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PIERRE LAURENT
JEANNE LODS LIBRAIRIE ARMAND COLIN
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in 2020 with funding from
Kahle/Austin Foundation
https://archive.org/details/grammairefrancaiOOOOcayr
GRAMMAIRE FRANÇAISE
LIBRAIRIE ARMAND COLIN
GRAMMAIRE FRANÇAISE
à l’usage des
ÉLÉMENTS DE VERSIFICATION
par
GASTON CAYROU
1967
Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés pour tous pays
79e Edition.
TABLEAU
DES SIGNES ET ABRÉVIATIONS
ABRÉVIATION
ABRÉVIATION
ABRÉVIATION
SIGNE
SIGNE
SIGNE
OU
OU
EXPLICATION EXPLICATION
OU
EXPLICATION
JL !
adj.
phe ».
actif; forme active,
adjectif,
interrog. ■
infin., inf.,
interj.
— poss.
infinitif,
interjection,
interrogation ;
pron., pr.
pron. pers.
pronom.
pronom personnel.
— possessif.
adv. adverbe. interrogatif,
— dêmonstr, — démonstratif.
ap. J.-C. après Jésus-Christ, inlran., intr. intransitif,
— relat. — relatif.
art. article, irrég. irrégulier.
lat. latin, — interrog, — interrogatif.
auj. aujourd’hui,
av. J.-C. avant Jésus-Christ, locut. locution, — indéf. — indéfini,
c.-à-d. c’est-à-dire. masc., m. masculin, propos.,prop. proposition.
chap., ch. chapitre. m. à m. mot à mot. qq.ch. quelque chose,
cire, circonstanciel. «Notabene»,en latin:
N. B. qqf. quelquefois,
corapar. comparatif. « remarquez bien ».
qq.un quelqu’un,
compl., c. complément. n. nom.
rad. radical,
« confer », en la- n.f. nom féminin,
n. m. nom masculin, réfl. réfléchi.
ci. , tin : « comparez »,
, « voyez », n. réfl. non réfléchi, Rem. Remarque,
conj. | conjonction, n. 1, etc. note 1, etc. s.-ent. sous-entendu,
j conjugaison; P-, PP- page, pages, sing., s. singulier,
conjug. par exemple,
[ conjugué, p. ex. subj. subjonctif.
1 étymologie; parf. parfait,
étym. sud. suffixe.
étymologique, partie., part, participe.
superl. superlatif.
ex. exemple, pass. passif; voix passive,
féminin, pers. personne, trans., tr. transitif.
fém., f.
fut. futur. plur., pl. pluriel, verb., v. verbe.
fut. ant. futur antérieur, p..., n... page..., note... v. pronom. verbe pronominal. 8
imparfait. p. q. p. plus-que-parfait,
|
imparf. v. déf. verbe défectif,
impér. préf. préfixe,
impératif. V.i,etc. vers 1, etc.
imp. prép. préposition.
I. - LE FRANÇAIS PARLÉ
2. Généralités. — Les sons du langage parlé sont produits par le souffle
traversant, au sortir du poumon, les organes de la voix (larynx et bouche).
Ils diffèrent selon le degré de vibration de deux petits muscles, dits « cordes
vocales », au passage du souffle dans le larynx, et selon la position de la langue
ou la disposition des lèvres au passage du souffle dans la bouche.
N.-B. — L’e sans accent est dit volontiers muet, parce que dans bien des cas il ne se
prononce pas :
app[e]lé tout l[e] temps douc[e]ment ris d[e] veau j[e] l’ai lu
(aplé) ; (toultan) ; (dousman) ; (ridvo) ; (jlélu).
2° Les voyelles nasales sont ainsi appelées parce que, quand on les prononce,
le souffle s’échappe par le nez (en latin: nasus) tout autant que par la bouche.
Ce sont :
a nasal, c.-à-d. an e (ouvert) nasal, c.-à-d. èn
[van, lent, paon, rampe, emploi]; [bien, rein, sain, lin, faim];
2° Les dentales sont ainsi appelées parce qu’on les prononce en appuyant
la langue contre les dents :
t [tâter], d [dodu], S [senséj, Z [zig-zag], n [naine], 1 [lilas],
3° Les palatales sont ainsi appelées parce qu’on les prononce en appuyant
la langue contre le palais :
C, devant a, o, u g, devanta, o, u
[café, colis, curé] : [gala, godet, aigu] ;
ch. [chape] ; j [juge] ; V trobe] ; gn [signe].
i. Les sons-voyelles a, e, tu, o peuvent se prononcer la bouche grande ouverte ou la bouche deml-îeimée l
Ils sont dits eux-mêmes, selon le cis, « ouverts » ou « fermés ».
LE FRANÇAIS PARLÉ ET LE FRANÇAIS ÉCRIT
3
N.-B. lo Les labiales b et v, les dentales d et z, et les palatales g et J 3ont dites
sonores, parce que, quand on les prononce, les cordes vocales vibrent
es labiales p et f,les dentales t et s, et les palatales o et ch, sont dites sourdes, parce
que, quand on les prononce, les cordes vocales ne vibrent pas.
Sonores b V d Z g i
Sourdes P f t s c ch
expiraÜorbrusTueS.SOIlt d’teS “ inStantailée3 ** Parce <iae Ie soufAe qui les produit s’échappe dans une
rati'onprXngte!63 ^ ^ * COntinUes ’’ P3106 <3ue le soufûe qui les produit s’échappe dans une expi-
thiale m> la dentale n et la palatale gn sont dites nasales, parce que, quand
on les prononce, le souffle s’échappe par le nez autant que par la bouche.
3° La dentale I et la palatale r sont dites liquides, parce que la prononciation en est
coulante, même si elles sont associées à d’autres consonnes (pl, il, cl; br, dr, gr, etc.).
N _B — Dans la suite des syllabes d’une phrase parlée, certaines sont plus fortement
prononcées que les autres. On dit alors que la syllabe est accentuée, ou qu elle porte
l’accent tonique.
L’accent tonique frappe régulièrement la dermere syllabe prononcée.
1° D’une phrase :
Avec qui sortirez-vous ? Pierre et Jacques arrivent.
2» D’un élément de phrase, c’est-à-dire d’un groupe de mots unis par la grammaire et
PJr 16 Fermez la porte, | s’il vous plaît. Je suis malade | et je reste couchô.
Au-dessus de nos têtes [ passait un avion.
Mais elle peut se prononcer devant un mot commençant par une voyelle ou
un h muet; elle se joint alors à la voyelle initiale de ce mot et on dit qu’il y a
liaison : huit élèves trop habile
(ui-télèv) ; (tro-pabil).
N .g _io Quand la consonne finale est une sonore (§ 5, N. B., 1°), elle se prononce
généralement, en cas de liaison, comme la sourde correspondante, et inversement :
grand âge sang humain neuf îles mes enfants
(eran-taj) (san-cumin) (ueu-vil) (me-zanfan).
[la sonore d devient <] ; [la sonore g devient e] ; [la sourde / devient v) ; [la sourde s devient sj.
d. Devant quelques mots isolés, tels que oui, onze, onzième, etc. :
les I oui et les non; les | onze premiers; les trois | onzièmes.
10. L élision. Dans la suite des syllabes d’une phrase parlée, les voyelles
î» placées à la fin d’un mot, ne se prononcent pas devant un mot com¬
mençant par une voyelle ou un h. muet (§ 12, N. B.) ; on dit alors qu’il y a élision 1
l’arme l’enfer s’il vient l’hôtel
(V, au lieu de : la) ; (l\ au lieu de : le) ; (s\ au lieu de : si) ; (l\ au lieu de : le);
mais on dit : le houblon (h aspiré).
2° Les pronoms personnels je, me, te, se, le, la ; le pronom démonstratif
ce ; le pronom relatif ou interrogatif que :
J’écoute. Tu m’indignes. U t’approuve. Us s’ennuient.
Ce discours, je l’ai entendu. Cette poésie, je l’ai apprise.
C’est à toi que je parle. Suis les conseils qu’on te donne. Qu’avez-vous donc fait?
4° La conjonction que :
Je crois qu’il a raison.
N. B. — La voyelle finale des conjonctions composées lorsque, quoique, puisque
ne s’élide que devant il, elle, on, en, un:
lorsqu’il dort; quoiqu’elle rie; puisqu’on peut; lorsqu’un ami part;
mais on écrit : puisque André est puni.
i. Les liaisons de ce genre, facultatives quand on parle, sont obligatoires quand on lit ou qu'on récite des
vers : Les antres dans la nuit s’enfoncent et s’allongent.
(Sans la liaison, ce vers de Victor Hugo serait faux, § 453, B, I ”.)
GRAMMAIRE FRANÇAISE
6
U. - LE FRANÇAIS ÉCRIT
Tantôt elle indique l’absence de liaison avec le mot précédent (8 10), et on l’annelle
alors aspirée :
le | héron, les | hérons; une | hache, des I haches.
Les semi-consonnes unies à des voyelles constituent les seules diphtongues de notre
langue (§ 13, 3°, N. B.).
15. Rapports des sons et des lettres. — La manière dont les sons
“ont représentés dans le français écrit ne s’apprend que par l'usage et la
lecture. En elfet :
lo Un même son est souvent représenté par des lettres différentes :
A. — Voyelles orales.
e ( è [frère]; ê [blême], e [fer, selle] et [béret],
ouvert aî [maire], ais [jamais, français], ei [peine].
B. —- Voyelles nasales.
G. — Consonnes5.
x. Pour les lettres différentes pouvant représenter une même semi-consonne, voir g 6.
LE FRANÇAIS PARLÉ ET LE FRANÇAIS ÉCRIT 9
2° Des sons différents sont souvent représentés par les mêmes lettres:
U. : u [talus], o [album],
eu l eu (ouvert) [fleur], eu (fermé) [creux], u [gageure],
en: an [enfant], én [ennemi], in [examen], ène [pollen].
B. — Consonnes et semi-consonnes.
11 en est ainsi notamment de l’s ou de l’x du pluriel des noms et des adjectifs :
de jolis raisins, de grosses pommes, de beaux vaisseaux.
16. Les accents. — Les accents dont se sert la langue écrite sont :
l’accent aigu [y], l’accent grave [v], l’accent circonflexe [a] et le tréma ["].
1° L’accent aigu se place sur la voyelle e; l’é représente le son-voyelle qui
s’entend dans blé (e fermé) :
dé, périr, café, été, ménage, anémie, rareté, modéré, hébété.
b. Placé sur l’a ou sur l’u, il ne représente aucun son et sert seulement à
b. Placé sur l’a, l’o, l’i et l’u, il représente un son-voyelle allongé et fermé:
pâte impôt
(mais dans patte, l’a est bref); (mais dans pot, l’o est bref);
gîte, maître flûte, voûte
(mais dans site, mettre, i et e sont brefs) ; (mais dans hutte, route, u et ou sont brefs).
Mais ils s’emploient aussi dans une phrase qui est conduite jusqu’à son terme, et ils
signalent alors :
a. Un silence, plus ou moins prolongé, à l’intérieur ou à la fin de cette phrase :
Que faire ?... Où aller ?... Je suis désemparé.
Venez me voir demain... Non, j’irai plutôt chez vous.
10 Éléments juxtaposés :
Le père lit, la mère coud, l’enfant dort.
Les assiégés supportèrent vaillamment la faim, la soif, le froid.
Le pauvre garçon allait, venait, criait, gesticulait.
2° Éléments coordonnés :
Soyez joyeux, car la vie est belle. Le roseau plie, mais ne rompt pas.
N. B. — Les mots coordonnés par et ou par ou ne sont pas, en règle générale, séparés
par des virgules :
Caïn et Abel étaient frères. Il faudra vaincre ou mourir.
Il en est de même des mots coordonnés par ni... ni... :
Ni l’or ni la grandeur ne nous rendent heureux.
3° Éléments subordonnés:
Le lendemain, à l’aube, le condamné fut réveillé.
Le paysan, quand la nuit tombe, rentre à la ferme.
La proposition relative n’en est séparée que si elle équivaut à une proposition con¬
jonctive de circonstance (§ 446) :
La vie, qui est courte, nous est chère. Le livre que je lis est passionnant.
(La relative est entre virgules : (La relative n’est pas entre virgules :
elle équivaut, en effet, à : « parce qu'elle est courte. ») elle est, en effet, un simple déterminant du nom.
22. Les parenthèses. — Les parenthèses et les guillemets sont des signes
de ponctuation doubles servant à encadrer entre leurs deux éléments des mots
ou des phrases qu’on veut détacher du reste du texte.
Les parenthèses servent à encadrer, à l’intérieur d’une phrase, une réflexion
ou une indication de caractère accessoire :
Je voudrais (excusez-moi) vous dire un mot.
La mort de Victor Hugo (1885) fut un deuil national.
N. B. — Il arrive plus rarement qu’une phrase entière soit placée entre parenthèses.
24. Le tiret. — Le tiret sert, comme les parenthèses et les guillemets, à déta¬
cher des mots ou des phrases, mais il peut être simple ou double.
1° Le tiret simple sert, dans une conversation rapportée par écrit, à séparer
les propos des interlocuteurs :
Quand venez-vous ? — Demain. — Bien : je vous attendrai.
2° Le trait d’union sert principalement à unir les éléments des mots com¬
posés (§ 61, N. B.) :
chou-fleur, arc-en-ciel, avant-dernier, c’est-à-dire.
jq. g _Dans certains mots composés, le trait d’union est facultatif. Ainsi on peut
écrire : grand-père ou grand père.
Il s’intercale enfin entre les adverbes ci et là et le mot qui les précède ou les
suit : ce livre-ci, celui-là, par-ci, par-là; ci-inclus, ci-gît, là-bas.
N. B. — Le trait d’union placé à la fin d’une ligne indique que le dernier mot est
coupé, et il en sépare les deux parties.
DEUXIÈME PARTIE
LE VOCABULAIRE DU FRANÇAIS
26. L’origine et le sens des mots. —On appelle vocabulaire d’une langue
l’ensemble des mots dont elle se compose.
Le vocabulaire du français ne semble pas, dans les premiers temps, avoir
compté plus de 8000 mots. Mais, au cours des siècles, il s’est considérablement
accru et il en compte aujourd’hui au moins 30 000.
Ces mots peuvent être étudiés à deux points de vue, celui de leur origine et
celui de leur sens.
CHAPITRE PREMIER
nombreux peuples qui, comme elle, avaient leur langue propre. Ces relations,
déterminées par des considérations politiques, des événements militaires, des
nécessités économiques, ont conduit nos ancêtres et nous conduisent encore à
emprunter des mots aux langues de ces peuples.
Ainsi 1 italien et Y espagnol, Y allemand et Y anglais, pour ne parler que des
langues, romanes ou non, de nos plus proches voisins, ont fourni au français,
selon les époques, un contingent plus ou moins important de mots nouveaux
(§ 40-42).
3° Mais, considérée en elle-même, la langue française, à l’origine, n’était
pas une.
Les écrivains du moyen âge avaient déjà reconnu sur notre sol deux langues,
la langue d’oïl et la langue d’oc1, parlées la première au Nord de la Loire et
la deuxième au Sud.
Langue d oïl et langue d’oc se subdivisaient elles-mêmes en maints langages
particuliers, ou dialectes. Le français, ou plus exactement le francien, n’était
que le dialecte de l’Ile-de-France. S’il l’a emporté sur les autres, le provençal
par exemple, le languedocien, le gascon, le picard, le lorrain, le bourguignon,
le normand, 1 angevin, etc., c’est que la royauté, avec son administration
centralisée, s est installée à Paris et que, par suite, la langue de la capitale et de
sa région a fini par prédominer.
Mais les dialectes n en ont pas moins agi sur le français, qui leur a emprunté
un assez grand nombre de mots. Ce sont là des emprunts internes, qui se dis¬
tinguent nettement des emprunts précédents (§ 43-45).
I. Les langues sont ainsi appelées d’après le mot qui, dans chacune d’elles, signifiait toui >.
l’origine des mots 17
Il comprend : 1° des mots d’origine gauloise; — 2° des mots d’origine latine
(latin vulgaire) ; — 3° des mots d’origine germanique.
32. Les mots d’origine gauloise. — Les mots d’origine gauloise sont en
petit nombre, et se rattachent à une soixantaine seulement de radicaux. Ce
sont surtout des noms, qui concernent pour la plupart la vie rurale et désignent
des choses concrètes :
arpent, lieue, chemin, talus, charrue, soc, raie (sillon),
alouette, bec, bouleau, chêne, if.
N. B. — Nous laissons de côté les noms de lieux, qui, en assez grand nombre, remontent
au gaulois : Paris, Rennes, Laon, Verdun, Auxerre.
33. Les mots d’origine latine (latin vulgaire). — Les mots d’origine
latine sont de beaucoup les plus nombreux. On les appelle souvent mots de
formation populaire, par opposition aux mots de formation savante (§ 36).
Ils répondent avant tout aux besoins quotidiens de la conversation.
Les noms désignent les réalités de la vie courante sous toutes ses formes:
jour, nuit; lieu, île, feu, cuir, œuf; tête, bouche, jambe;
frêne, épi; cheval, bœuf, chèvre, vache, lièvre;
père, mère, fils, fille, frère, sœur; seigneur, dame, maire;
bonté, joie, liesse, peur, douleur.
Les adjectifs traduisent les caractères concrets usuels et les notions abstraites
élémentaires: chaud, froid; vert, rouge; droit, faux.
Ces mots sont souvent appelés mots savants par opposition aux mots de
formation populaire (§ 33).
l’origtnf. df.s mots 19
ôl. Mots populaires et mots savants. — Un même mot latm peut avoir
fourni au français deux mots : l’un, de formation populaire; l’autre, de for¬
mation savante.
Ainsi, d’une forme latine fragilem, déformée plus ou moins par le langage
parlé, est né l’adjectif frêle (forme populaire).
De la même forme latine fragilem, par une sorte de décalque, sans autre chan¬
gement que celui de la terminaison, est issu l’adjectif fragile (forme savante).
La forme savante est, comme on le voit, plus longue que la forme populaire
correspondante.
38. Les doublets. —Une forme populaire et une forme savante issues d’une
même forme latine s’appellent des doublets.
Chacun de ces doublets, une fois entré dans la langue, vit de sa vie propre;
différents l’un de l'autre pour la forme, les deux mots s’éloignent assez souvent
l’un de l’autre pour le sens :
Ainsi, de la forme latine hospitalem sont nés hôtel (mot populaire) et hôpital
(mot savant).
De même, de la forme latine liherare sont nés livrer (mot populaire) et libérer
(mot savant).
Les doublets, au nombre de 800 environ, comprennent des noms, des adjec¬
tifs et des verbes. Les plus nombreux sont les doublets de noms et de verbes.
2° Du xvie siècle à nos jours les mots grecs sont en général entrés dans notre
langue directement, sans passer par l’intermédiaire du latin.
Certains de ces mots appartiennent au vocabulaire général :
hygiène, épisode, panoplie, paradoxe, éphémère, enthousiasme.
c. La vie commerciale :
trafic, crédit, banque, bilan, escompte, faillite.
b. La vie littéraire:
romance, saynète, fabuliste, matamore, cédille.
Ces mots sont entrés dans notre langue au xvi° et au xvn® siècle, époque où le Por¬
tugal avait un commerce maritime florissant.
22 LE VOCABULAIRE DU FRANÇAIS
b. La vie politique:
congrès, session, comité, club, meeting, budget, vote, jury, verdict.
c. La vie sportive:
sport, match, record; boxe, croquet, golf, tennis, football, yacht;
turf, jockey; boy-scout; touriste.
ont été empruntés à l’anglais à une époque beaucoup plus ancienne : ils remontent au
xie siècle.
2° Certains mots français empruntés par l’anglais au moyen âge ont été repris par le
français au xix° siècle, mais en changeant de forme et de sens :
tonnelle est revenue sous la forme tunnel,
mets sous la forme mess, étiquette sous la forme ticket.
Ces mots sont entrés dans notre langue, les premiers (néerlandais), du xui" au xvne
les seconds (Scandinaves), du xne au xive siècle; les derniers (slaves), du xvneau
siècle;
xxe siècle.
b. L’arabe a fourni, à partir du xme siècle, des termes de sciences (de mathé¬
matiques surtout et d’astronomie, de médecine et de pharmacie, etc.) :
chiffre, zéro, algèbre; zénith, nadir;
alcool, élixir, julep, sirop; alcali, alchimie;
des termes aussi désignant des choses d'Arabie (animaux, denrées, produits,
fonctions, etc.) :
gazelle, girafe; coton, café, couscous; ambre, camphre, goudron;
sultan, calife, émir; mosquée, muezzin, aman;
matelas, jupe, babouche.
c. Le turc a fourni, à partir du xvie siècle, des termes désignant des choses
de Turquie;
bey, dey, vizir, khédive; turban, divan, sorbet, tulipe.
43. Généralités. — Les mots empruntés aux dialectes parlés dans les
diverses régions de la France sont assez nombreux. Le français a puisé aussi
bien aux dialectes du Midi, dits de langue d'oc, qu’aux dialectes du Nord, dits
de langue doïl.
mistral, cigale, cocon; aubergine, ciboule, muscade, luzerne; nougat, ailloli, panade;
troubadour, ballade; aubade, farandole, galoubet; estagnon, cabas.
b. La vie courante!
et parfois à la langue enfantine, dont les mots sont formés d’une syllabe redoublée;
papa, maman, fifl, mimi, bobo, dodo, bonbon, toutou.
A. — LES CRÉATIONS
PAR ADJONCTION DE PARTICULES
49. Les suffixes. — Le suffixe est une particule spéciale qui se place
après un mot appelé radical en se soudant à lui. Le mot nouveau ainsi formé
par adjonction d’un suffixe s’appelle un mot dérivé.
Si après le mot ours je place le suffixe -on, j’obtiens le nom dérivé ours-on.
Si après le mot azur je place le suffixe -é, j’obtiens 1 adjectif dérivé azur-è.
26 LE VOCABULAIRE DU FRANÇAIS
Si après le mot fleur je place le suffixe -ir, j’obtiens le verbe dérivé fleur-ir.
Si après le mot simple je place le suffixe -ment, j’obtiens l’adverbe dérivé
simple-ment.
2° Le radical auquel se soude le suffixe se présente souvent sous une forme altérée
dans le mot dérivé :
chêne, clién-aie savon, savonn-age
(chute de la voyelle finale); (redoublement de la consonne finale);
main, man-ette, men-otte
(modification de la voyelle du radical).
3° Le suffixe qui se soude au radical se présente parfois sous une forme altérée dans
le mot dérivé :
bijou, bijou-t-ier; faisan, faisan-d-eau
(addition d’une consonne).
Il existe, d’ailleurs, des doublets de suffixes comme des doublets de noms d’adiec-
tifs ou de verbes (§ 38) ;
-eur, du latin -atorem (formation populaire), -ateur, du latin -atorem (formation savante),
radot-eur ; fond-ateur.
i. Ce tableau et les suivants, où les suffixes sont classés d’après leur sens, présentent indistinctement
suffixes de formation populaire et suffixes de formation savante. La plupart sont des suffixes vivants et
servent encore à former des mots français; mais nous avons compris dans notre tableau certains suffixes
morts qui jadis ont servi à former beaucoup de mots et dont l’élève doit connaître l’existence et le sens
Les dérives donnés comme exemples sont, en principe, des mots de création française; mais nous n’avons
pas systématiquement exclu, quand ils étaient plus simples et plus clairs, les mots formés avec le même
suffixe que le français a empruntés directement au latin ou au grec : « réparation » nous a paru pédagogiquement
préférable à « carburation ». « svmpathie » à « homéopathie », etc. soi
Suffixes de noms Sens Noms dérivés
f(1
-ade, -âge,
-ation, -ance, [ pend-aison, aér-ation, naiss-ance,
-aison,
-ement, -ence, action * pouss-èe, frott-ement, présid-ence,
-ée,
-ion, -ison, -itîon, j évas-ion, guér-ison, abol-ition,
{)
-ure. [ coup-ure.
Ï
J dort-oir, réfect-oiro, rôtiss-erie.
esclav-age, intern-at,
-ement, -itude
-ance,
S 1
état
isol-ement, lass-itude.
ais-ance,
-esse, prud-ence, drôl-erie, fin-essa,
-ence, -erie,
-té, -été, -ité, 1 beau-tè, fauss-eté, human-itè,
qualité lent-eur, just-ice,
-eur,
-ie,
-ice,
-ise,
-ure.
-isme, i fol-ie, sott-ise, liéro-ïsme,
exact-itude, droit-ure.
-itude,
-eur, -euse; i i lapid-aire; coifï-eur, brod-euse;
-aire;
-atrice; l avi-ateur, dessin-atrice ;
-ateur,
-ienne ; profession ; pharmac-ien, music-ienne;
-ien,
j bouch-er, ling-ère; pot-ier, lait-ière;
-er,
-iste,
-ère;
-eron
-ier, -ière;(
f fleur-iste, forg-eron.
I
maladie j rouge-ole, luroncul-ose.
-oie, -ose.
-an, Rom-ain, Pers-an,
-ain, origine
Franç-ais, Lill-ois,
-ais, -ois. ■ (ville ou pays)
-on. Paris-ien, Angev-in, Sax-on.
-ien, -in,
! moustiqu-aire, brass-ard,
-aire, -ard,
-ier, objet ) chap-eau, roch-er, pili-er.
-eau, -er,
i rond-in, bout-on.
-in, -on.
arbres fruitiers | orang-er, prun-ier.
-er, -ier.
pomm-ade, cir-age, café-ine, chlor-lte,
-ade, -âge, -ine, -ite, [ produits
cellul-ose.
-ose.
\ dispens-aire, ling-erie, mair-ie,
-aire, -erie. -ie,
O
O
I. Suffixes latins.
N. B. — Dans ces mots dérivés, les suffixes latins sont généralement précédés de la
voyelle i, et les suffixes grecs de la voyelle o (§ 60).
56. Les préfixes. — Le préfixe est une particule spéciale qui se place
devant le radical (§ 49) en se soudant à lui. Le mot nouveau ainsi formé par
adjonction d’un préfixe s’appelle un mot composé.
Si devant le mot nom je place le préfixe sur-, j’obtiens le nom composé
sur-nom.
Si devant le mot actif je place le préfixe in-, j’obtiens l’adjectif composé in-
actif.
Si devant le mot dire je place le préfixe re-, j’obtiens le verbe composé re-dire.
N. U._1» Le préfixe est soit séparable, s’il peut avoir une existence indépendante
comme préposition ou adverbe, soit inséparable, s’il n’existe qu’en composition :
entre-voir, bien-heureux in-succès, dis-paraîtro
(entre et bien sont des préfixes séparables); (in- et dis- sont des préfixes inséparables).
2° Le préfixe qui se soude au radical se présente souvent sous une forme altérée dans
le mot composé :
co-héritier at-tirer im-poli
(préf. con-: chute (préf. ad- : assimilation (préf. in- : accommodation
de la consonne finale); de la consonne finale); de la consonne finale).
Forme
Préfixes Sens Mots composés
LATINE
I
de, loin de :
ab-, a-. abs- ab !
séparation, éloignement )
ad-joindre, ac-courir, af-fluer,
(^ ag-glomérer, al-lier, an-nexer,
vers :
ac-, af-, porter, ar-ranger, as-socier,
ad-, <
! rapprochement; /
V at-tirer, ab-order.
ag-, al-, an-, f
ad ad-apter, ac-corder, aî-foler,
ap-, ar-, as-, |
('ag-graver, al-léger, an-nihiler,
at-, a- tendance à <
)ap-pauvrir, ar-rondir, as-sagir,
^at-ténuer, ag-randir.
ante-, anti- avant anté-diluvien, anti-chambre,
ante
bene-, bien- bien béné-vole, bien-t'aisant.
bene
bis-. bi-, be- deux fois; double bis-cuit; bi-pède, be-sace.
bis
olrcum-, circon- autour circum-polaire, clrcon-voisin.
circum
ois- cis en deçà de cis-alpin.
avec : )com-battre,con-courir,col-laborer,
com-, con-, col-, ’ cor-respondre, coh-éritier;
cum < ensemble ;
cor-, 00-
)con-tourner.
complètement
ontra-dicteur, contre-poison;
contra-, contre- contra contre; à côté contre-maître.
de:
dé- de < détachement ; privation
(de haut en bas: *■ f°nd
dis-tribuer, di-fîusion.di-vagation;
( dispersion,
dis-, dit-, di-, ; dis- dis-joindre, di-gression, dé-penser ;
, éloignement;
dét>-, dé- 1 (inséparable) dis-crédit, dif-ficile, dès-ordre,
( privation dé-plaire.
I. Les tableaux des préfixes sont conçus selon les mêmes principes que les tableaux des suffixes (p. 26,
B. I), sauf que les préfixes y sont présentés dans l’ordre alphabétique.
Forme
Préfixes (suite) Sens Mots composés
latine
in-, im-,
1 in- négation in-actif, im-prévu, il-limité,
H-,
! (inséparable) Ir-résolu.
ir-
inter-poser, entre-mêler;
au milieu; à demi;
entre- inter entre-voir ;
inter-, réciprocité
inter-vertir, entre-vue.
intra-, intro- intra à l’intérieur de intra-musculaire, intro-duire.
malé-diction, mal-faiteur,
malé-, mal-. mau- male
mal; mau-dire;
négation mal-honnête.
mé8- négation ; mé-content, més-intelligence;
mé-, minus
mal mè-dire, més-estimer.
mi- demi mi-nuit,
médius
non négation non-sens.
non
ob-, oc-, of-, ob-stacle, oc-casion, of-frir,
ob devant, contre
op- op-poser.
presque péné-plaine, péu-ombre.
péné-, pôn- paene
à travers; per-forer, par-courir;
per-, par- per jusqu'au bout per-manent, par-fait,
après post-scolaire.
post- post
à la tête de; à l’avance prè-poser; pré-disposé, pres-sentir.
pré-, près- prae
devant; avant; pro-poser, pour-lécher; pro-logue ;
en avant; à l’avance; pro-jeter; pro-phète, pour-voir;
pro-, pour- pro
en continuant; pro-longer, pour-chasser ;
pour, à la place de pro-nom.
re-venir, ré-gression, ra-patrier,
en arrière;
r-apporter;
re-. ré-, ra- re-
de nouveau; re-dire, ré-élire, r-écrire;
r- (inséparable)
complètement r-emplir.
relro en arrière rétro-grader.
rétro-
semi- à demi semi-direct.
8emi- (inséparable )
sub-ordonner, suc-comber,
sub-, 8UC-, sug-, sug-gérer,
sup-, 8U8-, ( sub sup-porter, sus-pendre;
sous-, 80U- sous-estimer, sou-mettre;
près de sub-urbain.
au-dessus ; super-poser, sour-cil, sur-voler;
trans-alpin, tra-montane,
trans-_ tra-, très-, j 1 au delà de; tres-saillir,
trans tré-passer;
tré-
déplacement trans-planter, tra-duire.
iri-
tri-, tris-, tré- trois tri-porteur, tris-aïeul, tré-pied.
(inséparable)
Forme
Préfixes Sens Mots composés
GRECOUE
a-
a-, an- sans : négation a-thée; an-émie.
(inséparable)
amphi- amphi des deux côtés: en cercle; en double amphî-théâtre; amphi-bie.
ana- ana en remontant : renversement ana-chronisme.
c*nti-, ante- anli contre : opposition anti-alcoolique, anté-christ.
apo- apo à partir de : éloignement apo-stat.
N. B. — Dans les composés, les préfixes latins sont généralement terminés par la
voyelle i, et les préfixes grecs par la voyelle o (tombant devant une autre voyelle).
Mots Mots
Préfixes Sens Préfixes Sens
composés composés
I. Préfix es latins.
centi- centième centi-mètre milli- millième milii-gramme
curvi- courbe curvi-ligne multi- nombreux multi-colore
déci- dixième déci-litre omnî- tout omni-potent
équi- égal équi-libre uni- unité uni-forme
62. Les noms composés. — Les noms composés peuvent être formés de :
a. Deux noms, dont l’un est soit apposition, soit complément (avec ou
sans préposition) de l’autre :
, ( chou-fleur, oiseau-mouche, betterave (le 2' nom est apposition du 1");
APPOSITlOi j chef-lieu, reine-marguerite (le 1" nom est apposition du 2').
r f pied-é-terre, eau-de-vie, ver à soie, rat d’hôtel, gendarme:
UOMPLEMEi ) fête-Dieu (c.-à-d. de Dieu, § 379, a), timbre-poste (c.-à-d. de la poste).
/. Un adverbe et un nom :
avant-poste, arrière-saison, non-combattant, moins-value.
l’origine des mots 37
63. Les adjectifs composes. — Les adjectifs composés peuvent être formés
de :
a. Deux adjectifs :
sourd-muet, ivre-mort, aigre-doux,.
c. Un verbe et un adjectif :
avoir beau (c.-à-d. perdre son temps à), se faire fort de (c.-à-d. se piquer de).
a. Deux prépositions :
d’après, d’entre, par-devant; hors de, près de.
c. Un élément de phrase :
étant donné, eu égard à, il y a [un an).
C. — LES CRÉATIONS
PAR CHANGEMENT DE CATÉGORIE GRAMMATICALE
71. Noms propres. — Le français tire des noms propres (de famille) :
a. De noms communs de professions :
Marchand, Boucher, Fabre, Cordier, Charron, Maréchal, Letailleur.
d. D’adjectifs qualificatifs :
Roux, Grand, Gros, Courtois, Normand, Lebrun, Ledoux.
c. De mots invariables :
une personne bien, la presque totalité.
b. D’adjectifs qualificatifs:
parler bas, chanter faux sauf l’honneur bon ! hardi ! ferme !
(adverbes de manière); (préposition); (interjections).
Les mots amputés sont généralement des mots tirés du grec (§§ 55 et 60).
N. B. — Une habitude récente consiste, dans la langue écrite comme dans la langue
parlée, à désigner des administrations, des organismes, des inventions, etc., par les
initiales des mots qui servent normalement à les dénommer :
P T. S. N. Ct F.
(Postes Télégraphes et Téléphones); (Société Nationale des Chemins de fer Français);
C. G. T.
(Confédération Générale du Travail).
T. C. F. R. P- T. S. F.
(Touring Club de France); (Représentation proportionnelle); (Téléphonie Sans Fil).
Ces groupes d'initiales prononcées littéralement ont parfois donne naissance à des
mots nouveaux. Ainsi :
de C. G. T. de R. P. de T. C. F. de T. S. F.
est né est né est né est né
cégétiste; erpéiste; técéfisto; téhessef.
79. Les familles de mots étymologiques. — Les mots qui ont été
tirés d’un même mot simple par les différents procédés de la dérivation et
de la composition peuvent se grouper d’après leur forme; le groupement ainsi
constitué est ce qu’on appelle une famille étymologique.
Soit le mot pied. A ce mot se rattachent les dérivés et composés suivants
(mots d’emprunt ou mots de création française) :
N. B. — Les mots peuvent se grouper aussi non plus d’après leur forme, mais d’après
leur sens; le groupement ainsi constitué esL ce qu’on appelle une famille sémantique
(§95)-
i. A ces mots d'origine latine ou grecque il cojivieat Rajouter doux mots d'ongino italienne s
piédestal, pédon (c.-à-d* « courrier À pied » : mot rare).
CHAPITRE II
80. Généralités. — Après avoir étudié l’origine des mots et leur forme,
il y a lieu d’étudier ce qu’ils représentent, c’est-à-dire leur sens.
Les mots sont, en effet, des signes d'idées :
table, bonté, bleu, juste, moi, jeter, nier, jadis, non, hélas !
83. Les homonymes. — Mais il existe des mots qui ont le même son,
i. Les écrivains, surtout les poètes (§ 464), tirent souvent d’heureux effets d’harmonie imitative du rapport
fortuit existant entre les sons de certains mots et leur sens. Ainsi Alfred de Musset :
L’horloge d’un couvent s’ébranle lentement.
44 LI3 VOCA11ULAIKE DU FRANÇAIS
N. B. — 1° Certains mots ont le même sonet la même orthographe, sans avoir le même
sens; ces homonymes, dits homographes, se distinguent seulement par le genre :
Un pauvre mousse Une vieille mousse Un long somme Une jolie somme
(jeune matelot); (plante); (sommeil); (quantité d’argent).
2° Certains mots ont presque le même son et presque la même orthographe, sans
avoir le même sens; ces mots, dits paronymes, ne se distinguent le plus souvent que
par un accent :
tache, tâche; matin, mâtin; patte, pâte; cotte, côte.
De même, le nom coute-pointe, qui désignait une couverture piquée, est, sous l'in¬
fluence de « courte », devenue courte-pointe, qui a le même sens.
Mais elle n’a été parfois qu’un jeu d’esprit soit de mondaines qui voulaient en parlent
se distinguer du commun, soit de poètes qui voulaient dans leurs vers éviter l’expression
courante :
Le conseiller des grâces Le long fruit d’or
(c.-à-d. le miroir: (c.-à-d. la poire:
périphrase « précieuse », xvn* siècle). périphrase « pseudo-classique », xvm8 siècle).
Les périphrases ne doivent être employées qu’à bon escient, et, en parlant comme en
écrivant, il ne faut jamais les préférer indûment au mot propre.
En principe, un mot a des sens d’autant plus nombreux qu’il exprime une
idée plus générale, qu’il existe depuis plus longtemps et qu’il est plus usité.
Mais, une fois entré dans la langue, le mot y évolue librement et prend des
sens nouveaux, souvent très différents du sens étymologique. Aujourd’hui
le compère est
un joyeux camarade ou un adroit complice,
la commère est
une femme hardie ou une femme bavarde.
De même,le mot boulevard eut d’abord le même sens que le mot néerlandais
d où il était tiré : je ])0Ulevar(l était le rempart
(étym. : ouvrage de madriers, pour la fortification des villes).
N. B. — Un mot dont le sens premier est distinct de son sens étymologique peut avoir
conservé son sens ancien dans certaines expressions. Cet emploi s’appelle archaïsme de
vocabulaire.
Ainsi le mot vif signifie aujourd’hui « plein de vie, prompt, animé, ardent » (sens
premier) : un enfant vif, un esprit vif, un style vif, une foi vivo
(ses antonymes sont respectivement : endormi, lent, lourd, mou).
Mais il signifie parfois « encore en vie, vivant » (sens étymologique), notamment dans
les expressions : brûlé vif, être plus mort que vif, haie vivo
(son antonyme est alors : mort).
De même, le mot demeure signifie aujourd’hui « domicile, habitation » (sens premier) :
Le Louvre était la demeure des rois de France.
Mais il signifie parfois encore « action de tarder, retard, délai » (sens étymologique),
surtout dans l’expression :
Il n’y a pas péril en la demeure
(c.-à-d. à tarder, à attendre).
De même, le mot café désigne, au sens propre, un fruit exotique; mais il peut
désigner aussi, par métonymies successives, la boisson préparée avec ce fruit,
l’établissement public où se consomme cette boisson, et même l’ensemble des
consommateurs réunis dans cet établissement (sens dérivés):
Griller le café Boire un café Aller au café Amuser le café
(le fruit); (la boisson); (l’établissement); (les consommateurs).
phores dont les Précieuses du temps de Louis XIII ornaient leurs périphrases. Dire :
Les trônes de la pudeur } Qu ( Le grand duo des chandelles
pour : les joues, ) ) peur: le soleil,
était dès l’époque de Louis XIV parfaitement ridicule.
Mais les métaphores les plus justes et les plus expressives ont beau subsister dans la
langue : elles s’usent et se vident peu à peu de leur contenu. En les employant, on finit
par ne plus avoir conscience de l’image initiale. Quand nous disons :
Cet homme endetté est aux abois,
nous entendons qu’il est dans une situation désespérée (sens figuré), mais nous n’avons
plus dans l’esprit l’image initiale de l’hallali qui termine une chasse à courre, et nous ne
comparons pas le débiteur au cerf sur le point d’être pris et traqué par une meute
aboyant après lui (sens dérivé).
LA MORPHOLOGIE DU FRANÇAIS
GÉNÉRALITÉS
Le nom et le verbe s'agencent selon les règles de la syntaxe pour former des
propositions ou des phrases (§ 319).
CHAPITRE PREMIER
LE NOM
Les noms désignant les personnes, les animaux, les plantes, les objets, les
actions, c’est-à-dire les êtres et les choses accessibles à nos sens, sont appelés
de s noms concrets.
Les noms désignant les idées, c’est-à-dire les choses accessibles seulement
à notre esprit, sont appelés des noms abstraits.
b. Par analogie, les noms désignant un être collectif, comme les noms de
famille, les noms de peuples, etc. :
Durand, les Belges, les Parisiens, les Asiatiques.
52 LA MORPHOLOGIE DU FRANÇAIS
c, Enfin les noms désignant une chose assimilée à un être, comme les noms
de, réalités géographiques (pays, villes, montagnes, mers, cours d’eau, etc.), de
grands monuments, de grands organismes, etc. :
la Grèce, Bordeaux, le Canigou, la Manche, la Loire;
le Louvre, la Banque de France, l’Opéra.
N. B. — Les noms propres, dans l’écriture, commencent toujours par une majus¬
cule (§ 12).
2° Le nom commun désigne l’ensemble des êtres ou des choses d’une même
espèce ; le marin la mouche le livre la marche le souci
(personne), (animal), (objet), (action), (idée).
Mais le nom commun peut aussi désigner un être ou une chose sans les
distinguer des autres êtres ou des autres choses de même espèce.
Dans la phrase : Azor est mon chien fidèle,
le nom commun chien désigne comme le nom propre Azor un chien particulier, le mien,
mais il ne le distingue pas, comme le nom propre Azor, des autres chiens.
N. B. — Il y a désaccord, pour certains noms, entre leur genre et le sexe de l’être qu’ils
désignent : des noms féminins désignent des hommes, et des noms masculins des femmes :
une recrue, une ordonnance un souillon, un laideron
(il s’agit de soldats); (il s’agit de femmes).
2° Les noms de choses (objets, actions ou idées) sont répartis par l’usage
entre les deux genres :
le ballon, la table; le rachat, la perte; le mérite, la justice.
103. Les noms d’êtres. —- Le genre des noms d’êtres, qui ont deux
formes caractérisées, l’une pour le masculin, l’autre pour le féminin, est facile
à reconnaître.
Dans ces noms le féminin peut être marqué : 1° par un e final, dit féminin;
—- 2° par un suffixe spécial; — 3° par un mot spécial; — 4° par une péri¬
phrase.
N. B. — Le t final est souvent doublé au féminin et la voyelle qui le précède n’a plus
le son fermé comme au masculin, mais le son ouvert (§ 4, 1°) :
le chat, la chatte; le minet, la minette; le linot, la linotte.
c. Si la consonne finale est un n, elle est doublée au féminin dans les noms
en -[i]en et en -on, et la voyelle qui la précède n’a plus le son nasal comme
au masculin (§ 4, 2°) :
le gardien, la gardienne; l’espion, l’espionne; le baron, la baronne.
N. B. — Dans les noms en -in ou en -ain, l’n final n’est jamais doublé au féminin,
mais la voyelle qui le précède n’a plus le son nasal :
le cousin, la cousine; le souverain, la souveraine
Dans les noms en -an, l’n final est rarement doublé, mais la voyelle qui le précède n’a
plus en aucun cas le son nasal :
le paysan, la paysanne; le faisan, la faisane.
i. Ces noms sont faciles à reconnaître. lin principe, ont le féminin eu -euse, même si leur terminaison est
précédée d’un t, les noms en -eur ayant le même radical que le participe prisent des verbes dont ils dérivent :
le danseur, la danseuse le menteur, la mente use ie buveur, la buve use
(v. danser : part. prés, dansant); (v. mentir : part. prés, mentant); (v. boire : part. prés, buvant).
Seul» oat le féminin en -trice les aoros ea -teur qui ae remplissent pas cette condition :
le fondateur, la fondatrice le débiteur, la débitrice l'électeur, Vélectrice
(v. foader : part. près, fondant)', (v. devoir ; part. prés, devant) ; (v. élire : part, présent Huant).
et i*» quatre noms exécuteur, persécuteur, inspecteur et inventeur, qui la remplissent :
l’inspecteur, Vinspectrice (v. inspecter : part. prés, inspectant).
56 LA MOBPHOLOGIE DU FRANÇAIS
N. B. — Pour les animaux domestiques, il existe parfois trois noms : l’un, masculin,
désigne l'espèce; un second, masculin aussi, désigne le mâle ; le troisième, féminin,
désigne la femelle:
ie mouton, le bélier, la brebis; le porc, le verrat, la truie;
le bœuf, le taureau, la vache.
N. B. — Cependant, si gens est immédiatement précédé d’un adjectif, cet adjectif et,
le cas échéant, les autres adjectifs qui le précèdent se mettent encore aujourd’hui au
féminin:
aider les vieilles gens; toutes les vieilles gens;
... \ Malheureux sont les gens prétentieux
mais on dit : ,, .. , . . .
( (malheureux précédé «nom, mais en est séparé par deux mots).
Si l’adjectif dont gens est immédiatement précédé a la même forme au féminin qu’au
masculin, les adjectifs qui, le cas échéant, le précèdent, sont au masculin :
Tous les braves gens sont estimés.
b. Aigle. — Ce nom, au sens propre, est masculin, sauf le cas très rare où
I on veut désigner l’aigle femelle :
Les chasseurs ont abattu un aigle.
Dans ce cas, le genre est marqué par les mots, articles ou adjectifs, qui déter¬
minent. le nom :
lo secrétaire, la secrétaire; un buraliste, une buraliste;
l’élève obéissant, l’élève obéissante.
109. Les noms de choses. — Le genre des noms de choses, qui n’ont
qu’une forme, soit masculine, soit féminine, le plus souvent mal caractérisée,
est difficile à reconnaître.
En général, les noms terminés en -e sont du féminin:
la nappe, la chasse, la crainte.
En fait, le genre des noms de choses est marqué principalement par les mots,
articles ou adjectifs, qui les déterminent :
le beurre, la poisson; un pacte, une mission; mon calme, ta frayeur;
l'Important sacrifice, l’activité inusitée;
Quand ils désignent une personne, ces noms peuvent s’appliquer à une
femme aussi bien qu’à un homme et avoir par conséquent un féminin (§108,2°) ;
la garde j un garde (celui qui garde),
(action de garder) ( une garde (celle qui garde).
N. b. — Ces noms, de même forme et de même origine, ont entre eux une étroite
parenté de sens et n’ont glissé d’un sens à l’autre que par métonymie (§ 93).
Il ne faut pas les confondre avec d’autros noms qui, tout en étant de même forme, ne
sont pas de même origine, n’ont entre eux aucun rapport de sens, et ne sont, à propre¬
ment parler, que des homonymes (§ 83, N. B., 1°) de genre différent :
le livre la livre la vase ia vase le somme la somme
(volume), (poids); (récipient), (bouc); (sommeil), (total).
La plupart de ces noms désignent l’un et l’autre des choses, mais certains désignent
au masculin une personne, au féminin une chose:
le page la page lé mousse la mousse
(jeune noble), (feuillet); (jeune matelot), (plante).
iM NOM 59
N. B. — Le nom masculin foudre, qui désigne un grand tonneau, n’a pas la même
origine que le nom féminin foudre et n’en est qu’un homonyme (§110, 1°, N. B.).
B._. I) est des noms qui, tout en gardant le même sens, hésitent entre les deux
genres ;
un ou une après-midi On dit ^ un ou une stoppe
Ou dit (mais le masculin est préférable); ( (mais le féminin est préférable);
de belles orges
(mais il est masc. dans: orge mondé, orge perlé).
112. Les prénoms. — Certains prénoms sont spéciaux, les uns pour les
hommes, les autres pour les femmes; les premiers n’ont pas de féminin, les
seconds n'ont pas de masculin :
Arthur, Gaston, Édouard; Anne, Monique, Odile.
N. b. _ Certains prénoms s’emploient à la fois pour les hommes et pour les femmes
Marie . Claude
(Jean-Marie; Marie-Jeanne); (Jean-Claude; Claude-Irène;.
sauf, d’une manière générale, les noms de villes étrangères terminés en -©:
Rome, Barcelone, Berne.
Gfldit: Paris Ǥt beau. Marseille est grand. ineis: Rome esL belle.
60 LA MORPHOLOGIE t)U FRANÇAIS
N. B. — 1° Le genre des noms de villes comme Le Havre, La Rochelle, etc., est. indiqué
par l’article.
2° Le genre de beaucoup de noms de villes est incertain. On tourne parfois la dif¬
ficulté en disant :
La ville de Londres est grande ou Londres est une grande ville.
sauf les Alpes, les Andes, les Cévennes, les Cordillères, les Pyrénées, les Vosges,
qui sont du féminin.
4° Les noms de cours d’eau (fleuves ou rivières) sont les uns du masculin,
les autres du féminin:
le Rhin, le Danube, le Tarn; la Seine, la Tamise, la Marne.
114. Les noms de bateaux. -—- Les noms de bateaux, même s’ils sont
tirés de noms propres ou de noms communs féminins, sont volontiers consi¬
dérés comme masculins :
le Normandie, le Jeanne-d’Arc, le Patrie
(le nom du paquebot, du croiseur ou du cuirassé prend le genre du nom commun * bateau »).
Mais une équivoque étant alors possible, on tourne parfois la difficulté en supprimant
devant le nom du bateau l’article qui en indique le genre ;
Revenir par Normandie. Être à bord de Patrie.
2° Les noms de dirigeables, d’avions, etc., sont traités, au point de vue du genre
comme les noms de bateaux :
la Méditerranée ou Méditerranée
(dirigeable).
b. Les autres noms peuvent être employés au singulier dit collectif et désigner l’en¬
semble des êtres ou des choses d’une même espèce (§ 98, 2°) :
Le chien est fidèle Le livre est cher
(c.-à-d. les chiens). (c.-à-d. les livres).
2° Certains noms, désignant des choses formées d’éléments multiples, n'ont pas de
singulier :
les armoiries les funérailles les mo-iirs
(l’ensemble des emblèmes (l'ensemble des cérémonies (l’ensemble des usages
figurés sur un écu) ; accompagnant une sépulture) ; particuliers à un peuple).
3° Certains noms, désignant dos choses qui ne se comptent pas, n'ont pas, en prin¬
cipe, de pluriel. Ce sont notamment :
a. Les noms de qualités:
la fermeté, lu justice, la douceur,
Ces noms ne s’emploient au pluriel que s’ils peuvent, par métonymie (§ 93), désigner
des choses qui se comptent. En ce cas :
a. Les noms de qualités désignent les actes répétés que ces qualités inspirent :
Je vous remercie de vos bontés
(c.-à-d. de vos actes de bonté).
b. Les noms de matières désignent tantôt les espèces diverses que ces matières peuvent
comporter :
Los aciers les mieux trempés; Les sucres les mieux raffinés;
c. Les noms d'arts et de sciences désignent les œuvres que les artistes et les savants
produisent :
Les peintures de Raphaël; Les poésies do Lamartine;
J’ai acheté trois chimies
(c.-à-d. trois traités de chimie).
62 LA MORPHOLOGIE DU FRANÇAIS
118. Les noms simples. — Dans les noms simples, le pluriel peut être
marqué soit par un s, soit par un X:
1° Dans la plupart des noms, le pluriel est marqué par un s, qui s’ajoute
au singulier:
un père, des pères; un lion, des lions; une corde, des cordes; une peine, des peines;
N. B. — 1° Toutefois le pluriel d’une douzaine de noms en -ai est en -s, celui notam¬
ment de bal, cal, carnaval, chacal, festival, pal, récital, régal:
Courir les bals. Organiser des festivals. Redouter les chacals.
2° Le pluriel de val est vaux dans : par monts et par vaux, mais on dit : les vais de
Loire.
3° Le pluriel de idéal est idéais ou idéaux.
c. Sept noms en —ail, qui ont le pluriel en -aux : lad, corail, émail, sou¬
pirail, travail, vantail, vitrail:
un travail, des travaux ; un vitrail, des vitraux ;
mais on dit : un rail, des rail»; un détail, des détails, etc.
LE NOM 63
d. Sept noms en -ou: bijou, caillou, chou, genou, hibou, joujou, pout
e. Les noms aïeul, ciel, œil, dont le pluriel est respectivement aïeux, deux
et yeuxr
Honorer ses aïeux. Contempler les deux* Fermer les yeux.
2° Le pluriel de ciel est ciels dans le nom composé ciel-de-lit, et au sens de « aspects
du ciel » ou de « peintures de ciel » :
des ciels-de-lit; les ciels de Provence; les ciels de Corot.
3° Le pluriel de œil est œils dans les noms composés tels que œil-de-bœuf (lucarne
ronde), œil-de-perdrix (cor au pied), œil-dc-chat (pierre précieuse) :
des œils-de-bœuf, des ceMs-d.-perdrix, d.-s œils-de-chat.
Remarque. — Dan- la langue parlée, le nombre d’un nom est facile à reconnaître
.'i ce nom ne se prononce pas au pluriel comme au singulier :
canal, canaux: émail, émaux; aïeul, aïeux; ciel, cieux;
œuf, œufs; bœuf, bœufs; [un] os, [des] os.
Dans le cas contraire, qui est le plus général, ce sont les déterminants (articles
adjectifs, etc.), ou les liaisons (§9), qui indiquent le nombre du nom:
la main, les mains; mon crayon, nies crayons; ce cahier, ces cahiers;
un charmant enfant, da charmants enfants.
3° D’autres enfin admettent les deux pluriels, mais le pluriel étranger est
moins usuel que le pluriel français :
un maximum ^ des rnaxima, un solo < dos soli un match ( des matchea,
(latin) 11 des maximums; (italien) ( des solos; (anglais) ( des matchs;
un leitmotiv ( des leitmotive,
(allemand) ( des leitmotifs.
120. Les noms composés. — Parmi les noms composés, il y a lieu de dis¬
tinguer ceux qui s’écrivent en un seul mot et ceux qui s’écrivent en plusieurs
mots.
1° Les noms composés qui s’écrivent en un seul mot forment leur pluriel
comme les noms simples (§ 118) :
une betterave, des betteraves; un bonbon, des bonbons; un malheur, des malheurs :
un pédicure, des pédicures; un vaurien, des vauriens; un acompte, des acomptes;
un portefaix, des portefaix ; un portemanteau, des portemanteaux.
N. B. — Toutefois, les deux éléments du nom composé conservent leur pluriel dans
monsieur, madame, mademoiselle et monseigneur :
messieurs, mesdames, mesdemoiselles, messeigneurs,
2° Les noms composés qui s’écrivent en plusieurs mots ont leurs éléments
qui varient en nombre ou qui restent invariables d’après le sens :
u. Si le composé est formé de deux noms dont l’un est en apposition à
l’autre (§ 62, a), ou d’un nom et d’un adjectif épithète (§ 62, b), les deux
éléments se mettent au pluriel :
un chou-fleur, des choux-fleurs ; un chef-lieu, des chefs-lieux;
une basse-cour, des basses-cours; un coffre-fort, des coffres-forts;
un cerf-volant, des cerfs-volants.
Si le premier élément est l’adjectif demi, il reste invariable dans tous les cas (§371) :
un demi-dieu, des demi-dieux; une demi-heure, des demi-heures.
LE NOM 65
c. Si le composé est formé d’un verbe et d’un nom complément (§ 62, c),
le verbe reste invariable et le nom ne se met au pluriel que si le sens le permet:
un abat-jour, des abat-jour; un pèse-lait, des pèse-lait; un gratte-ciel, des gratte-ciel;
un tire-bouchon, des tire-bouchons; un chauffe-bain, des chauffe-bains;
un passe-droit, des passe-droits.
N. B. — 1° Dans certains composés de cette espèce, le sens exige que le nom soit au
pluriel, même si le composé est au singulier :
un ou des compte-gouttes, un ou des porte-allumettes, un ou des couvre-pieds.
2° Dans les noms composés, le mot garde est tantôt verbe, tantôt nom : dans le
premier cas, il reste invariable; dans le second, il se met au pluriel :
un garde-manger, des garde-manger; une garde-robe, des garde-robes;
(garde est verbe et reste invariable) ;
un garde-voie, des gardes-voies; une garde-malade, des gardes-malades
(garde est un nom [garde de voie, garde de malade] et se met au pluriel).
3° Le pluriel de sauf-conduit est sauf-conduits : il s’agit de «conduits», c’est-à-dire
de papiers conducteurs, qui rendent « sauf » celui qui les porte.
e. Si le composé est formé de deux verbes (§ 62, d), ou d’une phrase entière
(§ 62, g), il ne prend pas la marque du pluriel t
un ou des va-et-vient; un ou des laissez-passer; un ou des ouï-dire ;
un ou des rendez-vous; un ou des m’as-tu-vu; un ou des on-dit.
jvj. b. _■ Les noms composés d'origine étrangère ne prennent pas tous la marque du
pluriel.
On dit :
un mezzo-soprano, des mezzo-sopranos un sleeping-car, des sleeping-cars
(italien); (anglais);
un privat-docent, des privat-docents
(allemand) ;
mais on dit :
un ou des in-folio un ou des ex-voto un ou des nota bene
(latin); (latin); (latin);
un ou des five o’elock un ou des aqua-tinta
(anglais) ; (italien).
Le composé fac-similé, d’origine latine, reste invariable sous sa forme étrangère, mais
se met au pluriel sous sa forme francisée fac-similé :
un ou des fac-similé; un fac-similé, des fac-similés.
jy. b. — Les noms d’écrivains et d’artistes qui, par métonymie (§ 93), désignent
leurs œuvres, peuvent aussi se mettre au pluriel ;
Collectionner des Watteaux Acheter des Virgiles
(c.-à.-d. des tableaux do ce peintre) ; (c.-à-d. des éditions de ce poète).
Il en est de même des noms de personnages servant à désigner les œuvres d’art
qui les représentent :
Les Diaues de nos musées
(c.-à-d. les statues de Diane).
x. Toutefois on écrit généralement, dès qu’il ne s’agit pas de familles royales, princières ou illustres: les
Périer, les Ichard, les Guérin, les ïhlry, lesColkit, etc. Le titre du roman de René Bazin est : LesOberlé
(sans s).
LE NOM 67
b. Soit qu’ils désignent une seule de ces personnes, prise comme type de toutes
les personnes qui lui ressemblent (les, c.-a-d. a les personnes comparables à...»)
Les Itugos sont rares
(Victor Hugo est pris comme type des grands poètes).
L’ADJECTIF QUALIFICATIF
Dans les adjectifs qui ont deux formes, le féminin peut être marqué : 1° par
l e dit féminin ; — 2° par un suffixe spécial.
i. Une « qualité », c’est-à-dire, au sens le plus général du terme, une manière d'être (bonne ou mauvaise;.
l’adjectif qualificatif 69
L’addition de l’e féminin peut entraîner pour certains adjectifs des modi¬
fications de prononciation en même temps que d'orthographe :
1° Dans les adjectifs terminés au masculin par une voyelle, il n’y a entre le
masculin et le léminin aucune différence de prononciation, mais seulement une
différence d'orthographe ;
aisé, aisée; hardi, hardie; barbu, barbue;
vrai, vraie; bleu, bleue.
*''• B- 1° Les adjectifs terminés en -gu au masculin ont, au féminin, l’e surmonté
d’un tréma, et l’u doit être prononcé (§ 16, 4°) :
aigu, aiguë
(ne pas prononcer -gue, comme dans vague).
Toutefois les neuf adjectifs complet, incomplet, concret, désuet, discret, indiscret, inquiet,
replet et secret ont le féminin en -ète :
complet, complète; discret, discrète.
Dans six adjectifs en -ot, qui sont bellol, boulot, maigriol, pâlot, sol et vieillot:
sot, sotte; vieillot, vieillotte.
Dans les uns comme dans les autres, la voyelle qui précède le t n’a plus le son fermé
comme au masculin, mais le son ouvert (§ 4, 1°).
Dans certains adjectifs, d’ailleurs, elle a le son ouvert même au masculin, où le t final
se prononce : net, nette.
se prononce au féminin, soit comme un Z, après une voyelle, soit comme ss,
après une consonne :
gris, grise, confus, confuse; anglais, anglaise; danois, danoise;
épars, éparse; divers, diverse.
jq. B._io L’g final est doublé au féminin dans les sept adjectifs: bas, gras, las,
é[ais, exprès, métis et gros:
gras, grasse; épais, épaisse; exprès, expresse; métis, mêtis9e.
N. b._1° Dans les adjectifs en -in,-ain, ou -ein, et en-un, l’n n’est jamais doublé
au féminin, mais la voyelle qui la précède n’a plus le son nasal :
divin, divine; certain, certaine; serein, sereine; brun, brune.
2° Dans les adjectifs en -an, l’n n’est généralement pas doublé au féminin, mais
la voyelle qui le précède n’a plus en aucun cas le son nasal :
persan, persane; paysan, paysanne.
e. Si la consonne finale est un 1, elle est doublée au féminin dans les adjec¬
tifs en -el, en —eil, en -ol et en -ul :
réel, réelle; pareil, pareille; fol, folle; nul, nulle.
2° Dans les adjectifs en -il, l’I n’est pas doublé, sauf dans gentil:
civil, civile; mais gentil, gentille.
De même, le féminin de l’adjectif vieux est vieille (sur vieil: « un vieil habit »).
Le féminin des adjectifs flou et hindou est respectivement floue et hindoue( le
féminin de l’adjectif andalou (anciennement andalous) est andaîoues.
L adjectif qualificatif
71
3° féminin des adjectifs long et oblong, dont la consonne finale est un a est
respectivement longue et oblongue. 9
g. Si la consonne finale est un r, elle ne se prononce généralement pas au
masculin dans les adjectifs en -er, mais elle se prononce toujours au féminin,
qui est en -ère. 1 e fermé du masculin devenant e ouvert au féminin ;
^£er> légère amer, amère
(1 r ne se prononce pas au masculin); (IV se prononce au masculin).
i. Ces adjectifs se reconnaissent comme les noms en -teur qui ont leur féminin en -tfice (p. 55, n. 1).
72 LA MORPHOLOGIE DU FRANÇAIS
1° Dans la plupart des adjectifs, le pluriel est marqué par un s, qui s’ajoute
au singulier :
calme, calmes; joli, jolis; lent, lents; grand, grands; neuf, neufs;
N. b. — Toutefois le pluriel d’un certain nombre d’adjectifs en -al est en -6, celui
notamment de banal (sauf dans l’expression : les fours banaux), bancal, final et naval:
Dos compliments banals. Des armements navals.
Le pluriel de plusieurs autres, comme frugal, jovial, pascal, pluvial, est soit en 8, soit
en aux.
Enfin le pluriel de fatal, glacial, nalal, pénal, et de quelques autres, est à peu près
inusité.
N. B. — Par contre, le pluriel de bleu (§ 118, b, N. B.) et celui, peu usité, de /eu
(« défunt», g 371, 5°), sont en -s; des geux bleus, les feus rois.
Remarque. — Dans la langue parlée, le nombre d’un adjectif est facile à recon¬
naître si cet adjectif ne se prononce pas au pluriel comme au singulier:
amical, amicaux.
Dans le cas contraire, qui est le plus général, ce sont les déterminants (articles,
démonstratifs, etc.), ou les liaisons (§ 9), qui indiquent le nombre de l’adjectif:
un ruban rouge, des rubans rouges; ce discours bref, ces discours brefs;
un petit enfant, de petits enfants.
2° Les adjectifs composés qui s’écrivent en plusieurs mots ont leurs élé¬
ments qui varient en genre et en nombre ou qui restent invariables d’après le
sens :
a. Si l’adjectif composé est formé de deux adjectifs (§ 63, a), ces deux
adjectifs varient en genre et en nombre:
sourd-muet: une fille sourde-muette, des enfants sourds-muets.
l’adjectif qualificatif 73
COMPARATIFS ET SUPERLATIFS
131. Généralités. — L’adjectif qualilieatif exprime généralement la qua¬
lité d’un être ou d’une chose sans indiquer à quel degré cet être ou cette chose
possède cette qualité : Ces fleurs sont belfes.
N. B. —Certains adjectifs exprimant une qualité qui ne comporte pas de degrés n’ont
ni comparatif ni superlatif. Ce sont notamment :
aîné, cadet; premier, dernier; initial, final; unique, double;
éternel, mortel; excellent, principal; carré, circulaire.
Dans le premier cas, plus doux indique que la douceur de Paul est supérieure
à celle de Pierre : c’est un comparatif de supériorité.
Dans le second cas, moins doux indique que la douceur de Paul est inférieure
à celle de Pierre : c’est un comparatif d’infériorité.
Dans le troisième cas, aussi doux indique que la douceur de Paul est égale
à celle de Pierre : c’est un comparatif d’égalité.
N. B. — 11 existe dix autres adjectifs, qui sont originairement des comparatifs formés
l’adjectif qualificatif 75
sans adverbe, mais qui ne s’emploient plus guère, pour la plupart, qu’avec la valeur de
positifs. un fils majeur ou mineur ;
un étage supérieur ou Inférieur; un acte antérieur ou postérieur;
une cour intérieure, une porte extérieure ; une date ultérieure, une région intérieure.
Dans le premier cas, le plus doux indique que la douceur existe chez Paul
au degré le plus haut par rapport à l’ensemble de mes enfants : c’est un super¬
latif relatif (de supériorité).
Dans le second cas, le moins doux indique que la douceur existe chez Paul
au degré le moins haut par rapport à l’ensemble de mes enfants : c’est un
superlatif relatif (d’infériorité).
2° Soit à un degré très élevé, sans aucune idée de comparaison avec un
autre être ou une autre chose :
Paul est très doux.
Dans ce cas, très doux indique que la douceur existe chez Paul à un degré
très élevé : c’est un superlatif absolu.
N B. — 1° Le superlatif relatif n'a pas l’article, s’il précède le nom au lieu de le suivre :
le plus doux, la plus douce, les plus doux,
ou le moins doux garçon; ou la moins douce fille; ouïes moins doux enfants.
L’ARTICLE
I. — L’ARTICLE DÉFINI
Mais ces formes subissent dans certains cas des changements, soit par
élision, soit par contraction:
1° Devant un nom commençant par une voyelle ou un h muet, l’article
masculin le et l’article féminin la perdent leur voyelle finale et s’écrivent 1' :
l’arbre, l’homme l’église, l’heure
(V, au lieu de: le) ; (l\ au lieu de: la).
Devant un nom commençant par une voyelle ou par une consonne, par
un h muet ou un h aspiré, l'article masculin-féminin les, précédé d’une des
prépositions à ou de, se combine également avec la préposition :
à les devient aux : de les devient des :
Obéir aux ordres. Jouer aux billes. La précision des ordres. La passion des billes.
Aspirer aux honneurs. Aller aux halles. La carrière des honneurs. Le cours des halles.
Les articles au et du, aux et des sont appelés articles définis contractés.
N- B- — 10 Les articles au et aux sont parfois les équivalents de dans le et
dans les : Il est au bureau. U est aux champs.
2° Tantôt un être ou des êtres, une chose ou des choses bien déterminés
de cette espèce (sens restreint):
Le chien de mon père est noir; La chasse au tigre est dangereuse
(il ne s’agit plus de n’importe quel chien, ni de n’importe quelle chasse).
Les vacances de cette année m’ont paru longues
(il ne s’agit plus de n’importe quelles vacances).
L’article défini, issu d’un démonstratif latin, doit à son origine sa valeur démons¬
trative.
N. B. — Si le nom propre est lire d’un nom commun, il peut garder l’article qu’il
prenait dans son emploi primitif :
Lebœuf, Laroche; Le Bras, L’Hôpital.
N. B. — Les noms de famille désignant une personne particulière sont parfois pré¬
cédés de l’article sans être accompagnés d’un déterminant.
L’article est alors le plus souvent au singulier, parfois au pluriel :
1° Il est au singulier devant les noms italiens d’écrivains ou d’artistes célèbres :
le Tasse le Vinci : Dante
(Torquato Tasso), (Léonard de Vinci); maison ît j (prénom de Dante Alighierl) j
82 LA MORPHOLOGIE DU FRANÇAIS
ainsi que devant les noms italiens et, par extension, les noms français, espagnols, etc.,
de femmes de théâtre (actrices, cantatrices, danseuses) :
la Duse la Patli la Zambelli
(tragédienne), (cantatrice), (danseuse) ;
la Béjart la Clairon la Malibran la Pavlova
(comédienne française), (tragédienne française), (cantatrice espagnole), (danseuse russe).
Cet article, conforme aux habitudes de la langue italienne, ne s’emploie plus guère
devant le nom des actrices d’aujourd’hui.
2° Il est encore au singulier devant les noms de grandes favorites ou de grandes
criminelles :
la Pompadour la Brinvilliers
(grande favorite, xvm" siècle), (grande criminelle, xvn' siècle).
L’article a alors une valeur péjorative et exprime une nuance de mépris ; il signifie :
«la fameuse (en mal)... ».
3° Il est au pluriel devant les noms de grands personnages dont on veut souligner
l’importance :
Les Colbert, les Louvois, les Racine, les Molière, les Bossuet
ont illustré le siècle de Louis XIV.
2° Devant les noms propres géographiques, l’article défini est exprimé dans
un plus grand nombre de cas:
a. Les noms de villes, sans doute, se présentent en général sans article t
Madrid, Tunis, Dakar, Hanoï, Québec.
N. B. — Toutefois les noms de villes qui sont d’anciens noms communs sont pré¬
cédés de l’article :
Le Puy, Le Havre, La Rochelle, La Flèche.
Il en est de même des noms au pluriel :
Les Andelys, Les Laumes.
Devant ces noms l’article se contracte comme devant Jes noms communs:
Je vais au Puy, aux Laumes. Je viens du Puy, des Laumes.
L’article s’emploie, en outre, quand le nom de ville est accompagné d’un déter¬
minant (adjectif qualificatif ou complément de nom) :
le vieux Paris, la Rome d’Auguste.
b. Les noms de peuples, par contre, les noms de pays (de provinces, de
départements), les noms de mers (de cours d’eau, de lacs), les noms de
montagnes se présentent avec l'article t
les Français, les Bretons, les Lyonnais;
le Canada, la Grèce, l'Italie;
le Béarn, la Touraine, l'Anjou; le Cantal, la Côte d’Or, les Landes-
la Manche; le Nil, la Seine, l’Èbre ; le Cher, la Nièvre, l'Aude; le Léman;
ie Caucase, la Cordillère, l'Apennin, les Balkans, lee Alpes.
L ARTICLE 83
Précédés des prépositions vers, pour, ou par, ils se présentent avec l'article, quel
que soit leur genre :
Cingler vers le Maroc. I par le Maroc.
Partir pour l’Algérie. asser j par |>Algérie.
Si les noms de pays sont au pluriel, ils se présentent toujours avec l'arlicle, quel que
soit leur genre et quelle que soit la préposition dont ils sont précédés :
Aller aux Indes. Cingler vers les Indes. ( par les Indes.
Rentrer des États-Unis. Partir pour les États-Unis. Passer par (eg jjtatg-CTnis.
e. Les noms d’îles se présentent les uns avec l’article, les autres sans
article :
la Crète, la Sicile, l’Irlande la Martinique, les Baléares
(assimilées historiquement à des pays) ; (noms tirés d’adjectifs) ;
Malte, Madagascar, Sainte-Hélène, Ceylan.
N. B. L’article partitif des et l’article indéfini des (§ 147) ne sont qu’un seul et
même mot; mais ils n’ont pas tout à fait le même sens :
des, article partitif, des, article indéfini,
est le pluriel de du, de la; est le pluriel de un, une.
Si je dis :
J’ai acheté des groseilles.
des est l’article partitif : c’est, en effet, le pluriel de de la, puisque au singulier la phrase
serait : J’ai acheté de la groseille
Si je dis :
J’ai éerit des lattres,
84 LA MORPHOLOGIE DU FRANÇAI
des est rarticle indéfini : c’est, en effet, le pluriel de une, puisque au singulier la
phrase serait : '(’ai écrlt une leUre-
Mais les deux articles sont souvent très difficiles à distinguer 1 un de i autre. Ainsi .
peut être le ( ., , i Manger du raisin . , ^ Manger un raisin
Manger des raisins pluriel | S0,t de | (article partitif). S01' (art icle indéfini ).
h. Lorsqu’un nom pluriel est précédé d’un adjectif, l’article est remplacé
par la préposition de :
Avoir de petits yeux. Offrir de jolis cadeaux.
2° Tantôt il désigne un être ou une chose dont le nom na pas été exprimé1 :
Tu as raison On appelle Que feras-tu?
(tu désigne la personne (on désigne la personne (que désigne la chose
à qui je m'adresse). dont j’entends la voix). que je veux savoir).
i. Les pronoms ainsi employés, ne représentant pas un nom, mais désignant, comme le feraient des noms
(§97)> un être ou une chose, tiennent dunomplutôt que du pronom lies grammairiens modernes les appellent
volontiers des « nominaux ».
88 LA MORPHOLOGIE DU FRANÇAIS
LE PRONOM PERSONNEL
D autre part, aux trois personnes, le pronom personnel, s'il nest pas sujet.
peut :
1° Soit représenter un autre être ou une autre chose que le sujet;
2° Soit représenter le même être ou la même chose que le sujet:
La cigale supplia la fourmi, mais ne la persuada pas
(la ne représente pas la cigale, sujet du verbe persuada, mais la fourmi) ;
Le sot se vante volontiers
(se représente le sol, sujet du verbe se vante).
Dans le second cas, on dit que le pronom est réfléchi2, l’action accomplie
par le sujet retombant sur le sujet, et, par opposition, on dit que dans le
premier cas le pronom est non réfléchi.
Il y a donc lieu d’étudier, pour les trois personnes, les pronoms personnels
non réfléchis et les pronoms personnels réfléchis.
1. Le mot est pris, dans ce cas, au sens grammatical, qui est le sens étymologique ( § 90 ) : les trois « personnes»
sont les trois a rôles » (en latin : persona) qu’un être ou une chose peut jouer dans le discours.
2. Le pronom se représente le sot comme un miroir « réfléchit » l’image d’un objet placé devant lui.
LE PRONOM PERSONNEL 89
N. B. — Certains pronoms, qui ne représentent pas un nom, mais une idée exprimée
notamment dans un adjectif ou une proposition, ne sont ni masculins ni féminins;
on dit qu’ils sont du genre neutre:
Est-U bon ? — Il l’est Est-il parti ? — Je le crois
(le, c.-à-d. bon). (le, c.-à-d. qu’il esl parti).
Mais en même temps les pronoms personnels peuvent avoir des formes
différentes :
1° Selon la fonction qu’ils remplissent, c’est-à-dire selon qu’ils sont sujets,
compléments d’objet, attributs, compléments d’attribution1 ou compléments
de circonstance (§ 391) ;
2° Selon qu’ils sont toniques ou atones, c’est-à-dire selon qu’ils portent ou
no portent pas l’accent tonique (§ 8, N. B.).
N. B. — 1° Les pronoms Ioniques servent à mettre en évidence les êtres ou les choses
qu’ils représentent ou désignent, tandis que les pronoms atones ne font que les repré¬
senter ou les désigner :
Tu crains tout, il ne craint rien.
Tu crains tout, toi; lui, il ne craint rien.
(Tu et il sont des pronoms atones; toi et lui sont des pronoms toniques.)
2° Les pronoms atones je, me, te, se, le, la s’élident lorsque le mot qui suit
commence par une voyelle ou un h muet (§ 10) :
J’obéis. Je m’amuse. Tu t’ennuies. Il s’habille.
Ce livre, je l’ai lu. Cette fable, je l’ai apprise.
1. Le complément d’attribution n’est qu’une variété du complément de circonstance (§ 426, 30); mais dans
l’étude des pronoms nous lui faisons une place à part, les formes des pronoms ne coïncidant pas exactement
dans les deux fonctions.
2. Dans nos tableaux ne figurent pas les formes, qui sont secondaires, du pronom personnel (non réfléchi ou
réfléchi) employé comme attribut: elles se confondent, les unes, avec les formes toniques du pronom objet direct
des i1* 2* et 3' personnes ; les antres, avec les formes atones du pronom objet direct de la 3” personne. Nous
les indiquons, dans un nota, après chaque série de tableaux: § 155. N. B., z°, p. 02 ïnour le pronom non
réfléchi), et § 170, N. B., i°, p. 104 (pour le pronom réfléchi).
90 A. — PRONOMS DE LA 1™ PERSONNE
(Les formes sont les mêmes pour le masculin et le féminin.)
Singulier Pluriel
Fonctions
I. Si le complément d’objet indirect est introduit par la préposition de, il n’existe pas de formes atones et les
formes toniques, seules employées, sont de moi, de nous : Il doute de moi. Il doute de nous.
B. — PRONOMS DE LA 2e PERSONNE
(Les formes sont les mêmes pour le masculin et le féminin.)
Singulier Pluriel
Fonctions
Atone Tonique Atone Tonique
tu toi VOUS
Sujet vous
(tu ris) (toi, tu ris) (vous riez) (vous, vous riez)
H f
£ to toi
WHI DIRECT vous vous
(il te loue) (il te loue, toi) (il vous loue)
VW Q-j J-
(il vous loue, vous)
eu Pj
g Q j indirect
te à toi 1 vous à vous 1
(il te nuit) (il te nuit, à toi) (il vous nuit)
u \ (il vous nuit, à vous)
I. Si le complément d’objet indirect est introduit par la préposition do, U n’existe pas de formes atones et les
formes tomques, seules employées, sont de toi, de vous : Il doute de toi. Il doute de vous. ’
C. — PRONOMS DE LA 38 PERSONNE 91
(Les formes sont différentes pour le masculin et le féminin.)
H (
Z \ le lui la elle
H Hl DIRECT (il le loue) (il le loue, lui) (il la loue) (il la loue, elle)
g W]
j «\
S o J
Sq 1 lui à lui1 2 lui à elle 1
O [ INDIRECT (il lui nuit) (il lui nuit, à lui) (il lui nuit) (il lui nuit, à elle)
U \
i. Si le complément d’objet indirect est introduit par la préposition de, il n’existe pas de formes atones, et les
formes toniques, seules employées, sont de lui, d’eSie : Je doute de lui. Je doute d’elle.
Singulier : Neutre
Fonctions
Atone Tonique
1. Si le complément d’objet indirect est introduit par la préposition de, il n’existe pas de formes atones et les
lormes toniques, seules employées, sont d’eux, d’elles : Je doute d’eux. Je doute d’elles. ’
N- B- — 10 Les pronoms personnels non réfléchis sont parfois ailribuls sous les
formes suivantes:
Formes \ moi, toi, lui (ou eile) ; Formes! le, la, les;
toniques ) nous, vous, eux (ou elles). atones ( Je (neutre).
C’est mol (toi, etc.). Ce sont eux (elles),
i u n’es pas moi. Il n’est pas toi. Je ne suis pas lui.
Es-tu prêt ? — Je le suis.
2° Les formes toniques des pronoms personnels non réfléchis sont souvent renforcées
par l’adjectif même :
Je fais mes devoirs moi-même. J’ai vu la reine elle-même. Il vous l’a dit à vous-mêmes.
158. — 1° Les pronoms sujets atones sont placés devant le verbe et font
corps avec lui, sinon dans l’écriture, du moins dans la prononciation :
Je rentre. Tu sors. Il ou elle attend. Il (neutre) se peut.
Nous jouons. Vous chantez. Ils ou elles dansent.
N. B. — 1° Ces pronoms ne sont placés après le verbe que dans les phrases de
forme interrogative (§ 279) :
Ai-je tort ? Que fait-elle ? Où allez-vous? Est-il possible ?
2° Ces pronoms ne peuvent guère être séparés du verbe que par la négation ne
ou par un pronom complément atone :
Je ne dis rien. Je le crois. Tu me mens.
2° Les pronoms je, tu, il, elle; nous, vous, ils, elles, indiquent la
personne du verbe, son nombre, et, à la 3e personne, son genre:
Je travaille Vous voyagez II est revenu Elles sont sorties
(ire pers. sing.). (2e pers. plur.). (3e pers. sing., maso.). (3e pers. plur., fém.).
c. Soit avec le sens de cela, pour représenter l’idée de toute une proposition :
Fermez la porte, s’il vous plaît Tu es jeune, il est vrai, mais vaillant
(il, c.-à-d. cela, le fait de fermer la porte). (il, c.-à-d. cela, le fait que lu es jeune).
N. B. — Le pronom il, neutre, au sens de cria, n’est pas exprimé dans certaines
locutions anciennes restées en usage:
Peu importe Si bon te semble A Dieu ne plaise 1
(c.-à-d. il importe peu). (c.-à-d. s’il te semble bon). (c.-à-d. qu’il ne plaise [pas] à Dieu 1;.
b. La répétition est facultative, si les verbes sont coordonnés par et, ou,
mais :
Je suis malade et [je] ne reçois pas; Il paiera ou [il] sera poursuivi;
Il plie, mais [II] ne rompt pas;
Toutefois le pronom tonique cela s’emploie non pas avec le pronom atone
il, mais avec le pronom démonstratif simple ce (§ 183) :
Cela, c’est vrai.
N. B. — 1° Les pronoms sujets toniques peuvent aussi être placés après le verbe,
dont ils sont alors séparés par une virgule :
Je rentre, moi. Tu sors, toi. Il attend, lui. C’est vrai, cela.
2° Placés devant le pronom atone ou après le verbe, ils peuvent être coordonnés à
un autre pronom tonique ou à un nom :
Eux et nous, nous resterons. Vous sortirez, vous et vos amis.
3° A la 3e personne, ils s’emploient parfois sans le pronom atone; dans ce cas ils
sont toujours placés devant le verbe et n’en sont jamais séparés par une virgule: ’
Eux parlent, lui agit
(au lieu de : Eux, ils parlent; lui, il agit).
Valeurs particulières
162. — 1° Les pronoms objets directs atones sont placés entre le pronom
rujet atone et le verbe:
Il me blâme. Je te félicite. Tu le (ou : Tu la) gênes.
Vous nous méprisez. Us vous estiment. Nous les invitons.
II le (neutre) jure.
N. B. —■ Si le verbe est à un temps composé, ils sont placés entre le pronom sujet
axone, et Vauxiliaire :
Il m’a blâmé. Nous vous avons félicités. Tu les as gênés.
2° Les pronoms le, la, les, qui représentent le plus souvent un nom qui
précède, représentent parfois un nom qui suit:
J’ai rencontré Jacques et je l’ai félicité
(le représente Jacques, qui précède).
Je le pressentais, ce malheur Je Ie3 ai lus, tous ces livres
(le représente ce malheur, qui suit). (les représente tous ces livres, qui suit).
b. Soit avec un sens vague, dans certains gallicismes tels que : Vemporter
sur, le céder à, le disputer à, etc. :
L’homme l’emporte sur l’animal L’animal le cède à l’homme
(c.-à-d. esl supérieur à). (c.-à-d. est inférieur à).
N. B. — 1° Les pronoms objets directs toniques peuvent aussi être placés devant le
pronom sujet atone, dont ils sont alors séparés par une virgule :
Moi, il me blâme. Toi, je te félicite. Lui, tu le gênes.
Cela, il le jure.
2° Placés après le verbe ou devant le pronom sujet atone, ils peuvent être coordonnés
à un autre pronom tonique ou à un nom :
Il vous estime, vous et elle. Nos amis et nous, il nous méprise.
N. B. — A la 3e personne, ils sont remplacés par les pronoms atones, qui dans ce
cas sont placés après le verbe et deviennent toniques:
Aidc-le. Cache-la. Aidez-les. Redis-le.
Si l’impératif est à la forme négative, ils sont remplacés à toutes les per¬
sonnes par les pronoms atones, qui dans ce cas restent atones et sont placés
entre la négation ne et le verbe :
Ne me trahis pas. Ne te rends pas. Ne Ie9 gronde pas.
Ne le jure pas.
N. B. — A la 3e personne, le pronom tonique cela peut être employé au lieu du
pronom atone le, mais il est toujours placé après le verbe :
Ne jure pas cela.
3° Les pronoms objets directs toniques s’emploient parfois, sans les pro¬
noms atones, dans les réponses, comme objets d’un verbe sous-entendu :
Qui donc appelle-t-on ? — Toi. Qui doit-on remercier ? — Eux.
2° Avec les verbes dont le complément d’objet indirect est introduit par
la préposition de :
A. Forme atone: en (neutre).
165. — Les pronoms objets indirects atones sont placés entre le pronom
sujet atone et le verbe.
Ils ne sont jamais formés avec une préposition, mais ils équivalent, sauf
le pronom neutre en, aux pronoms toniques correspondants formés avec la
préposition à :
me équivaut à à moi, te à à toi, lui à à lui ou à elle ;
nous à à nous, vous à à vous, leur à à eux ou à elles ;
y à à cela.
Il m’obéit. Je te pardonne. Tu lui déplais.
Vous nous résistez. Ils vous ressemblent. Nous leur succédons.
J’y consens.
Les pronoms objets indirects toniques formés avec la préposition de, n’ayant
pas de pronoms atones correspondants, s’emploient toujours seuls; ils sont
LE PRONOM PERSONNEL 99
placés après le verbe, mais ne sont pas séparés de fui par une virgule :
Il se souvient do moi. Nous abusons do vous.
N. B. — 1° Les pronoms objets indirects toniques peuvent aussi être placés devant
le pronom sujet atone, dont ils sont alors séparés par une virgule :
A moi, il m’obéit. A toi, je te pardonne. A elle, tu lui déplais.
De moi, il se souvient. De cela, il en profite.
2° Placés après le verbe ou devant le pronom sujet atone, ils peuvent être coor¬
donnés à un autre pronom tonique ou à un nom :
Je vous obéis, à toi et à lui. A toi et à ton frère, je vous pardonne.
Quant aux pronoms toniques formés avec la préposition de, qui ne peuvent
être remplacés par des pronoms atones, ils s’emploient nécessairement en
pareil cas et se placent après la négation pas :
Ne te moque pas de moi. N’abusez pas de nous.
Mais ils peuvent être remplacés par les pronoms atones y et en, qui, si l’impé¬
ratif est à la forme affirmative, se placent après le verbe et deviennent toniques :
Consens-y. Proft'*»-«n.
100 LA MORPHOLOGIE DU FRANÇAIS
Si, au contraire, l’impératif est à la forme négative, ils restent atones et se placent
entre la négation ne et le verbe :
N’y consens pas. N’en profitez pas.
B. — Formes toniques
moi, toi, lui (ou elle), nous, vous, eux (ou elles),
1° Soit complément d’un verbe : il est alors tantôt complément d’objet indirect :
Il a des loisirs et il en jouit. Il a de l’argent et n’en profite pas.
2° Il entre enfin, avec un sens plus ou moins voisin de ce sens neutre, dans un
certain nombre de gallicismes :
Je n'en reviens pas. Il ne m’en veut pas. Tu u'en peux plus, 11 n'en est rien
C’en est fait de lui. Il s’en prend à moi. Il en coûte à tous.
Vous m’en imposez. A qui en as-tu ? Vous en avez menti. Noub nous en tenons la.
102 LA MORPHOLOGIE OU FRANÇAIS
Singulier Pluriel
Fonctions
Ej ,
me moi nous nous
H Ht DIRECT
(je me loue) (je me loue, moi) (nous nous louons) (nous nous louons, nous)
a «l
•H 3 '
t?\
5 Q1
O INDIRECT
me à moi 1 nous à nous 1
a ' (je me nuis) (je me nuis, à moi) (nous nous nuisons) (nous nous nuisons, à nous)
i. Si le complément d’objet indirect est introduit par la préposition do, il n’existe pas de formes atones, et les
formes toniques, seules employées, sont de moi, de nous : Je doute de mol. Nous doutons de nous.
B. — PRONOMS DE LA 2« PERSONNE
(Les formes sont les mêmes pour le masculin et le féminin.)
Singulier Pluriel
Fonctions
H j
te toi VOUS VOUS
H H \ DIRECT
(tu te loues) (tu te loues, toi) (tous VOUS louez) (vous vous louez, vous)
a « )
sa 2 /
j 2\
^ P \
< û te à toi1 VOUS à voua1
O / INDIRECT
O (tu te nuis) (tu te nuis, à toi) (vous vous nuisez) (vous vous nuisez, à VOUS)
i. Si le complément d’objet indirect est introduit par la préposition de, il n’existe pas de formes atones, et les
formes toniques, seules employées, sont de toi, de vous : Tu doutes de toi. Vous doutez de vous.
104 C. — PRONOMS DE LA 3e PERSONNE
(Les formes sont les mêmes pour le masculin et le féminin )
1 1
SINGULIER Pluriel
Fonctions
Atone Tonique Atone Tonique
i- Si le complément d’objet indirect est introduit par la préposition de, il n’existe pas de formes atones et les
formes toniques, seules employées, sont : de lui, d’elle, de soi, d’eux, d’elles :
Il doute de lui. On doute de soi. Elles doutent d’elles.
N. B. — 1° Les pronoms réfléchis sont parfois attributs sous les formes suivantes,
qui toutes sont toniques :
moi, toi, lui (ou elle), soi; nous, vous, eux (ou elles)
Jfl ne suis plus mol. Il faut rester soi. Sachez être vous.
3° Les formes toniques des pronoms réfléchis sont souvent renforcées par l’adjecti!
même (§ 155, N. B., 2°):
Elle ne se fie qu’à elle-même. On parle trop de soi-même.
réfléchis atones sont, quelle que soit leur fonction (complément d’objet, direct
ou indirect, ou complément d’attribution):
me, te, se; nous, vous, se.
Les pronoms sont les mêmes que les pronoms atones non réfléchis, à
1 exception du pronom de la 3e personne se.
Ils s emploient pour conjuguer les verbes à la forme pronominale (§ 234)
et se placent entre le sujet et le verbe :
Je me flatte, Tu te flattes, Nous nous flattons, Vous vous flattez,
Il (ou: Elle) se flatte. Ils (ou : Elles) se flattent.
à qui appartient l’être ou la chose désignés par ce nom : ce sont les adjectifs
possessifs :
Mon stylo Ta règle Ses livres
(mon, c.-à-d. le ... de moi). (la, c.-à-d. la ... de loi). (ses, c.-à-d. les ... de lui).
I. - LE PRONOM POSSESSIF
Singulier Pluriel
Nombre
(une chose possédée) (plusieurs choses possédées)
DES
POSSESSEURS
Masculin Féminin Masculin Féminin
5° Compl. de circonstance : Nos amis souffrent de nos maux comme des leurs.
2° Au pluriel, le masculin les miens, les tiens, etc., peut avoir la valeur
d’un nom et signifier, selon le cas : mes (tes, etc.) parents, mes (tes, etc.)
amis, mes (tes, etc.) partisans, etc. :
Je vais enfin revoir les miens II ne sera jamais des nôtres
(c.-à-d. mes parents). (c.-à-d. de nos amis).
Toutefois il n’est exprimé que devant le premier si les deux noms désignent le
même être ou la même chose, ou encore s’ils sont de sens voisin et forment une
'ocution consacrée:
LE PBO.NOM ET l’aDJECTIF POSSESSIFS 109
IVlon oncle et parrain est mort.
(11 s’agit d’une seule et même personne.)
en mon âme et conscience, en son lieu et place,
mes allées et venues, à vos risques et périls, leurs faits et gestes.
2° Lorsqu’un nom est précédé de deux adjectifs coordonnés, l’adjectif possessif n’est,
en règle générale, exprimé que devant le premier:
mon troisième et dernier enfant, vos bons et loyaux services.
Toutefois il est exprimé devant chacun d’eux si les deux adjectifs sont de sens
contraire et s’appliquent, tout en se rapportant au même nom, à des êtres ou à
des objets différents :
mon ancien et mon nouveau patron, nos bonnes et nos mauvaises actions.
l’adjectif ne servant alors qu’à désigner avec plus de précision la partie du corps
intéressée.
2° Le possessif est parfois employé dans des phrases où il pourrait être remplacé
par l’article, mais le sens de ces phrases s’en trouve modifié :
Je souffre de mon pied II a perdu son esprit
(c.-à-d. du pied dont je souffre ordinairement). (c.-à-d. l’esprit qui lui est habituel).
Mais si le possesseur est une chose, cet adjectif possessif est souvent rem-
110 LA MORPHOLOGIE DU FRANÇAIS
Si, au contraire, la chose possédée est sujet d'un verbe d état ou complément
direct d’objet d'un verbe d'action, l’adjectif possessif est généralement rem¬
placé par le pronom personnel en :
J’aime ce pays : les paysages en sont admirables
(la chose possédée est sujet d’un verbe d’état).
J’aime ce pays : j’en admire les paysages
(la chose possédée est compl. direct d'objet d’un verbe d'action).
N. B.— 1° Les adjectifs notre et nos s’emploient parfois au lieu des adjectifs mon,
ma, mes, comme le pronom personnel nous au lieu du pronom personnel je (pluriel
de dignité ou pluriel de modestie, § 160, 2° et N. B.) :
Notre bonne ville de Paris Nos bien-aimés fils
(disait le roi de sa capitale). (dit un évêque de ses diocésains).
Notre étude n’épuisera pas le sujet Notre conférence sera sans prétention
(dit un auteur). (dit un orateur).
2“ Les adjectifs votre et vos s’emploient très souvent au lieu de l’adjeetif ton,
LE PRONOM ET L ADJECTIF POSSESSIFS 111
ta, tes, comme le pronom personnel vous au lieu du pronom personnel lu (pluriel
de politesse, § 160, 3°) :
Votre lettre, cher Monsieur, m’a beaucoup touché.
Mais, dans celles où il est en apposition au sujet, l’adjectif qui lui corres¬
pond est de la même personne que ce sujet :
notre grammaire,
Nous avons chacun Vous avez chacun j votr,e mammaire,
nos livres. ( vos livres.
leur grammaire,
Ils ont chacun
leurs livres.
Les adjectifs notre, votre, leur, et les adjectifs nos, vos, leurs, cor¬
respondent les uns et les autres à des possesseurs qui sont respectivement nous,
vous, ils ou elles (ou un nom pluriel), mais ils ne s’emploient pas indifféremment :
a. Les adjectifs notre, votre, leur s’appliquent, en principe, à des
choses dont chaque possesseur ne possède qu'une unité:
Nous ôtons notre manteau. Vous gardez votre chapeau. Ils portent leur cartable.
b. Les adjectifs nos, vos, leurs s’appliquent, par contre, à des choses
dont chaque possesseur possède plusieurs unités:
Nous aimons nos enfants. Vous rangerez vos livres. Ils soignent leurs poules.
Toutefois ces distinctions ne sont pas toujours respectées, et l’on peut dire,
dans le premier cas :
Nous ôtons nos manteaux. Vous gardez vos chapeaux. Il» portent leurs cartables.
112 LA MORPHOLOGIE üü FRANÇAIS
b. A ce qui est devenu nôtre par l’effet de l’intérêt que nous y prenons,
qu’il s’agisse d’affection, de déférence ou de mépris :
mon Robert, ta petite Lise, notre France.
Tout sera fait, mon colonel. Vous m’avez guéri, ma sœur.
Voilà bien ma chance! Va le voir, ton Jean ! Je plains vos gens de cour.
N. B. — 1° Ils expriment la déférence, en particulier, dans les expressions plus ou
moins usuelles où ils accompagnent un titre :
Monsieur, Madame, Monseigneur;
Son Altesse, Sa Sainteté; Notre Dame, Votre Excellence.
2° Us expriment parfois, dans le langage familier, l’intérêt, souvent amusé, que
l’on porte à une personne dont on parle :
Voilà mon homme bien attrapé. Notre ours était un gros lourdaud.
2° D’autre part, ils peuvent, devant les noms exprimant une action, ren¬
voyer à un possesseur qui est soit le sujet, soit l’objet de cette action :
Il supporte mon injure Je vengerai mon injure
(c.-à-d. l’injure que je lui ai faite: (c.-à-d. l’injure qu'il m’a faite:
le possesseur est sujet). le possesseur est objet).
I. - LE PRONOM DÉMONSTRATIF
Singulier Pluriel
Séries
2° Les pronoms démonstratifs sont tous Ioniques, sauf ce, qui est atone, et auquel
correspond, comme forme tonique, ceci ou cela; ces trois pronoms sont du genre
neutre :
Qu’est-ce donc? Ceci ne me plaît guère. Cela se voit chaque jour.
çe s’ élidé devant une voyelle (§ 10) et prend alors une cédille devant un a:
C’est certain ç>a été tout.
114 LA MORPHOLOGIE DU FRANÇAIS
Honorons tous ceux qui travaillent. Pense à celle à qui tu dois le jour.
Faites toujours ce que vous devez. Apprends à jouir de ce qui est beau.
Il faut être prudent : retiens bien cela ! Ne nuis pas à ceux-ci pour plaire à ceux-là.
Donne à ceux qui sont dans le besoin. On est aimé par ceux qu’on aime.
Réponds à ce que je te demande. L’homme arrive à ce qu’il veut.
Fais le bien à ceux-là même qui font le mal. On est blâmé par celui-ci, loué par celui
6° Complément de nom:
7° Complément d’adjectif :
2° Les formes simples sont des démonstratif- ù sens faible: elles ne s’accompagnent
jamais d’un geste qui montre :
Il y a deux places libres : prenez celle que vous voudrez.
b. Tantôt pour distinguer l’une de l’autre deux choses qu’on a sous les
yeux : Lequel de ces tableaux préférez-vous, celui-ci ou celui-là?
d. Mais celui-ci, etc., et celui-là, etc. ne désignent pas toujours des êtres
ou des objets déterminés; ils peuvent avoir la valeur de pronoms indéfinis
et signifier l’un, etc., Vautre, etc. :
Celui-ci dit oui, celui-là dit non : qui croire ?
et forme avec ce verbe la locution c’est (c'était, ce sera, etc.). Il est alors
soit sujet apparent, soit sujet réel (§ 396, 4°, N. B.).
Comme sujet réel, il représente souvent, avec le sens de cela, une chose
qu’on a sous les yeux ou dont on parle, et il a alors pour attribut un adjectif :
C’est splendide. C’était parfait.
N. B. — Ce* ainsi employé, a disparu dans pour que, sans que, etc. (au lieu de
pour ce que, sans ce que, etc.), mai9 s’est maintenu dans parce que :
Je n’ai pu venir parce que j’étais souffrant
(parce que, c.-à il. en raison île ceci, à savoir que...).
b. Tantôt pour distinguer l’une de l’autre deux choses qu’on a sous les
yeux :
Ceci est à moi, cela est à vous.
d. Mais ceci et cela ne désignent pas toujours des choses déterminées ; ils
peuvent avoir la valeur de pronoms indéfinis et signifier une chose..., une
autre... :
C'était ceci, c’était cela, il avait toujours un prétexte.
Singulier Pluriel
Séries
Masculin Féminin Masculin Féminin
N. B. —- Lorsque deux noms sont coordonnés ou lorsqu’un nom est précédé de deux
adjectifs coordonnés, l’adjectif démonstratif simple s’exprime ou s’omet devant le second
nom ou le second adjectif dans les mêmes conditions que l’adjectif possessif atone (g 177,
1°, N. B.).
2° L’adjectif démonstratif simple ce, cet, cette, ces sert, d’une manière
générale, à montrer, en s’accompagnant volontiers d’un geste, l’être ou la
chose désignés par le nom qu’il détermine :
Regardez c*t enfant si beau. Admirez cette auto neuve.
LE PRONOM ET? l'aDJECTIF DÉMONSTRATIFS 119
b. Tantôt à distinguer une chose parmi d’autres qu’on a sous les yeux :
Prenez cette étoüe-ci. Je choisis cette montre-là.
Lequel préférez-vous, ce tableau-ci ou ce tableau-là?
Après un nom, toutefois, il est souvent considéré comme adverbe et ne s’accorde pas :
Les enfants même (c.-à-d. même les enfants) furent tués.
Après les pronoms nous et vous employés pour je ou tu (§ 160, 2° et 3°), il reste au
singulier :
Jean, avez-vous fait ce devoir vous-même?
3° L’adjectif même, placé après un nom désignant une qualité, identifie avec cette
qualité une personne qui la possède au plus haut degré :
Ma mère est la bonté même.
Toutefois l’article n’est pas toujours exprimé, surtout dans la langue familière :
Ils ont même front, mêmes yeux, même menton.
Remarque. —■ L’adjectif même ne doit pas être confondu avec l’adverbe même.
Ce mot est adverbe quand il est placé:
1° Devant un adjectif, un participe ou un adverbe, où il marque une concession et
signifie bien que, quoique:
Même seul, il ne se rendit pas. Même fatigué, il est de bonne humeur.
Même loin, je n’oublie pas les miens.
2° Devant un verbe, où il marque une gradation et signifie bien plus, qui plus est:
Fais le bien : tu le peux et même tu le dois.
2° La locution tel quel signifie: dans l'état où il est (avec ses qualités et ses
défauts) : Tel quel, ce candidat peut être reçu.
N. B. — L’adjectif tel n’a guère une valeur indéfinie que s’il est placé devant un
nom sans article; il signifie alors un, quelque:
Tel voyageur découvrira peut-être telle île nouvelle.
De son côté, le pronom composé un tel s’emploie à la place d’un nom propre pour
désigner une personne qu’on ne peut pas ou qu’on ne veut pas préciser, et signifie :
un homme, quelqu'un :
Un tel, dit-on, a fait fortune : est-il plus heureux ?
122 LA MORPHOLOGIE DU FRANÇAIS
N. B. — 1° Le nom représenté par le pronom relatif est appelé son antécédent. Dans
La rose | que j’ai cueillie hier | est déjà fanée,
2° L’antécédent, qui est le plus souvent un nom, peut être un équivalent du nom,
et notamment :
a. Un pronom (personnel, possessif, démonstratif, interrogatif ou indéfini) :
Il te renseignera, lui | qui sait tout.
Je songe aux miens, | qulsontloin! Méprisons ceux | qui nous calomnient 1
Qu’ai-je fait | dont tu puisses te plaindre ?
11 n’est rien | à quoi je ne m’intéresse.
I. - LE PRONOM RELATIF
Singulier et Pluriel :
Fonctions Neutre
Masculin et Féminin
à qui, de qui
le chef à qui j’obéis;
à quoi
Complément la personne à qui je succède;
(êtres seulement) ce à quoi je pense.
les gens de qui je me moque.
d’objet
2° Les pronoms relatifs simples, dont la forme varie avec la fonction, ont, dans
chaque fonction, la même forme au masculin et au féminin, au singulier et au pluriel.
Ils peuvent aussi s’employer au neutre, sauf dans la fonction de complément indi¬
rect (d’objet, d’attribution, de circonstance, etc.), pour laquelle il existe la forme
neutre spéciale quoi.
3° Le pronom que s’élide (§ 10) lorsque le mot qui suit commence par une voyelle
ou un h muet:
Le temps qu’il fait aujourd’hui. La maison qu’habite ma sœur.
Singulier Pluriel
Fonctions j
H/
s lesquelles
pi DIRECT lequel laquelle lesquels
PJ
U )
o- / auquel, à laquelle, auxquels, auxquelles,
Sf INDIRECT
desquelles
O1 duquel de laquelle desquels
U\
Complément
auquel à laquelle auxquels auxquelles
d’attribution
Complément avec (par, chez, etc.) avec (par, chez, etc.) avec (par, chez, etc.) avec (par, chez, etc.)
DE CIRCONSTANCE lequel laquelle lesquels lesquelles
Complément
duquel de laquelle desquels desquelles
DE NOM
N. B.— 1° Le pronom relatif composé lequel est formé de l’article le, la, les, etde
l'adjectif interrogatif quel.
LE PRONOM ET l’aDJECTIF RELATIFS 125
Quand il est employé comme complément indirect et introduit par une des prépo¬
sitions à ou de, les articles le et les se combinent avec la préposition (§ 140, 2°); de
là les /ormes contractées :
auquel, auxquels, auxquelles; duquel, desquels, desquelles.
2° Le pronom relatif composé lequel, dont la forme varie avec la fonction, a, dans
chaque fonction, des formes différentes au masculin et au féminin, au singulier et au
pluriel.
Il s’accorde en genre et en nombre avec le nom qu’il représente, c’est-à-dire avec son
antécédent.
Il n’a pas de forme neutre.
3° Il convient de joindre à ces pronoms relatifs composés les pronoms relatifs
quiconque; qui que, quoi que;
qui que ce soit qui (ou que), quoi que ce soit qui (ou que),
souvent appelés pronoms relatifs indéfinis.
192. Le pronom relatif simple qui. — Qui s’emploie soit avec anté¬
cédent, soit sans antécédent.
1° Employé avec antécédent, il peut être :
a. Soit sujet: il représente alors indifféremment les noms d’êtres et les noms
de choses :
L’acteur qui joue. La bombe qui éclate. L’esprit qui pense.
Les chats qui miaulent. Les trompettes qui sonnent.
b. Soit complément d’un verbe (objet direct excepté), d’un nom ou d’un
adjectif : il est alors introduit par une préposition et représente seulement
les noms d’êtres :
Complément d’objet indirect :
Complément d’attribution :
Complément de circonstance :
L’inconnu aveo qui je voyage. Les maîtres par qui je suis formé.
Le poète de qui je lis les vers. Les gens à qui je suis utile.
N. B. — La forme de qui est le plus souvent remplacée par la forme dont (§ 195) :
Le vaniteux dont je me moque. Le poète dont je lis les vers.
a. Soit sujet, surtout dans les proverbes et les maximes; il a alors la valeui
d’un indéfini et signifie celui qui..., c’est-à-dire tout homme qui... (§ 182, 1®.
N. B., 2®) :
Qui va à la chasse perd sa place. Qui boit compromet sa santé.
b. Soit complément d’objet direct, avec certains verbes tels que pouvoir,
savoir et vouloir; il signifie alors celui que (§182, 1°, b):
Choisissez qui vous voudrez. Consultez qui vous pourrez.
193. Le pronom relatif simple que. — Que s’emploie soit avec anté¬
cédent, soit sans antécédent :
1° Employé avec antécédent, il peut être :
a. Soit complément d’objet direct: il représente alors indifféremment les
noms d’êtres et les noms de choses :
Le berger que j’aperçois. La porte que je ferme. L’ennui que j’éprouve.
Les lapins que j’élève. Les lampes que j’allume.
Il est dans les deux cas toujours introduit par une préposition, et il ne
représente jamais un nom.
1° Employé avec antécédent, il peut être complément d’un verbe (objet direct
excepté) ou d’un adjectif; il représente alors un pronom démonstratif ou indé¬
fini neutre: ce, rien, quelque chose:
Complément d’objet indirect : Complément d’attribution :
Ce à quoi je ne consens pas. Ce à quoi je m’applique.
Il n’est rien à quoi je ne renonce. C’est quelque chose à quoi je me consacre.
N. B.— La forme cia quoi s’emploie dans diverses locutions elliptiques telles que :
avoir de quoi il n’y a pas de quoi
(c.-à-d. [ce] de quoi [on peut vivre], (c.-à-d. [ce] de quoi [on peut (remercier, etc.)],
d'où : avoir le nécessaire). d’où : il n’y a pas lieu).
Nous n’avons pas de quoi. Il s’inquiète : il n’y a pas de quoi.
N. B. —- Dont ne peut pas s’employer comme complément d’un nom introduit par*
une préposition; il est alors remplacé par de qui ou par duquel (§ 197, 3°) :
L’orphelin aux intérêts de qui vous nuisez
(au lieu de : dont vous nuisez aux intérêts).
Complément d’attribution:
Complément de circonstance :
N. B., — S’il s’agit de personnes, lequel peut être remplacé par qui; mais s’il
s’agit d'animaux, lequel est ordinairement employé :
Le chien avec lequel j’ai chassé. Les abeilles par lesquelles j’ai été piqué.
S’il s’agit de choses, lequel est obligatoire.
LE PRONOM ET I,’ADJECTIF RELATIFS 129
3° Soit complément d’un nom précédé d’une préposition, les formes duquel,
de laquelle, etc., remplaçant alors le relatif simple dont (§ 195, 2°, N. B.).
S’il s’agit de choses, la forme duquel est obligatoire :
Le meuble à la réparation duquel je travaille.
N. B. — 1° Le pronom qui que, devant une 3e personne du verbe cire, est géné¬
ralement remplacé par quel que :
Quel qu’il soit, un père aime ses enfants.
2° Le pronom quoi que, écrit en un seul mot, est devenu la conjonction quoique,
qui exprime la concession (§ 438, 1°).
h. Qui que ce soit qui, quoi que ce soit qui s’emploient comme sujets,
l’un en parlant des personnes, l’autre en parlant des choses :
Qui que ce soit qui vienne. Quoi que ce soit qui arrive.
(au lieu de qui qui, inusité.) (au lieu de quoi qui, très rare.)
Qui que ce soit que, quoi que ce soit que s’emploient, au contraire,
comme compléments d’objet:
Qui que ce soit qu’on appelle. Quoi que ce soit qu’on dise.
i. En réalité, cette fonction est celle du relatif simple que (§ 193, i*), second élément du relatif composé.
Cayrou. — Grammaire française. 5
130 LA MORPHOLOGIE DU FRANÇAIS
I. - LE PRONOM INTERROGATIF
d’objet
quoi ? que? quoi, que
DIRECT
(quoi faire? (dis-moi quoi faire;
que faire?) je ne sais que faire)
Complément à ( arec, par, etc.) qui ? à lari'C, par.etc.j quoi ? à (atec, par, etc.) qui à (aiec, par, etc.; quoi
E CIRCONSTANCE (avec qui sors-tu?) (par quoi finis-tu?) (dis-moi avec qui tu sors) (dis-moi parquoi tu finis)
Complément à (de, pour, etc.) qui ? à (de, ponr.etc.) quoi ? à (de, pour, etc,) qui à (de, pour, etc.) quoi
d’adjectif (àqui es-tu utile?) (à quoi es-tu apte?) (dh-moi à qui lu es utile] (dis-moi à quoi In es apte)
Qui es-tu? Que deviens-tu? Dis-moi qui tu e3. Dis-moi ce que tu deviens.
Quoi devenir ? Je ne sais quoi devenir.
i. Les pronoms interrogatifs ce qui, ce que, ne sont qu’en apparence des pronoms composés ; dans ceB
deux formes, le pronom démonstratif neutre ce ne fait en réalité mi'introduire le véritable interrogatif, qui
ou que, couramment employé seul autrefois dans l'interrogation indirecte. On disait encore, dans la l’antu-
classique :
Je ne sais qui m’arrête Ne sais-je pas que je te dois ?
(au lieu de ; ce qui m’arrête). (au lieu de : ce que je te dois).
132 B. — PRONOMS INTERROGATIFS COMPOSÉS
lo Qui est-ce qui (que)...? Qu’est-ce qui (que)...?
Interrogation directe
Fonctions
Complément à qui (de qui) est-ce que ? à quoi (de quoi) est-ce que?
d’objet (à qui est-ce que tu obéis? (à quoi est-ce que tu penses?
de qui est-ce que tu doutes?) de quoi est-ce que tu te sers!)
indirect
Complément à (avec,etc.) qui est-ce que? à(avec, etc.) quoi est-ce que?
DE CIRCONSTANCE (avec qui est-ce que tu sors?) (par quoi est-ce que tu finis?)
2° Les pronoms interrogatifs, simples ou composés, peuvent être renforcés par des
mots divers : çà, donc, diable, par hasard, etc., qui ajoutent à l’interrogation des
nuances particulières (étonnement, insistance, impatience, etc.) :
Qu’ai-je donc fait ? Qui çà? Que diable veut-il ?
Ou’est-ce oui est donc arrivé ?
LE PRONOM ET l’aDJECTIF INTERROGATIFS 133
203. L emploi du pronom interrogatif.— On étudiera successivement
l’emploi : 1° des pronoms interrogatifs simples; — 2° des pronoms interro¬
gatifs composés.
5° Complément d’attribution :
A qui écris-tu ? Dis-moi à qui tu écris.
6° Complément de circonstance :
Avec qui pars-tu ? Dis-moi avec qui tu pars.
Par qui es-tu blâmé ? Dis-moi par qui tu es blâmé.
7° Complément de nom :
8° Complément d’adjectif :
2° Attribut
(devant un infinitif délibératif ou après le verbe) :
Quoi devenir? Je ne sais quoi devenir.
Tu espères être nommé quoi ? colonel? Tu veux être quoi? un rond-de-cuir?
5° Complément d’attribution :
6° Complément de circonstance:
7° Complément de nom :
8° Complément d’adjectif :
A quoi es-tu enclin? Dis-moi à quoi tu es enclin.
1° Sujet :
4° Complément d’attribution :
5° Complément de circonstance :
Par lequel de ces chemins passes-tu? Dis-moi par lequel de ces chemins tu passes.
N. B. — Le pronom lequel ? est parfois de genre neutre, et signifie alors quelle chose? :
Lequel vaut mieux, partir ou rester? Dis-moi lequel vaut mieux, partir ou rester.
2° Les autres désignent les êtres ou les choses à la manière d’un nom pré¬
cédé d’un adjectif donnant cette indication : ce sont les pronoms indéfinis:
Quelques-uns sont partis Nul n’est infaillible A chacun son bien
(c.-à-d .quelques personnes: (c.-à-d. nul homme: (c.-à-d. à chaque homme:
indication vague). indication générale). indication générale).
I. - LE PRONOM INDÉFINI
Singulier Pluriel
Sens Neutre
1
personne » » » rien
1° 1 aucun aucune » » »
1 nul nulle » » »
Quantité
1 pas un pas une » » »
NULLE | ni l’un ni ni l’une ni ni les uns ni ni les unes ni »
l’autre l’autre les autres les autres
un une » » »
i’un l’une les une les unes »
l’autre les autres »
l’un..., l’une..., les uns..., les unes..., »
l’autre l’autre les autres les autres
i l’un ou l’une ou les uns ou les unes ou »
2°
l’autre l’autre les autres les autres
l’un l’autre l’une l’autre les uns les unes »
les autres les autres
Quantité un autre une autre d’autres autre chose
1 autrui » » » »
quelqu’un quelqu’une quelques-uns quelques-unes quelque ohoee
PARTIELLE quelque autre quelque s autres quelque autre
chose
» » d’aucuns » »
» » certains certaines »
» » plusieurs »
on » » » »
chacun chacune » » »
3° toutes toute chose,
\ » tous
Quantité les unes et tout
; l’un et l’une et les uns et
TOTALE
l’autre l’autre 1 es autres les autres >«
celui (celle, etc.) qui, etc. (§182, N. B., 2°); ce qui, ce que, etc. (§183, 1», b);
qui que, quoi que (§ 198, 2°, a);
qui que ce soit qui, quoi que ce soit qui (§ 198, 2°, 6);
je ne sais qui, je ne sais lequel (laquelle, etc.), je ne sais quoi;
n’importe qui, n’importe lequel (laquelle, etc.), n’importe quoi.
1° Sujet: 2° Attribut :
Personne n’est venu. Tout cela n’est rien.
b. Dans les phrases elliptiques, notamment dans les comparaisons ou dans les
réponses :
Je le sais mieux que personne Qui a parlé? — Personne
(c.-à-d.: ...que personne ne le sait). (c.-à-d.: personne n’a parlé).
3° On ne confondra pas ce pronom neutre avec le nom masculin «un rien», qui
signifie « une chose sans importance » :
Un rien parfois nous irrite. On se brouille pour des riens.
N. B. — Un, suivi d’un complément partitif, est parfois précédé de l’article défini,
surtout si le complément est un pronom personnel :
L’un de nous prit la parole. Je m’adressai à l’une d’elles.
Ils ne s’emploient l’un sans l’autre que dans certaines locutions toutes
faites : De deux choses l’une : ou j’ai raison ou j’ai tort.
Il faut, comme dit l’autre, souffrir ce qu’on ne peut éviter
(l’autre, c.-à-d. l’auteur supposé du dicton, d’où : je ne sais qui).
Par contre, ils se combinent souvent pour former des pronoms composés
d’usage très courant : les pronoms de quantité partielle
l'un..., l’autre... (§ 216, 3°); l’un ou l’autre (§ 216, 4°);
l'un l’autre (§ 216, 5°) ;
à côté du pronom j l’un et l’autre et du pronom j ni l’un ni l’autre
de quantité totale ) (§ 217, 3°), de quantité nulle j (§ 215, 5°).
c. Il s’emploie enfin en corrélation avec un, et signifie alors, selon qu’il est
exprimé une ou plusieurs fois, un second, un troisième, etc. :
Un lisait, un autre écrivait, un autre dormait.
Par contre, précédé de l’article, autre chose n’est plus un indéfini et peut s em¬
ployer au pluriel:
J’ai une autre chose, d’autres choses à vous dire.
b. D'autres désigne une partie seulement des êtres ou des objets qui restent
et signifie certains autres :
Beaucoup se taisaient, mai6 d’autres protestaient.
8° Autrui ne se dit que des personnes et signifie les autres hommes. Il est
invariable et ne s’emploie que comme complément :
Le bien d’autrui. Aimer autrui. Nuire à autrui.
Il est souvent suivi d’un complément partitif ; il signifie alors tel ou tel, se dit
des personnes et des choses, et peut s’employer au féminin:
Prêtez-moi quelqu’un de vos livres. Invite quelqu’une de tes amies.
2° Les pronoms quelqu’un et quelque chose, employés comme attributs, ont par¬
fois un sens emphatique et signifient l’un et l’autre : un personnage d’importance :
Il est devenu quelqu’un. Il se croit quelque chose.
Le second de ces pronoms se dit aussi des choses, et signifie: une chose d impôt-
tance ; C’est quelque ohoee que le bonheur.
144 LA MORPHOLOGIE DU FRANÇAIS
Il a un neutre, la locution quelque autre chose, qui s’emploie comme quelque chase:
Il me manque quelque autre chose. J’ai besoin de quelque autre chose.
J’ai appris quelque autre chose de fâcheux.
11° Certains, pluriel de l’adjectif certain (§ 221, 6°), signifie des hommes,
et désigne d’une manière indéterminée des personnes déterminées dans l’es¬
prit de celui qui parle :
Certains prétendent que la lune est habitée.
Il est souvent suivi d’un complément partitif ; il se dit alors des personnes
et des choses et peut s’employer au féminin:
Certains de mes livres sont anciens. Certaines de mes compagnes m’ont écrit.
N. B.— 1° Le pronom on est par lui-même du masculin. Mais, s’il s’applique plus
particulièrement à des femmes, l’adjectif qui s’y rapporte est au féminin :
On n’ est pas toujours heureux. Quand on est vieille, on n’est plus toujours belle.
N. B. — Chacun est toujours pronom et chaque toujours adjectif (§222, 1°). Il faut
donc dire : J’ai payé ces œufs quinze francs chacun
(et non : quinze francs chaque).
x. Pour l’emploi de l’adjectif possessif après chacun construit en apposition, voir § 177, 5’, 6.
146 LA MORPHOLOGIE DU FRANÇAIS
deux choses, et, au pluriel, deux groupes d’etres ou deux groupes de choses,
qui accomplissent ou subissent une meme action. Il signifie chacun des deux,
tous les deux (§ 216, 2°).
Il a un féminin et un pluriel. Il peut remplir les diverses fonctions du nom:
a. S’il est sujet ou apposition au sujet, le verbe est au pluriel :
L’un et l’autre sont morts. Ils sont morts l’un et l’autre.
Singulier Pluriel
Sens
1» i aucun aucune » »
Quantité nul nulle » »
NULLE pas un pas une » »
un une d 98
l’aiitre les a utres
un autre une autre d’au très
2° | que que quel ques
quelqu a autre quelque s autres
Quantité quelc onque quelccmques
1 certain certaine certains certaines
partielle » » divers diverses
» » différents différentes
» » plus eurs
maint mainte maints maintes
3° ) cha que » »
Quantité
i tout toute tous toutes
totale
LE PRONOM ET l’aDJECTIF INDEFINIS 147
Il signifie souvent aussi une certaine quantité de, un peu de, en parlant de
choses qui ne se comptent pas, mais qui se mesurent :
Il me reste quelque argent. Cela me donne quelque espoir.
148 LA. MORPHOLOGIE DU FRANÇAIS
Mais, avec un adjectif ou un adverbe intercalé, cette locution signifie si... que;
quelque est alors adverbe, et par conséquent invariable:
Quelque riches qu’ils soient. Quelque adroitement qu’ils s’y prennent,
ils sont malheureux. ils n’aboutiront pas.
8° Plusieurs, comme adjectif aussi bien que comme pronom (§216, 12°),
ne s’emploie qu’au pluriel, et a la même forme au masculin et au féminin:
J'ai plusieurs neveux. Il a plusieurs sœurs.
N. B. —■ 1° Tous a également cette valeur s’il est placé après un pronom personnel
au pluriel : A nous tous nous sauverons le pays.
2° Tous, placé devant l’article défini qui détermine un nom exprimant une divi¬
sion du temps (heure, jour, mois, etc.), a le sens spécial de une fois chaque..., une
fois par...:
La ronde a lieu toutes les heures. Il fait sa partie tous les jours.
Remarque. — Tout adjectif ne doit pas être confondu avec tout adverbe. Tout
est adverbe, et par conséquent invariable, lorsqu’il signifie entièrement, tout à fait:
Un costume tout neuf. Une fillette tout étonnée. Des voisins tout dévoués.
Des femmes tout heureuses. Une plante tout en fleurs.
Des bas tout soie. Il est tout zèle. Aller tout doucement.
Devant un adjectif féminin commençant par une voyelle ou un h muet, l’accord est
devenu facultatif. On peut dire indifféremment:
l’armée tout entière et l’armée toute entière.
Devant l’adjectif autre, tout s’accorde ou ne s’accorde pas, selon qu’il est adverbe
ou adjectif:
J’aimerais une tout autre profession Toute autre profession me plairait
(c.-à-d. une... entièrement différente). (c.-à-d. n’ importe quelle autre).
CHAPITRE Y
L’ADJECTIF NUMÉRAL
Mais si vingt et cent multipliés sont suivis d’un autre nombre, ils restent
généralement invariables :
Un vieillard de quatre-vingt-un ans. Un terrain de deux cent huit hectares.
N-B. 1° Les adjectifs un, vingt et cent restent invariables s’ils sont employés
à la place des adjectifs ordinaux (§ 226, 2°, b) :
La strophe vingt et un. La page quatre-vingt. L’an mille neuf cent.
l’adjectif numéral 153
-2° Les adjectifs numéraux cardinaux restent invariables, même s’ils sont pris comme
noms, sauf l’adjectif cent multiplié:
Les Quarante de l’Académie, mais: Le Conseil des Cinq-Cents.
3° Les noms dérivés, tels que million, etc., dizaine, etc. (§ 224, 1°, C), peuvent
naturellement prendre l’s du pluriel :
Trois milliards de francs. Deux douzaines d’œufs.
4° L’adjectif mille peut s’écrire mil dans les millésimes, s’il est suivi d’un autre
nombre et s’il s’agit d’une année de l’ère chrétienne :
L’an mille, L’an mil (ou mille) neuf cent dix,
mais on écrit : L’an trois mille cinq cents avant Jésus-Christ.
2° Employés comme noms, ils peuvent remplir toutes les fonctions du nom :
Trois et deux font cinq. Avoir un sept en leçon. Être reçu avec deux seize.
La note d ix-huit. Une moyenne de onze.
b. Les années d’une même ère, les jours d’un même mois, les heures d’un
même j our :
L’an seize cent Le quatorze juillet II est sept heures
(c.-à-d. la 1 600" année). (c.-à-d. le 14• jour de juillet). (c.-à-d. c’est la 7‘ heure).
Mais on dit indifféremment tome (livre, etc.) un et tome (livre, etc.) premier. Toutefois
on dit toujours page un.
2° Les noms en -aine, dérivés d’adjectifs numéraux cardinaux, peuvent exprimer
soit un nombre précis, soit un nombre approximatif:
J’ai acheté une douzaine d’huîtres
(c.-à-d. douze exactement).
J’ai écrit une dizaine de lettres J’ai dépensé une centaine de francs
(c.-à-d. dix environ). (c.-à-d. cent environ).
L’ancien adjectif quint, qui signifiait cinquième, n’a survécu que dans certains
noms propres : Charles-Quint. Sixte-Quint.
2° Employés comme noms, ils peuvent remplir toutes les fonctions du nom:
La copie du second. Consulter un tiers. Monter au sixième. Voter les douzièmes.
2° Pour l’emploi des adjectifs cardinaux à la place des adjectifs ordinaux, voir
§ 226, 2°.
CHAPITRE VI
LE VERBE
I. — GËNÉRAMTÉS
b. Si l’objet est indirect, c’est-à-dire s’il est introduit par une préposition,
le verbe est dit transitif indirect:
Ne nuis pas à ton prochain. Ne doute pas de mon amitié.
N. B. —Un certain nombre de verbes d’action sont tantôt transitifs directs, tantôt
transitifs indirects, mais ils n’ont pas le même sens dans les deux cas :
Il a abusé son ami II a abusé de sa force
(transitif direct: il a trompé). (transitif indirect: il a mal usé de).
2° Les verbes intransitifs expriment une action qui ne passe pas, c’est-à-dire
ne s’exerce pas, sur un objet;
L'enfant dort. Le chien aboio. L’hiver arrive.
LE VERBE 157
2° Les verbes d'étal sont, par nature, toujours intransitifs et s’emploient avec un
attribut (§ 419).
236. Les modes. — D’une part, le verbe peut présenter l’action (ou
l’état) :
1° Soit comme un fait réel, qui n’est pas une pure conception de l’esprit :
Il partit. Il part. Il partira.
(Le fait, passé, présent ou futur, est présenté comme réel.)
On appelle modes du verbe (du latin modus, manière) les séries de formes
verbales qui indiquent la manière dont l’action est présentée.
Les modes sont au nombre de six. Il y en a de deux sortes ;
1° Les modes personnels, au nombre de quatre, dont les formes varient en
personne (§ 238) : ce sont Vindicatif, le subjonctif, l’impératif et le condi¬
tionnel.
2° Les modes impersonnels, au nombre de deux, dont les formes ne varient
pas en personne: ce sont 1 infinitif et le participe1.
237. Les temps. — D’autre part, le verbe peut situer l’action (ou l’état)
soit dans le présent, soit dans le passé, soit dans l’avenir:
Je pars U partait. Il partit II partira
(le fait est présent). (le fait est passé). (le fait est futur).
i. Au participe se rattache le gérondif, dont certains grammairiens font un mode à part (§ 335, N. B., 2°).
Sur 1a valeur des différents modes, voir §330-335.
Modes
Modes
Temps Temps Temps Temps
SIMPLES COMPOSÉS SIMPLES COMPOSÉS
Subjonctif
Présent Passé composé Présent Passé
Impé¬
ratif
! Passé simple Passé antérieur Présent Passé
H Wl
Futur simple,
ou Futur Futur antérieur Z 2 < Présent Passé
0 0 ) (ire et 2 e formes)
°h(
Parti¬
cipe
JS I
x. Sur la valeur des différents temps, voir § 336-357.
qui sont des formes du verbe chant-er, apparaît toujours un élément: chant — ,
qui exprime l’idée d’ « émettre avec la voix une suite de sons variés ». Cet
élément est le radical du verbe.
N. B. — 1° La plupart des verbes ont un radical invariable, qui demeure le même
d’un bout à l’autre de la conjugaison.
On obtient ce radical en retranchant de l'infinitif présent sa terminaison :
j’aid-e, j’aid-ais, j’aid-ai, j’aid-erai; j’aid-erais;
aid -er
que j’aid-e, que j’aid-asse; aid-e;
(rad. : aid -)
aid-ant., aid-é.
a. Fort ou faible, selon que sa syllabe finale porte ou ne porte pas l’accent tonique
(§ 8, N. B.) de la forme verbale:
je tien-s nous ten-ons je meur-s nous mour-ons
(radical fort), (radical faible); (radical fort), (radicalfaible).
Le radical foré est souvent appelé radical tonique, et le radical faible radical alone.
b. Abrégé, s’il perd sa consonne finale devant la consonne initiale de la terminaison:
nous part-ons : je par-s nous suiv-ons : il sui-t
(chute du t devant l’sj. (chute du v devant le t).
nous bouill-ons : ilbou-t
(chute de il!, c.-à-d. de 17 mouillé, devant le t).
nous croy - ons (y représente un i voyelle et un t consonne, § 6, 1°) : je croi - S
(chute de l’i consonne devant l’sj.
ou, lorsqu’il est formé directement sur un radical latin1, s’il change sa syllabe finale
-ci- ou -pi- respectivement en -ss- ou -ch-:
qu’il fass-e qu’il sach-e
(formé directement sur le latin faci-am) ; (formé directement sur le latin sapi-am).
3° Certains verbes ont plusieurs radicaux d’origine différente; ainsi le verbe aller,
qui provient de trois verbes latins fondus en un seul :
all-er je vai-s j’i-rai
(du latin vulgaire ala-re), (du latin vad-ere), (du latin i-rc).
X. Un radical formé directement sur un radical latin est appelé radical étymologique:
Mour- ir : mor-t (radical latin mor- i).
LE VERBE 163
sonne du singulier de Vindicatif passé simple, la 3e personne du singulier du
subjonctif imparfait et la 2e personne du pluriel du conditionnel présent. Ces
éléments sont les terminaisons.
N. B. — Les terminaisons de certaines formes d’un même verbe sont identiques soit
pour l’oreille, soit pour l’œil.
1° Les unes, qui diffèrent par l'orthographe, se prononcent de la même manière :
chant-er chant-ez chant-ai chant-é
(infinitif présent), (indic. prés., 2” pers. plur.), (passé simple, 1" pers. sing.), (partie, passé passif);
chant-e, chant-es, chant-ent
(indicatif présent, ir" et 2' pers. sing., et 3' pers. plur.) ;
roug-is roug-it roug-ît roug-i
(ind. prés., 1" p. sing.), (ind. prés., 3'p. sing.), (subj. imparf., 3” p. sing.), (part, passé passif).
b. Tantôt grâce à l'absence de ces mêmes pronoms, qui caractérise les formes du
mode impératif:
je chant-e, nous chant-ons, vous chant-ez chant-e, chant-ons, chant-ez
(indicatif présent); (impératif présent).
b. Si le verbe est intransitif, soit avec l’auxiliaire avoir, soit avec l’auxi¬
liaire être :
J’ai dormi très longtemps. Je suis revenu avant-hier.
N. B. — 1° Les verbes intransitifs se conjuguant avec être sont peu nombreux; ils
expriment pour la plupart un mouvement ou un changement d'état. Les principaux
sont : aller, venir, partir, arriver, entrer, sortir, tomber}
devenir, naître, mourir, décéder, éclore.
2° Certains verbes intransitifs admettent les deux auxiliaires ; mais le sens n’est
pas le même dans les deux cas: l’auxiliaire avoir insiste sur l'action, l’auxiliaire être
sur l’éfai qui en résulte :
Ce roman a paru en janvier. Le cortège a passé à trois heures.
(La forme composée exprime une action passée.)
Ce roman est paru depuis janvier. Le cortège est passé depuis trois heures.
(La forme composée exprime un état présent résultant d’une action passée.)
V. - LA CONJUGAISON
x. Les formes composées avec ces auxiliaires ne constituent pas des temps spéciaux, et par suite ne figurent
pas dans les tableaux des conjugaisons.
166 LA MORPHOLOGIE DU FRANÇAIS.
b. Des verbes dont Vinfinitif est en -oir, Vindicatif présent en -s, le parti¬
cipe présent en -ant :
recev-oir, je reçoi-8, recev-ant.
c. Des verbes dont Vinfinitif est en -re, Vindicatif présent en -s, le parti¬
cipe présent en -ant :
rend-re, je rend-s, rend-ant.
1. Les verbes en -ir, selon qu’ils appartiennent au 2‘ ou au 3* Groupe, sont désignés par abréviation de la
manière suivante :
verbes en -ir (-issant); verbes en -ir (-ant),
2. La connaissance de ces terminaisons est essentielle. Dans nos tableaux de conjugaisons, elles seront séparées
du radical par un tiret et imprimées en caractères gras.
Mais nous les présentons d’abord dans un tableau d'ensemble, qui permettra de voir en quoi, d’un gToupe à
l’autre, se ressemblent et se distinguent celles d’un même temps.
1er GROUPE 2e GROUPE 3® GROUPE
Indica¬
Subjonctif Indicatif Subjonctif Indicatif Subjonctif
tif
-e -e -['] S -[iss] e -3 -X -e -e
-es -es ~[i] S -[iss] es -S -X -es -es
-e -e -[i] t -[iss] e -t ou -d -t -e -e
-ons -ions -[iss] ons -[iss] ions -ons -ons -ons -ions
-ez -iez -[iss] ez -[iss] iez -ez -ez -ez -iez
-ent -ent -[iss] ent -[iss] ent -ent -ent -ent -ent
IMPAR¬
FAIT IMPARFAIT IMPARFAIT IMPARFAIT IMPARFAIT IMPARFAIT
Infini¬
Participe Infinitif Participe Infinitif Participe
tif
ta
Modes
H
Temps Temps Q Temps
O Temps de l’auxiliaire
composés DE L’AUXILIAIRE composés
PRÉSENT PRÉSENT
PASSÉ
PASSÉ
composé [j’ai lu; je suis allé] u [que j’aie lu; que je sois allé]
£
o
IMPARFAIT IMPARFAIT
PLUS-QUE- “j F PLUS-QUE-
Indicatif
FUTUR - ta I i
PRESENT
FUTUR ° Z PASSÉ, )
5 5 j lre forme1 J
(antérieur! [j’auraj iu. jc serai allé] ,N g f f [j aurais lu; je serais allé]
U HV 1
PRESENT H H\ PRÉSENT
CS Ch < PASSÉ
[avoir lu ; être allé] [ayant lu; étant allé]
i. Le conditionnel passé, 2‘ forme, est tiré du plus-que-parfait du subjonctif, dont on retranche la conjonction que:
j’eusse lu; je fusse allé.
LE VERBE 169
248. Les verbes avoir et être. — Les verbes avoir et être sont des
verbes de forme active appartenant au 3e Groupe, mais leur conjugaison
doit être étudiée avant celle de tous les autres verbes, dont ils servent à
former les temps composés.
S’ils sont, en effet, très employés comme verbes indépendants exprimant
l’un la possession, l’autre l’état, ils s’emploient plus couramment encore
comme verbes auxiliaires.
D’un autre côté, si leurs temps composés sont très régulièrement formés,
il n’en est pas de même de leurs temps simples, dont la conjugaison présente
un certain nombre d’anomalies.
Il convient donc de les étudier à part, en commençant par le verbe avoir,
qui sert d’auxiliaire au verbe être en même temps qu’à lui-mêm,e.
b. Le verbe être forme Vindicatif présent sur les radicaux su- (lro personne du
singulier, lre et 3e personnes du pluriel) et es- (2e et 3° personnes du singulier,
2e personne du pluriel) plus ou moins modifiés.
Il forme l'indicatif imparfait, le participe présent et le participe passé sur le radical
ét-; Vindicatif futur et le conditionnel présent sur le radical se-; le passé simple et le
subjonctif imparfait sur le radical fu-; le subjonctif présent et Vimpéralif présent sur
le radical soy- (forme pleine) ouïe radical soi- (forme abrégée), selon que la termi¬
naison est sonore ou muette.
TEMPS TEMPS
TEMPS SIMPLES TEMPS SIMPLES
COMPOSÉS COMPOSÉS
Indic:atif SUBJC)NCTIF
J’ eu - s J’ eus eu
T» eu - s Tu eus eu PRESENT PASSÉ
II eu - t Il eut eu — —
Nous eû - mes Nous eûmes eu Ai - e Aie eu
Vous eû - tes Vous eûtes eu
Ils eu - rent Us eurent eu Ay - ons Ayons eu
Ay - ez Ayez eu
TEMPS TEMPS
TEMPS SIMPLES TEMPS SIMPLES
COMPOSÉS COMPOSÉS
Je fu - s J’ eus été
Tu fu - s Tu eus été PRÉSENT PASSÉ
Il fu - t Il eut été
Nous eûmes été Soi - S Aie été
Nous fû - mes
Vous fû - tes Vous eûtes été
Ils eurent été Soy - ons Ayons été
Ils fu - rent
Soy - ez Ayez été
FUTUR ANTERIEUR
CONDI"flONNEL
FUTUR
TEMPS TEMPS
TEMPS SIMPLES TEMPS SIMPLES
COMPOSÉS COMPOSÉS
J’ aim - aïs J’ avais aimé Que j' aim - asse Que j’ eusse aimé
Tu aim - ais Tu avais aimé Que tu aim - asses Que tu eusses aimé
Il aim - ait Il avait aimé Qu’ il aim - ât Ou’ il eût aimé
Nous aim - ions Nous avions aimé Que nous aim - assions Que nous eussions aimé
Vous aim - iez Vous aviez aimé Que vous aim - assiez Que vous eussiez aimé
Ils aim - aient Ils avaient aimé Qu’ ils aim - assent Qu’ ils eussent aimé
2° Dans les verbes dont le radical est terminé par un g, comme mang-er :
devant une terminaison commençant par un a ou un o, le g est suivi d’un e :
je mang-e, vous mang-iez, mais: il mange-a, nous mange-ons.
2° Dans les verbes dont le radical se termine par une syllabe contenant
un e fermé (é), comme céd-er; devant les terminaisons muettes -e, -es, -ent,
l’e fermé du radical se change en e ouvert, marqué par un accent grave (è) :
espér-er : j’espè-re céd-er ; tu cè-des répét-er : ils répèt-ent
(mais : nous espér-ons); (mais : vous céd-ez) ; (mais : il répét-ait).
3° Dans les verbes dont le radical se termine par un y : devant les termi¬
naisons muettes -e, -es, -ent, l’y, en règle générale, se change en i:
b. Le changement est facultatif si le verbe est en -ayer (l’y, s’il est main¬
tenu dans l’orthographe, doit être maintenu dans la prononciation) :
essay-er : j’essay-e ou j’essai-e (mais : nous essay-ons).
Par contre, les verbes convoy-er et dévoy-er forment régulièrement ces deux
temps: je convoi-erai, je convoi-erais.
TEMPS TEMPS
TEMPS SIMPLES TEMPS SIMPLES
COMPOSÉS COMPOSÉS
Indk:atif SuBJf) N CT IF
CONDI TIONNEL
FUTUR FUTUR ANTÉRIEUR
J’ aurai fini L
Je fin - irai PRÉSENT PASSÉ (ire forme)
Tu fin - iras Tu auras fini — —
Il fin-ira Il aura fini Je fin - irais J’ aurais finw
Nous fin - irons Nous aurons fini Tu fin - irais Tu aurais fini
Vous fin - irez Vous aurez fini Il fin - irait Il aurait fini
Ils fin-iront Ils auront fini Nous fin - irions Nous aurions fini
Vous fin - iriez Vous auriez fini
Ils fin - iraient Ils auraient fini
pas’. LeS formes du subjonctif imparfait n’ont pas, malgré les apparences, la syllabe intercalée. On ne confondra
Indicatif Subjonctif Infinitif Participe
Je serais tombé
259. — Ont le radical invariable les verbes dont le radical est terminé par
un des groupes de consonnes 11, ir, vr (Tableau A, I, p. 182):
cueill-ir, offr-ir, ouvr-ir.
i. Le subjonctif présent des verbes qui ont un radical tonique et un radical atone ne se forme pas tout
entier sur la ire persoime du pluriel de l’indicatif présent, mais sur la ir,! (radical atone) ou la 3 e (radica’
tonique), selon que la terminaison du subjonctif est sonore (-ions, -iez) ou muette (-e, -es, -e; -ent) :
Que je reçoive Que nous recevions
(rad. de la 3e pers. du pluriel : (rad. de la i1* pers. du pluriel ;
[ilsj reçoiv- [ent]). [nous] recev- [on»U-
T.E VERBE 179
Ces verbes ont au singulier de Vindicatif présent (lr®, 2® et 3® personnes) et
de l’impératif (2e personne) les terminaisons -e, -es, -e des verbes en -er
(1er Groupe) :
je cueill-e, tu cueill-es, il cueill-e, cueill-e; j’offr-e, tu offre-s, il offr-e, offr-e;
j’ouvr-e, tu ouvr-es, il ouvr-e, ouvr-e.
2° Ils ont Vindicatif futur en-irai et le conditionnel présent en -irais, sauf cueillir,
quia ces temps en -erai et -erais, comme les verbes en -er (1er Groupe):
j’offr-irai, j’offr-irais ; j’ouvr-irai, j’ouvr-irais;
mais: je eueill-erai, je cueili-erais.
2° Une série de verbes dont le radical est terminé par une des consonnes
r ou n (Tableau A, II, 2°, p. 182-184) :
mour-ir, ten-ir.
180 LA MORPHOLOGIE DU FRANÇAIS
Impératif présent
Subjonctif présent
que je meur-e, que tu meur-es, qu’il meur-e, que je tienn-e, que tu tienn-es, qu’il tienn-e,
qu’ils meur-ent; qu’ils tienn-ent;
que nous mour-ions, que vous mour-iez. que nous ten-ions, que vous ten-iez.
N. B. — 1° Les verbes de cette série dont le radical est en -r ont le passé simple
en -is ou en -us, le subjonctif imparfait en -isse ou en -usse, le participe passé en
-i8 ou en -t :
Ceux dont le radical est en -n ont un passé simple irrégulier, dont le radical et la
terminaison sont de forme anormale ; mais leur participe passé, régulièrement formé,
est en -u :
je tin-s, que je tin-sse ; ten-u.
2° Ils ont tous Vindicatif futur en -rai et le conditionnel présent en -rais, mais
ceux dont le radical est en n- intercalent un -d- entre ce radical et la terminaison
(radical appuyé, § 240, N. B., 2°, d) :
je mour-rai, je mour-rais; je tien-d-rai a, je tien-d-rais.
N. B. — Aces diverses formes, le radical bouill- perd sa consonne finale (ill-, c.-à-d. I
mouillé, § 240, N. B., 2°, g) devant la consonne de la terminaison (§ 260, 1°).
4° Le verbe fuir, le seul des verbes en -ir dont le radical soit terminé par
une voyelle, se conjugue pratiquement comme un verbe de la 2® catégorie,
2e série (§ 260, 2°) : il a le radical plein, qui est fuy-, devant une terminaison
sonore; le radical abrégé, qui est fui-, devant une terminaison muette; le
radical élidé (§ 240, N. B., 2°, c), qui est fu-, devant une terminaison com¬
mençant par un i (sauf -ions et -iez) :
nous f uy-ons, vousfuy-ez; je fuy-ais, nous fuy-ions, vousfuy-iez; fuy-ant;
jefui-s, ilfui-t, ilsfui-ent; quejefui-e;
je fu-is (passé simple) ; qu’il fu-isse (rare) ; je fu-irai; je fu-irais; fu-i.
182 Tableau A. — Verbes du
Condi¬
Infinitif Indicatif
tionnel
I. — Verbes à
Radloal à consonne
>j0TES._i.De même : tressaillir. Pour saillir, qui est défectif, voir Tableau D, II, p. 206.— 2. De même : accueillir,
recueillir. — 3. Pour faillir, qui est défectif, voir Tableau D, II, p. 206. — 4. De même : entrouvrir, rouvrir; couvrir,
II. — Verbes à
1° Radical à consonne
j je sen-s
sent-ir 4 je sent-ais je sent-is je sent-irai je sent-irais
< nous sent-ons;
j je sor-s je sort-irais
sort-ir 5 je sort-ais je sort-is je sort-irai
( nous sort-ons;
j je ser-s
serv-ir 6 je serv-ais je serv-is je serv-irai je serv-irais
( nous serv-ons;
2° Radical à consonne
j acquier-s
J’acqu-is j’acquer-rais
acquér-ir1^ nous acquér-ons j’acçfuér-ais j acquer-rai
(rad. abrégé)
ils acquièr-ent2
je rmeur-s
mour-ir \ nous mour-ons je mour-ais je mour-us je mour-rai je mour-rais
ils meur-ent;
radical invariable.
finale: en 11-, fr-, VT~.
découvrir, recouvrir.
radical variable.
finale: en ITT—, t—, V-.
dor-s ayant dorm-i
que je dorm-e que je dorm-isse dorm-ant dorm-i
dorm-ons;
men-s ayant ment-i
que je ment-e que je ment-isse ment-ant ment-i
ment-ons;
par-s étant part-i
que je part-e que je part-isse part-ant part-i
part-ons;
repen-s-toi s’étant
que je me se
que je me repent-e repent-ons- repent-i repent-i
repent-isse nous; repent-ant
sen-s
que je sent-e que je sent-isse sent-ant sent-i ayant sent-i
sent-ons;
sor-s étant sort-i
que je sort-e que je sort-isse sort-ant sort-i
sort-ons;
ser-s ayant serv-i
que je serv-e que je serv-isse serv-ant serv-i
serv-ons;
— 5. De même : ressortir, au sens de «-sortir de nouveau ». Par contre, ressortir, au sens de « être du ressort de, relever
de », et assortir se conjuguent comme finir (2e Groupe). — 6. De même : desservir, resservir. Par contre, asservir se conjugue
comme finir (2e Groupe).
Inale : en r- ou n
que j’aequièr-ea acquier-s acqu-îs
que nous acquér-ions que j’acqu-isse acquér-ant ayant acqu-is
acquér-ons; (rad. abrégé)
qu’ils acquièr-ent; (rad. abrégé)
que je meur-e meur-s mo r-t
que nous mour-ions que je mour-usse mour-ant (rad. étant mor-t
mour-ons;
qu’ils meur-ent; étymologique)
Condi¬
Infinitif Indicatif
tionnel
je tien-s je tin-s4
je tien-d-rai je tien-d-rais
ten-Ir 3 nous ten-ons je ten-ais (formation
(rad. appuyé) (rad. appuyé)
ils tienn-ent; anormale)
je vien-s je vin-s7
(formation je vien-d-rai je vien-d-rais
ven-lr • nous venons je ven-ais (rad. appuyé)
anormale) (rad. appuyé)
ils vienn-ent;
Notes. — i. De même : conquérir, enquérir (s*), requérir. — 2. Noter l’accent grave du radical tonique devant un e
muet.— 3. De même : abstenir (s*), appartenir, contenir, détenir, entretenir, maintenir, obtenir, retenir, soutenir. —
4. ire et 2e pers. du plur. : tînmes, tîntes, avec un accent circonflexe. — 5. 3e pers. du sing. : tînt, avec un accent circon¬
flexe. — 6. De même: advenir (verbe impersonnel, § 271); circonvenir, convenir, contrevenir (se conjuguent avec avoir) ;
III. — Verbes à
je bou-s je bouill-is
bouill-ir je bouill-ais je bouill-irai je bouill-irais
nous bouill-ons;
vêt-ir1 je vêt-s, il vêt je vêt-ais je vêt-irais
je vêt-is je vêt-irai
nous vêt-ons ;
je cour-s je cour-ais
cour-ir 2 je cour-us je cour-rai je cour-rais
nous cour-ons;
je fui-s
fu-ir3 je fu-is je fu-irai je fu-irais
nous fuy-ons je fuy-ais
(rad. élidé) (rad. élidé) (rad. élidé)
ils fui-ent;
Votes. — i. De même : dévêtir, revêtir. Par contre, investir et travestir se conjuguent comme finir (2e Groupe). Le
verbe simple vêtir ne s’emploie guère qu’à l’infinitif présent (forme pronominale) et au participe passé. — 2. De même :
263. Ont à l’infinitif un radical de forme pleine terminé par une consonne
(v ou 1) :
1° Les verbes recevoir, devoir, mouvoir, qui se conjuguent tous les
trois de la même manière (Tableau B, 1°, 1, p. 188).
Ces verbes ont Vindicatif présent et Vimpératif présent en -s1, Vindicatif
1 ■ Nous nous servirons dorénavant de cette formule abrégée en parlant des verbes qui ont au singulier de
l’iudicatif présent (ir*\ 2% 3e personnes) et de l'impératif présent (2e personne) les terminaisons -s, -s, -1.
Subjonctif Impératif Participe
devenir, disconvenir, intervenu , parvenir ; prévenir (se conjugue avec avoir) ; provenir, redevenir, revenir, souvenir
(se) ; subvenir (se conjugue avec avoir) ; survenir. — 7. ire et 28 pers. du plur. : vînmes, vîntes, avec un accent
circonflexe. — 8. 3' pers. du sing. : vînt, avec un accent circonflexe.
particularités.
que je bouilî-e que je bouill-isse bou-s
bouill-ant bouill-i ayant bouill-i
bouill-ons ;
que je vêt-e vêt-s
que je vêt-isse vêt-ant vêt-u ayant vêt-u
vêt-ons;
que je cour-e cour-s
que je cour-usse cour-ant cour-u ayant cour-u
cour-ons;
que je fui-e que je fu-isse
que nous fuy-ions (rad. élidé; fui-s fu-i
fuy-ant ayant fu-i
forme rare) fuy-ons (rad. élide)
qu’ils fui-ent;
accourir, concourir, discourir, encourir, parcouru, recourir, secourir. — 3. De même : enfuir (s').
2° Les verbes pouvoir, vouloir et valoir, qui présentent dans leurs conju¬
gaisons des analogies et des différences (Tabl. B, 1°, 2, p. 188).
a. Ils ont Vindicatif présent en -x (au lieu de s), mais pouvoir et vouloir ne
forment pas ce temps comme valoir :
Pouvoir et vouloir le forment sur le radical plein, qui est pouv-, voul-
(forme atone) ou peuv-, veul- (forme tonique, devant un e, réduite à
peu-, veu- devant un x ou un t), selon que la terminaison est sonore ou
muette :
( jepeu-x, tu peu-x, il peu-t, ( je veu-x, tu veu-x, il veu-t,
pouv-oir < nous pouv-ons, vous pouv-ez, voul-oir l nous voul-ons, vous voul-ez,
( ils peuv-ent ; ( ilsveul-ent.
Valoir le forme sur le radical plein, qui est val-, ou sur le radical vocalisé,
qui est vau-, selon que la terminaison commence par une voyelle ou par
une consonne :
. . ( je vau-x (au lieu de : val-x), tuvau-x, il vau-t (au lieu de : val-t),
va -oir ^ nous val-ons, vous val-ez, ils val-ent.
c. Ils ont le subjonctif présent formé sur un radical mouillé, pouvoir sur
puiss-, vouloir sur veuill- (sauf aux lre et 2e personnes du pluriel), valoir sur
vaill- : que je puiss-e, que je veuill-e, que je vaill-e,
(niais : que nous voul-ions, que vous voul-iez) .
264. Ont à l’infinitif un radical de forme réduite terminé par une consonne
v ou s) les verbes voir et asseoir, dont le radical v- ou ass[e]~ est un
radical élidé (Tableau B, 2°, p. 190) :
1° Le verbe voir, en règle générale, forme ses temps sur le radical plein,
qui est voy-, ou sur le radical abrégé, qui est voi-, selon que la terminaison
est sonore ou muette t
. j je voi-s, il voi-t, nous voy-ons, vous voy-ez, ils voi-ent;
V-0ir ( je voy-ais, nous voy-ions; quejevoi-e; voy-ant.
b. Sur un radical plein, qui est assey-, devant une voyelle, même devant
un e muet, ou sur un radical abrégé, qui est assié- ou assied-, devant une
Tableau B. — Verbes du
Condi¬
Infinitif Indicatif
tionnel
N. B. • • Tous les verbes du 3' Groupe en -oir ont un radical variable. 1° Radical à consonne
1° f je reçoi-s
recev-oir ' nous recev-ons je reç-us
je recev-ais je recev-rai je reeev-rais
(rad. élidé)
^ ils reçoiv-ent;
i je doi-s
dev-oir! | nous dev-ons je d-us
je dev-ais je dev-rai je dev-rais
(rad. élidé)
( ils doiv-ent;
f je meu-s
mouv-oir3 J nous mouv-ons je m-us
je mouv-ais je mouv-rai je mouv-rais
(rad. élidé)
f ils meuv-ent;
2 ° jepeu-x1
pouv-oir ) nous pouv-ons je p-us je pour-rai je pour-rais
je pouv-ais
(rad. élidé) (rad. assimilé) (rad. assimilé)
* ils peuv-ent;
, je veu-x
voul-oir < nous voul-ons je voul-ais je voul-us je vou-d-rai je vou-d-rais
' ilsveul-ent; (rad. appuyé et vocalisé)
j je vau-x je vau-d-rai || je vau-d-rais
val-oir 7 je val-ais je val-us
» nous val-ons; (rad. appuyé et vocalisé.)
3° ! jesai-s
je sav-ais je s-us je sau-rai je sau-rais
sav-oir 1 nous sav-ons; (rad. élidé) (rad. vocalisé) (rad. vocalisé)
Notes. — 1. De même : apercevoir, concevoir, décevoir, percevoir. — 2. De même : redevoir (mais part, passé : redu,
sans accent). — 3. De même: émouvoir (mais part, passé : ému, sans accent), promouvoir (seules formes usitées, en
dehors de 1 infinitif : part, présent promouvant ; part, passé promu, sans accent). — 4. Ou puis, formé sur le radical
mouillé puiss-, réduit à pin- (radical abrégé). —• 5. A remplacé puiss-ant (radical mouillé), qui subsiste comme adjectif.
LE VERBE 189
ionsonne (assié- devant un r ; assied- devant un -s, ou devant un -t, dont
le d entraîne d’ailleurs la chute) :
^ j'assied-s, il assied (sans l), nous assey-ons, vous assey-ez, ils assey-ent;
asse-oir s j’assey-ais, nous assey-ions; que j’assey-e; assey-ant;
( j’assié-rai; j’assié-rais.
3e GROUPE en -oir.
.- 1
que je reçoiv-e
que je reç-usse reçoi-s reç-u .
que nous rec.ev-ions recev-ant
(rad. élidé) recev-ons; (rad. élidé) ayant reî'u
qu’ils reçoiv-ent;
que je doiv-e d-û ayant d-û
que je d-usse doi-s [rare]
que nous dev-ions dev-ant (rad. élidé)
(rad. élidé) dev-ons;
qu’ils doiv-ent; [Écrire : due, dus, dues, sans accent.]
que je meuv-e m-û | ayant in-ù
que je m-usse meu-s
que nous mouv-ions mouv-ant (rad. élidé)
(rad. élidé) mouv-ons;
qu’ils meuv-ent; [Écrire: mue, mus, mues, sans accent.]
que je veuill-e
veuill-e
(rad. mouillé, que je voul-usse voul-ant® voul-u ayant voul-u
(rad. mouillé)
sauf : voul-ions, voul-iez.
que je vaill-e vau-x [rare]
(rad. mouillé)
que je val-usse val-ant8 val-u ayant val-u
val-ons;
— 6. A remplacé veuill-ant (radical mouillé), qui subsiste, sous une forme altérée, dans les adjectifs bienveillant et
malveillant. —• 7. 0e même équivaloir, prévaloir (mais subjonctif présent : que je prévale), revaloir. —■ 8. A remplacé
vaill-ant (radical mouillé), qui subsiste comme adjectif. •—• 9. A remplacé sav-ant (radical plein), qui subsiste comme
adjectif. — [Voir la suite du Tableau p. 190.]
Infinitif
Condi¬
Indicatif
tionnel
2° Radical à consonne
je voi-s .
je v-is je ver-rai
v-oir1 | nous voy-ons je voy-ais je ver-rais
(rad. élidé) (rad. assimilé) (rad. assimilé)
ils voi-ent;
j’assoi-s
nous assoy-ons j’assoy-ais j’as9oi-rai j’assoi-rais
\ ils assoi-ent,
j’ass-is
ass|e]-oirs < ou ou (rad. élidé)
j’asssed-s
nous assey-ons j’assey-ais j’ass'é-rai j’assié-rais
\ ils assey-ent;
je sursoi-s
sur6[6j-oir ^ nous sursoy-ons jesursoy-ais je surs-is
je surseoi-ra: jesurseoi-rais
(rad. élidé)
ils sursoi-ent;
Notes. — i. De même : entrevoir, pourvoir (mais passé simple : je pourvus; indicatif futur : je pourvoirai ; condi¬
tionnel présent : je pourvoirais ; subjonctif imparfait: que je pourvusse), prévoir (mais indicatif futur : je prévoirai;
N. B. — Ces verbes ont tous Vindicatif présent et l'impératif présent en -s, Vindi¬
catif futur en -rai et le conditionnel présent en -rais.
Les verbes à radical invariable terminé par une consonne ont, en règle générale,
le passé simple en -is, le subjonctif imparfait en -isse, le participe passé en -u,
exceptionnellement en -is.
Les verbes à radical invariable terminé par une voyelle ont le passé simple en -is
ou en -us, le subjonctif imparfait en -isse ou en -usse, le participe passé en -i ou
en -u.
Les verbes à radical variable ont le passé simple généralement en -is, quelquefois
en -us; le subjonctif imparfait en -isse, quelquefois en -usse; le participe passe
généralement en -t, quelquefois en -u, exceptionnellement en is, en-i ou en -é.
que je voi-e
que je v-isse voi-s V-U
que nous voy-ions voy-ant ayant v-u
(rad. élidé) voy-ons; (rad. élidé)
qu’ils voi-ent;
que j’assoi-e
assoi-s
que nous assoy-ions assoy-ant
qu’ils assoi-ent, assoy-ons,
que j’ass-is^e ass-is
ou (rad. élidé) ou ou (rad. élidé) ayant ass-is
assied-s
que j’assey-e; assey-ant
assey-ons;
que je sursoi-e
sursoï-s
que nous sursoy-ions que je surs-isse sursoy—mt
surs-is
ayant surs-is
(rad. élidé) sursoy-ons; (rad. élidé)
qu’ils sursoi-ent;
conditionnel présent : je prévoirais), revoir. — 2. De même : rasseoir (usité surtout, comme asseoir, à la forme prono¬
minale : s’asseoir, se rasseoir). Pour le verbe simple seoir, voir § 270, Tableau D, III, p. 209).
Ces verbes forment régulièrement tous leurs temps sur ce radical, dont ils
gardent le d final devant une consonne comme devant une voyelle; à l’indicatif
présent, 3e personne du singulier, ce d entraîne la chute de la terminaison t:
Ces verbes forment régulièrement tous leurs temps sur ce radical, dont ils
gardent le p final devantune consonne comme devant une voyelle; à l’indicatif
présent, 3e personne du singulier, ce p laisse subsister la terminaison t :
je romp-s, il romp-t (avec t), nous romp-ons; jeromp-ais; jeromp-ia;
jeromp-rai, je romp-rais;
romp-re
que je romp-e, que je romp-isse; romp-s;
romp-ant, romp-u.
192 LA MORPHOLOGIE DU FRANÇAIS
b. Les verbes en -ettre forment leurs temps comme les verbes en -attre,
sauf le passé simple, le subjonctif imparfait et le participe passé, qu’ils forment
sur le radical élidé1 ; ils ont le participe en -is, et non en -u :
Ce verbe forme régulièrement tous ses temps sur ce radical, dont il garde
le c final devant une consonne comme devant une voyelle, mais en le repré¬
sentant par qu- devant toutes les voyelles saufu; à l’indicatif présent, 3e per¬
sonne du singulier, le c entraîne la chute de la terminaison t :
vaincre ( vaine—s, il vainc (sans t), nous vainqu-ons; je vainqu-ais ;
(radical- ) jevainqu-is; jevainc-rai; je vainc-rais;
vainc- ou vainqu-) ) que je vainqu-e ; que je vainqu-isse ; vainc-s;
l vainqu-ant; vainc-u.
287. Ont le radical invariable terminé par une voyelle les verbes conclure
et rire, dont le radical est respectivement en -u et en -i (Tableau C, I.
2°, p. 200) : conclu-re, ri-re.
i. Malgré cette modification du radical, limitée d’ailleurs à trois temps, il nous a paru pédagogiquement
utile de présenter ces verbes avec les verbes à radical « invariable » : les verbes en -ettre ressemblent trop aux
verbes en -attre pour en être séparés ; de même, plus bas (§ 267), les verbes conclure et rire diffèrent trop des
verbes en -ne à radical variable (§ 269, 20) pour en être rapprochés.
I. K VEH BE
193
Ces verbes forment régulièrement leurs temps sur ce radical, sauf le passé
simple, le subjonctif imparfait et le participe passé, qu’ils forment sur le
radical élidé :
je conclu-s, il conclu-t, nous conclu-ons; je conclu-als; jeconcl-us;
oonclu-re je conclu-rai ; je conclu-rais;
(rad. élidé : concl-) que je conclu-e; que je concl-usse; conclu-s;
conclu-ant; concl-u.
je ri-s, il ri-t, nous ri-ons; je ri-ais; je r-ls;
rl-re jeri-rai; jeri-rais;
(rad. élidé : quejeri-e, que je r-isse ; ri-a;
ri-ant, r-i.
N. B. — L’i final du radical du verbe rire ne s’élide pas devant Pi initial de la
terminaison -ions (1» personne du pluriel ; indicatif imparfait et subjonctif présent):
nous ri-ions comme nous conclu-ions
(si cet i s’élidait, nous r-ions, à l’indicatif imparfait, se confondrait avec nous ri-ons, de l’indicatif présent).
Le radical de ces verbes est, à l’infinitif, un radical appuyé (§ 240, N. B., 2°, d).
Devant une consonne, ce radical ne subit aucune modification; mais, à
l’indicatif présent, 3e personne du singulier, son d final entraîne la chute de
la terminaison t :
prend-re \ . je Prend~8. jl Prend (3ans V /
( je prend-rai ; je prend-rais; prend-s.
coud-re j je coud-s, il coud (sans t);
l jecoud-rai; je coud-rais; coud-8.
Au passé simple, qui est en -is, au subjonctif imparfait, qui est en -isse,
et au participe passé, qui est en -is, le radical appuyé est remplacé par le
radical élidé, qui est pr- :
prend-re ( je pr-is; que je pr-isse;
(rad. élidé : pr-) ( pr-is.
i. Les verbes coudre et moudre viennent des verbes oos-ere (latin vulgaire) et mol-ere (latin classique), d’où
les radicaux cous- et moul-.
LE VERBE 195
Devant une voyelle, le radical appuyé est remplacé à tous les temps, sauf
au passé simple, au subjonctif imparfait et au participe passé, par le radical
plein, qui est en -solv- (résolv-) :
résoud-re ( nous résoiv-ons ; je résoiv-ais ;
(rad. plein : résol v-) { que je résolv-e; résoiv-ant.
Au passé simple, qui est en-us, au subjonctif imparfait, qui est en -usse,
et au participe passé, qui est en -u, le radical appuyé est remplacé par le
radical abrégé, de forme non vocalisée, qui est en -sol- (résol-) :
résoud-re ( je résol-us ; que je résol-usse ;
(rad. abrégé : résol-) ( résol-u.
i. Le radical plein de ce verbe est résolv-; le radical abrégé eat réaol-, dont résou- est la forma
vocalisée (§ 340, N. B., 2% e).
196 LA MORPHOLOGIE DU FRANÇAIS
Devant une voyelle, le radical appuyé est remplacé à tous les temps, sauf
au passé simple, au subjonctif imparfait et au participe passé, par le radical
plein, qui est en -aiss- (connaiss-) ou en -oiss- (croiss-) :
connatt-re J nous connaiss-ons ; je connaiss-ais ;
(rad. plein: connaiss-) ( que je connaiss-e ; connaiss-ant.
croît-re j nous croisa-ons ; je croiss-ais ;
(rad. plein : croiss-) ( que je croiaa-e ; croiss-ant.
Au passé simple, qui est en -us, au subjonctif imparfait, qui est en -usse,
et au participe passé, qui est en —u, le radical appuyé est remplacé par le
radical élidé, qui est conn— ou cr— ï
connaît-re 1 je conn-us ; que je conn-usse;
(rad. élidé: conn-) ( oonn-u.
croît-re J je cr-ûs; que je cr-ûsse ;
(rad. élidé: cr-) ( or-û.
Son participe passé, formé sur le latin nalus (radical anormal), est exceptionnel¬
lement en -é : né.
2° Les verbes en -aître et en -oître ont un accent circonflexe sur l’i du radical,
quand cet i est suivi d’un t:
connalt-rc : il connaît, je connaît-rai, je connaît-rais;
croît-re: il croît, je croît-rai, je crott-rais.
Devant une voyelle, le radical abrégé est remplacé, même au passé simple
et au subjonctif imparfait, par le radical plein, qui est en —is— dans les verbes
en -[u]ire (cuis-) et en -iv- dans le verbe écrire (écriv-) :
cui-re i nous cuis-ons; jecuis-ais; écri-re ( nous écrivons ; j’écrivais •
(rad. plein: 1 que je cuis-e ; cuis-ant ; (rad. plein : J que j’écriv-e ; écri v-ant • ’
cuis-) ( je cuis-is; que je cuis-isse. écriv) f j’écrivis; que j'écrivisse.
2° Les verbes en —ire (sauf écrive), dont le radical est terminé par un i
précédé d’une consonne (Tableau C, II, 2°, 2, p. 204):
confi-re.
Devant une voyelle, le radical abrégé est remplacé à tous les temps, sauf
au passé simple et au subjonctif imparfait, par le radical plein, qui est en
-is- (confis-) :
confi-re ( noug oonfis-ons, ils oonfls-ent ; je confîs-ais;
(rad. plein: confis-) I que je confls-e ; confis-ant.
2° Le verbe lire a son passé simple en -us et son subjonctif imparfait en -usse,
formés sur le radical élidé : je l-us; que je l-usse.
Devant une voyelle, le radical abrégé des verbes en -aire est remplacé à
tous les temps, sauf au passé simple, au subjonctif imparfait et au parti¬
cipe passéj par le radical plein, qui est en -ais- (plais-) :
p!al-re t nous plals-ons; jeplala-ais;
(rad. plein : plaie-) ( que je ptaie-e; plais-ant.
I.F VERBE
199
Le radical abrégé du verbe boire est remplacé, dans les mêmes conditions,
par le radical plein, qui est buv- (forme atone) ou boiv- (forme tonique),
selon que la terminaison est. sonore ou muette :
boi-rc . nous buv-ons, ils boiv-ent ; je buv-ais ;
(rad. plein : que je boiv-e, que nous buv-ions, qu’ils boiv-ent ;
buv- ou boiv-) ( buv-ant.
, ?;■ B' VCrî)e faire> ,J’une fa5°n générale, forme ses temps comme les autres
n.,i ~a‘re’iC est'a'd're snr le radical abrégé, qui est fai-, ouïe radical plein,
vo clle- îaiS~’ Sel°n que la terrmnaison commence par une consonne ou par une
y je fai-s, il fai —t ;
nous fais-ons; je fais-ais, nous fais -ions; fais -ant.
c. Le subjonctif présent sur un radical mouillé, qui est fass- (§ 240, N. B., 2°, g) :
que je fass-e.
.La conjugaison du verbe boite sera utilement rapprochée de celle du verbe recevuir (§ 263, i°), et la cou
jugaison du verbe croire de celle du verbe voir (§ 264, i°).
Tableau C. — Verbes du
200
CONDI¬
Infinitif Indicatif TIONNE!.
I. — Verbes à
10 Radical à
1"
2°
romp-re1! je romp-sls je romp-ais je romp-is je romp-rai je romp-rais
3 ° ( je bat-s
batt-ro14 il bat15 je batt-ais je batt-is je batt-rai je batt-rais
f nous battons;
i. je met-s
je m-is je mett-rai je mett-rais
mett-re16 < il met15 je mett-ais (rad. élidé)
‘ nous mett-ons;
4° Il . . la
,, jevainc-s18 je vaînqu-ais je vainqu-is je vainc-rai je vainc-rai
vainc-re17
( nous vainqu-ons;
NOXES. — De même: répandre. — 2. 3e pers. du sing. sans i, dans tous les verbes de cette série: dp and, etc. —
3. De même: condescendre, redescendre. — 4. De même: pourfendre, refendre. — 5. De même : appendre, dépendre, 1
rependre, suspendre. — 6. De même: attendre, étendre, détendre, distendre, entendre, étendre, prétendre, retendre. —j
7. De même: revendre. — 8. De même: confondre, refondre, morfondre (se). — 9. De même: correspondre. — 10. De|
2" Radical à
NoTit9. — 1. De même ; exclure; inclure (seules tonnes usitées: inclus, incluse); reclure (seules formes usitées :
3® GROUPE en -re 201
Impé¬
Subjonctif Participe
ratif
radical invariable.
consonne finale.
que j’épand-e que j' épand-isse épand-s épand-ant épand-u ayant épand-u
que je défend-e que je défend-isse défend-s défend-ant défend-u ayant défend-u
que je descend-e que je descend-isse descend-s descend-ant descend-u ayant descend-u
que je fend-e que je fend-isse fend-s fend-ant fend-u ayant fend-u
que je pend-e que je pend-isse p end-s pend-ant pend-u ayant pend-u
que je rend-e que je rend-isse rend-s rend-ant rend-u ayant rendu
que je tend-e que je tend-isse tend-s tend-ant tend-u ayant tend-u
que je vend-e que je vend-isse vend-s vend-ant vend-u ayant vend-u
que je fond-e que je fond-isse fond-s fond-ant fond-u ayant fond-u
que je pond-e que je pond-isse pond-s pond-ant pond-u ayant pond-u
que je répond-e que je répond-isse répond-s répond-ant répond-u ayant répond-u
que je tond-e que je tond-isse tond-s tond-ant tond-u ayant tond-u
que je m-isse
met-s
m-is ayant m-is
que je mett-e (rad. élidé) mett-ant (rad. élidé)
même: démordre, remordre. —- u. De meme: détordre, retordre. —• 12. De même: corrompre, interrompre. — 13. 3e pers.
du sing. avec un t: romp-t. — 14. De même : abattre, combattre, débattre, ébattre (s’), rabattre, rebatlre. — 15. 3e pers.
du sing. sans autre t que celui du radical. — 16. De même : admettre, commettre, démettre, émettre, entremettre (s’), omettre,
permettre, promettre, remettre, soumettre, transmettre. — 17. De même : convaincre. — 18. 36 pers. du sing. sans t: vainc.
voyelle finale.
reclus, recluse). — 2. De même : sourire. — 3. Noter l’absence d'élision (§ 367, N. B.). — [Voir la suite du Tableau p.303.]
Condi¬
Infinitif Indicatif
tionnel
II. — Verbes à
1° Radical à
r Je prend-s3
Je pr-is
prend-re1 nous pren-ons je pren-ais je prend-rai je prend-rais
(rad. élidé)
ils prenn-ent;
( je coud-s2
coud-re3 je cous-ais je coua-is je coud-rai je coud-rais
) nous coua-ons;
{ je moud-sa
moud-re je moul-ais je moul-us je moud-rai je moud-rais
t nous moul-ons;
2°
radical variable.
consonne finale.
que je prenn-e
que nous pren-ions que je pr-isse pr-ls
(ra . élidé) prend-s pren-ant ayant pr-is
qu’ils prenn-ent; (rad. élidé)
que j astreign¬
que j'astreign-e astrein-s astreign-ant astrein-t ayant astrein-t
isse
que j’atteign-e que j ’atte i g n -isse attein-s atteign-ant attein-t ayant attein-t
5°
je sui-s
suiv-re15 je suiv-ais je suiv-is je suiv-rai je suiv-rais
nous suiv-ons ;
je vi-s je véc-us
viv-re19 je viv-ais je viv-rai je viv-rais
nous viv-ons ; (rad. irrégulier)
Notes. — i. De même : apprendre, comprendre, éprendre (s*), entreprendre, méprendre (se), reprendre, surprendre. —
2.3e pers. du sing. sans t: prend, coud, moud. — 3. De même : découdre, recoudre. —- 4. De même : étreindre, restreindre.
— 5. De même : dépeindre, repeindre. — 6. De même : déteindre, reteindre. — 7. De même : adjoindre, disjoindre,
enjoindre, rejoindre. — 8. De même : absoudre, dissoudre (mais passé simple inusité; participe passé : absous, oute; dissous,
otite).— 9. De même : méconnaître, reconnaître. Noter l’accent circonflexe sur Yi devant un t: connaît, etc. — 10. De même :
2° Radical à
i°
( ie condui-s je conduis-
oondui-re 1 nous conduis-cns ; [ais je conduis-is je condui-rai je condui-rais
je construi-s je construis¬
construi-re2 ais je construis-is je construi-rai je construi-rais
nous constî'ui3-ons;
je cui-s je cuis-ais
cui-re3 je cuis-is je cui-rai je cui-rais
nous cuis-ons;
11 a
lui-re4 S je
J lui-s, . je luis-ais je luis-is je lui-rai je lui-rais
f nous luis-ons;
je nui-s je nuis-ais
nui-re je nuis-is je nui-rai je nui-rais
nous nuis-ons;
j ’écri-s j’écriv-ais
écri-re6 j’écriv-is j ’écri-rai j’écri-rais
nous écrîv-ons ;
2° |
; je confl-s je conf-is
confi-re6 je confis-ai? je confi-rai je confi-rais
nous confls-ons; (rad. élidé)
; je suffi-s je suff-is
suffi-re je suffls-ais je suffi-rai je sufïi-rais
1 nous suffis-ons; (rad. élidé)
je di-s je dis-ais je d-is
di-re7 je di-rai je di-rais
nous dis-ons8; (rad. élidé)
je li-s je l-us
li-re9 je lis-ais je li-rai je li-rais
nous lla-ons; (rad. élidé)
3°
je plai-s11 je pi-us
plai-re10 je piais-ais (rad. élidé) je plai-rai je plai-rais
nous plais-ons;
je tai-s je t-us
tai-re je tais-ais (rad. élidé) je tai-rai je tai-rais
nous tais-ons;
je fai-s je f-is je fe-rai je fe-rais
fai-rela je fais-ais (rad. élidé) (rad. irrégulier) (rad. irrégulier)
nous fais-ons13;
je boi-s
je b-us
boi-re nous buv-ons je buv-ais (rad. élidé) je boi-rai je boi-rais
ils boiv-ent;
je croi-s
je cr-us
croi-re14 nous croy-ons je croy-ais (rad. élidé) je croi-rai je croi-rais
\ ils croi-ent;
Notes. — i. De même : déduire, enduire, induire, introduire, produire, réduire, reproduire, séduire, traduire. —
2. De même : reconstruire, détruire, instruire. — 3. De même : recuire. — 4. De même : reluire. — 5. De même : cir¬
conscrire, décrire, inscrire, prescrire, proscrire, récrire, souscrire, transcrire. — 6. De même ; déconfire (formes usitées :
partie, passé déconfit, fite). — 7. De même ; contredire, dédire (se), interdire ; maudire (mais radical plein : maudiss-, au
lieu de : maudis-, d’où : maudiss-ons, maudiss-ais, etc.) ; médire, prédire, redire. — 8. 2e pers. du plur. : di-tes. De même :
Impé¬
Subjonctif Participe
ratif
renaître (mais temps composés inusités). Noter l'accent circonflexe sur Vi devant 'in tî fiait, 3tC,— II. Deraéme: appa- j
raitre, comparaître, disparaître, reparaître, réapparaître, transparaître. Noter V.iecsnt circonflexe sur Vi devant un t:
paraît, etc. — 12. De même : accroître, décroître (mais participe passé sans accent : aCCVU, décru). — 13. Noter l’accent
circonflexe dans : croîs, croît. — 14. Noter l’accent circonflexe à toutes les personnes J Jrûs, etc.; que je crûsse, etc.
— 15. De même : poursuivre, ensuivre fs’) [verbe impersonnel], — 16. De même : revfîlïC, Wtsrhre.
voyelle finale.
que je condui8-
que je conduis-e [isse condui-s conduis-ant C0!5flul«$ ayant condui-t
que Je construia- construi-s construis-ant ccastuii t ayant cons-
que je construia-e [isse [trui-t
que je cuia-e que jeoulo-isse cui-s cuia-ant CUÎ-i ayant cui-t
TABLEAU D. —
! Condi¬
Infinitif Indicatif
tionnel
1
I. — Verbes en
bay-er 1 Note. — Ces deux verbes ne survivent qu’à l’infinitif présent, dans les locutions:
est-er bayer aux corneilles (c.-à-d. perdre son temps en regardant en l’air) ; |
II. — Verbes en
[il* fau-t8] » je laill-irais
falll-lr1 je faill-is je faill-irai
(rad. vocalisé)
fér-lr 5 B » 9 D B
je gi-s 8
[gés-ir7] je gis-ais 9 D B
nous gis-ons;
[iss-ir9] » B 9 B B
ou-ïr11 • > [j'ou-ïs] 0 9
quèr-iria » B B 0 B
Notes. — i. C.-à-d. manquer. N’est d’usage courant que comme auxiliaire de mode, devant un infinitif (§ 243),
au sens de « être bien près de » : Je faillis mourir. S’emploie parfois comme verbe indépendant : i° au sens intransitif,
soit de « commettre une faute » : L’homme est sujet à faillir, soit de « faire défaut : La mémoire m'a. failli; 2° au sens
transitif de « s’abstenir d’accomplir (un devoir, etc.) » : Je ne faillirai pas à ma promesse. Pour le composé défaillir, voir
p. 182,1.—2. Il (l’esprit, etc.), ou elle (la mémoire, etc.). Il faut, de faillir (doublet de falloir, p. 208, Ill,n. 10),n’est pas
une forme impersonnelle. — 3. Ne survit que dans de vieilles locutions : Le cœur me faut. Au bout de l’aune faut le drap. —
4. N’est usité qu’aux temps composés. — 5. C.-à-d. frapper. Ne survit, à l’infinitif présent, que dans la vieille locution :
sans coup férir (§ 406, i°, b), c.-à-d. sans se battre. — 6. C.-à-d. frappé, atteint : Il est féru de folie ; d’où, au figuré, avec la
valeur d’un adjectif, « épris, passionné » : Il est féru de romans. — 7. C.-à-d. être étendu, en parlant surtout de blessés ou
de morts. Se conjugue sur les radicaux gi- (devant une consonne) ou gis- (devant une voyelle), comme je lis sur les
radicaux li- ou lis- (§ 269, 2’). — 8. 3e pers. du sing. : gît, avec accent circonflexe, usitée surtout dans la locution ci-gît,
LE VERBE 20V
N. B. — Les formes qui subsistent sont d’ailleurs plus ou moins employées; dans
le tableau, les plus rares sont mises entre crochets, ainsi que les infinitifs tombés
en désuétude.
Les temps dont nous donnons seulement la lre personne du singulier peuvent, sauf
indication contraire, s'employer à toutes les personnes; en pareil cas, si le radical se
modifie au pluriel devant une terminaison sonore, la lro personne du pluriel est éga¬
lement indiquée.
Les temps dont nous ne donnons pas la lre personne du singulier s'emploient stric¬
tement aux formes données.
VERBES DEFECTIFS
Impé¬
Subjonctif Participe
ratif
■ ir (2e et 3e Groupes).
9 B » » fér-u 6
9 9 9 gis-ant 9
9 9 9 9 trans-i20
c -à-d. ici repose, fréquente sur les pierres tombales. - 9. C.-à-d. sortir. - 10. C.-à-d. au figuré, avec a valeur d un
adjectif, né: Il est issu d'une vieille fa,mile. — 11. C.-à-d. entendre, dans la langue judiciaire : Ouïr les témoins. Oui les
rapports des experts. N’est usité, dans la langue courante, qu’aux temps composes, suivi de 1 infinitif : / a. oui
dire etc. Prend le tréma (§ 16, 4°) à toutes ses formes. — 12. C.-a-d. chercher. N’est usité qu à 1 infinitif piésent
aDrès les verbes de mouvement aller, venir, envoyer: Allez quérir un médecin. Pour les composes acquérir, etc., vo.r
/.a, it ,0 j. N’est usité qu’à la 30 personne (singulier et pluriel). Pour les composes assaillir, etc., voir
p 182 I. - ü. Dans ce sens, se conjugue sur finir (§ 253). - 15. H sang, etc.), ou elle (l’eau, etc). La forme
n’est pas impersonnelle. — 16. Dans ce sens, se conjugue sur cueillir (p. 182, I). — 17. 11 (le balcon etc.), ou elle (la
corniche, etc ). La forme n’est pas impersonnelle. - 18. C.-à-d. traverser, pénétrer, en parlant dujroid.jle lapeur, etc.
— 19 II (le vent, etc.), ou elle (la peur, etc.). La forme n’est pas impersonnelle,
- 20. N'est guère usité qu’aux temps
composés : La bise m'a transi. — [Voir la suite du Tableau p. 208.]
Condi¬
Infinitif Indicatif
tionnel
III. — Verbes ea
[chal-oir2] j il chau-t* » »
(rad. vocalisé)
[il ch-ul] [il cher-ra5]
ch-olr* [il choi-t] y>
(rad. assimilé)
•
(rad. élidé)
je déchoi-s je décli-us
déch-oîi'8 | » je déclioi-rai7 je déchoi-rais7
nous déchoy-ons (rad. élidé)
il échoi-t il éch-ut
éch-oira j > il échoi-ra9 il échoi-rait9
ils échoi-ent; ils éch-urent
fall-oir10 | il lau-t il fau-d-ra il fau-d-rait
il fall-ait il fall-ut
(rad. vocalisé) (rad. appuyé)
pleuv-oir11 j il pleu-t il pl-ut
il pleuv-ait il pleuv-ra il pleuv-rait
(rad. abrégé) (rad. élidé)
[se-olr1*] !
» » »
1° être assis (
il17 sied il sey-ait il sié-ra il sié-rait
2° convenir10
( ils siè-ent; ils sey-aient; ils sié-ront; ils sié-raient;
Notes. — i. C.-à-d. apparaître avec évidence, ressortir (d’un rapport, etc.), dans la langue judiciaire. N’est usité
que comme verbe impersonnel. —- 2. C.-à-d. être important, importer. N’est usité que comme verbe impersonnel. —
3. Formé comme vaut, de valoir (§ 2G3, 2’). Ne survit que dans de vieilles locutions : Peu m’en chaut. Il ne m'en chaut
luire, etc.— 4. N'est plus guère usité qu’à l’infinitif présent, dans les locutions : faire choir, laisser choir. — 5. Formé
comme verra, de voir (§ 264, r°). Ne survit que dans la phrase de Perrault, bien connue des enfants : Tire la bobinette,
et la chevillette cherra (Le Petit chaperon rouge). —- 6. Composé de choir. — 7. Ou, plus rarement, je décher-rai, je
décher-rais (radical assimilé). — 8. Composé de choir. — 9. Ou, plus rarement, il écher-ra, il écher-rait (radical assimilé).
— 10. Doublet de jaillir, au sens de «faire défaut» (p.206, II, n. 1), d’où : être nécessaire; mais n’est usité que comme
verbe impersonnel, soit à la forme active (auxiliaire avoir) : Il faut partir. Il a fallu accepter; soit, dans la locution
s’en falloir, c.-à-d. s'en manquer, à la forme pronominale (auxiliaire être) : Il s’en faut. Peu s’en est fallu, etc. Se
conjugue comme valoir (§ 263, 2*), mais le radical est jall- devant une voyelle, abrégé en jal-, d’où fau-, devant une
consonne.— 11. Verbe impersonnel (§ 271). — 12. Sens intransitif. N’; pas de temps composés. Pour les composés
IV. — Verbes en
acorol-re1 ||
il brai-t il bray-ait il brai-ra il brai-rait
brai-re2 j
ils brai-ent; ils bray-aient; ils brai-ront; ils brai-raient ;
il6 brui-t il bruiss-ait
brul-re4 |
ils bruiss-ent; ils bruiss-aient;
clo-re7 je clo-s8; je clo-rai je clo-rais
il éclô-t10 il éclo-ra il éclo-rait
éclo-re9 !
ils éclos-ent; ils éclo-ront; ils éclo-raient;
enolo-re12 j’enclo-sla j’enclo-rai j’enclo-rais
[forclo-re11]
[forfal-re15] I
> » B * » B
t B » » »
i [ch-u]
* [qu'il ch-ût] B »
(rad. élidé)
que je déchoi-e que je déch-usse déch-u
(rad. élidé) (rad. élidé) ayant déch-u
• qu’il éch-ût éch-u
(rad. élidé) éohè-ant ayant éch-u
(rad. élidé)
qu’il faill-e
qu’il fall-ût B » fall-u
(rad. mouillé) ayant fall-u
qu’il pl-ût pl-u
qu'il pleuv-e » pleuv-ant »
(rad. élidé) (rad. élidé)
. > ,18
s-is16
sé-ant 1* étant s-is
(rad. élidé)
[qu’il sié-e]
B » sey-ant18 1 B
[qu'ils sié-ent;;
asseoir, etc., voir § 264,20. — 13. Le vieux verbe se seoir, c.-à-d. s'asseoir, survit, dans la langue familière, à l’impératif :
Sied-s-toi, Sey-ez-vous. — 14. C.-à-d. siégeant, dans la langue judiciaire : La Cour d’appel séant à Paris. ■— 15. C.-à-d.]
avec la valeur d’un adjectif, situé, dans la langue judiciaire : Une maison sise rue du Bac. — 16. Dans ce sens, est
usité à la 3e personne (singulier et pluriel). Se conjugue sur les radicaux sié- et sey-, comme asseoir sur les radicaux
assié- et assey- (§ 264, 2"); mais devant un e muet, où le radical d'asseoir est assey-, le radical de seoir est sié-: ils
assey-ent, ils sié-ent. Se conjugue de même le composé messeoir, c.-à-d. ne pas convenir (sur mes-, préfixe négatif, voir
§ 58), inusité, comme seoir, à l’infinitif, mais aussi au subjonctif et au participe présent. — 17. Il (ce chapeau, etc.)
ou elle (cette robe, etc.). Mais, à tous les temps, la 3e personne du singulier s’emploie aussi impersonnellement : Il sied
d'être modeste. — 18. S’emploie surtout avec la valeur d’un adjectif : Cette robe est seyante. Au figuré, en pariant de
convenances morales, est remplacé par séant, dont les composés bienséant, malséant sont usuels ; Ces propos ne sont
pas séants, sont malséants.
B > B B | • »
qu'il brai-e
*
î [bray-antj brai-t8 ayant brai-t
qu’ils brai-ent ;
» > bruiss-ant8 B >
[que je clos-e] B clo-s clo-s ayant clo-s
qu’il éclos-e
> > [éclos-ant] éclo-s11
qu’ils éclos-ent; étant éclo-s
• B B
B enclo-s ayant enclo-s
» B > » forclo-s B
» » » B forfai-t18 ayant forfai-t
Condi¬
Infinitif Indicatif tionnel
Notes. — i. C.-à-d. croire ce qui n'est pas. Ne survit qu’à l’infinitif présent, dans les locutions : En faire accroire
à, c.-à-d, essayer de tromper; S'en faire accroire, c.-à-d. trop présumer de soi-même. — 2. N’est guère usité qu’à la 3° per¬
sonne (singulier et pluriel). Se conjugue sur les radicaux irai- et bray-, comme croire sur les radicaux croi- et croy-
(§ 269, 3"); mais le participe passé est en -t. — 3. N’est usité qu’aux temps composés. — 4. N’est usité qu’à la
3e personne (singulier et pluriel). Se conjugue sur les radicaux brui- et bruiss-, comme nuire sur les radicaux nui- et
nuis- (§ 269, i’). — 5. Il (le vent, etc.), ou elle (la forêt, etc.). La forme n'est pas impersonnelle. — 6. Bruyant, forme
ancienne, n’est plus qu’adjectif. — 7. Se conjugue sur les radicaux cio- et clos-, comme plaire sur les radicaux plai- et
■ plais- (§ 269, 38); mais le participe passé est en -s. — 8. Inusité au pluriel, 3" personne du singulier : clôt, avec accent
1 nrconfiexe.— 9. Composé de clore.—10. Avec un accent circonflexe, comme clôt (n. 8).— 11. Se conjugue, à tous les
’emps composés, avec l’auxiliaire être.— 12. Composé de clore. — 13. Inusité au pluriel. 3° personne du singulier:
enclôt, avec accent circonflexe, comme clôt (n. 8). — 14. Composé de clore. C.-à-d., dans la langue judiciaire, exclure
d'un droit (au delà d’un certain délai). — 15. C.-à-d. agir en dehors de, manquer à: Forfaire à l’honneur. — 16. N’est
usité qu’aux temps composés. — 17. C.-à-d., selon que le sujet est une personne ou une chose, faire cuire (sens
transitif) ou cuire (sens intransitif) dans une poêle : Je fris ma pêche. Ma pêche frit. Si le sujet est une personne, on
dit faire frire plutôt que frire : Je fais frire ma pêche. N’est guère usité qu’à l’indicatif présent et aux temps composés. —
18. Inusité au pluriel. — 19. S'emploie souvent avec la valeur d'un adjectif : Un merlan frit. Des pommes frites. — 20.
C.-à-d. imbiber. — 21. C.-à-d., au figuré, avec la valeur d’un adjectif, pénétré: Il est imbu de préjugés. — 22. C.-à-d.
I. Les verbes impersonnels, ne s'employant qu’à une seule personne, sont appelés par certains grammairiens
< verb»s unipersonnels ».
Impé¬
Subjonctif Participe
ratif
uti: — 23. Ne se dit plus guère qu’aux temps composés, le plus souvent par plaisanterie : /’ai occis une mouche. —
24. C.-à-d., autrefois, dans la langue courante, frotter d'huile (le corps d’un athlète, etc.); aujourd’hui, dans la langue
religieuse, frotter d’huile sainte (le front d’un malade, etc.). Se conjugue comme joindre (§ 268). — 25. Ne survit que
dans le vieux dicton, au sens figuré de bien traiter: Oignez vilain, il vous poindra (maltraitera, n. 27); poignez (mal¬
traitez, n. 31) vilain, il vous oindra. — 26. C.-à-d., selon qu’il s’agit de bestiaux ou de bergers, brouter ou garder :
dans le premier sens, n’est guère usité qu’à la 39personne (singulier et pluriel); dans le second, n’appartient qu’à la
langue écrite (poétique, biblique, etc.) : Paissez mes brebis (c.-à-d. faites paître, menez paître). Se conjugue, à tous ses
temps, comme connaître (§268,4"). De même : repaître, qui n’est pas défectif. — 27. C.-à-d., au sens transitif, piquer,
d’où, au figuré, maltraiter; au sens intransitif, commencer à paraître (en parlant du jour, etc.). Se conjugue comme
joindre (§ 268). — 28. Il (le jour, etc.), ou elle (la vérité, etc.). La forme n’est pas impersonnelle. — 29. Au sens
intransitif seulement : Le jour point. — 30. Au sens intransitif, le plus souvent : Le jour poindra bientôt. Au sens
transitif, ne survit que dans le vieux dicton où il est opposé à oindra (n, 25). — 31. Au sens transitif. Ne survit que
dans le vieux dicton où il est opposé à oignez (n. 25). — 32. C.-à-d. piquant, d’où, au figuré, avec la valeur d’un
adjectif, très vif: Une douleur poignante. — 33. C.-à-d. sortir de terre, en parlant de l’eau. — 34. Elle, c.-à-d. l'eau. —
35. Se conjugue sur les radicaux trai- et tray-, comme braire sur les radicaux brai- et bray- (n. 2). De même ; abs¬
traire, distraire, extraire, soustraire.
c. Le verbe être employé comme verbe d’état et formant des locutions verbales
avec un adjectif attribut exprimant la convenance, l’utilité, la nécessité, etc. :
Il est beau de se sacrifier. I! est urgent que tu écrives.
d. Les verbes sembler, etc.; devenir, etc.; rester, etc., employés comme verbes
d’état (§ 419, 1°) et construits avec un adjectif attribut exprimant ces mêmes
idées ;
Il semble possible de le sauver. Il paraît utile que tu viennes.
Il devient évident qu’il est coupable.
Il reste difficile de lui faire entendre raison.
212 I.A MORPHOLOGIE DU FRANÇAIS
3° Le verbe falloir (doublet de jaillir, p. 208, III, n, 10) et le verbe advenir, qui
ne s’emploient plus guère qu’à la forme impersonnelle, se construisent de la môme
manière :
Il faut du pain. Il faut travailler. Il faut qu’on joue.
Il advint une chose singulière. Il advint que le train dérailla.
5° Le verbe faire s’emploie, à la forme impersonnelle, suivi soit d’un nom exprimant
un phénomène de la nature, soit d’un adjectif exprimant un état du temps :
Il fait du vent. Il fait du soleil II fait jour. Il fait nuit
(c.-à-d. le vent souffle; le soleil brille). (c.-à-d. le jour est levé; la nuit est venue).
Il fait beau. Il fait froid
(c.-à-d. le temps est beau; le temps est froid).
Le nom et l’adjectif font corps avec le verbe et forment avec lui des locutions
verbales qu’on considérera dans une analyse comme indivisibles.
6° Le verbe geler et son composé dégeler s’emploient, à la forme impersonnelle,
comme les autres verbes exprimant des phénomènes de la nature, sans autre sujet
que le pronom neutre il:
Il a gelé. Il dégèle.
i. Le conditionnel passé, 2* iorme, est : il eût tonné, formé comme le plus-que-parfait du subjonctif,
mais sans conjonction.
3° A côté des temps composés, il existe à la forme passive, comme à la forme active
(g 256), des temps surcomposés :
Dès qu’il a eu été guéri, il est allé à la campagne
(à la voix active, le temps surcomposé correspondant serait : « [dès qu’jon Va eu gucri »).
i. Les temps du passif qui correspondent aux temps simples de l’actif conservent néanmoins dans la conju¬
gaison passive le nom de « temps simples »; seuls les temps du passif qui correspondent aux temps composés de
ïactif portent le nom de i temps composés ». En particulier, je fus pris, qui correspond à je pris, est appelé
« passé simple »; il se distingue ainsi de j'ai été pris, appelé « passé composé », parce qu’il correspond A j'ai pris.
MODES
TEMPS TEMPS TEMPS TEMPS
SIMPLES DE L’AUXILIAIRE COMPOSÉS DE L’AUXILIAIRE
IMPARFAIT PLUS-QUE-PARFAIT
IMPARFAIT PLUS-QUE-
Indicatif
PARFAIT
[j’étais pris] [j’avais été pris]
PRÉSENT PASSÉ
j
PRÉSENT PASSÉ
H '
O [que je sois pris] [que j’aie été pris]
£
O
•“3
Ü
' { IMPARFAIT PLUS-QUE-PARFAIT
5 1 PLUS-QUE-
IMPARFAIT ■' —
CD | PARFAIT
(que je fusse pris] [que j’eusse été pris]
tionnel
Condi¬
PRÉSENT
PASSÉ
PASSÉ (ire forme )1
PRÉSENT
(ire forme)
[je serais pris] [j’aurais été pris]
Impé¬
ratif
^ PRÉSENT
PRÉSENT — PASSÉ (Inusité)
[sois pris]
1
nitif
Infi¬
t PRÉSENT PASSÉ
PRÉSENT — PASSÉ
[être pris] [avoir été pris]
'
Parti¬
cipe
PRÉSENT PASSÉ
PRÉSENT PASSÉ <
[étant pris] [ayant été pris]
i. Le conditionnel passé, »' /onnt, est : j'eusse été pris, qui se conjugue comme le plus-que-
parfait du subjonctif, mais sans conjonction.
2?4. Forme passive. Modèle : Être aimé,
Indicatif Subjonctif
Je suis aimé J’ ai été aimé Que je sois aimé Que j’ aie été aimé
Tu es aimé Tu as été aimé Que tu sois aimé Que tu aies été aimé
Il est aimé Il a été aimé Qu’ il soit aimé Qu’ il ait été aimé
Nous sommes aimes Nous avons été aimés Que nous soyons aimés Que nous ayons été aimés
Vous êtes aimés Vous avez été aimés Que vous soyez aimés Que vous ayez été aimés
Ils sont aimés Ils ont été aimés Qu’ ils soient aimés Qu’ ils aient été aimés
J‘ étais aimé J' avais été aimé Que je fusse aimé Que j’ eusse été aimé
Tu étais aimé Tu avais été aimé Que tu fusses aimé Que tu eusses été aimé
Il était aimé Il avait été aimé Qu’ il fût aimé Qu’ il eût été aimé
Nous étions aimés Nous avions été aimés Que nous fussions aimés Que nous eussions été aimés
Vous étioz aimés Vous aviez été aimés Que vous fussiez aimés Que vous eussiez été aimés
Ils étaient aimés Ils avaient été aimés Qu’ ils fussent aimés Qu’ ils eussent été aimes
Infinitif Participe
Être aimé Avoir été aimé Étant aimé Ayant été aimé;
Aimé (§ 273, N.B., 2°).
x. Le conditionnel passé, 2° forme, est: j’eusse été aimé, qui se conjugue
comme le plus-que-parfait du subjonctif, mais sans conjonction.
LE VERBE 217
Il arrive fréquemment que le participe ainsi employé n’exprime pas une action,
mais un étal durable; il a alors la valeur d’un adjectif :
Que de bonheurs évanouis ! Que de maisons écroulées !
Les pécheurs repentis seront pardonnés.
3° On prendra garde que les verbes réfléchis et les verbes réciproques peuvent se
conjuguer à la forme pronominale et à la forme active : dans le premier cas, ils
prennent l’auxiliaire être, dans le second cas l’auxiliaire avoir :
Il s’est perdu. II s’est nui. Ils se sont querellés.
Il a perdu sa montre. Il a nui à son ami. Ils ont querellé leur voisin.
i. Les temps simples du verbe se blesser, modèle de la conjugaison pronominale (§ 276, p. 219), se conjuguent
comme ceux d’aimer (ieT Groupe); ceux des verbes se blottir (-issant), se repentir (-ant), s’apercevoir, se taire, se
conjugueraient respectivement comme ceux de finir (2’ Groupe), de sentir, de recevoir et de plaire (3“ Groupe)
218 T. A MORPHOLOGIE DU FRANÇAIS
4° Il en est de même de ceux des verbes dits pronominaux qui peuvent se conjuguer
aux deux formes :
U s’est étonné de mon retour. Il s’est pâmé d’admiration.
Il a étonné ses amis. Il a pâmé de rire.
Par contre les verbes dits pronominaux qui ne se conjuguent qu’à la forme prono¬
minale prennent toujours l’auxiliaire être :
Il s’est abstenu de répondre. Il s’est blotti dans un coin.
cn
Modes
Ü
Temps Temps G Temps Temps
composés de l’auxiliaire COMPOSÉS DE L’AUXILIAIRE
1 ^
m a
FUTUR PRÉSENT
FUTUR 1 0 Z PASSÉ
ANTÉRIEUR (ire forme)1 ^
[je me serai vengé] [je me serais vengé]
1 b PRÉSENT PRÉSENT
H PASSÉ œ S< PASSÉ
& Z
I i
[s’être vengé] < u.
Ch [s’étant vengé]
I. Le conditionnel passé, 2“ forme, est: je me fusse vengé, qui se conjugue comme le plus-que-parfait du sub¬
jonctif, mais sans conjonction.
276. Forme pronominale. Modèle: Se blesser
Indicatif Subjonctif
IMPARFAIT PLUS-QUE-PARFAIT
IMPARFAIT PLUS-QUE-PARFAIT
Conditionnel
FUTUR FUTUR ANTERIEUR
Infinitif Participe
PRESENT PASSÉ
PRÉSENT PASSÉ
A l’infinitif, la forme verbale est précédée de l'adverbe, dont Iss deux élé¬
ments sont en pareil cas placés côte à côte :
U craint de ne pas réussir. Tâche de ne pius te troubler.
2 Aux temps composes, 1 auxiliaire seul est, a tous les modes, même â
l'infinitif, intercalé entre les deux éléments de L'adverbe:
Nous n’avons pas pu. Je ne suis point sorti. Tu n’es jamais puni.
Il ne s’est plus caché. Il regrette de n’être pas venu.
Le cas échéant (§279, 1°, N. B., 3°), un -t- euphonique est intercalé entre
l'auxiliaire, ou son premier élément, et le pronom:
A-t-il emprunté? Aura-t-elle saisi? Sera-t-on prévenu?
Aux temps composés, le pronom sujet explétif est placé immédiatement après l'auxi¬
liaire, ou, si l’auxiliaire est lui-même à une forme composée, après le premier élément
de cette forme :
L’heure est-elle passée? Le voleur a-t-ll été pris?
CHAPITRE VII
L’ADVERBE
On distingue :
I.-L’ADVERBE DE MANIÈRE
2° Des mots dérivés d’adjectifs, dont le nombre est indéfini, mais qui sont
tous formés de Y adjectif féminin et du suffixe -ment (§ 54)1 :
dure-ment nette-ment joyeuse-meni vive-ment folle-ment
(dur. fém. dure), (net, fém. nette), (joyeux, fém. joyeuse), (vif, fém. vive), (fou, fém. folle),
franche-ment
(franc, fém. franche).
N. g, _ 1» Les adjectifs terminés au masculin par une, voyelle, sonore (-ai, -é, -i, -u)
perdent généralement devant le suffixe l’e final non prononcé de leur féminin :
vrai-ment aisé-ment hardi-ment résolu-ment
(vrai, fém. vraie), (aisé, fém. aisée), (hardi, fém. hardie), (résolu, fém. résolue).
Cet e féminin subsiste parfois ou est représenté par un accent circonflexe (§ 16,
3°, N. B.) :
gaie-ment ou gaî-ment crû-ment assidû-meni
(gai, fém. gaie), (cru, fém. crue), (assidu, fém .assidue).
2° Certains adjectifs terminés au masculin par un e dit muel ou par une des syllabes
-ès, -is, -ond, -un, -ur, -us, changent en é, devant le suffixe, l’e final de leur
féminin : énormé-ment précisé-mont
(énorme, fém. énorme), (précis, fém. précise).
i. Ce suffixe, d’origine savante (§ 50, N. B.), est tiré du latin mente (nom féminin, à l’ablatif) et signifie
proprement ! ® dans une intention... », d’où : ° d une manièie... » .
pieuse-mmf, c.-à-d. dans une intention pieuse, d’où : d'une manière pieuse.
224 LA MORPHOLOGIE DU FRANÇAIS
On dit notamment:
aveuglé-ment, commodé-ment, conformé-ment, immensé-rnent, Intensé-ment,
opiniàtré-ment, uniformé-ment,
expressé-ment, exquisé-ment, profondé-ment, communé-ment, opportuné-ment.
obscuré-ment, confusé-ment,
(maison dit: large-ment, etc. ; ronde-ment, ete. ; pure-ment, etc.).
3° Les adjectifs en -ant et en -ent, dont le féminin, dans l’ancienne langue, était
semblable au masculin1 2 * * * * * et par conséquent sans e final, forment respectivement leur
adverbes en -amment et en -emment8:
constam-ment prudem-ment
[contraction de constant-ment] [contraction de prudent-mentj
(constant, anc. fém. constant), (prudent, anc. fém. prudent).
On dit cependant, même dans l’ancienne langue :
présente-ment véhémente-ment
(présent, anc. fém. présent) , (véhément, anc. fém. véhément).
4° Certains acberbes en -ment sont formés sur des mots, noms ou participes,
employés comme, adjectifs, et même, par extension, sur d’autres mots:
bête-ment, diable-ment notam-ment, précipitam-ment
(noms : bête, diable) ; (partie, prés. : notant, précipitant) ;
telle-ment, autre-ment com-ment, quasi-ment
(adj. dém. : tel; adj. indéf. : autre) ; (adverbes: comme, quasi).
5» Certains adverbes en -ment sont formés sur des mots, adjectifs ou adverbes,
aujourd’hui disparus ou subsistant sous une forme modifiée :
journelle-ment, griève-ment, briève-ment, traîlreuse-ment,
(adj. auj. disparus : journel, g rie/) ; (adj. auj. modifiés: brief, traitreux) ;
nuitam-ment sciem-ment
(adv. auj. disparu : nuitantre, du lat. noctanter) ; (adv. auj. disparu : scientre, du lat. scienter).
G0 Certains adjectifs n’ont pas servi à former d’adverbes en -ment; l’adverbe est
remplacé en pareil cas par une périphrase :
concis. charmant : content :
avec concision; d’une façon charmante ; d’un air content.
1. Ces adjectifs, en effet, viennent d’adjectifs latins en -ans et en -ens, qui, comme :
constans, gén. constant-is et prudens, gén. prudent-is,
ont la même forme au masculin et au féminin.
2. On prendra garde que certains adjectifs eu -ent viennent d'adjectifs latins en -entus, qui, comme •
violentas (masc.), violenta (fém.), violentum (neuf.),
n’ont pas la même forme au masculin et au féminin.
Ces adjectifs ont le féminin en-ente, mais forment leur adverbe en-emment, par analogie avec lep
adjectifs qui ont la même forme aux deux genres : ^
violent, fém. violente: violemment.
Toutefois, 1 adjectif lent, dont le féminin est lente, forme son adverbe sur ce féminin : lente-ment.
l’adverbe 225
4° Des locutions de formation diverse :
à tort, à loisir, à propos, à dessein, à verse, à reculons, à tâtons ;
à tort ou à raison, à tort et à travers, au fur et à mesure ;
à contre-cœur, à cœur joie, à vau-l’eau, à tue-tête;
èl’envi, à la légère, à l’amiable, a la française, à la dérobée, à la diable, au hasard-
de force, d’emblée, de préférence, de suite, de même ;
en général, en gros, en détail, en vain, par hasard, par cœur, par analogie •
côte à côte, tête à tète, goutte à goutte, tour à tour, mot à mot ; ° ’
bon marché, bon gré mal gré, sens dessus dessous, cahin-caha.
Ces indications générales vont etre précisées par l’étude particulière des
principaux adverbes de manière.
2° L’adverbe bien, qui exprime proprement la manières
Il a bien agi,
Cayrou. — Grammaire française. n
226 I.A MORPHOLOGIE DU FRANÇAIS
peut exprimer aussi la quantité. Il signifie alors peu (§ 286, 2°), mais ne s'em¬
ploie guère avec ce sens que dans la locution négative pas mal, qui équi¬
vaut à bien, c’cst-à-dirc à très ou à beaucoup (§ 284, 2°), et se construit
couramment sans la négation net
Il est pas mal vaniteux. J’ai pas mal voyagé. Il a pas mal d’ennemis
N. B. — Il a ce sens, en particulier, comme préfixe d’adjectif (§ 58):
malheureux, malhonnête, malsain, maladroit, malpropre.
5° L’adverbe pis est Je comparatif irrégulier de mal (§ 284, 3°, et 292, 1°).
il ne s’emploie pas seulement comme adverbe :
Tout va pis que jamais,
mais aussi comme nom et comme adjectif (§ 133, 2°) ; dans ce dernier cas,
il se rapporte généralement à un pronom neutre :
Mettons les choses au pis II n’y a rien de pis Ce fut bien pis encore
(nom). (adjectif épithète, § 369, N. B., 20). (adjectif attribut).
1. Cet emploi est d’autant plus naturel que l’adverbe mal est un aneien adjectif, qui survit d'ailleurs dans
certaines locutions : bon gré, mai gré ; bon an, mal an ;
male bouche, male peste, male mort, male fortune.
L'AnVEBBE 227
Ï1 ne doit pas être confondu avec plus tôt (en deux mots), qui exprime
le temps (§ 289, 4°) et s’oppose à plus tard :
Il est arrivé plus tôt que moi.
Il a, dans cet emploi, cédé la place à comment, et ne survit guère que dans
certaines locutions :
Il a vécu Dieu sait comme. Je me vengerai, et voici comme.
1° De simples mots:
peu; beaucoup, bien; assez, suffisamment; trop;
très, fort, tout;
moins ; plus, davantage ; autant, aussi ; tant, si, tellement?
combien, que, comme;
seulement; presque, environ,quelque, qua*i, quasiment.
Certains d’entre eux s’emploient soit comme exclamatifs dans une propo¬
sition indépendante :
Il a tellement insisté! il est si riche ! Qu’ii habite loin!
Ces indications générales vont être précisées par l’étude particulière des
principaux adverbes de quantité.
N. B. — La plupart des adverbes de quantité expriment tantôt la quantité, tantôt
le degré; un petit nombre (beaucoup, autant, etc.) expriment seulement la quantité:
un petit nombre (très, aussi, etc.) expriment seulement le degré.
l’adverbe 229
N. B. — 1° Peu est souvent remplacé dans tous ses emplois par la locution néga¬
tive ne... guère (§297, 2°, c, N. B.):
Il ne travaille guère. Il n’esl guère aimable. Il n’a guère de santé.
2° Peu, en fonction de nom, s’emploie parfois sans complément partitif, au senr-
de « peu de chose » ou « peu de temps », plus rarement de « peu de gens » :
Contentons-nous de peu. Depuis peu. Avant peu. Sous peu. Peu savent agir à propos.
3° Peu, en fonction de nom, est parfois précédé de l’article défini, d’un adjectif
démonstratif ou d’un adjectif possessif :
Le peu de repos qu’il prend. Ce peu de zèle que tu montres. jVion peu d’expérience de la vie.
3° L’ad 'erbe beaucoup exprime i idée d’une grande quantité, l’idée d’un
degré élevé étant plutôt exprimée par bien.
Il peut s’employer comme nom et se construire avec un complément par¬
titif (§ 286, 1°, a) :
Il perd beaucoup de temps. il a beaucoup d’illusions.
Mais il est suppléé par bien pour compléter le sens d’un adjectif ou d’uu
adverbe (§ 284, 2°) :
Il est bien content. Il arrive bien tard.
Il peut, par contre, compléter le sens soit d’un verbe, soit d'un adjectii
ou d’un adverbe au comparatif :
Il m’inquiète beaucoup. Il est beaucoup plus jeune. 11 va beaucoup moins mai.
N. B. — 1° Beaucoup est remplacé par le vieil adverbe prou dans les locutions:
peu ou prou, ni peu ni prou
230 LA MORPHOLOGIE DU FRANÇAIS
4° L’adverbe très exprime l’idée d’un degré fort élevé, l’idée d’une fort
grande quantité étant exprimée par des adverbes tels que extrêmement, infi¬
niment, etc.
Très peut compléter le sens d’un adjectif ou d’un adverbe, dont il sert
ainsi à former le superlatif absolu (§ 293, 2°) :
Il est très généreux. I1 sort très rarement.
N. B. —■ 1° Très est souvent remplacé par l’adverbe fort, qui peut d’ailleurs
compléter le sens d’un verbe aussi bien que d’un adjectif ou d’un adverbe, et par
l’adverbe tout (§222, 2J, Rem.) :
Être fort vieux. Aller fort loin. Il pleut fort. Être tout triste. Parler tout bas.
2° Il peut s’employer devant un participe ou un nom pris comme adjectifs:
Il est très connu. Il est très enfant.
Il ne s’emploie jamais, par contre, devant un nom pris comme nom :
On ne dit pas : J’ai très faim, mais : J’ai grand faim.
2° Trop, en fonction de nom, est parfois précédé de l’article defini, d’un adjectif
démonstratif ou d’un adjectif possessif :
Le trop de lumière éblouit. Son trop de confiance le perdra.
Ce trop d’amitié me confond.
N. b. — 1° Moins est souvent remplacé par les locutions négatives ne ... pas
autant devant un verbe ou un complément partitif, et ne... pas aussi devant un
adjectif ou un adverbe (§ 286, 7°) :
Il ne dort pas autant. Il n’a pas autant de mérite. Il n’a pas autant d’enfants.
Il n’est pas aussi hardi. Il ne court pas aussi vite.
raison introduite par la conjonction que et sont dans la principale les corré¬
latifs de cette conjonction (§443, 2°, b) :
Il souffre plus, ou moins, qu’il ne dit.
Il est | | riche qu’on ne croit. lia j ( d’argent qu’on ne croit.
Il est arrivé pl us tard, ou moins tard, qu’il ne pensait.
Mais si le complément est une locution telle que à demi, à moitié, aux trois
quarts, etc., il peut être également introduit par la conjonction que :
Le travail est plus qu’à demi fait ou Le travail est plus d’à demi fait.
2° Plus est souvent, remplacé par l’adverbe davantage, mais cet adverbe s’emploie
exclusivement avec un verbe et toujours sans complément :
Ne tardez pas davantage.
On ne dirait plus aujourd’hui, comme dans la langue classique:
Faire toujours davantage de bien. Aimer la paix davantage que la guerre.
3° Plus est remplacé par le vieil adverbe mais (§ 312,4°, b, N.B.) dans la locution:
-Te n’en peux mais.
1. Les adverbes dits de prix, dont on fait parfois une classe à part, sont en réalité des adverbes de manière
ou des adverbes de quantité. Les principaux sont :
cher, bon marché combien, que gratis, franco
(§ 283, 3" et 4‘), (§ 286, 8°), (§ 283, 4”. N. B ),
Acheter cher. Que coûte ce livre ? Expédier franco.
L ADVERBE 235
2° Les adverbes exprimant le lieu d’où Fon vient (tous, sauf un, commen
cent par la préposition de) sont :
d’où d'ici de là en
[d’où viens-tu?], [pars d’ici], [sors de là], [va-t-en],
de dedans, de dehors ; de dessus, de dessous ; de devant, de derrière ;
d’en haut, d’en bas ; de là-haut, de là-bas ;
de près; d’alentour; de loin;
de partout, de quelque part, de nulle part, d’ailleurs.
3° Les adverbes exprimant le lieu par OÙ l’on passe (tous, sauf un, com¬
mencent par la préposition par) sont :
par où par ici par là y
[par où passes-tu?], [passe par ici], [passe par là], [passes-y] ;
par dedans, par dehors; par-dessus, par-dessous; par devant, par derrière;
par en haut, par en bas ; par là-haut, par là-bas ;
partout, par ailleurs.
2° Ici désigne le lieu où est la personne qui parle, et là un lieu où elle n est
pas : Viens ici [où je suis). Ne reste pas là [où tu esj.
N. B. — Ci sert, en particulier, ainsi que ià, à former les pronoms et les adjectifs
démonstratifs composés (§180, N. B.) :
celui-ci, ce livre-ci, ceci; celui-là, ce livre-là, cela.
qui s’opposent à :
delà, au delà ou en delà, par delà:
Restez en deçà. Allez au delà.
5° Voici (c’ est-à-dire vois ici) et voilà (c’est-à-dire vois là) s’opposent
comme ici et là, et servent à désigner, d’une façon générale, l’un ce qui est
rapproché, l’autre ce qui est éloigné de la personne qui parle ;
Voici des fleurs que je te donne Voilà le village où nous dînerons
(les fleurs sont dans ma main). (le village est dans le lointain).
LADVERBE 237
Ils s’emploient concurremment dans une même phrase tantôt pour distin¬
guer l’une de l’autre deux choses qu’on a sous les yeux :
Voici mon pardessus et voilà le vôtre ;
N. B. — Ces adverbes démonstratifs sont à rapprocher, pour ces divers sens, des
pronoms et des adjectifs démonstratifs formés avec -ci et -là (§ 182, 2° et 183, 2°).
On remarquera que, dans la pratique, quand ils ne sont pas opposés l’un à l’autre
dans une même phrase, voilà s’emploie volontiers pour voici. On dit indifféremment.
Voici > que voici ; en voici ;
L’homme De l’argent ?
Voilà \ le tram‘ que voilà. en voilà.
D’une façon générale, voilà tend à supplanter voici, qui n’est guère nécessaire
que dans l’expression: voici venir:
Voici venir enfin le printemps !
2° Les noms des jours de la semaine (lundi, etc.) s’emploient couramment comme
adverbes, ainsi que les mots matin et soir, qui, le cas échéant, les accompagnent:
Je suis parti samedi matin. Je rentrerai dimanche soir.
Les locutions ce malin, ce soir, cet après-midi se disent de la journée présente;
celle nuit, de la nuit précédente ou de la nuit suivante :
Il est arrivé (arrive, arrivera) ce matin
(c.-à-d. aujourd’hui, dans la matinée).
II a plu cette nuit II neigera cette nuit
(c.-à-d. la nuit dernière). (c.-à-d. la nuit prochaine).
La locution aussi tôt (en deux mots) annonce une proposition de compa¬
raison et s’oppose à aussi tard, comme plus tôt à plus tard (§ 284, 6°) :
Il arriva aussi tôt que moi.
N. b. _ Les adverbes bientôt, autrefois, quelquefois, longtemps, écrit9
en un seul mot, ne doivent pas être confondus avec bien tôt, [une] autre fois,
quelques fois, [un] long temps, écrits en deux mots:
Je serai bientôt prêt, Tu es arrivé bien tôt
(bien tôt est l’opposé de : bien tard).
Ce sont les mœurs d’autrefois, Je reviendrai une autre fois
(autre fois est toujours précédé d’un déterminant).
Il est un peu bourru quelquefois, Je ne l’ai vu que quelques fois
(quelques fois équivaut à un certain nombre de fois).
Il attendra encore longtemps , Ah ! le long temps de la captivité I
(long temps est toujours précédé d’un déterminant).
b. Dans les phrases elliptiques, notamment dans les comparaisons ou dans les
réponses: Je nie porte mieux que jamais Es-tu allé à Rome ? — Jamais
(c.-à-d. que je ne me suis jamais porté). (c.-à-d. je ne suis jamais allé...).
I. - L’ADVERBE D’AFFIRMATION
294. La forme des adverbes d’affirmation. — Les adverbes d’affir
mation peuvent être:
1° Soit de simples mots:
oui (c.-à-d. cela est), si (c.-à-d. c’est ainsi),
certes, vraiment, assurément, certainement, sûrement, bien
parfaitement, effectivement, réellement,
justement, précisément, même, surtout.
N. B. — A ces adverbes, qui renforcent l'affirmation, peuvent être joints ceux qui
l’atténuent, en présentant l’action comme simplement possible ou probable, et dont
on fait parfois une classe à part, celle des «adverbes de doute»:
peut-être, sans doute, probablement, apparemment, évidemment,
bien, volontiers, soit.
o. Pour remplacer, à lui seul, toute une proposition, dans une réponse à
une interrogation non négative!
Viendrez-vous? — Oui
(c.-à-d. je viendrai).
N. b, _ b B est souvent, dans cet emploi, soit répété, soit renforcé par un autre
mot, généralement un adverbe ou une interjection:
Viendrez-vous ? — Oui, oui.
Viendrez-vous ? — Oui certes. Viendrez-vous ? — Oh ! oui.
Viendrez-vous? — Mais oui.
Les formes renforcées que oui (§ 315, N. B., 2°), oui-dame (§ 318, 3°, N. B.)
appartiennent au langage familier; oui-da est vieilli.
2° Il remplace encore une proposition dans des expressions telles que dire (ré¬
pondre, etc.) oui, dire (croire, etc.) que oui:
Viendrez-vous? Dites-moi oui Viendra-t-il? Je crois que oui
(c.-à-d. : dites-moi : je viendrai). (c.-à-d. je crois qu’il viendra).
2° L’adverbe si s’emploie :
a. Pour remplacer, à lui seul, toute une proposition, dans une réponse à une
interrogation négative ; Ne viendrez-vous pas? — Si
(c.-à-d. je viendrai).
N. B._ 1° Il est souvent, dans cet emploi, soit répété, soit renforcé par un autre
mot, généralement un adverbe ou une interjection :
Ne viendrez-vous pas ? — Si, si.
Ne viendrez-vous pas ? — S! certes. Ne viendrez-vous pas ? — Oh ! si.
Ne viendrez-vous pas? — IVIais si.
Les formes renforcées que si (§315, N. B., 2») et si fait1 appartiennent au langage
familier.
2“ Il remplace encore une proposition dans des expressions telles que dire (ré¬
pondre, etc.) si, dire (croire, etc.) que si :
Ne viendrez-vous pas? Diles-moi si Ne viendra-t-il pas? Je crois que si
(c.-à-d. : dites-moi : je viendrai). (c.-à-d. je crois qu'il viendra).
x. C’est-à-dire : si (ainsi) fait-il. On disait, à l’origine, si fais-je, si fais-tu, etc. La locution s’employant
volontiers sans sujet, la 3" personne, plus fréquente, finit par subsister seule et perdit bientôt son sens
verbal ; depuis lors, o fait» reste invariable, quels que soient le sujet et le temps du verbe de la proposition
interrogative : Ne viens-tu pas ? — SI fait Ne viendront-ils pas ? — S i fait
(au lieu de : si fais-je). (au lieu de : si feront-ils).
l’adverbe 243
En ce cas, il a la valeur, à lui seul, d’une proposition telle que: «il est probable »,
et qui aurait une subordonnée commençant par que pour sujet (§ 400, 1°).
Les adverbes peut-être, probablement, apparemment, etc., peuvent s’em¬
ployer de la même manière : Peut-être qu’il pleuvra
(c.-à-d. il est possible qu’il pleuve).
6° L’adverbe soit (c’est-à-dire [que cela] soit J s’emploie dans une réponse
pour exprimer l’assentiment, avec la valeur de « d’accord », mais générale¬
ment avec une nuance de regret :
Tu veux partir? Soit, mais tu t’en repentiras.
244 LA MORPHOLOGIE DU FRANÇAIS
N. B. — Il existait dans l’ancienne langue l’adverbe nenni, qui n’est plus usité
que dans le parler des paysans, souvent sous la forme nani.
N. b. — 1° Il est souvent, dans cet emploi, soit répété, soit renforcé par un autre
mot, généralement un adverbe ou une interjection :
Viendrez-vous ? — Non, non.
Viendrez-vous? — Non certes. Viendrez-vous? — Oh ! non.
Viendrez-vous? — Mais non.
Les formes renforcées non pas, ou que non, que non pas (§ 315, N. B., 2°) sont
très fréquentes.
2° Il remplace encore une proposition dans des expressions telles que dire
(répondre, etc.) non, dire (croire, etc.) que non, etc. :
Partirez-vous? Dites-moi non Partira-t-il? Je crois que non
(c. à-d. : dites-moi: je ne partirai pas). (c.-à-d. je crois qu’il ne partira pas).
et dans la locution sinon (en un mot), qui signifie « dans le cas contraire », ou, si
elle est en corrélation avec du moins, « non pas» (§442, N. B., 2°) :
Courez, sinon vous arriverez en retard II sait, si non le grec, du moins le latin
(c.-à-d. si vous ne courez pas). (c.-à-d. s’il ne sait pas le grec).
N. B. — La négation nie, en pareil cas, le second élément; mais l’ordre peut être
interverti ; l’élément nié est alors le premier, et le second est introduit par mais:
Il aime non les conseils, mais les louanges.
N. B. — 1° De ces deux particules, pas est de beaucoup la plus usitée; point nie
avec plus de force et équivaut à « nullement ».
2° Les particules pas et point sont d’anciens noms qui désignaient une parcelle
infime d’espace, comme mie ou goutte une quantité insignifiante de pain ou d’eau.
On disait d’abord, avec des verbes de sens correspondant :
Je n’avance pas Je ne vois point Je ne mange mie Je ne bois goutte
(c.-à-d. [pas] d’un pas ). (c.-à-d. [pasj un point). (c.-à-d. [pas ]une miette), (c.-à-d. [pasj une goutte).
Mais, dans cet emploi, ces noms perdirent peu à peu leur sens propre, si bien qu’on
les associa indifféremment à n’importe quel verbe :
Je n’avance mie. Je ne vois goutte. Je ne mange pas. Je ne bois point.
Au contact de la négation, ces mots finirent par prendre un sens négatif et devin¬
rent ainsi de simples particules de renforcement de la négation.
3° Les particules pas et point ont fini par exprimer parfois à elles seules l’idée
négative et s’emploient notamment dans le langage familier avec la valeur de non
(sj 297, 1°, C et d) : I] travaille pour lui, pas pour les autres.
Il y a trop de leçons pas sues. Il écrit des pièces pas gaies.
N. B. — 1° Ces mots, qui avaient par eux-mêmes un sens affirmatif, ont fini par
prendre un sens négatif (§ 215, 1°, 2° et 6°; 220, 1°, et 290, 5°) au contact de la néga¬
tion ne, dont ils peuvent ainsi renforcer la valeur négative.
2° L’adverbe ne est souvent accompagné d’autres adverbes avec lesquels il forme
certaines locutions :
ne ... guère ne ... que ne ... plus
(c.-à-d. ne ... pas beaucoup), (c.-à-d. ne ... pas, si ce n’est), (c.-à d. ne ... pas désormais),
Il n’entend guère. Il ne lit que des vers. Il ne voyage plus.
3° L’adverbe ne est parfois omis devant les mots de renforcement, qui expriment
alors à eux seuls l’idée négative.
Il en est ainsi dans les phrases sans verbe, notamment dans les réponses:
Comment vas-tu ? — Pas bien. Êtes-vous fâché ? — Point.
Quiestvenu? — Personne. Quoideneuf?— Rien. Céderas-tu? —Jamais
Pas fameux, ce devoir! Sans argent, point de pain.
d. Souvent devant les verbes oser, pouvoir, cesser, savoir, suivis d’un infi¬
nitif objet (§ 405, 2°) exprimé ou sous-entendu :
Il n’ose [pas] aller chez toi. Je ne pouvais [pas] me consoler. Il ne cesse [pas] de tousser.
Je n’ose [pas]. Je ne puis [pas]. Je ne sais [pas].
e. Souvent dans les locutions r?avoir (ne faire, ne savoir, etc.) d'autre ... que:
Je n’ai [pas] d’autres désirs que les tiens.
f. Après certaines locutions telles que : peu s'en faut que, il ne tient pas â
rmoi, etc.) que, etc.:
Peu s’en fallut qu’il ne tombât mort. Il ne tient pas à moi qu’il ne réussisse.
c. Cause:
Pourquoi te tourmentes-tu ? Dis-moi pourquoi tu te tourmentes,
d. Lieu :
Où restes-tu? Dis-moi où tu restes. D’où viens-tu? Dis-moi d’où tu viens.
Par où passes-tu ? Dis-moi par où tu passes.
e. Temps '
Quand partiras-tu ? Dis-moi quand tu partiras.
Depuis quand attends-cu ? Dis-moi depuis quand tu attends.
i. L’adverbe d’interrogation si ne doit pas êtrf --ouîondu avec la conjonction si, qui exprime la condition
<§ 442).
250 LA MORPHOLOGIE DU FRANÇAIS
LA PRÉPOSITION
3° Les mots voici et voilà, souvent considérés comme des prépositions, sont ei
réalité des adverbes démonstratifs de lieu (§ 288, 5°).
à cause de, à côté de, à défaut de, afin de, à force de, à raison de,
à l’abri de, à l’aide de, à l’égard de, à la faveur de, èl’envide, à l’insu de,
au delà de, au dedans de, au-dessus de, au-dessous de, au-devant de,
au bas de, au haut de, au milieu de, au travers de, au lieu de, au prix de,
aux environs de, aux dépens de,
en deçà de, en dedans de, en dehors de, en face de, en faveur de, en raison de
en dépit de, en plus de, par rapport à.
Elles ont, en pareil cas, perdu à peu près tout leur sens, n’expriment aucun
rapport précis, et leur emploi peut être considéré comme explétif.
Il en est souvent de même devant certains compléments, notamment devant des
infinitifs objets :
Elle aimait à voyager. Il souhaite d’être reçu.
(On peut dire: » Elle aimait voyager. ») (On peut dire : « Il souhaite être reçu. »)
Mais d’autres, qui comptent parmi les plus employées, ont un sens très
complexe et expriment de multiples rapports, souvent très abstraits et
parfois très différents les uns des autres. Telles sont :
à et de, en et dans, par et pour, sur et sous,
A. — La préposition à.
La préposition à (du latin ad, « vers ») exprime essentiellement la « direction
vers », puis, par extension, la « situation dans ».
1° Elle introduit, par suite, des compléments de circonstance (§ 428-434}
exprimant1 :
a. Le lieu (où l’on va et où l’on est) :
Aller à Londres. Vivre à Paris.
c. Le but ou le résultat :
Viser à la tête. Exhorter à l’union. Souffrir A faire pitië.
d. L’attribution ou l’appartenance :
Donner à un malheureux. Appartenir à un parti.
bo La manière;
Marcher à pas lents Se porter à merveille. Acheter à crédit.
i. Une préposition exprime, au sens propre, le heu; au sens dérivé, elle exprime le temps ou des rapports
plus abstraits : but, cause, etc.
254 LA MORPHOLOGIE DU FRANÇAIS
2° Elle entre avec des valeurs diverses dans un certain nombre de locutions :
Être homme à [se venger, etc.] Avoir [une chose] à [faire, etc.] Donner à [manger, etc.]
(c.-à-d. être capable de), (c.-k-d. avoir l’obligation de), (c.-à-d. donner de quoi),
c’est à moi à [c.-à-d. c’est mon tour de], distinct de : c’est à moi de [c.-à-d. c’est mon rôle de]
(cette distinction théoriaue n’est pas toujours respectée).
B. — La PRÉPOSITION de.
La préposition de (du latin de, «[en détachant] de ») exprime essentiellement
la « séparation », le « point de départ ».
1° Elle introduit, par suite, des compléments de circonstance (§ 428-434)
exprimant :
a. Le lieu (d’où l’on vient) :
Arriver de Lille. Sortir de classe.
c. La provenance :
Tirer de l’eau d’un puits. Descendre de sang royal.
2° Elle sert souvent de particule nobiliaire, les noms des familles nobles étant
généralement empruntés à leur terre d’origine :
Henri de Guise M““e de Sévigné M. de Grignan
(Henri, duc de Guise). (Mms la marquise de Sévigné). (M. le comte de Grignan).
d. L’éloignement ou la différence:
Chasser de l’esprit. Détourner de l’étude. Différer de son voisin.
N. B. — Elle sert souvent à exprimer la mesure de la différence qui sépare une chose
d’une autre :
Dépasser de la tête. L’emporter de beaucoup. S’en falloir d’un doigt.
Avancer de vingt pas. Retarder de huit jours.
g. L’instrument:
Frapper de sa canne. Saluer de la main. Reproduire de mémoire.
h. La manière :
Boire d’un trait. Voir d’un mauvais œil. Agir de bon gré.
i. Le point de vue :
Être Français de cœur. N’être roi que de nom.
N. B. — Elle introduit aussi le complément de propos (§ 431, 6°, N. B.), très voisin
du complément d’objet indirect :
Parler de la bombe atomique. Traiter de l’immortalité de l’âme.
Décider de toutes choses.
2° Elle entre avec des valeurs diverses dans un certain nombre de locutions:
On dirait d’[un malade] Si j’étais que de [vous, etc.]
(c-à-d. on le prendrait pour...). (c.-à d. si j’étais à la place de...).
C’est à vous de [remercier, etc.]
(c. à-d. c’est votre rôle de, § 303, A, 2°, N. B.).
A. — La préposition dans.
La préposition dans (du latin vulgaire de-intus, « à l’intérieur de ») s’emploie,
en règle générale, devant un nom déterminé par un article ou par un adjectif
possessif, démonstratif, interrogatif, indéfini ou numéral.
Elle introduit ainsi des compléments de circonstance (§428-434) exprimant :
a. Le lieu (où l’on est et où l’on va), au propre et au figuré :
Loger dans un Jiôtel. Aller dans sa chambre.
Garder dans l’esprit. Se plonger dans une lecture. Entrer dans ces vues.
B. — La préposition en.
I- — La préposition en (du latin in, « dans ») s’emploie, en règle générale,
devant un nom non déterminé.
LA PRÉPOSITION 257
b. Le temps (au cours duquel ou dans les limites duquel s’accomplit une
action): Bombarder en plein jour. Guérir en une semaine.
c. Le but ou le résultat:
Plaider en divorce. Livrer en proie.
Mettre en pièces. Fondre en larmes. Changer l’eau en vin.
/. La manière:
Expédier en vrac. Sortir en haillons. Recevoir en secret. Appeler en hAte.
g. Le point de vue :
L'emporter en beauté. Avoir raison en droit.
Mais en le, en les sont toujours remplacés par dans le, dans les, ou
par au, aux (c’est-à-dire à le, à les, § 140, 2°) :
Être dans le jardin, ou au jardin. Être dans les enfers, ou aux enfers.
A. — La préposition par.
La préposition par (du latin per, « r travers ») exprime essentiellement l’idée
de « passage ».
1° F’D introduit par suite des compléments de circonstance (§428-434)
exprimant :
LA PBé»OSÏTIOM 259
v. L instrument ou l’entremise :
Arriver par le car. Détruire par le feu. Triompiier par «e ruse.
Obtenir par un ami. Apprendre par un tiers.
d. La partie :
Tenir par les oreilles. Tirer par les pieds. Commencer par 'a fin.
h. La répartition:
Répartir par groupes. Diviser par chapitres.
Gagner tant par jour. Payer tant par tête. Marcher deux par deux.
ÎV. B. — On prendra garde que par n’est pas la préposition dans les locutions .
de par le roi par trop [§ 285, 5°, N. B.]
(c.-à-d., par altération, de la part du roi). (c.-à-d. vraiment trop : par est adverbe).
B. — La préposition pour-
La préposition pour (du latin pro, «en avant de», «devant») n'a jamais le
sens propre de la préposition latine et exprime essentiellement les idée?
dérivées de a destination » et d’« équivalence ».
260 LA MORPHOLOGIE DU FRANÇAIS
g. Le prix (elle signifie alors « en retour de», d’où: «au prix de», « moyen¬
nant ») :
Céder sa maison pour un million. Avoir une valise pour mille francs.
A. — La préposition sur.
N. B. — Elle se dit parfois d’une chose qui est au-dessus d’une autre, sans être
soutenue par elle : Des avions volent sur la ville.
N. B. — Elle introduit aussi le complément de propos (§ 431, 6°, N. B.), très voisin
du complément d’objet indirect :
Discourir sur les événements. Enquêter sur ud assassinat.
8e tromper sur un point.
N. B- — Elle entre avec des valeurs diverses dans un certain nombre de locutions :
Avoir sur le cœur. Prendre une chose sur soi. Être sur les dents.
Être sur le qui-vive. Vivre sur un bon pied.
B. — La préposition sous.
N. B. — Elle se dit parfois d’une chose qui est au-dessous d’une autre, sans la
soutenir : Attendre sous un hangar,
N. B. _ Près de, suivi d’un infinitif, signifie « sur le point de » et ne doit pas être
confondu avec prêt à, qui signifie « disposé à » :
Être près de partir. Être prêt à partir.
tl0ns ' Loger près le Palais-Royal. Être avoué près la cour d’appel.
Elle s’emploie aussi au figuré et exprime alors soit l’opposition, soit l’échange :
Travailler contre ses intérêts. Parier cent francs contre un sou.
a. Entr e situe dans un intervalle qui sépare deux êtres ou deux choses et
se dit de l’espace et du temps :
Être suspendu entre ciel et terre. Arriver enti'e onze heures et midi.
LA PRÉPOSITION 265
Elle se dit du temps aussi bien que de l’espace, et signifie alors « au temps
de » : Quelle abondance chez nos pères !
LA CONJONCTION
Elles servent soit de lien pur et simple, soit de lien logique. Les principales
sont :
I. — LIAISON SIMPLE
-— Constructions symétriques -———
mais, donc,
Opposi¬
au contraire, mais au contraire, par conséquent, par suite
tion ( par contre, en revanche. 1 partant;
Consé¬
1 quence ainsi, dans ces conditions;
Conces¬ cependant, pourtant, aussi, c’est pourquoi,
sion néanmoins, toutefois. alors, de là, d’où.
c’est-à-dire ;
Explica¬ Enchaî¬ cr,
savoir, à savoir; soit;
tion par exemple, ainsi. nement or donc.
1
Cependant, pour produire un efjel d’accumulalion, elle est parfois exprimée devant
chaque terme : Ils égorgèrent et les femmes et les enfants et les vieillards.
Elle sert enfin à unir deux mots introduits par la préposition négative sans.
On peut dire :
Être sans parents ni amis ou Être sans parents et sans amis.
N. B. — Elle est souvent, dans les deux cas, renforcée par l’adverbe bien, surtout
dans le langage parlé :
Je partirai lundi ou bien mardi. Il faut vaincre ou bien mourir.
La conjonction partant (du latin per tantum, « en raison de cela ») est vieillie et ne
s’emploie plus guère :
Vous avez signé, partant vous êtes lié.
2° Les conjonctions ainsi et aussi, qui sont proprement des adverbes, l’un de
manière (§283, 1°), l’autre de quantité (§285, 1°), expriment elles aussi la conséquence :
Il aime; ainsi il est aimé II sème ; aussi il récolte
(c.-à-d. de cette façon, d’où : par suite). (c.-à-d. également, d’où : par suite).
Les adverbes de lieu de là et d’où, qui expriment proprement Je lieu d'où l’or,
oient (§287, 2°), puis Vorigine, s’emploient souvent avec la valeur de « par suite »:
Il a un procès; de là ses soucis. Il a un procès, d’où ses soucis.
Elle est aujourd’hui généralement remplacée dans cet emploi par « eh bien ».
Par contre, elle s’emploie encore, renforcée ou non par donc, pour marquer une
transition:
Or, voici ce qui s’était passé. Or donc, pour en venir au fait.
Les principales de ces conjonctions sont les suivantes, classées d’après l’idée
qu’elles expriment et accompagnées de l’indication des pages de la syntaxe
où leur emploi est étudié :
Pages
Idée
Conjonctions de subordination DE LA
exprimée
Syntaxe
quand, lorsque,
( comme, aussitôt que, dès que,
Temps avant que, pendant que, tant que, tandis que, après que, P. 385
en même temps que,
( depuis que, jusqu’à ce que, en attendant que
si,
Condition
à condition que, pourvu que, à moins que, P. 386
soit que..., soit que...,
au cas où, en cas que
Compa¬
comme, de même que, ainsi que, j
à mesure que, selon que, suivant que, P. 390
raison
comme si \
2° La conjonction parce que (en deux mots), qui exprime la cause, ne doit pas être
confondue avec par ce que (en trois mots: c.-à-d. au moyen de ce que):
Par ce que tu me dis, je comprends ce que tu feras.
Elle ne doit être confondue ni avec l’adverbe interrogatif quand (§ 299, e), ni avec la
préposition quant à (c.-à-d. en ce qui concerne, §301, 2°) :
Quand viendrez-vous me voir ? Quant à moi, je ne puis sortir.
Elle ne doit pas être confondue avec Vadverbe comme, qui exprime tantôt la
manière, tantôt la quantité (§ 284, 7°) :
Comme il me traite 1 Comme il est généreux 1
6° La conjonction si, qui exprime la condition, ne doit pas être confondue avec :
a. 'L'adverbe d'affirmation si (§295, 2°) : b. L'adverbe de quantité si (§286, 7°) :
Ne viendrez-vous pas ? — Si. Il n’est pas si spirituel.
3° La conséquence:
Il est têtu, que c’est un vrai mulet II ne sort pas qu’il ne rentre fatigué
(c.-à-d. au point que). (c.-â-d. sans que).
4° Le temps :
Tu n’iras pas jouer que tu n’aies fait tes devoirs
(c.-à-d. avant que).
276 I.A MORPHOLOGIE DU FRANÇAIS
L’INTERJECTION
N. B. — 1° ah ! oh ! eh ! euh ! sont parfois écrits ha! ho! hé! heu! mais ont la
même valeur sous les deux formes.
l’interjection 279
2° Certaines interjections de cette espèce sont parfois redoublées, généralement pour
traduire l’émotion avec plus de force :
Ah ! ah ! te voilà enfin ! Oh ! oh ! vous le prenez bien haut I Eh ! eh ! ce n’est pas mall
parfois, dans une réponse, pour laisser deviner sa pensée sans l’exprimer nettement :
Comment va-t-il ? — Euh ! ou h !
(c.-à-d. : il ne va pas trop bien).
2° Les interjections qui sont des onomatopées ont une voleur purement
descriptive. Elles peuvent évoquer à l’oreille :
a. Soit un bruit isolé, sec ou sourd, de coup ou de chute: pan! crac! vlan!
paf ! pouf ! boum ! Elles expriment alors, au figuré, une action soudaine et
rapide :
Et pan ! l’enfant fut giflé ! Crac ! le voilà parti! Et vlan ! mon plan tut à bas!
Boum ! un pneu qui éclate ! Paf ! un jockey par terre ! Pouf ! les malles qui tombent !
teau) ! clic clac (coups de fouet) ! cric crac (suite de déchirures) ! pif paf
(suite de battements)!
Pan pan ! on frappe à la porte. Clic clac ! et les chevaux démarrent !
Cric crac ! il déchira les lettres. Pif paf ! toutes les portes battaient.
3° Les interjections qui sont de vrais mots ou des groupes de mots ex¬
priment des invocations ou des imprécations, des jurons ou des serments, des
injures, ou, sous une forme souvent elliptique, des ordres ou des exhortations,
des avertissements ou des prières, des approbations ou des protestations,
des menaces ou des civilités, etc. :
Dieu! mon Dieu! peste! morbleu! ma parole! crétin! vipère!
(invocation) (imprécation) (juron) (serment) (injures)
LA SYNTAXE DU FRANÇAIS
CHAPITRE PREMIER
LA PROPOSITION ET LA PHRASE
I. - GÉNÉRALITÉS
Ces mots, unis entre eux par les lois de la syntaxe, expriment un fait (nous
n’avons pu sortir) et la cause de ce fait (à cause de la pluie).
L’ensemble ainsi constitué ne contient qu’un mot (verbe) auquel s’adaptent
tous les autres mots : c’est une proposition indépendante, ou proposition
simple.
2° Mais on peut dire également, sans que le sens change :
Nous n’avons pu sortir, car il pleuvait.
L’ensemble ainsi constitué contient celte fois deux mots (verbes) à chacun
desquels s’adaptent d’autres mots, et renferme ainsi deux propositions ; mais
ces propositions sont unies par une conjonction de coordination (car) : un tel
ensemble s’appelle phrase de coordination.
3° On peut dire encore, sans que le sens change :
Nous n’avons pu sortir parce qu’il pleuvait.
Il peut arriver enfin qu’il y ait des principales ou des subordonnées sim¬
plement juxtaposées :
Il demande, il ordonne, il exige | qu’on s’excuse.
(propositions principales juxtaposées) (proposition subordonnée)
Est-il un homme | qui ne sache rien, qui ne lise rien, qui ne lasse rien?
(proposition principale) (propositions subordonnées juxtaposées)
N. B. — Il faut faire une place à part à la proposition dite intercalée, qui est une
proposition indépendante enclavée dans une phrase, mais sans faire corps avec elle :
L’hiver, dit-on, sera très rude. Sachez, je le répète, qu’il ment.
V. — ANALYSE DE LA PHRASE
Dans cette phrase, les éléments principaux sont deux groupes-verbes dont
chacun constitue une proposition.
1° Nous n’avons pu sortir. —Ce groupe-verbe constitue la proposition
principale. L’analyse se fait comme dans la proposition indépendante (§ 325).
2° Car le temps était mauvais. -— Le verbe d’état était a pour sujet
le nom temps, et pour attribut l’adjectif qualificatif mauvais. Ce groupe de
mots constitue une proposition rattachée à la première (proposition princi¬
pale) par la conjonction de coordination car ; elle est coordonnée à la pre¬
mière et en exprime la cause.
Dans cette phrase, les éléments principaux sont deux groupes-verbes dont
chacun constitue une proposition.
1° Nous n’avons pu sortir. — Ce groupe-verbe constitue la proposition
principale. L’analyse se fait comme dans la proposition indépendante (§325).
2° Parce que le temps était mauvais. — Le verbe d’état était a
pour sujet le nom temps, et pour attribut l’adjectif qualificatif mauvais. Ce
groupe de mots constitue une proposition rattachée à la première (proposi¬
tion principale) par la conjonction de subordination parce que; elle esl
subordonnés à la première et en exprime la cause.
LA PROPOSITION ET LA PHRASE 287
GÉNÉRALITÉS
CHAPITRE II
LE GROUPE DU VERBE
N. B. — L’indicatif est parfois remplacé, pour l’expression d’un fait passé. Dar
1 infinitif de narration (§ 334, 2°, a).
c. le conseil: d. le souhait:
Attends, ne t’impatiente pas 1 Au revoir, portez-vous bien !
i. La demande ou la prière est souvent adoucie par une formule de politesse ou de déférence qui l’introduit :
Veuillez prévenir votre frère. Daignez considérer notre détresse.
Ayez la bonté (l’obligeance, etc.) de me tenir au courant.
Faites-moi le plaisir (l’honneur, etc.) de venir me voir.
La formule n'est pas nécessairement à l’impératif; elle est souvent à l’indicatif ou au conditionnel, mais à la
forme interrogut. ve :
Voulez-vous m'accompagner ? Voudriez-vous passer chez lui ?
Cayro J. — Grammaire française. 10
290 LA SYNTAXE DU FRANÇAIS
c. le oonceil: d. le souhaiti
Qu’il prenne un grog bien chaud. Que tous vos vœux soient comblés !
d. un fait simulé:
Jouons au voleur : tu serais le gendarme.
N. B. —Le conditionnel ne s’emploie guère que dans les propositions indépendantes
ou principales ; il ne s’emploie jamais dans les propositions subordonnées de condition.
i. L’infinitif et Je participe ne sont appelés modes que par abus de langage : ils n’indiquent par eux-mêmes
aucune manière particulière de présenter l’action et ont la valeur modale du verbe à un mode personnel par
lequel ils peuvent être remplacés :
Et lui, de s’enfuir Prendre la droite Je l’ai vu mourant Pris, il s’évaderait
(c.-à-d. il s'enfuit, (c.-à-d. prenez, (c.-à-d. gui mourait, (c.-à-d. serait-il pris,
indicatif : fait réel). impératif : fait voulu). indicatif : fait réel). conditionnel : fait supposé).
292 LA SYNTAXE DU FRANÇAIS
N. U. — L’infinitif à valeur de verbe n’a pas d’autres emplois dans les propositions
indépendantes ou principales ; il s’emploie surtout dans les propositions subordonnées.
2° Le participe présent, employé comme verbe, ne doit pas être confondu avec le
gérondif, dont la forme est identique, mais qui est régulièrement introduit par la
préposition en1 : C’est en forgeant qu’on devient forgeron.
Le gérondif exprime l’action à la manière d’un nom plutôt que d’un adjectif et
remplit à côté d’un verbe la fonction de complément de circonstance :
Mourir en arrivanc S’instruire en I isant Parler en tremblant
(c.-à-d. à l’crrivée, (c.-à-d. par la lecture, (c.-à-d. avec un tremblement,
complément de temps). complément de moyen). complément de manière).
Se blesser en tombant
(c.-à-d. dans sa chute, complément de caust ).
Ainsi le gérondif, dont la forme rappelle celle du participe, s’apparente pour se-
emplois à l’intlnitif.
3» Le participe, présent ou passé, employé comme verbe, peut ne pas appartenir à.
une proposition dont le verbe est à un mode personnel et ne se rapporter à aucun
nom de cette proposition; il a alors lui-même un sujet propre, et il constitue le verbe
d’une proposition dite proposition participe (§ 447, 2°) :
La chance aidant, il peut vaincre. L’été fini, je suis rentré à l’aris.
i. Dans certaines locutions, où survit un usage de l’ancienne langue, le gérondif se présente sans pré¬
position :
Payer argent comptant Causer chemin faisant. Mener tambour battant
(c.-à-d. en comptant l'argent). (c.-à-d. en faisant son chemin). (c.-à-d. en battant le tambour).
[Le mal, etc.) va croissant (c.-à-d. en croissant).
Ï.E GROUPE OU VERBE
293
B. Mais l'adjectif a parfois une orthographe propre, résultant soit d’une modification
de radical, soit d’un changement de terminaison :
a. Le radical est modifié notamment dans les adjectifs :
fatig-ant, provoc-ant, extravag-ant, intrig-ant, navig-ant,
convainc-ant, vac-ant,
alors que les participes correspondants, formés sur le radical du verbe, sont :
fatigu-ant, provoqu-ant, cxtravagu-ant, iutrigu-ant, navigu-ant,
convainqu-ant, vaqu-aut.
alors que les participes correspondants, dont la terminaison est normale, sont :
adhér-ant, difîér-ant, équival-ant, excell-ant, influ-ant,
précéd-ant, néglige-ant1.
i. On prendra garde que le participe présent et l’adjectif verbal du verbe exiger sont l’un et l’autre : exigeant.
294 LA SYNTAXE DÜ FHANÇAIS
Dans un petit nombre de cas, il a une valeur qui n’est ni active, ni passive, ni
pronominale : un chemin glissant
(C.-à-d. où l’on, glisse),
une rue passante la poste restante une soirée dansante
(c.-à-d. où l’onpasse), (c.-à-d. où les lettres restent), (c.-à-d. ou l on danse).
4° Le participe passé, employé comme adjectif, a, d’une manière générale, une i «leur
passive : un chef adoré
(c.-à-d. que l’on adore, qui est adoré) ;
mais il a parfois une valeur aclivc, ou une valeur pronominale :
un garçon réfléchi (dissimulé, etc.) un garçon appliqué (retenu , etc.)
(c.-à-d. qui réfléchit, qui dissimule, etc.) ; (c.-à-d. qui s’applique, qui se retient, etc.).
Dans un petit nombre de cas, il a une valeur qui n’est ni active, ni passive, ni
pronominale. : une place assise
'c.-à-d. où Von s’assied).
4° Une action passée, souvent très éloignée du moment où Ton parle, mais
qu’on situe dans le présent pour nous y faire assister et donner ainsi de la
vie au récit (présent de narration, ou présent historique) t
I.’orage menaçait : soudain le tonnerre gronde et la foudre tombe.
Vercingétorix avait dressé la Gaule entière contre Romê :
mais César prend Avaricum, et, s’il échoue devant Gergovie, il bloque Alésia,
et le chef gaulois doit se rendre.
(L* passé simple situerait ces actions dans le passé; le présent les ressuscite et les met sous nos veux.)
LE GROUPE DU VERBE
295
, B'rT L imParfait sert Par suite, dans un récit, à présenter l’action passée dans sa
durée et a nous faire assister à son déroulement (imparfait de narration) :
Il neigeait. Un enfant entra : il grelottait et il pleurait
(le passé simple présenterait ces actions comme accomplies et ne ferait que Jes situer dans le passé).
N‘ ?' — d’imparfait sert par suite, dans une description, à présenter au passé les
aspects habituels, moraux ou matériels, d’un être ou d’une chose (imparfait de descrip-
>Wn) ' ...
c était
Il un
SVait soixanto ,ans ;
egotste : U vivait seul, elle avait
La maison était coquette :
deux étages, comprenait six pièces
ne fréquentait personne et n aimait personne. et un petit jardin l'entourait.
3° Une action récente ou une action prochaine par rapport à une autre
action située dans le passé :
A peine démarrions-nous qu’un pneu éclata Je sortais justement quand vous avez sonné
(c.-à-d. venions-nous de démarrer). (c.-à-d. j’allais sortir).
Dans la langue parlée, le passé simple, dont certaines formes sont très lourdes, est
volontiers remplacé par le passé composé (§ 339, 3°) :
Au lieu de: Nous le vîmes hier, on dit plutôt : Nous l’avons vu hier.
présentée comme une vérité de tous les temps (passé simple d expérience),
il équivaut alors au présent d’expérience (§ 336, 2°, N. B.) :
Le café réchauffé ne valut jamais rien.
Dans cette forme, l’auxiliaire exprime le résultat présent de l’action passée exprimée
par le participe : J’ai caché un trésor J’ai appris ma leçon
(ce trésor, je l’ai, il est dans ma cachette; cette leçon, je l’ai, elle est dans ma mémoire :
il s’agit, chaque fois, d’im résultat actuellement acquis).
4° Une action souvent constatée dans le passé comme dans le présent et pré¬
sentée comme une vérité de tous les temps (passé composé d'expérience) ;
il équivaut alors au présent d’expérience (§ 336, 2°, N. B.) :
Le monde n’a jamais manqué de charlatans.
Il s’emploie parfois dans une proposition indépendante et exprime alors une action
promptement accomplie :
Du lait restait : Minet l’a eu vite lapé.
N. B. — 1° L’action antérieure ainsi exprimée est en général plus reculée dans le passé
que celle qu’exprime le passé antérieur (§ 340, 1°).
2° L’action exprimée par le plus-que-parfait est souvent une action répétée (plus-
que-parfait d'habitude, ou de répétition) :
Quand il avait déjeuné, il faisait la sieste
(ces actions se répétaient chaque jour).
3° L’action passée exprimée par le plus-que-parfait est souvent envisagée dans son
résultat, qui est passé par rapport à l’action à laquelle elle est antérieure.
Cette nuance s’explique par la forme même du plus-que-parfait:
j’avais reçu une lettre représente le latin Habebam epistulam acceptam,
qui signifie proprement : ■
J’avale [je possédais] une lettre reçue, d’où: J’aval9 reçue (puis: reçu) une lettre.
39R LA’ SYNTAXE DU FRANÇAIS
Dans cette forme, l'auxiliaire exprime le résultat passé de l'action passée exprimée
par le participe : J’avais caohé un trésor J’avais appris ma leçon
(ce trésor, je l’avais, il était dans ma cachette ; cette leçon, je l’avais, elle était dans ma mémoire :
il s'agit chaque fois d'un résultat déjà acquis dans le passé).
2° Une action qui se constatera dans l’avenir comme dans le passé et dans
le présent, et qui est présentée comme une vérité de tous les temps (futur
d'expérience) ; il équivaut alors au présent d’expérience (§ 336, 2°, N. B.) :
Les hommes commettront toujours des fautes.
b. Une action voulue, qu’il s’agisse soit d’une intention, soit d’un conseil
ou d’un ordre; dans ces deux derniers cas, il équivaut à un impératif présent
(§ 344, N. B.) . Il donnera à sa fille une jolie dot.
Tu feras le sourd, si tu m’en crois. Le bien d’autrui tu ne prendras.
2° L’action future exprimée par le futur antérieur est souvent envisagée dans son
résultat, qui est futur par rapport à l’action à laquelle elle est antérieure :
Cette nuance s’explique par la forme môme du futur antérieur :
J'aurai reçu une lettre représente le latin Jlabebo épislulam acceptant,
qui signifie proprement :
J’aurai déposséderai] une lettre reçue, d’où: J’aurai reçue (puis: reçu) une lettre.
Dans cette forme, l’auxiliaire exprime le résultat futur de Vaction future exprimée par
le participe : J'aurai caché un trésor J’aurai appris ma leçon
(ce trésor, je l’aurai, il sera dans ma cachette ; cette leçon, je l’aurai, elle sera dans ma mémoire ;
il s’agit chaque fois d’un résultat déjà acquis dans l’avenir).
Il sert parfois également à insister sur la promptitude avec laquelle une action
future aura été accomplie :
Du lait restera : Minet l’aura eu vite lapé.
g,_L’action ainsi exprimée par l’impératif dit « présent » est en réalité une
action future, qui peut être exprimée également par le futur simple de l’indicatif
(§ 342, 3°, b) : Ne tue point équivaut à Tu ne tueras point.
300 LA SYNTAXF. DU FRANÇAIS
N. B. — 1° L’action ainsi exprimée par l’impératif dit «passé» est en réalité une
action future, qui, étant envisagée dans son résultat, peut être exprimée également
par le futur antérieur de l’indicatif (§ 343) :
Soyez rentrés pour quatre heures équivaut à Vous serez rentrés pour quatre heures.
2° L.e passé de l’impératif est toujours accompagné de l’indication précise du délai
dans lequel l’action doit être accomplie.
2° Une action future, qui, dans une proposition à l’indicatif, serait exprimée
au futur!
Je ne crois pas qu’il vienne demain Je crains qu’il ne perde la partie
(c.-à-d. viendra-t-il demain ? je ne crois pas). (c.-à-d. perdra-t-il la partie ? je le crains).
Cherchez jusqu’à ce que vous trouviez
(c.-à-d. jusqu’au moment où vous trouverez).
N. B. -— L’action future exprimée au subjonctif présent peut être une action voulue,
présentée soit dans une proposition indépendante (à la 36 personne : ordre donné indi¬
rectement, §332, 1°), soit dans une subordonnée(à la2° personne ou à la 3e); exprimée
i. Le subjonctif s’employant surtout dans les subordonnées ( § 332, N. B., i°), la valeur de ses temps sera étudiée
principalement dans ces propositions et, le cas échéant, dans les propositions indépendantes ou principales.
LE GROUPE DU VERRE 301
à l’impératif (2a personne : ordre donné directement), elle serait dans les deux cas
au présent, qui à ce mode a la valeur d’un futur (§ 344, N. B.) :
Qu’il dorme bien I
(c.-à-d. dis-lui : « Dors bien. »)
Je désire que tu fasses du sport Je répète, pour que vous compreniez bien
(c.-à-d. fais du sport, je le désire). (c.-à-d. comprenez bien, je répète).
2° Une action future, qui, dans une proposition à l’indicatif, serait exprimée
au futur : Il faudrait qu’il arrivât de bonne heure
(c.-à-d. arrmera-t-il de bonne heure? il le faudrait).
2° Une action passée, qui, dans une proposition à l’indicatif, serait exprimée
au passé composé i
Je me réjouis que tu aies réussi Je doute qu'il soit déjà rentré
(c.-à-d. tu as réussi, et je m'en réjouis). (c.-à-d. est-il déjà rentré ? j’en doute).
3° Une action future, qui, dans une proposition à l’indicatif, serait exprimée
au futur antérieur :
Je ne crois pas qu’il ait fini son travail quand il se couchera
(c.-à-d. aura-t-il fini... ? je ne crois pas).
2° Une action passée, qui, dans une proposition à l’indicatif, serait exprimée
au passé antérieur : je ne me couchai pas avant qu’il eût fini
(c.-à-d. avant le moment où il eut fini).
3° Une action future, qui, dans une proposition à l’indicatif, serait exprimée
au futur antérieur; Je ne voudrais pas qu’il eût gelé
(c.-à-d. aura-t-il gelé ? je ne le voudrais pas).
N. B. — L’action future exprimée au subjonctif plus-que-parfait est souvent future
par rapport non à une action présente, mais à une action passée; exprimée à un
autre mode que le subjonctif, elle serait au conditionnel passé, qui exprime le futur
antérieur dans le passé (§ 353, 2°) :
J’attendais qu’il eût dit oui
(c.*à-d. j’attendais le moment où il aurait dit oui).
i. II n’est question ici que du conditionnel proprement dit, c’est-à-dire exprimant une action dont la réalisa¬
tion est soumise à une condition et employé dans une proposition principale dont dénend une proposition subor¬
donnée introduite par la conjonction si 442, B, 2e cas).
LE GROUPE DU VERBE 303
2° Le passé du conditionnel, 2e forme, est peu usité, surtout dans la langue parlée.
II peut s’employer dans la principale à la place du passé du conditionnel, lre forme, et
parfois dans la proposition de condition à la place du plus-que-parfait de l’indicatif:
S’il avait réussi, il eût été heureux. S’il eût réussi, il aurait été heureux.
S’il eût réussi, il eût été heureux.
i. Il n’est question ici que de l’infinitif employé comme verbe. L'infinitif présent employé comme nom exprime
l’action pure et simple, sans fournir aucune indication de temps ( § 334, i°).
304 LA SYNTAXE DE FRANÇAIS
plira, c’est-à-dire une action présente, passée ou future, selon que le verbe
auquel il se rattache est au présent, au passé ou au futur:
Je le vois dormir Je le voyais dormir Je le verrai dormir
(c.-à-d. je le vois qui dort : (c.-à-d. je le voyais qui dormait: (c.-à-d. je le verrai qui dormira :
les deux actions sont présentes). les deux actions sont passées). les deux actions sont futures).
2° Antérieure à une action passée, l’action accomplie serait, dans une propo¬
sition à l’indicatif, exprimée au plus-que-parfait (§341) ou au passé anté¬
rieur (§340), selon que l’action passée serait, de son côté, à Y imparfait ou au
passé simple:
Après avoir dîné, il se couchait Après avoir dîné, il se coucha
(c.-à-d. quand il avait dîné). (c.-à-d. quand il eut dîné).
3° Antérieure à une action future, l’action accomplie serait, dans une propo¬
sition à l’indicatif, exprimée au futur antérieur (§343) :
Après avoir dîné, il se couchera
(c.-à-d. quand il aura dîné).
2° Soit passé, après un verbe au passé: l’action, dans une proposition principale à
l’indicatif, serait alors exprimée au plus-que-parfait :
Il croyait avoir réussi II croyait être arrivé
(c.-à-d. qu’il avait réussi). (c.-à-d. qu’il était arrivé) .
3° Soit futur, après un verbe au présent : l’action, dans une proposition principale
à l’indicatif, serait alors exprimée au fidur antérieur :
Il espère avoir réussi demain II espère être arrivé demain
(c.-à-d. qu’il aura réussi). (c.-à-d. qu’il sera arrivé).
LE GROUPE DU VERBE 305
Le résultat est parfois futur après un verbe au passé : il s’agit alors d’un futur
dans le passé (§ 353), et l’action, dans une proposition à un mode personnel serait
alors exprimée au conditionnel passé:
Il espérait avoir réussi demain II espérait être arrivé demain
(c.-à-d. qu’il aurait réussi) . (c.-à-d. qu’il serait arrivé).
2° Antérieure à une action passée, l’action accomplie serait, dans une propo¬
sition à l’indicatif, exprimée au plus-que-parfait (§341) ou au passé antérieur
(§340), selon que l’action passée serait, de son côté, à T imparfait ou au
passé Simple : Ayant dîné, il se couchait Ayant dîné, il se coucha
(c.-à-d. quand il avait dîné). (c.-à-d. quand il eut dîné).
3° Antérieure à une action future, l’action accomplie serait, dans une pro¬
position à l’indicatif, exprimée au futur antérieur (§ 343) :
Ayant dîné, il se couchera
(c.-à-d. quand il aura dîné).
i. Il n’est question ici que du participe employé comme verbe. Le participe employé comme adjectif exprime
un état durable, sans fournir aucune indication de temps ( § 335, z°).
306 LA SYNTAXE DU FRANÇAIS
t 1° Actif : ayant aimé (v. trans.), étant tombé (v. intr.); ( 1° Actif: tombé (v.intr.);
( 2° Passif: ayant été aimé. ) 2°Passif: aimé.
Toutefois, l’action accomplie qu’exprime le participe passé de forme simple (tombé,
pour étant tombé; aimé, pour ayant été aimé) est souvent envisagée dans son résultat,
qui peut être présent, passé ou futur, selon que le verbe auquel il se rattache est au
présent, au passé ou au futur :
Il meurt aimé de tous II mourut aimé de tous II mourra aimé de tous
(il est, en mourant, aimé). (il était alors aimé). (il sera alors aimé).
2° Mais le sujet peut être un nom collectif, tel que foule, troupe, etc., c’est-
à-dire singulier pour la forme, et pluriel pour le sens. Dans ce cas :
a. Si le nom collectif n’est pas suivi d'un complément, le verbe est au sin¬
gulier : Une multitude innombrable remplissait les arènes.
N. B. — 1° Si le sujet est un nom collectif tel que un (grand, petit, etc.) nombre,
une (grande, petite, etc.) partie, la majorité, le reste, etc., le verbe est indifféremment
au singulier ou au pluriel.
Un grand nombre de badauds Une bonne partie des invités
attend ou attendent. resta ou restèrent.
centaine, etc., le verbe est au singulier ou au pluriel, selon que ce nom est pris au
sens strict ou au sens large :
Le tiers des députés a voté pour. La douzaine d’œufs vaut 200 francs.
La moitié des gens manquent de bon sens. Une dizaine de copies ont la moyenne.
N. B. — 1° Si le sujet est une locution telle que nombre de, quantité de, force
(§ 286, 3°, N. B.), etc.; la plupart (de), etc., assimilable à un adverbe de quantité, le
verbe est également au pluriel :
Nombre de gens vivent pauvrement. Force sottises trouvent crédit.
Il méprise ce que la plupart adorent. La plupart des guerres ne payent point.
4° Le sujet enfin peut être un pronom neutre, soit le pronom ce (§ 183, 1°),
dans la locution c’est (c’était, ce sera, etc.); soit le pronom il (§ 158, 3°), dans
les verbes de forme impersonnelle :
a. Dans la locution c’est, etc., l’accord se fait avec ce, et le verbe est au sin¬
gulier, même si l’attribut, nom ou pronom, est au pluriel :
Qui fait les lois ? C’est l'Assemblée, c’est les députés.
Toutefois, quand l’attribut est un nom pluriel, le verbe est plus souven!
au pluriel :
Qui fait les lois ? Ce sont les députés.
b. Dans les verbes de forme impersonnelle, l’accord se fait avec il, et le verbe
est toujours au singulier, même s’il est suivi d’un sujet réel au pluriel (§271,
N. B., 2°) :
Il vante. Il fait beau. Il pleut (les balles. Il existe (les amis sûrs.
N. B. — l°Les sujets sont parfois unis par une conjonction de subordination, telle
que comme, de même que, ainsi que, ou par la préposition avec. L’accord se
fait alors de deux manières:
a. Ou bien la conjonction et la préposition conservent leur valeur propre et le verbe
est au singulier :
Le chat, comme le chien, rend des services Le paysan, avec son fils, va à la foire
(proposition de comparaison). (complément d’accompagnement).
2° Les sujets juxtaposés sont parfois de sens voisin et désignent une seule el même
personne ou une seule el même chose; le verbe est alors au singulier :
Le chef, le directeur, est absent. Quel zèle, quelle foi t’anime !
3° Les sujets juxtaposés forment parfois une gradation dont le dernier terme sup¬
plante les premiers, ou sont repris par un pronom qui les résume tous; le verbe, dans
ce cas encore, est au singulier:
Une parole, un geste, un regard Une ombre, un souffle, un rien,
nous trahit. tout l'effraye.
2° Si les sujets sont coordonnés par la conjonction ou, le verbe peut s’ac¬
corder avec l’ensemble des sujets ou seulement avec le dernier:
a. Il s’accorde avec l’ensemble des sujets et se met au pluriel, si les sujets
peuvent accomplir l’action l'un en même temps que l'autre:
Mon père ou ma mère assisteront Son travail ou sa chance assureront
au mariage son succès
(ils pourraient y « assister » tous deux à la fois). (ils pourraient 1’ « assurer » tous deux à la fois).
N. B. — Si le sujet est le pronom relatif qui, qui par lui-même n’est pas d’une
personne déterminée, la personne du verbe est celle de Vantécédent:
Je te le dis, moi qui suis ton père. Plaignez-moi, vous qui êtes mes amis.
Méprisons les ser3S qui nous flattent.
Si l’antécédent est un mot exprimant une pluralité (deux, trois, etc.; beaucoup,
plusieurs, etc. ; une /ouïe, etc.) employé comme attribut d’un pronom personnel de
la lre ou de la 2e personne, la personne du verbe est celle non de l'antécédent, mais
du pronom :
Vous êtes dix qui réussissez bien. Nous sommes beaucoup qui voyons clair.
Nous sommes une bande qui jouons toujours ensemble.
Si l’attribut est une expression telle que le seul, le premier, etc., les deux, etc., la
personne du verbe peut être celle de Vantécédent ou celle du pronom:
Tu es le seul qui sois actif Je suis le premier qui ait cette chance
(« sois » est à la z” personne, comme « tu »)- (« ait » est à la 3* personne, comme « le premier »).
i. Sur l’accord du verbe lorsque le sujet est l'un et l’autre, l’un ou Vautre, ni l’un ni l’autre, voir s 215, 5°1 2l9,
310 LA SYNTAXE DU FRANÇAIS
N. B. — 1° Dans les verbes de ces deux catégories, les formes composées avec être
admettent un complément d’objet direct parce qu’elles équivalent pour le sens à des
formes composées avec avoir:
Elle s’est blessée Ils se sont battus
(c.-à-d. elle a blessé elle-même), (c.-à-d. ils ont battu l’un Vautre).
2° Il importe d’observer que le participe des verbes de ces deux catégories, s’accor¬
dant avec le pronom réfléchi complément d’objet, s’accorde, en définitive, comme
celui de tous les verbes précédents, avec le sujet, puisque le pronom réfléchi complé¬
ment d’objet représente la même personne que le sujet.
Si le verbe est dans une proposition relative et si le pronom relatif est complément
d’objet, le participe s’accorde avec ce complément,qui précède le verbe (§365, 1°) :
La main qu’elle s’est blessée Les injures qu’ils se sont dites
(e.-à-d. qu’elle a blessée ù elle-même). (c.-à-d. qu’ils ont dites l'un à l’autre).
ou s’accorde dans les mêmes conditions que celui des verbes réfléchis où le pronom se
est complément d’attribution :
Elles se sont arrogé des droits. Les droits qu’elles se sont arrogés.
On peut dire, eu résumé, que le participe de tous les verbes conjugués avec
être, qu’ils soient actifs, passifs ou pronominaux, s’accorde avec le sujet, sauf
dans un cas, où il reste invariable, celui des verbes réfléchis ou réciproques dans
lesquels le pronom se est complément d’objet indirect ou complément d’attri¬
bution.
B. — Participe passé conjugué avec « avoir »
364. Les formes où il est employé. — Le participe passé joint à l’auxi¬
liaire avoir ne sert à former que des temps de la conjugaison active :
1° Les temps composés (§ 247) de tous les verbes transitifs, directs ou indi¬
rects (§ 242, 1°, a).
2° Les temps composés (§ 247) de certains verbes intransitifs (§ 242, 1°, b).
N. B. —- Dans les temps surcomposés (§ 256), l’accord se fait d’après les mêmes
règles, mais le second participe seul est accordé:
Nos soldats les ont eu vite délogés. Ils ont eu vite délogé les ennemis.
LE GROUPE DU VERBE 313
366. Les cas difficiles. — Cette règle, simple en elle-même, est parfois
d’application délicate, quand le complément d’objet précède le verbe et
notamment quand ce complément est un pronom (§ 365, 1°).
A. — D’abord un même pronom peut remplir des fonctions différentes,
et il importe de bien distinguer les cas où il est complément d’objet.
1° Avec certains verbes, qui sont tantôt intransitifs et tantôt transitifs, le
pronom relatif que est tantôt complément de circonstance et tantôt complément
d'objet. Dans le premier cas, le participe est invariable; dans le second cas,
il s’accorde.
Ces verbes sont notamment :
valoir, coûter, peser, courir, vivre.
b. Goûter (du latin constare, être fixé) signifie, au sens intransitif, « être
tarifé (à tel prix) », d’où « être payé (tel prix) », et, au sens transitif, « néces¬
siter (un sacrifice, etc.) » :
Ce poisson a coûté cent francs Ce travail a coûté de longs efforts
(« coûter » est intransitif, (« coûter » est transitif,
et « cent francs » est complément de prix, § 431). et « des efforts » est complément d’objet).
N. B. — Pratiquement, les verbes valoir et coûter doivent être tenus pour intran¬
sitifs lorsque le nom complément peut être remplacé par un adverbe de prix :
Ce château a valu dix millions Ce poisson a coûté cent francs
peut être remplacé par peut être remplacé par
Ce château a valu très cher. Ce poisson a coûté très cher.
(Comme « très cher », « dix millions » et « cent francs » sont compléments de prix.)
1. On prendra garde que le participe de certains verbes employés à la forme impersonnelle est conjugué avec
(tre. Ces verbes s'accordant avec le sujet apparent, leur participe est toujours invariable, quels que soient le geurc-
et le nombre du sujet réel :
Il est tom bè de la neige. Il est resté trois cadavres.
Si les phrases étaient retournées, le relatif serait sujet, et le verbe ne serait plus à la forme impersonnelle :
La neige qui est tombée. Les trois cadavres qui sont restés.
LE GROUPE DU VERBE 315
C. — Dans d’ autres cas, enfin, le participe est suivi d’un infinitif qui lui est,
subordonné, et il importe de bien distinguer celui des deux verbes dont le
pronom est complément d’objet.
Parmi les verbes dont le participe peut être ainsi construit, on cite notam¬
ment :
1° Des verbes exprimant une perception (§ 407, 2°) :
voir, entendre, sentir.
Aussi le participe peut-il rester invariable dans ce cas comme dans le premier :
Cette personne, je l’ai vu entrer. Ces chiens, que j’ai entendu aboyer.
Avec ces verbes, comme avec les verbes de perception, le pronom peul
êlre ou n’être pas complément d’objet de l’infinitif, mais, dans les deux cas,
le participe est invariable :
Cette maison, je l’ai fait construire Ces arbres, que j’ai laissé abattre
(T est c. d’objet du v. trans. i construire »). (que est c. d’objet du v. trans. « abattre »).
Cette personne je l’ai fait entrer Ces chiens que j’ai laissé aboyer
(V n’est pas c. d'objet d’« entrer », v. intr.). (que n’est pas c. d’objet d’« aboyer », v. intr.).
2° Le participe du verbe envoyer, suivi d’un infinitif (§ 432, 3°, N. B., 1°), est toujours
invariable, le pronom ne pouvant être que complément d’objet de l’infinitif:
Ces livres, je les ai envoyé chercher.
3° Le participe des verbes avoir et donner, suivi d’un infinitif introduit par la pré¬
position à (§303, 2°, N. B.), reste généralement invariable, le pronom étant alors
considéré comme complément d’objet de l’infinitif:
Celte lutte, qu’il a eu à soutenir. Ces devoirs, on me les a donné à faire.
Mais le participe s’accorde parfois, le pronom pouvant être considéré comme son
complément d’objet:
Celle lutte, qu’il a eue à soutenir. Ces devoirs, on me les u donnés à faire.
318 LA SYNTAXE DU FRANÇAIS
N.B. — Avec certains verbes, tels que les verbes de déclaration ou d’opinion (§108,1°),
le participe est parfois suivi non d’un infinitif, mais d’une proposition complément
d’objet introduite par la conjonction que :
Dans ce cas, le pronom est complément d’objet du verbe de cette proposition, et le
participe est invariable :
La récompense que j’avais prédit que vous recevriez
(le relatif que est c. d’objet non de « avais prédit », mais de « recevriez »).',
Le participe peut être suivi aussi d’une proposition complément d’objet à l’infinitif
Dans ce cas, le pronom est sujet du verbe de cette proposition, et le participe esi
invariable également :
La pièce qu'on m’avait dit être la plus comique
fie relatif que est sujet de « être »).
CHAPITRE III
LE GROUPE DU NOM
1. — L’ÉPITHÈTE
2° Après deux noms, dont le second esl complément du premier, l’adjectif s’accorde
indifféremment avec le premier ou avec le second, s’il peut, pour le sens, s’appliquer
à l’un comme à l’autre :
Une bande d’enfants bruyante. Une bande d’enfants bruyants.
Des tricots de laine bleus. Des tricots de laine bleue.
Dans le cas contraire, il s’accorde avec celui des noms auquel il peut exclusivement
s’appliquer :
Une gerbe de glaïeuls très belle. Des pots de confitures bien pleins.
Une pièce de drap gri3. Une liste de faits sûrs.
2° L’adjectif s’accorde parfois non pas avec l’ensemble des noms, mais avec le dernier:
a. Si les noms sont synonymes (le dernier est alors considéré comme résumant les
premiers) : Il a un sang-froid, un courage, une énergie peu commune.
b. Si les noms forment une gradation (le dernier est alors considéré comme supplan¬
tant les premiers) :
Il y a dans tout son être un calme, une noblesse, une majesté impressionnante.
LE GROUPE DU NOM 321
# 3° Avec le dernier nom, lorsque deux noms sont coordonnés parla conjonc¬
tion ou et. que l’un des deux exclut Vautre r
Il a, je crois, une jambe ou un bras cassé.
Dans le cas contraire, l’adjectif s’accorde avec l’ensemble des noms comme
s’ils étaient coordonnés par et (§ 370, B, 1°) :
Les sauvages se nourrissent de chair ou de poisson crus.
N. B. — Les adjectifs de couleurs non tirés de noms (de fleurs, de fruits, etc.), mais
employés eux-mêmes comme noms, forment parfois, avec un adjectif, un nom ou un
complément de nom, un adjectif composé qui est toujours invariable (§ 130, 2°) :
des robes rouge foncé, des yeux bleu pervenche, des rubans vert de mer
(c.-à-d., par abréviation, d’un rouge..., d’un bleu [de]..., d’un vert de...).
2° Les adjectifs haut et bas, placés dans certaines locutions devant un nom
précédé de l’article défini, ont la valeur d'adverbes et ne s’accordant pas:
Us l’ont emporté haut la main
(c.-à-d. avec la sûreté du cavalier qui tient « haut » la main des rênes).
Haut les mains 1 Haut les cœurs ! Bas les armes I Bas les pattes !
(c.-à-d. « en haut » et « en bas », avec ellipse du verbe).
3° L’adjectif nu, placé devant le nom de certaines parties du corps (tête, pieds,
jambes, etc.) et relié à ce nom par un trait d’union, a la valeur d’un préfixe et
ne s’accorde pas :
Se promener nu-tête. Marcher nu-pieds. Sortir nu-jambes.
2° L’adjectif demi s’emploie souvent comme nom, soit au masculin pour désigner
la moitié d’une unité, soit au féminin pour désigner la moitié d’une heure :
Quatre demis font deux imités. La demie n’a pas encore sonné.
3» L’adjectif mi-, toujours employé comme préfixe invariable, est parfois placé,
avec la valeur de demi-, devant un adjectif ou un participe:
une fenêtre mi-ouverte, des yeux mi-clos, un tissu mi-soie (§ 73, a)
(mi-, c.-à-d. à demi, à moitié, moitié).
Placé devant un nom, il exprime l’idée non de moitié, comme demi, mais de milieu:
a. Devant un nom d'époque, de mois, etc., il forme avec lui un nom composé toujours
précédé de l’article féminin :
la mi-carême, la mi-juillet
(la mi-, c.-à-d. non la moitié de, mais le milieu de).
b. Devant un nom exprimant une longueur, une hauteur, etc., il forme avec lui une
locution adverbiale sans article, toujours introduite par la préposition à:
s’arrêter à mi-chemin, être à mi-côte, avoir l’eau à mi-jambes
(à mi, c.-à-d. au milieu de).
i. Il s’emploie aussi, au sens large, devant un adjectif pris comme nom: un demi-fou, et, au sens strict,
devant certains noms de personnes exprimant un état, tels que frète, sceur, dieu :
un demi-frère, une demi-sœur, des demi-dieux
(demi, c.-à-d. à moitié, d’où : d’un seul côté, paternel ou maternel).
LE GROUPE DU NOM 323
I!. - L’APPOSITION
Toutefois, quand le nom déterminé est un nom propre géographique (de ville ou
d’île principalem: nt), un nom de mois, un nom d’ouvrage, etc., il est relié au nom
apposition par la préposition de, employée à titre explétif (§ 303, B, c, N. B.) :
La ville de Home4, qui est très ancienne, est bâtie sur le Tibre.
L'île d’Oléron. Le mois de mai. La pièce de a Cinna ». Le titre de duc.
3° Le nom apposition non précédé de l'article est parfois, à la manière d’un adjectif
1. L’apposition définit l’être ou l’objet, si elle le range dans une « espèce », c’est-à-dire dans une catégorie-
elle le qualifie, si elle indique une de ses manières d’être, c’est-à-dire une de ses « qualités » (p. 68, n. i)
Victor Hugo, grand poète Le mistral, vent du Nord Le père, indulgent, pardonna
(l’apposition range Hugo (l’apposition range le mistral (l’apposition indique
dans l’« espèce » des poètes). dans IL espèce » des vents). une « qualité » du père).
2. Le nom apposition équivaut à une proposition relative elliptique dans laquelle il serait attribut :
Louis XII, [qui était) roi de France.
Par suite, il est parfois appelé « attribut implicite ».
3. Le nom apposition est « roi » (nom de l’espèce). Le sens est, en effet : « Le roi [qu’ (attribut) est] Louis XII
(sujet) », et la phrase entière équivaut à :
Louis XII, roi qui était très aimé, fut très regretté.
4. Le nom apposition est « ville » (nom de l’espèce). Le sens est, en effet : «La ville [qu’ (attribut) est! Rome
(sujet) », et la phrase entière équivaut à :
Rome, ville qui est très ancienne, est bâtie sur le Tibre.
L’opinion traditionnelle, selon laquelle l’apposition est le nom introduit par la préposition, est généralement
contestée aujourd’hui. Soit un exemple dans lequel le nom apposition et le nom qu’il détermine puissent être
indifféremment placés l’un à côté de l’autre ou reliés par la préposition de:
Le mot patrie. Le mot de patrie.
Dans les deux cas, le sens est : « Le mot [ qu’(attrlbut) est! patrie (sujet) », et si dans le premier l’apposition est
« mot » (nom de l’espèce), il doit en être de même dans le second.
324 LA SYNTAXE
épithète, placé immédiatement à côté du nom qu’il détermine, sans virgule qui l’en
sépare, mais toujours après ce nom.
11 a alors la valeur d'un adjectif et qualifie l’être ou l’objet désigné par ce nom :
Un enfant prodige
(le nom apposition « prodige » équivaut à l’adjectif « prodigieux »).
Dans la langue parlée, ce nom apposition est parfois placé avant le nom qu il dé¬
termine et qui est alors relié à lui par la préposition de, employée à titre explétif:
Un prodige d’enfant.
Un fripon de valet. Un amour de chien. Une horreur de robe.
Mais il peut ne pas être du même genre ou du même nombre que ce nom :
La vanité, défaut ridicule. Le lion, terreur des forêts.
Les Romains, peuple de soldats. Les enfants, joie des parents.
j L'adjectif apposition équivaut à une proposition relative elliptique, dans laquelle Userait attribut:
La foule, [qui était; indignés, protesta.
Par suite, il est parfois appelé, comme le nom apposition (p. 323, n. 2), » attribut implicite »-
LE GROUPE COU NOM 325
i. On prendra garde de ne pas confondre les deux constructions : « La ville de Rome » et « Le livre de Pierre ».
Dans la première, les deux noms expriment une seule et même réalité, et la préposition est employée à titre explétif
(§37+, N. B., 2°); dans la seconde, les deux noms expriment deux réalités différentes, et la préposition exprime
unrapport précis (§ 37q, a).
LA SYNTAXE DU FRANÇAIS
326
b. L’origine, la provenance:
Le vent d’Ouest. Les soieries de Lyon. Le cri du cœur.
/. Le moyen, l’instrument :
Un coup de b&ton. Un air de flûte.
Un duel à l’épée Une machine à vapeur. Une blessure par balle.
g. La cause:
Une mort par aooident. Un procès pour fraude.
Des larmes de joie.
h. Le point de vue :
Un Anglais d’origine. Un mètre de hauteur Un as en philosophie.
k. La destination, le but :
Le chemin de la gare. Une robe de soirée. Le toile à matelas. Une maison en vente.
Le train pour Bordeaux. Un tailleur pour dames.
i. Le lieu et le temps:
Une descente d’avion. Une excursion à la campagne. Une promenade en ville.
Un raid sur Paris.
Une messe de minuit. Un départ à l’aube. Un billet pour dimanche.
d. La cause:
Fier de sa force. Content de son sort. Honteux de sa fautes
Célèbre par ses exploits. Jalousé pour ses vertus.
LE GROUPE DU NOM 329
e. Le point de vue:
Joh de forme. Harmonieux de lignes. Juste de ton.
Supérieur en nombre. Fort en calcul. Connaisseur en tableaux.
2° Le superlatif absolu (§ 136, 2°) n’a pas de complément, puisqu’il ne suppose pas
de comparaison.
LES FONCTIONS DANS LA PROPOSITION
ET DANS LA PHRASE
GÉNÉRALITÉS
Mais ordinairement les deux groupes sont dans une étroite dépendance, et
le nom (accompagné, le cas échéant, de déterminants) est soit le sujet du
verbe, soit son complément d’objet, soit son complément de circonstance:
Le vent se lève
(sujet).
Le vent déchaîne la tempête Le vent souffle avec violence
(complément d’objet). (complément de circonstance).
Le nom peut être également, avec des verbes exprimant l’attribution d’une
qualité, un attribut du sujet ou un attribut de l’objet :
Les vrais amis sont des frères J’appelle mes amis des frères
(attribut du sujet). (attribut de l’objet).
N. B. — Le groupe-nom peut donc être, selon le cas, un groupe sujet, un groupe complé¬
ment d'objet, un groupe complément de circonstance ou un groupe attribut.
Les emplois divers du nom s’appellent les fonctions du nom.
2° Dans une phrase, une proposition subordonnée peut remplir, par
rapport au verbe de la proposition principale, les mêmes jonctions qu’un
nom remplit dans une proposition, c’est-à-dire être soit le sujet de ce verbe,
soit son complément d’objet, soit son complément de circonstance:
Qui a bu boira
(sujet du verbe principal : a qui a bu » équivaut à : « tout ivrogne »).
Je sais ce que valent beaucoup de promesses
(c. d’objet du verbe principal : a ce que valent... » équivaut à : « la valeur de... «).
Bien qu’elle soit courte, la vie a du prix
(c. de circonstance du verbe principal : a bien qu’elle soit courte » équivaut à : a malgré sa brièveté t).
LE SUJET
I. - GÉNÉRALITÉS
N. B. — Le sujet d’un verbe d'élal est l’être ou la chose qui se trouve dans cet état :
Ma sœur est malade. Le temps reste froid.
placé devant le verbe, est un simple signe qui annonce le sujet réel, et par suîle
est souvent appelé sujet apparent (ou grammatical1).
Se présentent notamment avec ces deux sujets (§ 2/1, N. B.) :
1° Les verbes impersonnels il faut, il advient, et, au sens figuré, il pleut:
Il faut de l’argent. Il faut s’entr’aider. Il faut qu’on dorme.
Il advint une chose étrange. Il advint que le train dérailla.
Il pleuvait des coups.
3° Les locutions impersonnelles formées avec les verbes être, sembler, etc.,
et un adjectif attribut exprimant la convenance, l’utilité, la nécessité, etc. :
Il est honteux de s’enivrer. Il semble utile que tu viennes.
i. Nous adoptons cette distinction traditionnelle fondée sur la logique, sinon sur l’histoire de la langue.
Ferdinand Brunot, qui voyait des « compléments d’objet » dans les « sujets réels », convenait lui-même que sa
façon de voir présentait des « inconvénients pédagogiques ». Dans les phrases notamment :
Il faut de l’argent; Il y a des abus;
Il convient de se distraire; Il est utile que tu viennes,
un élève sentirait difficilement comme «objets» les noms, infinitifs ou propositions appelés traditionnellement
« sujets réels ji
LE SUJET 335
Mais à ces deux modes le verbe se présente souvent sans sujet : il a alors
le même sujet que le verbe principal :
J’espère | gagner mon procès. Arrêté, | le voleur s’échappa.
N. B. — Le nom sujet est parfois précédé de l’article partitif de la, ou par élision,
de I’ (§ 145) : De l’avoine fut donnée aux chevaux.
Mais, dans ces formes, la préposition est un élément de l’article partitif et elle est
aussi inséparable de l’article défini que dans les formes contractées du ou des:
Ou grain fut jeté aux poules. Des os furent jetés au chien.
2° L’infinitif sujet, qui s’emploie surtout dans les phrases de tour senten¬
cieux, accompagne généralement soit le verbe être suivi d’un nom, d’un
adjectif ou d’un infinitif attribut, soit un verbe à la forme impersonnelle :
Il est de construction tantôt directe, tantôt indirectet
a. Il est de construction directe et se présente sans préposition, s’il précède
le verbe :
Voler est un déshonneur. Voler est déshonorant. Voler est se déshonorer. (
Donner et retenir ne vaut.
N. B. — 1° Il est souvent introduit par la conjonction que ou par les mots que de,
si l’attribut est un nom ou un infinitif :
que voler,
C'est un déshonneur C’est se déshonorer 1 t*uo vo*er‘
que de voler. >
que de voler.
2° Il est parfois de construction directe si le verbe est autre que le verbe être:
Il vaut mieux souffrir que mourir.
N, B. — Dans ces divers cas, toutefois, le nom sujet (p. 336, n. 2) peut être placé
avant le verbe, mais doublé par un pronom personnel :
A qui ) Louis XIV A quoi ) cette loi De qui j ton père
A quel roi j succéda-t-il? A quels actes ) s’applique-t-elie? De quel parent ( a-t-iî hérité?
Où cette route mène-t-elle? Quand la guerre finira-t-elle? Comment tes cousins vont-ils ?
Combien le pain coûte-t-il?
Il en est toujours ainsi si le verbe est accompagné d’un complément d’objet direct
ou d’un attribut, ou si la proposition est introduite par l'adverbe interrogatif pour¬
quoi?
A qui Louis XIV laissa-t-il le trône? Comment ton frère devint-il officier?
Pourquoi le mal existe-t-il?
Par contre, le pronom interrogatif neutre, sujet réel d’un verbe à la forme
impersonnelle, est toujours doublé par le pronom neutre il :
Que se passe-t-il ?
En ce cas, toutefois, si le sujet est un nom, il peut être placé après le verbes
Qu’est ce que veut ton ami ?
Dis-moi
qui est
cette personne.
Dis-moi
. (
■S
ce que
ce que deviendront
les miens.
Dis-moi j
quel est
ton itinéraire.
N. B. — Toutefois le nom sujet peut être également placé avant le verbe, à moins
que le verbe ne soit le verbe être, mais il n’est jamais doublé par un pronom per¬
sonnel : Dis-moi ce que les miens deviendront.
ce que } ces enfants a qui Louis XIV
Dis-moi
quels livres ) lisent. *!
ù quel roi succéda.
où cette route
Dis-moi
conduit
ou bien, si la proposition est négative, être placé avant le verbe, mais doublé
par un pronom personnel :
C cot homme ^ l©8 tiens
Quel courage j n-a.t_n pas montré ! Quel COurage ( n’ont-ils pas montré !
N. B. — Dans le premier cas, toutefois, le sujet peut être également placé avant
le verbe, et dans le second il peut ne pas être doublé par un pronom personnel :
A peine elle est levée qu’elle chante. Il a volé : aussi les juges l’ont condamné.
Cette place est obligatoire si le sujet est un pronom personnel, le pronom démon¬
stratif ce ou le pronom indéfini on :
Ici nous retrouvons nos parents. Enfin ce fut mou tour. Soudain on entendit un cri.
N. B. — 1° Dans les deux premiers cas, le sujet peut être également placé avant
le verbe: Les lettres que le facteur a apportées.
Quand l’été reviendra. Comme la loi l’ordonne.
Cette place est obligatoire si le sujet est un pronom personnel, le pronom démon¬
stratif ce ou le pronom indéfini on :
Les affaires dont je m’occupe. Quand ce sera l’été. Pour grand que l’on paraisse.
ou si le verbe est accompagné d’un nom complément d’objet :
Les affaires dont mon père a la charge. Quand l’été ramènera la chaleur.
2° Dans le troisième cas, le sujet peut être également placé avant le verbe, sauf si
l'infinitif dépend du verbe faire :
J’ai vu | les soldats défiler.
Si le sujet est un pronom personnel, ce pronom, qui ne peut être que le, la ou les,
se place non avant l’infinitif, mais avant le verbe dont cet infinitif dépend, même
si c’est le verbe faire :
Les soldats, je les ai vu défiler. Mon colis, je l’ai fait partir.
7° Dans des propositions où, pour des raisons de style, le verbe est placé en
tête : Survint un troisième larron. Reste la question essentielle.
(Le verbe est mis en évidence par sa place anormale.)
Mais elle peut aussi accompagner, sans sujet apparent, un autre verbe :
A ces défauts s’ajoute | qu’liment. Qu’Il mente | ne me surprend pas.
1. La locution i! semble que est suivie de l’indicatif si elle exprime la croyance et présente le fait comme
probable; mais elle est suivie du subjonctif si elle exprime le doute et présente le fait comme seulement possible :
Il me semble | qu’il a raison II semble qu’ | il aille mieux
(c.-à-d. je crois, il est vraisemblable). (c.-à-d. on dirait, il est possible).
2. La locution il arrive que est suivie de l'indicatif si elle présente le fait comme réel; mais elle est suivie
du subjonctif si elle le présente comme seulement possible :
Il arriva | que le bateau fit naufrage. Il arrive | qu’on soit grondé à tort.
LE SUJET 343
i. Le subjonctif, dans une proposition conjonctive sujet ou objet (§ 408, 3°), traduit en effet, s’il exprime
un tait réel l’émotion que provoque ce fait dans l’âme de la personne qui parle.
Si je dis : Il est certain que tu as menti ,oa;Je constate que tu as menti, l’indicatif as menti exprime
simplement la réalité du fait constaté. ..... ,
Par contre, si je dis: Il est honteux que tu aies menti, ou : Je m indigne que tu aies menti, le sub¬
jonctif aies menti exprime, en outre, la réaction de ma sensibilité en face du fait constaté.
Le subjonctif est, en pareil cas, comme déclenché par la force affective d« la locution impersonnelle w *s(
honteux ou du verbe de sentiment je m’indigne
CHAPITRE Vï
LE COMPLÉMENT D'OBJET
I. - GÉNÉRALITÉS
Mais, dans ces formes, la préposition est un élément de l’article partitif et elle est
aussi inséparable de l’article défini que dans les formes contractées du ou des:
Jeter du grain aux poules. Jeter des os aux chiens.
A. -— Avec la préposition à :
B. — Avec la préposition de :
jouir, profiter, douter, triompher, regorger, hériter,
s’emparer, s’apercevoir, se douter, se servir, s’abstenir, s’occuper, se soucier,
se souvenir, se repentir, se méfier, s’indigner, s’éprendre, se moquer, se jouer.
2° Les verbes dits pronominaux (§234,3°) et les locutions verbales n’admettent qu’un
objet indirect:
Se fier à la fortune. S’apercevoir de son erreur.
Avoir accès à un grade. Prendre garde à la peinture. Donner raison à un enfant.
Avoir besoin d’argent. Prendre soin de ses livres. Tenir compte d’un conseil.
Faire tort à un voisin. Faire état d’un témoignage.
3° Le pronom personnel objet indirect (§164-166) a toujours, s’il est de forme atone,
l'apparence d'un objet direct (§ 161-163) :
Il me blâme. Il te gêne 11 me nuit. Il te plaît
(c.-à-d. moi, toi, objets directs). (c.-à-d. à moi, à toi, objets indirects).
Il leur obéit II en profite II y songe
(c.-à-d. à eux, objet indirect). (c.-à-d. de cela, objet indirect). (c.-à-d. à cela, objet indirect).
346 LA SYNTAXE CU FRANÇAIS
A. — Avec la préposition à :
B. — Avec la préposition de :
décider, tenter, essayer, tâcher, entreprendre, risquer ; cesser, acnever, nmr ;
ordonner, conseiller, prier, demander, permettre, défendre, empêcher, interdire;
négliger, éviter, omettre, oublier, refuser, promettre, regretter, pardonner, mériter;
s’efforcer, s’empresser, se hâter, se soucier, se repentir, se souvenir.
3° L’infinitif objet, direct ou indirect, a, en règle générale, le même sujet que le verbe
dont il dépend.
Certains verbes cependant, tels que conseiller, ordonner, demander, interdire, etc.,
sont suivis d’un infinitif objet qui a pour sujet logique le complément d’attribution
dont ils sont généralement accompagnés :
Je conseille à ton ami de se reposer
(de se reposer, c.-à-d. qu’il se repose).
Après certains autres, tels que prier, empêcher, etc., qui admettent un double objet,
généralement un complément de personne et un complément de chose1, Y infinitif
objet, complément de chose, a pour sujet logique le nom objet, complément de per¬
sonne : J’empêcherai cet individu de nuire
(de nuire, c.-à-d. qu’il nuise).
i. On ne dit plus aujourd’hui que « prier une personne », mais on disait aussi, dans l’ancienne langue, « prier
(c.-à-d. demander) une chose ». Par contre, on dit encore « empêcher une chose » aussi bien qu’ « empêcher une
personne ».
LE COMPLÉMENT D’OBJET à47
b. Dans certaines locutions de l'ancienne langue, qui ont survécu sous leur
Ces mêmes pronoms, employés comme objets directs d’un infinitif objet, sont
placés avant cet infinitif:
Il espère ne rien perdre. Il croit tout savoir.
Mais si le pronom objet est un des pronoms personnels atones me, te, le,
la; nous, vous, les; se; lui, leur; le (neutre), en, y (§ 405, N. B., 3°),
il est placé avant le verbe :
Je te félicite. Il la reconnaît. Tu nous estimes. Ils se justifient.
Elle m’a succédé. Nous lui ressemblons. Tu leur as obéi.
Il en jouit. Il y consent.
i. On prendra garde de ne pas confondre la proposition infinitive otrjet, qui a un sujet propre, et l'inf initif objet
(§ 4°5, 2°), qui a le même sujet que le verbe principal :
H prétend avoir rai««n. Il ne songe qu'à s’amuser. Il se hâte de s’acquitter.
LE COMPLÉMENT d’oBJET 349
celui que, etc. ; ce qui, ce que, etc. ; elle a la valeur d’un nom et peut accom¬
pagner n’importe quel verbe transitif, direct ou indirect :
Nous aimons | qui nous aime. Méprise | quiconque te fiatte.
Fais | ce que tu dois.
(Dans les locutions relatives, on ne sépare pas par l’analyse le démonstratif du relatif.)
Songeons souvent | à ceux qui souffrent.
b. Verbes d’opinion :
croire, penser, se dire, sentir, s’imaginer, supposer;
être d'avis, juger, estimer, considérer, réfléchir, convenir; espérer, présumer.
c. Verbes de connaissance :
savoir, apprendre; voir, constater, s'apercevoir, remarquer, comprendre;
se rappeler, se souvenir, retenir, oublier, omettre, passer sous silence;
enseigner, montrer, démontrer, faire savoir, expliquer1.
i. A cette liste il convient d’ajouter les locutions verbales qui, pour le sens, équivalent à des verbes d'affirmation :
ie bruit court que; mon avis (idée, espoir, etc.) est que; la preuve en est que;
la nouvelle se répand que; faire le serment que; c’est le signe que, etc.
Le bruit court | qu’un déraillement a eu lieu
(le bruit court que équivaut à : oh raconte que).
350 LA SYNTAXE DU FRANÇAIS
Le même fait, exprimé dans une principale, serait encore au conditionnel, présent
ou passé : Il réussirait, je crois, Il aurait réussi, je crois,
s’il travaillait. s’il avait travaillé.
b. Soit un fait futur, envisagé d’un moment du passé: le conditionnel n’a plus alors
qu’une valeur de temps (conditionnel de concordance, § 353), et le verbe principal est
toujours au passé :
Jo pensais | qu’il finirait demain. Je pensais | qu’il aurait fini demain.
Le même fait, exprimé dans une principale, serait à l’indicatif futur, simple ou
antérieur: Il finira demain, pensais-je. Il aura fini demain, pensais-je.
Mais certains verbes de sentiment, tels que s'étonner, regretter, etc., n’admettent pas
cette construction; d’autres, par contre, tels que s'affliger, se glorifier, etc., sont
toujours ainsi construits.
b. S’il est au conditionnel passé, le verbe de la proposition objet est au même temps
que si le verbe principal était à un temps passé de l’indicatif :
Il aurait avoué | qu’il souffrait. Il aurait cru | que tu avais menti
Il aurait su | que je viendrais.
2° La proposition objet est parfois, nous l’avons vu (§408, 1°, N. B., 2°), au condi¬
tionnel (valeur de mode).
Dans ce cas, son verbe peut être au conditionnel présent ou au conditionnel passé,
quel que soit le mode (indicatif ou conditionnel) ou le temps (présent, passé ou futur)
du verbe principal :
Il sait (savait, a su, etc.; saura) ( que je viendrais [s’il le fallait].
Il saurait (aurait su) ( que je serais venu [s’il l’avait fallu].
est présente, passée ou future par rapport a l’action exprimée par le verbe
principal :
Jeregrette | qu’il parta. Jedéplore | qu’il ait échoué. J’attends I qu’il revienne.
soit à valeur de temps (futur dans le passé, § 353), si l’interrogation porte sur
un fait futur envisagé d’un moment du passé :
Je me demandais | comment :! agirait
(interrogation directe : comment agira-t-il?)
Il se demandait j °V fî1®'3 ,
(se demanda, s’est demandé, etc.) ) °u tu étais aile ;
( ou tu irais.
i. A cette liste il convient d’ajouter certains verbes d'affirmation qui peuvent, en raison de leur sens, s*employei
aussi comme verbes de demande et se construire alors avec une proposition interrogative objet :
Il me dit | qu’il viendra II me dit | qui est venu
(il dit, c.-à-d. il déclare, est v. d’afnimation, (il dit, qui répond à une question virtuelle,
et suivi d’une propos, conjonctive objet). est suivi d’une propos, interrog. objet).
Parmi ces verbes à double sens, et par suite à double construction, on peut citer :
dire, écrire, comprendre, voir, savoir, montrer, expliquer.
LE COMPLEMENT D'OBJET 355
2° La proposition interrogative objet est parfois, nous l’avons vu (§ 410, 1°, a), au
conditionnel (valeur de mode).
Dans ce cas, son verbe peut être au conditionnel présent ou au conditionnel passé,
quel que soit le mode (indicatif ou conditionnel) ou le temps (présent, passé ou futur)
du verbe principal :
lise demande (se demandait, s’est demandé, etc.;
où tu irais [si tu partais];
se demandera)
où tu serais allé (si tu étais parti].
Il se demanderait (se serait demandé)
N. B. — En pareil cas, l’infinitif est toujours accompagné d'un sujet (-3 397, 2°),
mais on prendra garde que ce sujet est en même temps, du moins en apparence, le
complément d'objet du verbe principal1 :
1° Si l'infinitif n'a pas lui-même de complément d'objet, son sujet a toujours la
forme d’un objet direct; il se place, si c’est un nom, avant ou après l’infinitif, et si
c’est un pronom personnel, avant le verbe principal :
( mon frère arriver; ( les enfants parler;
p vms ) nrriver mon frère. ' en en s ( parler les enfants.
Je le vois arriver. Je les entends parler.
Toutefois lorsque le verbe principal est le verbe faire, le sujet de l’infinitif qui en
dépend se place toujours, si c’est un nom, après cet infinitif :
Je fais réciter mon fils.
En fait, l’objet du verbe principal est uniquement la proposition infinitive, comme le montre l’équivalence
des deux tours : le soleil se coucher, les oiseaux chanter,
Je vois J’entends
le coucher du soleil. le chant des oiseaux.
Je fais | rentrer 'es élèves, c.-è-d ; J’assure | la rentrée des élèves.
LA SYNTAXE DU FRANÇAIS
J56
Mais le sujet de l’infinitif prend volontiers la forme d’un objet indirect, si c’est un
pronom personnel de la 3e personne:
Je lui vois labourer un champ. Je leur entends dire des sottises.
Si c’est un nom, il peut prendre aussi cette forme, surtout après le verbe laisser,
et il la prend régulièrement après le verbe faire :
Je laisse lire ce livre à mon fils. Je fais jouer cet air à ma fille.
Il peut d’ailleurs encore, après les verbes voir et entendre, comme après les verbes
laisser et faire, prendre la forme d’un complément d'agent introduit par la préposition
par: ...
Je vois labourer un champ par un paysan. J’entends dire une sottise par un eleve.
Je laisse lire ce livre par mon fils. Je fais jouer cet air par ma fille.
N. B. — Dans la langue écrite, le discours direct est encadré par des guillemets
(§ 23).
LE COMPLÉMENT d’oBJET 35?
Le discours indirect rapporte donc non les paroles réelles d’une personne,
mais seulement le sens de ces paroles, et il n’emploie à cet effet que des propo¬
sitions subordonnées1.
N. B. — Toutefois il existe un discours indirect qu’aucun verbe n'annonce, qu'aucun
subordonnant n'introduit, et qui rapporte les paroles d’autrui dans des propositions
indépendantes, identiques de forme aux propositions subordonnées du discours indi¬
rect ordinaire : Paul était tout joyeux :
ii avait gagné ia partie, disait-il, et il aurait sa bicyclette !
Le discours indirect ainsi présenté est parfois appelé discours indirect libre.
i. Le discours indirect peut rapporter aussi non les paroles, mais les pensées d’une personne, c’est-à-dire ce
qu’elle se dit à elle-même, la pensée étant assimilée à un discours intérieur; il est alors amené par un verbe non
d’affirmation, mais d’opinion (penser, etc.) :
Jacques pensait (c.-à-d. se disait) : Jacques pensait (c.-à-d. se disait) |
« J’ai raison. » qu’il avait raison.
358 LÀ SVNfAXÉ Dt> FRANÇAIS
2° Mais si le verbe qui annonce le discours indirect est au passé, il n’en est
plus de même, et selon que la proposition principale du discours direct est
au présent, au passé ou au futur, la proposition subordonnée correspondante
du discours indirect est à l’imparfait, au plus-que-parfait ou au conditionnel
de concordance (valeur de temps : futur dans le passé, § 353)1 :
a Je suis franc, a-t-il dit, je l ai toujours été et je le serai toujours. »
Il a dit | qu’il était franc, qu’il l'avait toujours été et qu’il le serait toujours.
t. Toutefois, si la proposition principale du discours direct exprime une vériU gtlnérule, encore vraie au moment
où l’on parle, la proposition subordonnée correspondante du discours indirect est au présent, quel que soit le
temps du verbe annonçant le discours indirect :
« La haine, dit-on (ou a-t-on dit), C9t mauvaise conseillère. »
On dit (ou On a dit) | que la haine est mauvaise conseillère.
LE COMPLÉMENT d’ob.TET 859
SOlUie du discours direct sont remplacés, dans le discours indirect, par des
pronoms personnels et des pronoms-adjectifs possessifs de la 3" personne:
« Je n’entends rien », dit-il. « Nous ne voyons rien », disent-elles.
Il dit | qu'il n’entend rien. Elles disent | qu'elles ne voient rien.
« IVIa sœur est arrivée », dit-elle. « J’ai perdu tous les miens », dit-il.
Elle dit | que sa sœur est arrivée. II dit | qu’il a perdu tous les siens.
1. - GÉNÉRALITÉS
I. Les verbes pronominaux ainsi employés ne gardent rien de leur valeur réfléchie primitive.
t,*ATTRIBUT DU SUJET ET DE L’OBJET 361
i. Certains grammairiens considèrent aussi comme des attributs, après iels ou tels verbes, des noms introduits
par la préposition o n :
Il a parlé en soldat. Il a agi en roi. Il m’a traité en ami.
D’autres pensent que ces noms sont plutôt des compléments de manière, la préposition ne signifiant pas alors
« en qualité de », « en tant que », mais « à la manière de » (§ 431, 50, N. B., 3°).
LA SYNTAXE DU FRANÇAIS
362
ces mots, ainsi employés, ont perdu à peu près tout leur sens et leur emploi
peut être considéré comme explétif (§ 302, 1°, N. B.).
1° Attribut direct :
2° Attribut indirect :
jvj g _On prendra garde de ne pas confondre le nom attribut indirect avec la
locution attribut, qui est formée d’une préposition et d’un nom et qui a la valeur d’un
adjectif :
Ma patience est à bout II est resté sans parole On le laisse en liberté
(c.-à-d. épuisée ). (c.-à-d .muet). (c.-à-d .libre).
^ g i<> L’accord ne peut pas toujours avoir lieu, soit que le nom attribut n’ait pas
les deux genres ou les deux nombres, soit que le sens impose de le laisser invariable :
Cette femme est un bon écrivain Cet homme est une franche canaille
(écrivain n’a pas de féminin). (canaille n’a pas de masculin).
On appelait Titus « les délices de Rome »
(délices, féminin, n’a pas de singulier).
Le travail est une joie. Cette région est un désert. Les bavards sont une plaie.
Les Anglais sont un peuple pratique. Les spectateurs étaient une centaine.
Toutefois il est toujours invariable dans la locution prendre à témoin, ou, en tête
d’une proposition, employé elliptiquement avec la valeur de « je prends à témoin»:
Je prends tous mes amis à témoin. Il s’est battu, témoin ses blessures.
4° Les adjectifs fort et court restent invariables dans certaines expressions où ils
sont attributs :
se faire fort de se porter fort pour demeurer court
(c.-à-d. se piquer, se flatter de) ; (c.-à-d. garantir le consentement de) ; (c.-à-d. s'arrêter net [en parlant]).
Elle se fait fort de gagner le procès. Elles se portent fort pour leur sœur.
Je tremble qu’ils ne demeurent court.
Toutefois l’accord de l’adjectif fort est toléré dans l’expression se faire, forl de.
a. Certains pronoms ont la même forme aux deux genres ou aux deux nombrei
et restent par conséquent invariables :
Voyons, Jean, tu n’es plus 1 toi-même. reste l'homme ) que ( j'étais.
Voyons, Jeanne, tu n'es plus > Nous restons les hommes > I nous étions.
0 j est ce monsieur? qu| ( sont ces messieurs?
yul 1 est cette dame? v ( sont ces dames?
2° Il est de forme atone, s’il est placé avant le verbe être: c’est le cas du pronom
le, la, les (§ 161) :
a. Pour représenter un nom accompagné d'un déterminant, le pronom le, la, les
s’accorde en genre et en nombre avec ce nom :
Êtes-vous le fiancé ? Êtes-vous la fiancée ? Êtes-vous les fiancés ?
— Je le suis. — Je la suis. — Nous les sommes.
x. Dans les phrases de ce genre, où le premier terme n'est pas un infinitif ou un pronom neutre, l’infinitif tra¬
ditionnellement appelé « infinitif attribut » est plutôt considéré aujourd’hui comme un infinitif sujet (§ 398, 2°)-
La phrase équivaut, en effet, à:
Le mieux est | que nous ne bougions pas,
phrase dans laquelle la proposition subordonnée, dite traditionnellement « attribut », est aujourd’hui considérée
plutôt comme une proposition sujet (p. 365, n. 1).
l’attribut du sujet et de l’objet 3G5
D’autres, avec plus de raison, semble-t-il, les considèrent comme des appositions :
elles équivalent, en effet, à des participes remplissant cette fonction (§ 448) et expri¬
mant une circonstance de temps :
qui attend équivaut à: attendant qui jardine équivaut à: jardinant
(c.-à-d. en train d’attendre). (c.-à d. en train de jardiner).
i. Les propositions de ce genre, traditionnellement appelées « propositions attributs », sont plutôt considéré''
aujourd’hui comme des propositions sujets (§ 400, i°). En effet, de deux termes unis par le verbe être, l’attriuui
n’est pas nécessairement celui qui suit le verbe, mais celui dont le sens est le plus général, c'est-à-dire qui s’appliqu 1
au plus grand nombre d’êtres ou d’objets :
Les hommes sont mortels Ma patrie est la France
(l’attribut est mortels, qui s’applique (l’attribut est patrie, qui s’applique
à d’autres êtres que les hommes). à d’autres pays que la France).
Il en est de même quand l’un des deux termes est une proposition :
L’ennui est | que Jean est sourd
(la surdité de Jean est un fait particulier, un ennui parmi beaucoup d'autres possibles,
et la proposition que Jean est sourd n’est pas attribut, mais sujet)
CHAPITRE VIII
LES CIRCONSTANCES
I. - GÉNÉRALITÉS
d. l’agent :
a. lieu : b. temps :
Venir de la maison Passer par la route Dormir depuis la veille Arriver en dix jours
(origine). (moyen). (origine). (moyen).
Toutefois il est introduit par à après certains verbes tels que puiser, demander,
acheter, emprunter, etc. :
Puiser de l’eau à une fontaine. Emprunter de l’argent à un banquier.
Demander l’heure à un passant.
N. B. — Les deux prépositions s’emploient parfois l’une pour l’autre. On dit indiffé¬
remment : Être précédé par un huissier. Être précédé d’un huissier.
En général, cependant, la première s’emploie plutôt après un verbe exprimant une
370 LA SYNTAXE PU FRANÇAIS
Mais il peut être aussi de construction indirecte et il est alors introduit par
à ou pour : ,
x Le pain esta vingt-quatre francs le kilo.
Solder des brochures à cent sous. Acheter du miel à trois cents francs.
Déjeuner mal pour six louis. Vendre un beau piano pour rien.
N. B.— 1° Le complément de prix peut être un adverbe, dit de prix (p. 234, n. 1) :
Vendre cher.
i. Le mot « instrument », en termes de grammaire, a un sens très général, et désigne tout ce qui, chose
persons action ou idée, est employé pour atteindre un résultat.
LES CIRCONSTANCES 371
i. La concession implique toujours une opposition, mais une opposition ne comporte pas toujours une conces¬
sion (§ 438, 40). Le complément d'opposition pur et simple ast introduit par loin de, au lieu de:
Loin de guérir, il se meurt. Au lieu d’agir, il parle.
372 I.A SYNTAXE DU FRANÇAIS
4° Le complément de point de vue, qui indique sous quel rapport une affir¬
mation est vraie, est introduit par de ou en :
Être séparé de biens. Être Français de cœur. Être héritier de droit.
Surpasser en beauté.
Il s’emploie volontiers sans verbe pour former à lui seul un titre d’ouvrage ou de
chapitre: De la brièveté de Sa vie. De l’éducation dee enfants.
Le nom de complément d’attribution, qui lui est parfois donné, s’accorde mal avec
le sens de ces verbes.
2° Le complément d’intérêt est souvent un pronom personnel (l18, 2° et 3° per¬
sonnes) désignant le possesseur d’une partie du corps qui est spécialement intéressée
I. En latin, le verbe eripio, enlever, se construit soit avec un ablatif d’éloignement, soit avec un datif d'intérêt:
Verres ab Heio ou Heio pulcherrimas statuas eripuit.
Verrès vola à Héius de très belles statues.
374 LA SYNTAXE DU FRANÇAIS
dans l’action et dont le nom, sujet ou complément du verbe, est précédé seulement
d’un article : Les dents me font mal.
Pourquoi te ronges-tu les ongles ? Un furoncle lui a poussé au cou.
Il s’cst cassé une jambe.
b. Avec un verbe à Vindicatif, ce pronom (2e personne) insiste sur le fait énoncé,
en appelant sur lui l’attention de la personne à qui l’on parle :
Le chat vous prit la souris et la croqua.
f>. Soit par les locutions assez ... pour, ou trop ... pour :
Être assez fort pour se défendre. Être trop loyal pour tromper.
Il est introduit par des prépositions différentes si l’on veut situer le lieu où
l’on est par rapport à un autre lieu t
Habiter hors ville.
Demeurer près ou loin de l’église. Rester devant ou derrière la porte.
Planer au-dessus ou au-dessous des nuages.
LES CIRCONSTANCES 375
2° S’il exprime le lieu où l’on va, il est généralement introduit par vers à» ,
sur ou pour ; dans, en ou chez ; sur ou sous :
Se diriger vers la gare.
Aller à la mairie. Marcher sur la capitale. Partir pour l’école.
Monter dans un wagon. Entrer en classe. Se rendre chez lo dentiste.
Grimper sur un mur. S’enfoncer sous l’eau.
Il est introduit par des prépositions différentes si l’on veut situer le lieu
où l’on va par rapport à un autre lieu i
Rejeter l’ennemi au-delà du fleuve.
Envoyer près ou loin du but. Tomber devant ou derrière une haie.
S’élever au-dessus des montagnes. Descendre au-dessous de l’horizon.
3° S’il exprime le lieu d’où l’on vient, il est généralement introduit par de,
seul ou combiné avec d’autres prépositions :
Venir de la poste. Descendre d’une auto.
Arriver de chez son oncle. Sortir de dessous la table. Relever de par terre.
4° S’il exprime le lieu par où l’on passe, il est généralement introduit par
par, seul ou combiné avec d’autres prépositions :
Passer par un soupirail. Entrer par la porte. Sortir par la fenêtre.
Pénétrer par chez le voisin. Sauter par-dessus le fossé.
Repasser par-devant notaire.
ment introduit par à, de, en ou dans, ou, si le moment est indiqué d’une
façon approximative, par vers ou sur :
Se coucher à minuit. Se lever de bon matin. Moissonner en juillet.
Arriver dans la nuit.
Être décédé vers Pâques. Se coucher sur les dix heures.
N. B. — Il est introduit par sous, si le moment est désigné par un nom de roi ou
de forme de gouvernement :
Être né sous Louis XIV. Être mort sous l'Empire.
b. Depuis combien de temps ou pour combien de temps une action a lieu; dans le
premier cas, il est introduit par depuis, et, dans le second, par pour:
Il dort depuis deux heures. Il part pour deux semaines.
11 est aussi parfois un gérondif: il exprime alors une action simultanée par rapport
à celle qu’exprime le verbe dont il dépend, et il est volontiers précédé de l’adverbe
tout, qui souligne la simultanéité des deux actions:
Apprendre en vieillissant. Discuter tout en marchant.
c. Par la conjonction que, employée, à titre explétif, après une proposition princi¬
pale interrogative :
Qu’avez-vous donc, | que vous êtes tout pâle ?
(On pourrait dire, sans conjonction : qu’avez-vous donc P vous êtes tout pâle t)
2° Par une proposition relative (§446, 1°), ou par un participe, apposé (§448, 1°) ou
absolu (§ 449, 1°).
3° Par un nom, ou un équivalent du nom, complément de circonstance (§ 431, 3°).
3âô la sÿntaxë dü français
Par contre, la locution en dépit que, qui résulte de la fusion de en dépit [de] et
de [malgré] que, continue à s’employer, comme dans l’ancienne langue, avec le verbe
avoir seulement: Il devra s’exécuter, | en dépit qu’il en ait
(c.-à-d. quelque dépit qu’il en ait).
3° Si la concession porte non sur une action, mais sur une qualité, c’est-à-
dire sur un adjectif accompagnant un verbe d’état, par une des locutions :
si... que, quelque... que, pour... que; tout... que.
Si, ou Quelque, ou Pour savant que tu sois, | tu ne sais pas tout
Tout solide que tu es, | tu peux tomber malade
(c.-à-d. tu es très solide, je le « concède », néanmoins tu peux tomber malade).
N. B. — La concession porte parfois sur un adverbe:
Si loin qu’il aille, | on le retrouvera.
Il en est ainsi, en particulier, dans la locution toute faite pour peu que s
Pour peu qu’il attende, | il arrivera trop tard.
d. Par un pronom ou un adverbe relatif à sens indéfini (g 198, 2°), tel que :
qui que, quel que, quoi que, etc.; où que, d’où que, etc.
Qui que vous soyez, | vous êtes le bienvenu. Quel qu’il soit, | un père aime ses enfants.
Quoi qu’on fasse, | on est toujours critiqué.
Où qu’il aille, | il sait se faire aimer.
2° La proposilion de concession peut, dans certains cas, n'être introduite par aucun
subordonnant et affecter la forme d’une proposition principale, sans que la vraie prin¬
cipale subisse aucun changement. Dans ce cas :
a. Ou bien la proposition de concession a pour verbe la locution concessive avoir
beau, qui, suivie d’un infinitif, signifie proprement avoir une belle occasion de, puis,
par antiphrase ironique, perdre son temps à:
Il a beau parler, | personne ne l’écoute
(c.-à-d. bien qu’il parle, quoi qu’il dise).
En pareil cas, le verbe de la vraie principale est souvent introduit parla conjonction
que, employée à titre explétif:
Vivrais-je cent ans | que je ne l’oublierais pas. N’eût-il rien | qu’un homme est un homme.
c. Ou bien elle a son verbe à Vimpèralif (g 331, 2°); en ce cas, elle précède toujours
la Vraie principale : Cachez vos fautes, | on les découvrira
(c.-à-d. même si vous cachez...).
N. B. — 1° La locution tout... que, qui affirme avec force la réalité d’un état
(§ 438, A, 3°), est généralement suivie de Vindicatif; mais, par analogie avec la locu¬
tion si... que, elle est parfois suivie du subjonctif.
2° La locution bien Soin que, qui nie avec force la réalité d’un fait simplement
pensé (§ 438, A, 4°, Rem.), est toujours suivie du subjonctif.
Toutefois, elles sont suivies du conditionnel si elles opposent à un fait réel un fait
éventuel: Il parle, | alors qu’il devrait agir.
2° La locution au lieu que (§438, A, 4°, Rem.) est, elle aussi, suivie tantôt de Vin¬
dicatif, tantôt du conditionnel :
Il parle, | au lieu que nous agissons. Il parle, | au lieu qu’il devrait agir.
Mais elle peut, en outre, être suivie du subjonctif, si elle oppose à un fait réel un
(ail simplement pensé:
Au lieu qu’il soit guéri, | la fièvre monte.
2° Par une proposition relative (§ 446, 2°), ou par un participe, apposé (§ 448, 2°)
ou absolu (§ 449, 2°).
3° Par un nom, ou un équivalent du nom, complément de circonstance (§ 431,3°, N. B.).
Remarque. — La conjonction de peur que (ou de crainte que) est souvent accom¬
pagnée du ne explétif (§ 297, G, e) :
Je travaille, | de peur que mon père ne soit mécontent.
LES CIRCONSTANCES 383
i. En réalité, la proposition de conséquence est uniformément introduite par la conjonction que; mais
cette conjonction est toujours annonces dans la proposition principale par un corrélatif, adjectif, adverbe ou
expression adverbiale, avec lequel elle finit par faire corps et forme les conjonctions et locutions citées ici.
384 LA SYNTAXE DU FRANÇAIS
b. Parla conjonction que, employée, pour abréger, aulieu de au point que (§ 315, 3°) :
il est têtu | que c’est un vrai mulet 1
b. Après pour que, annoncé dans la principale par il suffît ou il faut, assez
ou trop (§ 440, A, 2°, N. B.).
c. Après sans que (§ 440, A, 2°, N. B.).
1° Si elle exprime un fait simultané, elle est introduite par une des con¬
jonctions qui indiquent:
a. Soit le moment de l’action:
quand, lorsque; au moment où; en même temps que.
Lorsqu’il mourut, | il fut très regretté. Nous partirons | quand tu le désireras.
J’arrive | au moment où tu sors.
N. B. — Elle n’est plus guère introduite par la conjonction alors que, fréquente au
contraire dans l’ancienne langue et employée aujourd’hui plutôt comme conjonction
de concession (§ 438, 4°) que comme conjonction de temps.
2° Si elle exprime un fait antérieur, elle est introduite par une des con¬
jonctions :
après que; dès que, aussitôt que, sitôt que; depuis que.
Ap rès qu’il eut goûté, | il se mit au piano.
Dès qu’il aura dîné, | il se couchera. Depuis qu’il est au monde, | il souffre.
3° Si elle exprime un fait postérieur, elle est introduite par une des conjonc¬
tions :
avant que ;
jusqu’au moment où, jusqu’à ce que, en attendant que.
L’alouette chante | avant qu' il fasse jour.
Jeresterai | jusqu’à ce qu’il revienne. Jerestai | en attendant qu’il revint.
Cayrou. — Grammaire française. 13
386 LA SYNTAXE DU FRANÇAIS
/. Par la locution â condition que, pour exprimer une condition dont la réalisa», n
est nécessaire à l’accomplissement du fait principal :
Je lui pardonnerai, | à condition qu’il s’excuse
(les « excuses » sont la condition nécessaire du « pardon »).
388 LA SYNTAXE DU FRANÇAIS
g. Parles locutions pourvu que ou à moins que, pour exprimer la condition dont
la réalisation peut seule permettre (pourvu que) ou empêcher (à moins que) l’accom¬
plissement du fait principal :
Il réussira | pourvu qu’il travaille II échouera, | à moins qu’il ne travaille
(seul le « travail » permettra le « succès » : (seul le « travail » empêchera T « échec » :
pourvu que équivaut à si seulement). à moins que équivaut à sauf si).
Avec pourvu que, comme avec si seulement, il n’y a pas toujours de proposition
principale exprimée; la proposition de condition est alors de forme exclamative et
exprime le souhait : Pourvu qu’il réussisse !
h. Parles locutions à supposer que, en admettant que, pour exprimer une condi¬
tion qu’on suppose un instant réalisée afin d’en tirer une conclusion sur l’accomplis¬
sement du fait principal :
A supposer qu’il ait de l’argent, | te remboursera-t-il ?
i. Par les locutions symétriques soit que..., soit que...; que..., ou que..., pour
exprimer Y alternative entre deux conditions dont la réalisation entraîne une consé¬
quence identique: Soit qu’il avoue, soit qu’il nie, ) . ,
Qu’il avoue ou qu’il nie, ] Je le crols couPable-
j. Par les locutions selon que... ou, suivant que... ou, pour exprimer Y alternative
entre deux conditions dont la réalisation entraîne deux conséquences différentes:
Salon qu’il dort bien ou mal, | il est de bonne ou de mauvaise humeur.
k. Par les locutions au cas où, dans le cas où, pour évoquer une circonstance
éventuelle favorable à l’accomplissement du fait principal :
Lis ce livre, | au cas où tu l’aurais sous la main.
2° La proposition de condition, si elle est négative, se présente parfois sous une forme
elliptique. Dans ce cas, la condition est exprimée :
a. Soit par les locutions n’était (c’est-à-dire : si ce n'était) ou n’eût été (c’est-à-
dire : si ce n'avait été), suivies d’un sujet, nom ou proposition (§ 297, 2°, B, /) :
N’étaient ses yeux, | N’eussent été ses yeux, |
on le prendrait pour son père. on l’eût pris pour son père
(la locution, avec un nom sujet, équivaut à sans).
N’était qu’il a des migraines, | il jouit d’une bonne sauté
(la locution, avec une proposition sujet, équivaut à sauf).
b. Soit par les mots ou locutions sinon, autrement, sans cela, sans quoi, qui
opposent une condition négative à une condition affirmative exprimée ou impliquée
dans la proposition précédente :
Cessez de vous disputer, | sinon je m’en vais
(sinon, c.-à-d. si vous ne cessez pas).
4° Les propositions de condition introduites par les locutions composées avec si,
telles que si même, même si, etc., se mettent au même mode et au même temps
que les propositions introduites par si.
Toutefois il est :
1° Au conditionnel, s’il exprime un fait éventuel (§ 333), c’est-à-dire
après quand bien meme, quand meme, quand, alors meme que et apres au cas
où, dans le cas où (§ 442, A, N. B., d et k).
2° A l’indicatif, après selon que... ou, suivant que... ou (§ 442, A, N. B., /),
qui introduisent deux conditions dont chacune est tour à tour supposée un
moment réalisée.
Remarque.— On se rappellera que la condition peut, en outre, être exprimée :
1° Par une proposition indépendante, coordonnée ou juxtaposée, aussi bien que par
une proposition subordonnée (§ 319). Au lieu de dire :
Si on dit oui, | il dit non,
on peut dire l On dit oui, ©t il dit non ou On dit oui, il dit non.
2° Par une proposition relative (§ 446, 6°), ou par un participe, apposé (§ 44S, 4») ou
absolu (§ 449, 4°).
3° Par un nom, ou un équivalent du nom, complément de circonstance (,§431,36, N. B.).
N. B.— L’adjectif tel est parfois employé sans complément devant un nom, avec
la valeur de comme: Il s’est battu | tel un lion.
c. La proportion:
d’autant plus... que, d’autant moins... que,
à mesure que, au fur et à mesure que; dans la mesure ou, autant que,
selon que (sans alternative), suivant qu8 (sans alternative),
On paye d’autant plus d'impôts qu’on est plus riche.
On est plus indulgent On n’est bien portant
au fur et à mesure qu’on vieillit. qu’autant qu’on fait de l’exercice.
Je le récompenserai selon qu’il me rendra service.
i. Ce mot, que nous sentons aujourd’hui comme conjonction dans toutes les propositions de cornpai aisou,
est en réalité', dans certaines locutions, notamment tel que, le même... que, autre que, etc., un pronom relatif :
Reste tel qua (attribut) tu es. J’ai le même souci que (objet) toi.
392 LA SYNTAXE DU FRANÇAIS
Cett,e construction est souvent employée dans les proverbes et les maximes, et le
verbe est alors volontiers supprimé :
Tels parents, tels enfants. Autant d’hommes, autant d’avis.
2° Le moyen (§431):
Vivre de ce qu’on gagne Être estimé pour ce qu’on fait
(c.-à-d. de son salaire: compl. d’instrument). (c.-à-d. pour ses actes: compl. de cause).
Dépenser comme qui est millionnaire
(c.-à-d. comme un millionnaire : compl. de manière).
3° La destination (§432):
Donnerà qui n’a rien Voter pour qui est honnête
(c.-à-d. à un indigent : compl. d’attribution). (c.-à-d. pour un honnête homme: c. d’intérêt).
Viserà ce qui est utile
(c.-à-d. à l'utile: compl. de but).
1° La cause (§437) :
Mon voisin, | qui a gagné le gros lot, | est fou de joie
(c.-à-d. parce qu’il a gagné).
2° La concession (§438):
3° Le but (§ 439) :
Appelle un médecin qui te guérisse vite
(c.-à-d. pour qu’il te guérisse).
5° Le temps ( § 441) :
L’enfant | qui vient au monde | se met à pleurer
(c.-à-d. lorsqu’il vient au monde).
6° La condition (§442):
Quelqu’un qui t’entend rait | te prendrait pour un fou
(c.-à-d. si quelqu’un t’entendait, il...).
i. Ce mot signifie, étymologiquement, « détaché » : le participe « absolu », en effet, n’est « rattaché » par aucun
mot à la proposition principale.
LES CIRCONSTANCES 395
N. B. —- Il peut arriver toutefois que le participe absolu ait pour sujet un nom
représenté dans la proposition principale par un pronom complément, ou pour com¬
plément un pronom représentant le sujet de cette proposition :
Le blé une fois moissonné, on le bat Des voisins le gênant, Jean a déménagé
(le, c.-à-d. le blé, sujet de moissonné). (le, c.-à-d. Jean, sujet de a déménagé).
1° La cause (§ 437):
Voyant le danger, le chauffeur ralentit L’enfant, ayant trop mangé, fut malade
(voyant, c.-à-d. comme il voyait). (ayant trop mangé, c.-à-d. parce qu’il avait...).
Ma mère, fatiguée par le voyage, se coucha
(fatiguée, c.-à-d. parce qu’elle était fatiguée).
2° La concession (§438):
Il veut, ignorant tout, parlerde tout Blessé mortellement, il espérait encore
(c.-à-d. bien qu’il ignore tout). (c.-à-d. bien qu’il fût blessé),
3° Le temps (§ 441) :
Entrant brusquement, je criai : « Me voilà 1 » Ayant pris la ville, l’ennemi la pilla
(c.-à-d. tandis que j’entrai). (c.-à-d. après qu'il eut pris).
4° La condition ( § 442) :
Gagnant le gros lot, je ferais bien des heureux
(c.-à-d. si je gagnais).
Mieux entraînés, nous aurions gagné la partie
(c.-à-d.si nous avions été mieux entraînés).
3° Le temps :
Jeune, on nourrit de grands espoirs Une fois vieux, on ne songe qu’au passé
(c.-à-d. quand on esl jeune). (c.-à-d. une fois qu’on est vieux).
4° La condition : Plus aimable, il aurait plus de clients
(c.-à-d. s’il était plus aimable).
En fait, l’adjectif apposé est un attribut implicite (p. 324, n. 1), uni au sujet par
le participe étant.
1° La cause (§ 437):
Son état s’aggravant, on dut l’opérer La guerre ayant éclaté, on mobilisa
(c.-à-d. comme son état s'aggravait). (c.-à-d. comme la guerre avait éclaté).
La journée étant finie, les ouvriers quittent l’usine
(c.-à-d. comme la journée esl finie).
2° La concession (§438):
La capitale prise, le peuple ne désespéra pas IVlême tous feux éteints, l’auto fut repérée
(c.-à-d. bien que la capitale fût prise). (c.-à-d. bien que tous ses feux fussent éteints).
3° Le temps (§441):
Le chat parti, les souris dansent II se retira une fois fortune faite
(c.-à-d. quand le chai est parti). (c.-à-d. une fois qu’il eut fait fortune).
4° La condition (§442):
Dieu aidant, nous serons vainqueurs
(c.-à-d. si Dieu nous aide).
L’amitié supprimée, la vie serait sans agrément
(c.-à-d.si l’amitié était supprimée).
i. Le participe présent est resté variable, contrairement à l’usage général moderne (§ 335, i°, N. B.), dans
certaines de ces locutions appartenant à la langue judiciaire : « tous empêchements cessants », etc.
LA VERSIFICATION
NOTIONS ÉLÉMENTAIRES DE MÉTRIQUE1
I. - LA MESURE
452. Le nombre des syllabes. — La mesure d’un vers est constituée par
le nombre de ses syllabes.
Théoriquement toutes les mesures sont possibles, mais toutes ne sont pas
également employées.
A. _ Certaines sont rares et destinées à produire des effets déterminés :
1° D’une part, il existe des vers de 2, 3 ou 4 syllabes, que les poètes d autre-
Ï Nous réduisons ces notions à l’essentiel. Pour plus de détaüs, on pourra se reporter à l’excellent livre de
Maurice Graminont, Petit Traité de Versification française, 12e édition (Librairie Armand Colin, 1947).
2 Le vers latin et le vers grec, au contraire, sont fondés sur la quantité des syllabes, qui peuvent être brèves
( ) ou Ion mes (—) et dont les combinaisons diverses forment des « pieds », comme en musique les combinaisons
de notes forment des « mesures » : le vers se caractérise alors par le nombre et la composition de ses pieds et non
PaSoîtnun1versdL3:.«»Il«, c’est-à-dire de six pieds, dont les quatre premiers pieds peuvent être indifféremment
ries dactyles (— vz ou des spondées ( —) .
I^_|-_|-uu|--|-uu|--|
Il a Quatorze syllabes: mais, une syllabe longue valant deux brèves, comme une noire, par exemple, vaut deux
croches il est musicalement équivalent au vers suivant, qui a seize syllabes parce que les dactyles y prédo¬
minent’: |-wv|-vu|--|-uv|-vv|-|
398 I,A VERSIFICATION
2° D’autre part, il existe des vers de. 13, 14,15 syllabes, ou même davantage,
que certains poètes, depuis la fin du xixe siècle surtout, emploient volontiers :
Il a plu, la terre est fraîche et contente, tout luit.
(Ce vers a treize syllabes.) (Francis Jammes.)
N* B- Le vers alexandrin tire son nom d’un poème sur Alexandre (xne siècle)
où il était employé et dont le succès fut considérable.
Si, au contraire, il n’est pas suivi d’un s et s’il est placé devant un mot
commençant par une voyelle ou un h muet, il s’élide (§ 10) et par consé¬
2° Précédé d’une voyelle, l’e muet ne compte pas s’il est à 1 intérieur d un
mot : envi[e'ront, ondoi[e(ra, aboi[e]ment, dévou[e]ment, dénuje'ment.
Spencer s'en revenant de l’île des Ié[e]ries.
(Sainte-Beuve.)
N^B. Il est. parfois, en pareil cas, supprimé dans l’écriture, et la voyelle aui
précédé est surmontée d’un accent circonflexe : **
Ma foi, sur l’avenir bien fou qui so ffra.
(Racine.)
Car Dieu dénoûra toute chaîne.
(V. Huoo.)
A la fin d’un mot, mais à l’intérieur d’un vers, il s’élide et par conséquent
ne compte pas, s il n est pas suivi d’un s et s’il est placé devant un mot com¬
mençant par une voyelle ou un h. muet :
La splendeur d'une nuit lacté[e] et violette.
(Sully-Prudhomme.)
La vi[ej aux mille soins, laborieux et lourds.
(V. Hugo.)
Imitez le canard, la grufej et la bécasse.
„ . (La Fontaine.)
h uis nos villes de bou[e] et notre âge de bruit.
(Lamartine.)
Si, au contraire, il est suivi d’un s ou placé devant un mot commençant par
une consonne ou un h aspiré, le mot qui le contient est en principe exclu du
vers; en fait, il y est parfois admis, mais alors l’e muet ne compte pas;
Bon . jurez ! Le serment vous li[e]-t-il davantage?
(La Fontaine.)
l’e, en effet, se prononçait Tt^omitait poï^une Syllabe H3™11 ***' eXdU dU VCrS;
Le timon était d’or et les roues dorées.
(Ronsard.)
A la fin du vers, qu’il soit ou non suivi d’un s, l’e muet ne compte jamais ■
L’arbretientbon.lero^upJU^ Mauvaise graine est tôt venufej.
Je marcherai les yeux fixés sur mes penséfes]. A °NTAINE’)
(V. Hugo.)
ver‘° maist
vers, maïs la lin
a la fin "ITT’
du vers elle ne compte pasP°U'
: s»Uabe » l’intérieur du
1° En principe, ils comptent pour une syllabe, s’ils sont issus d’une seule
syllabe latine :
pied nuit ciel
(du latin pedem) ; (du latin noctem) ; (du latin caelum).
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.
(Baudelaire.)
Si, au contraire, ils sont issus de deux syllabes latines, ils comptent pour
deux syllabes :
li-er sci-ence acti-on
(du latin li-gare) ; (du latin sci-enliam) ; (du latin acti-onem).
Quel est cet élixir? Pêcheur, c’est la sci-ence...,
Trésor de la pensée et de l’expéri-ence.
(A. de Vigny.)
2° En fait, l’usage varie beaucoup avec les époques et avec les poètes, pour
un même groupe de voyelles et parfois pour un même mot. Signalons seulement :
o. Le groupe -io- dans les finales -ion ou -ions. — Dans les noms, la
finale -ion (au pluriel -ions) compte pour deux syllabes!
Vous êtes mon li-on superbe et généreux.
(V. Hugo.)
Mon printemps ne sent pas vos adorati-ons.
(A. de Vigny.)
D’autre part, dans les verbes rire, sourire, et les verbes en -ier, au présent
de l’indicatif et de l’impératif, où l’i fait partie du radical :
souri-ons; pri-ons, oubli-ons.
Ri-ons, chantons, dit cette troupe impie.
(Racine.)
Ne nous associ-ons qu’avecque nos égaux.
(La Fontaine.)
b. Le groupe -ie- dans les finales -iei' ou -iez. -— Dans les noms et les
adjectifs, la finale -ier (au féminin -ière) compte pour une syllabe:
Un savetier chantait du matin jusqu’au soir.
(La Fontaine.)
J’ai senti tout à coup un homicide acier
Que le traître en mon cœur a plongé tout entier.
(Racine.)
Le fabricateur souverain
Nous créa besaciers tous de même manière.
(La Fontaine.)
Ruez-vous sur l’homme, guerrières !
(V. Hugo.)
Il en est de même, dans les verbes, de la finale -iez (2e personne du plu¬
riel : imparfait de l’indicatif, présent et imparfait du subjonctif, présent du
conditionnel) : Vous vous abandonniez au crime en criminel.
(Racine.)
Pour me tirer des pleurs, il faut que vous pleuriez.
(Boileau.)
Je voudrais bien, pour voir, que, de votre manière,
Vous en composassiez sur la même matière.
(Molière.)
Si je vous le disais, pourtant, que je vous aime,
Qui sait, brune aux yeux bleus, ce que vous en diriez ?
(A. de Musset.)
Toutefois les finales -ier (au féminin -ière) et -iez comptent pour deux
syllabes :
D’une part, si elles sont précédées de deux consonnes différentes dont la
seconde est un 1 ou un r :
baudri-er, ouvri-ére, sangli-er; voudri-ez, devri-ez, sembll-ez.
Monseigneur le duc de Bretagne Convoqué de Nante à Mortagne
A pour les combats meurtri-era. L'arrière-ban de ses guerriers.
(V. Huao.)
LA STRUCTURE DES VERS 403
Sous les verts marronniers et les blancs peupll-ers.
(A. de Musset.)
Donnez, riches ! l’aumône est sœur de la pri-ère.
(V. Hugo.)
Vous devri-ez brûler tout ce meuble inutile.
(Molière.)
D’autre part, dans les verbes rire, sourire, et les verbes en -ier, au pré¬
sent de l’indicatif et de l’impératif, ainsi qu’au présent de l’infinitif, où l’i
fait partie du radical :
souri-ez; pri-ez, oubli-ez; mendî-ei'.
Venez autour de moi ! ri-ez, chantez, courez !
(V. Hugo.)
Nature au front serein, comme vous oubli-ez !
(V. Hugo.)
Au pied de l’Éternel je viens m’humili-er.
(Racine.)
c. Des groupes divers que les poètes, dans certains mots, comptent pour
une ou pour deux syllabes selon les besoins de la versification:
^ Hier on m’a volé, moi, près du pont de Tolède...
hier ( La lune étant couchée, hi-er, plaza Mayor.
(V. Hugo.)
j J’oserais ramasser le fouet de la satire...
fouet ^ Marqué du fou-et des Furies...
(A. de Musset.)
( Sur la terre où tout jette un miasme empoisonneur...
miasme ^ Mêlé dans leur sépulcre au mi-asme insalubre.
(V. Hugo.)
N. B. — Le pronom le est parfois élidé même s’il est employé comme objet d’un
404 LA VERSIFICATION
verbe à l’impératif, c’est-à-dire dans un cas où il porte l’accent tonique (§ 163,2°, N. B.) :
il perd alors son e final dans la prononciation, mais non dans l’écriture :
Mettons-lfol en notre gibecière.
(La Fontainb.)
Coupe-l[e] en ouatre, et mets les morceaux dans la nappe.
(A. de Musset.)
S’il s’agit d’un autre mot qu'un mot auxiliaire (nom, adjectif, verbe, etc.),
l’élision porte toujours sur un e, qui s'écrit, mais ne se prononce pas:
L’argent en honnêt[e] homm[e] érig[e] un scélérat.
(Boileau.)
Elletombfe], ellecrife], ell[e] est au sein des flots.
(A. Chénier.)
Jugez de quell[e] horreur cette joFel est suivie.
(Racine.)
Depuis le xixe siècle, l’hiatus est plus fréquent et toléré dans tous les cas où
il ne blesse pas l’oreille : x
1 Ah ! loue que tu es !
Comme je t’aimerais demain, si tu m'aimais !
(A. de Musset.)
Nulle plume d’oiseau et nulle aile d’insecte.
(H. de Régnier.)
Et je me suis meurtri avec mes propres traits.
(J. Moréas.)
LA STRUCTURE DES VERS 405
En principe, l’hiatus blesse l’oreille toutes les fois que la voyelle finale du
premier mot est identique à la voyelle initiale du second :
Dona Anna pleurait.
(Th. Gautier.)
Chaumière où du foye[r] étincelait la flamme.
(Lamartine.)
Et le soir, tout au fond de la valley] étroite.
(V. Hugo.)
Mon âme est devenu[ej une prison sonore.
(J.-M. de Heredia.)
Encore peut-il, dans ce cas, se justifier par l’heureux effet qu’il produit :
A ces mots on cria haro sur le baudet.
(La Fontaine.)
Après bien du travail le coche arrive au haut.
(La Fontaine.)
La nuéfe] éclate.
(V. Hugo.)
11. - LA RIME
jsj g._ io h peut y avoir rime entre deux mots sans que l’identité de son s’ac¬
compagne d’une identité d’orthographe :
enfant peut rimer avec content,
jouc[e] avec mouss[e], vain avec fin, cor[ps] avec mor[t], lai[d] avec valejtj.
i. Traduction : « Roland frappe [de son épée] sur une roche bise : il en abat plus que je ne saurais dire. »
406 LA VERSIFICATION
a. Elles sont masculines, si la dernière syllabe sonore n’est pas suivie d'une
syllabe muette r Les chants désespérés sont les chants les plus beaux,
Et j’en sais d’immortels qui sont de purs san-glots.
(A. de Musset.)
b. Elles sont féminines, si la dernière syllabe sonore est suivie d’une syllabe
muette : Quatre jours sont passés, et l'île et le ri-vag[e]
Tremblent sous ce fracas monstrueux et sau-vag[e],
(V. Hugo.)
Je suis jeune, il est vrai, mais aux âmes bien nè[es],
La valeur n’attend pas le nombre des an-né[es].
(Corneille.)
N. B. — Les 3es personnes du pluriel, dans lesquelles la terminaison -ant suit une
voyelle et forme avec celle-ci une seule et même syllabe, sont considérées comme
masculines ; les autres, dans lesquelles la terminaison suit une consonne et constitue
une syllabe à part, qui est muette, sont considérées comme féminines:
Ni loups ni renards n’épi-aient ...Ce conseil ne plut pas.
La douce et l’innocente proie ; Il en prit mal ; et force États
Les tourterelles se fuy-aîent : Voisins du Sultan en pâ-tir[ent] :
Plus d’amour, partant plus de joie. Nul n’y gagna, tous y per-dir ent],
(La Fontaine.) (La Fontaine.)
2° Les rimes sont dites croisées, quand un vers à rime masculine alterne
avec un vers à rime féminine:
Mon cœur, lassé de tout, même de l’espé-rano[e],
N’ira plus de ses vœux importuner le sort;
Prêtez-moi seulement, vallon de mon en-fanc[el,
Un asile d’un jour pour attendre la mort. (Lamartine.)
3° Les rimes sont dites embrassées quand deux vers à rime féminine sont
précédés et suivis d’un vers à rime masculine, ou inversement:
Je fais souvent ce rêve étrange et péné-trant
D’une femme inconnue, et que j’aime et qui m’aim[e],
Et qui n’est chaque fois ni tout à fait la mêm[e]
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me com-prend. (Verlaine.)
457. La valeur des rimes. — Les rimes n’ont pas toutes la même valeur:
1° Les rimes sont dites suffisantes, si elles présentent deux éléments iden
tiques: la voyelle sonore et le son-consonne qui la suit :
clair et dé-ser[t], é-clor[e] et au-ror(é], por-tail et tra-v ail,
o-rag[el et ri-vag[e], vou-loir et es-poir, prendrai et tendr[e], pui-ssan[t] et ar-den[t],
La sève en mai, gonflant les aubépines blanchfes],
S’enfle et sort en salive à la pointe des branch[es]. (V. IIugo.)
2° Les rimes sont dites riches, si elles présentent trois éléments identiques:
la voyelle sonore, le son-consonne qui la suit, et de plus le son-consonne qui la
précède et qui est appelé consonne d'appui:
en-fer et sou-ffer[t], pro-pos et re-pos, lan-cier et sor-cier,
vi-sag(e] et pré-sag[el, sa-voir et pou-voir, gé-mir et dor-mir, mur-mur[e] et ar-murfe].
Le vaste oiseau, tout plein d’une morne indo-leno[e]
Regarde l’Amérique et l’espace en si-!enc[e].
(Leconte de Lisle.)
3° Les rimes sont dites pauvres, si elles ne présentent qu’un élément iden
tique : la voyelle sonore :
pa-ri et ü-ni, bon-té et ai-mê, ver-tu et con-çu,
or-ti[e] et fo-li[e], frai|s) et lai[t), lou[p] et dou[x], ro-sè[e] et nué-[e].
Sous votre aimable tête un cou blanc, déli-ca[t],
Se plie, et de la neige effacerait l’é-cla[t]. (A. Chénier.)
4° Les rimes sont dites défectue’ises, si la voyelle sonore nest pas d’un
timbre identique dans les deux cas:
trao[e] et grâc[e], sa-cré et par-fait, donn[e) et prôn|e).
S’étant pris, dis-je, aux brancher dece saul[e],
Par cet endroit passe un maître d’é-col[e]. (La Fontaine. ,
N. B. — On prendra garde que chez les poètes classiques certains mots riment
ensemble, bien que la syllabe finale ne se prononce pas de la même manière.
En réalité, la rime est alors fondée sur une ancienne prononciation, en usage
surtout dans la récitation soutenue, où les consonnes finales gardaient toute leur
valeur. On trouve notamment rimant ensemble :
aimer et amer, associer et fier (adj.), enfermer et air,
monsieur et rieur, assis et f![l]s, brebi9 et jadis, baudet et net.
Le renard s’en saisit et dit : « Mon bon monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l’écoute.
Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. » (La Fontaine.)
408 LA VERSIFICATION
III. - LA MUSIQUE
A. — Le rythme du vers
459. Généralités. — Le rythme du vers est marqué par des pauses, dites
coupes ou césures.
Ces pauses sont placées après des syllabes particulièrement accentuées et
divisent le vers en groupes de mots, liés par le sens et la syntaxe et dits élé¬
ments rythmiques.
Le nombre et la longueur de ces éléments varie avec la mesure du vers :
les vers de huit syllabes et plus comportent au moins une coupe et par consé¬
quent au moins deux éléments rythmiques.
Mais, outre que les romantiques n’ont jamais abusé du vers ternaire, ils en
410 LA VERSIFICATION
Après les romantiques, le vers ternaire a été employé par les poètes de
toutes les écoles:
Une nuit claire, Il un vent glacé. Il La neige est rouge.
(Leconte de Lisle.)
En fait, l’enjambement est employé parfois par les classiques, surtout dans
les genres inférieurs (comédie, satire, fable, etc.) :
N’y manquez pas, au moins ! J’ai quatorze bouteilles
D’un vin vieux... || Boucingo n’en a point de pareilles!
(Boileau.)
B. — L’harmonie du vers
3° Les voyelles éclatantes expriment souvent les bruits violents, les explo¬
sions de joie ou de colère :
Lavict-oi-reauxc-en-tv-oi-x sonner a s-a f-a-nf-a-re.
(V. Hugo.)
P-a-raissez, N-a-v-a-rr-ois, Maures et C-a-still-ans,
Et tout ce que l’Esp-a-gne a no-urri de v-aill-ants !
(Corne n.le.)
Voulez-vous que je dise? Il faut qu’enfm j’écl-a-te,
Que je lève le m-a-sque, et déch-a-rge m-a r-a-te.
(Molière j
2° Les consonnes continues, qui sont douces, expriment souvent les impres¬
sions d’apaisement et de langueur, les glissements ou les sifflements prolongés :
Un f-rais par-f-um s-ortait des tou-ff-es d’as-ph-odèle,
Les 8-ou-ff-les de la nuit f-lottaient s-ur Galgala.
(V. Hugo.)
Ain-s-i tout pa-ss-e, ain-s-i tout la-ss-e;
Ain-s-i nous-mêmes nous pa-ss-ons,
Héla-s ! s-ans lai-ss-er plus de tra-c-e
Que c-ette barque où nous gli-ss-ons,
S-ur c-ette mer où tout s’e-ff-a-c-e.
(Lamartine.)
Pour qui s-ont c-es s-erpents qui s-i-fî-lent s-ur vos têtes?
(Racine.)
1. Exemples : « Le Repas ridicule », de Boileau; 1’ « Élégie aux Nymphes de Vaux », de La Fontaine; « L'Aveu¬
gle», d’André Chénier; « L’Immortalité », de Lamartine; « La Conscience », de Victor Hugo; » La Mort du Loup »,
d’Alfred de Vigny; « Niobé », de Leconte de Lisle, etc.
2. Exemple : a Le Sommeil du Condor », de Leconte de Lisle, où cette combinaison paraît deux fois, une série
isolée de rimes embrassées terminant ensuite le poème :
f.m.m.f. | m.f.f.m. | f.m.f.m. || f.m.m.f. | m.f.f.m. | f.m.f.in. Il f.m.m.f.
(Les lettres m et f indiquent respectivement les rimes masculines et les rimes féminines.)
414 LA VERSIFICATION
N.B. — 1° Les strophes peuvent être de types très variés, et il arrive fréquemment
que dans un même poème alternent, à des intervalles plus ou moins rapprochés et plus
ou moins réguliers, des strophes de types différents 2.
2° Les strophes sont typographiquement séparées les unes des autres par un blanc.
3° Dans d’autres enfin, dont la longueur est invariable, les vers sont groupés
en strophes de types nettement déterminés et dans lesquelles la disposition des
rimes est rigoureusement réglée : ce sont les poèmes dits à forme fixe, dont les
principaux sont le rondeau, la ballade et. le sonnet.
L’étude du groupement des vers se ramène ainsi essentiellement à l’étude :
i° des strophes; — 2° des poèmes à forme fixe.
I. - LES STROPHES
N.B. — La strophe est appelée stance dans les poèmes religieux, philosophiques ou
élégiaques, et couplet dans les chansons.
1° Strophes isométriques
(Les chiffres indiquent le nombre de syllabes de chaque vers.)
2° Strophes hétérométriques
N.B. —■ Dans les strophes peuvent entrer des vers de toute longueur, depuis le vers
de 2 syllabes jusqu’à Y alexandrin. Les vers les plus couramment employés sont, après
l’alexandrin, ceux de 6, de 8 et de 10 syllabes.
N.B. — Le quatrain peut être de types très divers, et par exemple d’un des types
suivants :
8. 8. 8. 8. 4 4.4.4. 10.10.10.10. 0.9. 9. 9. 6. G. 6. 6.
(Sully-Prudhomme, (Verlaine, (Victor Hugo,
« Lu Vase brisé ».) « Charleroi », « Clair de Lune », « Art poétique ».) « Nivôse ».)
N. B. — Le quintain peut être de types très divers, et par exemple d’un des types
suivants :
6. 6. 6. 6. 6. 8. 8. 8. 8. 8.
(Lamartine, « La Retraite », 1828.) (V. Hugo, « La Fiancée du Timbalier
12.12.12.12.8. 12. 12. 12. 8.12. et 12. 12. 8. 8. 12. 10.8.8.8.12.
IA. de Musset, «A Ninon».) (V. Hugo, « Le Matin ».) (Musset, «Le Rhin allemand», t
N. B. — Le sixain peut être de types très divers, et par exemple d’un des types
suivants :
8. 8. 8. 8. 8. 8. 10. 10. 10. 10. 10. 10.
(A. de Musset, a La Nuit de Décembre ».) (P. Valéry, « Le Cimetière marin ».)
4. 4. 3. 4. 4. 3. 7. 7. 4. 7. 7. 4.
(Verlaine, k Chanson d’Automne ».) (V. Huoo, « Les Paysans au bord de la mer ».)
8. 8. 4. 8. 8. 4.
(Mme de Noailles, « Les Ombres ».)
N. B. — Le seplain peut être de types très divers, et par exemple d’un des types
suivants :
12. 12. 12. 12. 12. 12. 8. 12. 12. 12. 6. 6. 6. 6. 8. 12. 12. 12. 7. 7. 12.
(Lamartine, n Utopie », « La Providence à l’Homme », « Hymne du Matin ».)
N. B. — Le neuvain peut être de types très divers, et par exemple d’un des types
suivants :
12. 12. 12. 12. 12. 12. 12. 12. 8. 10. 10. 10. 10. 10. 10. 10. 7. 7.
(Lamartine, « La Marseillaise de la Paix », « Hymne du Matin ».)
10. 8. 10. 8. 10. 8. 10. 10. 8. 8. 8. 8. 8. 8. 8. 8. 8. 12.
(A. de Musset, « La Nuit de Décembre ».) (Y. Hugo, g A quoi ce proscrit pense-t-il? »),
N. B. — Le dizain peut être de types très divers, et par exemple d’un des types
suivants :
8. 8. 8. 8. 8. 8. 8. 8. 8. 8. 7. 7. 7. 7. 7. 7. 7. 7. 7. 7.
(V. Hugo, «■ Fonction du Poète ».) (Lamartine, a Pensée des Morts ».)
. . . . .
12 12 12 12 12 8. 8. 8. 8. 8. . . . . . . .
8 12 12 12 12 6 10 6. 10 10 . .
(Corneille, Stances de Polyeucte; Stances de Rodrigue.)
N. B. — 1° Le distique peut être de types divers, et par exemple d’un des types
suivants :
10.10. 8.8. 8. G.
jJ. Laforgue, a Dimanches ».) (Verlaine, b O triste... était mon âme ! ») (Brizeux, « La Chanson
du Marin ».)
2° Il existe des distiques d’un type particulier, qui entrent dans la composition du
poème appelé iambe, cultivé surtout par André Chénier et Auguste Barbier : ces dis¬
tiques sont formés d’un cdexandrin et d’un octosyllabe qui ne riment pas ensemble, mais
respectivement avec l’alexandrin et l’octosyllabe suivants :
O Corse à cheveux plats, que la France était belle
Au grand soleil de messidor 1
C’était une cavale indomptable et rebelle.
Sans frein d’acier ni iènes d’or.
(12. 8. J| 12. 8.) (A. Barbier.)
Les distiques de l’iambe vont ains>' deux par deux, formant comme des quatrains à
rimes croisées; mais les quatrains ainsi formés ne sont jamais séparés les un3 des autres
par des blancs ;
m. f. m. f. m. f. m. F. m. f. m. F. M. F. M., etcA
2° Il existe des tercets d’un type particulier, qui entrent dans la composition du
poème appelé terza-rima, importé d’Italie au xixe siècle : les vers de ces tercets ne
riment pas ensemble, mais le 2e vers de chacun d’eux rime avec le 1er et le 3e vers du
tercet suivant :
Moines de Zurbaran, blancs chartreux qui, dans l’ombre.
Glissez silencieux sur les dalles des morts,
Murmurant des Pater et des Ave sans nombre.
Quel crime expiez-vous par de si grands remords?
Fantômes tonsurés, bourreaux à face blême,
Pour le traiter ainsi, qu’a donc fait votre corps?
i. Les lettres m et f désignent respectivement les rimes masculines et les rimes féminines. Si la stroph" ’omporte
plusieurs rimes masculines ou féminines différentes, nous les distinguons les unes des autres par des caractères
dinerents :
tp. f. (romains); m. /. (italiques); m. f. (petites capitales); M. F. (grandes capitales).
LE GROUPEMENT DES VERS 419
Votre corps, modelé par le doigt de Dieu même,
Que Jésus-Christ, son fils, a daigné revêtir,
Vous n’avez pas le droit do lui dire : Anathème 1
[12. 12.12.] (Th. Gautier.)
Les tercets s’entrelacent ainsi d’un bout à l’autre de la terza-rima, par le moyen de
ces rimes dites tiercées; seules restent nécessairement doubles la première et la dernière
rime du poème, dont le dernier vers est un vers isolé 1.
f. m. f. | m. f. m. | f. m. f. \ m. f. m. | F. m. f. | m. F. M. ) F. M. F. | M.
5. 5. 7. 5. 5. 7. 3. 3. 7. 5. 5. 7.
(Baudelaire, » L’Invitation au Voyage ».)
b. La strophe de onze vers est plus rare 2; les strophes de treize vers et
au-dessus sont des essais isolés : au xvi6 siècle, Ronsard a écrit des strophes
de 14, de 15, de 16, de 18, de 19 et même de 20 vers; plus près de nous, André
Chénier en a écrit de 13 et de 19 vers 3 *.
Remarque. — Les combinaisons de vers longs et de vers courts sont d’autant plus
variées que le nombre des vers de la strophe est plus grand : on peut dire, si l’on consi¬
dère l’ensemble des strophes, que les possibilités de combinaisons sont en nombre
infini.
1. Exemples : a La Chasse de l’Aigle », de Leconte de Lisle; « Les Destinées » (avec certaines irrégularités),
d’Alfred de Vigny; « N’est-ce pas ? En dépit des sots... », de Verlaine; « La Fileuse », de Paul Valéry, etc.
2. Exemples : Lamartine, « Hymne du Matin», v. 153-163; « Invocation pour les Grecs », v. 1-11; A. de Musset,
< La Nuit de Mai », v, 192-202, etc.
3. Exemples : A. Chénier, « Odes françaises », 4, éd. P. Dimofi (4 strophes de 13 vers); « Le Jeu de Paume»
(22 strophes de 19 vsrsl.
420 I.A VERSIFICATION
deux rimes plates, c’est-à-dire une série de quatre vers dont les deux premiers
seraient sur une rime et les deux derniers sur une autre.
a. La strophe de 4 vers est construite sur deux rimes, qui sont obligatoire¬
ment croisées ou embrassées :
m. f. m. ï. ou f. m. f. m.; m. f. f. m. ou f. m. m. f.
b. La strophe de 5 vers est construite sur deux rimes, dont une est répétée
trois fois. Les combinaisons les plus courantes sont :
m. f. m. f. m.; f. m. f. m. f.; f. m. f. f. m.; f. m. m. f. m.; f. f. m. f. m.
c. Les strophes de 6 vers et de 7 vers sont construites parfois sur deux rimes,
mais généralement sur trois. Les combinaisons les plus courantes sont :
Strophe ( m. m. f. m. m. f.; Strophe ( f. m. f. m. /. /. m.; f. f. m. f. f. f. m.;
de 6 vers { f. f. m. f. f. m. de 7 vers \ i. m. m. f. f. f. m.
d. La strophe de 8 vers est construite sur deux, sur trois ou sur quatre rimes,
la strophe de 9 vers généralement sur quatre rimes, la strophe de 10 vers sur
quatre rimes ou sur cinq. Les combinaisons les plus courantes sont :
Strophe i f. m. m. m. f. f. L m.; f. m. f. m. f. f. f. m. ;
de 8 vers 1 m. f. m. f. rr. m. f. f. m. f. m. f. m. f. m.; m. f. f. m. f.m.m.f.
Strophe ( m. f. m. f. f. m. /. m. m. f. f. m. f. f. m. m. f.; f. m. f. m. /. m. f. f. m.;
de 9 vers ( f. f. m. f. f. m. f. f. m.
Strophe j f. m. f. m. /. m. m. f. f. m.
de 10 vers ( f. m. m. f. m. m. f. m. /. m.; f. m. f. m. f. f. m. f. f. m.
La strophe de 13 vers est construite sur cinq rimes ou sur six ; la strophe de
19 vers sur huit rimes:
Strophe de 13 vers : m. f. m. f. m. m. f. f. m. f. f. m. f.
472. Généralités. — Les poèmes à forme fixe ont leur structure stric¬
tement déterminée et rigoureusement imposée par une longue tradition.
La plupart, notamment le lai, le virelai, le rondeau, la ballade, le chant
royal, sont d'origine française et remontent au moyen âge; très en vogue dès
le xive siècle, ils sont bien oubliés aujourd’hui et n’ont plus qu’un intérêt
historique, à l’exception du rondeau et de la ballade, auxquels certains poètes
modernes ont assuré une certaine survie.
Un seul poème à forme fixe, le sonnet, est de date plus récente : importé
d'Italie au xvie siècle, il connut tout de suite un grand succès, qui se maintint
au siècle suivant; après une longue éclipse, il est revenu en faveur au siècle
dernier et conserve encore aujourd’hui de nombreux fervents.
Nous nous bornerons à donner les règles du rondeau, de la ballade et du
sonnet.
repris comme derniers vers du 2e quatrain, le premier de ces vers étant repris,
en outre, comme dernier vers du quintain.
c. Les rimes, dont la première est répétée 7 fois et la seconde 6 fois, sont
embrassées dans le 1er quatrain, croisées dans le 2e quatrain, et de nouveau
embrassées dans les quatre premiers vers du quintain :
m. f. f. m. | m. f. m. I. | m. f. f. m. ra.
N. B. — Le rondeau ancien, ou rondel, a parfois 14 vers: le quintain filial ost alors
remplacé par un sixain, dont les deux derniers vers reprennent les deux premiers vers
du 1er quatrain.
Au bon vieux temps un train 1 d’amour régnait Ma foi, c’est fait de moi ; car Ysabeau
Qui sans grand art et dons se démenait2, M’a conjuré de lui faire un rondeau :
Si qu’3 un bouquet donné d’amour profonde 4, Cela me met en une peine extrême.
C’était donné 5 toute la terre ronde, Quoi ! treize18 vers, huit en eau, cinq en ème.
Car seulement au cœur on se prenait. Je lui ferais aussi tôt19 un bateau.
i Façon d’aller, procédé. — 2. Se pratiquait. — 3. Si bien que. — 4. « Amour » est alors féminin. — 5. Comme
si on eût donné. — 6. D’aventure. — 7- A avoir le bonheur d’être aimé. — 8. Combien. — 9. Restait uni. — 10.
Aujourd’hui. — 11. Inconstances. — 12. On n’entend. Prononcer : « oué ». — 13. Si l’on veut. —• 14. Je me mette
fermement à. — 15. D’abord. — 16. Pratique. — 17. Ce rondeau célèbre donne les règles du genre. — 18. Treize,
non compris les deux vers formant refrain. — 19. Aussi vite. — 20. Poète du xvi° siècle. — 21. Le onzième (§ 140,
i°, N. B.). — 22. Ici.
Si frères vous clamons 10, pas n’en devez Tous ces pauvres gens morfondus,
Avoir dédain, quoique fûmes occis 11 Roulant des pensers qu’on ignore,
Par 12 justice. Toutefois vous savez, Dans les tourbillons éperdus
Que tous hommes n’ont pas le sens rassis13; Voltigent, palpitants encore.
Excusez-nous, puisque sommes transis 14, Le soleil levant les dévore.
Envers le fils de la Vierge Marie, Regardez-les, cieux éblouis,
Que 15 sa grâce ne soit pour nous tarie, Danser dans les feux de l’aurore :
Nous préservant de l’infernale foudre. C’est le verger du roi Louis!
Nous sommes morts : âme 16 ne nous harie17 ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre!
Prince Jésus, qui sur tous a maistrie 21, Prince, il est un bois que décore
Garde qu’Enfer n’ait de nous seigneurie 25 : Un tas de pendus, enfouis
A lui 26 n’ayons que faire 27 ni que souldre 28. Dans le doux feuillage sonore :
Hommes, ici n’a 29 point de moquerie, C’est le verger du rot Louis!
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudrel (Th. de Banville,
(François Villon.) Gringoire, sc. 4, 1866.)
i. Villon, condamné à mort, s’attend à être pendu : comme s’il l’était déjà, i! s’adresse, au nom de tous les pendus
du gibet de Montf aucon, aux curieux qui les regardent. — a. A cause de cela. — 3. Miséricorde. — 4. Ici. — 5. Pour
424 LA VERSIFICATION
ce qui est de notre chair. — 6. Depuis longtemps. — 7. Les squelettes. — 8. Malheur. — 9. Que... ne se rie. — 10.
Appelons. — n. Tués. — 12. Avec. — 13- Bien assis. — 14- Trépassés. — 15. De façon que. 16. Personne.
17. Que... ne nous tracasse. — 18. Lessivés. —• 19. Prononcer : « pi-es ». 20. Creusés. 21. En repos. 22.
Tantôt par-ci, tantôt par-là. — 23. Parles oiseaux. — 24. Souveraineté. — 25. N ait sur nous pouvoir de seigneur.
— 26. Avec lui. — 27. Rien à faire. — 28. Rien à payer. — 29. Il n'y a. — 30. -Sur la promesse d un bon dîner,
le poète famélique Gringoire, mis en scène par Th. de Banville, récite cette ballade de sa composition aux invités
d’un bourgeois parisien.
i. Celui-là. Il s’agit de Jason. — 2. La toison d’or. — 3. Expérience. — 4. Vie. — 5. Le poète est à Rome. -
6. Liré, en Maine-et-Loire. — 7. État, d’où : royaume. — 8. Le nom latin de la Loire est masculin.
jq. B._ lo b existe des sonnets en décasyllabes, parfois en octosyllabes : ils remontent
les uns au xvie siècle, les autres au xvne.
2° La disposition des rimes n’est pas toujours régulière dans les sonnets de forme
nouvelle : les quatrains présentent parfois des rimes croisées; parfois aussi ils sont
construits sur quatre rimes; le sixain en deux tercets présente parfois, après deux vers
à rimes plates, quatre vers â rimes embrassées, ou inversement; parfois aussi il n est
construit que sur deux rimes.
Ce nom est indifféremment appliqué à des poèmes du xvn® siècle tels que
les « fables » de La Fontaine, et à des poèmes du xixe siècle tels que ceux des
Symbolistes; en fait les vers libres classiques sont très différents des vers libres
modernes.
477. Les vers libres classiques. — Les vers libres classiques, que l’on
trouve principalement dans les Fables (1668-1694) de La Fontaine et dans cer¬
taines œuvres dramatiques comme Y Agésilas (1666) de Corneille ou V Amphi¬
tryon (1668) de Molière, sont seulement des vers mêlés.
Le poète associe dans un même poème des vers de mesures inégales et de
rythmes variés, et a recours aux combinaisons de rimes les plus diverses. Mais
la structure et la facture de chaque vers pris en lui-même sont parfaitement
régulières. La liberté n’est ici que besoin de variété, et le mélange qui en
résulte est toujours réglé par un goût, très sûr.
478. Les vers libres modernes. — Les vers libres modernes, que l’on
trouve principalement chez des Symbolistes et chez les poètes postérieurs,
rompent plus hardiment avec la tradition et sont vraiment des vers libérés.
Le poète associe dans un même poème des mètres et des rythmes rares aux
mètres et aux rythmes normaux; ses vers, de longueur souvent très inégale,
comptent en bien des cas plus de douze syllabes; les coupes y sont en nombre
indéterminé et à des places imprévues; les hiatus (§ 454, 2°) n’en sont pas
bannis; les rimes, dont l’alternance n’est pas toujours respectée (§ 471), y sont
capricieusement disposées, volontiers redoublées ou espacées, fréquemment
remplacées par des assonances (§ 455, N. B., 2°) ou même supprimées. La
liberté est ici besoin d’évasion, et le poète, n’acceptant aucune contrainte,
donne à son vers la forme même la plus irrégulière, si elle lui paraît la mieux
adaptée au sentiment qu’il veut exprimer ou à l’impression qu’il veut produire.
-aine (noms en—, dérivés d’adj. anglais (mois), 22. asservir, conjug., 183.
cardinaux), 152-153, 154. antécédent : du pron. relatif, assez, adv., 227, 228.
ainsi, adv., 41, 223; c.onj., 41, 122; de l’adv. relatif, 122, assez... pour, 374; assez... pour
268, 272. 235, 238. que, 384.
ainsi que, conj., 274, 308, 390. antérieurement, adv., 238. assidûment, 223.
air (avoir V), accord de l’attri¬ antonymes, 45, 47. assimilé (radical), 162.
but, 363. à peine, adv., 228, 340. assonance, 405.
-aire (verbes en), conjug., 198. apercevoir, conjug., 188; s — ’ assortir, conjug., 183.
-ailre (verbes en), conjug., 195. (de), v. tr. ind., 345. assurément, adv., 241.
-ci (noms en), plur., 62; (adj. il peu près, adv., 228, 229, 234. astreindre, conjug., 202.
en), plur., 72. apostrophe (signe orthogra¬ à supposer que, conj., 388.
à l’abri de, prép., 252. phique), 13. à tâtons, 29, 225.
4 la faveur de, prép., 252. Apostrophe (nom en), 11, 80, à tel point... que, conj., 383.
à l’aide de, prép., 252. 332. atmosphère, genre, 53.
4 la vérité, adv., 241. apparaître, conjug., 205. atone (radical), 162.
4 l’égard de, prép., 252. apparemment, adv., 241. atones (formes), [pron. pers.]
alentour, adv., 235; d’—, 235. apparent (sujet), 333-334. 89-105; [adj. poss.] 108; [né¬
à l’envi de, prép., 252. apparoir, v. défect., 208. gation] 244.
alexandrin (vers), 398; clas¬ appartenance (compl. d’), 253, à tort, adv., 225; —- ou à rai¬
sique, 408; romantique, 409; 373. son, 225; — et à travers, 225.
coupes, 408-410. appartenir, conjug., 184. à travers, au travers de, prép.,
& l’insu de, prép., 252. appeler, conjug., 173. 251, 265, 266.
allegro, adv., 225. appendre, conjug., 200. attaquer (s’) à, v. tr. ind., 345.
allemands (mots), 22. appert (il), 208. atteindre, conjug., 202.
aller, verbe à triple radical, 162, applaudir, — à, 345. atteler, conjug., 173.
174; conjugué avec être, 164; apposé (adjectif), 324, 395- attendre, conjug., 200; s’ — (à),
auxiliaire de temps, 164-165; 396; -—- (participe), 394-395. v. tr. ind., 345, 346.
en (s’) •—, v. pronom., 218. apposition, 11, 323; nom —, attendu, prép., 251.
allô, interj., 277. 80, 256, 323; adjectif —, attendu que, conj., 274, 378.
alluvion, genre, 53. 324; infinitif •—-, 324; propo¬ attenter (à), v. tr. ind., 345.
à loisir, adv., 225. sition —-, 324-325. -ailre (verbes en), conjug., 192.
alors, adv., 238, 359; conj., 268, apprendre, conjug., 204; — (à), Attribut, 360; du sujet ou
272. v. tr. ind., 346. de l’objet, 360-361; direct
alors même que, conj., 380, 387. appui (consonne d’), 407. ou indirect, 361-364; 252,
alors que, conj., [de concession], appuyé (radical), 162. 254, 256, 257, 261; adjectif
274, 380; [de temps], 385. après, adv., 235, 238; prép., (ou locution adjective), 360-
alphabet, 6. 251, 263. 363; nom, 360-363 ; 80, 86;
alternance : des radicaux (to¬ après-demain, adv., 237. pronom, 360, 363-364; infi¬
nique et atone), 180; des à présent, adv., 237. nitif, 360, 364; proposition,
rimes, 406, 419. après-midi, genre, 59; plur., 365; — implicite, 323, n. 2;
ambassadeur, fém., 55. 65; cet —, 238. 324, n. 1.
à mesure que, conj., [de temps] après que, conj., 274, 385. attribution (compl. d’), 367,
385; [de comparaison] 274, à propos, adv., 225. 373; 89, n. 1; 253.
391. arabes (mots), 23. au, art. contracté, 78.
amnistie, genre, 53. à raison de, prép., 252. -au (noms en), plur., 62.
à moins que, conj., 274, 388. à reculons, adv., 29, 225. au bas de, prép., 252.
à moitié, adv., 228, 322. argot (emprunts à 1’), 25. au cas où, conj., 274, 388.
amonceler, conjug., 173. arrière, adv., 235; en —, 235. au centre, adv., 235.
amour, genre, 59; 422, n. 4. arriver, conjugué avec être, 164 ; au contraire, mais —-, conj.,
amputés (mots), 41-42. arrive (il) que, 211 ; 342, n. 2. 268.
Analyse : propos, indépen¬ arroger (s’), v. pronom., 218; aucun, adj. indéf., 146, 147;
dante, 285-286; phrase de accord du partie, passé, 311. pron. indéf., 137, 139.
coordination, 286; phrase de Article : 77; défini , 77-83, au début, adv., 238.
subordination, 287-288. 258; indéfini, 85-86; parti¬ au dedans de, prép., 252.
anathème, genre, 53. tif, 83-84. au delà de, prép., 252.
ancre, genre, 53. aspirer (à), v. tr. ind., 345, 346. au-dessous de, prép., 252.
andalou, fém., 70. assaillir, conjug., 182, 207. au-dessus de, prép., 252.
andante, adv., 225. asseoir, — (s’), 18£“- "onjug., au devant de, prép., 252.
-andre (verbes en), conjug., 190. 190-191. au fur et à mesure, adv., 225.
INDEX ALPHA B ETIQUE 429
au fur et à mesure que, conj., avant-hier, adv., 237. bleu, plur., [nom] 62; [adj.] 72.
391. avant que, conj., 274, 385. -bleu (suffixe), altération de
au hasard, adv., 225. avec, prép., 251, 266; d’ —, 251. dieu, 278.
au haut de, prép., 252. à verse, adv., 225. blottir (se), v. pronom., 218.
aujourd’hui, adv., 237. aveuglément, 223-224. boire, conjug., 198; 199 et
au lieu de, prép., 252; 371, avoir, v. auxiliaire, 164, 168; n. 1, 204.
n. 1. conjugaison, 169, 170. bon gré mal gré, adv., 225;
au lieu que, conj., 380, 382. avoir (une chose, etc.) à (faire, 226, n. 1.
au milieu, adv., 235. etc.), 254, 317. bonhomme, plur., 64.
au milieu de, prép., 252. avoir beau, 381. bon marché, adv., 234, n. 1.
au moins, adv., 231; conj., avoir de quoi, 127. bouillir, conjug., 181, 184.
268, 271. -ayer (verbes en), conjug., 174. boulevard, sens, 46.
au moment où, conj., 385. azalée, genre, 53. boumt interj., 277, 279.
auparavant, adv., 238. bourreler, conjug., 174.
au plus, adv., 231 ; tout —, braire, conjug., 208.
231. B bravo, interj., 277.
au point que, conj., 274, 383. bretons (mots), 25.
auprès, adv., 235. baht interj., 277, 278. brièvement, 224.
auprès de, prép., 251, 264. bail, plur., 62. bruire, conjug., 208.
au prix de, prép., 252. bailleur, fém., 55. bureau, sens, 46.
auquel [à laquelle, etc.), pron. bailli, fém., 54. but (compl. de) : nom (ou
relatif, 124, 125. bal, plur., 62. infin.), [c. de nom] 326;
au reste, conj., 268, 271. ballade, 421, 423-424. [c. de verbe] 367, 374; pro¬
aussi, adv., 232-233; aussi... banal, plur., 72. position, 378; 382, 393.
que, 75, 233, 241, 391; conj., bancal, plur., 72. but (moyens d’exprimer le),
268, 272. banqueter, conjug., 174. 383, Rem.
aussi bien, conj., 268. bas, adv., [de manière] 224;
aussi longtemps que, conj., 385. [de lieu] 321 ; en —, là-,
aussitôt, adv., 238; aussi tôt, 235; d’en —, de là-, 235; C
239. par en —, par là- —, 235.
aussitôt que, conj., 274, 385. bastel interj., 277. ça, pron., 113, 117.
au surplus, conj., 268. bateaux (noms de) : genre, çà, adv., 235, 236; dans une
autant, adv., 232-233; autant... 60; avec ou sans article, interrogation, 132.
que, 233, 391; autant..., au¬ 82. cabrer (se), v. pronom., 218.
tant..., 391; d’ —, 232. battre, conjug., 192, 200. cacheter, conjug., 173.
autant que, conj., 391. bayer, v. défect., 206. çà et là, adv., 236.
automne, genre, 53. beau, fém., 70; plur., 72. café, sens, 47.
autour, adv., 223, 235; — de, beaucoup, adv., 227, 229-230; caillou, plur., 63.
prép., 251. de —, 230; degrés do signi¬ cal, plur., 62.
autre chose, pr. indéf., 137,142; fication, 240-241. canard, fém., 54.
autre chose..., autre chose, 391. bel, emploi, 70. caqueter, conjug., 173.
autrefois, adv., 237, 239; autre bénin, fém., 70. car, conj., 268, 271.
fois (une), 239. bétail, bestiaux, bêles, 63. cardinal (adj. numéral), 151-
autrement, adv., 388; autre¬ bien, adv., [de manière] 223, 154.
ment... que, 391. 225; [de quantité] 227, 229; carnaval, plur., 62.
autre... que, 391. 76, 241; degrés de signifi¬ catégorie grammaticale (chan¬
autrui, pr. indéf., 137, 143. cation, 240-241 ; [d’affirma¬ gement de), ou dérivation
aux, art. contracté, 78. tion] 243. impropre, 39-41.
-aux (noms plur. en), 62; bien loin que, conj., 380. cause (compl. de) : nom (ou
(adj. plur. en), 72. bien plus, conj., 268. infin.), [c. de nom] 326;
aux dépens de, prép., 252. bien que, conj., 274, 380. [c. d’adjectif] 328; [c. de
aux environs de, prép., 252. bien sûr, adv., 241. verbe] 367, 371; proposi¬
Auxiliaires (verbes), 163; de bientôt, adv., 223, 239; bien tion, 378-379, 393, 396.
temps, de mode, 163-164; tôt, 239. cause (moyens d’exprimer la),
accompagnant un participe, bijou, plur., 63. 379, Rem.
164; introduisant un infini¬ binaire (vers), 408. ce (cet, celte, ces), adj. dé-
tif, 164-165. bis, adv., 277. monstr., 118, 119; 238.
avant, adv., 235, 238; en , blesser (se), v. modèle (forme ce, pron. démonstr. neut., 113,
235; prép., 251, 263. pronominale) : conjug., 219. 115-117; élidé, 113.
430 INDEX ALPHA R ÉTIQUE
dans la prop. indép. ou contenir, conjug., 184. dans la suite, adv., 238.
princip., 290, 302-303, 388- continuer (à), — (de), v. tr. ind., dans le cas où, conj., 388.
389; dans la prop. subord. 346. d'après, prép., 251.
[sujet] 343, [objet] 350, 355, continues (consonnes), 3; va¬ d’aucuns, pron, indéf., 137,144.
356, [c. de circonst.] 379, leur expressive, 413. d’autant plus (ou moins) que,
382, 384, 386, 389, 390, 392, contraindre, conjug., 202. conj., 391.
394. Voir : Concordance contre, prép., 251, 264. d’autres, pron. indéf., 137, 143;
(conditionnel de), Potentiel, contredire, eonjug., 198, 204. adj. indéf., 147.
Irréel. contrefaire, conjug., 205. davantage, adv., 227, 232.
condottiere, plur., 63. contrevenir, conjug., 184. de, prép., 251, 254-256, 266;
conduire, conjug., 204. convaincant, convainquant, 293. élidé, 5; au lieu de l’art,,
confire, conjug., 197-198, 204. convaincre, conjug., 201. [partitif] 84; [indéf.] 86.
confondre, conjug., 200. convenir, conjug., 184; forme débattre, conjug., 201.
conformément, adv., 223-224. impersonnelle, 211. de beaucoup, 230, 255.
confusément, adv., 223-224. convoyer, conjug., 174. debout, adv., 223.
Conjonction, 267 ; de coordi¬ coordination : conjonction de décasyllabe (vers), 398, 408.
nation, 267-272; de subor¬ —, 267-272; phrase de •—, de ce que, conj., 351.
dination, 273-276. 281-283, 286. décéder, conjugué avec être, 164,
Conjonctive (proposition) : Coordonnées (propositions), décevoir, conjug., 188.
apposition, 324; compl. de 281, 282-284; 286; — ex¬ déchoir, v. défect., 208.
nom, 328; compl. d’adjec¬ primant la cause, 379; la de-ci de-là, adv., 235.
tif, 330; sujet, 341, 342- concession, 382; la consé¬ décider (de), v. tr. ind., 346.
343; c. d’objet, 348, 349-353; quence, 384; le temps, 386; déclaration (verbes de), 349.
attribut, 365; c. de cir¬ la condition, 390. dèconfîre, conjug,, 204.
const., 377, 378-392. corail, plur., 62. découdre, conjug., 204.
Conjugaison, 165; do forme correspondre, conjug., 200. découvrir, conjug., 183.
active, 165-213; de forme corrompre, conjug., 201. de crainte que, conj., 382.
passive, 214-216 ; de forme côte à côte, adv., 225. décrire, conjug., 204.
pronominale 217-219; coudre, conjug., 193-194, 202. décroître, conjug., 204.
négative et interrogative, coupes (des vers), 408-410. dedans, adv., 235, 237 -, au-,
220-221. courir, conjug., 178, 181, 184; en —, là —, 235; de —,
connaissance (verbes de), 349. accord du participe passé, 235; par —, 235; prép.,
connaître, conjug., 195-196, 202. 314. 237.
conquérir, conjug., 184. court (demeurer), 363. dédire (se), v. pronom., 218
conseil (moyens d’exprimer le), courle-pointe, 44. conjug., 204.
289, 290, 291. coûter, accord du partie, passé, déduire, conjug., 204.
conseiller (de), v. tr. ind., 346. 313. de (telle) façon que, conj., 274,
consentir, conjug., 182; — (à), cracl interj., 277, 279. 383.
—- (de), v. tr. ind., 346. craindre, conjug., 202. défaillir, conjug., 182.
conséquence (compl. de) ; in¬ crescendo, adv., 225. défaire, conjug., 205.
finitif, 374; proposition, 378, crocheter, conjug., 173-174. défectifs (verbes), 206-211.
383-384, 393-394. croire, conjug., 198-199 et n. 1, défectueuses (rimes), 407.
conséquence (moyens d’expri¬ 204; croire, — à, 345. défendeur, foin., 55.
mer la), 384, Rem. croisées (rimes), 406. défendre, conjug., 200; — (de).
Consonnes ; sons- —, 1-3; croître, conjug., 195-196, 202. v. tr. ind., 346.
—• instantanées, 3, n. 1 ; crûment, adv., 223. défense (moyens d’exprimer la),
— continues, 3, n. 2; let¬ cueillir, conjug., 178-179, 182. 289, 291.
tres- —, 6-9; -— (valeur ex¬ cuire, conjug., 197, 204. défini (article), 77-83,
pressive des), 412-413. dégeler, conjug., 173; forme
Construction (directe ou in¬
impersonnelle, 212.
directe) : de l’épithète, 319; D Degrés de signification :
écrier [s’), v. pronom., 218. en dépit que, conj., 380. environ, adv., 227, 234.
écrire, conjug., 197, 204. en dernier lieu, adv., 238. envoyer, conjug., 174; suivi d'un
écriioire, genre, 53. en détail, adv., 225. infin., 317, 374.
écrouler (s’)> v- pronom., 218. endormir, conjug., 182. épandre, conjug., 191, 200.
effectivement, adv., 241. -endre (verbes en), conjug., épeler, conjug., 173.
effluve, genre, 53. 190. épigramme, genre, 52.
efforcer [s') de, v. tr. ind. , 346. enduire, conjug., 204. épisode, genre, 53.
élit interj., 277, 278, 279. en effet, conj., 268, 271. épitaphe, genre, 53.
-eindre (verbes en), conjug., 194. en face de, prép., 252. épithète, genre, 53.
-eler (verbes en), conjug., 173- en faveur de, prép., 252. Epithète, 319; adjectif —,
174. enfin, adv., 238. 319-322; proposition—-, 322.
élidé (radical), 162. enfreindre, conjug., 202. épousseter, conjug., 173.
élire, conjug., 205. enfuir [s’), conjug., 185; v. éprendre (s’), conjug., 204; v.
élision, 5-6, 77, 83, 89, 124; pronom., 218. pronom., 218; s’ —- (de), v.
dans le vers, 403-404. en général, adv., 225. tr. indir., 345.
elle, pron. pers., [non réfléchi] en gros, adv., 225. équivalant, équivalent, 293.
91, 92, 93, 94, 96, 97, 100; énigme, genre, 53. équivaloir, conjug., 189.
à —, 91, 98, 99, 100; d’ —, enjambement, 410-411. -er (verbes en), 165, 172-174.
91, 98; [réfléchi] 104, 105; enjoindre, conjug., 204. -erdre (verbes en), conjug., 191.
à —, 104; d' —, 104. en même temps, adv., 238. -eresse (fém. en), 55, 71.
-elle (noms fém. en), 55. en même temps que, conj., 274, ès, c.-à-d. en les, 78, 251, 258.
elles, pron. pers., [non réfléchi] 385. espagnols (mots), 21.
92, 93, 94, 96, 97, 100; à —, en moins, adv., 231. essayer (de), v. tr. ind., 346.
92, 98, 100; d’ —, 92, 98; ennéasyllabe (vers), 398. -esse (noms fém. en), 55.
[réfléchi] 104, 105; à —, énormément, adv., 223. est-ce, forme interrog. de c’est,
104; d'—, 104. en outre, conj., 268. 132.
elliptique (proposition), 282. en plus, adv., 231. est-ce que P adv. interrog., 116,
éloignement (eompl. d'), 367 ; en plus de, prép., 252. 221, 249, 250, 338.
( c. il'adj.] 328; [c. de verbo], en premier lieu, adv., 238. ester, v. défect., 206.
° ”7?. enquérir («’), conjug., 184; v. et, conj., 267, 268-9; et..., et...,
émail, plur., 62. pronom., 218. 267, 269.
emblème, genre, 53. en queue, adv., 235. étant donné, prép., 251.
embrassées (rimes), 406. en raison de, prép., 252. état (verbes d’), 156, 157, 169,
émettre, conjug., 201. en revanche, conj., 268. 171; construction, 360-361.
empaqueter, conjug., 173. enseigner (à), v. tr. ind., 346. éteindre, conjug., 202.
emparer («’) de, v. pronom., 218; ensemble, adv., 223, 238. étendre, conjug., 200.
v. tr. ind., 345. ensorceler, conjug., 173. -eler (verbes en), conjug., 173-
empêcher [de), v. tr. ind., 346. en sorte que, conj., 383. 174.
empereur, féin., 55. ensuite, adv., 223, 238. étinceler, conjug., 173.
empreindre, conjug., 202. ensuivre (s’), conjug., 205. étiqueter, conjug., 173.
empresser (s’), v. pronom., 218; -enl (terminaison : 3e pers. et même, conj., 268.
s’ — (de), v. tr. ind., 346. plur.) : sa valeur dans le vers, étonner, sens, 46.
400-401, 406. étrangers (noms), plur., 63-66.
en, adv., 235; pron. pers., 91,
98-101; 109-110, 327. -enl (adj. en), 224, n. 1. être: conjugaison, 169, 171;
entendre, conjug., 200; suivi emploi, [v. d'état] 156, 157,
en, prép., 251, 256-257,258, 266.
en admettant que, conj., 388. d’une prop., infin. 348, 355; 360; [v. auxiliaire] 164, 168,
accord du partie, passé, 316. 176-177, 213-215, 217-218;
en aller [s’), v. pronom., 218.
entre, prép., 251, 264; élidé, 6. forme impersonnelle, 211.
en attendant que, conj., 274, 385.
entrecôte, genre, 53. étreindre, conjug., 204.
en cas que, conj., 274.
entremettre [s’), conjug., 201. être sur le point de, auxiliaire
enchanteur, fém., 55, 71.
entreprendre, conjug., 204; — de temps, 165.
enclore, v. défect., 208.
de, v. tr. ind., 346. -cite (noms fém. en), 55.
enclume, genre, 53.
entrer, conjugué avec être, 164. -élire (verbes en), conjug., 192.
encore, adv., 237, 238, 240.
entretenir, conjug., 184. étymologie populaire, 44.
encore que, conj., 274, 380.
entrevoir, conjug., 190. étymologique : sens -—■, 46;
encourir, conjug., 185.
entrouvrir, conjug., 182. famille de mots —-, 42; ra¬
en deçà de, prép., 252.
en vain, adv., 225. dical —, 162, n. 1.
en dedans de, prép., 252.
en vérité, adv., 241. -eu (noms en), plur., 62.
en dehors de, prép., 252.
envers, prép., 251, 252, 263. eu égard à, prép., 251.
en dépit de, prép., 252.
434 INDEX ALPHABÉTIQUE
euh! interj., 277, 278, 279. falloir, v. défect., 208, 212, 334. forte, adv., 225.
■eur (noms en), fém., 55 et n.l; familles (de mots) : étymolo¬ fou, fém., 70.
-eur (adj. en), fém., 71. giques, 42; sémantiques, 49. foudre, genre, 59.
-eure (adj. fém. on), 71. fatal, plur., 72. fouet, nombre de syllabes (citais
-euse (noms fém. en), 55 ctn. 1 ; fatigant, fatiguant, 293. le vers), 403.
-euse (adj. fém. en), 71. faut (il) : du v. falloir, 208; du fractionnaire (adjectif), 151,
eux, pron. pers., [non réflé¬ v. faillir, 206. 153.
chi] 92, 94, 96, 97, 100; faute de, prép., 251. fragile, frêle, doublets, 19.
à —, 92, 98, 100; d’ —, 92, faux, fém., 70. frais, fém., 70.
98; [réfléchi] 104; à —, 104; favori, fém., 69. franc, double fém., 71.
d’—, 104. feindre, conjug., 202. français parlé et français écrit,
évader (s’), v. pronom, 218. Féminin, 52; des noms com¬ 1-13.
évanouir (s’), v. pronom., 218. muns, [d’êtres] 53-56, [de franco, adv., 225; 234, n. 1.
évertuer (s’), v. pronom., 218. choses] 57-59; des noms fréquemment, adv., 238.
évidemment, adv., 241. propres, 59-60; des adj. qua¬ frire, conjug., 210.
éviter (de), v. tr. ind., 346. lificatifs, 68-71. frugal, plur., 72.
ex aequo, adv., 225. féminines (rimes), 406. fuir, conjug., 181, 184.
ex cathedra, adv., 225. fendre, conjug., 200. fureter, conjug., 173.
excellant, excellent, 293. férir, v. défect., 206. Futur, 159-160; simple, 167,
excepté, prép., 251, 252, 266. festival, plur., 62. 298; antérieur, 168, 298;
exclamation (point d’), 10. fête-Dieu, 36. surcomposé, 177, 299; —
Exclamative (proposition) : feu (adj.), plur., 72; accord, 322. (expression du) dans le passé,
ponctuation, 10; mot excla- feuilleter, conjug., 173. 303.
matif [adjectif] 136, [adverbe] fil interj., 277, 278.
227, 228, 233-234; mode du fibre, genre, 53.
verbe, 94, 289, 290, 291; ficeler, conjug., 173. G
place du sujet, 339. Voir : fichtre! interj., 278.
Apostrophe, Interjection. fier (se) à, v. tr. ind., 345. gatment, gaiement, adv,, 223.
exclure, conjug., 200. final, plur., 72. garde, dans les noms compo¬
exeal, plur., 64. finir, v. modèle (2e Groupe), sés, 65.
exigeant, 293, n. 1. conjug., 175-176. gargariser (se), v. pronom.,
exorde, genre, 53. finir (de), v. tr. ind., 346. 218.
exotiques (mots), 23-24. fleurir, conjug., 176. gascons (mots), 24.
explétif (emploi) : du pron. flou, fém., 70. gaulois (mots), 17.
pers., 374; de la prép., 252, fol, emploi, 70. geindre, conjug., 202.
254, 256, 257, 261, 323, 346, Fonctions : des mots daus geler, conjug., 173; forme im¬
362; de la négation ne, 247- la proposition, 331 ; 319, 323- personnelle, 212.
249, 350, n. 1, 382, 386; de 324, 325-327, 328-330, 332- gendarmer (se), v. pronom., 218.
la conjonction que, 276, 379, 341, 344-347, 360-364, 366- genou, plur., 63.
386; 243, 244. 376, 394-396; des proposi¬ Genre, 52; des noms com¬
exprès, adj. : fém., 70. tions dans la phrase, 331; muns, 53-59; des noms pro¬
exprès, adv., 223. 322, 324-325, 328, 330, 341- pres, 59-60. Voir Masculin,
expressément, adv., 223-224. 343, 348-356, 365, 377-396. Féminin, Neutre.
exquisément, adv., 223-224. fondre, conjug., 200. gens, genre, 56.
extasier (s’), v. pronom,, 218. forain, sens, 44- gentil, sens, 46.
extraire, conjug., 211. force (c.-à-d. beaucoup de), 230, gentilhomme, plur., 64.
extravagant, extravaguant, 293. 307. gentiment, adv., 223.
-eyer (verbes en), conjug., 174. forclore, v. défect., 208. gentleman, plur., 63.
forfaire, v. défect., 205, 208. géographiques (noms) : genre,
Formes : [du verbe] active, 59; nombre, 67; avec ou
F passive ou pronominale, 157- sans article, 82-83.
158 ; [de la proposition] affir¬ -ger (verbes en), conjug., 173.
fac-similé, plur., 66. mative, négative ou inter¬ germaniques (mots), 17.
faible (radical), 162. rogative, 220-221. Gérondif, 292; forme (avec
faillir, conjug., 182, 206, 208. fors, prép., 251. ou sans en), 258, 292 et
faire, 199, 204; forme impers., fort (radical), 162. n. 1; emploi, 258, 292, 367,
212;— (c.-à-d. ordonner), suivi fort, adv., 76, 227, 230, 241. 370, 371, 372, 376.
d’une prop. infin., 348, 356; fort (se faire) de, 69, 363; — gésir, v. défect., 206.
accord du partie, passé, 316. (se porter) pour, 363. glacial, plur., 72.
INDEX ALPHABÉTIQUE 435
goûter, — (à), 345. hier, adv., 223, 237; nombre indépendant© (proposition),281,
goutte, auxiliaire de négation, de syllabes (dans le vers), 403. 282.
345. hindou, adj. : fém., 70. Indicatif (mode), 159-160;
grâce à, prép., 251. ho! interj., 277, 278. formes, 167-168, 177, 213-
grain (un), graine (une), 53. hôl interj., 279. 215, 217-218; emploi : dans
grand, fém., 69. holà! interj., 277, 279. la prop. indép. ou princip.,
grasseyer, conjug., 174. homme (être) à, 254. 288, 294-299; dans la prop.
gratis, adv., 225; 234, n. 1. homonymes, 43-44, 58. subord. [épithète] 322, [ap¬
grec, fém., 71. honnête homme, plur., 65. position] 324-325, [c. de
grecs : mots —, 20 ; suffixes hop! interj., 277, 279. nom] 328, [c. d’adjectif] 330,
—-, 26; mots suffixes —-, 29- hôpital, hôtel, doublets, 19. [sujet] 342-343, [c. d’objet]
31; préfixes —, 34; mots horloge, genre, 53. 349-350, 353, 356; [attribut]
préfixes -—, 35. hormis, prép., 251. 365 ; [c. de circonst,] 379,382,
grièvement, adv., 224. hors, prép., 251, 266 ;—de, 251. 384, 386, 388-389, 390, 392,
grognon, genre, 68. hospice, genre, 53. 393-394.
grommeler, conjug., 173. hourrahl interj., 277. indice, genre, 53.
Groupe : du nom (ou groupe- hue! interj., 277, 279. indigner (s’) de, v. tr. ind., 345.
nom), 288, 319-330, 331; du huhau! interj., 279. indirect : v. transitif —, 156;
verbe (ou groupe-verbe), 288- huile, genre, 53. discours -—, 356-359; inter¬
318. huitain, 416. rogation —, 348, 353-355.
Groupes : de verbes (les hum! interj., 277, 279. Voir Construction.
trois —), 165-166 ; de voyelles induire, conjug., 204.
(dans le vers), 401-403. -ine (noms fém. en), 55.
guillemets, 12. I in extenso, adv., 225.
in fine, adv., 235.
iambe, 418. Infinitif (mode), 159-160; for¬
H ibid., adv., 235. mes, 167-168, 177, 213-215,
ici, adv., 235-236; d’ --, 235, 217-218; emploi : comme
h, muet ou aspiré, 7. 237 ; par —, 235. verbe, dans la prop. indép.,
ha! interj., 277, 278. ici-bas, adv., 236. 268, 289, 291-292; dans la
haïr, conjug., 176. ici et là, adv., 235. prop. subord., 303-304, 354,
haleter, conjug., 173. idéal, plur., 62. 355-356, 394; comme nom,
harceler, conjug., 174. idole, genre, 53. 291, [apposition] 324, [c. de
harmonie : du vers, 411 ; ■— il, pron. pers. ; masc., 91, 92, nom] 327, [c. d’adjectif]
imitative, 43, n. 1. 93; neutre, 91, 93, 210-212. 329, [sujet] 333-335, [c. d’ob¬
hasarder (se) à, v. tr. ind., 346. il n’y a pas de quoi, 127. jet] 344, 346-347, [attribut]
hâter (se) de, v. tr. ind., 346. ils, pron. pers., 91, 92, 93. 360, 364, [c. de circonst.]
haut, adv., [de manière] 224; imboire, v. défect., 210. 367, 370, 371, 372, 374.
[de lieu] 321 ; en -—, là-, immédiatement, adv., 238. infinitive (proposition), 348,
235; d’en —, de là-, 235; immensément, adv., 223-224. 355-356.
par en —, par là-, 235. Imparfait : de l’indic., 160, influant, influent, 293.
héI interj., 277, 278, 279. 167, 176, 178, 295; du subj., ingénier ($’), v. pl_,nom., 218.
hébéter, sens, 44. 160, 167; 176, n. 1 ; 178, 301. ingérer (s’), v. pronom., 218.
hébreu, fém., 69; plur., 72. impartir, conjug., 182. initiales (groupes d’), 42.
hébreux (mots), 23. impasse, genre, 53. inscrire, conjug., 204.
hein? interj., 277, 279. Impératif (mode), 159-160; instantanées (consonnes), 3;
hélas 1 interj., 39, 280. formes, 167-168, 177, 213- valeur expressive, 413.
heml interj., 277, 279. 215, 217-218; emploi, 289, instruire, conjug., 204.
hémisphère, genre, 53. 299, 300, 381. instrument (compl. d’), 367;
hémistiche, 408. impersonnels (verbes), 210- [c. de nom] 326; [c, de verbe]
hep l interj., 277, 279. 213. 253, 255, 259, 370.
heptasyllabe (vers), 398. importe (il), 212. intensément, adv., 223-224.
hériter (de), v. tr. ind., 345. impunément, adv., 223. intercalée (proposition), 11,
hésiter (à), v. tr. ind., 346. incendie, genre, 53. 284, 339, 340.
heul interj., 277, 278. inclure, conjug., 200. interdire, conjug., 198, 204; —
heureusement que, 276. incognito, adv., 225. (de), v. tr. ind,, 346.
hi I interj., 277, 279. indéfinis : article, 85-86; pro¬ intérêt (compl. d’), 367; [c.
hiatus : dans le vers, 404-405. noms, 136-146 ; adjectifs, d’adjectif] 329; [c. de verbe]
hibou, plur., 63. 136, 146-150. 260, 373-374.
436 INDEX ALPHABETIQUE
Interjection, 277-280. je, pron. pers., 90, 92, 93; Langues : d’oïl et d’oc, 16,
interrogatifs : pronoms, 130- élidé, 5, 89; au lieu de moi, 24; romanes, 14, 20, 21 ; non
135; adjectifs, 130, 135-136; 95. romanes, 22-23; orientales,
adverbes, 236, 238, 249-250. je ne sais lequel (qui, quoi), 23; exotiques, 23-24; an¬
interrogation (adverbesd’), 249- pron. indéf., 138. ciennes (grec et latin), 14,
250. jeter, conjug., 173. 17, 20.
interrogation : directe ou in¬ jeune homme, plur., 65. la plupart, accord du verbe,
directe, 354. joindre, conjug., 194-195, 202. 307.
interrogation (point d’), 10. jouer (se) de, v. tr. ind., 345. latin : vulgaire, 15, 17; lit¬
interrogative (conjugaison), jouir (de), v. tr. ind., 345. téraire, 18; mots venus du
220-221. joujou, plur., 63. •—v [noms, adjectifs, verbes,
Interrogative (proposition) : journellement, adv., 224. etc.] 17, 18-19, 53, 63-64,
directe, 354 ; ponctuation, 10 ; jovial, plur., 72. 65-66, 225, 235, 238, 277,
avec mot interrogatif, [pro¬ jumeau, fém., 55, 70; plur., etc.; [suffixes] 26, 29-30;
nom] 130-135 135-136, [ad¬ 62, 72. [préfixes] 32-34, 35.
jectif] 135-136, [adverbe] jusqu’à ce que, conj., 274, 385. l’autre, pron. indéf., 137, 141;
249-250; sans mot interro¬ jusqu’au moment où, conj., 385. adj. indéf., 146, 147.
gatif, 220-221, 250; mode du jusque, prép., 251; élidé, 5; le (masc.),art. défini, 77; élidé,
verno, 292, 354; place du jusqu’à (en, chez, etc.), 251, 5, 77; pron. pers., 91, 92,
sujet, 336-338; affirmative 265; jusqu’alors (ici, là, etc.), 96, 97, 364; élidé, 5, 89.
déguisée, 350; négative dé¬ 238, 265. le (neutre), pron. pers., 91, 92,
guisée, 138, 139, 140; impé¬ justement, adv., 241. 96, 97, 364; élidé, 5, 89.
ratif adouci, 289, n. 1; — Juxtaposées (propositions), leitmotiv, plur., 64.
indirecte, 348, 354; ponc¬ 283, 284; —• exprimant la le leur (la leur, etc.), pron.
tuation, 354; mot interro¬ cause, 379; la concession, poss., 106.
gatif, [pron.] 130-135, [adj.] 381, 382; la conséquence, le mien (le lien, etc.), pron.
135-136 ; [adv.] 249-250 ; 384; le temps, 386; la condi¬ poss., 106; [neutre] 107;
mode du verbe, 353-355 ; tion, 390; la comparaison, [masc. plur.] nom, 107.
place du sujet, 338-339. 391. le nôtre (le vôtre, etc.), pron.
interrompre, conjug., 201. juxtaposition, 272, Rem.; poss., 106; [masc. plur.]
intervenir, conjug., 185. phrase de •—, 282, 283. nom, 107.
inlra muros, adv., 235. lento, adv., 225.
Intransitifs (verbes), 156- le peu de... que, accord du
157; conjugués avec avoir, K participe, 315.
164; avec être, 164, 168, lequel (laquelle, etc.), pron.
176-177 ; employés à la forme ksst interj., 277, 279. relatif, 124, 128; adj. rela¬
impersonnelle, 211 ; accom¬ tif, 130.
pagnés d’un c. d’objet, 344. lequel ? pron. interrog., 132,135.
intrigant, intriguant, 293. L le reste, accord du verbe, 306,
introduire, conjug., 204. les, art. défini, 77; pron. pers.,
invariables (mots), 50, 222-280. la, art. défini, 77; élidé, 5, 77; 92, 96, 364.
investir, conjug., 184. pron. pers., 91, 92, 96, 364; lès, prép., 251.
-ir (verbes en), 166; en -ir élidé, 5, 89. les autres, pron. indéf., 137,
(-issanl), 175-176; en -ir là, adv., 113, 235-237; de —, 143; adj. indéf., 146, 147.
\-anl), 177, 178-185, 207. 235; par —-, 235; précédé lettres : majuscules, 6; minus¬
-ire (verbes en), conjug., 197. ou suivi d’un trait d’union, cules, 6.
irréel : du présent, 389; du 13; dans le discours indi¬ lettres-consonnes, 6-9.
passé, 389. rect, 359. lettres-voyelles, 6-9.
isthme, genre, 53. là-bas, adv., 235, 236. leur, pron. pers., 92, 98, 99,100.
italiens (mots), 20. labiales (consonnes), 2. leur (leurs), adj. poss., 108,
-ivre (verbes en), conjug., 196- là-haut, adv., 235, 236. 109-112.
197. laideron, genre, 52. liaison (des mots) : obligatoire,
laisser (c.-à-d. permettre), suivi 4; interdite, 4 ; facultative, 5.
J d’une prop. infin., 348, 356; libérer, livrer, doublets, 1?.
accord du partie, passé, 316. libres (vers) : classiques, 426;
jadis, adv., 237. laisser (ne pas) que de, 276. modernes, 426.
jamais, adv., 239; ne... —, la majorité, accord du verbe, lied, plur., 64.
238, 239, 245; à —, pour —, 306. lieu (adverbes de), 234-237;
238, 240. landau, plur., 62. dans le discours indirect, 359.
INDEX AT.I HABÉTIQTJE 437
lieu (compl. de) : nom, [c. de malgré, prép., 251, 252. meuhl interj., 277, 279.
nom] 326; 254, 255, 257, malgré que, conj., 380. mi-, préfixe, 322.
259, 260, 262; |c. de verbe] malin, fém., 70. miaoul interj., 277, 279.
253, 256, 257, 259, 260, 261, manière (adverbes de), 223- miasme, nombre de syllabes
262, 263, 264, 265, 266, 367, 227. (dans le vers), 403.
374-375 ; proposition, 378, manière (compl. de) : nom, [c. mie, auxiliaire de négation,
392. de nom] 326; [c. de verbe] 225.
lire, conjug., 197-198, 204. 253, 255, 257, 259, 367, 372; mien (mienne, etc.), adj. poss.,
Locutions ; adverbiales, 37- proposition, 378. 108, 109.
38, 223, 225, 22S, 234, 237- manquer, — (à), 345. mieux, compar., 74; 223, 226,
238, 241; conjonctives, 38, marteler, conjug., 173. 240.
267, 273; interjectives, 39, Masculin, 52; des noms com¬ mille, adj. numér., 153; écrit
277; prépositives, 38, 251- muns, [d’êtres] 53-57, [de mil, 153; employé comme
252; verbales, 37, 80, 84, choses] 57-59; des noms nom, 153.
propres, 59-60; des adjec¬ minuscules (lettres), 6.
345; 349, n. 1; 351, n. 1.
tifs qualificatifs, 68-71. Modes (du verbe), 159; em¬
loin, adv., 235; au —, de —,
masculines (rimes), 406. ploi : dans la prop. indép.
235.
match, plur., 64. ou princip., 288-294; dans
loin de, prép., 251, 264; 371,
matière (compl. de) : nom, [c. la prop. subord. [épithète]
n. 1.
de nom] 326; [c. de verbe] 322, [apposition] 324, 325;
long, fém., 71.
257, 367, 369. [c. de nom] 328; [c. d’ad¬
longtemps, adv., 238, 239; long
malin, adv., 238; ce —, 238. jectif] 330; [sujet] 342-343;
temps (un), 239.
maudire, conjug., 204. [c. d’objet] 349-356; [at¬
lorsque, conj., 274, 385; élidé, 5.
mauve, adj., 321. tribut] 365; [c. de circonst.]
lui, pron. pers., [non réfléchi]
maximum, plur , 64. 379, 381-382, 383, 384, 386,
91, 92, 94, 96, 97, 98, 100;
me, pron. pers., [non réfléchi] 388-390, 392, 392-394, 396;
à —, 91, 98, 100; de —, 91,
90, 96, 98, 100; élidé, 5, 89; dans le discours indirect,
98; [réfléchi] 104, 105; à —,
[réfléchi] 103, 105. 357.
104; de —, 104.
méconnaître, conjug., 204. modeler, conjug., 173.
luire, conjug., 197, 204.
médire, conjug., 198, 204. moi, pron. pers., [non réfléchi]
l'un, pron. indéf., 137, 141.
méfaire, conjug., 205. 90, 92, 94, 96, 97, 100; à —,
lundi (mardi, etc.), adv., 238.
méfier (se), v. pronom., 218; 90, 98, 99, 100; de —, 90, 98,
l’un et l’autre, pron. indéf.,
se — (de), v. tr. ind., 345. 99; [réfléchi] 103, 105; à —,
137, 145-146; 309, n. 1.
meilleur, compar., 74. 103; de —, 103.
l’un Vautre, pron. indéf., 137,
mêlées (rimes), 406. moindre, compar., 74.
142.
l’un..., l'autre..., pron. indéf., même, adj. démonstr., 119- moins, compar., 240; emploi :
120; renforçant un pro¬ 75, 231-232, 240-241; le —,
137, 141.
nom, 92, 104, 120. 75-76, 241 ; —- de (trois, etc.),
l’un ou Vautre, pron. indéf.,
même, adv., 120, 223, 241. 232; — que, 231-232, 391;
137, 141; 309, n. 1.
même si, conj., 274, 380, 387. au —-, de —, en —, 231;
-ment, suffixe d'adverbe, 29, moins..., moins..., 391.
M 223-224, 238; étymologie, moins de deux, accord du
223, n. 1. verbe, 307.
mentir, conjug., 182. moitié (c.-à-d., à moitié), adv.,
madame, plur., 64.
méprendre (se), v. pronom., 218; 322.
mademoiselle, plur., 64.
conjug., 204. mol, emploi, 70.
maint, adj. indéf., 146, 149.
maintenant, adv., 237. mériter (de), v. tr. ind., 346. mon (ma, etc.), adj. poss., 108,
messeoir, v. défect., 209. 109, 112.
maintenir, conjug., 184.
mais (c.-à-d. davantage), adv., mesure (compl. de), 371, 313. monseigneur, plur., 64.
232; n’en pouvoir —, 232. mesure (des vers) : nombre monsieur, plur., 64.
mais, conj., 268, 270; bien..., des syllabes, 397-399; compte moquer (se), v. pronom., 218;
des syllabes, 399-403. se —- (de), v. tr. ind., 345.
mais, 243. morbleu! interj., 278.
majuscules (lettres), 6, 52. métaphore, 48-49.
métis, fém., 70. morceler, conjug., 173.
mal, ancien adj., 226, n. 1.
métonymie, 47-48, 58, 61. mordicus, adv., 225.
mal, adv., [de manière] 223,
226; [de quantité] 226; pas métrique, 397 : structure des mordre, conjug., 191, 200.
—, 226; degrés de signifi¬ vers, 397-413; groupement morfondre (se), conjug., 200.
Morphologie, 50, 51-280.
cation, 240-241. des vers, 413-426.
mettre, conjug., 192, 200. Mots, 3; variables ou inva-
mal-, préfixe, 33, 226.
438 INDEX AIE H AU ÉTIQUE
fiables, 50; abstraits ou 123-128, 129; pron. interrog., nuitamment, adv., 224.
concrets, 51 ; dérivés ou 131-132, 133, 135; pron. nul, adj. indéf., 136, 146, 147;
composés, 25, 31 ; populaires indéf., 137, 140, 141, 142, pron. indéf., 136, 137, 139.
ou savants, 17-19; — (ori¬ 143, 144, 145. nulle part, adv., 235; de—, 235.
gine des), 14-42; — (sens neuvain, 417. numéral (adjectif), 151; -—
des), 43-49; — (familles de), ne varietur, adv., 225. cardinal, 151-154; — ordi
42, 49. ni, conj., 267, 269; 245; ni... nal, 151, 154-155.
motus I interj., 278. ni..., 245, 267, 269.
mou, fém., 70. ni l’un ni l’autre, pron. indéf.,
moudre, conjug., 193-194, 202. 137, 140; 309, n. 1. O
mouillé (radical), 162. n’importe lequel [qui, quoi),
mourir, conjug., 179-180, 182; pron. indéf., 138. -o (radical en), 1er élément
avec être, 164. niveler, conjug., 173. d’un mot composé, 65, 73.
mouvoir, conjug., 186, 188. Nom : 51; propre, 51-52; com¬ ô, interj., 277, 279; 332.
moyen (compl. de), 366-367, mun, 52; genre, 53-60; nom¬ oasis, genre, 53.
370-373; 326, 328. bre, 60-67 ; — apposition, obéir (à), v. tr. ind., 345.
moyennant, prép., 251. 323; — c. de nom, 325; — obélisque, genre, 53.
mulet, fém., 54. c. d’adjectif, 328; — en objectif (sens) : de l’adj. poss.,
multiplicatif (adjectif), 151,153. apostrophe, 332; — sujet, 112; du compl. de nom,
museler, conjug., 173. 334-335; — c. d’objet, 344- 255, 326.
345; — attribut, 360-363; — Objet (compl. d’), 344; direct
c. de circonstance, 367;. — ou indirect, 344-345; nom
N (compl. du), 325-328. (ou pronom), [c. de verbe]
Nombre, 60-61; dans les noms 345, 347; 252, 254, 255, 256,
naguère, adv., 38, 237. communs, 62-66; dans les 257, 262; [c. de nom] 326;
naître, conjug., 196, 202; avec noms propres, 66-67; dans [c. d’adjectif] 329; infinitif,
être, 164. les adjectifs qualificatifs, 71- 346, 347 ; proposition, [con¬
narration (infinitif de), 268, 73; dans les verbes, 160. jonctive] 348-353 ; [interro¬
289, 291. "Voir Singulier, Pluriel. gative] 348, 353-355; [infini-
nasales (voyelles), 2. nombre de, accord du verbe, tive] 348, 355-356; [relative]
natal, plur., 72. 307; un [grand, petit, etc.) 348, 356.
naval, plur., 72. — de, 306. oblong, fém., 71.
navigant, naviguant, 293. nominale (proposition), 282. obscurément, adv., 223-224.
ne, adv., 245-249; élidé, 6; nominaux, 87, n. 1. obstiner («’), v. pronom., 218;
avec mot de renforcement, non, adv., 223, 244-245; pré¬ s’ — (d), v. tr. ind., 346.
245-246; sans mot de ren¬ fixe, 33, 244. obtenir, conjug., 184.
forcement, 246-247 ; explétif, non pas que, non que, 379. occire, v. défect., 210.
247-249, 350, 382, 386. non plus, 231. occuper (s’) de, v. tr. ind., 345.
néanmoins, conj., 268, 271. non seulement..., mais encore octosyllabe (vers), 398, 408.
néerlandais (mots), 22. (aussi, surtout), 245, 268. œil, plur., 63.
ne faire que de, auxiliaire de normands (mots), 25. offrir, conjug., 178-179, 182.
temps, 165. notamment, adv., 224. oh I interj., 277, 278, 279.
négation (adverbes de), 244- notre (nos), adj. poss., 108, 110. ohé! interj., 277, 279.
249. nôtre (nôtres), adj. poss., 108- oindre, v. défect., 210.
négative (conjugaison), 220- 109. -oindre (verbfs en), conjug.,
221. nous, pron. pers., [non réflé¬ 194- 195.
négligeant, négligent, 293. chi] 90, 92, 93, 94, 96, 97, -air (verbes en), conjug., 166,
négliger [de), v. tr. ind., 346. 98, 100; à —, 91, 98, 100; 177-178, 184, 191, 208.
ne... guère, 228, 229, 246. de —, 91, 98; —, au lieu de -oire (verbes en), conjug., 198-
nenni, adv., 244. je, 95; au lieu de lu ou de 199.
ne... pas trop, 231. vous, 95; au lieu de on, 95; -oîlre (verbes en), conjug.,
ne... plus, adv., 238, 246. [réfléchi] 103, 105; à —-, 195- 196.
ne... que, 228, 234, 246. 103; de —, 103. omettre, conjug., 201; — (de),
n'est-ce pas P 116. nouveau, fém., 70; plur., 72. v. tr. ind., 346.
n’était, n’eût été, 247, 388. nouvel, emploi, 70. -ompre (verbes en), conjug.,
Neutre (genre), 53; pron. pers., nu, accord, 321. 191.
89, 91-94, 96-102, 104; pron. nuire, conjug., 197, 204; — on, pron. indéf., 137, 144-145;
poss., 107; pron. démonstr., (à), v. tr. ind., 345. 111; au lieu do je ou nous,
113, 115-117; pron. relal., nuit (celle), 238. tu ou vous, 95.
INDEX ALPHABÉTIQUE 439
personnel (pronom), 88-89; — plus tôt, plutôt, 223, 227, 238. précédemment, adv., 238.
non réfléchi, 89-102; — ré¬ pluvial, plur., 72. précipitamment, adv., 224.
fléchi, 102-105. pneu, plur., 62. précisément, adv., 223, 241.
personnes (les trois), 88 et poèmes : en vers continus, prédire, conjug., 198, 204.
n. 1; 160; dans lo discours 413; en strophes, 413; à Préfixes, 31-35.
indirect, 358. forme fixe, 414; en vers premier (sens), 46.
peser, conjug., 173; accord du libres, 425. premièrement (secondement,
partie, passé, 313. poignant, 211. etc.), adv., 238.
peslel interj., 277, 280. poindre, conjug., 210. prendre, conjug., 193-194, 202.
pétale, genre, 53. point, auxiliaire de négation, Préposition, 251-266 ; prise
peu, adv., 227, 229; de —, 245-246. comme adverbe, 41.
229; un —, 229; degrés de point (au, à ce, à tel) que, près, adv., 223, 235, 237; de
signification, 240-241. conj., 274, 383. —, 235; prép., 264.
peu à peu, adv., 228, 229. point de vue (compl. de) : près de, prép., 251, 264.
peu de temps, adv., 238. nom, [c. de nom] 326 ; Présent : de l’indic., 160, 167,
peut-être, adv., 241, 340; — [c. d’adjectif] 329; [c. de 213-215, 217, 294; du subj.,
— que, 243, 276. verbe] 372. 160, 167, 213-215, 217, 300;
Phrase : proposition et •—, point (être sur le) de, auxi¬ de l’impér., 160, 167, 213-
281 ; — de coordination, 281, liaire de temps, 165. 215, 217, 299; du condit.,
282-283; — de subordina¬ point (signe de ponctuation), 160, 167, 213-215, 217, 302,
tion, 281, 283-284; — de 10; d’interrogation, 10; d’ex¬ 303; de l’infin., 160, 167,
juxtaposition, 281-282, 283; clamation, 10; points de sus¬ 213-215, 217, 303; du par¬
analyse de la —, 285-287. pension, 11. ticipe, 160, 167, 213-215,
piano, adv., 225. point-virgule, 12. 217, 305.
picards (mots), 25. ponctuation (signes de), 10-14. présentement, adv., 224.
pied, famille étymologique, 42. pondre, conjug., 200. presque, adv., 227, 234, 40; éli¬
pire, compar., 74. populaires ; mots, 19; suf¬ dé, 6.
pis, compar., 74; 223, 226, fixes, 26; préfixes, 32. pressentir, conjug., 182.
227, 240. portugais (mots), 21. prétendre, conjug., 200; —■ (à),
plaindre, conjug., 202. possessifs : pronoms, 106-107; v. tr. ind., 345.
plaire, conjug., 198-199, 204; adjectifs, 108-112. prévaloir, conjug., 189.
—- (à), v. tr. ind., 345. possession (compl. de), 255, prévenir, conjug., 185.
plaire (se), v. pronom., 311; 325, 327. prévoir, conjug., 190.
accord du partie, passé, 311. postérieurement, adv., 238. prier (de), v. tr. ind., 346.
plates (rimes), 406. potentiel, 389. prière (moyens d’exprimer la),
plein (radical), 161. pou, plur., 63. 289 et n. 1.
pleuvoir, conjug., 208, 210. pouah! interj., 277, 278. prime, adj., 155.
Pluriel, 61 ; des noms com¬ pouf ! interj., 277, 279. primeur, genre, 53.
muns, 62-66; des noms pro¬ poulain, fém., 55. primo (secundo, etc.), adv.,
pres, 66-67; des adj. quali¬ pour, prép., 251, 259-261. 238.
ficatifs, 72-74. pourfendre, conjug., 200. Principale (proposition), 283-
plus, compar., 240 ; emploi, pour le moins, adv., 231. 284.
74, 223, 231-232, 240-241; pour peu que, conj., 380. prix (adverbe de), 234, n. 1.
le —, 75-76, 241; — de pourpre, adj., 321. prix (compl. de), 367, 370-371;
(trois, etc.), 232; — d’ (à pour que, conj., [de but] 274, 234, n. 1; 260, 313.
demi, etc.); — que, 232, 382; 117; [de conséquence] probablement, adv., 241.
391 ; au —, de —, en —, 384. prochainement, adv., 237.
non—, sans—, 231; plus..., pour (bon, etc.) que, conj., produire, conjug., 204.
plus..., 391. 274, 380. profiler (de), v. tr. ind., 345.
plus d’un, accord du verbe, pourquoi ? adv., 249. profondément, adv., 223-224.
307. poursuivre, conjug., 205. promettre, conjug., 201; — (de),
plusieurs, pron. indéf., 137, pour sur, adv., 241. v. tr. ind., 346.
144; adj. indéf., 149. pourtant, conj., 26S, 271. pronominale (forme), 158, 217-
Tlus - que - parfait ; de l'in- pour un peu, adv., 229. 219; modèle Se blesser, 219.
dic., 160, 168, 177, 214, pourvoir, conjug., 190. pronominaux (adjectifs) : voir
215, 217, 218, 297; du subj., pourvu que, conj., 274, 388. Adjectifs.
160, 168, 177, 214, 215, 217, pouvoir, conjug., 186-187, 188; pronominaux (verbes), 158;
21 8, 301 ; p.-q.-p. surcomposé, auxiliaire de mode, 165. liste des principaux —, 218.
177. précédant, précédent, 293. Pronoms, 87; — personnels,
INDEX ALPHABÉTIQUE 441
88-105; — possessifs, 105- 275, 385; [de concession] quelqu’un d’autre, pron. indéf.,
107; — démonstratifs, 112- 274, 380, 387. 144.
117, 120-121; — relatifs, quand ? adv. interrog., 237, que ne... P 249.
122-129; — interrogatifs, 238, 249, 275. que... ne (e.-à-d. de peur que...
130-135; — indéfinis, 136- quand bien même, quand même, ne), 383.
146 ; fonctions des — : conj., 274, 380, 387. que non, adv., 244, 276; — pas,
[c. de nom] 325; 101, 107, quant à, prép., 251, 275. 244.
114, 125, 127, 129, 133, quantité (adverbes de), 222, que oui, adv., 242, 276.
134, 138; [c. d’adjectif] 329; 227-234. quérir, v. défect., 206.
101, 102, 107, 114, 125, 127,quart, 151, 153, 154. que si, adv., 242, 276; que si,
133, 134, 138; [sujet] 334, quasi, quasiment, adv., 227, conj., 276, 387.
335; 92-95,107,114,125,126, 234. qu esl-ce-quc ? pron. interrog.,
128, 133, 134, 135, 138; [c. quatrain, 415. 132, 135, 338.
que, formes homonymes, 274;
d’objet] 344-345 ; 96-100,101- qu est-ce qui P pron. interrog.,
102, 105, 107, 114, 125, 126, élidé, 5, 124; pron., [relatif] 132, 135.
127, 128, 133, 134, 135, 138; 123, 124, 126, 274, 313; qui, pron., [relatif] 123, 125;
[attribut] 360, 363-364; 92, 391, n. 1; [interrogatif] 131, [interrogatif] 130, 131, 133.
104, 107, 114, 124, 126, 131, 133, 274; adv., [de quan¬ quiconque, pron. relat. indéf.,
133, 134, 138; [c. d’attribu¬ tité] 233-234, 274; [d’inter¬ 125, 129.
tion] 373; 100, 102, 104- rogation] 246, 249; conj. : qui (à, de, etc.) est-ce queP pron.
105, 107, 114, 125, 127, 128, particule du subj., 163; in¬ interrog.,132, 134,338.
133, 134, 135, 138; [c. de troduisant une propos, [ap¬ qui cst-ce qui P pron. interrog..
circonst.] 367; 100, 104-105, position] 324, [c. de nom] 132, 134.
107, 114, 125, 126, 127, 128, 328, [c. d’adjectif] 330, [su¬ quint, adj., 155.
133, 134, 135, 138. jet] 342-343, [c. d’objet] 273, quintain, 415.
proportion (compl. de), 260. 275, 348, 349-353, (c. de qui que, pron. relat. indéf.,
propos (compl. de), 326; 255, circonst.j 275, 391 et n. 1 125, 129, 138, 381.
262, 372-373. remplaçant une conj. com¬ qui que ce soit que, pron. relat,
Proposition, 281 ; indépen¬ posée, 379, 383, 384, 386; ou indéf., 125, 129, 138.
dante, 281, 282; principale, en évitant la répétition, 276, qui que ce soit qui, pron. relu
283-284; subordonnée, 283- 379, 380, 383, 386, 387; em¬ indéf., 125, 129, 138.
285; coordonnée, 282-283, ployée à titre explétif, 276, quoi, pron., [relatif] 124, 126;
284; juxtaposée, 283, 284; 379, 381, 386; 243, 244. [interrogatif] 131, 133.
nominale, 282; que de, introduisant un infin.
elliptique, quoi (à, de) est-ce que... P pron.
282; intercalée, 284; affir¬ sujet, 336. interrog., 132, 135.
mative, 220; interrogative, que je sache, 290, 325. quoi que, pron. relat. indéf.,
220-221; négative, 220-221. quel, adj. interrog., 130, 135, 125, 129, 138, 274, 381.
propres (noms), 51-52, 59-60, 136; adj. exclam., 136. quoique, conj., 274, 380; élidé,
66-67. quelconque, adj. indéf., 148. 5.
proscrire, conjug., 204. quelque, adj. indéf., 136, 146, quoi que ce soit que, pron. relat.
prou, adv., 229; peu ou —, 228, 147; adv., 148, 227, 234; indéf., 125, 129, 138.
229; ni peu ni —, 228, 229. élidé, 6. quoi que ce soit qui, pron. relat.
provenance (compl. de), 326, quel... que, 129, 148, 381. indéf., 125, 129, 138.
328; 369, 253, 254-255. quelque autre, pron. indéf., 137,
provençaux (mots), 24. 144; adj. indéf., 146, 148.
provenir, conjug., 185. quelque autre chose, pron. indéf., R
provocant, provoquant, 293. 137, 144.
psi! interj., 277, 279. quelque chose, pron. indéf., 137, rabattre, conjug., 201.
puis, adv., 238, 143. ■ accourcis (mots), 41.
quelquefois, adv., 232, 239;
puis (je), aulieu de peux (je), 188. Radical : des mots dérivés.,
quelques fois, 239.
puisque, conj., 274, 378 ; élidé, 5. 25; des mots composés, 31;
quelque part, ;.Jv., 235; tic —, du verbe, 161-162.
235. rasseoir, — (se), conjug., 191,
Q quelque peu, adv., 229.
quelque... que, 148, 234, 274,
ralaplanl interj., 277, 280.
ratatiner (se), v. pronom., 218
qualificatif (adjectif) : voir 380. raviser (se), v. pronom., 218
Adjectif. quclqr • temps, adv., 238. -re (verbes en), conjug., 166
qualité (compl. de), 326, 327. quelqu’un, pron. indéf., 136, 177-178, 190-205, 208, 210
quand, conj., [de temps] 274, 137, 143. réapparaître, conjug., 205.
442 INDEX ALPHABÉTIQUE
larder (à), v. tr. ind., 346. tonique (accent), 3. trône, sens, 47.
le, pron. pers., [non réfléchi] 90, tonique (radical), 162, 180, n. 2. trop, adv., 227, 230; de —,
96, 98, 100; élidé, 5, 89; toniques (formes), [pron. pers.] 231; en—, 231; par —, 231,
[réfléchi] 103, 105. 89-105; [adj. poss.] 108; [né¬ 259.
teindre, conjug., 202. gation] 244. trop... pour, 374; trop... pour
tel, pron.-adj. démonstr., 121, tonner, v. modèle (forme im¬ que, 384.
391. personnelle), conjug., 213; tu, pron. pers., 90, 92, 95; au
tel ou tel, 121. employé comme v. personnel, lieu de vous, 95.
tel que, [comparaison] 121, 210. tutoiement, 95.
391; [conséquence] 121, 383. tordre, conjug., 200. turcs (mots), 23.
tel quel, 121. tôt, adv., 239.
tel..., tel..., 121, 391. toujours, adv., 238.
tellement, adv., 233.
tellement que, conj., 274, 383.
tour à tour, adv., 225. U
tous, pron. indéf., 137, 145.
témoin, emploi elliptique, 362; tout, adj. indéf., 146, 149-150. -[u\ire (verbes en), conjug.,
— (prendre à), 362. tout, adv., 150, 227; devant 197.
temps (adverbes de), 237-240; un adj. fém., 150; devant ultérieurement, adv., 238.
dans le discours indirect, autre, 150. un, art. indéf., 85-86; adj. in¬
359. tout, pron. indéf. (neutre), 137, déf., 146, 147 ; pron. in¬
temps (compl. de) : nom, [c. de 145. déf., 137, 140-141; adj. nu¬
nom] 326; 254, 255, 260; tout à coup, tout d’un coup, méral, 85, 151-154.
[c. de verbe] 256, 259, 260, adv., 239, 240. un autre, pron. indéf., 137,
261, 262, 263, 264, 265, 367, tout à fait, adv., 228. 142; adj. indéf., 146, 147.
375-376; proposition—, 378, tout à l'heure, adv., 237. un certain, 148, 149.
385-386, 394, 395, 396. tout de suite, de suite, adv., un des (hommes, etc.) que, 315.
temps (moyens d’exprimer le), 219, 240. une fois, adv., 238.
386, Rem. toute chose, pron. indéf., 137. uniformément, 223-224.
Temps (du verbe) : voir Verbe. toutefois, conj., 268, 271. un jour, adv., 237.
temps (concordance des), 351- toutes les fois que, conj., 385. un peu, adv., 223, 229.
353. tout-puissant, 73, 188. un tel, 121.
tendre, conjug., 200. tout (bon, etc.) que, 21 h, 380. user, v. tr.; — (de), v. tr. ind..
tenir, conjug., 179-180, 184; traduire, conjug., 204. 345.
tenir, — (d), 345. traire, conjug., 210. ustensile, genre, 53.
tenter (de), v. tr. ind., 346. trait d’union, 13; dans les -uyer (verbes en), conjug., 174.
tercet, 418-419. mots composés, 36-39; dans
terminaisons (dans les verbes), les adjectifs numéraux, 152;
161-163, 166-167.
ternaire (vers), 409.
dans les pron.-adj. démonstr., V
113, 118; dans la conjug.
terre-plein, plur., 65. interrogative, 220-221. vacant, vaquant, 293.
terza-rima, 418-419. traîtreusement, adv., 224. vaincre, conjug., 192, 200.
tête à tête, adv., 225. transcrire, conjug., 204. val, plur., 62.
-leur (noms en), fém., 55 et n. 1 ; transir, v. défect., 206. valoir, conjug., 186-187, 188.
-leur (adj. en), fém., 71. Transitifs (verbes), direcls accord du participe, 313.
lien (tienne, etc.), adj. poss., ou indirects, 156; conjugués vantail, plur., 62.
108, 109. avec avoir, 164; employés vaquer (à), v. tr. ind., 345.
tiers, 70, 151, 153, 154. à la fo rmc impersonnelle, variables (mots), 50, 50-221.
timbre-poste, 36. 211 ; employés intransitive¬ véhémentement, adv., 224.
tiret (simple ou double), 13. ment, 157. vendre, conjug., 191, 200.
toi, pron. pers., [non réfléchi] transmettre, conjug., 201. vengeur, fém., 55, 71.
90, 92, 94, 96, 97, 100; à —, transparaître, conjug., 205. venir, conjug., 180 et n. 2, 184-
91, 98, 99, 100; de —, 91, travail, plur., 62-63. 185; avec être, 164; auxiliaire
98; [réfléchi] 103, 105; à —, travestir, conjug., 184. de temps, 164-165.
103; de —, 103. tréma, 10, 69, 176. Verbe, 156; d’action, 156;
tomber, conjugué avec être, très, adv., 76, 227, 230, 241. d'état, 156, 360-361; tran¬
164, 176-177; forme imper¬ tressaillir, conjug., 182. sitif, direct ou indirect, 156,
sonnelle, 212. -trice (fém. en), dans les noms, 344-346; intransitif, 156, 344;
ton (la, etc.), adj. poss., 108,
,
109 112 , 55 et n. 1; dans les adjec¬
tifs, 71.
formes ou voix, 157-158 :
[active] 165-213; [passive]
tondre, conjug., 191, 200. triompher (de), v. tr. ind., 345. 213-216; [pronominale] 217-
INDEX ALPHABÉTIQUE 445
219; modes, personnels ou vingt, accord, 152. 91, 98; —, au lieu de lu, 95;
impersonnels, 159, 288-294; virgule, 11. au lieu de on, 95; [réfléchi]
temps simples ou compo¬ vis-à-vis de, prép., 251. 103, 105; à —, 103; de —,
sés, 159-160, 166-168, 176- vite, adv., 223, 224. 103.
177, 178, 213-215, 217-218, vitrail, plur., 62. Voyelles : sons- —, 1-2; —
294-306; temps surcompo¬ vivat ! inlerj., 277. orales, 2; — nasales, 2;
sés, 177, 214, 296, 298, 299; vivre, conjug., 197, 204; ac¬ lettres-, 6-9; — (valeur
personnes, 88, n. 1; 160; cord du participe, 314. expressive des), 412.
nombres, 160; radical, 161, vlan! interj., 277, 279. vraiment, adv., 241, 242-243.
162; terminaisons, 162, 166; Vocabulaire du français, 14- vu, prép., 251.
auxiliaires, de mode ou de 49. vu que, conj., 274, 378.
temps, 163, 165, 169-171 vocalisé (radical), 162.
(conjug. Avoir et Être) ; les voici, adv., 235, 236-237, 251.
trois groupes de verbes, 165-
166 : 1er Gr., v. en -er, 172-
voilà, adv., 235, 236-237, 251;
— (un an, etc.) que, 247 ;
w
174 (conjug. Aimer)-, 2e Gr., — que, 276.
wallons (mots), 25.
v. en -ir (-issant), 175-176 voir, conjug. 187, 190; suivi
wou, semi-consonne, 3.
(conjug. Finir): 3e Gr., v. d’une prop. inlin. 348 355;
wu, semi-consonne, 3.
en -ir (-ant), 177-184; v. en accord du partie, passé, 316.
-oir, 184-190; v. en -re, 190- voire, adv., 243.
205; verbes défectifs, 206- volonté (verbes de) : [désir,
211; verbes impersonnels, crainte ou effort] 350; [com¬ Y
210-213. mandement, permission ou
vers, prép., 251, 263. défense] 351. y, adv., 235; pron. pers., 91,
Versification (éléments de), volontiers, adv., 223. 98-100, 102.
397-426. votre (vos), adj. poss., 108, 109, y a (il), 102, 212, 334; — (un
vêtir, conjug., 181, 184. 110-111. an, etc.), que, 247.
veto, plur., 64. vôtre (vôtres), adj. poss., 108- yod, semi-consonne, 3.
vice-, préfixe, 32, 34. 109.
vice versa, adv., 225. vouloir, conjug., 186, 188.
vieil, emploi, 70. vous, pron. pers., [non réfléchi]
vieux, fém., 70. 90, 92, 93, 94, 96, 97, 98,
vif, sens, 47. 100; à —, 91, 98, 100; de —, zuil interj., 277, 280.
TABLE DES MATIÈRES
Page.
TilULEAU DES SIGNES ET ABRÉVIATIONS IV
Première Partie
Deuxième Partie
LE VOCABULAIRE DU FRANÇAIS
§ 26, L’origine et le sens des mots, 14. (latin littéraire), 18.—■ § 37, Mots popu¬
laires et mots savants, 19. — § 38, Les
Cnap. premier. — L’origine des doublets, 19.— § 39, Les mots empruntés
au grec, 20.
mots. 14
B. Les mots empruntés aux langues
§ 27, Généralités, 14. — § 28, Le fonds vivantes : § 40, Généralités, 20.— §41,
primitif du français, 15.— § 29, Les em¬ Les mots empruntés aux langues euro¬
prunts du français, 15. — § 30, Les créa¬ péennes, 20. — § 42, Les mots empruntés
tions françaises, 16. aux langues extra-européennes, 23.
Pages. Pages.
1° La dérivation par suffixes : § 49, Les D. Modes particuliers de création :
suffixes, 25; 5 50, Classification des suf¬ S 76, Généralités, 41. — 5 77, Les rac¬
fixes, 20; § 51, Les suffixes de noms, 26; courcissements de mots, 41. — S 78, Les
§ 52, Les suffixes d’adjectifs. 28; § 53, amputations de mots, 41. — ü 79, Les
Les suffixes de verbes, 29; S 54, Les suf¬ familles de mots étymologiques, 42.
fixes d’adverbes, 29; S 55, Les mots latins
ou grecs employés comme suffixes, 29.
2° La composition par préfixes : § 56, Les Chap. II. — Le sens des mots. 43
préfixes, 31; S 57, Classification des pré¬
fixes, 32; § 58, Les préfixes d’origine § 80, Généralités, 43.
latine, 32; § 59, Les préfixes d’origine
grecque, 34; § 60, Les mots latins ou A. Rapports des sons et des sens:
grecs employés comme préfixes, 35. § 81, Généralités, 43. — § 82, Les ono¬
matopées,43.— § 83, Les homonymes,43.
B. Les créations par groupement
— § 84, L’étymologie populaire, 44.
de mots : § 61, Généralités, 36. — § 62,
Les noms composés, 36. — § 63, Les ad¬ B. Rapports de sens entre les mots :
jectifs composés, 37.— § 64, Les pronoms § 85, Généralités, 44. — § 86, Les syno¬
composés, 37. — S 65, Les verbes com¬ nymes, 44. — § 87, Les périphrases, 45.
posés, 37. — § 66, Les adverbes compo¬ — § 88, Les antonymes, 45.
sés, 37. -— § 67, I.cs prépositions compo¬
sées, 38. — § 68, Les conjonctions com¬ C. Le mol et ses sens : § 89, Géné¬
posées, 38. — § 69, Les interjections ralités, 45. — § 90, Le sens étymologique
composées, 39. d’un mot, 46. — § 91, Le sens premier
d’un mot, 46.
C. Les créations par changement
de catégorie grammaticale : § 70, Gé¬ D. Les changements de sens : § 92,
néralités, 39. — S fl, Noms propres, 39. Généralités, 47. — S 93, Les métony¬
— § 72, Noms communs, 40. — § 73, Ad¬ mies, 47. — § 94, Les métaphores, 48. —
jectifs qualificatifs, 40. — § 74. Pro¬ § 95, Les familles de mots sémanti¬
noms, 40. — § 75, Mots invariables. 41. ques, 49.
Troisième Partie
LA MORPHOLOGIE DU FRANÇAIS
Généralités : § 96, Les espèces de nin marqué par un -e, 53. — § 105, Le fé¬
mots, 50. minin marqué par un suffixe spécial, 55.
— § 106, Le féminin marqué par un
nom spécial, 56. — § 107, Le féminin
LES MOTS VARIABLES . 51 marqué par une périphrase, 56. -— § 108,
Cas particuliers, 56. — § 109, Les noms
Chap. premier. — Le nom. . 51 de choses, 57. — § 110, Cas particuliers, 58.
Pages Pages
Les noms simples, 62.— § 119, Cas par¬
ticulier : les noms d’origine étrangère, 63. III. — L’article indéfini. . . 85
— § 120, Les noms composés, 64. § 147, La forme de l’article indéfini, 85.
B. Le nombre dans les noms pro¬ — § 148, Le sens de l’article indéfini, 85.
Pages. Pages.
I. Le pronom démonstratif : § iso, /. Le pronom indéfini: § 213, La
La forme du pronom démonstratif, 113. forme des pronoms indéfinis, 137. —
— § 181, L’emploi du pronom démon¬ § 214, L’emploi des pronoms indéfinis,
stratif, 114. — § 182, Le pronom démon¬ 138- -— § 215, Les pronoms indéfinis de
stratif masculin-féminin, 114. — § 183, quantité nulle, 138. — § 216, Les pro¬
Le pronom démonstratif neutre, 115. noms indéfinis de quantité partielle, 140.
— § 217, Les pronoms indéfinis de quan¬
II. L'adjectif démonstratif : § 184,
tité totale, 145.
La forme de l’adjectif démonstratif, 118.
— § 185, L’emploi de l’adjectif démon¬ II. L’adjectif indéfini : § 218, La
stratif, 118. forme des adjectifs indéfinis, 146. —
§ 219, L’emploi des adjectifs indéfinis,
III. Les démonstratifs «même » et
147. — § 220, Les adjectifs indéfinis de
0 tel » : § 186, Généralités, 119. — § 187,
quantité nulle, 147. — § 221, Les adjectifs
Le démonstratif même, 119. — § 188,
indéfinis de quantité partielle, 147. —
Le démonstratif tel, 121.
§ 222, Les adjectifs indéfinis de quantité
totale, 149.
Le pronom et l’adjectif relatifs . 122
§ 189, Généralités, 122.
Cnap. V. — L’adjectif numéral. 151
I. Le pronom relatif : § 190, La forme
S 223, Généralités, 151.
du pronom relatif, 122. — § 191, L’em¬
ploi du pronom relatif, 125. — § 192, Le
pronom relatif simple qui, 125. — § 193,
I. — L’adjectif numéral cardinal . 151
Le pronom relatif simple que, 126. — § 224, La forme de l’adjectif numéral
§ 194, Le pronom relatif simple quoi, 126. cardinal, 151. — § 225, L’emploi de l’ad¬
— § 195, Le pronom relatif simple dont, jectif numéral cardinal, 153. — § 226, Va¬
127. — § 196, Le pronom relatif simple leurs particulières, 153.
où, 128. — § 197, Le pronom relatif
composé lequel, 128. — § 198, Les pro¬ II. — L’adjectif numéral ordinal . 154
no ms relatifs composés à sens indéfini, 129.
§ 227, La forme de l’adjectif numéral
II. L'adjectif relatif : § 199, La ordinal, 154. — § 228, L’emploi de l’ad¬
forme de l’adjectif relatif, 130.— § 200, jectif numéral ordinal, 155.
L’emploi de l’adjectif relatif, 130.
Pages. Pages.
formes simples : le radical et la termi¬ III. La conjugaison des verbes de
naison, 161. — § 241, Les formes compo¬ forme pronominale : § 275, Généralités
sées : les auxiliaires, 163. — § 242, Les 217. — § 276, Forme pronominale. Mo¬
auxiliaires accompagnant un participe, dèle : Se blesser, 219.
164. — § 243, Les auxiliaires introdui¬
sant un infinitif, 164. IV. Les conjugaisons négative et
interrogative : § 277, Généralités, 220.
— § 278, La conjugaison négative, 220.
V. — La conjugaison ... 165 — § 279, La conjugaison interrogative,
§ 244, Généralités, 165. 220. — § 280, La conjugaison interroga-
tive-négative, 221.
I. La conjugaison des verbes de
forme aciive : § 245, Les trois groupes
de verbes, 165. — § 246, Les temps sim¬ LES MOTS INVARIABLES 222
ples de forme active, 166. — § 247, Les
temps composés de forme active, 168.
§ 248, Les verbes avoir et être, 169. — Chap. VII. — L’adverbe. . 222
§ 249, Forme active : verbe Avoir, 170. —
§ 281, Généralités, 222. — § 282, La
§ 250, Forme active : verbe Être, 171.
forme de l’adverbe, 222.
§ 251, Forme active, 1er Groupe (ver¬
bes en -er). Modèle : Aimer, 172.— § 252,
Remarques sur les verbes du 1er Groupe,
Les adverbes de circonstance. . 223
173. I. L'adverbe de manière: § 283, La
§ 253, Forme active, 2 e Groupe (ver¬ forme des adverbes de manière, 223. —
bes en -ir [-issaraf]). Modèle : Finir, 175.— § 284, L’emploi des adverbes de manière,
§ 254, Remarques sur les verbes du 28 225.
Groupe, 176.
II. L'adverbe de quantité : § 285,
§ 255, Forme active : les temps compo¬
La forme des adverbes de quantité, 227.
sés des verbes conjugués avec l’auxiliaire
— § 286, L’emploi des adverbes de quan¬
être, 176.— § 256, Forme active Mes temps
tité, 228.
surcomposés, 177.
§ 257, Forme active : 3e Groupe (verbes III. L'adverbe de lieu : § 287, La
en -ir [-ant], oir ou re), 177. forme des adverbes de lieu, 234. — § 288,
§ 258, Les verbes du 3e Groupe en -ir L’emploi des adverbes de lieu, 235.
[-ant) : § 259, X, Verbes à radical inva¬ IV. L'adverbe de temps : § 289, La
riable, 178; § 260, II, Verbes à radical forme des adverbes de temps, 237.— §290,
variable, 179; § 261, III, Verbes à parti¬ L’emploi des adverbes de temps, 238.
cularités, 181; Tableau A, 182.
§ 262, Les verbes du 3e Groupe en -oir, V. Les degrés de signification des
184 : § 263, I, Radical à consonne finale, adverbes de circonstance : § 291, Géné¬
forme pleine, 184; § 264, II, Radical à ralités, 240. — § 292, La forme du compa¬
voyelle finale, forme réduite, 187 ; Tableau ratif, 240. — § 293, La forme du superla¬
B, 188. tif, 241.
§ 265, Les verbes du 3e Groupe en -re,
190 : § 266, I, Verbes à radical invariable, Les adverbes d’opinion ... 241
1° à consonne finale, 190; § 267, 2° à
I. L'adverbe d'affirmation : § 294,
voyelle finale, 192; §268, II, Verbes à radi¬
La forme des adverbes d’affirmation, 241.
cal variable, 1° à consonne finale, 193; § 269,
— § 295, L’emploi des adverbes d’affir¬
2° à voyelle finale, 197 ; Tableau C, 200.
mation, 241.
§ 270, Les verbes défectifs, 206; Tableau
D, 206. II. L'adverbe de négation : § 296,
§ 271, Les verbes impersonnels, 210. La forme des adverbes de négation, 244.
— § 272, La forme des verbes imperson¬ — § 297, L’emploi des adverbes de néga¬
nels, 212. tion, 244.
Pages. Pages.
Giiap. VIII. — La préposition. 251 forme des conjonctions de coordination,
267. — § 312, L’emploi des conjonctions
§ 300, Généralités, 251. — §301, La forme de coordination, 268.
des prépositions, 251. — § 302, L’emploi
des prépositions, 252. — § 303, Les pré¬
positions à et de, 253. — § 304, Les prépo¬
II. — Les conjonctions de subordi¬
sitions en et dans, 256. — § 305, Les pré¬ nation. 273
positions par et pour, 258. — § 306, Les
§ 313, Généralités, 273. — § 314, La
prépositions sur e t sous, 261. — § 307, Les
forme des conjonctions de subordination,
autres prépositions, 263. — § 308, La
273. — § 315, L’emploi des conjonctions
répétition des prépositions, 266.
de subordination, 275.
Quatrième Partie
LA SYNTAXE DU FRANÇAIS
La proposition
Chap. premier.—
Chap. II. — Le groupe du verbe. 288
et la phrase.281 § 329, Généralités, 288.
Pages. Pattes.
E. Les temps de l'infinitif: § 354,
Le présent, 303. — § 355, Le passé, 304.
LES FONCTIONS
F. Les temps du participe : § 356,
DANS LA PROPOSITION
Le présent, 305. — § 357, Le passé, 305.
ET DANS LA PHRASE
III. — L’accord du verbe . . 306
§ 358, Généralités, 306. — § 359, L’ac¬ Généralités.331
cord en nombre, 306. — § 360, L’accord S 391, Les rapports des deux groupes,
en personne, 309. 331.
§ 361, L’accord du participe passé
(temps composés), 310 :
Chap. IV. — Le nom indépen=
A. Participe passé conjugué avec être:
S 362, Les formes où il est employé, 310; dant: l’apostrophe.332
S 363, Comment il s’accorde, 310.
§ 392, Généralités, 332. — § 393, Le
B. Participe passé conjugué avec avoir :
nom en apostrophe, 332.
S 364, Les formes où il est employé, 312;
§ 365, Comment il s’accorde, 312. —
§ 366, Les cas difficiles, 313. Chap. V. — Le sujet. . . 333
I. — Généralités . . . . 333
Chap. III.— Le groupe du nom. 319
§ 394, Le sujet, 333. — § 395, La nature
§ 367, Généralités, 319. du sujet, 333. — § 396, Le sujet réel et le
sujet apparent, 333.
I. — L'épithète .... 319
§ 368, Généralités, 319.— § 369, L’ad¬ II. — Le sujet dans la proposition. 334
jectif épithète, 319. — § 370, L’accord § 397, L’empioi du sujet, 334. — § 398,
de l’adjectif épithète, 320. — § 371, Cas La construction du sujet, 335. — § 399,
particuliers, 321.— § 372, La proposition La place du sujet, 336.
épithète, 322.
III. — La proposition sujet dans la
IL — L’apposition. . . . 323
phrase. 341
§ 373, Généralités, 323. — § 374, Le
§ 400, L’emploi et la construction de
nom apposition, 323. — § 375, L’adjectif
la proposition sujet, 341. — § 401, Le
apposition, 324. — § 376, L’infinitif
mode de la proposition sujet, 342.
apposition, 324. — § 377, La proposition
apposition, 324.
Chap. VI. — Le complément
III. — Le complément du nom . 325 d’objet.344
§ 378, Généralités, 325. — § 379, Le
nom complément de nom, 325. — § 380, I. — Généralités .... 344
Le pronom complément de nom, 327. — § 402, L’objet, 344. — § 403, La nature
§ 381, L’infinitif complément de nom, de l’objet, 344.
327. — § 382, La proposition complé¬
ment de nom, 328. II. — L’objet dans la proposition . 344
Pages. Pages.
tive objet : les règles dites de la « concor¬ § 427, La nature du complément de cir¬
dance des temps », 351. — § 410, Le mode constance, 367.
et le temps de la proposition interrogative
objet, 353. — § 411, Le mode et le temps II. — Les circonstances dans la pro¬
de la proposition infinitive objet, 355. —
position . 368
§ 412, Le mode et le temps de la propo¬
sition relative objet, 356. § 42S, L’emploi du complément de cir¬
constance, 368. — § 429, La construction
IV. — Le discours indirect . . 356 du complément de circonstance, 368. —
§ 430, Le complément d’origine, 369. —
§ 413, Généralités, 356. — § 414, Les
§ 431, Le complément de moyen, 370. —
changements do mode, 357. — § 415, Les
§ 432, Le complément de destination,
changements de temps, 358. — § 416, Les
373. — § 433, Le complément de lieu,
changements de personne, 358.
374. — § 434, Le complément de temps,
375.
Ciiap.VII. — L’attribut du sujet
et de l’objet. 360 III. — La proposition de circonstance
dans la phrase. 377
T. — Généralités .... 360
§ 435, L’emploi et la construction de
§ 417, L’attribut, 360. — § 418, La la proposition de circonstance, 377.
nature de l’attribut, 360.
A. La proposition conjonctive de
II. — L’attribut dans la proposition. 360 circonstance : § 436, Tableau des propo¬
sitions conjonclives de circonstance, 378.
§ 419, L’emploi de l’attribut, 360. — — § 437, La proposition de cause, 378.
§ 420, La construction du nom et de — §438, La proposition de concession, 380.
l’adjectif attributs, 361. — § 421, L’accord — § 439. La proposition de but, 382.
du nom et de l’adjectif attributs, 362. — — § 440, La proposition de conséquence,
§ 422, La construction et l’accord du pro¬ 383.— § 441, La proposition de temps,
nom attribut, 363. — § 423, La construc¬ 385. — § 442, La proposition de condi¬
tion de l’infinitif attribut, 364. tion, 386. — § 443, La proposition de
comparaison, 390.
III. — La proposition attribut dans
la phrase.365 B. La proposition relative de cir¬
constance : § 444, Généralités, 392. —
§ 424, L’emploi, la construction et le § 445, La relative de circonstance à va¬
mode de la proposition attribut, 365. leur de nom, 392. — § 446, La relative
do circonstance à valeur de conjonc¬
Chap. VIII. — Les circonstances. 366 tive, 393.
LA VERSIFICATION
NOTIONS ÉLÉMENTAIRES DE MÉTRIQUE
Pages. Pages
III. — La musique : § 458, Les
I. — Les strophes : § 468, Généra¬
éléments de la musique, 408.
lités, 414; § 469, La mesure des vers et
A. Le rythme du vers : § 459, Géné¬ la strophe, 414; § 470, Le nombre des
ralités, 408; § 460, Les coupes dans l’oc¬ vers et la strophe, 415; § 471, La dispo¬
tosyllabe, 40S ; § 461, Les coupes dans le sition des rimes et la strophe, 419.
décasyllabe, 40S; § 462, Les coupes dans
l’alexandrin, 408; § 463, L’enjambement II. —- Les poèmes à forme fixe:
ou rejet, 410. § 472, Généralités, 421; § 473, Le ron¬
deau, 421; § 474, La ballade, 423; § 475,
B. L'harmonie du vers : §464, Géné¬
Le sonnet, 424.
ralités, 411; § 465, La valeur expressive
des voyelles, 412; §466, La valeur expres¬
III. — Les poèmes en vers libres :
sive des consonnes, 412.
§ 476, Généralités, 425; § 477, Les vers
libres classiques, 426; § 478,Les vers libres
Le groupement des vers. . . 413
modernes, 426.
§ 467, Généralités, 413.
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GAYLORD
PRINTED IN U. S. A.
marygrove college library
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Grammaire française a g
l'usage des classes de 4 ,
3e, Z , et Ie, par Cayrou
et al
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