Professional Documents
Culture Documents
EPIGRAPHE
EPIGRAPHE
« Tu établiras des routes, et tu diviseras en trois parties le territoire du pays que l’Eternel,
« Tu établiras des routes, et tu diviseras en trois parties le territoire du pays
ton Dieu, va te donner en héritage… » Deutéronome 19 :3
que l’Eternel, ton Dieu, va te donner en héritage… » Deutéronome 19 :3
DEDICACE
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier avant tout l’Eternel DIEU tout puissant pour son amour
inconditionnel envers nous et pour toutes ses grâces dans chacune de nos vies.
Mes sincères remerciements vont ensuite à l’endroit :
Du Professeur Jérémie MADJADOUMBAYE, pour le travail auquel il nous soumet
dans l’optique de nous préparer pour nos prises de parole en tant qu’ingénieurs mais aussi pour
l’aspect pratique de ce travail ;
Du Docteur Jacques Rémy MINANE, de qui nous avons reçu toutes les explications
qui nous ont permis d’aboutir à ce travail ;
De tous nos ainés académiques qui n’ont pas cessé de répondre présent chaque fois que
nous avons sollicités leur aide ;
RESUME
ABSTRACT
Paved pavements have mainly four main families of distresses, namely deformations,
cracks, pullouts and material movements. For unpaved pavements, two major families were
retained: deformations and pullouts. Each of these families includes several types of
deterioration which differ in their causes, their manifestations, their evolution and the solutions
to be implemented to remedy them.
This was followed by a presentation of the VIZIR and VIZIRET methods and an
experimental method (introduced by the expert Marie-Louis LOWE, head of mission,
BVi/SADEG), used to survey degradations.
Also, a case study was carried out in North Cameroon, in Garoua on a paved road in the
city center. We were able to observe cracks and discontinuities as degradations and to remedy
them, we applied the third method mentioned above.
SOMMAIRE
EPIGRAPHE .............................................................................................................................. 1
EPIGRAPHE .............................................................................................................................. 1
DEDICACE ................................................................................................................................ 2
REMERCIEMENTS .................................................................................................................. 3
RESUME.................................................................................................................................... 4
ABSTRACT ............................................................................................................................... 5
INTRODUCTION GENERALE.............................................................................................. 13
INTRODUCTION ................................................................................................................ 16
CONCLUSION ........................................................................................................................ 40
INTRODUCTION ................................................................................................................ 42
CONCLUSION .................................................................................................................... 48
INTRODUCTION ................................................................................................................ 50
CONCLUSION .................................................................................................................... 79
INTRODUCTION .................................................................................................................... 82
Annexe 1 : Solutions aux dégradations des chaussées ;explications des termes. .............. 140
INTRODUCTION GENERALE
Situé au creux du Golfe de Guinée, le Cameroun s'étend sur une superficie de 475442
km2. Il partage des frontières avec six pays : Le Nigéria à l'Ouest, le Tchad au Nord-Est, la
République Centrafricaine à l'Est, le Congo, le Gabon et la Guinée Équatoriale au Sud. Son
relief est globalement doux, hormis une chaîne montagneuse qui s'étend sur le côté Ouest du
pays. Il présente une diversité climatique importante ; tropical dans le nord, équatorial dans le
sud et une alternance de deux saisons sèches dans le centre. (Climat et météo Cameroun,
géographie Cameroun - Voyageurs du Monde). Le Cameroun appartient à l'espace CEMAC et
CEEAC (Cameroun, Note sur le secteur des transports).
Parmi les secteurs influents de l’économie camerounaise figure en bonne place celui des
transports. En effet, de par sa géographie et sa position, les transports dont le développement a
commencé depuis l’époque coloniale y jouent un rôle important sur le plan national et sous-
régional.
Le Cameroun compte 4 modes de transport : (i) Le ferroviaire qui est actif
essentiellement dans la partie centrale sud du pays ; (ii) L’aérien qui, avec 5 aéroports répartis
le long de l’axe sud-nord, assurent l’essentiel du trafic; (iii) Le maritime qui est actif sur la côte
atlantique à travers 3 ports, auxquels s’ajoutent peu de zones de navigation sur les cours d’eau
intérieurs ; (iv) le routier qui est de loin le mode le plus répandu/dynamique fournit près de 85%
de l’offre ; un accent particulier est donc mis sur leur qualité, leur mise en œuvre, et leur
évolution dans le temps (dégradations et méthodes correctives).
Les infrastructures routières de bonne qualité apparaissent ainsi comme un facteur clé
de succès pour le développement économique et social de nos pays. La maintenance de ces
infrastructures pour lesquelles des investissements importants sont consentis est un défi à
relever pour les pays, surtout pour ceux du tiers monde. Pour cela, la maitrise de leur mode
d'évolution et de dégradation est un élément incontournable.
Aussi, la description précise des défauts d'une chaussée sera incontestablement un des
éléments importants à prendre en compte pour définir l'état de la chaussée, établir le diagnostic
et choisir la technique d'entretien à mettre en œuvre. Mais cela suppose que ces descriptions
soient intelligibles pour tous et qu’en particulier dans le domaine de l'entretien des chaussées,
les agents chargés des inspections visuelles détaillées aient un langage commun permettant de
transmettre ce qui est observé sur la route.
Cependant, relever et décrire ne suffisent pas, il convient aussi de classer ces
dégradations et d'en apprécier les causes. C'est ainsi que ce catalogue a pour but de : donner
une définition précise aux différents défauts et les d'illustrer par des exemples photographiques
types ; présenter les causes les plus probables de ces dégradations de présenter leurs modes
d'évolution dans le temps et ; indiquer l'objectif d'entretien de chaque type de dégradation.
Pour réaliser ce travail, on a procédé à une recherche bibliographique approfondie afin
de recenser l'ensemble des dégradations aussi bien sur les chaussées revêtues que celles non
revêtue. De là, nous ressortons un plan axé autour de 4 grands chapitres. Le chapitre 1 qui parle
de l'aspect général du réseau routier Camerounais et des généralités sur la route, le suivant passe
en revue les dégradations des chaussées, le troisième parle des dégradations sur les chaussées
non revêtues et des chaussées revêtue et propose des solutions à ces différentes dégradations.
Le quatrième quant à lui porte sur une étude de cas qui a été faite dans la ville de Garoua dans
la région du Nord Cameroun.
CHAPITRE 1 :
GENERALITES
INTRODUCTION
Situé au creux du Golfe de Guinée, le Cameroun s'étend sur une superficie de 475442
km2. Il partage des frontières avec six pays : Le Nigéria à l'Ouest, le Tchad au Nord-Est, la
République Centrafricaine à l'Est, le Congo, le Gabon et la Guinée Équatoriale au Sud. Le pays
dispose également d'une façade maritime de 364 km sur l'Océan Atlantique au Sud-Ouest. La
partie Sud fait partie du massif forestier du bassin du Congo alors que le septentrion appartient
à la zone sahélienne. Son relief est globalement doux, hormis une chaîne montagneuse qui
s'étend sur le côté Ouest du pays. Le Cameroun appartient à l'espace CEMAC et CEEAC. (Note
sur le secteur du transport, Département des Transports, du Développement Urbain et des TIC,
2015)
Parmi les secteurs influents de l’économie camerounaise figure en bonne place celui des
transports. En effet, de par sa géographie et sa position, les transports dont le développement a
commencé depuis l’époque coloniale y jouent un rôle important sur le plan national et sous-
régional. Ils assurent la circulation des biens et des personnes pour la gestion administrative et
le développement du territoire, favorisent le transit en provenance ou à destination de ses 2
voisins enclavés que sont Tchad et la RCA, et permettent les échanges entre les espaces CEEAC
et DEDEAO. (Note sur le secteur du transport, Département des Transports, du Développement
Urbain et des TIC, 2015)
Le Cameroun compte 4 modes de transport (Routier, aérien, maritime, ferroviaire) ; la
route est le mode de loin le plus répandu/dynamique et fournit près de 85% de l’offre (Note sur
le secteur du transport, Département des Transports, du Développement Urbain et des TIC,
2015). Dans la suite du présent chapitre, il sera question pour nous de faire une présentation de
ce réseau qui, en tant que facteur de stabilité, joue un rôle important dans le développement
économique et social, le renforcement de la solidarité et de l'intégration nationales, la réduction
des disparités locales et l’ouverture régionale.
En ce qui concerne les autoroutes, le linéaire de 78,5 km qui figure dans les données du
ministère des Travaux publics intègre les 40 km (Yaoundé-Bibodi) déjà construits de
l’autoroute Yaoundé-Douala, destinée à relier les deux principales villes du pays. Depuis plus
de 6 ans, les travaux de construction des premiers 60 km de cette infrastructure (sur les 196 km
prévus) sont à la traîne.
Les routes nationales (N) qui relient essentiellement les chefs-lieux de région à la
capitale Yaoundé et le Cameroun au pays voisins, constituent l’ossature du réseau. Au
Cameroun, il en existe 18.
Les routes régionales (P) qui relient, à l’intérieur d’une région, les chefs-lieux
de département, à la capitale régionale.
Les routes rurales qui desservent les campagnes, les plantations, les zones industrielles
locales…elles permettent de relier les zones de production aux marchés locaux ou aux centres
de commercialisation.
6% du linéaire camerounais est bitumé soit 7 252,8 sur 121 501,5 km de route que le Cameroun
compte.
Dans le cadre de la mise en œuvre du pilier 2 du Plan d’action africain de la Décennie
d’action pour la sécurité routière, le Cameroun a entrepris le bitumage progressif des routes.
Selon un rapport de la Direction des études, des normes et de la planification (DENP) du
Ministère des travaux publics, dans le réseau routier national on a 21 973 kilomètres de routes
sur le réseau principal et près de 100 241 kilomètres de routes dans le réseau rural. Le réseau
principal compte 6 110 kilomètres de routes bitumées en 2017 (contre 4 061 kilomètres en
2013) et 15 863 kilomètres de routes en terre.
• Yaoundé - Bibodi : 60 km
• Yaoundé - Nsimalen : 20 km
• Kribi - Lolabé : 42 km (Ouverture à la circulation prévue en Octobre 20212)
• Bibodi - Douala : 136 km
Tronçons en projet
• Edéa - Kribi : 92 km
• Douala - Limbé : 70 km3
• Edéa - Bafoussam : 140 km
Longueur
ITINERAIRE Distance
bitumee
Classe
Région Autoroute Nationale Régionale Communale Total général
0 1 522 973 6 455 8 950,0
AD
1 208 2 825 17 205 21 278,0
CE 40
0 574 1 972 9 877 12 423,0
EN
0 1 529 1 630 19 754 22 913,0
ES
0 338 983 6 410 7 731,0
LT
0 955 1 348 8 531 10 834,0
NO
0 493 842 9 207 10 542,0
NW
0 339 1 400 8 964 10 703,0
OU
1 510 1 404 7 814 10 766,5
SU 38,5
0 902 546 3 913 5 361,0
SW
Total général 78,5 9 370,0 13 923,0 98 130,0 121 501,5
Tableau 3 : Linéaire (km) duréseau routier suivant la classe et la nature de la chaussée (Source :
MINTP/DPPN)
Nature Chaussée
Classe Route bitumée Route en terre Total général
78,5 0 78,5
Autoroute
4 570 4 800,0 9 370,0
Nationale
1 042 12 881,0 13 923,0
Régionale
1 562 96 568,0 98 130,0
Communale
Total général 7 252,5 114 249,0 121 501,5
Nature Chaussée
Région Routes Bitumées Routes en terre Total général
615 764 1 379
AD
756 412 1 167
CE
466 108 574
EN
563 1 179 1 742
ES
332 3 335
LT
543 517 1 060
NO
200 302 502
NW
304 26 330
OU
474 901 1 375
SU
317 588 905
SW
Total général 4 570 4 800 9 370
Nature Chaussée
Région Routes Bitumées Routes en terre Total général
… 973 973
AD
267 2 559 2 825
CE
95 1 877 1 972
EN
12 1 618 1 630
ES
138 845 983
LT
50 1 298 1 348
NO
57 785 842
NW
281 1 118 1 400
OU
142 1 262 1 404
SU
… 546 546
SW
Total général 1 042 12 881 13 923
I.1.4. TRAFIC
Le réseau routier est emprunté tous les jours par plusieurs catégories de véhicules parmi
lesquelles il y a :
➢ Les véhicules particuliers ;
➢ Les camionnettes et minicars ;
➢ Cars et autocars ;
➢ Camionnettes marchandises ;
➢ Camions à deux essieux ;
➢ Camions de plus de deux essieux ;
➢ Ensemble articulé ;
➢ Voitures hippomobiles ;
➢ Cycles et motocycles.
Une comparaison des résultats de comptage du trafic entre 1996 et 2002 montre une
croissance générale du trafic journalier moyen de 6,3% soit 1,02% par an en moyenne. Le
trafic est inférieur à 500 véh/ j sur la majorité du réseau. On ne rencontre un trafic supérieur à
2000 véh/j que sur 10,9% du réseau classé.
Le trafic routier moyen journalier varie entre 19 et plus de 7 000 véhicules, avec une
moyenne de 743 véhicules par jour pour l’ensemble des routes (année 2018), et de
1 700 véhicules par jour pour les routes bitumées. Les axes routiers les plus fréquentés sont :
Douala-Yaoundé, Douala-Bafoussam, Yaoundé-Bafoussam, Douala-Limbe, Bafoussam-
Bamenda et Bafoussam-Dschang.
La composition du trafic par type de véhicules est résumée dans le diagramme ci-dessous
avec une forte prédominance de voitures particulières et de taxi interurbain.
De façon générale, une chaussée est composée d'une suite de couches de matériaux aux
caractéristiques et aux fonctionnalités différentes mises en œuvre sur un support appelé sol
support ou sol de plate-forme.
Le vocable « route non revêtue » est commode pour distinguer les routes non revêtues
de celles qui le sont. Ce vocable concerne principalement les routes comportant une couche de
roulement en matériaux sélectionnés, et plus rarement, elle concerne des routes présentant une
couche de roulement en sol naturel.
Les chaussées non revêtues communément appelées chaussées en terre peuvent être
constituées par une ou plusieurs couches de matériaux. On peut trouver de bas en haut, au-
dessus des terrassements :
➢ La couche de forme
➢ La sous-couche (éventuellement)
➢ La couche de fondation
➢ La couche de base.
a. La couche de forme
Le sol-support est surmonté généralement par une couche de forme. L’ensemble sol-
support et couche de forme représente la plate-forme support de la chaussée. Elle est
généralement constituée.
La couche de forme a une double fonction.
➢ Pendant les travaux, elle assure d’une part la protection du sol-support contre la pluie et
les effets de cycle gel-dégel. D’autre part, elle permet la qualité du nivellement ainsi
que la circulation des engins.
➢ En service, elle permet d’homogénéiser les caractéristiques mécaniques des matériaux
constituant le sol ou le remblai et d’améliorer la portance à long terme.
Néanmoins, cette dernière peut dans certains projets se voir supprimée car inutile lorsque
les matériaux constituant le remblai ou le sol en place ont eux-mêmes les qualités requises.
b. La sous-couche
C'est un écran entre les matériaux mis en œuvre dans les terrassements et ceux employés en
couche de fondation ou de base lorsque la première n'existe pas. Selon le rôle qu'elle est appelée
à jouer, elle est dite sous-couche anti-contaminante ou sous-couche drainante et anticapillaire.
Elle doit avoir une granularité respectant la règle des filtres vis-à-vis du sol à savoir :
• D15 : maille du tamis laissant passer J5 % des matériaux du sol de la sous couche.
c. La couche de fondation
Elle repose directement sur une sous-couche ou sur le sol de plateforme. Elle est
généralement absente sur les routes camerounaises du fait que ces dernières reposent souvent
sur des sols de portance qui permettent de s'en passer. Elle est réalisée aux endroits marécageux
ou constitués de sols argileux. En général, seules les plateformes de CBR inférieur à 30
reçoivent une couche de fondation.
Elle est destinée à répartir les efforts dus aux charges sur le sol support. Celle-ci assure
la diffusion des contraintes afin de les ramener à un taux compatible avec la portance du sol de
forme. Les matériaux de la couche de fondation doivent être de qualité satisfaisante, sinon on
doit recourir à un traitement (amélioration ou stabilisation)
d. La couche de base
La couche de base supporte ici directement le trafic et n'est pas protégée contre les
intempéries ; ses propriétés sont donc différentes de celles d'une couche de base classique.
Toutefois, les chaussées en terre multicouches sont rares. Le corps de chaussée est
généralement constitué par une seule couche parfois appelée couche d'amélioration ou couche
de roulement.
Une couche d'amélioration idéale devrait :
➢ Avoir des caractéristiques mécaniques excellentes et durables afin de pouvoir supporter
longtemps des contraintes élevées (en particulier de cisaillement) et de résister à l'usure
➢ Présenter une surface toujours unie ;
➢ Dégager peu de poussière sous l'action du trafic ;
➢ Ne pas être glissante en saison de pluies ;
➢ Être résistante à l'érosion.
Les matériaux les plus utilisés (les plus gros éléments ont des dimensions comprises entre
10 et 60 mm et également les sables) sont généralement :
➢ Les graveleux latéritiques
➢ Les banco-coquillages:
Les routes revêtues concernent celles dont la couche de surface est constituée de
matériau bitumineux (enduit superficiel, enrobés denses ou béton bitumineux) ou de béton de
ciment.
En raison du trafic faible souvent enregistré sur les routes camerounaises et des
difficultés économiques, la structure des chaussées généralement rencontrées est en deux
couches :
➢ La couche de base
➢ La couche de surface ou revêtement.
Cependant, depuis quelques années, on note des efforts au niveau des investissements
qui se traduisent par l'apparition de structures plus complètes qui comportent en plus des deux
couches précitées une troisième voire une quatrième couche :
➢ La couche de fondation
➢ La sous-couche.
a. La couche de base
Elle repose sur la couche de fondation et constitue avec elle ce qu'on appelle les couches
d'assise. C'est la couche d'assise la plus proche du revêtement, raison pour laquelle elle reçoit
des contraintes et des déformations notables (contraintes verticales de compression importantes
et efforts de cisaillement d'autant plus importants que le revêtement est mince) qui font que les
matériaux utilisés doivent présenter de meilleures performances mécaniques que ceux utilisés
en couche de fondation.
Si la couche de base présente une rigidité trop élevée par rapport à celle de la couche de
fondation, il se produit un effet de dalle et des contraintes de traction apparaissent au niveau de
l'interface base-fondation causant ainsi des fissurations.
Ainsi, elle doit avoir un grand indice portant CBR. Le matériau utilisé doit présenter en
général un CBR supérieur à 80. Sinon il faudra procéder à un traitement soit avec un liant
hydraulique, soit avec un liant hydrocarboné.
b. La couche de surface
➢ La couche de liaison qui assure (quand cela est nécessaire) la liaison entre la couche de
roulement et l'assise. Elle peut être soit :
• Une couche d'accrochage qui comme son nom l'indique sert à accrocher la
couche de surface. Elle élimine ainsi tout risque de glissement à l'interface
des deux couches concernées et assure une continuité de l'ensemble. C'est
une pellicule de liant de l'ordre de 2 à 3 cm recevant toujours une couche
supérieure en enrobé. Le revêtement doit donc pouvoir dans son ensemble
résister aux efforts normaux (poids des véhicules) et aux efforts tangentiels
imposés par les pneumatiques (action des roues tournant, freinage). II doit
être aussi étanche que possible, pour protéger le corps de la chaussée contre
les infiltrations d'eau et posséder des qualités antidérapantes satisfaisantes.
Selon la nature de la surface de roulement, on peut les classer en deux grandes familles.
I.2.2.1. LES CHAUSSEES REVETUES
On peut les classer en six types à savoir : Les chaussées souples, les chaussées semi-
rigides, les chaussées rigides, les chaussées mixtes, les chaussées inverses, les chaussées
bitumineuses épaisses.
a. Les chaussées souples ou flexibles
Ces chaussées tiennent leur nom du fait qu'elles ont l'aptitude de se déformer sans se
rompre sous l'action des sollicitations. Elles distribuent les efforts de surface à travers les
couches de base et de fondation de façon que l'effort sur la plate-forme soit compatible avec la
résistance de l'infrastructure et du sol. Elles sont constituées d'une couche bitumineuse en
surface et d'une assise en matériau granulaire. L'épaisseur globale de la chaussée est
généralement comprise entre 30 et 60 cm et dépend du trafic souvent faible et du climat. La
structure type se présente comme suit
Chaussées souples
1. Couche de Surface en matériaux bitumineux
2. couche de base en matériaux granulaires
3. Couche de fondation en matériaux
granulaires
4. Plate-forme support
Encore appelées chaussées à assise traitée aux liants hydrauliques, elles se différencient
des chaussées souples par le fait que la couche de base doit être traitée au liant afin de lui
conférer une rigidité plus élevée. La chaussée ainsi obtenue supporte un trafic plus élevé et les
contraintes transmises au sol support sont aussi plus faibles d’une épaisseur variante
généralement entre 20 et 50 cm, la structure se compose d'un revêtement bitumineux, d'une
couche de base améliorée au ciment et d'une couche de fondation en matériaux granulaires
traités ou non. La structure type se présente comme suit:
Chaussées semi-rigides
1. Couche de surface en matériaux bitumineux
2. Couche de base en traitée au liant
hydraulique
3. Couche de fondation traitée ou non
4. Plate-forme support
Chaussées rigides :
1. Revêtement bitumineux mince (éventuelle)
1. Couche de base en béton de ciment
3. Fondation de béton maigre
4. Plate-forme support
Ces structures comportent une couche de roulement et une couche de base en matériaux
bitumineux (épaisseur de la base : 10 à 20 cm) sur une couche de fondation en matériaux traités
aux liants hydrauliques (20 à 40 cm). Les structures qualifiées de mixte sont telles que le rapport
de l'épaisseur de matériaux bitumineux à l'épaisseur totale de chaussée soit de l'ordre de 1/2.
Chaque couche assure une fonction bien déterminée :
➢ La couche de fondation traitée aux liants hydrauliques diffuse et atténue les efforts
transmis au sol support.
➢ Les couches bitumineuses ralentissent la remontée des fissures transversales de la
couche sous-jacente et réduisent les contraintes de flexion à la base de la structure tout
en assurant les qualités d'uni et de continuité. L'adhérence entre les couches
bitumineuses et les couches traitées aux liants hydrauliques est le point faible de la
structure. Elle peut être rompue par suite de dilatation différentielle entre les deux
couches et de l'action du trafic, entraînant alors une forte augmentation des contraintes
de traction à la base de la couche bitumineuse, qui peut ainsi périr par fatigue. La
structure type se présente comme suit :
Chaussées mixtes
1. Couche de surface en matériaux bitumineux
2. Couche de base en matériaux bitumineux
3. Couche de fondation traitée au liants
hydrauliques
4. Plate-forme support
Chaussées inverses
1. Couche de surface en matériaux bitumineux
2. Couche de base en matériaux bitumineux
3. Matériaux granulaires non traités
4. Couche de fondation traitée aux liants
hydrauliques
5. Plate-forme support
Ces structures sont composées d'une couche de roulement bitumineuse sur un corps de
chaussée en matériaux traités aux liants hydrocarbonés, fait d'une ou deux couches (base et
fondation). L'épaisseur des couches d'assise est le plus souvent comprise entre 15 et 40 cm.
Le fonctionnement des chaussées épaisses est d'autant plus différent de celui des chaussées
souples que l'assise est épaisse. La rigidité et la résistance en traction des couches d'assise en
matériaux bitumineux permettent de diffuser en les atténuant fortement les contraintes
verticales transmises au sol. La structure type se présente comme suit :
C'est une voie suffisamment large pour laisser passer les véhicules à moteur. Son
tracé est étroitement lié à la topographie du terrain dont elle épouse les caprices.
L'assainissement est très sommaire voire inexistant. Cette piste peut ne pas être
praticable en saison des pluies et la vitesse moyenne est de l'ordre de 25 à 50 Km/h.
b. La piste améliorée
Elle est par définition utilisable en toutes saisons. Cela suppose par rapport au
niveau précédant, certaines rectifications du tracé, la construction de remblais destinés
à mettre la chaussée hors d'eau dans les zones basses, la construction d'ouvrages d'art
capables de résister aux crues, et enfin la mise en place d'une couche de roulement qui
renforce la chaussée aux points faibles. La vitesse moyenne du trafic est de l'ordre de
50 à 60 Km/h.
c. La route en terre
C'est une route présentant les caractéristiques de tracés, de profils en long et en
travers plus élaborées. On porte une attention plus grande aux problèmes de pentes et
de rampes.
On circule encore sur le terrain naturel si celui-ci s'y prête, mais on n'hésite pas
à le renforcer par une couche d'amélioration en matériaux sélectionnés partout où des
faiblesses se manifestent ou risquent de se manifester. La chaussée peut aussi être
considérée comme une chaussée structurée, pouvant être revêtue plus tard. Elle est
capable de supporter un trafic relativement important avec des vitesses moyennes de 80
à 100 Km/h.
CONCLUSION
Depuis 1979 le réseau routier camerounais repose sur une classification en routes
nationales, provinciales, départementales ou rurales. Le classement d’une route détermine,
entre autres, la structure en charge de sa gestion dans le cadre de la décentralisation. (Note sur
le secteur du transport, Département des Transports, du Développement Urbain et des TIC,
2015)
Ce réseau routier est structuré en 2 groupes : le réseau des routes classées et le réseau
des routes rurales. Les routes classées comprennent : les routes nationales, les routes
provinciales et les routes départementales. Les routes rurales sont essentiellement en terre.
(Note sur le secteur du transport, Département des Transports, du Développement Urbain et des
TIC, 2015)
Toutefois, qu’elles soient revêtues ou non, il est à noter que sous certains facteurs, les
fonctions de base de routes camerounaises se trouvent diminuer suites aux altérations
auxquelles ces dernières sont exposées. La suite du présent devoir traitera de ces dégradations.
CHAPITRE 2 : ETUDE
DES DEGRADATIONS DES
CHAUSSEES
INTRODUCTION
La route est un élément essentiel au développement d’un pays tant sur le plan
économique que social. En fonction du niveau d’utilisation, du milieu dans lequel il se trouve
et même de la manière dont on l’utilise, cette infrastructure est le plus souvent sujette à de
nombreuses dégradations. Dans la suite du présent chapitre, nous intéresserons à la présentation
d’une part, des principales causes de ces dégradations, et d’autre part aux types de dégradations
le plus souvent rencontrées.
Se sont celles qui sont en rapport direct avec l’environnement de l’infrastructure et les
différents utilisateurs du réseau routier.
• Surcharge
La pratique de surcharge est un réel fléau. Les véhicules hautement surchargés portent
atteinte à l’intégrité physique de la chaussée et réduisent considérablement l’espérance de vie
de celle-ci car la route se délabre plus rapidement.
En effet, la norme de construction routière au Cameroun est basée sur une charge maximale
évaluée à 13 tonnes à l’essieu simple, 21 tonnes à l’essieu tandem et 27 tonnes à l’essieu tridem.
De même, la limite maximale totale d’un véhicule est arrêtée à 50 tonnes. Or, nous constatons
par exemple sur les routes nationales numéros 1 (Yaoundé – Maltam – Kousséri – Fotokol) et
10 (Yaoundé – Ayos – Bonis), que des grumiers surchargés au-delà de la norme y circulent de
manière récurrente, ce qui induit un délabrement prévisible à court terme. Le taux de surcharge
les plus élevés y ont été enregistrés en 2013, notamment 15,7% et 16, 7% respectivement.
• Les conditions climatiques
Dans le contexte camerounais, le paramètre le plus nuisible reste l’eau. Il attaque aussi bien
les routes revêtues que celles non revêtues. Il s'infiltre dans le corps de chaussée soit par
infiltration, soit par remontées capillaires.
En effet, nous savons que la teneur en eau d'un sol, si elle est trop élevée peut provoquer
des désordres importants en modifiant la portance ou en aggravant l'attrition de certains
matériaux comme les argiles contenues dans la latérite. Les matériaux traités avec les liants
hydrocarbonés sont particulièrement sensibles au phénomène de désenrobage. En effet l'eau
peut s'interposer entre les granulats et le liant lorsque la qualité du collage entre ces corps n'est
pas suffisante. Quand les accotements ne sont pas protégés, des ravinements sont très probables
par l'effet du ruissellement. Ils se manifestent sur les bords de la chaussée, perpendiculaires à
son axe, lorsque la pente traversée est trop forte
➢ Causes liées à la conception et à la mise en œuvre
Concernent les routes revêtues et touchent principalement les acteurs techniques impliqués
dans le processus de dimensionnement et de réalisation.
• La qualité des matériaux
Les caractéristiques des matériaux choisis pour la constitution des assises des chaussées
doivent répondre à certaines exigences minimales de qualité. En ce qui concerne le corps de
chaussée, plusieurs catégories de matériaux peuvent être utilisées et le choix est fonction de la
distance de transport, des moyens d’exploitation des gisements et de l’enveloppe financière. Le
défaut de l’un ou l’autre de ces paramètres amène souvent à utiliser des matériaux de qualités
inférieures et cela dans toutes les couches du corps de chaussée. Les répercutions (dégradations)
sont le plus souvent visibles peu de temps après.
Cette cause concerne principalement :
- Les granulats : qui présentent de mauvaises résistances mécaniques, de mauvaises
résistances au polissage et une adhésivité insatisfaisante.
- Les liants : qui se fissurent face aux sollicitations, accusent une mauvaise susceptibilité
thermique, une mauvaise adhésivité et un vieillissement rapide.
Même si la qualité du liant et des granulats est excellente, le dimensionnement bien fait,
une mauvaise réalisation au cours de la mise en œuvre, de la manutention ou de la consolidation
pourra se traduire par un ouvrage fini d'une qualité médiocre. Cette mauvaise mise en œuvre
concerne principalement :
- Une mauvaise adhérence entre couches ;
- Des couches non homogènes et non compactes ;
- Une surface non régulière et non uniforme.
Pour ce qui est de la gestion de l’entretien routier, elle est assurée au Cameroun par le
Ministère des Transports Publics. A la base, l’entretien routier a besoin de l’aide du Fonds
Routier chargé du financement et de l’entretien. Cet organe tire ses ressources à la fois de la
redevance de concession du péage routier, du produit des amendes, des dons et legs et de tous
autres produits ayant un rapport direct avec l’usage de la route. En 2014 par exemple, il a perçu
6 4802 milliards de FCFA, dont 5 770 milliards provenant des péages, 2 073 milliards
d’amendes, 1 959 milliards des taxes essieux et 55 000 des services connexes chargés du
financement de l’entretien routier 2. Quoiqu’élogieux, ces chiffres sont loin de refléter l’état
réel des routes camerounaises car cet argent d’un point de vue pratique n’est pas totalement
investi dans l’entretien et la réhabilitation des tronçons.
Elles caractérisent un état structurel de la chaussée, soit lié à l'ensemble des couches et
du sol, soit seulement lié à la couche de surface. Ce sont des dégradations issues d'une
insuffisance de capacité structurelle de la chaussée. On y trouve essentiellement les
déformations et les fissurations par fatigue.
CONCLUSION
Nous retenons que la chaussée, au cours de sa vie, subit plusieurs types de dégradations
qui peuvent être structurelles ou non structurelles ; lesquels sont principalement causés par le
trafic des véhicules lourds et les variations thermiques. Cependant, en fonction de la présence
ou non d’un revêtement sur la chaussée et même du type de revêtement, les dégradations
apparaissant sur une chaussée vont être différentes. La suite de notre travail s’intéressera à cet
aspect.
CHAPITRE 3 :
DEGRADATIONS SUR LES
CHAUSSEES
INTRODUCTION
Nous voyons donc l'intérêt que revêt des routes pérennes surtout dans l'état actuel de
notre développement et quand on sait que les projets routiers nécessitent d'importants
investissements.
C'est dans ce cadre que s'inscrit ce chapitre, car s'intéressant aux principales
dégradations des chaussées non revêtues et revêtues les plus fréquentes et les plus néfastes que
nous rencontrons de nos jours sur nos routes.
Figure 11 : les affaissements sur une chaussée à revêtement bitumineux (Source : Tristan Lorino)
Evolution : L'une des premières conséquences des affaissements est la rétention d'eau pouvant
entraîner une diminution de l'adhérence. Il s'en suit une infiltration d'eau dans le corps de
chaussée puis un désenrobage des granulats. La flache aboutit enfin à un faïençage évoluant
vers un nid de poule par départ de matériaux. La dégradation peut aboutir à une rupture de la
chaussée en saison des pluies.
A.1.1.2 L'orniérage
Définition et description : C'est une dépression localisée apparaissant sous le passage des
véhicules et pouvant affecter, soit la couche de roulement, soit le corps de chaussée et pouvant
s'étendre sur d'assez grandes longueurs. Dans certaines conditions, une ornière profonde est
dangereuse, la circulation y devenant risquée. Le phénomène est aussi fonction de la vitesse des
véhicules, des types de pneus, de l'usure des pneus, de la pente transversale de la chaussée, etc.
Figure 12 : Orniérage sur une chaussée à revêtement bitumineux (Source : Tristan Lorino)
Evolution : Les ornières sont parfois accompagnées de fissures qui sont d'autant plus ouvertes
que le défaut est profond. En effet, si l'eau pénètre dans le corps de la chaussée, l'orniérage va
s'accélérer et risque d'entrainer une fissuration et une rupture de la chaussée.
Figure 13 : Bourrelet sur une chaussée à revêtement bitumineux (Source :Saliou Lo et Massamba Ndiaye)
Causes : Fatigue de la chaussée due au passage de véhicules trop lourds pour la structure de la
chaussée, tassement des couches inférieures, défaut de compactage à la construction, entrée
d'eau entrainant une diminution de la portance du corps de chaussée, matériaux de mauvaise
qualité, qualité inadéquate du revêtement bitumineux, manque de liaison entre le revêtement
bitumineux et la couche sous-jacente.
Evolution : L'évolution du bourrelet est en rapport avec celle de l'orniérage. Ainsi, ils sont
fréquemment accompagnés d'extrusion de matériaux mous sous l'effet de la déformation et
d'une destruction progressive de la chaussée. Il peut aussi en résulter une fissuration et ou
arrachement de la couche de surface. Un défaut d'uni est aussi souvent constaté.
Figure 14 : Fissure transversale sur une chaussée à revêtement bitumineux (Source : Damien Lesbats, Henri
Pejouan)
Causes : Le retrait dû à la prise de l'assise traitée aux liants hydrauliques sous l'effet des
variations de température; la fissure remonte au travers de la couche de surface, un défaut de
mise en œuvre de la couche de roulement (par exemple un mauvais collage entre bandes lors
d'une reprise de répandage pour les fissures de joint), le vieillissement du liant ou une sensibilité
du bitume aux variations thermiques, la fatigue avancée de la chaussée due à la répétition des
efforts ou un sousdimensionnement d'une ou de plusieurs couches, la diminution de portance
du sol support (drainage déficient, défaut d'étanchéité de la surface).
Evolution : Les fissures transversales apparaissent soit directement en pleine largeur, soit au
droit du passage des roues des véhicules pour s'étendre sur la totalité du profil en travers. Elles
peuvent par conséquent augmenter avec le temps. D'abord fines, ces fissures peuvent se ramifier
avec épaufrement des lèvres et évoluent vers les faïençages, les flaches et les départs de
matériaux conduisant ainsi à une destruction généralisée ou localisée de la chaussée.
Causes : Mauvaise construction du joint longitudinal entre deux bandes d'enrobés, mouvement
différentiel dans le cas d'élargissement de la chaussée, fatigue de la chaussée due à une structure
insuffisante vis-à-vis du trafic ou une portance du sol support insuffisante, les caractéristiques
du sol : tassement, retrait du sol argileux à la suite d'une longue période de sécheresse
(Assèchement).
Evolution : Elles évoluent vers une épaufrure des bords de fissure favorisant la pénétration de
l'eau, une ramification puis un dédoublement de la fissure avec ouverture des lèvres liée au
départ de matériaux en bord de fissure. L'évolution aboutit à un faïençage à mailles fines, à un
orniérage et des nids de poules lorsque les fissures sont dues à une résistance insuffisante des
matériaux d'assise.
A.1.2.3 Le faïençage
Définition et description : Ensemble de fissures entrelacées ou maillées. Il s'agit d'un
ensemble de fissures entrelacées ou maillées, plus ou moins larges au niveau de la surface de
roulement. Les mailles peuvent apparaitre sous forme circulaire ou polygonale communément
appelée « peau de crocodile »
Figure 16 faïençage sur une chaussée à revêtement bitumineux (Source : Damien Lesbats, Henri
Pejouan)
Evolution : Si aucune opération d'entretien n'est effectuée, on assistera à une augmentation des
zones faïencées devenant plus serrées. Le faïençage évolue alors vers un départ de matériaux
(entrainant la formation de pelades ou encore de nids de poule) et/ou la chute de portance due
à la pénétration de l'eau dans le corps de chaussée.
Figure 18 : peignage sur une chaussée à revêtement bitumineux (Source : Saliou Lo et Massamba)
A.1.3.2 La pelade
Définition et description : Il s'agit d'un décollement du revêtement par plaques plus ou moins
grandes
Figure 19 : Pelade sur une chaussée à revêtement bitumineux (Source : Saliou Lo et Massamba)
Figure 20 : Indentation ou glaçage sur une chaussée à revêtement bitumineux (Tristan Lorino)
Evolution : Le phénomène évolue vers une accentuation de l'usure des gravillons résultant en
une chaussée de plus en plus glissante par temps humides. On assiste à une extension du
désordre dans les bandes de roulement, voire l'apparition d'ornières accompagnées de bourrelets
transversaux et longitudinaux.
Définition et description : Cavité dans la chaussée aux bords découpés qui se crée lorsque le
revêtement routier s’effrite et que les matériaux constitutifs du revêtement se dispersent. Ce
sont des désagrégations localisées du revêtement sur toute son épaisseur formant des trous de
forme généralement arrondie, au contour bien défini, de tailles et de profondeurs variables. Ils
représentent le stade final d'un faïençage, d'une flache, d'un plumage ou d'une pelade. Plus
qu'une gêne, ils constituent souvent en fait un danger sérieux pour la circulation et présentent
un réel inconvénient pour l'assainissement
Figure 22 : Dentelles de rives sur une chaussée à revêtement bitumineux (Source : Saliou Lo et Massamba)
Causes : Erosion de la couche de roulement à partir des bords de la chaussée, mauvais drainage
des eaux: l'effet de bord entraine une perte de portance aux abords de l'accotement, absence de
butée latérale, compactage insuffisant des rives, chaussée trop étroite: les véhicules circulent
sur les accotements, arrêts fréquents de véhicules sur les accotements, mauvaise courbure des
virages : les virages trop serrés obligent les conducteurs à emprunter les accotements entrainant
une usure transversale, vieillissement accentué du revêtement.
Figure 23 : Les réparations sur une chaussée à revêtement bitumineux (Source : Saliou Lo et Massamba)
Causes : défaut de mise en œuvre des matériaux d'apport (défaut de compactage fréquent).
Evolution : Elles sont identiques à celles qui prévalent pour les dégradations apparaissant à la
surface de la réparation.
A.1.4.1 Le ressuage
Définition et description : C'est une remontée du liant à la surface de la couche de roulement,
recouvrant particulièrement ou totalement les granulats et donnant un aspect noir brillant.
Lorsqu'il est très prononcé, il peut se former des plaques glissantes très dangereuses pour la
circulation.
Evolution : Le ressuage se manifeste d'abord par l'apparition des traces de roues sur la chaussée
en période de chaleur. Il évolue vers un décollement et un arrachement de la couche de surface
sous l'effet de la circulation. Il s'en suit un amorçage de nids de poule. Il y'a lieu de noter que
la chaussée devient glissante par temps humide.
.Figure 25 : Remontées de l’eau et des boues sur une chaussée en béton (Source : Saliou Lo et Massamba)
Causes : Pénétration et cheminement de l'eau entre les couches de chaussée, mauvais drainage
du corps de chaussée, manque de cohésion et sensibilité à l'eau du support, défaut d'interface
propice à la circulation de l'eau.
Définition et description : On distingue deux groupes de fissures : d'un côté les fissures
longitudinales, transversales et obliques et de l'autre les fissures en coin de dalle. Ce sont tous
des ruptures de dalle en deux morceaux, cependant les fissures en coin correspondent à une
intersection de la fissure avec les bords de la dalle formant ainsi un triangle dont les deux côtés
de l'angle droit sont les bords de la dalle.
Causes : Portance insuffisante (épaisseur trop faible de la dalle, résistance insuffisante du béton
à la traction, etc.), dégradation des conditions d'appui de la dalle (tassement ou érosion du sol
de fondation), Retrait thermique du béton en cas de sciage tardif, retrait hydrique, rupture par
fatigue de la chaussée sous l'effet de l'accumulation de contraintes de traction-flexion
excessives, espacement entre joints trop long, Gonflement ou retrait du sous-sol.
Définition et description : Ce sont des fragments qui se sont détachés de la masse du béton
aux abords des joints ou des fissures. Généralement cette dégradation affecte simplement une
partie de l'épaisseur de la dalle.
Figure 27 : Les épaufrures sur les chaussées en béton (Source : Saliou Lo et Massamba)
Définition et description : Il s'agit d'une dénivellation verticale entre les deux lèvres d'un joint
de dalle ou de bord de fissure.
Figure 28 : Les décalages de joint sur les chaussées en béton (Source : Saliou Lo et Massamba)
Evolution possible : Les décalages de joint induisent une modification des conditions de
fonctionnement de la dalle (transfert de charge) et à une altération de l'uni. Ils évoluent vers
une épaufrure des lèvres des joints ou des bords des fissures, des rejets de fine suite aux
infiltrations d'eau dans le corps de la chaussée, ainsi que vers une fissuration transversale ou
oblique.
A.2.4 LE POMPAGE
Evolution possible : Il évolue vers la formation de cavités dans les abouts de dalles. Ces cavités
font que le trafic lourd génère des battements de dalles qui accentuent les rejets de pompage. A
terme peuvent survenir la mise en escalier et la fissuration des dalles.
➢ Les déformations ;
➢ Les arrachements .
B.1 LES DÉFORMATIONS
Définition et description :
L’orniérage est une déformation permanente longitudinale de la chaussée caractérisée par un
tassement de celle-ci qui se crée sous le passage répété des roues . La formation d'ornières
s'observe principalement sur les routes à fort trafic (surtout de poids lourds), près des feux tricolores
et dans les carrefours giratoires.
Causes :
Les ornières sont très souvent causées par :
⬧ Le Sous dimensionnement de la chaussée
⬧ Le Compactage insuffisant lors de la mise en œuvre
⬧ L’Humidité importante dans les couches inférieures de la chaussée;
⬧ L’Absence ou l’insuffisance de drainage;
Évolution :
⬧ L'orniérage des routes les rend dangereuses, notamment par temps de pluie : l'eau
s'accumule et peut provoquer des aquaplanages (phénomène qui se produit quand
au moins une roue d'un véhicule perd de l'adhérence par rapport au sol en glissant
sur une surface aqueuse ) qui entrainent ainsi des accidents de la route .
⬧ Les ornières peuvent également être à l'origine de ravinements et de nids de poule
lorsque la couche de roulement présente des points faibles.
Définition et description :
Ce type de dégradation touche particulièrement les routes en terre quand celles-ci sont en
latérites. Elle consiste en une organisation des matériaux libres de la chaussée en bandes
perpendiculaires à l'axe de la route et se présente sous forme d'ondulations qui règnent le plus
souvent sur toute la largeur de la chaussée, mais parfois sur une partie seulement
Causes :
Évolution :
L'amplitude de l'ondulation croit dans le temps augmentant ainsi l'insécurité et la diminution
du confort. A long terme, elle évolue vers un arrachement des matériaux entraînant la formation
de nids de poule à la suite des premières pluies
Définition et description :
Ce sont des destructions localisées, sous forme de plastification du matériau du corps de la
chaussée sous l'effet conjugué du trafic et de l'eau (de ruissellement ou interne).
Causes :
⬧ Assainissement défectueux : ouvrages d'art en mauvais états ou inexistants se
traduisant par la présence de flaques d'eau sur la couche de roulement;
⬧ Utilisation de matériaux à prédominance argileuse: l'imbibition de la chaussée par
la présence d'eau rend la couche de roulement plastique. La surface commence à
devenir glissante et les roues des véhicules la marquent de plus en plus
profondément permettant ainsi à l'eau de stagner et de pénétrer plus amplement.
Évolution :
La destruction progressive de la chaussée est vite constatée si aucune opération
d'entretien n'est effectuée dès l'apparition des bourbiers. Ce qui provoquera l’enlisement des
véhicules (embourbement)
B.2.1 Le ravinement
Définition et description :
C'est l'érosion longitudinale (ravine longitudinale) ou transversale (ravine transversale) de
la chaussée causée par un écoulement qui se fait sur cette dernière à défaut de se faire dans le
réseau d'assainissement.
Causes :
⬧ Érosion de la surface de roulement par les eaux de ruissellement;
⬧ Pentes longues et/ou trop fortes permettant à l'eau d'atteindre la vitesse critique
d'érosion (vitesse au-delà de laquelle les phénomènes d'érosions commencent à se
manifester) ;
⬧ Matériaux peu cohérents donc sensibles à l'érosion;
⬧ Assainissement défectueux: fossé sous dimensionné, exutoires inexistants ou trop
rares
⬧ Mauvais entretien des accotements: la poussée anarchique de végétation entraine
une élévation du niveau des accotements par suite de l'accumulation de terres et de
débris végétaux, renvoyant ainsi l'eau sur la chaussée où el1e s'écoule
⬧ Ecoulement d'eau au niveau des ornières
Évolution
Définition et description :
Ce sont des cavités de forme arrondie à bords plus ou moins francs à la surface de la
couche de roulement. Ils se créent lorsque le revêtement routier s'effrite et que les
matériaux constitutifs du revêtement (enrobés bitumineux) se dispersent .Ils ont souvent
tendance à s'agrandir rapidement et à se propager en chapelets.
Causes :
⬧ Arrachements localisés de matériaux (cailloux) constituant par conséquent le point
de départ de la formation de nids de poule
⬧ Sol de plateforme de qualité insuffisante
⬧ Irrégularité et mauvais compactage du matériau de surface
⬧ Mauvaises conditions de drainage et d'assainissement
Evolution :
Le défaut croit avec le débit du trafic et avec l'agressivité des véhicules entrainant un
approfondissement et un élargissement des trous. Leur formation est d'autant plus rapide
et fréquente que la fondation est insuffisante et, par conséquent, les déflexions importantes
et les couches superficielles davantage sollicitées. Il s'en suit une accumulation d'eau
pendant la saison des pluies fragilisant ainsi le corps de la chaussée et constituant une
gêne pour la circulation.
Plus sommairement :
⬧ Approfondissement et élargissement des trous
⬧ Accumulation d’eau pendant la saison des pluies
⬧ Fragilisation du corps de la chaussée
Tableau 6 Solutions aux dégradations sur les chaussées a revêtements bitumineux (Arrachements)
DEGRADATION SUR LES CHAUSSEES REVETUES : CAS DES CHAUSSEES A REVETEMENTS BITUMINEUX
LES ARRACHEMENTS
Le désenrobage
L'Indentation ou Les Nids de
Le plumage La Pelade Les Dentelles de rives Les Réparations
le Glaçage poule
Le peignage
a) Bouchage aux enrobés
La méthode des emplois adaptés précédé d'une
couche d'accrochage à a) Découpage soigné
partiels qui consiste en : a) Bon compactage des
du contour de la
l'émulsion. couches et du sol support
- L'imperméabilisation L'application d'un dégradation,
SOLUTIONS
Tableau 7 Solutions aux dégradations sur les chaussées a revêtements bitumineux (Déformations , Fissurations , Mouvements de matériaux)
DEGRADATION SUR LES CHAUSSEES REVETUES : CAS DES CHAUSSEES A REVETEMENTS BITUMINEUX
LES MOUVEMENTS DE
LES DEFORMATIONS LES FISSURATIONS
MATERIAUX
Les Les
Les Les Les Remontées
Les Ornières Fissurations Fissurations Les Faïençages Le Ressuage
Affaissements Bourrelets de fines
transversales longitudinales
Dans le cas où le corps de la
chaussées n’est pas affectée :
a) la réfection localisée ou la
a) Le drainage d’a
réalisation d'un enduit
a) l'imperméabilisation a)L'Application chaussée
superficiel qui permet de
SOLUTIONS
a) Le rabotage et le reprofilage
a) Combler avec le produit en enrobé
SOLUTIONS
a) Le remplissage à la a) La reprise de
d'étanchéité lors de la réfection b) L'injection sous dalle
résine l'étanchéité des joints
des joints. c) La réfection de l'étanchéité
b) Une réfection partielle b)L'injection de coulis sous
b) Reprises au mortier de des joints
ou totale de la dalle dalle.
résine. d) L'amélioration du transfert de
charge et la réfection des dalles
Les Ornières La Tôle ondulée Les Bourbiers Le Ravinement Les Nids de poules
CONCLUSION
Nous pouvons retenir de cette partie que les dégradations sur les chaussées sont diverses.
En ce qui concerne les chaussées non revêtues nous notons principalement les fissurations et
les arrachements ; et pour les chaussées revêtues en plus de celles qui précèdent, nous avons les
déformations et les mouvements de matériaux.
CHAPITRE 4 : CAS
PRATIQUE
Dans le cadre de ce chapitre, nous allons présenter un cas pratique portant sur le
chantier d’une route avec chaussée rigide avec couche de revêtement en BCR. Le cas
particulier du type de dégradation que nous étudierons dans la suite est la fissuration.
INTRODUCTION
Le but de ce chapitre est de faire une étude des dégradations et de faire un cas pratique
de relevé de dégradations au Cameroun. Nous commencerons donc par une brève présentation
des méthodes d'évaluation utilisées dans ces rapports afin de mieux les comprendre pour une
bonne exploitation et ensuite procéder à l'étude proprement dite pour la région du Nord
Cameroun, dans la ville de Garoua, dans le cadre des travaux de coopération entre l’AFD et le
Cameroun à travers le projet C2 D « Capitales Régionales ».
➢ Réparations
Tableau 13: Niveaux de 2ravité des réparations
A partir de ces indices, on calcule l'indice visuel global établi sur une longueur donnée
de route et qui va la caractériser. L'indice est donc calculé à partir de trois groupes de
dégradations :
- fissuration et faïençage ;
- déformation et orniérage ;
- réparations.
On calcule d'abord un indice de fissuration If qui dépend de la gravité et de l'étendue de
la fissuration ou du faïençage sur la longueur de route considérée. Lorsqu'il y a à la fois
fissuration et faïençage on prend la plus forte des deux valeurs.
On calcule ensuite un indice de déformation Id qui de la même manière dépend de la
gravité et de l'étendue de la déformation et de l'orniérage.
La combinaison d’If et Id donne un premier indice qui qualifie la chaussée ; le cas
échéant celui-ci peut être corrigé en fonction de la gravité et de l'étendue de certaines
réparations.
On a indiqué en effet que certaines réparations masquaient une déficience de la chaussée
et étaient donc utilisées comme facteur aggravant dans l'estimation de la qualité de surface.
Après cette correction on aboutit à un indice global de dégradation Is qui qualifie la chaussée
sur la longueur choisie pour le calcul. L'Is varie de 1 à 7.
-Les notes 1 et 2 correspondent à de bons états de surface ne nécessitant pas (ou à la limite de
faire) de travaux.
-Les notes 3 et 4 correspondent à des états de surface assez moyens, suffisamment mauvais
pour déclencher les opérations d'entretien en dehors de toute autre considération.
-Les notes 5,6 et 7 correspondent à de très mauvais états de surface nécessitant de gros travaux
d'entretien ou de renforcement.
Le procédé adopté est identique au VIZIR et les dégradations sont notées comme suit :
➢ Tôle ondulée
Tableau 16: Niveaux de gravité de la tôle ondulée
IV.2. APPLICATION
Ce travail a été réalisé par l’Ingénieur SEUNKOUA MBEGZE Pierre dans le cadre des
travaux liés à son mémoire de fin d’étude ; stage qui a été fait dans la ville de Garoua au Nord
Cameroun.
a) Définition
Le BCR est un béton raide d’affaissement nul, constitué du ciment, de granulat, d’eau
et d’adjuvants dont la mise en place nécessite un compactage externe pour être bien consolidé.
Le BCR est soumis au même critère de dimensionnement qu’une dalle de béton. Le
BCR est une structure rigide contrairement au béton bitumineux qui est souple, cette rigidité
lui confère une grande résistance et une bonne durabilité. Il est donc adapté aux charges des
équipements lourds. Il a été prouvé qu’un mélange de BCR avec une teneur en liant de 300 kg/
et un rapport E/C d’environ 0.35 peut développer une résistance en compression à 28 jours de
40 MPa et une résistance en flexion de 5 MPa à 3 jours.
L’utilisation du BCR en route se fait à 2 niveaux :
▪ Le liant
Son utilisation répond à pas mal d’exigences parmi lesquelles la résistance mécanique, les
critères de durabilité exigées ainsi que les contraintes économiques telles que la disponibilité,
les coûts des ajouts et du transport….
Le liant est de type hydraulique, fin, pulvérulent et peut être :
• Le ciment Portland : CPA-CEM J, CPI-CEM II dont la classe varie en fonction des
performances voulues.
• Les ciments en forte teneur en laitier ou en cendre : CHF-CEM III, CLK-CEM III,
CPZCEM IV, CLC-CEM V. Ces ciments présentent un début de prise plus lent et
un durcissement plus progressif et permettent d’améliorer les propriétés
mécaniques du BCR.
Le dosage classique d’un mélange de BCR est de 200 à 350 kg/, soit une teneur en liant
de 10 à 15% de la masse totale des constituants secs.
Il faut noter qu’une teneur trop élevée de ciment favorise une apparition rapide des fissures,
augmente le coût de production et ne permet pas nécessairement une augmentation des
performances.
▪ Les granulats
Ils occupent 75 à 85% du volume total d’un mélange de BCR, ils jouent un rôle de
remplissage et ont une grande influence, de par leurs caractéristiques physiques, chimiques et
mécaniques sur les propriétés du BCR frais et durci.
Pour limiter un problème de ségrégation et en vue de meilleure qualité de surface, la
dimension maximale du granulat D doit être inférieure à 20 mm. Le fuseau granulométrique
doit être divisé en plusieurs fractions (exemple : 0/3-3/8-8/16).
Toutes les fractions granulométriques doivent avoir un indice de concassage supérieur à
30% dans le cas d’un trafic trop faible et environ 100% dans le cas d’un trafic élevé. Ces
granulats ont un indice de plasticité non mesurable et une teneur en matière organique inférieure
à 0.2%.
▪ L’eau
Le BCR étant un béton sec à affaissement nul, sa teneur en eau doit être faible. Elle est de
l’ordre de 4 à 6%, fixé par le laboratoire lors de l’essai Proctor modifié. Quant à la teneur en
eau au chantier, on doit tenir compte des conditions atmosphériques et de transport.
L’eau est de qualité potable avec une teneur en sels dissous inférieurs à 1 g/l et une teneur
en matière de suspension inférieure à 0.5%.
Il faut noter qu’un excès d’eau entraine une instabilité rendant l’ensemble défectueux tandis
qu’un manque d’eau entraine des défauts de prise localisée.
▪ Les adjuvants
Les adjuvants sont utilisés dans le but de faciliter la mise en œuvre du BCR, d’adapter leur
fabrication au temps froid ou au temps chaud, de réduire les coûts de mise en œuvre, d’améliorer
les propriétés du BCR durci voir même de lui conférer des propriétés nouvelles.
d) Intérêts du BCR
Il s’agit d’un revêtement en béton, donc robuste et durable, même sous l’action de très
lourdes charges dans des conditions défavorables. De plus, c’est un revêtement dont la mise en
place s’exécute rapidement selon des techniques appropriées. Combiné à un coût de réalisation
peu élevé, sa longévité et le peu d’entretien qu’il exige en font une solution économique de
bonne valeur.
La grande résistance de la chaussée en béton compacté au rouleau élimine les problèmes
courants et coûteux, traditionnellement associés à la chaussée souple.
Tableau 21: les atouts et conséquences du BCR
Atouts Conséquences
Forte résistance à la flexion Supporte de lourdes charges répétées sans s’affaisser
et répartit la charge sur la couche de forme aux
endroits où celle-ci est moins ferme, ce qui réduit les
frais d’entretien.
Forte résistance à la compression Supporte les charges concentrées lourdes et l’impact
de matériel minier, industriel et militaire lourd.
Forte résistance au cisaillement Elimine l’orniérage et les réparations qui s’en
suivent.
Haute densité, Faible absorption Garantit une excellente durabilité en dépit des gels
dégels et élimine les infiltrations à travers le
revêtement.
Faible teneur en eau, faible rapport E/C Augmente la résistance, réduit la perméabilité et
accroît la durabilité et la résistance aux attaques
chimiques.
Emboitement solidaire des granulats Assure une forte résistance au cisaillement au niveau
des joints et des fissures désordonnées, ce qui
empêche les déplacements verticaux ou les cassures.
Ni armatures d’aciers, ni goujons Accélère et simplifie la mise en place, réduit le coût
et élimine le besoin de mesures destinées à limiter la
corrosion de l’armature d’acier.
Ni coffrage, ni finition Accélère les travaux, réduit le coût et la main
d’œuvre.
Ni joints moulés, ni traits de scie Accélère les travaux, réduit le coût (on peut, pour
une meilleure apparence, faire des traits de scie dans
le revêtement).
Surface rigide, durable et claire Résiste à l’abrasion, élimine la couche de roulement
et réduit donc le coût. La clarté de la surface réduit
les besoins d’éclairage dans les parcs de
stationnement et aires de stockages.
▪ Granulats
Poids Densité
Coefficient Equivalent Propreté Los Micro-
Désignation spécifique apparente
d’aplatissement de sable sup. Angeles Deval
(t/m3) (t/m3)
Sable rivière
2.605 1.622 / 94.7 / / /
babla
Sable
2.693 1.602 / 60 / / /
concassé
5/15 2.644 1.401 17 / 99.1 25 8
8
15/20 2.63 1.435 11 / / 23.5
▪ Liants hydrauliques
Le liant hydraulique utilisé est le ciment Portland CEM II 42.5 R de DANGOTE. Les
résultats des essais d’identification des ciments sont récapitulés dans le tableau ci-dessous :
Tableau 23: Caractéristique des liants hydrauliques
▪ Granulométrie optimale
La courbe de référence de « Talbot-Fuller-Thompson (T-F-T) » à compacité maximale est
représentée par l’équation suivante :
On détermine les quantités respectives des différents composants. Ces matériaux ont, suivant leur
masse volumique, un certain volume dans le BCR.
Le schéma suivant donne la compacité ɣ en fonction de D, la consistance et du serrage.
Pour un dosage en C en ciment donnée et connaissant les volumes absolus et poids spécifiques des
agrégats le tableau suivant donnent les formules de calculs de proportion massiques des
constituants :
Tableau 25: Proportion massique et volume absolue du mélange
▪ Composition du mélange
Pour hypothèse, nous avons considéré le BCR comme un béton ferme qui se met en œuvre par
une vibration puissante. De ce fait, pour un D max = 20 mm, la compacité ɣ (en lisant l’abaque)
est : ɣ = 0.751 m3
En variant le dosage en ciment de 12 à 14% de la masse totale sèche du BCR, nous avons retenus
les formules (masse sèches) suivant :
Les courbes Proctor modifié des différents mélanges sont tracées sur les graphiques suivants :
Les référence Proctor des mélanges sont résumées dans les ci-dessous :
Tableau 27: Référence Proctor du mélange
Le but du serrage du BCR est d'obtenir la plus haute masse volumique sèche possible.
L'objectif est toujours d'atteindre une configuration serrée des gros granulats. La vibration doit
être appliquée d'une façon uniforme à toute la masse et sur toute la surface du BCR. La méthode
de confection des éprouvettes BCR vu dans ce rapport est le compactage manuel (OPM).
Pour compacter le BCR au laboratoire, nous avons utilisé l’essai Proctor Modifié qui consiste
à compacter dans un moule de dimension définie avec une dame de poids et de hauteur de chute
Haute
Haute Volume Nb de Energie total
Masse Diamètre ur utile
Type de ur de du coups/ Nb de de Compacit
Martea de moule du
moule chute matéria couch couche compactage é
u (kg) (cm) moule
(cm) u (cm3) e (KJ/m3)
(cm)
15.2*15.
4.535 45.7 15.2 11.6 2105 56 5 2757 100%
2
16*32 4.535 45.7 16 32 6434 66 13 2764 100%
Au regard des résultats obtenus en laboratoire, les formules FAD, FBD et FCD étudiées
avec les granulats de la carrière de Maroua, le mélange des sables de Babla et du sable concassé
de Croisière donnent des résultats aux écrasements éprouvettes béton à 7 jours pour les formules
FBD et FCD égalent à 30 MPA, conforment aux CCTP.
La formulation FBD a été retenue vue la qualité des résultats qu’elle fournit
Formule FBD dosée à 280 kg/m3 :
Constituants dosé en kg
Sable de rivière 0/4 310,70
Sable concassé 0/5 747,30
Concassé 5/15 736,3
Concassé 15/20 241,8
Ciment CEM II 42,5 280
Eau 126
Chryso tard 1,20
Densité du béton 2454
La mise en œuvre du BCR se fait en présence d’un chef d’application BCR et d’une
équipe expérimentée et dynamique car elle se fait avec beaucoup de professionnalismes pour
avoir les résultats escomptés après durcissement. Le BCR est formulé à la base technique
annexe de Djamboutou et est transportée dans un camion couvert pour maintenir la teneur eau
constante. La plateforme d’application doit être nettoyée et humidifiée, les autres phases
D’application sont décrites sur les figures suivantes :
- Les fissures passives ou bénigne qui ne constituent pas un danger pour la structure
de la chaussée ;
- Les fissures longitudinales : elles peuvent provenir d’un retrait latéral du béton ou
d’une flexion latérale de la dalle, d’un tassement du remblai vers le bas ou les côtés,
d’un manque de capacité de support, d’un joint longitudinal scié en ret ard ou de
sols expansifs sous le centre de la dalle.
Figure 40: Fissure longitudinale : Luc GAGNON, Techniques Routières, mars 1981
Figure 41:
fissures
transversales : Luc GAGNON, Techniques Routières, mars 1981
- Les fissures de coin : ce sont des ruptures du coin de la dalle en forme de triangle, les
deux côtés de l’angle droit étant les bords de la couche de revêtement formés par les
joints ou non. Elle mesure en général 30 à 60 cm.
Figure 42: Fissure de coin : Luc GAGNON, Techniques Routières, mars 1981
Figure 43: Fissure diagonale : Luc GAGNON, Techniques Routières, mars 1981
- Les fissures aléatoires : ce sont des fissurations maillées qui entrainent des
dénivellations multiples et le morcellement de la chaussée. Elles peuvent provenir
d’une rupture par fatigue ; d’un mouvement de masse de l’assiette ; d’une surcharge ou
d’un affouillement de fondation.
Figure 44: Fissures aléatoires : Luc GAGNON, Techniques Routières, mars 1981
➢ Suivant la taille :
- Les microfissures : elles ont une largeur inférieure à 0.2 mm et restent superficielles.
Elles ne présentent pas à priori de danger pour la chaussée.
- Les fissures fines : elles font entre 0.2 et 2 mm de large. Elles ne présentent pas de
danger sauf, si elles évoluent où se multiplient.
Fissuration
La fissuration est l’apparition des fissures sur le BCR.
Type de fissuration :
Conséquences
Les conséquences des phénomènes de fissuration sont diverses et peuvent évoluer jusqu’à
une destruction (ruine ou désuétude structurale) générale ou localisée de la chaussée.
En effet, avec l’apparition des fissures, l’imperméabilité de la chaussée se réduit, le
revêtement perd alors son rôle protecteur et la teneur en eau résiduelle de la chaussée subit de
grandes variations au cours de l’année.
Il est également à noter qu’à travers les fissures, il peut y avoir remontée d’eau, de boute
ou de fines sous l’effet du trafic.
b) Discontinuités
Une discontinuité est un point singulier qui existe dans le corps du BCR ou qui lui est
contigu.
On distingue deux types de discontinuité :
- Discontinuité extérieure.
Discontinuité intrinsèque
De ce fait, le BCR ne peut pas avoir les caractéristiques requises sur ton étendu. Les
zones de discontinuités deviennent ainsi des zones de faiblesse où apparaissent les fissures.
Discontinuité extérieure
• Discontinuités latérales : les bordures, les vides, les ouvrages contigus
Figure 47: Discontinuité crée par des ouvrages contigus: longrine et interruption terre-plein-central
• Discontinuités verticales :
- La couche support : le BCR repose sur le sol-ciment aux caractéristiques :
Module EV2 > 200 𝑀𝑃𝑎
Coefficient K< 1.5
- L’épaisseur du BCR : 20 Cm
- La largeur du BCR : elle varie de 6 à 7 ml sur la section courante de la route et
pouvant aller jusqu’à 10 ml au niveau des amorces.
L’application du BCR n’est pas faite de manière continue : pour revêtir une voie, on tire
le BCR sur un côté d’abord sur une certaine distance avant de tirer l’autre côté. Il se crée
naturellement une discontinuité horizontale entre les deux compartiments du BCR.
Matériel :
Pour bien mener cette étude, il faudra le matériel suivant :
- Un mètre ruban ;
- Un balai ;
- Un signaleur ;
- Une voiture ;
Méthodologie d’étude :
L’étude sera décomposée en trois phases comme suit :
• Phase préparatoire
Les mesures se feront sur les deux extrémités de la fissure (coté terre-plein-
central et coté trottoir)
• Phase de traitement des données
- Conclusion
Extrémité Extrémité
gauche de la Distance droite de la Distance
coté voie PK fissure En fissure En Cm
droit B4 0+492
Interruption
droit 0+506
B4 TPC Joint bordures 0
droit B4 0+510 Joint bordures 1 Joint bordures 22
droit B4 0+520 Joint bordures 19 Joint bordures 20
droit B4 0+528 Joint bordures 7 Joint bordures 45
droit B4 0+541 Joint bordures 30 Joint bordures 23
droit B4 0+552 Joint bordures 22 Joint bordures 18
droit B4 0+561 Joint bordures 21 Joint bordures 45
droit B4 0+570 Joint bordures 2 Joint bordures 10
droit B4 0+579 Joint bordures 31 Joint bordures 11
droit B4 0+590 Joint bordures 30 Joint bordures 37
droit B4 0+602 Joint bordures 37 Joint bordures 42
droit B4 0+611 Joint bordures 26 Joint bordures 40
droit B4 0+615 Joint bordure 50 Joint bordures 48
droit B4 0+625
droit B4 0+638 Joint bordures 32 Joint bordures 1
droit B4 0+651 Joint bordures 13 Joint bordures 49
droit B4 0+653 Joint bordure 6 Avaloir
droit B4 0+660 Joint bordure 2 Joint bordures 49
droit B4 0+669 Joint bordure 0 Joint bordures 32
droit B4 0+680 Joint bordure 24 Avaloir
droit B4 0+698 Joint bordure 6 Joint bordures 40
droit B4 0+709 Joint bordure 17 Joint bordures 6
droit B4 0+717 Joint bordure Avaloir
droit B4 0+729 Joint bordure 0 Joint bordures 25
droit B4 0+741 Joint bordure 19 Joint bordures 0
Interruption
droit 0+796
E2 TPC Avaloir
droit E2 0+798 Joint bordures 40 Joint bordures 50
droit E2 0+800 Joint bordures 38
droit E2 0+802 Joint bordures 8 Joint bordures 2
droit E2 0+807 Joint bordures 42 Joint bordures 30
droit E2 0+811 Joint bordures 9 Joint bordures 40
droit E2 0+813 Joint bordures 4 Joint bordures 36
droit E2 0+817 Joint bordures 32 Joint bordures 45
droit E2 0+823 Joint bordures 47 Joint bordures 17
droit E2 0+826 Joint bordures 6 Joint bordures 45
droit E2 0+828
droit E2 0+832 Joint bordures 47 Joint bordures 49
droit E2 0+836
droit E2 0+837 Joint bordures 34 Joint bordures 39
droit E2 0+840 Joint bordures 8 Joint bordures 8
droit E2 0+842 Joint bordures 20
droit E2 0+844 Joint bordures 10 Joint bordures 32
droit E2 0+845
Interruption
droit 0+847
E2 TPC Joint bordures 26
Interruption
droit 0+850
E2 TPC
Interruption
droit 0+850
E2 TPC
Interruption
droit 0+853
E2 TPC
Interruption
droit 0+854
E2 TPC
Interruption
droit 0+859
E2 TPC Joint bordures 15
droit E2 0+864 Joint bordures 27 Joint bordures 45
droit E2 0+867 Joint bordures 18 Joint bordures 14
droit E2 0+991
droit E2 0+995
droit E2 1+002
droit E2 1+006
droit E2 1+011
droit E2 1+015
droit E2 1+017
droit E2 1+025
droit E2 1+031
droit E2 1+034
droit E2 1+038
droit E2 1+046
droit E2 1+054
droit E2 1+068
droit E2 1+072
droit E2 1+077
droit E2 1+081
droit E2 1+083
droit E2 1+085
droit E2 1+089
droit E2 1+092
droit E2 1+096
droit E2 1+100
droit E2 1+107
droit E2 1+114
Interruption
droit 1+122
E2 TPC Avaloir
droit E2 1+129 Joint bordures 17 Joint bordures
droit E2 1+136 Joint bordures 40 Joint bordures 46
droit E2 1+148 Joint bordures 38 Joint bordures 18
droit E2 1+156 Joint bordures 28 Joint bordures
droit E2 1+162 Joint bordures 42 Joint bordures 17
droit E2 1+165 Joint bordures 2 Joint bordures 41
IV.4. RESULTATS
➢ Sur l’ensemble des fissures étudiées, 5% aboutissent sur les longrines et 4% sur le terre-
plein central ;
➢ 10% des extrémités (gauches ou droites indépendamment) aboutissent sur les avaloirs ;
➢ 81% de fissures sont directement liées aux bordures, ce qui semble être logique
puisqu’on retrouve des bordures sur pratiquement tout le linéaire de la voie.
Histogrammes des distances mesurées par rapport aux joints des bordures
Les figures suivantes regroupent en classe de 10 les mesures effectuées entre les
extrémités des fissures et les joints des bordures. Cette représentation des données vise à
déterminée la classe de distances où l’on enregistre plus de fissures.
➢ Ces deux histogrammes montrent une répartition presque uniforme des distances
mesurées entre les extrémités des fissures et les joints des bordures, bien qu’on
observe de légers sommets dans l’intervalle de distances [0 ;10] cm ;
Commentaires
L’écart maximal qu’il peut avoir entre 2 fissures (gauche et droite) est de 13 cm. Ce qui
signifie que si on a :
𝑎 = 𝑙𝑎 𝑑𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒 𝑙 ′ 𝑒𝑥𝑡𝑟é𝑚𝑖𝑡é 𝑔𝑎𝑢𝑐ℎ𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑓𝑖𝑠𝑠𝑢𝑟𝑒 𝑒𝑡 𝑙𝑒 𝑗𝑜𝑖𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑏𝑜𝑟𝑑𝑢𝑟𝑒𝑠
𝑏 = 𝑙𝑎 𝑑𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒 𝑙 ′ 𝑒𝑥𝑡𝑟é𝑚𝑖𝑡é 𝑑𝑟𝑜𝑖𝑡𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑓𝑖𝑠𝑠𝑢𝑟𝑒 𝑒𝑡 𝑙𝑒 𝑗𝑜𝑖𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑏𝑜𝑟𝑑𝑢𝑟𝑒𝑠
Alors b=a ± 13cm
Mesure des écarts entre les extrémités d’une même fissure ayant ses deux extrémités sur
les bordures
Posons :
𝑎 = 𝑙𝑎 𝑑𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒 𝑙 ′ 𝑒𝑥𝑡𝑟é𝑚𝑖𝑡é 𝑔𝑎𝑢𝑐ℎ𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑓𝑖𝑠𝑠𝑢𝑟𝑒 𝑒𝑡 𝑙𝑒 𝑗𝑜𝑖𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑏𝑜𝑟𝑑𝑢𝑟𝑒𝑠
𝑏 = 𝑙𝑎 𝑑𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒 𝑙 ′ 𝑒𝑥𝑡𝑟é𝑚𝑖𝑡é 𝑑𝑟𝑜𝑖𝑡𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑓𝑖𝑠𝑠𝑢𝑟𝑒 𝑒𝑡 𝑙𝑒 𝑗𝑜𝑖𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑏𝑜𝑟𝑑𝑢𝑟𝑒𝑠
L’histogramme ci-dessus représente le nombre de fissures en fonction de l’écart calculé
|𝑎 − 𝑏|.
Commentaire
Il vient que 98 fissures soit 41% des fissures (dont les deux extrémités aboutissent sur
les bordures) ont cet écart compris entre 0 et 10 cm contre 23% de fissures dans l’intervalle
[10 ;20] Cm.
Conclusion de l’étude
L’objet de cette étude est de déterminer l’influence des discontinuités sur la fissuration
du BCR. Nous avons fait des levées sur le terrain, analyser les données puis en extraire les
résultats. Il en ressort que les discontinuités ont une influence remarquable sur la
fissuration du BCR. Aussi, nous avons abouti à un résultat selon lequel le point de départ et
d’arrivée d’une même fissure forme un couple qui commande le comportement des fissures.
L’étude des fissurations est un sujet complexe qui nécessite d’être approfondie en
prenant en compte d’autres paramètres telle que la date de mise en œuvre du BCR.
IV.5. RECOMMANDATIONS
Ces recommandations sont liées directement à notre cas pratique. Nous recommandons donc :
❖ Lors de la mise en œuvre du BCR, des joints de séparation sont placés à distance
variables entre 100m et 200m dans le but principal de réduire la propagation des
dégradations qui vont être observées sur chaque plaque.
Nous recommandons de réaliser deux planches d’essai de BCR avec et sans joint
de séparation sur une même longueur ; celles-ci seront soumises aux mêmes efforts
pendant leur durée de vie.
❖ Dans le cadre de notre chantier, les joints de bordure ont été préfabriqués et installés le
long des bordures créant ainsi des zones de discontinuités entre deux joints successifs
qui sont des points de naissance des discontinuités sur notre chaussée.
Nous proposons donc de faire couler ces joints sur place, pour observer une
nouvelle approche de mise en œuvre.
CONCLUSION
Ainsi, à travers ce chapitre, on a pu mettre en application la fiche/le catalogue de
dégradation que nous nous sommes fixés sur quelques tronçons du chantier de route de la ville
de Garoua. Cependant les méthodes VIZIR et VIZIRET, utilisées pour la quantification des
dégradations, n'adoptent pas les mêmes classifications que le catalogue.
A titre d'exemple, selon la méthode VIZIR, les fissurations sont traitées avec le faïençage. Ce
qui n'est pas en conformité avec notre classification où nous avons traités les fissurations avec
les discontinuités. Toutefois, il en est ressorti une bonne représentativité de ces dégradations
sur l'ensemble de ces tronçons et des techniques d'entretien ont pu être proposées en fonction
des indices de surface (pour les chaussées revêtues) et des indices de qualité structurelle (pour
les chaussées non revêtues).
CONCLUSION GENERALE
Cette étude avait pour objectifs, une présentation des principales dégradations des
chaussées et leurs solutions et un relevé des différents modes d’évaluation de celles-ci.
Pour y arriver, une recherche bibliographique assez étendue a été nécessaire. On a donc
pu observer qu’il existe pour les chaussées revêtues quatre grandes familles de dégradation :
les fissurations, les déformations les arrachements et les mouvements de matériaux ; et pour les
chaussées non revêtues, 2 grandes familles de dégradation à savoir les déformations et les
arrachements.
Aussi, un problème de concordance s'est posé avec les méthodes de quantification des
dégradations jusqu'ici utilisées. En effet, la classification en famille proposée ne correspond pas
avec celle utilisée par ces méthodes et certaines dégradations proposées ne s'y trouvent pas.
Nous avons donc trouvé judicieux d’expérimenter une méthode pour les chaussées rigides de
BCR afin d’apporter des solutions aux problèmes de fissuration et de discontinuités rencontrées
dans notre cas pratique. A l’issu de celui-ci et dans un souci d’optimisation, nous avons émis
les recommandations suivantes : faire deux planches d’essais (une avec des joints de séparation
et un autre sans) afin de mieux étudier l’apparition des fissures et d’en déterminer les causes ;
faire le coulage des joints de bordure in situ pour réduire à ce niveau le point de naissance des
fissures ; et enfin avoir une meilleure maîtrise de la technologie mise en place.
La poursuite de cette étude à travers des applications pratiques serait utile pour la
détermination d'une stratégie permettant d'obtenir à long terme, malgré les contraintes
budgétaires, le meilleur état de réseau.
Il devrait être alors possible de répondre avec plus d'arguments à la question : faut-il
entretenir les chaussées les plus dégradées en limitant les interventions sur les chaussées
faiblement dégradées, ou au contraire maintenir l'entretien préventif sur les chaussées jugées
saines en n'assurant que la sécurité et la viabilité sur les chaussées nécessitant de gros travaux
de réhabilitation ? (Ndéye Bigué Dieng MBOUP, Analyse critique de la stratégie d'entretien du
réseau routier revêtu au Sénégal, Juillet 2004).
ANNEXE
compacte à l'aide d'un petit compacteur vibrant ou une dame à la main jusqu'à égalisation de la
surface environnante.
L'application d'enduits superficiels permet de redonner à la chaussée son étanchéité
ainsi qu'une amélioration de l'uni de surface. La mise en œuvre doit alors respecter la succession
suivante d'opérations :
• répandage d'une couche de liant;
• répandage d'une ou de deux couches de granulats ;
• compactage de l'ensemble.
Enfin notons que la technique des emplois partiels exposée précédemment est aussi utilisable
Le bouchage de nids de poule consiste à rendre à la chaussée son état initial en
rebouchant les nids de poule dès la constatation de leur apparition. Il procède par découpage
(bords verticaux), élimination des parties non liées (ce qui implique décapage et nettoyage),
accrochage (épandage d'émulsion), remplissage, compactage (intense) et enfin traitement de la
surface.
Le sablage est une technique qui permet de réparer les surfaces présentant un ressuage.
Le traitement consiste à un répandage d'un sable grossier (jusqu'à 6mm) sur la surface et à
l'étaler à l'aide d'un balai pour que la surface soit recouverte de manière uniforme, Le cylindrage
consiste alors à compacter légèrement la surface ainsi recouverte.
La réfection des dalles correspond à une réhabilitation générale de la chaussée
atteignant la fin de la durée de vie qui se traduit par la généralisation de la fissure transversale,
en coin, longitudinale voire multiple et une dégradation de l'uni (décalage de dalle). Elle
consiste à une reprise totale de la chaussée (dalle et/ou fondation).
Le renforcement d'une chaussée rigide admet trois solutions possibles. D'abord il y'a la
mise en œuvre d'une surépaisseur de béton. Cette solution n'est envisageable que si les dalles
existantes sont globalement en bon état.
Le rabotage est effectué à l'aide d'une machine comportant un châssis faisant office de
règle roulante de référence et une tête de coupe formée de disques diamantés accolés de 50 cm
à 1m de largeur. Cette technique permet le traitement ponctuel du décalage et de lui donner un
uni suffisant mais inférieur à celui d'origine (la dalle n'est plus plane). De plus la cause du défaut
n'est pas éliminée.
L 'injection sous dalle consiste en une injection entre la dalle et la fondation. Elle est
effectuée pour rétablir les conditions d'appui de la dalle ou la relever pour la remettre à niveau.
On procède d'abord à un percement de trous au droit des joints ou en pleine dalle en cas de
relèvement. Pour éliminer toutes les fines, un soufflage à l'air ou à l'eau sous pression sera
nécessaire. On pourra alors procéder à l'injection de coulis en ciment bentonite
Le transfert de charge est utilisé pour corriger les défauts des chaussées présentant des
battements de dalles et pour celles dont les sollicitations sont plus fortes que celles prévues (par
exemple trafic plus intense). La technique consiste en la mise en place de goujon dans le béton
durci ou à un blocage des joints transversaux par injection de résine.
Le reprofilage mécanisé est effectué à l'aide d'une niveleuse. Il s'agit de répandre les
matériaux récupérés latéralement par plusieurs passes de l'engin dont le nombre est défini
suivant la gravité des dégradations à traiter. Il s'en suivra alors un arrosage et un compactage
jusqu'à obtention d'un bombement correct.
BIBLIOGRAPHIE
Livres
[1] Joseph J. ASSAAD, Yehia DAOU et Hadi SALMAN, « Correlating washout to strength
loss of underwater concrete », Proceedings of the Institution of Civil Engineers - Construction
Materials, vol. 164, no 3, juin2011, p. 153–162;
[3] Damien Lesbats/Henri PEJOUAN, CETE SO/LR Bordeaux/ DALETT. Les dégradations
des chaussées. 10 avril 2013 ;
Cours
[4] R BORDES, G. QUINARD, G. LAURENT, L’entretien courant des chaussées – guide
pratique ;
[5] Damien LESBATS/Henri PEJOUAN, Les dégradations des chaussées CETE SO/
LR Bordeaux/ DALETT 10 avril 2013
Mémoires et Thèses
Articles
[8] Paul AUTRET, Étude des routes non revêtues VIZIRET Système de gestion de l'entretien
d'un réseau routier
Documents électroniques
[9] la route
[10] Département des Transports, du Développement Urbain et des TIC, Groupe de la banque
Africaine de développement. Note sur le secteur du transport. 2015 ;