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CH.

1 LA RÈGLE DE DROIT
Règle de droit : “ prescription d’un comportement donné à une catégorie de personnes abstraitement
définie dans des hypothèses déterminées, qui est susceptible de faire l’objet d’une sanction en cas de
non-respect et à laquelle est assorti un pouvoir de contrainte.” (pas à étudier par coeur)

1. La structure

Idée de ce qu’une règle va impliquer, les conséquences de cette règle.

Un exemple : Article 8, § 1er , al. 1 er , de la loi du 22 août 2002 relative aux droits du patient : « (l)e patient
a le droit de consentir librement à toute intervention du praticien professionnel moyennant information
préalable ». → Le praticien professionnel doit l’informer et obtenir le consentement du patient. Avant de
pratiquer des soins.

Un article de loi se construit autour de deux dispositifs : une hypothèse et un dispositif.


⇒ Une hypothèse conduit à un dispositif :

Hypothèse : ensemble de conditions d’application de son dispositif, si la règle peut s’appliquer ou


pas
Dispositif : série de conséquences juridiques attachées à l’hypothèse/ qui suit l’hypothèse. Désigne ce
que la règle prévoit ou alors ce qu’elle implique

Exemple : Art. 1609 Anc. C. civ. : « (l)a délivrance doit se faire au lieu où était, au temps de la vente, la
chose qui en a fait l'objet, s'il n'en a été autrement convenu »
- Hypothèse : la vente et l'absence de volonté de dérogation. Existence d’un contrat, et les partis n’ont
pas cherché à déroger à la règle.
- Dispositif : Délivrance de la chose vendue au lieu où elle était au moment où la vente est intervenue.

MAIS Pas toujours simple : une règle de droit ne se cantonne pas à une seule disposition juridique → règles
qui ne sont pas autosuffisantes, une disposition ne suffit pas en tant que telle
- Exemple : Art. 11bis de la loi du 22 août 2002 relative aux droits du patient : « toute personne doit
recevoir de la part des professionnels de la santé les soins les plus appropriés visant à prévenir,
écouter, évaluer, prendre en compte, traiter et soulager la douleur ».
- Mais un professionnel de la santé, c’est quoi ? pas une règle autosuffisante, on doit aller
chercher ailleurs pour savoir ce qu’on entend par pro de la santé.
- Chaque mot, élément, dénomination compte

Hypothèse → dispositif → destinataires


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2. Les destinataires
2.1 Les destinataires primaires
Destinataires primaires : personnes à qui la règle de droit prescrit un comportement.

→ Un personne
Exemple 1 : art. 1641 Anc. C. civ. : « (l)e vendeur est tenu de la garantie à raison des défauts cachés de la
chose vendue qui la rendent impropre à l'usage auquel on la destine, ou qui diminuent tellement cet usage,
que l'acheteur ne l'aurait pas acquise, ou n'en aurait donné qu'un moindre prix, s'il les avait connus ».
- Destinataire primaire : vendeur

→ Toutes personnes, sans distinctions


Exemple 2 : art. 461, al. 1, C. pén. : « (q)uiconque a soustrait frauduleusement une chose qui ne lui
appartient pas, est coupable de vol ».
- ça concerne tout le monde, toute personne (pas d'identification précise)

→ Catégorie de personnes abstraitement définie


Exemple 3 : art. 11bis de la loi du 22 août 2002 relative aux droits du patient : « toute personne doit recevoir
de la part des professionnels de la santé les soins les plus appropriés visant à prévenir, écouter, évaluer,
prendre en compte, traiter et soulager la douleur ».
- pro de santé, praticiens → on englobe une catégorie de personnes. Les personnes qui ne sont pas des
pro de la santé ne doivent pas suivre cette règle car cette règle ne prescrit pas de comportement
chez eux.

2.2 Les destinataires secondaires

Destinataires secondaires : personnes pour qui la règle de droit est source de droits, personnes
peuvent réclamer des droits.

Exemple : art. 1709 Anc. C. civ. : « (le) louage des choses est un contrat par lequel l'une des parties s'oblige à
faire jouir l'autre d'une chose pendant un certain temps, et moyennant un certain prix que celle-ci s'oblige de
lui payer ».
- Ici, la personne pour qui la règle de droit est source de droit est le bailleur, il est en droit d’exiger un
loyer de son bien et donc le locataire à l’obligation de payer.

2.3 Les destinataires tertiaires

Destinataires tertiaires : personnes chargées du respect de la règle de droit ou d’en sanctionner la


violation.

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Exemple : art. 3, 4°, de la loi du 5 août 1992 sur la fonction de police : « agent de police judiciaire : le
fonctionnaire de police chargé par ou en vertu de la loi de missions de police judiciaire sans être revêtu de la
qualité d'officier de police judiciaire auxiliaire du procureur du Roi ou de celle d'officier de police
judiciaire».
- Destinataires tertiaires : police judiciaire. MAIS ils peuvent également être destinataires primaires à
l’égard d’autres règles de droit.

Exemple : art. 3, 7°, de la loi du 5 août 1992 sur la fonction de police : « membre du cadre opérationnel :
catégorie de membres du personnel des services de police comprenant les fonctionnaires de police, les
assistants de sécurisation de police, les agents de police et les agents de sécurisation de police ».
- Destinataire tertiaire : la police

MAIS AUSSI → Exemple : art. 37bis de la loi du 5 août 1992 sur la fonction de police : « (sans préjudice des
dispositions de l'article 37, les membres du cadre opérationnel ne peuvent menotter une personne que dans
les cas suivants : (…) ».
- Destinataire tertiaire : la police MAIS AUSSI un destinataire primaire

3. Les caractères
3.1 Le caractère général et abstrait

Définition : « prescription d’un comportement donné à une catégorie de personnes abstraitement


définie dans des hypothèses déterminées, qui est susceptible de faire l’objet d’une sanction en cas de
non-respect et à laquelle est assorti un pouvoir de contrainte ».

→ S’applique à tout le monde ou alors une catégorie de personnes abstraitement prédéfinies (vise pas
spécifiquement une personne)
Dans les exemples → ce qui est en rouge = général et abstrait

Exemple 1 : Art. 422bis, al. 1er , C. pén. : « (s)era puni d'un emprisonnement de huit jours à un an et d'une
amende de cinquante à cinq cents euros ou d'une de ces peines seulement, celui qui s'abstient de venir en
aide ou de procurer une aide à une personne exposée à un péril grave, soit qu'il ait constaté par lui-même la
situation de cette personne, soit que cette situation lui soit décrite par ceux qui sollicitent son intervention ».
- Qui est visé ? La personne qui s’abstient à aider les personnes qui sont en danger.
- Dans ce cas, il n'y à pas de catégorie de personne. → caractère général et abstrait

→ Exemple 2 : Art. 11bis de la loi du 22 août 2002 relative aux droits du patient : « toute personne doit
recevoir de la part des professionnels de la santé les soins les plus appropriés visant à prévenir, écouter,
évaluer, prendre en compte, traiter et soulager la douleur ».
- Qui est visé ? pro de santé, ils doivent donner les soins les plus appropriés aux patients.
- Dans ce cas, pro de santé en général → caractère général et abstrait

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→ Exemple 3 : Art. 2 Anc. C. civ. (art. 6 renuméroté) : « (o)n ne peut déroger, par des conventions
particulières, aux lois qui intéressent l'ordre public et les bonnes mœurs ».
- Les partis sont soumis à des diff règles de règles de droit, ça s’applique à tout le monde ou une
catégories de personnes qui à déjà été définie.
- Dans ce cas : “on” → caractère général et abstrait

→ Exemple 4 : Art. 87, al. 1 er , Const. : « (l)e Roi ne peut être en même temps chef d'un autre Etat, sans
l'assentiment des deux Chambres ».
- Dans ce cas : la règle s’applique à toute personne qui serait roi, pas que le roi Philippe → caractère
général et abstrait

→ Exemple 5 : Art. 393 C. pén. : « (l’)homicide commis [par quelqu’un] avec intention de donner la mort
est qualifié meurtre. Il sera puni de la réclusion de vingt ans à trente ans ».
- Sécurité juridique : one donne une règle de droit qui interdit le meutre
- Dans ce cas : s’applique à toute personne commettant un homicide en général → caractère général et
abstrait

3.2 Le caractère obligatoire

⇒ Une intensité difficile à catégoriser CAR Diff critères mobilisables : objet de la norme, sanction attachée
au non-respect de la règle,…

3.2.1 Action ou omission


La règle de droit à un caractère obligatoire, elle prescrit un comportement aux gens et ils ont pour obligation
de la respecter. Le comportement imposé par la règle de droit peut prendre la forme d’action ou omission,
acte positif ou négatif. Action (acte positif) ou omission (acte négatif)

Exemple 1 → Art. 422bis, al. 1 er , C. pén. : « (s)era puni d'un emprisonnement de huit jours à un an et d'une
amende de cinquante à cinq cents euros ou d'une de ces peines seulement, celui qui s'abstient de venir en
aide ou de procurer une aide à une personne exposée à un péril grave, soit qu'il ait constaté par lui-même la
situation de cette personne, soit que cette situation lui soit décrite par ceux qui sollicitent son intervention ».
- Prescrit une action, celle de porter une assistance dans une circonstance bien définie

Exemple 2 → Art. 458 C. pén. : « (l)es médecins, chirurgiens, officiers de santé, pharmaciens, sages-femmes
et toutes autres personnes dépositaires, par état ou par profession, des secrets qu'on leur confie, qui, hors le
cas où ils sont appelés à rendre témoignage en justice ou devant une commission d'enquête parlementaire et
celui où la loi, le décret ou l'ordonnance les oblige ou les autorise à faire connaître ces secrets, les auront
révélés, seront punis d'un emprisonnement d'un an à trois ans et d'une amende de cent euros à mille euros ou
d'une de ces peines seulement ». → Omission, on impose le silence

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3.2.2 Ordre, interdiction ou autorisation soumise à condition(s)
Exemple 1 : Art. 203, § 1 er , Anc. C. civ. : « (l)es père et mère sont tenus d'assumer, à proportion de leurs
facultés, l'hébergement, l'entretien, la santé, la surveillance, l'éducation, la formation et l'épanouissement de
leurs enfants. Si la formation n'est pas achevée, l'obligation se poursuit après la majorité de l'enfant ».
→ ORDRE. Prescription de la règle de droit soumis au caractère d’ordre. On donne un ordre aux parents
d’héberger, nourrir leurs enfants.

Exemple 2 : Art. 5, 3°, de la loi du 11 mai 2003 relative à la recherche sur les embryons in vitro : « (il est
interdit : (…) 3° d'utiliser des embryons, des gamètes et des cellules souches embryonnaires à des fins
commerciales ».
→ INTERDICTION. Intersection d’utiliser des embryons à des fins commerciales.

Exemple 3 : Art. 1, 1°, de la loi du 8 novembre 1993 protégeant le titre de psychologue : « (n)ul ne peut
porter le titre de psychologue s'il ne remplit les conditions suivantes : 1° être porteur : a) d'un diplôme de
licencié ou docteur en psychologie délivré par une université belge, ou d'un diplôme étranger déclaré
équivalent à ce diplôme par l'autorité compétente; (…) ».
→ AUTORISATION SOUMISE À DES CONDITIONS. Porter le titre de psychologue SI diplôme délivré
par une université belge.

3.2.3 La distinction théorique n’est pas toujours aisée en pratique…


Les distinctions théoriques ne sont pas toujours aisées en pratique. L’acte négatif ou positif peut être des fois
pris différemment et on pourrait trouver qu’un acte négatif était en fait positif et inversement, il faut voir au
cas par cas, ce qui est plus compliqué lorsqu’on passe directement d’un point de vue théorique à un sujet
pratique.

→ règles de droit qui reviennent uniquement d’un caractère implicite

Exemple 1 : Art. 458 C. pén. : « (l)es médecins, chirurgiens, officiers de santé, pharmaciens, sages-femmes et
toutes autres personnes dépositaires, par état ou par profession, des secrets qu'on leur confie, qui, hors le cas
où ils sont appelés à rendre témoignage en justice ou devant une commission d'enquête parlementaire et celui
où la loi, le décret ou l'ordonnance les oblige ou les autorise à faire connaître ces secrets, les auront révélés,
seront punis d'un emprisonnement d'un an à trois ans et d'une amende de cent euros à mille euros ou d'une de
ces peines seulement ».
- Cet acte négatif qui est de garder le silence pour toutes ces personnes soumises au secret
professionnel, on pourrait aussi le voir d’une autre façon, en disant : il repose sur ces personnes une
obligation de se taire et donc → acte positif, mais c’est faux.

Exemple 2 : Art. 393 C. pén. : « (l’)homicide commis avec intention de donner la mort est qualifié meurtre. Il
sera puni de la réclusion de vingt ans à trente ans ».
- Cet article du code pénal n’incrimine pas expressément ce comportement mais se limite à en punir la
commission et donc implicitement on retrouve le caractère obligatoire de la règle “ on ne tue pas”. →
La règle de droit peut être implicite, on n’interdit pas le meurtre mais on énonce les
conséquences, on comprend implicitement que c’est une crime
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Exemple 3 : Art. 1382 Anc. C. civ. : « (t)tout fait quelconque de l'homme, qui cause à autrui un dommage,
oblige celui par la faute duquel il est arrivé, à le réparer ».
- Cet article nous oblige à réparer le dommage que l’on cause à autrui. Il s'agit là d’une sanction de
l'interdiction qui n’est pas formulé expressément qui est “de ne pas commettre de faute qui causerait
préjudice à un tiers”.

3.2.4 L’intensité variable de la règle de droit


Cette obligation qui découle du caractère obligatoire de la règle de droit peut avoir une intensité variable.
3 types de règles : Les règles supplétives → règles impératives → les règles d’ordre public

Règles supplétives
Moins intenses → Celles qui sont d’application sauf si volonté contraire de leur destinataire
primaire/secondaire, destinataire peut décider d'écarter la règle de droit. Les partis doivent s’entendre
pour détourner la règle.

Exemple : Art. 1651 Anc. C. civ. : « (s’)il n'a rien été réglé à cet égard lors de la vente, l'acheteur doit payer
au lieu et dans le temps où doit se faire la délivrance ».
→ acheteur et vendeur pourraient se mettre d’accord. On décide ensemble si on applique la règle ou pas.
→ Ici on sait reconnaître aisément que c’est une règle supplétive puisqu’il est noté « s’il n’a rien été réglé à
cet égard lors de la vente » sous-entendu, si l’acheteur et le vendeur ne se sont pas arrangé entre eux, alors
l’acheteur devra payer en temps et en heure comme prévu dans la loi.

Autonomie de la volonté, règle est appliquée sauf si les parties décident de l'écarter.
Les règles donnent une sorte de sécurité juridique.

Règles impératives
→ au sens large, sont d’application sans que les partis décident d’y déroger, donc on ne laisse pas
primer l’autonomie de la volonté. Elles sont considérées comme nécessaires au sein de l’ordre juridique
concerné.
- Les règles impératives ont pour objet la protection d’intérêts privés de catégories particulières de
personnes (considérées comme vulnérables → mineurs d’âge, par exemple). Règles que le parlement
adopte dans une logique de vivre ensemble.
Cette règle à pour objet la protection d’intérêts privés, de catégories particulières de personnes qu’on
considère dans une situation de vulnérabilité, des mineurs d’âges. On va poser des règles qui visent à protéger
les gens d’une vulnérabilité plus importante que les autres. Cette règle existe, car ils ne sont pas en position
de vivre leur autonomie totale sans prendre de risque.

Exemple : Art. 1108 Anc. C. civ. : « (q)uatre conditions sont essentielles pour la validité d'une convention :
(…) Sa capacité de contracter; (…) ».
- Les législateurs considèrent que les mineurs d’âge ne disposent pas d’une maturité + sont vulnérables.
Seuls les représentants légaux des mineurs peuvent en solliciter la nullité auprès du juge
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Lorsqu’un acte juridique viole une règle juridique impérative, il est frappé en tout ou en partie de nullité
relative (un contrat conclu par une personne mineure, par exemple). → l’acte est déclaré comme nul, donc le
contrat conclu par un mineur est considéré comme nul.
MAIS Nullité peut être relative : nullité peut seulement être invoquée par les personnes qui ont pris part et
pour autant qu’elles appartiennent aux catégories considérées comme vulnérables ou faibles par l’auteur de la
norme violée. Nullité doit être soulevée par les personnes à qui la règle s’adresse.

Règles d’ordre public


→ portée plus large et plus importante que les deux autres, règles auxquelles il n’est pas permis de
déroger et qui vise à protéger l’intérêt général.
- S’articule autour de deux concepts :
- Les bonnes mœurs : désigne le minimum de moralité exigible dans la vie d’une société
déterminée. Règles communément admises par le corps social. (“une personne censée ne va
pas se battre contre une autre personne, une personne normale et censée ne va pas jeter
- L’ordre public en tant que tel, qui présente une double dimension :
1. Ce qui touche aux intérêts essentiels de l'État ou de la collectivité
2. Ce qui touche au droit privé → désigne ce qui se fixe dans le droit privé, les relations
entre personnes, bases juridiques sur lesquelles reposent l’ordre économique ou moral
de la société.

Exemple : Liège, 13 mai 2014, R.G.D.C., 2019, pp. 229 et 230 : « (l)e contrat par lequel l’exploitation d’un
établissement, dans lequel des serveuses s’adonnent à la prostitution, est cédée contre paiement, est frappé
de nullité. Tel est incontestablement le cas lorsque, lors de l’audience, les parties reconnaissent que «
l’activité qui est exercée dans les locaux litigieux est contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs ».
- La cession d’un établissement qui vise la prostitution est contraire aux bonnes moeurs et est un
trouble à l’ordre public.
- Nullité absolue : soulevée par toute personne autorisée, juge inclus.

Question examen : nullité absolue ou relative


Nullité absolue : soulevée par toute personne autorisée, juge aussi. >< Nullité relative : nullité peut
seulement être invoquée par les personnes qui ont pris part et pour autant qu’elles appartiennent aux
catégories considérées comme vulnérables ou faibles par l’auteur de la norme violée. Qui doit être
soulevée par les personnes à qui la règle s’adresse.

⇒ DONC on à une intensité difficile à catégoriser ⇐


- On va devoir mobiliser différents critères pour trancher si c’est supplétive, impérative ou
d’ordre publique.
- On peut s’arrêter sur l’objet de la norme, sur le type de sanction attachée au non-respect de la règle,
ce qui peut aider à déterminer. Par exemple, si on regarde comment la règle a été adoptée au
parlement, les discussions qui sont intervenues … le parlement quand il a adopté la règle, on voit qu’il
a voulu protéger telle catégorie de personnes et donc impérative.

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3.3 Le caractère coercitif

Une sanction = conséquence que le droit attache au non-respect d’une norme.


Exemple : Art. 1382 Anc. C. civ. : « (tout fait quelconque de l'homme, qui cause à autrui un dommage, oblige
celui par la faute duquel il est arrivé, à le réparer ».
Principe de la responsabilité civile, on oblige celui qui à commis une faute à la réparer. La sanction de la
méconnaissance de la règle est qu’il y a une obligation de réparer un dommage causé à autrui.

2 aspects : la sanction et le pouvoir de contrainte.

3.3.1 Une sanction qui est spécifique ou non


Exemple 1 : Art. 375, al. 3, C. pén. : « (q)quiconque aura commis le crime de viol sera puni de réclusion de
cinq ans à dix ans ».
- Sanction spécifique pour ce comportement là. On nous dit pas explicitement que le viol est illegal,
mais on nous dit les conséquences.

Exemple 2 : Article 8, § 1er , al. 1 er , de la loi du 22 août 2002 relative aux droits du patient : « (l)e patient a
le droit de consentir librement à toute intervention du praticien professionnel moyennant information
préalable ».
- Pas de punition spécifique attachée à ce type de comportement. S’il n’y a pas d’information préalable
du patient, la règle de droit ne parle pas d’une sanction spécifique.

Diverses catégories de sanctions parfois « cumulables »


→ l’anéantissement de l’acte juridique ou la limitation de son efficacité juridique;
- Privation de droit + limitation/anéantissement de l'acte juridique qui transgresse la règle de droit,
exemple: nullité d’un contrat de vente d’une maison, achetée par un mineur
- Exemple : Art. 1113 Anc. C. civ. : « la violence est une cause de nullité du contrat, non seulement
lorsqu'elle a été exercée sur la partie contractante, mais encore lorsqu'elle l'a été sur son époux ou
sur son épouse, sur ses descendants ou ses ascendants ».

→ l’exécution forcée de l’obligation;


- Comportement qui doit être adopté, on veut que la règle de droit soit respectée. Exemple: personne
qui était payée pour réparer le toit, il/elle ne le fait pas. Exécution forcée de l’obligation →
juridiquement obligé à réparer le toit par nature.

→ la réparation du dommage;
- Exemple : Art. 1382 C. civ. : « (t)out fait quelconque de l'homme, qui cause à autrui un dommage,
oblige celui par la faute duquel il est arrivé, à le réparer ».

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→ la privation ou la limitation d’un droit ou d’une liberté.
- Exemple 1 : Art. 375, al. 3, C. pén. : « (q)uiconque aura commis le crime de viol sera puni de
réclusion de cinq ans à dix ans ». → prison
- Exemple 2 : Art. 727, § 1 er, 1°, C. civ. : « (e)st indigne de succéder, et, comme tel, exclu de la
succession : 1° celui qui est reconnu coupable d'avoir, comme auteur, coauteur ou complice, commis
sur la personne du défunt, un fait ayant entraîné sa mort, tel que visé aux articles 376, 393 à 397,
401, 404 et 409, § 4, du Code pénal, de même que celui qui est reconnu coupable d'avoir tenté de
commettre un tel fait ».
- Exemple 3 : Art. 8/6 de la loi du 8 novembre 1993 protégeant le titre de psychologue : « (l)e Conseil
disciplinaire et le Conseil d'appel peuvent infliger les sanctions disciplinaires suivantes:
- L'avertissement; la suspension; la radiation.
- La suspension entraîne l'interdiction de porter le titre de psychologue pour une durée
maximale de 24 mois qui est fixée par le Conseil disciplinaire. La radiation entraîne
l'interdiction de porter le titre de psychologue. Une demande de réhabilitation peut être
introduite auprès du Conseil disciplinaire au plus tôt cinq ans après le prononcé de la
radiation. Elle ne peut être accueillie que si des circonstances exceptionnelles la justifient ».

3.3.2 Le pouvoir de contrainte


Le respect de la règle de droit ou la sanction de sa violation peut être imposé par la force, une des conditions
essentielles de l’effectivité du droit. Il faut pouvoir faire respecter les règles juridiques.

L’Etat détient le monopole de la violence légitime pour imposer le respect de la règle de droit ou en
sanctionner la violation → le recours à la force, spécialement physique, est spécifique à la puissance
publique. Tout le monde ne peut pas recourir à la force pour que quelqu’un s’exécute.
- MAIS l’état ne peut pas tout faire, ce recours doit être proportionnel (pas de torture, par exemple).
- Pouvoir de contrainte attaché au fait que l’on veut faire respecter une règle, qui se présente sous la
forme de voie d'exécution → vise à assurer l’exécution matérielle des sanctions prononcées par le
pouvoir juridictionnel.
- Par exemple, un juge condamne un paiement, si la personne ne paye pas, il y a un recours au
pouvoir de contrainte pour faire respecter cette condamnation prononcée, on envoie l' huissier
de justice qui vient saisir les biens de la personne. → voie d'exécution

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Réponse : c → sauf convention contraire

Réponse : b → personne qui se croyait débitrice a payé, mais elle ne devait pas payer. Alors le
créancier est contraint de rendre l’argent. Droit de répétition contre le créancier.

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CH. 2 L’ORDRE JURIDIQUE, LA
SOUVERAINETÉ ET L’ETAT DE DROIT
1. L’ordre juridique
L’ordre juridique: droit considéré dans son ensemble. A un moment déterminé, dans un espace délimité,
l’ensemble des règles juridiques qui y sont d’application. Un ensemble de règles juridiques.

→ Règle juridique: caractère juridique de la sanction (au sens large) attachée à sa violation ET pouvoir de
contrainte attaché à la règle.

Système juridique: appareil qui doit assurer l’élaboration et la mise en œuvre de l’ordre juridique.
- La notion d’ordre juridique se construit avec l’Etat, qui se définit au départ de la souveraineté :
- Interne: qui ne dérive d’aucun autre pouvoir
- Externe: pas de soumission à aucun autre état ni aucune autre entité.

2. L’état de droit
2.1 Le respect dû au droit

Tout le monde est soumis au droit. Les citoyens + autorités publiques.

2.1.1 L’habilitation des autorités


→ Les autorités publiques peuvent faire des choses, mais seulement si elles ont le droit de le faire. Elles
doivent être autorisées par le droit pour prendre des décisions.

Exemple 1 :
Art. 36 Const.: « (l)e pouvoir législatif fédéral s'exerce collectivement par le Roi, la Chambre des
représentants et le Sénat ». → état doit lui-même respecter le droit, respecter les conditions et les procédures.
Art. 195, al. 1 er , Const.: « (l)e pouvoir législatif fédéral a le droit de déclarer qu'il y a lieu à la révision de
telle disposition constitutionnelle qu'il désigne ».

Exemple 2 :
Art. 11 de la loi du 22 août 2002 relative aux droits du patient : « § 1 er . Le patient a le droit d’introduire
une plainte concernant l’exercice des droits que lui octroie la présente loi, auprès de la fonction de
médiation compétente. (…)
§ 3. Le Roi fixe, par arrêté délibéré en Conseil des Ministres les conditions auxquelles la fonction de
médiation doit répondre en ce qui concerne l’indépendance, le secret professionnel, l’expertise, la protection
juridique, l’organisation, le fonctionnement, le financement, les règles de procédure et le ressort ». →
habilitation car le roi fixe

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Art. 1, § 1er , al. 1 et 2, de l’arrêté royal fixant les conditions auxquelles la fonction de médiation dans les
hôpitaux doit répondre : « (c)onformément à l’article 70quater de la loi sur les hôpitaux, coordonnée le 7
août 1987, chaque hôpital doit, pour être agréé, disposer d’une fonction de médiation visé à l’article 11 de
la loi du 22 août 2002 relative aux droits du patient, dénommée ci-après loi relative aux droits du patient. La
fonction de médiation doit remplir les conditions prévues par le présent arrêté ».

2.1.2 Le respect des procédures et des conditions


→ les autorités adoptent des comportements que si le droit le permet, et les autorités doivent les poser
sur tout le monde en respectant les conditions que le droit impose. Pour que l'État puisse agir, il doit
agir en fonction des règles de droit.

Exemple 1 :
Art. 36 Const. : « (l)e pouvoir législatif fédéral s’exerce collectivement par le Roi, la Chambre des
représentants et le Sénat ».

Art. 195, al. 1 er et suiv., Const. : « (l)e pouvoir législatif fédéral a le droit de déclarer qu’il y a lieu à la
révision de telle disposition constitutionnelle qu’il désigne.
Après cette déclaration, les deux Chambres sont dissoutes de plein droit. Il en sera convoqué deux nouvelles,
conformément à l’article 46. Ces Chambres statuent, d’un commun accord avec le Roi, sur les points soumis
à la révision. Dans ce cas, les Chambres ne pourront délibérer si deux tiers au moins des membres qui
composent chacune d’elles ne sont présents; et nul changement ne sera adopté s’il ne réunit au moins les
deux tiers des suffrages ».

Exemple 2 :
Art. 11 de la loi du 22 août 2002 relative aux droits du patient : « § 1 er . Le patient a le droit d'introduire une
plainte concernant l’exercice des droits que lui octroie la présente loi, auprès de la fonction de médiation
compétente. (…)
§ 3. Le Roi fixe, par arrêté délibéré en Conseil des Ministres les conditions auxquelles la fonction de
médiation doit répondre en ce qui concerne l’indépendance, le secret professionnel, l’expertise, la protection
juridique, l’organisation, le fonctionnement, le financement, les règles de procédure et le ressort ».

Art. 1, § 1er , al. 1 et 2, de l’arrêté royal fixant les conditions auxquelles la fonction de médiation dans les
hôpitaux doit répondre : « (c)onformément à l’article 70quater de la loi sur les hôpitaux, coordonnée le 7
août 1987, chaque hôpital doit, pour être agréé, disposer d’une fonction de médiation visé à l’article 11 de la
loi du 22 août 2002 relative aux droits du patient, dénommée ci-après loi relative aux droits du patient. La
fonction de médiation doit remplir les conditions prévues par le présent arrêté ».

Notion de respect du droit vient des lois de Nuremberg


« Trois lois raciales adoptées par le Reichstag le 15 septembre 1935 au Congrès de Nuremberg, sous
l’impulsion d’Hitler.
- La première définit la bannière à croix gammée comme drapeau national ;
- La seconde, dite « sur la citoyenneté du Reich », désigne les citoyens de sang allemand ou apparenté
comme les seuls à pouvoir jouir de leurs droits civils et politiques ;
- La troisième, dite « sur la protection du sang et de l’honneur allemands », interdit le mariage et
toutes relations sexuelles entre Juifs et citoyens « de sang allemand », interdit aux Juifs d’employer
des domestiques de nationalité allemande et d’arborer les couleurs du Reich »
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→ le respect de la règle est insuffisante pour assurer l’état de droit (besoin des respecter des principes
fondamentaux)
- le droit à la vie;
- l’interdiction de la torture et des traitements inhumains et dégradants;
- le droit au respect de la vie privée;
- le droit de propriété;
- …

2.1.3 Le respect de principes fondamentaux


Le relevé difficile
Impossible de s’accorder sur toutes les libertés de l’humain. Difficile de s’entendre sur les limites du droit et
de la liberté.

La difficile compatibilité
La règle de droit n’est pas toujours compatible.
Exemple : les limites de la liberté d'expression. On ne peut pas avoir des discours racistes en public.

Exemple : Art. 19 Const. : « (l)a liberté des cultes, celle de leur exercice public, ainsi que la liberté de
manifester ses opinions en toute matière, sont garanties, sauf la répression des délits commis à l’occasion de
l’usage de ces libertés ».

Art. 66 C. pén. : « Seront punis comme auteurs d’un crime ou d’un délit : (…) Ceux qui, soit par des discours
tenus dans des réunions ou dans des lieux publics, soit par des écrits, des imprimés, des images ou emblèmes
quelconques, qui auront été affichés, distribués ou vendus, mis en vente ou exposés aux regards du public,
auront provoqué directement à le commettre, sans préjudice des peines portées par la loi contre les auteurs
de provocations à des crimes ou à des délits, même dans le cas où ces provocations n’ont pas été suivies
d’effet ».

Les atteintes légitimes


→ les droits peuvent porter atteinte.

Exemple : Art. 11 CEDH : «1. Toute personne a droit à la liberté de réunion pacifique et à la liberté
d’association, y compris le droit de fonder avec d’autres des syndicats et de s’affilier à des syndicats pour la
défense de ses intérêts.
2. L’exercice de ces droits ne peut faire l’objet d’autres restrictions que celles qui, prévues par la loi,
constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité nationale, à la sûreté
publique, à la défense de l’ordre et à la prévention du crime, à la protection de la santé ou de la morale, ou
à la protection des droits et libertés d’autrui. Le présent article n’interdit pas que des restrictions légitimes
soient imposées à l’exercice de ces droits par les membres des forces armées, de la police ou de
l’administration de l’État ».

13
2.2 L’idéal démocratique

Abraham Lincoln (Gettysburg Address, 1863) : « government of the people, by the people, for the people,
shall not perish from the earth ».

2.2.1 Le « principe majoritaire »


→ implique que les décisions de nature politique soient prises par le plus grand nombre.

Exemple : Art. 53, al. 1 er , Const. : « (t)oute résolution est prise à la majorité absolue des suffrages, sauf ce
qui sera établi par les règlements des Chambres à l’égard des élections et présentations ».

Art. 195, al. 5, Const. (révision de la Constitution) : « (d)ans ce cas, les Chambres ne pourront délibérer si
deux tiers au moins des membres qui composent chacune d’elles ne sont présents; et nul changement ne sera
adopté s’il ne réunit au moins les deux tiers des suffrages ».

2.2.2 La protection des minorités


→ Ces décisions politiques sont prises par le grand nombre, mais il ne faut pas pour autant que les intérêts
des minorités soient mis de côté. Il faut que les minorités soient protégées contre les décisions de plus grand
nombre dans la mesure où ces décisions seraient discriminatoires à leur encontre, ou qu’elles porteraient
injustement atteinte à leurs intérêts légitimes.

Exemple : Art. 67, § 1 er , Const. : « (l)e Sénat est composé de soixante sénateurs, dont : (…) 5° un sénateur
désigné par le Parlement de la Communauté germanophone en son sein; (…) ».

Les possibles contestation et opposition politiques : on peut s’exprimer, défendre publiquement nos opinions.

2.3 Le principe de la séparation des pouvoirs

Pouvoir législatif ←→ pouvoir exécutif ←→ pouvoir juridictionnel ( ←→ pouvoir constituant, pas à


retenir)

Montesquieu (De l’esprit des lois) : « c’est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est
porté à en abuser ; il va jusqu’à ce qu’il trouve des limites. (…) Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il
faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir ».

« (t)out serait perdu, si le même homme, ou le même corps des principaux, ou des nobles, ou du peuple,
exerçaient ces trois pouvoirs ; celui de faire des lois, celui d’exécuter les résolutions publiques, et celui de
juger les crimes ou les différends des particuliers ».
→ la solution serait la séparations des pouvoirs

14
2.3.1 Le pouvoir législatif
Exercé par le parlement, consiste en l’élaboration, adoption, modification et suppression de règles
juridiques de valeur législative.

Exemple : loi du 8 novembre 1993 protégeant le titre de psychologue art. 8/1, al. 1 er : « (l)es personnes
inscrites sur la liste visée à l’article 2, § 1 er , sont soumises à des règles déontologiques établies par le Roi
par arrêté délibéré en Conseil des ministres après avis de la Commission »

2.3.2 Le pouvoir exécutif


Exercé par le gouvernement, consiste en l’exécution des règles juridiques de valeur législative.

Exemple : arrêté royal du 2 avril 2014 fixant les règles de déontologie du psychologue art. 1 er: « (l)e présent
code de déontologie s’applique à toute personne portant le titre de psychologue en vertu de la loi du 8
novembre 1993 protégeant le titre de psychologue quels que soient les secteurs d’activités, les fonctions et les
méthodes de ce dernier ».

2.3.3 Le pouvoir juridictionnel

Exercé par les juridictions, consiste en la résolution des conflits par l’application des règles de droit

jurisprudence = ensemble des décisions qui sont prononcées

Attention, le séparation ne signifie pas l’absence de rapports entre les différents pouvoirs.

Exemple : arrêt de la Cour de cassation du 27 mai 1971 dit « arrêt Le Ski »


« Attendu que, lorsque le conflit existe entre une norme de droit interne et une norme de droit international
qui a des effets directs dans l’ordre juridique interne, la règle établie par le traité doit prévaloir; que la
prééminence de celle-ci résulte de la nature même du droit international conventionnel ».

« Attendu qu’il résulte des considérations qui précèdent que le juge avait le devoir d'écarter l’application des
dispositions de droit interne qui sont contraires à cette disposition du traité ».

2.4 La protection juridictionnelle

L’état de droit est caractérisé par la protection juridictionnelle qui doit être reconnue et garantie aux
citoyens.Cette protection constitue un des éléments essentiels de l'effectivité du droit. Le pouvoir
juridictionnel est chargé de trancher les contestations entre personnes par l’application des règles de droit. Il
en impose le respect ou en sanctionne la violation.
→ Les citoyens doivent pouvoir faire respecter les droits dont ils sont titulaires en faisant appel au pouvoir
juridictionnel (juges). Aspect essentiel de l’effectivité de la règle de droit.

15
Réponse : juridictionnel

Réponses : A et C

16
CH. 3 LA PERSONNE, LES DROITS
SUBJECTIFS, ET LE PATRIMOINE
1. Les personnes

Définition de la personne: la personne au


sens juridique peut être définie comme
le titulaire de droit et l'obligation dans
un ordre juridique déterminé.

1.1 Les personnes physiques

Personnes physiques : le fait d’être humain, concerne la période entre la naissance et la mort.
→ Capacité de jouissance : faculté d’être titulaire de droits, jouissance veut dire qu’on peut disposer d’un
droit. Mineurs d’âge; par ex. ont une capacité de jouissance limitée.
→ Capacité d’exercice : façon dont les droits peuvent être exercés, aptitude à faire valoir ses droits, à les
exercer de manière autonome.

1.2 Les personnes morales

Personnes morales : pas d’existence physique, mais une personnalité juridique propre. Il existe deux
catégories de personnes morales :
1. Personnes morales de droit public : ne doivent servir que de mission de service publique et ne
doivent servir que l’intérêt général, tel que la commune, les autorités fédérales, les provinces ... Elles
ont été créées et maîtrisées par le pouvoir public.
2. Personnes morales de droit privé : leur capacité de jouissance est limitée et elle est déterminée par
le principe de la spécialité. Exemple : une ASBL
- principe de spécialité : une personne morale doit se limiter à accomplir des des actes
juridiques qui s’inscrivent dans l’accomplissement de son objet. La personne morale n’a pas
d’existence tangible, physique, elle doit être constituée, on va décrire l’objet pour lequel elle
sera constituée.

17
2 critères permettent de catégoriser les différents types de personnes morales de droit privé:
- La finalité poursuivies par ces personnes morales
- La composition de ces personnes morales

Selon ces deux critères, on peut ressortir trois catégories de droits privés
→ Société : 1 ou plus d’associés, ont pour but de distribuer des avantages patrimoniaux, faire de
l’argent.
- Art. 1:1, du Code des sociétés et des associations « Une société est constituée par un acte juridique
par lequel une ou plusieurs personnes, dénommées associés, font un apport. Elle a un patrimoine et a
pour objet l'exercice d'une ou plusieurs activités déterminées. Un de ses buts est de distribuer ou
procurer à ses associés un avantage patrimonial direct ou indirect. »

→ Association : pas de but lucratif/pas d’avantages patrimoniaux, constitué par des membres
- Art. 1:2, du Code des sociétés et des associations « Une association est constituée par une convention
entre deux ou plusieurs personnes, dénommées membres. Elle poursuit un but désintéressé dans le
cadre de l'exercice d'une ou plusieurs activités déterminées qui constituent son objet. Elle ne peut
distribuer ni procurer directement ou indirectement un quelconque avantage patrimonial à ses
fondateurs, ses membres, ses administrateurs ni à toute autre personne sauf dans le but désintéressé
déterminé par les statuts. Toute opération violant cette interdiction est nulle. »

→ Fondation : constituée de fondateurs. Réalisation d’un but déterminé, pas de but lucratif.
- Art. 1:3, du Code des sociétés et des associations « Une fondation est une personne morale
dépourvue de membres, constituée par un acte juridique par une ou plusieurs personnes, dénommées
fondateurs. Son patrimoine est affecté à la poursuite d'un but désintéressé dans le cadre de l'exercice
d'une ou plusieurs activités déterminées qui constituent son objet. Elle ne peut distribuer ni procurer,
directement ou indirectement, un quelconque avantage patrimonial à ses fondateurs, ses
administrateurs ni à toute autre personne, sauf dans le but désintéressé déterminé par les statuts.
Toute opération violant cette interdiction est nulle. »

! Les personnes morales de droits privés ne peuvent agir par elles-mêmes. Elles vont exercer leur prérogative
par l’intermédiaire de leurs organes qui sont les entités au sein des personnes morales qui agissent au nom et
pour le compte des personnes morales !

2. La notion de droit subjectif et les sources de droits subjectifs

J.-M. Hausman : « prérogative conférée à une personne déterminée sur la base d’une règle de droit et
faisant l’objet d’une protection juridictionnelle ».
Exemple : art. 3.50 C. civ. : « Le droit de propriété confère directement au propriétaire le droit d'user de ce
qui fait l'objet de son droit, d'en avoir la jouissance et d'en disposer. Le propriétaire a la plénitude des
prérogatives, sous réserve des restrictions imposées par les lois, les règlements ou par les droits de tiers ».

18
Tous les droits subjectifs ont une source. Il existe deux sources :
1. Faits juridiques : exemples → accidents de circulation, décès
2. Actes juridiques : exemples → contrats de vente, contrat de bail. Poser un acte juridique avec une
volonté que des faits juridiques suivent. Un acte qui se fait de manière délibérée

3. Les catégories de droits subjectifs

3.1 Les droits extrapatrimoniaux

Droits inhérents à la personne. Ils sont (en règle générale) hors commerce, inaliénables,
indisponibles, imprescriptibles et opposables erga omnes. Les droits de la personnalité et les droits
fondamentaux.

Exemples : le droit à l’honneur et le droit à la liberté individuelle (voir art. 12 Const.)

3.2 Les droits patrimoniaux

Droits subjectifs qui constituent des éléments du patrimoine de leur titulaire. Sont associés à une
idée de valeur économique ou de richesse patrimoniale. Ce sont des droits subjectifs directement
appréciables en argent, inaliénables et prescriptibles. >< extrapatrimoniaux

19
Exemple : le droit de propriété
- Exemple : art. 3.26, al. 1 er , C. civ. : « Sans préjudice de l'article 3.118, la prescription acquisitive
est un mode d'acquisition de la propriété d'un bien ou d'un droit réel d'usage par une possession, avec
les qualités requises à l'article 3.21, prolongée pendant un certain temps».

Droits de créance: créancier + débiteur, seul lui est redevable). Le créancier peut exiger une prestation du
débiteur.
Droits réels: Porte directement sur la chose corporelle qu’en est l’objet.
- Le droit de créance, le droit réel sur un appartement dont il est propriétaire
- l’usufruitier → il peut occuper ce bien sur une période +/- longue.

3.3 Les droits intellectuels

Nouvelle catégorie à part entière. Ces droits portent sur des choses incorporelles, même s’il y a une
forme de matérialisation → Rapports de droits entre une personne qui est titulaire et une chose
incorporelle.
Droit subjectif qui permet au titulaire de faire respecter l’intégrité morale d’une valeur de son esprit
(ex: droits d’auteurs) et l’exclusivité d’une création pendant une période déterminée.

Exemple : le brevet → immatériel

Il y a un aspect moral et un aspect pécuniaire au droit intellectuel


- Élément moral du droit d’auteur → l’auteur dispose du droit de divulgation de son œuvre.
- Élément pécuniaire du droit d’auteur → l’auteur va pouvoir tirer profit de son œuvre intellectuelle.

4. Le patrimoine

Pas matière d'examen en 2021-2022.

20
Réponses :
- C’est faux, car c’est une personne morale de droit privé qui est doté de personnalité juridique
- C’est vrai, car c’est bien une personne morale qui est dotée de droit public
- C’est vrai, c’est un accord de volonté entre deux personnes
- C’est faux, car c’est l’inverse. Les droits extrapatrimoniaux ne sont pas malléables, alors que les
droits patrimoniaux le sont.
- C’est faux, car c’est l’inverse. Le créancier est en pouvoir d’exiger l'exécution, mais c’est le débiteur
qui est redevable de l’accomplissement de la prestation à l’égard du créancier.

21
CH. 4 LES DROITS FONDAMENTAUX ET
LEUR PROTECTION JURIDICTIONNELLE
1. Les droits fondamentaux

F. Piret et L. Renders : « Les droits fondamentaux sont les droits reconnus aux personnes relevant d’un
ordre juridique particulier par une norme juridique de valeur hiérarchique supérieure (…) ».

Il y a deux catégories de normes juridiques de valeurs hiérarchiques supérieures qui reconnaissent des droits
fondamentaux aux personnes:

Exemple pour la convention européenne des droits de l’homme :


- art. 2 - Droit à la vie « Le droit de toute personne à la vie est protégé par la loi (…) »
- art. 11 - Liberté de réunion et d’association « Toute personne a droit à la liberté de réunion pacifique
et à la liberté d’association (…) »
- art. 1 er du Premier Protocole additionnel - Protection de la propriété « Toute personne physique ou
morale a droit au respect de ses biens (…) »

⇒ Constitution, Titre II, Des Belges et de leurs droits → droit fondamental, règles plus générales sont
reconnues dans cette constitution.

⇒ Convention européenne des droits de l’homme et protocoles additionnels → va reconnaître toute une
série de droits fondamentaux dont bénéficient les personnes.
- Plus concret que la constitution. Cette convention à un effet direct, peut être invoquée en justice dans
le cadre de relations juridiques.
- Protocoles additionnels → visent à compléter la conv. européenne

/!\ Important : les deux ont une valeur juridique égale/identique

22
2. Quelques exemples

2.1 Le principe d’égalité et de non-discrimination - un droit central

Exemple 1 :
art. 14 Conv. eur. D.H. – Interdiction de discrimination : « La jouissance des droits et libertés reconnus dans
la présente Convention doit être assurée, sans distinction aucune, fondée notamment sur le sexe, la race, la
couleur, la langue, la religion, les opinions politiques ou toutes autres opinions, l’origine nationale ou
sociale, l’appartenance à une minorité nationale, la fortune, la naissance ou toute autre situation ».

Exemple 2 :
art. 10 Const. : « Il n'y a dans l'Etat aucune distinction d'ordres. Les Belges sont égaux devant la loi; seuls
ils sont admissibles aux emplois civils et militaires, sauf les exceptions qui peuvent être établies par une loi
pour des cas particuliers. L'égalité des femmes et des hommes est garantie ».

Exemple 3 :
art. 11 Const. : « La jouissance des droits et libertés reconnus aux Belges doit être assurée sans
discrimination. A cette fin, la loi et le décret garantissent notamment les droits et libertés des minorités
idéologiques et philosophiques ».
→ Le principe d’égalité et de non-discrimination est consacrée par la Convention européenne des Droits de
l’Homme et reconnue par la Constitution belge.

art. 24, § 4, Const. : « Tous les élèves ou étudiants, parents, membres du personnel et établissements
d'enseignement sont égaux devant la loi ou le décret. La loi et le décret prennent en compte les différences
objectives, notamment les caractéristiques propres à chaque pouvoir organisateur, qui justifient un traitement
approprié ».
- Cour const. (arrêt n° 17/2009) : « Le principe d’égalité et de non-discrimination (…) est l’un des
fondements d’un Etat de droit démocratique ».
→ Le principe d’égalité et de non-discrimination est un droit fondamental dans un Etat de droit
démocratique.

2.2 Le noyau dur des droits fondamentaux

→ Le droit à la vie → art. 2 Conv. eur. D.H.

→ L’interdiction de la torture et des traitements inhumains et dégradants → art. 3 Conv. eur. D.H.

→ L’interdiction de l’esclavage et du travail forcé → art. 4 Conv. eur. D.H.

→ La liberté individuelle → art. 12 Const. et art. 5 Conv. eur. D.H.

→ Les garanties légales en matière répressive → art. 12 et 14 Const.


23
→ Les garanties légales en matière répressive (continuation)→ art. 12 et 14 Const.
- 12, alinéa 2, Const. : « Nul ne peut être poursuivi que dans les cas prévus par la loi, et dans la forme
qu'elle prescrit »
- 14 Const. : « Nulle peine ne peut être établie ni appliquée qu'en vertu de la loi »
- Nullum crimen, nulla poena sine lege (principe de prévisibilité) → il faut que les actes qui
sont interdits dans notre société et les peines qui y sont liées soient prévus par une
Constitution. Un comportement ne peut être poursuivi que si une loi l’a décrit
expressément comme étant une infraction.

Autres exemples :
Les droits protecteurs de l’intégrité intellectuelle et morale - ex. : la liberté d’expression
Le droit au respect de la vie privée - ex. : l’inviolabilité du domicile
Les droits économiques, sociaux et culturels - ex. : Le droit de propriété
Les droits juridictionnels - ex. : Le droit à un procès équitable

3. La protection juridictionnelle des droits fondamentaux


- focus sur la cour constitutionnelle

Art. 1er de la loi spéciale du 6 janvier 1989 sur la Cour constitutionnelle :


« La Cour constitutionnelle statue, par voie d'arrêt, sur les recours en annulation, en tout ou en partie, d'une
loi, d'un décret ou d'une règle visée à l'article 134 de la Constitution pour cause de violation : (…)
2° des articles du titre II "Des Belges et de leurs droits", et des articles 170, 172 et 191 de la Constitution;
(…) » (nous imprimons en gras).

→ La Cour constitutionnelle va être amenée à vérifier qu’une loi est respectueuse des articles
du Titre II de la Constitution belge et donc assurer leur protection juridictionnelle. Cour
contrôle la valeur législative des lois

Art. 26, § 1 er , de la loi spéciale du 6 janvier 1989 sur la Cour constitutionnelle :


« La Cour constitutionnelle statue, à titre préjudiciel, par voie d'arrêt,sur les questions relatives à : (…)
3° la violation par une loi, un décret ou une règle visée à l'article 134 de la Constitution, des articles du titre
II "Des Belges et de leurs droits", et des articles 170, 172 et 191 de la Constitution; (…) » (nous imprimons
en gras).

→ La Cour constitutionnelle va assurer la protection juridictionnelle de droits fondamentaux


qui sont contenus dans le Titre II de la Constitution belge

⇒ La Cour constitutionnelle va contrôler des normes au regard d’autres normes.


Normes contrôlées? Les lois, décrets et ordonnances adoptés par les différents législateurs belges.

24
Normes de contrôle? Le titre II « Des Belges et de leurs droit » de la Constitution (notamment).
La saisine de la Cour constitutionnelle peut intervenir de 2 façons :
- Recours en annulation → objectif : annulation de la règle
- loi est adoptée et des personnes jugent que cette loi n’est pas respectueuse du Titre II de la
Constitution et donc pourraient solliciter que la Cour constitutionnelle annule cette législation
au motif qu’elle viole des droits fondamentaux.
- Question préjudicielle → suspend procédure en attente de réponse de la cour
- La Cour peut être saisie par un juge qui serait amené à appliquer une loi et qui douterait de la
constitutionnalité de cette loi.

25
1. Faux
2. Vrai
3. Vrai, loi absolue
4. Faux, normes
contrôlées vs normes
de contrôle

26
CH. 5 LE DROIT DES CONTRATS
Le contrat constitue le substrat juridique des relations en société. Dès lors qu’on vit en société, on passe des
contrats quasiment chaque jour. Le code civil régit pour l’essentiel le droit des contrats en Belgique.

⇒ Une définition générale (celle de D. Philippe) : « Le contrat est un accord de volontés visant à produire
des effets juridiques, c’est-à-dire principalement à créer, modifier, transmettre ou éteindre des droits et des
obligations ».

De nombreux contrats se forment de façon machinale: aller au cinéma, acheter du pain,... Il y a des contrats
plus perceptibles (on est conscient que l’on passe un contrat): acheter une maison; il y a tout un processus, il
faut aller chez le notaire, etc.

En règle générale, pour qu’il y ait un contrat, il faut qu’il y ait une offre qui fasse l’objet d’une
acceptation. L’offre doit contenir les éléments essentiels du contrat (par exemple: lors d’une vente: l’objet et
le prix).

1. Typologie des contrats


1.1 Contrats synallagmatiques et contrats unilatéraux

Contrat synallagmatique = contrat où chaque partie souscrit des engagements

Les contrats synallagmatiques sont plus nombreux que les contrats unilatéraux.
- Exemple: la vente (l’acheteur doit payer le prix et le vendeur doit livrer la chose), le contrat de bail (le
bailleur doit mettre le bien à disposition et le locataire doit payer le loyer), le contrat d’entreprise (le
plombier doit réparer la fuite et le client doit payer la facture).

><

Contrat unilatéral = seulement une partie au contrat va souscrire des obligations sans que les autres
prennent des engagements.

Les contrats unilatéraux sont moins fréquents.


- Exemple contrat de cautionnement: la caution s’engage envers le créancier dans l’hypothèse où le
débiteur serait défaillant.

27
1.2 Contrats consensuels, contrats réels et contrats solennels

Contrat consensuel = se forme par l’échange de volonté, sans qu’il faille que des formes ne soient
observées (pas de démarche particulière)
La plupart des contrats sont consensuels.
><

Contrat solennel = se forme par l’accomplissement d’une forme bien définie.


Exemple : la donation.
><

Contrat réel = se réalise par la remise d’une chose.


Exemple du prêt: le prêteur donne l’usage d’argent à l’emprunteur (le contrat se forme au moment où le
prêteur remet l’argent à l’emprunteur).

1.3 Contrats nommés et contrats innommés

Contrat nommé = font l’objet de dispositions légales particulières, notamment dans le Code Civil.
On utilise des bases légales spécifiques dans un texte de loi.
Exemples :
- contrat de vente, contrat de bail.
- art. 1582 C. civ. (titre VI du Livre III du Code civil) : « La vente est une convention par laquelle l'un
s'oblige à livrer une chose, et l'autre à la payer ».

><

Contrat innommé = les parties sont capables de conclure sur tout et comme elles le souhaitent. Pas
de disposition légale spécifique.
Exemple : le contrat de leasing.

1.4 Contrats conclus intuitu personae

Dans ce type de contrat, la considération de la personne est fondamentale.


Exemple : on va consulter un avocat, on va en choisir un car il est bon.
Contrats conclus intuitu personae > < Quand la personne est indifférente dans la conclusion d’un contrat ;
- Exemple : je commande une pizza, ce qui importe c’est de recevoir la pizza et non pas qui est le
livreur.

28
1.5 Contrats à titre onéreux et contrats à titre gratuit

Contrat à titre gratuit = on consente à un avantage au cocontractant à titre purement altruiste.


><
Contrat à titre onéreux = on consent à un avantage au cocontractant en échange d’une contrepartie.

1.6 Contrats entre personnes privées, contrats entre entreprises et contrats


de consommation

On distingue 3 types de contrats avec des dispositions légales particulières en fonction des personnes du
contrat.

2. Les principes fondamentaux


2.1 Le principe de l’autonomie de la volonté

Autonomie dans ma volonté, MAIS pas absolu = pas déroger à l’ordre public et aux bonnes mœurs
ainsi qu’aux normes impératives.
→ L’ordre public renferme les normes qui touchent aux intérêts essentiels de l’Etat ou de la collectivité, ou
les normes qui fixent, en droit privé, les bases juridiques sur lesquelles reposent l’ordre économique ou moral
de la société.
→ Les bonnes mœurs visent le bon comportement de la vie privée, économique ou sociale. Ce concept
repose sur des valeurs morales qui peuvent évoluer dans le temps.
→ Les normes impératives visent la protection d’intérêts privés des parties faibles.

Si il y a une violation de l’ordre public et des bonnes mœurs par un contrat, cette violation entraîne la
nullité absolue du contrat; toute personne intéressée au contrat peut soulever la nullité.
Si il y a une violation des normes impératives par un contrat, cette violation entraîne la nullité relative du
contrat; seule la personne protégée par ces normes peut soulever la nullité.

2.2 Le principe du consensualisme

→ exception des contrats se formant par l’accomplissement d’une forme définie.


Le contrat se forme par le seul consentement des parties. Aucune formalité particulière doit être respectée
pour que le contrat existe.
Ce principe connaît des exceptions; les contrats se formant par l’accomplissement d’une forme définie.
- Par exemple: la donation doit avoir lieu par acte notarié → la donation se traduit par une formalité
particulière.

29
2.3 Le principe de la convention-loi

Se base sur → art. 1134, al. 1 er , Anc. C. civ. : « (l)es conventions légalement formées tiennent lieu de loi à
ceux qui les ont faites »
- Une fois que le contrat est passé par les parties, ce contrat équivaut à une loi. Les partis n’ont
d’autre choix que de le respecter. Si l’une des parties n’exécute pas son obligation, l’autre partie va
pouvoir l’obliger à la respecter (si besoin en recourant aux cours et tribunaux). Le contrat ne peut être
modifié qu’avec l’accord des deux parties.
Ce principe connaît différents tempéraments ;
- Par exemple: un contrat liant une entreprise et un consommateur → le consommateur se voit octroyer
un droit de rétractation qui lui permet de renoncer au contrat pendant un certain délai (14 jours après
la conclusion du contrat en règle générale).

2.4 Le principe de la bonne foi et l’interdiction de l’abus de droit

→ Lors de la formation et de l’exécution du contrat, il est attendu des parties qu’elles se comportent
avec loyauté, correction et collaboration.

2.5 Le principe de la relativité du contrat

En principe, le contrat introduit une relation personnelle entre les parties contractantes. Les tiers aux
contrats, les personnes qui ne sont pas parties au contrat, ne sont pas liés par ce contrat.
Les droits et les obligations qui découlent d’un contrat ne valent qu’entre les personnes qui ont souscrit ce
contrat. Ce principe connaît de nombreux tempéraments :

2.5.1 La stipulation pour autrui

Les parties au contrat (le stipulant et le


promettant) s’accordent pour faire
naître, à charge du promettant, un
droit de créance au profit d’une tierce
personne/du tiers bénéficiaire qui n’a
pas pris part au contrat.

Exemple de l’assurance vie: nous


(stipulant) allons passer un contrat pour
l’assurance vie avec un assureur (le
prometteur). Nous stipulons que notre fils
sera le bénéficiaire de cette assurance vie;
il est le tiers bénéficiaire.
30
2.5.2 L’action directe

Un personne tierce à un contrat va


pouvoir se prévaloir directement du
bénéfice du contrat pour son propre
compte.

Exemple assurance responsabilité civile:


nous avons créé un accident de la route
(nous sommes assurés) et il y a une
victime → la victime va pouvoir
s’adresser à notre assureur pour se faire
dédommager; elle est la tierce
personne.

3. Les conditions de validité du contrat

Art. 1108 Anc. C. civ. : « Quatre conditions sont essentielles pour la validité d'une convention : Le
consentement de la partie qui s'oblige; Sa capacité de contracter; Un objet certain qui forme la matière de
l'engagement; Une cause licite dans l'obligation ».
→ le consentement : erreur? dol? violence? Lésion?
→ l’objet
→ la cause
→ la capacité

⇒ Le consentement:
On ne peut pas être lié par un contrat si on ne l’a pas voulu. Un contrat ne peut se former en cas d’absence de
volonté. Il faut le consentement des parties pour qu’il y ait un contrat.
La volonté de contracter doit être:
- Certaine : ne souffrir d’aucune hésitation.
- Libre : la partie n'a pas été forcée de contracter.
- Éclairée : la partie doit être consciente de ce sur quoi elle contracte et bien comprendre l’enjeu du
contrat.

4 vices du consentement :
1. L’erreur : consentement repose sur une représentation inexacte de la réalité. On crée un contrat sur
base d’une information erronée
a. Exemple : on achète un faux tableau en croyant que celui-ci était un vrai, ou alors on construit
une maison sur un terrain pas bâtissable
2. Le dol : erreur causée par des manœuvres frauduleuses d’une partie; erreur volontaire
a. Dol principal : si, sans les manœuvres, l’autre partie n’aurait pas contracté.
31
b. Dol incident : si, sans les manœuvres, l’autre partie aurait contracté mais à des conditions
différentes.
c. Exemple : on achète un véhicule avec plus de km au compteur que prévu (le vendeur a trafiqué
le compteur) → si on avait su qu’il y avait autant de km on aurait acheté le véhicule moins
cher. Dol incident.
3. La violence : violence physique ou mentale, crainte de violence qui peut amener quelqu'un à
contracter
4. (La lésion)

⇒ L’objet
Pour qu’un contrat soit valide, l’objet doit être dans le commerce, licite, possible et déterminé ou
déterminable.

⇒ La cause
Pour qu’un contrat soit valide, l’objet doit être dans le commerce, licite, possible et déterminé ou
déterminable.

⇒La capacité
Pour pouvoir conclure un contrat, il faut être juridiquement capable de contracter (cfr. capacité de jouissance
et capacité d’exercice).

4. Modalités de l’obligation

Les obligations peuvent avoir des modalités particulières : le terme et la condition. /!\ Important de faire la
différence entre les deux !

4.1 Le terme

Le terme est un événement futur et certain.


Il peut être suspensif et certain.

→ Terme suspensif : événement futur et certain qui suspend l’exigibilité d’une obligation.
- Exemple: je m’engage à vous verser 1000 euros quand j’aurai 20 ans.
→ Terme extinctif : événement futur et certain qui éteint l’obligation.
- Exemple: un contrat de bail d’1 an pour un kot, au bout d’1 an il prend fin.

32
4.2 La condition

La condition est un événement futur et incertain.


Elle peut être suspensive et résolutoire.

Art. 1168 C. civ. : « (l’)obligation est conditionnelle lorsqu'on la fait dépendre d'un événement futur et
incertain, soit en la suspendant jusqu'à ce que l'événement arrive, soit en la résiliant, selon que l'événement
arrivera ou n'arrivera pas ».

→ La condition suspensive : l’exécution de l’obligation/du contrat seulement si la condition est accomplie.


- Exemple: je dois verser 1000 euros que si le Pape meurt dans les 3 ans.

→ La condition résolutoire : événement futur et incertain qui va entraîner la dissolution du contrat. Lorsque
cet événement futur et incertain survient, alors le contrat va prendre fin sans aucune intervention externe.

5. L'exécution

Comment est-ce que les obligations découlant des contrats s'exécutent?

5.1 Le paiement

Le paiement – un acte juridique unilatéral qui constitue l'exécution de l’obligation.

Exemple : le livreur à une obligation de livrer la marchandise → paiement quand la marchandise est bien
livrée.

→ Il a lieu sans l’intervention du créancier/ du co-contractant. Il peut également être effectué par un tiers
(le créancier ne peut le refuser).
Dans certains cas, le recours à des auxiliaires n’est pas possible, notamment en cas de contrats conclus en
fonction de la personne (contrat intuitu personae).
- Exemple: je m’adresse à un certain psychiatre car il est renommé, qu’on me l’a recommandé →
l’obligation du psychiatre ne peut être déléguée à un autre psychiatre sans que je donne mon accord
(car contrat intuitu personae).

→ Le paiement doit correspondre à ce qui a été contractuellement convenu.


- Exemple: si je commande une voiture rouge chez mon concessionnaire, mais qu’on me livre une
voiture blanche, le paiement ne porte pas sur ce qui est dû

33
→ Le paiement partiel n’est pas valable.
- Exemple: si j’achète un salon, mais qu’on me livre que la table, le paiement est partiel et donc pas
valable. Si le débiteur paye plus que ce qui était convenu, il a le droit de réclamer ce qu’il a payé en
trop sur base de la théorie de la répétition de l’indu.

La dation en paiement est une convention en vertu de laquelle les parties conviennent de modifier
l’objet du paiement, de sorte que la chose remise par le débiteur diffère de celle qui était convenue
originairement lors du contrat et qui va libérer le débiteur.
- Exemple: j’ai commandé une voiture rouge mais on m'a livré une voiture verte. J’aime bien donc
j’accepte de prendre la verte.

5.2 La responsabilité contractuelle

La responsabilité contractuelle – l’étendue des obligations : obligation de moyens vs. obligation de


résultat

Si une personne n’exécute pas son obligation, elle doit répondre de son manquement contractuel. Sa
responsabilité contractuelle pourrait être engagée → il faut définir l’étendue des obligations.

Dans certains cas, le contractant peut être tenu à une obligation de résultat. Le simple fait que le résultat ne
soit pas obtenu suffit à démontrer sa responsabilité contractuelle.

Les obligations de moyens sont ces obligations où le cocontractant doit faire tout son possible pour que le
résultat soit obtenu, mais n’a pas d’obligation de résultat en tant que tel. On attend qu’il fasse son
maximum/qu’il fasse les choses dans les règles de l’art.
- Exemple: il repose sur les épaules de mon avocat des obligations de résultats et de moyens.
- Il doit introduire un recours dans un délai particulier → obligation de résultat : s’il
n’introduit pas le recours dans le délai imparti, il contrevient donc à son obligation.
- Lors de la procédure en tant que tel → obligation de moyen: on attend que l'avocat fasse tout
son possible pour que son client ait gain de cause.

5.3 Les événements perturbateurs

Les événements perturbateurs – la force majeure. Dans certains cas, l'exécution des obligations peut se
trouver perturbée par des événements extérieurs et indépendants des cocontractants.

La force majeure suppose un événement imprévisible et inévitable qui survient après la conclusion du
contrat, et qui rend l’exécution de celui-ci impossible.

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Cet événement de force majeure va entraîner la dissolution du contrat dans la mesure où il rend l’exécution
du contrat impossible. Si les effets de cet événement sont temporaires, alors l’exécution du contrat est
suspendue jusqu’au moment où elle redevient possible.
- Exemple: à cause du covid, des locataires ne savent plus payer leurs loyers.

6. L'inexécution

Cas de figure où le contractant n’exécute pas ses obligations.


En cas d’inexécution du contrat par le co-contractant, on peut chercher à le forcer à l’exécuter.

La contrainte directe sur la personne du débiteur est impossible (on ne peut pas aller chercher l’entrepreneur
qui construit notre maison par le col et l’obliger à travailler).

La contrainte indirecte est envisageable par la voie de l’astreinte : somme d’argent à laquelle le débiteur est
condamné s’il n’exécute pas une condamnation judiciaire.
- Exemple: si le co-contractant ne s’exécute pas, il aura par jour de retard une astreinte de 1000 euros.

6.1 Les dommages et intérêts

Les dommages et intérêts : partie qui n’assume pas ses obligations doit réparer les dommages si la personne
affectée le demande. La personne affectée est préjudiciée par la violation de l’obligation contractuelle,
demande une réparation, et donc ensuite doit prouver le lien causal entre la faute et le dommage.
- Réparation en nature ou par équivalent
- personne créancière de l’obligation vs. personne débiteur de l’obligation (débiteur à une dette envers
le créancier).

6.2 La clause pénale

La clause pénale : permet aux parties de déterminer par avance l'indemnisation due par le débiteur s’il/elle
n’assume pas son obligation (question d'examen! Mais faire attention à toutes les dénominations). A la
différence des dommages et intérêts qu’il faut justifier, ici le simple fait du constat que l’obligation n’a pas
été respectée, alors s’en suit une condamnation.
- On fixe de manière forfaitaire les obligations
- Exemple: j’achète un cheval qui doit m’être livré le 15 janvier prochain, au moment de la conclusion
du contrat je mets la clause que s’il ne m’est pas livré à temps, le co-contractant me sera redevable de
500 euros par jour.

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6.3 La résolution judiciaire

La résolution judiciaire : terminaison du contrat synallagmatique (contrat dans lequel des obligations pèsent
sur chaque partie) si le débiteur manque de ses obligations et que l'exécution du contrat de présente dès lors
aucun intérêt au créancier.
- Solliciter au magistrat que le contrat prenne fin, on ne voit plus d’intérêt pour que le créancier suive le
contrat car le débiteur manque gravement de ses obligations.

6.4 L’exception d’inexécution

L’exception d’inexécution : permet de suspendre l'exécution de l'obligation, permet de faire pression sur le
débiteur en défaut. Elle permet à chacune des parties de suspendre l’exécution de ses propres obligations et
de retenir ses prestations aussi longtemps que son cocontractant reste en défaut d’effectuer les siennes.
- Une des parties va stopper ses obligations si l’autre parti ne les suit pas.
- Exemple: le propriétaire doit effectuer des gros travaux dans l’habitation qu’il loue à un locataire. S' il
ne les exécute pas, le locataire peut dire qu’il arrête de payer son loyer tant que ce n’est pas fait (→
moyen de pression contre le propriétaire).

3. Deux exemples de contrats spéciaux : le contrat de vente et le


contrat d’entreprise
3.1 Le contrat de vente

La vente est un contrat par lequel le vendeur va s’obliger à transférer à l’acquéreur la propriété
d’un bien moyennant le paiement d’un prix en espèce.

→ contrat nommé, contrat synallagmatique (obligations des deux côtés)


Art. 1582 et suiv. Anc. C. civ.
Le vendeur doit remettre à l’acheteur la chose convenue ainsi que le garantir contre l’éviction et contre les
vices cachés tandis que l’acheteur doit quant à lui payer le prix qui est une somme d’argent. → idée
de transfert de propriété

→ Obligations des vendeurs:


art. 1603 Anc. C. civ. : « (le vendeur) a deux obligations principales, celle de délivrer et celle de garantir la
chose qu'il vend».
- Remettre la chose convenue : la conformité de la chose va s’apprécier en se référant aux dispositions
du contrat.

36
- Il doit garantir l’acheteur contre les vices cachés et doit garantir l’acheteur contre l’éviction (= le
vendeur doit offrir à l’acheteur une jouissance paisible et garantir de toute revendication qui serait
formulée par un tiers sur le bien vendu).

→ Obligations des acheteurs :


art. 1650 Anc. C. civ. : « (l)a principale obligation de l'acheteur est de payer le prix au jour et au lieu réglés
par la vente ».

3.2 Le contrat d’entreprise

→ contrat nommé, synallagmatique.


Art. 1710 ainsi que 1779 et suiv. Anc. C. civ.
L’entrepreneur a l’obligation d’exécuter le travail auquel il s’est engagé tandis que le maître d’ouvrage doit
payer le prix et prendre possession de la chose. → travail matériel ou intellectuel

art. 1710 Anc. C. civ. : « (l)e louage d'ouvrage est un contrat par lequel l'une des parties s'engage à faire
quelque chose pour l'autre, moyennant un prix convenu entre elles ».

Un entrepreneur va s’engager à effectuer un travail en faveur de son cocontractant, le maître d’ouvrage (si je
fais construire une maison, je suis le maître d’ouvrage), moyennant le paiement d’un prix. L’entrepreneur a
l’obligation d’exécuter le travail auquel il s’est engagé et doit le mettre à la disposition du maître d’ouvrage
quand celui-ci est terminé. Le maître d’ouvrage, quant à lui, doit payer le prix et prendre possession de la
chose.

Première question : réponse E


Deuxième question : réponse A

37
CH. 6 LA RESPONSABILITÉ
EXTRACONTRACTUELLE
1. Distinctions fondamentales entre les différents types de
responsabilité

Responsabilité pénale : sanctionne un comportement qui porte préjudice à la collectivité

Responsabilité civile : répare un dommage en permettant à une victime d’obtenir l’indemnisation du


dommage qu’elle à subi. Peut être contractuelle ou extracontractuelle.
→ La responsabilité contractuelle est la responsabilité qui découle de l’inexécution ou de la
mauvaise exécution d’une obligation contractuelle

→ La responsabilité extracontractuelle vise la situation d’une personne qui, en dehors de toute


relation contractuelle, cause par sa faute un dommage à autrui. Elle oblige cette personne à la
réparation du dommage causé. En d’autres mots, c’est une relation qui existe mais qui n’est pas d’une
relation contractuelle, vise la situation d’une personne en toute relation contractuelle qui cause un
dommage à autrui

Une faute pénale peut également constituer une faute civile, occasionner un dommage à un tiers et
donc engager la responsabilité civile de l’auteur de cette faute pénale et civile.
- Exemple: on grille un feu rouge, et on percute une voiture.
- Faute pénale → ne pas avoir respecté le code de la route (qui vise à protéger la collectivité),
- Faute civile → dommage à un tiers.

38
2. La responsabilité civile du fait personnel

→ deux articles très importants pour la responsabilité contractuelle


Art. 1382 Anc. C. civ. : « (t)out fait quelconque de l’homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui
par la faute duquel il est arrivé, à le réparer ».
Art. 1383 Anc. C. civ. : « (c)hacun est responsable du dommage qu’il a causé non seulement par son fait,
mais encore par sa négligence ou par son imprudence ».

Les trois éléments : une faute, un dommage, un lien causal → trois éléments qui doivent être
rencontrées pour activer la responsabilité civile extracontractuelle

3.1 Les éléments


3.1 1er élément : une faute
Faute = violation par une personne d’une loi qui impose un comportement déterminé (griller le feu
rouge, par exemple), ou soit un comportement qui aurait été adopté par une personne prudente et
diligente.

→ personne prudente et diligente : je suis chez moi, je laisse une bougie allumée et je pars de chez moi.
Une personne prudente et diligente n'aurait pas commis cette violation, faute sera appréciée en fonction des
comportements d’une personne prudente dans la même situation. Une personne prudente et diligente ne va
pas au musée avec un ballon de basket et commence à jouer à l’intérieur.

Une faute peut être un acte positif


ou négatif = avoir fait qqch ou ne
pas avoir fait qqch.

La faute est un manquement à une norme de conduite. Cette norme peut trouver sa source dans deux cas
de figure :

→ D’une règle juridique imposant un comportement déterminé. La seule violation de cette règle
conduit à retenir qu’il y a une faute.
- Exemple 1: si je ne m’arrête pas au feu rouge, je méconnais la norme de conduite → cela équivaut à
une faute.

→ Dans une obligation générale de prudence et de diligence. Le comportement incriminé va être


comparé in abstracto avec celui qu’aurait adopté toute personne normalement prudente et diligente
placée dans les mêmes circonstances. C’est le critère dit du « bon père de famille ».
Exemple : on ne peut pas jouer au basket dans un musée, même si ce n’est pas régulé par une norme juridique
ferme → si je le fais je manque à une norme de conduite.
39
→ 3 éléments d’une faute :
1. La méconnaissance d’une norme préexistante
2. Imputabilité : manquement commis doit pouvoir être imputé, discernement de l’auteur ? il faut
avoir une imputabilité pour que faute il-y ait
a. Auteur doit être dotée d’un discernement, cap cognitives suffisantes pour comprendre les
conséquences dommageables de ses actions
b. Âge : gamin de quatre ans ne peut pas imputé de casser une vitre avec un ballon, il ne peut pas
apprécier les consequences dommageables de ses actions, son comportement → pas de faute
c. Personne avec un trouble mental grave : actes commis ne peuvent pas être discernés par
l’auteur
d. Justifications par des circonstances externes peuvent être utilisées
3. La prévisibilité du dommage

3.2 2eme élément : Un dommage


Dommage : perte d’un avantage ou lésion d’un intérêt. Pour qu’il soit réparable il faut que le dommage soit :
1. Certain, de nature :
- Patrimoniale : dommage matériel → incapacité de travail et perte de rémunération suite à un
accident
- Extrapatrimoniale : incapacité de faire du sport alors que la personne adore faire cela
2. Légitime : pas de lésion d’un intérêt illicite (suite à l’accident je ne pouvais plus travailler au noir
travail au noir → pas de dommage)
3. Personnel : la personne doit avoir subi personnellement le dommage pour qu’elle puisse prétendre à
sa réparation.

3.3 3eme élément : Un lien causal


La faute est une condition sine qua non du dommage : lien causal entre la faute et le dommage, sans la faute,
il y aurait pas eu de dommage.

Théories de causalité : Théorie dite de l’équivalence des conditions → on retient toutes les fautes en lien
causal avec le dommage .

Présence d’une cause étrangère libératoire?


- force majeure : événement indépendant de la volonté humaine (perdre control de ma voiture parce
qu’il y avait une plaque de verglas)
- faute de la victime : faute la victime atténue le lien de causalité (personne sur un vélo qui roule le
soir sans casque ni lumières ni gilet fluo)
- faute d’un tiers : je sui à cheval, cheval va ruer et va endommager une clôture, sauf que le cheval à
cambré car une personne est passé en voiture et à klaxonner comme un malade
= regroupement des trois catégories précédentes : partage de responsabilité

40
3.2 La responsabilité civile du fait personnel : La preuve

→ la victime doit
démontrer/prouver les trois
éléments du triptyque (faute, lien
causal, dommage)

→ auteur qui veut s'exonérer de sa


responsabilité peut apporter la
preuve de faits justificatifs

3.3 La responsabilité civile du fait personnel: Les conséquences

→ La réparation se fait in concreto : en tenant compte de la situation concrète de la victime


- Préjudice d’agrément : à la suite de l’accident, victime ne peut plus courir alors que c’était un
athlète, réparation doit être faite en fonction de cela.

→ La réparation, qui couvre tant les dommages de nature patrimoniale que ceux de nature extrapatrimoniale,
est intégrale. → remettre la victime dans l’état avant la faute

Quoiqu’en principe, la réparation se fait par priorité en nature, dans les faits, elle intervient généralement par
équivalent avec le paiement d’une somme d’argent (appelée dommage et intérêts). Le calcul de cette
somme peut, selon le cas, se faire de manière concrète ou de manière forfaitaire.
- Réparer à valeur réelle et la valeur à neuf (accident de voiture par exemple) → pas d’enrichissement
de la victime

Si le dommage est causé par plusieurs personnes, celles-ci sont tenues in solidum à sa réparation vis-à-vis de
la victime.
- obligation à la dette : la victime peut s’adresser à tous les auteurs (faire payer un des responsables
toute les dommages alors qu’il est slmt partiellement responsable)
- contribution à la dette : l’auteur qui a indemnisé la victime peut ensuite agir contre les autres
auteurs (personne qui a tout payé se retourne contre les autres responsables)

41
4. La responsabilité civile du fait d’autrui

→ présomption de faute des pères + mères sur les actions de leurs enfants
- On va présumer que la responsabilité civile des parents est engagée, l’enfant est supposé être
surveillé et bien éduqué de sorte qu’il ne pose pas d’actes qui puissent occasionner des dommages.
- Si un enfant pose un acte qui commet un dommage, il sera insolvable ; il sera incapable de
dédommager la victime.

La responsabilité civile du fait d’autrui permet de sanctionner le manquement au devoir de surveillance et


d’éducation des parents et va permettre à la victime de disposer de personnes plus solvables pour espérer une
réparation effective du dommage.

Il y a différentes conditions pour engager la responsabilité civile extracontractuelle des pères et mères de
l’enfant mineur :
- Il faut un enfant mineur (18 ans max) au moment du fait dommageable.
- La qualité de cette personne qui peut voir sa responsabilité civile engagée ne pèse que sur les parents
et pas sur les grands-parents. Il faut qu’il y ait un lien de filiation légale avec l’enfant concerné.
- Il faut que la victime apporte la preuve des éléments classiques constitutifs de la responsabilité :
une faute de l’enfant, un dommage et un lien causal.
- La notion de faute exige la présence d’un discernement dans le chef de son auteur (aspect subjectif
de la faute).

42
Si le mineur est doué de discernement, sa responsabilité personnelle peut également être engagée.
Si le mineur n’est pas doué de discernement, on ne peut retenir une faute dans son chef mais il a adopté un
acte objectivement dommageable qui pourra donner lieu à la responsabilité civile de ses parents.

Les parents, de par leur simple qualité de parents, sont présumés responsables des faits commis par leurs
enfants. Il y a une double présomption de faute dans le chef des parents : présomption de faute dans
l’éducation de l’enfant et présomption de faute dans le devoir de surveillance qui pèse sur les parents.

⇒ La présomption est réfragable : les parents pourraient essayer de renverser la présomption de faute qui
pèse sur leurs épaules, ils peuvent :
- prouver qu’ils ont correctement éduqué et assuré leur devoir de surveillance de leurs enfants.dire
- qu’il n’y a pas de fautes, d’actes dommageables ou de lien causal.
→ Les parents peuvent renverser cette présomption, oui je l’ai bien éduqué, oui je l’ai bien surveillé,
mais je pouvais rien faire (voy. art. 1384, al. 5, ancien C. civ juste après.)

5. Autres types de responsabilité civile - exemples

Art. 1384, al. 1er , Anc. C. civ. : « (o)n est responsable non seulement du dommage que l’on cause par son
propre fait, mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre, ou des choses
que l’on a sous sa garde ».

Art. 1385 Anc. C. civ. : « (l)e propriétaire d’un animal, ou celui qui s’en sert, pendant qu’il est à son usage,
est responsable du dommage que l’animal a causé, soit que l’animal fût sous sa garde, soit qu’il fût égaré ou
échappé ».

Art. 1386 Anc. C. civ. : « (l)e propriétaire d’un bâtiment est responsable du dommage causé par sa ruine,
lorsqu’elle est arrivée par une suite du défaut d’entretien ou par le vice de sa construction ».

→ Première question : VRAI, c’est


une présomption réfragable, s’ils
prouvent bien qu’ils ont bien
surveillé/éduquer leur gosse : ils en
réchappent
→ Deuxième question : VRAI,
peuvent être engagés pour un même
fait
→ Troisième question : FAUX, on
peut chercher à engager la
responsabilité des parents
→ Quatrième question : VRAI,
contribution à la dette
43
CH. 7 LE PROCÈS CIVIL
1. L’organisation des juridictions civiles

Le procès civil est un mécanisme de résolution des litiges relatif à des droits subjectifs dans lequel le juge est
amené à prendre des décisions visant à assurer la paix sociale.
- Litige ? → Contestation légale d'une décision de justice dans laquelle les deux parties restent en
désaccord. Litige doit entrer dans les attributions du pouvoir judiciaire belge

Art. 144, al. 1 er , Const. : « (l)es contestations qui ont pour objet des droits civils sont exclusivement du
ressort des tribunaux ».

Art. 1 er C. jud. : « (l)e présent code régit l’organisation des cours et tribunaux, la compétence et la
procédure».

Procès civil : procès concret entre deux personnes


qui sont en désaccord, qui sont en conflit
→ Opposition entre deux personnes.

Procès civil >< procès pénal → Le procès civil


correspond au fait de trancher des litiges qui portent
sur des droits subjectifs.

Le système judiciaire Belge est composé de différentes juridictions devant lesquelles les justiciables peuvent
porter des litiges qu’ils souhaitent voir trancher par le pouvoir judiciaire.
Pour que les juridictions de l’ordre judiciaire puissent intervenir dans la résolution d’un litige il faut que ce
dernier relève bien des attributions du pouvoir judiciaire belge.
- Pouvoir judiciaire : diff types de juridictions qui sont spécialisées (juridictions administratives,
juridictions du pouvoir judiciaire)

Article 8 C. jud. : « (l)a compétence est le pouvoir du juge de connaître d'une demande portée devant lui ».

Compétences déterminée sous deux angles :


→ Quelle juridiction est matériellement compétente ?
- Art. 9, al. 1 er , C. jud. : « (l)a compétence d’attribution est le pouvoir de juridiction déterminé en
raison de l’objet, de la valeur et, le cas échéant, de l’urgence de la demande ou de la qualité des
parties ».
→ Quelle juridiction est territorialement compétente ?
- Art. 10 C. jud. : « (l)a compétence territoriale est le pouvoir de juridiction appartenant au juge dans
une circonscription, selon les règles déterminées par la loi »

44
→ organisation générale des
juridictions de l’ordre judiciaire
(simplifié) CIVILES
Appel : quand une personne n’est pas
satisfait d’une décision prise par une
juridictions
- Litige tranché par une juge de
paix, je ne suis pas satisfaite,
donc je fais appel et mon litige
entre dans les mains d’une
juridiction plus haut (degré
d’importance qui monte au plus
on monte dans de diagramme)

1.1 La compétence matérielle


1.1.1 Les juridictions du premier degré

Tribunal de première instance → tribunal de la famille et des enfants → tribunal de la famille

Les critères
Art. 9, al. 1er, C. jud. : « (l)a compétence d’attribution est le pouvoir de juridiction déterminé en raison de
l’objet, de la valeur et, le cas échéant, de l’urgence de la demande ou de la qualité des parties ».

45
→ Quatre critères repris dans cet article qui vont déterminer quel juge est matériellement compétent
pour juger un litige :
1. l’objet - le critère d’application générale, qui doit toujours être mobilisé. C’est la réclamation du
demandeur au procès, ce à quoi vise l’action du demandeur. Dans un procès, on a toujours un
demandeur, un défenseur et un juge. Le demandeur est donc à l’initiative du procès, il va saisir la
justice pour voir trancher un litige qu’il aurait.
a. Exemple: les litiges en matière de bail sont de la compétence du juge de paix. Le simple fait
que c’est un litige en matière de bail suffit pour dire que c’est le juge de paix qui est
matériellement compétent.
2. la valeur - importance de la demande (si bcp de valeur = trib de première instance, si moins de
valeur: juge de paix)
3. l’urgence de la demande (voy. art. 584, al. 1er et 3, C. jud.) (juste évoqué) - urgence de la demande
qui permet de déterminer le juge matériellement compétent.
4. la qualité des parties (voy. art. 573 C. jud.)
a. exemple = notion d’entreprise qui permet de retenir la compétence du tribunal de l’entreprise.
Entreprise = tribunal de l’entreprise

Le tribunal de première instance


→ Plusieurs trib de première instance en Belgique. Connaît toute demande, hormis celles qui sont
directement révolue à la Cour d’appel et la Cour de cassation.

Art. 568, al. 1 er et 2, C. jud. : « (l)e tribunal de première instance connaît de toutes demandes hormis celles
qui sont directement dévolues à la cour d'appel et la Cour de cassation. Si le défendeur conteste la
compétence du tribunal de première instance, le demandeur peut, avant la clôture des débats, requérir le
renvoi de la cause devant le tribunal d’arrondissement qui statuera comme il est dit aux articles 641 et 642 ».

⇒ compétence ordinaire : permet de


1. Connaître de toutes les demandes données non expressément attribuées à d’autres juridictions.
a. tous les litiges ne sont pas spécifiquement attribués à une autre juridiction, un autre juge
(attention toutefois à la comp. générale du jdp!) → sont amenés vers trib de première instance
2. Il peut connaître des compétences spéciales des autres juridictions, quand bien même une
demande serait attribuée par le Code judiciaire à une autre juridiction.
3. Ça ne lui permet cependant pas de connaître les compétences exclusives d’une autre juridiction.

→ autres compétences (art. 569 et s., C. jud.) /!\exclusives/!\ au trib de première instance (tout comme
il y a des compétences qui sont exclusives aux autres tribunaux)
Exemple : art. 569, 41°, C. jud. : « (l)e tribunal de première instance connaît : 41° des contestations
opposant un patient ou ses ayants droit, un prestataire de soins de santé ou un assureur, au Fonds des
accidents médicaux créé par la loi du 31 mars 2010 relative à l’indemnisation des dommages
résultant de soins de santé ».

46
Le juge de paix
⇒ compétence générale

Art. 590, al. 1 er , C. jud. : « (l)e juge de paix connaît de toutes demandes dont le montant n’excède pas
5.000 euros, hormis celles qui sont soustraites par la loi à sa juridiction, notamment les demandes prévues
aux articles 569 à 571, 572bis, 573, 574 et 578 à 583 ». (nous soulignons)
- Demande spécialement dévolue à une autre juridiction, quelle qu’en soit la valeur → NON! → autres
compétences (art. 591 et s., C. jud.)

Le juge de paix est le juge de petits litiges. Il vient se heurter à la compétence ordinaire du tribunal de
première instance (si pas un litige attribué à une juridiction). Cette compétence générale du juge de paix n’est
pas aussi large que la compétence ordinaire du tribunal de première instance. Celle-ci a plein d’exceptions,
il y a pleins de contestations qui ne peuvent pas entrer dans la compétence générale du juge de paix.
- Exemple : art. 591, 1°, C. jud. : « (l)e juge de paix connaît, quel que soit le montant de la demande :
1° des contestations relatives aux louages d’immeubles (…) ».

Le tribunal de police
⇒ compétence civile

Art. 601bis C. jud. : « (q)uel qu’en soit le montant, le tribunal de police connaît de toute demande relative
à la réparation d’un dommage résultant d’un accident de la circulation (…) même si celui-ci est survenu
dans un lieu qui n’est pas accessible au public ».
→ c’est une compétence exclusive DONC le TPI ne pourrait pas en connaître en vertu de sa compétence
ordinaire!
Est-ce que le tribunal de première instance pourrait connaître une demande relative à la réparation d’un
dommage causé par un accident de la circulation? OUI, car le tribunal de 1ère instance est le juge d’appel du
tribunal de police. La demande n’interviendra jamais au TPI en première instance mais bien en appel!!
Examen : tribunal de première instance ne connaîtra jamais un dommage sur un accident de la route. SLMT
le trib de police.

Le tribunal de l'entreprise
⇒ Il est compétent pour autant que ça ne relève pas de la compétence spéciale d’une autre juridiction.
Art. 573, al. 1 er , C. jud. : « (l)e tribunal de l’entreprise connaît en premier ressort des contestations entre
entreprises visées à l’article I.1, 1°, du Code de droit économique, qui ne relèvent pas de la compétence
spéciale d’autres juridictions et qui, en ce qui concerne les personnes physiques, ont trait à un acte qui n’est
manifestement pas étranger à l’entreprise ».

Le tribunal du travail
Art. 578, 1°, C. jud. : « (l)e tribunal du travail connaît : 1° des contestations relatives aux contrats de
louage de travail (…) »

47
1.1.2 Les juridictions du deuxième degré

La décision rendue en 1ère instance n’est pas satisfaisante pour les parties et une partie décide alors de
former un recours. Elle interjette l’appel de la décision devant une juridiction d’un degré supérieur.

⇒ Notion d’appel : contentieux avec une personne et on saisit un juge de l’ordre judiciaire. La décision ne
nous plaît pas, on va donc s’adresser aux juridictions du deuxième degré. Annulation ou réformation d’une
décision.

Pas un principe intangible (examen), décision doit :


1. Être susceptible d’appel
2. Respecter un certain délai
3. Avoir un caractère appelable

Art. 577, al. 1 er , C. jud. : « (l)e tribunal de première instance connaît de l’appel des jugements rendus en
premier ressort par le juge de paix et, dans les cas prévus à l’article 601bis, par le tribunal de police ».

Art. 602, al. 1 er , 1°, C. jud. : « (l)a cour d’appel connaît de l’appel : 1° des décisions rendues en premier
ressort par le tribunal de première instance et par le tribunal de l’entreprise ».

Art. 607 C. jud. : « (l)a cour du travail connaît de l’appel des décisions rendues en premier ressort par les
tribunaux du travail et par les présidents des tribunaux du travail ».

La cours de cassation
Elle est la plus haute juridiction du pouvoir judiciaire. Le contrôle de cette Cour est un contrôle de
légalité. Elle vérifie que les juridictions ont correctement appliqué le droit.

Art. 147 Const. : « (i)l y a pour toute la Belgique une Cour de cassation. Cette Cour ne connaît pas le fond
des affaires (ne connaît pas des données factuelles) ».

Art. 608 C. jud. : « (l)a Cour de cassation connaît des décisions rendues en dernier ressort qui lui sont
déférées pour contravention à la loi ou pour violation des formes, soit substantielles, soit prescrites à peine
de nullité ».
→ si droit à mal été appliqué, vérifier si juge à correctement appliqué la loi

48
2. La procédure civile - Les principales étapes de son déroulement

Le procès civil se voit rencontrer 3 acteurs:


- Un demandeur qui va initier le procès, représenté par un avocat
- Un défendeur qui va subir le procès, représenté par un avocat
- Un juge dont la fonction sera de régler le litige en le tranchant.
Les règles qui régissent la procédure menée devant les juridictions de l’ordre judiciaire visent à assurer le
bon déroulement des procès. Ces règles sont reprises dans le Code judiciaire (dont la 4ème partie traite la
procédure civile).
→ Les principales étapes de son déroulement 5 grandes règles temporelles :

2.1 L’introduction de l’instance

⇒ Un mode introductif d’instance de droit commun : la citation → convocation devant le magistrat


- elle contient notamment l’objet et l’exposé sommaire des moyens de la demande, l’indication du
juge qui en est saisi et les modalités de l’audience d’introduction
- elle est portée à la connaissance de son destinataire par la signification (huissier de justice)
- un délai d’attente permet à la partie citée en justice d’organiser sa défense

L’audience introductive d’instance est la première audience à laquelle les parties sont convoquées.

Plusieurs situations peuvent se présenter :


- le défendeur est absent → art. 802 C. jud. : « (s)i une des parties ne comparaît pas à l'audience
d'introduction, il peut y être pris défaut contre elle »
- l’affaire est « simple » → procédure en débats succincts, affaire plaidée à une date rapprochée
- l’affaire n’est pas « simple » → mise en état. Le juge se rend compte que les arguments vont dans
tous les sens, il faut donc laisser aux parties la chance de faire valoir leurs arguments et donc de
prendre plus de temps pour régler l’affaire.

2.2 La mise en état

⇒ Deux partis doivent être au courant des conclusions pour pouvoir échanger entre eux.

Art. 744 C. jud. : « (l)es conclusions contiennent également, successivement et expressément:


1°l’exposé des faits pertinents pour la solution du litige;
2° les prétentions du concluant;
3° les moyens invoqués à l’appui de la demande ou de la défense (…) ».

Calendrier de procédure : fixer le délai dans lequel les parties vont devoir conclure et transmettre les pièces
à l’appui de leur argumentation. On va contraindre les parties temporairement.

49
Trois modes de mises en état :
1. mise en état conventionnelle judiciarisée → on a un contentieux, parties se mettent d’accord sur un
calendrier de mise en état. Les délais doivent devenir impératifs, sinon → sanction.
2. mise en état judiciaire → magistrat qui, face aux deux parties qui ne se mettent pas d’accord, impose
un calendrier de mise en état
3. mise en état purement consensuelle → échange amiable, pas de calendrier de mise en état rigide.
Principe du contradictoire = le procès civil est construit autour de cette règle où les parties doivent savoir ce
qu’on leur reproche. Il faut que les parties puissent se répondre et savoir de quoi il est question, en termes
d’argumentation. Les conclusions doivent être échangées, remises au greffe (le secrétariat du juge).

2.3 L'audience de plaidoirie

Art. 148, al. 1 er , Const. : « (l)es audiences des


tribunaux sont publiques, à moins que cette publicité ne
soit dangereuse pour l’ordre ou les mœurs; et, dans ce
cas, le tribunal le déclare par un jugement ».
Schéma de la disposition habituelle des lieux → →

Tout le monde est au courant des arguments de chaque côté. A l’issue des plaidoiries, le juge va prononcer la
clôture des débats et va prendre l’affaire en délibérée.

⇒ audience sont publiques (cas contraire = huis clos)

2.4 La décision

Lorsque la décision est rendue, elle emporte un effet obligatoire,


elle va s’imposer aux parties, c’est la vérité judiciaire. Les parties
ont l’obligation de respecter cette décision rendue.

Art. 149 Const. : « (t)out jugement est motivé. (…) ».


- Le juge doit motiver sa décision. L’intérêt est que les parties, le cas échéant, puissent déterminer
l’opportunité ou non de formuler un recours par rapport à cette décision.
Art. 24 C. jud. : « (t)oute décision définitive a, dès son prononcé, l'autorité de chose jugée ».
- Implique un aspect négatif (demande ne va pas pouvoir être réitéré) et positif (obligation d’accomplir
une action)

Décision rendue :
- Par défaut : si un parti ne s’est pas présenté, pas de débat qui à eu lieu
- De manière contradictoire : débat contradictoire, les parties ont fait valoir leurs arguments
respectifs.
50
2.5 Les éventuelles voies de recours

→ Opposition : voie de rétractation → on retourne devant le même juge, opposition à une décision. Ouvert
uniquement à la partie défaillante, qui à fait défaut et n’est pas venue, elle veut contester la décision. C’est un
jugement rendu par défaut, un jugement en dernier ressort, il n’y a pas possibilité de faire appel. Elle conduit
à ce que le juge qui a connu le dossier, retranche.

→ Appel : voie de réformation → on va devant une juridiction d’un degré supérieur (appelant vs. intimé)
pour rejuger l’affaire. Un parti s’estime lésée par la décision rendue, elle va solliciter l’annulation ou la
réformation de la décision.

→ Pourvoi en cassation → la Cour de cassation veille que le juge applique correctement le droit. Elle
applique un contrôle de légalité, vérifie la manière dont le juge a tranché et pas la décision en elle-même, elle
ne vient pas reconnaître le litige pour une 3e fois. C’est un recours particulier.

3. La procédure civile - quelques principes directeurs

→ Le principe d'impartialité et d’indépendance du juge/tribunal


Art. 6 Conv. eur. D. H. : « (t)oute personne a droit à ce que sa cause soit entendue équitablement,
publiquement et dans un délai raisonnable, par un tribunal indépendant et impartial, établi par la loi, qui
décidera (…) des contestations sur ses droits et obligations de caractère civil (…) ».
- Impartialité : le juge ne doit pas faire paire du litige
- Indépendance : Le juge doit être affranchi de toute contrainte lors de sa prise de décision

→ Le principe dispositif : procès civil est la chose des partis (slmt les partis décident s’ils font recours à un
procès)

→ Le principe du contradictoire et de l’égalité des armes : magistrat est tenu par la prétention qui lui est
formulé par les partis, doit s’en tenir à la réclamation des demandeurs
- Partis doivent communiquer tous les arguments et rester transparents face à l’adversaire
- Principe important mais pas absolu

→ Le principe de célérité et d’économie de procédure (pas abordé dans le cours, pas matière)

→ Le principe de loyauté procédurale (pas abordé dans le cours, pas pour examen)

51
1. Réponse : C → les partis
s'entendent sur un
calendrier de mise en état
2. Réponse : C →
compétences générales des
juge de paix ne s’étendent
pas à toutes les jurisdictions

52
CH. 8 ÉLÉMENTS DU DROIT PÉNAL
Le droit pénal général fixe:
- Les conditions générales auxquelles un fait constitue une infraction.
- Les règles générales selon lesquelles une personne peut être jugée responsable de ce fait infractionnel.
- Les sanctions dont cette personne est susceptible de faire l’objet.

Infraction : « La violation d’une règle de droit sanctionnée par une peine » Il existe trois conditions
essentielles de l’infraction :
1. un élément légal
2. un élément matériel
3. un élément moral

1. Les éléments constitutifs de l’infraction


1.1 1er élément constitutif : l’élément légal

Nullum crimen, nulla poena sine lege.


Principe de légalité des incriminations et des peines → Il faut qu’il y ait une disposition légale qui soit
violée.→ règle précisée ET peine précisée déjà auparavant. Pas de peine si pas de loi.

2 dispositions de la constitution :
→ art. 12, al. 2, Const. : « (n)ul ne peut être poursuivi que dans les cas prévus par la loi, et dans la forme
qu’elle prescrit ».
→ art. 14 Const. : « (n)ulle peine ne peut être établie ni appliquée qu’en vertu de la loi ».

Existence d’une cause de justification ? l’élément légal peut être neutralisé par l'existence de causes de
justification, permettent de justifier comportement adopté.

→ 3 causes de justifications :
A. l’ordre ou l’autorisation de la loi :
a. art. 70 C. pén. : « (s)auf en ce qui concerne les infractions définies dans le livre II, titre Ibis, il
n’y a pas d’infraction, lorsque le fait était ordonné par la loi et commandé par l’autorité ».
i. exemple : art. 3, §1 er , loi du 28 mai 2002 relative à l’euthanasie : « (l)e médecin qui
pratique une euthanasie ne commet pas d’infraction s’il s’est assuré que : (…) ».
ii. On peut dire que le médecin donne la mort à quelqu'un MAIS en moyennant le respect
de conditions → pas d’infraction car cause de justification

53
B. la légitime défense voy.
a. art. 416 C. pén. : « (i)l n’y a ni crime ni délit, lorsque l’homicide, les blessures et les coups
étaient commandés par la nécessité actuelle de la légitime défense de soi-même ou d’autrui ».
b. conditions d’existence et conditions d’exercice de la légitime défense → On joue sur
l’élément légal de l’action.
c. Condition d’existence : l'agression subie doit être réalisée de manière injustifiée et actuelle
(menace imminente et pas d’autre choix). Si agression vav d’un objet ou d’un bien, on ne peut
pas faire recours à la légitime défense.
d. Condition d'exercice : la légitime défense doit être proportionnée à l’attaque.

C. l’état de nécessité : commis une infraction car il y avait telle nécessité (personne blessée, mère
enceinte). → doctrine de la jurisprudence
a. Exemple: la violation du secret professionnel dans le cas de maltraitance d’enfants. Le
sacrifice du secret professionnel sert à l’intérêt du bien-être de l’enfant maltraité.
b. Exemple: enfreindre le code de la route pour emmener quelqu’un en danger de mort à
l’hôpital.

D. autres

1.2 2e élément constitutif : l’élément matériel

Toute infraction suppose la manifestation extérieure d’un comportement qui est prohibé par la loi pénale. Il y
a un élément matériel à l’infraction. L’élément matériel correspond au comportement interdit et
sanctionné par la loi pénale.

→ Une action ou une omission


- Exemples :
- art. 461, al. 1er, C. pén. : « (q)uiconque a soustrait frauduleusement une chose qui ne lui
appartient pas, est coupable de vol ». → acte positif
- art. 422bis, al. 1er, C. pén. : « (s)era puni d’un emprisonnement de huit jours à un an et d’une
amende de cinquante à cinq cents euros ou d’une de ces peines seulement, celui qui s’abstient
de venir en aide ou de procurer une aide à une personne exposée à un péril grave (…) ».
Comportement incriminé est une omission d’action → acte négatif

→ Une infraction inachevée ou une infraction manquée ? → tentative punissable


- art. 51 C. pén. : « (i)l y a tentative punissable lorsque la résolution de commettre un crime ou un délit
a été manifestée par des actes extérieurs qui forment un commencement d’exécution de ce crime ou
de ce délit, et qui n’ont été suspendus ou n’ont manqué leur effet que par des circonstances
indépendantes de la volonté de l’auteur ».

54
1.3 3e élément constitutif : l’élément moral

Le comportement prohibé doit avoir été adopté dans l’état d’esprit requis par la loi. → Le simple fait de
poser un acte ne suffit pas à retenir une infraction, il faut un élément moral.

Quatre catégories d’élément fautif :


1. La faute infractionnelle (pas état d’esprit particulier) – ex. le fait de brûler un feu rouge, la loi
n’exige pas que l’auteur ait un état d’esprit particulier, sans justification. Le simple fait d’avoir
commis une infraction est assez.
2. Le dol général (agir consciemment et volontairement) – ex. les coups et blessures volontaires
a. (voy. art. 398, al. 1 er , C. pén. : « (q)uiconque aura volontairement fait des blessures ou porté
des coups sera puni d’un emprisonnement de huit jours à six mois et d’une amende de
vingt-six euros à cent euros, ou d’une de ces peines seulement »).
3. Le dol spécial (agir avec une intention spécifique) – ex. l’infraction de faux (voy. art. 193 C. pén. :
« (l)e faux commis en écritures, en informatique ou dans les dépêches télégraphiques, avec une
intention frauduleuse ou à dessein de nuire, sera puni conformément aux articles suivants »).
a. Certaines infractions sont caractérisées par une volonté spécifique (faire très mal à quelqu'un)
4. Le défaut de prévoyance ou de précaution – ex. l’homicide involontaire
a. (voy. art. 418 C. pén. : « (e)st coupable d’homicide ou de lésion involontaires, celui qui a
causé le mal par défaut de prévoyance ou de précaution, mais sans intention d’attenter à la
personne d’autrui »)
b. Pas d’intention de faire du mal à autrui

Existence d’une cause de non-imputabilité ? → on ne peut pas imputer l’infraction à son auteur
A. la contrainte irrésistible
a. art. 71 C. pén. : « (i)l n’y a pas d’infraction lorsque l’accusé ou le prévenu (…), au moment
des faits, (…) a été contraint par une force à laquelle il n’a pu résister ».
b. On brûle un feu rouge, mais on était dans un état de crise de santé, malaise au volant
B. le trouble mental
a. art. 71 C. pén. : « (i)l n’y a pas d’infraction lorsque l’accusé ou le prévenu était atteint, au
moment des faits, d’un trouble mental qui a aboli sa capacité de discernement ou de contrôle
de ses actes (…) ».

2. L’auteur de l’infraction

⇒ personne morale ? : oui,


personne morale peut être
pénalement responsable

55
3. Les différentes catégories d’infractions

Art. 1er C. pén. : « L’infraction que les lois punissent d’une peine criminelle est un crime. L’infraction que
les lois punissent d’une peine correctionnelle est un délit. L’infraction que les lois punissent d’une peine
de police est une contravention ».

En fonction de la gravité de la peine que


l’on retient si l’infraction est d'une
catégorie ou d’une autre.

4. La peine

Rappel : Nullum crimen, nulla poena sine lege

Principales : réclusion, détention, peine de travail, amende


Accessoires : sanction + titre complémentaire (exemple : amende)
Subsidiaires : si une peine n’est pas exécuté, alors deuxième peine

4.1 Les éléments influençant la peine


4.1.1 Les circonstances aggravantes
→ série d’éléments qui s'ajoutent à l’infraction, augmentation de la peine de la personne poursuivie.
Elles sont :
→ légales : prescrites par la loi
→ obligatoires : le juge doit tenir compte et tenir à la peine aggravée
Exemples d’éléments obligatoires :
- art. 468 C. pén. : « (q)uiconque aura commis un vol à l’aide de violences ou de menaces sera puni de
la réclusion de cinq ans à dix ans ». → violences ou menaces : circonstances aggravantes
- art. 471 C. pén. : « (d)ans les cas prévus aux articles 468, 469 et 470 la peine sera celle de la
réclusion de dix ans à quinze ans : (…) si l’infraction a été commise la nuit; (…) » → pendant la nuit:
circonstance aggravante

56
4.1.2 Les circonstances atténuantes
→ série d’éléments qui peuvent atténuer la faute, peut amener une modification de la nature de
l’infraction

Elles sont :
→ ni énumérées, ni fixées par la loi, pas légales. La législation ne prévoit pas ce que sont les circonstances
atténuantes. Elles seront à la seule appréciation du juge.
→ facultatives : le juge est libre de prendre en compte ces circonstances atténuantes ou non.
- ex. : absence d’antécédent judiciaire, situation familiale difficile,…

Un crime, qui est normalement sanctionné par une peine criminelle peut, par admission de circonstances
atténuantes, être sanctionné d’une peine correctionnelle. Le crime va devenir un délit par le biais de la
correctionnalisation.

L’admission de circonstances atténuantes peut avoir un effet sur deux plans → correctionnalisation /
contraventionnalisation
→ Crime correctionnalisé → tribunal correctionnel qui est compétent ici (pas cour d’Assises car
changement de juridiction), peines correctionnelles (pas peines criminelles car changement de peine)
- Une infraction sanctionnée d’une peine criminelle (un crime) peut, par admission de circonstances
atténuantes, être sanctionné d’une peine correctionnelle. Le crime correctionnalisé puni d’une peine
correctionnelle est dénaturé en délit. Le crime correctionnalisé va être puni par des peines
correctionnelles.

→ Délit contraventionnalisé : tribunal de police compétent ici (pas trib. corr), peines de police (pas peines
correctionnelles).
- L’infraction sanctionnée d’une peine correctionnelle peut, par admission de circonstances atténuantes,
être sanctionnée d’une peine de police. Le délit contraventionnalisé est dénaturé en contravention. Un
délit contraventionnalisé assimilé à une contravention va être puni par des peines de police. C’est le
tribunal de police compétent ici, et non le tribunal correctionnel.

⇒ Tous les délits peuvent être contraventionnalisés mais tous les crimes ne peuvent pas être correctionnalisés
et donc certains seront toujours jugés à la cour d’Assise (par exemple l’assassinat).
- La notion de circonstances atténuantes n'entraîne pas nécessairement une correctionnalisation ou une
contraventionnalisation, elle entraîne toutefois nécessairement une réduction de la peine appliquée.

(4.1.3 Les causes d'excuse


4.1.4 Le concours
4.1.5 La récidive)

57
4.2 Quelques mesures ou décisions alternatives à la peine privative de
liberté
4.2.1 La suspension, le sursis et la probation
→ Sursis : pas de peine à exécuter si sursis à été exécuté. Prononce une peine mais avec sursis, la personne
ne va pas en prison. Peine prononcée mais pas exécuté si par le délai de l’épreuve le sursis n'a pas été
exécuté
→ Suspension du prononcé de la condamnation : le juge « reconnaît que la personne est coupable » mais
ne va pas prononcer de condamnation si durant un délai d’épreuve qu’il fixe la suspension du prononcé n’est
pas révoquée.

⇒ Pour les deux : conditions ? → sursis/suspension sont donc probatoires

4.2.2 La simple déclaration de culpabilité


art. 21ter TPCPP : « (s)i la durée des poursuites pénales dépasse le délai raisonnable, le juge peut prononcer
la condamnation par simple déclaration de culpabilité ou prononcer une peine inférieure à la peine minimale
prévue par la loi. (…) ».
- Déclarer une personne coupable mais ne pas prononcer de sanction, parce que la poursuite pénale à
dépassé le délais raisonnable

4.2.3 La peine de surveillance électronique


art. 37ter, §1 er, C. pén. : « (l)orsqu’un fait est de nature à entraîner une peine d'emprisonnement d’un an au
maximum, le juge peut condamner à titre de peine principale à une peine de surveillance électronique d’une
durée égale à la peine d’emprisonnement qu’il aurait prononcée et qui peut être applicable en cas de
non-exécution de la peine de surveillance électronique. (…) Une peine de surveillance électronique consiste
en l’obligation de présence à une adresse déterminée, exception faite des déplacements ou absences
autorisés, durant une période fixée par le juge conformément au paragraphe 2. Le contrôle de la présence est
assuré notamment par le recours à des moyens électroniques et, conformément au paragraphe 5, cette
obligation est assortie de conditions. (…) ».
- Indépendamment du degré et du maximum de la peine d’emprisonnement, le juge peut condamner, à
titre d’une peine principale, à une peine de surveillance électronique. La peine pourra exécuter sa
privation de liberté dans son cadre privé familial.

1. Réponse → B (A et C jouent sur l’élément légal)


2. Réponse → B

58
CH. 9 LA JUSTICE PÉNALE
« La procédure pénale fixe le cadre dans lequel les règles de droit pénal sont appliquées. Elle consacre les
principes protégeant les droits fondamentaux des justiciables et réglemente la recherche, la poursuite et le
jugement des infractions ». (définition de L. Téper)

1. Les éléments essentiels de la procédure pénale

Une infraction donne naissance à deux types d’action :


→ Action publique : appartient à la société, vise à l’application des
peines. Exercice attribué uniquement à des magistrats

→ Action civile : réparation du dommage que l’infraction à provoqué.


Juridictions civiles, mais peut également être conduite devant un juge
pénal (mais particularités : article qui suit)

Art. 4, al. 1 er , TPCPP : « (l‘)action civile peut être poursuivie en même temps et devant les mêmes juges que
l'action publique. Elle peut aussi l'être séparément; dans ce cas l'exercice en est suspendu tant qu'il n'a pas
été prononcé définitivement sur l'action publique, intentée avant ou pendant la poursuite de l'action civile,
pour autant qu'il existe un risque de contradiction entre les décisions du juge pénal et du juge civil et sans
préjudice des exceptions expressément prévues par la loi »
- Action publique est l’activité principale, action civile est accessoire. Action publique > action civile
- Criminel tient le civil en état : Si action civile menée indépendamment d’une juridiction publique, le
juge civil attend que le juge pénal ait tranché, pour ne pas prendre une décision qui est en
contradiction avec celle du juge pénal. Lien avec sécurité civile excontractuelle.

1.1 Les acteurs

L’action publique présente la particularité de confier à des acteurs différents les trois missions principales de
la procédure pénale que sont :

→ La poursuite → Acteur de la poursuite des actions, magistrat.


- Cette première mission de poursuite va s'effectuer devant le ministère public (procureur, auditeur,
substitut du procureur). Il est composé de magistrats qui portent le nom de procureurs ou de
substituts du procureur.
- Les magistrats, à l’aide des fonctionnaires de police, vont être chargés de rechercher activement et de
constater les infractions. Ils vont ensuite décider des suites à donner aux infractions découvertes et
vont diriger les enquêtes judiciaires dans les limites des actes que la loi leur permet d’accomplir.
- Phase préliminaire. On cherche à sanctionner, chercher+constater l’infraction+diriger les enquêtes.

59
→ L’instruction → menée par le juge d’instruction
- art. 56, §1 er, C.i.cr. : « (l)e juge d’instruction assume la responsabilité de l’instruction qui est menée
à charge et à décharge. (…) » → on à un constat d'infraction pratiquée, juge mène l’instruction, il doit
instruire à charge et à décharge (cet élément va dans le sens de cette personne (décharge), cet autre
élément va en contre de l’autre (à charge), collecte de preuves.
- Les juridictions d’instruction (chambre du conseil et chambre des mises en accusation) → clôturent la
phase de l’enquête pénale par un règlement de la procédure, contrôlent la phase préliminaire du
procès pénal.

→ Le jugement → les juridictions de jugement


- Connaissent fond du litige, prononcent une peine à l’égard de la personne reconnue comme coupable.

1.2 La poursuite de l’infraction et l’enquête pénale


1.2.1 1er stade.
La découverte des infractions et la décision de poursuivre art. 8 C.i.cr. : « (l)a police judiciaire recherche les
crimes, les délits et les contraventions, en rassemble les preuves, et en livre les auteurs aux tribunaux chargés
de les punir »
- La police judiciaire est là pour rassembler les preuves et amener les personnes qui ont commis une
infraction devant les juridictions/le parquet. Leur mission va être menée sous l’autorité et la direction
des magistrats du parquet ou du juge d’instruction. → parquet va juger opportunité des poursuites
- Il appartient au procureur du roi de décider la suite à réserver au fait infractionnel porté
devant lui.

→ Transaction pénale : inviter le suspect à se soumettre à une procédure de transaction pénale, on éteint
l’action publique en payant une amende (si le fait n’est pas très grave + certaines conditions).

→ Classement sans suite : procureur du roi qui renonce provisoirement à poursuivre une infraction.

→ Poursuite de l’enquête pénale : décider de poursuivre une infraction, on vise à obtenir une
condamnation.
- Si poursuite, enquête pénale peut enchaîner. → stade 2, information. Fonctionnaires de police qui
cherchent des éléments pour créer un dossier.

60
1.2.2 2e stade. L’information
L’enquête menée par le procureur du roi avec l’aide des services de police porte le nom d’information.
Permet la création de dossiers pénaux/répressifs avec les fonctionnaires/service de police.
Définition → art. 28bis, §1 er , al. 1 er , C.i.cr.: « (l’)information est l’ensemble des actes destinés à
rechercher les infractions, leurs auteurs et les preuves, et à rassembler les éléments utiles à l’exercice de
l’action publique ».

art. 28bis, §3, al. 1 er , C.i.cr.: « (s)auf les exceptions prévues par la loi, les actes d’information ne peuvent
comporter aucun acte de contrainte ni porter atteinte aux libertés et aux droits individuels. (…) ». → actes
d’information ne peuvent porter aucun acte de contrainte sur les personnes. MAIS
→ Exceptions ?
- « (h)ors le cas de flagrant crime ou de flagrant délit, une personne à l'égard de laquelle il existe des
indices sérieux de culpabilité relatifs à un crime ou à un délit ne peut être mise à la disposition de la
justice, et pour une durée qui ne peut dépasser quarante-huit heures, que dans le respect des règles
suivantes : 1° la décision d' arrestation ne peut être prise que par le procureur du Roi; (…) » → actes
d’information = devoirs d’enquête, interviennent à l’initiative du procureur du roi, lequel va les
déléguer aux services de police.
→ Mini-instruction ?
- Offre possibilité au procureur du roi de demander au juge d’instruction l’accomplissement d’un acte
d'instruction sans qu’une instruction soit activée. Le juge d’instruction est le seul qui peut poser une
acte attentatoire aux libertés individuelles.

A la fin :
→ Classer sans suite : pas assez d’éléments, dossier répressif est faible
→ Poursuivre devant les juridictions de fond : juridiction de fond constate sur la culpabilité de la personne
poursuivie + peut accomplir une peine
→ Confier le dossier au juge d'instruction : on ouvre une instruction, juge d’instruction instruit à charge et
à décharge

1.2.3 3e stade. L’instruction


L’enquête menée par le juge d’instruction est appelée instruction.
Intervient si on ouvre une instruction, deux possibilités
1. Juge d’instruction
2. Procureur du roi (????)

Le rôle du juge d’instruction est de collecter l’ensemble des informations de sorte à ce qu’une décision juste
soit prise. Il doit enquêter à charge et à décharge d’une personne. Une notion d’impartialité et
d’indépendance pèse sur ses épaules.
- art. 55 C.i.cr. : « (l’)instruction est l’ensemble des actes qui ont pour objet de rechercher les auteurs
d’infractions, de rassembler les preuves et de prendre les mesures destinées à permettre aux
juridictions de statuer en connaissance de cause. Elle est conduite sous la direction et l’autorité du

61
juge d’instruction ». → juge d’instruction assume la responsabilité de l'instruction qui est menée à
charge et à décharge, il décide s’il porte atteinte aux droits individuels

- art. 56, §1 er, C.i.cr. : « (l)e juge d’instruction assume la responsabilité de l’instruction qui est menée
à charge et à décharge. (…) Il décide de la nécessité d'utiliser la contrainte ou de porter atteinte aux
libertés et aux droits individuels. (…). »

La détention préventive
Tant que pas condamné par une juridiction de fond → innocent

art. 12 Const. : « (l)a liberté individuelle est garantie. Nul ne peut être poursuivi que dans les cas prévus par
la loi, et dans la forme qu'elle prescrit. Hors le cas de flagrant délit, nul ne peut être arrêté qu'en vertu
d'une ordonnance motivée du juge qui doit être signifiée au plus tard dans les quarante-huit heures de la
privation de liberté et ne peut emporter qu'une mise en détention préventive ».
- Le juge d'instruction peut décerner un mandat d'arrêt pour contraindre une personne dans sa liberté

art. 16, §1 er, de la loi du 20 juillet 1990 relative à la détention préventive : « (e)n cas d’absolue nécessité
pour la sécurité publique seulement, et si le fait est de nature à entraîner pour l’inculpé un emprisonnement
correctionnel principal d’un an ou une peine plus grave, le juge d’instruction peut décerner un mandat
d’arrêt. (…) Cette mesure ne peut être prise dans le but d’exercer une répression immédiate ou toute autre
forme de contrainte. Si le maximum de la peine applicable ne dépasse pas quinze ans de réclusion, le
mandat ne peut être décerné que s’il existe de sérieuses raisons de craindre que l’inculpé, s’il était laissé en
liberté, commette de nouveaux crimes ou délits, se soustraie à l’action de la justice, tente de faire disparaître
des preuves ou entre en collusion avec des tiers. (…) ».
- Le juge d’instruction peut faire incarcérer préventivement une personne en décernant à son encontre
un mandat d’arrêt en cas d’absolue nécessité pour la sécurité publique, et ce pour autant que le fait
soit de nature à entraîner un emprisonnement d’1 an au moins. La culpabilité de la personne n’est
pas encore décidée → détention préventive
- Décision du procureur du roi, procureur du roi décide ce qu’on fait après la clôture

art. 21, §1 er, de la loi du 20 juillet 1990 relative à la détention préventive :


« (l)e mandat d’arrêt délivré par le juge d’instruction est valable pour une durée maximale de cinq jours à
compter de son exécution. Avant l’expiration de ce délai et sans préjudice de l’application de l’article 25, §
1 er, la chambre du conseil, sur le rapport du juge d’instruction, le procureur du Roi et l’inculpé et/ou son
conseil entendus, décide s’il y a lieu de maintenir la détention préventive ainsi que de la modalité de
l’exécution de celle-ci ».
- La validité du mandat d’arrêt est délimitée à 5 jours à compter de son exécution. Avant l’expiration de
ce délai, la chambre du conseil va contrôler la légalité du mandat d’arrêt et l’opportunité de la
détention préventive.

62
art. 22, al. 1 er, de la loi du 20 juillet 1990 relative à la détention préventive : « (t)ant qu’il n’est pas mis fin à
la détention préventive et que l’instruction n’est pas close, la chambre du conseil est appelée à statuer, de
mois en mois ou, à partir de la troisième décision, tous les deux mois, sur le maintien de la détention et sur
la modalité de l’exécution de celle-ci ».
- Personne peut être en détention préventive, mais contrôle régulier par la chambre du conseil

La clôture
Instruction close, dossier revient au procureur du roi. Le procureur décide ce qu’on fait du dossier.
→ Il pourra estimer que l’instruction est incomplète et donc soumettre des réquisitions supplémentaires au
juge d’instruction afin qu’il effectue les actes manquants. Le procureur pourra estimer que l’instruction est
complète et tracer un réquisitoire du règlement de la procédure dans lequel il va décider de l’orientation qu’il
souhaite donner aux dossiers. Le règlement de la procédure va avoir lieu devant la chambre du conseil.

A l’audience :
- La chambre du conseil va statuer sur le rapport du juge d’instruction et va entendre le procureur du
roi, la partie civile et l’inculpé, ainsi que leurs avocats.
- Devant la chambre du conseil, les différentes parties vont faire valoir leurs arguments. La chambre du
conseil va pouvoir prendre différents types de décisions (d’ordonnance). La chambre du conseil est la
dernière juridiction d’instruction qui va décider de ce que l’on fait du dossier pénal.

Règlement de la procédure : la chambre du conseil peut prendre différents types d’ordonnance (qui
déterminent la suite du dossier)
→ ordonnance de surséance à statuer : la chambre du conseil considère que l’instruction n’est pas
complète, peut pas prendre une décision.
→ ordonnance de renvoi : chambre du conseil décide que les faits relèvent de la compétition d’une
juridiction de fond, on renvoie donc le dossier chez eux. Trib police, trib correctionnel, ou de la jeunesse.
→ ordonnance de non-lieu : lorsque selon la chambre de conseil dit que les faits ne sont plus punissables,
ou les indices recueillis ne justifient pas un renvoi.
→ ordonnance d’internement
→ ordonnance de suspension du prononcé de la condamnation

1.3 La phase de jugement - l’organisation judiciaire

Si la procédure se poursuit après la phase préliminaire, vient la phase de jugement → C’est l’ultime étape de
la procédure pénale.

La juridiction de jugement, devant laquelle est renvoyée la partie poursuivie, est la juridiction qui va être
amenée à trancher la culpabilité ou non d’une personne, prononcer une peine à son encontre ou une peine
alternative substitutive à cette peine à son égard, va statuer sur les intérêts civiles

63
Juridiction de fond qui interviennent de manière pénale :
A. le tribunal de police – contraventions, délits contraventionnalisés,… contentieux pénal du roulage
B. Le tribunal correctionnel – délits, crimes correctionnalisés,…connaît des appels des décisions du
tribunal de police.
C. le tribunal de la jeunesse…litiges pénaux des infractions commises par des mineurs.
D. la cour d’assises – crimes,…
E. la cour d’appel…appel de trib de jeunesse ou correctionnel
F. la Cour de cassation

2. Quelques principes directeurs de la procédure pénale

A. La présomption d’innocence
Art. 6.2. Conv. eur. D.H. : « (t)oute personne accusée d’une infraction est présumée innocente jusqu’à ce
que sa culpabilité ait été légalement établie ». → juge d’instruction ne peut pas avoir de détention préventive
directement, c’est un moyen de répression immédiate. Démontrer que quelqu'un est coupable, pas à la
personne de démontrer qu'elle est innocente.

B. Les droits de la défense : principe directeur du procès pénal, les personnes poursuivies peuvent se
défendre dans le cadre d’un procès pénal mené à leur encontre.
Art. 6.3. Conv. eur. D.H. : « (t)out accusé a droit notamment à :
a) être informé, dans le plus court délai, dans une langue qu’il comprend et d’une manière détaillée, de
la nature et de la cause de l’accusation portée contre lui ;
b) disposer du temps et des facilités nécessaires à la préparation de sa défense ;
c) se défendre lui-même ou avoir l’assistance d’un défenseur de son choix et, s’il n’a pas les moyens de
rémunérer un défenseur, pouvoir être assisté gratuitement par un avocat d’office, lorsque les intérêts
de la justice l’exigent ;
d) interroger ou faire interroger les témoins à charge et obtenir la convocation et l’interrogation des
témoins à décharge dans les mêmes conditions que les témoins à charge ;
e) se faire assister gratuitement d’un interprète, s’il ne comprend pas ou ne parle pas la langue
employée à l’audience »

C. L’indépendance et l’impartialité
D. La publicité des audiences : audiences
publiques, mais possibilité de demander
d'avoir un huis clos
E. Le délai raisonnable

Réponse 1 : B D E → qui tranche la


culpabilité ?
Réponse 2 : E → mini instruction

64
CH 10. LE FÉDÉRALISME BELGE
1. Le paysage institutionnel belge

Art. 1 er , Const. : « La Belgique est un État fédéral qui se compose des communautés et des régions ».

→ transformation d’état unitaire à un état fédéral CAD une autorité fédérale (gouvernement), communautés
(3), régions (3)
- Le fédéralisme est un mode d’organisation de l’Etat où les compétences étatiques sont réparties entre
l’Etat fédéral et les entités fédérées.

→ entités fédérées (pas les provinces et les communes) > < état fédéral
- Les communautés et régions sont les entités fédérées. Il n’y a pas de hiérarchie pour les normes
législatives en Belgique, les entités sont autonomes dans leur façon de réguler.
→ L’autorité fédérale n’est pas au-dessus des entités fédérées, elles sont au même niveau (les
normes fédérales ne valant pas plus que les normes législatives). Pas de hiérarchie entre les
normes législatives

→ pouvoir fédéral : pouvoir adopter des règles qui vont régir l’état fédéral, compétences du pouvoir
fédéral est divisé/réparti entre les diff entités
- Entités fédérées→ DÉCRETS OU ORDONNANCES (ordonnance à bruxelles)
- Entités fédérales→ LOIS

Art. 2, Const. : « La Belgique comprend trois communautés : la Communauté française, la Communauté


flamande et la Communauté germanophone ».
Art. 3, Const. : « La Belgique comprend trois régions : la Région wallonne, la Région flamande et la Région
bruxelloise ».
→ Régions : exercent compétences liées au territoire
→ Communautés : compétences liés aux personnes (enseignement, culture)

Art. 4, al. 1 er , Const. : « La Belgique comprend quatre régions linguistiques : la région de langue
française, la région de langue néerlandaise, la région bilingue de Bruxelles-Capitale et la région de
langue allemande ».
→ découpage en régions linguistiques ne sont pas des entités fédérées (pas de décret de la région de
langue allemande, par exemple)
→ examen : laquelle de ses options est une entité fédérée?

65
2. Les communautés, régions, et régions linguistiques

→ les communautés :
La Communauté française (ou
Fédération Wallonie-Bruxelles)
La Communauté flamande
La Communauté germanophone

→ les régions :
La Région wallonne
La Région flamande
La Région bruxelloise

→ asymétrie dans le découpage de la


Belgique, dans le fédéralisme belge

1 seul parlement flamand, un seul


parlement wallon

⇒ Autorité fédérale : ensemble du territoire belge,


autorités fédérées : pourvoir sur le territoire qui lui
correspond ⇐

66
3. Rappel : la séparation des pouvoirs
Pouvoir législatif : élaboration, adoption, modification et suppression de règles juridiques de valeur
législative → Parlement

Pouvoir exécutif : exécution des règles juridiques de valeur législative →Gouvernement

Pouvoir juridictionnel : résolution des conflits par l’application des règles de droit → Juridictions : En
Belgique, il y a plusieurs parlements et plusieurs gouvernements. L’autorité fédérale et les entités fédérées
ont des compétences qu’elles vont exécuter par l’entremise d’un parlement et d’un gouvernement.

4. L’autorité fédérale

Compétences attribuées à l'autorité fédérale : reprend toutes les compétences qui ne sont pas attribuées
aux communautés et régions. Elle a des compétences qui lui sont expressément réservées mais aussi celles
qui ne sont pas attribuées aux entités fédérées (justice, défense, maintien de l’ordre, la politique étrangère, les
règles régissant l’état civil et la nationalité, l’impôt des personnes physiques).
- Si lois ne disent rien d’une question spécifique → autorité fédérale

Autorité fédérale → Gouv fédéral + parlement fédéral


Art. 36, Const. : « Le pouvoir législatif fédéral s’exerce collectivement par le Roi, la Chambre des
représentants et le Sénat ».
- Dans l’essentiel des situations, c’est la chambre des représentants qui légifère. La majorité des lois
sont adoptées que en passant par la chambre des représentants. → loi monocamérale : intervention
uniquement de la chambre des rep
- Elle exerce ses compétences par le biais du parlement fédéral qui adopte des lois. Les législations
sont adoptées par le pouvoir législatif fédéral, lequel s’exerce de façon collective par le roi, la
chambre des représentants et le Sénat. Le gouvernement fédéral exécute les législations adoptées par
le parlement fédéral.
- Le Roi va sanctionner + promulguer + signer des lois, alors que le gouv fédéral prend l'initiative de
projets de loi qu’ils vont déposer sur le bureau de la chambre des représentants.

Art. 63, §1 er , Const. : « La Chambre des représentants compte cent cinquante membres ».

Art. 61, al. 1 er , Const. : « Les membres de la Chambre des représentants sont élus directement par les
citoyens âgés de dix-huit ans accomplis et ne se trouvant pas dans l’un des cas d’exclusion prévus par la
loi». → Suffrage universel
Art. 67, §1 er , Const. : « Le Sénat est composé de soixante sénateurs (…) ».

Parlement fédéral : pvr exercé par un parlement bicaméral (chambre rep et sénat), mais pour
l'essentiel en belgique, les lois sont monocamérales.
67
4.1 Loi spéciale des réformes institutionnelles
Article 1.§ 1. Le (Parlement) et (le Gouvernement) de la Communauté flamande, ci-après dénommés "(Le
Parlement flamand)" et "(le Gouvernement flamand)", sont compétents pour les matières visées [ 1 aux
articles 127 à 129]1 de la Constitution.

Ils exercent dans la Région flamande les compétences des organes régionaux pour les matières visées à
l'article [1 39]1 de la Constitution, dans les conditions et selon le mode déterminés par la présente loi.

§ 2. Le (Parlement) et (le Gouvernement de la Communauté française), ci-après dénommés "(Le Parlement


de la Communauté française)" et "(le Gouvernement de la Communauté française)", sont compétents pour
les matières visées [1 aux articles 127 à 129]1 de la Constitution.

§ 3. Il y a pour la Région wallonne un (Parlement) et un (Gouvernement), ci-après dénommés "(Le Parlement


wallon)" et "(le Gouvernement) régional wallon" qui sont compétents pour les matières visées à l'article [1
39]1 de la Constitution, dans la Région wallonne.

§ 4. (abrogé) < L 1993-07-16/30, art. 64, § 1, 006; En vigueur : 1993-07-30 >

5. Les communautés

= Elles sont compétentes pour les matières culturelles, les matières personnalisables, les matières
d’enseignement et pour les matières de l’emploi des langues

Art. 127, § 1 er , Const. : « Les Parlements de la Communauté française et de la Communauté flamande,


chacun pour ce qui le concerne, règlent par décret : 1° les matières culturelles ; (…) ».

Art. 4, loi spéciale du 8 août 1980 de réformes institutionnelles : « Les matières culturelles visées à l’article
127, § 1 er , 1°, de la Constitution sont :
1° La défense et l’illustration de la langue;
2° L’encouragement à la formation des chercheurs;
3° Les beaux-arts;
4° Le patrimoine culturel, les musées et les autres institutions scientifiques culturelles à l’exception des
monuments et des sites;
5° Les bibliothèques, discothèques et services similaires; (…) ».

Art. 130 § 1. Le [Parlement] de la Communauté germanophone règle par décret : < L 2005-02-25/40, art. 1,
019 ; En vigueur : 11-03-2005 >
1° les matières culturelles;
2° les matières personnalisables;
3° l'enseignement dans les limites fixées par l'article 127, § 1er, alinéa 1er, 2°;
4° la coopération entre les communautés, ainsi que la coopération internationale, y compris la conclusion de
traités, pour les matières visées aux 1°, 2° et 3°.
[5° l'emploi des langues pour l'enseignement dans les établissements créés, subventionnés ou reconnus par
les pouvoirs publics.] < L 1997-05-20/44, art. 1, 006; En vigueur : 21-06-1997 >

68
La loi arrêté les matières culturelles et personnalisables visées aux 1° et 2°, ainsi que les formes de
coopération visées au 4° et le mode selon lequel les traités sont conclus.
§ 2. Ces décrets ont force de loi dans la région de langue allemande.

Art. 128, § 1 er , Const. : « Les Parlements de la Communauté française et de la Communauté flamande


règlent par décret, chacun en ce qui le concerne, les matières personnalisables (…) ».
- Décret : norme à valeur législative adopté par le parlement communautaire

Art. 5, § 1 er , loi spéciale du 8 août 1980 de réformes institutionnelles : « Les matières personnalisables
visées à l’article 128, § 1 er , de la Constitution, sont :
(…)
II. En matière d’aide aux personnes : 1° la politique familiale en ce compris toutes les formes d’aide et
d’assistance aux familles et aux enfants.
(…)
IV. Les prestations familiales.
(…) ».

Art. 127, § 1 er , Const. : « Les Parlements de la Communauté française et de la Communauté flamande,


chacun pour ce qui le concerne, règlent par décret :
(…)
→ 2° l’enseignement, à l'exception :
a) de la fixation du début et de la fin de l’obligation scolaire;
b) des conditions minimales pour la délivrance des diplômes;
c) du régime des pensions; (…) ».

Art. 129, § 1 er , Const. : « Les Parlements de la Communauté française et de la Communauté flamande,


chacun pour ce qui le concerne, règlent par décret, à l’exclusion du législateur fédéral, l’emploi des langues
pour :
- 1° les matières administratives;
- 2° l’enseignement dans les établissements créés, subventionnés ou reconnus par les pouvoirs publics;
- 3° les relations sociales entre les employeurs et leur personnel, ainsi que les actes et documents des
entreprises imposés par la loi et les règlements ».

Les organes politiques de la communauté française sont le parlement et le gouvernement de la


communauté française avec comme ministre président Pierre-Yves Jeholet.

La particularité de la communauté flamande est qu’elle gère à la fois les matières communautaires ET les
matières régionales. Elle n’a pas dédoublé ses institutions.Les organes politiques de la communauté
flamande sont les parlement et le gouvernement flamand avec comme ministre président Jan Jambon.

Les organes politiques de la communauté germanophone sont le parlement et le gouvernement


germanophone avec comme ministre président Olivier Paasch.

69
6. Les régions

= matière liées aux territoires, elles se voient attribuer toute une série de compétences qu’elles vont
exercer par le biais du parlement qui va adopter des normes à valeurs législatives, des décrets et des
ordonnances.

Art. 39, Const. : « La loi attribue aux organes régionaux qu’elle crée et qui sont composés de mandataires
élus, la compétence de régler les matières qu’elle détermine, à l’exception de celles visées aux articles 30 et
127 à 129, dans le ressort et selon le mode qu’elle établit. (…) ».

Art. 6, § 1 er , loi spéciale du 8 août 1980 de réformes institutionnelles :
« Les matières visées à l'article 39 de la Constitution sont :
I. En ce qui concerne l'aménagement du territoire :
(…)
V. En ce qui concerne l'agriculture :
(…)
VI. En ce qui concerne l'économie :
(…) ».

Découpage de la belgique → compétences réparties entre entités fédérales ou fédérées, qui créent des
normes qui n’ont pas de hiérarchie e/ elles

Les organes de la Région wallonne sont le parlement wallon et le gouvernement régional wallon avec
comme ministre président Elio Di Rupo.
Pour la région flamande, les compétences sont exercées par le parlement flamand et le gouvernement
flamand.
Pour la région bruxelloise, c’est le parlement de la région Bruxelles-Capitale et l’exécutif de la région de
Bruxelles-Capitale

Réponse 1 : B E

Réponse 2 : FAUX → chacun gère


ses propres sujets
FAUX → ordonnance slmnt pour
bx, décrets

70
CH.11 LE DROIT ADMINISTRATIF ET LE
CONTENTIEUX ADMINISTRATIF
1. Les autorités administratives et leurs administrations

→ Chaque autorité administrative s'appuie sur son administration pour faire des actes administratifs;
Au niveau de l’autorité fédérale → gouvernement, ministres et secrétaires d’Etat
Au niveau des collectivités fédérées → gouvernement et ministres
Au niveau des (collectivité subordonnée) communes → bourgmestre, collège des bourgmestre et échevins
et conseil communal

⇒ « Le droit administratif recouvre les règles juridiques spéciales qui entourent l’action des autorités
administratives institutionnelles ou d’autres personnes juridiques en charge de missions touchant à l’intérêt
général » (L. Renders).
- Action menée par une autorité administrative, qui est d’intérêt général. L'administration a le
pouvoir de prendre des décisions unilatérales, de pouvoir produire des effets juridiques à des actes
administratifs sans avoir de consentement des destinataires de ces actes. (destinataires peuvent
quand même faire appel à ces actions).

2. Les actes administratifs

Deux sortes d’actes administratifs adoptées par les autorités administratives :


1. actes administratifs bilatéraux - ex : marché public où une commune est un pouvoir adjudicateur
a. art. 2 de la loi du 17 juin 2016 relative aux marchés publics: « Pour l'application de la
présente loi, on entend par : (…) 20° marché public de fournitures : le marché public ayant
pour objet l'achat, le crédit-bail, la location ou la location vente, avec ou sans option d'achat,
de produits (…)
b. Contrat administratif qui consiste en un accord de volonté avec les destinataires des actes
administratifs (il faut que le fournisseur de café ait passé un accord avec les autorités
administratives pour qu’il puisse fournir du café à la commune).

2. actes administratifs unilatéraux - mettre en œuvre un acte dans le sens de l’intérêt public, sans
consentement des destinataires des actes. Imposition des actes sans que les destinataires donnent leur
accord. 2 portées :
a. réglementaires - ex : arrêtés royaux (conditions pour être considéré un psychologue clinicien,
par exemple)→ objet de régler les situations générales et abstraites, cad on fixe des règles de
droits pour la généralité, on vise pas une personne en particulier.
b. individuels - ex : c’est la commune qui décide de nous donner notre permis d’urbanisme →
situations déterminées et concrètes, on vise une personne en spécifique ou alors un groupe de
personnes spécifique.

71
3. La motivation des actes administratifs

→ on veut permettre aux destinataires de comprendre ce qui motive les actes administratifs → c’est pq
les actes admin sont le plus souvent possible motivés.
Attention ! ne pas confondre la motivation de fond et de fait.

→ Motivation de fond/droit : motifs légalement admissibles, qui se fondent sur des informations fournies
(s'appuie sur des bases légales admissibles), qui justifient la décision administrative.

→ Motivation de forme/fait : Les auteurs d’actes administratifs individuels doivent préciser les motifs de
droit et de faits qui les motivent et justifient leur décision., s’applique aux actes unilatéraux individuels
(exprimer dans leur décision, les motifs légaux qui la fondent. Motivation s’applique aux permis
d’urbanisme).

72
4. La transparence administrative

Art. 32 Const. : « Chacun a le droit de consulter chaque document administratif et de s'en faire remettre
copie, sauf dans les cas et conditions fixés par la loi, le décret ou la règle visée à l'article 134 »

Art. 6 loi du 11 avril 1994 relative à la publicité de l’administration :


« § 1. L'autorité administrative fédérale ou non fédérale rejette la demande de consultation, d'explication ou
de communication sous forme de copie d'un document administratif si elle a constaté que l'intérêt de la
publicité ne l'emporte pas sur la protection de l'un des intérêts suivants :
1° la sécurité de la population;
2° les libertés et les droits fondamentaux des administrés;
3° les relations internationales fédérales de la Belgique;
4° l'ordre public, la sûreté ou la défense nationales;
5° la recherche ou la poursuite de faits punissables;
6° un intérêt économique ou financier fédéral, la monnaie ou le crédit public;
7° le caractère par nature confidentiel des informations d'entreprise ou de fabrication communiquées à
l'autorité;
8° le secret de l'identité de la personne qui a communiqué le document ou l'information à l'autorité
administrative à titre confidentiel pour dénoncer un fait punissable ou supposé tel. (…) »

5. Les solutions aux litiges administratifs

Le contentieux administratif : les litiges suscités par l’activité de l’administration et les procédés qui
permettent de les résoudre . Les actes législatifs > actes administratifs → actes administratifs doivent
respecter les normes législatives.

Dans certains cas, l’action de l’administration peut porter à la contestation. L’action administrative peut
conduire à une série de litiges qui seraient formés à l’encontre des décisions prises par les autorités
administratives.

1. Les médiateurs institutionnels → examiner des plaintes, réclamation vav des autorités fédérales
a. Ex.: art. 1er de la loi du 22 mars 1995 instaurant des médiateurs fédéraux: « Il y a deux
médiateurs fédéraux, l'un francophone, l'autre néerlandophone, qui ont pour mission :
1° d'examiner les réclamations relatives au fonctionnement des autorités administratives
fédérales (…) »
b. Si soucis avec autorité fédérale → on cherche un appui de la part du médiateur

2. Les contrôles administratifs - recours administratifs pour contester un acte adopté par une
autorité administrative, on espère obtenir une décision différente. La personne qui va être saisie
du recours administratif peut annuler ou réformer la décision sur recours.
a. Ex.: art. 13 du décret du 11 mars 1999 relatif au permis d’environnement: « Le collège des
bourgmestre et échevins de la commune sur le territoire de laquelle est situé l'établissement en
projet est compétent pour connaître des déclarations et des demandes de permis
d'environnement.

73
b. Par dérogation à l'alinéa 1er, le fonctionnaire technique est compétent pour connaître des
déclarations et des demandes de permis d'environnement relatives aux établissements mobiles
ainsi que des demandes de permis d'environnement relatives aux établissements situés sur le
territoire de plusieurs communes. Le Gouvernement est compétent pour connaître des recours
contre les décisions relatives aux permis d'environnement délivrés par l'autorité visée aux
alinéas 1er et 2.

3. ⇒ Les contrôles juridictionnels - juge ⇐ litiges qui opposent citoyens et les administrations
- les juridictions de l’ordre judiciaire
- les juridictions administratives

5.1 Les contrôles juridictionnels

Le contrôle juridictionnel peut intervenir sous forme de 2 axes:


1. Contrôle des droits subjectifs :
→ Art. 144 Const.: « Les contestations qui ont pour objet des droits civils sont exclusivement du ressort des
tribunaux. Toutefois, la loi peut, selon les modalités qu’elle détermine, habiliter le Conseil d’Etat ou les
juridictions administratives fédérales à statuer sur les effets civils de leurs décisions ».
- Juridiction de l’ordre judiciaire compétent pour les contestations qui concernent le droit civil.
Contestation connue uniquement par les tribunaux. (Exemple: le droit du locataire d’occuper le bien
qu’il loue en vertu d’un contrat de bail)

→ Art. 159 Const.: « Les cours et tribunaux n’appliqueront les arrêtés et règlements généraux (actes admin),
provinciaux et locaux, qu’autant qu’ils soient conformes aux lois ».
- Le juge judiciaire va s’assurer de la légalité des actes administratifs et ne pas les prendre en compte
s’ils sont illégaux.

Ex.: Civ. Liège, 19 octobre 2021,


J.L.M.B., 2021, pp. 1781 et s.

2. Contrôle objectif de légalité


→ Art. 14 LCCE (lois coordonnées sur le conseil d’état): « Si le contentieux n’est pas attribué par la loi à
une autre juridiction, la section (du contentieux administratif) statue par voie d’arrêts sur les recours en
annulation pour violation des formes soit substantielles, soit prescrites à peine de nullité, excès ou
détournement de pouvoir, formés contre les actes et règlements : 1° des diverses autorités administratives;
(…) ».
- Situation ou on conteste l’acte administratif, on cherche à obtenir son annulation

74
6. Le contentieux de l’annulation devant le Conseil d’état

Art. 14 des lois coordonnées sur le Conseil d’Etat : « Si le contentieux n’est pas attribué par la loi à une
autre juridiction, la section statue par voie d’arrêts sur les recours en annulation pour violation des formes
soit substantielles, soit prescrites à peine de nullité, excès ou détournement de pouvoir, formés contre les
actes et règlements :

1° des diverses autorités administratives; (…) ».

→ 2 sections : section du contentieux administratif vs. section de législation (art. 1er, LCCE: « Il y a un
Conseil d’Etat comprenant une section de législation et une section du contentieux administratif »).
- Section du contentieux administratif du conseil d’Etat = plus haute juridiction administrative : traite
des contentieux en annulation. Offre une protection contre l’arbitraire administratif et permet l'État de
droit
→ recours en annulation contre un acte administratif unilatéral individuel ou réglementaire (ex. AR)

→ l’acte attaqué émane d’une autorité administrative

→ l’acte attaqué peut être annulé s’il est affecté d’une illégalité qui peut être un vice de légalité externe
ou interne de l’acte.
- Hypothèse dans laquelle on pense que l’acte administratif est illégal : procédure pas respectée p.ex.
- Vice → on cherche l’annulation. = légalité externe.
- Légalité interne : en lien avec le contenu de l’acte ou à sa finalité, contrôle juridictionnel de l’Etat.
Destinataire doit pouvoir introduire un recours en annulation devant la section du contentieux
administratif de conseil en État.

→ annulation opère erga omnes, avec effet rétroactif (en principe) : on annule l’acte administratif à
l’égard de tous avec effet rétroactif donc comme s’il n’avait jamais existé. Nuances à apporter mais en
principe erga omnes. L’acte attaqué est individuel ou réglementaire (si arrêté royal pose difficulté, on peut
introduire un recours en annulation)

1. Réponse : faux, section


admin
2. Réponse : vrai (exemple,
arrêté royal)
3. Réponse : faux, décrets =
normes législatives, porté
devant une constitution
4. Réponse : vrai
5. Réponse : vrai

75
CH. 12 LE DROIT EUROPÉEN
1. Un peu d’histoire

Cheminement de la construction européenne (date pas à apprendre par coeur)


1951 : Traité de Paris → CECA
- Sortie deuxième guerre mondiale, communauté europ du charbon et de l’acier
1957 : Traité de Rome → CEE et CEEA : comm éco europ, comm
- Communauté économique européen
- Communauté européenne de l'énergie atomique
⇒ Établissement d’un marché intérieur du territoire européen (créer solidarité de paix)
- Réunit six pays : all, bel, france, lux, pays-bas, italie
1986 : Acte unique européen
1991 : Traité de Maastricht → TUE : traité union européenne. Accompagne la construction européenne,
dimension politique qui se développe.
- 1 er pilier : pilier communautaire
- 2 e pilier : PESC → politique étrangère et de sécurité commune des états membres
- 3 e pilier : JAI → coopération dans le domaine de la justice et des affaires intérieures
2001 : Traité de Nice → Charte des droits fondamentaux pour l’UN.
2007 : Traité de Lisbonne → TFUE

TCE (traité communauté européenne)


TE (traité européenne)
TUE (traité sur l'union européenne)
TFUE (traité sur le fonctionnement de l’union européenne)

⇒ Communauté sectorielle de six membres, qui se concentre sur l’acier + charbon → communauté
politique, économique et monétaire composé de 27 états membres

2. Une organisation internationale sui generis


2.1 Une association d’E.M.

⇒ L’E.U. n’est PAS un État, MAIS une association d’États membres dotée de compétences et
d’institutions, c’est une organisation internationale
- adhésion : art. 49 TUE : « Tout État européen qui respecte les valeurs visées à l’article 2 et s’engage
à les promouvoir peut demander à devenir membre de l’Union. (…) ».
- retrait : art. 50.1 TUE : « Tout État membre peut décider, conformément à ses règles
constitutionnelles, de se retirer de l’Union ».
- Exemple : le Royaume Uni

76
2.2 Les compétences
L’attribution Art. 5.2 TUE : « En vertu du principe d’attribution, l’Union n’agit que dans les limites des
compétences que les États membres lui ont attribuées dans les traités pour atteindre les objectifs que ces
traités établissent. Toute compétence non attribuée à l’Union dans les traités appartient aux États membres».
→ UE ne dispose pas d’une compétence générale, mais d’une série de compétences attribuées par une série
d'États membres.

La typologie : 3 catégories
1. compétences exclusives – art. 2.1 TFUE : « Lorsque les traités attribuent à l’Union une compétence
exclusive dans un domaine déterminé, seule l’Union peut légiférer et adopter des actes
juridiquement contraignants, les États membres ne pouvant le faire par eux-mêmes que s’ils sont
habilités par l’Union, ou pour mettre en œuvre les actes de l’Union ».
- → Traité sur le fonctionnement de l’UE
- Exemple: union douanière - art. 3 TFUE

2. compétences partagées – art. 2.2 TFUE : « Lorsque les traités attribuent à l’Union une compétence
partagée avec les États membres dans un domaine déterminé, l’Union et les États membres peuvent
légiférer et adopter des actes juridiquement contraignants dans ce domaine. Les États membres
exercent leur compétence dans la mesure où l’Union n’a pas exercé la sienne. Les États membres
exercent à nouveau leur compétence dans la mesure où l'Union a décidé de cesser d'exercer la
sienne».
- → principe de préemption, préempter une compétence. Si UE à déjà exercé la compet, les
états membres ne peuvent plus rien faire
- ex.: l’environnement - art. 4 TFUE

3. compétences complémentaires/d’appui – art. 2.5 TFUE : « Dans certains domaines et dans les
conditions prévues par les traités, l'Union dispose d'une compétence pour mener des actions pour
appuyer, coordonner ou compléter l'action des États membres, sans pour autant remplacer leur
compétence dans ces domaines »
- ex.: la culture – art. 6 TFUE

Les conditions d’exercice des différentes compétences


1. Le principe de subsidiarité - art. 5.3, al. 1er, TUE : « En vertu du principe de subsidiarité, dans les
domaines qui ne relèvent pas de sa compétence exclusive, l’Union intervient seulement si, et dans la
mesure où, les objectifs de l’action envisagée ne peuvent pas être atteints de manière suffisante par
les États membres, tant au niveau central qu’au niveau régional et local, mais peuvent l’être mieux,
en raison des dimensions ou des effets de l’action envisagée, au niveau de l’Union ».
- Est-ce qu'il est opportun pour UE et/ou les États membres d’agir?

77
2. Le principe de proportionnalité - art. 5.4, al. 1er, TUE : « En vertu du principe de proportionnalité, le
contenu et la forme de l’action de l’Union n’excèdent pas ce qui est nécessaire pour atteindre les
objectifs des traités».
- La manière d’agir est-elle proportionnelle? Concerne forme et contenu de l'action envisagée
dans la mesure de l’action de l’UE. Le contenu et forme n’excède pas ce qui est nécessaire
pour atteindre l’objectif

Charles michel : président du conseil


européen
Ursula Vandersleyen : présidente de la
commission européenne
Roberta Mezzola : présidente du
parlement européen

2.3 Les institutions

Art. 13 TUE :
« 1. L’Union dispose d’un cadre institutionnel visant à promouvoir ses valeurs, poursuivre ses objectifs,
servir ses intérêts, ceux de ses citoyens, et ceux des États membres, ainsi qu’à assurer la cohérence,
l’efficacité et la continuité de ses politiques et de ses actions.
Les institutions de l’Union sont:
- le Parlement européen,
- le Conseil européen,
- le Conseil,
- la Commission européenne (ci-après dénommée "Commission"),
- la Cour de justice de l’Union européenne,
- la Banque centrale européenne,
- la Cour des comptes.
2. Chaque institution agit dans les limites des attributions qui lui sont conférées dans les traités,
conformément aux procédures, conditions et fins prévues par ceux-ci. Les institutions pratiquent entre elles
une coopération royale (...) ».

→ Le Parlement européen :
- L'objectif principal est de participer à la procédure législative et budgétaire au niveau européen.

Art. 14.1 TUE : « Le Parlement européen exerce, conjointement avec le Conseil, les fonctions législative et
budgétaire. (…) »

Art. 14.2 TUE : « Le Parlement européen est composé de représentants des citoyens de l’Union. (…) »

78
→ Le Conseil européen :
- Il est composé du chef d'État (Marcon, Merkel, ...) et du gouvernement.
- Mission : déterminer grandes orientations et priorités politiques. Donner l’impulsion nécessaire au
dvpt de l’Union

Art. 15.1 TUE : « Le Conseil européen donne à l’Union les impulsions nécessaires à son développement et
en définit les orientations et les priorités politiques générales. (…) »
→ institution qui se met d’accord et qui pilote les directions que l’UE doit prendre

Art. 15.2 TUE : « Le Conseil européen est composé des chefs d’État ou de gouvernement des États
membres, ainsi que de son président et du président de la Commission. Le haut représentant de l’Union pour
les affaires étrangères et la politique de sécurité participe à ses travaux ».

Le Conseil de l’Union européenne :


- Rôle de législateur européen.
- Regroupe représentant de niv ministériel des États membres.

Art. 16.1 TUE : « Le Conseil exerce, conjointement avec le Parlement européen, les fonctions législative et
budgétaire. (…) »

Art. 16.2 TUE : « Le Conseil est composé d’un représentant de chaque État membre au niveau ministériel,
habilité à engager le gouvernement de l’État membre qu’il représente et à exercer le droit de vote ».

Commission européenne :
- Promouvoir l'intérêt général de l’Union.
- Présentée comme institution la + originale, regroupe commissaires européens.
- Gardienne des traités (veille à l'application du droit européen dans ensemble)
- Participe à élaboration du droit européen ⇒ détient quasi-monopole de l’initiative en matière
législative.

Art. 17.1 TUE : « La Commission promeut l’intérêt général de l’Union et prend les initiatives appropriées à
cette fin. Elle veille à l’application des traités ainsi que des mesures adoptées par les institutions en vertu de
ceux-ci. Elle surveille l’application du droit de l'Union sous le contrôle de la Cour de justice de l’Union
européenne. Elle exécute le budget et gère les programmes. Elle exerce des fonctions de coordination,
d’exécution et de gestion conformément aux conditions prévues par les traités. À l’exception de la politique
étrangère et de sécurité commune et des autres cas prévus par les traités, elle assure la représentation
extérieure de l’Union. (…) ».
- Promouvoir l’intérêt de l’UE

Art. 17.2 TUE : « Un acte législatif de l’Union ne peut être adopté que sur proposition de la Commission,
sauf dans les cas où les traités en disposent autrement. (…) ».
- Rôle central de la commission au niveau législatif

79
3. Les dispositions du droit de l’Union Européenne

Le droit primaire
→ sommet de la hiérarchies des normes de l’Union européenne
→ crée l’Union européenne et établit ses institutions
→ singulièrement le TUE et le TFUE
Ce sont les dispositions au sommet de la hiérarchie.

Le droit dérivé
Actes adoptés par les institutions de l’Union européenne en vertu des traités
- La directive = objectif veut atteindre ⇒ moyen pour nous revient (ce qu’on veut) Contrainte du
règlement est + importante que celle de la directive
⇒ Règlement produit directement effets juridiques dans états membres (pas adopté par parlement
d’un état membre mais aura effet direct)
⇒ Directive va devoir être transposée

→ art. 288 TFUE : « Pour exercer les compétences de l’Union, les institutions adoptent des règlements, des
directives, des décisions, des recommandations et des avis.
Le règlement a une portée générale. Il est obligatoire dans tous ses éléments et il est directement applicable
dans tout État membre. La directive lie tout État membre destinataire quant au résultat à atteindre, tout en
laissant aux instances nationales la compétence quant à la forme et aux moyens.
La décision est obligatoire dans tous ses éléments. Lorsqu’elle désigne des destinataires, elle n’est
obligatoire que pour ceux-ci. Les recommandations et les avis ne lient pas ».

⇒La relation entre le droit de l’Union européenne et les droits nationaux. Comment articuler les deux?

UE = assoc, états membres ⇒ chacun propre droit mais délèguent partie des pouvoirs
Que fait-on si on a une relation entre le droit européen et les droits nationaux ?
⇒ Selon l’arrêt Costa contre E.N.E.L de la cour de justice : droit européen passe avant ⇒ Primauté droit
européen ⇒ a primauté sur droits nationaux

80
- Réponse 1 : vrai car 5.2
du TUE
- Réponse 2 : faux car
15.2 du TUE
- Réponse 3 : principe de
subsidiarité +
proportionnalité
- Réponse 4 : parlement,
commission, et les
deux conseils

81
CH. 13 LE DROIT INTERNATIONAL
« (L)e droit international public est le droit qui régit la société internationale et l’ensemble des questions
qui présentent un intérêt pour elle, à la différence des droits internes aux États, destinés à régir des
sociétés nationales ». → acteurs internationaux vont réfléchir et agir ensemble sur des questions qui ont un
intérêt pour elles.

⇒ Deux points d’attention :


1. Ordre juridique international horizontal/droit consensuel et relatif → Les États sont souverains et
égaux en droit → indépendance des États/pas de soumission à l'autorité. MAIS ils sont quand même
soumis à un ordre juridique international/droit qu’ils ont créé et accepté.
- Chaque état est égal et chaque état est souverain, états vont se mettre d’accord sur un droit
qu'ils vont tous devoir suivre, qui va s’appliquer à eux.
2. =/= avec le droit international privé qui régit les relations transfrontières entre particuliers
(personnes physiques ou morales avec un caractère international.) Systèmes juridiques différents.
- Exemple: un nigérien qui se marie avec une canadienne → peuvent pas être rattachées à un
système juridique unique car il existe un élément d'extranéité
- règles de conflit de lois et règle de conflit de juridictions

1. Les sujets de droit international

Deux sujets en droit international : les États et les organisations internationales.

1.1 Les états

Constitue les sujets par excellence du droit international → sujets primaires ⇒ Décident eux-mêmes de se
soumettre à règles de droits

Art. 2.1 Charte des Nations Unies : « L’Organisation est fondée sur le principe de l’égalité souveraine de
tous ses Membres » → principe d’égalité, états sont égaux car ils jouent tous des mêmes capacités
juridiques, peu importe leur taille, leur puissance, type de gouvernement

Art. 1 er Convention de Montevideo : « L’État comme personne de Droit international doit réunir les
conditions suivantes :
I. Population permanente.
II. Territoire déterminé.
III. Gouvernement.
IV. Capacité d’entrer en relations avec les autres États ».

82
État :
- entité souveraine
- représentée par une population
- présente sur un territoire déterminé
- entité souveraine effective et indépendante qui peut entrer en relation avec d’autres États.

La Belgique est un état → gouv fédéral effectif et indépendant. Organise vie de la population (qui est
permanente) qui se partage un territoire défini par les frontières.

1.2 Les organisations internationales

Organisations internationales → association d’États ou d’organisations internationales, le plus souvent


créée par un traité, dotée d’organes permanents en vue de la réalisation d’un objet commun. Mission
confiée à cette organisation internationale pouvant être économique, sociale, militaire, politique,…

⇒ Principe de spécialité : pas de compétences aussi étendues que les états. Doit se limiter à accomplir
des des actes juridiques qui s’inscrivent dans l’accomplissement de son objet. Organisations internationales
sont créées pour accomplir un but spécifique. ⇒ Compétences et pouvoirs limités

Exemple : l’Organisation des Nations Unies


- maintien de la paix et de la sécurité internationales
- tous les États membres sont représentés à l’Assemblée générale
- le Conseil de sécurité comme organe exécutif
- La Cour internationale de Justice comme organe judiciaire principal

2. Les sources du droit international

Art. 38.1 Statut de la C.I.J.: « La Cour, dont la mission est de régler conformément au droit international les
différends qui lui sont soumis, applique :
a. les conventions internationales, soit générales, soit spéciales, établissant des règles expressément
reconnues par les États en litige;
b. la coutume internationale comme preuve d'une pratique générale acceptée comme étant le droit;
c. les principes généraux de droit reconnus par les nations civilisées;
d. sous réserve de la disposition de l'Article 59, les décisions judiciaires et la doctrine des publicistes les
plus qualifiés des différentes nations, comme moyen auxiliaire de détermination des règles de droit ».

→ traités : conventions internationales établissant des règles


→ coutume internationale : pratique acceptée comme étant générale
→ (principes généraux de droit)

83
2.1 Les traités

(pas à définir, mais comprendre)

Art. 2.1. de la Convention de Vienne sur le droit des traités :


« Aux fins de la présente Convention :
a. L’expression “traité” s’entend d’un accord international conclu par écrit entre États et régi par le
droit international, qu’il soit consigné dans un instrument unique ou dans deux ou plusieurs
instruments connexes, et quelle que soit sa dénomination particulière;
(…) »

Exemples : Convention sur la prévention et la répression du crime de génocide, Pacte international relatif aux
droits civils et politiques,…
→ traité = contrat existant entre états/diff sujets du droit international, produisant des effets
contraignants à l’égard des parties qui ont conclu le traité

Art. 34 de la Convention de Vienne sur le droit des traités : « Un traité ne crée ni obligations ni droits pour
un État tiers sans son consentement ».
→ traités ont un effet relatif, ne créent ni droit ni obligations pour les tiers non-contractants. ± sont au droit
international ce que les contrats sont au droit interne
→ à l'examen : est-ce que les traités sont relatifs ? Oui, en vertu de l’article 34 …

Tout processus conventionnel commence par négociations ⇒ fin avec la signature.


- La ratification ou à l’acte de confirmation formel : acte unilatéral par lequel un Etat ou une
organisation internationale s’engage à respecter l’entièreté des dispositions d’un traité dès son entrée
en vigueur (exception éventuelle des dispositions ayant fait l’objet d’une réserve)
⇒ Accepte force obligatoire
- Les Etats et les organisations internationales peuvent émettre des réserves.
⇒ Une réserve = déclaration par laquelle un Etat ou une orga. Inter. va exprimer son intention
de modifier ou d’exclure pour lui-même les effets juridiques d’une partie, d’une disposition ou
de plusieurs dispositions du traité.

2.2 La coutume internationale

= preuve d’une pratique générale acceptée comme étant le droit (cfr. art. 38.1 Statut C.I.J.)
→ source du droit international, non écrite mais reste une source importante du droit international

84
Deux critères :
1. Critère objectif → Pratique générale et constante : pratique adoptée par un large nombre d'États,
répétée dans le temps. Les États se comportent comme ça car ils considèrent que c’est une règle de
droit, inscrivent leur comportement selon cette règle de droit. → OBJECTIF
- Exemple : coutumes maritimes pour les états près de la mer → états partis se mettent
d’accord, si problème de délimitation maritime, on se rabat sur le traité

2. Critère subjectif → Opinio juris : la conviction que la pratique adoptée est rendue obligatoire car
c’est un règle de droit. Les États se comportent de la sorte car ils estiment que ce comportement suit
une obligation juridique. → SUBJECTIF

Les parties peuvent déroger à la coutume internationale → traité/convention qui va régir nos accords,
mettre de côté la coutume internationale. Rapport entre états, donc on adopte un acte contraint ou l’on va
contourner la règle coutumière. SAUF → ius cogens, impossible de la déroger.

A priori possibilité de règle conventionnelle contraire SAUF ius cogens (ex. interdiction de l’esclavage,
de la torture et du génocide). → caractère impératif

C.I.J., arrêt du 20 juillet 2012, § 99 : « Selon la Cour, l’interdiction de la torture relève du droit
international coutumier et elle a acquis le caractère de norme impérative (jus cogens). Cette interdiction
repose sur une pratique internationale élargie et sur l’opinion juris des Etats. Elle figure dans de nombreux
instruments internationaux à vocation universelle (notamment la Déclaration universelle des droits de
l’homme de 1948; les conventions de Genève pour la protection des victimes de guerre de 1949; le Pacte
international relatif aux droits civils et politiques de 1966 ; la résolution 3452/30 de l’Assemblée générale
sur la protection de toutes les personnes contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains
ou dégradants, en date du 9 décembre 1975), et elle a été introduite dans le droit interne de la quasi-totalité
des Etats; enfin, les actes de torture sont dénoncés régulièrement au sein des instances nationales et
internationales »
→ ius cogens → super norme coutumière (coutumière → états peuvent se mettre d’accord pour les déroger
>< ius cogens)

3. Le règlement pacifique des différends et l’emploi de la force

Art. 2.3 Charte des Nations Unies : « Les Membres de l’Organisation règlent leurs différends internationaux
par des moyens pacifiques, de telle manière que la paix et la sécurité internationales ainsi que la justice ne
soient pas mises en danger ».
→ états ne peuvent avoir recours à la force, but : éviter la guerre

85
Art. 33.1 Charte des Nations Unies : « Les parties à tout différend dont la prolongation est susceptible de
menacer le maintien de la paix et de la sécurité internationales doivent en rechercher la solution, avant
tout, par voie de négociation, d’enquête, de médiation, de conciliation, d’arbitrage, de règlement
judiciaire, de recours aux organismes ou accords régionaux, ou par d’autres moyens pacifiques de leur
choix ».
→ règlement pacifique des litiges, États peuvent avoir des conflits mais doivent le résoudre de manière
pacifique. Les États doivent choisir les solutions.

Mode politique ou diplomatique : Lorsque procédé se contente de suggérer une solution aux différends.

Mode juridictionnel : lorsque le procédé impose une solution aux parties.


1. Arbitrage : fondé sur le consentement des partis

2. la Cour internationale de Justice (art. 92 Charte des Nations Unies: « La Cour internationale de
Justice constitue l'organe judiciaire principal des Nations Unies »)
- Fonction contentieuse : différend soumis, cour va régler le différend.
- Cour va être appelée à prendre une décision, traitement juridictionnel d’un différend entre
deux États.
- Le pouvoir juridictionnel de la cour est limité, les états doivent accepter de se mettre sous le
pouvoir de la cour (états sont indépendants), slmt avec leur consentement.
- Compétence consultative : avis qui lui sont sollicités, avis sur toute question juridique.
- Ex : la cour s’est prononcé en 2004 sur les conséquences du mur qu'Israël construit sur le
territoire Palestinien → avis qui dirige le débat juridiquement
- Quand la cour est consultée, l'avis qu'elle rend n’a pas d'effets contraignants. MAIS autorité
morale et grande valeur juridique → grands leviers juridiques/diplomatiques

3.1 Le principe

Art. 2.4 Charte des Nations Unies : « Les Membres de l’Organisation s’abstiennent, dans leurs relations
internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force, soit contre l’intégrité territoriale ou
l’indépendance politique de tout État, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations
Unies ». → interdiction générale de l’usage de la force

3.2 Les deux grandes exceptions

Art. 42 Charte des Nations Unies : « Si le Conseil de sécurité estime que les mesures prévues à l’Article 41
seraient inadéquates ou qu’elles se sont révélées telles, il peut entreprendre, au moyen de forces aériennes,
navales ou terrestres, toute action qu’il juge nécessaire au maintien ou au rétablissement de la paix et de
la sécurité internationales. (…) »

⇒ recours à la force estimé nécessaire par le conseil de sécurité des nations unies
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Art. 51 Charte des Nations Unies : « Aucune disposition de la présente Charte ne porte atteinte au droit
naturel de légitime défense, individuelle ou collective, dans le cas où un Membre des Nations Unies est
l’objet d’une agression armée, jusqu’à ce que le Conseil de sécurité ait pris les mesures nécessaires pour
maintenir la paix et la sécurité internationales. Les mesures prises par des Membres dans l’exercice de ce
droit de légitime défense sont immédiatement portées à la connaissance du Conseil de sécurité et
n’affectent en rien le pouvoir et le devoir qu’a le Conseil, en vertu de la présente Charte, d’agir à tout
moment de la manière qu’il juge nécessaire pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité
internationales ».

⇒ quand on recours à la force pour légitime défense, il faut prévenir le conseil de sécurité

Réponse :
- Faux→ ius cogens, pas opinio
juris
- Faux → le conseil de sécurité
peut autoriser, mais pas
organe principal. Cour de
justice.
- Vrai
- Faux → il s'agit du droit
international privé
- Faux → principe d’égalité

POUR EXAMEN → MOBILISER


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