Professional Documents
Culture Documents
AGA Bulletin n°40-DEFinitif
AGA Bulletin n°40-DEFinitif
Pygorhynchus obovatus (AGASSIZ, 1836), Turgy (Hauterivien de l’Aube). Coll. Charles Brossard
Pour l’année 2019, l’Association Géologique Auboise a eu le plaisir d’avoir le soutien de nombreux
partenaires :
DREAL Grand-Est
Conseil départemental de l’Aube
Ville de Troyes
Ville de Sainte-Savine
ANDRA
Chambre d’Agriculture de l’Aube
Champagne François Gautherot
Okénite
UNICEM
SOMMAIRE N°40
Éditorial du Président p. 5
BUREAU ET CONSEIL
D'ADMINISTRATION DE L'ASSOCIATION
GÉOLOGIQUE AUBOISE POUR 2019
Siège social :
3 rue Royale 10600 VILLACERF
Lieux de réunion :
Espace 12, 72 avenue Gallieni 10300 SAINTE-SAVINE
11 rue Jeanne d'Arc 10000 TROYES
ÉDITORIAL DU PRÉSIDENT
La sortie du bulletin N° 40 dans cette période de mise en quarantaine est purement fortuite mais ce
bulletin restera surement dans nos mémoires comme celui qui coïncide avec le temps où nos envies
de sortir sont contrariées. Un comble pour les arpenteurs incorrigibles que nous sommes !
Pour ce numéro anniversaire, nous avons révisé la mise en page avec l’objectif premier de faciliter
le travail de ceux qui y participent et de laisser plus de place aux images.
Nous sachant confinés, Claude Colleté nous a gâté avec 64 pages de délices paléontologiques,
minéralogiques, d’histoires de clou doré et de fraudes touristiques qui n’échappent pas aux veilleurs
avertis.
Un bulletin avec un focus particulier sur l’Hautérivien ; cet étage peu puissant en épaisseur dans
l’Aube, mais d’une grande richesse paléontologique, a encore beaucoup de secrets à lever, comme
le prouve cette découverte d’un oursin rarissime dans notre département. Cet article nous rappelle
que chacun d’entre nous peut participer à l’amélioration de la connaissance scientifique. A vos
marteaux donc… dès que nous en aurons de nouveau le droit…
Fidèle au bucolisme géologique, ce numéro vous emmènera dans le pays où il fleure bon les
fromages les plus odoriférants de France, signe d’un sous-sol riche : les Flandres, pour rejoindre
une autre forme de « mine » celles du Massif de Belledone, puis notre Dame de fer.
Un tour « en » France en 22 jours sous la verve experte et malicieuse de Patrick de Wever.
Un grand merci à Claude Colleté pour ce beau travail de coordination et à tous les participants
directs et indirects sur le contenu des articles ; vous nous réunissez tous dans la lecture et
entretenez nos passions.
Encore un petit peu de patience certains fossiles ont attendu dans l’Aube plus de 100 millions
d’années pour nous faire des signes, nous pouvons attendre à notre tour encore quelques semaines
pour leur répondre.
Bon voyage dans les mots et les images.
Marc THONON
Résumé
Cet oursin, rarissime dans le département a été trouvé en 2017 à Turgy (Aube) par Charles
Brossard, un des plus anciens membres à l’AGA, lors d’une prospection systématique dans le sud-
ouest du département. La rareté de cet oursin, sa bonne conservation et sa localisation précise font
qu’il m’a paru utile d’en faire sa description. G. Cotteau dans la Paléontologie française1 et en 1864
dans son « Catalogue raisonné des Échinides fossiles du département de l’Aube »2 l’a décrit sous
le nom de Botryopygus obovatus d’ORBIGNY, 1855. Le spécimen cité par Cotteau provenait du
gisement de Marolles-sous-Lignières (Aube).
Localisation
L’affleurement de Turgy (Aube) montre le contact Jurassique-Crétacé. Après un banc de calcaire
massif tithonien à surface perforée, les premiers niveaux de l’Hauterivien se montrent sous forme
de blocs de calcaires argileux jaunâtres3 centimétriques alternant avec des niveaux plus argileux
(fig. page suivante). Un enrichissement progressif en calcaire rend visible des bancs mieux
individualisés quand on « monte dans la série ». L’érosion en surface par les intempéries ou les
labours dans les champs environnants mettent à jour ces calcaires de l’Hauterivien inférieur (zone
à Acanthodiscus radiatus).
Description
État : L’oursin est complet, avec une face apicale légèrement convexe à l’apex et avec une face
orale concave. La dépression s’accentue autour de la bouche (péristome). Le test est conservé avec
à certains endroits sa discrète granulation d’origine. Le test présente une fissure dans sa partie
antérieure qui le fragilise, ce qui empêche un dégagement plus poussé de la partie orale. Cette face
orale montre deux déformations mineures, un aplatissement ou plutôt un léger pincement à gauche
du péristome et un poinçonnement elliptique de 8 mm de long situé dans la partie orale antérieure
gauche. La zone péristomiale est partiellement visible en raison des fragments de roches encore
adhérents au test.
Forme et dimensions : Plus long (42 mm) que large (35 mm), sa plus grande largeur est située
au tiers postérieur (14 mm) de la longueur (fig. 1a). L’ambitus est arrondi et la face convexe rejoint
la face concave en formant un angle obtus, (sauf au niveau du pincement). Sa hauteur à l’apex est
de 16 mm (fig. 1c).
Appareil apical : L’appareil apical est de type compact, en partie masqué par la roche. On
distingue malgré tout deux des plaques ocellaires et la plaque génitale perforée : la madréporite (fig.
1d). Les autres plaques génitales sont masquées.
1
D’Orbigny Alcide, 1840-1857 Paléontologie française, terrains crétacés, tome 6, n°2230, p.335, pl. 929.
2
Cotteau Gustave, 1865, Catalogue raisonné des Échinides du département de l’Aube, Société académique Aube, Troyes.
3
Voir Colleté Claude, Le contact Jurassique-Crétacé dans une petite carrière à Turgy (Aube), compte-rendu de la sortie de l’AGA du 21
octobre 2018 in Feuillet trimestriel de l’AGA, n° 126, p. 6-8, 2019.
Bull. Ass. Géologique Auboise, n°40, 2020
8
Les zones ambulacraires : Elles sont subpétaloïdes se fermant puis s’évasant à l’approche de
l’ambitus (fig. 1e, 1f). Les zones porifères sont composées de deux rangées de pores allongés, les
externes plus grands que les pores internes. Les pores internes sont disposés en formant un angle
avec l’axe des pores externes correspondant. Chaque pore extérieur est relié à un pore intérieur
par un canal. Chaque paire de pores est séparée du suivant par un léger bourrelet supportant
plusieurs petits granules à peine visibles à la loupe binoculaire. L’intervalle séparant les deux zones
porifères de la zone ambulacraire est légèrement renflé et granuleux.
La face orale : Déprimée (fig.1b), elle montre la présence d’un floscelle. Cinq bourrelets
péristomiaux séparent les zones porifères aboutissant au péristome. Les zones ambulacraires
contenant les zones porifères se logent dans une dépression relative du test constituant les
phyllodes. Bourrelets et phyllodes forment le floscelle (fig. 1h). A l’approche du péristome les pores
des zones porifères montrent une raréfaction et une désorganisation de la position des pores.
Synonymie
Autrefois appelé
Catopygus obovatus L. AGASSY 1836 par Agassiz dans sa description originale, puis
Botryopygus obovatus, d’ORBIGNY, 1855., n°21, p. 46 in Cotteau 1865 déjà cité.
Classification4 et Bibliographie5
Phylum Echinodermata
Classe Echinoidea
Ordre Cassiduloida
Famille Nucleolitidae 6
Genre Pygorhynchus
Espèce Pygorhynchus obovatus
Nom Pygorhynchus obovatus (AGASSIZ, 1836)
Conclusion
Si les objectifs de la recherche universitaire ont évolué, il n’en reste pas moins que le rôle de
l’amateur, observateur de terrain permet de renouveler les données et les collections pour peu que
le lien avec les professionnels soit toujours fonctionnel. Une belle découverte que cet oursin toujours
qualifié de rare dans la bibliographie. Cette rareté est-elle due au nombre d’individus vivants de
cette espèce ? ou bien est-elle due aux conditions de fossilisation ? ou bien encore est-elle due à
un environnement peu favorable en lien avec la transgression hauterivienne ? ou bien... ? à suivre...
Remerciement
Je tiens particulièrement à remercier Charles Brossard qui depuis de nombreuses années nous fait
part de ses découvertes échinologiques7 et n’hésite pas à nous les confier pour photographies et
description. En ce sens, Charles Brossard incarne fidèlement les valeurs que l’AGA a promu dès sa
création en 1970 (officiellement en Janvier 1971).
4
https://science.mnhn.fr/institution/mnhn/collection/f/item/a21681?lang=fr_FR, consulté en février 2019.
5
http://www.nhm.ac.uk/our-science/data/echinoid-directory/taxa/taxon.jsp?id=548 consulté en février 2019.
6
serait actuellement rangé dans la famille des Pygaulidae (voir site précédent).
7
Pygurus sp. Bulletin de l’AGA, n° 35, p. 35.
Bull. Ass. Géologique Auboise, n°40, 2020
10
GLOSSAIRE ET PRECISIONS
(Pour les lecteurs qui ne sont pas familiers avec la terminologie des oursins irréguliers)
Test ou thèque : structure propre aux échinodermes constituant le squelette sur lequel viennent s’attacher
les organes. Les plaques calcaires du test contiennent également une partie du derme.
Péristome : bouche.
Périprocte : anus.
Apex : partie la plus élevée du test (ne correspond pas forcément à l’emplacement de l’appareil apical).
Appareil apical : ensemble de plaques percées d’un orifice dans lequel débouche, soit le système aquifère
interne (Plaques ocellaires au départ des zones ambulacraires), soit le système reproducteur de libération
dans l’eau de mer des spermatozoïdes ou ovules, la fécondation étant externe (Plaques génitales).
Face orale : contient le péristome quand il est situé en position infère (sous la ligne marginale).
Face aborale : contient le péristome.
Face adorale : à l’opposé de la face aborale.
Face apicale : contient l’apex et l’appareil apical.
Ambitus ou zone marginale : partie latérale faisant la séparation entre face apicale et face orale, souvent la
partie la plus large du test.
Vue coronale : vue du profil de l’ensemble des plaques du test (la « couronne »).
Plaques du test : nommées selon leur position dans le test ou d’après leurs fonctions (apicales, ocellaires,
génitales, madréporite, ambulacraires, interambulacraires, porifères...).
Zones ambulacraires : au nombre de 5, elles contiennent les zones porifères.
Zones porifères : deux fois une double bande de pores qui traversent le test pour laisser passer des
excroissances de l’appareil aquifère interne expansions spécialisées dans la respiration face apicale et dans
le déplacement, le nettoyage ou la défense plutôt à la face orale.
Zones interporifères : zones situées entre les zones porifères.
Zones interambulacraires : au nombre de 5 également en alternance avec les zones ambulacraires.
Symétries : bilatérale d’origine, de type 5 surajoutée, caractéristiques du phylum des Echinodermata et
parfois peu visible dans certaines classes du Phylum.
Tubercules : réduits à l’état de granulations plus ou moins évidentes chez les oursins irréguliers, ils
supportent les soies.
Radioles : piquants ou « soies », supportés par les tubercules.
Introduction
Cet article fait suite à la récente ratification, en Décembre 2019, du stratotype de limite ou « GSSP »
(Global Boundary Stratotype Section and Point) de l’étage Hauterivien par l’Union Internationale des
Sciences Géologiques (International Union of Geological Sciences = IUGS), et auparavant, en
Décembre 2014, de l’inauguration de L’Espace Naturel Sensible (ENS) du Serre de l’Âne (commune
de La Charce, Drôme, France ; Photo 1) qui valorise et protège la coupe géologique de La Charce,
étant alors la seule coupe candidate au GSSP pour représenter l’étage. Les deux aspects (GSSP
et ENS) seront traités dans cet article pour relater les événements de cette aventure géologique, au
niveau international et à l’échelle locale. Beaucoup de noms sont donnés dans ce manuscrit afin de
bien illustrer que la réalisation de l’ENS et du GSSP est le fruit du travail de plusieurs équipes
réunissant de nombreuses personnes venant d’horizons divers ; en espérant n’avoir oublié
personne…
8
Laboratoire de Géologie de Lyon (LGL), Observatoire de Lyon, Université Claude Bernard Lyon 1
Bull. Ass. Géologique Auboise, n°40, 2020
13
Au cours de la deuxième moitié du 20ème siècle, il est apparu illusoire de vouloir trouver la
coupe-type idéale pour représenter la totalité d’un étage ; le stratotype d’unité parfait n’existe pas.
En effet, une coupe à elle seule ne présente pas toutes les conditions de continuité dans les
enregistrements sédimentaires et fossilifères pour toute la durée de temps correspondant à l’étage
(quelques millions d’années). C’est pour cela que, dès le début des années 1970, le concept de
stratotype de limite (GSSP) va émerger et s’imposer. Dans cette approche, l’étage est défini par la
caractérisation de sa base ; son sommet étant défini par la base de l’étage surincombant. La durée
d’une unité chronostratigraphique est donc caractérisée à partir des deux limites, inférieure et
supérieure, de l’étage, et ceci même si elles ne se sont pas sur la même coupe ou région.
Afin de bien définir la limite basale de l’étage, il est cependant nécessaire de choisir une coupe
montrant la meilleure continuité sédimentaire possible sur l’intervalle stratigraphique encadrant
cette surface. La caractérisation de la base de l’étage se fait par l’identification de plusieurs
marqueurs (biologiques, géochimiques, géophysiques) ; ils ne sont pas obligatoirement associés à
cet horizon mais peuvent être localisés juste en-dessous ou au-dessus. L’ensemble des caractères
sédimentologiques, minéralogiques, géochimiques magnétiques et biologiques (micro/macro-
faune/flore) va également permettre de corréler la limite sur de grandes distances ; de par son
statut de référence internationale, il est indispensable que le stratotype de limite fournisse des
possibilités de corrélation à l’échelle mondiale. Une étude pluridisciplinaire aboutissant à une
stratigraphie intégrée est donc indispensable. Par convention et par commodité, un de ces
marqueurs deviendra le premier marqueur pour définir la base de l’étage. Ce marqueur est le repère
précis pour fixer la limite inférieure de l’unité chronostratigraphique. Il est symbolisé par le « clou
d’or » (golden spike).
Les stratotypes de limite constituent une avancée majeure car ils fournissent une définition
claire et précise des étages dont la succession constitue l’échelle chronostratigraphique. Ils ne
remplacent pas les stratotypes d’unité (et les hypostratotypes) qui ont pour utilité de représenter
l’étage dans son ensemble (sa durée), même si c’est de manière imparfaite à cause des problèmes
de continuité (NB : néanmoins, d’une manière générale, la présence d’importantes discontinuités
basale et sommitale au niveau des stratotypes historiques en faisait des unités bien
reconnaissables par rapport à celles sous- et sus-jacentes). Le stratotype historique sera toujours
la référence pour porter le nom de l’étage. Il y a donc complémentarité.
Aucune autre coupe n’ayant été proposée ailleurs dans le monde comme alternative, le
groupe de travail sur l’Hauterivien, réuni en 1995 à Bruxelles (Belgique), a recommandé la coupe
de La Charce comme coupe candidate au GSSP de cet étage (Mutterlose et al., 1996). Lors du
Congrès Géologique International de Florence (Italie, 2004), Peter Rawson (2004), en sa qualité
de président de la Sous-commission Internationale de Stratigraphie du Crétacé de l’IUGS, suggère
d’attribuer le GSSP Hauterivien à la coupe de La Charce (Ogg et al., 2004).
Suite à cela, certains membres du groupe de travail sur l’Hautervien (présidé par Jörg
Mutterlose) ont été en charge de rédiger une proposition formelle, ou « formal proposal », dans
laquelle est présentée l’ensemble des caractères stratigraphiques de la coupe et le choix du
premier marqueur qui servira à définir la base de l’étage. Une douzaine de chercheurs ont contribué
à la réalisation de ce document de synthèse sous la co-direction de Bulot, Mutterlose, Rawson et
Reboulet (Bulot et al., 2019). En mars 2019, ce document a été sousmis à l’ensemble des membres
du groupe de travail sur l’Hauterivien ; en avril, il était largement approuvé. Après avoir intégré des
corrections suggérées par certains membres de ce groupe, le proposal a ensuite été transmis en
août à la Sous-commission Internationale de Stratigraphie du Crétacé (présidée par Maria Rose
Pettrizo) ; à la rentrée de septembre, il était là aussi accepté par la plupart de la vingtaine de
membres votants élus à cette sous-commission. Certains d’entre eux ont fait des remarques qui
ont été considérées avant d’envoyer à la mi-septembre le proposal à la Commission Internationale
de Stratigraphie (présidée par David Harper) ; fin novembre, nous étions informés qu’elle avait voté
à l’unanimité le choix de la coupe de La Charce. La dernière étape a été réalisée début décembre
2019 avec la ratification à l’unanimité, par l’IUGS (Stanley Finney, secrétaire général), du GSSP
Hauterivien assigné définitivement à la coupe de La Charce en considérant que la base de cette
unité chronostratigraphique est définie par l’apparition du genre Acanthodiscus.
Photo 2 : La série alternante calcaires-marnes de la coupe de La Charce : à dominante calcaire pour l’Hauterivien inférieur et à
dominante marneuse pour le Valanginien supérieur ; la limite entre ces deux étages est soulignée par le trait rouge - @ S. Reboulet.
La coupe de La Charce est bien datée par l’étude des ammonites (Fig. 2) ; elles représentent
la quasi-totalité de la macrofaune (Reboulet et al., 1992 ; Atrops et Reboulet, 1995 ; Reboulet,
1996 ; Reboulet et Atrops, 1999 ; voir ces travaux pour connaître la nomenclature complète des
taxons utilisés ici). Les autres macrofossiles nectoniques sont des bélemnites et quelques nautiles.
Les bivalves et gastéropodes sont rares.
Plus de 15000 ammonites ont été collectées banc par banc, sur une épaisseur de 170 mètres de
coupe (Reboulet, 1996). Neuf familles sont à considérer dans l’intervalle stratigraphique étudié. Les
renouvellements de la faune d’ammonites, principalement caractérisés par l’évolution des
Neocomitidae, Olcostephanidae, Oosterellidae, Holcodiscidae et Ancyloceratidae, ont été
interprétés en termes de changements eustatiques et climatique (Atrops, 1995 ; Reboulet, 1996).
La plupart des espèces-indices utilisées dans la zonation appartiennent aux deux premières
familles citées. Les assemblages d’ammonites sont souvent dominés par les Haploceratidae,
Bochianitidae, Phylloceratidae, et Lytoceratidae ; leur abondance témoigne de paléoenvironements
plutôt profonds et/ou distaux (Reboulet, 1996).
Fig 2 : La Charce, distribution des ammonites (modifiée d’après Reboulet et Atrops, 1999) et Zonation Standard (d’après
Reboulet et al., 2018)..
La zonation du Valanginien inférieur a été en partie modifiée en 2013 lors de la réunion d’Ankara
(Reboulet et al., 2014).
Tab. 1 : La Zonation Standard développée par le Groupe Kilian pour les étages Valanginien et Hauterivien
(d’après Reboulet et al., 2018).
Photo 4 :
A- Acanthodiscus rebouli, banc LCH 189 de la coupe de La Charce (cf. Reboulet, 1996, Fig. 22, p. 216).
B- Acanthodiscus radiatus, banc 208 de la coupe de La Charce, Zone à Acanthodiscus radiatus (see Reboulet, 1996,
Fig. 22, p. 216; Pl. 14, Fig. 12) - @ S. Reboulet.
Plusieurs âges absolus ont été proposés pour la base de l’étage Hauterivien : 133.9 ± 2 Ma
(McArthur et al., 2007) ; 131.96 ± 1.0 Ma (Martinez et al., 2015) ; 131.29 ± 0.19 Ma (Aguirre-Urreta
et al., 2019). Dans le cadre de la synthèse « Geologic Time Scale 2016 », Ogg et al. (2016) donnent
un âge de 134,7 Ma ± 0.7 Ma ; la version GTS 2020 devrait annoncer une valeur numérique de
132.6 Ma (à confirmer lors de la parution du volume).
Dans leurs discours, Laurent Haro et Didier Guillaume ont fait part de leur satisfaction du
travail réalisé qui participe à accroitre la culture générale de nos concitoyens. En tant que
représentant de la communauté scientifique, Stéphane Reboulet a présenté les principaux thèmes
du parcours géologique et souligné l’intérêt du site et les enjeux de son aménagement. Ce fut
également l’occasion de remercier l’ensemble des élus du CG26 et de la mairie ainsi que les
différents services qu’ils ont sous leurs responsabilités pour leurs contributions humaines et
financières dans ce projet.
L’ENS du Serre de l’Âne, plus communément appelé ENS de La Charce, a été créé et
financé par le département de la Drôme en partenariat avec la commune de La Charce.
L’aménagement et la valorisation de cet ENS ont été principalement réalisées dans le cadre du
Comité de Pilotage (CP) du site. Il était composé de personnes appartenant à ce moment-là aux
structures suivantes :
• Le Département de la Drôme avec les services des ENS (Nicolas Gogué-Meunier, Sophie
Thomine et Florent Costa), de la Voirie (direction des Déplacements, Jean-Michel Duvert,
Jean-Yves Lalès, Albert Rey, Olivier Tourreng), de la Communication (Corinne Martinez), de la
Conservation départementale du Patrimoine (Anne-Marie Clappier), de l’Architecture et du
Patrimoine (SDAP, Laurence Brangier) ;
• Le Conseil en Architecture Urbanisme et Environnement (CAUE, Sandrine Morel) ;
• Le Syndicat Mixte des Baronnies Provençales (Aurélie Carod et Alexandre Vernin) ;
• Le Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement du Vercors (CPIE ; Clémence
Aubert) ;
• l’Agence Paysage de Pierre Pierron ;
• Le bureau d’étude Itinéraire Bis (Bertrand Rétif et Sophie Rey) ;
• Le bureau d’étude de Virginie Dujeu ;
• La mairie de la commune de La Charce (Laurent Haro, maire de La Charce, Vice-Président du
Syndicat Mixte des Baronnies Provençales) ;
• Le Centre du Val d’Oule à La Motte Chalacon (directeur Gérard Szoztak, conseiller général du
canton de La Motte Chalancon) ;
• La communauté scientifique (représentée dans ce projet par Stéphane Reboulet).
emblématiques de la région ; e) intégrer le site dans le Parc Naturel Régional (PNR) des Baronnies
provençales ; f) mener une politique de protection et de gestion du site dans son accessibilité (cf.
autorisation d’échantillonnage, etc.).
2-1. Aménagement
L’aménagement du site a nécessité deux opérations :
a) le déplacement de la route D61 et
b) la mise en place de structure pour l’accueil du public et l’interprétation géologique du site.
a) Le déplacement de la route D61 a constitué la plus grosse partie des travaux (faits par
l’entreprise Liotard) et le coût s’élève à 1 200 000 euros.
Ce déplacement de la route a permis deux choses. Premièrement d’éviter la pose d’un
grillage destiné à limiter la chute de pierres sur la route qui passait près de la falaise/coupe.
Ce grillage aurait limité l’accès à la coupe pour son étude et aurait rendu l’échantillonnage
impossible. Deuxièmement créer un espace pour permettre un aménagement du site en vue
de sa valorisation (murets, panneaux, tables, etc.). Le déplacement de la D61 (Photo 5) s’est
fait en partie sur la rive droite de la rivière l’Oule qui passe à proximité (Photo 6). Ces travaux
ont donc été faits pour répondre aux exigences de la loi sur l’eau (avec obligation de créer
un mur de soutènement en gabions pierres pour respecter la largeur du lit mineur).
Photo 5 : Travaux de la
déviation de la route D61 ;
vue sur l’ancienne route qui
passait près de la coupe
géologique de La Charce
(Serre de l’Âne) et le tracé de
la nouvelle voie ; en arrière-
plan, la rivière l’Oule
@ S. Reboulet.
Photo 6 : Travaux sur les berges de la rivière l’Oule en bordure de la nouvelle route D61 ; en arrière-plan, la coupe de La
Charce - @ S. Reboulet.
Photo 7 : Vue sur le site ENS du Serre de l’Âne, avec le parking en premier plan à droite ; juste derrière, la Terrasse des
Grands Paysages ; à gauche, entre la route et la coupe géologique, il y a l’espace dédié au Jardin des Fossiles et le muret
du Parcours des Temps Géologiques - @ S. Reboulet
2-2. La valorisation
Sur le site, la valorisation se fait avec des médias/panneaux. Leur conception a été faite par
les bureaux d’études de Bertrand Rétif et Virginie Du Jeu en collaboration avec le CP et plus
particulièrement avec Stéphane Reboulet ; leur réalisation sur panneaux a été réalisé par les
entreprises Alp’com (Design, fabrication, pose), Kaliblue (graphisme) et Ducaroy-Grange (moulages
fossiles, carte en relief du Dois-Baronnies).
Photo 12 : Plaque en acier au sol marquant Photo 13 : Panneau expliquant l’intérêt des
la limite Valanginien-Hauterivien - @ S. Reboulet stratotypes - @ S. Reboulet
Photo 14 : Le Jardin des Fossiles ; au centre, vue sur les Photo 15 : Table Fossiles stratigraphiques
deux tables des fossiles ; à gauche le muret du Parcours des @ S. Reboulet.
Temps Géologiques ; à droite, la route D61 - @ S. Reboulet.
2-3. Protection
Les pouvoirs publics ont mis en place depuis plus d’un siècle plusieurs types d’outils
juridiques pour protéger les espaces naturels : Parc Naturel National (PNN), Parc Naturel Régional
(PNR), Espaces Naturels Sensibles (ENS ; protection par la maitrise foncière ou inaliénabilité des
terrains dans le cas d’une acquisition par la taxe d’aménagement ce qui est le cas du Serre de
l’Ane), ZNIEFF (Zones Naturelles d'Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique), Natura 2000, Loi
littoral, Loi montagne, Préservation des zones humides (loi sur l’eau), Arrêté de protection de
biotopes et géotopes.
De par son classement en ENS, le site du Serre de l’Âne est donc de facto protégé contre
des aménagements de grande ampleur qui auraient pu être faits par les services de la voirie du
département (comme mettre un grillage pour stopper la chute de blocs sur la route qui passait à
proximité) ou par les anciens propriétaires de certaines parcelles sur lesquelles le site du Serre de
l’Âne était implanté (ce qui est maintenant impossible car le département de la Drôme est
propriétaire de l’ensemble du site).
Ségolène Royal, alors ministre de l’Ecologie, a signé le lundi 8 Décembre 2014 le décret
validant la création du PNR des Baronnies provençales. La commune de La Charce et 85 autres
communes de la Drôme et des Hautes-Alpes font parties maintenant de ce nouveau PNR, donnant
ainsi plus de moyens, financiers et juridiques, pour protéger le site du Serre de l’Âne. Ce classement
ENS, couplé à une intégration dans un PNR, est un point majeur et fût un atout très favorable en vu
du classement de la coupe de La Charce comme stratotype de limite (GSSP) pour l’étage
Hauterivien car la protection et l’accessibilité du site sont dorénavant pérennes.
Remerciement
L’auteur remercie Claude Colleté et René Jaffré (AGA), et Emmanuela Mattioli (LGL) pour
leur relecture de ce manuscrit.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Aguirre-Urreta, B., Martinez, M., Schmitz, M., Lescano, M., Omarini, J., Tunik, M., Kunhert, H., Concheyro, A., Rawson,
P.F., Ramos, V.A., Reboulet, S., Noclin, N., Frederichs, T., Nickl, A.L., Pälike, H., 2019. Interhemispheric radio-
astrochronological calibration of the time scales from the Andean and the Tethyan areas in the Valanginian–
Hauterivian (Early Cretaceous). Gondwana Research 70 : 104–132.
Atrops, F., Reboulet, S., 1995. Le Valanginien-Hauterivien basal du bassin vocontien et de la bordure provençale: zonation
et corrélations. Comptes Rendus de l'Académie des Science Paris 320, 985–992.
Baumberger, E., 1901. Über Facies und Transgressionen der unteren Kreide am Nordrande der Mediterrano-
helvetischen Bucht. Wissenschaftliche Beilage zum Bericht der Töchterschnle zu Basel, 1–44.
Birkelund, T., Hancock, JM., Hart, M.B., Rawson, PF., Remane, J., Robaszynski, F., Schmid, F., Surlyk F., 1984.
Cretaceous stage boundaries – proposals. Bulletin of the Geological Society of Denmark 33, 3–20.
Bodin, S., Meissner, P., Janssen, N.M.M., Steuber, T., Mutterlose, J., 2015. Large igneous provinces and organic carbon
burial: Controls on global temperature and continental weathering during the Early Cretaceous. Global and Planetary
Change 133, 238–253.
Bulot, L.G., 1995. Les formations à ammonites du Crétacé inférieur dans le Sud-Est de la France (Berriasien à Hauterivien) :
biostratigraphie, paléontologie et cycles sédimentaires. Thèse (non publiée), Muséum National d'Histoire Naturelle,
Paris, 398 p.
Bulot, L.G., Thieuloy, J.P., 1995. Les biohorizons du Valanginien du Sud-Est de la France : un outil fondamental pour les
corrélations au sein de la Téthys occidentale. Géologie Alpine Mémoire Hors Serie 20 (1994), 15–41.
Bulot, L., Mutterlose, J., Rawson, P.F., Reboulet, S. (coordinateurs), Aguirre-Urreta, B., Baudin, F., Emmanuel, L., Gardin,
S., Martinez, M., O’Dogherti, L., Premoli-Silva, I., Renard, M., 2019. Formal proposal for the Global Boundary
Stratotype Section and Point (GSSP) of the Hauterivian Stage at La Charce (southeast France), unpublished, 61 p.
Bulot, L.G., Thieuloy, J.P., Blanc, E., Klein, J., 1993. Le cadre stratigraphique du Valanginien supérieur et de l'Hauterivien du
Sud-Est de la France : définition des biochronozones et caractérisation de nouveaux biohorizons. Géologie Alpine 68
(1992), 13–56.
Busnardo, R., Thieuloy, J.P., 1989. Les ammonites de l'Hauterivien jurassien : révision des faunes de la région du
stratotype historique de l'étage Hauterivien. Mémoire de la Société neuchâteloise de Sciences naturelles 11, 101–
147.
Cotillon, P., Ferry, S., Gaillard, C., Jautée, E., Latreille, G., Rio, M., 1980. Fluctuation des paramètres du milieu marin
dans le domaine vocontien (France Sud-Est) au Crétacé inférieur : mise en évidence par l'étude des formations
marno-calcaires alternantes. Bulletin de la Société Géologique de France 22, 735–744.
Ferry, S., 1991. Une alternative au modèle de stratigraphie séquentielle d'Exxon : la modulation tectono-climatique des
cycles orbitaux. Géologie alpine 18 Hors-Série, 47–99.
Ferry, S., Pocachard, J., Rubino, J.L., Gautier, F., 1989. Inversions magnétiques et cycles sédimentaires : un premier
résultat dans le Crétacé de la fosse vocontienne (Sud-Est de la France). Comptes Rendus de l'Académie des Science
Paris 308, 773–780.
Gaillard, C., 1984. Bioturbation des sédiments pélagiques du Crétacé inférieur dans le bassin vocontien (Chaînes
subalpines méridionales, France). Geobios, Mémoire spécial 8, 205–214.
Gaillard, C., Jautée, E., 1987. The use of burrows to detect compaction and sliding in fine-grained sediments: an example
from the Cretaceous of SE France. Sedimentology 34, 585–593.
Gaillard, C., Olivero, D., 2009. The ichnofossil Halimedides in Cretaceous pelagic deposits froms the Alps: environmental
and ethological significance. Palaios 24, 257–270.
Gardin, S., 2008. Chapter 3. The nannofossil succession of La Charce across the Valanginian-Hauterivian boundary.
Guidebook for post-congress fieldtrip in the Vocontian Basin, SE France (September 11-13, 2008), 11–13.
Giraud, F., 1995. Recherche des périodicités astronomiques et des fluctuations du niveau marin à partir de l'étude du
signal carbonaté des séries pélagiques alternantes. Application au Crétacé inférieur du Sud Est de la France (bassin
vocontien), de l'Atlantique central (Site 534 DSDP) et du golfe du Mexique (Site 535 DSDP). Documents des
Laboratoires de Géologie de Lyon 134, 1–279.
Goguel, J., 1940. Contribution à l'étude du groupe Acanthodiscus radiatus. Annales de paléontologie de Paris 28, 43–
67.
Gollain, B., Mattioli, E., Kenjo, S., Bartolini, A., Reboulet, S., 2019. Size patterns of the coccolith Watznaueria barnesiae
in the lower Cretaceous: Biotic versus abiotic forcing. Marine Micropaleontology 152, 101740.
Gréselle, B., 2007. Impact des variations paléoclimatiques sur la sédimentation carbonatée au Valanginien. Thèse,
Université de Lyon, 154 p (non publiée).
Gréselle, B., Pittet, B., Mattioli, E., Joachimski, M., Barbarin, N., Riquier, L., Reboulet, S., Pucéat, E., 2011. The
Valanginian isotope event: a complex suite of palaeoenvironmental perturbations. Palaeogeography,
Palaeoclimatology, Palaeoecology 306, 41–57.
Hedberg, H. D., 1976. International stratigraphic guide : a guide to stratigraphic classification, terminology, and procedure.
Wiley & sons (eds), NewYork, 200 p.
Hennig, S., Weissert, H., Bulot, L., 1999. C-isotope stratigraphy, a calibration tool between ammonite and
magnetostratigraphy: the Valanginian-Hauterivian transition. Geologica Carpathica 50, 91–96.
Hoedemaeker, P.J., Reboulet, S., (reporters), Aguirre-Urreta, M.B., Alsen, P., Aoutem, M., Atrops, F., Barragan, R.,
Company, M., González Arreola, C., Klein, J., Lukeneder, A., Ploch, I., Raisossadat, N., Rawson, P.F., Ropolo, P.,
Vašíček, Z., Vermeulen, J., Wippich M.G.E., 2003. Report on the 1st International Workshop of the IUGS Lower
Cretaceous Ammonite Working Group, the “Kilian Group” (Lyon, 11 th July 2002). Cretaceous Research 24, 89–94,
and erratum (p. 805).
Janssen, N.M.M., Clément, A., 2002. Extinction and renewal patterns among Tethyan belemnites in the Verrucosum
Subzone (Valanginian) of southeast France. Cretaceous Research 23, 509–522.
Kilian, W., 1888. Description géologique de la Montagne de Lure (Basse-Alpes). Annales des Sciences Géologiques 19–
20, 458 p.
Kilian, W., 1895. Réunion extraordinaire de la Société géologique de France dans la Montagne de Lure et les environs
de Sisteron. Bulletin de la Société Géologique de France, Paris 3, 659–803.
Kujau, A., Heimhofer, U., Hochuli, P.A., Pauly, S., Morales, C., Adatte, T., Föllmi, K., Ploch, I., Mutterlose, J., 2013.
Reconstructing Valanginian (Early Cretaceous) mid-latitude vegetation and climate dynamics based on spore–
pollen assemblages. Review of. Palaeobotany and Palynology 197 : 50–69.
Lambert, E., 1999. Les Radiolaires crétacés du Bassin Vocontien : Stratigraphie, Paléoenvironnements. Thèse (non
publiée), Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris 209 p.
Lory, P., 1898. Sur le Crétacé inférieur du Dévoluy et des régions voisines. Bulletin de la Société Géologique de France
26 : 132–138.
Magniez-Jannin, F., 1992. Enregistrement de l'eustatisme par les foraminifères dans les séquences de dépôt du Crétacé
inférieur du bassin vocontien (Sud-Est de la France). Palaeogeographgy, Palaeoclimatology, Palaeoecology 91,
247–262.
Magniez-Jannin, F., Dommergues, J.L., 1994. Foraminifères vs. ammonites en fosse vocontienne vers la limite
Valanginien-Hauterivien. Comptes Rendues de l'Académie des Science Paris 319, 957–962.
Martinez, M., 2013. Calibration astronomique du Valanginien et de l’Hauterivien (Crétacé inférieur): implications
paléoclimatiques et paléocéanographiques. Thèse (non publiée), Université de Bourgogne, 208 p.
Martinez, M., 2018. Mechanisms of preservation of the eccentricity and longer-term Milankovitch cycles in detrital supply
and carbonate production in hemipelagic marl limestone alternations. In: Montenari, M., Stratigraphy and
Timescales: volume 3, Cyclostratigraphy and Astrochronology. Elsevier Inc., 383 p.
Martinez, M., Deconinck, J-F., Pellenard, P., Riquier, L., Company, M., Reboulet, S., Moiroud, M., 2015. Astrochronology
of the Valanginian-Hauterivian stages (Early Cretaceous): chronological relationships between the Paraná-
Etendeka large igneous province and the Weissert and the Faraoni events. Global and Planetary Change 131, 158–
173. http://dx.doi.org/10.1016/j.gloplacha.2015.06.001
Mattioli, E., Pittet, E., Riquier, L., Grossi, V., 2014. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology 414, 472–485.
McArthur, J.M., Janssen, N.M.M., Reboulet, S., Leng, M.J., Thirlwall, M.F., van de Schootbrugge, B., 2007.
Palaeotemperatures, polar ice-volume, and isotope stratigraphy (Mg/Ca, δ18O, δ13C, 87Sr/86Sr): The Early Cretaceous
(Berriasian, Valanginian, Hauterivian). Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology 248, 391–430.
Morton, N., 2015. The Geological site Le Serre de l’Âne, La Charce, Drôme, France. Geology Today 31, 2, 48–49.
Moullade, M., 1966. Etude stratigraphique et micropaléontologique du Crétacé inférieur de la fosse vocontienne.
Documents des Laboratoires de Géologie de Lyon 15, 369 p.
Mutterlose, J. (reporter), Autran, G., Baraboschkin, E.J., Cecca, F., Erba, E., Gardin, S., Herngreen, W., Hoedemaeker,
P., Kakabadze, M., Klein, J., Leereveld, H., Rawson, P.F., Ropolo, P., Vašíček, Z., von Salis, K., 1996. The
Hauterivian stage. In: Rawson, P.F., Dhondt, A.V., Hancock, J.M., Kennedy, W.J. (Eds.), Proceedings Second
International Symposium on Cretaceous Stage Boundaries, Brussels 8-16 September 1995, Bulletin de l’Institut
Royal des Sciences Naturelles de Belgique, Sciences de la Terre 66 (suppl.): 19–24.
Ogg, J.G., Agterberg, F.P. and Gradstein, F.M., 2004. The Cretaceous Period. In Gradstein, F., Ogg, J., Smith, A., 2004.
A Geological Time Scale, 2004. Cambridge University Press, Cambridge, 344–383.
Ogg, J.G., Ogg, G.M., Gradstein, F.M.., 2016. Chapter 13 - Cretaceous. In Ogg, J.G., Ogg, G.M., Gradstein, F.M.., 2016.
A Consice Geologic Time Scale 2016. Elsevier, 234 p.
Olivero, D., 1996. Zoophycos distribution and sequence stratigraphy. Examples from the Jurassic and Cretaceous
deposits in south-eastern France. Palaeogeographgy, Palaeoclimatology, Palaeoecology 123, 273–287.
Paquier, V., 1900. Recherches géologiques dans le Diois et les Baronnies orientales. Thèse (non publiée), Université de
Grenoble, 410 p.
Rawson, P., 2004. Report of the IUGS-ICS Subcommission on Cretaceous Stratigraphy, Newsletter NS 6, 12 p.
Reboulet, S., 1991. Renouvellement et évolution des faunes d'ammonites, en relation avec les modifications du niveau
marin, à la limite valanginien - Hauterivien : l'exemple de la coupe de La Charce (Reboulet Drôme). Mémoire DEA
(non publié), 38 p.
Reboulet, S., 1996. L'évolution des ammonites du Valanginien-Hauterivien inférieur du bassin vocontien et de la plate-
forme provençale (Sud-Est de la France): relations avec la stratigraphie séquentielle et implications
biostratigraphique. Documents des Laboratoires de Géologie de Lyon 137 (1995), 371p.
Reboulet, S., 2002. Les ammonites de l’Hauterivien de l’Aube : systématique et évolution. Bulletin Annuel de l’Association
Géologique Auboise 23, 37–58.
Reboulet S., 2008. The Global Boundary Stratotype Sections and Points (GSSP) of the Hauterivian: La Charce section
(Drôme, France, Vocontian basin). In: Mattioli E., Gardin S., Giraud F., Olivero F., Pittet B., Reboulet S. (Eds).
Guidebook for the post-congress fieldtrip in the Vocontian Basin, SE France (September 11-13 2008). Carnets de
Géologie / Notebooks on Geology - Book 2008/01 (CG2008_BOOK_01), 7–10.
Reboulet, S., Atrops, F., 1995. Rôle du climat sur les migrations et la composition des peuplements d’ammonites du
Valanginien supérieur du bassin vocontien (S-E de la France). Geobios 18, 357–365.
Reboulet, S., Atrops, F., 1997. Quantitative variations of the Valanginian ammonite fauna of the Vocontian Basin (south-
eastern France) between limestone-marls and within parasequences. Palaeogeographgy, Palaeoclimatology,
Palaeoecology 135, 145–155.
Reboulet, S., Atrops, F., 1999. Comments and proposals about the Valanginian-Lower Hauterivian ammonite zonation of
south-east France. Eclogae geologicae Helvetiae 92, 183–197.
Reboulet, S., Atrops, F., Ferry, S., Schaaf, A., 1992. Renouvellement des ammonites en fosse vocontienne à la limite
Valanginien-Hauterivien. Géobios 25, 469–476.
Reboulet, S., Hoedemaeker, P.J., (reporters), Aguirre-Urreta, M.B., Alsen, P., Atrops, F., Baraboshkin, E.Y., Company,
M., Delanoy, G., Dutour, Y., Klein, J., Latil, J.L., Lukeneder, A., Mitta, V., Mourgues, F.A., Ploch, I., Raisossadat,
N., Ropolo, P., Sandoval, J., Tavera, J.M., Vašíček, Z., Vermeulen, J., 2006. Report on the 2 nd international meeting
of the IUGS lower Cretaceous ammonite working group, the “Kilian Group” (Neuchâtel, Switzerland, 8 th September
2005). Cretaceous Research 27, 712–715.
Reboulet, S., Klein, J. (reporters), Barragán, R., Company, M., González-Arreola, C., Lukeneder, A., Raissossadat, S.N.,
Sandoval, J., Szives, O., Tavera, J.M., Vašíček, Z., Vermeulen, J., 2009. Report on the 3 rd International Meeting of
the IUGS Lower Cretaceous AmmoniteWorking Group, the “Kilian Group” (Vienna, Austria, 15 th April 2008).
Cretaceous Research 30, 496–502.
Reboulet, S., Mattioli, E., Pittet, B., Baudin, F., Olivero, D. and Proux, O., 2003. Ammonoid and nannoplankton abundance
in Valanginian (early Cretaceous) limestone-marl successions from the southeast France Basin: carbonate dilution
or productivity? Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology 201, 113–139.
Reboulet, S., Rawson, P.F., Moreno-Bedmar, J.A. (reporters), Aguirre-Urreta, M.B., Barragán, R., Bogomolov, Y.,
Company, M., González-Arreola, C., Idakieva Stoyanova, V., Lukeneder, A., Matrion, B., Mitta, V., Randrianaly, H.,
Vašíček, Z., Baraboshkin, E.J., Bert, D., Bersac, S., Bogdanova, T.N., Bulot, L.G., Latil, J.-L., Mikhailova, I.A.,
Ropolo, P., Szives, O., 2011. Report on the 4th International Meeting of the IUGS Lower Cretaceous Ammonite
Working Group, the “Kilian Group” (Dijon, France, 30th August 2010). Cretaceous Research 32, 786–793.
Reboulet, S., Szives, O., Aguirre-Urreta, B., Barragán, R., Company, M., Idakieva, V., Ivanov, M., Kakabadze, M.V.,
Moreno-Bedmar, J.A., Sandoval, J., Baraboshkin, E.J., Çağlar, M.K., Főzy, I., González-Arreola, C., Kenjo, S.,
Lukeneder, A., Raisossadat, S.N., Rawson, P.F., Tavera, J.M., 2014. Report on the 5 th International Meeting of the
IUGS Lower Cretaceous Ammonite Working Group, the Kilian Group (Ankara, Turkey, 31 st August 2013).
Cretaceous Res 50, 126–137. http://dx.doi.org/10. 1016/j.cretres.2014.04.001.
Reboulet, S., Szives, O. (reporters), Aguirre-Urreta, B., Barragán, R., Company, M., Frau, C., Kakabadze, M.V., Klein,
J., Moreno-Bedmar, J.A., Lukeneder, A., Pictet, P., Ploch, I., Raisossadat, S.N., Vašíček, Z., Baraboshkin, E.J.,
Mitta, V.V., 2018. Report on the 6th International Meeting of the IUGS Lower Cretaceous Ammonite Working Group,
the Kilian Group (Vienna, Austria, 20th August 2017). Cretaceous Research 91 : 100–110.
Remane, J., 1989. The historical type Hauterivian of the Jura mountains : original definition, actual concept,
lithostratographic subdivision. Mémoire de la Société neuchâteloise de Sciences naturelles 11, 9–18.
Renevier E., 1874. Tableau des terrains sédimentaires. Bulletin de la Société Vaudoise des Sciences Naturelles,
Lausanne 13, 218–52.
Thierstein, H.R., 1973. Lower Cretaceous Nannoplankton Biostratigraphy. Abhandlungen der geologischen
Bundesanstalt–A, Wien 29, 52 p.
Thieuloy, J.P., 1977. La zone à Callidiscus du Valanginien supérieur vocontien (Sud-Est de la France). Lithostratigraphie,
ammonitofaune, limite Valanginien-Hauterivien, corrélations. Géologie Alpine 53, 83–143.
Van de Schootbrugge, B., Föllmi, K.B., Bulot, L.G., Burns, S.J., 2000. Paleoceanographic changes during the early
Cretaceous (Valanginian-Hauterivian): evidence from oxygen and carbon stable isotopes. Earth and Planetary
Science Letters 181 : 15–31.
@ P. De Wever.
La « Grotte du foulon » à Châteaudun (Eure et Loir) offre cette possibilité. Dans leur plaquette il est
mentionné (septembre 2019) :
« Grottes calcaire, naturelles [sic], creusées il y a des millions d'années par les eaux de
pluies (réseau Karstique), les Grottes du Foulon ont été habitées dès la préhistoire par l'homme
du paléolithique il y a 300 000 ans. […] Site géologique exceptionnel, véritable livre ouvert sur
l'histoire de la Terre, les Grottes du Foulon sont les seules et uniques grottes au monde où vous
pourrez observer des milliers de géodes marines géantes renfermant des empreintes d'animaux
aquatiques cristallisées en quartz et en calcédoine. […]. Rarissime sur la planète : vous pourrez y
observer sur tout le parcours de visite la fameuse strate de la disparition des dinosaures sur Terre,
il y a 66 millions d'années. Ces grottes nous réservent encore bons nombres de secrets à découvrir,
tels ces os géants »
La réalité ne correspond pas à l’annonce. On ne peut rien voir de tout cela (ni limite KT, ni
fossiles géants, ni cavité karstique…), rien que des choses banales dans une carrière de craie
souterraine.
9
Professeur émérite, Muséum national d’Histoire naturelle
10
Géologue, BRGM et Commission régionale du Patrimoine géologique, région Centre
Bull. Ass. Géologique Auboise, n°40, 2020
34
Cette discordance entre l’annonce et les faits a été signalée au propriétaire, par courriers et
courriels dès septembre 2016. Il leur a aussi été proposé une rencontre pour modifier une
présentation qui corresponde mieux aux faits. Courriers renouvelés en 2017, ainsi qu’à la mairie.
Depuis celle-ci a enlevé du site de la Ville, la plupart des « erreurs » (limite KT, fossiles, etc.). Mais
les propriétaires continuent de présenter le site comme ils l’entendent. Avant les lettres envoyées,
on pouvait supposer une erreur (humaine comme chacun sait). Mais depuis, il s’agit d’une
imposture.
Visiter les grottes du Foulon (Châteaudun, Eure et Loir) avec des élèves : attention,
danger... scientifique et pédagogique ! par Pierre Thomas (Laboratoire de Géologie de Lyon /
ENS Lyon) & Olivier Dequincey - https://planet-terre.ens-lyon.fr/article/grottes-Foulon.xml
Fig. 1 : Procédure suivie pour modifier un nom ou un âge ou pour introduire/supprimer une subdivision, depuis l’examen par un
groupe de travail. Pour la question de l’Anthropocène, le chemin devrait être : proposition du groupe de travail (existant), soumission
à la sous-commission du Quaternaire (non effectuée), commission de stratigraphie, etc. 1
Un dossier respectant des critères précis peut donc être présenté à la commission ad hoc,
qui soient à la fois globaux et synchrones. Le synchronisme est capital car le repère sert, d’abord,
à dater.
L’Anthropocène est un mot qui a été proposé dès le début du XXe siècle mais qui a été
popularisé par le prix Nobel de chimie Paul Crutzen en 1995 pour une période au cours de laquelle
les activités anthropiques ont laissé une empreinte sur l’ensemble de la planète. Ce terme a depuis
fait florès dans la littérature scientifique et, peut-être plus encore, dans les sciences sociales,
politiques et, par-dessus tout, dans les médias. Le succès de ce vocable est tel qu'il est largement
copié. Ainsi par exemple, dans un livre intitulé "L'événement anthropocène" rédigé par deux
historiens, Christophe Bonneuil et Jean- Baptiste Fressoz (2013), ces auteurs n'hésitent pas à le
11
Professeur émérite, Muséum national d’Histoire naturelle
Bull. Ass. Géologique Auboise, n°40, 2020
36
Certains voudraient en faire une ère géologique parce que l’influence de l’Homme est
globale. Raison pour laquelle le nom est construit de la même façon que certaines autres
subdivisions de l’échelle des temps, telles Éocène Oligocène …
L'Anthropocène aurait donc succédé à l'Holocène12. Par ailleurs, dire que c’est
« géologique » semble souligner l’importance de cette influence, mais c’est aussi oublier quelques
éléments fondamentaux. Pour être adoptée, une subdivision de l’échelle des temps géologiques
doit respecter un certain nombre de critères précis avant que le dossier soit soumis à examen pour
une éventuelle ratification (fig. 1). En outre, il était surprenant de parler d’une « ère », une des
principales subdivisions de l’échelle des temps. L’ère géologique la plus courte atteint 65 millions
d’années. Dans le cas de l’Anthropocène, nous n'étions pas du tout dans les mêmes échelles de
durée. La confusion venait sans doute de ce que Paul Crutzen, non géologue, a utilisé ce mot dans
un sens vernaculaire, comme on dit l’ère chrétienne, l’ère industrielle, l’ère atomique…
En géologie, comme en biologie ou en histoire, la position des limites est un art délicat. Ceux
qui ont voulu ajouter cette subdivision se sont targués d’une reconnaissance en 2006, quand la
Geological Society of London a posé la question « Vivons-nous maintenant dans l’Anthropocène ? »
Les 21 membres de sa commission ont répondu positivement, invoquant le fait que l’Holocène est
terminé et que la Terre est entrée dans « un intervalle stratigraphique sans précédent comparable
au cours des derniers millions d’années ». Cette décision n’a pourtant aucune légitimité car on a vu
que, pour être reconnu, un étage doit être validé par une commission internationale.
Les sujets de Sa Gracieuse Majesté sont gens opiniâtres et, depuis lors, multiplient les
articles. Surtout, ils inondent de messages les médias, ayant bien intégré que la communication
prévaut sur la raison et/ou la réflexion. Ainsi, dès 2012, lors du Congrès géologique de Brisbane on
a vu écrit, par des journalistes et des scientifiques, que ce point allait être débattu et voté. Il n’y eut
du bruit que par les médias car la discussion n’était pas à l’ordre du jour ! Le président de la
Commission stratigraphique internationale s’étonnait aussi que cette proposition soit effectuée par
des scientifiques, qui n’ont, de fait, pas tous une idée claire de ce que représente une subdivision
géologique, de ce qu’elle requiert (en termes de repères, d’enregistrements dans les sédiments etc.)
n'étant, pour la plupart, pas des géologues.
Pour les tenants de la notion d’Anthropocène, cette période débute avec les marques
laissées par l’Homme. On a d’abord globalement accepté qu’il s’agissait du milieu du XIXe siècle,
avec la Révolution industrielle. Mais alors, certains scientifiques ont voulu affiner l’analyse pour
préciser la date et les propositions sont apparues à foison.
12
Selon l'échelle de août 2018, l'Holocène commence il y a 11700 ans. Il commence à la base du Greenlandien (-11700 ans) et comprend
aussi le Northgrippien qui commence il y a 8326 ans et le Meghalayan qui commence il y a 4250 ans. Ces subdivisions de l'Holocène
résultent de plus de 10 ans de travail du groupe de travail piloté par Mike Walker.
Bull. Ass. Géologique Auboise, n°40, 2020
37
Certains, à la suite du chimiste Paul Crutzen font débuter cette époque en 1784, date du
brevet de la machine à vapeur par James Watt, prémices de la révolution industrielle. Mais d’autres
proposent d’autres commencements : l’aurore du XXe siècle, la Renaissance13, ou même le
Néolithique… Les phénomènes invoqués pour délimiter l’Anthropocène sont récents à l’échelle
géologique mais comportent des repères entachés de diachronisme pour les modifications du
paysage et du biotope par l'activité humaine dès l'Antiquité (fig. 2, 3).
Ainsi, F. Smith (2014) et Malhi Y et al. (2015) placent le début de cette époque il y a
14 000 ans, lors de la colonisation de l'Amérique du Nord par les premiers chasseurs-cueilleurs,
cette colonisation ayant entraîné la disparition de nombreuses espèces d'herbivores de grande
taille. Ces animaux produisaient de grandes quantités de méthane libéré dans l'atmosphère,
contribuant ainsi au réchauffement climatique naturel. Plusieurs autres types d’informations sont
utilisées pour caractériser l’Anthropocène : les nouveaux matériaux (aluminium, béton…), de
nouveaux polymères organiques, des plastiques, des microparticules de carbone, et tout un arsenal
de produits chimiques. Le problème majeur est que les critères choisis ne se font pas sentir partout
en même temps. Les critères attachés aux modifications de la biodiversité sont aussi décalés dans
le temps : la diminution des espèces de vertébrés est observée depuis 1500, celle des poissons
depuis un siècle, le blanchiment des coraux commence en 1979. Il en est de même avec les
modifications de l’environnement dues au bois brûlé pour fondre les métaux au Néolithique, qui
différent selon le développement des populations. Il serait paradoxal de retenir des événements qui
ne sont pas synchrones comme marqueurs de temps !
Fig. 2 : Impacts humains sur l’environnement de la surface terrestre (d’après Rudiman et al., 2015) Les impacts ne sont pas
synchrones pour chacune des catégories mais aussi à l’intérieur d’une catégorie selon l’endroit concerné (ex. la domestication se fait
sentir il y a 11 000 ans en Asie du sud-ouest mais seulement il y a 3 000 ans en Afrique tropicale).
13
Selon les auteurs ou les faits pris en compte, la Renaissance est plus ou moins longue : les fourchettes de durée varient entre 66 et
près de 3 siècles …
D’autres critères sont certes globaux, telle l’augmentation de la quantité de plutonium dans
les sédiments, mais les modifications sont tellement progressives qu’il est difficile de choisir une
limite qui ne soit pas arbitraire. Quand les essais nucléaires aériens ont cessé, la chute de la quantité
de plutonium a été brutale, l'Anthropocène commencerait alors en 1965 (Turney C.S.M. et al., 2018,
fig.3). Comme elle est très bien marquée, alors que l’augmentation a été progressive, elle a été
choisie par le Groupe de Travail sur l’Anthropocène, mais à ce jour ce groupe n’a fourni aucune
série stratigraphique qui est un prérequis par la commission. C'est son nouvel objectif (Subramanian
M., 2019).
Fig. 3 : – La chute du signal radiogénique marqueur de l’Anthropocène. Concentration de l’atmosphère en plutonium ( 239-240Pu), en
bleu, en relation avec les essais nucléaires. PBq : pétabecquerels (d’après Waterset al., 2016, modifié)
Ce qui est très étrange est qu’un groupe de scientifiques, non géologues pour la plupart,
semble vouloir forcer la main pour faire intégrer cette subdivision dans l’échelle des temps
géologiques. Lors du Congrès géologique international qui s’est tenu à Cape Town en 2016, seuls
deux orateurs ont évoqué ces aspects stratigraphiques. Mais la séance n’était pas encore ouverte
en début d’après-midi, que déjà les journaux quotidiens en France prétendaient en donner le bilan
comme s’il s’agissait d’un élément important. Le premier orateur, Waters, défendait l’idée de
l’introduction de cette période (mais contrairement à ce que l’on a pu lire, il n’a plus proposé une
« ère », mais une « époque »).
Le deuxième orateur, S. Finney, alors président de la commission stratigraphique
internationale, rappelait quels étaient les critères requis pour introduire une subdivision de l’échelle
des temps géologiques et constatait que l’Anthropocène ne les possédait pas encore. Il soulignait,
qu’aucune décision ne pouvait être prise par la commission étant donné que le groupe de travail sur
l’Anthropocène n’avait encore soumis aucun dossier à la sous-commission, premier échelon de la
procédure.
Cette raison, toute technique, n’a donc rien à voir avec le reproche émis par certains tenants
de l’ « Anthropocène force géologique », tel Grinevald (2012, p.45) qui déclare que les géologues
sont plus préoccupés de « trouver des nouvelles matières premières, y compris énergétiques, pour
soutenir le développement de l’industrialisation, la croissance économique …». Il reproche aussi
que ce dossier ne soit pas mis à l’ordre du jour du prochain congrès géologique international
« malgré la pression de la très grande presse internationale » (p. 45) alors que juste avant il déclarait
que « le dossier de l’Anthropocène est encore loin d’être complet et prêt à être présenté devant les
instances compétentes de l’Union internationale des sciences géologiques » (p. 36).
Le groupe de travail est aujourd'hui mis en place et il a décidé en aout 2018 de préparer le
dossier (choisir les coupes etc.). Quand le document sera complété il sera soumis à la sous-
commission ad hoc (fig.1).
Conclusion
L’Homme exerce une influence sur l’environnement de la planète, ce n'est pas une
découverte récente. Buffon avait déjà mentionné au XVIIIe siècle dans Les Époques de la
Nature (1778) que : « La face entière de la Terre porte aujourd'hui l'empreinte de la puissance de
l'homme ». L’Anthropozoïque fut d’ailleurs aussi un moment utilisé comme équivalent du
Quaternaire. D’autres approches, ont voulu souligner la nouveauté de l’Homme en proposant la
« noosphère » qui domine désormais la biosphère (Vernadski V., Theilhard de Chardin P.).
L'influence est globale, mais elle ne concerne que la pellicule superficielle de la planète.
Personne ne conteste l’influence que l’Homme exerce sur la planète, mais faire une nouvelle
époque géologique est inapproprié. Adopter un changement d’époque parce qu’un événement est
planétaire et durable est-il une raison suffisante ? Si tel est le cas, alors il faudrait changer d’ère
après certains gros tremblements de Terre puisqu’ils modifient la répartition des masses et donc la
position de l'axe de la Terre !
La période de l’Anthropocène est définie comme étant due à l’Homme, elle s’inscrit dans
l’histoire de l’humanité, elle a sa place dans le calendrier de l’histoire humaine. Elle peut être utilisée
pour sensibiliser le public, effectuer des choix politiques, mais vouloir en faire une ère géologique
est à la fois inutile et inapproprié car elle n’en possède pas les caractéristiques.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Bennet C.E. , Thomas R., Williams M., Zalasiewicz J., Edgeworth M., Miller H., Coles B., Foster A., Burton E.J., and Marume U. (2018).-
The broiler chicken as a signal of a human reconfigured biosphere, Published:12 December,
2018https://doi.org/10.1098/rsos.180325.
Finney S.C., Edwards L.E. (2016).- The “Anthropocene” epoch : scientific decision or political statement ? GSA today, 26/3-4, 4-10.
Grinevald J. (2012).- Le concept d’Anthropocène et son contexte historique et scientifique. Momentum institut, L’anthropocène est ses
issues. Séminaire du 11 mai 2012, 46 p.
Klein G.D. (2015).- The « Anthropocene » : what is its geological utility ? (Answer : it has none!) Episodes, 38/3, p.218.
Malhi, Y., C. Doughty, M. Galetti, F.A. Smith, J-C. Svenning and J. Terborgh. 2015.- Megafauna and ecosystem function: from the
Pleistocene to the Anthropocene. Proceedings of the National Academy of Science USA, 113/4, 838–846.
Ruddiman W.F., Ellis E.C., Kaplan J.O., Fuller D.Q. (2015) .- Defining the epoch we live in, Is a formally designated “Anthropocene” a
good idea? Science, VOL 348, 6230, 38-39.
Smith F.A. (2014).- Recalibrating the Anthropocene: humans, megafauna and global biogeochemical cyclesin :
http://oxfordmegafauna.weebly.com/conference-blog/march-18th-2014
Subramanian M. (2019).- Anthropocene now: influential panel votes to recognize Earth’s new epoch. Nature- NEWS, 21 May 2019, doi:
10.1038/d41586-019-01641-5.
Turney C.S.M. et al. (2018)- Global Peak in Atmospheric Radiocarbon Provides a Potential Definition for the Onset of the Anthropocene
Epoch in 1965. Scientific reports, (2018) 8:3293, DOI:10.1038/s41598-018-20970-5.
Waters C.N. et al. (2016).- The Anthropocene is functionally and stratigraphically distinct from the Holocene. Vol. 351, Issue 6269, DOI:
10.1126/science.aad2622.
Il y a 5-7 millions d'années (au Miocène) la mer recouvrait la région Flandre. Des sables s'y
déposaient, et des argiles dans les endroits plus calmes. Quand la mer s'est retirée, les sables
exposés à l'air et à l'eau se sont oxydés, ont formé ici et là des grès(parfois ferrugineux). Les
anciennes dunes sont devenues des monts. Posés sur un plateau argileux sédimentaire
surbaissé, les monts sont ainsi constitués de sables couronnés de calottes gréseuses épargnées
par l’érosion.
Les buttes tertiaires et reliefs que constituent ces monts sont plus acides et sont restés plus
boisés, parfois sous forme de bocages, ou plus herbus que les plaines qui s'étendent dans la
Flandre maritime ou de la Flandre intérieure, abritant des micro-paysages et une flore légèrement
différente, une végétation potentielle spécifique.
A la fin de la dernière époque glaciaire (il y a env. 18000 ans), le niveau de la mer est
remonté et a envahi toute la plaine de Flandres dont ne dépassaient que quelques îles, les monts
de Flandres. La Flandre est très plate parce que la mer occupait la région il y a peu.
De Vervins à Reims :
Sur la plaine, des collines, des buttes de sables tertiaires dominent la plaine crayeuse, propice
aux vignes de…champagne. La craie blanche, est visible parce qu'il n'y a pas ou peu de sol, ce qui
explique que cette région était restée longtemps infertile et… occupée par de nombreux camps
militaires.
• Bar-le-Duc : la région est constituée de calcaires plus durs (du Jurassique) et est occupée par
des forêts de hêtres (45%) et chênes (35%), mais aussi quelques essences précieuses
(merisier et alisier torminal, utilisé en ébénisterie et en lutherie).
• Commercy : on suit depuis un moment la vallée de la Meuse, riche et fertile par ses alluvions.
• Le paysage est marqué par les cuestas, ou côte de Meuse et de Moselle. Les calcaires des
côtes de Meuse (Jurassique supérieur- Oxfordien) ont été beaucoup exploités autour de
Commercy, notamment à Euville et Lérouville, pour servir de pierre de construction sous le nom
de pierre d’Euville (notamment à Paris au XIXe siècle : ex. les arènes de Lutèce). Les cuestas
sont majoritairement occupées par des forêts.
• Toul : est situé entre 2 cuestas : côtes de Meuse à l’Ouest et côtes de Moselle à l’Est. Côtes
connues pour leurs vins : les « gris de Toul » sur les côtes de Meuse (sur les sols argileux riches
en éboulis) et les côtes de Moselle, sur les côtes du même nom qui délimitent l'Ouest du plateau
Lorrain qui s'étend jusqu'aux Vosges gréseuses à l’Est. Les « Moselle » (on ne dit plus « côtes
de Moselle », ni « vin de Moselle ») bénéficient d’une AOC depuis 2010.
• Les vignes sont les plus septentrionales de France. Elles sont implantées sur les sols
argilo-calcaires des pentes regardant le sud ou le sud-ouest pour profiter au mieux du
soleil.
MERCREDI 10 JUILLET /
Saint-Dié-des-Vosges - Colmar
On tourne autour du massif granitique par le N des Vosges
On tourne autour du massif granitique par le Nord des Vosges. On va voir beaucoup
de roches rouges : le « grès des Vosges » largement exploité. Ils se sont formés il y a 250
millions d’années (au Trias, au début de l’ère Secondaire). Ce sont d’anciens sables
ferrugineux (désormais consolidés).
Ils résultent de la fin de l’érosion de l’immense chaine de montagnes hercynienne (qui était
haute comme un Himalaya). Érodée, elle était devenue une immense plaine, qui allait alors de la
Russie jusqu’à l’Ouest américain (l’océan Atlantique n’était alors pas encore ouvert). Dans cette
plaine paressaient des fleuves qui transportaient des argiles, et laissaient sédimenter des grains de
quartz. Les oxydes de fer, eux aussi résultant de l’altération des roches du cœur de la chaine de
montagnes s’oxydaient, devenaient alors insolubles et sédimentaient.
Ce grès rouge est celui qui constitue ce paysage, et aussi la cathédrale de Strasbourg, et
vers Sélestat, le célèbre château du Haut-Koenigsbourg, au pied duquel on passe.
De chaque côté, les crêtes forment des reliefs de 1500 à 2000 m d'altitude (Vosges,
Forêt Noire). Les bords faillés du fossé montrent des blocs affaissés qui constituent de gigantesques
marches d'escalier. Ces endroits sont propices aux vignobles des vins d’Alsace.
JEUDI 11 JUILLET /
Mulhouse - La Planche des belles filles
Le socle des Vosges
On quitte la plaine d’Alsace, à Mulhouse, pour s’élever sur le massif des Vosges.
On quitte la plaine d'Alsace vers Soultz pour monter par Guebwiller vers le Grand Ballon,
point culminant des Vosges.
On circule presque toute la journée sur des roches sédimentaires d'origine volcanique qui ont
environ 400 millions d'années. Les roches d'une part, l'exposition aux vents d'ouest d'autre part
confèrent un climat particulièrement froid. Cet ensemble explique ses milieux exceptionnels : landes,
pelouses des hautes chaumes, hêtraies et tourbières d'altitude, forêts subnaturelles (proches d'un
état nature qui évoluent sans intervention de l'homme), érablières sur éboulis, formations primaires
des hauts de cirques glaciaires.
Les niveaux schisteux offrent des paysages arrondis, assez humides, occupé par des prairies, alors
que le partie granitiques ballon d’Alsace) sont occupées par des forêts.
Ce qui explique qu'il s'agit d'une sorte de plateau avec quelques plis violents ici et là, comme
une crème épaisse glisse gentiment et forme des plis ici et là.
Une simple pente de 1 à 2° a suffi (pente due au soulèvement des Alpes).
VERS POLIGNY : une forêt avec des cicatrices, dues à la dissolution du sel
En sortant du Jura
(vers Arbois et Poligny, la
forêt au SW de Poligny
montre en vue d’avion des
alignements avec des
profondes dépressions :
autant de lignes (ex.
flèche) de dissolution du
sel produite par l'injection
d'eau pour son
exploitation. Le sel dissout,
évacué, laisse un vide, les
terrains s'effondrent.
On part des vins blancs du Mâconnais (Pouilly-Fuisse et Saint-Véran) sur les calcaires
jaunes du Jurassique, puis rapidement dans les monts du Beaujolais : d’abord en passage rapide :
sur les grès rouges du Trias (cru Saint-Amour du Beaujolais) puis très vite dans les Beaujolais
et Beaujolais-Village, quand on circule sur des terrains granitiques et volcaniques (volcano-
sédimentaires).
Les vallées orientales (avec des sédiments) sont occupées par les vignes, les monts
(granitiques) par la forêt et les vallons plus internes, avec des sédiments argileux par les prairies et
leurs célèbres charolais.
On quitte le bassin houiller de Saint-Etienne pour traverser les granites des monts du Forez
(en suivant la limite du PNR Du Livradois-Forez).
Les granites peu propices à la culture sont occupés par des forêts de résineux.
Les parties hautes sont occupées par de vastes landes tourbeuses (les hautes-chaumes)
qui sont le domaine des jasseries. Les bergers se logaient dans ces vieilles fermes durant l'estive
et y fabriquaient la célèbre fourme (fromage de vache à pâte persilée).
Petit fossé d’effondrement d'Ambert (point bas d'Arlanc) en quittant les granites : sédiments
humides, donc herbe grasse qui nourrit les vaches, pour la "fourme d'Ambert ».
Fourme d'Ambert
Saint-Flour : la « ville haute » est située sur une coulée de lave (on voit de belles orgues
basaltiques le long des routes qui montent.
On quitte Saint-Flour en
traversant quelques belles coulées de
basaltes (planèzes). Le nom évoque
bien la platitude de ces coulées, car
très fluides et se sont étalées pour
former le plateau volcanique du Cantal,
à 900 mètres d'altitude qui reposent sur
des granites.
Laguiole : installée sur une planèze la région est propice à l'élevage bovin : la
célèbre race de l'Aubrac et le fromage : "Crème de Laguiole", "Aligot de l'Aubrac" et la "tome
de Laguiole" et bien sûr les célèbres couteaux.
Vers le milieu de l'Étape on traverse une langue de calcaire jurassique très dur (celui
qui constitue le plateau du Larzac. Le calcaire est dissout, très sec, il n'autorise qu'une
herbe rare. A peine suffisante pour nourrir des moutons. Le fromage fait avec le lait de
brebis est stocké dans les cavités souterraines (nombreuses) et... avec l'air qui circule,
des champignons s'installent sur le fromage : le Roquefort.
Les plateaux calcaires, souvent peu fertiles sont choisis, pour cette raison pour installer des
camps militaires :
• Camp du Larzac
• Mailly-le-Camp et Camp de Mourmelon en Champagne (longtemps "pouilleuse »)
• Camp de Sissonne (et ses troupeaux de mouton, à l'Est de Laon, sur la plaine de craie)
• Plan de Canjuers et Plateau d'Albion sur les plateaux calcaires en Provence
Le Trou de Bozouls est une gorge en forme de fer à cheval, de 400 m de diamètre et de plus
de 100 m de profondeur, situé sur le territoire de la commune de Bozouls, en Aveyron. Ce méandre
encaissé a été creusé par l'action érosive des eaux courantes du Dourdou dans les calcaires
secondaires du Lias du Causse Comtal.
On remonte ensuite sur les roches métamorphiques du Rouergue ou, plus précisément, du
Ségala (le Rouergue est plus une province historique) alors que le ségala est une région naturelle
: sur des terrains du socle (gneiss) peu fertiles seul le seigle pouvait pousser, car il est adapté
aux terres pauvres et froides. L'ouverture aux vents d'ouest, les vallées encaissées créent de
nombreux microclimats qui montrent autant de végétation et cultures différentes (les hivers du
ségala sont réputés pour leur rudesse).
Carmaux est célèbre pour sa révolte de mineurs en 1892-1895 (Journal Illustration) et la première, qui toucha les mines de charbon
françaises et qui est supposé avoir fortement influencé Jean Jaurès (statue à Carmaux).
14
Lendreville est un quartier de mon village : Ormoy-la-Rivière, près d'Étampes et Simon de Montfort : de Montfort-Lamaury étant au NW
d'Étampes
Bull. Ass. Géologique Auboise, n°40, 2020
53
Au sud de Pau, un peu au Nord du Parc National des Pyrénées et en plein dans le vignoble du
Jurançon.
Géologie du Jurançon ?
Les vignes sont à flanc de coteaux, orientés sud-sud-est et à l'abri du vent. Elles sont
plantées dans le sens de la pente ou en terrasse.
Rangs de vigne (cépage Menseng) perpendiculaires à la pente, Rangs de vigne parallèles à la pente,
quand la pente est forte quand la pente est faible
Grotte de Betharram
Cette vallée était riche en mines, de plomb par exemple (c'est aussi dans cette vallée que
fut identifié pour la 1ere fois l'élément Gallium (utilisé pour construire les LED).
Cette région fracturée explique les thermes (l'eau remonte des profondeurs), les mines
(circulations de fluides minéralisés) et les nombreux séismes (généralement faibles).
Premier tiers de la route dans les sédiments détritiques + ou - fins du Plio-Quaternaire dans
lesquels on a trouvé des os de dinosaures, ce qui a conduit à la "cuvée des Dinosaures" pour une
blanquette de Limoux. Ces dinosaures sont exposés au musée d'Espéraza.
Dans le cœur des Pyrénées ariégeoises : Autour de l'étang de Lherz (ou Lerz, ou Lers).
Roche connue dans le monde entier car il s'agit d'un étalon : la lherzolite (roche du manteau
terrestre arrivé en surface à cause de la tectonique).
Serpentinite utilisée en pierre de parement d'un hôtel L’étang, le port de Lherz et la surface brune en relief de la
lherzolite vus depuis le Mont Béas. Les zones entourées,
serpentinites sont dépourvues d'arbres
Contraste entre les marbres blancs et la lherzolite brun-rougeâtre (sans arbre) au sud de l’étang de Lherz.
Le « Mont chauve » de Moncaup-Arguenos, le plus grand des massifs de lherzolite des Pyrénées (environ 2 x 3 km) au pied
des pentes boisées du Pic du Gar (Haute-Garonne).
---- zone entourée : serpentinites : sans arbre.
On tourne dans les collines de Crétacé calcaire et de sédiments plus récents, on frôle la
partie orientale du Parc National des Cévennes, surtout vers Alès.
Cette faille majeure sépare le socle primaire (granites et roches métamorphiques dont
schistes) des terrains sédimentaires du Secondaire (calcaire et marnes du Crétacé (et Jurassique).
• le socle (Nord-Ouest) est peu propice à la culture : il est boisé. Comme ce sont des schistes, =
argiles par altération donc humide. Comme humide et acide → châtaigniers (puis les
châtaigniers ayant été malades, ils ont été remplacés par des mûriers, donc soie (voilà pourquoi
les Cévennes sont fournisseurs des bas des French Cancans !
• les roches plus récentes (Sud-Est) sont cultivées, la forêt n'y est plus dominatrice (zone des
garrigues) aux paysages très variés : collines douces, plaines….
La faille des Cévennes est ici bien soulignée par le trait noir
Cette faille sépare, la « zone cévenole » à l’Ouest (en bleu et rouge) de la « zone des garrigues » à
l’Est (en vert et jaune).
On se situe d'abord dans la plaine du Rhône (graviers, de l'humidité en profondeur, des vergers).
Vers Vaison-la-Romaine on monte sur des niveaux calcaires des Baronnies provençales, au Nord
du Ventoux. Calcaires, surtout du Crétacé (un peu de Jurassique) donc terrains secs, alors : tilleuls,
lavande, thym, romarin… sans oublier les truffes !
La géologie détermine le Parc des Baronnies provençales, expliquant aussi bien ses formes
d'agriculture, de culture et d'histoire. En effet sur les versants sud : flore provençale et sur les
versants nord : flore montagnarde !
Deux références de l'échelle internationale des temps géologiques. Ce sont des points limites entre
des subdivisions de l'échelle des temps de la Terre :
• les couches verticales de la Serre de l'Ane (Drôme), près du village de La Charce possède le
point qui marque la limite entre deux périodes géologiques : le Valanginien et l'Hauterivien
(132,9 millions d’années) ;
• les marnes du Mont Risou (Hautes-Alpes) possèdent la limite entre l'étage Albien et le
Cénomanien (datée de 100,5 millions d'années).
Montée vers le col de Vars : les terrains tendres offrent des reliefs émoussés, les paysages
sont arrondis mais abondamment ravinés.
La casse déserte : relief ruiniforme et les plaques commémoratives Fausto Coppi et Louison Bobet
On redescend vers Briançon pour remonter vers la Lautaret puis le Galibier (où l’on retrouve
les mêmes dolomies ruiniformes avant de redescendre vers Valoire, toujours accompagné des
dolomies et de gypse (avec des entonnoirs dus à la dissolution du gypse) et l’exploitation de gypse
pour le plâtre vers la base de la côte.
Jules Verne dans son Voyage au centre de la Terre (1864) fait revenir à la surface de la terre son géologue,
le professeur Otto Lidenbrock par le cratère du Stromboli grâce à une éruption. La description de l’éruption
rappelle celle faite par Dolomieu.
Livre de Faujas de Saint-Fonds, Chapitre « Laves avec du feld-spath », sur lequel Dolomieu a écrit à la pointe de bois brulé la première
version de sa « philosophie de la minéralogie » (MNHN, MS 2120p10).
15
Dieudonné, Sylvain, Guy, Tancrède, Déodat de Gratet de Dolomieu est le nom complet. Il y a le choix ! Comme il est connu par les
géologues comme Dolomieu, je me suis limité à ce nom.
16
« Mémoires du comte de Tilly pour servir à l’histoire des mœurs de la fin du XVIIIe siècle » Ed. Jonquières, 1929, p.223, in Charles-
Vallin T (2003).- Déodat de Dolomieu. PUG, 296 pages.
Bull. Ass. Géologique Auboise, n°40, 2020
62
VENDREDI 26 JUILLET /
Saint-Jean-de-Maurienne - Tignes
Le cœur océanique des Alpes
On remonte la vallée de la Maurienne, vers Modane, puis Aussois (dans des grès et schistes
du Carbonifère) et Mont-Cenis.
La vallée de la basse Maurienne est une jolie vallée glaciaire (à fond plat et bords
escarpés). Ses puissants cours d'eau ont été utilisés pour produire de l'électricité et implanter une
industrie sidérurgique.
Vers Modane : on change de type de roches (on est désormais dans la partie interne des
Alpes), la vallée s'élève brutalement. Montée vers Aussois.
Les roches ici, attestent de l'ouverture d'un océan, il y a 160 millions d'années. Puis l'océan
s'est refermé et le fond a été plissé et se retrouve en haute montagne.
"Ce qui était en bas est désormais en haut" (ophiolites et schistes lustrés) jusque vers la
Col de Iseran.
Ce qui était au milieu de l'océan (basaltes et argiles) est aujourd'hui au col de l'Iseran (mais
bien "chiffonné") !
On part du pied Est du Parc des Bauges (qui est labélisé17Geopark UNESCO depuis 2011).
Montée vers le Beaufortain (et passage dans les pâturages à vaches du fromage de
Beaufort. 1er col, puis ascension du Cormet de Roselend, le long du lac de barrage. On monte en
recoupant de grands plis calcaires qui forment l'ossature du paysage.
NORD SUD
On va redescendre vers Bourg-Saint-Maurice puis remonter dans les terrains des zones
internes des Alpes, le Massif de la Vanoise. Cette zone voit l'empilement complexe de différentes
zones, qui se sont superposées, mélangées lors de collision.
17
Le Label Geopark-UNESCO est décerné pour un territoire qui affiche une richesse culturelle : géologique, archéologique,
ethnographique… et une éthique inscrite dans une charte assez stricte. 5 critères doivent être respectés : recherche scientifique sur le
territoire, enseignement, diffusion, développement économique, et un portage par une structure locale).
Bull. Ass. Géologique Auboise, n°40, 2020
64
La biodiversité est parfois protégée par des "arrêtés de protection de biotope". Rien ne
permettait de protéger les minéraux ou fossiles ou structure géologiques particulières.