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Alternatives Managériales Economiques

E-ISSN : 2665-7511
https://revues.imist.ma/?journal=AME

SAHLI & HOUARBI / Revue AME Vol 3, No 1 (Janvier, 2021) 245-266

L’étudiant entrepreneur en Tunisie : Quelles dimensions contextuelles


favorisent le lancement de sa start-up ?, Sahli, F.1, Houarbi, S.2
1. Enseignante universitaire, ISET Rades, faouzia.sahli@yahoo.fr
2. Enseignante universitaire, ISET Zaghouan, sameh.houarbi@gmail.com

Date de soumission : 08/12/2020 Date d’acceptation : 26/01/2021

Résumé :

Le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique en Tunisie a lancé le


programme de l’étudiant entrepreneur, pour soutenir ce dernier dans la création de sa propre
entreprise.

Notre recherche vise à étudier les déterminants de l'entrepreneuriat étudiant dans une
perspective contextuelle.

Nous avons mené une étude quantitative auprès d’un échantillon de convenance, constitué de
400 étudiants de plusieurs universités Tunisiennes ayant poursuivi des cours d’entrepreneuriat.
Les questionnaires ont été administrés par internet (les réseaux sociaux et les e-mails), nous avons
envoyé 400, nous n’avons reçu que 284 questionnaires remplis, soit un taux de réponse de l’ordre
de 71%.

Nos résultats ont montré que la formation en entrepreneuriat au sein de l’université, le contexte
familial et régional ainsi que les pairs influencent positivement l’intention d’entreprendre chez
l’étudiant ce qui n’est pas le cas pour le facteur employabilité.

Mots-clés : Etudiant entrepreneur, cours entrepreneuriat, contexte familial., contexte régional.,


pairs, employabilité.

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The student entrepreneur in Tunisia: What contextual dimensions favor
the launch of his start-up?

Summary :

The Ministry of Higher Education and Scientific Research in Tunisia launched the program of the
student entrepreneur, to support the latter in the creation of his own business.

Our research aims to study the determinants of student entrepreneurship from a contextual
perspective.

We conducted a quantitative study from a convenience sample, made up of 400 students from
several Tunisian universities who have pursued entrepreneurship courses. The questionnaires
were administered via the internet (social media and email), we sent 400, we only received 284
completed questionnaires, for a response rate of around 71%.

Our results showed that entrepreneurship training within the university, family and regional
context as well as peers positively influence the student's intention to undertake which is not the
case for the employability factor.

Keywords :Student entrepreneur, entrepreneurship course, family context, regional context,


peers, employability.

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Introduction :

L’activité d’entreprendre est singulière. Elle renvoie fréquemment à une image idéalisée d’un
acteur indépendant, actif, recherchant une forte autonomie (Leclercq, 2015). En Tunisie, le Statut
National de l’Étudiant Entrepreneur (SNEE) a été officialisé par le Ministère tunisien de
l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique en novembre 2019. Ce statut est un
statut spécial accordé aux étudiants entrepreneurs qui disposent d’une idée de projet ou
comptent créer une entreprise durant leur parcours académique ou après l’obtention de leur
diplôme.

Ce programme est lancé dans le cadre de la contribution des Centres de Certification des Carrières
et des Compétences à l'intégration professionnelle des diplômés de l'enseignement supérieur
dans des secteurs innovants et compétitifs et à les aider à créer leurs propres entreprises.
Puisque, chaque université est située dans un contexte spatial spécifique qui peut influencer la
mesure dans laquelle les gens perçoivent les opportunités et si elles peuvent être créées ou non
(Drakopoulou Dodd et Hynes, 2012 ; Sternberg, 2009), le programme de l’étudiant entrepreneur
permettra au système national de l’enseignement supérieur de se conformer aux normes
internationales de formation et d'adapter les étudiants aux exigences de l'environnement
professionnel.

Bien qu'il existe une large littérature sur l'entrepreneuriat universitaire, beaucoup moins de
recherches ont porté sur les start-ups étudiantes, malgré qu’elles sont beaucoup plus fréquentes
que les start-ups par les professionnels et qu'elles génèrent également un impact économique
substantiel (Åstebro et al., 2012).

En appliquant les connaissances acquises par leurs fondateurs, ces start-ups contribuent aux
retombées des connaissances de l'université vers le marché (Wennberg et al., 2011). Des
entreprises comme Facebook et Google, qui ont été fondées par des étudiants, fournissent des
preuves supplémentaires de l'importance de ce type de start-up.

Malgré que nous sachions très peu de choses sur quand et dans quelles circonstances les
étudiants prendront des mesures pour démarrer une nouvelle entreprise. La littérature sur les
étudiants entrepreneurs, y compris la littérature croissante sur l'éducation à l'entrepreneuriat, a
jusqu'à présent largement ignoré les influences contextuelles et se penche généralement sur les
déterminants au niveau individuel uniquement (Martin et al., 2013). Cela est surprenant car les
universités ont ces dernières années, à un degré différent, adopté des mesures pour accroître
l'esprit d'entreprendre chez les étudiants, créant ainsi des contextes plus ou moins favorables à
la création d'entreprise (Hoppe, 2015 ; Walter et al., 2013).

C’est parce que les étudiants n'ont généralement pas ou peu d'expérience dans l'industrie, le
contexte universitaire et régional (Geissler, 2013) et leurs antécédents familiaux (Aldrich et Cliff,
2003 ; Laspita et al., 2012) peuvent être considérés comme plus importants pour leur propension
entrepreneuriale que pour les personnes à un stade ultérieur de leur carrière professionnelle.
Dans l'ensemble, nous devons encore mieux comprendre dans quelle mesure et de quelle

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manière les caractéristiques contextuelles influencent le comportement des jeunes étudiants
entrepreneurs. Compte tenu de l'attention croissante portée à l'entrepreneuriat étudiant dans
les politiques de soutien aux universités (Siegel & Wright, 2015) au niveau de notre étude nous
essayons de répondre à la problématique suivante : Quelles dimensions contextuelles favorisent
le lancement d’une start-up par un étudiant tunisien ? En d’autres termes dans quelle mesure et
de quelle manière l’université, les pairs, le contexte familial et régional ainsi que le taux
d’employabilité influencent-ils la décision des étudiants d’entreprendre une première action
entrepreneuriale et par la suite, créer une nouvelle entreprise ?

1. Cadre théorique

1.1. L’étudiant entrepreneur

Elément clé du développement économique, l’entrepreneuriat est un moteur de croissance


économique et un contributeur décisif pour la renaissance du tissu économique des pays (Abbes
et al., 2016). L'esprit d'entreprise est présent lorsqu'un ingénieur développe une nouvelle
technique ou qu'un activiste politique induit un changement de loi en réponse aux défis ou
opportunités qu'il voit et expérimente (David W Taylor, 2008). Même s'il n'y a pas de définition
universelle du terme entrepreneuriat, de nombreux auteurs ont tenté de définir le terme
entrepreneur de plusieurs façons. Richard Cantillon considéré par beaucoup comme le père de
l'entrepreneuriat, définit un entrepreneur comme quelqu'un qui prend le risque de diriger une
entreprise en payant un certain prix pour obtenir et utiliser des ressources pour produire un
produit (Diaconu et Duţu, 2015). Fayolle et Gailly le définissent comme une personne qui incube
de nouvelles idées, crée des entreprises sur la base de ces idées et apporte une valeur ajoutée à
la société sur la base de son initiative indépendante (Fayolle et Gailly, 2015).

Selon Dyer (1994), le comportement de l'entrepreneur reflète une sorte de personne désireuse
de mettre sa carrière et sa sécurité financière en jeu et de prendre des risques au nom d'une idée,
en consacrant beaucoup de temps et de capital à une entreprise incertaine. L'entrepreneuriat n'a
jamais été aussi important qu'il ne l'est actuellement et l'un des défis majeurs auxquels toutes les
économies sont confrontées est la nécessité de développer les compétences, les attitudes et les
comportements nécessaires pour préparer les jeunes à saisir les opportunités (Wilson, 2009).

L'entrepreneuriat étudiant, est définie comme étant la création d’entreprise faite par des
personnes qui étudient actuellement dans une université. En fait, les jeunes et en particulier les
étudiants sont généralement très intéressés par une carrière d'entrepreneur (Sieger et al., 2011).
L’université est donc un contexte idéal pour tester leurs capacités entrepreneuriales (Houser,
2014). Les recherches menées dans les universités servent de source de connaissances qui créent
de nouvelles opportunités entrepreneuriales pouvant conduire à la formation de nouvelles
entreprises innovantes (Mahmoudi et al., 2014).

Au cours des dernières décennies, les universités d'un grand nombre de pays ont modifié leur
comportement stratégique et visaient à exploiter ces opportunités, ainsi, se transformant en ce
que Etzkowitz (2000) l’a nommé « l'université entrepreneuriale ». Oosterbeek et ses

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collaborateurs soutiennent qu'il y a un entrepreneur chez les jeunes qui, avec une éducation
stimulante appropriée et un environnement stimulant, peuvent contribuer à la croissance
économique, au développement communautaire et au bien-être individuel, que l'individu lance
ou non l'entreprise (Oosterbeek et al., 2007).

1.2. La dimension contextuelle de la création d’entreprise

Dans les organisations, Le terme « contexte » peut être défini comme « des opportunités et des
contraintes situationnelles qui affectent l'occurrence et la signification du comportement
organisationnel » (Johns, 2006). De ce fait l’activité entrepreneuriale ne se déroule pas isolément
mais se déroule dans un contexte social., organisationnel et spatial (Autio et al., 2014). Les
influences contextuelles sont susceptibles de différer selon le stade du processus entrepreneurial.

Alors que les caractéristiques personnelles sont généralement considérées comme importantes
pour la propension à démarrer une nouvelle entreprise (Reynolds, 2005), il y a des indications
qu'elles sont particulièrement pertinentes dans les toutes premières étapes du processus de
gestation de l'entreprise et que les caractéristiques contextuelles deviennent plus importantes
pour gérer la transition vers une entreprise opérationnelle (Davidson, 2015). En outre, différents
types de contexte (ou « catalyseurs externes » pour reprendre les mots de Davidson) sont
susceptibles d’influencer les entreprises à différentes étapes de ce processus (Davidson, 2015).

Dans l'ensemble, nous étudions conceptuellement et empiriquement le comportement


entrepreneurial des étudiants universitaires dans une perspective à plusieurs niveaux.

1.2.1. L’éducation à l’entrepreneuriat

Selon Abbès et ses collaborateurs (2016), l’accroissement de l’intention entrepreneuriale est


influencé par un certain nombre de facteurs personnels et environnementaux, parmi lesquels on
peut distinguer les facteurs liés aux programmes d’enseignement et de formation en
entrepreneuriat. En fait, l'éducation à l'entrepreneuriat dans les universités peut exercer une
influence positive sur les attitudes générales à son égard et à la promouvoir en tant que
perspective de carrière utile et respectable pour les diplômés (Karali,2013). Un nombre croissant
d'universités tentent de doter leurs étudiants de connaissances, de compétences et de la
motivation nécessaires pour créer une entreprise en proposant des cours et des formations à
l'entrepreneuriat (Commission européenne, 2012). Ainsi, la prévalence et la fréquentation de ces
cours devraient avoir un effet sur les croyances de l’existence d’opportunités et la motivation des
individus à agir.

La participation à la formation à l'entrepreneuriat a été associée à un intérêt croissant pour son


choix comme carrière viable (Gorman et al., 1997). Pour cette raison, les universités et autres
établissements d'enseignement supérieur ont reçu le mandat de jouer un rôle de premier plan en
inculquant aux étudiants les connaissances et les compétences entrepreneuriales qui seront utiles
dans leurs futurs projets de carrière (Nurmi et Paasio, 2007). Il est donc nécessaire d’identifier
comment l’éducation à l’entrepreneuriat peut-elle créer un esprit entrepreneurial chez les

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étudiants. Et si l’intention implique la volonté d’atteindre un certain but, ici, la création d’une
entreprise (Guenoun et al., 2017). Une étude sur les programmes menant à un diplôme en
Malaisie a révélé que les étudiants pensaient que la formation spécialisée en entrepreneuriat
contribue à accroitre leur auto-efficacité et leur intention de devenir indépendant (Nizam et
Rejab, 2010).

Les pépinières d'entreprises universitaires peuvent également favoriser l'esprit d'entreprise chez
les étudiants universitaires. Selon la National Business Incubation Association (NBIA, 2010), les
incubateurs d'entreprises sont définis comme un lieu dans lequel les entrepreneurs peuvent
recevoir un soutien pro-actif et à valeur ajoutée et accéder à des outils, informations, contacts,
ressources et capitaux essentiels qui pourraient autrement être inabordables, inaccessibles ou
inconnus. Des incubateurs bien structurés fournissent des liens avec l'industrie, services de
soutien aux entreprises pour améliorer et développer les affaires, améliorer les compétences et
les techniques, offrir des conseils technologiques et assistance en matière de protection de la
propriété intellectuelle, des ressources financières pour la recherche et le développement et les
frais de commercialisation initiaux ainsi qu’à l'accès à des investisseurs privés potentiels et à des
partenaires stratégiques (NBIA, 2010). L’hypothèse H1 est alors avancée.

H1 : L’éducation à l’entrepreneuriat dans le contexte universitaire a une influence sur


l’intention d’entreprendre chez les étudiants.

1.2.2. Le contexte familial et régional

Un entrepreneur naissant peut faire face à diverses réactions de la part ses connaissances, de ses
amis ainsi que de ses proches, mais le soutien de sa famille (ou son absence) sera particulièrement
important (Mark Pruet et al., 2009). Les familles développent certaines règles qui permettent la
constance et la prévisibilité. Les règles et les limites du système familial sont peut-être les facteurs
les plus influents susceptibles d'affecter le choix de carrière, y compris la décision de se lancer
dans l'entrepreneuriat (Souitaris, 2007).

La littérature sur l'entrepreneuriat régional a montré aussi que le contexte régional en général et
la prospérité économique de la région en particulier ont un impact positif sur la probabilité de
démarrer une nouvelle entreprise. Un certain nombre d'études montrent un impact
statistiquement significatif de cette prospérité économique (mesuré en termes de PIB régional /
habitant) sur les indicateurs de l'activité entrepreneuriale (Stuetzer et al., 2014 ; Andersson &
Koster, 2011). Mosey et Wright (2007) constatent que les entrepreneurs naissants manquent
souvent de réseaux nécessaires avec les acteurs de l'industrie, ce qui les empêche de créer une
entreprise opérationnelle. Selon eux, la capacité de créer de tels réseaux dépendra probablement
du contexte régional. Hundt et Sternberg (2014) fournissent l'une des rares études combinant
une approche multi-niveaux avec la perspective des processus pour expliquer les activités
entrepreneuriales. Ils montrent que les déterminants de ces activités varient selon les différentes
étapes de la création d'une nouvelle entreprise. En fait, plus l'entrée sur le marché est proche,
plus le contexte régional et national devient important.

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Les résultats des recherches effectuées par Muller et Thomas (2000) ont soutenu l’idée que les
différences culturelles entre les pays et les régions ont un effet déterminant et influencent une
variété de comportements individuels, y compris la décision de devenir entrepreneur
indépendant plutôt que salarié. D’un autre côté, le pouvoir d'achat général de la population, qui
se manifeste par les niveaux de revenus et la prospérité économique de la région, joue un rôle
majeur dans le succès des entreprises entrepreneuriales. En effet, en période de ralentissement
économique ou de récession, le pouvoir d'achat diminue et les gens restent réticents à investir,
ce qui nuit à l'esprit d'entreprise.

Dans une économie de subsistance, la plupart des gens se livrent à l'agriculture, consommant la
majeure partie de leur production et troquant le reste contre des biens et services simples. Les
opportunités entrepreneuriales sont rares dans de tels scénarios. (Barclay et al., 1989). Nous
avançons alors les deux hypothèses H2 et H3.

H2 : Le contexte familial a une influence les intentions d’entreprendre chez les étudiants.
H3 : Le contexte régional a une influence les intentions d’entreprendre chez les étudiants.

1.2.3. Influence des pairs

Selon la théorie de l'apprentissage social., les gens apprennent par expérience directe ou en
observant le comportement des autres (Bandura, 1971). Cela s'applique également au contexte
de l’entrepreneuriat où les étudiants observent les autres et réfléchissent aux conséquences de
leur propre comportement (Kusmintarti et al., 2018). Il existe de plus en plus de preuves
empiriques de la pertinence des influences des pairs sur le comportement ou les intentions
entrepreneuriales.

Dans le contexte universitaire, peu de personnes créent de nouvelles entreprises, tandis que
d’autres activités de pairs liées à l’entrepreneuriat sont plus répandues et sont susceptibles
d’avoir un impact sur la propension à entreprendre. Les programmes (cours et formations en
entrepreneuriat) n'influencent pas seulement les participants mais ont un effet sur les autres
étudiants. D’une part selon Geissler et ses collaborateurs (2010), un nombre élevé d'étudiants qui
ont suivi un cours d'entrepreneuriat indique à leurs collègues que l'université encourage
l'apprentissage de l'entrepreneuriat et que devenir entrepreneur est un comportement souhaité.
En effet, pour les étudiants, la perception de l'existence et de la qualité des programmes de
qualification en entrepreneuriat est le facteur le plus important qui influence l'évaluation du
climat entrepreneurial. D’autre part les étudiants interagissent les uns avec les autres, surtout
s'ils étudient la même matière (Kusmintarti et al., 2018). L’hypothèse H4 est alors avancée.

H4- Le comportement des pairs en matière d’entrepreneuriat influence les intentions


d’entreprendre chez les étudiants.

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1.2.4. L’employabilité dans le pays

Davey et ses collaborateurs (2016) ont comparé et ont mis en contraste les perceptions de
l'entrepreneuriat et les intentions de carrière d'étudiants de divers pays en développement ou
émergents (Afrique du Sud, Ouganda et Kenya) et ceux des pays développés (Allemagne, Finlande,
Irlande et Portugal). L'étude a montré que les étudiants des économies en développement ou
émergentes sont plus susceptibles d'envisager une future carrière en tant qu'entrepreneurs que
leurs homologues dans les pays européens industrialisés, même si les motivations du travail
indépendant sont similaires dans les échantillons.

Dans certains pays, plus que dans d'autres, il existe une culture de chômeurs cherchant à créer
son propre emploi lorsque les emplois salariés sont rares. Être au chômage est si indésirable pour
un jeune que la création d'une entreprise est le seul moyen de gagner sa vie (Crowling, 2003). Il a
été avancé que les nouveaux arrivants à faible potentiel dans l'entrepreneuriat sont souvent des
entrepreneurs par nécessité, forcés à devenir indépendants en raison de circonstances
défavorables, tandis que les nouveaux venus à haut potentiel sont plus susceptibles d'être des
entrepreneurs d'opportunité (Crowling, 2003).

Dans une étude visant à connaître l'attitude des étudiants polonais envers l'activité
entrepreneuriale, Jones et ses collaborateurs (2008), ont montré que la peur du chômage est
réelle chez de nombreux étudiants et que l'entrepreneuriat est considéré comme une carrière
facultative. Ce point de vue soutient l'hypothèse et la conclusion de William et ses collaborateurs
(2002), qui ont montré que lorsque la part des jeunes dans le nombre total de chômeurs est
élevée, le taux d'entrepreneuriat par nécessité sera également élevé.

Davey et ses collaborateurs (2011) ont découvert qu'un plus grand pourcentage d'étudiants se
considéraient comme ayant leur propre entreprise à l'avenir (47% de leur échantillon) plutôt que
comme employés. Selon Khuong et ses collaborateurs (2016), les pays les plus riches étant
caractérisés par des systèmes de protection sociale plus solides, un marché de travail développé
et une présence de grands acteurs mondiaux.

De nombreuses opportunités d'emploi existent, laissant les étudiants ressentir un moindre besoin
de démarrer une entreprise. L'entrepreneuriat dans de telles situations est largement fondé sur
l'opportunité (Zaouali et al., 2015). Les étudiants des pays en développement en revanche
perçoivent un plus grand attrait de l'entrepreneuriat fondé sur la nécessité, car les autres
possibilités d'emploi sont soit absentes, soit insatisfaisantes. Une cinquième hypothèse est alors
avancée.

H5 : La peur du chômage influence positivement les intentions d’entreprendre chez les


étudiants.

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1.2. 5. Le modèle d’intention et attitude entrepreneuriale

Dans la littérature, on rencontre plusieurs modèles d’intention comme celui de la théorie du


comportement planifié d’Ajzen (1991) en psychologie sociale. Pour ce qui est de l’acte
entrepreneurial, nous avons le modèle de Shapero et Sokol (1982). Ce modèle a été repris et
présenté par Tounès (2006) et devient un modèle d'intention appliqué à l’entrepreneuriat.

Pour décrire l'intention entrepreneuriale, l’auteur étudie les actions qu’entreprennent les
étudiants pour concrétiser leur intentions (variables d’attitude), les motivations et les influences
sociales qui les animent (variables de norme subjective), ainsi que les perceptions de leurs
aptitudes et des ressources qui facilitent la faisabilité des projets.
La figure ci-après constitue une représentation du fonctionnement des modèles d’intention
appliqués à l’entrepreneuriat (figure 1).

Figure 2 : Modélisation théorique de l’intention entrepreneuriale


1- Existence d’une idée ou d’un projet
plus ou moins formalisé.
2- Recherche d’informations.
3- Besoin d’accomplissement.
Attitudes associées
4- Recherche d’autonomie
5- Prise de risque. au comportement
6- Existence de modèles
d’entrepreneurs.
7- Motivation à se conformer aux
Normes sociales L’intention
attentes de la famille et des
proches. entrepreneuriale
8- Influence des condisciples qui
souhaitent entreprendre et/ ou qui
Perceptions du
ont des idées, concepts ou projets
d’entreprendre. contrôle
9- Enseignements spécifiques de la comportemental
création d’entreprises.
10- Expériences de travail, de stages
dans une entreprise.
11- Vie associative

Source : Tounès (2006)

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2. Le modèle d’analyse

2. Le modèle d’analyse

L'objectif général de la recherche est de déterminer dans quelle mesure certains facteurs qui
entourent un étudiant pendant ses études universitaires exercent une influencent sur ses
intentions de créer une entreprise.
Nous visons dans ce qui suit modéliser l’intention entrepreneuriale chez un étudiant en fonction
de la formation universitaire dans le domaine de l’entrepreneuriat, du contexte familial et
régional., et d’autres facteurs tels que l’influence des pairs et l’employabilité.

Après l’analyse de la littérature, nous avons opté pour le modèle de Tounès (2006) comme
modèle de référence. Au niveau de notre étude, nous avons fixé les hypothèses suivantes :
H1 : L’éducation à l’entrepreneuriat dans le contexte universitaire a une influence sur
l’intention d’entreprendre chez les étudiants.
H2 : Le contexte familial a une influence sur les intentions d’entreprendre chez les étudiants.
H3 : Le contexte régional a une influence sur les intentions d’entreprendre chez les étudiants.
H4- Le comportement des pairs en matière d’entrepreneuriat influence sur les intentions
d’entreprendre chez les étudiants.
H5 : La peur du chômage influence positivement les intentions d’entreprendre chez les
étudiants.

Ces hypothèses nous permettent de présenter le modèle de recherche suivant (figure 2) :

Figure 2 : Modèle de recherche

Influence des pairs H4 Intention


Normes
subjectives entrepreneuriale
H2
Contexte familial
H3

Contexte régional
H1
Formations et programmes
Perceptions du en entrepreneuriat H5
contrôle
comportemental L’employabilité

Source : Les auteurs

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3. La collecte des données

L’enquête a été réalisée pendant une période s’étalant entre Janvier 2020 et Juin 2020, auprès
d’un échantillon de convenance, constitué de 400 étudiants de plusieurs universités (ISET Sfax,
ISET Zaghouan, ISET Rades, IHEC Carthage, ISG Tunis, FSEG Nabeul, ISET Nabeul), ayant poursuivi
des cours d’entrepreneuriat.

Le questionnaire formé principalement de cinq variables et dix-huit items (Tableau n°1) a été
administré par internet (les réseaux sociaux et les e-mails), nous avons envoyé 400, nous n’avons
reçu que 284 questionnaires remplis, soit un taux de réponse de l’ordre de 71%.
Le traitement des données a été réalisé avec le logiciel d’analyse de données SPSS.

3.1 Mesure de l’intention

Se conformant aux travaux d’Ajzen et Madden (1986) l’intention, qui est une variable
dépendante, a été mesurée en tenant compte de l’alternative professionnelle : salariat et
entrepreneuriat. Deux items ont été établis : le premier, A quel point vous êtes pour l’idée que
vous créez votre entreprise tout en étant étudiant ? et le deuxième, A quel point vous êtes pour
l’idée de rechercher un emploi stable ?.

Les déclarations du niveau d’accord des étudiants ont été saisies avec les mesures suivantes : de
1 « pas du tout d’accord » à 5 « tout à fait d’accord ».

3.2 Mesure et analyse des variables explicatives de l’intention entrepreneuriale

Les variables intervenant dans l’intention entrepreneuriale (variables indépendantes) sont


nombreuses, nous en avons choisi un certain nombre qui sont mieux à même de répondre à notre
sujet. Notre problématique nous conduit à retenir 18 items décrivant les diverses caractéristiques
de l’intention entrepreneuriale. 10 items mesurent les normes subjectives ou sociales et 8
mesurent les perceptions du contrôle comportemental. La quasi-totalité de ces items a été saisie
sur des échelles de Likert à 5 points.

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Tableau n°1 : Les variables et leurs items
Variables Items
L’intention 1- A quel point vous êtes pour l’idée que vous créez votre entreprise tout en étant étudiant ?
entrepreneuriale 2- A quel point vous êtes pour l’idée de rechercher d’un emploi stable ?
1- L’étude de l’entrepreneuriat à l’université est très bénéfique pour moi.
2- J’aime bien assister au cours de l’entrepreneuriat.
L’éducation à 3- Les concours de business plan organisés au sein de notre université sont bénéfiques pour moi.
l’entrepreneuriat 4- J’aime bien participer aux formations se rapportant à l’entrepreneuriat organisées par le 4C ou la pépinière
d’entreprises.
5- J’aime bien participer aux clubs de notre université.
1- Tous les membres de ma famille exercent un travail indépendant.
Le contexte familial 2- Certains diplômés de ma famille ont lancé leurs propres projets.
3- Mes parents sont entrepreneurs et m’encouragent à lancer mon propre projet.
4- Mes parents veulent que je reprends notre entreprise familiale.
1- Dans ma région il y’a beaucoup de jeunes entrepreneurs.
2- Dans ma région le taux de réussite des projets lancés par les jeunes est élevé.
Le contexte régional
3- Dans ma région les habitants encouragent tout ce qui est produit régional.
4- Dans ma région le pouvoir d’achat des habitants est plus que la moyenne.
Influence des pairs 1- Mes amis ont démarré avec succès leurs entreprises alors qu’ils étaient à l’université.
2- Mes amis m’encouragent à lancer mon propre projet.
1- Après mes études je suis optimiste pour trouver un travail.
L’employabilité 2- Après mes études je m’attends à obtenir un emploi bien rémunéré et gravir l’échelon très rapidement.
3- Je pense que les diplômés de l’enseignement supérieur trouvent facilement un emploi.
Sources : Les auteurs

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3. Résultats et discussion

Pour la variable « intention entrepreneuriale », contenant deux items, une analyse en


composantes principales a été effectuée pour factoriser ces deux items (signification de Bartlett
< 0.001). Nous avons obtenu un seul axe appelé « intention d’entreprendre » dont la valeur
propre est supérieure à 1 ; il explique 80.6 % de la variance totale initiale.
Dans ce qui suit nous allons étudier la corrélation entre cette variable « intention d’entreprendre»
et les autres variables du modèle.

3.1. L’éducation à l’entrepreneuriat

Nous avons effectué l’analyse en composante principale pour chacune des variables constituant
notre enquête. Nous avons commencé par la variable « Education à l’entrepreneuriat ». Pour
effectuer l'analyse factorielle, nous avons eu recours à l’indice de KMO et au test de sphéricité de
Bartlett. Nous avons trouvé comme indiqué dans le tableau n°2 un KMO de 0,695, une valeur
supérieure à 0,5.

Ainsi l'analyse factorielle est possible pour les cinq items de cette variable. Ce résultat est
confirmé par le test de Bartlett avec une signification de 0,00. L’alpha de Cronbach est égal à
0,888, notre échelle a donc une bonne homogénéité. Les cinq items ont pu donc être conservés.
Nous avons ensuite procédé à l’analyse en composante principale (ACP), qui nous a donné une
seule composante représentant 69,643% de l’information (tableau n°2).

Tableau n°2 : Validité et fiabilité des instruments de mesure


Alpha de Nombre Signification de
Indice de KMO % de la variance
cronbach d’éléments Bartlett
0,888 5 0,695 0,000 69,643
Source : Logiciel SPSS

Pour pouvoir étudier l’existence d’une relation de dépendance entre la variable « Intention
d’entreprendre » et la variable « Education à l’entrepreneuriat », nous avons effectué le test de
Spearman, nous avons trouvé un taux de signification de l’ordre de 0% (tableau n°3), un taux
inférieur à 5%, ce qui montre que l’hypothèse H1 est confirmée.

Tableau n°3 : Corrélation de Spearman


Intention d’entreprendre Education à l’entrepreneuriat
Coefficient de corrélation 1 0,532
Signification bilatérale 0,000
Source : Logiciel SPSS

D’après le tableau n°4, R2 le coefficient de détermination qui mesure la qualité de prédiction


d’une régression linéaire est de l’ordre de 0,388 ce qui indique que la variable « Education à
l’entrepreneuriat » explique en pourcentage acceptable l’intention d’entreprendre chez les
étudiants. L’équation de l’influence cette variable se présente comme suit :
Y= 0,873 X + 3,567

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Y= La variable dépendante : Intention d’entreprendre.
X= La variable indépendante : Education à l’entrepreneuriat.

Tableau n°4 : Régression simple


R Rdeux Constante Coefficient
0,623 0,388 3,567 0,873
Source : Logiciel SPSS

Les résultats de notre étude empirique ont montré que H1 est soutenue, en d’autres termes la
formation à l’entrepreneuriat à l’université est un facteur favorisant la création d’entreprise tout
en étant étudiant. Ce qui confirme l’idée de Geissler et ses collaborateurs (2013) qui ont montré
que pour les étudiants, la qualité des programmes de qualification en entrepreneuriat est le
facteur le plus important qui influence l'évaluation du climat entrepreneurial., ainsi les étudiants
interagissent les uns avec les autres, surtout s'ils étudient la même matière (Martin et al., 2013).

Nos résultats sont conformes aussi à ceux obtenus par d’autres études antérieures. En effet, une
étude sur les programmes menant à un diplôme en Malaisie a révélé que les étudiants pensaient
que la formation spécialisée en entrepreneuriat contribue à accroître l'auto-efficacité et, par la
suite, à favoriser leur intention de devenir indépendant (Nizam et al., 2010).

D’un autre côté, d’après Shepherd et ses collaborateurs (2007), Une personne prend les
premières mesures pour créer une nouvelle entreprise après avoir évalué le risque, l'incertitude,
et l'ambiguïté d'une opportunité perçue par rapport à ses propres connaissances et motivation.
Les ressources cognitives d’une personne déterminent donc dans quelle mesure les idées
commerciales potentielles sont perçues comme plus ou moins attrayantes. En d'autres termes,
les impressions de situations ou d'informations externes sont filtrées à travers le prisme de
facteurs spécifiques à la personne, en particulier les connaissances et l'expérience des personnes
qui l’entourent (Wood et al., 2014).

3.2. Le contexte familial

D’après le tableau n°5, nous avons un indice de KMO de l’ordre de 0,705, une valeur supérieure
à 0,5. Ainsi l'analyse factorielle est possible pour les quatre items de cette variable. Ce résultat est
confirmé par le test de Bartlett ayant une signification de 0,00. L’alpha de Cronbach est égal à
0,916, notre échelle a une bonne homogénéité. L’analyse en composante principale nous a donné
une seule composante présentant 69,44 % de l’information.
Tableau n°5 : Viabilité et fiabilité des instruments de mesure
Alpha de cronbach Nombre d’éléments Indice de KMO Signification de Bartlett % de la variance
0,916 4 0,705 0,000 69,440
Source : Logiciel SPSS
D’après le tableau n°6, la signification est de l’ordre de 0,000 soit une valeur inférieure à 0,05, il
existe une relation statistiquement significative entre le contexte familial et l’intention
d’entreprendre chez les étudiants. R est positif indiquant que les deux variables évoluent dans le
même sens (tableau n°7).

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Tableau n°6 : Corrélation de Spearman
Intention d’entreprendre Le contexte familial
Coefficient de corrélation 1 0,421
Signification bilatérale 0,000
Source : Logiciel SPSS

Tableau n°7 : Régression simple


R R-deux Constante Coefficient
0,645 0,416 3,567 0,904
Source : Logiciel SPSS

D’après le tableau n°7, R2 est de l’ordre de 0,416 ce qui indique que le contexte familial explique
en pourcentage acceptable l’intention d’entreprendre chez les étudiants.
L’équation de la régression simple se présente comme suit :
Y= 0,904 X + 3,567
Y= La variable dépendante : Intention d’entreprendre.
X= La variable indépendante : Le contexte familial.
L’hypothèse H2 est validée et confirmée dans la population étudiée.

3.3. Le contexte régional

L’indice de KMO est de l’ordre de 0,555, l'analyse factorielle est possible pour les quatre items de
cette variable. Ce résultat est confirmé par le test de Bartlett ayant une signification de 0,00 et un
alpha de Cronbach de l’ordre de 0,988. L’analyse en composante principale nous a donné une
seule composante présentant 69,44 % de l’information (tableau n°8).

Tableau n°8 : Viabilité et fiabilité des instruments de mesure


Alpha de Nombre Signification de
Indice de KMO % de la variance
cronbach d’éléments Bartlett
0,988 4 0,555 0,555 97,160
Source : Logiciel SPSS

D’après le tableau n°9, la signification est de l’ordre de 0,000 soit une valeur inférieure à 0,05, il
existe une relation statistiquement significative entre le contexte régional et l’intention
d’entreprendre chez les étudiants avec un coefficient de corrélation de Spearman de l’ordre de
0,713. R est positif indiquant que les deux variables évoluent dans le même sens (tableau n°10).

Tableau n°9 : Corrélation de Spearman


Intention d’entreprendre Le contexte régional
Coefficient de corrélation 1 0,713
Signification bilatérale 0,000
Source : Logiciel SPSS
Tableau n°10 : R régression simple
R R-Deux Constante Coefficient
0,731 0,535 3,567 1,025
Source : Logiciel SPSS

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L’équation de la régression simple se présente comme suit :
Y= 1,025 X + 3,567
Y= La variable dépendante : Intention d’entreprendre.
X= La variable indépendante : Le contexte régional.
L’hypothèse H3 est validée et confirmée dans la population étudiée.

D’après ce qui précède, H2 et H3 sont aussi vérifiées, ce qui confirme l’idée développée par Hundt
et Sternberg (2014) qui, en se basant sur une étude combinant une approche multi-niveaux avec
la perspective des processus pour expliquer les activités entrepreneuriales, ont montré que les
déterminants de ces activités varient selon les différentes étapes de la création d'une nouvelle
entreprise. Plus l'entrée sur le marché est proche, plus le contexte régional et national devient
important.

L’influences contextuelles sur l'organisation et, en partie, au niveau régional jouent un rôle
primordial dans l'explication de l’évolution des nouvelles start-ups étudiantes. En d'autres
termes, les activités entrepreneuriales des étudiants peuvent être considérées comme un
phénomène à plusieurs niveaux et devraient être modélisées en conséquence, comme
proposaient d’ailleurs Shepherd (2011) et Davidsson et ses collaborateurs (2011).

La notion générale de « contexte régional » recouvre des attributs très différents d'une région,
allant des attributs culturels à économiques ou institutionnels, les aspects économiques étant
évidemment les plus importants. Cette différenciation est liée à l'idée de de la variété des
proximités qui peuvent influencer le comportement entrepreneurial d'un individu et qui
favorisent l'enracinement d'un individu dans la région où il vit. Suivant la taxonomie de Boschma
(2005), on peut distinguer la proximité cognitive, géographique, sociale, organisationnelle et
institutionnelle, toutes avec une relation claire, mais principalement indirecte, avec le contexte
économique.

Le concept de proximité, initialement développé pour expliquer les processus d'innovation, est
également utile pour comprendre pourquoi le contexte économique régional peut expliquer le
comportement entrepreneurial des individus. Plus ils sont profondément ancrés (c'est-à-dire plus
leur proximité est élevée), plus ils sont susceptibles de progresser dans le processus
entrepreneurial (Boshma, 2005).

3.4. Influence des pairs

Le tableau n°11 indique un indice de KMO de l’ordre de 0,5. Ainsi l'analyse factorielle est possible
pour les deux items de la variable « influence des pairs ». Ce résultat est confirmé par le test de
Bartlett avec une signification de 0.00. L’alpha de Cronbach est égal à 0,928 notre échelle a une
bonne homogénéité.
Tableau n°11 : Viabilité et fiabilité des instruments de mesure
Alpha de cronbach Nombre d’éléments Indice de KMO Signification de Bartlett % de la variance
0,928 2 0,5 0,000 95,120
Source : Logiciel SPSS

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D’après le tableau n°12, la signification est de l’ordre de 0,000 soit une valeur inférieure à 0,05, il
existe une relation statistiquement significative entre l’influence des pairs et l’intention
d’entreprendre chez les étudiants. R est positif indiquant que les deux variables évoluent dans le
même sens (tableau n°13).
Tableau n°12 : La corrélation de Spearman
Intention d’entreprendre Influence des pairs
Coefficient de corrélation 0,653
Signification bilatérale 0,000
Source : Logiciel SPSS
Tableau n°13 : La régression simple de la variable influence des pairs
R R-deux Constante Coefficient
0,730 0,533 3,567 1,023
Source : Logiciel SPSS

L’équation de l’influence du contexte familial sur l’intention d’entreprendre, se présente comme


suit :
Y= 1,023 X + 3,567
Y= La variable dépendante : Intention d’entreprendre.
X= La variable indépendante : L’influence des pairs.
L’hypothèse H4 est validée et confirmée.

D’après nos résultats, les pairs influencent positivement les intentions entrepreneuriales. Ce qui
confirme les résultats obtenus par d’autres études telles que celles obtenus par Geissler et ses
collaborateurs (Geisler, 2010).

3.5. L’employabilité

L’indice de KMO pour les trois items de la variable « employabilité » est de l’ordre de 0,668,
l’analyse factorielle est donc possible, avec un Alfa de Cronbach de l’ordre de 0,797 (tableau
n°14). L’analyse en composante principale nous a donné une seule composante représentant 95%
de l’information (tableau n°14).

Tableau n°14 : Viabilité et fiabilité des instruments de mesure


Alfa de cronbach Nombre d’éléments Indice de KMO Signification de Bartlett % de la variance
0,797 3 0,668 0,000 95,00
Source : Logiciel SPSS

En effectuant le test de corrélation de Spearman, nous avons trouvé une signification bilatérale
de l’ordre de 0,138 (tableau n°15), soit une valeur supérieure à 0,05. Donc l’hypothèse n°5 n’est
pas vérifiée.
Tableau n°15 : Corrélation de Spearman
Intention d’entreprendre L’employabilité
Coefficient de corrélation 0,088
Signification bilatérale 0,138
Source : Logiciel SPSS

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Contrairement aux résultats des études menées par Crowling (2003) et celles de Jones et ses
collaborateurs (2011) qui ont montré que la peur du chômage est réelle chez de nombreux
étudiants et que l'entrepreneuriat est considéré comme une solution pour ces derniers pour qu’ils
puissent gagner leurs vies. Notre étude a montré qu’il n’y’a pas une influence directe de
l’employabilité sur les intentions d’entreprendre chez les étudiants tunisiens (tableau n°15).

Conclusion et perspectives :

La création d’entreprise est un vecteur important pour la création d’emploi et de la richesse. Cette
création d’entreprise, elle-même, est précédée par l’intention de créer même en étant encore
étudiant.

Au niveau de notre recherche nous avons tenté d’expliquer cette intention à travers différents
facteurs, principalement les facteurs liés aux normes sociales et aux perceptions du contrôle
comportemental. Nous avons alors essayé d’apporter des éléments de réponses à la question de
savoir quelles dimensions contextuelles favorisent le lancement de start-up par les étudiants. Nos
résultats suggèrent que même si les caractéristiques individuelles sont le principal moteur du
comportement entrepreneurial des étudiants, nos les universités sont toujours capables
d’influencer dans une certaine mesure l’activité entrepreneuriale des étudiants.

Ainsi, indépendamment de son emplacement, les universités peuvent encourager à devenir


entrepreneur en leur proposant des cours d’entrepreneuriat et en les incitant les étudiants à y
participer. Si nous examinons l'influence des facteurs universitaires sur la participation des
étudiants à l'entrepreneuriat, il est prouvé que les efforts délibérés de l'université pour stimuler
l'entrepreneuriat permettent aux étudiants d'apprendre et de participer davantage et de générer
la confiance dont ils ont besoin pour se lancer dans l'entrepreneuriat.

Geissler et ses collaborateurs (2010) ainsi que Hesse (2015) fournissent des indications
supplémentaires sur les types de mesures de soutien à fournir pour soutenir les universités qui
offrent des formations en entrepreneuriat. D’un autre côté, la littérature précédente a examiné
l'effet individuel de l'éducation à l'entrepreneuriat (Martin et al., 2013 ; Souitaris et al., 2007), nos
résultats mettent l'accent sur la dimension organisationnelle car ces cours n'affectent pas
seulement les participants mais ont un effet de pairs plus large.

Les décideurs dans le domaine de l'éducation devraient veiller à ce que l'esprit d'entrepreneuriat
ne soit pas seulement encouragé dans l'enseignement supérieur, mais développé dès le plus
jeune âge afin que les étudiants aient l'esprit d'entreprise comme choix de carrière. Sans oublier
aussi que l’activité entrepreneuriale des étudiants semble aussi dépendante du contexte familial
et régional. Une bonne influence apportée par la famille ainsi que par les expériences
personnelles sur l'entrepreneuriat contribuent à des inclinations plus élevées à l'entrepreneuriat.

Le rôle des enseignants est également indispensable dans l'éducation car ils préparent,
encouragent et cultivent les élèves. On pourrait également affirmer que les programmes

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universitaires destinés à soutenir l'entrepreneuriat chez les étudiants sont plus efficaces lorsqu'ils
sont coordonnés avec les stratégies respectives de la région dans laquelle l'université est située.

Le gouvernement à travers les responsables régionaux doit élaborer des politiques de soutien à
l'entrepreneuriat (très souvent ne s'adressant pas explicitement aux universités locales), une
stratégie coordonnée des deux parties gouvernement et université peut être plus efficace que
des efforts isolés. Le gouvernement doit considérer les universités locales comme un élément
important de l’écosystème entrepreneurial régional., tandis que les universités devraient
reconnaître le rôle crucial de l’environnement régional en tant que moteur important de l’esprit
d’entreprise de leurs étudiants.

La revue des apports théoriques, méthodologiques et entrepreneuriaux de cette recherche ne


doit pas négliger les limites liées aux choix opérés et à leurs conditions de mise en œuvre. En fait,
pour tester la validité externe des échelles que nous avons développées, il est indispensable de
varier les échantillons et interroger les étudiants de toutes les disciplines, même ceux qui n’ont
pas poursuivi des cours d’entrepreneuriat. D’un autre côté, notre étude a été menée pendant la
période de la crise du coronavirus, plusieurs entreprises au niveau national et même international
rencontrent des difficultés financières et même il y’a celles qui ont annoncé leurs faillites, ce qui
peut influencer négativement les intentions d’entreprendre chez les étudiants.

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