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Février 2023
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« Les opinions exprimées dans ce travail sont propres à l’auteur et n’engagent ni l’Université
Protestante au Congo, ni la direction dudit travail ».
ii
EPIGRAPHE
« L'état d'esprit d'un homme qui prend une assurance sur la vie n'est pas tellement différent de
celui d'un homme qui signe son testament : les pensées de morts sont inévitables ».
IN MEMORIAM
A notre cher maitre, le Professeur MUSANGU LUKA Marcel, par qui nous fûmes initiés
pour la première fois dans la recherche scientifique en tant qu’étudiant durant la rédaction du
travail de fin de cycle de Graduat. Ce fut un réel plaisir de l’avoir assisté dans ses
enseignements.
Source de motivation et inspiration que le destin a arraché si tôt, tes œuvres restent à jamais
dans le souvenir de nos pensées. Que cette œuvre scientifique, traduise l’expression d’un
amour immense et inéluctable.
iv
DEDICACE
REMERCIEMENTS
Nous remercions avant tout le Dieu créateur pour la grâce du don de vie et d’avoir rendu
possible l’acheminement de notre cursus académique et la rédaction de ce travail.
Nos remerciements vont tout droit aussi, aux Professeurs Christian MABI LUKASA et
Wivine MABIKA KALANGA, pour leurs contributions et orientations, ainsi qu’à tous les
membres du corps scientifique et administratif de l’Université Protestante au Congo en
général et de la Faculté d’Administration des Affaires et Sciences Economiques en particulier,
pour nous avoir donné le meilleur d’eux-mêmes dans notre formation.
Nous disons un grand merci aux professionnels et techniciens des banques et assurance, pour
la documentation, les orientations, et les remarques très importantes, que nous avons mis en
pratique pour l’élaboration dudit travail. Nous citons, Divine LUBASA, Elie NSELE, Léontus
MAKANUNU, et Samuel CHIRIBAGULA.
Nous ne pouvons clore ces remerciements sans avoir une pensée pieuse à notre famille et à
tous nos amis et collègues qui nous ont soutenu d’une manière ou d’une autre dans la
réalisation de cette œuvre d’esprit.
vi
Et enfin, nos remerciements vont tout droit au pasteur Guy WENDO et le Prophète Josué
BONDO pour nous avoir soutenus dans leurs prières.
SIGLES ET ACRONYMES
RESUME
Cette étude vise à identifier les principaux covariants associés à la décision des chefs des
ménages à souscrire à l’assurance-vie à Kinshasa-Lingwala. Les données ont été recueillies à
partir d'une enquête par sondage auprès de 177 ménages sélectionnés aléatoirement. Des
outils statistiques univariés et bivariés ont été appliqués pour l'analyse de l'ensemble de
données. Le modèle Probit a été utilisé pour déterminer les principaux facteurs associés à la
décision des chefs des ménages à souscrire à l’assurance-vie.
Les résultats du modèle Probit révèlent que l'âge, le statut matrimonial, le niveau d’études, la
taille des ménages, la profession des chefs des ménages, le revenu mensuel, le nombre
d'activités génératrices de revenu, l'épargne monétaire, la possession d'un véhicule, le
bénéficiaire de l'héritage, les legs environnementaux, la religion, la mutuelle de santé, le
séjour à l'étranger, la confiance aux sociétés d’assurance, la connaissance de la libéralisation
du secteur d’assurance, la connaissance des contrats, les habitudes d'assurance, et la raison de
souscrire à l'assurance-vie (sécurité financière des proches, préparer sa retraite et constitution
d'un capital à long terme) sont les principaux déterminants de la décision des chefs des
ménages à souscrire à l'assurance-vie.
ABSTRACT
This study aims at identifying the main covariates associated with household head’s decision
to apply for life insurance using evidences from Kinshasa-Lingwala. Data were collected from
a sample survey of 177 households randomly selected. Univariate and bivariate statistical
tools were applied for the analysis of dataset. The Probit model was applied to determine the
main factors associated with household head’s decision to apply for life insurance.
The results of the probit model reveal that ahead age, marital status, household ahead
education , household size, main economic activity of household ahead, income, number of
income-generating activities, monetary savings, vehicle ownership, inheritance beneficiary,
environmental legacies, religion, mutual health insurance, living abroad, trust in insurance
companies, knowledge of the liberalization of the insurance sector, knowledge of contracts,
insurance habits and reasons for applying life insurance (financial security for relatives,
retirement and building up long-term capital) are the main determinants of household head’s
decision to apply for the life insurance.
INTRODUCTION
1. Mise en contexte
L'homme pouvant être atteint dans son patrimoine à l'occasion de certains sinistres ou dans sa
personne en cas d'accident ou de décès, recherche tout naturellement le moyen de supporter la
charge du dommage subi ou de la responsabilité encourue. Le besoin de sécurité est ressenti,
plus au moins par tout individu. Exposé aux conséquences de l'adversité, il ne peut assumer
seul le fardeau, aussi se tourne-t-il, en toute circonstance, vers la collectivité qui prend en
charge le dommage résultant pour lui d'une éventualité qu'il redoute. La notion d'assurance est
née de cette nécessité et est considérée pour cette raison comme application spéciale de
l'instinct d'association (Montpellier, T., 2021).
Le secteur de l’assurance étant un segment essentiel du système financier au même titre que
les banques et les marchés financiers, il propose des services d’intermédiation financière aux
entreprises et aux ménages. Ce secteur comporte deux activités : l’assurance-vie et l’assurance
non-vie (Gravelle, T., Grieder, T., & Lavoie, S., 2013). Jadis, l’assurance-vie était liée à la
notion de prévoyance. Il y a plus ou moins 40 ans, grâce à des aménagements fiscaux, elle est
essentiellement considérée comme une assurance « en cas de vie », c’est-à-dire une épargne
longue (Lamara, M. A., 2016).
Historiquement, l’assurance-vie était utilisée comme une protection contre les aléas de la vie.
Elle est devenue actuellement comme un produit protéiforme qui permet de répondre à de
multiples objectifs, à la différence de certains produits d’épargne spécialisés, tel que l’épargne
logement. Ces objectifs incluent : le besoin de conserver une épargne de précaution à moyen
terme contre les divers risques de la vie, la possibilité d’accumuler une réserve pour acquérir
un logement, l’épargne logement ayant perdu son attrait, et le souci de compléter sa pension
de retraite (Kabanyishi Mukuna, J. P., 2020).
Cette assurance est donc, la plus efficace protection que l'homme ait su mettre en place contre
les aléas de la vie. Extraordinaire invention, elle permet par sa souplesse de garantir les
engagements financiers, de protéger la famille et l'entreprise, et de transférer les patrimoines à
des tiers (Chabannes J.A. et Eymard G.N., 2004).
Dans cette optique, l’assurance est un moyen permettant de gérer les risques en vue de faire
face à leurs conséquences à cause de leur réalisation (Kinda, O., 2009). Comme la plupart des
marchés, l’assurance-vie est soumise aux règles de la concurrence : les assureurs et les
bancassureurs doivent perpétuellement rechercher des produits innovants pour répondre aux
exigences de leurs clients. Il est admis dans les théories économiques que l’existence de
risques importants peut être source de sérieuses perturbations du bien-être des ménages et
d’équilibre budgétaire de l’Etat, car ces risques ne permettent pas souvent l’optimisation des
ressources financières (Maichanou, A., 2014).
Avec 0,40% en 2021, la RDC est parmi les pays qui comptent un taux de pénétration des
assurances le plus faible en Afrique. Cette faible performance reste à relativiser. Sur le plan
numérique, elle est loin de constituer une menace, car cette couverture du marché congolais
représente un puissant potentiel. Le secteur des assurances congolais, bien que libéralisé, reste
à ce jour presqu’inexploité, mais elle continue de s’élargir en attirant les investisseurs tant
nationaux, qu’étrangers. En dépit du faible taux de revenu par habitant, ce qui intéresse avant
tout les opérateurs, c’est la taille du marché (90 millions d’habitants), la croissance du PIB
positive, et la diversité de la matière assurable (Arca, 2022).
Ce faible niveau de pénétration peut être expliqué par trois aspects : théorique, empirique, et
pratique. Du point de vue théorique, les modèles de comportement des consommateurs
présentent des limites telles que : (1) seule la communication influence le consommateur pour
Nicosia (1966), or malgré cela, le secteur d’assurance n’arrive pas à s’imposer en RDC ; (2) le
comportement d’achat dépend des aspects individuels et des aspects environnementaux,
d’après Engel, Kollatet, et Blackwell (1968) tout en ignorant les aspects sanitaires et
d’ouvertures ; (3) Howard et Seth (1969) stipulent que le processus de décision n’est fonction
que de l’aspect situationnel dans lequel se trouve le consommateur.
Dans la pratique, le faible taux de pénétration de la RDC s’explique aussi par la perte de
confiance dans le système des assurances, conséquences du mauvais traitement opéré par la
SONAS à ses clients lorsqu’elle détenait encore le monopole du secteur des assurances, car le
rôle d’un assureur consiste à indemniser les sinistres. D’autres aspects sont également relevés
tels que : l’évasion des primes d’assurance, la faible sensibilisation et la vulgarisation des
assurances, et la faible promotion d’assurance-vie. Or, après plus de 50 ans de monopole
sectoriel, il est difficile d’affirmer aujourd’hui que la SONAS est en mesure d’indemniser ses
clients correctement. Les congolais, comme les potentiels assurés ont eu le réflexe naturel de
se désassurer et/ou de s’orienter vers des assureurs étrangers.
[4]
La reforme actuelle du secteur des assurances en RDC, est justement une réponse à ce
problème. La concurrence pousse les assureurs à améliorer leurs services, et à offrir aux
assurés un panel de choix en fonction de leurs besoins. Le marché Congolais compte
actuellement 41 structures d’assurances et occupe la 14 ème place du classement des marchés
africains des assurances avec un taux de croissance de 36,27% (Arca, 2022). De l’avis
d’expert, les produits des assureurs doivent être conçus pour répondre aux besoins spécifiques
des clients majoritairement pauvres, et doivent être disponibles même dans les coins reculés
avec des tarifs abordables.
Pour garantir le bon fonctionnement du système, l’ARCA devra s’assurer que les assureurs
disposent de marge de solvabilité suffisante pour indemniser les sinistres. C’est à ce prix que
le capital confiance, totalement englouti par le système actuellement pris de vitesse, sera
progressivement reconstitué. Au fur et à mesure que les assurés seront effectivement
indemnisés, la population comprendra l’importance de s’assurer. Et, en gagnant la confiance
de la population, il ne restera plus qu’aux assureurs agrées d’exécuter leur politique
commerciale et marketing à travers ce vaste territoire.
En libéralisant le marché des assurances, pour mettre fin au monopole accordé à la SONAS,
l’Etat doit assumer ses responsabilités en ce qui concerne la régulation et le contrôle du
marché, ainsi que la discipline des opérateurs dans l’intérêt des assurés.
De ce qui précède, la présente étude revêt un intérêt impérieux à deux volets : premièrement,
elle permettra au secteur d’assurance en RDC, de saisir les causes qui contraignent les clients
face à la souscription à l’assurance-vie ; et deuxièmement, elle fournira des informations
nécessaires sur les facteurs susceptibles de booster la souscription dudit produit.
[5]
2. Problématique
Dans cette perspective, on voit apparaître des aspects originaux de la théorie de la demande
d'assurance. Cette théorie définit le produit avec difficultés comme ce fut le cas de la théorie
de l’offre d’assurance, soit comme un service, soit comme un titre contingent. Mais les
difficultés ne sont pas les mêmes car les points de vue de l'assureur et de l'assuré sont
distincts.
Jusqu'à ce que fleurissent les premières études sur la demande d'assurance, les études sur les
assurances reposaient sur l'offre d'assurance, car le marché de l'assurance proprement dit
n'était pas conçu. Aujourd'hui, ce marché a acquis une réalité théorique. L'assurance est l'objet
d'une vaste littérature économique à la fois théorique et empirique. Pour autant, le concept de
marché de l'assurance auquel la théorie est parvenue, est loin d'être exempté d'ambiguïtés et
de critiques.
Cette étude étant axée sur l’approche de la demande d’assurance-vie, plusieurs théories
largement développées sous d’autres cieux ont été identifiées et regroupées en quatre groupes
qui expliquent le comportement de la demande. Il s’agit des théories du comportement du
consommateur, des théories du comportement d’achat, des théories sur l’intention d’achat, et
des théories sur le comportement d’achat d’assurance.
[6]
Quant aux théories sur le comportement d’achat, la littérature renseigne l’existence de trois
principaux modèles. Il s’agit premièrement du modèle de Francesco M. Nicosia, (1966) qui
explique la prise de décision du consommateur pendant qu’un nouveau produit est lancé.
Seule la communication influence le choix du consommateur. Deuxièmement, le modèle
d’Engel, J. F., Kollat, D. T., & Blackwell, R. D., (1968) qui explique les différences de
comportement de la demande du consommateur par les facteurs individuels et
environnementaux. Troisièmement, le modèle d’Howard, J. A., & Sheth, J. N., (1969) qui
propose trois niveaux de réponses comportementales (cognitif, affectif, et conatif) pour
renforcer l’attitude du consommateur dans le choix des marques. Le processus de décision
d’achat se diffère suivant la situation d’achat dans laquelle se trouvera le consommateur.
En ce qui concerne les théories sur l’intention d’achat, trois théories ont été identifiées. Il
s’agit premièrement de la théorie d’action raisonnée de Belief, F. M. et Ajzen, I., M., (1975)
qui suppose que le comportement du consommateur est totalement sous son contrôle, s'attache
à ses croyances concernant les résultats ou conséquences du choix, et ses attitudes vis-à-vis
des normes subjectives. Deuxièmement, la théorie des comportements interpersonnels de
Triandis, H. C., (1979) qui prend en compte les facteurs affectifs (habitudes et conditions
facilitatrices) afin d’expliquer les intentions comportementales. Troisièmement, Fishbein, M.,
et al., (1980) présentent la théorie du comportement planifié qui n’est rien d’autre qu’une
extension de la théorie de l’action raisonnée avec objectif de remédier à ses insuffisances.
Cependant, les théories sur le comportement d’achat d’assurance, reposent essentiellement sur
les théories de l’utilité espérée et sur la franchise optimale de Von Neumann, J., &
Morgenstern, O., (1947) qui découlent des postulats suivants : (1) Les consommateurs ont la
capacité d’évaluer de manière précise et complète la probabilité des risques qui les concernent
et les coûts correspondants ; (2) Les personnes averses au risque sont prêtes à payer plus que
la perte encourue pour s’assurer ; (3) Il existe enfin un point d’équilibre optimal du rapport
prix/montant assuré auquel les gens sont prêts à souscrire à un contrat d’assurance.
[7]
Les divergences constatées dans les différentes théories sur le comportement de la demande
évoquées ci-haut, nécessitent le passage en revue des études empiriques pour donner suite à ce
qui précède.
Les deux premières études sur la demande d’assurance, traitaient la demande individuelle
d'assurance-vie et la demande individuelle d'assurance de propriété. La première étude
s’inspire du modèle de cycle de vie en considérant la souscription d’un contrat d’assurance-
vie comme une épargne ; et la deuxième étude analyse la demande d’assurance dans l’optique
de protection de propriété intellectuelle ou matérielle contre les atteintes par des tiers
(recours), tout comme en cas d’allégations de violation des droits d’autrui (défense), car ces
derniers représentent un risque financier considérable (Mujinga Kapemba A. & Nkashama
Mukenge J.C., 2022).
Cette étude sera focalisée sur la première approche, celle de la demande d’assurance-vie
comme une épargne. En premier lieu, seront exploités plusieurs mesures et modèles
empiriques relatifs à la demande d’assurance-vie. Et en second lieu, seront présentés les
facteurs déterminants de la demande d’assurance-vie.
Une divergence est constatée dans la littérature empirique sur l’approche qui étudie la
demande d’assurance-vie. Premièrement, Yaari, M. E., (1965), Hakansson, N. H., (1969),
Fischer, S. (1973), Borch, K. H., (1977), Pissarides, C.A. (1980), Campbell, R. A., (1980), et
Campbell, Alan D., (1991) étudient la demande d'assurance-vie en cas de vie. Deuxièmement,
Karni, E., & Zilcha, I., (1986), Lewis, F.D., (1989), Bernheim, B. D., (1991), Pliska, S. R., &
Ye, J., (2007), Bruhn, K., & Steffensen, M., (2011), considèrent l’assurance-vie dans
l’hypothèse de l’incertitude liée à la durée de vie humaine, soit comme une forme d’épargne
en vue de la retraite, soit comme un legs en cas de décès de l’assuré.
Les dépenses de primes ont également été utilisées comme variable dépendante pour mesurer
la demande d’assurance-vie, à l’instar de : Mantis, B. G. and farmer, R.N., (1968), et
Showers, V. E., & Shotick, J. A., (1994). D’autres auteurs ont utilisé un montant en dollars de
l'assurance-vie individuelle totale y compris la durée, la vie entière et la dotation, la valeur
nette, et la richesse comme variable dépendante, à l’instar de : Duker, J. M., (1969),
Anderson, D. R., & Nevin, J. R., (1975), Burnett, J. J., & Palmer, B. A., (1984), Fitzgerald, J.,
(1987), et Hau, A., (2000).
[8]
En ce qui concerne les modèles empiriques, l’absence de convergence dans les études est
relevée. Yaari, M. E., (1965) utilisait un modèle à temps continu pour étudier le choix des
consommateurs et la demande d’assurance-vie dans le contexte de l’incertitude liée à la vie et
de l’hypothèse de maximisation de leur utilité espérée. Par contre, un modèle à temps discret
a été utilisé pour étudier les choix de la demande d’assurance-vie par Hakansson, N. H.,
(1969), Fischer, S., (1973), Bernheim, B. D., (1991), et Wang, H., (2010). Par ailleurs,
Milevsky, M. A., et Al., (2005) ont utilisés un modèle avec des salaires anticipés. Ils
considèrent les interactions existantes entre la demande d’assurance-vie, la demande d’autres
actifs financiers risqués, et le niveau optimal de consommation.
De nombreux chercheurs ont également utilisé des modèles de régression des moindres carrés
ordinaires (MCO) ou de régression tobit pour étudier les déterminants du montant des achats
d'assurance-vie, tels que Mantis, B. G. and farmer, R.N., (1968), Bernheim, B. D. (1991),
Browne, M. J., & Kim, K., (1993), et Showers, V. E., & Shotick, J. A., (1994). La procédure à
deux étapes de Heckman a été utilisée par Bernheim, B. D., (1991) et Mini Li (2008) pour
étudier deux comportements d'achat d'assurance-vie des ménages différents, à savoir : le type
d'assurance-vie souscrit et le montant.
Par ailleurs, une autre divergence est également constatée sur les facteurs déterminants de la
demande d’assurance-vie. Ces déterminants ont été regroupés en 4 principaux facteurs :
sociodémographiques, socio-psychologiques, socio-économiques, et socio-culturels et de
santé. S’agissant des facteurs sociodémographiques, les déterminants identifiés sont : l’âge, le
sexe, le niveau d’instruction, le statut matrimonial et la taille du ménage.
[9]
Dans le contexte Congolais, il existe très peu d’études empiriques dans le domaine. Les
quelques études existantes sont pour la plupart, soit descriptives, soit ayant traité la question
de la souscription à d’autres types des produits d’assurance. Il s’agit de Lokwa Iwaie P.,
(2011) qui a traité sur les défis du système des assurances et leur impact sur le secteur
financier en RDC ; Ridremont E., (2018) a traité sur l’analyse du choix d’inscription à une
micro-assurance santé transnationale par la diaspora congolaise de Belgique ; Matekya
Kapalay M., (2020) a traité sur la souscription des assurances incendie par les entreprises
commerciales à Lubumbashi ; Musatu Muanza R., (2020), son travail avait porté sur
l’impératif de la libéralisation du secteur des assurances au regard de l’adhésion de la RDC à
l’OHADA ; Bondjeka Belongo, Y., (2022) a analysé les déterminants de la demande
d’assurance automobile en RDC.
Il s’avère que les études sur les facteurs déterminants la souscription à l’assurance-vie
proprement dites restent marginales en RDC, à l’instar de l’étude de Mujinga Kapemba A. &
Nkashama Mukenge J.C., (2022). Cependant, Bijika Mukadi, C., (2022) a analysé les
déterminants de la souscription à l'assurance décès à Kinshasa.
Cette disparité des thématiques oriente les problèmes de cette recherche à la question
principale suivante : comment caractériser le comportement des ménages Kinois dans la
souscription à l’assurance-vie ? De manière spécifique, cette étude se propose de répondre à la
question de savoir : Quels sont les facteurs associés à la souscription d’assurance-vie des
ménages vivants à Kinshasa-Lingwala ?
[10]
Le cadre conceptuel utilisé dans cette étude repose sur l’extension du modèle de
comportement d’achat d’Howard et Sheth (1969). Selon ce modèle, la décision d’achat d’un
produit est fonction des caractéristiques dudit produit, de la publicité, de la compréhension, de
l’attention, de l’environnement, des caractéristiques propres des acheteurs, de l’information,
de la motivation, et des critères de choix. Ce modèle met donc en relation les stimuli (facteurs
pouvant déclencher la décision d’achat), la perception, et l’apprentissage du produit pour
donner des réponses selon la compréhension, l’attitude, l’intention, et les décisions d’achats.
Par ailleurs, cette étude propose une extension de ce modèle en ajoutant les facteurs
d’ouverture, les facteurs institutionnels et actifs du ménage, et ceux liés à la santé, qui peuvent
avoir de l’influence sur le comportement des ménages en matière de souscription à
l’assurance-vie.
Facteurs sociodémographiques
Sexe, âge, statut matrimonial, nuptialité,
niveau d’études, taille du ménage, et
personnes actives.
Facteurs d’ouverture
Séjour à l’étranger, confiance
assurance, connaissance Facteurs socio-culturels et
assurance, et libéralisation. de santé
Maladie chronique, origine
linguistique, mutuelle de
santé, mouvement social, et
Disposé à souscrire à religion.
l’assurance-vie
Cadre institutionnel et
actifs du ménage
Actifs, statut logement, Caractéristiques
héritage, problèmes legs, d’assurance-vie
legs, et environnemental. Connaissance contrat,
perception assurance-vie,
habitude d’assurance,
Facteurs économiques et financiers
Profession, activité du conjoint, préférence assurance, raison
revenu, nombre d’activités, épargne, de souscrire, garantie
investissement immobilier, préférence préférentielle, et type contrat.
placement, et crédit.
A partir de ce cadre conceptuel, cette étude se permet de vérifier les hypothèses théoriques
suivantes :
4. Méthodologie de la recherche
Le phénomène des comportements de souscription des ménages étant un fait social méconnu
dans le contexte Congolais, ce problème s’inscrit dans le cadre d’une recherche empirique de
vérification. Cette étude repose sur une approche hypothético-déductive basée sur le post-
positivisme comme posture épistémologique.
Les outils d’analyse statistique univariée et bivariée ont été utilisées pour analyser les données
primaires issues de l’enquête probabiliste à plusieurs degrés réalisée auprès des ménages de la
commune de Lingwala dans la Ville de Kinshasa.
L’enquête s’est déroulée durant le mois d’Avril 2022 avec un questionnaire administré en
face à face pour minimiser les biais liés au lieu et au moment de la collecte des données.
L’échantillon était constitué de 177 ménages à participation volontaire.
[12]
Pour ce faire, le présent travail s’articule autour de trois chapitres suivants : le premier
chapitre porte sur la revue de la littérature sur la demande d’assurance-vie. Le deuxième
présente le cadre contextuel et la méthodologie d’analyse. Le troisième enfin, fait l’objet de
présentation et discussion des résultats.
[13]
C
e premier chapitre consiste à poser les jalons théoriques servant d’ancrage à ce
travail. Il est divisé en deux parties : la première passe en revue les différentes
théories sur la demande ; et la deuxième passe en revue les études empiriques sur la
souscription à l’assurance-vie.
Cette première partie regroupe les différentes théories en cinq grandes théories portant sur le
comportement d’achat du consommateur face à un produit. Il s’agit des théories sur le
comportement du consommateur, théories sur le comportement d’achat, théories sur
l’intention d’achat, théories sur le comportement d’achat d’assurance, et la théorie d’agence
appliquée dans le domaine des assurances.
Etant donné que l’assurance-vie peut être considérée comme étant un bien que l’on se procure
en souscrivant à l’assurance, elle s’inscrit dans l’analyse du comportement du consommateur.
D’où la nécessité d’étayer en premier lieu cette théorie.
Les choix du consommateur qui le conduisent à émettre une demande sur un marché sont
déterminés par des préférences (gouts) supposées stables et connues de lui, des prix des biens
et de sa contrainte budgétaire (revenu). Il faut cependant préalablement établir une distinction
sémantique. Il arrive parfois, par abus ou par facilité de langage, que l’on confonde la
demande du consommateur d’un bien et la consommation de ce bien. Or, l’une ne se confond
pas avec l’autre. La consommation est une dépense effectivement réalisée, tandis que la
demande du consommateur reflète ses intentions d’achat (des quantités) correspondant à
chaque niveau de prix du bien (sachant qu’à un moment donné, à un endroit donné, il n’y aura
qu’un prix affiché pour le bien considéré). Le problème qui se pose alors est d’établir une
relation entre ses préférences et sa demande qui tiennent compte également des prix des biens
et de son revenu.
[14]
Les premiers auteurs marginalistes (Menger, Walras et Marshall) considéraient que l’on
pouvait mesurer l’utilité que retire le consommateur de la consommation d’une quantité
déterminée de biens. L’utilité était supposée quantifiable, c’est pourquoi on parlait d’utilité
cardinale.
La figure 2 indique que quatre facteurs clés sont susceptibles d’influencer le comportement du
consommateur ; à savoir : les facteurs socio-cultures, psycho-sociaux, personnels, et
psychologiques.
[15]
Influences externes
Le consommateur :
Choisir, acheter, consommer, et disposer.
Personnalité, Attitude et
Motivation Apprentissage Perception
styles de vie émotion
Influences internes
La figure 3 démontre que le choix du consommateur dépend des variables externes (la
situation, le produit, et la communication) et des variables internes (le moi, et les valeurs).
Elle entraine des comportements de certaines formes de recherche de produit, de traitement de
l’information et de prise de décision (Rothschild, M. L., 1984).
[16]
Tout individu, en tant que consommateur de biens et de services, est confronté à des choix à
effectuer parmi un ensemble de paniers de consommation qui lui sont offerts. La théorie
microéconomique classique, en supposant que les individus agissent de manière rationnelle et
qu'ils sont en mesure d'exprimer leurs préférences face à ces paniers de consommation, nous
suggère une méthode d'analyse pour traiter les problèmes de choix des individus.
S/C ∑ 𝑝𝑖 𝑥 𝑖 ≤ 𝑅
𝑖=1
Où :
𝑈(. ) : forme fonctionnelle de la fonction d’utilité
𝑝𝑖 : prix du 𝑖 è𝑚𝑒 bien de consommation
𝑥 𝑖 : quantité consommée du 𝑖 è𝑚𝑒 bien de consommation
𝑅 : revenu de l’individu
N : nombre de catégories de biens de consommation
En utilisant cette expression pour chaque bien et en substituant dans la fonction d'utilité
décrite : on obtient la fonction d'utilité indirecte pour chaque individu, représentant le niveau
d'utilité maximal pouvant être atteint, étant donné son niveau de revenu et la structure de prix
dans un conteste de modélisation et de simulation micro-économétrique, cette fonction sera
donc exprimée de la manière suivante :
Dans ce cadre, l’individu serait confronté à un choix entre deux ou plusieurs possibilités.
Ainsi, les alternatives étant mutuellement exclusives, la fonction d’utilité prendrait la forme
suivante :
𝑈 (𝑋, 𝑌, 𝑍) = max{𝑈 (𝑋, 0,0), 𝑈 (0, 𝑌, 0), 𝑈(0,0, 𝑍)}
Tel que mentionné précédemment, on peut voir que cette fonction est discontinue, rendant
impossible l'obtention des fonctions de demande marshallienne de chaque bien. Dans ce cas,
au lieu de traiter la fonction d'utilité comme étant une fonction cardinale à maximiser sous
contrainte, l'approche des modèles de choix discrets suggère de travailler avec une fonction
d'utilité ordinale, qui se limite à décrire le choix effectué par l'individu. Ainsi, nous utiliserons
les fonctions d'utilité qui sont associées à chaque alternative :
Dans cette approche, si l'agent est rationnel, Y sera l'alternative choisie si et seulement si :
Le point intéressant suggéré par cet auteur fut de cesser de considérer les biens de
consommation comme étant les objets directs de l'utilité. Il suggère plutôt de traiter les
propriétés et les caractéristiques des biens de consommation comme étant les composantes de
l'utilité. La classification des préférences proviendrait plutôt de la classification des biens à
travers leurs caractéristiques, permettant ainsi de répondre à un ensemble de besoins.
[19]
Cette approche beaucoup plus complète de modélisation permet de tenir compte des attributs
d'une alternative, dans l'optique de chaque individu. C'est avec cette approche de modélisation
de l'utilité indirecte que la modélisation en choix discrets s'effectue.
Pour pallier certaines apparentes contradictions entre les choix des individus et les niveaux
d'utilité déterministes, des modèles à utilité aléatoire ont été développés dans un cadre de
choix discrets. Manski, C. F., (1977) fournit une analyse plus formelle de ces modèles.
Cette reformulation permet de considérer l'utilité comme étant une valeur fixe pour le
décideur, mais comme étant une variable aléatoire pour un observateur. Manski soulève
quatre causes justifiant une imperfection dans l'information disponible et l'usage d'une forme
aléatoire pour l'utilité :
C'est donc avec ces concepts d'utilité que sont étudiés les modèles de choix discrets, visant
l'estimation de certains paramètres d'intérêt. Cela dépend de la distribution normale que l'on
supposera pour le terme d'erreur 𝜀𝑖𝑛 .
L’assurance-vie est considérée comme étant un produit ou service offert par les entreprises
d’assurances à leurs demandeurs. D’où la notion du comportement d’achat y est évoquée.
Différents aspects sont pris en compte dans l’analyse du comportement du consommateur.
Parmi ceux-ci, on retrouve notamment les besoins et désirs, les influences internes et externes,
les activités du consommateur, le processus d’achat et les rôles que peut jouer un
consommateur (acheteur, payeur, prescripteur, utilisateur, etc.).
1.1.2.1.Modèle de Nicosia
Le modèle de Nicosia tel que repris ci-dessous, met en relation 4 champs pour expliquer le
comportement d’achat ; à savoir : le traitement de l’information, la recherche et l’évaluation,
l’acte d’achat, et enfin la rétroaction.
Champ 3 : Décision
Acte d’achat (action)
Comportement d’achat
Le modèle d’Engel, J. F., Kollat, D. T., & Blackwell, R. D., (1968) est une approche adoptée
et centrée sur les différentes étapes du processus de décision et les facteurs qui sont
susceptibles de l’affecter. Ce modèle repose sur 5 étapes : la reconnaissance du problème, la
recherche de solutions, l’évaluation des options, la décision et acte d’achat, et l’évaluation
après achat (Gnoufougou, D., 2021).
[22]
Le modèle d’Engel, Kollat, et Blackwell tel que représenté ci-dessous, explique le processus
menant de l’apparition et la perception des stimuli jusqu’au déclenchement du comportement
et aux conséquences de ce comportement. Pour cela, il détaille deux différents facteurs
d’influence : (1) facteurs individuels : les ressources (temps, argent, information, attitude,
motivation et implication, valeurs et styles de vie) et (2) facteurs environnementaux : culture,
classe sociale, influence personnelle, famille, situation, processus psychologiques, et attitude).
Facteurs
d’environnement
Reconnaissance
de problème
Culture, Classe
Exposition sociale, Influences
personnelles, famille
et facteurs
situationnels
Attention Recherche Recherche
interne d’informations
Caractéristiques
Stimuli Compréhension individuelles
Le modèle d’Howard, J. A., & Sheth, J. N., (1969), enrichit fondamentalement l’analyse de la
formation des attitudes en proposant trois niveaux de réponses comportementales : cognitif,
affectif, et conatif. Le processus de décision sera différent suivant la situation d’achat dans
laquelle se trouvera le consommateur.
[23]
Objectifs
Intention Achats
Qualité, prix, Confiance
signe, Recherche
service et externe
disponibilité.
Intentions
Symboliques
Qualité, prix,
Ambiguïté Attitude
signe, service,
du stimulus Attitude
disponibilité
Motivation
Compréhension
Spéciaux
de la marque
Famille,
Biais Critères Compréhension
groupe de Attention
perceptuel de choix de la marque
référence et
classe sociale Attention
Satisfaction
Les principaux éléments du modèle d’Howard et Sheth tels que représentés dans la figure 6
sont les suivants :
- Les variables exogènes : expliquent les différences entre les individus (statut financier,
importance d’achat, traits de personnalité, cadre social et organisationnel, classe sociale
et culturelle, et le temps disponible pour effectuer l’achat) ;
- Les processus internes : interviennent entre le stimulus et les réponses avec deux effets :
(1) perceptuels (sensibilité en matière d’information, biais perceptuels, et recherche
d’information) ; et (2) d’apprentissage (satisfaction après achat, motivations, critères de
choix, et freins à l’achat).
Le modèle d’Howard et Shet repose sur un élement fondamental qui est la boite noire. Il vise
à appréhender les liens effectués par la « boite noire » entre les stimuli et les réponses.
Boite noire
Stimuli Réponses
Perception Apprentissage
Trois théories ont été mobilisées dans le cadre de cette recherche portant sur l’intention
d’achat du consommateur. Il s’agit de la théorie d’action raisonnée (Belief, F. M. et Ajzen, I.,
M., 1975), de la théorie du comportement planifié (Azjen, I., 1980), et de la théorie des
comportements interpersonnels (Triandis, H. C., 1979).
[25]
En effet, Belief, F. M. et Ajzen, I. (1975) ont proposé la théorie de l’action raisonnée dans le
but de comprendre et de prédire le comportement des individus. La théorie de l’action
raisonnée prédit l’intention à partir de l’attitude et des normes subjectives.
La théorie de l’action raisonnée (Belief, F. M. et Ajzen, I., 1975) s’intéresse aux déterminants
des comportements des individus et considère que les individus sont habituellement rationnels
et examinent les conséquences de leurs actes avant de décider l’adoption d’un comportement
(Ajzen, I., 1980).
Le modèle de l’action raisonnée suppose que le comportement individuel est directement lié à
l’intention de réaliser ou non ce comportement (Ajzen, I., 1980 et Ajzen, I., 1991). Par
conséquent, l’intention déclarée est à son tour le résultat d’un côté de l’attitude envers le
comportement et de l’autre des normes subjectives de l’individu.
Intention
Comportement
d’effectuer le
comportement
Caractéristique Normes
du système subjectives
Les normes subjectives se définissent comme « la perception d’un individu de ce que pense la
plupart des personnes qui sont importantes à ses yeux, le fait qu’il pourrait ou pas adopter le
comportement en question » (Belief, F. M. et Ajzen, I., 1975). Les normes subjectives selon
cette théorie, sont déterminées par deux variables à savoir :
Attitude envers le
comportement
Intention d’effectuer
Normes subjectives Le comportement de
le comportement l’individu
Perception du
contrôle sur le
comportement
Source : Ajzen, I. (1991).
[27]
Le contrôle perçu du comportement correspond aux facteurs qui facilitent ou qui inhibent la
réalisation d’un comportement (Ajzen, I., 1991). Cette troisième variable suppose avoir un
effet indirect à travers l’intention comportementale et un effet direct sur le comportement ; si
deux personnes ont le même niveau d’intention d’adopter un comportement, celle qui a plus
de confiance en ses capacités a plus de chances de réussir que l’autre qui a des doutes (Ajzen,
I.,1991).
Le contrôle perçu du comportement est fonction des croyances envers le contrôle (perception
de la présence ou de l’absence des ressources et des opportunités nécessaires pour accomplir
un comportement) et de l’aisance perçue (l’évaluation personnelle de l’importance de ces
ressources pour la réalisation des résultats) (Ajzen, I., & Madden, T. J., 1986).
La théorie des comportements interpersonnels se distingue des autres théories par le fait
qu’elle intègre les facteurs affectifs afin d’expliquer les intentions comportementales.
Ainsi, il est crucial de mentionner que cette théorie comprend tous les aspects de la théorie de
l’action raisonnée, de la théorie du comportement planifié, ainsi que certains éléments qui
améliorent son pouvoir prédictif, à savoir les habitudes et les conditions facilitatrices
(Limayem, M., et al., 2004 ; et Woon, I. M., & Pee, L. G., 2004).
Triandis, H. C., (1979) dans son modèle (figure 10) va donc au-delà des théories présentées
précédemment. En effet, selon ce modèle, le comportement individuel est déterminé par
l’intention, l’habitude et les conditions facilitatrices qui, soit facilitent, soit inhibent l’adoption
d’un comportement particulier.
L’intention comportementale est à son tour déterminée par : les facteurs sociaux, les
conséquences perçues (dimension cognitive de l’attitude), l’affect (dimension affective de
l’attitude) et les convictions personnelles. Le modèle de Triandis se diffère d e celui de
Fishbein à trois niveaux :
Toutes ces variables précitées font de ce modèle le plus complet que d’autres. En effet, de
nombreuses études (Montano, 1986 ; Valois, P., et al., 1988 ; Milhausen, R. R., et al., 2006 ;
et Pee, L. G., et al., 2008) ont indiqué que la théorie des comportements interpersonnels de
Triandis, H. C., (1979) est un modèle plus complet et il a une valeur explicative
supplémentaire que d’autres modèles comportementaux, mais il a été négligé et moins utilisé.
[29]
Le savoir-faire traditionnel du secteur de l’assurance repose sur les théories de l’utilité espérée
et de la franchise optimale. La théorie de l'utilité espérée apparaît comme le point de départ
incontournable de la théorie de la décision individuelle en incertain. Le théorème d'utilité de
von Neumann-Morgenstern (ou VNM) montre que, sous certains axiomes de comportement
rationnel, un décideur confronté à des résultats risqués (probabilistes) de différents choix se
comportera comme s'il maximisait le résultat attendu. Valeur d'une fonction définie sur les
résultats potentiels à un moment donné dans le futur. Cette fonction est connue sous le nom
de fonction d'utilité de von Neumann-Morgenstern. Le théorème est la base de la théorie de
l'utilité espérée.
En 1947, John von Neumann et Oskar Morgenstern ont prouvé que tout individu dont les
préférences satisfont à quatre axiomes, a une fonction d'utilité. Les préférences d'un tel
individu peuvent être représentées sur une échelle d'intervalle et l'individu préf érera toujours
les actions qui maximisent l'utilité attendue. Autrement dit, ils ont prouvé qu'un agent est
(VNM) rationnel si et seulement s'il existe une fonction à valeur réelle U définie par des
résultats possibles tels que chaque préférence de l'agent est caractérisée par la maximisation
de la valeur attendue de U, qui peut alors être défini comme l'utilitaire VNM de l'agent (elle
est unique jusqu'à additionner une constante et multiplier par un scalaire positif). Aucune
réclamation n'est faite quand l'agent a un "désir conscient" de maximiser U, surtout lorsque U
existe.
L’hypothèse d'utilité espérée est que la rationalité peut être modélisée comme maximisant une
valeur attendue, étant donné que le théorème, peut être résumée comme « VNM-rationalité ».
Tandis que VNM-utility est un utilitaire de décision en ce sens qu'il est utilisé pour décrire les
préférences de décision (Kahneman, D., et Al., 1997).
Les théories de l’utilité espérée et de la franchise optimale découlent des postulats suivants :
- Il existe enfin un point d’équilibre optimal du rapport prix/montant assuré auquel les
gens sont prêts à souscrire un contrat d’assurance.
Cependant, dans le monde réel, les assureurs sont souvent confrontés à des anomalies de la
demande qui ont pour résultat :
Bien que l’asymétrie d’information et le coût des recherches expliquent une partie de ces
phénomènes, un examen plus approfondi montre que plusieurs facteurs comportementaux
contribuent à expliquer ces anomalies de la demande. La recherche comportementale révèle
que les décisions d’achat d’assurance des particuliers sont influencées par les biais suivants
(Kunreuther, H. C., et Al., 2013) :
A. Biais comportementaux
Aversion à la perte : les consommateurs sont plus sensibles aux pertes de faible montant
qu’à des gains importants. Dans l’assurance, les primes représentent un coût certain à court
terme, alors que la prestation d’assurance reste incertaine et distante. Elle est donc perçue
comme une perte potentielle. À la différence de la théorie de l’utilité espérée, on observe que
les personnes manifestent une aversion à la perte concernant la franchise proposée. Elles
choisissent donc souvent la franchise la plus élevée, à savoir l’absence d’assurance.
Segmentation mentale : on observe que l’assurance n’est pas seulement le reflet d’une
évaluation du risque des personnes concernées mais aussi de leurs comportements de
dépenses existantes. Les individus répartissent mentalement leurs dépenses entre différents «
comptes » de façon à se sentir limités dans d’autres domaines d’achat.
[31]
Dans le contexte de l’assurance, les consommateurs évitent souvent de s’engager à payer des
primes pour l’une ou l’autre raison, à savoir :
- Ils n’ont pas de compte « couverture du risque » dans leur modèle mental ;
- Ils ont déjà épuisé le compte au titre d’autres mesures ou engagements ;
- Les primes d’assurance constituent une catégorie de dépenses incertaines et
négociables, qu’ils ne prévoient pas mentalement de couvrir par des revenus réguliers.
Les consommateurs sont réticents à sortir du statu quo, quand bien même ils pourraient en
tirer des avantages substantiels. Sachant que l’assurance constitue une nouvelle catégorie de
produits pour les ménages à faibles revenus, les gens ont tendance à éviter de s’engager sur
des produits d’assurance et préfèrent continuer d’utiliser les mécanismes existants de gestion
du risque, dont notamment les prêts d’amis ou de membres de leur famille, l’épargne
informelle et (dans une certaine mesure) les efforts de minimisation du risque.
Les gens prennent souvent leurs décisions en fonction de différents objectifs à atteindre. Le
décisionnaire se focalise sur la réalisation de ces objectifs au moyen de la décision au lieu de
s’efforcer de maximiser son utilité. Lorsqu’il accorde davantage l’importance aux objectifs
favorables à l’achat d’assurance qu’à ceux favorables à l’absence d’assurance, c’est là que
l’achat se produit. Voici quelques-uns des objectifs courants réalisés par la décision de
souscription d’une assurance :
- Respect d’une exigence : beaucoup de produits d’assurance sont vendus parce qu’ils
sont obligatoires pour d’autres produits, comme l’assurance décès pour les prêts,
l’assurance logement pour les prêts immobiliers, et l’assurance auto. La souscription
d’une assurance est alors considérée comme un objectif subsidiaire en vue de réaliser
l’objectif final.
- Objectifs émotionnels : l’assurance est souvent souscrite dans le but de : (1) Réduire
l’inquiétude de subir une perte financière ; et/ou (2) ne pas regretter de ne pas avoir
souscrit une assurance en cas de sinistre ; et/ou (3) de se consoler en cas de perte de
l’actif sous-jacent. Dans ce cas, c’est la gravité du risque (et non sa probabilité) qui est
déterminante, la personne concernée ayant un lien émotionnel fort avec l’événement.
Cependant, dans les rares cas où la probabilité de perte est prise en compte dans la décision de
souscription d’une assurance, elle est principalement influencée par l’effet de primauté et/ou
de récence, plutôt que par la probabilité actuarielle. On observe dans ce cas une disposition
accrue à souscrire à une assurance, y compris à un prix supérieur à la prime optimale.
C. Biais de disponibilité
Dans le monde réel caractérisé par des informations imparfaites, les personnes sont tributaires
d’une appréciation heuristique des risques, de leur probabilité et de leur conséquence, en
fonction de la connaissance et de l’expérience qu’elles disposent. Cette appréciation est le
plus souvent très éloignée de tout calcul actuariel, ce qui engendre une anomalie de la
demande.
[33]
1.1.5.1.Relation d’agence
L’étude des relations d’agence débute avec les travaux d ’Adam Smith sur l’inefficacité des
sociétés à capital-actions dont la direction est faite par un agent non propriétaire, et qui ne
trouve pas de motivations l’obligeant d’agir au mieux pour les intérêts de la firme.
De leur part, Meckling, W. H., & Jensen, M. C. (1976), nous définissent ce qu’ils appellent
une relation d’agence : « Nous définissons une relation d’agence comme un contrat par lequel
une ou plusieurs personnes (le principal) engage une autre personne (l’agent) pour exécuter en
son nom une tâche quelconque qui implique une délégation d’un certain pouvoir de décision à
l’agent. ».
La relation d’agence, selon cette définition, est implicitement une relation d’autorité. Ainsi,
Colemen, J.S. (1990) la définie comme étant : « une relation d’autorité, d’un acteur sur un
autre, qui existe si le premier dispose de droits de contrôle sur certaines actions du second ».
Et puis, selon Charreaux, G. (2000) : « L’agent accepte la relation d’autorité parce qu’il pense
que c’est son intérêt, y compris en tenant compte d’un éventuel pouvoir du principal ».
Si la relation d’agence finit par ne pas s’établir, il en résulte un coût d’agence pour les parties,
appelé, perte résiduelle. C’est la perte d’opportunité que représente le fait de ne pas avoir été
en mesure de mettre en place une relation de coopération. Mais, une fois cette relation
d’agence est mise en place, on aura un autre genre de risque, à savoir le risque moral. Ce
risque est en fait le résultat d’une incertitude sur le comportement futur de l’agent.
[34]
Idée principale Les relations entre le principal et l’agent doivent refléter une
organisation efficiente de l’information et des coûts de prise en
charge du risque.
Unité de l’analyse Contrat entre le principal et l’agent.
Hypothèses concernant • Aversion au risque ;
les individus • Intérêt personnel ;
• Rationalité limitée.
Hypothèses concernant • Conflit partiel des objectifs entre les participants ;
les organisations • L’efficience comme critère d’efficacité ;
• Asymétrie d’information entre le principal et l’agent.
Hypothèse concernant L’information est un produit qu’on peut acheter.
l’information
Les problèmes reliés au • L’agence (risque moral et antisélections)
contrat • Partage de risque
Domaine de problème Les relations dans lesquelles le principal et l’agent ont des
objectifs et des préférences concernant les différents risques.
En revanche, Il existe deux littératures d’agence séparées, qui s’adressent au même problème,
mais ils diffèrent sur plusieurs aspects. Ces deux littératures sont « la théorie positive
d’agence » et celle qui s’intitule « la théorie normative d’agence ».
Elle se consacre essentiellement à l’analyse des mécanismes réellement mis en place par les
agents économiques lorsqu’ils sont confrontés à des relations d’agence. Selon Eisenhardt, K.
M. (1989), dans le cas de TPA, le principal et l’agent ont des objectifs différents, ainsi cette
théorie décrit les mécanismes de gouvernance qui limitent le comportement abusif de l’agent.
Dans ce contexte, on s’intéresse plutôt à la relation particulière entre le propriétaire et l’agent.
[35]
Elle est une branche de la théorie économique en information imparfaite. Elle analyse la
nature des contrats optimaux entre individus disposant beaucoup d’informations et de
préférences différentes.
Selon Eisenhardt, K. M. (1989), on est concerné ici par une théorie plus générale de la
relation entre le principal et l’agent. Il note qu'il y a deux aspects de problèmes de l’agence :
le risque moral et la sélection adverse, qui se réfèrent à la mauvaise représentation de
l’habilitée de l’agent.
Selon Fama, E. F., & Jensen, M. C. (1983), la littérature du principal et d’agent se concentre
sur la modélisation de l’effet de trois facteurs sur les contrats entre les parties (principal et
agent) à savoir : (1) la structure des préférences des parties aux contrats (2) la nature de
l’incertitude et (3) la structure de l’information dans l’environnement. L’attention est alors
portée sur la forme du contrat optimal, c’est-à-dire, entre le principal et l’agent.
1.1.5.2.Coûts d’agence
Selon Jensen, M. C., & Meckling, W. H. (2019), ce qui est important ce n’est pas la relation
d’agence en elle-même, mais ce sont les coûts d’agence. Ainsi, ils écrivent : « Remarquons
également que les coûts d’agence apparaissent dans toutes les circonstances qui impliquent un
effort de coopération entre deux ou plusieurs personnes même s’il n’y a pas de relation entre
le principal et l’agent clairement définie ».
[36]
Dans ce sens, Il existe de multiples problèmes d’agence à l’intérieur d’une entreprise, par
exemple entre les dirigeants et les employés, entre les dirigeants et les fournisseurs de
capitaux ou encore entre les ouvriers et leurs chefs. Ces problèmes sont plus intenses lorsque,
non seulement le principal est incapable de surveiller l'agent, mais également lorsque l'agent
possède des informations sur son environnement.
On note aussi une autre contribution, c’est au niveau de ses implications sur le risque. Ainsi,
l’incertitude, à travers la théorie d’agence, est vue en termes de risque ou rendement. Cette
incertitude à laquelle on ajoute les différents comportements vis-à-vis du risque qui peuvent
influencer les contrats entre le principal et l’agent.
En fin, on note que la théorie d’agence peut aider à mieux maîtriser le système d’information,
l’incertitude et le risque et aussi peut avoir une perspective empirique valide.
1.1.5.4. Théorie d’agence et ses applications dans les domaines des assurances
De leur côté, Mayers, D., & Smith Jr, C. W. (1986), évoquent le fait que les firmes
d’assurance ont moins d’opportunités de croissance que les autres firmes et que la discrétion
d’un dirigeant est aussi restreinte par la réglementation existante.
[37]
En revanche, ils rapportent que le degré de contrôle exercé par les propriétaires de la
compagnie sur les dirigeants, est très important et qu’il y aura une forte relation avec les
problèmes d’agence. Ce contrôle est plus important dans les sociétés à capital-actions que
dans les mutuelles, à cause, bien sûr, des pressions du marché financier exercées par les
actionnaires.
Les différents coûts nécessaires pour contrôler les conflits d’intérêts entre les réclamants
principaux, entraîneront l’apparition des différentes structures de propriétés. Le thème de la
structure de propriété, dans l’industrie de l’assurance, a été l’objet de nombreuses discussions
et analyses dans les recherches académiques antérieures, puisque cette industrie se caractérise
par un nombre de structures de propriétés distinctes.
Selon Mayers, D., & Smith Jr, C. W. (1986), les contrats d'assurance contiennent des
dispositions complexes indiquant, entre autres, les exclusions, les conditions d’assurance, et
les procédures de règlement qui permettent de gérer les conflits d’intérêts.
Il est à noter que les différents conflits d’intérêts peuvent être identifiés de deux manières :
Le risque moral survient lorsque les compagnies d’assurances se trouvent dans l’impossibilité
d’observer les quantités des biens préventifs utilisés par les assurés et ne pouvant donc pas
connaître « à priori » le coût moyen de remboursement. Tandis que la sélection adverse se
réfère à la tendance des agents plus risqués à vouloir s’assurer davantage.
[38]
b. Structure de propriété
En ce qui concerne la structure de propriété des sociétés, dans le secteur de l’assurance, elle
est jugée complexe. En effet, les compagnies à capital-actions, les compagnies mutuelles, et
les garants directs coexistent.
L’analyse de Coase (1960) renseigne qu’avec des coûts de transactions nuls, les différentes
parties seront indifférentes en ce qui concerne la structure de propriété. Cependant, avec des
contrats coûteux, les conflits d'intérêt surgissent toutes les fois que le comportement
discrétionnaire est autorisé (avec des coûts liés à la quantité de discrétion et à l'efficacité des
mécanismes choisis pour contrôler le conflit).
Certains auteurs identifient les conflits d’intérêts entre les propriétaires et les managers aussi
bien entre les assurés et les actionnaires. L'examen des avantages relatifs aux coûts des
diverses structures de propriété, nous amène aux hypothèses concernant la distribution des
structures de propriété à travers les différentes branches d'assurance. La structure de propriété
serait alors un mécanisme de contrôle.
Et ils supposent d’ailleurs, que le conflit entre les actionnaires et le dirigeant a été contrôlé
sans coûts. Pour eux, les assurés font face à des conflits d’intérêts, semblables à ceux subits
par des prêteurs sur le marché des obligations. Pour les actionnaires des compagnies
d'assurance, il y va de leur intérêt à augmenter la valeur des actions aux dépens de l'assuré.
Ainsi, si la compagnie vend tous ses capitaux et paie un dividende de liquidation, les assurés
vont se trouver avec des réclamations sans valeur. Dans un secteur d’assurance non
réglementé, nous nous attendrions à ce que les actionnaires limitent contractuellement leur
dividende et leur politique d'investissement.
Le conflit entre les assurés et les actionnaires peut aussi être contrôlé via une structure de
propriété alternative, soit la forme mutuelle. Ainsi, les coûts résultant des intérêts différentiels
entre les assurés et les propriétaires sont réduits en rendant les membres de ces deux groupes
au même niveau.
[39]
Mayers, D., & Smith Jr, C. W. (1986), suggèrent que l’avantage obtenu par les mutuelles, en
éliminant les coûts d’agence imposés aux assurés par les actionnaires, serait ainsi compensé
par des coûts d’agence accrus entre le dirigeant et les propriétaires de la compagnie.
Ainsi, Mayers, D., & Smith Jr, C. W. (1981), ont expliqué comment les compagnies à capital-
actions et les mutuelles utilisent les caractéristiques de leur structure de propriété pour faire
face aux différents problèmes d’agence entre les actionnaires, les managers et les assurés.
Une exploration de la littérature empirique existante est nécessaire pour arriver à comprendre
le fait que bon nombre de personnes se montrent sceptiques dès qu’il s’agit de payer des
primes pour un produit immatériel lequel ne peut jamais leur rapporter le moindre bénéfice.
Ce point est subdivisé en deux : le premier discute de la diversité des modèles empiriques de
demande d’assurance-vie ; et le deuxième discute des résultats mixtes sur les déterminants de
la demande d’assurance-vie.
L'assurance-vie est l'objet d'une vaste littérature économique à la fois théorique et empirique.
Pour autant, le concept de marché de l'assurance à quoi la théorie est parvenue, est loin d'être
exempté d'ambiguïtés et de critiques.
Yaari, M. E., (1965), a utilisé un modèle à temps continu pour étudier le choix des
consommateurs et la demande d’assurance-vie dans le contexte de l’incertitude liée à la vie et
de l’hypothèse de maximisation de leur utilité espérée. Hakansson, N. H., (1969), quant à lui,
avait utilisé un modèle à temps discret pour étudier les problèmes de choix du portefeuille, de
consommation et d’assurance. Dans leur modèle, la durée de vie est aléatoire et concerne les
cas où l’individu est confronté à des situations combinées de legs et d’épargne.
[40]
Pour ces deux auteurs, la demande d’assurance-vie est associée au désir personnel d’un
individu de se constituer une épargne pour la retraite ou un legs pour les personnes à sa
charge. Cependant, Hakansson, N. H., (1969) ira plus loin dans son analyse en suggérant que
le niveau de la demande d’assurance-vie varie en fonction de la richesse de l’individu, du
revenu courant, du taux d’intérêt, du coût des primes et de la consommation courante.
Dans le même ordre d’idée, Fischer, S., (1973), a utilisé un modèle à temps discret pour
examiner plus en détails la demande d’assurance-vie, à travers un modèle de cycle de vie, de
consommation, d’épargne et d’assurance. Il conclut, d’une part, que la demande d’assurance-
vie augmente avec la fonction de legs ; d’autre part, que les individus avec un salaire sont plus
disposés à contracter une assurance-vie que ceux qui n’en disposent pas.
D’autres auteurs tels que, Borch, K., (1977), Campbell, R. A., (1980), et Lewis, F. D., (1989),
ont examiné la demande d’assurance-vie sous d’autres angles différents. Pour Borch, K.,
(1977), l’assurance-vie est comme une forme d’épargne en compétition avec les autres
produits d’épargne du marché. Il le considère : soit comme un moyen pour une institution de
crédit de se prémunir contre les risques de perte résultant du décès de l’emprunteur ; soit
comme un moyen de lisser une fluctuation dans le revenu courant ou dans la consommation ;
soit comme une possibilité pour un individu de laisser des actifs liquides à ces héritiers.
Campbell, R. A., (1980), s’est focalisé sur la dernière proposition de Borch, K. (1977). Il
analyse la demande d’assurance-vie sous l’angle d’une perte de revenu familial liée au décès
du salarié principal. Quant à Lewis, F. D., (1989), il a examiné la demande d’assurance-vie
dans la perspective de la maximisation de l’utilité espérée des bénéficiaires (les enfants et le
conjoint) pour déterminer la quantité d’assurance-vie à constituer par le salarié pour
maximiser cette utilité espérée.
Dans un tout autre registre, Karni, E., & Zilcha, I., (1986) ont examiné les effets de l’aversion
pour le risque d’un individu non animé par le désir de laisser un legs sur la demande
d’assurance-vie. Ils caractérisent le choix de la demande d’assurance-vie en fonction de
l’aversion au risque des individus.
[41]
A contrario, Milevsky, M. A., et Al., (2005) utilisaient un modèle avec des salaires anticipés.
Ils considèrent les interactions existantes entre la demande d’assurance-vie, la demande
d’autres actifs financiers risqués et le niveau optimal de consommation. Ils concluent que la
demande d’assurance-vie diminuerait avec un niveau plus élevé des salaires anticipés.
En somme, les études théoriques sur la demande d’assurance-vie considèrent que celle-ci
varie en fonction de la richesse de l’individu, du niveau de revenu de la consommation
courante, du nombre de personnes à charge de l’assuré, de la probabilité de décès de l’assuré
(principal pourvoyeur de revenu) et du degré d’aversion pour le risque. Toutefois, cette liste
des variables économiques et non-économiques dérivées des études théoriques n’est pas
exhaustive pour expliquer les variations de cette demande. Les analyses empiriques menées
dans ce but se sont attelées à compléter cette liste ou à déterminer les variables susceptibles
d’affecter significativement la demande d’assurance-vie des consommateurs. (Dieng, M. S.,
& Fall, M., 2015).
La majorité de ces études recourent au modèle probit ou logit pour étudier la probabilité d’un
ménage à souscrire à une assurance-vie. L'estimation probit présente certains avantages
suivants par rapport aux moindres carrés ordinaires : (1) Hétéroscédasticité d'Avolds, dans le
terme d'erreur lorsque la variable dépendante a des résultats binaires, et (2) elle évite la
prédiction inexacte de la variable dépendante supérieur à 1 ou inférieur à 0, donc la
probabilité de maintien est limitée par 0 et 1 (Aldrich, J. H., & Nelson, F. D., 1984 ; Liao, T.
F. F., & Liao, T. F., 1994 ; et Gujarati, D.N., 1998).
L'analyse factorielle a également fait l’objet de plusieurs études sur la demande d’assurance-
vie, à l’instar des études de Boone, K. B., et al., (1998), Johnson, R. A., & Wichern, D. W.,
(2007), et Wang, H., (2010). Cette analyse est une procédure de réduction des données
statistiques pour identifier les dimensions sous-jacentes qui sont fortement corrélées entre un
ensemble de variables observables
[42]
Garson, G. D., (2010) a résumé une comparaison de deux principales méthodes d'extraction, à
savoir : l'analyse en composantes principales (ACP) et l'analyse factorielle principale (AFP).
Pour son étude, l’AFP est choisie. L'avantage d'utiliser l’AFP est qu’elle est plus couramment
utilisée à des fins d'identification des relations causales entre les variables et les facteurs
observables. Cependant, dans la plupart des cas, l’ACP ou l’AFP donne toujours le même
résultat.
Certains auteurs tels que : Duker, J. M., (1969), Anderson, D. R., & Nevin, J. R., (1975),
Burnett, J. J., & Palmer, B. A., (1984), Fitzgerald, J., (1987), et Hau (2000), ont utilisé un
montant en dollars pour l'assurance-vie individuelle totale, y compris la durée, la vie entière et
la dotation, ou encore la valeur nette, ou la richesse comme variable dépendante en recourant
à l'analyse de classification multiple (ACM).
Les dépenses de primes ont également été utilisées comme variable dépendante pour mesurer
la demande d’assurance-vie. D’après les études réalisées par les auteurs ci-après : Mantis, B.
G. and Farmer, R.N., (1968), et Showers, V. E., & Shotick, J. A., (1994).
De nombreux chercheurs comme : Mantis, B. G. and Farmer, R.N., (1968), Browne, M. J., &
Kim, K., (1993), Showers, V. E., & Shotick, J. A., (1994), et Bernheim, B. D., (1991), ont
utilisé des modèles de régression des moindres carrés ordinaires (MCO) ou de régression tobit
pour étudier les déterminants du montant des achats d'assurance-vie. L'utilisation de cette
régression de MCO produit des estimations de paramètres biaisés lorsque les variables
dépendantes contiennent un grand nombre de zéros. La régression tobit peut fournir des
estimations valides lorsque la variable dépendante est censurée. Cependant, ce dernier
modèle présente une limitation notable. Il ne tient pas compte des différences entre la
décision de souscrire ou non à une assurance-vie et la décision concernant le montant de
l'achat.
Ainsi, le modèle de sélection Heckman à deux étapes, de James Heckman en 1976, a permis
d’examiner la demande d'assurance-vie pour analyser deux comportements d'achat
d'assurance-vie des ménages différents : le type d'assurance-vie souscrite et le montant de
l'assurance-vie souscrite. Ce modèle a été aussi utilisé par les auteurs suivants : Bernheim, B.
D., (1991), et Mini Li (2008).
[43]
Dans le cadre de cette étude, les principaux résultats ont été regroupés en quatre facteurs : les
facteurs sociodémographiques, socio-psychologiques, socio-économiques et socio-culturels et
de santé.
1.2.2.1.Facteurs sociodémographiques
S’agissant des facteurs sociodémographiques, les facteurs explicatifs suivants ont été
identifiés : l’âge, le sexe, le niveau d’instruction, le statut matrimonial et la taille du ménage.
L’influence de ces facteurs sur la probabilité de souscrire à l’assurance-vie présente de
nombreux résultats empiriques contradictoires.
Tertio, le sexe du chef de ménage n’a pas un effet significatif sur la demande d’assurance-
vie. Il n’existe donc pas des différences de comportement face au risque de décès liés au sexe
d’après les résultats des études de Sossou G.A. and Gbere I.Y., (2003), Loke, Y. J., & Goh,
Y. Y., (2012), et Dzaja, I., (2013).
Concernant le niveau d’instruction, les études se partagent à ce sujet. Certains auteurs tels
que Hau, A., (2000), Beck, T., & Webb, I., (2003), Sossou G.A. and Gbere I.Y., (2003),
Wang, H., (2010), Treerattanapun, A., (2011), et Dzaja, I., (2013), ont trouvé que la
souscription n’est pas corrélée au niveau d’instruction du chef de ménage parce qu’elle
constitue un facteur d’ouverture d’esprit qui peut amener l’individu à adopter des
comportements prudents d’auto-assurance surtout dans un domaine où l’obligation ne lui est
pas faite de prendre un contrat d’assurance Cependant d’autres auteurs, à l’instar de Wang,
H., (2010), pense que les consommateurs moins scolarisés peuvent compter davantage sur
l'assurance-vie, car ils peuvent avoir un emploi moins stable et moins de prestations de
retraite. Mais il y a également de ces auteurs qui pensent que l'enseignement supérieur
conduirait à une pénétration plus élevée de l'assurance-vie et à une densité d'assurance-vie
plus élevée. Ces résultats ont été démontré par Zietz, E. N., (2003), Baek, E., & DeVaney, S.
A., (2005), Kjosevski, J., (2012), Liebenberg, A. P., et al., (2012), Sze, Y.G., (2015), et
Buric, M. N., et Al., (2017).
[45]
1.2.2.2.Facteurs socio-psychologiques
S’agissant des facteurs socio-psychologiques, Seuls deux articles de recherche ont examiné
l’influence de l’état de santé ou l’espérance de vie sur la souscription à une assurance-vie.
Zhu, Y., (2007), a constaté qu’une probabilité accrue de survivant encouragerait l’individu à
souscrire plus à l’assurance-vie. De même, Baek, E., & DeVaney, S. A., (2005) ont montré
qu'un ménage dont le chef est en bonne santé, dépense plus en assurance-vie.
1.2.2.3.Facteurs socio-économiques
Quant aux facteurs socio-économiques, les facteurs explicatifs suivants ont été identifiés : le
revenu, la profession du chef de ménage, le patrimoine, la nature d’emploi, et l’épargne. Il
ressort des conclusions de plusieurs auteurs, à savoir : Ward, D., & Zurbruegg, R., (2002),
Beck, T., & Webb, I., (2003), Sossou G.A. and Gbere I.Y., (2003), Li et.al., (2007), Mini Li,
(2008), Sibel, C., et Mustafa, M. K., (2009), Redzuan, H., et Al., (2009), Wang, H., (2010),
Odemba, (2013), Shiferaw, A., (2017), et Mujinga Kapemba A. & Nkashama Mukenge J.C.,
(2022), que les ménages qui disposent d’un revenu élevé sont disposés à souscrire à
l’assurance-vie. Cependant, Sze, Y.G., (2015), a trouvé qu’il n’y a pas d’association entre le
revenu et la consommation d’assurance-vie.
[46]
Concernant l’emploi, Dzaja, I., (2013), et Buric, M. N., et Al., (2017), ont trouvé que celui-ci
influe positivement sur la souscription à l’assurance-vie dans la mesure où les personnes
employées disposent de fonds nécessaire pour souscrire à cette assurance-vie.
En ce qui concerne le patrimoine, il existe une contradiction des résultats. Fortune, P., (1973),
aboutit au résultat selon lequel le patrimoine des ménages exercerait une influence négative
sur la demande d’assurance-vie. En revanche, Anderson, D. R., & Nevin, J. R., (1975),
aboutissent à une action positive qui est soutenue par l’analyse théorique de Fischer, S.,
(1973). Les professions libérales, les cadres, les artisans et commerçants dépensent plus que
les autres individus du fait d’une plus grande conscience des besoins de protection satisfaits
par l’assurance-vie. Ces résultats ont été obtenus par Hammond, J. D., et Al., (1967). Et donc,
l’emploi n’a donc aucune action significative sur la classe à revenus moyens.
S’agissant de l’épargne, Headen, R. S., & Lee, J. F., (1974), ont trouvé que l’épargne nette
influe positivement et significativement sur la demande d’assurance-vie. Cela s’explique par
le fait que l’importance en valeur absolue des contrats croit avec l’épargne nette des ménages
dont les chefs ont un emploi.
L'étude de l'impact des caractéristiques de santé sur les croyances d’assurance-vie expose
clairement que les maladies pouvant entraîner des conséquences fatales, et le fait de fumer,
réduiraient la croyance de survie. Les facteurs de santé ont donc un impact négatif sur la
disposition des ménages à souscrire à une un contrat d’assurance-vie d’après l’étude de
Jeleva, M., (2005).
La composition du foyer est particulièrement importante dans le cas du legs. Le fait de n’avoir
pas de descendance est l’une des trois principales motivations de legs aux associations
identifiées par Sargeant, A., & Hilton, T., (2005). Donc, la présence des personnes actives
réduirait la probabilité des ménages à souscrire à l’assurance-vie d’après l’étude de Mujinga
Kapemba A. & Nkashama Mukenge J.C., (2022). Cependant, ceux qui ont connu de
problèmes de legs sont plus motivés à souscrire à l’assurance-vie pour éviter que leurs
descendants se trouvent dans la même situation qu’eux, en cas de décès.
[47]
S’agissant de l’origine, très peu de recherches ont été menées. Dans une de rares études
menées par Millett, R., & Orosz, J. J., (2001), il ressort que l’appartenance à une communauté
ethnique particulière aux Etats-Unis influe positivement sur les motivations et pratiques de
don (legs).
L’approche classique de Lancaster a été retenue dans cette étude pour analyser les choix des
ménages dans la décision de souscrire ou non à l’assurance-vie. Le caractère discret de la
variable dépendante conduit à opter le modèle de choix discret de Manski car il permet de
prendre en compte avec précision l’ensemble des facteurs qui influent sur les choix des
souscripteurs. Le recourt à la technique de régression binaire est nécessaire pour identifier ces
facteurs déterminants.
Il sera question au prochain chapitre de présenter le secteur des assurances en RDC, ainsi que
le cadre de cette étude, qui a été réalisée dans la commune de Lingwala. La présentation de
l’approche méthodologique fera également l’objet dudit chapitre.
[48]
D
ans ce deuxième chapitre, il sera question, premièrement de présenter le secteur
des assurances en RDC ; deuxièmement d’exposer brièvement la commune de
Lingwala ; et troisièmement d’étayer la méthodologie d’analyse utilisée.
La colonisation du Congo s’est faite pendant la grande dépression des années 1873, période
où l’assurance avait déjà connu son développement sur le vieux continent et s’était imposée
comme un service incontournable pour toute activité́ économique. En effet, l’assurance a fait
son apparition dans le monde au XIV ème siècle, et a commencé à̀ connaitre son plein
développement à partir du XIX ème siècle. Dans le milieu des colons, les différentes assurances
impliquées dans les actions et activités à mener en République Démocratique du Congo
étaient présentes, allant des assurances des biens à celles des personnes.
Dans le milieu des autochtones, l’assurance était ignorée. Cette ignorance était favorisée et
soutenue par la solidarité́ familiale qui jouait le rôle de l’assurance. Cependant, le recours à
certaines assurances devenait obligatoire. L’Etat colonial avait organisé l’adhésion à̀ certaines
assurances telles que la sécurité́ sociale pour les travailleurs et les assurances incendies des
biens octroyés à̀ crédit aux indigènes ; cas de maisons de l’Office National de Logement
(ONL) et de Fonds d’Avance.
[49]
Le peuple Congolais était ignorant de ce qui avait trait à l’assurance, et ne se contentait que de
la solidarité familiale. La colonisation du Congo s’est faite pendant que l’assurance avait déjà
connu son développement en Europe, et s’était même imposée comme un service
incontournable pour toute activité. Cet effet rendait praticable les assurances dans le milieu
des colons contrairement aux milieux des autochtones où l’assurance était couverte par la
solidarité familiale.
C’est par l’avènement du colonialisme que les assurances modernes furent introduites au
Congo car, la pratique des assurances au Congo remontait à l’époque coloniale avec
l’institutionnalisation de l’acte de Berlin qui mettait en exergue la liberté de commerce et de
navigation le long du fleuve Congo.
C’est à la suite de cette liberté qu’il eut éclosion d’un trafic maritime et fluvial intense amené
par des personnes et des capitaux qu’il fallait sécuriser par la technique des assurances. De ce
fait, les compagnies européennes d’assurances se sont délocalisées de l’Europe en vue de se
rapprocher de leurs clients (industries et commerçants) qui s’étaient installés sur le territoire
Congolais.
Les capitaux mobilisés dans ce secteur et les revenus financiers étaient gérés par les sièges de
ces compagnies au profit de leurs pays. En effet, ce caractère extraverti de l’exploitation des
assurances sera fortement ressenti à l’accession du pays à l’indépendance, le jeune Etat ayant
besoin de ressources financières pour son fonctionnement avait décidé́ de nationaliser le
secteur.
Cette période était caractérisée par d’importants fuites des capitaux vers l’étranger avec des
implications suivantes :
[50]
La nationalisation du secteur des assurances est intervenue en novembre 1966. « Les pouvoirs
publics prirent la décision d’interdire l’exploitation du marché́ par les sociétés étrangères »
(Jansse, 1966). C’est ainsi que la compagnie nationale avait hérité des encours et sinistres de
ces sociétés sans que les primes y afférentes ne lui soient rétrocédées. Les bureaux de
représentation des compagnies d’assurance opérant dans le pays n’avaient pas l’autonomie de
décision. Leur mission s’arrêtait à la présentation des produits d’assurances et à
l’encaissement des primes pour les rapatrier. La décision d’accepter le risque en assurance et
de solliciter la réassurance en cas de besoin revenait à̀ leurs maisons-mères installées à̀
l’étranger. Certaines maisons de représentation installées en République Démocratique du
Congo se sont converties en courtiers d’assurance.
La SONAS était devenue fonctionnelle à partir du 1er juillet 1967. Elle terminera la première
année placée sous le signe d’expérimentation avec un résultat net d’exploitation positive.
Ainsi, de multiples services de l’ordonnance Loi n°240 du 2 Juillet 1967 lui accordera le
monopole du secteur des assurances sur toute l’étendue du territoire national.
Le marché des assurances au Congo colonial et post colonial était caractérisé essentiellement
par le transfert de primes vers les sociétés d’assurances à l’étranger, ce qui avait comme
conséquence une faible contribution du secteur au développement socio-économique du pays,
malgré la multiplicité des sociétés actives sur le territoire. Lors de la nationalisation du
secteur en 1966, un monopole a été accordé à la Société Nationale d’Assurances « SONAS ».
Cette période a durée 50 ans pendant lesquels nous noterons une inadéquation du modèle de
gestion monopolistique du secteur à la demande grandissante et au dynamisme. Il était temps
que la République Démocratique du Congo puisse ouvrir son marché des assurances et
permettre au pays d’en bénéficier réellement.
[52]
Le secteur des Assurances ayant un impact direct sur les autres aspects de la vie de la
population Congolaise, tant au niveau de la sécurité que cela procure, et qu’aux niveaux
économico-sociaux, il est donc capital d’intégrer la mise en place de mécanismes
intersectoriels visant la collaboration entre les différentes entités publiques, nécessaires à
l’exécution des exigences du code des assurances.
La République Démocratique du Congo, (RDC) prend son dernier virage, l’emmenant tout
droit à la mise en application de sa nouvelle législation sur les assurances. Il convient de
rappeler que le secteur des assurances en RDC sera régi par la loi n°15/005 du 17 mars 2015
portant Code des Assurances. Par la même occasion, cette loi consacrera la libéralisation du
secteur dominé par un seul opérateur, la Société Nationale d’Assurance.
ARCA (2016)
- Décret portant création de l’ARCA n°16/001 du 26 janvier 2016 ;
- Création de l’Autorité de Régulation et de Contrôle des Assurances.
[53]
La loi n°15/005 du 17 mars 2015 portant Code des assurances, va libéraliser le marché des
assurances supprimant ainsi le monopole de la SONAS. Les avantages relatifs à cette loi sont
les suivants :
- Elle représente l’un des plus importants dispositifs parmi les réformes initiées en vue
de moderniser et libéraliser certaines activités des secteurs économiques et financiers ;
- Elle s’applique aux opérations d’assurances directes et de réassurances réalisées sur le
territoire de la RDC ;
- Elle marque une réelle rupture entre l’époque monopolistique et l’ouverture souhaitée
par le législateur.
Le régulateur est sous tutelle administrative du ministère des Finances, et jouit d’une
indépendance dans l’accomplissement de ses missions de régulation et de contrôle du secteur
des assurances. Les principales innovations apportées par cette loi sont les suivantes :
Article 286 : interdit la souscription d’une assurance directe à l’étranger pour tout risque
concernant une personne, un bien ou une responsabilité, situé sur le territoire national ou
auprès d’une entreprise non agréée pour réaliser des opérations d’assurances en RDC.
Le code des assurances institue deux groupes d’opérateurs dans le secteur des assurances :
Les entreprises d’assurances et réassurances ; et les intermédiaires d’assurances.
En Juin 2022, l’Autorité de régulation du contrôle des assurances (ARCA) avait rendu public
la liste des opérateurs d’assurances de la RDC repartis de la manière suivante :
N° Catégories Sociétés
1 Sociétés d’assurances (10) SFA Congo ; Sonas ; Activa Assurances RDC ;
Rawsur ; Sunu Assurances ; Mayfair Insurance
Congo ; Rawsur Life ; Global Pionner
Assurance ; Afrissur ; et Activa Vie RDC.
2 Sociétés de courtage d’assurances et Allied Insurance Brokers ; Courtage en
courtiers d’assurances (24) Assurances du Congo ; Ascoma RDC ; Assurance
Okapi ; Juasur ; Elite Congo ; Sodassur ;
Southwest Consulting ; Immoaf Assurance ;
International Insurrance ; SCA Inter A Sante ;
Mont-Goma ; Assurances Le Jeune ; Forges
Assurances ; Green Tech Assurance ; True
Insurance And Reinsurance Group ; Africa Risk
Assureurs Conseils ; Barold RDC ; H et B
Assurances RDC ; La Royale D’Assurances ;
Orbis SAU ; EXA SA ; Rosario Services ; et
Yangsur.
3 Banque (2) TMB et Rawbank.
4 Gestionnaire assurance maladie (1) Groupement de gestion d’assurance RDC.
5 Agent général d’assurances (2) Preventis Assurances RDC et Ageas Akor.
6 Sociétés de réassurances (2) African Reinsurance et ZEP-RE.
Il sied de signaler que sur les 41 sociétés recensées dans le marché Congolais d’assurance,
seules 3 entreprises proposent des contrats d’assurance-vie ; il s’agit de : Rawsur Life SA,
Activa Vie RDC, et Afrissur SA.
La mission principale de l’ARCA est de veiller à la protection des droits des assurés et des
bénéficiaires des contrats d’assurances, à la solidité de l’assise financière des entreprises
d’assurances et de réassurances ainsi qu’à leur capacité à honorer leurs engagements. Nous
pouvons citer ci-dessous les réalisations de l’ARCA :
Il est constaté à la figure 11, les effets de l’ouverture du marché des assurances sur
l’expansion de l’offre du secteur des assurances. La SONAS qui occupait la première place en
assurance non-vie, s’est vue détrôner par la Rawsur (31.31%).
[56]
Le tableau 2 renseigne que le marché Congolais des Assurances occupe la quatorzième place ;
malgré qu’elle ait connu une ouverture récente en 2019, cette performance est à encourager.
Elle occupe également la première place en termes de croissance du marché.
Le constat fait à la figure 13, indique l’augmentation des chiffres d’affaires très significatifs
depuis 2019 ; avec des taux de croissance largement supérieur à 100%. En 2020, les
assurances collectives en cas de décès étaient entête, avant qu’elles ne soient détrônées en
2021 par les assurances individuelles en cas de décès.
(1) Développer un marché des assurances sain et solide et être une institution de contrôle
moderne, efficace et de référence ;
(2) Arrêter l’évasion des primes d’assurance ;
(3) S’assurer du respect des 6 assurances obligatoires en RD. Congo ;
(4) Intensifier la sensibilisation et la vulgarisation des assurances ;
(5) Développer la micro-assurance et l’assurance agricole ;
(6) Promouvoir l’assurance maladie ;
(7) Promouvoir l’assurance-vie ;
(8) Digitaliser la distribution et le contrôle ;
(9) Renforcer le cadre réglementaire (dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux
et financement du terrorisme).
[58]
La commune de Lingwala, anciennement appelée Saint Jean, a été créée par un décret -loi de
1957, complétée par celui du 13 octobre 1959, portant organisation des communes, villes et
conseils des provinces. Ce décret fut abrogé par l'ordonnance-loi n°88/68 du 01 janvier 1968,
laquelle a été complétée par l'arrêté ministériel n°68/26 du 30 mars 1968, portant création et
dénomination de nouvelles communes dans la ville de Kinshasa et fixant leurs limites.
Actuellement, cette municipalité est régie par l'ordonnance-loi n°082/008 du 25 février 1982,
portant statuts de la ville de Kinshasa. Située dans le district de la Lukunga, la commune de
Lingwala couvre une superficie de 2,88 km². Elle est délimitée : Au Nord, par la commune de
la Gombe ; Au Sud, par la commune de Kasa-vubu ; A l'Est, par la commune de Kinshasa ; et
A l'Ouest, par les communes de la Gombe et de Bandalungwa.
Baptisée en 1957 du nom de « Saint Jean », à l'occasion de son institution en tant que
commune, Lingwala forme avec Barumbu et Kinshasa un ensemble compact de cités
anciennes, reliées par de grandes artères (Kabinda, Kabambare, Kalembelembe, Kabalo, Kato,
et Itaga), qui partent du premier quartier, « Citas-Bruxelles », à l'Est, pour aboutir à l'Ouest.
L'origine du nom « Saint Jean » n'est pas totalement expliquée. Mais pour un notable de la
commune, cette appellation serait liée à la recherche d'une église « au milieu du village »,
comme Saint Pierre à Kinshasa (1933) et Saint Paul à Barumbu (1946). Mais ici il n'y a pas
d'église catholique.
L'absence d'une institution est ressentie par les habitants de ce quartier qui se sentent comme
délaissés, car les missions religieuses dans ce monde colonial, dominé par l'Eglise catholique,
jouent le rôle de centres d'animation culturelle et sociale.
Les habitants de cette commune ne sont pas satisfaits de dépendre de Saint Pierre, situé en
dehors de leur quartier. Ainsi, « Saint Jean », est institué en commune avec Pierre CANON
comme son premier bourgmestre.
[59]
Mais ici, l'ironie du sort, l'on ne verra jamais naitre une église ou une paroisse s'appelant «
Saint Jean ». En revanche, en 1948, le quartier se voit offrir une mission catholique du nom de
« Sainte Marie » qui, une année après, bâtit une église. Pas n'importe laquelle : la cathédrale
Notre-Dame du Congo. Comme pour éloigner cette présence paroissiale, Notre-Dame est
située en dehors des limites de la commune. En 1958, Saint Jean de Léopoldville jumelle
avec la commune Molenbeek-Saint-Jean de Bruxelles. Avec la politique du recours à
l'authenticité décrétée en 1971 et marquée par l'abandon des noms étrangers, Saint Jean
devient LINGWALA et Notre-Dame du Congo est débaptisé Notre-Dame de Lingwala. Ce
nouveau toponyme est tiré du nom de LUNGWAL, chef Humbu, décédé en 1923 et enterré
dans son village au Sud de l'actuelle commune de Bandalungwa.
La présentation des outils de collecte des données, les méthodes et techniques d’analyse, ainsi
que les variables d’études font l’objet dans ce point.
Les données ayant servi de base à cette étude, ont été collectées par le biais d’une enquête
utilisant un questionnaire administré en face à face pour minimiser les biais liés au lieu et au
moment de la collecte des données auprès des chefs des ménages de la Commune de
Lingwala. Neuf enquêteurs ont été recrutés et formés durant 3 jours, dont deux jours
consacrés aux différents modules du questionnaire et un jour pour la pré-enquête (le test du
questionnaire) avant d’effectuer l’enquête proprement dite.
[60]
Pour atteindre les objectifs assignés à ce travail, les informations suivantes ont été utilisées :
(1) Sociodémographiques : Ce sont les caractéristiques propres aux ménages, au chef de
ménage, ainsi que toute personne qui compose le ménage ; (2) Economiques et financiers : Il
s’agit des dotations en ressources physiques, monétaires et financières du ménage. Il
comprend également les activités propres du ménage en matière d’emploi ; (3) Institutionnels
et actifs du ménage : Il s’agit des facteurs qui ont un impact direct avec le placement des
ménages ; (4) Socio-culturels et de santé : Relatif aux structures sociales, à la culture et à la
santé qui contribue à les caractériser ; (5) Ouverture : Facteurs environnementaux ; (6)
Assurance : Facteurs liés aux caractéristiques d’assurance-vie. Le questionnaire a été structuré
en six modules (voir questionnaire d’enquête en annexe).
Au deuxième degré, un échantillon stratifié avec allocution égale des rues est réalisé. De
chaque quartier, 3 rues ont été tirées ; soit 12 au total. Ne connaissant pas le nombre de
ménages vivant dans chaque rue, une première descente sur terrain effectuée durant le mois de
février 2022 a permis d’estimer à 75 le nombre moyen de ménages par rue. De ce fait, la
constriction de la base de sondage de 900 ménages (75×12) qui constitue la population cible
de cette étude a été réalisée.
Au troisième degré, 180 ménages à enquêter (15×12) sont sélectionnés par un tirage aléatoires
systématique à raison de 15 ménages par rue. L’enquête a été réalisée durant le mois d’Avril
2022 grâce à la technique d’échantillonnage à participation volontaire. Après enquête et
dépouillement, 3 questionnaires ont été mal remplis et écartés de la base des données finales.
Ce qui traduit l’échantillon retenue de 177 ménages avec un taux de réponse de 98.33%
nécessaires pour poursuivre les analyses. Les sujets d’enquêtes ont été répartis comme suit :
[61]
Source : Auteur.
Dans le tableau 4 ci-dessus, il est démontré que les 177 ménages ont été repartis, soit dans
chaque quartier en fonction des différents degrés de tirage effectué.
Partant des questions de départ de cette étude, plusieurs techniques d’analyses ont été
mobilisées hormis les statistiques descriptives et inférentielles.
Les modèles probit, logit et de probabilité linéaire (MLP) sont les principaux modèles utilisés
pour l'estimation des paramètres provenant de problèmes de choix discrets. Cependant, il faut
noter qu’en dépit de sa simplicité attractive, le modèle de probabilité linéaire (MLP) présente
néanmoins des inconvénients importants. D’abord, il présente un problème de cohérence car il
ne tient pas compte de la contrainte que 𝑃(𝑌𝑖=1/𝑋𝑖) = 𝑋𝑖𝛽 à appartenir à l’intervalle [0, 1].
[62]
Les modèles probit et logit quant à eux fournissent des probabilités comprises dans
l’intervalle borné de [0, 1]. Ils ne diffèrent que par la fonction de distribution de leurs
variables aléatoires respectives. Concernant le modèle probit, la fonction de densité suit une
loi normale, tandis que pour le modèle logit, elle suit une distribution logistique (Dehon-Van
Bellegem, 2014).
Les modèles probit et/ou logit sont les mieux appropriés pour étudier les déterminants de la
disposition des ménages à souscrire à l’assurance-vie. Les deux modèles donnent des résultats
similaires. Dans cette étude, la technique de régression probit sera privilégiée.
Dans l’équation (1), X représente le vecteur des variables susceptibles d’affecter la demande
d’assurance-vie ; B est un vecteur des paramètres ; et μ représente le terme de l’erreur. Les
critères de décision pour désigner la variable Y observable (dichotomique) sont :
𝑃𝑟𝑜𝑏𝑖𝑡 𝑌𝑖 = 𝛽0 + 𝛽𝑖 𝑋𝑖 + 𝜀𝑖 ∀𝑖 = 1, 2, 3, … , 𝑛
Une fois le modèle estimé, les paramètres (𝛽𝑖 ) qu’il faut interpréter sont obtenus. L’aspect
essentiel est l’effet marginal de la 𝑗 𝑖è𝑚𝑒 variable 𝑋𝑖𝑗 , sur la probabilité de l’événement 𝑌𝑖 = 1
pour l’individu 𝑖. Cet effet s’écrit pour une variable 𝑋𝑖𝑗 continue (pour une variable
explicative qualitative, il faut considérer un taux d’accroissement) :
𝜕𝐹(𝑋, 𝛽)
= 𝑓(𝑋𝑖 𝛽)𝛽𝑗
𝜕𝑋𝑖𝑗
Pour chaque modèle, F est remplacé par sa valeur et 𝛽 est estimé en résolvant la condition au
premier ordre (la nullité du gradient de la log-vraisemblance). Le maximum de cette fonction
s’obtient en dérivant par rapport au vecteur de paramètres 𝛽. Ainsi, un vecteur de dérivés
encore appelé vecteur gradient 𝐺(𝛽) est obtenu comme suit :
𝑛
𝜕 log 𝐿 (𝛽) 𝑌𝑖 1 − 𝑌𝑖
= 𝐺 (𝛽) = ∑ {( ) 𝐹 ′ (𝑋𝑖 𝛽)𝑋𝑖 − ( ) 𝐹 ′ (𝑋𝑖 𝛽)𝑋𝑖 }
𝜕𝛽 𝐹(𝑋𝑖 𝛽) 1 − 𝐹(𝑋𝑖 𝛽)
𝑖=1
Or
𝐹 ′ (𝑋𝑖 𝛽) = 𝑓(𝑋𝑖 𝛽)
𝑛
𝜕 log 𝐿 (𝛽) 𝑌𝑖 1 − 𝑌𝑖
⟹ = 𝐺 (𝛽) = ∑ { ( ) 𝑓(𝑋𝑖 𝛽)𝑋𝑖 − ( ) 𝑓(𝑋𝑖 𝛽)𝑋𝑖 }
𝜕𝛽 𝐹(𝑋𝑖 𝛽) 1 − 𝐹(𝑋𝑖 𝛽)
𝑖=1
𝑛
𝑌𝑖 − 𝐹(𝑋𝑖 𝛽)
𝐺(𝛽) = ∑ {𝑓(𝑋𝑖 𝛽)𝑋𝑖 [ ]}
𝐹 (𝑋𝑖 𝛽)(1 − 𝐹(𝑋𝑖 𝛽))
𝑖=1
𝑛
𝑌𝑖 − 𝐹 (𝑋𝑖 𝛽)
𝐺 (𝛽) = 0 ⟺ ∑ {𝑓(𝑋𝑖 𝛽)𝑋𝑖 [ ]} = 0
𝐹 (𝑋𝑖 𝛽)(1 − 𝐹(𝑋𝑖 𝛽))
𝑖=1
Il ressort des tableaux (5 à 10) ci-dessous, la liste des variables potentiellement associées à la
disposition des ménages à souscrire à l’assurance-vie, leurs types, leurs mesures ainsi que les
signes attendus. Le signe positif attendu renseigne qu’on s’attend à ce que cette variable
augmente la probabilité de souscription à l’assurance-vie. En revanche, le signe négatif
implique que ladite variable réduit la probabilité de souscription d’un ménage audit assurance.
[65]
Plus l’âge augmente, plus l’individus prend conscience de se prémunir d’un contrat
d’assurance-vie contre toute perte financière et mettre à l’abri sa famille en cas de décès
(Baek, E., & DeVaney, S. A., 2005 ; Dzaja, I., 2013 ; et Shiferaw, A., 2017). D’où l’attente
d’un effet positif sur l’âge. Par ailleurs, la demande d’assurance-vie baisse à un certain âge².
Ces résultats sont similaires à ceux de Sze, Y.G., (2015) et Mujinga Kapemba A. &
Nkashama Mukenge J.C., (2022). Plus l’individu vieillit, moins il souscrit à l’assurance-vie.
Le niveau d’étude ne permet pas aux individus d’avoir la même perception des assurances-
vie. Les consommateurs avec beaucoup d’années d’études supérieures ou universitaires
peuvent avoir moins de préférence pour l’assurance-vie, car ils peuvent substituer ce produit à
d’autres formes de sécurité financière telles qu’une pension ou des soins médicaux. Donc, le
consommateur moins scolarisé peut compter sur l’assurance-vie, car il peut avoir moins de
prestations de retraite et peu de chance de bénéficier des soins médicaux (Wang, H., 2010).
Ces résultats expliquent les signes négatif et positif auxquels on s’attend dans cette étude. La
taille du ménage influence positivement la demande d’assurance-vie dans la mesure où
l’assuré avec une famille nombreuse est plus conscient du risque et souscrit à l’assurance-vie
pour fournir aux membres de sa famille une sécurité financière en cas de mort subite (Ward,
D., & Zurbruegg, R., 2002 ; Li, D., 2007 ; Mini Li, 2008 ; Wang, H., 2010 et Loke, Y. J., &
Goh, Y. Y., 2012 ; Liebenberg, A. P., et Al., 2012 ; Kurdyś-Kujawska, A., 2019 et Abdul-
Fatawu et al., 2019). D’où l’attente d’un effet positif.
[67]
Le nombre de personnes actives réduit la charge auprès du chef de ménage qui par
conséquent réduit la probabilité du ménage de souscrire à une assurance-vie. D’où l’attente
d’une association négative. Cette hypothèse est soutenue par Mujinga Kapemba A. &
Nkashama Mukenge J.C., (2022).
La présence des enfants de moins de 2 ans n’est pas capital dans l’adoption du produit
d’assurance-vie puisque ce dernier peut encore jouir de la présence de ses parents. Un tel
ménage peut comporter de ressources financières si le chef de ménage décède. Cependant, la
présence des vieillards de plus de 70 ans augmente la probabilité des ménages de souscrire à
l’assurance-vie, car ce dernier étant vulnérable aux maladies constitue en permanence un
risque en cas de décès pour le ménage (Sossou G.A. and Gbere I.Y., 2003 ; et Gemmo et Al.,
2016). D’où l’attente d’un signe négatif ou positif.
La profession est une variable qui accroit la demande d’assurance-vie dans la mesure où ces
personnes disposent de fonds nécessaire et permanant pour souscrire à l’assurance-vie. Ce qui
est le cas pour les agents publics (Buric, M. N., et Al., 2017 et Dzaja, I., 2013). D’où l’attente
d’un effet positif pour la profession du chef de ménage et un effet négatif pour l’activité du
conjoint puisse qu’un tel ménage a assez de ressources pour subvenir à ses besoins.
La probabilité de souscrire à l’assurance-vie est très élevé pour les ménages qui disposent de
l’épargne monétaire et des crédits encours, ainsi que ceux qui préfèrent placer leurs fonds
en espèce dans la mesure où ils sont déjà habitués aux différents risques financiers en
effectuant des placements ou en recourant aux emprunts (Headen, R. S., & Lee, J. F., 1974).
Ces résultats expliquent les signes positifs auxquels on s’attend dans cette étude.
En ce qui concerne l’investissement immobilier, le signe négatif est attendu, car celui qui a
l’habitude de placer son capital dans l’immobilier ne sera pas tenter de miser son capital dans
un placement financier, car il court déjà moins de risques (Fortune, P., 1973).
[69]
Source : Auteur.
Le statut logement n’est pas un facteur clé pouvant accroitre la probabilité d’adoption
d’assurance-vie. La propriété d’un ménage est un substitut d’assurance-vie, car elle garantit la
sécurité financière des descendants (Fortune, P., 1973). Ce résultat explique le signe négatif
auquel on s’attend dans cette étude.
Les bénéficiaires d’héritages sont très sensibles à souscrire à l’assurance-vie compte tenu du
fait qu’ils voudront également à leur tour garantir leurs descendants une sécurité financière en
cas de risque de décès ou maladie. D’où l’attente du signe positif. Cette hypothèse est
soutenue par Mujinga Kapemba A. & Nkashama Mukenge J.C., (2022).
[70]
Ceux qui ont connu de problèmes successoraux de legs et ceux qui ont vécu dans un
environnement à problème de legs, ont une forte probabilité de souscrire à l’assurance-vie
au risque de perdre leur vie dans des problèmes familiaux tant complexe en Afrique. De ce
fait, une association positive est attendue. Cette hypothèse est soutenue par Mujinga Kapemba
A. & Nkashama Mukenge J.C., (2022).
La présence des personnes souffrant des maladies chroniques dans le ménage, réduit la
probabilité à souscrire à l’assurance-vie dans la mesure où ces derniers étant exposées aux
risques d’une mort subite, et devront constituer une charge permanente aux sociétés
d’assurances (Jeleva, M., 2005). Ce résultat explique le signe négatif auquel on s’attend dans
cette étude.
Source : Auteur.
Les personnes ayant vécu à l’étranger sont plus favorables d’adopter l’assurance-vie, car ces
derniers ont vécu dans un environnement où le secteur d’assurance est très développé. D’où
l’attente d’une association positive.
Il est à noter que 41 opérateurs œuvrent aujourd’hui dans ce secteur, mais un constat amer est
à signaler, seulement 3 sociétés disposent des produits d’assurance-vie. Avec la Rawsur qui
détient près de 75% de part de marché. Les perspectives sont bonnes pour ce secteur en plein
expansion tant sur le chiffre d’affaires, le nombre de nouveaux emplois crées, et le taux de
pénétration et de densité.
Une brève présentation du cadre de l’étude ; à savoir la commune de Lingwala, ainsi que
l’approche méthodologique a également fait l’objet dans ce chapitre. Les données utilisées ont
été collectées grâce au questionnaire d’enquête administré en face en face. Les ménages
enquêtés ont été sélectionnés par la méthode probabiliste à plusieurs degrés. C’est durant le
mois d’Avril que s’est déroulé l’enquête auprès des chefs des ménages de la commune de
Lingwala. Après dépouillement et traitement des données au logiciel Excel, une taille de 177
ménages a été retenue soit un taux de réponse de 98%. L’opérationnalisation des variables
d’études a été effectuée tout en émettant les hypothèses empiriques.
Le modèle de Manski, C. F., (1977) a été préféré pour étudier la disposition des ménages à
souscrire à l’assurance-vie étant donné le caractère discret de la variable dépendante. Ce
modèle a été couplé à la technique de régression Probit pour ressortir les facteurs
déterminants de la prise de décision des ménages dans la demande d’assurance-vie.
Il sera question au prochain chapitre de présenter et discuter les résultats de cette étude en
identifiant les principaux facteurs explicatifs de la disposition des ménages à souscrire à
l’assurance-vie.
[74]
D
ans ce troisième et dernier chapitre, il est question de relever la contribution de
cette étude à travers une analyse rigoureuse et objective des résultats ; mais aussi
confronter ces résultats de terrain à la littérature existante.
Dans ce point, il sera question de présenter les résultats de cette étude par trois analyses : la
première traitera individuellement les variables ; la deuxième testera la relation entre la
variable dépendante et les variables indépendantes ; et la troisième enfin, identifiera les
facteurs qui affectent la décision des ménages à souscrire à l’assurance-vie.
L’analyse univariée a pour but de décrire et mesurer la répartition des valeurs que peut
prendre une variable. Il sera question de présenter la distribution des données à l’aide des
statistiques descriptives.
Il est démontré au tableau 11 ci-dessus que dans la commune de Lingwala, la majorité des
chefs des ménages enquêtés sont des hommes. La monogamie est plus installée dans le milieu
sous étude, avec plus de la moitié des enquêtés. Et plus de la moitié des chefs des ménages
sont de niveau d’études universitaire.
Dans le tableau 12, il est démontré que la moyenne d’âge des chefs des ménages est de 45
ans. La durée moyenne de mariage est de 9 ans pour les chefs des ménages mariés. La taille
moyenne des ménages est de 5 personnes avec en moyenne 2 personnes ayant un emploi par
ménage. L’effectif moyen des personnes âgées de 0-2 ans et celles âgées de plus de 69 ans est
inférieur à 1 personne par ménage respectivement. Les tests de normalité de Jarque-Bera (JB)
renseignent qu’aucune variable n’est normalement distribuée car leurs probabilités attachées
au test de JB sont toutes inférieurs au seuil de 5%.
Les résultats du tableau 13 indiquent que les ménages ont en moyenne 1 activité génératrice
de revenu. La probabilité du test de JB étant inférieur au seuil de 5%, le nombre d’activité
n’est pas normalement distribué.
[76]
Les résultats du tableau 14 renseignent que la majorité des chefs de ménage soit 70% ont un
emploi soit dans l’administration publique soit chez les privés. La majorité des conjointes des
chefs de ménage mariés ont une activité génératrice de revenu. La majorité des chefs des
ménages (58%) ont un revenu mensuel inférieur à 501$. La majorité des ménages ont un
engagement avec des institutions financières et/ou bancaires pour le placement de leurs
fonds ; mais la tendance montre que la majorité de ces ménages préfèrent un placement non
monétaire. La majorité des chefs de ménages (67.23%) n’ont jamais investi dans
l’immobilier. Plus de la moitié des chefs des ménages n’ont pas contracté des dettes.
[77]
Il ressort du tableau 15 que la majorité des ménages enquêtés ne disposent pas d’actifs
suivant : Entreprise/société ; Parcelle/terrain/maison et Véhicule/moto. La majorité des chefs
des ménages ne sont pas propriétaires de logement. Et enfin, la majorité des chefs des
ménages ne sont pas héritiers, et n’ont, ni vécu dans un environnement à problèmes de legs, ni
connu de problèmes de successions d’héritages.
[78]
Concernant les facteurs socio-culturels et de santé, les résultats étayés dans le tableau 16
montrent que plus de la moitié des ménages enquêtés ont pour origine linguistique Luba. La
majorité des chefs de ménages ne souffrent pas des maladies chroniques. L’appartenance à
une mutuelle de santé ou à un mouvement social est faible dans les ménages enquêtés. Et plus
de la moitié des ménages enquêtés sont des chrétiens protestants et catholiques.
[79]
La majorité des chefs des ménages perçoivent l’assurance-vie comme une assurance décès.
En cas de souscription, la majorité des ménages sont favorables à souscrire à une garantie en
cas de décès accidentel. La majorité des ménages préfèrent souscrire à l’assurance-vie comme
étant le capital différé en ayant une garantie durant la période de contrat. Plus de la moitié des
ménages sont disposés à souscrire à l’assurance-vie, dans le but de garantir la sécurité
financière de leurs proches et/ou leurs familles avec un contrat de prime unique.
Le tableau 18 renseigne que la majorité des chefs des ménages n’ont point vécu à l’étranger. Il
s’observe un manque d’informations nécessaires sur la libéralisation du secteur des
assurances auprès de la majorité des chefs des ménages enquêtés. Et cette majorité n’a pas de
connaissance sur les bénéficiaires d’assurance-vie. Qu’à cela ne tienne, les chefs des ménages
ont confiance aux entreprises d’assurances.
[81]
L’analyse bivariée permet d’étudier les relations entre deux variables, dépendante et
indépendante. Et ces variables peuvent être quantitatives ou qualitatives.
Dans le tableau 19, les résultats de l’association entre la disposition à souscrire à l’assurance-
vie et les variables quantitatives attestent que l’âge, la nuptialité, les personnes âgées de 0-2
ans ainsi que le nombre d’activités génératrices de revenu sont statistiquement associés à la
décision de souscrire à l’assurance-vie. Les chefs des ménages les plus âgées, ceux ayant plus
d’années de mariage, et ceux qui possèdent plus d’activités sont les plus disposés à souscrire.
Cependant, les ménages avec plus d’enfants âgés de 0-2 ans ne sont pas disposés à souscrire.
Les chefs des ménages hommes et ceux ayant un niveau d’études post-universitaire sont les
plus disposés à souscrire à l’assurance-vie.
Tableau 22: Test de khi-deux sur les facteurs institutionnels et actifs du ménage
Par rapport aux facteurs institutionnels et actifs des ménages, les résultats du tableau 22
montrent que la possession des actifs (parcelle et véhicule) est statistiquement associée à la
disposition à souscrire à l’assurance-vie. Les ménages les plus disposés à souscrire à
l’assurance-vie sont ceux qui possèdent des parcelles et véhiculent.
[85]
S’agissant des facteurs d’ouverture, les résultats du tableau 25 attestent que les variables
séjour à l’étranger, confiance aux sociétés d’assurance, connaissance d’un souscripteur, et
connaissance de la libéralisation sont statistiquement associées à la disposition à souscrire à
l’assurance-vie.
Les chefs des ménages les plus disposés à souscrire à l’assurance-vie sont ceux qui, n’ont pas
vécu à l’étranger, ont confiance aux sociétés d’assurances, connaissent la libéralisation du
secteur des assurances et une personne ayant déjà souscrit à l’assurance.
[88]
Ce point présente les résultats du modèle probit sur la disposition des ménages de Lingwala à
souscrire à l’assurance-vie.
Les résultats du modèle probit des facteurs économiques et financiers repris au tableau 27
révèlent que la profession (activité informelle et inactif), revenu (supérieur à 1000$), nombre
d’activités génératrices de revenu, et épargne monétaire augmentent la probabilité des chefs
des ménages à souscrire à l’assurance-vie. Par contre, la profession
(commerçants/agriculteurs), et l’activité de la conjointe influencent négativement la
souscription à l’assurance-vie.
[90]
Tableau 28: Résultats du modèle probit des facteurs institutionnels et actifs du ménage
Les résultats du modèle probit des facteurs institutionnels et actifs du ménage repris au
tableau 28 renseignent que la probabilité à souscrire à l’assurance-vie augmente chez les chefs
des ménages qui possèdent un véhicule, bénéficient d’héritages, et qui ont vécu dans un
environnement à problèmes de succession d’héritage. Tandis que, cette probabilité baisse chez
les chefs des ménages qui possèdent une entreprise et/ou société, et chez ceux qui ont connu
des problèmes d’héritage.
Les résultats du tableau 29 portant sur le modèle probit des facteurs d’ouverture renseignent
que les chefs des ménages qui ont vécu à l’étranger, qui ont confiance aux entreprises
d’assurance, et ceux qui ont connaissance de la libéralisation du secteur, sont les plus disposés
à souscrire à l’assurance-vie. Par contre, la disposition à souscrire des chefs des ménages à
l’assurance-vie baisse avec la connaissance d’un souscripteur.
Les résultats du modèle probit des facteurs socio-culturels et de santé tels que renseignés au
tableau 30 indiquent que la probabilité à souscrire à l’assurance-vie chez les chefs des
ménages croit avec l’appartenance à la confession musulmane, et avec l’affiliation à la
mutuelle de santé. Par contre, cette probabilité baisse en cas de présence d’une maladie
chronique au sein du ménage.
[92]
Les résultats du test de Wald (tableau 32) testant les variables non significatives des résultats
des modèles probit (tableaux 26 à 31) conduisent à l’acceptation des hypothèses nulles pour
toutes les variables reprises, selon lesquelles les paramètres sont égaux car les probabilités
sont toutes supérieurs à 5%.
Les résultats des tests de validation (tableau 33) de la régression probit estimée montrent que
le modèle est globalement bon, car la probabilité associée au test de Chi-carré est inférieure
au seuil de 1% (P-value = 0.000). Pour ce qui est du pouvoir prédictif du modèle, il est de
91.53%. Le modèle est également bien spécifié, car son pouvoir explicatif est significatif (p-
value de hat=0.000) et toute transformation monotone des valeurs prédites ne l’est pas (p-
value de hatsq=0.175).
Le Pseudo R2 (R2=0.7540) étant de loin supérieur à 0.50, on conclut que le modèle est bien
ajusté. Mais il sied de signaler que cet indicateur n’a ni la même signification, ni la même
interprétation que le « R2 » d’une régression par la méthode des moindres carrés (Long J. S.
et Freese J., 2003). Un R2 très faible dans le modèle probit ne remet pas en cause la qualité
du modèle estimé.
L’aire sous la courbe ROC renseigne que la probabilité que soit choisi au hasard un ménage
disposé à souscrire à l’assurance-vie par rapport à un ménage non disposé est de 98.03%.
Les résultats sur la qualité du classement repris au tableau 35 renseignent que la capacité
d’identifier les ménages disposés à souscrire parmi ceux qui sont disposés à souscrire à
l’assurance-vie est de 89.89% (taux de vrais positifs). Cependant, la capacité d’identifier les
ménages non disposés à souscrire parmi ceux qui ne sont pas disposés à souscrire à
l’assurance-vie est de 93.18% (taux de vrais négatifs). Le risque d’assigner un ménage
disposé à souscrire au groupe des ménages non disposés à souscrire à l’assurance-vie est de
6.82% (taux de faux positifs). Cependant, le risque d’assigner un ménage non disposé au
groupe des ménages disposés à souscrire à l’assurance-vie est de 10.11% (taux de faux
négatifs).
[96]
La figure 14 renseigne sur le pouvoir discriminant du modèle. L’aire sous la courbe ROC
(caractéristique de fonctionnement du récepteur) est une mesure du pouvoir discriminant du
modèle. Elle est égale à la probabilité de réalisation d’un évènement (disposition à souscrire)
choisi au hasard par rapport à un non-événement (non disposé à souscrire).
Dans cette partie, il est question de confronter les résultats trouvés dans cette recherche aux
études empiriques. A l’issue de tout cela, les implications théoriques et pratiques seront
dégagées.
A ce point, une description et explication plus claire et rigoureuse des résultats doivent être
obtenues après les avoir comparés aux autres provenant des études empiriques. Cette analyse
sera faite par facteurs déterminants de souscription à l’assurance-vie. Elle reste critique, mais
surtout objective et argumentée (pas passionnée).
[97]
a) Facteurs socio-démographiques
Les résultats obtenus dans cette étude sont conformes aux signes attendus dès le départ. Ils
affirment que les chefs de ménages hommes souscrivent moins à l’assurance-vie. Dans la
plupart des pays en développement, plus précisément en Afrique, les femmes sont plus
soucieuses et responsables vis-à-vis de leurs descendants que les hommes. Ce constat a été
remarqué dans les conclusions des études de Heo et al., (2013), Sze, Y.G., (2015), Narradda
SK., et Al., (2016), et Kurdyś-Kujawska, A., (2019).
S’agissant de l’âge, les résultats trouvés convergent avec ceux de Baek, E., & DeVaney, S.
A., (2005), Dzaja, I., (2013), et Shiferaw, A., (2017) qui affirment que les personnes âgées
souscrivent plus à l’assurance-vie que les jeunes. L’âge a un effet positif et significatif dans
la demande d’assurance-vie. À mesure que l'âge augmente, les chefs de ménage sont plus
conscients de la nécessité de recourir à l’assurance-vie en raison d'un pouvoir de gain accru
et d'un plus grand nombre de personnes à charge qui se traduisent par un besoin accru
d'assurance-vie pour se prémunir contre les pertes financières à la suite du décès des chefs de
famille. Mais à un certain âge², la demande d’assurance-vie baisse. Ces résultats sont
similaires par son effet négatif, à ceux de Sze, Y.G., (2015) et Mujinga Kapemba A. &
Nkashama Mukenge J.C., (2022). Plus l’individu vieillit, moins il souscrit à l’assurance-vie.
Cependant, cet effet n’a pas été statistiquement significatif dans le modèle estimé.
En ce qui concerne le statut matrimonial, plusieurs effets sont trouvés. Concernant les veufs
(ve), ces résultats convergent avec celui de Dzaja, I., (2013) dans la mesure où son effet est
négatif et non significatif. Cependant, les mariés polygames sont moins disposés à souscrire à
l’assurance-vie. Cela peut s’expliquer par le fait d’avoir plusieurs conjointes est une forme
d’exposition à un nombre élevé des personnes à charges mais aussi à des dépenses courantes
élevés, ce qui peut réduire la marge de manœuvre d’un tel ménage à souscrire à l’assurance-
vie. Ces résultats convergent avec ceux de Sossou G.A. et Gbere I.Y., (2003). Par ailleurs, les
mariés monogames, les divorcés et les unions de faits sont les plus disposés à souscrire à
l’assurance-vie du fait qu’ils sont réputés être stable financièrement. Ces résultats convergent
avec ceux de Gemmo et Al., (2016), et Mujinga Kapemba A. & Nkashama Mukenge J.C.,
(2022).
[98]
En ce qui concerne la nuptialité, les personnes ayant plus d’années de mariage sont moins
disposées à recourir à l’assurance-vie. L’hypothèse selon laquelle plus la durée de mariage
est élevée, plus les ménages souscrivent à l’assurance-vie tel que trouvé par Mujinga
Kapemba A. & Nkashama Mukenge J.C., (2022) est rejetée.
S’agissant du niveau d’études, il exerce un effet positif sur la disposition des ménages à
souscrire à l’assurance-vie. Ces résultats convergent avec celui de Wang, H., (2010). Les
chefs des ménages moins scolarisés (diplômé d’Etat) peuvent compter davantage sur
l'assurance-vie, car ils peuvent avoir un emploi moins stable et moins de prestations de
retraite. Les résultats sont identiques pour les chefs des ménages qui ont un niveau d’études
universitaire et post-universitaire. Donc, il n’y a pas de différence entre les niveaux d’étude en
matière de souscription d’assurance-vie.
S’agissant de la taille du ménage, l’hypothèse de départ est confirmée, car elle exerce un
effet positif sur la disposition des ménages à souscrire à l’assurance-vie. Les ménages à
grande taille ou ayant plus des dépendants ont une forte probabilité de détenir une assurance-
vie pour ne pas s’exposer aux aléas de maladies et/ou morts. Ces résultats convergent avec
ceux de Ward, D., & Zurbruegg, R., (2002), Li, D., (2007), Mini Li, (2008), Wang, H.,
(2010), Loke, Y. J., & Goh, Y. Y., (2012), Liebenberg, A. P., et Al., (2012), Kurdyś-
Kujawska, A., (2019), et Abdul-Fatawu et al., (2019).
Les ménages qui comptent plus de personnes actives, sont moins disposés à souscrire à
l’assurance-vie. L’hypothèse y relative est confirmée et ces résultats convergent avec ceux de
Wang, H., (2010), Dzaja, I., (2013), Sze, Y.G., (2015), et Mujinga Kapemba A. & Nkashama
Mukenge J.C., (2022). La présence des personnes actives réduit la disposition des chefs des
ménages à souscrire à l’assurance-vie parce qu’elles sont indépendantes financièrement.
L’hypothèse relative à l’effet négatif des enfants en âge préscolaire (0-2 ans) est confirmée.
Ces résultats convergent avec ceux de Sossou G.A. and Gbere I.Y., (2003), et Gemmo et Al.,
(2016). La possession d’une assurance-vie pour un tel ménage n’est pas nécessaire, car ce
dernier peut encore jouir de la présence de ses parents et bénéficier d’une prise en charge
adéquate.
[99]
Par ailleurs, les ménages ayant des vieillards (plus de 69 ans) sont très favorables à souscrire
à l’assurance-vie. Cela s’explique par le fait qu’à un certain âge, l’individu devient de plus en
plus vulnérable face aux maladies et aux risques de complication. Cette présence des
vieillards pourrait booster les ménages à souscrire à cette assurance pour faire face aux
éventuelles dépenses qui pourraient subvenir en cas de maladies ou décès.
Concernant la profession, les chefs des ménages qui œuvrent dans les activités informelles et
ceux qui sont inactifs, sont très favorables à souscrire à l’assurance-vie. Cependant, les
commerçants et/ou agriculteurs s’y désintéressent. Les retraités/chômeurs/pensionnés étant
déjà inactifs, sont contraints par faute de moyen de souscrire à l’assurance-vie. De cette
manière, le fait de travailler chez les privés n’influe en aucun cas sur la décision des ménages
à souscrire à l’assurance-vie. Ces résultats convergent avec ceux de Hammond, J. D., et Al.,
(1967), Dzaja, I., (2013), et Buric, M. N., et Al., (2017). Et ils peuvent s’expliquer par le fait
que les commerçants et agriculteurs substitueraient les produits d’assurance-vie à la
consommation des assurances des biens ; par exemple, la préservation de leurs activités. Par
ailleurs, ceux qui travaillent dans les activités informelles ou professions libérales ont un plus
grand besoin de protection, et peuvent de ce fait, recourir facilement à souscrire à
l’assurance-vie.
L’hypothèse relative à la l’activité de la conjointe est confirmée, car elle réduit la probabilité
des chefs des ménages à souscrire à l’assurance-vie. Ces résultats ont été trouvé également par
Dzaja, I., (2013) et Buric, M. N., et Al., (2017). Le fait que la conjointe travaille, constitue un
facteur d’accroissement du revenu des ménages et décourage de ce fait le recours à la
souscription à l’assurance-vie pour pallier aux éventuels risques d’accidents, maladies et/ou
décès.
Les ménages qui disposent d’un revenu supérieur à plus de 1000$ sont très favorables à
souscrire à l’assurance-vie. Ces résultats convergent avec ceux de Ward, D., & Zurbruegg, R.,
(2002), Beck, T., & Webb, I., (2003), Sossou G.A. and Gbere I.Y., (2003), Li et.al., (2007),
Mini Li, (2008), Sibel et Mustafa, (2009), Redzuan, H., et Al., (2009), Wang, H., (2010),
Odemba, (2013), Shiferaw, A., (2017) et Mujinga Kapemba A. & Nkashama Mukenge J.C.,
(2022).
[100]
Les hypothèses relatives aux actifs des ménages ont été confirmées. La possession d’une
entreprise réduit la disposition des chefs des ménages à souscrire à l’assurance-vie. Cela
s’explique par le fait que la possession d’une entreprise peut être considérée comme une
forme d’auto-assurance substituant l’assurance-vie. Cependant, la possession d’un véhicule
ou moto accroit la disposition à souscrire à l’assurance-vie. Le risque automobile étant élevé,
cela explique cet effet positif qui va faire face aux éventuels risques, tels que le décès ou les
accidents. Ces résultats sont conformes à ceux de Anderson, D. R., & Nevin, J. R. (1975). Par
ailleurs, s’agissant de la possession d’une parcelle elle n’influe pas sur la décision des chefs
des ménages à souscrire à l’assurance-vie. Ces résultats convergent avec ceux de Anderson,
D. R., & Nevin, J. R. (1975) qui avaient trouvé un effet négatif ; mais cet effet n’est pas
significatif dans la présente étude.
[101]
Les résultats sur le statut logement sont conformes à l’hypothèse de départ selon laquelle la
propriété du ménage réduit la disposition des chefs des ménages à souscrire à l’assurance-
vie ; bien que l’effet soit non significatif. Ces résultats convergent avec celui de Fischer, S.,
(1973) dans la mesure où les chefs des ménages propriétaires de logement sont moins
susceptibles de demander un produit d’assurance-vie. Cela s’explique par le fait que le
patrimoine des ménages agit comme une forme d'auto-assurance, réduisant ainsi la demande
d'assurance-vie au fil du temps.
Les chefs des ménages héritiers, ont une très forte probabilité de souscrire à l’assurance-vie,
car ils peuvent à leur tour garantir une sécurité financière à leurs descendants. L’hypothèse de
départ est acceptée et ces résultats sont conformes à ceux de Mujinga Kapemba A. &
Nkashama Mukenge J.C., (2022).
Les chefs des ménages ayant rencontrés des problèmes dans la succession d’héritages ne
sont pas disposés à souscrire à l’assurance-vie. Ils sont moins motivés à souscrire étant donné
que du point de vue juridique, certains d’entre eux, malgré l’existence d’un testament, se sont
vus malmenés par leurs familles, et ne jugent pas opportun de placer leurs revenus dans les
entreprises qu’ils ne font pas confiance. Ces résultats divergent avec ceux de Sargeant, A., &
Hilton, T., (2005).
Les chefs des ménages ayant vécu dans un environnement où les problèmes de successions
se sont présentés, sont très favorables à souscrire à l’assurance-vie. Le fait d’avoir vécu dans
un tel environnement peut inciter à souscrire à l’assurance -vie et éviter ainsi de voir ses
descendants connaitre le même problème. Ces résultats convergent avec ceux de Mujinga
Kapemba A. & Nkashama Mukenge J.C., (2022).
S’agissant de l’origine linguistique, Ces résultats divergent avec ceux de Millett, R., &
Orosz, J. J., (2001). L’influence de pairs (ethnique ou tribale) n’exerce aucun effet sur la
souscription à l’assurance-vie.
Les ménages avec des personnes souffrants des maladies chroniques réduisent la disposition
des chefs des ménages à souscrire à l’assurance-vie. Ces résultats convergent avec celui de
Jeleva, M., (2005). Cela s’explique par le fait que ces maladies peuvent entraîner des
conséquences fatales, réduisant ainsi la croyance de survie.
e) Facteurs d’ouverture
Les chefs des ménages ayant vécu à l’étranger sont disposés à souscrire à l’assurance-vie, car
ils ont vécu dans un environnement où le secteur des assurances est très développé. Ces
résultats convergent avec celui de Francesco M. Nicosia, (1966).
La confiance aux entreprises d’assurances est un facteur très déterminant dans la souscription
à l’assurance-vie des chefs des ménages. Ces résultats s’expliquent par le fait que cette
assurance qui contribue d’une part à la sécurité des familles et à la pérennité des entreprises
est réalisée par compensation des conséquences des accidents qui menacent leur patrimoine
ou la sécurité de leurs revenus ; et d’autres part, elle suscite une épargne collective investie à
l’économie nationale et contribue fortement au développement de cette dernière. Ce résultat
converge avec ceux de Wang, H., (2010) et Mujinga Kapemba A. & Nkashama Mukenge
J.C., (2022).
[103]
f) Caractéristiques d’assurance-vie
La connaissance des contrats et les habitudes d’assurer ses biens affectent positivement la
souscription à l’assurance-vie des chefs des ménages. Cela procure un avantage dans la
confiance et prise de décision dans la souscription d’assurance-vie, car les consommateurs
ayant une connaissance plus large sur l'assurance ont une probabilité plus élevée de s’y
souscrire. Ces résultats convergent avec celui de Wang, H., (2010).
Peu importe la perception d’assurance-vie, un effet négatif est trouvé sur la souscription des
chefs des ménages. Cet effet est non significatif pour ces derniers qui la perçoivent comme
épargne polyvalente. Par contre, en la considérant comme une assurance décès, cela réduit la
disposition des chefs des ménages à s’y souscrire. Ces résultats convergent avec ceux de
Howard, J. A., & Sheth, J. N., (1969) dans la mesure où il n’y a pas d’unanimité en matière de
perception d’un produit chez les individus. En ce qui concerne les raisons de souscription, il
est à noter qu’il n’existe pas de différence entre les chefs des ménages qui souscrivent pour la
sécurité financière de leurs proches et familles, la préparation de leur retraite, et pour la
constitution d’un capital à long terme. Peu importe la raison, l’effet observé est positif.
Les chefs des ménages qui ont pour préférence la rente viagère, sont moins disposés à
souscrire à l’assurance-vie. Garantir l’assuré jusqu’à la mort (rentes viagères) n’est pas
captivant dans la souscription des chefs des ménages.
[104]
S’agissant des garanties préférentielles, les chefs des ménages qui préfèrent le double effet,
c’est-à-dire, si l’assuré décède avant la fin du contrat, sa conjointe héritera sa couverte
d’assurance jusqu’au terme initialement prévu. Cette garantie exerce un effet négatif mais non
significatif sur la souscription. En revanche, les chefs des ménages qui préfèrent l’exonération
des paiements primes, c’est-à-dire, en cas d’incapacité de travail ou invalidité de l’assuré,
l’assureur prend en charge ce paiement du contrat après une période franchise. Cette garantie
réduit la probabilité des chefs des ménages à s’y souscrire. Par ailleurs, il n’y a aucun effet sur
la disposition des chefs des ménages à souscrire à l’assurance-vie, peu importe le type de
contrat.
Cette partie présente les implications théoriques et pratiques issues des résultats trouvés et
fera l’objet des propositions des pistes de solution pour booster la croissance de souscription à
l’assurance-vie.
3.2.2.1.Implications théoriques
Cette étude constitue un guide de recherche pour les prochains chercheurs dans le domaine
d’assurance-vie, plus précisément dans le contexte congolais. Il sied de rappeler que très peu
d’études existent au niveau microéconomique ayant traité de la souscription à l’assurance-vie.
Avec la libéralisation du secteur des assurances, cette étude devra être considérée comme
étant un repère pour les praticiens et techniciens d’assurance-vie pour ajuster l’offre en
proposant des différentes gammes et/ou produits.
3.2.2.2.Implications pratiques
Les résultats de cette étude renseignent que la probabilité de souscription des chefs des
ménages de Iingwala à l’assurance-vie augmente avec l’âge, le statut matrimonial (marié
monogame, divorcé, et union des faits), niveau d’études (diplômé d’Etat, universitaire, et
post-universitaire), taille du ménage, personnes âgées de plus de 69 ans, profession (activité
informelle et inactive), revenu (supérieur à 1000$), nombre d’activités génératrices de revenu,
épargne monétaire, la possession d’un véhicule, bénéficiaire d’héritage, legs
environnementaux, confession religieuse (musulman), mutuelle de santé, séjour à l’étranger,
[105]
A la lumière de ce qui précède, pour rendre effective cette disposition des chefs des ménages
à souscrire à l’assurance-vie, les suggestions ci-dessous sont relevées :
• Elargir les agences et points de vente des produits d’assurance dans les périphéries de
Kinshasa pour rendre visible et attrayant les assurances. Habité à proximité d’une
agence peut susciter l’envie de connaitre ce dont il est question. D’où l’intérêt des
entreprises d’assurance de s’implanter plus près des potentiels voisins demandeurs.
• Prévoir les enseignements sur les assurances dès l'école secondaire pour faciliter la
compréhension et connaissance, et ainsi booster la demande dudit produit d’assurance.
Ce chapitre a constitué le cœur de cette étude, car il a présenté les résultats de cette recherche
en les confrontant aux études empiriques menées par d’autres auteurs sur les déterminants de
la souscription à l’assurance-vie.
Globalement, le modèle Probit estimé est bon. Plus de la moitié des chefs des ménages de
Iingwala sont disposés à souscrire à l’assurance-vie. La probabilité de souscription de ces
ménages à l’assurance-vie augmente avec l’âge, le statut matrimonial (marié monogame,
divorcé, et union des faits), niveau d’études (diplômé d’Etat, universitaire, et post-
universitaire), taille du ménage, personnes de plus de 69 ans, profession (activité informelle et
les personnes inactives), revenu (supérieur à 1000$), nombre d’activités génératrices de
revenu, épargne monétaire, la possession d’un véhicule, bénéficiaire d’héritage, legs
environnementaux, confession religieuse (musulman), mutuelle de santé, séjour à l’étranger,
confiance aux entreprises d’assurance, connaissance de la libéralisation du secteur des
assurances, connaissance des contrats, habitudes d’assurance, et ainsi que la raison de
[107]
Cependant, cette probabilité diminue avec le sexe (masculin), statut matrimonial (polygame),
nuptialité, personnes actives, personnes âgées de 0-2 ans, profession
(commerçants/agriculteurs), activité conjointe, actifs (entreprise/société), problèmes legs,
maladie chronique, connaissance des bénéficiaires d’assurance, la perception d’assurance-vie
(assurance décès), la préférence d’assurance-vie (rentes viagères), et ainsi que la garantie
préférentielle (exonération paiement prime).
[108]
CONCLUSION GENERALE
Cette étude a porté sur « la souscription des ménages de Kinshasa à l’assurance-vie », avec
comme objectif principal, d’analyser le comportement de ces ménages en matière de
souscription à l’assurance-vie. D’une manière spécifique, il a été question de :
Après analyse, il a été trouvé que 50.2% des ménages sont disposés à souscrire à l’assurance-
vie. En ce qui concerne les déterminants de la souscription des ménages à l’assurance-vie, les
hypothèses théoriques ont toutes été confirmées. La souscription à l’assurance-vie est fonction
des six facteurs retenus : socio-démographiques, ouverture, institutionnels et actifs du
ménage, économiques et financiers, socio-culturels et les caractéristiques d’assurance-vie.
Quant aux facteurs institutionnels et actifs de ménages, la possession de véhicule, le fait d’être
héritier, et les legs environnementaux augmentent la probabilité des ménages à souscrire à
l’assurance-vie. Cependant, la possession d’entreprise ou société, et les problèmes de legs
réduisent la probabilité des ménages à souscrire à l’assurance-vie.
De ce fait, plusieurs pistes de solutions ont été proposées ; à l’instar de : (1) Offrir des
nouveaux produits personnalisés par exemple aux veuves et aux jeunes mariés, question de les
booster à assurer également leurs propres vies ; (2) Vulgariser ce produit d’assurance-vie en
vue d’éduquer la population dans l’amélioration de la compréhension des produits financiers
présentés sur le marché.
Les résultats de cette étude présentent également quelques limites notamment : (1) La
population cible, à savoir les ménages de la commune de Lingwala ne permet pas de
généraliser les résultats sur l’ensemble de la population Kinoise. Car la ville de Kinshasa
compte 24 communes et les populations de cette ville ne présentent pas de comportement
homogène dans la perception d’assurance ; (2) L’assurance-vie étant nouveau produit sur le
marché Congolais, l’impact de libéralisation sur la décision à souscrire n’a pas été étudié. Ces
limites peuvent être exploitées par d’autres chercheurs sur la thématique.
[110]
En dépit des limites susmentionnées, les résultats de cette étude serviront de repère aux
compagnies d’assurance dans la proposition des divers contrats d’assurance-vie et aux autres
chercheurs sur la même thématique.
[111]
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ANNEXES
[121]
I. Facteurs sociodémographiques
V. Facteurs d’ouverture
statutmatri
monial Freq. Percent Cum. niveaudétu
des Freq. Percent Cum.
1 56 31.64 31.64
2 91 51.41 83.05 1 5 2.82 2.82
3 2 1.13 84.18 2 37 20.90 23.73
4 8 4.52 88.70 3 129 72.88 96.61
5 12 6.78 95.48 4 6 3.39 100.00
6 8 4.52 100.00
Total 177 100.00
Total 177 100.00
travailleur
chezlespriv
agentpublic Freq. Percent Cum. és Freq. Percent Cum.
activitéin professionc
formelle Freq. Percent Cum. onjoint Freq. Percent Cum.
entrepriseo
crédit Freq. Percent Cum. usocieté Freq. Percent Cum.
problèmesl legsenviron
egs Freq. Percent Cum. nement Freq. Percent Cum.
maladiechro mutuellesan
nique Freq. Percent Cum. té Freq. Percent Cum.
mouvementso
vivre_étra
cial Freq. Percent Cum. nger Freq. Percent Cum.
confianceen connaissanc
treprisedas e_souscript
surance Freq. Percent Cum. eur Freq. Percent Cum.
connaissanc libéralisa
econtrat Freq. Percent Cum. tion Freq. Percent Cum.
perceptiona
habitudedas ssurancevie Freq. Percent Cum.
surance Freq. Percent Cum.
1 76 42.94 42.94
0 122 68.93 68.93 2 68 38.42 81.36
1 55 31.07 100.00 3 33 18.64 100.00
raisondesou
préference
scrire Freq. Percent Cum.
dassurancev
ie Freq. Percent Cum.
1 88 49.72 49.72
2 35 19.77 69.49
3 15 8.47 77.97 1 88 49.72 49.72
4 9 5.08 83.05 2 25 14.12 63.84
5 30 16.95 100.00 3 64 36.16 100.00
1 88 49.72 49.72
1 88 49.72 49.72
2 17 9.60 59.32 2 9 5.08 54.80
3 34 19.21 78.53 3 55 31.07 85.88
4 38 21.47 100.00 4 25 14.12 100.00
0: dispositionàsouscrire = 0
1: dispositionàsouscrire = 1
age
0 42.125 1.528279 39.10889 45.14111
1 47.50562 1.444595 44.65466 50.35658
[128]
é à
0: dispositionàsouscrire = 0
1: dispositionàsouscrire = 1
nuptialité
0 7.579545 1.18614 5.238657 9.920434
1 10.73933 1.250076 8.272257 13.20639
é à
0: dispositionàsouscrire = 0
1: dispositionàsouscrire = 1
taille_ménage
0 5.011364 .3254666 4.369044 5.653683
1 5.561798 .3106696 4.948681 6.174915
0: dispositionàsouscrire = 0
1: dispositionàsouscrire = 1
personnes_actives
0 2.375 .1594404 2.060339 2.689661
1 2.022472 .1059727 1.813331 2.231613
0: dispositionàsouscrire = 0
1: dispositionàsouscrire = 1
_2_ans
0 .2272727 .0598834 .1090909 .3454546
1 .0898876 .0304899 .0297148 .1500605
*
[129]
à
0: dispositionàsouscrire = 0
1: dispositionàsouscrire = 1
_ansetplus
0 .1022727 .0397214 .0238812 .1806642
1 .1348315 .0457349 .0445721 .2250908
0: dispositionàsouscrire = 0
1: dispositionàsouscrire = 1
nombredactivitéremunerattrice
0 1.25 .0999608 1.052724 1.447276
1 1.606742 .1136923 1.382366 1.831117
. jb age . jb nuptialité
Jarque-Bera normality test: 6.689 Chi(2) .0353 Jarque-Bera normality test: 29.48 Chi(2) 4.0e-07
Jarque-Bera test for Ho: normality: Jarque-Bera test for Ho: normality:
. jb age2 . jb tailleduménage
Jarque-Bera normality test: 18.18 Chi(2) 1.1e-04 Jarque-Bera normality test: 99.26 Chi(2) 2.8e-22
Jarque-Bera test for Ho: normality: Jarque-Bera test for Ho: normality:
. jb personnes_actives . jb _ansetplus
Jarque-Bera normality test: 121.4 Chi(2) 4.4e-27 Jarque-Bera normality test: 1449 Chi(2) 0
Jarque-Bera test for Ho: normality: Jarque-Bera test for Ho: normality:
. jb _2_ans . jb nombredactivitéremunerattrice
Jarque-Bera normality test: 2479 Chi(2) 0 Jarque-Bera normality test: 29.89 Chi(2) 3.2e-07
Jarque-Bera test for Ho: normality: Jarque-Bera test for Ho: normality:
[130]
Two-sample Wilcoxon rank-sum (Mann-Whitney) test Two-sample Wilcoxon rank-sum (Mann-Whitney) test
dispositio~e obs rank sum expected dispositio~e obs rank sum expected
Two-sample Wilcoxon rank-sum (Mann-Whitney) test Two-sample Wilcoxon rank-sum (Mann-Whitney) test
dispositio~e obs rank sum expected dispositio~e obs rank sum expected
0 88 7065.5 7832
1 89 8687.5 7921
dispositio dispositio
nàsouscri sexe nàsouscri agentpublic
re 0 1 Total re 0 1 Total
0 33 55 88 0 62 26 88
1 22 67 89 1 49 40 89
0 61 27 88 0 48 40 88
1 57 32 89 1 56 33 89
0 84 4 88 0 69 19 88
1 82 7 89 1 74 15 89
dispositio
nàsouscri statutmatrimonial
re 1 2 3 4 5 6 Total
0 35 40 1 2 5 5 88
1 21 51 1 6 7 3 89
Total 56 91 2 8 12 8 177
dispositio
nàsouscri niveaudétudes
re 1 2 3 4 Total
0 4 26 56 2 88
1 1 11 73 4 89
dispositio dispositio
nàsouscri professionconjoint nàsouscri epargnemonetaire
re 0 1 Total re 0 1 Total
0 42 46 88 0 35 53 88
1 52 37 89 1 12 77 89
dispositio
nàsouscri revenu
re 1 2 3 4 5 Total
0 9 51 17 6 5 88
1 3 40 22 12 12 89
Total 12 91 39 18 17 177
0 66 22 88 0 41 47 88
1 53 36 89 1 33 56 89
dispositio dispositio
nàsouscri crédit nàsouscri entrepriseousocieté
re 0 1 Total re 0 1 Total
0 64 24 88 0 75 13 88
1 45 44 89 1 72 17 89
0 55 33 88 0 58 30 88
1 37 52 89 1 35 54 89
dispositio dispositio
nàsouscri statutlogement nàsouscri heritage
re 0 1 Total re 0 1 Total
0 55 33 88 0 60 28 88
1 50 39 89 1 54 35 89
dispositio dispositio
nàsouscri problèmeslegs nàsouscri legsenvironnement
re 0 1 Total re 0 1 Total
0 75 13 88 0 53 35 88
1 77 12 89 1 45 44 89
dispositio
nàsouscri religion
re 1 2 3 4 5 Total
0 13 29 36 3 7 88
1 20 31 29 4 5 89
Total 33 60 65 7 12 177
dispositio
nàsouscri originelinguistique
re 1 2 3 4 Total
0 30 25 17 16 88
1 21 19 17 32 89
Total 51 44 34 48 177
dispositio dispositio
nàsouscri maladiechronique nàsouscri mutuellesanté
re 0 1 Total re 0 1 Total
0 68 20 88 0 69 19 88
1 60 29 89 1 47 42 89
0 59 29 88 0 61 27 88
1 35 54 89 1 21 68 89
dispositio
dispositio nàsouscri vivre_étranger
nàsouscri libéralisation re 0 1 Total
re 0 1 Total
0 77 11 88
0 66 22 88 1 64 25 89
1 44 45 89
Total 141 36 177
Total 110 67 177
Pearson chi2(1) = 6.6376 Pr = 0.010
Pearson chi2(1) = 12.2903 Pr = 0.000
dispositio
dispositio connaissance_souscrip nàsouscri habitudedassurance
nàsouscri teur
re 0 1 Total
re 0 1 Total
0 55 33 88
0 74 14 88
1 39 50 89 1 48 41 89
dispositio dispositio
nàsouscri connaissancecontrat nàsouscri perceptionassurancevie
re 0 1 Total re 1 2 3 Total
0 58 30 88 0 41 31 16 88
1 28 61 89 1 35 37 17 89
dispositio
nàsouscri garantiepréferentielle
re 1 2 3 4 Total
0 42 9 18 19 88
1 46 8 16 19 89
Total 88 17 34 38 177
dispositio
nàsouscri raisondesouscrire
re 1 2 3 4 5 Total
0 42 15 8 5 18 88
1 46 20 7 4 12 89
Total 88 35 15 9 30 177
0 42 5 26 15 88
1 46 4 29 10 89
Total 88 9 55 25 177
dispositio
nàsouscri préferencedassurancevie
re 1 2 3 Total
0 42 17 29 88
1 46 8 35 89
Total 88 25 64 177
Robust
dispositionàsouscrire Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]
Delta-method
dy/dx Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]
True
Classified D ~D Total
+ 80 6 86
- 9 82 91
Total 89 88 177
( 1) [dispositionàsouscrire]mouvement_social = 0
( 1) [dispositionàsouscrire]statut_logement = 0
chi2( 1) = 0.47
Prob > chi2 = 0.4907 chi2( 1) = 1.79
Prob > chi2 = 0.1813
( 1) [dispositionàsouscrire]parcelleterrainoumaison = 0 ( 1) [dispositionàsouscrire]crédit = 0
( 1) [dispositionàsouscrire]crédit = 0 ( 1) [dispositionàsouscrire]crédit = 0
( 2) [dispositionàsouscrire]preferenceplacement = 0
( 2) [dispositionàsouscrire]preferenceplacement = 0
( 3) [dispositionàsouscrire]investissementimmobilier = 0
. lroc
. estat gof
. estat gof,group(10)
Annexe 14 : Commandes