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Nouvel Hollywood

I. Avant-propos
Au milieu des années 1960, plusieurs crises se font sentir :
• Baisse de la fréquentation des salles et crise des studios
• Le vide artistique
Cette situation a permis :
• L’abandon définitif du code Hays, en 1966.
• À de jeunes cinéastes d’établir une nouvelle manière de faire du cinéma.

II. Introduction
Le Nouvel Hollywood (New Hollywood) est un mouvement cinématographique américain de
la fin des années 1960 au début des années 1980, qui modernise de façon significative la
production des films à Hollywood.
Ce cinéma, inscrit dans la contre-culture et influencé par le néoréalisme italien, la modernité
européenne et la Nouvelle Vague française, se caractérise par la prise de pouvoir des
réalisateurs au sein des grands studios américains et la représentation radicale de thèmes
jusqu’alors tabous comme la corruption des pouvoirs politiques, la sexualité, la violence ou le
massacre des Indiens.
Le Nouvel Hollywood renouvelle les genres classiques du cinéma américain (western, film
noir) ou les «déconstruit» en s’affranchissant des conventions de ceux-ci.
La période relativement courte du Nouvel Hollywood est considérée comme une des phases
les plus importantes du cinéma américain du point de vue artistique, et révèle de
nombreux réalisateurs comme Brian De Palma, Dennis Hopper, Francis Ford Coppola,George
Lucas, Martin Scorsese, Michael Cimino et Steven Spielberg.

III. Datation du début et de la fin


Le Nouvel Hollywood s’ouvre en 1967 avec deux films formellement novateurs, « Bonnie and
Clyde » de Arthur Penn et « Le Lauréat » de Mike Nichols.
Si la date de début fait presque consensus, celle de fin pose problème : le cinéma américain
dit « contemporain », que l’on fait généralement commencer avec les années 1980, s’inscrit-il
dans la lignée des années 1970? Ou bien doit-on considérer qu’une rupture intervient au
crépuscule de la décennie?
Cette question est centrale dans le débat sur l’extension à donner au Nouvel Hollywood. En
effet, l’expression est parfois utilisée pour designer une période qui, au lieu de prendre fin
avec les années 1970, se poursuit jusqu’à présent.
Une période (1967-1980), deux moments
• 1967-1971 le moment de :
- l'euphorie
- la dépense
- l'explosion

• 1972-1979 le moment de :


- désenchantement
- l'épuisement
- refroidissement

Le second moment (1972-1979)


Concernant la seconde phase, période de doute et de repli, les causes doivent être trouvées à
la fois dans :
• l'essoufflement des mouvements contestataires et de la contre#culture.
• la fin de la guerre du Viêtnam et de la conscription.
• les scandales politiques et la récession économique.

Début et déclin
➢ « Bonnie et Clyde (1967) » de Arthur Penn
➢ « La porte du Paradis » (1980) de Michael Cimino

IV. Premier succès


En 1967, un an après l'abandon définitif du code Hays, Arthur Penn réalise avec
« Bonnie and Clyde » un film de gangsters dont la position sceptique anti-establishment,
brise les tabous d’Hollywood dans un style de narration âpre, lyrique et moderne.
Ce film rencontre l’esprit de son temps et connaît un immense succès.
La même année, Mike Nichols séduit avec son film Le Lauréat, dans lequel Dustin Hoffman,
qui se révèle au public et à la critique avec ce film, campe un personnage en rébellion contre
le monde ennuyeux, vicié et « petit-bourgeois » de la génération de ses parents.
Le road trip « Easy Rider » (1969) de Dennis Hopper, mettant en scène le périple de deux
bikers - interprétés par Dennis Hopper et Peter Fonda - au milieu d’une Amérique profonde
conservatrice et raciste.
Il rencontre un immense succès commercial à travers le monde et remporte
approximativement 60 millions de dollars.
Le film lance par ailleurs la mode du road movie contestataire comme :
➢ Point limite zéro (1971) de Richard C. Sarafian
➢ Macadam à deux voies (1972) de Monte Hellman
➢ L’Épouvantail (1973) de Jerry Schatzberg
➢ La Balade sauvage (1975) de Terrence Malick
Le réalisateur Robert Altman, officiant alors à la télévision, tourne en pleine guerre du Viêt
Nam M*A*S*H (1970), une satire caustique et antimilitariste sur la Guerre de Corée, où les
héros (dont Donald Sutherland) mènent le code militaire jusqu’à l’absurde.
L’ancien monteur Hal Ashby réalise Harold et Maude et La Dernière Corvée deux films du
Nouvel Hollywood avec un regard nouveau sur les comportements en société.
John Cassavets, qui jouait auparavant dans des productions commerciales et des séries B
(Les Douze Salopards), filme comme réalisateur les crises et névroses des quadragénaires
de la classe moyenne américaine (Faces, 1968).

V. Techniques, formes et figures


Du fait de leurs formations et de leurs influences, ces réalisateurs modifient en profondeur le
style cinématographique hollywoodien.
Ils recourent à des techniques, des formes et des figures jusque-là peu ou pas employées
par le cinéma américain : le zoom, le split screen, la caméra portée, les dialogues qui se
chevauchent, le ralenti, les montages ultrarapides…
Tous ces procédés contribuent à renouveler la fabrique et la conception du « point de vue »,
c'est-à-dire des positions assignées aux spectateurs par la composition des plans, les
mouvements de caméra ou le montage.
Il en résulte, entre autres, d'importantes transformations dans la relation que les spectateurs
entretiennent avec les films, dans la manière dont ils s'y projettent, dans ce qui leur est
donné à comprendre, à ressentir et à penser.
Ce sont ces transformations, les formes qu'elles empruntent, leur logique et leurs enjeux,
que cette leçon se propose d'examiner.
À l’instar de la Nouvelle Vague, les cinéastes peuvent quitter les plateaux pour tourner en
extérieur grâce à des caméras plus légères et des pellicules plus sensibles à la lumière du
jour.
Parfois, un style quasi-documentaire en lumière naturelle et sans éclairage supplémentaire
est développé.
La ville, qui est filmée telle quelle, avec ses rues bondées et ses ambiances sonores
contrastées, supplante les décors de studio.
L’esthétique typique de ces films urbains peut se définir comme celle de « documentaires mis
en scène » (Macadam Cowboy, French Connection, Mean Streets) avec une utilisation très
novatrice de la caméra portée.
Cette approche réaliste, qui vise à apporter un point de vue objectif sur le monde, est souvent
combinée paradoxalement à un style expressionniste – dont le parti pris stylistique met en
exergue la subjectivité du regard.
Les têtes de proue de ce nouveau cinéma réaliste sont les documentaristes Richard Leacock,
D.A. Pennebaker, et Albert et David Maysles.
Influencés par la modernité européenne, les cinéastes du Nouvel Hollywood s'écartent des
canons techniques et esthétiques de l'âge d'or.
Les réalisateurs new-yorkais en particulier (Shirley Clarke pour le documentaire et John
Cassavetes et Woody Allen pour la fiction) se distinguent par le rejet des normes du grand
spectacle hollywoodien.
Ils élaborent un cinéma personnel et quasi-expérimental : utilisation répétée du
panoramique, plans inscrits dans la durée, pas ou peu de champs-contrechamps, cadres
instables ou non-posés.
Sous l'impulsion des groupes de rock alternatifs puis de la jeunesse utopiste du Summer of
Love et du Festival de Woodstock dans lesquels il se reconnaissent, plusieurs cinéastes du
Nouvel Hollywood ne cachent pas leur consommation importante de drogues et évoquent ou
illustrent, à travers leurs images, le psychédélisme en vogue.

VI. Thèmes
Les films du Nouvel Hollywood sont concernés par les sujets de société et évoquent les
mouvements de protestation nés de mai 1968.
Ils n'hésitent pas à mettre en scène les rébellions de la jeunesse pour la libéralisation de la
société et contre les structures sociopolitiques engourdies ou la guerre du Vietnam.
Il n’est pas rare d’entendre dans les bandes originales des films les groupes de musique qui
symbolisent ces aspirations, comme Bob Dylan, Cat Stevens, Simon and Garfunkel,
Steppenwolf, The Doors ou encore The Rolling Stones.

1. L'engagement au Vietnam
L'engagement au Vietnam, ses atrocités, son absurdité et ses répercussions sur l'individu
sont justement interrogés dans des films aussi différents que Le Retour (1978) de Hal Ashby,
Hair ou encore Voyage au bout de l'enfer (1978) de Michael Cimino et Apocalypse Now (1979)
de Francis Ford Coppola, deux fresques épiques dont le triomphe planétaire renouvelle
l'esthétique et le traitement du film de guerre.

2. Engagement pour les Indiens


Souvent, les personnages se retrouvent confrontés à une violence qui n'est pas justifiée par
une loi d'urgence destinée à retrouver l'équilibre communautaire et social comme dans les
anciens westerns.
Pouvoir et barbarie sont intimement liés et l'idéologie officielle est remise en cause,
notamment sur la vision de l'Histoire : les Indiens par exemple ne sont plus montrés comme
un peuple belliqueux et hostile mais comme les victimes de massacres
orchestrés par les Blancs (Little Big Man, Jeremiah Johnson).

3. Dénonciation de toute autorité


Les représentants de l’autorité ou les structures sociales traditionnelles (État, famille,
Église…) sont corrompus, psychopathes et comploteurs.
Les valeurs conservatrices et obsolètes de la middle class sont moquées ou fustigées.
L'idéologie nauséabonde et le racisme ordinaire de l'Amérique profonde sont dénoncés à
l'exemple de Dans la chaleur de la nuit (1967) de Norman Jewison.
Les hommes de pouvoir, les haut placés s’érigent en banqueroutiers moraux.
Derrière des apparences de bienséance, ils conduisent des manœuvres opaques dignes des
services secrets menaçant des citoyens moyens inoffensifs.
Sexe, immoralité et violence extrême, auparavant censurées par le code Hays, se mêlent
dans des histoires crépusculaires et désespérées.
Le Nouvel Hollywood reflète l’état d’insécurité et de paranoïa de l’ère du VietNam et du
Watergate.
VII. Traits communs du Nouvel Hollywood
1. Sympathie pour les marginaux
Les histoires du Nouvel Hollywood ne se déroulent pas dans un monde idyllique et
hermétique, mais font place à une vision réaliste des individus et de leurs problèmes
On ne monte pas les protagonistes en héros, mais on interroge et analyse leurs actions et
leurs motivations.
Beaucoup d'entre eux se heurtent aux réalités sans trouver de remèdes, ou finissent par leur
échec - souvent fatal - en martyrs d'un « système » qui les a moralement vaincus.
➢ L'Epouvantail (1973) de Jerry Schatzberg
➢ Easy rider (1969) de Dennis Hopper
➢ Panique à Needle Park (1971) de Jerry Schatzberg

2. Rapport frontal au sexe et à la violence


➢ Les chiens de paille (1971) de Sam Peckinpah
➢ Macadam cowboy (1969) de John Schlesinger
➢ La horde sauvage (1969) de Sam Peckinpah

3. Scepticisme à l'égard de l'autorité


Un scepticisme chronique à l'égard de toute forme d'autorité :
Les représentants de l'autorité (État, famille...) sont corrompus, psychopathes, comploteurs.
Les hommes de pouvoir, les hauts placés s'érigent en banqueroutiers moraux, et derrière
des apparences de bienséance, ils conduisent des manœuvres opaques dignes des services
secrets menaçant des citoyens moyens inoffensifs.
Le Nouvel Hollywood reflète l'état d'insécurité et de paranoïa de l'ère du Vietnam et du
Watergate.
➢ Les trois jours du Condor (1975) de Sidney Pollack
➢ Les hommes du Président (1976) de Alan J. Pakula
➢ Conversation secrète (1974) de Francis Ford Coppola

4. Goût pour la critique des genres classiques


Un goût pour la relecture et la déconstruction critique des genres classiques du cinéma
américain comme le western ou le film noir.
Le Nouvel Hollywood renouvelle ces genres ou les "déconstruit" en s'affranchissant de leurs
conventions.
➢ Le Privé (1973) de Robert Altman
➢ John McCabe (1971) de Robert Altman

a. Comédies
Woody Allen commence à représenter les névroses — souvent sexuelles — d’un citadin
moderne dans des comédies originales, emplies d'un humour juif new-yorkais corrosif,
comme Annie Hall ou Manhattan.
Avec ses lunettes et sa silhouette frêle, Allen, premier rôle dans la plupart de ses films,
devient la figure emblématique de l’antihéros de cette époque.
Le protagoniste y est sans cesse contrarié et frustré dans l'atteinte d'objectifs flous et
contradictoires.
Le principe de la quête du héros, présente dans le cinéma classique hollywoodien, est
largement mis en crise.

b. Films d’horreur
Rosemary's Baby (1968), L'Exorciste mettent en scène des « enfants-démons ».
Ces films peuvent être interprétés comme des allégories sur le conflit de génération de
l’époque.
Brian De Palma avec Carrie au bal du diable (1976) et Stanley Kubrick avec Shining (1979)
adaptent chacun à leur manière le romancier d'épouvante à succès Stephen King.
Ils livrent une œuvre culte dans laquelle un jeu de références et de signes complexes jalonne
une mise en scène hypnotique, virtuose et conceptuelle qui scrute la désagrégation
meurtrière de la cellule familiale ou l'intrusion de pulsions morbides dans le puritanisme
anglo-saxon.

c. Films musicaux
La musique populaire des années 1960-1970 est largement utilisée comme bande originale
dans les films du Nouvel Hollywood.
Parallèlement sont produits des films musicaux comme Head (1968), dans lequel Bob
Rafelson (sur un scénario de Jack Nicholson) relate les aventures excitées et psychédéliques
du groupe pop-rock The Monkees, inspiré par les films sur les Beatles de Richard Lester.
Le célèbre chorégraphe Bob Fosse revient sur les heures sombres de l'Histoire et fusionne
références à la peinture, cinéma expressionniste, théâtre et tradition musicale de Broadway
dans Cabaret (1972) qui remporte huit Oscars.
Le documentariste D.A. Pennebaker filme une tournée de Bob Dylan dans Dont Look Back
(1967) et le festival Monterey Pop (1968).
Le film de Michael Wadleigh sur Woodstock est considéré comme un document témoin de la
«génération flower power».
Dans La Dernière Valse, Martin Scorsese filme le concert d’adieu du groupe The Band.
En 1979, Hair de Miloš Forman devient la première comédie musicale sur le mouvement
hippie et la jeunesse contestataire.

d. Science-fiction
Les films de science-fiction du Nouvel Hollywood se distinguent par leur climat pessimiste et
critique à l’égard de la civilisation.
Dans La Planète des singes (1967) Charlton Heston s’aventure dans des mondes post-
apocalyptiques oppressants.
Soleil vert (1973, toujours avec Heston) montre la phase terminale de la civilisation
occidentale, sous l’emprise du brouillard, de la pollution et d’une nouvelle forme de
cannibalisme.
En 1971, Stanley Kubrick provoque un scandale retentissant lors de la sortie de son film
d'anticipation Orange mécanique, adapté d'Anthony Burgess, dans lequel une bande de jeunes
désœuvrés se livre avec délectation à des actes d'ultraviolence.
Dans THX 1138 (1971) de George Lucas, les victimes imberbes d’une dictature aseptisée se
rebellent contre leur bourreau.
Enfin le film Alien - Le huitième passager de Ridley Scott, qui révolutionne l’esthétique et la
narration du film de sciencefiction , représente à travers une atmosphère cauchemardesque
l’extermination d’un équipage de vaisseau spatial par un extraterrestre.

e. Western
Sam Peckinpah signe quelques westerns de troisième génération inimitables, poétiques et
pessimistes comme La Horde sauvage. Sa sympathie va aux hors-la-loi en situation
d’échec — à l’instar des bandits attendrissants de Butch Cassidy et le Kid de George Roy Hill
(1969) — devant un État tout-puissant qui les abattra sans pitié.
Dans Little Big Man (1970), « antiwestern » satirique et divertissant, Dustin Hoffman incarne
un anti-héros amical au milieu des guerres indiennes.
Les sympathiques Indiens du film contrastent avec la représentation du héros national
George Armstrong Custer en psychopathe brutal.
Dans John McCabe (1971), Robert Altman s’affranchit de toutes les règles du genre et trace le
portrait d’un aventurier désabusé dans une ville bourbeuse de l’Ouest.
Dans The Missouri Breaks d’Arthur Penn (1975), Marlon Brando campe un tueur étrange
parodiant les brigands traditionnels du western.
Robert Redford incarne pour Sydney Pollack un jeune trappeur qui découvre la beauté et la
cruauté des Rocheuses (Jeremiah Johnson, 1971).
Clint Eastwood, vedette des westerns spaghetti, met en scène, L'Homme des hautes plaines
(1971) et rend hommage au genre baroque qui l'a révélé et à son réalisateur-fétiche Sergio
Leone.

5. Irrespect des règles classiques


Un irrespect systématique à l'égard des règles classiques de l'intrigue et de l'évocation
chronologique des événements.

6. Doute sur les motivations des personnages


Un doute sur les motivations des personnages et, partant, un jugement moral (souvent)
relégué au second plan.

7. Rendre visibles les mécanismes de fabrication du film


Un dévoilement du cinéma comme médium qui rend visibles les mécanismes de fabrication
du film.

8. Questions ouvertes à l'intelligence du spectateur


une volonté de substituer à l'horizon artificiel du cinéma hollywoodien et des réponses qu'il
apporte, la beauté d'un parcours incertain qui s'achève par une série de questions ouvertes à
l'intelligence du spectateur.

VIII. Auteurs et parcours


Qui sont ces réalisateurs du Nouvel Hollywood ? D'où viennent-ils?
→ d’écoles de cinéma (ils sont appelés movies brats), de départements de cinéma
d'universités - USC (Université de la Californie du Sud) de Los Angeles, UCLA (University Of
California, Los Angeles), université de New York : Brian De Palma, John Carpenter, George
Lucas, Paul Schrader, Francis Ford Coppola , Martin Scorsese.
→ du théâtre : Arthur Penn, Monte Hellman.
→ du documentaire ou des newsreels : William Friedkin, George A. Romero, Wes Craven.
→ de la télévision : Robert Altman, qui dirige de nombreux épisodes de séries célèbres
comme Bonanza ou encore Alfred Hitchcock présente.
→ de la photographie : Jerry Schatzberg, l'un des plus brillants photographes des années 60,
notamment pour Vogue et McCall's.
→ de la critique : Peter Bogdanovich.
→ de « l'écurie » Corman : Roger Corman, formidable dénicheur de talents, a lancé, fait
débuter presque tout le cinéma américain d'aujourd'hui, en produisant en particulier les
réalisateurs suivants :
➢ Martin Scorsese, avec Bertha Boxcar
➢ Francis Ford Coppola, avec son 1er long métrage Dementia 13
➢ Monte Hellman, avec Cockfighter/Born to Kill
➢ Joe Dante, avec Hollywood Boulevard et Piranhas
➢ Peter Bogdanovich, avec Voyage to the Planet of Prehistoric Women
➢ Jonathan Demme, avec Cinq femmes à abattre et Colère froide

On peut également citer :


➢ Jack Nicholson : Roger Corman lui offre son premier rôle au cinéma dans The Cry
Baby Killer de Judd Addiss, puis le fait tourner dans ses propres films, dont La Petite
Boutique des horreurs et Le Corbeau. Il l'engage également comme scénariste pour
The Trip.
➢ Peter Fonda : Roger Corman le fait tourner dans Les Anges sauvages, puis The Trip.

Ce sont, pour certains, des producteurs associés :


➢ Bob Rafelson, qui fonde en 1969, avec Bert Schneider et Steve Blauner, BBS
Productions, qui produiront Cinq pièces faciles, Vas-y, fonce, La Dernière Séance et
The King of Marvin Gardens
➢ Francis Ford Coppola et George Lucas avec American Zoetrope, société de production
créée en 1969 ;
➢ Francis Ford Coppola, William Friedkin et Peter Bogdanovichavec la Directors
Company ("Société des Réalisateurs") fondée en 1971.

• Deux générations de cinéastes


Deux vagues de cinéastes s'emparent du pouvoir dans les grandes firmes au cours des
années 1970.
La première est celle des metteurs en scène nés dans les années 1930 : Peter Bogdanovich,
Francis Ford Coppola, Stanley Kubrick, Dennis Hopper, Mike Nichols, Woody Allen, Bob
Fosse, Robert Benton, Arthur Penn, John Cassavetes, Alan J. Pakula, Paul Mazursky, Bob
Rafelson, Hal Ashby, William Friedkin, Robert Altman, Michael Cimino et Richard Lester.
La seconde est celle des baby boomers qui n'a pas connu la Seconde Guerre mondiale et
fréquente les écoles de cinéma : Martin Scorsese, Steven Spielberg, George Lucas, John
Milius, Paul Schrader, Brian De Palma ou encore Terrence Malick.

• Ouverture sur l'étranger et nouveau système


La révolution du Nouvel Hollywood ouvre l'accès des grands studios à des cinéastes
britanniques singuliers et radicaux comme John Schlesinger (Macadam Cowboy), John
Boorman (Délivrance), Karel Reisz (Le Flambeur, Les Guerriers de l'enfer), Ken Russell
(Love) et Nicolas Roeg (Ne vous retournez pas).
Elle permet également à des auteurs européens, débutants ou établis, de faire carrière aux
États-Unis : Miloš Forman (Taking Off, Vol au-dessus d'un nid de coucou), Roman Polanski
(Rosemary's Baby, Chinatown), Bernardo Bertolucci (Le Dernier Tango à Paris, 1900), Sergio
Leone (Il était une fois en Amérique) ou encore Louis Malle (La Petite, Atlantic City).

• Le concept de « réalisateur-auteur »
Le Nouvel Hollywood met également à l'honneur des réalisateurs indépendants comme
Sydney Pollack (On achève bien les chevaux) et Sidney Lumet (Serpico) et permet à des
acteurs de devenir metteurs en scène : Jack Nicholson, Clint Eastwood, Peter Fonda, Paul
Newman, Robert Redford et Warren Beatty.
De même, des scénaristes talentueux passent, avec aisance et succès, à la réalisation : Paul
Schrader et John Milius.
Le temps du Hollywood classique qui bloquait toutes passerelles professionnelles est révolu.
Dans la plupart des films du Nouvel Hollywood, le réalisateur tient une place centrale.
Il est le responsable de l’histoire et du regard artistique qui en découle.
Il dispose du final cut, c’est-à-dire qu’il décide jusqu’au bout du montage de son film.
Dans les productions antérieures de Hollywood, seuls les producteurs ou les directeurs de
studio détenaient ce pouvoir de décision finale.
La plupart des réalisateurs du Nouvel Hollywood se reconnaissent dans la tradition
européenne du cinéma d’auteur où le réalisateur est considéré comme le principal créateur
du film et s'implique aussi bien dans l'écriture du scénario que la production et le montage.
Beaucoup des innovations du Nouvel Hollywood - stylistiques ou narratives - s'inscrivent
dans la continuité de la Nouvelle Vague française, du néoréalisme italien, du Free cinema
britannique et des cinéastes modernes des années 1960 (Michelangelo Antonioni, Ingmar
Bergman, Federico Fellini, Andreï Tarkovski, Alain Resnais, etc.).
Très cinéphiles, les nouveaux metteurs en scène américains s’enthousiasment pour la qualité
du cinéma européen et admirent des réalisateurs comme Resnais, Carl Theodor Dreyer,
Fellini, François Truffaut, Bergman, Jean-Luc Godard, Jean Renoir, Luchino Visconti, Luis
Buñuel, Antonioni et Roberto Rossellini.
Ils accueillent aussi favorablement les cinéastes venus d'Asie comme Satyajit Ray, Kenji
Mizoguchi et Akira Kurosawa.
Ils prennent alors leurs distances avec les productions commerciales d’Hollywood et suivent
un cheminement original qui les amène à exprimer une vision personnelle dans des œuvres
subtiles et matures.
Comme chez Godard, Truffaut, Antonioni ou Bergman, leur style va à rebours des règles
classiques : les récits prennent un rythme plus leste et sont en apparence moins structurés,
les personnages paraissent plus opaques, ambivalents ou inaccessibles et sont parfois sans
désir d'action, le sens est moins lisible, les valeurs exposées plus complexes et abstraites et
les fins plus ouvertes, voire ambiguës (Orange mécanique, Serpico, Une femme sous
influence, Nashville, Taxi Driver).
Sur l'exemple de Fellini, Buñuel et Bergman, certaines œuvres recréent une forme de
souvenir fantasmé et d'autofiction (Annie Hall) ou abolissent les frontières entre rêve, réalité,
mythologie et hallucination (Apocalypse Now, Que le spectacle commence, Shining).

• Réalisateurs emblématiques
➢ Arthur Penn
➢ Brian De Palma
➢ Clint Eastwood
➢ Dennis Hopper
➢ Francis Ford Coppola
➢ George Lucas
➢ Jack Nicholson
➢ Sam Peckinpah
➢ Sidney Lumet
➢ Stanley Kubrick
➢ Steven Spielberg
➢ Sydney Pollack
➢ William Friedkin
➢ Woody Allen
➢ Martin Scorsese
➢ Michael Cimino
➢ Miloš Forman
➢ Paul Newman
➢ Paul Schrader
➢ Robert Altman
➢ Roman Polanski

• Films emblématiques du Nouvel Hollywood


➢ 1967 : Le Lauréat de Mike Nichols, Bonnie and Clyde d'Arthur Penn
➢ 1968 : La Nuit des morts-vivants de George A. Romero
➢ 1969 : Easy Rider de Dennis Hopper, La Horde sauvage de Sam Peckinpah
➢ 1970 : M*A*S*H de Robert Altman
➢ 1971 : French Connection de William Friedkin, Orange Mécanique de Stanley Kubrick
➢ 1972 : Le Parrain de Francis Ford Coppola
➢ 1973: American Graffiti de George Lucas, La Balade sauvage de Terrence Malick
➢ 1974 : Chinatown de Roman Polanski, Le Parrain 2 de Francis Ford Coppola
➢ 1975 : Vol au-dessus d'un nid de coucou de Milos Forman
➢ 1976 : Taxi Driver de Martin Scorsese
➢ 1977 : Annie Hall de Woody Allen Films emblématiques du Nouvel Hollywood
➢ 1978 : Voyage au bout de l'enfer de Michael Cimino
➢ 1979 : Apocalypse Now de Francis Ford Coppola, Manhattan de Woody Allen
➢ 1980 : Raging Bull de Martin Scorsese, La Porte du Paradis de Michael Cimino

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