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intro

Pascal est un philosophe, physicien et mathématicien français, du 17 eme sciecle qui


s'engage activement dans le milieu de la religion.
Proche des milieux jansénistes, doctrine chrétienne selon laquelle la grâce est accordée
exclusivement aux élus dès leur naissance indépendamment de leurs mérites, et de
l’abbaye de Port Royal, l'écrivain se sert de ses récits pour dresser une satire des Jésuites
qui fréquentent la cour de Louis 14.

C’est notamment le cas dans Les Provinciales, un ensemble de 18 lettres publiées entre
1656 et 1657, ayant d’abord eu pour but de défendre le théologien janséniste Antoine
Arnauld, menacé d’être condamné par la Sorbonne, avant de s’orienter vers une critique de la
Compagnie de Jésuites.
Le texte étudié est la 11ème lettre des provinciales. Dans celle-ci Pascal s’adresse
directement aux pères jésuites qui lui reprochent de se moquer de la religion.

Comment, pascal par une succession d’arguments logiques montre il l’importance du


rire dans le devoilement des fausses verites des jesuites?

Quoi ! mes Pères, les imaginations de vos auteurs passeront pour les vérités de la foi, et on ne pourra se moquer
des passages d’Escobar, et des décisions si fantasques et si peu chrétiennes de vos autres auteurs, sans qu’on soit
accusé de rire de la religion ? Est-il possible que vous ayez osé redire si souvent une chose si peu raisonnable ? et
ne craignez-vous point, en me blâmant de m’être moqué de vos égarements, de me donner un nouveau sujet de me
moquer de ce reproche, et de le faire retomber sur vous-mêmes, en montrant que je n’ai pris sujet de rire que de ce
qu’il y a de ridicule dans vos livres ; et qu’ainsi, en me moquant de votre morale, j’ai été aussi éloigné de me moquer
des choses saintes, que la doctrine de vos casuistes est éloignée de la doctrine sainte de l’Évangile ?

En vérité, mes Pères, il y a bien de la différence entre rire de la religion, et rire de ceux qui la profanent par leurs
opinions extravagantes. Ce serait une impiété de manquer de respect pour les vérités que l’esprit de Dieu a révélées
: mais ce serait une autre impiété de manquer de mépris pour les faussetés que l’esprit de l’homme leur oppose.

Car, mes Pères, puisque vous m’obligez d’entrer en ce discours, je vous prie de considérer que, comme les vérités
chrétiennes sont dignes d’amour et de respect, les erreurs qui leur sont contraires sont dignes de mépris et de
haine, parce qu’il y a deux choses dans les vérités de notre religion : une beauté divine qui les rend aimables, et une
sainte majesté qui les rend vénérables ; et qu’il y a aussi deux choses dans les erreurs : l’impiété qui les rend
horribles, et l’impertinence qui les rend ridicules. C’est pourquoi, comme les saints ont toujours pour la vérité ces
deux sentiments d’amour et de crainte, et que leur sagesse est toute comprise entre la crainte qui en est le principe,
et l’amour qui en est la fin, les saints ont aussi pour l’erreur ces deux sentiments de haine et de mépris, et leur zèle
s’emploie également à repousser avec force la malice des impies, et à confondre avec risée leur égarement et leur
folie.

Ne prétendez donc pas, mes Pères, de faire accroire au monde que ce soit une chose indigne d’un chrétien de
traiter les erreurs avec moquerie, puisqu’il est aisé de faire connaître à ceux qui ne le sauraient pas que cette
pratique est juste, qu’elle est commune aux Pères de l’Église, et qu’elle est autorisée par l’Écriture, par l’exemple des
plus grands saints, et par celui de Dieu même.

● 1er mouvement de « quoi ! mes pères » jusqu’à « l’évangile ? » = indignation de


Pascal face aux jésuites qui l’accusent de rire de la religion
l’indignation de Pascal est directement marquée par l’interjection “ quoi “.

En s’adressant aux pères, avec l’apostrophe “ mes pères “ cette indignation et surprise est
partagée au lecteur car l’auteur défend la religion à des membres de l'église et non pas
auprès d’athées. Elle est reprise à chaque début de paragraphe → structure propos

Pascal vient rapidement condamner leur idées qu'il considère opposée au texte sacrés avec
l'antithèse “ les imaginations opposé à “ les vérités de la foi “, et montrer son mépris pour
leurs auteurs avec le pronom possessif de la 2ème personne “ vos auteurs “, qu’il considère
donc pas reconnus par la religion chrétienne. Cela va même plus loin un peu plus bas, car il
montre son mépris en ne les citant pas “ autres “

En parlant au futur “ passeront “ la physicien vient imaginer ce qu’il adviendrait si les jésuites
imposent leur façon de penser, créant chez lui du dégoût et de la colère.

Ces éléments sont mis en avant avec la négation “ on ne pourra “ , et avec le verbe “ se
moquer “ qui permet à pascal d’ introduit le rire satirique, tout en tournant au ridicule
escobar un jésuite espagnol. Cette fois il s’inclut “ on “ vu qu’il fera parti de ceux qui subiront
la censure.

Puis les thèses des jésuites sont ridiculisées avec l’adj péjoratif `` ‘“ fantasques “ et
l”adverbe “ peu “ placé devant l’adj chrétienne qui souligne l'éloignement par rapport à cette
doctrine.

Pascal enchaine une succession de question rethoqiruqe “ est il possible “ “ ne craignez


vous point “ .

→ Dans la première, le préfixe “ re “ qui marque la répétition comme l'adverbe “ souvent “,


prouvent l'irritation de l’auteur face aux jésuites qui persistent dans leur erreur. Il la qualifie
de “chose” , un terme vague qui n’appartient donc pas au domaine de la vérité, éloignement
de la raison de nouveau marqué par l’adv d'intensité “ si “ “ peu “.

→ dans la seconde, pascal renforce le rapport de forces, et rappelle leur échange dans le
cadre de la publication des provinciales avec “ me blâmant “ et le verbe péjoratif “ m’etre
moqué “ : les deux partis se critiquent donc respectivement. De même, le nom péjor “
égarement “ qui constitue un euphémisme pour pas dire “ erreurs “ souligne la fausseté de
leurs idéologies ainsi que de la façon dont ils les présentent.

Finalement, Pascal montre le ridicule de leur plainte car il alimentent eux mêmes la riposte
de Pascal comme le montre le groupe nominal “ un nouveau sujet “ . Cela amuse le
narrateur, d’où le lexique moqueur, avec la répétition du verbe “ moquer “ et cl du rire “ rire “
"ridicule “.

L’argumentation des jésuites est fausse car il ne se moque pas des vérités chrétiennes mais
des erreurs des jésuites. Négation restrictive « ne … que » montre que Pascal a bien ciblé
sa critique et qu’il n’est donc pas une menace pour la religion chrétienn

Selon lui, il ne représentait pas une menace mais les jésuites désignés groupe nominal “ vos
casuistes “ oui. En se référant à l'évangile, il décrédibilise leurs arguments.
2eme mouvement de « en vérité » jusqu’à « folie » = montre par une
succession d’arguments la différence entre rire de la religion et rire de ceux
qui la profanent

Le connecteur logique “ en verité “ montre que pascal se place du côté de la verité,


et que la tonalité est didactique. De plus, l'adverbe “ bien “ insiste sur l'écart entre
rire de la religion et rire des profanateur : cette différence est que pascal va
s’appliquer à monter.

Son argumentation est de nouveau structurée par le parallélisme « ce serait une


impiété » et « ce serait une autre impiété », qui montre le manque de respect envers les
choses divines est tout aussi grave que le fait de ne pas mépriser le profane.

On remarque que selon lui la vérité est associée au divin et les faussetés aux hommes avec
l'antithèse “ vérité “ “ fausseté “ : la vérité se dévoile aux hommes qui constituent une
menace vu qu'ils interprètent mal.

Par la suite, il feint aussi la réticence à rejeter la faute du côté des jésuites avec le “
vous m’obligez “ , tentant donc de prendre le lecteur par les sentiments.
c’est aussi ce qu’il fait avec le pronom possessif “ notre “ : selon lui leur religion est
commune, donc il doit aussi mépriser les jésuites

en parlant de sentiments, pascal en évoque plusieurs, mais l’amour se distingue dans l'évocation
de la religion, prouvant la fossette de la critique des jésuites → aime chrétienté

Pascal a recourt à L'argument d’autorité avec la référence aux saints comme les saints, et
l’adverbe “ egalement “, soulignant que si les saints ont le droit d’avoir recours au rire, alors
lui aussi le peut .

En présentant sa technique il tente aussi d'impressionner son lecteur : il présente sa


méthode pour combattre les jésuites de manière épique avec les adv de manière “ avec
force “ “ avec risée “

3eme mouvement de « ne prétendez donc pas » jusqu’à « Dieu même » = synthèse de


tous les contre-arguments qui mettent à mal l’autorité des jésuites

La conjonction coordination “ donc “ montre que l’on passe à une conclusion. Celle- ci est
prise en charge par Pascal, et tres eloquante et a pour but de canaliser les jesuites. Elle
s'adresse directement aux jésuites à leur encontre, d’où l'impératif “ ne prétendez pas “
appuyé" par la négation totale “ ne pas “.

Il avance que les jésuites sont des menteurs avec le verbe “accroire “ qui signifie
abuser de la crédulité de quelqu'un,
que la moquerie est justifiée avec l’adj mélioratif “ juste “ si elle concerne les vraies
erreurs,

ainsi que son rôle dans cette lettre, celui d'informer son lecteur sur la pertinence de
l'utilisation du rire avec le verbe “ faire connaître “ dans la circonstancielle de
conséquence.

Enfin, il termine par des arguments d’autorité = « Pères de l’Eglise », « Écriture », «


des plus grands saints » et de « Dieu même », qui sont évoqués dans un ordre formant
une Gradation, et souligne que même Dieu utilise le rire face aux erreurs humaines. Il s’agit
d’un moyen grandiose de cloturer ses propos.

conclusion

Pascal dans cette lettre montre que l’utilisation du rire pour évoquer la religion est justifiée
car il permet de dénoncer les erreurs des hommes et la mauvaise interprétation des textes
sacrés. Ainsi, dans les provinciales il se justifie sur l’emploi du rire et affirme que bien loin
de faire preuve d'impiété il a permis de dévoiler aux yeux de tous le caractère profane des
doctrines jésuites grâce à l’ironie. Pour appuyer sa thèse, il évoque un grand nombre
d’arguments d’autorité qui mettent à mal ses opposants.

L'utilisation du rire pour dénoncer l’abus de certains religieux se retrouve dans le nom de la
rose d’umberto eco, lors du dialogue entre guillaume et george où le moine présente le rire
comme un ami du diable, qui s'éloigne de dieu.

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