LES LIVRES PROPHETIQUES
1, Introduction
1.1 Le phénoméne prophétique dans la Bible et dans le proche Orient antique
Le phénoméne prophétique est institutionnel en Israél et dans le Moyen Orient. Dire qu'il
est institutionnel signifie dire qu'il est reconnu par tous. Ce phénoméne part d’une
acceptation du peuple de Dieu et est une institution dans institution du peuple de Dieu
Ilya plusieurs catégories de prophates :
"Les prophétes de cour: le fonctionnaire auquel le roi s'adresse pour connaitre la
volonté de Dieu. Nous avons l’'exemple du prophéte Nathan.
+ Les prophétes cultuels dans le Temple. Il y a parfois des contrastes, mais jamais les
prophates ne s’opposent au culte. Ils parient toujours du culte de I'intérieur.
* Les autres prophétes.
Le prophétisme est done une institution reconnue tout comme la monarchie, et tout comme
le sacerdoce.
La Bible interdit certaines formes d’idolétrie, mais pas la divination en générale. Nous le
voyons dans I’Ancien Testament et dans le Nouveau Testament.
C'est différent de la magie bien qu’a un moment toute la divination s'y frotte. La magie est
une science technique humaine qui contraint la divinité
homme ne peut pas décider quelque chose sans savoir sila divinité est favorable.
Ilya des formes de divination qui sont sous le contréle de l’autorité, Par exemple en Gréce,
nous avons la divination officielle, L'empereur en était le détenteur.
Dans le monde méditerranéen, on en reconnait des formes1.1.1 La divination par observation des réalités naturelles
Lastrologie qui est trés utilisée a Babylone. La Bible ironise dessus.
(1s 47,13: « Tu ves épuisée @ force de consultations, quis se présentent donc et te sauvent ceux qui détallent le
Ciel, qui observent les étoiles, qui annoncent chaque mois ce qui va fondre sur to. »)
servation des nuages et de leurs aspects ; des éclairs et de leur directio
lIn'y ena pas de mention dans la Bible. Mais on trouve un phénoméne qui se voit ailleurs en
méditerranée : I’écoute du vent dans les branches des arbres sacrés.
2Sam 5,24: « Quand tu entendras un bruit de pas dla cime des micocouliers, alors dépéche-
toi: c'est que Yahvé sort devant toi pour battre l'armée philistine. »
Zeus de Dodona répondait par le vent dans les feuilles.
Le comportement des animaux comme par exemple les poulets sacrés, ou le vol des oiseaux
qui donnait un bon augure. Le dieu Hadad était consulté par ce moyen.
‘1Sam 6 :« [7] Maintenant, prenez et préparez un chariot neuf et deux vaches qui allaitent et n'ont pas
porté le joug : vous attellerez les vaches au chariot et vous raménerez leurs petits en arriére a létable.
[8] Vous prencirez Farche de Yahvé et vous la placerez sur le chariot. Quant aux objets d’or que vous lui
paye2 comme réparation, vous les mettrez dans un coffre, & cOté d'elle, et vous la laisserez partir.
[9] Puis regarde? : s'il prend le chemin de son territoire, vers Bet-Shémesh, cest lui qui nous @ causé ce
grand mal, sinon nous saurons que ce nest pas sa main qui nous a frappés et que cela nous est arrive
par accident.
[10] Ainsi firent les gens : ils prirent deux vaches qui allaitaient et ils les attelérent au chariot, maisil
retinrent les petits a table
[12] lls placérent l'arche de Yahvé sur le chariot, ainsi que le coffre avec les rats dior et les images de
leurs tumeurs.
[12] Les vaches prirent tout droit la route de Bet-Shémesh et gardérent le méme chemin, elles
meuglaient en marchant, sans dévier ni a droite ni A gauche. Les princes des Philistins les suivirent
jusqu’aux confins de Bet Shémesh. ».
1.1.2. La divination par des instruments
‘observation des viscéres des animaux sacrés pour y trouver un augure. Souvent cela
appartient au chef supréme des forces armées qui détient la responsabilité de la réussite ou
de échec. Le foie était souvent l'organe privilégié. (Cf. Babylone et les étrusques).
Iln’y en 2 pas dans la Bible. On cite le mot de foie en Ez 21,26 : « Car /e roi de Babylone s'est
arrété au carrefour, au départ des deux chemins, pour interroger le sort. I a secoué lesflaches, interrogé les téraphim, observé le foie. ». Le lévitique spécifie que le foie doit étre
brdlé sur 'autel. Sans doute pour éviter les pratiques d’hépatoscopie.
En Gn 44 on voit une coupe oraculaire qui est volée. Ceci représente un véritable attentat &
la sécurité de la nation et de la maison du roi. Cet objet sert au 1" ministre du pharaon.
En Ez 21,26 on voit la divination par les fléches : « Car le roi de Babylone s'est arrété au carrefour, au
départ des deux chemins, pour interrager le sort. I a secoue les fléches, interrogé les téraphim, observé le
foie».
2Roj 13.14.19 : « Quand Elisée fut frappé de la maladie dont il devait mourir, Joas, le r0i d's, descendit vers
ui, pleura sur son visage et dit : "Mon pére I Mon pére | Char d'israél et son attelage [15] Elisée lu dit : "Va
chercher un arc et des fleches", et i alla chercher un orc et des fléches. [16] Elisée dit au roi: "Bande arc’, et il
le banda, Elisée mit ses mains sur les mains dy roi, [17] puis il dit: "Ouvre la fenetre vers Vorient", et il Fouvrit.
Alors Elisée dit : "Tire 1" et i tra. Elisée dit : "Floche de victoire pour Yahvé ! Fléche de victoire contre Aram ! Tu
battras Aram & Apheq, complétement." [18] Elisée dit : "Prends les fléches" ; et il les prit. Elisée dit au roi =
"Frappe contre terre", il frappa trois coups et il sarréta. [19] Alors I'homme de Dieu s‘rrta contre lui: t follait
frapper cing ou six coups | Alors tu aurais batt Aram complétement ; maintenant, tu ne le battras que trots fois
"
Lesort.
On le trouve en Jos 7,17.18. C’est accueilli par tout Israél :
« II fit approcher les clans de Juda, et le clan de Zérah fut désigné par le sort. lft appracher le clan de Zérah par
familles, et Zabdi fut désigné par le sort. Josué fit avancer la famille de Zabdi homme par homme, et ce fut
Akén, fils de Karmi, fils de Zabel, fils de Zérah, de la tribu de Juda, qui fut désiané parle sort. »
18am 10,19-21 : « Mais vous, aujourd'hui, vous avez rejeté votre Dieu, celui qui vous sauvait de tous vos maux
et de routes vos angoisses, et vous avez dit : Non, mais établis sur nous un rol !" Maintenant, comparaissez
devant Yahvé par tribus et par clons.” Samuel fit opprocher toutes les tribus d'Israél et la tribu de Benjamin fut
désignée par le sort. ! fit approcher Ia tribu de Benjamin par clans, et le clan de Motri fut désigne. I fit
approcher le clan de Matri homme par homme, et Sail, fils de Qish, fut désigné ; on le chercha, mais on ne le
trowva pas. »
Jos 14,2: « Clest par le sort quills regurent leur héritage, comme Yahvé lavait ordonné par Vintermédiaire de
‘Moise pour les neuf tribus et demie. »
(Cf. Jos 18,1-21).
Ily avait deux instruments : les Urim et Tummim. (L'exode donne des détails du vétement du
prétre) ce que l'on sait c'est que c’était suffisamment petit pour étre mis dans la poche
pectorale. Mais on ne sait rien de la taille, de la forme, du poids...
Ily avait 'Ephod oraculaire :+ Ephod bad : de lin qui est un vétement archaique ;
+ Ephod sacerdotal : évolution du bad ;
+ Ephod oraculaire : nous avons plein de doutes sur celui-la qui semble étre
solide, consistant, Peut-étre est-ce un habit,
Nous le trouvons en Juge 8,24-27 ; 1S 2,28 ; 18 14, 3.8 ; 1S 21,10 ; 15 23,6.9 ; Osée 3,4,
1.1.3 Moyens de divination par les intuitions humaines
Loniromancie qui est 'interprétation des réves Gn 20,3 ; Gn 28,11-16 ; Gn 37-40-41, Juges 7,
Daniel, Siracide 34,1 dans le Nouveau Testament les songes divinatoires existent : Mt 1,20,
Mt 2, Ac 16, 9, 18,9. II n'y a pas de provocation. Les rites d’incubation sont un moyen
oraculaire ou I'on recherche un songe par pratique cultuelle, exemple en Gréce du dieu
guérisseur ol! 'on offrait un culte & la divinité et l'on s’endormait dans le temple et le réve
était la réponse de la divinité. Dans la Bible il n’y a pas de rite d’incubation, mais des songes
divinatoires si. Samuel recoit une communication divine pendant qu'il dort dans le temple de
Silo. Mais ce n’est pas évident qu'il s’agit d’un songe. De plus Samuel n’est pas allé au temple
pour cela, il sert au temple. Ce n’est donc pas évident en soi.
La nécromancie qui est I'invocation des esprits des morts. Voir en 1S 28 Saiil et la sorciére
nécromancienne d’En-Dor qui s’applique le titre de prétresse d’Apollos : Pythonisse. Piton
est des titres d’apollos. Elle donnait l'oracle dans le temple de Delphes. C’est une baalat- ov :
femme, dame spectre, esprit, mais en réalité l'ov serait selon une recherche archéologique
le puit divinatoire. Aux divinités célestes on fait des sacrifices sur l'autel et aux dieux
terrestres on fait des sacrifices dans un puit. (Cf, aussi I'lliade et I'Odyssée). Ce sont des rites
normaux de I'antique gréce. Cette femme devait étre une de ces femmes qui avait un puit
divinatoire et qui servait pour l'invocation des esprits des morts. L'esprit de Samuel monte
dans le texte de 1Sam 28,13 de la terre. La divination par nécromancie est trés condamnée,
mais elle est tras efficace. Un prophete est invoqué par cet acte. C’est condamneé, mais ceci
ne signifie pas que cela ne fonctionne pas. C’est un clair exemple de divination. Le roi décide
d'utiliser ce moyen qu'il avait interdit d’utiliser parce que le Seigneur ne lui @ pas répondu
par songe (implique qu'il devait exister un systéme de songe), ni par les Urim (sorts 28,6), ni
par le moyen des prophétes de sa cour qu'il avait comme roi, Le Seigneur ne répond pas,
donc il utilise ce moyen. Cela fonctionne.La divination oraculaire qui est diffuse dans tout le bassin de la méditerranée. Surtout en
gréce. Par exemple la grande influence de l'oracle de Delphes. (Cf. Platon qui parle de
Voracle de Delphes comme parole de dieu révélée), Elle intervenait par la prétresse
Pythonisse qui recevait des réponses de dieu, Mais nous ne savons pas comment elle faisait
pour recevoir ces réponses de dieu. Des textes dise qu'elle agissait sous la transe et les
prétres écrivaient les paroles qu'elle professait en transe et les réécrivait. Par contre, les
sources iconographiques montre plutot une prétresse trés tranquille et maitre delle-méme.
Ainsi nous avons une contradiction. Les sources archéologiques de Delphes parlent d'une
faille sous le temple oi! sortait des gaz qui aurait pu la sodler.
‘A Rome il y avait les poulets sacrés, mais les oracles n’avaient pas beaucoup de succés parce
que ce n’est pas contrélable a la différence des viscéres
La réponse du dieu est véhiculée par un signe ou un message verbale par un médiateur
qualifié, Le médiateur l'interprétait Iui-méme. Dans tout le Moyen Orient nous voyons des
voyants qui doivent interpréter le message de Dieu. Il y a les prophétes cultuels, chaque
temple a les siens. Surtout ils sont liés & la cour. Tout grand souverain 4 ses prophates. Cela
ne manque jamais & la cour du souverain. Dans la cour de David : Nathan et Gad ; Achab &
400 prophates avec un chef gui s'appelait Sédécias 1Roi 22. II n'y a pas seulement les
prophates du Seigneur (1Roi 18,20) : Elie est seul et il y 2 400 prophétes de baal.
1.2 Origine de la prophétie biblique
Comment cela se manifeste dans les récits bibliques ?
Prophetes, prophémis = parler pour, & la place de quelqu’un. C'est faire le porte-voix. A ce
terme correspond dans I’Ancien Testament une terminologie variable.
Ro’eh de Raa veut dire voir. C'est le voyant. C'est un terme rare. En 1Sam 9,9 il faut une
explication de ce mot. Samuel.
Un autre personage est défini par hozeh, celui qui regarde. C'est le méme champ
sémantique de la vision. Ce dernier est moins clair que le rohé de Samuel. En tout cas ils
voyaient ce qui était caché aux autres.
Plus important est le ish elohim ou Homme de Dieu qui peut-étre un sens honorifique. David
le recoit par exemple. Mais c’est aussi une catégorie d’homme (Elie et Elisée) qui n’a pas de
choses particuliéres, mais plutét comme une relation particuliére avec Dieu et sa parole. IIs
ont par exemple une capacité de miracles qui transforme la vie de l’interlocuteur.Par exemple 1Roi 17 avec Elie et la veuve de Sarepta, Particuligrement au v. 24 ol la femme
dit que cest un homme de Dieu et la parole de Dieu est sur sa bouche. C’est la
caractéristique de 'homme de Dieu:
Le terme le plus utilisé est celui de navii, on le trouve beaucoup et est plein d’équivoque. On
le traduit par prophéte. Etymologiquement ce n’est pas clair, Peut-étre y a-t
| des rapports
avec la parole akkadienne de Nabu qui signifie appeler. C'est attesté en quelques langues
sémitiques septentrionales. C'est pansémitique.
Bnei néviim : fils des prophates soit ceux de la corporation prophétique et ils sont rattachés &
Elie et surtout a Elisée qui en apparait comme le leader : 2Roi 2. Ces corporations sont
caractéristiques par les états extatiques
Sam 10,5ss: « Ensuite, tu arriveras & Gibéa de Dieu (ou se trouve le préfet des Philistins) et,
4 lentrée de Ia ville, tu te heurteras & une troupe de prophétes descendant du haut lieu,
précédés de la harpe, du tambourin, de la fldte et de la cithare, et ils seront en délire. Alors
esprit de Yahvé fondra sur toi, tu entreras en délire avec eux et tu seras changé en un autre
homme »
lly a aussi les grands prophétes qui semblent s'abandonner en 2Roi 3,15: Elisée & besoin
d'aide pour provoquer une extase prophétique. La musique et la danse ont une part
important dans leur activité. En Exode 15 Marie est appelée nevia lorsqu’elle sort avec des
fidites et des cymbales et chante et danse aprés le passage de la mer rouge.
Souvent le prophétes sont présentés en mode peu favorable cf. ceux d’Achab. Parfois ils font
Vobjet de critiques pesantes. lls ont un manteau de peau : Za 13, 1-6 parle de tatouages et
2Roi 1,8. ; 1Roi 20,41 semblent faire allusion & ceci: un des membres met un bandage et
lorsqu’ll l'enléve il est reconnu comme un des prophétes, il y avait peut-étre un signe qui
permettait de le reconnaitre,
Leurs corporations ont des rapports avec les sanctuaires et les classes sacerdotales :
Lamentation 2,20. Elles ont des rapports avec la cour. La figure de prophéte comme
‘opposant est anachronique et ne nait qu’avec le renaissance des protestants. Le prétre et le
prophate sont pour le peuple les médiateurs de la parole de Dieu.
Quelle est la différence entre la parole prophétique et celle sacerdotale ?
Celle du prétre est intermédiaire entre Dieu et le peuple et entre Dieu et la loi : culte
et loi. Le prophéte est intermédiaire de la parole comme lecture du moment et de
histoire. Il interpréte non pas Ia loi, mais le chemin du peuple. C'est donc trés liéavec les prétres. L'idée d’un prophéte anti-cultuel est anti-historique. Le prophéte
critiquera le culte comment il est actuellement célébré par le peuple en un moment
donné. Il ne critique pas le culte comme culte.
Il existe des prophates avant David : Abraham est appelé en Gn 20,7 Névi. C'est un passage
érence a I'intercession. Il ne
Elohiste et qui subit une influence prophétique. Ici c'est la rét
faut pas oublier la grande figure de Ia prophétesse Débora Juges 4,4.
Les corporations se trouvent aussi avant la monarchie : 1Sam 10,13 ; 1Sam 19,18-24. Samuel
regoit le titre de Navi méme si on ne peut le limiter & cela, Il est chef du peuple, institue la
monarchie... c'est un de ses titres. Toutefois le titre de névvi va aussi aux grands écrivains qui
ont pas de manifestations particuliéres : Jérémie, Isaie.
En Isaie 8,3, la femme du prophéte est appelée prophétesse, est-ce un abus ou une réalité ?
‘Amos affirme avec force de n’étre pas un névi 7,14, mais apprécie leur ministére comme en
2,11-12 et 3,7. Osée affirme que Moise est un névi en 12, 14 et il valorise le réle des néviim
en 12, 11 toutefois il faut observer : le motif pour lequel Osée attribue & Moise la prophétie
est parce qu'il a conduit le peuple dans le désert.
Pour I’école deutéronomigue, Moise est le modéle du prophéte et est un vrai prophéte qui
le suit comme exemple : Deut 18,15 ; 34,10.
Michée et Sophonie présentent le prophéte en lumiére négative.
Jérémie est appelé par Dieu ainsi en 1,5 ainsi que son adversaire Ananie.
En Jérémie, les neviim sont présentés en lumiére négative
Ezéchiel est envoyé comme névi 2,5. Mais il se trouve en condition de devoir
s'opposer aux néviim : 13,1-16. Le mot de néviim est donc ambigu.
En Jer 28 on voit l'affrontement entre Jérémie et Ananie : consultation officielle. Jérémie a
un doute, mais n’a rien & dire en réponse. Le doute est que d’habitude la parole du prophate
annonce la désaventure. A Ia fin il en a une. Le probléme de la légitimation est cuisant :
quelle est la parole du bon ou du mauvais prophéte. Selon Jérémie, le mauvais prophate
annonce [a consolation.
Deut 18, 18-22: comment distinguer entre le bon et le mauvais prophéte ? La solution ne
sert rien, mais il n'y a pas d’autres solutions.
Deut 18, 18-22 : « Je leur susciterai, du milieu de leurs fréres, un prophéte semblable & toi, je mettrai
‘mes paroles dans sa bouche et il leur dia tout ce que je ui ordonnerai. Siun homme n'écoute pas mes
paroles, que ce prophéte aura prononeées en mon nom, alors c'est moi-méme qui en demanderaicompte & cet homme. Mais si un prophéte a laudace de dire en mon nom une parole que je n'ai pas
ordonné de dire, et sil parle au nom d'autres dieux, ce prophéte mourra." Peut-étre vas-tu dire en ton
coeur : "Comment scurons-nous que cette parole, Yahvé ne I'a pas dite " Si ce prophate a parlé au
nom de Yahvé, et que sa parole reste sans effet et ne s'accomplit pas, alors Yahvé n'a pas dit cette
arole-ié. Le prophéte a parlé avec présomption. Tu n’as pas dle craindre. »
En Jonas le probléme revient. Jonas part et préche. Mais il s’enfuit et donne ensuite la
raison. Dieu veut la conversion et Jonas ne veut pas passer pour un faux prophéte parce que
le Seigneur change.
Mais quel est le but de la prophétie ? Celui de procurer le salut et non la destruction qui
serait une perte du but de la prophétie. Mais si la prophétie ne se réalise pas, le prophete est
un faux prophéte et donc il ne faut pas le craindre (cf. Deut 18,18-22).
Un probléme particulier est celui des rapports entre les prophéties et I'expérience extatique.
En général avoir des expériences extatiques n’est pas de régle. Jérémie n’en a pas du tout.
Isaie non plus. Ezéchiel si. On croit étre passé & un niveau archaique de la prophétie @ un
niveau plus tranquille. Le développement est beaucoup plus complexe,
Des témoignages extra bibliques nous présentent des extatiques et aussi des non-extatiques.
8*"* sigcle
Dans la ville de Mari ou on a retrouvé un corpus de tablettes qui remontent au 1
avant J.C. on y retrouve des contenus proches de ceux bibliques : fidélité du roi a Dieu, la
proclamation de la souveraineté de dieu, le roi qui ne régne que pour la bon vouloir de dieu,
accusation contre le mal, ce n’est pas des consultations du roi, mais spontanément produite
par le prophéte qui va trouver le roi pour lui dire ce que la divinité retient opportun de lui
communiquer. C'est ce que l'on a trouvé & Mari.
Le contenu de ce corpus est trés différents de celui biblique : la conversion du coeur, la
sensibilité par rapport au pauvre. Dans la Bible, le Seigneur est universe. A Mari ilin’y a pas
d'actions symboliques. Ce paralléle empéche de faire une ligne entre la prophétie non
statique et celle statique. II n’y a pas d’évolution de l'une a l'autre.
Les deux éléments de prophétes coexistent. La nouveauté est dans I'approfondissement
théologique que le prophéte montre. Un prophate comme Joél voit comme important pour
tout le peuple l’extension de ces phénoménes 3,1ss ; Nb 11,25-30.
En tout cas les phénoménes extatiques sont caractéristiques au début, se sont ensuite
amoindris avec les prophétes du 3°" et 2°" siécle et ont connue une nouvelle ferveur au
temps du 3*"* Isaie 61,1.Il est important de souligner que le prophéte vétérotestamentaire n’est pas avant tout
quelqu’un qui prévoit le futur, méme si cette activité est copieusement exercée par lui. Il est
«le représentant de Dieu », celui que dans une certaine mesure Dieu charge de prononcer
une parole efficace sur l'histoire entre Dieu et son peuple. Ses actions symboliques (Cf. Is
81-4 ; 20,2; Os 2,2-9; Jr 131-11; 18,1ss ; Ez 4; 12 ete ...) sont ensembles des prévisions
d’événements futurs, mais aussi des révélations dans leur sens qu'lls ont une efficacité
déterminante pour histoire du peuple.
1.3. L'Esprit de YHWH et la vocation prophétique
LEsprit de Jahvé apparait connexe aux activités du prophéte, surtout dans la période plus
antique (1Sm 10,10; 19,20-24), et particuligrement en connexion avec les phénoménes
extatiques. Pour Elie et Elisée, I'Esprit est une force qui transporte le prophéte d’un lieu & un
autre (1Roi 18,12 ; Roi 2,16) ou le rend capable d’opérer des prodiges (2Roi 2,15). L’époque
classique de la prophétie, tout en connaissant un refroidissement des activités extatiques
connait aussi un relatif silence sur I’ceuvre de l'esprit. En époque exilique et post-exil
nous retrouvons au contraire 'esprit comme agent qui inspire (Ez 2,2; 3,24; 11,5; Za 7,12.
Ne 9,3). Le ressurgir de l’attention pour les activités de l'esprit va de pair avec le
renouvellement des expériences extatiques et visionnaires caractéristiques des prophétes
post-exiliques.
Dans le prophétisme d’époque archaique (9*"* siécle), la présence de l’Esprit de Jahvé est
donc un fait d’importance fondamentale : « les prophétes sont tels seulement quand l'esprit
est descendu sur eux» et ceux qui sont témoins en avertissent la présence, qui constitue
pour le prophete une sorte de légitimation (2Roi 2,9ss).
La diminution de cette réalité, perceptible aussi par les circonstances a fait que les
prophetes de la paroles furent encore plus abandonnés a eux méme et au ministére de leur
appel (Von Rad) qui advenait selon ce que I’on peut savoir des textes, par un appel direct et
personnel de Dieu. Les textes importants pour la vocation prophétique sont en particulier
‘Am 7-9; Is 6; Jr 1; €2 1-3; ls 40,3-8; Za 1,7-6,8, De tous ces textes, malgré la stérilisation
littéraire, soulignée par les exégétes par le genre littéraire du récit d’appel, il est possible de
retrouver les caractéristiques d’expériences ensembles personnelles dans leur singularité et
entre elles unies par des aspects communs.Jappel se présente avec des caractéristiques d’impériosité inattendue et détermine pour la
personne une nouvelle condition de vie : le détachement de sa situation précédente, tant
temporairement (cf. Amos) que définitivement (Par exemple Jérémie), pour le mettre au
service direct et exclusif du message dont il est porteur. Un tel détachement représente une
solution de continuité par rapport a sa vie et a son expérience religieuse précédente, et une
nouvelle situation ne se présente pas comme avancement ou une sublimation de
caractéristiques déja présentes, mais comme quelque chose de totalement nouveau. Une
telle nouvelle condition avait aussi comme conséquence un détachement social (cf. Am
7,14), tant de la propre situation que de la communauté. En tout le prophéte se sent en
quelque manigre écrasé dans sa propre liberté; sa vocation se caractérise par le fait
dengager intégralement sa personne, ainsi sa propre vie devient une part intégrante de son
message prophétique (Cf. Jérémie et son célibat, les affaires d’Osée, le veuvage d’Ezéchiel
24,16ss) ; tel engagement s’exprime dans la conscience d’une mission & accomplir.
La vocation du prophate est donc avant tout un appel personnel, qui se concrétise dans un
message dont le contenu consiste dans la connaissance des plans de Dieu dans l'histoire ;
conn:
‘ance communiquée au prophéte, mais dirigée au peuple auquel est adressé un
appel. Cette connaissance est elle aussi motif de souffrance pour le prophéte qui est
contraint souvent & désillusionner le peuple en lui indiquant I'échec de sa propre espérance
qui est contingente pour le diriger vers un autre niveau d’espérance (Cf. Jérémie et son
Jugement sur la situation politique).
Uappel du prophéte advient par une expérience personnelle exceptionnelle, caractérisée par
des facteurs visibles et audibles (on voit le Seigneur ou son messager, on entend le message
a transmettre). Indépendamment de la question si en ce cas il s‘agit d’une expérience
extatique, il faut observer la différence entre ces expériences et les états mystiques.
En premier lieu le but et la conséquence de ses manifestations ne sont pas I'union de
la personne avec Dieu ni la spéculation sur son essence. Amos (7,7) vit le Seigneur avec en
main un fil & plomb et interrogé sur ce qu'il voyait il répondit « un fil a plomb ». La vision et
rexpérience de Dieu qui se manifeste n'est jamais une fin en sci, elle ne se concrétise pas en
Une intuition ou en une spéculation de mondes supérieurs ou de réalités divines, mais est
une maniére pour experimenter le proximité de Dieu et pour étre ainsi prédisposé au
ministére.
10En second lieu le message du prophate transmet une vraie et propre révélation de
Dieu qui fait progresser la compréhension que le peuple a ou devrait avoir du propre rapport
avec le Seigneur. Nous savons au contraire que la compréhension que le peuple a ou devrait
avoir de ses propres rapports avec le Seigneur. Nous savons au contraire que la
caractéristique essentielle des ainsi dites « révélations mystiques » consiste dans le fait de
nfapporter aucune nouveauté au patrimoine révélé de la fol
La caractéristique importante de la vocation prophétique est a dimension dialogique ; le
prophéte est un homme en dialogue avec Dieu qui lui révéle son plan, discute avec lui; le
prophéte peut méme en arriver & se rebeller avec sa propre vocation (Jonas), ou bien
discuter avec lui trés sérieusement (Cf. par exemple les ainsi dites « confessions de Jérémie).
Le prophéte devient quasi comme le confident de Dieu (Cf. Am 3,7 : « Mais le Seigneur Yahvé
ne fait rien qu'il n'en ait révélé le secret d ses serviteurs les prophétes ») une telle dimension
dialogique fait que le prophéte, face au dialogue avec Dieu, prend sa décision face @ lui et
découvre ainsi sa propre dimension de personnalité, D’autre part, le prophéte expérimente
le caractére inéluctable de la parole de Dieu : il doit prophétiser ; (cf. Jr 20,9: « Je me disais :
Je ne penserai plus & lui, je ne parlerai plus en son Nom ; mais c'était en mon cceur comme un feu
dévorant, enfermé dans mes os. Je m’épuisais & le contenir, mais je n'ai pas pu ».
La vocation prophétique semble enfin caractérisée par le présence d’éléments liturgiques
importants, particuliérement centrés sur le culte de I'arche et du Seigneur qui siége sur les
chérubins (cf. le temple et le tréne de Dieu en Is 6. ainsi le prophéte est consacré, puri
pour étre préparé & sa mission (cf. Jr. 1,5 ; Is 6,7).
uw2. Les prophétes non écrivains
2.1 _ Les prophates de David : Gad (2Sam 24) et Nathan (2Sam 7)
Les premiers prophétes dont nous avons des nouvelles d’un certain relief sont les
personnages actifs a la cour de David. Nous connaissons les noms de deux d’entre eux : Gad
qui outre & intervenir une fois plutét comme conseiller que comme prophate (1Sam 22,5),
est l'interpréte de la volonté de Dieu dans l'affaire du recensement, et surtout Nathan.
Ce dernier est le prophéte par excellence de la cour de David. C’est & lui qu’il revient de
prononcer la prophétie de 2Sam 7,5-16, qui a une importance fondamentale pour toute
l'histoire de la monarchie davidique. C’est toujours Nathan qui intervient pour condamner le
comportement de David par rapport 4 Bethsabée et de Urie le Hittite, c'est encore lui que
nous voyons @ l’ceuvre dans les derniers jours de la vie du roi, pour assurer la succession au
fils de Bethsabée, Salomon (1Roi 1,11-48).
Ces prophétes de cour sont décrit avec des traits bien différents par rapport aux
confraternités prophétiques que I'on a vu en d'autres occasions comme par exemple &
lépoque de Saill comme roi d’lsraél 1Sam 10,5-6.10-12. Il ne s'agit pas de personnages
caractérisés par des phénomeénes extatiques ; ils ne se déplacent pas en groupe, ils sont
plutét des fonctionnaires de la cour, au point que quelques chercheurs, avec une opinion
extréme, les considére & peine plus que des précepteurs royaux. Il convient de noter que ces
prophates, bien qu’étant personnel de cour, ne se présentent pas comme des adulateurs du
roi : Gad intervient en un moment grave de crise pour proposer un punition catastrophique,
alors que Nathan n’hésite pas & humilier David en Vinvitant & prononcer lui-méme sa propre
condamnation.
2.1.1 Lecture de 2Sam 7,1-17
[r1Quand le roi habita sa maison et que Yahvé l'eut débarrassé de tous les ennemis qui entouraient,
[2] le roi dit au prophéte Nathan : "Vois donc | J'habite une maison de cécre et 'arche de Dieu habite
sous la tente I"
[3] Nathan répondit au rot : "Va et fais tout ce quite tient & coeur, car Yahvé est avec tol.”[a] Mais, cette méme nuit, la parole de Yahvé fut adressée & Nathan en ces termes
[5] "Va dire & mon serviteur David : Ainsi parle Yahvé. Est-ce toi qui me construiras une maison pour
que jy habite ?
[6] Je n'ai jamats habité de maison depuis le jour ot jai fait monter d'Egypte les Israélites
jusqu'aujourd'hui, mais 'étais en camp volant sous une tente et un abri
[7] Pendant tout le temps ol ai voyagé avec tous les Israélites, a-je dit & un seul des juges d'israél,
que javais institués comme pasteurs de mon peuple Israél : Pourquoi ne me batissez-vous pas une
maison de cédre?
[8] Voici maintenant ce que tu diras & mon serviteur David : Ainsi parle Yahvé Sabbaot. C'est moi qui
ai pris au paturage, derriare les brebis, pour étre chef de mon peuple Israé
[9],'ai été avec toi partout oll tu allais; j'ai supprimé devant tol tous tes ennemis. Je te donnerai un
grand nom comme le nom des plus grands de la terre.
[10] Je fixerai un lieu 3 mon peuple Israél, je 'y planterai, il demeurera en cette place, il ne sera plus
ballotté et les méchants ne continueront pas 3 opprimer comme auparavant,
[11] depuis le temps oi jinstituais des juges sur mon peuple Israél ; je te débarrasserai de tous tes
cennemis. Yahvé t'annonce quill te fera une maison.
[12] Et quand tes jours seront accomplis et que tu seras couché avec tes peres, je maintiendrai aprés
toile lignage issu de tes entralles (et jaffermirai sa royauté.
[13] Cest lui qui construira une maison pour mon Nom) et affermirai pour toujours son trne royal
[14] Je serai pour lui un pere et il sera pour moi un fils: s'il commet le mal, je le chatierai avec une
verge d'homme et par les coups que donnent les humains.
[15] Mais ma faveur ne lui sera pas retirée comme je I'2iretirée a Sail, que j'ai écarté de devant tol
[16] Ta maison et ta royauté subsisteront a jamais devant moi, ton trone sera affermi jamais."
[17] Nathan communiqua 3 David toutes ces paroles et toute cette révélation.
Ce texte est fondamental pour avoir une idée de la monarchie et de conséquence pour le
messianisme biblique. On peut penser qu’au moins un noyau de la prophétie est antique (vv.
1-7.11b.16.18-21) en tout cas le texte actuel révéle une grande sagesse littéraire.
Du point de vue du genre littéraire on a souvent affirmé que ce texte a beaucoup de
similitudes avec les textes égyptiens d’intronisation. Selon la théologie royale égyptienne, le
roi au moment de son accession au trdne recoit une attestation de légitimité qui proclame
sa descendance divine, son droit au tréne et la promesse d’éternité faite a son régne. La cour
juive utilisait ce cérémonial comme attestation (2Rei 11,12: « Alors Yehoyada fit sortir le fils du
10i, il lui imposa le diadéme et iui remit le document de lalliance ; on le fit roi et on fui donna
onction. On battit des mains et on cria : "Vive le roi !" ») mais évidement le relisait sur la ligne de
la théologie yahviste, faisant une proclamation non pas de descendance divine du roi, ni de
13sa divinité, mais de son adoption de la part de Jahvé. Ainsi le protocole royal devenait le
document de I’alliance entre Jahvé et le roi davidique. Dans la prophétie de Nathan nous
avons V'archétype de ces documents, dont la signification s’étend — peut-étre dans la
relecture de I’historien deutéronomiste — bien au-dela de le personne de David et aussi de sa
dynastie.
Nous sommes face @ un texte fondamental. On a retenu de pouvoir relever le noyau
antique : de 1-7. 11b.16.18-21. Il est difficile de le savoir. Mais ce texte nous révéle une
sagesse littéraire. Pour le genre littéraire qu’est ce que ce texte? Il a beaucoup de
ressemblance avec le texte Egyptien d’intronisation. Le régne du pharaon est un régne
éternel. Lorsqu’il meurt un nouveau pharaon monte au tréne, le soleil se reléve.
A la cour de Judas on utilisait ce cérémonial car Israél est trés influence par I'Egypte : 2Roi
11,12. Le diadéme était une chose végétale. Les égyptiens avaient un serpent. La ‘edit est le
témoignage, c'est-a-dire le protocole officiel et royal : le souverain a droit a la succession par
la voie de la descendance. Le protocole rend le roi comme fils adoptif de la divinité. Dans la
prophétie de Nathan nous aurions V’archétype de ces protocoles. Ce protocole royal devient
le document d’alliance entre le roi et le dieu davidique. En 2Roi 11,17 on en voit
application. Il y a la base de l'alliance entre Dieu et son peuple. Ce document devient la
base entre Dieu et le roi et done entre Dieu et le peuple, En 2Sam 7 nous avons done un
archétype qui s’étend au dela de David et méme au-dela de la descendance davidique, au-
dela de sa dynastie, C'est fondateur du protocole royal.
La maison dans le texte est tant édifice que dynastie. Le Seigneur refuse la maison que David
veut lui construire, mais il utilise pour proclamer son dessein historique. C'est une relecture
complate. Le pieu désir du roi est semblable ceux de ces collages car c’est dans la nature
de chose que lédification d'une monarchie centraliste corresponde l'édification du Dieu
national. Or cest refusé par Dieu. Dieu utilise cela pour introduire le theme de son entrée
dans I’histoire. C'est Dieu qui construit la maison et sa présence sera l'histoire de la maison
de David. Le Seigneur devient le vrai protagoniste de I'histoire d'sraél. Le vrai roi est le
Seigneur. Il y a une conception du temple qui est le lieu oll Dieu habite. Mais le temple est
relatif & la présence du Dieu de l'histoire qui se réalise dans I'alliance avec le peuple puis
avec le roi. C’est donc Dieu qui construit la maison pour le roi,
14La finale est inadéquate. Ce n’est pas la glorification d'une dynastie. C’est une tentative de
montrer comment avec cette élection il est possible d’avoir un renversement national qui
conduit & la destruction de tout, du temple, de la capitale, C'est le deutéronomiste qui a
écrit cela, Suivre la loi de Dieu = prospérité ; ne pas la suivre = chatiment.
Pourquoi y a tril un renversement national ?
Parce que le peuple est idolatre et le roi ne veille pas assez. Ici I'écrivain se détache de cette
vision de rétribution pour entrer dans une dimension de grace qui transcende le destin de la
maison de David. II n'y a pas la répudiation de la dynastie. Il y a la gratuité au-dela d’une
rigidité, La relecture de cette prophétie est faite aprés la fin de cette dynastie (587). On a des,
nouvelles de la part d’histoire paienne a I'époque de la deuxiéme guerre ou révolte juive. De
la chute de Zorobabel qui est le dernier moment, l'espérance sur la maison de David n’est
plus dynastique, mais messianique et arrivera jusqu’au Nouveau Testament. Jésus est appelé
Fils de David. Son messianisme est trés différent d’une vision royale comme empereur.
Autre exemple d’un prophéte plus en avant dans I’histoire d'lsraél. La prophétesse Hulda en
2Roi 22 est intéressante car elle montre un acte de consultation officielle du roi auprés de la
prophétesse. Le livre serait le Deutéronome dans sa forme originale, Ceci donne lieu une
consultation prophétique. Il y a le premier
istre qui forme une commission sur ordre du
roi. Hulda est fille de Shallum, Le gardien des vétements est celui qui régle les cérémonies
royales. Il est important dans la cour, pour les protocoles.
2Roi 2211-20: « Le prétre Hilgiyyahu, Ahigam, Akbor, Shophin et Asaya se rendirent auprés de la
prophétesse Hulda, femme de Shallum fils de Tiqua fils de Harhas, le gardien des vetements ; elle
habitait & Jérusalem dans fa ville neuve. is lui exposerent fa chose et elle leur répondit : “Ains! parle
Yahvé, Diew d'lsradl. Dites @ l'homme qui vous a envoyés vers moi : Ainsi parle Yahvé. Je vais amener le
molheur sur ce lieu et sur ses habitants, tout ce que dit le livre qu’a lu le roi de Juda, parce quills m’ont
obandonné et quills ont sacrifié & d'autres dieux, pour mirriter par leurs actions. Ma colére s'est
enflammée contre ce lieu, elle ne s\éteindro pas. Et vous direz ou roi de Juda qui vous a envoyés pour
consulter Yahvé : Ainsi parle Yahvé, Dieu d'lsraal : Les paroles que tu as entendues... Mais porce que
ron coour a été touché et que tu t'es humilié devant Yahvé en entendant ce que j'ai prononcé contre ce
liew et ses habitants qui deviendront un objet d'épouvante et de malédiction, et parce que tu as déchi
tes vétements et pleuré devant moi, moi aussi, j'ai entendu, oracle de Yahvé. C'est pourquoi je te
réuniroi & tes pares, tu seras recueilli en poix dans ton sépulere, tes yeux ne verront pas tous les
‘malheurs que je fais venir surce lieu." ls portérent la réponse au roi. »La prophétesse n’est pas impressionnée et parle comme il le faut en donnant la réponse. La
seule consolation de Josias est de savoir qu‘il mourra avant ce malheur. C’est autre
exemple d'un prophéte de cour.
1Roi 22 est un épisode trés intéressant avec Michée ben Yimla qui n’est pas le Michée du
livre prophétique. Le roi de Juda est allié avec celui dIsraél. Il en a épousé la fille, Avec son
vassal Edom ils vont & Ramot de Galaad reprendre la ville. Avant de partir en guerre ils
consultent le prophéte. Le prophate qui ne dit rien de bon selon la théorie de Jérémie est
plus sir chez le deutéronomiste. C’est officiel. D’un cété, au temps d’Achab la prophétie de
cour est parfaitement intégrée, mais jette la suspicion : il y a 400 prophétes qui encouragent
le roi et un qui s’oppose et qui a raison. C'est un texte important qui montre que les
prophétes appréciés se trouvent étre toujours plus écarté de la cour. Ceux qui continuent la
prophétie de cour commencent & se faire critiquer. On devient moins enthousiaste.
Au milieu de ces prophates, ily a au nord la figure d’Elie qui émerge.
2.2 Elie
Le cycle d’Elie est contenu dans ’histoire deutéronomiste qui la respecte. C’est un grand
exemple de prose juive hébraique et comprend les chap17-19 de 1Rol et le chapitre 21 ; et
2Roi 1 2,8. Le texte présente son activité sous le régne d’Achab (874-853) et Ochozias
(853-852) soit de 874 a 852 environ.
Qui était-il?
Son nom lui-méme d’Elie est un programme de vie parce que Elie vient de ‘Eliyahu. Yahu est
une abréviation du tétragramme sacré ; ce nom signifie : le Seigneur est mon Dieu.
On ne peut pas étre plus yahviste que cela; durant sa vie il se présente fidéle & ce
programme en revendiquant l’unicité du culte du Dieu d’israél contre le syncrétisme d’Achab
et de sa femme Jézabel. Comme unicité de culte on n’entend pas tant des affirmations
théoriques sur l'unicité de Dieu. Pour cette époque il est pacifique que les autres dieux
existent.
16‘unicité de Culte est plutét une monolditrie qui est fondée sur le rapport entre Dieu et son
peuple. Le Dieu est jaloux et n’'admet pas d'autres & cdté de lui. Ce n'est pas une élaboration,
une élucubration. C’est basé sur I'expérience d’lsraél.
Il ne faut pas confondre avec I’hénothéisme. Ce dernier est une absorption des
caractéristiques des autres dieux dans le dieu national, Par exemple Aménophis IV décide de
s'opposer & l’orthodoxie de Thébes, il réunit les concepts des dieux en un, le dieu solaire. On
tend donc & absorber en cette divinité solaire les attributs de toutes les divinités. Cette
opération est intellectuelle.
Dans le monde sémitique, c'est d'une expérience du dieu qui veut un rapport exclusif. Au
début on ne se pose pas le probléme de l'existence des autres dieux. Seul le dieu d’israél a
un rapport tel avec un peuple et fait une alliance. Done on en arrive a ignorer les autres
dieux qui sont les moins forts, qui donc n’existent pas.
Monolétrie : adorer un seul ; hénothéisme : concentration en un seul Dieu.
Elie revendique t'unique culte. Il est facilité par sa provenance de Galaad qui est en
Transjordanie (au nord, est du Jourdain). Cette zone est moins touchée par les influences
cananéennes que la plaine et le Jahvisme s'est mieux conservé que dans les grandes villes ;
la situation de syncrétisme religieux était catastrophique.
D’abord un syncrétisme latent : on adorait d’autre dieux & cété du dieu d’Israél mais surtout
une baolisation du dieu d’lsraél. On finissait par les confondre ; on vénérait le dieu d’lsraél
dans la forme du culte & Baal. Cette situation aprés la fondation de Samarie par Omri le pare
de Achab, Elle est dotée de temples cananéens avec des temples & Baal. Mais étant la
capitale on y conserve le Jahvisme.
Elie revendique, il assume le réle d’un second fondateur du Jahvisme. Le texte nous présente
Elie avec une grande ressemblance & Moise
+ Le ministére de Elie commence avec une plaie, la sécheresse.
+ IIfuit la persécution du roi dans le désert comme Moise.
+ En 1Roi 17,6 Elie est nourri de pain le matin et de chair le soir (//Exode 16).
+ Le sacrifice du Carmel en 1Roi 18,20-41 resemble au sacrifice de Exode 24 ot
Moise construit un autel 12 stéles, il implique le peuple dans le sacrifice.
+ Elie verse l'eau comme Moise sur l'autel
+ En 1Roi 18,41 on parle du repas du roi sur le Carmel, comme en Ex 24,9 qui
est une sorte de banquet sacrificiel face & Dieu.+ Le chemin de 40 jours est semblable & 40 ans d’Israél
+ La théophanie & 'Horeb. (Or Dieu s'est transféré sur le tabernacle). C'est
unique cas, Allusion au voilage de la face en 1Roi 19,16 comme Ex 3,6.
+ Lademiére étape de se vie fait en inverse le chemin des hébreux : de Gilgal &
Béthel, & Jéricho et passe le jourdain.
+ IIdisparait prés du Nébo (Deut 34 ,6) sans laisser de trace.
La différence substantielle est que la mort de Moise est une punition, I’envol de Elie est une
grace concédée par Dieu & son serviteur.
2.2.1 Lecture de 1Roi 19, 1-18
[1] Achab apprit& Jézabel tout ce qu’Elie avait fait et comment il avait massacré tous les prophétes par 'épée.
[2] Alors Jézabel envoya un messager 8 Elie avec ces paroles : "Que les dieux me fassent tel mal et y ajoutent tel
autre, si demain & cette heure je ne fais pas de ta vie comme de la vie de l'un d'entre eux !"
[3] Il eut peur ; il se leva et partit pour sauver sa vie. II arriva & Bersabée qui est 4 Juda, et il Iaissa la son
serviteur.
[4] Pour lui, il marcha dans le désert un jour de chemin et il alla s‘asseoir sous un genét. I souhaita de mourir et
dit: "Cen est assez maintenant, Yahvé | Prends ma vie, car je suis pas meilleur que mes peres.”
[5] Ile coucha et s'endormit. Mais voici qu'un ange le toucha et lui dt: "Leve-toi et mange.”
[6] regarda et voici quilly avait a son chevet une galette cuite sur les pierres chauffées et une gourde d'eau.
rmangea et but, puis il se recoucha.
[7] Mais ange de Yahvé revint une seconde fois, le toucha et dit : "Leve-toi et mange, autrement le chemin
sera trop long pour toi.”
[8] Il se leva, mangea et but, puis soutenu par cette nourriture il marcha 40 jours et 40 nuits jusqu’a la
montagne de Dieu, lHorab.
[9] La, il entra dans la grotte et ily resta pour la nuit. Voici que la parole de Yahvé lui fut adressée, lui disant :
"Que fais-tu ci, Elie 2"
[10] Il répondit : "Je suis rempli d'un 22le jaloux pour Vahvé Sabaot, parce que les Israélites ant abandonné ton
alliance, quills ont abattu tes autels et tué tes prophates par l'épée. Je suis resté moi seul et ils cherchent &
[11] Ili fut dit: "Sors et tiens-toi dans la montagne devant Yahvé." Et voici que Vahvé passa. Ily eut un grand
‘ouragan, si fort qu'il fendait les montagnes et brisait les rochers, en avant de Yahvé, mais Yahvé n'était pas
dans Vouragan ; et aprés louragan un tremblement de terre, mais Vahvé n’était pas dans le tremblement do
terre;
[12] et aprés le tremblement de terre un feu, mais Yahvé n'était pas dans le feu ; et aprés le feu, le bruit d'une
brise légére.
18[13] Dés qu’Elie Pentendit,il se voila le visage avec son manteau, il sortit et se tint & Ventrée de la grotte. Alors
tune voix lui parvint, qui dit : "Que fais-tu ii, Elie ?"
[214] Il répondit : "Je suis rempli d'un zéle jaloux pour Yahvé Sabact, parce que les Israélites ont abandonné ton
alliance, quills ont abattu tes autels et tue tes prophétes par Iépée, Je suis resté moi seul, et ils cherchent &
mmenlever la vie.
[15] Yahve lui dit: "Va, retourne par le méme chemin, vers le désert de Damas. Tu iras oindre Hazaél comme
roi d’Aram,
[16] Tu oindras Jehu fils de Nimshi comme roi disraél, et tu oindras Elisée fils de Shaphat, d'Abel-Mehola,
comme prophate a ta place.
[171 Celui qui échappera a lepée de Hazaél, Jshu le fera mourir, et celui qui échappera a I'6pée de Jéhu, Elisée
le fora mourir.
[18] Mais j'épargnerai en Israél sept millirs, tous les genoux qui n'ont pas plié devant Baal et toutes les
bouches quine 'ont pas baisé."
On peut lire l'histoire d’Elie comme un itinéraire qui a son sommet dans cette scéne;
Ventreprise du Carmel rempli le prophéte de doutes car il est recherché par la reine ; il veut
retourner aux sources de sa foi, le dernier lieu (Beér-Shéba) ol Abraham s'est rendu ; il sort
de la terre promise et va a I’horeb. Il veut retourner aux sources historiques de son peuple. II
va au désert et son découragement le pousse & demander la mort. Dieu intervient avec son
ange et lui fait revivre I'évenement fondateur.
On distingue entre un dieu baaliste (culte de la nature) et l'idée biblique. Dieu n’intervient
pas dans les cycles naturels qui sont sous son contréle. Mais la maniére dont Dieu se fait
présent est dans l'évanement historique. C'est la carte d’identité lié la caractéristique
d'lsraél : Dieu est présent dans histoire d’lsraél par un événement fondateur. Ici on revoit
évenement fondateur : la révélation 8 'Horeb. Dans son découragement il est reconduit
dans cette expérience fondamentale,
La théophanie calque et dépasse celle de l'exode, Le Dieu d’lsraél n’est pas un baal, il ne se
montre pas dans la tempéte. (Hadad se montre dans la tempéte) ; il n’est pas dans le feu. II
est dans le murmure d’un vent léger. II s'agit de la description d’un quasi perceptible
phénomane atmosphérique. Cette manifestation paradoxele allude @ une conception
différente de la nature de Dieu et non & la douceur de Dieu. U'ordre de Dieu ne brille pas de
miséricorde et de douceur dans ce qui suit. Dieu, par cette manifestation ne peut pas étre
réduit 8 intervention de la nature. Il se manifeste dans une intervention historique. Il y a
une répétition de Elie qui est typique de la prose hébraique. Ce n'est pas le cas de couper le
19texte qui a une structure en chiasme. Notre mode de composer est trés différent de celui
sémite.
R, Meynet cherche @ indiquer les sources, les méthodes dune rhétorique sémitique : ne faut-l pas
penser & une tradition littéraire sémitique ?
Le probleme est que nous a’avons aucun manuel de thétorique sémitique, i faut done travaller par
induction, chercher des constantes de composition
La structure classique est: A A’ B ; La structure sémantique est: B A
Chez les sémites important est done au milieu et non a la fin. Ce n’est donc pas désordonné
Ici la théophanie est mise au centre. Dieu confirme que la situation d’Israél est dramatique
et done il y aura des ennemis extérieurs et intérieurs le roi de Damas attaquera Israél, la
maison de Omri sera renversé par Jéhu ; Dieu intervient donc par un fait historique. Cette
thématique du reste fidéle se retrouve par exemple avec Noé, Joseph qui assure la survie &
sa famille, Nous le retrouverons dans la littérature prophétique ; elle dérive de |'image
miliaire et fini par montrer ‘intervention de Dieu qui manifeste son action par des choses
paradoxale. Le reste peut aussi étre objet d’une considération ambigué. Le petit reste est
signe de la possibilité de renaissance que signe de grande punition. Les prophates utiliseront
beaucoup cela : soit c’est une vision positive, soit c'est négative. Ici c'est en sens positif.
2.3 Elisée
Le cycle d’lisée est lui aussi intégré dans I’histoire deutéronomiste : 2Roi 2,1-13,21 C'est en
continuité avec Elie mais avec des différences. Il est I'héritier d’lie et recoit le double de son
esprit : 2Roi 2,9. Toutefois les histoires d’Elisée montre beaucoup les aspects thaumaturges.
Ses rapports avec les Beni Neviim sont plus marqués qu’avec Elie. La partie principale
s'articule en 10 récits qui ont comme but de faire des récits agiographiques, des « faits et
gestes » d’Elisée, On est étonné par ses capacités
1. Histoire de la veuve du prophéte en 2Roi 4,7
2. Histoire de la Shunamite 2Roi 4,8-37
3. Histoire de la casserole empoisonnée en 2Roi 4,38-41
Multiplication des pains 2Roi 4,44
Naaman le syrien en 2Roi 5,
awe
Hache retrouvée en 2Roi 6,7. Le mode avec lequel Elisée capture tout un détachement araméen 2Roi 6,8-23
8. Libération de Samarie 2Roi 6,24-7,20
9. La Shunamite en 8,1-6
10. Récit des rapports en Elisée et Hazaél de Damas 2Roi 8,7-15
On voit souvent Elisée comme le chef des fils des prophetes (3 ;6;..). ls n’étaient pas des
prophates de la cour. Ils ne sont pas de haut niveau social, ils sont plutét pauvres (ex. de la
veuve) ; ils vivent en communauté (3,4...) ; on ne sait pas si ils sont célibataires car on ne
parle pas de femme, mais il y a la veuve au début.
Ces cercles pourraient étre le milieu oli le Jahvisme avait le plus résisté @ la tradition
cananéenne. Attachement @ la tradition nomadique et au culte. Le groupe des Rékabites
peut étre semblable
On en parle en 2Roi 10,15-17 : « Parti de lil trouva Yonadab fils de Rékab, qui venait @ sa rencontre ;
i le salua et li dit : “Ton coeur esti loyalement avec le mien, comme mon cceur est avec le tien ?"
Yonadab répondit: “Oui* - “Si c'est oui, donne-moi la main.” Yonadab lui donna la main et Jehu le fit
imonter prés de lui sur le char. 1! lui dit : "Viens avec moi, tu admireras mon zéle pour Yahve", et il
Femmena sur son char. I! entra dans Samarie et frappa tous les survivants de la famille d/Achab &
Samarie, i fextermina, selon la parole que Yahvé avait dite 4 Elie.»
lls ne sont pas appelés fils de prophétes. Mais nous sommes dans ce domaine du Jahvisme
pur qui conserve les traditions, On y voit Jéhu oint roi par Elisée. De ces Rékabites on parle
en Jérémie 35comme d'un clan qui a conservé les traditions nomadiques et done
orthodoxie yahviste. Ces cercles méfiant des innovations peuvent avoir eu les membres de
la communauté Qumranienne 7??? On ne sait pas. En tout cas il y a toujours ce courant de
Jahvisme souterrain. Elisée est un leader ou un représentant d'un de ces groupes.
Les Rékabites étaient donc les conservateurs de la tradition. Un texte présente |’activité
thaumaturge comme de premier plan, mais il y a aussi l’activité politique. Il y a beaucoup de
probléme, de polémiques. Son intervention est présentée. En 2Roi 3 il y a la fameuse
expédition du Roi contre Moab. Le roi Joram d’Israél appelle son allié le roi de Juda pour aller
contre Moab. Le roi de Juda propose de passer par le sud, par Edom qui est vassal de Juda et
indépendant. Il y a un probléme dans le désert avec l’armée et Josaphat de Juda propose de
consulter un prophéte. Quelqu’un propose Elisée. Mais ensuite il répond en disant que sa
réponse est une offrande par rapport au roi de Judée que donc il reconnait. En tout cas cette
21position vient peut-étre du rédacteur ? Il répond en se faisant amener un joueur de lite et
pendant qu'il joue il est pris en extase. Il y a une faveur pour le roi d’lsraél. Le roi de Moab
est enfermé dans sa ville et ne peut rompre le siége que lorsqu’il prend son fils et le sacrifie &
son propre dieu sur les murs de la citadelle.
2Roi 6,24-7,20 : Lors du siege, le cannibalisme est la pire des abominations. Elisée prophétise
la victoire et I'armée araméenne fuit le lendemain. Il sauve sa vie et celle de son peuple.
C'est intervention ’Elisée qui permet la victoire.
Nous trouvons Elisée en combat direct. 2Roi 6,8-23 montre le roi d’Aram qui suspecte le
mossad de I’époque, il craint que quelqu’un dise au roi d’lsraél les plans de guerre ; or ce
n'est pas le probléme des traitres, mais des prophétes. Le roi d’Aram cherche le prophate en
encerclant la ville, mais le prophéte les emméne & Samarie et ils sont arrétés, Sur le conseil
de Elisée, ces soldats sont nourris puis ramenés chez eux.
Elisée est présenté comme la cause principale de I'abattement de la dynastie d’Omri.
(Cf. 2Roi 9 et 10).
Le nouveau roi Jéhu a été oint par Dieu & travers le prophéte. Elisée est contre le culte & Baal
et les fait tuer. Jéhu est zélé contre Baal et il plait a Elisée.
De la dynastie de Jéhu, Elisée est le conseiller bien plus qu'il ne le fut avec le roi d’Omri.
2Roi 13,14-19 : « Quand Elisée fut froppé de la maladie dont il devait mourir, Joas, le roi
d'israél, descendit vers lui, pleura sur son visage et dit: "Mon pére | Mon pére | Char d''sraél
et son attelage !" Elisée lui dit : "Va chercher un arc et des fléches", et il alla chercher un are
et des fleches. Elisée dit au roi: "Bande I'arc', et il le banda. Elisée mit ses mains sur les mains
du roi, puis il dit : "Ouvre la fenétre vers l'orient", et il fouvrit. Alors Elisée dit : "Tire I" et il
tira, Elisée dit : "Fleche de victoire pour Vahvé | Fléche de victoire contre Aram ! Tu batiras
Aram & Apheg, complétement." Elisée dit : "Prends les fléches" ; et il les prit. Elisée dit au roi:
“Frappe contre terre’, il frappa trols coups et i! s‘orréta. Alors l'homme de Dieu sirrita contre
lui: "Nl fallait fropper cing ow six coups | Alors tu aurais battu Aram complétement ;
maintenant, tu ne le battras que trois fois I" »
2Roi 13,1 : Joachaz fils de Jehu
2Roi 13,10 : Joas fils de Joachaz
22lly a une activité a l'intérieur d’Israél.
On peut ajouter une attention aux étrangers,
Avec Elie aussi : 1Roi 17,7-16.
Mais c'est plus accentué en Elisée : 2Roi 5 avec Naaman le Syrien ; et 2Roi 8,7-15 rencontre
avec le roi
Naamén est le commandant. Il est donc I'ennemi numéro 1 d'lsraél. Naaman, chef de
larmée du roi d’Aram, était un homme en grande considération et faveur auprés de son
maitre, car c'était par lui que Yahvé av:
accordé la victoire aux Araméens, mais cet homme
était Iépreux.
Suite & la guérison, Naaman devient un fidéle du prophete et Elisée l'accueille bien, alors que
la premiere fois il avait envoyé son serviteur pour lui dire ce qu'il doit faire.
Aprés la guérison, ce qu’affirme Naaman est important et fort. Elisée I'accueille et est prét
au compromis, Naaman doit descendre comme nouveau croyant, II prend de la terre pour
faire des sacrifices 4 Damas. Elisée permet cette chose et dit qu'il peut garder ses charges &
la cour. Sa conversion n’a pas d’influence sur ce qu'il doit faire
La rencontre avec Hazaél de Damas en 2Roi 8,7-15 :
« Elisée vint & Damas. Le roi d'Aram, Ben-Hadad, était malade et on lui annonga : "homme de Diew
est venu jusque chez nous." Alors le roi dit @ Hazaél : "Prends avec toi un présent, va au-devant de
Thomme de Dieu et consulte par lui Yahvé pour savoir si je guérirai de ce mal que jai." Hazaél alla ou:
devant d'Elisée et emporta en présent tout ce qu'il y avait de meilleur 6 Damas, la charge de 40
chameoux. I! vint et, se tenant devant lui : "Ton fils Ben-Hadad roi d’Aram, dit, m'a envoyé te
demander : Guériratje de mon mal présent ?" Elisée lui répondit : "Va lui dire : Tu peux querir, mais
Yahvé m'a fait voir que sirement il mourra." Puis ses traits se figerent, son regard devint fixe &
Fextréme, et homme de Dieu pleura. Hazaél dit : "Pourquoi Monseigneur pleure-t-il ?"Elisée répondit
‘Cest que je sais le mal que tu feras aux Israelites : tu mettras le feu é leurs places fortes, tu tueras por
Tepée I
ite de leurs querrers, tu écraseros leurs petits enfants, tu éventreras leurs femmes enceinte
Hozoel dit: "Mais qu'est ton serviteur ? Comment ce chien pourrait accomplir cette grande chose ?
Elsée répondit: "Dons une vision de Yahvé, je to! wi rol dram." Hazael quitta Eilsée et allo chez son
matte, qui lui demanda : "Que ta dit Elsée ?” I répondit : “ll ma alt que tu pourrais querir." Le
lendemein,ilprit une couverture, qu'il trempa dans eau et étendit sur se figure. Ben-Hadad mourut et
Hozaal régna 4 sa place. »Nous voyons une attitude d’Elisée étonnante. II sanctionne cette chose. Cette rencontre est
positive pour Hazaél. Il ya une attention a I’étranger, pire a ’ennemi.3. Les prophétes écrivains
Jusqu’a maintenant nous n’en avons vu que des oraux.
Tout change lorsque certains se mettent a écrire ce qu'ils annoncent.
Il faut tenir compte que nous véhiculons tout par écri
Mais pour les antiques, l'écriture
dans une société orale est une technologie raffinée. Il faut avoir un bon motif pour cela. Un
texte oral n’est pas libre, il y a des formules, des supports fixes pour tenir 'enseignement.
(Les versets formulaires qui se répatent). La transmission orale n’a pas besoin d’écrit pour se
garder. U’oral n’est pas quelque chose de nébuleux comme on pourrait limaginer chez nous.
I doit done y avoir une grande motivation pour écrire, Pourquoi certains se sentent a donner
une forme écrite pour leurs oracles ? Il y a plusieurs explications,
Les oracles de Mahi montre qu’il existait des prophéties écrites bien avant la tradition
biblique. La chose ne doit pas étre attribuée & une seule chose.
lly a des occasions ol le prophéte donne le motif :
Par exemple, Habaquq 2,1-4 doit écrire l'oracle pour une publicité plus grande et aussi pour
pouvoir contréler,
«Alors Yahvé me répondit et dit : “Ecris la vision, grave-la sur les tablettes pour qu’on Ia lise
facilement. Car c'est une vision qui n'est que pour son temps : elle aspire & son terme, sans décevoir ;
sicelle tarde, attendsa : elle viendra sirement, sans fail | "Voici qu'il succombe, celui dont I'ame
nfest pas droite, mais le juste vivea par sa fidélité." »
Pour Isaie, cette contrélabilité acquiert quelque chose de plus. Il est mé par insuccés actuel
de sa prophetie. En I’écrivant elle sera contrdlable dans le futur.
ls 30,85 : « Maintenant va, éris-le sur une tablette, grave-le sur un document, que ce soit pour un
jour & venir, pour toujours et & jamais. Car c'est un peuple révolté, des fils menteurs, des fils qui
refusent d'écouter la Loi de Vahvé, qui ont dit aux voyants : "Vous ne verrez pas", et aux prophates
“Vous ne percevrez pour nous rian de clair. Ditet-nous des choses flattouses, ayer des visions
‘trompeuses. Eloignez-vous du chemin, écartez-vous du sentir, 6tez de devant nous le Saint d'sraél
Clest pourquoi, ainsi parle le Saint d'lsraél : Parce que vous aver rejeté cette parole et que vous vous
tes fiés 3 la fraude et 3 la déloyauté pour vous y appuyer, 3 cause de cela, cette faute sera pour vous
comme une bréche qui se produit, une saillie en haut d'un rempart qui soudain, d'un seul coup, vient &
Jérémie a une explication différenteJr 36,2 : « La quatriéme année de Joiagim, fils de Josias, oi de luda, la parole que voici fut adressée &
Jérémie de la part de Yahve : Prends un rouleau et écris dessus toutes les paroles que je t'ai adressées
touchant Israél, Juda et toutes las nations, depuis le jour oli je commencai a te parler - au temps de
Josias -jusqu’aujourd'hui, Peut-étre qu’en entendant tout le mal que j'ai dessein de leur faire, ceux de
la maison de Juda reviendront chacun de sa voie mauvaise ; alors je pourrai pardonner leur iniquité et
leur péché, Jérémie appela Baruch, fils de Nériyya, qui sous sa dictée écrivit sur un rouleau toutes les
paroles que Yahvé avait adressées au prophate ».
Mais en v. 23 on voit que le roi refuse d’y préter attention. En tout cas la chose est plus
officielle. Il y a une lecture publique de Baruch dans le temple du Seigneur. Il y a une assise
officielle avec une lecture, puis une réception en présence du roi qui doit décider.
Jérémie n’est pas un prophéte de cour, mais il en avait un accés privilégi
Nous le voyons en contact avec la famille de Shaphan (v.11) qui détient les clefs de la
chancellerie, Elle le défendra dans les moments de tension dans son ministére.
La parole écrite @ done une fonction trés différente par rapport a la pure annonce. En
mettant par écrit sa parole qui est celle de Dieu, le prophéte commence a avoir conscience
que cette parole qui est adressée a une personne en une situation ne peut pas étre limitée &
son temps. Il peut y avoir des circonstances qui permettront d’y revenir. Pour y revenir, il
faut la lire. Pourquoi j'y retourne ? Parce que cette parole me parle aussi & moi quia lit et
pas seulement & ceux de cette époque de production.
Paul Beauchamp, L’un et autre Testament de Paris 1976 : [Livre incompréhensible !]. I dit
que le prophéte ne prévoit pas seulement, mais il aura prévu. Il prévoit et dit qu'il prévoit.
Lorsque arrive ce qu'il a dit, l’évanement est visité par le dire antérieur.
Cela signifie donc que la prophétie est la clef de lecture lorsque la chose se réalise ou aussi
lorsque c'est déja réalisé. Ceci revient & dire «il avait dit ». Mais cette constatation ne
revient pas au prophate, mais & celui qui lit, donc par le moyen de I'écriture.
C'est donc un changement herméneutique par rapport & la prophétie orale, la prophétie
s'étend dans le temps.
Von Rad souligne que le fait de mettre par écrit la prophétie advient aprés la défaite ou en
prévision de la défaite. Le fait que le peuple n’accueille pas Ia parole lui fait avoir un impact
26majeur. Clest cela qui pousse le prophéte & mettre son message par écrit. Cet écrit
outrepasse les circonstances. Il a une valeur pour les circonstances, mais aussi outre les
circonstances. Le message est détaché de I’évenement et parle avec un ceil sur le présent et
un vers le futur. Ce n’est pas prévision du futur, mais le fruit de cette parole qui aura un fruit
dans le futur. Ce sont les relectures du texte qui font la vérification, Par exemple la vierge
devient Ia jeune femme dans la LXX et devient Marie en Matthieu. La valeur de Ia parole
dépasse les circonstances historiques.
La prophétie vétérotestamentaire n’est pas pareille que celle du Nouveau Testament ni celle
de I'Eglise.
C'est comme si en écrivant la parole, le prophéte invitait & relire car la parole dépasse la
lettre.
Les cercles des disciples des prophétes ont donc une importance trés grande.
Elisée tenait de vrais cour a sa communauté : 2Roi 4,38 ; 6,1.
Nous connaissons le nom de Baruch qui est le secrétaire de Jérémie,
Ces écoles sont les principales responsables de la récolte et de la conservation des oracles.
Le cas le plus fort est celui de Jérémie 36. II faut tout de méme attribuer au prophéte la
chose.
Ily aun long processus rédactionnel ot les disciples conservent les paroles du maitre durant
longtemps. Par exemple avec Isale durant des siécles. Il y a une réactualisation en fonction
de ce qui est vécu ; la parole du prophate parle encore dans l’aujourd’hui du peuple de Dieu.
Dans les relectures, il y a une évolution qui se ferme avec la canonisation En affrontant les
corpus singuliers du corps prophétique, on voit les différentes couches critiques. Cette
pérenne puissance de la parole qui parle au peuple et révéle le mouvement de histoire de
Dieu avec son peuple.
Le fait que les prophétes aient décidé de mettre par écrit, montre que ce processus bien que
as prévisible, ne va pas contre leur compréhension de Ia parole et de sa transcendance.
C'est done un pas fondamental pour la compréhension.3.1 Le prophéte Amos
3.1.1 Sa personne
‘Amos est le premier prophete écrivain. Il est originaire de Teqoa de Judée. C'est @ quelques
kilometres de I'Erodion. C’est en pleine judée. Il y a un tell qui n’est pas encore fouillé.
Les titres sont rédactionnels, ils nous donnent des nouvelles : « Paroles d/Amos, qui fut l'un
des bergers de Teqoa. Ce quiil vit sur Israél au temps d'Ozias, roi de Juda, et au temps de
Jéroboam, fils de Joas, roi d'israél, deux ans avant le tremblement de terre. ». C'est au temps
du régne d’Ozias de Juda 783 8 742 et de Jéroboam II d’Israél 787/3-747/3. On affirme que
sa vocation advient 2 ans avant le tremblement de terre, peut-étre qui eut lieu 760
‘Amos affirme n’étre pas un prophete (7,14-15 : «Amos répondit et dit @ Amasias : “Ye ne suis pos
prophete, je ne suis pas frere prophete ; je suls bouvier et pinceur de sycomores. Mais Yahvé m’a pris de derriere
troupeau et Yahvé m’a dit : Va, prophétise & mon peuple Israél») ni d'appartenir a un cercle de
prophéte. II dit étre un éleveur (bouvier) et non un berger. Il est pinceur de sycomores, ce
qui servait au bétail
Normalement le sycomore pousse en plaine. Or il est de Teqoa, il doit donc se déplacer de sa
ville natale. Peut-étre qu’il avait des élevages et aussi des plantations. II n’est donc pas
pauvre. Une sorte de chef berger. Pour les sycomores, il doit se déplacer de sa ville natale, et
de méme pour son ministére prophétique : il fait sa mission en Israél et particuliérement
dans le sanctuaire d’état de Béthel. Il entre donc en collision avec le clergé de Béthel.
3.1.2 V’époque
C'est I'époque de Jéroboam Il, nous savons que Jéroboam II a eu une époque prospére et
une expansion économique. Dans les années 808-782, le roi d’Assyrie Adadnirari IIl donne
une premiére défaite au roi araméen de Damas. Une époque calme en laquelle monte une
grave crise sociale. Samarie est belle, baaliste, et riche par l'esclavage par débit qui est le
probléme de toute I'antiquité. (L’usure en est la forme la plus actuelle). La tendance
synerétiste, la beauté des sanctuaires magnifiques, dans lesquels il y avait des cultes
cananéens : cananéisation du culte, assimilation et ouverture aux autres.
3.1.3 VoeuvreLe texte fut mis par écrit en Judée aprés 'échec de sa mission par le prophete Iui-méme et
ses disciples. Il est prophéte d'une mission, il dit ce qu'il a a dire et rentre. On ne croit pas
qu'il ait eu d'autres missions.
La substance du livre recevrait ensuite une premiére actuslisation aprés la réforme de Josias
(détruisit les sanctusires périphériques). Amos 4,6-12 appartient & cette période ultérieure
(c'est une hypothése). 5,6 semble étre une allusion & la destruction de Béthel : « Cherchez
Yahvé et vous vivrez, de peur qu'il ne fonde comme le feu sur la maison de Joseph, qu'il ne
dévore, et personne & Béthel pour éteindre | ».
Ensuite il y aurait eu une rédaction deutéronomiste qui aurait actualisé la chose pour Juda.
‘Amos avait prophétisé & Béthel en Israél et on ne connait rien sur lui en Juda. A ceci
appartient le titre. 3,1 : toute la race fait référence aussi & Juda.
La finale eschatologique et consolante & partir de 9,11 serait exilique ou postexilique. Or
Jérémie dit de se méfier des prophétes avec une parole de consolation. Cela change avec
Vexil.
Amos s’articule en 3 sections :
1. De 1-2: les oracles contre 8 nations différentes
2. De 3-6: la situation d’Israél
3. De 7-9: la section des visions
3.1.4 Lecture de Amos 5,1-27 :
[i] Ecoutez cette parole que je profére contre vous, une lamentation, maison dileraél
[2] Elle est tombée, elle ne se relevera plus, la vierge dlsraél Elle est étendue sur son sol, personne
pourlarelever |
[2] Car ainsi parle le Seigneur Vahve : Ia ville qui mettait en campagne mille hommes a’en aura plus
que cent, et celle qui en mettat cent n’en aura plus que dix, pourla matson d'sradl.
[4] Car ainsi parle Yahvé a la maison d'leraél: Cherches-met et vous vivre2 |
[5] Mais ne cherchee pas Bethel, naller pas & Gilgal, ne passer pas & Bersabée ; car Gilgal ira en
déportation et Réthel deviendra néant
[6] Cherchez Yahwé et vous vivre, de peur qu'll ne fonde comme le feu sur la maison de Joseph, qu'il
ne dévore, et personne a Béthel pour éteindre |
[7] ls changent le droit en absinthe et jettent & terre la justice[8] Cest li qui fait les Pléiades et Orion, qui change en matin les ténébres épaisses et obscurct le jour
comme la nuit ; lui qui appelle les eaux de la mer ot les répand sur la face de la terre ; Yahvé est son
[9] déchaine la dévastation sur celui qui est fort, et la dévastation arrive sur la citadelle.
[10] ls haissent quiconque réprimande a la Porte, ils abhorrent celui qui parle avec intégrité.
[121] Eh bien ! puisque vous piétine2 le faible et que vous préleve2 sur lui un tribut de froment, ces
mmaisons en pierres de taille que vous avez baties, vous n'y habiterez pas ; ces vignes délicieuses que
‘vous avez plantées, vous n’en boirez pas le vin,
[12] Car je sais combien nombreux sont vos crimes, énormes vos péchés, oppresseurs du juste,
extorqueurs de rangons, vous qui, a la Porte, déboutez les pauvres.
[13] Voila pourquoi homme avisé se tat en ce temps-ci, car clest un temps de malheur.
[14] Recherche? le bien et non le mal, afin que vous vivie2, et qu’ainsi Yahvé, Dieu Sabact, soit avec
‘vous, comme vous le dites
[15] Haisse2 le mal, aimez le bien, et faites régner le droit a la Porte ; peut-stre Yahvé, Dieu Sabaot,
prendra-til en pitié le reste de loseph |
[16] C'est pourquoi, ainsi parle Yahvé, le Dieu Sabact, le Seigneur : Sur toutes les places ily aura des
lamentations, et dans toutes les rues, on dira "Hélas ! Hélas I" On convoquera le laboureur au deuil et
‘aux lamentations ceux qui savent gémir
[17] dans toutes les vignesil y aura des lamentations, car je vais passer au miliou de toi, dit Yahve.
[18] Malheur & ceux qui soupirent apres le jour de Yahvé ! Que sera-til pour vous, le jour de Yahvé ? Il
sera ténebres, et non lumiére.
[19] Tel homme qui fuit devant un lion et tombe sur un ours Ill entre & la maison, appuie sa main au
‘mur, et un serpent le mord !
[20] Nest-il pas téndbres, le jour de Yahvé, et non lumibre ? Il est obscur et sans clarté !
[22] Je hais, je méprise vos fétes et je ne puis sentir vos réunions solennelles.
[22] Quand vous m’ofirez des holocaustes... vos oblations, je ne les agrée pas, le sat
‘grasses, je ne le regarde pas,
(23] Ecarte de m
bruit de tes cantiques, que je n'entende pas la musique de tes harpes |
[24] Mais que le droit coule comme de l'eau, et la justice, comme un torrent qui ne tarit pas.
[25] Des sacrifices et des oblations, m'en avez-vous présentés au désert, pendant 40 ans, maison
israel ?
[26] Vous emporterez Sakkut, votre roi, et 'étoile de votre dieu, Kevan, ces images que vous vous étes
fabriquées ;
[27] et je vous déporterai par-delé Damas, dit Vahvé - Dieu Sabaot est son nom.
30Dans un commentaire au livre d’Amos de R. Meynet et P. Bovati, Le livre du prophéte Amos,
Paris, 1994, pp. 160-185, le texte que nous avons lu est divisé en 5 passages de facon
concentrique :
A. 5,1-3 : Lamentations funébres du prophate sur la fille d’lsraél.
B. 5,4-6 : Invitation a chercher le Seigneur et non le culte pour vivre.
C. 5,7-13: Le chatiment (au centre de la structure) sur ceux qui pratiquent
Vinjustice et sur ceux qui veulent faire taire les prophétes.
BY. 5,14-15 : chercher la justice pour vivre
A’. 5,16-17 : lamentation d'Israél sur les morts.
Chercher le Seigneur et vous vivrez ete...I y a des reprises évidentes pour accentuer. Au
centre I’annonce des chatiments sur ceux qui pratiquent l’injustice,
La séquence présente de facon explicite l'articulation entre la justice et le culte, Le theme de
la justice est présent dans le passage central, Le theme du culte est présent dans les deux
passages qui l’encadrent : B et B’ dans un langage métaphorique de pélerinage.
Uarticulation montre donc la justice et le culte. Justice est en C et le culte dans les morceaux
autour de C.
Dans le quatriéme passage, le désir du peuple est la recherche du Seigneur 4 part des
sanctuaires. (Cf. v5 en paralléle avec v.14.) Rechercher le Seigneur et s'opposer & rechercher
des sanctuaires. !I faut s’éloigner des sanctuaires qui sont des lieux de mort et non de vie.
Quel est le lieu de vie? Les tribunaux. La porte de la ville est le lieu du tribunal, de
l'administration de la justice. A la porte de Ia ville on change de direction, d’échelle des
valeurs.
Il faut rechercher le bien et non le mal. Il est done nécessaire une conversion dans
administration de la justice. Le culte en v.5 est vu comme une tentative de corrompre Dieu
pour qu'il tolére l'injustice. On recherche l'approbation de Dieu sur un systéme injuste ; ce
nest donc pas une critique du culte en tant que tel, mais des implications de ce méme culte,
La ginah est lamentation funébre qui jouit d'une forme littéreire particuliére. Le matre est
formé d'un hémistiche de 3 accents et d'un hémistiche de 2. C’est donc claudicant.
31Au verset 1: ceci comparait. Et aussi a la fin. La mort encadre donc le passage. C’est une
situation de mort qui apparait dans tout le texte. C'est un venin quijette & terre la justice (7).
Quelle est la possibilité pour Israél de trouver la vie ? En cherchant le Seigneur de la bonne
facon: Comment ? Non pas avec les sacrifices, mais en cherchant le droit et la justice, et
aimant le jugement qui punit le péché. |l y a aussi I'acceptation de la souffrance (15). Joseph
est égal au deux semi tribu d’Ephraim et Manassé.
Le v.8 avec ses allusions astrales fait réfléchir sur le concept de Dieu en Amos. Il sagit de
constellations.
Ce concept se trouve aussi en 4,13: « Car c'est lui qui forme les montagnes et qui crée le vent, qui
révale A Thomme ses pensées, qui change V'aurore en ténébres, et qui marche sur les hauteurs de la
terre: Yahvé, Dieu Sabaot, est son nom. »
19.5-6:: « Et le Seigneur Yahvé Sabact... II touche la terre et elle se dissout, et tous ses habitants sont en
deuil; elle monte comme le Nil, tout entire, et puis retombe comme le Nil d'Egypte. Il batit dans le
ciel ses chambres hautes, il a fondé sa volte sur la terre; il appelle les eaux de la mer et les répand sur
la face de la terre ; Yahwé est son nom ».
Ceci ne doit pas étre lu comme le début théorique d'un monothéisme. Mais il faut le cueillir
comme affirmation puissante de I'affirmation du Dieu d’israél comme maitre du monde et
de ’histoire. II est le seul et il n'y a pas de place pour un autre. Il exerce un monopéle sur les
autres. Tous les autres peuples sont sous la domination du Dieu d’Israél.
Que le dieu eréateur soit aussi le dieu national est un fait nouveau a l’époque. Normalement
le dieu créateur
intervient pas dans histoire et vice versa. Ici nous avons le dieu créateur
qui est le dieu national et sous sa domination sont tous les autres dieux. Il existe Dieu et tout
le reste. Le monde ne sidentifie pas comme dieu. Dieu est passionné pour l'histoire de
'homme. Nous ne sommes donc pas loin du monothéisme. Il est pratique mais pas encore
théorique. Ce nest pas la monolétrie qui adore qu’un seul dieu et souvent lui préte des
attributs d’autres dieux.
En 7,10s :
[10] Alors Amasias, le prétre de Béthel, envoya dire 8 léroboam, roi d'sraél : "Amos conspire contre toi, au sein
de la maison d'israal ; le pays ne peut tolérer ses discours.
[211] Car ainsi parle Amos : Jéroboam périra par l'épée et Israél sera déporté loin de sa terre.”
32[12] Et Amasias dit 8 Amos = "Voyant, vaclen ; fuis au pays de Juda ; mange ton pain la-bas, et [b-bas
prophétise.
[13] Mais a Béthel, cesse désormais de prophétiser, car c'est un sanctuaire royal, un temple du royaume.”
[14] Amos répondit et dit 4 Amasias : "Je ne suis pas prophete, je ne suls pas frére prophete ; je suis bouvier et
pinceur de sycomores.
[15] Mais Yahve m'a pris de derriere le troupeau et Yahvé ma dit : Va, prophétise a mon peuple Israél
[16] Et maintenant, écoute Ia parole de Yahvé : Tu dis : Tu ne prophétiseras pas contre Israal, tu ne vaticineras
pas contre la maison d'isaac.
[171 Cest pourquoi, ainsi parle Vahvé : Ta femme se prostituera dans la ville, tes fils et tes filles tomberont sous
V'épée, ta terre sera partagée au cordeau, et toi, tu mourras sur une terre impure, et Israél sera déporté lain de
saterre.”
Aprés ce passage, nous n’avons plus de nouvelle d’Amos, ni de ce qu'il a fait ensuite,
C’est donc le premier prophéte. Il est né au Nord et pas au Sud
Le grand prophéte du nord, fameux pour ses écrits est Osée. Il est plus ou moins
contemporain & Amos.
3.2 Le prophéte Osée
3.2.1 Uhistoire de son époque
Il est originaire du Régne du nord ; Il commence sa mission durant les derniéres années du
régne de Jéroboam Il (787/783-747/743), sans doute juste aprés qu’Amos soit chassé de
Béthel.
La période de Jéroboam Il et peut-étre de son second successeur I'usurpateur Menahem, est
une époque prospére de histoire d’lsraél a cause de l'assujettissement de la Syrie par
VAssyrie avec Adadnirari ill (800); ensuite cependant s/inaugure une période de
renversement politique militaire et de guerre civiles qui porteront & la ruine du régne du
Nord
En suite & cette période, nous avons I'ascension au tréne de Téglath-Phalaser Ill en 745 et il
commence une politique expansionniste trés pesante en soumettant au tribut Israél (Cf. 742
en 2Rol 15,19-20') puis ensuite Juda.
+ «Pul, roi @Assyrie, envabit le pays. Menahem doana a Pul mille talents d'argent pour quil le soutint et qu'il
affermit le pouvoir royal entre ses mains. [20] Menahem préleva certe somme sur Tsraél, sur tous les notables,
33En 735 ou 733 monte en Israél Péqah sur le tréne, usurpateur de Pegahya qui éteit le
successeur de Menahem
Nous savons qu’a ce point Pégah commet l'erreur de sa vie : il se met en accord avec la Syrie
pour aller contre Téglath-phalasar Ill. Il appelle l'accord du roi Racén de Damas et d’Achaz de
Juda qui refuse. Done nous avons la guerre Syro-éphraimite en 433 : Péqah se lie avec le roi
de Damas se jette sur le roi de Juda qui n’a pas voulu I’aider, Mais ce dernier appelle a l'aide
Téglath-phalasar Ill qui arrive en force. Damas est rasée au sol, Israél perd la majeure partie
de son territoire, Juda doit remercier Téglath-phalasar Ill en payant. Péqah perd la couronne
et son successeur Ozias se soumet. Aprés la mort de Téglat-Phalassar Ill, Ozias se rebelle
contre les tributs qu'il doit payer et le successeur Salmanasar V intervient et ne laisse & Ozias
que la capitale, Samarie, qui sera rasée au sol par le successeur Sargon Il 721.
C'est 'époque de la vie d’Osée. Il couvre ces années de lutte de la guerre Syro-éphraimite.
Les derniers oracles seraient en 732, soit avant la chute de Samarie qu’il n’a pas da voir.
3.2.2 Le message d’Osée
La période historique agitée dans laquelle vit le prophate est aussi l'objet de son message.
Il critique le régne de Jéroboam Il et la responsabilité des personnages d'Israél qui
stabilité du régne. Une forte condamnation de la guerre fratricide en 5,8-14.
La politique des alliances est trés critiquée tant pour le danger religieux, mais aussi pour
Vincohérence politique. Le prophate est donc bien inséré dans la vie de la cour (cf. 7,10-12).
La critique aux usurpateurs qui mettent l'état dans la confusion (cf. 7,7; 8.4).
Forte critique au régne d’Israél dans son ensemble qui est objet de dispute entre les
modernes. Qu’il critique le régne d’lsraél a été vu comme insertion deutéronomiste, Mais
bien que possible, rien dans le texte n’appuie cette interprétation. Il fait ces critiques comme
prophéte du régne du Nord.
La motivation de fond de cette critique n’a pas besoin d’étre deutéronomiste pour étre
comprise. Israél a trahi son dieu :
- Parun culte Baal,
pour la donner au roi d Assyrie, a raison de 50 sicles dargent par tte. Alors le roi d’Assyrie sien retourna et ne
zesta pas la, dans le pays. »
34= Et parla baalisation du culte du Seigneur qui finissait par tre représenté non
comme le Dieu de I’histoire, mais comme un des divers dieux nationaux ou
locaux, le dieu de la fécondit
Cest la corruption du coeur du Jahvisme.
De plus ily a le probléme selon l'iconographie que le Dieu aIsraél partageait la symbolique
du dieu baal qui est la téte de taureau.
Le jeune taureau servait de représentation dans le nord. Il y avait I'animal sacré. La question
n'est pas tant de la présence de cet animal sacré, mais plus du mode de cet animal. Le jeune
taureau était aussi pour baal.
Le vieux taureau de ‘/ est vieux, ancien, il a terminé son cycle de fécondation. Baal est un
jeune taureau en plein cycle de fécondation. Or c’est aussi l'image du Dieu d’israél. Lorsque
la Bible parle de veau, c'est une critique sarcastique, car en fait c'est un taureau.
Dans les auteurs du nord, ceci ne se cueille pas, On cueille une dangereuse symbolique.
Lorsque nous voyons le jeune taureau nous somme en présence de I'auteur deutéronomiste.
3.2.3 L’ceuvre d’Osée
Comme pour Amos, Osée est une collection d’Oracles : composes par le prophéte ou ses
di
ples. Aprés la chute, le matériel fut emené en Juda et réorganisé.
Structure :
- V. 1-3 : plus autobiographique
= V. 4-14: plus anthologique qui eu plusieurs révisions pour actualiser les
paroles du prophetes.
En 1,1; « Parole de Yahvé qui fut adressée d Osée, fils de Beéri, au temps d'Ozias, de Yotam,
d'Achaz et d'Ezéchias, rois de Juda, et au temps de Jéroboam, fils de Joas, roi d'israél. »
Vu que la chronologie part des rois de Juda, nous sommes en présence d’un ajout.
Le verset final du livre avec son style sapiential 14,10 : « Qui est sage pour comprendre ces
choses, intelligent pour les connaitre ? Droites sont les voies de Yahvé, les justes y
marcheront, mais les infidéles y trébucheront. »
Sans aucun doute il y a eu une systématisation, une révision, mais les efforts pour chercher
les traces sont frustrés parce que le courant deutéronomiste judéen est héritier de V'israél du
nord qui est influencé par le prophétisme du Nord. Or Osée est du Nord et donc il fait partie
de la tradition du Nord qui est Deutéronomiste. Chercher a retailler le livre pour trouver ledeutéronomiste est donc impossible car le livre est déja de cette tradition. Rappelons encore
que le prophétisme est essentiellement du Nord. Nous sommes dans la méme tradition.
3.1.4 Lecture de Osée 2,4-25
Ta] Intentea procks & votre mere, intentezlui proces | Car elle nlest pas ma femme, et moi je ne Suls pas son
mari, Qu'elle écarte de sa face ses prostitutions, et d'entre ses seins ses adultares,
[5] Sinon je la déshabillerai toute nue et la mettrai comme au jour de sa naissance ; je ls rendrai pareille au
désert, je la réduirai en terre aride, je la ferai mourir de soif,
[6] et de ses enfants je n'aural pas pitié, car ce sont des enfants de prostitution.
[7] Oui, leur mere s'est prostituée, celle qui les concut s'est déshonorée ; car elle adit : je veux courir aprés mes
amants, qui me donnent mon pain et mon eau, ma laine et mon lin, mon huile et ma boisson.
[8] C'est pourquoi je vais obstruer son chemin avec des ronces, je l'entourerai d'une barriére pour qu'elle ne
trouve plus ses sentiers ;
[9] elle poursuivra ses amants et ne les atteindra pas, elle les cherchera et ne les trouvera pas. Alors elle dira :
je veux retourner vers mon premier mari, car j'étais plus heureuse alors que maintenant.
[10] Elle n'a pas reconnu que c'est moi qui lui donnais le froment, le vin nouveau et hulle fraiche, qui lui
prodiguais cet argent et cet or quils ont employés pour Baal |
[11] Clest pourquoi je reprendrai mon froment en son temps et mon vin nouveau en sa saison ; je retirerai ma
couvrir sa nudite.
laine et mon lin qui de
[12] Puis je céveilerai son infamio aux yeux de ses amants et personne ne la délivrera de ma main.
[13] Je ferai cesser toutes ses réjouissances, ses fétes, ses néoménies, ses sabbats et toutes ses solennités,
[14] Je dévasterai sa vigne et son figuier, dont il disait :" ls sont le salaire que m'ont donné mes amants'; j'en
ferai un hallier et la bate sauvage les dévorera,
[15] Je la chatierai pour les jours des Baals auxquels elle brilait de l'encens, quand elle se parait de son anneau
etde son collier et qu'elle courait aprés ses amants ; et moi, elle m'oubliait | -Oracle de Yahve.
[16] C'est pourquoi je vais la séduire, je a conduirai au désert et je parlerai a son cceur.
[17] La, je lui rendrai ses vignobles, et je ferai du val d'Akor une porte d'espérance. La, elle répondra comme
‘aux jours de sa jeunesse, comme au jour oi elle montait du pays 4’ Egypte.
[218] Il adviendra en ce jour-a - oracle de Yahvé - que tu m'appelleras "Mon mari", et tu ne m'appelleras plus
"Mon Baal.”
[19] Jécarterai de sa bouche les noms des Baals, et ils ne seront plus mentionnés par leur nom.
[20] Je conclurai pour eux une alliance, en ce jour-la, avec les bates des champs, avec les oiseaux du ciel et les
reptiles du sol ; arc, Mepée, la guerre, je les briserai et les bannirai du pays, et eux, je les ferai reposer en
sécurité,
[21] Je te fiancerai a moi pour toujours ; je te fiancerai dans la justice et dans le droit, dans la tendresse et la
miséricorde ;
[22] je te fiancerai a moi dans la fidélité, et tu connaltras Vahvé
36[23] ll adviendra, en ce jourls, que je répondrai - oracle de Yahwé - je r@pondrai aux cieux et eux répondront &
laterre ;
[24] la terre répondra au froment, au vin nouveau et & hulle fraiche, et eux répondront a Vieréel.
[25] Je la sémerai dans le pays, aural pitié de Lo-Ruhamah, je dirai 8 Lo-Ammi : "Tues mon peuple" et lui dira
‘Mon Dieu 1"
Ce texte est le sommet de la premiere section. On ne sait pas si c’est de la prose ou de la
poésie. En elle est raconté l'autobiographie du prophéte.
Les 3 premiers chapitres sont le spécifique d'Osée.
En Osée 1,2: « Commencement de ce que Yahvé a dit par Osée. Yahvé dit a Osée : "Va,
prends une femme se livrant 4 la prostitution et des enfants de prostitution, car le pays ne
fait que se prostituer en se détournant de Yahvé.
Les enfants de prophétes portent des noms difficiles. Ce probleme de prendre une
prostituée comme femme a fait couler beaucoup d’encre. A I'époque ce n’était pas trop
scandaleux. Qedesah de QDS est la prostituée sacrée, la prétresse, celle qui accompli les rites
de la prostitution sacrée, typique de la religion cananéenne. Par une relation sexuelle avec la
prétresse, une fécondation advenait pour celui qui en avait besoin. Cette fécondité qui ne
finissait pas de fagon normale ~ parce qu'il fallait éviter cela ~ retombait sur le champs, la
personne .., c'est une magie de transfert. La zonah est Ia prostituée non sacrée, de rue.
Osée utilise un autre mot pour parler de la prostitution de sa femme. Il parle de “eset
zenunim qui est de méme racine que zona ; ce serait ‘femme de prostitution’. Seul Osée
utilise cette expression et que pour sa femme. Peut-étre est-ce dur dans le sens des
mauvaises actions de sa femme ; ou bien ce serait une prostituée de grande classe voire une
maitresse.
(Paralléle en Jr 2,33: Ah | comme tu t'es tracé un bon chemin pour quéter l'amour | Aussi,
méme avec le crime tu as familiarisé tes voies.).
En tout cas, il s'agit certainement du probléme que Gomer s'était dédiée & la pratique de la
prostitution sacrée et peut-étre déja avant le mariage avec Osée. Le prophate yahviste ne
veut pas distinguer. Il appelle courtisane ce que les autres appelle la sainte ; il est orthodoxeet ne fais pas de distinction entre la prostitution normale et celle cultuelle |... Le contexte
religieux est celui de la prostitution sacrée. II utilise une expression dure pour enlever
Vauréole autour de la prophétesse. Gomer se prostituait-elle avant déja oll est-ce tardif et
donc adultére ? Peut-étre est-ce un rite de fécondité pour étre fécond, En tout cas on ne
peut pas avoir d’enfant avec la prostituée sacrée. Si celle-ci a des enfants, elle doit étre
brilée tout de suite. Sinon 'enfant aurait été divin. Ici il s’agit d’un transfert sacré. La
majorité des femmes avait une relation sexuelle sacrée pour se rendre plus féconde, et
parfois c'était fait avec un baal ou un Jahvé baalisé |... Cette pratique eut un succes
impressionnant dans la population. Le probléme est de comprendre comment était Gomer.
Elle pouvait étre une femme comme les autres qui eu beaucoup de zéle pour cela. Dans le
cas d’Osée on voit de facon trés claire comment la vie du prophate fait partie de son
ministre ; le mariage fait partie de son ministére.
Ses enfants portent des noms symboliques :
Le premier s'appelle « Yizréel, car encore un peu de temps, et je chatierai la maison
de Jéhu pour le sang versé @ Yieréel, et je mettral fin @ la royauté de la maison
d'lsraél. »
Le deuxigme s’eppelle « Lo-Ruhamah, car désormais je n'aurai plus pitié de la maison
d'lsraél pour lui pardonner encore. »
Gomer semble avoir quitté la maison pour son culte ; Osée se présente comme un mari
trahi. C'est un homme encore amoureux qui aime Gomer comme sa femme.
Lorsque se
Schokel cherche & deviner la psychologie de Osée et dit qu'il est passionné
femme le trahit, il tente de se libérer de l'amour mais n'y parvient pas. Il dit de sa femme
qu'elle est prostituée pour ne plus I'aimer, il 'enferme dans la maison, mais son amour
persiste. Finalement il décide de la faire tomber amoureuse de nouveau. Nous voyons
l'amour trahi, l'amour décrit non dans la phase amoureuse, mais dans le drame de la
trahison. Pour la premiére fois est décrite cette scéne ;
Les exégétes avec trop peu de psychologie mettent une césure entre le verset 15 et 16; le
est pourquoi du verset 16 aurait été ajouté. C’est une exégése tras crétine | (Dixit prof !). Le
passage est évident. C’est non concluant, mais c'est pour montrer. La description est exacte.
38Le texte ne se réduit pas aux peines de l'amour trahi. Osée est un prophéte. A un certain
point de son histoire, son charisme I'illumine sur un fait. I n’est pas l'unique amant décu qui
arrive pas & oublier son aimée : Dieu est amoureux passionné de son peuple et le cherche.
Osée est mis du cdté de Dieu qui n’arrive pas @ oublier son aimée, Le Seigneur avait fait des
dons a son aimée : la terre et la fécondit
Mais Israél fait un mauvais usage et attribut l’origine de ses cadeaux & ses amants. Ses baals.
Le dernier mot est Dieu. De facon inattendue les promesses renversent les menaces
précédentes. Dieu ne veut plus étre appelé baal (mari en hébreu et aussi le dieu baal) mais
mari; les enfants ont les noms inversés mon peuple et mon Dieu. L'instrument de cette
renaissance est le désert. Ici entre la grande thématique de l'amour entre Dieu et son
peuple.
Le charisme prophétique permet le passage de sa vie au regard de sa vie sous I'angle de
Dieu.
Lexemple d’Osée fera école. L'image des rapports entre Dieu et son peuple devient un
theme classique de la théologie de I’Ancien Testament. On le voit aussi dans le Nouveau
Testament : Ephésien avec l'image de I'Eglise.
Lui est particuligre la fagon dont est mise en paralléle sa vie et celle d’Israél. Ce sont deux
histoires semblables. Dieu a les mémes problémes que le prophéte. Avec un seul récit nous
sont racontées deux histoires paralléles,
La conclusion théologique est trés importante. Dieu ne peut pas quitter sa femme qui
pourtant est trés reprochable. Lhistoire d’\sraél est histoire de grace: la gratuité de la
volonté de Dieu. C'est une caractéristique essentielle. Osée est le prophate de la gréce ; les
deutéronomistes ne le comprendront pas jusqu’au bout.
394. Le Premier Isaie
4,
La question littéraire
Les chercheurs sont divisés par rapport a l'actuelle structure du livre (66 chapitres !).
Le livre présente tout de méme une organisation et il serait ridicule de lui donner une
conception minéralogique par la concrétion d’éléments séparés qui empécherait de lui
donner une cohérence. On ne pourrait donc pas savoir qu’elle est 'unité du livre et il
faudrait le diviser pour voir les structures de départ... L’organisation du livre s'oppose une
telle conception.
On. voit un lien entre le chapitre du début et les deux de la fin qui est la preuve d'une
intervention rédactionnelle bien consciente. Entre les deux il y a un abysse. En tout cas le
texte qui a une importance pour nous est le texte officiel, et les origines sont moins
importantes pour nous.
Le lecteur se rend compte que le domaine chronologique est dépassé par ce qui est dit dans
le titre ot I'on parle du 4°" roi de Juda: « Is 1,1: Vision d'isaie, fils d’Amog, quil recut au sujet de
Juda et de Jerusalem, au temps d'Ozias, de Yoram, d/Achaz et a'Ezéchias, ots de Juda».
Le régne d’Ozias est limité l'année de sa mort ; or le chapitre 6 dédié a la vocation d’Isaie
parle de l'année de la mort du roi. Done la chronologie s’étend environ de 740 a 698. En
effet dans les 30 premiers chapitres il y a une multiplicité d’allusions historiques & histoire
d'lsraél. La guerre Syro-éphraimite en 733 (Is 7,3) ; de Sargon II; Péquar de Samarie qui
demande de l'aide de la Syrie, invasion de Sennachérib en 701 (36,1),
A partir du chapitre 40, les allusions historiques ne cadrent plus. Il y a deux mentions de
Cyrrus (44,28 et 45,2) qui sont incompatibles avec la chronologie : on invite les peuples &
sortir de Babylone, or ce n’est pas possible dans la perspective du chapitre 1. On parle des
chaldéens (48,20), tout cela se situe 4 200 ans d’Isaie,
Le cadre historique change encore en 56 : le probléme du post-exil avec les préoccupations
de cette époque.
Le style littéraire change aussi :
> Les chapitres 1-39 : La grande poésie solennelle classique hébraique.
40> Les chapitres 40-55 : autre grand poete d’une plume plus ornée, pathétique.
> Les chapitres 56-66 : un ou plusieurs poates, imitateur de celui de la seconde partie
dans un style moins soigné
Done impression est celle d'un brouillard. La tradition ne s‘est jamais posée le probleme de
auteur véritable. Un prophate peut changer de style selon ce dont il parle et connaitre dans
le détails des situation historiques future. Aujourd’hui c'est pour nous impossible.
La connaissance de histoire antique du Proche-Orient est quelque chose de récent. Jamais
‘on avait eu une connaissance historique suffisante pour pouvoir évaluer ces textes. Ce que
ous savons, les anciens ne le savaient pas.
lly @ des motivations théologiques. Accepter un Isaie du 8°" siécle qui prévoyait des
situations loin de lui n'est pas dans la théologie des prophétes. Le prophéte est l'homme qui
porte la parole de Dieu dans un contexte historique déterming. Le message doit porter a la
conversion les hommes. Ceci ne signifie pas que la parole agisse encore ensuite, mais la
parole du prophate est historique en soi
Ibn Ezra, juif du 12" siécle, affirme qu’une bonne partie du livre d’Isaie est post-exilique. La
problématique moderne pense a plusieurs écrivains: Doderlein commence & parle du
Deutéro-Isaie en lui attribuant en 1788 la rédaction des chapitres 40-66. 1892 : le Trito-Isaie
idée d'un Deutéro-Isaie est encore
est proposé par Duhm pour les chapitres de 56 8 66
convainguant, le probléme aujourd'hui est le Trito-Isaie. On préfére penser a une école
d’auteurs.
Avec le Deutéro-Isaie nous avons a faire avec un des génie du prophétisme: c'est un
théologien de grande envergure. Il veut l’anonymat volontairement ; il n’écrit pas en son
hom propre. Il greffe son ministre au prophéte du 8°™* siécle. II veut se présenter comme le
continuateur de prophéte ancien. En tout cas nous regarderons le Proto-Isaie, puis le
Deutéro-Isaie
4,
Données biographiques
Son nom Yecha’yah signifie : « Yah est salut ».
alSon pare est Amos. C'est un homonyme d’Amos le prophéte. Les deux biographies sont trop
différentes,
En 8,3: sa femme porte le titre de nebiah, la prophétesse. Mais il n’est pas clair si cela se
référe au fait qu'elle exerce elle aussi un ministére prophétique ou si elle est appelée comme
cela de par son mari qui est prophete.
Isaie est un aristocrate : vie de la cour royale. Il a deux fils d’un nom particulier comme
souvent pour les enfants de prophetes (Cf. les enfants d’Osée) :
Chapitre 7,3: « Et Yahvé dit a Isale : Sors au-devant d'Achaz, toi et Shéar-Yashub ton fils, vers
lextrémité du canal de la piscine supérieure, vers le chemin du champ du Foulon. » (Signification : un
reste reviendra)
Chapitre 8,3: « Puis je m'approchai de la prophétesse, elle concut et enfanta un fils, Et Yahvé me dit
Donne-lui le nom de Maher-Shalal-Hash-Baz, (Signification : Prompt-Butin-Proche-Pillage). »
Il est juif de Jérusalem, trés attaché aux traditions de la ville sainte. II était aristocrate de
cour, de famille noble. Peut-étre est-il cousin du roi Amasias, mais il n'y a pas de soutient de
cette tradition.
Il serait né vers 760 et il mourut peu aprés Vinvasion de Sennachérib en 701 car il en parle.
Isaie s’était opposé a l’entreprise du roi Ezéchias, mais sans résultet. Il a toujours eu une
attitude froide en ce qui concerne les guerres. Peut-étre est-il mort martyr sous la
persécution de Manassé le fils d’ Ezéchias (2Roi 21,16 et cf. He 11,37).
4.3 Le message d’lsaie,
‘activité prophétique couvre plusieurs temps.
S'ouvre sous le régne de Joram soit environ : 740-734. Religiosité sans orthodoxie, voila ce
que critique Isaie : incongruité entre les holocauste et la politique de vol, dénoneé par Amos
et Osée pour le nord et Isaie au Sud.
Les chapitres 1-6 : les rapports culte et justice ne sont pas bons. Ce n’est encore une fois pas
une critique du culte, mais une critique de manque de connexion entre le culte et la justice,
Sous Achaz de Judas, la politique est plus problématique. On entre dans une période de
désordre ; c'est I'époque de la guerre Syro-éphraimite.
Isaie s'oppose aux alliances. Seulement en Dieu on peut trouver de la stabilité. (8,6-10 : texte
relatif a ce probleme).En 714-698, sous le régne d’Ezéchias, Isaie ne soutient pas le roi qui renoue avec I'Egypte en
fonction de son anti:
ssyrie. En accueillant un peuple on accueille aussi les divinités, ce qui
donne des problemes cultiques. (Cf. les chapitres 28 et 30,1-5).
Apres
la catastrophe de 701, Isaie annonce les problémes futurs de I’Assyrie. Chapitre 36, II
annonce aussi le salut de Jérusalem en 31,4-6. Jérusalem ne se mérite pas ce salut car ses
habitants se donne é la j
folle sans se rappeler de Dieu
22-4: 1] Oracle sur la vallee de la Vision. Qu’as-tu done & monter tout entigre aux terrasses, [2] pleine de
tumute, vile bruyante,citéjoyeuse ? Tes tués ne sont pas victimes de 'épée, ni morts& la guerre [3] Tous tes
chefs ensemble ont pris la fut, sens arc ils ont ét€ copturés, tous ceux qu'on e trouvés ont ét2 captures
ensemble, ils sétaient enfuis au loin. [4] Cest pourquoi j'ai dt : "Détournezvous de mei, que je pleure
amérement ;n'essayer pas de me consoler de la ruine de la fille de mon peuple.”
Isaie est un homme particuligrement inséré dans la vie du peuple et les oracles nous
échapy
44
pent en ce qui concerne la véritable circonstance historique.
Lecture de Isaie 6,1-13, la vocation d’Isaie
“I1] Vannée de la mort du roi Orvis, je vis le Seigneur assis sur un WOne grandiose et suréle
emmplissait le sonctusire
[2] Des séraphins se tenaient au-dessus de lui, ayant chacun six ales, deux pour se cour la face, deux pour se
couvrirles pieds, deux pour voler.
[B] bse crisient un & autre ces paroles: "Saint, saint, saint est Vahvé Sabaot,s@ gloire emplit toute ls terre.”
[4] Lee montants des portes vibrérent au brit de ces crs et le Temple état plein de fume.
[5] Alors je dis :*Matheur & moi, je suis perdu ! car je suis un homme aux levres impures, habite au sein d'un
peuple aux levresimpures, et mes yeux ont vu le Rei, Yahvé Sabaot.”
[6] Lun des séraphins vola vers mai, tenant dans sa main une braise quill avait prise avec des pinces sur aut.
[7|1hewlen touchs la bouche et dit: "Voici, cai touché te lures, ta faute ext effacée, ton néché est pardonns"
[6] Alors jentencls la voix du Seigneur qui disait: “Qui enverra-je ? Qui ira pour nous 2" Et je dis : "Me voici,
[9] Ile dit "Va, et tu diras & ce peuple :Ecoutez, écouter, et ne comprene pas ; regard, regarder, et ne
siscernee pas.
[10] Appesants le cceur de ce peuple, rends-le dur oreille, englue-ui les yeux, de peur que ses yeux ne voient,
que ses orellesn'entendent, que son coeur ne comprenne, quill nese convertsse et ne soit guér.”
[11] et je dis : "Yusques & quand, Seigneur 2" II me répondit : "“Jusqu's ce que les villes soient détruites et
épouplées, les maisons inhabitées ; que le sol soit dévasté, désolé;
[12] que Yahve en chasse les gens, et qu'une grande détresse régne au mili du pays
43[13] Ets en reste un disiéme, de nouveau il sere dépoullé, comme le t2rébinthe et comme le che
<émondés n'ont plus qu'un tronc ; leur tronc est une semence sainte.”
Isaie est le revendicateur de la sainteté et royauté de Dieu ; il est faux de penser & un Isaie
polémique dans les scénes de culte, Il est partisan de I'importance du temple de Jérusalem. II
est croyant que Dieu habite dans le temple de son peuple. Le culte ne reflete pas la dignité
de Dieu. Il faut que le culte soit ce qu'il doit étre.
Au chapitre 6 nous avons la vocation. Les chapitres 1-5 sont des oracles critiques qui
donnent le cadre. La vocation est une réponse de Dieu a attitude du peuple.
Le contexte est sacral et royal ; « mes yeux ont vu le Roi, le Seigneur». Le Seigneur est roi.
Isaie est tres légitimiste, trés attaché aux traditions de Jérusalem ; le roi de Juda est roi
secundum quid, le vrai roi est dieu ;
D'un cété le plan du langage sur le culte de Jérusalem et de autre le langage de la cour de
Jérusalem ; ce sont deux plans proches I'un de l'autre, mais le vrai temple royal de Jérusalem
est le temple et le roi est Dieu.
A Jérusalem la tradition voulait qu'il y eu des chérubins appelés aussi Séraphins. Ici ce sont
les mémes choses. En sol les séraphins sont les « brilants », les « ardents ». Les pieds sont
un euphémisme pour le sexe. Soit 6 ailes : deux pour la face, deux pour le sexe et deux pour
voler, Nous sommes donc en contexte liturgique.
‘autel avec le séraphin qui prend le charbon pour purifier les lévres du prophétes ; c’est
donc I’autel devant le saint des saints ol! I'encens est brilé deux fois par jour.
Contrairement & ce qui advient dans les autres récits de vocation ol! Dieu appelle pour une
vocation : Dieu est assis sur le tréne avec les franges du manteau qui remplissent le temple
tellement elles sont longues. L'image est donc celle d’un souverain assis sur le tréne lors
d'un consistoire, c’est le conseil devant le souverain. Isaie est debout devant le roi, il est son
conseiller. C’est comme une audience de cour. Ce n’est pas vraiment un appel parce que le
prophéte se propose. Nous avons aussi le geste de purification par 'ange
Selon le midrash, Dieu met les franges (tsitsits) comme rappelle de sa miséricorde.
Le probleme est l’ordre donné au prophete : il s’agit d’une condamnation @ mort d'lsraél ;
mais Dieu ne dit pas d’aller le punir. || dit daller le rendre insensible pour qu’ll n’écoute pas.
Une possibilité est que Dieu fasse de l'ironie. Une hypothése est que le peuple est durd’oreille. Mais il y @ aussi une interprétation plus aigué. Lorsque le prophéte prononce son
oracle, il fait ce que Dieu I'envoie faire. Mais d’autre part c’est le signe que Dieu s'intéresse
de son peuple. C'est peut-étre la réflexion que le prophéte fait de sa mission ; il a annoncé
au peuple les conséquences de son attitude ; en prophétisant, le prophéte est la parole de
Dieu, il y a comme une coincidence entre les deux. La parole se réalise lorsqu’elle ne se
réalise pas et ne se réslise pas lorsqu’elle se réalise. (Exemple de Jonas et Ninive). C'est
pareil pour Isaie. Le f
que la parole aille & sa fin est I’échec de sa conversion,
C'est pour cela que l'on pense que Isaie avait déja averti le peuple et fait une relecture de
son message.
Pour comprendre la parole prophétique, il faut y croire. Il y @ un rapport entre la
manifestation de Dieu et a foi
Le peuple veut voir si la parole de Dieu se réalise pour savoir si c’est un vrai prophéte ou
non. Mais lorsqu’elle se vérifie, il est trop tard. Sans la foi, le résultat est catastrophique. La
seule chose possible est la destruction.
\V.13 : la dixiéme part regarde le nombre des tribus : 10 au nord et 2 au sud.
La derniére partie s'ouvre sur I'espérance par le dixigme qui reste ; ce cep devient un arbre.
Quelqu’un pense que ce verset est un ajout postérieur, mais ce n’est pas certain. Au moins il
y aun reste/ il n’y a plus qu'un reste, C'est donc un signe d’espérance car un germe viendra,
mais c'est aussi le signe de la défaite. 'espérance repose sur la fidélité de Dieu. Ce n’est pas
par la capacité d'Israél que de ce reste négatif il en sort quelque chose.
4.5 Lecture de Isaie 10,5-34, une théologie de I’histoire
[5] Malheur 8 Assur, Férule de ma cole ; Cest un baton dans leurs mains aue ma fureur.
[6] Contre une nation impie je Nenvoyais, contre le peuple objet de mon emportement je le mandais, pour se
Tvrer au pillage et rafler le butin, pur les pitiner comme a boue des rues
[7] Mais ui ne jugeait pos ainsi, et son coeur rvavat pas cette pensée, car il vsit dexterminer, estirper des
[5] Cari dissit:"Nest-ce pas que tous mes chefs sont des rois ?.
[p] Nest-ce pas que Kalno vaut bien Karkémish, que Hamat vaut bien Arpad, et Samarie Damas ?"
[10] Comme ma main @atteint les royaumes des faux dieux, oi ily a plus d'idoles qu's lérusalem et & Samaric,
[11] comme j'ai agi envers Samarieet ses faux dieux, ne puls-je pas agir aussi envers Jerusalem et ses statues 7™
[12] Mais lorsque le Seigneur achévera toute son oeuvre sur la montagne de Sion et & Kéusalem, il chatiera le rut