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Ecue 2 Etude de Marche Commerce Et Distribution
Ecue 2 Etude de Marche Commerce Et Distribution
DE MARKETING
Email : kouadio_moaye@yahoo.fr
Les objectifs
- Identifier le champ d’application des études, les étapes à suivre pour réaliser une étude de
marché et les indicateurs permettant de mesurer la productivité du marketing.
- Connaître la manière dont une entreprise construit et pilote son réseau de distribution pour
permettre aux clients visés d’avoir accès à ses produits et à ses services.
Méthodes pédagogiques
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CONTENU DU COURS
III. Le sondage
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U.E. DE MARKETING
INTRODUCTION
Pour définir les tactiques les plus judicieuses à court terme et prendre les meilleures décisions
stratégiques de long terme, les marketeurs ont besoin d’informations sur les consommateurs,
les concurrents et leurs propres marques. Ces informations doivent être à jour, précises et
faciles à utiliser. Découvrir une information marketing et comprendre ses implications
constituent souvent la première étape avant un lancement ou un repositionnement pertinent.
Dans cette leçon, nous voyons le champ d’application des études, les étapes à suivre pour
réaliser une étude de marché et les indicateurs permettant de mesurer la productivité du
marketing.
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I. Le champ d’application des études
Le responsable marketing a souvent besoin d’études ponctuelles sur des sujets spécifiques. Il
peut souhaiter :
Les services marketing utilisent les informations pour : identifier des opportunités de marché
et les menaces ; évaluer les opérations marketing ; suivre la performance du marketing et
contribuer à mieux comprendre le marketing en tant que processus.
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Il est essentiel pour une entreprise de bénéficier de bons insights marketing. Cela lui permet
d’identifier comment aborder le marché, sur quel axe positionner son produit et comment le
concevoir, et également d’effectuer les bons choix sur les différents leviers d’action
marketing.
Les grandes entreprises ont souvent un service d’études de marché interne, qui joue un rôle
essentiel dans l’organisation.
Le recours aux études n’est cependant pas aux grandes entreprises disposant de moyens
importants et de services dédiés. Quelle que soit la taille de l’entreprise, il est indispensable
d’analyser les évolutions du marché et comprendre ses clients. Dans les PME, les études et le
client sont souvent l’affaire de chacun. Elles peuvent recourir à des méthodes moins
coûteuses :
En dépit de l’usage extensif des études de marché, de nombreuses entreprises hésitent encore
à y avoir recours ou les utilisent de manière inefficace. Elles ne voient pas à quel point ce type
de démarche peut les aider dans leur compréhension des évolutions du marché. Elles
définissent parfois le problème de manière trop étroite ou biaisée, ce qui conduit à des
résultats erronés, ou restreignent les sources d’information envisagées.
Une étude bien menée se déroule en six phases : la définition du problème à résoudre, le plan
d’étude, la collecte d’informations sur le terrain, l’analyse des données, la présentation des
résultats et, enfin, la prise de décision.
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1. Définition du problème
Le problème à résoudre doit être défini soigneusement, de manière ni trop large, ni trop
étroite.
Si, par exemple, le responsable marketing d’une compagnie aérienne cherche à rassembler
« toutes les informations possibles sur les voyageurs de la classe affaires », il collectera de
nombreuses informations inutiles. A l’inverse, la question « Y-t-il suffisamment de voyageurs
en classe affaires sur des vols Paris-Tokyo prêts à payer 15 Euros pour une connexion Internet
à bord afin d’atteindre le point mort en un an ? » correspond à une vision trop étroite. Une
définition plus pertinente du problème pourrait être : « A quel prix faut-il facturer une
connexion Internet à bord : 10 Euros, 15 Euros, 20 Euros, un autre prix ? »
Pour bien définir le problème et faciliter les étapes ultérieures, il faut commencer par préciser
les décisions à prendre. Voici les questions à poser dans le cadre de notre exemple : « Faut-il
offrir une connexion internet ? Si oui, faut-il le faire seulement en première classe et en classe
affaires, ou également en classe touriste ? Quel prix facturer ? Sur quel type de vols et
d’avions offrir cette prestation ?
On peut ensuite définir les objectifs de l’étude en dressant la liste des questions auxquelles
elle doit permettre de répondre. Plus les questions sont précises, plus l’étude a des chances
d’être utile.
2. Le plan de l’étude
La phase de définition du problème doit normalement aboutir à l’élaboration d’un cahier des
charges. A ce stade, le chargé d’étude se trouve confronté à une grande variété d’approches
possibles concernant les sources d’information, les approches méthodologiques, les
instruments de collecte des données, le plan d’échantillonnage et les méthodes de recueil des
informations. Nous allons voir successivement ces différents aspects.
Les informations secondaires : ce sont des informations déjà collectées une première
fois, à d’autres fins et que l’on va réutiliser. Elles peuvent se trouver à l’intérieur de
l’entreprise ou à l’extérieur dans les agences de communication, les associations
professionnelles ou les publications officielles.
Les informations primaires : si l’entreprise ne trouve pas la réponse à ses problèmes
dans les informations secondaires, il lui faut recueillir directement des informations
auprès des consommateurs, des distributeurs, des vendeurs, des concurrents ou toute
autre source appropriée.
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2.2. Les approches méthodologiques
L’observation :
Cette approche permet d’étudier les comportements des consommateurs lorsqu’ils achètent ou
utilisent des produits. On peut filmer les clients dans les magasins afin d’observer leur
trajectoire, leur vitesse de circulation dans les rayons et leurs interactions avec le personnel de
vente.
L’ethnographie
Il s’agit d’une approche d’observation spécifique, fondée sur les concepts et les outils de
l’anthropologie et de l’ethnologie, afin d’acquérir une compréhension approfondie de la
manière dont les gens vivent et consomment. Elle consiste pour le chargé d’études, à
s’immerger dans un foyer afin de partager ses expériences de vie et par « cette
connaissance de l’intérieur», d’analyser les schémas de comportement face aux produits et
services… L’observation peut être fondée sur l’immersion avec prise de notes, croquis, prise
de photos et enregistrements.
Ces approches consistent à interroger des consommateurs en profondeur afin d’analyser les
croyances, les motivations et les freins à l’achat d’un produit ou d’une marque. On privilégie
la richesse des informations collectées en passant un long moment avec chaque interviewé,
quitte à en interroger un nombre réduit. On ne vise pas la représentativité de la population,
mais la diversité des profils et la qualité des informations recueillies.
- La réunion de groupe qui consiste à réunir six à dix personnes appartenant à la cible
visée, pendant 2 à 4 heures, pour discuter d’un produit, d’une marque ou de toute autre
entité commerciale.
- L’entretien individuel en profondeur qui consiste à chercher, lors d’une rencontre
en face à face de longue durée, les motivations conscientes et inconscientes d’une
personne.
L’approche quantitative, très répandue, est particulièrement utile pour des études sur les
comportements, les connaissances, les préférences et la satisfaction. Elle repose sur un
questionnaire individuel administré en face à face, par téléphone, Internet ou courrier.
Contrairement aux méthodes qualitatives, l’objectif est ici de rassembler des informations
généralisables à l’ensemble de la population grâce à un large échantillon de personnes
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interrogées, en limitant le temps passé par chaque interviewé pour répondre aux questions
posées.
Les clients laissent des traces de leurs achats sur les relevés scannés des magasins, les sites
Internet, les smartphones ou encore les bases de données clients. Les responsables marketing
peuvent apprendre beaucoup par ces données.
L’expérimentation
L’approche la plus scientifique vise à établir un lien de cause à effet entre variable. Elle
consiste à faire varier les facteurs explicatifs envisagés dans un environnement soigneusement
contrôlé, et à en observer les effets.
On peut ainsi comparer les méthodes alternatives de formation des vendeurs, des stratégies de
prix, des opérations promotionnelles et des campagnes publicitaires.
Le questionnaire
C’est l’outil le plus courant. Il incorpore non seulement les questions posées, mais également
les plages de réponse. C’est un instrument extrêmement souple du faite de la variété des
questions pouvant être posées. Les différents types de questions que l’on peut retrouver dans
un questionnaire sont présentés dans le tableau suivant :
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Types de Exemples Avantages Inconvénients
questions
fermée Soit une réponse : Simplicité(pour informations
ex: quel âge avez- l'enquêté,pour recueillies simples,
vous ? l'enquêteur,pour le ne se prête pas àdes
Soit 2 réponses : dépouillement) étudescomplexes de
ex: possédez-vous comportement,
une automobile ? d'attitude,
OUI NON
Les outils utilisés dans les études qualitatives doivent faire l’objet d’un soin particulier afin de
faire ressortir des aspects qui ne sont pas exprimés spontanément à propos d’un produit ou
d’une marque et qui relève de l’inconscient. Parmi les techniques qualitatives fréquemment
utilisées, on retrouve les méthodes suivantes :
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- Les associations de mots : on demande au consommateur de citer tous les mots qui
lui viennent à l’esprit lorsque l’on mentionne une marque.
- Les méthodes projectives consistent à faire en sorte que les personnes interrogées
projettent, consciemment ou non, un sentiment ou une sensation sur un objet extérieur
à l’étude.
- La visualisation consiste à faire faire à la personne interrogée un dessin ou un collage
à partir de photos pour décrire ses perceptions, puis à lui demander de les commenter.
- La personnification : on demande de décrire quel type de personnes la marque ou le
produit évoqué. La personne évoquée indique les qualités plus humaines de la marque.
- L’interrogation progressive : une série de questions fondées sur le « pourquoi » vise
à mieux comprendre les motivations profondes des consommateurs.
2.4. L’échantillon
Une autre composante clé du plan d’étude porte sur l’échantillonnage. Trois questions se
posent dans cette phase :
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Echantillons aléatoires
Echantillon
aléatoire au Toute personne appartenant à la population a une chance connue et
premier identique d’appartenir à l’échantillon. Ce système suppose de disposer
degré d’une liste de la population étudiée.
Echantillon
aléatoire L’univers est d’abord réparti en strates mutuellement exclusives (ex. classes
stratifié d’âge), au sein desquelles s’opère le tirage au sort.
- Le face à face : c’est la méthode la plus souple, ce qui explique qu’on l’utilise plus
pour les études quantitatives (31%) et surtout pour les études qualitatives (60%).
- L’enquête par téléphone est plus rapide. Ce mode d’administration est facile à mettre
en œuvre, mais exige un questionnaire court, ne comportant pas de questions trop
personnelles.
- Les enquêtes en ligne sont en plein développement. Parmi les méthodes qualitatives
sur le web, on trouve la netnographie, les réunions de groupe en ligne, la création de
plateformes ou de blogs…
- L’enquête postale permet de contacter des individus qui refuseraient d’être interrogés
en face à face, ou dont les réponses seraient fortement influencées par les enquêteurs.
En revanche, on ne peut poser que des questions relativement simples, le taux de
réponse est en général faible et les délais relativement longs.
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3. La collecte d’information
Une fois le plan d’étude défini, il faut collecter les données. Cette étape est généralement
la plus coûteuse et la plus sujette aux erreurs. Certaines personnes contactées peuvent être
absentes ou refuser de répondre. Il peut survenir des biais du fait de l’interviewé, qui peut
donner des réponses évasives ou erronées, ne serait-ce que pour en finir avec l’entretien,
ou de l’enquêteur qui, même à son insu, peut générer certaines réponses du fait de son âge,
de son sexe, de son comportement ou de son intonation.
Cette phase consiste à dégager la signification des résultats obtenus. Pour les études
quantitatives, on commence par analyser les réponses recueillies sur chaque variable par
des calculs de fréquences, de moyennes et d’écarts types, avant de mettre en relation deux
variables ou davantage par des techniques multivariées (régression, analyse de variance,
analyse factorielle…). Pour les études qualitatives, le matériau recueilli est traité au
moyen d’une technique appelée analyse de contenu. Elle consiste à mettre en relation les
propos tenus et les mots employés sur un même thème par les différentes personnes
interrogées et à établir des liens entre les thèmes par une analyse des co-occurrences.
6. La prise de décision
Cette dernière étape dépend de la confiance des responsables marketing dans la fiabilité et
la validité de réalisée. C’est pourquoi il est essentiel qu’ils soient conscients des limites de
la méthodologie employée.
- Une approche scientifique : une étude sérieuse doit observer les règles de la méthode
scientifique (observation approfondie, formulation d’hypothèses, prévision et test).
- La créativité : une étude doit s’efforcer d’être créative, c’est-à-dire d’innover dans la
façon d’appréhender le problème.
- La multiplicité des approches : un bon chargé d’études se méfie des approches
monométhodes dans l’analyse d’un problème. Il est plus prudent de recueillir les
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données à l’aide de différentes techniques pour accroître la confiance dans les résultats
obtenus.
- L’interdépendance des modèles et des données : les données ne parlent pas d’elles-
mêmes. Il faut utiliser des modèles pour en tirer toute la signification.
- La comparaison entre valeur et coût de l’information : la valeur de l’étude dépend
de son utilité pour la décision à prendre et des enjeux financiers qui lui sont associés,
ainsi que de la fiabilité des méthodes employés.
- Le sens critique : un responsable marketing compétent n’hésite pas à remettre en
cause les idées toutes faites et les a priori sur la manière dont le marché réagit à tel ou
tel type d’opérations.
- L’éthique : les procédures employées vont parfois à l’encontre du respect et du bien-
être des consommateurs. La plupart des sociétés d’études adhèrent à un code de
déontologie élaboré par la profession.
Les services marketing font face à une pression croissante des directions générales pour
fournir des éléments chiffrés sur l’impact des investissements réalisés. Deux méthodes
complémentaires permettent d’évaluer l’efficacité des activités marketing : les métriques
marketing qui mesurent l’impact des opérations marketing et la modélisation du marketing
mix qui permet d’évaluer les relations causales entre certaines opérations et l’évaluation des
ventes. Les tableaux de bord marketing permettant de structure les informations
rassemblées par ces deux approches.
Les responsables marketing peuvent utiliser de nombreux indicateurs pour mesurer l’impact
de leurs opérations.
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2. La modélisation du marketing-mix
Afin de mesurer l’efficacité du marketing, il faut également estimer l’impact des différents
outils employés.
Les tableaux de bord annuels peuvent synthétiser les mesures internes et externes, ce qui
facilite l’analyse et alerte les responsables en cas de problème. On distingue deux types de
tableaux de bord : un tableau de bord qui rassemble des indicateurs liés aux clients et un
tableau de bord qui retrace la satisfaction des autres parties prenantes de l’entreprise
(employés, fournisseurs, banques, distributeurs, détaillants et actionnaires).
L’analyse par les indicateurs clients qui étudie comment les prospects deviennent
des clients en identifiant le passage de la notoriété à la préférence, puis à l’essai et à
l’achat répété. Les entreprises utilisent souvent le modèle « hiérarchie des effets »
pour analyser le passage d’un marché potentiel à des opportunités de ventes réelles.
L’analyse par les indicateurs d’unités qui reflète les connaissances sur les ventes à
l’unité dans les différentes zones géographiques, les lignes de produits et les réseaux
de distribution.
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L’analyse par les indicateurs financiers qui étudie le retour sur investissement à
court terme des dépenses marketing en fonction des différentes opérations et des
leviers d’action.
L’analyse par les indicateurs liés à la marque suit le développement à long terme
du capital-marque en s’intéressant à la fois aux perceptions des clients actuels et
potentiels et à son évaluation financière.
Un bon tableau de bord marketing dégage de manière visuelle et facilement lisible, les
éléments clés de ces quatre analyses. Les familles de métriques sont organisées en fonction
des clients, des produits, des marques, des réseaux de distribution, des départements internes
concernés et des facteurs macroéconomiques.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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LEÇON 2 : DISTRIBUTION ET COMMERCE
INTRODUCTION
Pour créer de la valeur, il faut disposer de canaux de distribution performants afin que les
produits et services soient à la portée des clients visés. L’analyse de ces réseaux ne se limite
pas aux grossistes et aux détaillants, mais intègre toute la chaîne d’approvisionnement en
amont et en aval, depuis les matières premières et les composants jusqu’à la livraison aux
clients finaux. Les clients achètent par des canaux très divers, et de plus en plus en ligne et sur
mobile. Les entreprises doivent construire et piloter des systèmes de distribution de plus en
plus complexes. Elles associent souvent différents canaux, en cohérence avec la segmentation
du marché et le profil de leur cible.
Dans cette leçon, nous allons voir comment une entreprise peut construire puis piloter son
réseau de distribution pour permettre aux clients visés d’avoir accès à ses produits et à ses
services.
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I. Les canaux de distribution
La plupart des fabricants ne vendent pas directement leurs produits aux utilisateurs finaux. Ils
font appel à une série d’intermédiaires qui remplissent de nombreuses fonctions.
Le choix d’un canal de distribution constitue une décision essentielle, et ce pour plusieurs
raison.
D’abord, la nature des canaux choisis a une incidence sur toutes les autres variables du
marketing-mix. Une entreprise ne saurait fixer ses prix avant de savoir si elle distribuera par
l’intermédiaire de revendeurs exclusifs ou de la grande distribution. Elle doit intégrer à sa
politique publicitaire et promotionnelle la collaboration éventuelle des distributeurs.
Ensuite, le choix des canaux lie l’entreprise pour une période relativement longue. Lorsqu’un
constructeur automobile signe un contrat avec un concessionnaire exclusif, il lui est difficile
de le remplacer du jour au lendemain par une succursale.
Enfin, les coûts de distribution sont importants : ils peuvent représenter 30 à 50% du prix de
vente final, parfois davantage, tandis que la publicité constitue souvent entre 5 et 10% du
chiffre d’affaires.
Une entreprise doit décider quel rôle elle accorde à sa distribution pour attirer les clients, en
comparaison des outils de communication directe aux consommateurs. Cette distinction
correspond à l’arbitrage entre une stratégie push et une stratégie pull.
La stratégie push, elle consiste à utiliser la force de vente et les distributeurs pour
promouvoir le produit auprès du consommateur final.
La stratégie pull, elle repose sur la communication, et en particulier la publicité, pour
développer chez le consommateur une préférence pour la marque.
2. La distribution multi-canal
Une telle politique capitalise sur la complémentarité des différents canaux. Elle permet de
toucher différentes cibles et des clients situés à différentes étapes du processus d’achat.
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De manière générale, la distribution multi-canal présente trois avantages :
- elle permet de couvrir un marché plus large et des segments de clientèle différents ;
- elle baisse les coûts de distribution puisque l’on peut privilégier les canaux moins
coûteux comme la vente en ligne ou par catalogue pour les petits clients ;
- et elle permet de procéder à une distribution plus personnalisée à l’égard des clients
exigeants.
On appelle réseau, un système de partenariat et d’alliances créé par une entreprise pour
approvisionner, enrichir et distribuer son offre.
Le réseau inclut les fournisseurs de l’entreprise, ses distributeurs et ses clients, mais aussi les
fournisseurs de produits complémentaires, les chercheurs et les organismes publics.
La révolution digitale touche tous les clients, particuliers et entreprises, et les achats sur
mobile se multiplient. En conséquence, les stratégies de distribution sont profondément
transformées. La plupart des entreprises de distribution traditionnelles ont ajouté la vente en
ligne à leurs réseaux de magasins.
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II. Le rôle des canaux de distribution
Un circuit de distribution est un mode d’organisation visant à amener les produits adéquats au
bon endroit, au bon moment et en quantité adéquate. Les activités de la distribution gravitent
autour de neuf fonctions présentées comme suit :
- le recueil d’information sur les clients actuels et potentiels, mais également sur les
concurrents et les autres acteurs de l’environnement marketing ;
- la communication, c’est-à-dire l’élaboration et la diffusion d’information à
destination des clients afin de stimuler l’achat ;
- la négociation, c’est-à-dire la recherche d’un accord sur les termes d’échange ;
- la prise de commande, transmise au fabricant à partir des prévisions de volumes de
vente ;
- le financement, en particulier des stocks nécessaires à chaque niveau du circuit ;
- la prise de risque, liée aux différentes opérations de distribution ;
- la distribution physique : transport, stockage, manutention ;
- la facturation et la gestion des encaissements ;
- le transfert de propriété du vendeur vers l’acheteur.
Les différents types de circuits de distribution sont : le circuit direct ou ultra-court (vente
directe), le circuit court (un niveau) et le circuit long (au moins deux niveaux).
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Circuit Caractéristiques exemples Avantages Inconvénients
Circuit Pas La vente par -Bonne -Investissements
ultra-court d’intermédiaires correspondance connaissance et importants
(direct) entre le (VPC) utilise bon contrôle du -Nécessite une
producteur et le le circuit marché (clients) grande rigueur dans
consommateur. direct ; -Le producteur l’organisation
Les banques maîtrise ses prix
vendent -Le produit ne
directement supporte pas de
aux clients marge distributeur
Circuit Un seul Les voitures -Bon contact avec -Nécessite de
court intermédiaire sont souvent le marché contrôler l’activité
entre le vendues dans -Mise à la promotionnelle des
producteur et le le cadre de disposition plus détaillants
consommateur circuit court rapide du produit -Nécessite la mise
-Economie de la en place d’une
marge du grossiste fonction de
distribution et vente
(FDV)
-Charge
administratives
lourdes
Circuit long Aux moins deux Le tissu ou le -Permet une large -Perte de contact
intermédiaires pagne fabriqué diffusion du avec la clientèle
entre le localement produit -L’information
producteur et le emprunte le -Il bénéfice du commerciale risque
consommateur circuit long savoir-faire du d’être déformée
(usine textile - distribution -Marge des
grossiste - -Pas besoin de distributeurs qui
demi-grossiste fonction de peuvent alourdir les
- détaillant - distribution prix.
consommateur (FDV) et de vente
final) car le nombre de
clients est illimité
Les services ont tendance à diversifier leurs canaux de distribution (dans des secteurs comme
la banque, l’assurance, le tourisme) avec des agences, des kiosques dans des centres
commerciaux ou universités, et de plus en plus en ligne.
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III. Le choix d’un canal de distribution
- Les produits périssables exigent en général un canal court, en raison de la nécessité de les
acheminer rapidement.
- Les produits volumineux, tels que les matériaux de construction ou les liquides, requièrent
des canaux qui minimisent le nombre de manipulation.
- Les produits non standardisés, tels que les produits à façon ou les biens d’équipements
spéciaux, sont le plus souvent vendus directement par les représentants de l’entreprise, en
raison de la difficulté à trouver des intermédiaires dotés de la compétence technique
nécessaire.
- Les produits qui ont besoin d’un service après-vente intensif sont vendus et entretenus soit
directement par l’entreprise, soit par un réseau de concessionnaires exclusifs.
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- Les produits ayant une valeur unitaire élevée, notamment les équipements industriels, ont
tendance à être pris en charge par la force de vente de l’entreprise plutôt que des
intermédiaires.
L’entreprise doit d’abord identifier les principaux intermédiaires susceptibles de distribuer ses
produits. Il est important, à ce stade, d’examiner les systèmes de distribution traditionnels,
mais aussi d’imaginer de nouvelles approches.
Le nombre d’intermédiaires qu’il convient d’utiliser pour chaque niveau de distribution est
fonction du degré de couverture du marché visé par l’entreprise. On peut imaginer trois types
de couvertures.
Cette forme de distribution fait l’objet d’un contrat de concession, de franchise, de fourniture
exclusive...
Elle convient aux produits de haute qualité ou technicité, à prix élevé, pour lesquels l’image
est importante.
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Le canal de distribution est intégré à l’image de marque du produit. Les parfums, le prêt-à-
porter haut de gamme utilisent souvent ce mode de distribution (Chanel, Yves Saint-
Laurent...).
- La politique de prix définie par le fabricant inclut le prix de catalogue, ainsi que les remises
et ristournes sur quantités.
- Les droits territoriaux définissent la zone couverte par le distributeur en fonction des
autres distributeurs locaux de la marque.
- Les prestations de services fournies par chacun doivent faire l’objet d’une définition
complète, notamment lorsque les liens entre le producteur et le distributeur sont étroits
(franchise et exclusivité).
Pour choisir entre les options envisagées, on prend en compte trois critères :
Chaque option permet un niveau de vente différent et s’accompagne d’un coût distinct. La
première étape de l’analyse ou l’évaluation consiste à déterminer le chiffre d’affaires généré
par les différents canaux envisagés. Une fois les ventes évaluées, il faut estimer le coût des
différents canaux envisagés. Il convient alors de tenir compte des coûts directs, mais aussi des
coûts de transaction et de coordination entre le fabricant et ses distributeurs.
Le contrôle
Le recours à une agence commerciale peut poser des problèmes de contrôle. L’agent est
indépendant, il peut concentrer ses efforts sur les clients les plus importants pour lui, même
s’ils n’achètent pas les produits du fabricant. Aussi, l’agent n’a pas toujours les compétences
techniques nécessaires.
La souplesse
Chaque type de canal implique un engagement à plus ou moins long terme. Un fabricant qui a
recours à une agence doit signer un contrat pour plusieurs années. De tels engagements
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réduisent la capacité du fabricant à s’adapter aux changements et à l’incertitude qui
caractérisent son marché. On privilégiera donc dès que possible des structures souple qui
permettent de s’adapter si besoin.
Une fois déterminé le canal de distribution, l’entreprise doit sélectionner, motiver et évaluer
ses intermédiaires, tout en anticipant l’avenir.
Le choix des intermédiaires est essentiel car ceux-ci incarnent l’entreprise aux yeux des
clients. Pour bien les sélectionner, le fabricant doit déterminer les caractéristiques souhaitées
en termes d’expérience, de solvabilité, d’aptitude à coopérer et de service. S’il s’agit d’une
agence commerciale, le fabricant cherche également évaluer le nombre et la nature des autres
produits qu’elle distribue, la taille et la qualité de sa force de vente, ainsi que son aptitude à
vendre les produits qu’il fabrique. S’il s’agit d’un magasin, il faut analyser son emplacement,
son rythme de croissance et le profil de sa clientèle.
Les entreprises doivent traiter les intermédiaires comme des clients, en analysant leurs besoins
et en construisant à leur intention une politique génératrice de valeur pour les deux parties.
On observe une grande diversité de situations concernant la capacité des fabricants à piloter
leurs distributeurs. Cinq types de leviers permettent de stimuler leur coopération :
Les pouvoir de coercition, de récompense et légal sont observables objectivement, les autres
sont plus subjectifs et dépendent de la capacité et de la volonté de chacun à les reconnaître.
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2.2. Le partenariat entre fabricants et distributeurs
Pour construire une relation de qualité sur le long terme, le fabricant peut essayer d’aller au-
delà de ces leviers de pouvoir et chercher à mieux comprendre les attentes et les contraintes
de ses distributions. Fabricant et distributeur essaient alors de préciser ce qu’ils attendent l’un
de l’autre et élaborent leurs accords en conséquence. Ils arrivent aisément à s’entendre si les
objectifs convergent, notamment autour d’un développement des ventes.
Concrètement, le Trade marketing s’appuie sur une série d’actions qui vont au-delà des
transactions commerciales habituelles
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Cette pratique consiste à développer les plans stratégiques relatifs aux rayons des magasins en
définissant leur structure, leur composition et leur aménagement en fonction du mode de
pensée des consommateurs et non plus seulement des métiers ou catégories de produits. Ainsi,
au lieu d’organiser les rayons en distinguant épicerie salée, sucrée, boulangerie, hygiène…, on
met ensemble tous les produits consommés au petit déjeuner (thés, cafés et cacao, céréales,
pains, confitures, viennoiseries…) ou tous les produits pour bébés (des petits pots aux
couches).
Il convient aussi de conseiller, former, motiver ou d’abandonner les intermédiaires les moins
performantes.
Une nouvelle entreprise commence ses activités sur un marché limité géographiquement en
ayant recours aux intermédiaires existants. Le canal de distribution évolue en fonction des
conditions locales, des menaces et des opportunités de l’environnement, des ressources et des
compétences de l’entreprise.
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V. L’intégration des systèmes de distribution
Dans un canal traditionnel, les fabricants, les grossistes et les détaillants, séparés les uns des
autres, discutent âprement les conditions de vente et se comportent de façon indépendante. Un
système de distribution vertical intègre ces différents rôles dans un système cohérent.
On peut distinguer trois types de systèmes verticaux : les systèmes intégrés, contrôlés et
contractuels.
Le système intégré
Le système contrôlé
Dans ce cas, les étapes de la production et de la distribution sont coordonnées non par la
participation au capital, mais par la prédominance d’une des parties dans le système. Ainsi,
l’Oréal Professionnel obtient une coopération efficace de la part de ses coiffeurs distributeurs
dans des domaines tels que la publicité sur le lieu de vente, la gestion du linéaire, les
promotions et les prix.
Le système contractuel
- La chaîne volontaire naît des efforts des grossistes pour défendre leur clientèle de
détaillants indépendants et mettre en place un programme destiné à uniformiser
l’enseigne et les pratiques commerciales.
- Le groupement de détaillants résulte de l’association de détaillants indépendants qui
créent une centrale d’achat destinée à assurer les fonctions de grossiste et parfois
même de fabricant. Les membres adhérents doivent grouper une partie de leurs achats
et les bénéfices tirés de l’exploitation de la centrale leur sont restitués sous forme de
ristourne. Leclerc en France et Migros en Suisse fonctionnent sur ce principe.
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- La franchise : dans ce cas, plusieurs étapes du processus de production et de
distribution sont reliées entre elles sous l’autorité d’un franchiseur. C’est l’exemple de
McDonald’s, Orange CI (cas orange money…).
Le commerce en ligne sous toutes ses formes, via les ordinateurs, les mobiles et les tablettes, a
explosé ces dernières années.
Le commerce en ligne (ou e-commerce) désigne la vente de produits sur internet quel que
soit l’appareil utilisé ; tandis que le commerce sur mobile (ou m-commerce) correspond à la
vente sur smartphones et tablettes.
1. Le commerce en ligne
En matière de commerce en ligne, on distingue les entreprises 100% Internet et celles qui
associent la vente en ligne à d’autres canaux de distribution.
Les pure players sont les entreprises qui vendent directement aux consommateurs sur
Internet sans canal de vente physique.
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Les entreprises alliant Internet et des canaux de distribution traditionnels
Combiner efficacement le commerce en ligne et hors ligne constitue une priorité pour de
nombreuses entreprises.
Certaines entreprises disposant de points de vente traditionnels (les brick and mortar) ont
longtemps hésité à faire du commerce en ligne, de peur de cannibaliser leurs magasins et
provoquer le mécontentement de leurs revendeurs. Aujourd’hui, la plupart d’entre elles ont
adopté cette pratique pour bénéficier des volumes de vente importants de la vente en ligne. On
les appelle alors les « click and mortar ».
Les click and mortar sont les enseignes de distribution en magasin qui ont créé un site web
de vente en ligne et combinent ainsi les deux modes de distribution.
2. Le m-commerce
Il existe davantage de téléphones mobiles que d’ordinateurs personnels dans le monde. Les
smartphones permettent de se connecter à Internet et de procéder à un achat où que l’on soit
(même en mouvement).
Les responsables marketing peuvent réaliser sur mobile des activités marketing traditionnelles
et nouvelles :
- La publicité : elle doit être adaptée au petit écran des smartphones et contenir un
nombre limité d’informations.
- La promotion : elle constitue un outil marketing puissant sur mobile. Les
consommateurs utilisent souvent leur smartphone pour identifier de bonnes affaires.
- La géolocalisation : elle permet d’’informer le consommateur sur les possibilités
d’achat et de promotion à proximité de l’endroit où il se trouve en temps réel, en
général à proximité d’un magasin.
On distingue :
- les conflits horizontaux qui opposent des entreprises situées à un même stade dans le
canal de distribution, par exemple les petits commerçants et les grandes surfaces ;
- les conflits verticaux tels que ceux qui opposent un fabricant à un distributeur ou un
franchiseur à ses franchisés ;
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- les conflits liés à la distribution multicanal lorsqu’un canal considère qu’il a des
contraintes plus fortes ou des marges inférieures à celles d’autres.
L’instauration de bonnes relations avec les distributeurs est essentielle car elles incarnent
souvent l’image de l’entreprise aux yeux des clients.
1 - Marge commerciale
La marge, c’est l’argent que le commerçant rajoute à son prix de revient (ou prix d’achat) et
qui va lui permettre de payer ses factures, son personnel, de payer ses impôts et aussi de faire
un bénéfice.
On appelle pourcentage de majoration, l’écart entre le prix de revient d’un article et son prix
de vente. Ainsi, soit m le pourcentage de majoration, P le prix de vente au détail et C le coût
du produit, d’où la formule : C = P – m.P, ce qui revient à : C = (1 – m)P.
Exemple : si le prix de vente du producteur (fabricant) est de 60 000f, la marge du grossiste
est de 25% et que celle du détaillant est de 20%, alors le prix de vente à la consommation
finale est :
On a : C = (1 – m1).(1 – m2)P
Donc : P = C ⁄ (1 – m1).(1 – m2) = 60 000 ⁄ (1 –25%).(1 –20%) = 100 000f.
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2 - Taux de marque
Le taux de marque (TM) est la proportion de la marge commerciale dans le prix de vente.
TM = (MC ⁄ PV) x100
PV = CR ⁄ (1- TM)
3 - Taux de marge
Le taux de marge (Tm) est la proportion de la marge commerciale dans le prix d’achat où
coût de revient.
Tm = (MC ⁄ PA) x100
PV = CR (1+ Tm)
NB: MC = marge commerciale ; CR = coût réel ; PV = prix de vente ; PA = prix d’achat
4 - Coefficient multiplicateur
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES :
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