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Contrats-types du CCI
pour les joint ventures
contractuelles
Genève 2004
ii
Les appellations employées dans la présente publication et la présentation des données qui y
figurent n’impliquent de la part du Centre du commerce international CNUCED/OMC aucune
prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones ou de leurs
autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites.
Coordination du projet au CCI : Jean-Sébastien Roure, Expert juridique associé et Jean-François Bourque,
Conseiller juridique principal.
Membres : Olten Abreu, Miguel Neto Advogados (Brésil) et Suter Attorneys at Law (Suisse), Koffi Denis
Akhandauh, Union économique et monétaire ouest africaine, UEMOA (Burkina Faso), Eva-Marie Andersson,
Association of European Development Finance Institutions, EDFI (Suède), Homayoon Arfazadeh, Python, Schifferle,
Peters et Ass. (Suisse), Ben Beaumont, Winway Chambers (Chine), James Bertram, Deacons (Chine), Anthony
Borgese, Société internationale de télécommunication aéronautique, SITA (Suisse), Klaus Brisch, Graf von Westphalen
(Allemagne), José Mario Bunag, Bunag Kapunan Migallos & Perez (Philippines), Geoffrey P. Burgess, Debevoise &
Plimpton (États-Unis d’Amérique), Trevor Carmichael, Chancery Chambers (Barbade), Carlos Carrera, DHL SA
(Suisse), Mohammed Chemloul, Cabinet conseils juridiques (Algérie), Nayla Comair-Obeid, Obeid Law Firm
(Liban), Seward Cooper, Banque africaine de développement, BAD (Côte d’Ivoire), Andrew Corlett, Cains Advocates
Limited (Îles Britanniques), Felipe Cuberos, Prieto & Carrizosa Abogados (Colombie), Irma Cué Sarquís, (Mexique),
Kofi Date-Bah, Secrétariat du Commonwealth (Royaume-Uni), Gaston Kenfack Douajni, Ministère de la justice,
Cameroun (Cameroun), Olivier Philippe Dunant, Ernst & Young Law Alliance (Suisse), Abdelwahab El Bahi, Centre
de conciliation et d’arbitrage de Tunisie, CCAT (Tunisie), Hani el Sharkawi, El Sharkawi International (Égypte),
Alexander Guy Facey, KSB Law (Royaume-Uni), Marc Frilet, Société d’avocats Frilet (France), Alon Galili, Efrati,
Galili & Co (Israël), Michael Greene, A & L Goodbody (Irlande), Mame Adama Gueye, Gueye & Associés (Sénégal),
Charles B. Gustafson, Caterpillar SARL (Suisse), Tajeldin Idris Babekir, Ali Bin Nasser Al Naimi Law Office
(Qatar), Daniel Ivarsonn, Fédération internationale des ingénieurs-conseils, FIDIC (Suisse), Sami Kallel, Kallel &
Associés (Tunisie), Stephen Karangizi, Marché commun de l’Afrique orientale et australe, COMESA (Zambie),
Alexander Kemball, Nestlé Ltd (Suisse), Duncan Mwenda Kiara, Banque africaine de développement, BAD (Côte
d’Ivoire), Thomas Krummel, Meyer-Köring v Danwitz Privat (Allemagne), Jeong Han Lee, Bae, Kim & Lee
(République de Corée), Eduardo Magallón, Magallón & Piche (Mexique), Moussa K. Mitry, Louka & Mitry
(République arabe syrienne), Rodrigo Muzzi, Advocacia Muzzi (Brésil), Tamara Nanayakkara, Organisation mondiale
de la propriété intellectuelle, OMPI (Suisse), Michel Nussbaumer, Banque européenne pour la reconstruction et le
développement, BERD (Royaume-Uni), Ahmed Omer, Qatar Law Bureau (Qatar), Marc Oufi, Amhurst Brown
Colombotti (Royaume-Uni), Raino Paron, Raidla & Partners (Estonie), Georges Racine, McCarthy Tetrault
(Canada), Jan Ravelingien, Marx Van Ranst Vermeersch & Partners (Belgique), Ana Sihtar, Sihtar (Croatie), Duli
Chand Singhania, Singhania & Co (Inde), Steven Stern, Victoria University of Technology (Australie), Ioannis
Stribis, Organization of the Black Sea Economic Cooperation, BSEC (Turquie), Miguel Torres Blánquez, Bufete
Mullerat & Abogados Asociados (Espagne), Francis Walschot, Fédération multisectorielle de l’industrie technologique,
AGORIA (Belgique), Andrzej W. Wisniewski, Hunton & Williams : Kacymirow, Michalski and Mrowiec, Limited
Partnership (Pologne), Xenios Xenopoulos, Xenopoulos Law Firm (Chypre).
* Les membres suivant de Lalive & Partners ont contribué à la rédaction des contrats-types : Arthur E. Appleton
(White & Case, Genève), Christophe Léchaud, Philippe Gilliéron, Jonathan Curci-Staffler, Luigi Capucci.
vi
Ce projet a bénéficié du concours de Yana Kaplan et Emile Lavigne, stagiaires au CCI. La révision du texte
français a été assurée par M. Philippe Chappaz. La publication assistée par ordinateur a été réalisée par Isabel
Droste.
R. Badrinath, Directeur de la Division des services d’appui au commerce du CCI et Sabine Meitzel, Chef de la
Section des services d’appui aux entreprises du CCI ont apporté leur soutien à ce projet.
Le programme des aspects juridiques du commerce international du CCI est financé par le Gouvernement
français.
Table des matières
Avant-propos iii
Remerciements v
Introduction 1
PREMIÈRE PARTIE
CONTRAT-TYPE DU CCI POUR LES JOINT VENTURES CONTRACTUELLES
(trois parties ou plus) 7
Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (trois parties ou plus) 9
Liste récapitulative des options, espaces à remplir et délais 41
Documents à fournir avant ou lors de la signature du contrat de joint venture 45
Guide de l’utilisateur (commentaires article par article) 47
DEUXIÈME PARTIE
CONTRAT-TYPE DU CCI POUR LES JOINT VENTURES CONTRACTUELLES
(deux parties seulement) 69
Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (deux parties seulement) 71
Liste récapitulative des options, espaces à remplir et délais 97
Documents à fournir avant ou lors de la signature du contrat de joint venture 99
Guide de l’utilisateur (commentaires article par article) 101
Introduction
A. Historique
L’élaboration des Contrats-types du CCI pour les joint ventures contractuelles
(ainsi que celle de leurs dérivés, les Contrats-types du CCI pour les joint
ventures visant la création d’une société commune) a eu pour but de répondre à
une très forte demande émanant du monde des affaires, notamment des
entreprises de petite et moyenne taille, en faveur de contrats-types
internationaux à la fois sûrs, au contenu équilibré et applicables de manière
universelle.
Depuis le milieu des années 80, le CCI a pris part à une multitude de
programmes de promotion du commerce Sud-Sud qui encouragent les échanges
commerciaux à l’intérieur d’une même région, ou entre plusieurs d’entre-elles,
par exemple entre l’Asie et l’Afrique ou entre des entreprises situées en
Amérique latine. Bien que des milliers de contrats internationaux ont été
conclus entre acheteurs et vendeurs dans le cadre de ces programmes, les
participants soulignaient de manière récurrente la nécessité d’avoir un modèle
international pour les alliances stratégiques entre deux ou plusieurs sociétés.
Des études subséquentes menées par les juristes du CCI confirmèrent l’absence
de tout modèle universel relatif aux contrats de joint venture.
Considérations fiscales
L’une des raisons pour lesquelles une forme contractuelle de joint venture peut
être préférée à une joint venture visant la création d’une société commune
réside dans le souci d’éviter une double imposition des profits. De manière
schématique, la différence entre une joint venture contractuelle et une joint
venture visant la création d’une société commune en matière de double
imposition est la suivante : la société commune constitue une nouvelle entité
juridique qui doit être imposée de manière autonome, l’imposition prenant
pour base l’entité en tant que telle. Une joint venture visant la création d’une
société commune offre par conséquent les conditions pour une double
imposition : premièrement, sur les profits découlant de l’activité de la joint
venture, puis sur les dividendes versés aux parties à la joint venture1.
Concernant les joint ventures contractuelles, aucune nouvelle société n’est
créée. Les profits et pertes de la joint venture reviennent directement aux
parties, et ne sont imposés qu’une fois. En pratique, les choses sont
naturellement plus complexes et les parties sont encouragées à consulter un
conseiller fiscal avant de choisir la forme juridique de la joint venture et de
déterminer sa structure.
1 Il existe plus de 1 550 traités relatifs à la double imposition (entre deux États)
conclus à travers le monde. Leur objet vise à réduire le risque de double imposition
et les conséquences négatives pour l’investissement qui découlent de l’imposition
d’un même revenu dans deux États différents. Ces accords concernent les
impositions sous-jacentes, c’est-à-dire les impôts payés par les filiales sur leurs
profits.
4 Introduction
Caractère universel
Afin de préserver l’universalité des contrats-types, leurs dispositions ne
contiennent aucune référence à un système juridique particulier. Une solution
contraire aurait pu en effet s’avérer problématique pour au moins certaines
parties. Il a par conséquent été décidé de rédiger des contrats-types compatibles
avec les principaux systèmes juridiques susceptibles d’être appliquées dans le
cadre des relations commerciales internationales.
Options et délais
Les contrats-types prévoient un cadre juridique général pouvant s’appliquer à
une grande variété de situations. Lorsqu’ils sont utilisés dans le cadre d’un type
de coopération spécifique, un soin particulier doit être apporté afin que les
contrats reflètent correctement les intentions des parties. Avant d’adopter le
texte d’un contrat-type, les parties engagées dans les négociations sont invitées
à examiner ses dispositions et à vérifier que les solutions proposées
correspondent à leurs besoins spécifiques.
Dans cette optique, les contrats-types offrent un certain nombre d’options sous
plusieurs dispositions. Ces options ne couvrent pas toutes les alternatives
possibles, mais traitent des principales. D’autres solutions sont mentionnées
dans les commentaires des articles des contrats-types. Lorsqu’elles utilisent un
contrat-type dans le cadre de leurs négociations, les parties doivent toujours
garder à l’esprit qu’une option ne s’appliquera que si elle a été expressément
sélectionnée. Si l’option n’est pas sélectionnée, le texte du contrat sans l’option
s’applique.
Concernant les délais de forclusion et autres limites de temps, les rédacteurs des
contrats-types ont choisi la solution qui leur apparaissait comme étant la plus
appropriée; ils recommandent cependant aux parties de prendre en compte
Introduction 5
Assistance juridique
Bien que le plus grand soin ait été apporté dans la rédaction des contrats-types
afin de prendre en considération les différences existant entre les divers
systèmes juridiques, de sorte que les contrats-types puissent être utilisés dans
tous les pays, il est néanmoins recommandé aux parties de solliciter l’avis d’un
juriste lorsqu’elles ont recours à un contrat-type.
PREMIÈRE PARTIE
entre
Partie 1
[Préciser pour les personnes physiques : ……… {nom et prénom}, ……… {état
civil}, domicilié à/au ……… {adresse}, ……… {profession}, ……… {nationalité},
……… {éventuellement numéro de carte d’identité nationale ou de passeport}.]
[Préciser pour les personnes morales : ……… {raison sociale}, ……… {type de
société (par exemple société à responsabilité limitée), pays d’incorporation, numéro de
registre du commerce}, dont le siège social est à/au ……… {adresse}, représentée par
……… {nom, adresse, fonction}.]
et
Partie 2
et
Partie 3
etc.…
10 Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (trois parties ou plus)
Préambule
Partie 1 : exerce des activités dans [spécifier le domaine d’activité];
Partie 3 : ….
Dans cet esprit, les parties conviennent dès lors de ce qui suit :
a) développer [préciser];
b) exploiter [préciser];
c) rechercher [préciser];
d) produire [préciser];
e) distribuer [préciser].
a) [préciser]
b) [préciser]
c) [préciser]
{Option : les parties à la joint venture s’engagent à faire les apports suivants, en
espèces, bien-fonds, effets mobiliers – y compris les machines et outils –, droits de
propriété intellectuelle, industrie et services ou tout autre type d’apport en nature
(l’“ensemble des apports”) :
Partie Apports
a) [préciser]
b) [préciser]
c) [préciser]
Les apports des parties sont réputés être de valeurs équivalentes, de sorte que les
parties ont des parts égales dans l’ensemble des apports.}
{Option : un nouvel apport en espèces ou sous toute autre forme peut être requis
s’il est décidé à l’unanimité par l’Assemblée des parties, conformément à
l’article 7.7 ci-après.}
{Option 1 : une partie qui n’a pas l’intention de faire un apport supplémentaire
décidé par le Comité exécutif, ou qui n’en a pas la capacité, peut se retirer de la joint
venture conformément à l’article 18.}
Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (trois parties ou plus) 13
4.2 Si l’usage par la joint venture de tout ou partie d’un apport est restreint
ou rendu impossible en raison de défauts, de prétentions de tiers ou de toute
autre faute de la partie qui a fait l’apport en question, celle-ci sera tenue de
remplacer son apport et de fournir à la joint venture d’autres apports qui
répondent, le mieux possible, aux besoins de la joint venture que l’apport
initialement convenu devait satisfaire. L’absence de remplacement sera
considérée comme une inexécution d’obligations au sens de l’article 13.2.
L’apport de remplacement sera traité comme un apport, soumis aux mêmes
assurances et garanties que l’apport remplacé.
a) Partie 1 … [préciser].
b) Partie 2 … [préciser].
c) Partie 3 … [préciser].
[Liste à compléter selon les besoins.]
5.3 Chaque partie fera preuve de toute la diligence requise dans l’exécution
de ces tâches techniques ou commerciales.
7.3 L’Assemblée des parties peut être convoquée par toute partie, avec un
préavis de deux semaines au moins avant la date prévue pour la réunion. Le
préavis devra indiquer l’ordre du jour de la réunion, en précisant les points sur
lesquels l’Assemblée aura à se prononcer. Chaque partie peut ajouter d’autres
points à l’ordre du jour, sous réserve de notification aux autres parties.
Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (trois parties ou plus) 15
7.4 L’Assemblée des parties ne peut prendre des décisions que si toutes les
parties sont présentes ou représentées, sauf disposition contraire dans le présent
contrat.
Les parties sont autorisées à participer aux Assemblées des parties par moyens
électroniques, y compris les conférences téléphoniques et les vidéoconférences,
à la condition que toutes mesures aient été prises afin d’assurer en permanence
la communication entre toutes les parties pendant toute la durée de
l’Assemblée.
7.5 Lors des décisions, les Droits de vote sont proportionnels à la part de
chaque partie dans l’ensemble des apports.
7.6 Chaque partie peut se faire représenter par une autre partie ou un tiers
justifiant de ses pouvoirs par une procuration écrite (le courrier électronique
étant admis).
7.8 Toutes les autres décisions nécessitent la majorité absolue de tous les
droits de vote.
{Option 1 : majorité calculée par référence aux droits de vote des seules parties
présentes ou représentées.}
7.9 Un procès-verbal est établi lors de chaque Assemblée des parties. Il devra
faire état de toutes les décisions prises et devra être envoyé aux parties dans un
délai de deux semaines suivant l’Assemblée à laquelle il se réfère.
c) La comptabilité;
8.5 L’Assemblée des parties fixe le cas échéant la rémunération des personnes
chargées de la gestion de la joint venture.
8.6 Le Comité exécutif se réunit aussi souvent que les affaires de la joint
venture l’exigent ou à la demande de l’une des parties ou de l’un de ses
membres.
8.7 Le Comité exécutif ne peut prendre des décisions que si tous ses membres
sont présents ou représentés.
Si tous les membres du Comité exécutif y consentent, les décisions peuvent être
valablement prises par échange de correspondance (y compris par télécopieur)
ou par courrier électronique.
8.8 Les décisions du Comité exécutif sont prises à la majorité des voix de tous
ses membres, y compris les voix de ceux qui ne sont pas présents.
8.9 Le président du Comité exécutif est élu par les membres du Comité
exécutif {option : est élu par [préciser les parties]}. Sauf clause contraire du présent
contrat, le président du Comité exécutif n’a pas de second vote ou de voix
prépondérante {option : a un second vote ou une voix prépondérante}.
8.10 Les réunions du Comité exécutif font l’objet d’un procès-verbal qui doit
exposer les décisions prises.
Article 9 Comptes
9.1 Les comptes de la joint venture sont tenus en conformité avec les lois et
règlements en vigueur au lieu du siège principal de son activité. Les livres de
compte et les registres doivent être conservés en ce lieu de telle sorte qu’ils
puissent être accessibles à toutes les parties.
9.3 Au plus tard trois mois suivant la fin de chaque exercice annuel, la joint
venture doit préparer les comptes annuels, notamment le bilan de l’exercice
annuel écoulé de la joint venture ainsi que le compte de pertes et profits afférent
à l’exercice annuel écoulé.
10.2 L’organe de contrôle est élu par l’Assemblée des parties pour un exercice
annuel. Son mandat peut être renouvelé d’année en année.
Article 11 Représentation
11.1 Dans ses rapports avec les tiers, la joint venture est représentée par tout
membre du Comité exécutif.
11.3 Les parties ne sont pas liées à l’égard des tiers par les actes des membres
du Comité exécutif qui excéderaient leurs pouvoirs de représentation ni par les
actes de personnes autres que les membres du Comité exécutif, à moins que les
parties aient expressément ratifié ces actes accomplis pour la joint venture ou
qu’elles aient créé ou entretenu auprès des tiers en question l’apparence de
pouvoirs de représentation. La partie ou l’intervenant qui a agi sans pouvoirs ou
18 Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (trois parties ou plus)
a qui a dépassé ses pouvoirs de représentation est seule tenue à l’égard des tiers
de l’exécution de l’obligation contractée et répond seule de l’intégralité du
préjudice causé à la joint venture, ses membres et/ou à tout tiers.
Article 12 Responsabilité
12.1 Sauf disposition impérative contraire du droit applicable à la joint
venture, les parties sont conjointement et solidairement responsables à l’égard
de tout tiers de toute dette, obligation ou responsabilité de la joint venture.
12.2 Dans leurs rapports internes et sauf clause contraire du présent contrat,
chacune des parties supporte les dettes, obligations ou responsabilités de la
joint venture proportionnellement à sa part dans l’ensemble des apports, telle
qu’elle est définie à l’article 3.1.
12.3 La partie qui est recherchée pour une dette, obligation ou responsabilité
de la joint venture doit en avertir les autres parties et le Comité exécutif et doit
agir conformément aux directives de ce dernier. Les autres parties doivent
l’indemniser immédiatement, proportionnellement à leurs parts respectives
dans l’ensemble des apports, de toute perte ou dépense qu’elle a dû supporter
pour le compte de la joint venture.
12.5 Chaque partie est seule tenue de tout éventuel impôt ou taxe dû en raison
de son droit à une part des bénéfices de la joint venture. Rien dans le présent
article ne déroge ni ne modifie ce principe.
{Option (à ajouter le cas échéant) : lorsqu’une partie est requise par une
autorité fiscale de payer un impôt ou une taxe afférent à la part d’un autre membre
dans les bénéfices de la joint venture, ce dernier est tenu de l’indemniser
immédiatement.}
13.2 Dans tous les cas, la partie qui n’exécute pas correctement tout ou partie
de ses obligations selon le présent contrat répond à l’égard des autres parties du
dommage que son manquement leur cause.
{Option : toutes les parties participent à parts égales aux bénéfices et aux pertes de
la joint venture. Si cette option est retenue, il conviendra de revoir et, le cas échéant,
d’adapter toutes les références faites à la notion de “part dans l’ensemble des
apports” dans ce contrat-type.}
14.3 La dette de participation aux pertes de la joint venture doit être acquittée
conformément aux principes qui régissent les apports supplémentaires
(article 3.2), étant précisé que, à tout moment, le Comité exécutif peut faire appel
à des apports supplémentaires pour couvrir les pertes subies par la joint venture.
15.3 Une partie peut également demander à avoir accès aux documents
comptables et aux pièces et registres de la joint venture, ainsi qu’aux documents
juridiques dont résultent des droits et obligations pour la joint venture. Le
Comité exécutif peut réglementer l’accès à ces documents afin d’éviter des
perturbations dans la conduite des affaires de la joint venture.
16.2 L’apport initial de la nouvelle partie, sa valeur et la part qui lui est
attribuée dans l’ensemble des apports seront déterminés dans l’accord réglant
son admission. L’article 3.1 s’applique à l’apport initial. Une fois admise, la
nouvelle partie a les mêmes obligations que les autres parties en ce qui concerne
les apports supplémentaires.
16.3 Sauf clause contraire de l’accord sur son admission, la nouvelle partie
acquiert tous les droits et obligations qui sont attachés à la qualité de partie à la
joint venture.
17.5 La décision d’exclusion ne peut pas faire l’objet d’une révision selon la
procédure prévue à l’article 32. Cela étant, si, à l’occasion d’une telle procédure,
l’exclusion est jugée illicite, la partie exclue peut demander à être indemnisée de
la perte de gain et/ou de tout autre dommage qu’elle a subi du fait de son
exclusion illicite.
{Option : la décision d’exclusion peut faire l’objet d’une révision selon l’article 32.
Si le tribunal arbitral estime que l’exclusion était illicite, il peut décider que la
partie exclue soit réintégrée au sein de la joint venture et traitée comme si elle n’en
avait jamais été exclue.}
17.6 La faillite d’une partie, de même que toute autre décision d’un tribunal
ou autre autorité publique qui restreindrait sa capacité à exercer pleinement ses
droits et obligations dans la joint venture, entraînera l’exclusion automatique
de cette partie, sans qu’une décision d’exclusion soit nécessaire. L’exclusion
devra toutefois être constatée par le Comité exécutif. L’exclusion prendra effet
le jour précédant celui de la faillite ou de l’acte entraînant la restriction.
{Option : supprimer cette clause ainsi que toute référence à cette clause dans
l’article 17.1.}
17.7 En cas d’exclusion d’une partie, la joint venture continue avec les autres
parties suivant les modalités définies par l’Assemblée des parties.
18.2 Dans les 30 (trente) jours qui suivent cette notification écrite, le Comité
exécutif ou la majorité des parties restant dans la joint venture peut s’opposer
au retrait, auquel cas une Assemblée des parties est convoquée, lors de laquelle
le retrait est débattu.
18.4 Sauf accord contraire des parties, le retrait prend effet à la date indiquée
dans la notification de retrait émise par la partie sortante ou, en cas de report du
retrait, au terme de la période de report. À compter de la prise d’effet du retrait,
la partie sortante cesse d’être partie à la joint venture au sens du présent contrat.
18.5 En cas de retrait d’une partie, la joint venture continue avec les autres
parties suivant les modalités définies par l’Assemblée des parties.
{Option : évaluation des actifs nets de la joint venture à leur valeur comptable.}
19.3 Le montant dû à la partie sortante doit lui être versé dans les six mois à
compter de la date de sortie, plus les intérêts au taux spécifié à l’article 13.3 à
compter de cette même date de sortie. Si un tel versement venait à mettre en
péril les moyens financiers de la joint venture, il pourrait être suspendu pendant
un délai raisonnable (qui ne peut excéder deux ans), à la condition que des
acomptes soient versés à la partie qui quitte la joint venture à des intervalles
raisonnables fixés par le Comité exécutif et compatibles avec les ressources
financières de la joint venture.
19.4 Toute partie peut demander que les états financiers visés à l’article 19.1,
l’évaluation de la joint venture basée sur ces états financiers, ainsi que les
conditions de versement d’acomptes selon l’article 19.3 soient examinés et, si
nécessaire, rectifiés par l’expert indépendant conformément à l’article 32.8.
19.5 Le présent article 19 ne porte pas atteinte au droit des autres parties de
réclamer à la partie sortante des dommages-intérêts pour l’inexécution de ses
obligations.
20.2 Si, de l’avis du Comité exécutif, cet apport est nécessaire pour la
poursuite de l’activité de la Joint Venture, celle-ci pourra le conserver, à
condition d’en faire un usage qui ne sera pas plus intensif ou étendu que l’usage
qui en était fait jusqu’alors. Dans ce cas, l’apport pourra être conservé par la
joint venture pour une période limitée, correspondant au temps
raisonnablement nécessaire à son remplacement. Si l’apport est conservé par la
joint venture, la partie qui en a sollicité la restitution devra être pleinement
indemnisée pour l’usage prolongé qu’en fait la joint venture, soit par le
versement d’un montant forfaitaire, soit par le paiement d’acomptes.
21.2 La partie qui se retire de la joint venture ou qui en est exclue demeure
tenue, pendant une période de deux ans suivant la date de sortie, des dettes de
la joint venture nées alors qu’elle en était partie mais découvertes après sa sortie.
22.2 Le remplacement d’une partie doit être approuvé par toutes les autres
parties.
22.3 Si le remplacement est refusé, la partie qui l’a demandé peut se retirer de
la joint venture en vertu de l’article 18.
Sous réserve de tout accord contraire avec les héritiers entrant dans la joint
venture en remplacement de la partie décédée, ceux-ci devront dégager la joint
venture de toute responsabilité relative à des prétentions formulées par tout
ayant-droit de la partie décédée. Le cas échéant, ils devront indemniser la joint
venture.
24.2 Dans le cas d’un tel changement, les autres parties peuvent exclure la
partie concernée conformément à l’article 17.
{Option : voir s’il est opportun d’ajouter l’un ou les cas suivants :
f) Lorsque l’une des parties résilie le contrat de joint venture [préciser les
conditions le cas échéant];
g) Lorsque le tribunal arbitral décide de dissoudre la joint venture pour de
justes motifs.}
25.2 Lorsque la joint venture prend fin, elle doit être liquidée. En particulier,
les mesures suivantes doivent être prises par les parties :
25.4 Si la liquidation de la joint venture ne permet pas de couvrir les dettes, les
parties devront supporter tout éventuel découvert en proportion de leurs parts
dans l’ensemble des apports.
26.2 La demande de révision doit être adressée aux autres parties et au Comité
exécutif, en indiquant les motifs sur lesquels elle se fonde.
26.3 Suite à cette demande, les parties devront se consulter afin de réviser le
contrat de façon équitable, de sorte qu’aucune d’elles n’ait à supporter une
charge démesurée ou subir un préjudice excessif.
26.4 Si les parties ne s’entendent pas sur les termes de la révision, chacune
d’elles peut mettre en oeuvre les procédures prévues aux articles 32.2 et 32.3 et
l’arbitrage conformément aux articles 32.4 à 32.7. Le tribunal arbitral aura le
pouvoir de procéder à toute révision du présent contrat qu’il estimera juste et
équitable eu égard aux circonstances.
27.5 La partie qui n’exécute pas ses obligations du fait d’un tel empêchement
doit notifier aux autres parties et au Comité exécutif l’existence de
l’empêchement et les conséquences sur son aptitude à s’exécuter. Si la
notification n’est pas reçue par les autres parties dans un délai raisonnable à
partir du moment où la partie empêchée a eu ou aurait dû avoir connaissance de
l’empêchement, cette dernière est tenue à des dommages-intérêts pour le
préjudice résultant du défaut de réception.
26 Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (trois parties ou plus)
27.6 Dès qu’une notification au sens de l’article 27.5 est donnée, les parties
examineront ensemble, si nécessaire en Assemblée des parties, les conséquences
de l’empêchement sur les affaires de la joint venture. Toutes les parties
s’engagent à apporter la diligence et les efforts nécessaires pour surmonter les
empêchements qui pourraient résulter de l’inexécution d’une prestation
exonérée. L’exonération prévue par le présent article ne dispense pas la partie
dont l’une des prestations est exonérée d’assumer sa part des engagements
financiers qui pourraient être nécessaires afin de surmonter l’empêchement.
27.7 Les dispositions du présent article n’interdisent pas les parties d’exercer
leur droit de mettre fin au contrat, de suspendre l’exécution des obligations ou
d’exiger les intérêts d’une somme échue.
28.2 Les actifs incorporels ou les droits de propriété intellectuelle qui s’y
rapportent, qui ont été développés, créés ou acquis par une ou plusieurs parties
après la date du présent contrat dans le cadre des activités de la joint venture ou
en rapport avec son objet, deviennent la propriété conjointe de toutes les
parties. Ces droits devront être enregistrés conjointement au nom de toutes les
parties.
28.3 L’usage des droits visés à l’article 28.2 en dehors des activités de la joint
venture doit faire l’objet d’un accord conclu au nom de la joint venture et
approuvé par le Comité exécutif. Toute partie peut, à sa demande, bénéficier
d’un droit de priorité pour la conclusion de tels accords.
29.2 Dans la poursuite de leurs propres intérêts, de même que dans l’exercice
de leurs droits, les parties devront soutenir les intérêts et les activités de la joint
venture. En particulier, chaque partie s’engage à s’abstenir de tout
comportement, activité personnelle et/ou mesure qui entreraient en conflit ou
en concurrence avec les activités ou intérêts de la joint venture ou qui
pourraient de toute autre manière leur être préjudiciables.
Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (trois parties ou plus) 27
{Option (à ajouter en tant qu’article 29.3) : la partie qui se retire, qui est
remplacée ou qui est exclue de la joint venture est tenue à une obligation de
non-concurrence à l’égard de la joint venture durant une période de 2 [deux] ans à
compter de sa date de sortie.}
30.3 Les parties doivent s’abstenir d’utiliser les règles de quorum de présence
pour provoquer des blocages et elles doivent s’assurer que les membres du
Comité exécutif s’en abstiennent également. Toute violation de cette obligation
et les éventuelles sanctions qui sont rattachées peuvent être portées devant le
tribunal arbitral (article 32).
30.4 Lorsqu’une partie qui n’est pas elle-même à l’origine d’un blocage par
absence considère qu’un blocage empêche la joint venture de réaliser son objet,
elle peut, après en avoir avisé les autres parties, demander que la difficulté soit
soumise à la procédure prévue aux articles 32.2 et 32.3.
30.5 Si un blocage persiste pendant plus de deux mois après que l’avis prévu à
l’article 30.4 ait été donné aux autres parties, toute partie peut se retirer de la
joint venture conformément à l’article 18, sauf si elle est elle-même à l’origine
d’un blocage par absence.
{Option (remplacer les articles 30.3 à 30.5 par les clauses suivantes) : en
cas de blocage, la partie qui préside l’Assemblée des parties ou le président du
Comité exécutif aura, lors de la troisième Assemblée des parties ou réunion du
28 Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (trois parties ou plus)
[Note : si cette option est retenue, il conviendra d’inclure une règle relative à la
désignation et à la révocation d’une personne présidant l’Assemblée des parties et
d’un président du Comité exécutif : voir l’article 8.9.]
31.2 Les parties sont tenues de respecter le principe de bonne foi dans
l’exécution du présent contrat.
31.5 Les passages signalés dans le présent contrat comme “option” ne lient les
parties que s’ils ont été expressément sélectionnés.
32.6 La ou les parties qui introduit une requête d’arbitrage peut demander à
toute autre partie au présent contrat de participer, soit à ses côtés, soit aux côtés
du défendeur, à la mise en place du tribunal arbitral et à la procédure arbitrale.
Tout différend sur l’obligation d’une partie de participer à la procédure ou sur
sa qualité de demandeur ou de défendeur sera tranché provisoirement par la
personne ou l’institution qui, en l’absence d’un accord des parties, a
compétence pour nommer les arbitres. Il sera tranché définitivement par le
tribunal arbitral.
32.7 En statuant sur le différend, les arbitres devront tenir compte de la lettre
et de l’esprit du présent contrat, notamment pour concilier d’éventuelles
clauses contradictoires. En cas de contradiction entre le présent contrat et le
droit applicable, les arbitres statueront en amiable compositeurs et, dans la
mesure où l’ordre public le permet, donneront effet au présent contrat et aux
intentions et attentes raisonnables des parties.
32.8 Lorsqu’un litige entre les parties porte sur une question d’évaluation,
toute partie peut demander qu’un expert indépendant soit désigné selon la
procédure convenue entre les parties. À défaut d’accord entre elles sur la
désignation de l’expert ou sur les règles applicables à la procédure, le Règlement
d’expertise du Centre international d’expertise de la Chambre de commerce
internationale s’appliquera. L’évaluation par l’expert indépendant sera
définitive et liera les parties.
33.2 Les droits et obligations conférés aux parties par le présent contrat ne
peuvent être cédés sans le consentement écrit et préalable de toutes les parties
{Option : de la majorité des parties}.
1) [préciser];
2) [préciser];
3) [préciser].
Toute notification ou communication faite à une partie à l’adresse
ci-dessus est valable tant qu’une autre adresse n’a pas été communiquée
au Comité exécutif et aux autres parties.
33.5 Les notifications faites dans le cadre du présent contrat doivent être
délivrées par courrier recommandé ou par télécopie avec confirmation par
courrier. Elles peuvent également être faites par courrier électronique, à la
condition que l’expéditeur prenne les mesures propres à assurer la réception de
la notification.
33.6 Le présent contrat ne peut être modifié que par un avenant écrit et signé
par toutes les parties ou par une décision unanime de l’Assemblée des parties.
L’avenant ou la décision doivent être signés par toutes les parties, sur papier ou
par le biais d’une signature électronique.
et
AAA
BBB
CCC
et
AAA
BBB
CCC
[décrire les actifs incorporels et/ou droits de propriété intellectuelle (par exemple les
inventions, brevets, dessins et modèles industriels, marques de fabrique, logiciels,
droits d’auteur)].
2. La joint venture désire utiliser {option : acquérir} les droits dans le but de :
[décrire dans quel but les actifs incorporels/droits de propriété intellectuelle doivent
être utilisés/acquis].
{Option : au lieu d’octroyer une licence, la partie faisant l’apport peut céder les
actifs incorporels/droits de propriété intellectuelle à la joint venture tout en restant
copropriétaire de ceux-ci.
Dans ce cas, si les actifs incorporels peuvent être enregistrés, il revient à la joint
venture de procéder, à ses propres frais, aux formalités d’enregistrement en faveur
de ses parties.}
4. La partie faisant l’apport s’engage à faire le nécessaire pour que les droits
restent protégés dans les États où ils sont enregistrés {option : établir une liste
d’États}.
{Option : lorsque la partie faisant l’apport utilise les droits dans une proportion
plus grande que la joint venture, considérer un partage des frais différent.}
7. Les parties autres que la partie ayant fait l’apport s’abstiennent d’utiliser
à titre individuel les droits apportés en faveur de la joint venture.
et
AAA
BBB
CCC
1. La partie faisant l’apport, en tant que [indiquer la nature des droits (par
exemple propriétaire, concessionnaire, cessionnaire, etc.], a des connaissances et de
l’expérience dans [décrire le savoir-faire] (identifié comme “le savoir-faire”).
{Option : au lieu d’octroyer une licence, la partie faisant l’apport peut céder le
savoir-faire à la joint venture tout en restant copropriétaire de celui-ci.}
5. Les parties autres que la partie ayant fait l’apport s’abstiennent d’utiliser
à titre individuel le savoir-faire apporté en faveur de la joint venture.
et
AAA
BBB
CCC
et
AAA
BBB
CCC
XXX
La liste ci-dessous est destinée à fournir une aide lors de la rédaction du contrat
de joint venture contractuelle. Elle mentionne les articles contenant des
options, des délais et des espaces à remplir.
A. Les parties
1. Pour les personnes morales : documents prouvant l’existence juridique de
la partie et les pouvoirs de la personne qui la représente
q Certificat délivré par les autorités de l’État dans lequel la partie est
immatriculée, confirmant son existence et identifiant les personnes
habilitées à la représenter (conseil d’administration, etc.);
q Comptes annuels des parties et/ou de leurs groupes et, si possible, comptes
consolidés du groupe;
4. Solvabilité
q Garantie bancaire attestant de la disponibilité de capitaux.
46 Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (trois parties ou plus)
B. Apports
q Evaluation des apports effectués autrement qu’en numéraire confiée, au
choix des parties, à un expert ou à toute personne compétente (ces évaluations
peuvent également concerner les apports faisant l’objet des contrats annexes situés dans
les appendices du contrat-type).
q Contrats de distribution;
q Contrats de vente;
q Clauses de confidentialité;
GUIDE DE L’UTILISATEUR
Préambule
Le préambule énonce les bases de la coopération. Il contient des informations sur les
parties, leur domaine d’activité, leurs intérêts et attentes.
Le préambule, en général, ne crée pas d’obligations précises pour les parties. Il peut
néanmoins être invoqué afin d’interpréter les obligations contenues dans le contrat
de joint venture.
Ces termes sont définis d’une manière suffisamment large pour s’appliquer également
aux diverses options proposées aux parties dans le contrat-type. Par exemple, l’article 8
crée un Comité exécutif composé de plusieurs parties, mais laisse la possibilité de
confier la gestion de la joint venture à une partie unique. Lorsque cette dernière option
est choisie par les parties, la définition contractuelle de “Comité exécutif” est toujours
valide (il s’agit alors d’un “organe exécutif” composé d’une seule personne), sans qu’il
soit nécessaire d’utiliser le terme de “gérant” dans cette situation précise.
Lorsqu’un nom a été attribué à la joint venture par les parties et que celui-ci sera
utilisé dans le cadre de ses activités, il peut être mentionné dans cet article.
Il existe deux méthodes destinées à déterminer la part que chaque partie détient dans
la joint venture :
! Une seconde approche consiste à considérer que les apports des parties ont une
valeur équivalente et à conférer aux parties des parts égales dans la joint venture.
Cette approche, outre le fait d’être plus simple que la première, présente
l’avantage d’être mieux adaptée aux joint ventures pour lesquelles les apports en
espèces sont limités. Elle peut être source de tension au sein de la joint venture si
des changements interviennent dans la valeur des apports en nature durant le
développement de la joint venture.
La première approche est celle retenue dans ce contrat-type : celui-ci prévoit donc
une évaluation détaillée des apports respectifs des parties, leur valeur déterminant la
part de ces dernières dans la joint venture; la seconde approche a toutefois été prise
en considération et est proposée aux parties sous la forme d’une option.
Quelle que soit la méthode choisie afin de déterminer la part que chaque partie
détient dans la joint venture, l’importance d’un tel choix doit être soulignée en raison
de son incidence dans le fonctionnement de la joint venture. La part d’une partie
dans l’ensemble des apports de la joint venture détermine :
! La part dans les bénéfices et les pertes de la joint venture (article 14.1);
Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (trois parties ou plus) 49
3.1 Cette disposition, liée à la première approche, prévoit que les parties indiquent
la valeur de leurs apports respectifs dans la joint venture. La nature de certains
apports peut nécessiter la conclusion d’accords séparés. À cette fin, des modèles sont
proposés sous forme de “contrats annexes” et rattachés au texte de ce contrat-type.
L’option contenue dans cet article est relative à la seconde approche décrite ci-dessus.
3.2 à 3.4 Apports supplémentaires : l’article 3.2 dispose que le Comité exécutif
peut faire appel à des apports supplémentaires des parties en cas de besoin. Il existe
également d’autres approches pour assurer le financement supplémentaire de la
joint venture :
a) Après avoir procédé à une évaluation du marché, les parties peuvent établir
une “phase préliminaire” de leur projet pour laquelle seul un “apport initial”
est requis. À la fin de cette “phase préliminaire”, les parties procèdent à un
réexamen de la situation et décident de la nécessité d’investissements
supplémentaires. S’il est décidé que des apports supplémentaires sont
nécessaires, les parties qui ne peuvent pas ou ne souhaitent pas s’exécuter
peuvent quitter la joint venture ou voir leur participation réduite.
Il peut être judicieux de lier cet article à l’article 8.2, lequel énumère les activités
nécessaires à l’exploitation et au fonctionnement de la joint venture, dont le Comité
exécutif est responsable.
! Les décisions sont prises d’entente entre toutes les parties, les cas échéant par
échange de courrier;
7.3 L’article 7.3 est de première importance lorsqu’une décision peut être prise
lors de l’Assemblée des parties sans que toutes les parties ne soient présentes à
celle-ci. Cette disposition prévoit en effet la communication préalable aux parties de
l’ordre du jour de la prochaine réunion de cette Assemblée et prohibe la prise de
décisions relatives à des questions ne figurant pas sur cet ordre du jour.
D’autres mécanismes peuvent être envisagés. Par exemple, les parties peuvent
instaurer un système à deux niveaux dans lequel chaque partie dispose d’une voix et
les parties dont les apports dépassent un certain seuil (par exemple 10 %) ont le droit
de réclamer un vote proportionnel à la valeur des apports.
Le contrat peut également prévoir qu’une partie ne participera pas à un vote portant
sur des questions présentant un risque de conflit d’intérêt entre elle et la joint
venture. Une partie pourrait ainsi se voir dénier le droit de voter sur sa propre
exclusion (voir l’article 17.3).
7.7 Décisions majeures. On entend par unanimité, celle de toutes les parties à la
joint venture, et non seulement celle des parties présentes ou représentées au
52 Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (trois parties ou plus)
moment du vote. Cette précision est importante, notamment lorsque les parties ont
décidé d’adopter une des deux options proposées à l’article 7.4 (fixation d’un
quorum ou validité des décisions adoptées quel que soit le nombre de parties
présentes au moment du vote). Il peut être utile d’insérer dans le contrat de joint
venture une clause destinée à empêcher que des parties minoritaires n’abusent de
leur droit de vote pour bloquer des décisions devant être prises à l’unanimité.
Même lorsque l’adoption d’une décision n’est pas soumise à la règle de l’unanimité,
il peut être opportun de prévoir l’approbation de toute partie ayant contribué de
manière significative à d’importantes décisions liées à l’activité de la joint venture
(ces décisions, qui doivent être définies, peuvent concerner la participation d’une
partie à des acquisitions majeures, à d’importantes dépenses en capital, à des
emprunts effectués auprès de tiers au-delà d’une certaine limite, à la nomination de
gestionnaires-clés, à la conclusion d’alliances).
Dans tous les cas, la décision relative à la dissolution de la joint venture nécessite
l’accord unanime de toutes les parties.
Il existe une exception à la règle de l’unanimité, qui a trait aux “décisions impliquant
un changement d’objet de la joint venture ou une modification des droits et/ou
devoirs contractuels des parties”. L’article 3.2 autorise le Comité exécutif de la joint
venture (et non pas l’Assemblée des parties) à faire appel à des apports
supplémentaires. Les parties peuvent néanmoins neutraliser cette disposition et
requérir l’unanimité pour toutes les décisions concernant les apports
supplémentaires. Elles doivent dans ce cas retenir l’option proposée à l’article 3.2.
7.8 Autres décisions. La majorité est atteinte avec plus de 50 % des droits de vote.
La majorité qualifiée correspond à un nombre plus élevé de droits de vote (par
exemple 2/3, 75 %).
L’article 7.8 définit la majorité requise pour les “autres décisions”, c’est-à-dire toutes
les décisions autres que les décisions majeures de l’article 7.7 “impliquant un
changement de l’objet de la joint venture ou une modification des droits et/ou
devoirs contractuels des parties”. En requérant “la majorité absolue de tous les droits
de vote, y compris ceux des parties absentes ou non représentées”, l’article 7.8
établit une condition similaire à la fixation d’un quorum, aucune décision ne
pouvant être adoptée au sein de l’Assemblée sans que ne soient présentes ou
représentées les parties détenant la majorité des droits de vote.
Abstentions et votes nuls. Les questions relatives à l’abstention et au vote nul ne font
pas l’objet de dispositions spécifiques dans ce contrat-type. Les parties à une joint
venture peuvent néanmoins insérer dans le contrat une clause qui en régle les
conséquences sur les décisions prises au sein de l’Assemblée des parties ou du
Comité exécutif. Dans ce cas, les parties doivent établir si l’abstention et le vote nul
sont comptabilisés dans le décompte final des votes (selon les pays, une abstention
peut être considérée non pas comme un vote “pour” ou “contre”, mais comme un
refus de voter). S’il est décidé de comptabiliser les abstentions et les votes nuls, il
convient de déterminer leur impact sur le scrutin (correspondent-ils à un “pour” ou
“contre”, ou sont-ils considérés comme des votes “blancs”?).
Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (trois parties ou plus) 53
Les parties sont généralement représentées au sein du Comité exécutif par des
personnes physiques, ces dernières agissant au nom des parties.
8.3 Cet article s’articule avec l’article 8.1. Si la gestion de la joint venture est
confiée à l’une des parties, l’article 8.3 doit préciser si cette partie a le droit de
sous-déléguer en tout ou partie ses pouvoirs de gestion. De telles sous-délégations
devraient dans tous les cas être limitées à des domaines très précis, la partie
gestionnaire devant rester entièrement responsable de sa gestion vis-à-vis des autres
parties.
8.6 Dans le cas des grandes joint ventures, le Comité exécutif peut souhaiter
adopter un règlement afin d’organiser son propre fonctionnement. Le contrat de joint
venture peut soumettre un tel règlement à l’approbation de l’Assemblée des parties.
8.7 Cette disposition subordonne la validité des décisions prises par le Comité
exécutif à la présence ou la représentation de tous ses membres. Une telle condition
peut s’avérer exorbitante, notamment en raison des circonstances propres à chaque
joint venture et à l’éloignement du lieu de résidence des membres du Comité.
L’instauration d’un quorum et la communication aux parties de l’ordre du jour avant
les réunions peut permettre de concilier une certaine flexibilité avec la défense des
intérêts des parties, et en particulier éviter la prise de décisions à leur insu.
8.8 Il est présupposé que les décisions relatives à la gestion de la joint venture
seront adoptées par consensus, sans qu’il soit nécessaire de procéder à un vote
54 Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (trois parties ou plus)
Article 9 Comptes
La tenue de comptes justes constitue la base de toute gestion saine d’une entreprise.
Les règles comptables applicables dans l’État où la joint venture exerce son activité
principale devront être respectées. Le contrat-type posant les bases d’une
coopération internationale, il est recommandé d’appliquer des normes
internationales, telles les Normes comptables internationales (NCI), adoptées par
l’Organisme international de normalisation comptable, l’“International Accounting
Standard Board” établi à Londres, ou toutes autres règles ou pratiques acceptées
internationalement ou dans le secteur d’activité de la joint venture.
Article 11 Représentation
11.1 Le contrat-type concerne les joint ventures contractuelles dépourvues de
personnalité juridique. La notion de représentation de la joint venture désigne par
conséquent la représentation de tous ses membres dans leur ensemble (voir
l’article 1 du contrat-type sous l’intitulé “joint venture”).
L’article 11.1 dispose que tout membre du Comité exécutif est habilité à représenter
la joint venture. Toutefois, les parties peuvent décider de requérir l’aval de deux
membres du comité exécutif agissant conjointement afin d’engager la joint venture
(option 1). Une seconde alternative consiste à autoriser qu’une partie agissant seule
puisse engager la joint venture à hauteur d’une certaine somme, la signature
conjointe de deux membres du Comité exécutif étant nécessaire au-dessus de ce
seuil.
Le pouvoir d’engager la joint venture doit exister sous forme écrite et, sous réserve de
conformité avec les dispositions de la loi applicable à la joint venture, inclure les
dispositions des articles 11.2 à 11.4.
11.2 à 11.4 Les articles 11.2 à 11.4 réglementent certains aspects des relations
entre la joint venture et les tiers. Les effets de ces provisions dépendent
essentiellement du droit applicable aux rapports avec les tiers.
Article 12 Responsabilité
12.1 Cet article confirme la responsabilité conjointe et solidaire des parties à une
joint venture contractuelle pour les dettes contractées dans le cadre de ses activités.
Les parties désirant mettre en place un régime de responsabilité moins étendu
doivent modifier les termes de l’article 12 en conséquence. La validité des clauses
Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (trois parties ou plus) 55
limitant la responsabilité des parties à l’égard des tiers est non seulement soumise au
droit applicable à la joint venture et/ou au contrat de joint venture, mais également
au droit applicable aux relations avec les tiers.
12.2 à 12.4 Tandis que l’article 12.1 traite de la responsabilité des parties à l’égard
des tiers, les articles 12.2 à 12.4 visent à régler les conséquences de la responsabilité
conjointe et solidaire des parties entre elles.
Il est dans l’intérêt des parties de se protéger contre les conséquences découlant
d’actes accomplis à titre individuel par d’autres parties à la joint venture et engageant
la responsabilité conjointe et solidaire de toutes les parties. La souscription d’une
police d’assurance, la constitution d’une garantie bancaire ou le cautionnement
d’une société-mère constituent les moyens les plus couramment utilisés à cette fin.
12.5 Responsabilité en matière fiscale. Le droit de certains États peut assimiler une
joint venture contractuelle à une société en nom collectif, ou “partnership”. Les
parties à la joint venture sont dans ce cas considérées comme étant conjointement
responsables en matière fiscale. La formulation de l’article 12.5 et l’option proposée
règlent cette question en prévoyant que les parties ne sont tenues que par les impôts
et taxes dus en raison de leur droit à une part dans les bénéfices de la joint venture. Le
recours à un conseiller fiscal peut être utile afin de revoir la formulation et
l’applicabilité de cette disposition.
La procédure d’exclusion, qui fait l’objet de l’article 17, ne peut être mise en œuvre
que si la partie défaillante ne corrige pas le manquement à ses obligations dans le
délai imparti. La décision d’exclure définitivement une partie doit être précédée
d’une nouvelle notification.
13.2 Les parties ayant subi un préjudice du fait de l’inexécution par une partie de
ses obligations contractuelles ont droit à être indemnisées par cette dernière, et ce
même si l’inexécution a été immédiatement corrigée par la partie défaillante.
Dans tous les cas, le taux d’intérêt doit être déterminé en se basant sur les coûts
supportés par une partie du fait du retard de paiement.
56 Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (trois parties ou plus)
D’autres modes de partage sont également envisageables : une partie des profits peut
être partagée sur une base égalitaire et le restant distribué en fonction de critères
spécifiques. Il est en outre possible de prévoir, notamment dans le cadre des
opérations de financement, que certaines parties ou des tiers ne participent qu’aux
bénéfices sans avoir à supporter d’éventuelles pertes.
Les parties peuvent insérer dans le contrat de joint venture une clause prévoyant le
réinvestissement ou la thésaurisation d’une certaine partie des profits.
15.2 Cet article, dont le contenu est similaire à celui de l’article 7.9, réaffirme de
manière plus générale le droit qu’ont les parties d’obtenir une copie des
procès-verbaux de l’Assemblée des parties et du Comité exécutif.
16.4 Pour des raisons pratiques, le contrat-type prévoit que la participation d’une
nouvelle partie aux bénéfices et pertes de la joint venture ne prend effet qu’au
commencement de l’exercice annuel suivant. Cette règle peut être modifiée sous
réserve de quelques aménagements, notamment concernant la clôture des comptes
annuels et le partage des bénéfices et des pertes.
Si les parties ne souhaitent pas donner la possibilité d’exclure une partie, elles
doivent simplement rayer l’article 17.1 à 17.5. En revanche, le cas particulier des
exclusions motivées par la faillite d’une partie, tel que prévu à l’article 17.6, devrait
toujours faire l’objet d’une clause lors de la rédaction d’un contrat de joint venture.
Si, comme le prévoit le contrat-type (voir les articles 7.2 f) et 7.7), les décisions
relatives à l’exclusion d’une partie requièrent l’unanimité, la partie qui fait l’objet de
la procédure d’exclusion ne peut évidemment pas prendre part au vote la
concernant. Elle ne doit également pas être comptabilisée dans le calcul du quorum
lors de la réunion des parties.
17.6 La faillite d’une partie ou son incapacité à exercer pleinement ses droits et
obligations sont de nature à fortement perturber la gestion et le bon fonctionnement
de la joint venture. Puisqu’il est plus difficile d’exclure une partie déjà déclarée en
faillite, le contrat-type prévoit son exclusion automatique, effective le jour précédant
la déclaration de faillite ou tout acte restreignant sa capacité. Il convient de noter que
cette disposition peut ne pas être applicable dans tous les systèmes juridiques.
Lorsque des parties à la joint venture sont des personnes physiques, il est possible
d’inclure une disposition dans le contrat prévoyant une exclusion automatique en
cas d’incapacité ou de condamnation pénale.
Après le retrait d’une partie, la joint venture continue avec les autres parties, qui
peuvent néanmoins décider d’y mettre fin conformément à l’article 25.
19.1 L’article 19.1 pose les principes relatifs à l’évaluation de la valeur de la joint
venture. L’évaluation à la “juste valeur marchande” constitue une pratique reconnue
et qui obéit à des critères bien définis. Le type d’activité de la joint venture et le lieu
où celle-ci opère peuvent néanmoins rendre difficile la détermination du marché
devant servir de référence. Il revient donc aux parties de décider si la méthode
d’évaluation proposée par ce contrat-type est idoine.
Le départ d’une partie pouvant avoir un impact négatif sur la valeur de la joint
venture, il est normal que cette dépréciation soit prise en compte lors du calcul de la
part à laquelle une partie sortante a droit afin que celle-ci supporte une partie de la
baisse découlant de son départ. Ce principe est formulé dans la dernière phrase de
l’article 19.1.
19.3 La valeur de la part à laquelle peut prétendre la partie sortante étant calculée
au moment de son départ, celle-ci perd tout droit de participer aux bénéfices et
revenus futurs de la joint venture. Elle peut néanmoins toucher des intérêts sur sa part
entre le moment de sa sortie et le paiement effectif, lequel doit normalement
intervenir dans un délai de six mois. Si le paiement est de nature à mettre en péril les
moyens financiers de la joint venture, il peut être reporté. Il convient ici de concilier
les intérêts de la partie sortante avec ceux des parties restantes. Un paiement
échelonné peut, dans certains cas, être la solution la plus appropriée.
20.1 et 20.2 Ces articles tendent à concilier les intérêts de la partie sortante et des
parties restantes. Lorsqu’il existe un intérêt légitime à la rétrocession d’un apport non
pécuniaire, la partie sortante ne peut se voir opposer un refus que si l’apport en
question est nécessaire à la poursuite de l’activité de la joint venture.
Les différends relatifs à la restitution des apports faits autrement qu’en numéraire sont
soumis à un tribunal arbitral, à l’exception des questions d’évaluation qui peuvent
être soumises à un expert indépendant conformément à l’article 32.8.
60 Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (trois parties ou plus)
Dans certains États, la responsabilité des parties en matière de droit fiscal et de droit
du travail est une question d’ordre public, à laquelle il ne peut pas être dérogé dans
le contrat de joint venture.
Cette disposition du contrat-type, qui limite les droits des héritiers à devenir partie à
la joint venture, peut être contraire au droit des successions ou au droit des biens en
vigueur dans certains États, notamment ceux de tradition civiliste. C’est pourquoi
deux options sont proposées à l’article 23.1. La première vise à assouplir l’exigence
d’unanimité et requiert une décision d’admission prise à la majorité absolue ou
qualifiée. La seconde, plus conforme aux situations dans lesquelles la loi prévoit
l’intégration automatique des héritiers dans la joint venture, ne prévoit qu’un acte
d’enregistrement effectué par le Comité exécutif, lequel vise à confirmer la
continuation de la joint venture avec les héritiers consentants.
Lorsque l’identité de tous les héritiers n’est pas établie avec certitude, ou lorsque
seulement certains d’entre eux deviennent partie à la joint venture, les autres
ayants-droits pourraient avoir des prétentions à l’encontre de la joint venture.
Lorsque de telles demandes sont formulées, les héritiers entrant dans le joint venture
ont l’obligation d’indemniser celle-ci.
Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (trois parties ou plus) 61
Afin d’assurer une plus grande prévisibilité de leurs relations contractuelles, les
parties peuvent inclure dans le contrat de joint venture une définition précise de la
notion de changement de contrôle (à titre d’exemple, un changement de contrôle
peut être caractérisé lorsqu’un tiers acquiert, directement ou indirectement, plus de
50 % des droits de vote au sein de l’organe de contrôle d’une partie).
Dans certains cas, l’exclusion d’une partie ayant subi un changement de contrôle
peut ne pas être la meilleure solution pour l’intérêt de la joint venture. Il peut ainsi
être préférable de trouver un terrain d’entente avec les nouveaux dirigeants de la
partie concernée afin de continuer la collaboration dans le cadre de la joint venture.
Le contrat-type énonce trois cas justifiant la fin de la joint venture, y compris celui où
la réalisation de l’objet de la joint venture, tel que défini à l’article 2, devient
impossible (du fait par exemple de la non délivrance d’un permis nécessaire à son
activité ou de l’indisponibilité d’un produit essentiel à son fonctionnement). Il
fournit également une liste optionnelle et non exhaustive de cas supplémentaires
pouvant être inclus dans le contrat de joint venture.
Elle diffère néanmoins concernant les conséquences de la force majeure sur les
rapports entre les parties. Ainsi, le contrat type n’exempt pas seulement une partie de
l’exécution de ses obligations. Il oblige également les autres parties à faire tout ce qui
est en leur pouvoir afin de surmonter les obstacles causés aux activités de la joint
venture par l’inexécution en question.
27.1 La principale caractéristique d’un cas de force majeure est la survenance d’un
obstacle qui empêche une partie d’exécuter ses obligations. Sous certaines
conditions, une partie ne pouvant exécuter ses obligations du fait de cet obstacle
n’engage pas sa responsabilité contractuelle vis-à-vis des autres parties.
Il existe plusieurs techniques pour rédiger une clause de force majeure. Dans les
pays de common law, le contrat comporte généralement une liste de cas constitutifs
de force majeure. Dans les pays de tradition civiliste, la force majeure est décrite en
des termes plus généraux et abstraits. Compte tenu de la difficulté d’énumérer une
liste exhaustive des situations pouvant constituer des cas de force majeure, cette
dernière solution a été préférée dans le contrat type.
Il est nécessaire de préciser que la notion d’autorisation traitée dans cet article ne
concerne que les autorisations nécessaires à l’accomplissement par une partie de ses
propres obligations (les activités de la joint venture peuvent en effet également
nécessiter l’octroi d’autorisations ou de licences). Sauf disposition contractuelle
contraire, la non obtention d’une autorisation nécessaire à l’activité de la joint
venture ne peut pas être invoquée dans le cadre de la force majeure. Cette situation
constitue en effet une cause de fin de la joint venture conformément à
l’article 25.1 b).
27.6 et 27.7 On rencontre souvent en droit des contrats un principe selon lequel la
non exécution des obligations d’une partie du fait d’un cas de force majeure exonère
les autres parties de l’exécution de leurs propres obligations. Ce principe est
particulièrement adapté aux contrats synallagmatiques, dans lesquels toutes les
parties ont des obligations équivalentes. Le cas des contrats de joint venture est
quelque peu différent, puisque les obligations des parties concernent des apports
effectués pour la joint venture et des engagements pris en faveur de ses activités. Si
une des parties est dans l’impossibilité d’exécuter ses obligations, toutes les parties (y
compris celle qui n’exécute pas) peuvent avoir un intérêt dans la continuation de
l’activité de la joint venture plutôt que de reprendre leurs apports respectifs.
C’est pour cette raison que le contrat-type prévoit une concertation entre les parties
afin de décider du futur de la joint venture et d’une éventuelle réorientation de ses
activités conformément aux nouvelles circonstances. Bien qu’elle soit exonérée de
responsabilité en cas d’impossibilité d’exécution, la partie invoquant la force
majeure doit coopérer avec les autres parties et, si cela s’avère nécessaire, contribuer
à d’éventuels apports supplémentaires afin d’assurer la poursuite de l’activité de la
joint venture.
28.1 Les parties à la joint venture doivent être capables de clairement identifier les
apports et droits émanant des parties elles-mêmes, et ceux nés dans le cadre des
activités de la joint venture. Cette différenciation pouvant s’avérer difficile à réaliser
dans les faits, il est conseillé aux parties d’identifier avant ou au moment de la
signature du contrat de joint venture les contrats de licence conclus en faveur de la
joint venture (voir l’option de l’article 28.1).
28.2 et 28.3 Des actifs incorporels et des droits de propriété intellectuelle peuvent
être engendrés par les activités de la joint venture. Le contrat-type prévoit les
64 Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (trois parties ou plus)
Le contrat doit également prévoir que la joint venture (c’est-à-dire les parties agissant
collectivement) puisse protéger ses droits. Ceci concerne l’enregistrement des droits
et les procédures engagées afin de les faire respecter. Par exemple, la loi de certains
pays autorise une partie co-titulaire d’un droit de propriété intellectuelle à introduire
seule une requête pour violation de droits relatifs à des brevets, tandis que dans
d’autres pays, la requête doit être introduite par l’ensemble des parties titulaires de
ces droits.
Il est recommandé aux parties de considérer plus spécifiquement le sort des droits de
propriété intellectuelle détenus collectivement après la fin de la joint venture. À cet
effet, les deux clauses proposées ci-dessous peuvent être ajoutées au contrat en tant
qu’articles 28.4 et 28.5. Leurs dispositions prévoient que :
! Lorsqu’une partie se retire, est remplacée ou exclue de la joint venture, elle perd
tout droit d’utiliser les droits de propriété intellectuelle appartenant à la joint
venture; et
! Lorsque la joint venture prend fin, les parties sont au contraire libres d’utiliser ces
droits.
28.4 Lorsqu’une partie se retire, est remplacée ou exclue de la joint venture, elle
ne peut utiliser les droits de propriété intellectuelle détenus par la joint venture (sauf
disposition contraire convenue dans le cadre de l’article 20 ou entre les parties).
28.5 En cas de fin de la joint venture conformément à l’article 25, et sauf décision
contraire des parties, chaque partie à la joint venture a le droit d’utiliser
gratuitement et dans son propre intérêt les droits de propriété intellectuelle détenus
conjointement par toutes les parties conformément à l’article 28.2.
Lorsqu’il existe un risque de conflit d’intérêt entre les activités d’une partie prise
individuellement et ceux de la joint venture dans son ensemble, le contrat peut
stipuler que la clause de non-concurrence contenue dans l’article 29.2 continue de
s’appliquer pendant une certaine période après le départ, le remplacement ou
l’exclusion d’une partie à la joint venture (voir l’option proposée en tant
qu’article 29.3). Certains droits nationaux limitent la durée d’une telle interdiction
dans le temps.
Les parties peuvent également prévoir une sanction en cas de non respect d’une
clause de non-concurrence. La validité de telles clauses pénales est soumise au droit
applicable à la joint venture.
Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (trois parties ou plus) 65
En second lieu, les parties peuvent demander que le blocage soit soumis aux plus
hauts responsables au sein de leurs entreprises (articles 30.2 et 30.3), à la médiation
ou à toute autre forme de règlement alternatif des différends. Les situations de
blocage portant généralement sur des questions liées à la gestion de la joint venture,
le contrat-type ne prévoit pas le recours à l’arbitrage afin de les résoudre, ce moyen
de règlement des différends n’étant pas adapté à ce type de litiges.
De manière alternative aux articles 30.3 à 30.5, le contrat-type prévoit une option
conférant à la partie qui préside l’Assemblée des parties ou le Comité exécutif une
voix supplémentaire afin d’emporter la décision finale. Le principal avantage de
cette option réside dans sa simplicité, mais les parties peuvent être peu enclines à
conférer à l’une d’entre elles un tel pouvoir de décision. Lorsque cette option est
choisie par les parties, le contrat de joint venture doit contenir des dispositions
relatives à la désignation d’une partie qui préside l’Assemblée des parties et/ou d’un
président du Comité exécutif.
Au moment de choisir le droit applicable à leur contrat de joint venture, les parties
doivent s’assurer que ce droit permet ou ne prohibe pas la formation de la joint
venture qu’ils sont en train de créer. En particulier, le droit applicable doit être assez
flexible pour s’appliquer au contrat de joint venture et aux spécificités de ses
dispositions.
66 Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (trois parties ou plus)
En plus d’être flexible, le droit applicable doit être facile d’accès et connu des parties.
Il est en effet très utile pour une partie d’être familière avec le droit susceptible de
s’appliquer à la joint venture. Néanmoins, compte tenu du caractère international
des joint ventures, il est très rare que toutes les parties aient les mêmes connaissances
d’un droit national déterminé. Dans un souci d’égalité, il est souvent choisi un droit
“neutre”. Au moment de choisir le droit applicable, les parties doivent s’assurer que
le droit choisi est facile d’accès pour elles. La notion d’accessibilité est liée à la
langue, aux concepts juridiques utilisés, à la manière dont le droit est exprimé et à la
facilité de compréhension pour une partie étrangère. Ces considérations sont
d’autant plus importantes lorsque les parties choisissent d’avoir recours à un droit
“neutre”.
Les contrats internationaux conclus avec des États ou des entités étatiques sont
généralement soumis au droit d’un État tiers, aux principes généraux du droit ou à
tout autre règle similaire. L’État partie peut néanmoins imposer que le contrat soit
régi par son propre droit.
Bien que les parties soient libres de choisir le droit d’un État déterminé, le
contrat-type impose le respect du principe de bonne foi et des usages du commerce
international, notamment les Principes d’UNIDROIT relatifs aux contrats du
commerce international. Une référence à ces principes peut également être faite
dans le cadre du choix d’un moyen de règlement des différends. À titre d’exemple,
l’article 17.2 du Règlement d’arbitrage de la Chambre de commerce internationale
(1988) prévoit que “dans tous les cas, le tribunal arbitral tient compte des
dispositions du contrat et des usages du commerce pertinents”. La formulation de
l’article 32.7 du contrat-type reprend ces concepts.
! En cas d’échec d’un règlement amiable, les différends sont soumis à l’arbitrage
conformément aux articles 32.4 à 32.7 (voir ci-dessous). Toutefois, les parties
peuvent décider d’avoir recours aux tribunaux d’un État, en lieu et place de
l’arbitrage.
32.1 à 32.3 Les contrats internationaux impliquant des relations basées sur le
long-terme privilégient très fréquemment une résolution à l’amiable des différends et
ne prévoient l’intervention d’un tribunal arbitral ou d’un organe judiciaire qu’en
dernier ressort. Cette approche a été reprise dans le contrat-type, lequel prévoit que :
! Deuxièmement, les différends seront soumis aux plus hauts responsables au sein
de leurs organisations respectives (article 32.2);
Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (trois parties ou plus) 67
32.4 à 32.7 Une attention toute particulière doit être apportée à la clause relative à
l’arbitrage (à moins que les parties n’aient choisi l’option de l’article 32.4 prévoyant
le recours à une action judiciaire devant les tribunaux ordinaires d’un État
déterminé). Les parties doivent choisir entre un arbitrage ad hoc (auquel s’applique
en particulier le Règlement d’arbitrage de la Commission des Nations Unies pour le
droit commercial international (Règlement CNUDCI) et un arbitrage proposé dans le
cadre d’une institution d’arbitrage. Cette dernière solution présente l’avantage de
simplifier les obligations pesant sur les parties, un grand nombre de questions
relatives à la procédure étant dévolues à l’institution choisie. Si les parties choisissent
un arbitrage ad hoc dans le cadre du Règlement CNUDCI, elles ne doivent pas
oublier de désigner une autorité chargée de nommer les arbitres.
Puisque les différends relatifs à des contrats de joint venture impliquent souvent plus
de deux parties, des dispositions spéciales ont été introduites à ce sujet à
l’article 32.6.
32.8 Le recours à un expert aux fins d’évaluation est prévu aux articles 3.4, 4.3,
13.3 et 19.4. Une décision d’expert est toujours obligatoire et définitive. Si une
partie décide de soumettre une question relative à une évaluation à un tribunal
arbitral ou à une juridiction étatique, il est très probable que ce dernier fera appel à
un expert indépendant et basera son jugement sur son évaluation.
entre
Partie 1
[Préciser pour les personnes physiques : ……… {nom et prénom}, ……… {état
civil}, domicilié à/au ……… {adresse}, ……… {profession}, ……… {nationalité},
……… {éventuellement numéro de carte d’identité nationale ou de passeport}.]
[Préciser pour les personnes morales : ……… {raison sociale}, ……… {type de
société (par exemple société à responsabilité limitée), pays d’incorporation, numéro de
registre du commerce}, dont le siège social est à/au ……… {adresse}, représentée par
……… {nom, adresse, fonction}.]
et
Partie 2
72 Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (deux parties seulement)
Préambule
Partie 1 : exerce des activités dans [spécifier le domaine d’activité];
Partie 2 : …
Dans cet esprit, les parties conviennent dès lors de ce qui suit :
a) développer [préciser];
b) exploiter [préciser];
c) rechercher [préciser];
d) produire [préciser];
e) distribuer [préciser].
Partie Apports
a) [préciser]
b) [préciser]
Les apports des parties sont réputés être de valeurs équivalentes, de sorte que les
parties ont des parts égales dans l’ensemble des apports.
{Option : les parties peuvent décider qu’elles devraient avoir chacune une part
différente dans la joint venture. Le cas échéant, l’article 3.1 devrait prévoir le texte
suivant : les parties à la joint venture s’engagent à faire les apports suivants, en
espèces, bien-fonds, effets mobiliers – y compris les machines et outils –, droits de
propriété intellectuelle, industrie et services ou tout autre type d’apport en nature
(l’“ensemble des apports”). Elles se sont entendues comme suit sur leur part
respective dans l’ensemble des apports :
74 Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (deux parties seulement)
a) [préciser]
b) [préciser]
3.2 Les deux parties peuvent décider conjointement de faire des apports
supplémentaires, en plus de ceux effectués conformément à l’article 3.1, si le
développement de la joint venture ou la compensation de ses pertes l’exigent.
Les deux parties devront faire ces apports par parts égales.
Les parts respectives dans l’ensemble des apports devront dès lors être corrigées,
pour tenir compte des différences dans les apports individuels. Il en va de même
des droits de vote, qui devront également être corrigés pour tenir compte des
différences dans les apports individuels, si le contrat prévoit des droits de vote
différenciés en fonction des apports individuels.
3.3 Tout différend relatif à l’évaluation d’apports non pécuniaires sera réglé
conformément à l’article 24, les évaluations ou les ajustements étant confiées à
l’expert indépendant prévu par l’article 24.7.
4.2 Si l’usage par la joint venture, de tout ou partie d’un apport est restreint
ou rendu impossible en raison de défauts, de prétentions de tiers ou pour toute
autre raison, la partie qui a fait l’apport en question sera tenue de remplacer son
apport et de fournir à la joint venture d’autres apports qui répondent le mieux
possible aux besoins de la joint venture que l’apport initialement convenu
devait satisfaire. L’absence de remplacement sera considérée comme une
inexécution d’obligations au sens de l’article 11. L’apport de remplacement sera
traité comme un apport, soumis aux mêmes assurances et garanties que l’apport
remplacé.
Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (deux parties seulement) 75
a) Partie 1 … [préciser].
b) Partie 2 … [préciser].
5.3 Chaque partie fera preuve de toute la diligence requise dans l’exécution
de ces tâches techniques ou commerciales.
{Option 1 (si l’option de l’article 3.1 a été retenue) : les décisions sur les
points suivants requièrent l’unanimité des parties, sans égard à leurs parts dans
l’ensemble des apports :
[Liste à compléter selon les besoins, ou supprimer les points sans pertinence (voir
lettres c, d et e).]
Toutes les autres décisions requièrent une majorité des droits de vote, ceux-ci étant
proportionnels à la part de chaque partie dans l’ensemble des apports.}
{Option 2 : toutes les décisions requièrent une majorité des droits de vote, ceux-ci
étant proportionnels à la part de chaque partie dans l’ensemble des apports.}
6.2 La joint venture est administrée conjointement par les deux parties.
c) La comptabilité;
Article 7 Comptes
[Pour autant que cet article soit applicable.]
7.1 Les comptes de la joint venture sont tenus en conformité avec les lois et
règlements en vigueur au lieu du siège principal de son activité. Les livres de
compte et les registres doivent être conservés en ce lieu de telle sorte qu’ils
puissent être accessibles à toutes les parties.
7.3 Au plus tard trois mois suivant la fin de chaque exercice annuel, la joint
venture doit préparer les comptes annuels, notamment le bilan de l’exercice
annuel écoulé de la joint venture ainsi que le compte de pertes et profits afférent
à l’exercice annuel écoulé.
Article 8 Réviseurs
[Pour autant que cet article soit applicable.]
8.1 Les réviseurs de la joint venture doivent être indépendants des parties et,
le cas échéant, des personnes chargées de la gestion et de l’administration.
8.2 Les réviseurs sont élus par les deux parties pour un exercice annuel. Leur
mandat peut être renouvelé d’année en année.
Article 9 Représentation
9.1 La joint venture est représentée par l’une ou l’autre partie.
9.2 Les engagements souscrits pour le compte de la joint venture par l’une
des parties (ou, le cas échéant, par un tiers chargé de la gestion) lient l’autre
partie (ou les parties), pour autant que celui-ci (ou celle-ci) ait spécifié qu’il
(elle) agissait au nom et pour le compte de la joint venture et que l’engagement
s’inscrive dans l’objet de la joint venture.
9.3 Une partie n’est pas liée à l’égard des tiers par les actes de l’autre partie
qui excéderaient ses pouvoirs de représentation, à moins qu’elle ait
expressément ratifié ces actes accomplis pour la joint venture ou qu’elle ait créé
ou entretenu auprès des tiers en question l’apparence de pouvoirs de
représentation. La partie qui a agi sans pouvoirs ou a qui a dépassé ses pouvoirs
de représentation est seule tenue à l’égard des tiers de l’exécution de l’obligation
contractée et répond seule de l’intégralité du préjudice causé à la joint venture, à
l’autre partie et/ou à tout tiers.
78 Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (deux parties seulement)
Article 10 Responsabilité
10.1 Sauf disposition impérative contraire du droit applicable à la joint
venture, les deux parties sont conjointement et solidairement responsables à
l’égard de tout tiers de toute dette, obligation ou responsabilité de la joint
venture.
10.2 Dans leurs rapports internes, les deux parties supportent à parts égales les
dettes, obligations ou responsabilités de la joint venture.
{Option (si l’option de l’article 3.1 a été retenue) : dans leurs rapports
internes et sauf clause contraire du présent contrat, chacune des parties supporte les
dettes, obligations ou responsabilités de la joint venture proportionnellement à sa
part dans l’ensemble des apports.}
10.3 La partie qui est recherchée pour une dette, obligation ou responsabilité
de la joint venture doit en avertir l’autre partie. Cette dernière doit l’indemniser
immédiatement à hauteur de la moitié de toute perte ou dépense qu’elle a dû
supporter pour le compte de la joint venture. {Option (si l’option de l’article 3.1
a été retenue) : l’autre partie doit l’indemniser immédiatement, proportionnellement à sa
part dans l’ensemble des apports, de toute perte ou dépense qu’elle a dû supporter pour le
compte de la joint venture.}
10.4 Chaque partie est seule tenue de tout éventuel impôt ou taxe dû en raison
de son droit à une part des bénéfices de la joint venture. Rien dans le présent
article ne déroge ni ne modifie ce principe.
{Option (à ajouter le cas échéant) : lorsqu’une des parties est requise par une
autorité fiscale de payer un impôt ou une taxe afférent à la part de l’autre partie
dans les bénéfices de la joint venture, cette dernière est tenue de l’indemniser
immédiatement.}
11.2 Dans tous les cas, la partie qui n’exécute pas correctement tout ou partie
de ses obligations selon le présent contrat répond à l’égard de l’autre partie du
dommage que son manquement lui cause.
{Option (si l’option de l’article 3.1 a été retenue) : les deux parties
participent aux bénéfices et aux pertes de la joint venture proportionnellement à
leur part dans l’ensemble des apports.}
Les parties peuvent décider si une partie peut recevoir une avance sur sa part des
bénéfices.
12.3 La dette de participation aux pertes de la joint venture doit être acquittée
conformément aux principes qui régissent les apports supplémentaires
(article 3.2), étant précisé que, à tout moment, les parties peuvent faire des
apports supplémentaires pour couvrir les pertes subies par la joint venture.
13.2 Une partie peut également demander à avoir accès aux documents
comptables et aux pièces et registres de la joint venture, ainsi qu’aux documents
juridiques dont résultent des droits et obligations pour la joint venture.
14.2 Dans le cas de tels changements, l’autre partie peut mettre fin à la joint
venture conformément à l’article 16.
15.2 Le remplacement d’une partie doit être approuvé par l’autre partie.
15.3 Si le remplacement est refusé, la partie qui l’a demandé peut mettre fin à
la joint venture conformément à l’article 16.
16.3 La fin de la joint venture prend effet à la date indiquée dans l’avis de
résiliation, sauf objection de l’autre partie. Dans ce dernier cas, si la fin de la
joint venture est admise, la date de prise d’effet sera déterminée par le tribunal
arbitral.
{Option (voir s’il est opportun d’ajouter l’un ou les cas suivants) :
17.2 Lorsque la joint venture prend fin, elle doit être liquidée. En particulier,
les mesures suivantes doivent être prises par les parties :
{Option (si l’option de l’article 3.1 a été retenue) : en proportion de leur part
dans l’ensemble des apports.}
17.4 Si la liquidation de la joint venture ne permet pas de couvrir les dettes, les
parties devront supporter tout éventuel découvert par parts égales.
{Option (si l’option de l’article 3.1 a été retenue) : en proportion de leur part
dans l’ensemble des apports.}
17.5 Si l’une des parties souhaite reprendre à son compte les activités de la
joint venture, elle doit en avertir les tiers et acquérir les actifs de la joint venture.
Si chacune des deux parties souhaite reprendre ces activités à son compte, elles
devront parvenir à un partage raisonnable de ces actifs. En l’absence d’accord à
ce propos, le tribunal arbitral décidera (article 24).
17.6 Toute différend relatif à l’évaluation des actifs sera résolu conformément
à l’article 24, toutes les évaluations devant être faites par l’expert indépendant
prévu à l’article 24.7.
18.2 La demande de révision doit être adressée à l’autre partie {option : ajouter
“et aux gestionnaires” si l’option 1 ou 2 de l’article 6.2 a été retenue}, en indiquant
les motifs sur lesquels elle se fonde.
18.3 Suite à cette demande, les parties devront se consulter afin de réviser le
contrat de façon équitable, de sorte qu’aucune d’elles n’ait à supporter une
charge démesurée ou subir un préjudice excessif.
18.4 Si les parties ne s’entendent pas sur les termes de la révision, chacune
d’elles peut mettre en oeuvre les procédures prévues aux articles 24.2 et 24.3 et
l’arbitrage conformément aux articles 24.4 à 24.6. Le tribunal arbitral aura le
pouvoir de procéder à toute révision du présent contrat qu’il estimera juste et
équitable eu égard aux circonstances.
19.5 La partie qui n’exécute pas ses obligations du fait d’un tel empêchement
doit notifier à l’autre partie l’existence de l’empêchement et les conséquences
sur son aptitude à s’exécuter. Si la notification n’est pas reçue par l’autre partie
dans un délai raisonnable à partir du moment où la partie empêchée a eu ou
aurait dû avoir connaissance de l’empêchement, cette dernière est tenue à des
dommages-intérêts pour le préjudice résultant du défaut de réception.
19.6 Dès qu’une notification au sens de l’article 19.5 est donnée, les parties
examineront ensemble les conséquences de l’empêchement sur les affaires de la
joint venture. Les deux parties s’engagent à apporter la diligence et les efforts
nécessaires pour surmonter les empêchements qui pourraient résulter de
l’inexécution d’une prestation exonérée. L’exonération prévue par le présent
article ne dispense pas la partie dont l’une des prestations est exonérée
d’assumer sa part des engagements financiers qui pourraient être nécessaires
afin de surmonter l’empêchement.
[Joindre tout contrat de licence conclu avant le présent contrat de joint venture.]
{Option (à ajouter le cas échéant) : les clauses de toute licence conclue lors de la
signature du présent contrat de joint venture ou préalablement à sa signature sont
jointes en appendice [2] et s’appliqueront aux actifs incorporels et/ou droits de
propriété intellectuelle apportés par [préciser la partie] qui sont décrits dans cette
appendice.}
20.2 Les actifs incorporels ou les droits de propriété intellectuelle qui s’y
rapportent (qu’ils soient enregistrables ou non), qui ont été développés, créés
ou acquis par l’une des parties ou les deux dans le cadre des activités de la joint
venture ou en rapport avec son objet, deviennent la propriété conjointe des
deux parties. Tout enregistrement de ces droits doit être fait de manière
conjointe au nom des deux parties.
Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (deux parties seulement) 83
20.3 L’usage de ces droits doit faire l’objet d’un accord conclu au nom de la
joint venture. Toute partie peut, à sa demande, bénéficier d’un droit de priorité
pour la conclusion de tels accords.
22.2 Lorsqu’une partie considère qu’un tel blocage empêche la joint venture
de réaliser son objet, elle peut, après en avoir avisé l’autre partie, demander que
la difficulté soit soumise à la procédure prévue aux articles 24.1 à 24.3.
22.3 Si un blocage persiste pendant plus de deux mois après que l’avis prévu à
l’article 22.2 ait été donné à l’autre partie, chaque partie a le droit de mettre fin
à la joint venture conformément à l’article 16.
23.2 Les parties sont tenues de respecter le principe de bonne foi dans
l’exécution du présent contrat.
23.5 Les passages signalés dans le présent contrat comme “option” ne lient les
parties que s’ils ont été expressément sélectionnés.
84 Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (deux parties seulement)
24.4 Lorsqu’une partie estime que les tentatives de règlement amiable ont
échoué, elle peut en aviser l’autre partie puis introduire une procédure
d’arbitrage conformément aux articles 24.5 et suivants. Tout recours devant les
juridictions étatiques est exclu, sauf pour des mesures conservatoires urgentes
que le tribunal arbitral ne pourrait pas ordonner efficacement, pour des mesures
nécessaires à la constitution du tribunal arbitral ou pour l’exécution d’une
sentence arbitrale.
{Option : lorsqu’une partie estime que les tentatives de règlement amiable du
différend ont échoué, elle peut en aviser l’autre partie puis saisir les juridictions
étatiques de [préciser le lieu/État], qui seront exclusivement compétentes.}
24.6 En statuant sur le différend, les arbitres devront tenir compte de la lettre
et de l’esprit du présent contrat, notamment pour concilier d’éventuelles
clauses contradictoires. En cas de contradiction entre le présent contrat et le
droit applicable, les arbitres statueront en amiable compositeurs et, dans la
mesure où l’ordre public le permet, donneront effet au présent contrat et aux
intentions et attentes raisonnables des parties.
24.7 Lorsqu’un litige entre les parties porte sur une question d’évaluation,
chaque partie peut demander qu’un expert indépendant soit désigné selon la
procédure convenue entre les parties. À défaut d’accord entre elles sur la
désignation de l’expert ou sur les règles applicables à la procédure, le Règlement
d’expertise du Centre international d’expertise de la Chambre de commerce
internationale s’appliquera. L’évaluation par l’expert indépendant sera
définitive et liera les parties.
Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (deux parties seulement) 85
25.2 Les droits et obligations conférés aux parties par le présent contrat ne
peuvent être cédés sans le consentement écrit et préalable des deux parties.
25.3 Les parties sont soumises à une obligation de non divulgation de toute
information commerciale ou technique liée à la joint venture et acquise dans le
cadre de son activité. Cette obligation, qui n’est pas limitée dans le temps,
subsiste à la fin de la joint venture.
1) [préciser].
2) [préciser].
25.5 Les notifications faites dans le cadre du présent contrat doivent être
délivrées par courrier recommandé ou par télécopie avec confirmation par
courrier. Elles peuvent également être faites par courrier électronique, à la
condition que l’expéditeur prenne les mesures propres à assurer la réception de
la notification.
25.6 Le présent contrat ne peut être modifié que par un avenant écrit signé par
les deux parties.
__________________________________ __________________________________
XXX YYY
et
[décrire le bien].
__________________________________ __________________________________
XXX YYY
et
[décrire les actifs incorporels et/ou droits de propriété intellectuelle (par exemple les
inventions, brevets, dessins et modèles industriels, marques de fabrique, logiciels,
droits d’auteur)].
2. La joint venture désire utiliser {option : acquérir} les droits dans le but de :
[décrire dans quel but les actifs incorporels/droits de propriété intellectuelle doivent
être utilisés/acquis].
{Option : au lieu d’octroyer une licence, la partie faisant l’apport peut céder les
actifs incorporels/droits de propriété intellectuelle à la joint venture tout en restant
copropriétaire de ceux-ci.
Dans ce cas, si les actifs incorporels peuvent être enregistrés, il revient à la joint
venture de procéder, à ses propres frais, aux formalités d’enregistrement en faveur
de ses parties.}
4. La partie faisant l’apport s’engage à faire le nécessaire pour que les droits
restent protégés dans les États où ils sont enregistrés {option : établir une liste
d’États}.
{Option : lorsque la partie faisant l’apport utilise les droits dans une proportion
plus grande que la joint venture, considérer un partage des frais différent.}
7. La partie autre que la partie ayant fait l’apport s’abstient d’utiliser à titre
individuel les droits apportés en faveur de la joint venture.
__________________________________ __________________________________
XXX YYY
et
1. La partie faisant l’apport, en tant que [indiquer la nature des droits (par
exemple propriétaire, concessionnaire, cessionnaire, etc.], a des connaissances et de
l’expérience dans [décrire le savoir-faire] (identifié comme “le savoir-faire”).
5. La partie autre que la partie ayant fait l’apport s’abstient d’utiliser à titre
individuel le savoir-faire apporté en faveur de la joint venture.
__________________________________ __________________________________
XXX YYY
et
__________________________________ __________________________________
XXX YYY
et
__________________________________ __________________________________
XXX YYY
La liste ci-dessous est destinée à fournir une aide lors de la rédaction du contrat
de joint venture contractuelle. Elle mentionne les articles contenant des
options, des délais et des espaces à remplir.
A. Les parties
1. Pour les personnes physiques
q Certificat délivré par les autorités de l’État dans lequel la partie est
immatriculée, confirmant son existence et identifiant les personnes
habilitées à la représenter (conseil d’administration, etc.);
q Comptes annuels des parties et/ou de leurs groupes et, si possible, comptes
consolidés du groupe;
4. Solvabilité
B. Apports
q Evaluation des apports effectués autrement qu’en numéraire confiée, au
choix des parties, à un expert ou à toute personne compétente (ces évaluations
peuvent également concerner les apports faisant l’objet des contrats annexes situés dans
les appendices du contrat-type).
q Contrats de distribution;
q Contrats de vente;
q Clauses de confidentialité;
GUIDE DE L’UTILISATEUR
Préambule
Le préambule énonce les bases de la coopération. Il contient des informations sur les
parties, leur domaine d’activité, leurs intérêts et attentes.
Le préambule, en général, ne crée pas d’obligations précises pour les parties. Il peut
néanmoins être invoqué afin d’interpréter les obligations contenues dans le contrat
de joint venture.
le cadre général de son activité. En revanche, cette définition doit offrir la latitude
nécessaire pour permettre l’évolution et le développement des activités futures de la
joint venture.
Lorsqu’un nom a été attribué à la joint venture par les parties et que celui-ci sera
utilisé dans le cadre de ses activités, il peut être mentionné dans cet article.
Il existe deux méthodes destinées à déterminer la part que chaque partie détient dans
la joint venture :
! Une première approche consiste à considérer que les apports des parties ont une
valeur équivalente et à conférer aux parties des parts égales dans la joint venture.
Cette approche, outre l’avantage de la simplicité, présente celui d’être mieux
adaptée aux joint ventures pour lesquelles les apports en espèces sont limités.
Elle peut être source de tension au sein de la joint venture si des changements
interviennent dans la valeur des apports en nature durant le développement de la
joint venture.
! Une seconde approche consiste à allouer aux parties des parts différentes dans la
joint venture en évaluant les apports de chaque partie et en donnant aux parties
une part dans la joint venture proportionnelle à la valeur de leurs apports
respectifs.
La première approche est celle retenue dans ce contrat-type : celui-ci prévoit donc
que les apports ont une valeur équivalente et que les parties détiennent par
conséquent des parts égales dans la joint venture; la seconde approche a toutefois
été prise en considération et est proposée aux parties sous la forme d’une option.
Quelle que soit la méthode choisie afin de fixer la part que chaque partie détient
dans la joint venture, l’importance d’un tel choix doit être soulignée du fait du rôle
qu’a la part dans l’ensemble des apports dans le fonctionnement de la joint venture.
Ceux-ci déterminent en particulier :
! La part de chaque partie dans les bénéfices et les pertes de la joint venture
(article 12.1);
! La part devant être supportée par chaque partie en cas de dettes résultant de la
liquidation de la joint venture (article 17.4).
3.1 Cette disposition, liée à la première approche, prévoit que les apports
respectifs des parties ont une valeur égale entre-eux. La nature de certains apports
peut nécessiter la conclusion d’accords séparés. À cette fin, des modèles sont
proposés sous forme de “contrats annexes” et rattachés au texte de ce contrat-type.
L’option contenue dans cet article est relative à la seconde approche décrite
ci-dessus.
3.2 à 3.3 Apports supplémentaires : l’article 3.2 dispose que les deux parties
peuvent décider conjointement d’effectuer des apports supplémentaires. De tels
apports ont, par principe, une valeur égale. Si les parties ont retenu l’option proposée
à l’article 3.1, il existe une option à l’article 3.2 prévoyant que les parties sont tenues,
sauf décision contraire de leur part, de faire les apports supplémentaires en
proportion de leur part dans l’ensemble des apports. Il existe également d’autres
moyens destinés à assurer un financement supplémentaire de la joint venture. Deux
d’entre eux sont brièvement mentionnés ici :
a) Après avoir procédé à une évaluation du marché, les parties peuvent établir
une “phase préliminaire” de leur projet pour laquelle seul un “apport initial”
est requis. À la fin de cette “phase préliminaire”, les parties procèdent à un
réexamen de la situation et décident de la nécessité d’investissements
supplémentaires. S’il est décidé que des apports supplémentaires sont
nécessaires et qu’une partie est incapable ou non disposée à s’exécuter, elle
sera considérée comme ayant manqué à ses obligations et les dispositions de
l’article 11 pourront s’appliquer.
b) Une autre option consiste à organiser les étapes successives du
développement de la joint venture de manière à prévoir dès le début les
besoins de financements supplémentaires nécessaires.
Lorsque les parties ont retenu l’option de l’article 3.1, laquelle les autorise à avoir
chacune des parts différentes dans la joint venture, et en cas d’accord des deux
parties, l’une d’elles seulement peut faire l’apport supplémentaire. Un tel apport
pourrait, si les deux parties l’autorisent, accroître la part de la partie faisant l’apport
dans la joint venture. Dans ce cas, seul la partie faisant l’apport participe aux
bénéfices ou pertes nés de cette étape de développement. Si les deux parties
autorisent que l’une d’elle puisse se retirer d’une phase du développement de la joint
venture, il peut être décider de l’autoriser à participer à des phases de
développement ultérieures. Cette possibilité nécessite certains ajustements,
notamment concernant la valeur des apports et la compensation des parties ayant
assumé les risques liés aux phases de développement supplémentaires. Des
dispositions de ce type sont notamment utilisées dans les accords d’exploitation
conjointe conclu dans l’industrie pétrolière.
104 Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (deux parties seulement)
Il peut être judicieux de lier cet article à l’article 6, lequel énumère les activités
nécessaires à l’exploitation et au fonctionnement de la joint venture.
6.1 La prise de décisions au sein de la joint venture obéit à une structure simplifiée.
Ainsi, toutes les décisions sont normalement prises d’un commun accord entre les
deux parties. Lorsque l’option de l’article 3.1 a été retenue (les parties ayant des parts
différentes dans la joint venture), l’option 1 de l’article 6.1 établit une liste de
décisions nécessitant l’unanimité des parties. L’option 2 requiert une majorité de
toutes les voix pour toutes les décisions. Les droits de vote sont proportionnels à la
part de chaque partie dans l’ensemble des apports.
6.2 La joint venture est administrée par les deux parties conjointement.
Les options proposées à cet article prévoient deux possibilités : la gestion courante
est soit confiée à l’une des parties (option 1) ou soit confiée à un ou plusieurs tiers
(option 2).
Si la gestion des affaires courantes a été confiée à l’une des deux parties (option 1),
l’article 6.2 doit préciser si celle-ci est habilitée à sous-déléguer ses pouvoirs de
gestion en tout ou partie. De telles sous-délégations devraient dans tous les cas être
limitées à des domaines très précis, la partie gestionnaire devant rester entièrement
responsable de sa gestion envers l’autre partie.
Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (deux parties seulement) 105
Si l’option 2 a été choisie, et la gestion a été confiée à plus d’un tiers, le contrat doit
préciser les modalités de prise de décisions (par exemple si les décisions sont
adoptées à l’unanimité ou à la majorité, et la manière dont les votes devraient être
comptés). Cette disposition prévoit expressément que les parties peuvent révoquer,
sans avoir à motiver leur décision, les personnes chargées de la gestion de la joint
venture. Le mandat de gestion a un caractère personnel et est basé sur la confiance
des parties. Il est néanmoins possible que le droit applicable au contrat de travail de
l’administrateur salarié impose qu’une justification soit donnée et que des délais de
préavis soient respectés.
Article 7 Comptes
La tenue de comptes justes constitue la base de toute gestion saine d’une entreprise.
Les règles comptables applicables dans l’État où la joint venture exerce son activité
principale devront être respectées. Le contrat-type posant les bases d’une
coopération internationale, il est recommandé d’appliquer des normes
internationales, telles les Normes comptables internationales NCI), adoptées par
l’Organisme international de normalisation comptable, l’“International Accounting
Standard Board” établi à Londres, ou toutes autres règles ou pratiques acceptées
internationalement ou dans le secteur d’activité de la joint venture.
Article 9 Représentation
9.1 Le contrat-type concerne les joint ventures contractuelles dépourvues de
personnalité juridique. La notion de représentation de la joint venture désigne par
conséquent la représentation de tous ses membres dans leur ensemble (voir
l’article 1 du contrat-type sous l’intitulé “joint venture”).
L’article 9.1 dispose que chacune des deux parties est habilitée à représenter la joint
venture. Il existe deux alternatives à cette règle. L’option 1 prévoit que le pouvoir de
représentation est conféré aux deux parties conjointement. L’option 2 donne le
pouvoir de représentation à un tiers chargé des activités d’administration et de
gestion de la joint venture. Une autre alternative, non mentionnée dans le
contrat-type, consiste à autoriser qu’une partie agissant seule puisse engager la joint
venture à hauteur d’une certaine somme, la signature conjointe des deux parties
étant nécessaire au-dessus de ce seuil.
Le pouvoir d’engager la joint venture doit exister sous forme écrite et, sous réserve de
conformité avec les dispositions de la loi applicable à la joint venture, inclure les
dispositions de l’article 9.2.
Les articles 9.2 à 9.3 réglementent certains aspects des relations entre la joint
venture et les tiers. Les effets de ces provisions dépendent essentiellement du droit
applicable aux rapports avec les tiers.
106 Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (deux parties seulement)
Article 10 Responsabilité
10.1 Cet article confirme la responsabilité conjointe et solidaire des parties à une
joint venture contractuelle pour les dettes contractées dans le cadre de ses activités.
Les parties désirant mettre en place un régime de responsabilité moins étendu
doivent modifier les termes de l’article 10 en conséquence. La validité des clauses
limitant la responsabilité des parties à l’égard des tiers est non seulement soumise au
droit applicable à la joint venture et/ou au contrat de joint venture, mais également
au droit applicable aux relations avec les tiers.
10.2 à 10.4 Tandis que l’article 10.1 traite de la responsabilité des parties à l’égard
des tiers, les articles 10.2 à 10.4 visent à régler les conséquences de la responsabilité
conjointe et solidaire des parties entre elles.
Il est dans l’intérêt des parties de se protéger contre les conséquences découlant
d’actes accomplis à titre individuel par l’autre partie à la joint venture et engageant la
responsabilité conjointe et solidaire de toutes les parties. La souscription d’une
police d’assurance, la constitution d’une garantie bancaire ou le cautionnement
d’une société-mère constituent les moyens les plus couramment utilisés à cette fin.
10.4 Responsabilité en matière fiscale. Le droit de certains États peut assimiler une
joint venture contractuelle à une société en nom collectif, ou “partnership”. Les
parties à la joint venture sont dans ce cas considérées comme étant conjointement
responsables en matière fiscale. La formulation de l’article 10.4 et l’option proposée
règlent cette question en prévoyant que les parties ne sont tenues que par les impôts
et taxes dus en raison de leur droit à une part dans les bénéfices de la joint venture. Le
recours à un conseiller fiscal peut être utile afin de revoir la formulation et
l’applicabilité de cette disposition.
Lorsque la partie défaillante ne corrige pas ses manquements dans le délai imparti,
l’autre partie a la possibilité de mettre fin à la joint venture, avec effet immédiat,
conformément à l’article 16.
11.2 Les parties ayant subi un préjudice du fait de l’inexécution par une partie de
ses obligations contractuelles ont droit à être indemnisées par cette dernière, et ce
même si l’inexécution a été immédiatement corrigée par la partie défaillante.
Dans tous les cas, le taux d’intérêt doit être déterminé en se basant sur les coûts
supportés par une partie du fait du retard de paiement.
D’autres modes de partage sont également envisageables, une partie des profits
pouvant être partagée sur une base égalitaire et le restant distribué conformément à
des critères spécifiques. Il est en outre possible de prévoir, notamment dans le cadre
des opérations de financement, que les parties ou des tiers ne participent qu’aux
bénéfices, sans avoir à supporter d’éventuelles pertes.
Les parties peuvent insérer dans le contrat de joint venture une clause prévoyant le
réinvestissement ou la thésaurisation d’une certaine partie des profits.
Afin d’assurer une plus grande prévisibilité de leurs relations contractuelles, les
parties peuvent inclure dans le contrat de joint venture une définition précise de la
notion de changement de contrôle (à titre d’exemple, un changement de contrôle
peut être caractérisé lorsqu’un tiers acquiert, directement ou indirectement, plus de
50 % des droits de vote d’une partie).
Dans certains cas, une dissolution de la joint venture motivée par le changement de
contrôle d’une partie peut ne pas être la meilleure solution pour l’intérêt de la joint
venture. Il peut ainsi être préférable de trouver un terrain d’entente avec les
nouveaux dirigeants de la partie concernée afin de continuer la collaboration dans le
cadre de la joint venture.
Le contrat-type énonce cinq cas justifiant la fin de la joint venture, y compris celui où
la réalisation de l’objet de la joint venture, tel que défini à l’article 2, devient
impossible (du fait par exemple de la non délivrance d’un permis nécessaire à son
activité ou de l’indisponibilité d’un produit essentiel à son fonctionnement). Il
fournit également une liste optionnelle et non exhaustive de deux cas
supplémentaires pouvant être inclus dans le contrat de joint venture.
Elle diffère néanmoins concernant les conséquences de la force majeure sur les
rapports entre les parties. Ainsi, le contrat-type n’exempt pas seulement une partie de
l’exécution de ses obligations. Il oblige également les autres parties à faire tout ce qui
est en leur pouvoir afin de surmonter les obstacles causés aux activités de la joint
venture par l’inexécution en question.
19.1 La principale caractéristique d’un cas de force majeure est la survenance d’un
obstacle qui empêche une partie d’exécuter ses obligations. Sous certaines
conditions, une partie ne pouvant exécuter ses obligations du fait de cet obstacle
n’engage pas sa responsabilité contractuelle vis-à-vis des autres parties.
Il existe plusieurs techniques pour rédiger une clause de force majeure. Dans les
pays de common law, le contrat comporte généralement une liste de cas constitutifs
de force majeure. Dans les pays de tradition civiliste, la force majeure est décrite en
110 Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (deux parties seulement)
des termes plus généraux et abstraits. Compte tenu de la difficulté d’énumérer une
liste exhaustive des situations pouvant constituer des cas de force majeure, cette
dernière solution a été préférée dans le contrat-type.
Il est nécessaire de préciser que la notion d’autorisation traitée dans cet article ne
concerne que les autorisations nécessaires à l’accomplissement par une partie de ses
propres obligations (les activités de la joint venture peuvent en effet également
nécessiter l’octroi d’autorisations ou de licences). Sauf disposition contractuelle
contraire, la non obtention d’une autorisation nécessaire à l’activité de la joint
venture ne peut pas être invoquée dans le cadre de la force majeure. Cette situation
constitue en effet une cause de fin de la joint venture conformément à
l’article 17.1 b).
19.6 et 19.7 On rencontre souvent en droit des contrats un principe selon lequel la
non exécution des obligations d’une partie du fait d’un cas de force majeure exonère
les autres parties de l’exécution de leurs propres obligations. Ce principe est
particulièrement adapté aux contrats synallagmatiques, dans lesquels toutes les
parties ont des obligations équivalentes. Le cas des contrats de joint venture est
quelque peu différent, puisque les obligations des parties concernent des apports
effectués pour la joint venture et des engagements pris en faveur de ses activités. Si
une des parties est dans l’impossibilité d’exécuter ses obligations, toutes les parties (y
compris celle qui n’exécute pas) peuvent avoir un intérêt dans la continuation de
l’activité de la joint venture plutôt que de reprendre leurs apports respectifs.
C’est pour cette raison que le contrat-type prévoit une concertation entre les parties
afin de décider du futur de la joint venture et d’une éventuelle réorientation de ses
activités conformément aux nouvelles circonstances. Bien qu’elle soit exonérée de
responsabilité en cas d’impossibilité d’exécution, la partie invoquant la force
majeure doit coopérer avec les autres parties et, si cela s’avère nécessaire, contribuer
à d’éventuels apports supplémentaires afin d’assurer la poursuite de l’activité de la
joint venture.
venture dans le cadre de ses activités. La première catégorie est traitée dans les
articles 3 et 20.1, ainsi que dans les contrats annexes de l’appendice 2. Le second
type d’apports et de droits fait l’objet des articles 20.2 et 20.3.
20.1 Les parties à la joint venture doivent être capables de clairement identifier les
apports et droits émanant des parties elles-mêmes, et ceux nés dans le cadre des
activités de la joint venture. Cette différenciation pouvant s’avérer difficile à réaliser
dans les faits, il est conseillé aux parties d’identifier avant ou au moment de la
signature du contrat de joint venture les contrats de licence conclus en faveur de la
joint venture (voir l’option de l’article 20.1).
20.2 et 20.3 Des actifs incorporels et des droits de propriété intellectuelle peuvent
être engendrés par les activités de la joint venture. Le contrat-type prévoit les
conditions suivant lesquelles ces droits de propriété intellectuelle peuvent être
utilisés (pour l’activité de la joint venture, pour les besoins propres des parties) ou
délégués à des tiers.
Le contrat doit également prévoir que la joint venture (c’est-à-dire les deux parties)
puisse protéger ses droits. Ceci concerne l’enregistrement des droits et les
procédures engagées afin de les faire respecter. Par exemple, la loi de certains pays
autorise une partie co-titulaire d’un droit de propriété intellectuelle à introduire seule
une requête pour violation de droits relatifs à des brevets, tandis que dans d’autres
pays, la requête doit être introduite par l’ensemble des parties titulaires de ces droits.
Il est recommandé aux parties de considérer plus spécifiquement le sort des droits de
propriété intellectuelle détenus collectivement après la fin de la joint venture. À cet
effet, les deux clauses proposées ci-dessous peuvent être ajoutées au contrat en tant
qu’article 20.4.
20.4 Lorsqu’une partie est remplacée dans la joint venture, elle ne peut utiliser les
droits de propriété intellectuelle détenus par la joint venture (sauf accord de l’autre
partie). En cas de fin de la joint venture conformément à l’article 17, et sauf décision
contraire des parties, chaque partie à la joint venture a le droit d’utiliser gratuitement
et dans son propre intérêt les droits de propriété intellectuelle détenus
conjointement au sein de la joint venture conformément à l’article 20.2.
Lorsqu’il existe un risque de conflit d’intérêt entre les activités d’une partie prise
individuellement et ceux de la joint venture dans son ensemble, le contrat peut
stipuler que la clause de non-concurrence contenue dans l’article 21.1 continue de
s’appliquer pendant une certaine période après le remplacement d’une partie à la
joint venture (voir l’option proposée en tant qu’article 21.2). Certains droits
nationaux limitent la durée d’une telle interdiction dans le temps.
Les parties peuvent également prévoir une sanction en cas de non respect d’une
clause de non-concurrence. La validité de telles clauses pénales est soumise au droit
applicable à la joint venture.
112 Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (deux parties seulement)
22.2 et 22.3 Lorsque survient un blocage, les parties peuvent avoir recours aux
procédures de règlement contenues dans les articles 24.1 à 24.3. En cas de non
résolution du blocage, l’article 22.3 prévoit la dissolution de la joint venture
conformément à l’article 16.
Au moment de choisir le droit applicable à leur contrat de joint venture, les parties
doivent s’assurer que ce droit permet ou ne prohibe pas la formation de la joint
venture qu’ils sont en train de créer. En particulier, le droit applicable doit être assez
flexible pour s’appliquer au contrat de joint venture et aux spécificités de ses
dispositions.
En plus d’être flexible, le droit applicable doit être facile d’accès et connu des parties.
Il est en effet très utile pour une partie d’être familière avec le droit susceptible de
s’appliquer à la joint venture. Néanmoins, compte tenu du caractère international
des joint ventures, il est très rare que toutes les parties aient les mêmes connaissances
d’un droit national déterminé. Dans un souci d’égalité, il est souvent choisi un droit
“neutre”. Au moment de choisir le droit applicable, les parties doivent s’assurer que
le droit choisi est facile d’accès pour elles. La notion d’accessibilité est liée à la
langue, aux concepts juridiques utilisés, à la manière dont le droit est exprimé et à la
facilité de compréhension pour une partie étrangère. Ces considérations sont
d’autant plus importantes lorsque les parties choisissent d’avoir recours à un droit
“neutre”.
Les contrats internationaux conclus avec des États ou des entités étatiques sont
généralement soumis au droit d’un État tiers, aux principes généraux du droit ou à
tout autre règle similaire. L’État partie peut néanmoins imposer que le contrat soit
régi par son propre droit.
Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (deux parties seulement) 113
Bien que les parties soient libres de choisir le droit d’un État déterminé, le
contrat-type impose le respect du principe de bonne foi et des usages du commerce
international, notamment les Principes d’UNIDROIT relatifs aux contrats du
commerce international. Une référence à ces principes peut également être faite
dans le cadre du choix d’un moyen de règlement des différends. À titre d’exemple,
l’article 17.2 du Règlement d’arbitrage de la Chambre de commerce internationale
(1988) prévoit que “dans tous les cas, le tribunal arbitral tient compte des
dispositions du contrat et des usages du commerce pertinents”. La formulation de
l’article 23.3 du contrat-type reprend ces concepts.
! En cas d’échec d’un règlement amiable, les différends sont soumis à l’arbitrage
conformément aux articles 24.4 à 24.6 (voir ci-dessous). Toutefois, les parties
peuvent décider d’avoir recours aux tribunaux d’un État, en lieu et place de
l’arbitrage.
24.1 à 24.3 Les contrats internationaux impliquant des relations basées sur le
long-terme privilégient très fréquemment une résolution à l’amiable des différends et
ne prévoient l’intervention d’un tribunal arbitral ou d’un organe judiciaire qu’en
dernier ressort. Cette approche a été reprise dans le contrat-type, lequel prévoit que :
! Deuxièmement, les différends seront soumis aux plus hauts responsables au sein
de leurs organisations respectives (article 24.2);
24.4 à 24.6 Une attention toute particulière doit être apportée à la clause relative à
l’arbitrage (à moins que les parties n’aient choisi l’option de l’article 24.4 prévoyant
le recours à une action judiciaire devant les tribunaux ordinaires d’un État
déterminé). Les parties doivent choisir entre un arbitrage ad hoc (auquel s’applique
en particulier le Règlement d’arbitrage de la Commission des Nations Unies pour le
droit commercial international (Règlement CNUDCI) et un arbitrage proposé dans le
114 Contrat-type du CCI pour les joint ventures contractuelles (deux parties seulement)
24.7 Le recours à un expert aux fins d’évaluation est prévu aux articles 3.3, 4.3, et
13.3. Une décision d’expert est toujours obligatoire et définitive. Si une partie décide
de soumettre une question relative à une évaluation à un tribunal arbitral ou à une
juridiction étatique, il est très probable que ce dernier fera appel à un expert
indépendant et basera son jugement sur son évaluation.