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UFR des Sciences Economiques et de Gestion, Université et Grandes Ecoles

SUPPORT DE COURS
D’ANALYSE FINANCIERE :
RETRAITEMENT ET
ANALYSE DU BILAN
01/01/2022

NIVEAU : MASTERE 1
UAO-B

Pr. AKA A MARIELLE


Professeur Agrégée
&
Dr MARC ASSALE F. BOSSON
MAITRE−ASSISTANT
07 58 69 41 77/ 01 03 13 86 54
Marcbosson2013@gmail.com
SOMMAIRE

INTRODUCTION ----------------------------------------------------------------------------------------2
CHAP I : BILAN FONCTIONNEL (Rappel) ---------------------------------------------------------3
I. DÉFINITION ET OBJECTIF -------------------------------------------------------------------3
II. UTILITE DU BILAN FONCTIONNEL ------------------------------------------------------3
III. LA STRUCTURE DU BILAN FONCTIONNEL -------------------------------------------4
IV. LA PRÉSENTATION DU BILAN FONCTIONNEL APRÈS LES RETRAITEMENTS
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------7
CHAP II : L’APPROCHE FONCTIONNELLE DE L’EQUILIBRE FINANCIER (Rappel) --9
I. LA NOTION D’ÉQUILIBRE FINANCIER --------------------------------------------------9
II. LE FONDS DE ROULEMENT NET GLOBAL ---------------------------------------------9
III. LE BESOIN EN FONDS DE ROULEMENT -----------------------------------------------11
IV. LA TRÉSORERIE NETTE --------------------------------------------------------------------15
V. LES RATIOS DE STRUCTURE FINANCIÈRE -------------------------------------------18
CHAP III : LE BILAN FINANCIER -----------------------------------------------------------------19
I. DÉFINITION ET OBJECTIF -----------------------------------------------------------------19
II. UTILITE DU BILAN FINANCIER ----------------------------------------------------------19
III. STRUCTURE DU BILAN FINANCIER. ---------------------------------------------------19
CHAP IV: DIAGNOSTIC DU BILAN FINANCIER : L’ANALYSE DE LA LIQUIDITE ET
DE LA SOLVABILITE ---------------------------------------------------------------------------------28
I. LA NOTION D’ÉQUILIBRE FINANCIER ------------------------------------------------28
II. LE FONDS DE ROULEMENT FINANCIER ----------------------------------------------28
III. LES RATIOS DE LIQUIDITÉ ET DE SOLVABILITÉ -----------------------------------30
CHAP V : ANALYSE DE L’ACTIVITE. ------------------------------------------------------------32
I. DESCRIPTION DU COMPTE DE RESULTAT -------------------------------------------32
II. ANALYSE DU COMPTE DE RESULTAT ------------------------------------------------41
III. LES SOLDES FINANCIERS ET LA RENTABILITE GLOBALE DE
L’ENTREPRISE : LA CAFG ET L’AUTOFINANCEMENT -------------------------------------45
BIBLIOGRAPHIE --------------------------------------------------------------------------------------52

1
INTRODUCTION

Le diagnostic financier consiste à porter un jugement sur la santé financière d’une entreprise.
La démarche va consister à produire un certain nombre d’indicateurs à partir de ses états
financiers, de les analyser et de les comparer dans le temps et vis-à-vis de ses concurrents. Cette
analyse va porter sur son activité, par la construction d’un tableau des soldes intermédiaires de
gestion, et le calcul de sa capacité d’autofinancement. La structure financière de la société sera
étudiée, quant à elle, au travers de son équilibre fonctionnel, qui met en relation le fonds de
roulement, le besoin en fonds de roulement et la trésorerie nette. L’étude de la rentabilité se fait
par le calcul de sa rentabilité économique et de la rentabilité de ses capitaux propres et de l’effet
de levier qui les lie.

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CHAP I : BILAN FONCTIONNEL (Rappel)

I. DÉFINITION ET OBJECTIF

L’analyse statique de la structure financière, d’après l’approche fonctionnelle, repose sur


l’étude de la couverture des emplois par les ressources en prenant en considération les trois
grandes fonctions (investissement, financement et exploitation) du cycle économique de
l’entreprise. Le bilan fonctionnel est un bilan comptable avant répartition du résultat, retraité
en masses homogènes selon ces trois fonctions (investissement, financement, exploitation) et
présenté en valeurs brutes.

Actif Passif

Investissement ◄ Emplois stables Ressources stables ► Financement

Exploitation ◄ Actif circulant Passif circulant ► Exploitation

II. UTILITE DU BILAN FONCTIONNEL :

L’étude du bilan fonctionnel est réalisée dans une optique interne, axée sur la gestion de
l’entreprise en continuité d’exploitation.

Elle met en évidence la structure financière de l’entreprise afin de renseigner les dirigeants sur
la manière dont sont financés les besoins de l’entreprise et de s’assurer que l’équilibre
fonctionnel est maintenu.

Contrairement au bilan comptable normalisé de l’OHADA qui est obligatoire, l’établissement


du bilan fonctionnel dépend des dirigeants qui souhaitent analyser la situation financière de
leur entreprise.

Le bilan fonctionnel permet :

 d’apprécier la structure financière de l’entreprise, dans une optique de continuité de


l’activité ;
 d’évaluer les besoins financiers stables et circulants et le type de ressources dont
dispose l’entreprise ;
 de déterminer l’équilibre financier en comparant les différentes masses du bilan
classées par fonctions et en observant le degré de couverture des emplois par les
ressources ;

3
 de calculer la marge de sécurité financière de l’entreprise ;
 de détecter le risque de défaillance.

III. LA STRUCTURE DU BILAN FONCTIONNEL

1. Les principes
Le bilan fonctionnel se présente sous la forme d’un tableau divisé en deux parties, emplois et
ressources, et composé de quatre masses homogènes significatives regroupant des postes
selon leur rôle dans chacun des cycles (voir schéma page suivante).

Cycles de financement et Cycle d’exploitation (cycle court)


d’investissement (cycles longs)

Cycle Cycle de Besoins de Moyens de


d’investissement financement financement financement

Actif stable Ressources Actif Passif


stables circulant circulant

L’actif et le passif circulants sont classés en trois parties :

Ressources et emplois du cycle d’exploitation directement liés à l’activité


Exploitation
principale de l’entreprise.

Hors Ressources et emplois du cycle d’exploitation non directement liés à


exploitation l’activité principale de l’entreprise.

Trésorerie Ressources et emplois de trésorerie.

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Le bilan fonctionnel se schématise de la manière suivante :

Actif ou Emplois Passif ou Ressources


Actif stable brut Ressources stables
Immobilisations incorporelles Capitaux propres appelés
Immobilisations corporelles Amortissements et dépréciations
Immobilisations financières Provisions
Dettes financières
Actif circulant Net Passif circulant
Actif circulant d’exploitation Dettes d’exploitation
Actif circulant hors exploitation Dettes hors exploitation
Actif de trésorerie Passif de trésorerie

2. Les retraitements à effectué


La constitution des quatre masses homogènes du bilan fonctionnel nécessite plusieurs
retraitements du bilan comptable.

a) Le reclassement de postes du bilan comptable Certains postes du bilan comptable sont


reclassés selon leur fonction :

POSTES A RECLASSER Analyse


Amortissements et dépréciations Les amortissements et les dépréciations sont
considérés comme des ressources de
financement internes et stables.
Charges à répartir sur plusieurs Elles sont assimilées à des immobilisations en
exercices raison de leur présence au bilan pour une durée
comprise entre trois et cinq ans. Elles ne
concernent que les frais d’émission d’emprunt.
Concours bancaires courants et soldes Ils constituent le passif de trésorerie destiné à
créditeurs banques financer les besoins du cycle d’exploitation.
Intérêts courus non échus sur emprunts Ils sont considérés respectivement comme des
et sur prêts dettes et des créances hors exploitation.
Valeurs mobilières de placement La plupart des analystes les assimile à un actif de
trésorerie.
Charges et produits constatés d’avance Ils sont ventilés en exploitation ou en hors
exploitation selon qu’ils concernent ou non l’activité
principale de l’entreprise.

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b) L’intégration d’éléments hors bilan
Certains éléments ne figurant plus ou pas dans le bilan comptable doivent être intégrés dans le
bilan fonctionnel pour traduire la réalité économique de ces éléments :

POSTES A intégrer Analyse


Effets escomptés non échus et créances Ils sont ajoutés à l’actif circulant d’exploitation
professionnelles cédées et à la trésorerie passive car l’entreprise doit
rembourser la banque en cas de défaillance du
client à la date d’échéance.
Crédit-bail Les équipements financés par crédit-bail sont
considérés comme des immobilisations
financées par un emprunt.

c) La correction des créances et des dettes


Les écarts de conversion Actif et les écarts de conversion Passif doivent être éliminés afin de
ramener les créances et les dettes concernées à leur valeur initiale.

d) L’élimination de postes du bilan comptable


Certains postes du bilan comptable ne représentent pas de véritables ressources de
financement. Ils doivent être retranchés des ressources et éliminés de l’actif de façon à
respecter l’égalité :
Total actif = Total passif

POSTES A intégrer Analyse


Capital souscrit – non appelé Les ressources stables ne doivent comporter que
les capitaux propres appelés.
Primes de remboursement des Seul le prix d’émission de l’emprunt obligataire
emprunts représente une véritable ressource de
financement pour l’entreprise.

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IV. LA PRÉSENTATION DU BILAN FONCTIONNEL APRÈS LES
RETRAITEMENTS
Dans le bilan fonctionnel, les emplois et les ressources retraités sont classés de la manière
suivante :

Actif (besoins de financement) Passif (ressources de financement)


Emplois stables Ressources stables
• Actif immobilisé brut • Capitaux propres
+ Valeur d’origine des équipements financés + Amortissements et dépréciations
par crédit-bail + Amortissements du crédit-bail
+ Charges à répartir brut + Provisions
+ Écart de conversion Actif – Capital non appelé
– Écart de conversion Passif
– Intérêts courus sur prêts • Dettes financières
+ Valeur nette des équipements financés par
crédit-bail
– Primes de remboursement des obligations
– Intérêts courus sur emprunts
+ Écart de conversion Passif
– Écart de conversion Actif
– Concours bancaires et soldes
créditeurs banques.
Actif circulant brut Dettes circulantes
• Exploitation • Exploitation
Stocks Avances et acomptes reçus sur commandes
+ Avances et acomptes versés sur + Dettes d'exploitation
commandes + Produits constatés d'avance d'exploitation
+ Créances d'exploitation + Dettes sociales et fiscales d'exploitation
+ Effets escomptés non échus + Écart de conversion Passif
+ Charges constatées d'avance d'exploitation – Écart de conversion Actif
+ Écart de conversion Actif
- Écart de conversion Passif • Hors exploitation
Dettes hors exploitation
• Hors exploitation + Dettes fiscales (impôts sur les sociétés)
Créances hors exploitation + Produits constatés d'avance hors
+ Charges constatées d'avance hors exploitation
exploitation + Intérêts courus sur emprunts
+ Capital souscrit appelé–non versé
+ Intérêts courus sur prêts • Trésorerie passive
Concours bancaires courants et soldes
• Trésorerie active créditeurs banques
Valeurs mobilières de placement + + Effets escomptés non échus
Disponibilités

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Les retraitements effectués ne modifient pas l’équilibre actif-passif du bilan puisque chaque
retraitement s’effectue soit simultanément à l'actif et au passif, soit dans des postes à
l’intérieur de l’actif, soit dans des postes au sein du passif.

Exercice d’application

L’entreprise TOUBON vous communique les données suivantes relatives à sa situation


financière au 31 décembre de l’exercice N :
Actif Passif Net
Postes Brut Amortissements Net
et
Dépréciations
Actif immobilisé 3 026 980 1 670 260 1 356 720 Capitaux propres 1 109 500
Actif circulant : Provisions 25 860
Stocks et en-cours 844 780 10 280 834 500 Dettes :
Avances et acomptes Dettes financières (2) 1 582 540
versés sur commande 23 700 23 700 Avances et acomptes reçus
Créances 1 170 980 107 060 1 063 920 sur commande en cours 4 820
Créances diverses 75 340 75 340
Dettes d’exploitation 518 000
Disponibilités 120 300 120 300
Dettes diverses 74 040
Charges constatées
Produits constatés d’avance 247 340
d’avance (1) 86 000 86 000
Charges à répartir sur
plusieurs exercices 1 620 1 620
Total général 5 349 700 1 787 600 3 562 100 Total général 3 562 100

(1) dont hors exploitation : 12 000 FCFA

(2) dont concours bancaires et soldes créditeurs de banques : 760 000 FCFA.

Les effets escomptés non échus s’élèvent à 34 700 FCFA.

TAF : Présenter le bilan fonctionnel après avoir effectué les traitements appropriés.

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CHAP II : L’APPROCHE FONCTIONNELLE DE
L’EQUILIBRE FINANCIER (Rappel)

I. LA NOTION D’ÉQUILIBRE FINANCIER

L’évolution, la comparaison et la combinaison des ma sses et des rubriques du


bilan fonctionnel permettent d’apprécier l’équilibre financier de l’entreprise à un
moment donné.
L’équilibre financier est analysé à partir de trois indicateurs de gestion fondamentaux : le
fonds de roulement net global, le besoin en fonds de roulement et la trésorerie nette.
Chaque indicateur est calculé par différence entre un montant de ressources et un
montant d’emplois correspondant au même cycle.
En principe, d’après l’approche fonctionnelle, l’équilibre financier de l’entreprise
est respecté si sa structure financière lui permet de financer sa croissance sans dégrader

II. LE FONDS DE ROULEMENT NET GLOBAL

1. Définition
D’après l’analyse fonctionnelle, les ressources durables doivent couvrir les emplois stables.
Le fonds de roulement net global (FRNG) représente l’excédent de ressources durables qui
finance une partie des besoins de financement du cycle d’exploitation.

Il constitue une marge de sécurité financière pour l’entreprise.

2. Calcul

Le fonds de roulement net global est calculé, en général, par différence entre les ressources et
les emplois stables :

Fonds de roulement net global = Ressources stables – Actif stable brut

Le fonds de roulement net global peut être évalué également par le bas du bilan

Fonds de roulement net global = Actif circulant brut – Dettes circulantes

Cette méthode permet de mesurer la part de l’actif circulant qui n’est pas financée par les
ressources du cycle d’exploitation.

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Le fonds de roulement net global est mis en évidence par la représentation graphique des
masses du bilan fonctionnel, constituant les cycles longs d’investissement et de
financement :

3. Le niveau et l’évolution du fonds de roulement net global.


La taille de l’entreprise ainsi que le secteur d’activité auquel elle appartient sont deux
facteurs déterminants du niveau du fonds de roulement net global. Par exemple, l’actif
stable d’une entreprise industrielle est plus important que celui d’une entreprise de services et
son cycle d’exploitation plus long, d’où la nécessité d’un fonds de roulement net global plus
élevé pour la première.

Le fonds de roulement net global est en principe positif dans la plupart des entreprises.
Cependant, un fonds de roulement net global négatif, intitulé insuffisance en fonds de
roulement (IFR), peut être constaté ; il traduit :

 soit une situation normale et sans risque pour les entreprises de distribution ;
 soit une situation préoccupante et à fort risque financier si elle perdure pour les
entreprises autres que celles de distribution.

Une baisse significative du fonds de roulement net global ne traduit pas obligatoirement une
situation critique, à condition que la baisse ne soit pas structurelle. Elle peut résulter, par
exemple, de la réalisation d’un programme d’investissement destiné à assurer la croissance de
l’entreprise et financé qu’en partie par des ressources stables. Dans ce cas, le fonds de
roulement net global sera reconstitué à court terme par les bénéfices futurs.

Pour une analyse pertinente de l’évolution dans le temps du fonds de roulement net global,
il est indispensable de l’associer à celle du besoin en fonds de roulement.

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III. LE BESOIN EN FONDS DE ROULEMENT
1. Définition

Le besoin en fonds de roulement (BFR) est la partie, à un moment donné, des besoins de
financement du cycle d’exploitation qui n’est pas financée par les dettes liées au cycle
d’exploitation.

Le besoin en fonds de roulement résulte des décalages dans le temps entre les achats, les
ventes, les décaissements et les encaissements. Il doit être financé, en partie, par le fonds de
roulement net global. Le besoin en fonds de roulement comprend deux parties :

 Besoin en fonds de roulement d’exploitation (BFRE)

Besoins de financement à caractère permanent liés aux conditions d’exploitation de


l’entreprise (durée de stockage, crédit clients, crédit fournisseurs). C’est la partie essentielle
du besoin en fonds de roulement.

 Besoin en fonds de roulement hors exploitation (BFRHE)

Besoins de financement qui n’ont pas un lien direct avec l’exploitation et présentent un
caractère instable. Le besoin en fonds de roulement hors exploitation résulte entre autre des
créances diverses, des dettes envers les fournisseurs d’immobilisations…

Cette décomposition permet de mieux cerner les déséquilibres financiers.

2. Calcul

Le besoin en fonds de roulement se calcule par différence entre les besoins et


les ressources de financement du cycle d’exploitation (cycle lié à l’activité de l’entreprise)
hors trésorerie :

Besoins de Ressources de
Besoin en fonds de = financement du - financement du
roulement cycle cycle d’exploitation
d’exploitation

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qui se décompose en :

Besoin en fonds de Actif circulant Dettes circulantes


roulement = d’exploitation - d’exploitation
d’exploitation

Besoin en fonds de Actif circulant Dettes circulantes


roulement hors = hors exploitation - hors exploitation
exploitation

Les besoins en fonds de roulement d’exploitation et hors exploitation sont mis en évidence
par la représentation graphique des masses et des rubriques du bilan fonctionnel
représentant le cycle d’exploitation :

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3. Le niveau et l’évolution du besoin en fonds de roulement net global.

a) Le besoin en fonds de roulement d’exploitation


Plusieurs facteurs influent directement sur le niveau du besoin en fonds de roulement
d’exploitation :

La durée du cycle Il est variable selon les branches d’activité. Plus le cycle
d’exploitation d’exploitation est long, plus le besoin en fonds de roulement
est important et inversement.

Le niveau du chiffre Les éléments constitutifs du besoin en fonds de roulement


d’affaires (stocks, créances, dettes) sont sensiblement proportionnels
au chiffre d’affaires. Le ratio ci-dessous permet d’en
mesurer le poids et d’effectuer des prévisions :

Besoin en fonds de roulement d’exploitation


Chiffre d’affaires hors taxes

Les décisions de En matière de durée du crédit fournisseurs, du crédit clients


gestion et du stockage.

Le besoin en fonds de roulement d’exploitation peut s’exprimer en nombre de jours de chiffre


d’affaires :

Besoin en fonds de roulement d’exploitation


x 360 j
Chiffre d’affaires hors taxes

Bien que le niveau du besoin en fonds de roulement d’exploitation dépende de celui de


l’activité, il comporte une partie structurelle qui ne peut être réduite. Cette partie doit être
financée par le fonds de roulement net global. Lorsque le besoin en fonds de roulement
d’exploitation progresse plus rapidement que le fonds de roulement net global, un
déséquilibre apparaît. Par contre, la constatation inverse peut traduire une bonne maîtrise de la
durée du cycle d’exploitation (durées de stockage, de crédit clients et de crédit fournisseurs).

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Le besoin en fonds de roulement d’exploitation peut être négatif ; il s’agit alors d’une
ressource en fonds de roulement : les ressources de financement du cycle d’exploitation
excèdent les besoins de financement du cycle d’exploitation. Cette situation est classique pour
une entreprise de grande distribution car les créances clients sont faibles, voire nulles ; les
stocks sont peu importants du fait de leur rotation rapide ; en revanche, les dettes fournisseurs
sont élevées.

L’analyse de l’évolution du besoin en fonds de roulement d’exploitation est complétée par


l’étude des ratios de rotation qui sont au nombre de trois. Ils permettent d’analyser les
éléments constitutifs du besoin en fonds de roulement d’exploitation et de comprendre
l’évolution de l’équilibre financier

 Le délai de rotation des stocks

 Entreprise commerciale

 Entreprise industrielle

Ces ratios mesurent la durée d’écoulement des stocks ; elle doit être appréciée en prenant en
compte la nature et la saisonnalité de l’activité.
Un allongement de cette durée entraîne une augmentation du besoin en fonds de roulement
d’exploitation et inversement.

 Le délai de rotation du crédit clients

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Ce ratio mesure la durée moyenne en jours du crédit consenti par l’entreprise à ses clients. Un
allongement de la durée a pour effet d’augmenter le niveau du besoin en fonds de roulement
d’exploitation et inversement. L’allongement de la durée du crédit clients peut être dû soit à
une mauvaise gestion de la relance des clients, soit à la qualité de la clientèle. Dans ces deux
cas, des mesures correctives doivent être prises.

 Le délai de rotation du crédit fournisseurs

Ce ratio mesure la durée moyenne en jours du crédit obtenu par l’entreprise de la part de ses
fournisseurs. Il doit être, en principe, supérieur au ratio du crédit clients. Un allongement de la
durée a pour effet de réduire le niveau du besoin en fonds de roulement d’exploitation.
Cependant, il est nécessaire de vérifier que l’allongement du crédit fournisseurs ne résulte pas
de difficultés à respecter les échéances.

b) Le besoin en fonds de roulement hors exploitation

Le besoin en fonds de roulement hors exploitation n’est pas proportionnel au chiffre d’affaires
et les moyens d’actions de l’entreprise pour le réduire sont limités. Le besoin en fonds de
roulement hors exploitation corrige le besoin en fonds de roulement d’exploitation, en plus ou
en moins, afin de dégager le besoin en fonds de roulement. Si l’entreprise constate à un
moment donné une ressource en fonds de roulement hors exploitation venant réduire le niveau
du besoin en fonds de roulement et donc améliorer l’équilibre financier, il faut savoir que
cette situation est éphémère.

IV. LA TRÉSORERIE NETTE

1. Définition et calcul

La trésorerie nette est la résultante de la comparaison, à une date donnée, du fonds de


roulement net global et du besoin en fonds de roulement.
Elle exprim e l’excédent ou l ’insuffisance de fonds de roul ement net global
après fi nan cement du besoin en fonds de roulement.
L’équilibre financier, d’après l’analyse fonctionnelle, s’établit à partir de la
relation fondamentale :

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La trésorerie nette se calcule également de la manière suivante :

Elle est mise en évidence par la représentation graphique des rubriques concernées du bilan
fonctionnel :

2. Le niveau et l’évolution de la trésorerie nette

Le niveau de la trésorerie nette dépend du niveau du fonds de roulement net global et de celui
du besoin en fonds de roulement. Le tableau ci-dessous présente les trois principales
situations :

16
17
Pour affiner son appréciation sur la situation de la trésorerie nette, l’analyste doit intégrer les
potentialités de l’entreprise à se procurer rapidement des disponibilités (effets escomptables)
ou des financements à court terme (créances mobilisables, crédits fournisseurs…).

V. LES RATIOS DE STRUCTURE FINANCIÈRE

L’analyse de l’équilibre financier est utilement complétée par l’étude de ratios. La Centrale de
bilans retient principalement trois ratios.

1. Le ratio de couverture des capitaux investis


Ce ratio mesure l’équilibre du financement :

Si la valeur du ratio est proche de 1, l’équilibre financier est respecté.

Si sa valeur est sensiblement inférieure à 1, cela signifie qu’une part des emplois stables est
financée par des crédits de trésorerie. Cette situation peut être préjudiciable à long terme.

2. Le ratio d’autonomie financière


Ce ratio mesure :
 le degré de dépendance de l’entreprise à l’égard des prêteurs ;
 la capacité de l’entreprise à résister aux aléas tels que les pertes de marché, la
défaillance de clients importants.
Il met en rapport les éléments suivants :

* Emprunt + Passif de trésorerie.

Sa valeur doit être supérieure à 1.

3. Le ratio de financement courant du besoin en fonds de roulement


Ce ratio mesure la part des besoins en fonds de roulement d’exploitation et hors exploitation
financée par des concours bancaires :

En règle générale, une valeur du ratio, exprimée en pourcentage, supérieure à 40 % traduit


une dépendance trop forte de l’entreprise à l’égard des banques.
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CHAP III : LE BILAN FINANCIER

I. DÉFINITION ET OBJECTIF

L’analyse statique de la structure financière, d’après l’approche patrimoniale, repose sur


l’étude de la solvabilité, c’est-à-dire la capacité de l’entreprise à couvrir ses dettes exigibles à
l’aide de ses actifs liquides.

Le bilan financier ou bilan liquidité ou encore bilan patrimonial est un bilan comptable après
répartition du résultat, retraité en masses homogènes, selon le degré de liquidité des actifs et le
degré d’exigibilité des passifs et présenté en valeurs nettes ou réelle à l’actif suivant l’ordre
croissant de liquidité et au passif suivant l’ordre croissant d’exigibilité.

II. UTILITE DU BILAN FINANCIER

L’étude du bilan financier est réalisée dans une optique externe en vue d’évaluer la solvabilité
et la liquidité de l’entreprise. Elle vise à renseigner les prêteurs, pourvoyeurs de fonds, sur
l’aptitude qu’a l’entreprise à rembourser ses dettes au moyen de ses actifs liquides.

Le bilan financier permet :

- d’apprécier la structure financière de l’entreprise dans une optique de liquidation ;


- d’évaluer le patrimoine réel ;
- de déterminer l’équilibre financier, en comparant les différentes masses du bilan
classées selon leur degré de liquidité ou d’exigibilité et en observant le degré de
couverture du passif exigible par les actifs liquides ;
- d’étudier la solvabilité et la liquidité de l’entreprise ;
- de calculer la marge de sécurité financière de l’entreprise ;
- d’estimer les risques courus par les créanciers et les associés.
- l’évaluation des parts sociales ;
- les fusions, scissions et apports partiels.

III. STRUCTURE DU BILAN FINANCIER.


1. Les principes

Le bilan financier se présente sous la forme d’un tableau en deux parties, actif et passif, et
composé de quatre masses homogènes significatives, regroupant des postes par ordre
croissant de liquidité pour les actifs et par ordre croissant d’exigibilité pour les passifs.

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Ordre croissant de liquidité des actifs Ordre croissant d’exigibilité des passifs
(délai de transformation en monnaie) (échéance plus ou moins lointaine)

Liquidité à Liquidité à Exigibilité à Exigibilité à


long terme court terme long terme court terme

Actif réel net Actif réel net Passif réel à Passif réel à
à plus d’un an à moins d’un plus d’un an moins d’un an
an

Les postes de l’actif sont évalués à leur valeur actuelle nette ou valeur vénale. Les postes du
passif comprennent l’intégralité des dettes de l’entreprise. Le passif à plus d’un an est
composé :

- des capitaux propres représentant la valeur patrimoniale de l’entreprise ou actif net ;


- des dettes exigibles à plus d’un an.

Le bilan financier se schématise de la manière suivante :

Actif ou Emplois Passif ou Ressources


Actif réel net à plus d’un an Passif réel à plus d’un an
• Actif immobilisé net • Capitaux propres
• Actif circulant à plus d’un an
• Provisions à plus d’un an
Classement • Charges constatées d’avance • Dettes à plus d’un an Classement
par ordre à plus d’un an • Produits constatés par ordre
de liquidité d’avance à plus d’un an d’exigibilité
croissante. Actif réel net à moins d’un an Passif réel à moins d’un an croissante.
• Stocks et en-cours • Dettes financières à moins
• Créances à moins d’un an d’un an
• Disponibilités + Valeurs • Dettes non financières à
mobilières de placement moins d’un an
• Provisions à moins d’un an

2. Les retraitements à effectuer.

La constitution des quatre masses homogènes du bilan financier nécessite plusieurs


retraitements du bilan comptable. Ces retraitements comportent plusieurs étapes :

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 le reclassement de postes du bilan comptable ;
 la correction des certains éléments primordiaux par la prise en compte de leur valeur
réelle ;
 l’intégration des éléments hors bilan.
 l’élimination des non-valeurs.

a) Le reclassement de postes du bilan comptable

Certains postes du bilan comptable sont reclassés selon leur degré de liquidité ou d’exigibilité
dans la masse concernée :

POSTES A RECLASSER Analyse


Capital souscrit – non appelé Dans le cas d’une liquidation de l’entreprise, la
fraction de capital non appelée est exigée
immédiatement.
De ce fait, le capital souscrit non appelé est
reclassé dans les créances à moins d’un an.
Les Provisions financières pour Elles sont ventilées dans les dettes à plus ou à
risques et charges (19) moins d’un an selon la date prévue de réalisation
Risques provisionnés (499, 599) du risque ou de la charge.
Il faut distinguer les provisions ayant un objet
(c'est-à-dire qui couvrent effectivement un
risque ou une charge) de celles qui sont sans
objet.
Comptes courants d’associés La partie des comptes courants d’associés qui
est bloquée est reclassée en capitaux propres.
Postes de l’actif immobilisé Les postes de l’actif immobilisé dont l’échéance est
à moins d’un an sont reclassés en actif à moins d’un
an.
Postes de l’actif circulant Les postes de l’actif circulant dont l’échéance est à
plus d’un an sont reclassés en actif réel net à plus
d’un an.
Charges et produits constatés d’avance Ils sont ventilés selon leur échéance dans les masses
appropriées.
Postes de dettes Les postes de dettes sont répartis selon leur degré
d’exigibilité à plus ou à moins d’un an.
Écart de conversion Actif La part de la perte de change latente non couverte
par une provision est éliminée de l’actif et
retranchée des capitaux propres.
Écart de conversion Passif Les gains de change latents sont reclassés dans les
capitaux propres.
Résultat de l’exercice Le résultat de l’exercice est ventilé en capitaux
propres pour la part mise en réserves et en dettes à
moins21 d’un an pour la part distribuée aux associés.
b) La revalorisation des actifs
Les actifs sont enregistrés dans le bilan au coût historique, représenté par le coût d’acquisition
ou par le coût de production des différents éléments patrimoniaux. La réévaluation des
différents actifs (surtout les bâtiments, les terrains, les placements et les différentes
composantes des stocks) permet une actualisation de leur valeur patrimoniale, en fonction des
conditions du marché. Les écarts de réévaluation constatés sont enregistrés dans le bilan
patrimonial de la manière suivante :

 l’augmentation ou la diminution de la valeur des actifs soumis à la réévaluation ;


 la correction dans le même sens, de la valeur des capitaux propres.

Dans le cas d’une plus-value d’évaluation, il convient de prendre en compte la dette fiscale
générée. Dans la plupart des cas, cette revalorisation est délicate : il faut disposer
d’indicateurs d’évolution des prix sur plusieurs années, avec un détail par type d’actif. D’autre
part, il faut être extrêmement attentif à toute revalorisation : elle pourrait influer fortement sur
le diagnostic. Pour ces raisons, la plupart du temps, l’analyste conserve le bilan en valeurs
comptables, mais note les actifs qui devraient être réévalués, pour tenir compte de façon
qualitative de leur faible valorisation.

c) L’intégration des éléments hors bilan

Certains éléments ne figurant plus ou pas dans le bilan comptable doivent être intégrés dans le
bilan financier :
Postes à reclasser Analyse
Effets escomptés non échus Ils sont réintégrés à l’actif dans les créances à moins d’un
(EENE) an et au passif dans les dettes à moins d’un an.
Plus ou moins-values latentes L’évaluation des actifs à la valeur actuelle nécessite la prise
en compte des plus ou moins-values latentes qui affectent
les postes concernés et les capitaux propres.
Les postes étant inscrits dans le bilan financier avec leurs
valeurs réelles, il peut exister une plus-value ou une moins-
value due à la différence entre les valeurs réelles et les
valeurs comptables nettes.
Les plus-values ou les moins-values constatées sont
inscrites au Passif dans les Capitaux Propres.
Impôts latents Les subventions d’investissements ainsi que les provisions
réglementées seront rapportées aux résultats lors
d’exercices ultérieurs et supporteront donc l’impôt sur les
sociétés.
La dette fiscale latente est intégrée aux dettes à plus d’un
an et retranchée
22 des capitaux propres.
d) L’élimination de postes du bilan comptable

Certains postes de l’actif n’ont aucune valeur actuelle et constituent l’actif fictif. Les actifs
fictifs sont des éléments enregistrés dans l’actif pour des raisons liées à la technique
comptable. Ils doivent être éliminés de l’actif pour leur valeur nette et retranchés des capitaux
propres au passif. L’actif fictif comprend :

- les frais d’établissement ;


- les frais de développement ;
- les charges à répartir sur plusieurs exercices (frais d’émission d’emprunt) ;
- les primes de remboursement des obligations.

 Frais d’établissement et frais de recherche & développement.

Ce sont des frais qui, normalement, auraient dû être enregistrés dans le compte de résultats.
Leur prise en considération dans les actifs immobilisés n’est pas qu’une solution comptable,
qui permet leur amortissement et l’étalement de leur incidence financière les résultats de
plusieurs exercices. Cela évite que le résultat de l’exercice dans lequel les frais ont été
effectués soit modifié d’une manière significative.

 Primes de remboursement des obligations :

Elles ont le caractère d’actifs fictifs car elles engendrent des paiements à l’occasion des
remboursements des obligations. Elles doivent être déduites des dettes à plus d’un an (1 an).

 Ecarts de conversion d’actif :

Ces postes ont la signification d’une perte latente. Ils supposent la diminution des créances ou
l’augmentation des obligations, suite à l’évolution défavorable des taux d’échanges pour
l’entreprise. Pour éliminer ces non-valeurs du bilan patrimonial on procède comme suit :

Il faut soustraire leur montant au Passif :

 des Provisions financières pour risques et charges 19 (si les ECA sont liés à un poste
de l’Actif immobilisé ou des Dettes financières) ou ;
 des Risques provisionnés 499 (si les ECA sont liés à un poste de l’Actif circulant ou
du Passif circulant).

23
Lorsqu’ils ne sont pas couverts par une provision, les Ecarts de conversion-Actif doivent être
retranchés des Capitaux propres au Passif.

NB :

Le Fonds commercial créé par l’entreprise ne figure pas dans le bilan comptable. Il doit être
évalué et inscrit dans l’Actif à plus d’un an du bilan financier.

Certains analystes considèrent le fonds commercial comme un actif fictif et non pas comme
un actif réel.

3. La présentation du bilan financier après les retraitements.


La construction du bilan financier est facilitée par :

- les informations figurant au pied du bilan ;


- l’état des échéances des créances et des dettes à la clôture de l’exercice.
Les retraitements effectués ne modifient pas l’équilibre actif-passif du bilan puisque chaque
retraitement s’effectue soit simultanément à l'actif et au passif, soit dans des postes à
l’intérieur de l’actif, soit dans des postes au sein du passif.

24
 Bilan financier détaillé (schéma indicatif) :

Actif (degré de liquidité) Passif (degré d’exigibilité)


Actif à plus d’un an Passif à plus d’un an
• Actif immobilisé net (Total I au bilan) • Capitaux propres (Total I au bilan)
+ Plus-values latentes + Plus-values latentes
+ Part de l'actif circulant net à plus d'un an + Comptes courants bloqués
(stock outil, créances…) + Écart de conversion Passif
+ Charges constatées d'avance à plus d'un an – Part d'écart de conversion Actif non
– Moins-values latentes couverte par une provision
– Part de l'actif immobilisé net à moins d'un – Impôt latent sur subventions
an d'investissement et provisions réglementées
– Capital souscrit – non appelé – Actif fictif net
– Moins-values latentes

• Dettes à plus d'un an


+ Provisions à plus d'un an
+ Impôt latent à plus d'un an sur subventions
d'investissement et provisions réglementées
+ Produits constatés d'avance à plus d'un an
Actif à moins d’un an Passif à moins d’un an
• Actif circulant net • Dettes fournisseurs, sociales, fiscales,
– Part de l'actif circulant net à plus d'un an diverses
+ Charges constatées d'avance à moins d'un + Dettes financières à moins d'un an
an + Provisions à moins d'un an
+ Part de l'actif immobilisé à moins d'un an + Impôt latent à moins d'un an sur
+ Effets escomptés non échus subventions d'investissement et provisions
+ Capital souscrit – non appelé réglementées
+ Part d'écart de conversion Actif couverte + Effets escomptés non échus
par une provision + Produits constatés d'avance à moins d'un
an

25
 Bilan financier condensé :

Valeurs Valeurs
ACTIF % PASSIF %
réelles réelles
Capitaux propres
VALEURS IMMOBILISEES Dettes à plus d’un an
CAPITAUX PERMANENTS
Valeurs d’exploitation
Valeurs réalisables
DETTES A MOINS D’UN AN
Disponibilités
ACTIF A MOINS D’UN AN
TOTAL ACTIF 100 % TOTAL PASSIF 100 %

EXERCICE D’APPLICATION

Le bilan comptable au 31/12/N de la société WARRI.SA se présente comme suit :

ACTIF PASSIF
Eléments Montants Amort. Et Montant Eléments montants
bruts prov. net
Frais d’Etablis. 4850 - 4 850 Capital (100 actions) 100000
Immob. Corp. 142500 45400 97100 Réserves diverses 23700
Titres de particip. 21600 600 21000 Report à nouveau (9500)
Bénéfice de l’exo. 21900
Total actif immob 168950 46000 122950 Total capitaux pr. 136100
Stocks 71700 2300 69400 Prov.pr R&C 23000
Clients 28500 - 28500 Dettes à long ter. 37950
Débiteurs divers 4200 - 4200
Effets à recevoir 20700 - 20700
Total actif circult 125100 2300 122800 Total dettes fin. 60950
Placement fin. 4950 - 4950 Fournisseurs 47500
Banque 17500 - 17500 Autres fournis. 9000
Caisse 3400 - 3400 Créditeurs divers. 3750
Effet à payer 14300

Total passif circul 74500


Total trésorerie-Act 25850 - 25850
TOTAL ACTIF 319900 48300 271600 TOTAL PASSIF 271600

En vue de l’étude financière du bilan, on a réuni les informations suivantes :


 La valeur réelle des immobilisations corporelles est estimée à 121900 ; celle des titres
de participation à 30000.
 Le stock global est estimé à 60000 dont 45000 de stock flottant.

26
 Les effets à recevoir sont escomptables dans la limite du plafond d’escompte de la
firme : 16000.
 Parmi les placements financiers à moins d’un an, des actions acquises au prix de 2700
paraissent difficiles à vendre à court terme, mais leur valeur peut être estimée à 4000.
 La majorité des provisions pour risque et charge est sincère et correspond à des
charges à échéances assez lointaine (deux où trois ans) ; une de ces provisions
correspond :
- à un risque moins de trois mois, son montant s’élève à 2500.
Une provision de 750 ne repose sur aucune présomption sérieuse de perte ou de
charge. Elle doit être considérée comme une véritable réserve.
 La dette de 9000 envers un fournisseur d’immobilisation va être relayée par un
emprunt de même montant en 5 ans.
 Après extinction du report à nouveau débiteur, le bénéfice sera mis en réserve sauf une
fraction de 4000 qui doit être distribué sous deux mois.

TAF :
1- Présenter le tableau des plus ou moins-values.
2- Etablir le bilan financier.
3- Calculer les fonds de roulement net, les besoins en fonds de roulement (ou BFG) et la
trésorerie nette.
4- Commenter.

27
CHAP IV: DIAGNOSTIC DU BILAN FINANCIER : L’ANALYSE DE LA
LIQUIDITE ET DE LA SOLVABILITE

L’analyse de la structure patrimoniale a pour objectif d’étudier des rapports entre les
différents éléments patrimoniaux et la mise en évidence des principaux changements.

I. LA NOTION D’ÉQUILIBRE FINANCIER

L’évolution, la comparaison et la combinaison des m asses et des rubriques du bilan


financier permettent d’apprécier l’équilibre financier de l’entreprise à un moment donné.
L’équilibre financier est analysé à partir de trois indicateurs :
 le fonds de roulement financier ;
 la solvabilité de l’entreprise ;
 la liquidité du bilan.
En principe, d’après l’approche patrimoniale, l’équilibre financier de l’entreprise est respecté
lorsque les actifs liquides couvrent les dettes exigibles.

II. LE FONDS DE ROULEMENT FINANCIER

1. Définition

Le fonds de roulement financier permet d’apprécier l’équilibre financier de l’entreprise ; il est


un indicateur de sa solvabilité et de son risque de cessation de paiements. Le fonds de
roulement financier représente une marge de sécurité financière pour l’entreprise et une
garantie de remboursement des dettes à moins d’un an pour les créanciers.

2. Calcul
Le fonds de roulement financier est calculé en général, par différence entre l’actif réel net à
moins d’un an et le passif réel à moins d’un an.

Fonds de roulement Actif réel net à Passif réel à


financier = moins d’un an - moins d’un an

Il peut être évalué également par le haut du bilan financier :

Fonds de roulement Passif réel à Actif réel net


financier = plus d’un an ⁻ à plus d’un an

28
Cette méthode permet d’apprécier le mode de financement des actifs à plus d’un an. Le fonds
de roulement financier est mis en évidence par la représentation graphique des masses du
bilan financier :

Actif Passif

Actif réel net à plus


d’un an Passif réel à plus
Fonds de d’un an
roulement
Actif réel net à financier
moins d’un an Passif réel à moins
d’un an

3. Le niveau d’évolution du Fonds de Roulement Financier

Comme pour l’analyse fonctionnelle, la taille de l’entreprise et la nature de son secteur


d’activité influent sur le niveau du fonds de roulement financier.

Le fonds de roulement financier doit être positif afin d’assurer un volant de sécurité à
l’entreprise, sachant que la rentrée des fonds générée par les actifs à moins d’un an sont
aléatoires alors que les sorties de fonds occasionnées par les dettes sont certaines. Il permet
de faire face, par exemple, à des difficultés de recouvrement de créances.

Un fonds de roulement financier négatif traduit des difficultés financières et une


augmentation du risque financier. Toutefois, la nécessité d’un fonds de roulement financier
positif ne constitue pas une règle de l’équilibre financier applicable à tous les secteurs
d’activité. En effet, les entreprises appartenant au secteur de la grande distribution dégagent
un fonds de roulement financier négatif, dû à des actifs à court terme réduits, tout en ayant
une situation financière saine.

L’approche patrimoniale ne permet pas, contrairement à l’analyse fonctionnelle, de


déterminer un niveau optimum de fonds de roulement financier.
29
III. LES RATIOS DE LIQUIDITÉ ET DE SOLVABILITÉ

L’analyse de l’équilibre financier est utilement complétée par l’étude de ratios.

1. Les ratios de liquidité

La liquidité du bilan traduit la capacité de l’entreprise à payer ses dettes à court terme à l’aide
des actifs à court terme. Son évolution est appréciée dans le temps et dans l’espace à l’aide de
trois ratios.

Ratio Calcul Interprétation


Ratio de Si le ratio est supérieur à 1, le fonds
liquidité de roulement financier est positif et
générale inversement.
Ce ratio permet d’apprécier dans
Actif réel net à moins d’un an
quelle mesure l’actif à court terme
Passif réel à moins d’un an finance les engagements à court
terme. Malgré un ratio supérieur à
1, l’entreprise peut connaître des
difficultés de trésorerie si
l’exigibilité des dettes est plus
rapide que la liquidité des actifs.
Ratio de Ce ratio doit être proche de 1.
liquidité Il mesure le degré de couverture des
restreinte dettes à court terme par les créances
Créances à moins d’un an + Disponibilités
à moins d’un an, les
+ VMP
disponibilités et les valeurs
Passif réel à moins d’un an mobilières de placement.
Il faut veiller également à ce que la
durée du crédit fournisseurs soit
supérieure à celle du crédit clients.
Ratio de Ce ratio présente peu d’intérêt et doit
liquidité Disponibilités + Valeurs mobilières de être interprété avec prudence, car un
immédiate placement ratio sensiblement inférieur à 1 peut
Passif réel à moins d’un an
traduire soit des difficultés de
trésorerie, soit au contraire une
gestion de trésorerie proche de zéro.

30
2. Les ratios de solvabilité
La solvabilité s’apprécie dans l’optique d’une liquidation de l’entreprise.

L’entreprise reste solvable lorsque l’actif réel net permet de couvrir l’ensemble des
dettes. Deux ratios sont utilisés pour vérifier la solvabilité de l’entreprise :

Ratio Calcul Interprétation

Ce ratio doit être supérieur à 1 pour que


l’entreprise soit jugée capable de payer ses
Ratio de Actif réel net dettes. Cependant, une entreprise solvable
solvabilité peut présenter des risques d’illiquidité,
générale Total des dettes d’où l’intérêt de compléter l’étude par les
ratios de liquidités présentés
précédemment.

Ce ratio doit être proche de 1. Il mesure le


degré de couverture des dettes à court
Ratio Capitaux propres terme par les créances à moins d’un an, les
d’autonomie disponibilités et les valeurs mobilières de
financière Total des dettes
placement. Il faut veiller également à ce
que la durée du crédit fournisseurs soit
supérieure à celle du crédit clients.

31
CHAP V : ANALYSE DE L’ACTIVITE.

INTRODUCTION

Alors que le bilan détaille l’actif et le passif de l’entreprise à un instant donné, le compte de
résultat (income statement, profit and loss account) récapitule les flux qui font varier le
patrimoine de l’entreprise sur la période considérée.

L’analyse de l’activité de l’entreprise est réalisée à partir du compte de résultat. Cette analyse
permet d’expliquer les performances économiques et financières de l’entreprise à travers les
soldes intermédiaires de gestion (SIG) ou soldes significatifs des gestions (SSG) et les soldes
significatifs financiers (SSF).

I. DESCRIPTION DU COMPTE DE RESULTAT

Selon le SYSCOHADA, le compte de résultat décrit l’activité de l’entreprise au cours d’un


exercice. Il est à la foi un document comptable obligatoire et un outil d’analyse de la
performance et de la rentabilité de l’entreprise. Il permet de déterminer le résultat de l’exercice
(bénéfice ou perte).

1. Les soldes significatifs de gestion.

Le SYSCOHADA fait ressortir neuf soldes significatifs de gestion (SSG) qui sont déterminés
par la différence entre les produits et les charges. Ces soldes fournissent aux utilisateurs des
états financiers des informations de synthèse capitales pour l’étude des performances de la firme
et directement inscrits dans le compte de résultat.

1.1. La marge brute (MB)

La lecture directe du compte de résultat permet de distinguer deux sortes de marges brutes : la
marge brute sur marchandises et la marge brute sur matières.

1.1.1. La marge brute sur marchandise (compte 1321)


La marge brute sur marchandises présente la différence entre les ventes de marchandises et le
coût d’achat des marchandises vendues en l’état dans l’exercice. Elle représente à cet effet le
revenu économique de base de l’entreprise commerciale et la branche de négoce des entreprises
industrielles.

La marge brute sur marchandises se calcule comme suit

MB sur marchandises (TB) = ventes de marchandises (TA) – [achats de marchandises (RA)


+ variation de stocks de marchandises (RB)]

Variation de stocks = stock initial (SI) – stock final (SF)

32
La marge brute indique la performance de l’entreprise dans sa politique de gestion des achats
de marchandises ou dans sa stratégie de commercialisation (minimisation des coûts d’achat et
ou maximisation des prix de vente). Elle est généralement exprimée en pourcentage.

1.1.2. La marge brute sur matières


Elle est déterminée dans les entreprises industrielles et de bâtiment, de travaux publics. Sa
détermination peut être réalisée à deux niveaux :
MB sur matières (TG) = production vendue (produits fabriqués, travaux et services) (TC, TD)
+ production stockée (TE) + production immobilisée (TF)
– achats de matières et fournitures liées (RC)
+ variation de stock de matières et fournitures liées (RD).

Variation de stock = stock initial – stock final

1.2. La valeur ajoutée (VA)

La valeur ajoutée mesure la contribution que l’entreprise et son personnel apportent à


l’économie du pays. L’entreprise produit des biens et services mais elle consomme une partie
de la production des autres entreprises. Seule la différence entre cette production et cette
consommation accroît la valeur de la production nationale.

La valeur ajoutée est un bon indicateur du poids économique de l’entreprise comparé aux
moyens mis en œuvre (personnel, équipements). Elle rend compte de l’efficacité de ces moyens
d’exploitation.

 Approche soustractive de la valeur ajoutée

VA = [MB sur marchandises + MB sur matières + produits accessoires (707) + subventions


d’exploitation (71) + autres produits (75)] – [autres achats (604, 605, 608) + variation de stocks
+ transports (61) + services extérieurs (62, 63) + impôts et taxes (64) + autres charges (65)]

 Approche additive de la valeur ajoutée

D’après cette approche la valeur ajoutée déterminée dans la première approche permet de
rémunérer les facteurs de production ayant contribué à son processus productif :

- Le personnel : salaires, charges sociales, participation ;


- L’Etat : services publics et institutionnels, rémunérés globalement par les impôts et
taxes ;
- Les apporteurs de capitaux : le capital étranger (prêteurs divers) ; les capitaux propres
(associés, exploitants) : bénéfices ou pertes ;
- L’entreprise elle-même : le capital technique (investissement) : amortissement.

Elle est donc égale à la somme des coûts des différents facteurs.

33
Calcul de la valeur ajoutée par la méthode additive :

Eléments Montan
Résultat X
+ charges de personnel X
+ frais financiers (intérêts et pertes de change) X
+ dotations aux amortissements et provisions X
+ charges provisionnées financières X
+ impôts sur le résultat X
+ participation des travailleurs X
+ charges HAO X
- produits financiers X
- produits HAO X
- Reprises de provisions et amortissements X
- reprise de subvention X
- transferts de charges X
= VALEUR AJOUTEE X

Résultat de l’exercice
Valeur ajoutée
Charges de personnel
Charges financières
Dotations aux amortissements et
provisions
Produits financiers

Participation Produits HAO


Impôts les sociétés Reprises de provisions et
d’amortissements
Charges HAO Transferts de charges

1.2.1. Signification économique de la valeur ajoutée (VA)

La VA mesure la contribution que l’entreprise et son personnel apportent à l’économie du pays.


Elle représente ainsi un bon indicateur de poids économique de l’entreprise. Elle permet de :

- classer les entreprises selon un critère de taille ;


- mesurer l’importance relative des diverses activités exercées dans l’entreprise ;
- apprécier le développement ou la régression de l’activité de l’entreprise.

1.2.2. Répartition de la VA.

La valeur ajoutée produite par l’entreprise est répartie entre :

- le personnel de l’entreprise : les charges de personnel représentent la part de la VA


attribuée au personnel de façon directe (salaire) et indirecte (charges sociales) ;
- l’Etat : les impôts sur les bénéfices représentent la part de la VA attribuée à l’Etat ;

34
- les apporteurs de capitaux : la VA rémunère les prêteurs par le biais des intérêts et les
associés par des dividendes ;
- l’entreprise elle-même : la part de la VA revenant à l’entreprise permet de compenser
la dépréciation et l’usure des éléments d’actif par les dotations aux amortissements
et aux provisions.

On calcule pour ce faire, les ratios ou proportions des montants de ces facteurs en prenant pour
base la valeur ajoutée :

Facteurs de productions proportions


Le personnel 𝑐ℎ𝑎𝑟𝑔𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑝𝑒𝑟𝑠𝑜𝑛𝑛𝑒𝑙
𝑉𝐴
L’Etat (*) impôts sur les résultats
VA
Les associés (**) dividendes
VA
Les prêteurs intérêts des dettes
VA
L’entreprise elle-même (capital technique) (***) autofinancement
VA

(*) Remarque : selon le SYSCOHADA l’Etat est à la fois prestataire de service public et facteur
de production. Donc la partie des impôts et taxes au compte 64 est exclue du partage.
(**) Il s’agit des dividendes distribués en cours d’exercice N (ceux en général de N-1)
(***) Se détermine par différence.

1.3. Excédent brut d’exploitation ou insuffisance brute d’exploitation.

L’excédent brut d’exploitation (EBE) est obtenu après soustraction des « charges de
personnel » de la valeur ajoutée. Comme on le constate l’EBE est le résultat avant dotation aux
amortissements et provisions (donc indépendant de la politique d’amortissement), charges et
produits financiers (donc indépendant de la politique et de la structure financière de la firme),
impôts sur le bénéfice.

Il représente ce qui revient à l’entreprise et aux apporteurs de capitaux dans le partage de la


valeur ajoutée.

Il est certainement l’un des concepts les plus importants de l’analyse du résultat car il est
engendré par les seules opérations cycliques d’exploitation et à ce titre il est indépendant de :

- La politique de financement de l’entreprise (charges financières),


- La politique d’amortissement (charges d’amortissement) et de dotations aux
provisions (69) et charges provisionnées financières (679),
- La politique fiscale (impôts sur les sociétés),
- Des évènements extraordinaires (charges HAO).

35
Il indique la performance économique « pure » de l’entreprise car il représente le résultat
« authentique » permettant des comparaisons utiles et significatives entre les sociétés d’une
même branche d’activité ou dans le temps ; l’aptitude de l’entreprise à maintenir et à développer
son outil de production et à rémunérer les capitaux investis (capitaux propres et capitaux
empruntés).

EBE = valeur ajoutée (VA) – charges de personnel

1.4. Les résultats par niveau d’activité et le résultat net après impôts et participations.

Les quatre derniers soldes résultent du découpage en quatre niveaux des charges et des
produits :
- Niveau exploitation : résultat d’exploitation ;
- Niveau financier : résultat financier ;
- Niveau hors activités ordinaires : résultat hors activités ordinaires ;
- Niveau global : résultat net.

1.4.1. Le résultat d’exploitation.


Le résultat d’exploitation mesure la performance de l’entreprise sur le plan purement
commercial et industriel, indépendamment de la politique financière et fiscale.

Charges produits
N° de Intitulés Montant N° de Intitulés montant
compte compte
681 Dotations aux amortissements. 134 Excédent d’exploitation (EBE)
d’exploitation
791 Reprises de provisions d’exploit.
691 Dotations aux provisions et aux
dépréciations d’exploitations 798 Reprises d’amort. D’exploitation

781 Transferts de charges d’exploitation.


Total (1) Total (2)
Résultat d’exploitation (RE) = (2) – (1)

36
1.4.2. Le résultat financier.

C’est la différence entre les produits financiers et les charges financières. Il est calculé à partir
de la balance de la façon suivante :

Charges produits
N° de Intitulés Montant N° de Intitulés montant
compte compte
67(sauf Frais financiers 77 (sauf Revenus financiers
676) 776)
676 Pertes de change 776 Gains de change
687 Dotations aux amort. A 787 Transferts de charges financières
caractère financier Reprises de prov. financièr
697 Dotations aux prov. A 797
caractère financier
Total (1) Total (2)
Résultat financier (RF) = (2) – (1)

1.4.3. Le résultat des activités ordinaires (RAO)

Le résultat des activités ordinaires comprend le résultat d’exploitation et le résultat financier,


c’est-à-dire les charges et les produits correspondants à une activité permanente. Il est considéré
comme le résultat récurent normal de l’entreprise.
RAO = RE + RF

1.4.4. Le résultat hors activités ordinaires (RHAO)

Ce résultat regroupe :
- Les charges et les produits ne correspondant pas à l’activité courante de l’entreprise
en raison de leur caractère inhabituel ;
- Les charges et les produits générés par des évènements extraordinaires (incendie du
magasin de stockage, exploitation d’actif, etc.) son calcul est indépendant des soldes
précédents.

Charges produits
N° de Intitulés Montant N° de Intitulés montant
compte compte
81 Valeur comptable des 82 Produits des cessions des
cessions d’immo. immob.

83 Charges HAO 84 (sauf Produits HAO


85 Dotations HAO 848)
848 Transferts de charges HAO
86 Reprises HAO
88 Subvention d’équilibre
Total (1) Total (2)
Résultat HAO (RHAO) = (2) – (1)

37
 Le résultat comptable avant impôt et participation (RCAIP)

RCAIP = RAO + RHAO

1.5. Le résultat net (RN).

Charges produits
N° de Intitulés Montant N° de Intitulés montant
compte compte
1379 Perte AO 1371 Résultat AO (bénéfice)
1389 Perte HAO 1381 Résultat HAO (bénéfice)
87 Participation des travailleurs
89 Impôts sur le résultat
Total (1) Total (2)
Résultat net (RN) = (2) – (1)

 Le résultat fiscal et imposition du résultat (bénéfice)


Le résultat fiscal = RCAIP + réintégrations – déductions
Impôt sur les sociétés (IBIC) = taux * résultat fiscal arrondi.
Résultat net (RN) = RCAIP – impôt BIC.

2. Les retraitements des soldes intermédiaires de gestion

Les analystes financiers préconisent de retraiter certains soldes intermédiaires de gestion afin
de :

- donner une approche plus économique à ces derniers (alors que le SYSCOHADA
retient une présentation plus juridique) ;
- rendre homogène les soldes relatifs à des entreprises différentes (principalement pour
comparer les performances d’entreprise qui ont recours à des modes de production
ou de financement différents).

Les principaux retraitements sont regroupés dans le tableau suivant :

POSTE RETRAITÉS JUSTIFICATION

Subvention d’exploitation Certaines subventions d’exploitation représentent un


complément de chiffre d’affaires. Elles compensent une
insuffisante du prix de vente.

Elles sont ajoutées à la valeur ajoutée.

Charges de personnel Les charges de personnel extérieur à l’entreprise figurent


extérieur dans le compte 621.

38
Afin de rendre homogène les SIG, elles sont extraites de ce
compte et ajoutées aux charges de personnel.

Participation des salariés La charge de participation des salariés aux résultats est
intégrée aux charges de personnel.

Les redevances de crédit-bail Les redevances de crédit-bail sont inscrites dans une
et de location financière subdivision du compte 61. Juridiquement, l’entreprise n’est
pas propriétaire du bien.

Sur un plan économique, quel que soit son mode de


financement, le bien contribue au développement
économique de l’entreprise.

La redevance de crédit-bail est retirée des consommations


en provenance des tiers et scindée :

- en dotation aux amortissements (pour la dotation


aux amortissements qui aurait été pratiquée par
l’entreprise si elle avait acquis le bien en pleine
propriété) ;
- en charges financières (pour le montant des
intérêts qu’aurait constaté l’entreprise si elle
avait financé le bien par emprunt).

Exemple :

Une société a souscrit début N un contrat de location-financement concernant une machine-


outil. Cet équipement, d’une valeur de 75 000, aurait fait l’objet d’un amortissement linéaire
sur 6 ans, s’il avait été acquis en pleine propriété. La redevance de crédit-bail pour l’exercice
N s’élève à 15 000. Le loyer annuel se ventile entre :

- dotation aux amortissements : 75 000/6 = 12 500 ;


- charge d’intérêt : 15 000 – 12 500 = 2 500.

39
3. Tableau récapitulatif des soldes significatifs de gestion (SSG) SYSCOHADA (Compte
de résultat nouveau modèle)

Désignation entité ……………………………………………………… Exercice clos le 31/12/…………..


Numéro d'identification …………………………………………….. Durée (en mois) ……………………

COMPTE DE RESULTAT AU 31 DECEMBRE N

EXERCICE AU EXERCICE AU
REF LIBELLES NOTE 31/12/N 31/12/N-1
NET NET
TA VENTES DE MARCHANDISES A + 21
RA ACHATS DE MARCHANDISES - 22
RB VARIATION DE STOCKS DE MARCHANDISES -/+ 6
XA MARGE COMMERCIALE (somme TA à RB)
TB VENTES DE PRODUITS FABRIQUES B + 21
TC TRAVAUX, SERVICES VENDUS C + 21
TD PRODUITS ACCESSOIRES D + 21
XB CHIFFRE D'AFFAIRES (A+B+C+D)
TE PRODUCTION STOCKEE (ou déstockage) -/+ 6
TF PRODUCTION IMMOBILISEE 21
TG SUBVENTIONS D'EXPLOITATION 21
TH AUTRES PRODUITS + 21
TI TRANSFERTS DE CHARGES D'EXPLOITATION + 12
RC ACHATS DE MATIERES PREMIERES ET FOURNITURES LIEES - 22
RD VARIATION DE STOCKS DE MATIERES PREMIERES ET FOURNITURES LIEES -/+ 6
RE AUTRES ACHATS - 22
RF VARIATION DE STOCKS D'AUTRES APPROVISIONNEMENTS -/+ 6
RG TRANSPORTS - 23
RH SERVICES EXTERIEURS - 24
RI IMPOTS ET TAXES - 25
RJ AUTRES CHARGES - 26
XC VALEUR AJOUTEE (XB+RA+RB) + (somme TE à RJ)
RK CHARGES DE PERSONNEL - 27
XD EXCEDENT BRUT D'EXPLOITATION (XC+RK) 28
TJ REPRISES D'AMORTISSEMENTS, PROVISIONS ET DEPRECIATIONS + 28
RL DOTATIONS AUX AMORTISSEMENTS PROVISIONS ET DEPRECIATIONS - 3C&28
XE RESULTAT D'EXPLOITATION (XD+TJ+RL)
TK REVENUS FINANCIERS ET ASSIMILES + 29
TL REPRISES DE PROVISIONS ET DEPRECIATIONS FINANCIERES + 28
TM TRANSFERTS DE CHARGES FINANCIERES + 12
RM FRAIS FINANCIERS ET CHARGES ASSIMILEES - 29
RN DOTATIONS AUX PROVISIONS ET AUX DEPRECIATIONS FINANCIERES - 3C&28
XF RESULTAT FINANCIER (somme TK à RN)
XG RESULTAT DES ACTIVITES ORDINAIRES (XE+XF)
TN PRODUITS DES CESSIONS D'IMMOBILISATION + 3D
TO AUTRES PRODUITS HAO + 30
RO VALEURS COMPTABLES DES CESSIONS D'IMMOBILISATIONS - 3D
RP AUTRES CHARGES HAO - 30
XH RESULTAT HORS ACTIVITES ORDINAIRES (somme TN à RP)
RQ PARTICIPATION DES TRAVAILLEURS - 30
RS IMPOTS SUR LE RESULTAT -
XI RESULTAT NET (XG+XH-RQ-RS)

40
II. ANALYSE DU COMPTE DE RESULTAT.

Le compte de résultat offre de précieuses informations concernant la performance, la


profitabilité, la solvabilité, la rentabilité et la valeur des actions de l’entreprise.

1. Les ratios de performance

Ce sont des ratios liés à l’activité et aux résultats de l’entreprise. Ils traduisent la capacité de
l’entreprise à obtenir le meilleur rendement de son exploitation ainsi qu’à utiliser ses actifs de
la manière la plus rationnelle et partant, la plus efficace.

1.1. Les principaux ratios d’activité

Les ratios d’activité comparent l’activité actuelle de l’entreprise avec :


- Son activité de l’année précédente : c’est le taux de croissance ;
- L’activité des entreprises concurrentes : c’est la part de marché.
 Le taux de croissance.
Le taux de croissance exprime l’évolution de l’activité de l’entreprise par rapport à l’année
précédente. La croissance de l’entreprise peut être mesurée par :
- Le taux de variation de la valeur ajoutée :
𝑉𝐴(𝑛)−𝑉𝐴(𝑛−1)
Tc =
𝑉𝐴 (𝑛−1)

- Le taux de variation du chiffre d’affaires


𝐶𝐴(𝑛)−𝐶𝐴(𝑛−1)
tc =
𝐶𝐴 (𝑛−1)

 La part de marché.
La part de marché d’une entreprise compare l’activité de l’entreprise à l’activité des entreprises
concurrentes. Elle se mesure par le rapport suivant :

chiffre d′ affaires de l′entreprise


tc =
chiffre d′ affaires des entreprises du même secteur

1.2. Analyse de la capacité à générer des profits : les ratios de profitabilité.

Le ratio de profitabilité met en relation une marge ou un profit avec le niveau d’activité mesuré
par le chiffre d’affaires. Ils permettent d’apprécier le rendement à différents stades de la
formation du résultat.

 Le ratio de marge bénéficiaire


bénéfice
tc =
chiffre d′affaire

41
 Les ratios de profitabilité de l’exploitation

On préfère généralement l’EBE pour mesurer la profitabilité car il est indépendant de la


politique de financement et de la règlementation fiscal. Il mesure bien les performances
industrielles et commerciales de l’entreprise, notamment sa capacité bénéficiaire.

EBE
tc =
chiffre d′affaire

Utilité : une amélioration de ce ratio traduit une augmentation de la productivité s’il n’est pas
simple conséquence de l’augmentation de la marge brute. Une baisse de ce ratio face à un taux
de marge stable, témoigne d’un alourdissement relatif des coûts de facteurs.

Pour les entreprises dont l’activité est essentiellement commerciale, on préfère calculer le ratio
de marge brute.

Marge brute
tc =
chiffre d′affaire

L’examen de ce ratio conduit à :

 L’appréciation de la stratégie commerciale de l’entreprise. Une marge brute faible


indique que les autres charges (salaires, frais généraux, etc.) ne seront couvertes que
partiellement et donc le retour à d’autres formes de distribution permettent une réduction
des coûts de main-d’œuvre et d’économie d’échelle sur les charges de transport, de
stockage (libre-service, grandes surfaces, …), etc.
Une marge commerciale importante autorise les frais généraux plus élevés et donc un
meilleur service à la clientèle (grands magasins de centre-ville, boutiques, de luxes,
etc.).
 L’appréciation de l’influence des contraintes du marché et de la politique de prix de
vente. C’est ainsi qu’une augmentation du prix du taux de marge accompagnée d’une
diminution du chiffre d’affaires signifie probablement que l’entreprise essaie de
préserver ses marges en augmentant ses prix de ventes.
Au contraire, un ratio de marge en baisse accompagné d’une forte croissance du chiffre
d’affaires signifie probablement que l’entreprise a choisi une baisse du prix de vente
pour augmenter ses parts de marché. Le cas où l’augmentation du taux de marge est
accompagnée d’augmentation du chiffre d’affaires, signifie probablement que
l’entreprise a mis en vente des produits plus performants ou qu’elle a acquis une position
concurrentielle forte.

1.3. Analyse de la rentabilité : les ratios de rentabilité.

La rentabilité d’un capital est son aptitude à rapporter un profit. Il se définit comme le rapport
entre un profit et les moyens en capitaux ayant permis de l’obtenir.

42
 La rentabilité économique :
Elle exprime la rentabilité moyenne de l’ensemble des capitaux investis dans l’entreprise
(capitaux propres et capitaux empruntés). La rentabilité économique intéresse les prêteurs car
elle conditionne la capacité de remboursement de l’entreprise.

Résultat économique
𝑡𝑅𝐸 =
capital économique

- Résultat économique ou résultat considérant que les éléments d’exploitation (RE,


EBE, …) ;
- Le capital économique est l’ensemble des moyens mis en œuvre (y compris
éventuellement le BFE) pour assurer l’activité de l’entreprise. Ces moyens sont
qualifiés d’actif économique.

La rentabilité économique peut être mesurée par les ratios généraux suivants :
- Ratio économique net :
RE (après impôt)
𝑡𝑅𝐸𝑁 =
Actif économique net

Utilité : ce ratio mesure les performances de l’entreprise après prise en compte des
amortissements et des provisions d’exploitation.

Ce pendant ce ratio est influencé par les charges calculées (dotations aux amortissements et aux
provisions) dont le montant répond souvent à des considérations fiscales qu’économiques.

Aussi préfère-t-on actuellement mesurer la rentabilité économique (ou rentabilité brute) au


moyen de l’EBE.
- Ratio de rentabilité économique brut :

RE
𝑡𝑅𝐸𝐵 =
Actif économique brut

Utilité : ce ratio mesure l’aptitude du capital du capital économique à générer des ressources
potentielles de trésorerie.

Remarque : ces deux ratios sont calculés en particulier, quand il s’agit de suivre dans le temps
l’évolution de l’efficacité économique de l’entreprise ou de comparer rentabilité économique
et coût des dettes.

 Ratio de rentabilité des ressources durables ou des capitaux investis


bénéfice d′ exploitation+chargesges d′intérêts
𝑡𝑅𝐹 =
ressources propres + dettes financières

En effet, si l’entreprise exerce une activité financière non accessoire, il est logique de prendre
en compte les produits financiers pour évaluer le résultat économique. Dans ce cas les
immobilisations financières à l’origine de ces produits financiers doivent être incluses dans le
capital économique.
43
Le résultat net est le résultat qui revient aux actionnaires, tandis que les intérêts des dettes
financières représentent le résultat qui revient aux prêteurs.

Utilité : ce ratio mesure l’aptitude du capital économique à mesurer son renouvellement et sa


rémunération. Il exprime la performance de l’exploitation et doit permettre des comparaisons
dans le temps et dans l’espace.

NB : ces ratios doivent être supérieurs au coût des emprunts investis dans l’exploitation.

 La rentabilité financière

En général, la rentabilité financière exprime le rendement des capitaux investis par les bailleurs
de fonds de l’entreprise (actionnaires, prêteurs). Les ratios de rentabilité financière les plus
fréquemment utilisés sont les suivants :

- Le taux de rendement des capitaux propres

Il mesure la rentabilité du point de vue des associés. En effet, le bénéfice représente le profit
que les associés (ou exploitant) obtiennent de l’entreprise. Ils sont donc intéressés par le ratio
de rentabilité financière :
Résultat net (*) Le résultat est exclu du montant
𝑡𝑅𝐹 =
capitaux propres(∗)
des capitaux propres

Si le ratio de rentabilité financière est élevée, notamment, s’il est supérieur au taux d’intérêt
pratiqué sur le marché financier, l’entreprise n’aura pas si nécessaire, à augmenter ses capitaux
propres et inversement.

Ce pendant ce taux risque d’être biaisé par les résultats hors activités ordinaires (exemple : une
plus-value de cession qui ne se reproduira pas à l’avenir). Il donc préférable de mesurer la
rentabilité financière à partir du résultat des activités ordinaires :

Résultat des actvités ordinaires (après impôts)


𝑡𝑅𝐹 =
ressources propres

S’il s’agit d’un épargnant qui place son argent (son capital prêté) en souscription d’un emprunt
obligataire émis par une entreprise ou l’Etat, il attend que ce placement lui rapporte des intérêts
(c’est-à-dire un profit).

intérêts
𝑡𝑅𝐹 =
ccapital

44
1.4. Les ratios de productivité
Une entreprise industrielle met en œuvre des moyens physiques (machines, personnel) pour
assurer la production. La productivité d’un matériel ou d’un personnel est le rapport existant
entre la production et la quantité de matériels ou de personnel nécessaire pour obtenir cette
production.

Parfois la productivité du travail est mesurée d’un point de vue financier car la mesure du
facteur de travail est loin d’être simple.
𝑝𝑟𝑜𝑑𝑢𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛
𝑅𝑝𝑡é =
quantité de moyen

Utilité : ce ratio est un indicateur du rendement apparent de la main-d’œuvre.


valeur ajoutée
𝑅𝑝𝑡é =
Effectif (ou équipement)moyen employé

Ce ratio est susceptible d’évoluer sous l’effet :

- D’une meilleure qualification du personnel (mesure du rendement apparent de la


main-d’œuvre),
- D’une meilleure augmentation du travail.

valeur ajoutée
𝑅𝑝𝑡é =
Equipement moyen productif

Ce dernier ratio est susceptible d’évoluer sous l’effet d’une amélioration de la performance de
l’équipement.

III. LES SOLDES FINANCIERS ET LA RENTABILITE GLOBALE DE


L’ENTREPRISE : LA CAFG ET L’AUTOFINANCEMENT.

L’analyse du résultat conduit à une première approche de l’étude de la rentabilité de


l’entreprise par la détermination de l’EBE qui ne prend en compte que les flux de trésorerie
(encaissables et décaissables) générés par l’exploitation, mais dans l’étude de la rentabilité
globale on s’intéresse aux surplus de liquidités considérés comme étant générés par la non-
rémunération immédiate de deux facteurs de production :

- L’immobilisation dont les amortissements dans les coûts se retrouvent dans le prix
de vente, puis dans le surplus de liquidité ;
- Les capitaux investis, qui, a priori, laissent le bénéfice dans l’entreprise.

Ce surplus de liquidité qui résulte du déroulement de toute l’activité si toutes les opérations
(exploitation, financière et hors activités ordinaires) en suspens étaient réglées (y compris
l’impôt sur les sociétés), l’entreprise disposerait d’un surplus de liquidité potentielle appelé
Capacité d’Autofinancement Globale (CAFG).

45
1. La capacité d’autofinancement globale

1.1. Définitions.

La CAFG peut être définie comme l’excédent des produits encaissables, générateurs de recettes
et les charges décaissables entraînant les dépenses.

La CAFG correspond donc à un concept de flux de trésorerie qui exprime (en dehors de tout
décalage de temps) le solde des produits encaissés et aux charges impliquant une sortie de
trésorerie.

En conséquence, la CAFG est une source permanente de financement que l’entreprise sécrète
elle-même par son activité propre, sans avoir affaire appel aux associés ou capitaux empruntés.

1.1. Principe de détermination de la CAFG.

On distingue deux méthodes de calcul possible :


- A partir des éléments encaissables et décaissables ou méthode soustractive ;
- A partir du résultat de l’exercice et des éléments calculés ou méthode additive.

 La méthode soustractive : calcul à partir de l’EBE

Puisque l’EBE est entièrement constitué de produits encaissables et de charges décaissables, le


calcul de la CAFG peut prendre l’EBE comme point de départ.

Il est à observer qu’à propos de la définition de la base de la CAFG :


- Tous les produits ne sont pas encaissables ;
- Toutes les charges ne sont pas décaissables ;
- Les produits des cessions d’éléments d’actif posent un problème particulier ;

Les charges non décaissables comprennent les dotations aux amortissements et provisions.
Les montants des charges non décaissables sont qualifiés de charges calculées.
Les produits non encaissables comprennent :
- Les reprises sur amortissements et provisions ;
- La quote-part subventions d’investissement virée au compte de résultat de
l’exercice ;
- Produits des cessions HAO.
Les produits non encaissables sont également qualifiés de produits calculés.
NB : exceptionnellement, les produits des cessions d’éléments d’actif sont assimilés pour le
calcul de la CAFG, à des produits non encaissables.

Formule générale :
EBE
+ produits encaissables restants (après EBE)(1)
- charges décaissables restantes (après EBE)

= CAFG
(1) : a l’exclusion des cessions
d’immobilisations
46
 CAFG SYSCOHADA
Le SYSCOHADA, conformément à la pratique internationale, exclut les cessions
d’immobilisation ; mais ces cessions d’immobilisation concernent les hors activité ordinaires
(comptes 81 et 82) et non les cessions courantes d’immobilisation.

En effet, le SYSCOHADA considère les valeurs comptables nettes de cessions courantes


d’immobilisations comme des charges décaissables qui intègrent déjà le calcul de l’EBE.

Par contre le SYSCOHADA épouse la position PCG qui est d’exclure en même temps que les
produits des cessions HAO qui font l’objet d’encaissement, les valeurs comptables nette des
cessions HAO qui ne font pas l’objet de décaissement.

Il est donc nécessaire de porter des précisions à la formule générale :

EBE SYSCOHADA
+ produits encaissables restants (après EBE)(2) (2) : a l’exclusion des cessions
- charges décaissables restantes (après EBE) d’immobilisations HAO

= CAFG SYSCOHADA

Calculer à partir du compte résultat le calcul de la CAFG se présente comme suit :


Charges produits

N° de Intitulés Montant N° de Intitulés montant


compte compte

67(sauf Frais financiers (2). 134 EBE SYSCOHADA (1)


676)
781 Transferts de charges
d’exploitation (3)

676 Revenus financier (3)


Pertes de change Charges 77(sauf 776)
83 HAO Participations
776
87 Impôts sur les résultats Gains de changes
787
89 Transfert de charges financières

Produits HAO
84 (sauf
848)

848 Transferts de charges HAO

Total (1) Total (2)

CAFG SYSCOHADA = (2) – (1)

(1) : il est assimilé à un flux de produits (son rôle est d’annuler les flux de charges) ;
(2) : A inclure les « charges provisionnées financières » ;
(3) : A inclure les « reprises de charges provisionnées financières.

47
Toutes les deux constituent les dotations et reprises courtes considérées par le SYSCOHADA
comme des charges décaissables et des réductions de décaissements dans un proche avenir.

 La méthode additive : calcul à partir du résultat

Le calcul de la CAFG à partir de l’EBE révèle sa nature profonde. L’approche additive par le
résultat constitue un élément de vérification du calcul proposée par l’approche soustractive.

Formule générale de la CAFG :


Résultat net
+ Charges non décaissables
- Produits non encaissables
- Produits des cessions
+ Valeurs comptables des cessions

= CAFG SYSCOHADA

CAFG du SYSCOHADA par la méthode additive

Eléments Mt
Résultat net X
+ dotations aux amortissements et provisions (68, 69, 85) X
- Reprises d’amortissements et de provisions et HAO (798, 86 sauf 865) X
- Produits de cessions HAO d’éléments d’actif (82) X
+ valeurs comptables des cessions d’investissement (865) X
CAFG SYSCOHADA X

NB :
Le retraitement des redevances de crédit-bail en intérêts et en amortissements du bien conduit
à prendre en compte dans le calcul de la CAFG SYSCOHADA par la méthode additive des
dotations des biens pris en crédit-bail.

1.2. Destination de la CAFG.

La CAFG ainsi calculée correspond à « un surplus monétaire » potentiellement dégager par


l’activité de l’entreprise, qui a permis ou permettra de financer plusieurs besoins possibles :
- Rémunérer les actionnaires ou associés ;
- Financer de nouveaux investissement ;
- Rembourser les emprunts en cours.

2. L’autofinancement

2.1. Définition

L’autofinancement est le reliquat de la CAFG disponible après distribution des dividendes aux
associés (ou retrait de bénéfice par l’exploitant).

C’est par l’autofinancement que l’entreprise peut s’assurer une croissance dans l’indépendance.

48
2.2. Calcul de l’autofinancement

L’autofinancement correspond aux ressources sécrétées par l’exploitation et conserver par


l’entreprise après distribution des bénéfices aux associés.

En fait, lorsque la société décide de verser les dividendes de l’associé, ceux-ci sont prélevés par
la CAFG.
(*) : il s’agit des dividendes mis en paiement au cours de l’exercice
AFG = CAFG - Dividendes (*) donc intéressant le plus souvent le résultat de l’exercice précédent et
le cas échéant les acomptes sur dividendes de l’exercice.

Donc l’autofinancement global comprend deux parties répondant à des buts différents. Il s’agit
de :
 Autofinancement de maintien
C’est la partie de l’autofinancement global utilisé pour maintenir le patrimoine de l’entreprise
au niveau déjà acquis. En d’autres termes, il permet de renouveler l’outil de production.
Peuvent être considérés comme autofinancement de maintien :
- Les dotations aux amortissements ;
- Les dotations aux provisions pour dépréciation des immobilisations financières ;
- Les dotations aux provisions pour risques et charges (litiges, garanties données aux
clients, etc.) à long terme.
AF de maintien = Dotations aux amortissements et aux provisions de l’exercice

 L’autofinancement d’expansion ou d’enrichissement

C’est la partir de l’autofinancement utilisé pour augmenter le patrimoine de l’entreprise. Cet


autofinancement est constitué sous les formes suivantes :

- Les réserves constituées à partir de bénéfice ;


- Les dotations aux provisions pour risque et charge sans objet réel ou avec un objet
très aléatoire (réserves déguisées) ;
- Les réserves latentes et occultes d’une sous-évaluation au bilan des postes d’actif ou
d’une surévaluation de postes de passif ;
- Les dotations aux provisions réglementées (y compris les amortissements
dérogatoires) ;

AF d’expansion = AFG - Dotations aux amortissements et aux provisions de l’exercice

3. Diagnostic financier à partir de la CAFG et l’AF

Le diagnostic à partir de la CAFG peut être fait à deux niveaux :


- Au niveau de la performance d’une entreprise ;
- Au niveau de son rôle d’indicateur d’ajustement du Tableau des flux nets de
trésorerie ;
 La CAFG comme indicateur de performance de l’entreprise :

49
Le résultat net est insuffisant pour l’appréciation de la rentabilité d’une entreprise compte tenu
du fait que dans sa détermination aucune distinction n’est faite entre les charges décaissées et
produits encaissés d’une part et, d’autre part entre les charges non décaissées (charges
calculées : les reprises) ;
La CAFG doit être considérée comme un indicateur monétaire relatif « au résultat » de
l’entreprise. Elle résulte en effet des produits encaissables et des charges décaissables y compris
l’impôt sur les bénéfices. A ce titre, elle constitue un surplus de liquidité potentiel essentielle
représentant des ressources additionnelles sécrétées par l’activité globale et qui pourrait être
affectées au financement de l’entreprise après prélèvement des dividendes. La CAFG
représente les possibilités d’autofinancement de l’entreprise.

Non seulement la CAF permet le financement des investissements et/ou le remboursement


des emprunts, mais elle accroît également le potentielle d’endettement. Plus la CAF est faible,
plus les difficultés de l’entreprise risquent d’être grandes. En particulier, une CAF négative
traduit situation éminemment.

 La CAFG comme indicateur relatif à l’ajustement du Tableau des flux nets de


trésorerie :
Dans une définition, les éléments constitutifs de la CAFG obéissent aux critères d’emplois et
ressources ; c’est pourquoi, la CAFG s’inscrit dans le Tableau des flux nets de trésorerie dont
l’établissement obéit aux même critères ;
La CAFG est une grandeur ; à ce titre elle assure la liaison entre l’analyse du résultat et des flux
financiers. En effet le résultat comptable après nous explique la formation du résultat obtenu,
alors que la CAFG nous donne l’utilisation faite du résultat.
Par exemple le rapprochement entre la CAF et les investissements de la période permet de
connaître les aptitudes de l’entreprise à assurer le financement autonome de ces
investissements.

En somme, on peut affirmer que la CAFG constitue une notion clé pour l’appréciation de la
rentabilité et pour l’analyse dynamique de l’équilibre financier.

3.1. Les ratios d’autofinancement

 Le niveau d’endettement
Pour éviter le surendettement des entreprises, la plupart des organismes prêteurs s’assurent que
l’entreprise n’a pas une dette globale trop importante.
Le ratio de capacité d’endettement est le ratio qui mesure la capacité de l’entreprise à
rembourser ses dettes. On apprécie l’endettement global d’une entreprise rapport à sa CAF
puisque c’est avec elle que les emprunts doivent être remboursés.
Les organismes financiers considèrent qu’une entreprise doit être capable de rembourser ses
dettes en trois quatre ans maximum elle y consacre chaque année toute sa CAF.
D’où la règle à respecter : il ne faut pas que les dettes excèdent trois fois la CAF.
𝐷𝑒𝑡𝑡𝑒𝑠 𝑓𝑖𝑛𝑎𝑛𝑐𝑖è𝑟𝑒𝑠
𝑅𝑅𝐶 = 𝐶𝑎𝑝𝑎𝑐𝑖𝑡é 𝑑′𝑎𝑢𝑡𝑜𝑓𝑖𝑛𝑎𝑐𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 < 3

50
Ce ratio indique « nombre » de CAFG (donc d’années supposées à CAFG constante) qu’il
faudrait pour rembourser les emprunts. Plus ce ratio est faible, plus l’entreprise présente des
garanties de solvabilité.

Si ce ratio est trop élevé (c’est-à-dire dépasse trois), l’entreprise ne pourra pas s’endetter
davantage. Il doit être inférieur à trois (3).

Les banque exigent habituellement que les dettes n’excèdent pas trois années de la CAF. En
claire si R > 3, la CAF permettra à l’entreprise de rembourser ses dettes en 3 ans et plus ; ce qui
ferait douter des capacités de remboursement de l’entreprise (sauf les secteurs d’activité à fort
endettement à long terme, exemple : production et distribution ‘énergie électrique.).

 Capacité de remboursement
L’entreprise en fonctionnement normale ne rembourse ses emprunts avec des capitaux propres.
Ces derniers sont déjà employés pour financer les immobilisations.
La seule ressource nouvelle dont dispose l’entreprise pour rembourser ses emprunts est
constituée par l’autofinancement.
Outre le versement de dividende, la CAF à deux utilisations :
- Financer les investissements nouveaux ;
- Rembourser les emprunts.

Il est donc normal de ne pas consacrer chaque année plus de la moitié de la CAF au
remboursement des emprunts. D’où la règle à respecter :

𝑅𝑒𝑚𝑏𝑜𝑢𝑟𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑎𝑛𝑛𝑢𝑒𝑙 𝑑𝑒𝑠 𝑒𝑚𝑝𝑟𝑢𝑛𝑡𝑠


𝑅𝑅𝐶 = < 1/2
𝐶𝑎𝑝𝑎𝑐𝑖𝑡é 𝑑′𝑎𝑢𝑡𝑜𝑓𝑖𝑛𝑎𝑐𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡

 La répartition de la valeur ajoutée

L’autofinancement est une des affectations de la valeur ajoutée. La fraction de la valeur ajoutée
consacrée à l’autofinancement est mesurée par le ratio suivant :
𝐴𝑢𝑡𝑜𝑓𝑖𝑛𝑎𝑛𝑐𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡
R =
𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑎𝑗𝑝𝑜𝑢𝑡é𝑒

51
BIBLIOGRAPHIE

Legros GEORGES, Ingenierie financière, Ed. Dunod, 2018.


Nouaman Albert KOUAKOU, Finance d’entreprise, NEI-CEDA, Abidjan, 2014
Pierre VERNIMMEN, Finance d’entreprise, 12e Ed. Dalloz, 2014.
Thomas PHILIPPE, Ingenierie Financiere : Corporate, RB Edition, 2018
Zvi BODIE & R. MERTON, Finance, Nv. Horizons, 3e Ed., Paris 2011.

52

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