entre 10 000 et 80 000 eq.hab), dans le cas d’un traitement secondaire par
bous activées, le traitement tertiaire peut représenter entre 15 % (cas d’une filtration par filtre à sable)
et 65 % (ultrafiltration + UV) de la consommation en énergie de la file eau de la station. Ces
pourcentages sont plus élevés dans le cas d’un traitement secondaire par lagunage : de 40 % (dans le
cas d’un traitement tertiaire par lagune de finition + filtre à sable) à 85% (ultrafiltration). Les dépenses
en énergie sont resituées d’autre part plus largement à l’échelle du petit cycle de l’eau en intégrant
exhaure, traitement AEP, distribution AEP, collecte des eaux usées, traitement secondaire et traitement
tertiaire. On montre que la part du seul traitement tertiaire est de l’ordre, à l’échelle de ce petit cycle,
d’environ 2 à 15%, ces chiffres restant bien entendu à préciser selon les contextes.
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Après l’exposé de ces dépenses en énergie, le rapport indique plusieurs pistes pour réduire la
consommation énergétique pour le traitement tertiaire, et plus globalement pour l’assainissement : lutte
contre le surdimensionnement, choix de procédé les moins énergivores possibles, choix de procédé de
traitement des boues, lutte contre les eaux claires parasites, automatisation et télégestion,
renouvellement des équipements et maintenance … Le rapport aborde également des solutions de
récupération d’énergie intégrées au traitement de l’eau. Le rapport présente enfin des ordres de
grandeur d’installation d’énergies renouvelable (exemple pris pour des installations photovoltaïques)
pour produire l’énergie associée au petit cycle de l’eau et plus spécifiquement à la REUT. Des ordres
de grandeur sont exposés, pour différentes hypothèses de dépense énergétique globale par m3. Par
exemple le volume d’eau pour lequel un hectare d’installation photovoltaïque permet de produire
l’énergie nécessaire au traitement de ce volume : pour une dépense en énergie unitaire de 1 kWh/m3,
ce volume est de 1,3 Mm3/an. Autre exemple, la surface d’installation photovoltaïque qui serait
nécessaire pour produire l’énergie en vue de traiter toutes les eaux usées de la Tunisie : l’ordre de
grandeur est de 230 ha pour traiter les 300 Mm3 produits actuellement et de 500 ha pour traiter les
650 Mm3 qui pourraient être produits en 2050, ceci toujours dans l’hypothèse d’une dépense
énergétique unitaire de 1 kWh/m3. Sur ce sujet le rapport conclut qu’à ce stade il semble difficile
d’imaginer des installations de production d’énergie solaire en branchement direct et unique sur des
projets de REUT ou plus généralement d’assainissement ; le principe consisterait plus à « compenser »
la production d’énergie par une production d’énergie renouvelable connectée au réseau national.
Sont balayées dans un premier temps des innovations en lien avec l’énergie : récupération de chaleur
des eaux usées, pile à combustible microbienne, valorisation énergétique des boues …
Dans un second temps, le chapitre évoque des questions qui traversent le domaine de l’assainissement
10 et qui pourraient conduire à revoir complètement dans les prochaines décennies les conceptions des
réseaux et infrastructures de traitement pour les orienter vers une vision moins centralisées. Il s’agirait
en particulier de développer la récupération à la source en séparant le plus en amont possible les
différents flux d’eau et de matière, et en les valorisant. Cela peut passer en pratique par la séparation
des urines et matières fécales à la source pour valoriser par exemple l’azote et/ou le phosphore au
travers d’engrais. Cela peut aussi passer par la séparation des eaux vannes et des eaux grises dans
les bâtiments en réutilisant ces eaux grises sur place sans les introduire dans un réseau collectif
d’assainissement ou bien encore par le traitement et la valorisation des eaux industrielles directement
sur place.
La proposition majeure formulée en terme réglementaire est de diminuer la pression sur le traitement
et de trouver un optimum entre le risque et le coût généré par la filière de traitement. Cette approche,
peu appliquée jusqu’à présent dans les pays pratiquant la REUT, est novatrice. Plus concrètement, les
propositions faites pour faire évoluer le cadre réglementaire actuel sont les suivantes :
Définition de 5 niveaux de qualité de l'eau, de E (moins qualitative) à A (plus qualitative) en
fonction des risques sanitaires liés à l'accès du public, au type de cultures irriguées, aux
technologies d'irrigation employées ...
Les niveaux de qualité sont définis en terme de DBO5, MES, turbidité et microbiologiques
(coliformes thermotolérants et œufs d’helminthes). La classe A est par exemple définie par les
valeurs suivantes : MES inférieure à 10 mg/L, MES inférieure à 10 mg/L, nombre de coliformes
thermotolérants inférieur à 100 pour 100 ml, nombre d’œuf d’helminthe inférieur à 1 pour 100 ml.
Soulignons que ces niveaux de qualité E à A ne sont pas spécifiques à un usage.
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RESUME
Les recommandations proposées sur ce sujet reposent sur 3 grandes idées, applicables de manièer
générique aux différents usages possibles des EUT : décentralisation, responsabilisation et
renforcement des capacités, intégration des ressources conventionnelles et non
conventionnelles. De manière plus concrète, des organisations différentes de celle existantes
aujourd’hui sont proposées pour les différents maillons de la filière REUT :
Gestion stratégique de la REUT : mise en place d’un secrétariat permanent pour la Commission
Nationale de la REUT (CNREUT), pérennité et opérationnalité des Commission Régionales de la
REUT (CRREUT) et développement d’un échelon régional pour la mise en œuvre de la politique de
l’eau afin de dépasser une vision qui serait trop atomisée si elle restait à l’échelle des gouvernorats ;
Pilotage de la REUT : mise en place d’un organisme responsable de la planification et de la 11
gestion intégrée des ressources en eau, toutes ressources confondues, organisme qui serait
placé sous tutelle de la Présidence du gouvernement afin de dépasser les visions propres à
chacun des ministères concernés ;
Gestion opérationnelle de la REUT : décentralisation à travers :
- La nomination d’un animateur au sein de la CRREUT, animateur qui aurait n particulier pour
charge de favoriser l’émergence des projets au niveau local (communication avec
communes, GDA, ONAS, usagers…) ;
- Un pouvoir d’autorisation des projets délégué au Gouverneur, en sa qualité de président
de la CRREUT ;
- La mise en place d’équipes projets en impliquant l’ensemble des acteurs concernés par la
filière ;
- La mise en place de sociétés ad-hoc pour la gestion des projets de taille importante ;
Surveillance et contrôle de la filière : simplification de l’organisation des contrôles, renforcement
des autocontrôles et des laboratoires agréés, centralisation des donnée et transparence.
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RESUME
Parmi les modes de financement possibles du coût supplémentaire de la REUT proposés, le plus
important pour la pérennité du service est le système de tarification. Il détermine le taux de
récupération des coûts. Dans beaucoup des cas concernant le financement du petit cycle de l’eau, la
contribution des usagers ne suffit pas à couvrir le coût total du service. La partie restante est financée
généralement par des subventions publiques, très souvent de l'État. Plusieurs possibilités s’offrent au
gouvernement tunisien :
Instaurer une taxe sur le prix de l’eau potable et ou le prix de l’assainissement pour venir
financer le coût de la REUT : la contribution aux financements de la REUT des autres usagers
de l’eau peut dépendre soit de leur consommation en eau ou être établie de manière forfaitaire
(contribution égale pour chaque usager) ;
Financer la REUT par les impôts. Dans ce cas, une subvention d’équilibre viendrait combler
l’écart entre les recettes issues de la tarification de la REUT et les coûts du service. La
contribution des contribuables se justifie par la présence d’externalités environnementales,
sociales et économiques positives générés par la REUT. Il faut néanmoins considérer que le
raccordement à l’ONAS n’est pas effectif partout, surtout en milieu rural. Il est donc compliqué,
sur le principe, de faire payer la REUT à tous les contribuables ;
Une autre solution, à la marge, pourrait être de financer la REUT via les mesures
compensatoires de grands projets ayant un impact sur la ressource en eau. Toutefois, les
recettes issues de ce mode de financement sont relativement faibles et viendraient uniquement
en complément d’autres sources de financement.
QUELLES VALORISATIONS POSSIBLES DES EUT EN LIEN AVEC LES REALITES SOCIO-
ECONOMIQUES DES TERRITOIRES ?
Les analyses prospectives de chacune de ces régions sont présentées dans les chapitres 10 à 15 du
rapport.
Après un rappel de la démarche d’ensemble, on indique ci-après les principales conclusions pour
chacune des 6 régions d’étude.
12
Une approche régionale concertée pour construire des scénarios régionaux prospectifs de
développement de la REUT
La concertation régionale a été menée lieu tout au long de la phase d’étude à travers des réunions
de travail avec les acteurs des territoires (gouvernorats, CRDA, ONAS, associations
environnementales, représentant du tourisme, de l’industrie …), plus de 300 enquêtes de terrain sur la
quasi-totalité des gouvernorats du pays et 6 ateliers régionaux. Ces rencontres ont été l’occasion de
cerner le dynamisme des acteurs sur la question, leur acceptabilité et leurs attentes en termes de cadre
pour mobiliser plus fortement l’intelligence collective qui est déjà à l’œuvre.
Ces rencontres ont également été l’occasion de dresser au sein de chacune des régions une carte
relativement précise des points noirs liés aux rejets actuels des EUT, avec leurs conséquences
sociales, environnementales et économiques.
L’objectif de l’approche régionale était de croiser le potentiel de REUT avec la réalité socio-
économique et le contexte hydrique des territoires. Cette démarche peut être résumée en 2 grandes
phases :
Une étude de marché détaillée des valorisations possibles des EUT, à l’échelle de 34 sous-zones
regroupés au sein des 6 grandes régions de travail, balayant les grandes familles d’usages des EUT
et indiquant les enjeux associés vu du territoire ;
L’élaboration de scénarios régionaux de développement de la REUT combinant plusieurs
valorisations des EUT présentant une cohérence en termes d’aménagement du territoire et de
politique de l’eau. Ces scénarios présentent chacun une image possible de la REUT d’ici 2050, en
lien avec l’évolution possible de différentes facteurs de changement (urbanisation, efforts
d’investissements dans la REUT, développement d’un secteur économique, etc.).
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RESUME
La réflexion s’est appuyée sur un large effort de cartographie, avec, pour chaque région, l’établissement
de cartes croisant le parc épuratoire actuel et projeté avec divers thèmes : ressources en eau de
surface, ressources en eau souterraines, agriculture (pour diverses cultures), impacts
environnementaux et socio-économiques des rejets d’EUT (déjà mentionné) … Beaucoup de ces cartes
sont présentées dans le rapport et elles ont par ailleurs été compilées au sein d’un atlas.
Pour chaque scénario, le volume d’EUT réutilisé est calculé à différents horizons temporels en fonction
des valorisations des EUT choisies. En parallèle, les besoins technologiques associés aux volumes
d’EUT réutilisés sont indiqués (volumes à traiter selon les différents niveaux de qualité, volumes à
transférer selon les distances, volumes à stocker).
Les scénarios sont ensuite comparés entre eux afin d’aider à la prise de décision et à l’élaboration d’un
scénario cible qui sera le plus pertinent à développer pour chaque région. Ce scénario cible pourra être
la combinaison de plusieurs des scénarios proposés. Les critères de comparaison développés sont les
coûts globaux (investissements et exploitation) des principaux maillons de la filière, les bénéfices 13
territoriaux apportés par chaque scénario (réponse à des problématiques de changement climatique
et de stress hydrique, d’aménagement du territoire et de développement de secteurs économiques) et
les niveaux d’ambition pour dépasser les contraintes sur les aspects institutionnels,
réglementaires, sanitaires, environnementaux et d’acceptabilité sociale.
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Ce point est fondamental pour faire de la REUT un vecteur effectif d’adaptation du pays aux
perspectives d’aggravation du stress hydrique en lien avec le changement climatique et la croissance
démographique et économique.
Le schéma suivant a été présenté dans ce sens lors du COPIL de fin de phase 2 tenu en novembre
2021 à Tunis.
14
Source : BRLi
Dans la partie gauche du schéma (Référence), on décrit la situation de référence dans laquelle une
ville rejette ses eaux usées dans le milieu naturel et où une zone agricole utilise des eaux
conventionnelles pour son irrigation.
Dans le schéma central (Cas 1) on substitue les eaux conventionnelles, utilisées jusque-là sur un
périmètre irrigué, par des EUT. La ressource conventionnelle « libérée » permet à la ville de subvenir
à ses nouveaux besoins. Il y a bien substitution et amélioration du bilan hydrique globale grâce à la
REUT.
Dans le schéma de droite (Cas 2), le périmètre irrigué continue à utiliser les eaux conventionnelles
pour son irrigation, les EUT ne sont plus rejetées dans le milieu naturel (ce qui est en soi un progrès)
mais elles sont cependant utilisées pour créer un nouveau périmètre irrigué. Il y a hausse globale de
la consommation d’eau, et au final, aggravation du bilan hydrique d’un point de vue global. Dans ce
cas, la ville risque d’être obligée d’utiliser une ressource telle que le dessalement pour subvenir à ses
nouveaux besoins.
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La conclusion n’est pas qu’absolument tous les usages des EUT doivent contribuer à de la substitution
mais il nous semble fondamental d’avoir cette notion à l’esprit dans l’approche stratégique globale, et,
considérant le bilan hydrique actuel de la Tunisie et les perspectives climatiques, il nous semblerait
fondamental qu’une part importante de la politique de REUT vise de la substitution.
Le tableau ci-dessous résume les 3 scenarios régionaux qui ont été élaborés pour la région du Cap Bon
à la suite de l’inventaire des valorisations des EUT possibles provenant de l’étude de marché. A la suite,
un autre tableau présente une synthèse des éléments utilisés pour comparer les 3 scénarios (version
simplifiée d’un tableau plus complet présenté dans le rapport).
15
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Tableau 2 : Synthèse de l’étude de marché et formulation des scénarios pour la région du Cap Bon
Etude de marché – Inventaire des Formulation des scénarios Description des scénarios
valorisations des EUT possibles
Réhabilitation et intensification Scénario 1 : Les EUT, une Substitution des eaux conventionnelles par des EUT dans les périmètres existants
des périmètres irrigués existants ressource pour réduire le déficit (notamment périmètres agrumicoles de la plaine de Grombalia)
avec des EUT hydrique régional
Substitution des eaux Irrigation du maraîchage avec des EUT dans les périmètres littoraux existants (côte
conventionnelles par des EUT orientale)
dans des périmètres irrigués
Substitution des eaux conventionnelles par les EUT pour irriguer des espaces verts
existants
existants dans les zones touristiques à Nabeul/Hammamet et Kelibia
Création de nouveaux
périmètres irrigués Scénario 2 : Les EUT, une Accent mis sur l’irrigation agricole pour des cultures autorisées actuellement (arbo,
ressource supplémentaire pour fourrages…)
Développement du maraîchage
développer de nouveaux usages
Recyclage industriel Création de nouveaux périmètres irrigués proches des STEP
16 Irrigation de golfs Transfert des EUT de la STEP Hammamet Sud vers Bouficha pour l’irrigation agricole
Irrigation des espaces verts
Création de 4 nouveaux golfs
(touristiques et municipaux)
Recharge de nappe Scénario 3 : Les EUT, un moyen de Recharge des nappes phréatiques de Korba, Oued Souhil, Grombalia et El Haouaria
protection des ressources et création d’une barrière hydraulique contre l’intrusion du biseau salé
Alimentation de zones humides
souterraines et des milieux
sensibles Réhabilitation des sites existants de recharge à Korba et Oued Souhil
Réutilisation indirecte des EUT après recharge de nappes pour l'agriculture, dont
maraîchage
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La REUT pour s’adapter à la raréfaction des ressources plutôt que pour répondre à des nouveaux besoins
Jusqu’à présent, cette motivation se matérialise avec la volonté de création de nouveaux périmètres
irrigués à proximité des STEP, bien que ces projets rencontrent des difficultés de financement. Mais les
acteurs ont conscience qu’il faudra rapidement raisonner à l’échelle de toutes les ressources en eau
de la région pour valoriser au mieux les EUT afin qu’elles aident à répondre au phénomène de
raréfaction des ressources avec la hausse des demandes et le changement climatique.
La recommandation du Consultant est que les efforts soient portés au maximum sur des usages qui ne
créent pas de nouveaux besoins. Il pourrait s’agir de substitution des eaux conventionnelles dans
des périmètres existants et/ou de recharge de nappe.
Lors de l’atelier de concertation régional, il a d’ailleurs été mentionné l’importance d’irriguer la plaine de
Grombalia avec des EUT pour sauvegarder les agrumes. Cependant, la substitution des eaux
conventionnelles par des EUT dans des périmètres existants nécessitera des mesures incitatives et des
campagnes de sensibilisation sur le stress hydrique et la qualité des EUT auprès des agriculteurs pour
les convaincre de renoncer à une ressource conventionnelle. Il faut noter de plus les craintes exprimées
pour l’irrigation directe du maraîchage avec les EUT, même sur le long terme. La recharge de nappe,
pour les zones où elle est faisable comme sur la côte orientale, en plus de stocker les EUT et d’améliorer
la qualité des eaux souterraines, aidera à préserver les périmètres maraîchers tout en ajoutant un garde-
fou supplémentaire sur la qualité finale des EUT et sera donc possiblement plus acceptable
socialement.
La région se partage entre des zones aux problématiques territoriales différentes mais toutes liées au
manque de ressources hydriques : d’une part, les zones littorales où la concurrence pour l’accès à
l’eau entre les usages est de plus en plus forte de par la variété des activités économiques
(cultures sous serres, arboriculture irriguée, industries diverses, tourisme balnéaire etc.). D’autre part,
les zones intérieures où l’agriculture pluviale, qui est l’activité économique principale, va être de
plus en plus fragilisée par le changement climatique.
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Les impacts négatifs actuels sur l’environnement des rejets des eaux usées s’ajoutent aux
problématiques de stress hydrique. La pollution du littoral perturbe les activités touristiques et de
pêches, les rejets des industries textiles contaminent les oueds et les lagunes tandis que la forte
croissance démographique amène à la réalisation de pôles épuratoires toujours plus étendus. Si la
REUT permet de limiter les rejets dans les milieux sensibles tout en dynamisant un secteur
économique, le niveau d’acceptabilité sociale ne sera que plus haut, pour peu que la qualité des
EUT soient garanties pour les différents usagers et que l’information devienne totalement
transparente sur ce sujet.
Le tableau ci-dessous résume les 3 scenarios régionaux qui ont été élaborés pour la région du Sahel
et de Sfax à la suite de l’inventaire des valorisations des EUT possibles provenant de l’étude de marché.
A la suite, un autre tableau présente une synthèse des éléments utilisés pour comparer les 3 scénarios
(version simplifiée d’un tableau plus complet présenté dans le rapport).
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prospective - Version définitive
RESUME
Tableau 4 : Synthèse de l’étude de marché et formulation des scénarios pour la région Sahel - Sfax
Etude de marché – Inventaire des Formulation des scénarios Description des scénarios
valorisations des EUT possibles
Réhabilitation et intensification Scénario 1 : les EUT, une Préservation et extension des périmètres irrigués avec des EUT menacés
des périmètres irrigués existants opportunité pour préserver les terres d’urbanisation (Zaouiet Sousse, El Hajeb…)
avec des EUT agricoles périurbaines et réduire le
Substitution des eaux déficit Irrigation des périmètres irrigués existants avec des EUT, dont le maraîchage, près
conventionnelles par des EUT de Monastir et Sousse (notamment ceux alimentés par le barrage de Nebhana)
dans des périmètres irrigués
Création de périmètres irrigués arboricoles et fourragers près des STEP des petites
existants
communes
Création de nouveaux
périmètres irrigués (avec ou Recharge de nappe quand c’est possible (nappes de Kondar, Chebba Ghedabna,
sans transfert vers les zones Agareb, Chaffar, El Hencha, Jbeniana)
intérieures)
Scénario 2 : Les EUT, une Disparition des périmètres irrigués avec des EUT périurbains (El Hajeb, Zaouiet
Développement du maraîchage ressource pour aider au Sousse…)
20 développement des zones agricoles
Recyclage industriel
intérieures Accent sur l’irrigation agricole pour des cultures autorisées actuellement
Irrigation des espaces verts (arboriculture, fourrages…) et réduction du déficit fourrager
(touristiques et municipaux)
Transfert des EUT vers les zones rurales intérieures où l’agriculture pluviale est
Recharge de nappe
menacée par le changement climatique (jusqu’entre 20 et 30 km vers Sidi El
Heni/Msaken et au sud de Sfax)
Scénario 3 : Les EUT, une EUT utilisées localement pour usages urbains, existants et projetés : espaces verts
ressource exploitée localement pour touristiques et municipaux, industries
réduire la consommation en eau
potable des usages urbains Préservation de l’eau potable pour des usages domestiques
Création de périmètres irrigués arboricoles et fourragers près des STEP des petites
communes
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective - Version définitive
RESUME
21
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective - Version définitive
RESUME
22 La production d’EUT au niveau du Grand Tunis est un enjeu stratégique majeur pour le pays. En
effet, l’abondance des volumes produits (proches de 240 Mm3 en 2050) et les impacts
environnementaux négatifs de leurs rejets dans le Golfe de Tunis exigent un questionnement
éminent sur leur devenir.
Les phases de concertation menées lors de cette phase de prospective ont montré l’intérêt plus faible
des acteurs régionaux pour le sujet de la REUT par rapport à d’autres régions présentant un bilan
hydrique déficitaire. En effet, les besoins en eau actuels sont satisfaits grâce, notamment, aux transferts
des eaux du Nord. L’offre en EUT est donc supérieure à la demande.
Cependant, de nombreux facteurs risquent d’influer sur ce transfert des eaux du Nord : croissance
démographique et augmentation des besoins en AEP, développement industriel, diminution de la
disponibilité des eaux de surface et augmentation des besoins des cultures avec le changement
climatique, etc. La concurrence entre les usages va s’intensifier et le déficit hydrique va se
creuser (estimation d’un déficit de 125 Mm3 pour le Grand Tunis en 2050 dans un scénario modéré des
conséquences du changement climatique). Dans un tel contexte, les EUT devront trouver leur place
dans le mix des ressources hydriques de la région afin de pallier ce déficit. Les choix politiques
qui vont conditionner l’avenir de la REUT pour la zone du Grand Tunis sont donc cruciaux.
Le tableau ci-dessous résume les 4 scénarios régionaux qui ont été élaborés pour la région du Grand
Tunis et Zaghouan à la suite de l’inventaire des valorisations des EUT possibles provenant de l’étude
de marché. A la suite, un autre tableau présente une synthèse des éléments utilisés pour comparer les
4 scénarios (version simplifiée d’un tableau plus complet présenté dans le rapport).
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective -
Version définitive
RESUME
Tableau 6 : Synthèse de l’étude de marché et formulation des scénarios pour la région du Grand Tunis et Zaghouan
Etude de marché – Inventaire des Formulation des scénarios Description des scénarios
valorisations des EUT possibles
Réhabilitation et intensification Scénario 1 : les EUT, une ressource Valorisation des EUT autant que possible pour des usages urbains, existants et
des périmètres irrigués existants locale pour aider à l’alimentation en projetés (industries, espaces verts municipaux et touristiques, golfs…)
avec des EUT eau potable du Grand Tunis
Substitution des eaux Production d’eau potable à partir des EUT pour alimenter le Grand Tunis (horizon
conventionnelles par des EUT 2050)
dans des périmètres irrigués
Scénario 2 : Les EUT, une Valorisation des EUT autant que possible pour des usages urbains, existants et
existants
ressource locale pour garantir projetés (industries, espaces verts municipaux et touristiques, golfs…)
Création de nouveaux l’alimentation du Grand Tunis en
périmètres irrigués primeurs et améliorer le cadre de vie Maîtrise du développement urbain en préservant des périmètres irrigués périurbains
urbain (substitution dans des périmètres existants)
Transfert des EUT puis
substitution dans des périmètres Valorisation écologique de la sebkha Sejoumi
existants
Développement du maraîchage avec les EUT 23
Transfert des EUT puis création
de nouveaux périmètres irrigués Scénario 3 : Les EUT, un moyen de Maîtrise du développement urbain en préservant des périmètres irrigués périurbains
Développement du maraîchage préservation des terres agricoles (substitution dans des périmètres existants de la basse vallée de la Medjerdah et de
périurbaines tout en réduisant le la plaine de Mornag)
Recyclage industriel
stress hydrique
Irrigation des espaces verts Irrigation de cultures actuellement autorisées (arboriculture, fourrages, céréales…)
(touristiques et municipaux)
Transfert jusqu'au Cap Bon pour irriguer les périmètres agrumicoles existants et
Recharge de nappe recharger la nappe de Grombalia des EUT de Sud Meliane
Transfert des EUT puis recharge
de nappe Scénario 4 : Les EUT, une Disparition des périmètres irrigués périurbains (Borj Touil et PI avec des eaux
ressource pour dynamiser des conventionnelles proches des pôles urbains)
Alimentation de zones humides zones agricoles, pour certains non
irrigués, à l’extérieur du Grand Tunis Substitution des eaux conventionnelles par des EUT dans les périmètres restants
Alimentation en eau potable
Création de nouveaux périmètres irrigués proches des petites STEP (Manouba,
Zaghouan) et en transférant les EUT de El Attar vers le gouvernorat de Zaghouan
Transfert jusqu'au Cap Bon pour irriguer les périmètres agrumicoles existants et
recharger la nappe de Grombalia des EUT de Sud Meliane
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective - Version définitive
RESUME
24
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective - Version définitive
RESUME
Des possibilités de REUT multiples à prioriser en fonction des bénéfices territoriaux recherchés
La multiplicité des possibilités de REUT rend complexe la question des choix de valorisations à
privilégier. Pour certains gouvernorats, les flux d’EUT produits pourront être absorbés à proximité des
STEP pour des usages agricoles : c’est le cas de la Manouba ; de Zaghouan, et de l’Ariana. Pour les
principales STEP du pôle urbain de Tunis (Choutrana, Sud Meliane, El Attar), le volume produit ne
pourra pas être entièrement réutilisé sur place. Même si on privilégie des usages urbains, les
besoins ne seront pas suffisants (estimation à 6 % des EUT produites) pour utiliser les EUT produites,
sauf en cas d’usage pour l’AEP. Le transfert vers des zones agricoles sera incontournable pour
valoriser les EUT, à moins que l’usage eau potable avec la REUT soit développé.
En termes d’usages agricoles, les possibilités restent nombreuses : irrigation des cultures maraîchères,
création de nouveaux périmètres ou substitution des eaux conventionnelles dans des périmètres
existants, transferts jusqu’au Cap Bon pour répondre aux besoins existants ou jusqu’à Zaghouan pour
développer des surfaces irriguées, etc. Chacune de ces possibilités répond à des enjeux territoriaux
précis. Cette phase prospective a été l’occasion, lors des rencontres avec les acteurs régionaux, de
faire germer l’idée qu’une substitution des eaux du nord alimentant les périmètres de la Basse
Vallée de la Medjerdah par les EUT est une option envisageable. Elle serait une réponse forte à la
dégradation du bilan hydrique de la région tout en aidant à la préservation de terres agricoles
périurbaines. Il en est de même pour les périmètres irrigués de la plaine de Mornag pour la
conservation de son patrimoine arboricole, même si la défiance envers les EUT dans cette région
est plus forte à cause des mauvaises expériences du passé.
L’avis du Consultant est que le scénario 1, qui propose la potabilisation des EUT à l’horizon 2050,
apparaît comme peu réaliste à cet horizon au regard du niveau de technologie demandé et des coûts
associés. D’autres valorisations des EUT sont à privilégier dans un premier temps. A moyen terme,
l’accent devrait être mis (i) sur la préservation des eaux du Nord pour l’AEP du Grand Tunis et (ii) sur
la préservation des terres agricoles périurbaines avec la substitution des eaux de barrages dans les
périmètres existants de la Medjerdah et de Mornag. Des outils devront être mis en place pour
sensibiliser les agriculteurs au changement de ressources (subventions, formations, sensibilisation au
déficit hydrique, obligations, etc.). Toujours d’après le Consultant, le transfert des EUT du Grand Tunis 25
vers le gouvernorat de Zaghouan pour la création de nouveaux périmètres irrigués ne semble pas
opportun au regard de l’impact sur le bilan hydrique global de telles valorisations (augmentation globale
de la consommation d’eau), des coûts d’investissement et de fonctionnement très importants
nécessaires et de la forte consommation énergétique associée. Ce transfert sera éventuellement à
considérer en dernier ressort en fonction des volumes restants des EUT après leur valorisation au
maximum au plus proche du pôle urbain.
Les volumes d’EUT produits à l’échelle de tout le Sud tunisien ne seront pas négligeables d’ici 2050
puisqu’ils représenteront près de 100 Mm3 produits. Cependant, la production sera éparpillée sur un
vaste territoire en comparaison d’autres pôles de production d’EUT comme le Grand Tunis, Nabeul,
Sousse ou Sfax. Pratiquement, vu les usages des EUT pouvant être pratiquement développés, la REUT
restera, en grand, pour la région Grand Sud une solution marginale pour remédier à son important
déficit hydrique. Plus localement, sur le littoral en particulier, la REUT pourra toutefois contribuer
plus significativement à sa résorption.
Le tableau ci-dessous résume les 2 scénarios régionaux qui ont été élaborés pour la région du Grand
Sud à la suite de l’inventaire des valorisations des EUT possibles provenant de l’étude de marché. A la
suite, un autre tableau présente une synthèse des éléments utilisés pour comparer les 2 scénarios
(version simplifiée d’un tableau plus complet présenté dans le rapport).
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
RESUME
Tableau 8 : Synthèse de l’étude de marché et formulation des scénarios pour la région du Grand Sud
Etude de marché – Inventaire des Formulation des scénarios Description des scénarios
valorisations des EUT possibles
Réhabilitation et intensification Scénario 1 : Les EUT, une Réutilisation des EUT des villes de Gafsa et Gabes pour le secteur des phosphates
des périmètres irrigués existants ressource pour réduire la pression et en remplacement des eaux de nappes prélevées
avec des EUT sur les nappes souterraines
Substitution des eaux surexploitées Développement d’usages touristiques à Djerba et Zarzis (irrigation des espaces verts
conventionnelles par des EUT existants)
dans des périmètres irrigués
Irrigation des oasis en substitution des eaux de nappes à Tozeur, Kebili, El Hamma
existants
et Gabes
Création de nouveaux
périmètres irrigués Recharge des nappes de façon marginale dans les zones rurales et à Medenine par
des écoulements et infiltration via les oueds
Réutilisation industrielle
Irrigation des espaces verts Scénario 2 : Les EUT, une Réhabilitation, intensification voir extension des perimètres irrigués existants (El
26 (touristiques et municipaux) ressource pour aider au Aguila, Dissa, Ouljet El Khoder, Tataouine…)
développement local agricole et
Recharge de nappe touristique Création de nouveaux périmètres irrigués proches des STEP pour réduire le déficit
Recyclage des eaux grises des fourrager et augmenter les rendements des oliviers dans la zone littorale
hôtels
Développement de nouveaux usages touristiques (irrigation d’espaces verts
Reboisement/irrigation des existants et projetés, recyclage des eaux grises pour les nouvelles constructions)
pépinières forestières pour les zones projetées (extensions à Djerba, El Hamma, Sud de Gabes, Tozeur,
Douz…)
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective - Version définitive
RESUME
27
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective - Version définitive
RESUME
…Mais des potentiels de réutilisation locaux à considérer pour répondre à des problématiques spécifiques
et limiter la pollution
Les enjeux de la REUT pour cette région se concentrent en effet surtout sur le littoral avec la ville de
Gabes et le pôle touristique Djerba/Zarzis. Ces deux zones regrouperont potentiellement, en 2050,
40 % des flux d’EUT du Grand Sud. Les choix d’orientation de ces flux devront se faire entre la
substitution d’usages qui prélèvent actuellement dans les nappes, comme les usages industriels
ou touristiques existants, ou la création de nouveaux usages pour répondre à des demandes comme
la production fourragère ou la création d’espaces verts.
L’avis du Consultant est que ces choix de valorisations devront être étudiés en parallèle lors du
lancement d’un projet de REUT au niveau de ces STEP. Le choix devra ensuite se faire au cas par cas
en fonction des enjeux territoriaux à proximité de la STEP étudiée.
Pour les zones restantes, outre les chefs-lieux des Gouvernorats (Gafsa, Medenine, Tataouine, etc…),
l’assainissement de la région concernera des STEP aux capacités modestes où les potentiels de
réutilisation seront à étudier au cas par cas. Les valorisations concerneront surtout de l’irrigation
agricole directe. Une autre alternative sera la recharge de nappe par des procédés d’infiltration
simples dans les oueds si les volumes ne sont pas suffisants pour créer un périmètre irrigué ou s’il n’y
a pas de demandes agricoles. La REUT pour ces STEP représentera plus des enjeux locaux que
nationaux. Un de ces enjeux sera notamment de limiter les nuisances au niveau des milieux de
rejets des STEP, que ce soit des eaux stagnantes pour les milieux continentaux (STEP de Medenine,
Gafsa, Tataouine, etc.) ou les pollutions littorales (Gabes, Djerba, Zarzis). D’autres enjeux pourront être
la poursuite ou le développement d’activités économiques cruciales, comme, par exemple,
l’exploitation phosphatière à Gafsa.
Les EUT, en venant remplacer les eaux de nappes surexploitées dans certains périmètres,
permettraient de participer à la réduction du déficit hydrique de la zone. Cependant, les volumes en
jeu d’EUT produites restent modestes face aux prélèvements effectués (réduction potentielle de
seulement 10 % du déficit en 2050 si on utilise 100 % des EUT).
Cependant, si l’on se place à une échelle interrégionale, il faut noter que la REUT pourrait avoir
indirectement un fort impact sur le bilan hydrique de la zone si la REUT se développait au Sahel
et à Sfax. En effet, les ressources conventionnelles du Centre sont mobilisées pour alimenter le littoral.
L’exploitation de ressources comme les EUT sur le littoral permettrait de libérer des ressources pour
le Centre qui pourront être valorisées plus localement. Pour rappel, 60 à 70 Mm3/an sont transférés
chaque année. De plus, celle nouvelle allocation des ressources en eau participerait à la baisse des
tensions existantes liées au partage de l’eau et aux fractures de développement économique entre les
régions littorales et intérieures.
Des EUT encore perçues comme une source de pollution plutôt qu’une ressource potentielle
L’enjeu lié aux EUT pour cette zone se situe surtout dans l’amélioration du taux de raccordement
aux réseaux d’assainissement collectif pour les communes rurales et la réduction de la pollution
liée aux rejets des eaux usées (brutes ou traitées). Même si les volumes produits sont faibles, les
nuisances causées par ces rejets peuvent être fortes localement pour les riverains. Des nappes
phréatiques peuvent même être contaminées via l’infiltration de ces rejets ne respectant pas les normes
de qualité.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective -
Version définitive
RESUME
Comme observé lors des différentes étapes de concertation de l’étude sur la zone du Centre, les
échanges ont souvent portés sur les impacts négatifs actuels des rejets d’eaux usées et les risques
environnementaux et sanitaires rattachés, plutôt que sur leur possible valorisation. Cela montre que ces
eaux usées sont encore beaucoup perçues comme des sources de pollution dans cette zone
plutôt qu’une potentielle ressource en eau.
Des EUT à gérer localement en fonction des opportunités à saisir à proximité des STEP
Au regard de l’orientation très agricole de la région, les propositions de valorisations possibles des EUT
pour cette zone ont surtout concerné l’irrigation directe ou la recharge de nappe. Ce dernier usage
peut se faire via des procédés d’infiltration dans les oueds au vu du contexte hydrogéologique, afin de
relever le niveau piézométrique des nappes les plus surexploitées ou de faire un stockage inter
saisonnier des EUT. La majorité des flux d’EUT sont concentrés au niveau des chefs-lieux des
gouvernorats (près de 55 % des EUT produites en 2050). La REUT agricole peut participer à la
sauvegarde de certaines espèces arboricoles typiques de la région (pommiers, abricotiers,
amandiers, pistachiers) ou au développement de la filière biologique oléicole. La production
fourragère est aussi envisageable avec les EUT, ce qui aiderait à réduire le déficit fourrager de la
région avec la dégradation des parcours. Pour les STEP restantes de la zone, il est difficile de définir
une orientation stratégique globale car les choix de valorisations des EUT dépendront des contextes
territoriaux et sociaux à proximité de chaque STEP. Les enjeux de REUT liés à ces STEP n’étant pas
des enjeux nationaux au vu des volumes produits, ni même régionaux, il conviendra de laisser la
gestion de ces EUT à un niveau plus local afin de saisir rapidement les opportunités de
valorisation qui pourront se présenter. Par exemple, des nouveaux usages industriels peuvent être
envisagés en lien avec le développement économique de la région (extraction de phosphates dans le
gouvernorat de Meknassy).
Si l’on se place à une échelle interrégionale, le développement de la REUT dans ces zones
dépendantes des Eaux du Nord pourrait cependant contribuer à diminuer les prélèvements pour
l’agriculture et conserver les eaux conventionnelles pour des usages exigeants en qualité
comme l’AEP.
On peut aussi considérer que, de par leur rejet dans des milieux superficiels, les EUT produites
contribuent indirectement aux usages aval et sont déjà réutilisées de manière indirecte.
A l’échelle de la zone du Nord-Ouest, l’enjeu lié aux EUT se situe donc surtout dans l’amélioration du
taux de raccordement aux réseaux d’assainissement collectif pour les communes rurales et la
réduction de la pollution liée aux rejets des eaux usées. De nombreuses craintes ont notamment
été exprimées sur la responsabilité des EUT dans la contamination des eaux des barrages et des eaux
de nappes.
Des EUT à gérer localement en fonction des opportunités à saisir à proximité des STEP
Le bilan hydrique régional excédentaire masque cependant quelques disparités locales, comme les
zones au sud des gouvernorats du Kef et de Siliana ou le littoral de Bizerte qui subissent un stress
hydrique lors des années sèches. Au regard de l’orientation très agricole de la région, les propositions
de valorisations possibles des EUT pour cette zone portent surtout sur des substitutions par les EUT
d’eaux conventionnelles dans des périmètres existants ou des créations de nouveaux
périmètres. Pour le pôle urbain de Bizerte notamment, qui concentrera près de 45% des EUT de la
région à l’horizon 2050, il existe des possibilités de substitution dans des périmètres irrigués
existants qui peinent déjà à s’alimenter par les eaux des barrages les années sèches.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
RESUME
Pour les STEP restantes de la zone, il est difficile de définir une orientation stratégique globale car
les choix de valorisations des EUT dépendront des contextes territoriaux et sociaux à proximité de
chaque STEP. Pour les STEP rejetant directement dans les cours d’eau de la Medjerdah, des
valorisations indirectes de ces EUT pourront être suffisantes s’il n’y a pas de demandes explicites
d’usagers d’exploiter ces eaux, à condition de garantir la conformité des EUT à la norme de rejet dans
les milieux récepteurs.
Un outil intégré et dynamique de calcul Coût – Bénéfices permettant de mettre en lien des avantages
et inconvénients de différentes grandes options d’aménagement du territoire impliquant potentiellement
des EUT a été créé. Il permet de dépasser des idées reçues en mettant dans la balance les coûts directs
mais aussi une partie des externalités associées aux projets.
Plusieurs grandes questions stratégiques ont été traitées de manière générique à partir de cet outil.
ACB 1 : Est-il intéressant de transférer des EUT à x km du littoral pour irriguer des oliveraies actuellement
non irriguées ? (Emissaire en mer versus Transfert)
Dans cette approche sont mis en balance,
d’une part : les conséquences négatives liées au fait de ne pas réutiliser des EUT : pollution
littorale et/ou nécessité de construire un émissaire pour conduire les rejets au large ;
avec d’autre part : la valeur ajoutée apportée par l’irrigation sur des oliveraies actuellement non
irriguées. Cette valeur est liée à une hausse du rendement et, dans une moindre mesure, à une
baisse des intrants. Il y a toutefois des coûts pour obtenir ce bénéfice : le transfert des eaux vers
les oliveraies concernées, le stockage de ces eaux en dehors des périodes d’utilisation, la mise
en place d’un réseau d’irrigation.
30 Les deux situations qui sont comparées sont explicitées sur le schéma suivant :
Les deux situations définies pour conduire l’analyse sont plus précisément les suivantes :
Référentiel :
- Rejet de 40 Mm3 d’EUT en mer après un traitement secondaire.
- Mise en place d’un émissaire en mer pour conduire le rejet au large.
- Externalités négatives liées au rejet en mer.
- Culture d’oliviers de 5600 ha d’oliviers en sec à l’intérieur des terres.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective -
Version définitive
RESUME
Projet :
- Traitement tertiaire de 40 Mm3 d’EUT par le process technologique « B-B1 » (tambour filtrant
sable + UV).
- Irrigation de 5 600 ha d’olivier situés à l’intérieur des terres et non irrigués initialement. Mise
en culture de fourrages sous oliviers sur 50% de cette surface. Elevages en bovins et ovins
sur la base de la production fourragère générée.
- Les besoins en eau nets considérés sont de 4000 m3/ha pour les oliviers seuls et de
7500 m3/ha pour les surfaces en olivier + fourrage. En intégrant les efficiences des systèmes
d’adduction et d’irrigation (efficience globale de 0.81 pour l’irrigation de la partie en oliviers
seules et de 0.72 pour la partie en oliviers + fourrage), ces besoins unitaires conduisent à un
besoin de 40 Mm3 d’eau sur les surfaces considérées (les surfaces ont été choisies afin
d’arriver à ce total).
- Transfert des 40 Mm3 à une distance « x » du littoral. Cette distance « x » est prise comme
variable dans l’approche qui est conduite afin de rechercher la limite du système en termes
de rentabilité économique.
Le rapport précise que plusieurs situations tunisiennes réelles se rapprochent fortement de cette
situation générique. Le volume de 40 Mm3 considéré correspond ainsi au volume cumulé à l’horizon
2050 des STEP de Msaken et Sousse Hamdoun situées proche du littoral dans la zone d’étude Sahel-
Sfax. La zone littorale voisine de ces deux STEP subit actuellement les conséquences des EUT. Les
zones situées plus à l’intérieur des terres au droit de ces STEP comprennent de très larges surfaces en
oliveraies potentiellement intéressées pour procéder à de l’irrigation.
Les principaux coûts et bénéfices pris en compte dans l’analyse quantitative sont les suivants :
31
Avec les hypothèses de base du modèle, il ressort qu’il est plus intéressant de transférer les
EUT jusqu’à une longueur d’environ 25 km maximum (27 km exactement) pour irriguer les
oliveraies plutôt que de construire un émissaire en mer.
Si la longueur du transfert est supérieure à 27 km, le projet de REUT n’est plus intéressant
économiquement. De manière générique, il ressort qu’un projet de développement agricole situé à
l’intérieur des terres valorisant des EUT peut être rentable au regard d’une situation de référence
où on cherche à de se débarrasser des EUT en mer. La rentabilité effective du projet est cependant
très sensible à la valorisation agricole, c’est-à-dire dans notre cas au rendement qu’atteindront les
oliveraies grâce à l’irrigation. Diverses analyses de sensibilité sont présentées dans ce sens dans le
rapport. Ainsi, en doublant le coût du stockage (10 DT/m3 au lieu de 5 DT/m3 dans l’hypothèse de base),
le « périmètre de rentabilité du projet REUT » baisse de 27 km à 20 km. De même, lorsque l’on fait
varier le rendement des oliveraies irriguées, la longueur maximale de transfert pour garder un projet au
seuil de rentabilité augmente de 10 km quand le rendement de l’olivier irrigué augmente de 1 T/ha. Pour
un transfert de 20 km, la VAN s’annule en dessous de 3.4 T/ha.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
RESUME
ACB 2 : Est-il intéressant de remplacer une ressource conventionnelle par des EUT sur un périmètre irrigue
existant ? (EUT vs ressource conventionnelle)
ACB n°2A : Cas d’un territoire en forte tension hydrique qui envisage de mettre en place du dessalement
pour son alimentation en eau potable
Dans cette deuxième analyse, est analysé l’intérêt de la substitution, pour des usages d’irrigation déjà
en place, de ressources conventionnelles par des EUT.
32
Les deux situations définies pour conduire l’analyse sont les suivantes :
Référentiel :
- Rejet de 40 Mm3 d’EUT en mer après un traitement secondaire ;
- Mise en place d’un émissaire en mer pour conduire le rejet au large ;
- Externalités négatives liées au rejet en mer des EUT ;
- Irrigation de périmètres irrigués à partir d’une ressource superficielle éloignée.
- Construction d’une unité de dessalement d’une capacité de 40 Mm3 / an en vue de fournir en
eau potable le territoire considéré qui se trouve en déficit pour son AEP.
Projet :
- Traitement tertiaire de 40 Mm3 d’EUT par le process technologique « B-B1 » (filtration à
tambour + UV) adapté pour l’irrigation de périmètres arboricoles ;
- Irrigation des mêmes périmètres irrigués à partir des EUT produites par ce traitement en
replacement des ressources conventionnelles utilisées jusqu’alors. On fera l’hypothèse dans
un premier temps que ces EUT sont produites sur place. On testera dans un second temps
comment le résultat évolue si on doit ajouter un coût de transfert à ces EUT.
- Stockage intersaisonnier : on fait l’hypothèse qu’un quart du volume doit être stocké. Cette
proportion est obtenue par analyse croisée des flux d’EUT et des besoins en eau dans le
périmètre d’irrigation.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective -
Version définitive
RESUME
- Le projet permet de libérer 40 Mm3 de la ressource qui était utilisée par les périmètres irrigués
considérés. Cette ressource est désormais utilisée par le territoire, ce qui va éviter la
construction d’une unité dessalement. L’eau potable est produite dans ce cas par
potabilisation de la ressource libérée.
Dans ce cas aussi, le rapport précise que plusieurs situations tunisiennes réelles se rapprochent
fortement de cette situation générique, en particulier dans trois régions avec de forts enjeux : (i) zone
Sahel-Sfax, où on utilise des eaux en provenance du barrage de Nebhana pour l’irrigation de périmètres
irrigués alors qu’il existe une forte tension entre usages pour partager les eaux de ce barrage et que
l’on projette également la construction de nouvelles unités de dessalement. (ii) zone du Cap Bon, où on
fait venir les eaux du Nord pour irriguer des orangers alors que des EUT pourraient être utilisées pour
cet usage et qu’elles sont aujourd’hui rejetées à la mer avec des plages fermées à la baignade. (iii) zone
de Tunis : à environ 20 km de Tunis, on utilise des eaux de surface dans la vallée de la Medjerdah
pendant que des gros volumes d’EUT de l’agglomération de Tunis sont rejetés à la mer et qu’on
s’apprête à mettre en place des émissaires dans le Golfe pour les éloigner du littoral. Le rapport note
que pour les zones de Tunis et du Cap Bon le dessalement n’est pas forcément envisagé à ce stade.
Ce pourquoi a été introduit également le cas d’étude ACB n°2B synthétisé ci-après.
Les principaux coûts et bénéfices pris en compte dans l’analyse quantitative sont les suivants :
33
Il ressort de l’analyse que, avec les hypothèses de base du modèle, et sans coût de transfert, la valeur
actualisée nette du projet est très élevée, de l’ordre de 3 Milliards DT. Le choix de la REUT apparait
bénéfique pour les territoires car il évite des investissements massifs dans le dessalement ou les
repousse à plus long terme. La différence reste positive, même avec un transfert de plusieurs
dizaines de km.
ACB n°2B : Cas d’un territoire en moindre tension où le dessalement n’est pas forcément envisagé à ce
stade
Dans ce cas, les principaux coûts et bénéfices pris en compte dans l’analyse quantitative sont les
suivants
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
RESUME
Avec les hypothèses de base du modèle et sans coût de transfert : la valeur actualisée nette du projet
REUT s’élève alors à environ 620 millions de DT. La VAN est ainsi toujours très élevée mais moins
que dans le cas n°2A (3 Milliards DT). Ceci est lié au fait que la ressource reste globalement
suffisamment abondante sur le territoire considéré, alors que dans le cas précédent le territoire
devait recourir au dessalement. En intégrant les coûts de transfert, la VAN devient nulle lorsque la
longueur du transfert dépasse 65 km.
Les EUT - possiblement un ¼ des ressources en eau du pays en 2050 - sont à même d’améliorer le bilan
hydrique du pays, à condition de choisir les scénarios de réutilisation adaptés
C’est un message essentiel de la présente démarche : les EUT sont une ressource fondamentale pour
la Tunisie et le développement de leur usage peut constituer un important levier d’amélioration du bilan
hydrique du pays dans le contexte de tensions sur les ressources en eau décrit dans les premières
lignes du présent résumé.
A l’échelle du pays, comme déjà souligné, elles représentent dès à présent entre 6 % (année moyenne)
et 11 % (année sèche) du mix de ressources du pays. Cette proportion pourrait être comprise entre
environ 14 % (année moyenne) et 26% (année sèche) à l’horizon 2050, en considérant la hausse
du volume d’EUT produit (passage de 300 à 640 Mm3 par an) et la baisse des ressources en eau
superficielles et souterraines en lien avec le changement climatique (poursuite de la hausse de
l’ETP et possible diminution des précipitations).
Si l’on développe les scénarios les plus ambitieux en termes de substitution, l’usage des EUT pourrait
permettre de réduire, dans une proposition comprise entre 20 % (cas avec impact fort du changement
climatique) et 33 %, le déficit hydrique national (cas avec moindre impact du changement climatique) à
l’horizon 2050.
34 Soulignons de nouveau ce point fondamental, comme explicité dans un encadré présenté plus haut :
pour que les EUT participent effectivement à cette réduction du déficit hydrique, nous recommandons
d’orienter prioritairement leur réutilisation vers des usages où elles viendront en substitution d’autres
ressources.
La question de la REUT doit se poser d’abord en termes d’aménagement du territoire et utiliser tous les
outils de la GIRE pour prendre des choix éclairés avec les territoires concernés
Les analyses régionales conduites dans les chapitres 10 à 15 ont en effet montré que, pour chaque
zone, les EUT peuvent répondre à des objectifs territoriaux différents en fonction de politique de gestion
de l’eau et d’aménagement du territoire que l’on souhaite y mener. C’est pourquoi il est primordial de
s’imprégner du contexte hydrique et socioéconomique du territoire avant d’envisager d’y exploiter les
EUT.
La question n’est pas : « Pour quel usages devons-nous réutiliser les EUT ? » (usages agricoles, ou
industriels, ou touristiques…) mais plutôt : « Quels objectifs territoriaux voulons nous atteindre en
réutilisant les EUT ? », c’est-à-dire : réduction du stress hydrique, et/ou développement économique,
et/ou réduction de la pollution…
Les investissements pour le développement de la REUT doivent être raisonnés avec une vue d’ensemble
du cycle de l’eau, via un travail plus étroit entre institutions
Le développement de la REUT ne pourra répondre aux enjeux du territoire s’il n’existe pas une étroite
collaboration entre au minimum l’institution chargée de la REUT (aujourd’hui la DGGREE), le ministère
en charge des ressources en eau (aujourd’hui le ministère de l’agriculture, des ressources hydrauliques
et de la pêche), les autres ministères concernés par la REUT (santé, environnement, tourisme,
industrie…), l’ONAS et les organismes en charge de définir les stratégies d’aménagement du territoire.
La cohérence entre les investissements des différents ministères doit particulièrement se poser pour :
la création et le dimensionnement des émissaires en mer, alors même qu’on souhaite en parallèle
développer la REUT ;
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Version définitive
RESUME
Les pôles épuratoires nationaux et régionaux prennent en compte seulement 25 STEP sur plus de 200
STEP qui seront existantes en 2050 dans le pays. Néanmoins, ils représenteront 62 % du flux d’EUT
produit à l’échelle du pays.
Des outils techniques, réglementaires, financièrs et instituonnels doivent être mis en place pour garantir le
succès de la REUT 35
Les points les plus importants à retenir qui conditionnent la réussite de la filière de la REUT sont les
suivants :
La question de qualité des EUT avec la maîtrise des risques sanitaires et environnementaux via une
montée en gamme des technologies de traitement sur les STEP ;
La transparence sur les données de qualité ainsi que des alertes en temps réel des usagers en cas
de non-conformité ;
L’adaptation et l’anticipation du cadre réglementaire ;
Des financements pérennes ;
Des approches institutionnelles déconcentrées et décentralisées.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
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1. OBJECTIFS DE L’ANALYSE PROSPECTIVE ET GRANDS PRINCIPES METHODOLOGIQUES
Pour répondre à ces défis, notre approche se fonde sur trois principes.
Les quantités d’EUT produites (sujet du chapitre 3 du rapport) sont ainsi systématiquement situées au
regard des autres ressources (chapitre 4). Ce point nous a semblé fondamental pour intégrer, à la 37
présente étude, les objectifs stratégiques sur la gestion de l’eau à l’échelle nationale développée dans
la démarche Eau 2050. Les objectifs que nous avons considérés sont en particulier la réduction
globale des pressions quantitatives sur les ressources superficielles ou souterraines, via des
économies d’eau et la diminution/optimisation des surfaces irriguées.
Les valorisations possibles des EUT sont multisectorielles et ont de ce fait un lien fort avec
l’aménagement du territoire. Les différents secteurs économiques consommateurs potentiels sont
étudiés, ainsi que leur évolution possible jusqu’à 2050, bien qu’il soit compliqué d’avoir une vision claire
de ces secteurs sur un si long terme.
En parallèle, une gamme des options technologiques de traitement des eaux usées avec
l’intégration des aspects énergétiques est étudiée (chapitres 3 et 5.5). L’objectif est de donner des
scénarios de traitement possible à court et moyen terme adaptés au contexte tunisien et de donner une
vision possible du futur de l’assainissement à long terme.
Les aspects transversaux de la valorisation des EUT sont aussi pris en compte pour les différents
usages possibles : changement climatique, réglementation (chapitre 7), gouvernance (chapitre 8),
financement de la filière (chapitre 8), acceptabilité sociale, etc.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
1. OBJECTIFS DE L’ANALYSE PROSPECTIVE ET GRANDS PRINCIPES METHODOLOGIQUES
38
Figure 2 : Schéma des objectifs territoriraux possibles auxquels peut répondre la REUT
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1. OBJECTIFS DE L’ANALYSE PROSPECTIVE ET GRANDS PRINCIPES METHODOLOGIQUES
Comme le souligne Michel GODET dans ses ouvrages sur la prospective, l’anticipation est importante,
mais également l’appropriation. Ce sont ces deux éléments qui vont déboucher sur l’action. Les
différentes étapes du processus participatif au niveau local sont détaillées dans le chapitre 2.4.
Anticipation Appropriation
Etude Motivation et
prospective mobilisation des
REUT 2050 acteurs locaux
Action
Mise en œuvre
39
Figure 3 : Triptyque prospectif « Anticipation – Appropriation – Action » tel que proposé par M. GODET
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2. APPROCHE RETENUE POUR L’ELABORATION DES SCENARIOS DE DEVELOPPEMENT DE LA REUT A L’ECHELLE REGIONALE
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2. APPROCHE RETENUE POUR L’ELABORATION DES SCENARIOS DE DEVELOPPEMENT DE LA REUT A L’ECHELLE REGIONALE
En pratique, ce zonage n’est pas un cloisonnement mais un cadre de travail. Par exemple, les
possibilités de transfert inter régions sont aussi considérées.
Il est cependant à noter que ces données ne remplacent pas un travail fin de prospective qui pourrait
être effectué dans des schémas directeurs d’assainissement régionaux. L’objectif est bien de donner
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2. APPROCHE RETENUE POUR L’ELABORATION DES SCENARIOS DE DEVELOPPEMENT DE LA REUT A L’ECHELLE REGIONALE
une image globale de l’évolution des flux à l’échelle des régions d’étude pour aider aux choix de
valorisations des EUT qui seront développés par zones.
Ces bilans hydriques des eaux conventionnelles sont donnés dans ce chapitre pour chaque région et
sont comparés avec le potentiel en REUT. Les bilans régionaux intègrent des hypothèses sur les
impacts possibles du changement climatique sur les ressources en eau.
Il s’agit ici de répondre à un objectif très important de l’étude : penser l’utilisation des EUT en termes
de ressources, de manière globale, et montrer comment elles constituent un des leviers disponibles
pour rééquilibrer ou non les bilans hydriques régionaux.
42 Ces expertises sectorielles ont été enrichies par les enquêtes de terrain auprès des usagers
potentiels (voir partie 2.4.2). Ces enquêtes permettent de mieux comprendre comment se positionnent
les usagers potentiels face à la REUT (« maturité » de la demande), quels sont les moteurs de
motivation ou au contraire les freins à l’acceptabilité sociale pour la REUT. Notons que la motivation
des agriculteurs diffère beaucoup en fonction du territoire considéré, contrairement aux autres usages.
Une attention particulière a été portée sur la recharge de nappe, qui est à la fois un usage potentiel
des EUT (protection de la nappe) et une façon de valoriser les EUT pour d’autres usages de manière
indirecte (repompage dans la nappe pour l’irrigation). Pour chaque région, une première étape a été de
balayer les différentes nappes en examinant pour chacune d’elles leur état quantitatif et qualitatif. Il
s’agissait de sélectionner une première liste de nappes vulnérables pour lesquelles une recharge
pourrait représenter un intérêt. Par la suite, un inventaire des sites de recharge déjà existants a
été dressé, que ce soit avec des EUT ou des eaux conventionnelles, ainsi que les sites de recharge
déjà pressentis lors d’études antérieures sur la recharge de nappe avec les EUT. Ces études sont
notamment l’étude de transfert des EUT du Grand Tunis vers les zones de réutilisations (DGEQV, 2009)
et l’étude de faisabilité technico-économique de la recharge de nappe avec les EUT (DGEQV, 2009).
Pour finir, nous croisons ces éléments obtenus avec la liste des STEP présentes et projetées sur ces
nappes. L’objectif est de déterminer le potentiel de recharge par les EUT en fonction : des quantités
d’EUT produites par les STEP aujourd’hui et aux différents horizons de prospective, de la localisation
des STEP et des contextes hydrogéologique et foncier favorables ou non à la recharge.
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2. APPROCHE RETENUE POUR L’ELABORATION DES SCENARIOS DE DEVELOPPEMENT DE LA REUT A L’ECHELLE REGIONALE
Cette partie dresse un inventaire global des principaux rejets d’eaux usées qui impactent
actuellement l’environnement et/ou des activités socio-économiques sur l’ensemble du pays. Ces
connaissances pourront ensuite être intégrées lors du choix des valorisations des EUT car la REUT
peut aider à améliorer la situation concernant ces rejets problématiques. En effet, la REUT limite les
rejets dans les milieux récepteurs et est souvent accompagnée d’une amélioration des traitements. Cet
inventaire permet aussi de repérer des zones où il sera prioritaire d’agir si les impacts actuels sont
conséquents ainsi que les zones qui nécessiteront une plus grande sensibilisation des usagers de
l’eau, lorsque les eaux usées sont perçues très négativement, de par leurs impacts actuels.
Concernant les effluents industriels, ils sont en partie quantifiés pour les plus gros consommateurs grâce
au CADRIN (ONAS, 2019) et aux prélèvements effectués dans les nappes profondes recensés par la
DGRE (DGRE, 2018). Cependant, les estimations de consommations en eau ne sont pas effectuées
pour toutes les industries et ne prennent pas en compte des forages illicites, et ne sont donc pas
exhaustives.
Cet inventaire a été dressé en collaboration avec les acteurs locaux lors des réunions régionales en
amont des enquêtes de terrains et lors de rencontres avec des associations environnementales. Des
synthèses cartographiées par région ont ensuite été présentées lors des ateliers de concertation
régionaux conduits entre fin février et avril 2021, puis validées et enrichies par les participants à cette
occasion.
2.2.4 Inventaire des valorisations potentielles des EUT adaptées aux contextes 43
territoriaux
L’évaluation des flux d’EUT à l’horizon 2050, les expertises sectorielles appuyées par les enquêtes
auprès des usagers potentiels et les investigations sur les enjeux environnementaux et socio-
économiques permettent de dégager un panel de possibilités de valorisations des EUT.
Au niveau de chaque région, la réflexion est conduite en pratique à l’échelle de sous-zones, ayant
chacune une cohérence agricole, économique, et environnementale. L’objectif de ce nouveau zonage
à une échelle géographique plus réduite est de prendre en compte les particularités locales et de
proposer des valorisations des EUT les plus pertinentes au regard des enjeux territoriaux (préserver
un potentiel touristique et environnemental menacé par les rejets d’EUT actuels, dynamiser une filière
agricole menacée par des pénuries d’eau, etc.)
Le potentiel de valorisation a été étudié pour toute une gamme d’usages, comprenant l’irrigation
agricole (arboriculture, oliviers, vignes, fourrages, céréales, etc.), l’arrosage des golfs et espaces verts,
l’approvisionnement des industries et la recharge de nappe. Cela a été fait à partir des besoins unitaires
de chacun de ces usages, eux-mêmes estimés au travers de chaque expertise sectorielle, et à l’échelle
de chacune des STEP, existantes et envisagées à l’horizon 2050.
En pratique, cette analyse du potentiel de REUT pour chaque sous-zone s’est effectuée en trois
temps :
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2. APPROCHE RETENUE POUR L’ELABORATION DES SCENARIOS DE DEVELOPPEMENT DE LA REUT A L’ECHELLE REGIONALE
3/ Cette mise en perspective conduit enfin à des propositions d’orientations de valorisation. Ces
propositions combinent certaines des idées identifiées dans l’étape précédente.
Ces scénarios sont un assemblage d’hypothèses proposant différentes visions possibles de l’avenir.
Ils aident à rendre plus concrets des futurs virtuels. L’objectif est d’éclairer des choix politique en
termes de développement de la REUT avec des considérations techniques, économiques,
environnementales et sociales.
44 Les scénarios proposés pour les 6 régions d’étude sont le résultat d’un riche processus de travail avec
les acteurs, effectué lors des différentes étapes de l’approche participative (voir ci-après partie 2.4). Le
travail de concertation effectué en amont, qui permet de changer les représentations de la REUT et
de souligner - voire de lever - des points de blocage est tout aussi important que celui de la formulation
des scénarios.
Les scénarios ne disent pas ce qui est bon ou mauvais de faire mais ils permettent de montrer les
chemins possibles et de nourrir les débats. Ils combinent plusieurs valorisations des EUT qui
ont une cohérence en termes d’aménagement du territoire et de politique de l’eau et donnent des
images possibles de la REUT dans les régions d’ici 2050 suivant l’évolution de facteurs de
changement (urbanisation, efforts d’investissements dans la REUT, développement d’un secteur
économique, etc.).
« Il est cependant d’usage dans les exercices de prospective de faire valoir que la réalité sera une
combinaison des scénarios présentés ; la réalité apportant son lot de continuité, de surprise, et de
rupture. » (Groupe de la Bussière, scénarios 2025)
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2. APPROCHE RETENUE POUR L’ELABORATION DES SCENARIOS DE DEVELOPPEMENT DE LA REUT A L’ECHELLE REGIONALE
En parallèle, on explicite pour chacun des scénarios, les besoins technologiques associés aux
volumes d’EUT réutilisés :
Niveau de qualité et Traitement tertiaire : les différentes valorisations envisagées exigent des
niveaux de qualité des EUT différents. Nous indiquons ainsi, pour chaque scénario, la part des EUT
réutilisées correspondant aux différents niveaux de qualité à atteindre.
Nous développons plus bas dans le rapport (chapitre 3), la gamme des options technologiques
possibles pour atteindre différents niveaux de qualité, selon les valorisations envisagées pour les
EUT. Le tableau ci-dessous résume à quoi correspondent les différents niveaux de qualité en
termes d’usages autorisés et de technologiques nécessaires pour atteindre ces niveaux.
Tableau 11 : Rappel synthétique des niveaux de traitment possibles en fonction des usages
Niveaux de Exemple de traitements
Usages autorisés
qualité complémentaires
E Alimentation de zones humides /
Alimentation de blocs sanitaires Filtre à sable
C Revégétalisation
Recharge de nappe sans prélèvements
Recharge de nappe avec prélèvements agricoles Filtre à sable
45
C+ Rejets dans un barrage sans utilisation AEP Microfiltration/Ultrafiltration
(enlève les nutriments)
Arboriculture et cultures annuelles hors Filtre à sable + UV
maraîchage
Tambour filtrant + UV
B
Espaces verts recevant du public (aspersion)
Eaux de process industriel hors IAA (peu exigeant)
Cultures maraîchères Microfiltration + UV
A Eaux de refroidissement Ultrafiltration + UV
Eaux de process industriel hors IAA
A+ AEP Osmose inverse + UV
Transferts : lorsque des valorisations demandent le transport des EUT sur plus de 5 km, le volume
associé est indiqué. Plusieurs catégories de distances sont mentionnées si nécessaire (5 – 10 km,
10 – 20 km, 20 – 30 km, etc.).
Stockage : les besoins en irrigation des cultures changent en fonction des mois de l’année alors
que la production d’EUT reste globalement la même, sauf pour la production d’EUT touristiques qui
augmente en période estivale. En fonction des cultures prévues pour être irriguées avec des EUT,
il a été calculé le volume qui devra être stocké si l’on veut utiliser 100 % des EUT produites sur toute
l’année par les STEP considérées.
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46
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Tableau 12 : Description des différents niveaux d’ambition en fonction des contraintes liées aux valorisations des EUT
47
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2. APPROCHE RETENUE POUR L’ELABORATION DES SCENARIOS DE DEVELOPPEMENT DE LA REUT A L’ECHELLE REGIONALE
Ces réunions ont aussi constitué un premier pas dans l’approche participative régionale, en amont des
ateliers de concertation régionaux qui se sont déroulés dans la suite de la Phase 2.
Lors de ces réunions, les personnes invitées représentaient l’ONAS, la SONEDE, l’AFI, les
municipalités, différents arrondissements des CRDA, l’URAP ou encore l’UTICA.
Le tableau suivant présente la liste des réunions qui ont pu être conduites.
Tableau 13 : Liste des réunions régionales conduites en Phase 2 en amont de la phase d’enquête
Des réunions ont aussi été organisées au niveau des départements régionaux de l’ONAS pour connaître
l’avancement des schémas directeurs d’assainissement.
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2. APPROCHE RETENUE POUR L’ELABORATION DES SCENARIOS DE DEVELOPPEMENT DE LA REUT A L’ECHELLE REGIONALE
Des questionnaires avaient été élaborés en amont pour les agriculteurs, les industriels, les hôteliers et
les municipalités, questionnaires qui avaient été validés par le COPIL restreint.
Des associations environnementales, qui s’intéressent au sujet de la REUT, et qui mènent des
actions territoriales, ont aussi été interrogées.
Pour l’agriculture, l’objectif était de viser des agriculteurs avec des profils différents et dans des zones
agricoles hétérogènes : des agriculteurs proches des périmètres avec des EUT existants, des
agriculteurs qui irriguent avec des eaux conventionnelles ou encore des agriculteurs ne disposant pas
de ressources en eau actuellement.
Pour les industries, des entreprises avec des activités variées et avec des consommations en eau non
négligeables ont aussi été interrogées. Certaines d‘entre elles, grâce à des entretiens en amont avec
l’API, ont aussi été visées, car elles utilisaient déjà des méthodes innovantes pour économiser, voire
recycler de l’eau.
Pour le tourisme, des unités hôtelières des grandes zones touristiques ont été ciblées, notamment
celles possédant des surfaces d’espaces verts importantes.
Pour les municipalités, les principales villes du pays ont été ciblées, notamment celles dans des zones
avec peu de ressources en eau potable.
Le tableau ci-dessous indique le nombre d’enquêtes qui ont été réalisées par régions et par types
d’usagers.
Tableau 15 : Nombre d’enquêtes réalisées par régions et par usagers potentiels des EUT 49
Régions Agriculteurs Hôteliers Municipalités Industriels
Cap Bon 26 2 2 3
Sahel et Sfax 37 3 6 2
Grand Sud 69 6 5 2
Centre 25 1 3 2
Nord Ouest 44 1 3 2
Grand Tunis et 54 2 3 2
Zaghouan
Ce travail de terrain a aussi été l’occasion de visiter plusieurs stations d’épuration qui n’avaient pas été
prospectées lors de la phase Diagnostic. Ces visites ont permis de se rendre compte de la réalité du
terrain et de l’occupation du sol à proximité de ces STEP. Dans certaines zones, cela a permis de
confirmer les problématiques liées à des rejets d’eaux usées dans les milieux récepteurs.
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prospective - Version définitive
2. APPROCHE RETENUE POUR L’ELABORATION DES SCENARIOS DE DEVELOPPEMENT DE LA REUT A L’ECHELLE REGIONALE
Présenter aux acteurs les ordres de grandeur en jeu, afin de situer l’importance des EUT dans les
bilans hydriques régionaux, en situation actuelle et jusqu’à 2050 ;
Présenter aux acteurs nos propositions en termes de valorisations possibles des EUT, en
situation actuelle et future ;
Recueillir l’avis des acteurs sur ces propositions afin de les corriger et de les enrichir ;
Recueillir l’avis des acteurs sur la priorité à donner aux différentes valorisations possibles.
Ces ateliers ont aussi été l’occasion de motiver les acteurs régionaux et de faciliter leur engagement et
leur adhésion à la future stratégie nationale de REUT.
Le tableau ci-dessous reprend les différents ateliers qui ont été organisés.
Nombre
Régions Date Diversité des structures locales présentes
participants
Grand Sud 01/04/2021 ~ 40 CRDA, ONAS, CRT, DRE, municipalités, syndicats agricoles,
50 industries
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2. APPROCHE RETENUE POUR L’ELABORATION DES SCENARIOS DE DEVELOPPEMENT DE LA REUT A L’ECHELLE REGIONALE
51
Figure 5 : Schéma méthodologique des étapes de l’analyse propsecitve et participative à différentes échelles géographiques
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3. EVOLUTION POSSIBLE DES FLUX D’EUT EN TUNISIE AUX HORIZONS 2025, 2030, 2040 ET 2050
Un outil sous tableur a été construit spécifiquement pour l’étude afin de conduire une approche
homogène sur l’ensemble du territoire national, tout en considérant et intégrant les éléments disponibles
dans les documents de planification de l’ONAS recueillis dans le cadre de l’étude.
Pour chacune de ces trois catégories, et en fonction des régions, des hypothèses de consommation
d’eau et d’évolution démographique ont été élaborées. Nous nous sommes basés essentiellement sur
les schémas directeurs de l’ONAS dans les gouvernorats pour lesquels ils existent. Les gouvernorats
concernés par ces schémas directeurs sont :
les gouvernorats du Grand Tunis (Tunis, Manouba, Ariana, Ben Arous) jusqu’à l’horizon 2029
(ONAS, 2014) ;
Les gouvernorats de Sousse, Mahdia, Sfax, Gabes, Gafsa et Medenine jusqu’à l’horizon 2036
(ONAS, 2017).
Les hypothèses ont été complétées avec des données de la SONEDE (SONEDE, 2018) et de l’Institut
National de la Statistiques (INS) pour la démographie (INS, 2015).
Les données des ministères en charge de l’industrie et du tourisme ont aussi permis de prendre en
compte l’évolution des zones industrielles et touristiques, et donc la potentielle évolution de la
consommation en eau, bien que ces données ne soient pas disponibles sur le long terme.
Les schémas ci-dessous synthétisent la méthode adoptée pour quantifier les EUT.
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3. EVOLUTION POSSIBLE DES FLUX D’EUT EN TUNISIE AUX HORIZONS 2025, 2030, 2040 ET 2050
Figure 6 : Schéma des étapes méthdologiques mises en œuvre pour calculer les flux domestiques à l’horizon 2050
Figure 7 : Schéma des étapes méthdologiques mises en œuvre pour calculer les flux touristiques à l’horizon 2050
53
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prospective - Version définitive
3. EVOLUTION POSSIBLE DES FLUX D’EUT EN TUNISIE AUX HORIZONS 2025, 2030, 2040 ET 2050
Figure 8 : Schéma des étapes méthdologiques mises en œuvre pour calculer les flux industriels à l’horizon 2050
Population
totale 9 910 872 11 007 326 11 852 032 12 538 698 12 928 199 13 195 483 13 425 087
projetée
Taux
d’accroisse 1,05% 1,23% 0,94% 0,61% 0,41% 0,35%
ment
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3. EVOLUTION POSSIBLE DES FLUX D’EUT EN TUNISIE AUX HORIZONS 2025, 2030, 2040 ET 2050
Figure 9 : Projections de la population communale jusqu’en 2050 par régions de l’étude – données INS et calculs BRLi
Ces résultats de prospective démographique ont été comparés avec ceux de l’étude EAU 2050 par
gouvernorats. Pour les gouvernorats possédant des schémas directeurs d’assainissement et donc pour
lesquels les données de l’ONAS ont été utilisées dans la présente étude, les estimations
démographiques apparaissent un peu plus élevées que les projections de Eau 2050.
Les débits ont été estimés aux horizons 2020, 2025, 2030, 2040 et 2050. Chaque paramètre a été
estimé de la façon suivante :
Population de la commune : elle a été calculée à chaque horizon temporel dans la prospective
démographique présentée ci-dessus ;
Taux de raccordement à la STEP : Des données datant de 2013 et leur projection sont disponibles
pour les gouvernorats possédant un schéma directeur d’assainissement. Pour les autres
gouvernorats, les taux de raccordement actuels ont été déduits de la connaissance de la capacité
de chaque STEP en 2018. Quand une nouvelle STEP est créé pour une commune non raccordée
actuellement, l’hypothèse formulée est que le taux de raccordement est de 80 %. Il a été projeté
qu’en 2050 le taux de raccordement sera d’au moins 80 % pour l’ensemble des STEP. Quand
plusieurs STEP sont reliées à une même commune, la part de raccordement à chaque STEP a été
estimée en fonction des données de 2018 et des projections faites dans les schémas directeurs.
Dotation AEP : Des hypothèses concernant l’évolution de la consommation en eau potable sont
formulées dans les schémas directeurs. Le rapport statistique 2018 de la SONEDE donne l’évolution
de cette consommation en séparant le Grand Tunis des autres gouvernorats.
Pour le Grand Tunis, l’augmentation a été de 0,5 % par an ces 10 dernières années. L’ONAS
dans son schéma a considéré que cette hausse devrait se poursuivre jusqu’à 2030 avec
l’amélioration du niveau de vie. Après 2030, nous avons fait l’hypothèse que cette consommation
devrait stagner en lien avec les politiques d’économies d’eau mises en place.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
3. EVOLUTION POSSIBLE DES FLUX D’EUT EN TUNISIE AUX HORIZONS 2025, 2030, 2040 ET 2050
Pour les autres gouvernorats, où la consommation est actuellement plus faible, l’augmentation
récente est plus importante (1,5 % ces 10 dernières années). D’après les données historiques de
la SONEDE, et les hypothèses formulées dans les schémas de l’ONAS, nous avons considéré
que cette augmentation devrait s’atténuer moins vite que dans le Grand Tunis (augmentation de
1% entre 2020 et 2030 et 0,5% entre 2030 et 2040). Après 2040, après rapprochement avec la
consommation actuelle du Grand Tunis, nous faisons l’hypothèse que cette consommation
stagnera.
Le taux de raccordement AEP : Ce taux de raccordement est proche de 100 % en milieu
communal et ce pourcentage devrait être atteint partout ailleurs d’après les projections de la
SONEDE.
Le coefficient de retour au réseau : les données concernant ce paramètre sont fournies par
l’ONAS dans les schémas en fonction de la taille de la commune. Une légère augmentation de ce
coefficient est prévue avec l’amélioration de l’efficience des réseaux.
Ce calcul conduit, pour chaque commune, au flux d’eaux usées qui arriverait potentiellement à la STEP
à laquelle elle est raccordée. La somme des flux des communes raccordées à une même STEP permet
ensuite d’obtenir la production d’EUT domestique totale par STEP.
Figure 10 : Flux domestique d’EUT en Mm3/an (sans prise en compte des activités collectives) par régions aux différents horizons
temporels
56
Sur la base de ces ratios, le modèle permet de calculer les flux liés à ces activités. Le graphe suivant
présente le résultat à l’échelle des 6 zones de l’étude.
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Version définitive
3. EVOLUTION POSSIBLE DES FLUX D’EUT EN TUNISIE AUX HORIZONS 2025, 2030, 2040 ET 2050
Figure 11 : Flux d’EUT en Mm3/an liés aux activités collectives par régions aux différents horizons temporels
- Consommation AEP (m3/j) : cette donnée est connue pour chaque industrie existante et
enregistrée dans le CADRIN de l’ONAS. Cette consommation est cependant probablement
sous-évaluée, car elle ne prend pas en compte les forages illicites que peuvent posséder
certaines industries.
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prospective - Version définitive
3. EVOLUTION POSSIBLE DES FLUX D’EUT EN TUNISIE AUX HORIZONS 2025, 2030, 2040 ET 2050
D’après les données historiques de la SONEDE, la consommation spécifique des industriels est en
baisse de 3 % par an depuis au moins 20 ans, bien que la production industrielle augmente. Comme
certains forages illicites ne sont pas pris en compte dans les consommations et qu’il est difficile d’estimer
le parc industriel de 2050, nous avons donc ni fait évoluer dans l’avenir la consommation en AEP pour
les industries déjà existantes, ni réduit la consommation unitaire de 25 m3/j/ha. C’est pour cela que, tous
éléments additionnés, d’après nos estimations, et comme le montre le graphique ci-dessous, le flux
industriel augmente peu d’ici 2050, voire se réduit légèrement après 2040.
Figure 12 : Flux industriel d’EUT en Mm3/an par régions aux différents horizons temporels
35
30
25 Grand Sud
Centre
Mm3/an
20
Nord Ouest
15 Sahel et Sfax
58 10
Cap Bon
Grand Tunis et Zaghouan
5
0
2020 2025 2030 2040 2050
Nous avons estimé le débit provenant des zones touristiques, actuelles et programmées, raccordées
au réseau de l’ONAS, de la manière suivante :
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3. EVOLUTION POSSIBLE DES FLUX D’EUT EN TUNISIE AUX HORIZONS 2025, 2030, 2040 ET 2050
Taux d’occupation : le flux touristique, contrairement au flux domestique et industriel, est très
variable d’une année à l’autre, car la fréquentation touristique dépend fortement du contexte
politique et économique du pays. D’après les données de la SONEDE sur la consommation en eau
dans le secteur touristique, le taux d’occupation est en moyenne de 50 % par année depuis les
années 80 et n’a que très rarement dépassé les 60 %. Lors des années au contexte difficile, comme
2010 ou 2016, le taux d’occupation a pu chuter jusqu’à 30 %. Nous avons donc fait le calcul du flux
d’EUT d’une part pour un taux d’occupation de 30 % et d’autre part pour un taux de 60 %, comme
le montrent les graphiques ci-dessous.
Consommation AEP (L/j/lit) : pour la consommation actuelle, des données sont disponibles auprès
des statistiques de la SONEDE et des schémas directeurs de l’ONAS. D’après les données
historiques de la SONEDE, cette consommation est en baisse sur les 10 dernières années de plus
de 2 % par an. Cependant, les schémas de l’ONAS préfèrent considérer qu’elle va augmenter de
0,5 % par an. Afin faire une hypothèse moyenne entre ces 2 tendances, nous avons estimé que la
consommation unitaire en eau potable des zones touristiques stagnait à partir de 2020.
Taux de raccordement à la STEP : d’après l’ONAS, ce taux est de 100 % pour les unités hôtelières
présentes dans les zones touristiques.
Coefficient de retour au réseau : le coefficient appliqué par l’ONAS dans ses schémas directeur
est de 80 % pour les zones touristiques. Nous avons repris cette hypothèse.
Figure 13 : Flux touristique d’EUT en Mm3/an par régions aux différents horizons temporels selon 2 hypothèses de taux
d’occupation des zones touristiques
59
Par la suite, pour la synthèse globale sur les flux, nous avons considéré l’hypothèse d’un taux
d’occupation annuel de 60 % afin de ne pas sous-estimer les flux touristiques. La différence est de
l’ordre de 15 Mm3 avec l’hypothèse basse à l’horizon 2050.
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3. EVOLUTION POSSIBLE DES FLUX D’EUT EN TUNISIE AUX HORIZONS 2025, 2030, 2040 ET 2050
3.2 DES FLUX D’EUT QUI VONT PLUS QUE DOUBLER D’ICI 2050, EVOLUANT DE
300 MM3 A PRES DE 640 MM3
3.2.1 Evolution globale du flux d’EUT à l’échelle nationale et régionale
Le parc épuratoire de la Tunisie a commencé à se développer dans les années 70. L’accès aux services
d’assainissement a ensuite fortement progressé. En effet, entre 1990 et 2012, le taux de la population
ayant accès à un service d’assainissement est passé 73 % à 92 % (Banque mondiale, 2019). Le volume
total d’EUT en 2020 est proche de 300 Mm3. Les 2 graphiques ci-dessous représentent l’évolution
historique et projetée, selon nos calculs, du volume total d’EUT produit. Il est estimé que ce volume
atteindra près de 640 Mm3 d’ici 2050, soit plus du double de la production actuelle.
Figure 14 : Evolution historique et projetée du flux total d’EUT en Tunisie de 1980 à 2050
60
La production d’eaux usées industrielles et touristiques reste faible par rapport au volume d’eaux usées
domestiques, comme illustré sur le graphique ci-dessous. Ces flux représentent respectivement 13 et
6 % du flux d’EUT total en 2020 et 5 et 3 % en 2050. Le nombre de STEP évolue rapidement pour
passer de 107 en 2020 à 176 en 2030, puis 206 en 2050.
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Figure 15 : Evolution historique et projetée des flux domestiques, industriels et touristiques des EUT de 1975 à 2050
Données ONAS Calculs BRLi
NB : Le nombre de STEP ne prend pas en compte les différentes unités des STEP (ex : Choutrana 1 et 2 = 1 STEP)
Figure 16 : Evolution du flux total d’EUT avec la part produite par des STEP existantes en 2020 et celle produite par des STEP
programmées
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Les données exposées ci-dessous permettent de mieux illustrer l’évolution de flux d’EUT à l’échelle des
6 zones d’études.
Tableau 18 : Flux d’EUT total produits par régions et aux différents horizons temporels de l’étude
Flux EUT produits (Mm3/an)
Données ONAS Résultats issus du modèle
Régions
2018 2020 2025 2030 2040 2050
Grand Tunis et Zaghouan 114 118 143 165 211 244
Cap Bon 29 25 30 36 41 44
Sahel et Sfax 76 90 111 136 159 174
Nord-Ouest 23 30 35 41 45 49
Centre 14 15 20 26 30 32
Grand Sud 25 35 50 65 86 99
TOTAL 281 313 389 469 571 643
62
Les capacités de traitement des grands pôles de production d’EUT vont continuer à se développer
vu leur rythme important de croissance démographique. Ces derniers sont tous situés sur le littoral : le
Grand Tunis, le Grand Sousse et Monastir, le Grand Sfax, Nabeul/Hammamet, Djerba/Zarzis. Ainsi, le
Grand Tunis restera le pôle épuratoire majeur avec près de 38 % des EUT produites en 2050. La
région du Sahel et de Sfax continuera à produire 27 % des EUT du pays. La plus grande
augmentation du flux sera pour le Grand Sud qui va voir sa production d’EUT plus que tripler entre
2020 et 2050. En effet, l’ONAS prévoit d’augmenter le nombre de STEP dans les zones rurales de la
région dans ces schémas directeurs d’assainissement pour les gouvernorats de Gabes, Gafsa et
Medenine ainsi que de développer les pôles épuratoires de Gabes et Zarzis.
Ces éléments seront ensuite repris de manière plus fine à l’échelle de chacune des 6 zones
d’étude dans les chapitres 10 à 15.
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3. EVOLUTION POSSIBLE DES FLUX D’EUT EN TUNISIE AUX HORIZONS 2025, 2030, 2040 ET 2050
Hypothèse 1 : Les taux d’accroissement de la population entre 2004 – 2014 par communes existantes
avant 2016 sont linéaires jusqu’en 2050.
Hypothèse 2 (hypothèse retenue pour le calcul des résultats présentés plus haut) : L’évolution de la
population suit les hypothèses formulées par l’ONAS dans ses schémas directeurs d’assainissement
existants (gouvernorats du Grand Tunis, Sousse, Mahdia, Sfax Gabes, Gafsa et Medenine). Pour les
autres gouvernorats, on revoit à la baisse les taux d’accroissement entre 2004 et 2014 par commune
en lien avec les projections de l’INS sur la baisse du taux d’accroissement national après 2020 et
jusqu’en 2041.
Hypothèse 3 : Pour tous les gouvernorats, on revoit à la baisse les taux d’accroissement entre 2004 et
2014 par communes en lien avec les projections de l’INS et on ne prend pas en compte les projections
démographiques utilisées par l’ONAS.
La population urbaine en 2014 était de près de 7,4 millions d’habitants, d’après le dernier recensement,
pour 11 millions d’habitants au total (INS, 2014). L’hypothèse 1 ferait augmenter cette population
urbaine à près de 13,8 millions d’habitants en 2050. Cette hypothèse très haute est peu probable au vu
des projections de l’INS. Pour cette hypothèse, la production d’EUT nationale annuelle serait d’environ
750 Mm3 en 2050. Pour l’hypothèse 3, la population urbaine augmenterait jusqu’à 10,4 millions
65
d’habitants avec un volume total d’EUT produit de 575 Mm3/an en 2050.
Figure 19 : Variation des flux d’EUT projetés en fonction de différentes hypothèses d’évolution de la croissance démographique
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3. EVOLUTION POSSIBLE DES FLUX D’EUT EN TUNISIE AUX HORIZONS 2025, 2030, 2040 ET 2050
Hypothèse 2 (hypothèse retenue pour le calcul des résultats présentés plus haut) : La consommation
unitaire continue à augmenter selon le même rythme de croissance que ces 10 dernières années
jusqu’en 2030 pour le Grand Tunis (0,5 % par an) puis la consommation stagne jusqu’en 2050. Pour
les autres gouvernorats, le taux d’accroissement diminue petit à petit (1 % par an entre 2020 et 2030 et
0,5 % par an entre 2030 et 2040) puis la consommation stagne entre 2040 et 2050.
Hypothèse 3 : Les consommations unitaires actuelles stagnent jusqu’en 2050 pour tous les
gouvernorats.
Figure 20 : Variation des flux d’EUT projetés en fonction de différentes hypothèses d’évolution de la consommation unitaire en eau
potable
66
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4. QUEL EST LE MIX DE RESSOURCES EN EAU DANS LEQUEL S’INSERERONT POTENTIELLEMENT LES EUT ? QUEL ROLE PEUVENT-ELLES JOUER POUR ADAPTER LE
PAYS AUX EVOLUTIONS CLIMATIQUES ET SOCIO-ECONOMIQUES ?
Cette synthèse s’est appuyée essentiellement sur les documents de la démarche Eau 2050 déjà
disponibles et sur l’étude CRET. Nous avons aussi utilisé d’autres données et études en provenance
en particulier de la Direction Générales des Ressources en Eau. En pratique nous avons construit un
outil intégrateur sous tableur, qui permet, sous forme de tableaux croisés dynamiques et de graphes,
d’établir des bilans en eau à différentes échelles spatiales.
Ces bilans intègrent des hypothèses sur les impacts possibles du changement climatique sur les
ressources en eau. Nous exposons ci-après des grands chiffres à l’échelle nationale et à l’échelle des
6 zones d’étude. Lors des études prospectives régionales dans les chapitres 10 à 15 nous présentons
des éléments de bilan plus détaillés pour les 6 zones d’étude. 67
Dans ce présent chapitre 4, nous considérons l’ensemble du flux des EUT. Il est toutefois à noter qu’une
partie de ce flux ne sera pas exploitable en l’état actuel pour des questions de salinité trop élevée. Cette
question est abordée au chapitre 5.2.3.
A l’horizon 2050, la production d’EUT pourrait atteindre 640 Mm3 par an, soit une augmentation de
+106 % par rapport à la situation actuelle. Si on fait l’hypothèse de travail que les besoins en eau
d’irrigation n’augmenteront pas à l’horizon 2050, les EUT pourraient ainsi se substituer à 16% des
prélèvements totaux de la Tunisie, ou à 22% des prélèvements pour l’irrigation. Répétons de
nouveau qu’il s’agit ici de donner des ordres de grandeur.
La synthèse cartographiée ci-dessous permet d’illustrer le potentiel d’EUT aujourd’hui et en 2050 par
rapport aux prélèvements pour l’irrigation agricole et l’AEP en fonction des 6 zones d’étude.
1 Il s’agit ici des prélèvements pour l’alimentation en eau potable (domestique, industrielle et touristique) ainsi que des
prélèvements pour l’irrigation.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
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4. QUEL EST LE MIX DE RESSOURCES EN EAU DANS LEQUEL S’INSERERONT POTENTIELLEMENT LES EUT ? QUEL ROLE PEUVENT-ELLES JOUER POUR ADAPTER LE PAYS AUX EVOLUTIONS CLIMATIQUES ET SOCIO-ECONOMIQUES ?
Figure 21 : Carte de comparaison des potentiels d’EUT avec les prélèvements en eau actuels par usages et par régions
68
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4. QUEL EST LE MIX DE RESSOURCES EN EAU DANS LEQUEL S’INSERERONT POTENTIELLEMENT LES EUT ? QUEL ROLE PEUVENT-ELLES JOUER POUR ADAPTER LE
PAYS AUX EVOLUTIONS CLIMATIQUES ET SOCIO-ECONOMIQUES ?
4.2 DES EUT QUI POURRAIENT REPRESENTER JUSQU’A ¼ DES RESSOURCES EN EAU
DU PAYS EN 2050 LORS DES ANNEES SECHES
Il est aussi possible de comparer les EUT avec les ressources renouvelables annuellement à l’échelle
du pays. Dans la situation actuelle, les 310 Mm3 d’EUT produits représentent 6 % des ressources
globales du pays en année moyenne (eaux de surface et eaux souterraines). Cette proportion
augmente en année sèche quand les eaux de surface peuvent atteindre seulement 650 Mm3/an. Les
EUT peuvent alors représenter près de 11 % des ressources annuelles.
Afin de projeter ce bilan à l’horizon 2050, nous avons intégré 2 scénarios de changement climatique
différents : le RCP 4.5 qui induirait une réduction modérée des ressources en eau (- 10 %) et le RCP
8.5 qui induirait une plus forte réduction de ces ressources (- 15 %). Pour le premier scénario, les EUT,
à hauteur de 640 Mm3 produits par an, pourraient représenter 14 % des ressources en année
moyenne, voir jusqu’à 26 % des ressources en année sèche. Un scénario climatique encore plus
pessimiste augmenterait ces proportions à 15 % en année moyenne et 27 % en année sèche.
Le graphique ci-dessous permet de comparer les ressources en eau globales du pays et le potentiel de
production d’EUT, en 2020 et en 2050 selon les 2 scenarios de changement climatique considérés.
Figure 22 : Part des EUT dans le mix des ressources en eau au niveau national en 2020 et 2050 en année moyenne et sèche selon
plusieurs hypothèses de changement climatique
1% 6%
14%
15%
69
1%
11% 26%
27%
% : Part EUT / ressources en eau en année moyenne % : Part EUT / ressources en eau en année sèche
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4. QUEL EST LE MIX DE RESSOURCES EN EAU DANS LEQUEL S’INSERERONT POTENTIELLEMENT LES EUT ? QUEL ROLE PEUVENT-ELLES JOUER POUR ADAPTER LE
PAYS AUX EVOLUTIONS CLIMATIQUES ET SOCIO-ECONOMIQUES ?
Les régions du Centre et du Grand-Sud sont moins densément peuplées que le Cap Bon et présentent
un potentiel de REUT modeste au regard des ressources en eau disponibles. Cependant, ce
potentiel pourra contribuer à la réduction de déficits hydriques locaux. Les prélèvements pour
l’irrigation y sont colossaux, et proviennent exclusivement des nappes, pour la plupart surexploitées.
Dans la zone du Nord-Ouest, la pression sur les ressources en eau pour des usages internes à la zone
est faible. La région alimente les autres zones du pays via ses grands ouvrages hydrauliques et de
transfert. De plus, le potentiel de REUT est faible, de 25 Mm3 actuellement et de 45 Mm3 à l’horizon
2050.
L’importance du potentiel de REUT pour les régions du Grand Tunis et de Sahel et Sfax est par contre
bien confirmé au regard du bilan hydrologique déficitaire de ces deux régions. Par exemple, dans la
zone du Grand Tunis et Zaghouan, la quantité d’EUT en situation actuelle représente environ 65%
des prélèvements actuels pour l’irrigation et 52 % des eaux transférées du Nord-Ouest. Pour la
zone du Sahel et Sfax, les EUT produites actuellement représentent 30 % des ressources en eau
locales (eaux de surface et souterraines).
La synthèse cartographiée ci-dessous permet d’illustrer le potentiel d’EUT aujourd’hui et en 2050 par
rapport aux ressources en eau des 6 zones d’étude. Elle prend en compte les eaux de surface, les eaux
souterraines et les ressources provenant des transferts interrégionaux.
Ces éléments sont ensuite repris de manière plus fine à l’échelle de chacune des 6 zones d’étude
dans les chapitres 10 à 15.
70
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4. QUEL EST LE MIX DE RESSOURCES EN EAU DANS LEQUEL S’INSERERONT POTENTIELLEMENT LES EUT ? QUEL ROLE PEUVENT-ELLES JOUER POUR ADAPTER LE PAYS AUX EVOLUTIONS CLIMATIQUES ET SOCIO-ECONOMIQUES ?
Figure 23 : Carte de comparaison des potentiels d’EUT avec les ressources en eau par région
71
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5. GAMME DES OPTIONS TECHNOLOGIQUES APPLICABLES A COURT ET MOYEN TERME POUR DISPOSER DE RESSOURCES EN EAU ISSUES DES EUT EN PHASE AVEC
LES USAGES
L’objectif d’exiger un niveau de qualité en REUT est de pouvoir réduire et maîtriser ce risque
sanitaire qui est plus ou moins important en fonction :
de l’usage : une défaillance de qualité aura un impact sanitaire bien plus important si l’EUT
est utilisé pour l’AEP que pour le lavage de voirie, par exemple ;
72 des possibilités de contact de l’EUT avec les agriculteurs ou consommateurs : le
goutte-à-goutte enterré minimise les contacts avec la culture et avec le cultivateur ;
du type d’utilisation (direct, indirect) : l’infiltration pour la recharge de nappe permet de
minimiser le risque de contamination par rapport à une utilisation directe, par exemple.
De ce fait, en fonction du type d’usage, les exigences de qualité sont à moduler, d’autant que l’atteinte
d’un certain niveau de qualité s’accompagne le plus souvent d’un coût économique non négligeable
qui peut freiner le développement des projets de REUT.
Nous développons dans la suite de ce chapitre les options technologiques qui permettront l’atteinte d’un
certain niveau de qualité, notamment sur les aspects microbiologiques, en fonction des usages.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective -
Version définitive
5. GAMME DES OPTIONS TECHNOLOGIQUES APPLICABLES A COURT ET MOYEN TERME POUR DISPOSER DE RESSOURCES EN EAU ISSUES DES EUT EN PHASE AVEC
LES USAGES
A travers ce constat, la pression pour assurer une eau de qualité constante et conforme avec l’usage
est portée sur le traitement. Or, que ce soit en Tunisie ou à travers le monde, l’objectif à la base du
traitement des eaux usées était le plus souvent basé sur la préservation et la reconquête de la qualité
de l'eau et des milieux aquatiques, la réutilisation des eaux usées traitées n’étant pas ou peu pratiquée.
De ce fait, le traitement mis en place au niveau des stations d’épuration a mis l’accent sur l’abattement
de la charge polluante organique et localement des nutriments en fonction de l’acceptabilité et
de la sensibilité du milieu récepteur. Pour la majorité des usages des eaux usées traitées, le
traitement d’abattement de la charge polluante en lien avec le milieu récepteur n’est pas suffisant et
implique de compléter ce traitement, notamment vis-à-vis des paramètres microbiologiques.
Le paragraphe ci-dessous présente les différentes options technologiques qui pourraient être mis
en œuvre au niveau du parc existant des stations d’épuration en Tunisie pour compléter le traitement
existant afin de développer des projets de réutilisation des eaux usées traitées.
NB : Les filtres plantés de macrophytes sont reconnus comme procédé de traitement à part entière et à
ce titre sont une solution adaptée pour les petites collectivités, du fait notamment de sa simplicité
d’exploitation et de ces bons rendements épuratoires. Ce procédé est d’ailleurs privilégié par l’ONAS
pour les stations d’épuration de petite capacité. Cependant, ses performances sont équivalentes à un
traitement secondaire et il n’a pas de pouvoir de désinfection. De ce fait, les mêmes besoins en
traitement complémentaire sont à fournir que pour les procédés de traitement intensifs tels que les
boues activées. La réutilisation des EUT en aval des STEP rurales avec un assainissement semi-
collectif est abordé dans le chapitre 5.5.
Pour la plupart des usages pratiqués en REUT, le niveau de traitement secondaire n’est pas
suffisant. Le tableau ci-dessous présente les concentrations concernant les paramètres
microbiologiques en sortie du traitement secondaire.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
5. GAMME DES OPTIONS TECHNOLOGIQUES APPLICABLES A COURT ET MOYEN TERME POUR DISPOSER DE RESSOURCES EN EAU ISSUES DES EUT EN PHASE AVEC
LES USAGES
4 7 5
Bactériophages ARN F-spécifiques (FRNAPH) (UFP/100mL) 10 à 10 2 à 3 log 10 à 10
5 6 3 5
Spore de bactérie anaérobies sulfito-réductrices (UFP/100mL) 10 à 10 1 à 2 log 10 à 10
Ainsi, pour assurer une réutilisation, dans la plupart des cas, il y a nécessité de compléter l’épuration
des eaux usées par un traitement complémentaire qui permet de diminuer le risque sanitaire et qui doit
être en adéquation avec l’usage : l’arrosage de cultures maraîchères est par exemple plus exigeant
en termes d’abattement microbiologique qu’une alimentation de lagune littorale.
A l’inverse, il est à considérer que la sensibilité du milieu récepteur implique de réduire les
concentrations en azote et phosphore pour préserver l’environnement du phénomène d’eutrophisation
mais a contrario les usages agricoles ou d’arrosage de golf peuvent avoir la nécessité de maintenir ces
nutriments dans l’eau, afin d’apporter les fertilisants via l’eau d’irrigation et non par apports d’engrais.
Les techniques de traitement des eaux usées destinées à la réutilisation des eaux usées traitées sont
donc essentiellement basées sur l’abattement des paramètres microbiologiques en lien avec la
nécessité de réduire au maximum la matière présente (sous forme de MES) dans l’eau. Dans la majorité
des cas, les résultats d’une telle désinfection sont directement liés à la qualité de l’eau en entrée. Le
paramètre le plus gênant pour la plupart des traitements de désinfection est la turbidité. Les matières
en suspension contiennent en effet une grande proportion de matières organiques et rendent plus
difficile le contact entre réactifs désinfectants et micro-organismes.
En résumé, plus la concentration en MES (et donc la DCO et DBO5) est importante, plus difficile
et contraignante sera la désinfection. De plus, de manière générale, les réglementations propre à
la REUT imposent des exigences en termes de MES et de DCO qui imposent souvent la mise en
place d’une étape de filtration.
De ce fait, les techniques sont basées sur deux grands principes : une étape préalable de filtration (qui
participe à diminuer aussi les paramètres biologiques) et la désinfection.
Les différents procédés présentés ci-après sont présentés plus en détail en annexe 2 du présent
rapport.
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5. GAMME DES OPTIONS TECHNOLOGIQUES APPLICABLES A COURT ET MOYEN TERME POUR DISPOSER DE RESSOURCES EN EAU ISSUES DES EUT EN PHASE AVEC
LES USAGES
Figure 24 : Positionnement des procédés de filtration en fonction du diamètre des pores membranaires et des molécules à retenir
la filtration sur tamis : Le média utilisé est une toile. Elle peut être fixée sur des disques
indépendants les uns des autres ou sur un cylindre, appelé alors tambour. La totalité de l’effluent
à traiter traverse les mailles de la toile ; les MES sont retenues sur sa surface pour former un
« gâteau » de filtration qui va améliorer l’efficience de la filtration. Ces procédés mécaniques de
filtration sont dit « rustiques ». Lorsque le filtre commence à se colmater, le niveau de l’effluent
à l’entrée augmente (perte de charge) et un capteur déclenche un cycle de lavage pour nettoyer
la toile (détachement et évacuation des MES retenues). 75
En tamisage tertiaire, les mailles utilisées sont comprises entre 8 et 40 microns. L’effluent
entrant a une concentration en MES faible correspondant au niveau de rejet obtenu en sortie
d’un clarificateur, soit de l’ordre de 30 à 35 mg/l au maximum. Après traitement sur des filtres
mécaniques, il est possible d’obtenir une eau de rejet contenant moins de 10 à 15 mg/l de MES.
Il existe 2 types de support pour les toiles filtrantes : les disques et les tambours. Les filtres à
disques sont les plus répandu. Le choix de l’ONAS en matière de filtration s’est orienté vers ce
type de matériel.
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5. GAMME DES OPTIONS TECHNOLOGIQUES APPLICABLES A COURT ET MOYEN TERME POUR DISPOSER DE RESSOURCES EN EAU ISSUES DES EUT EN PHASE AVEC
LES USAGES
76
la filtration membranaire : plusieurs niveaux de rétention existent, comme indiqué sur la figure
présentée ci-dessus : microfiltration, ultrafiltration, nanofiltration, osmose inverse. Les
membranes utilisées en traitement tertiaire d’eaux usées sont généralement des membranes
d’ultrafiltration (voire de microfiltration). Ces membranes fonctionnent généralement
différemment de celles employées pour la fabrication d’eau potable. La filtration se fait, à
l’inverse de la filtration en eau potable, de l’extérieur des fibres vers l’intérieur soit par aspiration,
soit par mise sous pression. Ces membranes sont soit directement immergées dans un bassin
soit dans des modules fermés et sous pression.
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5. GAMME DES OPTIONS TECHNOLOGIQUES APPLICABLES A COURT ET MOYEN TERME POUR DISPOSER DE RESSOURCES EN EAU ISSUES DES EUT EN PHASE AVEC
LES USAGES
L'eau filtrée recueillie est dirigée en premier lieu dans une bâche de retro-lavage, puis lorsque
cette bâche est pleine elle est dirigée vers les dispositifs de réutilisation (ou de stockage). La
bâche de rétro-lavage permet de conserver un volume d'eau nécessaire pour procéder au rétro-
lavage.
Figure 28 : Schéma de fonctionnement d’une filtration membranaire
Les membranes de nanofiltration ou d’osmose inverse sont utilisées pour des eaux usées traitées
réutilisées spécifiques (telles que des eaux usées traitées chargées en sel) ou pour des usages
spécifiques en réutilisation des eaux usées (par exemple l’irrigation de cultures sensibles au sel).
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LES USAGES
- l’ozonation : Les propriétés bactéricides et virucides de l’ozone bien connues ont conduit au
développement du traitement des eaux potables par ce gaz en Europe et aux Etats-Unis. La
désinfection par l’ozone concerne surtout la production d’eau potable et très peu la désinfection
des eaux résiduaires. L’ozone (O3) est un gaz instable et odorant produit industriellement dans
un effluveur en faisant passer de l’air ou de l’oxygène sec entre deux électrodes soumises à
une différence de potentiel de 15 000 Volt. Le traitement à l’ozone s’avère équivalent à celui
par UV pour la désinfection des eaux résiduaires, I’ozonation présentant cependant un
avantage par son action prononcée de désinfection des virus et des kystes de protozoaires.
- les rayonnements UV : La méthode de traitement des eaux usées par les UV repose sur
l’inactivation des micro-organismes : le matériel génétique, et plus précisément les molécules
d’ADN et d’ARN absorbent l’énergie des radiations UV. Les rayons Ultra-Violets ont un pouvoir
germicide reconnu depuis la fin du siècle dernier. La technologie par rayonnement UV est
couramment employée en désinfection des eaux résiduaires épurées aux Etats-Unis et au
Canada. Cette technique de désinfection est considérée par de nombreux auteurs comme
l’une des meilleures alternatives à la chloration, qui est encore la méthode de désinfection la
plus couramment utilisée en France pour les eaux résiduaires.
- l’oxydation par l’acide peracétique : Son activité désinfectante est basée sur la libération
d’oxygène actif. Son efficacité est meilleure à pH acide et est fortement réduite en présence
de matières organiques. L’acide peracétique est généralement utilisé dans l’industrie et le
milieu hospitalier mais commence à être utilisé en désinfection d’eaux usées. L’acide
peracétique a un fort pouvoir oxydant. Il agit par dénaturation des protéines, par modification
de la perméabilité de la membrane cellulaire et par oxydation des ponts sulfure des protéines,
enzymes et autres métabolites cellulaires. Après le traitement, les différents constituants se
dégradent rapidement dans l’environnement, sans laisser de sous-produits nocifs. L’un des
inconvénients de son utilisation dans les eaux usées est l’accroissement non négligeable de
la DBO5 et de la DCO qu’elle provoque (20 à 60%). Il n’est pas toxique pour un temps de
contact suffisant.
- l’oxydation par le dioxyde de chlore : appelé aussi bioxyde de chlore est un gaz orangé
78 explosif à une concentration de plus de 10% dans l’air. Pour des raisons de sécurité du fait de
son instabilité, il doit être fabriqué sur place au dernier moment à partir de chlorite de sodium
et d’acide chlorhydrique ou de chlorite de sodium et de chlore gazeux. Contrairement au chlore
ou à l’ozone, le dioxyde de chlore ne réagit qu’avec quelques composés organiques. Cette
plus grande sélectivité augmente l’efficacité de ce désinfectant. De plus, la gamme de pH pour
laquelle le dioxyde de chlore conserve un pouvoir germicide est plus importante : entre 4 et
10. Le dioxyde de chlore est également plus efficace que le chlore pour l’inactivation des
spores, bactéries, virus et autres organismes pathogènes. Son action est également rapide :
temps de contact 2 à 3 fois plus court que pour le chlore. L'efficacité du dioxyde de chlore est
au moins égale à celle du chlore, même à des concentrations inférieures.
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5. GAMME DES OPTIONS TECHNOLOGIQUES APPLICABLES A COURT ET MOYEN TERME POUR DISPOSER DE RESSOURCES EN EAU ISSUES DES EUT EN PHASE AVEC
LES USAGES
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LES USAGES
Classe 3 (2 à 3 g/L) : Une baisse de rendement est observée pour les cultures irriguées
moyennement tolérantes à la salinité (ex : fourrages, céréales, oliviers) ;
Classe 4 (3 à 4 g/L) : Une baisse de rendement est observée pour les cultures irriguées tolérantes
à la salinité (ex : oliviers, palmiers dattiers) ;
Classe 5 (> 4g/L) : L’impact sur les rendements agricoles est trop important pour l’ensemble des
cultures ;
Non renseigné : Le TDS en sortie de STEP n’a pas été mesuré.
Il faut cependant garder à l’esprit que les tolérances des cultures varient selon le climat, le type de sol
et les techniques culturales appliquées.
Les résultats au niveau national puis par régions sont fournis dans le tableau et le graphique suivants.
80
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Tableau 23 : Volumes d’EUT produits en fonction de la salinité des EUT en sortie de STEP (ONAS, 2017)
Classes de salinité en sortie de STEP Volume total
< 1 g/L 1 ‐ 2 g/L 2 ‐ 3 g/L 3 ‐ 4 g/L > 4 g/L d'EUT
Non renseigné
Volume EUT % du volume Volume EUT % du volume Volume EUT % du volume Volume EUT % du volume Volume EUT % du volume Volume EUT % du volume produit en
(m3) d'EUT (m3) d'EUT (m3) d'EUT (m3) d'EUT (m3) d'EUT (m3) d'EUT 2017 (m3)
TUNISIE 7 821 000 3% 78 011 000 28% 125 221 000 45% 29 946 000 11% 24 578 000 9% 14 779 000 5% 280 356 000
Cap Bon 0 0% 14 681 000 53% 6 293 000 23% 6 598 000 24% 0 0% 0 0% 27 572 000
Sahel et Sfax 0 0% 18 686 000 27% 26 475 000 38% 6 670 000 10% 7 070 000 10% 10 078 000 15% 68 979 000
Grand Tunis et Zaghouan 2 381 000 2% 23 078 000 18% 70 385 000 56% 12 202 000 10% 16 593 000 13% 617 000 0% 125 256 000
Grand Sud 0 0% 3 538 000 14% 15 912 000 64% 4 476 000 18% 915 000 4% 0 0% 24 841 000
Centre 548 000 5% 10 898 000 95% 0 0% 0 0% 0 0% 0 0% 11 446 000
Nord ouest 4 892 000 22% 7 130 000 32% 6 156 000 28% 0 0% 0 0% 4 084 000 18% 22 262 000
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A l’échelle du pays, 31 % des EUT ont une salinité compatible avec une irrigation peu restrictive (TDS
< 2g/L), 45 % peuvent être utilisées pour irriguer avec des pratiques agricoles appropriées (TDS <3 g/L)
et 20 % présente une salinité peu compatible avec des eaux d’irrigation (TDS > 3 g/L).
Le problème de salinité des EUT est surtout présent sur les STEP du littoral avec l’intrusion des eaux
de nappes salines dans les réseaux d’assainissement. Les régions Sahel-Sfax et du Grand Tunis sont
particulièrement touchées par ce phénomène avec des STEP pouvant produire des EUT avec des
salinités supérieures à 4 g/L (respectivement 10 % et 13 % du volume d’EUT produit à l’échelle de ces
régions). Pour les régions du Centre et du Nord-Ouest, aucune STEP ne produit des EUT avec des
salinités supérieures à 3 g/L.
L’ajout de traitements complémentaires au niveau de ces STEP ne résoudra pas le problème, sauf
installation de technologies membranaires avancées (osmose inverse) pour dessaler les EUT. Les
solutions pouvant être mises en place aux différents maillons de la filière REUT pour contrôler et limiter
les impacts agronomiques et environnementaux des sels sont les suivantes :
la maitrise de la salinité des eaux produites pour l’eau potable (choix des ressources en
eau, dilution entre ressources, stations de dessalement des eaux saumâtres, etc.) ;
la limitation de l’intrusion d’eaux salines dans les réseaux en réhabilitant les réseaux en
amont des STEP présentant des problèmes d’étanchéité ;
la dilution des EUT avec des eaux conventionnelles présentant une salinité moindre
en amont de leur réutilisation ;
le suivi du niveau de salinité des sols pour évaluer l’éventuel engorgement des sols en
sel et l’association de la REUT à des pratiques de drainages appropriées du sol.
Pour éviter ces dysfonctionnements et les rejets illicites, des solutions de traitement et de gestion des
margines doivent être mises en place. La solution la plus utilisée actuellement en Tunisie pour traiter
ces effluents est le stockage et l’évaporation dans des bassins de surface des margines. 116 bassins
de ce type existent dans tout le pays. Mais des problèmes de gestion subsistent (non-respect de la
réglementation, manque de contrôles, manque de sensibilisation du secteur oléicole, manque
d’organisation, etc.).
Un plan national de gestion des margines a été élaboré en 2010 par le Ministère de l’environnement.
Ce schéma estime que la production totale de margines est proche de 1 million de tonnes lors d’une
bonne année de production. Elles sont réparties à 22 % dans le Nord du pays, 38 % dans le Centre et
40 % dans le Sud, sachant que le gouvernorat de Sfax est intégré dans la région Sud et qu’il a un poids
important dans la production de margines à l’échelle de cette région (DGEQV, 2010).
Les solutions retenues dans le schéma pour améliorer la gestion des margines sont : l’organisation
d’un stockage intégral, au niveau de la production d’huile d’olive puis du transport ;
l’évaporation naturelle accompagnée d’une évaporation séquentielle forcée pour accélérer le
processus ;
l’ajout d’une filtration membranaire complémentaire quand c’est nécessaire ;
l’épandage des margines en agriculture quand les conditions techniques sont réunies.
La mise en place des mesures préconisées dans le schéma national permettra la mise en œuvre de la
REUT dans de meilleures conditions, notamment pour les régions à forte vocation oléicole.
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LES USAGES
Comme calculé dans le chapitre 3 sur la quantification des flux d’EUT, il est estimé que le flux industriel
arrivant aux STEP en 2020 est d’environ 26 Mm3, soit 8 % du flux total d’EUT. Il est projeté que ce flux
augmentera jusqu’à environ 32 Mm3 d’ici 2050, soit 5 % du flux total d’EUT qui sera produit à cet horizon.
Les types d’effluents industriels qui entravent le fonctionnement des STEP et qui sont fréquemment
cités par l’ONAS sont :
Les effluents des industries textiles (teintureries, imprimeries, filatures) qui produisent de différents
types d’effluents en fonction des industries qu’il convient d’analyser finement avant de pouvoir les
traiter efficacement. Les eaux sont susceptibles de contenir des substances comme des acides, des
huiles, des sels, des colorants, des détergents, des métaux toxiques, des fibres etc. Les effluents
des tanneries notamment présentent un risque de pollution chimique si elles sont chargées en
matières non dissoutes, en chlorures, voir du chrome en fonction des procédés industriels ;
Les margines (voir paragraphe ci-dessus ;
Les effluents des abattoirs : le traitement de ces effluents est très difficile à cause de son caractère
non biodégradable et de l’apport en microbiologie très fort (notamment en œufs de nématodes
intestinaux, paramètre présent au niveau de la norme NT 106.03) ;
Les effluents touristiques, comme ceux des restaurants par exemple qui peuvent être chargés en
graisses et huiles si elles sont rejetées dans le réseau ;
Les eaux des hammams : la présence de filasses peut provoquer des dysfonctionnements sur tous
les organes électromécaniques des STEP.
84 Les STEP où l’ONAS rencontre des difficultés à traiter les effluents industriels reçus sont identifiées
pour chaque région dans les chapitres sur les conséquences environnementales des rejets d’eaux
usées (chapitres 10, 11, 12, 13, 14 et 15.3).
Pour remédier à ces problèmes, les actions peuvent être :
la caractérisation qualitative des différents effluents, marquée par la diversité des activités
industrielles, doit être mieux connue. Il semblerait donc opportun de mener des enquêtes plus
détaillées auprès des industriels pour évaluer les charges hydrauliques et polluantes industrielles
raccordées et évaluer l’impact éventuel sur le traitement biologique et les usages pour les STEP où
la REUT est envisagée (voir chapitre 7.3 sur les propositions pour une nouveau cadre
réglementaire) ;
en amont des rejets, il est nécessaire d’agir auprès des industriels ou des hôteliers. Les actions
peuvent se faire de manière graduelle avec des campagnes de sensibilisation, des outils
financiers incitatifs puis des contrôles et des sanctions dissuasives en cas de rejets non
conformes dans le réseau d’assainissement et de non mise en œuvre de prétraitements quand cela
est nécessaire ;
l’amélioration du système d’autorisation pour accepter uniquement les effluents conformes
ne provoquant pas de dysfonctionnements au niveau du traitement et en évitant le raccordement
de certaines activités (par exemple : abattoirs, équarrissage). La REUT pourrait être interdite tant
que ces types d’effluents sont raccordés à le STEP ;
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la mise en place d’une filière de traitement industrielle en parallèle de celle des eaux
domestiques quand les débits journaliers sont importants. Cela permettra de mieux valoriser les
eaux domestiques sans qu’elles ne soient polluées par des eaux industrielles toxiques. L’ONAS a
déjà un programme de construction de ces nouvelles STEP industrielles sous le même modèle que
la STEP Grappée de Ben Arous (voir tableau ci-dessous). Cela concerne les zones où les effluents
industriels représentent plus de 20 % des effluents en entrée de STEP. Cependant, ces filières de
traitement est souvent très coûteuses : elles nécessitent des procédés très performants pouvant
traiter des effluents avec des caractéristiques parfois très différentes et où les polluants se
retrouvent beaucoup plus concentrés. Les efforts doivent donc vraiment porter en premier lieu sur
la sensibilisation des industriels et la mise en place de prétraitements adaptés aux effluents produits
par unités industrielles.
Tableau 24 : Liste des STEP industrielle programmées par l’ONAS (ONAS, 2020)
Région STEP industrielle Année de mise Capacité
en service hydraulique (m3/j)
Grand Tunis et Zaghouan Grappée de Ben Arous 2001 5 500
Bouargoub industrielle 2030 1 171
Cap Bon Grombalia industrielle 2030 1 030
Soliman industrielle 2030 4 418
Enfidha industrielle 2025 Non connue
Sfax industrielle 2025 2 577
Sahel et Sfax
Moknine industrielle 2025 5 000
Agareb industrielle 2030 3 625
Nord-Ouest Utique industrielle 2025 921 85
5.2.3.4 Les eaux d’orages
Les eaux d’orage ne sont pas des Eaux Usées Traitées. Ces eaux peuvent toutefois se retrouver
mélangées à des Eaux Usées si les réseaux d’assainissement sont de type unitaire (ce qui est
fréquemment le cas en Tunisie) ou dans le cas d’intrusions d’eaux parasites météoriques, liées à des
non-conformités de branchements ou à un manque d’étanchéité des réseaux d’assainissement. Une
STEP a généralement une capacité de dimensionnement correspondant à une intensité et à une période
de retour d’une pluie de type mensuelle. S’il survient un épisode orageux avec une pluie d’intensité plus
importante que celle du dimensionnement, l’excédent d’effluents est rejeté dans le milieu récepteur avec
une qualité proche des effluents bruts, voire d’effluents en partie prétraités. Dans le cas des STEP sur
le littoral, ce rejet se fait via un déversoir d’orage au regard du caractère exceptionnel de l’évènement.
Les eaux d’orage ont donc un rôle dommageable pour la REUT en engendrant des surcharges
hydrauliques au niveau des STEP. Elles influencent ainsi la performance de traitement et donc
la qualité de l’eau traitée lorsque leur présence est trop importante dans les eaux usées.
L’impact de ces eaux d’orages sur le milieu récepteur et la REUT ne pourra pas être complètement
éliminé, mais il peut être limité via les solutions suivantes :
La réhabilitation des réseaux d’assainissement et des branchements en amont des STEP qui
manque d’étanchéité afin de réduire leur sensibilité aux évènements pluvieux ;
La déconnexion des eaux pluviales des réseaux d’assainissement à travers la mise en œuvre de
diagnostic réseaux (tests à la fumée, colorant, etc.) pour assurer un bon fonctionnement des STEP
même en temps de pluie (solution coûteuse mais envisageable sur des nouveaux réseaux
d’assainissement ou des STEP très sensibles aux eaux d’orages) ;
L’augmentation de la capacité des STEP sur tout ou partie de la filière de traitement (mais cela peut
engendrer des surconsommations énergétiques en temps sec) ;
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Il sera difficile d’éliminer totalement l’impact de ce type d’incidents sur la REUT et le milieu récepteur,
mais il est néanmoins possible de les limiter et d’agir plus rapidement à travers les solutions suivantes :
La prévision d’instrumentation pour le suivi et la détection rapide de l’incident (détection incendie,
qualité des effluents, etc.) ;
L’instauration d’un système d’alarme efficace pour prévenir au plus vite les usagers de l’arrêt
temporaire de la REUT ;
La mise en place d’une gestion au maximum autonome de la STEP en cas d’incidents ou de
maintenance : installation d’un atelier sur la STEP, prévision de pièces de rechange dans le magasin
de la STEP, installation de secours sur les équipements (pompes, groupes électrogènes de secours,
etc.), maintenance et renouvellement préventifs des équipements, etc. ;
L’installation de plusieurs lignes de traitement en parallèle ;
La mise en place d’un bassin tampon sur la STEP qui peut être en commun avec le bassin d’orage.
5.2.4 Conclusion
86
Le choix des technologies de traitement est un point important à considérer dans les projets de
REUT. Il assure la qualité d’eau nécessaire à l’usage, diminue les risques sanitaires, encourage
l’acceptabilité des usagers pour le projet, peut garantir un apport de nutriments, apport en
particulier bénéfique pour les usages agricoles et l’arrosage d’espaces verts.
Ces traitements vont toutefois générer des coûts d’investissement, d’exploitation et nécessiter de
compétence du personnel d’exploitation compétent, etc. Actuellement, en traitement
complémentaire, on peut constater l’intérêt croissant pour l’UV alors que l’ozonation ne représente
que 13% en 2016 du marché total de la désinfection en 2016 (Lazarova V. , 2019).
Au cours de la dernière décennie, on note aussi que les technologies membranaires sont
devenues le pivot du traitement dans les projets de réutilisation de l’eau. Les nouvelles
interrogations concernant les micropolluants oriente vers les technologies membranaires (source :
Christelle Guigui, Professeur en Génie des procédés à l’INSA Toulouse). Cependant, cette technique
engendre des dépenses énergétiques fortes, difficilement supportables pour les territoires où les
ressources énergétiques sont sous tension.
Les technologies de traitements complémentaires ne pourront cependant pas résoudre toutes les
problématiques liées à la qualité des EUT. Certains effluents spécifiques (eaux industrielles chargées
en métaux lourds ou en éléments microbiologiques, intrusions salines, margines, eaux d’orage, etc.)
nécessitent des mesures à mettre en œuvre en amont de la STEP (amélioration de la performance
des réseaux, séparation des effluents, sensibilisation des usagers, contrôles et sanctions
dissuasives, mise en place et gestion des prétraitements, installation de bassins tampons, etc.).
Le sous chapitre suivant détaille les questions liées à l’énergie en lien avec celles des traitements
complémentaires à développer pour la REUT.
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87
Source : ONAS, Rapports annuel 2017
Selon la technologie de traitement, les consommations énergétiques sont très différentes : le lagunage
ou les filtres plantés sont des technologies moins consommatrice que d’autres technologies plus
performantes pour le traitement.
S’ajoutent au type de technologies utilisées des facteurs internes et externes qui influencent la
consommation énergétique :
Taux de charge organique DBO5 (effet décroissant) ;
Volume d’eau à traiter ;
Température de l’air : les vitesses de dégradation de la matière organique sont influencées par la
température ambiante ;
Concentration en DBO5 pour le procédé de traitement par boues activées ;
Puissances d’aération et d’agitation liées à la taille des bassins : plus un bassin est important, plus
la consommation énergétique est élevée ;
Pour les stations avec un procédé Boues Activées :
- La présence d’une digestion anaérobie, qui est susceptible de réduire sensiblement la
consommation spécifique globale des stations en valorisant leur biogaz,
- La nécessité de stabiliser les boues en l'absence de digestion anaérobie qui implique un âge
de boues élevé. Or, la consommation spécifique augmente avec l'âge de boue.
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Figure 30 : Consommations relatives par sous-postes au sein du poste Eau à l'échelle annuelle (8 cas étudiés) (prétraitement et
traitement secondaire)
Source : Rapport « Consommation énergétique du traitement intensif des eaux usées en France : Etat des lieux et facteurs de variation, IRSTEA, 2017
A cette consommation énergétique dans le procédé de traitement des eaux usées, s’ajoutent les
consommations liées au traitement tertiaire qui dépendent du type de traitement et des objectifs de
88 traitement fixés.
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Source: Burton Environmental Engineering et al., 1993, Water and Wastewater Industries: Characteristics and DSM Opportunities
A partir des données collectées, des éléments transmis par les fournisseurs d’équipements de
traitement et des données bibliographiques (Lazarova, Choo, & Cornel, 2012) la consommation
énergétique par type de traitement complémentaire a été estimée et sera traduite en coût/m3 dans la
suite du rapport (cf. chapitre 5.4.3) pour évaluer d’un point de vue économique le poids du traitement
complémentaire dans les projets de REUT.
Tableau 25 : Part de la consommation en énergie du traitement III dans la consommation énergétique totale de la file Eau d’une
STEP
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Pour le traitement tertiaire, nous pouvons constater que les dépenses en énergie sont très différentes
selon le niveau de filtration (la filtration membranaire est plus consommatrice que la filtration sur sable)
et le type de désinfection des eaux usées (une désinfection par UV ou par ozonation est plus énergivore
qu’une chloration).
En fonction du procédé de traitement utilisé, la part de du traitement III est donc plus ou moins
importante. Dans le cas d’un traitement initial par boues activés, cette part va de 11% pour une
filtration simple par filtre à sable à 66% pour ultrafiltration et désinfection par UV.
Ainsi, la technologie à haute technicité doit être utilisée pour des usages qui nécessitent un
niveau élevé de qualité d’eau et pouvant générer une valeur ajoutée pour pouvoir assurer
l’équilibre coût/bénéfice.
Le tableau et les graphes suivants établis par l’équipe projet sur la base d’ordre de grandeur montrent
le cumul des dépenses énergétiques successives. La part des dépenses énergétiques liées au seul
projet REUT s’élève à entre moins de 20 % et près de 40%. (sans transfert, elle va de 3 à 27% selon
les cas considérés ici). La part du seul traitement III s’élève de 2 à 14%.
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Petit cycle de l'eau : consommations énergétiques cumulées
2,50
2,00
kWh/m3
1,50
1,00
0,50
91
0,00
1 2 3
Petit cycle de l'eau : consommations énergétiques cumulées
100%
80%
60%
40%
20%
0%
1 2 3
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En effet, en Tunisie, la dynamique des projets de réhabilitation pour renouveler le parc vieillissant des
stations d’épuration est une réelle opportunité pour le développement de projets de REUT et également
pour apporter des améliorations sur le plan énergétique, au niveau du système d’assainissement.
Le critère de « performance énergétique » d’une station peut être intégré aux critères de jugement
des performances d’une station d’épuration, au niveau national, de la même façon que les objectifs de
performance de traitement. Des niveaux de consommation à ne pas dépasser pourront être fixés. Cela
obligera également à un meilleur suivi au niveau de chaque station des consommations globales et par
poste.
Un système de suivi de la consommation devra être réfléchi dès la conception des stations avec des
compteurs électriques globaux et divisionnaires et une supervision appropriée pour le calcul
d’indicateurs pertinents. Des alertes pourraient également être mises en place en cas de dépassements
de seuils ou objectifs à atteindre. Cette démarche permettrait l’enregistrement et l’archivage des
données qui contribueraient à une meilleure connaissance et un meilleur suivi du sujet au niveau
national.
Il peut notamment être expliqué par les critères de dimensionnement appliqués : traitement dimensionné
sur la semaine de pointe, marges de sécurité retenues, hypothèses sur les projections démographiques
ou le taux de collecte trop optimiste, variations de charge (d’origine touristique, industrielle, eaux claires
parasites) mal évaluées ou trop importantes, etc.
2 Par exemple, en France, les faibles taux de charge sont le premier facteur explicatif des consommations spécifiques élevées
des stations d’épuration (IRSTEA, 2017).
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LES USAGES
A noter que les variations de charge (notamment le ratio entre la charge moyenne annuelle et la charge
maximale hebdomadaire) sont plus élevées sur les réseaux unitaires, ce qui tend à accroître les
problèmes de surdimensionnement sur ce type de réseaux.
Ces constats incitent à privilégier les dimensionnements modulables, en échelonnant les capacités
de traitement nominales des ouvrages et équipements dans le temps. La construction de stations par
module (ou tranche) de capacité permet notamment de s’adapter à la charge réelle reçue, et aux
évolutions non anticipées de la charge (projections démographiques actualisées, rejets touristiques,
industriels, taux d’eaux claires parasites,…).
Il reste bien sûr nécessaire de s’assurer du foncier disponible pour les capacités envisagées à terme,
mais les ouvrages et équipements pourront être mis en œuvre au fur et à mesure de l’évolution des
besoins.
Enfin, un fonctionnement en sous-charge ne pourra être totalement évité (puisqu’il faut assurer la
fiabilité du traitement sur les périodes de pointe). Il faudra donc mettre en œuvre des modes de
fonctionnement adaptés à la sous-charge, pour éviter une surconsommation électrique trop importante
dans ces cas. Ces modes de fonctionnement sont basés sur les mêmes principes que pour éviter le
surdimensionnement :
Modularité des filières : plusieurs files permettront de s’adapter à la charge réelle reçue,
notamment en cas de variation saisonnière ;
Flexibilité des équipements : fractionner la puissance totale des équipements sur plusieurs
équipement en parallèle, intégrer des variateurs de vitesses sur les équipements les plus
puissants, etc. ;
Gestion de la concentration en boue : pour les cultures libres, elle peut également
contribuer à la gestion optimale de la sous-charge. 93
L’exploitant devra jouer un rôle important dans la mise en œuvre pratique des solutions mises à
disposition pour faire face à la sous-charge, en anticipant notamment les montées et baisses de charge
en cas de variation saisonnière par exemple, tout en conservant un niveau optimal de qualité des
effluents rejetés.
En particulier, les technologies plus énergivores, telles que les SBR, BRM, MBBR (voir tableau
suivant) ne devraient être envisagées que si les technologies traditionnelles (telles que boues
activées, bio filtres, lagunage) ne peuvent pas répondre aux critères imposés (haute qualité des
effluents traités, réutilisation de l’eau traitée, contraintes foncières ou paysagères fortes, etc.). Les
consommations énergétiques très élevées de ces procédés s’expliquent aussi par leur utilisation
récente et le manque de recul pour l’optimisation du fonctionnement de ces installations.
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LES USAGES
Tableau 26 : Approche de la consommation énergétique selon les procédés de traitement en France (Roche, 2019)
Type de procédé de traitement Consommation en kWh/ kg de DBO5 éliminée
Boues activées 3,2
Biofiltres 4,5
SBR (Sequential Batch Reactor) 4,6
MBBR (Moving Bed Biofilm Reactor) 6,5
BRM (Bioréacteurs à Membranes) 6,8
Actuellement, les stations de traitement des eaux usées en Tunisie sont majoritairement des procédés
à Boues Activées (de l’ordre de 80%).
Dans tous les cas où cela est possible et permet de répondre aux exigences de niveau de rejet, des
procédés extensifs, moins énergivores, tels que le lagunage ou les filtres plantés doivent être
étudiés. En Tunisie, cette démarche peut s’envisager lors de la création de STEP de petite capacité.
De plus, une fois le procédé choisi, le choix des équipements peut lui aussi être optimisé : les
performances énergétiques des équipements (rendement du moteur, rendement global, possibilité
d’équiper d’un variateur de vitesse, etc.) devraient faire partie des critères de sélection lors de la
conception. Il s’agira de maximiser les performances en conditions nominales, mais aussi de minimiser
la dépense énergétique en fonctionnement en sous-charge.
Une attention particulière devra être portée à la conception du traitement des boues lors de la
conception des stations d’épuration, en accord avec la valorisation qui souhaite en être faite.
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Ce point doit être appréhendé en amont des stations d’épuration, au niveau des réseaux de collecte :
En favorisant la mise en place de réseaux séparatifs, lors des créations ou extensions de
réseaux et en encourageant le remplacement des réseaux unitaires par des réseaux
séparatifs ;
En luttant contre les eaux claires parasites, via des actions de recherche des intrusions,
de déconnexion des mauvais branchements (pluviaux), d’entretien et de réhabilitation des
réseaux.
En effet, certaines installations industrielles ou d’activités tertiaires ne respectent pas les normes de
rejet au réseau d’assainissement et entrainent des dysfonctionnements des stations de traitement. C’est
le cas notamment des abattoirs, des centres d’équarrissage, et des hammams. Ce fonctionnement
dégradé des stations entraine une surconsommation énergétique, et une baisse de la qualité
des rejets des effluents.
Des démarches pour encourager le traitement ou le recyclage des eaux de process directement au
niveau des industries ou installations concernées permettraient de minimiser cet impact.
La mise en place d’une filière de traitement industrielle en parallèle de celle des eaux domestiques
quand les débits journaliers sont importants est à étudier au cas par cas. Cela permettra de mieux
adapter les traitements aux effluents reçus et de pouvoir valoriser plus facilement les eaux domestiques
sans qu’elles ne soient polluées par des eaux industrielles toxiques (exemple de la STEP Grappée de
Ben Arous), en diminuant le coût énergétique du traitement. 95
Nous présentons par exemple, ci-dessous un exemple d’industrie mettant à profit 6 formes de
valorisation des eaux usées de son process :
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Exemple d’industrie ayant mis en place une revalorisation multiple de ses eaux usées
L’exemple de Carbery Milk Products, producteur de lait installé à Cork, en Irlande, illustre les différentes
valorisations qui peuvent être faites des eaux usées et de leurs composants (WWAP, 2017).
Figure 33 : Utilisation créative des eaux usées chez Carbery Milk Products, Cork, Irlande
96
L’industrie laitière produit de grandes quantités d’eaux usées issues des procédés de fabrication : pour
chaque litre de lait, elle utilise 1,5 à 3 litres d’eau. En général, les eaux issues des procédés de
fabrication ont une charge organique environ 10 fois supérieure à celle des eaux usées municipales. Le
lactosérum est un sous-produit de la fabrication du fromage qui est couramment utilisé pour nourrir du
bétail ou pour la fabrication d’autres produits. Toutefois, il y a un important excédent dont le traitement
comme eaux usées est particulièrement gourmand en énergie. Le principal ingrédient du lactosérum
est le lactose, qui peut être fermenté et transformé en éthanol dans un processus créatif de recyclage
des eaux usées. Carbery Milk Products à Cork, en Irlande, a été le premier producteur de lait au monde
à l’initier.
Le lactosérum est transmis par microfiltration et osmose inverse et le lactose arrive dans un fermenteur
où il est transformé en bière avant de passer dans un système de distillation pour donner un produit
constitué à 96 % d’éthanol destiné au marché du carburant bioéthanol. Tout le bioéthanol d’Irlande
provient de cette usine et ce pays est le seul en Europe à ne pas utiliser d’éthanol à base de canne à
sucre du Brésil.
La vapeur issue de la distillation est récupérée et utilisée pour préchauffer l’eau de la chaudière, l’eau
de chauffage pour un nettoyage sur place (CIP) et pour la pasteurisation, ainsi que pour des économies
d’énergie. Le flux de déchets issus de la fermentation est envoyé vers un digesteur anaérobie et produit
du biogaz, utilisé pour produire un chauffage supplémentaire.
Les eaux usées chaudes provenant du digesteur anaérobie passent par un échangeur de chaleur pour
préchauffer le lait cru refroidi. Ainsi, les eaux usées sont refroidies à une température convenable pour
être déversées dans la rivière locale sans affecter l’environnement.
Dans le même temps, les eaux usées ont une concentration de phosphore élevée dont 99 % doivent
être éliminés avant le rejet. Le phosphore est réutilisé sur les terres agricoles.
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La société souhaite étendre l’usine et les effluents traités de haute qualité qui en résultent sont
potentiellement appropriés à des fins de recyclage sur le site, en particulier comme eau d’alimentation,
étant donné que le volume d’eau que l’usine peut prélever de la rivière locale est limité. En outre, le
recyclage permettrait de réduire les rejets dans la rivière, particulièrement pendant les saisons de faible
débit, lorsque la capacité de dilution est plus faible. Le polissage des effluents (déjà de haute qualité)
au moyen de l’oxydation avancée fait l’objet de recherches, étant donné qu’il coûte moins cher que
l’achat d’eau potable. L’eau passerait dans l’usine d’osmose inverse, qui la déminéralise. Ce procédé a
l’avantage supplémentaire de réduire l’encrassement de la membrane de même que la contamination
croisée, étant donné qu’il n’y a aucun contact direct avec les produits alimentaires.
Cet exemple illustre les possibilités variées offertes par la valorisation des eaux de process
industrielles, en intégrant la problématique de valorisation des eaux usées au cœur de la
stratégie des industries, par des incitations normatives, financières, législatives, etc.
Un projet de valorisation des eaux de process de la laiterie Vitalait à Mahdia est aussi en cours en
Tunisie. Arès traitement, ces eaux seront réutilisées pour l’irrigation de fourrages.
AERATION
L’aération est un sous-poste prépondérant de consommation énergétique au niveau des stations
d’épuration de type Boues Activées. Le choix du type d’aération, son dimensionnement et son
exploitation sont donc un enjeu majeur dans la gestion de la consommation énergétique des STEP.
Pour les STEP existantes, il est recommandé le remplacement des turbines d’aération présentes sur
de nombreuses STEP par des systèmes d’aération à fines bulles, moins énergivores.
Des réalisations ont déjà été faites en ce sens comme pour les STEP de Charguia, Gabes et El Frina.
Le suivi de ces projets permettra d’évaluer les économies réalisées en termes de consommation
énergétique sur ces postes. Des indicateurs spécifiques, voire des appareils de mesure (compteurs
électriques globaux et divisionnaires) seraient utiles au suivi de ces consommations.
97
De plus, la fourniture d’air doit pouvoir être adaptée à la demande, en modulant la puissance d’aération
(plusieurs équipements en parallèle) ou en mettent en place des surpresseurs à vitesse variable. Ces
optimisations dépendent de l’automatisation et de la télégestion présentes sur la station, et sont
décrites dans le paragraphe ci-après.
AUTOMATISATION ET TELEGESTION
De façon générale, l’automatisation d’une station d’épuration est préférable à la gestion en mode
manuel, pour optimiser à la fois la qualité de traitement et la consommation d’énergie, car elle permet
une adaptation continue et en temps réel des procédés de traitement aux variations des effluents à
traiter (variation de charges, de qualité, de température, etc.).
Comme vu ci-avant, concernant la consommation énergétique, l’étape d’aération dans les STEP à
Boues Activées représente un poste majeur de consommation énergétique. La possibilité d’adapter la
fourniture d’air à la demande est donc cruciale. Celle-ci peut se faire en modulant la vitesse d’aération
(plusieurs équipements en parallèle) ou à l’aide de surpresseurs à vitesse variable, sur la base de la
charge à traiter, de sondes redox ou de capteurs d’oxygène dissous, afin de régler au mieux l’aération
sur le besoin en oxygène.
Cette possibilité de régulation est particulièrement cruciale en cas de sous-charge de l’ouvrage. Cet
asservissement, permettant de ne pas trop aérer lorsque ce n’est pas nécessaire, entraine ainsi des
économies énergétiques substantielles.
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La mise en place d’une télégestion efficace, permettant le suivi et le contrôle de cette régulation et
des paramètres clés (consommation énergétique, qualité de l’effluent rejeté, DBO5 traitée etc.) est
primordiale pour l’amélioration des performances des stations. Les performances du système de
régulation dépendront aussi de l’équipement en capteurs (emplacement, robustesse, fiabilité, etc.) de
la station.
De plus, la régulation peut également faire économiser de l’énergie sur d’autres postes, tels que le
relèvement ou la recirculation, en optimisant le process et les volumes pompés à la charge reçue.
L’installation de pompes à débit variable, mais aussi de capteurs dédiés et d’un suivi automatisé de leur
fonctionnement sera un facteur d’économies d’énergie.
L'asservissement d'un maximum de fonctions doit donc être prévu dès la conception des stations, en
attachant une importance particulière aux postes les plus consommateurs (aération et agitation,
pompage, désodorisation, chauffage des bâtiments,…). La mise en place d’une régulation efficace va
de pair avec le suivi télégéré de ces actions, via des indicateurs pertinents, et la possibilité d’adapter
les processus de régulation aux évolutions observées.
Le rôle de l'exploitant sera ensuite de mettre à profit toutes les solutions d'automatisation mises à
disposition, d'entretenir et de renouveler les capteurs et d'optimiser les réglages.
De plus, la maintenance régulière des moteurs et des éléments mécaniques contribue non
seulement à réduire la fréquence des pannes et à prolonger la durée de vie des équipements, mais
aussi à ralentir la dégradation de leurs performances énergétiques.
98 Ces deux pistes devront donc être intégrées à la stratégie globale de gestion de la consommation
énergétique des stations.
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Une autre pratique, visant à maximiser la production de biogaz et d’électricité consiste en la co-digestion
de biodéchets (résidus de cuisine, déchets de produits laitiers boisson, déchets agricoles, etc.). Elle doit
être étudiée au cas par cas, selon le contexte dans lequel sont implantées les STEP.
Les procédés de cogénération demandent des moyens humains importants en termes de temps,
de gestion et de technicité pour atteindre les taux de rentabilité prévisionnels. Certaines expériences
n’ont d’ailleurs pas été concluantes comme la STEP de Charguia (digesteur à l’arrêt). De nombreux
projets de ce type sont en cours en Tunisie (Gafsa, Gabès, SE4). Ces projets sont à suivre attentivement
pour qu’ils atteignent les performances énergétiques attendues.
La ville d’Osaka offre un bon exemple avec 6 500 tonnes de combustible dérivé de biosolides produits
par an à partir de 43 000 tonnes de boues d’épuration humides, pour la production d’électricité et de
ciment. En guise d’aide financière en faveur des opérateurs d’assainissement qui investissent dans la
réutilisation d’énergie à partir des biosolides, une tarification préférentielle est appliquée à l’électricité
produite à l’aide de biosolides sur la base d’un prix fixe au kWh.
ENERGIE HYDRAULIQUE
Il est possible de produire de l’électricité en installant des turbines dans les flux d’eaux usées, mais ce
procédé est limité en raison du fait que la plupart des stations de traitement des eaux usées sont 99
implantées dans des endroits avec peu de dénivelé et que les réseaux d’eaux usées sont à surface
libre.
Il existe toutefois plusieurs possibilités de production hydroélectrique sur les réseaux d’eaux usées :
Turbiner les eaux usées avant qu’elles ne soient traitées à la station d’épuration ;
Turbiner les eaux usées traitées avant leur rejet dans un milieu naturel.
Figure 34 : Possibilité d’installations de turbinage des eaux usées (Bousquet, 2015)
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Comparé aux installations hydroélectriques classiques, le turbinage sur les eaux usées possède
certaines particularités :
Qualité des eaux : la présence de matières grossières dans les eaux brutes non traitées, qui risquent
d’obstruer la conduite et la turbine, rend obligatoire la présence d’un tamiseur/dégrilleur et d’un
bassin en amont de la conduite forcée. De plus, la concentration élevée en matières en suspension
peut endommager la turbine et engendre donc une maintenance et un remplacement plus fréquents
de la turbine. Ce problème ne se pose pas pour le turbinage des eaux traitées, en sortie de station
de traitement (hors effluents by-passés) ;
Mise en charge du réseau : les réseaux d’eaux usées étant à surface libre, une nouvelle conduite
forcée devra être construite pour le transport des eaux entre la prise d’eau et la turbine.
Ces contraintes impliquent que seuls les sites possédant une topographie accidentée (montagneuse),
avec notamment des différentiels d’altitude significatifs entre les stations et leurs milieux de rejet,
disposeront d’un potentiel intéressant pour l’exploitation de l’énergie hydraulique des eaux usées
traitées.
Une étude géographique et hydraulique pourrait être menée sur les stations tunisiennes, afin de
déterminer le potentiel énergétique global et la rentabilité économique des sites potentiels.
Exemple : La station de traitement de As-Samra, en Jordanie est connue pour tirer parti de son dénivelé
par rapport à la ville, mais aussi entre ses propres points d’entrée et de sortie, au moyen de deux
turbines installées en amont et en aval de la station. Environ 80 à 95 % des besoins en énergie de la
station sont satisfaits à l’aide de ces deux turbines (1,7 et 2,5 MW, respectivement) et du biogaz produit
à partir des boues (9,5 MW) (Drechsel, Qadir, & Wichelms, 2015).
100
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5.3.4 Est-il possible d’utiliser de l’énergie solaire pour le petit cycle de l’eau ? Et
plus spécifiquement pour la REUT ?
ORDRES DE GRANDEUR CONCERNANT L’ENERGIE A PRODUIRE POUR LE PTIT CYCLE DE
L’EAU EN TUNISIE ET LA SUPERFICIE D’INSTALLATION PHOTOVOLTAÏQUE NECESSAIRE A
CETTE PRODUCTION
La puissance associée à une installation photovoltaïque du type grande surface installée au sol est de
l’ordre de 800 kWcrête/ha (source : études BRLi en cours sur des projets photovoltaïques). NB : On
parle ici de surface globale incluant les panneaux et les à-côtés. Cette puissance peut varier d’une
installation à l’autre et est susceptible d’augmenter significativement dans les années à venir en lien
avec les progrès technologiques attendus.
Nous avons simulé la production moyenne annuelle en énergie associée à cette puissance dans
l’hypothèse où l’installation se situait en Tunisie (Sousse dans notre exemple). Il ressort de cette
approche une production annuelle de l’ordre de 1 300 000 kWh/ha/an (source : outil de calcul
(Commission Européenne, 2019) de simuler la production associée à installations photovoltaïques en
fonction de leur localisation).
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102
ET EN PRATIQUE ?
Des panneaux photovoltaïques peuvent être installés sur des bâtiments ou des terrains de STEP. Les
sites des STEP présentent en effet plusieurs avantages pour l’implantation de ces systèmes :
Sites dont le foncier est maîtrisé (sites publics), avec souvent peu de contraintes d’espaces
(sauf STEP implantées en zones urbaines denses) ;
Ces sites sont surveillés, du fait de l’existence d’ouvrages et de matériel ;
Les contraintes d’insertion paysagère sont généralement limitées ;
La présence de personnel sur place en permanence ou ponctuellement.
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Toutefois il reste difficile d’envisager une utilisation directe, en local, de l’énergie ainsi produite,
considérant les contraintes associées à la production solaire, en particulier sa discontinuité. La
production n’est en effet pas continue (variabilité de l’ensoleillement et cycle jour/nuit) et ne suit pas
nécessairement la demande en électricité de la station, nécessitant la mise en place de batteries et
d’accumulateurs couteux et encombrants et pas forcément au point à ce jour selon les quantités
d’énergie dont il est question ici.
A ce stade, il semble donc difficile d’imaginer des installations de production d’énergie solaire
en branchement direct et unique sur des projets de REUT ou plus généralement
d’assainissement. L’idée serait plus de « compenser » la production d’énergie par une
production d’énergie renouvelable connectée au réseau national.
Les spécificités de chaque site devront être étudiées pour évaluer l’opportunité et le potentiel de
production de ce type d’équipements, en complément d’autres solutions proposées dans ce rapport. La
station d’épuration SE3, où des panneaux solaires ont été mis en place, pourra servir de projet pilote
afin de quantifier les gains énergétiques et économiques générés par cette installation.
L’axe n°2 est clairement orienté vers la promotion de la REUT qui passe par :
la mise à niveau des stations d’épuration devenues vétustes et ayant atteint le seuil de saturation
compte tenu de la croissance urbaine et économique du pays ;
L’équipement de ces stations d'épuration par des unités de traitement complémentaire (rabattement
des matières en suspension et traitement bactériologique) ;
La séparation des eaux usées industrielles des eaux usées domestiques au-delà d’un taux de 20%
;
L’amélioration de la gestion des eaux industrielles à travers la mise œuvre d’un programme
d'assainissement de 9 zones industrielles existantes (sites à forte concentration en rejets industriels
polluants) afin de préserver les infrastructures d’assainissement destinées aux eaux usées
domestiques ainsi que pour préserver la qualité des eaux épurées destinées à la valorisation ;
La poursuite de la mise en place d’un programme d’amélioration des filières de traitement des boues
et de leur gestion durable ;
L'utilisation des technologies modernes de l'information et de la communication pour un suivi et un
contrôle continu de la qualité des eaux usées et épurées.
Cet axe est notamment développé dans les schémas directeurs d’assainissement qui prévoient dans
leur programme des filières de traitement complémentaire pour développer la REUT. Cependant, les
filières de traitement complémentaires, proposées par l’ONAS dans le cadre des Schémas Directeurs
d’Assainissement sont basées :
sur un seul type de procédé :
- Filtration par tambour filtrant 10 µm,
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La réflexion sur la technologie est uniforme quel que soit l’usage et l’approche des besoins en traitement
complémentaire n’est pas intégrée puisque les exigences de qualité et de quantité, liées à l’usage ne
sont pas prises en compte.
Cette dernière remarque est cependant à nuancer, actuellement. En effet, l’ONAS avec l’aide de
bailleurs internationaux (AFD, KFW) développe de nouveaux projets mettant la REUT au cœur de la
réflexion concernant la réorganisation du système des rejets des eaux usées traitées en vue d’une
meilleure gestion des points de rejet et de la valorisation des eaux usées épurées. Cette démarche est
en totale cohérence avec le développement de la REUT en Tunisie sur des bases solides.
L’enjeu principal commun est la protection de l’usager et/ou du consommateur, notamment vis-à-vis du
risque biologique. Les autres enjeux importants sont la distance entre le point de production des EUT
et le point d’usage, ainsi que la prévention du colmatage des canalisations.
Cependant, certains enjeux sont parfois contradictoires, comme ceux liés à la présence de nutriments
(souhaitable pour les usages agricoles, à éviter pour les usages environnementaux) ou à la présence
de chlore résiduel (souhaitable pour les usages urbains, à éviter pour les usages environnementaux).
L’ensemble de ces paramètres détermine la filière de traitement à mettre en œuvre (Cf. Tableau ci-
dessous). Il est donc important de bien identifier les risques pour déterminer les traitements les plus
104 adaptés.
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LES USAGES
Tableau 27 : Résumé des enjeux liés à chaque usage et exemples de filières de traitement tertiaire associées
Usages Enjeux Exemples de filiaires de traitement complémentaire
Pâturage/parcours Filtration sur sable + désinfection
Lagunage poussé et désinfection
Arboriculture (oliviers/agrumes/autres)
Filtration sur sable + désinfection
Protection des consommateurs et des travailleurs
Pépinières et arbustes et autres cultures Lagunage poussé et désinfection
Récupération des nutriments
florales Filtration sur sable + désinfection
Composition chimique des EUT (impact de la salinité et du
Filtration sur sable + désinfection
Agriculture Céréales chlore résiduel)
Selon les cas, filtration membranaire +désinfection
Colmatage des systèmes d'irrigation (notamment goutte à
Filtration sur sable + désinfection
Fourrages goutte)
Selon les cas, filtration membranaire +désinfection
Cultures industrielles (tabac …) gravitaire Filtration membranaire +désinfection
Plantes médicinales Filtration membranaire +désinfection
Maraîchage - aspersion Filtration membranaire +désinfection
Maîtrise technique pour séparation des réseaux: double réseau
sans connexion avec le réseau d'eau potable Lagunage poussé et désinfection
Blocs sanitaires
Colmatage des canalisations Filtration sur sable + désinfection
Protection des usagers
Tourisme
Golfs (aspersion) Protection des clients et des travailleurs Filtration sur sable + désinfection
Récupération des nutriments
Filtration sur sable + désinfection
Espaces verts hôteliers - goutte-à-goutte Composition chimique des EUT (impact de la salinité et du
Selon les cas, filtration membranaire +désinfection
chlore résiduel)
Lagunage poussé et désinfection
Hydrocurage des réseaux d'assainissement Protection des travailleurs
Filtration sur sable + désinfection
Lagunage poussé et désinfection
Lavage des rues/véhicules Protection des travailleurs
Filtration sur sable + désinfection
Espaces verts d'ornement (aéroport, Protection des clients et des travailleurs Lagunage poussé et désinfection
alignement d'arbres, ronds points…) Récupération des nutriments Filtration sur sable + désinfection
Urbain
Espaces verts recevant du public (parcs Composition chimique des EUT (impact de la salinité et du Filtration sur sable + désinfection
urbains, stades…) chlore résiduel) Selon les cas, filtration membranaire +désinfection
Lagunage poussé et désinfection
Nettoyage de carrières Protection des travailleurs
Filtration sur sable + désinfection
Dilution des saumures provenant du Qualité d'eau adapté au milieu récepteur (peu de nutriments,
Pas de traitement supplémentaire nécessaire
dessalement teneur suffisante en oxygène dissous)
Filtration membranaire +désinfection
Eaux de process hors IAA (Textiles…) Distance avec le point d'usage Dans certain cas, eau ultra ure ajout d'une étape
Industriel
Eau de refroidissement
Protection des travailleurs
Qualité d'eau adaptée au process industriel
d'Osmose Inverse
Filtration sur sable + désinfection 105
Selon les cas, filtration membranaire +désinfection
Qualité d'eau adapté au milieu récepteur (peu de nutriments, Filtration sur sable + désinfection et affinage par
Alimentation zone humide
teneur suffisante en oxygène dissous) percolation dans le sol (SAT)
Environneme Revégétalisation espace forestier fermé au Lagunage poussé et désinfection
Récupération des nutriments
ntal public Filtration sur sable + désinfection
Colmatage des systèmes d'irrigation (notamment goutte à
Lagunage poussé et désinfection
Pépinières (lutte contre la désertification) goutte)
Filtration sur sable + désinfection
Traitement avancé: double filtratiobn (UF - OI),
AEP Production d'eau destinéee à l'AEP Eau de qualité adaptée à la consommation humaine procédés d'oxydation avancée, désinfection, mélange
avec une autre ressource
Lagunage poussé et désinfection
Recharge de nappe sans prélèvement
Filtration sur sable + désinfection
Qualité d'eau adapté au milieu récepteur (peu de nutriments,
Lagunage poussé et désinfection
Recharge de nappe pour barrière anti-sel teneur suffisante en oxygène dissous)
Filtration sur sable + désinfection
Recharge de Protection des consommateurs et des travailleurs
Recharge de nappe avec prélèvements Lagunage poussé et désinfection
nappe
agricoles mais sans prélèvements AEP Filtration sur sable + désinfection
Traitement avancé: double filtration (UF - OI), procédés
Eau de qualité permettant d'être traitée pour une consommation
Recharge de nappe avec utilisation AEP d'oxydation avancée, désinfection, mélange avec une
humaine
autre ressource
Traitement avancé: double filtration (UF - OI), procédés
Eau de qualité permettant d'être traitée pour une consommation
Rejet dans un barrage avec utilisation AEP d'oxydation avancée, désinfection, mélange avec une
humaine
autre ressource
Lagunage poussé et désinfection
Autre usages Rejet dans un barrage sans utilisation AEP
Filtration sur sable + désinfection
indirects
Rejet dans un oued puis pompage pour Qualité d'eau adapté au milieu récepteur (peu de nutriments, Lagunage poussé et désinfection
l'agriculture teneur suffisante en oxygène dissous) Filtration sur sable + désinfection
Mélange avec eaux conventionnelles hors Lagunage poussé et désinfection
AEP Filtration sur sable + désinfection
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5. GAMME DES OPTIONS TECHNOLOGIQUES APPLICABLES A COURT ET MOYEN TERME POUR DISPOSER DE RESSOURCES EN EAU ISSUES DES EUT EN PHASE AVEC
LES USAGES
Sur cette base et sur la sélection des usages possibles en Tunisie, nous avons établi une matrice de
scénarios de traitement à mettre en œuvre en fonction des usages potentiels, matrice présentée
ci-après : cf Tableau 28 : Matrice Usages potentiels x Scénarios de traitement III.
Cette matrice croise, en ligne, 50 usages possibles des EUT (usages classés en 8 grandes catégories :
Agriculture/Tourisme/Urbain/Industriel/Environnemental/Eau potable/Recharge de nappe/Usages
indirects) avec, en colonne, les 19 scénarios de traitement tertiaire développés ci-avant.
La matrice précise les scénarios à utiliser, selon 4 recommandations traduites en 4 couleurs : rouge -
scénario interdit, marron – scénario conduisant à un niveau de qualité trop élevé par rapport à l’usage
considéré, jaune - scénario de traitement envisageable à condition de mettre en place des mesures
barrières, vert – scénario à privilégier.
106
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective -
Version définitive
5. GAMME DES OPTIONS TECHNOLOGIQUES APPLICABLES A COURT ET MOYEN TERME POUR DISPOSER DE RESSOURCES EN EAU ISSUES DES EUT EN PHASE AVEC LES USAGES
Osmose inverse + UV
Filtration sur Sable +
Filtration sur Sable +
Filtration sur Sable +
Filtration sur Sable +
Filtration sur Sable +
Filtration sur Sable +
Acide performique/
Acide performique/
Lagune de finition +
POSSIBLE AVEC BARRIERE
Microfiltration + UV
Microfiltration + UV
Ultrafiltration + UV
Tambour Filtrant
Tambour Filtrant
Microfiltration
Microfiltration
Ultrafiltration
Ultrafiltration
10µm +UV
10µm +UV
Filtre à sable
peracétique
peracétique
Chloration
Chloration
Filtre sable
A PRIVILEGIER
UV
UV
Nom du scénario de traitement
Code du Scénario de traitement III B‐E1 B‐C3 B‐C2 B‐C1 B‐B3 B‐B2 B‐B1 B‐A3 B‐A2 B‐A1 L‐E1 L‐C4 L‐C3 L‐C2 L‐C1 L‐B2 L‐B1 L‐A2 L‐A1 OI‐A1
Usage Sous usage
Pâturage/parcours
Arboriculture (oliviers/agrumes/autres) ‐ gravitaire
Arboriculture (oliviers/agrumes/autres) ‐ goutte‐à‐goutte
Arboriculture (oliviers/agrumes/autres) ‐ aspersion
Pépinières et arbustes et autres cultures florales ‐ gravitaire
Pépinières et arbustes et autres cultures florales ‐ goutte‐à‐goutte
Pépinières et arbustes et autres cultures florales ‐ aspersion
Céréales ‐ gravitaire
Céréales ‐ aspersion
Fourrages ‐ gravitaire
Agriculture
Fourrages ‐ aspersion
Cultures industrielles (tabac …) ‐ gravitaire
Cultures industrielles (tabac …) ‐ goutte‐à‐goutte
Cultures industrielles (tabac …) ‐ aspersion
plantes médicinales ‐ gravitaire
plantes médicinales ‐ goutte‐à‐goutte
plantes médicinales ‐ aspersion
Maraîchage ‐ gravitaire
Maraîchage ‐ goutte‐à‐goutte 107
Maraîchage ‐ aspersion
Blocs sanitaires
Golfs (aspersion)
Tourisme
Espaces verts hôteliers ‐ goutte‐à‐goutte
Espaces verts hôteliers ‐ aspersion
Hydrocurage des réseaux d'assainissement
Lavage des rues/véhicules
Blocs sanitaires bâtiments publics
Urbain Espaces verts d'ornement (aéroport, alignement d'arbres, ronds points…) ‐ goutte‐à‐goutte
Espaces verts d'ornement (aéroport, alignement d'arbres, ronds points…) ‐ aspersion
Espaces verts recevant du public (parcs urbains, stades…) ‐ goutte‐à‐goutte
Espaces verts recevant du public (parcs urbains, stades…) ‐ aspersion
Nettoyage de carrières
Dilution des saumures provenant du dessalement
Industriel Eaux de process hors IAA (Textiles…)
Eaux de process hors IAA (Phosphates …)
Eau de refroidissement
Alimentation zone humide
Revégétalisation espace forestier fermé au public ‐ goutte‐à‐goutte
Environnemental Revégétalisation espace forestier ouvert au public ‐ aspersion
Pépinières (lutte contre la désertification) ‐ goutte‐à‐goutte
Pépinières (lutte contre la désertification) ‐ aspersion
AEP AEP
Recharge de nappe sans prélèvement
Recharge de nappe pour barrière anti‐sel
Recharge de nappe
Recharge de nappe avec prélèvements agricoles mais sans prélèvements AEP
Recharge de nappe avec utilisation AEP
Rejet dans un barrage avec utilisation AEP
Autre usages Rejet dans un barrage sans utilisation AEP
indirects Rejet dans un oued puis pompage pour l'agriculture
Mélange avec eaux conventionnelles hors AEP
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective - Version définitive
5. GAMME DES OPTIONS TECHNOLOGIQUES APPLICABLES A COURT ET MOYEN TERME POUR DISPOSER DE RESSOURCES EN EAU ISSUES DES EUT EN PHASE AVEC
LES USAGES
Dans le présent chapitre, nous avons développé les possibilités de traitement en fonction de l’usage et
avons estimé le coût additionnel global (en DNT/m3) associé aux différentes technologies de traitement
tertiaire considérées. Ce coût intègre, sur 30 ans, les investissements à réaliser sur le traitement tertiaire
ainsi que les coûts d’exploitation associés, coûts dans lesquels nous avons isolé les aspects énergie.
Les hypothèses retenues sont les suivantes :
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective -
Version définitive
5. GAMME DES OPTIONS TECHNOLOGIQUES APPLICABLES A COURT ET MOYEN TERME POUR DISPOSER DE RESSOURCES EN EAU ISSUES DES EUT EN PHASE AVEC
LES USAGES
Les coûts sont issus de notre expérience en conception de STEP, de la bibliographie et d’éléments
recueillis auprès de fabricants. Nous avons distingué, pour ces coûts, trois tranches de capacité des
stations.
Pour chacun des scénarios, nous indiquons également un avis sur l’applicabilité du scénario
technologique au contexte tunisien, en référence aux différents horizons prospectifs de l’étude.
109
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
5. GAMME DES OPTIONS TECHNOLOGIQUES APPLICABLES A COURT ET MOYEN TERME POUR DISPOSER DE RESSOURCES EN EAU ISSUES DES EUT EN PHASE AVEC LES USAGES
Tableau 30 : Tableau des scénarios de traitement – nutriments, énergie, coûts et appréciation de l’applicabilité
Coût global (investissement et exploitaiton)
C B‐C3 Boues activées Filtre sable oui 0,17 0,11 0,06 0,01 0,05 20% 0,05 0,13 0,09 0,05 0,01 0,04 20% 0,04 0,10 0,07 0,04 0,01 0,03 20% 0,03 2020‐2025
B B‐B3 Boues activées Filtration sur Sable + Chloration oui 0,19 0,12 0,07 0,01 0,05 19% 0,06 0,15 0,10 0,05 0,01 0,04 20% 0,05 0,11 0,07 0,04 0,01 0,03 21% 0,04 à proscrire
Filtration sur Sable + Acide
B B‐B2 Boues activées
performique/ peracétique
oui 0,20 0,13 0,07 0,01 0,06 18% 0,06 0,17 0,11 0,06 0,01 0,05 18% 0,05 0,14 0,09 0,05 0,01 0,04 17% 0,04 à tester
B B‐B1 Boues activées Tambour Filtrant 10µm +UV oui 0,30 0,23 0,07 0,03 0,04 41% 0,12 0,25 0,19 0,06 0,02 0,03 41% 0,10 0,20 0,16 0,05 0,02 0,03 40% 0,08 2020
A ‐ B‐A3 Boues activées Filtration sur Sable + UV oui 0,40 0,30 0,09 0,03 0,06 33% 0,13 0,33 0,25 0,08 0,03 0,05 34% 0,11 0,27 0,21 0,06 0,02 0,04 34% 0,09 2020‐2025
C+ B‐C2 Boues activées Microfiltration peu 0,57 0,44 0,14 0,06 0,08 44% 0,25 0,48 0,37 0,11 0,05 0,06 47% 0,23 0,40 0,30 0,09 0,05 0,04 53% 0,21 2040
3 l og pour E.Col i
A ‐ B‐A2 Boues activées Microfiltration + UV 2 l og pour vi rus
peu 0,66 0,50 0,16 0,08 0,08 50% 0,33 0,56 0,43 0,13 0,07 0,06 53% 0,30 0,46 0,35 0,11 0,06 0,05 58% 0,27 2040
3 l og pour E.Col i
C+ B‐C1 Boues activées Ultrafiltration 2 l og pour vi rus
non 0,69 0,53 0,16 0,09 0,07 57% 0,40 0,61 0,46 0,14 0,09 0,05 63% 0,38 0,54 0,41 0,13 0,08 0,04 66% 0,36 2040
A+ B‐A1 Boues activées Ultrafiltration + UV 2 l og pour E.Col i non 0,78 0,60 0,18 0,11 0,07 61% 0,48 0,69 0,53 0,16 0,11 0,06 65% 0,45 0,63 0,48 0,15 0,10 0,05 67% 0,42 2040
E L‐E1 Lagunage oui 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0% 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0% 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0% 0,00 2020
B L‐C4 Lagunage Lagune de finition + Filtre à sable oui 0,19 0,12 0,06 0,01 0,05 18% 0,05 0,15 0,10 0,05 0,01 0,04 17% 0,04 0,12 0,08 0,04 0,01 0,04 17% 0,03 2020‐2025
110 B L‐C3 Lagunage Filtration sur Sable + Chloration oui 0,19 0,12 0,06 0,01 0,05 20% 0,06 0,15 0,10 0,05 0,01 0,04 20% 0,05 0,11 0,07 0,04 0,01 0,03 22% 0,04 à proscrire
Filtration sur Sable + Acide
B L‐C2 Lagunage
performique/ peracétique
oui 0,20 0,13 0,07 0,01 0,06 19% 0,06 0,16 0,11 0,06 0,01 0,05 18% 0,05 0,13 0,09 0,05 0,01 0,04 18% 0,04 à tester
B L‐B2 Lagunage Tambour Filtrant 10µm +UV oui 0,29 0,22 0,07 0,03 0,04 42% 0,12 0,24 0,19 0,06 0,02 0,03 42% 0,10 0,19 0,15 0,04 0,02 0,03 42% 0,08 2020
A ‐ L‐A2 Lagunage Filtration sur Sable + UV oui 0,38 0,29 0,09 0,03 0,06 35% 0,13 0,31 0,24 0,07 0,03 0,05 36% 0,11 0,25 0,19 0,06 0,02 0,04 37% 0,09 2020‐2025
C+ L‐C1 Lagunage Microfiltration peu 0,57 0,44 0,14 0,06 0,08 44% 0,25 0,48 0,37 0,11 0,05 0,06 47% 0,23 0,40 0,30 0,09 0,05 0,04 53% 0,21 2040
A L‐A1 Lagunage Microfiltration + UV 1 l og pour vi rus peu 0,64 0,49 0,15 0,08 0,07 51% 0,33 0,54 0,41 0,13 0,07 0,06 55% 0,30 0,44 0,34 0,10 0,06 0,04 61% 0,27 2040
B L‐B1 Lagunage Ultrafiltration 1 l og pour vi rus non 0,69 0,53 0,16 0,09 0,07 57% 0,40 0,61 0,46 0,14 0,09 0,05 63% 0,38 0,54 0,41 0,13 0,08 0,04 66% 0,36 2040
Réacteur à
A ++ OI‐A1
Membrane
Osmose inverse + UV non 2,10 1,26 0,83 0,71 0,13 84% 3,00 1,82 1,09 0,72 0,60 0,12 83% 2,55 1,54 0,93 0,61 0,49 0,12 81% 2,10 2050
NB : dans la colonne « applicabilité au contexte tunisien » : « 2020 » signifie que ce traitement est déjà existant ; « 2020-2025 » signifie que ce traitement pourrait être mis en place dans les 5 ans à venir.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective - Version définitive
5. GAMME DES OPTIONS TECHNOLOGIQUES APPLICABLES A COURT ET MOYEN TERME POUR DISPOSER DE RESSOURCES EN EAU ISSUES DES EUT EN PHASE AVEC LES USAGES
Figure 36 : Coût global du traitement tertiaire pour différents scénarios technologiques (cas où on se situe à l’aval d’un traitement secondaire par boues activées)
111
NB : comme explicité plus haut, seul le coût du traitement III est ici pris en compte
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective - Version définitive
5. GAMME DES OPTIONS TECHNOLOGIQUES APPLICABLES A COURT ET MOYEN TERME POUR DISPOSER DE RESSOURCES EN EAU ISSUES DES EUT EN PHASE AVEC LES USAGES
Figure 37 : Coût global du traitement tertiaire pour différents scénarios technologiques (cas où on se situe à l’aval d’un traitement secondaire par lagunage)
112
NB : comme explicité plus haut, seul le coût du traitement III est ici pris en compte
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective - Version définitive
5. GAMME DES OPTIONS TECHNOLOGIQUES APPLICABLES A COURT ET MOYEN TERME POUR DISPOSER DE RESSOURCES EN EAU ISSUES DES EUT EN PHASE AVEC LES USAGES
Figure 38 : Décomposition du coût global du traitement tertiaire pour différents scénarios technologiques (Distinction des postes investissement+renouvellement / Energie / Autres frais de fonctionnement) –
Cas des STEP de taille comprise entre 10 000 et 80 000 eq.hab
113
NB : comme explicité plus haut, seul le coût du traitement III est ici pris en compte
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective - Version définitive
5. GAMME DES OPTIONS TECHNOLOGIQUES APPLICABLES A COURT ET MOYEN TERME POUR DISPOSER DE RESSOURCES EN EAU ISSUES DES EUT EN PHASE AVEC
LES USAGES
5.4.4 Recommandations
Il est au final très clairement recommandé de ne pas retenir un seul traitement tertiaire pour
toutes les stations du pays mais bien d’adapter les choix aux différents usages et aux politiques
de mesures barrières mises éventuellement en œuvre. A ce stade, les schémas directeurs
d’assainissement de l’ONAS prévoient bien des filières de traitement complémentaire pour développer
la REUT, mais elles sont basées sur un seul type de procédé (filtration par tambour filtrant 10 µm et
désinfection par UV) et par ailleurs dimensionnées sur le débit moyen de la station et non la capacité
nominale de la STEP. Ces schémas seront donc à revoir pour dépasser une mise en œuvre uniforme
de traitement tertiaire et réaliser une approche véritablement adaptée à chaque contexte, une fois bien
établis les scénarios de REUT à développer à l’aval des STEP considérées.
Parmi l’ensemble de la gamme des options technologiques exposée dans le présent chapitre, les
scénarios de traitement complémentaires que nous recommandons pour les principaux usages de la
REUT sont les suivants :
Pour des usages agricoles restrictifs (sans maraîchage) et de l’irrigation d’espaces verts ouverts au
public : la mise en place d’un filtre à sable et d’une désinfection UV apparait comme le traitement le
plus approprié pour des usages sans risques. Le choix du tambour filtrant pour la filtration est aussi
envisageable. En effet, c’est le choix fait dans la stratégie de l’ONAS et les coûts sont plus faibles que
pour le filtre à sable (0,25 DT/m3 contre 0,33 DT/m3, pour une STEP de taille moyenne). Cependant, ce
type d’équipement demande une plus grande maintenance et des compétences pour gérer
l’électromécanique.
Pour l’irrigation du maraichage : le traitement le plus recommandé pour une réutilisation sécurisée est
l’ultrafiltration avec une désinfection UV. Une microfiltration + UV est aussi envisageable et sera
moins onéreuse (0,56 DT/m3 contre 0,69 DT/m3 pour de l’ultrafiltration), mais nécessitera plus de
mesures barrières afin de garantir la qualité des produits maraîchers.
114
Pour la recharge de nappe avec prélèvements pour l’agriculture : le traitement complémentaire à ajouter
sera à étudier au cas par cas en fonction de la profondeur de la zone non saturée de la nappe à
recharger. Cependant, il est recommandé de mettre au minimum en place une microfiltration (sans
désinfection complémentaire).
La demande en énergie varie très largement en fonction des différentes options de traitement.
Ce coût est cependant à analyser sur l’ensemble du petit cycle de l’eau (comme déjà analysé plus
haut) et par rapport au coût engendré par la mobilisation d’autres ressources (comme ce sera le
cas dans les analyses ACB présentées dans le chapitre 16).
Le tableau suivant reprend ces recommandations. Il résume ainsi les traitements complémentaires
recommandés pour ces principaux usages de la REUT. Il indique également, pour chaque scénario, le
coût unitaire total (investissement, renouvellement, fonctionnement) pour le seul traitement tertiaire et
la consommation énergétique au m3.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective -
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5. GAMME DES OPTIONS TECHNOLOGIQUES APPLICABLES A COURT ET MOYEN TERME POUR DISPOSER DE RESSOURCES EN EAU ISSUES DES EUT EN PHASE AVEC
LES USAGES
Tableau 31 : Traitement complémentaire conseillé pour les principaux usages des EUT, avec les coûts et consommations
énergétiques associés pour une STEP de capacité moyenne (entre 10 000 et 80 000 EH)
Niveau de Traitement
Usages Consommation
qualité à complémentaire Coût unitaire total
principaux énergétique
atteindre conseillé
Usages agricoles
restrictifs (sans
maraîchage) 1. Filtre à sable + UV 0,33 DT/m3 0,11 kWh/m3
B
Irrigation d’espaces 2. Tambour filtrant + UV 0,25 DT/m3 0,10 kWh/m3
verts ouverts au
public
Notons que dans le cas du développement de plusieurs usages à l’aval d’une même station
d’épuration, plusieurs situations pourront se rencontrer :
Ces usages nécessitent le même niveau de qualité. Une seule filière de traitement complémentaire
pourra alors être mise en œuvre.
Ces usages ne nécessitent pas le même niveau de qualité. Une étude approfondie devra alors être 115
conduite pour comparer en termes de coût global (investissement, renouvellement et
fonctionnement) les deux options suivantes :
- Mettre en place deux files de traitement différentes, une pour chacun des usages,
- Mettre en place une file de traitement correspondant au niveau de qualité le plus exigeant.
Le résultat de la comparaison dépendra du volume respectif des deux usages. Il pourra également
dépendre d’autres contraintes à prendre en compte que le seul niveau de qualité. Par exemple le
souhait de conserver une partie des nutriments azotés ou autre pour un des usages.
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prospective - Version définitive
5. GAMME DES OPTIONS TECHNOLOGIQUES APPLICABLES A COURT ET MOYEN TERME POUR DISPOSER DE RESSOURCES EN EAU ISSUES DES EUT EN PHASE AVEC
LES USAGES
5.5 QUELLES SOLUTIONS POSSIBLES POUR LES STEP DE FAIBLE CAPACITE EN MILIEU
RURAL ?
POSITIONNEMENT DE L’ENJEU A L’ECHELLE NATIONALE
L’ONAS est responsable de l’assainissement des communes de plus de 3 000 habitants. Cependant,
des systèmes de traitement semi-collectifs adaptés à des faibles volumes d’eaux usées et au milieu
rural sont en train d’être mis en œuvre. Ces petites STEP ont généralement une capacité comprise
entre 50 et 3 000 équivalents habitants. Le tableau ci-dessous synthétise les caractéristiques des STEP
rurales existantes et projetées dans le programme à court terme de l’ONAS. Le flux potentiel d’EUT, si
l’on considère leur capacité hydraulique, représente au maximum 0,6 Mm3/an, soit seulement 0,2 % des
flux d’EUT produit à l’échelle du pays en 2020. En prenant en compte les STEP projetées pour 2030 et
en considérant une capacité maximale de 300 m3/j, ce flux représente toujours seulement 0,25 % des
flux d’EUT à l’horizon 2030. Outre les projections de l’ONAS, il est difficile d’estimer à plus long terme
l’évolution de la part d’assainissement semi-collectif pour les communes de moins de 3 000 habitants
car les solutions d’assainissement autonomes seront souvent plus adaptées pour ces communes
rurales.
Tableau 32 : Liste des STEP rurales existantes et projetées par l’ONAS (ONAS, 2020)
Année de mise Capacité
Région STEP EH Procédé de traitement
en service (m3/j)
Grand Tunis et Zaghouan Cherfech 2009 25 500 Filtre planté à roseaux
Grand Tunis et Zaghouan Sidi Omar 2017 520 2166 Filtre planté à roseaux
Grand Tunis et Zaghouan Kantaret Binzart 2018 200 2000 Boue activée compacte mobile
Cap Bon Khanguet El Hojej 2002 96 2000 Filtre planté à roseaux
116 Cap Bon El Mrissa 2009 400 2760 Boue activée compacte mobile
Cap Bon Beni Ayech 2009 200 2000 Drain filtrant
Grand Tunis et Zaghouan Boujrida 2009 10 50 Fosse à compartiment + roseaux
Nord Ouest Hammam Bourguiba 2010 230 1500 Filtre planté à roseaux
Nord Ouest Oued Zargua 2003 30 500 Drain filtrant + fosse décantation
Nord Ouest Dougga Teboursouk 2030 Non connu Non connu Non connu
Grand Tunis et Zaghouan Dkhila à Tebourba 2030 Non connu Non connu Non connu
Cap Bon Boukrim 2030 Non connu Non connu Non connu
Cap Bon Zaouiet Sidi Mgaiez 2030 Non connu Non connu Non connu
Sahel et Sfax Takrouna 2030 Non connu Non connu Non connu
Afin d’estimer les superficies théoriquement irrigables à partir d’un flux d’une STEP de faible capacité,
deux cas de figure ont ainsi été étudiés :
Cas 1 : exploitation simple du flux,
Cas 2 : exploitation du flux, associé à un stockage intersaisonnier (remplissage d’un bassin de
stockage pendant la période hivernale).
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5. GAMME DES OPTIONS TECHNOLOGIQUES APPLICABLES A COURT ET MOYEN TERME POUR DISPOSER DE RESSOURCES EN EAU ISSUES DES EUT EN PHASE AVEC
LES USAGES
La feuille de calcul ci-dessous présente les hypothèses de besoin et d’efficience posées ainsi que les
résultats de ces estimations théoriques. Les calculs ont été effectués pour 2 types de cultures : oliviers
et un autre type d’arboriculture avec des besoins en eau plus élevés.
Figure 39 : Calcul théorique de la surface en olivier et arboriculture irrigable à partir d’une STEP rurale, avec et sans stockage
Calcul théorique de la surface irrigable à partir d'une STEP rurale
Hypothèses :
Oliviers Autre arboriculture
Besoin des cultures en pointe (m3/ha/j) 18 35
Besoin annuel des cultures (m3/ha/an) 3 000 6 600
Efficience STEP 90%
Efficience irrigation 90%
Efficience globale 81%
Cas 1 : Utilisation du flux moyen ‐ Pas de stockage intersaisonnier
Surface Surface
Flux moyen de la théoriquement théoriquement
STEP (m3/j) irrigable en oliviers irrigable en
(ha) arboriculture (ha)
1 50 2 1
2 100 5 2
3 200 9 5
4 300 14 7
5 400 18 9
Cas 2 : Utilisation du flux moyen + Stockage intersaisonnier 117
Surface Surface
Flux moyen de la Volume du stock théoriquement théoriquement
STEP (m3/j) (m3) irrigable en oliviers irrigable en
(ha) arboriculture (ha)
1 50 3 000 3 1
2 100 6 000 6 3
3 200 12 000 12 6
4 300 18 000 19 9
5 400 24 000 25 12
Il ressort de l’exemple considéré que les superficies potentiellement irrigables avec les STEP rurales
(flux maximum de 300 m3/j) seront très faibles (entre 2 et 14 ha d’oliviers sans stockage, 3 à 19 ha avec
stockage) au regard des investissements et des coûts d’exploitation qui seront nécessaires pour
pratiquer cette réutilisation (traitement complémentaire, stockage, périmètre irrigué). L’intérêt d’une
REUT pour de tels petits flux restera à apprécier au cas par cas selon les opportunités et en particulier
des usages potentiels avec la STEP. Il ne constitue en aucun un enjeu national.
A ce sujet, le groupe BRL dispose d’une expérience d’aménagement d’une filière de REUT pour une
petite STEP rurale (150 m3/j) située au milieu d’un vignoble. Le projet consiste à irriguer 15 ha de vignes.
Les eaux usées subissent un traitement lagunaire auquel a été ajouté des filtres à sable et une
désinfection UV. Les moteurs de ce projet ont été la proximité immédiate des parcelles irriguées et la
motivation des viticulteurs au regard de la valeur ajoutée des produits (maîtrise des coûts). Ce type de
projet nécessite donc une analyse coûts bénéfices afin d’étudier les coûts des investissements
nécessaires pour la REUT (traitement, stockage, distribution des EUT…), les bénéfices économiques
de la valorisation des EUT et les bénéfices environnementaux (moins de rejet dans le milieu récepteur).
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prospective - Version définitive
6. QUELLES EVOLUTIONS TECHNOLOGIQUES SONT POSSIBLES A PLUS LONG TERME POUR L’ASSAINISSEMENT ET LA REUT ?
Le schéma ci-après permet de mettre en évidence le potentiel économique des EUT en tant que
ressources hydriques, de matières et d’énergie, converti en euros par habitant par an. Ce potentiel est
évalué à 1 euro par m3 d’eau traitée ou 80 euros par habitant par an, provenant : de la récupération des
nutriments à hauteur de 5%, de récupération de chaleur à hauteur de 8,5%, d’utilisation des EUT à
hauteur de 80%, de récupération d’énergie à hauteur de 4,5% et de récupération de matières (métaux,
cendre) à hauteur de 2%.
Pour suivre cette approche, il faut maximiser le recyclage des nutriments et limiter les consommations
d’énergie.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective -
Version définitive
6. QUELLES EVOLUTIONS TECHNOLOGIQUES SONT POSSIBLES A PLUS LONG TERME POUR L’ASSAINISSEMENT ET LA REUT ?
Les technologies de récupération de sous-produits utiles à partir des eaux usées, tels que l’énergie
(chaleur et biogaz) et les nutriments, ont évolué rapidement ces dernières années et sont de plus en
plus rentables, particulièrement lorsqu’on les considère dans le cycle intégral de gestion des eaux
usées, et ce dès la conception amont des systèmes d’assainissement et de l’aménagement urbain de
façon plus générale. De nombreuses innovations sont également à l’étude, à différents stades
d’avancement.
RECUPERATION DE CHALEUR
La récupération de chaleur (ou de froid) disponible sur les eaux usées, à partir d’un échangeur, est
aussi appelée « cloacothermie » (Azam & Horsin Molinaro, 2017). Cette récupération d’énergie
thermique s’appuie sur les mêmes principes techniques que ceux de la géothermie sur nappe,
cependant les calories (ou frigories) sont issues des rejets d’eaux usées (domestiques, industrielles,
etc.).
L’eau usée est un fluide caloporteur intéressant de par sa forte capacité thermique et sa forte densité :
elle représente donc une source intéressante d’énergie non exploitée. Ce potentiel peut être exploité et
valorisé grâce à une pompe à chaleur.
Mise en œuvre
La cloacothermie met en œuvre un échangeur qui récupère et transfère l’énergie vers une pompe à
chaleur (PAC) qui a pour rôle de porter un liquide caloporteur à la température souhaitée pour répondre
aux besoins thermiques donnés.
La température des eaux usées varie peu entre l’hiver et l’été, toute l’année la température moyenne
est d’environ 15°C : la cloacothermie peut aussi bien répondre à des besoins de chauffage en hiver que
des besoins de rafraîchissement en été. Des retours d’expérience montrent qu’un mètre de canalisation
permet de produire de 2 à 8 kW de puissance de chauffage. Ce potentiel reste encore très peu exploité.
La récupération d’énergie peut être mise en œuvre directement à la source (en sortie des appareils
sanitaires), au pied des bâtiments, dans un collecteur du réseau d’assainissement ou à la station de 119
traitement des eaux usées, chaque système présentant des avantages et inconvénients. Nous nous
intéressons ici aux systèmes installés dans les stations de traitement des eaux usées.
Figure 41 : Possibilités de récupération de la chaleur des eaux usées (Azam & Horsin Molinaro, 2017)
Application
L’énergie récupérée via cette méthode, directement au niveau des stations d’épuration, peut servir au
chauffage et à la climatisation des bâtiments des stations d’épuration (locaux, digesteur de boues, etc.)
et de climatisation, selon les besoins spécifiques de chaque site.
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Une étude technico-économique devra être menée sur chaque site intéressé par cette solution, afin
d’évaluer les besoins qui pourraient être couverts par cette source d’énergie. Le potentiel sera très
dépendant de chaque situation (température moyenne des effluents, variations saisonnières, besoins
en chauffage/climatisation des locaux, etc.).
En Tunisie, le potentiel de ces systèmes sur les rejets d’eaux usées des hammams pourrait représenter
une source significative d’économie d’énergie pour ces établissements. Une étude spécifique pourra
être menée pour déterminer le potentiel de ces établissements.
Ces piles utilisent les bactéries pour convertir directement en électricité une partie de l’énergie
disponible dans un substrat biodégradable (ici les effluents ou boues de STEP). De conception similaire
aux piles à combustible, ces réacteurs génèrent de l’électricité à partir des réactions d’oxydo-réduction
impliquées dans la dégradation de molécules organiques par les bactéries, aboutissant à la libération
120 de protons et d’électrons qui peuvent être transférés aux électrodes. Les biopiles peuvent être
alimentées par une diversité de molécules organiques simples (sucres, protéines…) ou directement
avec les effluents à traiter, ou dans ce cas des boues de STEP (Laboratoire Ampère, 2020).
La pile à combustible microbienne est une technologie qui n’est pas encore mature (TRL entre 3 et 43,
c’est-à-dire au stade de preuve du concept et de validation des composants). Il est nécessaire, compte
tenu des difficultés liées à une transposition à plus grande échelle dans la perspective d’une application
concrète, de poursuivre les recherches et d’apporter des améliorations sur le plan technique permettant
de remédier à la forte consommation d’énergie qu’elle nécessite.
De nombreux travaux de recherche sont en cours sur ce sujet, mais peu concernent spécifiquement le
cas des eaux usées. Quatre équipes de recherche travaillent sur des sites pilotes installés en station
d’épuration. Ces pilotes sont disposés dans les bassins d’aération ou installés en parallèle et alimentés
en continu avec des effluents. Les articles publiés sur ces recherches rapportent une puissance
énergétique produite de 9 W/m3 comme la meilleure valeur de puissance relevée parmi ces tests in situ
(Hiegemann, 2016).
D’autres projets de recherche sont en cours, notamment au Laboratoire Ampère, à Lyon, qui étudie une
nouvelle approche de mise à l’échelle (approche constructale) dans le cadre d’un projet PHC Maghreb,
en collaboration avec trois autres laboratoires de recherche dont un de l’université de Gabès en Tunisie.
Par ailleurs, des chercheurs de l’Université de Pennsylvanie ont combiné cette technologie avec un
système d’électrodialyse inversée, pour créer une pile microbienne à électrodialyse inversée, ou MRC,
capable de produire 0,94 kilowattheures d'électricité par kilo de matière organique d'eau usée. Ce
procédé serait plus efficace que la seule pile à bactéries. Les recherches sont toujours en cours et
l’application à grande échelle de ce système nécessite encore plusieurs années de développement.
3 TRL = Technology Readiness Level, les TRL forment une échelle d’évaluation du degré de maturité atteint par une
technologie.
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Les études pour la production de biocarburants à partir des biosolides se basent sur la conversion des
nutriments contenus dans les eaux usées en biomasse par des microalgues, lesquelles sont converties
en biocarburants.
Plusieurs projets de recherche sont en cours sur cette thématique, par exemple :
Aux États-Unis, le projet OMEGA (Offshore Membrane Enclosures for Growing Algae), mené
par la NASA, procède à des études de faisabilité concernant la production de carburant
d’aviation au moyen de la culture de microalgues dans des réservoirs flottants au large des
côtes qui sont alimentés par des eaux usées des villes (Trent, 2012) ;
Depuis juillet 2015, le Centre de recherche et développement « Algae Biomass Energy
System », de l’université de Tsukuba, au Japon, mène des recherches sur la biomasse algale
et les applications industrielles permettant de synthétiser les huiles d’origine algale en vue de
mettre sur pied une « industrie algale » associant production de biocarburant, traitement des
eaux usées et huiles d’origine algale destinées aux produits cosmétiques et médicaux.
Les spécificités de chaque station d’épuration devront être étudiées afin de définir les pistes de
valorisation les plus adaptées, puis d’en étudier leur rentabilité. Plusieurs valorisations peuvent être
mises en place sur un même site, permettant de réduire de façon importante la consommation
énergétique des installations, voire d’atteindre la neutralité énergétique (dans des cas particuliers).
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La séparation à la source est un concept nouveau en assainissement qui présente plusieurs avantages :
Récupération des nutriments : azote et phosphore,
Diminution des consommations en eau,
Diminution des consommations énergétiques.
Figure 42 : Représentation du contenu des eaux usées rejetées par une personne (LISBP, s.d.)
122
ECONOMIE CIRCULAIRE
Les eaux usées présentent ainsi un fort potentiel pour l’économie circulaire : elles peuvent être une
source de nutriments, d’énergie et d’eau.
A l’heure actuelle, les différents types d’eaux usées (eaux grises, eaux vannes, eaux industrielles, etc.)
sont le plus souvent mélangées et transportées via les réseaux à une station d’épuration unique, où leur
traitement représente un coût, pour être finalement rejetées au milieu naturel. Les boues d’épuration
sont, dans la plupart des cas, valorisées (agriculture, méthanisation, etc.).
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En séparant à la source les flux d’eaux usées, il est possible de les traiter séparément et de valoriser
tous les composants, selon le principe de l’économie circulaire, en contribuant à la réduction des
prélèvements d’eau et à la perte de ressources valorisables.
Pour cela, il faut mettre en œuvre un tout autre système de collecte des eaux usées, basé sur la
séparation à la source, pour un traitement décentralisé des eaux usées. De nombreux concepts sont à
l’étude, par exemple :
La séparation des urines et matières fécales à la source, via par exemple des toilettes à
séparation d’urine, pour valoriser l’azote contenu dans les urines, au travers d’engrais
commercialisables ;
L’utilisation des eaux ménagères pour la végétalisation des bâtiments, après ou non
traitement, selon la qualité des eaux collectées ;
La récupération in situ de la chaleur des eaux chaudes usées, directement à la source (chez
l’utilisateur), ou centralisée au niveau d’un bâtiment ou d’un collecteur (voir l’explication du
concept dans le paragraphe suivant), pour préchauffer l’eau ou pour le système de
chauffage ;
La récupération du phosphore in situ (fosses septiques ou latrines), pour la transformation
des boues de fosses septiques en engrais organique ou organo-minéral ;
Le traitement et la valorisation des eaux usées industrielles directement sur place, pour ne
pas contaminer les eaux usées domestiques avec des produits chimiques potentiellement
dangereux, mais au contraire valoriser ces éléments en les extrayant des eaux usées.
De nombreuses pistes existent et des initiatives sont étudiées et mises en place dans de nombreuses
villes. La clé de la réussite étant l’intégration de la valorisation des eaux usées à la stratégie urbaine
globale : lors de la conception des bâtiments, de la sensibilisation des usagers, lors de la conception
des systèmes d’assainissement (réseaux et stations)…
Les cadres institutionnel et règlementaire pouvant constituer des freins à la mise en place de ces
nouvelles pistes de valorisation des eaux usées, des nouvelles réglementations concernant la
récupération des sous-produits des eaux usées peuvent être nécessaires. En effet, pour certaines
123
initiatives, l’expertise technique est disponible mais il n’existe souvent que peu ou pas de législation
relative aux normes de qualité pour ces produits, ce qui crée des incertitudes susceptibles de
décourager les investissements.
Ces solutions innovantes concernent tous les niveaux du système de collecte, de l’usager initial, à la
station d’épuration. Les pistes pouvant être développées au niveau des stations d’épuration (avec un
système de collecte classique) sont présentées dans ce rapport. Au lieu d’envisager le traitement de
l’eau comme un service supplémentaire coûteux assuré par les stations de traitement des eaux usées,
il peut être appréhendé comme des « usines de récupération de ressources », dans lesquelles les sous-
produits récupérés seront exploités en tant que matières premières dont on tirera des produits de valeur
que l’on pourra vendre aux usagers.
Le graphique suivant met en évidence les flux d’azote apportés par les eaux usées au niveau de la
station d’épuration, alors que des procédés de valorisation (parfois encore à l’état de recherche) tels
que le stripping, la précipitation de struvite, la chimiosorption transmembranaire, sont possibles :
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De la même manière que pour l’azote, le phosphore contenu dans les eaux usées est généralement
rejeté et non valorisé au niveau des stations d’épuration. En effet, le phosphore peut être transféré dans
la phase solide par l'un ou l'autre des produits chimiques par précipitation ou une meilleure absorption
biologique. Le phosphore peut être récupéré à partir des biosolides par un certain nombre de
technologies :
oxydation thermique (pour la production d'énergie), le phosphore peut être extrait des cendres
en utilisant des technologies similaires à celles utilisées pour l'extraction du phosphore à partir
de minerai de phosphate.
Précipitation sous forme de struvite (MgNH4PO4), qui est un composant idéal de la libération
lente engrais, ou de phosphate de calcium, dont la composition est similaire à celle du minerai
124 de phosphate. Une quinzaine d’installations en Europe sont équipées d’une filière de
valorisation sous forme de struvite. Les principaux verrous technologiques résident dans la
dissolution du phosphore –chimique ou biologique - de manière à augmenter sa concentration
avant sa récupération, et dans la qualité du produit que l’on souhaite obtenir en fonction de
son usage final (fertilisant, constituants de produits industriels…).
CONCLUSION
La récupération de l’azote (N) et du phosphore (P) à partir des eaux usées ou des boues d’épuration
exige des technologies de pointe, qui sont toujours en phase de développement même si d’importants
progrès ont été accomplis en la matière ces dernières années. Cela se pratique dans certaines
municipalités (au Bangladesh, au Ghana, en Inde, en Afrique du Sud, au Sri Lanka, etc.) sur les boues
par assèchement ou co-compostage. La récupération du phosphore issu des installations de traitement
sur place, telles que les fosses septiques et les latrines, est envisageable sur le plan technique et
financier en procédant à la transformation des boues en engrais organique ou organo-minéral. De plus,
les boues fécales présentent un risque de contamination chimique plutôt réduit par rapport aux
biosolides issues des eaux usées.
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Il est probable que la collecte des urines et leur utilisation deviennent un élément de plus en plus
important de la gestion des eaux usées. La raréfaction, ou voire même l’épuisement, des ressources
en phosphore minéral d’extraction étant probable au cours des prochaines décennies, leur récupération
à partir des eaux usées offre une alternative réaliste et viable.
En Suisse, la récupération du phosphore est devenue une obligation légale, en Suède, la séparation à
la source se pratique depuis 1990. On comptait ainsi, en 2006, dans ce pays 120 000 toilettes sèches
à séparation d’urine et 15 000 toilettes à eau à séparation d’urine.
Ce nouveau paradigme de séparation à la source a certes des vertus environnementales qui permettent
de valoriser les produits contenus dans les eaux usées mais de nombreux projets tentent aussi d’en
prouver l’avantage économique (exemple : projet MUSE).
6.2.2 Le recyclage
6.2.2.1 Recyclage industriel
La réutilisation industrielle des eaux usées et le recyclage interne sont désormais une réalité technique
et économique. Pour certains pays et types d'industries, l'eau recyclée fournit 85 % des besoins globaux
en eau. Les secteurs les plus grands consommateurs en eau sont les centrales thermiques et nucléaires
(eau de refroidissement) et les papeteries. La qualité de l'eau réutilisée est réglementée et dépend du
type d'application ou de production industrielle. La part des eaux usées urbaines ne dépasse pas 15%
du volume des eaux réutilisées en industrie. Aux Etats-Unis, par exemple, le volume des eaux
résiduaires réutilisées en industrie est d'environ 790 000 m3/j, dont 68 % pour le refroidissement.
En Tunisie, l’industrie des phosphates très consommatrices d’eau est un usager potentiel important
pour la REUT, d’autres industries pourraient également trouver un intérêt dans l’utilisation d’EUT :
lavage au niveau des carrières, eaux de refroidissement, etc. pour la réutilisation industrielle des eaux
usées. Le recyclage interne est une voie également à développer par les industriels pour limiter la
pression sur les ressources en eau. Cette démarche implique cependant la mise en œuvre de procédés 125
de traitement de haute technologie, de type ultrafiltration suivi d’une osmose inverse. Cela nécessite
une maîtrise des procédés avec une main d’œuvre qualifiée pour que le fonctionnement soit assuré et
ne créé pas de désordre dans le process de fabrication de l’usine.
Au niveau des flux d’EUT domestiques, la proportion d’eaux grises se situe souvent autour de 30 % du
volume produit. Dans le cas de la Tunisie, cela représente donc un volume potentiel de 94 Mm3 en 2020
et de 193 Mm3 si l’on se projette en 2050.
Les eaux grises nécessitent globalement des traitements moins poussés que le reste des eaux usées.
Elles peuvent cependant contenir une concentration importante de matières fibreuses (fibres textiles,
cheveux…). Une filtration est donc souvent nécessaire pour limiter ces particules solides dans le produit
final. La décantation des eaux grises dans un bassin permet un pré-filtrage avant une autre étape de
filtration, comme un filtre à sable ou à disques. Dans certains cas, un processus de désinfection peut
s’avérer nécessaire en fonction de la composition initiale et de la provenance des eaux grises.
Globalement, il n’existe pas de traitement universel pour garantir le recyclage des eaux grises et les
process sont à étudier au cas par cas.
Au niveau des usagers domestiques, au regard de la configuration des réseaux existants, le potentiel
de recyclage direct de ces eaux grises est limité. Leur séparation peut cependant être imaginée dans
le futur lors de la création de nouvelles résidences.
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Dans le contexte de la Tunisie, la valorisation des eaux grises peut s’imaginer avant 2050 pour deux
cas spécifiques :
La valorisation des eaux des bains maures : cette valorisation est en cours d’étude pour la ville
de El Hamma dans le gouvernorat de Gabes. Les bains rejettent en moyenne 1.1 Mm3/an (ONAS,
2018). Ces rejets sont séparés des eaux sanitaires des bains et sont traités par la STEP de El
Hamma séparément des eaux usées domestiques. Au regard de la qualité des eaux, un
prétraitement est réalisé seulement avec une grille manuelle et un filtre à disque pour se débarrasser
des filasses.
La valorisation des eaux grises des grandes unités touristiques projetées : un recyclage des
eaux grises peut être envisagé à l’échelle de unités hôtelières au regard de la concentration des
flux touristiques dans ces unités. Une fois l’étape de filtration effectuée, l’hôtel peut alors valoriser
les eaux grises, pour l’irrigation de ses espaces verts par exemple. Il peut ainsi réduire sa
consommation d’eau potable et réduire le flux d’eaux usées rejeté dans les réseaux de l’ONAS.
Voici quelques ordres de grandeur du potentiel de ce recyclage pour des zones touristiques :
- La zone de Chott Hamrouni au sud de la ville de Gabes : la capacité hôtelière prévue pour
cette zone est de 10 000 lits. Il a été estimé que le flux d’EUT touristiques produit sera
d’environ 1 400 m3/j en haute saison, ce qui représente un potentiel de 420 m3/j d’eaux grises.
Pour une moyenne de 35 m3/j/ha, 12 ha d’espaces verts pourraient être irrigués avec les eaux
grises sur cette zone.
- La zone de Djerba et Zarzis : le flux d’EUT touristiques produit à l’horizon 2030 est proche de
15 000 m3/j en considérant les extensions prévues du parc hôtelier, soit un potentiel de
4 500 m3/j d’eaux grises et un potentiel d’espaces verts irrigables de 130 ha.
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127
Source : Tchobanoglous et Leverenz, 2011
L’équipement à venir de la Tunisie en matière de technologie de traitement pour de la REUT devra être
intégrée à une approche plus globale prenant en compte l’ensemble des questions (eau, nutriments,
énergie, innocuité sanitaire) mais aussi les capacités locales. Le changement devra certainement
s’effectuer progressivement, en lien avec les opportunités de marché et les grandes décisions
d’allocation de l’eau à l’échelle du territoire.
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7. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS REGLEMENTAIRES
Le cadre réglementaire, lorsqu’il existe, est propre au pays. Il peut même être différent à l’intérieur d’un
pays, comme par exemple aux Etats-Unis, pays qui a des réglementations différentes dans chaque
Etat. Dans certains pays, il n’existe pas de cadre réglementaire et dans ce cas, les pays s’appuient sur
des réglementations déjà établies par d’autres pays ou encore celle de l’OMS. De la même façon, les
normes de qualité de l’eau diffèrent selon les pays.
Les tableaux ci-après mettent en évidence la variabilité de réglementations liées à la réutilisation des
eaux usées traitées. Ils montrent :
les paramètres de caractérisation de la qualité microbiologique en fonction des pays,
les différences entre les usages réglementés.
Tableau 33: Caractérisation de la qualité microbiologique en fonction des pays (Condom, Lefebvre, & Vandome, 2012)
Zone géographique, Qualité la plus exigeante en
Commentaires
pays ou organisme Coliformes fécaux ou E. coli
Pas de valeur de concentration en E. coli mais
128 OMS (2012) - objectif de 10−6 DALY par personne et par an soit
une réduction des agents pathogènes jusqu’à 7 logs
Europe 10 unités/100 mL en E. coli
De 15 à 100 unités/100 mL en
Chypre
coliformes fécaux selon usage
De 0 à 200 unités/100 mL en E.coli
Espagne
en fonction des usages
Certains états n’ont pas de valeur sur ce paramètre
De 14 à 75 unités/100 mL en
USA coliformes fécaux ou E. coli mais ont des valeurs en
coliformes fécaux selon les états
coliformes totaux
A une valeur en coliformes totaux (12 unités/100 ml
Pas de valeur sur ce paramètre (80 %)
Israël
Coliformes fécaux ou E. coli
2.2 unités/100 ml (50 %))
20 000 unités/100 mL en coliformes
Chine
fécaux
Pas d’exigences sur ces paramètres dans la norme
Tunisie -
NT 106.03
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7. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS REGLEMENTAIRES
Tableau 34: Réglementation existante, en fonction des usages, à l’échelle du bassin méditerranéen (Condom, Lefebvre, & Vandome,
2012)
En conclusion, les niveaux d’exigence sont transcrits dans la plupart des pays pratiquant la REUT dans
une réglementation, l’usage le plus réglementé étant l’irrigation pour l’agriculture.
129
•Qualité requise par paramètre par usage
Approche 1.
Valeurs limites
Approche 2. •Qualité requise par paramètre par usage
• Techniques de traitement requises par usage
Valeurs limites et exigences de
traitements
Approche 3. • Différents niveaux de qualité sont proposés par paramètre
pour un même usage, en fonction des barrières mises en
Gestion des risques ‐ Approche oeuvre pour réduire les risques (diminution de l'exposition,
multi‐barrières de la vulnérabilité, etc.)
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7. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS REGLEMENTAIRES
Approche basée sur les exigences de traitement des eaux usées couplées à des valeurs limites .
Pour chaque utilisation potentielle, une technique spécifique de traitement des eaux usées est
spécifiée et des valeurs limites de concentration à ne pas dépasser sont exigées. Cette approche
est celle proposée par l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA). En Californie, par
exemple, les niveaux de qualité à atteindre sont fondés sur des standards et sont accompagnés de
prescriptions de traitements tertiaires à mettre en œuvre : le plus souvent filtration et désinfection.
Approche basée sur un système de gestion des risques pour chaque projet de REUT
Cette approche est basée sur des outils qui permettent à chaque projet de se construire en respectant
les contraintes locales, tout en identifiant en amont l’ensemble des risques que pourrait comporter
un procédé de REUT. L’avantage principal de cette approche est de pouvoir identifier plus efficacement
les risques, et donc de pouvoir les gérer de manière proactive. Cependant, certains projets n’ont pas
pu voir le jour faute de moyens efficaces pour caractériser ces risques. Cette approche est préconisée
par l’OMS et est suivie par l’Australie (se basant sur un niveau de risques très élevé). Des
contraintes/prescriptions de mise en œuvre sur l’usage des eaux usées traitées (barrières
multiples), notamment pour l’irrigation par aspersion : irrigation seulement la nuit, contraintes de
distance par rapport aux habitations, arrêt de l’irrigation à partir d’un seuil de vitesse de vent…
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7. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS REGLEMENTAIRES
Ce travail est en cours et pourrait servir de guide pour consolider les bases réglementaires de la REUT
en Tunisie.
La tendance concernant les réglementations à l’échelle internationale s’oriente vers des normes et
réglementations de plus en plus strictes. Cependant, il semble nécessaire de trouver un équilibre entre
risque et coût généré : tout risque de défaillance doit être minimisé à un coût raisonnable, la norme et
les recommandations de l’OMS vont dans ce sens.
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7. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS REGLEMENTAIRES
Cette analyse démontre que la réglementation tunisienne en matière d’assainissement et de REUT est
à actualiser et nous recommandons de mettre à jour la norme :
En révisant les normes existantes en ciblant les paramètres en lien avec l’usage (risques
sanitaires plus ou moins élevés) et le traitement choisis et en prenant en compte les barrières
132 qui seront mises en œuvre.
En étendant la norme aux différents usages existants.
Le projet de code des eaux prévoit la signature de cahier des charges pour les diférents types d’usages
d’EUT
Cas des usages liés au tourisme, à l’industrie et à la recharge de nappe
Pour ce qui concerne les EUT, le projet du code des eaux prévoit pour les réutilisations5 dans les zones
industrielles et touristiques intégrées, la signature d’un cahier des charges, ainsi que pour la recharge
de la nappe.
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7. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS REGLEMENTAIRES
Selon les mêmes dispositions, le déversement des EUT autres que domestiques dans le milieu
récepteur est également soumis à un cahier des charges, au même titre que les autres REUT précitées.
Le cahier des charges sus-mentionné est approuvé par un arrêté pris par le ministre des eaux, après
avis du ministre chargé de la santé, du ministre chargé de l’environnement et du ministre chargé de
l’équipement.
Cas des usages agricoles
La REUT dans le secteur agricole est clairement écartée des dispositions sus-indiquées.
Cependant, le secteur agricole est implicitement visé par les dispositions du projet du code des eaux
au sein de son article 56 disposant que l’utilisation directe des eaux usées non traitées est strictement
interdite. La REUT est autorisée, conformément aux conditions prévues par un cahier des charges. Le
cahier des charges stipule les modes et les niveaux de traitement ou de filtrage et leurs conformités aux
normes en vigueur selon le type de réutilisation.
L’article prévoit également que les mesures préventives relatives aux risques sanitaires et impacts
environnementaux susceptibles d’être engendrés par la REUT seront prévues par un arrêté conjoint
des ministres chargés des eaux, de la santé et de l’environnement.
Résumé concernant les cahiers des charges pour les différents usages
Il est évident à partir de la formulation du texte6, que cette norme sera unique avec, logiquement, des
rubriques spécifiques à chaque type (secteur)7 de REUT. En outre, l’article 68 du projet du code des
eaux dispose expressément que la REUT dans le secteur agricole est soumise aux dispositions de
l’article 61.
Seulement, les dispositions de l’article 61 concernent l’eau potable, ce qui rend le renvoi inapproprié, et
par conséquent, nécessite une révision du projet du code des eaux afin d’assurer la cohérence entre
les articles et du texte dans sa globalité.
Hormis le manque de cohérence susmentionné, il est clair que la REUT dans le secteur agricole est
permise dans les conditions expliquées plus haut.
Par ailleurs, le projet du code des eaux8 insère l’utilisation des eaux non conventionnelles dans la
politique de l’économie et la promotion des ressources hydrauliques. Il cite, entre autres, la REUT d’une
manière générale dans des secteurs de services et de production, ainsi que dans l’unité de production
industrielle et la recharge de la nappe.
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7. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS REGLEMENTAIRES
Aspects environnementaux
Il est à préciser que la recharge de la nappe par les EUT est conditionnée, en plus de la signature d’un
cahier des charges, par une étude d’impact sur l’environnement et après avis des organismes
d’évaluation des risques sanitaires et environnementaux. A ce titre, lesdits organismes, sus mentionnés,
devraient être énumérés avec précision, afin de garantir l’effectivité des dispositions juridiques relatives
à la recharge de la nappe.
Un audit technique et périodique est obligatoire pour les différentes utilisations des eaux dont la REUT
est disposée dans le projet du code des eaux.9
En matière de pollution, la qualité des eaux usées traitées est classée selon le secteur d’utilisation. Les
mesures et paramètres de classement des EUT sont fixées par décret gouvernemental.
Les niveaux de rejet des paramètres physicochimiques et microbiologiques des eaux usées seront fixés
par un arrêté conjoint des ministres chargés de l’industrie, des eaux de la santé et de l’environnement.10
134
9 Article 78
10 Article 81
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7. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS REGLEMENTAIRES
Les approches réglementaires au niveau international présentées plus haut présentent chacune des
avantages et inconvénients qui sont synthétisées dans le tableau ci-dessous.
Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement indique, en 2005, que, dans certains cas, ces
normes minimisent inutilement les risques sanitaires avec des coûts de traitement souvent
prohibitifs. En effet, la mise en œuvre de barrières permettrait de limiter par exemple l’exposition au
risque et donc le risque lui-même. Dans le bassin méditerranéen, des normes très strictes sont
également rencontrées dans certains pays, Italie, Grèce, Israël, ainsi que pour les pays du golfe
Persique. Elles ne sont par contre pas accompagnées de prescriptions de traitement, une approche de
validation au cas par cas avec les autorités locales étant privilégiée.
LE SYSTEME DE GESTION DES RISQUES SEMBLE ETRE LE PLUS PERTINENT POUR LA TUNISIE
Comme évoqué dans la phase 1, nous recommandons que la Tunisie se dote d’un nouvel outil
réglementaire qui reposera sur :
Une réglementation par usage, basée sur une analyse des risques,
Les normes relatives à chaque usage (impliquant des exigences de traitement plus ou moins
poussées, en fonction de l’usage),
Les conditions d’utilisation différenciées par usage (conditions techniques, sanitaires/protection
des usagers et consommateurs, ressources humaines, etc.),
Les actions de sensibilisation en fonction des usages (éveiller les usagers aval aux risques
potentiels pour une meilleure prise de conscience et une diminution des impacts)
Des ateliers de formation par type d’usage,
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
7. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS REGLEMENTAIRES
Afin de répondre aux exigences présentées ci-dessus, nous proposons donc que la Tunisie base son
système réglementaire sur la gestion des risques (approche 3 dans le tableau ci-dessus). Cette
approche est novatrice puisqu’elle est pour l’heure peu appliquée dans les pays pratiquant la REUT.
Au regard des différentes réglementations et pratiques en REUT et dans l’état de nos connaissances,
nous avons considéré que la norme11 ISO 16075 était la plus proche de nos recommandations et
pouvait servir de référentiel, même si elle ne concerne à la base que l’usage agricole. Cette norme
indique des niveaux de qualité à atteindre et définit des bonnes pratiques en termes de traitement :
Approche à barrières multiples : conseils sur la qualité de l'eau, le niveau de traitement, les
pratiques d'irrigation et autres mesures de protection ;
Définition de 5 niveaux de qualité de l'eau en fonction des risques sanitaires liés à l'accès du
public, au type de cultures irriguées, aux technologies d'irrigation technologies d'irrigation...
Recommandations de bonnes pratiques et mesures supplémentaires pour éviter les impacts
négatifs sur les sols, les cultures les eaux souterraines et de surface.
Nous développons ci-après le socle, inspiré de la norme ISO 16075, sur lequel la nouvelle
réglementation tunisienne, en matière de REUT pourrait reposer. Des propositions de révision de la
norme tunisienne seront développées en Phase 3.
Traitement proposé par l'ONAS dans les
30 10 ≤1
schémas directeurs
Pour mémoire
Normes tunisiennes 106.03 30 30 ≤0
Arrêté du 26 mars 2018 30 30 ≤1
11 Une norme est une spécification technique, approuvée par un organisme reconnu de normalisation, pour application répétée
ou continue dont le respect n’est pas obligatoire (Règlement UE N°1025/2012 du Parlement Européen et du Conseil du 25
octobre 2012. La norme ISO a pour avantage d’être approuvé par un les instances internationales.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
7. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS REGLEMENTAIRES
137
Source : INRAE
Cette approche permet de considérer l’ensemble des processus et mesures pour réduire la probabilité
de contact avec les micro-organismes qui sont potentiellement infectieux et atteindre le niveau de risque
sanitaire admissible au regard de l’usage considéré.
Les barrières sont des activités très diverses qui permettent de sécuriser l’approvisionnement de l’EUT
en termes de qualité. Elles peuvent s’appliquer :
aux contacts directs : épandage des EUT, pose de clôture, exigences en matière de la dérive de
pulvérisation, protection physique et vaccinale des personnes en contact avec l’eau ;
aux méthodes de recharge de nappe : infiltration dans des milieux de nature imperméable, comme
les couches argileuses avant injection dans la nappe qui peuvent devenir des barrières très
efficaces ;
aux méthodes d’irrigation : nécessité d’utiliser des méthodes : goutte-à-goutte, aspersion, canal
ouvert ;
12 Le terme générique « coliformes thermotolérants » est privilégié à celui de « coliformes fécaux » car plusieurs coliformes
fécaux ne sont pas d’origine fécale, pouvant provenir d’eaux enrichies en matière organique, tels les effluents industriels du
secteur des pâtes et papiers. L’intérêt de la détection de ces coliformes, à titre d’organismes indicateurs, réside dans le fait
que leur survie dans l’environnement est généralement équivalente à celle des bactéries pathogènes et que leur densité est
généralement proportionnelle au degré de pollution produite par les matières fécales. Ils sont aussi de bons indicateurs de
l’efficacité du traitement de l’eau.
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prospective - Version définitive
7. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS REGLEMENTAIRES
aux restrictions portant sur les cultures : types de produits autorisés, application de restrictions,
éducation des agriculteurs et de la population ;
au traitement post-récolte : port de vêtement de protection exigé pour les travailleurs, lavage des
produits récoltés, etc.
Dans la norme ISO 16075, l’approche barrière est développée ; elle définit, en fonction des usages, des
niveaux de qualité. Dans cette norme, il est indiqué que des eaux de moins bonne qualité sont
mobilisables pour de la REUT si des mesures barrières sont ajoutées au traitement ; cela permet
d’élargir la gamme des technologies.
Le tableau ci-dessous précise la liste des mesures barrières citées dans la norme ISO 16075. Cette
liste, non limitative par rapport à ce qui peut être mis en place pour les différents usages, illustre ici des
mesures susceptibles d’être mises en place.
Tableau 38: Liste des mesures barrières inscrites dans la norme ISO 16075
Réduction d'exposition aux Nombre de barrières
Source: norme iso 16075
pathogènes en unité log équivalentes
Irrigation goutte-à-goutte à plus de 25cm 2 1
Irrigation goutte-à-goutte à plus de 50cm 4 2
Irrigation goutte-à goutte souterraine sans remontée capillaire d'eau à la surface 6 3
138 Irrigation de cultures basses par arroseurs et micro-arroseurs, à plus de 25cm du jet d'eau 2 1
Irrigation d'arbres frutiers par arroseurs et micro-arroseurs, à plus de 50cm du jet d'eau 4 2
Légère désinfection 2 1
Désinfection poussée 4 2
Séparation des légumes des eaux d'irrigation (goutte-à-goutte) par une bache résistante aux UV 2à4 1
Inactivation naturelle ou favorisée des agents pathogènes par l'arrêt ou l'interruption de l'irrigation avant la
0,5 à 2 par jour 1à2
récolte
Lavage des fruits et légumes à l'eau potable avant leur vente 1 1
Désinfection puis rinçages à l'eau potable des fruits et légumes avant leur vente 2 1
Pelage des fruits et légumes à racine 2 1
Immersion dans l'eau bouillante ou cuisson à haute température des produits 6à7 3
Restriction d'accès pendant 24h après irrigation 0,5 à 2 1
Restriction d'accès pendant 5j après irrigation 2à4 2
Cultures fourragères ou séchées au soleil et récoltées avant leur consommation 2à4 2
Irrigation de nuit, lorsque le public n'a pas accès aux parcs, terrains de sport et jardins irrigués 0,5 à 1 1
Irrigation par aspertion contrôlée, distance minimale de 70m des habitations ou lieux accessibles au public 1 1
La robustesse globale d’une filière de traitement peut être améliorée par la multiplication des barrières
à un coût raisonnable.
Cette approche nous semble adaptée au contexte tunisien qui, en couplant le traitement des EUT et
l’approche barrière permet d’élargir le spectre des usages possibles en Tunisie des EUT. Elle a
également pour avantage de maintenir l’équilibre des nutriments dans l’eau, tout en diminuant le risque
sanitaire.
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7. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS REGLEMENTAIRES
7.3.3 Pour garantir la gestion maîtrisée des risques : une mise en œuvre de la
réglementation par étape et l’application d’un contrôle indépendant
7.3.3.1 Principes directeurs pour l’établissement de la nouvelle réglementation
Comme indiqué précédemment, la mise en œuvre de la réglementation doit permettre de maîtriser les
risques via une combinaison de pratiques.
En optant pour cette approche, la réglementation en la matière subira une évolution progressive en
fonction de la maîtrise des différents usages et permettra, à terme, l’autorisation de tous les usages.
A cet effet, le cadre réglementaire à mettre en place doit être en phase avec la maîtrise de la REUT au
moment de sa promulgation et de son exécution.
La réglementation devra :
Au niveau de la qualité des EUT :
- Définir un niveau de qualité minimum des EUT utilisées par usage autorisé ;
Au niveau sanitaire :
- Définir un nombre de barrières, exprimé sous la forme d'un objectif sanitaire (abattement
en pathogènes) ;
- Identifier les mesures de protection de la santé qui, utilisées collectivement, peuvent
atteindre l'objectif sanitaire spécifié ;
A la mise en œuvre :
- Établir des procédures de contrôle, d’auto-surveillance, de suivi et d'évaluation du
système ;
- Définir les responsabilités institutionnelles et le périmètre d’intervention de chaque
institution, les outils de contrôle et de sanctions en cas de non-respect de la 139
réglementation.
Pour limiter le risque sanitaire et assurer la bonne application de la réglementation, il apparait en effet
nécessaire de mettre en place un système de contrôle très complet. Tout projet utilisant des eaux usées
traitées nécessite des opérations de contrôle et d'évaluation, qui doivent faire partie intégrante, de
manière permanente, de l'exploitation et de la gestion.
Les méthodes de contrôle doivent être plus poussées que celles des systèmes qui rejettent les eaux
usées dans les cours d'eau, en raison du critère de réutilisation qu'elles intègrent et de l’impact sanitaire
potentiel qui en découle. Le programme de contrôle doit avoir pour objectif de permettre la détection
précoce des problèmes. Certains aspects du contrôle visent à protéger la santé publique et
l'environnement. Ces contrôles doivent ainsi intervenir pour être efficace à quatre points du système de
l’utilisation de l’eau traitée :
3) au point d’usage ;
Un plan intégré de gestion respectant la réglementation devra inclure l’ensemble du système ainsi que
la documentation de contrôle, telle que l'échantillonnage, l'analyse et la comparabilité des données.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
7. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS REGLEMENTAIRES
Cette responsabilité du contrôle général doit être confiée à une seule instance gouvernementale
indépendante (aujourd’hui, l’ANPE et la DHMPE effectuent des contrôles). Le droit d'avoir accès à
l'information sur la qualité de l'eau et le type d'eau récupérée et traitée est un aspect important des plans
globaux de contrôle et d'analyse des données.
NB : Ces aspects liés au contrôle sont également évoqués dans le chapitre 8 dédié aux questions
institutionnelles.
Le type de contrôle, sa périodicité, sa mise en œuvre seront traités dans la phase 3 de cette étude.
L’objectif à terme est que l’ensemble des usages puissent être autorisés, autorisation qui reposerait sur
une réglementation portant sur le traitement et les mesures multi-barrières, les pratiques de réutilisation
et les mesures de contrôle pour réduire les risques sanitaires.
Sur la base des usages identifiés dans les chapitres précédents, nous proposons dans le tableau ci-
dessous des horizons d’applicabilité de la réglementation en Tunisie. Plus les usages exposent à un
risque sanitaire, plus le niveau de traitement et les mesures multi-barrières associées seront élevés et
complexes et plus l’horizon de mise en application potentielle en Tunisie est éloigné.
140
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
7. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS REGLEMENTAIRES
Tableau 39 :Evolution de la réglementation en fonction de la projection possible de l’applicabilité de la REUT aux usages
Usage Sous usage Horizon
Pâturage/parcours 2040
Arboriculture (oliviers/agrumes/autres) ‐ gravitaire 2040
Arboriculture (oliviers/agrumes/autres) ‐ goutte‐à‐goutte 2020
Arboriculture (oliviers/agrumes/autres) ‐ aspersion 2040
Pépinières et arbustes et autres cultures florales ‐ gravitaire 2040
Pépinières et arbustes et autres cultures florales ‐ goutte‐à‐goutte 2020‐2025
Pépinières et arbustes et autres cultures florales ‐ aspersion 2040
Céréales ‐ gravitaire 2040
Céréales ‐ aspersion 2040
Fourrages ‐ gravitaire 2040
Agriculture
Fourrages ‐ aspersion 2040
Cultures industrielles (tabac …) ‐ gravitaire 2040
Cultures industrielles (tabac …) ‐ goutte‐à‐goutte 2020
Cultures industrielles (tabac …) ‐ aspersion 2040
plantes médicinales ‐ gravitaire 2040
plantes médicinales ‐ goutte‐à‐goutte 2020‐2025
plantes médicinales ‐ aspersion 2040
Maraîchage ‐ gravitaire 2040
Maraîchage ‐ goutte‐à‐goutte 2040
Maraîchage ‐ aspersion 2040
Blocs sanitaires 2020‐2025
Golfs (aspersion) 2020‐2025
Tourisme
Espaces verts hôteliers ‐ goutte‐à‐goutte 2020‐2025
Espaces verts hôteliers ‐ aspersion 2040
Hydrocurage des réseaux d'assainissement 2020‐2025
Lavage des rues/véhicules 2020‐2025
Blocs sanitaires bâtiments publics 2040
Urbain Espaces verts d'ornement (aéroport, alignement d'arbres, ronds points…) ‐ 2020
Espaces verts d'ornement (aéroport, alignement d'arbres, ronds points…) ‐ 2020‐2025
Espaces verts recevant du public (parcs urbains, stades…) ‐ goutte‐à‐goutte 2020‐2025 141
Espaces verts recevant du public (parcs urbains, stades…) ‐ aspersion 2040
Nettoyage de carrières 2020‐2025
Dilution des saumures provenant du dessalement 2020‐2025
Industriel Eaux de process hors IAA (Textiles…) 2020‐2025
Eaux de process hors IAA (Phosphates …) 2040
Eau de refroidissement 2040
Alimentation zone humide 2020‐2025
Revégétalisation espace forestier fermé au public ‐ goutte‐à‐goutte 2020‐2025
Environnemental Revégétalisation espace forestier ouvert au public ‐ aspersion 2040
Pépinières (lutte contre la désertification) ‐ goutte‐à‐goutte 2020‐2025
Pépinières (lutte contre la désertification) ‐ aspersion 2040
AEP AEP 2050
Recharge de nappe sans prélèvement 2020‐2025
Recharge de nappe pour barrière anti‐sel 2020‐2025
Recharge de nappe
Recharge de nappe avec prélèvements agricoles mais sans prélèvements AE 2020‐2025
Recharge de nappe avec utilisation AEP 2050
Rejet dans un barrage avec utilisation AEP 2050
Autre usages Rejet dans un barrage sans utilisation AEP 2020‐2025
indirects Rejet dans un oued puis pompage pour l'agriculture 2020
Mélange avec eaux conventionnelles hors AEP 2020
NB : dans la colonne « Horizon » : « 2020 » signifie que cet usage est déjà existant et nous semble
pertinent au regard de l’équipement de traitement actuel du pays ; « 2020-2025 » signifie que cet usage
pourrait se développer dans les 5 ans à venir. On trouvera des usages mentionnés à des dates
ultérieures alors que ces usages existent déjà, mais ces usages ne nous semble pas forcément
pertinents au regard des de la maîtrise technologique actuelle (ex : usages agricoles en gravitaire sans
désinfection).
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
7. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS REGLEMENTAIRES
Au-delà de ces aspects, nous proposons que soient également définis des instruments juridiques pour
inciter et faire adhérer les usagers à la REUT, chaque fois que cela est approprié et rentable, et ceci
pour :
optimiser les ressources en eau existantes,
harmoniser les règles pour soutenir le marché intérieur des produits irrigués par l’EUT,
faire que toute décision de ne pas pratiquer la REUT soit dûment justifiée sur la base de critères
définis, et réexaminée régulièrement.
motiver des programmes d’incitations économiques pour moderniser les STEP en intégrant la
promotion des avantages de la REUT
Pour ce faire, un dispositif réglementaire associant obligation et incitation pourrait être conçu et mis en
place. Le caractère obligatoire de la REUT pourrait se baser sur les dispositions les plus pertinentes du
code des eaux.
En effet, le projet du code des eaux prévoit déjà la REUT comme un des piliers de l’économie de l’eau
et de la promotion des ressources hydrauliques, il cite notamment :
Rappelons que cette obligation a été, à maintes reprises, préconisée, à juste titre, par les participants
des ateliers régionaux, que ce soit au niveau central ou au niveau des CRDA.
Seulement, il est recommandé de convertir ces usages potentiels en obligation pour tous les autres
secteurs d’activité économique et en lien avec l’environnement, quand cela est techniquement
possible13et accessible14. Pour ce faire le projet du code des eaux devrait être révisé pour instituer des
cas où la REUT devient obligée ou fortement incitée et non pas seulement un possible usage.
En matière d’incitations, il est recommandé de créer une corrélation entre les dispositions obligatoires
et les mesures incitatives prévues par la loi investissement15, et ce en interdisant aux exploitants des
secteurs économiques et des services, confondus, de bénéficier des primes et avantages financiers
s’ils ne présentent pas les cahiers des charges de REUT.
Cela permettrait de créer un système juridique équilibré permettant aux plus réticents / récalcitrants à
l’obligation de REUT, d’adhérer au système par le biais des incitations garanties par la loi
investissement.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
8. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS INSTITUTIONNELS
La Tunisie vit donc en ce moment dans une période clé de transition entre un état fortement
centralisé, et une organisation plus décentralisée, où le principe de subsidiarité s’appliquera plus,
notamment pour la planification et les prises de décision. Le processus est en cours et le système n’est
pas encore stabilisé. Certains vides existent, qui ne sont pas spécifiques au secteur de la REUT.
143
Concernant la REUT, la multiplicité des acteurs impliqués conduit à une forme de concurrence
interinstitutionnelle et des difficultés pour l’harmonisation des décisions, par exemple entre le
développement des infrastructures de traitement et les projets potentiels de réutilisation. On note un
manque de répartition claire des responsabilités et un manque de coordination entre les
institutions.
La démarche de concertation développée dans la présente étude porte en germe des processus
plus décentralisés et une responsabilisation plus forte des échelons locaux. La participation active
des acteurs lors des ateliers régionaux (février à avril 2021) illustre les attentes importantes sur ce point.
Nous proposons donc que ce processus s’amplifie et tende à terme vers une gestion plus territoriale
de la REUT.
En pratique, ce processus se fera en parallèle du développement d’un échelon plus régional de la mise
en œuvre de la politique de l’eau. Il n’existe en effet pas véritablement un tel échelon à ce jour. On
pourrait imaginer à terme, par exemple, la création d’un service de développement territorial de
l’eau à une échelle locale. Il est pour cela nécessaire qu’il y ait, à un niveau local, des techniciens
compétents pour animer l’approche territoriale de la REUT. Il est aussi nécessaire d’avoir un
renforcement des capacités des preneurs de décision, afin qu’ils puissent prendre pleinement leur
rôle pour la définition de la stratégie territoriale en matière de gestion de l’eau.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
8. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS INSTITUTIONNELS
La REUT, pour tous les secteurs, y compris la recharge de la nappe et le déversement dans le milieu
récepteur, sera, selon les dispositions du projet du code des eaux, soumise à la signature et au respect
des conditions d’un cahier des charges approuvé par le ministre, après avis des ministres concernés,
précisément ; de la santé, de l’environnement et de l’équipement.
Le cahier des charges relatif à la REUT sera conditionné par le respect et la conformité des différentes
réutilisations à des normes prises par un arrêté conjoint des ministres concernés (eaux, santé et
environnement) disposant, selon les modes de REUT, les mesures préventives sanitaires et
environnementales à respecter.
La vision actuelle du développement de la REUT est ainsi une vision visant à développer de nouveaux
usages de l’eau. Etant donné le fort déficit hydrique en Tunisie, il semble important de dépasser
cette vision, pour développer une vision territoriale basée sur les ressources et leur lien avec la
vie des territoires.
Les eaux usées traitées doivent être prises en compte dans l’ensemble des ressources en eau du
territoire, et qui vont aider à combler les déficits existants. Dans nos recommandations techniques,
l’accent est ainsi mis sur la substitution par des EUT, quand cela est possible et pertinent, des
ressources en eau dans les périmètres irrigués existants. Cette substitution doit permettre de
soulager la pression exercée sur les ressources en eau utilisées aujourd’hui (particulièrement les
nappes). Cette approche a été privilégiée en Israël, où la politique nationale de l’eau de 2000 encourage
l’utilisation des EUT à la place des eaux conventionnelles (substitution), dans le secteur agricole.
144
Il nous semble ainsi fondamental que les ressources « conventionnelles » et « non-conventionnelles »
soient appréhendées de manière intégrée et que leurs usages possibles soient réfléchis en lien avec la
réalité des territoires. C’est l’approche que nous avons développée pour la démarche prospective à
l’échelle des six grandes zones définies.
Il nous semble primordial que ce type d’approche intégrée soit poursuivie à l’avenir.
La CNREUT n’est pas organisée dans un lieu reconnu, avec des procédures claires de travail, un
budget alloué, des ressources humaines, etc. Afin qu’elle devienne pleinement opérationnelle, nous
formulons les recommandations suivantes :
Mise en place d’un Secrétariat Permanent, qui aurait les compétences pour :
- Faire évoluer le statut de la CNREUT de celui de commission ad hoc réunissant des responsables
venant d’horizons divers et ne possédant aucune attache institutionnelle et aucune continuité dans
ses travaux à celui de structure pérenne possédant un ancrage institutionnel défini, un personnel
propre, des moyens financiers et matériels offrant un cadre institutionnel propice à la continuité de
ses travaux et à un suivi concret de la mise en œuvre de ses décisions,
- Piloter la mise en œuvre de la stratégie nationale,
- Consolider et suivre la mise en œuvre des plans régionaux,
- Prendre en charge le système d’information.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
8. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS INSTITUTIONNELS
Les objectifs du Secrétariat Permanent, ses fonctions et activités pourront être détaillés dans la
phase 3 de l’étude.
Mise en place de la CNREUT sous la tutelle du Conseil National de l’Eau. En effet le CNE est
notamment chargé de :
- Définir les principes généraux de mobilisation de la ressource en eau,
- Emettre un avis sur les stratégies élaborées,
- Encourager le développement des ressources non- conventionnelles.
Cela dit, il faut garder en tête que le CNE est placé sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture et
gagnerait à être placé sous la tutelle de la Présidence du Gouvernement pour renforcer sa crédibilité
et éviter les retombées négatives de la concurrence interinstitutionnelle.
Les CRREUT ne sont pour l’instant que très rarement organisées, et, lorsqu’elles existent, c’est à
l’échelle du gouvernorat. Pour les CRREUT, nous pouvons formuler les recommandations suivantes :
Afin de ne pas dissocier les problématiques partagées entre différents gouvernorats, et pour faciliter
la mise en œuvre des CRREUT, il semble pertinent de mettre en place les CRREUT à l’échelle de
plusieurs gouvernorats (par exemple à l’échelle des « districts » imaginés dans le cadre de la
décentralisation en Tunisie16 ou à l’échelle des 6 zones qui ont été définies pour la présente étude).
L’animation de la REUT doit être l’une des fonctions premières des CRREUT et il est important que
des animateurs formés fassent parti des CRREUT.
La sensibilisation pourrait faire plus largement intervenir les syndicats (notamment les syndicats
agricoles, des hôteliers, des industriels) qui peuvent être de bons relais.
16 Dans le cadre de la décentralisation, il est prévu de créer des districts qui constituent le regroupement de plusieurs
gouvernorats partageant des caractéristiques territoriales et socio-économiques. Selon l’ITES, la Tunisie devrait comporter
5 districts : Majerda, Carthage, Cap Bon - Sahel, Grand Centre, Oasis et Ksour. Ce découpage est relativement similaire au
découpage retenu dans la présente étude. La principale différence est pour le district « Grand Centre » que nous avons
considéré en 2 zone dans l’étude : Centre et Sahel/Sfax.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
8. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS INSTITUTIONNELS
146
Possibilité de mettre en place des sociétés ad-hoc pour la gestion des projets importants, qui
pourraient assurer le traitement tertiaire, le transport et la distribution des EUT ;
Implication plus forte de l’ONAS, notamment dans l’émergence des projets, pour synchroniser les
réflexions sur la construction/réhabilitation des STEP avec les réflexions sur les usages possibles
de la ressource que constituent les EUT ;
Simplification des procédures de contrôle et de surveillance de la qualité de l’eau ;
Mise en place d’un système d’information transparent et partagé.
Nous présentons ci-après des premières propositions d’orientation pour les différentes étapes.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
8. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS INSTITUTIONNELS
8.2.1 Réflexion stratégique : le plan directeur national doit être décliné à une
échelle inférieure
La réflexion stratégique est conduite en ce moment au niveau national (avec le plan national REUT).
Elle est portée par la DGGREE et implique les autres ministères (particulièrement MALE, MSP) et les
acteurs locaux (usagers, ONAS, gouvernorats, etc.).
Dans le cadre du processus de décentralisation en cours en Tunisie, il serait souhaitable que cette
approche soit systématiquement déclinée à une échelle inférieure. A cet effet, la circulaire n°41 du
06/03/2018 mentionne « l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan d’action spécifique à chaque
gouvernorat pour la promotion et l’utilisation des eaux traitées dans les divers secteurs et à court
terme ». Cette circulaire est importante et favorise l’élaboration de plans locaux. En revanche,
l’élaboration d’un plan par gouvernorat ne semble pas forcément opportune. La possibilité de
faire moins de plans, en regroupant les gouvernorats pour lesquels les problématiques sont
similaires devrait selon nous être envisagée. Les plans régionaux, dont l’élaboration pourrait être
supervisée par les CRREUT pourraient ainsi être réalisés à l’échelle des futurs districts ou à l ‘échelle
des 6 zones qui ont été définies pour la présente étude, et regrouper de ce fait des problématiques
partagées entre plusieurs gouvernorats.
Ainsi, la stratégie nationale REUT pourrait constituer une synthèse/vision d’ensemble qui reprendrait en
les harmonisant les stratégies régionales et la CNREUT veillerait à la mise en œuvre globale de cette
stratégie, via le vote d’un budget qui serait ensuite alloué aux niveaux régional puis local.
8.2.2 Portage de la filière : la structure porteuse doit avoir les compétences, les
moyens humains et matériels pour gérer l’ensemble des problématiques du
secteur
147
Actuellement, de multiples structures sont concernées par le secteur des EUT et les attributions
concernant la REUT ne sont pas toujours explicites. Il y a certes au sein de la DGGREE une structure
spécialisée dans la REUT, mais cette structure manque de moyens et de stratégie. Par ailleurs, la
DGGREE n’est pas la seule structure concernée par la REUT et il n’existe pas de mécanisme clair de
coordination entre les différentes structures impliquées (que ce soit au sein du MARHP mais aussi avec
le MSP et le MALE). Il n’existe pas non plus de base de données commune aux différentes
structures/ministères qui permettrait un partage clair et transparent des informations.
Pendant la phase 1 de l’étude, plusieurs options ont été envisagées pour le pilotage de la REUT en
Tunisie. Le tableau ci-dessous rappelle les options qui avaient été proposées.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
8. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS INSTITUTIONNELS
Lors de l’atelier national, qui s’est tenu le 30 juin 2021, plusieurs avis ont été émis sur cette question :
L’organisation actuelle a été approuvée. Lors des travaux de groupes, le groupe 2 constitué pour
réfléchir à ces questions était constitué de plusieurs CRDA, et ces derniers ont souligné l’importance
des CRDA dans la valorisation des EUT. Ce groupe 2 a rajouté que l’échelle locale devrait être plus
écoutée et qu’il était important d’impliquer de nouvelles structures comme les associations
d’usagers. Il a par ailleurs été proposé que les CRDA aient un rôle plus important dans la valorisation
des EUT, par exemple en chef de file de la REUT à l’échelle locale et qu’une réorganisation de
l’existant est à favoriser plutôt que de créer de nouvelles structures.
Durant les discussions, en plénière, des avis un peu différent ont été émis.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
8. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS INSTITUTIONNELS
- Il a été souligné que le CRDA n’a pas le mandat pour exercer une pression sur l’ONAS,
notamment en cas de problème de qualité.
- Il a été souligné aussi que le CRDA ne représente pas tous les usagers et qu’il faudrait plutôt
avoir une structure indépendante, qui puisse représenter l’ensemble des usagers.
Concernant les golfs et les industries, la situation est différente puisque ce sont les industriels et les
golfs eux-mêmes qui portent les projets de REUT.
Par ailleurs, pour faciliter la promotion de la REUT à l’échelle locale, il est important de diversifier les
attributions des CRDA qui sont aujourd’hui essentiellement techniques. On peut penser
particulièrement à la prise en compte des aspects socio-économiques, à la vulgarisation et
sensibilisation à la REUT, à l’aide pour la recherche de financement, au conseil agronomique, etc. Pour
cela, il sera nécessaire de former des techniciens à ces problématiques. Tout comme au niveau
national, il n’existe pas de mécanisme de coordination entre les différentes structures impliquées dans
la REUT au niveau local, ni de mécanisme de partage de l’information et il sera nécessaire de mettre
en place des procédures claires.
La réalisation des études de faisabilité/des études d’impacts (pour les périmètres irrigués), est
actuellement sous la responsabilité des CRDA. Pour les autres usages, de telles études ne sont pas
systématiquement réalisées. Pour les différents usages, il est proposé de créer une équipe de projet,
rassemblant les usagers/leurs représentant, les directeurs des STEP, et les communes pour passer de
la simple consultation à la co-construction des études de faisabilité. Un appui technique des
universités et des directions générales est recommandé (DGGREE pour l’irrigation, DGRE pour la
recharge de nappes, etc.).
149
Il n’existe pas, pour l’heure, de réelle décentralisation de la gestion de l’eau en Tunisie mais il semble
pertinent de remettre le pouvoir d’autorisation des projets au gouverneur (du gouvernorat dans lequel
se situe le projet). Le Gouverneur suivrait les recommandations de la CRREUT17 et serait garant de la
cohérence territoriale.
Cette nouvelle organisation permettrait au niveau local d’être pleinement acteur de la REUT via :
L’élaboration des plans régionaux,
La gestion de budget,
L’animation de la démarche REUT à l’échelle locale et la délibération sur les projets à mettre en
œuvre.
17 Pour rappel, on propose que la CRREUT regroupe plusieurs gouvernorats (par exemple à l’échelle des districts).
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8. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS INSTITUTIONNELS
Cela constitue un pas très important dans l’application du principe de subsidiarité. Lorsque le processus
de décentralisation en Tunisie sera finalisé et que la CRREUT sera pleinement opérationnel, il sera
possible de réfléchir à d’autres modalités pour l’autorisation des projets.
8.2.5 Mise en œuvre et vie des projets : il est important d’engager tous les
acteurs concernés par le projet
Ce point a été particulièrement discuté lors de l’atelier national et on peut retenir les propositions
suivantes.
Ce modèle proposé est de nature proche à ce qui existe avec une société comme la SECADENORD
dont on rappelle ci-après les principales caractéristiques. « La Société d'Exploitation du Canal et
Adductions des Eaux du Nord est un établissement public à caractère industriel et commercial, doté de
la personnalité civile et de l'autonomie financière. Elle est placée sous la tutelle du Ministère de
l’Agriculture. La SECADENORD a pour objet d'assurer le fonctionnement, la gestion, l'exploitation,
l'entretien et la maintenance du canal et des conduites d'adduction servant pour le transport des eaux
des barrages de Sidi Salem, de l'Ichkeul et de l'Extrême Nord vers les lieux de leur utilisation, desservie
par les ouvrages mis à sa disposition et toutes les missions entrant dans le cadre de son activité et
tendant à permettre la meilleure utilisation des eaux du Nord. Elle procède à la répartition et à la vente
des eaux aux différents organismes chargés de leur distribution aux utilisateurs. » (SECADENORD,
2020).
En se basant sur quelques exemples connus tels la SECADENORD en Tunisie ou les SAR en France
(Sociétés d’Aménagement Régional – SCP, BRL, CACG, SOMIVAC, etc. dans leur format d’origine des
années 1950), on peut envisager un profil par une série de questions et d’options.
Statut juridique : s’agit-il de sociétés publiques, privées ou de SEM (société d’économie mixte) ?
Statut national, régional ? Personnalité juridique ?
Formation du capital : Public (Etat, collectivités locales), privé, mixte, ouvert en option ou en
obligation aux bénéficiaires (utilisateurs de la REUT) ?
18 Cette proposition fait suite aux discussions tenues lors de l’atelier national tenu en juin 2021. Par ailleurs, cette proposition
n’est pas complètement nouvelle, puisqu’elle était déjà faite dans l’étude de faisablité du transfert des EUT des stations
d’épuration du Grand Tunis, pour gérer les transferts inter-régionaux des EUT en Tunisie.
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8. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS INSTITUTIONNELS
Gouvernance, tutelle : Le ministère en charge de la REUT ? Double tutelle avec les finances ?
Relations avec les représentations régionales et locales de l’Etat, etc.
Investissements et fonctionnement : Contributions en capital, contributions publiques en
investissements en subventions, avances et prêts, rémunération de la société, remboursement des
emprunts publics et privés, etc. Conditions de l’équilibre financier dans le cycle de projet.
Régime de concession : Est-ce l’option retenue ?
Définition des modalités et mécanismes financiers : Autonomie financière (en particulier faculté
de lever des emprunts et de se rémunérer sur ses services) ?
Délimitation précise d’un territoire concédé : cartographies officielles
Missions : Quelles affectations et quelles assignations à des tiers ?
- Planification ?
- Conception technique et socio-économique ?
- Evaluations environnementales ?
- Promotion et accompagnement auprès des utilisateurs ?
- Maîtrise d’œuvre et supervision de travaux ?
- Exploitation technique et commerciale ?
- Entretien courant et grosses réparations ?
Organes de contrôle : technique, financier, socio-économique, environnemental
Pour les autres usages, ce sont essentiellement les usagers qui sont impliqués dans la gestion du projet.
Par exemple, pour les golfs, ce sont les exploitants du golf qui gèrent toute la filière, depuis la sortie de
la STEP.
Tout comme pour l’émergence des projets, il est conseillé d’avoir une équipe projet en charge de la
gestion du projet. Il est important que les différents acteurs concernés fassent partie de cette équipe
(au minimum l’usager et l’ONAS). On peut imaginer la signature d’un contrat entre les différents acteurs
du projet afin d’assurer leur engagement commun. Cela ne veut pas dire cependant que leur rôle sera
le même pour tous les projets. En effet, il est conseillé d’avoir une approche différente entre les projets
et de faire du cas par cas.
Un appui technique des universités et des directions générales est recommandé (DGGREE pour
l’irrigation, DGRE pour la recharge de nappes, SONEDE pour les projets AEP, etc.).
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8. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS INSTITUTIONNELS
La question du leadership pour diriger ces équipes projet devra être clairement précisée dans la suite
des réflexions.
Plusieurs problèmes sont régulièrement soulignés, et concernent le manque de coordination entre ces
acteurs, le manque d’efficacité des procédures de contrôle, le manque de compétences parfois. Il
semble donc essentiel de simplifier au maximum les procédures et de partager les résultats des
contrôles à tous les niveaux concernés de la chaîne d’intervention dans la REUT.
Ces propositions suivent les recommandations des différents experts interrogés dans le cadre du
benchmark. Particulièrement, dans le cas de la réutilisation pour faire de l’eau potable en Belgique, les
points sur le contrôle et la confiance entre le producteur d’eau potable, les autorités et la population ont
été cités comme étant cruciaux.
Concernant les mesures coercitives, il y a en ce moment un projet de mise en place d’une police de
l’eau fonctionnelle, pour la protection de l’environnement. Le projet est en cours et, a priori, le corps de
la police de l’eau sera constitué de techniciens des ministères en charge de l’agriculture et de
l’environnement qui auront le pouvoir d’intervenir dans le domaine qu’ils représentent. Ainsi, concernant
la REUT, le système sera assez complexe puisque tous les acteurs réalisant des contrôles, seront en
mesures d’imposer des mesures contraignantes.
19 Comme souligné dans le chapitre dédié aux questions réglementaires, la signature d’un cahier des charges est prévue dans
le projet de code des eaux, pour les zones industrielles et touristiques, ainsi que pour la recharge de nappe et pour les rejets
dans le milieu récepteur. Le code de l’eau prévoit aussi que la REUT agricole soit autorisée, conformément aux conditions
prévues par un cahier des charges.
20 A cet effet, on peut rappeler les recommandations du rapport de phase 1 : Concernant la certification et l’accréditation des
laboratoires, une démarche devrait être engagée pour accompagner la structuration de la filière d’analyse des eaux usées
traitées, de manière à ce que les analyses soient réalisées par des laboratoires qui ont obtenu l’accréditation sur l’ensemble
des paramètres de la NT106.03 et qu’ainsi l’analyse des résultats ne soit pas contestée.
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8. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS INSTITUTIONNELS
Il est donc essentiel de centraliser les données, rendre les informations transparentes et accélérer les
processus de décision.
On propose que les données analysées par les laboratoires agréés soient systématiquement
centralisées par une institution déterminée. L’ANCSEP ou la DHMPE pourraient être mobilisées pour
centraliser les données, fournir un libre accès aux données et lancer les procédures d’alerte. L’ANCSEP
ou la DHMPE pourraient aussi servir de relai à la DGRE, en charge de centraliser l’ensemble des
données de qualité de l’eau dans le SINEAU.
On peut aussi envisager, qu’en plus de cette fonction de centralisation des données, l’institution en
charge puisse mettre en place des mesures de sensibilisation.
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8. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS INSTITUTIONNELS
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8. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS INSTITUTIONNELS
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8. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS INSTITUTIONNELS
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8. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS INSTITUTIONNELS
Système
+/ Construction de confiance entre 157
les usagers et l’ONAS qui est partie
d'information -/ Manque de transparence de l'ONAS,
prenante des projets et accepte de
Points +/ et -/ manque de confiance dans les
partager ses résultats de qualité de
résultats par les parties prenantes
l’eau.
Amélioration des systèmes d’alerte.
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9. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS ECONOMIQUES
Dans beaucoup des cas concernant le financement du petit cycle de l’eau, la contribution des usagers
ne suffit pas à couvrir le coût total du service. La partie restante est financée généralement par des
subventions publiques – très souvent de l'État, mais elle peut aussi provenir d'ONG, de donateurs
internationaux, etc.
Parmi les trois modes de financement listé ci-avant, le plus important pour la pérennité du service est
le système de tarification, qui détermine le taux de récupération des coûts (recettes issues de la
tarification / coût complet du service). Toutefois cette tarification peut soulever des difficultés en lien
avec l’élasticité de la demande et la capacité à payer des usagers.
En effet, la capacité à récupérer les coûts uniquement par le prix de l’eau dépend de ces deux
paramètres. S’il n’y a pas de ressources alternatives, la demande en eau est, en général, peu élastique,
158 c’est-à-dire que l’on observe une (très) faible baisse de la demande suite à une hausse du prix, ceci
dans la limite de la capacité à payer des usagers, à savoir la valeur ajoutée créée par
l’approvisionnement en eau pour les usages économiques (ex. surplus de rendement entre culture
irriguée/non irriguée). Dans le cas où des ressources alternatives sont à disposition des usagers, la
marge de manœuvre pour accroitre le prix de l’eau (et donc le taux de récupération des coûts) est
moindre puisque le différentiel de prix avec les autres ressources ne peut pas être trop important (baisse
de la demande). Notons toutefois que comme évoqué dans le chapitre réglementaire, il pourra exister
des zones où l’état pourra imposer le recours aux EUT comme unique ressource pour certains usages.
Les usagers n’auront alors pas forcément le choix de la ressource en eau.
Le premier est celui de récupérer les coûts du service fourni, en instaurant un système tarifaire qui
permette la collecte de recettes suffisantes. Deux ambitions en termes de récupération des coûts sont
souvent distinguées :
L’atteinte du petit équilibre économique, qui vise à couvrir les coûts d’exploitation et de
maintenance du service,
L’atteinte du grand équilibre économique, qui vise à couvrir, à la fois les coûts d’exploitation
et de maintenance du service mais également, les coûts d’investissement, et ceci pour l’ensemble
des étapes (pour la REUT : traitement tertiaire, transport et distribution).
D’autres objectifs peuvent être poursuivis par la politique tarifaire, notamment la gestion de la demande
en eau - en cas de pénurie d'eau -, l'efficacité de l'allocation des ressources - en cas de concurrence
pour l'accès à l’eau - et la répartition des revenus au sein de la société (Johansson, 2001).
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9. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS ECONOMIQUES
La structure des prix, c'est-à-dire l’assiette sur lesquelles sont déterminés les tarifs (par ha, par
volume, selon le type de culture, etc.),
Le niveau des prix,
Le système de sanctions : Il peut être formel (par exemple, amendes, redevances, perte de
droits...) ou informel (critique publique, boycott et refus de coopérer...).
La récupération des coûts est atteinte lorsque la structure de tarification (monôme, binomiale, tranche,
assiette…) est pertinente et que le niveau de prix reflète le coût du service. Le taux de collecte doit
également être élevé (peu d’impayés).
Pour mettre en œuvre une politique de gestion de la demande en eau, la tarification doit inciter aux
économies d’eau, avec, par exemple, un accroissement du tarif en fonction de la consommation, une
tarification différenciée selon le type de ressources utilisées, la zone géographique…
Si la tarification vise également une efficacité de l’allocation des ressources, une différenciation tarifaire
doit être mise en œuvre pour encourager ou au contraire dissuader certains usages. La plupart du
temps, une tarification préférentielle vise à favoriser les usages les plus valorisants du point de vue de
la ressource en eau.
Enfin, pour ce qui est du dernier objectif possiblement poursuivi par la tarification (répartition des
revenus au sein de la société), une tarification sociale peut être instaurée.
Les politiques de gestion de l’eau mises en œuvre peuvent aller à l’encontre d’une récupération des
coûts de la REUT, notamment si l’on souhaite inciter fortement les usagers à avoir recours à l’eau
réutilisée plutôt qu’à l’eau conventionnelle (Molinos-Senante et al. 2012). C’est ce qui a été mis en
œuvre en Israël : alors que l’ensemble des services d’eau (eau potable et assainissement) présentent
un très bon ratio de récupération des coûts, celui-ci est particulièrement bas pour la REUT, car la
politique mise en œuvre vise à proposer un tarif assez bas afin d’inciter les usagers à s’orienter vers
cette ressource.
Dans ce cas, le choix peut être fait de fixer un tarif assez bas pour rendre l’eau traitée plus compétitive
par rapport aux alternatives. Tsagarakis et Georgantzis (2003) ont montré que, par exemple, le
consentement à payer des irrigants était fortement corrélé au différentiel de prix entre l’eau traitée et
l’eau conventionnelle. De ce fait, dans la plupart des cas, le tarif de l’eau traitée se situe entre 0% et
25% du tarif de l’eau potable (Radcliffe, 2008). Dans une enquête menée aux Etats-Unis (AWWA, 2019),
seuls 5 projets de REUT sur 19 fixent un tarif entre 75% et 100% de celui de l’eau potable.
NB : la référence au tarif de l’eau potable dans le cas Tunisien ne sera pertinente que pour certains
usages particuliers (par ex. arrosage d’espaces verts urbains, nettoyage des rues...).
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9. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS ECONOMIQUES
Figure 47 : Nombre de cas selon les considérations prises en compte pour établir la politique tarifaire de la REUT aux Etats-Unis
(AWWA, 2019)
21 Entretien Francisco Pedrero Salcedo - Irrigation Department of the Centre for Applied Soil Science and Biology of the
Segura (CEBAS/CSIC). Le CR de cet entretien est placé en annexe.
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9. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS ECONOMIQUES
Ce n’est pas encore le cas de la REUT, dont les coûts d’investissement sont portés par l’Etat. L’objectif
est de créer un tarif incitatif pour les usagers. Pour l’irrigation, le tarif est situé entre 0.22 et 0.34 $/m3
(en dessous du tarif des eaux conventionnelles) alors que le coût de production est estimé à 3.15 $/m3.
Ce tarif couvre une partie des coûts de transport uniquement, les coûts de traitement et de stockage
étant financés par des subventions. Une autre incitation mise en œuvre par le gouvernement pour
encourager les agriculteurs à recourir aux EUT est la conversion des quotas d’eau conventionnelle en
EUT selon un rapport de 1.2.
Ce système de financement a évolué récemment avec la mise en œuvre d’une nouvelle législation qui
implique une uniformisation des prix de l’eau agricole, à l’échelle des différentes régions, et quelle que
soit la ressource utilisée. Deux taux sont ainsi définis : un taux de base et un taux préférentiel pour les
agriculteurs se situant dans des zones sans ressources alternatives.
Tableau 42 : Système tarifaire de la REUT pour les cas étudiés dans le cadre de l’enquête AWWA, 2019, Etats-Unis
Cas étudié Approche tarifaire retenue
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9. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS ECONOMIQUES
Service de l’eau de
Tarif basé sur le coût marginal du service et le tarif de l’eau potable (70%)
Moulton Niguel
Tarif basé sur les coûts du service et sur le prix de marché. Le taux de
Naples recouvrement n’est pas de 100%. Une contribution des usagers d’eau potable et
d’assainissement vient compléter les recettes
Service de l’eau et
d’assainissement Tarif basé sur les coûts du service (seulement deux usagers REUT)
d’Orange
Tarif basé sur les coûts de production et de transport mais ne prend pas en
Peoria compte les coûts de distribution. Une contribution des usagers d’eau potable et
d’assainissement vient compléter les recettes
Service de l’eau de Plum
Tarif basé sur les coûts du service d’assainissement et de REUT
Creek
Deux tarifs basés sur les coûts du service, représentant environ la moitié du coût
San Antonio
de l'eau potable.
San Diego Tarif basé sur les coûts du service
Tarif basé sur les coûts du service. Le taux de recouvrement est de 50%. Une
Saint Petersburg contribution des usagers d’eau potable et d’assainissement vient compléter les
recettes
Service de l’eau de Toho Tarif basé sur les coûts du service. Le taux de recouvrement est de 91%.
Cette enquête auprès de différents services gestionnaires des EUT a permis de mettre en lumière la
diversité des approches tarifaires retenues. Selon les auteurs, cela est dû à plusieurs raisons (AWWA,
2018) :
Les pratiques en termes de répartition des coûts sont nouvelles dans le champ de la REUT,
162 Les configurations, les technologies utilisées, les coûts d’investissement et les coûts
d’exploitation sont très variés selon les cas,
La compréhension et l’application du principe de tarification par les coûts diffèrent selon les
acteurs,
Une fois que l’installation de REUT est construite, les décideurs peuvent affiner et étendre leur
compréhension des facteurs influençant le coût du service et ainsi réaliser un ajustement graduel
de la structure des coûts et des prix,
Les exigences de l'État ou d'autres facteurs politiques peuvent imposer la tarification au coût du
service, alors que la réalité économique de la demande en EUT n'est pas soumise à des
directives législatives ou politiques,
Le processus graduel de mise en œuvre d’un service public entraine un ajustement, lui-même
graduel, des tarifs à l’évolution des coûts du service,
Les principaux avantages d’une tarification basée sur les coûts doivent être intégrés à des
pratiques de prix orientées vers l’atteinte d’autres objectifs (préservation des ressources en eau,
allocation des ressources, etc.).
Le principe de tarification basée sur les coûts est reconnu comme allant de pair avec une bonne gestion
du service. Toutefois, dans la pratique, la variété des situations, notamment du point de vue des
investissements, des coûts d’exploitation, des technologies utilisées, des usages, de la topographie, …
peut rendre difficile l’application de ce principe. L’enquête AWWA (2018) indique que 30% des
installations couvrent moins de 25% de leurs coûts d’opération et seulement 25% des installations
couvrent 100% de leur coût d’opération.
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9. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS ECONOMIQUES
Concernant les industriels du secteur de phosphates, l’idée est qu’ils achètent les EUT à l’ONAS à un
tarif plus élevé que celui des agriculteurs. Les négociations sont en cours dans le cas du projet de
Gafsa. Enfin, pour les golfs, les EUT sont fournies gratuitement par l’ONAS mais ce sont les golfs qui
prennent en charge financièrement les infrastructures de pompage.
EVOLUTIONS POSSIBLES
Il est certain, qu’au moins à moyen terme, des sources de financement alternatives sont nécessaires
pour venir compléter les recettes issues de la tarification.
Figure 48 : Coût de la REUT (hors transport) par rapport au coût actuel de l’assainissement
23 A noter que l’étude « Eau 2050 » indique un coût de l’assainissement en 2018 de 1,5 DT/m3.
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prospective - Version définitive
9. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS ECONOMIQUES
Financer la REUT par les impôts. Dans ce cas, une subvention d’équilibre viendrait combler
l’écart entre les recettes issues de la tarification de la REUT et les coûts du service. La
contribution des contribuables se justifie par la présence d’externalités environnementales,
sociales et économiques positives générés par la REUT.
Il faut néanmoins considérer que le raccordement à l’ONAS n’est pas effectif partout, surtout en
milieu rural. Il est donc compliqué, sur le principe, de faire payer la REUT à tous les contribuables.
De manière générale, que ce soit pour l’eau potable ou l’assainissement, l’Etat prend en charge
les coûts d’investissement. Ainsi, les usagers doivent participer au paiement des frais
d’exploitation seulement. Pour la REUT, il avait été évoqué lors de l’atelier national du 30 juin
2021 de mettre en œuvre un tarif, au moins à court terme, limité à la couverture des seuls frais
d’énergie.
Une autre solution, à la marge, pourrait être de financer la REUT via les mesures
compensatoires de grands projets. Cela a notamment été le cas pour le financement, par un
groupe chimique, d’une partie des frais d’énergie sur le périmètre irrigué de El Hamma. Toutefois,
les recettes issues de ce mode de financement sont relativement faibles et viendraient
uniquement en complément d’autres sources de financement.
Le montage d’un Partenariat Public Privé (PPP) peut également être envisagé. Il s’agit d’un
montage financier qui permet de bénéficier d’une forte capacité d’investissement de la part du privé
pour lancer les travaux. Cependant, l’entreprise privée ne vient pas financer le service REUT puisqu’elle
récupère ses investissements sur la tarification des usagers.
Par ailleurs, d’autres questions stratégiques se posent pour l’établissement d’un système tarifaire de
l’EUT en Tunisie :
Est-il pertinent de retenir le principe de péréquation pour la tarification de la REUT (au même titre
que l’assainissement). Si oui, à quelle échelle (nationale, gouvernorat, …) ?
Dans le cas contraire, l’établissement d’un tarif individualisé pour chaque usager et/ou chaque
installation serait-il pertinent ? Cela permettrait d’obtenir un tarif qui reflète la capacité à payer
164 des différents usages (industriels, golfs, irrigants, voire par culture selon la valeur ajoutée crée
par l’EUT) et les coûts des différentes installations (grande variation des coûts selon la situation :
type de technologie, topographie, distance de transport, …) ?
Quelle serait la subvention d’équilibre de la part de l’Etat tunisien ? Y-a-t-il d’autres contributeurs
tiers ?
Est-il pertinent d’adapter la réglementation en vigueur afin de garantir des recettes minimales
pour financer le service de REUT (par exemple en imposant que certains usages situés dans le
périmètre proche d’un projet de REUT doivent nécessairement utiliser l’EUT en priorité) ?
L’atelier national qui s’est tenu le 30 juin 2021 a permis d’aborder ces questionnements. Les principales
discussions qui ont eu lieu sont synthétisées dans le paragraphe suivant.
9.3.1 Sondage 1 : Quel niveau de tarification des EUT en fonction des usages ?
Comme présenté plus haut, plusieurs niveaux de tarification sont possibles. La définition d’un niveau
adéquat dépend des éléments de contexte et des objectifs poursuivis. Pour simplifier, nous distinguons
dans le cadre du premier sondage trois niveaux possibles de tarif :
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prospective - Version définitive
9. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS ECONOMIQUES
Tarif incitatif (proche de 0) : l’objectif est de rendre l’EUT attractive pour les usagers et de créer
une nouvelle demande. Ce niveau de tarif est adapté lorsque les potentiels usagers sont réticents
à utiliser l’EUT ou lorsque leur marge de manœuvre financière (capacité à payer) est très faible.
Le désavantage de cette solution est le faible niveau de récupération des coûts du service. Des
solutions de financement complémentaires, et de grande ampleur, doivent être recherchées.
Tarif proche du tarif actuel utilisé pour l’eau conventionnelle : ce niveau de tarification
permet de ne pas créer de concurrence entre les différentes ressources en eau, qui présentent
toutes le même tarif. Il permet également de couvrir une part plus conséquente des coûts du
service (normalement, le petit équilibre financier, c’est-à-dire la couverture des frais d’exploitation
et de maintenance, est atteint).
Tarif proche des coûts complets de l’EUT : ce niveau de tarif permet de couvrir une large partie
des coûts du service. Il est donc intéressant pour assurer la pérennité du service, notamment
lorsqu’il est difficile de trouver des solutions de financement alternatives. Toutefois, il convient
d’être vigilant et de bien prendre en compte la capacité à payer des usagers afin de ne pas
générer un refus de payer de la part des usagers, qui entraine un taux de récupération moindre,
ce qui va à l’encontre des objectifs même de cette tarification.
165
Le graphique suivant présente le nombre de votants, pour chacun des quatre usages, et chacune des
3 propositions pour le niveau de tarif de l‘EUT à instaurer.
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9. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS ECONOMIQUES
Il ressort que pour les usages irrigation agricole et municipaux, la majorité des votants s’est positionnée
sur la première proposition : mise en place d’un tarif incitatif. Pour les usages industriels et hôteliers,
c’est la solution « tarif se rapprochant des coûts de l’EUT » qui est favorisée. Cela reflète les différentiels
en termes de capacité à payer des usagers. Les remarques plus détaillées des participants sont
166 présentées dans le tableau ci-dessous.
Usages
Irrigation agricole Industriels Hôteliers
municipaux
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9. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS ECONOMIQUES
Usages
Irrigation agricole Industriels Hôteliers
municipaux
Figure 51 : Résultats du sondage 2 : comment financer la différence entre le tarif et le coût complet des EUT ?
167
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9. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS ECONOMIQUES
Il faut se tourner vers des usages à forte valeur ajoutée pour supporter les coûts. La REUT sinon
ne pourra jamais être financée. Par exemple, on pourrait s’intéresser à de l’irrigation agricole pour
des cultures destinées aux industries agro-alimentaires ;
Il faut attirer des gros investisseurs en leur fournissant des crédits afin de les inciter à financer de
projets de REUT ;
Il ne faut pas que le mécanisme mis en place soit répressif mais plutôt incitatif.
Il ressort de ce premier travail, qu’il sera nécessaire de trouver des ressources financières alternatives
à la tarification pour l’irrigation et les espaces verts. Toutefois, pour les usages à forte valeur ajoutée
(hôtellerie, industrie, maraichage ?), le tarif pourra s’approcher du coût de production de la REUT.
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9. PROPOSITIONS CONCERNANT LES ASPECTS ECONOMIQUES
Capacité à payer des usagers Hypothèse 1
Capacité à payer des usagers Hypothèse 2
Part prise en charge par l'Etat
Part restante à financer
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10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
10.1.1 Une augmentation conséquente des flux d’EUT de 25 à 45 Mm3 d’ici 2050
FLUX LIES AU PARC EPURATOIRE MUNICIPAL EN MILIEU URBAIN
Le parc épuratoire de la région du Cap Bon est déjà bien développé avec un total en 2018 de 14 STEP.
Il n’existe pas de schéma directeur d’assainissement sur le long terme pour le gouvernorat de Nabeul
mais l’ONAS a toutefois élaboré un programme à court terme (ONAS, 2020) qui prévoit les modifications
suivantes :
La création de la STEP de Takelsa : c’est la seule nouvelle STEP urbaine programmée jusqu’à
présent par l’ONAS pour le Cap Bon. Nous avons cependant fait l’hypothèse que les communes de
plus de 10 000 habitants se verraient systématiquement équipées d’une STEP après 2040. Nous
avons ainsi ajouté 4 STEP potentielles, en plus de celles mentionnées dans le programme à court
terme de l’ONAS. (NB : pour 2 de ces STEP nous manquons à ce stade de données
170 démographiques pour déterminer le flux futur possible d’EUT, car elles correspondent à des
nouvelles communes datant de 2016).
La création de filières industrielles spécifiques : ces filières seront créées à proximité des filières
domestiques pour les STEP de Bouargoub, Menzel Bouzelfa et Grombalia afin de traiter plus
efficacement les effluents provenant des zones industrielles sans polluer davantage les flux
domestiques.
La réhabilitation et l’extension des STEP de Hammamet Sud, Korba et Kelibia : ces STEP sont
actuellement en surcharge hydraulique, notamment en période estivale pendant la saison
touristique. La ville de Bouficha, dans le gouvernorat de Sousse, va aussi être raccordée à la STEP
de Hammamet Sud qui va voir sa capacité augmenter.
La création d’un important pôle épuratoire au niveau de la STEP AFH : au niveau de la ville de
Nabeul, la STEP SE3 devrait être arrêtée à l’horizon 2030 et ses effluents transférés à la STEP
AFH.
L’arrêt de la STEP SE1 : cette STEP sera aussi arrêtée à l’horizon 2030 et ses effluents seront
transférés à la STEP Hammamet Sud. La ville de Bouficha sera aussi raccordée à la STEP de
Hammamet Sud.
Les cartes ci-dessous présentent les STEP existantes et programmées au Cap Bon et le tableau à
suivre indique les flux d’EUT calculés aux différents horizons temporels pour chacune des STEP
existantes et projetées. Il a été calculé que le volume d’EUT produit flux évoluera de 25 Mm3+ en
2020 à 45 Mm3 en 2050, soit une augmentation de 56 %.
Concernant les niveaux de traitement, la moitié des STEP du Cap Bon sont déjà équipées pour
traiter les effluents au niveau tertiaire. L’ONAS prévoit à court terme que cela soit aussi le cas pour
la STEP de Hammamet Sud et de Menzel Bouzelfa. Pour les autres STEP, nous avons considéré que
les nouvelles seront automatiquement équipées d’un traitement tertiaire. Concernant les STEP
existantes où nous n’avons pas d’informations, nous avons considéré qu’elles seront toutes équipées à
partir de 2040 en accord avec la stratégie nationale de l’ONAS.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
Le tableau présenté ci-dessous résume l’évolution potentielle du traitement tertiaire au Cap Bon. Le
volume d’effluents traités à un niveau tertiaire passera de 14 Mm3 en 2018 (soit 48 % du volume
total d’EUT produit) à 45 Mm3 en 2050 (100 % du volume produit).
171
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
172
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10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
Tableau 45 : Liste des STEP existantes et projetées au Cap Bon et flux d’EUT aux différents horizons temporels (calculs BRLi)
Traitement III Flux total (Mm3/an)
Année de Année de
Région Gouvernorat STEP mise en fin de 2018 2020 2025 2030 2040 2050 2018 2020 2025 2030 2040 2050
service fonct.
Cap Bon Nabeul AFH 2009 x x x x x x 0,4 0,5 0,8 1,5 1,8 1,9
Cap Bon Nabeul Bouargoub 2007 x x x x x x 0,7 0,6 0,6 0,6 0,6 0,7
Cap Bon Nabeul El Haouaria 2005 x x x x x x 0,5 0,3 0,4 0,4 0,5 0,6
Cap Bon Nabeul Grombalia 1993 x x 1,1 1,3 1,8 1,3 1,5 1,8
Cap Bon Nabeul Hammamet Sud 1995 x x x x 6,0 4,3 5,5 7,6 8,2 8,8
Cap Bon Nabeul Kelibia 1976 x x x x x x 2,6 2,0 2,7 3,1 3,4 3,5
Cap Bon Nabeul Korba 2002 x x x x x x 2,7 1,6 1,8 2,0 2,2 2,4
Cap Bon Nabeul Korbus 2017 x x x x x x ‐ ‐ ‐ ‐ 0,1 0,1
Cap Bon Nabeul Menzel Bouzelfa 1993 x x x x 1,5 1,3 1,5 1,7 1,9 2,2
Cap Bon Nabeul Menzel Temime 2014 x x 1,2 1,2 1,4 1,6 1,8 2,5
Cap Bon Nabeul SE1 1980 2030 0,6 0,7 0,1 ‐ ‐ ‐
Cap Bon Nabeul SE3 1981 2030 2,0 1,8 1,7 ‐ ‐ ‐
Cap Bon Nabeul SE4 1979 x x x x x x 6,5 6,3 7,8 10,1 11,2 11,9
Cap Bon Nabeul Soliman II 2004 x x 2,5 2,6 3,5 3,0 3,5 3,8 173
Cap Bon Nabeul Tazerka‐Maamoura 2017 x x x x x x 0,5 0,6 0,8 0,9 1,0 1,2
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective - Version définitive
10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
Il faut cependant noter qu’en l’état actuel, près de ¼ du flux d’EUT produit au Cap Bon présente des
salinités supérieures à 3 g/L, peu compatibles avec l’irrigation (agricole ou espaces verts). Cela
concerne les STEP de Hammamet Sud et de Menzel Temime, comme indiqué dans le tableau ci-
dessous. Cela peut être dû à des intrusions des eaux de nappes salines dans les réseaux
d’assainissement ou à la nature des effluents touristiques reçus par la STEP de Hammamet Sud.
Tableau 46 : Salinité des eaux en sortie des STEP du Cap Bon pour l’année 2017 (ONAS, 2017)
Part du flux d'EUT Part du flux d'EUT
Volume d'EUT produit Taux de salinité en
STEP en fonction des en fonction du seuil
(m3/an) sortie de STEP (g/L)
classes de salinité de salinité 3 g/L
Grombalia 1 390 000 1,4
Kelibia 2 593 000 1,5
SE3 1 808 000 1,5
Menzel Bouzelfa 1 385 000 1,7
El Haouaria 485 000 1,8 64%
SE1 586 000 1,9 76%
SE4 6 434 000 1,9
Soliman 2 2 570 000 2,0
AFH 379 000 2,0
Bouargoub 675 000 2,5
12%
Korba 2 669 000 2,9
Hammamet Sud 5 491 000 3,2
24% 24%
Menzel Temime 1 107 000 3,3
Boukrim 2030 ? ? ?
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prospective - Version définitive
10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
Tableau 48 : Industries non raccordées au réseau d’assainissement collectif où le volume de rejet est évalué (ONAS, 2019)
Prétraitem
Secteur d’activité Milieu de rejet Volume rejeté (m3/an)
ent réalisé
Transformation et conservation Oui Lagune Korba 100 000
de tomates
Transformation et conservation Non Milieu Naturel 20 000
de tomates
Transformation et conservation Oui Lagune Korba 13 000
de tomates
Fabrication de fils et câbles Non Oued Seltene 6 000
isolés
Fabrication de condiments et Non Fosse septique 4 000
assaisonnements
Blanchisserie - teinturerie Non Fosse septique 2 000
Fabrication d'huiles d'olives Non Fosse septique 700
Préparation de jus de fruits et Non Fosse septique 70
légumes
Fabrication de pompes, Oui Milieu Naturel 40
175
compresseurs et systèmes
hydrauliques
Fabrication de chaussures Non Fosse septique 30
10.1.2 Une offre en EUT qui pourrait réduire le déficit hydrique régional de 20 à
30 %
Il est rappelé que la plupart des chiffres ci-dessous proviennent de l’étude CRET (DGRE, 2019), du
diagnostic du secteur de l’eau réalisé dans le cadre de la stratégie EAU 2050 (BPEH, 2019). Quand ces
chiffres proviennent de d’autres sources de données, celles-ci sont bien précisées.
CLIMAT
Le Cap Bon est caractérisé par une pluviométrie plus élevée que la moyenne nationale car située dans
la partie Nord du pays et subit l’influence maritime du littoral. En moyenne sur la période 1980-2009, le
cumul annuel de précipitation est de 447 mm/an (±36 mm/an) (CHPclim, 2020).
Les projections climatiques à l’horizon 2050 sur différents secteurs, dont la zone hydrographique du
Cap Bon et Nord Sahel, anticipent une baisse des précipitations moyennes annuelles, de l’ordre
de 10% (MARHP, 2019) dans le cadre du scénario RCP4.5, de 20% d’après le scénario RCP8.5.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
EAU DE SURFACE
Hydrologie
D’après les analyses et les modélisations hydrologiques de la troisième phase de l’étude CRET, les
écoulements sur la zone du Cap Bon représentent de 50 à 200 mm/an. Toujours selon la même
étude, cela correspondrait à un volume annuel écoulé dans les oueds du Cap Bon d’environ
250 Mm3/an (140 – 700 Mm3/an)24. Les écoulements du Cap Bon correspondent à une part comprise
entre 5% et 10% des écoulements de surface totaux de la Tunisie, bien qu’en termes de superficie le
Cap Bon ne représente que 1,8% du territoire tunisien.
Les projections climatiques indiquent que les écoulements superficiels dans la zone du Cap Bon, Sahel
Nord et oued Meliane pourraient diminuer de près de 20 % à l’horizon 2050 dans le scénario le plus
pessimiste (RCP8.5).
Ces résultats sont à prendre avec précaution car ils sont entachés de fortes incertitudes liées, entre
autres, aux modélisations climatiques et hydroclimatiques. De plus, des disparités régionales
importantes pourraient être masquées par cette analyse qui englobe un territoire bien plus grand que la
seule zone du Cap Bon.
Ouvrages de stockage
La zone du Cap Bon compte 56 lacs collinaires représentant un volume de 5,89 Mm3. Le Cap Bon
compte également 35 barrages collinaires pour une capacité totale de stockage de 35 Mm3.
En ce qui concerne les grands barrages, la zone du Cap Bon est équipée de 6 barrages, dont le
principal est celui de Lebna. Ce dernier est d’une capacité encore disponible de 23,3 Mm3 et fait l’objet
d’un phénomène important d’envasement, puisque depuis sa construction en 1986, le réservoir a perdu
près d’un quart de sa capacité. Ce phénomène d’envasement affecte également, dans une moindre
mesure, les cinq autres ouvrages. La capacité de stockage actuelle de l’ensemble de ces six
ouvrages est ainsi de 48,2 Mm3, alors que leur capacité initiale était de 69,1 Mm3.
176
Transfert
La région du Cap Bon est globalement déficitaire, c’est-à-dire que ses besoins en eau sont plus
importants que les ressources en eau disponibles naturellement sur son territoire. La région bénéficie
d’apports supplémentaires en eau de surface via les grands axes de transfert hydrique depuis la
vallée de la Medjerdah et des eaux du Nord, à hauteur de 110 Mm3/an. L’alimentation en eau potable
de la zone du Cap Bon, et notamment du pôle urbain Nabeul – Hammamet, est fortement dépendante
de ces ressources de transfert. Il en va de même de l’agriculture. Il s’agit principalement des périmètres
irrigués de sauvegarde des agrumes.
De façon globale, les ressources en eau des transferts de l’extrême Nord et des transferts de la
Medjerdah auront tendance à diminuer à l’horizon 2050, de l’ordre de 5% (scénario 4.5) à 10%
(scénario 8.5).
24 Cette plage de valeurs est très large car elle est élaborée par une lecture visuelle du dégradé de couleurs présents sur les
cartes du rapport CRET de phase 3 et de ses annexes (DGRE, 2019).
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
177
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
EAUX SOUTERRAINES
Sur la zone du Cap Bon, on dénombre six nappes phréatiques dont les principales en termes
d’exploitation et de ressources sont celles de Grombalia, de la Côte Orientale et de la plaine d’El
Haouaria. Pour l’ensemble des six nappes de la zone, le volume de ressources en eau pouvant être
exploité de façon durable est de 183 Mm3 par an. Or, en 2015 le volume total exploité sur ces six
nappes est de 252 Mm3. Il y a donc une surexploitation globale des ressources en eau souterraine
de la péninsule du Cap Bon. La nappe de Grombalia est de loin la nappe qui fait face au plus haut taux
de surexploitation (208% en 2015). La piézométrie accuse une baisse continue et une augmentation
de la salinité des eaux. Deux décrets ont instauré des périmètres d’interdiction et de sauvegarde afin
de limiter l’exploitation de la nappe (DGRE, 2016). Le Programme National d’Economie d’Eau (PNEE)
a permis de réduire le taux d’exploitation des nappes phréatiques de la zone de Nabeul. En effet, le
taux global d’exploitation est passé de 177% à 149%. Par ailleurs, en termes de qualité des eaux
souterraines, l’ensemble des nappes connait des épisodes de forte salinité au-dessus de 3 g/L.
Les nappes profondes sont elles aussi surexploitées : leurs ressources annuelles sont estimées à
33 Mm3 tandis que leur exploitation est à hauteur de 102 Mm3, soit un taux d’exploitation de 313 %,
en grandes partie pour des prélèvements agricoles.
Actuellement, la superficie totale de la région du Cap Bon irriguée à partir du Canal Medjerdah-
Cap-Bon (CMCB) est de 20 100 ha (CRDA Nabeul, 2020). Près de 40 Mm3/an sont apportés par ce
canal pour répondre aux besoins de ces périmètres dans le cas d’une année humide. Cependant, ce
volume varie fortement en fonction des années et peut descendre jusqu’à 27 Mm3 en année sèche.
Les prélèvements pour l’alimentation en eau potable de la zone du Cap Bon sont estimés à
178 80 Mm3/an en 2018, d’après les données du recensement de cette même année. A l’horizon 2050, la
population de la zone du Cap Bon est projetée à environ un million d’habitants. Si la consommation
unitaire devait rester identique, les prélèvements pour l’alimentation en eau potable représenteraient
alors environ plus de 100 Mm3/an. Actuellement les besoins en eau potable du Cap Bon (gouvernorat
de Nabeul) sont en majorité satisfaits par les eaux de transfert. On estime que près de 70 Mm3/an sont
prélevés en dehors du Cap Bon pour l’alimentation en eau potable de la zone, soit 87% du
prélèvement total pour l’AEP du Cap Bon.
Concernant l’usage pour la recharge de la nappe au Cap Bon, celui-ci est majoritairement alimenté par
des barrages et lacs collinaires, pour un volume annuel de recharge d’environ 2 Mm3, alloués
gratuitement par la SECADENORD. Cependant, cet usage rencontre des difficultés à cause du manque
d’entretien des sites, des frais d’énergie et du manque de moyens humains
VUE D’ENSEMBLE DES RESSOURCES EN EAU DU CAP BON ET DE LEURS USAGES ACTUELS ET
POSITIONNEMENT DU POTENTIEL DE LA REUT
Situation actuelle et potentiel 2050
Le tableau ci-dessous établit à grands traits le bilan hydrique actuel de la zone Cap Bon en synthétisant
les apports annuels renouvelables et les prélèvements. Il ajoute aussi à ce bilan la réduction potentielle
du déficit actuel si 100 % des EUT étaient réutilisées. L’exercice est effectué pour les horizons 2020 et
2050.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
REUT
Ecoulement 250
dont stock. lacs coll. 6 6 0
dont stock. barrages coll. 35 35 0
dont stock. grds barrages 48 21 0
Transfert CMCB 109 109 0
Nappes phréatiques et profondes Part REUT
(total) 216 354 138
/ Déficit
Bilan Ress. Ren. - Usages 2020 414 524 110 25 85 23%
Bilan Ress. Ren. - Usages 2050 414 541 127 45 82 35%
Le niveau actuel de recours à la REUT (3 Mm3) représente 3% du déficit hydrique global à l’échelle du
Cap Bon (110 Mm3).
Une exploitation de la REUT à son plein potentiel actuel (25 Mm3) permettrait de ramener le déficit à
hauteur de 85 Mm3.
A l’horizon 2050, l’augmentation des besoins en eau potable conduira à dégrader le bilan de la zone
(déficit de 127 Mm3). La REUT permettrait de le ramener potentiellement à 82 Mm3 (réduction de
35 %).
Les 2 tableaux ci-dessous reprennent le bilan en situation actuelle en y intégrant des projections
climatiques selon 2 scénarios de changement climatique différents : le scénario 4.5 qui induirait
179
une réduction modérée des ressources en eau et le scénario 8.5 qui induirait une plus forte réduction
de ces ressources.
Déficit Déficits
Apports annuels Prélèvements
Cap - Bon sans avec
renouvelables effectifs
CC - RCP 4.5 2050 REUT REUT
(Mm3) (Mm3)
(Mm3) (Mm3)
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
D’après le scénario 4.5, à l’horizon 2050, les apports annuels renouvelables du Cap Bon tendent à
baisser (-10% pour les ressources locales et -5% pour les eaux du Nord) et les besoins pour
l’irrigation (à surfaces constantes) tendent à augmenter (+5%) – du fait de la hausse de
l’évapotranspiration. La combinaison de ces tendances dégrade fortement le déficit de la zone (qui
atteint 169 Mm3), partiellement compensé, potentiellement, par la REUT (déficit ramené
à 124 Mm3, soit une réduction de de déficit d’environ 27%).
D’après le scénario 8.5, à l’horizon 2050, les tendances s’amplifient, à la baisse pour les ressources en
180 eau (-20% pour les ressources locales et -10% pour les eaux du Nord) et à la hausse pour les
besoins (+10% pour les besoins pour l’irrigation, à surfaces constantes). La combinaison de ces
tendances dégrade fortement le déficit de la zone (qui atteint 227 Mm3), partiellement compensé,
potentiellement, par la REUT (déficit ramené à 182 Mm3, soit une réduction de l’ordre de 20%).
Les 2 graphiques ci-dessous résument à l’échelle du Cap Bon la part de REUT dans le bilan global
des ressources en eau de la région et dans le déficit selon différentes situation : la situation actuelle
(3 Mm3 réutilisés), la situation aujourd’hui si 100 % des EUT étaient réutilisées et la situation en 2050
selon les 2 scenarios de projections climatiques.
Figure 52 : Part des EUT dans le mix de ressources en eau (haut) et dans le déficit (bas) à l’échelle du Cap Bon
1% 6% 12% 12%
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
20%
3% 22% 27%
10.2.1 Une REUT agricole souhaitée par les agriculteurs pour sauver leurs cultures
intensives menacées par la dégradation des ressources souterraines
PLACE DU SECTEUR AGRICOLE AU CAP BON
Le Cap Bon est une région agricole de premier ordre avec ses terres fertiles, sa pluviométrie régulière,
la gestion des espaces arables et des ressources hydrauliques généreuses. Les cultures au Cap Bon
sont tellement diversifiées que l’on peut affirmer, qu’excepté celles des oasis, toutes celles pratiquées
en Tunisie s’y retrouvent dans cette région. La superficie agricole utile est limitée, elle représente 4% 181
de la superficie agricole totale du pays, alors que le Gouvernorat contribue à hauteur de 15 % dans
la production agricole nationale. Cette région est reconnue sur le plan agricole pour le savoir-faire de
ses agriculteurs et pour sa spécialisation dans certains produits tels que les tomates (35 % de la
production nationale), les agrumes (74 %), la vigne (69 %), les piments, les plantes
condimentaires et les fraises (DGEDA, 2018). La superficie totale des périmètres irrigués de ce
gouvernorat est de l’ordre de 47 000 ha, soit près de 11% de la superficie totale des périmètres
irrigués du pays. L’élevage extensif de bovins à viandes de race locales et des ovins est
également pratiqué avec des cheptels d’une moyenne de 3 têtes pour les bovins et 10 têtes pour les
ovins.
Malgré un contexte environnemental favorable, cette région agricole fait face à plusieurs défis, dont
notamment des menaces de pénurie hydrique. Le développement de l’agriculture intensive et de
cultures fortement consommatrices en eau ont entrainé une importante surexploitation des eaux
souterraines qui se traduit par une chute de la piézométrie et une baisse de la qualité des eaux,
notamment en raison de l’intrusion marine. En raison notamment du déficit en eau, les conditions de
l’activité agricole se sont fortement dégradées, ayant pour conséquence un important mouvement
d’abandon des terres, plus particulièrement dans les zones littorales. Ceci a conduit les pouvoirs
publics à mettre en œuvre, depuis plusieurs années, un vaste programme de mobilisation des
ressources en eau pour la sauvegarde de l’agriculture irriguée et l’approvisionnement en eau potable
des zones urbaines.
Les 3 cartes ci-dessous sont issues de la carte agricole de la Tunisie. Elles présentent différentes
familles de cultures : arboriculture – céréales et fourrages – maraîchage. Pour chacune d’elles, les
périmètres irrigués sont indiqués par un zonage rouge. Elles permettent ainsi d’illustrer l’occupation des
terres agricoles au Cap Bon et de croiser ces éléments avec la localisation des STEP existantes et
projetées.
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prospective - Version définitive
10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
Figure 53 : Zone Cap Bon : Carte agricole – Carte 1 : Vigne et arboriculture, périmètres irrigués (en rouge)
182
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10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
Figure 54 : Zone Cap Bon, Carte agricole – Carte 2 : Céréales (en jaune) et fourrages (en violet), périmètres irrigués (en rouge)
183
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10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
Figure 55 : Zone Cap Bon, Carte agricole – Carte 3 : maraîchage et périmètres irrigués (en rouge)
184
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10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
Concernant les périmètres irrigués avec des eaux conventionnelles, il n’y a pas, d’après entretien
avec le CRDA de Nabeul, de nouvelles superficies prévues à court terme. Concernant l’évolution
de l’agriculture de la région à plus long terme, on liste ci-dessous quelques idées émises par les acteurs
régionaux rencontrés dans le cadre de l’étude :
Le développement du maraîchage au niveau de Soliman vient remplacer l’arboriculture alors
que les périmètres maraîchers sont de plus en plus abandonnés au niveau de la côte orientale par
manque de ressources en eau ; 185
Un plan de rajeunissement de 4 000 ha d’agrumes est nécessaire, bien que la durabilité du
système agrumicole va être conditionnée par la disponibilité des ressources en eau ;
Un développement de l’élevage bovin (dont hors sol) et des besoins en fourrages est à prévoir
avec l’abandon des périmètres maraîchers et la tradition d’élevage qui est ancienne dans la région.
La relative réussite des périmètres irrigués avec les EUT à Nabeul donne confiance aux autres
agriculteurs pour développer ce type d’irrigation. Certaines zones sont prêtes pour des projets à
court terme, notamment sur la côte orientale où les agriculteurs sont déjà très impactés par la
salinisation de la nappe. Pour les zones à vocation maraîchère, il sera moins aisé de développer
des projets de REUT sur le court terme mais les filières arboricoles et fourragères ont aussi leur
importance dans ces zones. Les craintes reposent surtout sur la sécurisation de
l’approvisionnement, que ce soit en termes de quantité ou de qualité. La carte ci-dessous
synthétise les résultats des enquêtes en fonction des sous zones du Cap Bon. Ce découpage de la
région en sous zones est explicité dans la partie 10.4.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
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10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
Figure 56 : Niveaux d’acceptabilité des agriculteurs à exploiter les EUT en fonction des sous zones du Cap Bon
186 10.2.2 Un secteur industriel actif aux consommations d’eau concentrées à Soliman
et Grombalia
PLACE DU SECTEUR INDUSTRIEL AU CAP BON
Le Cap Bon est une région active au niveau industriel sur l’ensemble du territoire et ce secteur à
tendance à gagner sur les emplois agricoles de la région. Les activités industrielles sont diversifiées,
les secteurs les plus importants restent cependant le secteur textile qui représente 30 % des entreprises
de la région et les industries agro-alimentaires qui représentent 19 %. Les zones industrielles de
Soliman et Grombalia consomment à elles seules 87 % des eaux potables allouées à l’industrie
dans la région (CGDR, 2018). Ces deux zones seront donc particulièrement à considérer dans les
propositions de valorisation des EUT dans le secteur industriel.
PERSPECTIVES INDUSTRIELLES
D’après les projections de l’AFI, quatre zones industrielles vont être étendues : 55 ha à Menzel Temime,
82 ha à Bouargoub, 38 ha à Grombalia et 20 ha à Takelsa. Les superficies des zones industrielles
vont donc augmenter significativement, les portants de 235 ha à environ 430 ha, ce qui
augmentera la demande sur les ressources en eau (APII, 2019).
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prospective - Version définitive
10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
Les deux zones touristiques limitrophes que sont Nabeul Hammamet et Yasmine Hammamet
consomment les trois quarts de l’eau potable totale utilisée pour l’usage touristique au Cap Bon
(CGDR, 2018). Quoique n’ayant pas encore de problème lié à la ressource en eau, la concurrence avec
d’autres usages et les coûts de l’eau potable via la SONEDE commencent à peser notamment au niveau
des grandes unités de Nabeul Hammamet et Yasmine Hammamet.
D’après une analyse sous SIG d’images satellitaires de Google Earth, réalisées dans le cadre de la
présente étude, la superficie des espaces verts existants (sans les golfs) pour les principales zones
touristiques est de 207 ha pour Yasmine Hammamet, 177 ha pour Nabeul Hammamet et 28 ha pour
Kelibia.
Comme vu lors de la phase de Diagnostic, il existe actuellement deux terrains de golf au Cap Bon :
Hammamet Yasmine, d’une superficie de 80 ha, et Hammamet Citrus avec 170 ha : Lorsque la STEP
SE1 sera arrêtée, ce sera la STEP Hammamet Sud qui fournira les EUT aux golfs.
PROSPECTIVES TOURISTIQUES
Il est prévu par l’AFT d’aménager une quatrième zone touristique au niveau de Korbous. La capacité
hôtelière serait de 6 000 lits sur une superficie de 370 ha (AFT, 2020). Au vu des difficultés actuelles 187
rencontrées dans le secteur touristique, nous estimons que cette zone ne sera pas aménagée avant le
moyen terme (2030). D’après les enquêtes auprès des hôteliers de la région, les extensions des
capacités hôtelières des zones existantes et des superficies des espaces verts ne sont pas encore à
l’ordre du jour des gestionnaires au vu du contexte actuel.
La stratégie du ministère du tourisme prévoit de réaliser un golf pour chaque 10 000 lits afin d’assurer
aux golfeurs l’accès à 3 golfs dans un rayon ne dépassant les 45 min lors de leur séjour. Ainsi, il est
prévu d’aménager 3 golfs additionnels dans la région du Cap Bon sur le long terme. A moyen terme,
un troisième terrain de golf limitrophe aux deux premiers est prévu (STDG, 2018).
La municipalité de Nabeul dispose d’environ 170 espaces verts couvrant une superficie de
216 hectares irrigués à partir des eaux potables de la SONEDE et à partir de six puits de surface.
L’Agence Foncière de l’Habitat compte aménager une cité dite Wafa (entre Hammamet Mrazga et
Nabeul) de l’ordre de 18 ha d’espaces verts. Les besoins additionnels poussent les responsables
communaux à envisager des prospections allant des sondages dans la zone, la mobilisation des eaux
pluviales au niveau communal, l’encouragement des prévisions de citerne d’eau à domicile et la
réutilisation des eaux usées pour l’irrigation/arrosage des espaces verts.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
188
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10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
Nous rappelons, pour mémoire, qu’outre les sites de Oued Souhil et de Korba qui existent déjà pour
la recharge avec les EUT, bien qu’ils soient actuellement en arrêt, la seule nappe mentionnée pour de
la recharge au Cap Bon, dans des études antérieures, est celle de Grombalia (DGEQV, 2009). Les
sites pressentis étaient les bassins d’infiltration existants de El Gobba et de Bouargoub, prévus à
l’origine pour de la recharge avec les eaux du Nord. Ces sites sont non fonctionnels depuis 2010.
D’autres anciens sites de recharge avec les eaux du nord existent : El Amrine à Menzel Bouzelfa et Sidi
Alaya (Beni Khalled). Cependant, des remontées piézométriques de la nappe jusqu’ l’affleurement ont
causées l’asphyxie de cultures dans ces zones.
Pour les sites de El Gobba et Bouargoub, il a été proposé dans les études antérieures que la recharge
soit effectuées avec les eaux produites par la STEP Sud Méliane à Ben Arous, ce qui demandait un
transfert assez conséquent (DGEQV, 2009). Cette dernière éventualité est citée plus loin dans le rapport
dans le cadre de l’analyse conduite pour la région du Grand Tunis et Zaghouan.
Le tableau ci-dessous synthétise les recharges possibles par des EUT (liste de STEP avec les flux
d’EUT produites aux différents horizons) pour les différentes nappes pour lesquelles une recharge est
jugée potentiellement utile.
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10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
Tableau 49 : Liste des STEP associées à chaque nappe et potentiel de recharge par les EUT
Ratio recharge potentielle /
Enjeux auxquels pourrait répondre la recharge* Contexte pour la recharge**
déficit quantitatif
Amélioration STEP pouvant
Augmentatio de la gestion être utilisées Production Production
Lutte contre Amélioration n de la Technique de recharge
Nappe Fin d’un rejet de l’eau avec pour la EUT 2020 EUT 2050 Usages indirects possibles
l’intrusion du de la qualité quantité proposée
en mer o u un stockage recharge de (Mm3) (Mm3)
biseau salé des eaux de d’eau Hydrogélogique Foncier 2020 2050
dans une zone intersaisonni la nappe
(barrière la nappe disponible
sensible er hors
hydraulique) (dilution) pour un usage
indirect période
d’irrigation
Grombalia Soliman II Pas favorable Pas favorable 2,6 3,8 / /
Infiltration dans l’oued Bou
(déficit de – 55
Grombalia Favorable Favorable 1,3 1,8 Argoub, Bayoub, masri , El Agriculture (zone arboricole)
Mm3)
Bey….
Agriculture (zone
X NON X X X X Menzel 11% 17%
Peu favorable Favorable 1,3 2,2 Bassins d’infiltration agrumicole, puits de surface
Bouzelfa
existants
Bassins d’infiltration Zone agrumicole, puits de
Bouargoub Favorable Favorable 0,6 0,7
existants surface existants
Takelsa Pas favorable Favorable 0,0 1,0 / /
Bassins d’infiltration
x x x X X SE4 Favorable Favorable 6,3 11,9 Agriculture (maraîchage)
existants
190 Tazerka‐ Infiltration dans l’oued
Favorable Favorable 0,6 1,2 Agriculture (maraîchage)
Maamoura Essomaa‐El Mazraa
Bassins d’infiltration
Côte orientale
x x X X Korba Favorable Favorable 1,6 2,4 existants avec possibilités Agriculture (maraîchage)
(déficit de – 10 118% 216%
d’extension
Mm3)
Menzel
Pas favorable Favorable 1,2 2,5 / /
Temime
x x x X X Kelibia Pas favorable Favorable 2,0 3,5 / /
Localisation
Menzel Horr Favorable 0,0 0,2 / /
précise ?
Plaine de El Epandage forestier à El
El Haouaria Favorable Favorable 0,3 0,6 Agriculture (maraîchage)
Haouaria Ksab, Menzel Salem
x x x x 3% 7%
(déficit de – 11 Localisation
Azmour Favorable 0,0 0,1 / /
Mm3) précise ?
Nabeul
SE4 Favorable Favorable 6,3 11,9 Bassins d’infiltration Agriculture (maraîchage)
Hammamet
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10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
10.3 IMPACTS ACTUELS DES REJETS D’EAUX USEES SUR L’ENVIRONNEMENT ET LES
ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES AU CAP BON
L’objectif de cette partie est de dresser un inventaire global des principaux rejets d’eaux usées qui
impactent actuellement l’environnement et/ou des activités socio-économiques. Cet inventaire a été
enrichi par les acteurs locaux lors des entretiens régionaux et de l’atelier de concertation du Cap Bon
qui a eu lieu le 26 février 2021.
191
Figure 57 : Panneau d’interdiction à la baignade au niveau du rejet de la STEP SE4 et vision de la plage impactée par le rejet
Source : BRLi, mars 2019
Les STEP de Korba, Tazerka et Soliman II rejettent toutes les 3 dans des lagunes littorales
considérées comme des zones humides d’importance nationale et classées Ramsar.
Pour Korba, comme vu dans le diagnostic, une partie du rejet de la STEP est déversée dans la
lagune pour un soutien hydrologique afin de conserver cette lagune menacée par l’urbanisation
et l’agriculture (URAM, 2003). Ce rejet se veut positif. Cependant, il y a peu de suivi pour connaitre
les réels impacts sur la quantité et la qualité de l’eau ainsi que la biodiversité du site.
Pour Tazerka, le rejet est récent car la STEP a été mise en service en 2016. Depuis, la quantité
d’eau arrivant à la lagune est trop importante, ce qui provoque la prolifération des moustiques
comme indiqué par l’Association Tunisienne pour la Protection de la Nature et de l’Environnement
de Korba (ATPNE) consultée dans le cadre de l’étude.
Pour Soliman : plusieurs STEP (Grombalia, Menzel Bouzelfa et Bouargoub) déversent dans l’Oued
El Bey qui se jette ensuite dans la lagune de Soliman puis finalement dans le Golfe de Tunis. La
STEP de Soliman II quant à elle déverse directement dans la lagune.
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10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
Au niveau de Tazerka Maamoura, des usines de lavage des jeans et un abattoir déversent dans la
lagune des eaux usées peu ou pas traitées. Les nuisances causées auprès des riverains sont
importantes (stagnation des eaux, mauvaises odeurs) ainsi que sur la biodiversité de la lagune, ce qui
causé des manifestations et l’intervention du ministère de l’environnement en fin d’année 2019
(DEROUICHE, Lagune de Tazerka classée "Ramsar" : adieu les oiseaux d'eau !, 2019).
192 Des eaux industrielles d’activités diverses (IAA, usines textiles, usines de câblages, etc.) sont
déversées tout le long de l’Oued El Bey et ses affluents avant d’être rejetées dans la lagune de Soliman.
Ces rejets, souvent sans prétraitements, sont peu quantifiés dans le CADRIN de l’ONAS.
La carte ci-après synthétise les problématiques environnementales liées aux rejets d’EUT au Cap Bon.
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10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
193
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194
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10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
Par ailleurs, les EUT produites localement ne sont pas aujourd’hui exploitées. Elles représentent à ce
jour un gisement de 5,8 Mm3 et un potentiel de 8,5 Mm3 à l’horizon 2050. A cela pourraient s’ajouter
une partie des EUT du Grand Tunis. Le Cap-Bon, et la plaine de Grombalia en particulier, à proximité
immédiate, constitue une destination à étudier pour le transfert de ces EUT (voir partie 12.4.2).
Agriculture
La production agrumicole revêt un caractère stratégique en termes d’exportation commerciale pour
la Tunisie. Il semble essentiel d’en sécuriser l’approvisionnement en eau. Les superficies viticoles
sont aussi étendues autour de la ville de Grombalia.
Le tableau ci-dessous liste les idées de valorisations des EUT possibles pour la plaine de Grombalia,
idées établies à l’issue des entretiens et enquêtes régionaux ainsi qu’au regard du contexte qui vient
d’être exposé.
Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
Idée 1.a : Substitution des eaux conventionnelles Part de la superficie irriguée actuellement, substituable
pour l’irrigation des périmètres publics, en utilisant 100% du potentiel
EUT :
Substitution par des EUT (ou mélange avec ces
EUT) des eaux du Nord pour l’irrigation des Agrumes : 11 % en 2020 (*1) pour 725 ha, 14 % en 2050
périmètres existants pour 920 ha 195
Idée 1.b : Création de nouvelles zones irriguées Nouveaux PI potentiels, en utilisant 100% des EUT :
avec les EUT
Agrumes : 2020 : 725 ha en 2020 (*2), 920 ha en 2050
Nouveaux PI agrumicoles et fourragers
Fourrages : 720 ha en 2020, 910 ha en 2050
Idée 1.c : Recharge de la nappe de Grombalia Réduction du déficit actuel de la nappe de l’ordre de 11
% en 2020 et de17 % en 2050, en utilisant 100% des EUT.
Utilisation des bassins existants pour les eaux du
Nord ?
Idée 1.d : Amélioration du traitement pour des Part de la superficie irrigable substituable, en utilisant
usages à plus haute valeur ajoutée 100% des EUT :
Maraîchage des PI existants Maraîchage : 20 % en 2020, 26 % en 2050
(*1) : ce chiffre signifie que, en utilisant 100% des EUT disponibles en 2020, on pourrait irriguer avec
ces eaux, 4% des surfaces d’agrumes cultivées aujourd’hui dans la zone.
(*2) : ce chiffre signifie que, en utilisant 100% des EUT disponibles en 2020, on pourrait irriguer une
surface additionnelle de 725 ha d’agrumes.
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10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
On discute ci-après de l’opportunité de ces différentes idées de valorisations des EUT au regard du
contexte territorial. En pratique, deux orientations sont envisagées :
Une première option consisterait à privilégier un usage direct des EUT pour la satisfaction du
besoin en eau de la production agrumicole locale. La totalité des volumes d’EUT locaux viendraient
alimenter une partie des périmètres existants en substitution des ressources en eaux du Nord. Le
potentiel actuel et local d’EUT permettrait d’alimenter environ 725 ha d’agrumes, soit 11 % de la surface
irriguée dans les périmètres publics dans la zone, et 920 ha à l’horizon 2050.
Une seconde possibilité serait de mettre plutôt l’accent sur la recharge de la nappe de
Grombalia, dont le contexte hydrogéologique est très favorable à une recharge efficiente. Cette
stratégie conduit à une réduction du déficit de la nappe de Grombalia, tout en permettant de maintenir
la satisfaction du besoin en eau des périmètres qui exploitent cette nappe et d’utiliser ces eaux pour les
cultures maraîchères.
Une variante pourrait consister un mix des deux orientations présentées, en exploitant une partie
des EUT pour satisfaire directement le besoin en eau des périmètres arboricoles lors des périodes
d’irrigation, et en orientant une autre partie des EUT pour la recharge de la nappe de Grombalia pour
un stockage inter saisonnier. Cette variante a été d’ailleurs mentionnée par les acteurs lors de l’atelier
de concertation, en précisant que la recharge pouvait utiliser les bassins existants à Bouargoub qui
étaient à l’origine prévus pour la recharge avec des eaux conventionnelles.
Connaissant les impacts des activités textiles dans l’oued El Bey, une solution pourrait être de recycler
l’eau des industries textiles en circuit fermé afin de répondre aux enjeux environnementaux et en
limitant les prélèvements en eau potable. Cette solution, citée par les acteurs lors de l’atelier de
concertation, serait aussi plus facile techniquement et économiquement à mettre en place à l’échelle
des industries plutôt que de faire revenir les eaux des STEP de l’ONAS. Pour les acteurs régionaux,
comme mentionné lors de l’atelier de concertation, ce recyclage permettait aussi de faire participer les
industriels aux efforts de réduction des consommations d’eau.
L’ensemble des orientations envisagées conduisent à la réduction de la vulnérabilité de la lagune de
Soliman, milieu récepteur dans lequel les EUT sont aujourd’hui déversés en totalité.
Par ailleurs, comme indiqué, les EUT produites localement y sont déjà exploitées pour des usages
agricoles, à hauteur de 17% du potentiel actuel (14,5 Mm3). A l’horizon 2050, elles représentent un
gisement très significatif, d’environ 24,2 Mm3, soit plus que la totalité des volumes prélevés
annuellement dans la nappe Nabeul-Hammamet.
Agriculture
L’activité agricole dans ce secteur consiste principalement en des vergers, de grandes cultures
céréalières, du fourrage pour l’élevage, pour la plupart en sec, ainsi que du maraichage autour
de puits et forages.
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prospective - Version définitive
10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
Le tableau ci-dessous liste les idées de valorisations des EUT possibles pour la sous-zone Nabeul
Hammamet, idées établies à l’issue des entretiens et enquêtes régionaux ainsi qu’au regard du
contexte qui vient d’être exposé.
Idées de valorisation des EUT
Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
Idée 2.a : Création de nouvelles zones Nouveaux périmètres irrigués potentiels, en utilisant 100%
irriguées avec les EUT des EUT :
Nouveaux périmètres agrumicoles et Arboricoles : en 2020, 1 900 ha ; en 2050, 3 000 ha
fourragers, extension des périmètres déjà
Oliviers : en 2020, 4 200 ha ; en 2050, 6 700 ha
irrigués avec des EUT actuellement
Idée 2.b : Recharge de la nappe de Nabeul‐ Nappe non déficitaire. Le potentiel d’EUT représent 66% des
Hammamet prélèvements dans la nappe en 2020 et plus de 100% en
2050.
Idée 2.c : Irrigation des espaces verts des Superficie irrigable d’espaces verts, en utilisant 100% des
zones touristiques et des municipalités EUT : 550 ha à 1200 ha en 2050, soit 1,5 et 3 fois les surfaces
existantes.
Idée 2.d : Irrigation des golfs Superficie irrigable de golfs, en utilisant 100% des EUT :
438 ha à 956 ha en 2050, soit 2 à 3 fois les surfaces
existantes.
Idée 2.e : Transfert vers la zone agricole de Nouveaux périmètres potentiels créés en transférant 100%
Bouficha, Sidi Jedidi ou Hammam Jedidi (5 – des EUT de la STEP de Hammamet Sud :
197
10 km)
Arboricoles : 650 ha en 2020, 1 150 ha en 2050
STEP de Hammamet Sud
Oliviers : 1 430 ha en 2020, 2 550 ha en 2050
(proposition du CRDA de Nabeul) Substitution potentielle
des eaux du barrage Rmal dans le PPI existant de Bouficha :
100 ha de vergers, 100 ha de vignes, 600 ha d’oliviers, soit 67
% du volume d’EUT de la STEP en 2020 et 38 % en 2050
On discute ci-après de l’opportunité de ces différentes idées de valorisations des EUT au regard du
contexte territorial. En pratique, trois orientations sont envisagées :
Une première orientation possible est de consacrer les EUT principalement à l’agriculture, et tout
d’abord pour l’intensification et l’extension des périmètres irrigués utilisant déjà les EUT,
principalement pour l’arboriculture et le fourrage. Cette orientation va dans le sens du projet de
doublement de la station de pompage au niveau de la STEP SE4 et serait la première action à mettre
en place pour la région d’après les discussions de l’atelier de concertation. Concernant les volumes de
la STEP de Hammamet Sud, ils seraient transférés vers les secteurs déficitaires du Cap-Bon
(exemple : Bouficha dans le gouvernorat de Sousse où une agriculture pluviale et arboricole est
pratiquée, ou pour substituer les eaux du barrage Rmal dans le PPi existant pour de l’arboriculture). Les
superficies irriguées créées atteindraient au maximum 1 430 ha d’oliviers en 2020 et 2 550 ha en 2050.
La distance entre la STEP et cette zone agricole est comprise entre 5 et 10 km. Cela requiert cependant
des infrastructures de transfert dont il est nécessaire d’évaluer l’opportunité économique (voir partie sur
les analyses coûts bénéfices).
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
Une seconde possibilité consisterait à satisfaire au maximum les besoins touristiques (golfs,
espaces verts dans la mesure de la faisabilité technique qui sera à préciser), eu égard à leur
importance économique, et ces besoins étant localisés à l’endroit même où ces EUT sont produites.
La satisfaction des besoins identifiés à l’horizon 2050, en faisant l’hypothèse que 50 % de la superficie
est irriguée, soit 192 ha d’espaces verts et 465Une dernière possibilité serait d’orienter ces volumes
pour la recharge de la nappe Nabeul-Hammamet, avec pour but la lutte contre l’intrusion du biseau
salé, plus qu’un besoin quantitatif, cette nappe étant encore excédentaire. Le site existant de recharge
de nappe de Oued Souhil serait réhabilité voir étendu. Cependant, il est à noter que les STEP de cette
zone étant en milieu urbain, les possibilités de nouveaux sites de recharge via des bassins d’infiltration
sont limitées au niveau foncier.
Au cours de l’atelier de concertation, privilégier au maximum l’irrigation agricole directe comme dans la
première orientation semblait faire consensus. Pour les volumes résiduels de la zone qui ne pourront
pas être valorisés dans le secteur agricole (exemple de la STEP AFH en plein milieu urbain), il a été
proposé qu’ils soient utilisés dans d’autres secteurs (irrigation de golfs, espaces verts, valorisation
forestière).
L’ensemble des orientations envisagées conduisent à la réduction des rejets et à une amélioration de
la qualité de l’eau dans les zones de baignade, stratégiques pour l’activité touristique.
Les EUT produites localement représentent à ce jour un gisement de 5,8 Mm3 et un potentiel de
10,4 Mm3 à l’horizon 2050.
Agriculture
La production maraichère revêt un caractère stratégique en termes d’approvisionnement du Grand
Tunis, et plus largement en termes de sécurité de l’approvisionnement alimentaire pour la Tunisie. Il
semble essentiel d’en sécuriser l’approvisionnement en eau.
Environnement
Par ailleurs, les EUT produites au niveau de la STEP de Korba sont aujourd’hui partiellement utilisées
pour du soutien hydrologique à la lagune de Korba (0,3 Mm3/an d’après les rapports annuels de
l’ONAS alors que les besoins sont estimés à 1,5 Mm3/an). Les EUT de la STEP de Tazerka sont elles
aussi déversées dans la lagune littorale de Tazerka mais cela provoque des nuisances importantes
pour les riverains car elles provoquent des débordements de lagune et donc des proliférations de
moustiques, en plus des rejets industriels non traités.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
Le tableau ci-dessous liste les idées de valorisations des EUT possibles pour la sous-zone du littoral
oriental de Korba à Tazerka, idées établies à l’issue des entretiens et enquêtes régionaux ainsi qu’au
regard du contexte qui vient d’être exposé.
Tableau 52 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 3 : littoral oriental de Korba à Tazerka
Traduction des flux d’EUT en valorisations
Idées de valorisation des EUT
potentielles
Idée 3.a : Substitution des eaux conventionnelles Part de la superficie irriguée actuellement,
pour l’irrigation (dont reprise des PI abandonnés) substituable, en utilisant 100% des EUT :
Substitution par des EUT (ou mélange avec ces EUT) Autres arbo : en 2020, 26% pour 290 ha; en 2050,
des eaux de nappe trop salées pour l’irrigation des 41% pour 430 ha
périmètres existants Fourrage : N/A.
Idée 3.b : Création de nouvelles zones irriguées Nouveaux PI arboricoles potentiels, en utilisant
avec les EUT 100% des EUT : en 2020, 332 ha ; en 2050, 468 ha
Nouveaux PI arboricoles et fourragers Nouveaux PI fourrages potentiels, en utilisant 100%
des EUT : en 2020, 272 ha ; en 2050, 385 ha.
Idée 3.c : Recharge de la nappe Côte orientale Réduction de 22 % en 2020 à 36 % en 2050 du déficit
actuel de la nappe, en utilisant 100% des EUT
Bassins existants et extensions
Idée 3.d : Amélioration du traitement pour des Part de la superficie irrigable substituable, en
usages à plus haute valeur ajoutée utilisant 100% des EUT :
199
Maraîchage des PI existants Maraîchage : 15 à 23 %
Idée 3.e : Alimentation de la lagune de Korba 1,5 Mm3/an si réponse aux besoins estimés
On discute ci-après de l’opportunité de ces différentes idées de valorisations des EUT au regard du
contexte territorial. En pratique, deux orientations sont envisagées :
La totalité du volume des EUT pourrait être dédié, dans une première possibilité, vers la recharge
de la nappe. Cette recharge permettrait la réduction de son déficit quantitatif (22% à 36% en 2050
du déficit actuel). Les acteurs de l’atelier de concertation ont insisté pour étudier en détail cet usage
sur cette zone.
Une autre possibilité est de privilégier l’irrigation directe pour reprendre les périmètres existants
mais abandonnés. L’ancienne vocation maraîchère de ces périmètres changerait pour des cultures qui
nécessiteraient une qualité d’EUT moindre comme l’arboriculture et les fourrages. D’après les acteurs
régionaux, la création de quelques périmètres irrigués en plus de la recharge de nappe peut être
envisagée pour répondre à des besoins locaux en eau pour l’arboriculture et le fourrage (exemple de la
localité de Ksar Saad près de Korba).
Ces deux orientations réduisent les rejets directs des EUT dans la lagune de Tazerka. Concernant
la lagune de Korba, il semble pertinent de conserver l’alimentation existante par les EUT.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
Les EUT produites localement représentent à ce jour un gisement de 3,2 Mm3 et un potentiel de
6,1 Mm3 à l’horizon 2050.
Agriculture
La production maraichère y est développée. Il semble important d’en sécuriser l’approvisionnement
en eau. Les maraichers interrogés au cours des enquêtes ont montré un intérêt à l’utilisation des EUT.
L’alternative est l’irrigation du fourrage pour l’élevage ou de l’arboriculture voir de la vigne comme
dans le périmètre existant qui utilise déjà les EUT.
Le tableau ci-dessous liste les idées de valorisations des EUT possibles pour le Nord de Kelibia, idées
élaborées à l’issue des entretiens et enquêtes régionaux ainsi qu’au regard du contexte qui vient d’être
exposé.
Tableau 53 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 4 : littoral oriental au Nord de Kelibia
Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
200
Idée 4.a : Substitution des eaux Part de la superficie irriguée actuellement substituable,
conventionnelles pour l’irrigation en utilisant 100% des EUT :
Substitution par des EUT (ou mélange avec ces Autres arbo : N/A
EUT) des eaux de nappe trop salées pour Fourrage : en 2020, 12% pour 400 ha; en 2050, 19%
l’irrigation des périmètres existants pour 650 ha
Idée 4.b : Création de nouvelles zones Nouveaux PI arboricoles potentiels, en utilisant 100%
irriguées avec les EUT des EUT : en 2020, 480 ha ; en 2050, 800 ha
Extension du PI avec des EUT existant et Nouveaux PI fourrages potentiels, en utilisant 100% des
nouveaux PI arboricoles et fourragers EUT : en 2020, 400 ha ; en 2050, 650 ha.
Idée 4.c : Amélioration du traitement pour des Part de la superficie irrigable substituable, en utilisant
usages à plus haute valeur ajoutée 100% des EUT :
Maraîchage des PI existants Maraîchage : 12 à 20 %
Idée 4.d : Utilisation des EUT pour la zone Potentiel de 250 à 450
touristique de Kelibia
Irrigation des espaces verts hôteliers
On discute ci-après de l’opportunité de ces différentes idées de valorisations des EUT au regard du
contexte territorial. En pratique, deux orientations sont envisagées :
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
Une première possibilité serait de dédier les volumes d’EUT à l’irrigatio agricole avec
l’intensification et à l’extension du périmètre irrigué utilisant déjà les EUT au niveau de Kelibia.
Au niveau de Menzel Temime, au vu de l’intérêt des agriculteurs pour développer l’irrigation pour des
fourrages, il y a des opportunités de création de nouveaux périmètres irrigués. Au total sur la zone,
le potentiel de développement est à hauteur de 480 ha pour l’arboriculture et 400 ha pour du fourrage.
Une seconde possibilité consisterait à satisfaire les besoins en eau des espaces verts de la zone
touristique, ce qui ne représente que 0,2 Mm3 actuellement, soit 3% à 6% des volumes d’EUT produits
localement.
A plus long terme, au vu de l’orientation agricole de la région, le traitement de ces STEP pourrait être
plus poussé pour permettre aux agriculteurs de ne pas être limités pour les cultures maraîchères
(potentiel de 500 en 2020 à 800 ha en 2050, soit 12 à 20% de la surface maraichère de la zone.).
Dans tous les cas, ces orientations conduiront à la réduction des rejets des EUT des STEP à proximité
des zones de baignade, bénéfique pour le milieu récepteur et la qualité des eaux de baignade.
Par ailleurs, les EUT produites localement représentent un volume très limité : 0,3 Mm3 aujourd’hui à
0,7 Mm3 à l’horizon 2050, alors que les prélèvements dans la nappe El Haouaria s’élèvent à 50 Mm3.
Les EUT représentent ainsi moins de 1% des ressources en eau renouvelables de la zone.
Agriculture 201
Les prélèvements dans la nappe et les quelques barrages collinaires alimentent une vaste zone agricole
principalement dédiée au maraichage. De l’arboriculture fruitière et des fourrages sont aussi
irrigués dans cette zone.
Le tableau ci-dessous liste les idées de valorisations des EUT possibles pour la sous-zone de la plaine
de El Haouaria, idées établies à l’issue des entretiens et enquêtes régionaux ainsi qu’au regard du
contexte qui vient d’être exposé.
Tableau 54 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 5 : plaine d’El Haouaria
Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
Idée 5.a : Substitution des eaux conventionnelles Part de la superficie irriguée actuellement substituable,
pour l’irrigation en utilisant 100% des EUT :
Substitution par des EUT (ou mélange avec ces Fourrage : en 2020, 2% pour 40 ha; en 2050, 3%.pour 75
EUT) des eaux de nappe trop salées pour ha
l’irrigation des périmètres existants
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10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
Idée 5.b : Création de nouvelles zones irriguées Nouveaux PI arboricoles potentiels, en utilisant 100% des
avec les EUT EUT : en 2020, 50 ha ; en 2050, 95 ha.
Nouveaux PI arboricoles et fourragers Nouveaux PI fourrages potentiels, en utilisant 100% des
EUT : en 2020, 40 ha ; en 2050, 75 ha.
Idée 5.c : Recharge de la nappe d’El Haouaria Réduction de 3 % en 2020 à 7 % en 2050 du déficit
actuel de la nappe
Epandage forestier ?
Idée 5.d : Amélioration du traitement pour des Part de la superficie irrigable substituable :
usages à plus haute valeur ajoutée
Maraîchage : 1 à 2 %
Maraîchage des PI existants
On discute ci-après de l’opportunité de ces différentes idées de valorisations des EUT au regard du
contexte territorial. En pratique, deux orientations sont envisagées :
Une première possibilité serait d’exploiter les EUT en remplacement des eaux de la nappe
utilisées actuellement pour irriguer le fourrage et les oliviers, situés aux environs de la STEP d’El
Haouaria, même si les surfaces en jeu sont modestes (40 à 75 ha, soit 2% à 3% des surfaces existantes
de ce type).
Une seconde option, visant toujours à sécuriser l’approvisionnement en eau des zones
maraichères, consisterait en un épandage forestier des EUT au niveau de la pointe à l’extrême nord
du Cap Bon (El Ksab et Menzel Salem). Cela contribuerait à recharger la nappe de façon marginale, à
hauteur de 3% à 7% du déficit annuel de la nappe si la totalité des EUT étaient utilisées, et à limiter
modestement le phénomène d’intrusion du biseau salé.
202 S’agissant des rejets des industries agro-alimentaires, une solution pourrait être de réutiliser ces
eaux pour irriguer les terres agricoles à proximité. Comme indiqué dans la partie 10.3, ces rejets sont
estimés à 400 000 m3/an, ce qui représente la possibilité d’irriguer près de 130 ha d’oliviers.
Par ailleurs, les EUT produites localement, nulles à ce jour, représenteront un volume très limité, une
fois la STEP de Takelsa mise en place : de l’ordre de 1 Mm3 à l’horizon 2050, soit aux alentours de
4% des ressources en eau renouvelables de la zone. Le potentiel de REUT est donc très limité.
Agriculture
L’activité agricole dans ce secteur consiste principalement en des vergers, du maraichage, des céréales
et du fourrage pour l’élevage, pour la plupart en sec. L’irrigation y est très peu répandue. Les secteurs
industriels et touristiques y sont également peu développés.
Le tableau ci-dessous liste les idées de valorisations des EUT possibles pour le Cap Bon occidental,
idées établies à l’issue des entretiens et enquêtes régionaux ainsi qu’au regard du contexte qui vient
d’être exposé.
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10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
Tableau 55 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 6 : Cap Bon occidental
Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
Idée 6.a : Substitution des eaux Part de la superficie irrigable substituable, en utilisant
conventionnelles pour l’irrigation 100% des EUT en 2050 :
Substitution par des EUT (ou mélange avec ces Fourrages : 2% pour 100 ha
EUT) des eaux de nappe pour l’irrigation des
Autres arbo : 8% pour 130 ha
périmètres existants
Céréales : 6% pour 470 ha
Idée 6.b: Création de nouvelles zones irriguées Nouveaux PI arbo potentiels, en utilisant 100% des EUT :
avec les EUT en 2050 : 130 ha
Nouveaux PI arboricoles, céréaliers et fourragers Nouveaux PI fourrages potentiels en 2050 : 100 ha
Nouveaux PI céréales potentiels 2050 : 470 ha
Les volumes produits pourront être orientés vers des usages agricoles existants, pour les
fourrages ou les céréales, en substitution aux eaux conventionnelles. Ces substitutions pourront
être envisagées pour respectivement 2% (105 ha) et 8% (473 ha) des surfaces actuellement irriguées.
10.4.7 Synthèse des valorisations possibles des EUT par sous zones
La carte ci-dessous rappelle de manière illustrée les idées de valorisations possibles des EUT qui ont
été proposées pour chaque sous-zones et montre la variété des possibilités en fonction des contextes
territoriaux
203
Figure 59 : Synthèse des valorisations des EUT possibles par sous zones du Cap Bon
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10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
10.5 QUELS SONT LES SCENARIOS POSSIBLES ET COHERENTS POUR VALORISER LES
EUT DU CAP BON ?
10.5.1 Formulation des scénarios prospectifs proposés
VALORISATIONS DES EUT COMMUNES AUX SCENARIOS PROPOSES
Il est proposé que certaines valorisations des EUT soient appliquées à l’ensemble des scénarios,
notamment la préservation de l’existant avec la réhabilitation et l’intensification des périmètres
irrigués au niveau de Nabeul sur la STEP SE4 et du périmètre privé de Kelibia, ainsi que l’irrigation
des 2 golfs existants. Concernant les effluents industriels, ils sont de plus en plus considérés comme
des ressources, après des prétraitements efficaces, et ils sont recyclés au sein des unités industrielles,
ce qui réduit le volume arrivant aux STEP. Il est estimé que ce recyclage concernera 20 % des effluents
produits en 2025, 50 % d’ici 2030 et 80 % en 2040.
Les scénarios proposés ci-après sont à considérer avec celles du Grand Tunis qui envisagent pour
certaines un transfert des EUT vers le Cap Bon, et notamment vers la plaine de Grombalia pour la
recharge de la nappe ou pour alimenter les périmètres agrumicoles et viticoles.
10.5.1.1 Scénario 1 : Les EUT, une ressource pour réduire le déficit hydrique régional
Dans ce scénario, les acteurs régionaux, face au constat sur l’état de stress hydrique et son
aggravation, que ce soit par la diminution de l’apport des eaux du Nord avec le changement climatique,
la dégradation des eaux de nappe et l’augmentation des besoins en eau potable, considèrent les EUT
comme une ressource à part entière dans le mix des eaux conventionnelles. Pour cela, des
structures régionales portent la compétence de gestion intégrée des ressources en eau avec un pouvoir
de décision au niveau de la politique régionale de l’eau. Les EUT sont utilisées pour palier la
204 diminution des autres ressources pour des usages existants. Les usages concernés sont
particulièrement les périmètres irrigués déjà en place produisant les cultures spécifiques de la
région afin d’aider à leur préservation, à savoir les agrumes et les produits maraîchers comme les
fraises, les tomates, les piments, etc. Néanmoins, une attention particulière sur la salinité des STEP du
littoral est maintenue afin de s’assurer de la faisabilité de l’irrigation de ces produits maraichers. Les
niveaux d’investissement consentis pour la REUT sont conséquents, notamment pour la mise en
place de traitements poussés pour irriguer du maraîchage avec au minimum une filtration membranaire
et un procédé de désinfection pour les STEP concernées. En pratique, soit ces EUT remplacent de
manière totale les eaux conventionnelles, soit elles sont mélangées pour obtenir un effet de dilution.
Les agriculteurs des périmètres arboricoles à proximité des STEP sont accompagnés dans le processus
de rajeunissement de leurs plantations par des aides conditionnées à l’exploitation des EUT, ce qui aide
à l’acceptabilité de ce type de valorisation à moyen terme, en parallèle d’une sensibilisation accrue sur
le stress hydrique et les impacts du changement climatique.
Au niveau des zones touristiques, notamment pour les zones où peu de substitution agricole est
possible, comme à Nabeul ou Kelibia, les espaces verts existants qui utilisaient jusque-là de l’eau
de la SONEDE, sont exclusivement irrigués avec des EUT.
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10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
Ce scénario est celui qui a été jusque-là développé au Cap Bon, comme le montre les études en
cours pour l’aménagement de nouveaux périmètres irrigués autour de 6 STEP.
10.5.1.3 Scenario 3 : Les EUT, un moyen de protection des ressources souterraines et des
milieux sensibles
La dégradation des milieux environnementaux sensibles du Cap Bon (nappes, lagunes littorales, forêt,
etc.) alerte les acteurs régionaux. Dans ce scénario, la stratégie de REUT priorise la préservation de
l’environnement proche des STEP et celle des eaux souterraines. L’implication du ministère de
l’environnement au niveau régional pour la REUT en est renforcée. Afin d’améliorer la qualité des eaux
de nappe et ainsi conserver les usages qui en prélève l’eau, les EUT sont utilisées au maximum pour
les recharger afin de créer une barrière hydraulique contre l’invasion du biseau salé. Les usages 205
qui peuvent profiter de la dilution des eaux des nappes sont par exemple les périmètres maraichers
de la côte orientale ou les périmètres arboricoles de la plaine de Grombalia. Cependant, cette
recharge s’accompagne d’une limitation des prélèvements agricoles dans les nappes afin qu’elle
permette de combler effectivement leur déficit hydrique. Un cadre institutionnel précis est créé pour la
recharge de nappe avec les moyens et les compétences nécessaires pour le suivi des projets. Les
sites de recharge existants, mais non fonctionnels à ce jour (2021), de Oued Souhil et Korba sont
réhabilités et étendus. Les autres bassins existants pour les eaux conventionnelles comme ceux de
Bouargoub reçoivent désormais plutôt des EUT. D’autres méthodes de recharge sont mises en place
comme l’infiltration favorisée dans les oueds, via des aménagements spécifiques, ou l’épandage
forestier. Des débits sont estimés pour subvenir aux besoins des lagunes littorales afin qu’elles
puissent garder un équilibre hydrologique favorable pour la préservation de la biodiversité malgré les
effets du changement climatique.
Le schéma ci-dessous synthétise les principaux paramètres qui ont permis de construire les scénarios,
à savoir l’éloignement des usages par rapport à la STEP, le niveau d’ambition technologique pour
le traitement des EUT, l’impact sur le bilan en eau (substitution d’usages existants ou création de
nouveaux usages) et les types d’usages en fonction de de leur localisation en milieu rural ou urbain.
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Figure 60 : Principales composates considérées pour la construction des scénarios du Cap Bon
206
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208
Figure 61 : Valorisations des EUT proposées pour chacun des 3 scénarios (cartographie)
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Dans le scénario 1, près de 70 % des EUT sont réutilisées en 2050, dont 45 % de ces EUT
réutilisées pour la substitution des eaux conventionnelles dans des périmètres existants. Cela
représente un taux de substitution d’ici 2050 de 5 % dans les périmètres agrumicoles aménagés
(18 000 ha sur toute la région) et de 4 % dans les périmètres maraîchers. Il est estimé que cette 209
substitution se fait au fur et à mesure à partir de 2030 pour les périmètres agrumicoles de la plaine de
Grombalia et les périmètres irrigués arboricoles et fourragers de la plaine de El Haouaria. Pour le
maraichage, au regard du niveau de traitement nécessaire et des précautions à mettre en place, les
périmètres reçoivent des EUT vers l’horizon 2040. Afin de pouvoir irriguer le maraîchage, près de 30
% des EUT réutilisées sont traitées à un niveau de qualité A. En termes de stockage, des
infrastructures sont nécessaires afin d’utiliser les EUT au maximum, notamment pour le maraîchage qui
a besoin que 45 % du flux annuel d’EUT soit stocké pendant la période hivernale quand il n’y pas
d’irrigation afin d’être exploité pendant l’été.
Le taux de réutilisation dans le scénario 2 est supérieur à celui du scénario 1, avec 80 % des EUT
produites valorisées. 72 % des EUT réutilisées le sont en irrigation agricole directe pour des
cultures actuellement autorisées (arboriculture et fourrages). Cependant, parmi ces 80 % réutilisés,
0 % des périmètres existants avec des eaux conventionnelles sont substitués par des EUT. La
réutilisation dans ce scénario ne concerne que des nouveaux usages. Les STEP produisent toutes des
EUT de niveau de qualité B pour éviter les risques sanitaires lors de l’irrigation des fourrages. La création
de nouveaux périmètres se fait au fur et à mesure à partir de 2025 avec la création des 500 ha projetés
à court terme par le CRDA. Puis, d’autres périmètres sont créés pour valoriser les EUT des STEP
restantes, sauf près du pôle urbain de Nabeul où les réserves de terres agricole sont limitées. Le total
irrigué en agriculture à partir d’EUT atteint près de 3 900 ha en 2050. Avec les nouveaux golfs
créés, on estime à près de 350 ha les superficies irriguées avec les EUT dans ce secteur, usage qui
représente 8 % du volume total réutilisé en 2050. Un transfert d’une distance de 5 à 10 km permet la
valorisation, dans la plaine de Bouficha, des EUT de la STEP de Hammamet Sud non utilisées pour
l’irrigation des golfs, soit près de 6 Mm3 en 2050, ce qui représente en potentiel de plus de 700 ha à
irriguer en arboriculture. Les besoins en infrastructures de stockage sont non négligeables puisque
36 % du volume réutilisé devra être stocké sur l’année pour une réutilisation complète.
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10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
Enfin, dans le scénario 3, seulement 54 % des EUT sont réutilisées. 68 % de ces EUT réutilisées
le sont pour la recharge de nappe car les contextes hydrogéologiques et fonciers à proximité des
STEP ne sont pas tous compatibles avec un usage de recharge. Le taux de substitution pour ce scénario
dépend du niveau de prélèvement des EUT dans les nappes pour des usages indirects à la suite de la
recharge. Ce taux peut donc varier de 0% (pas de prélèvements après la recharge) à 68% (cas où 100%
des EUT rechargées sont prélevées). Les niveaux de traitements sont moins exigeants en termes
microbiologiques pour les usages proposés dans ce scénario (niveau C+ pour la recharge) mais plus
exigeants sur le traitement des nutriments qui pourraient impacter les milieux récepteurs. Il n’y a pas de
besoins en capacité de stockage supplémentaire car la recharge est déjà un moyen de stocker les EUT,
bien que des investissements importants soient nécessaires pour réhabiliter les sites existants et mettre
en place de nouveaux sites de recharge.
210
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10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
Tableau 57 : Valorisations des EUT à favoriser et besoins technologiques par scénarios aux différents horizons temporels
Horizons temporels
2020 2025 2030 2040 2050
Volume EUT produit (Mm3) 25 30 36 41 45
Volume EUT produit si recyclage industriel (Mm3) (a) 25 30 35 39 42
Scénarios Volume Superficies Pourcentage (%) Volume Superficies Pourcentage (%) Volume Superficies Pourcentage (%) Volume Volume Superficies Pourcentage (%)
Superficies Pourcentage (%)
réutilisé irriguées réutilisé irriguées réutilisé irriguées réutilisé réutilisé irriguées
irriguées (ha)
(Mm3) (b) (ha) (b)/(c) (b)/(a) (Mm3) (b) (ha) (b)/(c) (b)/(a) (Mm3) (b) (ha) (b)/(c) (b)/(a) (Mm3) (b) (b)/(c) (b)/(a) (Mm3) (b) (ha) (b)/(c) (b)/(a)
Intensification des PPI existants avec des EUT (arbo/fourrages) 2,3 335 52% 9% 4,5 603 68% 15% 4,7 603 33% 13% 5,0 603 19% 13% 5,2 603 18% 12%
Substitution ou mélange Agrumes 3,7 445 26% 11% 8,4 959 32% 22% 9,3 1 012 32% 22%
avec des eaux Arbo ou fourrages 0,4 61 3% 1% 0,5 59 2% 1% 0,6 76 2% 1%
Valorisations conventionnelles dans des Maraîchage 8,3 984 31% 21% 9,4 1 072 33% 22%
des EUT Golfs Existants 0,6 135 13% 2% 0,6 135 9% 2% 0,6 135 4% 2% 0,6 135 2% 2% 0,7 135 2% 2%
Espaces verts Hôteliers et urbains existants 3,5 412 24% 10% 3,6 412 14% 9% 3,8 412 13% 9%
Alimentation zone humide Korba 1,5 ‐ 34% 6% 1,5 ‐ 23% 5% 1,5 ‐ 10% 4%
TOTAL (c) 4,4 470 100% 17% 6,6 738 100% 22% 14,5 1 655 100% 41% 26,4 3 152 100% 68% 29,0 3 309 100% 69%
E 1,5 ‐ 34% 6% 1,5 ‐ 23% 5% 1,5 ‐ 10% 4% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0%
1
C+ 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0%
Besoins traitements B 2,9 470 66% 11% 5,1 738 77% 17% 13,0 1 655 90% 37% 18,1 2 168 69% 47% 19,5 2 237 67% 46%
A 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 8,3 984 31% 21% 9,4 1 072 33% 22%
Besoins A+ 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0%
technologiques Besoins transferts
Agrumes 0,7 445 5% 2% 1,5 959 6% 4% 1,7 1 012 6% 4%
Arbo ou fourrages 0,2 61 1% 1% 0,2 59 1% 1% 0,3 76 1% 1%
Besoins stockage
Maraîchage 3,8 984 14% 10% 4,6 1 072 16% 11%
TOTAL 0,9 505 6% 3% 6 2 002 21% 14% 7 2 160 23% 15% 211
Intensification des PPI existants avec des EUT (arbo/fourrages) 2,3 335 52% 9% 4,5 603 45% 15% 4,7 603 22% 13% 5,0 603 16% 13% 5,2 603 15% 12%
Création de nouveaux PI Arbo ou fourrages 3,3 500 34% 11% 15,3 2 193 72% 44% 22,7 3 103 74% 59% 25,4 3 319 75% 60%
Valorisations
Golfs Existants et projetés 0,6 135 13% 2% 0,6 135 6% 2% 1,2 190 6% 3% 3,1 355 10% 8% 3,2 355 10% 8%
des EUT
Alimentation zone humide Korba 1,5 ‐ 34% 6% 1,5 ‐ 15% 5%
TOTAL (c) 4,4 470 100% 17% 9,9 1 238 100% 33% 21,2 2 986 100% 60% 30,7 4 061 100% 80% 33,8 4 277 100% 80%
E 1,5 ‐ 34% 6% 1,5 ‐ 15% 5% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0%
2 C+ 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0%
Besoins traitements B 2,9 470 66% 11% 8,4 1 238 85% 28% 21,2 2 986 100% 60% 30,7 4 061 100% 80% 33,8 4 277 100% 80%
Besoins A 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0%
technologiques A+ 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0%
Besoins transferts 5 ‐ 10 km 5,1 702 17% 13% 5,6 729 17% 13%
Arbo ou fourrages 1,6 500 16% 5% 7,4 2 193 35% 21% 10,9 3 103 36% 28% 12,3 3 319 36% 29%
Besoins stockage
TOTAL 1,6 500 16% 5% 7,4 2 193 35% 21% 10,9 3 103 36% 28% 12,3 3 319 36% 29%
Intensification des PPI existants avec des EUT (arbo/fourrages) 2,3 335 52% 9% 4,5 603 62% 15% 4,7 603 25% 13% 5,0 603 23% 13% 5,2 603 23% 12%
Golfs Existants 0,6 135 13% 2% 0,6 135 8% 2% 0,6 135 3% 2% 0,6 135 3% 2% 0,7 135 3% 2%
Valorisations
Recharge de nappe 0,7 ‐ 10% 2% 12,3 ‐ 64% 35% 14,1 ‐ 66% 36% 15,5 ‐ 68% 37%
des EUT
Alimentation zone humide Korba 1,5 ‐ 34% 6% 1,5 ‐ 21% 5% 1,5 ‐ 8% 4% 1,5 ‐ 7% 4% 1,5 ‐ 7% 4%
TOTAL (c) 4,4 470 100% 17% 7,3 738 100% 24% 19,2 738 100% 55% 21,2 738 100% 55% 22,9 738 100% 54%
E 1,5 ‐ 34% 6% 1,5 ‐ 21% 5% 1,5 ‐ 8% 4% 1,5 ‐ 7% 4% 1,5 ‐ 7% 4%
3
C+ 0,0 0 0% 0% 0,7 0 10% 2% 12,3 0 64% 35% 14,1 0 66% 36% 15,5 0 68% 37%
Besoins traitements B 2,9 470 66% 11% 5,1 738 70% 17% 5,3 738 28% 15% 5,6 738 26% 15% 5,9 738 26% 14%
Besoins
A 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0%
technologiques
A+ 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0%
Besoins transferts
Besoins stockage TOTAL
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Tableau 58 : Coûts globaux (investissement et exploitation) des principaux maillons des filières de REUT à mettre en place dans
chaque scénario
Scénario1
Coût
Volume Coût total Inv (avec
% unitaire Inv initial Fonc Energie
réutilisé annuel renouvellement)
global
Mm3 DT DT/m3 DT DT/m3 DT/m3 kWh/m3 kWh
TOTAL 29,0 8 246 500 100% 0,28 62 359 375 0,19 0,09 0,36 10 468 000
E
Traitements C+
complémentaires B 19,5 2 730 000 33% 0,14 15 185 625 0,11 0,03 0,08 1 560 000
A 9,4 3 102 000 38% 0,33 14 673 750 0,25 0,07 0,27 2 538 000
Transferts 5 - 10 km
Bassins de
Stockage 6,5 1 189 500 14% 0,18 32 500 000 0,15 0,03
surface
Distribution des Périmètres
EUT irrigués 24,5 1 225 000 15% 0,04 ‐ ‐ 0,04 0,26 6 370 000
Scénario 2
Coût
Volume Coût total Inv (avec
% unitaire Inv initial Fonc Energie
réutilisé annuel renouvellement)
global
Mm3 DT DT/m3 DT DT/m3 DT/m3 kWh/m3 kWh
TOTAL 33,8 10 748 100 100% 0,32 137 953 582 0,19 0,09 0,34 11 332 000
E
Traitements C+
complémentaires B 33,8 4 732 000 44% 0,14 26 333 125 0,11 0,03 0,08 2 704 000
A
Transferts 5 - 10 km 5,6 711 200 7% 0,13 16 920 457 0,09 0,04 0,12 672 000
Bassins de
Stockage 12,3 2 250 900 21% 0,18 61 500 000 0,15 0,03
surface
Distribution des Périmètres
EUT irrigués 30,6 3 054 000 28% 0,10 33 200 000 0,05 0,05 0,26 7 956 000
Scénario 3
Volume
réutilisé
Coût total
annuel
%
Coût
unitaire Inv initial
Inv (avec
renouvellement)
Fonc Energie 213
global
Mm3 DT DT/m3 DT DT/m3 DT/m3 kWh/m3 kWh
TOTAL 22,9 5 426 000 100% 0,24 25 325 625 0,18 0,06 0,22 5 079 000
E 1,5 0,0 0% 0,00 0 ‐ ‐ 0,0 0,0
Traitements C+ 15,5 4 340 000 80% 0,28 20 718 750 0,22 0,06 0,21 3 255 000
complémentaires B 5,9 826 000 15% 0,14 4 606 875 0,11 0,03 0,08 472 000
A
Transferts 5 - 10 km
Distribution des Périmètres
EUT irrigués 5,2 260 000 5% 0,05 ‐ ‐ 0,05 0,26 1 352 000
Le coût unitaire global en DT/m3 d’EUT réutilisé du scénario 1 est légèrement inférieur à celui du
scénario 2, bien que l’investissement initial total soit bien inférieur au scénario 2. En effet, le
scénario 2 nécessite d’importants investissements pour la création de nouveaux périmètres irrigués et
la mise en place de bassins de stockage (prêt de 50 % du coût total annuel). Les principaux coûts
d’investissement et de fonctionnement pour le scénario 1 (38 % du coût total annuel) concernent plutôt
la mise en œuvre de traitements complémentaires pour atteindre une qualité d’EUT de niveau A. Cela
concerne 32 % du volume total réutilisé dans ce scénario pour irriguer du maraichage (9.4 Mm3 sur
29 Mm3).
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
BENEFICES TERRITORIAUX
Chaque scénario répond à différents enjeux territoriaux, notamment les enjeux de stress hydrique et
d’adaptation au changement climatique. Le tableau ci-dessous reprend le bilan hydrique du Cap Bon et
son évolution potentielle en 2050 (RCP 4.5). Pour chaque scénario, il est indiqué le volume réutilisé
projeté. Il est précisé la part de ce volume qui alimente de nouveaux usages et celle qui se substitue à
des usages existants. Enfin, le volume qui se substitue à des usages existants est comparé avec le
déficit hydrique projeté en 2050 de la zone.
Tableau 59 : Impact des scénarios sur le déficit hydrique du Cap Bon à l’horizon 2050
Le scénario 1 privilégie la substitution qui représente 23 Mm3, soit plus de 72% du volume d’EUT
réutilisé en 2050. Ce volume permettrait de réduire le déficit hydrique de 14% pour la région. Les
eaux conventionnelles peuvent être conservées pour des usages plus sensibles comme l’AEP. En
apportant une nouvelle ressource en eau dans des périmètres déjà impactés par le stress hydrique,
ces substitutions sont aussi un moyen d’adaptation au changement climatique.
Le scénario 2 ne contribue pas à la réduction du déficit hydrique, bien que le volume réutilisé total
soit supérieur au scénario 1. En effet, cette réutilisation concerne de nouveaux prélèvements pour des
usages agricoles et golfiques. D’autres bénéfices territoriaux sont cependant apportés comme le
développement de certaines zones agricoles qui n’ont pas ou plus accès à d’autres ressources en
214 eau, ainsi le développement du tourisme golfique.
Les recharges de nappes prévues par le scénario 3 aident à lutter contre le stress hydrique ainsi
qu’à préserver les eaux souterraines en limitant leur salinisation. Le volume projeté pour cette
recharge correspond à 16 Mm3, ce qui permet de réduire le déficit hydrique de 9 % à l’horizon 2050.
L’alimentation de zones humides, quant à elle, protège l’environnement et favorise la biodiversité à
proximité des STEP.
Le détail des volumes substitués par usages et par scénario est exposé en annexe 5.
Le tableau ci-dessous résume pour chacun des scénarios les bénéfices territoriaux auxquels elles
contribuent.
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prospective - Version définitive
10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
Aide au développement des zones rurales intérieures
Préservation des eaux conventionnelles pour l'AEP
Préservation de l'environnement proche des STEP
Aide au développement du secteur touristique
Préservation des eaux souterraines (qualité)
Protection des zones littorales sensibles
Dynamisation du secteur agricole
Lutte contre le stress hydrique
Sécurité alimentaire nationale
Amélioration du cadre de vie
Bénéfices territoriaux
Adaptation au CC
Scénarios
Scénario 1 : les EUT, une ressource pour réduire le
déficit hydrique régional
Scénario 2 : les EUT, une ressource supplémentaire
pour développer de nouveaux usages
Scénario 3 : les EUT, un moyen de protection des
ressources souterraines et des milieux sensibles
215
Le scénario contribue fortement au bénéfice territoral
Le scénario contribue modéremment au bénéfice territorial
Le scénario ne contribue pas ou peu au bénéfice territorial
Pour la recharge de nappe, qui n’est pas aujourd’hui pratiquée, sauf pour 2 sites pilotes (à l'arrêt), c’est
tout un cadre institutionnel qui est à repréciser et la contamination des nappes peut être irréversible si
les traitements sont défaillants. Pour la substitution dans des périmètres existants, les enquêtes ont
montré que les agriculteurs ayant déjà accès à des ressources conventionnelles exploiteront plus
difficilement les EUT que pour des créations de périmètres dans des zones dépourvues de ressources
en eau, sauf si l’accès à ces ressources est déjà menacé. Le scénario 2 est donc plus simple à mettre
en place à court terme tandis que les scénarios 1 et 3 demandent plus de moyens en termes
d’investissements, de mobilisation des acteurs et de contrôles de la filière sur le long terme.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
Tableau 61 : Comparaison des scénarios proposées pour le Cap Bon en fonction des niveaux d’ambitions par contraintes
216
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective - Version définitive
10. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CAP BON
10.5.5.2 La REUT pour s’adapter à la raréfaction des ressources plutôt que pour répondre
à des nouveaux besoins
Jusqu’à présent, cette motivation se matérialise avec la volonté de création de nouveaux périmètres
irrigués à proximité des STEP, bien que ces projets rencontrent des difficultés de financement. Mais les 217
acteurs ont conscience qu’il faudra rapidement raisonner à l’échelle de toutes les ressources en eau
de la région pour valoriser au mieux les EUT afin qu’elles aident à répondre au phénomène de
raréfaction des ressources avec la hausse des demandes et le changement climatique.
La recommandation du Consultant est que les efforts soient portés au maximum sur des usages qui ne
créent pas de nouveaux besoins. Il pourrait s’agir de substitution des eaux conventionnelles dans
des périmètres existants et/ou de recharge de nappe.
Lors de l’atelier de concertation régional, il a d’ailleurs été mentionné l’importance d’irriguer la plaine de
Grombalia avec des EUT pour sauvegarder les agrumes. Cependant, la substitution des eaux
conventionnelles par des EUT dans des périmètres existants nécessitera des mesures incitatives et des
campagnes de sensibilisation sur le stress hydrique et la qualité des EUT auprès des agriculteurs pour
les convaincre de renoncer à une ressource conventionnelle. Il faut noter de plus les craintes exprimées
pour l’irrigation directe du maraîchage avec les EUT, même sur le long terme. La recharge de nappe,
pour les zones où elle est faisable comme sur la côte orientale, en plus de stocker les EUT et d’améliorer
la qualité des eaux souterraines, aidera à préserver les périmètres maraîchers tout en ajoutant un garde-
fou supplémentaire sur la qualité finale des EUT et sera donc possiblement plus acceptable
socialement.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
11. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE SAHEL - SFAX
11.1.1 Une augmentation conséquente des flux d’EUT d’environ 75 à 170 Mm3 d’ici
2050
Le parc épuratoire de la région du Sahel et du gouvernorat de Sfax est déjà bien développé avec
un total (chiffre 2018) de 25 STEP. Les gouvernorats de Sousse, Mahdia et Sfax sont dotés d’un
schéma directeur d’assainissement à l’horizon 2036. Un large programme de création de nouvelles
STEP et d’extension de celles existantes est prévu. Pour Monastir, l’ONAS a un programme à court
terme.
Concernant le grand pôle épuratoire de Sousse et de Monastir, les principales interventions prévues
sont les suivantes (ONAS, 2017) :
La STEP Sousse Sud sera démantelée (horizon 2030) au profit de la nouvelle STEP Sousse
Hamdoun dont une extension est prévue. Une partie des flux raccordés à la STEP Sousse
Nord sera aussi transférée vers Sousse Hamdoun. Cette STEP sera donc un gros pôle
producteur d’EUT avec potentiellement plus de 30 millions m3 en 2050.
Les STEP de Sayada Lamta et de Moknine, qui sont anciennes et surchargées, seront
218 arrêtées. Deux nouvelles STEP sont prévues, une au niveau du pôle technologique de
Monastir, et l’autre à Moknine (Moknine II) pour les remplacer (ONAS, 2020).
Des filières industrielles spécifiques à côté des filières domestiques vont être créées au
niveau de la STEP d’Enfidha et de Moknine II afin de mieux traiter les effluents provenant des
zones industrielles.
Au niveau des STEP existantes, il est prévu des extensions et des réhabilitations pour les STEP
de Sidi Bou Ali, Msaken, Sousse Nord, Enfidha/Hergla, Frina, Ouardanine et Jemmel.
Pour la ville de Mahdia, la STEP actuelle va être déplacée vers un nouveau site appelé Mahdia II. Les
flux raccordés actuellement à la STEP de Ksour Essef y seront transférés car cette dernière sera
arrêtée. La nouvelle STEP sera mise en route vers 2025 (ONAS, 2020).
Dans les zones intérieures des gouvernorats de Sousse et de Monastir, des nouvelles STEP sont
prévues pour les petites communes où le réseau d’assainissement est peu développé actuellement.
Des STEP sont ainsi projetées à Kondar, Sidi El Heni, Menzel Hayet.
Le programme est aussi très développé pour la zone intérieure du gouvernorat de Mahdia avec une
dizaine de nouvelles STEP projetées dans les zones éloignées du littoral. Il est prévu aussi de réhabiliter
la STEP de El Jem.
Un autre pôle épuratoire majeur permet d’assainir la ville de Sfax. Plusieurs interventions y sont
prévues (ONAS, 2017) :
Comme pour la ville de Sousse, la STEP actuelle de Sfax Sud va voir ses eaux transférées à partir
de 2025 vers une nouvelle STEP - Sfax Ouest - avant d’être démantelée à l’horizon 2030. La
nouvelle STEP produira potentiellement plus de 25 Mm3 en 2050, en plus des 21 Mm3 qui seront
alors produits par la STEP de Sfax Nord.
Une filière industrielle est prévue pour les zones industrielles au niveau du port de Sfax, ainsi qu’au
niveau d’Agareb à proximité de la STEP existante qui sera destinée aux effluents domestiques.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
11. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE SAHEL - SFAX
Pour le reste du gouvernorat de Sfax, des petites STEP urbaines sont projetées à Bir Ali Ben Khalifa,
Menzel Chaker et Ghraiba Skhira.
Le tableau suivant indique les flux d’EUT calculés aux différents horizons temporels, ainsi que l’évolution
potentielle des traitements tertiaires.
Le flux actuel total d’EUT est de l’ordre de 75 Mm3/an. Il pourrait atteindre plus de 170 Mm3/an en
2050.
Les cartes associées présentent les STEP existantes et programmées au Sahel et à Sfax.
219
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
11. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE SAHEL - SFAX
Tableau 62 : Liste des STEP existantes et futures au Sahel et Sfax et flux d’EUT aux différents horizons temporels
Traitement III Flux total (Mm3/an)
Année de Année de
Région Gouvernorat STEP mise en fin de 2018 2020 2025 2030 2040 2050 2018 2020 2025 2030 2040 2050
service fonct.
Sahel et Sfax Sousse Sousse Nord 1978 x x x 16,9 6,2 6,3 7,5 8,7 9,7
Sahel et Sfax Sousse Sousse Sud 1980 2030 5,5 6,7 6,4 0,8 0,0 0,0
Sahel et Sfax Sfax Sfax Sud 1983 2030 12,9 14,8 8,3 0,0 0,0 0,0
Sahel et Sfax Monastir Moknine 1986 2025 4,2 13,8 0,0 0,0 0,0 0,0
Sahel et Sfax Monastir Ouardanine 1993 x x x x x x 0,7 0,7 0,8 1,0 1,1 1,2
Sahel et Sfax Monastir Sahline 1993 ? ? 2,5 2,5 2,8 3,0 3,2 3,4
Sahel et Sfax Monastir Sayada 1993 2030 2,1 1,5 0,0 0,0 0,0 0,0
Sahel et Sfax Sousse Kalaa Sghira 1993 2025 0,6 1,0 1,5 ‐ ‐ ‐
Sahel et Sfax Mahdia Ksour Essef 1994 2025 0,6 0,7 0,0 0,0 0,0 0,0
Sahel et Sfax Mahdia El Jem 1994 x x x x x x 0,7 1,4 1,5 1,8 2,0 2,3
Sahel et Sfax Sfax Mahres 1994 x x x x x x 0,6 0,8 0,9 1,1 1,2 1,4
Sahel et Sfax Mahdia Mahdia 1995 2025 4,6 3,7 0,0 0,0 0,0 0,0
Sahel et Sfax Monastir El Frina 1995 x x x 4,2 7,1 8,2 9,2 10,6 11,5
Sahel et Sfax Sousse Msaken 1996 x x x 3,2 3,9 4,7 5,7 6,7 7,6
220 Sahel et Sfax
Sahel et Sfax
Sousse
Monastir
Sidi Bou Ali
Jemmel
1996
2000
x x x x
?
x
?
x
?
0,3
2,3
0,4
3,2
0,4
3,7
0,5
4,3
0,6
5,1
0,7
5,6
Sahel et Sfax Mahdia Boumerdes 2003 2025 x x 0,1 0,1 0,0 0,0 0,0 0,0
Sahel et Sfax Sfax Sfax Nord 2004 x x x x 4,0 8,2 14,1 16,9 19,8 21,0
Sahel et Sfax Sfax El Hencha 2005 x x x x x x 0,2 0,2 0,2 0,3 0,4 0,5
Sahel et Sfax Sfax Agareb 2006 x x x 0,2 0,4 0,4 0,5 0,6 0,7
Sahel et Sfax Sfax Jbeniana 2006 x x x 0,2 0,5 0,5 0,8 0,9 1,2
Sahel et Sfax Mahdia Chebba 2007 x x x x x x 0,5 0,5 1,4 1,6 1,9 2,2
Sahel et Sfax Monastir Beni Hassen 2007 x x x x 0,3 0,5 0,5 0,6 0,9 1,0
Sahel et Sfax Sfax Kerkenah 2007 x x x x x x 0,1 0,3 0,9 1,0 1,1 1,3
Sahel et Sfax Sousse Enfidha Hergla 2010 x x x x 1,8 0,9 1,1 2,1 2,2 2,5
Sahel et Sfax Sousse Sousse Hamdoun 2018 x x x x x x 7,0 9,5 12,6 22,4 27,2 31,3
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11. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE SAHEL - SFAX
Traitement III Flux total (Mm3/an)
Année de Année de
Région Gouvernorat STEP mise en fin de 2018 2020 2025 2030 2040 2050 2018 2020 2025 2030 2040 2050
service fonct.
Sahel et Sfax Mahdia Mahdia II 2025 x x x x 0,0 0,0 5,2 6,0 6,9 7,8
Sahel et Sfax Mahdia Karkar Menzel Hayet 2025 x x x x 0,0 0,0 0,3 0,7 0,9 1,1
Sahel et Sfax Mahdia Ouled Chamekh 2025 0,0 0,0 0,3 0,3 0,4 0,5
Sahel et Sfax Mahdia Chorbane 2025 x x x x 0,0 0,0 0,2 0,3 0,4 0,5
Sahel et Sfax Mahdia Souassi 2025 0,0 0,0 0,2 0,6 0,7 0,8
Sahel et Sfax Mahdia Bradaa 2025 x x x x 0,0 0,0 1,7 2,2 2,5 2,7
Sahel et Sfax Mahdia Zorda 2025 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 0,1
Sahel et Sfax Monastir Moknine II 2025 ? ? ? ? 0,0 0,0 8,3 9,8 11,7 12,6
Sahel et Sfax Monastir Sayada II 2025 ? ? ? ? 0,0 0,0 1,7 2,0 2,4 2,7
Sahel et Sfax Monastir Moknine Industrielle 2025 ? ? ? ? 0,0 0,0 8,0 8,0 8,0 8,0
Sahel et Sfax Monastir Pole Technologique 2025 ? ? ? ? 0,0 0,0 0,1 0,1 0,1 0,1
Sahel et Sfax Sfax Sfax Ouest 2025 x x x x 0,0 0,0 5,8 20,5 24,8 26,0
Sahel et Sfax Sfax Ghraiba Skhira 2025 x x x x 0,0 0,0 0,5 0,6 0,7 0,8
Sahel et Sfax Sfax Bir Ali Ben Khelifa 2025 0,0 0,0 0,1 0,2 0,2 0,2
Sahel et Sfax Sousse Kondar 2025 x x x x ‐ ‐ 0,4 0,5 0,5 0,6
Sahel et Sfax Sousse Enfidha ZI 2025 ‐ ‐ 0,6 0,6 0,6 0,6
Sahel et Sfax Mahdia Menzel Hached 2030 0,0 0,0 0,0 0,2 0,2 0,2 221
Sahel et Sfax Mahdia Chiba 2030 0,0 0,0 0,0 0,1 0,3 0,4
Sahel et Sfax Mahdia Essad 2030 x x x 0,0 0,0 0,0 0,2 0,6 0,7
Sahel et Sfax Mahdia Neffatia 2030 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Sahel et Sfax Monastir Menzel Hayet 2030 ? ? ? 0,0 0,0 0,0 0,6 0,7 0,8
Sahel et Sfax Sfax Menzel Chaker 2030 x x x 0,0 0,0 0,0 0,2 0,2 0,2
Sahel et Sfax Sfax ZI Agareb 2030 0,0 0,0 0,0 0,3 0,3 0,3
Sahel et Sfax Sousse Sidi El Heni 2030 x x x ‐ ‐ ‐ 0,1 0,1 0,1
Sahel et Sfax Monastir Ghanadha 2040 ? ? 0,0 0,0 0,0 0,0 0,2 0,2
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective - Version définitive
11. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE SAHEL - SFAX
223
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
11. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE SAHEL - SFAX
224
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
11. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE SAHEL - SFAX
Il faut cependant noter que, en l’état actuel, 20 % du flux d’EUT produit au Sahel et à Sfax présente
des salinités supérieures à 3 g/L, peu compatibles avec l’irrigation (agricole ou espaces verts). Cela
concerne exclusivement des STEP littorales qui subissent l’intrusion d’eaux de nappes salines dans les
réseaux d’assainissement. Les effluents touristiques reçus par la STEP de Sahline participent à
l’augmentation de la salinité cette STEP, comme indiqué par l’ONAS du gouvernorat de Monastir. Pour
les STEP de Mahdia et Moknine, le procédé utilisé de type lagunage avec une évaporation importante
explique aussi ce phénomène, en plus des intrusions des eaux souterraines. De plus, dans cette région,
notamment à Sfax, la salinité de l’eau potable provenant des nappes phréatiques est déjà élevée
(parfois plus de 2 g/L), ce qui oblige la SONEDE à procéder à des dilutions en mélangeant différentes
ressources en eau. A noter que pour notre analyse la donnée de salinité n’était pas disponible pour 3
STEP, dont notamment la STEP de Sousse Sud qui produit un volume important d’EUT (près de 10
Mm3/an).
Tableau 63 : Salinité des eaux en sortie des STEP de la zone Sahel - Sfax pour l’année 2017 (ONAS, 2017)
Part du flux d'EUT Part du flux d'EUT
Volume d'EUT produit Taux de salinité en
STEP en fonction des en fonction du seuil
(m3/an) sortie de STEP (g/L)
classes de salinité de salinité 3 g/L
Ouardanine 594 000 1,7
Kalaa Sghira 548 000 1,7
Sousse Nord 2 3 741 000 1,8
Ksour Essef 556 000 1,8
Sousse Nord 1 10 427 000 1,8 27%
Boumerdes 141 000 1,8
El Hencha 147 000 1,9
Jbeniana 171 000 1,9
Msaken 2 361 000 1,9 65% 225
Agareb 223 000 2,1
Jemmel 2 075 000 2,2
Beni Hassen 373 000 2,3
Enfidha Hergla 1 278 000 2,4
38%
Frina 3 902 000 2,6
Sfax Sud 14 769 000 2,7
Chebba 487 000 2,7
Sfax Nord 3 368 000 2,9
Mahdia 4 358 000 3,4
Kerkena 119 000 4,0 10%
Sayada 2 193 000 4,0
20%
Moknine 4 380 000 4,2
Mahres 571 000 4,9 10%
Sahline 2 119 000 5,9
Sidi Bou Ali 218 000 ‐
Sousse Sud 9 311 000 ‐ 15% 15%
El Jem 549 000 ‐
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
11. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE SAHEL - SFAX
Tableau 64 : Principales industries non raccordées au réseau d’assainissement collectif où le volume de rejet est évalué (ONAS,
2019)
Prétraitement
Gouvernorat Secteur d’activité Milieu de rejet Volume rejeté (m3/an)
réalisé
Sfax Fabrication d'huiles d'olives Non Puit perdu 1 314 000
Sousse Production et distribution Non Oued Hamdoun 170 000
d'électricité
Sousse Production de viandes Oui Oued 41 000
Mahdia Textile Oui Lac Moknine 36 000
Monastir Textile Oui Lac Moknine 35 000
Sfax Céramique Non Puit perdu 32 000
Sfax Produits chimiques Non Puit perdu 18 000
Sfax Production de viandes Oui Milieu naturel 12 000
Sfax Fabrication d'huiles d'olives Non Puit perdu 11 000
Sfax Carton/papier Oui Puit perdu 10 000
226 Sfax Manutention Non Puit perdu 9 000
Monastir Cuir Oui Lac Moknine 7 000
Monastir Textile Non Lac Moknine 7 000
Mahdia Pêche Oui Lac Moknine 7 000
Monastir Cuir Oui Lac Moknine 6 000
Sfax Aliments pour animaux Non Puit perdu 6 000
Mahdia Conserves de poisson Oui Lac Moknine 6 000
Sfax Fabrication d'huiles d'olives Non Puit perdu 5 000
Monastir Cuir Oui Lac Moknine 5 000
Monastir Cuir Oui Lac Moknine 5 000
Sfax Aliments pour animaux Non Puit perdu 5 000
Mahdia Conserves de poisson Oui Lac Moknine 5 000
Sfax Meubles Non Puit perdu 5 000
Monastir Cuir Oui Lac Moknine 5 000
Sfax Fabrication d'huiles d'olives Non Puit perdu 5 000
Sousse Produits pharmaceutiques Non Bassin de réserve 5 000
Monastir Cuir Oui Lac Moknine 4 000
Sfax Fabrication d'huiles d'olives Non Puit perdu 3 000
Sfax Travail de la pierre Non Puit perdu 3 000
Monastir Textile Non Milieu Naturel 3 000
Sfax Fabrication d'huiles d'olives Non Puit perdu 3 000
Sfax Fabrication d'autres huiles Oui Puit perdu 2 000
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prospective - Version définitive
11. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE SAHEL - SFAX
Prétraitement
Gouvernorat Secteur d’activité Milieu de rejet Volume rejeté (m3/an)
réalisé
Monastir Textile Oui Lac Moknine 2 000
Sousse Carrosseries Non Oued 2 000
Sfax Fabrication d'huiles d'olives Non Puit perdu 2 000
Sfax Chaussures Non Puit perdu 2 000
Sfax Activités manufacturières Non Puit perdu 2 000
Sfax Fabrication d'huiles d'olives Non Puit perdu 2 000
Sfax Fabrication d'huiles d'olives Non Puit perdu 2 000
Monastir Textile Non Milieu Naturel 2 000
Sfax Fabrication d'huiles d'olives Non Puit perdu 2 000
Sfax Meubles Oui Puit perdu 2 000
Sfax Fabrication d'huiles d'olives Non Puit perdu 2 000
Sfax Plastique Non Puit perdu 1 500
Sfax Fabrication d'huiles d'olives Non Puit perdu 1 500
Sfax Fabrication d'huiles d'olives Non Puit perdu 1 500
Sfax Fabrication d'huiles d'olives Non Puit perdu 1 500
Sfax Fabrication d'huiles d'olives Non Puit perdu 1 500
Sfax Textile Non Puit perdu 1 500
Sfax Caoutchouc Non Puit perdu 1 500
Sfax Réservoirs métalliques Non Puit perdu 1 500
Sfax Fabrication d'huiles d'olives Non Puit perdu 1 500
Sfax Fabrication d'huiles d'olives Non Puit perdu 1 000
Sousse Fabrication d'huiles d'olives Non Oued 1 000
Sfax Fabrication d'huiles d'olives Non Puit perdu 1 000
227
Sfax Fabrication d'huiles d'olives Non Puit perdu 1 000
Monastir Cuir Oui Lac Moknine 1 000
Sfax Carton/papier Oui Milieu naturel 1 000
Sfax Fabrication d'huiles d'olives Non Puit perdu 1 000
Sfax Fabrication d'huiles d'olives Non Puit perdu 1 000
Sfax Fabrication d'huiles d'olives Non Puit perdu 1 000
Sfax Fabrication d'huiles d'olives Non Puit perdu 1 000
Sfax Fabrication d'huiles Non Puit perdu 1 000
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11. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE SAHEL - SFAX
11.1.2 Une offre en EUT qui pourrait combler le déficit hydrique régional tout en
réduisant la dépendance aux ressources des autres régions
Il est rappelé que la plupart des chiffres ci-dessous proviennent de l’étude CRET (DGRE, 2019) et du
diagnostic du secteur de l’eau réalisé dans le cadre de la stratégie EAU 2050 (BPEH, 2019). Quand ces
chiffres proviennent de d’autres sources de données, celles-ci sont bien précisées.
CLIMAT
La zone du sahel et Sfax est caractérisée par une pluviométrie proche de la moyenne nationale. Elle
subit l’influence maritime du littorale avec un climat semi-aride (DGRE, 2019). En moyenne sur la
période 1980-2009, le cumul annuel de précipitation est de 280 mm/an (±60 mm/an) (CHPclim, 2020).
Les projections climatiques du CMIP4 et du CMIP5 montrent une réduction de la pluviométrie sur la
Tunisie à l’horizon 2050. Cette tendance est robuste mais l’ampleur de cette réduction varie d’un modèle
climatique à un autre. De plus, le littoral tunisien, dont fait partie le Sahel et Sfax, serait davantage
épargné que la partie Ouest du pays. La diminution des précipitations pourrait se situer entre 0%
et -20%. Elle serait plus importante pour le gouvernorat de Sfax (-20%) qu’à Sousse (-15%)
(BPEH, 2019). Comme toutes les autres zones du pays, celle-ci subira un réchauffement déjà à l’œuvre
qui induira en particulier une évapotranspiration plus importante et conséquemment une hausse de la
sécheresse pédologique, une réduction de la recharge des nappes et des besoins en eau plus élevées
pour les cultures.
EAU DE SURFACE
Hydrologie
D’après les analyses et les modélisations hydrologiques de la troisième phase de l’étude CRET, les
écoulements sur la zone du Sahel représentent de 20 à 80 mm/an, tandis que le gouvernorat de
228 Sfax est beaucoup plus aride avec des écoulements de l’ordre de 0 à 20 mm/an.
Les projections climatiques indiquent que les écoulements superficiels dans la zone du Sahel et Sfax
pourraient diminuer de -10% à -20% à l’horizon 2050 (BPEH, 2019) dans le scénario le plus pessimiste
(RCP8.5). Comme pour les projections de précipitations, cette diminution serait plus prononcée au sud
(Sfax) qu’au nord (Sousse) de la zone.
Ouvrages de stockage
La zone du Sahel et Sfax compte 65 barrages collinaires pour une capacité totale de stockage de
6,9 Mm3. En ce qui concerne les grands barrages, la zone du Sahel et Sfax n’est pour le moment pas
équipée. Néanmoins, le barrage de Kalaa Kebira est actuellement en construction sur l’oued
Lahmar et disposera d’un volume de stockage de 28 Mm3.
Transfert
La région du Sahel et Sfax est globalement déficitaire, c’est-à-dire que ses besoins en eau sont plus
importants que les ressources en eau disponibles naturellement sur son territoire. La région bénéficie
d’apports supplémentaires en eau de surface via les grands axes de transfert hydrique depuis la
vallée de la Medjerdah. De plus, la zone bénéficie également de transferts d’eau depuis le
Kairouanais grâce d’une part à des forages, et d’autre part aux eaux du barrage de Nebhana.
L’alimentation en eau potable ainsi que l’irrigation de la zone du Sahel et de Sfax sont fortement
dépendantes de ces ressources de transfert. Ainsi, sur la base des données de la SONEDE et du
Ministère de l’Agriculture, on estime qu’un volume total de 182 Mm3/an est transféré vers cette zone,
dont 116 Mm3 proviennent des eaux du Nord.
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11. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE SAHEL - SFAX
De façon globale, les ressources en eau des transferts de l’extrême Nord et des transferts de la
Medjerdah auront tendance à diminuer à l’horizon 2050 avec les effets du changement
climatique, de l’ordre de -5% (scénario RCP4.5) à -10% (scénario RCP8.5). Quant aux ressources
en eau souterraine transférées depuis le Kairouanais, le changement climatique devrait également
conduire à des réductions des volumes de recharges, toutefois, il est difficile de quantifier ces effets25.
Dessalement
Le dessalement d’eau de mer dans la région concerne à ce jour qu’une seule station de 12 000 m3/j
à Skhira. Elle appartient à la société TIFERT et est utilisée pour la production d’acide phosphorique.
Certaines années sèches, une partie de l’eau est même vendue à la SONEDE pour l’AEP.
D’autres stations sont projetées à court terme dans la région par la SONEDE afin de sécuriser
l’approvisionnement en eau potable des pôles urbains. Elles permettront aussi de réduire la dépendance
aux eaux du Nord et du Centre. Les projets en cours à l’horizon 2025 sont les suivants (BPEH, 2019) :
Une station à Sousse d’une capacité de 50 000 m3/j, prévue pour 2021. Elle pourra être extensible
jusqu’à 100 000 m3/j.
Une station à Sfax de 100 000 m3/j pour 2023, extensible jusqu’à 200 000 m3/j ;
Une station sur les îles Kerkennah de 6 000 m3/j prévue pour 2025.
La production projetée en 2025 est donc de 57 Mm3/an pour le Sahel et Sfax, extensible à
112 Mm3/an.
229
25 Par exemple dans l’étude de faisabilité sur le transfert du Nord vers le Centre, l’hypothèse qui a été retenue est de considérer
que la recharge restera identique dans le futur même avec le réchauffement cliamtique faute de données suffisante pour
pouvoir quantifier l’effet du changement climatique.
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prospective - Version définitive
11. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE SAHEL - SFAX
230
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11. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE SAHEL - SFAX
EAUX SOUTERRAINES
Sur la zone du Sahel et Sfax, on dénombre 43 nappes phréatiques. Le volume de ressources en eau
pouvant être exploité de façon durable est de près de 80 Mm3 par an. Or, en 2015 le volume total
exploité sur ces 43 nappes est de 96 Mm3 (DGRE, 2016). Il y a donc une surexploitation globale des
ressources en eau souterraine de la zone du Sahel et Sfax. 18 nappes phréatiques sont surexploitées
dans la région du Sahel et de Sfax. La nappe de Jbeniana est la nappe qui fait face au plus haut taux
de surexploitation (280% en 2015). La surexploitation de cette nappe a débuté dans les années 1980.
Un décret a instauré des périmètres d’interdiction afin de limiter l’exploitation de cette nappe (DGRE,
2016). Par ailleurs, en termes de qualité des eaux souterraines, l’ensemble des nappes connait des
épisodes de forte salinité au-dessus de 4 g/L.
Les nappes profondes sont elles aussi surexploitées : leurs ressources annuelles sont estimées à
66 Mm3 tandis que leur exploitation est à hauteur de 74 Mm3, soit un taux d’exploitation de 112 %,
sachant que la région reçoit en plus des eaux de nappes de la région Centre.
Les prélèvements pour l’alimentation en eau potable de la zone s’élève en 2018 à plus de 180 Mm3/an
en 2018. Ces prélèvements permettent l’alimentation en eau potable de la population des gouvernorats
de Sousse, Monastir, Mahdia et de Sfax, soit environ 2,87 millions d’habitants en 2020. A l’horizon
2050, la population de la zone est projetée à 3,4 millions d’habitant. Si la consommation unitaire devait
rester identique, la consommation en eau potable représenterait alors environ 217 Mm3/an.
Actuellement les besoins en eau potable du Sahel et Sfax sont en majorité satisfaits par les eaux de
transfert du Nord (116 Mm3/an). On estime que 163 Mm3/an sont prélevés en dehors de la zone du
Sahel et de Sfax pour l’AEP, soit 89% du prélèvement total pour l’AEP du Sahel et Sfax.
52% (±10% en fonction des années) des prélèvements en eau sont destinés à l’irrigation des cultures, 231
soit environ 208 Mm3. Près de 85% de l’eau d’irrigation dans la zone Sahel - Sfax est issu des eaux
souterraines, dont une partie est transférée depuis la région de Kairouan. Le reste de l’irrigation est
alimenté à partir de grands barrages (notamment le barrage de Nebhana), des barrages collinaires ainsi
que des eaux usées traitées.
Les recharges de nappe réalisées le sont majoritairement par l’usage de l’eau de barrages
collinaires. Le volume annuel de recharge en 2015 est estimé à 8,1 Mm3 (DGRE, 2017).
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11. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE SAHEL - SFAX
Recharge
Sahel - Sfax Prélèvements sans avec
renouvelables
AEP
IRR
Situation actuelle effectifs (Mm3) REUT REUT
(Mm3)
(Mm3) (Mm3)
Ecoulement
dont stock. barrages coll. 7 4,6 4,6 0
dont stock. grds barrages 30 29 2 27 0
Transfert CMCB 113 113 113 0
Nappes phréatiques et profondes Part REUT
217 246 67 175 3,5 29
(total) / Déficit
Bilan Ress. Ren. - Usages 2020 367 392 182 202 8 0 26 76 0 297%
Bilan Ress. Ren. - Usages 2050 367 458 248 202 8 0 92 173 0 189%
Part REUT / Usages 19% 38%
Le niveau actuel de recours à la REUT (5 Mm3) représente 21% du déficit hydrique global à l’échelle du
Sahel et de Sfax qui s’élève à plus de 25 Mm3.
Une exploitation de la REUT à son plein potentiel actuel (76 Mm3) permettrait de combler entièrement
le déficit. A l’horizon 2050, l’augmentation des besoins en eau potable conduira à dégrader fortement
le bilan de la zone (-92 Mm3). La REUT permettrait là aussi, potentiellement, de combler 100 % du
déficit. De plus, la REUT permettrait de réduire l’apport de ressources en eau provenant des transferts
du Nord et du Centre.
Les 2 tableaux ci-dessous reprennent le bilan en situation actuelle en y intégrant des projections
climatiques selon 2 scénarios de changement climatique différents : le scénario 4.5 qui induirait
une réduction modérée des ressources en eau et le scénario 8.5 qui induirait une plus forte réduction
de ces ressources. Il faut cependant noter que ces bilans ne prennent pas en compte les autres
232 ressources non conventionnelles comme les projets de dessalement qui permettront de réduire le déficit
hydrique.
Déficit Déficits
Apports annuels Prélèvements
Recharge
IRR
Ecoulement (-10%)
dont stock. barrages coll. 6 4,6 0 0 4,6 0 0
dont stock. grds barrages 27 30,35 2 28 0 0 3
Transfert CMCB (-5%) 107 113 113 0 0 0 6
Nappes phréatiques et profondes Part REUT
195 254 67 184 3,5 0 59
(total) (-10%) / Déficit
Bilan Ress. Ren. - Usages 2050 336 468 248 212 8 0 133 76 173 0 130%
Part REUT / Usages 16% 37%
Dans le scénario 4.5, à l’horizon 2050, les apports annuels renouvelables du Cap Bon tendent à baisser
(-10% pour les ressources locales et -5% pour les eaux du Nord). Les besoins pour l’irrigation (à
surfaces constantes) tendent à augmenter (+5%) – du fait de la hausse de l’évapotranspiration. La
combinaison de ces tendances dégrade fortement le déficit hydrique de la zone (-133 Mm3), déficit
qui pourrait toutefois être, potentiellement, comblé à 100 % par la REUT.
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11. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE SAHEL - SFAX
IRR (+10%)
Recharge
Sahel - Sfax sans avec
renouvelables effectifs
AEP
CC - RCP 8.5 2050 REUT REUT
(Mm3) (Mm3)
(Mm3) (Mm3)
Dans le scénario 8.5, à l’horizon 2050, les tendances s’amplifient, à la baisse (-20% pour les
ressources locales et -10% pour les eaux du Nord) comme à la hausse (+10% pour les besoins
pour l’irrigation, à surfaces constantes). La combinaison de ces tendances dégrade fortement le déficit
de la zone (-201 Mm3). Ce déficit pourrait être cependant compensé, potentiellement, en grande partie
par la REUT (déficit ramené à 28 Mm3), les EUT représentant alors 86% du déficit.
Les 2 graphiques ci-dessous résument, à l’échelle de la zone Sahel - Sfax la part potentielle des EUT
dans le bilan global des ressources en eau de la région (sans compter le dessalement) et dans le
déficit selon différentes situation : la situation actuelle (5 Mm3 réutilisés), la situation i si 100 % des EUT
actuellement produites étaient réutilisées et la situation en 2050 selon les 2 scenarios de projections
climatiques évoqués ci-avant.
Figure 62 : Part des EUT dans le mix de ressources en eau (haut) et das le déficit (bas) à l’échelle du Sahel et de Sfax 233
130% 86%
297%
21%
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11. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE SAHEL - SFAX
La superficie agricole utile de la région représente 11% de la superficie agricole totale du pays.
L’arboriculture fruitière est largement dominante avec 82% de la superficie labourable. L'olivier à
huile est l'espèce la plus répandue et représente 40% du patrimoine oléicole du pays. Les autres
spéculations sont les cultures céréalières (4% de la SAU) et les cultures maraîchères (2% de la SAU)
qui représentent 14% de la production maraîchère du pays. Le secteur de l’élevage joue un rôle
socio-économique et écologique considérable pour réguler les systèmes agro-sylvo-pastoraux.
234 L’élevage bovin hors sols est largement présent dans les bassins laitiers de Monastir et Mahdia.
La superficie totale des périmètres irrigués de la région Sahel et Sfax est de l’ordre de 40 000 ha, soit
près de 10% de la superficie totale du pays (DGEDA, 2018).
Les 3 cartes ci-dessous sont issues de la carte agricole de la Tunisie. Elles présentent différentes
familles de cultures : arboriculture – céréales et fourrages – maraîchage. Pour chacune d’elles, les
périmètres irrigués sont indiqués par un zonage rouge. Elles permettent ainsi d’illustrer l’occupation des
terres agricoles pour la zone du Sahel et de Sfax et de croiser ces éléments avec la localisation des
STEP existantes et projetées.
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11. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE SAHEL - SFAX
Figure 63 : Zone Sahel - Sfax : Carte agricole – Carte 1 : Vigne et arboriculture, périmètres irrigués (en rouge)
235
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Figure 64 : Zone Sahel – Sfax : Carte agricole – Carte 2 Céréales (en jaune) et fourrages (en violet), périmètres irrigués (en rouge)
236
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Figure 65 : Zone Sahel – Sfax : Carte agricole – Carte 3 : Maraîchage et périmètres irrigués (en rouge)
237
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11. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE SAHEL - SFAX
Outre des petits périmètres de moins d’une centaine d’hectares, la disponibilité des ressources en
eau de la région limite l’extension des superficies irriguées.
Le secteur pour la région se tourne de plus en plus vers les cultures biologiques avec près de
145 000 ha introduits. Ces pratiques concernent surtout les oliviers à huile afin de mieux valoriser les
produits à l’importation. Des mesures incitatives pour l’investissement dans ce type d’agriculture montre
la volonté politique d’augmenter les superficies biologiques et de diversifier les cultures (CGDR, 2018).
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11. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE SAHEL - SFAX
Au niveau de Sfax, d’autres refus d’agriculteurs ont été recensés. Ils sont liés à des problématiques
locales. Par exemple pour le PPI de El Hajeb, nous avons vu que sa durabilité était menacé avec
l’avancée de l’urbanisation. Les agriculteurs ne souhaitent pas continuer l’exploitation des
parcelles sur le long terme. A Agareb, les craintes sur les risques sanitaires et environnementaux
sont fortes car les agriculteurs ont déjà subis les impacts d’une décharge anciennement implantée.
Cela montre l’importance d’identifier les mauvaises expériences passées et de conduire des
campagnes de sensibilisation afin de dissiper les craintes des agriculteurs.
La carte ci-dessous synthétise les résultats des enquêtes en fonction des sous zones du Sahel et de
Sfax. Ce découpage de la région en sous zones est explicité dans la partie 11.4.
Figure 66 : Niveaux d’acceptabilité des agriculteurs à exploiter les EUT en fonction des sous zones du Sahel et Sfax
239
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11. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE SAHEL - SFAX
Les zones industrielles recourent à de l’eau potable fournie par la SONEDE et à des ressources propres
(puits, forages, etc.). La consommation d’eau potable au sein de ces zones industrielles est la plus
élevée dans le gouvernorat de Sfax et concentrée au niveau du pôle urbain. Elle est estimée à 5
Mm3/an par la SONEDE. Elle est aussi importante dans le gouvernorat de Monastir avec 3 Mm3/an
consommés, particulièrement pour les Industries du Textile et de l’Habillement (ITH) (CGDR, 2018). A
noter, comme déjà mentionné plus haut, que l’unité de production d’acide phosphorique visitée à Skhira
(Sud de la ville Sfax) possède une station de dessalement afin de limiter les prélèvements dans les
nappes. Comme également déjà mentionné, il est même arrivé que cette industrie distribue de l’eau à
la SONEDE en période de forte demande.
PERSPECTIVES INDUSTRIELLES
Les projets structurants programmés ou en cours de réalisation (port de commerce, zones industrielles,
technopôles, établissements universitaires, etc.) vont contribuer au renforcement de l’attractivité de la
région à l’investissement productif. D’après les projections de l’AFI, près de 650 ha de zones
industrielles devraient être aménagés avant 2030. 6 nouvelles zones sont projetées, réparties dans
les 4 gouvernorats et l’extension de 3 autres zones est en cours. Les superficies des zones
industrielles vont donc augmenter significativement, les portants de 1 250 ha à environ 1 900 ha
(APII, 2019), ce qui augmentera la concurrence avec les autres secteurs pour l’accès à l’eau potable
Le secteur touristique consomme chaque année près de 5,5 Mm3 dans la région. Plus de 50 %
de ce volume concerne les zones touristiques de Sousse et plus de 30 % celles de Monastir (CGDR,
2018). Les unités hôtelières interrogées lors des enquêtes jugent que les ressources en eau actuelles
sont suffisantes. Cependant, sur un plus long terme, elles sont à la recherche de sources alternatives
car les eaux souterraines ne sont plus disponibles au regard des taux élevés de salinité. La REUT
apparaît donc une comme une solution possible pour limiter l’utilisation des ressources potables de la
SONEDE.
D’après une analyse sous SIG d’images satellitaires de Google Earth réalisée dans le cadre de la
présente étude, la superficie des espaces verts existants (sans les golfs) pour les principales zones
touristiques est de 144 ha pour Sousse, 154 ha pour Monastir et 40 ha pour Mahdia.
Comme vu lors de la phase de Diagnostic, il existe actuellement trois terrains de golf au Sahel :
Sousse El Kantaoui (alimenté par la STEP de Sousse Nord), d’une superficie de 130 ha et les golfs
Flamingo (STEP El Frina) et Palm Links (STEP Sahline) à Monastir avec une superficie de 80 ha
chacun. Un golf très réduit de 3 ha irrigué avec les eaux de la SONEDE existe aussi dans la zone
touristique de Mahdia entre 2 hôtels qui s’en partagent la gestion et l’entretien.
PROSPECTIVES TOURISTIQUES
Des nouvelles zones touristiques sont prévues par l’AFT avant 2030 : Ghedhabna dans le
gouvernorat de Mahdia, Sidi Founkhall à Kerkennah, Hergla et Selloum au nord de Sousse. Une
extension de la zone touristique de Monastir est aussi projetée. Ces aménagements porteront à plus de
160 000 lits la capacité hôtelière de la région (AFT, 2020). Cependant, le contexte touristique depuis
2012 ralentit les projets et les efforts se concentrent pour optimiser les hébergements existants. D’après
les enquêtes auprès des hôteliers de la région, les extensions des superficies des espaces verts ne
sont pas encore à l’ordre du jour des gestionnaires.
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La stratégie du ministère du tourisme prévoit de réaliser un golf pour chaque 10 000 lits afin d’assurer
aux golfeurs l’accès à 3 golfs dans un rayon ne dépassant les 45 min lors de leur séjour. Ainsi, il est
prévu d’aménager 3 golfs additionnels dans la région du Sahel à long terme, dont 2 à Ghedhabna
et un à Hergla (STDG, 2018).
Les autres municipalités interrogées (Monastir, Sfax, Mahres, Agareb) se sont aussi montrées
favorables à la REUT, surtout pour l’irrigation des espaces verts. Les ressources en eau
actuellement utilisées sont les eaux potables de la SONEDE et des eaux pluviales collectées. A Agareb,
les responsables municipaux ont même proposé de valoriser la réserve naturelle de Gonna avec un
épandage forestier des EUT.
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242
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Comme indiqué plus haut, 18 nappes phréatiques sont surexploitées dans la région du Sahel et
de Sfax. Le déficit cumulé s’élève à 28,4 Mm3/an. Les nappes de Jbeniana et Skhira accusent le
déficit le plus élevé (6 Mm3/an et 4,7 Mm3/an respectivement).
Il existe déjà une dizaine de sites de recharge artificielle avec des eaux conventionnelles dans la
région. Ce sont surtout des lâchers dans les oueds effectués à partir de barrages ou de lacs collinaires.
Au niveau du PPI de El Hajeb irrigué avec des EUT, il est considéré que l’infiltration des eaux d’irrigation
participe de manière non négligeable à la recharge de la nappe Sidi Abid.
Globalement, le recours au stockage souterrain dans cette région n’est pas envisageable de
façon élargie car le contexte hydrogéologique n’y est pas favorable.
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Tableau 65 : Liste des STEP associées à chaque nappe et potentiel de recharge par les EUT
Ratio recharge potentielle /
Enjeux auxquels pourrait répondre la recharge Contexte pour la recharge
déficit quantitatif
Amélioration de la STEP pouvant
Lutte contre Production Production
Amélioration de Fin d’un rejet en Augmentation de gestion de l’eau être utilisées Technique de recharge Usages indirects
Nappe l’intrusion du EUT 2020 EUT 2050
la qualité des mer ou dans la quantité d’eau avec un stockage pour la recharge 3 3 proposée possibles
biseau salé Hydrogélogique Foncier (Mm ) (Mm ) 2020 2050
eaux de la une zone disponible pour un intersaisonnier de la nappe
(barrière
nappe (dilution) sensible usage indirect hors période
hydraulique)
d’irrigation
Msaken Peu favorable Favorable 3,9 7,6 386% 757% Infilltration de l’eau di’irrigation Irrigation agricole
Synclinal M'saken
(déficit de –1 Mm )
3 x x x
Sousse Hamdoun Pas favorable Favorable 9,5 31,3 - -
Chott Mariem
(déficit de –0.2 Sousse Nord Pas favorable Pas favorable 6,2 9,7 - -
244 Mm )
3
Zeramdine - B.
Beni Hassen Peu favorable Favorable 0,5 1 224% 455% Infilltration de l’eau d’irrigation Irrigation agricole
Hassène (déficit de x x x
3
–0.22 Mm )
Ghanadha Pas favorable Favorable 0 0,3
Mzaougha (déficit de
–0.1 Mm )
3 x x x Menzel Hayet Peu favorable Favorable 0 0,8 0% 763% Infiltration dans l’oued Irrigation agricole
El Jem Peu favorable Favorable 1,4 2,3 56% 92% Infiltration dans l’oued Irrigation agricole
Karkar Menzel
Souassi (déficit de Peu favorable Favorable 0 1,1 0% 151% Infiltration dans l’oued Irrigation agricole
–0.73 Mm )
3 x x x x Hayet
Souassi Peu favorable Favorable 0 0,8 0% 114% Infiltration dans l’oued Irrigation agricole
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11. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE SAHEL - SFAX
Agareb (déficit de
3
–2.72 Mm )
x x x x Agareb Favorable Favorable 0,4 0,7 15% 27% Epandage forestier
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11. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE SAHEL - SFAX
11.3 IMPACTS ACTUELS DES REJETS D’EAUX USEES SUR L’ENVIRONNEMENT ET LES
ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES DANS LA ZONE SAHEL-SFAX
L’objectif de cette partie est de dresser un inventaire global des principaux rejets d’eaux usées qui
impactent actuellement l’environnement et/ou des activités socio-économiques. Cet inventaire a été
enrichi par les acteurs locaux lors des entretiens régionaux et de l’atelier de concertation de la zone
Sahel – Sfax qui a eu lieu le 24 mars 2021.
11.3.1 Des rejets de STEP qui impactent les activités touristiques du littoral
Les STEP du Sahel et de Sfax sont surtout regroupées au niveau des grands centres urbains sur le
littoral. 14 STEP rejettent dans la mer, soit 70 % des EUT produites dans la région (ONAS, 2017).
De plus, ces rejets se font à proximité des zones balnéaires de Sousse, Monastir et Mahdia et de
zones de pêche.
246
Figure 67 : Emissaire en mer rejettant les EUT de la STEP EL Frina dans la baie de Monastir et zone de pêche à proximité
Source : BRLi, mars 2019
Des nuisances importantes ont été mentionnées par les responsables des municipalités lors des
entretiens régionaux, par exemple au niveau de la corniche de la commune de Réjiche qui reçoit les
rejets de la STEP de Mahdia. A noter que cette STEP sera bientôt délocalisée et réhabilitée. La STEP
de Sayada Lamta, datant de 1993 quant à elle rejette des EUT de qualité non conformes à la norme
dans la baie de Monastir car elle n’a jamais été réhabilitée et étendue (FTDES, 2013). Elle reçoit
actuellement plus de 6 000 m3/j pour une capacité de seulement 2 600 m3/j d’après la direction régionale
de l’ONAS de Monastir. Celle-ci devrait être arrêtée et délocalisée au niveau du pôle technologique de
Monastir comme vu dans la partie 11.1.1.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
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11. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE SAHEL - SFAX
D’autres STEP rejettent dans des sebkhas sensibles comme la STEP Sidi Bou Ali dans la sebkha de
Halk El Menzel et celle de El Hencha dans la sebkha de El Jem. La STEP de Moknine, dont les
lagunes sont surchargées, rejette elle-même dans la sebkha de Moknine. La STEP de Kairouan a
aussi été mentionnée, bien qu’elle ne fasse pas partie de cette région, mais ses rejets s’étendent jusqu’à
la sebkha Kelbia présente dans le Gouvernorat de Sousse, provoquant des stagnations d’eau.
Des effluents industriels peu prétraités perturbent le fonctionnement de plusieurs STEP de la région :
Les STEP Moknine et Sayada, qui sont, comme on l’a vu précédemment, surchargées et
anciennes, reçoivent des rejets d’industries textiles difficiles à traiter (entre autres problèmes de
filasses). A noter cependant qu’une STEP industrielle est projetée à Moknine.pour collecter les eaux
de la zone industrielle et les eaux des industries textiles de Ksar Hellal (FTDES, 2013).
Les problèmes liés aux margines touchent l’ensemble de la région au vu de la production
importante d’huile d’olive de la région. Ces rejets perturbent notamment le fonctionnement des 247
STEP de la ville de Sfax, de Sousse et de Msaken en étant rejetés dans les réseaux sans
prétraitement. Pour cette dernière, l’ONAS estime qu’elle reçoit des effluents industriels à hauteur
120 000 m3/an dont des effluents non prétraités de tanneries.
Les rejets illicites d’abattoirs dans les réseaux d’assainissement compliquent aussi le
fonctionnement des STEP de Sfax, Sousse et El Frina.
11.3.2 Des volumes conséquents d’effluents industriels rejetés dans des sebkhas
Outre les rejets des STEP, les sebkhas reçoivent aussi des effluents industriels directement. La sebkha
de Moknine reçoit des rejets d’industries textiles des zones industrielles de Monastir et
d’industries agro-alimentaires de la zone industrielle de Mahdia.
Nous avons vu que les unités de production d’huile olive étaient nombreuses sur l’ensemble de la
région et que le traitement des margines était problématique. Pour les huileries pour lesquelles l’ONAS
a pu estimer les rejets, il est estimé que près de 1,4 Mm3/an provenant de ces industries sont rejetés
dans des puits perdus ou rejetés dans les oueds (ONAS, 2019).
La centrale électrique de Sousse rejette ses eaux de mer de refroidissement dans l’oued Hamdoun
avant qu’elles rejoignent la mer à hauteur de 2,6 Mm3/an d’après l’étude d’impact (STEG, 2010). Ces
eaux vont être réutilisées à travers la nouvelle station de dessalement des eaux de mer prévue à
Sousse.
La centrale laitière Vitalait à Mahdia rejette dans le milieu naturel et consomme près de 400 000 m3/an
à partir de forages (ONAS, 2019). Un projet est en cours pour réutiliser les eaux usées produites dans
un périmètre irrigué comme cité plus haut (DGGREE et ONAS, 2020).
La carte ci-après synthétise les problématiques environnementales liées aux rejets d’EUT au Sahel et
à Sfax.
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11. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE SAHEL - SFAX
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11. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE SAHEL - SFAX
Par ailleurs, les EUT produites localement représentent à ce jour un gisement potentiel modeste
de 1.2 Mm3, et un potentiel de 3.8 Mm3 à l’horizon 2050.
Agriculture
Au niveau agricole, la culture des oliviers, en sec, domine. Une partie de l’oliveraie se situe sur des
terres domaniales, sur près de 5 000 ha, en particulier autour d’Enfidha.
Le tableau ci-dessous liste les idées de valorisations des EUT possibles pour le Nord de Sousse, idées
établies à l’issue des entretiens et enquêtes régionaux ainsi qu’au regard du contexte qui vient d’être
exposé.
250
Tableau 66 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 1 : Nord de Sousse
Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations
potentielles
Idée 1.a : Création de nouvelles zones irriguées avec les Nouveaux périmètres irrigués d’oliviers potentiels
EUT en utilisant 100% des EUT :
Nouveaux périmètres irrigués avec oliveraies (déjà 2020 : 420 ha (*) ; 2050 : 1100 ha
existantes mais non irriguées) et fourrages
Idée 1.b : Recharge de la nappe de Kondar ‐ Sidi Bou Ali Réduction de 52% en 2020 à plus de 100% (182%)
en 2050 du déficit actuel de la nappe, en utilisant
EUT de la STEP de Sidi Bou Ali et Kondar. Lâchers dans les
100% des EUT
oueds ou épandage ?
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Idée 1.e : Irrigation d’un golf Superficie irrigable de golfs en utilisant 100% des
EUT de la STEP d’Enfidha Hergla : 250 ha en 2050,
1 golf projeté
soit 5 fois les surfaces projetées.
Par ailleurs, les EUT produites localement représentent un gisement très significatif, qui pourrait
soulager le bilan hydrologique déficitaire de la zone. A ce jour, les volumes d’EUT sont estimés à
57 Mm3 et leur potentiel serait de 96 Mm3 à l’horizon 2050. Ceci est dû à la présence des centres urbains
de Sousse et Monastir et des zones touristiques. Les EUT sont actuellement exploitées dans les
périmètres de Zaouiet Sousse, Msaken et Ouardanine et au niveau de 2 golfs.
Agriculture
L’agriculture est également très présente dans la zone. La production maraichère sous serres
se développe mais génère une demande en eau croissante, venant en concurrence de la demande
domestique pour l’utilisation des eaux souterraines et des eaux de barrages. La production d’huile
d’olive, à partir d’oliveraies non irriguées, reste très dominante. La production d’olives en
agriculture biologique, à plus forte valeur ajoutée, se développe dans la zone. La gestion des résidus
de production d’huile, principalement les margines, constituent une source de pollution du littoral
importante.
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11. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE SAHEL - SFAX
Le tableau ci-dessous liste les idées de valorisations des EUT idées établies pour le complexe littoral
Sousse Monastir à l’issue des entretiens et enquêtes régionaux ainsi qu’au regard du contexte qui vient
d’être exposé.
Tableau 67 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 2 : complexe littoral Sousse Monastir
Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations
potentielles
Idée 2.a : Substitution des eaux conventionnelles Part de la superficie irriguée actuellement,
pour l’irrigation substituable, en utilisant 100% du potentiel EUT 2020
et 2050 :
Substitution par des EUT (ou mélange avec ces EUT)
des eaux de nappe trop salées ou les eaux du barrage Arboricoles : en 2020, 10 fois la superficie irriguée
Nebhana pour l’irrigation des périmètres existants existante (9 000 ha) (*1) ; en 2050, 15 fois (14 000 ha)
Oliviers : en 2020, 8 fois la superficie irriguée
existante (17 000 ha) ; en 2050, 11 fois (26 000 ha)
Idée 2.b : Création de nouvelles zones irriguées avec Nouveaux périmètres irrigués potentiels, en utilisant
les EUT en périphérie des villes, en particulier au 100 % des EUT :
niveau des terres domaniales au sud‐ouest
Arboricoles : en 2020, 7 800 ha (*2) ; en 2050,
252 Nouveaux périmètres irrigués d’oliveraie et 12 000 ha
arboricoles, extension des périmètres irrigués
Oliviers : en 2020, 17 000 ha ; en 2050, 26 500 ha
exploitant des EUT et déjà existants
Oliviers + fourrages : en 2020, 7 500 ha, en 2050,
12 800 ha
Idée 2.c : Irrigation des espaces verts Superficie irrigable d’espaces verts, en utilisant 100
% des EUT : 3 900 ha à 6 900 ha en 2050, soit 10 et 22
fois les surfaces existantes.
Idée 2.d : Amélioration du traitement pour des Part de la superficie irrigable substituable, en
usages à plus haute valeur ajoutée utilisant 100% des EUT :
Périmètres irrigués maraîchers existants Maraîchage : de 244 à 374 %
Idée 2.e : Irrigation des golfs Superficie irrigable de golf, en utilisant 100% des EUT
: 1 600 ha à 2 500 ha en 2050, soit 3 à 5 fois les
3 golfs existants + 2 golfs projetés
surfaces existantes et projetées.
Idée 2.f : Recyclage des EUT dans le secteur industriel Besoins en eau des zones industrielles de Sousse et
ou réutilisation à partir des STEP Monastir (hors IAA) de 2,2 Mm3/an, pouvant être
potentiellement satisfaits à 100 %
Zones industrielles de Sousse et Monastir
(*1) : ce chiffre signifie que, en utilisant 100% des EUT disponibles en 2020, on pourrait irriguer avec
ces eaux toutes les surfaces arboricoles cultivées aujourd’hui dans la zone (il y a donc plus d’EUT
produites que de besoins pour ces cultures)
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11. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE SAHEL - SFAX
(*2) : ce chiffre signifie que, en utilisant 100% des EUT disponibles en 2020, on pourrait irriguer une
surface additionnelle de 7 800 ha d’arboriculture.
Pour les volumes d’eaux usées arrivant aux STEP, on discute ci-après leurs potentielles valorisations
au regard du contexte territorial. En pratique, quatre orientations sont envisagées :
Une première possibilité serait de remplacer les eaux du barrage de Nebhana qui irriguent
actuellement des superficies arboricoles par des EUT, voir de mélanger les 2 ressources en eau.
Cela permettrait de conserver plus d’eau de ce barrage pour les besoins en eau potable. A noter que
cette option semble inenvisageable du point de vue du CRDA de Monastir. Les périmètres actuellement
irrigués avec des EUT comme celui de Zaouiet Sousse ou de Msaken seraient conservés et étendus
afin de conserver des terres agricoles péri urbaines.
Une seconde orientation consisterait à transférer les EUT vers la plaine de Sahli, située entre les
sebkhas de Sidi El Hani et de Kelbia, pour l’irrigation semi-intensive d’oliviers. Avec des fourrages
en intercalaire, cela représente actuellement un potentiel de développement de 7 500 ha, et jusqu’à
12 800 ha d’ici 2050. Le transfert vers cette zone, qui ne possède pas de ressources en eau propres,
est incontournable pour le CRDA de Sousse, au regard de l’importance des volumes produits d’EUT
par le pôle urbain Sousse – Monastir. Cet avis avait été émis lors de l’atelier de concertation régional.
D’ailleurs, les membres du CRDA présents à l’atelier ont estimé qu’il était possible d’irriguer 5 000 ha
dans la délégation de Msaken (2 000 ha d’oliviers et 3 000 ha de fourrages) en semi-intensif, avec un
transfert de plus de 30 km. La faisabilité et la rentabilité de ce projet n’a cependant pas été étudiée.
Cette orientation permettrait aussi de réduire le déficit fourrager des élevages hors sol au niveau de
Monastir.
Une troisième option pourrait mettre l’accent sur l’amélioration des traitements d’assainissement pour
autoriser l’irrigation avec des EUT des cultures maraîchères sous serres, particulièrement au niveau de
Monastir afin de sécuriser l’approvisionnement du pays. Le potentiel de superficie maraîchère irrigable,
si l’on prend en compte la totalité des EUT produit sur la zone représente 7 800 ha en 2020 et 12 000 ha
en 2050. La priorité est mise sur la substitution ou le mélange avec les eaux de barrage. Cette levée
des restrictions sur les cultures maraîchères pour la REUT a été souvent mentionnée par les
agriculteurs de la zone lors des enquêtes. En effet, ils rencontrent déjà des difficultés les années sèches
pour combler leurs besoins en eau. 253
La satisfaction des besoins touristiques (golfs, espaces verts dans la mesure de la faisabilité
technique qui sera à préciser) constitue une dernière possibilité pour la REUT dans cette zone. La
satisfaction des besoins identifiés à l’horizon 2050, soit 157 ha d’espaces verts et 440 ha de
golfs, correspondent à l’exploitation de 20% du potentiel REUT du secteur (19 Mm3).
Le tableau ci-dessous liste les idées de valorisations des EUT possibles pour le littoral de Mahdia, liste
établie à l’issue des entretiens et enquêtes régionaux ainsi qu’au regard du contexte qui vient d’être
exposé.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
11. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE SAHEL - SFAX
Idée 3.a : Substitution des eaux conventionnelles Part de la superficie irriguée actuellement,
pour l’irrigation (dont reprise des périmètres substituable, en utilisant 100 % des EUT :
irrigués abandonnés) Arboriculture : en 2020, 9 %; en 2050, 21 %
Substitution par des EUT (ou mélange avec ces EUT) Fourrage : 2 à 5 fois la surface de fourrage actuelle
des eaux de nappe trop salées pour l’irrigation des dans la zone.
périmètres existants
Idée 3.b : Création de nouvelles zones irriguées Nouveaux périmètres irrigués d’oliveraie potentiels,
avec les EUT en utilisant 100 % des EUT : en 2020, 1 600 ha ; en
2050, 4 000 ha
Nouveaux périmètres irrigués d’oliviers, arboricoles
et fourragers Nouveaux périmètres irrigués arboricoles potentiels,
en utilisant 100 % des EUT : en 2020, 732 ha ; en
Fourrages et oliviers en intercalaires
2050, 1 800 ha
Nouveaux périmètres irrigués fourragers potentiels,
en utilisant 100 % des EUT : en 2020, 600 ha ; en
2050, 1 500 ha.
Idée 3.c : Recharge de la nappe Chebba Ghedabna Effacement du déficit actuel de la nappe, en utilisant
100% des EUT
STEP de Bradaa
Idée 3.d : Irrigation des espaces verts Superficie irrigable d’espaces verts irrigable, en
254 utilisant 100 % des EUT : 450 ha à 1 300 ha en 2050,
soit 8 et 23 fois les surfaces existantes.
Idée 3.e : Irrigation des golfs Superficie des golfs irrigable substituable, en
utilisant 100 % des EUT : 1 000 ha en 2050, soit 5 fois
les surfaces projetées.
On discute ci-après de l’opportunité de ces différentes idées de valorisations des EUT au regard du
contexte territorial.
Il est proposé en première option que les EUT soient orientées vers un usage agricole. Développer
l’irrigation des oliviers et du fourrage, en culture intercalaire, permettrait de réduire le déficit
fourrager dont souffre le secteur de l’élevage dans le gouvernorat de Mahdia. Cela représente un
potentiel de 1 500 ha de fourrages en 2050.
Une seconde possibilité serait d’aider à la réduction du stress hydrique de la zone en substituant
les eaux conventionnelles pour l’irrigation des espaces verts par des EUT et en rechargeant les
nappes. La satisfaction des besoins identifiés à l’horizon 2050, soit 28 ha d’espaces verts et 110 ha de
golfs, correspondent à l’exploitation de 12% du potentiel de REUT du secteur. Les flux issus des STEP
de Chebba et Bradaa pourraint être orientés vers la recharge de la nappe de Chebba-Ghedabna,
déficitaire (-0.5 Mm3), dont le contexte hydrogéologique est favorable à une recharge efficiente.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
11. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE SAHEL - SFAX
Le tableau ci-dessous liste les idées de valorisations des EUT possibles pour la zone intérieure de
Mahdia, idées établies à l’issue des entretiens et enquêtes régionaux ainsi qu’au regard du contexte qui
vient d’être exposé.
Tableau 69 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 4 : zone intérieure de Mahdia
Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations
potentielles
Idée 4.b : Création de nouvelles zones irriguées Nouveaux périmètres irrigués potentiels, en utilisant
avec les EUT 100% des EUT :
Nouveaux périmètres irrigués arboricoles et Oliviers : en 2020, 500 ha ; en 2050, 1 600 ha
fourragers
Fourrages : en 2020, 190 ha ; en 2050, 600 ha.
Oliviers + fourrages en intercalaires : en 2020, 250 ha,
en 2050, 920 ha
Au regard du caractère rural de la zone, il est proposé que les flux d’EUT soient orientés pour de
l’irrigation agricole à proximité des STEP. Ces volumes permettraient d’irriguer 1 600 ha d’oliviers
ou encore 600 ha de fourrages. Le potentiel de développement de l’irrigation des oliviers avec cultures
intercalaires est d’environ 920 Sous-zone 5 : Pôle urbain de Sfax 255
Ressources en eau
La zone urbaine de Sfax s’approvisionne en eau à partir du transfert des eaux du Nord et du Centre
(forages de Sbeitla et Jelma), de nappes de surface et de prélèvements dans les nappes profondes.
Les nappes de surfaces de Chaffar et Agareb sont très largement surexploitées, présentant chacune
un déficit hydrique de -3 Mm3, soit 100% et 50% de leur potentiel renouvelable. Le déficit global de la
zone est récurrent et la SONEDE rencontre des difficultés à produire de l’eau potable n’ayant pas une
salinité trop élevée. Les forages pour l’irrigation titrent parfois à 6 g/L. Il est ainsi envisagé d’installer
une station de dessalement pour les besoins en eau potable qui produira 200 000 m3/j à terme, ce
qui couvrira de justesse les besoins du Gouvernorat, d’où l’importance du développement de la REUT.
Eu égard à la densité de population, les flux d’EUT constituent un gisement très significatif, avec
un potentiel de 23 Mm3 en 2020 et près de 50 Mm3 à l’horizon de 2050, s’expliquant notamment par
l’installation de la STEP de Sfax Ouest
Activités économiques.
La demande en eau est en effet très forte localement. Ceci est dû à la présence de nombreux
périmètres maraichers et d’élevages avicoles et à une demande domestique importante, en particulier
en période estivale. Le secteur industriel est également un préleveur important, représenté notamment
par le secteur du phosphate. A noter cependant que les usines de production de phosphates à Skhira
utilisent à présent les eaux d’une station de dessalement. Le secteur touristique y est très peu
développé.
Le tableau ci-dessous liste les idées de valorisations des EUT possibles pour le pôle urbain de Sfax,
idées élaborées à l’issue des entretiens et enquêtes régionaux ainsi qu’au regard du contexte qui vient
d’être exposé.
Tableau 70 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 5 : pôle urbain de Sfax
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
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Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
Idée 5.a : Substitution des eaux Part de la superficie irriguée actuellement, substituable, en
conventionnelles pour l’irrigation utilisant 100% du potentiel EUT 2020 et 2050 :
Substitution par des EUT (ou mélange avec ces Arboricoles : en 2020, 9% ; en 2050, 18%
EUT) des eaux de nappe trop salées pour
Oliviers : en 2020, 15% ; en 2050, 29%
l’irrigation des périmètres existants
Idée 5.b : Création de nouvelles zones Nouveaux périmètres irrigués d’oliveraie potentiels, en
irriguées avec les EUT et extension de utilisant 100% des EUT : en 2020, 7 400 ha ; en 2050,
l’existant (PPI de El Hajeb) 13 800 ha, dont 450 ha dans un rayon d’1km des STEP
existantes et en projet.
Nouveaux périmètres irrigués arboricoles,
céréaliers et fourragers Nouveaux PI arboricoles potentiels, en utilisant 100% des
EUT : en 2020, 3 300 ha ; en 2050, 6 200 ha
EUT de Agareb et Sfax Ouest vers les terres
domaniales de Chaal Nouveaux PI fourrages potentiels, en utilisant 100% des
EUT : en 2020, 2 700 ha ; en 2050, 5 100 ha.
Idée 5.c : Recyclage des EUT dans le secteur Besoins en eau des zones industrielles (hors IAA) de 1,5
industriel ou réutilisation à partir des STEP Mm3/an, pouvant être potentiellement satisfaits à 100 %
Zones industrielles de Sfax et Agareb
Idée 5.d : Recharge des nappes d’Agareb et Réduction de 15% en 2020 à 27% en 2050 du déficit actuel
Chaffar de la nappe d’Agareb.
Epandage forestier ou lâchers dans les oueds Le potentiel en EUT de Sfax Ouest représente 9 fois le
déficit actuel de la nappe de Chaffar.
256 Réserve naturelle de Gonna (Agareb)
Idée 5.e : Amélioration du traitement pour des Part de la superficie irrigable substituable, en utilisant
usages à plus haute valeur ajoutée 100% des EUT :
Maraîchage des PI existants Maraîchage : superficie irriguée actuelle x2 en 2020 (total
de 4 000 ha) et x 3,5 en 2050 (total de 7 300 ha)
On discute ci-après de l’opportunité de ces différentes idées de valorisations des EUT au regard du
contexte territorial.
Un avis partagé par l’ensemble des acteurs présents à l’atelier de concertation régional a été que
l’irrigation agricole directe doit être priorisée pour valoriser les EUT sur cette zone. La recharge
des nappes d’Agareb et de Chaffar et le développement du maraichage doivent être envisagés que
dans un second temps si les besoins pour l’arboriculture et les fourrages ne sont pas suffisants pour
absorber les flux.
Au niveau de l’irrigation agricole directe, une première possibilité serait de substituer, par les EUT,
les eaux des puits de surface présentant une salinité trop élevée dans les périmètres irrigués
existants. Un mix entre les EUT et les eaux souterraines peut aussi être envisagé si la dilution de la
salinité par les EUT est suffisante.
Une autre possibilité pour l’irrigation agricole directe pourrait être de créer des nouveaux périmètres
irrigués avec les EUT. Les terres domaniales de Chaal au sud de la ville de Sfax ont été citées lors
des entretiens et de l’atelier de concertation pour exploiter les flux issus de la future STEP de Sfax
Ouest. Il y a des possibilités de stockage dans des lacs collinaires existants dont le remplissage
avec les eaux de surface se fait aujourd’hui difficilement. Un choix devra aussi être pris concernant le
futur du PPI de El Hajeb : est ce qu’il doit être étendu afin de préserver ces terres agricoles
périurbaines ou bien est-il voué à être urbanisé ?
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En parallèle d’une de ces deux orientations, le recyclage des eaux usées, voire la réutilisation des
EUT produites par les STEP dans les zones industrielles de Sfax et Agareb doit être incitée d’après
les acteurs régionaux. Cela permettrait de limiter les prélèvements en eau potable pour le secteur
industriel.
La zone étant peu peuplée, le potentiel de REUT est très modeste, avec 1,7 m3 d’EUT produites
aujourd’hui et jusqu’à 5,7 Mm3 d’ici 2050. Ces flux d’EUT sont ou seront produits par une série de
petites STEP disséminées dans des parties du territoire dont les enjeux et les besoins sont très
spécifiques.
Activités économiques
La sous-zone constitue avant tout un territoire agricole où se développent la culture de l’olivier,
une arboriculture diversifiée et l’élevage, qui souffre d’un déficit en fourrage. Quelques zones
touristiques se sont établies autour de Mahres et à Kerkenah.
Le tableau ci-dessous liste les idées de valorisations des EUT possibles pour la zone rurale de Sfax,
idées établies à l’issue des entretiens et enquêtes régionaux ainsi qu’au regard du contexte qui vient
d’être exposé. 257
Tableau 71 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 6 : zone rurale de Sfax
Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
Idée 6.b : Création de nouvelles zones irriguées Nouveaux périmètres irrigués d’oliveraie potentiels,
avec les EUT en utilisant 100% des EUT : en 2020, 600 ha ; en 2050,
1600 ha, dont 530 ha dans un rayon d’1km des STEP
Nouveaux périmètres irrigués en oliveraie
existantes et en projet.
irriguée, arboricoles et fourragers autour des
STEP Nouveaux périmètres irrigués arboricoles potentiels,
en utilisant 100% des EUT : en 2020, 270 ha ; en 2050,
EUT de Mahres vers les terres domaniales de
740 ha
Chaffar
Nouveaux périmètres irrigués fourragers potentiels,
en utilisant 100% des EUT : en 2020, 220 ha ; en 2050,
610 ha.
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Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
Idée 6.c : Recharge des nappes de El Hencha et Réduction du déficit actuel de la nappe d’Hencha de ‐
Jbeniana 7% en 2020 à ‐16% en 2050, et de ‐8% à ‐21% pour la
nappe de Jbeniana
Epandage forestier ou lâchers dans les oueds
Idée 6.d : Irrigation des espaces verts Part de la superficie irrigable, en utilisant 100% des
EUT :
Zones touristiques, autour de Mahres et à
Kerkenah Mahres : 100 ha en 2020 à 170 ha en 2050
Kerkenah : 40 ha en 2020 à 160 ha en 2050
On discute ci-après de l’opportunité de ces différentes idées de valorisations des EUT au regard du
contexte territorial. En pratique, deux orientations potentielles sont envisagées :
Une première possibilité serait de dédier les volumes d’EUT issus des STEP de Jbeniana, d’El
Hencha à la recharge des nappes d’Hencha et de Jbeniana, via des aménagements pour favoriser
l’infiltration dans les oueds. Cela permettrait de combler 15% à 20% du déficit actuel de ces nappes.
Dans une seconde option, comme pour le périmètre avec des EUT existant actuellement à El Hencha,
les EUT pourraient être exploitées dans des nouveaux périmètres irrigués à proximité des STEP
pour des oliviers et des fourrages en intercalaire. Cette orientation aiderait à réduire le déficit
fourrager actuel de la zone. La demande des agriculteurs est forte, comme cela a été vu autour de
Jbeniana, car ils n’ont pas d’autres ressources en eau disponibles que les ressources pluviales qui sont
de plus en plus rares. Pour la STEP de Mahres, les périmètres peuvent être construits au niveau des
terres domaniales de Chaal.
Une petite partie des flux issus des STEP de Mahres et de Kerkenah suffiraient à satisfaire les besoins
touristiques (espaces verts).
258
11.4.7 Synthèse des valorisations possibles des EUT par sous zones
La carte ci-dessous rappelle de manière illustrée les idées de valorisations possibles des EUT qui ont
été proposées pour chaque sous-zones et montre la variété des possibilités en fonction des contextes
territoriaux
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Figure 70 : Synthèse des valorisations des EUT possibles par sous zones du Sahel et Sfax
259
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11.5 QUELS SONT LES SCENARIOS POSSIBLES ET COHERENTS POUR VALORISER LES
EUT DE LA ZONE SAHEL-SFAX ?
11.5.1 Formulation des scénarios prospectifs proposés
VALORISATIONS DES EUT COMMUNES AUX SCENARIOS PROPOSES
Il est proposé que certaines valorisations des EUT soient appliquées dans l’ensemble des scénarios.
Ces propositions concernent la réhabilitation et l’extension des petits périmètres existants avec
des EUT hors des grandes zones urbaines (Ouardanine, El Hencha, Beni Hassen) ainsi que
l’irrigation des 3 golfs existants.
Par ailleurs, dans tous les scénarios, les effluents industriels, après des prétraitements efficaces, sont
de plus en plus considérés comme des ressources et sont recyclés au sein des unités industrielles,
ce qui réduit le volume arrivant aux STEP. Il est estimé que ce recyclage pourrait concerner20 % des
effluents industriels produits en 2025, 50 % d’ici 2030 et 80 % en 2040.
11.5.1.1 Scénario 1 : les EUT, une opportunité pour préserver les terres agricoles
périurbaines et réduire le déficit hydrique
La dégradation des eaux souterraines en termes quantitatifs et qualitatifs, la concurrence entre les
usages pour les eaux de surface (exemple du barrage de Nebhana) ainsi que le développement des
centres urbains mettent en péril la durabilité des périmètres irrigués existants. La préservation des
terres agricoles périurbaines, dont celles qui permettent d’alimenter les centres urbains en
primeurs, est perçue comme prioritaire. Ainsi, les politiques régionales d’aménagement du
territoire sont mises en cohérence avec la REUT. Pour cela, des concertations régionales sont
260 organisées régulièrement avec les collectivités locales et les différents usagers de l’eau. Les EUT, qui
sont produites au niveau des villes, sont considérées comme une ressource en eau locale pour
maintenir les périmètres irrigués menacés d’urbanisation. Les périmètres irrigués existants avec
des EUT, notamment celui de Zaouiet Sousse proche de la ville de Sousse et celui de El Hajeb proche
de Sfax, sont préservés et étendus. La réutilisation locale est donc privilégiée, les transferts sont
peu conséquents et les créations de périmètres irrigués concernent seulement des STEP modestes
dans les zones intérieures où il n’y a pas d’irrigation existante à proximité. Pour des STEP où la
substitution directe dans des périmètres existants n’est pas envisageable à proximité, la recharge de
nappe est une autre option choisie si le contexte hydrogéologique est favorable afin d’alimenter
indirectement des périmètres sur puits de surface. Cette réutilisation nécessite cependant des
investissements importants pour améliorer le niveau de traitement des STEP. Cela permet la levée
des restrictions pour l’irrigation des cultures maraîchères avec les EUT grâce la mise en place de
filtrations membranaires et de procédés de désinfection adaptés. Pour réussir cette irrigation des
cultures maraîchères et valoriser un maximum les EUT, la salinité des EUT produites par les STEP du
littoral fait l’objet d’un point d’attention particulier pour ce scénario. Des suivis sont mis en place pour
surveiller la dégradation potentielle des sols agricoles, les eaux usées rejetées dans le réseau en amont
des STEP et les intrusions potentielles d’eaux salées dans les réseaux de collecte des eaux usées.
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11.5.1.2 Scénario 2 : Les EUT, une ressource pour aider au développement des zones
agricoles intérieures
Dans ce scénario, les politiques d’aménagement du territoire conduisent à une extension
urbaine peu ou pas contrôlée et à un accaparement des terres agricoles périurbaines. Les
demandes potentielles en EUT pour l’agriculture près des villes littorales se réduisent d’autant. Les
périmètres existants avec des EUT disparaissent, grignotés par l’urbanisation (El Hajeb, Zaouiet
Sousse, Sayada). Les EUT produites sur le littoral sont transférées vers l’intérieur des 4
gouvernorats. Elles apportent une nouvelle ressource en eau à des régions agricoles qui en sont
dépourvues. Les réserves de terres agricoles de l’OTD sont valorisées en exploitant des volumes
importants des EUT produites. Des transferts conséquents sont effectués, ce qui représente le gros de
l’investissement pour la REUT de la région. Les distances peuvent atteindre 20 à 30 km, comme pour
les EUT de Sousse transférées vers les délégations de Sidi El Heni et de Msaken.
Cependant, les usages agricoles ciblés ne nécessitent pas une augmentation importante du niveau de
traitement des EUT. L’irrigation de complément est en effet développée principalement pour
alimenter de manière semi-intensive les superficies étendues d’oliviers. Cela permet d’améliorer
les rendements et de garantir un meilleur revenu aux agriculteurs de ces zones rurales dont l’agriculture
pluviale est fragilisée par le changement climatique. La production de fourrages est également
développée grâce à l’irrigation, afin de réduire le déficit fourrager des élevages, particulièrement
importants à Monastir, Mahdia et Sfax. Pour les STEP modestes éloignées du littoral, des nouveaux
périmètres irrigués sont créés à proximité en fonction des opportunités. La REUT reste donc une
compétence du ministère de l’agriculture, en coopération avec l’ONAS. Concernant les grands projets
de transferts, des sociétés ad hoc peuvent voir le jour afin d’assurer la gestion des infrastructures, telles
la SECADENORD qui a été créée pour les transferts des eaux du Nord.
11.5.1.3 Scénario 3 : Les EUT, une ressource exploitée localement pour réduire la
consommation en eau potable des usages urbains
La situation de stress hydrique, qui s’est accentué avec la croissance démographique et le changement 261
du climat, amène à limiter les usages consommateurs d’eau potable dans les centres urbains,
autres que les usages domestiques. La mise en place de nouveaux usages avec l’extension de zones
industrielles et le développement de nouvelles zones touristiques est conditionnée par l’utilisation de
ressources non conventionnelles comme les EUT, dans la mesure de la faisabilité technique. Les EUT
sont considérées comme une ressource à utiliser au maximum localement, c’est à dire pour des
usages urbains dans les centres urbains et pour des usages agricoles en zones rurales. De
nouveaux golfs et espaces verts hôteliers et urbains, irrigués avec les EUT, sont développés pour
répondre à la demande touristique et pour améliorer le cadre de vie. Une part des EUT produites se
substitue aux eaux de la SONEDE utilisées jusque-là pour irriguer des espaces verts existants.
L’éventail des acteurs impliqués dans la REUT est donc élargi, ce qui exige de nouveaux cadres
institutionnels, réglementaires et de nouveaux systèmes tarifaires adaptés aux différents usages. Pour
les STEP modestes éloignées du littoral, des nouveaux périmètres irrigués sont créés à proximité en
fonction des opportunités.
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264
Figure 72 : Valorisations des EUT proposées pour chacun des 3 scénarios du Sahel et de Sfax (cartographie)
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Certaines hypothèses utilisées pour la formulation des scénarios sont exposées en annexe 4.
Dans le scénario 1, près de 60 % des EUT produites sont réutilisées en 2050, dont 84 % de ces
eaux réutilisées pour la substitution des eaux conventionnelles dans des périmètres existants.
Cela représente plus de 11 000 ha irrigués avec des EUT et un taux de substitution d’ici 2050 de
38 % de l’ensemble de la superficie irriguée de la région (estimée à environ 30 000 ha). Il est estimé
que cette substitution se fait au fur et à mesure à partir de 2030 pour les périmètres oléicoles et 265
arboricoles de zone. Pour le maraichage, au regard du niveau de traitement nécessaire et des
précautions à mettre en place, les périmètres reçoivent des EUT à partir de l’horizon 2040. Afin de
pouvoir irriguer le maraîchage, près de 32 % des EUT réutilisées sont traitées à un niveau de qualité
A. Les périmètres existants n’étant pas toujours à proximité des STEP, 60 % du volume d’EUT réutilisé
doit être transféré sur une dizaine de kilomètres. En termes de stockage, des infrastructures sont
nécessaires afin de stocker 30 % des EUT réutilisées et les valoriser au maximum.
Le taux de réutilisation dans le scénario 2 est supérieur à celui du scénario 1, avec 93 % des EUT
produites valorisées, dont 97 % de ces eaux réutilisées en irrigation agricole directe pour des
cultures actuellement autorisées (arboriculture et fourrages). Cependant, parmi ces 93 % réutilisés,
0 % des périmètres existants avec des eaux conventionnelles sont substitués par des EUT. La
réutilisation agricole dans ce scénario ne concerne que des nouveaux périmètres irrigués. Les STEP
produisent toutes des EUT de niveau de qualité B pour éviter les risques sanitaires lors de l’irrigation
des fourrages. La création de nouveaux périmètres se fait au fur et à mesure à partir de 2025 avec la
création à court terme de près de 1 600 ha répartis sur des petites STEP dans les zones agricoles (Beni
Hassen, Chebba, Jemmel, etc). Cette superficie comprend aussi les 100 ha projetés sur la nouvelle
STEP de Mahdia. Puis, d’autres périmètres sont créés avec un total irrigué de près de 21 500 ha en
2050. La disponibilité des terres agricoles étant limitées près des pôles urbains, des transferts
importants sont réalisés : les EUT de la STEP de Sfax Ouest vers les terres domaniales de Chaal à
partir de 2030, celles de Sfax Nord et des STEP de Monastir vers l’intérieur des terres à partir de 2040
et les EUT des STEP du pôle urbain de Sousse vers Sidi El Heni avant 2050. Ce dernier transfert de
près de 30 km représente 24 % des EUT réutilisées en 2050.
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Enfin, dans le scénario 3, seulement 30 % des EUT sont réutilisées. En cherchant au maximum à
valoriser les EUT dans des usages urbains (création de nouveaux golfs et espaces verts, réutilisation
industrielle, etc), on arrive à réutiliser un volume d’EUT de 22 Mm3, soit 14 % du volume total
produit par la région à l’horizon 2050. L’usage agricole représente 55 % des EUT réutilisées dans
ce scénario grâce à des créations de périmètres irrigués sur les STEP où des terres agricoles sont
disponibles à proximité immédiate et à la préservation des périmètres existants avec des EUT. Au total,
près de 6 700 ha sont irrigués avec des EUT avec un niveau de qualité B. Des infrastructures
importantes de transfert ne sont pas nécessaires car les usages locaux sont privilégiés. Cependant,
16 % des EUT réutilisées doivent faire l’objet d’un stockage intersaisonnier
266
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Tableau 73 : Valorisations des EUT à favoriser et besoins technologiques par scénarios aux différents horizons temporels
Horizons temporels
2020 2025 2030 2040 2050
Volume EUT produit (Mm3) 90 111 136 159 174
Volume EUT produit si recyclage industriel (Mm3) (a) 90 109 129 148 163
Scénarios Volume Superficies Pourcentage (%) Volume Superficies Pourcentage (%) Volume Superficies Pourcentage (%) Volume Volume Superficies Pourcentage (%)
Superficies Pourcentage (%)
réutilisé irriguées réutilisé irriguées réutilisé irriguées réutilisé réutilisé irriguées
irriguées (ha)
(Mm3) (b) (ha) (b)/(c) (b)/(a) (Mm3) (b) (ha) (b)/(c) (b)/(a) (Mm3) (b) (ha) (b)/(c) (b)/(a) (Mm3) (b) (b)/(c) (b)/(a) (Mm3) (b) (ha) (b)/(c) (b)/(a)
Extension et intensification des PPI existants avec des EUT (arbo/fourrages) 1,6 745 29% 2% 4,1 1 712 52% 4% 4,3 1 712 15% 3% 4,5 1 712 6% 3% 4,7 1 712 5% 3%
Substitution ou mélange
Oliviers + fourrages 15,2 3 096 52% 12% 46,3 7 012 60% 31% 51,6 7 478 52% 32%
avec des eaux conv. dans
Valorisations
des PI existants Maraîchage 17,0 2 448 22% 11% 31,5 3 914 32% 19%
des EUT
Golfs Existants 3,9 220 71% 4% 3,9 220 48% 4% 4,0 220 14% 3% 4,2 220 5% 3% 4,4 220 4% 3%
Recharge de nappe Chebba, Kondar, Chaffar, Agareb, Jbeniana 5,5 ‐ 19% 4% 5,7 ‐ 7% 4% 6,1 ‐ 6% 4%
TOTAL (c) 5,4 965 100% 6% 8,0 1 932 100% 7% 29,1 5 028 100% 23% 77,7 11 392 100% 53% 98,4 13 324 100% 60%
E 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0%
1
C+ 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 5,5 ‐ 19% 4% 5,7 ‐ 7% 4% 6,1 ‐ 6% 4%
Besoins traitements B 5,4 965 100% 6% 8,0 1 932 100% 7% 23,5 5 028 81% 18% 55,1 8 944 71% 37% 60,8 9 410 62% 37%
A 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 17,0 2 448 22% 11% 31,5 3 914 32% 19%
Options
A+ 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0%
technologiques
Besoins transferts 5 ‐ 10 km 8,8 1 399 30% 7% 43,0 6 519 55% 29% 59,2 8 835 60% 36%
Oliviers + fourrages 5,3 3 096 18% 4% 16,2 7 012 21% 11% 18,1 7 478 18% 11%
Besoins stockage Maraîchage 6,3 2 448 8% 4% 11,8 3 914 12% 7%
TOTAL 5,3 3 096 18% 4% 22,5 9 460 29% 15% 29,8 11 392 30% 18%
Extension et intensification des PPI existants avec des EUT (arbo/fourrages) 1,6 745 29% 2% 1,9 795 12% 2% 1,9 795 6% 1% 0,5 120 0% 0% 0,5 120 0% 0%
Valorisations Création de nouveaux PI Oliviers + fourrages
des EUT
9,5 1 582 62% 9% 27,3 4 329 82% 21% 101,1 15 316 96% 68% 147,4 21 355 97% 90% 267
Golfs Existants 3,9 220 71% 4% 3,9 220 25% 4% 4,0 220 12% 3% 4,2 220 4% 3% 4,4 220 3% 3%
TOTAL (c) 5,4 965 100% 6% 15,2 2 597 100% 14% 33,2 5 344 100% 26% 105,8 15 656 100% 72% 152,3 21 695 100% 93%
E 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0%
C+ 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0%
Besoins traitements B 5,4 965 100% 6% 15,2 2 597 100% 14% 33,2 5 344 100% 26% 105,8 15 656 100% 72% 152,3 21 695 100% 93%
2
A 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0%
Options A+ 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0%
technologiques Besoins transferts 5 ‐ 10 km 10,7 1 694 32% 8% 49,1 7 436 46% 33% 52,0 7 531 34% 32%
10 ‐ 20 km 2,0 306 2% 1% 2,2 322 1% 1%
20 ‐ 30 km 36,9 5 344 24% 23%
Oliviers + fourrages 3,3 1 582 22% 3% 9,5 4 329 29% 7% 35,4 15 316 33% 24% 51,6 21 355 34% 32%
Besoins stockage
TOTAL 3,3 1 582 22% 3% 9,5 4 329 29% 7% 35,4 15 316 33% 24% 51,6 21 355 34% 32%
Extension et intensification des PPI existants avec des EUT (arbo/fourrages) 1,6 745 29% 2% 4,1 1 712 24% 3% 4,3 1 712 12% 3% 4,5 1 712 10% 3% 4,7 1 712 10% 3%
Création de nouveaux PI Oliviers + fourrages 8,9 1 482 53% 8% 15,7 2 498 44% 12% 19,4 2 938 44% 13% 22,3 3 226 45% 14%
Golfs Existants et projetés 3,9 220 71% 4% 3,9 220 23% 4% 5,8 385 16% 4% 6,1 385 14% 4% 6,3 385 13% 4%
Valorisations
Espaces verts touristiques Existants et projetés 1,6 370 4% 1% 4,3 481 10% 3% 4,5 481 9% 3%
des EUT
Espaces verts urbains Existants et projetés 7,4 885 21% 6% 7,8 885 18% 5% 8,1 885 16% 5%
Réutilisation industrielle sans IAA 1,2 ‐ 3% 1% 2,4 ‐ 5% 2% 3,6 ‐ 7% 2%
TOTAL (c) 5,4 965 100% 6% 16,9 3 414 100% 15% 36,1 5 850 100% 28% 44,4 6 401 100% 30% 49,5 6 689 100% 30%
3 E 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0%
C+ 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0%
Besoins traitements B 5,4 965 100% 6% 16,9 3 414 100% 16% 36,1 5 850 100% 28% 44,4 6 401 100% 30% 49,5 6 689 100% 30%
Options A 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0%
technologiques A+ 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0%
Besoins transferts /
Oliviers + fourrages 3,1 1 482 18% 3% 5,5 2 498 15% 4% 6,8 2 938 15% 5% 7,8 3 226 16% 5%
Besoins stockage
TOTAL 3,1 1 482 18% 3% 5,5 2 498 15% 4% 6,8 2 938 15% 5% 7,8 3 226 16% 5%
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Le contenu des différentes colonnes a été explicité plus haut (pour le cas de la zone Cap Bon, au
chapitre 10.5.4).
Tableau 74 : Coûts globaux (investissement et exploitation) des principaux maillons des filières de REUT à mettre en place dans
chaque scénario
Scénario 1
Coût
Volume Coût total Inv (avec
% unitaire Inv initial Fonc Energie
réutilisé annuel renouvellement)
global
Mm3 DT DT/m3 DT DT/m3 DT/m3 kWh/m3 kWh
TOTAL 98,4 34 561 800 100% 0,35 323 062 141 0,23 0,12 0,48 47 226 000
C+ 6,1 1 708 000 5% 0,28 8 141 250 0,22 0,06 0,21 1 281 000
Traitement
complémentaires
B 60,8 8 512 000 25% 0,14 47 376 875 0,11 0,03 0,08 4 864 000
A 31,5 10 395 000 30% 0,33 49 083 125 0,25 0,07 0,27 8 505 000
5 ‐ 10 km (Sousse) 44,2 2 740 400 8% 0,06 39 349 779 0,03 0,04 0,19 8 398 000
5 ‐ 10 km (Sfax) 15,0 915 000 3% 0,06 20 411 112 0,04 0,02 0,09 1 350 000
Transferts
10 ‐ 20 km
20 ‐ 30 km
Stockage Bassins de surface 29,8 5 453 400 16% 0,18 149 000 000 0,15 0,03
Distribution des
Périmètres irrigués 87,8 4 838 000 14% 0,06 9 700 000 0,14 0,05 0,26 22 828 000
EUT
Scénario 2
268 Volume
réutilisé
Coût total
annuel
%
Coût
unitaire Inv initial
Inv (avec
renouvellement)
Fonc Energie
global
Mm3 DT DT/m3 DT DT/m3 DT/m3 kWh/m3 kWh
TOTAL 152,3 57 963 000 100% 0,38 765 607 952 0,26 0,12 0,47 71 821 000
C+
Traitement
B 152,3 21 322 000 37% 0,14 118 669 688 0,11 0,03 0,08 12 184 000
complémentaires
A
5 ‐ 10 km (Monastir) 9,0 936 000 2% 0,10 16 587 852 0,05 0,05 0,25 2 250 000
5 ‐ 10 km (Sfax) 50,2 1 807 200 3% 0,04 36 112 671 0,02 0,02 0,07 3 514 000
Transferts
10 ‐ 20 km 2,2 717 200 1% 0,33 19 655 735 0,25 0,08 0,12 264 000
20 ‐ 30 km 36,9 5 977 800 10% 0,16 103 082 006 0,08 0,08 0,41 15 129 000
Stockage Bassins de surface 51,6 9 442 800 16% 0,18 258 000 000 0,15 0,03
Distribution des
Périmètres irrigués 148,0 17 760 000 31% 0,12 213 500 000 0,07 0,05 0,26 38 480 000
EUT
Scénario 3
Coût
Volume Coût total Inv (avec
% unitaire Inv initial Fonc Energie
réutilisé annuel renouvellement)
global
Mm3 DT DT/m3 DT DT/m3 DT kWh/m3 kWh
TOTAL 49,5 11 707 400 100% 0,24 119 561 250 0,17 0,06 0,22 10 980 000
C+
Traitement
B 49,5 6 930 000 59% 0,14 38 561 250 0,11 0,03 0,08 3 960 000
complémentaires
A
5 ‐ 10 km
Transferts 10 ‐ 20 km
20 ‐ 30 km
Stockage Bassins de surface 7,8 1 427 400 12% 0,18 39 000 000 0,15 0,03
Distribution des
Périmètres irrigués 27,0 3 350 000 29% 0,12 42 000 000 0,08 0,05 0,26 7 020 000
EUT
NB : pour les scénarios 1 et 3, les coûts d’investissement pour les périmètres irrigués ne concernent
pas les périmètres irrigués avec substitution des eaux conventionnelles car les infrastructures sont déjà
existantes. Ils sont cependant comptés dans les coûts de fonctionnement.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
11. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE SAHEL - SFAX
Le coût unitaire global en DT par m3 d’EUT réutilisé du scénario 1 est proche de celui du
scénario 2, bien que l’investissement initial total soit bien inférieur au scénario 2. Ceci s’explique par le
fait que seulement 60 % des EUT sont réutilisées dans le scénario 1 alors que le scénario 2 réutilise
93 % des EUT produites à l’horizon 2050. Cependant, les coûts ne sont pas répartis sur les mêmes
maillons techniques de la filière. Pour le scénario 1, 71 % du coût total annuel est dédié au
traitement complémentaire. Pour le scénario 2, les coûts sont répartis entre les différents
maillons de la filière : 37 % pour le traitement complémentaire, 31 % pour la création et le
fonctionnement de nouveaux périmètres irrigués, 16 % pour le stockage et 16 % pour les transferts.
L’énergie dépensée pour réutiliser un m3 d’EUT est la même pour le scénario 1 et 2 (proche de
0,48 kWh/m3).
BENEFICES TERRITORIAUX
Chaque scénario répond à différents enjeux territoriaux, notamment les enjeux de stress hydrique et
d’adaptation au changement climatique. Les 3 tableaux ci-dessous reprennent le bilan hydrique du
Sahel et de Sfax et son évolution potentielle en 2050 (RCP 4.5). Pour chaque scénario, il est indiqué le
volume réutilisé projeté. Il est précisé la part de ce volume qui se substitue à des usages existants.
Enfin, le volume qui se substitue à des usages existants est comparé avec le déficit hydrique projeté en
2050 de la zone.
Tableau 75 : Impact des scénarios sur le déficit hydrique du Sahel et de Sfax à l’horizon 2050
Le scénario 1 privilégie la substitution qui représente 90 Mm3, soit plus de 90% du volume réutilisé
en 2050. Ce volume permettrait de réduire le déficit hydrique de 67% pour la région. Les eaux
conventionnelles peuvent être conservées pour des usages plus sensibles comme l’AEP. En apportant
une nouvelle ressource en eau dans des périmètres déjà impactés par le stress hydrique, ces
substitutions sont aussi une mesure d’adaptation au changement climatique. De plus, ce scénario
aide à préserver des périmètres irrigués périurbains menacés d’urbanisation en leur apportant une
ressource en eau durable.
Dans le scénario 2, bien que le volume réutilisé total soit supérieur au scénario 1, la REUT contribue
peu à la réduction du déficit hydrique. En effet, cette réutilisation concerne en majorité de nouveaux
prélèvements pour des usages agricoles. D’autres bénéfices territoriaux sont cependant apportés
comme le développement de certaines zones agricoles qui n’ont pas accès à d’autres ressources
en eau.
Le détail des volumes substitués par usages et par scénario est exposé en annexe 5.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
11. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE SAHEL - SFAX
Le tableau ci-dessous résume pour chacun des scénarios les bénéfices territoriaux auxquels les EUT
contribuent.
Aide au développement des zones rurales intérieures
Préservation des eaux conventionnelles pour l'AEP
Préservation de l'environnement proche des STEP
Aide au développement du secteur touristique
Préservation des terres agricoles périurbaines
Aide au développement du secteur industriel
Préservation des eaux souterraines (qualité)
Protection des zones littorales sensibles
Dynamisation du secteur agricole
Lutte contre le stress hydrique
Sécurité alimentaire nationale
Amélioration du cadre de vie
Bénéfices territoriaux
Adaptation au CC
Scénarios
Scénario 1 : les EUT, un moyen de préservation des terres
agricole périurbaines tout en réduisant le déficit hydrique
Scénario 2 : les EUT, une ressource pour aider au
développement des zones agricoles intérieures
Scénario 3 : les EUT, une ressource exploitée localement pour
réduire la consommation en eau potable des usages urbains
270
Le scénario contribue fortement au bénéfice territoral
Le scénario contribue modéremment au bénéfice territorial
Le scénario ne contribue pas ou peu au bénéfice territorial
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
11. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE SAHEL - SFAX
Les scénarios 1 et 3 conduisent à développer des nouveaux usages des EUT (maraichage, usages
urbains), des modifications profondes du cadre réglementaire et institutionnel sont donc nécessaires
ainsi qu’une implication importante de nouveaux usagers. Le scénario 2, même s’il demande des
transferts importants des EUT, restent moins ambitieux technologiquement que le scénario 1 qui exige
des niveaux de traitements élevés. Le scénario 2 est donc plus simple à mettre en place à court
terme tandis que les scénarios 1 et 3 demandent plus de moyens en termes d’investissements,
de mobilisation des acteurs et de contrôles de la filière sur le long terme.
271
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
11. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE SAHEL - SFAX
Tableau 77 : Comparaison des scénarios proposées pour la zone Sahel - Sfax en fonction des niveaux d’ambitions par contraintes
272
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective - Version définitive
11. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE SAHEL - SFAX
La région se partage entre des zones aux problématiques territoriales différentes mais toutes liées au
manque de ressources hydriques : d’une part, les zones littorales où la concurrence pour l’accès à
l’eau entre les usages est de plus en plus forte de par la variété des activités économiques
(cultures sous serres, arboriculture irriguée, industries diverses, tourisme balnéaire etc.). D’autre part,
les zones intérieures où l’agriculture pluviale, qui est l’activité économique principale, va être de
plus en plus fragilisée par le changement climatique.
Les impacts négatifs actuels sur l’environnement des rejets des eaux usées s’ajoutent aux
problématiques de stress hydrique. La pollution du littoral perturbe les activités touristiques et de
pêches, les rejets des industries textiles contaminent les oueds et les lagunes tandis que la forte
croissance démographique amène à la réalisation de pôles épuratoires toujours plus étendus. Si la
REUT permet de limiter les rejets dans les milieux sensibles tout en dynamisant un secteur
économique, le niveau d’acceptabilité sociale ne sera que plus haut, pour peu que la qualité des
EUT soient garanties pour les différents usagers et que l’information devienne totalement
transparente sur ce sujet.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
11. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE SAHEL - SFAX
274
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
12. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE GRAND TUNIS - ZAGHOUAN
12.1.1 Une production d’EUT abondante à hauteur de près de 120 Mm3 et en forte
augmentation, jusqu’à plus de 240 Mm3 d’ici 2050
FLUX LIES AU PARC EPURATOIRE MUNICIPAL EN MILIEU URBAIN
La région du Grand Tunis est la plus peuplée du pays avec actuellement près de 3 millions d’habitants,
raccordés à 11 STEP (stations d’épuration) fonctionnelles. Ce chiffre pourrait passer à 5 millions
d’habitants d’ici 2050 avec un développement important dans les gouvernorats de Manouba, Ariana et
Ben Arous. Cette croissance démographique oblige l’ONAS à prévoir des investissements importants
pour le parc épuratoire. Un plan directeur d’assainissement a été élaboré en 2014 jusqu’à l’horizon 2030
pour les 4 gouvernorats du Grand Tunis. Les grandes lignes de ce plan directeur sont décrites ci-après.
Au niveau du pôle urbain de Tunis, les anciennes STEP de Côtière Nord et Charguia seront
abandonnées (respectivement aux horizons 2025 et 2030). Les flux qui étaient raccordées à ces STEP 275
seront transférés vers le pôle épuratoire de Choutrana existant dont la capacité atteindra 57 Mm3/an
d’ici 2030. Ce pôle épuratoire est séparé en 2 STEP (Choutrana 1 et 2). Un émissaire en mer de 6 km
a été réalisé depuis 2018 pour rejeter les EUT de ce pôle épuratoire à Raoued (nord du Golfe de Tunis).
Le coût d’investissement estimé est de 125 millions de DT (ONAS, 2014).
Une partie des flux provenant du gouvernorat de l’Ariana, au nord de Tunis, n’iront pas à Choutrana
mais à la nouvelle STEP d’El Heissiane, qui sera en fonctionnement en 2025. La petite STEP de Kalaat
Andalous sera abandonnée au profit de celle d’El Heissiane.
Au niveau du Gouvernorat de Ben Arous, au sud de Tunis, il est prévu de rénover et d’étendre le
pôle épuratoire de Sud Meliane qui recevra aussi à terme les flux raccordés à la STEP de Mornag une
fois que celle-ci sera abandonnée (2025). Le pôle épuratoire regroupe 2 STEP pour les eaux
domestiques principalement (Sud Meliane 1 et 2) et la STEP industrielle Grappée de Ben Arous qui
permet de réduire les flux industriels arrivant à Sud Méliane et ainsi d’améliorer la qualité des EUT
produites. L’ensemble aura en 2030 une capacité de 35 Mm3/an. Un émissaire en mer de 7 km est
prévu pour rejeter les EUT de ce pôle épuratoire à Rades (sud du Golfe de Tunis). Le coût estimé est
de 176 millions de DT (ONAS, 2020).
De plus, une nouvelle STEP est prévue à l’horizon 2025 pour assainir les eaux usées provenant du sud
du bassin d’apport de Sud Méliane : la STEP El Allef.
La STEP El Attar, mise en service en 2016 et qui assainie la partie Ouest de Tunis, verra sa capacité
augmentée jusqu’à 62 Mm3/an d’ici 2030.
Outre ces grands pôles épuratoires pour assainir la zone urbaine du Grand Tunis, d’autres petites STEP
permettent d’assainir les zones périphériques : celles de Mornaguia, Tebourba et Jedaida. Il est prévu
d’étendre ces 3 STEP mais il n’est pas prévu d’en construire de nouvelles.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
12. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE GRAND TUNIS - ZAGHOUAN
Concernant le gouvernorat de Zaghouan, le parc épuratoire est très peu développé avec seulement
2 STEP actuellement : Zaghouan et El Fahs. D’autres STEP modestes seront créées comme celle de
Bir Mchergua mais les volumes produits par ce gouvernorat resteront très faibles au vu de la population.
Le tableau suivant indique les flux d’EUT calculés aux différents horizons temporels, ainsi que l’évolution
potentielle des traitements tertiaires. Le flux actuel total d’EUT est de l’ordre de 118 Mm3/an. Il
pourrait atteindre 244 Mm3/an en 2050.Les cartes associées présentent les STEP existantes et
programmées dans la zone concernée.
276
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
12. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE GRAND TUNIS - ZAGHOUAN
Tableau 78 : Liste des STEP existantes et futures au Grand Tunis et Zaghouan et flux d’EUT aux différents horizons temporels
Traitement III Flux total (Mm3/an)
Année de
Année de
Région Gouvernorat STEP mise en 2018 2020 2025 2030 2040 2050 2018 2020 2025 2030 2040 2050
fin de fonct.
service
Grand Tunis Ariana Kalaat El Andalous 1994 2025 0,5 1,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Grand Tunis Ben Arous Sud Meliane 1982 ? ? ? 19,4 31,9 37,8 34,2 41,4 47,8
Grand Tunis Ben Arous Mornag 2004 2025 x x 0,8 1,5 0,0 0,0 0,0 0,0
Grand Tunis Ben Arous Grappée Ben Arous 2001 0,5 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9
Grand Tunis Manouba Mornaguia 2015 x x x x x x 1,9 1,6 1,8 2,4 3,5 4,2
Grand Tunis Manouba Jedaida 2003 1,0 2,9 4,0 4,7 6,4 7,6
Grand Tunis Manouba Tebourba 2004 0,7 3,0 3,7 4,4 5,6 6,6
Grand Tunis Tunis Choutrana 1986 ? ? ? 49,2 41,5 51,1 58,2 67,1 75,6
Grand Tunis Tunis Charguia 1958 2030 11,0 6,3 15,9 0,0 0,0 0,0
Grand Tunis Tunis Cotiere Nord 1981 2025 8,6 9,6 0,0 0,0 0,0 0,0
Grand Tunis Tunis El Attar 2016 x x x x 18,9 16,0 16,3 28,7 43,9 51,3
Grand Tunis Zaghouan Zaghouan 2005 0,8 0,7 0,9 1,0 1,2 1,4
Grand Tunis Zaghouan El Fahs 2006 x x x x x x 0,4 0,6 0,7 1,0 1,1 1,2
Grand Tunis Zaghouan Bir Mchergua 2025 ? ? ? ? ‐ ‐ 0,2 0,3 0,3 0,4 277
Grand Tunis Ben Arous El Allef 2025 x x x x ‐ ‐ 2,1 12,3 16,4 19,3
Grand Tunis Ariana El Heissiane 2025 x x x x ‐ ‐ 7,5 17,0 22,1 26,4
Grand Tunis Zaghouan Jebel Oust 2040 ? ? 0,0 0,0 0,0 0,0 0,2 0,4
Grand Tunis Zaghouan Ennadhour 2040 ? ? 0,0 0,0 0,0 0,0 0,5 0,6
Grand Tunis Zaghouan Saouaf 2040 ? ? 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Grand Tunis Zaghouan Amayem 2040 ? ? 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective - Version définitive
12. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE GRAND TUNIS - ZAGHOUAN
278
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
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12. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE GRAND TUNIS - ZAGHOUAN
279
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
12. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE GRAND TUNIS - ZAGHOUAN
Il faut cependant noter qu’en l’état actuel, près de 1/4 du flux d’EUT produit dans la zone Grand
Tunis - Zaghouan présente des salinités supérieures à 3 g/L, peu compatibles avec l’irrigation
(agricole ou espaces verts). Cela concerne surtout la STEP Côtière Nord, avec un procédé de traitement
de type lagunage. Cette STEP sera cependant mise en arrêt avant 2025 au profit de la STEP de
Choutrana. Les 2 unités de la STEP Sud Méliane présentent aussi une salinité élevée, probablement
causée par des intrusions d’eaux salines dans le réseau et aux effluents industriels reçus par la STEP.
Tableau 79 : Salinité des eaux en sortie des STEP de la zone Grand Tunis - Zaghouan pour l’année 2017 (ONAS, 2017)
Part du flux d'EUT Part du flux d'EUT
Volume d'EUT produit Taux de salinité en
STEP en fonction des en fonction du seuil
(m3/an) sortie de STEP (g/L)
classes de salinité de salinité 3 g/L
Mornaguia 1 558 000 0,9
2%
Tebourba 823 000 1,0
Jedaida 934 000 1,2
Zaghouan 936 000 1,2 18%
Attar 21 208 000 1,3 77%
Charguia 12 849 000 2,1
Choutrana 2 14 922 000 2,3
56%
Mornag 825 000 2,4
Choutrana 1 41 789 000 2,6
Sud Meliane 2 12 202 000 3,3 10%
Cotiere Nord 7 622 000 4,4 23%
13%
Sud Meliane 1 8 971 000 5,3
Kalaa El Andalous 617 000 ‐ 0% 0%
280
FLUX INDUSTRIELS NON RACCORDES
Le CADRIN de l’ONAS inventorie 190 industries non raccordées au réseau d’assainissement collectif.
Parmi ces industries, la majorité sont des industries agro-alimentaires (32 %, surtout conserveries de
tomates, laiteries, huileries, abattoirs). Seulement 20 d’entre elles réalisent des prétraitements. Les
milieux de rejets des effluents sont majoritairement des oueds (Oued Meliane, Oued Medjerdah et
affluents…). D’autre possèdent des infrastructures d’assainissement individuelles (puits perdus, bassins
de réserve). Le tableau ci-dessous est un extrait du CADRIN de l’ONAS concernant la région Grand
Tunis et de Zaghouan. Il indique les principales industries où le volume rejeté a été pu être estimé
Tableau 80 : Industries non raccordées au réseau d’assainissement collectif où le volume de rejet est évalué (ONAS, 2019)
Prétraitement Volume rejeté
Secteur d’activité Milieu de rejet
réalisé (m3/an)
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
12. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE GRAND TUNIS - ZAGHOUAN
12.1.2 Une offre en EUT qui permettrait de réduire la dépendance de la région aux
transferts des Eaux du Nord
CLIMAT 281
La zone du Grand Tunis - Zaghouan est caractérisée par une pluviométrie supérieure à la moyenne
nationale. Elle est située dans la partie Nord du pays et subit l’influence maritime du littoral. Elle dispose
d’un climat subhumide (DGRE, 2019). En moyenne sur la période 1980-2009, le cumul annuel de
précipitation est de 460 mm/an (±50 mm/an) (CHPclim, 2020).
D’après les projections climatiques du CMIP4 et du CMIP5, la zone du Grand Tunis et Zaghouan subirait
une diminution des précipitations comprise entre -10% et -20% à l’horizon 2050 (BPEH, 2019).
Comme toutes les autres zones du pays, la zone subira un réchauffement déjà en cours qui induira en
particulier une évapotranspiration plus importante et conséquemment une hausse de la sécheresse
pédologique, une réduction de la recharge des nappes et des besoins en eau plus élevées pour les
cultures. L’élévation de température pourrait aller jusqu’à +2°C (avec une marge d’incertitude
importante) à l’horizon 2050 dans le cadre du scénario d’émission le plus pessimiste, à savoir le RCP
8.5.
EAUX DE SURFACE
Hydrologie
Située dans la zone Nord-Est de la Tunisie, la zone du Grand Tunis et Zaghouan est principalement
située dans le bassin versant de l’oued Meliane ainsi qu’une portion de la basse vallée de la
Medjerdah. Cette zone couvre une superficie totale de 5400 km2. D’après les analyses et les
modélisations hydrologiques de la troisième phase de l’étude CRET, les écoulements sur la zone du
Grand Tunis représentent de 10 à 40 mm/an. Le gouvernorat de Zaghouan dispose
d’écoulements plus importants compris entre 40 et 80 mm/an du fait du relief de la dorsale
tunisienne.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
12. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE GRAND TUNIS - ZAGHOUAN
Les projections climatiques indiquent que les écoulements superficiels dans la zone du Grand Tunis et
Zaghouan pourraient diminuer de -10% à -15% à l’horizon 2050 (BPEH, 2019) dans le scénario le plus
pessimiste (RCP 8.5). La basse vallée de la Medjerdah (Gouvernorats de la Manouba et de l’Ariana)
serait soumise à une diminution moins importante des écoulements, plutôt de l’ordre de -5% à -10% à
l’horizon 2050.
NB : Ces résultats sont à prendre avec précaution car ils ne s’appuient pas sur des études
d’incertitudes exhaustives. En effet seuls deux modèles de changement climatiques ont été utilisés pour
la modélisation. De plus, les études utilisées pour ces estimations englobent des bassins versants et
non des gouvernorats.
Ouvrages de stockage
La zone du Grand Tunis et Zaghouan compte 183 barrages collinaires pour une capacité totale de
stockage de 16 Mm3. En ce qui concerne les grands barrages, la zone du Grand Tunis et Zaghouan
est équipée de six ouvrages totalisant une capacité de stockage de plus de 93 Mm3. Le barrage le plus
important est celui de Bir Mcherga situé dans le Gouvernorat de Zaghouan sur l’Oued Meliane. Ce
dernier disposait initialement d’une capacité de stockage de 53 Mm3, mais l’envasement de la retenue
a réduit cette capacité à 41,6 Mm3. Les barrages de Mornaguia et Ghedir El Goulla jouent un rôle majeur
dans l’alimentation en eau potable du Grand Tunis. Par ailleurs, deux autres barrages sont projetés :
le barrage de Chafrou (7 Mm3) qui est au stade d’étude et celui de Saida (4 Mm3) qui est au stade de
projet.
Transfert
La région du Grand Tunis et Zaghouan est déficitaire, c’est-à-dire que ses besoins en eau sont plus
importants que les ressources en eau disponibles naturellement sur son territoire. La région bénéficie
d’apports supplémentaires en eau de surface via les grands axes de transfert hydrique depuis la
vallée de la Medjerdah et des eaux du Nord-Ouest.
L’alimentation en eau potable et l’irrigation de la zone du Grand Tunis et Zaghouan sont fortement
282 dépendantes de ces ressources de transfert. Ainsi, sur la base des données de la SONEDE et du
Ministère de l’Agriculture (BPEH, 2019), on estime qu’actuellement un volume total de 225 Mm3/an
est transféré par des conduites et des canaux pour alimenter la zone du Grand Tunis et Zaghouan.
De façon globale, les ressources en eau à l’origine des transferts de l’extrême Nord et des transferts
de la Medjerdah auront tendance à diminuer à l’horizon 2050 avec les effets du changement
climatique, de l’ordre de -5% (scénario RCP4.5) à -10% (scénario RCP8.5).
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
12. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE GRAND TUNIS - ZAGHOUAN
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12. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE GRAND TUNIS - ZAGHOUAN
EAUX SOUTERRAINES
Sur la zone du Grand Tunis et Zaghouan, on dénombre 12 nappes phréatiques. Les principales
nappes phréatiques en termes d’exploitation et de ressources sont liées aux cours d’eau de surface, à
savoir les nappes de la Basse vallée de la Medjerdah, de l’Oued Chafrou et de l’Oued Rmel. De
plus, on peut également citer la nappe de Mornag pour son taux d’exploitation très élevé. Le volume
de ressources en eau pouvant être exploité de façon durable est de 57 Mm3/an. Or, en 2015 le volume
total exploité sur ces 12 nappes est de 42 Mm3, il n’y a donc pas de surexploitation globale des
ressources souterraines. Seule la nappe de Mornag fait face à un taux élevé de surexploitation
(194% en 2015).
Par ailleurs, en termes de qualité des eaux souterraines, l’ensemble des nappes connait des épisodes
de forte salinité au-dessus de 5 g/L. C’est d’ailleurs la forte salinité de la nappe de Manouba-Sejoumi
qui explique son faible taux d’exploitation (DGRE, 2016).
Le bilan ressources/prélèvements des nappes profondes est équilibré à l’échelle de la région (88
Mm3 de ressources contre 87 Mm3 prélevés) mais certaines nappes sont surexploitées dans les
gouvernorats de Ben Arous et Zaghouan.
Les prélèvements pour l’alimentation en eau potable s’élève à 208 Mm3/an en 2018 (SONEDE,
2018). Ces prélèvements permettent l’alimentation en eau potable de près 3,14 millions d’habitants
en 2020. A l’horizon 2050, la population de la zone est projetée à 3,7 millions d’habitants. Si la
consommation unitaire devait rester identique, la consommation en eau potable représenterait alors
environ 245 Mm3/an. Actuellement, les besoins en eau potable du Grand Tunis sont en quasi-totalité
satisfaits par les eaux de transfert de l’extrême Nord et de la Mejderdah (190 Mm3/an). L’alimentation
en potable du gouvernorat de Zaghouan s’appuie sur des forages d’eau souterraine situés dans le
284 gouvernorat en question.
Dans la zone du Grand Tunis et Zaghouan, 47% (±10%) des prélèvements en eau sont destinés à
l’irrigation des cultures, soit environ 186 millions de m3. Près de 75% de l’eau d’irrigation du Grand
Tunis et Zaghouan sont issus des eaux souterraines. Le reste de l’irrigation est alimentée à partir de
grands barrages, des barrages collinaires ainsi que des EUT. La basse vallée de la Medjerdah est
alimentée par le Grand Canal Laroussia ainsi que par des pompages directs dans la basse Medjerdah.
Concernant l’usage pour la recharge des nappes du Grand Tunis et Zaghouan, celui-ci est
majoritairement alimenté par les eaux de transfert du Nord. Le volume annuel de recharge en 2015
est d’environ 2,1 Mm3.
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Recharge
Grand Tunis - Zaghouan Prélèvements sans
renouvelables
AEP
IRR
Situation actuelle effectifs (Mm3) REUT
(Mm3)
(Mm3)
Ecoulement 190
dont stock. barrages coll. 16 1,9 1 0,7 0
dont stock. grds barrages 56 9,2 9,2 0
Transfert CMCB & stockages 225 225 190 34 1,4 0
Nappes phréatiques et profondes Part REUT /
152 157 18 139 5
(total) Déficit
Bilan Ress. Ren. - Usages 2020 449 393 208 183 2 0 5 118 2360%
Bilan Ress. Ren. - Usages 2050 449 532 347 183 2 0 83 244 295%
Part EUT / Usages 30% 46%
La production actuelle d’EUT (118 Mm3) est bien supérieure au déficit hydrique actuel de la zone qui
s’élève à 5 Mm3. A l’horizon 2050, l’augmentation des besoins en eau potable conduira à dégrader
fortement le bilan de la zone (il pourrait atteindre plus de 80 Mm3). La REUT permettrait,
potentiellement, de combler 100 % du déficit. De plus, la REUT permettrait de réduire l’apport de
ressources en eau provenant des transferts du Nord.
Les 2 tableaux ci-dessous reprennent le bilan en situation actuelle en y intégrant des projections
climatiques selon 2 scénarios de changement climatique différents : le scénario 4.5 qui induirait
une réduction modérée des ressources en eau et le scénario 8.5 qui induirait une plus forte réduction
de ces ressources.
Apports Déficit
Prélèvements
Recharge
IRR
Ecoulement (-10%)
dont stock. barrages coll. 14 2,0 0 1 0,7 0 0
dont stock. grds barrages 50 9,66 0 9,7 0 0 0
Transfert CMCB (-5%) 214 227 190 35 1,4 0 13
Nappes phréatiques et profondes Part REUT
137 164 18 146 0 0 27
(total) (-10%) / Déficit
Bilan Ress. Ren. - Usages 2050 415 541 347 192 2 0 125 118 244 0 195%
Part EUT / Usages 22% 45%
Dans le scénario 4.5, à l’horizon 2050, les apports annuels renouvelables du Grand Tunis et de
Zaghouan tendent à baisser (-10% pour les ressources locales et -5% pour les eaux transférées
du Nord). Les besoins pour l’irrigation (à surfaces constantes) tendent à augmenter (+5%) – du fait de
la hausse de l’évapotranspiration. La combinaison de ces tendances dégrade fortement le déficit
hydrique de la zone (-125 Mm3), déficit qui pourrait toutefois être, potentiellement, comblé à
100 % par la REUT..
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IRR (+10%)
Prélèvements
Recharge
Grand Tunis - Zaghouan annuels sans Déficits avec
effectifs
AEP
CC - RCP 8.5 2050 renouvelables REUT REUT (Mm3)
(Mm3)
(Mm3) (Mm3)
Dans le scénario 8.5, à l’horizon 2050, les tendances s’amplifient, à la baisse (-20% pour les
ressources locales et -10% pour les eaux du Nord) comme à la hausse (+10% pour les besoins
pour l’irrigation, à surfaces constantes). La combinaison de ces tendances dégrade fortement le déficit
de la zone (-157 Mm3), mais qui peut toujours être potentiellement comblé à 100 % par la REUT.
Les 2 graphiques ci-dessous résument à l’échelle du Grand Tunis et de Zaghouan la part potentielle
des EUT dans le bilan global des ressources en eau de la région et dans le déficit selon différentes
situation : la situation actuelle (2,3 Mm3 réutilisés), la situation si 100 % des EUT produites aujourd’hui
étaient réutilisées et la situation en 2050 selon les 2 scenarios de projections climatiques évoqués ci-
avant.
286 Figure 73 : Part des EUT dans le mix de ressources en eau (haut) et das le déficit (bas) à l’échelle du Grand Tunis et de Zaghouan
1% 26% 60 % 64 %
195% 155%
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12.2.1 Des agriculteurs intéressés pour exploiter les EUT afin de préserver une
agriculture périurbaine menacée
PLACE DU SECTEUR AGRICOLE AU GRAND TUNIS ET ZAGHOUAN
Le Grand Tunis est doté de 154 000 ha de terres labourables. Elles sont concentrées dans les
cuvettes de Jedaida et de Tebourba, la plaine de la basse vallée de la Medjerda et les plaines de
Mornag. Ces terres agricoles ont une fonction économique importante, tant au niveau régional que
national. Elles contribuent activement à l’approvisionnement du pays en produits frais et transformés.
La céréaliculture est dominante avec près de 55 000 ha cultivés et 9 % de la production nationale.
L’assolement est cependant varié avec l’arboriculture fruitières (34 % de la SAU dont la moitié en
plantations d’oliviers), les fourrages (20%) et les cultures maraîchères (3%). 2 types d’exploitations
se distinguent : les grandes exploitations (plus de 10 ha) hors zones urbaines avec un système
cultural intensif. Des petites exploitations (moins de 3 ha) à la périphérie immédiate des villes qui
pratiquent les cultures maraichères et fruitières de manière extensive.
La superficie totale des périmètres irrigués de la région est de l’ordre de 64 000 ha, soit près de 15 %
de la superficie totale du pays avec 32 100 ha irrigués en 2018.
Désormais, l'extension du Grand Tunis pose le problème fondamental de la concurrence entre les
divers modes d'occupation du sol entraînant une réduction du territoire de production agricole
au profit de l'extension urbaine. Les tendances de cette extension perdurent avec un déficit
grandissant des espaces verts et ouverts, en particulier agricoles.
287
Les 3 cartes ci-dessous sont issues de la carte agricole de la Tunisie. Elles présentent différentes
familles de cultures : arboriculture – céréales et fourrages – maraîchage. Pour chacune d’elles, les
périmètres irrigués sont indiqués par un zonage rouge. Elles permettent ainsi d’illustrer l’occupation des
terres agricoles pour la zone du Grand Tunis et de Zaghouan et de croiser ces éléments avec la
localisation des STEP existantes et projetées.
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Figure 74 : Zone Tunis – Zaghouan : Carte agricole – Carte 1 : Vigne et arboriculture, périmètres irrigués (en rouge)
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Figure 75 : Zone Grand Tunis et Zaghouan : Carte agricole – Carte 2 : céréales (en jaune) et fourrages (en violet), périmètres
irrigués (en rouge)
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Figure 76 : Zone Grand Tunis et Zaghouan : Carte agricole – Carte 1 : Maraîchage et périmètres irrigués (en rouge)
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Concernant le PPI existant de Borj Touil dans le Gouvernorat de l’Ariana, une étude de cas a été
effectuée dans l’étude préalable à ce plan national pour la REUT (DGGREE, 2017). L’avancement de
l’urbanisation dans ce PPI ne permettrait pas d’irriguer les 3 200 ha initiaux. Une relance ambitieuse
du PPI permettrait d’irriguer au maximum 2 000 ha. Le scénario d’une irrigation sur 1 000 ha
(superficies irriguées de 2007) serait cependant plus crédible, toujours d’après l’étude.
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Dans le Gouvernorat de Zaghouan, les bénéficiaires actuels des EUT recherche encore plus
d’EUT pour étendre leurs superficies irriguées. Les agriculteurs autour de ces PPI sont aussi
prêts à intensifier leurs productions en associant cultures fourragères et oliviers.
La carte ci-dessous synthétise les résultats des enquêtes en fonction des sous zones du Grand Tunis
et Zaghouan. Ce découpage de la région en sous zones est explicité dans la partie 12.4.
Figure 77 : Niveaux d’acceptabilité des agriculteurs à exploiter les EUT en fonction des sous zones du Grand Tunis et Zaghouan
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Les 52 zones industrielles réparties sur la région ont globalement recours à l’eau potable de la
SONEDE pour leur fonctionnement. Certaines industries ont accès à d’autres ressources (puits,
forages), notamment dans le Gouvernorat de l’Ariana. Au niveau de l’eau potable, la consommation
pour l’usage industriel est la plus conséquente à Ben Arous avec 3,3 Mm3 consommé en 2018.
Cela représente 12 % de la consommation totale en eau potable du Gouvernorat. La consommation
industrielle pour les autres Gouvernorats du Grand Tunis est de 2,5 Mm3 pour Tunis, 1,2 Mm3 pour la
Manouba et 0,4 Mm3 pour l’Ariana. A Zaghouan, cette consommation industrielle a un poids important
localement puisqu’elle représente 20 % de la consommation totale en eau pour 1,2 Mm3
consommés (CGDR, 2018). Au final, la consommation d’eau potable industrielle ne représente
que 7 % du volume total actuel d’EUT produit par la région (118 Mm3).
PERSPECTIVES INDUSTRIELLES
D’après les projections de l’AFI, les zones industrielles de la région vont être étendues. Le Gouvernorat
de Ben Arous continue à connaître un mouvement actif de création de nouvelles zones industrielles
publiques et privées avec un total de 250 ha dont la création est projetée à court terme. Pour les autres
gouvernorats, les nouvelles superficies prévues sont plus réduites avec 85 ha à Tunis, 44 ha à la
Manouba, 30 ha à l’Ariana et 27 ha à Zaghouan. Les superficies des zones industrielles vont donc
augmenter significativement, les portants de 2 400 ha à environ 2 800 ha, ce qui augmentera la
demande sur les ressources en eau (APII, 2019).
D’après une analyse sous SIG d’images satellitaires de Google Earth, réalisée dans le cadre de la
présente étude, la superficie des espaces verts existants (sans les golfs) pour les principales zones
touristiques est de 84 ha pour Tunis Nord et 31 ha pour Tunis Sud.
Comme vu lors de la phase de Diagnostic, il existe actuellement deux terrains de golf à Tunis : le Golf
de Carthage, d’une superficie de 30 ha, et le Golf de Gammarth avec 130 ha. Ils sont alimentés par la
STEP de Charguia pour irriguer une superficie d’environ 78 ha.
PROSPECTIVES TOURISTIQUES
Il est prévu par l’AFT d’étendre la zone touristique de Tunis Nord vers Cap Gammarth. La capacité
hôtelière supplémentaire serait de 6 000 lits sur une superficie de 73 ha (AFT, 2020). Au vu des
difficultés actuelles rencontrées dans le secteur touristique, nous estimons que cette zone ne sera pas
aménagée avant le moyen terme (2030). D’après les enquêtes auprès des hôteliers de la région, les
extensions des capacités hôtelières des zones existantes et des superficies des espaces verts ne sont
pas encore à l’ordre du jour des gestionnaires au vu des contextes sanitaire et économique actuels.
La stratégie du ministère du tourisme prévoit de réaliser un golf pour chaque 10 000 lits afin d’assurer
aux golfeurs l’accès à 3 golfs dans un rayon ne dépassant les 45 min lors de leur séjour. Ainsi, il est
prévu d’aménager 2 golfs additionnels dans les environs de Tunis sur le long terme (STDG, 2018).
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Pour les autres Gouvernorats du Grand Tunis, les superficies des parcs urbains sont de 207 ha
pour Ben Arous, 130 ha pour l’Ariana et 20 ha pour la Manouba. L’amélioration de l’esthétique
urbaine par la création et l’entretien des espaces verts et l’aménagement de parcs urbains fait partie
d’une recommandation du SDA de la région économique du Nord Est (DGAT, 2011).
Les responsables des municipalités interrogées lors des enquêtes se sont montrés favorables à la
REUT, surtout pour l’irrigation des espaces verts au vu des besoins en eau et des extensions
souhaitées. A court terme, il a été proposé que certains instituts de recherche montrent l’exemple
comme le pôle de biotechnologies Sidi thabet à l’Ariana.
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La plupart des nappes des Gouvernorats de Tunis, Ariana, Manouba et Zaghouan ne sont pas
exploitées à leur plein potentiel de par leur niveau de salinité. De plus, elles ont une faible perméabilité
et sont situées dans des contextes urbains, défavorables à la recharge par les EUT. Ces nappes ne
constituent donc pas un objectif potentiel pour un stockage souterrain des EUT. Les seules nappes
surexploitées dans la zone du Grand Tunis et de Zaghouan sont présentes dans le Gouvernorat de Ben
Arous :
la nappe phréatique de Mornag avec un déficit de 6,6 Mm3/an et un taux d’exploitation de 195
%,
la nappe phréatique des Grès Oligocènes avec un déficit proche de 1 Mm3/an et un taux de
surexploitation de 143 %.
Il n’existe pas de site de recharge de nappe avec les EUT dans la région actuellement. Cependant, la
nappe de Mornag a déjà été étudiée pour être rechargée avec les EUT de la STEP Sud Meliane. La
dernière étude sur le sujet menée par le CRDA de Ben Arous en 2016 a envisagé plusieurs solutions
de recharge. L’option de REUT n’a pas été retenue à court terme car les eaux de la STEP Sud
Meliane présentent une salinité trop élevée et des teneurs en métaux lourds proches des seuils de la
norme de rejet.
D’autres modalités de recharge proposées consistaient à infiltrer les eaux via les oueds Méliane et El
H’ma et en l’utilisation des puits et forages pour la recharge artificielle à partir des eaux du CMCB.
Au final, l’option retenue a été d’augmenter la recharge déjà existante des eaux du CMCB au niveau de
deux sites d’anciennes carrières. Cette zone des grès oligocènes de Khlédia est très favorable à
l’infiltration. Jusque-là, un quota de 2 Mm3/an était alloué au CRDA de Ben Arous pour être rechargé.
L’étude préconise un quota de 8 Mm3/an provenant du CMCB afin de créer une barrière hydraulique
pour limiter l’intrusion du biseau salé marin en plus de compenser la baisse piézométrique de la nappe
de Mornag (CRDA Ben Arous, 2016). Cette recharge doit en parallèle être accompagnée de mesures
d’accompagnements auprès des agriculteurs pour limiter les prélèvements dans la nappe.
La recharge avec les EUT reste donc possible techniquement à moyen terme à condition que la
296 qualité des EUT de la STEP Sud Méliane soit améliorée. Une autre solution possible est d’utiliser
les EUT de la future STEP El Allef projetée en 2025. Cette REUT permettrait de conserver les eaux
du CMCB pour d’autres usages.
Le tableau ci-dessous synthétise les recharges possibles par des EUT (liste de STEP avec les flux
d’EUT produites aux différents horizons) pour les différentes nappes pour lesquelles une recharge est
jugée potentiellement utile.
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Tableau 81 : Liste des STEP associées à chaque nappe et potentiel de recharge par les EUT
Ratio recharge potentielle /
Enjeux auxquels pourrait répondre la recharge* Contexte pour la recharge**
déficit quantitatif
Lutte contre Amélioration de Fin d’un rejet Augmentation de Amélioration de STEP pouvant
l’intrusion du la qualité des en mer ou la quantité d’eau la gestion de Production
être utilisées Production EUT
Nappe biseau salé eaux de la dans une disponible pour l’eau avec un pour la recharge EUT 2018 Technique de recharge proposée Usages indirects possibles
2050 (Mm3)
(barrière nappe (dilution) zone sensible un usage indirect stockage Hydrogélogique Foncier (Mm3) 2020 2050
de la nappe
hydraulique) intersaisonnier
hors période
d’irrigation
Mornag Irrigation pour les périmètres
x x x x Sud Méliane Favorable Favorable 32 48 484 % 724 % Infiltration dans des carrières
(Déficit 6,6 Mm3) arboricoles / fourrage
Irrigation pour les périmètres
x x x x El Allef Favorable Favorable 0 19 - 293 % Infiltration dans des carrières
arboricoles / fourrage
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12.3 IMPACTS ACTUELS DES REJETS D’EAUX USEES SUR L’ENVIRONNEMENT ET LES
ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES AU GRAND TUNIS ET ZAGHOUAN
L’objectif de cette partie est de dresser un inventaire global des principaux rejets d’eaux usées qui
impactent actuellement l’environnement et/ou des activités socio-économiques. Cet inventaire a été
enrichi par les acteurs locaux lors des entretiens régionaux et de l’atelier de concertation de la zone
Grand Tunis - Zaghouan qui a eu lieu le 30 mars 2021.
Le Grand Tunis, en étant fortement urbanisée et comportant plusieurs zones industrielles, produit de
nombreux rejets d’eaux usées qui impactent les milieux récepteurs. Ces milieux sont notamment
l’oued principal de la Medjerdah, l’oued Meliane au sud du pôle urbain et globalement le Golfe de
Tunis où se déversent ces oueds. Ces impacts sont particulièrement visibles, par exemple au niveau
de la banlieue Sud de Tunis sur la zone littorale de Radès, Hammam Lif et Ezzahra qui était autrefois
appréciée pour la baignade par les tunisois et qui est aujourd’hui dégradée par les rejets urbains et
industriels (TAP, 2015) (Ben Mrad, 2020).
12.3.1 Le Golfe de Tunis fortement impacté par les rejets des STEP urbaines
Les principales STEP qui assainissent le Grand Tunis rejettent en mer dans le Golfe de Tunis.
C’est le cas des STEP de Choutrana, Charguia et Côtière Nord qui sont connectées entre elles et
rejettent dans le canal Khelidj avant de rejoindre la mer. Ce canal à ciel ouvert est une source de
nuisance pour les riverains : il est chargé de déchets, il y a des proliférations de moustiques et la
qualité des EUT se dégrade dans le canal (SCP, 2017). Une partie de ces eaux seraient aussi
rejetées dans la sebkha de l’Ariana qui présente des signes d’eutrophisation.
Le pôle épuratoire Sud Meliane au sud de Tunis rejette dans l’oued Meliane puis dans la mer. Il reçoit
298 de nombreux effluents provenant des zones industrielles de Ben Arous et la qualité des rejets ne
respecte souvent pas la norme, notamment à cause des métaux lourds présents dans les eaux brutes
rejetées dans les réseaux de la STEP (CRDA Ben Arous, 2016).
Deux émissaires en mer ont été étudiés par l’ONAS afin d’éloigner la pollution des rejets des STEP
des zones littorales : un émissaire Tunis Nord d’une longueur de 6 km qui collectera les rejets du pôle
épuratoire Choutrana et de la future STEP El Heissiane, ainsi qu’un émissaire Tunis Sud de 7 km
pour les rejets du pôle Sud Meliane.
Les petites STEP du Gouvernorat de la Manouba rejettent dans les affluents de la Medjerdah : STEP
de Jedaida, Tebourba et Mornaguia.
Au niveau de Zaghouan, les effluents industriels raccordés aux STEP sont en augmentation et
provoquent parfois quelques dysfonctionnements.
12.3.2 Des flux d’eaux usées industrielles et domestiques non traitées sources de
pollutions pour les oueds et les sebkhas
La Basse Vallée de la Medjerdah dans le Gouvernorat de l’Ariana est polluée par des rejets urbains
bruts provenant de zones non raccordées au réseau collectif comme Sidi Thabet. L’oued Chaffrou,
qui est un affluent de la Medjerdah, reçoit aussi ce type de rejet, au niveau de Battan notamment
(DGGREE, 2017).
D’après l’étude de dépollution de la Medjerdah (DGEQV, 2018), les rejets polluants dans la Basse
Vallée de la Medjerdah sont estimés à hauteur de 500 000 m3/an. Ce sont en majorité des industries
agro-alimentaires qui produisent ces rejets, comme des conserveries de tomates. L’oued Chaffrou
reçoit quant à lui 800 000 m3/an d’effluents industriels considérés comme des sources de
pollution. Les activités concernées sont des industries textiles (tanneries) et des industries agro-
alimentaires (laiteries, huileries, conserveries de tomates).
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La carte ci-après synthétise les problématiques environnementales liées aux rejets d’EUT au Grand
Tunis et Zaghouan.
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300
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- A l’échelle de sous zones, voire même à l’échelle des STEP, afin de bien identifier les
valorisations locales potentielles (à proximité de chaque STEP) et les volumes résiduels
pour d’éventuels transferts vers d’autres zones ;
- A l’échelle de toute la région du Grand Tunis, avec une vue d’ensemble sur les STEP
présentes et projetées afin de proposer des orientations cohérentes avec l’ensemble du
territoire ;
Nous évoquerons ainsi dans un premier temps les sous-zones en capacité d’absorber la totalité des
flux d’EUT émis sur leur territoire. Il s’agit des sous-zones de l’Ariana, de la Manouba et de Zaghouan.
Cela permet dans le même temps d’évaluer la capacité de ces zones à absorber d’éventuels flux
additionnels provenant du Grand Tunis.
Nous évoquerons dans un second temps les sous-zones de la « plaine de Mornag » et du « pôle
urbain du Grand Tunis ». Il s’agit de zones émettrices nettes de flux d’EUT. C’est-à-dire que sur
ces zones, de par la forte densité de population et l’aménagement du territoire à dominante urbaine, les 301
opportunités de valorisations locales des EUT ne suffisent pas à absorber les flux d’EUT émis. Les
possibilités de valorisation locale sont identifiés et les flux résiduels estimés.
NB : En plus de nos propres réflexions, nous avons consulté pour cette partie les études antérieures
portant sur la REUT du Grand Tunis. Les principales propositions de ces études concernant les
valorisations possibles sont résumées dans la partie 12.4.2.1.
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302 Figure 78 : Découpage de la région du Grand Tunis et Zaghouan en sous zones d’étude
L’inventaire des valorisations possibles des EUT présentées dans cette partie par sous zones a été
alimenté par l’atelier de concertation régional qui a eu lieu le 30 mars 2021. Cet atelier a été l’occasion
d’échanger avec les acteurs du territoire sur les valorisations des EUT à privilégier à l’échelle du Grand
Tunis. Des discussions autour de grands choix sur la gestion des ressources d’EUT et d’aménagement
du territoire ont aussi été abordés : usages locaux ou transferts, substitution d’usages existants ou
création de nouveaux usages, extension des zones urbaines ou préservation de terres agricoles
périurbaines, investissement dans des émissaires ou dans des traitements des EUT.
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12. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE GRAND TUNIS - ZAGHOUAN
Pour l’AEP, la région de l’Ariana bénéficie des apports des eaux de la vallée de la Medjerdah, par
l’intermédiaire des barrages de Sidi Salem et El Aroussia. Cette ressource est également utilisée
pour l’irrigation, en particulier dans la Basse Vallée de la Medjerdah.
Le tableau ci-dessous liste les idées de valorisations des EUT possibles pour la sous zone de l’Ariana
à l’issue des entretiens et enquêtes régionaux ainsi qu’au regard du contexte qui vient d’être exposé.
Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
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prospective - Version définitive
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L’irrigation de la totalité des 3 145 ha du périmètre à partir des EUT
équivaut à l’utilisation de 100% des eaux de la STEP de El Heissiane
en 2050 (26 Mm3) + 7% (5 Mm3) de celle de Choutrana.
Idée 1.c : Amélioration du traitement Part de la superficie irrigable irriguée actuellement, substituable
pour des usages à plus haute valeur en utilisant 100% des EUT :
ajoutée
Maraîchage : de 15 % en 2020 (146 ha) à plus de 3 fois les superficies
Maraîchage dans les périmètres existantes en 2050 (3 480 ha)
irrigués existants
Le recours à la recharge des nappes n’étant pas envisageable, il est préconisé d’orienter ce potentiel
d’EUT principalement vers un usage agricole direct. Le PPI de Borj Touil et l’ensemble des zones
irriguées de la Basse Vallée de la Medjerda sont situés à distance raisonnable des STEP (5 à 20 km),
ils représentent la majorité des prélèvements de la zone. Cela peut se faire selon différentes modalités :
La future STEP d’El Heissiane étant située à proximité du PPI de Borj Touil, une première option
consisterait à intensifier le recours aux EUT pour irriguer ce périmètre, à hauteur de 50% à 100%
de ses besoins en eau. Dans l’hypothèse où la culture principalement pratiquée continue à être le
fourrage d’été et d’hiver, les besoins du PPI représenteraient 15 à 30 Mm3/an selon le niveau
d’intensification et pourraient donc absorber la quasi-totalité des volumes potentiellement produits par
304 cette STEP à l’horizon 2050. Les flux de la STEP de Choutrana, qui alimente déjà le périmètre avec un
mélange des eaux de la STEP de Charguia, pourraient venir couvrir les besoins résiduels (environ
5 Mm3) si le PPI a recours aux EUT à 100%. Lors des échanges dans l’atelier régional, les acteurs ont
tout de même précisé qu’avec l’avancement de l’urbanisation, la valorisation potentielle des EUT
dans le PPI de Borj Touil risque d’être bien inférieure.
Une seconde possibilité serait de recourir exclusivement aux flux d’EUT de la STEP de Choutrana
pour l’irrigation du PPI de Borj Touil, comme cela se fait actuellement. Les flux de la STEP El Heissiane
pourraient quant à eux être utilisés dans les périmètres de Kalaat El Andalous et de Sidi Thabet
d’une superficie irrigable de 8 000 ha. Ces périmètres sont irrigués aujourd’hui avec les eaux des
barrages de Sidi Salem et de El Aroussia et ne sont qu’intensifiés à hauteur de 30 % (année 2018).
Cette stratégie de substitution des eaux du Nord pour l’irrigation de la Basse Vallée de la Medjerda
permettrait de dégager des marges de manœuvre pour la satisfaction des besoins croissants en AEP
de la zone du Grand Tunis à partir des eaux du Nord. Les flux résiduels de la STEP de Choutrana,
mélangés avec ceux de la STEP El Heissiane, pourraient aussi être utilisés. Dans le cas où l’aire urbaine
du Grand Tunis était amenée à s’étendre au point de voir le périmètre de Borj Touil disparaitre, les EUT
de la STEP de Choutrana pourraient être orientées vers une autre région (voir synthèse sur le pôle
urbain du Grand Tunis, en section 12.4.2.3).
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Les EUT produites localement représentent à ce jour un gisement de 7,5 Mm3, et un potentiel de
18 Mm3 à l’horizon 2050, provenant des trois STEP existantes : Mornaguia, Jedaida, et Tebourba.
Ainsi, les EUT constituent, actuellement, à elles seules, un potentiel qui représente aujourd’hui 18% et
demain 44% des apports renouvelables de la zone.
Le tableau ci-dessous liste les idées de valorisations des EUT possibles pour la sous zone de la
Manouba, idées établies à l’issue des entretiens et enquêtes régionaux ainsi qu’au regard du contexte
qui vient d’être exposé.
Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
La principale orientation qui se dégage pour répondre aux principaux enjeux locaux consiste ainsi à
utiliser la totalité des volumes d’EUT vers la valorisation agricole locale. Les 3 STEP sont en effet
situées au cœur de la zone irriguée de la Basse Vallée de la Medjerda. Ces volumes permettraient
d’irriguer, à l’horizon 2050, 5 300 ha d’oliviers, ou encore 2 000 ha de fourrages. Le potentiel de
développement de l’irrigation des oliviers avec cultures intercalaires est d’environ 3 000
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A cela s’ajoute le barrage de Bir Mcherga, d’un volume de stockage de 41,6 Mm3, et celui de Rmel
(23.8 Mm3 en tenant compte de son envasement). Ils sont situés à l’extrême nord et à l’est du
Gouvernorat. Ils sont dédiés au soutien d’étiage de l’oued Meliane et à l’irrigation d’un périmètre irrigué
de 1 600 ha situé à proximité, dédié à la culture des céréales pour le premier, et à l’irrigation de la plaine
de Bouchifa, dans la partie avale de l’Oued Rmel, pour le second.
Le potentiel des EUT produites localement est très modeste, représentant à ce jour 1,4 Mm3, et
4 Mm3 à l’horizon 2050. Ces flux d’EUT seront produits par une série de 5 petites STEP dispersées.
Agriculture
L’agriculture extensive est la principale activité économique de la zone. Elle est basée sur la
culture de l’olivier et du fourrage. Les surfaces cultivées sont très significatives, avec 69 000 ha de
céréales, 56 000 ha d’oliviers et environ 26 000 ha de fourrages. Une très faible part de ces surfaces
est actuellement irriguée (environ 6%). Certains périmètres irrigués expérimentent déjà le recours
aux EUT. C’est le cas par exemple au niveau de la STEP de El Fahs depuis 2006 et de celle de la ville
de Zaghouan. Il s’agit d’irrigation d’appoint des oliviers et de fourrages en culture intercalaire.
306 Peu d’autres activités économiques susceptibles d’avoir recours aux EUT (industries, hôtellerie, etc) ont
été relevées par les enquêtes.
Le tableau ci-dessous liste les idées de valorisations des EUT possibles pour le Gouvernorat de
Zaghouan, idées établies à l’issue des entretiens et enquêtes régionaux ainsi qu’au regard du contexte
qui vient d’être exposé.
Idées de valorisation des EUT produites
Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
dans la zone (sans compter les transferts)
Idée 3.a : Substitution des eaux Part de la superficie irriguée actuellement, substituable, en
conventionnelles pour l’irrigation utilisant 100% du potentiel en EUT:
Substitution par des EUT (ou mélange avec Oliviers : 0,5 % des surfaces existantes en 2020 (42 ha), 8% en
ces EUT) des eaux de barrages ou de nappes 2050 (761 ha)
pour l’irrigation des périmètres existants
Céréales : 14% des surfaces existantes en 2020 (70 ha), 259%
en 2050 (1 250 ha)
Fourrages : 10% des surfaces existantes en 2020 (16 ha), 176%
en 2050 (282 ha)
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Idées de valorisation des EUT produites
Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
dans la zone (sans compter les transferts)
Fourrages : en 2020, 16 ha ; en 2050, 282 ha.
Les volumes produits pourront être orientés en priorité vers des usages agricoles directs,
existants, locaux – aux alentours des STEP, pour les oliviers, le fourrage ou les céréales, en
substitution aux eaux conventionnelles. A l’horizon 2050, les volumes potentiels permettraient
d’irriguer 760 ha d’oliviers, ou 1 250 ha de céréales, ou 280 ha de fourrages. Cela permettrait de couvrir
la totalité des superficies irriguées de fourrage ou de céréales (160 ha et 490 ha) ou 8% des surfaces
d’oliviers (761 ha).
Les importantes surfaces cultivées font du gouvernorat de Zaghouan une destination possible des flux
d’EUT des zones excédentaires (Grand Tunis, Plaine de Mornag). Cette option est discutée dans la
partie 12.4.2.2.
307
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Tableau 85 : Synthèse des valorisations des EUT envisagées dans des études antérieures sur le Grand Tunis
Etude Zone Projet et STEP concernées
PI de 6 000 ha (céréales et fourrages, arbo sur les sols aptes,
Tunis Ouest (2000) Tunis Ouest développement de l’élevage bovin), STEP El Attar avec sites de
stockage ou STEP El Attar + Sud Meliane, 20,4 Mm3/an (année
moyenne)
Tunis Ouest PI de 2 000 ha (céréales et fourrages), STEP El Attar, 8 Mm3/an
DGEQV, Etude de
transfert (2009) Zaghouan – Plaine de PI de 6 500 ha (céréales et fourrages), STEP El Attar et El Allef,
Boucha 26 Mm3/an
Reprise de l’étude Zaghouan – Saouaf PI de 6 500 ha (céréales et fourrages), STEP El Attar et El Allef
Tunis Ouest (voir reliquat Choutrana), 26 Mm3/an
Kairouan - Nord Est PI de 10 000 ha (céréales et fourrages), STEP Choutrana,
42 Mm3/an
Nappe de Mornag Recharge de nappe, STEP Sud Meliane et El Allef, 10,8 Mm3/an
Nappe Grombalia Recharge de nappe, STEP Sud Meliane, 16 Mm3/an
308
Nappe El Fahs Recharge de nappe, STEP El Attar et El Allef, 0,8 Mm3/an
Nappe Sisseb Recharge de nappe, STEP Choutrana, 0,8 Mm3/an
Hemaiem : 77 ha, Céréales et Fourrages d’hiver,
CRDA Manouba, Mornaguia légumineuses, fourrages d’été, arboriculture (oliviers,
étude de création amandiers, pêchers)
d’un PI avec les EUT
à Mornaguia (2012) Bouragba : 926 ha, dont SMVDA Essalama 522 ha et société
Poulina 120 ha
Pour 3 146 ha au El Fajja : 959 ha, STEP EL Attar
total, soit un
équivalent de Borj El Amri Menzel Hbib : 793 ha, STEP El Attar
12,8 Mm3/an
Sidi Hassine El Attar : 391 ha, dont SMVDA El Attar 264 ha, STEP El Attar
Plaine de Mornag PPI sur EUT existant : 1 032 ha, abandon
CRDA Ben Arous,
Réhabilitation du Choix de la recharge de nappe puis prélèvement avec puits de
PPI de Mornag surface et mélange avec eaux du Nord
(2016)
Plaine de Mornag Recharge nappe STEP Sud Meliane, 8 – 10 Mm3/an, ajout
CRDA Ben Arous, traitement filtre à sable + UV
APS recharge de la Nappe avec un déficit
nappe de Mornag de 16,2 Mm3/an Recommandation plutôt recharge avec CMCB, 8 Mm3/an par
(2016) 12 forages
+ Barrage H’ma 3 Mm3/an en année humide
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Avec la présence de plusieurs STEP recevant les eaux usées du Grand Tunis dans la plaine de Mornag
(Sud Méliane, El Attar notamment), les EUT produites localement représentent un gisement
extrêmement important. A ce jour, cette ressource est estimée à 50 Mm3 et son potentiel serait de
119 Mm3 à l’horizon 2050.
Agriculture
L’agriculture représente un enjeu économique majeur dans la plaine de Mornag. La culture de
l’olivier, de la vigne et des céréales domine. L’irrigation y est bien développée avec près de 8 700 ha
irrigables, concentrés notamment le long des vallées des oueds Meliane et El Hma. Près de 5 500 ha
de périmètres publics sont alimentés grâce au transfert des eaux du barrage de Sidi Salem, et 1 000
autres ha utilisent les eaux du barrage local d’El Hma. Les enquêtes ont révélé une très forte demande
des grands exploitants et des SMVDA pour recourir aux EUT pour combler leurs déficits en eau
d’irrigation, notamment pour l’arboriculture.
Industries 309
Les 22 zones industrielles présentes dans le Gouvernorat de Ben Arous consomment un volume de
près de 9 Mm3/an en comptant les prélèvements des eaux de la SONEDE et les eaux souterraines
(ONAS, 2019).
Les tableaux ci-dessous listent les idées de valorisations des EUT possibles pour la plaine de Mornag,
idées élaborées à l’issue des entretiens et enquêtes régionaux ainsi qu’au regard du contexte qui vient
d’être exposé.
Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
Idée 4.a : Substitution des eaux conventionnelles Part de la superficie irriguée actuellement, substituable
pour l’irrigation en utilisant 100% du potentiel en EUT :
Substitution par des EUT (ou mélange avec ces Arboriculture : 1,7 fois l’existant en 2020 (7 600 ha), 3,5
EUT) des eaux du barrage de Sidi Salem pour fois l’existant en 2050 (15 600 ha)
l’irrigation des périmètres existants
Idée 4.b : Création de nouvelles zones irriguées 3 300 ha potentiels (céréales et fourrages) sur la STEP El
Attar
Etudes antérieures et études de faisabilité du
CRDA de Manouba 1 009 ha potentiels sur la future STEP El Allef
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Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
Idée 4.c : Barrière hydraulique pour la nappe de 8 Mm3/an issus de la STEP de Sud Méliane ou de la future
Mornag STEP d’El Allef
Déficit actuel de 6,6 Mm3
Idée 4.d : Utilisation des EUT dans le secteur Consommation actuelle des différentes zones
industriel industrielles, toutes ressources confondues : 9 Mm3/an
22 ZI à Ben Arous
Idée 4.e : Amélioration du traitement pour des Superficie irriguée de seulement 135 ha dans les PPI
usages à plus haute valeur ajoutée existants, bien inférieure aux superficies irrigables en
2020 (7 630 ha) et en 2050 (15 700 ha)
Maraîchage des PPI existants
Idée 4.f : Transfert et recharge de la nappe de Quota estimé pour la recharge de la nappe de
Grombalia au Cap Bon ou pour substituer les Grombalia : 26 Mm3/an
eaux conventionnelles dans les périmètres
Potentiel irrigable de 10 000 ha d’agrumes
agrumicoles
Distance supérieure à 25 km
Propositions de l’étude de transfert des EUT du
Grand Tunis – STEP Sud Meliane et El Allef
Idée 4.g : Transfert vers Zaghouan pour créer de 6 500 ha pour la plaine de Boucha
nouveaux périmètres irrigués
6 500 ha à Saouaf (sud du gouvernorat)
Propositions de l’étude de transfert des EUT du
Distance supérieure à 30 km
Grand Tunis – STEP El Attar
310
Idée 4.h : Production d’eau potable pour Possibilité d’alimenter en eau potable 44% de la
alimenter le Grand Tunis population de Tunis à partir des EUT en 2020 et 65% en
2050.
STEP de Sud Meliane et El Attar
On discute ci-après de l’opportunité de ces différentes idées de valorisations des EUT au regard du
contexte territorial.
La REUT dans cette zone peut être orientée soit vers des usages locaux avec des exigences de
qualité plus ou moins élevées (usages industriels, maraîchage, AEP), soit pour des transferts vers
des zones agricoles où la substitution est possible (plaine de Grombalia), ou vers des zones qui
ne possèdent pas de ressources en eau propres pour développer l’irrigation (Zaghouan). Lors de
l’atelier régional, les acteurs ont insisté sur l’importance de la préservation du patrimoine arboricole
de la plaine de Mornag. La REUT peut aider à répondre à cet objectif en apportant une nouvelle
ressource en eau aux périmètres existants, dépendants des eaux du Nord et des ressources
souterraines surexploitées. Cependant, des mauvaises expériences de REUT dans la zone (périmètre
de Mornag, aujourd’hui alimenté par des eaux conventionnelles) ont créées des réticences vis-à-vis de
la qualité des EUT. Une importante amélioration des traitements en parallèle de campagnes de
sensibilisation auprès des agriculteurs seront nécessaires pour développer la REUT.
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Une valorisation écologique aussi est possible avec les EUT de la STEP El Attar en les utilisant pour la
création d’espaces verts sur les berges de la sebkha Sejoumi et en conservant une partie du rejet pour
alimenter la sebkha elle-même. Cependant, les efforts devront être mis sur la qualité des eaux rejetées
plutôt que sur la quantité car la sebkha doit pouvoir garantir sa fonction d’écrêtement des crues de
pointe comme prévu par le projet d’aménagement en cours (BPEH, 2020), (voir aussi plus haut
l’encadré de la partie 12.3.2 sur la sebkha Sejoumi).
De par sa taille et sa population, le pôle urbain du Grand Tunis génère un volume d’eaux usées
très important. Les volumes traités par les STEP de Charguia, Côtière Nord et Choutrana représentent
un gisement d’EUT de 57,3 Mm3/an en 2020, alors qu’il pourrait atteindre 75,6 Mm3/an à l’horizon
2050.
Agriculture
L’agriculture est quasiment absente, mis à part le périmètre de la Soukra irrigué avec des EUT
(409 ha irrigables) et de Mghira Enzel (126 ha irrigables, irrigués actuellement avec le CMCB).
Tourisme
La zone de Tunis Nord présente des enjeux touristiques non négligeables. La capacité hôtelière
est actuellement de 13 000 lits, avec une extension prévue de 6 000 lits dans la zone de Gammarth,
malgré les difficultés que rencontre le secteur depuis 2012. La superficie des espaces verts
touristiques est estimée à 160 ha (soit environ 80 ha irrigués). De plus, il existe 2 golfs (Carthage et
Gammarth) alimentés en eau par la STEP de Charguia (et donc de Choutrana à l’avenir) pour irriguer 311
80 ha et 2 autres golfs sont projetés à long terme. Au niveau des espaces verts urbains, près de
300 ha sont répartis sur le gouvernorat de Tunis, superficie qui pourrait s’étendre dans le cadre de la
politique municipale pour améliorer la cadre de vie des tunisois.
Industries
Les zones industrielles présentes dans le pôle urbain du Grand Tunis consomment un volume de près
de 3 Mm3/an en comptant les prélèvements des eaux de la SONEDE et les eaux souterraines (ONAS,
2019).
Les tableaux ci-dessous listent les idées de valorisations des EUT possibles pour le pôle urbain du
Grand Tunis, idées établies à l’issue des entretiens et enquêtes régionaux ainsi qu’au regard du
contexte qui vient d’être exposé.
Tableau 87 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous zone 5 : pôle urbain du Grand Tunis
Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
Idée 5.a : Réhabilitation et Borj Touil : 3 145 ha irrigables mais seulement 350 ha irrigués
intensification des PPI existants aujourd’hui. (Surtout fourrages pour élevage bovin). Si intensification à
avec des EUT 100% (faisabilité peu probable du fait du contexte d’urbanisation
croissante), utilisation de 78% des eaux de la STEP de Choutrana en 2020,
PPI de Borj Touil et de la Soukra
43% en 2050.
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Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
Idée 5.c : Irrigation des golfs 2020 : l’irrigation des 160
2 existants et 2 projetés
Idée 5.d : Utilisation des EUT dans Consommation actuelle des différentes zones industrielles : 3 Mm3/an
le secteur industriel
Les 6 zones industrielles de Tunis
La valorisation des EUT de la zone constitue une opportunité de réduire au maximum les rejets dans le
Golfe de Tunis et de réduire la dépendance de l’approvisionnement en eau du Grand Tunis aux eaux
du Nord. Les grandes options stratégiques de valorisation de ces EUT peuvent être structurées en
fonction de la distance entre le site de production et leur utilisation, et en fonction du niveau de traitement
nécessaire :
Une valorisation locale, au sein même du Grand Tunis, par les usages compatibles avec des
qualités actuelles des EUT ou avec l’ajout d’un traitement tertiaire : arrosage des golfs, des
espaces verts urbains, et des espaces verts des hôtels, et alimentation de certaines activités
industrielles. Les acteurs locaux ont demandé à privilégier ces types de valorisations lors de l’atelier
régional. Cependant, dans l’hypothèse où la totalité de ces besoins seraient satisfaits par les EUT,
ces usages ne permettraient d’absorber que 13% des flux d’EUT de la STEP de Choutrana, et
seulement 5% à l’horizon 2050.
Une valorisation locale, au sein même du Grand Tunis, par des usages nécessitant une eau de
très bonne qualité voire potable : substitution aux eaux du Nord pour l’adduction en eau potable
et pour les usages industriels de type agro-alimentaires ;
Des options de transfert de ces EUT vers des régions agricoles plus ou moins éloignées,
dont la demande en eau est importante et pour lesquelles le bilan des ressources en eaux
conventionnelles peut être déficitaire. Les EUT de la STEP de Choutrana seront alors mélangées
et stockées avec les EUT produites par une STEP périphérique à Tunis qui dépendra de la zone
qui reçoit le transfert d’eau (par exemple la STEP Sud Meliane si les eaux sont envoyées vers le
Cap Bon). Ces options comprennent :
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- des destinations proches du Grand Tunis, telles que les périmètres existants de la Basse
Vallée de la Medjerdah ou de la plaine de Mornag, en substitution des eaux de barrage
(cf orientation 2 de la zone précédente) ;
- des destinations plus éloignées du Grand Tunis, telles que la plaine de Grombalia ou les
plaines de Boucha/Ain Asker ou Saouaf dans le Gouvernorat de Zaghouan.
12.4.3 Synthèse des valorisations possibles des EUT par sous zones
La valorisation locale des EUT du Grand Tunis n’est pas toujours envisageable du fait des contraintes
locales, dont le contexte hydrogéologique non favorable à la recharge et le contexte très urbain n’offrant
que peu d’opportunités de valorisation agricole. Le rejet de ces eaux dans le milieu récepteur – sebkhas,
mer – est une source de pollution et de dégradation environnementale. La stratégie de valorisation de
ces volumes doit donc se réfléchir à l’échelle globale. Ce dernier chapitre permet de résumer toutes
les options envisagées dans les parties précédentes afin que la réflexion se fasse de manière
cohérente à l’échelle de tout le Grand Tunis et non simplement à l’échelle de chaque STEP.
La carte ci-dessous permet de rappeler de manière illustrée les idées de valorisations possibles des
EUT qui ont été proposées pour chaque sous zones et de montrer la variété des possibilités en fonction
des contextes territoriaux. A la suite, un schéma de principe reprend les flux potentiels d’EUT à l’horizon
2050 pour les plus grandes STEP et précise les différents usages possibles par STEP.
313
Figure 79 : Synthèse des valorisations des EUT possibles pour les 5 sous zones de la zone Grand Tunis - Zaghouan
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314
Figure 80 : Schéma des possibilités des valorisations des EUT pour les principales STEP du Grand Tunis
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12.5 QUELS SONT LES SCENARIOS POSSIBLES ET COHERENTS POUR VALORISER LES
EUT DU GRAND TUNIS ET DE ZAGHOUAN ?
12.5.1 Formulation des scénarios prospectifs proposés
VALORISATIONS DES EUT COMMUNES AUX SCENARIOS PROPOSES
Il est proposé que certaines valorisations des EUT soient appliquées à l’ensemble des scénarios. Ces
propositions concernent surtout l’infiltration des EUT pour créer une barrière hydraulique pour la
nappe phréatique de Mornag, actuellement effectuée avec les eaux du Nord). Au niveau de la
préservation de l’existant, les périmètres irrigués au niveau de Zaghouan sont conservés ainsi que
l’irrigation des 2 golfs existants à Tunis. Les effluents industriels, après des prétraitements
efficaces, sont de plus en plus considérés comme des ressources et sont recyclés au sein des unités
industrielles, ce qui réduit le volume arrivant aux STEP. Il est estimé que ce recyclage concernerait 20
% des effluents produits en 2025, 50 % d’ici 2030 et 80 % en 2040.
12.5.1.1 Scénario 1 : les EUT, une ressource locale pour aider à l’alimentation en eau
potable du Grand Tunis
La croissance démographique du Grand Tunis augmente la demande en eau potable, fournie en
majorité par les eaux du Nord. Les EUT, produites au même endroit que la demande en eau potable,
sont considérées comme une ressource importante pour les usages urbains. Afin de réduire la
dépendance de Tunis aux autres régions pour son alimentation en eau potable et exploiter au
maximum les EUT localement, des efforts sont déployés pour que ces eaux atteignent une qualité
potable. Elles sont ensuite mélangées dans les réseaux de la SONEDE avec les eaux conventionnelles
et aident à sécuriser l’alimentation de tous les usages urbains sur le long terme (AEP domestique
315
et collective, usages industriels, usages hôteliers, espaces verts, etc). Ce scénario demande une forte
implication de la SONEDE en collaboration avec l’ONAS pour fournir aux différents usagers urbains une
ressource sécurisée.
12.5.1.2 Scénario 2 : les EUT, une ressource locale pour garantir l’alimentation du Grand
Tunis en primeurs et améliorer le cadre de vie urbain
Une forte volonté politique permet la maîtrise du développement urbain en périphérie du Grand
Tunis. Les terres agricoles périurbaines sont en grande partie préservées pour continuer à
contribuer activement à l’approvisionnement alimentaire de la capitale. Les EUT sont considérées
comme une ressource locale et durable pour alimenter les périmètres irrigués à forte productivité,
notamment des périmètres maraîchers existants ou nouvellement créés. Ces usages nécessitent
des investissements conséquents pour améliorer les traitements, ils nécessitent également de lever les
restrictions sur les cultures agricoles irrigables avec les EUT. Comme pour le scénario 1, des usages
urbains sont favorisés pour réduire leur consommation d’eau potable mais le traitement n’est pas
poussé pour un usage potable. L’irrigation des parcs urbains, l’aménagement de nouvelle zones vertes
comme aux abords de la sebkha Sejoumi ainsi que l’alimentation de cette zone humide en y conservant
une part du rejet d’EUT de la STEP El Attar permettent aussi d’améliorer le cadre de vie urbain des
tunisois. Les EUT restent utilisées à moins de 10 – 15 km de leurs lieux de production. Les eaux
conventionnelles sont conservées pour l’AEP. Ce scénario s’inscrit dans le SDA de la région
économique du Nord Est (DGAT, 2011), dont un des objectifs du territoire est de mieux maîtriser le
développement urbain et de préserver la place qu’occupe l’agriculture en périphérie des villes.
De même, il répond aux objectifs de la stratégie pour le développement du Gouvernorat de la Manouba
à l’horizon 2030 qui sont de préserver deux couronnes agricoles autour de la métropole pour sécuriser
l’apport alimentaire, encadrer l’urbanisation et constituer des réserves vertes (CGDR, 2018).
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12.5.1.4 Scénario 4 : Les EUT, une ressource pour dynamiser des zones agricoles à
l’extérieur du Grand Tunis
Les zones urbaines sont en forte expansion avec la raréfaction des réserves foncières de Tunis et
des banlieues Nord et Sud. Cette expansion gagne du terrain sur les terres agricoles périurbaines,
des périmètres irrigués disparaissent comme celui de Borj Touil et de la Soukra. Les EUT sont
transférées à l’extérieur des zones urbaines pour être exploitées dans les territoires agricoles.
Une partie des EUT viennent alimenter les périmètres irrigués de la basse vallée de la Medjerdah et de
la plaine de Mornag, c’est-à-dire les périmètres les plus éloignés du pôle urbain de Tunis et qui ne sont
pas menacés d’urbanisation, ainsi que les périmètres irrigués de la plaine de Grombalia. Le reste des
EUT alimentent des zones agricoles dépourvues en eaux conventionnelles, comme la plaine de
Saouaf dans le gouvernorat de Zaghouan par exemple. Les EUT sont transférées sur des distances
316 importantes (jusqu’à plus de 30 km), ce qui demande des investissements importants pour le transport,
la création de nouveaux périmètres et des infrastructures de stockage. Cette orientation inclut en partie
ce qui avait été imaginé lors de l’étude de transfert des EUT du Grand Tunis en 2010.
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Figure 81 : Principales composantes considérées pour la construction des scénarios pour le Grand Tunis et Zaghouan
317
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12. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE GRAND TUNIS - ZAGHOUAN
318 Espaces verts
Valorisation écologique X (Idée 4.i)
X I(dée 5.b)
Recharge de nappe X (Idée 4.c)
Réutilisation industrielle X (Idée 4.d) X I(dée 5.d)
Scénario 3 : Les EUT, un moyen de préservation des terres agricoles périurbaines tout en réduisant le stress hydrique
Extension et/ou intensification des PI existants avec des EUT X (Idée 3.b) X (Idée 5.a, PPI Soukra et Borj Touil)
Substitutions / mélanges dans des PI Arbo/fourrages/céréales X (Idée 1.b) X (Idée 2.a) X (Idée 4.a et 4.f) X (Idée 5.f)
Création de nouveaux PI X (Idée 3.b) X (Idée 4.b)
Golfs X (Idée 5.c, existants)
Recharge de nappe X (Idée 4.c et 4.f)
Scénario 4 : Les EUT, une ressource pour dynamiser des zones agricoles à l'extérieur du Grand Tunis
Extension et/ou intensification des PI existants avec des EUT X (Idée 3.b)
Substitutions / mélanges dans des PI Arbo/fourrages/céréales X (Idée 1.b) X (Idée 4.a et 4.f) X (Idée 5.f)
Création de nouveaux PI X (Idée 2.b) X (Idée 3.b) X (Idée 4.b et 4.g)
Golfs X (Idée 5.c, existants)
Recharge de nappe X (Idée 4.c et 4.f)
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319
Figure 82 : Valorisations des EUT proposées pour chacun des 4 scénarios sur la zone Grand Tunis - Zaghouan
(cartographie)
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Certaines hypothèses utilisées pour la formulation des scénarios sont exposées en annexe 4.
Dans le scénario 1, près de 82 % des EUT sont réutilisées à l’horizon 2050. La grande majorité de
ce volume réutilisé (78 %) correspond à des EUT traitées à un niveau potable pour alimenter le Grand
Tunis, soit un niveau de qualité A+. Ces EUT sont une part du volume produit par les STEP de
320 Choutrana, Sud Meliane et El Attar. Le volume restant permet d’alimenter des usages urbains. 11 % du
volume total permet d’alimenter des besoins qui existent déjà aujourd’hui comme l’irrigation des
parcs urbains, des 2 golfs de Tunis, des espaces verts hôteliers et les besoins industriels des zones
industrielles de Ben Arous et Tunis. Des nouveaux usages urbains sont aussi créés, avec
l’augmentation des superficies des parcs urbains par exemple, et donc des superficies irriguées. Ces
usages requièrent un niveau de qualité B. Concernant les périmètres existants avec des EUT, ils sont
préservés dans ce scénario mais le périmètre de Borj Touil est réduit à une superficie irrigable de 1 000
ha du fait de l’extension de la zone urbaine. La stratégie de ce scénario reposant sur des valorisations
au plus proche des STEP, il n’y a pas de besoins de transferts de plus de 10 km.
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Le taux de réutilisation dans le scénario 2 est supérieur à celui du scénario 1, avec 91 % des EUT
produites valorisées à l’horizon 2050, dont 70 % de ces eaux réutilisées en irrigation agricole
directe. Plus précisément, 62 % de l’usage agricole correspond à de la substitution des eaux
conventionnelles dans les périmètres existants de la Basse Vallée de la Medjerdah et de la plaine
de Mornag. La levée des restrictions sur les cultures maraîchères à partir de 2040 permet d’irriguer
près de 2 150 ha supplémentaires dans les périmètres existants. Elle requiert cependant de traiter
9 % des EUT réutilisées à un niveau A. Les 38 % restants réutilisés en agriculture alimentent des
nouveaux périmètres irrigués projetés à court terme sur la STEP El Attar, El Allef, les STEP de la
Manouba, les nouvelles STEP de Zaghouan sur une superficie totale de près de 4 300 ha. Ils
comprennent aussi la préservation des PPI existants avec des EUT, et notamment celui de Borj Touil
conservé sur 2 000 ha grâce à une volonté politique de maitriser l’urbanisation. Au total, à l’horizon
2050, près de 23 000 ha sont irrigués avec des EUT. . Les périmètres existants n’étant pas toujours
situés à proximité des STEP, cela demande des investissements pour transférer 46 % des EUT
réutilisées. Cependant, le scénario cherchant à prioriser les valorisations locales, ces transferts sont
compris entre 10 et 20 km seulement. De plus, les besoins agricoles n’étant pas homogènes sur l’année,
il est nécessaire de prévoir des stockages correspondant à 34 % des EUT réutilisées pour les valoriser
au maximum. En plus de l’usage agricole, 7 % des EUT réutilisées correspondent aux mêmes
usages urbains existants et projetés que pour le scénario 1 (irrigation d’espaces verts, usages
industriels, etc.). 12 % des EUT réutilisées provenant de la STEP El Attar sont rejetées dans la Sebkha
Sejoumi. Ce volume correspond au volume produit par la STEP El Attar en 2050 moins ce qui permet
d’alimenter les périmètres irrigués projetés sur cette station.
Le scénario 3 présente le même taux de réutilisation que le scénario 2, à savoir, à l’horizon 2050,
91 % des EUT produites. Parmi ces EUT réutilisées, la grande majorité (85 %) permet de l’irrigation
agricole directe pour des cultures actuellement autorisées (arboriculture et fourrages), dont 60 %
pour la substitution des eaux conventionnelles dans les périmètres existants. Ces PPI concernent
ceux de la Basse Vallée de la Medjerdah et de la plaine de Mornag, mais aussi les périmètres
agrumicoles de la plaine de Grombalia. Ces derniers, en plus de la recharge de la nappe de Grombalia,
nécessitent un transfert d’une longueur comprise entre 20 et 30 km à partir de 2040. Cela représente
18 % du volume réutilisé. De plus, pour répondre aux besoins agricoles, 32 % des EUT réutilisées
doivent être stockées. Comme pour le scénario 2, il est estimé que 2 000 ha du PPI de Borj Touil
pourront être conservés et intensifiés. Au total, près de 22 000 ha sont irrigués avec des EUT à 321
l’horizon 2050. Cela ne prend pas en compte les surfaces qui pourront être irriguées indirectement
grâce aux recharges des nappes de Mornag et Grombalia qui sont estimées à 15 % du volume
réutilisé.
Enfin, dans le scénario 4, 78 % des EUT sont réutilisées à l’horizon 2050, dont 83 % pour l’usage
agricole direct pour des cultures actuellement autorisées. L’extension de la zone urbaine entraîne
la disparition des grands périmètres existants avec des EUT (Borj Touil, La Soukra) et réduit les
possibilités de substitution dans les périmètres existants les plus proches des pôles urbains (hypothèse
d’urbanisation des PPI de 2% par an). 79 Mm3, soit 43 % du volume réutilisé, permettent tout de
même de substituer les eaux conventionnelles dans les périmètres existants dans la Basse Vallée
de la Medjerdah, la plaine de Mornag et la plaine de Grombalia. Des nouveaux périmètres sont créés
autour des STEP de la Manouba et des nouvelles STEP de Zaghouan (horizon 2030). Les EUT du
Grand Tunis sont aussi transférées vers Zaghouan, à l’horizon 2040 pour la plaine de Boucha et 2050
pour Saouaf. Ces usages nécessitent des investissements importants en termes de transfert : 4 % des
EUT réutilisées sont transférées entre 10 et 20 km (Basse Vallée de la Medjerdah, partie Ariana), 17
% entre 20 et 30 km (Basse Vallée de la Medjerdah, partie Manouba), 36 % entre 30 et 40 km (Boucha
et Grombalia) et 14 % entre 40 et 50 km (Saouaf). De plus, 40 % du volume réutilisé doit être stocké.
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Tableau 89 : Valorisations des EUT à favoriser et besoins technologiques par scénarios aux différents horizons temporels
Horizons temporels
2020 2025 2030 2040 2050
Volume EUT produit (Mm3) 118 143 165 211 244
Volume EUT produit si recyclage industriel (Mm3) (a) 118 141 159 201 234
Scénarios Volume Superficies Volume Superficies Volume Superficies Volume Volume Superficies
Pourcentage (%) Pourcentage (%) Pourcentage (%) Superficies Pourcentage (%) Pourcentage (%)
réutilisé irriguées réutilisé irriguées réutilisé irriguées réutilisé réutilisé irriguées
irriguées (ha)
(Mm3) (b) (ha) (b)/(c) (b)/(a) (Mm3) (b) (ha) (b)/(c) (b)/(a) (Mm3) (b) (ha) (b)/(c) (b)/(a) (Mm3) (b) (b)/(c) (b)/(a) (Mm3) (b) (ha) (b)/(c) (b)/(a)
Extension et intensification des PPI existants avec d 5,7 583 65% 5% 15,3 1 421 83% 11% 16,1 1 421 51% 10% 16,8 1 421 45% 8% 17,6 1 421 9% 8%
Golfs Existants et projetés 2,8 78 32% 2% 2,8 78 15% 2% 3,0 78 9% 2% 4,3 188 12% 2% 4,5 188 2% 2%
Espaces verts touristiques Existants et projetés 1,4 81 4% 1% 1,6 96 4% 1% 1,6 96 1% 1%
Valorisations Espaces verts urbains Existants et projetés 0,2 16 2% 0% 0,3 25 2% 0% 2,8 334 9% 2% 3,2 367 9% 2% 4,8 516 2% 2%
des EUT Recharge de nappe Mornag 8,4 ‐ 27% 5% 8,8 ‐ 24% 4% 9,2 ‐ 5% 4%
Réutilisation industrielle Hors IAA 2,5 ‐ 7% 1% 3,7 ‐ 2% 2%
AEP 150,9 ‐ 78% 64%
1 TOTAL (c) 8,8 677 100% 7% 18,5 1 524 100% 13% 31,6 1 914 100% 20% 37,2 2 071 100% 19% 192,3 2 221 100% 82%
E 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0%
C+ 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 8,4 ‐ 27% 5% 8,8 ‐ 24% 4% 9,2 ‐ 5% 4%
Besoins traitements B 8,8 677 100% 7% 18,5 1 524 100% 13% 23,2 1 914 73% 15% 28,4 2 071 76% 14% 32,2 2 221 17% 14%
Options
A 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0%
technologiques
A+ 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 150,9 ‐ 78% 64%
Besoins transferts /
Besoins stockage /
322 Extension et intensification des PPI existants avec d 5,7 583 65% 5% 25,7 2 421 57% 18% 27,0 2 421 21% 17% 28,3 2 421 15% 14% 29,6 2 421 14% 13%
Arbo ou fourrages 49,1 7 836 39% 31% 72,0 12 538 38% 36% 81,8 14 105 38% 35%
Substitution ou mélange
Maraîchage 16,1 1 917 9% 8% 19,0 2 157 9% 8%
Création de nouveaux PI Arbo ou fourrages 16,3 3 300 36% 12% 30,1 4 309 24% 19% 31,5 4 309 17% 16% 33,0 4 309 15% 14%
Golfs Existants et projetés 2,8 78 32% 2% 2,8 78 6% 2% 3,0 78 2% 2% 4,3 188 2% 2% 4,5 188 2% 2%
Valorisations
Espaces verts touristiques Existants et projetés 1,4 81 1% 1% 1,6 96 1% 1% 1,6 96 1% 1%
des EUT
Espaces verts urbains Existants et projetés 0,2 16 2% 0% 0,3 25 1% 0% 2,8 334 2% 2% 3,2 367 2% 2% 4,8 516 2% 2%
Valorisation écologique Sebkha Sejoumi 5,7 ‐ 4% 4% 19,7 ‐ 10% 10% 26,1 ‐ 12% 11%
Recharge de nappe Mornag 8,4 ‐ 7% 5% 8,8 ‐ 5% 4% 9,2 ‐ 4% 4%
Réutilisation industrielle Hors IAA 2,5 ‐ 1% 1% 3,7 ‐ 2% 2%
2
TOTAL (c) 8,8 677 100% 7% 45,2 5 824 100% 32% 127,4 15 059 100% 80% 188,1 21 836 100% 93% 213,2 23 792 100% 91%
E 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 5,7 ‐ 4% 4% 19,7 ‐ 10% 10% 26,1 ‐ 12% 11%
C+ 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 8,4 0 7% 5% 8,8 0 5% 4% 9,2 0 4% 4%
Besoins traitements B 8,8 677 100% 7% 45,2 5 824 100% 32% 113,3 15 059 89% 71% 143,4 19 918 76% 71% 158,9 21 635 75% 68%
A 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 16,1 1 917 9% 8% 19,0 2 157 9% 8%
Options
A+ 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0%
technologiques
Besoins transferts 10 ‐ 20 km 35,8 5 132 28% 22% 94,0 12 510 50% 47% 98,3 12 510 46% 42%
Arbo ou fourrages 9,2 3 300 20% 7% 44,5 12 145 35% 28% 58,2 16 847 31% 29% 64,6 18 414 30% 28%
Besoins stockage Maraîchage 7,4 1 917 4% 4% 8,7 2 157 4% 4%
TOTAL 9,2 3 300 20% 7% 44,5 12 145 35% 28% 65,6 18 764 35% 33% 73,2 20 571 34% 31%
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective - Version définitive
12. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE GRAND TUNIS - ZAGHOUAN
Horizons temporels
2020 2025 2030 2040 2050
Volume EUT produit (Mm3) 118 143 165 211 244
Volume EUT produit si recyclage industriel (Mm3) (a) 118 141 159 201 234
Scénarios Volume Superficies Pourcentage (%) Volume Superficies Pourcentage (%) Volume Superficies Pourcentage (%) Volume Volume Superficies Pourcentage (%)
Superficies Pourcentage (%)
réutilisé irriguées réutilisé irriguées réutilisé irriguées réutilisé réutilisé irriguées
irriguées (ha)
(Mm3) (b) (ha) (b)/(c) (b)/(a) (Mm3) (b) (ha) (b)/(c) (b)/(a) (Mm3) (b) (ha) (b)/(c) (b)/(a) (Mm3) (b) (b)/(c) (b)/(a) (Mm3) (b) (ha) (b)/(c) (b)/(a)
Extension et intensification des PPI existants avec d 5,7 583 65% 5% 25,7 2 421 57% 16% 27,0 2 421 23% 17% 28,3 2 421 15% 14% 29,6 2 421 14% 13%
Substitution ou mélange Arbo ou Fourrages ou Agrumes 54,7 7 836 47% 34% 106,7 14 244 56% 53% 128,0 16 296 60% 55%
Création de nouveaux PI Arbo ou Fourrages 16,3 3 300 36% 12% 23,0 3 300 20% 14% 24,1 3 300 13% 12% 25,2 3 300 12% 11%
Valorisations
Golfs Existants 2,8 78 32% 2% 2,8 78 6% 2% 3,0 78 3% 2% 3,1 78 2% 2% 3,3 78 2% 1%
des EUT
Espaces verts urbains Aéroport 0,2 16 2% 0% 0,3 25 1% 0% 0,3 25 0% 0% 0,4 25 0% 0% 0,4 25 0% 0%
Recharge de nappe Mornag et Grombalia 8,4 ‐ 7% 5% 26,4 ‐ 14% 13% 27,6 ‐ 13% 12%
TOTAL (c) 8,8 677 100% 7% 45,2 5 824 100% 30% 116,5 13 660 100% 73% 189,1 20 068 100% 94% 214,1 22 120 100% 91%
E 0,0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0%
3 C+ 0,0 16 0% 0% 0 0 0% 0% 8,4 ‐ 7% 5% 26,4 ‐ 14% 13% 27,6 ‐ 13% 12%
Besoins traitements B 8,8 677 100% 7% 45,2 5 824 100% 32% 108,1 13 660 93% 68% 162,7 20 068 86% 81% 186,5 22 120 87% 80%
A 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0%
Options A+ 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0%
technologiques 10 ‐ 20 km 54,7 7 836 47% 34% 91,7 12 538 49% 46% 107,9 14 105 50% 46%
Besoins transferts
30 ‐ 40 km 32,6 1 707 17% 16% 38,6 5 427 18% 16%
Arbo ou fourrages 9,2 3 300 20% 7% 43,8 11 136 38% 27% 65,2 15 838 34% 32% 74,9 17 405 35% 32%
Besoins stockage Agrumes 2,7 1 707 1% 1% 3,7 2 191 2% 2%
TOTAL 9,2 3 300 20% 7% 43,8 11 136 38% 27% 67,9 17 544 36% 34% 78,6 19 596 37% 34%
Extension et intensification des PPI existants avec d 5,7 583 65% 5% 5,7 583 64% 4% 1,4 80 2% 1% 1,5 80 1% 1% 1,6 80 1% 1%
Substitution ou mélange Arbo/fourrages
323
44,7 6 403 64% 28% 76,2 10 077 51% 38% 72,5 9 885 41% 31%
Valorisations Création de nouveaux PI Arbo/fourrages 11,9 1 896 17% 7% 42,5 9 006 28% 21% 71,7 15 862 41% 31%
des EUT Golfs Existants 2,8 78 32% 2% 2,8 78 32% 2% 3,0 78 4% 2% 3,1 78 2% 2% 3,3 78 2% 1%
Espaces verts urbains Aéroport 0,2 16 2% 0% 0,3 25 4% 0% 0,3 25 0% 0% 0,4 25 0% 0% 0,4 25 0% 0%
Recharge de nappe Mornag et Grombalia 8,4 ‐ 12% 5% 26,4 ‐ 18% 13% 27,6 ‐ 16% 12%
TOTAL (c) 8,8 677 100% 7% 8,9 686 100% 6% 69,8 8 482 100% 44% 150,1 19 266 100% 75% 177,0 25 930 100% 75%
E 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0 0 0% 0%
4 C+ 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 8,4 ‐ 12% 5% 26,4 ‐ 18% 13% 27,6 ‐ 16% 12%
Besoins traitements B 8,8 677 100% 7% 8,9 686 100% 6% 61,4 8 482 88% 39% 123,7 19 266 82% 61% 149,4 25 930 84% 64%
A 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0%
Options A+ 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0%
technologiques 10 ‐ 20 km 5,5 788 8% 3% 7,5 1 030 5% 4% 7,2 947 4% 3%
20 ‐ 30 km 23,8 3 405 34% 15% 32,6 4 452 22% 16% 31,3 4 092 18% 13%
Besoins transferts
30 ‐ 40 km 59,4 8 207 40% 30% 65,8 8 691 37% 28%
40 ‐ 50 km 26 6 500 15% 11%
Besoins stockage TOTAL (Arbo/fourrages) 31,9 8 299 46% 20% 66,9 19 083 45% 42% 81,2 25 747 46% 51%
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective - Version définitive
12. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE GRAND TUNIS - ZAGHOUAN
Le contenu des différentes colonnes a été explicité plus haut (pour le cas de la zone Cap Bon, au
chapitre 10.5.4).
Tableau 90 : Coûts globaux (investissement et exploitation) des principaux maillons des filières de REUT à mettre en place dans
chaque scénario
Scénario 1
Volume Coût total Coût unitaire Inv (avec
% Inv initial Fonc Energie
réutilisé annuel global renouvellement)
Mm3 DT DT/m3 DT DT/m3 DT/m3 kWh/m3 kWh
TOTAL 192,3 201 804 700 100% 1,05 747 712 798 0,58 0,47 1,74 335 028 000
C+ 9,2 2 576 000 1% 0,28 12 285 000 0,22 0,06 0,21 1 932 000
Traitements
B 32,2 4 508 000 2% 0,14 25 081 875 0,11 0,03 0,08 2 576 000
complémentaire
s A
A+ 150,9 161 463 000 80% 1,07 615 793 750 0,66 0,41 2,10 316 890 000
10 ‐ 20 km
20 ‐ 30 km
Transferts
30 ‐ 40 km
40 ‐ 50 km
Stockage Bassins de surface
Distribution des
Périmètres irrigués 17,6 1 116 000 1% 0,06 8 400 000 0,04 0,04 0,26 4 576 000
EUT
Potabilisation 150,9 32 141 700 16% 0,21 86 152 173 0,04 0,18 0,06 9 054 000
324 Volume
réutilisé
Coût total
annuel
%
Coût unitaire
global
Scénario 2
Inv initial
Inv (avec
renouvellement)
Fonc Energie
Mm3 DT DT/m3 DT DT/m3 DT/m3 kWh/m3 kWh
TOTAL 213,2 64 375 000 100% 0,30 793 617 838 0,20 0,10 0,39 82 780 000
E 26,1 0,0 0% 0,00 0 ‐ ‐ 0,0 0,0
C+ 9,2 2 576 000 4% 0,28 12 285 000 0,22 0,06 0,21 1 932 000
Traitements
B 158,9 22 246 000 35% 0,14 144 121 250 0,11 0,03 0,08 12 712 000
complémentaire
s A 19,0 6 270 000 10% 0,33 29 631 875 0,25 0,07 0,27 5 130 000
A+
10 ‐ 20 km 98,3 7 667 400 12% 0,08 161 071 758 0,05 0,03 0,14 13 762 000
20 ‐ 30 km
Transferts
30 ‐ 40 km
40 ‐ 50 km
Stockage Bassins de surface 73,2 13 395 600 21% 0,18 385 007 955 0,15 0,03
Distribution des
Périmètres irrigués
EUT 189,4 12 220 000 19% 0,06 61 500 000 0,05 0,05 0,26 49 244 000
Potabilisation
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prospective - Version définitive
12. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE GRAND TUNIS - ZAGHOUAN
Scénario 3
Volume Coût total Coût unitaire Inv (avec
% Inv initial Fonc Energie
réutilisé annuel global renouvellement)
Mm3 DT DT/m3 DT DT/m3 DT/m3 kWh/m3 kWh
TOTAL 214,1 74 910 800 100% 0,35 779 562 423 0,22 0,11 0,42 89 789 000
C+ 27,6 7 728 000 10% 0,28 36 855 000 0,22 0,06 0,21 5 796 000
Traitements
B 186,5 26 110 000 35% 0,14 145 315 625 0,11 0,03 0,08 14 920 000
complémentaire
s A
A+
10 ‐ 20 km 107,9 8 092 500 11% 0,08 104 267 329 0,04 0,03 0,11 11 869 000
20 ‐ 30 km 38,6 4 979 400 7% 0,13 100 224 469 0,07 0,06 0,25 9 650 000
Transferts
30 ‐ 40 km
40 ‐ 50 km
Stockage Bassins de surface 68,3 12 498 900 17% 0,18 341 500 000 0,15 0,03
Distribution des
Périmètres irrigués
EUT 182,9 15 502 000 21% 0,08 51 400 000 0,05 0,05 0,26 47 554 000
Potabilisation
Scénario 4
Volume Coût unitaire Inv (avec
Coût total % Inv initial Fonc Energie
réutilisé global renouvellement)
Mm3 DT DT/m3 DT DT/m3 DT/m3 kWh/m3 kWh
TOTAL 183,5 92 042 400 100% 0,50 1 172 161 836 0,30 0,20 0,88 162 167 000
C+ 27,6 7 728 000 8% 0,28 36 855 000 0,22 0,06 0,21 5 796 000
Traitements
B 155,9 21 826 000 24% 0,14 121 456 563 0,11 0,03 0,08 12 472 000
complémentaire
s A
A+
10 ‐ 20 km 7,2 1 231 200 1% 0,17 29 615 645 0,12 0,06 0,18 1 296 000
20 ‐ 30 km 31,3 4 382 000 5% 0,14 98 472 781 0,09 0,05 0,21 6 573 000
Transferts
30 ‐ 40 km 65,8 17 239 600 19% 0,26 210 895 765 0,09 0,17 0,94 61 852 000
40 ‐ 50 km 26,0 10 738 000 12% 0,41 150 266 082 0,16 0,25 1,33 34 580 000
Stockage Bassins de surface 73,2 13 395 600 15% 0,18 366 000 000 0,15 0,03
Distribution des
Périmètres irrigués
EUT 152,3 15 502 000 17% 0,10 158 600 000 0,11 0,05 0,26 39 598 000
Potabilisation
NB : les coûts d’investissement pour les périmètres irrigués ne concernent pas les périmètres irrigués
avec substitution des eaux conventionnelles car les infrastructures sont déjà existantes. Ils sont
cependant comptés dans les coûts de fonctionnement.
Les coûts estimés pour la production d’eau potable à partir d’EUT, projetée dans le scénario 1,
sont très élevés en comparaison des autres scénarios. En effet, bien que l’investissement initial soit 325
dans les mêmes ordres de grandeur que celui des scénarios 2 et 3 (proche de 800 millions de DT), les
coûts de fonctionnement du traitement pour obtenir une qualité d’EUT A+ sont de l’ordre de 0,59 DT/m3
(traitement des EUT + potabilisation). L’énergie consommée est aussi très conséquente avec
1.7 kWh/m3. Le scénario 4 est aussi plus cher que les scénarios 2 et 3. En effet, 37 % du coût total
est dédié au seul transfert des EUT contre respectivement 12 et 18 % pour les scénarios 2 et 3 pour le
transfert. Les coûts pour le traitement complémentaire afin d’atteindre une qualité A pour le scénario 2
n’atteint donc pas les investissements nécessaires pour le transfert des EUT hors du Grand Tunis.
BENEFICES TERRITORIAUX
Chaque scénario répond à différents enjeux territoriaux, notamment les enjeux de stress hydrique et
d’adaptation au changement climatique. Les 3 tableaux ci-dessous reprennent le bilan hydrique de la
zone Grand Tunis - Zaghouan et son évolution potentielle en 2050 (RCP 4.5). Pour chaque scénario, il
est indiqué le volume réutilisé projeté. Il est précisé la part de ce volume qui alimente de nouveaux
usages et celle qui se substitue à des usages existants. Enfin, le volume qui se substitue à des usages
existants est comparé avec le déficit hydrique projeté en 2050 de la zone.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
12. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE GRAND TUNIS - ZAGHOUAN
Tableau 91 : Impact des scénarios sur le déficit hydrique dela zone Grand Tunis - Zaghouan à l’horizon 2050
Les 4 scénarios proposés pour la région du Grand Tunis et de Zaghouan utilisent des volumes
importants d’EUT pour venir se substituer à des eaux conventionnelles pour des usages existants. Les
scénarios 1 et 3 permettent ainsi de combler 100 % du déficit de 125 Mm3 projeté pour le Grand
Tunis avec l’augmentation des besoins en eau liés à la pression démographique, et 96 % pour le
scénario 2. Le scénario 4, qui privilégie moins la substitution, permet tout de même de combler le
déficit à hauteur de 80 %. Les 4 scénarios permettent tous, dans une moindre mesure, de réduire le
stress hydrique de la région à l’horizon 2050, mais avec des stratégies différentes. Pour les scénarios
2, 3 et dans une moindre mesure le scénario 4, les EUT permettent de conserver les eaux
conventionnelles pour des usages en eau potable du Grand Tunis en venant remplacer les eaux des
barrages pour l’irrigation des périmètres existants. Le scénario 1, quant à lui, permet une alimentation
directe du Grand Tunis en eau potable via les EUT pour aider à sécuriser son approvisionnement.
D’autres bénéfices territoriaux sont apportés par les différents scénarios. Pour les scénarios 1 et 2 qui
privilégient des valorisations locales et urbaines, ils permettent d’aider au développement des
secteurs touristiques, industriels mais aussi à l’amélioration du cadre de vie urbain en irrigant des
nouveaux espaces verts. Les scénarios 2 et 3, en irriguant des terres agricoles périurbaines, aident à
maitriser l’urbanisation tout en aidant au développement agricole en périphérie du Grand Tunis. Le
scénario 4, quant à lui, permet de d’irriguer des zones agricoles dépourvues de ressources en
326 eau et donc de développer des zones rurales du Gouvernorat de Zaghouan.
Le détail des volumes substitués par usages et par scénario est exposé en annexe 5.
Le tableau ci-dessous résume pour chacun des scénarios les bénéfices territoriaux auxquels ils
contribuent.
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prospective - Version définitive
12. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE GRAND TUNIS - ZAGHOUAN
Aide au développement des zones rurales intérieures
Préservation des eaux conventionnelles pour l'AEP
Aide au développement du secteur touristique
Préservation des terres agricoles périurbaines
Aide au développement du secteur industriel
Préservation des eaux souterraines (qualité)
Sécurisation directe de l'AEP du Grand Tunis
Protection des zones littorales sensibles
Dynamisation du secteur agricole
Lutte contre le stress hydrique
Sécurité alimentaire nationale
Amélioration du cadre de vie
Bénéfices territoriaux
Adaptation au CC
Scénarios
Scénario 1 : les EUT, une ressource locale pour
aider à l'alimentation en eau potable du Grand
Tunis
Scénario 2 : les EUT, une ressource locale pour
garantir l'alimentation du Grand Tunis en
primeurs et améliorer le cadre de vie urbain
Scénario 3 : les EUT, un moyen de préservation
des terres agricoles périurbaines tout en
réduisant le stress hydrique 327
Scénario 4 : Les EUT, une ressource pour
dynamiser des zones agricoles à l'extérieur du
Grand Tunis
Le scénario contribue fortement au bénéfice territoral
Le scénario contribue modéremment au bénéfice territorial
Le scénario ne contribue pas ou peu au bénéfice territorial
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
12. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE GRAND TUNIS - ZAGHOUAN
Les scénarios 3 et 4 requièrent plutôt des besoins en termes de transfert que de niveau de traitement,
d’où un niveau d’ambition technologique estimé plus faible pour ces scénarios. La majorité des
usages se concentre sur de l’irrigation agricole pour des cultures actuellement autorisées, les risques
sanitaires mais aussi les besoins réglementaires et les freins sociaux sont donc moindres. Des
grands projets de transferts et la substitution des eaux conventionnelles par des EUT dans des
périmètres existants demanderont tout de même des changements au niveau du cadre institutionnel et
des campagnes de sensibilisation.
328
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
12. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE GRAND TUNIS - ZAGHOUAN
Tableau 93 : Comparaison des scénarios proposées pour le Grand Tunis et Zaghouan en fonction des niveaux d’ambitions par contraintes
329
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective - Version définitive
12. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE GRAND TUNIS - ZAGHOUAN
Les phases de concertation menées lors de cette phase de prospective ont montré l’intérêt plus faible
des acteurs régionaux pour le sujet de la REUT par rapport à d’autres régions avec un bilan hydrique
déficitaire. En effet, les besoins en eau actuels sont satisfaits grâce, notamment, aux transferts des
eaux du Nord. L’offre en EUT est donc supérieure à la demande, rien qu’en termes quantitatifs.
Cependant, de nombreux facteurs vont influer sur ce transfert des eaux du nord : croissance
démographique et augmentation des besoins en AEP, développement industriel, diminution de la
disponibilité des eaux de surface et augmentation des cultures avec le changement climatique, etc. La
concurrence entre les usages va s’intensifier et le déficit hydrique va se creuser (estimation d’un
déficit de 125 Mm3 pour le Grand Tunis en 2050 dans un scénario modéré des conséquences du
changement climatique). Dans un tel contexte, les EUT devront trouver leur place dans le mix des
ressources hydriques de la région afin de pallier ce déficit. Les choix politiques qui vont
conditionner l’avenir de la REUT pour la zone du Grand Tunis sont donc cruciaux.
En termes d’usages agricoles, les possibilités restent nombreuses : irrigation des cultures maraîchères,
création de nouveaux périmètres ou substitution des eaux conventionnelles dans des périmètres
existants, transferts jusqu’au Cap Bon pour répondre aux besoins existants ou jusqu’à Zaghouan pour
développer des surfaces irriguées, etc. Chacune de ces possibilités répond à des enjeux territoriaux
précis. Cette phase prospective a été l’occasion, lors des rencontres avec les acteurs régionaux, de
faire germer l’idée qu’une substitution des eaux du nord alimentant les périmètres de la Basse
Vallée de la Medjerdah par les EUT est une option envisageable. Elle serait une réponse forte à la
dégradation du bilan hydrique de la région tout en aidant à la préservation de terres agricoles
périurbaines. Il en est de même pour les périmètres irrigués de la plaine de Mornag pour la
conservation de son patrimoine arboricole, même si la défiance envers les EUT dans cette région
est plus forte à cause des mauvaises expériences du passé. Quant à l’idée du transfert des EUT
restantes vers la plaine de Grombalia, elle rencontre des réticences auprès des acteurs régionaux du
Cap Bon qui demandent à valoriser en priorité les EUT produites localement.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
12. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE GRAND TUNIS - ZAGHOUAN
L’avis du Consultant est que le scénario 1, qui propose la potabilisation des EUT à l’horizon 2050,
apparaît comme peu réaliste à cet horizon au regard du niveau de technologie demandé et des coûts
associés. D’autres valorisations des EUT sont à privilégier dans un premier temps. A moyen terme,
l’accent devrait être mis (i) sur la préservation des eaux du Nord pour l’AEP du Grand Tunis et (ii) sur
la préservation des terres agricoles périurbaines avec la substitution des eaux de barrages dans les
périmètres existants de la Medjerdah et de Mornag. Des outils devront être mis en place pour
sensibiliser les agriculteurs au changement de ressources (subventions, formations, sensibilisation au
déficit hydrique, obligations, etc.). Toujours d’après le Consultant, le transfert des EUT du Grand Tunis
vers le gouvernorat de Zaghouan pour la création de nouveaux périmètres irrigués ne semble pas
opportun au regard de l’impact sur le bilan hydrique global de telles valorisations (augmentation globale
de la consommation d’eau), des coûts d’investissement et de fonctionnement très importants
nécessaires et de la forte consommation énergétique associée. Ce transfert sera éventuellement à
considérer en dernier ressort en fonction des volumes restants des EUT après leur valorisation au
maximum au plus proche du pôle urbain.
331
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
Concernant l’assainissement de la ville de Gabes, enjeu majeur pour ce Gouvernorat, les principales
interventions prévues sont les suivantes :
Réalisation de la STEP de Gabes Nord pour 2025 pour soulager la STEP actuelle de Gabes,
Réalisation de la STEP de Gabes Sud après 2030 avec notamment le raccordement de la nouvelle
zone touristique projetée de Chott Hamrouni,
Abandon de la STEP de Gabes à la suite de la mise en route de la STEP de Gabes Sud.
332 Concernant la ville de Zarzis, autre futur pôle épuratoire majeur de la région Grand Sud, la nouvelle
STEP Zarzis Sud va remplacer d’ici 2025 la STEP actuelle appelée Zarzis Ville. Les 2 autres STEP
existantes de Souihel et Lella Mariem vont aussi être abandonnées au profit de la nouvelle STEP de
Hassi Jerbi.
Au niveau de l’île de Djerba, aucune nouvelle STEP n’est programmée mais des extensions vont avoir
lieu sur l’ensemble des STEP (Houmt Essouk, Aghir et Ajim).
Pour la ville de Medenine, la STEP fait partie du programme de court terme de l’ONAS afin qu’elle soit
réhabilitée rapidement, qu’un traitement tertiaire soit ajouté et que le rejet dans l’oued Smar soit déplacé.
Pour la ville de Gafsa, l’ancienne STEP surchargée par lagunage a été remplacée depuis 2020 par
une STEP boues activées avec traitement tertiaire et cogénération.
Pour les autres zones de la région Grand Sud, en dehors des grands pôle urbains, il est prévu la
réalisation de nombreuses STEP de petite à moyenne capacité pour assainir des zones non raccordées
au réseau de l’ONAS jusqu’à présent. Les principales réalisations projetées sont les suivantes :
Mise en route de la STEP de Ben Guerdane dans le Gouvernorat de Medenine, actuellement en
cours de réalisation, d’une capacité pouvant s’étendre jusqu’à 6,5 Mm3/an. 5 autres STEP très
modestes sont prévues (moins de 500 000 m3/an) sur l’ensemble du Gouvernorat.
La zone intérieure de Gabes sera dotée de 5 nouvelles STEP. Actuellement, seule la STEP de El
Hamma existe dans cette zone.
5 nouvelles STEP sont aussi projetées d’ici 2025 pour le Gouvernorat de Gafsa, dont la STEP qui
raccordera à la fois la commune de Redeyef et celle de Oum El Araies et la STEP de El Guettar
dont la mise en service est prévue pour 2022.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
L’ONAS prévoit de développer 3 stations avec des procédés d’assainissement semi-collectifs adaptés
à des faibles volumes et aux milieux ruraux. Ces STEP sont celles de Hazoua à Tozeur, Menzel El
Habib à Gabes, Hassi Omor à Medenine et Rjim Maatoug à Kebili. Les volumes sont très faibles au
regard des volumes produits par les centres urbains qui représentent l’enjeu principal de la REUT.
Comme indiqué dans les schémas directeurs d’assainissement, des projets couteux d’émissaires en
mer pour les STEP de Gabes et de Zarzis ont été abandonnés afin de privilégier la REUT comme
destination finale des effluents.
Le tableau suivant indique les flux d’EUT calculés aux différents horizons temporels de l’étude, ainsi
que l’évolution potentielle des traitements tertiaires.
Le flux actuel total d’EUT est de l’ordre de 35 Mm3/an. Il pourrait atteindre environ 100 Mm3/an
en 2050.
Les cartes associées présentent les STEP existantes et programmées dans la zone Grand Sud.
333
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
Tableau 94 : Liste des STEP existantes et futures au Grand Sud et flux d’EUT aux différents horizons temporels
Traitement III Flux total (Mm3/an)
Année de
Année de
Gouvernorat STEP mise en 2018 2020 2025 2030 2040 2050 2018 2020 2025 2030 2040 2050
fin de fonct.
service
Medenine Djerba Sidi Mehrez 1981 x x x 1,0 2,0 2,0 2,0 2,0 2,0
Medenine Zarzis Lella Mariem 1982 0,4 0,8 0,0 0,0 0,0 0,0
Gafsa Gafsa 1985 x x x x x x 2,0 6,5 7,3 9,1 11,7 13,4
Medenine Djerba Houm Souk 1991 x x x x 0,8 2,6 4,2 5,0 6,3 7,1
Medenine Zarzis Ville 1992 0,7 0,5 0,0 0,0 0,0 0,0
Tozeur Nefta 1992 0,8 0,8 0,9 1,0 1,1 1,2
Gabes Gabes 1995 6,1 7,0 4,3 4,2 0,0 0,0
Tataouine Tataouine 1999 ? ? ? 2,7 3,4 3,8 4,4 4,8 5,0
Medenine Medenine 2000 x x 2,0 2,2 2,7 4,6 5,7 6,5
Tozeur Tozeur 2000 ? ? ? 2,2 1,7 1,9 2,2 2,4 3,2
Medenine Djerba Aghir 2001 x x x x x x 1,8 1,6 2,5 3,4 4,7 5,6
Kebili Kebili 2002 ? ? ? 0,8 0,8 0,8 0,8 1,1 1,3
Gabes El Hamma 2004 x x x 1,3 1,6 1,8 2,8 3,3 3,8
Kebili Douz 2004 0,9 1,1 1,1 1,3 1,7 1,9
334 Gafsa
Gabes
Metlaoui
Metouia Ouedhref
2006
2007
x
x
x
x
x
x
x
x
0,5
0,7
0,9
0,8
1,3
0,9
2,7
1,1
3,3
1,3
3,8
1,6
Gabes Mareth Zarat 2007 x x x x 0,5 0,5 0,6 0,8 1,1 1,3
Medenine Djerba Agim 2016 x x x x x x 0,0 0,4 0,4 1,1 2,6 2,9
Gabes Menzel Habib 2020 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1
Medenine Ben Guerdane 2020 x x x x x x 0,0 0,0 1,3 2,4 5,4 6,1
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13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
TOTAL FLUX 25 35 50 65 87 99
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13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
336
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
337
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
Il faut cependant noter qu’en l’état actuel, près de 22 % du flux d’EUT produit au Grand Sud présente
des salinités supérieures à 3 g/L, peu compatibles avec l’irrigation (agricole ou espaces verts). Cela
concerne exclusivement des STEP situées sur le littoral et notamment la zone de Djerba et Zarzis. Ces
salinités élevées peuvent s’expliquer par l’intrusion des eaux de nappes salines dans les réseaux
d’assainissement.
Tableau 95 : Salinité des eaux en sortie des STEP du Grand Sud pour l’année 2017 (ONAS, 2017)
Part du flux d'EUT Part du flux d'EUT
Volume d'EUT produit Taux de salinité en
STEP en fonction des en fonction du seuil
(m3/an) sortie de STEP (g/L)
classes de salinité de salinité 3 g/L
El Fahs 473 000 1,4
Gafsa 3 065 000 1,6 18%
Kebili 912 000 2,0
Zarzis Souihel 149 000 2,3
Nefta 830 000 2,4
Medenine 1 798 000 2,4
Gabes 3 745 000 2,4
78%
Tozeur 1 961 000 2,5
Zarzis Lella Mariam 423 000 2,7 60%
Metlaoui 559 000 2,7
Tataouine 2 374 000 2,8
Douz 725 000 2,8
Mareth Zarrat 470 000 2,9
El Hamma 1 966 000 2,9
Jerba Houmt Essouk 766 000 3,2
338 Jerba Sidi Mehrez 487 000 3,5
18%
Metouia Ouidhref 659 000 3,5 22%
Jerba Aghir 2 564 000 3,6
Zarzis Ville 915 000 5,4 4%
Tableau 96 : Industries non raccordées au réseau d’assainissement collectif où le volume de rejet est évalué (ONAS, 2019)
Prétraitem
Secteur d’activité Milieu de rejet Volume rejeté (m3/an)
ent réalisé
Transformation et Non
Oued 1 500
conservation de tomates
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prospective - Version définitive
13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
Prétraitem
Secteur d’activité Milieu de rejet Volume rejeté (m3/an)
ent réalisé
13.1.2 Une offre en EUT qui pourrait réduire le déficit hydrique régional d’environ
15%
CLIMAT
La zone du Grand Sud est caractérisée par une pluviométrie très faible et sensiblement inférieure à
la moyenne tunisienne. Elle dispose d’un climat quasi désertique (DGRE, 2019). En moyenne sur la
période 1980-2009, le cumul annuel de précipitation est de 141 mm/an (±100 mm/an) (CHPclim,
2020).
D’après les projections climatiques du CMIP4 et du CMIP5, le littoral tunisien, serait davantage épargné
que la partie Ouest par la réduction de la pluviométrie à l’horizon 2050. La diminution des
précipitations serait comprise entre 0% et 20%. Comme toutes les autres zones du pays, celle-ci
subira un réchauffement déjà à l’œuvre qui induira en particulier une évapotranspiration plus importante
et conséquemment une hausse de la sécheresse pédologique, une réduction de la recharge des nappes
et des besoins en eau plus élevées pour les cultures. L’élévation de température pourrait aller jusqu’à
+2,6°C à l’horizon 2050 dans le cadre du scénario d’émission le plus pessimiste, à savoir le RCP 8.5.
EAU DE SURFACE
Hydrologie
La zone du Grand Sud est située dans la région hydrologique n°9, appelée « Sud ». Cette zone regroupe
339
les littoraux de Gabès et Médenine, les Chotts de Fjej, Regoug et Jerid ansi que les bassins sahariens.
Les Gouvernorats de Gafsa et Tozeur couvrent également une partie de la région hydrologique n°8, à
savoir le Chott El Gharasa et El Guettar Sidi Mansour. D’après les analyses et les modélisations
hydrologiques de la troisième phase de l’étude CRET, les écoulements sur la zone du Grand Sud
représentent environ 4,3 mm/an, soit un volume écoulé annuellement de 392 Mm3/an. Cette
estimation est probablement surestimée. Selon d’autres sources bibliographiques l’apport moyen pour
cette même zone serait plutôt de l’ordre de 173 Mm3 (DGRE, 2017), voire 104 Mm3 par an (BPEH,
2019).
Aucune projection climatique pour les écoulements de la zone du Grand Sud n’est disponible dans la
littérature consultée.
Ouvrages de stockage
La zone du Grand Sud ne compte que 2 barrages collinaires pour une capacité totale de stockage de
0,3 Mm3. En ce qui concerne les grands barrages, la zone du Grand Sud ne dispose que d’un seul
ouvrage. Il s’agit du barrage de Kebir Gafsa, qui est construit mais non exploité. Le Barrage de Sidi
Aich, d’une capacité de 88 Mm3, se situe à la limite entre les gouvernorats de Gafsa et Kasserine. Il ne
reçoit cependant en moyenne que 2 Mm3/an.
Une autre station est projetée pour 2022. Il s’agit de la station de dessalement à Zarat, au Sud de
Gabes, d’une capacité de 50 000 m3/j. Elle pourra être extensible jusqu’à 100 000 m3/j.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
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13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
La production d’eau issue de dessalement d’eau de mer projetée en 2025 est donc de 36 Mm3/an
pour le Grand Sud, extensible à 64 Mm3/an.
Des stations de dessalement d’eaux saumâtres sont également fonctionnelles dans la zone du
Grand Sud, gérées par la SONEDE. Elles sont au nombre de 14 disséminées sur toute la zone avec
une capacité de traitement totale de 112 000 m3/j. 5 autres stations sont en cours de construction afin
d’ajouter une capacité de production de 28 000 m3/j (BPEH, 2019).
La production d’eau issue de dessalement d’eaux saumâtres projetée en 2025 est donc proche
de 10 Mm3/an pour le Grand Sud.
340
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
341
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
EAUX SOUTERRAINES
On dénombre 52 nappes phréatiques. Les principales nappes phréatiques en termes d’exploitation et
de ressources sont celles de l’oasis du Djerid, Gafsa Nord et Gabès Sud. Le volume de ressources en
eau pouvant être exploité de façon durable est de 138 Mm3 par an. Or, en 2015, le volume total
exploité a été de 140 Mm3. Il y a donc une exploitation globale équilibrée des ressources phréatiques
de la zone du Grand Sud. Cependant, ce bilan global efface des disparités importantes entre les nappes.
La nappe de Gafsa Nord est celle qui fait face au plus haut taux de surexploitation (183% en 2015).
Par ailleurs, en termes de qualité des eaux souterraines, l’ensemble des nappes connait des épisodes
de forte salinité au-dessus de 4 g/L, voire de très forte salinité supérieure à 8 g/L, ce qui explique l’état
de sous exploitation de certaines nappes.
Les nappes profondes de la région restent la ressource en eau principale de la région avec 770
Mm3 qui sont estimés comme pouvant être prélevés annuellement. Cependant, les prélèvements
s’élèvent à 1120 Mm3, soit un taux d’exploitation global de 145 %, ce qui illustre la surexploitation
massive des ressources fossiles du Grand Sud.
Les prélèvements pour l’alimentation en eau potable s’élèvent à 149 Mm3/an en 2018 pour
1,71 millions d’habitants en 2020. A l’horizon 2050, la population de la zone est projetée à 2 millions
d’habitants. Si la consommation unitaire devait rester identique, la consommation en eau potable
représenterait alors environ 216 Mm3/an. Actuellement, les besoins en eau potable du Grand Sud sont
en majorité satisfaits par les eaux souterraines.
87% (±5%) des prélèvements en eau sont destinés à l’irrigation des cultures, soit environ 1
milliards de m3. Près de 99% de l’eau d’irrigation sont issus des eaux souterraines.
342
VUE D’ENSEMBLE DES RESSOURCES EN EAU DU GRAND SUD ET DE LEURS USAGES ACTUELS
ET POSITIONNEMENT DU POTENTIEL DE LA REUT
Situation actuelle et potentiel 2050
Le tableau ci-dessous établit le bilan hydrique actuel du Grand Sud en synthétisant les apports annuels
renouvelables et les prélèvements. Il ajoute aussi à ce bilan la réduction potentielle du déficit actuel si
100 % des EUT étaient réutilisées. L’exercice est ensuite projeté pour les horizons 2020 et 2050.
Déficit
Apports annuels
Recharge
IRR
Ecoulement 104
dont stock. barrages coll. 0,3 0,3 0,3 0
dont stock. grds barrages 24 0 0
Dessalement 18 8 8 0
Nappes phréatiques 138 140 140 1
REUT /
Déficit
Divers 3 3 2,5 0
Bilan Ress. Ren. - Usages 2020 953 1271 149 1122 0 0 381 35 9%
Bilan Ress. Ren. - Usages 2050 953 1450 216 1122 0 0 497 99 20%
Part EUT / Usages 3% 7%
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13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
Actuellement, une exploitation de la REUT à son plein potentiel actuel (35 Mm3) permettrait de réduire
de 9% le déficit hydrique (passage de 381 Mm3 à 346 Mm3).
A l’horizon 2050, l’augmentation des besoins en eau potable conduira à dégrader fortement le bilan de
la zone (déficit de près de 500 Mm3). La REUT permettrait de le réduire potentiellement de 20%,
à près de 400 Mm3.
Les 2 tableaux ci-dessous modifient le bilan en situation actuelle en y intégrant des projections
climatiques selon 2 scénarios de changement climatique différents : le scénario 4.5 qui induirait
une réduction modérée des ressources en eau et le scénario 8.5 qui induirait une plus forte réduction
de ces ressources. Il faut cependant noter que ces bilans ne prennent pas en compte les autres
ressources non conventionnelles comme les projets de dessalement qui permettront de réduire le déficit
hydrique.
Recharge
Grand Sud sans avec
renouvelables effectifs
AEP
IRR
CC - RCP 4.5 2050 REUT REUT
(Mm3) (Mm3)
(Mm3) (Mm3)
Ecoulement (-10%) 94
dont stock. barrages coll. 0 0 0 0 0 0 0
dont stock. grds barrages 22 0 0 0 0 0 0
Dessalement 64 64 64 0 0 0 0
Nappes phréatiques 125 147 0 147 0 0 22
REUT /
Déficit
Nappes profondes 693 1236 208 1028 0 0 543
Part
Divers 2 3 0 2,6 0 0 0,4
Bilan Ress. Ren. - Usages 2050 906 1450 216 1178 0 0 544
Part EUT / Usages
35
2%
99
7%
445 18%
343
D’après le scénario 4.5, à l’horizon 2050, les apports annuels renouvelables du Grand Sud tendent à
baisser (-10% pour les ressources locales) et les besoins pour l’irrigation (à surfaces constantes)
tendent à augmenter (+5%) – du fait de la hausse de l’évapotranspiration. La combinaison de ces
tendances dégrade fortement le déficit de la zone (qui atteint 544 Mm3). La REUT permettrait de
réduire potentiellement ce déficit de 18%.
Déficit Déficits
IRR (+10%)
Ecoulement (-20%) 83
dont stock. barrages coll. 0 0 0 0 0 0 0
dont stock. grds barrages 19 0 0 0 0 0 0
Dessalement 64 64 64 0 0 0 0
Nappes phréatiques 111 154 0 154 0 0 43
REUT /
Déficit
Divers 2 3 0 2,75 0 0 1
Bilan Ress. Ren. - Usages 2050 812 1506 216 1234 0 0 694 35 99 595 14%
Part EUT / Usages 2% 7%
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prospective - Version définitive
13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
D’après le scénario 8.5, à l’horizon 2050, les tendances s’amplifient, à la baisse pour la ressource (-
20% pour les ressources locales) et à la hausse pour les besoins (+10% pour les besoins pour
l’irrigation, à surfaces constantes). La combinaison de ces tendances dégrade fortement le déficit de
la zone qui atteint près de 700 Mm3, qui pourrait être très partiellement compensé, par la REUT
(réduction potentielle de 15%).
Les 2 graphiques ci-dessous résument à l’échelle du Grand Sud la part de REUT dans le bilan global
des ressources en eau de la région et dans le déficit à différents horizons et sous différentes
hypothèses : en situation actuelle (2 Mm3 réutilisés), en situation actuelle si 100 % des EUT étaient
réutilisées et à l’horizon 2050 selon les 2 scénarios de projections climatiques.
Figure 83 : Part des EUT dans le mix de ressources en eau (haut) et dans le déficit (bas) à l’échelle du Grand Sud
Les analyses ci-dessous conduites à l’échelle d’une zone très vaste seraient à repréciser selon qu’on
se trouve sur la zone littorale ou dans l’intérieur des terres. La part des EUT dans le mix hydrique est
en effet potentiellement bien plus élevé sur la zone littorale.
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13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
13.2.1 Des agriculteurs sans autres ressources en eau motivés pour irriguer avec
les EUT
PLACE DU SECTEUR AGRICOLE AU GRAND SUD
Le Grand Sud regroupe près de 43 % des terres agricoles de la Tunisie dont la grande majorité sont
des parcours. Les terres labourables représentent 850 000 ha répartis dans des zones socio-agro-
écologiques très variées (hautes steppes, chaîne de l’Atlas, lacs salés, mers de sable, plateaux, plaines,
etc.). L’arboriculture domine avec les palmiers dattiers à Tozeur et Kebili et les oliviers à
Medenine. Des cultures maraîchères hors saison utilisant des ressources géothermales sont de plus
en plus développées. Les zones de pâturages ont une importance cruciale pour l’élevage extensif des
ovins, caprins et surtout des camelins. Elles regroupent 94 % de l’effectif du pays. Les périmètres
irrigués avec une agriculture intensive occupent une superficie d’environ 93 000 ha, soit 23 % de la
superficie totale des périmètres irrigués du pays. L’arboriculture occupe 84% des superficies
irriguées avec notamment 56 000 ha de palmiers dattiers (DGEDA, 2018).
Le contexte environnemental de la région n’est déjà pas très favorable au développement agricole avec
des conditions climatiques arides ainsi que l’insuffisance des ressources hydriques et des terres
fertiles. La production de dattes, produit phare de la région, exporté à l’international, est aussi
fortement consommatrice en eaux souterraines. L’exploitation excessive des nappes profondes
dont les ressources ne sont pas renouvelables est largement observée avec des extensions illicites
des périmètres irrigués pour la monoculture de palmiers dattiers. Cette surexploitation entraine aussi 345
une salinisation des sols des oasis et des eaux des nappes phréatiques. De plus, les terres
agricoles sont soumises aux risques de désertification.
La carte ci-dessous est issue de la carte agricole de la Tunisie. Elle présente les périmètres irrigués de
la région, indiqués par un zonage rouge, et les cultures arboricoles. Elle permet ainsi d’illustrer
l’occupation des terres agricoles pour la zone du Centre et de croiser ces éléments avec la localisation
des STEP existantes et projetées.
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13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
Figure 84 : Zone Grand Sud : Carte agricole – Arboriculture et périmètres irrigués (en rouge)
346
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prospective - Version définitive
13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
Concernant l’évolution de l’agriculture de la région à plus long terme, on liste ci-dessous quelques idées
émises par les acteurs régionaux rencontrés dans le cadre de l’étude :
Le développement de l’agriculture biologique pour l’huile d’olive, les dattes et les autres fruits.
Globalement, une meilleure mise avec valeur de ces produits avec la création de marques
régionales visant le marché mondial ;
Le renforcement des élevages d’ovins et de camelins et le développement de filières
d’élevages laitiers. La demande en cultures fourragères risque donc d’augmenter ;
La culture et la commercialisation de produits à plus forte valeur ajoutée comme les légumes hors-
saison avec le recours aux ressources géothermiques et les plantes médicinales et
aromatiques ;
Des efforts pour limiter l’extension des superficies irriguées actuelles et économiser l’eau dans
les périmètres irrigués existants.
Des fortes demandes ont notamment été enregistrées à Tozeur et Kebili d’exploiter les EUT, soit
pour étendre les superficies irriguées existantes, soit pour les mélanger avec les eaux de puits trop
salées. Des agriculteurs utilisent même déjà les EUT de la STEP de Tozeur, autrefois réservées au golf
qui est aujourd’hui fermé. Il a été observé par les agriculteurs un développement plus rapide des
palmiers irrigués avec des EUT et une production plus importante de dattes grâce aux nutriments
présents dans les EUT. Leur intérêt pour réutiliser ces eaux de manière légale est donc fort.
Les zones où les agriculteurs se sont montrés plus réticents sont des zones où il y a eu des
mauvaises expériences de REUT et où les rejets des eaux usées des STEP provoquent des
dégâts environnementaux. C’est le cas en aval de la STEP de Medenine où le périmètre de Ouljet
Khoder est en arrêt à cause de la qualité des EUT qui ne respecte pas la norme NT 106.03. Les
agriculteurs riverains du périmètre ne souhaitent pas substituer les eaux de leurs puits par les EUT. Des
problèmes de contamination de la nappe phréatique, dont l’ONAS est accusé d’être responsable, n’a
pas amélioré la confiance. Cependant, les agriculteurs du périmètre de Ouljet El Khoder restent en
attente du retour des EUT avec une qualité acceptable, ce qui montre leurs forts besoins en eau pour
irriguer.
La carte ci-dessous synthétise les résultats des enquêtes en fonction des sous zones agricoles du
Grand Sud. Ce découpage de la région en sous zones est explicité dans la partie 13.4.
Figure 85 : Niveaux d’acceptabilité des agriculteurs pour exploiter les EUT en fonction des sous zones du Grand Sud
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13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
La consommation d’eau potable pour des usages industriels est réduite sauf à Gabes où elle atteint
près de 3 Mm3 par an (ODS, 2018).
Le secteur des phosphates reste un gros consommateur en eau et son impact sur les ressources
hydriques des nappes profondes est élevé. La Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG) prélève
ainsi chaque année près de 18 Mm3 dans les nappes profondes. Le Groupe Chimique Tunisien
(GCT), quant à lui, consomme près de 700 000 m3/an à Gafsa et 4 Mm3/an à Gabes pour ses unité de
transformation du phosphate en engrais (DGRE, 2018).
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13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
PERSPECTIVES INDUSTRIELLES
D’après les projections de l’AFI, les superficies des zones industrielles vont augmenter
significativement, les portants de 1 050 ha à environ 1 420 ha, ce qui augmentera la demande sur
les ressources en eau (APII, 2019). Ces aménagements concerneront particulièrement les
Gouvernorats de Medenine, Kebili, Tataouine et Gafsa. De plus, les volumes importants de ressources
minérales de la région (pierre à chaux, dolomite, silice, marbre, et gypse) et les stocks restants de
phosphates risquent d’être exploités à l’avenir.
L’eau potable utilisée pour l’activité touristique dans la région est donc consommée à 87 % par les
zones touristiques de Djerba et Zarzis pour un volume proche des 3 Mm3 par an (SONEDE, 2018).
La situation de stress hydrique dans cette zone lors des années sèches a des conséquences
importantes sur l’activité hôtelière. Les nouveaux forages pour puiser l’eau de la nappe sont interdits et
l’eau de la SONEDE pour les grands consommateurs est chère. Les hôteliers recherchent donc à
sécuriser leur approvisionnement en eau lors de la période estivale (entretien FTH).
D’après une analyse sous SIG d’images satellitaires de Google Earth réalisée dans le cadre de la
présente étude, la superficie des espaces verts existants (sans les golfs) pour les principales zones
349
touristiques s’élève à 460 ha pour Djerba/Zarzis et est négligeable à Tozeur et Kebili.
Comme vu lors de la phase de Diagnostic, il existe actuellement deux terrains de golf dans la zone
Grand Sud : celui de Djerba Midoune, d’une superficie de 120 ha et alimenté par la STEP de Djerba
Sidi Mehrez, et celui de Tozeur, de 150 ha, actuellement fermé.
PROSPECTIVES TOURISTIQUES
L’AFT a pour projet d’aménager plusieurs nouvelles zones touristiques (AFT, 2020) :
La zone touristique de Chott Hamrouni au Sud de la ville de Gabes avec une capacité de
10 000 lits. L’objectif est de créer une zone balnéaire d’importance régionale afin de valoriser le
potentiel touristique du Golfe de Gabes. Cette zone touristique sera à proximité de la STEP projetée
de Gabes Sud.
La zone touristique à Khebayet, toujours dans le Gouvernorat de Gabes, d’une capacité de
2 000 lits.
Des nouvelles zones touristiques à Djerba et Zarzis qui seront des prolongements des zones
existantes : Lella Hadria, Lella Mariem, Lella Hlima et Sidi Jmour, pour une capacité totale
supplémentaire de 53 000 lits. Cela reviendrait à doubler les capacités existantes. Ces prévisions
semblent cependant très optimistes au vu des difficultés actuelles rencontrées par le secteur pour
remplir les logements existants.
Nous estimons que ces zones ne seront pas aménagées avant le moyen terme (2030). D’après les
enquêtes auprès des hôteliers de la région, les extensions des capacités hôtelières des zones
existantes et des superficies des espaces verts ne sont pas encore à l’ordre du jour des gestionnaires
au vu du contexte actuel.
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13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
Il est prévu d’aménager 4 golfs dans les zones de Chott Hamrouni, Khebayet, Lella Hadria et
Lella Mariem à moyen terme (AFT, 2020) La stratégie du ministère du tourisme prévoit de réaliser un
golf pour chaque 10 000 lits afin d’assurer aux golfeurs l’accès à 3 golfs dans un rayon ne dépassant
les 45 min lors de leur séjour. Ainsi, il est prévu d’aménager 2 golfs additionnels dans la région de
Djerba Zarzis sur le long terme (STDG, 2018).
13.2.4 Des expérimentations en cours pour réutiliser les EUT en milieu urbain
La municipalité de Gabes dispose de 12 espaces verts couvrant une superficie de 146 ha. Ils sont
irrigués à partir des eaux potables de la SONEDE et d’un puit. Depuis 2018, un parc urbain ouvert
au public est irrigué sur 8 ha par des EUT. Il s’agit d’un expérimentation portée par l’Association
Citoyenneté et Développement Durable en partenarait avec l'Université de Gabes. L’objectif est de
valoriser des EUB qui débordaient et stagnaient dans une zone basse de la ville quand le réseau
d’assainissement de l’ONAS était surchargé. La solution trouvée a été de drainer ces EUB ; de les traiter
via un filtre à roseau et d’irriguer en gouttes à gouttes le parc urbain. La quantité moyenne réutilisée est
de 80 m3/j. Cela est peu au regard des eaux usés produites par la ville de Gabes, mais le projet permet
de répondre à une problématique environnementale locale qui avait des répercussions
importantes sur les riverains et engendraient des coûts simportants pour la municipalité. Cette
dernière a d’ailleurs été d’un appui important, ainsi que le CRDA de Gabes pour lancer le projet. L’ONAs
a accepté de faire une convention pour le prélèvement des EUB sur son réseau. Le projet est une
réussite mais il reste toujours en recherche de financements sur le long terme.
A Djerba, les municipalités de Houmt Essouk et Midoun sont intéressées pour trouver des sources
en eau alternatives pour l’irrigation des espaces verts qui sont nombreux dans cette zone touristique
(55 espaces verts pour la municipalité de Midoun). A Medenine, la superficie irriguée pour des espaces
verts est faibles (12 à 16 ha) mais les responsables municipaux rencontrés sont favorables à la REUT
pour étendre ces espaces.
La municipalité de Gafsa dispose de 90 espaces verts couvrant une superficie de 108 ha. Ils sont
irrigués à partir des eaux potables de la SONEDE et d’un forage, de la piscine romaine de Gafsa et
de la source d’eau chaude et sulfureuse de Sidi Ahmed Zarrouk. La REUT est acceptée par les
responsables municipaux et la Direction Régionale de l’Environnement.
13.2.5 Un potentiel de recharge faible face aux déficits existants des nappes
phréatiques les plus surexploitées
La carte ci-dessous met en regard les STEP et les différentes nappes phréatiques du Grand Sud.
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13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
351
14 nappes phréatiques sont surexploitées dans la région du Grand Sud. Le déficit cumulé s’élève
à 29 Mm3/an. Les nappes d’El Hamma Chenchou, de Gabès Sud et de Gafsa accusent les déficits les
plus élevés (3,8 Mm3, 3,8 Mm3 et 10 Mm3 respectivement).
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13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
Les aquifères phréatiques de Kebili montrent tous un bilan positif. Au vu de leur salinité relativement
élevée, toute recharge ne réussirait pas à rabattre la salinité pour que ces eaux soient exploitables
à des fins agricoles. Les nappes phréatiques sont donc exclues de toute option de recharge dans ce
Gouvernorat.
Le rejet de la STEP de Medenine dans l’oued Smar est considéré comme un site de recharge avec
les EUT. En effet, au vu du contexte hydrogéologique, l’infiltration dans la nappe des EUT est un gain
quantitatif pour la nappe Oued Smar à hauteur de 90 %, ce qui permet de couvrir le déficit de près
de 1 Mm3. Cependant, au niveau qualitatif, cette recharge a provoqué une augmentation de la salinité
et de la teneur en nitrates (DGRE, 2017).
Il existe 6 autres sites de recharge artificielle dans la région mais avec des eaux conventionnelles.
Il s’agit de lâchers dans les oueds à partir de barrages (nappe de Gafsa Nord à Gafsa et Tameghza à
Tozeur), d’infiltration des eaux de crue via des barrages souterrains (nappe de Oum Laksab à Gafsa)
ou des puits filtrants (nappes de Zeus Koutine, Gabes Sud et El Hamma Chenchou à Gabes). Le
potentiel de recharge de ces sites est très variable en fonction des ressources disponibles et donc de
la pluviométrie annuelle. Les sites avec de puits filtrants ne sont pas adaptés aux EUT, et ne sont donc
pas retenus, notamment celui de la nappe de Zeus Koutine où l’eau prélevée est utilisée en partie pour
un usage AEP.
Les renseignements sur ces sites de recharges, les données actuelles sur l’état quantitatif et qualitatif
des nappes phréatiques, les études antérieures sur la recharge de nappe avec les EUT et la localisation
des STEP existantes et projetées ont permis de dresser le tableau ci-dessous. Il synthétise les
recharges possibles par des EUT (liste de STEP avec les flux d’EUT produites aux différents horizons)
pour les différentes nappes pour lesquelles une recharge est jugée potentiellement utile.
Globalement, le recours au stockage souterrain dans cette région n’est pas envisageable de
façon élargie car le contexte hydrogéologique n’y est pas favorable. Les quelques nappes
potentiellement rechargeables au vu du contexte hydrogéologique et foncier sont les nappes de Gafsa
Nord (STEP de Gafsa et Sidi Aich), El Hamma Chanchou (STEP de El Hamma), Oued Smar et
nappe Oum Tmar et Djorf (STEP de Medenine) et Oued Tataouine (STEP de Tataouine)
352
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prospective - Version définitive
13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
Tableau 97 : Liste des STEP associées à chaque nappe et potentiel de recharge par les EUT
Ratio recharge potentielle /
Enjeux auxquels pourrait répondre la recharge* Contexte pour la recharge**
déficit quantitatif
Lutte contre Amélioration Fin d’un Augmentation Amélioration STEP pouvant
l’intrusion du de la qualité rejet en mer de la quantité de la gestion être utilisées Production Production
Technique de recharge
Nappe biseau salé des eaux de ou dans d’eau de l’eau avec pour la EUT 2018 EUT 2050 Usages indirects possibles
proposée
(barrière la nappe une zone disponible un stockage recharge de la Hydrogélogique Foncier (Mm3) (Mm3) 2020 2050
hydraulique) (dilution) sensible pour un usage intersaisonnier nappe
indirect hors période
d’irrigation
El Hamma-
Chenchou Agriculture (zone agricole,
x x x x El Hamma Favorable Favorable 1,6 3,8 42% 100% Infiltration dans l’oued
(déficit de puits de surface existants
– 3. 8 Mm3)
Oued Smar
Agriculture (zone agricole,
(déficit de x x x x Medenine Favorable Favorable 2,2 6,5 147% 433% Infiltration dans l’oued
puits de surface existants
– 1.5 Mm3)
N. Oum Tamr
et Djorf
x x x x x Medenine Favorable Favorable 2,2 6,5 7 33% 2 167%
(déficit de
– 0.3 Mm3)
Oued
Tataouine Favorable, mais Agriculture (puits de surface
x x x Tataouine Favorable 3,4 4,9 1 360% 1 960% Infiltration dans l’oued
(déficit de partiel existants)
– 0.25 Mm3)
Gafsa Nord
x x x x Gafsa Favorable Favorable 6,4 13,3 Infiltration dans l’oued
Agriculture (zone agricole, 353
(deficit de puits de surface existants
– 10 Mm3) 64% 134%
Agriculture (zone agricole,
x x x x Sidi Aich Favorable Favorable 0 0.1 Infiltration dans l’oued
puits de surface existants
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13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
13.3 IMPACTS ACTUELS DES REJETS D’EAUX USEES SUR L’ENVIRONNEMENT ET LES
ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES AU GRAND SUD
L’objectif de cette partie est de dresser un inventaire global des principaux rejets d’eaux usées qui
impactent actuellement l’environnement et/ou des activités socio-économiques. Cet inventaire a été
enrichi par les acteurs locaux lors des entretiens régionaux et de l’atelier de concertation du Grand Sud
qui a eu lieu le 1er avril 2021.
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13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
Pour finir, il a été notifié au niveau de la STEP de Tataouine que les rejets dans l’oued provoquent des
désagréments pour les habitants de la ville (mauvaises odeurs, stagnations des EUT…).
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13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
356
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13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
357
L’inventaire des valorisations possibles des EUT présentées dans cette partie a été alimenté par
l’atelier de concertation régional qui a eu lieu le 01/04/2021. Cet atelier a été l’occasion d’échanger
avec les acteurs du territoire sur les valorisations des EUT à privilégier dans chacune des sous zones
étudiées.
Les EUT produites localement représentent à ce jour un gisement de 7 Mm3 ; principalement issues de
la STEP de Gafsa (6.5 Mm3). Il y a un potentiel de 24 Mm3 à l’horizon 2050, généré par les extensions
de capacité des STEP de Gafsa et Metlaoui et les futures STEP de El Guettar et Redeyef Oum El
Araies.
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13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
Agriculture
L’agriculture constitue une activité fondamentale dans l’économie du gouvernorat malgré l’aridité
et l’espace agricole limité. L’arboriculture domine largement (78% des terres cultivées), avec des
oliviers, des amandiers, des pistachiers et des figuiers. Pour le reste, il s’agit surtout de cultures
annuelles en sec et de parcours pour l’élevage extensif. Les dégradations piézométrique et
chimique (salinité) des ressources en eau souterraines sont une préoccupation majeure des acteurs du
secteur.
Le tableau ci-dessous liste les idées de valorisations des EUT possibles pour le gouvernorat de Gafsa,
idées établies à l’issue des entretiens et enquêtes régionaux ainsi qu’au regard du contexte qui vient
d’être exposé.
Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
Idée 1.b : Substitution des eaux Part de la superficie irriguée actuellement, substituable, en
conventionnelles dans les PI existants utilisant 100% du potentiel EUT :
Substitution par des EUT (ou mélange avec Oliviers : 17% en 2020, 53% en 2050
ces EUT) des eaux de nappes trop salées pour
Arboriculture : 10% en 2020, 30% en 2050
l’irrigation des périmètres existants
Fourrages : 30% en 2020 (930 ha), 90% en 2050 (2000 ha)
Idée 1.c : Réutilisation industrielle dans les Projet en cours du GCT : utilisation de 25% des EUT produites
usines de production de phosphate par la STEP de Gafsa
Projet en cours du GCT Si utilisation à 100 % des EUT de la STEP de Gafsa :
Substitution de 43% des eaux souterraines prélevées par le
GCT + CPG en 2020, 90% en 2050
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13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
Idée 1.d : Recharge de la nappe de Gafsa Comblement du déficit à hauteur de 100 % de la nappe en
Nord 2050 avec les EUT des STEP de Gafsa et Metlaoui
Lâchers dans les oueds ou bassins
d’infiltration
Plusieurs orientations sont envisageables pour répondre aux principaux enjeux locaux, selon les
modalités d’exploitation du potentiel des EUT.
Une première possibilité serait de privilégier un usage direct des EUT pour la satisfaction du
besoin en eau de la production agricole locale. Comme mentionné lors de l’atelier régional, les zones
irriguées du gouvernorat ne sont pas situées à proximité des STEP. Les acteurs ont donc appuyé l’idée
d’orienter les EUT vers la création de nouveaux périmètres irrigués à proximité des STEP et
d’étendre le PPI existant d’El Aguila. Le potentiel actuel d’EUT permettrait d’irriguer environ 2 200 ha
d’oliviers ou 790 ha de cultures arboricoles. A l’horizon 2050, cette stratégie permettrait de satisfaire les
besoins pour environ 6 600 ha et 2 400 ha de ces mêmes types de culture.
Une seconde possibilité serait d’orienter les EUT vers les sites d’extraction et de traitement des
phosphates. Le flux d’EUT de la STEP de Gafsa représente aujourd’hui l’équivalent de 43% des
prélèvements du GCT et de la CPG. A l’horizon 2050, les flux issus de la STEP de Gafsa représenteront
jusqu’à 90% des besoins du groupement (à besoins constants). Cette valorisation pourra également se
faire à partir de la STEP Metlaoui. Pour les acteurs régionaux, cet usage industriel est à privilégier afin
de limiter les prélèvements dans les nappes profondes et au regard de la capacité à payer des
industriels. Cette réutilisation serait aussi un bon signal à envoyer à tous les usagers potentiels des
EUT.
Les deux possibilités ne s’opposent pas. Une variante pourrait ainsi consister en un mix, en exploitant
une partie des EUT pour satisfaire directement le besoin en eau de périmètres lors des périodes
d’irrigation, et en orientant une partie des EUT restantes vers les sites d’extraction et de traitement des
359
phosphates.
Le flux d’EUT est très modeste dans ce gouvernorat peu peuplé. Il représente actuellement 2,5 Mm3
et un potentiel de 4.7 Mm3, soit près de 2% des ressources en eau locales.
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prospective - Version définitive
13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
Agriculture
L’économie du gouvernorat s’articule autour de l’agriculture oasienne. Ce système agricole est
structuré sur 3 étages : le maraîchage ou les fourrages au sol, les arbres fruitiers puis les palmiers-
dattiers. Une très grande majorité des zones cultivées (91% des terres cultivées, soit 9 900 ha) sont
en arboriculture, dont 8 500 ha de palmiers-dattiers. Cette production est exportée et constitue un
enjeu économique important pour la Tunisie. Les palmeraies consomment de très grands volumes d’eau
souterraine. L’intensification des périmètres irrigués, conduit à la salinisation des sols et à la
formation de petites nappes salées sous ces périmètres. La baisse continue de la disponibilité et
de la qualité des ressources locales engendre un contexte tendu autour des ressources en eau.
Tourisme
Des zones touristiques se développent à Tozeur et Nefta pour accompagner le tourisme saharien. Elles
ne comprennent que peu d’espaces verts et le golf existant n’est pas exploité. Un autre golf est en projet
à long terme. Le potentiel de valorisation des EUT dans le secteur touristique y est donc réduit.
Le tableau ci-dessous liste les idées de valorisations des EUT possibles pour le gouvernorat de Tozeur,
idées établies à l’issue des entretiens et enquêtes régionaux ainsi qu’au regard du contexte qui vient
d’être exposé.
Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
Il est proposé que la valorisation de ces flux d’EUT soit essentiellement agricole, sous forme
directe à travers la substitution totale ou partielle des eaux conventionnelles au niveau de
périmètres existants. Les deux STEP principales de Tozeur et Nefta sont en effet situées en pleine
zone oasienne. Les flux d’EUT permettraient d’irriguer - actuellement - l’équivalent de 190 ha de
palmiers-dattiers et environ 300 ha à l’horizon 2050. Les acteurs régionaux ont aussi mentionné la
possibilité de créer de nouveaux périmètres fourragers pour répondre aux besoins locaux comme
une autre alternative possible. Le potentiel lié aux EUT est de 300 ha en 2020 et 480 ha en 2050.
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13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
Le flux d’EUT est très modeste dans ce gouvernorat peu peuplé. Il représente actuellement 1,8 Mm3
et un potentiel de 4 Mm3 à l’horizon 2050, soit moins de 2% des ressources en eau locales.
Agriculture
L’économie du Gouvernorat s’articule autour de l’agriculture oasienne. Une très grande majorité des
zones cultivées (76% des terres cultivées, soit 38 000 ha) sont des palmiers-dattiers. Les
problématiques hydriques sont les mêmes que celles exposées pour Tozeur. Certains périmètres
irrigués sont agrandis de façon illicite, ce qui va à l’encontre de la volonté de limiter la création de
nouvelles superficies irriguées.
Tourisme
Par ailleurs, le secteur touristique se développe à Douz pour accompagner le tourisme saharien. Le
potentiel de valorisation des EUT dans le secteur touristique y est faible au vu de la capacité hôtelière.
Le tableau ci-dessous liste les idées de valorisations des EUT possibles pour le Gouvernorat de Kebili
à l’issu des entretiens et enquêtes régionaux ainsi qu’au regard du contexte qui vient d’être exposé
361
Tableau 100 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 3 : Gouvernorat de Kebili
Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
Idée 3.a : Substitution ou mélange des Part de la superficie irrigable substituable, en utilisant 100% du
eaux conventionnelles pour l’irrigation potentiel EUT 2020 et 2050 :
dans les PI existants
Dattiers : en 2020, 0,4% (130 ha); en 2050, 1% (250 ha) sur les
Oasis près des STEP, zones sans 38 000 ha irrigués
maraîchage
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13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
Il est proposé que la valorisation de ces flux d’EUT soit essentiellement agricole, sous forme
directe à travers la substitution totale ou partielle des eaux conventionnelles au niveau de la
palmeraie. Les STEP actuelles et futures sont en effet située à proximité des oasis (Mansoura, Tembib,
Telmine et Rabta, par exemple, pour la STEP de Kebili). Les flux d’EUT permettraient d’irriguer
actuellement l’équivalent de 135 ha de palmiers-dattiers et environ 250 ha à l’horizon 2050. Les acteurs
régionaux ont aussi mentionné la possibilité de créer de nouveaux périmètres fourragers pour
répondre aux besoins locaux comme une autre alternative possible. Le potentiel est de 210 ha en 2020
et 400 ha en 2050.
Les EUT produites localement représentent un gisement significatif. A ce jour, les volumes d’EUT
sont estimés à plus de 8 Mm3 et leur potentiel serait de plus de 17 Mm3 à l’horizon 2050. Cela
s’explique par la forte concentration de la population du gouvernorat de Gabès sur le littoral.
Activités industrielles
Le secteur de l'industrie chimique est l'un des piliers du tissu industriel de la région. Ce secteur
est par ailleurs un usager important des ressources en eau, avec environ 4 Mm3 prélevés chaque
année dans les nappes profondes, et générant d’importantes dégradations piézométriques
locales. De plus, ces activités industrielles génèrent une importante pollution atmosphérique et
362 hydrique, causées par les rejets de phosphogypse.
Agriculture
L’agriculture revêt une importance secondaire dans l’économie locale. Les délégations du littoral,
à l’exception de Mareth et El Métouia, ont des superficies agricoles réduites tant par leurs superficies
limitées que par l’étendue des espaces urbains. L’arboriculture est la culture la plus répandue, avec
majoritairement de l’olivier en sec, des dattiers, grenadiers ou amandiers. Les délégations de
Mareth et El Métouia abritent des zones de production agricole plus intensives, en particulier au niveau
des oasis littoraux (Mareth, El Métouia, Zarat, plaine côtière de Kettana).
Tourisme
Le secteur touristique est peu développé dans la région. Cependant, le projet d’aménagement d’une
zone touristique au sud de la ville de Gabes, dans une zone proche de la nouvelle STEP de Gabes Sud,
va demander des ressources en eau.
Le tableau ci-dessous liste les idées de valorisations des EUT possibles pour le littoral de Gabes à l’issu
des entretiens et enquêtes régionaux ainsi qu’au regard du contexte qui vient d’être exposé
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
Tableau 101 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 4 : littoral de Gabes
Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
Idée 4.b : Substitution ou mélange des Part de la superficie irrigable substituable, en utilisant 100% du
eaux conventionnelles pour l’irrigation potentiel (à l’échelle du Gouvernorat de Gabes)
dans les PI existants
Arboriculture : en 2020, 20% ; en 2050, 45%
Oasis littoraux de Mareth et Metouia
Dattiers : en 2020, 7% ; en 2050, 15%
Idée 4.e : Réutilisation industrielle dans Projet en cours GCT : utilisation de 50% des EUT produites par la
les usines de traitement des phosphates STEP de Gabes
Projet du GCT Si utilisation des EUT de la STEP de Gabes Nord en 2050,
substitution de 100% des eaux souterraines prélevées par le GCT
+ 50 % des EUT de la STEP restantes
Plusieurs orientations sont envisageables pour exploiter ce potentiel conséquent d’EUT et répondre aux
principaux enjeux locaux :
Une première orientation pourrait être d’accompagner les projets de valorisation agricole et
industrielle, actuellement à l’étude et de privilégier la substitution dans les périmètres irrigués
existants. Le PPI de Dissa utilise aujourd’hui 14% des EUT de la STEP de Gabès (2017) pour un
niveau d’intensification de 50%. Une fois réhabilité, et pour une intensification à 100%, le PPI de Dissa
pourrait potentiellement utiliser jusqu’à 25% des EUT de la STEP de Gabès Nord projetée à la place
de la STEP actuelle de Gabes. Par ailleurs, le raccordement des sites du GCT avec les EUT de la
STEP de Gabès Nord permettrait de valoriser 50% des EUT qui y sont produites, tout en substituant
la totalité des eaux souterraines prélevées par le GCT. Cette option de réutilisation industrielle a été
appuyée par les acteurs lors de l’atelier de concertation régional. Concernant la substitution dans les
périmètres irrigués existants, les EUT des STEP restantes pourraient être orientées vers la plaine
côtière de Gabès et ses oasis littoraux sur le long terme (Mareth, El Métouia, Zarrat, Kettana). Le
flux d’EUT permettrait d’irriguer –actuellement - l’équivalent de 500 ha de palmiers-dattiers et plus de 1
000 ha à l’horizon 2050.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
Une autre possibilité est d’orienter les flux d’EUT vers les usages touristiques futurs. Cela consiste
à satisfaire les besoins touristiques des golfs et des espaces verts de la région, dans la mesure de la
faisabilité technique qui sera à préciser. La future zone touristique de Chott Hamrouni n’étant pas
encore construite, il pourrait aussi être envisagé de la REUT au niveau des blocs sanitaires des hôtels.
La satisfaction des besoins identifiés à l’horizon 2050 pour les espaces verts et le golf, et pour les blocs
sanitaires des hôtels prévus (10 000 lits) correspond à l’exploitation de 10 % des EUT de Gabes Sud
(1,7 Mm3).
Le flux d’EUT est relativement modeste. Il représente actuellement 1,6 Mm3 et un potentiel de près
de 5 Mm3 à l’horizon 2050. Ce potentiel provient essentiellement de la STEP d’El Hamma (3.8 Mm3 à
l’horizon 2050). Le reliquat est produit par une série de petites STEP projetées, disséminées sur le
territoire.
Agriculture
La zone intérieure de Gabès est essentiellement agricole. De très grandes surfaces de parcours
permettent d’alimenter les cheptels, ovins essentiellement. L’aridité et les épisodes de sécheresse
engendrent régulièrement une pénurie de fourrages, que l’irrigation avec les EUT permettrait de
364 réduire. Sur le reste du territoire, la culture d’oliviers, principalement en sec, domine (73 000 ha).
Les zones de cultures intensives sont limitées aux oasis traditionnelles de la zone de Chenchou
(délégation d’El Hamma) et aux abords des ouvrages traditionnels de mobilisation des eaux de
ruissellement (Jessours), au niveau des Monts de Matmata.
Le tableau ci-dessous liste les idées de valorisations des EUT possibles pour la zone intérieure de
Gabes, liste établie à l’issue des entretiens et enquêtes régionaux ainsi qu’au regard du contexte qui
vient d’être exposé.
Tableau 102 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 5 : zone intérieure de Gabes
Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
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13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
Idée 5.c : Recharge de la nappe de El Comblement du déficit à hauteur de 43 % avec la STEP de El
Hamma Chenchou Hamma en 2020, 100 % en 2050
Lâchers dans les oueds ou bassins
d’infiltration
Il est proposé pour la STEP de El Hamma d’orienter les flux d’EUT vers un usage agricole autant
que possible. Les flux à l’horizon 2050 permettraient d’irriguer jusqu’à 350 ha de fourrages ou jusqu’à
1 000 ha d’oliviers. Cela peut comprendre la réhabilitation et l’extension du périmètre d’El Hamma,
ainsi que l’aménagement de nouvelles zones pour l’irrigation. Dans les périodes où l’irrigation n’est
pas pratiquée, il est proposé de recourir à la recharge de la nappe. Les EUT de cette STEP sont en
effet actuellement déversées dans le lit de l’oued de façon spontanée, en l’absence de tout
aménagement spécifique et ces eaux s’infiltrent entièrement après un parcours de plusieurs centaines
de mètres. Il pourra être envisagé d’aménager des aires d’infiltration dans le domaine public de l’oued
pour optimiser la recharge. Les acteurs locaux lors de l’atelier régional ont indiqué que pour les autres
STEP il sera difficile de recourir à la REUT avec des créations de périmètres irrigués au vu de leur
emplacement et de leur faible débit. Des solutions d’irrigation d’appoint à petite échelle pourront être
proposées.
Tourisme
L’île de Djerba et le littoral de Zarzis constituent un pôle touristique d’importance nationale. Ce pôle
continue à se développer avec des extensions projetées des zones touristiques et le développement
de nouveaux golfs. Les rejets des EUT à proximité des zones de baignade est problématique.
Agriculture
L’aménagement du territoire et les conditions climatiques sont peu propices au développement
agricole dans la région. Le secteur agricole se limite à la culture de l’olivier autour de Zarzis
(67 000 ha) et à l’arboriculture (figuiers, amandiers, grenadiers, raisins), principalement en sec.
Le tableau ci-dessous liste les idées de valorisations des EUT possibles pour l’île de Djerba et Zarzis,
liste établie à l’issue des entretiens et enquêtes régionaux ainsi qu’au regard du contexte qui vient d’être
exposé.
Tableau 103 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 6 : île de Djerba et Zarzis
Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
Idée 6.b : Approvisionnement des Superficie des espaces verts irrigables substituable, en utilisant
espaces verts des zones touristiques et 100% des EUT : 1 000 ha en 2020 à 2 200 ha en 2050, soit 2 et 5
urbains à partir des STEP voisines fois les surfaces existantes si la moitié est irriguée (850 ha en tout)
Idée 6.c : Approvisionnement des golfs En 2020, utilisation de 100 % de la STEP de Sidi Mehrez pour
irriguer le golf
1 existant et 4 projetés
En 2050, utilisation de 22 % du volume produit par toutes les STEP
pour alimenter les 6 golfs
Plusieurs orientations sont envisageables pour exploiter ce potentiel conséquent d’EUT et répondre aux
principaux enjeux locaux :
Eu égard à l’importance économique du secteur touristique, une orientation évidente serait de
valoriser les EUT de la zone au niveau des infrastructures touristiques, valorisation largement évoquée
lors des échanges de l’atelier régional. Les EUT peuvent permettre d’irriguer des espaces verts et des
golfs. Cela peut s’envisager soit par un traitement puis un retour des EUT des STEP de Djerba et Zarzis,
366 soit par des petites unités de traitement à l’échelle des grandes unités hôtelières avec séparation des
eaux grises et des eaux vannes. La satisfaction des besoins identifiés à l’horizon 2050 pour les espaces
verts et les golfs, soit respectivement 230 ha et 395 ha irrigués, correspond à l’exploitation de 35% du
potentiel d’EUT du secteur (6,2 Mm3). Pour les zones touristiques projetées, il peut même être envisagé
d’alimenter les blocs sanitaires avec les EUT.
Une autre orientation consisterait à étendre les périmètres irrigués existants et de créer de
nouvelles zones irriguées. Le flux d’EUT permettrait d’alimenter –actuellement- l’équivalent de
2 600 ha d’oliviers ou 900 ha de fourrages et près de 5 000 ha d’oliviers et 1 800 ha de fourrages à
l’horizon 2050.Cette stratégie de valorisation permettrait de soulager le déficit de la nappe de Djerba,
que l’usage agricole tend à surexploiter, et de fournir aux agriculteurs une eau moins salée que celle de
la nappe.
Ces deux orientations possibles ne s’opposent pas et des solutions de valorisation combinant les deux
sont envisageables.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
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13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
Le flux d’EUT représente actuellement 2,2 Mm3 et un potentiel de plus de 13 Mm3 à l’horizon 2050,
soit tout de même 17% des ressources en eau renouvelables locales. Ce potentiel provient
essentiellement de la STEP de Médenine (6,5 Mm3) et de la nouvelle STEP de Ben Guerdane
(6,1 Mm3). Le reliquat est produit par une série de petites STEP projetées et disséminées sur le territoire.
Agriculture
La zone est essentiellement agricole, avec de grandes surfaces de parcours (cheptels d’ovins, de
caprins et de camélidés). L’aridité et les épisodes de sécheresse engendrent régulièrement une pénurie
de fourrages, que l’irrigation avec les EUT permettrait de réduire. Sur le reste du territoire, la culture
de l’olivier (71 000 ha) et des céréales domine, le tout majoritairement en sec.
Le tableau ci-dessous liste les idées de valorisations des EUT possibles pour Medenine, liste établie à
l’issue des entretiens et enquêtes régionaux ainsi qu’au regard du contexte qui vient d’être exposé.
Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
L’environnement immédiat de chaque STEP étant très différent, les propositions de valorisations sont à
envisager à l’échelle de chaque STEP.
L’environnement urbain de la STEP de Medenine et la méfiance des riverains vis-à-vis des EUT incite
à envisager un usage agricole indirect, par l’intermédiaire de la recharge des nappes de l’Oued
Smar, N. Oum Tamr et Djorf. Le contexte hydrogéologique étant favorable, la recharge pourra se faire
au travers de lâchers dans les oueds, ou par la mise en place de bassins d’infiltration. Une
amélioration des processus de traitement, afin d’absorber les surcharges, notamment issus des rejets
industriels, est cependant nécessaire pour garantir la qualité des EUT.
Pour les EUT de la STEP de Ben Guerdane et des autres petites STEP, si le stockage souterrain est
envisageable, il est suggéré d’orienter ces volumes vers un usage agricole direct, en particulier dans
la région agricole de Binniri, où se trouve une tradition d’irrigation à partir de puits de surface de faible
productivité et de salinité relativement élevée. Les EUT seraient exploitées dans des nouveaux
périmètres irrigués à proximité des STEP pour l’irrigation des oliviers et des fourrages en
intercalaire. Lors de l’atelier de concertation régional, il y avait un consensus pour dire que les EUT
devait être considérée comme une ressource propres à réduire le déficit fourrager actuel de la région.
En effet, la demande des agriculteurs est forte pour approvisionner leurs élevages (camelins,
ovins, caprins). Les volumes actuels d’EUT issus de ces STEP permettraient d’irriguer environ 700 ha
d’oliviers ou 250 ha de fourrages, et jusqu’à 3 900 ha d’oliviers ou 1 300 ha de fourrages à l’horizon
2050.
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13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
Outre la création de périmètres fourragers autour des STEP, d’autres solutions de valorisations
complémentaires peuvent être envisagées : alimentation de pépinières pour lutter contre la
désertification (par exemple le parc boisé géré par l’Institut des Régions Arides (IRA) pour la
multiplication et la préservation des espèces autochtones de la région), l’arrosage des alignements
d’arbres au bord des routes ou l’alimentation de productions de plantes médicinales.
Les EUT représentent aujourd’hui 3,4 Mm3, produits par la STEP de Tataouine. Le potentiel à l’horizon
2050 serait de 5,7 Mm3, du fait de l’augmentation de la capacité de la STEP de Tataouine
principalement (5 Mm3) et de l’installation de petites STEP dans le reste du gouvernorat.
Agriculture
L’économie de la région repose essentiellement sur l’agriculture. Celle-ci est peu diversifiée du fait
des conditions climatiques très rudes. Il s’agit principalement d’arboriculture en sec, avec surtout des
oliviers (75%) et de la céréaliculture, également en sec. L’agriculture oasienne, irriguée, représente
7 300 ha. Le secteur de l’élevage fait face à de grandes difficultés d’approvisionnement en
fourrages pour les ovins et camélidés.
Le tableau ci-dessous liste les idées de valorisations des EUT possibles pour le Gouvernorat de
Tataouine, liste établie à l’issue des entretiens et enquêtes régionaux ainsi qu’au regard du contexte
qui vient d’être exposé.
368
Tableau 105 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous-zone 8 : Gouvernorat de Tataouine
Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
Idée 8.b : Recharge de la nappe de Oued Comblement du déficit à hauteur de 100 % avec la STEP de
Tataouine Tataouine en 2020 et 2050
Lâchers dans les oueds
Malgré sa localisation en milieu péri-urbain, la STEP de Tataouine est relativement proche de zones
agricoles. Les volumes d’EUT de cette STEP pourront donc être orientés vers un usage agricole
direct, et local. Comme pour l’intérieur du gouvernorat de Medenine, le déficit fourrager actuel de la
zone a été souligné lors de l’atelier de concertation. Il a donc été préconisé la création de nouveaux
périmètres fourragers. La localisation prévue des futures STEP est similaire et l’usage de leurs
volumes d’EUT pourra également être orienté vers l’agriculture. Le potentiel total permettrait de
développer l’équivalent de 1 640 ha d’oliviers ou 575 ha de fourrages à l’horizon 2050.
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13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
Le recours à un usage indirect, par l’intermédiaire de la recharge de la nappe de Oued Tataouine est
envisageable, en complément, pour une petite partie des flux d’EUT. Ces volumes sont en effet très
largement supérieurs au potentiel renouvelable annuel de ces nappes. La recharge pourra se faire au
travers du réseau hydrographique ou d’aires d’infiltration à identifier et aménager.
13.4.9 Synthèse des valorisations possibles des EUT par sous zones
La carte ci-dessous permet de rappeler de manière illustrée les idées de valorisations possibles des
EUT qui ont été proposées pour chaque sous zones et de montrer la variété des possibilités en fonction
des contextes territoriaux.
369
Figure 88 : Synthèse des valorisations des EUT possibles par sous zones du Grand Sud
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13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
13.5 QUELS SONT LES SCENARIOS POSSIBLES ET COHERENTS POUR VALORISER LES
EUT DE LA ZONE DU GRAND SUD ?
13.5.1 Formulation des scénarios prospectifs proposés
VALORISATIONS DES EUT COMMUNES AUX SCENARIOS PROPOSES
Il est proposé que certaines valorisations des EUT soient appliquées à l’ensemble des scénarios. Ces
propositions concernent surtout le maintien de certains périmètres existants qui ne sont pas dans les
grands centres urbains et industriels (Tataouine, Djerba, El Hamma) ainsi que l’irrigation du golf existant
à Djerba. Lors de l’atelier de concertation régional, l’utilisation des EUT pour le reboisement afin de
lutter contre la désertification a été très souvent citée par les participants. Pour chacun des scénarios
proposés, 5 % du volume d’EUT produit à l’échelle de la région a donc été réservé au reboisement ou
à l’irrigation de pépinières.
13.5.1.1 Scénario 1 : Les EUT, une ressource pour réduire la pression sur les nappes
souterraines surexploitées
L’état de stress hydrique s’impose aux acteurs régionaux qui décident de limiter les nouveaux usages
consommateurs en eau pour préserver les eaux souterraines. Les EUT sont utilisées pour tout un panel
d’usages existants dont la nature dépend de leur niveau de consommation d’eau. Pour Gabes et Gafsa
par exemple, au regard du poids dans le bilan hydrique du secteur des phosphates, c’est la réutilisation
industrielle qui est favorisée afin de limiter les prélèvements dans les nappes profondes. Pour les zones
littorales touristiques (Djerba, Zarzis) où il y a peu d’irrigation agricole, les EUT permettent d’irriguer des
espaces verts existants. Dans les zones intérieures plus agricoles, les EUT alimentent des périmètres
irrigués existants et notamment les palmeraies dans les oasis de Tozeur, Kebili et Gabes où il n’y a pas
370 de maraîchage. La priorité est donc donnée à la substitution des eaux conventionnelles par les EUT (ou
au mélange de ces deux ressources). Dans le cas des zones rurales où il n’y a pas de possibilités de
substitution à proximité, les EUT permettent de recharger de façon marginale les nappes phréatiques.
Tous ces usages demandent des efforts d’investissement pour améliorer les niveaux de traitement des
STEP urbaines avec des procédés filtrants et de désinfection.
13.5.1.2 Scénario 2 : Les EUT, une ressource pour aider au développement local agricole
et touristique
Les impacts de la diminution des ressources conventionnelles et du changement climatique sur le
secteur agricole de la zone, déjà fragile au vu des faibles ressources disponibles naturellement, amène
à prioriser la REUT pour l’usage agricole à proximité des STEP. Les périmètres existants avec des EUT
au niveau des grandes STEP urbaines sont réhabilités, intensifiés et étendus. Pour les nouvelles STEP,
des périmètres irrigués sont créés à proximité en fonction des opportunités et des demandes des
agriculteurs. Ils permettent surtout d’intensifier les productions existantes des oliviers ou de réduire le
déficit fourrager des zones qui souffrent de la dégradation des parcours. Pour les zones touristiques où
il y a peu de potentialités agricoles, les EUT permettent le développement de nouveaux golfs et de
nouveaux espaces verts afin d’améliorer le cadre de vie et soutenir le secteur touristique, notamment
pour les nouvelles zones projetées (extension à Djerba, Sud de Gabes, El Hamma, Douz, Tozeur, etc.).
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13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
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13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
Tableau 106 : Valorisations des EUT proposées pour chacun des 2 scénarios
Sous zones de la région
Valorisations des EUT à favoriser Gafsa Tozeur Kebili et Douz Littoral de Gabes Zone intérieure de Gabes Ile de Djerba et Zarzis Medenine Tataouine
Scénario 1 : les EUT, une ressource pour réduire la pression sur les nappes souterraines surexploitées
Extension et/ou intensification des PI X X
existants avec des EUT (Idée 5.a, El Hamma) (Idée 6.a)
X X X
Palmiers dattiers
Substitutions / (Idée 2.a) (Idée 3.a) (Idée 4.b)
mélanges dans des PI X
Arbo/fourrages
(Idée 4.b)
X
Golfs
(Idée 6.c, golf existant)
X
Espaces verts (Idée 6.b, seulement EV
existants)
X X
Réutilisation industrielle
372 (Idée 1.c) (Idée 4.e)
X X X X
Recharge de nappe
(Idée 1.d) (Idée 5.c) (Idée 7.c) (Idée 8.b)
Scénario 2 : les EUT, une ressource pour aider au développement local agricole et touristique
Extension et/ou intensification des PI X X X X
existants avec des EUT (Idée 4.a) (Idée 5.a, El Hamma) (Idée 6.a) (Idée 7.a)
X X X X X X X X
Création de nouveaux PI
(Idée 1.a) (Idée 2.b) (Idée 3.b) (Idée 4.c) (Idée 5.b) (Idée 6.a) (Idée 7.b) (Idée 8.a)
X X
X
Golfs (Idée 4.d, golfs (Idée 6.c, golfs existants
(Idée 2.c)
projetés) et projetés)
X
X X X
Espaces verts (Idée 6.b, EV existants et
(Idée 2.c) (Idée 3.c) (Idée 4.d, EV projetés)
projetés)
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13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
373
Figure 90 : Valorisations des EUT proposées pour chacun des 3 scénarios (cartographie)
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13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
Certaines hypothèses utilisées pour la formulation des scénarios sont exposées en annexe 4.
Dans le scénario 1, près de 57 % des EUT sont réutilisées en 2050, dont 90 % pour la substitution
des eaux conventionnelles pour des usages déjà existants (palmiers dattiers irrigués, usages
industriels pour le secteur des phosphates, irrigation d’espaces verts). Cela représente un taux de
374 substitution d’ici 2050 de 2 % dans les oasis existants (1 300 ha sur les 56 000 ha existants dans
toute la région). Il est estimé que cette substitution se fait au fur et à mesure à partir de 2030 dans les
oasis de Tozeur, Kebili et Gabes sur des superficies sans maraîchage. Pour l’usage industriel, les
EUT viennent remplacer 68 % des prélèvements des industries du phosphate dans les nappes à
Gafsa et Gabes (13 Mm3 d’EUT remplacés sur les 19 Mm3 prélevés dans les nappes). La recharge de
nappe, effectuée pour les EUT des STEP de Medenine, Metlaoui, El Hamma et Tataouine, représente
30 % des EUT réutilisées dans ce scénario. En termes de stockage, des infrastructures sont
nécessaires afin d’utiliser les EUT au maximum. Les palmiers dattiers ont besoin que 23 % du flux
annuel d’EUT soit en effet stocké pendant la période hivernale quand il n’y pas d’irrigation afin d’être
exploité pendant l’été.
Le taux de réutilisation dans le scénario 2 est supérieur à celui du scénario 1, avec 81 % des EUT
produites valorisées. 65 % de ces EUT réutilisées le sont en irrigation agricole directe pour des
cultures actuellement autorisées (oliviers et fourrages en intercalaire). Cependant, parmi ces 81 %
réutilisés, 0 % des périmètres existants avec des eaux conventionnelles sont substitués par des EUT.
La réutilisation dans ce scénario ne concerne que des nouveaux usages. Les STEP produisent à 94
% des EUT de niveau de qualité B pour éviter les risques sanitaires lors de l’irrigation des fourrages.
La création de nouveaux périmètres se fait au fur et à mesure à partir de 2025 avec la création des 230
ha projetés à court terme (PI à El Guettar, Metlaoui et oasis près de El Hamma). Puis, d’autres PI sont
créés sur les EUT des STEP restantes, sauf à Djerba où les terres agricoles irrigables sont limitées et
près des petites STEP en zones montagneuses qui produisent moins de 0,1 Mm3/an. Le total irrigué
en agriculture avec des EUT atteint près de 4 400 ha en 2050. L’exploitation des EUT dans le
secteur touristique est aussi conséquente car elle représente 29 % du volume réutilisé dans ce
scénario. Près de 2 000 ha d’espaces verts et 500 ha de golfs sont irrigués avec des EUT avec
l’extension des zones touristiques de Djerba et Gabes. Les besoins en stockage, calculés sur les
besoins en eau mensuels des fourrages, sont estimés à 27 % du flux, pour une utilisation maximale
des EUT.
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13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
Tableau 107 : Valorisations des EUT à favoriser et besoins technologiques par scénario aux différents horizons temporels
Horizons temporels
2020 2025 2030 2040 2050
Volume EUT produit (Mm3) 31 50 65 86 99
Volume Superficies Pourcentage (%) Volume Superficies Pourcentage (%) Volume Superficies Pourcentage (%) Volume Volume Superficies Pourcentage (%)
Scénarios Superficies Pourcentage (%)
réutilisé irriguées réutilisé irriguées réutilisé irriguées réutilisé réutilisé irriguées
irriguées (ha)
(Mm3) (b) (ha) (Mm3) (b) (ha) (Mm3) (b) (ha) (Mm3) (b) (Mm3) (b) (ha)
(b)/(c) (b)/(a) (b)/(c) (b)/(a) (b)/(c) (b)/(a) (b)/(c) (b)/(a) (b)/(c) (b)/(a)
Préservation des PPI existants avec des EUT (arbo/fourrages) 2,2 440 83% 7% 2,4 490 27% 5% 0,6 152 1% 1% 0,6 152 1% 1% 0,6 152 1% 1%
Substitution ou mélange Palmiers dattiers 4,8 335 12% 1% 16,6 1 108 30% 19% 19,9 1 274 32% 20%
Golfs Existants 0,4 44 17% 1% 0,4 44 5% 1% 0,5 44 1% 6% 0,5 44 1% 1% 0,5 44 1% 1%
Valorisations Espaces verts Existants dont aéroport 4,1 485 10% 20% 4,3 485 8% 5% 4,5 485 7% 5%
des EUT Réutilisation industrielle Phosphatiers 5,8 ‐ 67% 12% 12,9 ‐ 32% 21% 12,9 ‐ 23% 15% 12,9 ‐ 21% 13%
Recharge de nappe 13,8 ‐ 35% 5% 16,5 ‐ 30% 19% 18,4 ‐ 30% 19%
Reboisement 3,2 ‐ 8% 5% 4,3 ‐ 8% 5% 4,9 ‐ 8% 5%
TOTAL (c) 2,6 484 100% 8% 8,7 534 100% 17% 39,9 1 016 92% 59% 55,7 1 790 92% 65% 61,8 1 956 100% 62%
1
C 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 3,2 ‐ 8% 5% 4,3 ‐ 8% 5% 4,9 ‐ 8% 5%
C+ 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 13,8 ‐ 35% 21% 16,5 ‐ 30% 19% 18,4 ‐ 30% 19%
Besoins traitements B 2,6 484 100% 8% 8,7 534 100% 17% 22,8 1 016 57% 35% 34,9 1 790 63% 40% 38,5 1 956 62% 39%
Options A 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0%
technologiques A+ 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0%
Besoins transferts
Palmiers dattiers 1,1 335 3% 2% 3,8 1 108 7% 4% 4,5 1 274 7% 5%
Besoins stockage
TOTAL 1,1 335 3% 2% 3,8 1 108 7% 4% 4,5 1 274 7% 5%
Extension et intensification des PPI existants avec des EUT (arbo/fourrages) 2,2 440 83% 7% 4,7 892 53% 10% 5,0 892 12% 8% 5,2 892 7% 6% 5,4 892 6% 5%
Création de nouveaux PI Oliviers/fourrages 2,8 230 32% 6% 17,9 1 381 43% 28% 43,3 3 189 57% 50% 50,1 3 526 59% 51% 375
Valorisations Golfs Existants et projetés 0,4 44 17% 1% 1,3 134 15% 3% 3,7 354 9% 6% 5,7 519 7% 7% 6,0 519 7% 6%
des EUT Espaces verts Existants et projetés 11,5 1 368 28% 18% 17,9 2 030 23% 21% 18,7 2 030 22% 19%
Reboisement 3,2 ‐ 8% 5% 4,3 ‐ 6% 5% 4,9 ‐ 6% 5%
TOTAL (c) 2,6 484 100% 8% 8,9 1 256 100% 18% 41,3 3 995 100% 64% 76,4 6 630 100% 89% 85,1 6 967 100% 86%
C 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 3,2 ‐ 8% 5% 4,3 ‐ 6% 5% 4,9 ‐ 6% 5%
2
C+ 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0% 0,0 0 0% 0%
Besoins traitements B 2,6 484 100% 8% 8,9 1 256 100% 18% 38,1 3 995 92% 59% 72,1 6 630 94% 84% 80,2 6 967 94% 81%
Options A 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0%
technologiques A+ 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0% 0 0 0% 0%
Besoins transferts Oliviers/fourrages
Fourrages 0,8 230 9% 2% 4,9 1 381 12% 7% 11,8 3 189 15% 14% 13,6 3 526 16% 14%
Besoins stockage
TOTAL 0,8 230 9% 2% 4,9 1 381 12% 7% 11,8 3 189 15% 14% 13,6 3 526 16% 14%
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13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
Le contenu des différentes colonnes a été explicité plus haut (pour le cas de la zone Cap Bon, au
chapitre 10.5.4).
Tableau 108 : Coûts globaux (investissement et exploitation) des principaux maillons des filières de REUT à mettre en place dans
chaque scénario
Scénario 1
Coût
Volume Coût total Inv (avec
% unitaire Inv initial Fonc Energie
réutilisé annuel renouvellement)
global
Mm3 DT DT/m3 DT DT/m3 DT/m3 kWh/m3 kWh
TOTAL 61,8 11 777 900 100% 0,19 80 519 271 0,15 0,05 0,20 12 161 000
C 4,9 347 900 3% 0,07 3 447 708 0,05 0,02 0,03 147 000
Traitements
C+ 18,4 5 152 000 44% 0,28 24 570 000 0,22 0,06 0,21 3 864 000
complémentaires
B 38,5 5 390 000 46% 0,14 30 001 563 0,11 0,03 0,08 3 080 000
Bassins de
Stockage
surface 4,5 810 000 7% 0,18 22 500 000 0,15 0,03
Distribution des Périmètres
EUT irrigués 19,5 78 000 1% 0,04 0 0,00 0,04 0,26 5 070 000
Scénario 2
Coût
376 Volume
réutilisé
Coût total
annuel
% unitaire Inv initial
Inv (avec
renouvellement)
Fonc Energie
global
Mm3 DT DT/m3 DT DT/m3 DT/m3 kWh/m3 kWh
TOTAL 85,1 18 866 229 100% 0,22 173 724 896 0,15 0,07 0,25 21 123 000
C 4,9 343 000 2% 0,07 3 447 708 0,05 0,02 0,03 147 000
Traitements
C+
complémentaires
B 80,2 11 228 000 60% 0,14 62 477 188 0,11 0,03 0,08 6 416 000
Bassins de
Stockage
surface 13,6 2 488 800 13% 0,18 68 000 000 0,15 0,03
Distribution des Périmètres
EUT irrigués 56,0 4 806 429 25% 0,09 39 800 000 0,04 0,05 0,26 14 560 000
NB : les coûts d’investissement pour les périmètres irrigués ne concernent pas les périmètres irrigués
avec substitution des eaux conventionnelles car les infrastructures sont déjà existantes. Ils sont
cependant comptés dans les coûts de fonctionnement.
L’investissement initial pour le scénario 2 est plus de 2 fois supérieur à celui nécessaire pour le
scénario 1. Cela s‘explique par l’investissement pour la création de nouveaux périmètres sur plus de
3 500 ha, des besoins en stockage 3 fois plus conséquents et un volume réutilisé supérieur de 14 Mm3.
Le cout global unitaire reste cependant dans les mêmes ordres de grandeur avec 0,19 DT/m3 pour
le scénario 1 et 0,22 DT/m3 pour le scénario 2. Pour le scénario 1, près de 93 % des coûts sont liés aux
traitements complémentaires.
BENEFICES TERRITORIAUX
Chaque scénario répond à différents enjeux territoriaux, notamment les enjeux de stress hydrique et
d’adaptation au changement climatique. Les 3 tableaux ci-dessous reprennent le bilan hydrique du
Sahel et de Sfax et son évolution potentielle en 2050 (RCP 4.5). Pour chaque scénario, il est indiqué le
volume réutilisé projeté. Il est précisé la part de ce volume qui se substitue à des usages existants.
Enfin, le volume qui se substitue à des usages existants est comparé avec le déficit hydrique projeté en
2050 de la zone.
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13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
Tableau 109 : Impact des scénarios sur le déficit hydrique du Grand Sud à l’horizon 2050
Le scénario 1 privilégie la substitution qui représente 56 Mm3, soit près de 90% du volume réutilisé en
2050. Ce volume permettrait de réduire le déficit hydrique de 10% pour la région en diminuant les
prélèvements dans les ressources fossiles des nappes profondes. En apportant une nouvelle ressource
en eau dans des périmètres déjà impactés par le stress hydrique, ces substitutions sont un moyen
d’adaptation au changement climatique.
Dans le scénario 2, bien que le volume réutilisé total soit supérieur au scénario 1, la contribution de la
REUT à la réduction du stress hydrique n’est que de 2 %. En effet, cette réutilisation concerne en
majorité de nouveaux prélèvements pour des usages agricoles et touristiques. D’autres bénéfices
territoriaux sont cependant apportés comme le développement de certaines zones agricoles qui
n’ont pas ou plus accès à d’autres ressources en eau, avec des réductions localisées du déficit
fourrager, ainsi que la préservation de zones agricoles périurbaines. Ce scénario, en aidant à
développer de nouveaux golfs et des superficies d’espaces verts, permet aussi de d’aider au
développement touristique et d’améliorer le cadre de vie des habitants.
Le détail des volumes substitués par usages et par scénario est exposé en annexe 5.
Le tableau ci-dessous résume pour chacun des scénarios les bénéfices territoriaux auxquels elles
contribuent.
377
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13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
Tableau 110 : Bénéfices territoriaux apportés dans les différents scénarios proposés
Aide au développement des zones rurales intérieures
Préservation des eaux conventionnelles pour l'AEP
Aide au développement du secteur touristique
Préservation des terres agricoles périurbaines
Aide au développement du secteur industriel
Préservation des eaux souterraines (qualité)
Protection des zones littorales sensibles
Dynamisation du secteur agricole
Lutte contre le stress hydrique
Sécurité alimentaire nationale
Lutte contre la désertification
Amélioration du cadre de vie
Bénéfices territoriaux
Adaptation au CC
Scénarios
Scénario 1 : Les EUT, une ressource pour réduire la
pression sur les nappes souterraines surexploitées
Scénario 2 : Les EUT, une ressource pour aider au
développement agricole et touristique
Le scénario contribue fortement au bénéfice territoral
Le scénario contribue modéremment au bénéfice territorial
378
Le scénario ne contribue pas ou peu au bénéfice territorial
L’option de recharge des nappes proposée dans le scénario 1 demandera la mise en place d’un cadre
réglementaire et institutionnel aujourd’hui inexistant pour suivre cet usage et éviter les impacts
environnementaux avec la dégradation de la qualité des eaux de nappes. De même que pour les usages
industriels, le cadre réglementaire reste à définir.
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13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
Tableau 111 : Comparaison des scénarios proposées pour le Grand Sud en fonction des niveaux d’ambitions par contraintes
379
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13. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU GRAND SUD
Les volumes d’EUT produits à l’échelle de tout le Sud tunisien ne seront pas négligeables d’ici 2050
puisqu’ils représenteront près de 100 Mm3 produits. Cependant, la production sera éparpillée sur un
vaste territoire en comparaison d’autres pôles de production d’EUT comme le Grand Tunis, Nabeul,
Sousse ou Sfax.
Pratiquement, vue les usages des EUT pouvant être pratiquement développés, la REUT restera, en
grand, pour la région Grand Sud une solution marginale pour remédier à son important déficit
hydrique. Plus localement, sur le littoral en particulier, la REUT pourra toutefois contribuer plus
significativement à sa résorption.
13.5.5.2 …Mais des potentiels de réutilisation locaux à considérer pour répondre à des
problématiques spécifiques et limiter la pollution
Les enjeux de la REUT pour cette région se concentrent en effet surtout sur le littoral avec la ville de
Gabes et le pôle touristique Djerba/Zarzis. Ces deux zones regrouperont potentiellement en 2050 40
380 % des flux d’EUT du Grand Sud. Les choix d’orientation de ces flux devront se faire entre la
substitution d’usages qui prélèvent actuellement dans les nappes, comme les usages industriels
ou touristiques existants, ou la création de nouveaux usages pour répondre à des demandes comme
la production fourragère ou la création d’espaces verts. L’avis du Consultant est que ces choix de
valorisations devront être étudiés en parallèle lors du lancement d’un projet de REUT au niveau de ces
STEP. Le choix devra ensuite se faire au cas par cas en fonction des enjeux territoriaux à proximité de
la STEP étudiée.
Pour les zones restantes, outre les chefs-lieux des Gouvernorats (Gafsa, Medenine, Tataouine, etc…),
l’assainissement de la région concernera des STEP aux capacités modestes où les potentiels de
réutilisation seront à étudier au cas par cas. Les valorisations concerneront surtout de l’irrigation
agricole directe. Une autre alternative sera la recharge de nappe par des procédés d’infiltration
simples dans les oueds si les volumes ne sont pas suffisants pour créer un périmètre irrigué ou s’il n’y
a pas de demandes agricoles. La REUT pour ces STEP représentera plus des enjeux locaux que
nationaux. Un de ces enjeux sera notamment de limiter les nuisances au niveau des milieux de
rejets des STEP, que ce soit des eaux stagnantes pour les milieux continentaux (STEP de Medenine,
Gafsa, Tataouine, etc.) ou les pollutions littorales (Gabes, Djerba, Zarzis). D’autres enjeux pourront être
la poursuite ou le développement d’activités économiques cruciales, comme, par exemple,
l’exploitation phosphatière à Gafsa.
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14. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CENTRE
Les principales interventions prévues par ce programme pour les STEP déjà existantes sont les
suivantes :
La STEP de Kairouan 2, qui est la STEP à la capacité la plus importante de la région, sera étendue
à l’horizon 2030 ;
La STEP de Kasserine sera réhabilitée. Le traitement actuel par lagunage sera remplacé par des
boues activées d’ici 2025. Aucune extension n’est prévue au vu de la décroissance démographique
de la ville depuis 20 ans ;
La STEP de Sidi Bouzid sera délocalisée et, comme pour Kasserine, le lagunage actuel sera
remplacé par une STEP à boues activées. L’extension est prévue jusqu’à une capacité de
7 300 m3/j ;
Les autres STEP existantes du Gouvernorat de Sidi Bouzid vont être toutes dotées d’un traitement
381
III. Certaines vont être étendues (Mazouna 900 m3/j, Jelma 1 400 m3/j et Meknassi 2 300 m3/j).
Concernant les créations de nouvelles STEP, le programme prévoit une augmentation importante du
nombre de STEP du parc épuratoire qui pourrait atteindre 24 STEP d’ici 2030. Il est à noter notamment
la réalisation d’une STEP d’une capacité importante projetée à court terme à Kasserine. Elle raccordera
les communes de Feriana et Thelept avec une capacité à la mise en eau de 3 800 m3/j. A Sidi Bouzid,
les travaux de la STEP Bir Hfai sont presque achevés, un traitement III est prévu.
Le tableau suivant indique les flux d’EUT calculés aux différents horizons temporels, ainsi que l’évolution
potentielle des traitements tertiaires.
Le flux actuel total d’EUT est de l’ordre de 15 Mm3/an. Il pourrait atteindre près de 33 Mm3/an en
2050.
Les cartes associées présentent les STEP existantes et programmées dans la zone Centre.
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14. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CENTRE
Tableau 112 : Liste des STEP existantes et futures au Centre et flux d’EUT aux différents horizons temporels
Traitement III Flux total (Mm3/an)
Année de
Année de
Région Gouvernorat STEP mise en 2018 2020 2025 2030 2040 2050 2018 2020 2025 2030 2040 2050
fin de fonct.
service
Centre Kasserine Kasserine 1994 ? ? x x 3,3 2,8 2,3 2,4 2,3 2,3
Centre Sidi Bouzid Sidi Bouzid 1994 ? ? x x 1,7 1,9 2,7 3,1 3,9 4,1
Centre Kasserine Sbeitla 2004 ? ? x x 1,5 0,7 0,8 0,9 1,0 1,1
Centre Kairouan Oueslatia 2006 x x x x x x 0,3 0,3 0,5 0,6 0,6 0,7
Centre Kairouan Haffouz 2006 x x x x x x 0,3 0,2 0,2 0,3 0,3 0,3
Centre Kairouan Bouhajla 2006 x x x x x x 0,2 0,2 0,2 0,3 0,4 0,5
Centre Kairouan Hajeb El Youn 2006 x x x x x x 0,3 0,4 0,4 0,4 0,5 0,5
Centre Kairouan Kairouan 2 2008 x x x x x x 5,8 7,7 8,7 9,6 10,7 11,3
Centre Sidi Bouzid Jelma 2010 x x x x 0,2 0,2 0,2 0,3 0,3 0,3
Centre Sidi Bouzid Meknassy 2016 x x x x x x 0,4 0,5 0,5 0,6 0,7 0,7
Centre Sidi Bouzid Mazouna 2017 x x x x x x 0,0 0,0 0,2 0,3 0,4 0,4
Centre Kasserine Tahala 2025 x x x x 0,0 0,0 0,7 0,8 0,9 1,1
Centre Kasserine Feriana 2025 x x x x 0,0 0,0 2,1 2,8 3,5 4,0
Centre Sidi Bouzid Bir Hfai 2025 x x x x 0,0 0,0 0,2 0,2 0,2 0,2
382 Centre Kairouan Sbikha 2030 x x x 0,0 0,0 0,0 0,3 0,4 0,4
Centre Kairouan Menzel Mhir 2030 x x x 0,0 0,0 0,0 0,7 0,9 1,1
Centre Kasserine Sbiba 2030 x x x 0,0 0,0 0,0 0,3 0,3 0,3
Centre Kasserine Haidra 2030 x x x 0,0 0,0 0,0 0,1 0,1 0,1
Centre Kasserine Foussana 2030 x x x 0,0 0,0 0,0 0,4 0,4 0,5
Centre Kasserine Majel Bel Abb 2030 x x x 0,0 0,0 0,0 0,2 0,3 0,4
Centre Sidi Bouzid Cebalat Oule 2030 x x x 0,0 0,0 0,0 0,1 0,1 0,2
Centre Sidi Bouzid Menzel Bouz 2030 x x x 0,0 0,0 0,0 0,3 0,4 0,4
Centre Sidi Bouzid Regueb 2030 x x x 0,0 0,0 0,0 0,6 0,7 0,8
Centre Sidi Bouzid Ouled Haffou 2030 x x x 0,0 0,0 0,0 0,1 0,1 0,1
Centre Kairouan Ain Jloula 2040 x x 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1
Centre Kairouan El Alaa 2040 x x 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 0,1
Centre Kairouan Chrarda 2040 x x 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 0,1
Centre Kasserine El Ayoun 2040 x x 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 0,1
Centre Sidi Bouzid Souk Jedid 2040 x x 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 0,1
Centre Sidi Bouzid Essaida 2040 x x 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 0,1
TOTAL FLUX 14 15 20 26 30 33
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14. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CENTRE
383
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14. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CENTRE
384
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14. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CENTRE
En termes de salinité, aucune STEP du Centre ne présente des salinités en sortie incompatibles avec
des usages de réutilisation des EUT comme le montre le tableau ci-dessous.
Tableau 113 : Salinité des eaux en sortie des STEP de la zone Centre pour l’année 2017 (ONAS, 2017)
Part du flux d'EUT Part du flux d'EUT
Volume d'EUT produit Taux de salinité en
STEP en fonction des en fonction du seuil
(m3/an) sortie de STEP (g/L)
classes de salinité de salinité 3 g/L
Bouhajla 144 000 0,2
Haffouz 96 000 0,7 4%
Oueslatia 308 000 0,9
Hajeb El Youn 275 000 1,2
Kasserine 3 064 000 1,4 87%
Sbeitla 1 324 000 1,7
83%
Kairouan 2 5 723 000 1,8
Meknassy 360 000 1,9
Jelma 152 000 2,0
Sidi Bouzid 1 700 000 (2018) ‐ 13% 13%
NB : pas de données concernant la STEP de Sidi Bouzid pour 2017
14.1.2 Une offre en EUT qui pourrait réduire le déficit hydrique régional de près de
10 %
CLIMAT
La zone du Centre est caractérisée par une pluviométrie assez proche de la moyenne nationale. Elle
dispose d’un climat aride (DGRE, 2019). En moyenne sur la période 1980-2009, le cumul annuel de
précipitation est de 280 mm/an (±110 mm/an) (CHPclim, 2020).
D’après les projections climatiques du CMIP4 et du CMIP5, l’ouest du pays serait davantage impacté
par une réduction de la pluviométrie à l’horizon 2050. La diminution des précipitations serait entre
0% et -20%. Comme toutes les autres zones du pays, celle-ci subira un réchauffement déjà à l’œuvre
qui induira en particulier une évapotranspiration plus importante et conséquemment une hausse de la
sécheresse pédologique, une réduction de la recharge des nappes et des besoins en eau plus élevées
pour les cultures. L’élévation de température pourrait aller jusqu’à +2°C (avec une marge d’incertitude
importante) à l’horizon 2050 dans le cadre du scénario d’émission le plus pessimiste, à savoir le RCP
8.5.
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14. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CENTRE
EAU DE SURFACE
Hydrologie
La zone Centre est principalement située à cheval sur la région hydrologique n°6 qui regroupe les
bassins des oueds Nebhana, Merguelil et Zeroud ainsi que la Sebkha Sidi El Héni ; et sur la région
hydrologique n°7 sur l’oued Leben. D’après les analyses et les modélisations hydrologiques de la
troisième phase de l’étude CRET, les écoulements sur la zone du Centre représentent 22 mm/an, soit
un volume écoulé annuellement de 480 Mm3/an. Cette estimation est probablement surestimée.
Selon d’autres sources bibliographiques l’apport moyen pour cette même zone serait plutôt de l’ordre
de 210 Mm3 (DGRE, 2017) voire 196 Mm3/an (BPEH, 2019).
Les projections climatiques indiquent que les écoulements superficiels dans la zone du Centre
pourraient diminuer de -5% à -15% à l’horizon 2050 (BPEH, 2019) dans le scénario le plus pessimiste
(RCP8.5).
Ouvrages de stockage
La zone du Centre compte 199 barrages et lacs collinaires pour une capacité totale de stockage de
26 Mm3. Cette zone dispose aussi de 6 grands barrages en service et de un barrage au stade
d’étude. La capacité de stockage actuelle est de 380 Mm3 en cumulé. Le barrage le plus important est
celui de Sidi Saad situé dans le Gouvernorat de Kairouan. Ce dernier dispose actuellement d’une
capacité de stockage de 130 Mm3. Sa capacité initiale était de 210 Mm3 lors de sa mise en service
en 1981. Il a donc perdu un tiers de sa capacité par envasement de la retenue.
Transferts
Le Centre exporte une partie de ses eaux de surfaces et souterraines vers la zone du Sahel et
Sfax. En effet, le barrage de Nebhana, initialement prévu pour l’irrigation, est utilisé depuis 2012 pour
l’alimentation en eau potable de la zone du Sahel. Par ailleurs, les forages du Kairouanais produisent
de l’eau également transférée pour l’AEP du Sahel et les forages de Sbeitla-Jelma dans le gouvernorat
386 de Kasserine permettent de transférer de l’eau pour l’AEP de Sfax. A l’échelle annuelle, on comptabilise
un transfert d’eau compris entre 60 et 70 Mm3/an depuis la zone du Centre vers la zone du Sahel et
Sfax (BPEH, 2019).
Une étude a été menée pour évaluer la faisabilité d’un transfert des eaux du Nord vers le Centre
(MARHP, 2019). Les conclusions de la phase 1 de cette étude ne permettent pas de définir clairement
les volumes qui pourraient être transférés du Nord vers le Centre. Toutefois, il y est clairement indiqué
qu’avec les scénarios de changement climatique RCP4.5 et RCP8.5, les volumes mobilisables à
l’horizon 2050 seront inférieurs à ceux mobilisés dans la situation actuelle (année 2015 en
référence).
La carte ci-dessous reprend la localisation des ouvrages de stockage des eaux superficielles et des
transferts vers le Sahel pour la zone du Centre.
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14. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CENTRE
387
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14. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CENTRE
EAUX SOUTERRAINES
Sur la zone du Centre, on dénombre 43 nappes phréatiques. Les principales nappes phréatiques en
termes d’exploitation et de ressources sont celles de la Plaine de Kairouan, Hajeb Jelma et Amont de
Sidi Bouzid. Pour l’ensemble des 43 nappes de la zone, le volume de ressources en eau pouvant être
exploité de façon durable est de 172 Mm3 par an. Or, en 2015 le volume total exploité sur ces 43
nappes est de 456 Mm3. Il y a donc une surexploitation globale des ressources en eau souterraine
de la zone du Centre, avec un taux global d’exploitation de 146%. La nappe de la Plaine de Kairouan
est la nappe qui fait face au plus haut taux de surexploitation (258% en 2015).
Par ailleurs, en termes de qualité des eaux souterraines, les nappes les plus importantes connaissent
des épisodes de forte salinité au-dessus de 4 g/L, à l’exception de la nappe de Sisseb el Alem. Le reste
des nappes, d’importance mineure, ont des teneurs en sel moins élevées, pour la plupart toujours
inférieures à 3 g/L.
Les nappes profondes sont elles aussi surexploitées : leurs ressources annuelles sont estimées à
264 Mm3 tandis que leur exploitation est proche de 400 Mm3, soit un taux d’exploitation de près de
150 %.
Les prélèvements pour l’alimentation en eau potable s’élèvent à 40 Mm3/an en 2018. Ces
prélèvements permettent l’AEP de la population des gouvernorats de Kairouan, Kasserine et Sidi
Bouzid, soit environ 1,51 millions d’habitants en 2020. A l’horizon 2050, la population de la zone est
projetée à 1,8 millions d’habitants. Si la consommation unitaire devait rester identique, la consommation
en eau potable représenterait alors environ 47 Mm3/an. Actuellement les besoins en eau potable du
Centre sont en totalité satisfaits par des forages.
388 94% (±5%) des prélèvements en eau sont destinés à l’irrigation des cultures, soit environ
960 Mm3. Près de 95% de l’eau d’irrigation est issue des eaux souterraines. Le reste de l’irrigation
est alimenté à partir de grands barrages, des barrages collinaires ainsi que des EUT.
La recharge des nappes souterraines de la zone du Centre se fait uniquement via des barrages
collinaires. Le volume annuel de recharge en 2015 était d’environ 26 Mm3.
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prospective - Version définitive
14. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CENTRE
Recharge
Centre Prélèvements sans
renouvelables
AEP
IRR
Situation actuelle effectifs (Mm3) REUT
(Mm3)
(Mm3)
Ecoulement 480 5 5
dont stock. barrages coll. 26 30 4 26 3
dont stock. grds barrages
54 54 40 14 0
(Cap. Stock. 381Mm3)
Nappes phréatiques 172 258 258 87
REUT /
Déficit
Nappes profondes 264 399 40 313 46 135
Part
Divers 3 3 3 0
Bilan Ress. Ren. - Usages 2020 519 749 40 623 26 60 230 15 7%
Bilan Ress. Ren. - Usages 2050 519 762 53 623 26 60 243 33 14%
Part REUT / Usages 2% 4%
Une exploitation de la REUT à son plein potentiel actuel (15 Mm3) permettrait de ramener le déficit à
hauteur de à hauteur de 215 Mm3, soit une réduction faible de l’ordre de 7 %.
A l’horizon 2050, l’augmentation des besoins en eau potable dégradera légèrement le déficit hydrique
de la zone (déficit de 243 Mm3). La REUT permettrait de le ramener potentiellement à 210 Mm3
(réduction proche de 14%).
Les 2 tableaux ci-dessous reprennent le bilan en situation actuelle en y intégrant des projections
climatiques selon 2 scénarios de changement climatique : le scénario 4.5 qui induirait une réduction
modérée des ressources en eau et le scénario 8.5 qui induirait une plus forte réduction de ces
ressources.
Déficit Déficits
Apports annuels Prélèvements
Recharge
IRR
Divers 3 3 0 3 0 0 0
Bilan Ress. Ren. - Usages 2050 467 796 53 654 26 63 324 15 33 291 10%
Part REUT / Usages 2050 2% 4%
D’après le scénario 4.5, à l’horizon 2050, les apports annuels renouvelables du Centre tendent à baisser
(-10% pour les ressources locales) et les besoins pour l’irrigation (à surfaces constantes) tendent à
augmenter (+5%) – du fait de la hausse de l’évapotranspiration. La combinaison de ces tendances
dégrade le déficit de la zone (qui atteint 324 Mm3), partiellement compensé, potentiellement, par
la REUT (déficit ramené à 291 Mm3, soit une réduction de de déficit d’environ 10%).
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
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14. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CENTRE
IRR (+10%)
Recharge
Centre sans avec
renouvelables effectifs
AEP
CC - RCP 8.5 2050 REUT REUT
(Mm3) (Mm3)
(Mm3) (Mm3)
REUT /
Déficit
Nappes profondes 224 448 53 344 0 51 224
Part
Divers 3 4 0 4 0 0 1
Bilan Ress. Ren. - Usages 2050 441 830 53 685 26 66 384 15 33 351 9%
Part REUT / Usages 2% 4%
D’après le scénario 8.5, à l’horizon 2050, les tendances s’amplifient, à la baisse pour les ressources en
eau (-20% pour les ressources locales) comme à la hausse pour les besoins (+10% pour les besoins
pour l’irrigation, à surfaces constantes). La combinaison de ces tendances dégrade fortement le déficit
de la zone (qui atteint près de 384 Mm3), très partiellement compensé, potentiellement, par la REUT
(déficit ramené à près de 350 Mm3, soit une réduction de l’ordre de 9%).
Les 2 graphiques ci-dessous résument à l’échelle du Centre la part des EUT dans le bilan global des
ressources en eau de la région et dans le déficit selon différentes situation : la situation actuelle (2
Mm3 réutilisés), la situation potentielle si 100 % des EUT actuelles étaient réutilisées et la situation en
2050 selon les 2 scenarios de projections climatiques.
Figure 91 : Part des EUT dans le mix de ressources en eau (haut) et dans le déficit (bas) à l’échelle du Centre
390
0,4% 3% 7% 8%
1% 7% 10% 9%
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14. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CENTRE
L’introduction de l’agriculture irriguée dans la région a permis de pallier les difficultés rencontrées face
aux fortes irrégularités pluviométriques. Cependant, l’extension non contrôlée des surfaces irriguées 391
et le manque de pratiques favorisant les économies d’eau ont entrainé une surexploitation alarmante
des nappes phréatiques et profondes. Le devenir de ces nappes va donc dépendre des mesures prises
pour une meilleure gestion des ressources en eau souterraines de la région.
Les 3 cartes ci-dessous sont issues de la carte agricole de la Tunisie. Elles présentent différentes
familles de cultures : arboriculture – céréales et fourrages – maraîchage. Pour chacune d’elles, les
périmètres irrigués sont indiqués par un zonage rouge. Elles permettent ainsi d’illustrer l’occupation des
terres agricoles pour la zone du Centre et de croiser ces éléments avec la localisation des STEP
existantes et projetées.
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14. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CENTRE
Figure 92 : Zone Centre : Carte agricole – Carte 1 : Arboriculture et périmètres irrigués (en rouge)
392
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14. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CENTRE
Figure 93 : Zone Centre : Carte agricole – Carte 2 : Céréales (en jaune) et fourrages (en violet), périmètres irrigués (en rouge)
393
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14. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CENTRE
Figure 94 : Zone Centre : Carte agricole – Carte 3 : Maraîchage et périmètres irrigués (en rouge)
394
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14. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CENTRE
Concernant l’évolution de l’agriculture de la région à plus long terme, on liste ci-dessous quelques idées
émises par les acteurs régionaux rencontrés dans le cadre de l’étude et dans le SDA de la région
économique du Centre Ouest (DGAT, 2009) :
Meilleur valorisation de l’arboriculture en sec et irriguée afin de maintenir les populations
rurales : certaines espèces arboricoles typiques de la région doivent être sauvegardées (pommiers
à Sbiba, abricotiers à Kairouan, etc…). La production oléicole de la région doit aussi être mieux
valorisée, sachant que Kairouan est le deuxième gouvernorat producteur du pays après Sfax. Pour
cela, un rajeunissement du patrimoine arboricole est nécessaire ;
Développement de filières d’élevages laitiers, récemment introduits dans la région. La demande
en cultures fourragères risque donc d’augmenter ;
Limitation de l’extension des superficies irriguées actuelles et économies d’eau dans les
périmètres irrigués existants : les efforts devront plutôt porter sur la modernisation et
l’intensification des périmètres existants. L’objectif est de préserver les nappes souterraines avant
que la situation devienne irréversible.
Dans le gouvernorat de Sidi Bouzid, des exploitations illicites des EUT ont été observées par
pompage dans les oueds en aval des rejets de la STEP de la ville Sidi Bouzid. Des fortes demandes
pour exploiter de manière légale ont été enregistrées à proximité des STEP de Mazouna et de Sidi
Bouzid au niveau de périmètres existants. En effet, sur certaines zones, soit les eaux des puits titrent à
près de 4 g/L, soit la quantité d’eau fournie n’est plus suffisante pour irriguer l’intégralité des terres.
La carte ci-dessous synthétise les résultats des enquêtes en fonction des sous zones agricoles du
Centre.
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14. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CENTRE
396 Figure 95 : Niveaux d’acceptabilité des agriculteurs à exploiter les EUT en fonction des sous zones du Centre
Cependant, les ressources minérales de la région restent encore un potentiel exploitable. Il est prévu
notamment le démarrage d’une unité d’extraction de phosphates à Meknassy (gouvernorat de Sidi
Bouzid) pour une production annuelle de 650 000 T. Les besoins en eau sont estimés à un m3 par tonne
de phosphates extraite. Au vu des tensions existantes sur les ressources en eau souterraines sur la
zone, la REUT reste une option envisageable pour le développement de nouvelles industries
consommatrices en eau.
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14. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CENTRE
14.2.5 Un potentiel de recharge faible face aux déficits existants des nappes
phréatiques les plus surexploitées
La carte ci-dessous met en regard les STEP et les différentes nappes phréatiques du Centre.
397
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398
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14. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CENTRE
Pour l’ensemble des 14 nappes phréatiques surexploitées, le déficit cumulé s’élève à 87 Mm3/an.
Comme déjà exposé plus haut, la nappe de la plaine de Kairouan accuse le plus fort déficit et
représente près de 50% du déficit global (41 Mm3). De fortes baisses piézométriques sont
enregistrées. Cette baisse est spectaculaire au niveau des nappes de Regueb et de Sardja qui sont
exploitées à un taux respectivement de 244% et 288%. La surexploitation au niveau des nappes
phréatiques a entrainé une augmentation de la salinité des eaux tout près des exutoires.
Dans la région Centre, il n’y a pas de sites de recharge aménagés avec des EUT. Mais il existe une
dizaine de sites de recharge artificielle avec des eaux conventionnelles à partir de lâchers des
grands barrages de Sidi Saad et El Haouareb pour la nappe de la plaine de Kairouan, ou de barrages
collinaires pour les nappes de Chougafia – Ain Jelloula, Foussana et Sbiba.. Ces recharges sont très
variables d’une année à l’autre car elles dépendent des stocks disponibles dans les barrages. La
moyenne estimée est de 26 Mm3/an. Pour la recharge de la nappe de Foussana, il existe tout un
système d’ouvrages de lâchers des eaux des barrages collinaires qui a été aménagé pour l’épandage
des crues. Malgré l’alimentation très irrégulière de ces sites en relation avec les évènements de crues,
cette technique est très efficace dans la recharge de la nappe et a permis de limiter les dégradations
quantitatives et qualitatives. Le volume de recharge est variable et est estimé aux environs de 6 Mm3/an.
Les renseignements sur ces sites de recharges, les données actuelles sur l’état quantitatif et qualitatif
des nappes phréatiques, les études antérieures sur la recharge de nappe avec les EUT et la localisation
des STEP existantes et projetées ont permis de dresser le tableau ci-dessous. Il synthétise les
recharges possibles par des EUT (liste de STEP avec les flux d’EUT produites aux différents horizons)
pour les différentes nappes pour lesquelles une recharge est jugée potentiellement utile.
Globalement, le recours au stockage souterrain dans cette région est envisageable car le
contexte hydrogéologique y est favorable. Cependant, la production d’EUT au regard des déficits
engendrés par les principales nappes reste faible. Les nappes de Jelma et de Haffouz n’ont pas
été retenues pour être rechargées car des prélèvements y sont faits pour l’eau potable. Les
quelques nappes retenues comme potentiellement rechargeables au vu du contexte hydrogéologique
et foncier sont les nappes de la Plaine de Kairouan, de Hajeb, de la plaine de Kasserine, de Sbeitla,
de Sidi Bouzid, de Meknassy et de Regueb.
399
.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
14. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CENTRE
Tableau 114 : Liste des STEP associées à chaque nappe et potentiel de recharge par les EUT
Ratio recharge potentielle /
Enjeux auxquels pourrait répondre la recharge* Contexte pour la recharge**
déficit quantitatif
Lutte contre Amélioration Fin d’un Augmentation Amélioration STEP pouvant
l’intrusion du de la qualité rejet en mer de la quantité de la gestion être utilisées Production Production
Technique de recharge
Nappe biseau salé des eaux de ou dans d’eau de l’eau avec pour la EUT 2018 EUT 2050 Usages indirects possibles
proposée
(barrière la nappe une zone disponible un stockage recharge de la Hydrogélogique Foncier (Mm3) (Mm3) 2020 2050
hydraulique) (dilution) sensible pour un usage intersaisonnier nappe
indirect hors période
d’irrigation
Plaine de Infiltration dans l’oued Agriculture (zone agricole, puits de
Kairouan surface existants
X X X Kairouan 2 Favorable Favorable 7.7 11.3 19% 28%
(déficit de –
41 Mm3)
Hajeb (déficit
X X Hajeb Favorable Favorable 0.36 0.54 7% 10% Infiltration dans l’oued Agriculture (arboriculture)
de – 5.4 Mm3)
Sidi Bouzid
Infiltration dans l’oued / Bassins
(déficit de – 9 X X X Sidi Bouzid Favorable Favorable 1.9 4.1 21% 46% Agriculture (arboriculture)
d’infiltration
Mm3)
Meknassy
Menzel
(déficit de – 3 X X Favorable Favorable 0 0.4 0% 13% Infiltration dans l’oued Agriculture (arboriculture)
Bouzaine
Mm3)
Regueb
(déficit de – X X Regueb Favorable Favorable 0 0.85 0% 16% Infiltration dans l’oued Agriculture (arboriculture)
5.4 Mm3)
Plaine de 401
Kasserine Infiltration dans l’oued / Bassins
X X X Kasserine Favorable Favorable 2,8 2,3 232 % 194% Agriculture (arboriculture)
(déficit de – d’infiltration
1.2 Mm3)
Sbeitla
(déficit de – 1 X X X Sbeitla Favorable Favorable 0,7 1,1 75 % 114 % Infiltration dans l’oued Agriculture (arboriculture)
Mm3)
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14. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CENTRE
14.3 IMPACTS ACTUELS DES REJETS D’EAUX USEES SUR L’ENVIRONNEMENT ET LES
ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES DANS LA ZONE DU CENTRE
L’objectif de cette partie est de dresser un inventaire global des principaux rejets d’eaux usées qui
impactent actuellement l’environnement et/ou des activités socio-économiques. Cet inventaire a été
enrichi par les acteurs locaux lors des entretiens régionaux et de l’atelier de concertation de la zone du
Centre qui a eu lieu le 6 avril 2021.
402
Figure 96 : Stagnation des EUT et infiltration dans la nappe au niveau du rejet de la STEP de Hajeb El Ayoun (gouvernorat de
Kairouan)
Source : BRLi, novembre 2020
Les STEP du gouvernorat de Sidi Bouzid ont été signalées par le département Centre de l’ONAS
comme ayant des problèmes au niveau des milieux récepteurs. La réutilisation pourrait être une solution
pour les éviter. Ceci illustre que, même si les STEP du gouvernorat produisent des volumes inférieurs
à 1 Mm3/an (à l’exception de celle de la ville de Sidi Bouzid), , les nuisances subies par la population
locale peuvent être importantes (odeurs, proliférations d’insectes, risques sanitaires si les traitements
sont défaillants etc.). Il faut noter aussi l’utilisation indirecte des EUT par pompage dans les oueds aval
des STEP par des agriculteurs comme signalé par le CRDA.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
14. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CENTRE
14.3.2 Des petites localités encore impactées par des rejets d’eaux usées non
traitées
Nous avons vu dans la partie 13.1.1 que l’ONAS prévoyait une multiplication du nombre de STEP pour
les petites communes de la région. En attendant, certains acteurs lors de l’atelier de concertation
régional ont souligné l’impact négatif des rejets d’EUB dans certaines localités (Kalboussi, 2018).
C’est le cas par exemple à Sbiba dans le gouvernorat de Kasserine où les rejets d’EUB impactent les
terres agricoles à proximité du milieu de rejet et risquent de contaminer la nappe phréatique. La
localité de Sbikha a aussi été mentionnée, les EUB y sont toujours rejetées dans l’oued Nebhana avant
de stagner, alors que la construction STEP devait commencer en 2017.
14.3.3 Quelques rejets industriels non raccordés au réseau avec un fort impact
négatif local
Le tissu industriel est peu développé dans cette région en comparaison avec des régions littorales. Les
volumes rejetés par les industriels sont donc moins importants. Cependant deux activités non
raccordées au réseau collectif dont les rejets polluent leur milieu récepteur ont été notifiées lors de
l’atelier de concertation régional :
la Société Nationale de Cellulose et de Papier Alfa (SNCPA) à Kasserine : cette industrie prélève
près de 2 Mm3/an dans les nappes. Les impacts de ses rejets, ponctuellement riches en mercure
et chlore, sont visibles sur 20 km dans l’oued El Hatab jusqu’à Hassi El Frid (Chennaoui, 2016) ;
les conserveries de tomates dans la Zone Industrielle de Kairouan. Elles prélèvent près de 1
Mm3/an dans les nappes et effectuent leur rejet sans pré-traitement.
La carte ci-après synthétise les problématiques environnementales liées aux rejets d’eaux usées au
Centre.
403
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
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14. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CENTRE
404
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14. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CENTRE
405
Les EUT constituent une ressource significative avec 7,7 Mm3 produits en 2020 et 11,7 Mm3 en
2050.
Agriculture
L’arboriculture en sec est dominante (principalement oliviers et amandiers). Les cultures irriguées
sont concentrées surtout à Sbikha avec plus de 11 000 ha de périmètres irrigués pour des cultures
diverses (arboriculture, fourrages, céréales, maraîchage, etc…).
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14. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CENTRE
Le tableau ci-dessous liste les idées de valorisations des EUT possibles pour les villes de Kairouan et
Sbikha, idées établies à l’issue des entretiens et enquêtes régionaux ainsi qu’au regard du contexte qui
vient d’être exposé.
Tableau 115 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous zone 1 : villes de Kairouan et Sbikha
Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
Idée 1.a : Réhabilitation, intensification et Dhraa Tammar : 380 ha aménagés (céréales, fourrages,
extension du PPI existant avec des EUT arbo), utilisation de 16 % des EUT de la STEP de Kairouan
2 en 2020, 13 % en 2050 si intensification à 100 %
PPI Dhraa Tammar
Idée 1.b : Substitution des eaux Part de la superficie irriguée actuellement, substituable,
conventionnelles pour l’irrigation en utilisant 100% du potentiel EUT 2020 et 2050 :
Substitution par des EUT (ou mélange avec ces Arboriculture (dont oliviers) : 12 % en 2020 (900 ha), 17%
EUT) des eaux de nappes pour l’irrigation des en 2050 (1 300 ha)
périmètres existants
Céréales : 26 % en 2020 (3 600 ha), 37 % en 2050 (5 000
ha)
Fourrages : 36 % en 2020 (850 ha), 51 % en 2050 (1 200 ha)
Idée 1.c : Recharge de la nappe de la plaine de Si utilisation à 100 % des EUT de la STEP de Kairouan 2,
Kairouan réduction du déficit de la nappe de 19 % en 2020 et de 28
% en 2050
Infiltrations dans l’oued, Déficit de 41 Mm3
406 L’irrigation agricole directe semble l’orientation la plus évidente pour cette zone au regard des terres
agricoles disponibles à proximité des STEP. Comme confirmé lors de l’atelier de concertation régional,
les efforts doivent se faire en priorité pour la valorisation de l’existant avec l’intensification du
périmètre de Dhraa Tammar, voir son extension. La future STEP de Sbikha pourrait, quant à elle,
contribuer à l’alimentation de périmètres existants souffrants de la diminution de la disponibilité des
ressources souterraines.
Le potentiel de REUT est faible avec seulement 1,1 Mm3 produits en 2020 et 3,4 Mm3 en 2050
Agriculture
Le Nord-Ouest de la zone rurale de Kairouan est une zone montagneuse et forestière avec une
agriculture peu diversifiée, principalement une arboriculture en sec. Au Sud-Ouest, ce sont les parcours
pour les élevages ovins et caprins ainsi que les grandes cultures dominent dans cette zone accidentée.
Enfin, au Sud Est, c’est un système agraire plus polyvalent avec de l’arboriculture et des céréales en
sec, mais aussi des cultures irriguées. Ceci illustre la diversité agricole de la zone.
Le tableau ci-dessous liste les idées de valorisations des EUT possibles pour la zone rurale de Kairouan,
idées établies à l’issue des entretiens et enquêtes régionaux ainsi qu’au regard du contexte qui vient
d’être exposé.
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14. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CENTRE
Tableau 116 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous zone 2 : zone rurale de Kairouan
Traduction des flux d’EUT en valorisations
Idées de valorisation des EUT
potentielles
La valorisation des EUT sur cette zone restera limitée au vu de la quantité produite et de l’accès
des agriculteurs à d’autres ressources conventionnelles. La REUT pourrait surtout concerner
l’irrigation agricole directe. Elle est à étudier en fonction du contexte agricole à proximité de chaque
STEP. Des possibilités de complément aux ressources souterraines pourront être envisagées sur le 407
moyen terme. Une autre possibilité est de laisser s’écouler les eaux usées dans les oueds récepteurs
tout en favorisant l’infiltration dans les nappes, moyennant une qualité de traitement respectant les
normes de rejets.
Le potentiel de REUT est en développement avec 3,5 Mm3 produits en 2020 et 10 Mm3 en 2050
grâce à la création de nombreuses STEP dans les petites villes du gouvernorat qui ne possèdent pas
de réseau d’assainissement collectif à ce jour.
Agriculture
L’arboriculture en sec est dominante (principalement oliviers et amandiers). La production de
céréales est très dépendante de la pluviométrie annuelle. L’introduction de l’irrigation a été importante
pour développer les surfaces arboricoles (oliviers, pommiers, amandiers, abricotiers).
Activités industrielles
Le gouvernorat est peu industrialisé. Cependant, il existante la Société Nationale de Cellulose et de
Papier Alfa (SNCPA) au niveau de la ville de Kasserine. Elle prélève près de 2 Mm3/an dans les nappes
souterraines via 2 forages.
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prospective - Version définitive
14. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CENTRE
Le tableau ci-dessous liste les idées de valorisations des EUT possibles pour le gouvernorat de
Kasserine, idées établies à l’issue des entretiens et enquêtes régionaux ainsi qu’au regard du contexte
qui vient d’être exposé.
Tableau 117 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous zone 3 : Gouvernorat de Kasserine
Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
Idée 3.a : Substitution des eaux conventionnelles Part de la superficie irriguée actuellement, substituable,
pour l’irrigation en utilisant 100% du potentiel EUT 2020 et 2050 :
Substitution par des EUT (ou mélange avec ces Arboriculture : en 2020, 4 %; en 2050, 9 % des 13 000 ha
EUT) des eaux de nappes pour l’irrigation des irrigables
périmètres existants
Oliviers : en 2020, 7%; en 2050, 16 % des 18 000 ha
irrigables
Au regard du contexte territorial de la sous zone, la REUT pourrait surtout concerner l’irrigation
agricole directe. Elle est à étudier en fonction du contexte agricole à proximité de chaque STEP. Des
possibilités de complément aux ressources souterraines pourront être envisagées sur le moyen terme.
Pour la STEP de Kasserine, les usages pourront être plus variés avec la substitution des eaux de
nappes par les EUT pour un usage industriel et l’extension du périmètre existant. Une dernière
possibilité est de laisser s’écouler les eaux usées dans les oueds récepteurs tout en favorisant
l’infiltration dans les nappes, moyennant une qualité de traitement respectant les normes de rejets.
La potentiel de REUT est modeste mais en augmentation avec 2,6 Mm3 produits en 2020 et
7,3 Mm3 en 2050 grâce à la création de nouvelles STEP pour raccorder des petites communes au
réseau d’assainissement collectif.
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14. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CENTRE
Agriculture
L’arboriculture en sec est dominante (oliviers, amandiers et pistachiers principalement). Elle est
irriguée surtout au niveau de Mazouna, Sidi Ali Ben Aoun, Regueb et Meknassi. Des cultures céréalières
et maraîchères sont présentes au niveau des zones d’épandage des oueds (plaine de Gammouda). Ce
gouvernorat est aussi un bassin laitier important ainsi que pour l’élevage ovin. Cependant, la
production fourragère est très dépendante des conditions climatiques et les parcours sont de plus
en plus dégradés.
Activités industrielles
Ce gouvernorat est peu industrialisé mais il faut noter qu’une unité d’extraction de phosphates est
prévue à Meknassy avec un besoin en eau estimé à 650 000 m3/an.
Le tableau ci-dessous liste les idées de valorisations des EUT possibles pour le gouvernorat de Sidi
Bouzid, idées établies à l’issue des entretiens et enquêtes régionaux ainsi qu’au regard du contexte qui
vient d’être exposé.
Tableau 118 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous zone 4 : Gouvernorat de Sidi Bouzid
Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
Idée 4.a : Substitution des eaux conventionnelles Part de la superficie irriguée actuellement, substituable,
pour l’irrigation en utilisant 100% du potentiel EUT 2020 et 2050 :
Substitution par des EUT (ou mélange avec ces Arboriculture (dont oliviers) : en 2020, 2 %; en 2050, 4 %
EUT) des eaux de nappes pour l’irrigation des des 23 000 ha irrigables
périmètres existants
Fourrages : en 2020, 5 %; en 2050, 13 % des 7 000 ha
irrigables 409
Idée 4.b : Création de nouveaux PI à proximité Nouveaux PI potentiels, en utilisant 100% des EUT :
des STEP
Arboricoles : en 2020, 370 ha ; en 2050, 900 ha
Arboriculture et fourrages en intercalaire
Oliviers : en 2020, 860 ha ; en 2050, 2 100 ha
Fourrages : en 2020, 340 ha ; en 2050, 840 ha
Idée 4.d : Rejets dans les oueds et réutilisation Nappe de Sidi Bouzid : réduction du déficit de 21 % en
agricole indirecte par pompage ou recharge de 2020 à 46 % en 2050 avec la STEP de Sidi Bouzid
nappe par infiltration
Nappe de Meknassy : réduction du déficit de 17 % en
2020 à 24 % en 2050 avec la STEP de Meknassy, et de 13
% en 2050 avec la future STEP de Menzel Bouzaien
Nappe de Regueb : réduction du déficit de 16 % en 2050
avec la future STEP de Regueb
Au regard du contexte territorial de la sous zone, la REUT pourrait surtout concerner l’irrigation
agricole directe. Elle est à étudier en fonction du contexte agricole à proximité de chaque STEP. Des
possibilités de complément aux ressources souterraines pourront être envisagées sur le moyen terme.
Une autre possibilité est de laisser s’écouler les eaux usées dans les oueds récepteurs tout en favorisant
l’infiltration dans les nappes, moyennant une qualité de traitement respectant les normes de rejets.
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prospective - Version définitive
14. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CENTRE
14.4.5 Synthèse des valorisations possibles des EUT par sous zones
La carte ci-dessous permet de rappeler de manière illustrée les idées de valorisations possibles des
EUT qui ont été proposées pour chaque sous zones et de montrer la variété des possibilités en fonction
des contextes territoriaux.
410
Figure 98 : Synthèse des valorisations des EUT possibles par sous zones du Centre
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
14. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CENTRE
14.5.1 Une production faible d’EUT, disséminée sur un vaste territoire qui ne
permettra pas d’avoir un impact conséquent sur le déficit hydrique régional
Le développement de l’agriculture irriguée et les transferts d’eau vers le Sahel et Sfax ont fortement
dégradé le bilan hydrique de la zone du Centre, malgré les volumes importants de ressources en
eaux souterraines renouvelables. La surexploitation des nappes souterraines en est à un point
critique sur certaines zones (déficit proche de 230 Mm3), notamment pour la plaine de Kairouan.
Les EUT, en venant remplacer les eaux de nappes surexploitées dans certains périmètres,
permettraient de participer à la réduction du déficit hydrique de la zone. Cependant, les volumes en
jeu d’EUT produites restent modestes face aux prélèvements effectués (réduction potentielle de 10 %
du déficit en 2050 si on utilise à 100 % les EUT).
Cependant, si l’on se place à une échelle interrégionale, il faut noter que la REUT pourrait avoir
indirectement un fort impact sur le bilan hydrique de la zone si cette REUT se développait au
Sahel et à Sfax. En effet, les ressources conventionnelles du Centre sont mobilisées pour alimenter le
littoral. L’exploitation de ressources comme les EUT sur le littoral permettrait de libérer des ressources
pour le Centre qui pourront être valorisées plus localement. Pour rappel, 60 à 70 Mm3/an sont
transférés chaque année. De plus, celle nouvelle allocation des ressources en eau participerait à la
baisse des tensions existantes liées au partage de l’eau et aux fractures de développement économique
entre les régions littorales et intérieures.
14.5.2 Des EUT encore perçues comme une source de pollution plutôt qu’une
ressource potentielle 411
L’enjeu lié aux EUT pour cette zone se situe surtout dans l’amélioration du taux de raccordement
aux réseaux d’assainissement collectif pour les communes rurales et la réduction de la pollution
liée aux rejets des eaux usées (brutes ou traitées). Même si les volumes produits sont faibles, les
nuisances causées par ces rejets peuvent être fortes localement pour les riverains. Des nappes
phréatiques peuvent même être contaminées via l’infiltration de ces rejets ne respectant pas les normes
de qualité.
Comme observé lors des différentes étapes de concertation de l’étude sur la zone du Centre, les
échanges ont souvent portés sur les impacts négatifs actuels des rejets d’eaux usées et les risques
environnementaux et sanitaires rattachés, plutôt que sur leur possible valorisation. Cela montre que ces
eaux usées sont encore beaucoup perçues comme des sources de pollution dans cette zone
plutôt qu’une potentielle ressource en eau.
14.5.3 Des EUT à gérer localement en fonction des opportunités à saisir à proximité
des STEP
Au regard de l’orientation très agricole de la région, les propositions de valorisations possibles des EUT
pour cette zone ont surtout concerné l’irrigation directe ou la recharge de nappe. Ce dernier usage
peut se faire via des procédés d’infiltration dans les oueds au vu du contexte hydrogéologique, afin de
relever le niveau piézométrique des nappes les plus surexploitées ou de faire un stockage inter
saisonnier des EUT.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
14. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU CENTRE
La majorité des flux d’EUT sont concentrés au niveau des chefs-lieux des gouvernorats (près de
55 % des EUT produites en 2050). Pour les STEP de Kairouan et de Kasserine, des périmètres irrigués
avec des EUT existent déjà. Des possibilités d’intensification et d’extension de ces périmètres sont
encore envisageables pour valoriser au mieux les EUT produites par ces STEP. Pour la STEP de Sidi
Bouzid, des demandes des agriculteurs sont recensées et il y a déjà des exploitations indirectes des
EUT via des pompages dans l’oued en aval du rejet. La REUT agricole peut participer à la sauvegarde
de certaines espèces arboricoles typiques de la région (pommiers, abricotiers, amandiers,
pistachiers) ou au développement de la filière biologique oléicole. La production fourragère est aussi
envisageable avec les EUT, ce qui aiderait à réduire le déficit fourrager de la région avec la
dégradation des parcours.
Pour les STEP restantes de la zone, il est difficile de définir une orientation stratégique globale car
les choix de valorisations des EUT dépendront des contextes territoriaux et sociaux à proximité de
chaque STEP. Les enjeux de REUT liés à ces STEP n’étant pas des enjeux nationaux au vu des
volumes produits, ni même régionaux, il conviendra de laisser la gestion de ces EUT à un niveau
plus local afin de saisir rapidement les opportunités de valorisation qui pourront se présenter.
Par exemple, des nouveaux usages industriels peuvent être envisagés en lien avec le développement
économique de la région (extraction de phosphates dans le gouvernorat de Meknassy).
412
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
15. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU NORD-OUEST
15.1.1 Une production d’EUT de 30 Mm3 aujourd’hui à plus de 50 Mm3 d’ici 2050
FLUX LIES AU PARC EPURATOIRE
La région du Nord-Ouest présente un taux d’urbanisation faible qui évolue peu (43 % sans compter
le gouvernorat de Bizerte). De plus, la croissance démographique ne cesse de diminuer depuis
1994 (- 0,36 % par an) de par des migrations continues qui touchent les espaces urbains et ruraux.
Le parc épuratoire de la région du Nord-Ouest est aujourd’hui peu développé avec un total (chiffre
2018) de 22 STEP pour les 5 gouvernorats. Il n’y a pas de schéma directeur d’assainissement de
l’ONAS pour ces régions mais un programme à court terme pour réhabiliter les STEP existantes est en
cours. Il est prévu aussi de créer de nouvelles STEP pour assainir les zones rurales non raccordées au
réseau jusqu’à présent.
Les principales interventions prévues par ce programme pour les STEP déjà existantes sont la
réhabilitation et l’extension des principales STEP du gouvernorat de Bizerte (Menzel Bourguiba,
Bizerte et Mateur), notamment dans le cadre du programme de dépollution du Lac De Bizerte (BEI,
2013) qui est leur milieu récepteur. Des réhabilitations sont aussi prévues dans le gouvernorat de
Jendouba (STEP de Tabarka, Jendouba), pour la STEP de la ville du Kef et pour certaines STEP
du gouvernorat de Beja (Medjez El Bab et Teboursouk).
413
Concernant les créations de nouvelles STEP, le programme prévoit une augmentation importante du
nombre de STEP du parc épuratoire qui pourrait atteindre 40 d’ici 2030. Cette augmentation va
particulièrement concerner le gouvernorat du Kef qui va passer de 3 STEP existantes à 9 au total. Les
gouvernorats de Beja et Siliana vont aussi doubler leur nombre de STEP. Pour le gouvernorat de
Bizerte, une filière industrielle est prévue à l’horizon 2025 afin d’assainir les zones industrielles
présentes à Utique. Au vu des projections démographiques réalisées dans la présente étude, 8
nouvelles STEP de faibles capacités, non projetées jusqu’à présent par l’ONAS, pourraient être
construites à l’horizon 2040.
Le tableau suivant indique les flux d’EUT calculés aux différents horizons temporels, ainsi que l’évolution
potentielle des traitements tertiaires.
Le flux actuel total d’EUT est de l’ordre de 30 Mm3/an. Il pourrait atteindre plus de 50 Mm3/an en
2050.
Les cartes associées présentent les STEP existantes et programmées dans la zone Nord-Ouest.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
15. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU NORD-OUEST
Tableau 119 : Liste des STEP existantes et futures au Nord-Ouest et flux d’EUT aux différents horizons temporels
Traitement III Flux total (Mm3/an)
Année de
Année de
Région Gouvernorat STEP mise en 2018 2020 2025 2030 2040 2050 2018 2020 2025 2030 2040 2050
fin de fonct.
service
Nord Ouest Jendouba Tabarka 1993 x x x x x x 1,2 1,1 1,2 1,2 1,3 1,4
Nord Ouest Beja Beja 1994 x x 2,2 3,5 3,8 4,3 4,6 4,8
Nord Ouest Beja Medjez El Bab 1994 x x x 0,8 0,8 0,9 1,0 1,1 1,2
Nord Ouest Jendouba Jendouba 1994 ? ? ? 1,8 1,8 2,1 2,0 2,0 2,2
Nord Ouest Bizerte Bizerte 1997 x x x 6,0 7,6 8,6 9,5 10,6 11,3
Nord Ouest Bizerte Menzel Bourguiba 1997 x x x 2,4 3,4 3,8 4,5 5,0 5,3
Nord Ouest Kef Kef 1998 ? ? ? 1,9 3,6 4,1 3,6 4,1 4,4
Nord Ouest Beja Teboursouk 2000 x x x 0,3 0,4 0,4 0,4 0,4 0,5
Nord Ouest Jendouba Boussalem 2000 0,7 0,7 0,8 0,9 1,0 1,1
Nord Ouest Siliana Siliana 2000 ? ? ? ? 1,0 1,2 1,6 1,9 2,2 3,1
Nord Ouest Jendouba Fernena 2003 0,2 0,1 0,1 0,2 0,2 0,4
Nord Ouest Jendouba Ghardimaou 2003 0,6 0,6 0,7 0,8 0,8 0,9
Nord Ouest Siliana Gaafour 2003 0,2 0,4 0,4 0,4 0,5 0,5
414 Nord Ouest Beja Testour 2004 x x x 0,3 0,5 0,5 0,6 0,6 0,6
Nord Ouest Bizerte Mateur 2005 x x x 0,8 1,2 1,3 1,5 1,6 1,7
Nord Ouest Beja Nefza 2006 x x x 0,4 0,2 0,6 0,6 0,8 0,8
Nord Ouest Bizerte Aousja 2010 x x x 2,0 2,0 2,3 2,6 3,0 3,3
Nord Ouest Kef Jerissa 2015 0,1 0,1 0,2 0,2 0,2 0,2
Nord Ouest Kef Sers 2016 0,0 0,4 0,5 0,6 0,6 0,7
Nord Ouest Siliana Bouarada 2016 0,4 0,7 0,7 0,8 0,8 0,9
Nord Ouest Jendouba Ain Draham 2019 0,0 0,0 0,0 0,0 0,4 0,4
Nord Ouest Siliana Makthar 2020 x x x x x x 0,0 0,0 0,4 0,4 0,5 0,5
Nord Ouest Bizerte Utique industrielle 2025 ? ? ? ? 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
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15. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU NORD-OUEST
Traitement III Flux total (Mm3/an)
Année de
Année de
Région Gouvernorat STEP mise en 2018 2020 2025 2030 2040 2050 2018 2020 2025 2030 2040 2050
fin de fonct.
service
Nord Ouest Beja Amdoun 2030 ? ? ? 0,0 0,0 0,0 0,1 0,1 0,2
Nord Ouest Beja Goubellat 2030 ? ? ? 0,0 0,0 0,0 0,1 0,1 0,1
Nord Ouest Beja Thibar 2030 ? ? ? 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Nord Ouest Beja Sidi Ismail 2030 ? ? ? 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Nord Ouest Bizerte Sejnene 2030 ? ? ? 0,0 0,0 0,0 0,2 0,2 0,2
Nord Ouest Jendouba Beni Mtir 2030 ? ? ? 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Nord Ouest Jendouba Oued Mliz 2030 ? ? ? 0,0 0,0 0,0 0,1 0,1 0,1
Nord Ouest Kef Dahmani 2030 ? ? ? 0,0 0,0 0,0 0,6 0,6 0,6
Nord Ouest Kef Kalaat Khesb 2030 ? ? ? 0,0 0,0 0,0 0,1 0,1 0,1
Nord Ouest Kef Kalaat Snen 2030 ? ? ? 0,0 0,0 0,0 0,5 0,6 0,8
Nord Ouest Kef Nebeur 2030 ? ? ? 0,0 0,0 0,0 0,1 0,1 0,1
Nord Ouest Kef Sakiet Sidi Yo 2030 ? ? ? 0,0 0,0 0,0 0,2 0,2 0,2
Nord Ouest Kef Tejerouine 2030 ? ? ? 0,0 0,0 0,0 0,6 0,7 0,7
Nord Ouest Siliana El Krib 2030 ? ? ? 0,0 0,0 0,0 0,2 0,2 0,2
Nord Ouest Siliana Rouhia 2030 ? ? ? 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Nord Ouest
Nord Ouest
Siliana
Siliana
Kesra
Bargou
2030
2030
?
?
?
?
?
?
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,1
0,1
0,1
0,1
0,1
0,2
415
Nord Ouest Beja Ouechteta 2040 ? ? 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 0,1
Nord Ouest Beja Slougia 2040 ? ? 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 0,1
Nord Ouest Bizerte Joumine 2040 ? ? 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 0,1
Nord Ouest Bizerte Ghezela 2040 ? ? 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 0,1
Nord Ouest Bizerte Hchechna 2040 ? ? 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 0,1
Nord Ouest Kef Touiref 2040 ? ? 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 0,1
Nord Ouest Siliana Bourouis 2040 ? ? 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 0,1
Nord Ouest Siliana Lâroussa 2040 ? ? 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 0,1
TOTAL FLUX 23 30 35 41 46 50
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15. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU NORD-OUEST
416
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prospective - Version définitive
15. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU NORD-OUEST
417
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prospective - Version définitive
15. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU NORD-OUEST
En termes de salinité, aucune STEP du Nord-Ouest ne présente des salinités en sortie incompatibles
avec des usages de réutilisation des EUT comme le montre le tableau ci-dessous.
Tableau 120 : Salinité des eaux en sortie des STEP de la zone Nord Ouest pour l’année 2017 (ONAS, 2017)
Part du flux d'EUT Part du flux d'EUT
Volume d'EUT produit Taux de salinité en
STEP en fonction des en fonction du seuil
(m3/an) sortie de STEP (g/L)
classes de salinité de salinité 3 g/L
Tabarka 996 000 0,8
Beja 1 901 000 0,8
Ghardimaou 543 000 0,8
Nefza 348 000 0,9 23%
Medjez El Bab 948 000 0,9
Fernena 156 000 0,9
Testour 299 000 1,0
Boussalem 705 000 1,1
82%
Sers 127 000 1,1
Jendouba 1 684 000 1,2
Kef 1 892 000 1,2
31%
Gaafour 186 000 1,3
Teboursouk 314 000 1,4
Aousja 1 868 000 1,4
Jerissa 55 000 1,9
Bizerte 6 156 000 2,2 28%
Siliana 838 000 ‐
418 Bouarada 257 000 ‐ 18% 18%
Menzel Bourguiba 2 989 000 ‐
Tableau 121 : Industries non raccordées au réseau d’assainissement collectif où le volume de rejet est évalué (ONAS, 2019)
Prétraitement
Secteur d’activité Milieu de rejet Volume rejeté (m3/an)
réalisé
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
15. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU NORD-OUEST
D’après les projections climatiques du CMIP4 et du CMIP5, la zone Nord-Ouest du pays serait
davantage touchée que la façade Est du littoral par une réduction de la pluviométrie à l’horizon 2050.
En effet, la diminution des précipitations serait comprise entre -10% et -20% (BPEH, 2019).
L’élévation de température pourrait aller jusqu’à +2,5°C (avec une marge d’incertitude importante) à
l’horizon 2050 dans le cadre du scénario d’émission le plus pessimiste, à savoir le RCP 8.5.
EAU DE SURFACE
Hydrologie
La zone du Nord-Ouest couvre la totalité de la région hydrographique 3, l’extrême Nord et l’Ichkeul,
ainsi qu’une grande partie de la région hydrographique n°5, à savoir le haut et moyen bassin de la
Medjerdah. D’après les analyses et les modélisations hydrologiques de la troisième phase de l’étude
CRET, les écoulements sur la zone du Nord-Ouest représentent de 80 à 100 mm/an. En outre la même
étude indique que l’écoulement moyen sur la zone hydrographique n°5 du bassin de la Medjerdah,
s’élève à 43 mm/an, soit un volume écoulé annuellement de plus de 1 000 Mm3/an. A partir des
données de l’étude EAU 2050, on estime que l’écoulement annuel des eaux de surface serait plutôt de
l’ordre de 1 670 Mm3/an.
Les projections climatiques indiquent que les écoulements superficiels dans la zone du Nord-Ouest et
Bizerte pourraient diminuer de -5% à -10% à l’horizon 2050 (BPEH, 2019) dans le scénario le plus
419
pessimiste (RCP 8.5).
Ouvrages de stockage
La zone du Nord-Ouest compte 403 barrages collinaires pour une capacité totale de stockage de
39 Mm3. La capacité de ces retenues s’étend de 10 000 à 400 000 m3. En ce qui concerne les grands
barrages, la zone du Nord-Ouest compte 19 barrages en service. La capacité de stockage actuelle
cumulée sur tous ces barrages est de 1 750 Mm3. Parmi les 19 barrages, on trouve le plus grand de
Tunisie, à savoir le barrage de Sidi Salem. Ce dernier fait face à un problème majeur d’envasement.
Sa capacité de stockage est passée de 814 Mm3 lors de sa mise en service en 1981, à 580 Mm3
actuellement, soit une réduction de 29% de sa capacité. Ce problème d’envasement de la retenue est
également problématique pour le barrage de Mellegue qui a perdu 80% de sa capacité de stockage.
Transferts
La région du Nord-Ouest est globalement excédentaire, c’est-à-dire que ses besoins en eau sont
inférieurs aux ressources en eau disponibles naturellement sur son territoire. Elle exporte vers les
autres régions une grande partie de ses ressources en eau de surface. L’eau est exportée via deux
axes de transfert : d’une part les eaux de l’Extrême Nord (principalement via les barrages de Sidi El
Barrack, Sejnene et Joumine), et d’autre part les eaux de la Medjerdah (mobilisées grâce au barrage
de Sidi Salem). On estime ainsi, que la zone Nord-Ouest exporte entre 750 et 1000 Mm3/an vers les
autres zones (principalement Grand Tunis, Cap Bon et Sahel). Ces volumes exportés incluent une part
importante de pertes dues au transfert (fuites, infiltrations, évaporations). Ces transferts d’eau
bénéficient également à l’intérieur de la zone elle-même, puisque l’alimentation en eau de la ville de
Bizerte bénéficie des eaux du barrage Joumine. De même, le Lac Ichkeul bénéficie d’un transfert depuis
le barrage Melah.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
15. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU NORD-OUEST
De façon globale, les ressources en eau des transferts de l’extrême Nord et des transferts de la
Medjerdah devraient avoir tendance à diminuer à l’horizon 2050 avec les effets du changement
climatique, de l’ordre de -5% (scénario RCP4.5) à -10% (scénario RCP8.5).
La carte ci-dessous reprend la localisation des ouvrages de stockage des eaux superficielles et des
tracés des transferts pour la zone du Nord-Ouest.
420
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
15. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU NORD-OUEST
421
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
15. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU NORD-OUEST
EAUX SOUTERRAINES
Sur la zone du Nord-Ouest, on dénombre 47 nappes phréatiques. Les principales nappes phréatiques
en termes de ressources sont celles de la haute et moyenne vallée de la Medjerdah. Mais les nappes
phréatiques les plus exploitées sont celles de Ras Jebel, Guenniche et Aousja - Ghar El Meleh. Pour
l’ensemble des 47 nappes, le volume de ressources en eau pouvant être exploité de façon durable
est de 129 Mm3/an. Or, en 2015 le volume total exploité sur ces 47 nappes est de 115 Mm3. Il y a
donc une exploitation globale équilibrée des ressources en eau souterraine, puisque le taux global
d’exploitation atteint 89%. Néanmoins, cette vision globale cache des disparités à l’échelle des nappes.
La nappe de Aousja - Ghar El Meleh est la nappe qui fait face au plus haut taux de surexploitation
(200% en 2015). Cette nappe est très sollicitée pour l’irrigation des cultures maraîchères d’hiver et d’été.
Cette surexploitation a engendré une augmentation de la salinité allant de 4 à 6 g/L sur la bordure de la
lagune de Garâat Zouaouine (DGRE, 2016, p. 52).
Par ailleurs, en termes de qualité des eaux souterraines, la plupart des nappes connaissent des
épisodes de forte salinité au-dessus de 4 g/L. Mais contrairement, aux autres zones de la Tunisie, il
subsiste encore des nappes dont la salinité demeure très faible (<2 g/L). C’est le cas par exemple des
nappes Ouchtata (Gouvernorat de Béja), de l’oued Sejnane et du Haut Joumine (gouvernorat de
Bizerte).
Les nappes profondes représentent des ressources potentielles à hauteur de 194 Mm3, exploitée à
seulement 40 %.
Les prélèvements pour l’AEP s’élève en 2018 à 96 Mm3/an. Ces prélèvements permettent l’alimentation
en eau potable de la population des gouvernorats de Béja, Bizerte, Jendouba, Le Kef et Siliana, soit
422 environ 1,76 millions d’habitants en 2020. A l’horizon 2050, la population de la zone est projetée à
2,0 millions d’habitants. Si la consommation unitaire devait rester identique, la consommation en eau
potable représenterait alors environ 110 Mm3/an. Actuellement les besoins en eau potable du Nord-
Ouest sont satisfaits grâce à la mobilisation des eaux de surface de la zone (67 Mm3/an), le reste des
besoins étant satisfaits grâce à des forages (29 Mm3/an).
75% (±5%) des prélèvements en eau sont destinés à l’irrigation des cultures, soit environ 290 Mm3.
Comme les ressources en eau de surface sont abondantes dans cette zone, près de 65% de l’eau
d’irrigation au Nord-Ouest est issue des eaux de surface. Le reste de l’irrigation est alimentée à
partir de puits et de forages des nappes d’eau souterraine.
La recharge des nappes au Nord-Ouest est très peu pratiquée (0,4 Mm3/an). Cette recharge est
réalisée à partir de transferts internes des eaux de surfaces.
VUE D’ENSEMBLE DES RESSOURCES EN EAU DU NORD OUEST ET DE LEURS USAGES ACTUELS
ET POSITIONNEMENT DU POTENTIEL DE LA REUT
Situation actuelle et potentiel 2050
Le tableau ci-dessous établit à grand trait le bilan hydrique actuel du Nord-Ouest en synthétisant les
apports annuels renouvelables et les prélèvements. Il ajoute aussi à ce bilan la réduction potentielle du
déficit actuel si 100 % des EUT étaient réutilisées. L’exercice est réalisé pour les horizons 2020 et 2050.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
15. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU NORD-OUEST
Recharge
Nord-Ouest Prélèvements sans avec
renouvelables
AEP
IRR
Situation actuelle effectifs (Mm3) REUT REUT
(Mm3)
(Mm3) (Mm3)
Ecoulement 1 022 25 25
dont stock. barrages coll. 39 5 5 0
dont stock. grds barrages 1 744 1 225 67 158 0,4 1 000 0
Nappes phréatiques 129 54 54 0
REUT /
Déficit
Nappes profondes 194 74 29 45 0
Part
Divers 3 3 3 0
Bilan Ress. Ren. - Usages 2020 2 110 1 386 96 290 0,4 1 000 0 30 0 /
Bilan Ress. Ren. - Usages 2050 2 110 1 406 116 290 0 1 000 0 50 0 /
Part REUT / Usages 2% 4%
La zone du Nord-Ouest n’est pas déficitaire, bien que ce bilan régional puisse masquer des états de
surexploitation hydrique locaux (nappes souterraines au Kef ou sur le littoral de Bizerte par exemple).
Une exploitation de la REUT à son plein potentiel actuel (30 Mm3) correspondrait à seulement 2 % des
prélèvements actuels pour les usages en eau.
Les 2 tableaux ci-dessous reprennent le bilan en situation actuelle en y intégrant des projections
climatiques selon 2 scénarios de changement climatique différents : le scénario 4.5 qui induirait
une réduction modérée des ressources en eau et le scénario 8.5 qui induirait une plus forte réduction
de ces ressources.
Déficit Déficits
Apports annuels Prélèvements
IRR (+5%)
Recharge
Divers 3 3 0 3 0 0 0
Bilan Ress. Ren. - Usages 2050 2 004 1 470 116 304 0 1 050 0 30 50 0 /
Part REUT / Usages 2% 3%
D’après le scénario 4.5, à l’horizon 2050, les apports annuels renouvelables du Nord-Ouest tendent à
baisser (-5% pour les ressources locales) et les besoins pour l’irrigation (à surfaces constantes)
tendent à augmenter (+5%) – du fait de la hausse de l’évapotranspiration. La combinaison de ces
tendances dégrade le bilan hydrique de la zone qui reste cependant excédentaire.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
15. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU NORD-OUEST
IRR (+10%)
Apports annuels Prélèvements
Recharge
Nord-Ouest sans avec
renouvelables effectifs
AEP
CC - RCP 8.5 2050 REUT REUT
(Mm3) (Mm3)
(Mm3) (Mm3)
REUT
Nappes profondes 35 50 0 0
Défici
175 84 0
Part
Divers 3 3 0 3 0 0 0
/
Bilan Ress. Ren. - Usages 2050 1 899 1 535 116 291 0 1 100 0 30 50 0 /
Part REUT / Usages 2% 3%
D’après le scénario 8.5, à l’horizon 2050, les tendances s’amplifient, à la baisse (-20% pour les
ressources locales) comme à la hausse (+10% pour les besoins pour l’irrigation, à surfaces
constantes). La combinaison de ces tendances dégrade le bilan hydrique de la zone qui reste
cependant excédentaire. Même en considérant un scénario de changement climatique qui prévoit une
forte réduction des ressources en eau, le potentiel de REUT reste très marginal en comparaison
des ressources conventionnelles de la région.
Les graphes ci-dessous résument à l’échelle du Nord-Ouest la part des EUT dans le bilan global des
ressources en eau de la région selon différentes situation : la situation actuelle (0 Mm3 réutilisés), la
situation potentielle si 100 % des EUT actuelles étaient réutilisées et la situation en 2050 selon les 2
scenarios de projections climatiques.
424 Figure 99 : Part des EUT dans le mix de ressources en eau (haut) et dans le déficit (bas) à l’échelle du Nord Ouest
0% 1% 2% 2%
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
15. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU NORD-OUEST
15.2.1 Des réticences à développer l’agriculture irriguée avec les EUT liées à la
disponibilité des eaux conventionnelles et à la qualité des EUT
PLACE DU SECTEUR AGRICOLE AU NORD OUEST
Le Nord-Ouest constitue la principale région agricole du pays grâce à ses ressources hydriques et
son potentiel forestier (31,5% de la SAU nationale). Elle possède le quart des meilleures terres
agricoles du pays, avec notamment la Vallée de la Medjerdah. L’ensemble de ces potentialités confèrent
à la région des atouts pour participer à la sécurité alimentaire du pays et à l’exportation de produits
agricoles. La région du Nord-Ouest est la principale zone céréalière du pays, avec près de la moitié
de la production nationale (20 % dans le Gouvernorat de Beja). L’arboriculture fruitière à forte
valeur ajoutée s’est développée avec l'aménagement de vastes vergers dans les plaines de la
moyenne et de la Haute Medjerdah et dans le Haut Tell. La région participe aussi dans la production
nationale maraîchère, de viande et de lait. L’activité d'élevage s'est développée avec l’intensification
des cultures fourragères dans les périmètres irrigués. Elle est pratiquée comme source de revenu
complémentaire. Ainsi, plus de 60 % des exploitants agricoles sont éleveurs, en particulier chez les
céréaliculteurs. La région, malgré la baisse relative dans la dynamique d’irrigation dans le pays,
représente 20% de la SAU irriguée nationale.
Cependant, le capital de ressources naturelles de la région est soumis à des pressions diverses telles
que l’extension des villes au détriment des terres agricoles, la surexploitation des nappes du
Haut Tell, l’envasement des barrages et donc la baisse de leur capacité de stockage. 425
Les 2 cartes ci-dessous sont issues de la carte agricole de la Tunisie. Elles présentent différentes
familles de cultures : arboriculture – céréales et fourrages. Pour chacune d’elles, les périmètres irrigués
sont indiqués par un zonage rouge. Elles permettent ainsi d’illustrer l’occupation des terres agricoles
pour la zone du Nord-Ouest et de croiser ces éléments avec la localisation des STEP existantes et
projetées.
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prospective - Version définitive
15. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU NORD-OUEST
Figure 100 : Zone Nord Ouest : Carte agricole – Carte 1 : arboriculture et périmètres irrigués (en rouge)
426
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15. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU NORD-OUEST
Figure 101 : Zone Nord Ouest : Carte agricole – Carte 2 : Céréales (en jaune) et fourrages (en violet), périmètres irrigués (en rouge)
427
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
15. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU NORD-OUEST
Concernant les perspectives agricoles pour la région, on peut indiquer les évolutions récentes suivantes
qui risquent de se poursuivre au moins à moyen terme :
L’introduction de l’irrigation d’appoint pour les cultures céréalières ;
Une accélération du développement de l’arboriculture fruitière avec l’extension des superficies
irriguées grâce au recours de la moyenne et de la petite hydraulique ;
Un accroissement des superficies maraîchères dans le Nord de la région ;
Un net accroissement des superficies fourragères avec le développement de l’élevage bovin.
Sur le plus long terme, les actions préconisées par le Schéma Directeur d’Aménagement de la région
économique du Nord-Ouest (DGAT, 2010) sont les suivantes :
Un développement de l’agriculture irriguée avec la mobilisation maximale de la grande
hydraulique. L’augmentation de la disponibilité des ressources en eau a des objectifs multiples :
sécurité alimentaire nationale avec la diminution de la vulnérabilité aux conditions climatiques des
céréales, maintien des populations rurales et meilleure compétitivité des périmètres pour
l’exploration et la transformation ;
La conservation des ressources souterraines pour l’AEP (notamment pour les villes situées au
sud de la région et pour les zones rurales) ;
Le développement de la REUT en parallèle de l’extension du parc épuratoire.
A Jendouba, une tentative avait été lancée dans les années 2000 pour créer un PPI mais les agriculteurs
ont de suite refusé le projet. Les contaminations des eaux de la Medjerdah par les eaux usées (DGEQV,
2018) peuvent en partie expliquer ces craintes (voir partie 15.3 sur les conséquences
environnementales des rejets d’eaux usées). Les EUT des STEP de Jendouba, Boussalem, Fernana et
Ghardimaou sont de toute façon exploitées indirectement via des pompages dans l’Oued Medjerdah
qui est leur milieu de rejet. De même, le PPI existant sur la STEP du Kef a aussi soulevé un refus total
dès le début de son exploitation suite à des EUT de qualité non conforme. Des bénéficiaires n’ont plus
utilisé leurs puits de surface de peur de la contamination de la nappe phréatique. Les mauvaises
expériences passées et les problèmes environnementaux liés aux rejets d’eaux usées sur
certaines zones impactent donc durablement l’acceptabilité d’usagers potentiels concernant la
valorisation agricole des EUT.
A quelques kilomètres de la STEP du Kef, les enquêtes ont permis d’enregistrer des demandes
d’agriculteurs intéressés par les EUT dans la localité de Naïma. Ainsi, les difficultés pour trouver des
ressources hydriques dans le gouvernorat motivent d’autres agriculteurs à exploiter les EUT (autre
exemple au niveau de la STEP de Jerissa où un agriculteur exploite par pompage les EUT en aval de
la STEP). En effet, le bilan hydrique des dernières années et la prise de conscience des impacts
du changement climatique interpellent les agriculteurs. Ils commencent à chercher des ressources
alternatives dans les régions les plus dépourvues en eau. C’est le cas par exemple au niveau du PPI
sur les EUT de Sidi Ahmed dans le gouvernorat de Bizerte et des 3 PPI du gouvernorat de Beja où les
agriculteurs ne se sont pas montrés réticents à la reprise de leur exploitation, à condition que la qualité
des EUT fournies soit améliorée.
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prospective - Version définitive
15. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU NORD-OUEST
Au niveau de Bizerte, les irrigants de la région d’Utique se sont aussi montrés favorables à la REUT
pour l’irrigation de fourrages pour leurs élevages bovins. En effet, leurs superficies irriguées,
alimentées par les Eaux du Nord, n’ont concerné que 1/5 de leurs périmètres exploitables ces
dernières années. De plus, dans cette région, de nombreuses terres domaniales sont disponibles et
pourraient être valorisées avec l’exploitation des EUT avec l’implantation de SMVDA et ou jeunes
agriculteurs.
La carte ci-dessous synthétise les résultats des enquêtes pour les différentes sous zones du Nord-
Ouest (le découpage en sous-zone utilisé sur cette carte est présenté plus bas au paragraphe 15.4)
429
Figure 102 : Niveaux d’acceptabilité des agriculteurs à exploiter les EUT en fonction des sous zones du Nord Ouest
15.2.2 Un secteur industriel réparti sur les 5 gouvernorats, avec un pôle majeur à
Bizerte
PLACE DU SECTEUR INDUSTRIEL DANS LE NORD OUEST
L’activité industrielle du Nord-Ouest se concentre surtout au niveau du pôle industriel de Bizerte,
notamment à Menzel Bourguiba et avec le centre agro-industriel de Mateur. L’appareil productif est en
cours de renforcement au niveau d’Utique et Sejnene. L’industrie textile est aussi très présente dans
le gouvernorat, elle représente près de 33% des entreprises.
En plus du pôle industriel de Bizerte, des zones industrielles sont réparties sur les 4 autres gouvernorats,
composées majoritairement d’industries agro-alimentaires et d’industries des matériaux de
construction, de la céramique et du verre (extraction de marbre, cimenteries, etc.). Il a été estimé
que 4,8 Mm3/an d’eaux industrielles étaient rejetées dans les cours d’eau de la Medjerdah
(DGEQV, 2018). Ces rejets concernent surtout des industries agro-alimentaires (laiteries, huileries,
conserveries de tomates et sucreries) ainsi que des industries textiles.
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15. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU NORD-OUEST
Actuellement, les zones industrielles ont recours à de l’eau potable fournie par la SONEDE et à des
ressources propres (puits, forages, etc.). Au niveau des chiffres de la SONEDE, l’usage industriel
représente 2,4 Mm3 par an (ODNO, 2018).
PERSPECTIVES INDUSTRIELLES
D’après les projections de l’AFI, les superficies des zones industrielles vont augmenter
significativement, les portants de 740 ha à environ 1 040 ha, ce qui augmentera la demande sur les
ressources en eau (APII, 2019). Ces aménagements concerneront particulièrement le gouvernorat de
Jendouba (218 ha).
PROSPECTIVES TOURISTIQUES
L’AFT a pour projet d’aménager 2 nouvelles zones touristiques (AFT, 2020) :
la zone touristique de Sidi Salem, qui sera une extension de celle existante de Bizerte avec
1 200 nouveaux lits ;
la zone touristique de Zouaraa, sur le littoral du Gouvernorat de Beja, pour une capacité de
5 000 lits.
Nous estimons que ces zones ne seront pas aménagées avant le moyen terme (2030). D’après les
enquêtes auprès des hôteliers de la région, les extensions des capacités hôtelières des zones
existantes et des superficies des espaces verts ne sont pas encore à l’ordre du jour des gestionnaires
au vu du contexte touristique actuel.
De plus, il est prévu d’aménager 1 golf dans la nouvelle zone touristique projetée de Zouaraa
(AFT, 2020).
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15. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU NORD-OUEST
15.2.5 Quelques possibilités de recharge de nappes avec les EUT, localisées au Kef
et à Bizerte
La carte ci-dessous met en regard les STEP et les différentes nappes phréatiques du Nord-Ouest.
431
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15. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU NORD-OUEST
432
7 nappes phréatiques sont surexploitées dans la région du Nord-Ouest. Le déficit cumulé s’élève
à 18 Mm3/an. La nappe d’Aousja dans le gouvernorat de Bizerte accuse le plus fort déficit (7 Mm3).
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15. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU NORD-OUEST
Dans cette région, on peut citer 2 nappes phréatiques qui sont rechargées artificiellement par des
eaux conventionnelles (DGRE, 2017) :
La nappe de Ras Jebel ( taux d’exploitation 133%) :, cette nappe est rechargée à partir des eaux
d’un barrage collinaire. 6 sites de recharge, répartis sur la frange côtière, sont des puits
d’infiltration. Un autre site expérimental est l’ancienne carrière de sable Sidi El Guebbari. Entre
1992 et 2015, un volume total de 9 Mm3 a été injecté (très variable en fonction des années), ce qui
s’est traduit par des impacts positifs sur la nappe : augmentation du niveau piézométrique,
amélioration de la qualité des eaux et contribution à la lutte contre l’intrusion marine.
La nappe de Oued Guenniche (taux d’exploitation de 173%) : cette nappe est rechargée par des
eaux de surface via des bassins d’infiltration. Le volume total rechargé entre 1999 et 2015 est
de 6 Mm3. Bien que ce volume soit réduit, il a eu impact positif sur le niveau piézométrique de
la nappe.
Les renseignements sur ces sites de recharges, les données actuelles sur l’état quantitatif et qualitatif
des nappes phréatiques, les études antérieures sur la recharge de nappe avec les EUT et la localisation
des STEP existantes et projetées ont permis de dresser le tableau ci-dessous. Il synthétise les
recharges possibles par des EUT (liste de STEP avec les flux d’EUT produites aux différents horizons)
pour les différentes nappes pour lesquelles une recharge est jugée potentiellement utile.
433
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15. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU NORD-OUEST
Tableau 122 : Liste des STEP associées à chaque nappe et potentiel de recharge par les EUT
Ratio recharge potentielle /
Enjeux auxquels pourrait répondre la recharge* Contexte pour la recharge**
déficit quantitatif
Lutte contre Amélioration Fin d’un Augmentation Amélioration STEP pouvant
l’intrusion de la qualité rejet en de la quantité de la gestion être utilisées Production Production
Technique de recharge
Nappe du biseau des eaux de mer ou d’eau de l’eau avec pour la EUT 2018 EUT 2050 Usages indirects possibles
proposée
salé la nappe dans une disponible un stockage recharge de la Hydrogélogique Foncier (Mm3) (Mm3) 2020 2050
(barrière (dilution) zone pour un intersaisonnier nappe
hydraulique) sensible usage hors période
indirect d’irrigation
Bled Abida
(déficit de X X X X Dahmani Favorable Favorable 0 0.6 0% 91% Bassins d’infiltration Agriculture
0.7 Mm3)
Bled Charène
(déficit de X X X X Tajerouine Favorable Favorable 0 0.7 0% 200% Bassins d’infiltration Agriculture
0.4 Mm3)
Ras Jebel
Carrière de sable + bassins
(déficit de – X X X X Aousja Favorable Favorable 2 3.3 73% 120% Agriculture
d’infiltration
2.75 Mm3)
Oued
Guenniche Menzel
X X X X X Favorable Favorable 3.4 5.2 62% 95% Bassins d’infiltration Agriculture
(déficit de – Bourguiba
5.5 Mm3)
Aousja
(déficit de – 7 X X X X X Aousja Favorable Favorable 2 3.3 29% 47% Bassins d’infiltration Agriculture
Mm3)
434
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15. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU NORD-OUEST
15.3 IMPACTS ACTUELS DES REJETS D’EAUX USEES SUR L’ENVIRONNEMENT ET LES
ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES DANS LA ZONE DU NORD-OUEST
L’objectif de cette partie est de dresser un inventaire global des principaux rejets d’eaux usées qui
impactent actuellement l’environnement et/ou des activités socio-économiques. Cet inventaire a été
enrichi par les acteurs locaux lors des entretiens régionaux et de l’atelier de concertation de la zone
Nord-Ouest qui a eu lieu le 8 avril 2021.
De plus, s’ajoute aux eaux usées domestiques des rejets industriels non raccordés au réseau
d’assainissement et sans prétraitement. Il a été estimé que 4,8 Mm3/an d’eaux industrielles étaient
rejetées dans les cours d’eau de la Medjerdah (DGEQV, 2018). Ces rejets concernent surtout des
industries agro-alimentaires (laiteries, huileries, conserveries de tomates et sucreries) ainsi que des
industries textiles.
Dans cette région, au regard des différentes rejets hydriques affectant les eaux de surface, les EUT
sont plutôt perçues comme une source de pollution qu’une ressource potentielle. Bien qu’il y ait
des réticences à la REUT, il faut aussi noter qu’il existe des exploitations illicites des eaux usées
brutes ou traitées qui ont été déclarées lors des entretiens régionaux à Jendouba, au Kef et à Bizerte.
Ce paradoxe illustre la diversité des salutations locales dans cette région en termes d’accès aux eaux
conventionnelles et aux perceptions des agriculteurs des EUT.
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prospective - Version définitive
15. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU NORD-OUEST
Le lac de Bizerte, pour lequel un programme de dépollution est en cours. Les interventions
concernent notamment la maîtrise des rejets industriels et la mise à niveau des STEP de Bizerte,
Menzel Bourguiba et Mateur (BEI, 2013).
La lagune de Ghar El Melh, soumise à l’eutrophisation sous l’effet des rejets terrestres. Elle est
notamment le milieu récepteur de la STEP de Aousja (Moussa, Baccar, & Ben Khemis, 2005).
La carte ci-après synthétise les problématiques environnementales liées aux rejets d’eaux usées dans
la zone du Nord-ouest.
436
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
15. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU NORD-OUEST
437
L’inventaire des valorisations possibles des EUT présentées dans cette partie a été alimenté par
l’atelier de concertation régional qui a eu lieu le 8 avril 2021. Cet atelier a été l’occasion d’échanger
avec les acteurs du territoire sur les valorisations des EUT à privilégier dans chacune des sous zones
étudiées.
Le potentiel de REUT est significatif avec 13 Mm3 produits en 2020 et 20 Mm3 en 2050.
Agriculture
L’agriculture de la sous zone est diversifiée, à la fois en sec (polyculture – élevage) et en irrigué
(dominance des cultures maraichères). Cependant, la pression foncière est forte sur les terres
agricoles pour étendre le pôle urbain de Bizerte et les ressources en eau des barrages ne sont plus
suffisantes pour alimenter l’ensemble des périmètres irrigués.
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prospective - Version définitive
15. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU NORD-OUEST
Environnement
Un soutien hydrologique du lac d’Ichkeul est effectué afin de sauvegarder les écosystèmes de ce
parc naturel national protégé. L’apport d’eau est effectué par lâchers des eaux des barrages de
Joumine, Sejnene et Ghezala depuis 1995. Les apports recommandés sont de 80 à 120 Mm3/an (ANPE,
2008). Cependant, les apports ont été seulement de 87 Mm3 sur la période de 1995 à 2007.
Quant à la lagune de Ghar El Meleh, elle a subit une réduction considérable de l’apport des eaux
continentales avec la déviation des eaux de la Medjerdah et l’aménagement de lacs collinaires. Le
déficit est estimé à 14 Mm3/an (EAU 2050). La STEP de Aousja rejette dans cette lagune.
Le tableau ci-dessous liste les idées de valorisations des EUT possibles pour le pôle urbain de Bizerte
et Menzel Bourguiba, idées établies à l’issue des entretiens et enquêtes régionaux ainsi qu’au regard
du contexte qui vient d’être exposé.
Tableau 123 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous zone 1 : pôle urbain de Bizerte et Menzel Bourguiba
Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
Idée 1.d : Recharge des nappes de Aousja, Oued Si utilisation à 100 % des EUT de la STEP de Aousja :
Guenniche et Ras Jebel réduction du déficit de la nappe de Aousja de 30 % en 2020
et de 47 % en 2050 ou réduction du déficit de la nappe de
Aménagement des oueds pour favoriser
Ras Jebel de 74 % en 2020 et de 120 % en 2050
l’infiltration ou utilisation des sites existants
pour les eaux conventionnelles Si utilisation à 100 % des EUT de la STEP de Menzel
Bourguiba : réduction du déficit de la nappe de Oued
Guenniche de 62 % en 2020 et de 96 % en 2050
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15. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU NORD-OUEST
Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
On discute ci-après de l’opportunité de ces différentes idées de valorisations des EUT au regard du
contexte territorial.
Une première orientation possible serait de remplacer les eaux de barrages par les EUT dans des
périmètres existants pour irriguer des fourrages pour développer l’élevage bovin, ou de l’arboriculture.
Le périmètre irrigué avec les EUT abandonné de Sidi Ahmed pourrait être réhabilité afin de valoriser
l’existant. A plus long terme, avec une amélioration des traitements des STEP, l’autorisation de
l’irrigation des cultures maraîchères pourrait être envisagée au regard de l’occupation du sol de la
sous zone.
Une deuxième possibilité serait de dédier les flux d’EUT à des usages environnementaux. La
recharge de nappe est possible afin de limiter l’intrusion du biseau salé marin dans les nappes littorales 439
surexploitées, recharge qui est déjà pratiquée avec des eaux conventionnelles. Cet usage a d’ailleurs
été plébiscité par les acteurs lors de l’atelier de concertation régional au vu de l’état critique de ces
nappes, tant en termes quantitatifs que quantitatifs. Du soutien hydrologique aux zones humides de
Ichkeul et Ghar El Melh est aussi envisageable, avec l’assurance que la qualité des rejets soit
compatible avec les exigences de ces milieux naturels. Pour le lac Ichkeul, cela nécessiterait de modifier
les lieux de rejets des STEP de Bizerte et de Menzel Bourguiba, qui rejettent actuellement dans le lac
de Bizerte.
Connaissant les impacts des activités industrielles dans le lac, une solution préconisée dans le
programme de dépollution est le recyclage des eaux en circuit fermé pour les principales industries
(cimenterie El Fouledh, STIR, SCB, etc.).
Le potentiel de REUT est faible mais en augmentation avec la création de nouvelle STEP projetées.
La production d’EUT, de 6 Mm3 en 2020, passera à 9,5 Mm3 en 2050.
Agriculture
Cette zone est la première région productrice en blé au niveau national. C’est aussi une zone
fourragère et d’oliveraies en sec. Dans les périmètres irrigués, la production maraichère est
importante.
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prospective - Version définitive
15. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU NORD-OUEST
Le tableau ci-dessous liste les idées de valorisations des EUT possibles pour la sous zone de Beja et
de l’Ouest de Bizerte, idées établies à l’issue des entretiens et enquêtes régionaux ainsi qu’au regard
du contexte qui vient d’être exposé.
Tableau 124 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous zone 2 : Beja et Ouest de Bizerte
Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
Idée 2.a : Réhabilitation des PPI existants Bouteffaha : 354 ha aménagés pour grandes cultures. Si
avec des EUT exploitation, utilisation de 18 % des EUT de la STEP de Beja en
2020, 13 % en 2050
PPI de Bouteffaha, Medjez El Bab et
Teboursouk Medjez El Bab : 100 ha aménagés pour des oliviers ? Si
exploitation, utilisation de 36 % des EUT de la STEP de Medjez
El Bab en 2020, 31 % en 2050
Teboursouk : 60 ha aménagés pour des oliviers. Si
exploitation, utilisation de 44 % des EUT de la STEP de Testour
en 2020, 38 % en 2050
Idée 2.b : Substitution des eaux Part de la superficie irriguée actuellement, substituable, en
conventionnelles pour l’irrigation utilisant 100% du potentiel EUT 2020 et 2050 :
Substitution par des EUT (ou mélange avec Arboriculture (dont oliviers) : 24 % en 2020 (900 ha), 31 % en
ces EUT) des eaux de barrage pour l’irrigation 2050 (1 200 ha)
des périmètres existants
Grandes cultures : 28 % en 2020 (3 500 ha), 37 % en 2050
(4 600 ha)
Au regard du caractère agricole de la sous zone, l’irrigation directe semble la possibilité de REUT
la plus évidente. La priorité serait la réhabilitation des périmètres existants dans les zones de
Bouteffaha, Medjez El Bab et Teboursouk, comme discuté avec le CRDA de Beja lors des entretiens
régionaux et de l’atelier de concertation. Vu les possibilités de recours aux eaux conventionnelles par
les agriculteurs (eaux de barrage ou eaux pluviales), les valorisations possibles restantes dépendront
des opportunités qui se dégageront STEP par STEP : apports complémentaires dans des périmètres
irrigués existants ou création de nouveaux périmètres pour l’irrigation de fourrages, d’arbres fruitiers ou
de céréales.
Agriculture
Les surfaces agricoles sont réduites dans cette zone entre plaines littorales marécageuses et zones
montagneuses. La céréaliculture est dominante. On peut néanmoins noter l’introduction récente des
agrumes dans la délégation de Tabarka.
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prospective - Version définitive
15. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU NORD-OUEST
Tourisme
Cette zone est la principale zone touristique de la région du Nord-Ouest avec le pôle balnéaire de
Tabarka où un golf est alimenté par les EUT. Une zone touristique est aussi projetée à Zouaraa avec
un autre golf.
Le tableau ci-dessous liste les idées de valorisations des EUT possibles pour le littoral de Tabarka à
Nefza, idées établies à l’issue des entretiens et enquêtes régionaux ainsi qu’au regard du contexte qui
vient d’être exposé.
Tableau 125 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous zone 3 : littoral de Tabarka à Nefza
Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
Idée 3.a : Création de nouveaux PI proches des Nouveaux PI potentiels, en utilisant 100% des EUT :
STEP
Oliviers : en 2020, 70 ha ; en 2050, 260 ha
Arboriculture, fourrages, irrigation d’appoint
Fourrages : en 2020, 30 ha ; en 2050, 100 ha
pour les céréales
Idée 3.b : Irrigation des golfs Utilisation de 100 % des EUT de la STEP de Tabarka en 2020
et quantité insuffisante, potentiel d’utilisation de 100 %
1 existant et 1 projeté
aussi en 2050
Si irrigation de 1 golf à Zouaraa, utilisation de 70 % des EUT
de la STEP de Nefza en 2050
Les opportunités de valorisations agricoles étant limitées, la vocation touristique de la sous zone tend à
dédier les EUT à l’irrigation des golfs. Les EUT restantes pourront aider à développer des espaces 441
verts municipaux afin d’améliorer le cadre de vie. Cependant, il est à noter que le Golf de Tabarka ne
reçoit déjà pas assez d’EUT en période de pointe.
Agriculture
Les grandes cultures en sec sont dominantes et l’irrigation d’appoint est en cours de
développement afin de pallier les aléas climatiques. Arrive ensuite l’arboriculture et notamment les
oliviers, ainsi qu’une introduction récente des agrumes. Il existe des déficits fourragers pour les petits
et moyens élevages bovins.
Le tableau ci-dessous liste les idées de valorisations des EUT possibles pour la sous zone de Jendouba,
idées établies à l’issue des entretiens et enquêtes régionaux ainsi qu’au regard du contexte qui vient
d’être exposé.
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prospective - Version définitive
15. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU NORD-OUEST
Tableau 126 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous zone 4 : Jendouba
Traduction des flux d’EUT en valorisations
Idées de valorisation des EUT
potentielles
L’acceptabilité sociale pour la REUT est faible dans cette sous zone vu l’accessibilité à des
ressources conventionnelles. D’ailleurs, le niveau d’exploitation des infrastructures hydrauliques est lui-
même faible pour l’agriculture malgré les ressources disponibles. Les opportunités de d’irrigation
directe avec les EUT seront donc limitées. Des opportunités locales peuvent cependant apparaître
en agriculture ou pour le reboisement : pour la zone de Oued Mliz par exemple, les enquêtes ont
identifiées l’intérêt des agriculteurs pour réutiliser les EUT de la future STEP. Le bassin versant de la
Medjerdah est le milieu récepteur des EUT de la sous zone, elles peuvent être donc valorisées de
manière indirecte via les pompages dans l’oued. La priorité pour cette sous zone reste la conformité
des rejets d’EUT afin de limiter la pollution de la Medjerdah.
Agriculture
La céréaliculture est dominante dans ce gouvernorat, puis viennent ensuite les oliviers et les
fourrages. Les rendements de ces cultures sont fortement soumis aux conditions climatiques
annuelles. L’agriculture irriguée a fortement progressée malgré une sous exploitation des
infrastructures hydrauliques. Il existe aussi un déficit fourrager pour les élevages des petits ruminants.
Activités industrielles
Le gouvernorat est peu industrialisé mais une unité d’extraction de phosphates est projetée à l’horizon
2030 à Sra Ouertane.
Le tableau ci-dessous liste les idées de valorisations des EUT possibles pour le gouvernorat du Kef,
idées établies à l’issue des entretiens et enquêtes régionaux ainsi qu’au regard du contexte qui vient
d’être exposé.
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prospective - Version définitive
15. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU NORD-OUEST
Tableau 127 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous zone 5 : Gouvernorat du Kef
Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
Idée 5.c : Réutilisation industrielle La totalité des EUT produites par le gouvernorat représentent
12 % des besoins de l’industrie en 2020 et 22 % en 2050
Future unité de phosphates de Sra Ouertane
Les besoins en eau et l’acceptabilité sociale de la REUT sont très variables dans ce gouvernorat.
Des opportunités locales peuvent apparaître comme le développement de nouvelles activités
économiques (extraction du phosphate par exemple). Pour l’agriculture, les acteurs ont mentionné lors
de l’atelier de concertation régional que le sud du gouvernorat était plus soumis au stress hydrique. Des
possibilités d’irrigation d’appoint pour des céréales, des oliviers ou des fourrages pourraient
apparaitre avec la création des STEP projetées. La priorité pour cette sous zone reste l’extension du
parc épuratoire pour éviter les rejets d’eaux usées brutes et la contamination des nappes vulnérables.
443
15.4.6 Sous zone 6 : Gouvernorat de Siliana
Ressources en eau
Les ressources en eau du gouvernorat de Siliana sont moindres par rapport au reste de la région
Nord-Ouest 3 grands barrages sont présents avec une capacité totale de 42 Mm3. Le potentiel de
REUT est faible avec 2,3 Mm3 produits en 2020 et 5,6 Mm3 en 2050.
Agriculture
L’économie du gouvernorat de Siliana est axée sur l’agriculture. Les systèmes agricoles de ce
gouvernorat sont extensifs avec la dominance des céréales, puis des oliviers et des fourrages. Les
rendements de ces cultures sont fortement soumis aux conditions climatiques annuelles. L’irrigation
d’appoint se pratique pour les céréales et les oliviers dans périmètres dits semi-intensifs.
Le tableau ci-dessous liste les idées de valorisations des EUT possibles pour le gouvernorat de Siliana,
idées établies à l’issue des entretiens et enquêtes régionaux ainsi qu’au regard du contexte qui vient
d’être exposé.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
15. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU NORD-OUEST
Tableau 128 : Possibilités de valorisation des EUT pour la sous zone 6 : Gouvernorat de Siliana
Idées de valorisation des EUT Traduction des flux d’EUT en valorisations potentielles
Idée 6.a : Réhabilitation, intensification 87 ha aménagés pour fourrages et irrigation d’appoint des
et extension du PPI existant avec des oliviers et céréales. Utilisation actuelle de 5 % des EUT de la STEP
EUT de Siliana, potentiel d’utilisation de 20 % des EUT si
intensification à 100 % en 2020, 10 % en 2050
PPI de Mediouna sur la STEP de Siliana
Au regard du caractère agricole de la sous zone, l’irrigation directe semble la possibilité de REUT
la plus évidente. La priorité serait l’intensification du périmètre existant avec des EUT grâce à la
réhabilitation de la STEP de Siliana. Vu les possibilités de recours aux eaux conventionnelles par les
agriculteurs (eaux de barrage ou eaux pluviales), les valorisations possibles restantes dépendront des
opportunités qui se dégageront en considérant de manière particulière chacune des STEP :
apports complémentaires dans des périmètres irrigués existants ou création de nouveaux périmètres
pour l’irrigation de fourrages, d’arbres fruitiers ou de céréales.
444
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
15. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU NORD-OUEST
15.4.7 Synthèse des valorisations possibles des EUT par sous zones
La carte ci-dessous rappelle de manière illustrée les idées de valorisations possibles des EUT qui ont
été proposées pour chaque sous zones et montre la variété des possibilités en fonction des contextes
territoriaux.
Figure 103 : Synthèse des valorisations des EUT possibles par sous zones du Nord Ouest
445
15.5.1 Le développement local de la REUT, une action qui restera marginale dans la
gestion l’eau à l’échelle de la région
La région du Nord-Ouest est considérée comme le « château d’eau » de la Tunisie grâce à
l’abondance de ces ressources en eau de surface, exportées dans des zones déficitaires du pays,
Grand Tunis, Cap Bon, Sahel. Les volumes en jeu d’EUT produites restent modestes face aux
ressources en eau globales de la zone : ils représentent 2 % des ressources en eau de surface et
souterraines, sachant que le bilan hydrique de la zone est excédentaire.
Si l’on se place à une échelle interrégionale, le développement de la REUT dans ces zones
dépendantes des Eaux du Nord permettrait de diminuer effectivement les prélèvements pour
l’agriculture et de conserver les eaux conventionnelles pour des usages exigeants en qualité
comme l’AEP.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
15. ETUDE PROSPECTIVE DE LA REUT POUR LA ZONE DU NORD-OUEST
A l’échelle de la zone du Nord-Ouest, l’enjeu lié aux EUT se situe surtout dans l’amélioration du taux
de raccordement aux réseaux d’assainissement collectif pour les communes rurales et la réduction
de la pollution liée aux rejets des eaux usées. Comme observé lors des différentes étapes de
concertation de l’étude sur la zone du Nord-Ouest, les échanges ont souvent porté sur les impacts
négatifs actuels des rejets d’eaux usées et les risques environnementaux et sanitaires rattachés, plutôt
que sur leur possible valorisation. Cela montre que ces eaux usées sont encore beaucoup perçues
comme des sources de pollution des eaux conventionnelles plutôt qu’une potentielle ressource
en eau. De nombreuses craintes ont notamment été exprimées sur la responsabilité des EUT dans la
contamination des eaux des barrages et des eaux de nappes.
15.5.2 Des EUT à gérer localement en fonction des opportunités à saisir à proximité
des STEP
Le bilan hydrique régional excédentaire masque cependant quelques disparités locales, comme les
zones au sud des gouvernorats du Kef et de Siliana ou le littoral de Bizerte qui subissent un stress
hydrique lors des années sèches. Au regard de l’orientation très agricole de la région, les propositions
de valorisations possibles des EUT pour cette zone portent surtout sur des substitutions par les EUT
d’eaux conventionnelles dans des périmètres existants ou des créations de nouveaux
périmètres. Pour le pôle urbain de Bizerte notamment, qui concentrera près de 45% des EUT de la
région à l’horizon 2050, il existe des possibilités de substitution dans des périmètres irrigués
existants qui peinent déjà à s’alimenter par les eaux des barrages les années sèches.
Pour les STEP restantes de la zone, il est difficile de définir une orientation stratégique globale car
les choix de valorisations des EUT dépendront des contextes territoriaux et sociaux à proximité de
chaque STEP. Les enjeux de REUT liés à ces STEP n’étant pas des enjeux nationaux au vu des
volumes produits, ni même régionaux, il conviendrait de laisser la gestion de ces EUT à un niveau
plus local afin de saisir rapidement les opportunités de valorisation qui pourront se présenter.
Par exemple, des nouveaux usages industriels peuvent être envisagés en lien avec le développement
économique de la région (extraction de phosphates dans le gouvernorat du Kef). Pour les STEP rejetant
446 directement dans les cours d’eau de la Medjerdah, des valorisations indirecte de ces EUT pourront être
suffisantes s’il n’y a pas de demandes explicites d’usagers d’exploiter ces eaux, à condition de garantir
la conformité des EUT à la norme de rejet dans les milieux récepteurs.
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prospective - Version définitive
16. ANALYSES COUTS BENEFICES
Nous conduirons l’approche du point de vue de la collectivité dans son ensemble. Il s’agira en effet de
mesurer l’intérêt du projet en incluant les coûts et bénéfices pour l’usager de l’eau, mais aussi les
externalités, c’est-à-dire les coûts et bénéfices indirects pour les populations, les activités économiques
et l’environnement.
Le principe général de la démarche est identique à celui déployé en Phase 1-Diagnostic pour les
analyses coûts bénéfices qui visaient à analyser des projets existants. Il s’agit de comparer un projet
de REUT avec une situation de référence, dite aussi situation contrefactuelle. Pour conduire l’analyse,
il est ainsi nécessaire de déterminer au minimum deux situations (on reprend ici la description du
principe déjà présentée en Phase 1) :
une situation de référence, « sans réutilisation des eaux usées traitées »,
une situation de projet, « avec réutilisation des eaux usées traitées ».
Les gains ou pertes du projet sont évalués comme suit (illustré dans la figure ci-dessous) :
calcul, dans un premier temps, pour chacune des deux situations :
- des avantages et des coûts,
- de la différence entre les avantages et les coûts pour la situation sans projet (Δ1) et pour la
447
situation avec projet (Δ2),
calcul de la « différence des différences » (Δ2 – Δ1), qui constitue la Valeur Actualisée Nette du
projet considéré (VAN). Ce calcul peut conduire à une valeur positive (projet présentant un gain
économique par rapport à la situation de référence) ou à une valeur négative (projet présentant
une perte économique par rapport à la situation de référence).
Pour procéder aux analyses, nous avons construit un modèle intégré sous tableur. Ce modèle intégré
permet de modifier très facilement des paramètres de calculs. On peut ainsi étudier facilement la
sensibilité des résultats en faisant varier le coût de l’énergie, le coefficient d’actualisation, le coût de
stockage d’un m3 d’eau, le rendement d’une oliveraie irriguée, le prix de vente de telle culture, le coût
de la pollution associée au rejet d’un effluent en mer etc...
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prospective - Version définitive
16. ANALYSES COUTS BENEFICES
Comme souligné dans la publication Plan Bleu Condom, Lefevre, Vandome, 2012, La REUT en
Méditerranée : retour d’expériences et aide à l’élaboration de projets « par nature les externalités et
impacts qualitatifs des projets [de REUT] sont difficiles ou très coûteux à estimer et à quantifier. »
Nous rappelons ci-après les principales externalités qui sont en principe à considérer. Ce tableau
reprend des éléments de la « Grille d’analyse économique – ACB sociale pour des projets de REUT »
contenue dans la publication Plan Bleu. Nous indiquons pour chaque sujet comment nous les avons
prises en compte.
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16. ANALYSES COUTS BENEFICES
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16. ANALYSES COUTS BENEFICES
Le tableau ci-après précise, pour les autres éléments techniques pris en compte dans le modèle, les
grands traits de la méthodologie qui a été retenue.
Sujet Approche
Prise en compte du coût complet (investissement, renouvellement, exploitation dont énergie)
du traitement tertiaire associé à un des scénarios technologiques exposés en amont dans le
rapport et permettant d’atteindre un niveau de qualité A, B, C, D ou E. Le choix du scénario
est établi en fonction de l’usage considéré dans l’analyse. On pourra par exemple choisir le
REUT - scénario de traitement « B-B2 » dans le cas d’un projet d’arboriculture, « B-A2 » dans le cas
Traitement d’un projet de maraichage ou « B-A1 » dans le cas d’une réutilisation industrielle où les
agents d’exploitation sont en contact avec l’eau.
Les coûts liés à l’assainissement en amont du traitement tertiaire ne sont pas pris en compte
car supposés exister en l’absence de projet de REUT.
Prise en compte de coûts en ordre de grandeur liés aux campagnes d’information, aux
REUT – Autres campagnes de vaccination des usagers et aux analyses pour le contrôle tout au long de la
coûts filière REUT (eau brute, eau traitée au niveau secondaire, eau traitée au niveau tertiaire,
produits issus de l’utilisation de l’eau réutilisée).
Connaissant le débit et le volume à transférer et la hauteur géométrique du transfert,
dimensionnement automatique de l’ensemble canalisation/station de pompage par un calcul
d’optimisation actualisé sur 30 ans prenant en compte les coûts de la canalisation, les coûts
Transfert de la station de pompage et le coût de l’énergie.
Chiffrage sur la base de prix d’ordre du coût d’investissement pour la canalisation et la station
de pompage. Intégration du renouvellement et des coûts d’exploitation dont énergie.
Connaissant à l’échelle mensuelle les flux d’EUT à réutiliser et les besoins en EUT, le modèle
recherche le volume de régulation à mettre en place, susceptible de répondre au besoin de
Stockage stockage quand la production d’EUT est supérieure à la demande et de déstockage quand
intersaisonnier les besoins sont supérieurs à la production d’EUT.
des EUT
Chiffrage sur la base de prix d’ordre du coût d’investissement. Intégration du renouvellement
et des coûts d’exploitation.
450 Calcul de la valeur actualisée nette en soustrayant les coûts aux recettes. Les recettes sont
calculées par la multiplication d’une surface, d’un rendement et d’un prix de vente. Les coûts
sont calculés sur la base d’un coût d’exploitation total à l’hectare (variable selon la culture
considérée) multiplié par la surface considérée. Dans le cas d’une utilisation d’EUT pour
l’irrigation, nous avons supposé (i) que les EUT conduisait à un rendement supérieur à celui
Agriculture obtenu avec des eaux issues du milieu naturel et (ii) qu’elles permettaient une économie sur
les coûts d’engrais.
Dans le cas d’un projet intégrant de la construction d’un nouveau périmètre irrigué, le modèle
intègre les coûts d’investissement, de renouvellement et d’exploitation (dont énergie) de ce
périmètre. Les coûts d’investissement sont calculés sur la base de prix d’ordre à l’hectare.
Calcul de la valeur actualisée nette en soustrayant les coûts aux recettes. Les recettes sont
calculées par la multiplication d’un nombre de tête produits annuellement par un prix de vente
Elevage
par tête. Les coûts sont calculés sur la base d’un coût d’exploitation total par tête (variable
selon le type d’élevage considéré) multiplié par le nombre de têtes.
Coût d’une Le coût d’une telle ressource (par exemple pour une ressource issue du transfert des eaux
ressource du Nord) a été estimé sur la base de coûts intégrés trouvés dans la bibliographie, coûts
(autres que de supposés prendre en compte les coûts d’investissement et d’exploitation.
EUT) en eau
déjà en place
Prise en compte du coût complet (investissement, renouvellement, exploitation dont énergie)
Dessalement
sur la base de prix d’ordre.
Potabilisation Prise en compte du coût complet (investissement, renouvellement, exploitation dont énergie)
postérieure à un sur la base de prix d’ordre.
traitement
tertiaire d’EUT
Emissaire en Prise en compte du coût complet (investissement, renouvellement, exploitation dont énergie)
mer sur la base de prix d’ordre.
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16. ANALYSES COUTS BENEFICES
L’analyse est conduite sur 30 ans et inclut un calcul d’actualisation. Le taux considéré est de 3%.
Trois questions sont successivement abordées. Elles balayent des questionnements récurrents dans
les débats sur la REUT en Tunisie.
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prospective - Version définitive
16. ANALYSES COUTS BENEFICES
- Stockage inter-saisonnier de 30% du volume annuel d’EUT (12.5 Mm3). Ce volume est obtenu
par analyse croisée des flux d’EUT et des besoins en eau dans le périmètre d’irrigation.
Les zones situées plus à l’intérieur des terres au droit de ces STEP comprennent de très larges surfaces
en oliveraies potentiellement intéressées pour procéder à de l’irrigation.
RESULTATS
Dans un premier jeu de calcul, on prend en compte à la fois le coût de l’émissaire en mer et les
externalités négatives liées au rejet en mer supposées égales à 0.15 DT/m3 rejeté.
Sous ces hypothèses, la longueur maximale de transfert qui permet de garder un différentiel
économique positif (c’est-à-dire une VAN positive) entre la situation avec projet et la situation
de référence est de 27 km. En d’autres termes, pour un transfert de longueur supérieur à
27 km de km, le projet ne devient pas intéressant économiquement.
Le graphe suivant montre la VAN (valeur actuelle nette) du projet en fonction de la longueur du transfert.
452
Les résultats détaillés sont précisés dans les tableaux et graphe suivants, présentés pour une longueur
de transfert de 27 km (avec donc un différentiel quasi nul entre projet et référence selon ce qui vient
d’être exposé).
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16. ANALYSES COUTS BENEFICES
Valeurs actualisées nettes sur 30 ans et Différentiel (présentation synthétique)
REFERENCE PROJET DIFFERENTIEL
Référentiel : Projet :
Zone cultivée de même zone de
5200 ha avec des 5200 ha, irriguée
(DNT) oliviers non par des EUT avec
irrigués. transfert.
Rejet des EUT en
mer.
c Traitement III EUT ‐ ‐ 172 238 000 ‐ 172 238 000
c Mesures connexes en lien avec la REUT ‐ ‐ 2 523 000 ‐ 2 523 000
c Transfert vers les zones d'usage des EUT ‐ ‐ 217 396 000 ‐ 217 396 000
c Stockage des EUT ‐ ‐ 67 343 000 ‐ 67 343 000
c Investissement réseau irrigation avec EUT ‐ ‐ 74 517 000 ‐ 74 517 000
c Coût de la ressource actuelle ‐ ‐ ‐
c Emissaire en mer ‐ 202 320 000 ‐ 202 320 000
c Externalités environnementales négatives ‐ 125 857 000 ‐ 62 575 000 63 282 000
b Externalités environnementales positives 3 780 000 7 558 000 3 778 000
b VAN agricole hors investissement réseau irrigation 36 743 000 302 891 000 266 148 000
BENEFICES ‐ COÛTS ACTUALISES ‐ 287 654 000 ‐ 286 143 000
VAN DU PROJET 1 511 000 1 511 000
RATIO BENEFICES / COÛTS 1,0
longueur transfert : 27,00 km
400 000 000
200 000 000
453
DT (somme actualisée sur 30 ans)
0
Stockage des EUT
Investissement réseau irrigation avec EUT
BENEFICES ‐ COÛTS ACTUALISES
Traitement III EUT
Mesures connexes en lien avec la REUT
Transfert vers les zones d'usage des EUT
Coût de la ressource actuelle
Emissaire en mer
VAN DU PROJET
VAN agricole hors investissement réseau
Externalités environnementales négatives
Externalités environnementales positives
‐200 000 000
irrigation
‐400 000 000
‐600 000 000
REFERENCE
PROJET
‐800 000 000
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prospective - Version définitive
16. ANALYSES COUTS BENEFICES
Coûts et bénéfices pris en compte ans l'ACB (présentation détaillée)
Référentiel : Projet : Différentiel
c : coût Zone cultivée de 5200 ha avec des même zone de 5200 ha, irriguée entre Projet et Référentiel
Unités
b : bénéfice oliviers non irrigués. par des EUT.
Rejet des EUT en mer.
par m3 total par m3 total sur 30 ans par m3 total sur 30 ans par m3 total sur 30 ans
Traitement III EUT
coût investissement et renouvellement DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,112 134 488 000 0,112 134 488 000
énergie kWh/m3 kWh ‐ ‐ 0,080 96 000 000 0,080 96 000 000
coût exploitation ‐ énergie DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,013 15 182 000 0,013 15 182 000
coût exploitation ‐ hors énergie DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,019 22 568 000 0,019 22 568 000
c total investissement et exploitation DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,144 172 238 000 0,144 172 238 000
Autres frais liés au projet REUT (Analyses, vaccination, information…)
c coût autre frais DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,002 2 523 000 0,002 2 523 000
Transfert des EUT vers les zones d'usage
coût investissement et renouvellement DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,080 96 073 000 0,080 96 073 000
énergie kWh/m3 kWh ‐ ‐ 0,519 622 801 281 0,519 622 801 281
coût exploitation ‐ énergie DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,082 98 492 000 0,082 98 492 000
coût exploitation ‐ hors énergie DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,019 22 831 000 0,019 22 831 000
c total investissement et exploitation DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,181 217 396 000 0,181 217 396 000
Stockage intersaisonnier des EUT
coût investissement et renouvellement DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,046 54 977 000 0,046 54 977 000
coût exploitation DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,010 12 366 000 0,010 12 366 000
c total investissement et exploitation DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,056 67 343 000 0,056 67 343 000
Emissaire en mer
coût investissement et renouvellement DNT/m3 DNT 0,151 181 440 000 ‐ ‐ ‐ 0,151 ‐ 181 440 000
énergie kWh/m3 kWh 0,065 77 778 000 ‐ ‐ ‐ 0,065 ‐ 77 778 000
coût exploitation ‐ énergie DNT/m3 DNT 0,010 12 300 000 ‐ ‐ ‐ 0,010 ‐ 12 300 000
coût exploitation ‐ autre DNT/m3 DNT 0,007 8 580 000 ‐ ‐ ‐ 0,007 ‐ 8 580 000
c total investissement et exploitation DNT/m3 DNT 0,169 202 320 000 ‐ ‐ ‐ 0,169 ‐ 202 320 000
Productions agricoles
b Production cultures DNT 89 233 000 419 920 000 330 687 000
c Charge cultures (dont fertilisant) hors irrigation DNT 52 490 000 185 815 000 133 325 000
b Production élevage DNT ‐ 198 231 000 198 231 000
c Charge élevage DNT ‐ 71 847 000 71 847 000
Irrigation : coût investissement et renouvellement DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,062 74 517 000 0,062 74 517 000
Irrigation : énergie kWh/m3 kWh ‐ ‐ 0,259 311 111 000 0,259 311 111 000
Irrigation : coût exploitation ‐ énergie DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,041 49 200 000 0,041 49 200 000
Irrigation : coût exploitation ‐ autre DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,007 8 398 000 0,007 8 398 000
c Irrigation : total investissement et exploitation DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,110 132 115 000 0,110 132 115 000
sous total agricole (bénéfice) ‐ (coût) 36 743 000 228 374 000 191 631 000
Externalités environnementales négatives
énergie traitement tertiaire kWh/m3 kWh ‐ ‐ 0,080 96 000 000 0,080 96 000 000
énergie transfert kWh/m3 kWh ‐ ‐ 0,519 622 801 000 0,519 622 801 000
énergie irrigation kWh/m3 kWh ‐ ‐ 0,259 311 111 000 0,259 311 111 000
énergie émissaire kWh/m3 kWh 0,065 77 778 000 ‐ ‐ ‐ 0,065 ‐ 77 778 000
454 énergie totale
émission GES total
kWh/m3
kgCO2é/m3
kWh
kgCO2é
0,065
0,030
77 778 000
36 011 000
0,858
0,397
1 029 912 000
476 849 000
0,793
0,367
952 134 000
440 838 000
émission GES total DNT/m3 DNT 0,004 4 726 000 0,052 62 575 000 0,048 57 849 000
pollution milieu récepteur DNT/m3 DNT 0,101 121 131 000 ‐ ‐ ‐ 0,101 ‐ 121 131 000
contamination des sols ***
contamination des eaux souterraines **
c sous total externalités environnementales négatives 125 857 000 62 575 000 ‐ 63 282 000
Externalités environnementales positives
séquestration de carbone DNT 1 575 000 3 149 000 1 574 000
lutte contre érosion DNT 2 205 000 4 409 000 2 204 000
libération d'une ressource milieu récepteur DNT/m3 DNT ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐
b sous total externalités environnementales négatives 3 780 000 7 558 000 3 778 000
Autres externalités en particulier sociales
b emplois créés ou sauvegardés ***
b contribution à la sécurité alimentaire ***
b évitement de l'exode rural **
Il ressort de l’analyse de ces résultats détaillés les points suivants sur la structuration de l’équilibre entre
coûts et bénéfices :
Le différentiel de valeur actualisée nette agricole s’élève à environ 265 MDT (sans intégrer le coût
d’investissement du nouveau réseau d’irrigation).
Ce montant reste très inférieur aux coûts liés directement au projet EUT, qui sont : leur traitement
(172 MDT), leur transfert (217 MDT), leur stockage (67 MDN), les frais additionnels (analyses,
communication …) (2.5 MDT) et le réseau d’irrigation (75 MDT), soit un total d’environ 535 MDT.
En d’autres termes, si on regarde strictement les coûts directs liés à l’irrigation des zones
actuellement non irriguées 26 , en ignorant les coûts liés aux rejets des EUT dans la
situation de référence27, le projet coûte 2 fois ce qu’il rapporte sur le plan agricole (535 /
265). Les bénéfices liés à la hausse des rendements agricoles et à la baisse des dépenses en
intrants ne compensent donc pas les coûts de la REUT.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
16. ANALYSES COUTS BENEFICES
Les résultats sont très différents si on considère maintenant les coûts associés à la situation de
référence et l’ensemble des externalités qui ont été quantifiées. C’est là tout l’intérêt d’une telle
approche ACB.
Il apparait en effet que la prise en compte des coûts induits par la mise en place d’un
émissaire (202 MDT) et les externalités négatives associés aux rejets (125 MDT)
conduisent à rendre le projet REUT intéressant économiquement selon les hypothèses
retenues et ce même si le projet REUT génère lui-même également des externalités
environnementales négatives (62 MDT) liées essentiellement aux émissions de gaz à effet de
serre qu’il entraine (environ 475 000 tonnes de CO2eq sur 30 ans soit 15 000 tonnes par an).
455
La faisabilité effective d’un tel projet restera bien sûr à étudier plus en détail mais il ressort dès à présent
qu’il existe a priori des surfaces en oliveraies dans les limites considérées.
ANALYSE DE SENSIBILITE
Le modèle construit permet de faire varier facilement les paramètres et il est donc possible d’étudier sa
sensibilité à divers paramètres.
Coût du stockage
Ce coût reste particulièrement difficile à estimer et est susceptible de fortes variations selon les
contextes. L’hypothèse de base retenue est un coût d’investissement de 5 DT/m3 stocké.
On fixe la longueur du transfert à 20 km. Le graphe suivant montre, toutes choses égales par ailleurs,
comment la VAN varie quand on fait varier le coût du stockage. La VAN devient négative pour un coût
de stockage supérieur à 10 DT/m3 stocké.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
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16. ANALYSES COUTS BENEFICES
Le second graphe ci-après indique comment la longueur maximale de transfert pour garder un projet
au seuil de rentabilité (celle qui conduit à une VAN nulle) varie quand on fait varier le coût du stockage.
L’analyse montre que quand le coût de stockage passe de 5 DT/m3 stocké à 10 DT/m3 stocké la
longueur passe de 27 à 20 km. Autrement dit, pour un coût de stockage de 5 DT/m3, le projet présente
une VAN supérieure à 0, si le transfert n’excède pas 27 km. Dans le cas où le coût de stockage est de
10 DT/m3, le projet n’est rentable que si la longueur de transfert est inférieure 20 km. Le doublement
du coût de stockage entraine donc une baisse de 7 km du « périmètre de rentabilité du projet REUT ».
27
456
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
16. ANALYSES COUTS BENEFICES
Le second graphe ci-après indique comment la longueur maximale de transfert pour garder un projet
au seuil de rentabilité (celle qui conduit à une VAN nulle) varie quand on fait varier le rendement de
l’olivier irrigué par les EUT. L’analyse montre que, en ordre de grandeur, la longueur maximale de
transfert qui permet un projet rentable augmente de 10 km quand le rendement de l’olivier irrigué
augmente de 1 T/ha.
CONCLUSIONS - ACB n°1 : Emissaire en mer vs Transfert : Est-il intéressant de transférer des
EUT à x km du littoral pour irriguer des oliveraies actuellement non irriguées ?
Lorsque l’on fait varier le rendement des oliveraies irriguées, la longueur maximale de
transfert pour garder un projet au seuil de rentabilité augmente de 10 km quand le rendement
de l’olivier irrigué augmente de 1 T/ha. Pour un transfert de 20 km, la VAN s’annule en
dessous de 3.4 T/ha.
De manière générique, il ressort qu’un projet de développement agricole situé à l’intérieur des
terres valorisant des EUT peut être rentable au regard d’une situation de référence où on
cherche à se débarrasser des EUT en mer. La rentabilité effective du projet est très sensible
à la valorisation agricole, c’est-à-dire dans notre cas au rendement qu’atteindront les
oliveraies grâce à l’irrigation.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
16. ANALYSES COUTS BENEFICES
16.2.1 ACB n°2A : Cas d’un territoire en forte tension hydrique qui envisage de
mettre en place du dessalement pour son alimentation en eau potable
CONTEXTE - QUESTION
Dans cette deuxième analyse, nous étudions l’intérêt de la substitution, pour des usages d’irrigation
déjà en place, de ressources conventionnelles par des EUT.
458 Sahel-Sfax : on utilise des eaux en provenance du barrage de Nebhana pour l’irrigation de
périmètres irrigués alors qu’il existe une forte tension entre usages pour partager les eaux de
ce barrage et que dans cette zone également on projette la construction de nouvelles unités de
dessalement ;
Cap Bon : on fait venir les eaux du Nord pour irriguer des orangers alors que des EUT pourraient
être utilisées pour cet usage et qu’elles sont aujourd’hui rejetées à la mer avec des plages
fermées à la baignade ;
Tunis : à environ 20 km de Tunis, on utilise des eaux de surface dans la vallée de la Medjerda
pendant que des gros volumes d’EUT de l’agglomération de Tunis sont rejetés à la mer et qu’on
s’apprête à mettre en place des émissaires dans le Golfe pour les éloigner du littoral.
NB : pour les zones de Tunis et du Cap Bon le dessalement n’est pas forcément envisagé à ce stade.
Ce pourquoi nous avons introduit également le cas d’étude ACB n°2B détaillé au sous-chapitre suivant.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
16. ANALYSES COUTS BENEFICES
Projet :
- Traitement tertiaire de 40 Mm3 d’EUT par le process technologique « B-B1 » (filtration à
tambour + UV) adapté pour l’irrigation de périmètres arboricoles ;
- Irrigation des mêmes périmètres irrigués à partir des EUT produites par ce traitement en
replacement des ressources conventionnelles utilisées jusqu’alors. On fera l’hypothèse dans
un premier temps que ces EUT sont produites sur place. On testera dans un second temps
comment le résultat évolue si on doit ajouter un coût de transfert à ces EUT.
NB : Dans la présente analyse, on fait l’hypothèse que l’utilisation des EUT n’entraine pas de
différence sur la production agricole, qui est donc supposée identique dans la situation de
référence (irrigation avec de l’eau conventionnelle) et dans la situation avec projet (irrigation
avec des EUT). Cette hypothèse est simplificatrice car les deux situations ne sont en effet pas
semblables. L’utilisation des EUT pourra de fait conduire à une hausse des rendements et à
de moindre dépenses en engrais, comme déjà vu. Elle pourra avoir aussi des conséquences
négatives avec un risque de pollution des sols et de la nappe. Cependant le but du présent
calcul ACB est de se concentrer sur le différentiel lié aux ressources en eau et il nous semblait
plus clair, pour le présent cas, de négliger ces différences.
- Stockage intersaisonnier : on fait l’hypothèse qu’un quart du volume doit être stocké. Cette
proportion est obtenue par analyse croisée des flux d’EUT et des besoins en eau dans le
périmètre d’irrigation.
- Le projet permet de libérer 40 Mm3 de la ressource qui était utilisée par les périmètres irrigués
considérés. Cette ressource est désormais utilisée par le territoire, ce qui va éviter la
construction d’une unité dessalement. L’eau potable est produite dans ce cas par
potabilisation de la ressource libérée.
RESULTATS
Dans un premier jeu de calcul, on prend en compte à la fois le coût de l’émissaire en mer et les
externalités négatives liées au rejet en mer supposées égales à 0.15 DT/m3 rejeté.
459
Sous ces hypothèses, la VAN du projet est positive, et de l’ordre de 3 milliards de DN.
En considérant de manière intégrée les différents usages et ressources, en intégrant les EUT
dans cette réflexion et en prenant en compte les coûts d’investissement et de fonctionnement
sur un temps long, il montre que le choix de la REUT peut être extrêmement bénéfique pour les
territoires en évitant des investissements massifs dans le dessalement ou en les repoussant à
plus long terme.
Les résultats détaillés sont précisés dans les tableaux et graphe suivants.
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prospective - Version définitive
16. ANALYSES COUTS BENEFICES
Valeurs actualisées nettes sur 30 ans et Différentiel (présentation synthétique)
REFERENCE PROJET DIFFERENTIEL
‐ Rejet des EUT ‐ Utilisation des
‐ Utilisation d'une EUT pour
ressource de l'irrigation
surface pour ‐ Libération de la
(DNT) l'irrigation ressource de
‐ Construction d'une surface pour l'AEP
unité de ‐ Potabilisation de
dessallement pour la ressource de
l'AEP surface
c Traitement III EUT ‐ ‐ 172 238 000 ‐ 172 238 000
c Mesures connexes en lien avec la REUT ‐ ‐ 2 523 000 ‐ 2 523 000
c Transfert vers les zones d'usage des EUT ‐ ‐ ‐
c Stockage des EUT ‐ ‐ 54 972 000 ‐ 54 972 000
c ‐ ‐ ‐
c ‐ ‐ ‐
c Potabilisation Ressource conventionelle ‐ ‐ 629 482 000 ‐ 629 482 000
c ‐ ‐ ‐
c Dessalement ‐ 3 279 730 000 ‐ 3 279 730 000
c Emissaire en mer ‐ 202 320 000 ‐ 202 320 000
c Externalités environnementales négatives ‐ 381 037 000 ‐ 16 769 000 364 268 000
b Externalités environnementales positives ‐ ‐ ‐
b ‐ ‐ ‐
BENEFICES ‐ COÛTS ACTUALISES ‐ 3 863 087 000 ‐ 875 984 000
VAN DU PROJET 2 987 103 000 2 987 103 000
RATIO BENEFICES / COÛTS 4,5
460 L (km) 0
4 000 000 000
REFERENCE
3 000 000 000
PROJET
2 000 000 000
DT (somme actualisée sur 30 ans)
1 000 000 000
0
Dessalement
Traitement III EUT
Stockage des EUT
BENEFICES ‐ COÛTS ACTUALISES
Potabilisation Ressource
Externalités environnementales
Externalités environnementales
Mesures connexes en lien avec la
Transfert vers les zones d'usage des
Emissaire en mer
VAN DU PROJET
conventionelle
‐1 000 000 000
négatives
positives
REUT
‐2 000 000 000
EUT
‐3 000 000 000
‐4 000 000 000
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prospective - Version définitive
16. ANALYSES COUTS BENEFICES
461
énergie irrigation kWh/m3 kWh ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐
énergie ressource actuelle kWh/m3 kWh ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐
énergie dessallement kWh/m3 kWh 3,500 4 200 000 000 ‐ ‐ ‐ 3,500 ‐ 4 200 000 000
énergie potabilisation EUT post traitement III kWh/m3 kWh ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐
énergie potabilisation Eau de surface kWh/m3 kWh ‐ ‐ 0,150 180 000 000 0,150 180 000 000
énergie émissaire kWh/m3 kWh 0,065 77 778 000 ‐ ‐ ‐ 0,065 ‐ 77 778 000
énergie totale kWh/m3 kWh 3,565 4 277 778 000 0,230 276 000 000 ‐ 3,335 ‐ 4 001 778 000
émission GES total kgCO2é/m3 kgCO2é 1,651 1 980 611 000 0,106 127 788 000 ‐ 1,544 ‐ 1 852 823 000
émission GES total DNT/m3 DNT 0,217 259 906 000 0,014 16 769 000 ‐ 0,203 ‐ 243 137 000
pollution milieu récepteur DNT/m3 DNT 0,101 121 131 000 ‐ ‐ ‐ 0,101 ‐ 121 131 000
contamination des sols ***
contamination des eaux souterraines **
c sous total externalités environnementales négatives 381 037 000 16 769 000 ‐ 364 268 000
Il ressort, de l’analyse des résultats, différents points saillants qui expliquent la VAN élevée du projet :
Le coût du dessalement est bien plus élevé que la potabilisation d’une ressource de surface
classique. Les coûts intégrés sur 30 ans respectifs de ces deux techniques sont environ
3 280 MDT et 630 MDT, soit un ratio de l’ordre de l’ordre de 5.
Le coût total lié aux EUT, de l’ordre de 230 MDT (traitement 170 MDT, mesures connexes
2.5 MDT, stockage 55 MDT), reste d’un ordre inférieur.
On peut aussi noter le bénéfice en termes de gaz à effet de serre. Dans la situation de référence,
l’émission totale de CO2eq sur 30 ans en lien avec la consommation énergétique est de près de
2 000 000 tonnes (1 980 611 exactement si on se reporte au tableau détaillé) alors qu’elle n’est que de
l’ordre de 130 000 tonnes dans la situation avec projet (1/3 pour le traitement des EUT, 2/3 pour la
potabilisation de la ressource de surface). Cette différence importante est liée en grande partie à la
consommation en énergie élevée pour le dessalement.
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prospective - Version définitive
16. ANALYSES COUTS BENEFICES
ANALYSE DE SENSIBILITE
Prise en compte d’un transfert des EUT
Dans la situation de base qui a été modélisée nous avons supposé que les EUT étaient produites à
proximité des périmètres qui les utilisaient.
Il est possible d’intégrer un transfert de ces EUT à l’analyse. Le graphique suivant présente la variation
de la VAN du projet en fonction de la distance de transfert. On fait l’hypothèse que le dénivelé associé
au transfert augmente de manière proportionnelle à la distance avec une pente de 3 m/km (ce qui fait
par exemple un dénivelé de 30 m pour un transfert de 10 km).
Avec les hypothèses retenues, la VAN devient nulle quand le transfert dépasse 320 km.
462
On présente ci-après les résultats détaillés pour un transfert de 150 km (dénivelé de 450 m).
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16. ANALYSES COUTS BENEFICES
Valeurs actualisées nettes sur 30 ans et Différentiel (présentation synthétique)
REFERENCE PROJET DIFFERENTIEL
‐ Rejet des EUT ‐ Utilisation des
‐ Utilisation d'une EUT pour
ressource de l'irrigation
surface pour ‐ Libération de la
(DNT) l'irrigation ressource de
‐ Construction d'une surface pour l'AEP
unité de ‐ Potabilisation de
dessallement pour la ressource de
l'AEP surface
c Traitement III EUT ‐ ‐ 172 238 000 ‐ 172 238 000
c Mesures connexes en lien avec la REUT ‐ ‐ 2 523 000 ‐ 2 523 000
c Transfert vers les zones d'usage des EUT ‐ ‐ 1 187 882 000 ‐ 1 187 882 000
c Stockage des EUT ‐ ‐ 54 972 000 ‐ 54 972 000
c ‐ ‐ ‐
c ‐ ‐ ‐
c Potabilisation Ressource conventionelle ‐ ‐ 629 482 000 ‐ 629 482 000
c ‐ ‐ ‐
c Dessalement ‐ 3 279 730 000 ‐ 3 279 730 000
c Emissaire en mer ‐ 202 320 000 ‐ 202 320 000
c Externalités environnementales négatives ‐ 381 037 000 ‐ 226 989 000 154 048 000
b Externalités environnementales positives ‐ ‐ ‐
b ‐ ‐ ‐
BENEFICES ‐ COÛTS ACTUALISES ‐ 3 863 087 000 ‐ 2 274 086 000
VAN DU PROJET 1 589 001 000 1 589 001 000
RATIO BENEFICES / COÛTS 1,8
L (km) 150
4 000 000 000
REFERENCE
463
3 000 000 000
PROJET
2 000 000 000
DT (somme actualisée sur 30 ans)
1 000 000 000
0
Stockage des EUT
Dessalement
BENEFICES ‐ COÛTS ACTUALISES
Traitement III EUT
Externalités environnementales
Externalités environnementales
Potabilisation Ressource
Mesures connexes en lien avec la
Transfert vers les zones d'usage des
Emissaire en mer
VAN DU PROJET
conventionelle
‐1 000 000 000
négatives
positives
REUT
‐2 000 000 000
EUT
‐3 000 000 000
‐4 000 000 000
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16. ANALYSES COUTS BENEFICES
Coûts et bénéfices pris en compte ans l'ACB (présentation détaillée)
Référentiel : Projet : Différentiel
‐ Rejet des EUT ‐ Utilisation des EUT pour entre Projet et Référentiel
‐ Utilisation d'une ressource de l'irrigation
c : coût surface pour l'irrigation ‐ Libération de la ressource de
Unités
b : bénéfice ‐ Construction d'une unité de surface pour l'AEP
dessallement pour l'AEP ‐ Potabilisation de la ressource de
surface
On note que la différence en termes d’émissions de gaz à effet de serre s’est dans ce cas très
resserrée : environ 2 000 000 tonnes de CO2eq dans la situation de référence et 1 700 000 tonnes
dans la situation avec projet. En d’autres termes, dans notre exemple, 150 km de transfert des EUT
génèrent une quantité de gaz à effet de serre du même ordre que celle générée par le
dessalement.
Coût du dessallement
Les hypothèses de coût formulées sur le dessalement retenues dans le calcul sont les suivantes :
1500 euros/m3/j pour l’investissement avec une répartition de 80% équipement, 20 % génie civil,
renouvellement de l’équipement tous les 10 ans,
0.70 €/m3 de coût global de fonctionnement, dont énergie,
3.5 kWh/m3 pour la consommation énergétique du process.
Nous avons testé comment le résultat du calcul évoluait si on réduisait l’investissement à 1000 €/m3/j,
le fonctionnement à 0.60 €/m3, l’énergie à 3 kWh/m3 et en considérant 2 renouvellements de sur une
période de 30 ans (au lieu de 3 renouvellements).
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16. ANALYSES COUTS BENEFICES
Avec ces nouvelles hypothèses la VAN dans la simulation de base passe d’un peu plus de
3 000 MDT à un peu plus de 2 000 MDT, soit une réduction d’un tiers.
Avec ces mêmes hypothèses, nous avons recalculé le graphe présenté ci-après qui montre l’évolution
de la VAN en fonction de la longueur de transfert des EUT.
Avec les hypothèses de coût réduit pour le dessalement, la longueur de transfert des EUT
correspondant à une VAN nulle passe de 320 km à 215 km.
Avec les hypothèses formulées sur le niveau de traitement, la longueur de transfert des EUT
correspondant à une VAN nulle passe de 320 km à un peu moins de 300 km.
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16. ANALYSES COUTS BENEFICES
Sous ces hypothèses, la VAN passe de 3 046 MDT à 1 400 MDT, soit environ une division par 2
et le graphe présentant la VAN en fonction de la longueur de transfert évolue comme suit, où l’on note
que la longueur de transfert des EUT correspondant à une VAN nulle passe de 320 km à 150 km.
466
Les résultats détaillés sont présentés dans les tableaux et graphes suivants (pour un transfert de
longueur nulle, puis pour un transfert de longueur 150 km).
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16. ANALYSES COUTS BENEFICES
Valeurs actualisées nettes sur 30 ans et Différentiel (présentation synthétique)
REFERENCE PROJET DIFFERENTIEL
‐ Rejet des EUT ‐ Utilisation des
‐ Utilisation d'une EUT pour
ressource de l'irrigation
surface pour ‐ Libération de la
(DNT) l'irrigation ressource de
‐ Construction d'une surface pour l'AEP
unité de ‐ Potabilisation de
dessallement pour la ressource de
l'AEP surface
c Traitement III EUT ‐ ‐ 390 618 000 ‐ 390 618 000
c Mesures connexes en lien avec la REUT ‐ ‐ 2 523 000 ‐ 2 523 000
c Transfert vers les zones d'usage des EUT ‐ ‐ ‐
c Stockage des EUT ‐ ‐ 109 944 000 ‐ 109 944 000
c ‐ ‐ ‐
c ‐ ‐ ‐
c Potabilisation Ressource conventionelle ‐ ‐ 629 482 000 ‐ 629 482 000
c ‐ ‐ ‐
c Dessalement ‐ 2 344 657 000 ‐ 2 344 657 000
c Emissaire en mer ‐ ‐ ‐
c Externalités environnementales négatives ‐ 218 726 000 ‐ 30 622 000 188 104 000
b Externalités environnementales positives ‐ ‐ ‐
b ‐ ‐ ‐
BENEFICES ‐ COÛTS ACTUALISES ‐ 2 563 383 000 ‐ 1 163 189 000
VAN DU PROJET 1 400 194 000
RATIO BENEFICES / COÛTS
1 400 194 000
291 2,2
467
L (km) 0
4 000 000 000
REFERENCE
3 000 000 000
PROJET
2 000 000 000
DT (somme actualisée sur 30 ans)
1 000 000 000
0
Stockage des EUT
BENEFICES ‐ COÛTS ACTUALISES
Dessalement
Traitement III EUT
Externalités environnementales
Externalités environnementales
Potabilisation Ressource
Mesures connexes en lien avec la
Emissaire en mer
Transfert vers les zones d'usage des
VAN DU PROJET
conventionelle
‐1 000 000 000
négatives
positives
REUT
‐2 000 000 000
EUT
‐3 000 000 000
‐4 000 000 000
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
16. ANALYSES COUTS BENEFICES
Coûts et bénéfices pris en compte ans l'ACB (présentation détaillée)
Référentiel : Projet : Différentiel
‐ Rejet des EUT ‐ Utilisation des EUT pour entre Projet et Référentiel
‐ Utilisation d'une ressource de l'irrigation
c : coût surface pour l'irrigation ‐ Libération de la ressource de
Unités
b : bénéfice ‐ Construction d'une unité de surface pour l'AEP
dessallement pour l'AEP ‐ Potabilisation de la ressource de
surface
par m3 total par m3 total sur 30 ans par m3 total sur 30 ans par m3 total sur 30 ans
Traitement III EUT
coût investissement et renouvellement DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,252 302 535 000 0,252 302 535 000
énergie kWh/m3 kWh ‐ ‐ 0,270 324 000 000 0,270 324 000 000
coût exploitation ‐ énergie DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,043 51 238 000 0,043 51 238 000
coût exploitation ‐ hors énergie DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,031 36 844 000 0,031 36 844 000
c total investissement et exploitation DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,326 390 618 000 0,326 390 618 000
Autres frais liés au projet REUT (Analyses, vaccination, information…)
c coût autre frais DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,002 2 523 000 0,002 2 523 000
Transfert des EUT vers les zones d'usage
coût investissement et renouvellement DNT/m3 DNT ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐
énergie kWh/m3 kWh ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐
coût exploitation ‐ énergie DNT/m3 DNT ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐
coût exploitation ‐ hors énergie DNT/m3 DNT ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐
c total investissement et exploitation DNT/m3 DNT ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐
Stockage intersaisonnier des EUT
coût investissement et renouvellement DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,075 89 756 000 0,075 89 756 000
coût exploitation DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,017 20 188 000 0,017 20 188 000
c total investissement et exploitation DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,092 109 944 000 0,092 109 944 000
Emissaire en mer
coût investissement et renouvellement DNT/m3 DNT ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐
énergie kWh/m3 kWh ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐
coût exploitation ‐ énergie DNT/m3 DNT ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐
coût exploitation ‐ autre DNT/m3 DNT ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐
c total investissement et exploitation DNT/m3 DNT ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐
Dessalement
coût investissement et renouvellement DNT/m3 DNT 0,642 769 957 000 ‐ ‐ ‐ 0,642 ‐ 769 957 000
énergie kWh/m3 kWh 3,000 3 600 000 000 ‐ ‐ ‐ 3,000 ‐ 3 600 000 000
coût exploitation ‐ énergie DNT/m3 DNT 0,474 569 314 000 ‐ ‐ ‐ 0,474 ‐ 569 314 000
coût exploitation ‐ autre DNT/m3 DNT 0,838 1 005 385 000 ‐ ‐ ‐ 0,838 ‐ 1 005 385 000
c total investissement et exploitation DNT/m3 DNT 1,954 2 344 657 000 ‐ ‐ ‐ 1,954 ‐ 2 344 657 000
Potabilisation post‐traitement III d'une ressource de surface
coût investissement et renouvellement DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,137 164 172 000 0,137 164 172 000
énergie kWh/m3 kWh ‐ ‐ 0,150 180 000 000 0,150 180 000 000
coût exploitation ‐ énergie DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,024 28 466 000 0,024 28 466 000
coût exploitation ‐ autre DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,364 436 845 000 0,364 436 845 000
c total investissement et exploitation DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,525 629 482 000 0,525 629 482 000
Externalités environnementales négatives
énergie traitement tertiaire kWh/m3 kWh ‐ ‐ 0,270 324 000 000 0,270 324 000 000
468 énergie transfert
énergie irrigation
kWh/m3
kWh/m3
kWh
kWh
‐
‐
‐
‐
‐
‐
‐
‐
‐
‐
‐
‐
énergie ressource actuelle kWh/m3 kWh ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐
énergie dessallement kWh/m3 kWh 3,000 3 600 000 000 ‐ ‐ ‐ 3,000 ‐ 3 600 000 000
énergie potabilisation EUT post traitement III kWh/m3 kWh ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐
énergie potabilisation Eau de surface kWh/m3 kWh ‐ ‐ 0,150 180 000 000 0,150 180 000 000
énergie émissaire kWh/m3 kWh ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐
énergie totale kWh/m3 kWh 3,000 3 600 000 000 0,420 504 000 000 ‐ 2,580 ‐ 3 096 000 000
émission GES total kgCO2é/m3 kgCO2é 1,389 1 666 800 000 0,194 233 352 000 ‐ 1,195 ‐ 1 433 448 000
émission GES total DNT/m3 DNT 0,182 218 726 000 0,026 30 622 000 ‐ 0,157 ‐ 188 104 000
pollution milieu récepteur DNT/m3 DNT ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐
contamination des sols ***
contamination des eaux souterraines **
c sous total externalités environnementales négatives 218 726 000 30 622 000 ‐ 188 104 000
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
16. ANALYSES COUTS BENEFICES
Valeurs actualisées nettes sur 30 ans et Différentiel (présentation synthétique)
REFERENCE PROJET DIFFERENTIEL
‐ Rejet des EUT ‐ Utilisation des
‐ Utilisation d'une EUT pour
ressource de l'irrigation
surface pour ‐ Libération de la
(DNT) l'irrigation ressource de
‐ Construction d'une surface pour l'AEP
unité de ‐ Potabilisation de
dessallement pour la ressource de
l'AEP surface
c Traitement III EUT ‐ ‐ 390 618 000 ‐ 390 618 000
c Mesures connexes en lien avec la REUT ‐ ‐ 2 523 000 ‐ 2 523 000
c Transfert vers les zones d'usage des EUT ‐ ‐ 1 189 660 000 ‐ 1 189 660 000
c Stockage des EUT ‐ ‐ 109 944 000 ‐ 109 944 000
c ‐ ‐ ‐
c ‐ ‐ ‐
c Potabilisation Ressource conventionelle ‐ ‐ 629 482 000 ‐ 629 482 000
c ‐ ‐ ‐
c Dessalement ‐ 2 344 657 000 ‐ 2 344 657 000
c Emissaire en mer ‐ ‐ ‐
c Externalités environnementales négatives ‐ 218 726 000 ‐ 241 156 000 ‐ 22 430 000
b Externalités environnementales positives ‐ ‐ ‐
b ‐ ‐ ‐
BENEFICES ‐ COÛTS ACTUALISES ‐ 2 563 383 000 ‐ 2 563 383 000
VAN DU PROJET ‐
RATIO BENEFICES / COÛTS
‐
1,0
469
L (km) 150,2245
4 000 000 000
REFERENCE
3 000 000 000
PROJET
2 000 000 000
DT (somme actualisée sur 30 ans)
1 000 000 000
0
Dessalement
Traitement III EUT
Stockage des EUT
BENEFICES ‐ COÛTS ACTUALISES
Externalités environnementales
Externalités environnementales
Potabilisation Ressource
Mesures connexes en lien avec la
Transfert vers les zones d'usage des
Emissaire en mer
VAN DU PROJET
conventionelle
‐1 000 000 000
négatives
positives
REUT
‐2 000 000 000
EUT
‐3 000 000 000
‐4 000 000 000
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
16. ANALYSES COUTS BENEFICES
Coûts et bénéfices pris en compte ans l'ACB (présentation détaillée)
Référentiel : Projet : Différentiel
‐ Rejet des EUT ‐ Utilisation des EUT pour entre Projet et Référentiel
‐ Utilisation d'une ressource de l'irrigation
c : coût surface pour l'irrigation ‐ Libération de la ressource de
Unités
b : bénéfice ‐ Construction d'une unité de surface pour l'AEP
dessallement pour l'AEP ‐ Potabilisation de la ressource de
surface
par m3 total par m3 total sur 30 ans par m3 total sur 30 ans par m3 total sur 30 ans
Traitement III EUT
coût investissement et renouvellement DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,252 302 535 000 0,252 302 535 000
énergie kWh/m3 kWh ‐ ‐ 0,270 324 000 000 0,270 324 000 000
coût exploitation ‐ énergie DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,043 51 238 000 0,043 51 238 000
coût exploitation ‐ hors énergie DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,031 36 844 000 0,031 36 844 000
c total investissement et exploitation DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,326 390 618 000 0,326 390 618 000
Autres frais liés au projet REUT (Analyses, vaccination, information…)
c coût autre frais DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,002 2 523 000 0,002 2 523 000
Transfert des EUT vers les zones d'usage
coût investissement et renouvellement DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,432 517 857 000 0,432 517 857 000
énergie kWh/m3 kWh ‐ ‐ 2,888 3 465 185 592 2,888 3 465 185 592
coût exploitation ‐ énergie DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,457 547 994 000 0,457 547 994 000
coût exploitation ‐ hors énergie DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,103 123 809 000 0,103 123 809 000
c total investissement et exploitation DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,991 1 189 660 000 0,991 1 189 660 000
Stockage intersaisonnier des EUT
coût investissement et renouvellement DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,075 89 756 000 0,075 89 756 000
coût exploitation DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,017 20 188 000 0,017 20 188 000
c total investissement et exploitation DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,092 109 944 000 0,092 109 944 000
Emissaire en mer
coût investissement et renouvellement DNT/m3 DNT ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐
énergie kWh/m3 kWh ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐
coût exploitation ‐ énergie DNT/m3 DNT ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐
coût exploitation ‐ autre DNT/m3 DNT ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐
c total investissement et exploitation DNT/m3 DNT ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐
Dessalement
coût investissement et renouvellement DNT/m3 DNT 0,642 769 957 000 ‐ ‐ ‐ 0,642 ‐ 769 957 000
énergie kWh/m3 kWh 3,000 3 600 000 000 ‐ ‐ ‐ 3,000 ‐ 3 600 000 000
coût exploitation ‐ énergie DNT/m3 DNT 0,474 569 314 000 ‐ ‐ ‐ 0,474 ‐ 569 314 000
coût exploitation ‐ autre DNT/m3 DNT 0,838 1 005 385 000 ‐ ‐ ‐ 0,838 ‐ 1 005 385 000
c total investissement et exploitation DNT/m3 DNT 1,954 2 344 657 000 ‐ ‐ ‐ 1,954 ‐ 2 344 657 000
Potabilisation post‐traitement III d'une ressource de surface
coût investissement et renouvellement DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,137 164 172 000 0,137 164 172 000
énergie kWh/m3 kWh ‐ ‐ 0,150 180 000 000 0,150 180 000 000
coût exploitation ‐ énergie DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,024 28 466 000 0,024 28 466 000
coût exploitation ‐ autre DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,364 436 845 000 0,364 436 845 000
c total investissement et exploitation DNT/m3 DNT ‐ ‐ 0,525 629 482 000 0,525 629 482 000
Externalités environnementales négatives
énergie traitement tertiaire kWh/m3 kWh ‐ ‐ 0,270 324 000 000 0,270 324 000 000
470 énergie transfert
énergie irrigation
kWh/m3
kWh/m3
kWh
kWh
‐
‐
‐
‐
2,888
‐
3 465 186 000
‐
2,888
‐
3 465 186 000
‐
énergie ressource actuelle kWh/m3 kWh ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐
énergie dessallement kWh/m3 kWh 3,000 3 600 000 000 ‐ ‐ ‐ 3,000 ‐ 3 600 000 000
énergie potabilisation EUT post traitement III kWh/m3 kWh ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐
énergie potabilisation Eau de surface kWh/m3 kWh ‐ ‐ 0,150 180 000 000 0,150 180 000 000
énergie émissaire kWh/m3 kWh ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐
énergie totale kWh/m3 kWh 3,000 3 600 000 000 3,308 3 969 186 000 0,308 369 186 000
émission GES total kgCO2é/m3 kgCO2é 1,389 1 666 800 000 1,531 1 837 733 000 0,142 170 933 000
émission GES total DNT/m3 DNT 0,182 218 726 000 0,201 241 156 000 0,019 22 430 000
pollution milieu récepteur DNT/m3 DNT ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐
contamination des sols ***
contamination des eaux souterraines **
c sous total externalités environnementales négatives 218 726 000 241 156 000 22 430 000
16.2.2 ACB n°2B : Cas d’un territoire en moindre tension où le dessalement n’est
pas forcément envisagé à ce stade
CONTEXTE - QUESTION
Nous reprenons la même grande question dans le cas précédent (ACB n°2A) mais dans ce nouveau
calcul nous supposons cette fois que le territoire considéré n’est pas obligé de faire appel à du
dessalement pour satisfaire ses besoins en eau.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
16. ANALYSES COUTS BENEFICES
Projet :
- Traitement tertiaire de 40 Mm3 d’EUT par le process technologique « B-B1 » (filtration à
tambour + UV) adapté pour l’irrigation de périmètres arboricoles ;
- Irrigation des mêmes périmètres irrigués à partir des EUT produites par ce traitement en
replacement des ressources conventionnelles utilisées jusqu’alors. On fera l’hypothèse dans
un premier temps que ces EUT sont produites sur place. On testera dans un second temps
comment le résultat évolue si on doit ajouter un coût de transfert à ces EUT.
NB : comme dans la précédente analyse (ACB n°2A), on fait l’hypothèse que l’utilisation des
EUT n’entraine pas de différence sur la production agricole, qui est donc supposée identique
dans la situation de référence (irrigation avec de l’eau conventionnelle) et dans la situation
avec projet (irrigation avec des EUT). Cette hypothèse est simplificatrice car les deux
situations ne sont en effet pas semblables. L’utilisation des EUT pourra de fait conduire à une
hausse des rendements et à de moindre dépenses en engrais, comme déjà vu. Elle pourra
avoir aussi des conséquences négatives avec un risque de pollution des sols et de la nappe.
Cependant le but du présent calcul ACB est de se concentrer sur le différentiel lié aux
ressources en eau et il nous semblait plus clair, pour le présent cas, de négliger ces
différences.
- Stockage intersaisonnier : on fait l’hypothèse qu’un quart du volume doit être stocké. Cette
proportion est obtenue par analyse croisée des flux d’EUT et des besoins en eau dans le
périmètre d’irrigation.
- Le projet permet de libérer 40 Mm3 de la ressource qui était utilisée par les périmètres irrigués
considérés. Cette ressource désormais libérée pourra être utilisé par le territoire par exemple
pour satisfaire la croissance de ces besoins en eau potable.
Dans cette optique elle est valorisée dans l’analyse au prix actuel de l’eau potable. On
considère pour cela un prix moyen de 0.65 DT/m3, coût moyen cité à la page 101 du rapport 471
de Diagnostic Volume 3 de l’étude Eau 2050 (prix qui ne prend pas en compte la part fixe de
la facturation AEP). Cette valorisation par le prix de l’AEP pourra être discutée. C’est la
méthode recommandée à la page 37 du document Plan Bleu déjà cité Condom, Lefevre,
Vandome, 2012, La REUT en Méditerranée : retour d’expériences et aide à l’élaboration de
projets.
Cette valorisation des eaux libérées par la REUT est indiquée dans la catégorie « externalités
environnementales positives » dans nos tableaux de résultats.
RESULTATS
Dans un premier jeu de calcul, on prend en compte à la fois le coût de l’émissaire en mer et les
externalités négatives liées au rejet en mer supposées égales à 0.15 DT/m3 rejeté.
Elle est bien moins élevée que dans le cas 2A. Ceci est lié au fait que la ressource reste globalement
suffisamment abondante sur le territoire considéré alors que dans le cas précédent le territoire devait
recourir au dessalement.
Si elle est moins élevée elle reste cependant très largement positive.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
16. ANALYSES COUTS BENEFICES
Valeurs actualisées nettes sur 30 ans et Différentiel (présentation synthétique)
REFERENCE PROJET DIFFERENTIEL
‐ Rejet des EUT ‐ Utilisation des
‐ Utilisation d'une EUT pour
ressource de l'irrigation
surface pour ‐ Libération de la
(DNT) l'irrigation ressource de
surface pour le
territoire (par
exemple pour de
l'AEP)
c Traitement III EUT ‐ ‐ 172 238 000 ‐ 172 238 000
c Mesures connexes en lien avec la REUT ‐ ‐ 2 523 000 ‐ 2 523 000
c Transfert vers les zones d'usage des EUT ‐ ‐ ‐
c Stockage des EUT ‐ ‐ 54 972 000 ‐ 54 972 000
c ‐ ‐ ‐
c ‐ ‐ ‐
c ‐ ‐ ‐
c ‐ ‐ ‐
c ‐ ‐ ‐
c Emissaire en mer ‐ 202 320 000 ‐ 202 320 000
c Externalités environnementales négatives ‐ 125 857 000 ‐ 5 833 000 120 024 000
b Externalités environnementales positives ‐ 524 900 000 524 900 000
b ‐ ‐ ‐
BENEFICES ‐ COÛTS ACTUALISES ‐ 328 177 000 289 334 000
VAN DU PROJET 617 511 000 617 511 000
RATIO BENEFICES / COÛTS 3,7
472 L (km) 0
1 000 000 000
800 000 000 REFERENCE
PROJET
600 000 000
DT (somme actualisée sur 30 ans)
400 000 000
200 000 000
0
Traitement III EUT
Stockage des EUT
BENEFICES ‐ COÛTS ACTUALISES
Externalités environnementales
Externalités environnementales
Mesures connexes en lien avec la
Transfert vers les zones d'usage des
Emissaire en mer
VAN DU PROJET
‐200 000 000
‐400 000 000
négatives
positives
REUT
EUT
‐600 000 000
‐800 000 000
‐1 000 000 000
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
16. ANALYSES COUTS BENEFICES
Coûts et bénéfices pris en compte ans l'ACB (présentation détaillée)
Référentiel : Projet : Différentiel
‐ Rejet des EUT ‐ Utilisation des EUT pour entre Projet et Référentiel
c : coût ‐ Utilisation d'une ressource de l'irrigation
Unités surface pour l'irrigation ‐ Libération de la ressource de
b : bénéfice
surface pour le territoire (par
exemple pour de l'AEP)
ANALYSE DE SENSIBILITE
Prise en compte d’un transfert des EUT
Dans la situation de base qui a été modélisée nous avons supposé que les EUT étaient produites à
proximité des périmètres qui les utilisaient.
Il est possible d’intégrer un transfert de ces EUT à l’analyse. Le graphique suivant présente la variation
de la VAN du projet en fonction de la distance de transfert. On fait l’hypothèse que le dénivelé associé
au transfert augmente de manière proportionnelle à la distance avec une pente de 3 m/km (ce qui fait
par exemple un dénivelé de 30 m pour un transfert de 10 km).
Avec les hypothèses retenues, la VAN devient nulle quand le transfert dépasse 65 km.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
16. ANALYSES COUTS BENEFICES
ACB n°2A : Cas d’un territoire en forte tension hydrique qui envisage de mettre en place du
dessalement pour son alimentation en eau potable
Avec les hypothèses de base du modèle et sans coût de transfert, la VAN du projet de
est de l’ordre de 3 Milliards DT. Le choix de la REUT apparait bénéfique pour les territoires
car il évite des investissements massifs dans le dessalement ou les repousse à plus long
terme.
474
En intégrant les coûts de transfert, la VAN devient nulle lorsque la longueur du transfert
dépasse 320 km.
Avec les hypothèses de coût réduit pour le dessalement, la longueur de transfert des
EUT correspondant à une VAN nulle passe de 320 km à 215 km.
ACB n°2B : Cas d’un territoire en moindre tension où le dessalement n’est pas forcément
envisagé à ce stade
Avec les hypothèses de base du modèle et sans coût de transfert : la VAN du projet
REUT s’élève à environ 620 MDT. Elle est bien moins élevée que dans le cas n°2A
(3 Milliards DT). Ceci est lié au fait que la ressource reste globalement suffisamment
abondante sur le territoire considéré alors que dans le cas précédent le territoire devait
recourir au dessalement.
En intégrant les coûts de transfert, la VAN devient nulle lorsque la longueur du transfert
dépasse 65 km.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
17. ELEMENTS DE CONCLUSION
Le volume actuel (2020) des EUT s’élève à près de 300 Mm3. Il pourrait atteindre 650 Mm3 à l’horizon
2050 avec la hausse du nombre de stations d’épuration (passage de 120 à 200) et la hausse des flux
à traiter. La présente phase prospective montre que le pays a tout en main pour donner de la valeur à
ce gisement très important et en faire une ressource à même de participer aux défis à relever.
Les analyses coûts bénéfices ont aussi permis ce constat en comparant une situation où des périmètres
sont alimentés par des eaux conventionnelles et une situation où ces eaux sont remplacées par des
EUT. Cette perspective a été intégrée dans les scénarios régionaux.
A l’échelle du pays, comme déjà souligné, les EUT représentent dès à présent entre 6 % (année
moyenne) et 11 % (année sèche) du mix de ressources du pays. Cette proportion pourrait être comprise
entre environ 14 % (année moyenne) et 26% (année sèche) à l’horizon 2050, en considérant la
hausse du volume d’EUT produit (passage de 300 à 640 Mm3 par an) et la baisse des ressources
en eau superficielles et souterraines en lien avec le changement climatique (poursuite de la
hausse de l’ETP et possible diminution des précipitations).
Si l’on développe les scénarios les plus ambitieux en termes de substitution, l’usage des EUT
pourrait permettre de réduire, dans une proposition comprise entre 20 % (cas avec impact fort
du changement climatique) et 33 %, le déficit hydrique national (cas avec moindre impact du
changement climatique) à l’horizon 2050.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
17. ELEMENTS DE CONCLUSION
Ce dernier point est illustré par le tableau et le graphique ci-dessous qui dressent une synthèse des
volumes d’EUT qui pourraient se substituer aux EUT dans les différents scénarios proposés dans le
présent rapport et comparent ces volumes avec les différentes projections de déficits hydriques, par
région, à l’horizon 2050.
Tableau 129 : Comparaison entre (i) les volumes d’eau conventionnelle pouvant être substitués par des EUT selon différents
scénarios régionaux et (ii) les différentes projections de déficit hydrique à l’’horizon 2050
Déficit hydrique projeté en 2050 selon différentes Volume d'eau conventionnelle substitué par
hypothèses de changement climatique (Mm3) des EUT en 2050 (Mm3)
Régions (A) Déficit 2020 + (B) RCP 4.5 + (C ) RCP 8.5 +
augmentation des augmentation des augmentation des Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3 Scénario 4
besoins en AEP besoins en AEP besoins en AEP
Grand Tunis 83 125 157 170 120 156 100
Cap Bon 127 169 227 23 0 16 ‐
Sahel et Sfax 92 133 201 90 0 16 ‐
Grand Sud 497 544 694 56 13 ‐ ‐ Volume substitué /
Centre 243 324 384 En fonction des opportunités locales Déficit total
Nord Ouest 0 0 0 En fonction des opportunités locales (A) (B) (C )
Volume max substitué 339 33% 26% 20%
Total Tunisie 1041 1295 1663
Volume min substitué 113 11% 9% 7%
476
Soulignons ainsi une de nos recommandations principales : pour que les EUT participent effectivement
à cette réduction du déficit hydrique, leur réutilisation devra être orientée vers des usages où elles
viendront effectivement en substitution d’autres ressources. Ce point est explicité dans l’encadré ci-
après. La conclusion n’est pas qu’absolument tous les usages des EUT doivent contribuer à de la
substitution mais il nous semble très important d’avoir cette notion à l’esprit dans l’approche stratégique
globale, et, considérant le bilan hydrique actuel de la Tunisie et les perspectives climatiques, il nous
semblerait fondamental qu’une part importante de la politique de REUT vise de la substitution.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
17. ELEMENTS DE CONCLUSION
Ce point est fondamental pour faire de la REUT un vecteur effectif d’adaptation du pays aux
perspectives d’aggravation du stress hydrique en lien avec le changement climatique et la croissance
démographique et économique.
Le schéma suivant a été présenté dans ce sens lors du COPIL de fin de phase 2 tenu en novembre
2021 à Tunis.
477
Source : BRLi
Dans la partie gauche du schéma (Référence), on décrit la situation de référence dans laquelle une
ville rejette ses eaux usées dans le milieu naturel et où une zone agricole (ou un autre usage) utilise
des eaux conventionnelles pour son irrigation.
Dans le schéma central (Cas 1) on substitue les eaux conventionnelles, utilisées jusque-là sur un
périmètre irrigué, par des EUT. La ressource conventionnelle « libérée » permet à la ville de subvenir
à ses nouveaux besoins. Il y a bien substitution et amélioration du bilan hydrique globale grâce à la
REUT.
Dans le schéma de droite (Cas 2), le périmètre irrigué continue à utiliser les eaux conventionnelles
pour son irrigation, les EUT ne sont plus rejetées dans le milieu naturel (ce qui est en soi un progrès)
mais elles sont cependant utilisées pour créer un nouveau périmètre irrigué. Il y a hausse globale de
la consommation d’eau, et au final, aggravation du bilan hydrique d’un point de vue global. Dans ce
cas, la ville risque d’être obligée d’utiliser une ressource telle que le dessalement pour subvenir à ses
nouveaux besoins.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
17. ELEMENTS DE CONCLUSION
Soulignons qu’il est en pratique essentiel de tenir compte des particularités propres à ces ressources
potentielles, notamment leur localisation :
leur répartition est inégale sur le territoire tunisien et les enjeux de la REUT ne seront donc pas
partout les mêmes ;
leur production est principalement concentrée dans les grands pôles urbains : les EUT sont donc
parfois éloignées des zones de réutilisation potentielle (zones agricoles, zones industrielles, zone
possible de recharge de nappe…) ;
leur production est principalement concentrée sur le littoral : leur rejet en mer engendrent des
impacts négatifs environnementaux et sur des activités socioéconomiques.
La question n’est pas : « Pour quel usages devons-nous réutiliser les EUT ? » = Usages agricoles, ou
industriels, ou touristiques…
Mais plutôt : « Quels objectifs territoriaux voulons nous atteindre en réutilisant les EUT ? » = Réduction
du stress hydrique, et/ou développement économique, et/ou réduction de la pollution…
478
Les éléments d’aide à la décision et une démarche au service de la REUT
Nous avons développé dans cette phase d’étude des outils d’aide à la décision et une manière de faire.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
17. ELEMENTS DE CONCLUSION
Cet outil agrège des éléments de nombreuses disciplines : traitement des eaux, la potabilisation, le
dessalement, grande hydraulique, irrigation, agriculture associée à la REUT. Il est générique et
dynamique et permet de réaliser facilement des études de sensibilité.
L’ensemble de ces points ont été l’occasion de cerner le dynamisme des acteurs sur la question et leur
attentes en terme de cadre pour mobiliser plus fortement l’intelligence collective qui est à l’œuvre.
Nous nous sommes efforcés de développer une approche intégrée tout au long de la démarche :
- L’étude de marché a été conduite en considérant les réalités hydriques (vision d’ensemble
des ressources en eau présentes sur le territoire) et socio-économiques (synthèse sur les
questions de l’agriculture, du tourisme et de l’industrie), pour formuler des propositions de
valorisations en prise avec la réalité des territoires concernés.
- Les ACB réalisées prennent en compte des alternatives en termes de ressources en eau.
Pour la suite
La prospective est un process qui doit s’enrichir en permanence. Les décisions ne sont pas prises une 479
fois pour toute et il s’agit plutôt de rester proactif pour ne pas subir l’avenir mais le choisir.
Il nous semble ainsi, pour la suite du développement de la filière REUT en Tunisie, fondamental de :
Faire vivre de tels outils d’aides à la décision,
Poursuivre la démarche de concertation territoriale large initiée par la présente étude.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
17. ELEMENTS DE CONCLUSION
le choix des filières de traitement complémentaire et la localisation des nouvelles STEP. En effet,
différents scénarios de traitement sont envisageables dans le contexte tunisien en fonction des
usages mais aussi des contraintes territoriales et économiques. C’est pourquoi la coordination entre
les investissements de l’ONAS pour la réhabilitation et la création de nouvelles STEP et les usages
de l’eau est primordiale pour la réussite des projets de REUT.
La présente phase montre clairement qu’il serait illusoire de vouloir atteindre une part significative de
REUT dans le pays en se limitant à des projets de tailles réduites ou se concentrant sur des seuls
usages qui induisent des volumes réduits.
Très pratiquement, nous proposons de distinguer trois grands types de projets qui pourraient être mis
en œuvre.
Beaucoup des REUT développée jusque-là en Tunisie rentrent dans ce cadre. Ces projets déjà
existants ou à l’étude sont par exemple :
Des périmètres irrigués dans différentes régions agricoles pour des cultures arboricoles ou
fourragères dont le taux d’intensification est proche de 100 % (exemple des périmètres irrigués de
Ouardanine à Monastir, El Aguila à Gafsa, Souhil à Nabeul) ;
Les sites pilotes de recharge de nappe (Souhil et Korba), à réhabiliter ;
480 Le rejet d’EUT pour le soutien hydrologique de la lagune de Korba ;
Les espaces verts irrigués avec des EUT à Tunis ou Gabes ;
La réutilisation des EUT dans le secteur industriel avec le GCT à Gabes et Gafsa (en projet) ;
La réutilisation des eaux industrielles de l’industrie Vitalait pour l’irrigation agricole à Mahdia (en
projet).
D’autres projets pourraient être mis en place pour tester de nouvelles valorisations des EUT non
expérimentées à ce jour en Tunisie et ainsi préparer l’avenir. Par exemple la Réutilisation dans des
zones touristiques : nouvelle zone de Chott Hamrouni prévue au sud de Gabès ou extension des zones
touristiques de Djerba. Ces éléments peuvent avoir un impact déterminant pour des touristes qui
deviendront de plus en plus sensibles aux questions environnementales. Un autre exemple serait la
mise en place des sites pilotes pour l’irrigation du maraîchage avec les EUT.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
17. ELEMENTS DE CONCLUSION
Ce sont des zones qui présentent en effet des bilans hydriques grandement déficitaires et/ou
dépendants des autres régions pour leur alimentation en eau. La REUT pour des usages existants
permettrait de libérer des ressources en eaux conventionnelles pour des usages plus exigeants en
termes de qualités comme l’AEP (eaux conventionnelles en particulier concernées : eaux du Nord, eaux
du barrage Nebhana pour le Sahel, eaux des nappes du Centre pour Sfax …).
Leur réutilisation pourrait aussi aider à la sauvegarde de zones agricoles stratégiques menacées par la
baisse des ressources en eau avec le changement climatique et l’augmentation de besoins en eau
potable (plaines arboricoles de Mornag ou Grombalia, basse vallée de la Medjerdah, zones littorales
maraichères du Sahel, oliveraies de Sfax…).
Cependant, ces flux peuvent avoir un impact non négligeable sur le bilan hydrique régional ou sur le
développement de nouvelles activités économiques. Ils se situent dans des zones où les prélèvements
en eau sont conséquents : eaux agricoles pour le Cap Bon (agrumes, maraichage…), eaux industrielles
pour Gabes (secteur des phosphates) eaux touristiques pour Djerba/Zarzis… Le développement de
nouvelles activités économiques dans ces zones pourra donc être conditionné par la REUT afin de
limiter les prélèvements dans des ressources conventionnelles, actuellement surexploitées dans ces
zones. 481
La carte ci-dessous localise ces différents pôles épuratoires à l’échelle du pays.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
17. ELEMENTS DE CONCLUSION
Figure 104 : Localisation des pôles épuratoire des EUT d’importance nationale et régional
482
Les pôles épuratoires nationaux et régionaux prennent en compte seulement 25 STEP sur plus de 200
STEP qui seront existantes en 2050 dans le pays. Néanmoins, ils représenteront 62 % du flux d’EUT
produit à l’échelle du pays.
De l’animation territoriale de proximité sera nécessaire pour faire émerger les demandes pour des
nouveaux projets. Ces projets n’auront qu’un faible effet sur le bilan hydrique global du pays mais
pourront toutefois diminuer des stress hydriques locaux ou apporter une nouvelle ressource à des zones
qui en sont dépourvues et ainsi aider au développement économique (nouvelles activités industrielles,
nouvelles zones irriguées, etc.).
La gestion de ces projets devrait se faire à un niveau très décentralisé (échelle du gouvernorat voir
communale) pour faciliter leur mise en œuvre et répondre rapidement aux demandes.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
17. ELEMENTS DE CONCLUSION
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
17. ELEMENTS DE CONCLUSION
484
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective - Version définitive
17. ELEMENTS DE CONCLUSION
485
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse prospective - Version définitive
17. ELEMENTS DE CONCLUSION
Ces articles ont servi de support à l’atelier de concertation national organisé le 29 et 30 juin 2021. Les
objectifs poursuivis lors de l’atelier étaient les suivants :
Faire s’exprimer les participants sur une vision qui leur paraît favorable au développement de
la REUT ;
Ouvrir la réflexion sur le long terme ;
Aider à la décision sur des choix de politique de l’eau ;
Mise en œuvre de l’intelligence collective pour travailler la question suivante : A quels objectifs
la REUT doit-elle répondre en priorité ? Par exemple :
- Réduire le stress hydrique (substitution de ressources existantes) ou créer de nouveaux
usages ?
- Préserver des zones agricoles périurbaines pour contrôler l’urbanisation ou alimenter des
zones rurales sans autres ressources ?
- Dynamiser des secteurs économiques (agriculture, industrie, tourisme) ou protéger
l’environnement (recharge de nappe, alimentation de zones humides, reboisement…) ?
- Améliorer le cadre de vie urbain (espaces verts…) ou aider à la sécurité alimentaire ?
- Investir dans des nouvelles technologies de traitement, dans des transferts ou dans des
émissaires ?
486
Les grandes trajectoires tracées par chacun des articles peuvent être résumées de la manière suivante :
Article 1 : Irriguer ses oliviers avec les eaux usées du Grand Tunis
Cet article s’intéresse à la valorisation des EUT produites dans les grand pôles urbains en prenant
l’exemple du Grand Tunis. L’idée principale est de transférer les EUT pour alimenter des zones rurales
pauvres en ressources en eaux conventionnelles. Des nouveaux périmètres sont donc créées, pour des
cultures actuellement autorisées pour être irriguées avec des EUT (arboriculture, fourrages). Les
investissements sont donc centrés sur le transfert plutôt que sur le niveau de traitement des EUT. Dans
cet article, la REUT reste du ressort du ministère de l’agriculture qui décide des grands projets à l’échelle
nationale. La gestion des transferts est confiée à des sociétés ad hoc, qui appliquent un tarif des EUT
proches de celui des eaux conventionnelles.
Plutôt que la création de nouveaux périmètres comme proposé dans l’article précédent, l’article 2 décrit
une situation où des périmètres existants reçoivent des EUT en remplacement des eaux
conventionnelles. Les objectifs de la REUT dans cet article sont donc la réduction du stress hydrique
en substituant les eaux conventionnelles par des EUT. De plus, une levée des restrictions culturales
accompagnée de la mise en place de traitements complémentaires poussés permet l’irrigation de
cultures maraîchères avec des EUT. Ce traitement complémentaire est pris en charge par les usagers
pour des productions à haute valeur ajoutée. La gestion des projets de REUT est plus décentralisée
(mise en œuvre, suivi et autorisation).
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17. ELEMENTS DE CONCLUSION
Ce troisième article développe la possibilité de valoriser des EUT dans des nouveaux usages urbains
(irrigation d’espace verts, nouvelles activités industrielles, usages municipaux, etc.). Les objectifs de la
REUT poursuivis sont de développer la réutilisation proche des STEP urbaines et de préserver l’eau
potable en milieu urbain pour l’AEP domestique en utilisant les EUT pour des usages industriels et
touristiques. Cet article propose une implication plus importante du producteur des EUT dans le pilotage
de la REUT. La production d’eau potable est même envisagée dans l’article à l’horizon 2050, avec la
création d’une seule et même structure qui gère l’ensemble du petit cycle de l’eau.
Lors de l’atelier de concertation, les participants ont été amenés à donner leur avis sur ces différentes
visions de la REUT en Tunisie sur le long terme.
Sur l’article 1, la proposition du transfert a divisé les participants. Certains y voient une mesure
d’adaptions « sans regrets » car elle permettrait de limiter les rejets dans le Golfe de Tunis et éviter la
construction d’un émissaire en mer, tout en améliorant le rendement d’oliveraies actuellement en pluvial.
D’autres ont émis l’avis que les bénéfices du transfert n’étaient pas si évident au regard des
investissements fournis et du coût au m3 final des EUT pour irriguer des oliviers.
De plus, des craintes ont été exprimées sur l’acceptabilité des irrigants à recevoir des eaux qu’ils
perçoivent comme « de mauvaise qualité » provenant de Tunis. Des agriculteurs sont aussi méfiants
car ils craignent que l’irrigation avec des EUT ne permettent de convertir leurs oliveraies en agriculture
biologique. L’exploitation des EUT, même après la mise en place du transfert, n’est donc pas assurée.
Pour cela, il a été proposé que les premiers bénéficiaires des EUT soient des grands exploitants
(SMVDA) et qu’elles irriguent des terres domaniales afin de montrer l’exemple aux autres agriculteurs
et pour valoriser des grands volumes d’EUT.
Le long du transfert, il y a de nombreuses contraintes à lever : un suivi strict sera nécessaire pour vérifier
que la qualité des EUT ne se dégrade pas et que la disponibilité des EUT en termes quantitatif soit
assurée (pas de coupures fréquentes à cause de pannes). Pour cela, la proposition qu’une société soit
responsable de la gestion du transfert a été discutée. Dans tous les cas, il est apparu que ce n’était pas
487
le rôle de l’ONAS de se charger de ce transfert.
Pour finir sur cet article, les participants ont insisté sur la nécessité de réduire le stress hydrique grâce
aux EUT, et donc de préserver les eaux conventionnelles pour des usages exigeants des eaux de
meilleure qualité. Pour cela, les EUT transférées devront donc en priorité alimenter des périmètres
existants plutôt que de nouveaux périmètres.
Sur l’article 2, les participants ont partagé les bénéfices agronomiques de la levée des restrictions
culturales. La possibilité pour les agriculteurs de se diversifier et de faire des cultures à plus haute valeur
ajoutée sera un moteur pour l’exploitation des EUT. De plus, il a été noté un enjeu de sauvegarde des
cultures maraîchères menacées par le manque de ressources hydriques dans certaines régions.
Cependant, les inconvénients de cette perspective mis en évidence ont été les risques sanitaires élevés.
Il a été soulignée qu’une réglementation sévère devra être élaborée, avec des contrôles et des mesures
barrières sur tout le long de la filière, des actions de sensibilisation et la mise en place de parcelles de
démonstration pour les agriculteurs. Ces éléments ont plutôt été formulés comme des contraintes
possibles à lever plutôt que des obstacles à la REUT.
Les craintes échangées ont plutôt porté sur le coût du traitement complémentaire pour de tels usages
et sur qui va payer ces coûts supplémentaires. Un partage des coûts sera nécessaire sur toute la filière
REUT. Des entreprise privées pourront aussi être impliquée, comme les industries agro-alimentaires
pour la transformation des produits irrigués avec des EUT et ainsi permettre l’écoulement contrôlé de
ces produits.
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prospective - Version définitive
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BIBLIOGRAPHIE
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ANNEXES
ANNEXES 493
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prospective - Version définitive
ANNEXES
Les tableaux ci-dessous reprennent, pour chacun de ces critères, les zonages qui sont couramment
retenus à l’échelle nationale. A partir de l’étude de tous ces zonages, le dernier tableau indique celui
que nous avons retenu et qui nous semble pertinent à adopter pour l’étude.
Source : ordres de grandeur sur la base des données ONAS 2017 compilées dans la phase 1
Les autres régions du pays présentent des STEP isolées avec des productions moindres : 8 % des EUT
sont produites dans la région du Nord-Ouest (Jendouba, Beja, Bizerte, Kef, Siliana, Zaghouan) 5 %
dans le Centre (Kairouan, Kasserine, Sidi Bouzid) et 8 % dans le Sud (Gafsa, Tozeur, Kebili, Gabes,
Médenine, Tataouine). Pour ces cas, il faudra donc adopter une stratégie différente que pour les pôles
de production sur le littoral.
Quelques zones sont tout de même à notifier comme le littoral Sud de Gabès à Zarzis qui concentre 5
% de la production des EUT au niveau national et donc 65 % des EUT du Sud, ou encore les STEP de
Bizerte et Kairouan qui produisent plus de 5 millions de m3 par an chacune.
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ANNEXES
NORD OUEST Jendouba, Beja, Kef, Siliana 531 mm (moyenne de 400 mm le long de la
Medjerdah et 600 mm à l’extrême Nord-Ouest,
pouvant aller jusqu’à 1500 mm)
NORD EST Grand Tunis, Nabeul, Zaghouan, 504 mm (variant de 400 et 600 mm)
Bizerte
CENTRE OUEST Kairouan, Kasserine, Sidi Bouzid 285 mm (variant de 200 à 400 mm)
CENTRE EST Sousse, Monastir, Mahdia, Sfax 265 mm (variant de 200 à 400 mm)
EXTREME NORD ET ICHKEUL Nord Jendouba, Nord Beja, 1 180 Mm3/an (variant de 225 à 3 500
Nord Bizerte Mm3) dont 498 Mm3/an mobilisables
(42 %)
496 Grand Tunis, Nabeul Zaghouan, 205 Mm3/an (variant de 22 à 533 Mm3)
CAP BON, OUED MILIANE ET
SAHEL NORD Nord Sousse dont 76 Mm3/an mobilisables (37 %)
MEDJERDAH ET GHAR EL Sud Jendouba, Sud Beja, Sud 1 017 Mm3/an (variant de 230 à 2 820
MELH Bizerte, Kef, Siliana, (+ 33 % en Mm3) dont 424 Mm3/an mobilisables
Algérie) (42 %)
A noter que lors des analyses faites dans l’annuaire pour l’hydrologie, les 2 bassins hydrographiques
du centre sont regroupés ainsi que les 2 bassins du Sud.
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ANNEXES
Nord Jendouba, Beja, Kef, 376 Mm3/an, exploitation à 110 % 315 Mm3/an, exploitation estimée à
Siliana, Bizerte, Grand Nord-Ouest caractérisé par des petites entités 91 %, dont 73 Mm3 au Nord-Ouest et
Tunis, Nabeul, hydrogéologiques peu exploitées (58 Mm3) 216 Mm3 au Nord Est
Zaghouan contrairement au Nord Est (356 Mm3) avec
salinisation importante des nappes côtières
Globalement, pour les ressources en eau, nous pouvons retenir, pour les différentes régions :
Un Nord-Ouest (Jendouba, Beja, Bizerte, Nord Kef et Nord Siliana) pluvieux avec des ressources
en eaux superficielles relativement abondantes et mobilisables, quelques ressources souterraines
disponibles en cas d’année sèche.
Un Nord Est (Grand Tunis, Nabeul, Zaghouan) ayant plusieurs ressources à sa disposition (pluies,
eaux du nord, nappes) mais qui sont surexploitées et qui se dégradent en terme de qualité. 497
Un Centre Ouest (Sud Kef et Sud Siliana, Kasserine, Kairouan et Sidi Bouzid) où les ressources
reposent sur un système aquifère riche mais surexploité.
Un Centre Est (Sousse, Monastir, Mahdia, Sfax) n’ayant que très peu de ressources que ce soit
superficielles ou souterraines par rapport aux besoins.
Un Sud désertique (Gafsa,Tozeur, Kebili, Gabes, Medenine, Tataouine) dont l’apport en eau
repose essentiellement sur les nappes profondes dont les ressources ne sont pas renouvelables.
SECTEURS ECONOMIQUES
En prenant en compte les caractéristiques socio-économiques, plusieurs grandes régions
économiques, relativement homogènes, ont été délimitées dans le Schéma National d’Aménagement
du Territoire en 1984. Depuis, ces régions, sont utilisées pour la planification territoriale dans les
schémas d’aménagement territoriaux régionaux. Le tableau suivant expose ces régions et quelques-
unes de leurs caractéristiques dans le secteur agricole, industriel et touristique.
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ANNEXES
Nord-Ouest Jendouba, Beja, Région agricole importante, principale zone céréalière du pays
Kef, Siliana grâce aux ressources en eau, 31,5 % du potentiel forestier du pays.
Faible dynamisme industriel, peu diversifié, surtout textile,
concentration autour des chefs-lieux et au Nord de la région.
Activité touristique récente, surtout autour du pôle Tabarka-Ain
Draham, 39 unité hôtelières (5 % de l’hébergement national).
Nord Est Grand Tunis, Région la plus urbanisée (80 %), regroupe 40% des activités
Nabeul, économiques au niveau national.
Zaghouan, Agriculture diversifiée notamment au Cap Bon, zones agricoles
Bizerte aussi dans les terres intérieures du gouvernorat de Bizerte et autour
de Zaghouan
1er pôle industriel, activité diversifiée (dominance textile et industries
mécaniques et électroniques) et répartie sur tout le territoire
Pôle touristique, notamment au niveau de Hammamet, 30 % de la
capacité d’hébergement du pays
Centre Ouest Kairouan L’agriculture est le pilier principal du développement
Kasserine, Sidi économique de la région
Bouzid Sauf la ville de Kairouan, peu d’espaces à vocation industrielle,
industrialisation lente : emploie seulement 8 % des actifs contre
19,4 % au niveau national Surtout industries agricoles et alimentaires,
matériaux de construction et industries diverses (papeterie, vannerie,
plastique…)
Pas de zones touristiques, quelques nuitées dans la ville de Kairouan
Centre Est Sousse, Zone oléicole la plus importante et importance du maraîchage,
Monastir, industrie laitière à Mahdia
498 Mahdia, Sfax 2e plateforme industrielle la plus importante après Tunis, surtout
textile (57 %)
1er pôle touristique du pays, 205 unités hôtelières soit 25 % de
l’hébergement du pays
Sud Ouest Gafsa, Tozeur, L’agriculture est l’activité principale de la région
Kebili Peu de potentiel pour les activités industrielles outre les mines de
phosphates et les unités de conditionnement des dattes.
Poids important du tourisme pour la région, en expansion. 5 % de
l’hébergement national, surtout concentré à Tozeur.
Sud Est Gabes, Potentiel agricole localisé sur le littoral
Medenine, Activité industrielle en croissance, surtout localisée au niveau du
Tataouine Grand Gabes, El Hamma et Medenine. Poids important des
industries chimiques pour l’emploi, sinon industries
d’agroalimentaires, mécaniques, électroniques et diverses.
Activité touristique concentrée dans le pôle Djerba-Zarzis, 152
unité hôtelières soit près de 20 % de l’hébergement du pays
Source : Schémas Directeurs d’Aménagement Régionaux 2010 – 2011, DGAT
Pour rentrer plus en détails sur le secteur agricole, 6 systèmes agraires sont distingués en fonction des
conditions environnementales (climat, sol, topographie) et des traditions culturales pour l’agriculture
pluviale. Le tableau suivant repend les grandes caractéristiques de ces systèmes selon l’OTEDD. Les
autres tableaux détaillent les systèmes d’élevage ainsi que les catégories des périmètres irrigués
existants.
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ANNEXES
Nord-Ouest Jendouba, Beja, Kef, Système céréalier « traditionnel » (1 300 000 ha) : 50 %
Siliana, Bizerte, céréales, 45% arboriculture (surtout oliviers, 18 millions de
Nord de Zaghouan pieds), 5 % maraîchage et cultures fourragères
Climat favorable à une agriculture pluviale
Grand Tunis et Grand Tunis, Nabeul Système agricole diversifié (270 000 ha) : 45 % arboriculture
Cap Bon (surtout oliviers, 4,4 millions de pieds mais plantation âgées),
35 % céréales, 20 % maraîchage et cultures fourragères
Diversification des produits et climat favorable, mais
morcellement important des exploitations (40 % inférieures à
1 ha) et urbanisation non maîtrisée
Centre Kairouan Kasserine, Système mixte arboricole – céréalier (860 000 ha) : 55 %
Sidi Bouzid, sud de arboriculture (dont 16,2 millions d’oliviers), 35 % céréales, et
Zaghouan Nord de 10 % maraîchage et cultures fourragères
Gafsa Faible rendement des céréales, érosion hydrique
Sahel et Sfax Sousse, Monastir, Système arboricole (1 400 000 ha): 85 % arboriculture (surtout
Mahdia, Sfax oliviers, 18,2 millions de pieds mais plantations âgées), 10 –
15 % céréales, , 5 % maraîchage et cultures fourragères
Climat peu favorable pour l’agriculture pluviale mais sol et
influence maritime adaptés pour oliviers
Sud-Ouest Gafsa, Tozeur, Kebili Système d’agriculture pluviale marginale (1 000 000 ha):
75 % arboriculture (3,2 millions d’oliviers), 2 % céréales
(20 000 ha), 20 % maraîchage et cultures fourragères
Agriculture basée sur l’irrigation, érosion hydrique et éolienne
Sud Est Gabes, Medenine, Système vulnérable à dominante oléicole (350 000 ha): 78 %
Tataouine arboriculture (5 millions d’oliviers), 20 % céréales (70 000 ha), 2
% maraîchage et cultures fourragères 499
Sol sablonneux fragile, érosion éolienne
Source : Rapport général sur la durabilité de l’agriculture en Tunisie 2010, OTEDD
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ANNEXES
Ariana Manouba
21 000 ha aménagés. PPI anciens vétustes types gravitaires,
polyculture, faible intensification en hiver
Périmètres types Nabeul, Ben Arous 61 000 ha aménagés. PI sur forages/puits, PPI avec eaux du
Cap Bon Nord, maraîchage intensif et systèmes agrumicoles, nappes
surexploitées
Périmètres de la Kairouan, Kasserine, 126 000 ha aménagés. PI sur puits, PPI sur forages,
Tunisie centrale Sidi Bouzid maraîchage et polyculture, faibles intensification en été,
nappes surexploitées. Ou PPI sur barrages, grandes cultures,
ressources en eau variables et faible intensification
Périmètres Sousse, Monastir 13 000 ha aménagés. PPI sur barrages, maraîchage et
maraîchers du arboriculture, peu d’eau mais bonne valorisation
Sahel 18 000 ha aménagés. PI sur puits/forages, maraîchage,
Mahdia, Sfax
salinité élevée de l’eau et surexploitation des nappes
Périmètres du Gafsa, Tozeur, Kebili, 66 000 ha aménagés. PPI forages profonds, systèmes
Sud Gabes oasiens
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ANNEXES
Carte 1 : Synthèse des zonages des données de base Carte 2 : Zonage déduit pour les enquêtes
501
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ANNEXES
502
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
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ANNEXES
FILTRATION GRANULAIRE
PRINCIPE
La technique principalement employée est la filtration sur sable qui permet de capter :
les petits insectes et organismes
les algues
le zooplancton
les poussières en suspension
les particules de « floc » formées par un prétraitement de coagulation
toutes autres particules plus grosses présentes dans l'eau.
L’effluent est distribué en continu en surface du filtre et traverse une couche de sable (ou autres pierre
ponce, gravier, anthracite, grenât disposées en fonction de la densité et de la grosseur des particules)
qui va retenir les particules. L'eau s'écoule assez rapidement (de 5 à 30 m/h) à travers les couches. Les
particules captées s'accumulent dans le matériau filtrant et peuvent finir par obstruer le filtre ou par
passer à travers, ce qui donne une eau sale :
Lavage discontinu :
Pour éviter son colmatage, un rétro-lavage est déclenché sur horloge ou sur perte de charge. La filtration
est alors interrompue et de l’eau filtrée est injectée dans le filtre dans le sens opposé à la filtration pour
évacuer les MES piégées au sein du sable. L’eau de lavage, chargée en MES, est récupérée et évacuée
hors du filtre. De l'air peut également être insufflé en sens inverse du sens de la filtration pour détasser
le média filtrant.
503
Lavage continu :
L’effluent est distribué uniformément soit au centre du filtre à sable par un système de distribution
radiale, soit en fond de filtre qu’il traverse de bas en haut. Les MES sont retenues au sein du massif de
sable et l’eau filtrée est évacuée sur la partie supérieure du filtre par une canalisation dédiée. Un cône
d’aspiration placé en partie inférieure du filtre aspire le sable vers un airlift qui le conduit à un système
de lavage spécifique. Le sable, lavé par de l’eau filtrée, est réintroduit dans le filtre. Ce système permet
une filtration en continu.
MISE EN ŒUVRE
La filtration s’effectue dans des équipements électromécaniques (si leur taille est importante cette
filtration peut s’effectuer dans des ouvrages en béton).
Une bâche de stockage des eaux de lavage et des eaux sales ainsi qu’une centrale de détassage à l’air
(ou d’air lift) sont nécessaires.
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ANNEXES
504
AVANTAGES ET INCONVENIENTS
AVANTAGES INCONVENIENTS
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ANNEXES
PRINCIPE
La filtration sur tamis est basé sur le même principe que la filtration granulaire ou la filtration
membranaire, c’est-à-dire créer une barrière physique (d’une maille de l’ordre de 5 μm) pour retenir les
MES contenues dans les effluents traités.
Le média utilisé pour la filtration est une toile. Elle peut être fixée sur des disques indépendants les uns
des autres ou sur un cylindre, appelé alors tambour. La totalité de l’effluent à traiter traverse les mailles
de la toile ; les MES sont retenues sur sa surface pour former un « gâteau » de filtration qui va améliorer
l’efficience de la filtration pendant que l’effluent filtré est rejeté au milieu naturel. Ces procédés
mécaniques de filtration sont dits « rustiques ». Lorsque le filtre commence à se colmater, le niveau de
l’effluent à l’entrée augmente (perte de charge) et un capteur déclenche un cycle de lavage pour
nettoyer la toile des MES retenues et les évacuer.
MISE EN ŒUVRE
La filtration s’effectue sur équipement électromécanique en l’occurrence sur des filtres à disques ou des
filtres à tambour en micro-filet :
505
AVANTAGES ET INCONVENIENTS
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ANNEXES
FILTRATION MEMBRANAIRE
PRINCIPE
Les membranes de microfiltration ou d’ultrafiltration sont des membranes poreuses qui permettent
d’effectuer une filtration physique sous l’effet d’une pression. Dans le principe, ce sont des procédés
similaires à une filtration sur sable. La membrane constitue alors une barrière sélective qui selon sa
porosité permet de séparer les constituants d’un fluide en fonction de leur taille.
Cette filtration s’effectue sur différents types de membranes selon le diamètre de leurs pores, et donc
des particules retenues. On trouve des membranes de microfiltration qui retiennent des particules dont
le diamètre est compris entre 1µm et 0,1µm, des membranes d'ultrafiltration, de 0,1µm à 0,01µm, des
membranes de nanofiltration, de 0,01µm à 0,001µm et des membranes d'osmose inverse (diffusion)
aux alentours de 0,001 µm.
Le tableau suivant montre la classification des membranes, les pressions opératoires de chacune et les
flux unitaires caractéristiques :
Ions divalents
Plus petites Colloïdes Virus La plupart des
espèces retenues Microorganismes Petites molécules espèces dissoutes
MO polymérisée
organiques
Pressions
0,2 – 1,0 0,1 – 5 5 – 15 15 - 80
opératoires (bar)
Flux unitaires
100 - 500 20 – 200 15 - 30 15 - 30
(l/m2.h)
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ANNEXES
MISE EN ŒUVRE
Les membranes utilisées en traitement tertiaire d’eaux usées sont généralement des membranes 507
d’ultrafiltration voire de microfiltration. Ces membranes fonctionnent généralement différemment de
celles employées pour la fabrication d’eau potable. La filtration se fait, à l’inverse de la filtration en eau
potable, de l’extérieur de fibres vers l’intérieur soit par aspiration, soit par mise sous pression.
Par ailleurs, les membranes peuvent être à fibres creuses (filtration de l’extérieur vers l’intérieur type
ZENON ou PURON voire filtration de l’intérieur vers l’extérieur type NORIT) ou être planes (type
KUBOTA au ALPHA LAVAL).
Le flux habituellement retenu lors d’un traitement tertiaire par ultrafiltration est de l'ordre de 45 L/m²/h
suivant la qualité de l’eau à 20°C.
Ces membranes sont soit directement immergées dans un bassin soit dans des modules fermés et sous
pression.
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ANNEXES
récupération
des eaux
filtrées
Soutirage des
boues et
évacuation des
eaux de lavage
L'eau filtrée recueillie est dirigée en premier lieu dans une bâche de retro-lavage, puis lorsque cette
bâche est pleine elle est dirigée vers les dispositifs de réutilisation (ou stockage). La bâche de rétro-
lavage permet de conserver un volume d'eau nécessaire pour procéder au rétro-lavage.
Une à deux fois par semaine, s’ajoute un lavage dit de maintenance des membranes à l’eau de Javel
puis à l’acide citrique (lors des rétrolavages).
A noter que pour les membranes planes, il n’y pas de nécessité de rétrolavage, ni de lavage de
maintenance.
Pour finir, 2 fois environ par an, un lavage dit de régénération des membranes est nécessaire au travers
de trempage dans des bains d’eau de Javel puis d'acide citrique.
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prospective - Version définitive
ANNEXES
PERFORMANCES
L'ultrafiltration réalise une élimination totale des particules minérales et biologiques (même les virus)
ainsi que l'élimination de matières en suspension et le maintien des taux de DCO et DBO5 à des valeurs
inférieures à 35 mg/l et 5 mg/l respectivement, grâce à un piégeage total des MES.
AVANTAGES ET INCONVENIENTS
509
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ANNEXES
RAYONNEMENTS UV
PRINCIPE
Un autre moyen de désinfecter les eaux usées consiste à utiliser les ultraviolets. Cette désinfection tire
profit de la grande énergie contenue dans les rayons UV pour détruire la capacité des bactéries et
autres micro-organismes à se reproduire, ce qui est une façon efficace de les tuer.
Pour qu’il y ait désinfection, les lampes doivent fournir une radiation lumineuse dont le spectre
d’émission se situe dans la région de l’UVC laquelle est la plus efficace à produire un effet germicide
(λ = 254 nm).
Par ailleurs, comme indiqué en préambule, plus la concentration en MES (et donc la DCO et DBO5)
sera grande, plus difficile et contraignante sera la désinfection. C’est pourquoi une étape préalable de
filtration est souvent préconisée.
MISE EN ŒUVRE
Dans le traitement des eaux usées, on installe les lampes UV dans un canal de contact ouvert peu
profond ou dans une chambre (ou réacteur) fermée de façon à favoriser le contact des rayons UV avec
l’effluent à traiter. Lorsque les lampes sont immergées, elles doivent être confinées dans des tubes à
quartz afin d’empêcher le refroidissement excessif et protégées par une grille de métal pour éviter
qu’elles ne se brisent.
510
Les lampes UV peuvent être basse pression ou moyenne pression (de la famille des hautes pressions).
Les lampes basse pression présentent les avantages et les inconvénients suivants :
Plus de lampes donc moins compactes mais meilleure répartition du rayonnement
Durée de vie plus importante mais plus de lampes
Consommation d’énergie plus faible
Température de fonctionnement plus faible donc moins de risque d’encrassement par entartrage
mais plus de lampes à nettoyer
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ANNEXES
PERFORMANCES
Etant donné que les rayons UV doivent atteindre les bactéries contenues dans les eaux usées pour les
détruire, ces eaux doivent être très peu chargées étant donné que toute particule en suspension est
susceptible de réfléchir et disperser la majeure partie des rayons UV, formant ainsi un écran entre
certaines bactéries et les rayons UV, et les laissant intactes. C’est pourquoi ce mode de désinfection
est combiné avec une filtration amont. Pour ce type de projet, une filtration sur sable est adéquate.
S’ajoute l’impact des réactifs qui peuvent être utilisés dans la filière de traitement des eaux de la station
d’épuration tel que le chlorure ferrique (pour le traitement physico-chimique du phosphore) pouvant
créer des taches brunes sur les lampes limitant leur efficacité ou nécessitant des nettoyages fréquents.
10 – 20 10 000 10 – 1 000
Il est à noter cependant que, contrairement à la chloration, le traitement aux rayons UV n’a aucun
pouvoir rémanent. C’est pourquoi, il est nécessaire d’ajouter une dose de chlore avant de transporter
l’effluent ainsi désinfecté.
511
Les spores bactériennes et kystes de protozoaires sont les formes les plus résistantes et certains micro-
organismes parasitaires comme les œufs d’helminthe ne sont pas tués. D’après une étude, les UV
détruisent quand même 1,8 fois plus de spores que le chlore.
Les abattements obtenus par désinfection UV pour les coliformes thermotolérants permettent donc, à
des doses suffisantes d’UV, de respecter les recommandations du CSHPF. En ce qui concerne
l’abattement d’œufs d’helminthe, les rayonnements UV sont par contre inefficaces aux doses
habituellement utilisées (pour une élimination de 99,9% de ces œufs une dose de 92 000mJ/cm2 est
nécessaire).
Les rayonnements UV n'ont pas d'effet sur le pH ou la composition chimique de l'eau. Cependant la
couleur, la turbidité, la composition chimique de l'eau, les MES et la MO peuvent interférer avec la
transmission des UV, si bien qu'il est conseillé de déterminer l'absorbance des UV par l'eau à traiter
avant d'installer l'équipement UV.
Exemple : Pour une eau déminéralisée la transmittance est de 97% à 100%, pour une eau usée la
transmittance est de 40 % à 80 %. Le tableau ci-dessous montre donc que de doubler la dose
d'exposition multiplie l'effet destructif par 10. Pour augmenter l'effet destructif de 90 à 99 %, il faut donc
doubler la dose.
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ANNEXES
5,4 90,0%
Les lampes UV perdent de leur intensité au fur et à mesure de leur utilisation. Lorsqu’elles ont perdu 20
à 30% de leur puissance les lampes sont remplacées. La durée de vie des lampes est plutôt faible de
l’ordre de 8000 heures (soit un peu plus d’un an).
Exemple de dose d’UV minimale pour atteindre en sortie 1 000 coliformes totaux/100mL avec un temps
de séjour des microorganismes de 20 secondes pour des effluents ayant subi :
une décantation primaire 750 mJ/cm2 37,5 mW/cm2
une floculation - décantation 750 mJ/cm2 37,5 mW/cm2
une épuration biologique sans nitrification 550 mJ/cm2 27,5 mW/cm2
une épuration biologique avec nitrification 550 mJ/cm2 27,5 mW/cm2
Ces doses ont été calculées avec des valeurs moyennes d’effluents bruts.
512 AVANTAGES/INCONVENIENTS
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ANNEXES
LA CHLORATION
PRINCIPE
Dans l'eau, le chlore ou plus exactement l'une des formes du chlore HClO est stérilisante et peut
pénétrer la membrane cellulaire pour inhiber les fonctions enzymatiques de la bactérie. En fonction de
la dose appliquée, le traitement par chloration entraîne soit des lésions réversibles soit des lésions
irréversibles causant la mort cellulaire.
Par ailleurs, comme indiqué en préambule, plus la concentration en MES (et donc la DCO et DBO5)
sera grande, plus difficile et contraignante sera la désinfection. C’est pourquoi une étape préalable de
filtration est souvent préconisée.
MISE EN ŒUVRE
513
La chloration peut se faire soit avec du chlore gazeux, soit avec de l’hypochlorite de calcium (peu utilisé
dans le traitement des eaux) mais on utilise le plus souvent de l’hypochlorite de sodium.
ou
Le chlore gazeux est livré sous forme liquéfiée dans des bouteilles sous pression (15bar) contenant
généralement 40kg de Cl2. Après détente dans un chloromètre, le chlore est mélangé par l’intermédiaire
d’un hydroéjecteur à une eau de service puis il est injecté dans l’eau à désinfecter et va réagir dans un
bassin de contact dimensionné à partir du temps de contact.
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ANNEXES
L’utilisation d’hypochlorite de sodium nécessite un bac de stockage, une pompe doseuse et un système
d’injection. Il est livré en bonbonnes, en containers ou en camions citernes. Son stockage dans des
cuves en plastique ou en acier doit se faire à l’abri de la lumière et de la chaleur (à noter qu’il cristallise
à 0°C). Il se décompose rapidement et garde ses propriétés pendant deux mois maximum.
514
Installation d’électrochloration
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ANNEXES
A noter que pour éviter certains effets indésirables de la persistance de composés chlorés (exemple
d’impact sur les cultures à irriguer : Perturbe la croissance bactérienne saine et nuit à des micro-
organismes bénéfiques, empêche l'absorption essentielle à la croissance de la plante des éléments
nutritifs, altère les niveaux de pH, etc…), il est possible d’effectuer une étape de déchloration. Ce
traitement met généralement en œuvre du bisulfite de sodium. La réaction se fait mole à mole aussi
bien pour le chlore libre que pour les chloramines. Ce traitement engendre un surcoût de 20 à 30 %
mais permet de limiter les effets toxiques de certains sous-produits.
PERFORMANCES
L’action du chlore est avérée contre les bactéries, mais d’une part son efficacité contre les virus est
moins connue et d’autre part il existe de plus en plus d’organismes résistant au chlore.
L'efficacité du chlore dépend toutefois de la température de l'eau et du pH. Dans les eaux chaudes et
pour des pH élevés, d'une part, la proportion de HClO baisse très vite, d'autre part, les matières
oxydables par le chlore, matières organiques et surtout ammoniaque, consomment du chlore et rendent
donc une partie de la dose introduite inutilisable pour la désinfection, et il faut alors augmenter la dose
de chlore.
Pour une eau à température de 15°C et à pH 7,5, une dose de chlore résiduel de 0,3 mg/l, maintenue
pendant 10 à 20 minutes, suffit à assurer la destruction des bactéries.
A titre indicatif les dosages choisis en désinfection lors de réutilisation d’eaux usées est de l’ordre de 2
à 5 g/m3.
AVANTAGES ET INCONVENIENTS
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ANNEXES
DIOXYDE DE CHLORE
PRINCIPE
Le dioxyde de chlore (ClO2) est appelé aussi bioxyde de chlore. C’est un gaz orangé explosif à une
concentration de plus de 10% dans l’air. Pour des raisons de sécurité du fait de son instabilité, il doit
être fabriqué sur place au dernier moment à partir de chlorite de sodium et d’acide chlorhydrique ou de
chlorite de sodium et de chlore gazeux.
Le dioxyde de chlore est également plus efficace que le chlore pour l’inactivation des spores, bactéries,
virus et autres organismes pathogènes. Son action est également rapide : temps de contact 2 à 3 fois
plus court que pour le chlore.
Par ailleurs, comme indiqué en préambule, plus la concentration en MES (et donc la DCO et DBO5)
sera grande, plus difficile et contraignante sera la désinfection. C’est pourquoi une étape préalable de
filtration est souvent préconisée.
MISE EN ŒUVRE
Comme nous l’avons précisé précédemment, du fait du caractère très instable, explosif et plutôt irritant
du dioxyde de chlore, sa production est effectuée sur site. Pour le générer on peut utiliser soit du chlore
gazeux, soit de l’acide chlorhydrique avec du chlorite de sodium. Le procédé avec l’acide chlorhydrique
516 est le moins dangereux.
ou
Tout comme pour la chloration, le dioxyde de chlore est injecté à l’aide d’un hydroéjecteur dans un
réacteur.
PERFORMANCES
De nombreux résultats montrent que la quantité de dioxyde de chlore à mettre en œuvre est
relativement faible en raison de sa grande efficacité (2 à 5 mg/L avec un temps de contact de 5 minutes).
Exemple : Sur une STEP fonctionnant avec un procédé biologique et un procédé physico-chimique pour
115 000 équivalents habitants, l’application de 4,8 g ClO2/m3 donne les résultats suivants :
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ANNEXES
L'efficacité du dioxyde de chlore est au moins égale à celle du chlore, même à des concentrations
inférieures.
AVANTAGES ET INCONVENIENTS
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ANNEXES
ACIDE PERACETIQUE
PRINCIPE
Il est généralement utilisé dans l’industrie et le milieu hospitalier. Son activité désinfectante est basée
sur la libération d’oxygène actif. Son efficacité est meilleure à pH acide et est fortement réduite en
présence de matières organiques.
Par ailleurs, comme indiqué en préambule, plus la concentration en MES (et donc la DCO et DBO5)
sera grande, plus difficile et contraignante sera la désinfection. C’est pourquoi une étape préalable de
filtration est souvent préconisée.
MISE EN ŒUVRE
L’acide peracétique a un fort pouvoir oxydant. Il agit par dénaturation des protéines, par modification de
la perméabilité de la membrane cellulaire et par oxydation des ponts sulfure des protéines, enzymes et
autres métabolites cellulaires.
En solution aqueuse, l’acide peracétique se présente sous la forme d’un mélange à l’équilibre contenant
de l’acide peracétique, du peroxyde d’hydrogène (eau oxygénée), de l’acide acétique et de l’eau :
518
Après le traitement, les différents constituants se dégradent rapidement dans l’environnement, sans
laisser de sous-produits nocifs :
l’acide peracétique se décompose sous forme de peroxyde d’hydrogène, d’oxygène et d’acide
acétique, le peroxyde d’hydrogène se transforme en eau et en oxygène
l’acide acétique est un composé non toxique, facilement et rapidement biodégradable dans le milieu
naturel.
L’un des inconvénients de son utilisation dans les eaux usées est l’accroissement non négligeable de
la DBO5 et de la DCO qu’elle provoque (20 à 60%). Il n’est pas toxique pour un temps de contact
suffisant.
PERFORMANCES
Une étude montre qu’avec une dose de 5 à 7 mg/L avec un temps de contact supérieur à 10 minutes
on peut abattre 3Ulog de coliformes thermotolérants d’un effluent secondaire. Par contre l’effet virucide
est nettement moins bon (1Ulog sur les Entérovirus).
Lors d'essais en vraie grandeur de désinfection de boues, des œufs de Tenia Saginata ont été exposés
pendant 1 heure à des boues traitées par 1000 ppm d'acide peracétique. Un examen au microscope a
révélé que le taux d'éclosion a baissé à 1 % (à comparer à 94 % sans traitement). Aucun embryon actif
n'a été observé dans la boue traitée, contre 25 % dans la boue non traitée. La dose indiquée de
1 000 ppm d'acide peracétique est cependant très élevée, comparée aux 2 ppm qui sont couramment
utilisée dans le traitement tertiaire d'eau usée, pour obtenir environ 2 log de réduction sur les coliformes.
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ANNEXES
AVANTAGES ET INCONVENIENTS
519
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ANNEXES
OZONATION
PRINCIPE
L’ozone est l’oxydant le plus puissant (le fluor présente un potentiel oxydant supérieur mais il n’est pas
utilisé dans le traitement de l’eau). Son action est la suivante : oxydation de la paroi cellulaire,
pénétration et destruction du matériel cellulaire.
L’ozone est un gaz qui se produit sur site par décharge électrique dans de l’air ou de l’oxygène. Le
traitement d’ozonation se réalise dans des colonnes de contact où circulent généralement à contre-
courant l’eau et le gaz ozoné.
Le pouvoir oxydant de l’ozone est accru dans le procédé d’ozonation catalytique. Le procédé permet, à
taux de traitement en ozone identique, une oxydation accrue de la matière organique et, en
conséquence, une élimination plus poussée de la DCO et de la couleur résiduelle.
Par ailleurs, comme indiqué en préambule, plus la concentration en MES (et donc la DCO et DBO5)
sera grande, plus difficile et contraignante sera la désinfection. C’est pourquoi une étape préalable de
520 filtration est souvent préconisée.
MISE EN ŒUVRE
Une installation d’ozonation comprend 4 parties :
le traitement de l’air utilisé pour la production d’oxygène
le générateur électrique d’ozone appelé ozoneur
le transfert de l’ozone dans l’eau par turbinage, hydroinjection ou diffusion dans des cuves en béton
armé
le système de récupération et traitement des évents ozonés.
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ANNEXES
L’air utilisé pour la production d’ozone doit être sec et propre d’où son traitement préalable. Ce
traitement est constitué d’une première étape de condensation de l’air ambiant après filtration,
généralement par surpression pour les petites installations (6 à 7 bars), suivie d’une dessiccation sur
un adsorbant.
Une haute tension est appliquée entre deux électrodes disposées concentriquement. Les électrodes
sont séparées l’une de l’autre par un diélectrique et par deux chambres de décharge traversées par le
gaz. Certaines des molécules d’oxygène présentes dans le gaz injecté se fractionnent dans le champ
électrique et se combinent immédiatement aux molécules d’oxygène libre, formant ainsi de l’ozone.
L’ozone peut être généré à des concentrations comprises entre 20 et 60 g/m3 avec de l’air sec (point de
rosée < - 60 °C), la consommation d’énergie étant généralement située entre 12 et 18 W/g d’O3, en
fonction de la concentration et de la température de l’eau de refroidissement. Afin de générer des
volumes de production plus importants (> 1 kg/h), on utilise de plus en plus de l’oxygène pur ou de l’air
enrichi d’oxygène.
PERFORMANCES
Une teneur résiduelle de 0,5 mgO3/L après 10 minutes inactive bactéries et virus à un taux supérieur à
99,9 % dans une eau usée.
Effluent primaire 16 à 25
Effluent secondaire 6 à 12
Exemple de dose d’ozone minimale pour atteindre en sortie 1 000 coliformes totaux/100mL avec un
temps de séjour des micro-organismes de 20 minutes pour des effluents ayant subi :
une décantation primaire 17 mg/L
une floculation - décantation 15 mg/L
une épuration biologique sans nitrification 8,5 mg/L
une épuration biologique avec nitrification 8 mg/L
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ANNEXES
AVANTAGES ET INCONVENIENTS
Associé à H2O2 il intervient dans l'élimination Utilisation d’un produit chimique avec les
des pesticides règles de sécurité inhérentes
522
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ANNEXES
ELECTRODYALYSE
PRINCIPE
L’électrodialyse est un procédé pouvant s’appliquer dans de vastes domaines de par ces différentes
configurations possibles. Ceci étant, on le retrouve à ce jour essentiellement dans l’industrie (textile,
vinification, etc.), dans le dessalement d’eau de mer et le traitement d’effluents industriels spécifiques.
L’électrodialyse se couple à des procédés membranaires et des procédés biologiques, ces derniers
étant dans ce cas le plus souvent placés en amont. L’électrodialyse utilise le principe suivant : Si un
liquide riche en ions est soumis à un champ électrique grâce à deux électrodes entre lesquelles on
applique une différence de potentiel continue, les cations vont se diriger vers l'électrode négative (ou
cathode) tandis que les anions vont se diriger vers l'électrode positive (ou anode). Si rien ne s'oppose
à leur mouvement, ils viennent se décharger sur les électrodes de signe contraire, il y a électrolyse.
En revanche, si l'on place entre les électrodes un ensemble de membranes de dialyse sélectives
Les unes, cationiques, perméables aux cations seulement 523
Les autres, anioniques, perméables aux seuls anions, disposées alternativement comme l'indique
la figure précédente, on limite la migration des ions, car les anions ne peuvent traverser les
membranes négatives, ni les cations les membranes positives
Contrairement à la filtration membranaire (ultrafiltration ou nanofiltration) ou l’osmose inverse, ces sont
les éléments (ions, etc.) qui traversent les membranes et pas l’eau.
MISE EN OEUVRE
La configuration qui reste la plus utilisée est celle à plusieurs compartiments. Son principe est
schématisé ci-après :
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ANNEXES
Dans le cas de la cellule du schéma comportant trois paires de membranes, dont les compartiments 1,
2, 3, 4 et 5 sont alimentés, par exemple, par une solution de chlorure de sodium, les ions des
compartiments 1, 3 et 5 passent dans les compartiments 2 et 4, sous l'effet du champ électrique créé
par les électrodes.
Dans ces conditions l'eau des compartiments 1, 3 et 5 s'appauvrit en sel ("se déminéralise"), tandis que
celle des compartiments 2 et 4 se concentre.
Pour chaque coulomb apporté au système, on observe donc la sortie d'une valence-gramme d'anions
et de cations de chaque compartiment de déminéralisation (1, 3, 5), valence-gramme qui vient s'ajouter
à celles déjà présentes dans les compartiments de concentration (2, 4).
Une solution élégante consiste, pour éviter les risques d'entartrage (confère suite du présent
paragraphe), à inverser régulièrement la polarité des électrodes (par exemple 5 min toutes les 30 à 60
min, et permuter ainsi instantanément compartiments de concentration et compartiments de
dessalement et donc la position des couches de polarisation qui changent de côté de la membrane.
L'eau "produite" pendant ces phases d’inversion doit donc être rejetée. Cette technique est prévue sur
tous les postes d'électrodialyse modernes, car elle permet de simplifier le prétraitement au prix, il est
vrai, d'une complication significative de l'installation.
524
Figure 106 : Exemple d’installations d’électrodyalyse
PERFORMANCES
Cette technique est utilisée pour des eaux usées traitées réutilisées spécifiques ou des usages
spécifiques en réutilisation des eaux usées tels que des eaux usées traitées chargées en sel ou
l’irrigation de cultures sensibles aux sels.
Ainsi, il est difficile de donner des performances en traitement des eaux usées sur les paramètres
classique (DBO5, MES, etc.) pour l’électrodyalyse car comme vu précédemment cette technologie n’est
pas réservé à ce jour à ce type d’usage.
Il figure ci-après des ordres de grandeur des performances obtenues en dessalement pour ce procédé :
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ANNEXES
TH : Titre Hydrométrique
AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS
525
Tableau 135 : Electrodyalyse – Avantages et inconvénients
AVANTAGES INCONVENIENTS
Permet d’éliminer les ions, mais pas aussi Ne joue qu’un rôle limité : Eliminée des ions et des
efficacement que l’osmose inverse solides dissous
Permet d’éliminer les solides dissous en grande Peu ou pas de référence pour la REUT (ou
quantité similaire)
Installation complexe
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ANNEXES
526
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ANNEXES
Points de discussion
Processus d’émergence du projet : à l’échelle locale ou décision nationale ?
La société de de production AEP (IWVA) est une société intercommunale, qui avait des problèmes de
fourniture d’eau potable à la fin des années 1980 et il y avait la problématique de salinisation des
nappes. L’IWVA a fait appel à l’Université de Gand pour trouver des ressources alternatives. Ils se sont
intéressés aux pratiques des Pays Bas où il y a infiltration de l’eau des fleuves dans les nappes puis
pompage mais cela n’était pas possible en Belgique car il n’y a pas d’eau de surface. Ils se sont donc
tournés vers ce qui existait aux Etats-Unis et ont fait un voyage d’étude (1997). Le dessalement n’était
pas une option car cela nécessite trop d’énergie et est une technologie moins durable.
Il n’y a pas de plan pour le développement de la REUT en Belgique, encore moins il y a 20 ans et le
projet a émergé du besoin local puis 10 ans ont été nécessaires pour développer le projet.
Gestionnaire du projet
La collecte des eaux usées brutes et le traitement secondaire est réalisé par la société Aquafin puis
l’eau est collectée par l’IWVA qui réalise les traitements additionnels (UV et Osmose inverse), gère
l’infiltration des eaux dans les dunes, les prélèvements, les traitements complémentaires et la
distribution.
Selon M. Van Houtte, le montage institutionnel à privilégier est celui d’une compagnie intégrée, qui
gérerait à la fois la collecte des EUB, le traitement secondaire, les traitements complémentaires, la
recharge, et la distribution de l’AEP. Cela garantirait que la compagnie a intérêt à avoir une bonne
qualité de l’eau et ne peut pas mentir sur de mauvaises qualités (cf. projet existant en Angleterre).
527
Autorisation du projet : qui a le pouvoir d’autorisation, après consultation de quels acteurs ?
Les régions ont une certaine indépendance sur le plan environnemental en Belgique et le permis
d’exploitation a été délivré par la région de la Flandre. Le plus difficile pour l’obtention du permis
concernait l’infiltration de l’eau dans les dunes, car les dunes sont un écosystème protégé.
Contrôle de la qualité
Mise en place d’un « water safety plan » : screening de tout le process avec détermination des points
où il y a les plus grands risques. Les contrôles se font au niveau de ces points, de façon automatique
mais aussi par des prélèvements manuels. Les risques sont très bien maîtrisés et il n’y a jamais eu de
problème pour le moment. En cas de problème de qualité sur les eaux infiltrées dans la nappe, il y a
toujours la réserve de la nappe (pour cette raison, la réutilisation indirecte est plus sécurisée que la
réutilisation directe). En cas de problème sur les eaux prélevées dans la nappe, il y a des tuyaux qui
viennent des régions voisines et de la France.
Diffusion des données de qualité de l’eau
Tous les contrôles sont des autocontrôles, il n’y pas de contrôles extérieurs et les données sont
partagées avec les autorités locales qui publient tous les ans un rapport disponible au public.
Pour l’instant, les autorités n’ont toujours pas réalisé d’études épidémiologiques même si l’IWVA en a
demandé souvent. Il n’y a donc pas d’information à ce sujet.
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ANNEXES
Par contre il y a un suivi environnemental de l’impact sur les dunes réalisé par l’IWVA avec un rapport
tous les 3 ans au début et 5 ans maintenant. Il n’y a pas de pollution des sols (le traitement très poussé
avant infiltration garantit ce point). Il y a un biologiste qui travaille sur les aspects écosystème.
Traitement des concentrats
Les concentrats de l’osmose inverse sont déchargés dans un émissaire en mer. Il y a un projet en cours
pour utiliser les saules pour diminuer les taux de nutriments dans les concentras. Il est intéressant de
créer en parallèle des espaces verts avec de la végétation qui résiste à la salinité.
Est-ce que la réglementation nationale intègre la possibilité de réutilisation pour l’eau
potable ?
Points de discussion
Organisation générale du secteur
En Israël, la gestion de l’eau est très centralisée. L’eau est considérée comme une ressource nationale.
Quelques éléments généraux sur la gestion de l’eau en Israël sont donnés dans l’encadré ci-dessous.
Eléments du document “Water management in Israel: key innovations and lessons learn for
water-scarce countries”
Les changements observés dans le secteur de l’eau en Israël ont majoritairement émergé après
plusieurs crises importantes. Suite à des sécheresses répétées, le gouvernement a pris la décision
d’engager des réformes ambitieuses dans le secteur de l’eau. L’autorité de l’eau (IWA : Israel Water
Authority) a été créé, en tant qu’agence gouvernementale autonome, avec les compétences de
planification et régulation pour tous les usages liés à l’eau.
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ANNEXES
Israël a pris la décision d’atteindre la viabilité financière via le recouvrement des coûts. Un nouveau
cadre financier et de nouveaux tarifs ont été mis en place, sous le contrôle de l’IWA, qui a établi les
tarifs pour l’ensemble des usagers.
Les services municipaux d’eau potable et d’assainissement ont été graduellement transformés en
sociétés régionales, à orientation commerciale, et les tarifs ont augmenté de façon progressive, jusqu’à
permettre le recouvrement des coûts.
La réutilisation des EUT fait exception cependant. En effet, pour la REUT, il y a des aides de l’état pour
permettre aux agriculteurs de payer l’eau, et qu’elle soit moins chère que les eaux conventionnelles.
L’objectif en Israël est de favoriser la substitution des eaux conventionnelles par les EUT, comme cela
est mentionné dans la politique nationale. Ainsi, les coûts associés au traitement et au stockage des
EUT est largement subventionné, alors que les agriculteurs payent les coûts associés au transport des
EUT.
L’eau potable est produite essentiellement par la désalinisation. Il n’y a pas de projet de REUT pour de
l’eau potable, au niveau de l’acceptabilité, cela ne passerait pas. Ainsi la désalinisation permet de
produire l’AEP et la REUT est utilisée pour l’usage agricole.
La REUT est principalement gérée par 3 grosses sociétés. Il y a réinjection à Tel Aviv mais ailleurs,
l’eau est directement réutilisée. Ces compagnies ne sont pas en contact avec la société nationale
d’approvisionnement en eau potable ni avec les sociétés qui font la désalinisation. La réinjection se fait
dans un aquifère qui ne sert pas à l’eau potable, il n’y a donc pas de lien entre la REUT et
l’approvisionnement en eau potable.
Selon le Prof Gross, cette gestion très centralisée avec quelques gros producteurs d’EUT facilite le
contrôle et le bon fonctionnement du système, mais selon lui, il faudrait pouvoir décentraliser le système
pour le rendre plus accessible au niveau local et ouvrir sur de nouveaux usages potentiels (voir ci-
après).
Problématiques sanitaires/Contrôle de la qualité
En Israël, les problématiques sanitaires sont gérées par le Ministère de la Santé. Les analyses de qualité 529
de l’eau sont réalisées par les compagnies de production des eaux traitées, plus d’une fois par semaine.
Les échantillons sont analysés par quelques laboratoires agréés par le Ministère de la Santé. La plupart
des données sont publiques et les compagnies doivent les publier, avec un rapport tous les 3-4 mois,
plus un rapport annuel. Il n’y a pas de problèmes de confiance avec les résultats des analyses de qualité
car il y a des contrôles « surprises » réalisés par le Ministère de la Santé et jusqu’à présent il n’y a pas
eu de différences entre les résultats des compagnies et du Ministère.
Il y a déjà eu des problèmes de qualité qui poussent à arrêter la réutilisation (tous les 3-5 ans). C’est le
Ministère de la Santé et la Water authority qui sont chargés de relayer l’information au niveau national,
via la radio, la télé, etc. Au niveau régional, le Conseil régional est aussi un relais de l’information via le
téléphone portable, pour donner l’alerte immédiatement. Il est intéressant de noter que dans ces cas-
là, il n’y a pas de ressource alternative.
Problématiques environnementales
Les risques potentiels pour l’environnement sont plus importants que les risques sanitaires selon le Prof
Gross, particulièrement pour les sols et les produits de l’agriculture. Il y a notamment des problèmes de
contamination par les métaux, le manganèse.
Il y a des analyses sur les produits agricoles pour regarder s’il y a contamination. A ce niveau, il y a
parfois des problèmes, notamment pour les endroits où l’eau n’est pas de très bonne qualité mais où
les produits sont quand même vendus de la même façon que les produits agricoles produits où l’eau
est de très bonne qualité.
Incitation financière pour la réutilisation des EUT
L’eau est particulièrement chère en Israël (entre 1 et 2 USD/m3 pour les premiers m3, puis 4 USD/m3)
alors que pour les EUT, l’eau est bien moins chère (environ 30-40 centimes par m3). Cela explique
pourquoi les agriculteurs sont très demandeurs de cette ressource, alors qu’il n’y a souvent pas de
ressources alternatives. Il y a des quotas et c’est la water authority qui distribue les quotas.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
ANNEXES
Décentralisation de la REUT
Le système de production est centralisé mais il y a aussi quelques sites décentralisés de production
d’EUT où l’eau peut être utilisée mais pour des usages requérant des qualités d’eau moindre
(notamment pour les oliveraies). Selon le Prof Gross, il devrait y avoir des compagnies
publiques/privées indépendantes et lucratives pour réaliser les analyses de qualité au niveau local et
garantir les « best management practices » afin de fournir une eau de bonne qualité. Cela permettrait
d’autoriser la REUT sans restriction au niveau local. En Israël, l’eau est tellement chère que la
réutilisation est toujours une ressource moins chère que les autres ressources.
Il pourrait y avoir un suivi avec transmission des résultats en direct « online indicator » qui seraient
accessibles au Ministère de la Santé afin de créer un système d’alerte en direct. Il y a un projet pilote
en ce moment mené par le Prof Gross. Il s’agit de 30 systèmes de récupération des eaux grises
domestiques pour l’arrosage des jardins, les toilettes mais aussi le maraîchage pour de petits
producteurs. L’Université a mis en place un monitoring online pour vérifier le fonctionnement du
traitement de ces eaux grises. Les paramètres analysés sont la turbidité et parfois les résidus de chlore
(lien entre le chlore et les TSS). L’Université réalise des analyses 8 fois par an pour vérifier que les
résultats obtenus par le monitoring en ligne sont bons. Cela fait plusieurs années que le projet pilote est
en cours et selon le Prof Gross, le monitoring sert surtout à rassurer la population. En effet, si la
maintenance des installations est bonne, alors les risques de problèmes sont évités à plus de 99% (ils
ont réalisé une analyse des risques pour en arriver à ce constat).
La qualité des eaux traitées est excellente et pourrait permettre tous les types de REUT. Cela serait de
toute manière un prérequis du Ministère de la Santé pour autoriser ce type de REUT.
Facteurs de succès pour le développement de la REUT
- Acceptabilité des usagers,
- Un cadre solide pour la régulation des activités
- Une technologie fiable, simple d’usage et à faible coût (il ne faut pas que ce soit trop technique)
- La qualité des EUT doit garantir que les productions agricoles sont de très bonne qualité
530
REUTILISATION DES EUT A MURCIE, EN ESPAGNE
Entretien Francisco Pedrero Salcedo - Irrigation Department of the Centre for Applied Soil Science and
Biology of the Segura (CEBAS/CSIC).
Emergence de la REUT à Murcie
C’est le gouvernement régional qui a initié le projet de REUT à Murcie, notamment pour développer
l’agriculture et limiter la pollution des rivières. Aujourd’hui, sur les 150 000 ha irrigués dans la région,
100 000 peuvent avoir recours aux EUT. De la même façon, la plupart des STEP de la région ont un
traitement tertiaire et pratiquement 100% des eaux sont réutilisées, de façon directe ou indirecte.
Au niveau local, ce sont les usagers qui font la demande pour les projets, via les associations d’irrigants.
- La confédération hydrographique du Segura (organisme de bassin) est en charge de la validation de
la demande. Elle l’examine pour voir si c’est en accord avec les plans de gestion de bassin
(notamment pour vérifier que la réutilisation ne va pas impacter négativement le débit des rivières).
- L’autorité de santé publique de la région de Murcie exige de la proposition technique la description
des traitements en fonction des usages et la description du programme de suivi de la qualité.
Les principaux acteurs
La loi sur l’eau pose les contours de la réutilisation des eaux usées traitées.
- Elle exige de la société ESAMUR de fournir une eau de ‘bonne qualité’ aux usagers (via un traitement
secondaire et souvent tertiaire). ESAMUR a été créé par la région et ses responsabilités concernent
la gestion, l’utilisation et le suivi des eaux usées.
- Ce sont ensuite les usagers qui sont responsables de la qualité de l’eau et de son suivi. Le
gouvernement peut soutenir les usagers s’ils ont besoin de mettre en place des traitements
additionnels (avec parfois des aides financières).
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
ANNEXES
- Le secteur de la Recherche se situe entre les usagers et la société ESAMUR et a beaucoup œuvré
pour améliorer la confiance entre les usagers et ESAMUR. En effet, il y a 10 ans, il n’y avait pas de
confiance sur la qualité de l’eau distribuée. Il n’y a plus cette crainte aujourd’hui ; il n’y a qu’une seule
équipe et tout le monde s’assoit à la même table. C’est le travail sur le long terme qui a permis
d’établir la confiance, la sensibilisation du public aussi (particulièrement sur les bénéfices
environnementaux, ça marche très bien). Il y a d’ailleurs tous les mois des réunions, au niveau local
qui regroupent les associations d’irrigants, la société ESAMUR, le monde de la recherche.
Il y a une réelle concertation entre les différents acteurs (gouvernement régional, usagers, golfs, villes,
centres de recherche) pour préparer des plans pilote de développement de la REUT.
Financement du secteur
Le « Sanitation Master Plan » de la région de Murcie a été développé entre les années 2001-2010. Il
prévoit une nouvelle organisation pour le financement de la REUT avec l’introduction d’une nouvelle
taxe au niveau de la facture d’assainissement. Ils ont fait une étude à postériori, qui a montré que les
gens ne s’étaient pas rendu compte qu’ils payaient cette taxe (80% des personnes ne savaient pas
qu’une partie de leur facture servait à financer la REUT). Par contre, quand on leur a expliqué à quoi
servait cette taxe et qu’elle avait permis de réduire la pollution des cours d’eau et produire plus en
agriculture, plus de 90% des personnes s’étaient dites prêtes à payer un peu plus cher.
Les usagers payent pour le transport de l’eau mais l’eau leur est distribuée gratuitement. Ils doivent
démontrer qu’ils ont besoin de cette eau et monter un projet.
En fonction des usages, différents traitements peuvent être réalisés. Une étude préliminaire définie qui
va utiliser l’eau afin de déterminer le niveau de traitement adapté.
Données qualité de l’eau et système d’urgence
ESAMUR publie les données générales de qualité de l’eau. Ces données sont accessibles à tous.
Cependant, l’ensemble des données n’est pas public, pas comme en Californie où tout le monde peut
avoir accès à l’ensemble des données. C’est mieux, c’est vers cela qu’il faudrait tendre. Concernant les
procédures d’urgence en cas de problème de qualité, le mécanisme dépend du mode de 531
fonctionnement de la station (plus de 100 stations font de la REUT). Parfois, c’est le gestionnaire de la
station qui lance l’alerte, parfois ce sont les chercheurs s’ils reçoivent les résultats de qualité.
Réservoirs de stockage
Normalement, les STEP sont situées à proximité du point de réutilisation et en sortie de STEP il y a des
réservoirs qui permettent de stocker entre 500 000 m3 et 1 million m3 (il existe environ 3 000 réservoirs
dans la région de Murcie). Ces réservoirs permettent :
- De garantir la disponibilité de l’eau,
- De produire un traitement additionnel (par le soleil),
- De diluer les problèmes de qualité s’il y en a en sortie de station.
La recharge des aquifères est un sujet nouveau, pensé particulièrement pour les STEP qui ne sont pas
connectées aux grandes villes. La recharge permettrait de recharger l’aquifère en hiver et de réutiliser
directement les EUT en été. La prise en charge des coûts additionnels n’est pas encore claire mais
selon M. Pedrero Salcedo, ce sera au Gouvernement Régional de couvrir ces coûts.
Réutilisation pour l’eau potable
La réutilisation pour l’eau potable n’est pas autorisée en Espagne. M. Pedrero Salcedo pense que cela
viendra mais selon lui, il faut être prudent et chaque chose en son temps… La réutilisation pour l’eau
potable ne doit être pratiquée que si la REUT est déjà bien maîtrisée.
Facteurs de réussite
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
ANNEXES
- Des Universités et des centres de recherche qui travaillent sur des sujets de recherche pratique (la
taxe sur l’assainissement permet aussi de financer la recherche),
- La sensibilisation du public et le renforcement des capacités des usagers.
Lecture du “Integrated Urban Water Reclamation and Reuse System in the Murcia Region”
Points clés de la région : 300 mm de précipitations annuelles, population de 1.5 millions de personnes.
20% des fruits et légumes exportés en Espagne proviennent de cette région.
La forte pollution de la rivière Segura a conduit le Parlement régional à adopter une loi pour mettre en
place un nouveau système de traitement des eaux usées. Le nouveau système comprend les actions
suivantes :
- Donner plus de compétences au gouvernement régional autonome pour le traitement des eaux
usées traitées. La compétence est exécutée par le département général de l’eau et de l’agriculture,
via la direction générale de l’eau ;
- Mettre en place un plan de gestion pour le traitement des eaux usées urbaines dans la région de
Murcie ;
- Mettre en place une taxe pour le traitement des eaux usées ;
- Créer une structure publique responsable pour le suivi, la mise en œuvre et la maintenance des
installations.
Le plan avait pour objectif de coordonner les actions entre les différentes administrations publiques (à
l’échelle nationale, régionale et municipale) et a été validé par le gouvernement régional de Murcie.
Les critères basiques opérationnels étaient les suivants :
- Construction des installations nécessaires pour le traitement des eaux usées traitées ;
- Sélection de critères de conception assurant la fiabilité et la bonne qualité des EUT ;
- Mise en place de procédures de gestion et maintenance des installations rigoureuses ;
532 - Mise en place de suivi des activités industrielles en matière de production d’eau usées et
encouragement du traitement à la source des eaux usées industrielles.
Particularité du plan : les STEP doivent produire des EUT pour 2 usages potentiels :
- L’évacuation des EUT dans les cours d’eau pour une réutilisation indirecte en aval ;
- La réutilisation directe des EUT.
Ces deux usages nécessitent une très bonne qualité de l’eau car même dans les cours d’eau, il n’y a
pas d’effet de dilution et la qualité doit être garantie pour les usages indirects à l’aval. Pour répondre
à cette demande, toutes les nouvelles STEP ont été équipées d’un traitement poussé sur les
nutriments et de traitements tertiaires permettant la réutilisation de l’eau. La mise en place de
traitement avancé pour l’ensemble des STEP de la région de Murcie est une spécificité de ce plan.
La loi régionale a mis en place la taxe sur l’assainissement pour financer la mise en œuvre, la
maintenance et le suivi des installations. La taxe a aussi permis la création de l’institution régionale
ESAMUR pour réaliser ces activités. ESAMUR est une institution publique régionale qui assure la
gestion et le contrôle des d’ouvrages d’assainissement, pour le comptes des communes, qui sont
propriétaires des infrastructures.
Un seul tarif est appliqué pour la taxe (déterminée au niveau régional) : il y a une taxe pour les
producteurs d’EU domestiques et une autre pour les industriels. C’est ESAMUR qui collecte et
administre la taxe.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
ANNEXES
Dans le cadre du plan de gestion, 97 STEP ont été construites (dont 46 de taille importante) et la
construction du système de collecte des EUB a permis de connecter 99% de la population urbaine
aux STEP. Une grande partie de la construction a été développée par le département régional de
l’eau et de l’agriculture et réalisée par la direction générale de l’eau de la région de Murcie. L’Union
européenne a cofinancé les installations à hauteur de 75-80% via le fond régional de développement
et le fond de cohésion.
L’investissement total a été de l’ordre de 645 millions d’euros (78% par la communauté autonome,
17% par le ministère de l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, 5% par les municipalités).
Suite à la mise en place de toutes les installations, en 2010, 110 Mm3 étaient traités par les 97 STEP,
dont 100 Mm3 étaient directement ou indirectement réutilisés.
La réutilisation :
Les différents usagers font une demande de réutilisation qu’ils adressent à la confédération
hydrographique de la rivière Segura, qui instruit la demande et vérifie que la réutilisation n’aura pas
d’incidence sur l’environnement.
533
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
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ANNEXES
Tableau 136 : Hypothèses utilisées pour les besoins en eau actuels des cultures par régions
Cultures considérés Besoins en eau d’irrigation estimés en 2020 (m3/ha/an)
Oliviers et fourrages en
Non utilisé 6 000 12 000
intercalaire
Concernant les besoins futurs, il est estimé que les besoins en eau des cultures vont augmenter de 15
% en 2050 avec l’augmentation de l’évapotranspiration dû au changement climatique. Le tableau ci-
dessous reprend donc les besoins en eau d’irrigation des cultures et par régions mais cette fois à
l’horizon 2050.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
ANNEXES
Tableau 137 : Hypothèses utilisées pour les besoins en eau futurs (2050) des cultures par régions
Cultures considérés Besoins en eau d’irrigation estimés en 2050 (m3/ha/an)
Oliviers et fourrages en
Non utilisé 7 000 13 000
intercalaire
535
TEMPORALITE DE LA MISE EN OEUVRE DES DIFFERENTES VALORISATIONS DES EUT
Il est estimé que les différentes valorisations des EUT prévues dans les scénarios ne sont pas toutes
réalisées au même horizon temporel. En fonction de la difficulté technique de leur mise en œuvre, cet
horizon temporel est plus ou moins éloigné. Par exemple, nous avons estimé que l’irrigation du
maraichage qui nécessite des traitements des EUT plus poussés commencera aux alentours de 2040.
Il a aussi été pris en compte le calendrier de création des nouvelles STEP.
Tableau 138 : Hypothèses des horizons temporels de mise en œuvre des différentes valorisations des EUT
Valorisation des EUT Horizon temporel de début de mise en œuvre
Irrigation agricole pour des cultures autorisées Si périmètre déjà projeté : 2025
actuellement – création de nouveaux périmètres
irrigués Si moins de 10 km de la STEP : 2030
Irrigation agricole pour des cultures autorisées – A partir de 2030 (augmentation progressive, voir note
substitution des eaux conventionnelles par des EUT en dessous du tableau)
dans des périmètres existants
Reboisement 2030
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
ANNEXES
AEP 2050
NB : Pour certains scénarios, il est envisagé pour des périmètres irrigués existants alimentés par des
eaux conventionnelles que leurs ressources soient remplacées par des EUT. Il est estimé que cette
substitution se fait progressivement dans le temps. Pour les grands périmètres irrigués (vallée de la
Medjerdah, plaine de Mornag, plaine de Grombalia, maraîchage à Sousse et Sfax…), il est estimé que
la substitution concerne 50 % des superficies en 2030 et 90 % en 2040. En 2050, ce développement
reste à 90 % des surfaces irriguées et non 100 % car il peut exister des contraintes techniques à la
substitution des eaux conventionnelles par des EUT pour certaines parcelles, d’où cette hypothèse des
90 %.
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
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ANNEXES
CAP BON 2050
Volume substitué Superficies Part du volume Part du volume total
Scénarios Valorisations des EUT (Mm3) concernées (ha) réutilisé d'EUT produit
Agrumes 9 1 012 32% 22%
Arbo/fourrages 1 76 2% 1%
Maraîchage 9 1 072 33% 22%
Scénario 1 TOTAL AGRICOLE 19 2 160 67% 46%
Espaces verts 4 412 13% 9%
Recharge de nappe 0 0 0% 0%
TOTAL 23 2 571 80% 55%
Agrumes 0 0 0% 0%
Arbo/fourrages 0 0 0% 0%
Maraîchage 0 0 0% 0%
Scénario 2 TOTAL AGRICOLE 0 0 0% 0%
Espaces verts 0 0 0% 0%
Recharge de nappe 0 0 0% 0%
TOTAL 0 0 0% 0%
Agrumes 0 0 0% 0%
Arbo/fourrages 0 0 0% 0%
Maraîchage 0 0 0% 0%
Scénario 3 TOTAL AGRICOLE 0 0 0% 0%
Espaces verts 0 0 0% 0%
Recharge de nappe 16 ‐ 68% 37%
TOTAL 16 0 68% 37%
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
prospective - Version définitive
ANNEXES
GRAND TUNIS 2050
Volume substitué Superficies Part du volume Part du volume
Scénarios Valorisations des EUT (Mm3) concernées (ha) réutilisé total d'EUT produit
Arbo/fourrages 0 0 0% 0%
Maraîchage 0 0 0% 0%
TOTAL AGRICOLE 0 0 0% 0%
Espaces verts 6 399 3% 3%
Scénario 1
Réutilisation industrielle 4 ‐ 2% 2%
Recharge de nappe 9 ‐ 5% 4%
AEP 151 ‐ 78% 64%
TOTAL 170 399 88% 72%
Arbo/fourrages 82 14 105 38% 35%
Maraîchage 19 2 157 9% 8%
TOTAL AGRICOLE 101 16 262 47% 43%
Espaces verts 6 399 3% 3%
Scénario 2
Réutilisation industrielle 4 ‐ 2% 2%
Recharge de nappe 9 ‐ 5% 4%
AEP 0 0 0% 0%
TOTAL 120 16 661 57% 51%
Arbo/fourrages 128 16 296 60% 55%
Maraîchage 0 0 0% 0%
TOTAL AGRICOLE 128 16 296 60% 55%
Espaces verts 0 0 0% 0%
Scénario 3
Réutilisation industrielle 0 0% 0% 0%
Recharge de nappe 28 ‐ 13% 12%
AEP 0 0 0% 0%
TOTAL 156 16 296 73% 66%
Arbo/fourrages 72 9 885 0 0
538 Maraîchage 0 0 0% 0%
TOTAL AGRICOLE 72 9 885 41% 31%
Espaces verts 0 0 0% 0%
Scénario 4
Réutilisation industrielle 0 0% 0% 0%
Recharge de nappe 28 ‐ 16% 12%
AEP 0 0 0% 0%
TOTAL 100 9 885 57% 43%
GRAND SUD 2050
Volume substitué Superficies Part du volume Part du volume total
Scénarios Valorisations des EUT (Mm3) concernées (ha) réutilisé d'EUT produit
Palmiers dattiers 20 1 274 32% 20%
Espaces verts 4 485 7% 5%
Scénario 1 Réutilisation industrielle 13 ‐ 21% 13%
Recharge de nappe 18 ‐ 30% 19%
TOTAL 56 1 760 90% 56%
Palmiers dattiers 0 0 0% 0%
Espaces verts 13 1 368 15% 13%
Scénario 2 Réutilisation industrielle 0 0 0% 0%
Recharge de nappe 0 0 0% 0%
TOTAL 13 1 368 15% 13%
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ANNEXES
CONVERSION MONETAIRE
Taux de conversion euro – Dinar tunisien : 1 € = 3.25 DT
COUT DE L’ENERGIE
1 kWh : 0,235 DNT
Les coûts intègrent toutes les sujétions associés aux projets (foncier, étude …).
Pour le dimensionnement des conduites, les calculs de perte de charge dans la canalisation sont
déterminés par la formule de Lechapt et Calmon suivante : J = L x QM x D-
Avec :
J, perte de charge linéaire en mm/m,
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
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ANNEXES
La rugosité retenue pour le dimensionnement des conduites est de 0.5 mm, soit L = 1.4, M = 1.96,
N = 5.19
Une majoration de 10% pour prendre en compte les pertes de charge singulières diffuses (coudes,
points singuliers…) est intégrée.
La HMT de stations de pompage est définie par addition des pertes linéaires dans l’adducteur de
transfert (selon formule vue ci-avant) et du dénivelé géographique saisie comme hypothèse.
Avec :
P = Puissance hydraulique de la pompe (en kW),
Q = débit de la pompe en m3/s,
H = HMT de la pompe (en mCE),
rp = rendement des pompes (70% dans le cadre de l’étude),
Les coûts des stations de pompage sont estimés sur la base des prix d’ordre suivants établis par BRLi
sur la base de prix de travaux récents et de l’expertise des ingénieurs hydrauliciens de BRLi. Les
coûts intègrent toutes les sujétions associés aux projets (foncier, étude …).
P
Cout ordre / kWh
hydraulique
kW euro/kW DNT/kW
10 8 500 27 625
50 5 600 18 200
100 4 500 14 625
200 3 600 11 700
500 2 700 8 775
1 000 2 200 7 150
2 000 1 800 5 850
3 000 1 500 4 875
4 000 1 400 4 550
5 000 1 300 4 225
6 000 1 300 4 225
7 000 1 300 4 225
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ANNEXES
Le calcul est réalisé par un calcul actualisé avec un coût d’actualisation de 3%.
La durée de vie est supposée égale à 50 ans. 10% du total de l’investissement est toutefois supposé
renouvelé 1 fois en 30 ans.
Coût d’investissement : 1 500 €/m3/jour. Nous avons retenu ce coût sur la base de précédentes
études BRLi et sur la base des coûts mentionnés dans l’étude Eau 2050 (tableau extrait ci-
dessous) :
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
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ANNEXES
Durée de vie
Les hypothèses retenues sur les durées de vie sont les suivantes :
Durée de vie génie civil : 30 ans
Durée de vie équipement : 10 ans
Pour une unité de traitement partielle (Reminéralisation, désinfection, chloration et stockage), pour
potabiliser des EUT ayant fait l’objet d’un traitement poussé par osmose inverse
Energie (hors
542 Capacité de Coût captage et
Coût Investissement
traitement Fonctionnement refoulement
station)
m3/jour eurosHT euroHT/m3/jour eurosHT/m3 kWh/m3
5 000 1 175 000 235 0,08 0,060
10 000 2 100 000 210 0,08 0,060
15 000 2 775 000 185 0,08 0,060
30 000 4 650 000 155 0,08 0,060
40 000 5 600 000 140 0,08 0,060
90 000 9 450 000 105 0,08 0,060
125 000 10 625 000 85 0,08 0,060
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ANNEXES
Energie (hors
Capacité de Coût
Coût Investissement captage et
traitement Fonctionnement
refoulement station)
Durée de vie
Durée de vie génie civil : 30 ans
Durée de vie équipement : 15 ans.
543
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
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ANNEXES
EMISSAIRE EN MER
Les émissaires en mer sont estimés sur la base des coûts indiqués dans l’étude ONAS – Etude
d’exécution d’un émissaire pour l’évacuation et l’éloignement des eaux traitées du pôle épuratoire sud
de Tunis (Pôle sur Méliane – Volume 1 (2020) pour un émissaire de 7 km et de 3 m3/s.
RESEAU D’IRRIGATION
Le coût des nouveaux réseaux d’irrigation (intégrant l’ensemble des infrastructures hors réseau à la
parcelle) est estimé sur la base d’un prix d’ordre de 8 000 DT/ha auquel s’ajoute un coût de 2 000 DT/ha
pour le cout des réseaux à la parcelle.
Les coûts d’énergie sont basés sur l’hypothèse d’une HMT de 60 mCE.
Elevage
Les hypothèses suivantes sont formulées.
Rendement luzerne : 3300 UF/ha (apport phase 1 – périmètre Aguila)
Besoin cheptel :
- Ovin : 1.5 UF/jour
- Bovin : 8 UF/jour
Prix de vente
- Ovin : 235 DT/jour
- Bovin : 5 430 DT/jour
Coût d’exploitation
- Ovin : 52 DT/jour
- Bovin : 2 145 DT/jour
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ANNEXES
545
Elaboration du Plan Directeur National de réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie | Phase 2 – Analyse
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12 octobre 2039 – Irriguer ses oliviers avec les eaux usées du Grand Tunis : la
visite d’une exploitation agricole singulière près de Zaghouan
Depuis 3 ans, M. GHALLA irrigue ses oliviers et ses fourrages. Son exploitation se trouve dans la localité de Bir
Mchergua. Il utilise les Eaux Usées Traitées (EUT) produites par la station d’épuration de El Attar, située à 40 km.
Retour éclairant sur les conséquences de l’ambitieux transfert des EUT nommé «TUNISIA REUSE», achevé en 2036.
Des EUT à la rescousse de zones agricoles assoiffées ont ainsi pu s’installer dans la région tout en sécurisant leurs
revenus et en profitant du tarif attractif des EUT de 100
Avant l’arrivée des EUT pour l’irrigation, une agriculture millimes par m3.».
pluviale sensible aux aléas climatiques était pratiquée sur les
terres de la plaine de Boucha, dans le Gouvernorat de Un littoral tunisois mieux préservé
Zaghouan. Les sécheresses successives depuis les années 2025
Outre le secteur agricole, ce transfert a aussi aidé à préserver
ont laissé des traces avec des précipitations ne dépassant pas
d’autres activités économiques qui subissaient les rejets d’eaux
les 350 mm/an. A l’ombre d’un de ses oliviers croulant de
comme l’atteste M. OUTIL de l’Office National du Tourisme
fruits, M. GHALLA se souvient de l’épisode particulièrement
Tunisien (ONTT) : « Les eaux usées qui se déversaient dans le
caniculaire de l’été 2031 : «on n’a pu produire que 300 kg
Golfe de Tunis dégageaient parfois de mauvaises odeurs et il
d’olives par ha cette année-là, contre un rendement moyen de
arrivait que certaines plages soient fermées à la baignade. La
600 kg en temps normal. Ça a été très dur pour tous les petits
situation était insoutenable pour le secteur touristique ainsi que
agriculteurs ». Depuis la construction de la conduite de
pour les tunisois ».
transfert des EUT, il irrigue 15 ha d’oliviers en agriculture
biologique. En plus de compléter les eaux pluviales qui se
raréfient, ces EUT sont une source de nutriments essentiels au
bon développement des arbres. En parallèle, M. GHALLA a pu
accroître son troupeau ovin en irriguant des fourrages sous ses
oliviers : « je peux aujourd’hui produire de la viande en plus de
mon huile d’olive et je vends une partie de cette production aux
gîtes de la région, le reste part pour l’exportation ». En effet,
l’essor de l’écotourisme dans la Gouvernorat de Zaghouan
permet à M. GHALLA d’écouler localement ses produits de
qualité, largement appréciés par les touristes.
Ouvrage hydraulique de régulation en amont du transfert
Des espaces verts arrosés avec des Eaux Usées l’Université de Gabes ». La ville a aussi lancée d’autres
Traitées (EUT) initiatives de réutilisation des eaux urbaines, comme à Sousse
pour l’irrigation des parcs urbains ou à Sfax pour la réutilisation
Dans l’hôtel de l’Oasis Bleu, on se prépare pour la saison industrielle.
estivale. Le directeur, M. OUTIL, nous montre fièrement sa
station végétale filtrante « les eaux grises sont séparées à la
source avant d’être épurées par un lit de roseaux puis
réutilisées pour arroser les espaces verts de l’hôtel et alimenter
les blocs sanitaires. Nous estimons que cela réduit notre
consommation d’eau potable de 40 % ! Ce sont des arguments
auxquels notre clientèle est manifestement sensible ».
L’interdiction de création de nouveaux forages pour puiser
l’eau des nappes pour les usages touristiques a amené le
secteur à réagir en trouvant des alternatives. Pour les
logements touristiques plus modestes, les eaux usées sont
collectées puis traitées dans la nouvelle station d’épuration de Parc urbain irrigué avec des EUT au sud de Gabes
Gabes Sud, ainsi qu’une partie des effluents domestiques de la Eau potable et eaux usées, même principe !
ville. Plutôt que d’être rejetées en mer, ces eaux sont
réutilisées pour l’irrigation d’un golf, de parcs urbains avec Ces projets ont été instruits par l’ONADEP (Office National de
fontaines et de la palmeraie de Teboulbou. Un circuit l’Assainissement et de l’Eau Potable), né de la fusion entre la
touristique aménagé dans cette dernière l’a sauvée de SONEDE et l’ONAS depuis 2028. L’office est responsable du
l’extension urbaine. traitement des eaux usées avant de les vendre aux usagers, à
un tarif fixé selon la nature de l’activité, du volume réutilisé et
de la zone géographique. M. DABOUZA du pôle REUT de cet
La REUT dans la zone touristique de Gabes Sud
organisme, précise : « La prise en charge de la REUT par
Ressources en Traitement Usages
eaux usées
l’ONADEP a permis d’étendre les secteurs d’usages de ces eaux,
autrefois majoritairement utilisées par l’agriculture. La
stratégie s’est concentrée sur les pôles urbains avec un triple
objectif : éviter les rejets d’eaux usées près des zones de
baignade, réutiliser l’eau au maximum localement et diminuer
Ville de Gabes l’utilisation d’eau potable pour des usages urbains autres que
STEP de domestiques ».
Gabes Sud
Cette organisation institutionnelle permet une cohérence dans
la gestion du circuit des eaux urbaines, dit petit cycle de l’eau.
Cependant, cette centralisation des décisions au niveau des
Eaux grises producteur des EUT est soumise à des critiques provenant
Blocs sanitaires Unité filtrante
Espaces verts d’usagers de l’eau. C’est le cas de M. KAMOUNE, secrétaire de
hôteliers
individuelle l’URAP de Gabes : « il y a un manque de coopération avec les
agriculteurs. C’est une politique de REUT surtout gérée par
Gabes, pionnière des villes tunisiennes à réutiliser ses l’offre plutôt que par la demande. Il est pour nous incohérent
eaux dans les secteurs urbains d’irriguer la pelouse des hôtels plutôt que d’assurer la sécurité
alimentaire du pays, surtout dans le Sud tunisien largement
Attirer de nouveau les touristes à Gabes n’a pas été une mince impacté par le changement climatique. La REUT doit aider à
affaire avec la pollution causée par l’industrie phosphatière. subvenir aux besoins en eau des périmètres irrigués. Certaines
Pourtant, avec ses oasis maritimes uniques au monde, la région zones agricoles sont aujourd’hui assoiffées ! Je comprends
a du potentiel. La dégradation du cadre de vie a fortement qu’améliorer le cadre de vie des citoyens est important, mais il
mobilisé la société civile pour protéger son environnement. La est possible de créer des zones végétalisées adaptées à la
REUT est ainsi devenue une des préoccupations majeures au vu sécheresse, sans irrigation. Nous demandons à ce que les
du stress hydrique et des impacts des rejets des effluents objectifs de la REUT soient reconsidérés ».
domestiques et industriels dans le Golfe de Gabes.
Mais l’ONADEP ne compte pas s’arrêter en si bon chemin ?
Mme OUED de la Direction Régionale de l’eau et de Il nous donne RDV en 2050 pour un nouveau projet :
l’environnement de Gabes, nous rappelle l’historique : « la l’alimentation en eau potable du Grand Tunis avec les EUT…
première mesure forte a été l’obligation en 2023 pour le Groupe
Chimique Tunisien de réutiliser au maximum les EUT de la ville
de Gabes. Des programmes d’irrigation d’espaces verts ont
ensuite été réalisés sur exemple du site pilote lancé en 2018 par
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