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Cours de La Psy ISPITS 2019 PDF
Cours de La Psy ISPITS 2019 PDF
Ministère de la santé
I.S.P.I.T.S. laayoune
LA PSYCHOLOGIE
Année 2019
INTRODUCTION
1-Psychologie:
Si nous prenons le sens étymologique du mot «psychologie» nous pourrons le définir comme
étant une «science de l'âme». Ce terme «âme» nous fait penser aux diverses spéculations
philosophiques dont elle fut l'objet, et de ce fait ne peut nous satisfaire.
La psychologie est une science humaine qui essaye de dégager les lois qui régissent les--
processus psychologiques, de classer et d'ordonner d'une manière aussi fine et aussi rationnelle
que possible ces processus psychologiques. De nos jours, la psychologie est considérée comme
un champ d’études scientifiques puisqu’elle utilise des méthodes, du matériel, des approches et
des principes, tout comme d’autres sciences physiques (p.ex. la chimie, la physique, les
mathématiques, etc.) pour conduire des expériences et en arriver à des faits et (ou) des solutions
scientifiquement valides, fiables et vérifiables relativement aux problèmes humains.
La psychologie cherche à clarifier, expliquer, décrire, interpréter et évaluer les faits concernant
le comportement humain et les processus mentaux, afin de déterminer ce qui maîtrise leurs
apparitions, d’où la réussite des buts ci-dessous de la psychologie:
- Services d’orientation et de counseling aux communautés (p.ex. dans les écoles, les établissements
psychiatriques, les carrières et l’éducation, l’orientation et l’adaptation)
Donc on peut dire que l'objet de la psychologie n'est pas l'étude de l'âme mais l'étude des
faits psychologiques.
2- Psychiatrie:
Discipline médicale à part entière, la psychiatrie a pour objet le traitement des pathologies
d'ordre mental. D'ailleurs, le terme psychiatrie, lui-même, tire son origine des mots grecs "psyche",
qui veut dire esprit, et "iatros" qui désigne le médecin. C'est pourtant en 1808 qu'un certain
Johann Christian Reil utilise pour la première fois le terme pour désigner l'ensemble des actes
médicaux allant du diagnostic au traitement des affections mentales dont les origines peuvent
être cognitives, affectives ou comportementales. À noter que la pédopsychiatrie désigne
l'application de cette pratique aux enfants. On parle également de psycho-gériatrie pour les
personnes âgées.
3- Psychanalyse :
Exploration de la vie psychique consciente et inconsciente Freud, à la charnière des XIXe et XXe
siècle élabora une théorie selon laquelle notre psychisme est dépendant de sa partie enfouie,
l'inconscient, où affluent nos pulsions et s'enfouissent nos refoulements. Dans les conflits
entre conscient et inconscient, il perçut l'origine d'un certain nombre de troubles psychiques
médicalement inexplicables. Faire émerger ces conflits pouvait permettre de les dénouer. Ainsi
naquit la psychanalyse, fondée sur la verbalisation aussi complète et libre que possible, sur
l'écoute des souvenirs, des rêves, des associations d'idées ou d'images qui viennent
spontanément à l’analysant et permettent de reconstituer sa genèse psychique. Elle est donc à la fois
théorie qui a complètement modifié la conception que l'on avait de l'être humain et méthode de
cure. Aujourd'hui il existe un grand nombre d' "écoles " psychanalytiques, chacune avec ses
particularités, mais sans remise en cause radicale des concepts du Maître.
Méthode: Etendu sur le divan, le client peut projeter sur son analyste, assis derrière lui, des
sentiments refoulés inconscients. Associations libres analyse du transfert, interprétation des rêves.
Travail individuel d’environ cinq ans.
4- Psychothérapie :
Traitement psychique à but thérapeutique. Cette spécialité ne cesse de se développer sous les
formes les plus diverses: on en recense actuellement plus de deux cents. Elle met en œuvre des
méthodes diverses pour traiter des troubles du comportement, des blocages, une inadaptation,
des manifestations psychosomatiques, etc. Elle s'adresse selon le cas à des enfants, des
adolescents ou des adultes. Certaines psychothérapies se font en groupe. D'autres en couple
ou en famille. Le psychothérapeute peut ajouter à l'échange verbal des thérapies corporelles
comme la relaxation, l'hypnose, des pratiques théâtrales ou picturales, etc. Psychanalyse et
psychothérapie: Par rapport à la psychanalyse, les psychothérapies non analytiques se
caractérisent par leur aspect directif, leur recours avoué ou non à la suggestion, leur
utilisation du transfert dans son versant uniquement positif. Elles visent à réconcilier le patient
avec lui-même et avec le monde.
À l'inverse, la psychanalyse laisse au sujet la responsabilité de ce qui advient dans la cure. Elle ne
recherche pas a priori le bien de l'analysant, mais lui offre l'occasion d'atteindre à une certaine
vérité de lui-même. En ce sens, la psychanalyse ne peut pas être considérée en soi comme une
méthode thérapeutique, même si le sujet qui entreprend une cure en attend un mieux-être.
UN psychiatre est un médecin ayant fait une spécialité en psychiatrie. Il prescrit des
médicaments (ce que ne peuvent pas faire les non-médecins) agissant sur le symptôme
psychique. Il est aussi à l'écoute de la personne et peut, suivant son choix et son orientation,
proposer un travail de psychothérapie. Lors d'une hospitalisation, il est le principal "point de
référence" pour le patient et oriente la prise en charge de ce dernier.
Un psychologue est un (e) professionnel (le) qui a suivi une formation universitaire et, dans de
nombreux cas, une formation personnelle (développement personnel sous la forme d'une "analyse"
ou d'une psychothérapie). Il accompagne le patient dans l'interrogation que celui-ci a choisi
d'entreprendre sur lui-même. Il n'est pas médecin et ne peut prescrire de médicaments. Son travail
est donc avant tout un travail d'écoute.
Un psychanalyste est une personne ayant suivi une psychanalyse (freudienne, lacanienne ou
jungienne) et proposant ensuite au patient une méthode de thérapie dite analytique prenant en
compte la dimension inconsciente du symptôme. Cette méthode est de plus ou moins longue
durée sur le divan (ou face à face). Le psychanalyste est généralement "supervisé" par l'un de
ses collègues. Il peut aussi bien être un médecin ou un psychologue (mais pas forcément).
1-Le psychologue:
Il existe différents psychologues. Celui que vous consultez pour des «problèmes» psychologiques,
Le psychologue clinicien peut vous proposer des entretiens à visée thérapeutique (psychothérapie de
soutient, psychothérapie d’inspiration psychanalytique, psychothérapie cognitivo-
comportementaliste), des tests divers (de personnalité, d’intelligence ou de développement,
neuropsychologiques, etc..)
Le psychologue propose également parfois des séances pour couple, ou pour groupe
(supervision, groupe de parole, groupe balint, etc…)
2- Le psychiatre:
C’est un médecin qui a étudié la médecine et s’est par la suite spécialisé dans les troubles
psychiatriques. Il propose souvent des entretiens thérapeutiques au même titre que le psychologue.
Dans un service, le psychiatre est pris dans un rôle hiérarchique et ne peut de facto effectuer
des supervisions ou des groupes de parole pour les soignants.
Il peut également proposer ou imposer (dans de très rares cas) une hospitalisation dans un centre
spécialisé.
3- Le psychothérapeute:
Ce titre signifie que la personne propose des psychothérapies. On pourrait imaginer une loi qui
interdirait l’usage de la psychothérapie au non psychologue / psychiatre sous couvert d’exercice
illégal de la médecine et de la psychologie.
Il convient donc si vous avez le désir d’entreprendre une psychothérapie, de vous diriger vers un
psychologue ou un psychiatre, qu’il soit par ailleurs psychothérapeute.
4- Le psychanalyste:
C’est une personne qui utilise comme théorie et comme technique la psychanalyse née de Sigmund
Freud. La encore il convient d’être vigilant sur la qualité de la personne (soit psychologue, soit
psychiatre, soit membre d’une société psychanalytique reconnue (SPP, SFP, ELP, Cause freudienne,
API, etc…).
Le développement personnel est en plein essor et nombreuses sont les cultes religieux
chapelles où autres qui vous ouvrent leurs portent en vous garantissant un mieux être et une
harmonie retrouvée…
N’oubliez pas également que la Mission Interministérielle de Lutte contre les Sectes met en
garde contre les nombreuses dérives sectaire des psychothérapies nouvelles…
En ne consultant qu’un psychologue ou un psychiatre, vous limitez les risques de vous retrouver
pris dans des thérapies parfois douteuses et vous vous assurez les services d’une personne
réellement formée.
Aujourd'hui la psychologie détermine son objet en fonction de faits d'observation, ce qui s'agissant
d'un objet tel que l'«être humain», débouche sur une triple caractérisation.
- L'homme est un être vivant qui fait partie de la nature, il est donc soumis à ses lois. Cette première-
délimitation assure au psychologue la base empirique de son étude.
- En tant qu'être vivant l'homme est un organisme biologique, dont le fonctionnement dépend
de la conjugaison d'une multiplicité de facteurs physiques, matériels cette deuxième délimitation
garantit à la psychologie son fondement biologique.
- En tant qu'être vivant et organisme biologique, l'homme est aussi un être social qui communique
avec son environnement par le langage, la pensée, l'action. Cette dernière délimitation -
élargissement devrait-on dire - procure à la psychologie son indispensables fondement
sociologique et historico -social.
Psychologie
Organismes Processus La vie socio-
psychologiques culturelle
Processus cognitifs
Processus affectifs
Processus normatifs
Personnalité
* La psychologie est la matière qui essaye de dégager les lois générales qui régissent les
processus et les contenus psychiques après les avoir classés et ordonnés d'une manière rationnelle.
Ce sont les circonstances sociales économiques qui permettent de réfléchir et de faire progresser
la psychologie. On s'aperçoit que l'homme a un certain nombre de facultés très importantes qui lui
permettent de se faire une idée du monde qui l'entoure grâce à un certain nombre de sens =
instruments de la connaissance pour connaître le monde extérieur (système-nerveux).
2- Selon des modèles pratiques
Processus cognitifs
Ce sont tous les processus intellectuels qui permettent à l'homme d'entrer en contact avec le
monde extérieur pour le connaître s'y adapter et pour le changer.
Les éléments qui permettent d'entrer en contact avec le monde extérieur sont :
La perception est régie par les lois physiques, les lois physiologiques, psychologiques et
psychophysiologiques.
- La fixation de la connaissance;
-La pensée :( raisonnement, réflexion)Les idées sont des images mentales. L'idée peut être concrète
ou abstraite. Tout cela peut être présenté mentalement par nomme sans le voir "faire et défaire le
monde mentalement". La pensée est une activité suprême du psychisme.
- L’intelligence: c'est l'un des processus psychologiques les plus valorisés actuellement. C'est
l'attitude générale à comprendre des situations très différentes et à résoudre des problèmes
(concrets ou abstraits) intellectuels. La psychologie donc, essaye de savoir à quoi est due cette
attitude.
Le langage: c’est un système de signes ou symboles admis par une collectivité et permettant à
chacun de ses membres de communiquer avec les autres.
IL est donc le moyen dont on dispose pour exprimer sa pensée, pour former celle ci et pour exprimer
ses émotions.
Ce sont des réactions que nous avons vis-à-vis du monde physique et du monde humain: c'est la
manière d'entrer en contact avec les choses et avec autrui. L'homme cherche le bonheur et le
bonheur vient du plaisir. Certains éléments sont nécessaires au Processus affectif:
- Les besoins:
UN besoin doit être satisfait, sa non satisfaction entraîne des problèmes de caractère, de
maladie.
- Les désirs: le désir n'est pas aussi impératif que le besoin; on peut le réprimer sans courir de
risques graves; (frustrations, qui peuvent être causes d'agressivité).
- Les aspirations: ce sont des désirs lointains. On y arrive en faisant des planifications
*négatifs: la haine
- Les émotions : une émotion est un état affectif qui s'empare du psychisme pour lui donner une
orientation dans le «senti» l'emportera sur le «compris».
Le type d'émotion ressenti peut se lire sur le visage, dont les muscles et l'expression des yeux
varient:
La voix, aussi, subit des changements: le rire, le cri de douleur, le cri d'admiration, la phonie du trac,
bégaiement de la peur.
- Les motivations: c'est ce qui pousse l'individu à agir. Exemple: pour apprendre ou travailler, il faut
être motivé (intéressé). La motivation est le moteur de l'action.
Ils sont spécifiquement humains et permettent l'entrée en contact par la production* humaine
sur le plan culturel. Il n'ya que l'homme qui a des normes et des valeurs. Ils permettent aussi
à l'individu de respecter, d'accepter ces normes et ces valeurs, de les appliquer voir même de les
défendre. Ces normes ne sont pas naturelles elles sont soit la création de la religion, d'origine
sociale (sens interdit) ou d'origine individuelle (raison personnelle exemple : régime végétarien).
Ces règles sont destinées à limiter la liberté d'action de l'individu, de discipliner. Il ya des hommes qui
respectent ces normes, d'autres les violent. Les normes et valeurs changent d'une culture à une
autre, d'une société à une autre, d'une époque à une autre. Il ya aussi un autre type de processus:
Ce sont des processus dont on ne soupçonne pas l'existence. On n'arrive pas à les saisir
volontairement, mais qui participent à l'action, au comportement et à la conduite. Ils sont découverts
par S.Freud qui les appelle «psychologie des profondeurs».
Donc nous pouvons dire que l'appareil psychique est comparable à un Iceberg dont la partie
cachée est plus importante que la partie apparente. En d'autres termes l'inconscient est plus
important que le conscient.
Actuellement la psychologie est une discipline scientifique qui relève aussi bien des sciences
sociales, naturelles humaines que des sciences médicales': Comme la plupart des autres
sciences, on distingue en psychologie, des domaines de recherches fondamentales et des domaines
d'application.
Les principaux secteurs de la recherche fondamentale sont: La psychologie générale qui étudie les
formes de comportement et les activités psychiques communes à tous les êtres humains.
La psychologie différentielle :
Elle concerne les différences entre les individus ou les groupes d'individus (le sexe, l'âge,
nationalité).
Qui étudie les phénomènes inconscients. La théorie du phénomène psychique inconscient à une
très grande répercussion sur tous les domaines des sciences psychologiques. La technique
thérapeutique appliquée par la psychologie des profondeurs est la psychanalyse.
La psychologie sociale :
C'est la science du mouvement, son domaine de recherche est celui des interactions entre la
personne et son milieu (convictions politiques, croyances religieuses, etc...).
La psychopathologie :
Elle étudie les mécanismes et les lois des anomalies psychiques, c'est la base de la psychiatrie,
branche qui vise à traiter les maladies mentales.
La psychopédagogie :
C'est une discipline charnière entre la psychologie et la pédagogie. Elle vise à améliorer l'acte
pédagogique à travers la psychologie expérimentale et la recherche (comment vais-je faire avec
un enfant de tel âge?). La psychopédagogie est l'art d'éduquer à la lumière de la connaissance de
l'être humain et d'une philosophie de l'éducation.
La psychologie cognitive.
La psychologie du travail.
La psychologie du sport………..
1 L'observation :
- L'observation systématique: c'est l'observation des conduits que l'on cherche à répéter et
ceci au moyen de questionnaire.
- L'observation non systématique: c’est une observation attentive mais qui n’emploie pas un
système de questionnaire.
L'observateur se laisse guider par son don d'observateur et par son intuition.
Cette méthode est susceptible de critiquer, mais peut, avec l'expérience de l'observateur
apporter beaucoup d'éléments intéressants.
C'est un exercice attentif de la conscience pour se rendre compte avec précision de ce qui se
passe en nous, cette méthode à sa valeur lorsqu'il s'agit d'un adulte/elle est plus douteuse lorsqu'il
s'agit d'un enfant qui est plus difficilement capable de s'analyser.
3 L’entretien:
Ils ont pour principe de juger les capacités intellectuelles d'un sujet à partir de la réussite ou de
l'échec d'une série d'épreuves. Ces mesures du quotient intellectuel (QI) visent à déterminer le
développement mental de l'enfant par rapport à une moyenne statique du même âge.
5. La méthode clinique :
6. La méthode psychanalytique:
Pour conclure nous pouvons dire que l'évolution historique montre que la psychologie s'est
progressivement constituée en science autonome à partir de la philosophie, à laquelle elle reste
encore rattachée.
Par ailleurs cette ébauche à l'étude psychologique (si succincte soit-elle) va nous aider à entamer et à
comprendre les parties du cours à venir, à savoir:
- La psychologie du malade.
- La relation soignant/soigné
1-Définition de la personnalité:
La personnalité est ce qui caractérise une personne dans sa singularité, son unité et sa permanence
et régissent son adaptation à l'environnement
Personnalité antisociale
Personnalité multiple
Trouble psychologique caractérisé par la coexistence dans le psychisme d'un même sujet de
deux ou plusieurs personnalités sans qu'il en ait nécessairement conscience
Il s'agit d'une unité intégrative de sous-ensembles (cognitif et affectif), stable (L’individu répond de
manière identique à des situations analogues) et individuelle conférant à chacun son originalité. La
personnalité se construit progressivement tout au long de l'enfance jusqu'à l'adolescence. Munie
d'un capital génétique, en interaction avec l'environnement, peu à peu, elle s'organise au cours
d'étapes successives maturantes (Stades ou organisateurs) auxquelles elle peut régresser ou se
fixer (cas des personnalités pathologiques). Si elle reste stable, elle n'est pas totalement figée.
Dans certain cas demeure la possibilité de mobiliser certains de ses aspects chez l'adulte.
Plusieurs modèles théoriques ont essayé de définir la personnalité ainsi que son Organisation:
- les modèles descriptifs font l'inventaire des traits de caractères s'associant entre eux caractère =
comportement observable), souvent à l’aide d’échelles de personnalité (MMPI).
- Les modèles explicatifs s'attachent à constituer une théorie qui rende compte du fonctionnement
de la personnalité.
- Le modèle cognitif (Piaget) est basé sur l'étude du développement des processus intellectuels chez
l'enfant, dans l'optique d'une continuité entre les actions motrices et la pensée (= action intériorisée)
3- Stades développement:
Le terme .développement signifie une série progressive de transformations qui se produisent selon
un ordre particulier et prévisible, sous l'influence de la maturation et de l'expérience Le
développement ne consiste pas simplement à grandir de x cm ou à accroître ses capacités. Il
s'agit, au contraire, d'un processus complexe d'intégration de nombreuses structures et fonctions.
Le développement est marqué par 2processus opposés et qui se déroulant tout au long de notre vie
en parallèle: la croissance et l’évolution (maturation). Les deux commencent dès la conception et
prennent fin à la mort. Au cours des premières années de la vie, c'est la croissance qui prédomine. A
un âge avancé, le dépérissement prend le dessus quoique la croissance ne s'arrête pas; les
cheveux continuent de pousser, le remplacement des cellules se poursuit. Par exemple: En
vieillissant, certaines parties de notre corps changent plus rapidement que d'autres; le même
phénomène se produit par rapport à nos capacités mentales.
L'être humain n'est jamais dans un état statique. Quelque soit la durée de la vie, on la divise en
périodes ou stades marqués chacun par des traits caractéristiques aux niveaux du
développement et du comportement. Ces stades sont:
- La jeunesse: de 18 à 20 ans;
Au delà de ce que peut entrainer l'état de maladie en général, chaque type de «situation
maladie» a ses traits particuliers.
- L'étude et l'assimilation des données précédentes (notions sur les besoins, en particulier, le
besoin de relation, la psychologie dans ses différentes étapes, la sociologie et la communication).
Ces notions serviront d'une part à une meilleure compréhension des réactions du malade et leur
retentissement psychique, et d'autre part d'en déduire l'action à entreprendre.
- L'état de maladie constitue une menace pour le patient qui se sent touché dans sa totalité,
insécurisé et parfois même abandonné par son entourage.
La peur
Le malade ne l'exprime pas toujours. La peur se manifeste chaque fois que le patient est menacé
dans son bien-être.
L'intensité de la peur dépend de la personnalité du malade, de son âge, de son caractère et de son
milieu; elle est aussi fonction de l'atmosphère qui règne à l'hôpital et de la qualité des relations qui
existent entre le personnel soignant et le malade.
L'anxiété
C'est une sorte 'de malaise intérieur, vague. Le malade éprouve un profond sentiment
d'insécurité sans aucun motif objectif: il a le sentiment qu'il est menacé dans son intégrité. C'est une
réaction normale et compréhensible car la maladie freine plus ou moins les activités du patient.
L'angoisse
C'est une réaction qui traduit une inquiétude profonde dont la cause est souvent inconnue. Le
malade se défend souvent de l'angoisse par l'opposition aux conseils ou à l'aide proposé par l'équipe
soignante.
Devant ces trois réactions, l'attitude de l'infirmier consiste à apporter au malade un soutien morale
et affectif. Il doit donc le mettre en sécurité par des paroles rassurantes; dans ce sens, il doit accorder
plus d'importance au malade qu'à la maladie; pour cela sa relation avec le patient doit être une
relation de personne à personne.
L'agressivité
C'est un état traduisant une opposition ouverte du malade à l'entourage ou aux membres de
l'équipe soignante.
Elle peut être due à une frustration du fait que le patient n'a plus une vie personnelle
habituelle et satisfaisante. 11 devient impatient et facilement irritable. Ii réagit par des
revendications excessives et reproche à l'équipe soignante d'être négligente à son égard.
L'infirmier doit essayer de comprendre les causes de cette réaction et ne doit surtout pas y
répondre 'par l'agressivité.
La régression
C'est le retour à une manière d'être infantile. Le malade devient ennuyeux, ses demandes sont
excessives et difficiles à satisfaire. Son comportement ressemble à celui d'un enfant, il ne cesse de
réclamer pour attirer l'attention des autres.
La dépendance
L'état de maladie rend souvent le malade dépendant c'est à dire qu'il a toujours besoin des
autres pour l'aider à satisfaire ses besoins.
Cette réaction est rencontrée chez les patients qui manquent de maturité affective et sociale. La
maladie devient pour eux une occasion officielle pour manifester ce besoin.
Face à ces deux réactions, l'infirmier doit essayer d'en comprendre le sens pour aider le malade à
les dépasser. Il doit le préparer progressivement au retour à la vie active en lui expliquant la
nécessité de sa participation à la guérison.
L'égocentrisme
L'infirmier doit être attentif à cette réaction, il doit surtout satisfaire la curiosité du malade et
l'informer dans une certaine limite de l'évolution de sa maladie; ceci le rassure et le met en
confiance.
La passivité
C'est l'attitude d'une personne qui subit une action sans réagir. Chez le malade, elle traduit souvent
«une démission» vis à vis de sa maladie et de l'équipe soignante. Parfois elle exprime une
insatisfaction ou une conduite d'opposition interne à l'égard du personnel contre lequel il ne peut
se révolter et préfère alors ne pas réagir.
Tout ça c'est bon, mais la relation de l'infirmier avec le malade dépend de la relation qu'a
l'infirmier avec les supérieurs. Car, l'attitude de l'infirmier doit s'insérer dans un cadre
organisationnel adéquat. Si l'infirmier est agressé par son chef, cette agressivité est dégagée
nécessairement sur le malade.
L'infirmier doit savoir reconnaître ces réactions et entreprendre une attitude convenable devant
chacune d'elles. Cette situation lui demande d'être attentif à toute la personne du malade afin de le
comprendre et créer autour de lui le climat de confiance dont il a besoin.
Il est certain que la qualité de présence du personnel soignant, sa compréhension des réalités
psychologiques, son attention à la façon dont chacun réagit à la maladie peuvent avoir une
grande influence sur le malade et donc l'aider dans l'amélioration de son état.
Pour établir une bonne relation avec le malade, l'infirmier a donc besoin d'une réflexion
suffisante sur lui même et sur ses réactions habituelles, car pour mieux comprendre l'autre, il
faut d'abord essayer de se comprendre soi-même.
Une relation, c’est une interaction, une liaison entre plusieurs personnes ou entités.
Dans le cadre de la relation soignant soigné, ces personnes sont le soignant, içi l’infirmière et le
soigné, le patient. « La relation est au centre des professionnels de santé » (Pratiquer la relation)
Tout ces acteurs s ont soignants, autrement dit, ils prennent soin.
Etre soignant:
C’est être professionnel (avoir des connaissances, des capacités techniques) mais c’est aussi être soi
même en tant que personne en fonction de la personnalité, du vécu de chacun. C’est à voir des
capacités relationnelles pour entre en contact avec le patient.
Le soignant nécessite certaines qualités: être bienveillant (écoute, être attentif, attitude
corporelle, regard, présence), avoir de l’empathie (capacité de comprendre ce qui se passe dans
l’autre, se projeter dan l’autre).
Etre soignant c’est être là pour soi et pour l’autre, de prendre en charge la personne soignée
comme on aurait voulu, nous, être pris en charge
Etre soignant c’est aussi être confronté chaque jour à la souffrance singulière, physique et
socio familiale.
Le soigné:
Le terme soigné désigne une personne malade, un patient. « Le malade à l’hôpital vit une épreuve
véritable »
Il se trouve dans un monde qu’il ne connaît pas et est entouré de personnes inconnues.
Le soigné est malade impliquant que un ou plusieurs de ses besoin fondamentaux sont perturbés
(besoin d’appartenance, besoin de sécurité, besoin de considération, besoin de communication,
besoin de dépassement).
« Je me sens à la fois transplanté dans un milieu que je ne connais pas, non accueilli, face au
monde des soignants avec leur code et leur langage que je ne comprends pas »
Dans la relation soignant soigné, les deux protagonistes peuvent donc avoir deux places différentes.
Le soigné sera dans une situation de dépendance et le soignant aura une attitude « protectrice »,
mettra tout en œuvre pour pallier cette dépendance.
Le soigné peut se sentir en infériorité par rapport au soignant. L’infirmière entrera dans son
intimité. Tout deux auront un objectif commun: retrouver cette autonomie perdue, contribuer à
ce qu’il aille mieux. Il sera donc nécessaire pour cela d’instaurer une relation de confiance qui
s’établira au quotidien.
La relation soignant soigné c’est tout d’abord une relation de civilité et de respect mutuel. C’est
savoir dire bonjour, frapper à la porte avant d’entrer. C’est une relation de politesse.
En effet, l’infirmière soigne le patient quel que soit sa religion, ses croyances, sa culture ou son
origine. (Voir législation).
« Elle accepte le malade tel qu’il est et non tel qu’elle voudrait qu’il soit »
Les soins relationnels de l’infirmière prennent en compte également la relation avec la famille
du patient. Cette relation permettra de mieux connaître le soigné. La relation de confiance
s’effectuera aussi auprès de la famille.
Le soin relationnel est essentiel à la prise en charge infirmière. Il apporte notamment un bon
déroulement du soin technique. En effet, l’infirmière a un rôle d’information, d’explication et
de reformulation: elle explique au patient ses gestes, le prévient des soins avant leur
déroulement. Elle reformule aussi les informations du médecin que le patient n’a
éventuellement pas compris. L’infirmière a aussi un rôle d’accompagnement sécurisant.
L’infirmière fait preuve de sincérité dans la relation. Si celle ci connaît le patient, le patient connaît
aussi l’infirmière qui le soigne au fil des jours.
L’infirmière reste donc naturelle, elle même. « Dans ces échanges, nous sentons aussi les peurs, les
craintes, les angoisses des soignantes » « Lorsque nous sentons le stress chez le soignant, il nous le
transmet »
Le premier moyen pour entrer en relation est la communication verbale: L’infirmière et le patient
parlent, échangent. Le soigné pourra exprimer son ressenti, sa douleur, ses peurs.
L’infirmière sera là pour l’écouter. Par cette communication verbale, elle jouera son rôle
d’information.
Par ailleurs, la communication non verbale reste très importante et ce sont les cinq sens du soignant
qui entrent en relation: le toucher, l’odorat, la vue, l’ouïe et le goût. Ainsi la communication et
l’expression est possible avec un patient même quand celui ci n’a pas la possibilité de parler.
La relation d’aide
Dans la relation soignant soigné peut intervenir la relation d’aide qui consiste en plusieurs actions
sous entendues avec une intention précise (abrégés prof IDE Soins IDE)
La place de l’affectivité dans la relation De part une rencontre entre deux personnes, la relation
soignant/soigné implique que l’affectivité a une place importante. L’infirmière et le patient
ressentiront des sentiments et des émotions. Un sentiment est une disposition affective éprouvée
par le sujet pour un objet en particulier ou une personne et pouvant être vécu sur le registre du
plaisir ou du déplaisir.
Le sentiment d’impuissance qui peut apparaître lors de fin de vie ou de pathologie lourde. Le
soignant ne sait pas comment faire face à la situation. Il se sent démuni. Une émotion de tristesse et
de colère peut alors apparaître.
Dans ce cas de figure on observe une fatigue chronique voire une dépression ainsi qu’un désintérêt
et un désinvestissement.
Le sentiment de satisfaction qui entre en jeu lors d’une bonne relation avec le patient, sa
famille et l’équipe soignante. Le soignant a le sentiment d’avoir joué son rôle et d’améliorer ses
compétences. Ce sentiment peut entraîner joie, générosité, chaleur, sympathie, amitié,
apaisement, curiosité.
Les sentiments ont donc une place prépondérante dans la relation infirmière/patient et ceux –
ci ne peuvent passer outre.
Ces sentiments peuvent être positifs et négatifs et naturels puisque tous deux sont des êtres
humains avec leur ressenti propre.
Cependant il peut arriver que ces sentiments soient éprouvés à l’excès et mettre des risques à la
relation où le soignant peut se trouver en difficulté. La relation soignant/soigné vue par les patients
Une élève de 3ème année a effectué une enquête dans la cadre de son Travail de fin d’étude en
février 2001. Celle ci concerne la relation soignant soigné selon les infirmiers et selon les
patients. Publiée dans la revue Soins, nous pouvons en savoir plus sur la vision des patients sur ce
sujet.
« Pour trois d’entre eux, les explications de l’infirmière sont une nécessité »
Le point de vue des patients souligne donc l’importance du rôle relationnel de l’infirmière.