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Le Naturalisme
Le Naturalisme
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Le naturalisme cherche à aller plus loin que le réalisme en s’inspirant des méthodes
scientifiques pour faire du roman un lieu d’expérimentation.
La révolution de 1848 promettait de réaliser les idéaux des romantiques. Mais cette
révolution est un échec.
D’où le regard critique du capitalisme industriel chez Karl Marx, mais aussi chez Zola
(L’Assommoir, Germinal).
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Cette philosophie est un succès et influence tous les domaines : biologique, médecine,
droit, politique.
Le scientifique est placé au dessus du politique : il est vu comme celui qui apportera le
progrès et résoudra les problèmes.
◊ Le darwinisme
Des découvertes scientifiques vont particulièrement influencer Zola et les naturalistes :
♦ La découverte de la génétique
Dans De l’origine des espèces (1859), Darwin explique que les espèces vivantes ont
évolué à partir d’un seul ou de quelques ancêtres communs grâce au processus
d’adaptation et de sélection naturelle.
Ces ouvrages convainquent Zola que l’homme est déterminé par son hérédité.
Cette théorie a une influence décisive chez les écrivains naturalistes qui considèrent que
la sélection naturelle s’opère dans le milieu social (les plus forts socialement menant à la
disparition des plus faibles).
Cette démarche expérimentale influence Zola qui veut donner un statut scientifique à la
littérature.
Mais les naturalistes vont plus loin en cherchant à faire de chacun de leurs romans une
expérimentation scientifique sur des personnages soumis à des déterminismes
sociaux et héréditaires.
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◊ Le poids des déterminismes
Pour les naturalistes, l’homme est déterminé par son hérédité et par son
environnement, c’est à dire qu’il ne peut pas échapper au poids de l’hérédité et de leur
environnement.
Par exemple dans L’assommoir, Zola montre que Gervaise, malgré ses bonnes
intentions et son armature morale, ne peut lutter contre son hérédité (parents
alcooliques) et son environnement social (milieu ouvrier). Elle sombre dans l’alcoolisme
et meurt dans une déchéance physique et morale totale.
Zola a donc une conception dite mécaniste de l’humain : ses personnages sont mus par
leur instinct et ne peuvent se libérer de leur hérédité.
Pour les naturalistes, comme pour les réalistes, tous les sujets sont dignes d’être
traités.
Toutefois, les naturalistes vont encore plus loin que les réalistes.
En effet, les réalistes comme Balzac ou Flaubert ont finalement beaucoup décrits la petite
bourgeoisie.
C’est ce qui fera dire à Barbey d’Aurevilly : « “M. Zola se vautre dans le ruisseau, et il le
salit.” »
Mais à l’époque, l’engouement pour les sciences est tel que les romanciers aussi
souhaitent appliquer les méthodes scientifiques à l’écriture.
Tout d’abord, l’écrivain mène une enquête sur le milieu qu’il souhaite décrire et se livre
à un minutieux travail de documentation.
Il tente de traduire au plus près le réel : descriptions physiques, attention portée aux
détails qui peuvent paraître vils et triviaux, transcription du parler populaire…
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En s’inspirant des méthodes expérimentales de Claude Bernard, l’écrivain naturaliste
expérimente son sujet.
Il soumet ses personnages à des épreuves afin de vérifier si ses hypothèses (sur
l’hérédité, l’influence du milieu social…) se réalisent.
Pourtant, la lecture des romans de Zola montre que ce dernier croit au progrès social.
Le scientifique manie des faits qu’il ne peut pas contrôler, alors que l’écrivain, même s’il
se documente minutieusement, est obligé à un moment donné d’inventer les actions de
ses personnages.
Cette limite lui a valu de nombreuses critiques et Zola avait beaucoup de détracteurs.
Zola avait aussi beaucoup de disciples et se réunissait avec ses amis écrivains dans sa
villa de Médan.
Mais certains de ses amis ont rompu avec lui en publiant dans Le Figaro une violente
lettre ouverte à Zola – Le Manifeste des cinq.
Dans ce manifeste, ils renient leur maître, lui reprochant de se complaire dans le vulgaire
et d’user de méthodes de documentation et d’expérimentation peu sérieuses.
◊ Zola
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♦ Les Rougon-Macquart (1871-1893) sous titré Histoire naturelle et sociale d’une famille
sous le second Empire est une fresque romanesque en vingt volumes de Zola
dépeignant la société française sous le second-empire. ZOLA s’inspire de la Comédie
Humaine de Balzac mais choisit de mettre en scène la trajectoire d’une seule famille
sur plusieurs générations, ce qui montre sa préoccupation naturaliste et son souci
d’étudier l’hérédité.
♦ L’Assommoir (1877) de Zola est un roman naturaliste car Zola met en scène la
tragédie inéluctable de l’alcool qui sévissait dans le milieu ouvrier à la fin du 19ème siècle
(lire par exemple le commentaire de l’excipit de l’Assommoir).
◊ Maupassant
♦ Bel-Ami (1885) de Maupassant est également un roman naturaliste : Georges Duroy, le
personnage principal, va gravir petit à petit les échelons de la société grâce à l’aide des
femmes qu’il va croiser. A mesure qu’il réussit socialement, il se corrompt moralement.
♦ On retrouve aussi dans Pierre et Jean (1888) de Maupassant une préoccupation liée à
l’hérédité et à la sélection naturelle et sociale.
♦ Huysmans
♦ Alphonse Daudet
♦ Octave Mirbeau.
5/5