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ARTICLE IN PRESS
Revue du rhumatisme xxx (2017) xxx–xxx

Disponible en ligne sur

ScienceDirect
www.sciencedirect.com

Mise au point

Stratégies thérapeutiques dans le rhumatisme psoriasique夽


Julien Schemoul a , Cécile Poulain a , Pascal Claudepierre a,∗,b
a
Service de rhumatologie, hôpital Henri-Mondor, AP–HP, 51, boulevard du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, 94000 Créteil, France
b
EA 7379, Epiderm E, université Paris Est Créteil, 94010 Créteil, France

i n f o a r t i c l e r é s u m é

Historique de l’article : La prise en charge thérapeutique du rhumatisme psoriasique a connu de nombreuses évolutions ces
Accepté le 14 septembre 2017 dernières années comme en témoignent les mises à jour récentes des recommandations internationales
Disponible sur Internet le xxx du GRAPPA et de l’EULAR. Cette évolution dans les stratégies de prise en charge du rhumatisme psoria-
sique tient compte des études récentes qui mettent en avant l’importance d’une prise en charge précoce
Mots clés : et du contrôle rapproché de l’activité de la maladie. Ces nouvelles données nous imposent de repenser
Rhumatisme psoriasique le concept de prise en charge du rhumatisme psoriasique. Cette mise au point développe ces concepts
Spondyloarthrite
récents, expose et analyse les nouvelles classes médicamenteuses dont les cliniciens disposent depuis
Biomédicament
peu, et tente, lorsque cela est possible, de définir la place des unes par rapport aux autres, en tenant
compte du phénotype de l’atteinte rhumatologique et des atteintes extra-articulaires éventuellement
associées.
© 2017 Publié par Elsevier Masson SAS au nom de Société Française de Rhumatologie.

1. Introduction le RP, avant de conclure sur la stratégie globale de prise en charge


du RP.
Le rhumatisme psoriasique (RP) est un rhumatisme inflamma-
toire de la famille des spondyloarthrites pour lequel les avancés 2. Les nouveaux concepts de prise en charge du RP
thérapeutiques récentes sont nombreuses avec une mise à jour
récente des recommandations internationales de l’EULAR [1] et 2.1. La prise en charge précoce
du GRAPPA [2]. Les données des études prospectives américaine
[3] irlandaise [4], espagnole [5] et suédoise [6] ont souligné La prise en charge précoce fait partie des nouveaux concepts de
l’importance des comorbidités notamment cardiovasculaires chez prise en charge du RP. Le pronostic du RP est dépendant de la rapi-
les patients atteints de rhumatisme psoriasique et l’intérêt d’une
dité de sa prise en charge initiale [7,8], car un retard de traitement
prise en charge rapide avec un objectif de type « treat to target » de seulement 6 mois aggrave le pronostic fonctionnel et structu-
(T2T) à l’instar de ce qui est connu dans la polyarthrite rhumatoïde.
ral de la maladie [9,10]. Ainsi, les médecins de premiers recours
Parallèlement, un des enjeux des nouvelles stratégies thérapeu- (donc souvent les médecins généralistes) et les dermatologues ont
tiques est de trouver quelle sera la place à accorder aux nouveaux
un rôle important dans cette prise en charge puisque de leur capa-
traitements du RP que sont le sécukinumab, l’ustékinumab et cité à dépister une atteinte rhumatologique chez les patients ayant
l’aprémilast qui utilisent de nouveaux modes d’action : anticorps un psoriasis découle la précocité de prise en charge spécifique par
anti-IL17A, anticorps anti-IL12/23 et inhibiteur de la phosphodies-
le rhumatologue et donc le pronostic de la maladie. Ainsi, il est
terase 4 (iPDE4) respectivement.
important pour le rhumatologue de collaborer au mieux avec ces
Nous verrons dans un premier temps les nouveaux concepts spécialistes ; des questionnaires sont proposés, et encore en cours
de prise en charge du RP dans ses formes articulaires périphé-
de validation pour aider au dépistage fiable et à l’aiguillage des
riques essentiellement, puis nous ferons un tour d’horizon des
patients vers le rhumatologue [11].
médicaments et approches non médicamenteuses disponibles pour

2.2. L’approche « Treat To Target » (T2T)

DOI de l’article original : http://dx.doi.org/10.1016/j.jbspin.2017.11.001. L’approche T2T a été évaluée de façon dédiée par l’étude TICOPA
夽 Ne pas utiliser, pour citation, la référence française de cet article, mais la réfé-
rence anglaise de Joint Bone Spine avec le DOI ci-dessus.
[12]. Cette étude, basée sur l’étude TICORA dans la polyarthrite rhu-
∗ Auteur correspondant. matoïde a inclus 206 patients ayant un RP répondant aux critères de
Adresse e-mail : pascal.claudepierre@aphp.fr (P. Claudepierre). CASPAR avec des symptômes évoluant depuis moins de deux ans et

https://doi.org/10.1016/j.rhum.2017.09.013
1169-8330/© 2017 Publié par Elsevier Masson SAS au nom de Société Française de Rhumatologie.

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naïfs de traitements de fond. La randomisation a porté sur le mode fond bien conduit [1]. Leur nombre doit être limité pour éviter
de suivi et la prise en charge sur 48 semaines, avec dans le bras T2T les complications liées au passage systémique des corticoïdes. La
une visite toutes les 4 semaines avec intensification du traitement nécessité de répéter les infiltrations traduit en général l’insuffisance
suivant un schéma préétabli tant que l’état de Minimal Disease Acti- du traitement et la nécessité d’ajouter un traitement de fond syn-
vity (MDA) [13] n’était pas obtenu puis maintenu, tandis que dans thétique ou biologique suivant les cas.
le bras prise en charge « classique » le suivi se faisait lors d’une visite
généralement au moins trimestrielle auprès du rhumatologue trai- 3.1.3. Corticothérapie per os
tant qui décidait seul des modalités de traitement. À la semaine 48, La corticothérapie orale doit être utilisée avec prudence, à la
le pourcentage de répondeurs ACR20, critère principal, était de 62 % posologie minimale efficace lorsqu’elle est nécessaire, par exemple
dans le groupe T2T versus 44 % (p = 0,019) dans le groupe « prise en à visée symptomatique transitoire en attendant l’efficacité d’un
charge classique » [14]. Les différences étaient encore plus nettes traitement de fond chez un patient ayant une forme très active [1].
avec des critères de réponse plus stringents : 51 % des patients rem- En effet la corticothérapie expose à de nombreuses complications,
plissaient les critères ACR50 à S48 dans le groupe T2T versus 25 % d’autant plus si elle est prolongée, ainsi qu’à un éventuel rebond du
dans le groupe « contrôle classique » (p = 0,0004), ces pourcentages psoriasis à l’arrêt, même si la réalité de cet effet reste discutée.
passant respectivement de 38 et 20,5 pour l’ACR70 (p = 0,0026).
Les résultats structuraux étaient plus en retrait, n’atteignant pas la 3.2. Les traitements de fond
significativité statistique, mais sur des populations ayant une très
faible progression radiographique. Cette étude a donc bien illustré 3.2.1. Traitements de fond synthétiques (csDMARDS)
l’intérêt, au moins à un an et pour obtenir le contrôle clinicobio- 3.2.1.1. Le méthotrexate (MTX). Il n’existe que trois études rando-
logique de la maladie, de cette stratégie de contrôle étroit avec un misées évaluant l’efficacité du MTX contre placebo, toutes ayant
objectif thérapeutique exigeant fixé dès la mise sous traitement. retrouvé une absence de supériorité du MTX sur le placebo [21–23].
Cependant, 2 de ces études sont anciennes [21,22] et comprennent
2.3. Les comorbidités et la nécessité d’une prise en charge globale des limites méthodologiques importantes, avec notamment des
effectifs très réduits : 37 patients [21], 21 patients [22]. Quant
En dehors des pathologies associées de la sphère de la spondy- à l’étude MIPA[23], qui a inclus 221 patients, elle n’a pas mon-
loarthrite, certaines comorbidités ont été montrées comme étant tré d’amélioration significative du critère de jugement principal
indépendamment associées au RP, en particulier les affections car- (réponse PsARC) chez des patients recevant jusqu’à 15 mg de MTX
diovasculaires ou le syndrome dysmétabolique [15], mais aussi les par semaine (39 %) comparativement au placebo (27 % ; p = 0,063).
comorbidités associées au psoriasis cutané telles que : l’obésité [16] Cette étude ne peut cependant pas faire conclure définitivement à
le diabète [16,17], la stéatose hépatique [18] et la dépression [16]. une absence d’efficacité du MTX car il existe certains biais poten-
Le clinicien doit être conscient de l’association de ces comorbidités tiels comme la faible posologie du MTX administré (14 mg/semaine
au RP, et il doit intégrer leur prise en charge dans une approche versus 20–25 mg dans la vraie vie), une durée de 8 semaines de
multidisciplinaire. titration du MTX et l’activité modérée de la maladie à l’inclusion
diminuant la possibilité d’observer un effet franc.
3. Thérapeutiques médicamenteuses À l’inverse, des études non randomisées, de type « vraie vie »,
sont en faveur d’une efficacité symptomatique du MTX [24,25].
3.1. Les traitements symptomatiques Il est également apparu dans le registre norvégien NOR-DMARD
que le maintien thérapeutique du MTX à 2 ans était de 65 % [26].
3.1.1. Antalgiques et AINS Plus récemment encore, des données issues de TICOPA montrent
En l’absence de contre-indication les AINS sont généralement qu’à 3 mois de traitement par le MTX en monothérapie, 40,8 % des
le traitement de première intention du RP du fait de leur action patients étaient répondeurs ACR20 et 22 % avaient atteint l’état de
rapide sur les symptômes. Ils peuvent parfois être suffisants pour MDA [27]. De plus le MTX a une efficacité sur le psoriasis cutané
contrôler les symptômes de la maladie. Cependant, leur effica- bien établie [28]. Au total, le MTX est le traitement de fond de
cité doit être rapide et leur utilisation en monothérapie ne peut première intention chez les patients atteints de RP avec un psoria-
dépasser 3 mois chez des patients présentant une forme active défi- sis cutané. Celui-ci doit être institué rapidement en cas d’atteinte
nie ainsi : patients atteints d’arthrite, et en particulier chez ceux articulaire multiple, de lésion radiographique, de syndrome inflam-
présentant de nombreuses synovites, une atteinte structurale, un matoire biologique ou d’atteinte de type dactylite [1]. En termes
syndrome inflammatoire biologique ou des manifestations extra- de posologie maximale, il est souvent évoqué la dose de 0,3 mg/kg
articulaires cliniquement significatives. Dans ce cas, un csDMARD par semaine, sans que ceci n’ait jamais été étudié. Retenons que
doit être instauré rapidement comme nous le verrons plus loin la posologie initiale est souvent de 15 mg/semaine, cette posolo-
[1]. Les AINS doivent être utilisés à dose minimale efficace pour gie devant être adaptée en fonction de la tolérance et de l’efficacité
diminuer le risque de survenue d’effets secondaires [19,20]. Tous jusqu’à une dose maximum de 25 mg/semaine. La voie parenté-
peuvent être utilisés mais deux d’entre eux pourraient avoir une rale, en général sous cutanée, a une meilleure biodisponibilité et
place particulière : le naproxène, car il s’accompagne d’un risque peut être préférée où succéder à la forme per os [1]. La tolérance,
cardiovasculaire inférieur à celui des autres AINS, et les coxibs qui les précautions d’usage, la surveillance biologique de ce traite-
provoquent moins de complications digestives hautes graves [20]. ment sont les mêmes que celles bien connues dans la polyarthrite
Lorsque les symptômes prédominent très nettement la nuit et au rhumatoïde.
réveil, il est pertinent de recourir à une forme d’action longue ou à
libération prolongée. La grande variabilité interindividuelle de sen- 3.2.1.2. Le léflunomide. Le léflunomide a démontré son efficacité
sibilité à ces molécules doit amener le médecin à changer plusieurs clinique sur l’atteinte articulaire du RP grâce à l’étude TOPAS [29],
fois d’AINS en cas d’échec. randomisée contre placebo, qui montrait un taux de réponse PsARC
de 58,9 % sous léflunomide contre 29,7 % sous placebo (p < 0,0001).
3.1.2. Infiltrations de dérivés cortisoniques Dans une large étude prospective de la « vraie vie » [29], 380 patients
Les infiltrations de dérivés cortisoniques peuvent être un trai- sur 440 répondaient au critère principal qui était une réponse
tement ponctuel d’une ou quelques arthrites ou de certaines PsARC à 24 semaines de l’introduction d’un traitement par léfluno-
enthésites persistantes sous AINS ou malgré un traitement de mide. Son effet sur la dermatose apparaît cependant marginal [30].
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Notons que la tolérance de ce médicament, en particulier diges- 3.3. Les nouvelles thérapeutiques bDMARDS et petites molécules
tive ou en termes de risque de survenue ou de déséquilibre d’une
hypertension artérielle, peut être un frein à sa poursuite. Les posologies, modes d’administration, et fréquence
d’administration sont exposés dans le Tableau 1.
3.2.1.3. La sulfasalazine. Plusieurs études randomisées ont montré
une efficacité clinique de la sulfasalazine supérieure à celle d’un 3.3.1. L’ustékinumab
placebo dans le RP articulaire périphérique [31,32]. Ainsi, la sulfa- L’ustékinumab est un anticorps monoclonal bloquant la sous-
salazine est elle aussi un csDMARD indiqué dans le RP, après avoir unité p40 commune à l’IL-12 et l’IL-23. La démonstration de
éliminé un déficit en G6PD dans les populations à risque [1]. l’efficacité clinique de l’ustékinumab dans le RP articulaire péri-
phérique repose sur 2 études de phase 3 (Psummit 1 et 2) [43,44]
(Tableau 2), aussi bien chez les patients naïfs d’anti-TNF␣ que chez
3.2.1.4. La ciclosporine. La ciclosporine n’a pas été étudiée en ceux en échec de ce traitement. Les résultats des 2 études poolées
monothérapie contre placebo. Son efficacité, bien établie dans le ont de plus établi l’efficacité structurale du produit [45]. L’efficacité
psoriasis lui-même, a été suggérée dans le RP par des études clinique rhumatologique porte non seulement sur les symptômes
ouvertes [33,34] et une étude en double aveugle contre placebo en et signes articulaires mais également sur les enthésites et dactylites.
association au MTX chez des patients résistants au MTX seul [33]. Elle a été constatée aussi bien en monothérapie qu’en associa-
Ses effets secondaires ont limité son utilisation et développement. tion au MTX. De plus, une analyse post-hoc des études de phase
3 poolées suggère fortement une activité également sur les symp-
3.2.2. Les traitements de fond biologiques (bDMARDs) tômes axiaux éventuellement associés [46]. Enfin, l’efficacité nette
3.2.2.1. Anti-TNF˛. Les anti-TNF␣ sont utilisés maintenant depuis du produit sur le psoriasis a été bien établie par plusieurs essais
le début des années 2000 dans le RP. Ils ont tous (adalimumab, thérapeutiques préalables [47,48]. Le profil de tolérance a été bon,
certolizumab pegol, étanercept, golimumab et infliximab) une et il n’y a pas eu de complications majeures sous ustékinumab.
efficacité reconnue sur l’atteinte articulaire du RP (arthrites péri-
phériques, enthésites, dactylites), sur l’inflammation biologique 3.3.2. Le sécukinumab
éventuelle, mais aussi sur une éventuelle atteinte axiale asso- Le sécukinumab est le premier agent anti-IL17 disponible dans
ciée ainsi que sur les manifestations extra-articulaires (psoriasis, le RP articulaire périphérique mais également dans la SA. Il agit en
uvéites, les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin — sauf tant qu’anticorps monoclonal anti-IL-17A. Son développement cli-
pour l’étanercept dans ce dernier cas —) [35]. Ils ont de plus une nique l’a tout d’abord imposé comme un traitement très efficace
action de ralentissement des dommages structuraux articulaires du psoriasis [49]. La démonstration de l’efficacité clinique du sécu-
[36]. Tout ceci se traduit par une amélioration de la qualité de vie kinumab dans le RP articulaire périphérique repose sur les études
et de la fonction [37]. Il n’y a jamais eu d’étude comparative entre FUTURE 1 et 2 [50,51] (Tableau 1), chez les patients naïfs d’anti-
ces molécules, il n’est donc pas possible de recommander une molé- TNF␣ et chez les patients ayant déjà reçu des anti-TNF␣ par le
cule plutôt qu’une autre pour son efficacité. En revanche le choix passé. Le critère de jugement principal était là encore l’amélioration
du traitement sera discuté avec le patient prenant en prenant en du critère ACR20 à la 24eme semaine. Une réponse structurale a
compte le mode et le rythme d’administration de chaque produit également été observée chez ces patients.
mais également la présence d’atteintes extra-articulaires et cer- La tolérance s’est avérée tout à fait satisfaisante même si l’on
taines particularités de la vie du patient. Ainsi, l’existence d’une note une augmentation des infections candidosiques muqueuses
MICI active ou d’uvéites répétées fera préférer un anticorps mono- bénignes régressant sous traitement oral. Sur l’ensemble des études
clonal [38]. Enfin, les biosimilaires semblent avoir le même profil dans la SA et le RP ont été rapportés quelques cas d’exacerbations ou
de tolérance et d’efficacité que les traitements de référence pour d’apparition de maladies inflammatoires de l’intestin (MICI), affec-
un prix inférieur [39]. tions dans lesquelles le développement de la molécule a d’ailleurs
Malgré leur efficacité importante, les anti-TNF␣ connaissent été interrompu pour inefficacité. Une revue poolant les études
des échecs d’emblée chez environ 1/4 à 1/3 des patients, mais de développement en dermatologie et rhumatologie, rapportée à
également des échecs secondaires ou échappements ; certains l’EULAR 2016 [52] s’avère très rassurante quant au risque de MICI
de ces échappements paraissent attribuables à des phénomènes de novo mais il conviendra bien sûr de bien suivre cet aspect dans
d’immunisation, mais d’autres restent mal expliqués. Les dosages l’utilisation large en pratique quotidienne.
des anticorps anti-médicament et du taux de médicament dans le
sang peuvent aider le clinicien à gérer au mieux certaines situa-
3.3.3. Aprémilast
tions de réponse incomplète ou d’échappement. Cependant, il
L’aprémilast est une petite molécule de synthèse ou tsD-
n’est pas encore établi que leur usage systématique améliore la
MARDS, inhibiteur de la phosphodiesterase 4 (PDE4), qui module
prise en charge des patients, et le coût de cette prise en charge,
l’expression du TNF␣, de l’IL 17, et de l’IL10 par le biais de l’AMPc.
comparativement à une attitude plus empirique de « rotation » de
L’efficacité de l’aprémilast a été mise en évidence dans les études
biomédicament (au sein des anti-TNF␣ ou pour une autre classe de
PALACE 1 à [53–56] (Tableau 2), la publication de PALACE 4 étant
biomédicament).
encore attendue. L’étude PALACE 3 est la plus large d’entre elles,
développée chez des patients ayant reçu majoritairement aupara-
3.2.2.2. Les autres bDMARDs utilisés dans la polyarthrite rhumatoïde. vant un ou plusieurs csDMARDs (76 %) voire des biomédicaments
Une étude randomisée contre placebo portant sur l’abatacept a (22 %), en association (65 %) ou non (35 %) à un autre csDMARD. Elle
montré une augmentation significative du nombre de patients a confirmé l’efficacité symptomatique de l’aprémilast en montrant
(42 %) versus placebo (19 % ; p = 0,022) répondant au critère ACR20 à à la 16e semaine 39 % de répondeurs ACR20 (critère de jugement
6 mois, chez 170 patients ayant un RP actif [40]. D’autres études principal) avec l’aprémilast 30 mg × 2/j, et 31,3 % pour 20 mg × 2/j
sont en cours avec ce biomédicament. Les autres biomédicaments contre 18,9 % pour le placebo, (p < 0,05 % pour les 2 doses aprémilast
utilisés dans la polyarthrite rhumatoïde, telles que le tocilizumab versus placebo). L’étude PALACE 4, semblable à PALACE 3 chez des
[41] ou le rituximab [42], n’ont fait l’objet que d’études ouvertes de patients naïfs de csDMARDs, rapporte une efficacité plus modeste
petite taille ou de cas isolés et n’ont donc pas de place aujourd’hui de l’aprémilast chez ces patients (Tableau 2) [56]. L’efficacité de
dans le traitement du RP. l’aprémilast se maintient dans le temps, à 52 semaines le nombre
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Tableau 1
Mode d’administration et posologie des biologiques indiqués dans le rhumatisme psoriasique.

DCI Posologie Mode d’administration Fréquence

Etanercept 50 mg sc 1 par semaine


25 mg sc 2 par semaine
Adalimumab 40 mg sc 1 toutes les 2 semaines
Infliximab 5 mg/kg iv S0, S2, S6 puis toutes les 8 semaines
Golimumab 50 mg sc 1 toutes les 4 semaines
Certolizumab Pegol 200 mg sc S0, S2, S4 = 2 × 200 mg, puis 200 mg toutes les 2 semaines ou 200 mg × 2 toutes
les 4 semaines
Sécukinumab 150 mg sc Si psoriasis modéré à sévère ou échec préalable des anti-TNF : S0, S1, S2, S3 :
2 × 150 mg puis 150 mg toutes les 4 semaines
Sinon : S0, S1, S2, S3 : 150 mg, puis 150 mg toutes les 4 semaines
Ustékinumab 45 mg sc S0, S4 puis toutes les 12 semaines Pour les patients de moins de 100 kg
90 mg sc S0, S4 puis toutes les 12 semaines Pour les patients de plus de 100 kg

sc : sous cutanée ; iv : intraveineuse ; po : per os ; S : semaine.

Tableau 2
Principaux résultats d’efficacité des essais thérapeutiques récents dans le rhumatisme psoriasique (RPso), randomisés contre placebo.

Nom de l’étude Nombre de patients Ancienneté du CRP des patients à DAS28-CRP des Résultats du CJP (% Terme d’évaluation du
Molécule et RPso à l’inclusion l’inclusion (mg/L) patients à patients ACR20) CJP (semaines)
dosage(s) étudiés (années) l’inclusion versus placebo
(moyenne) (PCB)

PALACE 1 150 7,5 9,5 4,8 30 mg × 2/j : 39,8 % 16


Apremilast 20 mg × 2/j : 31,3 %
PCB : 19,4 %
PALACE 2 484 7,4 NC 4,6 30 mg × 2/j : 32,1 % 16
Aprémilast 20 mg × 2/j : 37,4 %
PCB : 18,9 %
PALACE 3 505 7,3 10,3 4,6 30 mg × 2/j : 41 % 16
Aprémilast 20 mg × 2/j : 28 %
PCB : 18 %
PALACE 4 527 NC NC NC 30 mg × 2/j : 32,3 % 16
Aprémilast 20 mg × 2/j : 29,2 %
PCB : 16,9 %
Future 1 606 NC NC 4,9 150 mg : 50 % 24
Sécukinumaba 75 mg : 50,5 %
PCB : 17,3 %
Future 2 397 NC NC 4,5 300 mg : 54 % 24
Sécukinumabb 150 mg : 51 %
75 mg : 29 %
PCB : 15%
Psummit 1 615 5,10 13,7 NC 90 mg : 49,5 % 24
Ustékinumabc 45 mg : 42,4 %
PCB : 46 %
Psummit 2 312 5,01 10,5 5,4 90 g : 43,8 % 24
Ustékinumabc 45 mg : 43,7 %
PCB ; 20,8 %

CJP : critère de jugement principal ; PCB : placebo ; NC : non communiqué. Toutes les différences entre les molécules étudiées et le CJP sont significatives.
a
Les patients des groupes sécukinumab recevaient une dose initiale en IV de 10 mg/kg puis également aux semaines 2 et 4 ensuite recevaient des doses sous cutanées de
75 ou 150 mg de sécukinumab
b
Les patients des groupes sécukinumab recevaient une dose SC de sécukinumab de 75, 150 ou 300 mg par semaine pendant 4 semaines puis une dose par mois à la même
posologie selon leur groupe.
c
Les patients des groupes ustékinumab recevaient une dose SC initiale de 45 ou 90 mg puis une dose à la semaine 4 puis une dose toutes les 12 semaines.

de patient atteignant le critère principal (ACR 20) est de 54,6 % 3.4. Les traitements en développement
(PALACE 1), de 52,6 % (PALACE 2) et de 63 % (PALACE 3) [54,55,57].
La tolérance de l’aprémilast est apparue très satisfaisante dans D’autres « petites molécules » sont en développement très pro-
ces études, les effets secondaires les plus souvent rencontrés ayant metteur, telles que le tofacitinib.
été des diarrhées, des nausées, des céphalées, et des infections res- Au sein des bDMARDS, le sécukinumab est le premier agent
piratoires hautes. Une augmentation progressive de la posologie anti-IL17A disponible mais d’autres sont déjà en phase de dévelop-
est préconisée pour diminuer l’apparition des effets secondaires, pement avancé tels que l’ixékizumab, autre anticorps anti-IL17A
avant tout diarrhée, sous traitement. La prescription d’aprémilast dont l’efficacité et la tolérance ont été récemment rapportées
chez les patients avec des antécédents de dépression est à évaluer [59] ou le brodalumab, anticorps anti-récepteur de l’IL17 [60] ;
avec précaution car 1 % des patients (vs. 0,8 % sous placebo) ont l’ixékizumab est déjà commercialisé en France (Taltz*) dans
présenté un syndrome dépressif, 0,3 % une dépression sévère, une l’indication psoriasis. Des anticorps dirigés contre l’IL23 via sa sous
interruption de traitement pour dépression chez 0,2 % (vs. 0 % sous unité p19, tels que le guselkumab, sont également en développe-
placebo) des patients [58]. ment.
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3.5. Les stratégies thérapeutiques de prise en charge du RP une association de csDMARDs peut être proposée pour une durée
de 3 à 6 mois. Si la « low ou minimal disease activity » n’est pas
La stratégie de prise en charge du RP est en pleine évolution obtenue avec ce(s)csDMARD, l’instauration d’un biomédicament
depuis quelques années. Cette évolution est possible grâce d’une doit être discutée. Exceptionnellement, devant une forme d’emblée
part à de nouveaux concepts (prise en charge précoce, treat to target, très sévère, destructrice, le biomédicament, seul ou en association
contrôle rapproché) et l’apparition de nouveaux traitements. Cela pourra être envisagé d’emblée.
s’est traduit par l’actualisation très récente des recommandations Comme rapporté plus haut, les bDMARDs qui ont fait la preuve
à la fois du GRAPPA (Fig. 1) et de l’EULAR (Fig. 2) et la décision de de leur efficacité dans cette indication sont les anti-TNF␣, un anti-
l’actualisation à venir des recommandations de la SFR. IL17 et un anti-IL12/23. Le recul est moindre avec ces deux derniers
types de molécules, ce qui explique qu’en règle générale le premier
3.5.1. Traitement en fonction du phénotype de l’atteinte bDMARD sera actuellement un anti-TNF␣ [1], bien que dans les
rhumatologique recommandations du GRAPPA ces trois molécules sont proposées
Dans tous les cas peuvent être proposés des traitements de façon équivalente [2]. En cas d’échec de ce premier bDMARD,
médicamenteux comprenant en première ligne des anti- se discute de passer à un deuxième anti-TNF␣ ou de changer de
inflammatoires non stéroïdiens, éventuellement suivis ou mécanisme d’action pour un anti-IL17 ou anti-IL12/23. L’intérêt de
accompagnés d’infiltrations de corticoïdes, et des traitements la bithérapie csDMARD (en particulier MTX) plus bDMARD par rap-
non médicamenteux, comme la kinésithérapie. port à la monothérapie bDMARD reste débattu : certains registres
Devant une atteinte articulaire périphérique prédominante, le tendent à démontrer l’intérêt de l’association MTX-anti-TNF␣ sur
traitement de première intention reste les AINS éventuellement le maintien thérapeutique, alors que d’autres non. L’intérêt semble
associés aux injections locales. En cas d’échec (patient n’atteignant surtout exister avec l’infliximab, voire l’adalimumab, et ceci pour-
pas la rémission ou au moins la faible activité de la maladie) rait passer par une diminution de la fréquence d’immunisation
ou d’emblée devant une atteinte sévère (nombreuses synovites, (anticorps anti-TNF␣) [61,62]. En revanche il n’a pas été démontré
présence d’un syndrome inflammatoire biologique, atteinte struc- d’amélioration plus importante des symptômes avec la bithérapie
turale) peuvent être proposés un csDMARD (MTX, sulfasalazine [63].
ou léflunomide). Le csDMARD de référence est le MTX, tout par- La place de l’aprémilast est moins bien définie. En France, l’HAS
ticulièrement quand coexiste une atteinte cutanée ou unguéale. place l’aprémilast dans le traitement du RP actif chez les patients
Pour l’EULAR, en cas d’échec à 3–6 mois d’un premier csDMARD adultes ayant présenté une réponse insuffisante ou une intolérance
et en l’absence de facteur de mauvais pronostic (moins de 5 arti- à un traitement de fond antérieur, en association avec un csD-
culations douloureuses ou gonflées, atteinte non érosive, absence MARD, lorsqu’une biothérapie n’est pas envisagée. Compte tenu
de syndrome inflammatoire biologique, absence de signe extra- de l’absence d’étude sur l’effet structural de l’aprémilast, il paraît
articulaire notamment de dactylite), un deuxième csDMARD voire en effet préférable devant une forme érosive ou en cas de facteur

Fig. 1. Schéma de traitement pour le rhumatisme psoriasique actif par le groupe de recherche et d’évaluation des traitements du psoriasis et du rhumatisme psoriasique
(GRAPPA) (d’après [2], avec l’autorisation de l’éditeur).
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Fig. 2. Recommandations EULAR 2015 de prise en charge du rhumatisme psoriasique.

de mauvais pronostic, de faire appel aux bDMARDS dont l’effet et GRAPPA à ce sujet, pour l’EULAR les anti-TNF alfa sont propo-
structural a été établi. sés en première intention après échec des AINS, alors que pour le
Des études comparatives entre ces nouvelles molécules, ainsi GRAPPA sont proposées sur la même ligne anti-TNF, anti-IL17 et
que des études de stratégie thérapeutiques sont nécéssaires pour anti-IL12/23.
définir la stratégie thérapeutique optimale. Dans les formes enthésitiques isolées, les AINS sont le trai-
Dans les formes à prédominance axiales, la stratégie de trai- tement de première intention. Les anti-TNF␣ sont les seuls
tement se rapproche de celle des spondyloarthrites axiales, à la biomédicaments à avoir démontré leur efficacité au cours
différence près qu’il faut bien entendu tenir compte de l’activité d’une étude randomisée dans cette indication [64]. La sul-
de la dermatose dans les choix thérapeutiques, et que celle-ci fasalazine ne semble pas être efficace dans cette indication
peut amener à aller rapidement au-delà des AINS. Comme les csD- [2].
MARDs ne sont pas connus comme actifs sur les formes axiales, En cas d’atteinte enthésitique non plus isolée mais associée, le
on recourrera plus rapidement à un bDMARD, le plus souvent un sécukinumab, l’ustékinumab et l’aprémilast semblent avoir aussi
anti-TNF␣ encore aujourd’hui, puis si besoin un deuxième anti- un intérêt puisqu’ils ont montré une diminution significative des
TNF ou un anti-IL17 (voire anti-IL12/23 en fonction des résultats en enthésites, en critère secondaire, dans chacune des études pivots
attente). Notons une différence entre les recommandations EULAR respectives [46,65,66].
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En cas de dactylite isolée, les traitements proposés peuvent Références


être les csDMARDs ou les infiltrations locales de corticoïdes en
première intention. Même s’il n’existe pas d’étude dédiée aux dac- [1] Gossec L, Smolen JS, Ramiro S, et al. European League Against Rheumatism
(EULAR) recommendations for the management of psoriatic arthritis with phar-
tylites rebelles avec les bDMARDs, ces traitements peuvent être macological therapies: 2015 update. Ann Rheum Dis 2016;75:499–510.
envisagés dans ces situations, attitude soutenue par les critères [2] Coates LC, Kavanaugh A, Mease PJ, et al. Group for research and assessment of
secondaires des études pivots. Les bons résultats de l’aprémilast psoriasis and psoriatic arthritis. Arthritis Rheumatol 2016;68:1060–71.
[3] Eder L, Thavaneswaran A, Chandran V, et al. Gender difference in disease
dans les formes avec dactylites (étude PALACE 4 non publiée) pour- expression, radiographic damage and disability among patients with psoriatic
raient également permettre de proposer ce traitement avant d’avoir arthritis. Ann Rheum Dis 2013;72:578–82.
recours aux bDMARD [67]. [4] Kane D, Staffordy L, Bresnihan B, et al. A prospective, clinical and radiological
study of early psoriatic arthritis: an early synovitis clinic experience. Rheuma-
tology 2003;42:1460–8.
3.5.2. Traitement en fonction des pathologies associées [5] Queiro-Silva R, Torre-Alonso JC, Tinturé-Eguren T, et al. A polyarticular onset
predicts erosive and deforming disease in psoriatic arthritis. Ann Rheum Dis
3.5.2.1. En cas d’atteinte cutanée associée. Le MTX peut être envi- 2003;62:68–70.
sagé d’emblée sur les RP avec atteinte cutanée associée si celle-ci [6] Geijer M, Lindqvist U, Husmark T, et al. The Swedish early psoriatic arthri-
est invalidante ou étendue étant donné l’efficacité du MTX sur tis registry 5-year follow-up: substantial radiographic progression mainly in
men with high disease activity and development of dactylitis. J Rheumatol
le psoriasis cutané. En cas d’échec du MTX peuvent être envisa- 2015;42:2110–7.
gés : en général un anti-TNF␣, voire l’aprémilast, les antiIL17 ou [7] Tillett W, Jadon D, Shaddick G, et al. Smoking and delay to diagnosis are asso-
antiIL12/23. ciated with poorer functional outcome in psoriatic arthritis. Ann Rheum Dis
2013;72:1358–61.
[8] Gladman DD, Thavaneswaran A, Chandran V, et al. Do patients with psoria-
tic arthritis who present early fare better than those presenting later in the
3.5.2.2. En cas de maladie de Crohn ou de rectocolite hémorragique
disease ? Ann Rheum Dis 2011;70:2152–4.
associée. En cas de MICI associée, les AINS sont en général contre- [9] Theander E, Husmark T, Alenius G-M, et al. Early psoriatic arthritis: short symp-
indiqués, ou ne peuvent pas constituer le « projet thérapeutique » tom duration, male gender and preserved physical functioning at presentation
du RP. Pour contrôler le RP périphérique, on aura donc souvent et predict favourable outcome at 5-year follow-up. Results from the Swedish Early
Psoriatic Arthritis Register (SwePsA). Ann Rheum Dis 2014;73:407–13.
rapidement recours à un csDMARD ou un bDMARD. Le csDMARD [10] Haroon M, Gallagher P, FitzGerald O. Diagnostic delay of more than 6 months
« de référence » dans les MICI est l’azathioprine, mais cette molécule contributes to poor radiographic and functional outcome in psoriatic arthritis.
ne peut être considérée à ce jour comme efficace dans le RP. Le Ann Rheum Dis 2015;74:1045–50.
[11] Coates LC, Walsh J, Haroon M, et al. Development and testing of new candidate
rhumatologue se tournera donc vers : psoriatic arthritis screening questionnaires combining optimal questions from
existing tools. Arthritis Care Res 2014;66:1410–6.
[12] Coates LC, Navarro-Coy N, Brown SR, et al. The TICOPA protocol (Tight Control of
• si l’activité du RP et de la MICI est encore modérée, le MTX ou la
Psoriatic Arthritis): a randomised controlled trial to compare intensive mana-
SZP ; la SZP a une AMM dans certaines formes de MICI, mais est gement versus standard care in early psoriatic arthritis. BMC Musculoskelet
considérée comme d’efficacité modeste, le MTX n’a pas d’AMM Disord 2013;14:101.
[13] Coates LC, Helliwell PS. Validation of minimal disease activity criteria for pso-
dans les MICI mais un certain niveau de preuve ; riatic arthritis using interventional trial data. Arthritis Care Res 2010;62:965–9.
• si l’activité du RP ou de la MICI est franche, vers un anti-TNF␣ ; [14] Coates LC, Moverley AR, McParland L, et al. Effect of tight control of inflam-
le choix ira alors plutôt vers un anticorps monoclonal surtout si mation in early psoriatic arthritis (TICOPA): a UK multicentre, open-label,
randomised controlled trial. Lancet 2015;19:2489–98.
la MICI est active puisque l’étanercept n’est pas efficace dans les [15] Di Minno MND, Ambrosino P, Lupoli R, et al. Cardiovascular risk markers in
MICI. patients with psoriatic arthritis: a meta-analysis of literature studies. Ann Med
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été publiées en 2014, (le golimumab et le certolizumab, ne sont
[17] Sommer DM, Jenisch S, Suchan M, et al. Increased prevalence of the metabolic
pas inclus dans ces recommandations en raison du manque de syndrome in patients with moderate to severe psoriasis. Arch Dermatol Res
recul sur ces deux traitements à ce moment-là) [68]. Les anti- 2006;298:321–8.
TNF␣ semblant le plus efficace sont l’infliximab et l’adalimumab, [18] Miele L, Vallone S, Cefalo C, et al. Prevalence, characteristics and severity of non-
alcoholic fatty liver disease in patients with chronic plaque psoriasis. J Hepatol
qui peuvent être considérés comme des traitements de seconde 2009;51:778–86.
intention des uvéites sévères et rebelles ou des uvéites à répé- [19] Trelle S, Reichenbach S, Wandel S, et al. Cardiovascular safety of non-steroidal
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récentes notamment dans le domaine des biomédicaments. De
[24] Lie E, van der Heijde D, Uhlig T, et al. Effectiveness and retention rates of metho-
nouvelles études sont nécéssaires pour préciser la place de ces trexate in psoriatic arthritis in comparison with methotrexate-treated patients
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chacun), et a été investigateur pour Roche Chugai, Sanofi Aventis, mic treatments for moderate-to-severe psoriasis: meta-analysis of randomized
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