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Une Image

« Je ne sais pas écrire » ce fut ta première réaction étonnée, tout de même
accompagnée par une lumière de curiosité dans ton regard… « comment te donner
tort ?» je t’avais répondu rapidement pour te voler un sourire… mais le
fonctionnement de ta tête, est juste Divin et Démon au même temps. Cette façon de
trouver LA chose, LA phrase, LE mot, j’en serais toujours surprise. Tu me charmes et
me fascines depuis la nuit des temps. Ton intelligence est très excitante. Même faire
les courses avec toi devient intéressant, marrent, alors, j’aimerais vraiment que tu
m’épaules.
« un livre, une histoire, un partage de savoir, écrit à 4 mains… à 2 âmes» j’avais
rebondit en un souffle. Je n’étais pas sûre de comment tu allais réagir, mais je savais
que ça vibrait chez moi depuis quelque temps, alors j’avais un peu de chance que ton
corps ressente la même chose. « et puis nous allons dessiner, nous allons… oui,
dessiner, quoi ou comment, j’en sais rien… mais ça c’est l’idée… ehm, c’est pour
accompagner. Ecoute, je ne connais pas vraiment les détails, mais je parie que tu as la
suite à l’intérieur de toi » j’insiste timidement. Mes phrases ne se suivent pas toujours
logiquement quand je parle contrairement à quand j’écris et tu fonctionnes
magnifiquement à l’inverse de moi.

Me voilà donc assise en tailleur sur une chaise inconfortable devant mon ordinateur.
Ma tasse de thé - désormais froid - à portée de main.
Tu es derrière moi mais ton corps est plutôt déplacé à ma droite. Tes mains reposent
fermement et légèrement sur mes épaules. Bien que je maitrise la dactylographie le
fleuve de paroles sortant de ta bouche est inarrêtable et me demande un effort de plus
en plus important pour te suivre.
Tu parles, tu vides, tu libères, tu guéris. Tu m’émues pour tes prises d’hauteur et pour
ta justesse. Tu te rends compte par toi-même de l’évolution de tes opinions, de tes
idées, de tes ouvertures d’esprit. Tu gagnes en confiance et tu commences à honorer
ton parcours sans le juger, même dans les moments les plus sombres. Parler t’aide à
exprimer tes sentiments. Ce n’est plus seulement ton âme qui souffle mais ton cœur
aussi a finalement trouvé une clé pour se délivrer. Ton vocabulaire émotionnel
s’enrichit de plus en plus. Je me sens privilégiée à assister à cette évolution.

Je nous revois défiler devant nos yeux. Nous avons ouvert et fermé plusieurs
chapitres ensemble. Nous avons traversé de périodes plus or moins long de silence.
Nous sommes mortes et nous sommes renait un nombre indéfinissable de fois pour
créer des nouvelles versions de nous-même et nous finissons toujours par nous
reconnaitre. Et maintenant nous avançons, main dans la main.

Je crois que tu termines enfin pour aujourd’hui, car je te ressens changer de position
avec une sorte de légèreté dans ton mouvement. Tu es à genoux à côté de moi, ton
visage à hauteur du mien. Je ne te regarde pas encore, je m’efforce de ne pas le faire,
car je sais que je vais perdre tous mes moyens… je prends le temps de terminer la
dernière phrase avant de tourner ma tête vers toi.
Chaque fois que je te vois si proche je ressens cette sensation mélangée, douce et
désagréable. Mon cœur se décroche et termine sa chute avec un gros « plouf » à
l’intérieur de mon estomac. Je suis sûre que tu peux l’entendre aussi si tu y prêtes
attention.
Je ne peux que t’offrir mon plus beau sourire et tu me réponds de même avec amour.
Ça y est, le temps s’est de nouveau arrêté pour nous.
Je plonge mes yeux dans l’azur des tiens.
J’y vois la mer et la montagne.
Je vois aussi notre Terre, comme si j’étais catapultée en orbite. Elle est superbe vue
de là-haut.
Je vois toutes les espèces de fleurs que je n’ai jamais vu de ma vie. Elles ont des
couleurs mélangées, qui me coupent le souffle.
Je vois aussi le Ciel et des magnifiques nuages qui le caressent.
Qu’est ce que tu vois, toi quand tu bascules à l’intérieur de mon Monde ?
Ces mots se forment juste devant mes lèvres mais je les re-avalent rapidement et je
les repose à double clé dans la grande « salle de questions en attente d’une prise de
courage », à coté de « est ce que tu as déjà fantasmée sur moi ? » et je respire à
nouveau l’air entre nous.
Cette fois c’est dedans l’Océan que je me retrouve. Je nage et je respire agilement au
milieu de plus grand requins et orques. C’est comme une sensation de déjà-vu, la
certitude d’avoir déjà partagé une vie similaire dans l’eau avec toi, à l’intérieur d’une
forme qui n’est ni humaine ni animale.
« l’instant présent… vis l’instant présent » tu me rappelles à l’ordre car j’ai tendance
à partir un peu trop vite en ce moment et tu t’en es rendue compte.
Tu n’as plus aucun vêtement sur toi et tu m’invites à faire de même pour qu’ensuite
je puisse m’allonger sur ce grand lit qui n’appartient ni à toi ni à moi… mais il est à
qui au juste ?
Mais c’est un autre type d’amour dont tu as besoin ce soir et je sais par avance ce que
tu vas faire. Tu t’allonges complétement sur moi. Tu abandonnes le poids de ton
corps tout entier sur le mien avec confiance. Nos pieds se tressent et se caressent
comme ils se retrouvent deux bons amis. Je t’entends soupirer avec plaisir. Après un
dernier regard ta tête prend sa juste place sur ma poitrine. Tu es vidée, alors tu te
nourris à travers les battements de mon cœur qui a accéléré son rythme au contact de
ta peau. Elle est chaude, elle est douce, elle se colle parfaitement à ton âme. Je sens
nos énergies se mélanger, je suis à l’instant resourcée et apaisée. Je prends la légère
couverture posée à coté de nous, pour l’étaler au mieux sur ton dos. Je passe mes
mains sur ton corps, pour que tu puisses te détendre davantage. Je connais par cœur
chaque centimètre de toi mais le plaisir que je ressens est aussi fort que la première
fois.
Mes mains montent au niveau de ta nuque et ensuite de tes cheveux. Je te caresse très
doucement jusqu’à que ta respiration se calme signe que tu es partie en voyage avec
Morphée.
Tes sens terrestres anesthésiés je chouchoute ces mots que je ne me permets pas
encore de te dire. Je t’appelle Amour. Je t’explique le bien que tu m’apportes dans ma
vie. Je te narre avec émotion de ce rêve que j’ai fait, il y a longtemps, où tu me
demandes de prononcer les vœux d’union sacré avec toi. Je te liste tous les endroits
que j’aimerais que l’on visite ensemble. Je te fais part de toutes les pièces du puzzle
de notre « histoire » que tu ignores encore. Je t’avoue les secrets de mon âme et puis
de la tienne.
Mais la fatigue me gagne aussi… peut-être allons-nous nous rencontrer de l’autre
côté.

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