Déclaration de démission de Conseiller municipal de Pézenas

Conseil municipal du 31 mai 2023

Merci, Monsieur le Maire.

Collègues, je souhaite vous saluer pour prendre congé du Conseil municipal. J’ai
décidé d’envoyer ma démission du Conseil municipal de Pézenas, demain 1er juin.

Peut-on paraphraser Blaise Pascal : «  Vérité en deçà des élections, erreur au

delà » ? Non.

Je suis opposé à l’urbanisation de la campagne de Saint Christol depuis 17 ans.

Monsieur Vogel se souvient probablement du Café Piscénois tenu à feu La Station
Mir que j’avais consacré à Saint Christol. Je n’ai pas varié au l des projets de
l’ancienne municipalité : projets « dans les cartons » et, à la veille d’élections, « il
n’y avait plus qu’à appuyer sur le bouton ! ». Mais jusqu’en 2019, rien - à part de
couteuses études - ne venait jamais le concrétiser : on ne saurait reprocher à
l’ancien Maire ces procrastinations là.

Au l des années, nous avons été plus nombreux à dénoncer une bétonisation de
cette campagne : certains membres de ce Conseil municipal y ont heureusement
contribué.

Si seulement depuis 2006, les experts du GIEC et d’autres plus locaux nous
avaient annoncé que le réchau ement climatique s’était ralenti et, avec lui,
réduites… les perspectives d’a aiblissement important de la ressource en eau,…
les sécheresses récurrentes ponctuées d’évènements tropicaux,… les di cultés
d’approvisionnement alimentaire… Mais non, malheureusement, bien au contraire.

Personne ne peut plus l’ignorer maintenant, tout sera pire que ce qu’on pouvait
craindre en 2006 et après. D’autant que le réchau ement de la Méditerranée et de
son pourtour seront supérieurs à la moyenne de la planète.

Je ne mésestime pas la di culté de l’équipe dont j’ai fait partie depuis 2013, une
fois devenue majoritaire en juin 2020, du fait de la décision de l’ancienne
municipalité à quelques mois seulement d’une défaite des plus probables : pas de
projet concret mais une double bombe à retardement avec la décision de faire
acheter les terrains de Saint Christol par l’O ce Foncier Régional - outil du Conseil
régional de la Région Occitanie - et la création d’une SEMOP dans laquelle la Ville
de Pézenas est minoritaire, à l’issue d’une procédure à la légalité très discutable.

Devant un projet écocide toujours plus avéré, je ne voyais pas matière à renier
mon engagement. Et pas moins demain qu’aujourd’hui. Ce furent le sens de mes
votes ici même lorsqu’il s’est agit de Saint Christol. Force est de constater que
mon in uence sur ce sujet depuis juillet 2020 est équivalente à zéro. Le Conseil
Citoyen de la Transition Ecologique s’est prononcé contre l’actuel projet
d’urbanisation de Saint Christol, lui aussi sans e et.

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 Je ne mésestime pas la question de l’endettement. On était cependant en droit
d’attendre que des Collectivité locales qui se gargarisent d’écologie viennent
épauler notre Ville pour la protéger.

Les dettes nancières sont compliquées à rembourser, mais les dettes

écologiques seront totalement et dé nitivement irremboursables ; pire, ce sont à
nos descendants que nous en laisserons les ravages. A Pézenas comme ailleurs, il
n’y a plus de place, ni pour les poses dans les mesures écologiques, ni pour des
projets irrémédiablement dangereux écologiquement, à fortiori pour plus d’un
siècle, même marginalement modi és. De surcroît, au nal, la dette écologique,
qu’elle soit nationale ou municipale, en plus, coûtera très cher, aussi, en monnaie
sonnante et trébuchante.

Récemment, nous avons appris que le déplacement du stade Michel Batal était à
nouveau envisagé alors que, dans l’opposition nous nous y étions activement
opposés avec réussite ; nombreux, y compris certains qui siègent ici s’y étaient
engagés, jusqu’à grimper sur une échelle pour remettre son enseigne.

Pour ce qui est de ma modeste délégation et de son budget plus modeste encore,
je ne doute pas qu’il pourra être pris en charge sans di culté.

Je prends donc acte de tout cela et en tire la conséquence qui, nalement,

s’impose : je ne me suis pas engagé au côté d’Armand Rivière dès 2013 pour cela.
Inutile de s’attarder quand, majoritaire, on devient inutile.

Je ne jette pas l’eau du bain avec le bébé,… je répète bien, je ne jette pas l’eau du
bain avec le bébé : des choses positives sont réalisées : un CCAS plus e cient,
l’Auribelle basse, la démarche Territoire zéro chômeurs car nous manquons plus
d’emplois que d’habitants, les repas de la cantine dès 1 €, la Maison du Droit et de
la Justice, Pézenas 2022,… parmi quelques exemples… La liste n’est pas
méprisable. D’autres viendront. Mais si l’urbanisation de Saint Christol est réalisée,
c’est une verrue ghetto mortifère durable qui prévaudra.

Je ne perds cependant pas tout espoir, eu égard à la raréfaction de la ressource en

eau,… aux risques d’inondations sur place et dans les quartiers bas de Pézenas,…
aux conséquences sur notre centre ville et ses commerces,… à la prise de
conscience de la population,… peut-être même au respect par l’Etat de ce qu’il
prétend. Cela ne viendra pas d’ici.

Avant de terminer, j’engage la minorité municipale à ne pas instrumentaliser ma

démission : pas plus que d’autres, je n’ai oublié la situation délétère laissée en juin
2020 : outre les engagements inconséquents concernant Saint Christol ou
l’investissement budgété mais non réalisé pour la pelouse du stade Michel
Batal,… en un quart de siècle, si peu d’investissements mais tant d’endettement.

En n, j’adresse mes bons messages à mes collègues de la majorité pour ceux des
projets éco-responsables qu’ils conduiront avec l’engagement et la bonne volonté
qui les anime, autour de Monsieur le Maire.

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Et je vous salue, toutes et tous, avec le respect républicain auquel nous ont
engagé les électrices et les électeurs de Pézenas en nous élisant.

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