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CHAPITRE V Liaisons Chimiques Partie II Dec 2021
CHAPITRE V Liaisons Chimiques Partie II Dec 2021
1- Principe-intérêt de la méthode
La méthode est symbolisée par : AXnEp Type moléculaire
A désigne l'atome central, X est ligand ou l’atome lie à A, n est le nombre d'atomes
directement liés à l'atome central, p est le nombre de doublets électroniques libres
de l'atome central (non liant).
Sachant que les doublets électroniques de la couche de valence se repoussent
entre eux, la géométrie de l’ensemble sera celle pour laquelle les répulsions sont
minimales, soit, les doublets électroniques sont les plus éloignés possibles
On peut alors prévoir, à partir d’un schéma de Lewis, la géométrie de la molécule
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Exemples :
H2O : AX2E2 H3PO4 : AX4 NH3 : AX3E1
2
Les expressions figure de répulsion et arrangement des doublets (paires)
électroniques sont équivalentes
Un doublet non liant sur l’atome central (noté A dans la notation de Gillespie
AXnEm) est plus ramassé sur A qu’un doublet liant (qui s’étire entre A et l’atome
X auquel A est lié)
On retiendra : Un doublet non liant occupe une plus grosse place dans l’espace
qu’un doublet liant
Il est logique d'admettre que les doublets non liants, moins confinés dans
l'espace internucléaire que les doublets liants, occupent un volume moyen plus
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élevé. On interprète ainsi la diminution progressive de l'angle entre les liaisons
quand on passe de CH4 à NH3 puis H2O.
Arrangement tétraédrique
Pour les molécules d’eau, d’ammoniac et de méthane la répulsion des
doublets impose une disposition tétraédrique pour quatre doublets se repoussant
dans la molécule.
- Les différences proviennent du fait que la répulsion des doublets non liants
est plus importante que la répulsion des doublets liants.
NB : La répulsion doublet non liant-doublet liant est plus importante que la
répulsion doublet liant-doublet liant.
Exemple :
N: Z=7 P=2 Groupe : VA
P: Z=15 P=3 Groupe : VA
As : Z=33 P=4 Groupe : VA
Sb : Z=51 P=5 Groupe : VA
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Arrangement des doublets électroniques tel déformé
Les angles de valence sont d’autant plus petits que X est électronégative
Exemple : l’électronégativité diminue en descendant dans la colonne des
halogènes. On observe une augmentation de l’angle de valence dans la série PX 3
(X=Cl, Br, I)
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b- Recouvrement latéral conduisant à des liaisons de type p
Ce type de recouvrement ne concerne que les orbitales p.
Recouvrement latéral p – p
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1-3-Diagramme énergétique
Deux orbitales moléculaires de même énergie donnent naissance à deux
orbitales moléculaires d'énergies différentes, l'une liante stabilisée et l'autre anti-
liante déstabilisée.
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Ordre (indice) de liaison= nombre de liaison
OL = 1/2 (n e- en OM Liant - n e- en OM Anti-liante)
OL = 1/2 (2 - 0) = 1 on retrouve la liaison simple du modèle de Lewis.
La configuration électronique stable est obtenue quand les 2 électrons sont
dans l'orbitale d'énergie la plus basse.
La molécule H2 est plus stable que les 2 H séparés car son niveau d'énergie
est plus bas. L'énergie de stabilisation E de l'orbitale liante est inférieure, en valeur
absolue, a l'énergie de déstabilisation E* de l'orbitale antiliante.
La construction des OM de He2 ne donne aucun gain de stabilité. He2 est instable.
Calcul de l'indice de liaison : OL = 1/2 (2 - 2 ) = 0
L'indice de liaison est nul, cela signifie qu'il ne se forme pas de liaison
entre les deux atomes d'Hélium. C’est un gaz inerte qui ne forme pas de
molécules.
NB: Une liaison existe si l'ordre de liaison est ≠ 0. Plus l'ordre est élevé, plus la
liaison est stable.
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V-C-2-Généralisation de la méthode CLOA
V-C-2-1.Règles de combinaisons des OA
a. Critère énergie: ne combiner que des O.A. d'énergies voisines
Deux orbitales atomiques ne peuvent se combiner que si leurs énergies sont
voisines ( E < 12 eV).
b. Critère de recouvrement suffisant: les OA de cœur d'un atome sont dans la
molécule des OM non- liantes d'énergie inchangée, localisant les électrons « sur
les noyaux ».
Les orbitales moléculaires seront formées à partir des orbitales
atomiques de valence de symétrie corvéable et des énergies voisines
c. Critère de symétrie: 2 OA qui ne possèdent pas d'élément de symétrie commun
(axe ou plan) ne peuvent se combiner car leur recouvrement est identiquement nul.
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4) Le nombre des O.M. = le nombre des O.A. = 8
• 2s(OA) + 2s(OB)s et σ*s
• 2px(OA) + 2px(OB)x et π*x
• 2py(OA) + 2py(OB)y et π*y
• 2pz(OA) + 2pz(OB)z et π*z
5) Forme des orbitales moléculaires :
σs et σ*s comme dans H2
(πx et πy) et π*x et π*y) Recouvrement latéral liant et antiliant σz et σ*z
Recouvrement axial liant et antiliant
6) Ordre énergétique : σs < σs* < σz < πx , πy < πx*, πy* < σz*
Diagramme énergétique normal (O2)
Configuration électronique de la molécule O2 :
σs2, σs*2, σz2 , ( πx2 , πy2), ( πx*1, πy*1), σz*0
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2 - la distance interatomique (longueur de liaison) diminue
Diamagnétisme et Paramagnétisme
Les électrons se comportent comme de petits aimants et selon leur
arrangement vont conférer des propriétés magnétiques différentes à la matière.
- Diamagnétisme
Si tous les électrons d’une molécule sont associés par paires (appariés) les
moments magnétiques des électrons s’annulent deux à deux. pas de moment
magnétique permanent.
En présence d’un champ magnétique extérieur ce type de substance est
repoussé par les pôles de l’aimant.
- Paramagnétisme
Les molécules possédant des électrons célibataires (non appariés) possèdent
un moment magnétique non nul.
En présence d’un champ magnétique extérieur, elles seront attirées par les pôles de
l’aimant. L’unité couramment employée pour exprimer le moment magnétique est
le Magnéton de Bohr μB.
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éventuellement des interactions sp. Ces interactions mixtes sp n'interviendrons que
si l'écart sp entre les niveaux s et p est suffisamment petit, en pratique nous
admettrons que de telles interactions sp existent pour B2, C2 et N2 alors qu'elles
n'existent pas pour O2, F2 et Ne2.
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Diagramme de corrélation des orbitales moléculaires avec interactions sp
B2, C2 et N2
Diazote : N2
1) On s’intéresse uniquement aux O.A. de valence (2s, 2px, 2py, 2pz) de 2 atomes
d’azote.
2) Données : E2s(N) = 26 eV ; E2p(N) = 15 eV.
3) ӏӏE2s - E2pzӏӏ ˂ 12 eV, on doit aussi envisager les C.L.O.A. entre les orbitales 2s
et 2pz.
4) Le nombre des O.M. = le nombre des O.A. = 8
• 2px(NA) ± 2px (NB) →πx et π*x
• 2py(NA) ± 2py (NB) → πx y et π*y
• 2s(NA) ± 2s(NB) ± 2pz(NA) ± 2pz(NB) → σs, σ*s, σZ et σ*Z
5) L’expérience montre que l’énergie des O.M. suit l’ordre :
σs < σs* < (πx= πy) < σz < ( πx*= πy*) < σz*
5) Diagramme d’énergie des O.M.
de N2. Azote : Z = 7 : 1s2 / 2s2 2p3
Données : E2s(N) =26 eV ; E2p(N) = -15 Ev
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Les 4 orbitales de type σ proviennent des combinaisons linéaires des 4
orbitales atomiques 2s(NA), 2s(NB), 2pz(NA) et 2pz(NB)
Configuration : σs 2, σs*2, (πx 2, πy2) < σz2
Représentation de Lewis :
1 liaison σz axiale, 2 liaisons π latérales
2s 2p 3s 3p
C -19 -12
N -26 -15 - -
O -34 -17 - -
F -43 -20 - -
P - - -19 -11
S - - -24 -11
Cl - - -29 -14
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V-C-5-Molécules diatomiques hétéronucléaires
Les résultats obtenus pour les molécules homo-nucléaires A2 peuvent au moins
qualitativement être généralisés aux molécules hétéro-nucléaires AB. Une complication
supplémentaire va apparaître car les orbitales atomiques utilisées ne sont plus identiques
et présentent des énergies différentes.
Une règle générale veut que les atomes les plus électronégatifs qui retiennent
fortement leurs électrons possèdent des orbitales atomiques d'énergie plus basse
pour un niveau donné que les atomes moins électronégatifs.
Les interactions entre orbitales atomiques n'étant importante que si leurs énergies
sont proches, il y aura ici apparition de véritables niveaux non liants correspondants aux
doublets libres des schémas de Lewis. En toute rigueur la construction des schémas de
corrélation des orbitales moléculaires nécessite donc la connaissance préalable des
niveaux d'énergies des orbitales atomiques pour prévoir lesquels pourront interagir entre
eux et lesquels ne seront pas concernés par la formation des liaisons. On peut toutefois
se donner une idée correcte de la molécule quand les deux atomes concernés ont des
électronégativités relativement proches.
Exemple : CO
Nous supposerons que les électronégativités de C et O sont suffisamment proches
pour leur niveau respectif s et p puissent interagir entre eux. Nous supposerons de plus
que des interactions sp sont possibles. On peut alors construire le schéma de corrélation
des orbitales moléculaires suivants :
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Atome de Carbone Atome d’Oxygène
(Moins électronégatif) (Plus électronégatif)
Energie plus élevée Energie plus basse
Molécule CO (avec interaction sp)
Ecart énergétique 2s----2p faible
Indice de liaison : nl = ½ ( 8 - 2) = 3
La molécule est isoélectrique de N2 (avec 10 électrons)
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à la formation de deux orbitales moléculaires de type s. Le schéma de corrélation des
orbitales moléculaires est alors le suivant :
Données : E1s(H) = -13,6 eV ; E2p(F) = -20 eV; E2s(F) = -43 eV ;
Molécule HF
Les niveaux 2s, 2py et pz du fluor sont non-liants et leur énergie n’est pas affectée
par la formation de la molécule.
Pas de combinaison linéaire entre 1s(H) et 2s(F), car ΔE >12eV
HF configuration: 2s2 2σsp, 2(px2,py2), σ*sp0
Indice de liaison = ½ (2 – 0) = 1
La liaison H-F est polarisée : les électrons liants sont plus proches de F que de H ⇒
Note importante
Décompte des liaisons sigma, pi et de doublet non liants.
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V-C-7-Ionisation des molécules :
Cette ionisation va entraîner des modifications pour l'énergie de la liaison et sa
longueur. Comme pour les atomes isolés il est possible d'ioniser les molécules, c'est à
dire de leur enlever ou ajouter des électrons.
C’est la nature liante ou non liante de l’électron enlevé ou ajouté qui va décider de
l’effet de l’ionisation.
a- Ajout d'un électron :
Si on ajoute un électron liant : L’anion obtenu est plus stable que la molécule neutre
initiale.
L’indice de liaison augmente d'une demi-liaison ⇒ L’énergie de la liaison est
augmentée. ⇒ La longueur de la liaison est diminuée.
Si on ajoute un électron anti- liant :
L’anion obtenu est moins stable que la molécule neutre initiale.
L’indice de liaison diminue d'une demi-liaison ⇒ L’énergie de la liaison est diminuée.
⇒ La longueur de la liaison est augmentée.
Exemple: CO+
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OL (Ordes de liaison) ou bien NL (nombre de liaison) = ½ (7 – 2) = 2,5
Application
Application 1 :
La molécule de monoxyde d’azote NO est paramagnétique.
1. Essayez de décrire cette molécule dans le modèle de Lewis.
2. Ce modèle rend-il compte de son paramagnétisme ?
3. Décrire cette molécule dans le modèle C.L.O.A - O.M. (on supposera qu’il y a
interaction s-p)
4. Ce modèle rend-il compte du paramagnétisme de cette molécule ?
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5. La distance N-O dans la molécule NO est 1,15 A°. Cette longueur de liaison
expérimentale est intermédiaire entre la double et la triple liaison.Justifier cette
valeur expérimentale.
6. L’ionisation de NO en NO+ est assez facile. Justifier ce fait expérimental.
7. Comparer les distances N - O dans NO et NO+.
Solution
1- Le nombre d'électrons de cette molécule est impair, il s'agit donc d'un radical.
L'électron célibataire est représenté par un point.
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4- Un électron célibataire est observé sur le niveau π*, la molécule est donc bien
paramagnétique.
5- 1,15 A° est une longueur expérimentale d’une liaison intermédiaire entre la double et
la triple liaison.
Le calcul du nombre de liaison confirme cette hypothèse : NL = 1/2 ( 8 - 3 ) = 2,5
7- La liaison N-O sera plus courte dans NO+ (OL = 3) que dans NO (OL = 2,5).
Application 2 :
Soient les énergies des orbitales atomiques des atomes de carbone et d’oxygène
exprimées en eV : Carbone: 1s (-30,7 eV) ; 2s (-19 eV) ; 2p (-11,7 eV)
Oxygène: 1s (-56,0 eV) ; 2s (-33,7 eV) ; 2p (-17,1 eV)
a- Construire sur un même graphique les diagrammes énergétiques de C et O.
b- Pour une de ces molécules il y a une forte interaction sp. Laquelle?
c- L’interaction sp est négligeable pour l’autre. Laquelle?
d- Construire le diagramme des Orbitales moléculaires de C2 et de O2.
e- Ces deux molécules peuvent donner chacune un cation et un anion. Quand on observe
les longueurs de liaisons on trouve : dO2- > dO2> dO2+ et dC2+ > dC2> dC2- .
Justifier ces résultats.
f- Dans la série O2, O2+ et O2- , quelle est la molécule dont l’énergie de dissociation est
la plus élevée? Pourquoi?
Solution
a- Diagramme énergétique des Orbitales Atomiques : Seules les électrons de
valence sont prises en compte, les électrons de cœur n'intervenant pas dans les
propriétés chimiques.
b-
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b- et c-
e- 1-Cas de O2
La configuration électronique de O2 peut s'écrire : σs2 , σs*2 , σz2 (πx, πy)4 (πx*, πy*)2
L'indice de liaison dans O2 est de :
NL = 1/2( n - n*) = 1/2 ( 8 - 4 ) = 2
Si on ajoute un électron pour former O2- l'électron supplémentaire se placera sur
le premier niveau vacant (non complètement occupé) c'est à dire ici π1*.
L'ajout d'un électron sur un niveau anti-liant déstabilise la molécule, cela se
traduit par une diminution de l'énergie de dissociation et à une augmentation de la
longueur de la liaison. On peut vérifier cela en calculant l'indice de liaison dans O2-.
NL = 1/2( n - n*) = 1/2 ( 8 - 5 ) = 1,5
Si on enlève un électron pour former O2+ l'électron partant sera celui de plus
haute énergie c'est à dire situé sur le dernier niveau occupé, ici πy1*.
Le départ d'un électron sur un niveau anti liant stabilise la, cela se traduit par une
augmentation de l'énergie de dissociation et à une diminution de la longueur de la
liaison.
On peut vérifier cela en calculant l'indice de liaison dans O2+.
NL = 1/2( n - n*) = 1/2 ( 8 - 3 ) = 2,5
Finalement on retrouve bien l'ordre des longueurs de liaison : dO2+ < dO2 < d O2-
Règle :
Plus une liaison est forte (NL élevé) et plus sa longueur est courte.
Plus une liaison est faible (NL faible) et plus sa longueur est grande.
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e- 2-Cas de C2
La configuration électronique de C2 peut s'écrire : σs2 , σs*2 , (πx, πy)4 σz0 , (πx*, πy*)0
L'indice de liaison dans C2 est de :
NL = 1/2 ( n - n* ) = 1/2 ( 6 - 2 ) = 2
Si on ajoute un électron pour former C2- , l'électron supplémentaire se placera sur
le premier niveau vacant (non complètement occupé) c'est à dire ici σz.
L'ajout d'un électron sur un niveau liant stabilise la molécule, cela se traduit par une
augmentation de l'énergie de dissociation et à une diminution de la longueur de la
liaison. On peut vérifier cela en calculant l'indice de liaison dans C2- :
NL = 1/2( n - n*) = 1/2 ( 7 - 2 ) = 2,5
Si on enlève un électron pour former C2+ l'électron partant sera celui de plus haute
énergie c'est à dire situé sur le dernier niveau occupé, ici πy.
Le départ d'un électron sur un niveau liant déstabilise la molécule, cela se traduit
par une diminution de l'énergie de dissociation et à une augmentation de la longueur de
la liaison. On peut vérifier cela en calculant l'indice de liaison dans C2+.
NL = 1/2( n - n*) = 1/2 ( 5 - 2 ) = 1,5
Finalement on retrouve bien l'ordre des longueurs de liaison : dC2+ > dC2 > dC2-
Règle :
Plus une liaison est forte (NL élevé) et plus sa longueur est courte.
Plus une liaison est faible (NL faible) et plus sa longueur est grande.
f- Par le même raisonnement on trouve que l'ordre croissant de stabilité est :
O2- < O2 < O2+
Plus une molécule est stable et plus son énergie de dissociation D est élevée donc :
D O2- < D O2 < D O2+
Règle :
Plus une liaison est forte (indice de liaison élevé) et plus son énergie de dissociation
est élevée. Plus une liaison est faible (indice de liaison faible) et plus son énergie de
dissociation est faible.
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