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Introduction – La céramique archaïque (vers 700-470 av. J.-C.

)
L’archaïsme grec (période ou époque archaïque) constitue une phase historique de la Grèce antique dont
l’horizon chronologique est placé entre environ 700 av. J.-C. et les premières décennies du Ve s. av. J.-C. (selon
les régions on peut situer la fin de l’archaïsme entre 480 et 450 environ). Cette longue période qui dure plus de
deux siècles correspond à une phase de développement et de dépassement des tendances manifestées vers les
dernières décennies du Géométrique. Parallèlement, au sein du monde grec, il s’agit d’une phase très
diversifiée des points de vue culturel et artistique. Cette grande diversité ne peut pas être suivie de manière
historique en raison de la rareté des textes. Toutefois elle s’atteste clairement à travers la grande diversité des
productions artistiques et des styles, sans bien évidemment négliger les tendances convergentes qui se
manifestent déjà et des échanges entre les différents centres créateurs. Parallèlement, quant à la peinture sur
vase, cette période met également en exergue la primauté de certains centres, d’abord Corinthe et, après son
déclin, Athènes.

Sur le plan de l’organisation politique, la période archaïque voit la diffusion des communautés civiques
autrement dit les cités-États, en grec poleis (polis, pl. poleis). Même s’il existe des écarts considérables entre les
différentes cités grecques, les points communs dans l’organisation politique et sociale contribuent à la mise ne
place d’une conscience commune vis-à-vis des autres cultures, malgré la présence des identités locales bien
marquées. Avec les institutions civiques et intercommunautaires (sanctuaires panhelléniques, jeux athlétiques),
on assiste au développement de l’architecture monumentale. Encore, dès la fin de la période précédente, le
monde grec connaît l’expansion vers les autres régions méditerranéennes avec la fondation des colonies
grecques, dont les plus nombreuses et les plus importantes ont été établies en Italie du sud et en Sicile. En
effet, c’est une période qui est également caractérisée par le développement de la navigation et des voyages.
Un autre fait majeur consiste en la diffusion de l’écriture (l’alphabet grec), apparue lors de la phase précédente,
de même que des lois écrites. Enfin, avec le développement des techniques (taille de pierre, travail des métaux,
etc.) et l’introduction des nouveaux matériaux, la production artistique connaît une accélération considérable.
Le rôle des artisans évolue et les meilleurs artisans et artistes reçoivent une grande reconnaissance au sein de
la communauté mais aussi à l’extérieur. Ce n’est pas un hasard si les premières signatures d’artisans sur leurs
œuvres apparaissent au cours de cette période.

La période archaïque est divisée en deux phases majeures, encore que plusieurs auteurs proposent des
subdivisions plus fines. Le VIIe siècle grosso modo correspond au haut archaïsme plus connu comme
période orientalisante en raison des influences orientales sur l’art grec. À partir de VIe siècle, la période est
désignée comme archaïsme proprement dit ou archaïsme mûr. Parfois, à propos de la fin du VIe s. et les
premières décennies du Ve s., il est question de l’archaïsme récent et/ou tardif, mais sans pouvoir attribuer à
ces usages une définition plus clair.

Concernant l’approche du VIIe s., certains auteurs, comme J.-Cl. Poursat, n’hésitent pas de parler de
« phénomène orientalisant », tout en soulignant que « ce sont les œuvres d’art et d’une manière générale les
documents matériels, le plus souvent la céramique, qui permettent d’aboutir aux dates les plus sûres  ». Le
même auteur souligne que « ce sont les arts mineurs, ivoires et objets travaillés en métal, qui illustrent le
mieux ce que l’on a pu appeler la “révolution orientalisante” » qui semble résulter d’une influence exercée par
les cultures néoassyriennes sur les cités grecques de l’Ionie, sans doute par l’intermédiaire du royaume de la
Lydie ou de Chypre. Des objets d’art orientaux affluent dans les sanctuaires grecs d’Ionie, dans un premier
temps, comme celui d’Héra à Samos. Les artisans grecs subissent cette influence mais il est possible que des
artisans orientaux s’installent et travaillent en Grèce.

Sur la céramique le style orientalisant se manifeste par l’introduction et l’usage généralisés de motifs
d’animaux sauvages (cerfs paissant, félins, etc.) et d’animaux et êtres fantastiques (sphinx, griffons, etc.).
Toutefois « il serait inexact de voir dans ce phénomène une dépendance du monde grec vis-à-vis des
productions orientales… Le motif de lion, par exemple, sur la céramique de Corinthe, l’une de toutes premières
cités à nourrir des contacts avec l’Orient, commence par être fidèlement reproduit sur les vases
protocorinthiens, puis se démarque rapidement de ses références par étapes successives (modèle hittite
d’abord, puis assyrien), pour finir sous une forme typiquement corinthienne… Ces transformations sont assez
rares cependant : la plupart du temps n on voit se constituer un motif qui relève par certains aspects d’une
inspiration orientale, mais qui, d’emblée, est repensé par les artisans d’une cité dans le langage formel qui leur
est propre. Les lions de l’art protoattique ne sont que le lointain souvenir des lions proche-orientaux, les cerfs
et les chevaux des vases cycladiques n’ont même plus de correspondant identifiable ».

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