You are on page 1of 26

Chapitre : Structures algébriques usuelles

ET-TAHRI FOUAD

22 septembre 2021
TABLE DES MATIÈRES

I) Structures de groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1) Rappels et produit fini de groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2) Rappels sur les sous groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
3) Morphismes de groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
4) Sous groupe engendré par une partie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
5) Groupe monogène et cyclique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
6) Le groupe (Z/ nZ, +) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
7) Ordre d’un élément . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
II) Structures d’anneaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1) Rappels sur les anneaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2) Produit fini d’anneaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
3) Sous anneaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
4) Corps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
5) Morphismes d’anneaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
6) Idéaux d’un anneau commutatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
7) Divisibilité dans anneau commutatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
8) L’anneau (Z/ nZ, +, ×) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
9) Indicatrice d’Euler . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
10) L’anneau K[ X ] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
III) Algèbres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

2
École Royale de l’Air de Marrakech Année 2020/2021

Dans tout ce chapitre, K désigne R ou C.

I) Structures de groupes
1) Rappels et produit fini de groupes
Définition 1 (d’un groupe).
Soit G un ensemble muni d’une loi de composition interne ∗, on dit que G est un groupe si :
① ∗ est associative : ∀( x, y, z) ∈ G 3 , ( x ∗ y) ∗ z = x ∗ ( y ∗ z).

② ∗ admet un élément neutre : ∃ e ∈ G, ∀ x ∈ G, x ∗ e = e ∗ x.

③ Tout élément de G admet un symétrique pour ∗ dans G : ∀ x ∈ G, ∃ y ∈ G, x ∗ y = y ∗ x = e.

Si en plus ∗ est commutative, on dit que le groupe G est commutatif (ou abélien).

Notation : Soit G un groupe, a ∈ G et n ∈ Z.





 0 l’élément neutre

−a le  symétrique de a



▶ Si la loi est additive + , on note : a + ... + a

 si n > 0

 na = 0 si n = 0



 

 (−a) + ... + (−a) si n < 0


1 l’élément neutre


−1

a lesymétrique de a



▶ Si la loi est multiplicative . , on note : a.a...a

 si n > 0

n
a = 1 si n = 0




 
 −1 −1
 −1
  a .a ...a si n < 0

Exemples (Quelques exemples de groupes)


① (Z, +), (Q, +), (R, +), (C, +) sont des groupes abéliens.
(Q∗ , ×), (R∗ , ×), (C∗ , ×) sont des groupes abéliens.

② Soit n ∈ N∗ , on rappelle que S n est l’ensemble des applications bijectives de [[1, n]] dans [[1, n]].

• S n est fini de cardinal n!.


• (S n , ◦) est un groupe, appelé le groupe symétrique.
• ∀ n ≥ 3, S n n’est pas abélien.
En effet, soit n ≥ 3 et σ = (1 2) et τ = (2 3) deux transpositions de S n , alors σ ◦ τ(1) = 2 ̸= 3 =
τ ◦ σ(1), donc σ ◦ τ ̸= τ ◦ σ.

③ Soit n ∈ N∗ , on rappelle que GL n (K) est l’ensemble des matrices inversibles de Mn (K)
• (GL n (K), ×) est un groupe, appelé le groupe linéaire.
• ∀ n ≥ 2, GL n (K) n’est pas abélien
En effet, soit A = I n + E 1,n ∈ GL n (K) et B = I n + E n,1 ∈ GL n (K) (car det( A ) = det(B) = 1 ̸= 0) et
AB ̸= BA .

Pr. ET-TAHRI FOUAD 3/26 ettahrifouad1@gmail.com


École Royale de l’Air de Marrakech Année 2020/2021

Proposition et définition 1 (Produit fini de groupes).


Soit ((G i ; ∗ i ))1≤ i≤n une famille finie de groupe d’élément neutre respectivement e 1 , ..., e n , alors
Yn
G i muni de la loi ∗ définie par :
i =1

n
Y
∀ x = ( x1 , ..., xn ), y = ( y1 , ..., yn ) ∈ G i , x ∗ y = ( x1 ∗1 y1 , ..., xn ∗n yn )
i =1

est un groupe d’élément neutre e = ( e 1 , ..., e n ), appelé produit fini des groupes G 1 , ...,G n .

Exemples
① Soit G un groupe et n ∈ N∗ , alors G n est un groupe de neutre ( e, ..., e) avec e est l’élément neutre
de G
par exemple, (Zn , +) et ((R∗ )n , ×) sont des groupes.

② Le produit de (R∗ , ×) par (C, +) est le groupe R∗ × C défini par la loi


∀(a, z), ( b, ω) ∈ R∗ × C, (a, z) ∗ ( b, ω) = (ab, z + ω)

son neutre est e = (1, 0), le symétrique de (a, z) est a1 , − z .


¡ ¢

Exercice 1 n
Y
Avec les notations ci-dessus, montrer que G i est abélien ⇐⇒ ∀ i ∈ [[1, n]],G i est abélien.
i =1

Solution

n
Y n
Y
G i est abélien ⇐⇒ ∀ x = ( x1 , .., xn ), y = ( y1 , .., yn ) ∈ G i, x ∗ y = y ∗ x
i =1 i =1
n
Y
⇐⇒ ∀( x1 , .., xn ), ( y1 , .., yn ) ∈ G i , ( x1 ∗1 y1 , .., xn ∗n yn ) = ( y1 ∗1 x1 , .., yn ∗n xn )
i =1
⇐⇒ ∀ i ∈ [[1, n]], ∀ x i , yi ∈ G i , x i ∗ i yi = yi ∗ i yi
⇐⇒ ∀ i ∈ [[1, n]],G i est abélien ⊠

2) Rappels sur les sous groupes


Soit (G, ∗) un groupe et H une partie de G , on dit que H est un sous groupe de G si ( H, ∗) est un
groupe.
Proposition 1 (Caractérisation d’un sous groupe).
Soit (G ; ∗) un groupe et H une partie de G , alors sont équivalentes :
① H est un sous groupe de G .
② H ̸= ∅ et ∀ x, y ∈ H, x ∗ y ∈ H et x−1 ∈ H .
③ H ̸= ∅ et ∀ x, y ∈ H, x ∗ y−1 ∈ H .

Preuve :
①=⇒② et ②=⇒③ sont évidentes.
③=⇒① Comme (G, ∗) est un groupe, alors ∗ est associative
Puisque H ̸= ∅, alors il existe x0 ∈ H , d’après ③, on a e G = x0 ∗ x0−1 ∈ H , ainsi ∗ admet un élément
neutre qui est dans H et comme e G ∈ H , alors pour tout y ∈ H , on a y−1 = e G ∗ y−1 ∈ H , d’où le résultat

Pr. ET-TAHRI FOUAD 4/26 ettahrifouad1@gmail.com


École Royale de l’Air de Marrakech Année 2020/2021

Exemples
① { e} et G sont des sous groupes triviaux de G .

② Soit n ∈ N∗ .
• U = { z ∈ C, | z| = 1} est un sous groupe de (C∗ , ×), c’est le groupe des complexes de module est
égale à 1.
On rappelle que U = { e iθ θ ∈ R}.

• Un = { z ∈ C, z n = 1} est un sous groupe de (C∗ , ×) et de (U, ×), c’est le groupe des racines
nième de l’unité.
2 kπ
On rappelle que Un = { e i n k ∈ [[0, n − 1]]}.

③ O n (R) = { A ∈ Mn (R), t A A = I n } est un sous groupe de (GL n (R), ×), appelé le groupe orthogonal
d’ordre n.

Proposition 2 (Sous groupes de (Z, +)).


Les sous groupes de (Z, +) sont de la forme nZ avec n ∈ N.
Autrement dit : H est un sous groupe de (Z, +) ⇐⇒ ∃! n ∈ N, H = nZ.

Preuve : L’implication indirecte est triviale, montrons l’autre implication.


Soit H un sous groupe de (Z, +).
▶ Existence de n.
• Si H = {0}, on prend n = 0.
• Si H ̸= {0}, alors H contient un élément non nul x0 .
On pose H + = H ∩ N∗ , comme H + est une partie de N non vide (car | x0 | ∈ H + ), alors elle
admet un plus petit élément, noté n.
Montons que H = nZ. 
 n + ... + n

 si k > 0
- Soit a ∈ nZ, alors ∃ k ∈ Z, a = nk = 0 si k = 0 .

si k < 0
(− n) + ... + (− n)

Comme n ∈ H ⊂ H et H est un sous groupe de (Z, +), alors a ∈ H , d’où nZ ⊂ H(.


+

a = nq + r
- Soit a ∈ H , par la division euclidienne de a par n, il existe ( q, r ) ∈ Z×N, tel que
0≤r<n
Comme a, n ∈ H et H est un sous groupe de (Z, +), alors r = a − nq ∈ H .
Si r > 0, alors r ∈ H + ce qui est absurde car r < n et n est le plus petit élément de H + .
Alors r = 0, par suite a = nq ∈ nZ, d’où H ⊂ nZ.
On en déduit alors que H = nZ.
▶ Unicité de n.
Soient n, m ∈ N tel que H = nZ = mZ.
On a n ∈ nZ = mZ et m ∈ mZ = nZ, alors m divise n et n divise m.
Donc | n| = | m|, par suite n = m.
Ce qui termine la démonstration

Proposition 3 (Intersection des sous groupes).


\
Soit (G, ∗) un groupe et ( H i ) i∈ I une famille de sous groupe de G , alors H i est un sous groupe
i∈ I
de G .

Preuve :

Pr. ET-TAHRI FOUAD 5/26 ettahrifouad1@gmail.com


École Royale de l’Air de Marrakech Année 2020/2021

\
▶ Montrons que H i ̸= ∅.
i∈ I \ \
Pour tout i ∈ I , H i est un sous groupe de (G, ∗), donc e G ∈ H i , d’où e G ∈ H i , ainsi H i ̸= ∅.
i ∈ I i ∈ I
▶ Soit x, y ∈ H i , montrons x ∗ y−1 ∈ H i .
\ \
i∈ I \ i∈ I
Comme x, y ∈ H i , alors ∀ i ∈ I, x, y ∈ H i .
i∈ I
Puisque
\ ∀ i ∈ I, H i est un sous groupe de (G, ∗), alors ∀ i ∈ I, x ∗ y−1 ∈ H i , par suite x ∗ y−1 ∈
Hi.
i∈ I
Ce qui achève la preuve

Remarque 1.
En général, la réunion de deux sous groupe n’est pas un sous groupe comme le montre l’exemple
suivant : H1 = 2Z, H2 = 3Z sont deux sous groupes de (Z, +), cependant H1 ∪ H2 ne l’est pas.
(car 2 ∈ H1 ⊂ H1 ∪ H2 , 3 ∈ H2 ⊂ H1 ∪ H2 , 5 = 2 + 3 ∉ H1 ∪ H2 )

Exercice 2
Soit n, m ∈ N∗ et d = n ∧ m.
① Montrer que Un ∩ Um = Ud .

② En déduire que ( X n − 1) ∧ ( X m − 1) = X d − 1.
Solution
′ ′
① • Soit z ∈ Un ∩ Um , alors z n = z m = 1, puisqu’il existe k, k ∈ Z, tel que n ∧ m = nk + mk , alors

z n∧m = ( z n )k ( z m )k = 1, donc z n∧m = 1, ainsi z ∈ Un∧m , par suite Un ∩ Um ⊂ Un∧m

• Soit z ∈ Un∧m , alors z n∧m = 1, comme n ∧ m divise n et m, il existe k, k ∈ Z, tel que
′ ¢k ¢ k′
n = ( n ∧ m) k et m = ( n ∧ m) k , donc z n = z n∧m = 1 et z m = z n∧m = 1, d’où z ∈ Un
¡ ¡

et z ∈ Un , donc z ∈ Un ∩ Um , par suite Un ∩ Um ⊂ Un∧m , d’où l’égalité par double inclusion.

② Montrons que ( X n − 1) ∧ ( X m −Y
1) = X n∧m − 1.
On sait que ∀ k ∈ N∗ , X k − 1 = ( X − z), alors
z∈Uk
à ! à !
( X n − 1) ∧ ( X m − 1) =
Y Y
( X − z) ∧ ( X − z)
z∈Un z∈Um
Y Y
= ( X − z) = ( X − z)
z∈Un ∩Um z∈Un∧m
n∧ m
= X −1 ⊠

3) Morphismes de groupes
Définition 2 (Morphisme, isomorphisme de groupes).

Soit (G, ∗) et (G , T ) deux groupes.
′ ′
▶ On appelle morphisme de groupes de G dans G , toute application f : G −→ G telle que

∀ x, y ∈ G, f ( x ∗ y) = f ( x)T f ( y)

▶ Si de plus f est bijective, on parle d’un isomorphisme de groupes



Dans ce cas, on dit que G et G sont isomorphes.

Pr. ET-TAHRI FOUAD 6/26 ettahrifouad1@gmail.com


École Royale de l’Air de Marrakech Année 2020/2021

Exemples
① (R, +) et (R∗+ , ×) sont isomorphes, car x 7−→ e x est un isomorphisme de groupes de R dans R∗+ .

② L’application déterminant est un morphisme de groupes de (GL n (K), ×) dans (K∗ , ×).

③ L’application signature est un morphisme de groupes de (S n , ◦) dans ({−1, 1}, ×).

Remarque 2.
(
′ f ( eG ) = eG′
① Soit f : (G, .) −→ (G , .) un morphisme de groupe, alors
∀ n ∈ Z, ∀a ∈ G, f (a n ) = ( f (a))n
② La composée de deux morphismes (resp. isomorphisme) de groupes est un morphisme (resp.
isomorphisme) de groupes.
③ L’application réciproque d’un isomorphisme de groupes est un isomorphisme de groupes.

Exercice 3
Soit (G, .) un groupe, pour a ∈ G , on note f a : G −→ G l’application définie par f a ( x) = a.x.a−1 .
① Montrer que f a est un isomorphisme de groupes.
On note I nt(G ) = { f a , a ∈ G }.
② Montrer que ( I nt(G ), ◦) est un groupe (appelé le groupe des automorphismes intérieurs).
Solution
① • Soient x, y ∈ G , alors f a ( x.y) = a.( x.y).a−1 = (a.x.a−1 ).(a.y.a−1 ) = f a ( x). f a ( y)
Donc f a est un morphisme de groupes.

• Soit y ∈ G , alors f a ( x) = y ⇐⇒ a.x.a−1 = y ⇐⇒ x = a−1 .y.a


Donc l’équation f a ( x) = y admet une solution unique dans G , ainsi f a est bijective.
Par suite f a est un isomorphisme de groupes.

② D’après la question 1, on a I nt(G ) ⊂ SG où (SG , ◦) est le groupe des permutations de G (bijec-


tions de G dans G ).
Il suffit de montrer que I nt(G ) est un sous groupe de (SG , ◦).

• I nt(G ) ̸= ∅, car I dG = f e ∈ I nt(G ).

• Soit a, b ∈ G et x ∈ G , alors f a ◦ f b ( x) = f a ( b.x.b−1 ) = a.b.x.(a.b)−1 = f a.b ( x)


Donc f a ◦ f b = f a.b ∈ I nt(G ).

• On a f a ◦ f a−1 = f a−1 ◦ f a = f e = I dG Donc ( f a )−1 = f a−1 ∈ I nt(G )

On en déduit que I nt(G ) est un sous groupe de (SG , ◦) ⊠

Proposition 4.

Soit f : (G, ∗) −→ (G , T ) un morphisme de groupes, alors

① H est un sous groupe de G =⇒ f ( H ) est un sous groupe de G .

En particulier l’image de f , noté I m( f ) = f (G ) est un sous groupe de G .
′ ′ ′
② H est un sous groupe de G =⇒ f −1 (H ) est un sous groupe de G .
En particulier le noyau de f , noté K er ( f ) = f −1 ({ e G ′ }) est un sous groupe de G .

Pr. ET-TAHRI FOUAD 7/26 ettahrifouad1@gmail.com


École Royale de l’Air de Marrakech Année 2020/2021

Preuve :

① Supposons que H est un sous groupe de G et montrons que f ( H ) est un sous groupe de G .
On a e G ′ = f ( e G ) ∈ f ( H ), car e G ∈ H , donc f ( H ) ̸= ∅.
Soit x, y ∈ f ( H ), a-t-on z ∗ t−1 ∈ f ( H ).
Comme x, y ∈ f ( H ), alors ∃a, b ∈ H tels que x = f (a) et y = f ( b)
Puisque f est un morphisme de groupes, alors xT y−1 = f (a)T ( f ( b))−1 = f (a)T f ( b−1 ) = f (a ∗ b−1 )
Comme a, b ∈ H et H est un sous groupe de G , alors a ∗ b−1 ∈ H , par suite xT y = f (a ∗ b−1 ) ∈ f ( H )
′ ′ ′
② Supposons que H est un sous groupe de G et montrons que f −1 ( H ) est un sous groupe de G .
On a f ( e G ) = e G ′ , donc e G ∈ K er ( f ), d’où K er ( f ) ̸= ∅.
Soit x, y ∈ K er ( f ), a-t-on x ∗ y−1 ∈ K er ( f ).
On a f ( x ∗ y−1 ) = f ( x)T ( f ( y))−1 = e G ′ T ( e G ′ )−1 = e G ′ T e G ′ = e G ′ , donc x ∗ y−1 ∈ K er ( f )

Exemples
① L’application f : R −→ C∗ définie par f (θ ) = e iθ est un morphisme de groupes
Donc K er ( f ) = 2πZ est un sous groupe de R et I m( f ) = U est un sous groupe de C∗ .

② Soit n ∈ N∗ , SL n (R) = { A ∈ GL n (R), det( A ) = 1} est un sous groupe de GL n (R), appelé le groupe
spécial linéaire.
En effet SL n (R) = K er ( det) où det : GL n (R) −→ R∗ est un morphisme de groupes.

③ Soit n ∈ N∗ , An = {σ ∈ S n , ε(σ) = 1} est un sous groupe de S n , appelé le groupe alterné d’ordre


n.
En effet An = K er (ε) où ε : S n −→ {−1, 1} est un morphisme de groupes.

Proposition 5.

Soit f : G −→ G un morphisme de groupes, alors
① f est injectif ⇐⇒ K er ( f ) = { e G }.

② f est surjectif ⇐⇒ I m( f ) = G .

4) Sous groupe engendré par une partie


Définition 3.
Soit G un groupe et A une partie de G , alors l’intersection de tous les sous groupes de G contenant
A est un sous groupe de G , appelé sous groupe engendré par A , noté < A > ou gr ( A )
C’est le plus petit sous groupe de G contenant A .

Remarque 3.
Soit G un groupe et A une partie de G , alors

1. H sous groupe de G


< A >= H ⇐⇒ 2. A ⊂ H

3. K sous groupe de G et A ⊂ K =⇒ H ⊂ K

Exemples
① < ∅ >= { e}.
② Soit a ∈ G , on note < a > au lieu < {a} >
En notation additive : < a >= { na, n ∈ Z}

Pr. ET-TAHRI FOUAD 8/26 ettahrifouad1@gmail.com


École Royale de l’Air de Marrakech Année 2020/2021

En notation multiplicative : < a >= {a n , n ∈ Z}


Dans (Z, +), < 2 >= { n × 2, n ∈ Z} = 2Z.
Dans (C∗ , ×), < i >= { i n , n ∈ Z} = {− i, −1, 1, i }.

Exercice 4
On considère le groupe (Z, +) et A = {12, 42}
Montrer que < A >= 6Z.

Solution
On considère H = 6Z.
• H est un sous groupe de (Z, +).
• On a 12 = 6 × 2 ∈ 6Z = H et 42 = 6 × 76Z H
Donc A ⊂ H
• Soit K un sous groupe de (Z, +) tel que A ⊂ H , a-t-on H ⊂ K .
On a 6 = 42 − 3 × 12 ∈ K car 42, 12 ∈ K et K est un sous groupe de (Z, +)
D’où ∀ p ∈ Z, 6 p ∈ K , car 6 ∈ K et K est un sous groupe de (Z, +)
Ainsi H ⊂ K ⊠

Définition 4.
Soit G un groupe et A une partie de G .
On dit que A est génératrice de G (ou engendre G ) si < A >= G

Exemple Soit n ∈ N∗ , les transpositions ( i j ) avec i, j ∈ [[1, n]] et i ̸= j engendrent S n . ⊠

5) Groupe monogène et cyclique


Définition 5.
Soit G un groupe.
① On dit que G est monogène s’il existe a ∈ G , tel que G =< a >.
② On dit que G est cyclique s’il est monogène et fini.

Remarque 4.
① Soit G un groupe monogène engendré par un élément a, alors G peut avoir plusieurs généra-
teurs.
De plus pour tout b ∈ G ,
b est un générateur de G ⇐⇒ a ∈< b >

En effet, l’implication directe est triviale, montrons l’autre implication,


On a a ∈< b >, comme < a > est le plus petit sous groupe de G contenant a, alors G =< a >⊂< b >,
d’où G =< b >.
② G est monogène =⇒ G est abélien.
En effet, soit a ∈ G tel que G =< a >
Soient x, y ∈ G =< a >, alors il existent n, m ∈ Z tels que x = a n et y = a m , donc x.y = a n+m =
a m+n = y.x.

Exemples
① (Z, +) est monogène et admet exactement deux générateurs 1 et −1.
En effet Z = { n n ∈ Z} = { n.1 n ∈ Z} =< 1 >

Pr. ET-TAHRI FOUAD 9/26 ettahrifouad1@gmail.com


École Royale de l’Air de Marrakech Année 2020/2021

Donc (Z, +) est monogène et engendré par 1


Soit b ∈ Z

b est un générateur de (Z, +) ⇐⇒ 1 ∈< b >


⇐⇒ ∃ k ∈ Z, 1 = b.k
⇐⇒ b = 1 ou b = −1
2π 2 kπ
② Soit n ∈ N∗ , (Un , ×) est cyclique engendré par e i n et leur générateurs sont exactement e i n avec
k ∈ [[0, n − 1]] et k ∧ n = 1.
2 kπ 2 kπ 2π
En effet Un = { e i n , k ∈ [[0, n − 1]]} = { e i n , k ∈ Z} =< e i n >

Donc (Un , ×) est cyclique engendré par e i n
Soit k ∈ [[0, n − 1]]

2 kπ 2π 2 kπ
ei n engendre (Un , ×) ⇐⇒ e i n ∈< e i n >
′ ′
′ 2π 2 kπ 2 kk π
⇐⇒ ∃ k ∈ Z, e i n = (ei n )k = e i n

2π 2 kk π

⇐⇒ ∃ k ∈ Z, ≡ [2π]
n n
′ ′
⇐⇒ ∃ k ∈ Z, 1 ≡ kk [ n]
′ ′′ ′ ′′
⇐⇒ ∃ k , k ∈ Z, 1 = kk + nk
⇐⇒ k ∧ n = 1
(d’après le théorème de Bézout)
2π π 3π 5π 7π
par exemple U8 est engendré par e i 8 = ei 4 , ei 8 , ei 8 et e i 8 .

Exercice 5
Montrer (Q, +) n’est pas monogène.

Solution
Supposons par l’absurde que (Q, +) est monogène, alors il existe a ∈ Q, tel que Q =< a >
Comme a2 ∈ Q, alors il existe k ∈ Z tel que a2 = ak i.e 2 k = 1 (a forcément différent de 0 )
d’où 21 = k ∈ Z, ce qui est absurde ⊠

6) Le groupe (Z/ nZ, +)


Soit n ∈ N, on considère la relation binaire R n sur Z définie par :

aR n b ⇐⇒ n divise b − a

On la note par a ≡ b[ n].


R n est une relation d’équivalence sur Z, dite relation de congruence modulo n.
On note Z/ nZ l’ensemble des classes d’équivalences modulo cette relation : Z/ nZ = { k̄, k ∈ Z}
′ ′
où k = { k ∈ Z, kR n k } = { k + nℓ, ℓ ∈ Z} = k + nZ.

Proposition 6.
n o
Soit n ∈ N∗ , alors Z/ nZ = 0, 1, ..., n − 1

Pr. ET-TAHRI FOUAD 10/26 ettahrifouad1@gmail.com


École Royale de l’Air de Marrakech Année 2020/2021

Proposition 7.
Soit a, b, c, d ∈ Z, alors ( (
a=b a+ c = b+d
=⇒
c=d a× c = b×d

On définit alors deux lois de compositions internes ⊕ et ⊗ sur Z/ nZ en posant

a ⊕ b = a + b et a ⊗ b = a × b

Proposition 8.
Soit n ∈ N∗ , alors
① (Z/nZ, ⊕) est un groupe abélien.
② (Z/nZ, ⊕) est un groupe cyclique engendré par 1.
③ Les générateurs du groupe (Z/nZ, ⊕) sont : k avec k ∈ [[0, n − 1]] et k ∧ n = 1.

Exemple Les générateurs de Z/8Z sont : 1, 3, 5 et 7. ⊠

7) Ordre d’un élément


Définition 6 (ordre d’un élément).
Soit G un groupe de neutre e et a ∈ G .
On dit que a est d’ordre fini s’il existe d ∈ N∗ tel que a d = e.
Le plus petit d ∈ N∗ tel que a d = e s’appelle l’ordre de a et noté o(a).

Remarque 5.
① o(a) = 1 ⇐⇒ a = e
② a est d’ordre fini ⇐⇒ ∃ d ∈ N∗ , a d = e
③ Soit d ≥ 2, alors a est d’ordre d ⇐⇒ a d = e et ∀k ∈ [[1, d − 1]], a k ̸= e.

Exemples
① Dans (Z, +), pour a ∈ Z, a est d’ordre fini ⇐⇒ a = 0.
② Dans (R∗ , ×), pour a ∈ R∗ , a est d’ordre fini ⇐⇒ a = 1 ou a = −1. o(1) = 1 et o(−1) = 2.
③ Dans (C∗ , ×), i est d’ordre 4.
④ Dans (S n , ◦), un p-cycle est d’ordre p, en particulier une transposition est d’ordre 2.

Proposition 9 (Ordre et groupe monogène).


Soit G un groupe de neutre e, a ∈ G , alors d ∈ N∗ , alors

a est d’ordr fini ⇐⇒< a > est de cardinal fini

Dans ce cas : card (< a >) = o(a) et < a >= e, a, a2 , ..., a o(a)−1 .
© ª

Exemples
① Dans (Z/8Z, +), 2 est d’ordre 4 et < 2 >= {0, 2, 4, 6}.
② Dans (S n , ◦), si σ est un p-cycle, alors < σ >= { I d[[1,n]] , σ, ..., σ p−1 }.

Pr. ET-TAHRI FOUAD 11/26 ettahrifouad1@gmail.com


École Royale de l’Air de Marrakech Année 2020/2021

Proposition 10 (Caractérisation de l’ordre).


Soit G un groupe de neutre e, a ∈ G et d ∈ N∗ , alors
h i
o(a) = d ⇐⇒ ∀ k ∈ Z, a k = e ⇐⇒ d divise k

Exercice 6
On considère le groupe (C∗ , ×) et θ ∈ R.
① Montrer que e iθ est d’ordre fini ⇐⇒ 2θπ ∈ Q.
② On suppose que 2θπ = ab avec (a, b) ∈ N × Z∗ avec a ∧ b = 1. Montrer que o( e iθ ) = b.
Solution
① Soit θ ∈ R.

e iθ est d’ordre fini ⇐⇒ ∃ n ∈ N∗ , e inθ = 1


⇐⇒ ∃ n ∈ N∗ , ∃ k ∈ Z, nθ = 2 kπ
θ k
⇐⇒ ∃( k, n) ∈ Z × N∗ , =
2π n
θ
⇐⇒ ∈Q

② Soit k ∈ Z.
( e iθ )k = 1 ⇐⇒ e ikθ = 1
⇐⇒ ∃ℓ ∈ Z, kθ = 2πℓ
θ a
⇐⇒ ∃ℓ ∈ Z, ka = bℓ, car =
2π b
⇐⇒ b divise ka
D’après le lemme de Gauss, car a ∧ b = 1
⇐⇒ b divise k

On en déduit alors que o( z) = b ⊠

Théorème 1 (Théorème de Lagrange).


Soit G un groupe fini de cardinal n, alors tout élément a de G est d’ordre fini et (a) divise n

Application 1.
Tout groupe de cardinal premier est cyclique.

Preuve : Soit G un groupe de cardinal p premier et a ∈ G \ { e}


D’après le théorème de Lagrange a est d’ordre fini et (a) divise n, comme p est premier, alors o(a) = 1
ou o(a) = p.
Puisque (a ̸= e, alors o(a) ̸= 1, ainsi o(a) = p.
< a >⊂ G
Comme , alors G =< a >, donc G est monogène, ainsi il est cyclique,
card (< a >) = p = card (G )
car G est fini ⊠
Proposition 11 (Classification des groupes monogènes).
Soit G un groupe monogène, alors
① Si G est fini (donc cyclique) de cardinal n, alors il est isomorphe au groupe (Z/ nZ, ⊕)
② Si G est infini, alors il est isomorphe au groupe (Z, +).

Pr. ET-TAHRI FOUAD 12/26 ettahrifouad1@gmail.com


École Royale de l’Air de Marrakech Année 2020/2021

Exemple ∀ n ∈ N∗ , (Un , ×) est isomorphe au groupe (Z/ nZ, ⊕) et


2 kπ
f : Z/ nZ −→ Un définie par ∀ k ∈ Z, f ( k) = e i n est un isomorphisme de groupes. ⊠

II) Structures d’anneaux


1) Rappels sur les anneaux
Définition 7 (d’un anneau).
Soit A un ensemble muni deux lois de composition interne + et ×, on dit que ( A, +, ×) est un
anneau si :
① ( A, +) est groupe abélien de neutre noté 0 A .

② × est associative : ∀ x, y, z ∈ A, ( x × y) × z = x × ( y × z).

③ × est distributive par rapport à + :

∀ x, y, z ∈ A, x × ( y + z) = x × y + x × z
∀ x, y, z ∈ A, ( x + y) × z = x × z + y × z

④ × admet un élément neutre 1 A .

Si en plus × est commutative, on dit que l’anneau ( A, +, ×) est commutatif.

Définition 8 (Anneaux intègres).


Soit ( A, +, ×) un anneau commutatif, on dit que l’anneau A est intègre si

∀ x, y ∈ A, x × y = 0 A =⇒ x = 0 A ou y = 0 A

Définition 9 (Éléments inversibles).


Soit ( A, +, ×) un anneau et a ∈ A , on dit que a est inversible s’il existe b ∈ A tel que
a × b = b × a = 1A

On note U( A ) l’ensemble des éléments inversibles de l’anneau A .

Proposition 12.
Soit ( A, +, ×) un anneau, alors (U( A ), ×) est un groupe, appelé le groupe des unités de A .

Exemples (Quelques exemples d’anneaux)


① (Z, +, ×) est un anneau commutatif, intègre et U(Z) = {−1, 1}.

② Soit n ∈ N∗ , (Mn (K), +, ×) est un anneau non commutatif (E 1,2 E 2,1 = E 1,1 ̸= E 2,2 = E 2,1 E 1,2 ), n’est
pas intègre (E 1,2 E 1,2 = 0) et U(Mn (K)) = GL n (K).

③ (K[ X ], +, ×) est un anneau commutatif, intègre et U(K[ X ]) = K0 [ X ] \ {0} = K \ {0}.

④ (CN , +, ×) l’anneau des suites complexes, il est commutatif, n’est pas intègre ( x = (δn,0 )n∈N et y =
(δn,1 )n∈N deux suites non nulles et x × y = (δn,0 δn,1 )n∈N est nulle) et U(CN ) = { x = ( xn )n∈N , ∀ n ∈ N, xn ̸=

Pr. ET-TAHRI FOUAD 13/26 ettahrifouad1@gmail.com


École Royale de l’Air de Marrakech Année 2020/2021

0}.

⑤ Soit E un K-espace vectoriel, (L (E ), +, ◦) l’anneau des endomorphisme de E , n’est pas commutatif,


n’est pas intègre et U(L (E )) = GL(E ) = Les automorphisems de E .

2) Produit fini d’anneaux

Définition 10 (Produit fini d’anneaux).


Soit (( A i , +, ×))1≤ i≤n une famille finie d’anneaux d’élément neutre respectivement 1 A 1 , ..., 1 A n ,
Yn n
Y
alors A i muni des lois + et × définies par : ∀ x = ( x1 , ..., xn ), y = ( y1 , ..., yn ) ∈ Ai
i =1 i =1

x + y = ( x1 + y1 , ..., xn + yn ) et x × y = ( x1 × y1 , ..., xn × yn )

est un anneau d’élément neutre (1 A 1 , ..., 1 A n ), appelé anneau produit des anneaux A 1 , ..., A n .

Exemple Soit ( A, +, ×) un anneaux et n ∈ N∗ , alors A n est un anneau de neutre (1 A , ..., 1 A ).


par exemple, (Zn , +, ×) et (Rn , +, ×) sont des anneaux. ⊠

Exercice 7
Avec les notations ci-dessus montrer que
Yn
① A i est commutatif ⇐⇒ ∀ i ∈ [[1, n]], A i commutatif
i =1
n
Y
② Si A 1 , ..., A n non nuls, alors A i n’est pas intègre.
à ! i =1
n n
③U U( A i ).
Y Y
Ai =
i =1 i =1

Solution
① Par des équivalences successives,

n
Y n
Y
A i est commutatif ⇐⇒ ∀ x, y ∈ Ai x × y = y × x
i =1 i =1
n
Y
⇐⇒ ∀ x = ( x1 , .., xn ), y = ( y1 , .., yn ) ∈ Ai, x ∗ y = y ∗ x
i =1
n
Y
⇐⇒ ∀( x1 , .., xn ), ( y1 , .., yn ) ∈ A i , ( x1 × y1 , .., xn × yn ) = ( y1 × x1 , .., yn × xn )
i =1
⇐⇒ ∀ i ∈ [[1, n]], ∀ x i , yi ∈ A i , x i × yi = yi × yi
⇐⇒ ∀ i ∈ [[1, n]], A i est commutatif

n
Y
② Comme (1 A1 , 0 A2 , ..., 0 A n ) × (0 A1 , ..., 0 A n−1 , 1 A n ) = (0 A1 , ..., 0 A n ), alors A i n’est pas intègre.
i =1

Pr. ET-TAHRI FOUAD 14/26 ettahrifouad1@gmail.com


École Royale de l’Air de Marrakech Année 2020/2021

n
Y
③ Soit ( x1 , ..., xn ) ∈ Ai
i =1
à !
n n
( x1 , .., xn ) ∈ U
Y Y
Ai ⇐⇒ ∃( y1 , .., yn ) ∈ A i , ( x1 , .., xn ) × ( y1 , .., yn ) = ( y1 , .., yn ) × ( x1 , .., xn ) = (1 A 1 , ..., 1 A n )
i =1 i =1
Y n
⇐⇒ ∃( y1 , .., yn ) ∈ A i , ( x1 × y1 , .., xn × yn ) = ( y1 × x1 , .., yn × xn ) = (1 A 1 , ..., 1 A n )
i =1
⇐⇒ ∀ i ∈ [[1, n]]∃ yi ∈ A i , x i × yi = yi × x i = 1 A i
⇐⇒ ∀ i ∈ [[1, n]], x i ∈ U( A i )
n
U( A i )
Y
⇐⇒ ( x1 , ..., xn ) ∈
i =1
à !
n n
On en déduit que U U( A i ) ⊠
Y Y
Ai =
i =1 i =1

3) Sous anneaux
Définition 11 (d’un sous anneau).
Soit ( A, +, ×) un anneau et B une partie de A , on dit que B est un sous anneau de A si

∀ x, y ∈ B, x − y ∈ B


∀ x, y ∈ B, x × y ∈ B

1 ∈ B

A

Exemples
① Z est un sous anneau de (R, +, ×).

② Soit n ∈ N∗
D n (K), T n,s (K) et T n,i (K) sont des sous anneaux de (Mn (K), +, ×).

③ C = { x ∈ CN , x est convergente} l’ensemble des suites complexes convergentes est un sous anneau de
CN .

④ Anneau de Gauss
Z[ i ] = {a + ib (a, b) ∈ Z2 } est un sous anneau de (C, +, ×).
′ ′ ′ ′ ′ ′
En effet
 : Soient z, z ∈ Z[ i ] alors il existe a, a , b, b ∈ Z tels que z = a + ib et z = a + ib ,
′ ′ ′
 z − z = (a − a ) + i ( b − b ) ∈ Z[ i ]


′ ′ ′ ′ ′
Donc z × z = (aa − bb ) + i (ab + a b) ∈ Z[ i ]

1 ∈ Z[ i ]

D’où Z[ i ] est un sous anneau de (C, +, ×).

4) Corps
Définition 12 (corps).
On appelle corps tout anneau commutatif tel que tout élément non nul est inversible.

Pr. ET-TAHRI FOUAD 15/26 ettahrifouad1@gmail.com


École Royale de l’Air de Marrakech Année 2020/2021

Remarque 6.
Tout corps est un anneau intègre.

Exemples
① K est un corps.
② K( X ) le corps des fractions rationnelles à coefficients dans K.

Définition 13 (sous corps).


Soit ( A, +, ×) un corps et B une partie de A , on dit que B est un sous corps de A si


 ∀ x, y ∈ B, x − y ∈ B


∀ x, y ∈ B, x × y ∈ B


 ∀ x ∈ B \ {0}, x−1 ∈ B

1A ∈ B

Exemples
p p
① Q( 2) = {a + b 2, (a, b) ∈ Q2 } est un sous corps de R.
② R est un sous corps de C.
③ C est un sous corps de C( X ) (le corps des fractions rationnelles à coefficients complexes.

5) Morphismes d’anneaux

Définition 14 (Morphisme, isomorphisme d’anneaux).


Soit A, B deux anneaux.
On appelle morphisme d’anneaux de A dans B, toute application f : A −→ B telle que

• ∀ x, y ∈ A, f ( x + y) = f ( x) + f ( y)
• ∀ x, y ∈ A, f ( x × y) = f ( x) × f ( y)
• f (1 A ) = 1B

Si de plus f est bijective, on parle d’un isomorphisme d’anneaux


Dans ce cas, on dit que A et B sont isomorphes.

Exemples
① z 7−→ z est un isomorphisme d’anneaux de C dans C.

② ( xn )n∈N 7→ lim xn est un morphisme d’anneaux de l’anneau des suites complexes convergentes dans
l’anneau des nombres complexes.

③ Soit E un K-espace vectoriel de dimension finie et B une base de E , alors l’application f 7−→ MatB ( f )
est un isomorphisme d’anneaux de (L (E ), +, ◦) dans (Mn (K), +, ×).

Pr. ET-TAHRI FOUAD 16/26 ettahrifouad1@gmail.com


École Royale de l’Air de Marrakech Année 2020/2021

Remarque 7 (opérations sur les morphismes d’anneaux).


① Soit f : A −→ B un morphisme d’anneaux, alors
▶ f (0 A ) = 0B , f (1 A ) = 1B .
▶ ∀n ∈ Z, ∀a ∈ A, f (na) = n f (a).
▶ ∀n ∈ N, ∀a ∈ A, f (a n ) = ( f (a))n .
② La composée de deux morphismes (resp. isomorphisme) d’anneaux est un morphisme (resp.
isomorphisme) d’anneaux.
③ L’application réciproque d’un isomorphisme d’anneaux est un isomorphisme d’anneaux .

Proposition 13 (Image directe et indirecte d’un sous anneau).


Soit f : A −→ B un morphisme d’anneaux, alors
′ ′
① A est un sous anneau de A =⇒ f ( A ) est un sous anneau de B.
En particulier l’image de f , noté I m( f ) = f ( A ) est un sous anneau de B.
′ ′
② B est un sous anneau de B =⇒ f −1 (B ) est un sous d’anneau de A .

Remarque 8 (Attention).
Ker(f) n’est pas un sous anneau de A
car f (1 A ) = 1B ̸= 0B , donc 1 A ∉ Ker( f ).

6) Idéaux d’un anneau commutatif


Définition 15 (d’un idéal).
Soit ( A, +, ×) un anneau commutatif et I une partie de A . On dit que I est un idéal de A si
(
I est un sous groupe de ( A, +)
∀(a, x) ∈ A × I, a × x ∈ I

Exemples
① {0 A } et A sont des idéaux triviaux de A .

② On considère B (N, C) l’anneau des suites complexes bornées (sous anneau de C N ) et C 0 l’ensemble
des suites complexes convergentes vers 0.
C 0 est un idéal de B (N, C).

Définition 16 (d’un idéal principal).


Soit ( A, +, ×) un anneau commutatif et x ∈ A .
On note ( x) = {a × x a ∈ A } (ou x.A ).
Alors ( x) est un idéal, appelé idéal principal engendré par x.

Proposition 14 (Idéaux de Z).


Les idéaux de Z sont de la forme nZ = ( n) où n ∈ N.
Plus précisément
I est un idéal de Z ⇐⇒ ∃! n ∈ N, I = ( n)

Proposition 15 (Noyau d’un morphisme d’anneaux est un idéal).


Soit f : A −→ B un morphisme d’anneaux, alors Ker( f ) est un idéal de A .

Pr. ET-TAHRI FOUAD 17/26 ettahrifouad1@gmail.com


École Royale de l’Air de Marrakech Année 2020/2021

Exemple On considère C ( I, R) l’anneau des fonctions réelles continues sur l’intervalle I et a ∈ I


P a = { f ∈ C ( I, R), f (a) = 0} est un idéal de C ( I, R). ⊠

Remarque 9 (Attention).
Im(f) n’est pas un idéal de B
comme le montre l’exemple suivant f : Z −→ Q, définie par f ( x) = x, I m( f ) = Z n’est pas un
idéal de Q, car 12 × 1 ∉ Z.

Exercice 8 (Idéaux d’un corps)


Soient A, B deux anneaux commutatifs et I un idéal de A .
① Montrer que I = A ⇐⇒ 1 A ∈ I ⇐⇒ I ∩ U( A ) ̸= ∅.
② Montrer que A est un corps ⇐⇒ les idéaux de A sont {0 A } et A .
③ Soit f : A → B un morphisme d’anneaux, montrer que si A est un corps alors f est injectif.

Proposition 16 (Opérations).
Soit A est un anneau commutatif.
r
X
① Somme finie : Soient I 1 , ..., I r des idéaux de A , alors I k est un idéal de A .
k=1 \
② Intersection quelconque : Soient ( I k ) j∈ J une famille d’idéaux de A , alors I j est un idéal de
j∈ J
A.

Application 2.
Soit n, m ∈ N∗
• nZ + mZ = ( n ∧ m)Z où n ∧ m = pgcd( n, m).
• nZ ∩ mZ = ( n ∨ m)Z où n ∨ m = ppcm( n, m).

7) Divisibilité dans anneau commutatif


Définition 17.
Soit ( A, +, ×) un anneau commutatif et a, b ∈ A .
On dit que a divise b s’il existe c ∈ A tel que b = a × c.
on note a/ b

Proposition 17 (interprétation en termes d’idéaux).


Soit ( A, +, ×) un anneau commutatif et a, b ∈ A .
① a/b ⇐⇒ ( b) ⊂ (a)
② a/b et b/a ⇐⇒ (b) = (a) (on dit que a et b sont associés)
③ Si l’anneau A est intègre, alors a/b et b/a ⇐⇒ ∃ u ∈ U( A ) b = u × a.

Exemple Dans l’anneau de Gauss Z[ i ] = {a + ib (a, b) ∈ Z2 }, (1 + i ) = (1 − i )


car 1 + i = i × (1 − i ) et i est inversible dans Z[ i ] d’inverse − i . ⊠

Pr. ET-TAHRI FOUAD 18/26 ettahrifouad1@gmail.com


École Royale de l’Air de Marrakech Année 2020/2021

Application 3.
① Soit a, b ∈ Z, alors
a/ b et b/a ⇐⇒ b = a ou b = −a
② Soit P,Q ∈ K[ X ], alors

P /Q et Q /P ⇐⇒ ∃λ ∈ K \ {0}, Q = λ.P

8) L’anneau (Z/ nZ, +, ×)


Soit n ∈ N∗ , on rappelle que Z/ nZ est muni de deux lois de composition interne + et × définies par

∀a, b ∈ Z, a + b = a + b et a × b = a × b

Proposition 18 (propriétés de Z/ nZ).


① (Z/nZ, +, ×)nest anneau commutatif. o
② U (Z/nZ) = k k ∈ [[0, n − 1]] et k ∧ n = 1
③ (Z/nZ, +, ×) est intègre ⇐⇒ n est premier.
④ (Z/nZ, +, ×) est un corps ⇐⇒ n est premier.

Remarque 10.
L’application πn : Z/ nZ −→ Z définie par πn ( x) = x est un morphisme d’anneaux surjectif.

Exemples
① Les éléments inversibles de l’anneau Z/8Z sont 1, 3, 5 et 7.
② Z/7Z est un corps.

Remarque 11 (Calcul de l’inverse).


Soit k ∈ [[0, n − 1]] tel que k ∧ n = 1, pour déterminer l’inverse de k dans Z/ nZ, on applique
l’algorithme d’Euclide.
En effet
Comme k ∧ n = 1, alors l’algorithme d’Euclide nous a permet de trouver u, v ∈ Z tel que ku + nv =
1, donc k × u = 1, d’où ( k)−1 = u.

Exemple Déterminer l’inverse de 3 dans Z/32Z ⊠

Solution

32 = 3 × 10 + 2
3 = 2×1+1
=⇒ 1 = 3 − 2 × 1
=⇒ 1 = 3 − (32 − 3 × 10) × 1
=⇒ 1 = 3 × 11 + 32 × (−1)

On en déduit que (3)−1 = 11 ⊠

Pr. ET-TAHRI FOUAD 19/26 ettahrifouad1@gmail.com


École Royale de l’Air de Marrakech Année 2020/2021

Soit ( x, k) ∈ Z × N∗ , on note πk ( x) la classe de x dans Z/ kZ.

Théorème 2 (Théorème chinois).


Soit n, m ∈ N∗ premier entre eux, alors
① L’application f : Z/nmZ −→ Z/nZ × Z/ mZ définie par f (πnm ( x)) = (πn ( x), πm ( x)) est un iso-
morphisme d’anneaux.
② L’anneau Z/nmZ est isomorphe à l’anneau produit Z/nZ × Z/ mZ

Exemple L’anneau Z/6Z est isomorphe à l’anneau produit Z/2Z × Z/3Z ⊠

Application 4 (aux systèmes de congruence).


Soit n, m ∈ N∗ premier entre eux et a, b ∈ Z(
x ≡ a[ n]
On considère le système de congruence (1) .
x ≡ b [ m]
① Le système (1) admet une solution unique modulo nm.
① Si x0 est une solution de (1), alors S = { x0 + nmk k ∈ Z}.

Remarque 12 (Méthode pour déterminer x0 ).


Soit n, m ∈ N∗ tel que n ∧ m = 1, pour déterminer une solution x0 de (1), on applique l’algorithme
d’Euclide.
En effet
Comme n ∧ m = 1, alors l’algorithme d’Euclide nous a permet de trouver u, v ∈ Z tel que nu + mv =
1, alors x0 = nub + mva est une solution de (1).

(
x ≡ 2[3]
Exemple Résoudre dans Z le système ⊠
x ≡ 4[32]

Solution
On a 3 ∧ 32 = 1, d’après l’exemple précédent 1 = 3 × 11 + 32 × (−1), donc x0 = nub + mva = 3 × 11 × 4 +
32 × (−1) × 2 = 68.
On en déduit que S = {68 + 96 k k ∈ Z} ⊠

9) Indicatrice d’Euler
Définition 18 (L’indicatrice d’Euler).
Soit n ∈ N∗ , on note

ϕ( n) = card (U (Z/ nZ))


= Le nombre des éléments inversibles de l’anneau Z/ nZ

L’application ϕ : N∗ −→ N est appelée l’indicatrice d’Euler.

Exemple
n 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
ϕ( n ) 1 1 2 2 4 2 6 4 6 4

Pr. ET-TAHRI FOUAD 20/26 ettahrifouad1@gmail.com


École Royale de l’Air de Marrakech Année 2020/2021

Proposition 19 (propriétés).
Soit p ≥ 2 un nombre premier et α ∈ N∗ , alors
① ϕ( p) = p − 1.
② ϕ( pα ) = pα − pα−1 .

Exemple ϕ(64) = ϕ(26 ) = 26 − 25 = 25 = 32. ⊠

Proposition 20 (ϕ est multiplicative ).


① Soit n, m ∈ N∗ , alors
n ∧ m = 1 =⇒ ϕ( nm) = ϕ( n)ϕ( m)
② Soit r ≥ 1 et n1 , ..., n r ∈ N∗ premiers entre eux deux à deux, alors
à !
Yr r
Y
ϕ ni = ϕ( n i )
i= i=

Théorème 3 (Calcul de ϕ( n)).


r
α
Y
Soit n = p i i est la décomposition en facteurs premiers de l’entier n, alors
i=

r ³ r µ
1

α α −1
Y ´ Y
ϕ( n ) = pi i − pi i =n 1−
i= i= pi

Exemple ϕ(504) = ϕ(23 × 32 × 7) = 504 1 − 21 1 − 31 1 − 71 = 144. ⊠


¡ ¢¡ ¢¡ ¢

Théorème 4 (d’Euler).
Soit (a, n) ∈ Z × N∗ tel que a ∧ n = 1. alors aϕ(n) ≡ 1[ n]

Corollaire 1 (Petit théorème de Fermat).


Soit p ≥ 2 un nombre premier, alors
① Pour tout a ∈ Z tel que a ∧ n = 1, a p−1 ≡ 1[ p] .
② Pour tout a ∈ Z, a p ≡ a[ p] .

Exemple Déterminer le reste de la division euclidienne de 2432 par 7. ⊠

Solution ¡ ¢62
On a 432 = 2 × 63 , comme 7 est premier et 2 ∧ 7 = 1, alors 26 ≡ 1[7], par suite 26 ≡ 1[7], donc
3 3
26 ≡ 1[7], 2432 = 4 × 26 ≡ 4[7]
Donc 4 est le reste de la division euclidienne de 2432 par 7 ⊠

10) L’anneau K[ X ]
On rappelle que

Pr. ET-TAHRI FOUAD 21/26 ettahrifouad1@gmail.com


École Royale de l’Air de Marrakech Année 2020/2021

▶ (K[ X ], +, ×) est un anneau commutatif, intègre et les éléments inversibles de l’anneau K[ X ]


sont les polynômes constants non nuls.

▶ ∀P ∈ K[ X ], (P ) = P.K[ X ] = {P × Q, Q ∈ K[ X ]}.

▶ ∀P,Q ∈ K[ X ],
P divise Q ⇐⇒ (Q ) ⊂ (P ).
P et Q sont associés ⇐⇒ ∃λ ∈ K \ {0}, Q = λP
(P et Q sont associés signifie que P divise Q et Q divise P ).

La proposition suivante caractérise les idéaux de K[ X ] :


Proposition 21.
Soit I un idéal non nul de K[ X ], alors il existe un unique polynôme unitaire P tel que I = (P ).

Exemple I = {P ∈ K[ X ], P (0) = 0} est un idéal de K[ X ] et I = ( X ) ⊠

Définition 19 (pgcd d’une famille finie de polynômes).


Soit P1 , ..., P r ∈ K[ X ] non tous nuls, alors il existe un unique polynôme unitaire D ∈ K[ X ] tel que
r
X
(P k ) = (D )
k=1

Le polynôme D est appelé le pgcd de P1 , ..., P r et noté pgcd(P1 , ..., P r ).

Théorème 5 (de Bezout).


Soit P1 , ..., P r ∈ K[ X ], alors
r
pgcd(P1 , ..., P r ) = 1 ⇐⇒ ∃Q 1 , ...,Q r ∈ K[ X ],
X
PkQ k = 1
k=1

Dans ce cas, on dit que P1 , ..., P r sont premiers dans leur ensemble.

Proposition 22 (Lemme de Gauss).


Soient P,Q, R ∈ K[ X ], alors (
P /QR
=⇒ P /R
P ∧Q = 1

Définition 20 (polynômes irréductibles).


Soit P ∈ K[ X ], on dit que P est irréductible sur K si deg( p) ≥ 1 et les seuls diviseurs de P dans
K[ X ] sont les polynômes constants non nuls et les polynômes associés à P (λP, λ ∈ K \ {0}).

La proposition suivante caractérise les polynômes irréductibles de R[ X ] et C[ X ].

Proposition 23.
① Les polynômes irréductibles de C[ X ] sont les polynômes de degré 1.
② Les polynômes irréductibles de R[ X ] sont les polynômes de degré 1 et les polynômes de degré
2 à discriminant strictement négatif.

Pr. ET-TAHRI FOUAD 22/26 ettahrifouad1@gmail.com


École Royale de l’Air de Marrakech Année 2020/2021

Exemple Soit P = X 2 − 2 cos(θ ) X + 1 où θ ∈ R.


• P n’est pas irréductible sur C.
• P est irréductible sur R ⇐⇒ ∀ k ∈ Z, θ ̸= kπ ⊠

La preuve de cette proposition est basée sur le théorème d’Alembert Gauss :

Théorème 6 (d’Alembert Gauss).


Tout polynôme non constant de K[ X ] admet au moins une racine complexe.

Théorème 7 (Factorisation d’un polynôme).


Soit P ∈ K[ X ] non constant, alors il existe P1 , ..., P r ∈ K[ X ] irréductibles unitaires et α1 , ..., αr ∈
N∗ tels que
r
α
Y
P =λ Pk k
k=1

où λ est le coefficient dominant de P .

Exemples
▶ La factorisation de P = X 2 − 2 cos(θ ) X + 1 où θ ∈ R dans C[ X ] est donnée par P = ( X − e iθ )( X −
e− iθ ).

▶ La factorisation de P = X 4 + X 2 + 1 dans C[ X ] est donnée par

π 4π 2π 5π
P = ( X − e i 3 )( X − e i 3 )( X − e i 3 )( X − e i 3 )

Pour conclure la factorisation de P dans R[ X ], on regroupe les termes conjuguées.

π 4π 2π 5π
P = ( X − e i 3 )( X − e i 3 )( X − e i 3 )( X − e i 3 )
π 5π 2π 4π
h ih i
= ( X − e i 3 )( X − e i 3 ) ( X − e i 3 )( X − e i 3 )
π π 2π 2π
h ih i
= ( X − e i 3 )( X − e− i 3 ) ( X − e i 3 )( X − e− i 3 )
³ ³π´ ´µ µ

¶ ¶
2 2
= X − 2 cos X + 1 X − 2 cos X +1
3 3
= ( X 2 − X + 1)( X 2 + X + 1)

▶ Soit n ∈ N∗ , la factorisation de X 2n − 1 est donnée par

2n −1 2 kπ
2n −1 kπ
X 2n − 1 = (X − ei (X − ei
Y Y
2n )= n )
k=0 k=0

Pour conclure la factorisation de X 2n − 1 dans R[ X ], on regroupe les termes conjuguées.

Pr. ET-TAHRI FOUAD 23/26 ettahrifouad1@gmail.com


École Royale de l’Air de Marrakech Année 2020/2021

Les racines réelles sont 1 pour k = 0 et −1 pour k = n, alors


nY
−1 kπ
2n −1 kπ
X 2n − 1 = ( X − 1)( X + 1) (X − ei (X − ei
Y
n ) n )
k=0 k= n+1
nY
−1 2 kπ
nY
−1 (2 n− j )π
= ( X − 1)( X + 1) (X − ei n ) (X − ei n )
k=1 j =1
j = 2n − k
nY
−1 2 kπ
nY
−1 − jπ
= ( X − 1)( X + 1) (X − ei n ) (X − ei n )
k=1 j =1
nY
−1 kπ − kπ
= ( X − 1)( X + 1) (X − ei n )( X − e i n )
k=1
nY
−1 µ kπ
¶ ¶µ
2
= ( X − 1)( X + 1) X − 2 cos +1
k=1 n

C’est la factorisation dans R[ X ].

III) Algèbres
Définition 21 (d’une algèbre).
On appelle K-algèbre tout quadruplet ( A, +, ×, .) tel que
▶ ( A, +, ×) est un anneau.

▶ ( A, +, .) est un K-espace vectoriel.

▶ ∀ x, y ∈ A, ∀α ∈ K, α.( x × y) = (α.x) × y = x × (α.y)


Si de plus × est commutative, on dit que l’algèbre A est commutative.

Remarque 13.
Soit A une K algèbre, alors l’application f : A × A −→ A définie par f ( x, y) = x × y est bilinéaire.

Exemples
① R et C sont des R-algèbres.
② K[ X ] la K-algèbre des polynômes à coefficients dans K.
③ Mn (K) la K-algèbre des matrices carrées d’ordre n.
④ C ( I, K) (resp. C n ( I, K)) la K-algèbre des applications continues (reps. de classes C n ) sur l’intervalle
I à valeurs dans K.
⑤ Soit E un K-espace vectoriel, (L (E ), +, ◦, .) la K-algèbre des endomorphismes de E .
Définition 22 (d’une sous algèbre).
Soit ( A, +, ×, .) une K-algèbre et B une partie de A .
On dit que B est une sous algèbre de A si

∀ x, y ∈ B, ∀α ∈ K, α.x + y ∈ B


∀ x, y ∈ B, x × y ∈ B

1 ∈ B

A

Autrement dit B est à la fois sous anneau de A et sous espace vectoriel de A .

Pr. ET-TAHRI FOUAD 24/26 ettahrifouad1@gmail.com


École Royale de l’Air de Marrakech Année 2020/2021

Exemples
① D n (K), T n,s (K) et T n,i (K) sont des sous algèbres de Mn (K).
② C ( I, K) et C n ( I, K)) sont des sous algèbres de l’algèbre des applications définies sur I à valeurs
dans K.

Exercice 9 (Commutant d’une matrice)


Soit A ∈ Mn (K), on note
C ( A ) = { M ∈ Mn (K), AM = M A }
① Montrer que C ( A ) est une sous algèbre de Mn (K).
② On suppose que A = diag(λ1 , ..., λn ) avec λ1 , ..., λn ∈ K sont deux à deux distincts.
Montrer que C ( A ) = D n (K) = L’algèbre des matrices diagonales de Mn (K)

Solution
① Soient M, N ∈ C ( A ) et α ∈ R.

▶ A (α M + N ) = α AM + AN = α M A + N A = (α M + N ) A , donc α M + N ∈ C ( A ).

▶ A ( M N ) = ( AM ) N = ( M A ) N = M ( AN ) = M ( N A ) = ( M N ) A , donc M N ∈ C ( A ).

▶ I n ∈ C ( A ).
Par suite C ( A ) est une sous algèbre de Mn (R).

② Montrons que C ( A ) = Dn .
Soit M = ( m i, j )1≤ i, j≤n ∈ Mn (R), on pose A = (a i, j )1≤ i, j≤n = diag(λ1 , ..., λn ).

M ∈ C ( A ) ⇐⇒ AM = M A
⇐⇒ ∀ i, j ∈ [[1, n]], ( AM ) i, j = ( M A ) i, j
Xn Xn
⇐⇒ ∀ i, j ∈ [[1, n]], a i,k m k, j = m i,k a k, j
k=1 k=1
⇐⇒ ∀ i, j ∈ [[1, n]], a i,i m i, j = m j, j a i, j , car ∀ i ̸= j, a i, j = 0
⇐⇒ ∀ i, j ∈ [[1, n]], λ i m i, j = λ j m i, j
⇐⇒ ∀ i, j ∈ [[1, n]], (λ i − λ j ) m i, j = 0
⇐⇒ ∀ i, j ∈ [[1, n]], i ̸= j =⇒ m i, j = 0 car λ1 , ..., λn sont deux à deux distincts
⇐⇒ M ∈ Dn

On en déduit que C ( A ) = Dn .

Définition 23 (Morphisme d’algèbres).


Soient A et B deux K-algèbres et f : A −→ B.
On dit que f est un morphisme d’algèbres si

∀ x, y ∈ A, ∀α ∈ K, f (α.x + y) = α. f ( x) + f ( y)


∀ x, y ∈ A, f ( x × y) = f ( x) × f ( y)

 f (1 ) = 1

A B

Autrement dit f est à la fois application linéaire et morphisme d’anneaux.


Si de plus f est bijectif, on parle d’un isomorphisme d’algèbres.

Pr. ET-TAHRI FOUAD 25/26 ettahrifouad1@gmail.com


École Royale de l’Air de Marrakech Année 2020/2021

Exemples
① On considère C comme un R-espace vectoriel, alors z 7−→ z est un isomorphisme d’algèbres de C dans
C.

② ( xn )n∈N 7−→ lim xn est un morphisme d’algèbres de l’algèbre des suites complexes convergentes dans
l’algèbre des nombres complexes.

③ Soit E un K-espace vectoriel de dimension finie et B une base de E , alors l’application f 7−→ MatB ( f )
est un isomorphisme d’algèbres de (L (E ), +, ◦) dans (Mn (K), +, ×).

Application 5 (Morphisme d’évaluation).


Soit A une K-algèbre.
r r
αk X k ∈ K[ X ], on note P (a) = αk a k où a0 = 1 A et ∀ k ∈ N, a k+1 = a × a k .
X X
Pour a ∈ A et P =
k=0 k=0
On considère l’application f a : K[ X ] −→ A définie par f a (P ) = P (a).
Alors
① f a est un morphisme d’algèbres.

② Im( f ) = {P (a), P ∈ K[ X ]} est une sous algèbre de A , noté K[a].

③ Ker( f a ) = {P ∈ K[ X ], P (a) = 0 A } est un idéal de K[ X ].

④ Si f a n’est pas injectif, alors il existe un unique polynôme unitaire πa , appelé le polynôme
minimal de a, vérifiant Ker( f a ) = (πa ).

Pr. ET-TAHRI FOUAD 26/26 ettahrifouad1@gmail.com

You might also like