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ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES

DEPARTEMENT AGRO-MANAGEMENT
ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
DEPARTEMENT AGRO-MANAGEMENT
FORMATION DOCTORALE

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES EN VUE DE L’OBTENTION


DU DIPLOME D’ETUDE APPROFONDIE
OPTION : AGRO-MANAGEMENT

DIAGNOSTIC STRATEGIQUE
DE LA FILIERE GINGEMBRE
DANS LE DISTRICT DE BRICKAVILLE
-REGION ATSINANANA-

Présenté et soutenu publiquement le 30 Juillet 2011

Par Monsieur Abel TELY

Composition du Jury

Président du Jury : Monsieur Jean de Neupomuscène RAKOTOZANDRINY,


Professeur Titulaire
Rapporteur : Monsieur Sylvain RAMANANARIVO, Professeur Titulaire
Examinateurs : Madame Romaine RAMANANARIVO, Professeur Titulaire
Monsieur Jules RAZAFIARIJAONA, Docteur

Promotion VONA
Année 2010
ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
DEPARTEMENT AGRO-MANAGEMENT
FORMATION DOCTORALE

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES EN VUE DE L’OBTENTION


DU DIPLOME D’ETUDE APPROFONDIE
OPTION : AGRO-MANAGEMENT

DIAGNOSTIC STRATEGIQUE
DE LA FILIERE GINGEMBRE
DANS LE DISTRICT DE BRICKAVILLE
-REGION ATSINANANA-

Présenté et soutenu publiquement le 30 Juillet 2011

Par Monsieur Abel TELY

Composition du Jury

Président du Jury : Monsieur Jean de Neupomuscène RAKOTOZANDRINY,


Professeur Titulaire
Rapporteur : Monsieur Sylvain RAMANANARIVO, Professeur Titulaire
Examinateurs : Madame Romaine RAMANANARIVO, Professeur Titulaire
Monsieur Jules RAZAFIARIJAONA, Docteur

Promotion VONA
Année 2010
Dédicace

Je dédie ce mémoire à mon père feu TELY François et à ma mère feue


GEORGETTE. Mon souhait était que tous les deux continuent à
m’assister à ce mémoire, mais le bon DIEU en a décidé autrement. Ils
sont tous décédés. Leurs conseils restent toujours vivaces dans mon
mémoire. Qu’ils trouvent ici ma profonde gratitude et mes prières pour
que leurs âmes reposent en paix. Amen !

Je dédie aussi ce mémoire à toute ma famille, à la famille TELY et à


la famille RANDRIANASOLO, notamment mon épouse
RANDRIANASOLO Fatima et mes deux enfants : TELY Amiel
Fadiga, TELY Ambinintsoa Fadhel, Que ce mémoire soit pour eux un
exemple et un repère pour faire plus que leur père. Que le fruit de cette
mémoire soit pour eux un tremplin.

***Le courage est le prix que la vie exige pour accorder la paix***

Amelia Earhart
I

Remerciements

Au terme de cette étude pour l’obtention de Diplôme d’Études Approfondies, option Agro-
Management, je remercie l’École Supérieur des Sciences Agronomiques de l’Université
d’Antananarivo et son directeur Monsieur le Professeur Jean Émile RASOARAHONA pour
ma satisfaction à l’enseignement et à l’encadrement reçus.

Ma profonde gratitude et ma reconnaissance est adressée très particulièrement à :

- Monsieur Jean Neupomuscène RAKOTOZANDRINY, Professeur titulaire,


Responsable scientifique de la Formation doctorale au sein de l’École Supérieure des
Sciences Agronomiques, qui a bien voulu présider et honorer cette soutenance.
- Madame Romaine RAMANANARIVO, Professeur Titulaire, Responsable de la
Formation Doctorale du Département Agro-Management, Examinateur, qui a accepté
mon inscription en DEA de ce Département et nous a partagés ses connaissances
durant la formation, qui a relu attentivement ce mémoire.
- Monsieur Sylvain RAMANANARIVO, Professeur Titulaire, Responsable du
Département Agro-Management, Rapporteur, qui a bien voulu accepter de me diriger
dans cette étude malgré ses nombreuses préoccupations, et qui a partagé ses
connaissances, qui a bien su me faire avancer, et qui a relu attentivement cette étude.
Je le remercie également pour la patience dont il a fait preuve et ses conseils qu’il m’a
offerts durant cette étude. Encore une fois merci.
- Monsieur Jules RAZAFIARIJAONA, Docteur, Examinateur, sur la qualité particulière
de son cour dont on a fait une source d’inspiration et sur la qualité de son
enseignement durant la formation et sur la correction de l’ébauche de ce travail.
- Tous les autres enseignants à la Formation Doctorale du Département Agro-
Management de l’ESSA pour la qualité de l’enseignement qu’ils nous ont dispensés et
qui a réorienté notre façon de penser en recherche scientifique.

Nous adressons également nos reconnaissances à :

- Monsieur Rajaonarivelo Roger, Directeur du projet Campus Paysan, qui a contribué au


soutien matériel et financier pendant la Recherche-Action.
- Monsieur Solo Noé René ex-Président de la Chambre d’Agriculture Atsinanana qui a
stimulé ce thème.
- Ma famille, cette mémoire ne serait possible sans le soutien de ma famille avec les
centaines de voyage aller-et-retour en voiture entre Tamatave et Antananarivo. Que
ma femme et tous mes enfants en soient ici remerciés pour leur patience.
- Tous les Maires de la zone d’étude qui ont facilité notre approche et notre terrain.
- Tous ceux qui, de près ou de loin, ont concouru à la réalisation de cette recherche.
Qu’ils retrouvent ici l’expression de nos hommages, nos respects et nos sincères
reconnaissances.
II

Résumé
Brickaville est actuellement bien placé sur les actions en matière de l’économie rurale et agricole mises en oeuvre par
les organismes publics et privés en développant toutes les différentes cultures. Le domaine qui n’est pas encore ciblée
du cadre de leur intervention est la culture de gingembre alors que ce produit de rente est fortement prisé par les
consommateurs où la demande intérieure et extérieure n’est pas encore saturée. Cette culture s’est focalisée dans la
haute altitude de Brickaville et elle est mal connue par d’autres paysans. L’objectif général de l’étude est d’évaluer et
valoriser la place de la culture de gingembre en vue d’organiser une filière porteuse dans la Région Atsinanana et de
promouvoir cette culture dans le district de Brickaville pour améliorer des revenus en milieu rural. Pour ce faire, une
analyse des facteurs de la territorialisation et de l’état de la culture de gingembre à travers le district de Brickaville a
été réalisée. L’analyse a montré que cette culture est dominée par des allochtones, principalement des ethnies sud-est
qui s’implantaient dans ces zones de haute altitude de la falaise Betsimisaraka et qui explique la localisation de cette
culture dans cette zone. Les contraintes des paysans sont dues à la priorisation des cultures de l’autosubsistance, à la
préoccupation des cultures de rente à revenus pérennes comme les fruits et les maraîchères, à l’instabilité du prix, à la
cherté des intrants et à la méconnaissance de cette culture de gingembre. Développer cette culture par ce plan de
développement a été démontré possible si l’on valorise les différents axes stratégiques élaborés et dans la mesure où le
gingembre est analysé comme faisant partie des types des cultures prisées par les paysans, cultures à revenus pérennes
récoltés tout au long de l’année.

Mots clés: Gingembre, Sakarivo, Sakamalaho, Brickaville, Diagnostic stratégique, Filière, Plan de développement.

Abstract
Brickaville is currently well placed on the shares in the rural economy and agriculture offered by public and private
organizations in developing all the different cultures. The area that is not targeted as part of their intervention is the
culture of ginger, while the annuity product is highly prized by consumers as the domestic and external demand is not
yet saturated. This culture has been focused in the high altitude of Brickaville and is poorly understood by other
farmers. The overall objective of the study is to evaluate and enhance the role of culture ginger to organize a chain
carrier in the region Atsinanana and promote this culture in the district of Brickaville to improve income in rural areas.
To do this, a factor analysis of territoriality and the state of the culture of ginger across the district Brickaville was
performed. The analysis showed that this culture is dominated by immigrants, mainly ethnic south-east foothold in
these high altitude areas of the cliff Betsimisaraka and explains the location of this culture in this area. Constraints of
farmers are due to the prioritization of subsistence crops, the concern of cash crops such as perennial income fruits and
vegetables, to the instability of prices, high input costs and lack of knowledge this culture of ginger. Developing this
culture through the development plan has been shown possible if one values the various strategic and developed to the
extent that ginger is analyzed as part of the popular types of crops by farmers, crops harvested at sustainable income
throughout the year.

Keywords: Ginger, Sakarivo, Sakamalaho, Brickaville, Strategic Diagnostic, Guardrail, Development Plan.
III

Sommaire
Remerciements
Résumé
Abstract
Sommaire
Liste des annexes
Liste des tableaux
Liste des figures
Liste des graphes
Lise des cartes
Liste des abréviations et des acronymes
Glossaire
INTRODUCTION
1. MATÉRIELS ET MÉTHODES
1.1. Justification du choix du thème
1.2. Matériels
1.3. Méthodes
1.3.1. Méthodes de démonstration commune aux hypothèses
1.3.2. Méthode formelle
1.3.3. Les limites de la méthode utilisée
1.4. Les chronogrammes de l’étude
2. RESULTATS
2.1. Les facteurs de la territorialisation du gingembre
2.2. L’état de la culture de gingembre
2.3. Elaboration du plan de développement de la filière gingembre
3. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
3.1. Discussions
3.2. Recommandations
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
TABLE DES MATIERES
IV

Liste des annexes


Annexe 1 : Généralités sur la Région Atsinanana et le district de Brickaville…..... i
Annexe 2 : Généralités sur le Gingembre …………………………………… v
Annexe 3 : Évolution de la demande internationale, les principaux pays
importateurs et l’évolution de volume d’exportation de Madagascar……. …………… ix
Annexe 4 : Cadre conceptuel, cadre logique et fiches d’enquête…………………… x
Annexe 5 : Population de l’étude et le site de l’étude…………………………… xvii
Annexe 6 : Contraintes de la production………………………………………… xviii
Annexe 7 : Détails de relevé de prix annuel de gingembre de la zone d’étude……. xviii
Annexe 8 : Détails de calcul de coûts et marges d’un producteur et d’un collecteur
de gingembre……………………………………………………………………………. xix
Annexe 9 : Détails de calcul de volume annuel de gingembre de la zone d’étude xxi
Annexe 10 : Typologie des acteurs et des stratégies, inventaires des contraintes,
des solutions et degré de priorisation des solutions………………………………………xxii
Annexe 11 : Analyse de résilience d’un socio-écosystème : cas de la culture
de gingembre …………………………… ………………………………..…………. xxiii
Annexe 12 : Ébauche de la création d’une organisation paysanne pour
la culture de gingembre……………………………………………………………..… xxv

Liste des tableaux


Tableau 01 : Population de l’étude…………………………………………………………. 10
Tableau 02 : Chronogrammes de l’étude…………………………………………………... 17
Tableau 03 : Les principales productions agricoles de la zone de l’étude………..….. 18
Tableau 04 : Les trois zones agro-socio-économiques de la zone de l’étude ……. 18
Tableau 05 : Ordre d’importance des produits dans les zones agro-socio-économiques19
Tableau 06 : Superficie des exploitations de gingembre par village (2011)…………… 27
Tableau 07 : Niveau des contraintes globales de la production de gingembre…………29
Tableau 08 : Les systèmes de cultures……………………………………………………… 30
Tableau 09 : Les types des matériels………………………………………………………. 31
Tableau 10 : Comparaison des itinéraires techniques utilisés………………………….. 31
Tableau 11 : La formation simplifiée des prix (Ariary/Kg)……………………………… 35
Tableau 12 : Les principales fonctions et les marges reparties…………………….……. 36
Tableau 13 : Les autres fonctions intermédiaires …………………………………… 36
Tableau 14 : Matrice simplifié de Mactor des stratégies des acteurs ……………… 57
Tableau 15 : Matrice SWOT de la culture et de la filière gingembre ……………….. 58
Tableau 16 : Matrice simplifié de Mactor des coalitions des acteurs ……………….. 59
Tableau 17 : Plan de développement de la filière gingembre ………………………. 62
Tableau 18 : Les nombres des communes de la Région Atsinanana ……………… ii
Tableau 19 : Les climats de la Région Atsinanana ………………………………… iii
Tableau 20 : Évolution de la demande international (gingembre sec) et les principaux pays
importateurs de gingembre (1987-1992……............................................... ix
Tableau 21 : Évolution du volume d’exportation de gingembre
de Madagascar (2001-2006) …………………….…………………… ix
Tableau 22 : Cadre logique de l’étude……………………………………………………… xii
Tableau 23 : Site de l’étude ………………………………………………………….. xvii
Tableau 24 : Contraintes principales hiérarchisées des activités agricoles…………….xviii
V

Tableau 25 : Contraintes relevées de la production de gingembre en pourcentage… xviii


Tableau 26 : Relevé de prix annuel de gingembre de la zone d’étude ……………….. xviii
Tableau 27 : Tableau d’investissement……………………………………………………… xix
Tableau 28 : Tableau des amortissements………………………………………….……. xix
Tableau 29 : Tableau des Achats……………………………………………………………. xix
Tableau 30 : Tableau des Charges des exploitations ………………………………… xix
Tableau 31 : Compte d’exploitation d’un collecteur de 102 Tonnes ……………… xx
Tableau 32 : Typologie des acteurs……………………………………………………….. xxii
Tableau 33 : Inventaires des contraintes, des solutions et degré de priorisation……. xxii
Tableau 34 : Les organisations paysannes du District de Brickaville…………………. xxv

Liste des figures


Figure 1 : Emballage et stockage du gingembre……………………………………….. 39
Figure 2 : Arbre des problèmes…………………………………………………………… 42
Figure 3 : Arbre de solution………………………………………………………………. 43
Figure 4 : Typologie des champs…… …………………………………………….. 52

Liste des graphes


Graphe 01 : Graphique de la classification et de positionnement des produits……… 20
Graphe 02 : Matrice du système d’abandon de gingembre……………………………. 22
Graphe 03 : Tranche d’âge des chefs d’exploitations……………………………………. 24
Graphe 04 : Niveau d’instruction des chefs d’exploitations ……………………… 24
Graphe 05 : Répartition du niveau d’instruction des chefs d’exploitations
par groupes sociaux……………………………………………………………. 25
Graphe 06 : Répartition des migrants par commune…………………………………… 26
Graphe 07 : Répartition des groupes ethniques par commune…………………………. 26
Graphe 08 : Superficie des exploitations de gingembre par groupe ethnique………. 28
Graphe 09 : Mode d’acquisition de terrain de gingembre……………….….……….…. 28
Graphe 10 : Niveau de prix par zone géographique (Mois de mai 2011)…………... 33
Graphe 11 : Graphe de filière (Marges)…………………………………………………… 34
Graphe 12 : Relevé de prix annuel de la zone d’étude……………………….………… 35
Graphe 13 : Typologie des revenus issus du gingembre…………..…………..…………. 37
Graphe 14 : Typologie des revenus issus du gingembre par groupe ethnique.......... 37
Graphe 15 : Coûts et marges d’un producteur……………………………………………. 38
Graphe 16 : Charges et bénéfices d’un collecteur………………………………………… 39

Liste des cartes


Carte 1 : Carte de localisation de la zone d’étude…………………………………… 5
Carte 2 : Carte de la localisation des zones de culture de gingembre…………….. 23
Carte 3 : Flux géographique du produit……………………………………………….. 33
Carte 4 : Localisation de la Région Atsinanana……………………………………… i
Carte 5 : Carte climat……………………………………………………………………. ii
Carte 6 : Carte précipitation……………………………………………………………. iii
Carte 7 : Carte de l’occupation du sol………………………………………………… iv
VI

Liste des abréviations et des acronymes


BAMEX : Business and Market Expansion Project
CEE : Communauté Économique Européenne
CITE : Centre d’Information Technique et Économique
CR : Commune Rurale
CTHT : Centre Technique Horticole de Tamatave
DSRP : Document Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté
FAO : Food and Agricultural Organization
ISFP : Initiative Sur la Flambée des Prix
LDI : Landscape Development Interventions
MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche
MARP : Méthode Active de Recherche et de Planification Participative
NEPAD : Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique
OP : Organisation Paysanne
PIB : Produit Intérieur Brut
PDDAA : Programme Détaillé pour le Développement de l’Agriculture Africaine
PPRR : Programme des Promotions des Revenus Ruraux
PSA : Programme Sectoriel Agricole
PRD : Plan Régional de Développement
SIRAMA : Siramamy Malagasy
SWOT : Strength, Weakness, Opportunities and Threats
UPDR/MAEP : Unité Politique de Développement Rural du Ministère de l’Agriculture, de
l’Élevage et de La Pêche

Glossaire
Territoire : Un espace géographique librement reconnu comme commun par un groupe
social. Il peut donc avoir un caractère administratif, ethnique, écologique ou
agricole, ou autre encore.

Monopsone : Plusieurs offreurs et quelques demandeurs sur le marché.

Monopole : Privilège exclusif de droit ou de fait, que possède un individu, une entreprise
ou un organisme public, de fabrique, de vendre ou d’exploiter certains biens ou
service.

Pocannelle : Pomme de cannelle (nom d’un fruit tropical)

Ravintsara : De son nom scientifique Cinnamomum camphora, le Ravintsara est une


plante probablement originaire de Madagascar
1

INTRODUCTION
Par sa population rurale estimée à 73% de la population totale et par ses superficies cultivables
évaluées à 8 millions d’Hectares (Madagascar : ISFP draft ver 2.1), Madagascar est un véritable
pays à vocation agricole. L’agriculture fournit une part importante dans le PIB (27%) et pour
l’exportation (40% des recettes globales d’exportations) et représente les moyens de subsistance
pour 75% de la population (MAEP, 2006). Pourtant, une grande partie de ce potentiel agricole reste
non exploité. Des différentes mesures ont été louées en faveur de tous les secteurs du
développement agricole dont la filière gingembre depuis l’année 2003 en l’occurrence entre autres
du DSRP (2003) et les Projets Sectoriels de l’agriculture (PSA, 2008), où la mise en œuvre n’a pas
été bien suivie.
Pour la filière gingembre spécifiquement, les années 2005 et 2006 ont été marquées par deux
tentatives des projets américains intéressés à la promotion de cette filière mais les actions n’ont pas
été pérennes : il s’agit du NEPAD (2005) et du BAMEX (2006). Le premier a mis en place un
« projet de promotion de filières agricoles à but commercial » dont la filière gingembre a été
sélectionnée du fait qu’elle a rempli les conditions requises d’être une potentialité productive d’une
région acquérant des demandes intérieures et/ou extérieures; Le deuxième a fait figurer la
production de gingembre dans la liste des filières prioritaires de son intervention de la première
phase (HERMES Conseils, 2008).
En outre, le PRD Atsinanana (2005) a inscrit le gingembre comme une des cultures de rente faisant
partie de potentialités exploitables de la dite région au même titre que toutes les plantes à huiles
essentielles (girofle, cannelle, niaouli, vétivers), mais l’absence des données chiffrées sur cette
culture en dit déjà sur l’aspect de la situation de la filière.
Au niveau du district de Brickaville, la situation est plus précise, du fait de ses nombreux atouts et de
ses potentialités en termes de l’agriculture ; ce district bénéficie par des organismes publics et/ou
privés des interventions pour la promotion du développement rural et agricole. Les domaines qui ne
sont pas ciblés dans le cadre de leur intervention en matière de l’agriculture est jusqu’alors la culture
de gingembre. L’absence des traces d’interventions sur terrain illustre par ailleurs ce constat. C’est
dans ce contexte que se situe cette recherche sur le diagnostic stratégique de la filière gingembre
dans le district de Brickaville de la Région Atsinanana.

Le district de Brickaville est reconnu sur la déforestation notamment sur les zones situées dans les
hautes altitudes (Cf. Annexe I-2.2) où les forêts sont encore denses et les rizières sont rares. Notons
que la pratique du tavy sur l’Est semble la cause principale de la dégradation croissante des
2

ressources naturelles se manifestant par une baisse de la biomasse et la fertilité du sol qui aboutit à la
diminution du rendement du riz (RAVOAVY et al, 2003). A cet effet, développer cette culture
semblerait déjouer les efforts déjà mis en œuvre sur le domaine de la conservation de
l’environnement. Il serait logique de prédire que les raisons de ce délaissement de la culture de
gingembre sont de manière à ce que cette culture soit liée beaucoup à la déforestation ou le tavy.
Sinon, la culture de gingembre est mal connue par beaucoup des paysans. Il semble aussi que cette
culture soit liée à l’histoire des ethnies sud-est migrant de la zone de haute altitude de la falaise
Betsimisaraka qui cherche l’accès à la terre par tous les moyens faciles, de l’emprunt à l’alliance
matrimoniale, sachant que les femmes n’ont pas le droit de l’héritage obligeant les migrants à
occuper les mauvaises terres en pentes fortes et fatiguées. En outre, cette culture semble apparaître
prohibée pour certains autochtones.

De ce fait, les problématiques de l’étude sont posées de manière suivante : Dans quelle mesure le
gingembre a-t-il été toujours un produit de rente fortement prisé par les consommateurs vu son prix
au marché. La demande extérieure s’est révélée intéressante pour Madagascar et la filière est
reconnue toujours par le pouvoir public comme un des potentialités économiques exploitables, mais
pourquoi cette culture ne fait-il pas l’objet d’investissement de la part des opérateurs nationaux, et/ou
l’objet des spéculations privilégiées des paysans ?

Les questions de recherche que nous avançons sont les suivantes :

- Les raisons de la localisation de la culture de gingembre dans la zone de haute altitude de


Brickaville sont-elles liées à des conditions dynamiques écologiques ou à des conditions
socio-économiques spécifiques ?
- Quelles sont les contraintes relatives à la production du gingembre en tant que culture
reconnue porteuse pour ces producteurs et en tant que culture délaissée par beaucoup des
paysans ?
- Quels sont les facteurs limitatifs aux différents niveaux de la filière proprement dite ?

L’objectif général de l’étude est d’évaluer et de valoriser la place de la culture de gingembre en vue
d’organiser une filière porteuse dans la Région Atsinanana et de promouvoir cette filière dans le
district de Brickaville pour améliorer des revenus en milieu rural. Pour ce faire, les objectifs
spécifiques suivants doivent être atteints :
- Analyser les facteurs de la « territorialisation » de la culture de gingembre aux zones
actuellement productrices ;
3

- Analyser l’état de la culture de gingembre à travers le district de Brickaville et la situation


actuelle de la filière gingembre ;
- Proposer un plan de développement de la filière gingembre à partir de la base de l’analyse
diagnostic de contraintes et de potentialités de cette filière.

Les hypothèses suivantes sont à vérifier durant ces travaux de recherche :


- Le niveau de production de gingembre à travers les communes productrices est influencé par
l’existence des groupes sociaux allochtones ayant des comportements plus ou moins
spécifiques en faveur de la culture de gingembre.
- Des contraintes se présentent à tous les niveaux de production.
o La culture de gingembre est une activité lucrative pour les allochtones.
o La culture de gingembre est une activité porteuse pour quelques autochtones ayant pris
le goût de la culture en dépit qu’ils en sont peu prisés.
- La filière gingembre est désorganisée

Les résultats attendus de l’étude sont les suivants :


- La localisation de la culture de gingembre de Brickaville sera analysée
- La valorisation de la culture de gingembre sera analysée en vue de son organisation.
- Le développement de la culture de gingembre et de la filière sera évalué et adapté.

Ce document s'articule autour de trois parties :


- La première partie présente les matériels et les méthodes. Cette partie comporte entre autres la
justification du choix du thème, le conceptuel de l’étude, la méthode de vérification commune
aux hypothèses et la méthode formelle. La méthode formelle comporte les méthodes
spécifiques de vérification de chaque hypothèse ;
- La deuxième partie récapitule les résultats sur les facteurs de la territorialisation du
gingembre, sur l’état de la filière gingembre et sur les démarches pour l’élaboration du plan
de développement de la filière notamment les arbres de problèmes et les arbres de solutions ;
- La troisième partie est réservée aux discussions et recommandation. Cette partie discutera
dans un premier temps la territorialisation de la culture du gingembre, puis en deuxième
temps l’état de la culture et de la filière gingembre. Elle va ensuite présenter des
recommandations sur le secteur de production, sur le domaine organisationnel et commercial,
sur les autres options pour développer cette culture et puis proposer un plan de
développement.
4

1. MATERIELS ET METHODES
Cette partie va décrypter les étapes et les démarches méthodologiques pour atteindre les objectifs
de l’étude. Elle se divise en quatre grandes parties suivantes :
o Justification du choix du thème
o Matériels
o Méthodes
o Les chronogrammes

1.1. Justification du choix du thème


L’idée à l’origine de cette recherche vient de l’intention de la Chambre d’Agriculture Atsinanana de
lancer des filières en veilleuse mais à forte potentialité dont le gingembre est la cible due à la place
qu’occupe ce produit sur le marché national et international. A noter que l’huile essentielle de
gingembre alimentaire et non-alimentaire est très prisée au marché occidental par ses nombreuses
utilités, « outre ses vertus digestives, l’huile essentielle de gingembre frais est excellente contre les
douleurs musculaires et articulaires, et c’est un excellent tonique général, digestif et sexuel parfait
pour réconforter des personnes fatiguées ou ayant un foi surchargé » (Anonyme) ; Dans la médicine
traditionnelle indienne, le gingembre est utilisé pour traiter des divers troubles intestinaux par ses
activités antimicrobienne (BORGET M, 1991). La Chambre d’Agriculture a fait appel au projet
Campus Paysan de concourir à cette action et ils ont jugé opportun d’entreprendre une analyse de la
situation de la culture de gingembre et la filière dans le district de Brickaville avant d’agir. Le projet
Campus Paysan a fait entrer dans son programme de travail la promotion de transformation de
gingembre en huile essentielle.
En outre, cette étude fait suite à notre étude antérieure dans le cadre d’une Recherche-Action sur le
même domaine. On constate que depuis cela des travaux antérieurs ont déjà traité des sujets sur la
culture et la filière gingembre mais ces études sont jusque-là limitées sur des zones au-delà de cette
zone d’étude. Les chercheurs focalisent leurs études sur le gingembre dans la zone de Beforona
(Région Alaotra-Mangoro). Ils ont traité des sujets importants sur d’autres angles plus ou moins
détaillés. Cette situation fait, entre autres, l’originalité de cette recherche dans cette zone d’étude.
Par ailleurs, le contexte de la culture et la filière gingembre qu’on avait déjà montré auparavant
illustre la pertinence et l’opportunité de cette étude au niveau de la Région Atsinanana, plus
précisément au niveau du district de Brickaville. D’où le choix de cette étude qui s’intitule
“Diagnostic stratégique de la filière gingembre au niveau de district de Brickaville”.
5

1.2. Matériels

1.2.1. Description de la zone de l’étude

1.2.1.1. Localisation de la région Atsinanana et du district de Brickaville


Le district de Brickaville où se trouve la zone de l’étude est localisée dans la Région Atsinanana et
située à 100 Km au sud de Tamatave le chef-lieu de cette région. Ce district a une superficie de
5.297 km². Les détails de ce paragraphe sont présentés dans l’annexe I.

Carte n°1 : Carte de localisation de la zone d’étude

Source BD 100 FTM et Arc Gis 9.2


Réalisation: Auteur (2011)
6

1.2.1.2. La situation socio-économique de Brickaville


Le district de Brickaville possède des conditions favorables pour plusieurs cultures dont le
gingembre. Le climat est de type tropical chaud et humide avec une forte pluviométrie qui se
répartit suivant les années entre 180 et 300 jours (FARNWORTH C. et al, 2001). Le choix de
Brickaville comme zone pilote de la culture de gingembre n’est pas donc discutable sur ce sens.
La population de Brickaville compte 122.588 habitants d’après le recensement de l’année 1993,
dont 23 habitant/km² et de 3% de taux de natalité. Les détails sur la situation socio-économique de
Brickaville sont figurés dans l’Annexe (Cf. Annexe I).

1.2.2. Généralités sur le gingembre


De son nom scientifique Zingiber officinale Roscoe, le gingembre est une des épices les plus
anciennement connues. Pour plus de détails sur les généralités de gingembre concernant son
historique, son étude botanique dont l’écologie (Cf. Annexe III).

1.2.3. Revue de littérature et bibliographique


La revue de littérature a été focalisée sur le gingembre, les documents parlant de la zone d’étude
et les concepts. Elle a permis ainsi de recueillir les données secondaires sur ce produit de rente,
puis de tracer le cadre conceptuel de notre étude.
D’après RANDRIAMIHAJATINAMANANTSOA (1997) le gingembre n’est pas un produit
agricole cible comme le poivre et le maïs pour l’Etat malgache et devant la situation où le volume
de la production est instable, il a suggéré que la hausse de l’exportation et de production ne se
trouvera que par l’impulsion venant du marché ; on peut citer aussi la recherche sur la valorisation
du gingembre en cas du séchage dans la zone de Beforona de ZAFIMAHOVA K. (2006), ce
dernier a appuyé que si le consommateur malgache préfèrent encore les produits à l’état brut, il a
par contre suggéré une nouvelle technologie de gingembre pour viser le marché international.
A propos du cadre du marché international de gingembre, l’évolution de la demande
internationale des produits de gingembre ne cesse d’augmenter depuis l’année 1987. Le
gingembre sec intéresse le marché international, si l’on ne cite que les importations de la CEE en
1991 sont estimées à 11.991 tonnes, soit une augmentation de 24,6% par rapport à celle de 1990
(Cf. Annexe III). Les principaux pays importateurs de gingembre frais sont l’Asie (le Japon, le
Hong Kong, le Singapour), les pays occidentaux (les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Pays Bas, le
Canada, le RFA, la France) et les pays africains tel que le Maroc (Cf. Annexe III). Quant au
marché de gingembre, il s’évolue dans le temps : depuis 2002, ce marché occupe les 6% des
7

échanges mondiales d’épices après le poivre, le piment, la vanille et la cardamome. Le volume


d’exportation de gingembre pour Madagascar de l’année de 2001 jusqu’à l’année 2005 n’est pas
encore significatif tandis que ce marché s’annonce intéressant (Cf. Annexe III).

1.2.4. Le cadre conceptuel de l’étude


Le concept de territoire donnant la territorialisation, le concept de diagnostic stratégique de filière,
le concept de filière et la notion de plan de développement sont les concepts auxquels est basée
cette étude. Ce qui mérite une clarification (Cf. Annexe IV).

1.3. Méthodes
La partie méthode de l’étude est composée des deux grands éléments : (i) la méthode de
vérification commune aux hypothèses décrivant les étapes et les méthodes de recueils des
informations et (ii) la méthode formelle dont les méthodes spécifiques de vérification des trois
hypothèses.

1.3.1. Méthode de vérification commune aux hypothèses


Les renseignements reçus concernant la zone d’étude ne sont pas suffisants pour appréhender les
problèmes réels de la filière gingembre. En effet, l’étude sert à recueillir les besoins formulés par
les acteurs, leurs attitudes, leurs opinions. Puis, il convient ensuite d’appréhender par une analyse
scientifique ce dont ils ont besoin réellement. Ceci vise à planifier les mesures à leur taille.
Les différentes méthodes suivantes ont été adoptées :
- La méthode exploratoire,
- Elaboration du questionnaire,
- Test du questionnaire,
- Echantillonnage,
- Méthodes des collectes des données sur terrain,
- Méthode de traitement des données.

1.3.1.1. Méthode exploratoire


Mise à part l’approche des institutions concernées par cette action pour collecter les données
secondaires, la reconnaissance du milieu, la revue bibliographique et la recherche sur internet a
entré dans le cadre de la phase exploratoire de cette étude.
8

a. Les recherches bibliographiques et webographiques


Les recherches bibliographiques et webographiques ont été le premier travail avant la descente sur
terrain pour appréhender la situation de la filière en général : la production, la commercialisation
et la place qu’occupe cette épice au niveau national et sur le plan international ; elles servent
également à approcher les documents parlant du gingembre et de la zone d’étude. La revue
bibliographique a permis de rédiger le protocole de recherche pour déclencher cette étude. Ainsi,
les centres des documentations qui ont été visités pour cette étude sont suivants :
- Bibliothèque de l’ESSA-AGRO de l’Université d’Antananarivo
- Bibliothèque du département Agro-management de l’ESSA-AGRO de l’Université
d’Antananarivo,
- Bibliothèque du CITE Ambatonankanga d’Antananarivo,
- Bibliothèque du CITE de Tamatave.
Quant à la navigation sur l’Internet, elle sert à appréhender essentiellement la commercialisation
et la place qu’occupe cette épice sur plan international.

b. Approche des personnes ressources


Cette étape vise à créer un environnement favorable à la collecte de données. La méthode adoptée
est l’enquête informelle. Ainsi, la première personne rencontrée avant d’entamer cette recherche
est le Chef de Région Atsinanana dans la mesure où cette étude prétend être le futur plan régional
de développement de la filière gingembre. Une visite de courtoisie auprès de cette personnalité a
été effectuée au mois d’octobre 2010 l’informant le genre de l’étude à effectuer. La Chambre
d’Agriculture qui est aussi un des partenaires de cette étude a été contactée depuis le mois de
juillet 2010 pendant la Recherche-Action et la rencontre est suivie de temps en temps. Le
directeur technique du CTHT, le directeur interrégional du commerce et des responsables au
PPRR ont été également saisis.

c. Confortation des hypothèses


La reconnaissance du milieu avait eu lieu au mois de Décembre 2010 à Andekaleka et au mois de
Janvier 2011 à Antongombato. La confortation des hypothèses sont composées de contact des
acteurs concernés de l’étude et d’enquête préliminaire ou pré-enquête pour déterminer le choix du
site de l’étude et le choix des échantillons. La méthode utilisée est la question ouverte de manière
à capter le maximum des informations.
9

A noter que cette phase exploratoire a été suivie d’une rédaction de protocole de recherche
comportant d’un cadre logique (Cf. Annexe IV-4), lequel sert à vérifier les rapports et les
enchaînements logiques des éléments de la recherche avec les méthodes.

1.3.1.2. Elaboration du questionnaire


La phase exploratoire a permis d’organiser le plan de l’enquête et l’élaboration des questionnaires
qui sont axés principalement sur les systèmes de production et sur la commercialisation (Cf.
Annexe IV-5).

1.3.1.3. Test du questionnaire


Une enquête préliminaire par des entretiens ouverts suivant les étapes du plan des questionnaires a
été réalisée à Antongombato et à Andekaleka toujours pendant la phase exploratoire pour tester
les questionnaires. Quelques chevauchements ont été remarqués sur l’enchainement des
questionnaires. Ce qui a permis de retoucher les fiches d’enquête.

1.3.1.4. Echantillonnage
a. Sites de l’étude
Vu l’étendue de la zone de l’étude (Cf. Carte 1) et les moyens disponibles pour l’étude, il est
impossible de recueillir les informations provenant de l'ensemble de la population du district de
Brickaville. Par conséquent, une grande attention a été fixée à la Commune rurale d’Andekaleka
puis à la Commune rurale de Lohariandava et au Fokontany d’Antongombato (Commune rurale
de Ranomafana) où la production de gingembre est placée au premier plan. Les données
recueillies ne peuvent pas pourtant représenter l’ensemble du District. C’est pourquoi la zone
d’étude a été élargie à d’autres communes tels que Fanasana, Razanaka et Anivorano où la culture
de gingembre a été délaissé depuis jadis, puis la commune rurale de Vohitranivona, une commune
non producteur, dont l’absence de cette culture peut intéresser les problématiques de cette étude.
Ainsi le site de l’étude est présenté dans l’annexe V.

b. Choix des acteurs interrogés


Une enquête préliminaire par des entretiens ouverts soit auprès des autorités locales, soit avec les
notables des villages, soit avec les collecteurs a été adoptée pour le choix des acteurs à
interviewer.
Dans un premier temps, l’approche n’a pas été tout à fait facile pour deux raisons : (i) la zone
d’étude est enclavé et on est étranger de la zone de l’enquête (ii) l’étude a enquêté, entre autres,
10

sur des terres et des revenus des paysans alors que ces domaines sont réservés confidentiellement
pour les villageois. Ainsi, pour faciliter l’enquête surtout sur les villages très poussés, la plupart
du temps nous étions accompagnés par une tierce personne, soit des personnes proposées par les
maires (agent de sécurité, personne travaillant dans la commune), soit par des gens connus de la
commune enquêtée, s’imposait.
Malgré tout, on ose dire que les informateurs ont finalement confié des informations qu’ils
gardent en secret dans la mesure où l’on est n’est pas de la partie des collecteurs, mais de leur
partie, on représente pour eux des sauveurs pour les libérer de contraintes liées aux collecteurs et à
la commercialisation. On ose dire aussi qu’on a rencontré des principaux producteurs dans la
mesure où les villageois ne proposent que des producteurs importants de leur village. C’est
pourquoi on a eu un peu des problèmes lorsque on s’est intéressé à d’autres types de producteur
tels que les paysans qui ont abandonné la culture du gingembre, puis ceux en situation d’abandon
progressif ainsi que ceux qui viennent d’opter cette culture ont été intéressés par l’étude. L’étude a
intéressé à tout type de producteur dans le but d’atteindre une représentativité significative des
échantillons. Sinon, l’échantillonnage a été donc aléatoire simple et non stratifiée.

c. Population de l’étude et échantillonnage


Nous avons enquêté 231 personnes dont 83 personnes en réunions villageoises, 36 personnes en
Focus Group de producteur et collecteur, 86 personnes par enquêtes individuels par fiche et 15
personnes rencontrés en entretiens libres composées des autorités villageois, notables et
administratifs locaux et régionaux (Cf. Tableau 1).

Tableau 1 : Population de l’étude

Commune Nb producteur enquêté Nb de collecteur enquêté Personnes resources


Méthodes d’enquête Méthodes d’enquête Méthodes
Par fiche Focus Réunion Par fiche Focus Entretien libre
Andekaleka 28 7 39 3 0 3
Loharendava 20 6 44 1 0 1
Fanasana 0 10 0 0 3 1
Razanaka 0 4 0 0 0 1
Anivorano 6 0 0 2 0 1
Vohitranivona 0 5 0 0 0 1
Ranomafana (Antongombato) 24 4 0 2 0 3
Brickaville 0 0 0 0 0 2
Toamasina 0 0 0 0 0 4
Sous-total 86 36 83 8 3 15

TOTAL 231
Source : Auteur (2011)
11

1.3.1.5. Méthodes des collectes des données sur terrain


La collecte de données sur terrain qui a duré 36 jours pour recueillir les données primaires s’est
faite par une enquête. L’enquête s’intéressait aux paysans cibles pour analyser leurs ressources,
leurs contraintes, leurs problèmes de façon à pouvoir formuler des solutions de leur part. Les
méthodes d’approche de recueils d’informations sur terrain ont été menées par l’utilisation du
MARP en tant que méthodologie d’approche valable pour une collecte des données sur terrain.
Les quatre types de recueils d’informations ci-dessous ont été utilisés :

a. Interviews individuelles
Les interviews individuelles ont été menées avec des questions précises, dans un ordre précis, et
par l’utilisation d’une fiche d’enquête (Cf. Annexe IV-5). Au total, 86 personnes ont été enquêtées
et qui se répartissent de la manière suivante : dans la commune d’Andekaleka (28 producteurs, 3
collecteurs), dans la commune de Loharendava (20 producteurs, 01 collecteurs), dans la commune
d’Anivorano (06 producteurs de curricuma, 2 collecteurs) (Cf. Tableau 1).

b. Focus Group
La méthode d’enquête par Focus Group fait partie du MARP. Cette méthode a été utilisée pour
collecter des informations chez des groupes des producteurs et des collecteurs dont la méthode
était un entretien semi-directif avec l’utilisation d’un guide d’entretien dont la discussion est
centrée sur les axes stratégiques. Au total, 39 personnes ont été entretenues par le Focus Group
(Cf. Tableau 1).

c. Réunions villageoises
Deux réunions villageoises dans deux communes différentes ont été effectuées durant cette étude.
Il s’agit du village d’Ambinanindrano (CR Andekaleka) dont 39 personnes réunies et du village
d’Antsirakomby (CR Loharendava) avec 44 personnes présentes, au total 83 personnes (Cf.
Tableau 1). La méthode utilisée durant ces réunions villageoises est l’entretien semi-directif en
discutant les axes stratégiques. Notons que les deux rencontres ont été organisées par les Maires.

d. Observation participante
La méthode observation participante a été entreprise durant la collecte des données. Il s’agit d’une
descente pour voir de visu les fonctionnements des opérations : (i) sur les terrains des
exploitations pour voir le fonctionnement des unités de productions, (ii) sur le secteur du transport
pour voir le chargement du produit, sa direction, sa destination, son emmagasinage sur les
12

entrepôts, sa vente au marché. Cette méthode a permis de cerner les fonctionnements de la filière
depuis les champs agricoles en passant par le transport jusqu’au marché. Cette observation
participante a été simultanément suivie des entretiens auprès des acteurs concernés.

e. Histoire des vies


A part de la méthode MARP, la collecte des histoires de vies a été utilisée lors de la collecte des
données. Cette méthode a intéressé cette étude pour appréhender les liens familiaux des
collecteurs et des producteurs puis des histoires agraires des communes ou des villages visités.
Ces éléments pourraient influencer la situation de la filière.

1.3.1.6. Méthode de traitement des données


Les informations collectées ont été exploitées par l’Excel et le logiciel de statistiques SPSS.
L’Excel sert à dépouiller, à faire les calculs primaires pour la détermination de certaines variances.
Le logiciel SPSS (Statistic Package for Social Sciences) aide à faire les tableaux croisés. En effet,
les fiches d’enquêtes sont triées et classés suivant les zones, puis rassembler suivant les thèmes.
Ensuite nous avons juxtaposé et comparer ces informations avec les données recueillies pendant la
lecture bibliographique à la réalité sur terrain. Il fait ensuite l’objet de classement.

1.3.2. Méthode formelle

1.3.2.1. Méthodes spécifiques de vérification de l’Hypothèse 1


Le niveau de production de gingembre à travers les communes productrices est influencé par
l’existence des groupes sociaux allochtones ayant des comportements spécifiques en faveur de
la culture de gingembre.

Il s’agit d’analyser les facteurs de la « territorialisation » de la culture de gingembre.

a. Délimiter géographiquement la culture étudiée.


- Il s’agit de trouver la répartition spatiale des spéculations pour voir les principales productions
agricoles de la zone d’étude. La démarche utilisée est la sélection des cultures en faisant un zonage
agro-socio-économique.
- Il s’agit d’analyser la connexité du gingembre avec les systèmes de culture existants. La démarche
utilisée est la méthode de scorification :
13

• pour voir les systèmes de production pratiqués et l’ordre d’importance des produits dans les
zones agro-socio-économiques de l’étude : produits de l’autosubsistance et produits de rente.
• pour voir la destination des produits :
o (i) à l’autosubsistance alimentaires
o (ii) aux revenus. Pour les revenus, il convient de voir ensuite sa répartition
 (i) ceux qui sont destinés aux revenus de base et
 ii) ceux qui sont destinés aux revenus complémentaires
On entend par revenu de base le revenu obtenu par la vente de la totalité de la
production. Le revenu complémentaire, c’est le revenu obtenu par la vente de surplus
de produit. Il s’agit donc de l’utilité immédiate des produits agricoles pour la sécurité
alimentaire et la sécurité des revenus.
- Il s’agit de classer les différentes cultures pour voir la perception de l’importance dans les zones
agro-socio-économiques de l’étude. La méthode utilisée est le graphique comportant de quatre
quadrants. Dans le quadrant A se trouve la perception négative Commune et positive District (-, +),
le quadrant B la perception positive Commune et District (+, +), le quadrant C la perception
négative Commune et District (-, -), le quadrant D la perception positive Commune et négative
district (+, -).

b. Analyser les facteurs de l’ancrage territorial du gingembre


- Il s’agit d’appréhender les différenciations des ressources biologiques utilisées de chaque zone
dont la méthode utilisée est l’observation participante et la documentation. Ces éléments peuvent
expliquer la priorisation des spéculations de chaque zone.
- Il s’agit d’appréhender le poids de l’histoire agraire de chaque commune par une enquête et la
documentation :
o pour découvrir les anciennes zones de culture de gingembre
o pour discerner les systèmes de l’abandon de la culture de gingembre
- Il s’agit d’appréhender la distribution géographique de la production de gingembre par une
enquête pour découvrir les zones de culture de gingembre.

1.3.2.2. Méthodes spécifiques de vérification de l’Hypothèse 2


Des contraintes se présentent à tous les niveaux de production. Cette hypothèse est sous-
tendue par deux sous-hypothèses.
o La culture de gingembre est une activité lucrative pour les allochtones.
14

o La culture de gingembre est une activité porteuse pour quelques autochtones ayant
pris le goût de la culture en dépit qu’ils sont peu prisés.

Il s’agit d’analyser l’état de la culture de gingembre à travers le district de Brickaville et la situation


actuelle de la filière. A noter qu’on a une démarche commune pour cette analyse tant sur celle qui
concerne les allochtones que les autochtones.

a. Analyser la production
C’est de caractériser aux plans socio-économiques et techniques les exploitations agricoles en vue
de les classer. C’est d’appréhender les typologies des acteurs et leurs stratégies, puis analyser les
stratégies des exploitants de gingembre.

b. Cartographier la filière par « une approche circuit commercial »


Elle permet de comprendre les différents processus de la filière, les flux des produits, leurs origines,
les ajouts de valeurs tout au long de la filière, puis d’identifier les différents acteurs et leurs
fonctions dans la filière, permanentes ou occasionnelles. Il s’agit en fait de la délimitation
géographique de la filière.

c. Faire une analyse des coûts et marges des producteurs de gingembre


En terme classique, c’est l’analyse comptable. Il s’agit de faire l’analyse des revenus et des marges
des producteurs et des collecteurs pour voir la rentabilité financière de ces acteurs. Donc, pour
l’analyse de coûts et des marges, nous avons pris un échantillonnage d’un producteur qui nous a
bien révélé ses charges et d’un collecteur qui a révélé seulement les volumes de ses produits
collectés.
Les coûts des agents (charges)
Les coûts ou charges directs comprennent : 1) les consommations internes (CI) (2) les Salaires et
charges sociales (S), et (3) les impôts et les taxes (I).
CD = CI + S + I
Les marges et excédents
On définit la Marge Brute comme la différence entre le prix de vente et le prix d’achat.
MB = P (vente) – P (achat)
Le résultat brut
L’excédent (ou profit) d’un acteur est égale à la marge moins les coûts. On définit le Résultat Brut
(RB) comme la différence entre la marge brute et les charges directes (ou coûts directs) (CD).
15

RB = MB – CD
Le résultat brut sert à montrer si une activité est très rémunératrice ou non. Le but est de pouvoir
mesurer, analyser si la culture est porteuse, rentable et de déterminer si les coûts sont chers aux
producteurs.

d. Analyser la transformation et le stockage par une approche « système post-récolte »


Elle permet d’observer les changements, les innovations dans les produits offerts à des
consommateurs urbains.

e. Analyser la gouvernance et les services


Ce travail permet d’avoir des informations sur le cadre institutionnel, organisationnel de la filière et
les liens d’affaires. C’est de voir les aspects de la gouvernance locale sur les dimensions
administratives (appui communal sur la filière...), économiques (planification de la filière ;..) et
financières (accès au crédit) ; Et la gouvernance globale vis-à-vis de la filière en cernant les règles
qui la régissent pour analyser les avantages et les inconvénients pour les différents groupes
d’acteurs. Réitérons que ce travail permet d’avoir des informations sur le cadre institutionnel,
organisationnel de la filière et les liens d’affaires.

1.3.2.3. Méthodes spécifiques de démonstration de l’Hypothèse 3 :

La filière gingembre est actuellement désorganisée.

Il s’agit de proposer un plan de développement de la filière gingembre à partir de la base de


l’analyse diagnostic de contraintes et de potentialités de cette filière.

a. Faire une analyse SWOT


Cette méthode d’analyse est utilisée dans cette étude du fait qu’elle permet de comprendre les
points forts et les points faibles, les opportunités ainsi que les menaces sur l’environnement de la
filière gingembre. C’est une approche synthétique, logique qui démontre par une matrice de
présentation des liens d’enchainements des critères de l'analyse SWOT : Forces-Faiblesses-
Opportunités-Menaces. Les forces et les faiblesses décrivent l’environnement interne de la situation
de la culture de gingembre de la zone de l’étude tandis que les opportunités et les menaces retracent
l’environnement externe de la culture de gingembre de la zone.
16

b. Faire une analyse de résilience

L’analyse de résilience convient de répondre à une série des questions logiques sur la résilience
d’un socio-écosystème. Cette méthode identifie entre autres :

- la fragilité d’un système face à une ou plusieurs perturbations externes (aléa),

- les perspectives d’adaptation du socio-système considéré compte tenu des aléas précédemment
identifiés,

- les indicateurs pertinents à renseigner pour suivre l’évolution du socio-écosystème considéré et,
elle va exposer la résilience du socio-écosystème considéré.

c. Faire un Arbre des problèmes


L’objectif est de voir la liaison des problèmes posés sur des ensembles des problèmes spécifiques
(contraintes). L’arbre des problèmes sert à hiérarchiser les différents niveaux et les liens des
problèmes présentés sous formes d’arborescence.

d. Faire un Arbre des solutions


L’arbre des solutions est la conversion systématique de chaque hiérarchie des problèmes de l’arbre
des problèmes en objectifs ou sous-objectifs.

e. Proposer un plan de développement


Il s’agit donc ici d’hiérarchiser les contraintes relevées de la filière après avoir passé en revue les
différents diagnostics. La méthode utilisée est l’analyse et synthèse des résultats du diagnostic par
l’exploitation de l’arbre des problèmes et des solutions en formulant sur un tableau tous les
contraintes identifiées, les axes stratégiques, les objectifs stratégiques, les résultats attendus, les
mesures possibles, l’échéance et les acteurs possibles concernés.

1.3.3. Les limites de la méthode utilisée


Le temps qui nous est imparti ne nous a pas permis d’obtenir des informations quantitatives à
travers ce district. Nous avons basé surtout sur des informations qualitatives avec plus
d’observations sur terrain.
17

1. 4. Les chronogrammes
Tableau 2: Chronogrammes de l’étude

Etapes Actions Période (semaines)

Décembre 2010 Janvier 2011 Février 2011 Mars 2011 Avril 2011 Mai 2011 Juin 2011 Juillet 2011

1 2 3 4 1 1 2 3 4 1 1 2 3 4 1 1 2 3 4 1 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4

1 Préparation protocole

2 Recherche partenaires

Preparation de terrain
3

4 Dépôt de protocole de
recherche
5 Collecte des données sur
terrain
6 Dépouillement des
données
7 Rédaction

8 Revue bibliographique

9 Correction

10 Lecture finale par


l’encadreur
11 Redaction finale

12 Soutenance
18

2. RESULTATS
2.1. Les facteurs de la territorialisation de la culture
de gingembre

2.1.1. Cadre géographique de la culture étudiée

2.1.1.1. La répartition spatiale des spéculations


Les principales productions agricoles de la zone de l’étude sont décrites dans le tableau 3 suivant :

Tableau 3: Les principales productions agricoles de la zone de l’étude


Caractéristiques des zones
Riz Banane Manioc et Fruits Gingembre Curicuma Culture Kola et
Communes
maïs divers maraichère Ravintsara

CR Andekaleka + + + + +
CR Lohariandava + + + + +
CRFanasana, + + + + + + +
CR Razanaka, + + + + + + +
CR Anivorano, + + + + + + +
CR Vohitranivona + + + + + + +
CR Ranomafana-Est
+ + + + + + +
(Antongombato)

Ce tableau ci-dessus donne le tableau 4 suivant :

Tableau 4: Les trois zones agro-socio-économiques de la zone de l’étude


Conformité Spécificités des zones
Zone des zones Gingembre Curicuma Culture Kola Ravintsara
maraichère
Zone 1 CR Andekaleka/ Culture du riz,
de banane, de + - - - -
(++- - -) CR Lohariandava
manioc et maïs,
Zone 2 CR Ranomafana-Est de fruits (Letchi,
letchi + - - + +
(++- - ++) (Antongombato)
Zone 3 ramboutan,
CR Anivorano/Razanaka/ pocannelle)
(+- ++++) - + + + +
Fanasana/ Vohitranivona +
Source : Auteur (2011)

En groupant les communes par leurs similitudes, l’étude a pu subdiviser en trois zones agro-socio-
économiques le site de l’étude :
o La zone 1 est caractérisée uniquement par la présence de la culture de gingembre.
o La zone 2 est caractérisée par la présence de la culture de gingembre et ayant comme
spécificité l’introduction des cultures nouvelles comme le kola et le ravintsara.
19

o La zone 3 est caractérisée par l’absence de la culture de gingembre mais elle est
remarquée par la présence de la culture de curricuma, la culture maraîchère et par
l’introduction des nouvelles cultures comme le kola et le ravintsara.

2.1.1.2. La connexité du gingembre avec les systèmes des cultures


Le tableau 12 ci-dessous met en exergue l’ordre d’importance des cultures aux paysans, qui se
subdivisent en deux catégories : les cultures d’autosubsistance et les cultures des rentes.

Tableau 5 : Ordre d’importance des produits dans les zones agro-socio-économiques

Zone Système des Rang / ordre Destination des produits Total


Agro-socio- cultures/Spéculation de priorité ou
économique d’importance Auto- Produit de Produits de
chez subsistance l’autosubsistance/ rente/Revenus
les paysans Revenus de base
complémentaires
Gingembre 2 0 4 4 8
Riz 1 5 5
Banane 3 3 2 2 7
CR Manioc/Maïs 4 2 2 4
Andekaleka/ Kola, Ravintsara 0 0 0 0 0
Lohariandava
Fruits 5 1 0 1
(1)
(letchi, letchi raboutan,
pocanelle)
Curricuma et/ou Culture 0 0 0 0 0
maraichère
Gingembre 3 0 0 3 3
Riz 1 5 5
Banane 2 4 4 8
Fkt Antongombato Manioc/Manioc 4 2 2 4
CR Ranomafana- Kola, Ravintsara 5 1 1
Est)
Fruits 3 0 0 3 3
(2)
(letchi, letchi raboutant,
pocanelle)
Curricuma et/ou Culture 0 0 0 0 0
maraichère
Gingembre 0 0 0 0 0
Riz 1 5 4 0 9

CR Banane 3 3 2 0 5
Anivorano, Manioc/Maïs 4 2 2 0 4
Razanaka, Kola, Ravintsara 5 0 1 0 1
Fanasana,
Fruits 2 0 0 4 4
Vohitranivona
(letchi, letchi raboutant,
(3)
pocanelle)
Curricuma et/ou culture 2 0 0 4 4
maraîchère
Source : enquête (Auteur, 2011) Rang: 1 2 3 4 5
Score: 5 4 3 2 1

La destination des produits se subdivise en deux catégories, ceux destinés à l’autosubsistance


ou à l’autoconsommation et ceux destinés aux revenus. Les cultures de rente sont
généralement destinées aux revenus de bases dont ces derniers sont obtenus par la vente de la
20

totalité de la production tandis que les cultures de l’autosubsistance sont obtenues par la vente
de surplus de produit réservé à l’autoconsommation. Ce tableau 5 a montré l’importance des
notes reçues par la culture du riz et de la culture de banane, sans minimiser celles recueillies
par la culture de gingembre.

2.1.1.3. Les classements des différentes cultures du site de l’étude


Il s’agit de voir la perception de l’importance des cultures dans les zones agro-socio-
économiques de la zone d’étude. La méthode utilisée est le graphique comportant quatre
quadrants. Dans le quadrant A se trouve la perception négative Commune et positive
District (-, +), le quadrant B la perception positive Commune et District (+, +), le quadrant
C la perception négative Commune et District (-, -), le quadrant D la perception positive
Commune et négative district (+, -). Le graphe 01 ci-après montre le positionnement de
chaque spéculation à travers la zone de l’étude et par rapport à l’ensemble du district de
Brickaville.

Graphe 1: Graphique de la classification et de positionnement des produits

A B

C D

Source : Auteur (2011)


21

Ce graphe 1 a confirmé l’importance de la culture du riz (R1, R2, R3), de la culture de banane
(B1, B2, B3), et puis de la culture de gingembre (G1) décrite par le tableau précédent qui se
trouve dans le quadrant B. La position du fruit (F3) et du curricuma (C3) se trouvant au milieu
du quadrant C et D mais a tendance à se localiser plutôt dans le quadrant D montre que ces
deux cultures seront des cultures importantes de plusieurs communes aux années à venir.

2.1.2. Les facteurs de l’ancrage territorial du gingembre

2.1.2.1. Les ressources biologiques utilisées de chaque zone

L’objectif est d’appréhender si l’ancrage territorial du gingembre dans la zone de haute


altitude vient des différenciations des ressources biologiques utilisées. Ces éléments peuvent
expliquer la priorisation des spéculations de chaque zone.
La zone d’étude est classifiée dans la zone « Est et falaise ombrophile » (Cf. Annexe I-2), qui
est caractérisée par un climat chaud, humide à perhumide, de température de 20 °c environ,
avec une précipitation qui ne dépasse pas le 1.600 mm, de l’altitude entre le 300-800 m.
Les ressources végétales de la zone d’étude se ressemblent mais la densité de l’occupation du
sol qui les différencient. On rencontre des forêts denses humides sempervirentes de moyenne
altitude dans la zone 1 (CR Andekaleka, CR Loharendava) et des forêts denses humides
sempervirentes de basse altitude dégradées dans la zone 3 (CRAnivorano, CR Razanaka, CR
Fanasana, CR Vohitranivona). Des savanes et pseudo savanes avec éléments ligneux et
quelques forêts denses humides sempervirentes dégradées sont aperçus dans la zone 2 (CR
Ranomafana-Antongombato) (Cf. Annexe I-2.2).
Concernant les sols de cette zone, ils sont composés des sols ferralitiques jaune /rouge, roche
volcaniques. Quelques différenciations se trouvent à Andekaleka où les sols sont caractérisés
par des sols peu évolués et rankers (Cf. Annexe I-2.2).
Ces quelques différenciations sur les ressources n’expliquent pas le choix ou le refus de la
culture de gingembre dans la mesure où le gingembre n’est pas une plante exigeante. Il faut
par ailleurs analyser d’autres facteurs.
22

2.1.2.2. Le poids de l’histoire agraire de chaque commune

a. Les anciennes zones de culture de gingembre

Les deux versions de l’historique de l’implantation de la culture du gingembre dans l’axe


chemin de fer ont confirmé que le départ de la culture de gingembre serait à Anivorano
avant de se déplacer vers les zones de haute altitude et de se localiser à Andekaleka et à
Loharendava (Cf. Annexe II-1). Ainsi, les communes où la culture de gingembre a disparu
actuellement sont les suivantes :
o La commune rurale d’Anivorano (lieu d’implantation)
o La commune rurale de Razanaka
o La Commune rurale de Fanasana

b. Les systèmes de l’abandon de la culture du gingembre

Le système aboutissant au délaissement de culture de gingembre dans les trois communes


précédentes peut se synthétiser par les trois grandes étapes décrites dans le graphe 2
suivant :
Graphe 2: Matrice du système d’abandon de gingembre

Source : enquête (Auteur, 2011)


23

Ce graphique s’interprète de manière suivante : la chute de la demande qui a baissé le prix et


la reprise de l’offre qui l’a augmenté ont tous amené aux zones en abandon de gingembre à
l’incapacité de reproduire la culture, d’où le délaissement de la culture.

2.1.2.3. La distribution géographique de la production de gingembre

a. Les zones de culture de gingembre

Actuellement le gingembre est seulement cultivé dans les deux zones socio-agronomiques
de la zone de l’étude dont trois communes (Cf. Carte 2).

Carte 2: Carte de la localisation des zones de culture de gingembre

Cette carte a montré que les communes qui ont adopté cette culture auparavant ou
actuellement sont les communes passées par le chemin de fer (Andekaleka, Loharendava,
Fanasana, Razanaka, Anivorano-est) et par la RN2 (Ranomafana-Antongombato (Cf. carte 3
p.33). Les autres communes n’ont jamais cultivé ce produit.
24

2.2. L’état de la culture de gingembre et de la


situation de la filière
2.2.1. La production

2.2.1.1. Cadre démographique des exploitants de gingembre

Il convient ici d’analyser la situation des chefs d’exploitations et de faire des relevés
démographiques des exploitations de l’échantillonnage.

a. La situation des chefs d’exploitations


Les deux graphiques suivants montrent le sexe et le niveau d’instruction des chefs
d’exploitation échantillonnés de la zone d’étude.

Source : enquête (Auteur, 2011)


L’échantillonnage a montré la prédominance des hommes comme chef d’exploitation faisant
ressortir 87,2 % d’hommes et 12, 8 % de femmes dont 98% mariés (ayant de mari ou femme
au foyer) et 1,3% célibataires. Les exploitants sont à majorité en âges adultes dont la tranche
d’âge de 30 à 50 ans prédomine et estimée à 48% de l’échantillonnage (Cf. Graphe 3). La
structure sociale de la zone de l’étude est donc plus ou moins homogène face à la gestion de
l’exploitation et la prise de décision.
En outre, le graphe 4 ci-dessus a fait ressortir que les chefs d’exploitations de gingembre sont
à majorité alphabétisés dont 56% ont eu le niveau d’instruction à partir du secondaire, 32%
ayant suivi le niveau secondaire, 26% a passé le Lycée. Ce taux plus ou moins élevé du
niveau d’instruction est influencé par l’arrivée des nouveaux vagues de migration
“gingembrière” venues d’Antananarivo et de l’Alaotra-Mangoro.
25

Ces nouveaux migrants sont des gens instruits (Cf. graphe 5), ayant des capitaux, motivés de
s’installer dans cette zone de culture, et venus spécialement pour cette culture depuis la
relance du prix depuis l’année 2007. En outre, ce niveau d’instruction s’explique par le fait
que les migrants Sud-est qui s’installent depuis jadis, à l’exemple des gens du village
d’Antongombato, ont envoyé leurs enfants qui sont nés dans le village, à l’école.

Source : enquête (Auteur, 2011)

b. Relevés démographiques des exploitations.

Moyenne des individus par exploitation


Le nombre des individus par exploitation est très disparate à travers la zone de l’étude. La
moyenne est de 5 personnes par exploitation tandis que la moyenne de la main d’œuvre active
est dénombrée à 2,64 individus par exploitation. Ce faible nombre d’individus actifs suppose
les besoins en main d’œuvre occasionnelle. Pourtant nombreux sont ceux qui se contentent
seulement à l’utilisation de main d’œuvre familiale faute des moyens financiers. Sachant que
les superficies cultivées dépendent de main d’œuvres utilisées, la cherté de la main d’œuvre a
été relevée par les paysans comme une des contraintes de la culture de gingembre. L’impact
de ce problème de main d’œuvre se répercute sur le volume de production.
26

La répartition des groupes sociaux par commune


Concernant la répartition des groupes sociaux par commune, le graphe 6 ci-dessous montre la
prédominance des migrants sur les exploitations de gingembre dont 60,3% de migrants contre
39,4% d’autochtones.

Source : enquête (Auteur, 2011)

La répartition de ces migrants dans les communes est montrée dans le tableau suivant :

Source : enquête (Auteur, 2011)

Les principaux groupes ethniques allochtones qui dominent dans cette activité sont les Sud-est
(Antesaka, Antemoro) qui restent toujours majoritaires à travers la zone de l’étude. Les
ethnies qui viennent des Hautes terres et de la région d’Alaotra-Mangoro commencent à
s’intéresser à cette culture (Cf. Graphe 7).
27

2.2.1.2. Cadre foncier

a. Structure des exploitations


Après la chute de la production de gingembre, des paysans demeurent encore au stade de
production semencière. Ce faisant, les masses paysannes où les superficies n’ont pas été
considérées par l’échantillonnage de cette étude (moins de 100 Ares) sont beaucoup plus
nombreuses. Même si ces paysans de cette catégorie ne se considèrent pas eux-mêmes comme
producteur de gingembre, leur part de production est considérable et contribue au volume de
production annuelle de la zone d’étude.
Le tableau 6 suivant montre la taille des exploitations par village à travers les communes
productrices de gingembre.

Tableau 6 : Superficie des exploitations de gingembre par village (2011)


Commune Tranche de superficie (en Hectares)
Village
0 à 1 ha 2 à 3 ha 4 à 5 ha 6 à 7 ha 8 à 9 ha
ambalatenina 1 1 2 0 0
ambinanindrano 1 0 0 0 0

maromitety 2 1 0 0 0

CR Andekaleka ambodivoahangy 2 0 0 2 3

ampirarazana 1 0 0 0 0
andekaleka 0 1 0 0 1
avaza 0 0 1 1 2
ankadiambo 9 0 0 0 0

ankariera 1 0 0 0 0
Fkt Antongombato
(CR Ranomafana) antongombato 4 1 0 0 0

mahatsara 1 0 0 0 0

vohitsoa 1 1 0 0 1
antsirakomby 6 0 0 0 1
CR Loharendava
leokasina 9 0 0 0 0
maharenina 0 0 1 0 0
TOTAL 38 5 4 3 8
Source : enquête (Auteur, 2011)

Ce tableau 6 montre qu’il existe des gros producteurs qui s’éparpillent dans la zone de l’étude
mais à forte concentration sur la commune rurale d’Andekaleka tels que les villages
d’Ambodivoahangy (considéré localement comme capitale du gingembre) et le village
d’Ambinanindrano plus précisément dans l’hameau Avaza, à 12 km de ce village.
L’on s’intéresse à présent à la superficie exploitée par les migrants et les autochtones pour
comparer la taille de leurs exploitations (Cf. graphe 8).
28

Source : enquête (Auteur, 2011)

Ce graphe 8 confirme la prédominance des migrants sur cette activité de production de


gingembre, 55,5% des migrants ont des superficies en dessous de 3 Ha contre 17,4% pour les
autochtones. Mais les autochtones ont devancé les migrants pour les superficies ayant plus de
8 Ha, dont 3,2 % producteurs autochtones contre 1,6% producteurs migrants. Ceci serait dû au
problème d’accès à la terre que subissent ces migrants, ceux-ci sont contraints à grandir leur
champ à cause de cette situation.

b. Mode d’acquisition des terres


L’étude s’est intéressée à l’analyse du type d’acquisition des terres mises en valeur par les
groupes ethniques dans leur exploitation (Cf. Graphe 9).

Source : enquête (Auteur, 2011)


29

La lecture de ce graphique 9 fait savoir que le mode d’acquisitions de terres utilisées par les
exploitants de gingembre tous confondus est très disparate. L’acquisition de terre par le droit
de la première hache, par achat, par emprunt ou location se répète souvent dans ce graphique
au type d’acquisition pratiqué par les migrants.

2.2.1.3. Contraintes des exploitations

a. Contraintes principales des activités agricoles

Les principales contraintes inventoriées à travers la zone d’étude sont en premier lieu les
contraintes liées aux financements des activités (achat intrants et matériel, paiement des mains
d’œuvres,) et en second lieu l’instabilité des prix des produits et les effets du changement
climatique, voir les détails en Annexe VI.

b. Contraintes spécifiques de la culture de gingembre

Les contraintes spécifiques de la production de gingembre sont détaillées dans le tableau 25


(Cf. Annexe VI). Les paysans différencient les contraintes et l’ordre de gravité de ces
contraintes. C’est pourquoi dans le tableau 7 suivant l’acquisition des semences est placée
comme première contrainte tandis que le moyen financier s’est remis en dernière position.

Tableau 7 : Niveau des contraintes globales de la production de gingembre

Domaines Contraintes relevées Ordre de gravité


Production Manque de semence 1
(Technique et Manque de savoir technique 4
exploitation) Les activités liées aux entretiens des champs, liées au changement 3
climatique
Commercialisation Transport 4
Instabilité de prix 2
Collecteur profiteur 4
Habitudes d’utiliser des mains d’œuvres familiales 4
Moyen financier Achat des intrants (produits phytosanitaires, matériels, salaire des 4
mains d’œuvres)
Source : enquête (auteur, 2011)
A noter que le tableau 25 en Annexe VI est le résultat de l’enquête individuelle par fiche
tandis que le tableau 7 est celui de l’enquête par Focus Group et des réunions villageoises.

c. Autres contraintes : le système des activités agricoles

Le tableau 8 ci-dessous a montré que les calendriers des systèmes culturaux chevauchent. A
noter que ces calendriers agricoles sont valables dans toute la zone de l’étude.
30

Tableau 8 : Les systèmes de cultures et les calendriers agricoles


Système de culture juil aout sept oct nov dec janv fev mar avr mai juin
L M,R Sa Sa r r
L M,R Sa Sa Sa r r
Riziculture de bas Riz de la 1ère saison
fond
Riz de la 2ème saison

D D B,Se Sa Sa r

D D B,Se Sa Sa Sa r

Riz de la 1ère saison


Riziculture pluvial, Maïs

Riz de la 2ème saison

L,P DSa L,P


Sa L,P Sa Sa r r r
Manioc

D D L,P L,P Sa Sa Sa Sa r r r
Gingembre B,Se B,Se

L: labour /M,R : mise en boue et repiquage /Sa : sarclage/r : récolte/ D: défrichement/B,Se : brûlis et semis/
L,P : labour et plantation. /N: nettoyage

Autres contraintes qui n’ont pas été relevées par les paysans et qui sont d’une importance
capitale pour déterminer la situation d’une culture ou d’une filière est le système des activités
agricoles. Une culture quelconque n’est pas cultivée isolément mais avec l’ensemble des
systèmes agricoles. C’est pourquoi, les véritables producteurs de gingembre sont
généralement ceux qui tendent à délaisser les autres cultures mais qui renforcent les types de
cultures adéquates à la culture de gingembre comme le riz pluvial sur le tavy.

2.2.1.4. La technique de la culture de gingembre

a. Niveau de matériel utilisé

Les outils de travail des exploitants de gingembre sont encore rudimentaires (Cf. Tableau 9),
il n’y a pas d’utilisation des charrues, ni d’utilisation des matériels motorisés. En outre,
quelques différenciations sont remarquées entre les deux zones productrices de gingembre
concernant les matériels, c’est que la zone du chemin de fer (Andekaleka et Loharendava)
n’utilise pas de pioche et de l’angady du fait de leurs techniques adoptées.
31

Tableau 9 : Type des matériels

Matériels Zone 1 Zone 2

(Andekaleka, Loharendava) (Antongombato- Ranomafana)

Coupe-coupe (antsy) + +
Râteau + +
Bèche + +
Angady - +
Pioche - +
Plantoir + +
Sac en plastique de 50 à 100 kg + +
Soubique en végétal + +
Source : auteur (2011) (+) utilisation (-) non utilisation

La non-utilisation de charrue ou des matériels motorisés est due à la topographie des terrains
habituellement cultivés. Les paysans ont l’habitude de cultiver le gingembre sur le terrain en
pente forte où l’utilisation des matériels comme la charrue est inadéquate, puis les paysans de
cette zone n’ont pas l’habitude sinon ils n’aiment pas utiliser des angady ou des pioches. Les
travaux des champs s’arrêtent à l’utilisation de coupe-coupe de manche longue (antsy).

b. Itinéraire technique utilisé : différenciation

Tableau 10: Comparaison des itinéraires techniques référentiels aux pratiques utilisés des deux zones de
cultures
Technique recommandée par Pratique appliquée Pratique appliquée
de la Zone 1 (Chemin de fer) de la Zone 2 (RN2)
Etapes FAO/MAEP/PSDR
Andekaleka/Loharendava Antongombato
(CR Ranomafana)
Préparation (Défrichement) Défrichement Défrichement
du sol (mois de juin ou juillet) (mois de juin ou juillet)
(Au moins 2 1er labour le mois de juin ou mois de juillet Mis à feu Mis à feu
labours) (mois de juillet ou Août) (mois de juillet ou Août)
2ème labour au mois d’octobre - 1er labour
(Août/Septembre/Octobre)
- 2ème labour
(Août/Septembre/Octobre)
Hersage - +
Plantation Plantation Plantation Plantation
(au mois de Novembre ou Décembre (mois d’Octobre) (mois d’octobre-Novembre)
ou plus tard le mois de janvier)
Faire de trous de 4 à 5 cm de profondeur + +
Espacé de 15 à 25 cm sur la ligne + +
Et les lignes sont espacées de 25 cm + +
Entretien Couvrir avec de la paille sèche Pas obligatoire Pas obligatoire
Lutte contre les mauvaises herbe + +
manuellement, au moins 2 à 3 fois
Récolte La récolte est au 5ème mois La récolte est au 8ème mois La récolte est au 7 ème mois
(mois de mai) (mois de mai) et surtout au 8ème mois
Source: Auteur (2011) (+) ressemblance de l’activité (-) absence de l’activité
32

Quelques disparités sont notées dans les deux zones productrices de gingembre concernant les
itinéraires techniques appliqués. L’étude a comparé la technique de production recommandée
par FAO/MAEP/PSDR sur la pratique appliquée par les paysans. Les résultats sont récapitulés
dans le tableau 10 ci-dessus.
La zone 1 (Andekaleka/Loharendava) ne pratique pas de labour mais après la mise à feu
s’ensuit la plantation ; ce qui illustre la non-utilisation des matériels comme les pioches et
l’angady, tandis que la zone 2 pratique au moins deux labours et puis un émiettement avant la
mise à terre. La zone 2 (Antongombato/Ranomafana) présente donc de similarité avec
l’itinéraire recommandée par la FAO/MAEP/PSDR sur les périodes ou les étapes d’activités
(Cf. Annexe II-6); Quant à la zone 1, les paysans de cette zone négligent le labour du fait des
comportements culturels proches de la fainéantise ou probablement à cause de la qualité de
leur sol.

c. La fertilisation et les luttes aux insectes ravageurs et aux adventices

L’année 2010 a été marquée par la sécheresse et la prolifération des insectes ravageurs et des
plantes adventices qui causent de pertes significatives au rendement. Ce phénomène serait dû
à l’effet du changement climatique. Aucune alternative n’a été prise par les paysans face à ces
phénomènes. Les paysans n’utilisent également aucune fertilisation sur leur exploitation.

2.2.2. Cartographie de la filière par « une approche circuit


commercial »

Une fois identifiée géographiquement la zone de production de gingembre, la cartographie de


la filière est possible. La cartographie de la filière vise à arborer le flux géographique du
produit, à montrer les concurrences sur les échanges, à arborer le graphe de la filière et le
relevé des prix. Ensuite cette étape fait apparaître les acteurs impliqués dans le processus
moyennant de l’analyse des fonctions et de la répartition des marges.

2.2.2.1. Le flux géographique du produit gingembre

La carte de flux de gingembre ci-après dessine le circuit de la commercialisation du produit en


allant des producteurs.
33

Carte 3 : Flux géographique du produit gingembre

Vers SAVA

Toamasina

Il y a des concurrences sur les échanges du produit. Mise à part de la commune de Beforona et
de la commune d’Anjiro (Région Alaotra Mangoro), le district de Soavinandriana de la
Région Itasy (Antananarivo) entre actuellement dans la compétition et ceci ayant des effets
sur l’évolution de prix. Pour plus de détails, voir p.54.
Le graphe 10 montre le niveau de prix par zone géographique :

Le prix départ producteur de la commune d’Anjiro et de Soavinandriana n’a pas été recueilli
faute de temps puis en dehors de la zone d’étude, mais l’on sait qu’il est un peu plus bas du
prix de la zone d’étude.
34

2.2.2.3. Graphe de filière et de relevé des prix


Le graphe 11 (graphe de la filière) et le graphe 12 (graphe de relevé de prix) ci-dessous
montre les marges reparties à travers les acteurs intervenant dans la filière.

Graphe 11 : Graphe de filière de la zone d’étude (Marges)

Producteurs de gingembre (808 T) (1000/-)

(2) (3) 712 t Sous-collecteurs locaux


(4)
(1100/100)
96 t
(5) (6)
(1) Collecteurs locaux Collecteurs locaux
(1200/400) (1200/400) Collecteurs de Beforona
(1300/300)

Collecteurs- Grossistes de
Grossistes de villes villes Grossiste de Tananarive ou des villes (1600/400)
(1100/2100) (1600/400)

Grossistes-détaillants de Tananarive ou des villes (2400/400)

Détaillants (2800/400)

Consommateurs finaux (808 T) (3200/0)

Source : Auteur (2011) (Prix de vente/ marges)

(1)Circuit plus court : pratiqué parfois par les producteurs d’Antongombato


(2)Circuit court : pratiqué par les petits collecteurs, souvent des aventuriers, qui chargent en
petits colis (en Garaba)
(3)Circuit normal : pratiqué habituellement par les collecteurs de la zone 2 (Antongombato-
Ranomafana) et rarement par ceux de la zone 1 (Andekaleka, Loharendava)
(4)Circuit assez long : pratiqué habituellement par les collecteurs de la zone 1 (Andekaleka,
Loharendava) pratiquant le chargement en wagon.
(5)Circuit long : pratiqué ponctuellement pendant une hausse inattendue de demande
(6)Circuit plus long : pratiqué ponctuellement pendant une hausse inattendue de demande

Les volumes des produits sont calculés à partir de la fréquence des chargements, pour plus de
détails sur la démarche des calculs voir Annexe VII.
35

Le graphe 12 suivant montre le relevé de prix de gingembre de l’année de 2010 et une partie de
l’année 2011.

Les détails sur l’évolution de prix de gingembre sont en Annexe VII.

En outre, le tableau ci-dessous a récapitulé la formation de prix collecté du mois de mai 2011. Il est
à noter que les coûts de production des grossistes et détaillants ne sont pas disponibles.

Tableau 11 : La formation simplifiée des prix (Ariary/Kg)

Prix d’achat Coût de Marges ou revenu net Prix de vente


production sur cette transaction
Producteur - - - 1 100
Collecteur et sous collecteurs 1 100 100 400 1 600
Grossiste 1 600 - 400 2 000
Détaillant 1 600 - 400 2 000

2.2.2.4. Les fonctions, la répartition des marges et la formation de prix.

L’analyse des fonctions sert à appréhender les différents processus de la filière, puis à détecter
les acteurs impliqués directement ou indirectement dans le processus tels que les emplois, les
services et les ajouts de valeur ainsi que la formation des prix.

a. Les différentes fonctions identifiées dans la filière

A partir de ce graphe 11 ci-dessus, on pourra à présent identifier les différentes fonctions qui
existent actuellement sur la filière. Ainsi, entre les producteurs et les consommateurs, trois
36

principales fonctions ont été identifiées : Les collecteurs (collecteurs ponctuels ou sous-
collecteurs, collecteurs locaux permanents, collecteurs externes des autres communes),
grossistes [grossistes-collecteurs, détaillants-collecteurs, les grossistes (Grossistes simples,
Grossistes-détaillants)] et les détaillants. L’enquête n’a pas identifiée aucunes activités de
transformation dans la zone d’étude.
Tableau 12 : Les principales fonctions et les marges reparties

Prix signalé Prix Prix de vente Marge(Ariary)


Agent
au producteur d’Achat(Ariary) (Ariary)
Producteur 1 000
Collecteurs ponctuels ou Sous-collecteurs 1 100 1 200 100
locaux
Collecteurs locaux permanents 1 200 1 600 400
Grossiste d’Anosibe 1 600 2 400 800
Grossiste-détaillant d’Anosibe 1 600 2 400 800
Détaillant d’Anosibe 1 600 2 400 800
Détaillant d’Analakely 1 600 4 200 2.600

Source : enquête (Auteur, 2011)

b. Les autres fonctions intermédiaires

D’autres fonctions intermédiaires ont été appréhendées, entre le producteur et les collecteurs
viennent le salariat agricole et le transporteur, entre les collecteurs et les grossistes ou les
détaillants apparaissent les fonctions dominées généralement par le secteur du transport.

Tableau 13 : Les fonctions intermédiaires

Fonctions principaux Fonctions intermédiaires Coût (Ariary)


PRODUCTEUR Salariat agricole 3000 à 4000 Ar Homme/jour
transporteur 80 à 100 Ar/Kg
COLLECTEUR Transporteur local 80 à 100 Ar/Kg
Sous-collecteurs locaux Agent de chargement 100 à 200 Ar/sac de 50 à 100 Kg
Collecteurs locaux Transporteur MADARAIL 1 400 000 à 1800 000 Ar /Wagon
Transporteur camion (RN2) 60 à 80 Ar/Kg
Transport de livraison au centre urbain 10 000 à 15 000 Ar par chargement
Agent de déchargement 200 Ar/sac de 50 Kg
GROSSISTE ET DETAILLANT Gardiennage des produits au marché -nd-
Anosibe et Analakely

Source : Auteur (2011)


37

2.2.3. Les marges des producteurs et collecteurs de gingembre


En dépit des difficultés que subissent les producteurs de gingembre, de l’exploitation à la
commercialisation, leurs revenus sont conséquents.

2.2.3.1. Part du revenu de gingembre à la famille productrice


Dans un échantillonnage de 60 producteurs de gingembre enquêtés, cette spéculation a participé à
64,4% de leur revenu familial. Voici dans le graphe 13 ci-dessous quelques typologies des revenus des
producteurs de gingembre :

Source : Auteur (2011)

Ces typologies des revenus de gingembre sont réparties dans les groupes ethniques de la manière
suivante :

Graphe 14 :

Source : Auteur (2011)


38

La lecture de ce graphique 14 montre que les deux groupes sociaux ont chacun une part
importante dans la catégorie des revenus classifiés. Il est montré dans ce graphique que 35
migrants contre 10 autochtones ont des revenus moins de 20.000.000 Ariary, un migrant
contre 3 migrants ayant des revenus entre 20.000.000 Ariary à 40.000.000 Ariary ; aucun
migrant est classifié dans les revenus entre 40.000.000 Ariary à 60.000.000 Ariary tandis que
4 autochtones se classent dans cette catégorie ; enfin pour les revenus de 60 000 000 Ariary et
plus, les migrants et les autochtones sont presque à égalité dont 2 migrants contre 3
autochtones.

2.2.3.2. Exemple de coûts et marges d’un producteur d’Antongombato

Un producteur habitant d’Antongombato a révélé les détails de ses coûts et ses marges de la
campagne 2009 et qui fera l’objet de référence pour voir les marges des producteurs.

Les détails des comptes des agents pour 2Ha de superficie et 3 tonnes de semences sont vus
dans l’Annexe VIII.

Source : Auteur (2011)

2.2.3.3. Exemple de coûts et marges théorique d’un collecteur d’Andekaleka


Les producteurs ne sont pas les seuls qui gagnent dans cette activité, les collecteurs aussi. Un
collecteur habitant d’Andekaleka, collecteur local, a révélé la totalité de ses collectes pour la
campagne de l’année 2010, mais il n’a pas voulu dévoiler toutes ses charges. C’est pourquoi
dans cet exemple, les coûts et ses marges sont estimés.
Voir Annexe VIII pour les détails des calculs des comptes d’exploitation d’un collecteur pour
un produit collectés d’un an de 102 Tonnes.
39

Ces deux graphiques montrent que la filière est porteuse mais elle n’est pas seulement à la
portée des pauvres depuis la hausse de prix des intrants.

2.2.4. La transformation et le stockage : le système post-récolte

2.2.5.1. La technologie rudimentaire du stockage des produits

a. Stockage au niveau des producteurs ou collecteurs


Le stockage de gingembre est fait de façon rudimentaire. Emballé dans un sac en
polypropylène bien fermé, selon les producteurs et les collecteurs locaux, le rhizome peut être
stocké dans un magasin de stockage durant trois mois. Il faut seulement éviter que le magasin
ne soit pas humide mais aéré.
Figure 1 : Emballage et stockage du gingembre

Source : Auteur (2011)


40

Une autre option est possible, c’est le stockage en terre mais il faut juste éviter que la terre
n’infiltre pas de l’eau, ce qui pourrait amener le rhizome à la fermentation et à la pourriture.
De même, il faut éviter que le stockage en terre ne soit pas de longue durée de crainte que le
rhizome ne perde de l’eau. (Cf. Annexe II).
b. Stockage au niveau des grossistes ou commerçants
C’est le même principe, les rhizomes sont emballés dans des sacs fermés et emmagasiné dans
un magasin aéré.

2.2.5.2. Le retard de la transformation


a. Transformation au niveau des producteurs ou collecteurs
Aucun transformateur n’opère dans la zone de l’étude. Les producteurs et les collecteurs se
contentent seulement vendre les produits à l’état brut. Le seul transformateur qui opère
actuellement mais de dehors de la zone d’étude est Martial Theing Ju Heng habitant à
Beforona qui achète sporadiquement des produits dans la zone de l’étude tant à
Antongombato (RN2) qu’à Andekaleka et Loharendava (Route de Chemin de fer).

b. Transformation au niveau des industriels


Seul le type de la transformation déjà développé à Madagascar visible un peu partout dans les
marchés, les grandes surfaces, les restaurants, bars ou gargote, sont la vinaigrette de
gingembre qui est fabriqué de manière artisanale. On épluche le gingembre, on met dans une
boîte ou de bouteille en verre rempli de vinaigre, on garde pour certaines semaines pour
fermenter le produit par le vinaigre avant de l’utiliser.
En ce qui concerne l’huile essentielle de gingembre, il s’agit de l’huile obtenue par la
distillation à la vapeur des épices, utilisées dans les industries pharmaceutique pour aromatiser
les boissons, les parfums ou pour une utilisation médicinale traditionnelles et moderne (Cf.
Annexe II-5).
2.2.5.3. La cherté du prix du gingembre aux transformateurs et aux
exportateurs
Les opérateurs probables de ce produit gingembre ont signalé que le prix actuel de gingembre
n’est ni compétitif en termes de qualité et en terme de prix. Ce produit de rente est trop cher
pour ceux qui s’intéressent à l’exportation. Le prix actuel illustre la diminution de tonnage
fourni par les producteurs alors que la demande n’a pas véritablement augmenté. On se
contente seulement de la consommation intérieure. Selon un opérateur, si le prix à l’étranger
41

est de 5 Dollars, le prix d’achat aux producteurs ne devrait pas dépasser le 1 Dollars pour que
les opérateurs viennent s’y intéresser.

2.2.5. La gouvernance et les services


Des failles sont constatées sur l’organisation de la filière tant au niveau de la production qu’au
niveau de la commercialisation.

a. Sur le plan organisationnel


Il n’existe aucun nom d’une organisation (association ou coopérative) des producteurs ou des
collecteurs de gingembre transcrit sur le registre de l’Administration des Associations au
bureau du district de Brickaville, alors qu’il y en a beaucoup sur d’autres filières. Ce qui
explique la marginalité de cette filière et l’informalité de cette activité.

b. Sur la gouvernance locale et globale


(i) Sur la gouvernance locale, il n’y a pas d’appui communal sur la filière (administrative), ni
une planification relative à la filière (économique), ni accès au crédit (financière).
(ii) Sur la gouvernance globale, des lacunes se présentent sur le cadre institutionnel de la
filière et puis sur les liens d’affaires :
-La culture de gingembre ne fait pas encore jusque-là l’objet d’une priorité des responsables
étatiques ou privé du secteur de l’agriculture. Il n’existe aucune politique de vulgarisation de
la filière aussi bien au niveau local que régional. Il n’y a aucune règle qui régit la filière au
niveau de la production et la commercialisation national. Sauf au niveau de l’exportation, des
services administratifs y interviennent, comme la Chambre de Commerce, le service des
Douanes, le service de conditionnement de l’Agriculture, les transitaires et le port, le Veritas
international, Service Général de Surveillance (SGS) et les Banques, ces différents services
concourent à l’exportation des produits (RANDRIAMIHAJATINAMANANTSOA, 1995).
-Il n’existe aucuns liens d’affaires formelles qui nouent les acteurs entre eux et avec
l’extérieur. Les demandes se font aléatoirement, souvent les collecteurs doivent attendre
durant deux semaines après la livraison aux grossistes des villes pour être payé, ou retourner
dans leur commune sans être payé par le système qu’on appelle localement « maty manefa »,
littéralement payé après la mort, ce qui veut tout simplement achat par crédit. Ceux qui
peuvent s’adapter à cette circonstance sont ceux qui auront des preneurs de produits de
marchandises.
42

2.3. Elaboration du plan de développement de la filière gingembre


2.3.1. Arbre des problèmes
Le Figure 2 ci-dessous montre que les problèmes sont localisés sur plusieurs niveaux. La prédominance de la tradition se trouve sur las base des problèmes. Ce
résultat vient de la priorisation des ressources foncières à la culture du riz du fait de la persistance de la culture d’autosubsistance de riz.

Figure 2: Arbre des problèmes

Revenu faible

Faible production Productivité faible

Faible Trop de Non maîtrise des Prix instable et Concurrence avec Pas d’accès au Faible synergie Manque d’unité
investissement préoccupation techniques de non incitatif le riz crédit des acteurs de
dans les activités sur la culture du production transformation
agricoles riz
Faible gestion de
Persistance de la stratégie parcelle
d’autosubsistance
Forte croissance Priorisation des Difficulté à Difficulté de Utilisation de méthode de
du métayage ressources l’accès aux l’accès à castrage
foncières à la intrants l’information
culture du riz
Inexistence
d’institution de
Difficulté à crédit
l’accès à la terre

Hausse Hausse des prix Hausse des prix Hausse des prix Faible pression Faible accès au Implantation
inattendue du de matériel des produits des engrais de production marché d’une institution
prix de semence agricole phytosanitaire de crédit n’est
Manque de Enclavement pas rentable
structuration des
Prédominance de paysans Paysans
la tradition réfracteurs de
crédit
Taux d’analphabète
élevé
43

2.3.2. Arbres des solutions


L’objectif est de restructurer la culture de gingembre. Cela implique l’organisation de l’offre en structurant le marché .Les solutions inventoriées
touchent les domaines tels qu’organisationnels, commerciales, financières et techniques.
Figure 3 : Arbre de solution
Augmenter le revenu

Améliorer la production Accroître la production

Accroître Augmenter la Améliorer les Elaborer une Valoriser Créer Inciter Implanter des
l’investisseme préoccupation techniques de politique de la culture l’accès l’intervention unités de
nt dans les sur la culture de productions prix des de au du privé, des transformation
activités gingembre produits gingembre crédit ONGs
agricole

Limiter le Spécialisation Changer le Structuration Promouvoir Favoriser


métayage par des paysans sur terrain de des paysans l’agri- la création
une location la culture de culture du riz de producteurs et tourisme d’institutio
gratuite des gingembre tavy à la culture collecteurs n de crédit
terrains de gingembre locales

Facilité Rendre Informe les paysans Faciliter


l’accès aux disponible les sur les données l’accès au
intrants informations économiques sur le marché
gingembre

Elaborer une politique Elaborer une Elaborer une Elaborer une Diminuer la
de distribution de politique de politique de prix de politique de durée
semence (par prix de matériel produits prix des d’enclavement
contractualisation avec phytosanitaire engrais

Multiplier le nombre de Réhabiliter des routes,


paysans producteurs les pistes
44

3. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

3.1. DISCUSSIONS

3.1.1. Comprendre la territorialisation de la culture du


gingembre.

3.1.1.1. Les systèmes de culture de trois zones agro-écologiques : de


l’unité à la spécificité progressive.

a. Le riz (R).
La classification des différentes cultures montre que le riz est la spéculation dominante de la zone
de l’étude. Puis, il est la première occupation des paysans, soit des activités d’une durée estimée de
160 jours de travail par an1. La durée de ces activités rizicoles est illustrée par la double pratique de
la riziculture sur le bas-fond dont deux saisons culturales et puis une saison de riziculture pluviale
sur les montagnes (Cf. Calendrier agricole).
Il convient en outre de comprendre les causes sociologiques de ce choix du riz : si les paysans
priorisent le riz, c’est qu’il est la première raison de vie des paysans et cela est indissociable à leur
vie. Etre cultivateur, être paysan, est pour les paysans cultiver le riz. Si la famille habite dans un
village donné, c’est pour cultiver le riz. C’est pourquoi, les paysans laissent toujours en seconde
occupation les autres cultures à des revenus mais priorisant les activités rizicoles.
b. La Banane (B).
La banane accompagne le riz en termes de place dans la zone de l’étude par le fait que la
commercialisation est plus ou moins organisée tant dans les communes du « chemin de fer »,
(Andekaleka, Loharendava, Fanasana, Razanaka et Anivorano) que dans les communes de RN2
Ranomafana et Vohitranivona. Toutefois, c’est la commune rurale de Fehitraomby qui est révélée
en première place en termes de production dans le district de Brickaville. A noter par ailleurs que si
la culture bananière est importante dans les communes de haute altitude, c’est parce que les
maladies de « Panama » qui affectent les bananes de zones basses comme à Vohitranivona, à
Ranomafana et puis à Anivorano n’y sont pas encore signalées. Même si cette culture perd de place
dans ces deux zones riveraines de la RN2, la vente des produits verts ou mûrs n’y se présente aucun
problème du fait de l’accessibilité de ces zones.

1
Plan communal de développement d’Andekaleka.
45

En outre, l’histoire agricole de la région-Est est encore marquée par la culture du café ; la banane y
est cultivée au travers les champs. Ce n’est pas que les paysans en cultivent beaucoup actuellement,
mais elle est un héritage familial. La banane occupe actuellement une place avec les nouvelles
cultures émergentes des fruits, d’où son importance dans la zone d’étude.
c. Le Manioculture et le Maïsiculture (MM).
Chaque ménage rural a au moins une parcelle de manioc cultivé au coin des champs des cultures
pérennes servant à l’aliment de substitution. Pourtant rares sont ceux qui le cultivent pour des
raisons purement commerciales mais il est destiné pour l’autoconsommation. Quant au maïs, cette
culture fait partie de culture de l’autoconsommation dans toutes les zones de l’étude. Sinon elle
accompagne le riz dans les communes rurales de Ranomafana et de Vohitranivona. Le cas de
Ranomafana et Vohitranivona est plus ou moins spécifique sur le maïs, après le fiasco de
l’entreprise sucrière SIRAMA, les paysans ont squatté les terrains des cannes à sucre de cette
entreprise en remplaçant par la culture de maïs. Le maïs a fait également l’objet de priorité des
organismes publics et privés sur la révolution verte de l’année 2008. D’où la position dominante
de ces deux cultures, le manioc et le maïs.
d. Les fruits (F)
Les fruits (letchi, letchi ramboutan, corossol, pocannelle, puis banane) prennent une place
importante au fur et à mesure qu’on descend vers l’Est. C’est une filière émergente stimulée par la
forte demande venant surtout de la capitale puis les autres centres urbains comme à Tamatave.
e. Le curricuma et les cultures maraîchères (C).
Le curricuma (Curcuma longa Linné) est un produit émergent qui tend à supplanter aux années à
venir le gingembre. Focalisé depuis des années à Anivorano, étant soutenu par des acteurs, des
opérateurs, cette culture s’est déplacée vers les autres communes environnantes comme Razanaka,
Fanasana, Vohitranivona. De même que les cultures maraichères, des ONG ont commencé depuis
peu à former des paysans sur cette culture où les résultats sont palpables. Ainsi, la progression du
cirricuma spécifiquement dans la zone 3 résulte des interventions des organismes publiques et
privés.
f. Le Kola et le Ravintsara (KR)
On sait que l’introduction de ces nouvelles cultures (le Kola et le Ravintsara) est due à :
- l’information de bouche à oreille de la disponibilité des marchés
- l’accessibilité des ces zones dans la mesure où les organismes n’interviennent surtout pas
qu’aux endroits ayant un accès pérennes.

Le Kola et le Ravintsara, deux cultures nouvellement implantées dans cette zone, sont donc stimulés
par la forte demande venant de la capitale. Le Ravintsara est en cours d’implantation tandis que le
46

Kola après quelques années d’implantation commence à donner des fruits où la production a
participé aux revenus complémentaires des producteurs.
g. Le gingembre (G).

Deux zones agro-socio-économiques sont concernées par cette culture. Le gingembre prend de plus
en plus de place au fur et à mesure qu’on monte dans l’altitude. Le choix de la culture de gingembre
est en quelque sorte réservé à ceux qui n’ont pas assez de terre cultivables notamment les rizières.
C’est pourquoi dans le Fokontany d’Antongombato (Ranomafana), à Andekaleka et Loharendava
cette culture est dominée par les migrants.

La rotation utilisée entre la zone 1 de chemin de fer et la zone 2 de RN2 se différencie un peu. La
zone 1 du chemin de fer laisse la terre en jachère durant 6 à 8 ans alors que la zone 2 de la RN2 fait
habituellement la rotation gingembre-manioc, ou gingembre-maïs.

3.1.1.2. Les systèmes illustrant la logique de l’abandon de la


culture du gingembre dans la zone d’abandon.

Plusieurs facteurs ont contribué à la disparition de la culture de gingembre dans les zones
actuellement en abandon.

a. A l’origine de l’abandon de la culture du gingembre


Comme on a montré auparavant, l’historique aboutissant au délaissement de cette culture dans ces
trois communes qui a abandonné cette culture vient d’une chute généralisée du prix durant les
années 1980 et qui résultait de sa mévente au producteur. De ce fait, les paysans avaient perdu
tout intérêt à cette culture, ce qui les a poussés à transformer leurs terrains réservés au gingembre
en terrains d’autres cultures de rente.
Le produit a connu ensuite une timide reprise de la demande nationale vers l’année 1993 du fait
probablement de la diminution de l’offre ; ce qui provoque une hausse progressive de prix jusqu’à
son niveau actuel. Ce contexte a mené à un phénomène nouveau à savoir la hausse de production
en 1994 (13.000 T) et la récolte généralisée ainsi que l’accroissement des vols sur pied. Ceux qui
en réservent sporadiquement ont leurs produits volés. Face à cette situation, le même scenario
refait surface, c'est-à-dire les producteurs ont adopté la récolte généralisée comme une solution.
Un moment donné, la baisse de prix a refait encore surface. On assiste donc à la raréfaction
permanente de semences due à la vente de stock réservé pour semence.
47

Parallèlement à cette période de raréfaction de semences, d’autres activités agricoles à revenu se


développent dans les zones d’abandon de la culture de gingembre, à savoir :
o La relance de la filière fruits dans les zones accessibles à cause de la demande de la
capitale et des actions des privés et des publiques,
o La relance de culture de curricuma à Anivorano par les actions des privés et des publiques,
o La décadence de culture de canne à sucre par la fermeture de SIRAMA qui fait place à la
culture de maïs évoqué auparavant,
o La déconnexion des collecteurs venus des zones de l’abandon de culture de gingembre au
marché de gros de Tananarive du fait de la régression de cette culture chez leur zone. Les
collecteurs sont frappés de manque de tonnage causant de désintérêt à ce produit.
A noter qu’avant de disparaître totalement de ces territoires, en tant qu’une espèce dominantes, le
gingembre a continué de pousser naturellement et sporadiquement sur les anciens terrains de
culture mais il a subi le même scenario jusqu’à sa disparition totale dans le territoire.
A souligner que ce contexte du lancement d’autres activités agricoles des zones d’abandon est
considéré donc comme facteurs aggravant de l’abandon de cette culture.

b. Les facteurs aggravants l’abandon de la culture du gingembre


Le recul de la production caféière dû à la baisse de la demande internationale fait place à la
prépondérance de la culture de banane et d’arbres fruitiers parce que ces cultures ont été introduites
aux champs de café. En outre, la fermeture de SIRAMA de Brickaville qui a fait suite à une
squatérisation généralisée de terrains de cette compagnie a fait place au maïsiculture comme déjà
signalé auparavant et aux cultures non pérennes comme le curricuma. Le développement de ces
activités agricoles à revenus plus ou moins pérennes dans ces zones d’abandon de culture de
gingembre a contribué au délaissement de la culture de gingembre en faveur d’autres cultures plus
facile à cultiver.
Par exemple, le curricuma et le gingembre sont deux plantes de même espèce, de même lieu de
départ qui est probablement à Anivorano, mais l’organisation de la production a séduit les paysans.
La filière curricuma est plus organisée et la culture est plus sûre en terme de rentabilité, et de
sécurité : le vol est peu possible, le rendement est assuré, cette plante reconnu non exigeante résiste
au changement climatique. En plus, la demande n’est pas saturée, le produit est vendu à semi-
transformé donc bien sécurisé au vol.
Ajoutons que les autres communes qui ont abandonné la culture de gingembre sont frappées par le
système d’irréversibilité de cette culture.
48

c. Le cycle irréversible de l’abandon de la culture du gingembre


Une fois que le produit gingembre est abandonné dans une commune donnée, il sera difficile de
reprendre cette culture sans une adoption commune et organisée moyennant de la vulgarisation
soutenue. Cultiver du gingembre de façon isolée n’est pas en sécurité sur le fait que le gingembre
avec ce prix actuel fera toujours l’objet de vol parce qu’il est vendu à l’état brut dans n’importe quel
marché. Ce qui n’est pas le cas par exemple avec le curricuma : ce produit est vendu à l’état brut ou
semi-transformé dans le village même. On ne peut pas le vendre à l’état brut au marché. Le contrôle
de vol est donc plus facile parce que la vente est organisée. En plus, à la différence de gingembre,
cette culture est cultivée pas loin des habitats, souvent autour de la cour, les habitants connaissent à
peu près qui en possèdent.

3.1.1.3. Les facteurs influant la localisation de la culture de


gingembre

La localisation de la culture de gingembre vient entre autres des comportements spécifiques de ses
principaux acteurs dont les producteurs, les collecteurs et les grossistes.

a. La quasi-spécialisation des migrants Sud-est à la culture de gingembre


Au niveau des producteurs, la cause principale de la localisation de cette culture de gingembre vient
de l’intérêt particulier des migrants sud-est à ce produit. Après la quasi-disparition des semences par
l’effet de la chute du prix généralisée, comme les producteurs sont essentiellement des migrants, ils
ont cherché toujours de semences un peu partout et entre eux pour reprendre cette culture du fait
qu’ils n’ont plus le choix que de cultiver ce produit comme activité de revenu.
Ces migrants sud-est aiment s’implanter dans des zones où l’accès à la terre est facile, dans les
zones où les forêts sont encore denses pour adopter le système de droit de première hache. En effet,
ils privilégient deux activités agricoles, le tavy pour cultiver du riz pluvial et le gingembre pour le
revenu. Ils ont aussi l’habitude de faire de rotation du riz pluvial/gingembre. Et pour occuper plus
longtemps la terre acquise par le droit de hache, après le riz, ils ont cherché tous les moyens de faire
le gingembre pour approprier d’une autre façon leur terre, d’où la reprise de la culture de
gingembre.

b. Le monopole des collecteurs


Au niveau des collecteurs, depuis la dévalorisation de la culture, la filière devient l’objet des
monopoles des collecteurs depuis les centres de productions. On assiste à des différentes formes de
49

monopole des zones de production. Alors que les collecteurs des zones de l’abandon se préoccupent
du développement d’autres activités, les collecteurs des zones actuellement productrices renforcent
leurs liens sur les réseaux de transport ferroviaire de Madarail et sur les réseaux commerciaux
d’Anosibe.

i. La monopolisation des réseaux de transport ferroviaires


L’acquisition de « wagon-container » pour le transport des produits venant de la zone de chemin de
fer n’est pas réservée pour tout le monde. Comme il est difficile pour un collecteur de remplir un
container de 30 tonnes par semaine, les collecteurs s’unissent par de monopole. Ceux qui ne sont
pas dans leur groupe n’auront pas de part de chargement hebdomadaire. Cela a été le cas d’une
dame qui a fini par jeter tous ses produits collectés après avoir boudé par les collecteurs locaux sur
le chargement en wagon et qui a fini par vendre ses habillements pour acheter de ticket de train au
retour. Cette dame a fait monter le prix de gingembre à l’encontre des intérêts des collecteurs
locaux ; elle a sillonné les villages lointains en arborant des prix élevés mais les collecteurs l’ont
attendues au chargement par Madarail, c’était l’échec. Il est donc difficile pour d’autres collecteurs
d’y venir collecter. Le cas n’est pas signalé à Antongombato, d’ailleurs il est accessible par la RN2
où tout le monde peut aller y collecter des produits.

ii. La monopolisation des réseaux commerciaux face aux monopsones des grossistes
Le monopsone, par sa définition plusieurs offreurs et quelques demandeurs sur le marché. Les
collecteurs de gingembre d’Andekaleka ou de Loharendava ont des privilèges exclusifs de vendre
leurs produits aux grossistes d’Anosibe que les autres n’ont pas l’accès. C’est une sorte de liens
d’affaires informelles qui nouent les collecteurs avec les grossistes. Les demandes se font
aléatoirement. Souvent les collecteurs doivent attendre en moyenne deux semaines après la
livraison aux grossistes des villes pour être payés ; ceux qui peuvent s’adapter à cette circonstance
sont ceux qui auront des preneurs de produits de marchandises. Ces collecteurs s’adaptent à cette
circonstance, d’où cette sorte de liens d’affaires.

c. La déconnexion des collecteurs des zones d’abandon


Les quelques collecteurs des zones en abandon qui essaient de reprendre l’achat de gingembre sont
frappés de manque de tonnage, causant de désintérêt, qui résultent de manque de connexité aux
grossistes potentiels. Ce manque de tonnage a fini par l’abandon définitif de la collecte de produit
de gingembre. Les paysans ne peuvent pas s’isoler, mais ils sont dans l’obligation de suivre le
courant des activités de rente auxquels les acheteurs, les collecteurs de leur village se préoccupent.
Cette situation se répercute au choix de culture des paysans.
50

3.1.2. Complément d’analyse de l’état de la culture et de


la filière gingembre
3.1.2.1. Contraintes de production : des stratégies paysannes comme
une alternative

Les paysans ont adopté des stratégies pour faire face aux différentes contraintes sur leur système
d’exploitation.

a. L’utilisation du savoir local comme alternatives aux techniques

i. Savoir local
N’ayant pas été formé sur la technique de la culture de gingembre, des paysans ont mis en œuvre un
certain nombre des connaissances empiriques comme alternative pour diriger leur exploitation.
Concernant le domaine de l’écologie générale adaptée à la plante, des paysans savent
empiriquement que les besoins de la plante est l’alternance de la pluie et du soleil: pas trop de pluie,
pas trop de soleil. Des paysans sont allés plus loin en disant que plus les champs sont absents du
soleil durant toute l’après-midi, meilleure est la productivité reçue. Donc le gingembre a besoin plus
d’humidité. Sinon il faut adopter la culture « couverte », il s’agit d’épandre des feuilles végétales
spécifiques à travers de la parcelle de gingembre, les feuilles serviront aussi bien de l’ombrage de la
plante que des engrais ultérieurement. Néanmoins rares sont les paysans qui pratiquent cette
technique sur le fait que ceci présente de coûts de main d’œuvre supplémentaires. Sachant que
couvrir une parcelle en feuilles végétales pour un Hectare de superficie par exemple est coûteuse
sinon il demande beaucoup de temps de travail pour ceux qui n’utilisent que de mais d’œuvre
familiale.
Des paysans ont ajouté que le gingembre peut être cultivé à tout type de sol, de sol de couleur noir
ou rouge, sablée, il faut seulement que l’eau soit filtrée, d’où par exemple le choix de terrain en
pente. En outre, les plaines sont possibles à cette culture à condition qu’elles ne stagnent de l’eau
faute de quoi la canalisation d’évacuation d’eau est recommandée. Ces innovations méritent une
valorisation, car ceci explique la possibilité de ces paysans producteurs de comprendre sans
difficulté les techniques modernes.

ii. Les luttes naturelles aux insectes ravageurs et aux adventices.


L’année 2010 a été marquée par la sècheresse et la prolifération des insectes ravageurs et des
plantes adventices qui causent de pertes significatives au rendement. Ce phénomène serait dû à
51

l’effet du changement climatique. Aucune alternative n’a été prise par les paysans face à ces
phénomènes. Les paysans de la zone d’étude n’utilisent pas de fertilisation tant biologique que
chimique. Quelques paradoxes méritent d’être notés : la zone 1 (Andekaleka/Loharendava) ne
pratique pas de labour alors que la production de cette zone en terme de qualité ou de productivité
est importante, dû au fait que leur capacité de choisir les champs, leur manière de pratiquer la
jachère longue est notable dans la mesure où cette zone utilise des innovations pour s’adapter à la
situation. En ce qui concerne les luttes contre insectes, elles sont faites manuellement, rares sont
ceux qui font fuir les insectes par des procédés naturellement, aucuns sont ceux qui font des luttes
par des insecticides.

b. L’adoption de différentes caractéristiques des champs par l’essartage

i. Contraintes d’accès à la terre

L’acquisition des terres entre les deux groupes sociaux migrants et autochtones se diffère :
-le mode d’acquisition par héritage est dominé par les autochtones et les migrants tananariviens.
Nombreux de ces migrants tananariviens ont des parents ou grands-parents installés depuis plus de
vingtaines d’années dans cette zone et qui ont mis en valeur des terres pour les cultures pérennes
(Café, banane, arbres fruitiers divers). D’où cette acquisition par héritage. Les terrains acquis par
l’héritage sont essentiellement composés des rizières, des concessions des cultures pérennes.
-le droit de la première hache, tout le monde est concerné par ce type d’acquisition. Le droit de
hache est le terrain acquis essentiellement pas le défrichement des forêts naturelles ou secondaires
par le système de la terre appartient à ce qui la défriche en premier ou par la demande formelle avec
les responsables administratifs concernés.
-l’achat, l’emprunt ou location, les migrants sont plus concernés pas ce type d’acquisition et
essentiellement les migrants sud-est. Ces migrants sud-est sont contraints d’approprier des terrains
par achat, ils sont considérés par les autochtones comme étrangers, ce qui n’est pas le cas pour
d’autres migrants. Notons que cette situation est modérée à Andekaleka où les migrants sud-est ont
moins de problèmes d’intégration sur l’appropriation foncière par achat ou par appropriation libre
des terrains appartenant à l’Etat.
52

ii. Typologie des champs

Les champs se divisent en trois caractéristiques:

Figure 4 : Typologie des champs

0. Le village:
Où il y a l’habitat principal
1. Premier champ:
• Champs de cultures pérennes (café, banane, arbre
fruitiers...), champs des cultures de
l’autosubsistance (rizière,…)
• Champs de gingembre associé à d’autres cultures,
de petite taille (1er typologie)
• Sans habitat car il est situé à proximité du village
où il y a l’habitat principal.
2. Deuxième champs:
• Champs de gingembre sous des arbustes en
monoculture par la récupération de jachère
longue ou de savoka en friche, de taille assez
grande. Principal ou ancien champs. (2ème
typologie)
• Avec habitat individuel car localisé un peu plus
Source : auteur (2011) loin du village principal
3. Troisième champ :
Champs de gingembre en monoculture, de
grande taille, par le défrichement de la
forêt. Nouveau champs (3ème typologie)
• Avec habitat provisoire
iii. Fonctionnement du système

o Le village
Un véritable producteur de gingembre n’habite que rarement dans son village principal. A la
recherche des terres propices à cette culture, les paysans sont obligés de se camper dans un habitat
individuel auprès de leur champ.

o Les champs agricoles de gingembre


Les principaux champs de gingembre sont localisés loin de village. La distance moyenne des
champs par rapport au village est de 3,3 km à Andekaleka, 2,5 km à Lohariandava et 1,7 km à
Antongombato. Celle d’Antongombato qui est dans la zone de RN2 est spécifique, si la tendance
pour la zone de chemin de fer est d’écarter plus loin possible afin de sécuriser les cultures au vol,
53

eux c’est d’aller plus proche possible du village dû au fait qu’ils habitent dans une zone accessible,
donc à la merci des voleurs. Voici les fonctionnalités de ces champs selon leurs caractéristiques:
- Champs de gingembre associé à d’autres cultures, souvent de petite taille et ayant comme
fonction d’assurer les besoins quotidiens de la famille dont la récolte s’est faite plusieurs
fois la semaine et en petite quantité qui ne dépasse pas le 100 Kg.
- Champs de gingembre sous des arbustes en monoculture par la récupération de jachère
longue ou de savoka en friche, de taille assez grande. C’est le principal champ, où les
paysans installent un habitat individuel, ayant comme rôle d’assurer les revenus de base
pour l’épargne et pour l’investissement. La récolte suit les besoins décisifs du ménage, de
l’hebdomadaire à mensuel, en quantité importante de plus 100 kg.
- Champs de gingembre en monoculture, de grande taille, acquis par le défrichement de la
forêt ou par la récupération des champs de culture de riz sur brûlis récente. C’est une sorte
de gestion foncière et de la fertilité du sol, la paille du riz récolté sert de l’engrais pour le
gingembre, le terrain de riz est réoccupé pour son appropriation progressive. Donc c’est un
nouveau champ ayant comme fonctionnalité d’assurer les revenus de bases pour l’épargne et
pour l’investissement mais ce champ est à tendance à réserver par le système de
conservation sur le sol pour la campagne de l’année suivante. La récolte est par le système
de castration, ne récolter que les rhizomes qui s’apparaissent sur le sol.

iv. Aperçu écologique de l’utilisation de ce système


-Un système agraire à essartage
Ce qui motive les paysans à l’essartage est non seulement de trouver un moyen facile d’approprier
des terrains mais aussi de trouver des terres fertiles au minimum de travail ou au coût de main
d’œuvre moins coûteux. Souvent les paysans n’ont besoin aucun de main d’œuvre, mais la famille
peut assurer le défrichement et le brûlis. La culture sur la forêt n’implique moins de désherbage.
Mais rester dans une parcelle donnée nécessite de coûts de main d’œuvre complémentaires parce
que les adventices se prolifèrent par rapport à l’épuisement du sol.
Ce système a des impacts négatifs sur la couverture forestière du fait que les paysans continuent à
s’essaimer pour trouver de nouveau terrain, en même temps la pratique culturale par le système de
sur brûlis dégrade les biodiversités.

-La culture de gingembre et la déforestation par le Tavy : perception


La culture itinérante du riz sur le brûlis et celle de gingembre est identifiée comme les principales
causes de la dégradation de la forêt de la zone de la falaise-Est où il y a le district de Brickaville.
54

Perçu par les techniciens et par des paysans autochtones, cette culture dégrade le sol. C’est pourquoi
des autochtones sont indécis à cultiver cette plante réputée par ses effets nocifs laissés au sol.
Des mesures alternatives ont déjà été mise en œuvre depuis 2003 par des techniciens sur ce point, à
l’exemple des actions de LDI à Beforona-Marolafa sur des Tanety améliorés et cultures de rente
comme le gingembre en formant des vagues des paysans. Pour les paysans informés, leurs solutions
sont d’abandonner cette culture ou d’en réserver sur des terres inoccupées et jugées infertiles.
D’autant plus, beaucoup des paysans ont dit avoir des tabous sur la culture de gingembre.

D’après notre analyse de résilience (Cf. Annexe XI), cette culture provoque des dynamiques
écologiques. Si le produit gingembre se valorise en termes de prix, des paysans vont abandonner
certaines spéculations mais ils se spécialiseront aux cultures de gingembre. Cela va provoquer une
augmentation des pressions sur les forêts étant donné que le gingembre cultivé sur les forêts
défrichées pour la première année est révélé de bonne qualité, en outre la surface occupée va
également augmenter. Toujours selon l’analyse de résilience, si le produit gingembre se valorise en
termes de prix, cela pourrait provoquer un exode urbain vers les zones révélées productrices de
gingembre Des masses d’immigrants pourraient encore ajouter cette migration urbaine.

c. L’application d’une stratégie pour la vente

Mise à part le début de la période de récolte au mois de mai, la fréquence de vente de gingembre est
constatée plus intensive au moment où les paysans ont besoin plus d’argent à leur foyer, à savoir:
• Avant la fête de 26 juin,
• Avant la rentrée de septembre et tout au long de ce mois (période de plantation).
• Avant la fête de fin d’années le mois de décembre.
Comme on avait évoqué auparavant, certains producteurs, surtout ceux qui ont plus de tonnage,
pratiquent le système de conservation au sol pour faire face à la fluctuation de prix. Pour attendre
que le prix soit en hausse, les producteurs conservent leurs produits sur les champs : ne récolter que
si le besoin se présente au foyer. Si une année le prix chute, les paysans conservent leurs produits
sur les champs en attendant que le prix monte. La conservation de gingembre sur les champs peut
varier d’un an à trois ans, plus de cela le gingembre ne sera pas de bonne qualité, trop de fibre et
l’arôme diminue.
Ainsi, les champs de culture de gingembre sont une sorte de banque. Ajoutons par ailleurs que ce
système a pu sauver la commune d’Andekaleka de conserver de semences au moment de flambée
de prix où la majorité des zones de productions ont vendu jusqu’à leur stock de semence.
55

d. Le renforcement des activités non-agricoles comme complément des revenus

Les activités non-agricoles commencent à prendre de place dans les zones de productions de
gingembre pour faire face aux contraintes liées à l’acquisition des semences et en vue de compléter
les revenus de la famille. Il s’agit de l’extraction de l’or. Dans la commune d’Andekaleka et la
commune de Lohariandava, des jeunes gens aux adultes ont commencé à quitter les champs
agricoles sinon à diminuer les temps de travail agricole au bénéfice de la recherche de l’or à travers
les fleuves ou les vallées. La majorité de ces gens sont ceux qui ne disposent pas assez de semence
et de terrains pour la culture.

3.1.2.2. Contraintes de la commercialisation et les stratégies des


acteurs

a. Concurrence sur les échanges du produit


Actuellement trois zones concurrencent les produits de gingembre de la zone d’étude. Il s’agit de la
commune de Beforona et la commune d’Anjiro (Région Alaotra Mangoro) et dernièrement le
district de Soavinandriana (Région Itasy). La destination principale des produits est unique : au
marché d’Anosibe de Tananarive.
En effet, la compétitivité de ces nouvelles zones de production tant sur la technique utilisée, la
qualité de production que la manutention sont menaçantes pour la zone d’étude.
Ces zones nouvelles sont des zones régulatrices des prix : comme leur récolte est un peu précoce
par rapport à la zone d’étude (mois d’avril, mois de mai), le prix chute au mois de mai jusqu’au
mois de juin et une partie de mois de juillet. A cause du facteur climatique, le gingembre de ces
zones ne résiste pas à la terre, ce qui fait leur faiblesse, obligeant les producteurs à procéder à une
sorte de récolte généralisée. De ce fait, leur récolte ne dure que trois mois environ. Les producteurs
de la zone d’étude (Andekaleka, Loharendava, excepté Antongombato) attendent cet instant avant
de procéder à une vente sérieuse. La récolte de ces zones et celle de la zone d’étude se fait donc en
dent de scie.

b. Stratégies des acteurs : entre monopsone des grossistes et monopole des collecteurs
La réorganisation de la filière gingembre implique le repositionnement des acteurs. Il convient donc
à analyser la situation de tous les acteurs pour voir les enjeux possibles avant de procéder à
l’élaboration du plan de développement de la filière.
56

i. Typologie des stratégies des acteurs

Les stratégies de chaque acteur ont été analysées selon leur milieu, leurs contraintes, leurs objectifs.
(Cf. annexe X). D’après notre analyse, les stratégies adoptées par les acteurs intervenant au sein de
la filière gingembre se diffèrent les unes aux autres. A première vue, tous les acteurs qui se situent
entre les producteurs et les consommateurs acquièrent des revenus importants selon leur milieu.
L’analyse montre la typologie simplifiée des stratégies des acteurs suivante :

o Les producteurs appliquent une stratégie de survie (parfois une stratégie de détresse lors
de la vente de stock réservé à la semence);
o Les sous-collecteurs (commissionnaires) adoptent une stratégie de survie et de
spéculations ;
o Les collecteurs locaux adoptent une stratégie d’adaptation aux demandes et aux crises en
acceptant de vente à crédit imposé par les grossistes monopsones;
o Les collecteurs externes, à l’exemple de ceux de Beforona qui viennent à Andekaleka,
appliquent une stratégie d’enrichissement en spéculant le prix ;
o Les Grossistes et les grossistes-détaillants des villes appliquent une stratégie
d’enrichissement ; Ces grossistes monopsones imposent le mode de paiement leur
convenant, souvent par crédit.

Ces stratégies reflètent le positionnement de chaque niveau d’acteurs face aux enjeux de la
commercialisation.

ii. La divergence possible des interactions des acteurs

Les actions priorisées par les producteurs sont centrées sur l’amélioration de production et de
productivité (distribution de semences, formation technique) et sur l’amélioration de niveau de
prix à la production (éviter l’instabilité de prix, accéder à l’information du prix). Celles-ci devront
ainsi être à la base du plan de développement alors que ces actions provoqueront des effets sur le
prix : l’augmentation de la production diminuera sûrement le prix, l’accès à l’information des
marchés ou de prix diminuera le monopole des collecteurs et des grossistes. Dans ce sens, l’intérêt
des acteurs se divergent par rapport à la situation actuelle.
La matrice de Mactor suivant peut décrypter cette divergence (Cf. Tableau 14).
57

Tableau 14: Matrice simplifié de Mactor des stratégies des acteurs


Activité des acteurs Objectifs acteurs

X (Producteur) Y (Collecteur) Z (Grossite/ détaillant)

-Produire beaucoup pour -Collecter beaucoup sans causer -Collecter beaucoup et vendre
de marges de plus de diminution de prix et pour beaucoup au prix cher
-Augmentation de prix avoir plus de marges -Garder la rareté du produit pour
garder une hausse de prix

X (Producteur) L’augmentation de La disponibilité des produits Par la loi de l’offre et de la


Produire beaucoup pour de production provoquera due à l’augmentation de demande l’abondance des
marges de plus la chute du prix au production au producteur produits provoque la chute du
producteur provoquerait la chute du prix à prix au consommateur
la livraison aux grossistes
(-) (-) (-)

Augmentation de prix au Augmentation des Diminution des produits Diminution des produits
producteur et des marges marges des manipulés, diminution des manipulés, diminution des
producteurs marges marges
(+) (-) (-)

Y (Collecteur) La reconversion du Augmentation de marges des Diminution de flux vers le


Reconversion en collecteur stimule la collecteurs grossiste (-)
transformateur de 1er demande de Rareté des produits donc cherté
niveau (huiles essentielles) production au des produits (+)
producteur
(+) (+) (-) (+) = 0 (neutre)

Z(Grossiste) La reconversion des La reconversion des grossistes La transformation ou


Reconversion en grossistes en en transformateur ou en l’exportation est un nouveau
transformateur de 1ère et de transformateur ou exportateur augmente le marché de plus au grossiste-
2ème niveau. exportateur stimulera marché au collecteur collecteur
Reconversion en exportateur la demande de
des huiles essentielles ou production au
des produits brut producteur
(+) (+) (+)

Résultat + + + (convergent) + + (moins divergent) + (divergent)

Source : Auteur (2011) (-) non favorable (+) favorable

La matrice a confirmé donc la possibilité des divergences des acteurs une fois que les souhaits des
producteurs seront satisfaits. Ce qui implique une coalisation des stratégies des acteurs avant
d’élaborer le plan de développement.

3.1.3. Complément d’analyse de la situation de la filière


pour l’élaboration du plan de développement

3.1.3.1. Analyse SWOT de la culture et de la filière gingembre

C’est un outil d’analyse valable pour l’étude de filière dans la mesure où il permet d’analyser son
environnement interne et externe. L’avantage avec la matrice SWOT, il permet de montrer da façon
visuelle les forces à entretenir et les faiblesses à combattre de la situation actuelle.
58

Tableau 15 : Matrice SWOT de l’analyse de l’environnement interne et externe de la culture et de la filière gingembre

FORCES FAIBLESSES

Si dans d’autres zones la culture du gingembre est nouvellement La zone d’étude présente certaines faiblesses sur les plans
adoptée, elle est par contre déjà implantée depuis longtemps et suivants:
déjà intégrée aux systèmes socio-économiques de ces zones -Sur le plan technique et écologique : faiblesse des rendements
productives de la zone d’étude. Le volume de production est à l’Hectare, les luttes aux insectes ravageurs sont encore faites
important et disponible tout au long de l’année. De ce fait, la manuellement, la non-utilisation de labour aux certaines zones,
situation suivante illustre les forces que représente la zone de ainsi que l’appauvrissement progressif du sol dû à sa
l’étude face à la culture du gingembre : surexploitation.
-l’existence des liens sociaux ou familiaux des acteurs au sein de -Sur le plan socio-économique: la prépondérance de la culture de
cette filière (producteur-producteur, producteur-collecteur, subsistance du riz et autres est manifeste au chronogramme des
collecteur-grossiste). activités.
-la qualité du gingembre de la zone d’Andekaleka est -Au niveau de la manutention : contraintes au moyen
renommée aux goûts et aux tailles du rhizome, pas d’utilisation d’évacuation des produits : (i) éloignement des villages
des engrais chimiques. producteurs par rapport au chef-lieu de la commune à l’exemple
-la disponibilité des terres cultivables d’Andekaleka (ii) éloignement des commune productrices par
-la capacité d’adaptation aux situations de la commercialisation rapport aux centres urbains (iii) la situation des transports qui
et aux changements climatiques par le système de repiquage en rend difficile la circulation des marchandises et des personnes,
deux temps décalé de deux semaines à un mois et par le par train ou par route.
changement de parcelle ou adoption d’une nouvelle parcelle par -Sur le plan commercial: l’instabilité ou volatilité du prix
chaque année. caractérisé par une chute inattendue, le problème d’accès à
l’information sur l’évolution de prix.
- Au niveau de l’organisation: pas d’organisation paysanne sur le
gingembre, pas de politique agricole claire sur le gingembre.
Ceci se resume à une filière marginalisée.

OPPORTUNITES MENACES

Les opportunités sont considérables dans la mesure où le marché Les menaces peuvent se résumer de manière suivante:
international de gingembre en brut ou transformé n’est pas -Sur le plan écologique: changement climatique caractérisé par
encore saturé. Le marché national n’est pas encore saturé la sècheresse, l’inondation, le développement des plantes
également car bon nombre des régions ne peuvent pas se adventices et l’attaque des insectes ravageurs.
ravitailler régulièrement en gingembre à l’exemple du SAVA. -Sur le plan technique: au lieu d’utiliser des engrais dans une
En outre, le gingembre de cette zone est reconnu par ses gouts, parcelle pour quelques années, les paysans adoptent de jachère
bien placé pour faire de l’huile essentielle. Le développement du longue pour mieux restituer la terre après sa mise en valeur de
secteur de la transformation en huiles essentielles va permettre à façon à la reprendre de 6 à 9 ans après.
la filière gingembre de trouver un nouveau souffle. Ce qui pourra -Sur le plan socio-économique et commerciale: (i) Abandon
entre autres diminuer les coûts liés à la manutention considéré progressif et involontaire de la culture de gingembre (à cause de
par les producteurs un des contraintes non négligeables la cherté des semences) au profit des activités non-agricoles
comme l’extraction de l’or. (ii) Compétitivité des autres zones
de production (Beforona et Anjiro/Moramanga,
Soavinandriana/Itasy) tant sur la technique utilisée, la qualité de
production et la manutention.
-Du point de vue commerce international: le prix malgache n’est
pas compétitif, trop cher.

3.1.3.2. Analyse de résilience de la culture et de la filière gingembre.

L’analyse de résilience est un outil d’analyse basé sur l’identification de la fragilité d’un socio-
écosystème par une ou plusieurs perturbations externes ou aléa. D’après notre analyse, la chute ou
la hausse du prix a été identifiée comme des perturbations externes pouvant déstabiliser la filière et
entrainer des modifications du système socio-économique des paysans. Ces impacts négatifs sont
caractérisés entre autres par l’augmentation de pression des ressources foncières et forestières. Les
détails de l’analyse sont dans l’Annexe XI (Analyse de Résilience).
59

3.1.3.3 La coalisation des acteurs

Auparavant on a parlé des rivalités qui existent dans l’interaction des acteurs face à la satisfaction
des actions souhaitées par les producteurs. On a montré que l’intérêt des acteurs est parfois
divergeant et convergeant face aux enjeux de la commercialisation.
La coalisation de ces acteurs est possible par des actions par niveau telle qu’il est montré par le
tableau 30 ci-après :

Tableau 16: Matrice simplifié de Mactor des coalitions des acteurs

Acteurs Mesures en faveur des producteurs


Condition de
Actions recommandées
l’équilibre
Augmentation de Augmentation du
la production prix

Grossiste (+) favorable (+) (favorable) Transformation des Incitation des grossistes à s’investir dans
produits l’exportation des produits transformés de
Exportation des gingembre ou bruts
produits

Collecteur (+) favorable (+) (favorable) Production des Formation des collecteurs aux traitements du
huiles essentielles et gingembre en huiles essentielles
vendre aux
exportateurs

Producteur (+) (favorable) (+) (favorable) Vendre au collecteur Amélioration des accès des producteurs aux
transformateur intrants (distribution des semences)
Formations techniques
Accès à l’information

Source : Auteur (2011)

Pour que les trois catégories des acteurs soient favorables aux mesures en faveur des producteurs à
insérer dans le plan de développement, il faut trouver des conditions d’équilibre suivies des actions
recommandées. Ainsi les actions recommandées par cette matrice doivent correspondre aux axes
stratégiques du plan de développement à élaborer. D’où son importance dans la recherche de
synergie entre les acteurs une fois le plan soit mise en œuvre.
60

3.2. Recommandations
3.2.1. Sur le secteur de production

Eu égard aux pratiques culturales et aux stratégies paysannes, le plan de développement et sa mise en
œuvre doit prioriser la formation technique couplée de gestion de l’environnement inspirée du savoir
local.
L’utilisation des savoirs locaux dans les pratiques culturales est le moyen pour les paysans d’éviter
les coûts dans l’exploitation pour augmenter les marges. Tant que l’utilisation des techniques
modernes n’a pas de marges spécifiques au producteur, l’évolution technique stagnera et les
pressions sur les ressources foncières augmentent dans la mesure où les paysans recherchent de
terres plus productives comme la forêt vierge et les savoka. Les paysans visent toujours de
rendement aux moindres coûts. Ils réduisent les coûts et les temps de travail par pratique de
technique sans labour.

3.2.2. Sur le domaine organisationnel et commercial

La redynamisation de la filière gingembre doit impliquer une organisation de l’amont par


l’amélioration des revenus des producteurs, par l’organisation de l’offre en agissant sur le prix.
Il faut structurer la première mise au marché. L’attention doit être accordée seulement à la gestion
de prix pour que le système de l’agriculture des paysans ne soit pas bouleversé par le lancement de
la filière. Dans le cas contraire, cela pourrait en résulter l’abandon d’autres spéculations. Ce qui
implique la mise en place d’une interprofession par la préparation et la gestion des campagnes, par
la promotion de la contractualisation.

-Veiller à la priorisation des stratégies et des solutions formulées par chaque commune.
La mise en œuvre du plan de développement pourrait demander de temps et engager des dépenses
conséquentes. Les paysans sont des gens impatients, de ce fait des actions prioritaires de moindre
coût par commune ont été élaborés avec eux si par hasard la recherche de financement posera de
problème. Ces actions sont détaillées dans l’annexe XII.

3.2.3. Les autres options pour développer cette culture et la filière

Deux options possibles opposées : veiller à l’augmentation ou la stabilisation de prix au


producteur et à la diminution de prix pour viser le marché extérieur.
Deux options qui semblent opposées sont ici présentées : le premier opte pour l’augmentation, du
moins la stabilisation du prix actuel au producteur, le deuxième roule pour une politique de
diminution de prix en vue de conquérir le marché.
61

-Veiller à l’augmentation sinon de stabilisation du prix au producteur

L’expérience a montré que la vulgarisation d’une culture donnée finira toujours par désorganiser la
filière. Ainsi, l’action future doit prioriser les recommandations des techniciens mais à la base de
celles des paysans. C'est-à-dire la vulgarisation des cultures de rente n’aura de sens s’il génère un
nouveau facteur diminuant le prix au producteur. Sinon il faudrait mettre en place des actions
ciblées des groupes lesquels puissent accepter les conditions techniques, financières et
organisationnelles. Déjà l’étude a fait l’identification des paysans pouvant devenir des paysans-
pilotes pour cette action dont l’ébauche de structuration a été réalisée pendant le terrain (Cf. Annexe
XII). Cela implique des distributions des semences et des formations des paysans semenciers au
sein d’une Organisation Paysanne dans les zones encore non productrices.

En outre, à part la non-disponibilité des semences, l’instabilité du prix se présente comme des
contraintes majeures de la culture de gingembre formulées par les paysans. Notre analyse de
résilience d’un socio-écosystème sur l’identification de la fragilité du système montre que la baisse
ou la montée du prix aura tous des effets négatifs sur la production, donc la filière en général, et
d’après cette analyse, cette instabilité de prix se présente comme des perturbations externes ou aléas
(Cf. Annexe XI). La baisse de prix finira par la disparition de la culture comme le cas des autres
communes qui ont abandonné cette culture actuellement (Fanasana, Razanaka, Anivorano) ; la
montée finira également par déstabiliser la filière ou la disparition de la culture, comme le cas de
certains paysans dans les communes productrices qui ont vendu leur semences. Ainsi, la stabilité du
prix couplée de l’augmentation de production serait la solution idoine recommandée pour cette
culture.

-Veiller à la diminution de prix au producteur pour viser le marché extérieur

Si cette culture ne fait pas actuellement l’objet d’investissements de la part des opérateurs
nationaux, ou internationaux, ce n’est pas dû au fait que le marché n’existe pas à l’étranger mais le
produit n’est pas compétitif tant sur le prix que sur la qualité. Etant donné que les opérateurs n’y
interviennent que s’ils trouvent des marges intéressantes pour leurs investissements, le prix de
gingembre brut actuel n’est pas compétitif selon les transformateurs et exportateurs, trop cher pour
être transformé ou exporté. Ce prix de gingembre avait chuté il y avait quelques années, donc la
montée de prix actuel ne vient pas de l’augmentation de consommation nationale ou de la
stimulation de l’exportation comme le cas dans d’autres pays mais il serait le résultat de la
diminution de volume de production nationale. Si l’on compare le prix de gingembre malgache avec
les pays étrangers, celui de Madagascar est plus cher, d’où le recul des opérateurs.
62

3.2.4. Proposition de plan développement

Il s’agit donc ici d’hiérarchiser les contraintes relevées de la filière après les différents diagnostics. La méthode utilisée est l’arbre des problèmes et des
solutions, analyse de SWOT de la filière, analyse de résilience de la culture et de la filière gingembre ainsi que l’analyse de Mactor des stratégies d’acteurs. Ce
plan de développement se diffère à la priorisation des mesures souhaitées par les paysans mais il a été monté selon un cadre technique.
Tableau 17 : Plan de développement de la filière gingembre
a. Sur le plan technique
Contraintes Echéances Acteurs
Axes stratégiques Objectifs attendus Résultats attendus Mesures possibles
filières CT MT LT Etat BF ONG Privé Paysan
Faible Augmentation de Inciter Intensification Lancement de la culture de X X X X X
investissements la production l’investissement gingembre
dans la dans la production
Financer les opérateurs
production de de gingembre
nationaux, régionaux et locaux
gingembre
à la transformation des X X X X
produits
Trop de Amélioration de la Inciter des paysans Accroître la superficie Former les paysans sur la
préoccupation à la productivité, à se spécialiser à la de culture de gestion des revenus de leurs X X X
culture du riz en rentabilité et la culture de gingembre. ménages
tant que culture qualité des gingembre (surtout Diminuer la pression
de subsistance produits ceux sans rizière) sur la forêt par la Former les paysans sur une
pratique de Tavy. nouvelle technique de X X X
gingembre
Pas d’accès au Accéder au crédit Augmenter l’espace Octroi de fonds par des X X X
crédit pour l’achat cultivée présentations des conditions
de semences et le techniques
paiement de la
main d’œuvre Implantation des Accomplissement de crédit X X X
agences de crédit selon les conditions
économiques sociales locales

Dominance de Formation et Améliorer les Augmentation des Renforcer la formation sur la


technique recherche techniques de superficies de culture fertilisation X
traditionnelle production de gingembre

Amélioration de Renforcer la formation sur le


rentabilité et qualité semi, sur le travail du sol, sur X X X
la rotation et l’association de
culture
Renforcer la formation sur la X X X
lutte contre les insectes
ravageurs de gingembre
63

b. Sur le plan organisationnel


Echéances Acteurs
Contraintes filières Axes stratégiques Objectifs attendus Résultats attendus Mesures possibles
CT MT LT Etat BF ONG Privé Paysans
Manque de Structuration des Structure des Structuration des Création des organisations
structuration des acteurs producteurs producteurs paysannes X X
producteurs, et
mauvaise
gouvernance de la Structures des Structurations des Accord de partenariat avec
filière collecteurs collecteurs les industriels ou bailleurs X X X X X
de Fonds

Améliorer la Mise en place de service


gouvernance et les d’appui à la filière
services gingembre

c. Sur le plan économique

Echéances Acteurs
Contraintes filières Axes stratégiques Objectifs attendus Résultats attendus Mesures possibles
CT MT LT Etat BF ONG Privé Paysans
Mettre en place des Implantation des unités Financer la création des X X X X X
Insuffisance d’unité unités de de transformation unités de transformation
de transformation de transformation
produits gingembre Faciliter la Augmentation des Organiser la X X
commercialisation quantités produites commercialisation au
Faible accès au niveau communal
marché Transformation et Contractualiser des X X X X X
commercialisation paysans avec des
collecteurs ou privés
Instabilité de prix Elaborer une politique Diminution de l’écart de Accès à l’information X X X
de prix prix au (producteur et économique
au marché) Centrale d’achat X X X

Enclavement, Accessibilité de la zone Financer les routes des X X X


mauvais états des zones ou villages
pistes productifs
64

Conclusion
La culture de gingembre est dominée par des groupes allochtones venant principalement du Sud-est
de Madagascar qui s’implantent depuis plusieurs années dans les zones de haute altitude de
Brickaville, Andekaleka, Loharendava et Antongombato (Ranomafana) et illustrant la localisation de
cette culture dans ces zones. Cette situation confirme par ailleurs les liens de cette culture à la
dégradation des ressources naturelles dans la mesure où ces migrants sud-est sont des communautés
en quête de terres et dans la mesure où le système d’exploitation pratiqué et la culture de gingembre
proprement dite laissent des effets néfastes sur le sol. Ainsi, à part les habitudes et les conditions
socio-économiques basées sur la culture de subsistance de riz, de maïs, de manioc et sur la culture de
rente à revenu pérenne recueillie à travers l’année comme les fruits et les maraîchères, les soucis des
paysans non-producteurs sont principalement la dégradation de leur capital foncier et la
méconnaissance de cette culture. La première hypothèse est donc confirmée. Les contraintes relevées
par les paysans producteurs sont liées aux techniques, aux achats des intrants et les contraintes liées à
la commercialisation. La technique n’a pas évolué à cause de la cherté des intrants tandis que les
innovations locales se développent. On a remarqué aussi à l’issue de l’étude, la fragilité de la filière
et la production de gingembre. La hausse ou la chute du prix a été présentée comme des enjeux
possibles qui désorganisent cette filière pouvant aboutir à sa disparition. La culture de gingembre et
le lancement de la filière amplifient la déforestation et la dégradation du sol. Ce plan de
développement vise justement à conjuguer les efforts déjà mis en œuvre sur l’environnement en
voulant enlever les doutes tels qu’écologiques des paysans et des techniciens, et les soucis tels que
financières des producteurs et d’autres acteurs de la filière gingembre. Sinon la deuxième hypothèse
est confirmé dans la mesure où dans les zones productrices, l’étude a montré que la filière gingembre
est vue porteuse pour les producteurs, autochtones ou migrants, mais les paysans expliquent que la
hausse inattendue des prix ces trois dernières années, après une longue période de chute ou de
délaissement, a obligé les paysans à vendre leurs semences de telle sorte que la surface cultivée ait
réduite actuellement. Puis la question liée à l’instabilité des marchés ont conduit les paysans à
prioriser leurs temps à la culture de l’autosubsistance. La troisième hypothèse disant que la filière
gingembre est désorganisée est également confirmée. En effet il serait envisageable de promouvoir la
culture de gingembre ailleurs si le marché se présente comme un facteur contournant le choix des
spéculations des paysans. Si les paysans s’intéressent actuellement aux cultures fruitières parce que
ces cultures sont récoltées à travers l’année. Donc la place du gingembre dans les spéculations des
autres zones, des autres paysans serait envisageable dans la mesure où le gingembre se récolte à
travers l’année comme les cultures appréciées par les paysans.
65

Bibliographie et webographie

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madagascar.com/huiles-essentielles/gingembre-bleu-antiage.html] (Page consulté du 10/06/10)
2. BORGET Marc, 1991, Les plantes tropicales à épices, Paris, Edition Maisonneuve et Larose, 182 p
3. COYETTE Etienne, 2004, Note problématique, étude-recherche sur la gestion territoriale des
ressources, Belgique, COTA asbl, 18 p
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de Madagascar, 92 p
5. FARNWORTH Cathy Rozel et al, 2001, « Une étude sur le bien-être des cultivateurs dans
l’agriculture biologique dans trois villages autour de Brickaville, Madagascar », 35p in
[http://cameroun-foret.com/fr/bibliotheque/10518] (page consulté le 11/06/10)
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7. HERMES Conseils, « Evaluation externe du programme BAMEX, Rapport Final », Avril 2008, 108 p
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9. Madagascar: Initiative Sur la Flambée de Prix Draft (ISFP) ver 2.1 du 15/10/08, République de
Madagascar, 127 p.
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DE LA REPUBLIQUE DE MADAGASCAR, Avril 2005, 62 p
11. Plan Régional de Développement (PRD) ATSINANANA, Mai 2005
12. RANDRIAMIHAJATINAMANANTSOA, 1995, Relance de l’exportation de gingembre à
Madagascar, mémoire de fin d’études, ESSA, Département Agro-management, Université
d’Antananarivo. 67 p.
13. RANAIVONJOANY Mahatsimbina, 2004, Place du gingembre dans le système de production de
Beforona, 86 p, mémoires des fins d’études, ESSA/Département Agriculture, Université
d’Antananarivo.
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Résultats des essais effectués dans la région de Beforona-Côte-Est, Projet BEMA, 304 p
15. RAHERIVELO Alfred et al, 2000, Analyse-diagnostic de la filière riz dans le Nord de Madagascar,
Rapport provisoire préparation de l’atelier, jeudi 27 avril 2000, FAO/UPDR (MAEP), 67 p
16. SIMON H, 1957, Models of man: social and rational; Mathématical essays on rational human
behavior in a social setting. New York : Wiley, 89 p
17. TALLEC F, BOCKEL L, 2005, l’approche filière : analyse fonctionnelle et identification des flux,
Rome, Italie, EASYPOL, Octobre 2005, 22 p
18. TERPEND Noëlle, KAYUMBA Joël, NTAGANDA Emmanuel, 2007, Diagnostic et élaboration du
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19. TREMBLAY Raymond Robert et PERRIER Yvan, 2006, Savoir plus: outils et méthodes de travail
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20. ZAFIMAHOVA Kemba Andréa. 2006, Contribution à la valorisation du gingembre de Beforona :
cas du Séchage. Mémoire de fin d’études, ESSA, Département Industries Agricoles et
Alimentaires, Université d’Antananarivo.
i

Annexe I : Généralités sur la Région Atsinanana et sur le district


de Brickaville.
Source : PRD Atsinanana (2005) et l’auteur (2011)

1. Localisation
Géographiquement, la Région Atsinanana est délimitée :
- Au Nord : Région d’Analanjirofo ;
- A l’Ouest : Région Alaotra Mangoro, Région Vakinankaratra et Région Amoron’i Mania ;
- Au Sud : Région Vatovavy Fitovinany ;
- A l’Est : Océan Indien

Carte 4: Localisation de la Région Atsinananana

Source : PRD Atsinanana (2005)


ii

Sa façade linéaire mesure approximativement 285 km avec une largeur moyenne de 75 km sur une superficie
de 22.382 km². Les 7 districts composant la Région Atsinanana sont, du Nord au Sud :
Toamasina I ; Toamasina II ; Brickaville ; Vatomandry ; Antanambao Manampontsy ; Mahanoro ;
Marolambo.
Quasiment situé au centre-Est de l'île malgache, la région Atsinanana se distante de 370 km environ
d’Antananarivo, la capitale.
Le tableau ci-dessous montre la disparité territoriale entre la superficie des districts et le nombre de
communes qui les composent.

Tableau 18 : Les nombres des communes de la Région Atsinanana


Districts Superficie (en km²) Nombre de communes
Tamatave I 28 1 138
Tamatave II 5 063 17 154
Brickaville 5 297 17 179
Vatomandry 2 732 19 173
Mahanoro 3 857 11 193
Marolambo 3 764 14 125
Tanambao Manampontsy 1 641 05 54
REGION 22 382 84 1 016
Source : Renseignements politico – administratifs des communes par SPAT – Décembre 2003

2. Milieu Physique
2.1.Climatologie

Carte 5: Carte climat

Source : PRD Atsinanana (2005)


iii

L’influence de l’alizé toute l’année est une des caractéristiques du littoral oriental, ce qui entretient des
températures modérées dont les moyennes se situent entre 18 à 28°C.

Carte 6: Carte precipitation

Source : PRD Atsinanana (2005)

Le climat de la Région est du type tropical chaud et humide avec une forte pluviométrie annuelle. La pluie
s’amoindrit au fur et à mesure que l’on avance vers l’intérieur.

Tableau 19 : Les climats de la Région Atsinanana

Zones Nature de climat Précipitation Température (°C) Altitude (m)


(mm)
Littoral Chaud, humide à >1800 >22 0-300
perhumide
Est et falaise Chaud, humide à >1600 >20 300-800
Ombrophile perhumide
Orientale Climat tropical >1200 >16-21 900-1200
tempéré
Source : Analyse diagnostic du littoral Est (ONE / SAGE)
iv

2.2. Ressources végétales et l’occupation du sol

La Région Atsinanana est réputée par l’importance plus en qualité qu’en quantité de ses forêts naturelles. En
effet, ces forets sont le bercail des espèces riches en endémicité mais qui commencent actuellement à
disparaître sous l’effet de défrichement et de surexploitation. Les formations végétales présentent une grande
diversité en fonction des conditions climatiques et pédologiques : les forêts naturelles, les forêts secondaires
ou Savoka, la végétation du littoral quelques lambeaux de Mangroves et les forêts artificielles ou plantation

Carte 7: Carte de l’occupation du sol

Source : PRD Atsinanana (2005)


v

Annexe II : Généralités sur le Gingembre


Source : L’auteur (2011), Randriamihajatinamanantsoa (1995). Zafimahova K (2006).
MAISTRE J (1964).

1. Historique du gingembre

Le gingembre, de son nom scientifique Zingiber officinale Roscoe, et de son malgache « sakamalaho,
sakay tany et sakarivo » est la cinquième épice la plus importante (après les poivres, le capsicum, les
graines d’épices, la cannelle et cassis) existait déjà depuis 3000 ans (Randriamihajatinamanantsoa, 1995).
Originaire de l’Inde et de Malaisie, « le premier Européen à l’avoir vue [le gingembre] paraît MARCO
POLO qui, entre 1280 et 1290, la rencontra en Chine et en Inde mais ne la décrivait pas. Les premières
descriptions du végétal ont été faites par Jean de MONTECORVINO, en 1292 et Nicolas CONTI
(MAISTRE J, 1964). Ensuite, il pourrait se rependre un peut partout en Europe, on connait que dès le
XIème siècle, il est bien connu en Angleterre. C’est au XIIIème siècle que les Arabes l’emportent en
Afrique orientale, et les Portugais en Afrique occidentale (Zafimahova K, 2006).
Son implantation à Madagascar est mal connue mais la culture existe depuis longtemps dans la côte-Est
pour une usage médicinale et autoconsommation, apportée par des paysans immigrants elle est arrivée vers
1960 dans la Commune rurale de Beforona, puis une nouvelle variété en provenance de la Réunion est
vulgarisée à partir de 1970 par les services agricoles (Zafimahova K, 2006).
Il est révélé que la culture de gingembre d’Andekaleka vient d’Anivorano-Est. La première version
recueillie à Maromitety (Andekaleka) a révélé que la culture de gingembre d’Andekaleka vient
d’Anivorano-Est emmené par un pasteur, celui-ci a par la suite commencé par la cultiver en jardin.
L’information s’est justifiée par l’intensification de la culture de Curcuma ou safran des Indes (Curcuma
domestica Val), ou en nom vernaculaire tamotamo, très développée actuellement sur cette zone.
La deuxième version recueillie à Fanasana a révélé le nom d’un certain Raphaël Botozandriny, un ex-
militaire français de 1945, devenu en 1960 employé du chemin de fer, originaire de Sakalivandana, village
de Mangabe, commune rurale de Fanasana. Cet individu aurait implanté cette culture à Anivorano avant
l’année 1970 dont les semences ont été emmenées d’Ambodifanto de Beforona où il a immigré auparavant.
Un certain Benja Laitoandro habitant d’Ambinanindrano (Andekaleka) l’a emmené ensuite à Andekaleka
vers les années 1970 et la production était déjà importante vers les années 1980.
Ces deux versions confirment que le départ de la culture du gingembre serait à Anivorano avant de se
déplacer actuellement dans les zones de haute altitude comme à Andekaleka.
On s’est intéressé surtout à la trajectoire de ce produit dans l’axe de chemin de fer pour voir son
déplacement et l’histoire de son appropriation. De toute façon, l’implantation de la culture de gingembre à
Antongombato l’axe RN2 aurait coïncidé à celle de Beforona vers les années 1970. « A partir des années
70, cette culture s'est rapidement propagée dans la région de Beforona avec la venue d'immigrants
Antesaka qui s'installaient dans les terroirs villageois à l'ouest (Marovoalavo). Ces immigrants ne se sont
vus accordés initialement que de faibles surfaces cultivables, mais ayant l'habitude de produire du
gingembre comme produit de rente, ils ont par conséquent étendu les surfaces sur les pentes en défrichant
des jachères de plus en plus jeunes » (Ranaivonjoany M, 2004).

2. Etude botanique

2-1- Dénomination
De son nom scientifique Zingiber officinale Roscoe, le gingembre, « c’est une des épices les plus
anciennement connues. Dès les temps les plus reculés elle était employée en Chine et dans l’Inde et le nom
de Zinginber, d’où est venu gingembre, serait, pense-t-on, dérivé du sanscrit « Sanjabil » qui donna
« Zanzabil » en arabe. Il appartient à la classe des Monocotylédones, à l’ordre des Scitaminées et à la
famille des Zingibéracées. Il comprend une quarantaine d’espèces toutes asiatiques » (MAISTRE J, 1964).
vi

2-2- Etude descriptive


Le Zingiber officinale Roscoe est une plante herbacée vivace, sa partie souterraine est constituée par un
rhizome couvert des feuilles écailleuses et pourvu à sa partie inférieure de racines adventives cylindriques.
Ce rhizome, rameux horizontalement, porte des tubercules palmés, charnus, plus tard fibreux. En coupe,
ces rhizomes présentent un épiderme, un sous-épiderme formé de quelques couches de cellules
généralement étirées dans le sens vertical et un suber épais disposé en séries radiées d’éléments inégaux.
Des rhizomes partent des rameaux aériens feuillis, généralement stériles de 0,60 m à 1,50 m de hauteur,
couverts par les gaines des feuilles. Sur ces rameaux s’insèrent les feuilles alternes, distiques. Les
inflorescences sont supportées par des scapes de 20 cm de hauteur, partant du rhizome. Ces hampes sont
dépourvus de feuilles mais garnies d’écailles engainantes, celle de la partie inférieure étant courtes et
imbriquées, les autres étant glabres, lâches et progressivement plus longues, jusqu’à mesurer 4 cm. Les
fleurs naissent à l’aisselle des bractées et apparaissent entre ces dernières, en général par une ou deux à la
fois. (MAISTRE J, 1964).

3. Ecologie

3-1-Exigences climatiques
Le gingembre demande un climat tropical ou subtropical où la température est élevée au moins une partie
de l’année, il exige également un grand ensoleillement, une pluviosité élevée. La plante prospère dans les
régions où la pluviométrie moyenne annuelle est supérieure à 2 m (MAISTRE J, 1964). En l’absence de
ces conditions pluviométrique exigées, on peut utiliser l’irrigation comme ce qu’on fait certains
producteurs d’une certaine région de l’Inde. Le gingembre ne demande pas un emplacement spécifique en
matière de topographie, on peut cultiver la plante tant dans les pentes montagneuses que dans les plaines si
les conditions climatiques sont remplies. On peut même parfois cultiver cette plante pendant une saison
sèche, “le gingembre s’accommode d’une saison sèche, qui provoque le repos végétative, pourvu que cette
période ne soit pas trop longue” (MAISTRE J, 1964).

3-2-Les types de sols convenables


Le gingembre prospère dans presque tout type de sol, il suffit seulement que ces sols soit assez léger, facile
à travailler. Le gingembre s’adapte aux sols d’origines volcaniques, aux sols de formation latéritique
provenant de la décomposition de gneiss, aux sols argilo-siliceux, aux sols argileux mais nécessitant un
drainage. Même pour les sols qui sont jugés pauvres ou très pauvres en éléments nutritifs mais ayant un
type de sols sains, le gingembre peut s’y accommoder. La plante craint seulement l’excès de l’humidité,
car les racines n’en supportent pas. C’est pourquoi les producteurs ont l’habitude de situer la culture sur
une pente des collines là où l’eau ne peut pas stagner.

4. La composition chimique

Eau………………………………………………………….…………………… 10,0
Matières azotées………………………………………………………………… 7,5
Matières grasses………………………………………………………………… 3,5
Huile essentielle………………………………………………………………… 2,0
Amidon…………………………………………………………………………. 54,0
Autres matières extractives non azotées ……………………………………….. 13,0
Cellulose………………………………………………………………………… 4,5
Cendres…………………………………………………………………………. 5,5
100,0
vii

5. Huile essentielle

L’huile essentielle de gingembre, de formule C15 H24 dénommé « zingibérène » ou de formule C15 H26 O
appelé « zingiberol », est contenue dans des glandes réparties dans tout le rhizome mais principalement
dans le parenchyme cortical externe. Pour l’extraire, on commence par hacher le gingembre juste avant de
le mettre dans les alambics, en ayant bien soin de repartir équitablement la charge, au besoin en utilisant
des claies intermédiaires. On fait ensuite agir de la vapeur directe et la distillation dure une vingtaine
d’heures. On retire ainsi de 1,5 à 3% d’huile essentielle, la moyenne était voisine de 2%. Les
caractéristiques de ce produit sont les suivantes :
Densité à 15°……………………………………………. 0,877 à 0,886
Pouvoir rotatoire………………………………..…….. --- 26° à ---50°
Indice de réfraction à 20°……………………………… 1,489 à 1,494
Indice d’acide………………………………………… Jusqu’à 2
Indice d’ester…………………………………………….. Jusqu’à 15
Indice d’ester après acétylation ………………………. 24 à 50
Solubilité………………………………………………… Soluble dans l’alcool à 90°

6. Fiche technique de base pour la production de gingembre (FAO/MAEP/PSDR)

ION DE RESSOURCES NATURELLES


viii

2.2- Fertilisation
-Apporter de l'engrais organique (fumier ou du compost) 10 -12t/ha au
moment de la préparation du sol ou au moment de culture
2.3- Préparation du matériel végétal
-Sélectionner les semences saines exemptes de nématodes.
-Découper le rhizome en 2 à 2,5 cm de longueur (20 à 25g) comportant
au moins 2 bourgeons
-Traiter dans du Mancozeb (0,3%) pendant 30 minutes
-Puis sécher de 3 à 4 heures
2.4- Plantation
-Faire des trous de 4 à 5 cm de profondeur et espacé de 15 à 25 cm
sur la ligne
Et les lignes sont espacées de 25 cm.
-15 cm x 15 cm ou 15 cm x 20 cm. pour les parcelles bien fertilisées
-1 ha nécessite 1500 -2500 kg de semences
2.5- Entretien
2.5.1- Paillage
-Couvrir avec de la paille sèche pour :
-Garder l'humidité du sol ;
-Apporter aussi de la matière organique
-Réduire la prolifération des mauvaises herbes
-Augmenter sa fertilité
2.5.2- Lutte contre les mauvaises herbes
-Enlever les mauvaises herbes manuellement au moins 2 à 3 fois

III. PROTECTION CONTRE LES MALADIES

3.1- Nématodes
-Qui pourrit les racines,
3.1.1- Lutte
-Traiter au Mancozeb (0,3%) et à l'oxychloride de cuivre (0,2%) les
semences
3.2- Insectes
3.2.1- Lutte
-En cas apparition de ces insectes, la parcelle est traitée par une
pulvérisation de
Malathion (0,1%).
IV. RECOLTE

4.1- Périodes
-5ème mois (mois de mai) : " Gingembre vert " , il n'a pas encore
atteint sa maturité.
-7ème mois : " conserve de gingembre " , sa saveur piquante est
encore douce et légère.
-8 à 10 mois : " Gingembre sec ", il est destiné pour la production
d'huile essentielle et d'oléorésine
-Plus de 10 mois : il a perdu sa qualité organoleptique et se
conserve mal
4.2- Mode opératoire
- Déterrer les rhizomes manuellement avec des outils simples comme la
bêche.
- Enlever la terre qui accompagne les rhizomes.
- Séparer les rhizomes des tiges.
- Transporter les rhizomes dans des caisses pour réduire le risque de
cassure ou de blessure.ION DE

V. TRAITEMENT DU GINGEMBRE

5.1- Nettoyage et lavage


-Nettoyer et laver les rhizomes avec beaucoup d'eau, juste après la
récolte
-Attention les rhizomes ne doivent pas être blessés ni cassés
5.2- Séchage
-Sécher rapidement dans une condition d'hygiène acceptable.
-On peut sécher à température ambiante ou au rayonnement solaire
5.3- Emballage et stockage
-Utiliser un emballage de sac en jute ou des sacs en jute tissé ou
des sacs en polypropylène tissé. Les gingembres secs sont
hygroscopiques
ix

IV. LA RECOLTE

Annexe III : Evolution de la demande internationale,


les principaux pays importateurs et l’évolution de volume
d’exportation de Madagascar

Source : Randriamihajatinamanantsoa (1995). Zafimahova K (2006).

Tableau 20: Evolution de la demande international (gingembre sec) et les principaux pays
importateurs 1987-1992 (en milliers de tonnes)

Pays 1987 1988 1989 1990 1991 1992


Importateurs
Japon 48,98 55,27 51,41 46,88 61,77 59,03
Hong Kong 1,12 0,76 0,80 1,20 12,90
Etats-Unis 4,87 4,66 5,42 7,15 8,15 8,39
Royaume-Uni 4,93 4,34 4,98 5,69 6,79 6,98
Singapour 3,45 2,63 2,57 2,84 2,84
Pays-Bas 1,37 1,26 2,76 1,64 1,95 2,74
Canada 1,43 1,66 1,90 2,00 2,25 2,54
Maroc 1,63 1,99 0,51 0,61 1,00 1,63
RFA 1,24 1,08 1,27 1,08 1,68 1,42
France 1,49 1,21 0,88 0,74 0,78 1,25
Source: Comtrade, UNSO/ITC data bas) (RANDRIAMIHAJATINAMANANTSOA, 1995).

Tableau 21: Evolution de volume d’exportation de Madagascar (2001-2006) (en KG)

Produits/année 2001 2002 2003 2004


Poivre 810 566 880 166 863 174 379 591
Piment 26 953 23 451 28 447 25 182
Vanille 917 729 932 443 742 241 226 018
Cannelle 356 682 427 393 339 318 179 321
Girofle 12 767 549 * 15 631 357 782 147
Gingembre 3 853 5 571 5 534 *
Source: ZAFIMAHOVA K. (2006)
x

Annexe IV : Cadre conceptuel, cadre logique de l’étude et


les fiches d’enquête

Source : L’auteur (2011)

Le concept de territoire donnant la territorialisation, le concept de diagnostic stratégique de filière, le


concept de filière et la notion de plan de développement sont les concepts auxquels est basée cette étude.
Ce qui mérite une clarification.

1. Clarification des concepts

1.1. Le concept de territoire et territorialisation

COYETTE E. (2004) propose la définition de « territoire » comme un espace géographique librement


reconnu comme commun par un groupe social. Il peut donc avoir un caractère administratif, ethnique,
écologique ou agricole, ou autre encore. Les ressources présentes sur ce territoire peuvent être utilisées ou
perçues diversement par les membres de la communauté territoriale. Par rapport au terroir considéré
comme lié à un village (ou à une facette morphopédologique parfois), le territoire est plus englobant mais
reste lié à l’idée d’appartenance, d’identité.
Le territoire, un des trois objets de l’agronome après la parcelle, l’agriculteur cultivant ses parcelles, est
une construction sociale des institutions, des acteurs individuels ayant des usagers, des attentes des
responsabilités différentes vis-à-vis de l’espace et qui sont obligés de s’organiser (support de cour de
RAKOTONDRAVELO Jean Chrysostome, ESSA Agromanagement, 2010).
Nous basons notre analyse sur les facteurs de la « territorialisation » de la culture de gingembre sur ce
concept de territoire. Il se peut que le terme de « territorialisation » est lourd de sens pour dire la
localisation de la culture de gingembre dans les zones de haute altitude, mais quand on parle de la culture
de gingembre dans les zones de basse altitude de Brickaville ou ailleurs, les gens parlent d’Andekaleka et
d’Antongombato, tous ces deux endroits sont non seulement situées dans la falaise betsimisaraka mais
également dominées par des groupes allochtones à majorité sud-est. Le dictionnaire MICRO ROBERT
définit le territoire comme une étendue de la surface terrestre sur laquelle vit un groupe humain. On dirait
que la culture de gingembre se territorialise. Elle a son territoire. Il s’agit d’une espace géographique à
caractère agricole et liée à une ethnie, à un groupe social bien déterminé vivant avec un groupe autochtone
se sentant dans une même appartenance. Cette territorialisation est liée à l’utilisation des ressources
présentes sur ce territoire sinon avec les acteurs qui utilisent ces ressources.
De ce fait, nous rejoignons SIMON H (1957) qui dit que l’étude de filière en générale n’est pas
uniquement économique, au sens strict du mot, ou comptable. Elle est aussi sociologique, géographique,
politique et technique.

1.2. Le concept de diagnostic stratégique de filière

Le concept de diagnostic stratégique s'oppose aux habituelles « descriptions » de la « situation actuelle ».


De telles descriptions sont certes nécessaires, mais elles ne sauraient tenir lieu de diagnostic, c'est à dire de
jugement porté sur cette situation. Le diagnostic sera dit stratégique s'il s'oriente déjà vers des propositions.
Le diagnostic stratégique consistera à faire une sélection des problèmes avec les individus qui sont chargés
de mettre en œuvre les solutions, ensuite à les expliquer et les hiérarchiser, puis à inventorier les solutions
envisageables. Il suit l’ordre suivant: (i) Exploiter l'analyse de la situation actuelle (ii) Faire l’inventaire et
xi

la hiérarchisation des problèmes à résoudre (iii) Envisager et proposer différentes solutions pour résoudre
ces problèmes (y compris des alternatives de solutions possibles pour un problème donné). (Etude filière
riz FAO-UPDR / Rapport régional région Nord/Min Agri/2000).
En outre, nous avons inspiré ce sujet de recherche à une étude antérieure portant le titre “diagnostic et
élaboration du plan de développement national de la filière blé de Rwanda (TERPEND Noëlle,
KAYUMBA Joël, NTAGANDA Emmanuel, 2007), où les démarches sont celles d’une analyse de filière
habituelle (analyse de production, des services, de commercialisation et du stockage et transformation)
mais ces auteurs ont terminé leurs œuvres par des suggestions des améliorations à apporter à la filière blé
ainsi qu’une proposition d’un plan de développement de la filière blé à partir de la base de concertation
qu’ils ont effectué avec tous les acteurs. En fait, ils ont fait un diagnostic stratégique de filière.
Le concept de diagnostic stratégique se diffère donc à l’analyse ou au diagnostic de filière mais il doit
aboutir à la proposition d’organisation, de solutions au travers des successions des opérations et des agents,
donc un plan de développement, d’où le choix de ce concept.

1.3. Le concept de filière

Selon TALLEC F, BOCKEL L (2005), la filière un mode de découpage et de représentation de l’appareil


productif, la formalisation d’un modèle simple d’explication de l’organisation des flux (de matière et
financiers) et des acteurs centrés sur les relations d’interdépendances et les modes de régulation. Plus
spécifiquement on appelle filière de production la succession des opérations et des agents qui, partant en
amont d’une matière première, aboutit en aval, après plusieurs stades de transformation/valorisation, à un
ou plusieurs produits finis au niveau du consommateur. Une filière est donc une suite
d’opérations/transformations, une suite d’agents et donc une suite de marché. Ceci implique des flux
physiques et leur contrepartie en valeur monétaire (effective ou valorisée).
L'étude ou l'analyse de filière permet la mise à plat d'une filière de production en définissant les
intervenants, les circuits, les flux de produits; en analysant la commercialisation, la transformation de ces
produits puis leur débouché pour la consommation ou l’exportation. Une fois mise à plat, la filière fait
l'objet d'un bilan financier par intervenant et au niveau global puis d'un bilan économique. Une telle étude
doit prendre en compte les aspects financiers, commerciaux, humains, politiques, législatifs, économiques
(RAHERIVELO Alfred et al, 2000)

1.4. La notion de plan de développement

Il n’y a pas une définition précise de la notion de plan de développement. Un plan de développement est un
document de synthèse permettant de valider une idée ou un projet, de définir les ressources nécessaires
pour que cette idée ou ce projet devienne réalité. Un plan de développement est un document qui doit
mener à une action, on doit retrouver dans son contenu l’ensemble des facteurs qui doivent contribuer aux
succès de cette action.

2. Cadre théorique retenue

Il s’agit de rassembler les concepts pour donner un ou des théories pouvant devenir une démarche pour
traiter le thème ou le problème de cette étude. D’après TREMBLAY Raymond Robert et PERRIER Yvan
(2006), toute théorie repose sur un assemblage cohérent de concepts qui sont propres au domaine.
Ainsi, nous avons pris une décision de reposer cette étude par deux approches théoriques. Il s’agit de
l’approche « territoire » des spéculations, et l’approche « diagnostic stratégique » d’une filière agricole. La
première approche qui est élaborée par nous-mêmes, permettrait d’analyser les facteurs de la
« territorialisation » de ces différentes spéculations dont la culture de gingembre. La deuxième approche
xii

selon cette théorie permet d’analyser la situation actuelle, de faire l’inventaire et la hiérarchisation des
problèmes à résoudre, et d’envisager et proposer différentes solutions pour résoudre ces problèmes (y
compris des alternatives de solutions possibles pour un problème donné).

3. Cadre opératoire

Les concepts et les théories font l’objet d’opérationnalisation en vue de la recherche. Ce “théorie
constituée” (TREMBLAY Raymond Robert et PERRIER Yvan (2006) va tracer les démarches
méthodologiques détaillées de l’étude. La méthode retenue part dans un premier temps par un diagnostic
de la filière et puis dans un deuxième temps elle se termine par une élaboration d’un plan de
développement de la filière. Si des concepts se rebondissent, ils feront toujours l’objet de clarification par
des études antérieures, ou par d’autres théories, d’autres concepts. Le cadre opératoire de l’étude a donné
les résultats suivants :

A. Diagnostic de filière gingembre


Analyser les facteurs de la « territorialisation » de la culture de gingembre pour faire la
description de la zone agro-écologique
• Délimiter géographiquement la culture étudiée.
• Analyser les facteurs de l’ancrage territorial du gingembre

Analyser l’état de la culture de gingembre à travers le district de Brickaville et analyser


la situation actuelle de la filière ('approche filière)
• Faire une analyse de la production
• Cartographier ou délimiter la filière par « une approche circuit commercial”
• Faire une analyse des coûts des agents des producteurs de gingembre (analyse comptable)
• Analyser la transformation et le stockage par une approche « système post-récolte
• Analyser la gouvernance et les services

B. Plan de développement de la filière gingembre


Proposer un plan de développement de la filière gingembre à partir de la base de
l’analyse diagnostic de contraintes et de potentialités de cette filière
• Faire une analyse SWOT (Forces-Faiblesses-Opportunités-Menaces)
• Faire une analyse de résilience
• Faire un Arbre des problèmes
• Faire un Arbre des solutions
• Proposition de plan de développement
xiii

4. Cadre logique de l’étude

Tableau 22: Cadre logique de l’étude

Objectif global Objectifs spécifiques Hypothèses Résultats attendus Méthodologie


Evaluer et valoriser la Analyser les facteurs de la Le niveau de production de gingembre à travers les communes La localisation de la -Synthèse
place de la culture de « territorialisation » de la productrices est influencé par l’existence des groupes sociaux culture de gingembre bibliographique
gingembre en vue de culture de gingembre pour allochtones (comme étant les principaux acteurs) ayant des dans les zones de haute - Enquête auprès des
promouvoir cette faire la description de la comportements plus ou moins spécifiques en faveur de la altitude de Brickaville paysans
filière dans le district zone agro-écologique culture de gingembre. sera analysée Synthèse
de Brickaville pour bibliographique
améliorer les revenus - Enquête auprès des
en milieu rural. paysans
Analyser l’état de la culture Des contraintes se présentent à tous les niveaux de La valorisation de la -Synthèse
de gingembre à travers le production, néanmoins la culture de gingembre est une culture de gingembre sera bibliographique
district de Brickaville et la activité porteuse pour les allochtones, pour quelques analysée en vue de son - Enquête auprès des
situation actuelle de la autochtones ayant pris le goût de la culture et pour d’autres organisation paysans
filière acteurs interagissant sur la filière. Synthèse
bibliographique
- Enquête auprès des
paysans
Proposer un plan de La filière gingembre est actuellement désorganisée, avec un Le développement de la -Revue
développement de la filière plan stratégique la culture de gingembre peut être lancée, culture de gingembre et bibliographique
gingembre à partir de la répandue à d’autres communes, malgré son adaptation à la de la filière sera évalué et - Enquête sur terrain
base de l’analyse diagnostic zone de haute altitude. adapté. auprès des paysans
de contraintes et de
potentialités de cette filière.
xiv

5. Les fiches d’enquête

A. Fiche d’enquête-producteur
N°/___________/Date /_________/Commune de /______________________________________________/
1-Identification du chef d’exploitation (CE)
-Nom de l’enquêté (producteur) /_________________/Sexe /_________/ Age /________________/
-Fokontany /______________________________________/Hameau /__________________________________/
-Nombre de personnes actives /_/Nombre d’enfants ailleurs/_/Font-ils du gingembre ou étudiant? /___/
-Niveau de l’instruction CE /_______/
-Autochtone /Migrant (Région d’origine.)/___/
-Si migrant, raison d’installation ou histoire agricole familiale s’il y a ?/_________/
2-Caractérisation des ressources d’exploitations
1-Identification des activités agricoles et des ressources
1-Pouvez-vous nous donner la classification globale des cultures de chez vous par ordre d’importance?
2-Selon vous, pourquoi ces cultures citées sont-elles dominantes ici chez vous?
3-Quels sont les cultures que vous pratiquez (dont gingembre) ? Superficie cultivé (en Ha)?
4-Pouvez-vous classifier par ordre de priorité pour vous ces différentes spéculations?
5-Pouvez-vous classifier par ordre d’importances pour vous en matière de revenus les différentes spéculations?
Revenus annuels estimés?
Cultures pratiqués Superficie Ordre de priorité Ordre d’importance au Revenus estimés
revenu

2- Identification d’autres activités sources de revenus


1-Avez-vous d’autres activités sources de revenus (non-agricoles et/ou activités d’élevages)?
Part de revenus ?

3-Contraintes et stratégies des exploitations agricoles


1-Mode d’acquisition des terres pour chaque spéculation (et typologie des champs)?
Terrains de cultures de Mode d’acquisition Superficie Distance du village

2- Pouvez-vous déterminer globalement la durée de temps que vous vous occupez pour chaque spéculation
durant une année?
3-Quels sont vos activités entre le mois de juillet et le mois de septembre (programmation)
4-Quels sont les principaux problèmes que vous rencontrez sur votre exploitation dont gingembre (par ordre
d’importance) ?
Culture Manque Main Matériel Semence Manque Conflit Déficit produits Principal
de d'œuvre agricole (chère, de foncier pluviométrique phytosanitaires/ contrainte
moyen (chère, (3) non terre (6) (7) engrais
financier non disponible) (5) (8)
(1) disponible) (4)
(2)

5- Quelles sont les solutions proposées?

4-Analyse technologique pour la culture de gingembre


1-Itinéraire technique appliqué
-Quelles techniques de productions adoptez-vous?
-Façon culturale: avec labour /_______/ sans labour /_______/
-Type de champs cultivés avant le gingembre?
Forêt /_______/Champs de riz de tanety/______/champs des cultures pérennes /______/
- Etapes de préparation avant le repiquage? Défrichement __/Labour /____/Emiettement/___/
-Repiquage au mois de /______________________/ Nombre d’entretien avant la récolte? /__________/
-Les rotations utilisées après le gingembre? Jachère /________/ culture de ________________________/
-Comment vous obtenez les semences? Achat /____/ depuis quelle année /____/Production /____/ autres
2-Niveau technique et équipement agricole
-Avez-vous suivi de formation technique sur le domaine de l’agriculture? /________ /
-Utilisez-vous des charrues ou matériels motorisés? /______/___________________________/
-Utilisez-vous des fertilisants: /________/type /__________/
-Faites-vous des luttes pour les maladies /________________________/
-Autres techniques ou connaissances empiriques /______________________/

5-Contraintes de la commercialisation et du transport du produit gingembre


1-Où et chez qui vous allez vendre vos produits?
2-Avez-vous des relations suivies avec les acheteurs?
3-La commercialisation est-elle par quota ou par contrat, vente libre ou autres (vente groupée)?
xv

4-Qui transporte vos produits et le coût?


5-Si ce n’est pas dans le village, quel est le coût de transport jusqu’à la livraison?
6- Quels sont les problèmes majeurs de la commercialisation
7-Quels sont les solutions adoptées?

6-Commercialisation et utilisation des ressources d’exploitations


1-Quand-est-ce que vous vendez vos produits de gingembre?
2-Que faites vous de l’argent obtenu?
a : besoins fondamentaux (alimentaire, santé) b : Habillement/cérémonie c : Dépenses scolaires
d : Investissement (achat matériel, achat intrants de production) e : Achat terrain (achat, location)
3-Est-ce qu’on peut savoir le montant des revenus tirés du gingembre et la place qu’il occupe dans les revenus
globaux?
4-Quel est la part estimé de la culture de gingembre sur votre revenu?

7-Accès au service et perspectives sur la culture de gingembre

1-Analyse de Contraintes d’accès aux services (crédit-appui-conseil-épargne)


1-Etes-vous affilié à une association ou organisation paysanne quelconque?) OUI /____/ NON /______/
2-Faites –vous de crédit pour votre exploitation? °NON/_____/ OUI /______/Avec qui? /______________/

2-Perspectives de l’enquêté sur la production de gingembre


1-Quels sont vos besoins si un projet va intervenir sur votre village pour vous aider à se lancer à ce produit?

Contraintes Manque de Matériel Semences Manque Manque de Produits Commerce


moyens agricole de terre niveau phytosanitaires/
financiers technique engrais

Besoins Financement Matériel Semences Terre Formation Produits Débouché


Crédit agricole technique phytosanitaires/ Contractualisation
engrais

Ordre
d’importance

2-Avez-vous de la possibilité d’augmenter votre surface sans l’aide d’autrui? /____________________/


3-Avec l’aide de tierce (ONG, privé, individu) /___________________________________/

8-Perspectives des paysans non-producteurs de gingembre


1-Pourquoi n’avez-vous pas cultivé de gingembre?
2-S’il y a des marchés de gingembre, êtes-vous prêts à le cultiver? OUI/NON/__/ Pourquoi?
3-Avez-vous des ressources foncières suffisantes pour cultiver ce produit? OUI NON
Si Oui, Combien d’Hectare /___________________________/
4-Combien de superficie pourriez-vous cultiver sans l’aide des autres
(Par exemple ONG, privé, individu,…) /______________________________/
5-Si vous n’en avez pas, êtes-vous disposer à louer chez les voisins ?

B. Fiche d’enquête-collecteur
N°/___________/Date /_________/Commune de /_____________________________________/
1-Identification du collecteur
-Nom de l’enquêté (producteur) /_________________/Sexe /_________/ Age /________________/
-Fokontany /____________________/Hameau /________________________________________/
-Nombre de personnes actives /____/Nombre d’enfants ailleurs ____/Font-ils du gingembre ou étudiant?
-Niveau de l’instruction du collecteur /________________/
-Autochtone /Migrant (Région d’origine.)/________/
-Si migrant, raison d’installation ou histoire agricole familiale s’il y a ?

2-Identification des activités agricoles de la commune du collecteur


1-Pouvez-vous nous donner la classification globale des cultures par ordre d’importance au niveau de votre
village (culture dominante)
Riz T Riz Ban Gingemb Curruc Café Pim Vanil Manioc Cocann Letch Letchi R Kola Autres

2-Donnez-nous la classification globale par ordre d’importance au niveau de la commune de l’enquêté (culture
dominante)
Riz T Riz Ban Gingemb Curruc Café Pim Vanil Manioc Cocann Letch Letchi R Kola Autres

3-Selon vous, pourquoi ces cultures citées sont-elles dominantes ici chez vous ? (historiques ou causes)
xvi

6-Pouvez-vous classifier par ordre d’importances pour les producteurs les différentes spéculations suivantes en
matière de génératrice de revenus?
-Classification par ordre d’importance sur la procuration des revenus
Riz T Riz Ban Gingemb Curruc Café Pim Vanil Manioc Cocann Letch Letchi R Kola Autres

3-Identification des contraintes liés à la commercialisation


1-Quels sont les produits que vous collectez ? Est-ce qu’on peut savoir le moment et la fréquence de la vente des
produits venant des paysans ?
2- Quelles sont les différentes formes d'achat que vous pratiquez ?
A crédit ? /__________/Par cash ? /____________/Par avance de paiement ?/__________________/
3-Avez-vous déjà contractualisé chez les producteurs un achat de leurs produits ? OUI NON
-Si OUI. Quels produits?
Riz T Riz Ban Gingemb Curruc Café Pim Vanil Manioc Cocann Letch Letchi R Kola Autres

4-Y avait-il des organismes qui vous l’ont déjà contractualisé des achats des produits auprès des producteurs?
5-Pour le gingembre, quand-est ce que vous achetez les produits chez les paysans ?La fréquence? Le tonnage?

4-Identification de la situation du transport et du stockage au niveau du village de la collecte


1-Par quel moyen transportez-vous les produits et le coût?
2-Avez-vous des pertes pendant le transport et / ou le stockage ? Oui ? Non ? % /_____________/
3-Donnez les coûts de gestion d'un stock de gingembre
Chargement/déchargement Location de l'espace Frais de gardiennage

5-Commercialisation et la livraison
1-Où allez-vous vendre vos produits ?
2- Pratiquez-vous de la vente groupée au sein d'une association? Oui ? Non ?
Si non pourquoi /________________/Si oui quels avantages retirez-vous ?/_____________________/
3- Quels sont vos problèmes majeurs de collecte ?
Transport (cher, non disponible) ? /___/ Stockage ? /__/Intermédiaires malhonnêtes ? /__/Autres (à préciser) ?
4-Quelles sont les périodes mortes sur le marché de gingembre ?.
5-Existe t-il des moments de l'année où le produit se vend mal ? Oui ? Non ?
Si oui quand et est-ce qu’on peut savoir la variation de prix.
6. Disposez-vous d'un magasin de stockage dans le marché ? Oui ? Non ?
Si oui, donnez-nous les coûts de gestion d'un stock de gingembre

Chargement/déchargement Location de l'espace Frais de gardiennage

6-Formation de prix
1-Quelles sont les différentes formes de vente que vous pratiquez ? A crédit? Par cash ? Par avance de paiement
2-Quels sont les facteurs déterminant à la fixation des prix que vous pratiquez ?
3-Qui vous renseigne sur la variation des prix ?
Vous même en allant aux marchés ? /_______________/Producteurs ? /__________/
Transporteurs ?/___________________/
Autres commerçants ? /___________/Vos clients ? /____________/Autre (à préciser) ?/___________________/
4-Etes-vous membre d'un groupe dans le marché ? Oui ? Non ?
Si oui, quel genre de relations entretenez-vous ? Entraide ? /__/Organisation du marché ?/__/
Autres à préciser ?/__/
5- Financement de la collecte
-Comment financez-vous votre activité ? Capital propre ? /_/Epargne ? /_/Recourt au crédit ?/_/
Autre (à préciser) ?/__/
- En cas de recours au crédit, indiquez les prêteurs. Amis ? Banque ? Autre (à préciser)/_____________/
6-Quels sont les principaux problèmes que vous rencontrez dans votre activité de commercialisation?
(Par ordre d'importance).
Difficultés de transport? /________/Taxe/impôts élevés ?/________/tonnage insuffisant ? /____________/

Clientèle insuffisante ? /_____/ Manque d'information ? /______/Manque d'organisation ?/________________/

Pertes (stockage et transport) ?/_____/ Faible capacité de stockage ?/______/Autre (à préciser) ?/__________/

7- D'après vous, quels sont ceux qui peuvent être améliorés ?/____________________________

8- Comment peut-on les résoudre d'après vous ?/______________________________/

9- Y a-t-il une réglementation en vigueur dans votre secteur d'activité ? Oui ? Non?
xvii

Annexe V : Site de l’étude

Tableau 23: Site de l’étude

Site de l’étude Villages et hameaux enquêtés Caractéristiques


par rapport au
gingembre
CR Antongom-bato et ses hameaux Producteur de
Ranomafana (Ankadiambo, Mahatsara) gingembre
CR Andekaleka, Ambinanindrano (et son Producteur de
Andekaleka hameau Avaza), Ampirarazana, gingembre
Maromitety, Ambodivoahangy,
Ambalatenina
CR Loharendava, Antsirakomby, Mahasoa, Producteur de
Loharendava Leokasina gingembre
CR Fanasana Gingembre:
Fanasana culture
abandonnée
CR Razanaka Razanaka Gingembre:
culture
abandonnée-
CR Anivorano Anivorano Gingembre:
culture
abandonnée-
CR Vohitranivona, Zahamihoroka, Gingembre:
Vohitranivona Mahatsara culture inconnue
Source : L’auteur (2011)
xviii

Annexe VI : Contraintes de la production

Tableau 24 : Contraintes principales hiérarchisées des activités agricoles


Financement des Achat Achat Manque de Manque de Manque des Problème relative à la
activités agricoles matériel semence terre technique engrais commercialisation des produits
agricole cultivable produits (instabililité de prix)
phyto

Pourcentage 43,6% 3,8% 42,3% 2,6% 39,7% 15,4% 67,9%

Rang 2 6 3 7 4 5 1

Source : enquête (auteur, 2011)

Tableau 25 : Contraintes relevées de la production de gingembre en pourcentage


Contraintes Rang
Nd Premier Deuxième Troisième Quatrième
Manque des produits 47,4% 15,4% 34,6% 1,3% 1,3%
phytosanitaires
Manque de niveau technique 35,9% 39,7% 23,1% 1,3% 100,0%
Manque de terres 62,8% 2,6% 23,1% 7,7% 3,8%
Manque de semences 33,3% 42,3% 19,2% 2,6% 2,6%
Manque de matériels agricoles 38,5% 3,8% 47,4% 9,0% 1,3%
Manque financement 26,9% 43,6% 24,4% 5,1% ,0%
Source : enquête (auteur, 2011)

Annexe VII : Détails de relevé de prix annuel de gingembre


de la zone d’étude.
Source : L’auteur (2011)

Tableau 26 : relevé de prix annuel de gingembre


janv- févr- mars- avr- mai- mai- juin- juil- juil- juil-
2010 2010 2010 2010 2010 2010 2010 2010 2010 2010
Evolution de prix d'Andekaleka 1 620 1 550 1 040 1 100 940 900 800 625 1 000 1 200
Evolution de prix de Loharendava 1 500 1 400 1 000 1 000 800 800 700 500 900 1 000
Evolution de prix d'Antongombato 1 100 1 200
Prix de vente grossiste et détaillant d'Anosibe 2 000 2 000 1 500 1 500 1 400 1 300 1 200 1 100 1 800 2 000

août- sept- sept- oct- nov- déc- janv- févr- mars- avr- mai-
2010 2010 2010 2010 2010 2010 2011 2011 2011 2011 2011
Evolution de prix d'Andekaleka 1 400 1 800 2 000 2 000 2 200 2 200 1 500 1 800 1 800 1 800 1 200
Evolution de prix de Loharendava 1 300 1 700 1 900 1 900 2 100 2 100 1 400 1 700 1 700 1 700 1 100
Evolution de prix d'Antongombato 1 300 1 400 1 800 2 010 2 300 2 300 2 000 2 000 2 000 2 000 1 400
Prix de vente grossiste et détaillant d'Anosibe 2 200 2 600 3 000 3 000 3 000 3 000 2 700 2 600 2 600 2 600 2 000
Source : enquête (auteur, 2011)
xix

Annexe VIII : Détails de calcul de coûts et marges d’un


producteur et d’un collecteur
1. Détails de calcul de coût et marges d’un producteur de gingembre
Un producteur qui s’appelle Gégé Justin habitant d’Antongombato a révélé les détails de ses coûts et ses
marges de la campagne 2009 et qui fera l’objet de référence pour voir les marges des producteurs.

Compte des agents pour 2Ha de superficie et 3 tonnes de semences.

Tableau 27 : Tableau d’investissement

Nature Prix unitaire Quantité Valeur


Pioche 7 000 10 70 000
Angady 4 000 10 40 000
Sacs 500 10 5 000
115 000

Tableau 28 : Tableau des amortissements

Nature Durée de vie/ans Valeur d'Origine Taux d'amortissement % Amortissement


Pioche 2 70 000 50% 35 000
Angady 2 40 000 50% 20 000
Sacs 2 5 000 50% 2 500
TOTAL 115 000 57 500

Tableau 29 : Tableau des Achats

Nature Quantité en KG Prix unitaire Montant en AR


Semences 3 000 1 600 4 800 000

Tableau 30: Tableau des Charges des exploitations

Nature Durée Quantité Prix unitaire Montant AR


Défrichement 2 semaines 10 pers 3 000 420 000
Labour 1 mois 10 pers 3 000 840 000
Emiettement 2 semaines 10 pers 3 000 420 000
Sarclobinage-1 2 semaines 10 pers 3 000 420 000
Sarclobinage-2 2 semaines 10 pers 3 000 420 000
Sarclobinage-3 2 semaines 10 pers 3 000 420 000
Mise à terre 4 jours 16 pers 3 000 192 000
Récolte 20 Tonnes 80 Jours 10 pers 3 000 2 400 000
Transport 20000 kg 30 600 000
Matériel 10 pers 11 500 115 000
TOTAL 6 247 000
xx

Les coûts des Agents (Charges)


CD = 6 247 000

Prix de vente

Nature Quantité en KG Prix unitaire Montant en AR


Gingembre 20 000 1 600 32 000 000

Les Marges Brutes


MB : Prix de vente – Prix d’Achet
: 32 000 000 – 4 800 000
MB : 27 200 000
Les Excédents Bruts
EB : Marges Brutes (MB) – Charges Directes (CD)
: 27 200 000 – 6 247 000
EB : 20 953 000

2. Détails de calcul de coût et marges d’un collecteur de gingembre.

Un collecteur qui s’appelle Tsong habitant d’Andekaleka, collecteur local, a révélé la totalité de ses collectes
pour l’Année 2010, mais n’a pas voulu dévoiler tous les charges. C’est pourquoi dans cet exemple, les coûts
et ses marges sont estimés

Tableau 31: Compte d’exploitation d’un collecteur pour un produit collectes d’un an de 102 Tonnes

RUBRIQUES Nombre Prix Unitaire en ariary Montant en ariary


Ventes
Gingembre(kg) 102 000 1 600 163 200 000
Sous-total : 163 200 000
Charges
Achat gingembre 102 000 1 200 122 400 000
Achat sac de 100 Kg 1 020 500 510 000
Transport Wagon 4 1 450 000 5 800 000
Transport/chargement- 34 25 000 850 000
déchargement
Sous-total : 129 560 000
Autres charges
Charge du personnel 2 1 080 000 2 160 000
Sous-total : 2 160 000
Résultat net d’impôt 131 720 000
Impôt(Ristournes) 102 000 50 5 100 000
Charges totales 136 820 000
Benefice : 26 380 000

Bénéfices pour une production annuelle de 102 000 kg de gingembre :

Bénéfice = Ventes - Charges Totales


Bénéfices = 163.200. 000 – 136. 820. 000
Bénéfices = 26.380.000
xxi

Annexe IX : Détails de calcul de volume annuel


de gingembre de la zone d’étude.

Chargement en wagon 1 wagon de 30 tonnes par semaines 20 tonne de banane


15 tonne de gingembre ou
10 tonnes de gingembre
Chargement en petit colis 2 tonnes de gingembre en Garaba par 1 tonne descend vers Tamatave et vers SAVA
semaine 1 tonne monte vers Moramanga pour aller à Tanà

Voici les détails

CR Andekaleka

Juillet à Octobre : 15 tonnes de gingembre par semaine


Juillet à Octobre : 4 mois x 4 semaines : 16 semaines x 15 = 240
Novembre à Janvier : 10 tonnes de gingembre par semaine
Novembre à Janvier : 3mois x 4 semaines : 12 semaines x10 = 120
Petit colis : 28 semaines x 1 = 28
Février à juin : 5 tonnes par semaine
Février à juin : 5 mois x 4semaines : 20 semaines x 5 = 100
Petits colis : 20 semaines x1= 20
TOTAL : 508 tonnes par an

CR Loharendava

Juillet à Octobre : 5 tonnes de gingembre par semaine


Juillet à Octobre : 4mois x 4 semaines : 16 semaines x 5 = 80 tonnes
Novembre à Janvier : 3 tonnes de gingembre par semaine
Novembre à Janvier : 3mois x 4 semaines : 12 semaines x3 = 36 tonnes
Petit colis : 28 semaines x 1= 28 tonnes
Février à juin : 1 tonne par semaine
Février à juin : 5 mois x 4semaines : 20 semaines x1= 20 tonnes
Petits colis : 20 semaines x1= 20 tonnes
TOTAL : 184 tonnes par an

Fokontany d’Antongombato (CR Ranomafana)

Les principaux producteurs pris dans l’échantillonnage ont leur part de production de 58 tonnes par an. Etant
donné que les petits producteurs ne sont pas tous recensé, pour estimer leur part on a doublé ce production.
58 tonnes x 2 = 116 tonnes par an
Antongombato = 116 tonnes par an
TOTAL : 116 tonnes

TOTAL GENERAL : 508 tonnes + 184 tonnes + 116 tonnes = 808 tonnes

TOTAL PRODUCTION ANNUELLE DE GINGEMBRE DE LA ZONE D’ETUDE EST DE :


808 Tonnes
xxii

Annexe X : Typologie des acteurs et des stratégies, inventaires


des contraintes, des solutions et degré de priorisation.
Tableau 32: Typologie des acteurs

Typologie des acteurs Milieu Contraintes Objectifs Stratégie %

-Stratégie
Stratégie de survie
Producteur Zone enclavée (moins -Pas de moyen de conserver leurs Vendre ses produits pour acheter en -conserver sur le champ
informé) produits retour des produits de nécessité pour les produits
d’Andekaleka la famille, le foyer
-Miséreux -Stratégie de détresse
Vendre ses stocks de semnces
pendant la hausse inattendue de prix
ou lorsque les besoins pressent.

-Stratégie de survie 7,6%


Sous-collecteurs locaux Zone enclavée (plus -Pas de moyen financier pour la collecte Vendre à ses propres collaborateurs -Ce sont les itinérants
informé que les des produits spéculateurs
(commissionnaires)
producteurs)

-Stratégie d’adaptation aux 30,76%


Collecteurs locaux Zone enclavée (train une -Durée de collecte des produits est Ecouler rapidement les produits demandes ou aux crises
fois par semaine- moins longue même à des paiements échelonnés
informé)

-Stratégie
Collecteurs externes Zone non-enclavée (au -Manque de produit de qualité et en Profiter l’ignorance des collecteurs d’enrichissement
(de Beforona) bord de la RN2) quantité car il serait que la concurrence locaux en matière de réseaux -Ce sont des spéculateurs
est déjà rude chez eux
Plus informé au prix

Stratégie d’enrichissement 61,53%


Grossistes grossite- Habité en ville -plus La commercialisation est aléatoire Avoir de produit avec plus de marge
détaillants informé- connaît commerciale
l’évolution de prix

Stratégie d’enrichissement
Détaillants d’Analakely Habité en ville -plus La commercialisation est aléatoire et en Avoir de produit de qualité avec plus
informé- connaît goutte d’eau de marge
l’évolution de prix

Source : Auteur

Tableau 33 : Inventaires des contraintes, des solutions et degré de priorisation

Domaines Contraintes relevées Degré de sa gravité chez les Solutions formulées Degré de

paysans priorisation

Technique et exploitation Pas de semence 1 Distribution de semence 1

Mutualisation des intrants 1

Manque de savoir technique 4 Formation technique 2

Les activités liées aux entretiens des champs 3 Crédit agricole 4

Commercialisation Instabilité de prix 2 Commerce contractualisé 3

Collecteur profiteur 4 Commerce contractualisé 3

Habitudes d’utiliser des mains d’œuvres familiales 4 Crédit agricole 4

Moyen financier Achat des produits phytosanitaires 4 Crédit agricole 4

Achat de semence 1

Main d’œuvre 3
xxiii

Annexe XI : Analyse de résilience d’un socio-écosystème :


Cas de la culture de gingembre
Source : L’auteur (2011)
Application de méthodes d’analyse dispensée par Professeur Sigrid AUBERT à l’ESSA-
AGROMANAGEMENT de l’Université d’Antananarivo (2010).

1-A quelle question répond votre étude ?


Serait-il possible de promouvoir la production de gingembre dans le district de Brickaville sans
déjouer les efforts déployés sur conservation de l’environnement ?
2-Quelles sont le ou les principaux acteurs concernés ?
Les paysans des zones productrices du district de Brickaville, les collecteurs, les grossistes et les
détaillants des villes, ainsi que les industriels transformateurs et les exportateurs?
3-Quelles sont les ou les principales ressources naturelles concernées ?
Le sol, les espèces végétales, les espèces ligneux, les biodiversités des forêts et des savoka des
zones de haute altitude.
4-Pour chaque ou chacun des acteurs, quelles sont les différentes actions possibles sur la ou les
ressources, pour faire quoi ?

Acteurs Actions possibles


Producteurs -Formation, encadrement technique aux nouvelles modes
culturales préservant l’environnement
-Incitation sous forme d’appui financier, ou production
contractualisée
Collecteurs Pression sur l’achat des produits respectant les normes
(traçabilité,…) sous peine de rupture de contrat et de permis de
collecteurs.
Grossistes et détaillants Pression sur l’achat des produits respectant les normes
(traçabilité,…) sous peine d’une amende.
Industriels transformateurs Contrôle des normes requises depuis la production.
Exportateurs Contrôle des normes requises depuis la production.

Ces mesures demandent du contrôle, la contribution, de les appliquer.

5-Décrire une des dynamiques écologique concernant la ou les ressources naturelles


appréhendées ?
Si le produit gingembre se valorise en termes de prix, bon nombre de population abandonne
certaines spéculations mais ils vont se spécialiser aux cultures de gingembre. Cela provoquera
une augmentation des pressions sur les forêts étant donné que la productivité y est assurée.
6-Décrire une dynamique sociale concernant la ou les acteurs appréhendés ?
Le produit gingembre se valorise en termes de prix, cela pourrait provoquer un exode urbain
vers les zones révélées productrices de gingembre. Des masses d’immigrants pourraient ajouter
cette migration urbaine.
xxiv

7-Décrire une ou deux interactions entre les dynamiques social et écologique précédemment
décrite ?
Le prix de gingembre connaitra de la hausse qui amènera l’augmentation de la surface occupée,
c'est-à-dire augmentation des pressions sur les forêts. La baisse de prix pourrait augmenter
également la surface occupée pour vendre plus de produits possibles.
8-Traduire en service écosystèmique la ou les interactions précédemment décrites ?
La mise en place d’une nouvelle mode de culture répond aux normes commerciales
internationales pourraient remettre à plat les modes d’exploitations dégradant l’environnement.
Il faut former les paysans producteurs à suivre le nouveau système sinon le marché ne sera pas
là. Faire en sorte que la façon culturale conditionne la vente, l’endroit où l’on cultive, les
semences, les différents traitements pendant et après la récolte.
9-Identifier la fragilité du système à une ou plusieurs perturbations externes (aléa) ?
-La montée exorbitante du prix de gingembre au producteur pourra disparaître la culture étant
donné que les producteurs vont vendre ses stocks pour semences
-La baisse excessives du prix de gingembre au producteur pourra disparaître petit à petit la
culture étant donné que les producteurs vont abandonner la culture
-Les aléas climatiques comme le cyclone, les sècheresses décourageront les producteurs de
gingembre, déjà ils ont signalé les sècheresses sur la production de mois de 2011, l’année a
commencé mal.
-Développement des marchés nationaux sans respect des normes et de la traçabilité.
10-Exposer la vulnérabilité du socio-écosystème considéré compte tenu des aléas précédemment
identifiés
Certains paysans continuent à cultiver de manière traditionnelle en coulisses car des acheteurs
(collecteurs, grossistes, industriels, exportateurs) continuent à ramasser leurs produits. Etant
donné que le gingembre cultivé sur les forêts défrichées pour la première année sont révélées de
bonnes qualité, Car il se peut qu’ils
11-Identifier des perspectives d’adaptation du socio-système considéré compte tenu des aléas
précédemment identifiés
-Renforcement des capacités des acteurs sur le cadre de la conservation de l’environnement
-Renforcement des actions des agents forestiers ou agricoles sur le contrôle des exploitations des
producteurs
-Faire en sorte que cette culture n’est pas à vulgariser mais à développer suivant les normes
requis.
12-Identifier des indicateurs pertinents à renseigner pour suivre l’évolution du socio-écosystème
considéré
-Augmentation de surface des forêts ou sol dégradés par la culture de gingembre
-Diminution de culture de gingembre cultivé dans les zones sensibles de la forêt
-Disparition des petits producteurs
-Augmentation des gros producteurs professionnels qui s’installent pour le marché international
13- Exposer la résilience du socio-écosystème considéré
Avec ces mesures plus ou moins contraignant, peu à peu, des producteurs trouvent que la
culture de gingembre, bien que porteuse, n’est pas destiné à tout le monde, mais à ceux qui
peuvent suivre les conditions techniques exigées. Faire en sorte que les caractéristiques
prohibées actuellement de cette culture demeurent. Faire en sorte que la culture se déplace dans
les zones de basses altitudes, des zones moins sensibles.
xxv

Annexe XII : Ebauche de la création d’organisation paysanne


pour la culture de gingembre
Comme on a déjà évoqué auparavant, des failles sont constatées sur l’organisation de la filière tant au
niveau de la production qu’au niveau de la commercialisation.

1. Les organisations paysannes de district de Brickaville

Les organisations paysannes transcrites sur le registre de l’Administration des Associations au bureau du
district de Brickaville concernent les domaines suivants :

Tableau 34 : Les organisations paysannes inscrites dans le registre du District de Brickaville


Organisation Filière ou domaine
Agriculture Elevage
Association des producteurs (ou planteurs) de Riz Pêcheur
Maïs Pisciculteur
Manioc Apiculteur
Orange
Banane
Letchi
Association ou groupes des collecteurs de Letchi
Canne à sucre

2. Ebauche de la création d’une organisation paysanne pour la culture de gingembre

Comme il n’existe aucun nom d’une organisation (association ou coopérative) des producteurs ou des
collecteurs de gingembre d ans le district de Brickaville, il est entré dans le programme de cette étude
d’organiser les acteurs au niveau de production comme paysans pilotes de cette culture.

2.1. Utilité des paysans Pilotes pour la culture de gingembre

L’utilité des paysans pilotes pour la culture de gingembre est bien nécessaire dans la promotion de
l’agriculture ou d’une filière agricole. Ces paysans-pilotes seront devenus un groupe de vulgarisation
communal, ou paysans-relais, pour mettre en œuvre à l’échelle de la commune le plan de production
agricole de cette culture, définir les besoins des paysans locaux, assurer un certain nombre de services,
principalement la distribution ou la revente des intrants agricoles aux paysans de la commune (semences,
engrais, ), mettre en place des modèles de démonstration. Ainsi lors de terrain, on a constitué chaque
commune un bureau provisoire doté de président et des membres.
xxvi

2.2. Le bureau provisoire constitué

Commune Président de l’association Membres de l’association Actions prioritaires


formulées
Andekaleka Soatombo Claudine -Bemananjara Philippe Formation technique en
-Ravelomanantsoa huile essentielle
Zafimbola Berthin
-Ysidore Orthomane

Commune Président de l’association Membres de l’association Actions prioritaires


formulées
Loharendava Patrice GABY -Felix Eloi Formation technique
-Bototalata Laintoandro
-Rakotonirina Jean Paul
-Fils Marcellin
-Razafindravelo Jeannine
-Nicomède

Commune Président Membres de l’association Actions prioritaires


formulées
Fanasana Randriamaniry Eric -Fernand Soza Formation technique
-Raminoarivelo Alphine Production de semence
-Rafaralahy Richard Marcel

Commune Président Membres de l’association Actions prioritaires


formulées
Razanaka Randrianasolo Andry Formation technique
Faramanitra Emilia Randrianasolo Emile Production de semence
Rakotondrasoa Justin

Commune Président Membres de l’association Actions prioritaires


formulée
Anivorano Rakotoarimanana Lévy -Razafimandimby Louis Dotation de semences
Gonzague Production de semences
-Razafintsaley Sagar
Artinot
-Randrianasolo Fanja
David

Commune Président Membres de l’association Actions prioritaires


formulées
Vohitranivona Marcellin -Djerma Dotation de semences
-Sahondra Production de semences
-Fideliste

Commune Président Membres de l’association Actions prioritaires


formulées
Ranomafana Gégé Justin -Sonina Dotation de semences
(Antongombato) -Velosohitra Production de semence
-Lava
-Rakotozafy Faly
xxvii

TABLE DES MATIERES


Remerciements…………………………………………………………………………..…………………. I
Résumé …………………………………………………………………………………………...………… II
Abstract …………………………………………………………………………………………..…………. II
Sommaire……………………………………………………………………………………………………. III
Liste des annexes ……………………………………………………………………………….…………… IV
Liste des tableaux……………………………………………………………………………….…………. IV
Liste des figures ………………………………………………………………………………….………… V
Liste des graphes …………………………………………………………………………………………… V
Lise des cartes…………………………………………………………………………………………..….. V
Liste des abréviations et des acronymes…………………………………………………………..…….… V
Glossaire……………………………………………………………………………………………………. VI
INTRODUCTION…………………………………………………………………………………………. 1
CHAPITRE 1: MATÉRIELS ET MÉTHODES………………………………………………………. 4
1.1. Justification du choix du thème……………………………………………………………………… 4
1.2. Matériels………………………………………………………………………………………..…… 5
1.2.1. Description de la zone……………………………………………………………………………… 5
1.2.2. Généralités sur le gingembre ………………………………………………………………………… 6
1.2.3. Revue de la littérature……………………………………………………………………………… 6
1.2.4. Cadre conceptuel de l’étude……………………………………………………………………..….. 7
1.3. Méthodes………………………………………………………………………………………….…. 7
1.3.1. Méthodes de démonstration commune aux hypothèses………………………………………… 7
1.3.1.1. Méthode exploratoire………………………………………………………………………..……. 7
1.3.1.2. Élaboration du questionnaire………………………………………………………………..…… 9
1.3.1.3. Test du questionnaire……………………………………………………………………..………. 9
1.3.1.4. Échantillonnage ………………………………………………………………………………… 9
1.3.1.5. Méthodes des collectes des données sur terrain ……………………………………………….…. 11
1.3.1.6. Méthode de traitement des données…………………………………………………………….… 12
1.3.2. Méthode formelle …………………………………………………………………………………. 12
1.3.2.1. Méthodes spécifiques de démonstration de l’Hypothèse 1……………………………………..… 12
1.3.2.2. Méthodes spécifiques de démonstration de l’Hypothèse 2………………………………………. 13
1.3.2.3. Méthodes spécifiques de démonstration de l’Hypothèse 3………………………………….…… 15
1.3.3. Les limites de la méthode utilisée ………………………………………………………………. 16
1.4. Les chronogrammes……………………………………………………………………………….. 17
2. RESULTATS……………………………………………………………………………………………. 18
2.1. Les facteurs de la territorialisation du gingembre………………………………………………… 18
2. 1.1. Cadre géographique de la culture étudiée………………………………………………………….. 18
2.1.1.1. La répartition spatiale des spéculations……………………………………………………………. 18
2.1.1.2. La connexité du gingembre avec les systèmes des cultures……………………………………….. 19
2.1.1.3. Les classements des différentes cultures du site de l’étude………………………………………… 20
2.1.2. Les facteurs de l’ancrage territorial du gingembre…………………………………………………… 21
2.1.2.1. Les ressources biologiques…………………………………………………………………………. 21
2.1.2.2. Le poids de l’histoire agraire de chaque commune………………………………………………… 22
2.1.2.3. La distribution géographique de la production de gingembre……………………………………… 23
2.1.2.3.1. Les zones de culture de gingembre……………………………………………………………….. 23
2. 2. L’état de la culture de gingembre……………………………….………………………………… 24
2.2.1. La production……………………………………………………………………………………….. 24
2.2.1.1. Cadre démographique des exploitants de gingembre …………………………………………….. 24
2.2.1.2. Cadre foncier………………………………………………………………………………………...27
2.2.1.3. Contraintes des exploitations………………………………………………………………………. 29
2.2.1.4. La technique de la culture de gingembre………………………………………………………..… 30
2.2.2. Cartographie de la filière par «une approche circuit commercial»………………………….….. 32
2.2.2.1. Le flux géographique du produit gingembre……………………………………………………….. 32
2.2.2.2. Graphe de filière et de relevé des prix……………………………………………………………… 34
2.2.2.3. Les fonctions, les marges et la formation de prix…………………………………………………... 35
2.2.3. Les marges des producteurs et collecteurs de gingembre……………………………………….. 37
2.2.3.1. Part du revenu de gingembre à la famille productrice……………………………………………. 37
2.2.3.2. Exemple de coûts et marges d’un producteur d’Antongombato ………………………………….. 38
2.2.3.3. Exemple de coûts et marges théorique d’un collecteur d’Andekaleka…………………………….. 38
xxviii

2.2.4. La transformation et le stockage : le système post-récolte………………………………………...39


2.2.5.1. La technologie rudimentaire du stockage des produits …………………………………………….. 39
2.2.5.2. Le retard de la transformation……………………………………………………………………… 40
2.2.5.3. La cherté du prix du gingembre aux transformateurs et aux exportateurs………………………… 40
2.2.5. La gouvernance et les services……………………………………………………………………… 41
2.3. Elaboration du plan de développement de la filière gingembre…………………………………... 42
2.3.1. Arbre des problèmes…………………………………………………………………………………. 42
2.3.2. Arbres des solutions………………………………………………………………………………….. 43
3. DISCUSSIONS ET RECOMANDATIONS………………………………………………………….. 44
3.1. Discussions…………………………………………………………………………………………….. 44
3.1.1. Comprendre la territorialisation de la culture du gingembre…………………………………… 44
3.1.1.1. Les systèmes de culture de trois zones agro-écologiques: de l’unité à la spécificité progressive… 44
3.1.1.2. Les systèmes illustrant la logique de l’abandon de la culture du gingembre dans la zone d’abandon46
3.1.1.3. Les facteurs influant la localisation de la culture de gingembre…………………………………… 48
3.1.2. Complément d’analyse de l’état de la culture et de la filière gingembre……………………….. 50
3.1.2.1. Contraintes de production: des stratégies paysannes comme une alternative…………………… 50
3.1.2.2. Contraintes de la commercialisation et les stratégies des acteurs ………………………………… 55
3.1.3. Complément d’analyse de la situation de la filière pour l’élaboration du plan de développement57
3.1.3.1. Analyse SWOT de la culture et de la filière gingembre……………………………………………57
3.1.3.2. Analyse de résilience de la culture et de la filière gingembre…………………………………….. 58
3.1.3.3 La coalisation des acteurs………………………………………………………………………….. 59
3.2. Recommandations……………………………………………………………………………………. 60
3.2.1. Sur le secteur de production…………………………………………………………………………. 60
3.2.2. Sur le domaine organisationnel et commercial………………………………………………………. 60
3.2.3. Les autres options pour développer cette culture et la filière……………………………………….. 60
3.2.4. Proposition de plan développement…………………………………………………………………. 62
CONCLUSION……………………………………………………………………………………………… 64
BIBLIOGRAPHIE………………………………………………………………………………………….. 65
ANNEXES
TABLE DES MATIERES

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