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Département 

: droit privé

Master : Juriste D’Affaires

Module : Droit des contrats d’affaires

Exposé sous le thème :

Le Contentieux dans les Contrats d’affaires

Réalisé par : Dirigé par :

Abalil Saad EL Marji Houda Mr. Jouidi


ChekaudOussama El Yaakoubiyassine

El Alaoui Salim Lahlou Ayoub


Année universitaire : 2017/2018
Plan :

Introduction :

La première partie : Le fondement de la responsabilité contractuelle

Chapitre 1 : Les conditions de la responsabilité contractuelle :

Section 1 : La faute fait générateur de la responsabilité :

Section 2 : L’existence d’un préjudice :

Section 3 : Lien de causalité :

Chapitre II : l’absence de causes d’exonération du débiteur :

Section 1 : Cas de non responsabilité prévue par la loi et la jurisprudence :

Section 2 : les dispositions contractuelles relatives à la responsabilité du débiteur :

La deuxième partie : Les modes de règlement des conflits dans les contrats
d’affaires :

Chapitre 1 : Les modes judiciaires :

Section 1 : La preuve et la prescription :

Section 2 : Le tribunal compétent en matière des contrats d’affaires :

Chapitre II : Les modes extrajudiciaires de règlement des litiges :

Section 1 : L’arbitrage :

Section 2 : La médiation :

2
Introduction :

L’économie marocaine repose sur les échanges, et les échanges sont


organisés par des contrats, le contrat se présente comme l’accord de deux
agents économiques sur la manière de régler certains flux entre eux.
On rencontre le contrat à chaque étape, depuis l’approvisionnement en
matières premières jusqu’à l’organisation de la distribution et l’acquisition du
produit (bien ou service) par le destinataire final.1
Cependant, La vie des affaires est bien souvent émaillée de contentieux. La
judiciarisation des affaires, c’est-à-dire la propension à privilégier le recours aux
tribunaux pour trancher des litiges commerciaux qui pourraient être réglés par
d’autres voies (médiation, accord amiable), est en plein essor et pourrait encore
s’amplifier dans les années à venir.

Dans ce cadre, la complicité croissante de la règlementation et la


multiplication du contentieux,imposent d’appréhender avec rigueur les
problématiques juridiques que soulève le contrat dans la vie de l’entreprise, du
fait que les entreprises doivent de plus en plus faire face à des litiges, et
consacrer des ressources et de l’énergie au détriment de la réalisation de son
objet socialpremier qui est la recherche de croissance. 

En effet, le mot « contentieux » dérive du latin et du terme


« contentiosus », qui signifie « qui donne lieu à une querelle ». Le terme
« contentieux » est donc très proche du terme « litige ».
Les contentieux désignent tous les litiges portés devant les tribunaux. Il
existe plusieurs types de contentieux, comme le contentieux bancaire, le
contentieux fiscal ou encore le contentieux administratif….
Pour être plus précis, la notion de « contentieux » peut avoir plusieurs
définitions.
 Dans sa définition large, un « contentieux » est une querelle, un conflit qui
oppose deux ou plusieurs personnes. On dira par exemple que telle
1
François Xavier Testu, contrats d’affaires, éd :2010-2011,Dalloz, p :4

3
personne est en contentieux avec telle autre. Contentieux est ici
synonyme de litige, querelle, différend, opposition, conflit.
 Dans sa définition plus étroite et en même temps plus juridique, un
contentieux désigne une action juridique. Un contentieux est un litige ou
une querelle portée devant les tribunaux pour être tranchée par un juge.
C’est ainsi que l’on distingue la procédure amiable de la procédure
« contentieuse ». Généralement, c’est faute d’avoir trouvé une solution à
l’amiable, et donc en cas d’échec de la procédure amiable, qu’une affaire est
portée en contentieux devant les tribunaux.
 Enfin, troisième définition, le contentieux peut renvoyer à des règles de
procédure juridique. Ainsi, lorsque l’on parle de « contentieux
administratif », on peut faire référence aux règles de la procédure
contentieuse en cas de litige avec l’administration.
A cet effet, certaines entreprises ont spécialisé un de leurs services afin que
le personnel qui y est attaché conseille la Direction pour trouver une solution
aux questions juridiques que leur posent les relations internes ou externes
auxquelles l'entreprise doit faire face. Ce service rédige les projets de contrats,
relance les débiteurs, suit les réclamations des clients et des fournisseurs et les
procédures que ces derniers peuvent avoir introduites contre elles ou, que
l'entreprise a engagées. Ces services prennent souvent l'appellation de "Service
du Contentieux ».

Depuis son institution en 1913, le contentieux dans les contrats d’affaires se


distingue par la présence d'une contestation, la résistance à une prétention qui
trouble le déroulement normal des relations juridiques.
 Pour apaiser le conflit, il faut une décision qui s'impose aux parties, il faut que
s'exerce un pouvoir, celui de juger.
Tirant son origine des textes juridiques de19132 sur l’organisation judiciaire
établie au lendemain du protectorat, le contentieux contractuel tend à apporter
des éléments de réponse à l’ensemble des litiges relatifs au droit des
affaires.Ainsi, le contentieuxétant l’ensemble des litiges qui peuvent être soumis

2
Textes juridiques sur l’organisation judiciaire et plus précisément en 1913

4
à l’appréciation d’une juridiction ou qui le sont effectivement, son objet relève
nécessairement d’un domaine du droit.

Ce sujet relatif au « contentieux dans les contrats d’affaires », soulève des


difficultés juridiques permanentes. D’abord, à l’issue du litige, il y aura
forcément un gagnant et un perdant ce qui peut endommager irrémédiablement
toute possibilité de relations commerciales futures entre les deux parties. Outre,
les coûts du contentieux, un des effets négatifs est son caractère « lose-Win»,
qui rend impossible toutes relations commerciales dans le futur.Pourtant des
solutions alternatives existent qui ont largement fait leurs preuves et ont
l’immense avantage d’être «Win-Win ».

A cet effet, le contentieux dans les contrats d’affaires se caractérise par une
certaine incertitude quant à son issue.Autrement dit, le droit n’est pas une
science exacte ou’ le juge a un pouvoir discrétionnaire. En outre, la charge de la
preuve incombe au plaignant et n’est pas toujours aisée à rapporter.

Dans cette perspective, La gestion du contentieux est devenue un


domaine incontournable au sein des entreprises. Economiser du temps et de
l’argent font partie des priorités. A cet égard, comment on pourrait éviter le
contentieux dans le cadre des contrats d’affaires. ?.

Afin de clarifier notre sujet, nous examinerons successivement le fondement de la


responsabilité contractuelle (PARTIE I), ensuite les modes de règlement des conflits
dans les contrats d’affaires (Partie II).

5
La première partie : Le fondement de la responsabilité
contractuelle

La responsabilité est contractuelle dès lors que le dommage résulte de l’inexécution


d’un contrat et porte atteinte l’une des parties à ce contrat. Dans tous les autres cas,
la responsabilité est délictuelle. Ainsi, à partir du moment où il existe un contrat
entre la victime et la personne dont on cherche à engager la responsabilité, cette
responsabilité est nécessairement contractuelle, c’est le principe de non cumul des
responsabilités.

En matière contractuelle, les engagements entre les parties sont réciproques, cela
signifie que lorsque l’une des parties n’exécute pas ses engagements, la partie lésée
peut engager la responsabilité contractuelle de son cocontractant (Section 1)sauf
dans certain cas où cette responsabilité pourra être exonérée par le biais des causes
d’exonération.(Section 2)

Chapitre 1 : Les conditions de la responsabilité contractuelle :

La responsabilité civile est l'obligation qui peut incomber à une autre personne de
réparer le dommage causé à autrui, par son fait, ou par le fait d'une personne ou
des choses dépendant d'elle3.
Elle est contractuelle lorsque le dommage résulte d’une mauvaise exécution ou
d'inexécution totale ou partielle desobligations nées d'un contrat, délictuelle,
lorsqu'elle n'est régie par aucun contrat. L'action en responsabilité appartient à la
victime du dommage, il en est de même pour la charge de la preuve du dommage
qui pèse aussi sur la victime du dommage4.

3
Définition donnée par Doyen René Savetier.
4
La distinction préconisée par M. Demogue (op. cit., t. IV, n°423) entre la preuve du dommage et la preuve de l’étendue du
dommage Traité théorique et pratique de la responsabilité civile, délictuelle et contractuelle, Préface par HENRI CAPITANT, TOME II, 6 eme
éd, MONTCHERESTIEN, Paris,1932dak la référence li mafihach numéro de page copier zidfihahad l3iba li 9bel ce que j’ai écri et
ajoute p, 982

6
L’inexécution née d’un contrat, de son exécution tardive ou défectueuse a pour
effet de faire porter sa réparation par le débiteur.

La mise en œuvre de la responsabilité contractuelle suppose l’inexécution d’une


obligation née d’un contrat ou entrant dans le champ contractuel.
La responsabilité contractuelle du débiteur est limitée au préjudice qui résulte
directement de l’inexécution de l’obligation5.

En principe lorsqu’une partie, à un contrat régulièrement formé, n’exécute pas ses


engagements, l’autre partie qui est victime de ce manquement est en droit de
former une action en justice pour l’obtention d’une indemnisation, versée sous la
forme de dommages-intérêts.
Pour cela, trois conditions doivent être réunies afin que l’action en responsabilité
contractuelle soit reçue par les juges et ait une chance d’aboutir :
D’abord une inexécution ou mauvaise exécution des engagements par la partie
adverse. Ensuite un préjudice et enfin un lien de causalité entre ces deux dernières
conditions.

Section 1 : La faute fait générateur de la responsabilité :

Le fait générateur de la responsabilité civile est la faute contractuelle qui consiste à


un manquement à une obligation contractuelle, qui est imputable au débiteur.

La faute, qui est le fait générateur de la responsabilité civile, est un élément


fondamental de la responsabilité du fait personnel. La loi ne définit pas la notion
de la faute, d'où nous allons recourir à la définition doctrinale.
Lorsqu' on cherche à définir la faute, il est usuel d'invoquer la célèbre définition
qu'a pu donner Marcel Planiol6et qui est la suivante : « tout manquement à une
obligation préexistante7».
Aussi elle a déjà été définie comme :«la violation d'une obligation préexistante ou
une transgression d'un devoir préexistant8».

5
Art.264 du D.O.C marocain de 1913
6
Marcel Ferdinand Planiol est né à Nantes le 23 septembre1853 et décédé à Paris le 31 août1931, était un jurisconsulte et
professeur de droit français. Il est l'un des trois rénovateurs du droit civil français et l'auteur du Traité élémentaire de droit civil.
7
Cyril clément, op.cit. p : 351
8
J. PENNEAU, Faute et erreur en matière de responsabilité médicale, Paris, L.G.D.J, 1973, p.44

7
La fauteest, avec le dommage et le lien de causalité, une des trois éléments
nécessaires pour mettre en œuvre la responsabilité contractuelle d'un individu.
Le seul fait générateur de la responsabilité contractuelle est l’inexécution de
l’obligation ou son exécution tardive, incomplète ou défectueuse. L’article 263
prévoit «Les dommages-intérêts sont dus, soit à raison de l'inexécution de
l'obligation, soit à raison du retard dans l'exécution. »
Toutefois, cette inexécution s’apprécie différemment selon que l’obligation est de
moyens ou de résultat.
le débiteur doit également répondre aux faits et aux fautes de son représentant
et des personnes dont il se sert pour exécuter son obligation 9 il en est de même
aux choses.

I-L’inexécution et la mauvaise exécution d’une obligation :

La faute contractuelle peut prendre différente forme :

 On dit qu’il y’a inexécution d’une obligation lorsque les engagements pris
n’ont pas été mis en œuvre, c’est le cas de refus d’inexécution où le débiteur
peut refuser de livrer l’objet promis, de payer la somme due ou de faire ce
qu’il s’est engagée de faire.
 Et il y’a mauvaise exécution des obligations dès lors que la partie ne réalise
qu’à la moitié de ses engagements (exécution partielle ou incomplète) ou
mal exécuté (exécution frauduleuse) ou lorsqu’elle n’est pas exécutée dans
les termes prévus par le contrat (exécution tardive).
A.Exécution partielle :

Elle survient lorsque le débiteur n’accomplit qu’une partie du devoir imposé, par
exemple en ne livrant qu’une partie des marchandises commandées ou en ne
faisant qu’une partie du travail qu’il était engagé à faire. Selon les circonstances,
l’exécution partielle pourra équivaloir à une inexécution partielle ou totale.

B. Exécution tardive :

9
Art.233 du doc marocain de 1913

8
Ici l’obligation est exécutée mais en retard par rapport aux stipulations du contrat.
La réclamation possible contre un débiteur en cas d’exécution tardive d’un contrat
dépond des conséquences de celle-ci sur le créancier.

Si le retard n’occasionne au créancier que le simple inconvénient de ne pas avoir


eu sa marchandise à temps, il se compense par l’octroi de dommages ‘moratoire ’
ou dommage dus au retard.
Si par contre le retard équivaut à une inexécution totale, celui-ci permet au
créancier de réclamer tous les dommages résultant d’une inexécution complète et
la résolution de l’engagement.

C. Exécution défectueuse :

Elle survient lorsque le débiteur pose l’acte ou livre l’objet promis, sans que celui-ci
soit conforme aux standards ou modèles conventionnels prévus ou implicites.

Une obligation défectueuse engendre les mêmes conséquences qu’une obligation


inexécutée.
Par exemple : le coursier ou livreur qui livre une machine abîmée ; le propriétaire
d’un appartement qui vous livre la maison saccagée10.

II - Selon la nature d’obligation

L’affirmation de l’existence de la faute contractuelle reste subordonnée au degré


de l’engagement contractuel du débiteur et donc à la nature même de l’obligation.

A. Obligation de résultat

Dans le cas d’une obligation de résultat, la responsabilité contractuelle du débiteur


de l’obligation est engagée par le seul fait que le résultat promis n’a pas été atteint.

Le créancier de l’obligation doit démontrer l’existence de l’obligation et la


défaillance du débiteur.
S’il s’agit d’une obligation de résultat absolue, aucun événement ne peut exonérer
le débiteur de l’obligation, pas même la force majeure.
S’il s’agit d’une obligation de résultat ordinaire, le débiteur de l’obligation peut

10
Exemple donné par Avocats Picovschi Publié le 09/02/2010 dans le site http://www.avocats-picovschi.com/responsabilite-
contractuelle-la-faute-dans-l-execution-du-contrat_article_623.html, 01/12/2017 10:30

9
s’exonérer s’il établit que l’inexécution est due à une cause étrangère ayant le
caractère de la force majeure.11

B. Obligation de moyens

Dans le cas d’une obligation de moyens, le seul constat de l’inexécution ne suffit


pas à engager la responsabilité du débiteur de l’obligation.

Il faut également prouver son comportement fautif c’est à dire qu’il n’a pas mis en
œuvre l’ensemble des moyens nécessaires pour parvenir au but poursuivi. Cette
faute doit être prouvée par le créancier de l’obligation 12. Dans certains cas, le
législateur présume la faute, il appartiendra alors au débiteur de l’obligation de
prouver qu’il n’a pas commis de faute. Il en est ainsi de l’obligation du transporteur
aérien envers ses passagers ou de la responsabilité du locataire du fait des
dégradations ou des pertes qui arrivent pendant sa jouissance. Dans le même sens,
la jurisprudence a admis l’existence d’obligations de moyens renforcées : il y a
alors renversement de la charge de la preuve.

Quant au degré de faute nécessaire pour engager la responsabilité, au sommet on


trouve la faute dolosive commise avec l’intention de nuire à autrui, ensuite la
faute lourde caractérisé par un comportement d’une extrême gravité et enfin la
faute ordinaire et simple résultat d’imprudence et de négligence.

En cas de faute dolosive, la responsabilité du débiteur n’est pas limitée aux


préjudices prévisibles et les clauses limitatives ne sont pas opposables aux
créanciers.

Section 2 : L’existence d’un préjudice :


La notion de dommage est différente du préjudice. Le dommage étant la
conséquence qu’a pu ressentir le débiteur alors que le préjudice est d’avantage
juridique.

La différence n’est pas très nette en doctrine, et la jurisprudence ne fait pas trop la
distinction.

11
Les notes d’informations juridiques, Responsabilité contractuelle, CCI ALSACE. 02.08.16 P : 4
12
Les notes d’informations juridiques, Responsabilité contractuelle, CCI ALSACE. 02.08.16 P : 5

10
L’existence d’un dommage est une condition sine qua non, sans laquelle il ne y’a
pas de responsabilité contractuelle en application de l’adage « pas d’intérêt, pas
d’action ».
Selon l’Article 264 du D.O.C : Les dommages sont la perte effective que le
créancier aéprouvée et le gain dont il a été privé, et qui sont la conséquence
directe de l'inexécution del'obligation.
Le préjudice est le dommage actuel et certain qu’il soit matériel ou moral subi par
le créancier.
I- les caractères du dommage
Pour être réparable, le dommage doit être certain, prévisible et personnel. A ces
caractères, il faut ajouter l'exigence d'un intérêt légitime.

A-Il doit être certain :

Il doit être produit avec certitude ce qui amène à ne pas réparer les préjudices
éventuels, dans certains cas, le juge français est allé à la limite du préjudice
éventuel puisqu’il a admis dans certains cas, la réparation de la perte d’une chance.

Un dommage est certain dès qu'il est réalisé. C'est le cas notamment lorsque la
victime a éprouvé une perte ou a manqué un gain. Mais, ce principe n'exclut pas la
réparation du préjudice futur s'il apparaît comme la prolongation certaine et
directe d'un état de chose actuel.
Au préjudice futur dont la réalisation à venir est incertaine, on oppose le préjudice
éventuel dont la réalisation n'est pas certaine et qui ne peut donner lieu à
réparation tant que l'éventualité ne s'est pas transformée en certitude.
La jurisprudence française considère comme un préjudice certain la perte d'une
chance, car cette chance constitue à elle seule un patrimoniale susceptible
d'évaluation par un calcul de probabilités.

Selon cette dernière un préjudice simplement éventuel n'est pas susceptible de


réparation seule constitue une perte de chance réparable, la disparition actuelle et
certaine d'une éventualité favorable.13

L'appréciation faite par les juges du fond des chances de succès d'une action en
justice est souveraine.14

13
Cass. civ. 1, Paris le 21 novembre 2006
14
Cass.civ. 1, Paris le 1er février 2005

11
B- Il doit être prévisible :

Le débiteur fautif doit réparer uniquement le dommage qui était prévu ou


prévisible au moment de la conclusion du contrat15.

Les contractants ont dû pouvoir mesurer les risques qu’ils encouraient en cas
d’inexécution.

Le débiteur ne peut pas s’engager au-delà de ce qui était prévu.

Ex : un transporteur perd un colis qui contenait des objets précieux alors qu’il n’en
avait pas été informé. Les dommages et intérêts prendront en compte la valeur
prévisible et pas la valeur réelle des objets.

L’appréciation de la prévisibilité est une question de fait qui est menée au cas par
cas par les juges du fond.

Il y a, toutefois, une exception. En effet, en cas de faute dolosive ou de faute


lourde, le débiteur défaillant doit réparer l’intégralité du préjudice subi même
imprévisible.

C- Il doit être personnel :

Cela signifie que seules les victimes auxquelles le fait dommageable a porté
préjudice ont un droit à réparations. Les premières victimes c’est celles qui ont été
directement atteintes par le fait dommageable. C’est ce qu’on appelle la victime
principale ou immédiate ou initiale. Or, si ces victimes sont décédées, ce sont leurs
héritiers à titre universel qui pourront intenter leur action à leurs places 16.

Mais, en outre, il arrive parfois que le fait dommageable cause également


préjudice à d’autres personnes que le cocontractant. C’est ce qu’on appelle des
victimes par ricochet. Les victimes sont par ricochet sont des personnes proches de
la victime principale qui ont subi un préjudice personnel qui résulte directement du
fait dommageable. Et elles aussi ont droit à être indemnisées. Il s’agit cette fois,
non pas d’une action en responsabilité contractuelle mais une action en
responsabilité délictuelle.

15
Art.1150 du code civil français
16
Traité théorique et pratique de la responsabilité civile délictuelle et contractuelle, tome I, 6 èmeéd. Montchrestien, 1965, n°965 et s. P.
JOURDAIN, Les principes de la responsabilité civile, Dalloz, coll.Connaissance du droit, 5 èmeéd., 2000, p. 129.

12
D- Le dommage doit résulter d’une atteinte à un intérêt légitime :
La victime ne peut pas demander réparations pour des dommages qui présentent
un caractère immoral ou illicite.

II- La diversité des dommages

Il faut noter que tout préjudice causé à autrui entraîne une réparation, ces
dommages sont répartis en trois catégories.

A-Dommage matériel :
Il s’agit d’un préjudice qui peut être pécuniairement chiffré.
La réparation du préjudice comprend à la fois la perte subie et le gain manqué.
L'inexécution ou le retard mis par l'un des contractants à exécuter ses
obligations, entraîne pour l'autre ou pour les autres parties au contrat, une perte
ou un manque à gagner. La réparation de ce dommage se résout en dommage-
intérêts. Il appartient au juge saisi de l'affaire d'évaluer le montant de la
réparation.
La perte subie comprend classiquement les frais de procédure, les
différentes pertes d’avantages liées aux atteintes subies par le cocontractant
victime. Elle correspond, par exemple, aux dépenses qui ont pu été engagées
afin de conclure le contrat ou d’exécuter une obligation de ce même contrat.

 La réparation est alors due, non seulement pour la perte éprouvée, mais
aussi pour le gain manqué du fait de l’inexécution de l’obligation.Le gain
manqué quant à lui renvoie aux sommes dont aurait pu bénéficier le
contractant si le contrat avait été correctement exécuté. L’achat pour
revendre en est un parfait exemple : si un fournisseur ne livre pas la
marchandise à son contractant, ce dernier ne peut pas revendre cette
marchandise et perd dès lors une partie de son chiffre d’affaires. Le
fournisseur devra l’indemniser à ce titre.
Toutefois L'appréciation des circonstances spéciales de chaque espèce est
remise à la prudence du tribunal17:
A ce niveau la perte d’un manque à gagner hypothétique incertain et futur

17
Art.264 du D.O.C marocain. Dahir n° 1-95-157du 11 août 1995 -13 rabii I 1416, B.O 6 septembre 1995

13
ne constitue qu’une possibilité de préjudice éventuel et ne saurait constituer
le dommage.

Mais si les parties ont elles-mêmes prévu une sanction, cette stipulation s'appelle
une "clause pénale".
C’est en fait une évaluation conventionnelle et forfaitaire des dommages et
intérêts contractuels. Elle est en principe valable sauf dans certains domaines où la
loi les prohibe.
Dans ce cas les conséquences pécuniaires du préjudice peuvent être évaluées à
l'avance par une disposition du contrat dite "clause pénale"18.
A ce titrel’article 264 précise que «Les parties contractantes peuvent convenir des
dommages-intérêts dus au titre du préjudice que subirait le créancier en raison
de l'inexécution totale ou partielle de l'obligation initiale ou en raison du retard
apporté à son exécution.
Le tribunal peut réduire le montant des dommages-intérêts convenu s'il est
excessif ou augmenter sa valeur s'il est minoré comme il peut réduire le montant
des dommages-intérêts convenu, compte tenu du profit que le créancier en
aurait retiré du fait de l'exécution partielle de l'obligation.
Toute clause contraire est réputée nulle.»

B-Dommage moral :
Le dommage moral est celui qui, ne portant pas atteinte au patrimoine, ne se prête
guère à une évaluation en argent. Il résulte en principe d’une atteinte à un droit
extrapatrimonial, tel que l’honneur d’une personne, le droit qu’elle a sur son nom,
sur son image ou sur sa vie privée.

Il s’agit d’un dommage extrapatrimonial parce qu’il résulte d’une atteinte portée à
un intérêt non pécuniaire d’ordre psychologique. Par exemple, il peut s’agir d’une
atteinte à un droit de la personnalité. Il peut aussi s’agir du chagrin, de la peine
éprouvée à la perte d’un bien auquel on attachait une valeur sentimentale. On
parle alors de préjudice d’affection.

La jurisprudence a pris en considération le préjudice moral dans la détermination


du dommage indemnisable au titre de la responsabilité contractuelle.

18
Gerbay, Les clauses de remboursement forfaitaire de frais de recouvrement judiciaire, D. 1978, Chr. 93.

14
De même et contrairement au droit français, la législation marocaine a posé le
principe de la réparation d'un tel préjudice de manière explicite dans les articles 77
et 78 du D.O.C

C- Dommage corporel :
Un dommage corporel porte atteinte à l’intégrité physique ou à la santé de la
victime (la maladie, les blessures).

Ce dommage a pour particularité d’être un dommage mixte c’est-à-dire de


contenir à la fois un aspect patrimonial et un aspect moral. En effet, lorsqu’on a été
malade, blessé, il y a des frais engendrés par les soins médicaux ; cela peut être
aussi des pertes de salaires. L’aspect moral peut recouvrir des préjudices très
variés. Il peut tout d’abord s’agir des souffrances subies par la victime, c’est ce
qu’on appelle le precium doloris. Mais il peut s’agir aussi d’un préjudice d’agrément
qui résulte de la privation des plaisirs et des joies de l’existence. Il peut également
s’agir d’un préjudice esthétique. C’est le cas lorsque la victime conserve des
cicatrices, mutilations, toutes disgrâces modifiant l’aspect physique de la personne.
Il en est par exemple du chauffeur de taxi qui adoptant une conduite brusque vous
fait subir un dommage corporel19.

Section 3 : Lien de causalité :

L'établissement du lien de causalité entre l'inexécution de l'obligation et le


dommage incombe, en principe, au demandeur. C'est dire que le doute sur
l'existence de ce lien profite au défendeur qui peut, dans certains cas, échapper à
l'obligation de réparer qui pèse sur lui.
Cette exigence résulte des textes mêmes du D.O.C (Article 77 et 78).
La responsabilité contractuelle du débiteur ne peut être engagée que si les
créanciers apportent la preuve qu’il y’a lien de causalité entre le dommage subi et
le comportement du débiteur, ce lien de causalité doit être certain c'est-à-dire que
la victime doit apporter la preuve de l’existence d’une relation certaine de cause à
effet entre le fait dommageable et le préjudice subi.
19
Exemple donné par Avocats Picovschi Publié le 09/02/2010 dans le site http://www.avocats-picovschi.com/responsabilite-
contractuelle-la-faute-dans-l-execution-du-contrat_article_623.html , 02/11/2017 01:35

15
De même ce lien de causalité doit être direct dans la mesure où le préjudice subi
doit être la suite immédiate et directe du fait dommageable.
Le dommage doit résulter directement du manquement. L’idée qui justifie cette
exigence c’est qu’il ne serait pas juste de faire supporter à une personne des
conséquences qui sont trop indirectes par rapport à cette faute.

Le lien de causalité ne peut être générateur de responsabilité que s’il est


prédominant même si le dommage a été provoqué par plusieurs fautes, le rôle du
juge est très important à ce niveau, puisqu'il est seul à faire le tri pour déterminer
et évaluer les dommages et intérêts alloués dans le cadre de la responsabilité civile
contractuelle.
20

I-La preuve du lien de causalité :

Il incombe au demandeurd’établir :
- D'une part, le lien de causalité entre l'activité du défendeur et l'inexécution par
lui de l'obligation dont il était tenu ;
- D'autre part, d'établir le lien de causalité entre l'inexécution et le dommage dont
il demande réparation.

II -La pluralité de causes :

En cas de pluralités de cause ayant entraînées le dommage, la jurisprudence ne


tend à retenir que les causes principales.
Dans ce cas, on appliquera les mêmes règles que celles déjà étudiées en matière de
responsabilité délictuelle.

Par contre en cas de pluralités d’auteurs du dommage, le créancier peut, en


principe, demander réparation à son débiteurlorsque la faute est due par son
représentant et des personnes dont il s’est servi pour exécuter son obligation.
A ce titre l’article 233 édicte que :«Le débiteur répond du fait et de la faute de son
représentant et des personnes dont il se sert pour exécuter son obligation, dans
les mêmes conditions où il devait répondre de sa propre faute, sauf son recours
tel que de droit contre les personnes dont il doit répondre.»
20
R.Perrot, in Dalloz, droit civil, v° Preuve, n°1299 ; J. Carbonier, n°92, p.297.

16
Si l’inexécution de l’obligation est imputable à différents débiteurs ou à la fois à un
débiteur et à un tiers, la victime disposera d’une action contre les différents
débiteurs et le tiers.

Si le dommage est dû partiellement à la faute du créancier de l’obligation lui-


même, l’indemnité sera réduite. Enfin, l’indemnité est supprimée si l’inexécution
du contrat est imputable à la faute ou au fait exclusif du créancier.

Toutefois ce lien de causalité disparaît lorsque le dommage subi a été provoqué


par une cause d’exonération de la responsabilité.

Chapitre II : L’absence de causes d’exonération du débiteur :

Une cause d’exonération est un fait qui va pouvoir être invoqué par le débiteur
défaillant afin de se dégager de sa responsabilité.
Lorsqu’il s’agit d’une obligation de moyens, le créancier doit non seulement
prouver l’inexécution mais aussi que cette inexécution a été fautive.
En cas d’obligation de résultat, le débiteur verra sa responsabilité engagée même
qu’il n’a pas commis de faute.21
Alors, les clauses d’exonération de responsabilité peuvent trouver origine dans
la loi ou la jurisprudence (section 1) ou bien découler des stipulations
contractuelles (section 2).

Section 1 : Cas de non responsabilité prévue par la loi et la


jurisprudence :

21
Olivia Franco Fiche de niveau 3. Le droit des contrats / La force obligatoire du contrat / 2007.

17
Le débiteur échappe à la responsabilité lorsque l’inexécution contractuelle est
imputable à une cause étrangère, c'est-à-dire à un cas de force majeure ou un cas
fortuit ou si elle résulte du fait du créancier ou d’un tiers. 22
I- Force majeure et cas fortuit :
Le débiteur peut s’exonérer totalement ou partiellement en démontrant qu’une
cause étrangère est à l’origine du dommage subi par le créancier, sauf si ce
débiteur était tenu conventionnellement d’une obligation de garantie 23.
En effet, d’après l’article 269 du D.O.C « La force majeure est tout fait que
l'homme ne peut prévenir, tel que les phénomènes naturels (inondations,
sécheresses, orages, incendies, sauterelles) … », Mais afin d’être exonératoire de
responsabilité, elle doit revêtir trois caractères à savoir : l’imprévisibilité,
irrésistibilité et l’extériorité du fait. Lorsque la force majeure revêt ces caractères,
elle devient entièrement exonératoire de responsabilité.
Il y a une certaine confusion entre la force majeure et le cas fortuit. Ce dernier
serait l’événement imprévu ayant une cause interne (une maladie par exemple) et
qui empêche le débiteur d’exécuter ses obligations. C’est donc l’absence de
l’élément d’extranéité qui différencie le cas fortuit de la force majeure.
L’article 268 du D.O.C qui comporte les dispositions relatives au cas fortuit ne
contient pas une définition de la notion de ce dernier, le D.O.C se contente de
donner uniquement la définition de la force majeure. A ce niveau, il est à souligner
que si le D.O.C différencie les deux situations c’est qu’il existe un élément qui les
sépare : si pour le cas fortuit l’événement libératoire est interne, pour la force
majeure il est extérieur.
Et c’est justement ce caractère d’extériorité qui semble remis en cause par la
jurisprudence qui estime qu’il ne serait plus nécessaire de démontrer l’extériorité
et que seul important l’irrésistibilité.
La convention des parties peut, toutefois, assouplir les conditions de ces dernières
ou même exclure la force majeure comme cause d’exonération de la
responsabilité.

22
Cour de responsabilité civile : contractuelle et délictuelle. Noue-Eddine TOUJGANI p. 19.
23
Cour de responsabilité civile : contractuelle et délictuelle. Noue-Eddine TOUJGANI p. 20.

18
II- Le fait du créancier :
Le débiteur peut être exonéré par le fait du créancier (victime) si celui-ci a été la
cause génératrice et exclusive de l’inexécution du contrat. Par exemple, le
transporteur de personnes peut s’exonérer de sa responsabilité en démontrant
que l’accident qui a provoqué la blessure du voyageur est dû à la seule
imprudence, donc à la faute exclusive du créancier.
En effet, si le fait de la victime a été imprévisible et irrésistible et il est la cause
exclusive du dommage, la responsabilité de l’auteur est dégagée, et le préjudice
restera à la charge de la victime.
Si la victime n’est que pour partie la cause de son propre dommage, il y aura en
principe partage de responsabilité au prorata de l’importance des fautes ou de leur
rôle causal.
Ainsi, pour exclure toute faute du débiteur, le fait du créancier n’est pris en
considération que s’il présente les caractères de la force majeure (c'est-à-dire que
le fait doit être imprévisible, irrésistible et extérieur).

III - Le fait des tiers :


Par tiers, il faut entendre une personne autre que les parties du contrat. Cette
personne ne doit pas être le représentant du débiteur ou son préposé.
C'est une cause d'exonération totale ou partielle de responsabilité, selon que la
faute de ce tiers ait concouru exclusivement ou partiellement à la réalisation du
dommage24.
Le fait du tiers n’est exonératoire que s’il revêt les mêmes conditions que la
force majeure. Autrement, la responsabilité sera partagée entre ce tiers et celui
dont la responsabilité est recherchée.

Section 2 : les dispositions contractuelles relatives à la responsabilité du


débiteur :

24
https://www.legavox.fr/blog/docteur-karim-adyel/quelles-sont-causes-exoneration-attenuation-13582.htm.

19
C’est en vertu de la liberté contractuelle que les parties peuvent valablement
stipuler des clauses afin d’aménager leur responsabilité. Ces stipulations sont très
fréquentes en pratique et sont considérées comme étant, en principe, valables.
Ainsi, les contractants peuvent renforcer la responsabilité du débiteur ou la
limiter, voir même l’exclure. Il convient donc de distinguer les différentes clauses
possibles :

I - Les clauses de non responsabilité :


En matière de responsabilité délictuelle, les clauses de non responsabilité sont
nulle et sans effet (art 78 DOC), en revanche, ces clauses sont en principe valable
en matière contractuelle.
Toutefois, certaines limitations sont apportées à ce principe :
D’abord, la clause de non responsabilité ne peut pas porter sur une obligation
essentielle du contrat, ce qui reviendrait à vider le contrat de sa substance. Seules
les obligations accessoires peuvent faire l’objet d’une telle clause.
Exemple : dans le contrat d’assurance l’assureur ne peut pas vider la garantie de
toute substance par l’accumulation de clause d’exclusion « les clauses d’exclusion
qui annulent les effets de la garantie formellement accordée par la police
d’assurance ne peuvent porter effet »
Ensuite, une clause de non responsabilité est inefficace en cas de faute lourde ou
intentionnelles, et ce par application de l’article 232 du DOC aux termes duquel on
ne peut stipuler d’avance qu’on ne sera pas tenu de sa faute lourde ou de son dol.
Même en cas du dol du préposé, car s’exonérer de son propre dol reviendrait à se
soustraire de ses engagements25.
Dans la faute ordinaire ou légère, la clause de non responsabilité développe tous
ses effets.

25
http://www.cours-de-droit.net/droit-des-contrats-reforme-du-droit-des-obligations-a121602506.

20
Egalement, les dommages corporels ne peuvent pas faire l’objet d’une clause
de non responsabilité, car l’intégrité de la personne est d’ordre public 26.
Finalement, dans le contrat entre professionnel et non professionnel, les
clauses de non responsabilité sont qualifiées par la loi comme abusives et de ce fait
sont réputées nulles et de nul effet27. Ainsi, dans certaines décisions rendues par
les tribunaux de première instance à travers le Royaume, les juges ont notamment
pris pour référence le fait que ces contrats permettaient de « exclure ou de limiter
de façon inappropriée les droits légaux du consommateur vis-à- vis du fournisseur
ou d’une autre partie en cas de non-exécution totale ou partielle ou d’exécution
défectueuse par le fournisseur d’une quelconque des obligations contractuelles. »
(Art 18-4).

II – Les clauses limitatives de responsabilité :


Il s’agit des clauses par lesquelles un contractant limite l’étendue ou la nature
des obligations qu’il assume. Par exemple, le débiteur peut stipuler qu’il ne souscrit
qu’une obligation de moyen, et non une obligation de résultat28.
Lorsque la responsabilité du débiteur est engagée, ces clauses fixent un
maximum possible pour l’allocation de dommages et intérêts. Le créancier ne peut
obtenir davantage quel que soit le préjudice subi, il devra se contenter de moins si
le débiteur établit que le préjudice est inférieur au plafond 29.
Quant à la validité de ces clauses, dès lors que les clauses de non responsabilité
sont admises, les clauses simplement limitatives doivent être admises, mais la
jurisprudence veille à ce que le maximum fixé ne soit pas dérisoire.
Ces clauses ont fait l’objet d’une jurisprudence abondante dans la mesure où celle-
ci a cherché à en limiter l’efficacité sans remettre en cause le principe de validité.
Mais, si le respect de la liberté contractuelle conduit à admettre ce type de
clause, ces clauses limitatives de responsabilité confient parfois à la possibilité
d’écarter toute responsabilité et menace l’équilibre du contrat.

26
http://www.cours-de-droit.net/les-clauses-portant-sur-la-responsabilite-contractuelle-a127585566.
27
Art 18-4 et art 19 de la loi 31-08 édictant les mesures de protection du consommateur.
28
Abdellah Marghich, cours de la théorie générale des obligations, 2009/2010. P. 169.
29
http://www.cours-de-droit.net/les-clauses-portant-sur-la-responsabilite-contractuelle-a127585566.

21
C’est pourquoi tant la loi que la jurisprudence a développés des mécanismes qui
permettent d’atténuer cette efficacité voir de remettre en cause leur validité 30.
Tout d’abord, la clause peut toujours être écartée lorsqu’elle met en échec une
garantie légale impérative.
Ensuite, dès lors que le contrat est conclu entre un professionnel et un
consommateur, la clause peut être écartée sur le fondement de l’art 19 de la loi N°
31-08 relative à la protection du consommateur en tant que clause abusive.
Enfin, l’art 232 du DOC permet de l’écarter en cas de faute lourde ou du dol du
débiteur.
Mais ces hypothèses ne sont pas toujours faciles à prouver c’est pour cela que la
jurisprudence a été cherché d’autre mécanismes pour entrainer une éventuelle
inefficacité de la clause limitative de responsabilité.

III - Les clauses pénales :


C’est la clause par laquelle les contractants fixent forfaitairement et par avance,
dans leur convention, le montant des dommages intérêts dus par le débiteur en cas
d’inexécution totale, partielle ou tardive de son obligation31.
Cette technique est avantageuse, a un double point de vue.
D’abord, la fixation d’avance du montant de la réparation par les parties supprime
les difficultés et les aléas inhérents à l’évaluation judiciaire.
Ensuite, le montant à payer par le débiteur étant souvent élevé, celui-ci est incité
à exécuter sa prestation pour éviter de payer une somme considérable.
En effet, les clauses pénales figurent parmi les clauses les plus usuelles des contrats
et elles sont particulièrement fréquentes dans les contrats d’entreprise,
notamment dans le cas de retard dans l’achèvement des travaux et plus
généralement dans les contrats de prêt, de louage de meubles et de crédit-bail. 32
Mais, le problème qui se pose réside dans la révision de la clause pénale. En effet,
le législateur français a modifié l’art 1152 du Code civil, qui interdisait au juge le

30
https://www.legavox.fr/blog/maitre-joan-dray/validite-clauses-limitatives-responsabilite-8006.htm.
31
Abdellah Marghich, cours de la théorie générale des obligations, 2009/2010. P. 170.
32
https://www.memoireonline.com/12/08/1750/m_Notion-et-regulation-de-labus-de-puissance-economique15.html.

22
droit d’augmenter ou de réduire le montant de la réparation convenu, mais le
second alinéa qui a été ajouté à cet article prévoit désormais la révision judiciaire
des clauses pénales lorsqu’elles sont manifestement excessives ou dérisoires.
La même tendance se trouve dans des codes plus récents, comme le code civil
égyptien (art 224). Celui-ci limite la somme à payer en application d’une clause
pénale au montant du préjudice effectivement subi par le créancier et confère au
juge un droit de réduire la somme convenue.
Ce choix a été suivi par le législateur marocain. Ainsi les clauses pénales ne sont
plus des conventions comme les autres. Elles n’ont plus la même force obligatoire
puisque le juge, s’il apparaît que la clause est manifestement excessive ou
dérisoire, peut être appelé à remodeler l’accord initial des parties et ce,
conformément à l’alinéa 3 de l’art 264 du DOC.

23
Partie 2 : Les modes de règlement de conflit dans le
contrat d’affaires :

Les relations d’affaires sont toujours susceptibles de donner lieu à des désaccords et
des litiges. Aussi, la prévention des différends et le règlement efficace des litiges
constituent, pour les entreprises, les composantes essentielles d’une bonne gestion
de risque.

Toutefois, les litiges une fois sont nés, et en principe, soit portés devant les
juridictions étatiques soit feront l’objet d’un règlement alternatif.

De nos jours, si l’arbitrage reste la méthode la plus prisée pour résoudre les litiges
relatifs aux contrats d’affaires, la médiation gagne néanmoins en popularité.

La présente partie, aura comme préoccupation de donner un aperçu sur les deux
modes de règlement de conflits dans le contrat d’affaires

Une première section examinera le mode judicaire, pour laisser place à une
deuxième section dans laquelle l’intérêt  sera axé sur les modes alternatives de
règlement des litiges.

Chapitre 1 : Les modes judiciaires :

Les originalités du droit commercial par rapport au droit civil son très nombreuses,
C’est ainsi que si le droit civil consacre la théorie générale des obligations et
contrats, le droit commercial s’y réfère mais utilisant des techniques et des
solutions originales.

Pour mieux cerner les modes judiciaires, il convient d’abord d’examiner dans une
section première la preuve et la prescription, et dans une deuxième section, le
tribunal compétent en matière des contrats d’affaires.

24
Section 1 : La preuve et la prescription :
I- La preuve :

Actuellement, c’est l’article 334 du nouveau code de commerce qui régit la preuve.
Ledit article et plus explicite, il dispose : « en matière commerciale preuve est
libre. Toutefois il doit être reportée par écrit quand la loi ou la convention
l’exigent ».

La construction de cet article montre qu’il est à la fois impératif et supplétif.

1. Impératif, lorsque la loi exige un écrit ; dans ce cas la liberté de preuves


s’efface devant l’exigence de la loi.

2. Supplétif, en cas d’absence de disposition législative ; les parties ont le choix


entre la liberté de preuve et l’écrit, lorsque le contrat ou l’accord des parties
le prévoit.

Cette liberté de preuves en plus qu’elle facilite et active les transactions


commerciales, profère une certaine garantie et une certaine confiance aux
commerçants.
L’exigence d’un écrit obligerait les parties a des formalités et a des retards que les
commerçants ne peuvent y tolérer. Cette liberté de preuves est toutefois remise en
cause, chaque fois que les nécessités du commerce l’exigent.

En dépit des avantages de la liberté des preuves pour les commerçants, la sécurité
des affaires prime. Ainsi pour certaines transactions oùle législateur a prévu un
formalisme strict dans le but de sécurité et de confiance. C’est le cas par exemple
des effets de commerce, de la vente et du nantissement du fonds de commerce de
certaines opérations de bourses et de la constitution de la société...

Le formalisme commercial reste tout de même assez souple pour un certain


nombre opération ; forgé par la pratique commerciale, il répond aux exigences des
commerçants.

Le consentement du contractant doit être protégé car le contrat entraine des


conséquences importantes pour les contractants. En matière commerciales, plus
que dans n’importe quelles autres matières.

25
La relation d’affaires découle d’échanges rapides, de l’émission de factures, les
commandes passées par email … le contrat, loi des parties, tel que prévu par le
DOC, fait l’objet de moins de formalisme dans certains cas, pour répondre
notamment aux besoins de la matière commerciale.

Un contrat est nécessairement juste puisqu’ il a été accepté librement par les
parties, mais nous savons tous que les parties ne sont pas nécessairement « à
égalité », et c’est la raison pour laquelle le législateur intervient régulièrement
pour protéger la partie la plus faible dans les domaines les plus criants. Et que le
juge intervient, a posteriori, pour rétablir l’équilibre entre les parties, en tant que
de besoin.

Il est toutefois possible, lorsque les parties sont a priori à égalité de faire en sorte
que le juge respecte la loi contractuelle même s’il peut toujours s’en affranchir
ponctuellement, voire radicalement.

Il ne viendrait en effet à l’idée de personne de contester que le juge puisse


toujours remettre en cause les prévisions contractuelles, dès lors qu’une des
parties les conteste : l’autonomie de la volonté ne saurait faire obstacle à « l’œuvre
de justice ».
Le juge corrige les excès que, dans un mouvement trop libéral, les parties ont pu
commettre au moment où elles ont formé leur contrat33.

II - La prescription :

Des délais trop longs, laisseraient les commerçants dans l’incertitude et


porterait atteinte à leurs intérêts. C’est pour cette mission que le législateur
raccourci la durée de la prescription commerciale.
L’article 387 du dahir des obligations et contrats dispose que « toutes les actions
naissant d’une obligation sont prescrites par quinze ans » ; l’article 388 du même
code écourte la prescription commerciale en précisant « se prescrit par cinq
ans ,l’action des marchands, fournisseurs, fabricant a raison des fournitures par
eux faites, pour les besoins de leur profession à d’autres marchand, fournisseurs
ou fabricants ».
Moins affirmatif le nouveau code de commerce du 1eraout 1996 qui dans son
article5 qui vient d’accorder une plus large autonomie aux partie s en édictant : 
« les obligations nées l’occasion de leur commerce entre commerçants ou entre
33
Http : // www.droitetprocedure.com/fr /MPG5-424871_LA -contractualisation-des-regles-de-procedure.html

26
commerçants et non commerçants se prescrivent par cinq ans, sauf dispositions
spéciales contraires ».

Section 2 : Le tribunal compétent en matière des contrats d’affaires :


I- Une juridiction spéciale :

Droit d’exceptions, il est tout à fait normal que les affaires commerciales soient
jugées par une juridiction spécialisée.

En France les tribunaux de commerce sont de création très ancienne ; le décris du


16-24 aout 1790 sur l’organisation judiciaire avait organisé les tribunaux de
commerce dans son titre 12.

Héritiers des anciens tribunaux consulaires, leurs nombres n’a fait qu’augmenter
d’année en année pour arriver de nos jours a plus de deux cent trente.
Doté d’une compétence large, la fonction des juges est honorifique 34,ils sont élus
par un collège de commerçant.

Au Maroc, le législateur n’avait pas jugé utile d’instaurer ces types de tribunaux.
Les litiges commerciaux étaient du ressort des tribunaux de droit commun, les
tribunaux de première instance.
Il a fallu attendre 1997 pour voir le parlement, adopter la loi N°53-95 instituant les
juridictions de commerce.
Le tribunal de commerce traite d’affaires complexes résultant de conflits
commerciaux relatifs spécialement à la distribution, consumation, franchise.
Les tribunaux sont les moyens principaux de règlement des conflits, et il est
généralement entendu que tout justiciable doit être en mesure d’introduire un
recours devant le tribunal compétent.
Les tribunaux de commerce, en qualité de juridictions spécialisées, ont été
instaurés en 1997 par la loi n° 53-95 sur les juridictions de commerce (dahir n° 1-
97-65 du 4 chaoual 1417 (12 février 1997) portant promulgation de loi n° 53-95
instituant des juridictions de commerce.Ils sont compétents pour tous les cas dans
lesquels la somme controversée excède 20 000 Dhs.
Ce seuil de compétence était de 9 000 Dhs et a été augmenté avec la loi n° 18-02
complétant la loi n° 53-95, afin de désengorger les tribunaux.

34
Alfred Jauffret, droit commercial Dalloz, paris 1980, p.100.

27
De même la loi 53-95 instituant des juridictions de commerce, notamment dans
son article 5 précise que les tribunaux de commerce sont compétents pour
connaitre :

1. Les actions relatives aux contrats commerciaux ;

2. Des actions entre commerçants à l’occasion de leurs activités commerciales ;

3. Des actions relatives aux effets de commerce ;

4. Des différends entre associés d’une société commerciale ;

5. Des différends à raison de fonds de commerce.

Sont exclues de la compétence des tribunaux de commerce les affaires relatives


aux accidents de la circulation.

Le commerçant peut convenir avec le non commerçant d’attribuer compétence au


tribunal de commerce pour connaitre des litiges pouvant les opposer à l’occasion
de l’exercice de l’une des activités du commerçant.

Il existe désormais huit tribunaux de commerce et trois cours d’appel de commerce


au Maroc.
La jurisprudence marocaine en matière de droit des affaires laisse apparaitre une
timidité des juridictions d’affaires marocaines en matière de créativité
jurisprudentielle. De ce constant en peut émettre l’idée que la richesse de la
jurisprudence marocaine en la matière ne sera acquise par l’instauration d’une
véritable spécialisation des magistrats d’affaires.

Pour fortifier le décompte du Maroc sur cet sur cet indicateur, il conviendrait
d’améliorer les capacités en matière de mises en application et de règlement
judicaire des différends commerciaux d’envisager notamment une formation
continue des magistrats pour assurer le suivi des réformes mises en œuvre
Il peut y avoir également se proposer de mettre en place des chambres spécialisées
au sein des tribunaux de commerce et d’assurer la capacité des tribunaux de
commerce à résoudre des conflits complexes35.

35
Https //www.oecd.org/global relations/DIMENSION%20II3%20Droit%20des%20Affaires%20et%20R%C3%A9solution%20des
%20litiges%20commerciaux%20avec%20couverture.pdf

28
C’est ainsi que, les contrats d’affaires bénéficient dés lors d’une réglementation
particulière, qui vient répondre aux exigences de rapidité qui constituent l’essence
même de la vie des affaires.

II - La réparation contractuelle :

Les contrats d’affaires sont d’abord et avant tout soumis au droit commun des
contrats.
L’exécution du contrat signifie tout simplement l’application concrète et matérielle
des diverses obligations convenues dans le contrat set qui sont à la charge des
parties contractant.

Alors la procédure de demander l’exécution forcée au tribunal doit être toujours


accompagné par une demande d’astreinte.

La réparation contractuelle s’établie sous formes de dommages-intérêt « la


question de la contrainte » ; la loi prévoit des cas où il y’a exonération de la
réparation du préjudice.

Les dommages-intérêts : En vertu de l’article 263 du dahir des obligations et des


contrats, les dommages-intérêts sont dus, soit à raison de l’inexécution de
l’obligation, soit à raison du retard dans l’exécution, et encore qu’il n’y ait aucune
mauvaise foi de la part du débiteur.

Le dommage résultant d’une inexécution ou d’un retard dans l’exécution d’un


contrat dont la réparation et due conformément aux termes de l’article 263du
code civil est généralement matériel ou corporel et peut concerner les atteintes
aux biens d’une personne et ses intérêts financiers ,mais encorel’article 264 du
même code poursuit que les dommages sont la perte effective que le créancier a
éprouvée et le gain dont il a été privé et qui sont la conséquence directe de
l’inexécution de l’obligation.

La réparation porte tant sur la perte même que sur le manque à gagner par
exemple, le préjudice commercial découlant de la perte de chance de conclure
certains contrats. C’est effectivement dans ce cas ou le dommage est
indemnisable.

Les dommages-intérêt constituent ainsi une compensation financière à laquelle


peut prétendre un créancier qui a subi un préjudice, qu’il s’agisse du dommage né

29
d’un retard ou de l’inexécution d’un contrat, de celui prévenant d’un dommage
occidental, la réparation qui s’opère par équivalent se fait par le versement d’un
capital ou d’une somme d’argent. Ces sommes sont des dommages-intérêts.
C’est par la raison de demander la résiliation et, déjà le juge même si demandée la
résiliation ne doit pas de l’accordée.Le juge cherche toujours à sauver le contrat
parce que le contrat est la loi des parties.

Chapitre II : Les modes extrajudiciaires de règlement des litiges  :

Les modes alternatifs de résolution de conflit ou MARC se rapportent aux


personnes et aux techniques de résolution de conflit en dehors des procédures
juridiques sous autorité étatique, à savoir l’arbitrage, la médiation, la conciliation,
la transaction,

Les procédures de MARC peuvent réduire le nombre d’affaires en instance,


encourager les parties à résoudre leur différend avant de se rendre au procès,
réduire les délais des procédures judiciaires et les coûts associés à la résolution des
différends et assurer une confidentialité et une flexibilité que n’offrent pas les
tribunaux36.
Bien que le recours aux tribunaux soit de plus en plus fréquent au Maroc, les
réseaux officieux et les coutumes commerciales locales continuent de jouer un très
grand rôle dans la résolution des différends commerciaux. L’arbitrage et la
médiation sont deux concepts bien connus des gens d’affaires ainsi que des
juristes.
Le Code de procédure civile marocain, qui régit les différends d’ordre civil y
compris les différends commerciaux, reconnaît formellement l’arbitrage et la
médiation en tant que MARC. C’est ainsi La loi n° 08-05 a abrogé les dispositions du
code de procédure civile relatives à l’arbitrage et a fait intégrer un nouveau
dispositif régissant l’arbitrage et la médiation conventionnelle.
Il importe dans ce sens, d’examiner en premier lieu l’arbitrage en tant que mode
alternative juridictionnel de règlement des conflits dans une première section,

36
Modes alternatifs de règlement des conflits (MARC ou ADR) pour les différends commerciaux au Maroc
Évaluation et options pour une assistance technique. L’Agence Américaine pour le Développement International (USAID)
Décembre 2006.

30
pour consacrer la seconde, à la médiation, qui représente un mode alternatif
amiable de règlement des conflits.

Section 1 : L’arbitrage :

L’arbitrage est un mode de règlement des litiges par recours à une ou plusieurs
personnes privées. Au terme de l’article 306 du code de procédure civil l’'arbitrage
a pour objet de faire trancher un litige par un tribunal arbitral qui reçoit des parties
la mission de juger en vertu d'une convention d'arbitrage.

Au départ les arbitres sont choisis par les parties, en dehors du cadre juridictionnel
car il s’agit de l’œuvre de la volonté des parties. Toutefois la pratique démontre
que la nomination d’un arbitre peut faire l’objet d’une décision de justice 37 (en cas
de désaccord entre les parties à l’arbitrage pour la désignation d’un arbitre)
En droit marocain, l’arbitrage est régi par les dispositions de la loi n° 08-05 38, cette
loi a abrogé les dispositions du code de procédure civile datant de 1974, relatives à
l’arbitrage et pose un nouveau dispositif régissant l’arbitrage et la médiation
conventionnelle, la loi distingue l’arbitrage interne et l’arbitrage international.

Elle prévoit pour chacune de ces modalités des règles de procédure, de forme de la
sentence et de détermination du droit applicable.
Il importe, ainsi d’examiner ce mode alternatif de règlement du contentieux en
mettant en relief les règles relatives à son recours (I), et également en mettant
l’accent sur son organisation et procédures (II).

I- le recours à l’arbitrage :

La loi n° 08-05 précise les cas où l’arbitrage est autorisé. Peuvent ainsi faire
l'objet d'un arbitrage :
- les litiges relevant de la compétence des tribunaux de droit commun,
- les contestations pécuniaires résultant d’une relation avec l’Etat, les collectivités
locales et les organismes publics.

37
Voir Arrêt de la cour de cassation du Maroc, n° dossier 3538/94 du 05/01/2000.
38
Bulletin Officiel n° 5584 du Jeudi 6 Décembre 2007.

31
Ainsi, dans son article 5, la loi n° 53-95 instituant des juridictions de commerce 39
précise que les parties pourront convenir de soumettre les différends énumérés
dans ledit article, à la procédure d'arbitrage conformément aux dispositions des
articles 306 à 327 du Code de procédure civile. Il s’agit des actions suivantes :
1. des actions relatives aux contrats commerciaux ;
2. des actions entre commerçants à l'occasion de leurs activités commerciales ;
3. des actions relatives aux effets de commerce ;
4. des différends entre associés d'une société commerciale ;
5. des différends à raison de fonds de commerce.
En revanche, ne peuvent faire l’objet d’un arbitrage, les litiges relatifs :
- au droit des personnes,
- aux actes unilatéraux de l'Etat, des collectivités locales ou autres organismes
dotés de prérogatives de puissance publique,
- aux contestations concernant l'application de la loi fiscale.
L’arbitrage doit impérativement avoir été convenu par écrit entre les parties
sous la forme d’une clause d’arbitrage insérée dans le contrat ou d’un compromis
d’arbitrage à travers lequel elles décident de saisir un tribunal arbitral après la
survenance d’un litige.
L’arbitrage est fondé sur une convention passé entre les parties au litige. Cette
convention appelée convention d’arbitrage, elle recouvre deux types d’accords : le
compromis d’arbitrage et la clause compromissoire.
Leur distinction correspond à une réalité pratique, dans la mesure où le
compromis est conclu après la naissance du litige et en considération de celui-ci. Et
la clause compromissoire, qui est incluse dans un contrat principal, est convenue
avant tout litige, dans l’éventualité où ce contrat en serait l’occasion, les parties
s’engagent à le soumettre à l’arbitrage.
La clause et le compromis d’arbitrage doivent être rédigés d’une façon claire et
non équivoque de manière à ce qu’ils soient conformes tant à l’esprit de la loi qu’à
la volonté affichée des parties.
En d’autres termes la clause et le compromis d’arbitrage ne doivent souffrir
d’aucune irrégularité de nature à les rendre pathologiques.

En effet, le Maroc est doté désormais d’une institution de grande envergure, il


s’agit de la cour d’arbitrage de la chambre de commerce internationale du
39
Dahir n° 1-97-65 (4 chaoual 1417) portant promulgation de la loi n° 53-95 instituant des juridictions de commerce (B.O. 15 mai
1997).

32
Maroc(CCI), qui a un règlement convenable et qui est assez représentative des
milieux juridiques et judiciaires (barreau, université et praticiens…).
Les parties peuvent donc opter pour cette institution ou mettre en place un
arbitrage Ad hoc, ce choix détermine la structure de la convention d’arbitrage
En ce qui concerne les règles à observer par les arbitres, le compromis ou acte de
mission peut indiquer l’application au litige des règles de droit, c'est-à-dire les
règles de forme et aussi de fond, les parties peuvent cependant demander à
l’arbitre de statuer comme un amiable compositeur jugeant en équité.

II- Organisation et procédures :

A- Organisation de l’arbitrage :

S’agissant des arbitres, la volonté des parties reste déterminante dans leur choix.
La nomination et la mission des arbitres sont encadrées par la volonté des parties.
Toutefois lorsque les parties optent pour l’arbitrage, il ne peut être admis
d’exposer le litige devant une instance étatique. S’il arrive à l’une des parties de
transgresser cette règle dite de plénitude de compétences, la cour doit prononcer
l’irrecevabilité40 de la demande.
En d’autres termes la justice étatique en peut pas se substituer à la volonté des
parties qui a donné la pleine et exclusive compétence à l’arbitrage Cette règle n’est
pas absolue car la loi prévoit des exceptions qui portent notamment sur des zones
dites « interdites » à l’arbitrage. Dans ce cas précis même si les parties optent pour
l’arbitrage, la clause retenues par elle est réputée être non écrites.
En ce qui concerne le droit applicable, le tribunal arbitral est tenu de trancher le
litige conformément aux règles de droit convenues entre les parties.
Si les parties n’ont pas trouvé d’accord sur cette question, le tribunal arbitral
applique les règles objectives de droit qu'il juge les plus proches du litige.

Dans tous les cas, il doit prendre en considération les clauses du contrat objet du
litige, éventuellement les usages et les coutumes.

B- La procédure :

40
Voir Arrêt de la cour de cassation du Maroc, n° dossier 1003 du 09/07/2008.

33
Une fois l’arbitre ou les arbitres notifié (s) de la mission les chargeant de se
pencher sur le différend opposant les deux parties, celui-ci ou ceux-ci doivent
convoquer les parties pour qu’ils comparaissent devant eux.
En effet, au cours de la procédure, les parties sont dotées d’un libre choix que ce
soit au niveau de la représentation ou bien de la langue dans la cour d’arbitrage.
Cela veut dire que les parties peuvent être représentées par toute personne de
leur choix et de choisir la langue qui leur convienne, il en est de même pour la
détermination du délai dans lequel l’arbitre doit rendre la sentence. A défaut de
précision, le délai prévu par la loi est de six mois à compter de la date ou le dernier
arbitre accepte sa mission (article 327-20 de la loi 08-05).
Le rituel suivi par les arbitres pour l’instruction du dossier qui leur été soumis doit
suivre le même canevas, la même procédure que ceux adoptés et suivis devant les
instances judicaires étatiques
Ceci dit qu’en matière d’arbitrage ; le principe de contradictoire doit être accepté
dans toute sa dimension sauf dans le cas où l’une des parties refuse de
comparaitre devant la juridiction arbitrale après avoir été dûment notifiée.
La forme de la sentence arbitrale et son contenu sont encadrés par la loi : La
sentence doit être écrite et comporter certaines indications obligatoires (nom,
date, lieu, exposé succinct des faits, des prétentions des parties, indication des
questions litigieuses résolues par la sentence, etc.)article 327-24.
A cet effet, avant l’expiration du délai précité ci-dessus, l’arbitre doit rendre une
sentence qui doit être exonérée de la motivation, et c’est soit par convention des
parties ou si la loi appliquée à la procédure d’arbitrage ne l’exige pas, cependant si
l’une des parties est une personne de droit public, la sentence doit être toujours
motivée (article 327-23 de la loi 08-05).
Dès qu'elle est rendue, la sentence arbitrale a la force de la chose jugée
relativement à la contestation qu'elle tranche. La sentence arbitrale n'est
susceptible d'exécution forcée qu'en vertu d'une ordonnance d'exequatur délivrée
par le président du Tribunal du Commerce dans le ressort duquel la sentence a été
rendue par.
Contrairement aux jugements qui sont rendus par les différentes juridictions du
Royaume la sentence arbitrale n’est pas rendue au nom de Sa Majesté.
Quand il s'agit d'un litige auquel est partie une personne morale de droit public,
la sentence arbitrale n'acquiert la force de la chose jugée qu'en vertu d'une

34
ordonnance d'exequatur. Dans ce cas, l'exequatur est requis par la partie la plus
diligente devant le juge administratif.
En outre la sentence à la force de la chose jugée, et ne peut revêtir d’une
exécution forcée qu’en vertu d’une ordonnance d’exequatur du président de la
juridiction dans le ressort de laquelle a été rendue.
Aussi, nonobstant la décision d’exéquatur de la sentence arbitrale elle peut faire
l’objet d’une tierce opposition ou d’un recours en annulation auprès de la
juridiction étatique (Articles 327-5 et 327-36 de la loi 08-05).
Parmi les innovations de la loi 08-05 par rapport aux anciennes dispositions
relatives à l’arbitrage, on peut sans doute mettre en évidence la reconnaissance de
l’arbitrage international, et lui consacre un bon nombre de ses articles (327-39 à
327-54), il s’agit de l'arbitrage mettant en cause des intérêts du commerce
international et dont l'une des parties au moins à son domicile ou son siège à
l'étranger.
Par rapport à l’arbitrage interne, l’arbitrage international présente certaines
particularités :
- La sentence arbitrale internationale peut être rendue au Maroc ou à l’étranger,
- Les parties peuvent déterminer la loi nationale qui régira la procédure et en
application de laquelle le litige sera tranché.
La loi offre différentes modalités de nomination des arbitres et de constitution du
tribunal arbitral.
Le Maroc est signataire de la convention de New York du 10 juin 1958 relative à la
reconnaissance et à l’exécution des sentences arbitrales étrangères. La loi rappelle
que les sentences arbitrales internationales sont reconnues au Maroc.

Pour cela, elles doivent être revêtues de l’exequatur délivré par le président de la
juridiction commerciale dans le ressort de laquelle elles ont été rendues, ou par le
président de la juridiction commerciale du lieu d'exécution si le siège de l'arbitrage
est situé à l'étranger.
L'ordonnance qui refuse la reconnaissance ou l'exécution est susceptible d'appel.
Pour celle qui accorde la reconnaissance ou l'exécution, l’appel n'est ouvert que
dans certains cas délimités par la loi (violation de l’ordre public, vices de formes,
etc.). Le cas échéant, l'appel est formé dans le délai de quinze jours à compter de la
notification de l'ordonnance.

35
La loi crée par ailleurs une nouvelle modalité de règlement des différends. Il s’agit
de la médiation conventionnelle (régit par les articles 327-55 à l’article 327-69)

Section 2 : La médiation :

La "médiation" est une technique procédurale de solution des conflits par


laquelle des personnes qu'un différend oppose, ou qui souhaitent en prévenir
l'arrivée. Tentent de parvenir à une solution transactionnelle en utilisant les bons
offices d'une personne dite "médiateur" (en anglais "a neutral" ou "médiator").
Tout juge saisi d'un litige peut, après avoir recueilli l'accord des parties, désigner
une tierce personne, personne physique ou morale, qu'il charge d'entendre les
parties, de confronter leurs points de vue en vue de trouver une solution à leur
conflit41 .
Au Maroc, la médiation, dite « médiation conventionnelle », a été consacrée par
la loi 08-05 Toutefois, le législateur marocain n’a donné aucune définition de la
médiation, l’article 327-55 du code de procédure civile énonçant seulement : « Afin
de prévenir ou régler un différend, les parties peuvent convenir de la désignation
d’un médiateur chargé de faciliter la conclusion d’une transaction mettant fin au
différend »
La médiation présente trois critères fondamentaux qui sont42 :
1. Le caractère volontaire du processus afin de régler ou prévenir un différend.
2. L’intervention d’un tiers : le médiateur
3. La conclusion d’une transaction mettant un terme au différend.
La médiation présente certains avantages à savoir :
 Facilité de la reprise d’un dialogue et préserve les relations commerciales
futures ;
 Une durée limitée, la médiation évite les débats dilatoires et permet, en
cas d’accord, un dénouement rapide ;
 Peu onéreuse enfin, elle présente un intérêt financier pour les parties qui
conservent la maitrise de leurs coûts.
De ce fait il est nécessaire d’examiner les règles d’organisation de la médiation
conventionnelle (sous-section 1), et ceux de sa procédure (sous-section 2).

I-Les règles d’organisation de la médiation :


41
Dictionnaire du droit privé.com
42
L’article 327-55 du code de procédure civile

36
Le domaine d’intervention de la médiation conventionnelle est le même que le
champ d’intervention de l’arbitrage ; par rapport à ce dernier, la différence réside
dans le fait que les parties ne confient pas au médiateur le soin de trancher le litige
mais d’officier auprès des parties afin d’atteindre une transaction.
En effet, la convention de médiation prend deux formes : le compromis de
médiation et la clause de médiation ;
Pour le compromis de médiation : La loi marocaine a prévu43 la possibilité aux
parties de conclure la convention de médiation, même après la naissance du litige.
Il s’agit d’un recours conventionnel à la médiation sans clause contractuelle
préalable ; un tel compromis peut aussi être conclu au cours d’une instance déjà
engagée par les parties devant une juridiction. (Ne pas oublier, sous peine de
nullité de : déterminer l’objet du litige né, de désigner un médiateur ou fixer les
modalités de sa désignation).
Pour la clause de médiation : considérée comme une stipulation inscrite et
contenue dans le contrat principal, par laquelle chacune des parties s’engage, lors
de la naissance d’un conflit, à mettre en œuvre un processus de médiation afin de
négocier, sous l’égide d’un médiateur, les termes d’une solution amiable à leur
conflit44.
Par application de l’article 327-62 de CPC, la clause de médiation doit être
stipulée dans le contrat principal ou dans un document auquel celle-ci se réfère ;
de désigner un médiateur ou fixer les modalités de sa désignation, ou en
s’adressant à un centre de médiation ou à une institution pour désigner un
médiateur.

Outre les conditions de validité prévues par le dahir des obligations et du contrat 45
à savoir :
- La capacité pour s’obliger.
- La déclaration valable de volonté portant sur les éléments essentiels de
l’obligation.
- Un objet certain pouvant former objet d’obligation.
- Une cause licite de s’obliger.
43
L’article 327-57 du CPC
44
http://ww.arpio.ma
45
L’article 2 du D.O.C marocain

37
Il existe la condition de l’établissement par écrit prévue par le code de procédure
civile sous les trois formes suivantes soit :
- Par acte authentique
- Sous-seing privé
- Par procès-verbal
Il faut signaler que, conformément aux dispositions de art. 327-67 al. 1 du CPC
La médiation conventionnelle peut être organisée :
- Soit par les parties elles-mêmes (médiation ad hoc)
- Soit par un centre de médiation (médiation institutionnel)

Pour les obligations des médiateurs : Contrairement aux dispositions relatives


aux arbitres, le législateur marocain n’a pas édicté, en détail, de dispositions
concernant les conditions requises dans la médiation.
 Le médiateur choisi est tenu à l’obligation du secret professionnel à l’égard
des tiers sous peine de sanctions au code pénal
 Le médiateur ou le centre de médiation doit s’assurer que la politique
relative à la confidentialité est communiquée aux parties et aux tiers appelés
à intervenir dans le processus de médiation.
 Il est fortement conseillé de faire signer par les parties un engagement de
confidentialité.
 Ces qualités premières : compétence, impartialité, neutralité, indépendance,
respect de l’Ordre Public, équité pendant les entretiens, autonomie,
confidentialité.
 Il n’est ni un arbitre ni juriste.
 L’autre obligation qui découle de la loi est la non possibilité du médiateur de
renoncer à sa mission sauf accord des parties46.
Concernant les garanties légales de la médiation le code de procédure civile 47,
encourage le recours à la médiation et permet une confidentialité légale et la non
évocation des informations et constatations du médiateur devant le juge saisi du
litige, sans l’accord des parties. Le législateur ajoute dans le même article que les
déclarations recueillies ne peuvent être utilisées dans une autre instance en cas
d’échec de la procédure de médiation. La médiation n’est donc pas soumise à la
publicité du procès judiciaire ce qui garantit sa confidentialité légale.

46
Article 327-67 du C.P.C
47
Article 327-66 du C.P.C

38
II -Le processus de la médiation :

Après avoir dégagé la notion de la médiation et ces règles d’organisation, il


importe de s’interroger sur sa procédure ; donc comment se déroule une
médiation conventionnelle ?

A - Convocation des parties :

En application de l’article 327-67 al. 2 du CPC le médiateur qui accepte la mission


qui lui est confiée, avise les parties par voies légales (lettre recommandée avec
accusé de réception ou par l’intermédiaire d’un huissier de justice) ;
Lors du premier entretien d’information, le médiateur remet le protocole de
médiation et informe les parties des règles de jeu suivantes :

 Volonté
 Bonne foi
 Respect
 Confidentialité
 Honoraires et frais
 Suspension des procédures judiciaires
 Collecte d’informations
Une fois le protocole de médiation signé par les 2 Parties du litige, le médiateur en
sa qualité de tiers neutre, veille à créer un climat de confiance pour rendre possible
les négociations précise la méthodologie à suivre, collecte les renseignements,
points d’accord et de désaccord.

B- Négociations et examen des options possibles :

Avec le médiateur les parties cherchent les solutions possibles aux différends qui
les opposent, et avec l’accord des parties, le médiateur peut aussi effectuer ou
faire effectuer toute expertise de nature à éclairer le différend 48. Il peut aussi, avec
l’accord des parties, effectuer ou faire effectuer toute. (Expertise de nature à
éclairer le différend).

C- Les résultats de la médiation « une transaction » :


48
Art 327-68 al. 3 du C.P.C

39
A l’issue de la procédure, si les parties arrivent à un accord, elles concluent une
convention de médiation qui met un terme définitif à leur litige.
Si le processus de médiation aboutit à un accord, il s’agira –et c’est la
particularité du droit marocain – d’une transaction ; la transaction est un contrat
qui est régie par les articles 1098 et suivants du Dahir formant code des obligations
et contrats, et qui a pour particularité de terminer ou prévenir une contestation
par des concessions réciproques.
A noter également que La durée de la mission de médiation est initialement fixée
par les parties sans qu'elle puisse excéder un délai de trois mois à compter de la
date à laquelle le médiateur a accepté sa mission. Les parties peuvent toutefois
prolonger ce délai par un accord conclu dans les mêmes formes que celles
retenues pour la convention de médiation (article (327-65).

D- La rédaction du document de transaction :

Après avoir vérifié les implications juridiques, fiscales, financières, personnelles


des décisions des parties, conformément à l’article 327-68 al. 4 du CPC, le
médiateur leur propose un projet de transaction ou une convention.
Le projet de transaction est l’étape finale de toute médiation réussie. Le document
de transaction doit contenir :
- Les faits du litige
- Les modalités de son règlement
- Les conclusions du médiateur
- Les concessions de la part de chacune des parties.

E- Les termes d’accord entre les parties :

Le document de transaction doit être signé par le médiateur et les parties


conformément à l’article 327-68 al. 6. La transaction à laquelle parviennent les
parties est soumise, pour sa validité et ses effets, aux dispositions du code des
obligations et des contrats49.
49
http://www.droitetentreprise.com/la-mediation-dans-le-monde-des-affaires-au-maroc

40
F- La légalité de l’acte de transaction :

La transaction dans le cadre de la médiation a également une autre spécificité,


celle d’être opposable aux parties et de posséder la force de la chose jugée,
obligeant ainsi les parties à mettre en œuvre la solution négociée.
Même si la démarche de la médiation est volontariste et de nature consensuelle,
l’accord de transaction écrit qui en marque l’aboutissement est opposable aux
parties et la force de la chose jugée. Les parties peuvent l’exécuter volontairement.
En cas de refus d’exécuter la solution volontairement, le législateur a prévu (art.
327-69 al. 2 du CPC) que la transaction peut être assortie de la mention exécutoire
par le président du tribunal territorialement compétent. Contrairement à la
transaction conclue dans le cadre général, la médiation peut donner la mention
d’exequatur, ce qui lui confère une valeur juridique plus forte.

G- Le non aboutissement de la médiation :

En cas de non aboutissement à un accord, le médiateur délivre aux parties le


document de non transaction portant sa signature. Dans la médiation, les parties
ne signent la transaction que si elles sont satisfaites de la solution ainsi élaborée.
En cas de non aboutissement à une transaction, le médiateur délivre aux parties le
document de non transaction portant sa signature. Dans ce cas, les parties peuvent
recourir à l’arbitrage ou aux juridictions étatiques et libère la voie judiciaire, car la
participation à la médiation n’est en aucun cas une atteinte au droit d’accès en
justice, ce qui est considéré comme un autre avantage de la médiation
conventionnelle.

SYNTHESE

41
La loi n° 08-05, constitue un apport majeur en ce qu’elle offre une marge
importante aux parties qui peuvent adapter librement les dispositions du code à
leur litige, tout en leur offrant un cadre de base aux situations qu’elles n’auraient
pas prévues.

Elle veille, en outre, à éviter les cas où une procédure pourrait être
simultanément présentée devant une juridiction et un tribunal d’arbitrage (ou un
médiateur) et crée une liste d’arbitres auprès de chaque cour d’appel.

L’ensemble du nouveau dispositif offre un préalable nécessaire à la poursuite des


réformes concernant la résolution des litiges au Maroc.

Il devrait pouvoir insuffler une vigueur nouvelle aux procédures alternatives de


règlement des différends.

Ce renouveau ne pourra cependant se concrétiser qu’à travers le parachèvement


de la réforme qui devra notamment s’appuyer sur la constitution d’organes
d’arbitrage crédibles au plan national et la formation d’arbitres et de médiateurs.

Conclusion :

En guise de conclusion, le contentieux dans les contrats d’affaires comme on a vu


n’est pas une fatalité. Si, ces litiges peuvent conduire au procès, il existe
cependant différentes solutions pour éviter d’en arriver à cette issue coûteuse,
mangeuse d’énergie et préjudiciable en termes d’image, voire mortelle dans les
pires cas.

Si on ne peut pas toujours éviter les conflits, il est possible de privilégier une


résolution extrajudiciaire.

42
Plusieurs alternatives sont alors possibles, telle que la simple négociation entre les
différentes parties, ou bien encore la conciliation ou la médiation qui consiste à
faire intervenir une tierce personne pour aider à trouver un terrain d’entente.

Le conciliateur ou médiateur est un tiers impartial, indépendant et ayant en


général été formé aux techniques de la médiation.  Il participe à travers
l’organisation d’échanges entre les personnes à améliorer leur relation ou à
gérer un différend qui les oppose. Il est tenu au secret professionnel.

Ces pistes sont des outils supplémentaires de résolution des conflits alors qu’en les
privilégiant on ne renonce pas à agir ensuite en justice. En pratique, des tentatives
de résolutions peuvent être mises en œuvre avant ou même durant le processus
judiciaire.

Il convient de noter que la médiation suspend la prescription et préserve la


confidentialité.

Au-delà de ces avantages la résolution alternative des conflits présente un autre


atout de taille : elle permet de préserver les relations commerciales avec l’autre
partie. En effet l’esprit de la médiation est très différent d’un jugement car il n’y a
ni ne gagnant ni ne perdant mais deux parties qui dénouent ensemble une
situation et trouvent un accord.

Ce processus alternatif tend indispensablement à permettre à des parties en


conflits de rechercher et d'accepter amiablement une solution pour cesser le
conflit sera considéré comme alternatif, considérant qu'une décision judiciaire
imposerait une décision. De même, dans une relation contentieuse avec une
administration, la pratique de la négociation ou de l'intervention d'un tiers évitant
le recours à une procédure sera considérée comme alternative.
Finalement, le développement de ces modes alternatifs aura pour effet positif de
désengorger les tribunaux et de permettre ainsi une meilleure administration de la
justice. De par sa rapidité et son mode conciliatoire, elle permettait de garder les
meilleures relations possibles avec les partenaires commerciaux et de rester
concentré sur les opportunités de croissance.

43
Sommaire :

Introduction : 3

La première partie : Le fondement de la responsabilité contractuelle 6

Chapitre 1 : Les conditions de la responsabilité contractuelle : 6

Section 1 : La faute fait générateur de la responsabilité : 7

44
I-L’inexécution et la mauvaise exécution d’une obligation  : 8
II - Selon la nature d’obligation : 9

Section 2 : L’existence d’un préjudice :


10
I- Les caractères du dommage : 11
II- La diversité des dommages : 13

Section 3 : Lien de causalité :


15

I -La preuve du lien de causalité : 16


II -La pluralité de causes : 16

Chapitre II : l’absence de causes d’exonération du débiteur : 17

Section 1 : Cas de non responsabilité prévue par la loi et la jurisprudence : 17


I- Force majeure et cas fortuit : 17
II - Le fait du créancier : 18
III -Le fait des tiers : 19

Section 2 : les dispositions contractuelles relatives à la responsabilité du débiteur : 19


I - Lesclausesdenon responsabilité : 20
II -Les clauses limitatives de responsabilité : 21
III - Les clauses pénales : 22

La deuxième partie : Les modes de règlement des conflits dans les contrats
d’affaires : 23

Chapitre 1 : Les modes judiciaires :


24

Section 1 : La preuve et la prescription : 25


I – La preuve : 25

II – La prescription : 26

Section 2 : Le tribunal compétent en matière des contrats d’affaires : 27

I- Une juridiction spéciale : 27

45
II - La réparation contractuelle : 29

Chapitre II : Les modes extrajudiciaires de règlement des litiges : 30

Section 1 : L’arbitrage :
31
I- le recours à l’arbitrage : 31
II- Organisation et procédures : 33
Section 2 : La médiation : 36
I- Les règles d’organisation de la médiation : 37
II -Le processus de la médiation : 39

Conclusion : 43

Références :

Bibliographie :

46
-- François Xavier Testut, contrats d’affaires, éd : 2010-2011, Dalloz.
-- Alfred Jauffret, droit commercial Dalloz, paris 1980.
-- J. PENNEAU, Faute et erreur en matière de responsabilité médicale,
Paris, L.G.D.J, 1973.
-- Lambert-Faivre (Y.), Le Droit du dommage corporel : systèmes
d'indemnisation, 3e éd, Paris, Dalloz, 1996.

-- Abu Samra (M. T.), l'évaluation judiciaire des dommages-intérêts en


matière contractuelle en droit anglais et en droit français, thèse Paris I,
1978.

-- Traité théorique et pratique de la responsabilité civile, délictuelle et


contractuelle, Préface par HENRI CAPITANT, TOME II, 6eme éd,
MONTCHERESTIEN, Paris,1932.

-- R.Perrot, in Dalloz, droit civil, v° Preuve, n°1299 ; J. Carbonier, n°92.

-- Traité théorique et pratique de la responsabilité civile délictuelle et


contractuelle, tome I, 6ème éd., Montchrestien, 1965, n°965 et s. P.
JOURDAIN, Les principes de la responsabilité civile, Dalloz,
coll.Connaissance du droit, 5ème éd., 2000.

Les textes législatifs :

-- Le dahir des obligations et des contrats marocain de 1913.


-- Textes juridiques sur l’organisation judiciaire et plus précisément en
1913.
-- la loi 31-08 édictant les mesures de protection du consommateur.
-- le code de procédure civile.
-- Le code civil français.

47
Webographie :

-- http://www.avocats-picovschi.com/responsabilite-contractuelle-la-
faute-dans-l-execution-du-contrat_article_623.html, 01/12/2017 10:30
-- https://www.legavox.fr/blog/docteur-karim-adyel/quelles-sont-
causes-exoneration-attenuation-13582.htm.
-- http://www.cours-de-droit.net/droit-des-contrats-reforme-du-droit-
des-obligations-a121602506.
-- https://www.legavox.fr/blog/maitre-joan-dray/validite-clauses-
limitatives-responsabilite-8006.htm.
-- https://www.memoireonline.com/12/08/1750/m_Notion-et-
regulation-de-labus-de-puissance-economique15.html.
-- Http : // www.droitetprocedure.com/fr /MPG5-424871_LA -
contractualisation-des-regles-de-procedure.html.
-- Http //www.oecd.org/global.
-- http://ww.arpio.ma.
-- http://www.droitetentreprise.com/la-mediation-dans-le-monde-des-
affaires-au-maroc.

48

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