You are on page 1of 5

xposé sur la liberté contractuelle en droit des

sociétés
Dissertation : Exposé sur la liberté contractuelle en droit des sociétés.  Recherche parmi 284 000+ dissertations
Par bocoum96  •  22 Février 2018  •  Dissertation  •  3 047 Mots (13 Pages)  •  3 919 Vues

Page 1 sur 13

             Le droit des sociétés peut être considéré comme l’ensemble des règles
juridiques qui régissent la vie des sociétés commerciales de leur naissance à leur
mort, en passant par les différentes étapes de leur fonctionnement et de leur
transformation. Cette réglementation qui se fait par le droit des sociétés, précisément
par l’Acte Uniforme relatif aux sociétés commerciales et groupement d’intérêt
économique (AUSCGIE) de 1997, semble poser un certain nombre de problèmes du
fait  de  sa rigidité, phénomène décrié par les acteurs du monde des affaires.

En effet  la réforme de 2014 a comme vertu de concrétiser le désir des acteurs
financiers  notamment avec l’assouplissement des règles organisant la formation et la
dissolution des sociétés  en passant par ses règles de fonctionnement. Ceci pousse
d’ailleurs certains doctrinaires à dire qu’avec cette réforme le législateur OHADA a
consacré la liberté contractuelle en droit des sociétés. Il faut donc comprendre la
liberté contractuelle comme le postulat selon lequel les acteurs de la société
commerciale bénéficient d’une certaine marge de décisions. Cette liberté se manifeste
par un éventail de possibilités laissées, à l’appréciation des États parties pour la
fixation du capital social de la société à responsabilité limitée (SARL) et/ou aux
associés du point de vue de la consécration des pactes extrastatutaires (ART 2-1
AUSCGIE), des sociétés par actions simplifiées (SAS) (ART 853 à 853-7 AUSCGIE),
des sociétés à capital variable (ART 269-1 à 269-7).  

             Par ailleurs comment se manifeste la liberté contractuelle en droit des


sociétés ? Celle-ci est-elle absolue ?  

             L’intérêt de ce sujet réside  dans le double postulat du législateur : d’une


part,  sa volonté  d’uniformiser ou d’harmoniser le droit des sociétés et d’autre part de
flexibiliser ou d’adapter les règles applicables aux sociétés commerciales à la réalité
économique de chaque État partie.

Au travers la liberté contractuelle, le législateur OHADA tente de flexibiliser les


règles en droit des sociétés. Cependant, il n’en demeure pas moins que cette liberté
soit encadrée. C’est ainsi que nous étudierons successivement la flexibilisation voulue
par le législateur et les atteintes à la liberté contractuelle.  

1. LE RENFORMEMENT DE LA LIBERTÉ CONTRACTUELLE EN DROIT DES SOCIETES


La flexibilisation des règles en droit des sociétés dans l’espace OHADA peut
s’apprécier dans l’aménagement statutaire (A) mais aussi à travers les conventions
extrastatutaires (B).

1. AMÉNAGEMENTS STATUTAIRES

     Toute législation en matière économique se doit d’être souple et adaptée à


l’évolution du monde des affaires. Le droit des sociétés OHADA n’échappe pas à ce
principe. Très rigide à l’origine, et caractérisé par un ordre public omniprésent, le
droit des sociétés commerciales OHADA est gagné par le mouvement de
contractualisation des sociétés, apparu en France depuis les années 1990. Le droit des
contrats s’est avéré un excellent moyen pour les praticiens d’apporter de la flexibilité
au droit des sociétés. Les aménagements conventionnels, ou conventions sociétaires
permettront aux associés d’adapter les règles légales sociétaires aux besoins de leurs
activités économiques. Cession de titres sociaux, droit de vote, pouvoir de
représentation dans la société, règlement des différends sont autant de domaines où
se manifeste la liberté contractuelle des associés. La flexibilisation peut être motivée
par le souci de rendre attractives les règles du droit des sociétés commerciales c’est-à-
dire attirer les investisseurs sur son territoire. Se faisant, le législateur OHADA a
cherché à faciliter le recours à certaines formes sociétaires en jouant par exemple sur
le capital social. Les sociétés en question sont les SARL, et les sociétés à capital
variable.

     Aux termes de l’article 309 al.1 de l’AUSCGIE la SARL est une société dans
laquelle les associés ne sont responsables des dettes sociales qu’à concurrence de
leurs apports et dont les droits sont représentés par des parts sociales. La liberté dans
ce type de société peut s’apprécier à travers l’élaboration des statuts. En effet, il est
laissé libre à chaque État membre d’imposer le recours ou non à l’acte authentique
pour créer la société. Ce qui permettra aux créateurs de sociétés de bénéficier aux
effets du recours au notaire c’est-à-dire une simplification des formalités de
constitution de leurs sociétés et un coût réduit. L’article 311 AUSCGIE fixe  le capital
social d’une SARL à un million (1.000.000). Cependant, cette fixation n’est pas des
plus absolues car latitude est donnée à chaque État partie de déterminer le montant
de celui-ci. C’est ainsi qu’au Sénégal, le capital social de la SARL est réduit au franc
symbolique. Autant il y a une liberté dans la fixation du capital social, autant il y a des
sociétés qui reflètent l’idée de liberté. La facilitation de la création d’entreprise se
manifeste par la possibilité accordée aux futurs associés d’accomplir les formalités de
constitution sous forme électronique. Se faisant, renvoi est donc fait aux dispositions
du droit commercial général. Il s’agit des articles 79 à 100 de l’AUDCG.

Avec le nouvel Acte uniforme, la Banque n’est plus le seul lieu de dépôt des
fonds provenant des apports en numéraire. Désormais les institutions de
microfinance peuvent recevoir lesdits fonds.
En outre, pour renforcer de plus en plus la liberté contractuelle le législateur de
l’OHADA s’est inspirée de son homologue français pour mettre en place un nouveau
type de société : c’est la société par action simplifié (SAS). Cette forme hybride de
société, qui cumule la puissance financière des sociétés par actions et la liberté
quasiment absolue des conventions, n’a été reçue en droit OHADA qu’en 2014. Elle
est définie aux travers les dispositions de l’article 853-1. Ces mêmes dispositions
prévoient la reconnaissance de la liberté dans l’organisation statutaire de la SAS.
Selon celles-ci : « les statuts prévoient librement l’organisation et le fonctionnement
de la société ». Avec ces dispositions, la société par actions simplifiée, plus que toute
autre forme sociale, remet la volonté de coopération des associés au cœur du contrat
de société. Les effets de ce regain d’intérêt pour l’affectio societatis ne se limitent pas
au cadre bien compris des rapports extrapatrimoniaux des associés. Au sein des
sociétés par actions simplifiées, la faculté d’aménager conventionnellement les
intérêts pécuniaires des associés renforce la cohésion sociale. Au-delà de
l’organisation des statuts, la liberté contractuelle dans les SAS se manifeste aussi dans
la fixation des conditions de son fonctionnement. En effet, la liberté des associés dans
la fixation des conditions de fonctionnement de la SAS repose sur la recherche d’un
équilibre entre les statuts et les conventions qui les accompagnent. Cet équilibre peut
être simplement externe et ne toucher que les actes qui régissent la vie sociétale, ou
interne, s’il se contente d’aspirer à un strict recalibrage des relations de pouvoirs
entre les associés. Les deux approches précitées sont conciliables. En pratique, le
besoin de stabilité dans les rapports sociaux pousse les associés à limiter
mutuellement leurs prérogatives par le biais de diverses clauses. La libre composition
du capital social résulte de deux éléments. Elle découle dans un premier temps du fait
que l’AUSCGIE ne contient aucune exigence minimale de dotation en capital social.
Ensuite, du fait que le nouvel article 822 de l’AUSCGIE prévoit explicitement la
création de toute une panoplie de valeurs mobilières composées.

...

Télécharger au format  TXT (20.2 Kb)   PDF (178.4 Kb)   DOCX (416.8 Kb)  


Voir 12 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com
Lire le document complet Enregistrer
Aperçu de la Dissertation

prevnext
 1
 2
 3
 4
 5
 6
 7
 8





 2 votes

Signaler un document

Documents relatifs
 La Liberté Contractuelle Des Associés De La SNC

 Libertés Et Droit Fiscal


 Que Pensez Vous De La Distinction Entre Droits Liberté Et Droits Sociaux ?
 Le Contrat Et La Liberté Contractuelle
 La Liberté Contractuelle
 La Liberté Contractuelle
 Commentaire D'arrêt Cass.com 18 Septembre 2012, n° De Pourvoir : 11-19629: la liberté contractuelle
 Valeur et portée du principe de liberté contractuelle en droit positif
 La liberté contractuelle en droit positif
 La Cour de cassation protège la liberté contractuelle, en considérant qu'il s'agit d'une composante de la liberté protégée par
l'article 4 de la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen?
 Pouvons-nous parler de liberté contractuelle absolue en droit des contrats administratifs ?
 La portée de la liberté contractuelle dans les différentes sources du droit du contrat
 La liberté contractuelle existe-t-elle toujours en droit positif ?
 « La liberté contractuelle dans les sources du droits du contrat »

Sujets similaires
 Eco Droit Devoir 1 Cned

 Eco droit

 Eco Droit Contrefacon

 Devoir Droit Cned

 Dossier éco Droit

You might also like