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RSG 224 0029
RSG 224 0029
Patrick Piget
Dans La Revue des Sciences de Gestion 2007/2 (n°224-225) , pages 29 à 37
Éditions Direction et Gestion
ISSN 1160-7742
ISBN 9782916490083
DOI 10.3917/rsg.224.0029
© Direction et Gestion | Téléchargé le 31/05/2023 sur www.cairn.info (IP: 197.0.158.161)
Comptabilité et finance
le cas Danone
par Patrick Piget
mars-juin 2007
Dossier
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actifs non courants et groupes d’actifs et passifs liés destinés Tableau n° 2 : passif de Danone.
à être cédés (IFRS 5).
Selon l’IAS 1.57, un actif est classé en actif courant lorsqu’une frais de développement ne sont pas enregistrés à l’actif du
des quatre conditions suivantes est remplie : l’entreprise bilan dans la mesure où tous les critères de reconnaissance
s’attend à pouvoir réaliser l’actif, le vendre ou le consommer établis par l’IAS 38, ne sont généralement pas remplis avant la
dans le cadre de son cycle d’exploitation normale ; l’actif est mise sur le marché des produits.
essentiellement détenu à des fins de transaction ; l’entreprise Un passif est classé en passif courant si l’une des quatre condi-
s’attend à réaliser l’actif dans les douze mois suivant la date de tions suivantes est remplie : l’entreprise s’attend à ce que le
clôture ; l’actif est de la trésorerie ou un équivalent de trésorerie passif soit réglé dans le cadre de son cycle d’exploitation ; le
dont l’échange ou l’utilisation pour régler un passif n’est passif est essentiellement détenu à des fins de transaction ; le
soumis à aucune restriction. Tous les autres actifs sont non passif doit être réglé dans les douze mois après la date de
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Les dettes financières doivent être classées parmi les passifs autres que les augmentations provenant des apports des parti-
courants lorsqu’elles doivent être réglées dans les douze mois cipants aux capitaux propres.
après la clôture (IAS 1.63 et 1.64) même si l’échéance d’ori- Le Conseil National de la Comptabilité présente notamment le
gine était de plus d’un an. résultat opérationnel (ou d’exploitation) courant qui est la diffé-
Selon l’IAS 37, une provision est un passif dont l’échéance ou rence entre le résultat opérationnel et les autres produits et
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le montant sont incertains ; une éventualité est une circons- charges opérationnels. Le résultat opérationnel est très proche
tance ou une situation dont le résultat final, bénéfice ou perte, du résultat d’exploitation et quant aux autres produits et
ne sera confirmé que par la survenance ou non d’un ou de charges opérationnels, ils comprennent un nombre limité d’élé-
plusieurs évènements futurs. Chez Danone, les provisions pour ments comme par exemple certaines dépréciations d’actifs
risques et charges sont enregistrées sur la ligne « Autres dettes non-courants, certaines charges de restructuration, une provi-
non courantes » du bilan. sion relative à un litige majeur…
La norme IAS 1 n’impose pas de modèle de compte de résultat L’IAS 35 remplacée par la norme IFRS 5 précise les notions
mais indique les postes devant figurer dans cet état financier : d’actifs non courants destinés à être cédés et abandons d’acti-
les produits des activités ordinaires ; les charges financières ; la vité. L’entreprise doit classer un actif en actifs non courants
quote-part dans le résultat net des entreprises associées destinés à être cédés si la valeur comptable doit être recouvrée
(influence notable) et des entreprises sous contrôle conjoint à travers une vente et par ailleurs, le montant du résultat net lié
(mise en équivalence) ; la charge d’impôt ; le résultat net de à ces activités abandonnées doit apparaître distinctement dans
l’exercice ; la part des intérêts minoritaires dans le résultat net le compte de résultat. Le résultat net d’impôt des activités
et la part du groupe dans le résultat net. arrêtées ou en cours de cessions doit être relatif à une partie
importante de l’activité opérationnelle de l’entité ce qui n’est
pas le cas pour Danone en 2004. En revanche, l’impact sur le
compte de résultat est notable en 2005 : 504 M€ pour un
résultat net de 1 671 M€ (= 30 %). Ce résultat net d’impôt des
activités arrêtées, cédées ou en cours de cession comprend le
résultat net des activités Sauces, ainsi que la plus-value de
473 millions d’euros réalisée dans le cadre de la cession des
activités Sauces au Royaume-Uni et aux États-Unis.
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doivent être présentés séparément selon qu’il s’agit d’élé- de la situation financière de la filiale concernée à la date d’exer-
ments non courants ou courants. L’application d’IAS 1 n’a pas cice de l’option et l’exercice de ces options augmenterait le
d’impact significatif sur la présentation du bilan consolidé du pourcentage de détention du groupe dans le capital de ces
Groupe (p. 132 du document de référence de Danone). sociétés. Le différentiel entre le prix d’exercice des options et
la valeur historique des intérêts minoritaires est classé dans le
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financières non courantes sont de 6 677 M€ puis 5 692 M€ augmentation du poste « bénéfices accumulés » de 4 850 M€
pour 2005. à 5 728 M€) et de la baisse des passifs non courants de 16 %
En général, ce ratio dit de liquidité relative est satisfaisant s’il (remboursements des emprunts obligataires) compensant
est supérieur à 70 % et il est généralement inférieur à 100 % ; largement la hausse des passifs courants de 21 %.
c’est la capacité quasi-immédiate du groupe à régler ses
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passifs courants.
Le stock de trésorerie de Danone est confortable à plus de Ce deuxième ratio dit de capacité d’endettement à plus de
2000 M€ d’autant qu’il a été soustrait de la trésorerie brute, douze mois mesure la structure des ressources permanentes
les dettes financières courantes y compris la part à moins de (capitaux propres + passifs non courants) pour les groupes.
douze mois des dettes financières non courantes. La liquidité Chez Danone, les dettes financières non courantes représen-
relative permet de compléter l’analyse de la trésorerie et cette tent environ 90 % des passifs non courants. Les financiers
liquidité peut être définie comme la capacité de l’entreprise à considèrent que si ce rapport est inférieur à 50 % alors les
faire face à ses échéances à moins d’un an, c’est-à-dire possibilités d’obtention de passifs non courants, c’est-à-dire
rembourser ses passifs courants. Elle est plus que satisfai- essentiellement des dettes financières non courantes, sont
sante puisque supérieure à 70 % et empiriquement, nous très difficiles à moins que le groupe ne puisse fournir d’impor-
constatons souvent une trésorerie nette positive avec une liqui- tantes garanties.
dité relative supérieure à la valeur précitée : force est de Le ratio déjà satisfaisant s’améliore grandement du fait de
constater une baisse de la liquidité relative en liaison avec la l’augmentation des capitaux propres et de la baisse des passifs
légère diminution de la trésorerie (- 19 M€) et plus précisément non courants. Les dettes financières à plus de douze mois de
l’augmentation des dettes financières courantes de 527 M€ à Danone sont notées A1 stable par Moody’s et A + stable par
869 M€. Standard & Poor’s. L’objectif du groupe est de maîtriser le coût
Le bloc causatif n° 2 traite de la structure financière. Les condi- d’accès à ses capitaux, en privilégiant un financement par la
tions de réalisation de l’équilibre financier de l’entreprise sont dette financière, tout en maintenant un niveau d’endettement
étroitement liées d’une part, à l’importance des ressources raisonnable pour conserver sa flexibilité financière.
stables (capitaux propres + passifs non courants) par rapport
aux emplois stables (actifs non courants) et d’autre part, à celle
des capitaux propres par rapport aux capitaux empruntés. Ce ratio est parfois qualifié de capacité de remboursement des
passifs non courants puisque ces derniers s’effectuent avec le
surplus monétaire net du groupe. Ce ratio répond à la question
Ce ratio R 06 dit d’autonomie financière voire d’endettement suivante : combien d’années faut-il pour se libérer de ses dettes
permet d’examiner la structure financière du passif, il met en financières non courantes à autofinancement « constant » ? Il ne
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tion, aux emballages utilisés pour ses produits, à la conception En volume, le groupe est le premier producteur mondial de
et l’exploitation de divers procédés et équipements nécessaires produits laitiers frais, le second producteur mondial de biscuits
à son activité. Les marques, modèles, droits d’auteur, déposés et produits céréaliers et le premier producteur mondial ex aequo
ou non, licences, brevets et savoir-faire représentent une part d’eau conditionnée. Les concurrents de Danone, dans ses
substantielle du patrimoine de Danone qui est donc déterminé métiers, sont de grands groupes internationaux de l’agroali-
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à prendre toutes les mesures juridiques qui s’imposent pour mentaire et des boissons comme Nestlé, Kraft, PepsiCo, Coca-
protéger et exploiter ses droits de propriété intellectuelle et Cola, des sociétés plus petites spécialisées dans certaines
industrielle. gammes de produits ou certains marchés et des chaînes de
Dans le cadre d’une stratégie destinée à pérenniser la distribution offrant des produits génériques ou leurs marques
dynamique de croissance rentable de ses activités, le groupe a propres. La présence de nombreux acteurs, tant locaux qu’in-
notamment procédé aux opérations suivantes : en janvier 2005, ternationaux, fait du secteur des boissons et des aliments
il a finalisé la cession d’Italaquae (Boissons – Italie) et a conditionnés un marché fortement concurrentiel.
procédé aux apports de ses activités Biscuits en Argentine et Danone mène à la fois une politique de croissance interne et
au Brésil à la société Bagley Latino America constituée avec le externe visant à établir un équilibre géographique entre pays
groupe Arcor ; en août 2005, le groupe a cédé ses activités développés et pays émergents. La croissance interne de 6,7 %
Sauces au Royaume-Uni et aux États-Unis, générant une plus- réalisée en 2005 résulte pour environ 5,2 % d’une augmenta-
value nette de 473 millions d’euros ; en novembre 2005, suite tion des volumes vendus et pour 1,5 % d’une meilleure valori-
à la décision de se désengager de l’activité eaux en bonbonnes sation des produits. L’effet périmètre s’explique principalement
(Home and Office Delivery) aux États-Unis, le groupe a cédé au par la cession en 2004 des filiales du Pôle Biscuits et Produits
fonds d’investissement Kelso les actifs détenus dans la société Céréaliers au Royaume-Uni (Jacob’s) et en Irlande (Irish
DS Waters, LP. Biscuits), par la déconsolidation des activités Biscuits en
En revanche, les principales acquisitions de l’exercice 2005 Amérique Latine à compter du 1er janvier 2005 et par la cession
concernent : la prise de participation complémentaire de 3,22 % des activités d’eaux en bouteilles en Italie en janvier 2005. Ces
dans Danone Asie, société holding détenant les participations effets de périmètre négatifs sont partiellement compensés par
du Groupe dans la zone Asie-Pacifique ; l’acquisition d’une parti- l’intégration globale d’Al Safi Danone Company à la suite de la
cipation complémentaire de 29 % dans la société Sotubi prise de contrôle de cette société par le groupe le 1er juillet
(Biscuits – Tunisie), portant le pourcentage de détention du 2005. L’effet devise s’explique principalement par l’affaiblisse-
Groupe de 20 % à 49 %. ment de l’euro vis-à-vis du dollar américain et des monnaies qui
lui sont liées, notamment le yuan chinois.
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Le ratio DMS (PRO) détermine la durée moyenne de stockage
des produits des marchandises susceptibles d’être vendus. Il
Tableau n° 5 : les ratios consécutifs.
est satisfaisant car relativement bas à 20 jours… En valeur
absolue, le besoin en fonds de roulement est négatif (respecti- fique justifié par une structure de marché concentrée et un
vement : -493 M€ puis -562 M€), c’est une ressource, ce qui nombre réduit d’intermédiaires contrôlant la majeure partie de
est tout à fait remarquable pour un groupe comme Danone et l’offre. Les achats d’emballages sont gérés via des
en conséquence : la trésorerie positive s’explique en grande programmes d’achats mondiaux ou régionaux permettant d’opti-
partie par ce besoin en fonds de roulement négatif. miser les compétences et les effets volumes. En effet, les prix
sont influencés par l’offre et la demande au niveau mondial et
régional, par les cycles économiques mais aussi par les
3. Les ratios consécutifs capacités de production installées et le prix du pétrole. Le PET
du groupe Danone et les plastiques, qui figurent parmi les principales matières
premières d’emballage achetées par le groupe, ont vu leur prix
fortement varier en Europe et en Asie en 2004 et 2005, en
raison notamment de la fluctuation du prix du pétrole. Les
Ce ratio dit de rentabilité opérationnelle ou économique traduit autres matières premières d’emballage, telles le carton, n’ont
la capacité du groupe à vendre avec profit, un produit et/ou une pas enregistré d’évolution significative de prix à l’échelle du
marchandise sur un marché donné, indépendamment de toute groupe sur la période.
politique de financement et d’impôt sur les bénéfices. Pour un Le coût des produits vendus correspond aux coûts de produc-
groupe, on peut donner le barème suivant : si le rapport R tion, comprenant essentiellement le coût des matières
15 est négatif alors il n’y a aucune rentabilité opérationnelle ou premières alimentaires et des emballages, la main-d’œuvre
économique ; si 0 % ≤ R 15 < 5 % alors la rentabilité opération- industrielle ainsi que les dotations aux amortissements du
nelle est faible ; si 5 % ≤ R 15 < 10 % alors elle est moyenne et matériel de production. En valeur absolue, le coût des produits
si R 15 ≥ 10 % alors la rentabilité opérationnelle est satisfai- vendus a augmenté de 6,8 %, passant de 6 223 M€ à
sante. Chez Danone, cette rentabilité opérationnelle est remar- 6 644 M€ en 2005. En pourcentage des produits des activités
quable avec une valeur oscillant autour de 13 % ! ordinaires, le coût des produits vendus est passé de 50,7 % à
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produits des activités ordinaires en 2005 contre 8,0 % en (charges d’intérêt, résultat des couverture de taux de change,
2004. Cette diminution en proportion du chiffre d’affaires gains et pertes liés à l’extinction des dettes).
résulte notamment de la politique active menée depuis Le ratio R 17 est couramment utilisé par la profession bancaire
plusieurs années par le groupe pour diminuer ses frais de struc- notamment pour juger du poids relatif du coût de l’endettement
ture. financier : c’est à la fois un ratio d’endettement financier (un
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Les frais de recherche et de développement, qui représentent rapport élevé confirme un taux d’endettement défavorable) et
environ 1 % des produits des activités ordinaires, ont légère- un ratio de rentabilité financière (à partir d’un certain niveau, le
ment diminué en 2005 et s’établissent à 123 M€ contre coût de l’endettement financier brut est tel que la rentabilité
129 M€ l’année précédente. financière devient faible voire inexistante). Le barème fréquem-
Le résultat opérationnel courant a augmenté de 130 M€, ment avancé est le suivant : si le rapport R 17 = Coût de
passant de 1 608 M€ à 1 738 M€ en 2005. Cette progression, l’endettement financier brut/Produits des activités ordinaires
qui provient notamment de l’amélioration de la performance est inférieur à 2 % alors c’est favorable (situation actuelle de
opérationnelle et des variations de périmètre, est à mettre en Danone) ; si le rapport R 17 est compris entre 2 % et 4 % alors
perspective d’un contexte de hausse sensible du coût des c’est moyen ; si le rapport R 17 est supérieur à 4 % alors c’est
transports et du prix des matières premières, principalement défavorable et la perte financière est vraisemblablement
des matières plastiques, et de l’impact négatif de l’évolution du élevée.
mix pays. Le coût de l’endettement financier net est passé de 94 M€ à
En 2005, les autres charges opérationnelles s’élèvent à 32 M€ 101 M€ en 2005. L’augmentation du coût de l’endettement
et comprennent principalement la perte de valeur de 53 M€ financier brut résulte notamment de la charge de 13 M€
constatée sur la participation du groupe dans ses activités HOD constatée dans le cadre du remboursement anticipé des obliga-
au Canada, partiellement compensée par le profit de 19 M€ tions convertibles ainsi que d’une augmentation du coût moyen
réalisé sur la cession d’Italaquae (Boissons – Italie). En 2004, de la dette brute. L’augmentation des produits de trésorerie et
les autres charges opérationnelles s’élevaient à 49 M€ et d’équivalents de trésorerie provient principalement d’une
comprenaient principalement la perte réalisée dans le cadre de augmentation du montant moyen des placements. En 2004, les
la cession des activités Biscuits au Royaume-Uni (Jacob’s) et en autres produits financiers s’élevaient à 104 M€ et compre-
Irlande (Irish Biscuits). naient principalement des plus-values de cession de titres de
Finalement, le résultat opérationnel a augmenté de 147 M€, participation pour 47 M€ ainsi qu’un complément sur le prix de
passant de 1 559 M€ à 1 706 M€ en 2005. cession de la société BSN Glasspack pour 71 M€. La charge
d’impôt a augmenté, passant de 428 M€ à 473 M€ en 2005.
La hausse du taux effectif d’imposition, qui s’établit à 29,6 %
L’autofinancement est un indicateur important de rentabilité en 2005 contre 27,3 % en 2004, résulte notamment d’une
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Le Conseil National de la Comptabilité a défini le coût de Ce ratio causatif, le plus important de toute l’analyse finan-
l’endettement financier net comprenant les produits de tréso- cière, a plusieurs appellations : rentabilité financière, Return On
rerie et d’équivalents de trésorerie (produits d’intérêt, résultat Equity (ROE = Net Income/Book Value of Equity) plus proche de
de cession d’équivalents de trésorerie, résultat des couverture la rentabilité financière que le Return On Investment – ROI
de taux de change) et le coût de l’endettement financier brut (Résultat net/actif). Ce ratio intéresse les actionnaires, les
investisseurs potentiels et les dirigeants ; la rentabilité finan-
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cière est un indicateur de la capacité du groupe à rémunérer les Compte tenu des charges existantes (charges opérationnelles,
actionnaires, soit sous forme de dividendes, soit sous forme le coût de l’endettement financier net et l’impôt sur les
d’une affectation aux réserves augmentant ainsi la valeur intrin- bénéfices) pour aboutir au bénéfice net, alors une rentabilité
sèque des titres qu’ils détiennent. Le ratio doit être suffisam- opérationnelle (ou économique) nette de 5 % peut être jugée
ment élevé pour que l’actionnaire accepte de confier son comme satisfaisante.
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épargne au groupe. Le taux de rotation du capital est le rapport entre les produits
Le seuil de survie d’un taux de profit avancé par les financiers des activités ordinaires et le montant des moyens engagés
et les stratèges est souvent de 10 % et en conséquence, nous (Actif) exprimant le montant de PAO obtenu avec un euro de
pouvons esquisser le barème suivant, pour un groupe industriel capital investi dans l’actif. En général, ce ratio tourne entre
et/ou commercial : si le rapport R 18 = Résultat net/Capitaux 0,70 euro et 1,30 euro : il faut penser un euro de produits des
propres est négatif alors il n’y a aucune rentabilité financière ; activités ordinaires généré par un euro d’actif.
si 0 % ≤ R 18 < 5 % alors la rentabilité financière est faible ; si Le ratio d’endettement (ou d’autonomie financière) le plus
5 % ≤ R 18 < 10 % alors elle est moyenne ; si R 18 ≥ 10 % alors important est le rapport capitaux propres/passifs non courants
la rentabilité financière est satisfaisante. Le groupe Danone et passifs courants. Compte tenu du barème avancé par le
possède une rentabilité financière exceptionnelle surtout en système bancaire, si ce ratio doit être supérieur à 50 % alors le
2005 (= 29,7 %) suite à une rentabilité économique nette rapport passif/capitaux propres doit être légitimement inférieur
exceptionnelle à 12,8 % mais celle-ci est anormalement gonflée à trois (= 300 %).
par le résultat net des activités arrêtées, cédées ou en cours (= Chez Danone, tous les indicateurs sont favorables sauf peut-
504 M€). être le taux d’endettement qui est de 3,6 en 2004 mais qui se
Par ailleurs, nous pouvons expliquer un ratio causatif global en rapproche de la norme en 2005.
le décomposant en ratios discriminants partiels ; le ratio de
rentabilité financière R 18 peut alors être expliqué par le produit
de trois ratios (ou chaîne de ratios) : Bibliographie
Bachy Bruno et Sion Michel. Analyse financière des comptes consolidés
– normes IAS/IFRS. Dunod, 2005, 264 p.
Lopater Claude et Sijelmassi Leila. S’initier aux IFRS. Éditions Francis
Lefebvre, 2005, 320 p.
La Bruslerie Hubert (de). Analyse financière. Dunod, 2006, 3e Éd.,
496 p.
Cohen Elie. Analyse financière. Economica, 2003, 5e Éd., 608 p.
Degos Jean-Guy. Diagnostic financier, analyse des experts et pertinence
des normes IFRS. La Revue du Financier, décembre 2003, n° 144,
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