Courbes et Surfaces: Architecture et structures

Laurent Hauswirth

Devoir de Validation-V2

Partie A Soit s → α(s) une courbe régulière de R3 fermée et paramétrée par longueur
d’arc avec α(0) = α(L) et α0 (0) = α0 (L). Le plan vectoriel orthogonal à TF est engendré
par la normale unitaire NF et la binormale BF (s) = TF (s) ∧ NF (s). La courbure k(s) et
la torsion τ (s) de α(s) sont données par les équations

TF0 (s) = k(s)NF (s) et BF0 (s) = τ (s)NF (s)

On considère la surface tube autour de α paramétrée par Xt (s, u) = α(s)+t cos(u)NF (s)+
t sin(u)BF (s) pour 0 ≤ u ≤ 2π et t > 0 est un nombre petit fixé.

1. Calculer NF0 (s) en fonction de k, τ et TF , BF .

Réponse:
NF0 (s) = −kTF (s) − τ BF (s)

2. Déterminer les coefficients de la première forme fondamentale E, F et G.

Xs = TF (s) + t cos uNF0 (s) + t sin uBF0 (s) = (1 − tk cos u)TF (s) + tτ sin uNF (s) −
tτ cos uBF (s)
Xu = −t sin uNF (s) + t cos uBF (s)
E =< Xs , Xs >= (1 − tk cos u)2 + t2 τ 2
G =< Xu , Xu >= t2 sin2 u + t2 cos2 u = t2
F =< Xs , Xu >= −t2 τ

1
 R L R 2π
3. Calculer EG − F 2 et calculer l’aire du tube A = 0 0 dA en fonction de t et L.

EG − F 2 = t2 (1 − tk cos u)2

Z L Z 2π
A= t(1 − tk cos u)duds = 2πLt
0 0

R L R 2π
4. Comparer le résultat obtenu avec le théorème de Steiner. En déduire 0 0 H(p)dA
R L R 2π
sans calcul. Que peut-on dire de 0 0 K(p)dA?
Le théorème de Steiner nous dit que
Z Z Z Z
2
A(t) = A(0) − 2t H(p)dA + t K(p)dA

On en déduit que
Z LZ 2π Z Z
H(p)dA = −πL et K(p)dA = 2πχ = 0
0 0

Partie B On va déterminer grâce au théorème de Steiner la courbure moyenne et la cour-

bure de Gauss au sens discret des points situés sur la couture α de 2 surfaces développables
σ1 et σ2 (Voir Figure 1). On considère le long de α son repère de Frênet (α(s), TF , NF , BF ),
et ses repère de Darboux dans la surface σ1 , (α(s), TD1 , BD1 , ND1 ) et dans la surface σ2 ,
(α(s), TD2 , BD2 , ND2 ). On oriente le sens de parcours de la courbe α de deux manières
différentes (TD1 = −TD2 ) pour que les vecteurs BD1 et BD2 soient des vecteurs rentrant aux
surfaces σ1 et σ2 . Pour t > 0 assez petit, on considère la surface parallèle σ1 (t) ∪ σ2 (t) ∪ Tt
où σ1 (t) = σ1 + tND1 , σ2 (t) = σ2 + tND2 et Tt est une portion de tore obtenu par un
ensemble de points de R3 à distance t de α(s) de telle manière que la surface σt soit une
surface C 1 par morceaux (Voir figure où Tt est la surface en rouge). On suppose que la
courbe α(s) a pour courbure la fonction k(s) et que θi (s) est l’angle entre les vecteurs NF
et BDi avec l’orientation donnée sur la Figure 1.

1. Déterminer les courbures géodésiques kg1 (s) et kg2 (s) de la courbe α(s) dans les
surfaces σ1 et σ2 en fonction de θ1 (s), θ2 (s) et k(s).
On exprime les coordonnées de NF dans la base (BD1 , ND1 ) avec θ1 l’angle entre NF
et BD1 :
NF = cos(θ1 )BD1 − sin(θ1 )ND1
NF = cos(θ2 )BD2 − sin(θ2 )ND2

kgi (s)BDi =< ~k, BDi > BDi = k cos θi BDi

2
 2. Déterminer l’aire de la surface Tt (en rouge sur la figure) en fonction de θ1 (s), θ2 (s)
et k(s).
R L R 3π/2−θ
A= 0 π/2+θ1 2 t(1 − tk cos u)duds = (π − θ2 − θ1 )Lt + t2 (sin(π/2 + θ1 ) − sin(3π/2 −
R
θ2 )) kds
= (π − θ2 − θ1 )Lt + t2 (sin(π/2 + θ1 ) + sin(π/2 + θ2 )) kds
R

R L R 2π
3. En faisant une identification avec la formule de Steiner, déterminer 0 0 H(p)dA
R L R 2π
et 0 0 K(p)dA. Par identification comment définir H(α(s) et K(α(s)) en fonction
de θ1 (s) et θ2 (s).
La courbure calculée avec le théroème de Steiner est une courbure intégrale. On va
corriger cette expression pour en avoir une mesure ponctuelle: H(α(s)) = |π−θ2 −θ1 |
et K(α(s)) = (sin(π/2+θ1 )+sin(π/2+θ2 ))k = k cos(θ1 )+k cos(θ2 ) = kg1 (p)+kg2 (p)

4. Dans le cas où la couture provient d’un pli courbe d’une feuille de papier que peut-on
dire pour les angles θ1 (s), θ2 (s) et la courbures K(α(s).
Comme le pli ne produitpas de courbure, on a cos θ1 = cos θ2 et NF est un vecteur
du plan bisecteur du pli.

Partie C On considère une surface réglée donnée par l’application

X(s, t) = α(s) + tw(s) avec |w(s)| = |α0 (s)| = 1

1. Déterminer les coefficients de la première forme fondamentale

E =< Xs , Xs >, G =< Xt , Xt > et F =< Xs , Xt > .

Xs = α0 (s) + tw0 (s)

Xt = w(s)
E =< Xs , Xs >= 1 + 2t < α0 (s), w0 (s) > +t2 |w0 (s)|2
G =< Xu , Xu >= |w(s)|2 = 1
F =< Xs , Xu >=< α0 (s), w(s) > +t < w0 (s), w(s) >=< α0 (s), w(s) >

2. Déterminer le vecteur normal unitaire N (s, t) au point p = X(s, t).

Xs ∧ Xt = α0 (s) ∧ w(s) + tw0 (s) ∧ w(s)

|Xs ∧ Xt |2 = EG − F 2 = 1 + 2t < α0 (s), w0 (s) > +t2 |w0 (s)|2 − < α0 (s), w(s) >2

3. Calculer les coefficients de la seconde forme fondamentale

g =< Xtt , N > et f =< Xst , N >

3
 Comme Xtt = 0 we have g = 0. De plus on a Xst = w0 (s) et

< w0 (s), Xs ∧ Xt >=< w0 (s), α0 (s) ∧ w(s) >= det(α0 (s), w(s), w0 (s))

4. Calculer f en fonction de det(α0 (s), w(s), w0 (s)) et |Xs ∧ Xt |. Donner la formule

de la courbure de Gauss en fonction de E, F, G, e, f, g et en déduire qu’une surface
développable a une courbure de Gauss K = 0 en tout point.

eg − f 2 − det(α0 (s), w(s), w0 (s))

K= =
EG − F 2 |Xs ∧ Xt |2
Cette courbure est nulle car dans une surface D.L, la courbe de striction β(s) vérifie
0 = det(β 0 (s), w(s), w0 (s)) = det(α0 (s)+vw0 (s), w(s), w0 (s)) = det(α0 (s), w(s), w0 (s)).
La courbure de Gauss est bien nulle sur une surface D.L.

Partie D On considère la Dform basée sur la figure de Vesica Piscis, obtenue par couture
de 3 disques. Cette Dform possède 2 sommets p1 et p2 et 3 arêtes e1 , e2 , e3 . Elle est
caractérisée par le rayon R et l’angle θ de la figure 2.

R
1. Énoncer le théorème de Gauss-Bonnet et déterminer la courbure totale S KdA.
Comme le bord ∂S = ∅, on a
Z
KdA = 2πχ(S) = 4π
S

R
2. Calculer la courbure géodésique totale γi kg (s)ds le long des aretes γi = L1 , L2 , `1 , `2 , `21 , `23
dans le plan de la feuille en fonction de l’angle θ et le rayon R.

4
 On a Z Z
1
kds = Rdθ = 2π − θ
Li Li R
Z Z
1
kds = Rdθ = −θ
`i `i R
Z Z
1
kds = Rdθ = θ
`2i `2i R

3. Grâce à la partie B), calculer la quantité de courbure Ke1 , Ke2 , Ke3 liée aux arêtes
e1 , e2 , e3 en fonction de l’angle θ, γ et le rayon R des cercles.
La quantité de courbure Gaussienne attachée aux arêtes est
Z
Ke = (kg1 + kg2 )dl
e

On a donc
Ke1 = Ke2 = 0 et Ke3 = 2(2π − θ)

4. Calculer grâce à la partie C), la quantité de courbure liée aux faces f1 , f2 , f3 de la

Dform.
Les faces sont développables donc Kf1 = Kf2 = Kf3 = 0

5. Grâce au théorème de Gauss Bonnet, en déduire la quantité de courbure discrète

liée aux sommets p1 et p2 .

4π = Kp1 + Kp2 + Ke1 + Ke2 + Ke3 + Kf1 + Kf2 + Kf3 = Kp1 + Kp2 + 2(2π − θ)

On en dduit que
K(p1 ) + K(p2 ) = 4π − 2(2π − θ)2θ
Ce qui est compatible avec l’observation que γ = θ.