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Diagnostique Stratégique de La Filière Gigembre
Diagnostique Stratégique de La Filière Gigembre
DEPARTEMENT AGRO-MANAGEMENT
ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
DEPARTEMENT AGRO-MANAGEMENT
FORMATION DOCTORALE
DIAGNOSTIC STRATEGIQUE
DE LA FILIERE GINGEMBRE
DANS LE DISTRICT DE BRICKAVILLE
-REGION ATSINANANA-
Composition du Jury
Promotion VONA
Année 2010
ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
DEPARTEMENT AGRO-MANAGEMENT
FORMATION DOCTORALE
DIAGNOSTIC STRATEGIQUE
DE LA FILIERE GINGEMBRE
DANS LE DISTRICT DE BRICKAVILLE
-REGION ATSINANANA-
Composition du Jury
Promotion VONA
Année 2010
Dédicace
***Le courage est le prix que la vie exige pour accorder la paix***
Amelia Earhart
I
Remerciements
Au terme de cette étude pour l’obtention de Diplôme d’Études Approfondies, option Agro-
Management, je remercie l’École Supérieur des Sciences Agronomiques de l’Université
d’Antananarivo et son directeur Monsieur le Professeur Jean Émile RASOARAHONA pour
ma satisfaction à l’enseignement et à l’encadrement reçus.
Résumé
Brickaville est actuellement bien placé sur les actions en matière de l’économie rurale et agricole mises en oeuvre par
les organismes publics et privés en développant toutes les différentes cultures. Le domaine qui n’est pas encore ciblée
du cadre de leur intervention est la culture de gingembre alors que ce produit de rente est fortement prisé par les
consommateurs où la demande intérieure et extérieure n’est pas encore saturée. Cette culture s’est focalisée dans la
haute altitude de Brickaville et elle est mal connue par d’autres paysans. L’objectif général de l’étude est d’évaluer et
valoriser la place de la culture de gingembre en vue d’organiser une filière porteuse dans la Région Atsinanana et de
promouvoir cette culture dans le district de Brickaville pour améliorer des revenus en milieu rural. Pour ce faire, une
analyse des facteurs de la territorialisation et de l’état de la culture de gingembre à travers le district de Brickaville a
été réalisée. L’analyse a montré que cette culture est dominée par des allochtones, principalement des ethnies sud-est
qui s’implantaient dans ces zones de haute altitude de la falaise Betsimisaraka et qui explique la localisation de cette
culture dans cette zone. Les contraintes des paysans sont dues à la priorisation des cultures de l’autosubsistance, à la
préoccupation des cultures de rente à revenus pérennes comme les fruits et les maraîchères, à l’instabilité du prix, à la
cherté des intrants et à la méconnaissance de cette culture de gingembre. Développer cette culture par ce plan de
développement a été démontré possible si l’on valorise les différents axes stratégiques élaborés et dans la mesure où le
gingembre est analysé comme faisant partie des types des cultures prisées par les paysans, cultures à revenus pérennes
récoltés tout au long de l’année.
Mots clés: Gingembre, Sakarivo, Sakamalaho, Brickaville, Diagnostic stratégique, Filière, Plan de développement.
Abstract
Brickaville is currently well placed on the shares in the rural economy and agriculture offered by public and private
organizations in developing all the different cultures. The area that is not targeted as part of their intervention is the
culture of ginger, while the annuity product is highly prized by consumers as the domestic and external demand is not
yet saturated. This culture has been focused in the high altitude of Brickaville and is poorly understood by other
farmers. The overall objective of the study is to evaluate and enhance the role of culture ginger to organize a chain
carrier in the region Atsinanana and promote this culture in the district of Brickaville to improve income in rural areas.
To do this, a factor analysis of territoriality and the state of the culture of ginger across the district Brickaville was
performed. The analysis showed that this culture is dominated by immigrants, mainly ethnic south-east foothold in
these high altitude areas of the cliff Betsimisaraka and explains the location of this culture in this area. Constraints of
farmers are due to the prioritization of subsistence crops, the concern of cash crops such as perennial income fruits and
vegetables, to the instability of prices, high input costs and lack of knowledge this culture of ginger. Developing this
culture through the development plan has been shown possible if one values the various strategic and developed to the
extent that ginger is analyzed as part of the popular types of crops by farmers, crops harvested at sustainable income
throughout the year.
Keywords: Ginger, Sakarivo, Sakamalaho, Brickaville, Strategic Diagnostic, Guardrail, Development Plan.
III
Sommaire
Remerciements
Résumé
Abstract
Sommaire
Liste des annexes
Liste des tableaux
Liste des figures
Liste des graphes
Lise des cartes
Liste des abréviations et des acronymes
Glossaire
INTRODUCTION
1. MATÉRIELS ET MÉTHODES
1.1. Justification du choix du thème
1.2. Matériels
1.3. Méthodes
1.3.1. Méthodes de démonstration commune aux hypothèses
1.3.2. Méthode formelle
1.3.3. Les limites de la méthode utilisée
1.4. Les chronogrammes de l’étude
2. RESULTATS
2.1. Les facteurs de la territorialisation du gingembre
2.2. L’état de la culture de gingembre
2.3. Elaboration du plan de développement de la filière gingembre
3. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
3.1. Discussions
3.2. Recommandations
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
TABLE DES MATIERES
IV
Glossaire
Territoire : Un espace géographique librement reconnu comme commun par un groupe
social. Il peut donc avoir un caractère administratif, ethnique, écologique ou
agricole, ou autre encore.
Monopole : Privilège exclusif de droit ou de fait, que possède un individu, une entreprise
ou un organisme public, de fabrique, de vendre ou d’exploiter certains biens ou
service.
INTRODUCTION
Par sa population rurale estimée à 73% de la population totale et par ses superficies cultivables
évaluées à 8 millions d’Hectares (Madagascar : ISFP draft ver 2.1), Madagascar est un véritable
pays à vocation agricole. L’agriculture fournit une part importante dans le PIB (27%) et pour
l’exportation (40% des recettes globales d’exportations) et représente les moyens de subsistance
pour 75% de la population (MAEP, 2006). Pourtant, une grande partie de ce potentiel agricole reste
non exploité. Des différentes mesures ont été louées en faveur de tous les secteurs du
développement agricole dont la filière gingembre depuis l’année 2003 en l’occurrence entre autres
du DSRP (2003) et les Projets Sectoriels de l’agriculture (PSA, 2008), où la mise en œuvre n’a pas
été bien suivie.
Pour la filière gingembre spécifiquement, les années 2005 et 2006 ont été marquées par deux
tentatives des projets américains intéressés à la promotion de cette filière mais les actions n’ont pas
été pérennes : il s’agit du NEPAD (2005) et du BAMEX (2006). Le premier a mis en place un
« projet de promotion de filières agricoles à but commercial » dont la filière gingembre a été
sélectionnée du fait qu’elle a rempli les conditions requises d’être une potentialité productive d’une
région acquérant des demandes intérieures et/ou extérieures; Le deuxième a fait figurer la
production de gingembre dans la liste des filières prioritaires de son intervention de la première
phase (HERMES Conseils, 2008).
En outre, le PRD Atsinanana (2005) a inscrit le gingembre comme une des cultures de rente faisant
partie de potentialités exploitables de la dite région au même titre que toutes les plantes à huiles
essentielles (girofle, cannelle, niaouli, vétivers), mais l’absence des données chiffrées sur cette
culture en dit déjà sur l’aspect de la situation de la filière.
Au niveau du district de Brickaville, la situation est plus précise, du fait de ses nombreux atouts et de
ses potentialités en termes de l’agriculture ; ce district bénéficie par des organismes publics et/ou
privés des interventions pour la promotion du développement rural et agricole. Les domaines qui ne
sont pas ciblés dans le cadre de leur intervention en matière de l’agriculture est jusqu’alors la culture
de gingembre. L’absence des traces d’interventions sur terrain illustre par ailleurs ce constat. C’est
dans ce contexte que se situe cette recherche sur le diagnostic stratégique de la filière gingembre
dans le district de Brickaville de la Région Atsinanana.
Le district de Brickaville est reconnu sur la déforestation notamment sur les zones situées dans les
hautes altitudes (Cf. Annexe I-2.2) où les forêts sont encore denses et les rizières sont rares. Notons
que la pratique du tavy sur l’Est semble la cause principale de la dégradation croissante des
2
ressources naturelles se manifestant par une baisse de la biomasse et la fertilité du sol qui aboutit à la
diminution du rendement du riz (RAVOAVY et al, 2003). A cet effet, développer cette culture
semblerait déjouer les efforts déjà mis en œuvre sur le domaine de la conservation de
l’environnement. Il serait logique de prédire que les raisons de ce délaissement de la culture de
gingembre sont de manière à ce que cette culture soit liée beaucoup à la déforestation ou le tavy.
Sinon, la culture de gingembre est mal connue par beaucoup des paysans. Il semble aussi que cette
culture soit liée à l’histoire des ethnies sud-est migrant de la zone de haute altitude de la falaise
Betsimisaraka qui cherche l’accès à la terre par tous les moyens faciles, de l’emprunt à l’alliance
matrimoniale, sachant que les femmes n’ont pas le droit de l’héritage obligeant les migrants à
occuper les mauvaises terres en pentes fortes et fatiguées. En outre, cette culture semble apparaître
prohibée pour certains autochtones.
De ce fait, les problématiques de l’étude sont posées de manière suivante : Dans quelle mesure le
gingembre a-t-il été toujours un produit de rente fortement prisé par les consommateurs vu son prix
au marché. La demande extérieure s’est révélée intéressante pour Madagascar et la filière est
reconnue toujours par le pouvoir public comme un des potentialités économiques exploitables, mais
pourquoi cette culture ne fait-il pas l’objet d’investissement de la part des opérateurs nationaux, et/ou
l’objet des spéculations privilégiées des paysans ?
L’objectif général de l’étude est d’évaluer et de valoriser la place de la culture de gingembre en vue
d’organiser une filière porteuse dans la Région Atsinanana et de promouvoir cette filière dans le
district de Brickaville pour améliorer des revenus en milieu rural. Pour ce faire, les objectifs
spécifiques suivants doivent être atteints :
- Analyser les facteurs de la « territorialisation » de la culture de gingembre aux zones
actuellement productrices ;
3
1. MATERIELS ET METHODES
Cette partie va décrypter les étapes et les démarches méthodologiques pour atteindre les objectifs
de l’étude. Elle se divise en quatre grandes parties suivantes :
o Justification du choix du thème
o Matériels
o Méthodes
o Les chronogrammes
1.2. Matériels
1.3. Méthodes
La partie méthode de l’étude est composée des deux grands éléments : (i) la méthode de
vérification commune aux hypothèses décrivant les étapes et les méthodes de recueils des
informations et (ii) la méthode formelle dont les méthodes spécifiques de vérification des trois
hypothèses.
A noter que cette phase exploratoire a été suivie d’une rédaction de protocole de recherche
comportant d’un cadre logique (Cf. Annexe IV-4), lequel sert à vérifier les rapports et les
enchaînements logiques des éléments de la recherche avec les méthodes.
1.3.1.4. Echantillonnage
a. Sites de l’étude
Vu l’étendue de la zone de l’étude (Cf. Carte 1) et les moyens disponibles pour l’étude, il est
impossible de recueillir les informations provenant de l'ensemble de la population du district de
Brickaville. Par conséquent, une grande attention a été fixée à la Commune rurale d’Andekaleka
puis à la Commune rurale de Lohariandava et au Fokontany d’Antongombato (Commune rurale
de Ranomafana) où la production de gingembre est placée au premier plan. Les données
recueillies ne peuvent pas pourtant représenter l’ensemble du District. C’est pourquoi la zone
d’étude a été élargie à d’autres communes tels que Fanasana, Razanaka et Anivorano où la culture
de gingembre a été délaissé depuis jadis, puis la commune rurale de Vohitranivona, une commune
non producteur, dont l’absence de cette culture peut intéresser les problématiques de cette étude.
Ainsi le site de l’étude est présenté dans l’annexe V.
sur des terres et des revenus des paysans alors que ces domaines sont réservés confidentiellement
pour les villageois. Ainsi, pour faciliter l’enquête surtout sur les villages très poussés, la plupart
du temps nous étions accompagnés par une tierce personne, soit des personnes proposées par les
maires (agent de sécurité, personne travaillant dans la commune), soit par des gens connus de la
commune enquêtée, s’imposait.
Malgré tout, on ose dire que les informateurs ont finalement confié des informations qu’ils
gardent en secret dans la mesure où l’on est n’est pas de la partie des collecteurs, mais de leur
partie, on représente pour eux des sauveurs pour les libérer de contraintes liées aux collecteurs et à
la commercialisation. On ose dire aussi qu’on a rencontré des principaux producteurs dans la
mesure où les villageois ne proposent que des producteurs importants de leur village. C’est
pourquoi on a eu un peu des problèmes lorsque on s’est intéressé à d’autres types de producteur
tels que les paysans qui ont abandonné la culture du gingembre, puis ceux en situation d’abandon
progressif ainsi que ceux qui viennent d’opter cette culture ont été intéressés par l’étude. L’étude a
intéressé à tout type de producteur dans le but d’atteindre une représentativité significative des
échantillons. Sinon, l’échantillonnage a été donc aléatoire simple et non stratifiée.
TOTAL 231
Source : Auteur (2011)
11
a. Interviews individuelles
Les interviews individuelles ont été menées avec des questions précises, dans un ordre précis, et
par l’utilisation d’une fiche d’enquête (Cf. Annexe IV-5). Au total, 86 personnes ont été enquêtées
et qui se répartissent de la manière suivante : dans la commune d’Andekaleka (28 producteurs, 3
collecteurs), dans la commune de Loharendava (20 producteurs, 01 collecteurs), dans la commune
d’Anivorano (06 producteurs de curricuma, 2 collecteurs) (Cf. Tableau 1).
b. Focus Group
La méthode d’enquête par Focus Group fait partie du MARP. Cette méthode a été utilisée pour
collecter des informations chez des groupes des producteurs et des collecteurs dont la méthode
était un entretien semi-directif avec l’utilisation d’un guide d’entretien dont la discussion est
centrée sur les axes stratégiques. Au total, 39 personnes ont été entretenues par le Focus Group
(Cf. Tableau 1).
c. Réunions villageoises
Deux réunions villageoises dans deux communes différentes ont été effectuées durant cette étude.
Il s’agit du village d’Ambinanindrano (CR Andekaleka) dont 39 personnes réunies et du village
d’Antsirakomby (CR Loharendava) avec 44 personnes présentes, au total 83 personnes (Cf.
Tableau 1). La méthode utilisée durant ces réunions villageoises est l’entretien semi-directif en
discutant les axes stratégiques. Notons que les deux rencontres ont été organisées par les Maires.
d. Observation participante
La méthode observation participante a été entreprise durant la collecte des données. Il s’agit d’une
descente pour voir de visu les fonctionnements des opérations : (i) sur les terrains des
exploitations pour voir le fonctionnement des unités de productions, (ii) sur le secteur du transport
pour voir le chargement du produit, sa direction, sa destination, son emmagasinage sur les
12
entrepôts, sa vente au marché. Cette méthode a permis de cerner les fonctionnements de la filière
depuis les champs agricoles en passant par le transport jusqu’au marché. Cette observation
participante a été simultanément suivie des entretiens auprès des acteurs concernés.
• pour voir les systèmes de production pratiqués et l’ordre d’importance des produits dans les
zones agro-socio-économiques de l’étude : produits de l’autosubsistance et produits de rente.
• pour voir la destination des produits :
o (i) à l’autosubsistance alimentaires
o (ii) aux revenus. Pour les revenus, il convient de voir ensuite sa répartition
(i) ceux qui sont destinés aux revenus de base et
ii) ceux qui sont destinés aux revenus complémentaires
On entend par revenu de base le revenu obtenu par la vente de la totalité de la
production. Le revenu complémentaire, c’est le revenu obtenu par la vente de surplus
de produit. Il s’agit donc de l’utilité immédiate des produits agricoles pour la sécurité
alimentaire et la sécurité des revenus.
- Il s’agit de classer les différentes cultures pour voir la perception de l’importance dans les zones
agro-socio-économiques de l’étude. La méthode utilisée est le graphique comportant de quatre
quadrants. Dans le quadrant A se trouve la perception négative Commune et positive District (-, +),
le quadrant B la perception positive Commune et District (+, +), le quadrant C la perception
négative Commune et District (-, -), le quadrant D la perception positive Commune et négative
district (+, -).
o La culture de gingembre est une activité porteuse pour quelques autochtones ayant
pris le goût de la culture en dépit qu’ils sont peu prisés.
a. Analyser la production
C’est de caractériser aux plans socio-économiques et techniques les exploitations agricoles en vue
de les classer. C’est d’appréhender les typologies des acteurs et leurs stratégies, puis analyser les
stratégies des exploitants de gingembre.
RB = MB – CD
Le résultat brut sert à montrer si une activité est très rémunératrice ou non. Le but est de pouvoir
mesurer, analyser si la culture est porteuse, rentable et de déterminer si les coûts sont chers aux
producteurs.
L’analyse de résilience convient de répondre à une série des questions logiques sur la résilience
d’un socio-écosystème. Cette méthode identifie entre autres :
- les perspectives d’adaptation du socio-système considéré compte tenu des aléas précédemment
identifiés,
- les indicateurs pertinents à renseigner pour suivre l’évolution du socio-écosystème considéré et,
elle va exposer la résilience du socio-écosystème considéré.
1. 4. Les chronogrammes
Tableau 2: Chronogrammes de l’étude
Décembre 2010 Janvier 2011 Février 2011 Mars 2011 Avril 2011 Mai 2011 Juin 2011 Juillet 2011
1 2 3 4 1 1 2 3 4 1 1 2 3 4 1 1 2 3 4 1 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4
1 Préparation protocole
2 Recherche partenaires
Preparation de terrain
3
4 Dépôt de protocole de
recherche
5 Collecte des données sur
terrain
6 Dépouillement des
données
7 Rédaction
8 Revue bibliographique
9 Correction
12 Soutenance
18
2. RESULTATS
2.1. Les facteurs de la territorialisation de la culture
de gingembre
CR Andekaleka + + + + +
CR Lohariandava + + + + +
CRFanasana, + + + + + + +
CR Razanaka, + + + + + + +
CR Anivorano, + + + + + + +
CR Vohitranivona + + + + + + +
CR Ranomafana-Est
+ + + + + + +
(Antongombato)
En groupant les communes par leurs similitudes, l’étude a pu subdiviser en trois zones agro-socio-
économiques le site de l’étude :
o La zone 1 est caractérisée uniquement par la présence de la culture de gingembre.
o La zone 2 est caractérisée par la présence de la culture de gingembre et ayant comme
spécificité l’introduction des cultures nouvelles comme le kola et le ravintsara.
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o La zone 3 est caractérisée par l’absence de la culture de gingembre mais elle est
remarquée par la présence de la culture de curricuma, la culture maraîchère et par
l’introduction des nouvelles cultures comme le kola et le ravintsara.
CR Banane 3 3 2 0 5
Anivorano, Manioc/Maïs 4 2 2 0 4
Razanaka, Kola, Ravintsara 5 0 1 0 1
Fanasana,
Fruits 2 0 0 4 4
Vohitranivona
(letchi, letchi raboutant,
(3)
pocanelle)
Curricuma et/ou culture 2 0 0 4 4
maraîchère
Source : enquête (Auteur, 2011) Rang: 1 2 3 4 5
Score: 5 4 3 2 1
totalité de la production tandis que les cultures de l’autosubsistance sont obtenues par la vente
de surplus de produit réservé à l’autoconsommation. Ce tableau 5 a montré l’importance des
notes reçues par la culture du riz et de la culture de banane, sans minimiser celles recueillies
par la culture de gingembre.
A B
C D
Ce graphe 1 a confirmé l’importance de la culture du riz (R1, R2, R3), de la culture de banane
(B1, B2, B3), et puis de la culture de gingembre (G1) décrite par le tableau précédent qui se
trouve dans le quadrant B. La position du fruit (F3) et du curricuma (C3) se trouvant au milieu
du quadrant C et D mais a tendance à se localiser plutôt dans le quadrant D montre que ces
deux cultures seront des cultures importantes de plusieurs communes aux années à venir.
Actuellement le gingembre est seulement cultivé dans les deux zones socio-agronomiques
de la zone de l’étude dont trois communes (Cf. Carte 2).
Cette carte a montré que les communes qui ont adopté cette culture auparavant ou
actuellement sont les communes passées par le chemin de fer (Andekaleka, Loharendava,
Fanasana, Razanaka, Anivorano-est) et par la RN2 (Ranomafana-Antongombato (Cf. carte 3
p.33). Les autres communes n’ont jamais cultivé ce produit.
24
Il convient ici d’analyser la situation des chefs d’exploitations et de faire des relevés
démographiques des exploitations de l’échantillonnage.
Ces nouveaux migrants sont des gens instruits (Cf. graphe 5), ayant des capitaux, motivés de
s’installer dans cette zone de culture, et venus spécialement pour cette culture depuis la
relance du prix depuis l’année 2007. En outre, ce niveau d’instruction s’explique par le fait
que les migrants Sud-est qui s’installent depuis jadis, à l’exemple des gens du village
d’Antongombato, ont envoyé leurs enfants qui sont nés dans le village, à l’école.
La répartition de ces migrants dans les communes est montrée dans le tableau suivant :
Les principaux groupes ethniques allochtones qui dominent dans cette activité sont les Sud-est
(Antesaka, Antemoro) qui restent toujours majoritaires à travers la zone de l’étude. Les
ethnies qui viennent des Hautes terres et de la région d’Alaotra-Mangoro commencent à
s’intéresser à cette culture (Cf. Graphe 7).
27
maromitety 2 1 0 0 0
CR Andekaleka ambodivoahangy 2 0 0 2 3
ampirarazana 1 0 0 0 0
andekaleka 0 1 0 0 1
avaza 0 0 1 1 2
ankadiambo 9 0 0 0 0
ankariera 1 0 0 0 0
Fkt Antongombato
(CR Ranomafana) antongombato 4 1 0 0 0
mahatsara 1 0 0 0 0
vohitsoa 1 1 0 0 1
antsirakomby 6 0 0 0 1
CR Loharendava
leokasina 9 0 0 0 0
maharenina 0 0 1 0 0
TOTAL 38 5 4 3 8
Source : enquête (Auteur, 2011)
Ce tableau 6 montre qu’il existe des gros producteurs qui s’éparpillent dans la zone de l’étude
mais à forte concentration sur la commune rurale d’Andekaleka tels que les villages
d’Ambodivoahangy (considéré localement comme capitale du gingembre) et le village
d’Ambinanindrano plus précisément dans l’hameau Avaza, à 12 km de ce village.
L’on s’intéresse à présent à la superficie exploitée par les migrants et les autochtones pour
comparer la taille de leurs exploitations (Cf. graphe 8).
28
La lecture de ce graphique 9 fait savoir que le mode d’acquisitions de terres utilisées par les
exploitants de gingembre tous confondus est très disparate. L’acquisition de terre par le droit
de la première hache, par achat, par emprunt ou location se répète souvent dans ce graphique
au type d’acquisition pratiqué par les migrants.
Les principales contraintes inventoriées à travers la zone d’étude sont en premier lieu les
contraintes liées aux financements des activités (achat intrants et matériel, paiement des mains
d’œuvres,) et en second lieu l’instabilité des prix des produits et les effets du changement
climatique, voir les détails en Annexe VI.
Le tableau 8 ci-dessous a montré que les calendriers des systèmes culturaux chevauchent. A
noter que ces calendriers agricoles sont valables dans toute la zone de l’étude.
30
D D B,Se Sa Sa r
D D B,Se Sa Sa Sa r
D D L,P L,P Sa Sa Sa Sa r r r
Gingembre B,Se B,Se
L: labour /M,R : mise en boue et repiquage /Sa : sarclage/r : récolte/ D: défrichement/B,Se : brûlis et semis/
L,P : labour et plantation. /N: nettoyage
Autres contraintes qui n’ont pas été relevées par les paysans et qui sont d’une importance
capitale pour déterminer la situation d’une culture ou d’une filière est le système des activités
agricoles. Une culture quelconque n’est pas cultivée isolément mais avec l’ensemble des
systèmes agricoles. C’est pourquoi, les véritables producteurs de gingembre sont
généralement ceux qui tendent à délaisser les autres cultures mais qui renforcent les types de
cultures adéquates à la culture de gingembre comme le riz pluvial sur le tavy.
Les outils de travail des exploitants de gingembre sont encore rudimentaires (Cf. Tableau 9),
il n’y a pas d’utilisation des charrues, ni d’utilisation des matériels motorisés. En outre,
quelques différenciations sont remarquées entre les deux zones productrices de gingembre
concernant les matériels, c’est que la zone du chemin de fer (Andekaleka et Loharendava)
n’utilise pas de pioche et de l’angady du fait de leurs techniques adoptées.
31
Coupe-coupe (antsy) + +
Râteau + +
Bèche + +
Angady - +
Pioche - +
Plantoir + +
Sac en plastique de 50 à 100 kg + +
Soubique en végétal + +
Source : auteur (2011) (+) utilisation (-) non utilisation
La non-utilisation de charrue ou des matériels motorisés est due à la topographie des terrains
habituellement cultivés. Les paysans ont l’habitude de cultiver le gingembre sur le terrain en
pente forte où l’utilisation des matériels comme la charrue est inadéquate, puis les paysans de
cette zone n’ont pas l’habitude sinon ils n’aiment pas utiliser des angady ou des pioches. Les
travaux des champs s’arrêtent à l’utilisation de coupe-coupe de manche longue (antsy).
Tableau 10: Comparaison des itinéraires techniques référentiels aux pratiques utilisés des deux zones de
cultures
Technique recommandée par Pratique appliquée Pratique appliquée
de la Zone 1 (Chemin de fer) de la Zone 2 (RN2)
Etapes FAO/MAEP/PSDR
Andekaleka/Loharendava Antongombato
(CR Ranomafana)
Préparation (Défrichement) Défrichement Défrichement
du sol (mois de juin ou juillet) (mois de juin ou juillet)
(Au moins 2 1er labour le mois de juin ou mois de juillet Mis à feu Mis à feu
labours) (mois de juillet ou Août) (mois de juillet ou Août)
2ème labour au mois d’octobre - 1er labour
(Août/Septembre/Octobre)
- 2ème labour
(Août/Septembre/Octobre)
Hersage - +
Plantation Plantation Plantation Plantation
(au mois de Novembre ou Décembre (mois d’Octobre) (mois d’octobre-Novembre)
ou plus tard le mois de janvier)
Faire de trous de 4 à 5 cm de profondeur + +
Espacé de 15 à 25 cm sur la ligne + +
Et les lignes sont espacées de 25 cm + +
Entretien Couvrir avec de la paille sèche Pas obligatoire Pas obligatoire
Lutte contre les mauvaises herbe + +
manuellement, au moins 2 à 3 fois
Récolte La récolte est au 5ème mois La récolte est au 8ème mois La récolte est au 7 ème mois
(mois de mai) (mois de mai) et surtout au 8ème mois
Source: Auteur (2011) (+) ressemblance de l’activité (-) absence de l’activité
32
Quelques disparités sont notées dans les deux zones productrices de gingembre concernant les
itinéraires techniques appliqués. L’étude a comparé la technique de production recommandée
par FAO/MAEP/PSDR sur la pratique appliquée par les paysans. Les résultats sont récapitulés
dans le tableau 10 ci-dessus.
La zone 1 (Andekaleka/Loharendava) ne pratique pas de labour mais après la mise à feu
s’ensuit la plantation ; ce qui illustre la non-utilisation des matériels comme les pioches et
l’angady, tandis que la zone 2 pratique au moins deux labours et puis un émiettement avant la
mise à terre. La zone 2 (Antongombato/Ranomafana) présente donc de similarité avec
l’itinéraire recommandée par la FAO/MAEP/PSDR sur les périodes ou les étapes d’activités
(Cf. Annexe II-6); Quant à la zone 1, les paysans de cette zone négligent le labour du fait des
comportements culturels proches de la fainéantise ou probablement à cause de la qualité de
leur sol.
L’année 2010 a été marquée par la sécheresse et la prolifération des insectes ravageurs et des
plantes adventices qui causent de pertes significatives au rendement. Ce phénomène serait dû
à l’effet du changement climatique. Aucune alternative n’a été prise par les paysans face à ces
phénomènes. Les paysans n’utilisent également aucune fertilisation sur leur exploitation.
Vers SAVA
Toamasina
Il y a des concurrences sur les échanges du produit. Mise à part de la commune de Beforona et
de la commune d’Anjiro (Région Alaotra Mangoro), le district de Soavinandriana de la
Région Itasy (Antananarivo) entre actuellement dans la compétition et ceci ayant des effets
sur l’évolution de prix. Pour plus de détails, voir p.54.
Le graphe 10 montre le niveau de prix par zone géographique :
Le prix départ producteur de la commune d’Anjiro et de Soavinandriana n’a pas été recueilli
faute de temps puis en dehors de la zone d’étude, mais l’on sait qu’il est un peu plus bas du
prix de la zone d’étude.
34
Collecteurs- Grossistes de
Grossistes de villes villes Grossiste de Tananarive ou des villes (1600/400)
(1100/2100) (1600/400)
Détaillants (2800/400)
Les volumes des produits sont calculés à partir de la fréquence des chargements, pour plus de
détails sur la démarche des calculs voir Annexe VII.
35
Le graphe 12 suivant montre le relevé de prix de gingembre de l’année de 2010 et une partie de
l’année 2011.
En outre, le tableau ci-dessous a récapitulé la formation de prix collecté du mois de mai 2011. Il est
à noter que les coûts de production des grossistes et détaillants ne sont pas disponibles.
L’analyse des fonctions sert à appréhender les différents processus de la filière, puis à détecter
les acteurs impliqués directement ou indirectement dans le processus tels que les emplois, les
services et les ajouts de valeur ainsi que la formation des prix.
A partir de ce graphe 11 ci-dessus, on pourra à présent identifier les différentes fonctions qui
existent actuellement sur la filière. Ainsi, entre les producteurs et les consommateurs, trois
36
principales fonctions ont été identifiées : Les collecteurs (collecteurs ponctuels ou sous-
collecteurs, collecteurs locaux permanents, collecteurs externes des autres communes),
grossistes [grossistes-collecteurs, détaillants-collecteurs, les grossistes (Grossistes simples,
Grossistes-détaillants)] et les détaillants. L’enquête n’a pas identifiée aucunes activités de
transformation dans la zone d’étude.
Tableau 12 : Les principales fonctions et les marges reparties
D’autres fonctions intermédiaires ont été appréhendées, entre le producteur et les collecteurs
viennent le salariat agricole et le transporteur, entre les collecteurs et les grossistes ou les
détaillants apparaissent les fonctions dominées généralement par le secteur du transport.
Ces typologies des revenus de gingembre sont réparties dans les groupes ethniques de la manière
suivante :
Graphe 14 :
La lecture de ce graphique 14 montre que les deux groupes sociaux ont chacun une part
importante dans la catégorie des revenus classifiés. Il est montré dans ce graphique que 35
migrants contre 10 autochtones ont des revenus moins de 20.000.000 Ariary, un migrant
contre 3 migrants ayant des revenus entre 20.000.000 Ariary à 40.000.000 Ariary ; aucun
migrant est classifié dans les revenus entre 40.000.000 Ariary à 60.000.000 Ariary tandis que
4 autochtones se classent dans cette catégorie ; enfin pour les revenus de 60 000 000 Ariary et
plus, les migrants et les autochtones sont presque à égalité dont 2 migrants contre 3
autochtones.
Un producteur habitant d’Antongombato a révélé les détails de ses coûts et ses marges de la
campagne 2009 et qui fera l’objet de référence pour voir les marges des producteurs.
Les détails des comptes des agents pour 2Ha de superficie et 3 tonnes de semences sont vus
dans l’Annexe VIII.
Ces deux graphiques montrent que la filière est porteuse mais elle n’est pas seulement à la
portée des pauvres depuis la hausse de prix des intrants.
Une autre option est possible, c’est le stockage en terre mais il faut juste éviter que la terre
n’infiltre pas de l’eau, ce qui pourrait amener le rhizome à la fermentation et à la pourriture.
De même, il faut éviter que le stockage en terre ne soit pas de longue durée de crainte que le
rhizome ne perde de l’eau. (Cf. Annexe II).
b. Stockage au niveau des grossistes ou commerçants
C’est le même principe, les rhizomes sont emballés dans des sacs fermés et emmagasiné dans
un magasin aéré.
est de 5 Dollars, le prix d’achat aux producteurs ne devrait pas dépasser le 1 Dollars pour que
les opérateurs viennent s’y intéresser.
Revenu faible
Faible Trop de Non maîtrise des Prix instable et Concurrence avec Pas d’accès au Faible synergie Manque d’unité
investissement préoccupation techniques de non incitatif le riz crédit des acteurs de
dans les activités sur la culture du production transformation
agricoles riz
Faible gestion de
Persistance de la stratégie parcelle
d’autosubsistance
Forte croissance Priorisation des Difficulté à Difficulté de Utilisation de méthode de
du métayage ressources l’accès aux l’accès à castrage
foncières à la intrants l’information
culture du riz
Inexistence
d’institution de
Difficulté à crédit
l’accès à la terre
Hausse Hausse des prix Hausse des prix Hausse des prix Faible pression Faible accès au Implantation
inattendue du de matériel des produits des engrais de production marché d’une institution
prix de semence agricole phytosanitaire de crédit n’est
Manque de Enclavement pas rentable
structuration des
Prédominance de paysans Paysans
la tradition réfracteurs de
crédit
Taux d’analphabète
élevé
43
Accroître Augmenter la Améliorer les Elaborer une Valoriser Créer Inciter Implanter des
l’investisseme préoccupation techniques de politique de la culture l’accès l’intervention unités de
nt dans les sur la culture de productions prix des de au du privé, des transformation
activités gingembre produits gingembre crédit ONGs
agricole
Elaborer une politique Elaborer une Elaborer une Elaborer une Diminuer la
de distribution de politique de politique de prix de politique de durée
semence (par prix de matériel produits prix des d’enclavement
contractualisation avec phytosanitaire engrais
3. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
3.1. DISCUSSIONS
a. Le riz (R).
La classification des différentes cultures montre que le riz est la spéculation dominante de la zone
de l’étude. Puis, il est la première occupation des paysans, soit des activités d’une durée estimée de
160 jours de travail par an1. La durée de ces activités rizicoles est illustrée par la double pratique de
la riziculture sur le bas-fond dont deux saisons culturales et puis une saison de riziculture pluviale
sur les montagnes (Cf. Calendrier agricole).
Il convient en outre de comprendre les causes sociologiques de ce choix du riz : si les paysans
priorisent le riz, c’est qu’il est la première raison de vie des paysans et cela est indissociable à leur
vie. Etre cultivateur, être paysan, est pour les paysans cultiver le riz. Si la famille habite dans un
village donné, c’est pour cultiver le riz. C’est pourquoi, les paysans laissent toujours en seconde
occupation les autres cultures à des revenus mais priorisant les activités rizicoles.
b. La Banane (B).
La banane accompagne le riz en termes de place dans la zone de l’étude par le fait que la
commercialisation est plus ou moins organisée tant dans les communes du « chemin de fer »,
(Andekaleka, Loharendava, Fanasana, Razanaka et Anivorano) que dans les communes de RN2
Ranomafana et Vohitranivona. Toutefois, c’est la commune rurale de Fehitraomby qui est révélée
en première place en termes de production dans le district de Brickaville. A noter par ailleurs que si
la culture bananière est importante dans les communes de haute altitude, c’est parce que les
maladies de « Panama » qui affectent les bananes de zones basses comme à Vohitranivona, à
Ranomafana et puis à Anivorano n’y sont pas encore signalées. Même si cette culture perd de place
dans ces deux zones riveraines de la RN2, la vente des produits verts ou mûrs n’y se présente aucun
problème du fait de l’accessibilité de ces zones.
1
Plan communal de développement d’Andekaleka.
45
En outre, l’histoire agricole de la région-Est est encore marquée par la culture du café ; la banane y
est cultivée au travers les champs. Ce n’est pas que les paysans en cultivent beaucoup actuellement,
mais elle est un héritage familial. La banane occupe actuellement une place avec les nouvelles
cultures émergentes des fruits, d’où son importance dans la zone d’étude.
c. Le Manioculture et le Maïsiculture (MM).
Chaque ménage rural a au moins une parcelle de manioc cultivé au coin des champs des cultures
pérennes servant à l’aliment de substitution. Pourtant rares sont ceux qui le cultivent pour des
raisons purement commerciales mais il est destiné pour l’autoconsommation. Quant au maïs, cette
culture fait partie de culture de l’autoconsommation dans toutes les zones de l’étude. Sinon elle
accompagne le riz dans les communes rurales de Ranomafana et de Vohitranivona. Le cas de
Ranomafana et Vohitranivona est plus ou moins spécifique sur le maïs, après le fiasco de
l’entreprise sucrière SIRAMA, les paysans ont squatté les terrains des cannes à sucre de cette
entreprise en remplaçant par la culture de maïs. Le maïs a fait également l’objet de priorité des
organismes publics et privés sur la révolution verte de l’année 2008. D’où la position dominante
de ces deux cultures, le manioc et le maïs.
d. Les fruits (F)
Les fruits (letchi, letchi ramboutan, corossol, pocannelle, puis banane) prennent une place
importante au fur et à mesure qu’on descend vers l’Est. C’est une filière émergente stimulée par la
forte demande venant surtout de la capitale puis les autres centres urbains comme à Tamatave.
e. Le curricuma et les cultures maraîchères (C).
Le curricuma (Curcuma longa Linné) est un produit émergent qui tend à supplanter aux années à
venir le gingembre. Focalisé depuis des années à Anivorano, étant soutenu par des acteurs, des
opérateurs, cette culture s’est déplacée vers les autres communes environnantes comme Razanaka,
Fanasana, Vohitranivona. De même que les cultures maraichères, des ONG ont commencé depuis
peu à former des paysans sur cette culture où les résultats sont palpables. Ainsi, la progression du
cirricuma spécifiquement dans la zone 3 résulte des interventions des organismes publiques et
privés.
f. Le Kola et le Ravintsara (KR)
On sait que l’introduction de ces nouvelles cultures (le Kola et le Ravintsara) est due à :
- l’information de bouche à oreille de la disponibilité des marchés
- l’accessibilité des ces zones dans la mesure où les organismes n’interviennent surtout pas
qu’aux endroits ayant un accès pérennes.
Le Kola et le Ravintsara, deux cultures nouvellement implantées dans cette zone, sont donc stimulés
par la forte demande venant de la capitale. Le Ravintsara est en cours d’implantation tandis que le
46
Kola après quelques années d’implantation commence à donner des fruits où la production a
participé aux revenus complémentaires des producteurs.
g. Le gingembre (G).
Deux zones agro-socio-économiques sont concernées par cette culture. Le gingembre prend de plus
en plus de place au fur et à mesure qu’on monte dans l’altitude. Le choix de la culture de gingembre
est en quelque sorte réservé à ceux qui n’ont pas assez de terre cultivables notamment les rizières.
C’est pourquoi dans le Fokontany d’Antongombato (Ranomafana), à Andekaleka et Loharendava
cette culture est dominée par les migrants.
La rotation utilisée entre la zone 1 de chemin de fer et la zone 2 de RN2 se différencie un peu. La
zone 1 du chemin de fer laisse la terre en jachère durant 6 à 8 ans alors que la zone 2 de la RN2 fait
habituellement la rotation gingembre-manioc, ou gingembre-maïs.
Plusieurs facteurs ont contribué à la disparition de la culture de gingembre dans les zones
actuellement en abandon.
La localisation de la culture de gingembre vient entre autres des comportements spécifiques de ses
principaux acteurs dont les producteurs, les collecteurs et les grossistes.
monopole des zones de production. Alors que les collecteurs des zones de l’abandon se préoccupent
du développement d’autres activités, les collecteurs des zones actuellement productrices renforcent
leurs liens sur les réseaux de transport ferroviaire de Madarail et sur les réseaux commerciaux
d’Anosibe.
ii. La monopolisation des réseaux commerciaux face aux monopsones des grossistes
Le monopsone, par sa définition plusieurs offreurs et quelques demandeurs sur le marché. Les
collecteurs de gingembre d’Andekaleka ou de Loharendava ont des privilèges exclusifs de vendre
leurs produits aux grossistes d’Anosibe que les autres n’ont pas l’accès. C’est une sorte de liens
d’affaires informelles qui nouent les collecteurs avec les grossistes. Les demandes se font
aléatoirement. Souvent les collecteurs doivent attendre en moyenne deux semaines après la
livraison aux grossistes des villes pour être payés ; ceux qui peuvent s’adapter à cette circonstance
sont ceux qui auront des preneurs de produits de marchandises. Ces collecteurs s’adaptent à cette
circonstance, d’où cette sorte de liens d’affaires.
Les paysans ont adopté des stratégies pour faire face aux différentes contraintes sur leur système
d’exploitation.
i. Savoir local
N’ayant pas été formé sur la technique de la culture de gingembre, des paysans ont mis en œuvre un
certain nombre des connaissances empiriques comme alternative pour diriger leur exploitation.
Concernant le domaine de l’écologie générale adaptée à la plante, des paysans savent
empiriquement que les besoins de la plante est l’alternance de la pluie et du soleil: pas trop de pluie,
pas trop de soleil. Des paysans sont allés plus loin en disant que plus les champs sont absents du
soleil durant toute l’après-midi, meilleure est la productivité reçue. Donc le gingembre a besoin plus
d’humidité. Sinon il faut adopter la culture « couverte », il s’agit d’épandre des feuilles végétales
spécifiques à travers de la parcelle de gingembre, les feuilles serviront aussi bien de l’ombrage de la
plante que des engrais ultérieurement. Néanmoins rares sont les paysans qui pratiquent cette
technique sur le fait que ceci présente de coûts de main d’œuvre supplémentaires. Sachant que
couvrir une parcelle en feuilles végétales pour un Hectare de superficie par exemple est coûteuse
sinon il demande beaucoup de temps de travail pour ceux qui n’utilisent que de mais d’œuvre
familiale.
Des paysans ont ajouté que le gingembre peut être cultivé à tout type de sol, de sol de couleur noir
ou rouge, sablée, il faut seulement que l’eau soit filtrée, d’où par exemple le choix de terrain en
pente. En outre, les plaines sont possibles à cette culture à condition qu’elles ne stagnent de l’eau
faute de quoi la canalisation d’évacuation d’eau est recommandée. Ces innovations méritent une
valorisation, car ceci explique la possibilité de ces paysans producteurs de comprendre sans
difficulté les techniques modernes.
l’effet du changement climatique. Aucune alternative n’a été prise par les paysans face à ces
phénomènes. Les paysans de la zone d’étude n’utilisent pas de fertilisation tant biologique que
chimique. Quelques paradoxes méritent d’être notés : la zone 1 (Andekaleka/Loharendava) ne
pratique pas de labour alors que la production de cette zone en terme de qualité ou de productivité
est importante, dû au fait que leur capacité de choisir les champs, leur manière de pratiquer la
jachère longue est notable dans la mesure où cette zone utilise des innovations pour s’adapter à la
situation. En ce qui concerne les luttes contre insectes, elles sont faites manuellement, rares sont
ceux qui font fuir les insectes par des procédés naturellement, aucuns sont ceux qui font des luttes
par des insecticides.
L’acquisition des terres entre les deux groupes sociaux migrants et autochtones se diffère :
-le mode d’acquisition par héritage est dominé par les autochtones et les migrants tananariviens.
Nombreux de ces migrants tananariviens ont des parents ou grands-parents installés depuis plus de
vingtaines d’années dans cette zone et qui ont mis en valeur des terres pour les cultures pérennes
(Café, banane, arbres fruitiers divers). D’où cette acquisition par héritage. Les terrains acquis par
l’héritage sont essentiellement composés des rizières, des concessions des cultures pérennes.
-le droit de la première hache, tout le monde est concerné par ce type d’acquisition. Le droit de
hache est le terrain acquis essentiellement pas le défrichement des forêts naturelles ou secondaires
par le système de la terre appartient à ce qui la défriche en premier ou par la demande formelle avec
les responsables administratifs concernés.
-l’achat, l’emprunt ou location, les migrants sont plus concernés pas ce type d’acquisition et
essentiellement les migrants sud-est. Ces migrants sud-est sont contraints d’approprier des terrains
par achat, ils sont considérés par les autochtones comme étrangers, ce qui n’est pas le cas pour
d’autres migrants. Notons que cette situation est modérée à Andekaleka où les migrants sud-est ont
moins de problèmes d’intégration sur l’appropriation foncière par achat ou par appropriation libre
des terrains appartenant à l’Etat.
52
0. Le village:
Où il y a l’habitat principal
1. Premier champ:
• Champs de cultures pérennes (café, banane, arbre
fruitiers...), champs des cultures de
l’autosubsistance (rizière,…)
• Champs de gingembre associé à d’autres cultures,
de petite taille (1er typologie)
• Sans habitat car il est situé à proximité du village
où il y a l’habitat principal.
2. Deuxième champs:
• Champs de gingembre sous des arbustes en
monoculture par la récupération de jachère
longue ou de savoka en friche, de taille assez
grande. Principal ou ancien champs. (2ème
typologie)
• Avec habitat individuel car localisé un peu plus
Source : auteur (2011) loin du village principal
3. Troisième champ :
Champs de gingembre en monoculture, de
grande taille, par le défrichement de la
forêt. Nouveau champs (3ème typologie)
• Avec habitat provisoire
iii. Fonctionnement du système
o Le village
Un véritable producteur de gingembre n’habite que rarement dans son village principal. A la
recherche des terres propices à cette culture, les paysans sont obligés de se camper dans un habitat
individuel auprès de leur champ.
eux c’est d’aller plus proche possible du village dû au fait qu’ils habitent dans une zone accessible,
donc à la merci des voleurs. Voici les fonctionnalités de ces champs selon leurs caractéristiques:
- Champs de gingembre associé à d’autres cultures, souvent de petite taille et ayant comme
fonction d’assurer les besoins quotidiens de la famille dont la récolte s’est faite plusieurs
fois la semaine et en petite quantité qui ne dépasse pas le 100 Kg.
- Champs de gingembre sous des arbustes en monoculture par la récupération de jachère
longue ou de savoka en friche, de taille assez grande. C’est le principal champ, où les
paysans installent un habitat individuel, ayant comme rôle d’assurer les revenus de base
pour l’épargne et pour l’investissement. La récolte suit les besoins décisifs du ménage, de
l’hebdomadaire à mensuel, en quantité importante de plus 100 kg.
- Champs de gingembre en monoculture, de grande taille, acquis par le défrichement de la
forêt ou par la récupération des champs de culture de riz sur brûlis récente. C’est une sorte
de gestion foncière et de la fertilité du sol, la paille du riz récolté sert de l’engrais pour le
gingembre, le terrain de riz est réoccupé pour son appropriation progressive. Donc c’est un
nouveau champ ayant comme fonctionnalité d’assurer les revenus de bases pour l’épargne et
pour l’investissement mais ce champ est à tendance à réserver par le système de
conservation sur le sol pour la campagne de l’année suivante. La récolte est par le système
de castration, ne récolter que les rhizomes qui s’apparaissent sur le sol.
Perçu par les techniciens et par des paysans autochtones, cette culture dégrade le sol. C’est pourquoi
des autochtones sont indécis à cultiver cette plante réputée par ses effets nocifs laissés au sol.
Des mesures alternatives ont déjà été mise en œuvre depuis 2003 par des techniciens sur ce point, à
l’exemple des actions de LDI à Beforona-Marolafa sur des Tanety améliorés et cultures de rente
comme le gingembre en formant des vagues des paysans. Pour les paysans informés, leurs solutions
sont d’abandonner cette culture ou d’en réserver sur des terres inoccupées et jugées infertiles.
D’autant plus, beaucoup des paysans ont dit avoir des tabous sur la culture de gingembre.
D’après notre analyse de résilience (Cf. Annexe XI), cette culture provoque des dynamiques
écologiques. Si le produit gingembre se valorise en termes de prix, des paysans vont abandonner
certaines spéculations mais ils se spécialiseront aux cultures de gingembre. Cela va provoquer une
augmentation des pressions sur les forêts étant donné que le gingembre cultivé sur les forêts
défrichées pour la première année est révélé de bonne qualité, en outre la surface occupée va
également augmenter. Toujours selon l’analyse de résilience, si le produit gingembre se valorise en
termes de prix, cela pourrait provoquer un exode urbain vers les zones révélées productrices de
gingembre Des masses d’immigrants pourraient encore ajouter cette migration urbaine.
Mise à part le début de la période de récolte au mois de mai, la fréquence de vente de gingembre est
constatée plus intensive au moment où les paysans ont besoin plus d’argent à leur foyer, à savoir:
• Avant la fête de 26 juin,
• Avant la rentrée de septembre et tout au long de ce mois (période de plantation).
• Avant la fête de fin d’années le mois de décembre.
Comme on avait évoqué auparavant, certains producteurs, surtout ceux qui ont plus de tonnage,
pratiquent le système de conservation au sol pour faire face à la fluctuation de prix. Pour attendre
que le prix soit en hausse, les producteurs conservent leurs produits sur les champs : ne récolter que
si le besoin se présente au foyer. Si une année le prix chute, les paysans conservent leurs produits
sur les champs en attendant que le prix monte. La conservation de gingembre sur les champs peut
varier d’un an à trois ans, plus de cela le gingembre ne sera pas de bonne qualité, trop de fibre et
l’arôme diminue.
Ainsi, les champs de culture de gingembre sont une sorte de banque. Ajoutons par ailleurs que ce
système a pu sauver la commune d’Andekaleka de conserver de semences au moment de flambée
de prix où la majorité des zones de productions ont vendu jusqu’à leur stock de semence.
55
Les activités non-agricoles commencent à prendre de place dans les zones de productions de
gingembre pour faire face aux contraintes liées à l’acquisition des semences et en vue de compléter
les revenus de la famille. Il s’agit de l’extraction de l’or. Dans la commune d’Andekaleka et la
commune de Lohariandava, des jeunes gens aux adultes ont commencé à quitter les champs
agricoles sinon à diminuer les temps de travail agricole au bénéfice de la recherche de l’or à travers
les fleuves ou les vallées. La majorité de ces gens sont ceux qui ne disposent pas assez de semence
et de terrains pour la culture.
b. Stratégies des acteurs : entre monopsone des grossistes et monopole des collecteurs
La réorganisation de la filière gingembre implique le repositionnement des acteurs. Il convient donc
à analyser la situation de tous les acteurs pour voir les enjeux possibles avant de procéder à
l’élaboration du plan de développement de la filière.
56
Les stratégies de chaque acteur ont été analysées selon leur milieu, leurs contraintes, leurs objectifs.
(Cf. annexe X). D’après notre analyse, les stratégies adoptées par les acteurs intervenant au sein de
la filière gingembre se diffèrent les unes aux autres. A première vue, tous les acteurs qui se situent
entre les producteurs et les consommateurs acquièrent des revenus importants selon leur milieu.
L’analyse montre la typologie simplifiée des stratégies des acteurs suivante :
o Les producteurs appliquent une stratégie de survie (parfois une stratégie de détresse lors
de la vente de stock réservé à la semence);
o Les sous-collecteurs (commissionnaires) adoptent une stratégie de survie et de
spéculations ;
o Les collecteurs locaux adoptent une stratégie d’adaptation aux demandes et aux crises en
acceptant de vente à crédit imposé par les grossistes monopsones;
o Les collecteurs externes, à l’exemple de ceux de Beforona qui viennent à Andekaleka,
appliquent une stratégie d’enrichissement en spéculant le prix ;
o Les Grossistes et les grossistes-détaillants des villes appliquent une stratégie
d’enrichissement ; Ces grossistes monopsones imposent le mode de paiement leur
convenant, souvent par crédit.
Ces stratégies reflètent le positionnement de chaque niveau d’acteurs face aux enjeux de la
commercialisation.
Les actions priorisées par les producteurs sont centrées sur l’amélioration de production et de
productivité (distribution de semences, formation technique) et sur l’amélioration de niveau de
prix à la production (éviter l’instabilité de prix, accéder à l’information du prix). Celles-ci devront
ainsi être à la base du plan de développement alors que ces actions provoqueront des effets sur le
prix : l’augmentation de la production diminuera sûrement le prix, l’accès à l’information des
marchés ou de prix diminuera le monopole des collecteurs et des grossistes. Dans ce sens, l’intérêt
des acteurs se divergent par rapport à la situation actuelle.
La matrice de Mactor suivant peut décrypter cette divergence (Cf. Tableau 14).
57
-Produire beaucoup pour -Collecter beaucoup sans causer -Collecter beaucoup et vendre
de marges de plus de diminution de prix et pour beaucoup au prix cher
-Augmentation de prix avoir plus de marges -Garder la rareté du produit pour
garder une hausse de prix
Augmentation de prix au Augmentation des Diminution des produits Diminution des produits
producteur et des marges marges des manipulés, diminution des manipulés, diminution des
producteurs marges marges
(+) (-) (-)
La matrice a confirmé donc la possibilité des divergences des acteurs une fois que les souhaits des
producteurs seront satisfaits. Ce qui implique une coalisation des stratégies des acteurs avant
d’élaborer le plan de développement.
C’est un outil d’analyse valable pour l’étude de filière dans la mesure où il permet d’analyser son
environnement interne et externe. L’avantage avec la matrice SWOT, il permet de montrer da façon
visuelle les forces à entretenir et les faiblesses à combattre de la situation actuelle.
58
Tableau 15 : Matrice SWOT de l’analyse de l’environnement interne et externe de la culture et de la filière gingembre
FORCES FAIBLESSES
Si dans d’autres zones la culture du gingembre est nouvellement La zone d’étude présente certaines faiblesses sur les plans
adoptée, elle est par contre déjà implantée depuis longtemps et suivants:
déjà intégrée aux systèmes socio-économiques de ces zones -Sur le plan technique et écologique : faiblesse des rendements
productives de la zone d’étude. Le volume de production est à l’Hectare, les luttes aux insectes ravageurs sont encore faites
important et disponible tout au long de l’année. De ce fait, la manuellement, la non-utilisation de labour aux certaines zones,
situation suivante illustre les forces que représente la zone de ainsi que l’appauvrissement progressif du sol dû à sa
l’étude face à la culture du gingembre : surexploitation.
-l’existence des liens sociaux ou familiaux des acteurs au sein de -Sur le plan socio-économique: la prépondérance de la culture de
cette filière (producteur-producteur, producteur-collecteur, subsistance du riz et autres est manifeste au chronogramme des
collecteur-grossiste). activités.
-la qualité du gingembre de la zone d’Andekaleka est -Au niveau de la manutention : contraintes au moyen
renommée aux goûts et aux tailles du rhizome, pas d’utilisation d’évacuation des produits : (i) éloignement des villages
des engrais chimiques. producteurs par rapport au chef-lieu de la commune à l’exemple
-la disponibilité des terres cultivables d’Andekaleka (ii) éloignement des commune productrices par
-la capacité d’adaptation aux situations de la commercialisation rapport aux centres urbains (iii) la situation des transports qui
et aux changements climatiques par le système de repiquage en rend difficile la circulation des marchandises et des personnes,
deux temps décalé de deux semaines à un mois et par le par train ou par route.
changement de parcelle ou adoption d’une nouvelle parcelle par -Sur le plan commercial: l’instabilité ou volatilité du prix
chaque année. caractérisé par une chute inattendue, le problème d’accès à
l’information sur l’évolution de prix.
- Au niveau de l’organisation: pas d’organisation paysanne sur le
gingembre, pas de politique agricole claire sur le gingembre.
Ceci se resume à une filière marginalisée.
OPPORTUNITES MENACES
Les opportunités sont considérables dans la mesure où le marché Les menaces peuvent se résumer de manière suivante:
international de gingembre en brut ou transformé n’est pas -Sur le plan écologique: changement climatique caractérisé par
encore saturé. Le marché national n’est pas encore saturé la sècheresse, l’inondation, le développement des plantes
également car bon nombre des régions ne peuvent pas se adventices et l’attaque des insectes ravageurs.
ravitailler régulièrement en gingembre à l’exemple du SAVA. -Sur le plan technique: au lieu d’utiliser des engrais dans une
En outre, le gingembre de cette zone est reconnu par ses gouts, parcelle pour quelques années, les paysans adoptent de jachère
bien placé pour faire de l’huile essentielle. Le développement du longue pour mieux restituer la terre après sa mise en valeur de
secteur de la transformation en huiles essentielles va permettre à façon à la reprendre de 6 à 9 ans après.
la filière gingembre de trouver un nouveau souffle. Ce qui pourra -Sur le plan socio-économique et commerciale: (i) Abandon
entre autres diminuer les coûts liés à la manutention considéré progressif et involontaire de la culture de gingembre (à cause de
par les producteurs un des contraintes non négligeables la cherté des semences) au profit des activités non-agricoles
comme l’extraction de l’or. (ii) Compétitivité des autres zones
de production (Beforona et Anjiro/Moramanga,
Soavinandriana/Itasy) tant sur la technique utilisée, la qualité de
production et la manutention.
-Du point de vue commerce international: le prix malgache n’est
pas compétitif, trop cher.
L’analyse de résilience est un outil d’analyse basé sur l’identification de la fragilité d’un socio-
écosystème par une ou plusieurs perturbations externes ou aléa. D’après notre analyse, la chute ou
la hausse du prix a été identifiée comme des perturbations externes pouvant déstabiliser la filière et
entrainer des modifications du système socio-économique des paysans. Ces impacts négatifs sont
caractérisés entre autres par l’augmentation de pression des ressources foncières et forestières. Les
détails de l’analyse sont dans l’Annexe XI (Analyse de Résilience).
59
Auparavant on a parlé des rivalités qui existent dans l’interaction des acteurs face à la satisfaction
des actions souhaitées par les producteurs. On a montré que l’intérêt des acteurs est parfois
divergeant et convergeant face aux enjeux de la commercialisation.
La coalisation de ces acteurs est possible par des actions par niveau telle qu’il est montré par le
tableau 30 ci-après :
Grossiste (+) favorable (+) (favorable) Transformation des Incitation des grossistes à s’investir dans
produits l’exportation des produits transformés de
Exportation des gingembre ou bruts
produits
Collecteur (+) favorable (+) (favorable) Production des Formation des collecteurs aux traitements du
huiles essentielles et gingembre en huiles essentielles
vendre aux
exportateurs
Producteur (+) (favorable) (+) (favorable) Vendre au collecteur Amélioration des accès des producteurs aux
transformateur intrants (distribution des semences)
Formations techniques
Accès à l’information
Pour que les trois catégories des acteurs soient favorables aux mesures en faveur des producteurs à
insérer dans le plan de développement, il faut trouver des conditions d’équilibre suivies des actions
recommandées. Ainsi les actions recommandées par cette matrice doivent correspondre aux axes
stratégiques du plan de développement à élaborer. D’où son importance dans la recherche de
synergie entre les acteurs une fois le plan soit mise en œuvre.
60
3.2. Recommandations
3.2.1. Sur le secteur de production
Eu égard aux pratiques culturales et aux stratégies paysannes, le plan de développement et sa mise en
œuvre doit prioriser la formation technique couplée de gestion de l’environnement inspirée du savoir
local.
L’utilisation des savoirs locaux dans les pratiques culturales est le moyen pour les paysans d’éviter
les coûts dans l’exploitation pour augmenter les marges. Tant que l’utilisation des techniques
modernes n’a pas de marges spécifiques au producteur, l’évolution technique stagnera et les
pressions sur les ressources foncières augmentent dans la mesure où les paysans recherchent de
terres plus productives comme la forêt vierge et les savoka. Les paysans visent toujours de
rendement aux moindres coûts. Ils réduisent les coûts et les temps de travail par pratique de
technique sans labour.
-Veiller à la priorisation des stratégies et des solutions formulées par chaque commune.
La mise en œuvre du plan de développement pourrait demander de temps et engager des dépenses
conséquentes. Les paysans sont des gens impatients, de ce fait des actions prioritaires de moindre
coût par commune ont été élaborés avec eux si par hasard la recherche de financement posera de
problème. Ces actions sont détaillées dans l’annexe XII.
L’expérience a montré que la vulgarisation d’une culture donnée finira toujours par désorganiser la
filière. Ainsi, l’action future doit prioriser les recommandations des techniciens mais à la base de
celles des paysans. C'est-à-dire la vulgarisation des cultures de rente n’aura de sens s’il génère un
nouveau facteur diminuant le prix au producteur. Sinon il faudrait mettre en place des actions
ciblées des groupes lesquels puissent accepter les conditions techniques, financières et
organisationnelles. Déjà l’étude a fait l’identification des paysans pouvant devenir des paysans-
pilotes pour cette action dont l’ébauche de structuration a été réalisée pendant le terrain (Cf. Annexe
XII). Cela implique des distributions des semences et des formations des paysans semenciers au
sein d’une Organisation Paysanne dans les zones encore non productrices.
En outre, à part la non-disponibilité des semences, l’instabilité du prix se présente comme des
contraintes majeures de la culture de gingembre formulées par les paysans. Notre analyse de
résilience d’un socio-écosystème sur l’identification de la fragilité du système montre que la baisse
ou la montée du prix aura tous des effets négatifs sur la production, donc la filière en général, et
d’après cette analyse, cette instabilité de prix se présente comme des perturbations externes ou aléas
(Cf. Annexe XI). La baisse de prix finira par la disparition de la culture comme le cas des autres
communes qui ont abandonné cette culture actuellement (Fanasana, Razanaka, Anivorano) ; la
montée finira également par déstabiliser la filière ou la disparition de la culture, comme le cas de
certains paysans dans les communes productrices qui ont vendu leur semences. Ainsi, la stabilité du
prix couplée de l’augmentation de production serait la solution idoine recommandée pour cette
culture.
Si cette culture ne fait pas actuellement l’objet d’investissements de la part des opérateurs
nationaux, ou internationaux, ce n’est pas dû au fait que le marché n’existe pas à l’étranger mais le
produit n’est pas compétitif tant sur le prix que sur la qualité. Etant donné que les opérateurs n’y
interviennent que s’ils trouvent des marges intéressantes pour leurs investissements, le prix de
gingembre brut actuel n’est pas compétitif selon les transformateurs et exportateurs, trop cher pour
être transformé ou exporté. Ce prix de gingembre avait chuté il y avait quelques années, donc la
montée de prix actuel ne vient pas de l’augmentation de consommation nationale ou de la
stimulation de l’exportation comme le cas dans d’autres pays mais il serait le résultat de la
diminution de volume de production nationale. Si l’on compare le prix de gingembre malgache avec
les pays étrangers, celui de Madagascar est plus cher, d’où le recul des opérateurs.
62
Il s’agit donc ici d’hiérarchiser les contraintes relevées de la filière après les différents diagnostics. La méthode utilisée est l’arbre des problèmes et des
solutions, analyse de SWOT de la filière, analyse de résilience de la culture et de la filière gingembre ainsi que l’analyse de Mactor des stratégies d’acteurs. Ce
plan de développement se diffère à la priorisation des mesures souhaitées par les paysans mais il a été monté selon un cadre technique.
Tableau 17 : Plan de développement de la filière gingembre
a. Sur le plan technique
Contraintes Echéances Acteurs
Axes stratégiques Objectifs attendus Résultats attendus Mesures possibles
filières CT MT LT Etat BF ONG Privé Paysan
Faible Augmentation de Inciter Intensification Lancement de la culture de X X X X X
investissements la production l’investissement gingembre
dans la dans la production
Financer les opérateurs
production de de gingembre
nationaux, régionaux et locaux
gingembre
à la transformation des X X X X
produits
Trop de Amélioration de la Inciter des paysans Accroître la superficie Former les paysans sur la
préoccupation à la productivité, à se spécialiser à la de culture de gestion des revenus de leurs X X X
culture du riz en rentabilité et la culture de gingembre. ménages
tant que culture qualité des gingembre (surtout Diminuer la pression
de subsistance produits ceux sans rizière) sur la forêt par la Former les paysans sur une
pratique de Tavy. nouvelle technique de X X X
gingembre
Pas d’accès au Accéder au crédit Augmenter l’espace Octroi de fonds par des X X X
crédit pour l’achat cultivée présentations des conditions
de semences et le techniques
paiement de la
main d’œuvre Implantation des Accomplissement de crédit X X X
agences de crédit selon les conditions
économiques sociales locales
Echéances Acteurs
Contraintes filières Axes stratégiques Objectifs attendus Résultats attendus Mesures possibles
CT MT LT Etat BF ONG Privé Paysans
Mettre en place des Implantation des unités Financer la création des X X X X X
Insuffisance d’unité unités de de transformation unités de transformation
de transformation de transformation
produits gingembre Faciliter la Augmentation des Organiser la X X
commercialisation quantités produites commercialisation au
Faible accès au niveau communal
marché Transformation et Contractualiser des X X X X X
commercialisation paysans avec des
collecteurs ou privés
Instabilité de prix Elaborer une politique Diminution de l’écart de Accès à l’information X X X
de prix prix au (producteur et économique
au marché) Centrale d’achat X X X
Conclusion
La culture de gingembre est dominée par des groupes allochtones venant principalement du Sud-est
de Madagascar qui s’implantent depuis plusieurs années dans les zones de haute altitude de
Brickaville, Andekaleka, Loharendava et Antongombato (Ranomafana) et illustrant la localisation de
cette culture dans ces zones. Cette situation confirme par ailleurs les liens de cette culture à la
dégradation des ressources naturelles dans la mesure où ces migrants sud-est sont des communautés
en quête de terres et dans la mesure où le système d’exploitation pratiqué et la culture de gingembre
proprement dite laissent des effets néfastes sur le sol. Ainsi, à part les habitudes et les conditions
socio-économiques basées sur la culture de subsistance de riz, de maïs, de manioc et sur la culture de
rente à revenu pérenne recueillie à travers l’année comme les fruits et les maraîchères, les soucis des
paysans non-producteurs sont principalement la dégradation de leur capital foncier et la
méconnaissance de cette culture. La première hypothèse est donc confirmée. Les contraintes relevées
par les paysans producteurs sont liées aux techniques, aux achats des intrants et les contraintes liées à
la commercialisation. La technique n’a pas évolué à cause de la cherté des intrants tandis que les
innovations locales se développent. On a remarqué aussi à l’issue de l’étude, la fragilité de la filière
et la production de gingembre. La hausse ou la chute du prix a été présentée comme des enjeux
possibles qui désorganisent cette filière pouvant aboutir à sa disparition. La culture de gingembre et
le lancement de la filière amplifient la déforestation et la dégradation du sol. Ce plan de
développement vise justement à conjuguer les efforts déjà mis en œuvre sur l’environnement en
voulant enlever les doutes tels qu’écologiques des paysans et des techniciens, et les soucis tels que
financières des producteurs et d’autres acteurs de la filière gingembre. Sinon la deuxième hypothèse
est confirmé dans la mesure où dans les zones productrices, l’étude a montré que la filière gingembre
est vue porteuse pour les producteurs, autochtones ou migrants, mais les paysans expliquent que la
hausse inattendue des prix ces trois dernières années, après une longue période de chute ou de
délaissement, a obligé les paysans à vendre leurs semences de telle sorte que la surface cultivée ait
réduite actuellement. Puis la question liée à l’instabilité des marchés ont conduit les paysans à
prioriser leurs temps à la culture de l’autosubsistance. La troisième hypothèse disant que la filière
gingembre est désorganisée est également confirmée. En effet il serait envisageable de promouvoir la
culture de gingembre ailleurs si le marché se présente comme un facteur contournant le choix des
spéculations des paysans. Si les paysans s’intéressent actuellement aux cultures fruitières parce que
ces cultures sont récoltées à travers l’année. Donc la place du gingembre dans les spéculations des
autres zones, des autres paysans serait envisageable dans la mesure où le gingembre se récolte à
travers l’année comme les cultures appréciées par les paysans.
65
Bibliographie et webographie
1. Localisation
Géographiquement, la Région Atsinanana est délimitée :
- Au Nord : Région d’Analanjirofo ;
- A l’Ouest : Région Alaotra Mangoro, Région Vakinankaratra et Région Amoron’i Mania ;
- Au Sud : Région Vatovavy Fitovinany ;
- A l’Est : Océan Indien
Sa façade linéaire mesure approximativement 285 km avec une largeur moyenne de 75 km sur une superficie
de 22.382 km². Les 7 districts composant la Région Atsinanana sont, du Nord au Sud :
Toamasina I ; Toamasina II ; Brickaville ; Vatomandry ; Antanambao Manampontsy ; Mahanoro ;
Marolambo.
Quasiment situé au centre-Est de l'île malgache, la région Atsinanana se distante de 370 km environ
d’Antananarivo, la capitale.
Le tableau ci-dessous montre la disparité territoriale entre la superficie des districts et le nombre de
communes qui les composent.
2. Milieu Physique
2.1.Climatologie
L’influence de l’alizé toute l’année est une des caractéristiques du littoral oriental, ce qui entretient des
températures modérées dont les moyennes se situent entre 18 à 28°C.
Le climat de la Région est du type tropical chaud et humide avec une forte pluviométrie annuelle. La pluie
s’amoindrit au fur et à mesure que l’on avance vers l’intérieur.
La Région Atsinanana est réputée par l’importance plus en qualité qu’en quantité de ses forêts naturelles. En
effet, ces forets sont le bercail des espèces riches en endémicité mais qui commencent actuellement à
disparaître sous l’effet de défrichement et de surexploitation. Les formations végétales présentent une grande
diversité en fonction des conditions climatiques et pédologiques : les forêts naturelles, les forêts secondaires
ou Savoka, la végétation du littoral quelques lambeaux de Mangroves et les forêts artificielles ou plantation
1. Historique du gingembre
Le gingembre, de son nom scientifique Zingiber officinale Roscoe, et de son malgache « sakamalaho,
sakay tany et sakarivo » est la cinquième épice la plus importante (après les poivres, le capsicum, les
graines d’épices, la cannelle et cassis) existait déjà depuis 3000 ans (Randriamihajatinamanantsoa, 1995).
Originaire de l’Inde et de Malaisie, « le premier Européen à l’avoir vue [le gingembre] paraît MARCO
POLO qui, entre 1280 et 1290, la rencontra en Chine et en Inde mais ne la décrivait pas. Les premières
descriptions du végétal ont été faites par Jean de MONTECORVINO, en 1292 et Nicolas CONTI
(MAISTRE J, 1964). Ensuite, il pourrait se rependre un peut partout en Europe, on connait que dès le
XIème siècle, il est bien connu en Angleterre. C’est au XIIIème siècle que les Arabes l’emportent en
Afrique orientale, et les Portugais en Afrique occidentale (Zafimahova K, 2006).
Son implantation à Madagascar est mal connue mais la culture existe depuis longtemps dans la côte-Est
pour une usage médicinale et autoconsommation, apportée par des paysans immigrants elle est arrivée vers
1960 dans la Commune rurale de Beforona, puis une nouvelle variété en provenance de la Réunion est
vulgarisée à partir de 1970 par les services agricoles (Zafimahova K, 2006).
Il est révélé que la culture de gingembre d’Andekaleka vient d’Anivorano-Est. La première version
recueillie à Maromitety (Andekaleka) a révélé que la culture de gingembre d’Andekaleka vient
d’Anivorano-Est emmené par un pasteur, celui-ci a par la suite commencé par la cultiver en jardin.
L’information s’est justifiée par l’intensification de la culture de Curcuma ou safran des Indes (Curcuma
domestica Val), ou en nom vernaculaire tamotamo, très développée actuellement sur cette zone.
La deuxième version recueillie à Fanasana a révélé le nom d’un certain Raphaël Botozandriny, un ex-
militaire français de 1945, devenu en 1960 employé du chemin de fer, originaire de Sakalivandana, village
de Mangabe, commune rurale de Fanasana. Cet individu aurait implanté cette culture à Anivorano avant
l’année 1970 dont les semences ont été emmenées d’Ambodifanto de Beforona où il a immigré auparavant.
Un certain Benja Laitoandro habitant d’Ambinanindrano (Andekaleka) l’a emmené ensuite à Andekaleka
vers les années 1970 et la production était déjà importante vers les années 1980.
Ces deux versions confirment que le départ de la culture du gingembre serait à Anivorano avant de se
déplacer actuellement dans les zones de haute altitude comme à Andekaleka.
On s’est intéressé surtout à la trajectoire de ce produit dans l’axe de chemin de fer pour voir son
déplacement et l’histoire de son appropriation. De toute façon, l’implantation de la culture de gingembre à
Antongombato l’axe RN2 aurait coïncidé à celle de Beforona vers les années 1970. « A partir des années
70, cette culture s'est rapidement propagée dans la région de Beforona avec la venue d'immigrants
Antesaka qui s'installaient dans les terroirs villageois à l'ouest (Marovoalavo). Ces immigrants ne se sont
vus accordés initialement que de faibles surfaces cultivables, mais ayant l'habitude de produire du
gingembre comme produit de rente, ils ont par conséquent étendu les surfaces sur les pentes en défrichant
des jachères de plus en plus jeunes » (Ranaivonjoany M, 2004).
2. Etude botanique
2-1- Dénomination
De son nom scientifique Zingiber officinale Roscoe, le gingembre, « c’est une des épices les plus
anciennement connues. Dès les temps les plus reculés elle était employée en Chine et dans l’Inde et le nom
de Zinginber, d’où est venu gingembre, serait, pense-t-on, dérivé du sanscrit « Sanjabil » qui donna
« Zanzabil » en arabe. Il appartient à la classe des Monocotylédones, à l’ordre des Scitaminées et à la
famille des Zingibéracées. Il comprend une quarantaine d’espèces toutes asiatiques » (MAISTRE J, 1964).
vi
3. Ecologie
3-1-Exigences climatiques
Le gingembre demande un climat tropical ou subtropical où la température est élevée au moins une partie
de l’année, il exige également un grand ensoleillement, une pluviosité élevée. La plante prospère dans les
régions où la pluviométrie moyenne annuelle est supérieure à 2 m (MAISTRE J, 1964). En l’absence de
ces conditions pluviométrique exigées, on peut utiliser l’irrigation comme ce qu’on fait certains
producteurs d’une certaine région de l’Inde. Le gingembre ne demande pas un emplacement spécifique en
matière de topographie, on peut cultiver la plante tant dans les pentes montagneuses que dans les plaines si
les conditions climatiques sont remplies. On peut même parfois cultiver cette plante pendant une saison
sèche, “le gingembre s’accommode d’une saison sèche, qui provoque le repos végétative, pourvu que cette
période ne soit pas trop longue” (MAISTRE J, 1964).
4. La composition chimique
Eau………………………………………………………….…………………… 10,0
Matières azotées………………………………………………………………… 7,5
Matières grasses………………………………………………………………… 3,5
Huile essentielle………………………………………………………………… 2,0
Amidon…………………………………………………………………………. 54,0
Autres matières extractives non azotées ……………………………………….. 13,0
Cellulose………………………………………………………………………… 4,5
Cendres…………………………………………………………………………. 5,5
100,0
vii
5. Huile essentielle
L’huile essentielle de gingembre, de formule C15 H24 dénommé « zingibérène » ou de formule C15 H26 O
appelé « zingiberol », est contenue dans des glandes réparties dans tout le rhizome mais principalement
dans le parenchyme cortical externe. Pour l’extraire, on commence par hacher le gingembre juste avant de
le mettre dans les alambics, en ayant bien soin de repartir équitablement la charge, au besoin en utilisant
des claies intermédiaires. On fait ensuite agir de la vapeur directe et la distillation dure une vingtaine
d’heures. On retire ainsi de 1,5 à 3% d’huile essentielle, la moyenne était voisine de 2%. Les
caractéristiques de ce produit sont les suivantes :
Densité à 15°……………………………………………. 0,877 à 0,886
Pouvoir rotatoire………………………………..…….. --- 26° à ---50°
Indice de réfraction à 20°……………………………… 1,489 à 1,494
Indice d’acide………………………………………… Jusqu’à 2
Indice d’ester…………………………………………….. Jusqu’à 15
Indice d’ester après acétylation ………………………. 24 à 50
Solubilité………………………………………………… Soluble dans l’alcool à 90°
2.2- Fertilisation
-Apporter de l'engrais organique (fumier ou du compost) 10 -12t/ha au
moment de la préparation du sol ou au moment de culture
2.3- Préparation du matériel végétal
-Sélectionner les semences saines exemptes de nématodes.
-Découper le rhizome en 2 à 2,5 cm de longueur (20 à 25g) comportant
au moins 2 bourgeons
-Traiter dans du Mancozeb (0,3%) pendant 30 minutes
-Puis sécher de 3 à 4 heures
2.4- Plantation
-Faire des trous de 4 à 5 cm de profondeur et espacé de 15 à 25 cm
sur la ligne
Et les lignes sont espacées de 25 cm.
-15 cm x 15 cm ou 15 cm x 20 cm. pour les parcelles bien fertilisées
-1 ha nécessite 1500 -2500 kg de semences
2.5- Entretien
2.5.1- Paillage
-Couvrir avec de la paille sèche pour :
-Garder l'humidité du sol ;
-Apporter aussi de la matière organique
-Réduire la prolifération des mauvaises herbes
-Augmenter sa fertilité
2.5.2- Lutte contre les mauvaises herbes
-Enlever les mauvaises herbes manuellement au moins 2 à 3 fois
3.1- Nématodes
-Qui pourrit les racines,
3.1.1- Lutte
-Traiter au Mancozeb (0,3%) et à l'oxychloride de cuivre (0,2%) les
semences
3.2- Insectes
3.2.1- Lutte
-En cas apparition de ces insectes, la parcelle est traitée par une
pulvérisation de
Malathion (0,1%).
IV. RECOLTE
4.1- Périodes
-5ème mois (mois de mai) : " Gingembre vert " , il n'a pas encore
atteint sa maturité.
-7ème mois : " conserve de gingembre " , sa saveur piquante est
encore douce et légère.
-8 à 10 mois : " Gingembre sec ", il est destiné pour la production
d'huile essentielle et d'oléorésine
-Plus de 10 mois : il a perdu sa qualité organoleptique et se
conserve mal
4.2- Mode opératoire
- Déterrer les rhizomes manuellement avec des outils simples comme la
bêche.
- Enlever la terre qui accompagne les rhizomes.
- Séparer les rhizomes des tiges.
- Transporter les rhizomes dans des caisses pour réduire le risque de
cassure ou de blessure.ION DE
V. TRAITEMENT DU GINGEMBRE
IV. LA RECOLTE
Tableau 20: Evolution de la demande international (gingembre sec) et les principaux pays
importateurs 1987-1992 (en milliers de tonnes)
la hiérarchisation des problèmes à résoudre (iii) Envisager et proposer différentes solutions pour résoudre
ces problèmes (y compris des alternatives de solutions possibles pour un problème donné). (Etude filière
riz FAO-UPDR / Rapport régional région Nord/Min Agri/2000).
En outre, nous avons inspiré ce sujet de recherche à une étude antérieure portant le titre “diagnostic et
élaboration du plan de développement national de la filière blé de Rwanda (TERPEND Noëlle,
KAYUMBA Joël, NTAGANDA Emmanuel, 2007), où les démarches sont celles d’une analyse de filière
habituelle (analyse de production, des services, de commercialisation et du stockage et transformation)
mais ces auteurs ont terminé leurs œuvres par des suggestions des améliorations à apporter à la filière blé
ainsi qu’une proposition d’un plan de développement de la filière blé à partir de la base de concertation
qu’ils ont effectué avec tous les acteurs. En fait, ils ont fait un diagnostic stratégique de filière.
Le concept de diagnostic stratégique se diffère donc à l’analyse ou au diagnostic de filière mais il doit
aboutir à la proposition d’organisation, de solutions au travers des successions des opérations et des agents,
donc un plan de développement, d’où le choix de ce concept.
Il n’y a pas une définition précise de la notion de plan de développement. Un plan de développement est un
document de synthèse permettant de valider une idée ou un projet, de définir les ressources nécessaires
pour que cette idée ou ce projet devienne réalité. Un plan de développement est un document qui doit
mener à une action, on doit retrouver dans son contenu l’ensemble des facteurs qui doivent contribuer aux
succès de cette action.
Il s’agit de rassembler les concepts pour donner un ou des théories pouvant devenir une démarche pour
traiter le thème ou le problème de cette étude. D’après TREMBLAY Raymond Robert et PERRIER Yvan
(2006), toute théorie repose sur un assemblage cohérent de concepts qui sont propres au domaine.
Ainsi, nous avons pris une décision de reposer cette étude par deux approches théoriques. Il s’agit de
l’approche « territoire » des spéculations, et l’approche « diagnostic stratégique » d’une filière agricole. La
première approche qui est élaborée par nous-mêmes, permettrait d’analyser les facteurs de la
« territorialisation » de ces différentes spéculations dont la culture de gingembre. La deuxième approche
xii
selon cette théorie permet d’analyser la situation actuelle, de faire l’inventaire et la hiérarchisation des
problèmes à résoudre, et d’envisager et proposer différentes solutions pour résoudre ces problèmes (y
compris des alternatives de solutions possibles pour un problème donné).
3. Cadre opératoire
Les concepts et les théories font l’objet d’opérationnalisation en vue de la recherche. Ce “théorie
constituée” (TREMBLAY Raymond Robert et PERRIER Yvan (2006) va tracer les démarches
méthodologiques détaillées de l’étude. La méthode retenue part dans un premier temps par un diagnostic
de la filière et puis dans un deuxième temps elle se termine par une élaboration d’un plan de
développement de la filière. Si des concepts se rebondissent, ils feront toujours l’objet de clarification par
des études antérieures, ou par d’autres théories, d’autres concepts. Le cadre opératoire de l’étude a donné
les résultats suivants :
A. Fiche d’enquête-producteur
N°/___________/Date /_________/Commune de /______________________________________________/
1-Identification du chef d’exploitation (CE)
-Nom de l’enquêté (producteur) /_________________/Sexe /_________/ Age /________________/
-Fokontany /______________________________________/Hameau /__________________________________/
-Nombre de personnes actives /_/Nombre d’enfants ailleurs/_/Font-ils du gingembre ou étudiant? /___/
-Niveau de l’instruction CE /_______/
-Autochtone /Migrant (Région d’origine.)/___/
-Si migrant, raison d’installation ou histoire agricole familiale s’il y a ?/_________/
2-Caractérisation des ressources d’exploitations
1-Identification des activités agricoles et des ressources
1-Pouvez-vous nous donner la classification globale des cultures de chez vous par ordre d’importance?
2-Selon vous, pourquoi ces cultures citées sont-elles dominantes ici chez vous?
3-Quels sont les cultures que vous pratiquez (dont gingembre) ? Superficie cultivé (en Ha)?
4-Pouvez-vous classifier par ordre de priorité pour vous ces différentes spéculations?
5-Pouvez-vous classifier par ordre d’importances pour vous en matière de revenus les différentes spéculations?
Revenus annuels estimés?
Cultures pratiqués Superficie Ordre de priorité Ordre d’importance au Revenus estimés
revenu
2- Pouvez-vous déterminer globalement la durée de temps que vous vous occupez pour chaque spéculation
durant une année?
3-Quels sont vos activités entre le mois de juillet et le mois de septembre (programmation)
4-Quels sont les principaux problèmes que vous rencontrez sur votre exploitation dont gingembre (par ordre
d’importance) ?
Culture Manque Main Matériel Semence Manque Conflit Déficit produits Principal
de d'œuvre agricole (chère, de foncier pluviométrique phytosanitaires/ contrainte
moyen (chère, (3) non terre (6) (7) engrais
financier non disponible) (5) (8)
(1) disponible) (4)
(2)
Ordre
d’importance
B. Fiche d’enquête-collecteur
N°/___________/Date /_________/Commune de /_____________________________________/
1-Identification du collecteur
-Nom de l’enquêté (producteur) /_________________/Sexe /_________/ Age /________________/
-Fokontany /____________________/Hameau /________________________________________/
-Nombre de personnes actives /____/Nombre d’enfants ailleurs ____/Font-ils du gingembre ou étudiant?
-Niveau de l’instruction du collecteur /________________/
-Autochtone /Migrant (Région d’origine.)/________/
-Si migrant, raison d’installation ou histoire agricole familiale s’il y a ?
2-Donnez-nous la classification globale par ordre d’importance au niveau de la commune de l’enquêté (culture
dominante)
Riz T Riz Ban Gingemb Curruc Café Pim Vanil Manioc Cocann Letch Letchi R Kola Autres
3-Selon vous, pourquoi ces cultures citées sont-elles dominantes ici chez vous ? (historiques ou causes)
xvi
6-Pouvez-vous classifier par ordre d’importances pour les producteurs les différentes spéculations suivantes en
matière de génératrice de revenus?
-Classification par ordre d’importance sur la procuration des revenus
Riz T Riz Ban Gingemb Curruc Café Pim Vanil Manioc Cocann Letch Letchi R Kola Autres
4-Y avait-il des organismes qui vous l’ont déjà contractualisé des achats des produits auprès des producteurs?
5-Pour le gingembre, quand-est ce que vous achetez les produits chez les paysans ?La fréquence? Le tonnage?
5-Commercialisation et la livraison
1-Où allez-vous vendre vos produits ?
2- Pratiquez-vous de la vente groupée au sein d'une association? Oui ? Non ?
Si non pourquoi /________________/Si oui quels avantages retirez-vous ?/_____________________/
3- Quels sont vos problèmes majeurs de collecte ?
Transport (cher, non disponible) ? /___/ Stockage ? /__/Intermédiaires malhonnêtes ? /__/Autres (à préciser) ?
4-Quelles sont les périodes mortes sur le marché de gingembre ?.
5-Existe t-il des moments de l'année où le produit se vend mal ? Oui ? Non ?
Si oui quand et est-ce qu’on peut savoir la variation de prix.
6. Disposez-vous d'un magasin de stockage dans le marché ? Oui ? Non ?
Si oui, donnez-nous les coûts de gestion d'un stock de gingembre
6-Formation de prix
1-Quelles sont les différentes formes de vente que vous pratiquez ? A crédit? Par cash ? Par avance de paiement
2-Quels sont les facteurs déterminant à la fixation des prix que vous pratiquez ?
3-Qui vous renseigne sur la variation des prix ?
Vous même en allant aux marchés ? /_______________/Producteurs ? /__________/
Transporteurs ?/___________________/
Autres commerçants ? /___________/Vos clients ? /____________/Autre (à préciser) ?/___________________/
4-Etes-vous membre d'un groupe dans le marché ? Oui ? Non ?
Si oui, quel genre de relations entretenez-vous ? Entraide ? /__/Organisation du marché ?/__/
Autres à préciser ?/__/
5- Financement de la collecte
-Comment financez-vous votre activité ? Capital propre ? /_/Epargne ? /_/Recourt au crédit ?/_/
Autre (à préciser) ?/__/
- En cas de recours au crédit, indiquez les prêteurs. Amis ? Banque ? Autre (à préciser)/_____________/
6-Quels sont les principaux problèmes que vous rencontrez dans votre activité de commercialisation?
(Par ordre d'importance).
Difficultés de transport? /________/Taxe/impôts élevés ?/________/tonnage insuffisant ? /____________/
Pertes (stockage et transport) ?/_____/ Faible capacité de stockage ?/______/Autre (à préciser) ?/__________/
7- D'après vous, quels sont ceux qui peuvent être améliorés ?/____________________________
9- Y a-t-il une réglementation en vigueur dans votre secteur d'activité ? Oui ? Non?
xvii
Rang 2 6 3 7 4 5 1
août- sept- sept- oct- nov- déc- janv- févr- mars- avr- mai-
2010 2010 2010 2010 2010 2010 2011 2011 2011 2011 2011
Evolution de prix d'Andekaleka 1 400 1 800 2 000 2 000 2 200 2 200 1 500 1 800 1 800 1 800 1 200
Evolution de prix de Loharendava 1 300 1 700 1 900 1 900 2 100 2 100 1 400 1 700 1 700 1 700 1 100
Evolution de prix d'Antongombato 1 300 1 400 1 800 2 010 2 300 2 300 2 000 2 000 2 000 2 000 1 400
Prix de vente grossiste et détaillant d'Anosibe 2 200 2 600 3 000 3 000 3 000 3 000 2 700 2 600 2 600 2 600 2 000
Source : enquête (auteur, 2011)
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Prix de vente
Un collecteur qui s’appelle Tsong habitant d’Andekaleka, collecteur local, a révélé la totalité de ses collectes
pour l’Année 2010, mais n’a pas voulu dévoiler tous les charges. C’est pourquoi dans cet exemple, les coûts
et ses marges sont estimés
Tableau 31: Compte d’exploitation d’un collecteur pour un produit collectes d’un an de 102 Tonnes
CR Andekaleka
CR Loharendava
Les principaux producteurs pris dans l’échantillonnage ont leur part de production de 58 tonnes par an. Etant
donné que les petits producteurs ne sont pas tous recensé, pour estimer leur part on a doublé ce production.
58 tonnes x 2 = 116 tonnes par an
Antongombato = 116 tonnes par an
TOTAL : 116 tonnes
TOTAL GENERAL : 508 tonnes + 184 tonnes + 116 tonnes = 808 tonnes
-Stratégie
Stratégie de survie
Producteur Zone enclavée (moins -Pas de moyen de conserver leurs Vendre ses produits pour acheter en -conserver sur le champ
informé) produits retour des produits de nécessité pour les produits
d’Andekaleka la famille, le foyer
-Miséreux -Stratégie de détresse
Vendre ses stocks de semnces
pendant la hausse inattendue de prix
ou lorsque les besoins pressent.
-Stratégie
Collecteurs externes Zone non-enclavée (au -Manque de produit de qualité et en Profiter l’ignorance des collecteurs d’enrichissement
(de Beforona) bord de la RN2) quantité car il serait que la concurrence locaux en matière de réseaux -Ce sont des spéculateurs
est déjà rude chez eux
Plus informé au prix
Stratégie d’enrichissement
Détaillants d’Analakely Habité en ville -plus La commercialisation est aléatoire et en Avoir de produit de qualité avec plus
informé- connaît goutte d’eau de marge
l’évolution de prix
Source : Auteur
Domaines Contraintes relevées Degré de sa gravité chez les Solutions formulées Degré de
paysans priorisation
Achat de semence 1
Main d’œuvre 3
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7-Décrire une ou deux interactions entre les dynamiques social et écologique précédemment
décrite ?
Le prix de gingembre connaitra de la hausse qui amènera l’augmentation de la surface occupée,
c'est-à-dire augmentation des pressions sur les forêts. La baisse de prix pourrait augmenter
également la surface occupée pour vendre plus de produits possibles.
8-Traduire en service écosystèmique la ou les interactions précédemment décrites ?
La mise en place d’une nouvelle mode de culture répond aux normes commerciales
internationales pourraient remettre à plat les modes d’exploitations dégradant l’environnement.
Il faut former les paysans producteurs à suivre le nouveau système sinon le marché ne sera pas
là. Faire en sorte que la façon culturale conditionne la vente, l’endroit où l’on cultive, les
semences, les différents traitements pendant et après la récolte.
9-Identifier la fragilité du système à une ou plusieurs perturbations externes (aléa) ?
-La montée exorbitante du prix de gingembre au producteur pourra disparaître la culture étant
donné que les producteurs vont vendre ses stocks pour semences
-La baisse excessives du prix de gingembre au producteur pourra disparaître petit à petit la
culture étant donné que les producteurs vont abandonner la culture
-Les aléas climatiques comme le cyclone, les sècheresses décourageront les producteurs de
gingembre, déjà ils ont signalé les sècheresses sur la production de mois de 2011, l’année a
commencé mal.
-Développement des marchés nationaux sans respect des normes et de la traçabilité.
10-Exposer la vulnérabilité du socio-écosystème considéré compte tenu des aléas précédemment
identifiés
Certains paysans continuent à cultiver de manière traditionnelle en coulisses car des acheteurs
(collecteurs, grossistes, industriels, exportateurs) continuent à ramasser leurs produits. Etant
donné que le gingembre cultivé sur les forêts défrichées pour la première année sont révélées de
bonnes qualité, Car il se peut qu’ils
11-Identifier des perspectives d’adaptation du socio-système considéré compte tenu des aléas
précédemment identifiés
-Renforcement des capacités des acteurs sur le cadre de la conservation de l’environnement
-Renforcement des actions des agents forestiers ou agricoles sur le contrôle des exploitations des
producteurs
-Faire en sorte que cette culture n’est pas à vulgariser mais à développer suivant les normes
requis.
12-Identifier des indicateurs pertinents à renseigner pour suivre l’évolution du socio-écosystème
considéré
-Augmentation de surface des forêts ou sol dégradés par la culture de gingembre
-Diminution de culture de gingembre cultivé dans les zones sensibles de la forêt
-Disparition des petits producteurs
-Augmentation des gros producteurs professionnels qui s’installent pour le marché international
13- Exposer la résilience du socio-écosystème considéré
Avec ces mesures plus ou moins contraignant, peu à peu, des producteurs trouvent que la
culture de gingembre, bien que porteuse, n’est pas destiné à tout le monde, mais à ceux qui
peuvent suivre les conditions techniques exigées. Faire en sorte que les caractéristiques
prohibées actuellement de cette culture demeurent. Faire en sorte que la culture se déplace dans
les zones de basses altitudes, des zones moins sensibles.
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Les organisations paysannes transcrites sur le registre de l’Administration des Associations au bureau du
district de Brickaville concernent les domaines suivants :
Comme il n’existe aucun nom d’une organisation (association ou coopérative) des producteurs ou des
collecteurs de gingembre d ans le district de Brickaville, il est entré dans le programme de cette étude
d’organiser les acteurs au niveau de production comme paysans pilotes de cette culture.
L’utilité des paysans pilotes pour la culture de gingembre est bien nécessaire dans la promotion de
l’agriculture ou d’une filière agricole. Ces paysans-pilotes seront devenus un groupe de vulgarisation
communal, ou paysans-relais, pour mettre en œuvre à l’échelle de la commune le plan de production
agricole de cette culture, définir les besoins des paysans locaux, assurer un certain nombre de services,
principalement la distribution ou la revente des intrants agricoles aux paysans de la commune (semences,
engrais, ), mettre en place des modèles de démonstration. Ainsi lors de terrain, on a constitué chaque
commune un bureau provisoire doté de président et des membres.
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