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01 INTRODUCTION

02 LA PRATIQUE DU LOBBYING AU MAROC

03 - LE CADRE JURIDIQUE DE LOBBYING AU MAROC

04 – CABINET PASS AU MAROC

01-INTRODUCTION
Introduction Le lobbying, appelé également “représentation d’intérêts”, est un « acte consistant
à tenter légalement d’influencer la conception, la mise en œuvre, l’exécution et l’évaluation des
politiques et réglementations publiques gérées par des agents publics de l’exécutif, du législatif
ou du judiciaire aux niveaux local, régional ou national » (OCDE, 2021, p.12). En tant que
phénomène mondial multidimensionnel et controversé, le lobbying n’épargne aucun pays et
aucune démocratie. Tout comme les autres pays du monde, le Maroc n’est pas hermétique aux
activités du lobbying. Il se trouve, lui aussi, face à des lobbies multiformes qui tentent par
diverses stratégies et multiples stratagèmes et manœuvres de défendre leurs intérêts
économiques particuliers. En effet, bien qu’il n’existe pas un cadre juridique régissant les
activités du lobbying au Maroc, les acteurs politiques et les décideurs publics marocains fassent
bel et bien l’objet de véritables stratégies de lobbying orchestrées directement et indirectement
par de multiples lobbies marocains et étrangers. Ces activités de lobbying ne sont pas exemptes
de pratiques opaques et de déviances consacrant le primat de l’intérêt privé aux dépens de
l’intérêt général, ce qui est de nature à porter atteinte aux principes et valeurs de la
transparence, de l’éthique et de la probité. Ce faisceau d’éléments contextuels trace les
contours d’une problématique fondamentale avec en toile de fond une question majeure qui
s’impose avec acuité à savoir, dans quelle mesure un dispositif intégré d’institutionnalisation et
de moralisation des pratiques du lobbying au Maroc peut-il contribuer à mieux encadrer et
professionnaliser cette activité ? Avant d’aborder les pratiques du lobbying au Maroc et de
caractériser les processus d’influence mis en œuvre par les groupes d’intérêts, nous allons tout
d’abord définir le lobbying, tirer au clair ses principaux objectifs et ses stratégies tout en
mettant en relief son utilité et son répertoire d’actions. Ensuite, nous déclinerons la typologie
des acteurs institutionnels ciblés par les processus d’influence ou pouvant être la cible
potentielle des différentes activités du lobbying. Ainsi, une cartographie des principales parties
prenantes relevant de la sphère publique sera dressée avec en toile de fond une préoccupation
majeure à savoir, prémunir le décideur public marocain contre les stratégies d’influence menées
par les différents groupes de pression et d’influence. Enfin, nous allons décliner les composantes
majeures et les principaux leviers de développement d’un dispositif intégré de la représentation
d’intérêts particuliers au Maroc qui se veut transparent, responsable, éthique et redditionnel
02 -La pratique du lobbying au Maroc :
Le lobbying au Maroc : entre le vide juridique et le plein de pratiques et stratégies d’influence menées
par les groupes d’intérêts particuliers En tant que phénomène socio-politique, le lobbying s’invite
partout où il y a un pouvoir de décision et une autorité de régulation, d’arbitrage ou de jugement. En
effet, les centres de pouvoir aimantent fatalement les représentants d’intérêts spécifiques en quête
d’opportunités pour faire valoir leurs arguments et triompher leurs intérêts particuliers. Les pouvoirs
publics marocains ne dérogent pas à cette règle et sont également perméables aux pratiques d’influence
et aux activités de lobbying menées par des cabinets de lobbying, des associations, des fédérations, des
entreprises nationales et étrangères et notamment des multinationales dans un vide juridique et
réglementaire

Le lobbying au Maroc : des pratiques d’influence sans encadrement juridique ni autorégulation des
représentants d’intérêt Le lobbying au Maroc dans sa forme spontanée de défense des intérêts
spécifiques n’est pas un phénomène récent. En effet, presque tout le monde le pratique sans le nommer.
Il s’apparente à un secret de Polichinelle, d’autant plus qu’il suscite de la suspicion et cultive le sens de la
discrétion. Il pose autant de problématiques liées à la traçabilité et la transparence des acteurs, des
processus, des activités et du répertoire d’actions mobilisées directement et indirectement pour infléchir
les normes, capter les politiques publiques et influer sur la décision politique. Cependant, la pratique
professionnelle du lobbying au Maroc demeure embryonnaire et ne bénéficie pas des conditions idoines
lui permettant de mûrir et de se développer de façon professionnelle et institutionnalisée conformément
aux principes de la transparence et de l’intégrité. Il est pratiqué également par les parlementaires eux-
mêmes qui défendent leurs propres intérêts en tant que professionnels et praticiens de par leur statut
de pharmaciens, de médecins, d’agriculteurs, d’industriels, d’avocats, s’y ajoute également leur
affiliation en tant que membres de certaines corporations professionnelles défendant leurs propres
intérêts. En outre, la pratique du lobbying se déploie sur le territoire national sans cadre juridique qui lui
est propre. Il n’est ni reconnu, ni référencé, ni régulé. Les rares cabinets de lobbying qui se comptent sur
les bouts des doigts situent leur métier dans la sphère des relations publiques et de la communication
d’influence et n’affichent guère leur identité de « lobbyistes », une appellation qui demeure encore «
politiquement incorrecte ». Les cabinets de lobbying ne sont pas organisés dans une association
professionnelle. D’autant plus qu’ils n’ont pas atteint un seuil critique pour s’organiser et s’autoréguler
par un code de conduite des activités de lobbying ou une charte de déontologie régissant les activités et
processus d’influence de la décision publique menés par l’ensemble des intervenants et cabinets de
lobbying opérant sur le territoire marocain. A la différence de plusieurs pays américains et européens qui
ont développé leurs propres lois et règlements sur le lobbying, un vide juridique caractérise la pratique
du lobbying au Maroc. Par exemple, la France dispose d’une loi baptisée « Loi Sapin 2 » qui régit les
processus du lobbying. Ce pays dispose aussi d’une association professionnelle qui s’appelle l’Association
Française des Conseils en Lobbying et affaires publiques (AFCL), créée en 1991 autour d’une charte de
déontologie. Le dispositif français d’encadrement du lobbying s’appuie également sur un registre mis à la
disposition des cabinets de lobbying et géré par la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie
Publique (HATVP). Aux Etats Unis, les cabinets de lobbying sont tenus de s’inscrire sur un registre
spécifique et de respecter un code de conduite. Ils sont tenus également de rendre compte de leurs
activités de lobbying qui sont disponibles en ligne et accessibles à tout le monde.

Le lobbying au Maroc : autant de lobbies sur la sellette suscitant la suspicion et l’indignation Au Maroc et
à l’instar des autres pays du monde, on distingue autant de lobbies ou de représentants d’intérêts
particuliers que de secteurs d’activités. Cependant, à la différence des autres contextes politiques
étrangers où les activités du lobbying et les processus d’influence se déploient au grand jour dans un
cadre codifié, normé et organisé, la pratique du lobbying au Maroc s’exerce dans un vide juridique
doublé d’une discrétion et d’un silence retentissant. En effet, plusieurs lobbies suscitent toujours le
débat public et font souvent l’objet des Unes de la presse marocaine dont on peut citer notamment les
lobbies suivants :

• Le lobby du tabac ;

• Le lobby pharmaceutique ; • Le lobby des hydrocarbures ;

• Le lobby du sucre (Boissons gazeuses, biscuitiers, chocolatiers, etc.);

• Le lobby des importateurs ;

• Le lobby des promoteurs immobiliers ;

• Le lobby des cliniques privées ;

• Le lobby des multinationales ;

• Etc.

Ces lobbies sont représentés par des associations et fédérations sectorielles ainsi que des ordres
professionnels. Notons dans ce cadre que des secteurs puissants, des fédérations professionnelles bien
structurées et des multinationales font aussi recours aux cabinets de lobbying, des relations publiques et
de la communication d’influence et de crise. Leurs objectifs consistent à défendre leurs intérêts
économiques, bloquer certaines réformes ou modifier certains taux se rapportant à la fiscalité et aux
impôts modifiés par les projets annuels des Lois de Finances (Allègement de certaines procédures
douanières et administratives, requêtes portant sur les subventions des matières premières, pressions
concernant les barrières douanières pour certains secteurs, les clauses de sauvegarde pour certaines
industries menacées, octroi des autorisations administratives, etc.). D’autres pratiques du lobbying
subsistent encore à savoir, engager des lobbyistes individuels qui tentent de monnayer leurs carnets
d’adresses et mobilisent leurs contacts pour prendre des rendez-vous avec les décideurs et faire de
l’intermédiation personnelle

Le lobbying Caractéristiques majeures et traits saillants Plusieurs pratiques de lobbying privilégiant


l’intérêt particulier des opérateurs privés sur l’intérêt général de la société défraient souvent la
chronique et font couler beaucoup d’encre. D’autres pratiques ont fait également l’objet de critiques
très acerbes de la part des parlementaires dans l’enceinte du Parlement à l’occasion des questions orales
transmises en directe par la télévision nationale et au sein des commissions parlementaires. Le passage
du projet de Loi de Finances au Parlement est le moment fatidique pour les lobbyistes. Il déclenche illico
des activités bouillonnantes de lobbying qui sont menées notamment par les secteurs industriels, les
fédérations professionnelles et les multinationales. C’est en constatant des mesures principalement
fiscales qui touchent leurs business modèles et impactent leurs chiffres d’affaires que les entreprises au
Maroc s’activent pour parer au plus pressé, ce qui montre que les activités du lobbying s’apparentent
beaucoup plus à la gestion de crise qu’a une stratégie réfléchie proactive de lobbying à moyen et long
terme. Notons également à ce niveau que les parlementaires sont sollicités voire envahis par différents
lobbies en empruntant souvent des circuits indirects et discrets. Cet état de fait montre la nécessité
d’institutionnaliser et de moraliser le processus d’influence de la fabrique de la loi au Maroc en
conférant un statut reconnu par l’Etat à la profession de lobbyiste pour plus de transparence, de
professionnalisme, d’intégrité et de rectitude. L’analyse du contexte marocain et des pratiques du
lobbying et des processus d’influences menés par les opérateurs économiques privés au Maroc fait
ressortir les principales caractéristiques suivantes :

• La profession de lobbyiste n’est pas réglementée et ne dispose pas d’un statut spécifique au métier de
la représentation de l’intérêt particulier. Ce métier gagne à être normé, référencé et accrédité par l’Etat ;
• La pratique dominante du lobbying relève majoritairement du ressort de la gestion précipitée des
crises ou ce que l’on pourrait qualifier du lobbying de la pression à relents revendicatifs et corporatistes.
Il s’agit d’un lobbying également beaucoup plus défensif qu’offensif dans la mesure où il se manifeste
majoritairement à l’occasion du vote du projet de la Loi de Finances au Parlement ;

• Un lobbying de circonstance à forte prédominance financière défendant des intérêts liés


principalement à la fiscalité et aux impôts impactant les opérateurs économiques et industriels ;

• Un lobbying qui se pratique à des degrés variés en termes de maturité, de professionnalisme, de taille
et degré d’organisation et de structuration des acteurs en jeu. C’est un lobbying à plusieurs vitesses qui
se déploie variablement sur le terrain : o Le lobbying des multinationales et des grands groupes
nationaux structurés que nous pouvons qualifier du « lobbying élitiste ».

Il s’agit d’acteurs majeurs opérant dans des secteurs puissants et bien organisés. Avec une gouvernance
bien sensible aux affaires publiques et aux standards du lobbying. Ces redoutables lobbies maîtrisent les
subtilités du lobbying, savent manier habilement l’art d’influer les acteurs politiques et les décideurs
publics. Ils mettent en œuvre des stratégies efficaces d’influence et recourent généralement aux
professionnels du lobbying ; o Le lobbying naissant ou émergent de certains secteurs en structuration qui
se sont organisés autour de nouvelles fédérations professionnelles expérimentant le registre des
relations publiques en vue de se positionner sur l’échiquier national et influer sur les décideurs publics ;
o Le lobbying affolé de crise, pratiqué par des opérateurs désordonnés en manque de maturité
professionnelle. C’est le lobbying revendicatif usant des approches et outils de la pression revendicative.

• Les activités d’influence de la décision publique pèchent par un manque flagrant d’information sur
l’identité des interlocuteurs, l’objet des rencontres, la nature des interactions avec les représentants des
intérêts spécifiques. Les processus d’influence ne sont pas documentés et manquent par conséquent de
traçabilité, ce qui impacte et entrave la reddition des comptes
03 - le cadre juridique de lobbying au maroc
Le lobbying, au sens où il est entendu comme une activité spécifique entreprise par un corps
professionnel qui reçoit une indemnisation pour ses activités, est un concept étranger dans le contexte
politique et économique marocain. Au Maroc, les groupes d'intérêt exigent généralement une
représentation directe plutôt que de rechercher l'influence par l’intermédiaire des partis politiques
(Ashford, 2015). Néanmoins, il existe bel et bien des opportunités d'influencer les décisions publiques au
Maroc qui s’apparentent plus ou moins à des activités de lobbying.
Un exemple concerne l'interaction du gouvernement avec le secteur privé. Dans le cadre du Pacte
national pour l'émergence industrielle signé en 2009 par le gouvernement marocain et le secteur privé
(représenté par la CGEM) et l'association professionnelle des banques marocaines (GPBM), une autorité
publique-privée a été créée afin de coordonner les réformes liées à l’environnement des affaires. Le
Comité national pour l'environnement des affaires (CNEA), dirigé par le premier ministre, a été
institutionnalisé par le décret n° 2-10-259 du 29 octobre 2010. La finalité du Comité vise à engager les
différentes parties prenantes dans le processus décisionnel public. Il est composé de représentants des
différents acteurs du gouvernement et du secteur privé, notamment : tous les ministères liés à
l'environnement des affaires ; les présidents de la CGEM, du GPBM, de la Fédération des chambres
marocaines du commerce, de l'industrie et des services (FCMCIS) ; et l'ICPC, le gouverneur de la Banque
Al-Maghrib, et des représentants du Haut-Commissariat au Plan (HCP). Les principaux objectifs du
Comité sont les suivants :
 Préparer un programme annuel de mesures prioritaires pour améliorer l'environnement des
affaires ;
 Coordonner les efforts du gouvernement pour assurer la mise en œuvre efficace des mesures
adoptées ;
 Institutionnaliser le dialogue public-privé et engager le secteur privé dans les processus de prise
de décisions.
Le Maroc a une tradition de dialogue avec la société civile. En effet, l'article 13 de la Constitution exige
que les pouvoirs publics œuvrent à la création d'instances de dialogue, en vue d'associer les différents
acteurs sociaux à l'adoption, la mise en œuvre, l'exécution et l'évaluation des politiques publiques. En
2013, le Comité national de dialogue avec la société civile (NDC) a été créé pour faciliter la consultation
publique avec les organisations et les parties prenantes de la société civile. Les fonctions du Comité sont
les suivantes :
 Gérer le dialogue national sur la société civile et les nouvelles prérogatives constitutionnelles ;
 Préparer un rapport général sur l'avancement du dialogue national ;
 Adopter et approuver les documents finaux du dialogue national.
Il est toutefois important de noter qu'il y a eu une certaine controverse autour du NDC depuis sa
création. Un certain nombre de groupes de la société civile ont reproché au gouvernement d'être trop
sélectif quant à l’inclusion des groupes dans le dialogue national et ont accusé le gouvernement de
marginaliser ceux qui critiquent son agenda politique. L'expérience du Maroc démontre l'importance
d'établir un ensemble de directives spécifiques à chaque pays en matière de consultation pour s’assurer
que les parties prenantes clés puissent avoir accès et prendre la parole dans le processus décisionnel
public.
04 –CABINET PASS AU MAROC :
C’est qui PASS

Public Affairs & Services , premier cabinet conseil en affaires publiques et


communication institutionnelle au Maroc. Créé en 2002, PASS accompagne les grandes
entreprises marocaines, les multinationales et de nombreux secteurs organisés dans la
promotion et la défense de leurs intérêts économiques. Il capitalise sur un portefeuille
sectoriel très varié, avec de nombreuses missions de conseil dans les secteurs de
l’énergie, de l’agroalimentaire, du digital, de l’industrie et de la santé.

Le projets sont pilotés et exécutés par des #talents hautement qualifiés, spécialisés en
sciences politiques et économiques.

Public Affairs & Services soutient également les politiques publiques sectorielles grâce à
son #think-tank Radius.

Afin d’élargir ses activités à l’international, le cabinet Pass (Public Affairs & Services)
annonce la signature d’une entente de coopération avec Flagship solutions, un cabinet
spécialisé en affaires publiques basé à Ottawa (Canada).

Flagship Solutions est une entreprise de relations gouvernementales et de relations


publiques basée à Ottawa, Canada. Pass, basé au Maroc depuis 2002, est spécialisé
dans les métiers des affaires publiques et de l’intelligence économique. Ses activités
s’étendent sur l’ensemble du Maghreb.

Le but de la collaboration est d’appuyer les efforts des clients des compagnies ainsi que
d’étendre l’offre de service à de nouveaux clients ayant des activités dans les pays
couverts par l’entente. Décrypter l’environnement institutionnel et réglementaire dans
un pays requiert une connaissance des dossiers locaux que les deux entreprises peuvent
apporter. Le but commun est de guider les clients lors de leurs démarches auprès de
l’ensemble des parties prenantes institutionnelles, et plus particulièrement des
gouvernements.

«L’Afrique du nord est un marché d’avenir pour les compagnies et organisations


canadiennes et nous sommes heureux de savoir, qu’avec PASS, ils seront entre de
bonne mains», annonce Serge Buy, associé principal de Flagship Solutions .
-https://www.oecd-ilibrary.org/sites/9789264302693-11-fr/index.html?itemId=/content/
component/9789264302693-11-fr

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