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87 Af 79
87 Af 79
ET-TAHRI FOUAD
22 septembre 2021
TABLE DES MATIÈRES
I) Structures de groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1) Rappels et produit fini de groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2) Rappels sur les sous groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
3) Morphismes de groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
4) Sous groupe engendré par une partie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
5) Groupe monogène et cyclique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
6) Le groupe (Z/ nZ, +) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
7) Ordre d’un élément . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
II) Structures d’anneaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1) Rappels sur les anneaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2) Produit fini d’anneaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
3) Sous anneaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
4) Corps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
5) Morphismes d’anneaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
6) Idéaux d’un anneau commutatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
7) Divisibilité dans anneau commutatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
8) L’anneau (Z/ nZ, +, ×) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
9) Indicatrice d’Euler . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
10) L’anneau K[ X ] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
III) Algèbres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2
École Royale de l’Air de Marrakech Année 2020/2021
I) Structures de groupes
1) Rappels et produit fini de groupes
Définition 1 (d’un groupe).
Soit G un ensemble muni d’une loi de composition interne ∗, on dit que G est un groupe si :
① ∗ est associative : ∀( x, y, z) ∈ G 3 , ( x ∗ y) ∗ z = x ∗ ( y ∗ z).
Si en plus ∗ est commutative, on dit que le groupe G est commutatif (ou abélien).
② Soit n ∈ N∗ , on rappelle que S n est l’ensemble des applications bijectives de [[1, n]] dans [[1, n]].
③ Soit n ∈ N∗ , on rappelle que GL n (K) est l’ensemble des matrices inversibles de Mn (K)
• (GL n (K), ×) est un groupe, appelé le groupe linéaire.
• ∀ n ≥ 2, GL n (K) n’est pas abélien
En effet, soit A = I n + E 1,n ∈ GL n (K) et B = I n + E n,1 ∈ GL n (K) (car det( A ) = det(B) = 1 ̸= 0) et
AB ̸= BA .
n
Y
∀ x = ( x1 , ..., xn ), y = ( y1 , ..., yn ) ∈ G i , x ∗ y = ( x1 ∗1 y1 , ..., xn ∗n yn )
i =1
est un groupe d’élément neutre e = ( e 1 , ..., e n ), appelé produit fini des groupes G 1 , ...,G n .
Exemples
① Soit G un groupe et n ∈ N∗ , alors G n est un groupe de neutre ( e, ..., e) avec e est l’élément neutre
de G
par exemple, (Zn , +) et ((R∗ )n , ×) sont des groupes.
Exercice 1 n
Y
Avec les notations ci-dessus, montrer que G i est abélien ⇐⇒ ∀ i ∈ [[1, n]],G i est abélien.
i =1
Solution
n
Y n
Y
G i est abélien ⇐⇒ ∀ x = ( x1 , .., xn ), y = ( y1 , .., yn ) ∈ G i, x ∗ y = y ∗ x
i =1 i =1
n
Y
⇐⇒ ∀( x1 , .., xn ), ( y1 , .., yn ) ∈ G i , ( x1 ∗1 y1 , .., xn ∗n yn ) = ( y1 ∗1 x1 , .., yn ∗n xn )
i =1
⇐⇒ ∀ i ∈ [[1, n]], ∀ x i , yi ∈ G i , x i ∗ i yi = yi ∗ i yi
⇐⇒ ∀ i ∈ [[1, n]],G i est abélien ⊠
Preuve :
①=⇒② et ②=⇒③ sont évidentes.
③=⇒① Comme (G, ∗) est un groupe, alors ∗ est associative
Puisque H ̸= ∅, alors il existe x0 ∈ H , d’après ③, on a e G = x0 ∗ x0−1 ∈ H , ainsi ∗ admet un élément
neutre qui est dans H et comme e G ∈ H , alors pour tout y ∈ H , on a y−1 = e G ∗ y−1 ∈ H , d’où le résultat
Exemples
① { e} et G sont des sous groupes triviaux de G .
② Soit n ∈ N∗ .
• U = { z ∈ C, | z| = 1} est un sous groupe de (C∗ , ×), c’est le groupe des complexes de module est
égale à 1.
On rappelle que U = { e iθ θ ∈ R}.
• Un = { z ∈ C, z n = 1} est un sous groupe de (C∗ , ×) et de (U, ×), c’est le groupe des racines
nième de l’unité.
2 kπ
On rappelle que Un = { e i n k ∈ [[0, n − 1]]}.
③ O n (R) = { A ∈ Mn (R), t A A = I n } est un sous groupe de (GL n (R), ×), appelé le groupe orthogonal
d’ordre n.
a = nq + r
- Soit a ∈ H , par la division euclidienne de a par n, il existe ( q, r ) ∈ Z×N, tel que
0≤r<n
Comme a, n ∈ H et H est un sous groupe de (Z, +), alors r = a − nq ∈ H .
Si r > 0, alors r ∈ H + ce qui est absurde car r < n et n est le plus petit élément de H + .
Alors r = 0, par suite a = nq ∈ nZ, d’où H ⊂ nZ.
On en déduit alors que H = nZ.
▶ Unicité de n.
Soient n, m ∈ N tel que H = nZ = mZ.
On a n ∈ nZ = mZ et m ∈ mZ = nZ, alors m divise n et n divise m.
Donc | n| = | m|, par suite n = m.
Ce qui termine la démonstration
Preuve :
\
▶ Montrons que H i ̸= ∅.
i∈ I \ \
Pour tout i ∈ I , H i est un sous groupe de (G, ∗), donc e G ∈ H i , d’où e G ∈ H i , ainsi H i ̸= ∅.
i ∈ I i ∈ I
▶ Soit x, y ∈ H i , montrons x ∗ y−1 ∈ H i .
\ \
i∈ I \ i∈ I
Comme x, y ∈ H i , alors ∀ i ∈ I, x, y ∈ H i .
i∈ I
Puisque
\ ∀ i ∈ I, H i est un sous groupe de (G, ∗), alors ∀ i ∈ I, x ∗ y−1 ∈ H i , par suite x ∗ y−1 ∈
Hi.
i∈ I
Ce qui achève la preuve
Remarque 1.
En général, la réunion de deux sous groupe n’est pas un sous groupe comme le montre l’exemple
suivant : H1 = 2Z, H2 = 3Z sont deux sous groupes de (Z, +), cependant H1 ∪ H2 ne l’est pas.
(car 2 ∈ H1 ⊂ H1 ∪ H2 , 3 ∈ H2 ⊂ H1 ∪ H2 , 5 = 2 + 3 ∉ H1 ∪ H2 )
Exercice 2
Soit n, m ∈ N∗ et d = n ∧ m.
① Montrer que Un ∩ Um = Ud .
② En déduire que ( X n − 1) ∧ ( X m − 1) = X d − 1.
Solution
′ ′
① • Soit z ∈ Un ∩ Um , alors z n = z m = 1, puisqu’il existe k, k ∈ Z, tel que n ∧ m = nk + mk , alors
′
z n∧m = ( z n )k ( z m )k = 1, donc z n∧m = 1, ainsi z ∈ Un∧m , par suite Un ∩ Um ⊂ Un∧m
′
• Soit z ∈ Un∧m , alors z n∧m = 1, comme n ∧ m divise n et m, il existe k, k ∈ Z, tel que
′ ¢k ¢ k′
n = ( n ∧ m) k et m = ( n ∧ m) k , donc z n = z n∧m = 1 et z m = z n∧m = 1, d’où z ∈ Un
¡ ¡
② Montrons que ( X n − 1) ∧ ( X m −Y
1) = X n∧m − 1.
On sait que ∀ k ∈ N∗ , X k − 1 = ( X − z), alors
z∈Uk
à ! à !
( X n − 1) ∧ ( X m − 1) =
Y Y
( X − z) ∧ ( X − z)
z∈Un z∈Um
Y Y
= ( X − z) = ( X − z)
z∈Un ∩Um z∈Un∧m
n∧ m
= X −1 ⊠
3) Morphismes de groupes
Définition 2 (Morphisme, isomorphisme de groupes).
′
Soit (G, ∗) et (G , T ) deux groupes.
′ ′
▶ On appelle morphisme de groupes de G dans G , toute application f : G −→ G telle que
∀ x, y ∈ G, f ( x ∗ y) = f ( x)T f ( y)
Exemples
① (R, +) et (R∗+ , ×) sont isomorphes, car x 7−→ e x est un isomorphisme de groupes de R dans R∗+ .
② L’application déterminant est un morphisme de groupes de (GL n (K), ×) dans (K∗ , ×).
Remarque 2.
(
′ f ( eG ) = eG′
① Soit f : (G, .) −→ (G , .) un morphisme de groupe, alors
∀ n ∈ Z, ∀a ∈ G, f (a n ) = ( f (a))n
② La composée de deux morphismes (resp. isomorphisme) de groupes est un morphisme (resp.
isomorphisme) de groupes.
③ L’application réciproque d’un isomorphisme de groupes est un isomorphisme de groupes.
Exercice 3
Soit (G, .) un groupe, pour a ∈ G , on note f a : G −→ G l’application définie par f a ( x) = a.x.a−1 .
① Montrer que f a est un isomorphisme de groupes.
On note I nt(G ) = { f a , a ∈ G }.
② Montrer que ( I nt(G ), ◦) est un groupe (appelé le groupe des automorphismes intérieurs).
Solution
① • Soient x, y ∈ G , alors f a ( x.y) = a.( x.y).a−1 = (a.x.a−1 ).(a.y.a−1 ) = f a ( x). f a ( y)
Donc f a est un morphisme de groupes.
Proposition 4.
′
Soit f : (G, ∗) −→ (G , T ) un morphisme de groupes, alors
′
① H est un sous groupe de G =⇒ f ( H ) est un sous groupe de G .
′
En particulier l’image de f , noté I m( f ) = f (G ) est un sous groupe de G .
′ ′ ′
② H est un sous groupe de G =⇒ f −1 (H ) est un sous groupe de G .
En particulier le noyau de f , noté K er ( f ) = f −1 ({ e G ′ }) est un sous groupe de G .
Preuve :
′
① Supposons que H est un sous groupe de G et montrons que f ( H ) est un sous groupe de G .
On a e G ′ = f ( e G ) ∈ f ( H ), car e G ∈ H , donc f ( H ) ̸= ∅.
Soit x, y ∈ f ( H ), a-t-on z ∗ t−1 ∈ f ( H ).
Comme x, y ∈ f ( H ), alors ∃a, b ∈ H tels que x = f (a) et y = f ( b)
Puisque f est un morphisme de groupes, alors xT y−1 = f (a)T ( f ( b))−1 = f (a)T f ( b−1 ) = f (a ∗ b−1 )
Comme a, b ∈ H et H est un sous groupe de G , alors a ∗ b−1 ∈ H , par suite xT y = f (a ∗ b−1 ) ∈ f ( H )
′ ′ ′
② Supposons que H est un sous groupe de G et montrons que f −1 ( H ) est un sous groupe de G .
On a f ( e G ) = e G ′ , donc e G ∈ K er ( f ), d’où K er ( f ) ̸= ∅.
Soit x, y ∈ K er ( f ), a-t-on x ∗ y−1 ∈ K er ( f ).
On a f ( x ∗ y−1 ) = f ( x)T ( f ( y))−1 = e G ′ T ( e G ′ )−1 = e G ′ T e G ′ = e G ′ , donc x ∗ y−1 ∈ K er ( f )
Exemples
① L’application f : R −→ C∗ définie par f (θ ) = e iθ est un morphisme de groupes
Donc K er ( f ) = 2πZ est un sous groupe de R et I m( f ) = U est un sous groupe de C∗ .
② Soit n ∈ N∗ , SL n (R) = { A ∈ GL n (R), det( A ) = 1} est un sous groupe de GL n (R), appelé le groupe
spécial linéaire.
En effet SL n (R) = K er ( det) où det : GL n (R) −→ R∗ est un morphisme de groupes.
Proposition 5.
′
Soit f : G −→ G un morphisme de groupes, alors
① f est injectif ⇐⇒ K er ( f ) = { e G }.
′
② f est surjectif ⇐⇒ I m( f ) = G .
Remarque 3.
Soit G un groupe et A une partie de G , alors
1. H sous groupe de G
< A >= H ⇐⇒ 2. A ⊂ H
3. K sous groupe de G et A ⊂ K =⇒ H ⊂ K
Exemples
① < ∅ >= { e}.
② Soit a ∈ G , on note < a > au lieu < {a} >
En notation additive : < a >= { na, n ∈ Z}
Exercice 4
On considère le groupe (Z, +) et A = {12, 42}
Montrer que < A >= 6Z.
Solution
On considère H = 6Z.
• H est un sous groupe de (Z, +).
• On a 12 = 6 × 2 ∈ 6Z = H et 42 = 6 × 76Z H
Donc A ⊂ H
• Soit K un sous groupe de (Z, +) tel que A ⊂ H , a-t-on H ⊂ K .
On a 6 = 42 − 3 × 12 ∈ K car 42, 12 ∈ K et K est un sous groupe de (Z, +)
D’où ∀ p ∈ Z, 6 p ∈ K , car 6 ∈ K et K est un sous groupe de (Z, +)
Ainsi H ⊂ K ⊠
Définition 4.
Soit G un groupe et A une partie de G .
On dit que A est génératrice de G (ou engendre G ) si < A >= G
Remarque 4.
① Soit G un groupe monogène engendré par un élément a, alors G peut avoir plusieurs généra-
teurs.
De plus pour tout b ∈ G ,
b est un générateur de G ⇐⇒ a ∈< b >
Exemples
① (Z, +) est monogène et admet exactement deux générateurs 1 et −1.
En effet Z = { n n ∈ Z} = { n.1 n ∈ Z} =< 1 >
2 kπ 2π 2 kπ
ei n engendre (Un , ×) ⇐⇒ e i n ∈< e i n >
′ ′
′ 2π 2 kπ 2 kk π
⇐⇒ ∃ k ∈ Z, e i n = (ei n )k = e i n
′
2π 2 kk π
′
⇐⇒ ∃ k ∈ Z, ≡ [2π]
n n
′ ′
⇐⇒ ∃ k ∈ Z, 1 ≡ kk [ n]
′ ′′ ′ ′′
⇐⇒ ∃ k , k ∈ Z, 1 = kk + nk
⇐⇒ k ∧ n = 1
(d’après le théorème de Bézout)
2π π 3π 5π 7π
par exemple U8 est engendré par e i 8 = ei 4 , ei 8 , ei 8 et e i 8 .
Exercice 5
Montrer (Q, +) n’est pas monogène.
Solution
Supposons par l’absurde que (Q, +) est monogène, alors il existe a ∈ Q, tel que Q =< a >
Comme a2 ∈ Q, alors il existe k ∈ Z tel que a2 = ak i.e 2 k = 1 (a forcément différent de 0 )
d’où 21 = k ∈ Z, ce qui est absurde ⊠
aR n b ⇐⇒ n divise b − a
Proposition 6.
n o
Soit n ∈ N∗ , alors Z/ nZ = 0, 1, ..., n − 1
Proposition 7.
Soit a, b, c, d ∈ Z, alors ( (
a=b a+ c = b+d
=⇒
c=d a× c = b×d
a ⊕ b = a + b et a ⊗ b = a × b
Proposition 8.
Soit n ∈ N∗ , alors
① (Z/nZ, ⊕) est un groupe abélien.
② (Z/nZ, ⊕) est un groupe cyclique engendré par 1.
③ Les générateurs du groupe (Z/nZ, ⊕) sont : k avec k ∈ [[0, n − 1]] et k ∧ n = 1.
Remarque 5.
① o(a) = 1 ⇐⇒ a = e
② a est d’ordre fini ⇐⇒ ∃ d ∈ N∗ , a d = e
③ Soit d ≥ 2, alors a est d’ordre d ⇐⇒ a d = e et ∀k ∈ [[1, d − 1]], a k ̸= e.
Exemples
① Dans (Z, +), pour a ∈ Z, a est d’ordre fini ⇐⇒ a = 0.
② Dans (R∗ , ×), pour a ∈ R∗ , a est d’ordre fini ⇐⇒ a = 1 ou a = −1. o(1) = 1 et o(−1) = 2.
③ Dans (C∗ , ×), i est d’ordre 4.
④ Dans (S n , ◦), un p-cycle est d’ordre p, en particulier une transposition est d’ordre 2.
Dans ce cas : card (< a >) = o(a) et < a >= e, a, a2 , ..., a o(a)−1 .
© ª
Exemples
① Dans (Z/8Z, +), 2 est d’ordre 4 et < 2 >= {0, 2, 4, 6}.
② Dans (S n , ◦), si σ est un p-cycle, alors < σ >= { I d[[1,n]] , σ, ..., σ p−1 }.
Exercice 6
On considère le groupe (C∗ , ×) et θ ∈ R.
① Montrer que e iθ est d’ordre fini ⇐⇒ 2θπ ∈ Q.
② On suppose que 2θπ = ab avec (a, b) ∈ N × Z∗ avec a ∧ b = 1. Montrer que o( e iθ ) = b.
Solution
① Soit θ ∈ R.
Application 1.
Tout groupe de cardinal premier est cyclique.
∀ x, y, z ∈ A, x × ( y + z) = x × y + x × z
∀ x, y, z ∈ A, ( x + y) × z = x × z + y × z
∀ x, y ∈ A, x × y = 0 A =⇒ x = 0 A ou y = 0 A
Proposition 12.
Soit ( A, +, ×) un anneau, alors (U( A ), ×) est un groupe, appelé le groupe des unités de A .
② Soit n ∈ N∗ , (Mn (K), +, ×) est un anneau non commutatif (E 1,2 E 2,1 = E 1,1 ̸= E 2,2 = E 2,1 E 1,2 ), n’est
pas intègre (E 1,2 E 1,2 = 0) et U(Mn (K)) = GL n (K).
④ (CN , +, ×) l’anneau des suites complexes, il est commutatif, n’est pas intègre ( x = (δn,0 )n∈N et y =
(δn,1 )n∈N deux suites non nulles et x × y = (δn,0 δn,1 )n∈N est nulle) et U(CN ) = { x = ( xn )n∈N , ∀ n ∈ N, xn ̸=
0}.
x + y = ( x1 + y1 , ..., xn + yn ) et x × y = ( x1 × y1 , ..., xn × yn )
est un anneau d’élément neutre (1 A 1 , ..., 1 A n ), appelé anneau produit des anneaux A 1 , ..., A n .
Exercice 7
Avec les notations ci-dessus montrer que
Yn
① A i est commutatif ⇐⇒ ∀ i ∈ [[1, n]], A i commutatif
i =1
n
Y
② Si A 1 , ..., A n non nuls, alors A i n’est pas intègre.
à ! i =1
n n
③U U( A i ).
Y Y
Ai =
i =1 i =1
Solution
① Par des équivalences successives,
n
Y n
Y
A i est commutatif ⇐⇒ ∀ x, y ∈ Ai x × y = y × x
i =1 i =1
n
Y
⇐⇒ ∀ x = ( x1 , .., xn ), y = ( y1 , .., yn ) ∈ Ai, x ∗ y = y ∗ x
i =1
n
Y
⇐⇒ ∀( x1 , .., xn ), ( y1 , .., yn ) ∈ A i , ( x1 × y1 , .., xn × yn ) = ( y1 × x1 , .., yn × xn )
i =1
⇐⇒ ∀ i ∈ [[1, n]], ∀ x i , yi ∈ A i , x i × yi = yi × yi
⇐⇒ ∀ i ∈ [[1, n]], A i est commutatif
n
Y
② Comme (1 A1 , 0 A2 , ..., 0 A n ) × (0 A1 , ..., 0 A n−1 , 1 A n ) = (0 A1 , ..., 0 A n ), alors A i n’est pas intègre.
i =1
n
Y
③ Soit ( x1 , ..., xn ) ∈ Ai
i =1
à !
n n
( x1 , .., xn ) ∈ U
Y Y
Ai ⇐⇒ ∃( y1 , .., yn ) ∈ A i , ( x1 , .., xn ) × ( y1 , .., yn ) = ( y1 , .., yn ) × ( x1 , .., xn ) = (1 A 1 , ..., 1 A n )
i =1 i =1
Y n
⇐⇒ ∃( y1 , .., yn ) ∈ A i , ( x1 × y1 , .., xn × yn ) = ( y1 × x1 , .., yn × xn ) = (1 A 1 , ..., 1 A n )
i =1
⇐⇒ ∀ i ∈ [[1, n]]∃ yi ∈ A i , x i × yi = yi × x i = 1 A i
⇐⇒ ∀ i ∈ [[1, n]], x i ∈ U( A i )
n
U( A i )
Y
⇐⇒ ( x1 , ..., xn ) ∈
i =1
à !
n n
On en déduit que U U( A i ) ⊠
Y Y
Ai =
i =1 i =1
3) Sous anneaux
Définition 11 (d’un sous anneau).
Soit ( A, +, ×) un anneau et B une partie de A , on dit que B est un sous anneau de A si
∀ x, y ∈ B, x − y ∈ B
∀ x, y ∈ B, x × y ∈ B
1 ∈ B
A
Exemples
① Z est un sous anneau de (R, +, ×).
② Soit n ∈ N∗
D n (K), T n,s (K) et T n,i (K) sont des sous anneaux de (Mn (K), +, ×).
③ C = { x ∈ CN , x est convergente} l’ensemble des suites complexes convergentes est un sous anneau de
CN .
④ Anneau de Gauss
Z[ i ] = {a + ib (a, b) ∈ Z2 } est un sous anneau de (C, +, ×).
′ ′ ′ ′ ′ ′
En effet
: Soient z, z ∈ Z[ i ] alors il existe a, a , b, b ∈ Z tels que z = a + ib et z = a + ib ,
′ ′ ′
z − z = (a − a ) + i ( b − b ) ∈ Z[ i ]
′ ′ ′ ′ ′
Donc z × z = (aa − bb ) + i (ab + a b) ∈ Z[ i ]
1 ∈ Z[ i ]
4) Corps
Définition 12 (corps).
On appelle corps tout anneau commutatif tel que tout élément non nul est inversible.
Remarque 6.
Tout corps est un anneau intègre.
Exemples
① K est un corps.
② K( X ) le corps des fractions rationnelles à coefficients dans K.
Exemples
p p
① Q( 2) = {a + b 2, (a, b) ∈ Q2 } est un sous corps de R.
② R est un sous corps de C.
③ C est un sous corps de C( X ) (le corps des fractions rationnelles à coefficients complexes.
5) Morphismes d’anneaux
• ∀ x, y ∈ A, f ( x + y) = f ( x) + f ( y)
• ∀ x, y ∈ A, f ( x × y) = f ( x) × f ( y)
• f (1 A ) = 1B
Exemples
① z 7−→ z est un isomorphisme d’anneaux de C dans C.
② ( xn )n∈N 7→ lim xn est un morphisme d’anneaux de l’anneau des suites complexes convergentes dans
l’anneau des nombres complexes.
③ Soit E un K-espace vectoriel de dimension finie et B une base de E , alors l’application f 7−→ MatB ( f )
est un isomorphisme d’anneaux de (L (E ), +, ◦) dans (Mn (K), +, ×).
Remarque 8 (Attention).
Ker(f) n’est pas un sous anneau de A
car f (1 A ) = 1B ̸= 0B , donc 1 A ∉ Ker( f ).
Exemples
① {0 A } et A sont des idéaux triviaux de A .
② On considère B (N, C) l’anneau des suites complexes bornées (sous anneau de C N ) et C 0 l’ensemble
des suites complexes convergentes vers 0.
C 0 est un idéal de B (N, C).
Remarque 9 (Attention).
Im(f) n’est pas un idéal de B
comme le montre l’exemple suivant f : Z −→ Q, définie par f ( x) = x, I m( f ) = Z n’est pas un
idéal de Q, car 12 × 1 ∉ Z.
Proposition 16 (Opérations).
Soit A est un anneau commutatif.
r
X
① Somme finie : Soient I 1 , ..., I r des idéaux de A , alors I k est un idéal de A .
k=1 \
② Intersection quelconque : Soient ( I k ) j∈ J une famille d’idéaux de A , alors I j est un idéal de
j∈ J
A.
Application 2.
Soit n, m ∈ N∗
• nZ + mZ = ( n ∧ m)Z où n ∧ m = pgcd( n, m).
• nZ ∩ mZ = ( n ∨ m)Z où n ∨ m = ppcm( n, m).
Application 3.
① Soit a, b ∈ Z, alors
a/ b et b/a ⇐⇒ b = a ou b = −a
② Soit P,Q ∈ K[ X ], alors
P /Q et Q /P ⇐⇒ ∃λ ∈ K \ {0}, Q = λ.P
∀a, b ∈ Z, a + b = a + b et a × b = a × b
Remarque 10.
L’application πn : Z/ nZ −→ Z définie par πn ( x) = x est un morphisme d’anneaux surjectif.
Exemples
① Les éléments inversibles de l’anneau Z/8Z sont 1, 3, 5 et 7.
② Z/7Z est un corps.
Solution
32 = 3 × 10 + 2
3 = 2×1+1
=⇒ 1 = 3 − 2 × 1
=⇒ 1 = 3 − (32 − 3 × 10) × 1
=⇒ 1 = 3 × 11 + 32 × (−1)
(
x ≡ 2[3]
Exemple Résoudre dans Z le système ⊠
x ≡ 4[32]
Solution
On a 3 ∧ 32 = 1, d’après l’exemple précédent 1 = 3 × 11 + 32 × (−1), donc x0 = nub + mva = 3 × 11 × 4 +
32 × (−1) × 2 = 68.
On en déduit que S = {68 + 96 k k ∈ Z} ⊠
9) Indicatrice d’Euler
Définition 18 (L’indicatrice d’Euler).
Soit n ∈ N∗ , on note
Exemple
n 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
ϕ( n ) 1 1 2 2 4 2 6 4 6 4
⊠
Proposition 19 (propriétés).
Soit p ≥ 2 un nombre premier et α ∈ N∗ , alors
① ϕ( p) = p − 1.
② ϕ( pα ) = pα − pα−1 .
r ³ r µ
1
¶
α α −1
Y ´ Y
ϕ( n ) = pi i − pi i =n 1−
i= i= pi
Théorème 4 (d’Euler).
Soit (a, n) ∈ Z × N∗ tel que a ∧ n = 1. alors aϕ(n) ≡ 1[ n]
Solution ¡ ¢62
On a 432 = 2 × 63 , comme 7 est premier et 2 ∧ 7 = 1, alors 26 ≡ 1[7], par suite 26 ≡ 1[7], donc
3 3
26 ≡ 1[7], 2432 = 4 × 26 ≡ 4[7]
Donc 4 est le reste de la division euclidienne de 2432 par 7 ⊠
10) L’anneau K[ X ]
On rappelle que
▶ ∀P ∈ K[ X ], (P ) = P.K[ X ] = {P × Q, Q ∈ K[ X ]}.
▶ ∀P,Q ∈ K[ X ],
P divise Q ⇐⇒ (Q ) ⊂ (P ).
P et Q sont associés ⇐⇒ ∃λ ∈ K \ {0}, Q = λP
(P et Q sont associés signifie que P divise Q et Q divise P ).
Dans ce cas, on dit que P1 , ..., P r sont premiers dans leur ensemble.
Proposition 23.
① Les polynômes irréductibles de C[ X ] sont les polynômes de degré 1.
② Les polynômes irréductibles de R[ X ] sont les polynômes de degré 1 et les polynômes de degré
2 à discriminant strictement négatif.
Exemples
▶ La factorisation de P = X 2 − 2 cos(θ ) X + 1 où θ ∈ R dans C[ X ] est donnée par P = ( X − e iθ )( X −
e− iθ ).
π 4π 2π 5π
P = ( X − e i 3 )( X − e i 3 )( X − e i 3 )( X − e i 3 )
π 4π 2π 5π
P = ( X − e i 3 )( X − e i 3 )( X − e i 3 )( X − e i 3 )
π 5π 2π 4π
h ih i
= ( X − e i 3 )( X − e i 3 ) ( X − e i 3 )( X − e i 3 )
π π 2π 2π
h ih i
= ( X − e i 3 )( X − e− i 3 ) ( X − e i 3 )( X − e− i 3 )
³ ³π´ ´µ µ
2π
¶ ¶
2 2
= X − 2 cos X + 1 X − 2 cos X +1
3 3
= ( X 2 − X + 1)( X 2 + X + 1)
2n −1 2 kπ
2n −1 kπ
X 2n − 1 = (X − ei (X − ei
Y Y
2n )= n )
k=0 k=0
III) Algèbres
Définition 21 (d’une algèbre).
On appelle K-algèbre tout quadruplet ( A, +, ×, .) tel que
▶ ( A, +, ×) est un anneau.
Remarque 13.
Soit A une K algèbre, alors l’application f : A × A −→ A définie par f ( x, y) = x × y est bilinéaire.
Exemples
① R et C sont des R-algèbres.
② K[ X ] la K-algèbre des polynômes à coefficients dans K.
③ Mn (K) la K-algèbre des matrices carrées d’ordre n.
④ C ( I, K) (resp. C n ( I, K)) la K-algèbre des applications continues (reps. de classes C n ) sur l’intervalle
I à valeurs dans K.
⑤ Soit E un K-espace vectoriel, (L (E ), +, ◦, .) la K-algèbre des endomorphismes de E .
Définition 22 (d’une sous algèbre).
Soit ( A, +, ×, .) une K-algèbre et B une partie de A .
On dit que B est une sous algèbre de A si
∀ x, y ∈ B, ∀α ∈ K, α.x + y ∈ B
∀ x, y ∈ B, x × y ∈ B
1 ∈ B
A
Exemples
① D n (K), T n,s (K) et T n,i (K) sont des sous algèbres de Mn (K).
② C ( I, K) et C n ( I, K)) sont des sous algèbres de l’algèbre des applications définies sur I à valeurs
dans K.
Solution
① Soient M, N ∈ C ( A ) et α ∈ R.
▶ A (α M + N ) = α AM + AN = α M A + N A = (α M + N ) A , donc α M + N ∈ C ( A ).
▶ A ( M N ) = ( AM ) N = ( M A ) N = M ( AN ) = M ( N A ) = ( M N ) A , donc M N ∈ C ( A ).
▶ I n ∈ C ( A ).
Par suite C ( A ) est une sous algèbre de Mn (R).
② Montrons que C ( A ) = Dn .
Soit M = ( m i, j )1≤ i, j≤n ∈ Mn (R), on pose A = (a i, j )1≤ i, j≤n = diag(λ1 , ..., λn ).
M ∈ C ( A ) ⇐⇒ AM = M A
⇐⇒ ∀ i, j ∈ [[1, n]], ( AM ) i, j = ( M A ) i, j
Xn Xn
⇐⇒ ∀ i, j ∈ [[1, n]], a i,k m k, j = m i,k a k, j
k=1 k=1
⇐⇒ ∀ i, j ∈ [[1, n]], a i,i m i, j = m j, j a i, j , car ∀ i ̸= j, a i, j = 0
⇐⇒ ∀ i, j ∈ [[1, n]], λ i m i, j = λ j m i, j
⇐⇒ ∀ i, j ∈ [[1, n]], (λ i − λ j ) m i, j = 0
⇐⇒ ∀ i, j ∈ [[1, n]], i ̸= j =⇒ m i, j = 0 car λ1 , ..., λn sont deux à deux distincts
⇐⇒ M ∈ Dn
On en déduit que C ( A ) = Dn .
Exemples
① On considère C comme un R-espace vectoriel, alors z 7−→ z est un isomorphisme d’algèbres de C dans
C.
② ( xn )n∈N 7−→ lim xn est un morphisme d’algèbres de l’algèbre des suites complexes convergentes dans
l’algèbre des nombres complexes.
③ Soit E un K-espace vectoriel de dimension finie et B une base de E , alors l’application f 7−→ MatB ( f )
est un isomorphisme d’algèbres de (L (E ), +, ◦) dans (Mn (K), +, ×).
④ Si f a n’est pas injectif, alors il existe un unique polynôme unitaire πa , appelé le polynôme
minimal de a, vérifiant Ker( f a ) = (πa ).