MP Lycée Janson de Sailly Mesures et incertitudes en TP

LES MESURES ET INCERTITUDES EN TP des normes qui fixent les règles de calcul des incertitudes ainsi que le
vocabulaire à employer.
Table des matières Si cela vous intéresse, vous pouvez chercher les normes NF NORM
1 Notions de métrologie 1 13005 de 1999 qui fixe les règles de calcul et NF X07-001 de 1994
1.1 Qu’est-ce que la métrologie ? . . . . . . . . . . . . . . 1 qui fixe le vocabulaire.
1.2 Mesurage et mesurande . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.3 Valeur vraie et erreur . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1.2 Mesurage et mesurande
1.4 Erreur aléatoire et systématique . . . . . . . . . . . . 2
Un peu de vocabulaire ...
2 Évaluation des incertitudes de type A 3
Définition (Mesurage)
2.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.2 Meilleur estimateur du résultat . . . . . . . . . . . . . 3 Le mesurage est le processus qui permet d’obtenir une ou plusieurs
2.3 Meilleur estimateur de l’incertitude . . . . . . . . . . . 3 valeurs numériques que l’on peut raisonnablement attribuer à une
grandeur.
3 Évaluation des incertitudes de type B 4
3.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 Dans la pratique, nous disons mesure à la place de mesurage.
3.2 Meilleur estimateur de l’incertitude . . . . . . . . . . . 4
Définition (Mesurande)
4 Propagation des incertitudes 5
Une mesurande est une propriété physico-chimique que l’on peut
4.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
exprimer de façon quantitative sous la forme d’un nombre et d’une
4.2 Cas particulier d’une somme ou d’une différence . . . 5
référence. La référence est en fait l’unité de la propriété, par exemple
4.3 Cas particulier d’un produit ou d’un quotient . . . . . 5
des mètres (m) ou des centimètres (cm) pour une distance.

1 Notions de métrologie Il s’agit tout simplement de la grandeur à mesurer : température,

pression, intensité électrique, distance, etc...
1.1 Qu’est-ce que la métrologie ?
Lorsque nous procédons à une mesure, nous somme inévitablement 1.3 Valeur vraie et erreur
soumis à des imperfections. Pour rendre compte de ces problèmes,
nous devons associer une incertitude à chacun de nos résultats.
Définition (Valeur vraie)
La métrologie est la science des mesures. Elle indique notamment La valeur vraie xvraie est la valeur numérique que nous devrions
les méthodes d’évaluation des incertitudes sur les résultats. Il existe obtenir lors du mesurage d’une grandeur X si la mesure était parfaite.

1
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Comme il est impossible en pratique de faire des mesures parfaites, à un protocole qui sur-estime ou sous-estime systématiquement la
le résultat de mesure x sera toujours différent de xvraie . valeur d’un paramètre.

Définition (Erreur) Pour comprendre les rôles des erreurs aléatoires et systématiques,
L’erreur de mesure δx est l’écart entre le résultat x d’une mesure nous pouvons prendre l’image d’un tir à l’arc : les différentes flèches
et la valeur vraie xvraie : δx = x − xvraie sont nos résultats de mesures et le centre de la cible est la valeur vraie.

Bien sûr, comme xvraie est inconnue, l’erreur δx est inconnue aussi
et tout l’art de l’expérimentateur consiste à trouver un majorant de
| δx |, qu’on appelle incertitude ∆x, tel que l’on soit "raisonnable-
ment sûr" que xvraie appartienne à l’intervalle :

[x − ∆x ; x + ∆x] avec ∆x = un majorant de | δx |

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1.4 Erreur aléatoire et systématique
Définition (Erreur aléatoire)
Lors de mesurages répétés, une erreur est dite aléatoire si elle varie
de façon imprévisible. Dans ce cas les différents résultats de mesures
se répartissent de façon aléatoire autour d’une valeur moyenne. !"#$' !"#$(

C’est par exemple le cas lorsqu’on déclenche un chronomètre le de

mesures répétée. On a autant de chances de déclencher légèrement
avant le début de l’évènement que légèrement après. La mesure du Cas 1 : faibles erreurs aléatoires et systématiques. Les mesures
temps sera donc entachée d’une erreur aléatoire. sont centrées autour de la valeur vraie.
Cas 2 : les mesures sont centrées autour de la valeur vraie mais
Définition (Erreur systématique) elles sont très dispersées : les erreurs aléatoires sont grandes mais
Toujours lors de mesurages répétés, on dit qu’on commet une er- les erreurs systématiques sont faibles.
reur systématique si tous les résultats de mesure sont décalés d’une Cas 3 : les mesures sont resserrées autour d’une valeur : faibles
constante donnée, dans le même sens par rapport à xvraie . En général erreurs aléatoires. En revanche, toutes les mesures sont décalées
cette erreur systématique peut et doit être corrigée. par rapport à la valeur vraie : les erreurs systématiques sont
grandes.
Il s’agit souvent d’erreurs dues à un défaut des appareils de mesure, Cas 4 : les mesures sont loin de la valeur vraie et très éparpillées.
x Les erreurs aléatoires
X et systématiques sont grandes.
à un mauvais réglage du zéro de l’appareil ou encore d’erreurs dues δx
δx
% x̄
|x̄|
2

δx
x = (x̄ ± δx) x = x̄ ± %
|x̄|
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2 Évaluation des incertitudes de type A
2.1 Définition
Une incertitude de type A concerne uniquement un grand nombre
de mesures effectuées sur une même mesurande. Cela se produit lors-
qu’un expérimentateur répète n fois la mesure d’une grandeur X, dans
les mêmes conditions. On peut aussi imaginer que n expérimentateurs
mesurent une fois la grandeur X, tous dans les mêmes conditions 1 .
Soient x1 , x2 , ..., xn les résultats de ces n mesures (ou mesurages
si vous préférez) et soit xvraie la valeur vraie associée.
Prenons par exemple un niveau de confiance de 95%. Il s’agit alors
de déterminer un nombre ∆x > 0 tel que xvraie appartienne à l’inter-
valle :
[x̄ − ∆x ; x̄ + ∆x]
avec une probabilité supérieure ou égale à 95%. Autrement dit, avec
ce niveau de confiance, nous avons plus de 95 chances sur 100 que
xvraie soit dans cet intervalle 2 .
Les lois statistiques permettent de calculer le ∆x associé à une série
de n mesures x1 , x2 , ..., xn et à un niveau de confiance donné. Pour
cela :

2.2 Meilleur estimateur du résultat • Il faut d’abord calculer l’écart type σn−1 , défini par 3 :
Les lois de la statistique indiquent que, lorsque les erreurs systé-
matiques sont nulles (il ne reste donc que les erreurs aléatoires), la
v
n
1 X
u
σn−1 = t (xi − x̄)2 (2)
u
valeur la plus proche de xvraie est la moyenne arithmétique x̄ des n − 1 i=1
n résultats : Pn
xi
x̄ = i=1 (1) • On calcule ensuite ∆x en introduisant le coefficient de
n
Student tn et en posant :
On dit que x̄ est le meilleur estimateur de xvraie . En toute ri-
gueur, cela n’est vrai que si n est très grand (en théorie, n doit tendre σn−1
vers l’∞). Cependant nous devrons nous contenter de cela, même si ∆x = tn √ (3)
n
n est de l’ordre de 10 ou 20.
Le coefficient de Student dépend du nombre n de mesures et du
2.3 Meilleur estimateur de l’incertitude niveau de confiance que l’on souhaite. Le tableau ci-dessous en donne
quelques valeurs utiles.
Pour évaluer l’incertitude (c’est à dire un majorant des valeurs ab-
solues des erreurs) il faut définir ce qu’on appelle un niveau de 2. Cela ne veut donc pas dire qu’il est sûr que xvraie soit dans cet intervalle.
confiance, exprimé en pourcentage : en général, on prend 95% ou Simplement, la probabilité pour qu’il n’y soit pas est faible.
99%. 3. On peut définir les écarts type σn−1 et σn . Dans le calcul de ce dernier, on
divise par n au lieu de n − 1. Les machines à calculer donnent ces deux grandeurs,
1. Cela pose cependant le problème de savoir si ces conditions sont vraiment parfois appelées écart type pour l’échantillon et écart type pour la population.
identiques d’une expérience à l’autre. Consultez la notice de votre machine pour en savoir plus.

3
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n 3 4 5 6 7 8 9 10 • lire les informations fournies par le constructeur de l’appareil

t 95% 4,30 3,18 2,78 2,57 2,45 2,37 2,31 2,26 de mesure dans le cas où on utilise un multimètre, une burette,
t 99% 9,93 5,84 4,60 4,03 3,71 3,50 3,36 3,25 un chronomètre, etc...En général, ces informations fournissent
n 12 14 16 20 une incertitude ∆app x, due à l’appareil, sur le résultat de cette
t 95% 2,20 2,16 2,13 2,09 mesure unique ;
t 99% 3,11 3,01 2,95 2,86
• évaluer l’incertitude de lecture si la mesure est faite avec une
Finalement, le résultat de la mesure sera présenté sous la forme règle, le vernier d’un goniomètre, ..., bref avec tout appareil qui
suivante, en veillant à ne garder que deux chiffres significatifs pour nécessite de lire des graduations. Dans ce cas, on évalue souvent
l’incertitude (ce qui conduira à l’arrondir par excès) : l’incertitude ∆lect x à une demi-graduation ;
X = (x̄ ± ∆x) unité (4)
• tenir aussi compte de l’incertitude ∆op x liée au mode opératoire :
On peut aussi définir l’incertitude relative ou précision déclenchement et arrêt du chronomètre par exemple.
∆x
p= , exprimée en % et écrire le résultat sous la forme :
| x̄ | En additionnant toutes ces incertitudes, nous obtenons l’incerti-
tude expérimentale : ∆exp x = ∆app x + ∆lect x + ∆op x.
X = (x̄ ± p %) unité (5)

3.2 Meilleur estimateur de l’incertitude

Exemple : si on trouve x̄ = 1,0124.10−3 et ∆x = 4,86.10−5 , on arrondit
en posant : ∆x = 4,9.10−5 . L’incertitude porte donc sur les cinquième Cependant, cette incertitude expérimentale doit être majorée. Pour
et sixième chiffres après la virgule, donc on n’écrit x̄ que jusqu’à ces obtenir un résultat "fiable", la norme NF ENV 13005 de 1999 impose
chiffres : x̄ = 0,0010124/ = 0,001012. Le résultat s’écrira donc : de définir l’incertitude ∆x par :

X = (1,012 ± 0,049).10−3 2
• ∆x = √ ∆exp x si on veut que la valeur vraie xvraie appartienne
3
3 Évaluation des incertitudes de type B à l’intervalle [x−∆x ; x+∆x] avec un taux de confiance de 95%.
3
3.1 Définition • ∆x = √ ∆exp x si on veut que la valeur vraie xvraie appartienne
3
Une incertitude de type B concerne une mesure unique, sur laquelle à l’intervalle [x−∆x ; x+∆x] avec un taux de confiance de 99%.
on ne peut donc faire aucun traitement statistique. L’expérience four-
nit alors un seul résultat de mesure x. Dans ce cas, la seule manière Finalement, nous écrirons le résultat final sous la forme :
de procéder pour évaluer l’incertitude sur x est de :
X = (x ± ∆x) unité (6)

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en veillant à ne garder que deux chiffres significatifs pour ∆x (et donc

en arrondissant par excès ici encore). gm = g(xm , ym ) (8)

4 Propagation des incertitudes 4.2 Cas particulier d’une somme ou d’une différence
Dans les cas où g = X + Y ou bien g = X − Y , l’incertitude sur g
4.1 Définition vaut : q
Il arrive extrêmement souvent qu’une grandeur g dépende d’autres ∆g = (∆x)2 + (∆y)2 (9)
grandeurs X ou Y. Toutes les lois de la physique ne sont d’ailleurs que
des relations entre grandeurs qui peuvent finalement se mettre sous
la forme :
4.3 Cas particulier d’un produit ou d’un quotient
g = g(X, Y, ...) Ce sont les cas où g = C XY ou g = C X/Y , où C est une
nRT constante. Dans ce cas, la formule générale donne :
Exemple : loi des gaz parfaits : P = donc P = g(n, T, V ).
V
Produit :
Supposons que g ne dépende que de deux autres grandeurs X et q
Y : g = g(X, Y ). Des expériences ont donné les résultats de mesure ∆g = 2 (∆x)2 + C 2 x2 (∆y)2 .
C 2 ym m
suivants :
X = xm ± ∆x et Y = ym ± ∆y Quotient :

où xm et ym sont les résultats de mesure et ∆x et ∆y sont les incer-

s
C2 C 2 x2m
titudes associées. Nous souhaitons savoir quel est le meilleur esti- ∆g = 2
(∆x)2+ (∆y)2
ym y4
mateur de gvraie et quelle est l’incertitude associée ∆g. On parle
ici de propagation des incertitudes (sous entendu de X et Y vers g) Dans les deux cas, l’expression de l’incertitude relative est la
même et elle est très simple à retenir (et facilement généralisable au
La relation générale à utiliser pour calculer ∆g est : cas où g dépend de plus de deux grandeurs) :
s
2 2 s
∂g ∂g
 
∆g ∆x ∆y
 2  2
∆g = (xm , ym ) × (∆x)2 + (xm , ym ) × (∆y)2 (7) = + (10)
∂X ∂Y | gm | xm ym

Cette formule se généralise aisément au cas où g dépend de plus de En conclusion : si une grandeur g est le produit ou le quotient
deux autre grandeurs. de deux autres grandeurs X et Y (à une constante multiplicative C
près), il faut d’abord calculer l’incertitude relative avant de revenir
Quant au meilleur estimateur de gvraie , il s’agit de : éventuellement à l’incertitude absolue.