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Style orientalisant

Source : Wikipédia, « Céramique grecque antique  »

Le style orientalisant : (repris par le style corinthien) sphinx, lions, griffons (animaux sauvages et fantastiques),
les décors à palmettes, les combats d’animaux sauvages, les Gorgones. Figuration attentive aux modèles
naturels. Des traits géométriques subsistent dans le style dit « proto-corinthien »

Le style orientalisant se déploie en particulier à Corinthe de 725 à 625 av. J.-C. environ. Il est caractérisé par
une forte influence de l'art oriental : si l'Orient est beaucoup moins amateur de céramique peinte que la Grèce,
sa peinture, sa sculpture et ses bronzes montrent une figuration attentive aux modèles naturels. Cette
influence se traduit notamment par une nouvelle gamme de motifs : sphinx, griffons, lions, etc., représentés de
manière plus réaliste que par le passé. Dans les frises, le peintre recourt désormais à des lotus ou des
palmettes. Les représentations humaines restent relativement rares : ce sont des scènes de batailles, parfois
hoplitiques, ou encore des scènes de chasse. Des traits géométriques subsistent dans ce style dit « proto-
corinthien » : on retrouve des motifs géométriques et le « remplissage » de l'arrière-plan par des rosettes et de
nouveaux motifs décoratifs.

Les peintres corinthiens mettent alors au point la technique dite de la figure noire. Ils réalisent dans un premier
temps des silhouettes au départ d'une suspension colloïdale de couleur brune qui, à la cuisson, prend une
couleur noire, brillante, presque métallique. Cette technique est longtemps restée mystérieuse, malgré les
efforts faits par les céramistes anglais du XIXe siècle, comme la manufacture Wedgwood, pour en percer le
secret. Ils incisent dans un second temps les contours et les détails internes des silhouettes, s'inspirant des
traditions métallurgiques orientales (peut-être par le biais d'artisans émigrés installés à Chypre puis en Grèce).
Cette technique s'exprime surtout dans des vases miniatures (aryballes, alabastres) dont les formes
apparaissent alors. Ils participent à tout une gamme de petites formes de flacons destinés à contenir les huiles
ou les parfums qui ont fait la renommée de Corinthe. À leur côté se déploie une série de formes plus grandes
assurant des fonctions dans la vie quotidienne.

Les céramiques de Corinthe sont exportées dans toute la Grèce, et leur technique arrive à Athènes, qui
développe un style propre, à l'influence orientale plus diffuse. Durant cette période qualifiée de période
protoattique, les motifs orientalisants apparaissent mais le trait reste relativement peu réaliste. Les peintres se
montrent attachés à des scènes typiques de la Période Géométrique, comme les défilés de chars. On observe
par ailleurs que la technique de la figure noire cohabite avec le dessin linéaire traditionnel. Au milieu du VIIe
siècle apparaît un style qualifié de « blanc et noir » : trait noir sur fond blanc, accompagné de polychromie pour
restituer la couleur des chairs ou des vêtements. L'argile utilisée à Athènes est beaucoup plus orangée que celle
de Corinthe.

De son côté, la Crète et surtout les îles des Cyclades se distinguent par leur attrait pour les vases dits
« plastiques », par exemple des vases dont la panse ou le col est moulé en forme de tête d'animal ou d'homme,
ou encore les pithoi à reliefs, vases de stockage dont la paroi est décorée de reliefs modelés ou moulés. À
Égine, un vase plastique célèbre a une tête de griffon, son origine exacte demeure cependant problématique.
Les amphores dites « méliennes », dont il est clair aujourd'hui qu'elles étaient fabriquées à Paros, doivent sans
doute moins à Corinthe ou à l'Orient. Elles présentent, comme les vases à reliefs, un goût marqué pour les
compositions épiques et une « horreur du vide » qui se caractérise par l'emploi de rosettes et de svastikas.

On peut enfin identifier un dernier style, celui de « la chèvre sauvage », attribué traditionnellement à Rhodes
en raison d'importantes découvertes réalisées à la nécropole de Camiros. En fait, il est répandu dans toute
l'Asie mineure, avec des centres de production à Milet et Chios. Deux formes prédominent  : les œnochoés, qui
copient des modèles en bronze, et les plats, avec ou sans pieds. Le décor est organisé en registres superposés
dans lesquels des animaux stylisés, notamment des chèvres sauvages (ce qui a donné son nom au style) se
suivent en frises. De nombreux motifs décoratifs (triangles, svastikas, rosettes, motifs floraux) comblent les
espaces laissés vides.

Par ailleurs des imitations de céramique corinthienne peinte apparaissent en Italie à partir du VIIe siècle,
s’inspirant assez fidèlement des vases proto-corinthiens, et d’une qualité quasiment égale à leurs modèles.
Mais dès la fin de ce siècle, les ateliers étrusques vont fabriquer en masse des vases imitant les formes et les
motifs corinthiens. C'est ce qui permet d'identifier ces productions sous l'appellation : « céramique étrusco-
corinthienne ».

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