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research-article2016
RAM0010.1177/0767370116638270Recherche et Applications en MarketingLeclercq et al.

Synthèse RAM
Recherche et Applications en Marketing
2016, Vol. 31(3) 29­–66
Dix ans de co-création de © l’Association Française du Marketing, 2016
Reprints and permissions:
valeur : une revue intégrative sagepub.co.uk/journalsPermissions.nav
DOI: 10.1177/0767370116638270
ram.sagepub.com

Thomas Leclercq
Université Catholique de Louvain – Louvain School of Management (LSM), Belgique

Wafa Hammedi
Université de Namur - Faculté des sciences économiques, sociales et de gestion, CeRCLE- CCMS, Belgique

Ingrid Poncin
Université Catholique de Louvain – Louvain School of Management (LSM), Belgique

Résumé
Depuis l’article fondateur de Prahalad et Ramaswamy (2004a), nous avons assisté à l’émergence d’une
vaste littérature dédiée à la co-création de valeur. Cependant, à l’heure actuelle, ce thème souffre toujours
d’un manque de consensus en ce qui concerne sa conceptualisation. Adoptant une approche systématique,
cet article propose une revue intégrative des recherches menées au cours de la décennie traitant de ce
concept émergent, et clarifie les connaissances entourant sa définition, ses fondements, ses moteurs, mais
également les processus sous-jacents, ses conséquences et sa mesure. Il en résulte un cadre intégratif
résumant les connaissances sur le sujet et posant les fondations théoriques pour les recherches futures.
Nous proposons également des pistes d’investigation afin de nourrir la dynamique de ce domaine de
recherche.

Mots-clés
agenda de recherche, cadre intégratif, co-création, définition, revue de la littérature

Introduction
Introduit au début des années 2000 par Prahalad et références depuis 2000, dont 35,000 au cours des
Ramaswamy (2004a), la notion de co-création de cinq dernières années, et l’article fondateur de
valeur est devenue populaire dans la littérature en Prahalad et Ramaswamy à lui seul a été cité 1,677
management. Selon une recherche effectuée sur fois. La compréhension des mécanismes de
Google Scholar à la fin du mois de mai 2015, le co-création de valeur représente également un
terme «  co-création 
» a été cité dans 50,909 domaine de recherche prioritaire en marketing

Auteur correspondant :
Thomas Leclercq, Université Catholique de Louvain – Louvain School of Management (LSM), CERMA-CCMS, Louvain, Belgique
Email : t.leclercq@uclouvain-mons.be
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(Ostrom et al., 2010 ; Ostrom et al., 2015). Ainsi des Cependant, si leur analyse permet l’identification de
publications sur le sujet trouvent entre autres leur sujets liés à la co-création de valeur, celle-ci reste
application dans la gestion de l’image de marque avant tout un aperçu de la littérature et n’intègre pas
(Hatch, 2012 ; Merz et al., 2009 ; Tynan et al., 2010), les différentes perspectives proposées. A ce stade du
en distribution (Andreu et al., 2010), en innovation développement théorique, une revue intégrative de la
(Füller et Matzler, 2007 ; Füller et al., 2011 ; Spohrer littérature apparaît donc nécessaire afin d’établir un
et Maglio, 2008), dans l’étude des communautés en consensus autour de la conceptualisation de la
ligne (Schau et al., 2009), des service (Vargo et co-création de valeur (MacInnis, 2011 ; Torraco,
Lusch, 2008), ainsi qu’en gestion de la relation 2005). A cette fin, Torraco (2005) recommande de
client (Roggeveen et al., 2012). décomposer le concept, afin de fournir une
Le monde scientifique s’est depuis longtemps perspective critique de la littérature. Enfin, plusieurs
penché sur la manière dont les entreprises pourraient publications récentes soulignent la nécessité
collaborer avec leurs consommateurs dans le d’approfondir les connaissances sur le construit de
développement de nouveaux produits (Riggs et Von co-création de valeur, notamment sur sa
Hippel, 1994 ; Von Hippel et Katz, 2002) et de conceptualisation (Chen et al., 2012 ; Ind et Coates,
prestations de services (Grönroos, 2012). Cependant, 2013), ses composants (Ind et Coates, 2013), ses
Prahalad et Ramaswamy (2004a) soulignent la conséquences (Fuchs et al., 2013 ; Thompson et
nécessité d’intégrer au processus non seulement les Malaviya, 2013), ses moteurs (Nambisan et Baron,
consommateurs mais également d’autres parties 2009), mais également les différents processus sous-
prenantes, tels que les fournisseurs, les institutions jacents (Vargo et al., 2008), ainsi que sa mesure
publiques, les collaborateurs et les concurrents. A ce (Coviello et Joseph, 2012 ; Payne et al., 2008).
titre, les auteurs plaident également pour une En proposant une revue intégrative couvrant
transition, d’une perspective transactionnelle vers dix ans de recherche sur le sujet , cet article apporte
une approche collaborative, dans laquelle les firmes une réponse en comblant certaines des lacunes
et les parties prenantes partagent et créent théoriques mentionnées au sujet de la co-création
conjointement de la valeur. En parallèle, la Logique de valeur. Basée sur 181 articles publiés dans les
du Service Dominant (LSD) (Vargo et Lusch, 2004 ; principales revues académiques, notre analyse
2008 ; Lusch et Vargo, 2014a ; 2014b) se concentre tente d’aller au-delà de l’identification des
sur les échanges de ressources entre les acteurs ainsi courants de recherche pour examiner en profondeur
que sur la manière dont ces échanges conduisent à la le contenu de la littérature et développer les
co-création de valeur (Maglio et Spohrer, 2008 ; fondations théoriques du concept de co-création de
Read et al., 2009). Ces différentes contributions valeur. A travers cette revue de la littérature, nous
mettent en évidence la nécessité d’une évolution du cherchons plus précisément à répondre aux
marketing vers un processus de co-création de valeur questions suivantes :
qui se fait à travers l’échange de connaissances mais
également de compétences (Prahalad et Ramaswamy, •• Que recouvre la concept de co-création de
2004a ; Vargo et Lusch, 2004). valeur?
Suite à l’émergence de ce phénomène, certains •• Quels sont les composants du concept de
auteurs ont proposé leur propre définition du concept co-création de valeur?
de co-création de valeur, souvent spécifique à leur •• Quels sont les moteurs, les conséquences du
domaine de recherche (Chen et al., 2012 ; Grönroos, processus de co-création de valeur et
2008 ; Ind et Coates, 2013 ; Vargo, 2008 ; Zwass, comment le mesurer ?
2010). La diversité des approches empiriques et
théoriques a conduit à complexifier le construit de Grâce à une vaste analyse de contenu de la littérature,
co-création de valeur. Grâce à une analyse basée sur nous tentons d’apporter une réponse à ces différentes
une approche de co-citation, Galvagno et Dalli questions. Nous proposons en premier lieu une
(2014) identifient et décrivent de nombreux courants définition intégrative du concept, en le distinguant
existant dans la littérature publiée entre 2000 et 2012. notamment de concepts similaires tels que la
Leclercq et al. 31

co-destruction de valeur, la co-production,


l’innovation ouverte et la prosommation. Nous
identifions également les composants clés de la
co-création de valeur, c’est-à-dire la valeur créée, les
acteurs impliqués et les plateformes d’engagement.
Enfin, nous proposons une typologie des différentes
formes de ces composants. Notre modèle théorique
identifie les processus de co-création de valeur, leurs
moteurs et conséquences, ainsi que leurs mesures.
Enfin, plusieurs pistes de recherche sont proposées
afin de stimuler de futures recherches sur le sujet.
Dans la section suivante, nous décrivons
l’approche méthodologique adoptée pour l’analyse
de contenu et proposons une revue intégrative de la
littérature existante. Sur cette base, nous proposons
une conceptualisation de la co-création de valeur et
en explorons les trois éléments constitutifs (les
acteurs, la valeur et les plateformes d’engagement),
ainsi que les processus sous-jacents, les moteurs, les
conséquences et les mesures du processus de
co-création de valeur. Nous concluons ce travail
avec des pistes permettant de nourrir la dynamique
de recherche sur le sujet.

Méthodologie et données
Par définition, une revue intégrative de la littérature ,
reprend, commente et analyse en profondeur les
connaissances antérieures et propose ainsi une
meilleure compréhension tout en générant de
Figure 1.  Processus de sélection des articles.
nouvelles connaissances (MacInnis, 2011 ; Torraco,
2005). Selon les recommandations de Torraco
(2005), nous rassemblons tout d’abord les arguments Direct, Sage, Emerald, Elsevier, Springer, Scopus),
utilisés pour décrire la co-création de valeur et qui, selon notre analyse préliminaire, couvrent 84
développons ensuite un cadre général. Notre journaux classés par le CNRS. Le classement des
recherche repose sur deux étapes. La première journaux académiques CNRS, inclus dans la liste
consiste en l’identification et la récolte des articles des classements suggérée par Harzing, est basé sur
les plus représentatifs dans le domaine d’intérêt, et la des mesures bibliométriques ainsi que sur
deuxième en l’analyse de leur contenu théorique. l’évaluation d’experts. Ce classement est
La figure 1 illustre cette première étape. Nous constamment mis à jour. En comparaison à d’autres
avons rassemblé les données bibliographiques sur classements de ce type, le CNRS apparaît comme
base des publications dont le titre ou les mots-clés l’un des plus sélectifs, ce qui nous assure la
incluaient les termes “cocrea” ou “co-crea” et qui pertinence des articles sélectionnés. A travers cette
ont été publiés entre 2004 et mai 2015. Ces racines première extraction de données, 1,158 articles ont
rassemblent un vaste échantillon de termes tels que été identifiés, dont 837 non classés qui ont été
co-création, co-créationnel, co-créant, co-créateur exclus de notre analyse. Concernant les 321 articles
et co-créer. Nous avons mené des recherches au restant, il s’agit principalement de publications B, C
départ de sept bases de données (Ebsco, Science et D provenant de journaux couvrant des disciplines
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variées (classement CNRS). Seuls 32 des articles auteurs. Sans cette analyse de contenu, nos
consistent en publications dans des journaux de conclusions risquaient d’accorder plus d’importance
type A. La qualité et la représentativité des articles à l’un ou l’autre courant de la littérature et d’intégrer
étant un critère clé dans le cadre d’une revue de manière marginale les éléments issus des autres
intégrative (Torraco, 2005), nous avons téléchargé courants. Cette approche nous a permis de déconstruire
et vérifié l’ensemble de ces références, avant de les le concept de co-création de valeur en codes, de telle
trier pour identifier les travaux publiés dans des manière que notre analyse se focalise sur la théorie
journaux (A, B et C) en innovation, business ou telle qu’elle émerge de la littérature (Whittemore et
marketing (une approche similaire a été adoptée par Knafl, 2005). Afin de mener notre analyse, nous
Narayanan et al., 2011 ; Nill et Schibrowsky, 2007). avons utilisé le logiciel Nvivo 10 qui permet de coder
Le choix de n’inclure que les journaux classés A, B et d’analyser de grandes quantités de données
et C se base sur la nécessité d’exclure les journaux textuelles, mais également de relier les données,
« moins reconnus » qui pourraient mener à des afficher les résultats et enfin de soutenir le
erreurs de jugement si les théories et méthodes développement théorique (Bazeley et Jackson, 2013).
utilisées n’ont pas reçu l’aval suffisant des experts
du domaine. Afin d’assurer la représentativité des
articles sélectionnés (Torraco, 2005), nous avons
Description des données
également examiné les listes des références des 164 Le concept de co-création de valeur s’est tout
articles restants et avons ajouté 17 articles qui ne d’abord répandu dans des publications de niveau C,
comportaient pas les termes “co-crea” ou “cocrea” avant de progressivement s’imposer dans les
dans la liste de mots-clés ou le titre, mais qui ont été journaux de niveaux B et A, illustrant ainsi l’intérêt
publiés dans des journaux classés A, B ou C et qui croissant suscité par ce sujet. De manière générale,
ont servi de fondement théorique au concept de la une attention considérable a été accordée au
co-création de valeur. Grâce à cette procédure, 181 concept de co-création de valeur, particulièrement
articles de 42 journaux composent le corpus final de au cours des dernières années. En effet, 123 des
notre étude. La liste des articles inclus dans notre 181 articles étudiés ont été publiés après 2011.
corpus final est reprise dans l’Annexe 1. Par ailleurs, D’autre part, comme l’illustre la figure 2, les
afin d’enrichir la discussion, nous avons mobilisé premiers articles étaient principalement des travaux
les six ouvrages majeurs traitant de la co-création conceptuels qui avaient pour objectif de décrire le
de valeur qui sont les plus fréquemment cités dans concept. Par la suite, les études empiriques se sont
notre corpus. multipliées, principalement dans le domaine des
Une analyse de contenu approfondie, qui permet services. En effet, alors que 46% des publications
d’évaluer de grandes quantités de textes (Kolbe et antérieures à 2011 sont conceptuelles, 85% de
Burnett, 1991), nous permet d’assurer une étude celles publiées après 2011 sont empiriques,
systématique des articles. Comme le suggèrent mobilisant aussi bien des méthodes qualitatives
Whittemore et Knafl (2005), nous développons une que quantitatives. Dans ce contexte, un cadre
approche de codage émergent (Krippendorff, 2012), intégratif est nécessaire afin de faciliter la poursuite
que nous avons appliquée aux 181 articles, des recherches empiriques qui pourront désormais
l’équivalent de 2,884 pages de texte. Pour chacun des se reposer sur une base théorique commune
articles, nous avons codé les objectifs, le cadre (Briscoe et al., 2012 ; Navarro et al., 2014).
théorique, la méthodologie, les résultats, les Notre processus de sélection a permis de
contributions et les pistes de recherche. La longueur distinguer trois courants de recherche  : le
des codes varie d’une phrase à plusieurs paragraphes. comportement du consommateur, les services et la
Trois lectures des 2,884 pages ont été réalisées. Dans gestion de l’innovation. Au-delà de cette distinction,
un premier temps, nous avons porté notre attention à déjà suggérée par certains auteurs (ex : Galvagno et
la création de codes généraux et les avons ensuite Dalli, 2014), on observe pour chaque courant une
détaillés. Les rares désaccords sur les codes utilisés perspective différente quant au concept de
ont été résolus grâce à des discussions entre les co-création de valeur. Par exemple, le courant de
Leclercq et al. 33

Figure 2.  Répartition du nombre d’articles sur la co-création de valeur publiés selon la méthodologie utilisée.

recherche du comportement du consommateur concernent les composants de la co-création de


s’intéresse principalement aux motivations des valeur. Ces composants, la valeur co-créée, la
participants à s’impliquer dans des processus de plateforme d’engagement et les acteurs, sont décrits
co-création de valeur et aux conséquences qui comme des éléments clés utilisés pour conceptualiser
pourraient découler d’une telle collaboration. Le la co-création de valeur. La cinquième catégorie
courant des services vise quant à lui une meilleure couvre le processus de co-création de valeur et les
compréhension des processus sous-jacents aux sous-processus tels que l’intégration des ressources,
activités de co-création de valeur, là où la littérature l’interaction, et l’apprentissage et inclut les échelles
sur l’innovation se consacre en priorité aux éléments de mesure utilisées pour évaluer ce processus. Les
qui permettent aux acteurs de co-créer de la valeur. sixième et septième catégories concernent
Enfin, compte tenu de la multiplicité des respectivement les moteurs et les conséquences du
approches, des perspectives et des contextes processus de co-création de valeur. Les catégories
mobilisant le concept de co-création de valeur, nous et leurs codes finaux respectifs sont repris en
avons mené notre revue intégrative avec une Annexe 2. Dans les sections suivantes, nous
attention particulière sur les éléments consensuels illustrons la manière dont ces catégories sont reliées
rassemblant les courants théoriques, c’est-à-dire les au sein de la théorie de la co-création de valeur et
arguments qui invoquent un consensus au sein des explorons les codes de chaque catégorie.
différentes approches (MacInnis, 2011). Notre
analyse de contenu a révélé 66 codes émergents Conceptualisation de la
dans notre corpus. Nous avons classé ces codes en
co-création de valeur
neuf catégories. Deux catégories, les objectifs et les
pistes de recherches, ont été déterminées à priori. Dans leur article fondateur, Prahalad et Ramaswamy
Les sept autres catégories ont été utilisées pour (2004a) décrivent la co-création de valeur comme
alimenter notre discussion conceptuelle. La une initiative conjointe à travers laquelle les
première catégorie intègre les tentatives de fournisseurs et les bénéficiaires créent de la valeur
définition de la co-création de valeur ainsi que des ensemble. En utilisant les codes qui émergent de
concepts proches (ex  : la co-production, la notre analyse de contenu, nous enrichissons cette
co-destruction, l’innovation ouverte et la description et développons une définition
prosommation). Les trois catégories suivantes intégrative. Malgré certaines contradictions au sein
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Figure 3.  Cadre théorique du processus de co-création de valeur.

de la littérature, notre définition s’appuie sur les ainsi réciproquement créée (Lusch et Vargo, 2011 ;
bases théoriques communes à 137 des 181 Truong et al., 2012). Afin de rendre possible et de
publications. A cet égard, nous définissons la faciliter les échanges de ressources, les acteurs se
co-création de valeur comme : doivent d’interagir (Grönroos, 2008). Ces
interactions ont lieu par l’intermédiaire d’une
Un processus conjoint durant lequel la valeur est créée plateforme d’engagement, qui peut-être aussi bien
réciproquement pour chacun des acteurs (individus, hors ligne (ex : appel téléphonique), qu’en ligne
organisations ou réseaux). Ces acteurs s’engagent (ex : site web) (Ramaswamy et Gouillart, 2010). Au
dans le processus en interagissant et en échangeant
travers de l’échange et l’intégration des ressources,
leurs ressources. Les interactions ont lieu sur une
plateforme d’engagement où chaque acteur partage
les acteurs peuvent développer de nouvelles
ses propres ressources, intègre les ressources aptitudes et prennent ainsi part à un processus
proposées par d’autres acteurs, et développent d’apprentissage qui enrichit leur engagement lors
potentiellement de nouvelles ressources à travers un de futures activités de co-création (Payne et al.,
processus d’apprentissage. 2008). La littérature souligne le rôle clé de la
motivation des acteurs en tant que moteur du
Cette définition conceptualise la co-création de processus de co-création de valeur ainsi que les
valeur en tant que processus à travers lequel les conséquences que ce processus peut générer pour
acteurs échangent des ressources et créent chacun des acteurs (contributeurs, consommateurs
conjointement de la valeur. L’échange de ressources passifs et entreprises). Cette littérature identifie
implique que ces acteurs jouent deux rôles  : également des modérateurs à trois niveaux : les
fournisseur et bénéficiaire (Payne et al., 2008). Les motivations, le processus et les conséquences. Un
fournisseurs proposent leurs ressources aux autres cadre conceptuel décrivant les connaissances
acteurs ; les bénéficiaires intègrent ces ressources actuelles concernant le processus de co-création de
externes et créent de la valeur à travers leur valeur est proposé en figure 3.
consommation (Lusch et Vargo, 2011). Au cours du A titre d’exemple, prenons le cas de
processus de co-création de valeur, chacun des MyStarbucksIdea. Sur cette plateforme d’engagement,
acteurs joue les deux rôles tour à tour, la valeur est les consommateurs proposent leurs idées et votent
Leclercq et al. 35

Figure 4.  Classification du concept de co-création de valeur et des concepts proches.

pour celles des autres utilisateurs. Les participants la plateforme d’engagement dans le processus de
doivent dès lors engager leurs propres ressources, en co-création de valeur en tant que support des
termes de temps, d’idées, de créativité et de capital interactions et de l’échange des ressources entre
social. En échange, Starbucks met à disposition une participants. D’autre part, le cadre théorique met en
plateforme sur laquelle les consommateurs peuvent évidence la boucle d’apprentissage qui se produit
interagir, recevoir un feedback et être reconnus pour lorsque les acteurs développent conjointement de
leurs contributions (ex  : badges, classements). La nouvelles connaissances, augmentant dès lors leurs
valeur créée pour les participants comprend à la fois propres ressources. Ce cadre conceptuel fournit des
l’expérience vécue sur la plateforme et la informations cruciales pour comprendre le processus
reconnaissance reçue par l’intermédiaire de celle-ci. de co-création de valeur, ainsi que pour distinguer ce
Pour l’entreprise, le processus de co-création de valeur concept par rapport à d’autres, comme la co-destruction
fournit des opportunités d’implémenter les idées de valeur, la co-production, l’innovation ouverte et la
soumises par les consommateurs, ainsi que la prosommation. La figure 4 décrit les relations
possibilité de développer des liens sociaux avec et ontologiques qui existent entre les différents concepts.
entre les consommateurs. En outre, en interagissant et Elle met également en évidence les éléments
en recevant un feedback, les participants apprennent à permettant de distinguer les différents concepts, ainsi
proposer les idées les plus pertinentes, et Starbucks que leurs points communs.
acquiert ainsi une meilleure connaissance des besoins La co-destruction de valeur, bien que souvent
de ses consommateurs. décrite comme l’opposé de la co-création de valeur,
Notre cadre théorique intégratif s’inscrit dans la considère les pratiques qui mènent à une diminution
continuité de l’article fondateur de Prahalad et de valeur pour au moins un des acteurs (Plé
Ramaswamy (2004a) en clarifiant les processus et et Chumpitaz Cáceres, 2010). Elle découle de
sous-processus inclus dans le concept de co-création l’utilisation des ressources de manière inappropriées
de valeur. Il contribue également aux travaux de Vargo ou inattendues, du point de vue du fournisseur. Un
et Lusch (2004 ; 2008). Il souligne le rôle clé que joue abus accidentel implique un manque de concertation
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concernant le processus de co-création de valeur coproduction n’y est pas tenue (Vargo, 2008 ; Vargo
ou son résultat ; des abus intentionnels résultent et Lusch, 2004). Ensuite, la co-production se limite
quant à eux d’un sabotage ou de comportements à une collaboration entre acteurs durant les étapes
opportunistes (Plé et Chumpitaz Cáceres, 2010). de création de l’offre, alors que la co-création de
Plus récemment, Greer (2015) a décrit trois types de valeur englobe un champ plus large qui intègre
comportements inadéquats : relationnel (ex : sous- également les interactions ayant lieu au cours de la
ou sur-participation), interpersonnel (ex  : abus consommation de l’offre. Deux cas distincts de
verbal ou physique) et les abus liés à un bien (abus co-production prévalent dans la littérature. D’une
de propriété et fraude). Bien que les processus part, les offres co-produites peuvent être
d’intégration des ressources et d’interaction soient développées dans le but d’être consommées par les
identiques en ce qui concerne le co-création de contributeurs, dans le cas de la prosommation.
valeur, dans le cas de la co-destruction de valeur, la D’autre part, les offres co-produites peuvent être
valeur n’est pas réciproquement créée. développées pour être consommées par d’autres
La co-création et la co-destruction de valeur individus, comme c’est le cas de l’innovation
peuvent avoir lieu aussi bien au stade de la ouverte. La prosommation se définit comme
consommation qu’au moment de la création de l’implication des consommateurs, qui résulte en la
l’offre. Le premier cas se réfère à la valeur co-créée création de produits ou services qui seront par la
ou co-détruite au cours de la consommation de suite consommé par ces derniers (Xie et al., 2008).
la proposition de valeur (ex  : service, produit, Dès lors, les consommateurs sont co-producteurs de
expérience) générée par les fournisseurs (Vargo et leur propre offre (Witell et al., 2011). Ce concept
Lusch, 2004). Le deuxième cas de figure concerne fait référence, entre autres, aux pratiques
la collaboration des acteurs dans le développement managériales telles que la customisation ou la
ou la livraison de l’offre (Auh et al., 2007  ; prestation de service (Xie et al., 2008 ; Jafari et al.,
Lengnick-Hall, 1996 ; Lusch et al., 2007) telle 2015). En revanche, les tactiques d’innovation
qu’elle est décrite par le concept de co-production ouvertes sont déterminées par les aptitudes des
(Vargo et Lusch, 2004). entreprises à mener des tâches de gestion interne ou
La co-production implique la participation des externe (Chesbrough, 2006 ; Lichtenthaler, 2009),
acteurs (consommateurs, entreprises, organisations caractérisées par des flux de connaissances entrants
publiques) dans la réalisation des activités qui ont et sortants (Chesbrough, 2006 ; Huizingh, 2011). Les
lieu lors d’une ou plusieurs étapes précédant la mouvements sortants impliquent une exploitation
consommation de l’offre finale (Vargo, 2008 ; Vargo externe de la connaissance interne. Les mouvements
et Lusch, 2004 ). Ces étapes comportent l’idéation, entrants concernent quant à eux l’utilisation interne
l’évaluation, le design, le test, le lancement et les de connaissances externes. La co-création de valeur
activités de support (Hoyer et al., 2010 ; Russo lie les deux processus via l’intégration des ressources
Spena, 2012). A travers la co-production d’une (Enkel et al., 2009). Adoptant une approche similaire
offre, les acteurs peuvent ainsi co-créer ou à celle de l’innovation ouverte, la co-innovation se
co-détruire de la valeur. Par exemple, un réfère aux idées internes et externes qui convergent
consommateur impliqué dans une activité d’idéation pour créer une valeur organisationnelle partagée à
avec une entreprise peut générer de la valeur travers le processus d’innovation (Lee et al., 2012).
expérientielle pour son propre chef et ainsi co-créer Cependant, ces concepts concernent des approches
de la valeur avec la firme, qui à son tour bénéficie légèrement différentes. La co-innovation décrit un
de l’idée créée. Cependant, ce consommateur peut processus au cours duquel les acteurs impliqués
également se sentir exploité par l’entreprise et dès sont déterminés à priori, ce qui n’est pas le cas
lors co-détruire de la valeur. Deux éléments pour l’innovation ouverte (Roser et al., 2013).
permettent de distinguer la co-production de la L’innovation ouverte et la co-innovation poursuivent
co-création de valeur. Premièrement, la co-création principalement des objectifs d’innovation, alors que
de valeur nécessite la génération de valeur pour la co-création de valeur intègre un éventail
l’ensemble des acteurs impliqués, là où la d’activités plus large (Enkel et al., 2009).
Leclercq et al. 37

Au-delà des disciplines du marketing et de dans 72 articles), les acteurs impliqués (codés dans
l’innovation, la co-création de valeur étudie la 67 articles) et la plateforme d’engagement (codée
manière dont divers acteurs interagissent et dans 51 articles). Ces composants rejoignent les
échangent leurs ressources pour développer de la travaux de Mahr et al. (2014) et de Saarijärvi et al.
valeur. On y retrouve dés lors des similitudes avec (2013). Cependant, la description de ces composants
des théories économiques, et tout particulièrement varie d’un auteur à l’autre. En conséquence, nous
avec la Nouvelle Economie Institutionnelle (NEI). contribuons à leurs travaux en clarifiant les éléments
En effet, à l’inverse des théories néoclassiques, la constitutifs et en précisant leur rôle dans le processus
NEI considère le développement des compétences de co-création de valeur.
et des ressources comme endogène à la création de
valeur (Ménard et Shirley, 2005 ; Vargo et Lusch,
2004). Anderson et Gatignon (2005) soutiennent Valeur
que le développement de nouvelles solutions La création mutuelle de valeur est un concept
nécessite de faire face à une grande quantité central permettant de distinguer la co-création de
d’information en provenance de nombreuses parties valeur d’autres concepts. Néanmoins, la définition
prenantes. Cependant, étant données leurs du concept de valeur suscite encore de nombreux
motivations respectives, les acteurs peuvent parfois débats. Alors que la valeur de marché, représentée
adopter des comportements opportunistes qui, par à travers le prix, a dominé la pensée économique
définition, mèneraient à une co-destruction de et s’est généralement imposée dans les domaines
valeur (Plé et Chumpitaz Cáceres, 2010). En outre, du marketing (Gale et Wood, 1994), au cours des
les comportements opportunistes risquent d’affecter dernières décennies, la littérature a tenté d’étendre
la confiance des parties prenantes et ainsi réduire la cette notion de valeur et a adopté une perspective
volonté des acteurs de collaborer dans le futur subjective pour décrire la valeur telle qu’elle est
(Anderson et Gatignon, 2005). Dans ce contexte, il perçue par les bénéficiaires (Gale et Wood, 1994 ;
est nécessaire de minimiser les comportements Woodruff, 1997). Sur base de notre analyse,
opportunistes potentiels à travers l’engagement des quatre conceptualisations de la valeur émergent :
acteurs envers le processus pour aligner leurs la valeur d’usage (codée dans 37 articles), la
motivations (Simon, 1991) et conjointement agir valeur expérientielle (codée dans 26 articles),
pour co-créer de la valeur pour chacun. Ainsi, la la valeur d’échange (codée dans 7 articles) et la
co-création de valeur fait partie intégrante de valeur contextuelle (codée dans 6 articles).
l’approche NEI et décrit une alternative où tous les Comprendre les différentes perspectives utilisées
acteurs engagés agissent pour créer conjointement pour définir la valeur nous permet d’identifier qui
de la valeur pour chacun. co-crée et de déterminer comment cette valeur est
co-créée (Grönroos, 2008 ; Sheth et Uslay, 2007).
Les composants de la Zeithaml (1988) décrit la valeur d’échange
comme la manière dont les bénéficiaires perçoivent
co-création de valeur la valeur atteinte à travers l’échange de ressources
Notre analyse de contenu met en évidence les investies (ex  : monétaires, physiques, mentales,
composants fondamentaux du concept de co-création sociales). Dans la littérature traitant de la co-création
de valeur. Ces éléments émergent de notre analyse de valeur, la valeur d’échange est régulièrement
de contenu comme les composants essentiels étudiée dans le but d’identifier les motivations des
mobilisés par la littérature pour décrire le concept de participants à engager leurs ressources dans le
co-création de valeur. Faire l’impasse sur l’un de ces processus de co-création de valeur (Nambisan et
composants a pour conséquence de se référer à un Baron, 2007 ; Roberts et al., 2014). Dès lors, la
autre concept, comme la co-destruction ou la problématique clé de la co-création de valeur est
co-production. En considérant cet aspect dans le l’optimisation de l’équilibre entre les ressources
codage du corpus, trois éléments principaux investies et le bénéfice que les bénéficiaires espèrent
émergent de notre analyse : la valeur co-créée (codée générer (Sheth et Uslay, 2007).
38 Recherche et Applications en Marketing 31(3)

D’autre part, le LSD souligne une transition dans Premièrement, la valeur perçue se dégage de
la littérature vers une perspective phénoménologique l’utilisation d’une offre comme moyen d’atteindre
de la valeur (Edvardsson et al., 2011) qui est un objectif personnel (extrinsèque) ou comme une
exprimée par le terme de valeur d’usage (Vargo et fin en soi (intrinsèque). Deuxièmement, la valeur
Lusch, 2004). Cette dernière décrit la propension de peut être créée pour un bénéfice personnel
l’utilisation ou la consommation d’un produit ou (orientée vers soi) ou peut être incorporée dans
d’un service à augmenter le bien-être perçu une relation à autrui (orientée vers les autres).
(Grönroos, 2008). Associé à cette nouvelle Troisièmement, il est possible de caractériser
perspective, le LSD reconnait un rôle actif de la part l’utilisation directe d’un objet (actif) en opposition
du bénéficiaire, en tant que créateur de valeur, aux réponses à un objet qui implique d’appréhender
indépendamment des pratiques du fournisseur  ; ou d’apprécier l’expérience (réactif). Holbrook
parce qu’ils consomment l’offre, ils évaluent et (1994) combine ces trois dimensions à travers huit
assignent la valeur à la proposition du fournisseur types de valeur résultant d’une expérience  :
(Vargo et Lusch, 2008). Selon cette approche, la l’efficience (extrinsèque, orientée vers soi, active),
co-création de valeur décrit l’intégration des la valeur ludique (intrinsèque, orienté vers soi,
fournisseurs dans le processus de consommation active), l’excellence (extrinsèque, orientée vers
des bénéficiaires à travers des interactions directes soi, réactive), l’esthétique (intrinsèque, orientée
(Grönroos et Voima, 2012), et ce dans le but de vers les autres, réactives), le statut (extrinsèque,
définir la meilleure proposition de valeur et de orientée vers les autres, actives), l’éthique
permettre aux bénéficiaires de maximiser leur (intrinsèque, orienté vers les autres, actives),
valeur d’usage (Vargo et Lusch, 2004). l’estime (extrinsèque, orientée vers les autres,
Vargo (2008) élargit la perspective précédente en réactives), et la spiritualité (intrinsèque, orientée
développant le concept de valeur contextuelle, vers les autres, réactives). Dans la ligne de ces
considérant que les bénéficiaires peuvent profiter travaux, de nombreux chercheurs ont souligné la
de la valeur sans l’utilisation directe de l’offre. nécessité de considérer l’expérience de co-création
Cette approche implique qu’ils peuvent générer de comme un composant clé (Füller et al., 2011 ;
la valeur à travers des interactions indirectes, telles Murphy, 2011  ; Prahalad et Krishnan, 2008  ;
que l’imagination, ou les influences d’autres Prahalad et Ramaswamy, 2004a).
utilisateurs (ex : les recommandations). La valeur Ces notions de valeur aident à comprendre le
contextuelle met en évidence le fait que la valeur est concept de co-création de valeur. Bien qu’elles
co-créée au sein d’un contexte social et spatial et se considèrent toutes que la valeur est créée par le
réfère donc, en plus des pratiques de consommation, bénéficiaire et co-créée quand chaque participant
à la co-création de significations, de symboles et de engrange de la valeur de leurs interactions, selon la
marques (Buchanan et Dawson, 2007 ; Kates, 2004 ; perspective adoptée, la valeur peut résulter
Merz et al., 2009 ; Vallaster et von Wallpach, 2013). d’interactions directes et/ou indirectes entre les
Enfin, une approche expérientielle implique une acteurs. En effet, la valeur d’échange et la valeur
conceptualisation plus large de la valeur (Holbrook, d’usage sont exclusivement générées à travers les
2006). Bien que la valeur expérientielle est toujours interactions directes entre les acteurs, alors que la
créée par les bénéficiaires (Helkkula et al., 2012), valeur expérientielle et la valeur contextuelle
cette approche intègre la valeur d’échange, la valeur englobent également les interactions indirectes
d’usage et la valeur contextuelle, ainsi que la comme l’influence des dimensions sociales,
dimension hédonique de la valeur (Park et Ha, spatiales et hédoniques.
2015). Cette perspective expérientielle englobe un
large éventail de valeurs qui peuvent être
Acteurs
différenciées selon trois dimensions : intrinsèques/
extrinsèques, orientées vers soi ou vers les autres, et La théorie de la co-création de valeur implique
selon le rôle actif ou réactif des bénéficiaires toutes les parties prenantes (consommateurs, firmes,
(Gentile et al., 2007 ; Holbrook, 2006 ). fournisseurs, concurrents, institutions publiques)
Leclercq et al. 39

dans le processus (Prahalad et Ramaswamy, 2004a ; développent avec les autres contributeurs pour créer
Vargo et Lusch, 2011). Cette perspective intégrative un dialogue. Ils peuvent également interagir avec
a été étudiée dans 23 articles de notre corpus. Cette des éléments extérieurs au processus.
emphase sur la multitude de parties prenantes Troisièmement, les ressources peuvent être
expliquerait l’importance de ce concept dans orientées envers une action pour atteindre l’objectif
d’autres disciplines, comme l’administration du processus de co-création de valeur. Ces trois
publique, les sciences politiques, ou encore la dimensions mènent à la typologie présentée en
gestion des ressources humaines. Les acteurs figure 5, comprenant huit cadrans reflétant les
contribuent aux processus de co-création de valeur profils d’acteurs mis en avant dans la littérature.
en combinant leurs compétences et en partageant Quatre de ces profils contribuent en agissant au
leurs ressources (Ramaswamy, 2011). sein du processus. Premièrement, les utilisateurs
En marketing, les auteurs se focalisent plus émergents se basent sur leur intuition et leur
particulièrement sur la valeur co-créée entre les jugement pour développer des produits et services
entreprises et les consommateurs. Lorsque la valeur que les consommateurs généraux trouveront
est créée à travers l’utilisation ou la consommation attirants et utiles (Hoffman et al., 2010). Ils sont
d’une offre (comme nous l’avons vu dans la section capables d’agir pour atteindre l’objectif de l’activité
précédente), 26 articles ont insisté sur l’importance de co-création mais ils ne contribuent pas en
de remettre en question l’image du consommateur interagissant avec d’autres acteurs au sein ou hors
passif (Badot et Cova, 2008  ; Prahalad et du processus. Deuxièmement, les lead users
Ramaswamy, 2004a ) et de le considérer comme expriment généralement des besoins avant que le
une potentielle ressource opérande (Vargo et al., marché ne les ressentent. A ce titre, ils peuvent
2008). Les ressources opérandes agissent sur influencer le choix de futurs consommateurs (Von
d’autres ressources pour créer de la valeur Hippel, 1986) de telle manière qu’ils agissent au
(connaissances, compétences, relations) (Arnould sein du processus tout en influençant des acteurs
et al., 2006 ; Baron et Harris, 2008); elles peuvent hors de ce processus. Cependant, ils ne fournissent
être humaines (compétences et aptitudes), aucune aptitude particulière lors des interactions et
organisationnelles (procédures, directives, règles), de la création de liens avec les acteurs engagés dans
informationnelles (connaissances) ou relationnelles le processus de co-création de valeur. Troisièmement,
(réseaux) (Hunt et Derozier, 2004). A l’inverse, les les pro-ams sont des acteurs passionnés qui
ressources opérantes sont physiques et tangibles souhaitent collaborer avec les entreprises pour
(infrastructures) et nécessitent l’application d’autres mettre en évidence leurs compétences et partager
ressources pour potentiellement produire leur valeur leurs connaissances avec des personnes ayant les
(Vargo et Lusch, 2004). Au cours des processus de mêmes centres d’intérêt (Leadbeater et Miller,
co-création de valeur, elles peuvent servir de 2004). Ils contribuent pleinement au processus de
support aux interactions entre les acteurs (Vargo co-création de valeur en agissant et interagissant.
et al., 2008) comme la plateforme d’engagement. Néanmoins, ils ne possèdent que peu de capacités
Sur base du type de ressources que les acteurs pour interagir et influencer les gens hors du
engagent dans le processus de co-création de valeur, processus. Quatrièmement, les fournisseurs
de nombreux profils émergent de la littérature, tels complets agissent et interagissent au sein du
les lead users (Von Hippel, 1986 ; Vernette et al., processus et influencent des acteurs hors du
2013), les utilisateurs émergents (Hoffman et al., processus (Kozinets, 1999).
2010), les « experts du marché » (market mavens) Quatre autres profils semblent également
(Feick et Price, 1987) et les « passeurs de frontières » contribuer au processus, mais n’agissent pas
(boundary spanners) (Bullinger et al., 2010). Nous envers l’objectif du processus de co-création de
identifions trois contributions potentielles que valeur. Premièrement, les « passeurs de frontières »
chaque acteur peut réaliser au cours des processus (boundary spanners) sont capables de concilier
de co-création de valeur. Premièrement, les acteurs les intérêts au sein du processus. Ils génèrent
peuvent s’investir dans les interactions qu’ils également des contacts hors de leurs groupes
40 Recherche et Applications en Marketing 31(3)

Figure 5. Typologie des rôles joués par les acteurs au sein du processus de co-création de valeur.

sociaux et les utilisent comme support pour En accord avec les travaux de Cova et Cova
l’accès à de nouvelles connaissances (Bullinger (2009) et de Kozinets (1999), nous identifions
et al., 2010). Deuxièmement, les socialisateurs plusieurs contributions potentielles qu’un acteur
investissent des ressources dans les interactions pourrait réaliser, en agissant ou interagissant, dans
avec les autres parties prenantes au sein du les processus de co-création de valeur. Par exemple,
processus de co-création de valeur de manière à les acteurs peuvent investir leurs ressources
créer et à maintenir des liens interpersonnels forts. lorsqu’ils interagissent avec les autres participants
Leur intérêt pour l’objectif de co-création est et ainsi développer un dialogue. D’autres ressources
superficiel (Kozinets, 1999). Troisièmement, les peuvent être orientées envers les actions entreprises
« experts du marché  » (market mavens) sont au cours du processus de co-création de valeur ;
toujours informés des nouvelles technologies et nous intégrons aussi les aptitudes de créer des liens
ont une forte tendance à lancer la discussion avec avec les personnes hors du processus. Alors que
d’autres consommateurs (Feick et Price, 1987). Kozinets (1999) distingue clairement le membre
Bien qu’ils ne contribuent pas au processus, ils actif du membre passif, la perspective de co-création
interagissent et influencent les acteurs qui ne sont de valeur les considèrent tous comme des acteurs.
pas engagés dans le processus de co-création de Par ailleurs, la typologie proposée par Kozinets
valeur. Quatrièmement, certains consommateurs (1999) concerne uniquement les consommateurs.
n’investissent leurs ressources dans aucune de ces Notre classification intègre toutes les parties
dimensions. Ils n’ajoutent aucune ressource au prenantes (consommateurs, concurrents,
processus de co-création de valeur. Ils sont fournisseurs, autres entreprises). Enfin, exception
toutefois considérés comme des acteurs, car ils faite de Karpen et al. (2011) et de Karpen et al.
jouissent des bénéfices liés au processus et (2015), peu d’études investiguent la nature des
déterminent donc la valeur qui en résulte (Vargo acteurs impliqués dans le processus co-création de
et Lusch, 2008). valeur. Beaucoup se concentrent en effet sur les
Leclercq et al. 41

ressources des consommateurs et négligent les Les relations entre acteurs impliquent quatre
ressources et aptitudes mises à disposition par caractéristiques majeures. Premièrement, l’interaction
d’autres acteurs comme les entreprises ou les peut prendre la forme d’une participation unique ou
institutions publiques (Navarro et al. (2015). La d’un dialogue continu (Frow et al., 2015 ; Roser et al.,
recherche doit en conséquence dédier plus 2013 ). Alors que la première implique chaque
d’attention à cette problématique. contributeur une seule fois, la seconde nécessite que
les acteurs gèrent des relations à long terme.
Deuxièmement, la structure interactionnelle, qui
La plateforme d’engagement
définit le nombre d’acteurs impliqués ainsi que leurs
Le thème des plateformes d’engagement a été codé interactions dans le processus, délimite
dans 51 articles. Elles concernent tous les espaces en l’environnement où ont lieu les interactions. En plus
ligne ou hors ligne où les acteurs peuvent interagir et des nombreux participants qui peuvent interagir dans
échanger des ressources dans le but de créer les processus de co-création de valeur (Prahalad et
conjointement de la valeur (Ramaswamy et Ozcan, Ramaswamy, 2004a), la structure interactionnelle qui
2014). La forme de ces plateformes d’engagement supporte leurs échanges peut être en « one-to-one »,
se doit de rendre possible le dialogue, d’assurer la « one-to-many », « many-to-many », ou sous forme de
transparence, ainsi que l’accès illimité à réseaux. Les premiers travaux sur le management des
l’information, ce qui mène à un partage des risques services considéraient principalement la co-création
et bénéfices dans le cadre des processus de de valeur sous une perspective dyadique, avec un
co-création de valeur (Ramaswamy et Gouillart, fournisseur et un bénéficiaire (structure en « one-to-
2010). Les plateformes d’engagement peuvent être one ») (Grönroos et Voima, 2012 ; Vargo et Lusch,
en ligne ou non. Comme il ressort de 25 articles de 2011 ); d’autres études se sont, par la suite, penchées
notre corpus, les nouvelles technologies en ligne sur la co-création de valeur au-delà de cette dyade en
sont populaires pour leur capacité à faciliter la adoptant une perspective en réseau (Edvardsson et al.,
communication et les échanges de contenus entre les 2011 ; Epp et Price, 2011 ; Jaakkola et Hakanen, 2013 ;
utilisateurs (Bell et Loane, 2010 ; Kaplan et Haenlein, Mele, 2011 ; Nätti et al., 2014). En innovation, les
2010 ;Sawhney et al., 2005 ; Sharma et Sheth, 2004). utilisations élargies des idées de consommateurs pour
L’utilisation des solutions hors ligne ou en ligne ne développer de nouvelles offres (Füller et al., 2011 ;
détermine cependant pas l’efficacité du processus de Sawhney et al., 2005 ) ont considéré les interactions
co-création de valeur, qui dépend plutôt du design de entre une entreprise et de nombreux acteurs (« one-to-
la plateforme elle-même. Les caractéristiques clés many ») ou entre plusieurs entreprises et plusieurs
identifiées dans la littérature peuvent être classées en acteurs pour co-créer la valeur (« many-to-many »)
trois groupes, celles liées au choix des acteurs, aux (Sawhney et al., 2005). Troisièmement, la
relations, et aux tâches requises (voir tableau 1). gouvernance reflète la manière dont les acteurs se
En ce qui concerne la sélection des acteurs, deux coordonnent au cours du processus de co-création de
caractéristiques émergent de notre analyse de valeur (Aitken et Campelo, 2011). La gouvernance
contenu. D’une part, une distinction importante hiérarchique est basée sur des règles et une structure
concerne l’initiateur du processus de co-création de imposées par une autorité légitime. La gouvernance
valeur. Pour co-créer de la valeur, les entreprises se de marché est basée sur la mise en place d’incitants à
doivent de rejoindre une plateforme mise en place l’interaction et à l’échange. Ce type de gouvernance
par les consommateurs (ex  : communauté de est enraciné dans la rencontre de l’offre et la demande.
consommateurs), ou créer leur propre espace (Cova La gouvernance relationnelle est quant à elle basée
et White, 2010). D’autre part, la participation à une sur des interactions riches de confiance, au cours
plateforme d’engagement peut impliquer un critère desquelles les expériences influencent les attentes
de sélection, comme des compétences minimales ou futures. Quatrièmement, les dynamiques
un droit d’inscription, ou la plateforme peut être relationnelles, qui se réfèrent à la nature des relations
accessible à tous les acteurs souhaitant y prendre entre les participants, peuvent prendre la forme de
part (Roser et al., 2013). compétition, de coopération ou encore de coopétition
42 Recherche et Applications en Marketing 31(3)

Tableau 1.  Typologie des caractéristiques des plateformes d’engagement.

Groupes Caractéristiques
Acteurs •• Initiée pas la marque vs. initiée par les consommateurs
•• Basée sur du crowdsourcing vs. basée sur une sélection d’acteurs
Relations •• Participations ponctuelles vs. participations continues
•• Gouvernance (marché, confiance ou hiérarchique)
•• Structure relationnelle (1-to-1, 1-to-many, many-to-many, au sein d’un réseau)
•• Dynamique relationnelle (compétition, coopération coopétition)
Activités •• Sujet (télo-spécifique ou communo-ludique)
•• Etape du processus (génération d’idées, développement [post]-achat) + consommation
•• Structurée vs. non-structurée
•• Etendue
•• Intensité

(Bullinger et al., 2010). La compétition présente des (Hoyer et al., 2010). Les plateformes d’engagement
avantages dans de nombreux contextes (ex : concours adoptant un spectre de co-création plus large
de design), malgré que son influence sur les impliquent les acteurs à tous les niveaux ; d’autres
dimensions sociales de la co-création de valeur soit plateformes ont pour objectif de concentrer l’activité
encore floue ( Füller et al., 2011 ; Sawhney et al., de co-création à une étape particulière du processus
2005). Le schéma coopératif attire quant à lui une (Ramaswamy et Gouillart, 2010). Les trois étapes du
attention croissante dans la littérature de l’innovation processus d’innovation, identifiées par Nambisan
et du marketing (Bullinger et al., 2010 ; Füller et al., (2002) et Hoyer et al. (2010), sont l’idéation, le
2011 ; Kohler et al., 2009). design et les activités de support. Lors des étapes
Finalement, le design de la plateforme d’idéation, les acteurs partagent leurs idées. Les
d’engagement doit tenir compte de cinq activités de design ont pour objectif de développer
caractéristiques liées aux tâches que chaque acteur concrètement ces idées. Enfin, les étapes de support
doit réaliser. Une innovation collective implique que impliquent le partage de recommandations et
la plateforme d’engagement soit orientée vers les l’entraide dans l’utilisation de l’offre. En outre, la
produits innovants (Kozinets et al., 2008), de telle perspective de service implique une phase
manière qu’elle soit télo-spécifique. D’autres supplémentaire, dite de consommation, durant
plateformes sont davantage construites autour du laquelle les consommateurs co-créent la valeur en
développement de la communauté ; on les considère consommant l’offre proposée (Grönroos, 2008  ;
comme étant communo-ludiques. D’autres 2009 ; Vargo et Lusch, 2004 ). Sur chaque plateforme
caractéristiques liées aux tâches portent sur l’étape d’engagement, différents niveaux d’intensité de
du processus de création de valeur au cours de co-création de valeur apparaissent, reflétant la
laquelle les acteurs interagissent et co-créent. Une mesure dans laquelle le processus de co-création
plateforme d’engagement peut être structurée et affecte l’activité de l’entreprise (Hoyer et al., 2010).
divisée selon les différentes étapes des processus de Si de nombreux travaux décrivent l’impact de
Développement de Nouveaux Produits (DNP) ou du l’application des différentes caractéristiques
Développement de Nouveaux Services (DNS), ou indépendamment des unes par rapport aux autres, la
peut également ne pas être structurée, pour que les littérature reste limitée quant à l’impact potentiel de
acteurs co-créent délibérément la valeur lorsqu’ils le leur combinaison, aussi bien positive que négative.
souhaitent, libres de toute contrainte liée aux étapes A titre d’exemple, l’association des composantes de
préliminaires (Roser et al., 2013). L’étendue de la la co-création de valeur, la valeur, les acteurs et la
co-création de valeur concerne la propension de plateforme d’engagement pourrait être appréhendée
l’entreprise à collaborer avec les acteurs à tous les à travers le prisme des sciences sociales, comme
niveaux du processus de co-création de valeur dans le cas de la théorie de l’action développée par
Leclercq et al. 43

Coleman (1990). Cette dernière soutient que deux dans 55 articles), l’intégration des ressources (codée
relations peuvent exister entre les acteurs et les dans 44 articles), l’engagement (codé dans 19
ressources : les acteurs peuvent avoir le contrôle des articles) et le processus d’apprentissage (codé dans
ressources, ou ils peuvent y avoir un intérêt. Les 14 articles) (Grönroos, 2012 ; Payne et al., 2008 ;
agissements des acteurs consistent en un effort à Perks et al., 2012 ; van Doorn et al., 2010).
travers duquel ils abandonnent les ressources pour Au cours du processus d’intégration des
lesquelles ils ont un intérêt moindre en échange des ressources, chaque acteur intègre les ressources
ressources incontrôlées pour lesquelles ils ont un offertes par d’autres acteurs et les associe avec ses
intérêt plus important. En intégrant les ressources propres ressources pour créer de la valeur (Vargo et
par lesquelles ils sont intéressés, les acteurs Lusch, 2008). L’échange de ressources met en
co-créent de la valeur. Dès lors, l’échange de évidence la nécessité de considérer les acteurs
ressources et les processus de co-création de valeur comme des sources de compétences à mobiliser
dépendent de la connaissance de chaque acteur en (Prahalad et Ramaswamy, 2000). En conséquence,
ce qui concerne ressources disponibles. Si l’on les deux parties – entreprises et acteurs – jouent le
applique cette perspective à la co-création de valeur, rôle d’intégrateurs de ressources (Edvardsson et al.,
la volonté des acteurs d’interagir et d’échanger 2011). La complémentarité des ressources partagées
dépend des ressources qu’ils espèrent obtenir au vient alors enrichir la co-création de valeur (Vargo
cours des interactions, ainsi que de leur perception et Lusch, 2011). L’intégration de ces ressources
de ce que l’on attend d’eux dans le processus de permet également la création potentielle de
co-création de valeur. Cela souligne le rôle clé de la nouvelles compétences (Vargo et Lusch, 2011), ce
plateforme d’engagement, qui permet à chaque qui génère une boucle d’apprentissage (Grönroos et
acteur d’interagir et d’échanger des ressources tout Voima, 2012 ; Hibbert et al., 2012 ; Komulainen,
en assurant le fait que ces mêmes acteurs savent ce 2014) et pousse les acteurs à revoir leurs propres
qui leur est demandé en matière de ressources, pratiques (Roberts et al., 2005 ; Antonacopoulou,
lesquelles peuvent alors être intégrées dans le 2009) concernant la manière dont ces derniers
processus de co-création de valeur. Comme le agissent et interagissent au cours du processus de
soulignent Prahalad et Ramaswamy (2004a), la co-création de valeur (Lusch et al., 2010 ; Payne
co-création de valeur nécessite la transparence des et al., 2008).
acteurs. Un manque de transparence risque de Alors que la co-création de valeur englobe
mener à une utilisation inappropriée des ressources, l’intégration des ressources des acteurs, les
qui pourrait ainsi conduire à une co-destruction de interactions restent indispensables pour faciliter
valeur (Plé et Chumpitaz Cáceres, 2010). ces échanges ainsi que le processus
d’apprentissage, car elles permettent le partage
La co-création de valeur en des ressources et le développement des relations
entre acteurs. Les interactions peuvent être
tant que processus physiques, virtuelles ou mentales ; au cours de
Les processus émergents de notre analyse celles-ci, chaque acteur influence les pratiques
représentent les éléments reliant les composants des autres parties prenantes (Grönroos, 2008).
précités, c’est-à-dire la valeur co-créée, les Ces interactions peuvent avoir lieu entre les
co-créateurs et la plateforme d’engagement. Sur acteurs d’entités différentes (ex : consommateurs
base de notre analyse, un processus général et trois et entreprises) ou entre individus d’une même
sous-processus apparaissent. En effet, la co-création entité (ex  : entre consommateurs) (Novani et
de valeur est décrite comme un processus englobant Kijima, 2013). Ces interactions soutiennent
une série d’outils et de pratiques qui supportent la l’échange de ressources (Gummesson et Mele,
création conjointe de valeur au sein d’un groupe 2010 ; Vargo et Lusch, 2011) et ont pour objectif
d’acteurs (Payne et al., 2008). Dans le processus de d’établir des dialogues ou des relations continues
co-création de valeur, quatre processus sous-jacents entre les acteurs impliqués, permettant ainsi la
émergent : les interactions entre les acteurs (codées continuité du processus interactif (Ballantyne,
44 Recherche et Applications en Marketing 31(3)

2004 ; Varey et Ballantyne, 2006). Les interactions plus d’attention à la relation qu’ils prévoient de
ont lieu à travers des plateformes d’engagement développer avec les acteurs et à l’harmonie au sein
qui définissent la structure et les limites des du groupe (Chan et al., 2010). Le rapport au pouvoir
interactions (Prahalad et Ramaswamy, 2004a). décrit dans quelle mesure les individus se
Néanmoins, la mise à disposition de technologies considèrent comme égaux, supérieurs ou inférieurs
et d’infrastructures permettant aux acteurs de aux autres. Ceux qui se perçoivent inférieurs ont
s’engager dans un processus de co-création de tendance à se sentir plus à l’aise lorsque que la
valeur en interagissant et en échangeant des structure les responsabilise tandis que les acteurs se
ressources ne mène pas systématiquement à de la considérant comme égaux ou supérieurs aux autres
co-création de valeur. Co-créer de la valeur implique tentent de gagner du pouvoir à travers le processus
de relever le défi suivant : générer l’engagement des de co-création de valeur. Ils rejettent alors tout
participants et le maintenir au cours du temps élément qui représente une forme de contrôle sur
(Nambisan et Baron, 2009), l’engagement étant le leurs activités (Chan et al., 2010).
degré de connexion qu’il existe entre les acteurs
(Brodie et al., 2013 ; Kumar et al., 2010 ). Bien que
Motivations
ce processus itératif soit multidimensionnel,
comprenant des aspects cognitifs, affectifs et Dix-sept articles de notre analyse de contenu
comportementaux (Bowden, 2009 ; Brodie et al., indiquent de manière spécifique que les
2011), les recherches se focalisent sur la dernière de motivations des acteurs sont à la base du processus
ces dimensions (Jaakkola et alexander, 2014). Les de co-création de valeur. Bien que la co-création
manifestations comportementales de l’engagement de valeur est une approche qui s’oriente vers les
peuvent être distinguées en deux groupes. Il existe ressources, elle ne se limite pas à une collaboration
d’une part les comportements dits ordinaires entre participants qualifiés. Alors que les activités
(in-role) qui se réfèrent aux comportements de co-production ont pour objectif d’attirer des
qu’adoptent les consommateurs pour atteindre leurs acteurs qualifiés de lead users (Von Hippel,
objectifs de consommation. D’autre part, il y a les 1986), les processus de co-création de valeur
comportements extraordinaires (extra-role) qui tendent à inclure l’ensemble des acteurs
décrivent la participation volontaire des acteurs potentiels. L’engagement requis lors de ce
dans les activités de l’entreprise, comme les processus souligne le rôle des motivations comme
processus d’innovation, la promotion de l’entreprise, les principaux moteurs de la co-création de valeur
le bouche-à-oreille ou encore les évaluations de (Füller et al., 2010 ; Ind et Coates, 2013). Dans le
l’offre (Kumar et al., 2010 ; van Doorn et al., 2010 ; domaine de l’innovation, Ind et Coates (2013)
Yi et Gong, 2013). L’engagement des acteurs doit avancent que l’engagement de tout acteur motivé
donc être encouragé et entretenu par l’intermédiaire peut être pertinent, avec l’hypothèse sous-jacente
du design de la plateforme d’engagement (Nambisan que la créativité – un composant clé de
et Baron, 2009). l’innovation – émerge non seulement de génies,
Chan et al. (2010) et Yim et al. (2012) mettent en mais également d’interactions entre les membres
évidence deux dimensions culturelles influençant la d’une équipe soudée (Ind et Coates, 2013).
manière dont les participants interagissent au cours Comme l’illustre la figure 6, les motivations des
du processus de co-création de valeur  : une acteurs à s’engager dans le processus de
orientation collectiviste (vs. individualiste) et le co-création de valeur peuvent prendre diverses
rapport au pouvoir. Contrairement à l’orientation formes qui se distinguent selon trois critères :
individualiste, l’orientation collectiviste reflète les altruistes vs. non-altruistes, intrinsèques vs.
conditions dans lesquelles les intérêts collectifs extrinsèques et personnelles vs. sociales.
surpassent les désirs et besoins individuels Les motivations altruistes impliquent une
(Patterson et al., 2006). Alors que les individualistes volonté d’aider les autres sans pour autant souhaiter
intègrent le processus de co-création de valeur pour une récompense directe (Constant et al., 1996),
tirer profit de celui-ci, les collectivistes attribuent alors que les motivations non-altruistes (Roberts
Leclercq et al. 45

Figure 6. Typologie des motivations des acteurs.

et al., 2014) concernent les acteurs qui souhaitent l’activité en elle-même (Deci et Ryan, 2002). A leur
obtenir un certain profit de leur participation au tour, les motivations intrinsèques peuvent être
processus de co-création de valeur. Les motivations personnelles ou sociales. Les premières concernent
non-altruistes peuvent être aussi bien intrinsèques les motivations égocentriques telles que le
qu’extrinsèques (Deci et Ryan, 2002). Les développement personnel ou les motivations
motivations extrinsèques intègrent une volonté de hédoniques comme l’amusement, l’évasion et la
collaborer directement avec les entreprises, un désir passion, ainsi qu’une volonté de développer ses
de voir de meilleurs produits sur le marché ou compétences, ses aptitudes et ses connaissances
encore d’influer sur les activités des entreprises (Dahl et Moreau, 2007 ; Nambisan et Baron, 2009 ).
(Roberts et al., 2014). A l’inverse, les motivations Les motivations sociales reprennent quant à elles le
intrinsèques concernent les personnes valorisant besoin d’appartenance, de reconnaissance ou de
46 Recherche et Applications en Marketing 31(3)

feedbacks notamment (Roberts et al., 2014). Ramaswamy, 2004a) et, par définition, résulte en la
Au-delà de ces trois distinctions, Fuller (2006) génération de valeur réciproque pour chacun
suggère que les motivations intrinsèques, et tout d’entre eux (Vargo et Lusch, 2004). Dès lors, sur
particulièrement les motivations sociales, mènent à base de notre analyse, 26 articles se sont intéressés
l’intensité de l’engagement des acteurs au sein du aux conséquences pour les entreprises, les
processus de co-création de valeur, alors que les contributeurs et les consommateurs passifs (qui
motivations extrinsèques concernent davantage la n’engagent pas leurs ressources dans le processus
fréquence de participation. Dans le même ordre de co-création de valeur).
d’idées, Amabile (1996) identifie les motivations Du point de vue de l’entreprise, la co-création de
intrinsèques comme un facteur de créativité. Les valeur incite les parties prenantes externes à contribuer
entreprises devraient dès lors considérer ces à la génération d’idées et de solutions (Hoyer et al.,
différents types de motivations comme 2010). Ces contenus co-créés surpassent généralement
complémentaires, afin d’assurer non seulement la les créations professionnelles en termes de
qualité des participations des acteurs, mais performances sur le marché telles que les ventes, le
également la longévité de leur engagement. caractère innovant des produits/services ou encore les
Trois facteurs supplémentaires modèrent les impacts stratégiques (Black et al., 2014 ; Nishikawa
motivations à s’impliquer dans la co-création de et al., 2013 ; Santos-Vijande et al., 2013). De plus, en
valeur. Tout d’abord, Nambisan et Baron (2007 ; ce qui concerne l’innovation, les producteurs ont
2009) suggèrent qu’au plus l’objet de co-création est tendance à n’assimiler que les connaissances qu’ils
important pour les acteurs, plus ils s’informent à son considèrent eux-mêmes comme pertinentes,
sujet, interagissent avec d’autres acteurs impliqués manquant ainsi l’opportunité de développer de réelles
et valorisent l’apprentissage qu’ils peuvent faire en innovations de ruptures répondant aux besoins des
ce qui concerne l’offre et son usage. Deuxièmement, consommateurs. En établissant un dialogue riche et
en s’identifiant aux contributeurs, les acteurs se libre avec les consommateurs, les entreprises peuvent
motivent à interagir avec des individus partageant la améliorer leur compréhension des différents points de
même optique. L’identification à la communauté vue (Varey et Ballantyne, 2006), créer une implication
co-créatrice de valeur (Gebauer et al., 2013) commune envers les nouvelles offres (Nambisan et
représente la mesure dans laquelle les individus se Baron, 2007) et donc générer des innovations
perçoivent comme identiques aux membres présentant un risque d’échec moins élevé (Bogers
co-créateurs de valeur (Nambisan et Baron, 2009). et al., 2010). Enfin, à travers la co-création de valeur,
Troisièmement, de nombreux auteurs indiquent les entreprises développent et renforcent leurs
l’importance de la confiance que les acteurs ont en relations avec les acteurs impliqués (Roser et al.,
ce qui concerne la contribution des autres parties 2013).
prenantes au sein du processus de co-création de Du point de vue des contributeurs, l’engagement
valeur (Etgar, 2008 ; Huemer, 2014 ; Purvis et Long, des acteurs envers le processus de co-création de
2011). Ce facteur représente les aptitudes valeur influence positivement le niveau de
individuelles à croire que les autres participants satisfaction, la fidélité, leurs relations avec
exécuteront la tâche requise et fourniront les l’entreprise et leurs intentions comportementales
ressources promises. Au plus les individus font (bouche-à-oreille, achats, propension à payer)
confiance aux contributeurs, au plus ils développeront (Atakan et al., 2014 ; Bacile et al., 2014 ; Franke et
un sentiment de sécurité en ce qui concerne la Schreier, 2008 ; Gallan et al., 2013 ; Gebauer et al.,
disponibilité des ressources, les rendant capables de 2013 ; Xia et Suri, 2013 ; ). La qualité de l’expérience
co-créer la valeur à travers leurs interactions. encourage également les acteurs à pérenniser leur
engagement (Dong et al., 2008 ; Füller et al., 2011 ;
Conséquences Noordhoff et al., 2011). Au cours des interactions
successives, les acteurs nouent des liens et
La co-création de valeur nécessite des efforts de la développent une communauté basée sur le principe
part de toutes les parties prenantes (Prahalad et de collaboration (Healy et McDonagh, 2013).
Leclercq et al. 47

Enfin, les consommateurs passifs attribuent une Echelles de mesure


meilleure qualité aux offres co-créées qu’aux offres
professionnelles (Schreier et al., 2012), et ce pour Le développement d’échelles de mesure a été
trois raisons. Tout d’abord, plus les idées proposées identifié dans huit articles récents comme une
sont nombreuses, plus les chances sont grandes priorité majeure pour les futures recherches
qu’une solution créative apparaisse (Troy et al., (Baraldi et al., 2014 ; Coviello et Joseph, 2012 ;
2001). Ensuite, la participation des divers profils Payne et al., 2008 ). Plusieurs échelles existantes
mène à l’intégration de différents points de vue visent à évaluer le processus de co-création de
(Robinson et Dechant, 1997). Troisièmement, les valeur. Cependant, chacune d’entre elles en mesure
membres de l’entreprise ne sont pas nécessairement uniquement une dimension particulière. Par
des consommateurs ou des utilisateurs de leur offre, exemple, Yi et Gong (2013) tentent d’évaluer les
et pourraient ainsi mal interpréter ou ne pas comportements des consommateurs co-créateurs
connaître les besoins des utilisateurs (Franke et al., de valeur en fonction des comportements ordinaires
2006). Outre la meilleure perception en termes de in-role nécessaires à la co-création de valeur (ex :
qualité de la solution co-créée, les non-participants recherche d’information, partage d’information,
peuvent avoir une meilleure évaluation de la marque comportement responsable, interactions
(Thompson et Malaviya, 2013). Cette augmentation personnelles) et des comportements extraordinaires
de la qualité perçue influence positivement la extra-role, non indispensables et volontaires, mais
fidélité des consommateurs, leurs intentions fournissant de la valeur supplémentaire (ex  :
d’achats, et la disposition à payer (Fuchs et al., feedback, promotion, aide, tolérance) (Bove et al.,
2013 ; Norton et al., 2012 ; Schreier et al., 2012 ; 2009 ; Groth, 2005 ; van Doorn et al., 2010). Dans
Thompson et Malaviya, 2013). Néanmoins, ces le même ordre d’idées, Nysveen et Pedersen
impacts positifs n’opèrent qu’à la condition que les (2014) proposent une échelle de mesure traitant
consommateurs considèrent les participants comme des comportements extraordinaires adoptés par les
similaires à eux-mêmes, et compétents (Franke et consommateurs. Leurs échelles fournissent des
Schreier, 2008 ; Fuchs et al., 2013 ; Mochon et al., informations pertinentes concernant les
2012 ; Schreier et al., 2012 ; Thompson et Malaviya, comportements induits par les pratiques de
2013). Un tel critère souligne la nécessité co-création de valeur, mais n’évaluent pas les
d’impliquer les « utilisateurs moyens » et de mettre dimensions expérientielles du processus. Füller
en avant leurs aptitudes à innover. et al. (2011) tentent d’évaluer ces dimensions
Au-delà de ces conséquences positives, expérientielles et identifient trois dimensions
Noordhoff et al. (2011) identifient deux risques sous-jacentes (Dahl et Moreau, 2007): autonomie,
inhérents à la co-création de valeur : l’opportunisme sentiment de compétence, et le plaisir intrinsèque
des participants et la redondance. Les acteurs dérivé de l’expérience. Ils mettent en évidence
impliqués peuvent en effet utiliser la valeur co-créée l’influence de ces trois dimensions sur la créativité
à l’encontre des autres acteurs, de telle manière des acteurs et leurs futures participations dans le
qu’un ou plusieurs autres acteurs pourraient souffrir processus de co-création de valeur. Ils reconnaissent
de réduction de valeur durant le processus. La également l’impact du sentiment d’appartenance à
valeur serait alors co-détruite. Le processus de une communauté, bien qu’ils n’incluent pas cette
co-création de valeur doit être mis en place de dimension sociale dans leur échelle. Cette échelle
manière à minimiser de tels comportements. Enfin, se concentre principalement sur l’innovation ; elle
à travers la création d’une communauté autour du n’est donc pas adaptée à d’autres contextes tels
concept de co-création de valeur, les entreprises que la gestion des services ou la vente. Des efforts
risquent de perpétuellement partager leurs supplémentaires sont nécessaires pour développer
ressources avec les mêmes acteurs. Pour contrôler une échelle capable de mesurer l’intensité du
ce risque, les entreprises se doivent d’attirer de processus de co-création de valeur, adaptable à de
nouveaux participants, afin de renouveler les nombreux contextes et intégrant à la fois les
ressources mises à disposition. expériences personnelles et sociales. Etant donné
48 Recherche et Applications en Marketing 31(3)

l’utilité d’une échelle complète et validée pour dans quelle mesure les dynamiques de compétition
étudier la co-création de valeur de manière influencent-elles l’engagement des participants sur
empirique (appels à contribution de Enz et les plateformes d’innovation, en comparaison aux
Lambert, 2012 ; McColl-Kennedy et al., 2012 ; dynamiques de coopération  ? Comment les
Ranjan et Read, 2014), nous notons également que interactions durables (vs. ponctuelles) limitent-elles
cette échelle devrait inclure les dimensions les comportements opportunistes  ? La structure
comportementales, ainsi que les dimensions relationnelle influence-t-elle l’engagement des
relatives aux valeurs expérientielles personnelles acteurs dans le processus de co-création de valeur ?
et sociales que les participants génèrent au cours Des études de cas pourraient s’avérer utiles pour
du processus. mieux comprendre les dimensions longitudinales et
comprendre comment ces différentes caractéristiques
se combinent pour influencer le comportement.
Agenda de recherche L’émergence et la prolifération de technologies a
Le cadre conceptuel illustré en Figure 3 suggère de également créé des opportunités de développement
nombreuses questions de recherche. Dans cette de plateformes d’engagement qui permettent de
section, nous nous concentrerons sur les questions mobiliser les acteurs et interagir avec eux au cours
qui méritent une attention particulière pour des processus de co-création de valeur. L’utilisation
soutenir les objectifs académiques et managériaux de telles technologies (ex  : appareil portable,
présentés en Tableau 2 : les rôles des contributeurs environnement 3D, médias sociaux, technologies
dans le processus de co-création de valeur, le connectées, technologies Kinect) dans le but
design des plateformes d’engagement et les d’engager les acteurs est une piste évidente pour de
nouvelles technologies et l’expérience de futures recherches (Breidbach et al., 2013 ; Djelassi
co-création de valeur. Au-delà de notre analyse de et Decoopman, 2013  ; Ostrom et al., 2015),
contenu, ces questions ont été mentionnées dans concernant de nombreux domaines tels que
de nombreux appels à contribution comme des l’innovation, les soins de santé et la vente. Dans
priorités majeures (ex  : Bolton et Saxena-Iyer quelle mesure les appareils portables encouragent-
(2009); Hoyer et al., 2010 ; Ostrom et al., 2010 ; ils les processus de co-création de valeur avec les
Ostrom et al., 2015). Des recherches empiriques personnes souffrant de maladies chroniques ? Un
sur ces sujets pourraient contribuer au marketing, environnement 3D peut-il soutenir les processus
mais également aux domaines de l’innovation et NPD/NSD ? Quel rôle jouent les médias sociaux
de la gestion. dans les processus de co-création de valeur ?
Répondre à ces questions fournirait des
informations importantes concernant les meilleures
Les plateformes d’engagement et les
pratiques à adopter pour gérer les nouvelles
nouvelles technologies
technologies dans une optique de co-création de
Malgré l’attention dédiée à la description du valeur. L’utilisation du Big Data pourrait s’avérer
processus de co-création de valeur, les outils pertinente, en permettant aux chercheurs d’étudier
permettant d’engager les individus dans ce processus les comportements réels des participants et ainsi
restent peu étudiés (Brodie et al., 2011). Plusieurs d’évaluer leurs actions sous une perspective
designs de plateformes d’engagement ont été longitudinale. Il pourrait dès lors être possible de
examinés. La littérature identifie de nombreuses comprendre le phénomène d’adoption des nouvelles
caractéristiques de ces plateformes, que nous technologies et finalement de mieux appréhender la
classons en trois groupes (les tâches requises, les dimension d’apprentissage émergeant du processus
relations entre acteurs, et la propriété de la de co-création de valeur. La littérature en marketing
plateforme). Cependant, peu d’études sont numérique devrait permettre d’identifier les
consacrées aux différents impacts de ces dimensions de ces nouvelles technologies ainsi que
caractéristiques sur l’engagement des acteurs (Füller leurs impacts potentiels (Jaakkola et al., 2015 ;
et al., 2010 ; Füller et al., 2011). A titre d’exemple, Kaplan et Haenlein, 2010 ; Schiavone, 2014).
Tableau 2.  Résumé de l’agenda de recherche proposé.

Thème Connaissances actuelles Questions de recherche importantes


Leclercq et al.

Le design de la plateforme • Les caractéristiques existantes des • Comment les dynamiques de compétition affectent-elles
d’engagement et l’utilisation plateformes d’engagement sont liées aux : l’engagement des participants envers la plateforme d’innovation
des nouvelles technologies  Acteurs impliqués en comparaison avec les dynamiques de coopération ?
 Relations entre les acteurs et à la • Comment les interactions à long terme (vs. court terme)
structure interactionnelle inhibent-elles les comportements opportunistes des acteurs ?
 Tâche demandée • La structure relationnelle influence-t-elle l’engagement des
• Typologie des différentes technologies acteurs au sein du processus de co-création de valeur ?
• Comment les médias sociaux supportent-ils les processus de
co-création de valeur ?
• Comment les technologies portables favorisent-elles les
processus de co-création de valeur ?
• Les environnements 3D peuvent-ils favoriser les processus de
co-création de valeur ?
Les rôles des contributeurs • Perspective incluant de multiples parties • Quelles sont les motivations, la nature de l’engagement et
au sein du processus de co- prenantes les contributions des différents profils d’acteur au sein du
création de valeur • La typologie des acteurs est liée à : processus de co-création de valeur ?
 La dimension action • Comment les multiples profiles d’acteurs co-existent-ils au sien
 La dimension interaction du processus de co-création de valeur ?
• Les motivations de s’impliquer dans le • Les acteurs peuvent-ils se coordonner au sein de la plateforme
processus de co-création de valeur sont d’engagement ?
modérées par : • Comment la complexité de la tâche influence-t-elle la
 Confiance motivation des acteurs à être impliqué dans la processus de
 Implication co-création de valeur ?
 Identification avec la communauté • Comment le niveau de créativité requis d’une activité
influence-t-il les motivations des acteurs d’être impliqués dans
un processus de co-création de valeur ?
L’expérience de co- • Multiples formes de valeur • Comment gérer et créer l’expérience des acteurs au sein du
création de valeur • Typologie des valeurs expérientielles processus de co-création de valeur ?
selon les dimensions : • Quel type de valeur est générée au travers des expériences de
 Intrinsèque vs. extrinsèque co-création de valeur consécutives ?
 Passif vs. actif • Comment la valeur générée affecte-t-elle les comportements
 Sociale vs. personnelle des acteurs (volonté de racheter, la propension à payer, la
participation à de futures activités organisées par l’entreprise) ?
49
50 Recherche et Applications en Marketing 31(3)

Le rôle des contributeurs dans le d’ores et déjà étudié la manière dont les différents
processus de co-création de valeur profils coexistant au sein d’une communauté
peuvent se coordonner eux-mêmes dans un système
La théorie de co-création de valeur inclut de plus vaste (Kozinets et al., 2008). Ce courant de la
multiples parties prenantes (Prahalad et Ramaswamy, littérature pourrait fournir un point de départ
2004a). En lien avec les études passées, nous pertinent pour répondre à ces questions.
développons une typologie sur base de huit profils
de contributeurs qui agissent ou interagissent (à
l’intérieur ou à l’extérieur du processus). Il reste
L’expérience de co-création de valeur
néanmoins de nombreuses choses à apprendre Les recherches antérieures ont permis d’approfondir
concernant le rôle de chaque acteur (Baron et notre compréhension du concept de valeur.
Warnaby, 2011). Tout particulièrement, il serait utile Néanmoins, la littérature a tendance à se concentrer
de comparer les profils des acteurs en termes de sur la valeur attendue dans le cadre de la
motivations, d’engagement, et de contributions consommation d’une offre. La valeur expérientielle
(appels à contribution deAngelis et al., 2012  ; implique une perspective plus large qui englobe
Navarro et al., 2015 ; Vernette et Hamdi-Kidar, l’expérience de co-création des consommateurs.
2013). Les recherches ont jusqu’à présent analysé Holbrook (2006) souligne la nature
certains de ces profils indépendamment, bien que multidimensionnelle des valeurs expérientielles,
ceux-ci interagissent sur la plateforme d’engagement. mais des recherches sont nécessaires afin de
Comment ces différents profils co-existent-ils  ? comprendre quels types de valeur sont générées au
Dans quelle mesure peuvent-ils se coordonner sur la cours des expériences consécutives de co-création,
plateforme d’engagement  ? Le recours à des afin d’éliminer tout coût inutile pour les entreprises
interviews en profondeur de participants et à la et ainsi développer un avantage concurrentiel en
netnographie dans le cadre des plateformes proposant le type de valeur appropriée au bon
d’engagement pourraient permettre d’identifier les moment ; c’est-à-dire une offre de valeur supérieure
conflits potentiels au sein des différents profils, en au cours de l’expérience de co-création dans son
clarifiant la manière dont ceux-ci sont gérés. D’autre ensemble (Prahalad et Krishnan, 2008 ; Prahalad et
part, cette approche permettrait d’intégrer les Ramaswamy, 2004b). Une mauvaise interprétation
dimensions longitudinales du processus de de la valeur expérientielle attendue par les acteurs
co-création de valeur et d’étudier la manière dont les pourrait conduire les managers à fournir des
acteurs s’adaptent au cours des participations ressources inappropriées et ainsi détruire la valeur
consécutives. Plus de recherches sont également (Plé et Chumpitaz Cáceres, 2010). Nous notons
nécessaires concernant les modérateurs également la nécessité de déterminer dans quelle
motivationnels des acteurs dans le cadre de leur mesure le type de valeur co-créée influence les
implication dans le processus de co-création de comportements réels, comme la volonté des acteurs
valeur. La littérature actuelle identifie la confiance, d’acheter à nouveau ou d’intensifier leur engagement
l’implication et l’identification à la communauté sur les plateformes inhérentes. En apportant des
comme modérateurs clés. Une attention tout réponses à ces questions, les chercheurs fourniront
particulière est nécessaire en ce qui concerne les des informations clés aux managers pour utiliser la
effets modérateurs des variables liées aux tâches de valeur comme levier d’action au sein du processus
co-création de valeur, notamment la manière dont la de co-création. Des recherches supplémentaires
complexité des tâches et le niveau de créativité recourant à des études à grande échelle, menées sur
nécessaire influencent la motivation des acteurs au des plateformes d’engagement, permettraient
cours du processus. Pour répondre à ces questions, d’évaluer efficacement les dimensions expérientielles
des procédures expérimentales sont nécessaires. En et leurs impacts sur les comportements des
recourant à un tel outil méthodologique, les participants. Dans cette perspective, les échelles
chercheurs pourront manipuler la tâche et isoler son proposées par Mathwick et al.(2001) pour mesurer
effet sur les motivations des acteurs à participer. La les dimensions expérientielles pourraient s’avérer
littérature traitant de la gestion des communautés a utiles pour mettre en place ce type de procédure.
Leclercq et al. 51

Conclusion Cet article contribue à la fois au marketing et à la


gestion en décrivant les contributions de ces
Dans des environnements complexes de plus en courants littéraires et en intégrant leurs particularités.
plus concurrentiels, l’opportunité de co-créer de la En réponse à un appel à contribution de Navarro
valeur avec les parties prenantes est un défi majeur et al. (2014), nous résumons les connaissances
pour les entreprises. Nous avons intégré dix années actuelles, sous la forme d’un modèle théorique qui
de recherches sur la co-création de valeur, au départ fournit une base pour de futures recherches. Le
de l’article de Prahalad et Ramaswamy (2004a). modèle se caractérise par trois sous-processus :
Nous proposons ici une vue intégrative de la l’échange de ressources, les interactions et
littérature traitant de ce concept émergeant, en l’engagement. Nos conclusions répondent aux
identifiant huit thèmes structurels : la définition de suggestions de Thompson et Malaviya (2013)
la co-création de valeur, les types de valeurs concernant le fait que la recherche se doit de
co-créées, les acteurs impliqués, les plateformes reconnaître le rôle actif des consommateurs, en tant
d’engagement utilisées, les moteurs, les processus que bénéficiaires de la valeur co-créée. Cet article
liés, les conséquences de la co-création de valeur, et met en évidence trois types de valeurs distinctes que
sa mesure. Notre recherche se base sur une analyse les acteurs co-créent à travers leur participation,
minutieuse de 181 articles récents publiés dans des dont la valeur d’usage et la valeur expérientielle
journaux de rang A, B et C, dans les domaines du (Sheth et Uslay, 2007). Ce travail met également en
marketing, de l’innovation et du business. L’analyse évidence différents designs de plateformes
de contenu du corpus (2,884 pages) nous a permis d’engagement, selon l’objectif, les choix des acteurs
de proposer une nouvelle définition de la co-création et les relations entre participants (Nishikawa et al.,
de valeur qui la distingue clairement de concepts 2013). En tant que moteur du processus de
similaires (la co-production, l’innovation ouverte,
co-création de valeur, nous notons également le rôle
la prosommation, la co-destruction de valeur). Nous
clé des motivations des acteurs et les conséquences
avons également identifié et analysé en profondeur
potentielles qui peuvent résulter d’un tel processus,
les composantes clés de la co-création de valeur,
du point de vue de l’entreprise et des contributeurs
c’est-à-dire les valeurs co-créées, les acteurs
(participants et consommateurs). Grâce à notre
impliqués et les plateformes d’engagement. Le
méthode de codage, nous avons analysé ces thèmes
processus de co-création de valeur, tout comme ses
tels qu’ils émergent de la littérature. Bien qu’elle
sous-processus, ses moteurs, ses conséquences et
n’apparaisse que rarement en marketing en tant
ses mesures, ont été explorés et dépeints à travers
qu’outil pour mener des revues intégratives, cette
un modèle théorique. Enfin, nous proposons
méthode permet une analyse systématique des
plusieurs pistes pour stimuler ce domaine de
contenus textuels importants (Krippendorff, 2012 ;
recherche.
Torraco, 2005). A l’attention des managers, cette
Malgré notre approche systématique et
revue identifie trois composants – la valeur créée, la
rigoureuse basée sur l’analyse de contenu, notre
plateforme d’engagement et les acteurs – qui
recherche présente certaines limites. En effet,
peuvent influencer les processus de co-création de
afin d’intégrer les nombreuses perspectives et
valeur. Finalement, notre étude propose des voies
significations données à la co-création de valeur,
concrètes de recherche. En effet, les investigations
nous adoptons une approche consensuelle et nous
suggérées sont fortement recommandées pour une
nous focalisons sur les fondements communs,
meilleure compréhension du concept émergeant
négligeant ainsi les spécificités contextuelles et
qu’est la co-création de valeur. Ces découvertes
les débats théoriques qui jonchent la littérature
trouveront des applications dans de nombreux
actuelle. Les chercheurs se doivent de remédier à
contextes de services et d’innovation, aussi bien
ce manque en appliquant les fondements de la
dans un but managérial qu’académique.
co-création de valeur mentionnés dans ce travail
intégratif, et en intégrant les particularités
contextuelles et les éléments théoriques propre à Note
chaque approche. Ce papier a été accepté en version anglaise
52 Recherche et Applications en Marketing 31(3)

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Leclercq et al. 61

Annexes
Annexe 1.  Liste des articles sélectionnés avec leurs caractéristiques et les critères expliquant leur inclusion dans le
corpus, selon leur date de publication (Groupe 1 = inclus grâce au processus de sélection initial ; Groupe 2 = inclus
grâce à l’analyse des bibliographies).

Références Classement du journal Discipline Critère de sélection


Kates (2004) A Marketing 2
Prahalad et Ramaswamy (2004a) C Marketing 1
Sharma et Sheth (2004) B Marketing 1
Vargo et Lusch (2004) A Marketing 2
Edvardsson, Enquist et Johnston (2005) B Marketing 2
Roberts et al. (2005) C Marketing 1
Sawhney et al. (2005) C Marketing 2
Thrift (2006) B Business (général) 2
Buchanan et Dawson (2007) A Business (général) 2
Gentile et al. (2007) C Business (général) 1
Liu (2007) A Marketing 2
Nambisan et Baron (2007) C Marketing 2
Sheth et Uslay (2007) C Marketing 1
Badot et Cova (2008) C Marketing 1
Ballantyne et Varey (2008) B Marketing 1
Baron et Harris (2008) C Marketing 1
Cova et Salle (2008) B Marketing 1
Dong et al. (2008) B Marketing 1
Etgar (2008) B Marketing 1
Franke et Schreier (2008) B Marketing 1
Grönroos (2008) C Business (général) 1
Maglio et Spohrer (2008) B Marketing 2
Michel, Vargo et Lusch (2008) B Marketing 1
Ordanini et Pasini (2008) C Business (général) 1
Payne et al. (2008) B Marketing 1
Potts, Hartley, Banks et al. (2008) C Innovation 1
Spohrer et Maglio (2008) A Logistique/ Marketing 2
Vargo (2008) B Marketing 1
Vargo et Lusch (2008) B Marketing 2
Vargo et al. (2008) C Business (général) 1
Xie et al. (2008) B Marketing 1
Antonacopoulou (2009) C Business (général) 1
Bolton et Saxena-Iyer (2009) C Marketing 1
Brown et Patterson (2009) C Marketing 1
Cova et Cova (2009) B Marketing 1
Kohler et al. (2009) C Innovation 1
Merz et al. (2009) B Marketing 1
Nambisan et Baron (2009) A Innovation 1
Ng, Maull et Yip (2009) C Business (général) 1
Payne, Storbacka, Frow et al. (2009) B Marketing 1
Read et al. (2009) A Marketing 1
Andreu et al (2010) C Marketing 1
Bell et Loane (2010) C Marketing 1
(Continued)
62 Recherche et Applications en Marketing 31(3)

Annexe 1. (Continued)
Références Classement du journal Discipline Critère de sélection
Bogers et al. (2010) B Business (général) 1
Chan et al. (2010) A Marketing 2
Chang et Gotcher (2010) B Marketing 1
Cova et White (2010) C Marketing 1
Füller et al. (2010) B Marketing 1
Gabriel et Connell (2010) C Business (général) 1
Harwood et Gary (2010) C Marketing 1
Hoyer et al. (2010) B Marketing 1
Kerrigan et Graham (2010) C Marketing 1
Kumar et al. (2010) B Marketing 2
Lusch et al. (2010) B Marketing 2
Ostrom et al. (2010) B Marketing 1
Plé et Chumpitaz Cáceres (2010) C Marketing 1
Tynan et al. (2010) B Marketing 1
van Doorn et al. (2010) B Marketing 1
Aitken et Campelo (2011) C Marketing 1
Baron et Warnaby (2011) B Marketing 1
Brodie et al. (2011) B Marketing 2
Crowther et Donlan (2011) C Marketing 1
Edvardsson et al. (2011) B Marketing 1
Epp et Price (2011) A Marketing 1
Ford (2011) B Marketing 2
Füller et al. (2011) C Innovation 1
Karpen et al. (2011) B Marketing 1
Lusch et Vargo (2011) C Marketing 1
Mele (2011) B Marketing 1
Murphy (2011) C Logistics 1
Noordhoff et al. (2011) A Marketing 1
Purvis et Long (2011) B Marketing 1
Ramaswamy (2011) B Marketing 1
Vargo et Lusch (2011) B Marketing 1
Aarikka-Stenroos et Jaakkola (2012) B Marketing 1
Angelis et al. (2012) C Business (général) 1
Briscoe et al. (2012) C Business (général) 1
Chen et al. (2012) C Marketing 1
Coviello et Joseph (2012) A Marketing 1
Enz et Lambert (2012) B Marketing 1
Grönroos (2012) C Marketing 1
Grönroos et Voima (2012) B Marketing 1
Gylling, Elliott et Toivonen (2012) C Marketing 1
Hatch (2012) C Marketing 1
Hibbert et al. (2012) B Marketing 1
Hilton, Hughes et Chalcraft (2012) C Marketing 1
Högström et Tronvoll (2012) C Business (général) 1
Hu et McLoughlin (2012) C Marketing 1
Kieliszewski, Maglio et Cefkin (2012) C Business (général) 1
Leclercq et al. 63

Annexe 1. (Continued)
Références Classement du journal Discipline Critère de sélection
Kowalkowski, Persson Ridell, Röndell C Marketing 1
et al. (2012)
Lambert et Enz (2012) C Marketing 1
Lehrer, Ordanini, DeFillippi et al. (2012) C Business (général) 1
McColl-Kennedy et al. (2012) B Marketing 1
Mochon et al. (2012) B Marketing 1
Norton et al. (2012) A Marketing 1
Perks et al. (2012) A Innovation 1
Spena, Caridà, Colurcio et al. (2012) C Logistics/Marketing 1
Schreier et al. (2012) A Marketing 1
Singh et Sonnenburg (2012) C Marketing 1
Smulders et Bakker (2012) C Logistics 1
Terho, Haas, Eggert et al. (2012) B Marketing 1
Truong et al. (2012) B Marketing 1
Vernette et Tissier-Desbordes (2012) C Marketing 1
Yim et al. (2012) A Marketing 1
Akaka, Vargo et Lusch (2013) C Marketing 1
Berndt, Klopper, Niemann-Struweg C Business (général) 1
et al. (2013)
Biggemann, Kowalkowski, Maley et al. B Marketing 1
(2013)
Breidbach et al. (2013) B Marketing 1
Brodie et al. (2013) B Marketing 1
Carrigan, Moraes et McEachern (2013) C Marketing 1
Coombes et Nicholson (2013) B Marketing 1
Djelassi et Decoopman (2013) B Marketing 1
Fuchs et al. (2013) A Marketing 1
Fyrberg Yngfalk (2013) C Marketing 1
Gallan et al. (2013) B Marketing 1
Gamble et Gilmore (2013) C Marketing 1
Gebauer et al. (2013) B Marketing 1
Gyrd-Jones et Kornum (2013) B Marketing 1
Healy et McDonagh (2013) B Marketing 1
Hilton, Hughes, Little et al. (2013) C Marketing 1
Ind et Coates (2013) C Business (général) 1
Jaakkola et Hakanen (2013) B Marketing 1
Kohtamäki, Partanen et Möller (2013) B Marketing 1
Korschun et Du (2013) B Marketing 1
Kuppelwieser, Simpson et Chiummo B Marketing 1
(2013)
Leroy, Cova et Salle (2013) B Marketing 1
Nishikawa et al. (2013) B Marketing 1
Plötner, Lakotta et Jacob (2013) C Business (général) 1
Roser et al. (2013) C Business (général) 1
Saarijärvi et al. (2013) C Business (général) 1
Santos-Vijande et al. (2013) C Marketing 1
(Continued)
64 Recherche et Applications en Marketing 31(3)

Annexe 1. (Continued)
Références Classement du journal Discipline Critère de sélection
Schertzer, Schertzer et Dwyer (2013) C Marketing 1
Seo (2013) C Marketing 1
Syam et Pazgal (2013) A Marketing 1
Thompson et Malaviya (2013) A Marketing 1
Vallaster et von Wallpach (2013) B Marketing 1
Vernette et al. (2013) C Marketing 1
Vernette et Hamdi-Kidar (2013) B Marketing 1
Xia et Suri (2013) B Marketing 1
Yang et Wang (2013) A Innovation 1
Yi et Gong (2013) B Marketing 1
Atakan et al. (2014) B Marketing 1
Bacile et al. (2014) C Marketing 1
Baraldi et al. (2014) B Marketing 1
Biggemann, Williams et Kro (2014) C Marketing 1
Black et al. (2014) C Marketing 1
Butler et Batt (2014) B Marketing 1
Hakanen (2014) B Marketing 1
Huemer (2014) B Marketing 2
Jaakkola et Alexander (2014) B Marketing 1
Komulainen (2014) C Marketing 1
Mahr et al. (2014) A Innovation 1
Minkiewicz, Evans et Bridson (2014) C Marketing 1
Nätti et al. (2014) B Marketing 1
Navarro et al. (2014) B Marketing 1
Nilsson et Ballantyne (2014) C Marketing 1
Nuttavuthisit (2014) C Marketing 1
Nysveen et Pedersen (2014) C Marketing 1
Ordenes, Theodoulidis, Burton et al. B Marketing 1
(2014)
Paswan, D’Souza et Rajamma (2014) C Marketing 1
Peine, Rollwagen et Neven (2014) B Innovation 1
Ranjan et Read (2014) B Marketing 1
Roberts et al. (2014) C Marketing 1
Rod, Lindsay et Ellis (2014) B Marketing 1
Schiavone (2014) C Logistics/Marketing 2
Alvarez, Young et Woolley (2015) A Innovation 1
Herrera (2015) B Marketing 1
Baumann et Le Meunier-FitzHugh C Marketing 1
(2015)
Bone, Fombelle, Ray et al. (2015) B Marketing 1
Bowden, Gabbott et Naumann (2015) C Marketing 1
Frow et al. (2015) B Business (général) 1
Greer (2015) C Marketing 1
Huo et Palmer (2015) C Business (général) 1
Jafari et al. (2015) C Marketing 1
Karpen et al. (2015) B Marketing 1
Leclercq et al. 65

Annexe 1. (Continued)
Références Classement du journal Discipline Critère de sélection
Navarro et al. (2015) B Marketing 1
Ostrom et al. (2015) B Marketing 1
Park et Ha (2015) C Marketing 1
Revilla-Camacho, Vega-Vázquez et B Marketing 1
Cossío-Silva (2015)
Sun et Im (2015) A Innovation 1
Tinson, Saren et Roth (2015) C Marketing 1

Annexe 2.  Liste des codes résultant de l’analyse de contenu et le nombre de références incluant ces codes.

Objectifs (codés dans 181 articles)


Qui participe au processus de co-création de valeur ? 35
Application de théories liées à la co-création de valeur 34
Que signifie le processus de co-création de valeur ? 30
Comment concevoir le processus de co-création de valeur ? 28
Quelles sont les conséquences du processus de co-création de valeur ? 24
Quels sont les moteurs du processus de co-création de valeur ? 17
Autres 16
Concept (codés dans 37 articles)
Co-production 24
Innovation ouverte 5
Essais de définition du concept de co-création de valeur 5
Co-destruction de valeur 3
Prosommation 2
Valeur (codés dans 72 articles)
Valeur du consommateur 39
Valeur d’usage 36
Valeur expérientielle 27
Valeur d’échange 7
Valeur contextuelle 6
Ressources des acteurs (codés dans 67 articles)  
Consommateurs actifs 26
Acteurs de natures diverses 23
Caractéristiques des acteurs 6
Capacités 3
Plateforme d’engagement (codés dans 51 articles)
Utilisation de nouvelles technologies 23
Etape du processus 12
Structure 11
Dynamique relationnelle 7
Orientation communo-ludique vs. télo-spécifique 2
Gouvernance 2
Participation ponctuelle vs. dialogue continu 1
Sélection 1
Moteurs (codés dans 17 articles)
Motivations 17
(Continued)
66 Recherche et Applications en Marketing 31(3)

Annexe 2. (Continued)

Intrinsèques vs. extrinsèques 8


Personelles vs. sociales 6
Altruistes vs. non altruistes 3
Processus (codés dans 110 articles)
Interactions 55
Intégration des ressources 44
Processus réciproque 40
Engagement 19
Modération 17
Apprentissage 14
Echelles de mesures 4
Conséquences (codés dans 26 articles)
Performance du marché 10
Capital relationnel plus élevé 7
Intention de participer à de futures activities plus élevée 7
Fidélité plus élevée 4
Intention d’acheter plus élevée 4
Propension à payer plus élevée 4
Participations futures de meilleure qualité 4
Meilleures relations entre les acteurs 4
Meilleur qualité des innovations générées 3
Niveau de satisfaction plus élevé 3
Plus de bouche-à-oreille 2
Réduction du risque d’échec des innovations générées 2
Meilleur affect envers l’entreprise 1
Recherches futures (codés dans 181 articles)
Applications 59
Comment engager les acteurs ? 23
Quelles sont les modérateurs existant au long du processus de co-création de valeur ? 17
Comment les acteurs créent de la valeur ? 15
Comment motiver les acteurs ? 13
Conséquences 10
Développer de nouvelles échelles de mesure 10
Utiliser une perspective longitudinale 9
Dimensions expérientielles 8
Comment concevoir la plateforme d’engagement ? 6
Avec qui co-créer de la valeur ? 6
Autres 6
Exploration de la dimension d’apprentissage 2

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